MEMOIRE :
Statut nutritionnel des patients originaires d'Afrique
Subsaharienne infectés par le VIH et débutant un traitement
antirétroviral :
Cohorte Lipoafri
CERTIFICAT D'ETUDE SPECIALISEE
SERVICE DES MALADIES INFECTIEUSES ET
TROPICALES
DR. Adje Clément
Sommaire
PREMIERE PARTIE :
Généralités
Introduction............................................................................
Contexte de l'étude
...................................................................
Justification de l'étude
...............................................................
DEUXIEME PARTIE :
Notre étude
Objectifs.................................................................................
Matériel et
Méthodes..................................................................
Résultats..................................................................................
Commentaires...........................................................................
Conclusion..............................................................................
Recommandations.....................................................................
Références
bibliographiques............................................................
PREMIERE PARTIE:
GENERALITES
I - INTRODUCTION
I-1 CONTEXTE DE L'ETUDE
On estime qu'en 2006, 39,5 millions de personnes vivaient avec
le VIH dans le monde. Les estimations établies révèlent
que 4,8 millions de nouveaux cas d'infection se sont produites et 3,8 millions
de patients étaient décédés de l'infection
VIH/SIDA. Parmi les personnes infectées selon le rapport ONUSIDA 2006
on dénombrait 37,2 millions d'adultes et 17.7 millions des adultes
infectés des femmes et 2.3 millions d'enfants (2).
L'Afrique subsaharienne avec 10% de la population mondiale
abrite néanmoins plus de 60% des personnes infectés par le VIH
sida. En 2005 on estimait à 3.2 millions le nombre de nouvelles
infections, par ailleurs, 2.4 millions d'adultes et enfants sont
décédées de l'infection en Afrique subsaharienne selon le
rapport onusida 2005(1).
A l'échelle mondiale, on considère
généralement que le taux d'incidence du VIH a atteint son point
le plus élevé dans les années 1990 et s'est
stabilisé par la suite, même si l'incidence continue de
croître dans un certain nombre de pays (2). Cette tendance est souvent
liée aux changements de comportement et aux programmes de
prévention. Les modifications de l'incidence liées à une
augmentation de la mortalité imputable au SIDA ont fait que la
prévalence relative du VIH s'est stabilisée au
niveau mondial.
Toutefois, le nombre de personnes vivant avec le VIH
a continué d'augmenter, du fait de la croissance de la population et,
plus récemment, des effets de la thérapie antirétrovirale
sur le prolongement de la durée de vie des nombreuses personnes
infectées.
Cependant, l'épidémie est
particulièrement sévère en Afrique australe, ou
l'infection à vih continue de progresser. Les données recueillies
dans le cadre de nouvelles enquêtes soulignent l'impact
disproportionné du SIDA sur les femmes, en particulier en Afrique
subsaharienne et parmi les jeunes (15-24 ans), le ratio est encore plus
marqué, avec trois jeunes femmes infectées pour un jeune
homme.
En Côte d'Ivoire, selon les chiffres donnés
par l'ONUSIDA dans son rapport 2006 le nombre de personnes vivant avec le VIH
est de 750 000 et le taux de prévalence du VIH, chez les adultes entre
15 et 49 ans a chuté. Les adultes de 15 ans et plus vivant avec le VIH
sont 680 000 personnes. Le nombre des femmes de 15 ans et plus vivant
avec le VIH est de 400 000. Tandis que le nombre de décès
est chiffré à 65 000 personnes. Par ailleurs le nombre d'enfants
entre 0 et 14 ans vivant avec le VIH est de 74 000 enfants. Toujours selon
l'onusida, le nombre d'orphelins du SIDA entre 0 et 17 ans est de 450 000
(Rapport onusida 2006). Globalement on note une baisse supérieure
à 25% statistiquement significative des tendances des nouvelles
infections dans le pays et la prévalence de l'infection se situe a moins
de 4%. Cela est du aux efforts nationaux consentis par le gouvernement et les
structures internationale qui oeuvrent face a cette pandémie.
Malgré les nouvelles stratégies d'accès
aux traitements antirétroviraux nécessaires dans nos pays en
développement organisé par les partenaires internationaux fonds
mondial et OMS beaucoup d'efforts restent à faire dans la prise en
charge des personnes vivants avec le VIH en Afrique (1 ;2). En effet
aujourd'hui, presque 40% des enfants africains de moins de cinq ans souffrent
d'un retard staturo-pondéral imputable a une carence nutritionnelle
chronique (8,13). L'insuffisance pondérale conséquence de la
nutrition qui est l'une des principales causes de mortalité dans le
monde, responsable de 3,7 millions de décès en 2000 et
pratiquement la moitié des décès (48,6%) est intervenue en
Afrique subsaharienne (3 ;15) ; a cet effet, l'organisation mondiale
de la santé est entrain de réaliser un examen systématique
de la littérature(3). Certaines études ont montré une
association entre la perte de poids et le risque accru d'infections
opportunistes et un temps de survie plus court (4 ; 5 ; 6).
D'autres études ont montré que le pronostic clinique est moins
favorable et que le risque de surmortalité est plus grand chez les
patients infectés par le vih chez qui les apports ou les réserves
en micronutriments sont inadéquats (7 ; 23). Il est donc important
de mettre en place des programmes de prise en charge qui prennent en compte le
volet nutritionnel chez les patients infectés par le vih. Des
études sur la prise en charge des enfants infectés par le vih en
associant une bonne réhabilitation nutritionnelle et la vaccination
réduisait la mortalité ( 8 ; 13 ; 44)
La multitherapie antirétrovirale améliore
l'état nutritionnel indépendamment de ses effets de la
suppression de la charge virale et le statut immunitaire(46) bien que certains
patients restent malnutris malgré le traitement antirétroviral il
importe donc de se pencher sur la prise en charge nutritionnel (14). On observe
un relâchement de l'observance surtout durant les trois premiers mois
essentiellement à cause des effets secondaires des ARV, nausée
vomissement crampes douleur de estomac, sensation de malaise etc. plus accrus
chez les patients malnutris que chez ceux qui ont profil nutritionnel
acceptable(15). D'autres complications métaboliques ont
été notées avec l'utilisation des antirétroviraux
à savoir une altération du métabolisme glucidique et
lipidique et l'apparition des lipodystrophie (29).
II - JUSTIFICATION DE L'ETUDE
L'Afrique subsaharienne est la région la plus atteinte
par l'infection à vih avec plus de 60% des patients infectés.
Elle draine également de nombreux facteurs contribuant à la
propagation de cette infection ; les infrastructures sanitaires
défectueuses, la famine avérée, la prise en charge
multidisciplinaire pas bien encore intégrée, tous ces facteurs
aggravent l'état nutritionnel des personnes malades dans cette
région du monde. L'infection à VIH avec sa répercussion
désastreuse sur l'organisme humain entraînant un hyper catabolisme
et expose l'individu atteint à la malnutrition et une perte de poids
entraîne chez la personne infectées des complications
nutritionnelles liées à l'infection à VIH.
