UNIVERSITE DE LOME
REPUBLIQUE TOGOLAISE
INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES
TRAVAIL-LIBERTE-PATRIE
DE L'EDUCATION
MÉMOIRE POUR L'OBTENTION DE LA
MAÎTRISE EN
SCIENCES DE
L'EDUCATION
PRESENTE ET SOUTENU
PAR:
OGOUWA KOMIVI
INSE
Travail - Liberté - Patrie
L'ENGOUEMENT DES NOUVEAUX BACHELIERS POUR LES ECOLES DE BTS AU
TOGO
SOUS LA DIRECTION DE:
M. MAGANAWE YAO
Janvier 2010
SOMMAIRE
SOMMAIRE
DEDICACE...........................................................................................3
|
REMERCIEMENTS.....................................................................................4
|
DEFINITION DES
SIGLES...........................................................................5
|
INTRODUCTION..............................................................................6
|
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE.......................8
|
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE.............................................................................9
|
I-1 Présentation de la
situation.................................................................9
|
I-2 Problématique centrale, et axes de la
recherche.......................................12
|
I-3 Les objectifs de la
recherche...............................................................15
|
I-4 Revue de la
littérature......................................................................16
|
I-5 Cadre théorique de la
recherche..........................................................21
|
I-6 Les questions de la
recherche.............................................................25
|
I-7 La question de
recherche...................................................................25
|
I-8 Hypothèse
générale.........................................................................25
|
I-9 Opérationnalisation de
l'hypothèse.....................................................26
|
|
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE.............28
|
CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE................................30
|
II-1 Champs de la
recherche...................................................................32
|
II-2 Méthodologie de
l'enquête...............................................................35
|
|
TROISIEME PARTIE : RESULTATS DE LA
RECHERCHE...............................39
|
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES
DONNEES...................................40
|
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES
RESULTATS.............................................69
|
|
V
SUGGESTIONS............................................................................80
|
CONCLUSION...............................................................................83
|
BIBLIOGRAPHIE...................................................................................87
|
LISTES DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES.......................................................90
|
ANNEXES...........................................................................................91
|
TABLE DES
MATIERES............................................................................104
|
DEDICACE
A
MA MERE, KOFFI ADJOBI
REMERCIEMENTS
Ce document a été réalisé
grâce aux diverses contributions morales, éducatives et
financières de plusieurs personnes. Je me dois ici, de les remercier.
Nos remerciements vont tout d'abord à :
Ø Monsieur MAGANAWE qui a
accepté de diriger la rédaction de ce mémoire
Ø Monsieur KPEGLO qui non seulement a
accepté lire et corriger ce mémoire mais aussi m'a accordé
son soutien moral
Ø Madame KPAKPO Pépévi,
Docteur en sociologie, Maître-Assistant dans le département de
sociologie et Directrice de l'ISICA qui ne s'est jamais lassée de
m'écouter et de m'apporter au besoin sa contribution pour la
réussite de ma carrière en sciences sociales
Ø Monsieur BADJISSI, Chef division de
l'étude et de l'évaluation de l'éducation à la
Direction de la Planification de l'Education et de l'Evaluation du
Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et de
l'Alphabétisation qui m'a toujours accordé les permissions pour
mes recherches
Je remercie également les collègues de service,
en occurrence Monsieur Yves Watanakata NANTILLE, Madame
Jacquis B. SOGOYOU et Monsieur Messan
ADEDEMI, qui m'ont soutenu moralement et m'ont aidé à
saisir ce document.
Je n'oublie pas les amis notamment KOFFI
Valère, Emmanuel YAO, Eidie Yawa
IWOU, Elie AVOCHINU, Maguis, Saliou
IBRAHIM, Awali IBRAHIM, Fulgence
AFOUTOU, Guy LAKPO et tous les autres que je ne
pourrais pas citer ici.
Je dis également merci à mes cousins et
cousines ; Enyo AMETEPE, Messan AYENA,
Edoh ETEKPO, Iynèfoumi ZOTCHI,
Fonchéi KOUTCHE, Sakibou ALIOU, et
Kablè SOSSOU.
DEFINITION DES SIGLES
BTS : Brevet de Techniciens
Supérieurs
CIFOP : Centre Informatique de Formation
et d'Orientation Professionnelle
DEA : Diplôme d'Etude
Approfondie
DESS : Diplôme d'Etude
Supérieure Spécialisée
DEUG : Diplôme d'Etude Universitaire
Générale
DST : Diplôme Supérieur de
Technologie
ELATSA: Ecole Libre Africaine de Technologies
et des Sciences Appliquées
ESIAD: Ecole Supérieure InterAfricaine
de Droit
FASEG: Faculté des Sciences
Economiques et de Gestion
IAEC: Institut Africaine d'Administration et
d'Etude Commerciale
IITA: Institut International de Technologie
Appliquée
ISICA: Institut des Sciences de
l'Information, de la Communication et des Arts
ISMAD: Institut Supérieur de
Management et du Développement
MENR: Ministère de l'Education
Nationale et de la Recherche
METFP: Ministère de l'Enseignement
Technique et de la Formation Professionnelle
NTIC: Nouvelle Technologie de l'Information
et de la Communication
OBTS: Office du Brevet du Technicien
Supérieur
UL: Université de Lomé
ULCO: Université du Littoral
Côte d'Opale
INTRODUCTION
L'activité professionnelle constitue aujourd'hui dans
notre société un élément essentiel de l'existence
sociale. Outre son caractère purement productif, l'emploi est
actuellement dans notre société un vecteur central
d'intégration sociale. Il apporte à la fois reconnaissance
vis-à-vis des collectifs, mais également revenu et sentiment
d'utilité. Sur ce point, l'accès à l'emploi devient la
problématique sur laquelle réfléchit toute la jeunesse
togolaise. Dans une période où le chômage maintient son
niveau élevé et où l'instabilité de l'emploi
devient plus récurent, « l'accès des jeunes
à l'emploi est incertain. Les jeunes (...) s'insèrent plus
difficilement, plus tardivement et plus timidement » selon
José ROSE (1998 : p.260).
Conscients de cette réalité, et
considérant l'incapacité du secteur public de recruter tous les
jeunes diplômés, les décideurs de la politique togolaise
ont mis un accent particulier sur l'initiative privée, la
stratégie de la création d'emplois (LAWSON-BODY B.
Akpéyédjé ; 1996). C'est ainsi une disposition prise
pour pallier à l'augmentation sensible du nombre de chômeurs au
Togo. Dans cette perspective, ces dix dernières années ont vu
apparaître un foisonnement de centres de formation et
d'établissements d'enseignement et de formation professionnelle.
L'apparition des écoles de BTS s'inscrit dans cette logique. Au cours de
cette dernière décennie, l'on observe une augmentation sensible
du nombre d'écoles de BTS, un renforcement des filières
techniques et la création de nouvelles filières de formation
professionnelle. De plus, malgré le coût élevé (par
rapport au coût de la formation à l'université) de cette
formation, nous remarquons que l'effectif de ces écoles s'accroît
sensiblement chaque année. A partir des années 2000, un
engouement pour les formations de BTS de la part des nouveaux bacheliers est de
plus en plus remarquable. Les inscriptions pour les examens de BTS
s'accroissent régulièrement. Et c'est dans ce foisonnement
d'inscriptions dans les écoles de BTS que la problématique de
l'orientation scolaire et professionnelle se pose avec acuité. Les BTS
accueillent les étudiants de tout horizon social, et de parcours
scolaires divers en offrant une multiplicité de filières de
formation sans informations nécessaires sur ces dernières. Ainsi
on se pose la question de savoir ce qui motive les étudiants dans le
choix de ces formations et comment sont ils orientés vers les
écoles de BTS ? Pour répondre à ces questions,
plusieurs axes de recherche seront entrepris par rapport à la
multidimensionnalité de la question. Dans la multiplicité des
études traitant de l'orientation scolaire, cette recherche veut
comprendre et analyser les motivations des nouveaux bacheliers pour les
écoles de BTS, et identifier les acteurs principaux qui interviennent
dans le choix de formation de ces écoles. Au niveau
méthodologique de cette question de recherche, l'opposition classique du
holisme à l'individualisme méthodologique nous semble pertinente.
Cette opposition distingue les analyses structurelles ; qui
privilégient l'étude des déterminants
socioéconomiques et considèrent l'individu comme dépendant
de la structure ; des analyses se basant sur l'individu comme acteur
rationnel, maître de ces actes et contrôlant son devenir. Cette
étude se veut donc, beaucoup plus qualitative que quantitative en
mettant en rapport les motivations des nouveaux bacheliers pour les formations
de BTS à leurs parcours scolaires antérieurs, leurs origines
sociales, leurs réseaux de sociabilité et leurs statuts sociaux.
Ainsi dans les pages qui suivent, nous allons poser la problématique de
la question de recherche, c'est-à-dire situer le sujet dans son contexte
conceptuel. Ensuite, nous parlerons de la méthodologie avec laquelle
nous allons aborder le problème, et nous présenterons enfin les
résultats auxquels nous sommes parvenus
PREMIERE PARTIE
CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE
CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE
I-1 Présentation de la situation
Pour palier l'augmentation sensible du nombre de
chômeurs, l'Etat togolais a depuis les années 1980 opté
pour la politique de l'initiative privée comme credo de la nouvelle
stratégie de création d'emplois (LAWSON BODY B. (1996)). Dans
cette perspective, le Togo a mis un accent particulier sur la politique de la
formation professionnelle. Ainsi par l'arrêté n°96/013 METFP
du 14 juin 1996, portant création de brevets de techniciens
supérieurs (BTS), il est crée des Brevets de Techniciens
Supérieurs dans les spécialités ci-après :
Administration et gestion, Action commerciale, Informatique de gestion,
Bureautique et Secrétariat (Option Secrétaire de direction ;
Option Secrétaire commercial bilingue ; Option Assistant de
Direction ; Option Assistant du secteur Médical ; Option
Assistant juridique), Comptabilité et gestion, Assurance, Commerce
international, Communication des entreprises, Tourisme et loisirs,
Hôtellerie et Restauration, Informatique industrielle, Maintenance
industrielle, Electronique, Economie. Ce qui fait quatorze(14) filières
de formation. Mais à la fin de cette année scolaire, seulement
cinq (5) filières ont été enregistrés à
l'examen. Le 25 juin 2002, en complément de l'arrêté du 14
juin 1996, un arrêté portant création des filières
de BTS a engendré quinze (15) filières de plus à
savoir : Finance-Banque, Transport-Logistique-Transit,
Développement d'Application, Administrateur de Réseaux Locaux
d'Entreprises, Electrotechnique, Génie Civil, Géomètre
Topographe, Génie Thermique et Energie, Télécommunication,
Assistant de Gestion PME-PMI, Electromécanique, Génie
Electronique, Agriculture (Option a : Production
Végétale ; Option b : Production Animale), Industrie
Agro- alimentaire, Génie mécanique. Ce qui revient à vingt
neuf filières de formation en BTS disponible au Togo en 2002. Cette
même année a enregistré à l'examen de BTS, vingt
(20) filières.
Ainsi ces dix dernières années ont
vu un foisonnement de création de centres de formation professionnelle
et une inscription toujours croissante de nouveaux bacheliers dans les
écoles de BTS. Ces statistiques montrent l'évolution des
statistiques des inscrits à l'examen des BTS.
Tableau 1 : L'évolution des statistiques dans
les BTS
ANNEE
DESIGNATION
|
1995
|
2000
|
2004
|
2008
|
Nombre d'établissements
|
3
|
13
|
22
|
+32
|
Nombre de filières
|
5
|
13
|
22
|
34
|
Nombre d'inscrits
|
50
|
580
|
1505
|
2580
|
Parmi ces écoles, seulement seize (16) écoles
sont autorisées à fonctionner. De plus, les publicités
illustrent régulièrement la relation directe qui existe entre les
écoles professionnelles et les entreprises. Elles font croire que les
écoles professionnelles constituent des voies d'accès au
marché de l'emploi. Parmi 20 étudiants, nouveaux bacheliers
inscrits dans les écoles professionnelles et interrogés au
passage, tous ont répondu vraisemblablement comme l'illustre les propos
de Kadjogbé à ELATSA `' nous avons des maîtrisards, des
licenciés dans notre famille, mais tous sont actuellement à la
maison et sont encore à la charge de notre père. Moi, je ne veux
pas suivre leurs pas. Je veux vite travailler''. Presque tous les
médias, radios comme télévisions font passer au moins deux
fois chaque jour des publicités pour les écoles professionnelles
à l'approche de la rentrée scolaire. Ces médias par leurs
publicités font croire qu'on n'échoue pas dans les écoles
de BTS, avec des pseudonymes comme `'écoles des patrons'',
`'écoles des leaders'', `'écoles des cadres''
et des qualifications comme `'écoles où l'on n'échoue
pas'' attribuée par exemple à ELATSA. Cette école
enregistre chaque année plus de 80% de réussite selon ces
publicités. Or à l'université de Lomé, les nouveaux
bacheliers sont démotivés par les conditions d'études de
plus en plus difficiles (insuffisances dans le domaine de l'infrastructure, de
l'encadrement pédagogique, des équipements sociaux et de la
recherche) et les taux d'échec élevés. Dans le
département de sociologie par exemple, le taux de réussite n'a
jamais atteint depuis les années 2000 en première année
d'étude 30%. En FASEG, ce taux en première année
d'étude n'a jamais franchi 20%. C'est la démotivation de ces
étudiants que Tinin, étudiant à l'IAEC de Lomé
exprime en ces termes : `'parce que je ne suis guère doué
pour les longues études''. Dès lors, avec des conditions
d'études déplorables à l'université de Lomé,
suivies des mouvements de contestation, on souligne des attitudes de rejet des
nouveaux bacheliers face à l'université perçue comme
`'un lieu d'échec'' ; `'un lieu fermé à
l'emploi''.
Par ailleurs, la dégradation du marché de
l'emploi et les crises politico-économiques font exiger par les
employeurs des compétences plus spécifiques, et précises
que ne fournit pas la formation universitaire. C'est ce que nous remarquons
dans le rapport d'étude réalisée par le MENR/METFP
(2002). Cette étude a conclut que le système éducatif
togolais présentent une structure déséquilibrée
dans sa partie haute. C'est pourquoi l'Etat préconise la création
des filières professionnelles dans le supérieur. Ainsi par
l'arrêté n°96/013METFP du 25 juin 2002 portant
création des filières du Brevet de Techniciens Supérieurs,
l'Etat attache une importance plus particulière à ce
diplôme. Le privilège attaché à ce diplôme
apparaît dans les conditions d'emploi proposées par l'Etat. Un
BAC+2 (BTS) équivaut à un BAC+4 de l'enseignement
général au niveau de la fonction publique. Au concours de
recrutement dans la fonction publique en date du 11 juillet 2003, le BTS et la
Maîtrise sont classés dans la même catégorie (A2).
Ainsi, malgré la hausse des frais d'inscription dans
les écoles de BTS, les nouveaux bacheliers s'y intéressent de
plus en plus. Aujourd'hui, en 2008, le nombre de filière est de 32 et le
nombre d'inscrits à l'examen de BTS est de l'ordre de 2500. Face
à cette situation, l'on se demande si ce sont les conditions
d'étude déplorables à l'université de Lomé
qui font fuir les nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS, ou si
c'est la crainte de l'échec à l'université de Lomé
qui explique l'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de
BTS ? Plus simplement, qu'est qui explique l'inscription de plus en plus
élevée qu'on observe dans les écoles de BTS ?
I-2 Problématique centrale, et axes de la
recherche
Le positionnement sociologique dans lequel cette étude
se place considère l'analyse des perceptions et des actions de
l'individu comme un phénomène complexe, comme l'affirme Bernard
LAHIRE (1998) « l'action (la pratique, le comportement) est donc
le point de rencontre des expériences passées individuelles qui
ont été incorporées sous forme de schèmes d'actions
(schèmes sensori-moteurs, schèmes de perception,
d'évaluation, d'appréciation, ect..), d'habitudes, de
manières (de voir, de sentir, de dire et de faire) et d'une situation
sociale présente. Face à chaque situation nouvelle qui se
présente à lui, l'acteur va agir en mobilisant (sans
nécessairement avoir conscience de cette mobilisation) des
schèmes incorporés par la situation ».
Ainsi dire comment s'acheminent les trajectoires scolaires
des étudiants de BTS ? Quels sont les facteurs influents sur leurs
perceptions et leurs comportements dans une situation impliquant leur
projection dans l'avenir, une prise en compte de l'univers
socioéconomique, ainsi qu'une précision de leurs aspirations
professionnelles, sociales, personnelles, et intellectuelles ? Traiter
avec pertinence cette question demanderait une prise en compte dans l'analyse
de l'ensemble des dimensions de l'existence sociale passées et
présente de l'étudiant, et des divers facteurs influents sur ses
perceptions et ses comportements.
Tout d'abord, le passé scolaire de
l'étudiant est une dimension à prendre en considération.
L'influence du système éducatif (au sens large) sur les
perceptions et les actions de l'étudiant pensant et agissant sur son
avenir est une dimension importante dans le processus dont il est question ici.
En effet le rôle socialisateur de l'école, le positionnement
scolaire de l'étudiant, le parcours scolaire post baccalauréat ou
encore les échecs et réorientations sont autant
d'éléments explicatifs aux perceptions et actions de
l'étudiant dans la situation présente. D'autre part, l'analyse
des influences du système universitaire reste également un
élément susceptible d'intervenir sur le choix de
l'étudiant pour sa formation et son devenir. En d'autres termes, le
système universitaire pris comme structure éducative aux
règles précises, à l'organisation définies avec une
liberté donnée aux étudiants, est un déterminant
important dans cette question de recherche. Il s'avère également
intéressant de pointer les parcours scolaires des étudiants selon
leurs origines sociales, de montrer d'éventuelles
inégalités sociales sur les parcours, les échecs, les
diverses difficultés rencontrées et les projections dans
l'avenir.
Aussi, il est indispensable de s'attacher au
monde du travail et à ses répercussions sur les
représentations des étudiants dans l'avenir. Le système
d'emploi provoque par sa spécificité de multiples interrogations
chez les étudiants, sur la bonne orientation professionnelle à
suivre, sur l'emploi correspondant aux acquis de la formation ou encore sur le
débouché professionnel rapide et permettant une stabilité
dans l'emploi. Bref, le monde du travail est certainement une dimension prise
en compte par les étudiants dans cette situation. La connaissance du
monde du travail, la passion pour l'insertion professionnelle, la crainte du
chômage et de la précarité des emplois influent
certainement sur les pensées et les décisions des nouveaux
bacheliers pour les écoles de BTS. C'est tout du moins un des
éléments que cette étude tente d'analyser. Quelles
représentations ont les étudiants du monde de travail ?
Comment interprètent-ils leurs situations ou de leur connaissance du
monde du travail ? Quel est le rôle joué par les
expériences professionnelles sur le choix des BTS ? La situation
professionnelle des parents a-t-elle une influence sur les projections
professionnelles ?
Ensuite le contexte relationnel dans lequel a
évolué dans le passé l'étudiant, ses
sociabilités présentes et l'ensemble des structures sociales
ayant contribué à sa socialisation, sont autant de facteurs qui
influent sur ses perceptions et ses actions, sur ses motivations scolaires et
sa projection professionnelle future. Le relationnel est une dimension
très importante dans l'existence sociale et personnelle d'un individu.
C'est par l'interaction, par le dialogue et l'échange que l'individu se
situe dans l'univers social et se construit une identité personnelle,
sociale, et professionnelle. Le relationnel permet à la fois
l'affirmation d'un moi unique, mais également de trouver bien souvent
réponses aux questions de sa vie. Tous ces éléments, tout
comme ceux émanant de la structure, ne peuvent constituer en aucun cas,
l'élément unique explicatif de telle ou telle conception ou de
telle ou telle décision, mais des dimensions se rencontrant dans le
penser de l'étudiant et pesant plus ou moins de leur poids sur les
comportements et actions. Il ne s'agit pas de trouver des relations de cause
à effet, mais des dimensions prenant part dans le processus de
décision, et intervenant sur les perceptions.
