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L'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS au Togo

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par Komivi OGOUWA
Université de Lomé - Maà®trise en sciences de l'éducation 2009
  

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UNIVERSITE DE LOME REPUBLIQUE TOGOLAISE

INSTITUT NATIONAL DES SCIENCES TRAVAIL-LIBERTE-PATRIE

DE L'EDUCATION

MÉMOIRE POUR L'OBTENTION DE LA MAÎTRISE EN

SCIENCES DE L'EDUCATION

PRESENTE ET SOUTENU PAR:

OGOUWA KOMIVI

INSE

Travail - Liberté - Patrie

L'ENGOUEMENT DES NOUVEAUX BACHELIERS POUR LES ECOLES DE BTS AU TOGO

SOUS LA DIRECTION DE:

M. MAGANAWE YAO

Janvier 2010

SOMMAIRE

SOMMAIRE

DEDICACE...........................................................................................3

REMERCIEMENTS.....................................................................................4

DEFINITION DES SIGLES...........................................................................5

INTRODUCTION..............................................................................6

PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE.......................8

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE.............................................................................9

I-1 Présentation de la situation.................................................................9

I-2 Problématique centrale, et axes de la recherche.......................................12

I-3 Les objectifs de la recherche...............................................................15

I-4 Revue de la littérature......................................................................16

I-5 Cadre théorique de la recherche..........................................................21

I-6 Les questions de la recherche.............................................................25

I-7 La question de recherche...................................................................25

I-8 Hypothèse générale.........................................................................25

I-9 Opérationnalisation de l'hypothèse.....................................................26

 

DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE.............28

CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET METHODOLOGIE................................30

II-1 Champs de la recherche...................................................................32

II-2 Méthodologie de l'enquête...............................................................35

 

TROISIEME PARTIE : RESULTATS DE LA RECHERCHE...............................39

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES...................................40

CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS.............................................69

 

V SUGGESTIONS............................................................................80

CONCLUSION...............................................................................83

BIBLIOGRAPHIE...................................................................................87

LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES.......................................................90

ANNEXES...........................................................................................91

TABLE DES MATIERES............................................................................104

DEDICACE

A

MA MERE, KOFFI ADJOBI

REMERCIEMENTS

Ce document a été réalisé grâce aux diverses contributions morales, éducatives et financières de plusieurs personnes. Je me dois ici, de les remercier.

Nos remerciements vont tout d'abord à :

Ø Monsieur MAGANAWE qui a accepté de diriger la rédaction de ce mémoire

Ø Monsieur KPEGLO qui non seulement a accepté lire et corriger ce mémoire mais aussi m'a accordé son soutien moral

Ø Madame KPAKPO Pépévi, Docteur en sociologie, Maître-Assistant dans le département de sociologie et Directrice de l'ISICA qui ne s'est jamais lassée de m'écouter et de m'apporter au besoin sa contribution pour la réussite de ma carrière en sciences sociales

Ø Monsieur BADJISSI, Chef division de l'étude et de l'évaluation de l'éducation à la Direction de la Planification de l'Education et de l'Evaluation du Ministère de l'Enseignement Primaire, Secondaire et de l'Alphabétisation qui m'a toujours accordé les permissions pour mes recherches

Je remercie également les collègues de service, en occurrence Monsieur Yves Watanakata NANTILLE, Madame Jacquis B. SOGOYOU et Monsieur Messan ADEDEMI, qui m'ont soutenu moralement et m'ont aidé à saisir ce document.

Je n'oublie pas les amis notamment KOFFI Valère, Emmanuel YAO, Eidie Yawa IWOU, Elie AVOCHINU, Maguis, Saliou IBRAHIM, Awali IBRAHIM, Fulgence AFOUTOU, Guy LAKPO et tous les autres que je ne pourrais pas citer ici.

Je dis également merci à mes cousins et cousines ; Enyo AMETEPE, Messan AYENA, Edoh ETEKPO, Iynèfoumi ZOTCHI, Fonchéi KOUTCHE, Sakibou ALIOU, et Kablè SOSSOU.

DEFINITION DES SIGLES

BTS : Brevet de Techniciens Supérieurs

CIFOP : Centre Informatique de Formation et d'Orientation Professionnelle

DEA : Diplôme d'Etude Approfondie

DESS : Diplôme d'Etude Supérieure Spécialisée

DEUG : Diplôme d'Etude Universitaire Générale

DST : Diplôme Supérieur de Technologie

ELATSA: Ecole Libre Africaine de Technologies et des Sciences Appliquées

ESIAD: Ecole Supérieure InterAfricaine de Droit

FASEG: Faculté des Sciences Economiques et de Gestion

IAEC: Institut Africaine d'Administration et d'Etude Commerciale

IITA: Institut International de Technologie Appliquée

ISICA: Institut des Sciences de l'Information, de la Communication et des Arts

ISMAD: Institut Supérieur de Management et du Développement

MENR: Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche

METFP: Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle

NTIC: Nouvelle Technologie de l'Information et de la Communication

OBTS: Office du Brevet du Technicien Supérieur

UL: Université de Lomé

ULCO: Université du Littoral Côte d'Opale

INTRODUCTION

L'activité professionnelle constitue aujourd'hui dans notre société un élément essentiel de l'existence sociale. Outre son caractère purement productif, l'emploi est actuellement dans notre société un vecteur central d'intégration sociale. Il apporte à la fois reconnaissance vis-à-vis des collectifs, mais également revenu et sentiment d'utilité. Sur ce point, l'accès à l'emploi devient la problématique sur laquelle réfléchit toute la jeunesse togolaise. Dans une période où le chômage maintient son niveau élevé et où l'instabilité de l'emploi devient plus récurent, « l'accès des jeunes à l'emploi est incertain. Les jeunes (...) s'insèrent plus difficilement, plus tardivement et plus timidement » selon José ROSE (1998 : p.260).

Conscients de cette réalité, et considérant l'incapacité du secteur public de recruter tous les jeunes diplômés, les décideurs de la politique togolaise ont mis un accent particulier sur l'initiative privée, la stratégie de la création d'emplois (LAWSON-BODY B. Akpéyédjé ; 1996). C'est ainsi une disposition prise pour pallier à l'augmentation sensible du nombre de chômeurs au Togo. Dans cette perspective, ces dix dernières années ont vu apparaître un foisonnement de centres de formation et d'établissements d'enseignement et de formation professionnelle. L'apparition des écoles de BTS s'inscrit dans cette logique. Au cours de cette dernière décennie, l'on observe une augmentation sensible du nombre d'écoles de BTS, un renforcement des filières techniques et la création de nouvelles filières de formation professionnelle. De plus, malgré le coût élevé (par rapport au coût de la formation à l'université) de cette formation, nous remarquons que l'effectif de ces écoles s'accroît sensiblement chaque année. A partir des années 2000, un engouement pour les formations de BTS de la part des nouveaux bacheliers est de plus en plus remarquable. Les inscriptions pour les examens de BTS s'accroissent régulièrement. Et c'est dans ce foisonnement d'inscriptions dans les écoles de BTS que la problématique de l'orientation scolaire et professionnelle se pose avec acuité. Les BTS accueillent les étudiants de tout horizon social, et de parcours scolaires divers en offrant une multiplicité de filières de formation sans informations nécessaires sur ces dernières. Ainsi on se pose la question de savoir ce qui motive les étudiants dans le choix de ces formations et comment sont ils orientés vers les écoles de BTS ? Pour répondre à ces questions, plusieurs axes de recherche seront entrepris par rapport à la multidimensionnalité de la question. Dans la multiplicité des études traitant de l'orientation scolaire, cette recherche veut comprendre et analyser les motivations des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS, et identifier les acteurs principaux qui interviennent dans le choix de formation de ces écoles. Au niveau méthodologique de cette question de recherche, l'opposition classique du holisme à l'individualisme méthodologique nous semble pertinente. Cette opposition distingue les analyses structurelles ; qui privilégient l'étude des déterminants socioéconomiques et considèrent l'individu comme dépendant de la structure ; des analyses se basant sur l'individu comme acteur rationnel, maître de ces actes et contrôlant son devenir. Cette étude se veut donc, beaucoup plus qualitative que quantitative en mettant en rapport les motivations des nouveaux bacheliers pour les formations de BTS à leurs parcours scolaires antérieurs, leurs origines sociales, leurs réseaux de sociabilité et leurs statuts sociaux. Ainsi dans les pages qui suivent, nous allons poser la problématique de la question de recherche, c'est-à-dire situer le sujet dans son contexte conceptuel. Ensuite, nous parlerons de la méthodologie avec laquelle nous allons aborder le problème, et nous présenterons enfin les résultats auxquels nous sommes parvenus

PREMIERE PARTIE

CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE

I-1 Présentation de la situation

Pour palier l'augmentation sensible du nombre de chômeurs, l'Etat togolais a depuis les années 1980 opté pour la politique de l'initiative privée comme credo de la nouvelle stratégie de création d'emplois (LAWSON BODY B. (1996)). Dans cette perspective, le Togo a mis un accent particulier sur la politique de la formation professionnelle. Ainsi par l'arrêté n°96/013 METFP du 14 juin 1996, portant création de brevets de techniciens supérieurs (BTS), il est crée des Brevets de Techniciens Supérieurs dans les spécialités ci-après : Administration et gestion, Action commerciale, Informatique de gestion, Bureautique et Secrétariat (Option Secrétaire de direction ; Option Secrétaire commercial bilingue ; Option Assistant de Direction ; Option Assistant du secteur Médical ; Option Assistant juridique), Comptabilité et gestion, Assurance, Commerce international, Communication des entreprises, Tourisme et loisirs, Hôtellerie et Restauration, Informatique industrielle, Maintenance industrielle, Electronique, Economie. Ce qui fait quatorze(14) filières de formation. Mais à la fin de cette année scolaire, seulement cinq (5) filières ont été enregistrés à l'examen. Le 25 juin 2002, en complément de l'arrêté du 14 juin 1996, un arrêté portant création des filières de BTS a engendré quinze (15) filières de plus à savoir : Finance-Banque, Transport-Logistique-Transit, Développement d'Application, Administrateur de Réseaux Locaux d'Entreprises, Electrotechnique, Génie Civil, Géomètre Topographe, Génie Thermique et Energie, Télécommunication, Assistant de Gestion PME-PMI, Electromécanique, Génie Electronique, Agriculture (Option a : Production Végétale ; Option b : Production Animale), Industrie Agro- alimentaire, Génie mécanique. Ce qui revient à vingt neuf filières de formation en BTS disponible au Togo en 2002. Cette même année a enregistré à l'examen de BTS, vingt (20) filières.

Ainsi ces dix dernières années ont vu un foisonnement de création de centres de formation professionnelle et une inscription toujours croissante de nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS. Ces statistiques montrent l'évolution des statistiques des inscrits à l'examen des BTS.

Tableau 1 : L'évolution des statistiques dans les BTS

ANNEE

DESIGNATION

1995

2000

2004

2008

Nombre d'établissements

3

13

22

+32

Nombre de filières

5

13

22

34

Nombre d'inscrits

50

580

1505

2580

Parmi ces écoles, seulement seize (16) écoles sont autorisées à fonctionner. De plus, les publicités illustrent régulièrement la relation directe qui existe entre les écoles professionnelles et les entreprises. Elles font croire que les écoles professionnelles constituent des voies d'accès au marché de l'emploi. Parmi 20 étudiants, nouveaux bacheliers inscrits dans les écoles professionnelles et interrogés au passage, tous ont répondu vraisemblablement comme l'illustre les propos de Kadjogbé à ELATSA `' nous avons des maîtrisards, des licenciés dans notre famille, mais tous sont actuellement à la maison et sont encore à la charge de notre père. Moi, je ne veux pas suivre leurs pas. Je veux vite travailler''. Presque tous les médias, radios comme télévisions font passer au moins deux fois chaque jour des publicités pour les écoles professionnelles à l'approche de la rentrée scolaire. Ces médias par leurs publicités font croire qu'on n'échoue pas dans les écoles de BTS, avec des pseudonymes comme `'écoles des patrons'', `'écoles des leaders'', `'écoles des cadres'' et des qualifications comme `'écoles où l'on n'échoue pas'' attribuée par exemple à ELATSA. Cette école enregistre chaque année plus de 80% de réussite selon ces publicités. Or à l'université de Lomé, les nouveaux bacheliers sont démotivés par les conditions d'études de plus en plus difficiles (insuffisances dans le domaine de l'infrastructure, de l'encadrement pédagogique, des équipements sociaux et de la recherche) et les taux d'échec élevés. Dans le département de sociologie par exemple, le taux de réussite n'a jamais atteint depuis les années 2000 en première année d'étude 30%. En FASEG, ce taux en première année d'étude n'a jamais franchi 20%. C'est la démotivation de ces étudiants que Tinin, étudiant à l'IAEC de Lomé exprime en ces termes : `'parce que je ne suis guère doué pour les longues études''. Dès lors, avec des conditions d'études déplorables à l'université de Lomé, suivies des mouvements de contestation, on souligne des attitudes de rejet des nouveaux bacheliers face à l'université perçue comme `'un lieu d'échec'' ; `'un lieu fermé à l'emploi''.

Par ailleurs, la dégradation du marché de l'emploi et les crises politico-économiques font exiger par les employeurs des compétences plus spécifiques, et précises que ne fournit pas la formation universitaire. C'est ce que nous remarquons dans le rapport d'étude réalisée par le MENR/METFP (2002). Cette étude a conclut que le système éducatif togolais présentent une structure déséquilibrée dans sa partie haute. C'est pourquoi l'Etat préconise la création des filières professionnelles dans le supérieur. Ainsi par l'arrêté n°96/013METFP du 25 juin 2002 portant création des filières du Brevet de Techniciens Supérieurs, l'Etat attache une importance plus particulière à ce diplôme. Le privilège attaché à ce diplôme apparaît dans les conditions d'emploi proposées par l'Etat. Un BAC+2 (BTS) équivaut à un BAC+4 de l'enseignement général au niveau de la fonction publique. Au concours de recrutement dans la fonction publique en date du 11 juillet 2003, le BTS et la Maîtrise sont classés dans la même catégorie (A2).

Ainsi, malgré la hausse des frais d'inscription dans les écoles de BTS, les nouveaux bacheliers s'y intéressent de plus en plus. Aujourd'hui, en 2008, le nombre de filière est de 32 et le nombre d'inscrits à l'examen de BTS est de l'ordre de 2500. Face à cette situation, l'on se demande si ce sont les conditions d'étude déplorables à l'université de Lomé qui font fuir les nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS, ou si c'est la crainte de l'échec à l'université de Lomé qui explique l'engouement des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS ? Plus simplement, qu'est qui explique l'inscription de plus en plus élevée qu'on observe dans les écoles de BTS ?

I-2 Problématique centrale, et axes de la recherche

Le positionnement sociologique dans lequel cette étude se place considère l'analyse des perceptions et des actions de l'individu comme un phénomène complexe, comme l'affirme Bernard LAHIRE (1998) « l'action (la pratique, le comportement) est donc le point de rencontre des expériences passées individuelles qui ont été incorporées sous forme de schèmes d'actions (schèmes sensori-moteurs, schèmes de perception, d'évaluation, d'appréciation, ect..), d'habitudes, de manières (de voir, de sentir, de dire et de faire) et d'une situation sociale présente. Face à chaque situation nouvelle qui se présente à lui, l'acteur va agir en mobilisant (sans nécessairement avoir conscience de cette mobilisation) des schèmes incorporés par la situation ».

Ainsi dire comment s'acheminent les trajectoires scolaires des étudiants de BTS ? Quels sont les facteurs influents sur leurs perceptions et leurs comportements dans une situation impliquant leur projection dans l'avenir, une prise en compte de l'univers socioéconomique, ainsi qu'une précision de leurs aspirations professionnelles, sociales, personnelles, et intellectuelles ? Traiter avec pertinence cette question demanderait une prise en compte dans l'analyse de l'ensemble des dimensions de l'existence sociale passées et présente de l'étudiant, et des divers facteurs influents sur ses perceptions et ses comportements.

Tout d'abord, le passé scolaire de l'étudiant est une dimension à prendre en considération. L'influence du système éducatif (au sens large) sur les perceptions et les actions de l'étudiant pensant et agissant sur son avenir est une dimension importante dans le processus dont il est question ici. En effet le rôle socialisateur de l'école, le positionnement scolaire de l'étudiant, le parcours scolaire post baccalauréat ou encore les échecs et réorientations sont autant d'éléments explicatifs aux perceptions et actions de l'étudiant dans la situation présente. D'autre part, l'analyse des influences du système universitaire reste également un élément susceptible d'intervenir sur le choix de l'étudiant pour sa formation et son devenir. En d'autres termes, le système universitaire pris comme structure éducative aux règles précises, à l'organisation définies avec une liberté donnée aux étudiants, est un déterminant important dans cette question de recherche. Il s'avère également intéressant de pointer les parcours scolaires des étudiants selon leurs origines sociales, de montrer d'éventuelles inégalités sociales sur les parcours, les échecs, les diverses difficultés rencontrées et les projections dans l'avenir.

Aussi, il est indispensable de s'attacher au monde du travail et à ses répercussions sur les représentations des étudiants dans l'avenir. Le système d'emploi provoque par sa spécificité de multiples interrogations chez les étudiants, sur la bonne orientation professionnelle à suivre, sur l'emploi correspondant aux acquis de la formation ou encore sur le débouché professionnel rapide et permettant une stabilité dans l'emploi. Bref, le monde du travail est certainement une dimension prise en compte par les étudiants dans cette situation. La connaissance du monde du travail, la passion pour l'insertion professionnelle, la crainte du chômage et de la précarité des emplois influent certainement sur les pensées et les décisions des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS. C'est tout du moins un des éléments que cette étude tente d'analyser. Quelles représentations ont les étudiants du monde de travail ? Comment interprètent-ils leurs situations ou de leur connaissance du monde du travail ? Quel est le rôle joué par les expériences professionnelles sur le choix des BTS ? La situation professionnelle des parents a-t-elle une influence sur les projections professionnelles ?

Ensuite le contexte relationnel dans lequel a évolué dans le passé l'étudiant, ses sociabilités présentes et l'ensemble des structures sociales ayant contribué à sa socialisation, sont autant de facteurs qui influent sur ses perceptions et ses actions, sur ses motivations scolaires et sa projection professionnelle future. Le relationnel est une dimension très importante dans l'existence sociale et personnelle d'un individu. C'est par l'interaction, par le dialogue et l'échange que l'individu se situe dans l'univers social et se construit une identité personnelle, sociale, et professionnelle. Le relationnel permet à la fois l'affirmation d'un moi unique, mais également de trouver bien souvent réponses aux questions de sa vie. Tous ces éléments, tout comme ceux émanant de la structure, ne peuvent constituer en aucun cas, l'élément unique explicatif de telle ou telle conception ou de telle ou telle décision, mais des dimensions se rencontrant dans le penser de l'étudiant et pesant plus ou moins de leur poids sur les comportements et actions. Il ne s'agit pas de trouver des relations de cause à effet, mais des dimensions prenant part dans le processus de décision, et intervenant sur les perceptions.