La malnutrition pourrait apparaître à toutes les
phases de l'infection à VIH, mais elle est retrouvée
généralement au stade terminal, ou lorsque rien n'est fait le
malade est emporté dans un état cachectique indescriptible. De
nombreux facteurs physiopathologiques de l'infection à VIH
entraînant forcement un état nutritionnel précaire ;
les fièvres répétées sans étiologie
particulière, l'inappétence, les candidoses buccales,
oro-pharyngées et digestives, les diarrhées aigues comme
chroniques, la perte de poids progressive est définie comme un
critère majeur de l'infection à VIH surtout lorsqu'elle
dépasse 10% du poids corporel, annonçant déjà cette
malnutrition.
Certains auteurs affirment que l'origine de la malnutrition
est donc multifactorielle, ou le mécanisme primaire serait une
diminution de l'alimentation, un déséquilibre des dépenses
énergétiques, enfin une malabsorption des aliments au niveau
digestif, tout ceci abouti a une perte de poids qui est donc la
conséquence de la balance énergétique négative.
La malnutrition est un problème de santé
publique majeur dans les Pays en Développement (PED) surtout en Afrique
subsaharienne. L'organisation mondiale de la santé (OMS), dans son
rapport de 2000 estime que plus d'un tiers des enfants âgés de
moins de 5 ans, dans les PED ont un retard staturo-pondéral par rapport
à leur âge (De Onis, 2000), La malnutrition contribue en grande
partie à la mortalité infantile en affaiblissant les fonctions
immunitaires de l'enfant (Chandra, 1991), en diminuant sa résistance aux
maladies infectieuses (Victoria et al. 1990). En 1995, Pelletier et al ont
montré que 50% des cas de décès chez les enfants
infectés parle VIH sont liés à la malnutrition. Au regard
de l'ensemble des études réalisées dans les pays
d'Afrique, la malnutrition apparaît comme une donnée à
prendre en compte dans la prise en charge globale de toute pathologie
infectieuse sous les tropiques car elle est responsable d'une grande part des
décès en particulier chez les patients infectés par le VIH
(Pelletier et al, 1995).
En Côte d'Ivoire la situation nutritionnelle, selon
l'Enquête de Démographie et de la Santé (EDS) 1998, un
quart des enfants de moins de 5 ans accuse un retard de croissance. Ce qui
représente, selon les standards de l'OMS, une prévalence moyenne
par rapport aux autres pays. Durant les deux premières années de
la vie, les prévalences du retard de croissance augmentent avec
l'âge de l'enfant ; les enfants de moins de 6 ans sont les plus
touchés 8,2% ; entre 6 mois et un an plus du dixième des
enfants 13% souffrent de cette forme de malnutrition ; entre un et deux ans la
proportion d'enfants atteints devient encore plus élevées
(29 ,1%). Ces chiffres expriment la situation en Côte d'Ivoire en
1998. Depuis, une enquête menée par l'OMS, en 2003 évaluant
la situation au sein des populations à l'échelle nationale, en
partenariat avec l'Unicef a décidé d'appuyer le programme
national de nutrition (PNN) afin de mesurer les répercussions de la
guerre civile sur la situation nutritionnelle et orienter les
éventuelles interventions dans ce domaine.
Notre étude est réalisée au sein d'une
population de patients infectés par le VIH afin de répondre
à une des interrogations que suscite cette pandémie à
savoir la description de l'état nutritionnel de ces patients et
apprécier les répercussions sur la progression vers le stade sida
maladie. Cette étude permettra également d'apprécier les
interventions pour améliorer l'état nutritionnel des patients
infectés par le VIH. Peu d'étude ont abordé ce sujet chez
les malades infectés par le VIH chez les adultes noirs africains. Par
contre de nombreuses études ont été
réalisées chez les enfants souffrant de malnutrition
protéino-calorique et énergétique ces données
disponibles ont permis d'améliorer la prise en charge globale de ces
enfants (Muller et al 2000). Les recommandations de ces interventions ont
même été intégrées dans les programmes de
prise en charge et ont permis de sauver de nombreux enfants souffrant de cette
malnutrition. Chez les adultes peu d'étude sur la malnutrition et le vih
ont été rapportée en Afrique, c'est pourquoi nous avons
décidée de réaliser cette étude afin d'envisager
des recommandations qui pourraient être intégrées dans la
prise en charge globale de cette infection. Cette étude est
réalisée chez les patients naïf de traitement
antirétroviral, afin d'évaluer les paramètres
nutritionnels de base et qui pourrait changer après exposition aux
médicaments antirétroviraux.
En outre il est important d'apprécier le statut
nutritionnel des patients infectés par le VIH et vivant dans deux
contextes différents. Certains auteurs affirment que le statut
nutritionnel des européens serait meilleur que celui des africains en
raison de l'autosuffisance alimentaire dont jouissent les pays
européens. L'infection à VIH entraînerait un état
nutritionnel précaire déjà fragilisé en
Afrique par un contexte de sous alimentation observé dans la population
générale. Les fièvres répétées sans
étiologie particulière, l'inappétence, les candidoses
buccales, oro-pharyngées et digestives, les diarrhées aigues
comme chroniques, la perte de poids progressive, annonçant
déjà le mauvais état malnutrition.
Une étude menée au Guatemala a montré que
l'introduction journalière d'un supplément nutritif chez les
enfants d'âge préscolaire entraînait une diminution
significative de la mortalité et de la morbidité ( 11). On serait
tenté de croire que cette importante mortalité engendrée
par le vih en Afrique aurait aussi son origine dans la malnutrition
endémie qui sévit en Afrique, et qu'une intervention sur le
statut nutritionnel de ces malades pourrait améliorer leurs conditions
de survie. Une étude classique dirigée à Narangwal au
Punjab (Inde) a démontré de façon indéniable la
valeur d'un programme de santé qui associe les soins nutritionnels.
Concernant l'état nutritionnel et certains autres paramètres de
santé, le traitement combiné a donné les meilleurs
résultats. La seule supplémentation nutritionnelle a
également donné de bons résultats, dans une étude
réalisée au Rwanda on a vu par rapport au groupe témoin,
on n'a observé aucune amélioration de l'état nutritionnel
du groupe qui ne recevait que des soins de santé, sans supplément
alimentaire. Toutes ces études montrent l'importance de l'apport
nutritionnel dans un programme de prise en charge des personnes vivant et
infectées par le VIH.
La pertinence de notre étude est due au fait qu'elle
explore un domaine nouveau dans le concept de la prise en charge globale de
l'infection à vih en Afrique et illustrera mieux le profil nutritionnel
des patients noirs africains.
L'état nutritionnel des patients VIH doit être
préservé avant que le sujet ne développe le syndrome de
maigreur constitutionnel, c'est pourquoi il est important d'aborder cet aspect
de la prise en charge avant l'initiation du traitement antiretroviral. Les
personnes infectées par le VIH doivent avoir une évaluation
nutritionnelle nécessaire dans le suivi et la prise en charge globale de
cette infection.