Par ailleurs, la famille, comme principale
structure socialisatrice, constitue par sa position centrale dans l'existence
d'une personne un vecteur important de schèmes, d'habitudes, de
manières et de valeurs dans le processus constant de socialisation. La
famille joue également de son influence sur le présent de
l'individu par l'interaction et l'échange. La famille apparaît
donc comme un vecteur important de valeurs et de normes, et plus simplement de
conseils et de recommandations sur des chemins à suivre pour envisager
un avenir propice au bonheur. Dès lors, cette étude
s'intéresse au rôle joué par la famille sur les perceptions
et les comportements des étudiants. Sont considérés comme
facteurs importants, la situation scolaire et professionnelle des composants de
la structure familiale, le milieu familial comme lieu de conseils,
d'éclaircissement, de contraintes ou encore d'obligations jouant sur les
perceptions de l'étudiant et sur ses décisions.
I-3 Les objectifs de la recherche
Ces objectifs sont de deux ordres. Il s'agit de l'objectif
scientifique et de l'objectif d'application pratique.
I-3-1 Objectifs scientifiques
Objectif principal :
Identifier les diverses motivations d'orientation des nouveaux
bacheliers vers les écoles de BTS.
Objectif secondaire :
Montrer les acteurs qui interviennent dans l'orientation des
nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS.
I-3-2 Objectifs d'application pratique
Objectif principal :
Aider à l'orientation des nouveaux bacheliers.
Objectif secondaire :
Donner une vision pour l'installation des écoles de
BTS afin de régulariser cette situation.
I-4 Revue de la littérature
Dans ce contexte, nous allons essayer de décrire
brièvement les sous thèmes se rapportant à notre question
de recherche.
- La représentation de l'avenir
La représentation de l'avenir que font les adolescents
montre des différences importantes lorsqu'on passe d'une
catégorie socioprofessionnelle à l'autre ou d'une filière
scolaire à l'autre. On envisagera ici le niveau des aspirations
professionnelles et des déterminants.
D'après les résultats de l'enquête
conduite par J ; ROUSSELET (1975), chacun des élèves
interrogés tend à viser le niveau socio - économique juste
supérieur à celui de son père et rarement plus haut. En
outre, les jeunes conçoivent la réussite professionnelle en
fonction de leur origine sociale. Tandis que les fils des cadres et des membres
de la profession libérale mettent l'accent sur l'intérêt
des tâches ou la perspective d'une vie responsable et
indépendante, les enfants d'ouvriers spécialisés attachent
plus de prix aux avantages matériels et à la
sécurité de l'emploi face aux aléas de la conjoncture
économique. Outre la catégorie socio professionnelle, l'attitude
éducative du père parait influencer la représentation de
l'avenir professionnel des adolescents. Ainsi, l'existence de relation
étroite entre le père et le fils se traduit par un plus grand
intérêt vis-à-vis des valeurs traditionnellement
liées au travail et à la réussite chez l'adolescent. Par
contre si le père est « absent », les jeunes
attachent plus de prix aux valeurs matérielles et à la
réussite professionnelle.
A l'intérieur du système scolaire, de nouveaux
facteurs comme la durée de formation, la nature du métier attendu
conjuguent leurs effets avec ceux des facteurs socio économiques
précédemment évoqués pour déterminer
l'orientation scolaire de l'adolescent. Ainsi chez les étudiants des
écoles de BTS, la représentation de l'avenir professionnel parait
se structurer autour de la durée de la formation et du diplôme
attendu au terme de cette formation. A. CHASSIGNAT (1980) nous démontre
cela à la page 166. Les jeunes qui espèrent obtenir le BTS se
distinguent de leurs camarades par l'espoir plus affirmé de trouver un
emploi dans la spécialité apprise et de s'élever dans la
hiérarchie professionnelle, grâce à la formation
reçue. Ils expriment en outre un plus haut niveau d'aspiration
concernant l'emploi escompté à l'âge de 25 ; 30 ou 40
ans.
Il s'agit là de simples représentations et attentes
que l'expérience pourra ébranler ou dissiper.
- Illusion des élèves et portée
professionnelle des écoles de BTS
Les élèves des établissements
d'enseignement technico - professionnel formulent en général des
appréciations nuancées concernant la valeur et la portée
de la formation qu'ils reçoivent. Mais ils ne peuvent échapper
à l'emprise des stéréotypes de l'opposition entre
formation générale et formation professionnelle. Selon J.
MARKIEWIEZ-LAGNEAU (1985), lorsqu'on demande à ces étudiants de
comparer leur institution avec les autres formes d'enseignement
supérieur, on relève une tendance à rejeter les
Facultés de Lettres et de Sciences. Pour ces élèves qui se
sont exprimés, tandis que les disciplines de l'enseignement moderne
seraient vouées à l'enrichissement de la personnalité
morale, les disciplines de l'enseignement technico-professionnel sont
considérées comme répondant le mieux aux besoins des
élèves.
Quand à la fonction de différenciation sociale,
elle semble se refléter dans la manière dont les
élèves des écoles professionnelles se situent par rapport
à leurs camarades de l'enseignement général. En raison de
l'étendu des programmes de l'enseignement technico-professionnel, ces
élèves se jugent plus cultivés que les autres. Ils
espèrent en outre bénéficier de meilleurs salaires et de
plus grandes possibilités de promotion professionnelle qu'eux.
Cependant cette portée socioprofessionnelle est
perçue d'une manière plus limitée, plus critique à
mesure que les élèves se rapprochent du terme de leurs
études. Ainsi à la question de savoir la valeur culturelle de
l'enseignement technico-professionnel, les élèves ont
répondu :
« On nous fabrique comme des
robots »
« On nous apprend à être asocial,
inhumain, à ne penser qu'aux bénéfices, aux prix de
revient »
« On nous apprend à faire une
ségrégation ouvrier - cadre, stupide et bien
capitaliste »
Ces réponses paraissent illustrer la fonction
« d'inculcation idéologique » qui
caractériserait le système scolaire en général et
l'enseignement professionnel en particulier. En outre la perspective d'entrer
dans le monde du travail paraît susciter une prise de conscience de
certaines insuffisances dans l'enseignement dispensé par les
écoles professionnelles. Ces insuffisances concernent tant la
préparation aux exigences techniques et sociales du travail que les
problèmes des débouchés, des salaires ou de la promotion
professionnelle. Un rapport analogue du MENR (Ministère de l'Education
Nationale et de la Recherche) et du METFP (Ministère de l'Enseignement
Technique et de la Formation Professionnelle ;2002), met en relief les
rapports entre l'éducation et le marché de l'emploi. Le rapport
s'est d'abord intéressé à la performance des formés
quand ceux-ci ont quitté le monde éducatif et sont entrés
dans leur vie d'adulte sociale et productive. Il s'agissait pour cette
équipe d'étudier les éléments d'efficacité
externe. Autrement dit, il fallait voir si ce que les jeunes ont appris dans
ces écoles de formation les ont effectivement préparés
à une vie sociale et économique favorable pour eux. De cette
étude, il ressort du bilan formation - emploi que le système dans
sa partie haute présente une structure
déséquilibrée. Le rapport souligne que l'augmentation
considérable des effectifs dans l'enseignement supérieur en
général et dans l'enseignement technique en particulier n'est pas
en relation avec les demandes de l'économie qui ont été
pour ce niveau de qualification très réduites. Chiffres à
l'appui, environ 300 emplois sont disponibles annuellement alors que le
système produit en moyenne par année 1500 diplômés.
Cela fait donc une production qui vaut plus de 5 fois le niveau d'absorption du
marché d'emploi.
Bref, l'ensemble des formations menant au métier est
« disparate », mal adapté aux besoins des
entreprises.
- Influence du monde du travail
On peut penser que l'on ouvre des sections qui offriraient des
possibilités de débouchés pour les élèves
des écoles professionnelles. Et qu'ainsi l'existence des
établissements ou des sections correspond assez près des
réalités de la vie économique et dépend du
marché de l'emploi. Cela est vrai si l'on considère globalement
l'ensemble des emplois et l'ensemble des options offertes. On prépare
bien à des métiers qui existent, qui sont définis et pour
lesquels on a tenté de préciser les compétences requises
et les possibilités de débouchés.
Mais en fait, certains élèves travaillent
ensuite dans des professions autres que celles pour lesquelles ils ont
été formés. Sur le marché de l'emploi, les
diplômes ne sont pas toujours reconnus. Il n'y a pas donc une
adéquation parfaite entre l'enseignement technico-professionnel et le
monde du travail. Il n'est pas automatique qu'à la sortie des
études professionnelles, l'emploi est garanti. Il ne s'agit pas ici des
problèmes de chômage. Cette inadéquation peut s'expliquer
par le fait que le marché du travail évolue pendant la
scolarité et que les conditions ne sont plus les mêmes quand
l'élève sort de son étude.
C. GRIGNON (1987), à la page 364 ; montre que ce
défaut d'adaptation à la demande de main d'oeuvre renforce les
déséquilibres entre l'offre et la demande et permet le
« bon » fonctionnement du système économique.
Quoi qu'il en soit des raisons profondes de cette inadéquation,
l'enseignement dans les écoles de BTS fournit tout de même aux
employeurs une partie de la main d'oeuvre qualifiée. En
conséquence il subit de sa part un certain nombre de pressions à
différents niveaux.
- La spécificité de l'enseignement
technologique et professionnel
La spécificité d'un établissement
technico-professionnel réside en ce qu'il prépare à un
métier. Dans les établissements d'enseignement professionnel, on
distingue les disciplines d'ordre pratique et théorique. La brochure de
l'ONISEP (Office National d'Information Sur les Enseignements et les
Professions) en France précise à ce propos :
« C'est le passage constant du concret à l'abstrait, du
pratique au théorique et inversement qui parait en être la
principale caractéristique ». Cette division entre
pratique et théorique est fréquemment évoquée. Et
elle découlerait de l'idée plus ou moins explicite, qu'il y a des
esprits abstraits et des esprits concrets et que l'enseignement
technico-professionnel est destiné aux seconds. N. BOUSQUET
(1990 :p.126), exprime en ces termes que « l'on justifie la
séparation entre travail manuel et travail intellectuel en isolant par
des pratiques pédagogiques le concret et l'abstrait ».
Ainsi un autre regard distingue l'élève des
écoles de BTS des autres adolescents scolarisés. Sa semaine
à l'école se rapproche des horaires du monde du travail. S'il
prépare un BTS il peut avoir jusqu'à 35 heures de cours par
semaine contre 15 à 20 heures s'il envisage une licence à
l'Université. Ses semaines scolaires sont chargées. La brochure
de l'ONISEP précise à ce sujet que la comparaison entre
l'élève de l'enseignement modèle ou classique et
l'élève des écoles professionnelles relève une
« variété des tâches, leur intensité et la
quantité du travail hors de l'école » pour le dernier.
Pour un étudiant qui entre dans un établissement de BTS, les
cours pratiques en atelier exigent de lui plus d'attention qu'un cours de
français dans l'enseignement général.
I-5 Cadre théorique de la recherche
Le déterminisme social selon Emile
Durkheim
Emile Durkheim fut l'un des premiers sociologues à
s'attacher à la notion de socialisation, notion centrale dans sa
conception holiste de l'univers social. C'est à son ouvrage paru en
1922, intitulé Education et Sociologie, qu'Emile Durkheim fait
référence. (DURKHEIM Emile ; 1922.). Selon lui, la
socialisation correspond à l'élément fondateur de
l'être social. C'est en d'autres termes, par la socialisation que
l'être humain se construit. Cette construction s'effectue progressivement
par l'acquisition d'un système d'idées, d'habitudes, de
sentiments, propres aux groupes d'appartenance de la personne. La socialisation
traduirait de ce fait, la transmission d'un certain nombre de normes, de
croyances collectives, d'opinions, de manière de penser et d'agir,
constituant les fondements de cette entité transcendante qu'est la
société. Elle prépare et éduque à la vie
collective. Elle permet et perpétue la vie en société. La
socialisation est ce par quoi se transmettent de génération en
génération les fondements de l'existence sociale, les bases
inhérentes à la vie en collectivité, et par la même
occasion, à la survivance de la cohésion sociale. Ce sont des
règles, des normes, une certaine manière de vivre ensemble, des
habitudes de pensée et d'action qui sont transmises, puis
intériorisées par la personne au point de devenir partie
constituante de son être personnel. En ce sens, la socialisation consiste
en la construction de l'être social, par l'intériorisation du
social comme constitutif de l'être singulier, du psychisme de chacun de
nous. C'est sans doute pourquoi, selon Emile Durkheim, l'action individuelle
est subordonnée au social, cette subordination étant inconsciente
la plupart du temps. La société, définie comme
transcendante, s'affirme comme puissance coercitive et déterminante de
l'action et de la pensée humaine.
Durkheim E. donne à l'éducation ce
rôle essentiel de socialisation. L'éducation, l'école, a
pour principe de transmettre l'expérience et les biens culturels
accumulés par les générations passées à la
jeune génération. L'éducation prend donc ce rôle
important de structure socialisatrice en transmettant à la nouvelle
génération les bases culturelles et sociales qui assure la vie en
société et ainsi font perdurer l'existence de la
société. « Bien que l'éducation ait
pour objet unique et principal l'individu et ses intérêts, elle
est avant tout le moyen par lequel la société renouvelle
perpétuellement les conditions de sa propre existence »
(DURKHEIM E. ; 1967). Durkheim conçoit donc l'éducation
comme la transmission, puis l'intériorisation du modèle culturel
des générations précédentes.
La socialisation chez Emile Durkheim peut être
définie par rapport aux concepts de conscience collective et de
contrainte collective. Cette conscience collective, qui prédomine
à la conscience individuelle, se veut être la matrice essentielle
de la cohésion sociale dans nos sociétés organisées
par la division sociale du travail. La socialisation induit
l'intériorisation de la contrainte sociale et des modèles
culturels. Dans le cadre de cette étude, la réflexion de Durkheim
sur le déterminisme social et la socialisation est intéressante.
Dans cette recherche, la transmission de pensées et d'actions, de
certaines manières de penser, d'agir, de voir et de sentir sont autant
d'aspects à prendre en considération dans le processus de
décision des choix d'orientation scolaire et professionnelle. En cela
l'influence du social sur les singularités est évidente.
Cependant, le déterminisme quasi univoque du social, me
semble contestable. L'étudiant qui se trouve face à ces questions
de l'orientation scolaire et professionnelle ne se voit pas pour autant
totalement déterminé par le social. On ne peut parler que
d'influences du social sur l'action et la perception individuelle. Mais il
existe une réelle marge de manoeuvre où la singularité de
l'acteur s'exprime.
La socialisation et le concept d'habitus de Pierre
Bourdieu
Dans la continuité du courant holiste, Pierre Bourdieu
parle de la socialisation par l'intermédiaire du concept de
l'habitus. Selon Bourdieu, les attitudes, les jugements personnels, les
motivations, et les actions des individus sont très largement
déterminés par la structure, à savoir la place qu'occupe
la personne dans le système des hiérarchies. La structure sociale
est au principe des comportements et des perceptions. Dans sa conception de
l'univers social, Bourdieu se montre à la fois proche d'une conception
holiste et d'une conception marxiste. Le déterminisme social est bien
présent, seulement l'accent est davantage porté sur un
déterminisme de classe (confère BOURDIEU P., 1970). Dès
lors, la socialisation se ramène à l'intériorisation de
l'extériorité, c'est-à-dire à
l'intériorisation par l'individu des normes de la société,
et surtout des normes de comportements et de perceptions appartenant à
sa position au sein de la structure sociale hiérarchisée.
L'individu socialisé se voit donc déterminé dans ses
pensées et ses actions par l'habitus de sa classe sociale. Dans
l'habitus, la socialisation prend forme par l'intériorisation des
structures dans la conscience individuelle. Ainsi, l'habitus désignera
un ensemble de dispositions acquises des chaînes de perception,
d'appréciation, d'action, inculqué par le contexte social
à un moment donné et à une place particulière.
L'habitus est un système de dispositions acquises. Il est producteur des
pratiques à l'origine des perceptions et des actions. L'habitus est le
fruit d'une socialisation spécifique à chaque classe,
socialisation dont les tenants principaux sont, selon Bourdieu : la
famille, le contexte social et l'école. A travers cette analyse, il est
aisément facile de percevoir l'un des principes centraux de la
pensée de Bourdieu qu'est la reproduction sociale. Cette dernière
correspond à la reproduction du système de classe et affirme
l'invariance des positions sociales et des structures.
Encore une fois, le concept d'habitus est en relation direct
avec notre sujet. De part l'origine socioprofessionnelle des parents, la
position de l'étudiant est à même d'intervenir comme
dimension socialisatrice. Sur ce point il est important de mesurer l'influence
du pouvoir socialisateur de la famille sur les choix des étudiants, sur
leur rapport aux études et au monde du travail. L'origine
socioprofessionnelle de l'étudiant infléchit les
représentations des études, du monde de travail, les choix et le
rapport au monde.
Le courant holiste a su donner à ce
sujet sa légitimité et surtout l'acheminer dans une
réflexion fructueuse de l'univers social. Cependant, les comportements
et les perceptions des individus ne peuvent s'expliquer par la seule
référence à une force sociale déterminante et
déterminée. Dans la continuité de Max WEBER, (1968), les
partisans de l'individualisme méthodologique semble avoir sonné
le glas du renouveau de l'acteur. Le déterminisme holiste laisserait la
place à la rationalité de l'action, à la liberté
d'action, à l'individu rationnel. Le phénomène social
serait ainsi le résultat de l'agrégation des comportements
individuels, par le biais des effets de combinaison, des effets
émergeants, des effets pervers ou des effets d'agrégation.
L'individualisme méthodologique de Raymond
Boudon
L'individualisme méthodologique est une approche qui
recherche, au niveau des comportements individuels et de leur
agrégation, le principe des explications de l'action sociale. La
pensée de Raymond BOUDON s'est affirmée en opposition avec ce
qu'il appelle « le paradigme déterministe ».
Contrairement aux théories déterministes qui mettent l'accent sur
les contraintes sociales, l'influence des structures et systèmes sociaux
sur le comportement individuel, la démarche de l'individualisme
méthodologique consiste tout d'abord à interroger les individus
et leurs comportements sans présupposer leurs déterminations. A
la suite de Max Weber, Boudon affirme qu'on ne peut expliquer les
phénomènes sociaux qu'à la condition de partir des
individus, de leurs motivations, et de leurs actions. Les individus sont
rationnels. Boudon accorde au concept de rationalité un sens beaucoup
plus large que celui que lui conférait Weber. Il estime qu'une action
est rationnelle pour peu qu'elle soit orientée par un
intérêt, une valeur, ou même la tradition. L'action d'un
individu est rationnelle, si celui-ci « a de bonnes raisons
d'agir ». Dès lors, tout phénomène social se
constitue par agrégation (par sommation) des comportements individuels.
Boudon parle « d'effet émergent » pour
désigner le phénomène social résultant de
l'agrégation des comportements individuels. Bien souvent ces effets
émergents sont des effets pervers, ce qui signifie qu'ils ne
correspondent pas aux intentions originelles des individus. L'exemple
donné par Raymond Boudon concerne la dévalorisation des
diplômes. Alors qu'il est rationnel pour chaque étudiant de
rechercher à obtenir le diplôme le plus élevé, afin
d'accéder à un emploi qualifié et bien
rémunéré, l'adoption de cette stratégie par des
dizaines de milliers d'étudiants aboutit à une
dévalorisation de diplômes quand l'offre d'emploi n'augmente pas
suffisamment.
