UNIVERSITÉ DU QUÉBEC Ë
MONTRÉAL PROGRAMME DE SOCIOLOGIE Session Autômne 2009
SOCIOLOGIE POLITIQUE
SOC3071-40 TRAVAIL DE SESSION
Coup d'états et guerres civiles :
ÇLes enjeux de la guerre civile et la chute
de MobutuÈ?
Présenté à M. Jorge
Lazo-Cidanes Par Fatoumata Dramé (DRAF21608601) Anoual fils
Jacques (JACA09067408) Guillaume Kouady Kény
(KENG24098106) Jean-Francois Mukendi (MUKJ05126604)
Le 17 DÉCEMBRE 2009
Table des matières
TOC \o "1-3" \h \z \u HYPERLINK \l "_Toc248856355" 1) La
nature et la caractéristique du régime de Mobutu PAGEREF
_Toc248856355 \h 3
HYPERLINK \l "_Toc248856356" 2) Les problèmes
structurels de son régime PAGEREF _Toc248856356 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc248856357" 3) Le régime de
terreur
PAGEREF _Toc248856357 \h 4
HYPERLINK \l "_Toc248856358" 4) Mobutu et la vie politique
congolaise PAGEREF _Toc248856358 \h 5
HYPERLINK \l "_Toc248856359" 5) La politique
régionaliste de Mobutu PAGEREF _Toc248856359 \h 7
L'ethnicité transfrontalière
PAGEREF _Toc248856360 \h 7
HYPERLINK \l "_Toc248856361" 7) Le désastre
économique du CONGO PAGEREF _Toc248856361 \h 8
HYPERLINK \l "_Toc248856362" a)
Les programmes d'ajustement structurel au Congo PAGEREF
_Toc248856362 \h 9
HYPERLINK \l "_Toc248856363" b)
Indice de développement économique du Congo
PAGEREF _Toc248856363 \h 10
HYPERLINK \l "_Toc248856364" 8)
Les camps de réfugié : la goutte d'eau de trop
PAGEREF _Toc248856364 \h 11
HYPERLINK \l "_Toc248856365" 9) Mobutu et la communauté
internationale PAGEREF _Toc248856365 \h 12
HYPERLINK \l "_Toc248856366" 10)
La marche des forces rebelles vers Kinshasa PAGEREF
_Toc248856366 \h 13
La présidence de Laurent Désiré Kabila
PAGEREF _Toc248856367 \h 14
HYPERLINK \l "_Toc248856368" 12) L'internationalisation de la
guerre PAGEREF _Toc248856368 \h 15
HYPERLINK \l "_Toc248856369" 13) Les chances de paix au
Congo
PAGEREF _Toc248856369 \h 16
Introduction
Après la fin de la guerre froide, les coups
d'État et les guerres civiles commandités par les deux blocs
capitalistes ou communistes prennent une nouvelle tournure gr%oce à
l'accélération de la mondialisation. Les grandes puissances
accordent plus d'importance en l'Homme de Mobutu qui ferait leur affaire sur le
plan économique au Congo et dans la région des Grands Lacs.
Ainsi, comment Mobutu était arrivé à régner pendant
si longtemps et en même temps à provoquer un marasme
économique, inciter des guerres ethniques ou tribales qui sont les
facteurs politiques, économiques et sociaux qui ont conduit à la
décadence de l'État congolais, au coup d'État et au
déclenchement de la guerre civile ?
Deux événements majeurs ont conduit aux
incidences sociales : la fin des antagonismes idéologiques et politiques
entre le bloc de l'Est et de l'Ouest, et le refus de la libéralisation
politique de l'espace national (démocratisation). Ces
événements vont occasionner plusieurs revendications sociales,
des luttes fratricides pour la conquête du pouvoir, l'envahissement de
ses voisins et le pillage de ses ressources naturelles. Sur ces faits, la
République Démocratique du Congo (RDC) aurait pu rationnellement
cesser
d'exister, en tant qu'État, il y a déjà
quelque temps.
L'objet de ce travail est pour nous, le moyen d'analyser le
déroulement et les caractéristiques de la politique de Mobutu.
Les enjeux géostratégiques dans lesquels, la RDC a connu un
pillage systématique de ses ressources et une ingérence politique
non seulement des pays occidentaux, mais aussi de ses voisins. Et enfin, cette
guerre qui aura déstabilisé toute la région des Grands
Lacs et dont l'ONU peine a ramené la paix et la stabilité de
l'État congolais.
DOveloppement
La nature et la caractéristique du
régime de Mobutu
Le régime de la deuxième république sous
le règne de Mobutu a officiellement pris fin en 1997. Un régime
qui a duré pendant au moins trente-deux ans et qui s'est soldé
par un coup d'État militaire. Depuis lors, beaucoup
d'événements sont survenus dans la société d'une
manière générale et en particulier sur le plan politique.