A l'instar du statut nutritionnel beaucoup d'autres
problèmes rencontrés chez ces patients infectés par le vih
avaient été minimisés. Au début de l'infection
certains auteurs ont dénoncé, les déficiences en
micronutriments, l'aberration dans la composition de la moelle osseuse, les
conséquences cardiovasculaire du traitement, et le concept de la
lipodystrophie qui s'est avéré des années plus tard comme
un problème difficile a résoudre, c'est pourquoi, nous pensons
qu'il est nécessaire de se pencher sur ce aspect des choses le plus
tôt possible.
DEUXIEME PARTIE :
NOTRE ETUDE
IV- OBJECTIF
IV- Objectif principal
Décrire le profil nutritionnel des patients de la
cohorte Lipoafri avant la mise sous traitement antirétroviral.
IV- Objectifs spécifiques
- Décrire les caractéristiques
sociodémographiques de ces patients
- Décrire les caractéristiques médicales
des patients participant à l'étude
- Décrire les caractéristiques
immuno-virologique des patients participant à l'étude.
- Décrire Les caractéristiques biologiques des
patients participants à l'étude.
- Evaluer les parts des lipides, des glucides, et
protéines dans la ration journalières
VI- MATERIEL ET METHODES
VI-1 Cadre de l'étude
Située en Afrique de l'ouest, la Côte d'Ivoire
couvre une superficie de 322 600 km2 dont 167 100 km2 sont à vocation
agricole. Elle est limitée par le Ghana à l'est, le Liberia
à l'ouest, le Mali et le Burkina Faso au nord et par le Golf de
Guinée au sud.
L'économie de la Côte d'Ivoire est
essentiellement basée sur l'agriculture. La Côte d'Ivoire, par
rapport à ces pays limitrophes, est dotée d'un potentiel agricole
certain. Selon la FAO, le pays est autosuffisant, les importations alimentaires
concernent essentiellement les protéines animales, et certaines
céréales blé et riz principalement. Les
disponibilités alimentaires en termes de calories et de protéines
ont progressé entre 1962, et 1972 et sont restées depuis lors
relativement stables : 2490 kcal/pers/jour et 50 g/pers/jour.
En 1992 la disponibilité énergétique
avait augmenté pour atteindre 2 610 en 1997, kcal/pers./jour
(FAO, division statistiques, 1997).
La population est estimée à 15 366 672 habitants
(EDS, 1998). La Côte d'Ivoire est un carrefour de brassage d'ethnies et
de diversité des nationalités ;
Le taux brut de mortalité est de 14°%
décennie 1998. L'espérance de vie à la naissance de la
population a diminué, passant de 55,0 ans à 50,9 ans de 1988
à 1999.
Les pratiques alimentaires en Côte
d'Ivoire
Des enquêtes sur les pratiques alimentaires ont
été réalisées chez des enfants âgés de
3 à 24 mois dans deux régions de la Côte d'Ivoire et
reflètent en partie les pratiques alimentaires : d'une part, en
milieu rural, Boundiali, au Nord du pays, et d'autre part, en zone urbaine,
à Abidjan, au Sud du pays (Muhlemann, 1998). Les résultats
montrent que les repas sont généralement composés d'une
base très simple (céréales, tubercules ou plantains)
accompagnée d'une sauce. Sur l'ensemble du pays, les
céréales consommées sont principalement le maïs
(consommé par 71 % des enfants en régions urbaines et 79 % des
enfants en région rurale), le riz, le sorgho et le mil. Les racines et
tubercules rencontrés sont le manioc, les ignames, le taro, la pomme de
terre et la patate douce. Une autre étude (Camara, 2000) suggère
le découpage du pays en trois régions selon les aliments de base
qui y sont consommés : le Nord (Boundiali) consommerait le mais, le
riz, le sorgho et le mil ; le Centre (Bouaké) s'alimenterait
principalement à base d'igname et de plantain ; enfin le Sud, dans
la région urbaine d'Abidjan, aurait une alimentation variée
contenant l'ensemble des céréales, racines et tubercules
précités. Ces aliments de base entrent dans la composition de
plats typiquement ivoiriens : le foutou, le tô de maïs,
l'attièké, le placali et l'aloco. Ces plats sont la plupart du
temps accompagnés de sauces variées. Selon la saison, les
ingrédients de base en sont le gombo frais ou séché, la
pulpe des fruits de palme, les aubergines, et les tomates. D'autre part il est
à noter que de nombreuses feuilles sont utilisées pour la
confection des sauces. Il existe une grande diversité des feuilles
consommables, variant énormément d'une région à une
autre. Selon l'étude de Muhlermann (1998), plus de la moitié des
enfants de 3 à 24 mois consommeraient les sauces à base de
feuilles entre 2 et 4 fois par semaine. Les fruits jouent un rôle
important dans l'alimentation des jeunes enfants. 90% d'entre eux en
consomment. La nature des fruits dépend beaucoup de la saison. Les plus
fréquemment rencontrés sont l'orange, la banane, la mangue et la
papaye. La viande (généralement du boeuf) est assez peu
consommée en milieu rural. Les protéines sont fréquemment
apportées par le poisson qui entre dans la composition des sauces.
VI-2 Lieu de l'étude
Il s'agit d'une étude bicentrique qui se déroule
aussi bien au Service des Maladies Infectieuses et Tropicales situé au
sein du Centre Hospitalier Universitaire de Treichville, qui est le service de
référence de la prise en charge des PVVIH en Côte d'Ivoire,
et au service des maladies infectieuses de l'Hôpital Saint-Antoine de
Paris, qui est l'un des centres de référence de la prise en
charge des personnes vivants avec le VIH en France.
Cette étude est réalisée au sein d'une
cohorte de patients « LIPOAFRI » suivis dans deux
contextes différents, dont l'objectif principal est d'apprécier
l'incidence des lipodystrophies et les autres anomalies clinico-biologiques
liés aux traitements antirétroviraux chez les patients d'origine
subsaharienne et infectés par le VIH. Cette étude a
intégrée dans de ses objectifs secondaires d'évaluer
l'apport énergétique total journalier des patients suivis dans
cette cohorte.
VI-3 Type d'étude
Il s'agit d'une étude transversale comparative,
réalisée chez les patients noirs originaires d'afrique
subsaharienne vivant dans deux environnements différents.
Population d'étude
Cette étude comparative a porté sur 230 patients
venus participer en pré inclusion dans l'étude LipoAfri.
Critères d'inclusion :
Ont été inclus dans l'étude dans
l'étude les patients ayant les caractéristiques
suivantes :
· Age > 18 ans
· Patient infecté par le VIH, confirmé par
le test ELISA et le Western Blot
· Patients originaires d'Afrique subsaharienne et se
présentant dans l'un des centres de prise en charge
· Patient avec un indice de Karnofsky > 70%
· Patient naïf de tout traitement
antirétroviral
· Consentement éclairé signé
Critères de non inclusion :
N'ont pas été inclus dans l'étude les
patients ayant les caractéristiques suivantes
· Non respect prévisible du protocole
· Patient n'ayant pas réalisé
l'enquête alimentaire
· Patiente en cours de grossesse ou grossesse
prévue à court terme (une patiente enceinte sera exclue de
l'étude)
VI-4 Déroulement de l'étude
Le recrutement des patients s'est fait de manière
consécutive lors des consultations, et cela pendant 19 mois, d'avril
2005 à décembre 2006. L'enquête a été faite
sous la forme d'une interview individuelle, par un nutritionniste, interrogeant
chaque patient dans une salle close à l'abri des autres malades pour ne
pas influencer les réponses.