Par ailleurs, la famille, comme principale structure socialisatrice, constitue par sa position centrale dans l'existence d'une personne un vecteur important de schèmes, d'habitudes, de manières et de valeurs dans le processus constant de socialisation. La famille joue également de son influence sur le présent de l'individu par l'interaction et l'échange. La famille apparaît donc comme un vecteur important de valeurs et de normes, et plus simplement de conseils et de recommandations sur des chemins à suivre pour envisager un avenir propice au bonheur. Dès lors, cette étude s'intéresse au rôle joué par la famille sur les perceptions et les comportements des étudiants. Sont considérés comme facteurs importants, la situation scolaire et professionnelle des composants de la structure familiale, le milieu familial comme lieu de conseils, d'éclaircissement, de contraintes ou encore d'obligations jouant sur les perceptions de l'étudiant et sur ses décisions.

I-3 Les objectifs de la recherche

Ces objectifs sont de deux ordres. Il s'agit de l'objectif scientifique et de l'objectif d'application pratique.

I-3-1 Objectifs scientifiques

Objectif principal :

Identifier les diverses motivations d'orientation des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS.

Objectif secondaire :

Montrer les acteurs qui interviennent dans l'orientation des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS.

I-3-2 Objectifs d'application pratique

Objectif principal :

Aider à l'orientation des nouveaux bacheliers.

Objectif secondaire :

Donner une vision pour l'installation des écoles de BTS afin de régulariser cette situation.

I-4 Revue de la littérature

Dans ce contexte, nous allons essayer de décrire brièvement les sous thèmes se rapportant à notre question de recherche.

- La représentation de l'avenir

La représentation de l'avenir que font les adolescents montre des différences importantes lorsqu'on passe d'une catégorie socioprofessionnelle à l'autre ou d'une filière scolaire à l'autre. On envisagera ici le niveau des aspirations professionnelles et des déterminants.

D'après les résultats de l'enquête conduite par J ; ROUSSELET (1975), chacun des élèves interrogés tend à viser le niveau socio - économique juste supérieur à celui de son père et rarement plus haut. En outre, les jeunes conçoivent la réussite professionnelle en fonction de leur origine sociale. Tandis que les fils des cadres et des membres de la profession libérale mettent l'accent sur l'intérêt des tâches ou la perspective d'une vie responsable et indépendante, les enfants d'ouvriers spécialisés attachent plus de prix aux avantages matériels et à la sécurité de l'emploi face aux aléas de la conjoncture économique. Outre la catégorie socio professionnelle, l'attitude éducative du père parait influencer la représentation de l'avenir professionnel des adolescents. Ainsi, l'existence de relation étroite entre le père et le fils se traduit par un plus grand intérêt vis-à-vis des valeurs traditionnellement liées au travail et à la réussite chez l'adolescent. Par contre si le père est « absent », les jeunes attachent plus de prix aux valeurs matérielles et à la réussite professionnelle.

A l'intérieur du système scolaire, de nouveaux facteurs comme la durée de formation, la nature du métier attendu conjuguent leurs effets avec ceux des facteurs socio économiques précédemment évoqués pour déterminer l'orientation scolaire de l'adolescent. Ainsi chez les étudiants des écoles de BTS, la représentation de l'avenir professionnel parait se structurer autour de la durée de la formation et du diplôme attendu au terme de cette formation. A. CHASSIGNAT (1980) nous démontre cela à la page 166. Les jeunes qui espèrent obtenir le BTS se distinguent de leurs camarades par l'espoir plus affirmé de trouver un emploi dans la spécialité apprise et de s'élever dans la hiérarchie professionnelle, grâce à la formation reçue. Ils expriment en outre un plus haut niveau d'aspiration concernant l'emploi escompté à l'âge de 25 ; 30 ou 40 ans.

Il s'agit là de simples représentations et attentes que l'expérience pourra ébranler ou dissiper.

- Illusion des élèves et portée professionnelle des écoles de BTS

Les élèves des établissements d'enseignement technico - professionnel formulent en général des appréciations nuancées concernant la valeur et la portée de la formation qu'ils reçoivent. Mais ils ne peuvent échapper à l'emprise des stéréotypes de l'opposition entre formation générale et formation professionnelle. Selon J. MARKIEWIEZ-LAGNEAU (1985), lorsqu'on demande à ces étudiants de comparer leur institution avec les autres formes d'enseignement supérieur, on relève une tendance à rejeter les Facultés de Lettres et de Sciences. Pour ces élèves qui se sont exprimés, tandis que les disciplines de l'enseignement moderne seraient vouées à l'enrichissement de la personnalité morale, les disciplines de l'enseignement technico-professionnel sont considérées comme répondant le mieux aux besoins des élèves.

Quand à la fonction de différenciation sociale, elle semble se refléter dans la manière dont les élèves des écoles professionnelles se situent par rapport à leurs camarades de l'enseignement général. En raison de l'étendu des programmes de l'enseignement technico-professionnel, ces élèves se jugent plus cultivés que les autres. Ils espèrent en outre bénéficier de meilleurs salaires et de plus grandes possibilités de promotion professionnelle qu'eux.

Cependant cette portée socioprofessionnelle est perçue d'une manière plus limitée, plus critique à mesure que les élèves se rapprochent du terme de leurs études. Ainsi à la question de savoir la valeur culturelle de l'enseignement technico-professionnel, les élèves ont répondu :

« On nous fabrique comme des robots »

« On nous apprend à être asocial, inhumain, à ne penser qu'aux bénéfices, aux prix de revient »

« On nous apprend à faire une ségrégation ouvrier - cadre, stupide et bien capitaliste »

Ces réponses paraissent illustrer la fonction « d'inculcation idéologique » qui caractériserait le système scolaire en général et l'enseignement professionnel en particulier. En outre la perspective d'entrer dans le monde du travail paraît susciter une prise de conscience de certaines insuffisances dans l'enseignement dispensé par les écoles professionnelles. Ces insuffisances concernent tant la préparation aux exigences techniques et sociales du travail que les problèmes des débouchés, des salaires ou de la promotion professionnelle. Un rapport analogue du MENR (Ministère de l'Education Nationale et de la Recherche) et du METFP (Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;2002), met en relief les rapports entre l'éducation et le marché de l'emploi. Le rapport s'est d'abord intéressé à la performance des formés quand ceux-ci ont quitté le monde éducatif et sont entrés dans leur vie d'adulte sociale et productive. Il s'agissait pour cette équipe d'étudier les éléments d'efficacité externe. Autrement dit, il fallait voir si ce que les jeunes ont appris dans ces écoles de formation les ont effectivement préparés à une vie sociale et économique favorable pour eux. De cette étude, il ressort du bilan formation - emploi que le système dans sa partie haute présente une structure déséquilibrée. Le rapport souligne que l'augmentation considérable des effectifs dans l'enseignement supérieur en général et dans l'enseignement technique en particulier n'est pas en relation avec les demandes de l'économie qui ont été pour ce niveau de qualification très réduites. Chiffres à l'appui, environ 300 emplois sont disponibles annuellement alors que le système produit en moyenne par année 1500 diplômés. Cela fait donc une production qui vaut plus de 5 fois le niveau d'absorption du marché d'emploi.

Bref, l'ensemble des formations menant au métier est « disparate », mal adapté aux besoins des entreprises.

- Influence du monde du travail

On peut penser que l'on ouvre des sections qui offriraient des possibilités de débouchés pour les élèves des écoles professionnelles. Et qu'ainsi l'existence des établissements ou des sections correspond assez près des réalités de la vie économique et dépend du marché de l'emploi. Cela est vrai si l'on considère globalement l'ensemble des emplois et l'ensemble des options offertes. On prépare bien à des métiers qui existent, qui sont définis et pour lesquels on a tenté de préciser les compétences requises et les possibilités de débouchés.

Mais en fait, certains élèves travaillent ensuite dans des professions autres que celles pour lesquelles ils ont été formés. Sur le marché de l'emploi, les diplômes ne sont pas toujours reconnus. Il n'y a pas donc une adéquation parfaite entre l'enseignement technico-professionnel et le monde du travail. Il n'est pas automatique qu'à la sortie des études professionnelles, l'emploi est garanti. Il ne s'agit pas ici des problèmes de chômage. Cette inadéquation peut s'expliquer par le fait que le marché du travail évolue pendant la scolarité et que les conditions ne sont plus les mêmes quand l'élève sort de son étude.

C. GRIGNON (1987), à la page 364 ; montre que ce défaut d'adaptation à la demande de main d'oeuvre renforce les déséquilibres entre l'offre et la demande et permet le « bon » fonctionnement du système économique. Quoi qu'il en soit des raisons profondes de cette inadéquation, l'enseignement dans les écoles de BTS fournit tout de même aux employeurs une partie de la main d'oeuvre qualifiée. En conséquence il subit de sa part un certain nombre de pressions à différents niveaux.

- La spécificité de l'enseignement technologique et professionnel

La spécificité d'un établissement technico-professionnel réside en ce qu'il prépare à un métier. Dans les établissements d'enseignement professionnel, on distingue les disciplines d'ordre pratique et théorique. La brochure de l'ONISEP (Office National d'Information Sur les Enseignements et les Professions) en France précise à ce propos : « C'est le passage constant du concret à l'abstrait, du pratique au théorique et inversement qui parait en être la principale caractéristique ». Cette division entre pratique et théorique est fréquemment évoquée. Et elle découlerait de l'idée plus ou moins explicite, qu'il y a des esprits abstraits et des esprits concrets et que l'enseignement technico-professionnel est destiné aux seconds. N. BOUSQUET (1990 :p.126), exprime en ces termes que « l'on justifie la séparation entre travail manuel et travail intellectuel en isolant par des pratiques pédagogiques le concret et l'abstrait ».

Ainsi un autre regard distingue l'élève des écoles de BTS des autres adolescents scolarisés. Sa semaine à l'école se rapproche des horaires du monde du travail. S'il prépare un BTS il peut avoir jusqu'à 35 heures de cours par semaine contre 15 à 20 heures s'il envisage une licence à l'Université. Ses semaines scolaires sont chargées. La brochure de l'ONISEP précise à ce sujet que la comparaison entre l'élève de l'enseignement modèle ou classique et l'élève des écoles professionnelles relève une « variété des tâches, leur intensité et la quantité du travail hors de l'école » pour le dernier. Pour un étudiant qui entre dans un établissement de BTS, les cours pratiques en atelier exigent de lui plus d'attention qu'un cours de français dans l'enseignement général.

I-5 Cadre théorique de la recherche

Le déterminisme social selon Emile Durkheim

Emile Durkheim fut l'un des premiers sociologues à s'attacher à la notion de socialisation, notion centrale dans sa conception holiste de l'univers social. C'est à son ouvrage paru en 1922, intitulé Education et Sociologie, qu'Emile Durkheim fait référence. (DURKHEIM Emile ; 1922.). Selon lui, la socialisation correspond à l'élément fondateur de l'être social. C'est en d'autres termes, par la socialisation que l'être humain se construit. Cette construction s'effectue progressivement par l'acquisition d'un système d'idées, d'habitudes, de sentiments, propres aux groupes d'appartenance de la personne. La socialisation traduirait de ce fait, la transmission d'un certain nombre de normes, de croyances collectives, d'opinions, de manière de penser et d'agir, constituant les fondements de cette entité transcendante qu'est la société. Elle prépare et éduque à la vie collective. Elle permet et perpétue la vie en société. La socialisation est ce par quoi se transmettent de génération en génération les fondements de l'existence sociale, les bases inhérentes à la vie en collectivité, et par la même occasion, à la survivance de la cohésion sociale. Ce sont des règles, des normes, une certaine manière de vivre ensemble, des habitudes de pensée et d'action qui sont transmises, puis intériorisées par la personne au point de devenir partie constituante de son être personnel. En ce sens, la socialisation consiste en la construction de l'être social, par l'intériorisation du social comme constitutif de l'être singulier, du psychisme de chacun de nous. C'est sans doute pourquoi, selon Emile Durkheim, l'action individuelle est subordonnée au social, cette subordination étant inconsciente la plupart du temps. La société, définie comme transcendante, s'affirme comme puissance coercitive et déterminante de l'action et de la pensée humaine.

Durkheim E. donne à l'éducation ce rôle essentiel de socialisation. L'éducation, l'école, a pour principe de transmettre l'expérience et les biens culturels accumulés par les générations passées à la jeune génération. L'éducation prend donc ce rôle important de structure socialisatrice en transmettant à la nouvelle génération les bases culturelles et sociales qui assure la vie en société et ainsi font perdurer l'existence de la société. « Bien que l'éducation ait pour objet unique et principal l'individu et ses intérêts, elle est avant tout le moyen par lequel la société renouvelle perpétuellement les conditions de sa propre existence » (DURKHEIM E. ; 1967). Durkheim conçoit donc l'éducation comme la transmission, puis l'intériorisation du modèle culturel des générations précédentes.

La socialisation chez Emile Durkheim peut être définie par rapport aux concepts de conscience collective et de contrainte collective. Cette conscience collective, qui prédomine à la conscience individuelle, se veut être la matrice essentielle de la cohésion sociale dans nos sociétés organisées par la division sociale du travail. La socialisation induit l'intériorisation de la contrainte sociale et des modèles culturels. Dans le cadre de cette étude, la réflexion de Durkheim sur le déterminisme social et la socialisation est intéressante. Dans cette recherche, la transmission de pensées et d'actions, de certaines manières de penser, d'agir, de voir et de sentir sont autant d'aspects à prendre en considération dans le processus de décision des choix d'orientation scolaire et professionnelle. En cela l'influence du social sur les singularités est évidente.

Cependant, le déterminisme quasi univoque du social, me semble contestable. L'étudiant qui se trouve face à ces questions de l'orientation scolaire et professionnelle ne se voit pas pour autant totalement déterminé par le social. On ne peut parler que d'influences du social sur l'action et la perception individuelle. Mais il existe une réelle marge de manoeuvre où la singularité de l'acteur s'exprime.

La socialisation et le concept d'habitus de Pierre Bourdieu

Dans la continuité du courant holiste, Pierre Bourdieu parle de  la socialisation par l'intermédiaire du concept de l'habitus. Selon Bourdieu, les attitudes, les jugements personnels, les motivations, et les actions des individus sont très largement déterminés par la structure, à savoir la place qu'occupe la personne dans le système des hiérarchies. La structure sociale est au principe des comportements et des perceptions. Dans sa conception de l'univers social, Bourdieu se montre à la fois proche d'une conception holiste et d'une conception marxiste. Le déterminisme social est bien présent, seulement l'accent est davantage porté sur un déterminisme de classe (confère BOURDIEU P., 1970). Dès lors, la socialisation se ramène à l'intériorisation de l'extériorité, c'est-à-dire à l'intériorisation par l'individu des normes de la société, et surtout des normes de comportements et de perceptions appartenant à sa position au sein de la structure sociale hiérarchisée. L'individu socialisé se voit donc déterminé dans ses pensées et ses actions par l'habitus de sa classe sociale. Dans l'habitus, la socialisation prend forme par l'intériorisation des structures dans la conscience individuelle. Ainsi, l'habitus désignera un ensemble de dispositions acquises des chaînes de perception, d'appréciation, d'action, inculqué par le contexte social à un moment donné et à une place particulière. L'habitus est un système de dispositions acquises. Il est producteur des pratiques à l'origine des perceptions et des actions. L'habitus est le fruit d'une socialisation spécifique à chaque classe, socialisation dont les tenants principaux sont, selon Bourdieu : la famille, le contexte social et l'école. A travers cette analyse, il est aisément facile de percevoir l'un des principes centraux de la pensée de Bourdieu qu'est la reproduction sociale. Cette dernière correspond à la reproduction du système de classe et affirme l'invariance des positions sociales et des structures.

Encore une fois, le concept d'habitus est en relation direct avec notre sujet. De part l'origine socioprofessionnelle des parents, la position de l'étudiant est à même d'intervenir comme dimension socialisatrice. Sur ce point il est important de mesurer l'influence du pouvoir socialisateur de la famille sur les choix des étudiants, sur leur rapport aux études et au monde du travail. L'origine socioprofessionnelle de l'étudiant infléchit les représentations des études, du monde de travail, les choix et le rapport au monde.

Le courant holiste a su donner à ce sujet sa légitimité et surtout l'acheminer dans une réflexion fructueuse de l'univers social. Cependant, les comportements et les perceptions des individus ne peuvent s'expliquer par la seule référence à une force sociale déterminante et déterminée. Dans la continuité de Max WEBER, (1968), les partisans de l'individualisme méthodologique semble avoir sonné le glas du renouveau de l'acteur. Le déterminisme holiste laisserait la place à la rationalité de l'action, à la liberté d'action, à l'individu rationnel. Le phénomène social serait ainsi le résultat de l'agrégation des comportements individuels, par le biais des effets de combinaison, des effets émergeants, des effets pervers ou des effets d'agrégation.

L'individualisme méthodologique de Raymond Boudon  

L'individualisme méthodologique est une approche qui recherche, au niveau des comportements individuels et de leur agrégation, le principe des explications de l'action sociale. La pensée de Raymond BOUDON s'est affirmée en opposition avec ce qu'il appelle « le paradigme déterministe ». Contrairement aux théories déterministes qui mettent l'accent sur les contraintes sociales, l'influence des structures et systèmes sociaux sur le comportement individuel, la démarche de l'individualisme méthodologique consiste tout d'abord à interroger les individus et leurs comportements sans présupposer leurs déterminations. A la suite de Max Weber, Boudon affirme qu'on ne peut expliquer les phénomènes sociaux qu'à la condition de partir des individus, de leurs motivations, et de leurs actions. Les individus sont rationnels. Boudon accorde au concept de rationalité un sens beaucoup plus large que celui que lui conférait Weber. Il estime qu'une action est rationnelle pour peu qu'elle soit orientée par un intérêt, une valeur, ou même la tradition. L'action d'un individu est rationnelle, si celui-ci « a de bonnes raisons d'agir ». Dès lors, tout phénomène social se constitue par agrégation (par sommation) des comportements individuels. Boudon parle « d'effet émergent » pour désigner le phénomène social résultant de l'agrégation des comportements individuels. Bien souvent ces effets émergents sont des effets pervers, ce qui signifie qu'ils ne correspondent pas aux intentions originelles des individus. L'exemple donné par Raymond Boudon concerne la dévalorisation des diplômes. Alors qu'il est rationnel pour chaque étudiant de rechercher à obtenir le diplôme le plus élevé, afin d'accéder à un emploi qualifié et bien rémunéré, l'adoption de cette stratégie par des dizaines de milliers d'étudiants aboutit à une dévalorisation de diplômes quand l'offre d'emploi n'augmente pas suffisamment.