Pour les observateurs avertis, le Congo-Kinshasa était
considéré depuis (1960) comme étant l'un des pays du
continent noir le plus prometteur à cause de ses richesses et de ses
infrastructures héritées de la colonisation. Malgré les
apparences de vouloir servir son peuple, Mobutu avait érigé un
régime purement policier. Il n'hésitait pas à faire usage
des techniques, des méthodes et des stratégies de contrôle
coercitif de la population puisées de la colonisation. Ainsi, les
intimidations, les arrestations arbitraires et toutes formes de terreurs
qu'exécutaient les militaires et la classe politique dirigeante, se
résume à maintenir un niveau élevé de mystification
religieuse, culture et morale de la personne du maréchal
président Mobutu.
Les violations des droits humains étaient monnaie
courante dans la vie quotidienne des Congolais. Mobutu a accédé
au pouvoir par un coup d'État militaire en 1965, aucune de ses promesses
ne fut réalisée. Par conséquent, le Congo-Kinshasa fut ni
prospère, ni développé avec toutes les attentes que le
peuple Congolais avait mis en Mobutu, au vu des ressources naturelles dont
dispose ce pays. Selon l'indice Mo Ibrahim sur la bonne gouvernance, place
<< la RDC à l'avant-dernier rang des pays africains avant la
Somalie >>. L'indice de la <<
facilité d'entreprenariat >> produit par
la banque mondiale, place << la RDC au rang de 178e sur
178e pays >>. Son indice de développement humain
le classe au 7e rang mondial des États faibles du
<<Fund for peace>> qui tient compte des 12 indicateurs
sociaux qui sont
notamment : la pression démographique, le
déplacement des populations, l'urgence humanitaire, la violation des
droits humains, la criminalisation des structures de l'État et
l'ingérence étrangère.
Les problèmes structurels de son régime
Plusieurs facteurs ont contribué à la
décadence de ce pays, notamment l'inexistence de l'administration
compétente et respectueuse des normes et des règlements qui sied
à sa nature et à sa fonction étatique. Le pays disposait
d'une administration pléthorique au nombre incalculable d'emploi furtif.
Un recrutement de son personnel basait sur la condescendance parentale ou
parfois du pure clientélisme politique. L'armée de Mobutu
était laissée au contrôle des officiers véreux.
L'ordre hiérarchique de commandement n'avait un sens, que lorsqu'elle
émanait directement de Mobutu. Sinon les soldats n'obéissaient
qu'aux ordres de l'officier qui avait le plus de bienveillance ethnique,
régionaliste ou financière à leur égard. La
corruption généralisée s'est ramifiée dans toutes
les sphères de la société Congolaise. Le corps de la
justice n'y a pas échappé aux tentacules morbides de ce
fléau national. Ce sont ces facteurs qui expliquent la
rationalité de la durée du régime de Mobutu et la faillite
de l'État Congolais. Cependant, les aspects les plus cachés
à intégrer sur la liste des méfaits du régime de
Mobutu sont les répressions non visibles et la violence du pouvoir.
Le régime de terreur
Pendant tout son règne, Mobutu a construit un
système violent de répression sans merci. En effet, la population
congolaise a été victime d'exécutions extrajudiciaires. Un
grand nombre d'opposants du régime de Mobutu ont été
détenus sans avoir été jugés. C'est sur un fond de
violents conflits politiques, que le régime de Mobutu et ses ennemies
poursuivaient leur lutte au pouvoir. Le respect des droits humains était
bafoué. La presse et l'opinion publique étaient muselées
sous la menace d'une censure ou de sévisses corporels qui pouvaient
mener à la mort. La vie culturelle et artistique se limitait à
exprimer les louanges du bienfaiteur Mobutu ou d'exalter la beauté et la
splendeur de la vie mondaine Congolaise : des chants d'amour, religieux ou
profane...
En cela, l'impunité n'avait pas de limites, au point ou il
pouvait jeter des vies humaines dans le fleuve Congo a bord d'un
hélicoptère et a la merci des crocodiles.
Mobutu et la vie politique congolaise
Durant tout son règne, Mobutu a toujours opté
pour l'approche monolithique (partiÉtat) du pouvoir. Son ambition
était de concilier son culte de la personnalité a un seul parti
national pour tous les Congolais sans exception. Le parti unique devait
incarner les aspirations nationalistes, la dévotion en corps et en
âme a son seul chef Mobutu, un moyen pour lui de maintenir et
d'entretenir son pouvoir a n'importe quel prix.