Un nutritionniste aidé d'un médecin
enquêteur membre d'équipe lipoafri. Chaque patient ayant fourni
son consentement éclairé pour participer à l'étude,
était reçu par le nutritionniste le jour de la visite d'inclusion
dans l'étude.
Préalablement, des échanges entre les
nutritionnistes de Paris et Abidjan, ont permis d'harmoniser les outils de
travail, et les aspects quantitatifs et qualitatifs des aliments
consommés.
Données recueillies
Pour chaque patients nous avons recueillis les données
à partir d'un questionnaire comprenant sur 5 parties :
caractéristiques sociodémographiques ; les
antécédents vih et cardio-vasculaire, le mode de vie, les
paramètres cliniques, les paramètres biologiques et
l'enquête alimentaire portant sur les trois jours
précédents la consultation.
- La visite de preinclusion
A cette visite nous remettons la notice d'information et
recueil du consentement éclairé, les variables
sociodémographiques concernant ; l'age, le sexe, situation
matrimoniale, pays d'origine, le pays de résidence, ancienneté de
l'infection à VIH, type de VIH, niveau d'étude, nombre de
personne au foyer.
Les antécédents personnels et familiaux
d'obésité, HTA, angor (infarctus du myocarde, accidents
thromboemboliques)
Les antécédents de consommation de tabac et
alcool
Bilan biologique pré J0
Radiographie pulmonaire de face
- La visite d'inclusion
Cette visite comprend :
Une vérification des critères
d'éligibilité au traitement antirétroviral
Un examen clinique : poids, taille, tension
artérielle, score de Karnofsky, stade CDC 1993 et les mesures
antrhopometriques (poids, taille, tension artérielle, la mesure des plis
cutané bicipital et tricipital, la mesure de la taille et de la hanche
la circonférence de la cuisse).
Le traitement ARV prescrit ; les pathologies
associées
Le mode de vie : le régime alimentaire, la
capacité physique actuelle, l'activité physique : les
moyens de déplacement, l'activité sportive et l'activité
professionnelle, la consommation de tabac et alcool.
VI-5 Réalisation des bilans
Les examens hématologiques, et biochimiques sont
effectués au laboratoire central du CHU de Treichville.
La radiographie pulmonaire est réalisée à
la CIMA (Centre d'Imagerie Médicale d'Abidjan)
La quantification de l'ARN Plasmatique a été
réalisée avec le test Quantiplex 2.0 Chiron Diagnostic avec un
seuil de détection 300 copie/ml au laboratoire du Cedres. La
numération des sous populations lymphocytaire a été
réalisée au laboratoire du retroci par technique de
cytofluorometrie de flux (Fascan Becton Dickinson) avec des anticorps
monoclonaux immunotechn.
Pour la biochimie, glucose, triglyceridemie,
cholestérol, les manipulations ont été faites sur le
Liasys automate multiparamétrique en utilisant la méthode
enzymatique au laboratoire de biochimie du CHU de Treichville
VI-6 L'enquête alimentaire
L'enquête alimentaire qui consiste a
évalué qualitativement et quantitativement les aliments
consommés par chaque malade. L'étude des aliments
consommés par les patients vient en complément des analyses
biologiques et cliniques réalisée lors de la prise en charge des
malades, les apports alimentaires sont important a considérer en
présence d'une situation à haut risque de dénutrition.
Au cours de l'enquête nous avons recensé tous les
aliments consommés couramment par chaque malade sur les trois derniers
jours avant la consultation.
Cet interrogatoire nous a permis de connaître les
habitudes alimentaires du patient et on a pu établir la ration
journalière et l'évaluation des apports
énergétiques consommé par chaque patient. Les parts
lipidiques, glucidiques et protéiques à laide d'un tableur Excel
conçu pour les besoins de cette enquête;
Chaque quantité trouvée est multipliée
par sa valeur en calorie. L'évaluation de la ration alimentaire en part
glucidique, protéique et lipidique en g/jour puis en pourcentage et
cette ration alimentaire est traduit en qualité de calories
consommée par jour Kcal sachant que :
1g de lipides = 9 calories
1g de glucides= 4 calories
1g protide = 4 calories
1g d'alcool= 7 calories
VI-7 Mode de recueil des données
Lors de l'enquête alimentaire les données sont
recueillies à l'aide d'un questionnaire a trois volets portant sur les
trois jours précédents la visite. Ces informations sont compiler
et des calculs sont effectués afin d'exprimer la valeur
énergétique de chaque aliment en fonction des repas
composée du petit déjeuner, du déjeuner, et du diner de
chaque patients. Le recueil des données est réalisé par un
nutritionniste enquêteur chargés de mener l'interrogatoire.
Les données recueillies lors des visites sont
consignées dans un cahier de suivi individuel après chaque
consultation. La tenue de ces cahiers est la charge du médecin de
recherche clinique.
Le karnofky et l'indice de masse corporelle ou indice de
Quételet dont la formule est IMC= poids en kg/taille (m²) ont
été evalués avant la mise sous traitement. Trois seuils
sont établis par l'adulte et définissent les trois classes
standard suivantes :
IMC < 17 kg/m² état maigreur constitutionnel
18<IMC < 25 kg/m² état normal
IMC > 25 kg/m² état surpoids
Dans notre étude nous avons au préalable exclus
les patients qui avaient un indice de masse corporelle en dessous de la normale
c'est-à-dire < 17
Les normes retenues :
Nous avons retenu comme norme concernant la ration
journalière en kilocalorie, après enquête les valeurs
suivantes. Pour les besoins de l'étude nous avons retenue la
répartition suivantes en consommation de Kilocalorie journalière
les patients qui consommeraient moins de 1500 kilocalories par jour seraient
considérés comme ceux qui avaient un mauvais apport
énergétique journaliers donc malnutris ou ayant un mauvais
état nutritionnel.
Ceux qui consommeraient entre 1500 et 2000 kilocalories par
jour seraient considérés comme ceux ayant un apport nutritionnel
modéré, donc un état nutritionnel moyen.
Les patients qui auraient plus de 2000 kilocalories
consommées par jour seraient considérés comme ceux qui
auraient un bon apport énergétique donc un bon état
nutritionnel.
