Le christ comme médiateur du salut, essai d'herméneutique africaine du message chrétien à la lumière de la christologie de karl Rahner( Télécharger le fichier original )par Thomas RAINCHOU Grand séminaire notre dame de l'espérance de Bertoua - Attestation de fin d'étude de théologie 2006 |
2.2.3. Les domaines de la missionPour spécifier les domaines de la mission, Rahner distingue la mission officielle de l'Eglise de celle de tout chrétien. La mission de tout chrétien s'inscrit dans n'importe quel cadre existentiel en tant qu'elle porte sur le témoignage vécu. Toute situation dans laquelle se trouve un être humain : qu'il soit malade ou en bonne santé, borné ou plein de ressources, qu'il soit loin de Dieu ou qu'il vive dans la sainte liberté des enfants de Dieu, peut représenter un élément de christianisme positif. Rien de tout cela n'est purement négatif. Tout doit être au contraire estimé et exploité comme valeur positive (...). Il n'est pas de situation qui ne puisse constituer pour notre christianisme une chance141(*). Toutes les situations existentielles de l'homme constituent dans ce sens des cadres de déploiement de la vie missionnaire pour tout chrétien. Aucune frontière n'est à envisager à ce niveau. La mission officielle de l'Eglise dont celle de tout chrétien constitue l'élément fondamental, vise l'homme dans la réalité de son être, dans son intégralité142(*). Les espaces de la mission apparaissent alors selon les situations historiques concrètes de l'homme dans la société en général. C'est aussi ce que soutenait le Pape Jean Paul II pour qui « les transformations rapides et profondes qui caractérisent le monde d'aujourd'hui (...) exercent une forte influence sur le cadre de la mission »143(*). Claude Géffré est aussi arrivé à un constat pareil lorsque, analysant la situation de l'homme contemporain, il propose à la suite de Jean Paul II, le dialogue interreligieux, la mondialisation et l'inculturation comme des nouveaux espaces de la mission144(*). Comme Karl Rahner l'a fait145(*), et dans une visée beaucoup plus contemporaine, Claude Géffré soutient qu' «il faut inclure dans la mission de l'Eglise le dialogue interreligieux et toutes les tâches qui sont au service de la libération intégrale de l'homme et de l'avènement de la justice et de la paix dans le monde »146(*). Dans cette même logique, au delà de la permanence et de la vitalité des grandes religions du monde, la mission de l'Eglise doit relever le défi des grandes cultures (Africaine, Asiatique) en y insérant véritablement l'Evangile qui par essence doit devenir le bien de tout homme ; et elle doit aussi affronter le choc culturel de la mondialisation en proposant les valeurs évangéliques comme « antidote à la déshumanisation »147(*). * 141 MGI, p. 226. * 142 Ibidem, p. 188. * 143 RM 37 b. * 144 Cf. C. GEFFRE, « Prétention du christianisme à l'universel », dans www.sedos.org/french/geffré.htm * 145 MGI, pp. 192-205. * 146 C. GEFFRE, « Prétention du christianisme à l'universel », dans www.sedos.org/french/geffré.htm * 147 RM 38. |
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