Toutefois, s'il est vrai que le comportement de l'individu est rationnel, cette rationalité est limitée par l'impossibilité d'opérer des choix optimaux due à l'impossibilité de réunir toutes les informations relatives à une situation. Cela dit, l'individualisme méthodologique reconnaît que l'action individuelle n'échappe intégralement pas aux contraintes sociales. « Car il est rare d'agir à sa fantaisie ». Mais comme Boudon le souligne, « ces contraintes délimitent le champ du possible, et non le champ du réel ».

I-6 Les questions de la recherche

Face à l'inscription de plus en plus élevée dans les écoles de BTS l'on se pose les questions suivantes :

- le désir de vite travailler dans la vie professionnelle explique t-il l'inscription de plus en plus élevée dans les écoles de BTS ?

- la crainte des échecs à l'université de Lomé justifie t-elle  l'engouement des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS ?

- le désir d'étudier dans de meilleures conditions est-il une motivation des nouveaux bacheliers pour les écoles de BTS ?

- le désir des nouveaux bacheliers de se spécialiser est-il une raison qui détermine leur engouement vers les écoles de BTS ?

- l'origine sociale des nouveaux bacheliers est-elle une condition qui explique leur motivation pour les écoles de BTS ?

I-7 La question de recherche

Qu'est ce qui explique le nombre de plus en plus élevée des nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS ?

I-8 Hypothèse générale

Le nombre de plus en plus élevé des nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS au Togo s'explique par leurs perceptions des difficultés de réussite à l'Université et leurs représentations de l'avenir après les études de BTS.

I-9 Opérationnalisation de l'hypothèse

I-9-1 Variables et indicateurs

Variable dépendante

Le nombre de plus en plus élevé des nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS : c'est l'inscription de plus en plus élevée que nous observons au niveau des écoles de BTS.

Son indicateur est : le taux d'inscription de plus en plus élevé dans les écoles de BTS.

Variables indépendantes

Les perceptions de difficultés de réussite à l'UL : c'est l'ensemble des représentations des conditions défavorables d'étude à l'Université.

Ses indicateurs sont :

Il s'agit des appréciations faites par les étudiants et leurs parents

- du nombre pléthorique dans les amphis de l'UL,

- des mouvements de contestations répétés au campus,

- du manque des devoirs de table à l'UL

- de l'absence des pratiques de terrains au campus.

- Des forts taux d'échec ou d'abandon aux premiers cycles à l'UL

La représentation de l'avenir après les études de BTS :

Pour l'étudiant inscrit dans une école de BTS, tout porte à croire qu'à la fin de sa formation, il est à même de trouver un emploi. Ainsi, attirés par les cadres de formations, la courte durée et l'aspect pratique de cette formation, les nouveaux bacheliers accordent un prestige aux diplômes et connaissances issus des écoles professionnelles.

Ses indicateurs :

C'est l'ensemble des attentes des étudiants inscrits au BTS

- Le désir de vite travailler après la formation

- L'espoir de trouver un emploi aussitôt après la formation

- Le désir de gagner de gros salaires après la formation

- Le prestige que font les nouveaux bacheliers des diplômes de BTS

- L'espoir d'être plus utile dans la vie professionnelle.

- Le désir de se spécialiser

I-9-2 Hypothèses opérationnelles

L'augmentation des inscriptions dans les écoles de BTS dépend :

§ Du désir de vite travailler après les formations des nouveaux bacheliers.

§ De leurs appréciations des difficultés de réussite à l'université.

§ De l'utilité que font les nouveaux bacheliers des diplômes et connaissances de BTS.

§ De l'espoir de vite terminer la formation des nouveaux bacheliers.

§ De l'espoir d'être plus utile dans la vie professionnelle.

§ Du désir de se spécialiser des nouveaux bacheliers.

DEUXIEME PARTIE

CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE

CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET

METHODOLOGIE

II-1 Champs de la recherche

II-1-1 Champ de la question

Historique du BTS

Depuis la création du BTS, la gestion des examens a été confiée à l'Université de Lomé. L'arrêté n° 89 / 022 / METFP a été modifié par l'arrêté n° 95 / 007 / METFP du 18 mai 1995. Ceci a permis l'éclosion d'un certain nombre d'établissements d'Enseignement Supérieur Technique Privés.

Par la suite, l'arrêté n°96 / 013 / METFP du 14 Juin 1996 a été pris pour abroger en grande partie toutes les dispositions antérieures (création d'autres filières).

Ainsi, un engouement certain pour le BTS a commencé à voir le jour. Le nombre d'établissements techniques est passé de trois (03) à vingt-cinq (25) en 2004 l'effectif des candidats aux examens de BTS est passé de 50 étudiants en 1995 à 1505 à l'examen de 2004. Aujourd'hui cet effectif est de 2580 candidats 

Précisons que la gestion des examens est passée de l'Université à la Direction de l'enseignement technique et de la formation professionnelle.

Pour marquer leur intérêt à cette formation, les autorités ont pris le 12 Février 2001, le décret n°2001 / 13 / PR portant attributions organisation et fonctionnement de l'Office du Brevet de Technicien Supérieur (OBTS). L'OBTS est chargé de l'organisation des examens, et de la délivrance des diplômes sanctionnant ces examens.

Données humaines de la ville de Lomé

La population

Selon les estimations de la division démographique et de la statistique, Lomé comptait environ 1 372 000 hbts en 2008 avec un accroissement annuel de 8%. La population de Lomé constitue une mosaïque d'ethnies du Togo. Les ethnies du nord (Kabyè, Tem, Lamba, Nawoudemba, Moba, Tchokossi...) représentent 26%. Les ethnies du sud (Mina, Ewé, Adja, Ouatchi...) représentent 66%. Les étrangers occupent 8% de la population de Lomé. La population de Lomé est essentiellement jeune. Une répartition par groupe d'âge indique que les 0-15 font 36,3% ; les 15-59 représentent 41,8% et les 60 ans et plus font 3,9% de la population. L'on observe aussi une prédominance féminine avec 53% des femmes contre 47% d'hommes). Ainsi la structure par état matrimonial se présente de la façon suivante ; les hommes de 20 ans et plus se répartissent entre 40% de célibataires, 58% de mariés, 1% de divorcés et 1% de veufs. On compte 21% de célibataires parmi les femmes de 20 ans et plus.

Organisation administrative

Administrativement la ville de Lomé est divisée en 5 arrondissements. Chaque arrondissement a à sa tête un maire adjoint. Commune de plein exercice avec à sa tête un maire, la ville de Lomé est le siège de toutes les organisations sociopolitiques et économiques. Lomé se trouve dans la préfecture du golfe et regroupe trois pouvoirs : le pouvoir législatif, le pouvoir exécutif et le pouvoir judiciaire.

Vie économique

Capitale politique, Lomé occupe le coeur économique. Elle est le pôle intellectuel et le noeud de tous les transports. Le port en tant qu'infrastructure de transport constitue une plaque tournante dans l'économie du pays. Les meilleures voies de communication sont essentiellement concentrées à Lomé, où l'on trouve les grandes institutions bancaires, commerciales et artisanales. Les institutions aéronautiques s'y trouvent, avec un aéroport international. Ville cosmopolite où sont concentrés les industries, le commerce et les établissements administratifs, Lomé est un point d'attraction pour les régions de l'intérieur. L'urbanisation rapide de la ville (de 191 000 hbts en 1971, Lomé est passée à 865 000 hbts en 1997), le fort taux de croissance démographique, et la paupérisation ont entraîné la détérioration des conditions de vie.

II-1-2 Champ de l'étude

Historique et présentation des établissements retenus

CIFOP

Le Centre Informatique de Formation et d'Orientation Professionnelle (CIFOP) est un centre privé de formation professionnelle agréé par le Ministère de l'Enseignement Technique de la Formation Professionnelle et de l'Artisanat. Le CIFOP a débuté ses activités dès l'obtention de son agrément le 30 Octobre 1992. En 1996, il a obtenu le permis n°96 / 029 de METFP qui viendra renouveler l'agrément de 1992. A partir de 1997, le CIFOP a démarré les formations de courte durée (2 ans) préparant au BTS. Le Brevet de Technicien Supérieur en Informatique de Gestion sera donc la première filière ouverte de ce cycle avec le permis n° 97 / 039 du 20 Octobre 1997.

Pour le besoin de la formation, le CIFOP est structuré en 3 départements :

Le département I, le plus ancien des départements est situé sur la route de Kpalimé en face du Collège Protestant de Lomé. Ce département se charge des formations modulaires de courte durée (05 à 10 mois).

Le département II de CIFOP est situé à Tokoin Habitat, à 400 mètres environ du département I. il se charge des formations en cycle supérieur notamment en Informatique de Gestion, Secrétariat de Direction et en Comptabilité et Gestion des entreprises.

Le Troisième département est celui d'Agoè. Ce département est installé à Agoè Démakpoè, localité située à environ 12 Km de Lomé. Ce centre assure les formations modulaires.

L'Ecole des Cadres

L'Ecole des Cadres à son siège à Lomé Cité Maman N'danida. L'Université du Littoral Côte d'Opale (ULCO) Dunkerque - France, délocalise à l'Ecole des Cadres des formations techniques et professionnelles en BTS et post BTS. L'Ecole a démarré la formation en BTS en 1997 avec quatre filières.

Aujourd'hui, elle en compte sept. L'accent est beaucoup plus mis aujourd'hui sur la formation post BTS. C'est là l'une des particularités de cette école qui a pour politique de faire autre chose que ce que font les autres établissements privés d'enseignement technique. Les étudiants qui y sont inscrits bénéficient d'une double inscription : celle de l'Ecole des Cadres et celle de l'ULCO sanctionné par des Diplômes d'Etat français et reconnus au niveau européen.

L'ULCO délocalise à l'Ecole des Cadres au Togo et a des antennes à Niamey (NIGER) et à Cotonou (BENIN).

ELATSA

L'Ecole Libre Africaine de Technologies et des Sciences Appliquées (ELATSA) est située à Doulassamé 9, rue Koudadjé Efouigan, Angle rue de France sur la rue pavée sens unique. Elle a ouvert ses portes depuis 1996 avec comme première institution l'Ecole Afro-américaine de coiffure et d'Esthétique du Togo couvrant toute l'Afrique. Elle est devenu en trois ans une référence continentale sous le numéro d'Etat 96/013 METFP puis l'Institut Internationale de Technologies Appliquées (IITA), et enfin l'Ecole Supérieure Interafricaine de Droit (ESIAD). Un concours est lancé tous les ans aux mois de Juin, Juillet, Août et Septembre dans tous les pays d'Afrique à la demande des autorités.

IAEC

L'Institut Africaine d'Administration et d'Etude Commerciale (IAEC) est un établissement privé d'enseignement supérieur agrée par l'Etat en 2000. L'institut se trouve dans le quartier Atikoumè à 200 m de l'ESTAO et de la FUCEC TOGO rue Avenue de la victoire. Créé en 1986, cet institut a pour mission de former les professionnels d'entreprises. En 1996 l'IAEC signe un partenariat avec la fondation universitaire Mercure, institution accréditée par la Chambre Economique Européenne à Bruxelles (Belgique) dans le but d'offrir aux apprenants africains la même qualité d'enseignement, les mêmes diplômes et les mêmes chances d'étude qu'un étudiant en occident. L'institut forme en trois options :

- 1er cycle ; il délivre les diplômes tels que le BTS (diplôme d'Etat) et le DST (diplôme européen).

- 2ème cycle délivre la licence et maîtrise professionnelles qui sont des diplômes européens.

- 3ème cycle forme pour le master. Il n'est que la nouvelle harmonisation de DESS et du DEA.

ISMAD

L'Institut Supérieur de Management et du Développement (ISMAD) est un institut de formation sise à Lomé, dans le quartier Tokoin Casablanca, 88, rue Doufelgou sur l'avenue de la Solidarité. Cet institut a été créé dans le cadre de la

valorisation du capital humain et d'entrepreneuriat. ISMAD une branche du réseau de l'ONG `'IDH'' (Investir Dans l'Humain). Ce réseau a pour tâche de relever le défi de la pauvreté. Il s'agit pour l'IDH d'une lutte qui passe par la valorisation du capital humain à travers la formation professionnelle. ISMAD a été crééen 2002 et agrée en 2003. A ses débuts l'institut comptait 08 filières. En 2003 le nombre de filière a presque doublé, soit 23 filières. L'institut est composé de 04 écoles dont :

- ESAGE (Ecole Supérieure des Sciences de l'Administration et de Gestion des Entreprises)

- ESST (Ecole Supérieure des Sciences et de Technologie)

- EAMOC (Ecole des Arts, Modes et Cultures)

- EIDL (Ecole d'Ingénierie de Développement Local)

Chacune de ses écoles est dirigée par un directeur d'étude. Ceux-ci ont à leur tête un directeur principal. L'institut est doté de structures sociales et de structures d'accueil (logement). La structure sociale comporte deux systèmes de parrainage. Le premier consiste à prendre en charge une partie de la scolarité des étudiants les plus démunis. Le second est dénommé crédit-formation. Il consiste a assurer toute la scolarité de l'étudiant. Et une fois sa formation terminée, l'étudiant est engagé par l'institut et celui-ci sera tenu de rembourser ses crédits.

II-2 Méthodologie de l'enquête

II-2-1 La population cible

L'univers de notre étude est constitué des écoles de BTS qui ont été sélectionnées pour l'étude. Dans ces écoles, notre population cible comprend les étudiants, et les apprenants (qui suivent les formations modulaires) de 1ere et 2ième années. La présente recherche ne tient compte que des étudiants de l'année académique 2008-2009, pour des raisons de moyens limités. L'effectif de cette population (2580) compte les étudiants sélectionnés dans les cinq (5) écoles identifiées à Lomé compte tenu de leur plus grand effectif. L'étude se limite aux seuls étudiants togolais pour la simple raison d'homogénéité par rapport à la culture, et à l'environnement politico-social. Nous avons choisi de mener le travail de terrain à Lomé pour des raisons de proximité. La proximité du chercheur vis-à-vis du milieu d'étude présente des intérêts et des inconvénients. L'intérêt de la proximité réside dans une certaine facilité d'accès au terrain, une connaissance relative du milieu d'étude. Un rapport qui minimise les craintes réciproques entre le chercheur et l'enquêté. Cependant, ce qui apparaît comme un atout dans la quête des données, peut se transformer en inconvénients si un travail d'objectivation dans la collecte et l'analyse des données n'est pas fait.

II-2-2 L'échantillonnage

« Il est très rare qu'on puisse étudier exhaustivement une population, c'est-à-dire interroger tous les membres ; ce serait trop long et coûteux que c'est pratiquement impossible » disaient R. GHIGLIONE et B. MATALON (1988) Page 29. L'échantillonnage constitue donc à réduire la population mère de façon représentative dans toutes ses composantes. Dans le cadre de cette étude la population mère est l'ensemble des étudiants de BTS au TOGO. Ne pouvant pas interroger toute cette population, nous avons procédé à un échantillonnage raisonné et aléatoire. Pour des raisons de représentativité, l'échantillonnage raisonné nous a permis de nous situer seulement à Lomé, où les écoles de BTS sont plus représentatives et de choisir les cinq (5) plus grandes écoles. Ce qui fait sur l'ensemble des écoles de BTS (24) à Lomé en 2008, un taux de 20%. Considérant qu'en sciences sociales, dans les enquêtes de sondage d'opinion, plus la population est grande, plus petite est la taille de l'échantillon, nous avons retenus un taux d'échantillonnage de 5%. Ce taux appliqué à l'ensemble de la population (2580) des 24 écoles, nous avons retenu un échantillon de 129 étudiants répartis dans les écoles proportionnellement à leurs effectifs :

Tableau 2 : Les données d'échantillonnage

Etablissements

Effectifs

Echantillons

ISMAD

380

38

ELATSA

248

25

Ecole des Cadres

217

24

CIFOP

184

22

IAEC

139

20

Total

1168

129

Le tirage des unités de l'échantillon a été fait au hasard, pour donner une chance égale à tous les éléments des établissements retenus de figurer dans notre échantillon.

II-2-3 Les techniques de collecte de données

Il m'a semblé pertinent dans cette étude, qui entreprend à la fois de voir dans les parcours personnels, relationnels, institutionnels et scolaires des étudiants, et de tenter de comprendre les mécanismes qui sous-tendent le choix de ces étudiants, d'utiliser à la fois l'enquête par questionnaire (l'objectif) et la méthode de l'entretien (le subjectif). Il est bien évident que le choix de la méthode dépend des objectifs de la recherche. Ainsi compte tenu de la complexité de notre sujet, le travail du terrain s'articule sur l'utilisation des deux méthodes. Par le biais du questionnaire, les dimensions sociales ont été mises à jour, notamment la situation matrimoniale des étudiants, leurs religions, leurs nationalités, la situation socioprofessionnelle de leurs parents, etc....

L'entretien, quand à lui, permet de confirmer ou d'infirmer les données recueillies dans le questionnaire. Mais, surtout l'entretien permet de comprendre le penser de l'étudiant, sa représentation des BTS par rapport au monde du travail, ses motivations pour les BTS, ses diverses perceptions de l'université et des écoles de BTS. L'entretien a pour but aussi de déterminer ce qui de sa socialisation joue sur son option pour les écoles de BTS.

Les entretiens ont eu lieu dans les écoles de BTS choisies. Nous avons réalisé cette enquête par l'administration directe des questions à nos enquêtés. Ce qui nous permet d'être en contact direct avec l'interviewé, puis de retirer les informations profondes à partir des questions ouvertes. Les données de l'interview ont été enregistrées sur cassettes. Nous avions pris préalablement un rendez-vous avec l'administration. Par ailleurs nous avons utilisé de la documentation à travers toutes les étapes de l'étude, notamment dans le cadre théorique, dans la méthodologie, dans l'analyse et dans l'interprétation des données.

II-2-4 Pré-test des outils

Il a été d'une grande importance dans l'élaboration du questionnaire et de la connaissance de notre champ d'étude. Il nous a permis de tester la validité, la pertinence, et la cohérence des questions. Nous avons soumis notre questionnaire à une vingtaine d'étudiants de première et de deuxième année d'étude en BTS. Ce qui nous a permis de vérifier si nos questions nous permettent d'avoir les informations nécessaires, et si nos enquêtés les comprennent de la même manière.

II-2-5 Traitement des données

L'analyse quantitative

C'est une méthode qui consiste à étudier les phénomènes à partir des données numériques. Son utilisation dans notre étude a concerné l'analyse des réponses aux questions fermées et aux questions à choix multiples. C'est le dépouillement de ces questions qui se traduit en données quantitatives ou chiffrées. Pour obtenir les informations de cet ordre, puisque notre dépouillement a été manuel, nous avons fait un tri avec les croisements des variables situationnelles puis nous avons procédé au décompte fréquentiel.