Les besoins énergétiques d'un individu
étant définis comme étant la quantité
d'énergie nécessaire pour compenser les dépenses et
assurer une taille et une composition corporelle compatibles avec le maintien
à long terme d'une bonne santé et d'une activité physique
adaptée au contexte économique et social" (OMS, 1996.
encadré 1). La dépense énergétique peut être
estimée sur 24 heures pour chaque individu. Mais l'infection à
vih comporte des effets sur la nutrition puisqu'elle accroît les
dépenses d'énergétiques et est accompagnée d'une
réduction des apports alimentaires et d'un déficit de la balance
énergétique. Les personnes atteintes du VIH ont des besoins
accrus en énergie puisqu'un hyper catabolisme est instauré
dès les premières heures de l'infection. Selon le rapport de
l'organisation mondiale de santé en 2003 les personnes
séropositives asymptomatiques au VIH auraient besoin de 10%
d'énergie en plus et celles qui sont symptomatiques ont besoin de 20
à 30 % d'énergie de plus que les personnes
séronégatives au vih du même âge de même poids
et de même sexe et avec le même niveau d'activité
physique.
L'équilibre entre les dépenses et les apports
énergétiques permettent d'assurer une stabilité du poids
corporel, ce qui est indispensable pour le maintien d'un bon état de
santé. Lorsque l'apport énergétique est inférieur
à la dépense énergétique, il y a perte de poids
(réduction des masses grasse et musculaire); à l'inverse, lorsque
l'apport énergétique est supérieur à la
dépense énergétique, le surplus est mis en réserve
sous forme de graisses et il y a prise de poids.
Encadré 1 : Apport nutritionnel
conseillées (ANC)
ANC : Ce sont des valeurs repère pour des groupes
de sujets et pas pour des individus. Il existe désormais des tables pour
déterminer les ANC à partir du métabolisme de base (obtenu
à l'aide d'une équation basée sur le poids, la taille,
l'âge et le sexe) et du niveau d'activité physique. Pour les
adultes entre 40 et 60 ans (selon le sexe et l'activité physique) :
Selon la catégorie les apports par jour en kcal diffèrent. Ainsi
donc un Adulte de sexe masculin en activité réduite consomme 2200
kcal/jour, en activité habituelle 2500 kcal/jour, en activité
importante 2900 kcal/jour, et enfin en activité très importante
3400 kcal/jour.
Un adulte de sexe féminin en activité
réduite 1800 kcal/jour, en activité habituelle 2000 kcal/jour,
en activité importante 2300 kcal/jour et en activité très
importante 2400 Kcal /jour.
|
VI-8 Informatisation des données.
Le recueil des données sera
effectué après la saisie préalablement effectuée
sur le cahier de malade. Le médecin d'étude clinique est
responsable du contrôle de la saisie informatique des données
sous la supervision de l'investigateur principal. Le contrôle de
qualité des informations est assuré par les vérifications
logiques qui sont effectuées automatiquement au fur et mesure de la
validation des données. La cohérence des observations recueillies
est elle aussi vérifiée au cours des saisies de façon
régulière au niveau de la base de donnée par le
médecin d'étude clinique de l'hôpital Saint Antoine.
VI-9 Critère de jugement principal
Notre critère de jugement principal a été
la valeur de l'apport énergétique total journalier ration
alimentaire de base la présence d'insuffisance nutritionnelle
énergétique en dessous de 1500 Kilocalories journalier chez les
patients enquêtés.
Secondairement un déséquilibre dans la
répartition selon le pourcentage des lipides, glucides et protides dans
la ration journalière seront évaluées.
Considérant qu'une alimentation
équilibrée comprend
50_55% de glucide
30_35 % de lipide
15_20% de protide
Les glucides
Le rôle des glucides ou sucre est d'apporter de
l'énergie. Il existe deux sortes de glucides : les sucres rapides
(morceau de sucre, coca, gâteau, confiture ...) et les sucres lents
qui se trouvent dans tous les légumes (haricots secs, lentilles...)
Les protides
Les protides (ou protéines) servent à
construire, réparer, entretenir les cellules des tissus (peau, muscles).
Elles sont à la base de certaines hormones et constituent les anticorps
et les enzymes. Elles sont d'origine animale ou végétale et
apportées par les viandes, poissons, oeufs, laits, formages, soja,
céréales: attention aux abus de protéines chez les
personnes sédentaires ou chez les insuffisant rénaux car les
protéines se dégradent en urée et ammoniaque pouvant
fatiguer le foie et le rein.
Les lipides
Les lipides ou graisses servent surtout de réserve
d'énergie. Les lipides sont les précurseurs de certaines hormones
(hormones sexuelles et cortisol) et constituent les membranes des cellules. On
distingue les acides gras insaturés les acides gras saturé sont
dans les graisse d'origine animale (beurre, fromage, gras de la viande, peau du
poulet, charcuterie) et augmentent les triglycérides et le
cholestérol dans le sang. Les acides gras insaturés se trouvent
dans les graisses d'origine végétale (huile d'olive, de colza,
arachide, non chauffée) les poissons gras (omega3 dans le maquereau,
thon, saumon...) et font baisser les triglycérides et le
cholestérol,
VII- TRAITEMENT DES DONNEES
La saisie des données sera effectuée dans la
base de données de l'étude en temps réel au moyen d'un CRF
électronique après la collette des informations dans un cahier
d'observation. Cette saisie est effectuée chaque jour par le
médecin d'étude clinique.
L'analyse statistique a été
réalisée à l'aide des logiciels SAS et SPSS avec
comparaison des moyennes utilisant le khi carré, avec comme seuil de
significativité p< 0.005.
VIII- ANALYSE STAISTIQUE DES DONNEES
Notre analyse a porté sur l'ensemble des données
recueillies dans un premier temps à l'inclusion et ensuite une
comparaison entre les patients d'Abidjan (groupe A) et de paris (groupe B). Les
différences observées seront évaluées par des
méthodes statistiques à l'aide du logiciel SPSS et de SAS
définis au préalable utilisant le Khi carré2 avec un seuil
de significativité de p <0.05 et un intervalle de confiance
estimé à 95%
Comme variables sociodémographiques et cliniques
identifiées :
L'âge, le sexe, niveau d'étude, la durée
de l'infection( le délais de dépistage), le stade CDC, BMI,
Karnofsky, le poids, et les mesures anthropométriques notamment le tour
de taille et le tour de hanche et les différents pli cutané
bicipital et tripital ont été également
évalué sur l'examen clinique.
Les valeurs biologiques prise en compte dans notre
analyse sont les suivantes:
Le taux de lymphocytes Cd4, la charge virale, le
cholestérol total, les triglycérides, le cholestérol HDL,
LDL, la bilirubine totale, l'albumine, la glycémie, les transaminases
(Asat, Alat), les enzymes LDH, CPK, créatinémie, urée,
potassium, sodium, lactates, électrophorèse des protides, la
numération formule sanguine, amylase, gamma GT, phosphatases
alcalines.
Une analyse descriptive portera sur les
caractéristiques sociodémographiques, cliniques et biologiques.
Le profil nutritionnel des patients avant la mise sous traitement sera
décrit dans la population totale enquêtée et ensuite
comparé entre les patients du groupe A et groupe B portant sur les
apports énergétiques moyens journaliers et ensuite les
répartition des part glucidiques, lipidiques et protéiques dans
la ration alimentaire dans la population totale étudiée et dans
les différents groupes A et B avant la mise sous traitement
antirétroviraux.