Avec la vague du multilatéralisme en Afrique, Mobutu
n'a pas pu résister explicitement aux changements. L'ouverture au
dialogue politique avec une opposition fébrile avait manifestement
provoqué l'avènement de plusieurs suspicions a l'ensemble de la
population. Ë tour de rTMle, et selon les circonstances, Mobutu
introduisit d'autres stratégies telles que : le changement des textes de
la constitution qui lui donnait le pouvoir de se représenter a vie a la
magistrature suprême de la nation. Il ne se gênait pas de
tripatouiller le code électoral pour remporter les élections
législatives et provinciales. Par exemple, il interdisait au parti
politique de tenir des meetings en dehors de la période de campagnes
électorales. L'harcèlement des chefs de parti était
très récurrent dans ses pratiques. Les chefs de parti se
sentaient en sécurité que lorsqu'il résidait hors du
territoire national. Les plus téméraires parmi ses chefs de parti
devaient vivre au quotidien les humiliations carcérales, les multiples
tentatives d'isolement politique. Quant au droit a la parole, la liberté
d'action, a l'intégrité morale et économique des chefs de
parti, Mobutu avait un plaisir cynique d'appliquer et au pire des cas de tuer
ces chefs de parti. En effet, il n'hésita pas a pendre en public cinq
chefs de parti de la branche Lumumbiste en public.
L'argent était sa stratégie seconde après
la terreur. Sa puissance financière lui permettait de soudoyer tous les
Hommes politiques qui devaient mettre en doute la stabilité de son
régime. En effet, il était prêt a financer tous les partis
ou les coalitions politiques qui naissaient dans le pays, en échange
d'une allégeance a sa personne. De tant a autre, il nommait des
gouvernements d'union nationale pour récompenser et faire gouter a
certains Hommes politiques, les délices du pouvoir.
démocratisation de l'espace politique,
manifestée sur le plan national par l'organisation de la
conférence nationale (CNS). Mobutu en habile et grand stratège
politicien avait d'une part, procédé à plusieurs
remaniements ministériels. Il avait réussi à placer tous
les premiers ministres qui avaient assumé cette responsabilité
dans des conditions conflictuelles aux intéréts
pécuniaires ou ethnicistes.
Ces conflits se résumaient sur la base régionale
(tribalisme). La désignation de M. Thisekedi Wa Mulumba au poste de
premier ministre par le biais de la conférence nationale (1992), Mobutu
l'avait opposé directement à Nguza qui fut premier ministre
limogé par la conférence nationale (1991). Nguza fut
président et secrétaire national d'un parti politique à
caractère ethnico-tribaliste communément appelé UFERI dont
le bastion était au Katanga. La conséquence directe à la
volonté de Mobutu, tous les kasaiens qui résident au Katanga et
issus de la tribu de M. Tshisekedi Wa Mulumba, étaient victimes de
massacres, de pillages et de viols. Plus 250 000 personnes furent tuées
et 2 à 3 millions furent chassées de la région du Katanga.
Le premier ministre Birindwa du gouvernement parallèle qui était
nommé par Mobutu leur refusa le Ô' statut Ô' de
déplacés Ç Une fois de plus, Mobutu a su montré
au monde entier que, sur le sang versé, il pouvait encore sacrifier le
vouloir-vivre ensemble de Congolais et congolaise È pour asseoir
son pouvoir fondé sur le culte de la personnalité.
Tout cela, dans le but de gagner la confiance de la population
ignorante et de saper le moral quotidien des gouvernements mis en place. Il eut
plusieurs manifestations pour que les institutions de l'État soient
vraiment démocratiques. Malgré tout cela, l'expression des
revendications populaires était restée très largement
compromise, tout particulièrement par la permanence de la peur et de la
méfiance. Le régime de Mobutu avait amené le pays à
se morceler en des régions selon un découpage d'ordre tribal et
ethnique ayant des frontières hermétiques.
La politique régionaliste de Mobutu
La RDC est un vaste pays, une superficie estimait à 2
345 000 km2, fait 80 fois la Belgique. Ayant les frontières
avec neuf pays africains notamment : le Soudan, l'Ouganda, le Burundi, la
Tanzanie, la Zambie, le Congo-Brazzaville, la République centre
africain. Pour contrôler ce vaste territoire, Mobutu scrutait
judicieusement les mouvements de sa population entre les régions. Les
déplacements des populations étaient réglementés
à
l'intérieur d'une région à une autre
selon l'appartenance ethnique ou l'importance du groupe social.
Cette politique démographique adopté par Mobutu
pour faire fâce à
l'hétérogénéité ethnique, avait
réveillé des velléités ethnocentristes au sien de
la population. Les moyens étatiques n'ont pas suivi la politique
démographique. L'État centrale laissait les populations à
la merci des autorités locales qui ne se gênaient pas de raquette
les populations. La redistribution des revenus était mal répartie
dans les régions. L'armée n'assurait pas la
sécurité complète du territoire. Les litiges fonciers ou
en général, les conflits d'intérêts étaient
laissés sans suite par une justice et une administration inexistante et
corrompue. Le pouvoir politique a perdu toutes ses prérogatives
légitimes sur l'ensemble du territoire national. Les populations locales
ne se reconnaissent plus aux partis nationalistes. Elles s'alignent
plutôt derrière les partis régionalistes, religieux,
mafieux ou claniques qui arrivent à substituer la présence de
l'État.