L'analyse qualitative

Elle concerne l'exploitation des réponses aux questions ouvertes. En termes précis, il est question de faire l'analyse du contenu de ces informations pour en dégager les sens, étant donné que ces données ne se présentent pas sous une forme directement quantifiable. Pour ce faire nous avons utilisé la méthode logico-sémantique qui fait partie des méthodes d'analyse de contenu conseillées par Roger MUCCIELLI (1984). Ce choix nous semble plus convenable, d'autant plus que nous analysons des réponses à des questions ouvertes. Ainsi nous avons procédé d'abord au recensement des thèmes que les réponses évoquent, puis nous sommes passés au codage, celui-ci étant l'opération technique au moyen de laquelle on situe les données dans une catégorie pour aboutir au décompte fréquentiel. C'est ainsi que nous avons réussi à obtenir des indices numériques qui nous ont permis de construire les tableaux consignés dans ce document.

TROISIEME PARTIE

RESULTATS DE LA RECHERCHE

CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE

DES DONNEES

III-1 Caractéristiques des enquêtés

Tableau 3 : Répartition des enquêtés par sexe et par niveau

d'instruction des parents

Sexe

Niveau

d'instruction

des parents

Masculin

Féminin

TOTAL

Père

Mère

Père

Mère

Aucun

Effectifs

0

2

1

4

7

Fréquences

0

1,55

0,77

3,10

5,42

Primaire

Effectifs

4

7

8

10

29

Fréquences

3,10

5,42

6,20

7,75

22,48

Secondaire

Effectifs

16

6

9

4

35

Fréquences

12,40

4,65

6,97

3,10

27,13

Supérieur

Effectifs

14

8

25

11

58

Fréquences

10,85

6,20

19,37

8,52

44,96

TOTAL

Effectifs

57

72

129

Fréquences

44,18

55,81

100

La répartition par sexe des enquêtés montre une légère supériorité des filles avec un taux représentatif de 55,81% contre 44,18% pour les garçons. Le sexe constitue un facteur d'orientation déterminant dans cette étude. Les écoles de BTS comptent dans la plus grande partie plus de filles que de garçons.

Par ailleurs la majorité des enquêtés ont des parents instruits. Les étudiants dont les parents ont fait le supérieur représentent 44,96% contre 27,13% des étudiants dont les parents ont fait le secondaire. Par ce tableau, on remarque aussi que les pères des étudiants enquêtés sont plus instruits que leurs mères. Au niveau des filles comme au niveau des garçons, respectivement 19,37% et 10,85% des enquêtés ont des pères qui ont fait la formation supérieure contre 8,52% et 6,20% de ces étudiants qui ont des mères de formation de même niveau.

En général, les filles s'orientent plus vers les BTS que les garçons. Et les enquêtés sont majoritairement issus des parents dont les pères sont plus avancés dans les études que les mères.

Tableau 4 : Le statut socioprofessionnel des parents de niveau

d'instruction supérieur

Type de Formation

Type de

Profession

Formation professionnelle

Formation générale

TOTAL

Père

Mère

Père

Mère

Sans profession

Effectifs

0

0

3

0

3

Fréquences

0

0

5,17

0

5,17

Fonctionnaires

Effectifs

9

4

12

6

31

Fréquences

15,51

6,89

20,68

10,34

53,44

Commerçants

Effectifs

0

0

5

9

14

Fréquences

0

0

8,62

15,51

24,13

Autres (entrepreneurs, agriculteurs, artisans...)

Effectifs

3

0

7

0

10

Fréquences

5,17

0

12,06

0

17,24

TOTAL

Effectifs

12

4

27

15

58

Fréquences

20,68

6,89

46,55

25,86

100

Si l'on regarde maintenant le statut socioprofessionnel des parents des enquêtés ou tout simplement l'origine sociale des enquêtés, la plupart de ces derniers sont issus des familles intellectuelles. Pour beaucoup de ces étudiants, la situation professionnelle et sociale de la famille d'appartenance prend le rôle de modèle, sinon de référence. Parmi les étudiants dont les parents ont fait les études supérieures, 53,44% ont des parents fonctionnaires. Ces parents influencent plus ou moins les décisions de formation de leurs enfants. Dans les milieux modestes où les parents n'ont pas fait les études supérieures, cette influence est réduite. La connaissance du système d'enseignement supérieur, et de ses mécanismes de fonctionnement fait défaut. L'orientation possible et les débouchés sur le marché de l'emploi s'apprennent avec les parents. Le rapport avec les parents, dans les milieux modestes se caractérise essentiellement par un soutien moral et une présence affective. C'est le cas de plus de 41% des étudiants enquêtés dans cette étude. Les parents leur parlent très peu de la formation possible dans l'avenir, très peu du contenu des études. C'est ce que rapportent ces propos d'Anne*, étudiante à l'ISMAD : « Ma mère et mon père ne s'intéressent pas trop à mes études. C'est dire qu'ils n'y portent pas trop d'intérêt. De temps en temps ils me demandent comment se sont passés les partiels, et ça s'arrête là ».

Tableau 5 : Répartition des enquêtés par âge, par sexe et par leur

mode de logement

Tranche d'âge

mode de

logement

15 - 25

25 - 35

35 - 45

TOTAL

Garçons

Filles

Garçons

Filles

Garçons

Filles

Garçons

Filles

Avec Parents (Pères, Mères)

Effectifs

11

28

4

2

0

0

15

30

Fréquences

19,29

38,88

7,01

2,77

0

0

26,31

41,66

Avec Amis, Familles

Effectifs

5

3

2

4

1

0

8

7

Fréquences

8,77

4,16

3,50

5,55

1,75

0

14,03

9,72

Seul

Effectifs

18

11

9

10

3

0

30

21

Fréquences

31,57

15,27

15,78

13,88

5,26

0

52,63

29,16

Foyer

(conjoints)

Effectifs

0

7

3

5

1

2

4

14

Fréquences

0

9,72

5,26

6,94

1,75

2,77

7,01

19,44

TOTAL

Effectifs

34

49

18

21

5

2

57

72

Fréquences

59,64

68,05

31,57

29,16

8,77

2,77

100

100

Quitter le domicile des parents, s'installer dans un « chez soi » prédispose davantage à une prise en charge de son avenir, à une réflexion sur sa vie future. Cette étape semble révéler une tendance importante dans cette étude. Presque tous les étudiants, installés dans leur vie estudiantine expriment leur souhait de plus en plus poussé d'accéder à l'emploi. Ils font ici 52,63% des garçons et 29,16% des filles. Dans leurs discours la priorité de l'emploi se fait ressentir. C'est ce qu'exprime Gérémy (25 ans, deuxième année de BTS, Père : employé ; Mère : commerçante) en ces termes « On pense au chômage, c'est sûre. Quand tu vois le monde du travail, ça te fait quand même réfléchir. Pour avoir un job maintenant, il faut courir après le diplôme, c'est comme ça ! ».

Aussi l'implication des parents dans la décision et l'orientation de leurs enfants est encore plus forte quand ceux-ci cohabitent dans une même maison. Le rôle des parents vis-à-vis de la vie étudiante de leurs enfants se manifeste tout d'abord par un soutien financier. Cependant dans une étape où l'étudiant se veut être également adulte, ce soutien financier est certes perçu comme un atout évident, mais également comme une dépendance difficile à accepter. Dans cette étude, 26,31% des garçons et 41,66% des filles vivent avec leurs parents. Dépendre encore de ses parents suscite frustrations, gêne et parfois désapprobation pour ces jeunes adultes en quête de reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. Ne pas gagner sa vie et en devoir encore à ses parents est une chose difficile à accepter à ces étudiants. Au cours de nos entretiens, Paul (29 ans, deuxième année de BTS, Père : fonctionnaire ; Mère : fonctionnaire l'exulte en ces termes) l'exulte en ces termes « C'est vrai qu'il y a eu un moment où j'étais très gêné d'être avec mes parents. J'ai réglé plus ou mois la question en allant louer puisqu'il y a encore une dépendance financière. J'aimerais une indépendance totale ».

Par ailleurs, la relation de couple intervient sur les trajectoires scolaires et sur les projections professionnelles. Les entretiens réalisés montrent que l'installation en couple révèle plusieurs aspects qui peuvent être mis en relation aux études et au monde du travail. Les projets de vie, les projets de couple, ne sont pas loin des projets professionnels quand on vit en couple. Comment débuter une bonne vie de couple sans emploi. Cette situation est vécue par 19,44% des filles et 7,01% des garçons enquêtés. A leurs parcours scolaires sans réel objectif professionnel se substitue à une progression universitaire motivée par un souhait profond d'un accès rapide et satisfaisant au monde du travail. C'est ce que Cécile nous raconte « Avant, le fait d'être à la fac, ça ne me posait pas de problème. Aujourd'hui, avec des années de fac derrière moi, je m'impatiente plus. J'ai hâte de finir cette formation et de bosser ».

Notons aussi que les relations amicales ne sont pas sans incidence sur les trajectoires scolaires et l'orientation professionnelle. Parmi les étudiants enquêtés, 14,03% des garçons et 9,72% des filles vivent avec leurs amis. Plus expressément, ce tableau nous indique que la majorité des enquêtés ont entre 15 ans et 25 ans et vivent en grande partie avec leurs parents. Ils représentent 59,64% des garçons et 68,05% des filles.

Tableau 6 : Orientation première des enquêtés selon le type de BAC

qu'ils ont

Type de BAC

Orientation

Première

BAC Littéraire

BAC Scientifique

BAC Technique

TOTAL

Ecoles de BTS

Effectif

8

12

14

34

Fréquence

6,20

9,30

10,85

26,35

Enseignement

Général

Effectif

32

54

3

89

Fréquence

24,80

41,86

2,32

68,99

Formation en

Atelier

Effectif

0

0

6

6

Fréquence

0

0

4,65

4,65

TOTAL

Effectif

40

66

23

129

Fréquence

31

51,16

17,82

100

Au regard des chiffres ci-dessus, il est à constater une représentation plus importante d'étudiants issus d'un baccalauréat général, cela quelle que soit l'enseignement supérieur choisi. Au total, 51,16% des étudiants ont un bac scientifique contre 31% qui possèdent le bac littéraire et 17,82% qui ont un bac technique. Il est aussi remarqué que leur première inscription est faite à dans l'enseignement général. Les étudiants qui ont eu le bac scientifique sont plus représentatifs avec un pourcentage de 41,86% contre 24,80% pour les bacheliers littéraires et seulement 2,32% des enquêtés se sont inscrits premièrement à l'université. Le passé scolaire de l'étudiant constitue certainement un facteur déterminant dans le choix d'une filière de l'enseignement supérieur. Il est clair que les bacheliers techniques se dirigent principalement vers les BTS de formation plus pratique. Ce tableau l'illustre bien. Sur vingt trois (23) étudiants titulaires d'un bac technique, quatorze (14) se sont inscrits directement dans les écoles de BTS, tandis que six (6) ont cherché d'abord des formations en ateliers. Corrélativement, parmi les cent six (106) étudiants de bac général, quatre-vingt six (86) se sont d'abord dirigés vers l'université avant de faire une réorientation vers les écoles de BTS. Seulement vingt (20) parmi eux se sont inscrits directement dans les écoles de BTS. Ceci confirme que la spécialité disciplinaire au baccalauréat s'affirme comme facteur déterminant des choix possibles de formations supérieures.

Tableau 7 : Le niveau atteint dans l'enseignement général par les

étudiants qui y ont fait leur première inscription avant

d'opter pour les BTS

Sexe

Niveau à l'UL

Garçon

Fille

TOTAL

Effectif

Fréquence

Effectif

Fréquence

Effectif

Fréquence

Aucun

21

23,59

33

37,07

54

60,68

Deug I

10

11,23

12

13,48

22

24,71

Deug II

1

1,12

0

0

1

1,12

Licence

2

2,24

5

5,61

7

7,86

Maîtrise

4

4 ;49

1

1,12

5

5,61

Maîtrise Plus

0

0

0

0

0

0

TOTAL

38

42,69

51

57,30

89

100

L'observation du tableau précédent fait montre d'une part importante des enquêtés qui ont fait leurs premières inscriptions dans l'enseignement général. Au total quatre-vingt neuf (89) des étudiants enquêtés ont fait d'abord l'université avant d'opter pour les BTS. Parmi ceux-ci, on peut compter trente-huit (38) garçons soit 42,69% et cinquante une (51) filles soit 57,30% de ceux qui ont fait l'université. Il se lit aussi sur ce tableau que cinquante-quatre (54) étudiants sur les quatre-vingt neuf (89), soit 60,68% n'ont obtenu aucun succès à l'université avant de se réorienter. Seulement vingt-deux (22) étudiants soit 24,71% ont réussi à leur première année d'étude à l'université. De ce résultat se dégagent les raisons possibles de leurs réorientations. Ce qui nous confirme que les échecs et les conditions de travail difficiles à l'université sont à l'origine de la réorientation de plusieurs des étudiants enquêtés. Cependant l'engouement des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS n'est pas expliqué ces seuls motifs

III-2 Les déterminants du choix des enquêtés

Graphiques : L'appréciation des enquêtés ayant fait l'université sur

les conditions d'étude à l'université

Graphique 1 : Les implications du nombre pléthorique dans les amphis de

l'université selon ces étudiants

L'augmentation rapide des effectifs à l'université est l'un des facteurs décourageant les nouveaux étudiants à y continuer les études. Le gonflement des effectifs par année a entraîné une dégradation de l'ambiance des cours à l'université. Le contrôle des étudiants devient difficile aux professeurs. Ce qui a entraîné tellement de désordres que les étudiants `'conscients'' ne supportent plus. Les uns expriment leurs désarrois sur le `'trop de bruit'' qu'il fait dans les amphis. Yves, l'un de ces étudiant ayant fait l'université nous dit ceci « Il y a un bruit assourdissant en première année de FASEG, que les profs même nous quittent dès fois. C'est pas l'ambiance idéale pour les études ». Comme Yves, 88,76% des enquêtés qui ont fait l'université reconnaissent qu'il fait trop de bruits dans les amphis d'université. Par conséquent 97,75% de ces étudiants affirment qu'ils n'écoutent pas le professeur qui dispense ses cours. De plus, ce qui est plus remarquable, c'est le manque de places pour les étudiants. Plusieurs étudiants ne trouvent pas de place pour suivre les cours. A ce propos, tous les étudiants provenant de l'université, soit une représentation de 100% le reconnaissent. Ce qui rend la prise de note difficile à 69,96% de ces étudiants qui l'ont déclaré dans cette étude. D'autres (86,51%) réclament qu'ils n'arrivent pas à participer aux cours à cause du nombre pléthorique dans les amphis.

Graphiques 2 : La perception des enquêtés venant d'université des

mouvements de contestation au campus

La dégradation des conditions de travail à l'université est quelque part la fille des mouvements de contestation au campus. L'instabilité à l'université provoque beaucoup d'irrégularités dans l'évolution des cours. Les enquêtés (93,25%) reconnaissent que les crises universitaires entraînent des arrêts des cours. Et elles créent une certaine insécurité sur le campus. Plusieurs étudiants, soit 87,64% des enquêtés ici redoutent cette insécurité. Pour d'autres (62,92%) les crises universitaires sont la cause du non achèvement de leurs programmes.

Par contre il y a de ces étudiants qui voient dans les crises universitaires une mesure salvatrice pour améliorer les conditions de travail par les autorités. C'est une organisation qui permet de réclamer les bourses d'étude de la part de l'Etat.

En général, la crise ou l'instabilité universitaire inquiète non seulement les étudiants mais aussi leurs parents. C'est encore là quelques raisons qui poussent certains parents et étudiants à se réorienter vers les BTS.

Graphiques 3 : Les irrégularités des devoirs de table à l'université et ses

implications selon les enquêtés

L'un des aspects des mauvaises conditions d'études à l'université est l'irrégularité voire l'absence des devoirs de table. Ceci influence négativement la réussite à l'université. Ses incidences sur les études sont interprétées de plusieurs sortes par les enquêtés. Les uns (65,16% des étudiants issus de l'université) pensent que l'absence des devoirs de table ne les motivent pas à réviser leurs cours. D'autres, environ 91,01% de ces mêmes étudiants croient que ces irrégularités ne les permettent pas de s'évaluer. Par ailleurs elles compromettent la compréhension des cours chez 61,79% des enquêtés nommés ici. Et pour la majorité de ces étudiants, représentant 94,38% le manque des devoirs de table ne les permet pas d'améliorer leurs moyennes.

