Conclusion générale
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De l'orée à la lisière de ce travail,
nous avons tenté, comme le recommande Jean Michel SAILLANT (2000 : 74)
de « mettre en exergue les inévitables modifications, non pas
du cadre immédiat de l'acte d'enseignement, mais du contexte nouveau
dans lequel s'opère l'élargissement de la connaissance, et
notamment de celui de son instrumentation».
Nous sommes partis d'une situation de crise du
multimédia et notamment des médiathèques constatée
dans nos établissement scolaires. Ces outils ne connaissent pas
l'utilisation optimale qui leur était dévolue parce que trop
souvent réservés au seul cours d'informatique. L'atteinte des
objectifs qui leurs étaient assignés semble jugulée par un
désintéressement voulu ou imposé de la part des
enseignants et parfois aussi des apprenants. On observe un manque de
communication qui frise la confusion de rôle entre les moniteurs et les
enseignants relativement à la conception et à l'orientation des
élèves vers ces ressources numériques d'appoint. Ce
constat nous a amené à nous interroger sur l'impact qu'auraient
les salles multimédias sur la didactique de la langue française,
d'où le thème : « Confluence pédagogique des
médiathèques : Apport dans la didactique de la langue au second
cycle».
Après avoir élucidé quelques concepts
clés, nous avons fait une rétrospective sur les champs
déjà déchiffrés du domaine de l'intégration
des multimédias dans la pédagogie, puis nous avons
précisé la touche particulière que nous désirions
mettre en exergue à savoir tester la rentabilité d'un
système intranet d'apprentissage assisté par ordinateur sous le
contrôle et la guidance du professeur, bref une plate-forme
éducative. À la question primordiale qui était
posée, nous avons émis l'hypothèse générale
selon laquelle « une utilisation efficiente des médiathèques
pourrait améliorer les performances des élèves en langue
». Quatre hypothèses de recherche on suivi que nous avons
appelé hypothèses secondaires et dont le rôle était
de spécifier et d'orienter les actions à entreprendre. Le cadre
de la recherche étant par là même clarifié, nous
nous sommes arrêtés sur quelques théories
psychopédagogiques sur lesquelles allaient se fonder les conclusions que
nous allions tirer.
Fort des explications et théories qui constituaient la
première partie de notre travail, nous avons commencé la
deuxième, le cadre méthodologique et pratique, en
spécifiant avant tout les établissements qui allaient abriter nos
investigations. Le choix s'est porté sur le Lycée
Générale Leclerc avec son imposant centre de ressources
multimédias, et sur le Lycée Bilingue de Mbalmayo qui en milieu
semi-urbain a des installations beaucoup plus modestes. 195 sujets,
élèves, enseignants et moniteurs y compris ont directement pris
part à la recherche en nous fournissant des données soit de
manière formelle à travers le questionnaire ou la grille
d'observation, soit de manière non-formelle lors des enquêtes
directes auprès des encadreurs. L'un des moments forts de la phase
expérimentale a été la
mise à essai de la plate-forme Claroline qui nous a
permis de dispenser un cours de langue assisté par ordinateur. Nous
avons ensuite évalué les élèves à travers ce
même outil et leurs notes ont été mises en parallèle
à celles qu'ils avaient précédemment eues lors des cours
traditionnels. Nous avons aussi saisi cette occasion pour relever les taux de
participation et d'interaction au cours de langue assisté par ordinateur
et pour mettre à l'épreuve bon nombre d'autres théories y
afférentes. Après analyse des données précieuses
ainsi recueillies et vérification des hypothèses au moyen des
tests statistiques, nous sommes parvenus à la validation de notre
hypothèse générale de recherche. Cette validation
s'accordait et justifiait un certain nombre de remarques et de jeux d'incidence
observés au fil de nos investigations. L'impact positif des
médiathèques et leurs apports au niveau de la méthode
d'enseignement et d'évaluation de l'enseignant ainsi que dans les
prestations globales des élèves étant désormais des
faits avérés, nous avons cru utile de tirer quelques
inférences en vue de la pérennisation des actions
déjà entreprises jusqu'à lors dans ce sens. Nous avons
également formulé des suggestions et propositions didactiques qui
contribueront à améliorer l'intégration effective et
efficace des TIC dans l'enseignement.
Ce travail nous aura permis de relever la véracité
de ces propos de Céline de SAINT PIERRE(2000 : 66), membre du Conseil
Supérieur de l'Éducation au Québec, quand elle affirme
:
« une société aura beau se donner le
meilleur équipement informatique, concevoir les meilleurs contenus
informatisés, c'est le rôle que l'enseignant ou l'enseignante sera
en mesure de bien faire jouer aux technologies dans sa pratique
pédagogique qui est fondamental et sur lequel il faut miser.
»
Nous saluons donc l'effort collectif qui est
déployé pour renforcer la présence des NTIC dans la vie
des établissements secondaires et plus encore, nous exhortons toutes les
parties prenantes de cette intégration, les enseignants d'abord en tant
que garant de l'action pédagogique et de la qualité des
enseignements, à jouer pleinement leur rôle afin que soit
efficiente cette dyade techno-didactique.
Avec la poussée technologique impressionnante et les
avancées rapides en sciences sociales et éducatives dans un monde
en perpétuel changement, il y'aura certainement beaucoup de travaux et
de recherches à mener pour atteindre l'objectif d'arrimer
véritablement ces deux aspects qui concourent à
l'éducation au Cameroun. Nous enjoignons donc tous les chercheurs, tous
les enseignants potentiels en formation ou en service, tous ceux qui croient en
la dynamique de notre système éducatif à prendre part
à la réflexion, âpre mais nécessaire et pour
longtemps encore actuelle, de la confluence pédagogique des
médiathèques.
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