L'analyse a été faite en univariée sur la
comparaison des variables entre les patients suivis à dans le groupe A
et ceux suivis le groupe B.
RESULTATS
I - CARACTERISTIQUES
SOCIO-DEMOGRAPHIQUES
Tableau I : caractéristiques
socio-démographiques
Variables
|
Population générale
(N= 230)
|
Groupe A
N= 173
|
Groupe B
N=57
|
P
|
Age moyen
Sexe
Ratio F/H
Durée infection
(années, moyenne)
Situation familiale
Célibataire
Marié
Veuf
Vie maritalement
Nombre de personne au foyer
< 5
5-10
> 10
Sans domicile fixe
|
36,7
F= 135
H= 95
1,42
1,01
96(42%)
56 (25%)
23(10%)
54(24%)
115 (50%)
85 (37%)
28 (12%)
1 (0,4%)
|
36,2
F= 107
H=66
1,62
0,68
66(38,2%)
34(19,7%)
22(12,7%)
51(29,5)
72 (41 6%)
75(43,4%)
26 (15%)
00
|
38,1
F= 28
H= 29
0,96
2
30(53,6%)
22(39,3%)
1(1,8%)
3(5,4%)
43 (76,8%)
10(17,9%)
2 (3,6)
11,8%)
|
0,196
0,091
0,001
0,000
0,000
|
I 1 Données générales
Au cours de notre période d'étude, allant de 27
avril 2005 au 31 décembre 2006 nous avons préinclus 181patients
pour le site d'Abidjan versus 60 patients préinclus pour le site de
Paris.
En définitive nous avons retenu 230
patients dont 173 patients pour le site d'Abidjan versus 57 pour le
site de Paris, répondant aux critères de l'étude.
Nous avons recensé 135 Hommes (58,7%) et 95 Femmes
(41,3%), soit un sexe ratio de 1,42 avec une duré d'exposition commune
d'environ une année. Près de la moitié de l'effectif
était célibataire.
L'age moyen de notre population d'étude était de
36.7
I 2 Données comparées
A l'analyse comparé les différences
significatives sont apparues entre le groupe A et le groupe B, sur le sexe
ratio en faveur des femmes dans le groupe A (p= 0,091 ; IC à 0,05),
sur la durée d'infection à VIH (p=0,001), sur le pourcentage de
patients symptomatiques plus important chez les patients suivis à
Abidjan que ceux suivis à Paris.
II - CARACTERISTIQUES CLINIQUES
Tableau II : caractéristiques cliniques
Stade CDC
A
B
C
Antécédent. IOs. Oui
Non
Poids
Karnofsky
IMC
Mesures anthropométriques
- pli bicipital
- pli tricipital
- circonférence taille
- circonférence hanche
- circonférence cuisse
|
52 (23%)
134 (58%)
28 (19%)
44 (19%)
189 (81%)
59,5[38-96]
88,8 [80-100]
21,35[17-30]
5,4 [1-34]
10,12 [3-55]
76,8 [61-99]
90,25 [52-126]
45,80 [34-63]
|
8 (4,6%)
131 (75,7%)
34 (19,7%)
34 (19,7%)
139 (80,3%)
56,12[38-95]
86,4 [80-100]
20,5 [17-29]
4,88 [2-11]
8,08 [3-15]
74,7 [61-97]
88 [66-110]
44,2 [34-59]
|
44 (77,2%)
3 (5,3%)
10 (17,5%)
10 (17,5%)
47 82,5%)
69,84 [48-96]
96,2 [80-100]
23,79 [17-30]
6,96 [1-34] 0,021
16,25[3-55] 0,0001
82,86[61-99] 0,0001
96,84 [52-126] 0,0001
50,7 [35-63] 0,0001
|
II 1 Données cliniques
générales
Les données cliniques générales indiquent
une population symptomatique (77%),avec moins de 20% d'infections opportunistes
classant SIDA à l'initiation du traitement antirétroviral,
corroboré par un IMC et un score de karnosfky bon respectivement de
21,35 et 90 ;
Les indices anthropométriques étaient dans la
norme (Tableau II)
II 2 Données cliniques comparées
Sur le poids, le score de Karnosfky et l'IMC,
différence était nettement en faveur des patients du groupe B que
ceux du groupe A, présentant globalement un état clinique
beaucoup plus altéré.(42,2% VS 22,8% stade B,C)
Par ailleurs, à l'analyse comparée des indices
anthropométriques, on notait une différence significative dans
les deux groupes. (p=0,001)
III - CARACTERISTIQUES BIOLOGIQUES
Tableau III. Données biologiques
Variables
Moyenne,
|
Population générale
(N= 230)
|
Groupe A
(N= 173)
|
Groupe B P
(N= 57)
|
Données biologiques
Leucocytes
Neutrophiles
Lymphocytes
Globule rouge
Hématocrites
Hemoglobine
VGM
Cholesterol total
Cholesterol LDL
Cholesterol HDL
Triglycérides
Bilirubine totale
Albumine
Alpha1
Alpha2
Bêta
Gamma
Glycémie
Insulinémie
ALAT
ASAT
CD4 Valeur absolue
CD4 %
Charge virale
|
N= 229
4,5 [0,88-23,1]
2,12[0,34-19,22]
1,60 [0,19-5,11]
3,88 [1,6-5,96]
32,3 [17-48]
10,62 [6,7-16,1]
83,4 [61,1-105]
4,02 [2-6,4]
2,5 [0,15-4,65]
1,06 [0,3-3,3]
1,04 [0,2-2,2]
10,52 [0-43]
27,7 [7-49]
1,62 [0,0-6]
5,88 [1-13]
9,74 [2-32]
35,37 [10-92]
4,20[2,1-6,1]
7,11 [0,3-29,6] (n=159)
30[3-463]
44,8 [7-240]
140,9 [2-496]
8,89 [0-26]
5,08[2-7,18]
|
N= 173
4,7[1,7-23,1]
2,22[0,68-19,22]
1,63 [0,19-5,11]
3,75 [1,6-5,64]
30,78 [17-48]
10,12 [6,7-16,1]
82,4 [61,1-102]
4,04 [2-6,3]
2,48 [0,15-4,65]
1,04 [0,6-3,3]
1,08 [0,2-2,2]
11,13 [0-43]
24,3 [7-45]
1,27 [0-6]
5,49 [1-13]
9,94 [2-32]
37,35 [10-92]
4,02[2,1-6,1]
6,37[0,3-28,6] (n=106)
28[3-160]
45,8[7-196]
122,3 [4-485]
7,58 [1-23]
5,26 [2,48-7,18]
|
N=56
3,92[0,88-9,50] 0,03
1,82[0,34-7,75] 0,12
1 ,52[0,34-4,3] 0,35
4,30 [2,91-5,96] 0,0001
4,3 [26-44] 0,0001
12,16[8,3-14,5] 0,0001
86,55[69-105] 0,00001
4,02 [2,3-6,4] 0,88
2,53[0,80-2,45] 0,71
1,10[0,3-2,4] 0,35
0,93 [0,3-1,8] 0 ,02
8,64 [2-43] 0,01
38,7[21-49] 0,0001
2,74[1,3-4,6] 0,0001
2,15 [4,7-12,1] 0,0001
9,12 [4,8-15,4] 0,06
29,01 [13,1-83,9] 0,0001
4,78[3,4-6,1] 0,0001
8,58[1,5-29,6](53) 0,02
36,4 [10-463] 0,12
41,8 [18-240] 0,36
198,4 [2-496] ............0,000
12,9 [0-26] ...............0,000
4,52[2-5,96]...............0,000
|
III 1 Données
générales
Concernant les données biologiques de la population
générale, sur le profil hématologique les
différents taux moyens étaient respectivement pour les globules
rouges 3,88.106, pour l'hémoglobine10, 62, pour le VGM 83,4
avec un bon profil aussi bien lipidique que protéique sur des taux
moyens respectivement à 4,2 pour le cholestérol total et à
27,7 pour l'albumine.