Graphiques 4 : L'appréciation faîte par les enquêtés sur les insuffisances

des pratiques de terrain

L'aspect pragmatique des études supérieures est sans doute l'un des facteurs de motivation des étudiants. Les cours pratiques doivent compléter les cours théoriques dans la formation des adultes pour leur professionnelle. A l'université, eu égard au nombre pléthorique des étudiants surtout dans les niveaux inférieurs, la formation pratique est désormais négligée sinon impossible. Elle manque désormais aux étudiants désireux d'avoir une formation précise. C'est ainsi que nos enquêtés donnent leurs points de vue sur cette insuffisance à l'université. Pour quatre-vingt huit (88) étudiants ayant fait leur première inscription à l'université, soit 98,87% de ces étudiants l'absence des pratiques de terrain réduit les expériences des étudiants leurs disciplines. Et à compter ceux qui pensent que l'insuffisance des pratiques de terrain ne motive pas à s'exercer, ils représentent 83,14% de ceux qui ont fait l'université. Pour 67,41% de ces étudiants, cette sorte d'irrégularité empêche la connaissance précise des cours

Tableau 8 : Le niveau de formation supérieure désiré par les enquêtés

dans les BTS

Sexes

Niveau souhaité

Garçons

Filles

TOTAL

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

BAC+2

37

28,68

59

45,73

96

74,41

BAC+3

13

10,07

10

7,75

23

17,82

BAC+5

5

3,87

3

2,32

8

6,20

BAC+8

2

1,55

0

0

2

1,55

TOTAL

57

44,18

72

55,81

129

100

Comme l'illustrent les propos d'Isabelle (25 ans, deuxième année de BTS, Père : employé ; Mère : employée) « Le diplôme, c'est quand même aujourd'hui quelque chose d'essentielle vis-à-vis de ton avenir. Si tu es diplômé, tu auras forcément plus de chance de trouver un bon travail. C'est évident », tous les étudiants enquêtés voient dans le titre scolaire le moyen d'optimiser ses chances d'un avenir professionnel satisfaisant. Ceci est une tendance générale à l'échantillon de cette étude. Cependant cette vision des études ne constitue pas pour tous les étudiants interrogés l'intérêt premier d'un parcours total de l'enseignement supérieur. Sur les cent vingt neuf (129) étudiants constituant l'échantillon de l'enquête, quatre-vingt seize étudiants soit 74,41% ont un objectif d'un BAC+2. Ils voient dans le diplôme de BTS une affirmation de soi sur le marché de l'emploi. L'accès à l'emploi difficile, la grande sélectivité sur le marché de l'emploi pousse ces étudiants à rechercher dans les études le diplôme de l'heure sur le marché de l'emploi. C'est ce que Théo (22 ans, première année de BTS, Père : fonctionnaire ; Mère : commerçante) exprime ces termes « les études pour moi, c'est surtout avoir le diplôme qui est important. Cela fait bien sur un curriculum vitae. Aujourd'hui, sans le BTS c'est dur d'avoir un boulot. Peut être que tu pourras trouver quelque chose, mais il faut voir quoi »

Graphiques 5 : Les raisons premières, objectives pour choisir les études de BTS

Force est de constater que les écarts ne sont pas très significatifs entre les chiffres de ce tableau. Il affiche une répartition des enquêtés sur les raisons premières de faire les études de BTS. Les avis des étudiants sont partagés entre les raisons énumérées dans ce tableau. Pour la majorité des étudiants enquêtés (30,23%), c'est la durée courte de la formation qui est la raison première de leur choix des études de BTS. La durée courte de la formation constitue un déterminant probant pour l'inscription des nouveaux bacheliers dans les BTS. C'est un facteur qui joue beaucoup dans l'option des étudiants. Mais d'autres (26,35% selon ce tableau) estiment qu'ils ont choisi les études de BTS pour acquérir une expérience professionnelle. Le professionnalisme reste aussi un des facteurs déterminants des représentations que les étudiants se font des BTS. Certains étudiants se sont inscrits dans les BTS, parce que c'est la suite logique de leurs parcours antérieurs. Il s'agit en général dans cette étude des étudiants provenant des lycées techniques. Le BTS apparaît pour ces étudiants (15,50% dans ce tableau) comme le substitut de l'université. Par ailleurs, d'autres étudiants ont choisi les études de BTS parce qu'ils ont été intéressés par les offres de formation proposées par ces écoles. Les plus ambitieux de nos enquêtés ont décidé pour les études de BTS parce qu'ils envisagent un emploi après la formation.

Graphiques 6 : Les motivations des enquêtés à s'orienter vers les

BTS

Pour certains étudiants enquêtés, c'est la finalité des études qui domine comme principale motivation. Pour eux, les choix d'orientation et la motivation pour les études résident dans une reconnaissance sociale, dans une affirmation de soi dans la société. Si l'orientation dans l'enseignement supérieur a été le choix d'une discipline correspondant à son aspiration intellectuelle, pour ces étudiants, les études sont avant tout un tremplin vers un épanouissement social. Pour commencer la description de ce tableau, la dimension financière apparaît dans tous les discours. Le travail reconnu socialement représente une source évidente de revenu, le seul moyen de pourvoir aujourd'hui à ses besoins. C'est ce que nous raconte Ahmed (28 ans, deuxième année de BTS, Père : ouvrier ; Mère : ménagère.) par ces propos « Moi, l'objectif maintenant c'est d'avoir un bon job. Quelque chose où tu gagnes bien ta vie. C'est une nécessité aujourd'hui ». L'aspect financier (le niveau de rémunération) constitue la source de motivation vers les études de BTS pour la majorité (31,78%) de ces étudiants enquêtés. En dehors de ceux-ci, il y a ceux qui sont conscients de la hiérarchisation sociale qui s'opère dans la société moderne et qui cherche à se trouver une position distinguée. Dans les propos de ces deniers, les mots `'insertion'', `'intégration'', `'reconnaissance'', et `'statut social'' reviennent sans cesse et confère à la formation professionnelle un rôle intégrateur important. Le choix d'une orientation professionnelle s'interprète alors comme une orientation donnée à sa vie. C'est ce qui fait naître chez ces étudiants le désir de se faire respecter (10,85% dans cette étude), rechercher (29,45%) et d'être honorer par l'obtention de ce diplôme en vogue dans notre société aujourd'hui. C'est l'effet de la forte influence de l'emploi dans la construction identitaire de la personne et son rôle socialisateur.

Pour d'autres, les aspirations professionnelles font référence à l'emploi occupé par les parents. On se réfère à l'emploi de responsabilité qualifié dans lequel se trouvent les parents. Le statut de l'emploi auquel aspirent ces étudiants (23,25%, ici) se voit être assez proche de celui des parents. Ce qui se transmet dans la famille d'appartenance pousse à l'obtention d'un diplôme qualifié, recherché et honorable.

Graphiques 7 : L'estimation des enquêtés sur leurs prochaines.

rémunérations mensuelles

La préoccupation financière exprimée par les étudiants enquêtés ici, traduit la pression externe exercée par le système économique. Et une rémunération jugée satisfaisante est le seul moyen d'envisager une existence matériellement et socialement satisfaisante. Les étudiants qui expriment ici l'importance qu'ils attachent à la dimension financière de l'emploi laissent apparaître leur projection concernant un niveau de vie jugé acceptable. En ce sens les motivations de leurs choix de formation seraient déterminées par l'objectif d'abondance et de pouvoir. Dans cette optique, on peut noter sur ce tableau plus de 85% des étudiants enquêtés qui estiment leurs prochaines rémunérations au dessus de 200.000 f CFA. Une interprétation trop hâtive laisserait penser ces étudiants comme exclusivement intéressés par l'argent. Mais il est à préciser que l'importance accordée à l'investissement dans la formation est prise en compte dans la fixation des rémunérations possibles par ces étudiants.

Graphiques 8 : L'utilité des études de BTS selon les enquêtés

Les BTS ont un objectif très clair, former des techniciens supérieurs pour les entreprises. Pour cela, l'Etat devra assurer une formation professionnelle de qualité permettant l'intégration des jeunes dans le monde économique, et de combler le manque de cadres moyens, véritable liaison entre les ouvriers et les cadres supérieurs (Entretien avec le Directeur des BTS). Le choix du BTS par les étudiants enquêtés est le résultat de la perception qu'ils ont de cette formation. Leur première perception est l'aspect pragmatique de cette formation. Contrairement à la formation théorique de l'université, 93,79% étudiants enquêtés pensent que les BTS servent à la formation pratique. Dans cette logique, voici quelques propos recueillis du Directeur pédagogique de l'IAEC « Au lieu d'attendre quatre (4) ou cinq (5) années pour devenir un théoricien, un chercheur et aller apprendre sur le terrain, il vaut mieux aller en même temps sur le terrain avec la théorie et la pratique. Ceci de sorte qu'en deux ans, on ait en même temps les connaissances théoriques et pratiques dans les gestes et comportements ». D'autres points de vue pensent que les BTS préparent les apprenants à être immédiatement opérationnels, utilisables sur le terrain. Les BTS forment à un métier. Tel est l'avis de 91,47% des enquêtés. En général, à la question de savoir à quoi servent les études de BTS ? La majorité des enquêtés disent qu'elles servent à créer son propre emploi. L'esprit d'entrepreneuriat ou de créativité apparaît dans leurs réponses. Par là, ceux-ci pensent pouvoir créer leurs propres entreprises. A cette question le Directeur de l'office du BTS répond « Ils sont outillés pour pouvoir se prendre en charge après leur formation. Ce qui veut dire qu'il faut créer sa propre entreprise ». Ceci dit l'illusion gagne certains étudiants qui pensent que les études de BTS servent à gagner de gros salaires plutard dans la vie professionnelle. C'est une illusion issue de la perception des parcours scolaires et professionnels effectués par les anciens étudiants de BTS.

Graphiques 9 : Les enquêtés sont ils attirés par la spécificité des

BTS ?

Ces dernières années, le BTS s'est beaucoup diversifié par la création progressive de nombreuses filières de formation. Ainsi au sortir du baccalauréat, le nouveau étudiant se retrouve en face d'une masse d'offres de formation. Ces nouvelles options qui s'offrent à lui apparaissent toutes prometteuses et abordables. Ça, c'est l'effet des publicités sur les écoles de BTS. C'est influence qui orientent plusieurs des nouveaux bacheliers, ici 44,18% des enquêtés vers les écoles de BTS. Cet effet se conjugue à d'autres caractères spécifiques des BTS, comme la courte durée de sa formation, pour expliquer la massification de ces écoles. Les filières courtes (BAC+2) sont beaucoup plus désirées par les étudiants enquêtés. Il est cependant important, et cela pour nuancer, de mettre en évidence certaines interrogations concernant la qualité de ces chiffres. La majorité de ces étudiants proviennent de l'université où ils étaient déçus par les mauvaises conditions d'étude et les échecs. Ce qui explique leur désir de vite finir les études.  

Graphiques 10 : Les nouveaux bacheliers sont-ils séduits par les

conditions d'études dans les BTS ?

Le privilège attaché aux études de BTS s'explique d'une part par les conditions d'étude jugées meilleures par rapport à celles d'université. Ainsi on peut dire que cette raison justifie la croissance sensible des étudiants dans les écoles de BTS. Par rapport à l'université, les effectifs dans les écoles de BTS sont très réduits. Ce qui permet à l'enseignant de couvrir et de suivre tous les étudiants. Selon la majorité des enquêtés (66,66%), la réduction des effectifs dans les BTS les a excité à décider pour les études dans les BTS. Ils y trouvent plus de sérieux et pensent y suivre mieux les enseignements dispensés. En second lieu, la disponibilité des outils didactiques a séduit plus de 73% des étudiants enquêtés à opter pour les écoles de BTS. A ces outils, s'ajoute l'influence de la disponibilité de la documentation. Par ailleurs l'uniforme de l'habillement dans la majorité des écoles, et la quiétude des lieux d'étude dans ces écoles n'exercent pas moins d'influence sur ces nouveaux bacheliers, qui, d'aucun par expérience, d'autres par information ont une mauvaise appréciation des conditions d'étude à l'université. On comprend alors pourquoi, malgré la hausse des coûts de formation dans ces écoles, les nouveaux bacheliers s'y inscrivent au lieu d'aller à l'université.

Graphiques 11 : L'importance du désir d'utiliser l'outil

informatique dans les choix de formation

Dans le but de combler les défaillances et les limites de la formation universitaire à produire les compétences techniques au monde du travail, les BTS s'efforcent d'adapter les conditions de formation aux conditions de travail dans les entreprises. Ainsi on remarque les BTS ont pris des dispositions pour offrir une formation basée sur l'utilisation nouvelles technologies. Et soucieux d'être au point sur le marché de l'emploi, les étudiants enquêtés sont très intéressés par l'utilisation des NTIC. Bien qu'on puisse considérer la qualification professionnelle des étudiants comme le critère de l'efficacité des établissements, l'utilisation seule des NTIC ne la garantit pas. Et si la majorité des étudiants, environ 90% sont intéressés par la maîtrise des technologies dans leurs disciplines, la plupart d'entre eux n'ont pas ça comme objectif principal en choisissant de faire leur formation dans les BTS.

III-3 Les acteurs ayant influencé le choix des enquêtés

Tableau 9 : L'influence du statut socioprofessionnel des parents dans

le choix de formation des enquêtés

Statuts

Parents

Formation

Profession

TOTAL

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Effectifs

Fréquences

Pères

39

30,23

17

13,17

56

43,41

Mères

24

18,60

18

13,95

42

32,55

Familles

13

10,07

10

7,75

23

17,82

Aucun

5

3,87

3

2,32

8

6,20

TOTAL

81

62,79

48

37,20

129

100

Les orientations scolaires et professionnelles envisagées par les étudiants sont importantes dans leur construction identitaire. C'est un cheminement progressif vers la vie adulte. A cette étape de socialisation, on note dans le choix de l'individu la marque de plusieurs acteurs de son environnement. Et parmi ces principaux acteurs de socialisation, la famille joue un rôle primordial. Elle reste un transmetteur important de schèmes d'actions et de pensées, de représentations du monde et de valeurs diverses qui s'intègrent et deviennent références, bases de perceptions pour l'individu. Sur ce, l'influence des parents (Pères et Mère) sur la vie étudiante de leurs enfants se manifeste très déterminante. Les parents apportent leurs conseils, leurs solutions concrètes aux interrogations de leurs enfants. Ces parents, ayant eux-mêmes connu ces périodes de difficultés, d'inquiétudes et de doutes manifestent envers leurs enfants une affection totale. Cependant la relation parents/enfants pris comme dimension qui s'intègre dans un processus de socialisation ne semble pas avoir les mêmes répercussions que l'on soit fils d'ouvriers ou fils de cadres. Les parents qui ont suivi les études supérieures transmettent à leurs enfants étudiants leurs expériences du système d'enseignement supérieur, l'information indispensable à une orientation efficace dans la diversité des types de formation. Dans les termes de Pierre Bourdieu, ces parents transmettent à leurs enfants ce « capital intellectuel et culturel » qui favorise la réussite des études et la réussite professionnelle à venir (BOURDIEU P. et JC. PASSERON ; 1970). Dans le cadre de cette étude, plus de 75% d'étudiants enquêtés reconnaissent l'influence du statut socioprofessionnel des parents dans le choix de leur formation.

Graphiques 12 : Avec qui les étudiants enquêtés ont fait le choix

de leur formation

A la question de savoir, avec qui les enquêtés ont fait le choix de leur formation, 41,08% d'étudiants ont décidé de leur formation avec les amis. Le réseau amical est une dimension qui, si elle ne détermine pas totalement le choix de l'individu, circonscrit l'espace des envies. Dans cet espace des possibles, le choix de l'orientation de formation ne se réalise pas de manière totalement singulière, c'est-à-dire en retirant toues influences extérieures à l'individu. Par l'échange et l'interaction, l'étudiant intègre de nouveaux schèmes de pensée qui prennent part comme connaissance du monde social, dans sa réflexion personnelle, sur sa situation présente en tant qu'étudiant et sur son parcours à venir dans la formation (LAHIRE B. ; 1998 : p.271).

Par ailleurs et contrairement à notre attente, seulement 37,20% d'étudiants enquêtés ont fait le choix de leur formation avec la participation de leurs parents. Le `'penser'' d'une majeur partie des étudiants enquêtés vis-à-vis de leur avenir dans la formation et de leur avenir professionnel semble pointer cet antagonisme des représentations. Les parents tendent à transmettre à leurs enfants une vision du monde du travail, une vision de l'accès à ce monde qui semble être en décalage de la réalité pour ces étudiants. La découverte de ce décalage pousse ces étudiants à faire plus confiance aux amis, adeptes du présent qu'aux parents, disciples du passé.

Aussi une proportion non négligeable des étudiants ont cru plus à leurs professeurs. Ceux-ci représentent ici, 15,50% des enquêtés. Dans ce cas les professeurs apparaissent comme la source d'information sûre. Peu, seulement 6,20% des enquêtés se sont confiés aux conseillers d'orientation, ou aux personnes jouant ce rôle dans leurs écoles respectives.

Graphiques 13 : L'importance de l'information dans l'orientation

des enquêtés

L'attitude de rejet des nouveaux bacheliers face à l'université, leur motivation pour les écoles de BTS n'est pas sans relation avec l'influence des informations répétitives qui abondent dans l'univers social de l'étudiant. Les médias, à l'approche des rentrées scolaires multiplient les informations sur les écoles de BTS qui n'en demandent pas plus. Les presses écrites peuvent accorder aux publicités de ces écoles toute une page de leurs parutions. Les radios peuvent attribuer à ces publicités en moyenne trois plages horaires par jour. Les télévisions ne sont pas marge dans cette offre commerciale. Elles peuvent faire passer dans la plupart des cas trois fois la même publicité pour les écoles qui en demandent. C'est reconnaître ici la pression qu'exercent les médias sur le choix de formation des nouveaux bacheliers. Sur ce, la majorité des enquêtés, se sont informés sur les BTS à travers les médias. Par contre d'autres ont partagé les informations sur les écoles de BTS avec leurs parents, leurs amis et leurs professeurs.

III-4 La satisfaction des enquêtés de leurs choix

Graphiques 14 : Répartition des enquêtés selon le niveau de

satisfaction de leur choix

Il nous a été donné de constater lors de nos entretiens avec les étudiants que si la formation est bien assurée dans certaines écoles, cela n'est pas le cas dans d'autres. Le gain économique vient supplanter la formation pour certains promoteurs. Ce qui emmène certains étudiants à regretter leur choix. Ils se plaignent de la non adéquation des programmes de BTS et les pratiques dans les entreprises de notre société. Les promoteurs de certaines de ces écoles sont à la « recherche de leur seul et unique intérêt », a déclaré Koyénin, étudiant à l'Ecole des Cadres. A ce propos le Directeur de l'office des BTS confirme « C'est beaucoup plus des commerçants qui sont au niveau des BTS et non des pédagogues ». Ainsi, à la question de savoir si les étudiants sont ils satisfaits de leurs choix de formation, plus de 40% des enquêtés regrettent leur option de formation. Ce regret n'est pas seulement dû à la déception de la formation mais aussi au pessimisme de trouver un emploi à la fin de la formation. Sur ce le Directeur des études de CIFOP affirme « Tant que les étudiants n'auront pas l'esprit de créativité, tant qu'ils ne vont s'ouvrir sur l'entrepreneuriat, ils ne pourront pas échapper au chômage. Ils demeureront toujours des demandeurs d'emploi ».

Cependant la majorité des enquêtés estiment être satisfaits de leur choix de formation. Plus de 59% des enquêtés s'estiment heureux de leur décision. Ce qui n'est pas forcement dû à l'assurance de trouver un emploi après la formation, mais plutôt à la satisfaction d'avoir une formation pratique et réduite à un nombre limité dans le domaine. De ce fait, écoutons ces paroles de Mabinou, étudiante à ELATSA « Même si au terme de ma formation, je ne suis pas directement employée, nous ne sommes pas nombreux à être spécialiste de ma formation ».

Graphiques 15 : L'espérance des enquêtés par rapport à leur

avenir professionnel

En s'attardant sur les représentations que se font les étudiants du monde du travail, il serait pertinent de s'interroger sur leurs projections dans l'avenir. L'univers du travail est plus ou moins précis dans l'esprit des étudiants. Ils voient dans le travail, certes les aspects financiers et sociaux évoqués précédemment, mais également ils y voient une manière de s'exprimer, un moyen de se réaliser. Ils attendent exercer une activité qui porte intérêt et enrichissement personnel. La connaissance plus précise du monde de travail, de ces mécanismes, de son organisation et de ses problèmes permet à l'étudiant de délimiter son univers des possibles. Sans doute, et pour dresser une tendance générale des étudiants interrogés dans cette étude, le monde du travail semble faire peur ou tout simplement la découverte de l'incertitude inquiète. Pour ceux qui semble être optimistes (42,63%), c'est plus une façon de s'encourager, qu'un optimisme basé sur la confiance en leur situation. Dans cette inquiétude plus ou moins prononcée, le diplôme de BTS est perçu par d'autres étudiants, si ce n'est comme une assurance sur l'avenir, comme un atout évident sur le marché de l'emploi. Beaucoup se représentent le diplôme comme une arme, un atout, une preuve, une certaine aptitude. Devant la peur du chômage, le diplôme de BTS apparaît à ces étudiants comme une arme pour franchir les barrages sélectifs et accéder à l'emploi. C'est pour eux la certification d'une certaine aptitude professionnelle.