Toutefois, s'il est vrai que le comportement de l'individu est
rationnel, cette rationalité est limitée par
l'impossibilité d'opérer des choix optimaux due à
l'impossibilité de réunir toutes les informations relatives
à une situation. Cela dit, l'individualisme méthodologique
reconnaît que l'action individuelle n'échappe intégralement
pas aux contraintes sociales. « Car il est rare d'agir à
sa fantaisie ». Mais comme Boudon le souligne,
« ces contraintes délimitent le champ du possible, et non
le champ du réel ».
I-6 Les questions de la recherche
Face à l'inscription de plus en plus
élevée dans les écoles de BTS l'on se pose les
questions suivantes :
- le désir de vite travailler dans la vie
professionnelle explique t-il l'inscription de plus en plus
élevée dans les écoles de BTS ?
- la crainte des échecs à l'université de
Lomé justifie t-elle l'engouement des nouveaux bacheliers vers les
écoles de BTS ?
- le désir d'étudier dans de meilleures
conditions est-il une motivation des nouveaux bacheliers pour les
écoles de BTS ?
- le désir des nouveaux bacheliers de se
spécialiser est-il une raison qui détermine leur engouement vers
les écoles de BTS ?
- l'origine sociale des nouveaux bacheliers est-elle une
condition qui explique leur motivation pour les écoles de BTS ?
I-7 La question de recherche
Qu'est ce qui explique le nombre de plus en
plus élevée des nouveaux bacheliers dans les écoles de
BTS ?
I-8 Hypothèse générale
Le nombre de plus en plus élevé des nouveaux
bacheliers dans les écoles de BTS au Togo s'explique par leurs
perceptions des difficultés de réussite à
l'Université et leurs représentations de l'avenir après
les études de BTS.
I-9 Opérationnalisation de l'hypothèse
I-9-1 Variables et indicateurs
Variable dépendante
Le nombre de plus en plus élevé des nouveaux
bacheliers dans les écoles de BTS : c'est l'inscription de plus
en plus élevée que nous observons au niveau des écoles de
BTS.
Son indicateur est : le taux
d'inscription de plus en plus élevé dans les écoles de
BTS.
Variables indépendantes
Les perceptions de difficultés de réussite
à l'UL : c'est l'ensemble des représentations des
conditions défavorables d'étude à l'Université.
Ses indicateurs sont :
Il s'agit des appréciations faites par les
étudiants et leurs parents
- du nombre pléthorique dans les amphis de l'UL,
- des mouvements de contestations répétés
au campus,
- du manque des devoirs de table à l'UL
- de l'absence des pratiques de terrains au campus.
- Des forts taux d'échec ou d'abandon aux premiers
cycles à l'UL
La représentation de l'avenir après les
études de BTS :
Pour l'étudiant inscrit dans une école de BTS,
tout porte à croire qu'à la fin de sa formation, il est à
même de trouver un emploi. Ainsi, attirés par les cadres de
formations, la courte durée et l'aspect pratique de cette formation, les
nouveaux bacheliers accordent un prestige aux diplômes et connaissances
issus des écoles professionnelles.
Ses indicateurs :
C'est l'ensemble des attentes des étudiants inscrits au
BTS
- Le désir de vite travailler après la formation
- L'espoir de trouver un emploi aussitôt après la
formation
- Le désir de gagner de gros salaires après la
formation
- Le prestige que font les nouveaux bacheliers des
diplômes de BTS
- L'espoir d'être plus utile dans la vie
professionnelle.
- Le désir de se spécialiser
I-9-2 Hypothèses opérationnelles
L'augmentation des inscriptions dans les écoles de BTS
dépend :
§ Du désir de vite travailler après les
formations des nouveaux bacheliers.
§ De leurs appréciations des difficultés
de réussite à l'université.
§ De l'utilité que font les nouveaux bacheliers
des diplômes et connaissances de BTS.
§ De l'espoir de vite terminer la formation des nouveaux
bacheliers.
§ De l'espoir d'être plus utile dans la vie
professionnelle.
§ Du désir de se spécialiser des nouveaux
bacheliers.
DEUXIEME PARTIE
CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE
CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE
II-1 Champs de la recherche
II-1-1 Champ de la question
Historique du BTS
Depuis la création du BTS, la gestion des examens a
été confiée à l'Université de Lomé.
L'arrêté n° 89 / 022 / METFP a été
modifié par l'arrêté n° 95 / 007 / METFP du 18 mai
1995. Ceci a permis l'éclosion d'un certain nombre
d'établissements d'Enseignement Supérieur Technique
Privés.
Par la suite, l'arrêté n°96 / 013 / METFP du
14 Juin 1996 a été pris pour abroger en grande partie toutes les
dispositions antérieures (création d'autres filières).
Ainsi, un engouement certain pour le BTS a commencé
à voir le jour. Le nombre d'établissements techniques est
passé de trois (03) à vingt-cinq (25) en 2004 l'effectif des
candidats aux examens de BTS est passé de 50 étudiants en 1995
à 1505 à l'examen de 2004. Aujourd'hui cet effectif est de 2580
candidats
Précisons que la gestion des examens est passée
de l'Université à la Direction de l'enseignement technique et de
la formation professionnelle.
Pour marquer leur intérêt à cette
formation, les autorités ont pris le 12 Février 2001, le
décret n°2001 / 13 / PR portant attributions organisation et
fonctionnement de l'Office du Brevet de Technicien Supérieur (OBTS).
L'OBTS est chargé de l'organisation des examens, et de la
délivrance des diplômes sanctionnant ces examens.
Données humaines de la ville de
Lomé
La population
Selon les estimations de la division démographique et
de la statistique, Lomé comptait environ 1 372 000 hbts en 2008
avec un accroissement annuel de 8%. La population de Lomé constitue une
mosaïque d'ethnies du Togo. Les ethnies du nord (Kabyè, Tem, Lamba,
Nawoudemba, Moba, Tchokossi...) représentent 26%. Les ethnies du sud
(Mina, Ewé, Adja, Ouatchi...) représentent 66%. Les
étrangers occupent 8% de la population de Lomé. La population de
Lomé est essentiellement jeune. Une répartition par groupe
d'âge indique que les 0-15 font 36,3% ; les 15-59
représentent 41,8% et les 60 ans et plus font 3,9% de la population.
L'on observe aussi une prédominance féminine avec 53% des femmes
contre 47% d'hommes). Ainsi la structure par état matrimonial se
présente de la façon suivante ; les hommes de 20 ans et plus
se répartissent entre 40% de célibataires, 58% de mariés,
1% de divorcés et 1% de veufs. On compte 21% de célibataires
parmi les femmes de 20 ans et plus.
Organisation administrative
Administrativement la ville de Lomé est divisée
en 5 arrondissements. Chaque arrondissement a à sa tête un maire
adjoint. Commune de plein exercice avec à sa tête un maire, la
ville de Lomé est le siège de toutes les organisations
sociopolitiques et économiques. Lomé se trouve dans la
préfecture du golfe et regroupe trois pouvoirs : le pouvoir
législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.
Vie économique
Capitale politique, Lomé occupe le coeur
économique. Elle est le pôle intellectuel et le noeud de tous les
transports. Le port en tant qu'infrastructure de transport constitue une plaque
tournante dans l'économie du pays. Les meilleures voies de communication
sont essentiellement concentrées à Lomé, où l'on
trouve les grandes institutions bancaires, commerciales et artisanales. Les
institutions aéronautiques s'y trouvent, avec un aéroport
international. Ville cosmopolite où sont concentrés les
industries, le commerce et les établissements administratifs,
Lomé est un point d'attraction pour les régions de
l'intérieur. L'urbanisation rapide de la ville (de 191 000 hbts en
1971, Lomé est passée à 865 000 hbts en 1997), le
fort taux de croissance démographique, et la paupérisation ont
entraîné la détérioration des conditions de vie.
II-1-2 Champ de l'étude
Historique et présentation des
établissements retenus
CIFOP
Le Centre Informatique de Formation et d'Orientation
Professionnelle (CIFOP) est un centre privé de formation professionnelle
agréé par le Ministère de l'Enseignement Technique de la
Formation Professionnelle et de l'Artisanat. Le CIFOP a débuté
ses activités dès l'obtention de son agrément le 30
Octobre 1992. En 1996, il a obtenu le permis n°96 / 029 de METFP qui
viendra renouveler l'agrément de 1992. A partir de 1997, le CIFOP a
démarré les formations de courte durée (2 ans)
préparant au BTS. Le Brevet de Technicien Supérieur en
Informatique de Gestion sera donc la première filière ouverte de
ce cycle avec le permis n° 97 / 039 du 20 Octobre 1997.
Pour le besoin de la formation, le CIFOP est structuré
en 3 départements :
Le département I, le plus ancien des
départements est situé sur la route de Kpalimé en face du
Collège Protestant de Lomé. Ce département se charge des
formations modulaires de courte durée (05 à 10 mois).
Le département II de CIFOP est situé à
Tokoin Habitat, à 400 mètres environ du département I. il
se charge des formations en cycle supérieur notamment en Informatique de
Gestion, Secrétariat de Direction et en Comptabilité et Gestion
des entreprises.
Le Troisième département est celui
d'Agoè. Ce département est installé à Agoè
Démakpoè, localité située à environ 12 Km de
Lomé. Ce centre assure les formations modulaires.
L'Ecole des Cadres
L'Ecole des Cadres à son siège à
Lomé Cité Maman N'danida. L'Université du Littoral
Côte d'Opale (ULCO) Dunkerque - France, délocalise à
l'Ecole des Cadres des formations techniques et professionnelles en BTS et post
BTS. L'Ecole a démarré la formation en BTS en 1997 avec quatre
filières.
Aujourd'hui, elle en compte sept. L'accent est beaucoup plus
mis aujourd'hui sur la formation post BTS. C'est là l'une des
particularités de cette école qui a pour politique de faire autre
chose que ce que font les autres établissements privés
d'enseignement technique. Les étudiants qui y sont inscrits
bénéficient d'une double inscription : celle de l'Ecole des
Cadres et celle de l'ULCO sanctionné par des Diplômes d'Etat
français et reconnus au niveau européen.
L'ULCO délocalise à l'Ecole des Cadres au Togo
et a des antennes à Niamey (NIGER) et à Cotonou (BENIN).
ELATSA
L'Ecole Libre Africaine de Technologies et des Sciences
Appliquées (ELATSA) est située à Doulassamé 9, rue
Koudadjé Efouigan, Angle rue de France sur la rue pavée sens
unique. Elle a ouvert ses portes depuis 1996 avec comme première
institution l'Ecole Afro-américaine de coiffure et d'Esthétique
du Togo couvrant toute l'Afrique. Elle est devenu en trois ans une
référence continentale sous le numéro d'Etat 96/013 METFP
puis l'Institut Internationale de Technologies Appliquées (IITA), et
enfin l'Ecole Supérieure Interafricaine de Droit (ESIAD). Un concours
est lancé tous les ans aux mois de Juin, Juillet, Août et
Septembre dans tous les pays d'Afrique à la demande des
autorités.
IAEC
L'Institut Africaine d'Administration et d'Etude Commerciale
(IAEC) est un établissement privé d'enseignement supérieur
agrée par l'Etat en 2000. L'institut se trouve dans le quartier
Atikoumè à 200 m de l'ESTAO et de la FUCEC TOGO rue Avenue de la
victoire. Créé en 1986, cet institut a pour mission de former les
professionnels d'entreprises. En 1996 l'IAEC signe un partenariat avec la
fondation universitaire Mercure, institution accréditée par la
Chambre Economique Européenne à Bruxelles (Belgique) dans le but
d'offrir aux apprenants africains la même qualité d'enseignement,
les mêmes diplômes et les mêmes chances d'étude qu'un
étudiant en occident. L'institut forme en trois options :
- 1er cycle ; il délivre les
diplômes tels que le BTS (diplôme d'Etat) et le DST (diplôme
européen).
- 2ème cycle délivre la licence
et maîtrise professionnelles qui sont des diplômes
européens.
- 3ème cycle forme pour le master. Il n'est
que la nouvelle harmonisation de DESS et du DEA.
ISMAD
L'Institut Supérieur de Management et du
Développement (ISMAD) est un institut de formation sise à
Lomé, dans le quartier Tokoin Casablanca, 88, rue Doufelgou sur l'avenue
de la Solidarité. Cet institut a été créé
dans le cadre de la
valorisation du capital humain et d'entrepreneuriat. ISMAD une
branche du réseau de l'ONG `'IDH'' (Investir Dans l'Humain). Ce
réseau a pour tâche de relever le défi de la
pauvreté. Il s'agit pour l'IDH d'une lutte qui passe par la valorisation
du capital humain à travers la formation professionnelle. ISMAD a
été crééen 2002 et agrée en 2003. A ses
débuts l'institut comptait 08 filières. En 2003 le nombre de
filière a presque doublé, soit 23 filières. L'institut est
composé de 04 écoles dont :
- ESAGE (Ecole Supérieure des Sciences de
l'Administration et de Gestion des Entreprises)
- ESST (Ecole Supérieure des Sciences et de
Technologie)
- EAMOC (Ecole des Arts, Modes et Cultures)
- EIDL (Ecole d'Ingénierie de Développement
Local)
Chacune de ses écoles est dirigée par un
directeur d'étude. Ceux-ci ont à leur tête un directeur
principal. L'institut est doté de structures sociales et de structures
d'accueil (logement). La structure sociale comporte deux systèmes de
parrainage. Le premier consiste à prendre en charge une partie de la
scolarité des étudiants les plus démunis. Le second est
dénommé crédit-formation. Il consiste a assurer toute la
scolarité de l'étudiant. Et une fois sa formation
terminée, l'étudiant est engagé par l'institut et celui-ci
sera tenu de rembourser ses crédits.
II-2 Méthodologie de l'enquête
II-2-1 La population cible
L'univers de notre étude est constitué des
écoles de BTS qui ont été sélectionnées pour
l'étude. Dans ces écoles, notre population cible comprend les
étudiants, et les apprenants (qui suivent les formations modulaires) de
1ere et 2ième années. La présente
recherche ne tient compte que des étudiants de l'année
académique 2008-2009, pour des raisons de moyens limités.
L'effectif de cette population (2580) compte les étudiants
sélectionnés dans les cinq (5) écoles identifiées
à Lomé compte tenu de leur plus grand effectif. L'étude se
limite aux seuls étudiants togolais pour la simple raison
d'homogénéité par rapport à la culture, et à
l'environnement politico-social. Nous avons choisi de mener le travail de
terrain à Lomé pour des raisons de proximité. La
proximité du chercheur vis-à-vis du milieu d'étude
présente des intérêts et des inconvénients.
L'intérêt de la proximité réside dans une certaine
facilité d'accès au terrain, une connaissance relative du milieu
d'étude. Un rapport qui minimise les craintes réciproques entre
le chercheur et l'enquêté. Cependant, ce qui apparaît comme
un atout dans la quête des données, peut se transformer en
inconvénients si un travail d'objectivation dans la collecte et
l'analyse des données n'est pas fait.
II-2-2 L'échantillonnage
« Il est très rare qu'on puisse
étudier exhaustivement une population, c'est-à-dire interroger
tous les membres ; ce serait trop long et coûteux que c'est
pratiquement impossible » disaient R. GHIGLIONE et B. MATALON
(1988) Page 29. L'échantillonnage constitue donc à réduire
la population mère de façon représentative dans toutes ses
composantes. Dans le cadre de cette étude la population mère est
l'ensemble des étudiants de BTS au TOGO. Ne pouvant pas interroger toute
cette population, nous avons procédé à un
échantillonnage raisonné et aléatoire. Pour des raisons de
représentativité, l'échantillonnage raisonné nous a
permis de nous situer seulement à Lomé, où les
écoles de BTS sont plus représentatives et de choisir les cinq
(5) plus grandes écoles. Ce qui fait sur l'ensemble des écoles de
BTS (24) à Lomé en 2008, un taux de 20%. Considérant qu'en
sciences sociales, dans les enquêtes de sondage d'opinion, plus la
population est grande, plus petite est la taille de l'échantillon, nous
avons retenus un taux d'échantillonnage de 5%. Ce taux appliqué
à l'ensemble de la population (2580) des 24 écoles, nous avons
retenu un échantillon de 129 étudiants répartis dans les
écoles proportionnellement à leurs effectifs :
Tableau 2 : Les données
d'échantillonnage
Etablissements
|
Effectifs
|
Echantillons
|
ISMAD
|
380
|
38
|
ELATSA
|
248
|
25
|
Ecole des Cadres
|
217
|
24
|
CIFOP
|
184
|
22
|
IAEC
|
139
|
20
|
Total
|
1168
|
129
|
Le tirage des unités de l'échantillon a
été fait au hasard, pour donner une chance égale à
tous les éléments des établissements retenus de figurer
dans notre échantillon.
II-2-3 Les techniques de collecte de données
Il m'a semblé pertinent dans cette étude, qui
entreprend à la fois de voir dans les parcours personnels, relationnels,
institutionnels et scolaires des étudiants, et de tenter de comprendre
les mécanismes qui sous-tendent le choix de ces étudiants,
d'utiliser à la fois l'enquête par questionnaire (l'objectif) et
la méthode de l'entretien (le subjectif). Il est bien évident que
le choix de la méthode dépend des objectifs de la recherche.
Ainsi compte tenu de la complexité de notre sujet, le travail du terrain
s'articule sur l'utilisation des deux méthodes. Par le biais du
questionnaire, les dimensions sociales ont été mises à
jour, notamment la situation matrimoniale des étudiants, leurs
religions, leurs nationalités, la situation socioprofessionnelle de
leurs parents, etc....
L'entretien, quand à lui, permet de confirmer ou
d'infirmer les données recueillies dans le questionnaire. Mais, surtout
l'entretien permet de comprendre le penser de l'étudiant, sa
représentation des BTS par rapport au monde du travail, ses motivations
pour les BTS, ses diverses perceptions de l'université et des
écoles de BTS. L'entretien a pour but aussi de déterminer ce qui
de sa socialisation joue sur son option pour les écoles de BTS.
Les entretiens ont eu lieu dans les écoles de BTS
choisies. Nous avons réalisé cette enquête par
l'administration directe des questions à nos enquêtés. Ce
qui nous permet d'être en contact direct avec l'interviewé, puis
de retirer les informations profondes à partir des questions ouvertes.
Les données de l'interview ont été enregistrées sur
cassettes. Nous avions pris préalablement un rendez-vous avec
l'administration. Par ailleurs nous avons utilisé de la documentation
à travers toutes les étapes de l'étude, notamment dans le
cadre théorique, dans la méthodologie, dans l'analyse et dans
l'interprétation des données.
II-2-4 Pré-test des outils
Il a été d'une grande importance dans
l'élaboration du questionnaire et de la connaissance de notre champ
d'étude. Il nous a permis de tester la validité, la pertinence,
et la cohérence des questions. Nous avons soumis notre questionnaire
à une vingtaine d'étudiants de première et de
deuxième année d'étude en BTS. Ce qui nous a permis de
vérifier si nos questions nous permettent d'avoir les informations
nécessaires, et si nos enquêtés les comprennent de la
même manière.
II-2-5 Traitement des données
L'analyse quantitative
C'est une méthode qui consiste à étudier
les phénomènes à partir des données
numériques. Son utilisation dans notre étude a concerné
l'analyse des réponses aux questions fermées et aux questions
à choix multiples. C'est le dépouillement de ces questions qui se
traduit en données quantitatives ou chiffrées. Pour obtenir les
informations de cet ordre, puisque notre dépouillement a
été manuel, nous avons fait un tri avec les croisements des
variables situationnelles puis nous avons procédé au
décompte fréquentiel.
L'analyse qualitative
Elle concerne l'exploitation des réponses aux questions
ouvertes. En termes précis, il est question de faire l'analyse du
contenu de ces informations pour en dégager les sens, étant
donné que ces données ne se présentent pas sous une forme
directement quantifiable. Pour ce faire nous avons utilisé la
méthode logico-sémantique qui fait partie des méthodes
d'analyse de contenu conseillées par Roger MUCCIELLI (1984). Ce choix
nous semble plus convenable, d'autant plus que nous analysons des
réponses à des questions ouvertes. Ainsi nous avons
procédé d'abord au recensement des thèmes que les
réponses évoquent, puis nous sommes passés au codage,
celui-ci étant l'opération technique au moyen de laquelle on
situe les données dans une catégorie pour aboutir au
décompte fréquentiel. C'est ainsi que nous avons réussi
à obtenir des indices numériques qui nous ont permis de
construire les tableaux consignés dans ce document.