Le taux moyen de CD4 était de 140,9
corrélé à une charge virale moyenne à 5,08.5
(Tableau III)
III 2 Données comparées
A l'analyse comparée, les différences
significatives sont apparues surtout au niveau des profils lipidiques et
protéiques dans les deux groupes de patients. On notait un meilleur
profil aussi bien lipidique que protéique en faveur du groupe B avec
respectivement un taux moyen de triglycérides à 0,93 vs 1,08 pour
le groupe A (p=0,02) et un taux moyen d'albumine à 38,7 pour le groupe B
vs 24,3 pour le groupe A. (p= 0,001)
Par ailleurs, le profil immuno-virologique à
l'instauration du traitement ARV, indiquait un taux moyen de CD 4 à 198,
4 et une charge virale à 4,52 pour le groupe B contre un taux moyen de
CD4 à 122, 3 et une charge virale à 5,26 pour le groupe A. La
différence était significative dans les deux groupes. (p=0,000).
IV. - DONNEES NUTRITIONNELLES
Tableau IV Données nutritionnelles
Variables
Moyenne
|
Population générale
(N=215)
|
Abidjan
N=164
|
Paris
N=48
|
P
|
Répartition des patients selon les Kilocalories
consommées par jours
< 1499 Kcal/j
1500-1999 Kcal/j
>2000 Kcal/j
Apport calorique journalier moyenne :
(Kilocalorie/j)
Le profil nutritionnel
Les apports Glucidique en Kilocalorie /J
Valeurs Extrêmes
%
Apport Protidique kilocalorie/J
Valeurs Extrêmes
%
Apport Lipidique en kilocalorie/J
Valeurs Extrêmes
%
|
115 (53%)
59(27%)
41(20%)
1502,31
[447-3329]
680,76
[70-1577]
45,83%
272,5
[82-772]
18,69%
543,89
[98-1599]
35,19%
|
104(63,4%)
39(23,8%)
21(12,8%)
1381,57
[447-3329]
600,08
[70-1577]
44,4]%
256,86
[82-689]
19,12%
524,33
[90-1599]
36,42%
|
11(23%)
20(42%)
17(35%)
1922,4
[678-3093]
961,44
[392-1509]
50,75%
326,94
[102-772]
17,18%
611,94
[106-1515]
30,94%
|
0,000
0,000
0,000
0,000
0 ,000
0,087
|
VI 1 Données
générales
VI-1 Apport énergétique journalier
L'apport énergétique journalier moyen
était de 1502,31 Kcal/j dans la population générale avec
des extrêmes [447- 3329] Kcal/j
VI 1-1 Répartition en fonction du nombre de
kilocalories consommés par jour
Dans la population de notre étude, nous avons
noté respectivement 115 patients soit 53% qui ont consommés moins
de 1500 Kcal /jour, 59 patients soit 27% qui ont consommé entre 1500 et
2000 kcal/jour et 41 patients soit 20% qui ont consommé plus de 2000
Kcal/jour.
VI- 2 Données comparées
VI-2 Apport énergétique journalier
Il est apparu une différence significative (p=0,000) au
niveau de l'apport journalier plus en faveur du groupe de Paris (1922 Kcal) que
celui du groupe Abidjan.
2 b Répartition en fonction du nombre de
kilocalories consommés par jour
-Pour une consommation journalière en kilocalories
inférieur à 1500 ; nous avons noté une
différence statistiquement significative (p=0,000) entre les deux
groupes mais plus en faveur du groupe B (n=11 soit 23%) que celui du groupe A
(n=104 soit 63,4%)
-Pour une consommation journalière en Kilocalories
comprise entre 1500 et 2000, et même delà de 2000 Kcal/jour la
différence était également significative entre les deux
groupes et toujours en faveur du groupe B avec p=0,000
En générale nous avons une population sous
alimentée avec plus de 53% des patients enquêtée
consomment moins de 1500 Kcalorie par jour. En moyenne la population
générale consommerait 1502,31 Kcalories par jour ce qui est
très faible comparée aux recommandations de l'organisation
mondiale de la santé. La différence observée dans les deux
groupes A et B est significative (P< 0,000) les patients de Paris
consommation restent plus de kcal/jour que ceux d'Abidjan. Néanmoins la
répartition des apports énergétiques en glucides 680,76K
cal/j( 45,83%) ; Protides 272,5 Kcal/j (18,69%) ; Lipides
543,89Kcal/j(35,19%) est normale conformément aux recommandations d'une
ration alimentaire équilibrée.
Tableau IV : Valeurs nutritionnelles à
l'inclusion par sexes
Variables
|
Population générale
(N=215)
|
Hommes
N=86
|
Femmes
N=129
|
P
|
Kilocalorie/j Total
Le profil nutritionnel
Apports Glucidique
Kilocalorie /J
%
Apport Protidique
en kilocalorie/J
%
Apport Lipidique
en kilocalorie/J
%
|
1502,31 [447-3329]
680,76[70-1577]
45,82
272,5[82-772]
18,69
543,89[90-1599]
35,19
|
1724,55[612-3329]
790,44[237-1577]
46,96
320,7[113-698]
18,91
602,43[98-1599]
33,43
|
1354,16[447-3157]
607,64[70-1509]
45,05
240,37[82-772]
18,54
504,86[90-1548]
36,37
|
0,000
0,000
0 ,000
0,087
|
La répartition de la consommation journalière
par sexe met en évidence une consommation plus élevé chez
les hommes (1724,55Kcal/j vs 1354, 16) et cette différence
observée est significative (p<0,000).
Cela est observé également dans la
répartition des glucides et protides avec une différence
significative (P< 0,000) mais pas significative avec les lipides avec
P=0,087).