Graphiques 16 : Attentes des enquêtés de leurs écoles

Les entretiens réalisés ne permettent pas de voir en les choix des étudiants enquêtés, la résultante d'un projet professionnel clairement défini. Le seul projet important évoqué au départ était l'obtention du diplôme. Le projet professionnel défini comme un objectif d'emploi précis au regard duquel l'étudiant évalue sa situation présente et met au point des stratégies pour y parvenir, n'apparaît pas comme facteur déterminant leur choix de formation. Cela ne signifie pas que la question de l'avenir professionnel soit totalement mise de côté. Au contraire, si les études supérieures ne sont pas mises directement en relation avec l'emploi futur, elles constituent néanmoins une garantie pour l'emploi. La reconnaissance du diplôme comme moyen de se faire valoir dans le monde du travail était à la base de l'option des formations de ces étudiants. Cependant face à l'inquiétude du chômage et de la précarité de l'emploi, la question du travail n'en est que plus importante. L'emploi devient un impératif, surtout pour ces étudiants en fin de formation. C'est cet impératif qui s'exprime dans l'attente de ces étudiants de la part de leurs écoles de formation. Pour les uns, plus de 33%, les écoles de formation doivent rechercher de l'emploi à ses formés. D'autres (27,90%), attendent que leurs écoles leur trouvent des stages à la fin de leur formation. Il y en a qui souhaitent que leurs écoles respectives les aident à s'installer dans leurs projets de création d'emploi. Par contre, il y en a aussi ceux qui n'attendent rien de leurs écoles. De cette tendance, nous ne devons pas l'interpréter comme une satisfaction totale de leurs formations. Puisqu'ils parlent d'un décalage, si peu soient-ils, entre leurs formations et la réalité sur le terrain.

CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS

IV-1 : L'inégalité sociale et l'orientation des étudiants dans

les BTS

La volonté des autorités de favoriser l'accès de tous à l'enseignement supérieur voit ses limites dans les inégalités qui perdurent. Si les enfants des pauvres ont plus de chance aujourd'hui que par le passé d'accéder à l'enseignement supérieur, il n'empêche que les disparités existent entre les parcours de formations, qui dépendent du sexe, de l'âge et des origines sociales. D'aucun se sont alors interrogés sur la démocratisation de l'enseignement. C'est dans cette optique que l'historien PROST A. (1986)  distingue la démocratisation quantitative de la démocratisation qualitative. Pour lui la démocratisation quantitative se confond la massification ou au populisme de l'enseignement utilisés par d'autres auteurs pour exprimer l'accès de tous à l'enseignement et à la formation. Et c'est à elle que répondent les programmes et les dispositifs pris par les autorités togolaises pour favoriser l'accès tant des filles, que des garçons, des enfants des pauvres que des enfants des riches, des enfants des instruits que des enfants des analphabètes, et des enfants de village que des enfants des villes à l'enseignement et à la formation. Quand à la démocratisation qualitative, elle consiste à favoriser la réussite de tous selon les orientations correspondant aux aspirations et aux compétences des individus. Les inégalités que nous observons aujourd'hui dans l'orientation (Tableau 2) et dans la réussite des étudiants sont les expressions de l'absence de cette démocratisation qualitative de l'enseignement et de la formation. Dans cette étude, malgré la massification des nouveaux bacheliers dans les premiers cycles de l'université, les échecs et les abandons sont notoires (Tableau 6) surtout au niveau des filles. L'échec au cours des premières années d'université relève aussi du social. Il met en exergue une certaine incohérence entre une politique d'éducation qui veut l'accès libre des bacheliers à l'enseignement supérieur, et le manque d'orientation efficace dans les différentes filières de cet enseignement. Pour ROMAINVILLE M. (2000), c'est « l'hiérarchie implicite des filières, des sections et des établissements qui à permis à l'école de concilier cet accès massif avec sa fonction classique de reproduction des hiérarchies sociales ». Dans les écoles de BTS au Togo, près de 56% des étudiants sont des filles. Et parmi les étudiants ayant fait l'université avant de se réorienter, environ 69% des étudiants de notre échantillon, 57% sont des filles. Cette réorientation sexiste s'explique par la progression annuelle du nombre de bachelières et les échecs qu'elles connaissent à l'université. En effet l'étude des inégalités selon le sexe dans l'enseignement supérieur au Togo indique que l'indice de parité a évolué très rapidement depuis les années 2000. Il a évolué de 0,79 en 2000 à 1,03 en 2005. Ce qui exprime la supériorité en nombre de filles que connait l'université au Togo. Cependant la féminisation des effectifs n'a pas effacé les différences d'orientation entre filles et garçons. Les filles sont plus représentées dans les filières qui correspondent à des métiers réputés féminins comme Secrétariat de direction, Secrétariat commercial bilingue, Assurance, Action commerciale et force de vente et Communication des entreprises.

Par ailleurs les abandons et les échecs des étudiants de l'université qui se réorientent vers les BTS, sont aussi mis en lumière par leurs origines sociales. Ici, contrairement aux théories qui expliquent les échecs scolaires par l'origine sociale défavorable, les étudiants qui se sont réorientés vers les BTS ont des conditions sociales moyennement favorables (Tableau 3). Le statut socioprofessionnel des parents de ces étudiants est favorable à la réussite à l'université. Ils sont issus des familles intellectuelles (Tableau 1). Près de 45% de ces étudiants ont des parents qui ont fait l'enseignement supérieur, et parmi ces derniers 53% ont des parents fonctionnaires. Pour la plupart de ces étudiants, la situation professionnelle et sociale des parents sert de modèle et de référence. Qu'est-ce qui explique alors l'échec de ces étudiants à l'université ? L'insatisfaction qu'ils expriment à l'entrée d'université était très grande et révélatrice de leur démotivation qui les sépare de la formation de l'université. Ils ont souvent abandonné très tôt dès les premiers échecs. Insatisfaits de leurs échecs et démotivés par les conditions d'étude défavorables de l'université (Graphique 1-4), tous les jeunes qui échouent au DEUG ne sortent pas immédiatement du système de formation supérieure. Les réorientations sont multiples. Face aux nouvelles filières de formation des BTS et les écoles de formation professionnelle de l'université, ces `'ratés'' de l'enseignement général se donnent une nouvelle chance. D'autres part, l'âge de la majorité des jeunes (64% des enquêtés) qui sortent de l'université sans DEUG varie entre 15 et 25 ans (Tableau 4). Ce qui témoigne de leur durée de séjour très réduite à l'université. Celle-ci dépend aussi de l'âge d'obtention du baccalauréat. Mais leur durée de séjour à l'université varie entre 1 et 3 ans. Ainsi ces jeunes qui sortent de l'université accusent des variances d'âge et de durée d'étude très limitées. Pourtant nous remarquons qu'ils sont pressés d'entrer dans la vie professionnelle, alors que l'âge et la durée d'étude jouent de manière déterminante sur les conditions d'insertion professionnelle.

IV-2 : Les motivations des étudiants vers les écoles de

BTS

Du point de vue psychologique, la motivation correspond aux forces qui entrainent des comportements orientés vers un objectif. Ces forces permettent de maintenir ces comportements jusqu'à ce que l'objectif soit atteint. En ce sens toute conduite est orientée vers un but auquel la personne attribue une certaine valeur. Et cette valeur dépend à la fois de la vitalité du besoin dont elle est issue et l'intérêt que représente la finalité du comportement pour la personne. D'un autre point de vue, la théorie du choix rationnel considère que l'être humain est en toute circonstance à la recherche d'une utilité. Les êtres sociaux se préoccupent aussi bien de leur bien-être que de la manière dont autrui les juge. La nature de leurs motivations détermine l'orientation de leurs choix. Leurs motivations peut être extrinsèque ou intrinsèque. La personne extrinsèquement motivée réalise une activité dans le but de satisfaire un objectif en dehors de l'activité comme gagner un gros salaire, amélioration de cadre de vie etc.... Elle décide d'opérer un choix pour ses bénéfices sociaux ou économiques. Par contre la personne intrinsèquement motivée valorise l'activité en soi et non en ses conséquences. Elle ne fait aucun calcul, mais répond à des besoins spontanés.

Dans le cadre de cette étude, l'évaluation des motivations de nos enquêtés vers les écoles de BTS montre qu'ils s'orientent vers ces écoles pour des objectifs économiques et sociaux (Graphique 6). Ils sont aussi démotivés par les conditions d'étude à l'université et attirés par les nouvelles offres de formation (conditions d'encadrement, formation courte et le professionnalisme de la formation) des écoles de BTS (Graphique 10). Ici, le choix d'une orientation scolaire se confond au choix d'une orientation professionnelle. Nos enquêtés ont parlé de la hiérarchisation sociale qui s'opère dans leur génération par le critère de l'emploi. Ainsi, choisir une orientation professionnelle c'est définir progressivement son activité salariale future, mais c'est aussi choisir son mode et niveau de vie futur. En ce sens, c'est moins l'emploi qui est une nécessité, bien que cette dimension a été évoqué dans la plupart des cas mais plutôt c'est la dimension financière qui apparaît comme déterminant leur vie sociale (Graphique 7). Le travail représente une source de revenu, le seul moyen de subvenir à ses besoins. Dans le sens d'un niveau de vie agréable, l'emploi rime avec une bonne rémunération. La majorité de ces étudiants pensent que les diplômes de BTS favorisent les chances d'accès à l'emploi (Graphique 8). Dans l'inquiétude du chômage plus ou moins prononcée, les études de BTS sont des atouts évidents pour leur reconnaissance sur le marché du travail. Ainsi ces études offrent des compétences pour être vite employé. Cette perception des études de BTS est issue de l'analyse de la situation professionnelle des anciens étudiants de BTS. Puisque, selon la version des promoteurs de ces écoles, les anciens étudiants des BTS ont trouvé leurs premiers emplois à la sortie de la formation et ont un salaire au dessus de 100 000 F CFA. Sur le marché des diplômes, dans la course à l'emploi, le diplôme de BTS est une preuve d'une aptitude professionnelle plus valorisée que les diplômes de l'enseignement général. Par ailleurs, loin d'être intéressés par l'enrichissement personnel, nos enquêtés voient dans les études de BTS, une reconnaissance sociale, une intégration ou une insertion dans la société moderne (Graphique 6). L'accès à l'emploi est l'expression d'une affirmation identitaire. C'est la dimension sociale du travail qui est présentée ici. C'est plus précisément le besoin de faire partie de sa société qui est plus exprimé dans ce besoin d'accéder vite à l'emploi. L'emploi est interprété donc comme le seul moyen aujourd'hui d'intégration sociale. Il permet de participer à tout collectif et d'y occuper une place reconnue socialement. Ces enquêtés mettent ainsi en évidence l'emploi comme moyen de reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. Certes l'affirmation de soi est aussi une dimension de la motivation de nos enquêtés. Leurs rapports à l'emploi attendu s'oriente également vers une idée d'adéquation entre la personne et son travail. Bien qu'ils voient dans l'emploi les aspects financiers et sociaux évoqués précédemment, les étudiants de BTS y trouvent également un moyen de se réaliser. Si pour certains, l'emploi apparaît comme un moyen de satisfaire aux besoins sociaux, il apparaît pour d'autres comme un moyen de s'exprimer et de s'épanouir. Bref, les nouveaux étudiants qui s'orientent vers les BTS attendent exercer à la fin de leur formation une activité qui porte intérêt et enrichissement personnel (Graphique 14). Trouver dans le travail une source de motivation, et une utilité est l'objectif à réaliser par ces étudiants à travers la formation des BTS. C'est ainsi que la question de l'orientation s'impose à eux. Bien que la formation des BTS conduit à un emploi, l'avenir professionnel reste flou pour ceux dont les filières de formation ne répondent pas aux attentes. La finalité des études devient une question essentielle et c'est certainement en cela que la question de l'orientation scolaire revêt pour ces jeunes toute son importance.

IV-3 : Les contraintes des écoles dans l'orientation des

étudiants vers les BTS

L'orientation vers les écoles de BTS semble avoir fait l'objet d'un vrai choix pour les uns, et pour les autres, elle a été l'objet d'une contrainte après les échecs à l'université ou d'une influence des offres de formation des BTS. Pour certains étudiants, c'est pour le goût des matières enseignées qu'ils ont choisi les BTS. « J'aimais la comptabilité, j'étais doué pour les chiffres ». Pour d'autres étudiants, ce sont des raisons rationnelles qui sont avancées : « je voulais devenir un expert comptable, et cette formation me permettait d'avoir un diplôme de comptable ».

Cependant il s'agit en général d'une orientation par défaut ou par hasard pour nos enquêtés. Faute de mieux, c'est la seule issue pour leur demande de formation supérieure. « Je ne suis pas assez forte scolairement, j'ai choisi les BTS pour ne plus redoubler ». Ainsi présentée, l'orientation des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS est plus l'objet d'un choix par défaut et par hasard que l'objet d'un véritable projet de construction de soi. Les influences exercées par les caractères spécifiques des BTS et les contraintes des échecs universitaires sont les principaux guides d'orientation de ces étudiants vers les BTS (Tableau 6).

En effet, s'il y a une raison efficace pour justifier la croissance sensible des étudiants dans les écoles de BTS, c'est justement les difficultés liées aux conditions de travail et de réussite à l'université. Alors qu'ils ont largement intériorisé l'importance du diplôme de BTS, nos enquêtés admettent avoir vécu un processus de relégation vers les écoles de BTS. Pour se justifier de leurs échecs universitaires, ils mettent en cause le fonctionnement de l'institution. Le niveau des taux d'échecs au DEUG à l'université de Lomé reste encore élevé, surtout dans les facultés comme la FASEG, FDD, et à la faculté de médecine. Le devenir de ceux qui abandonnent ou qui sortent sans diplôme restent inquiet. Désireux de faire les formations supérieures, gage de leur intégration sociale, ces étudiants se tournent vers les nouvelles offres de formation courte, pratique et professionnelle malgré leurs coûts élevés. C'est ainsi qu'ils soutiennent qu'au lieu d'aller perdre leur vie à l'université, et sortir sans aucune qualification ou certification, il est préférable pour eux d'aller faire une formation rapide et de pouvoir travailler sur le marché de l'emploi. Il convient ici d'exprimer la motivation de ces étudiants pour les études universitaires lorsqu'ils étaient au lycée. Il s'agissait pour eux de terminer les études universitaires pour échapper au chômage. Déçus par leur relégation à l'université, ils sont contraints de faire une formation qui rassure leur insertion sociale.

Par ailleurs la dégradation des conditions d'étude à l'université explique la fuite des étudiants vers les écoles de BTS. Le début de l'augmentation sensible des effectifs au BTS (à partir de 2002) correspond aux années où l'université a connu de profondes crises. Les conditions d'étude à l'université sont devenues difficiles. Il y a eu la flambée des frais d'inscription qui sont passés de 4500 F CFA à 25000 F CFA en 2002 et de 25000 F CFA à 50000 F CFA en 2004. Au même moment les étudiants assistaient à la suppression automatique des bourses, à la rareté des aides universitaires, à la majoration des tickets de restauration et de bus. L'inquiétude des parents, face à l'instabilité ou à la crise universitaire due aux grèves qui conduisent souvent aux années blanches grandissaient. Pendant ces périodes, les écoles de BTS par le biais des publicités et de la situation professionnelle de ses anciens étudiants ont gagné de l'admiration et du prestige auprès des étudiants. Il y a alors de quoi s'intéresser aux écoles de BTS. D'une durée de deux (2) ans et accessible avec un niveau Bac, la formation de BTS est destinée à faire acquérir un savoir-faire professionnel. Elle comprend des stages en entreprise et des ateliers pratiques. Les étudiants choisissent aussi le BTS en raison de la qualité de l'encadrement (Graphique 11) et du suivi pédagogique individualisé qui se démarque de l'université. Les BTS offrent aux nouveaux bacheliers l'occasion d'avoir un diplôme professionnel en une période plus courte. Les parents sont tout aussi séduits par ces filières, qui malgré leur coût élevé, offrent un bon encadrement aux étudiants par rapport à l'université et représentent une sorte d'assurance anti chômage dans leurs imaginations. Le choix de cette formation par les étudiants est l'expression de la perception positive qu'ils se font d'elle. A l'heure où le chômage et les difficultés économiques rendent difficile et désorientent la vie sociale, les BTS apparaissent aux yeux de ces étudiants comme une satisfaction à leurs besoins. Surtout s'ils considèrent le privilège attaché à ce diplôme par l'Etat. Les BTS (Bac+2) sont soumis au même traitement que ceux qui sortent de l'université nantis d'une maîtrise (Bac+4). Ce privilège explique par ailleurs la motivation des nouveaux bacheliers pour les études de BTS. Par conséquent, les nouveaux étudiants réorientés vers les BTS auraient choisi de faire les études à l'université si les conditions d'étude et de réussite leur étaient favorables. Tel est l'avis de la majorité de nos enquêtés.

IV-4 : Les sources d'information qui influencent

l'orientation vers les BTS

La question du processus d'orientation des étudiants vers les BTS peut permettre de comprendre et d'analyser la vision des étudiants eux même vis-à-vis de leurs études et de leur devenir professionnel. Car il nous semble que les étudiants n'arrivent pas à déterminer ce qui leur plait, et ce dans quoi ils ont des chances de réussir. Ils se trompent souvent de parcours après s'être fait des illusions face à certaines disciplines universitaires. Les futurs étudiants se font donc des représentations souvent faussées. De ce fait l'avenir peut devenir une angoisse pour ces étudiants qui sont appelés à devenir l'élites de la société. C'est pourquoi des informations suffisantes sur les filières sont nécessaires aux futurs étudiants. Ces derniers reçoivent souvent ces informations des mass médias, de leur réseau amical et de leurs parents. Les données de ces acteurs s'entremêlent pour influencer le choix des filières des futurs étudiants.