TROISIEME PARTIE
RESULTATS DE LA RECHERCHE
CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE
DES DONNEES
III-1 Caractéristiques des
enquêtés
Tableau 3 : Répartition des enquêtés
par sexe et par niveau
d'instruction des parents
Sexe
Niveau
d'instruction
des parents
|
Masculin
|
Féminin
|
TOTAL
|
Père
|
Mère
|
Père
|
Mère
|
Aucun
|
Effectifs
|
0
|
2
|
1
|
4
|
7
|
Fréquences
|
0
|
1,55
|
0,77
|
3,10
|
5,42
|
Primaire
|
Effectifs
|
4
|
7
|
8
|
10
|
29
|
Fréquences
|
3,10
|
5,42
|
6,20
|
7,75
|
22,48
|
Secondaire
|
Effectifs
|
16
|
6
|
9
|
4
|
35
|
Fréquences
|
12,40
|
4,65
|
6,97
|
3,10
|
27,13
|
Supérieur
|
Effectifs
|
14
|
8
|
25
|
11
|
58
|
Fréquences
|
10,85
|
6,20
|
19,37
|
8,52
|
44,96
|
TOTAL
|
Effectifs
|
57
|
72
|
129
|
Fréquences
|
44,18
|
55,81
|
100
|
La répartition par sexe des enquêtés
montre une légère supériorité des filles avec un
taux représentatif de 55,81% contre 44,18% pour les garçons. Le
sexe constitue un facteur d'orientation déterminant dans cette
étude. Les écoles de BTS comptent dans la plus grande partie plus
de filles que de garçons.
Par ailleurs la majorité des enquêtés ont
des parents instruits. Les étudiants dont les parents ont fait le
supérieur représentent 44,96% contre 27,13% des étudiants
dont les parents ont fait le secondaire. Par ce tableau, on remarque aussi que
les pères des étudiants enquêtés sont plus instruits
que leurs mères. Au niveau des filles comme au niveau des
garçons, respectivement 19,37% et 10,85% des enquêtés ont
des pères qui ont fait la formation supérieure contre 8,52% et
6,20% de ces étudiants qui ont des mères de formation de
même niveau.
En général, les filles s'orientent plus vers les
BTS que les garçons. Et les enquêtés sont majoritairement
issus des parents dont les pères sont plus avancés dans les
études que les mères.
Tableau 4 : Le statut socioprofessionnel des parents de
niveau
d'instruction supérieur
Type de Formation
Type de
Profession
|
Formation professionnelle
|
Formation générale
|
TOTAL
|
Père
|
Mère
|
Père
|
Mère
|
Sans profession
|
Effectifs
|
0
|
0
|
3
|
0
|
3
|
Fréquences
|
0
|
0
|
5,17
|
0
|
5,17
|
Fonctionnaires
|
Effectifs
|
9
|
4
|
12
|
6
|
31
|
Fréquences
|
15,51
|
6,89
|
20,68
|
10,34
|
53,44
|
Commerçants
|
Effectifs
|
0
|
0
|
5
|
9
|
14
|
Fréquences
|
0
|
0
|
8,62
|
15,51
|
24,13
|
Autres (entrepreneurs, agriculteurs, artisans...)
|
Effectifs
|
3
|
0
|
7
|
0
|
10
|
Fréquences
|
5,17
|
0
|
12,06
|
0
|
17,24
|
TOTAL
|
Effectifs
|
12
|
4
|
27
|
15
|
58
|
Fréquences
|
20,68
|
6,89
|
46,55
|
25,86
|
100
|
Si l'on regarde maintenant le statut socioprofessionnel des
parents des enquêtés ou tout simplement l'origine sociale des
enquêtés, la plupart de ces derniers sont issus des familles
intellectuelles. Pour beaucoup de ces étudiants, la situation
professionnelle et sociale de la famille d'appartenance prend le rôle de
modèle, sinon de référence. Parmi les étudiants
dont les parents ont fait les études supérieures, 53,44% ont des
parents fonctionnaires. Ces parents influencent plus ou moins les
décisions de formation de leurs enfants. Dans les milieux modestes
où les parents n'ont pas fait les études supérieures,
cette influence est réduite. La connaissance du système
d'enseignement supérieur, et de ses mécanismes de fonctionnement
fait défaut. L'orientation possible et les débouchés sur
le marché de l'emploi s'apprennent avec les parents. Le rapport avec les
parents, dans les milieux modestes se caractérise essentiellement par un
soutien moral et une présence affective. C'est le cas de plus de 41% des
étudiants enquêtés dans cette étude. Les parents
leur parlent très peu de la formation possible dans l'avenir,
très peu du contenu des études. C'est ce que rapportent ces
propos d'Anne*, étudiante à l'ISMAD : « Ma
mère et mon père ne s'intéressent pas trop à mes
études. C'est dire qu'ils n'y portent pas trop d'intérêt.
De temps en temps ils me demandent comment se sont passés les partiels,
et ça s'arrête là ».
Tableau 5 : Répartition des enquêtés
par âge, par sexe et par leur
mode de logement
Tranche d'âge
mode de
logement
|
15 - 25
|
25 - 35
|
35 - 45
|
TOTAL
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Garçons
|
Filles
|
Avec Parents (Pères, Mères)
|
Effectifs
|
11
|
28
|
4
|
2
|
0
|
0
|
15
|
30
|
Fréquences
|
19,29
|
38,88
|
7,01
|
2,77
|
0
|
0
|
26,31
|
41,66
|
Avec Amis, Familles
|
Effectifs
|
5
|
3
|
2
|
4
|
1
|
0
|
8
|
7
|
Fréquences
|
8,77
|
4,16
|
3,50
|
5,55
|
1,75
|
0
|
14,03
|
9,72
|
Seul
|
Effectifs
|
18
|
11
|
9
|
10
|
3
|
0
|
30
|
21
|
Fréquences
|
31,57
|
15,27
|
15,78
|
13,88
|
5,26
|
0
|
52,63
|
29,16
|
Foyer
(conjoints)
|
Effectifs
|
0
|
7
|
3
|
5
|
1
|
2
|
4
|
14
|
Fréquences
|
0
|
9,72
|
5,26
|
6,94
|
1,75
|
2,77
|
7,01
|
19,44
|
TOTAL
|
Effectifs
|
34
|
49
|
18
|
21
|
5
|
2
|
57
|
72
|
Fréquences
|
59,64
|
68,05
|
31,57
|
29,16
|
8,77
|
2,77
|
100
|
100
|
Quitter le domicile des parents, s'installer dans un
« chez soi » prédispose davantage à une prise
en charge de son avenir, à une réflexion sur sa vie future. Cette
étape semble révéler une tendance importante dans cette
étude. Presque tous les étudiants, installés dans leur vie
estudiantine expriment leur souhait de plus en plus poussé
d'accéder à l'emploi. Ils font ici 52,63% des garçons et
29,16% des filles. Dans leurs discours la priorité de l'emploi se fait
ressentir. C'est ce qu'exprime Gérémy (25 ans, deuxième
année de BTS, Père : employé ;
Mère : commerçante) en ces termes « On pense
au chômage, c'est sûre. Quand tu vois le monde du travail,
ça te fait quand même réfléchir. Pour avoir un job
maintenant, il faut courir après le diplôme, c'est comme
ça ! ».
Aussi l'implication des parents dans la décision et
l'orientation de leurs enfants est encore plus forte quand ceux-ci cohabitent
dans une même maison. Le rôle des parents vis-à-vis de la
vie étudiante de leurs enfants se manifeste tout d'abord par un soutien
financier. Cependant dans une étape où l'étudiant se veut
être également adulte, ce soutien financier est certes
perçu comme un atout évident, mais également comme une
dépendance difficile à accepter. Dans cette étude, 26,31%
des garçons et 41,66% des filles vivent avec leurs parents.
Dépendre encore de ses parents suscite frustrations, gêne et
parfois désapprobation pour ces jeunes adultes en quête de
reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. Ne pas gagner sa vie et en
devoir encore à ses parents est une chose difficile à accepter
à ces étudiants. Au cours de nos entretiens, Paul (29 ans,
deuxième année de BTS, Père : fonctionnaire ;
Mère : fonctionnaire l'exulte en ces termes) l'exulte en ces termes
« C'est vrai qu'il y a eu un moment où j'étais
très gêné d'être avec mes parents. J'ai
réglé plus ou mois la question en allant louer puisqu'il y a
encore une dépendance financière. J'aimerais une
indépendance totale ».
Par ailleurs, la relation de couple intervient sur les
trajectoires scolaires et sur les projections professionnelles. Les entretiens
réalisés montrent que l'installation en couple
révèle plusieurs aspects qui peuvent être mis en relation
aux études et au monde du travail. Les projets de vie, les projets de
couple, ne sont pas loin des projets professionnels quand on vit en couple.
Comment débuter une bonne vie de couple sans emploi. Cette situation est
vécue par 19,44% des filles et 7,01% des garçons
enquêtés. A leurs parcours scolaires sans réel objectif
professionnel se substitue à une progression universitaire
motivée par un souhait profond d'un accès rapide et satisfaisant
au monde du travail. C'est ce que Cécile nous raconte
« Avant, le fait d'être à la fac, ça ne me
posait pas de problème. Aujourd'hui, avec des années de fac
derrière moi, je m'impatiente plus. J'ai hâte de finir cette
formation et de bosser ».
Notons aussi que les relations amicales ne sont pas sans
incidence sur les trajectoires scolaires et l'orientation professionnelle.
Parmi les étudiants enquêtés, 14,03% des garçons et
9,72% des filles vivent avec leurs amis. Plus expressément, ce tableau
nous indique que la majorité des enquêtés ont entre 15 ans
et 25 ans et vivent en grande partie avec leurs parents. Ils
représentent 59,64% des garçons et 68,05% des filles.
Tableau 6 : Orientation première des
enquêtés selon le type de BAC
qu'ils ont
Type de BAC
Orientation
Première
|
BAC Littéraire
|
BAC Scientifique
|
BAC Technique
|
TOTAL
|
Ecoles de BTS
|
Effectif
|
8
|
12
|
14
|
34
|
Fréquence
|
6,20
|
9,30
|
10,85
|
26,35
|
Enseignement
Général
|
Effectif
|
32
|
54
|
3
|
89
|
Fréquence
|
24,80
|
41,86
|
2,32
|
68,99
|
Formation en
Atelier
|
Effectif
|
0
|
0
|
6
|
6
|
Fréquence
|
0
|
0
|
4,65
|
4,65
|
TOTAL
|
Effectif
|
40
|
66
|
23
|
129
|
Fréquence
|
31
|
51,16
|
17,82
|
100
|
Au regard des chiffres ci-dessus, il est à constater
une représentation plus importante d'étudiants issus d'un
baccalauréat général, cela quelle que soit l'enseignement
supérieur choisi. Au total, 51,16% des étudiants ont un bac
scientifique contre 31% qui possèdent le bac littéraire et 17,82%
qui ont un bac technique. Il est aussi remarqué que leur première
inscription est faite à dans l'enseignement général. Les
étudiants qui ont eu le bac scientifique sont plus représentatifs
avec un pourcentage de 41,86% contre 24,80% pour les bacheliers
littéraires et seulement 2,32% des enquêtés se sont
inscrits premièrement à l'université. Le passé
scolaire de l'étudiant constitue certainement un facteur
déterminant dans le choix d'une filière de l'enseignement
supérieur. Il est clair que les bacheliers techniques se dirigent
principalement vers les BTS de formation plus pratique. Ce tableau l'illustre
bien. Sur vingt trois (23) étudiants titulaires d'un bac technique,
quatorze (14) se sont inscrits directement dans les écoles de BTS,
tandis que six (6) ont cherché d'abord des formations en ateliers.
Corrélativement, parmi les cent six (106) étudiants de bac
général, quatre-vingt six (86) se sont d'abord dirigés
vers l'université avant de faire une réorientation vers les
écoles de BTS. Seulement vingt (20) parmi eux se sont inscrits
directement dans les écoles de BTS. Ceci confirme que la
spécialité disciplinaire au baccalauréat s'affirme comme
facteur déterminant des choix possibles de formations
supérieures.
Tableau 7 : Le niveau atteint dans l'enseignement
général par les
étudiants qui y ont fait leur première
inscription avant
d'opter pour les BTS
Sexe
Niveau à l'UL
|
Garçon
|
Fille
|
TOTAL
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Effectif
|
Fréquence
|
Aucun
|
21
|
23,59
|
33
|
37,07
|
54
|
60,68
|
Deug I
|
10
|
11,23
|
12
|
13,48
|
22
|
24,71
|
Deug II
|
1
|
1,12
|
0
|
0
|
1
|
1,12
|
Licence
|
2
|
2,24
|
5
|
5,61
|
7
|
7,86
|
Maîtrise
|
4
|
4 ;49
|
1
|
1,12
|
5
|
5,61
|
Maîtrise Plus
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
TOTAL
|
38
|
42,69
|
51
|
57,30
|
89
|
100
|
L'observation du tableau précédent fait montre
d'une part importante des enquêtés qui ont fait leurs
premières inscriptions dans l'enseignement général. Au
total quatre-vingt neuf (89) des étudiants enquêtés ont
fait d'abord l'université avant d'opter pour les BTS. Parmi ceux-ci, on
peut compter trente-huit (38) garçons soit 42,69% et cinquante une (51)
filles soit 57,30% de ceux qui ont fait l'université. Il se lit aussi
sur ce tableau que cinquante-quatre (54) étudiants sur les quatre-vingt
neuf (89), soit 60,68% n'ont obtenu aucun succès à
l'université avant de se réorienter. Seulement vingt-deux (22)
étudiants soit 24,71% ont réussi à leur première
année d'étude à l'université. De ce résultat
se dégagent les raisons possibles de leurs réorientations. Ce qui
nous confirme que les échecs et les conditions de travail difficiles
à l'université sont à l'origine de la réorientation
de plusieurs des étudiants enquêtés. Cependant l'engouement
des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS n'est pas expliqué
ces seuls motifs
III-2 Les déterminants du choix des
enquêtés
Graphiques : L'appréciation des
enquêtés ayant fait l'université sur
les conditions d'étude à l'université
Graphique 1 : Les implications du nombre
pléthorique dans les amphis de
l'université selon
ces étudiants
L'augmentation rapide des effectifs à
l'université est l'un des facteurs décourageant les nouveaux
étudiants à y continuer les études. Le gonflement des
effectifs par année a entraîné une dégradation de
l'ambiance des cours à l'université. Le contrôle des
étudiants devient difficile aux professeurs. Ce qui a
entraîné tellement de désordres que les étudiants
`'conscients'' ne supportent plus. Les uns expriment leurs désarrois sur
le `'trop de bruit'' qu'il fait dans les amphis. Yves, l'un de ces
étudiant ayant fait l'université nous dit ceci « Il
y a un bruit assourdissant en première année de FASEG, que les
profs même nous quittent dès fois. C'est pas l'ambiance
idéale pour les études ». Comme Yves, 88,76% des
enquêtés qui ont fait l'université reconnaissent qu'il fait
trop de bruits dans les amphis d'université. Par conséquent
97,75% de ces étudiants affirment qu'ils n'écoutent pas le
professeur qui dispense ses cours. De plus, ce qui est plus remarquable, c'est
le manque de places pour les étudiants. Plusieurs étudiants ne
trouvent pas de place pour suivre les cours. A ce propos, tous les
étudiants provenant de l'université, soit une
représentation de 100% le reconnaissent. Ce qui rend la prise de note
difficile à 69,96% de ces étudiants qui l'ont
déclaré dans cette étude. D'autres (86,51%)
réclament qu'ils n'arrivent pas à participer aux cours à
cause du nombre pléthorique dans les amphis.
Graphiques 2 : La perception des enquêtés
venant d'université des
mouvements de contestation au campus
La dégradation des conditions de travail à
l'université est quelque part la fille des mouvements de contestation au
campus. L'instabilité à l'université provoque beaucoup
d'irrégularités dans l'évolution des cours. Les
enquêtés (93,25%) reconnaissent que les crises universitaires
entraînent des arrêts des cours. Et elles créent une
certaine insécurité sur le campus. Plusieurs étudiants,
soit 87,64% des enquêtés ici redoutent cette
insécurité. Pour d'autres (62,92%) les crises universitaires sont
la cause du non achèvement de leurs programmes.
Par contre il y a de ces étudiants qui voient dans les
crises universitaires une mesure salvatrice pour améliorer les
conditions de travail par les autorités. C'est une organisation qui
permet de réclamer les bourses d'étude de la part de l'Etat.
En général, la crise ou l'instabilité
universitaire inquiète non seulement les étudiants mais aussi
leurs parents. C'est encore là quelques raisons qui poussent certains
parents et étudiants à se réorienter vers les BTS.
Graphiques 3 : Les irrégularités des
devoirs de table à l'université et ses
implications selon les enquêtés
L'un des aspects des mauvaises conditions d'études
à l'université est l'irrégularité voire l'absence
des devoirs de table. Ceci influence négativement la réussite
à l'université. Ses incidences sur les études sont
interprétées de plusieurs sortes par les enquêtés.
Les uns (65,16% des étudiants issus de l'université) pensent que
l'absence des devoirs de table ne les motivent pas à réviser
leurs cours. D'autres, environ 91,01% de ces mêmes étudiants
croient que ces irrégularités ne les permettent pas de
s'évaluer. Par ailleurs elles compromettent la compréhension des
cours chez 61,79% des enquêtés nommés ici. Et pour la
majorité de ces étudiants, représentant 94,38% le manque
des devoirs de table ne les permet pas d'améliorer leurs moyennes.
Graphiques 4 : L'appréciation faîte par les
enquêtés sur les insuffisances
des pratiques de terrain
L'aspect pragmatique des études supérieures est
sans doute l'un des facteurs de motivation des étudiants. Les cours
pratiques doivent compléter les cours théoriques dans la
formation des adultes pour leur professionnelle. A l'université, eu
égard au nombre pléthorique des étudiants surtout dans les
niveaux inférieurs, la formation pratique est désormais
négligée sinon impossible. Elle manque désormais aux
étudiants désireux d'avoir une formation précise. C'est
ainsi que nos enquêtés donnent leurs points de vue sur cette
insuffisance à l'université. Pour quatre-vingt huit (88)
étudiants ayant fait leur première inscription à
l'université, soit 98,87% de ces étudiants l'absence des
pratiques de terrain réduit les expériences des étudiants
leurs disciplines. Et à compter ceux qui pensent que l'insuffisance des
pratiques de terrain ne motive pas à s'exercer, ils représentent
83,14% de ceux qui ont fait l'université. Pour 67,41% de ces
étudiants, cette sorte d'irrégularité empêche la
connaissance précise des cours
Tableau 8 : Le niveau de formation supérieure
désiré par les enquêtés
dans les BTS
Sexes
Niveau souhaité
|
Garçons
|
Filles
|
TOTAL
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
BAC+2
|
37
|
28,68
|
59
|
45,73
|
96
|
74,41
|
BAC+3
|
13
|
10,07
|
10
|
7,75
|
23
|
17,82
|
BAC+5
|
5
|
3,87
|
3
|
2,32
|
8
|
6,20
|
BAC+8
|
2
|
1,55
|
0
|
0
|
2
|
1,55
|
TOTAL
|
57
|
44,18
|
72
|
55,81
|
129
|
100
|
Comme l'illustrent les propos d'Isabelle (25 ans,
deuxième année de BTS, Père : employé ;
Mère : employée) « Le diplôme, c'est
quand même aujourd'hui quelque chose d'essentielle vis-à-vis de
ton avenir. Si tu es diplômé, tu auras forcément plus de
chance de trouver un bon travail. C'est évident », tous
les étudiants enquêtés voient dans le titre scolaire le
moyen d'optimiser ses chances d'un avenir professionnel satisfaisant. Ceci est
une tendance générale à l'échantillon de cette
étude. Cependant cette vision des études ne constitue pas pour
tous les étudiants interrogés l'intérêt premier d'un
parcours total de l'enseignement supérieur. Sur les cent vingt neuf
(129) étudiants constituant l'échantillon de l'enquête,
quatre-vingt seize étudiants soit 74,41% ont un objectif d'un BAC+2. Ils
voient dans le diplôme de BTS une affirmation de soi sur le marché
de l'emploi. L'accès à l'emploi difficile, la grande
sélectivité sur le marché de l'emploi pousse ces
étudiants à rechercher dans les études le diplôme de
l'heure sur le marché de l'emploi. C'est ce que Théo (22 ans,
première année de BTS, Père : fonctionnaire ;
Mère : commerçante) exprime ces termes « les
études pour moi, c'est surtout avoir le diplôme qui est important.