L'ethnicité transfrontalière
Avec plus de 450 groupes ethniques, il est clair que ce nombre
important d'ethnies vivantes sur un même territoire et un
désengagement de l'ordre étatique semble mener facilement le pays
dans une impasse. Il est évident que la tâche est encore beaucoup
plus ardue, si l'on sait que ces mêmes ethnies vivent de part et d'autre
des frontières du pays. Ce qui rend encore plus complexe la politique de
contrôle démographique de Mobutu sur le territoire. Ainsi, c'est
l'ensemble des Ç [É] problèmes internes des pays
voisins transposes sur le territoire congolaisÈ. Plus
particulièrement, les conflits politico-ethniques qui ont meurtri le
Rwanda et le Burundi en 1994. Le génocide du Rwanda a vu ses
ramifications politico-ethniques dépassées les frontières
de la RDC pour creuser l'abcès du vivre ensemble congolais.
Avec la conférence de Berlin de 1885, la région
des Grands Lacs a été victime du découpage territoriale
par les puissances colonisatrices. Cependant, ils n'ont pas tenu compte des
réalités géographiques des ethnies. Les frontières
ont ouvert des plaies béantes qui n'ont hélas pas fini de se
cicatriser avec le temps. La notion d'État nation des Congolais n'a
jamais été une réalité vécue et construite
par eux-mêmes. Les populations ne se reconnaissent pas dans la nation
congolaise, et de surcroit aux frontières. L'identité des
populations n'est pas nationale, mais plutôt ethniciste. Cette
reconnaissance ethniciste se
construit dans l'imaginaire des peuples, selon leur
appartenant à une histoire, le sang, les rituels religieux ou
coutumières et les pratiques sociales. Par conséquent, les
frontières ne peuvent plus être source d'une représentation
de Ç nous È collective, nation congolaise et vous, les
étrangers, nations venues d'ailleurs. Par exemple, des peuples Hutus ont
toujours vécu au Congo depuis la période coloniale. Ils se sont
toujours reconnus comme des Hutus du Rwanda et du Burundi tout en vivant au
Congo. D'ailleurs, Mobutu refusera d'attribuer la nationalité à
ce peuple dit les Ç Banyamulenge È qui vivait sur le
territoire depuis un siècle. Mobutu prétendait que ce sont des
immigrants politique et à duré temporaire.
Le désastre économique du CONGO
La République Démocratique du Congo est souvent
présentée, comme un pays qui regorge de ressources naturelles
variées et en quantités abondantes : Ç un scandale
géologique È. Ce pays a connu de graves perturbations
pendant le règne de Mobutu. Les entrepreneurs privés deviennent
très méfiants à investir leur argent au Congo. Il lui
faut, à cet effet, un cadre réglementaire propice aux
investissements et une définition claire des orientations
économiques fondamentales du pays. Les troubles politiques
consécutifs à l'accession du pays à l'indépendance,
les nationalisations opérées entre 1971 et 1973, les pillages
survenus en 1991 et 1993, ainsi que les différentes guerres civiles
subies depuis 1960 et les pillages qui les accompagnent, ont largement
affecté et découragé les investisseurs privés.
Mobutu avait du mal à prendre des mesures d'assainissement du cadre
macroéconomique et des garanties juridiques nécessaire pour
inciter le secteur privé à s'impliquer davantage en RDC.
La RDC a toujours été la risée de la
triade impérialiste : les États-Unis, la France et la Belgique.
Leurs politiques étrangères ont été guidées
par une préoccupation constante, la recherche des avantages et
privilèges qui leur permettent d'accéder aux ressources du pays.
Les programmes d'ajustement structurel ont eu la vicieuse responsabilité
de défendre les intérêts de la triade. La banque mondiale a
eu la mission d'intégrer la RDC Ç aux principes de la
démocratie et du marché, et apte à assurer la
sécurité, la stabilité et la prospérité de
leur environnement È. Cette approche s'est traduite par une
politique d'engagement sélectif et par des tentatives d'instauration de
liens privilégiés avec le dictateur Mobutu. Selon l'expression
consacrée par la banque mondiale à cette catégorie Homme
d'État africain acquis à la solde des intérêts de la
triade : la Ç génération de nouveaux dirigeants
È.