Partant des parents, les étudiants reçoivent d'eux différentes sortes d'influences. Leur statut socioprofessionnel est un déterminant fort dans le choix des filières de leurs enfants (Tableau 8). Ils sont par ailleurs influencés dans leurs décisions de formation par le statut financière de leur parent. Hormis ces facteurs imposants, certains parents interviennent dans la vie estudiantine de leurs enfants en prenant à leur place la décision de leur formation sans tenir compte du goût, de la formation antérieure et de la capacité de réussite de ces derniers. Concernant cette situation, le degré d'implication des parents dans la vie de leurs enfants est délicat. C'est l'étape où se façonnent progressivement les intentions professionnelles et sociales. C'est aussi un cheminement vers la vie adulte qui s'opère durant cette période. Et dépendre encore de ses parents de tout point de vue suscite frustrations, gênes et parfois désapprobations pour les jeunes adultes en quête de reconnaissance sociale et d'affirmation de soi. A travers ces sentiments, l'accès au monde du travail représente véritablement une affirmation de soi, une reconnaissance sociale et l'affirmation d'un statut d'adulte. Cela est très présent dans les propos de nos enquêtés et principalement chez les étudiants qui ont quitté le domicile des parents depuis le début de leur cursus universitaire et qui se sont construits une vie singulière, une vie d'adulte (Tableau 4).

Ensuite la dimension affective n'est pas sans relation avec les choix de formation des nouveaux bacheliers. La rationalité et l'utilitarisme n'expliquent pas toujours les comportements et les réflexions des étudiants dans l'orientation scolaire. La relation affective joue sur les décisions, oriente les parcours scolaires et professionnels. Au regard des trajectoires scolaires des étudiants enquêtés et tout particulièrement de leurs orientations après l'obtention du baccalauréat, les relations amicales prennent toute leur importance (Graphique 15). En ce sens, les entretiens réalisés avec nos enquêtés font des réseaux de sociabilité une dimension importante qui influence les choix d'orientation scolaire. La famille et le groupe des pairs constituent certainement les deux principaux réseaux de sociabilité de l'étudiant. Pour ce qui est de la famille, nous l'avons dit précédemment, les relations entretenues par l'étudiant avec son milieu familial joue un rôle évident sur le rapport entre l'étudiant et ses études, sur son processus d'orientation scolaire et professionnelle, comme sur le processus de construction des identités personnelle et sociale. Eu égard au réseau amical, la sociabilité qui se tisse entre pairs apparaît également dans les interviews comme une dimension majeure vis-à-vis de la question de la recherche. Les étudiants enquêtés fréquentent d'autres étudiants. Les relations entre amis s'articulent autour d'activités de loisirs, de soirées entre amis, des sorties culturelles et d'autres. Ces cercles de relations amicales et affectives représentent une aire de discussion, d'échanges, et d'informations où les questions de l'orientation scolaire et de l'avenir professionnel sont évoquées. Il s'y est échangé des perceptions du monde, du monde du travail, des études et des expériences diverses. On fait part à ses amis de sa connaissance des orientations des études supérieures, de sa connaissance des concours d'entrée dans diverses écoles, etc...La question des débouchés professionnels y est abordée. On discute de la valeur des diplômes sur le marché du travail. C'est tout un échange sur l'orientation scolaire et l'avenir qui fait discussion. Les perceptions, les représentations et les expériences se transmettent et viennent s'intégrer comme connaissances dans une réflexion personnelle sur son avenir. L'affectif qui supplante certains échanges fait de ceux-ci un moyen d'appréciation loin d'être négligé par l'étudiant lors de ces choix. Les connaissances et les perceptions qui s'échangent ont un rôle certain dans le processus de prise de décision et dans l'appréciation que chacun se fait de sa situation. Lorsque du réseau de sociabilité (groupe d'amis) auquel appartient l'étudiant, beaucoup d'amis travaillent la pression de l'accès à l'emploi, les questions financières accentuent l'envie et le désir d'entrer dans le monde professionnel. Le besoin de reconnaissance sociale que permettent l'emploi et l'autonomie financière s'intensifie. De ce sentiment découle l'envie d'une orientation permettant l'accès rapide à l'emploi.

Par ailleurs, dans le processus d'orientation scolaire, l'étape de l'information a vu son importance s'accroître ces dernières années compte tenu de la multiplication des sources. A chaque rentrée scolaire, l'orientation scolaire et professionnelle offre un business à la masse des sources d'information. Les imprimeries produisent des supports auxquels s'ajoutent les informations sur les sites d'internet. Ces sources sont venues agrandir les champs traditionnels d'information que sont les radios et les télévisions. Parmi ces sources de renseignement, l'internet prend de l'ampleur, mais joue encore un rôle marginal dans ce processus d'orientation. Auprès de nos enquêtés, les magasines ou les brochures sont encore plus citées dans ce processus comme sources d'information. Au dessus de ces sources, les télévisions et les radios sont plus consultées à l'approche des rentrées scolaires par les étudiants (Graphique 16) dans leur processus d'orientation. Ainsi on ne peut nier l'influence que produisent ces publicités sur le choix des filières des étudiants. L'information est largement accessible et libre d'accès. C'est ce qui produit l'amalgame dans l'esprit des étudiants. Ils n'interprètent pas de la même manière les informations issues de ces différentes sources. L'information n'est pas considérée lorsqu'elle est issue des sources ne faisant pas autorité. Et l'autorité accordée aux sources varie selon l'origine sociale des étudiants. Toutefois nombre de ces étudiants n'accordent pas complètement confiance aux sources écrites. Ils préfèrent les sources reposant sur l'oralité.

V SUGGESTIONS

Il existe dans des universités développées des mécanismes permettant de suivre les étudiants et de leur fournir une aide lorsqu'ils semblent avoir du mal à se maintenir à un niveau. C'est une approche interventionniste qui confère à l'institution la responsabilité d'assurer la progression des étudiants. Mais dans les universités des pays sous développés comme l'université de Lomé, les étudiants semblent de ce point de vue laissés à eux-mêmes. Les activités de conseils scolaires sont passives, sinon non fonctionnelles. La fourniture d'informations en vrac, caractéristique des pratiques de conseils les plus répandues, ne donne aucunement aux étudiants la possibilité de se préparer à la prise de décision efficiente. La conséquence est de laisser les étudiants se perdre dans des variétés de programmes sans idées claires sur les objectifs et sur les moyens de les atteindre. Les écoles de BTS accueillent aujourd'hui de nombreux étudiants qui n'ont qu'une idée approximative de ce que seront leurs études. Par ces orientations, par défaut d'informations, un nombre important d'étudiants se retrouvent dans les écoles de BTS alors que leurs parcours scolaires ne les ont pas préparés à ce type de cursus.

Ainsi, il s'agit de définir les activités de l'orientation scolaire en fonction des besoins et des priorités réellement identifiés. Cette définition doit donner aux intéressés conscience du fait qu'il s'agit d'une étape basée, non seulement sur l'étude des notes du secondaire, mais aussi de la connaissance de la psychologie, de l'environnement économique, son évolution ainsi que ses règles de jeu. Les professionnels de l'orientation devront être préparés à restituer ce contexte global non seulement aux étudiants, aux familles, mais aussi aux communautés enseignantes. Les conseillers d'orientation jouent un rôle nécessaire pour les étudiants. De toute évidence, les étudiants sont aujourd'hui, dans la majorité des cas mal orientés. Les conseillers d'orientation n'ont pas grande connaissance des réalités de l'enseignement supérieur et surtout du monde du travail avec ses débouchés. Il est donc urgent de repenser leur formation.

S'il est vrai que nos conseillers d'orientation sont moins formés, il est aussi vrai que les étudiants ne recherchent pas assez d'informations sur les options de formation pressenties. Les étudiants ne peuvent s'orienter vers les filières à leurs besoins. L'information de base sur les conditions requises pour réussir les filières est nécessaire. Le choix réfléchi d'une filière doit faire intervenir des aspects comme ; une bonne connaissance de soi, de ses aptitudes, de ses capacités, de ses intérêts, de ses ambitions, de ses ressources ainsi que de ses limites. Une connaissance des conditions de réussite, des avantages et inconvénients, des opportunités et des perspectives s'attachant à cette filière est importante.

Aussi, dans cette étude, l'influence des parents et d'autres membres de la famille est généralement considérée comme l'un des facteurs les plus importants dans le choix des filières des étudiants. Cette influence peut dans certains cas être bénéfique, par exemple lorsque les parents offrent à leurs enfants des perspectives sur une grande variété de formations et sur les conditions de réussite correspondantes. Par contre, dans d'autres cas, cette influence joue un rôle négatif dans la mesure où elle réduit les options auxquelles peut prétendre leurs enfants. La répression des aspirations de l'enfant peut avoir lieu aussi bien dans les familles, par exemple lorsqu'un père contraint son fils à emprunter la même voie que lui. Dans d'autres cas encore, les parents ne disposent pas d'une connaissance suffisante du monde qui les entoure pour aider leurs enfants. C'est dans ce cadre qu'une information sur les filières, et les débouchés auxquels elles aboutissent est nécessaire aux parents, ainsi que l'importance des services d'orientation.

Par ailleurs l'OBTS a un rôle déterminant à jouer dans ce processus de revitalisation des services d'orientation des nouveaux bacheliers vers les BTS. Il serait d'abord intéressant que l'OBTS revoit les programmes avec les chefs d'entreprises, les professionnels du marchés du travail et avec les promoteurs d'écoles de BTS afin d'adapter les programmes de formation sur les réalités du marché d'emploi togolais. Ensuite l'OBTS doit reconsidérer son objectif qui est de répondre aux besoins économiques et sociaux du Togo en tenant compte de la vie professionnelle future des étudiants. Ceci dit, l'office doit mettre en place un service d'information et d'orientation qui sera chargé d'informer et de conseiller les nouveaux bacheliers sur les tenants et les aboutissants de chaque filière de BTS. Sa mise en accusation serait donc de ne pas s'interroger sur la part qu'il a aux dysfonctionnements du système des BTS. Il lui faut donc s'interroger sur les défaillances des mécanismes mis en place pour satisfaire les objectifs que le système s'est donnés et sur les effets de ce dysfonctionnement sur la société et les individus à court et à long terme.

CONCLUSION

Le mouvement progressif de massification des écoles de BTS fait de ces établissements des lieux où se rencontrent des étudiants, de tout horizon social et géographique, dispersés dans une diversité de spécialités de formation. Une importante hiérarchisation des types de formation s'installe corrélativement à une inégale reconnaissance des titres scolaires dans le monde du travail. Le diplôme universitaire est concurrencé et certaines disciplines peinent à se faire valoir sur le marché de l'emploi. Le diplôme restant le meilleur moyen de maximiser ses chances d'accès au monde du travail, beaucoup d'étudiants affluent vers les formations de BTS qui sont plus valorisées dans le monde d'emploi togolais. Devant l'inflation des diplômes universitaires et leur dévaluation, face aux chômages et à la précarité de l'emploi qui restent fortement présents dans les esprits, nul doute que les choix de formation vers l'emploi sont les principales préoccupations des nouveaux bacheliers en pleine recherche d'une reconnaissance sociale. Si les origines sociales et les parcours scolaires de ces étudiants sont hétérogènes, la question des choix d'orientation scolaire est de toute importance pour les nouveaux bacheliers en quête d'une construction identitaire. Pour les étudiants interrogés, penser son cheminement dans la formation supérieure implique une réflexion sur soi même, ses aspirations et sur le sens que l'on entend donner à sa vie.

Concernant plus concrètement les dimensions importantes qui interviennent sur l'orientation des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS, le contexte socioéconomique du pays, et le fonctionnement du système universitaire pèsent de leur poids. Les représentations que se font ces étudiants de l'université et les considérations qu'ils attribuent aux écoles de BTS ont une influence évidente sur les choix d'orientation scolaire. A l'issue de l'enquête que nous avons menée dans les écoles de BTS, les résultats auxquels nous sommes parvenus s'inscrivent dans ce contexte. Les difficultés de tous ordres auxquels sont confrontés les étudiants de l'université (taux d'échec élevé au premier cycle, la dégradation des conditions d'accueil des nouveaux bacheliers, la suppression des bourses d'étude, l'instabilité fréquente sur le campus...) sont autant de causes qui influencent la position des étudiants pour les écoles de BTS. Aussi la motivation que les étudiants affichent aujourd'hui pour la formation des BTS se justifie également dans le cadre des difficultés d'accès à l'emploi. Il s'agit pour ces jeunes de s'orienter vers des créneaux exploitables et rentables. Il apparaît donc, face à cette situation que la formation universitaire a perdu sa crédibilité auprès de ces étudiants. Ils se font dès lors, des représentations fausses, et de mauvaises attributions à l'université. Ils pensent que l'université est un lieu d'échec, un lieu fermé à la vie, un milieu de récréation, une institution qui forme au chômage. C'est ainsi au détriment de l'université que les écoles de BTS sont plus appréciées et de plus en plus désirées par les nouveaux bacheliers. La formation des BTS est courte, pratique et professionnelle et mieux considérée sur le marché de l'emploi que la formation universitaire. Le privilège attaché à ce diplôme s'explique aussi par la spécialisation des filières de formation dans les BTS, et surtout par la considération importante que l'Etat lui donne. On peut parler aussi de l'attrait des conditions d'étude, et des dispositions d'accueil de ces écoles de BTS.

Par ailleurs, l'on se demande aussi comment ces étudiants choisissent-ils les formations de BTS ou comment ceux-ci s'orientent-ils vers telle ou telle formation ? Répondre à cette question demande de voir en l'orientation de ces étudiants une pluridimensionnalité des acteurs intervenant sur leurs choix. L'orientation ou la réorientation de ces étudiants tend à s'opérer dans un champs des possibles plus ou moins circonscrit par des contraintes extérieures à la personne de ces étudiants. Certains facteurs influent de manière très marquée sur le choix d'orientation. Sans pour autant parler du déterminisme total de ces facteurs, les contraintes exercées par les échecs et les mauvaises conditions d'étude à l'université ajoutées à l'influence de la vente d'image qu'opèrent les promoteurs des écoles de BTS sont les principaux facteurs extérieurs qui conditionnent l'orientation des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS. Mais aussi le contexte économique et social du pays apparaît également comme un facteur imposant. La crainte du chômage et la précarité de l'emploi au pays influencent de façon non négligeable sur le choix de formation des jeunes togolais. L'origine sociale des étudiants tend également à circonscrire le champ des possibles de formation de ces étudiants qui s'orientent vers les BTS. L'information n'est pas la même que l'on soit fils ou fille d'un fonctionnaire ou d'un cultivateur. Les choix d'orientation sont le fruit d'une réflexion, bien sûr personnel, mais alimentée par la multidimensionnalité des facteurs. L'environnement social de l'étudiant, ses réseaux de sociabilité (famille, pairs et amis) influent sur les perceptions et les décisions, ou plus exactement construisent les perceptions et orientent les décisions. Cette étude a mis en évidence le rôle important de la famille (comme lieu de la socialisation où circulent perceptions, représentations et connaissances du monde du travail), et l'importance accordée par les étudiants aux multiples réseaux de sociabilité où s'échangent discours, inquiétudes, plaisirs et peines. Ces dimensions alimentent les réflexions sur un avenir fortement inquiétant dans l'esprit de ces étudiants dans le cadre de cette étude. Ce qui explique l'intérêt de ces étudiants pour les formations qui garantissent un emploi plus tard. Tous, ou presque envisage la stabilité de l'emploi et l'occupation d'un emploi bien rémunéré. L'emploi est perçu comme un moyen de se réaliser, une affirmation de soi, une reconnaissance sociale et l'autonomie d'une vie adulte. D'autre part, les sources d'information comme les médias, et les supports des publicités exercent aussi leurs pressions sur le choix des écoles de BTS par les étudiants. Elles influencent l'orientation de ces étudiants par leurs diffusions de l'image positive qu'elles attribuent à ces écoles de BTS.

Cependant, dans un champ des possibles plus ou moins délimités, l'étudiant dispose d'une marge de manoeuvre qui donne la direction précise de son parcours de formation. Ses choix à prendre, ses choix sous contraintes sont la résultante d'une réflexion personnelle sur les données de son environnement social et structurel. Il est donc important d'interpréter les choix d'orientation scolaire comme le résultat d'une réflexion personnelle alimentée et influencée par l'univers social de l'étudiant. En d'autres termes, le rapport de l'étudiant aux diverses formations qui l'entourent, ses représentations et ses perceptions du monde social et les actions qui en découlent sont le construit de ses expériences socialisatrices.

Considérant tout ce qui précède, cette étude montre la multidimensionnalité des facteurs intervenant dans le processus de l'orientation scolaire des nouveaux bacheliers. Elle a touché les divers axes de recherche s'insérant dans la problématique de l'orientation scolaire. Et il nous semble important de multiplier les axes de recherche dans ce cadre pour permettre une meilleure compréhension et analyse du phénomène dans sa globalité. Dans l'optique de la continuité de la question de recherche (qu'est ce qui motive l'inscription de plus en plus élevée des nouveaux bacheliers dans les écoles de BTS ?), une piste d'exploration nous paraît intéressante. C'est celle de l'insertion professionnelle des jeunes diplômés de BTS. C'est la place de l'adaptation des jeunes diplômés débutant au milieu professionnel. Comment se caractérise cette nouvelle étape de vie professionnelle ? Et quelle influence revêt les études de BTS sur l'intégration dans le milieu professionnel ? Peut-on parler de décalage entre la formation et la profession ? Ces pistes d'exploration permettront d'interpréter et d'analyser correctement l'utilité des formations de BTS. /.

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Liste des tableaux

Tableau 1 : L'évolution des statistiques dans les BTS

Tableau 2 : Les données d'échantillonnage

Tableau 3 : Répartition des enquêtés par sexe et par niveau

d'instruction des parents

Tableau 4 : Le statut socioprofessionnel des parents de niveau

d'instruction supérieur

Tableau 5 : Répartition des enquêtés par âge, par sexe et par leur

statut de logement

Tableau 6 : Orientation première des enquêtés selon le type de BAC

qu'ils ont

Tableau 7 : Le niveau atteint dans l'enseignement général par les

étudiants qui y ont fait leur première inscription avant

d'opter pour les BTS

Tableau 8 : Le niveau de formation supérieure désiré par les enquêtés

dans les BTS

Tableau 9 : L'influence du statut socioprofessionnel des parents dans

le choix de formation des enquêtés

Liste des graphiques

Graphiques 1 : Les implications du nombre pléthorique dans les amphis de

l'université selon ces étudiants

Graphiques 2 : La perception des enquêtés venant d'université des

mouvements de contestation au campus

Graphiques 3 : Les irrégularités des devoirs de table à l'université et ses

implications selon les enquêtés

Graphiques 4 : L'appréciation faîte par les enquêtés sur les insuffisances

des pratiques de terrain

Graphiques 5 : Les raisons premières, objectives pour choisir les études de

BTS

Graphiques 6 : Les motivations des enquêtés à s'orienter vers les

BTS

Graphiques 7 : L'estimation des enquêtés sur leurs prochaines.

rémunérations mensuelles

Graphiques 8 : L'utilité des études de BTS selon les enquêtés

Graphiques 9 : Les enquêtés sont ils attirés par la spécificité des

BTS ?