Cela fait bien sur un curriculum vitae. Aujourd'hui, sans le BTS c'est dur
d'avoir un boulot. Peut être que tu pourras trouver quelque chose, mais
il faut voir quoi »
Graphiques 5 : Les raisons premières, objectives
pour choisir les études de BTS
Force est de constater que les écarts ne sont pas
très significatifs entre les chiffres de ce tableau. Il affiche une
répartition des enquêtés sur les raisons premières
de faire les études de BTS. Les avis des étudiants sont
partagés entre les raisons énumérées dans ce
tableau. Pour la majorité des étudiants enquêtés
(30,23%), c'est la durée courte de la formation qui est la raison
première de leur choix des études de BTS. La durée courte
de la formation constitue un déterminant probant pour l'inscription des
nouveaux bacheliers dans les BTS. C'est un facteur qui joue beaucoup dans
l'option des étudiants. Mais d'autres (26,35% selon ce tableau) estiment
qu'ils ont choisi les études de BTS pour acquérir une
expérience professionnelle. Le professionnalisme reste aussi un des
facteurs déterminants des représentations que les
étudiants se font des BTS. Certains étudiants se sont inscrits
dans les BTS, parce que c'est la suite logique de leurs parcours
antérieurs. Il s'agit en général dans cette étude
des étudiants provenant des lycées techniques. Le BTS
apparaît pour ces étudiants (15,50% dans ce tableau) comme le
substitut de l'université. Par ailleurs, d'autres étudiants ont
choisi les études de BTS parce qu'ils ont été
intéressés par les offres de formation proposées par ces
écoles. Les plus ambitieux de nos enquêtés ont
décidé pour les études de BTS parce qu'ils envisagent un
emploi après la formation.
Graphiques 6 : Les motivations des enquêtés
à s'orienter vers les
BTS
Pour certains étudiants enquêtés, c'est la
finalité des études qui domine comme principale motivation. Pour
eux, les choix d'orientation et la motivation pour les études
résident dans une reconnaissance sociale, dans une affirmation de soi
dans la société. Si l'orientation dans l'enseignement
supérieur a été le choix d'une discipline correspondant
à son aspiration intellectuelle, pour ces étudiants, les
études sont avant tout un tremplin vers un épanouissement social.
Pour commencer la description de ce tableau, la dimension financière
apparaît dans tous les discours. Le travail reconnu socialement
représente une source évidente de revenu, le seul moyen de
pourvoir aujourd'hui à ses besoins. C'est ce que nous raconte Ahmed (28
ans, deuxième année de BTS, Père : ouvrier ;
Mère : ménagère.) par ces propos « Moi,
l'objectif maintenant c'est d'avoir un bon job. Quelque chose où tu
gagnes bien ta vie. C'est une nécessité aujourd'hui ».
L'aspect financier (le niveau de rémunération) constitue la
source de motivation vers les études de BTS pour la majorité
(31,78%) de ces étudiants enquêtés. En dehors de ceux-ci,
il y a ceux qui sont conscients de la hiérarchisation sociale qui
s'opère dans la société moderne et qui cherche à se
trouver une position distinguée. Dans les propos de ces deniers, les
mots `'insertion'', `'intégration'', `'reconnaissance'', et `'statut
social'' reviennent sans cesse et confère à la formation
professionnelle un rôle intégrateur important. Le choix d'une
orientation professionnelle s'interprète alors comme une orientation
donnée à sa vie. C'est ce qui fait naître chez ces
étudiants le désir de se faire respecter (10,85% dans cette
étude), rechercher (29,45%) et d'être honorer par l'obtention de
ce diplôme en vogue dans notre société aujourd'hui. C'est
l'effet de la forte influence de l'emploi dans la construction identitaire de
la personne et son rôle socialisateur.
Pour d'autres, les aspirations professionnelles font
référence à l'emploi occupé par les parents. On se
réfère à l'emploi de responsabilité qualifié
dans lequel se trouvent les parents. Le statut de l'emploi auquel aspirent ces
étudiants (23,25%, ici) se voit être assez proche de celui des
parents. Ce qui se transmet dans la famille d'appartenance pousse à
l'obtention d'un diplôme qualifié, recherché et
honorable.
Graphiques 7 : L'estimation des enquêtés sur
leurs prochaines.
rémunérations mensuelles
La préoccupation financière exprimée par
les étudiants enquêtés ici, traduit la pression externe
exercée par le système économique. Et une
rémunération jugée satisfaisante est le seul moyen
d'envisager une existence matériellement et socialement satisfaisante.
Les étudiants qui expriment ici l'importance qu'ils attachent à
la dimension financière de l'emploi laissent apparaître leur
projection concernant un niveau de vie jugé acceptable. En ce sens les
motivations de leurs choix de formation seraient déterminées par
l'objectif d'abondance et de pouvoir. Dans cette optique, on peut noter sur ce
tableau plus de 85% des étudiants enquêtés qui estiment
leurs prochaines rémunérations au dessus de 200.000 f CFA. Une
interprétation trop hâtive laisserait penser ces étudiants
comme exclusivement intéressés par l'argent. Mais il est à
préciser que l'importance accordée à l'investissement dans
la formation est prise en compte dans la fixation des
rémunérations possibles par ces étudiants.
Graphiques 8 : L'utilité des études de BTS
selon les enquêtés
Les BTS ont un objectif très clair, former des
techniciens supérieurs pour les entreprises. Pour cela, l'Etat devra
assurer une formation professionnelle de qualité permettant
l'intégration des jeunes dans le monde économique, et de combler
le manque de cadres moyens, véritable liaison entre les ouvriers et les
cadres supérieurs (Entretien avec le Directeur des BTS). Le choix du BTS
par les étudiants enquêtés est le résultat de la
perception qu'ils ont de cette formation. Leur première perception est
l'aspect pragmatique de cette formation. Contrairement à la formation
théorique de l'université, 93,79% étudiants
enquêtés pensent que les BTS servent à la formation
pratique. Dans cette logique, voici quelques propos recueillis du Directeur
pédagogique de l'IAEC « Au lieu d'attendre quatre (4) ou cinq
(5) années pour devenir un théoricien, un chercheur et aller
apprendre sur le terrain, il vaut mieux aller en même temps sur le
terrain avec la théorie et la pratique. Ceci de sorte qu'en deux ans, on
ait en même temps les connaissances théoriques et pratiques dans
les gestes et comportements ». D'autres points de vue pensent
que les BTS préparent les apprenants à être
immédiatement opérationnels, utilisables sur le terrain. Les BTS
forment à un métier. Tel est l'avis de 91,47% des
enquêtés. En général, à la question de savoir
à quoi servent les études de BTS ? La majorité des
enquêtés disent qu'elles servent à créer son propre
emploi. L'esprit d'entrepreneuriat ou de créativité
apparaît dans leurs réponses. Par là, ceux-ci pensent
pouvoir créer leurs propres entreprises. A cette question le Directeur
de l'office du BTS répond « Ils sont outillés pour
pouvoir se prendre en charge après leur formation. Ce qui veut dire
qu'il faut créer sa propre entreprise ». Ceci dit
l'illusion gagne certains étudiants qui pensent que les études de
BTS servent à gagner de gros salaires plutard dans la vie
professionnelle. C'est une illusion issue de la perception des parcours
scolaires et professionnels effectués par les anciens étudiants
de BTS.
Graphiques 9 : Les enquêtés sont ils
attirés par la spécificité des
BTS ?
Ces dernières années, le BTS s'est beaucoup
diversifié par la création progressive de nombreuses
filières de formation. Ainsi au sortir du baccalauréat, le
nouveau étudiant se retrouve en face d'une masse d'offres de formation.
Ces nouvelles options qui s'offrent à lui apparaissent toutes
prometteuses et abordables. Ça, c'est l'effet des publicités sur
les écoles de BTS. C'est influence qui orientent plusieurs des nouveaux
bacheliers, ici 44,18% des enquêtés vers les écoles de BTS.
Cet effet se conjugue à d'autres caractères spécifiques
des BTS, comme la courte durée de sa formation, pour expliquer la
massification de ces écoles. Les filières courtes (BAC+2) sont
beaucoup plus désirées par les étudiants
enquêtés. Il est cependant important, et cela pour nuancer, de
mettre en évidence certaines interrogations concernant la qualité
de ces chiffres. La majorité de ces étudiants proviennent de
l'université où ils étaient déçus par les
mauvaises conditions d'étude et les échecs. Ce qui explique leur
désir de vite finir les études.
Graphiques 10 : Les nouveaux bacheliers sont-ils
séduits par les
conditions d'études dans les BTS ?
Le privilège attaché aux études de BTS
s'explique d'une part par les conditions d'étude jugées
meilleures par rapport à celles d'université. Ainsi on peut dire
que cette raison justifie la croissance sensible des étudiants dans les
écoles de BTS. Par rapport à l'université, les effectifs
dans les écoles de BTS sont très réduits. Ce qui permet
à l'enseignant de couvrir et de suivre tous les étudiants. Selon
la majorité des enquêtés (66,66%), la réduction des
effectifs dans les BTS les a excité à décider pour les
études dans les BTS. Ils y trouvent plus de sérieux et pensent y
suivre mieux les enseignements dispensés. En second lieu, la
disponibilité des outils didactiques a séduit plus de 73% des
étudiants enquêtés à opter pour les écoles de
BTS. A ces outils, s'ajoute l'influence de la disponibilité de la
documentation. Par ailleurs l'uniforme de l'habillement dans la majorité
des écoles, et la quiétude des lieux d'étude dans ces
écoles n'exercent pas moins d'influence sur ces nouveaux bacheliers,
qui, d'aucun par expérience, d'autres par information ont une mauvaise
appréciation des conditions d'étude à l'université.
On comprend alors pourquoi, malgré la hausse des coûts de
formation dans ces écoles, les nouveaux bacheliers s'y inscrivent au
lieu d'aller à l'université.
Graphiques 11 : L'importance du désir d'utiliser
l'outil
informatique dans les
choix de formation
Dans le but de combler les défaillances et les limites
de la formation universitaire à produire les compétences
techniques au monde du travail, les BTS s'efforcent d'adapter les conditions de
formation aux conditions de travail dans les entreprises. Ainsi on remarque les
BTS ont pris des dispositions pour offrir une formation basée sur
l'utilisation nouvelles technologies. Et soucieux d'être au point sur le
marché de l'emploi, les étudiants enquêtés sont
très intéressés par l'utilisation des NTIC. Bien qu'on
puisse considérer la qualification professionnelle des étudiants
comme le critère de l'efficacité des établissements,
l'utilisation seule des NTIC ne la garantit pas. Et si la majorité des
étudiants, environ 90% sont intéressés par la
maîtrise des technologies dans leurs disciplines, la plupart d'entre eux
n'ont pas ça comme objectif principal en choisissant de faire leur
formation dans les BTS.
III-3 Les acteurs ayant influencé le choix des
enquêtés
Tableau 9 : L'influence du statut socioprofessionnel
des parents dans
le choix de formation des enquêtés
Statuts
Parents
|
Formation
|
Profession
|
TOTAL
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Effectifs
|
Fréquences
|
Pères
|
39
|
30,23
|
17
|
13,17
|
56
|
43,41
|
Mères
|
24
|
18,60
|
18
|
13,95
|
42
|
32,55
|
Familles
|
13
|
10,07
|
10
|
7,75
|
23
|
17,82
|
Aucun
|
5
|
3,87
|
3
|
2,32
|
8
|
6,20
|
TOTAL
|
81
|
62,79
|
48
|
37,20
|
129
|
100
|
Les orientations scolaires et professionnelles
envisagées par les étudiants sont importantes dans leur
construction identitaire. C'est un cheminement progressif vers la vie adulte. A
cette étape de socialisation, on note dans le choix de l'individu la
marque de plusieurs acteurs de son environnement. Et parmi ces principaux
acteurs de socialisation, la famille joue un rôle primordial. Elle reste
un transmetteur important de schèmes d'actions et de pensées, de
représentations du monde et de valeurs diverses qui s'intègrent
et deviennent références, bases de perceptions pour l'individu.
Sur ce, l'influence des parents (Pères et Mère) sur la vie
étudiante de leurs enfants se manifeste très déterminante.
Les parents apportent leurs conseils, leurs solutions concrètes aux
interrogations de leurs enfants. Ces parents, ayant eux-mêmes connu ces
périodes de difficultés, d'inquiétudes et de doutes
manifestent envers leurs enfants une affection totale. Cependant la relation
parents/enfants pris comme dimension qui s'intègre dans un processus de
socialisation ne semble pas avoir les mêmes répercussions que l'on
soit fils d'ouvriers ou fils de cadres. Les parents qui ont suivi les
études supérieures transmettent à leurs enfants
étudiants leurs expériences du système d'enseignement
supérieur, l'information indispensable à une orientation efficace
dans la diversité des types de formation. Dans les termes de Pierre
Bourdieu, ces parents transmettent à leurs enfants ce
« capital intellectuel et culturel » qui favorise la
réussite des études et la réussite professionnelle
à venir (BOURDIEU P. et JC. PASSERON ; 1970). Dans le cadre de
cette étude, plus de 75% d'étudiants enquêtés
reconnaissent l'influence du statut socioprofessionnel des parents dans le
choix de leur formation.
Graphiques 12 : Avec qui les étudiants
enquêtés ont fait le choix
de leur
formation
A la question de savoir, avec qui les enquêtés
ont fait le choix de leur formation, 41,08% d'étudiants ont
décidé de leur formation avec les amis. Le réseau amical
est une dimension qui, si elle ne détermine pas totalement le choix de
l'individu, circonscrit l'espace des envies. Dans cet espace des possibles, le
choix de l'orientation de formation ne se réalise pas de manière
totalement singulière, c'est-à-dire en retirant toues influences
extérieures à l'individu. Par l'échange et l'interaction,
l'étudiant intègre de nouveaux schèmes de pensée
qui prennent part comme connaissance du monde social, dans sa réflexion
personnelle, sur sa situation présente en tant qu'étudiant et sur
son parcours à venir dans la formation (LAHIRE B. ; 1998 :
p.271).
Par ailleurs et contrairement à notre attente,
seulement 37,20% d'étudiants enquêtés ont fait le choix de
leur formation avec la participation de leurs parents. Le `'penser'' d'une
majeur partie des étudiants enquêtés vis-à-vis de
leur avenir dans la formation et de leur avenir professionnel semble pointer
cet antagonisme des représentations. Les parents tendent à
transmettre à leurs enfants une vision du monde du travail, une vision
de l'accès à ce monde qui semble être en décalage de
la réalité pour ces étudiants. La découverte de ce
décalage pousse ces étudiants à faire plus confiance aux
amis, adeptes du présent qu'aux parents, disciples du passé.
Aussi une proportion non négligeable des
étudiants ont cru plus à leurs professeurs. Ceux-ci
représentent ici, 15,50% des enquêtés. Dans ce cas les
professeurs apparaissent comme la source d'information sûre. Peu,
seulement 6,20% des enquêtés se sont confiés aux
conseillers d'orientation, ou aux personnes jouant ce rôle dans leurs
écoles respectives.
Graphiques 13 : L'importance de l'information dans
l'orientation
des enquêtés
L'attitude de rejet des nouveaux bacheliers face à
l'université, leur motivation pour les écoles de BTS n'est pas
sans relation avec l'influence des informations répétitives qui
abondent dans l'univers social de l'étudiant. Les médias,
à l'approche des rentrées scolaires multiplient les informations
sur les écoles de BTS qui n'en demandent pas plus. Les presses
écrites peuvent accorder aux publicités de ces écoles
toute une page de leurs parutions. Les radios peuvent attribuer à ces
publicités en moyenne trois plages horaires par jour. Les
télévisions ne sont pas marge dans cette offre commerciale. Elles
peuvent faire passer dans la plupart des cas trois fois la même
publicité pour les écoles qui en demandent. C'est
reconnaître ici la pression qu'exercent les médias sur le choix de
formation des nouveaux bacheliers. Sur ce, la majorité des
enquêtés, se sont informés sur les BTS à travers les
médias. Par contre d'autres ont partagé les informations sur les
écoles de BTS avec leurs parents, leurs amis et leurs professeurs.
III-4 La satisfaction des enquêtés de leurs choix
Graphiques 14 : Répartition des
enquêtés selon le niveau de
satisfaction de leur choix
Il nous a été donné de constater lors de
nos entretiens avec les étudiants que si la formation est bien
assurée dans certaines écoles, cela n'est pas le cas dans
d'autres. Le gain économique vient supplanter la formation pour certains
promoteurs. Ce qui emmène certains étudiants à regretter
leur choix. Ils se plaignent de la non adéquation des programmes de BTS
et les pratiques dans les entreprises de notre société. Les
promoteurs de certaines de ces écoles sont à la
« recherche de leur seul et unique
intérêt », a déclaré Koyénin,
étudiant à l'Ecole des Cadres. A ce propos le Directeur de
l'office des BTS confirme « C'est beaucoup plus des
commerçants qui sont au niveau des BTS et non des
pédagogues ». Ainsi, à la question de savoir si
les étudiants sont ils satisfaits de leurs choix de formation, plus de
40% des enquêtés regrettent leur option de formation. Ce regret
n'est pas seulement dû à la déception de la formation mais
aussi au pessimisme de trouver un emploi à la fin de la formation. Sur
ce le Directeur des études de CIFOP affirme « Tant que les
étudiants n'auront pas l'esprit de créativité, tant qu'ils
ne vont s'ouvrir sur l'entrepreneuriat, ils ne pourront pas échapper au
chômage. Ils demeureront toujours des demandeurs d'emploi ».
Cependant la majorité des enquêtés
estiment être satisfaits de leur choix de formation. Plus de 59% des
enquêtés s'estiment heureux de leur décision. Ce qui n'est
pas forcement dû à l'assurance de trouver un emploi après
la formation, mais plutôt à la satisfaction d'avoir une formation
pratique et réduite à un nombre limité dans le domaine. De
ce fait, écoutons ces paroles de Mabinou, étudiante à
ELATSA « Même si au terme de ma formation, je ne suis pas
directement employée, nous ne sommes pas nombreux à être
spécialiste de ma formation ».
Graphiques 15 : L'espérance des
enquêtés par rapport à leur
avenir
professionnel
En s'attardant sur les représentations que se font les
étudiants du monde du travail, il serait pertinent de s'interroger sur
leurs projections dans l'avenir. L'univers du travail est plus ou moins
précis dans l'esprit des étudiants. Ils voient dans le travail,
certes les aspects financiers et sociaux évoqués
précédemment, mais également ils y voient une
manière de s'exprimer, un moyen de se réaliser. Ils attendent
exercer une activité qui porte intérêt et enrichissement
personnel. La connaissance plus précise du monde de travail, de ces
mécanismes, de son organisation et de ses problèmes permet
à l'étudiant de délimiter son univers des possibles. Sans
doute, et pour dresser une tendance générale des étudiants
interrogés dans cette étude, le monde du travail semble faire
peur ou tout simplement la découverte de l'incertitude inquiète.