Les programmes d'ajustement structurel au
Congo
Avec des mesures telles que la contraction des dépenses
publiques, la dévaluation monétaire, Mobutu a l'image de
plusieurs chefs d'État africain, n'était pas prêts à
changer ses moeurs prédatrices. Il va tomber dans le piège de la
banque mondiale à cause de Ç sa dépendance par rapport
aux ressources financières extérieures au détriment de la
mobilisation des ressources internes È. Ses intérêts
immédiats ne le contraignirent pas à mettre en oeuvre
l'assainissement de l'économie et la modération de son train de
vie trop mégalomane. Son manque de volonté à changer ses
méthodes de gestion, se rabattait dans les sphères de la fonction
publique. Les fonctionnaires ne se faisaient pas supplier à deux fois
pour prendre des pots-de-vin. Cette corruption est connue et vécue par
tous les Congolais comme un sport national qui est une source de revenus pour
chaque citoyen. Lorsque les pressions viennent des bailleurs de fonds ou de la
banque mondiale pour inciter l'État à réduire sa dette par
les programmes d'ajustement structurel.
La principale recommandation de la banque mondiale reposait
sur la lutter contre la corruption : Ç Celui-ci ne se fait donc en
rien aux dépens des sommets du pouvoir, mais se traduit par des mesures
d'Ç austérité È qui frappe particulièrement
la fonction publique et donc les services incombant à l'État dans
les domaines de l'administration, de l'enseignement È. Par
conséquent, les enseignants se sont retrouvés avec des
arriérés de salaires de 8 mois. Beaucoup de salle d'urgence
n'avait plus de plateau technique opératoire, capable de maintenir en
soin intensif des patients atteints de maladies équatoriales comme le
paludisme ou la malaria. La capacité de l'État à
redistribuer équitablement les richesses du pays est impossible à
réaliser. Le désastre économique était très
profond, à cause de la gestion calamiteuse du dirigeant
prédateur. Ce comportement a affaibli le régime
clientéliste, en même temps qu'elle a accentué la
pauvreté de la population qui, de plus en plus livrées à
elles-mêmes, se réfugie dans l'économie informelle de la
Ç débrouille È.
Indice de développement économique du
Congo
Le taux de croissance du PIB est passé de Ç
-3,5% en 1992 à -7% en 1995 È, alors que l'inflation a
fortement augmenté de Ç 12% en 1992 à 517% en 1995
È.
Alors que la RDC dispose d'un potentiel économique de
Ç 80 millions d'hectares de terres arables È, 4 millions
d'hectares de terres irrigables, bénéficiant de la
diversité climatique et d'un réseau hydrographique dense, et 125
millions d'hectares de forêts. Pendant son règne, Mobutu n'a mis
en valeur que moins de 10% des terres disponibles. La superficie
irriguée n'atteint à peine que 13.500 hectares, soit 0,3% du
potentiel disponible. Mobutu ne s'est jamais donné la peine de
réformer l'économie du pays, il s'est tout simplement
contenté de
reproduire le modèle d'accumulation
hérité de la colonisation. Ce modèle était
basé sur d'importants investissements dans les secteurs minier et
agricole d'exportation, au détriment de l'agriculture vivrière,
sans rechercher les gains de productivité nécessaires au secteur
agricole traditionnel pour libérer la main-d'oeuvre à un rythme
qui puisse garantir le financement des investissements requis pour leur
absorption dans les secteurs modernes.
Le secteur minier, longtemps encore soutenu par la rente
de l'aide et les crédits des institutions multilatérales,
résistera quelques années encore, avant de s'écrouler
aussi au début des années 90, sous la faillite de la mine de
Kamoto, résultant de la mauvaise gestion de l'entreprise. En 1974, la
Gécamines produisait 500.000 tonnes de cuivre. Cette seule entreprise
comptait pour 50% des exportations totales et 75% des recettes totales de
l'État. Au début des années 90, la production
cuprifère était tombée à 30.000 tonnes.
On peut dire que les richesses en Coltan de la RDC, ont permis
à l'industrie des appareils électroniques de passer à la
révolution cybernétique de 2001. En effet, le Coltan est un
minerai utilisé dans la fabrication des circuits électroniques
des cellulaires, des ordinateursÉ Ë cause de l'instabilité
du territoire, le pays ne peut contrôler le marché du Coltan. Le
résultat est la chute des cours du Coltan au bénéfice de
l'industrie électronique. Au sens économique du terme, la
production du Coltan est évaluée à s 3,4 millions de
tonnes, soit 49% des réserves mondiales (US Geological Survey).
Les prédicateurs de bonne aventure ou du salut de Dieu
puissant, je veux parler des églises et des réseaux criminels de
prostitution ou des passeurs clandestins en Europe pullulent dans les quartiers
populaires à la quête des âmes perdues. La triade
occidentale et les pays limitrophes du Congo se nourrissent de cette crise
sociale latente. Le projet d'envahir le Congo aura une motivation initiale.