Graphiques 10 : Les nouveaux bacheliers sont-ils séduits par les

conditions d'études dans les BTS ?

Graphiques 11 : L'importance du désir d'utiliser l'outil

informatique dans les choix de formation

Graphiques 12 : Avec qui les étudiants enquêtés ont fait le choix

de leur formation

Graphiques 13 : L'importance de l'information dans l'orientation des enquêtés

Graphiques 14 : Répartition des enquêtés selon le niveau de

satisfaction de leur choix

Graphiques 15 : L'espérance des enquêtés par rapport à leur

avenir professionnel

Graphiques 16 : Attentes des enquêtés de leurs écoles

ANNEXES

Annexe 1

Outils de collecte des données

Cette étude est dans le cadre d'un mémoire de maîtrise en sciences de l'éducation qui traite de l'engouement des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS et des acteurs qui influencent leur orientation scolaire. L'objectif principal de cette étude est de comprendre l'engouement des nouveaux bacheliers vers les écoles de BTS.

Je vous remercie de bien vouloir m'accorder un peu de votre temps. Dès lors je vous prierais de remplir attentivement ce questionnaire, en encerclant les numéros des codes qui correspondent à vos réponses, et selon les cas en écrivant lisiblement vos réponses sur les lignes prévues à cet effet.

Cordialement,

Komivi OGOUWA.

QUESTIONNAIRE

Nom de l'établissement....................................................

................................................................................

Date de l'enquête...................................................................

...........................................................................................

Numéro du questionnaire.........................................................

SECTION I

IDENTIFICATION DE L'ENQUETE

N°d'ordre

Questions et Filtres

Codes

Passer à

Q101

Etes-vous nouveau bachelier ou un professionnel ?

- Nouveau bachelier......1

- Professionnel.............2

 

Q102

Sexe (sans poser la question).

- Masculin....................1

- Féminin....................2

 

Q103

Quel âge avez-vous ?

- 15ans-25ans.............1

- 25ans-35ans.............2

- 35ans-45ans.............3

- Plus de 45ans............4

 

Q104

Quelle est votre situation matrimoniale ?

- Célibataire...............1

- Marié(e)..................2

- Divorcé(e).................3

 

Q105

Quelle est votre religion ?

- Christianisme............1

- Islam.......................2

- Animisme..................3

- Autres.....................4

 

Q106

Quel est le niveau d'instruction de votre père ?

- Aucun.....................1

- Primaire..................2

- Secondaire...............3

- Supérieur................4

 

Q107

Quel type de formation a-t-il fait ?

- Formation professionnelle......1

- Formation générale.....2

- Autres....................3

 

Q108

Quelle est sa profession ?

- Sans profession..........1

- Fonctionnaires...........2

- Retraités.................3

- Commerçants.............4

- Autres....................5

 

Q109

Quel est le niveau d'instruction de votre mère ?

- Aucun......................1

- Primaire..................2

- Secondaire...............3

- Supérieur................4

 

Q110

Quel type de formation a-t-elle fait ?

- Formation professionnel..........1

- Formation générale...............2

- Autres.....................3

 

Q111

Quelle est sa profession ?

- Sans profession..........1

- Fonctionnaires...........2

- Retraités.................3

- Commerçants.............4

- Autres....................5

 

Q112

Êtes-vous en famille, chez un proche ou seul ?

- Famille...................1

- Proche....................2

- Seul.......................3

 

Q113

Combien de frères et soeur avez-vous ?

- Nombre de frères......1

- Nombre de soeurs......2

- Enfants en charge de votre tuteur............3

 

Q114

Quel type de BAC avez-vous eu ?

- Littéraire(A,B)............1

- Scientifique(C,D)........2

- Technique(E,F,G)........3

 

SECTION II

LA FUITE DES DIFFICULTES DE REUSSITE A L'U.L.

Q201

Avez-vous fait des études à l'U.L avant de vous inscrire en BTS ?

- Oui......................... ......1

- Non..............................2

 

Q202

Quels ont été vos résultats ?

- Échec.............................1

- Réussite..........................2

 

Q203

A quel niveau de l'enseignement général avez-vous opté pour le BTS ?

- DEUG I...........................1

- DEUG II...........................2

- Licence...........................3

- Maitrise...............................4

 

Q204

Avez-vous connus des difficultés à l'U.L. ?

- Oui..............................1

- Non...............................2

 

Q205

Quelles difficultés peut-on rencontrer à l'U.L. ?

- Nombre pléthorique dans les amphis...........................1

- Mouvements de contestations répétés..........................2

- Irrégularités des devoirs de table.............................3

- Manques de pratiques de terrain...........................4

- Autres...........................5

- Ne sait pas......................6

 

Q206

Quelles appréciations faîtes-vous du nombre pléthoriques dans les amphis ? (Plusieurs réponses possibles)

- Manque de places.............1

- Trop de bruits dans l'amphi...2

- Prise de notes difficile.........3

- On ne participe pas au cours.............................4

- On n'écoute pas le professeur......................5

- Autres...........................6

 

Q207

Quelles appréciations faîtes-vous des mouvements de contestation  répétés au campus ? (Plusieurs réponses possibles)

- Insécurités sur le campus........1

- Permet d'avoir des aides universitaires....................2

- Irrégularité des cours à l'U.L...............................3

- Permet d'améliorer les conditions de travail à l'U.L...............................4

- Non achèvement des cours des programmes avant l'examen.........................5

- Autres............................6

 

Q208

Quelles appréciations faîtes-vous des irrégularités des devoirs de table à l'U.L. ? (Plusieurs réponses possibles)

- Ne motivent pas à apprendre.......................1

- Compromettent l'amélioration des moyennes..................2

- Ne permettent pas de nous évaluer..........................3

- Compromettent le suivi des cours..............................4

- Donnent trop de libertés aux étudiants.........................5

- Autres...........................6

 

Q209

Quelles appréciations faîte-vous des insuffisances de pratiques de terrains ? (Plusieurs réponses possibles)

- Réduisent les expériences pratiques.........................1

- Ne nous donnent pas l'opportunité de s'exercer....2

- Ne permettent pas la compréhension des cours......3

- Autres...........................4

 

Q210

Connaissez-vous les connaissances de bases pour votre formation actuelle ?

- Oui..............................1

- Non...............................2

 

Q211

Jusqu'où pensez-vous poursuivre vos études ?

- BAC+2..........................1

- BAC+3..........................2

- BAC+5..........................3

- BAC+8..........................4

 

SECTION III

L'ESPERANCE D'UN EMPLOI APRES LA FORMATION

Q301

Qu'est-ce qui vous a incité à opter pour les études de BTS ?

- Suite logique de vos études antérieures.......................1

- Pour l'acquisition d'une expérience professionnelle..................2

- Pour la durée de la formation courte.......................................3

- Pour un emploi envisagé.........................4

- Autres............................5

 

Q302

A quoi servent les études de BTS selon vous ?

- Servent à la profession.......1

- Servent à la formation pratique..........................2

- Servent à la promotion professionnelle.................3

- Servent à gagner de gros salaires..........................4

- Servent à créer son emploi............................5

- Autres............................6

 

Q303

Après le BAC aviez-vous un projet professionnel ?

- Oui...............................1

- Non...............................2

 

Q304

Si oui, quel est ce projet ?

- Projet.............................1

- Non réponse.....................2

 

Q305

Parmi les motifs suivants, lesquels ont contribué dans le choix de cette formation ? Je serai...

- Bien payé........................1

- Respecté.........................2

- Recherché........................3

- Honoré............................4

- Mes parents exercent dans ce métier............................5

- Autres.............................6

 

Q306

Etes-vous pressé de trouver un emploi ?

- Oui.................................1

- Non................................2

- Ne sait pas......................3

 

Q307

Si oui, quel type d'emploi ?

- Emploi.............................1

- Non réponse.....................2

 

Q308

Dans quelle fourchette, situez-vous vos prochaines rémunérations ?

- Moins de 100000 FCFA.......1

- 100000 à 300000 FCFA......2

- 300000 à 500000 FCFA......3

- Plus de 500000 FCFA.........4

 

Q309

Ce diplôme peut-il vous permettre de gagner ce salaire ?

- Plus.................................1

- Oui.................................2

- Non...............................3

- Ne sait pas......................4

 

Q310

Pensez-vous que votre formation actuelle correspond à ce que vous voulez réellement ?

- Oui................................1

- Non...............................2

- Peut être.........................3

- Ne sait pas........................4

 

SECTION IV

ATTIRES PAR LES OFFRES DE FORMATION DE BTS

Q401

Quelle est la spécificité des études de BTS ?

- La spécialisation des formations....1

- La formation pratique.................2

- La formation courte..................3

- Le stage en atelier.....................4

- Autres..................................5

 

Q402

Etes-vous attirés par ces spécificités de BTS ?

- Bien sûr.................................1

- Plus ou moins..........................2

- Pas du tout.............................3

- Ne sait pas.............................4

 

Q403

Dans quelles conditions étudiez-vous dans cette école ?

- Effectif réduit..........................1

- Documentation disponible............2

- Outil didactique disponible..........3

- Assainissement des cadres d'étude.................................4

- Elégance de l'habillement...........5

- Quiétude des lieux...................6

- Autres..................................7

 

Q404

Est-ce pour ces raisons que vous que vous avez choisi les BTS ?

- Bien sûr.................................1

- Plus ou moins...........................2

- Pas du tout..............................3

- Ne sait pas.............................4

 

Q405

L'envie d'utiliser l'outil informatique (NTIC) a-t-elle pesé dans votre choix de BTS ?

- Très importante.......................1

- Importante.............................2

- Plus ou moins...........................3

- Pas du tout............................4

 

Q406

Etes-vous formés à l'aide de l'outil informatique ?

- Oui.....................................1

- Non......................................2

 

Q407

Pendant les études, faites-vous souvent des stages en atelier ?

- Souvent................................1

- Parfois.................................2

- Jamais..................................3

 

Q408

Comparez les diplômes de BTS et ceux de l'enseignement général (EG)

- BTS EG..............................1

- BTS EG...............................2

- BTS = EG...............................3

- Ne sait pas...........................4

 

Q409

Comment voyez-vous votre avenir professionnel ?

- Inquiet.................................1
- Optimiste..............................2

- Rassuré.................................3

 

Q410

Qu'attendez-vous aujourd'hui de votre école ?

- Nous cherche de l'emploi...........1

- Nous cherche des stages à plein temps...................................2

- Nous aide à nous installer...........3

- Rien......................................4

- Autres..................................5

 

SECTION V

LES ACTEURS DE VOTRE ORIENTATION VERS LE BTS

Q501

Depuis quand avez-vous décidé pour le BTS ?

- Avant le BAC..........................1

- Après le BAC..........................2

- Sans réponse..........................3

 

Q502

Où avez-vous appris des BTS ?

- Sur la presse..........................1

- A la radio.............................2

- A la télévision.........................3

- Avec les parents.....................4

- Avec les amis.........................5

- Avec les professeurs.................6

- Autres...................................7

 

Q503

Avant l'obtention du BAC avec qui abordez-vous le plus souvent le sujet de votre orientation future ?

- Votre famille.........................1

- Vos amis..............................................2

- Vos professeurs......................3

- Des conseillers d'orientation........4

- Autres.................................5

 

Q504

Après le BAC, avec qui avez-vous pris la décision de faire le BTS ?

- Votre famille..........................1

- Vos amis...............................2

- Vos professeurs......................3

- Des conseillers d'orientation........4

- Seul.....................................5

- Autres.................................6

 

Q505

Vos parents vous parlent-il souvent de votre orientation ?

- Souvent...............................1

- Parfois................................2

- Jamais................................3

 

Q506

Les médias sont-ils pour quelque chose dans le choix des BTS ?

- Oui......................................1

- Non.....................................2

- Sans réponse........................3

 

Q507

Si oui, parlez nous de leurs contributions.

- ......................................

- ......................................

- ......................................

 

Q508

Le statut socioprofessionnel des parents vous a-t-il influencé ?

- Oui......................................1

- Non.....................................2

- Sans réponse..........................3

 

Q509

Si oui, comment vous a-t-il influencé ?

- ......................................

- ......................................

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GUIDE D'ENTRETIEN AVEC LES RESPONSABLES DE L'OBTS

1/ Que pensez-vous des deux (2) ans de formation en BTS 

2/ Savez-vous pourquoi les BTS attirent plus de jeunes aujourd'hui 

3/ Quelles appréciations faîtes-vous de la formation de base des étudiants inscrits en BTS 

4/ Parlez nous de vos services d'information du public sur les BTS.

5/ Comment vous voyez l'avenir des BTS dans le contexte de l'emploi au Togo.

GUIDE D'ENTRETIEN AVEC PROMOTEURS D'ECOLES DE BTS

1/ Votre perception des études de BTS aujourd'hui au Togo.

2/ Savez vous ce qui explique l'engouement des étudiants pour cette formation aujourd'hui au Togo 

3/ Comment les demandeurs de formations dans votre établissement sont-ils orientés 

4/ Parlez nous des conditions d'inscription dans les différentes filières.

5/ Pouvez vous nous dire les profils de sortie des étudiants formés dans votre écoles 

Annexe 2

Arrêtés de création des BTS

MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT REPUBLIQUE TOGOLAISE

TECHNIQUE ET DE LA FORMATION TRAVAIL-LIBERTE-PATRIE

PROFESSIONNELLE

CABINET

Arrêté N°96/013 METFP

Portant création de filières

Du Brevet de Techniciens Supérieurs (BTS)

LE MINISTRE,

Vu la constitution du 14 Octobre 1992 ;

Vu l'ordonnance N°16 du 06 Mai 1975 portant réforme de l'Enseignement au Togo ;

Vu la loi 2002-016 du 30 Avril 2002 portant orientation de l'Enseignement Technique et Professionnel ;

Vu le décret N°2000/007/PR du 22 Mars 2000 modifiant et complétant le décret N° 94-063/PR du 21 Septembre 1994 portant réorganisation du Ministère de l'Enseignement Technique et de la Formation professionnelle ;

Vu le décret N° 2000/79/PR du 08 Octobre 2000 portant composition du Gouvernement de la République Togolaise ;

Vu le décret N° 2001/013/PR du 21 Février 2001 portant attributions organisation et fonctionnement de l'Office du Brevet de Technicien Supérieur (OBTS) et l'Enseignement Technique et de la Formation Professionnelle ;

Vu l'arrêté N° 96/013/METFP du 14 juin 1996 portant création des Brevets de Techniciens Supérieurs (BTS) ;

ARRETE :

Article 1er : Sont créées les professionnelles spécialités suivantes du Brevet de Technicien Supérieur en complément de celles prévues dans l'arrêté sus visé dans l'ordre chronologique ci-après :

15- Finance-Banque

16- Transport-Logistique-Transit

17- Développement d'Application

18- Administrateur de Réseaux Locaux d'Entreprises

19- Electrotechnique

20- Génie Civil

21- Géomètre Topographe

22- Génie Thermique et Energie

23- Télécommunication

24- Assistant de Gestion PME-PMI

25- Electromécanique

26- Génie Electronique

27- Agriculture

Option a : Production Végétale

Option b : Production Animale

28- Industrie Agro- alimentaire

29- Génie mécanique

Article 2 : Le Directeur de l'Office du Brevet de technicien Supérieur est chargé de l'application du présent arrêté qui sera communiqué et publié au journal officiel de la République Togolaise.

Lomé, le 25 juin 2002

Edo Kodjo Maurille AGBOBLI

AMPLIATIONS

CAB/METFP...........................2

SG/METFP .............................1

Tous ministères........ Pour ampliations

OBTS....................................1 Le Secrétaire Général

Ttes Dtions METFP..................6 Yawo AMOUZOUVI

RECTORAT...........................1

Etabliss. préparant au BTS

JORT....................................1

TABLE DES MATIERES

DEDICACE..............................................................................................3

REMERCIEMENTS........................................................................................4

DEFINITION DES SIGLES.............................................................................5

INTRODUCTION.................................................................................6

PREMIERE PARTIE : CADRE CONCEPTUEL DE LA RECHERCHE.........8

CHAPITRE I : PROBLEMATIQUE...............................................................................9

I-1 Présentation de la situation..................................................................9

I-2 Problématique centrale, et axes de la recherche........................................12

I-3 Les objectifs de la recherche.................................................................15

I-3-1 Objectifs scientifiques.................................................................................15

I-3-2 Objectifs d'application pratique......................................................................15

I-4 Revue de la littérature........................................................................16

I-5 Cadre théorique de la recherche............................................................21

I-6 Les questions de la recherche...............................................................26

I-7 La question de recherche.....................................................................26

I-8 Hypothèse générale............................................................................26

I-9 Opérationnalisation de l'hypothèse.........................................................27

I-9-1 Variables et indicateurs..............................................................................27

I-9-2 Hypothèses opérationnelles...........................................................................28

DEUXIEME PARTIE : CADRE METHODOLOGIQUE DE LA RECHERCHE..29

CHAPITRE II : CHAMPS DE RECHERCHE ET METHODOLOGIE..................................30

II-1 Champs de la recherche......................................................................30

II-1-1 Champ de la question.................................................................................30

II-1-2 Champ de l'étude....................................................................................32

II-2 Méthodologie.................................................................................35

II-2-1 La population cible..................................................................................35

II-2-2 L'échantillonnage.....................................................................................36

II-2-3 Les techniques de collecte de donnée...............................................................37

II-2-4 Pré-test des outils......................................................................................38

II-2-5 Traitement des donnée................................................................................38

TROISIEME PARTIE : RESULTATS DE LA RECHERCHE......................40

CHAPITRE III : PRESENTATION DES TABLEAUX, GRAPHIQUES

ET ANALYSE DES DONNEES.........................................................41

III-1 Caractéristiques des enquêtés.........................................................................41

III-2 Les déterminants du choix des enquêtés................................................................47

III-3 Les acteurs ayant influencé le choix des enquêtés......................................................62

III-4 La satisfaction des enquêtés de leurs choix............................................................66

CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES DONNEES..................................................69

IV-1 : L'inégalité sociale et l'orientation des étudiants dans

les BTS.............................................................................................69

IV-2 : Les motivations des étudiants vers les écoles de

BTS......................................................................................................72

IV-3 : Les contraintes des écoles dans l'orientation des

étudiants vers les BTS...................................................................................74

IV-4 : Les sources d'information qui influencent

l'orientation vers les BTS.....................................................................................77

VI SUGGESTIONS...............................................................................80

CONCLUSION..................................................................................83

BIBLIOGRAPHIE......................................................................................87

LISTES DES TABLEAUX ET GRAPHIQUES..........................................................90

ANNEXES..............................................................................................91

TABLE DES MATIERES...............................................................................104






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"Nous devons apprendre à vivre ensemble comme des frères sinon nous allons mourir tous ensemble comme des idiots"   Martin Luther King