Pour ceux qui semble être optimistes (42,63%), c'est plus une
façon de s'encourager, qu'un optimisme basé sur la confiance en
leur situation. Dans cette inquiétude plus ou moins prononcée, le
diplôme de BTS est perçu par d'autres étudiants, si ce
n'est comme une assurance sur l'avenir, comme un atout évident sur le
marché de l'emploi. Beaucoup se représentent le diplôme
comme une arme, un atout, une preuve, une certaine aptitude. Devant la peur du
chômage, le diplôme de BTS apparaît à ces
étudiants comme une arme pour franchir les barrages sélectifs et
accéder à l'emploi. C'est pour eux la certification d'une
certaine aptitude professionnelle.
Graphiques 16 : Attentes des enquêtés de
leurs écoles
Les entretiens réalisés ne permettent pas de
voir en les choix des étudiants enquêtés, la
résultante d'un projet professionnel clairement défini. Le seul
projet important évoqué au départ était l'obtention
du diplôme. Le projet professionnel défini comme un objectif
d'emploi précis au regard duquel l'étudiant évalue sa
situation présente et met au point des stratégies pour y
parvenir, n'apparaît pas comme facteur déterminant leur choix de
formation. Cela ne signifie pas que la question de l'avenir professionnel soit
totalement mise de côté. Au contraire, si les études
supérieures ne sont pas mises directement en relation avec l'emploi
futur, elles constituent néanmoins une garantie pour l'emploi. La
reconnaissance du diplôme comme moyen de se faire valoir dans le monde du
travail était à la base de l'option des formations de ces
étudiants. Cependant face à l'inquiétude du chômage
et de la précarité de l'emploi, la question du travail n'en est
que plus importante. L'emploi devient un impératif, surtout pour ces
étudiants en fin de formation. C'est cet impératif qui s'exprime
dans l'attente de ces étudiants de la part de leurs écoles de
formation. Pour les uns, plus de 33%, les écoles de formation doivent
rechercher de l'emploi à ses formés. D'autres (27,90%), attendent
que leurs écoles leur trouvent des stages à la fin de leur
formation. Il y en a qui souhaitent que leurs écoles respectives les
aident à s'installer dans leurs projets de création d'emploi. Par
contre, il y en a aussi ceux qui n'attendent rien de leurs écoles. De
cette tendance, nous ne devons pas l'interpréter comme une satisfaction
totale de leurs formations. Puisqu'ils parlent d'un décalage, si peu
soient-ils, entre leurs formations et la réalité sur le
terrain.
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS
IV-1 : L'inégalité sociale et
l'orientation des étudiants dans
les BTS
La volonté des autorités de favoriser
l'accès de tous à l'enseignement supérieur voit ses
limites dans les inégalités qui perdurent. Si les enfants des
pauvres ont plus de chance aujourd'hui que par le passé
d'accéder à l'enseignement supérieur, il n'empêche
que les disparités existent entre les parcours de formations, qui
dépendent du sexe, de l'âge et des origines sociales. D'aucun se
sont alors interrogés sur la démocratisation de l'enseignement.
C'est dans cette optique que l'historien PROST A. (1986) distingue la
démocratisation quantitative de la démocratisation qualitative.
Pour lui la démocratisation quantitative se confond la massification ou
au populisme de l'enseignement utilisés par d'autres auteurs pour
exprimer l'accès de tous à l'enseignement et à la
formation. Et c'est à elle que répondent les programmes et les
dispositifs pris par les autorités togolaises pour favoriser
l'accès tant des filles, que des garçons, des enfants des pauvres
que des enfants des riches, des enfants des instruits que des enfants des
analphabètes, et des enfants de village que des enfants des villes
à l'enseignement et à la formation. Quand à la
démocratisation qualitative, elle consiste à favoriser la
réussite de tous selon les orientations correspondant aux aspirations et
aux compétences des individus. Les inégalités que nous
observons aujourd'hui dans l'orientation (Tableau 2)
et dans la réussite des étudiants sont les expressions de
l'absence de cette démocratisation qualitative de l'enseignement et de
la formation. Dans cette étude, malgré la massification des
nouveaux bacheliers dans les premiers cycles de l'université, les
échecs et les abandons sont notoires (Tableau
6) surtout au niveau des filles. L'échec au cours des
premières années d'université relève aussi du
social. Il met en exergue une certaine incohérence entre une politique
d'éducation qui veut l'accès libre des bacheliers à
l'enseignement supérieur, et le manque d'orientation efficace dans les
différentes filières de cet enseignement. Pour ROMAINVILLE M.
(2000), c'est « l'hiérarchie implicite des
filières, des sections et des établissements qui à permis
à l'école de concilier cet accès massif avec sa fonction
classique de reproduction des hiérarchies sociales ».
Dans les écoles de BTS au Togo, près de 56% des étudiants
sont des filles. Et parmi les étudiants ayant fait l'université
avant de se réorienter, environ 69% des étudiants de notre
échantillon, 57% sont des filles. Cette réorientation sexiste
s'explique par la progression annuelle du nombre de bachelières et les
échecs qu'elles connaissent à l'université. En effet
l'étude des inégalités selon le sexe dans l'enseignement
supérieur au Togo indique que l'indice de parité a
évolué très rapidement depuis les années 2000. Il a
évolué de 0,79 en 2000 à 1,03 en 2005. Ce qui exprime la
supériorité en nombre de filles que connait l'université
au Togo. Cependant la féminisation des effectifs n'a pas effacé
les différences d'orientation entre filles et garçons. Les filles
sont plus représentées dans les filières qui correspondent
à des métiers réputés féminins comme
Secrétariat de direction, Secrétariat commercial bilingue,
Assurance, Action commerciale et force de vente et Communication des
entreprises.
Par ailleurs les abandons et les échecs des
étudiants de l'université qui se réorientent vers les BTS,
sont aussi mis en lumière par leurs origines sociales. Ici,
contrairement aux théories qui expliquent les échecs scolaires
par l'origine sociale défavorable, les étudiants qui se sont
réorientés vers les BTS ont des conditions sociales moyennement
favorables (Tableau 3). Le statut socioprofessionnel
des parents de ces étudiants est favorable à la réussite
à l'université. Ils sont issus des familles intellectuelles
(Tableau 1). Près de 45% de ces
étudiants ont des parents qui ont fait l'enseignement supérieur,
et parmi ces derniers 53% ont des parents fonctionnaires. Pour la plupart de
ces étudiants, la situation professionnelle et sociale des parents sert
de modèle et de référence. Qu'est-ce qui explique alors
l'échec de ces étudiants à l'université ?
L'insatisfaction qu'ils expriment à l'entrée d'université
était très grande et révélatrice de leur
démotivation qui les sépare de la formation de
l'université. Ils ont souvent abandonné très tôt
dès les premiers échecs. Insatisfaits de leurs échecs et
démotivés par les conditions d'étude défavorables
de l'université (Graphique 1-4), tous les
jeunes qui échouent au DEUG ne sortent pas immédiatement du
système de formation supérieure. Les réorientations sont
multiples. Face aux nouvelles filières de formation des BTS et les
écoles de formation professionnelle de l'université, ces
`'ratés'' de l'enseignement général se donnent une
nouvelle chance. D'autres part, l'âge de la majorité des jeunes
(64% des enquêtés) qui sortent de l'université sans DEUG
varie entre 15 et 25 ans (Tableau 4). Ce qui
témoigne de leur durée de séjour très
réduite à l'université. Celle-ci dépend aussi de
l'âge d'obtention du baccalauréat. Mais leur durée de
séjour à l'université varie entre 1 et 3 ans. Ainsi ces
jeunes qui sortent de l'université accusent des variances d'âge et
de durée d'étude très limitées. Pourtant nous
remarquons qu'ils sont pressés d'entrer dans la vie professionnelle,
alors que l'âge et la durée d'étude jouent de
manière déterminante sur les conditions d'insertion
professionnelle.
IV-2 : Les motivations des étudiants vers les
écoles de
BTS
Du point de vue psychologique, la motivation correspond aux
forces qui entrainent des comportements orientés vers un objectif. Ces
forces permettent de maintenir ces comportements jusqu'à ce que
l'objectif soit atteint. En ce sens toute conduite est orientée vers un
but auquel la personne attribue une certaine valeur. Et cette valeur
dépend à la fois de la vitalité du besoin dont elle est
issue et l'intérêt que représente la finalité du
comportement pour la personne. D'un autre point de vue, la théorie du
choix rationnel considère que l'être humain est en toute
circonstance à la recherche d'une utilité. Les êtres
sociaux se préoccupent aussi bien de leur bien-être que de la
manière dont autrui les juge. La nature de leurs motivations
détermine l'orientation de leurs choix. Leurs motivations peut
être extrinsèque ou intrinsèque. La personne
extrinsèquement motivée réalise une activité dans
le but de satisfaire un objectif en dehors de l'activité comme gagner un
gros salaire, amélioration de cadre de vie etc.... Elle décide
d'opérer un choix pour ses bénéfices sociaux ou
économiques. Par contre la personne intrinsèquement
motivée valorise l'activité en soi et non en ses
conséquences. Elle ne fait aucun calcul, mais répond à des
besoins spontanés.
Dans le cadre de cette étude,
l'évaluation des motivations de nos enquêtés vers les
écoles de BTS montre qu'ils s'orientent vers ces écoles pour des
objectifs économiques et sociaux (Graphique
6). Ils sont aussi démotivés par les conditions
d'étude à l'université et attirés par les nouvelles
offres de formation (conditions d'encadrement, formation courte et le
professionnalisme de la formation) des écoles de BTS
(Graphique 10). Ici, le choix d'une orientation
scolaire se confond au choix d'une orientation professionnelle. Nos
enquêtés ont parlé de la hiérarchisation sociale qui
s'opère dans leur génération par le critère de
l'emploi. Ainsi, choisir une orientation professionnelle c'est définir
progressivement son activité salariale future, mais c'est aussi choisir
son mode et niveau de vie futur. En ce sens, c'est moins l'emploi qui est une
nécessité, bien que cette dimension a été
évoqué dans la plupart des cas mais plutôt c'est la
dimension financière qui apparaît comme déterminant leur
vie sociale (Graphique 7). Le travail
représente une source de revenu, le seul moyen de subvenir à ses
besoins. Dans le sens d'un niveau de vie agréable, l'emploi rime avec
une bonne rémunération. La majorité de ces
étudiants pensent que les diplômes de BTS favorisent les chances
d'accès à l'emploi (Graphique 8). Dans
l'inquiétude du chômage plus ou moins prononcée, les
études de BTS sont des atouts évidents pour leur reconnaissance
sur le marché du travail. Ainsi ces études offrent des
compétences pour être vite employé. Cette perception des
études de BTS est issue de l'analyse de la situation professionnelle des
anciens étudiants de BTS. Puisque, selon la version des promoteurs de
ces écoles, les anciens étudiants des BTS ont trouvé leurs
premiers emplois à la sortie de la formation et ont un salaire au dessus
de 100 000 F CFA. Sur le marché des diplômes, dans la course
à l'emploi, le diplôme de BTS est une preuve d'une aptitude
professionnelle plus valorisée que les diplômes de l'enseignement
général. Par ailleurs, loin d'être intéressés
par l'enrichissement personnel, nos enquêtés voient dans les
études de BTS, une reconnaissance sociale, une intégration ou une
insertion dans la société moderne (Graphique
6). L'accès à l'emploi est l'expression d'une
affirmation identitaire. C'est la dimension sociale du travail qui est
présentée ici. C'est plus précisément le besoin de
faire partie de sa société qui est plus exprimé dans ce
besoin d'accéder vite à l'emploi. L'emploi est
interprété donc comme le seul moyen aujourd'hui
d'intégration sociale. Il permet de participer à tout collectif
et d'y occuper une place reconnue socialement. Ces enquêtés
mettent ainsi en évidence l'emploi comme moyen de reconnaissance sociale
et d'affirmation de soi. Certes l'affirmation de soi est aussi une dimension de
la motivation de nos enquêtés. Leurs rapports à l'emploi
attendu s'oriente également vers une idée d'adéquation
entre la personne et son travail. Bien qu'ils voient dans l'emploi les aspects
financiers et sociaux évoqués précédemment, les
étudiants de BTS y trouvent également un moyen de se
réaliser. Si pour certains, l'emploi apparaît comme un moyen de
satisfaire aux besoins sociaux, il apparaît pour d'autres comme un moyen
de s'exprimer et de s'épanouir. Bref, les nouveaux étudiants qui
s'orientent vers les BTS attendent exercer à la fin de leur formation
une activité qui porte intérêt et enrichissement personnel
(Graphique 14). Trouver dans le travail une source de
motivation, et une utilité est l'objectif à réaliser par
ces étudiants à travers la formation des BTS. C'est ainsi que la
question de l'orientation s'impose à eux. Bien que la formation des BTS
conduit à un emploi, l'avenir professionnel reste flou pour ceux dont
les filières de formation ne répondent pas aux attentes. La
finalité des études devient une question essentielle et c'est
certainement en cela que la question de l'orientation scolaire revêt pour
ces jeunes toute son importance.
IV-3 : Les contraintes des écoles dans
l'orientation des
étudiants vers les BTS
L'orientation vers les écoles de BTS semble avoir fait
l'objet d'un vrai choix pour les uns, et pour les autres, elle a
été l'objet d'une contrainte après les échecs
à l'université ou d'une influence des offres de formation des
BTS. Pour certains étudiants, c'est pour le goût des
matières enseignées qu'ils ont choisi les BTS.
« J'aimais la comptabilité, j'étais doué
pour les chiffres ». Pour d'autres étudiants, ce sont des
raisons rationnelles qui sont avancées : « je
voulais devenir un expert comptable, et cette formation me permettait d'avoir
un diplôme de comptable ».
Cependant il s'agit en général d'une orientation
par défaut ou par hasard pour nos enquêtés. Faute de mieux,
c'est la seule issue pour leur demande de formation supérieure.
« Je ne suis pas assez forte scolairement, j'ai choisi les BTS pour
ne plus redoubler ». Ainsi présentée, l'orientation des
nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS est plus l'objet d'un choix
par défaut et par hasard que l'objet d'un véritable projet de
construction de soi. Les influences exercées par les caractères
spécifiques des BTS et les contraintes des échecs universitaires
sont les principaux guides d'orientation de ces étudiants vers les BTS
(Tableau 6).
En effet, s'il y a une raison efficace pour justifier la
croissance sensible des étudiants dans les écoles de BTS, c'est
justement les difficultés liées aux conditions de travail et de
réussite à l'université. Alors qu'ils ont largement
intériorisé l'importance du diplôme de BTS, nos
enquêtés admettent avoir vécu un processus de
relégation vers les écoles de BTS. Pour se justifier de leurs
échecs universitaires, ils mettent en cause le fonctionnement de
l'institution. Le niveau des taux d'échecs au DEUG à
l'université de Lomé reste encore élevé, surtout
dans les facultés comme la FASEG, FDD, et à la faculté de
médecine. Le devenir de ceux qui abandonnent ou qui sortent sans
diplôme restent inquiet. Désireux de faire les formations
supérieures, gage de leur intégration sociale, ces
étudiants se tournent vers les nouvelles offres de formation courte,
pratique et professionnelle malgré leurs coûts
élevés. C'est ainsi qu'ils soutiennent qu'au lieu d'aller perdre
leur vie à l'université, et sortir sans aucune qualification ou
certification, il est préférable pour eux d'aller faire une
formation rapide et de pouvoir travailler sur le marché de l'emploi. Il
convient ici d'exprimer la motivation de ces étudiants pour les
études universitaires lorsqu'ils étaient au lycée. Il
s'agissait pour eux de terminer les études universitaires pour
échapper au chômage. Déçus par leur
relégation à l'université, ils sont contraints de faire
une formation qui rassure leur insertion sociale.
Par ailleurs la dégradation des conditions
d'étude à l'université explique la fuite des
étudiants vers les écoles de BTS. Le début de
l'augmentation sensible des effectifs au BTS (à partir de 2002)
correspond aux années où l'université a connu de profondes
crises. Les conditions d'étude à l'université sont
devenues difficiles. Il y a eu la flambée des frais d'inscription qui
sont passés de 4500 F CFA à 25000 F CFA en 2002 et de 25000 F CFA
à 50000 F CFA en 2004. Au même moment les étudiants
assistaient à la suppression automatique des bourses, à la
rareté des aides universitaires, à la majoration des tickets de
restauration et de bus. L'inquiétude des parents, face à
l'instabilité ou à la crise universitaire due aux grèves
qui conduisent souvent aux années blanches grandissaient. Pendant ces
périodes, les écoles de BTS par le biais des publicités et
de la situation professionnelle de ses anciens étudiants ont
gagné de l'admiration et du prestige auprès des
étudiants. Il y a alors de quoi s'intéresser aux écoles de
BTS. D'une durée de deux (2) ans et accessible avec un niveau Bac, la
formation de BTS est destinée à faire acquérir un
savoir-faire professionnel. Elle comprend des stages en entreprise et des
ateliers pratiques. Les étudiants choisissent aussi le BTS en raison de
la qualité de l'encadrement (Graphique 11) et
du suivi pédagogique individualisé qui se démarque de
l'université. Les BTS offrent aux nouveaux bacheliers l'occasion d'avoir
un diplôme professionnel en une période plus courte. Les parents
sont tout aussi séduits par ces filières, qui malgré leur
coût élevé, offrent un bon encadrement aux étudiants
par rapport à l'université et représentent une sorte
d'assurance anti chômage dans leurs imaginations. Le choix de cette
formation par les étudiants est l'expression de la perception positive
qu'ils se font d'elle. A l'heure où le chômage et les
difficultés économiques rendent difficile et désorientent
la vie sociale, les BTS apparaissent aux yeux de ces étudiants comme une
satisfaction à leurs besoins. Surtout s'ils considèrent le
privilège attaché à ce diplôme par l'Etat. Les BTS
(Bac+2) sont soumis au même traitement que ceux qui sortent de
l'université nantis d'une maîtrise (Bac+4). Ce privilège
explique par ailleurs la motivation des nouveaux bacheliers pour les
études de BTS. Par conséquent, les nouveaux étudiants
réorientés vers les BTS auraient choisi de faire les
études à l'université si les conditions d'étude et
de réussite leur étaient favorables. Tel est l'avis de la
majorité de nos enquêtés.
IV-4 : Les sources d'information qui influencent
l'orientation vers les BTS
La question du processus d'orientation des étudiants
vers les BTS peut permettre de comprendre et d'analyser la vision des
étudiants eux même vis-à-vis de leurs études et de
leur devenir professionnel. Car il nous semble que les étudiants
n'arrivent pas à déterminer ce qui leur plait, et ce dans quoi
ils ont des chances de réussir. Ils se trompent souvent de parcours
après s'être fait des illusions face à certaines
disciplines universitaires. Les futurs étudiants se font donc des
représentations souvent faussées. De ce fait l'avenir peut
devenir une angoisse pour ces étudiants qui sont appelés à
devenir l'élites de la société. C'est pourquoi des
informations suffisantes sur les filières sont nécessaires aux
futurs étudiants. Ces derniers reçoivent souvent ces informations
des mass médias, de leur réseau amical et de leurs parents. Les
données de ces acteurs s'entremêlent pour influencer le choix des
filières des futurs étudiants.
Partant des parents, les étudiants
reçoivent d'eux différentes sortes d'influences. Leur statut
socioprofessionnel est un déterminant fort dans le choix des
filières de leurs enfants (Tableau 8). Ils
sont par ailleurs influencés dans leurs décisions de formation
par le statut financière de leur parent. Hormis ces facteurs imposants,
certains parents interviennent dans la vie estudiantine de leurs enfants en
prenant à leur place la décision de leur formation sans tenir
compte du goût, de la formation antérieure et de la
capacité de réussite de ces derniers. Concernant cette situation,
le degré d'implication des parents dans la vie de leurs enfants est
délicat. C'est l'étape où se façonnent
progressivement les intentions professionnelles et sociales. C'est aussi un
cheminement vers la vie adulte qui s'opère durant cette période.