Dans cette perspective, Mobutu va plutôt choisir d'ouvrir la porte de ces
ressources aux multinationales. Ainsi les exigences de la
compétitivité et l'ouverture de l'économie congolaise va
être source de conflits.
Les camps de réfugié : la goutte d'eau
de trop
Mobutu avait le privilège d'être à son
époque, le plus grand stratège de la région des Grands
Lacs. Il était conscient que la question des réfugiés
ex-génocidaires allait lui permettre de redorer son blason politique aux
yeux de la communauté internationale.
Abia Rimana et toute une armée prendront refuges au
Congo sur la demande des Francais et des Belges. Le nouveau pouvoir de Kagali
ne doute pas du soutien apporté par Mobutu aux ex-génocidaires.
Ces camps de réfugié massés tout le long de la
frontière congolaise et Rwandaise constituent une menace réelle
contre le pouvoir de Kagali. Les ex-génocidaires profitent de
l'intervention des casques bleus et du réarmement de la France pour
s'entrainer, afin de reprendre le pouvoir.
Les réfugiés rwandais et burundais
appelés Banyamulenge et Banyarwanda, étaient confrontés
à une nouvelle réalité. Ils étaient entrés
en perpétuelles confrontations avec les populations locales congolaises
qui en même temps s'affrontaient entre elles. Mais, aussi les
gouvernements Rwandais et Ougandais avaient l'envie de se venger et d'en
découdre avec l'ennemi éternel Mobutu. Pour assurer la
sécurité du territoire et la reconnaissance de la
communauté internationale, Mobutu avait donné l'ordre à
ses Hommes de s'attaquer aux armées Rwandaises et Burundaises qui
entamaient leur marche sur Kinshasa. Ainsi que les bandes armées et les
milices transposées par les conflits rwando-burundais, et en même
temps faire face aux rébellions des populations locales frustrées
contre le régime de Mobutu.
Mobutu et la communauté internationale
Au sortir de la guerre froide, Mobutu n'a plus la même
importance stratégique pour les Occidentaux. Les pays qui étaient
autrefois communistes ne sont plus une menace. Les Américains, en
particulier, n'ont plus d'intérêts majeurs à
protéger le régime de Mobutu. Mobutu était affaibli par sa
maladie qui le poussait à quitter son pays pendant de longue
période. En plus de la présence de réfugiés
rwandais sur le territoire congolais, les voisins de Mobutu,
particulièrement le Rwanda et l'Ouganda veulent fortement se
débarrasser de leur vieil rival qui ne ménageait aucun effort
pour soutenir les rebellions ou le principal responsable des guerres par
procuration des pays occidentaux.
Mobutu était devenu très dangereux pour les
Américains. L'ancien allié qu'il était en connait trop sur
les secrets et les intérêts stratégiques des
américains. La France et la Belgique ont toujours voulu garder de bonne
relation avec Mobutu. D'ailleurs, il les aida à s'en sortir du bourbier
Rwandais d'une manière plus ou moins honorable avec l'opération
Turquoise. Cette opération avait permis à la France d'envoyer des
soldats aidés à l'exfiltration des ex-génocidaires vers le
Congo. Cependant, les décisions du conseil de
sécurité et l'appui de la France et de la
Belgique ne suffiront pas à faire pencher la balance de son
côté. Car, les États-unis ont pesé de tout leur
poids diplomatique et militaire pour empêcher toute aide à
Mobutu.
La marche des forces rebelles vers Kinshasa
Ainsi, nous pouvons constater que le problème de
nationalisme est un facteur majeur dans le déclenchement de la
première guerre du Congo. Cette situation d'instabilité sociale,
économique et l'ingérence politique ont fait na»tre des
failles et faiblesses dont les voisins de Mobutu sauront bien tirer avantage.
Dans les faits, il y a un fort ressentiment du gouvernement rwandais envers le
régime de Mobutu depuis le génocide rwandais de 1994. Le Rwanda
de concert avec l'Ouganda avaient dans l'intension d'envahir le Congo. Il leur
fallait pour ce projet un alibi pour investir le pays. Ils se servent alors de
la condition des Banyamulenges et le plus vieux résistant à
l'éxil de Mobutu, Laurent Désiré Kabila pour marcher vers
Kinshaha et prendre le pouvoir en 1997. Les Banyamulenges, établis au
Kivu depuis des générations n'avaient pas rompus tous les liens
avec leur pays d'origine, le Rwanda. En effet, Ç [É] il
s'agit d'une opération militaire préparée de longue date
par le Rwanda et l'Ouganda, appuyés par des opposants à Mobutu et
encouragés par les ÉtatsUnis. L'offensive ne tarda pas à
dépasser l'objectif initial, le démantèlement des camps de
réfugiés hutus. È. Les déboires du Congo face
aux immigrants rwandais vont être l'outil de propagande majeur du Rwanda
pour envahir le Congo. Le coup d'État a permis au Rwanda et à
l'AFDL (Alliance des Forces Démocratiques de Libération : une
coalition d'opposant congolais) de se venger de Mobutu et des
réfugiés ex-génocidaires, mais aussi un pillage de ses
ressources naturelles. Les alliances extérieures, le soutien des
Américains en armes et en matériel de communication ont
favorisé la chute de Mobutu. En effet, Ç privés des
protections et des complaisances que le contexte de la guerre froide leur
assurait, nombre de dirigeants africains se trouvent profondément
déstabilisés.È
Pour légitimiser leur pouvoir, les vainqueurs
s'alignent avec des personnalités qui jouissent de leur confiance dans
l'armée congolaise, les partis politiques, par exemple à
l'alliance démocratique des peuples (ADL) au nord Kivu qui est un
mouvement rebelle qui se réclame des forces tutsies locales. Et, au Sud
Kivu ils participent à la création d'un mouvement
révolutionnaire pour la libération du Za ·re (MRLZ). Ils
profitent également de la présence de réfugiés
katangais et militaires lumumbistes installés et organisés en
Ouganda depuis un moment pour gonfler leur nombre.
La présidence de Laurent Désiré
Kabila
Le 17 mai 1997 Kabila proclame la nouvelle République
Démocratique du Congo et s'autoproclame président. Cependant, les
conditions dans lesquelles il est arrivé au pouvoir laissent entrevoir
de nouveaux conflits au Congo. En effet, une fois au pouvoir, Kabila ne tarda
pas à constater que ces alliés Rwandais et les Ougandais se
comportent en terrains conquis. Réalisant les agendas cachés de
ces anciens alliés, qui pillaient les ressources naturelles en guise de
butins de guerre. Kabila se libéra de leur soutien pour gérer
seul les affaires congolaises en aoüt 1998. Il était question de
renvoyer les militaires rwandais dans leur pays. Car la population souffrait
beaucoup de leur présence. Les réactions ne se firent pas
attendre pour ses anciens alliés. Ils ont formé un parti
congolais, un mouvement rebelle (le Rassemblement congolais pour la
démocratie RCD). Ils contrôlent très vite une grande partie
des régions du Congo.
L'internationalisation de la guerre
Cette guerre qui englobait plusieurs parties et nations a
été << [É] qualifiée à juste titre
de Ç première guerre continentale africaine È car, bien
plus que lors de l'avancée de l'AFDL, un grand nombre d'États y
sont directement impliquésÈ. D'abord du côté
des rebelles, il y avait le Rwanda et l'Ouganda ainsi que leur allié le
Burundi. Ensuite, du côté de Kabila : l'Angola, le Zimbabwe, la
Namibie et le Tchad ont formé une coalition contre les rebelles. Ce
conflit n'a pas les mémes enjeux que celui de 1996, car il ne regroupe
pas les mémes acteurs. La guerre est devenue une entreprise servant
à enrichir les nations concernées. Dans le pays, sévit une
situation de guerre civile particulièrement éprouvante pour des
populations qui, à la base sont affaiblies par le
sous-développement et les séquelles de la guerre de 1996. Le
Congo, pays débordant de richesses naturelles est en luiméme
l'objet de convoitise de ces voisins et des multinationales. C'est ainsi qu'on
aurait vu sur le terrain de l'Est (Goma-Bukavu), des grands financiers qui
entretenaient et organisaient chacun un terrain d'exploitation. Par
conséquent, les rébellions, les groupes armés ou les
milices transposées dans le conflit rwando-burundais devraient servir de
gardien d'espace pour garantir l'exploitation des minerais. << Du
côté gouvernemental, les mines de la région Mbuji-Mayi dans
le Kasa · orientales font l'objet de toutes les Ç
attentions
È1 de l'armée congolaise comme des
alliés zimbabwéens qui ont massé autour de la ville une
partie importante de leur troupe. Gage supplémentaire de leur
engagement, tous les alliés de Kinshasa (Namibie, Angola et Zimbabwe)
ont reçu la concession de plusieurs sites diamantifères en
RDC >>.
Ainsi donc, la seconde guerre du Congo-Kinshasa, bien
différente de la première par ses enjeux, va plonger le pays dans
une péripétie de misère et de crises autant sociales,
économiques que politiques.