Et dépendre encore de ses parents de tout point de vue suscite
frustrations, gênes et parfois désapprobations pour les jeunes
adultes en quête de reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. A
travers ces sentiments, l'accès au monde du travail représente
véritablement une affirmation de soi, une reconnaissance sociale et
l'affirmation d'un statut d'adulte. Cela est très présent dans
les propos de nos enquêtés et principalement chez les
étudiants qui ont quitté le domicile des parents depuis le
début de leur cursus universitaire et qui se sont construits une vie
singulière, une vie d'adulte (Tableau 4).
Ensuite la dimension affective n'est pas sans
relation avec les choix de formation des nouveaux bacheliers. La
rationalité et l'utilitarisme n'expliquent pas toujours les
comportements et les réflexions des étudiants dans l'orientation
scolaire. La relation affective joue sur les décisions, oriente les
parcours scolaires et professionnels. Au regard des trajectoires scolaires des
étudiants enquêtés et tout particulièrement de leurs
orientations après l'obtention du baccalauréat, les relations
amicales prennent toute leur importance (Graphique
15). En ce sens, les entretiens réalisés avec nos
enquêtés font des réseaux de sociabilité une
dimension importante qui influence les choix d'orientation scolaire. La famille
et le groupe des pairs constituent certainement les deux principaux
réseaux de sociabilité de l'étudiant. Pour ce qui est de
la famille, nous l'avons dit précédemment, les relations
entretenues par l'étudiant avec son milieu familial joue un rôle
évident sur le rapport entre l'étudiant et ses études, sur
son processus d'orientation scolaire et professionnelle, comme sur le processus
de construction des identités personnelle et sociale. Eu égard au
réseau amical, la sociabilité qui se tisse entre pairs
apparaît également dans les interviews comme une dimension majeure
vis-à-vis de la question de la recherche. Les étudiants
enquêtés fréquentent d'autres étudiants. Les
relations entre amis s'articulent autour d'activités de loisirs, de
soirées entre amis, des sorties culturelles et d'autres. Ces cercles de
relations amicales et affectives représentent une aire de discussion,
d'échanges, et d'informations où les questions de l'orientation
scolaire et de l'avenir professionnel sont évoquées. Il s'y est
échangé des perceptions du monde, du monde du travail, des
études et des expériences diverses. On fait part à ses
amis de sa connaissance des orientations des études supérieures,
de sa connaissance des concours d'entrée dans diverses écoles,
etc...La question des débouchés professionnels y est
abordée. On discute de la valeur des diplômes sur le marché
du travail. C'est tout un échange sur l'orientation scolaire et l'avenir
qui fait discussion. Les perceptions, les représentations et les
expériences se transmettent et viennent s'intégrer comme
connaissances dans une réflexion personnelle sur son avenir. L'affectif
qui supplante certains échanges fait de ceux-ci un moyen
d'appréciation loin d'être négligé par
l'étudiant lors de ces choix. Les connaissances et les perceptions qui
s'échangent ont un rôle certain dans le processus de prise de
décision et dans l'appréciation que chacun se fait de sa
situation. Lorsque du réseau de sociabilité (groupe d'amis)
auquel appartient l'étudiant, beaucoup d'amis travaillent la pression de
l'accès à l'emploi, les questions financières accentuent
l'envie et le désir d'entrer dans le monde professionnel. Le besoin de
reconnaissance sociale que permettent l'emploi et l'autonomie financière
s'intensifie. De ce sentiment découle l'envie d'une orientation
permettant l'accès rapide à l'emploi.
Par ailleurs, dans le processus d'orientation
scolaire, l'étape de l'information a vu son importance s'accroître
ces dernières années compte tenu de la multiplication des
sources. A chaque rentrée scolaire, l'orientation scolaire et
professionnelle offre un business à la masse des sources d'information.
Les imprimeries produisent des supports auxquels s'ajoutent les informations
sur les sites d'internet. Ces sources sont venues agrandir les champs
traditionnels d'information que sont les radios et les
télévisions. Parmi ces sources de renseignement, l'internet prend
de l'ampleur, mais joue encore un rôle marginal dans ce processus
d'orientation. Auprès de nos enquêtés, les magasines ou les
brochures sont encore plus citées dans ce processus comme sources
d'information. Au dessus de ces sources, les télévisions et les
radios sont plus consultées à l'approche des rentrées
scolaires par les étudiants (Graphique 16)
dans leur processus d'orientation. Ainsi on ne peut nier l'influence que
produisent ces publicités sur le choix des filières des
étudiants. L'information est largement accessible et libre
d'accès. C'est ce qui produit l'amalgame dans l'esprit des
étudiants. Ils n'interprètent pas de la même manière
les informations issues de ces différentes sources. L'information n'est
pas considérée lorsqu'elle est issue des sources ne faisant pas
autorité. Et l'autorité accordée aux sources varie selon
l'origine sociale des étudiants. Toutefois nombre de ces
étudiants n'accordent pas complètement confiance aux sources
écrites. Ils préfèrent les sources reposant sur
l'oralité.
V SUGGESTIONS
Il existe dans des universités
développées des mécanismes permettant de suivre les
étudiants et de leur fournir une aide lorsqu'ils semblent avoir du mal
à se maintenir à un niveau. C'est une approche interventionniste
qui confère à l'institution la responsabilité d'assurer la
progression des étudiants. Mais dans les universités des pays
sous développés comme l'université de Lomé, les
étudiants semblent de ce point de vue laissés à
eux-mêmes. Les activités de conseils scolaires sont passives,
sinon non fonctionnelles. La fourniture d'informations en vrac,
caractéristique des pratiques de conseils les plus répandues, ne
donne aucunement aux étudiants la possibilité de se
préparer à la prise de décision efficiente. La
conséquence est de laisser les étudiants se perdre dans des
variétés de programmes sans idées claires sur les
objectifs et sur les moyens de les atteindre. Les écoles de BTS
accueillent aujourd'hui de nombreux étudiants qui n'ont qu'une
idée approximative de ce que seront leurs études. Par ces
orientations, par défaut d'informations, un nombre important
d'étudiants se retrouvent dans les écoles de BTS alors que leurs
parcours scolaires ne les ont pas préparés à ce type de
cursus.
Ainsi, il s'agit de définir les activités de
l'orientation scolaire en fonction des besoins et des priorités
réellement identifiés. Cette définition doit donner aux
intéressés conscience du fait qu'il s'agit d'une étape
basée, non seulement sur l'étude des notes du secondaire, mais
aussi de la connaissance de la psychologie, de l'environnement
économique, son évolution ainsi que ses règles de jeu. Les
professionnels de l'orientation devront être préparés
à restituer ce contexte global non seulement aux étudiants, aux
familles, mais aussi aux communautés enseignantes. Les conseillers
d'orientation jouent un rôle nécessaire pour les étudiants.
De toute évidence, les étudiants sont aujourd'hui, dans la
majorité des cas mal orientés. Les conseillers d'orientation
n'ont pas grande connaissance des réalités de l'enseignement
supérieur et surtout du monde du travail avec ses
débouchés. Il est donc urgent de repenser leur formation.
S'il est vrai que nos conseillers d'orientation sont moins
formés, il est aussi vrai que les étudiants ne recherchent pas
assez d'informations sur les options de formation pressenties. Les
étudiants ne peuvent s'orienter vers les filières à leurs
besoins. L'information de base sur les conditions requises pour réussir
les filières est nécessaire. Le choix réfléchi
d'une filière doit faire intervenir des aspects comme ; une bonne
connaissance de soi, de ses aptitudes, de ses capacités, de ses
intérêts, de ses ambitions, de ses ressources ainsi que de ses
limites. Une connaissance des conditions de réussite, des avantages et
inconvénients, des opportunités et des perspectives s'attachant
à cette filière est importante.
Aussi, dans cette étude, l'influence des parents et
d'autres membres de la famille est généralement
considérée comme l'un des facteurs les plus importants dans le
choix des filières des étudiants. Cette influence peut dans
certains cas être bénéfique, par exemple lorsque les
parents offrent à leurs enfants des perspectives sur une grande
variété de formations et sur les conditions de réussite
correspondantes. Par contre, dans d'autres cas, cette influence joue un
rôle négatif dans la mesure où elle réduit les
options auxquelles peut prétendre leurs enfants. La répression
des aspirations de l'enfant peut avoir lieu aussi bien dans les familles, par
exemple lorsqu'un père contraint son fils à emprunter la
même voie que lui. Dans d'autres cas encore, les parents ne disposent pas
d'une connaissance suffisante du monde qui les entoure pour aider leurs
enfants. C'est dans ce cadre qu'une information sur les filières, et les
débouchés auxquels elles aboutissent est nécessaire aux
parents, ainsi que l'importance des services d'orientation.
Par ailleurs l'OBTS a un rôle déterminant
à jouer dans ce processus de revitalisation des services d'orientation
des nouveaux bacheliers vers les BTS. Il serait d'abord intéressant que
l'OBTS revoit les programmes avec les chefs d'entreprises, les professionnels
du marchés du travail et avec les promoteurs d'écoles de BTS afin
d'adapter les programmes de formation sur les réalités du
marché d'emploi togolais. Ensuite l'OBTS doit reconsidérer son
objectif qui est de répondre aux besoins économiques et sociaux
du Togo en tenant compte de la vie professionnelle future des étudiants.
Ceci dit, l'office doit mettre en place un service d'information et
d'orientation qui sera chargé d'informer et de conseiller les nouveaux
bacheliers sur les tenants et les aboutissants de chaque filière de BTS.
Sa mise en accusation serait donc de ne pas s'interroger sur la part qu'il a
aux dysfonctionnements du système des BTS. Il lui faut donc s'interroger
sur les défaillances des mécanismes mis en place pour satisfaire
les objectifs que le système s'est donnés et sur les effets de ce
dysfonctionnement sur la société et les individus à court
et à long terme.
CONCLUSION
Le mouvement progressif de massification des écoles de
BTS fait de ces établissements des lieux où se rencontrent des
étudiants, de tout horizon social et géographique,
dispersés dans une diversité de spécialités de
formation. Une importante hiérarchisation des types de formation
s'installe corrélativement à une inégale reconnaissance
des titres scolaires dans le monde du travail. Le diplôme universitaire
est concurrencé et certaines disciplines peinent à se faire
valoir sur le marché de l'emploi. Le diplôme restant le meilleur
moyen de maximiser ses chances d'accès au monde du travail, beaucoup
d'étudiants affluent vers les formations de BTS qui sont plus
valorisées dans le monde d'emploi togolais. Devant l'inflation des
diplômes universitaires et leur dévaluation, face aux
chômages et à la précarité de l'emploi qui restent
fortement présents dans les esprits, nul doute que les choix de
formation vers l'emploi sont les principales préoccupations des nouveaux
bacheliers en pleine recherche d'une reconnaissance sociale. Si les origines
sociales et les parcours scolaires de ces étudiants sont
hétérogènes, la question des choix d'orientation scolaire
est de toute importance pour les nouveaux bacheliers en quête d'une
construction identitaire. Pour les étudiants interrogés, penser
son cheminement dans la formation supérieure implique une
réflexion sur soi même, ses aspirations et sur le sens que l'on
entend donner à sa vie.
Concernant plus concrètement les
dimensions importantes qui interviennent sur l'orientation des nouveaux
bacheliers vers les écoles de BTS, le contexte socioéconomique du
pays, et le fonctionnement du système universitaire pèsent de
leur poids. Les représentations que se font ces étudiants de
l'université et les considérations qu'ils attribuent aux
écoles de BTS ont une influence évidente sur les choix
d'orientation scolaire. A l'issue de l'enquête que nous avons
menée dans les écoles de BTS, les résultats auxquels nous
sommes parvenus s'inscrivent dans ce contexte. Les difficultés de tous
ordres auxquels sont confrontés les étudiants de
l'université (taux d'échec élevé au premier cycle,
la dégradation des conditions d'accueil des nouveaux bacheliers, la
suppression des bourses d'étude, l'instabilité fréquente
sur le campus...) sont autant de causes qui influencent la position des
étudiants pour les écoles de BTS. Aussi la motivation que les
étudiants affichent aujourd'hui pour la formation des BTS se justifie
également dans le cadre des difficultés d'accès à
l'emploi. Il s'agit pour ces jeunes de s'orienter vers des créneaux
exploitables et rentables. Il apparaît donc, face à cette
situation que la formation universitaire a perdu sa crédibilité
auprès de ces étudiants. Ils se font dès lors, des
représentations fausses, et de mauvaises attributions à
l'université. Ils pensent que l'université est un lieu
d'échec, un lieu fermé à la vie, un milieu de
récréation, une institution qui forme au chômage. C'est
ainsi au détriment de l'université que les écoles de BTS
sont plus appréciées et de plus en plus désirées
par les nouveaux bacheliers. La formation des BTS est courte, pratique et
professionnelle et mieux considérée sur le marché de
l'emploi que la formation universitaire. Le privilège attaché
à ce diplôme s'explique aussi par la spécialisation des
filières de formation dans les BTS, et surtout par la
considération importante que l'Etat lui donne. On peut parler aussi de
l'attrait des conditions d'étude, et des dispositions d'accueil de ces
écoles de BTS.
Par ailleurs, l'on se demande aussi comment ces
étudiants choisissent-ils les formations de BTS ou comment ceux-ci
s'orientent-ils vers telle ou telle formation ? Répondre à
cette question demande de voir en l'orientation de ces étudiants une
pluridimensionnalité des acteurs intervenant sur leurs choix.
L'orientation ou la réorientation de ces étudiants tend à
s'opérer dans un champs des possibles plus ou moins circonscrit par des
contraintes extérieures à la personne de ces étudiants.
Certains facteurs influent de manière très marquée sur le
choix d'orientation. Sans pour autant parler du déterminisme total de
ces facteurs, les contraintes exercées par les échecs et les
mauvaises conditions d'étude à l'université
ajoutées à l'influence de la vente d'image qu'opèrent les
promoteurs des écoles de BTS sont les principaux facteurs
extérieurs qui conditionnent l'orientation des nouveaux bacheliers vers
les écoles de BTS. Mais aussi le contexte économique et social du
pays apparaît également comme un facteur imposant. La crainte du
chômage et la précarité de l'emploi au pays influencent de
façon non négligeable sur le choix de formation des jeunes
togolais. L'origine sociale des étudiants tend également à
circonscrire le champ des possibles de formation de ces étudiants qui
s'orientent vers les BTS. L'information n'est pas la même que l'on soit
fils ou fille d'un fonctionnaire ou d'un cultivateur. Les choix d'orientation
sont le fruit d'une réflexion, bien sûr personnel, mais
alimentée par la multidimensionnalité des facteurs.
L'environnement social de l'étudiant, ses réseaux de
sociabilité (famille, pairs et amis) influent sur les perceptions et les
décisions, ou plus exactement construisent les perceptions et orientent
les décisions. Cette étude a mis en évidence le rôle
important de la famille (comme lieu de la socialisation où circulent
perceptions, représentations et connaissances du monde du travail), et
l'importance accordée par les étudiants aux multiples
réseaux de sociabilité où s'échangent discours,
inquiétudes, plaisirs et peines. Ces dimensions alimentent les
réflexions sur un avenir fortement inquiétant dans l'esprit de
ces étudiants dans le cadre de cette étude. Ce qui explique
l'intérêt de ces étudiants pour les formations qui
garantissent un emploi plus tard. Tous, ou presque envisage la stabilité
de l'emploi et l'occupation d'un emploi bien rémunéré.
L'emploi est perçu comme un moyen de se réaliser, une affirmation
de soi, une reconnaissance sociale et l'autonomie d'une vie adulte. D'autre
part, les sources d'information comme les médias, et les supports des
publicités exercent aussi leurs pressions sur le choix des écoles
de BTS par les étudiants. Elles influencent l'orientation de ces
étudiants par leurs diffusions de l'image positive qu'elles attribuent
à ces écoles de BTS.
Cependant, dans un champ des possibles plus ou moins
délimités, l'étudiant dispose d'une marge de manoeuvre qui
donne la direction précise de son parcours de formation. Ses choix
à prendre, ses choix sous contraintes sont la résultante d'une
réflexion personnelle sur les données de son environnement social
et structurel. Il est donc important d'interpréter les choix
d'orientation scolaire comme le résultat d'une réflexion
personnelle alimentée et influencée par l'univers social de
l'étudiant. En d'autres termes, le rapport de l'étudiant aux
diverses formations qui l'entourent, ses représentations et ses
perceptions du monde social et les actions qui en découlent sont le
construit de ses expériences socialisatrices.
Considérant tout ce qui précède, cette
étude montre la multidimensionnalité des facteurs intervenant
dans le processus de l'orientation scolaire des nouveaux bacheliers. Elle a
touché les divers axes de recherche s'insérant dans la
problématique de l'orientation scolaire. Et il nous semble important de
multiplier les axes de recherche dans ce cadre pour permettre une meilleure
compréhension et analyse du phénomène dans sa
globalité. Dans l'optique de la continuité de la question de
recherche (qu'est ce qui motive l'inscription de plus en plus
élevée des nouveaux bacheliers dans les écoles de
BTS ?), une piste d'exploration nous paraît intéressante.
C'est celle de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés de
BTS. C'est la place de l'adaptation des jeunes diplômés
débutant au milieu professionnel. Comment se caractérise cette
nouvelle étape de vie professionnelle ? Et quelle influence
revêt les études de BTS sur l'intégration dans le milieu
professionnel ? Peut-on parler de décalage entre la formation et la
profession ? Ces pistes d'exploration permettront d'interpréter et
d'analyser correctement l'utilité des formations de BTS. /.
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OBIN J-P., La face cachée de la formation
professionnelle, Paris, Hachette, 1995
PELLESTIER D., En attente active du hasard,
Lennoxville, Juin1997
PROST A., L'enseignement s'est-il
démocratisé ? Paris, PUF, 1986
REUCHLIN M., L'orientation scolaire et
professionnelle, Paris, PUF, (Que sais-je ?), 1969
ROMAINVILLE M., L'échec dans l'université de
masse, Paris, Harmattan, 2000
ROSE José, Les Jeunes face à l'Emploi,
Sociologie Economique, Desclée de Brower, 1998, Page 260
ROUSSELET J., Les Jeunes et l'Emploi, Paris, PUF,
1975, Page 13
SUPER E., Self-concepts in vocational development,
New York, 1963
WEBER Max, Essai sur la théorie de la science,
Paris, Plon, 1968
Liste des tableaux
Tableau 1 : L'évolution des
statistiques dans les BTS
Tableau 2 : Les données
d'échantillonnage
Tableau 3 : Répartition des
enquêtés par sexe et par niveau
d'instruction des parents
Tableau 4 : Le statut socioprofessionnel
des parents de niveau
d'instruction supérieur
Tableau 5 : Répartition des
enquêtés par âge, par sexe et par leur
statut de logement
Tableau 6 : Orientation première
des enquêtés selon le type de BAC
qu'ils ont
Tableau 7 : Le niveau atteint dans
l'enseignement général par les
étudiants qui y ont fait leur
première inscription avant
d'opter pour les BTS
Tableau 8 : Le niveau de formation
supérieure désiré par les enquêtés
dans les BTS
Tableau 9 : L'influence du statut
socioprofessionnel des parents dans
le choix de formation des
enquêtés
Liste des graphiques
Graphiques 1 : Les implications du
nombre pléthorique dans les amphis de
l'université selon ces
étudiants
Graphiques 2 : La perception des
enquêtés venant d'université des
mouvements de contestation au
campus
Graphiques 3 : Les
irrégularités des devoirs de table à l'université
et ses
implications selon les
enquêtés
Graphiques 4 : L'appréciation
faîte par les enquêtés sur les insuffisances
des pratiques de terrain
Graphiques 5 : Les raisons
premières, objectives pour choisir les études de
BTS
Graphiques 6 : Les motivations des
enquêtés à s'orienter vers les
BTS
Graphiques 7 : L'estimation des
enquêtés sur leurs prochaines.
rémunérations mensuelles
Graphiques 8 : L'utilité des
études de BTS selon les enquêtés
Graphiques 9 : Les enquêtés
sont ils attirés par la spécificité des
BTS ?