Les chances de paix au Congo
Depuis sa création en 1945, l'objectif premier de
l'Organisation des Nations Unies (ONU) a été et est toujours de
maintenir la paix dans un pays et s'assurer que tous les citoyens soient
traités équitablement. L'Article 7 de l'ONU dit : Ç
Tous sont égaux devant la loi et ont droit sans distinction à
une égale protection devant la loi [É]>>. Or en ce qui
concerne la République Démocratique du Congo (RDC), cela ne
semble pas être le cas, car les droits de l'Homme sont quotidiennement
bafoués. Depuis de nombreuses années déjà, l'ONU
est présente en territoire congolais; d'ailleurs, la RDC est membre de
l'ONU depuis 1960. La mission de l'Organisation des Nation Unies au Congo
(MONUC) existe depuis novembre 1999. Cette mission est l'une des plus
importantes, sinon la plus importante de l'ONU en termes de soldats et en
mobilisation financière, parce que la situation est critique au Congo.
Notons que, c'est la Résolution «1258>> en aoüt 1999 qui
a mené à la création de la MONUC. Cette résolution
stipulait le déploiement de casques bleus sur le territoire congolais
pour apporter une certaine Çsécurité>> au peuple qui
est constamment bouleversé par les groupes rebelles. Une
ÇRésolution>> est une décision que prend l'ONU pour
contrecarrer une situation qui nuit au bien-être du peuple. C'est surtout
l'aspect humain qui explique la création de cette mission. C'est
d'ailleurs ce qui explique le nombre pléthorique de casques bleus sur le
territoire congolais.
Suite à deux guerres et à l'autoritarisme
répréhensible de Mobutu, le peuple congolais a beaucoup souffert
et souffre encore des effets de ces événements. La
présence de l'ONU au Congo s'explique principalement par le fait
d'amener la paix, garantir son maintien et d'assurer la protection des civils.
Il est évident que même après la chute du mobutisme et le
refus de la démocratisation, le peuple congolais patauge encore dans
l'incertitude d'une paix. Toutefois, la MONUC vise à soulager le peuple
par le biais de son mandat et à lui
faire oublier les sévices ÇmobutistesÈ
qui semblent encore planer dans l'atmosphère congolaise.
Le mandat de la MONUC doit s'assurer de l'application des
accords de cessez-lefeu et faire des enquêtes sur les éventuelles
violations du cessez-le-feu. De plus, elle doit travailler avec les
différentes parties concernées pour la libération des
prisonniers de guerre, des captifs militaires et rester en étroite
collaboration avec les agences humanitaires internationales. La protection des
civils doit être assurée parce qu'encore aujourd'hui, à
l'instar de la politique de Mobutu, les groupes rebelles continuent de
terroriser les gens. En ce sens, la MONUC a aidé le gouvernement
à mettre sur pied des forces (groupes) de sécurité qui
soit capable d'assurer la protection des gens, des frontières et celle
des communautés éloignées. Cette protection concerne
particulièrement les femmes, du moins, celles qui ont été
victimes de crimes sexuels et celles qui sont à risque.
La MONUC encadre l'État et ses forces de
sécurité dans le domaine juridique pour mener le droit à
tous les présumés criminels de guerre. De plus, certaines femmes
Ç [É] ne rapportent pas les crimes sexuels parce qu'entre
autres elles ne sont pas certaines que justice sera faiteÈ Une part
de cette critique revient également à l'ONU, car bon nombre de
ces crimes sont attribuables au casques bleus qui pourtant, sont sensés
protéger ces femmes et filles.
La paix tant souhaitée passe également par le
programme DDR (désarmement, démobilisation et réinsertion)
qui comporte trois étapes. Le but de ce programme est
premièrement, de désarmer le rebelle; ensuite, le
démobiliser, c'est-à-dire enlever l'envie de se battre, et
finalement, le réintégrer dans la collectivité en tant que
citoyen normal. Cette réinsertion passe par une négociation. Dans
le cas de la démobilisation, il s'agit certainement d'un traitement
psychologique. D'ailleurs, on n'est pas sans savoir que la réinsertion
est pratiquement impossible sans la démobilisation.
Un tout autre aspect concernant la paix, c'est la gestion des
réfugiés. Les réfugiés rwandais qui ont
échappé au génocide de 1994 sont venus au Congo pour
trouver une paix, mais une mauvaise gestion de ceux-ci a provoqué une
instabilité politique et une insécurité au nord Kivu. Par
conséquent, en 1996, les camps de réfugiés rwandais ont
été démantelés. Ce démantèlement
s'est accompagné de massacres, de fausses communes et la dispersion de
ces réfugiés dans la forêt équatoriale jusque dans
les pays voisin faisant frontière avec le Congo Kinshasa (Tchad, Centre
Afrique, Gabon, Congo Brazzaville). Cependant, la
communauté internationale et le gouvernement congolais
n'ont pas cette volonté d'amener la paix en trouvant des solutions
à court et à long terme pour sécuriser la situation
interne du Congo et de ses frontières afin de mettre fin à la
continuité de la guerre civile.
|