Graphiques 10 : Les nouveaux bacheliers
sont-ils séduits par les
conditions d'études dans
les BTS ?
Graphiques 11 : L'importance du
désir d'utiliser l'outil
informatique dans les choix de
formation
Graphiques 12 : Avec qui les étudiants
enquêtés ont fait le choix
de leur formation
Graphiques 13 : L'importance de l'information
dans l'orientation des enquêtés
Graphiques 14 : Répartition des
enquêtés selon le niveau de
satisfaction de leur choix
Graphiques 15 : L'espérance
des enquêtés par rapport à leur
avenir professionnel
Graphiques 16 : Attentes des
enquêtés de leurs écoles
ANNEXES
Annexe 1
Outils de collecte des données
Cette étude est dans le cadre d'un mémoire de
maîtrise en sciences de l'éducation qui traite de l'engouement des
nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS et des acteurs qui
influencent leur orientation scolaire. L'objectif principal de cette
étude est de comprendre l'engouement des nouveaux bacheliers vers les
écoles de BTS.
Je vous remercie de bien vouloir m'accorder un peu de votre
temps. Dès lors je vous prierais de remplir attentivement ce
questionnaire, en encerclant les numéros des codes qui correspondent
à vos réponses, et selon les cas en écrivant lisiblement
vos réponses sur les lignes prévues à cet effet.
Cordialement,
Komivi OGOUWA.
QUESTIONNAIRE
Nom de
l'établissement....................................................
................................................................................
Date de
l'enquête...................................................................
...........................................................................................
Numéro du
questionnaire.........................................................
SECTION I
IDENTIFICATION DE L'ENQUETE
N°d'ordre
|
Questions et Filtres
|
Codes
|
Passer à
|
Q101
|
Etes-vous nouveau bachelier ou un professionnel ?
|
- Nouveau bachelier......1
- Professionnel.............2
|
|
Q102
|
Sexe (sans poser la question).
|
- Masculin....................1
- Féminin....................2
|
|
Q103
|
Quel âge avez-vous ?
|
- 15ans-25ans.............1
- 25ans-35ans.............2
- 35ans-45ans.............3
- Plus de 45ans............4
|
|
Q104
|
Quelle est votre situation matrimoniale ?
|
- Célibataire...............1
- Marié(e)..................2
- Divorcé(e).................3
|
|
Q105
|
Quelle est votre religion ?
|
- Christianisme............1
- Islam.......................2
- Animisme..................3
- Autres.....................4
|
|
Q106
|
Quel est le niveau d'instruction de votre père ?
|
- Aucun.....................1
- Primaire..................2
- Secondaire...............3
- Supérieur................4
|
|
Q107
|
Quel type de formation a-t-il fait ?
|
- Formation professionnelle......1
- Formation générale.....2
- Autres....................3
|
|
Q108
|
Quelle est sa profession ?
|
- Sans profession..........1
- Fonctionnaires...........2
- Retraités.................3
- Commerçants.............4
- Autres....................5
|
|
Q109
|
Quel est le niveau d'instruction de votre mère ?
|
- Aucun......................1
- Primaire..................2
- Secondaire...............3
- Supérieur................4
|
|
Q110
|
Quel type de formation a-t-elle fait ?
|
- Formation professionnel..........1
- Formation générale...............2
- Autres.....................3
|
|
Q111
|
Quelle est sa profession ?
|
- Sans profession..........1
- Fonctionnaires...........2
- Retraités.................3
- Commerçants.............4
- Autres....................5
|
|
Q112
|
Êtes-vous en famille, chez un proche ou seul ?
|
- Famille...................1
- Proche....................2
- Seul.......................3
|
|
Q113
|
Combien de frères et soeur avez-vous ?
|
- Nombre de frères......1
- Nombre de soeurs......2
- Enfants en charge de votre tuteur............3
|
|
Q114
|
Quel type de BAC avez-vous eu ?
|
- Littéraire(A,B)............1
- Scientifique(C,D)........2
- Technique(E,F,G)........3
|
|
SECTION II
LA FUITE DES DIFFICULTES DE REUSSITE A L'U.L.
Q201
|
Avez-vous fait des études à l'U.L avant de vous
inscrire en BTS ?
|
- Oui......................... ......1
- Non..............................2
|
|
Q202
|
Quels ont été vos résultats ?
|
- Échec.............................1
- Réussite..........................2
|
|
Q203
|
A quel niveau de l'enseignement général avez-vous
opté pour le BTS ?
|
- DEUG I...........................1
- DEUG II...........................2
- Licence...........................3
- Maitrise...............................4
|
|
Q204
|
Avez-vous connus des difficultés à l'U.L. ?
|
- Oui..............................1
- Non...............................2
|
|
Q205
|
Quelles difficultés peut-on rencontrer à
l'U.L. ?
|
- Nombre pléthorique dans les
amphis...........................1
- Mouvements de contestations
répétés..........................2
- Irrégularités des devoirs de
table.............................3
- Manques de pratiques de terrain...........................4
- Autres...........................5
- Ne sait pas......................6
|
|
Q206
|
Quelles appréciations faîtes-vous du nombre
pléthoriques dans les amphis ? (Plusieurs réponses
possibles)
|
- Manque de places.............1
- Trop de bruits dans l'amphi...2
- Prise de notes difficile.........3
- On ne participe pas au cours.............................4
- On n'écoute pas le professeur......................5
- Autres...........................6
|
|
Q207
|
Quelles appréciations faîtes-vous des mouvements de
contestation répétés au campus ? (Plusieurs
réponses possibles)
|
- Insécurités sur le campus........1
- Permet d'avoir des aides universitaires....................2
- Irrégularité des cours à
l'U.L...............................3
- Permet d'améliorer les conditions de travail à
l'U.L...............................4
- Non achèvement des cours des programmes avant
l'examen.........................5
- Autres............................6
|
|
Q208
|
Quelles appréciations faîtes-vous des
irrégularités des devoirs de table à l'U.L. ?
(Plusieurs réponses possibles)
|
- Ne motivent pas à apprendre.......................1
- Compromettent l'amélioration des
moyennes..................2
- Ne permettent pas de nous
évaluer..........................3
- Compromettent le suivi des
cours..............................4
- Donnent trop de libertés aux
étudiants.........................5
- Autres...........................6
|
|
Q209
|
Quelles appréciations faîte-vous des insuffisances
de pratiques de terrains ? (Plusieurs réponses possibles)
|
- Réduisent les expériences
pratiques.........................1
- Ne nous donnent pas l'opportunité de s'exercer....2
- Ne permettent pas la compréhension des cours......3
- Autres...........................4
|
|
Q210
|
Connaissez-vous les connaissances de bases pour votre formation
actuelle ?
|
- Oui..............................1
- Non...............................2
|
|
Q211
|
Jusqu'où pensez-vous poursuivre vos
études ?
|
- BAC+2..........................1
- BAC+3..........................2
- BAC+5..........................3
- BAC+8..........................4
|
|
SECTION III
L'ESPERANCE D'UN EMPLOI APRES LA FORMATION
Q301
|
Qu'est-ce qui vous a incité à opter pour les
études de BTS ?
|
- Suite logique de vos études
antérieures.......................1
- Pour l'acquisition d'une expérience
professionnelle..................2
- Pour la durée de la formation
courte.......................................3
- Pour un emploi envisagé.........................4
- Autres............................5
|
|
Q302
|
A quoi servent les études de BTS selon vous ?
|
- Servent à la profession.......1
- Servent à la formation
pratique..........................2
- Servent à la promotion
professionnelle.................3
- Servent à gagner de gros
salaires..........................4
- Servent à créer son
emploi............................5
- Autres............................6
|
|
Q303
|
Après le BAC aviez-vous un projet professionnel ?
|
- Oui...............................1
- Non...............................2
|
|
Q304
|
Si oui, quel est ce projet ?
|
- Projet.............................1
- Non réponse.....................2
|
|
Q305
|
Parmi les motifs suivants, lesquels ont contribué dans le
choix de cette formation ? Je serai...
|
- Bien payé........................1
- Respecté.........................2
- Recherché........................3
- Honoré............................4
- Mes parents exercent dans ce
métier............................5
- Autres.............................6
|
|
Q306
|
Etes-vous pressé de trouver un emploi ?
|
- Oui.................................1
- Non................................2
- Ne sait pas......................3
|
|
Q307
|
Si oui, quel type d'emploi ?
|
- Emploi.............................1
- Non réponse.....................2
|
|
Q308
|
Dans quelle fourchette, situez-vous vos prochaines
rémunérations ?
|
- Moins de 100000 FCFA.......1
- 100000 à 300000 FCFA......2
- 300000 à 500000 FCFA......3
- Plus de 500000 FCFA.........4
|
|
Q309
|
Ce diplôme peut-il vous permettre de gagner ce
salaire ?
|
- Plus.................................1
- Oui.................................2
- Non...............................3
- Ne sait pas......................4
|
|
Q310
|
Pensez-vous que votre formation actuelle correspond à ce
que vous voulez réellement ?
|
- Oui................................1
- Non...............................2
- Peut être.........................3
- Ne sait pas........................4
|
|
SECTION IV
ATTIRES PAR LES OFFRES DE FORMATION DE BTS
Q401
|
Quelle est la spécificité des études de
BTS ?
|
- La spécialisation des formations....1
- La formation pratique.................2
- La formation courte..................3
- Le stage en atelier.....................4
- Autres..................................5
|
|
Q402
|
Etes-vous attirés par ces spécificités de
BTS ?
|
- Bien sûr.................................1
- Plus ou moins..........................2
- Pas du tout.............................3
- Ne sait pas.............................4
|
|
Q403
|
Dans quelles conditions étudiez-vous dans cette
école ?
|
- Effectif réduit..........................1
- Documentation disponible............2
- Outil didactique disponible..........3
- Assainissement des cadres
d'étude.................................4
- Elégance de l'habillement...........5
- Quiétude des lieux...................6
- Autres..................................7
|
|
Q404
|
Est-ce pour ces raisons que vous que vous avez choisi les
BTS ?
|
- Bien sûr.................................1
- Plus ou moins...........................2
- Pas du tout..............................3
- Ne sait pas.............................4
|
|
Q405
|
L'envie d'utiliser l'outil informatique (NTIC) a-t-elle
pesé dans votre choix de BTS ?
|
- Très importante.......................1
- Importante.............................2
- Plus ou moins...........................3
- Pas du tout............................4
|
|
Q406
|
Etes-vous formés à l'aide de l'outil
informatique ?
|
- Oui.....................................1
- Non......................................2
|
|
Q407
|
Pendant les études, faites-vous souvent des stages en
atelier ?
|
- Souvent................................1
- Parfois.................................2
- Jamais..................................3
|
|
Q408
|
Comparez les diplômes de BTS et ceux de l'enseignement
général (EG)
|
- BTS EG..............................1
- BTS EG...............................2
- BTS = EG...............................3
- Ne sait pas...........................4
|
|
Q409
|
Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?
|
- Inquiet.................................1
- Optimiste..............................2
- Rassuré.................................3
|
|
Q410
|
Qu'attendez-vous aujourd'hui de votre école ?
|
- Nous cherche de l'emploi...........1
- Nous cherche des stages à plein
temps...................................2
- Nous aide à nous installer...........3
- Rien......................................4
- Autres..................................5
|
|
SECTION V
LES ACTEURS DE VOTRE ORIENTATION VERS LE BTS
Q501
|
Depuis quand avez-vous décidé pour le BTS ?
|
- Avant le BAC..........................1
- Après le BAC..........................2
- Sans réponse..........................3
|
|
Q502
|
Où avez-vous appris des BTS ?
|
- Sur la presse..........................1
- A la radio.............................2
- A la télévision.........................3
- Avec les parents.....................4
- Avec les amis.........................5
- Avec les professeurs.................6
- Autres...................................7
|
|
Q503
|
Avant l'obtention du BAC avec qui abordez-vous le plus souvent le
sujet de votre orientation future ?
|
- Votre famille.........................1
- Vos amis..............................................2
- Vos professeurs......................3
- Des conseillers d'orientation........4
- Autres.................................5
|
|
Q504
|
Après le BAC, avec qui avez-vous pris la décision
de faire le BTS ?
|
- Votre famille..........................1
- Vos amis...............................2
- Vos professeurs......................3
- Des conseillers d'orientation........4
- Seul.....................................5
- Autres.................................6
|
|
Q505
|
Vos parents vous parlent-il souvent de votre
orientation ?
|
- Souvent...............................1
- Parfois................................2
- Jamais................................3
|
|
Q506
|
Les médias sont-ils pour quelque chose dans le choix des
BTS ?
|
- Oui......................................1
- Non.....................................2
- Sans réponse........................3
|
|
Q507
|
Si oui, parlez nous de leurs contributions.
|
- ......................................
- ......................................
- ......................................
|
|
Q508
|
Le statut socioprofessionnel des parents vous a-t-il
influencé ?
|
- Oui......................................1
- Non.....................................2
- Sans réponse..........................3
|
|
Q509
|
Si oui, comment vous a-t-il influencé ?
|
- ......................................
- ......................................
- ......................................
|
|
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DE
L'OBTS
1/ Que pensez-vous des deux (2) ans de formation en BTS
2/ Savez-vous pourquoi les BTS attirent plus de jeunes
aujourd'hui
3/ Quelles appréciations faîtes-vous de la formation
de base des étudiants inscrits en BTS
4/ Parlez nous de vos services d'information du public sur les
BTS.
5/ Comment vous voyez l'avenir des BTS dans le contexte de
l'emploi au Togo.
GUIDE D'ENTRETIEN AVEC PROMOTEURS D'ECOLES DE
BTS
1/ Votre perception des études de BTS aujourd'hui au
Togo.
2/ Savez vous ce qui explique l'engouement des étudiants
pour cette formation aujourd'hui au Togo
3/ Comment les demandeurs de formations dans votre
établissement sont-ils orientés
4/ Parlez nous des conditions d'inscription dans les
différentes filières.
5/ Pouvez vous nous dire les profils de sortie des
étudiants formés dans votre écoles
Annexe 2
Arrêtés de création des BTS
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT
REPUBLIQUE TOGOLAISE
TECHNIQUE ET DE LA FORMATION
TRAVAIL-LIBERTE-PATRIE
PROFESSIONNELLE
CABINET
Arrêté N°96/013 METFP
Portant création de filières
Du Brevet de Techniciens Supérieurs
(BTS)
LE
MINISTRE,
Vu la constitution du 14 Octobre 1992 ;
Vu l'ordonnance N°16 du 06 Mai 1975 portant
réforme de l'Enseignement au Togo ;
Vu la loi 2002-016 du 30 Avril 2002 portant orientation de
l'Enseignement Technique et Professionnel ;
Vu le décret N°2000/007/PR du 22 Mars 2000
modifiant et complétant le décret N° 94-063/PR du 21
Septembre 1994 portant réorganisation du Ministère de
l'Enseignement Technique et de la Formation professionnelle ;
Vu le décret N° 2000/79/PR du 08 Octobre 2000
portant composition du Gouvernement de la République Togolaise ;
Vu le décret N° 2001/013/PR du 21 Février
2001 portant attributions organisation et fonctionnement de l'Office du Brevet
de Technicien Supérieur (OBTS) et l'Enseignement Technique et de la
Formation Professionnelle ;
Vu l'arrêté N° 96/013/METFP du 14 juin 1996
portant création des Brevets de Techniciens Supérieurs
(BTS) ;
ARRETE :
Article 1er : Sont
créées les professionnelles
spécialités suivantes du Brevet de Technicien Supérieur en
complément de celles prévues dans l'arrêté sus
visé dans l'ordre chronologique ci-après :
15- Finance-Banque
16- Transport-Logistique-Transit
17- Développement d'Application
18- Administrateur de Réseaux Locaux d'Entreprises
19- Electrotechnique
20- Génie Civil
21- Géomètre Topographe
22- Génie Thermique et Energie
23- Télécommunication
24- Assistant de Gestion PME-PMI
25- Electromécanique
26- Génie Electronique
27- Agriculture
Option a : Production Végétale
Option b : Production Animale
28- Industrie Agro- alimentaire
29- Génie mécanique
Article 2 : Le Directeur de
l'Office du Brevet de technicien Supérieur est chargé de
l'application du présent arrêté qui sera communiqué
et publié au journal officiel de la République Togolaise.
Lomé, le 25 juin 2002
Edo Kodjo Maurille AGBOBLI
AMPLIATIONS
CAB/METFP...........................2
SG/METFP .............................1
Tous ministères........
Pour ampliations
OBTS....................................1
Le Secrétaire Général
Ttes Dtions METFP..................6
Yawo AMOUZOUVI
RECTORAT...........................1
Etabliss. préparant au BTS
JORT....................................1
TABLE DES
MATIERES
DEDICACE..............................................................................................3
REMERCIEMENTS........................................................................................4
DEFINITION DES
SIGLES.............................................................................5
INTRODUCTION.................................................................................6
PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA
RECHERCHE.........8
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE...............................................................................9
I-1 Présentation de la
situation..................................................................9
I-2 Problématique centrale, et axes de la
recherche........................................12
I-3 Les objectifs de la
recherche.................................................................15
I-3-1 Objectifs
scientifiques.................................................................................15
I-3-2 Objectifs d'application
pratique......................................................................15
I-4 Revue de la
littérature........................................................................16
I-5 Cadre théorique de la
recherche............................................................21
I-6 Les questions de la
recherche...............................................................26
I-7 La question de
recherche.....................................................................26
I-8 Hypothèse
générale............................................................................26
I-9 Opérationnalisation de
l'hypothèse.........................................................27
I-9-1 Variables et
indicateurs..............................................................................27
I-9-2 Hypothèses
opérationnelles...........................................................................28
DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA
RECHERCHE..29
CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET
METHODOLOGIE..................................30
II-1 Champs de la
recherche......................................................................30
II-1-1 Champ de la
question.................................................................................30
II-1-2 Champ de
l'étude....................................................................................32
II-2
Méthodologie.................................................................................35
II-2-1 La population
cible..................................................................................35
II-2-2
L'échantillonnage.....................................................................................36
II-2-3 Les techniques de collecte de
donnée...............................................................37
II-2-4 Pré-test des
outils......................................................................................38
II-2-5 Traitement des
donnée................................................................................38
TROISIEME PARTIE : RESULTATS DE LA
RECHERCHE......................40
CHAPITRE III : PRESENTATION DES TABLEAUX,
GRAPHIQUES
ET ANALYSE DES
DONNEES.........................................................41
III-1 Caractéristiques des
enquêtés.........................................................................41
III-2 Les déterminants du choix des
enquêtés................................................................47
III-3 Les acteurs ayant influencé le choix
des
enquêtés......................................................62
III-4 La satisfaction des enquêtés de
leurs
choix............................................................66
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES
DONNEES..................................................69
IV-1 : L'inégalité sociale et
l'orientation des étudiants dans
les
BTS.............................................................................................69
IV-2 : Les motivations des étudiants vers
les écoles de
BTS......................................................................................................72
IV-3 : Les contraintes des écoles dans
l'orientation des
étudiants vers les
BTS...................................................................................74
IV-4 : Les sources d'information qui
influencent
l'orientation vers les
BTS.....................................................................................77
VI
SUGGESTIONS...............................................................................80
CONCLUSION..................................................................................83
BIBLIOGRAPHIE......................................................................................87
LISTES DES TABLEAUX ET
GRAPHIQUES..........................................................90
ANNEXES..............................................................................................91
TABLE DES
MATIERES...............................................................................104
|
|
|