En générale nous avons une population sous
alimentée avec plus de 53% des patients enquêtée
consomment moins de 1500 Kilocalories par jour. En moyenne la population
générale consommerait 1502,31 Kilocalories par jour ce qui est
très faible comparée aux recommandations de l'organisation
mondiale de la santé. La différence observée dans les deux
groupes A et B est significative (P< 0,000) les patients de Paris
consommation restent plus de kcal/jour que ceux d'Abidjan. Néanmoins la
répartition des apports énergétiques en glucides 680,76K
cal/j( 45,83%) ; Protides 272,5 Kcal/j (18,69%) ; Lipides
543,89Kcal/j(35,19%) est normale conformément aux recommandations d'une
ration alimentaire équilibrée.
La répartition de la consommation journalière
par sexe met en évidence une consommation plus élevé chez
les hommes (1724,55Kcal/j vs 1354, 16) et cette différence
observée est significative (p<0,000).
Cela est observé également dans la
répartition des glucides et protides avec une différence
significative (P< 0,000) mais pas significative avec les lipides avec
P=0,087).
Nous avons noté une inégalité entre les
groupes A et B avec une consommation élevée respectivement chez
les femmes et les hommes du groupe B [1938,04 Kcal/j vs 1227,46 Kcal/j];
A[1908 Kcal/j Vs 1649,36 Kcal/j] avec seuil de significativité p<
0,0000 et p = 0,051
La répartition des glucides et protides met en
évidence une différence significative (P< 0,000) mais pas
significative avec les lipides avec P=0,087).
COMMENTAIRES ET DISCUSSION
Le but de notre étude est d'évaluer
l'état nutritionnel des patients noirs africains infectés par
le VIH en estimant les apports caloriques quotidien contenu dans la ration
alimentaire. L'argument de départ étant que nos populations
noires africaines vivent déjà dans un contexte où
sévit la famine, la sous alimentation fait partie du cortège
interminable de problèmes dans lesquels vivent nos populations. Par
ailleurs certaines études affirment que les patients infectés par
le vih ont besoins d'un apport nutritionnel plus important environ 10% d'apport
énergétique de plus lorsqu'elles sont asymptomatiques et 30% de
plus lorsqu'elles présentent des infections opportunistes selon l'OMS en
2003 (12). La malnutrition ou dénutrition ou encore la perte de poids
est une des complications majeures de l'infection à VIH, elle peut
apparaître à tous les stades de la maladie, mais elle est plus
dramatique au stade avancé de la maladie (26 ; 27). L'estimation
des apports nutritionnels des patients infectés par le VIH dans notre
contexte nous parait donc pertinente. La prise en charge nutritionnelle devra
faire partie intégrante du volet de la prise en charge médicale
dans le but de traiter et de prévenir par une évaluation suivi et
répétée tous les états de dénutrition des
patients infectés par le vih avant qu'elle ne s'installe chez nos
patients (28). Mais pour évaluer l'état nutritionnel chez les
patients infectés par le vih plusieurs méthodes ont
été proposées (3). Nous nous sommes proposé
d'évaluer le statut nutritionnel des patients en évaluant les
apports énergétiques journaliers dans la ration alimentaire,
à partir d'un questionnaire qui est une méthode subjective
utilisée également par Detsky et al (20). Cependant
Théodore et al (3) a comparé les méthodes pour
évaluer le statut nutritionnel chez les adultes infectés par le
vih mais s'est rendu compte qu'il n'existe pas de méthode idéale
pour évaluer l'état nutritionnel des patients infectés par
le vih. Ainsi de façon isolée le Body Weight Loss (BWL) est
insuffisamment précis pour apprécier l'état de
dénutrition et le pronostic vital chez les patients vih. Detsky dans une
étude a développé le Subjective Global Assessment (SGA)
utilisé chez les patients hospitalisé dans les services de
gastro-enterologie et oncologie pour évaluer le support nutritionnel
pour les patients en préopératoire. C'est une approche purement
clinique de l'état nutritionnel qui ne prend en compte que
l'anamnèse et l'évolution récente du poids.
L'équipe de Buzby a développé un index très simple
qui est aujourd'hui le plus utilisé aux USA, le Nutritional Risk Index
(NRI) prenant en compte l'albumine plasmatique et les variations du poids de
l'individu. Cet index repartie les patients en trois classes lorsque le NRI est
supérieur à 97, 5% (état nutritionnel normal), compris
entre 83,5 % et 97,5%(dénutris modérée) et lorsque le NRI
est inferieur à 83,5% (dénutrition sévère).
Concernant les marqueurs biologiques, l'utilisation de
l'albumine reste la meilleure appréciation biologique de la
dénutrition. C'est le seul marqueur biologique fiable retenu par la
conférence de consensus de nutrition artificielle perioperatoire en
chirurgie programmé de l'adulte concluant à une augmentation de
la morbidité pour des concentrations inférieure à 35 g/l
(29). Une perte de poids associée à une hypoalbuminemie
inférieure à 30 g/l classe le malade dans une catégorie de
dénutrition sévère. Le statut nutritionnel des patients
infectés par le vih a néanmoins beaucoup été
étudié et a mis en évidence des carences de vitamines et
sels minéraux, telles que les vitamines A, complexes B, C et E et le
sélénium et le zinc, dont a besoin le système immunitaire
pour lutter contre les infections (13, 34, 35). Les carences en vitamines et en
sels minéraux antioxydants sont source de stress oxydatif, affection qui
peut accélérer la destruction de cellules immunitaires et
augmenter le taux de réplication du VIH. Des études de
portée limitée faites auprès d'adultes atteints de Sida,
dont ceux recevant un traitement antirétroviral, ont constaté que
la supplémentation quotidienne en micronutriment permettaient
effectivement d'améliorer le poids corporel de diminuer le niveau d'ARN
du VIH et d'augmenter le taux de CD4, et de réduire l'incidence des
infections opportunistes (13,35).
Les commentaires que nous faisons de cette étude sur
cette analyse concerne une population de patients noirs africains vivant dans
deux contexte différents ; deux groupes comparable sur les
caractéristiques socio démographique, cliniques, biologique ainsi
que les apports nutritionnels quotidiens.
Le groupe A composé de patients africains
infectés par le VIH mais vivants dans un contexte occidental et le
groupe B composé de patients africains infectés par le VIH et
vivants dans un contexte africain.
Dans la population générale l'âge moyen
des patients est de 36,7 ans, et le ratio Femme : Homme est de 1,42
différent de Castetbon et al, qui trouvaient en 1997 une moyenne
d'âge à 32 ans et un sexe ratio Homme/ Femme à1.1. La
durée d'infection moyenne est de 1,01 années avec 19% d'infection
opportunistes présentent, contre 67% retrouvé chez Castetbon en
1997 dans une étude les patients étaient répartis comme
suit, 23% groupe A du CDC et 58% en catégorie B et 19% en
catégorie C. Parmi nos patients 42% étaient célibataires
et 45% vivaient maritalement ou étaient mariés. Cliniquement les
patients avaient un poids moyen 59,5 Kg qui s'apparente aux résultats de
Castetbon (58,5Kg) et avaient un Karnofsky à 88,8%. L'indice de masse
corporelle se situait à 21,35 contre 20,9 retrouvé dans
l'étude de Castetbon et 47% présentaient des pathologies
associées. Les paramètres immunologiques virologiques
étaient respectivement estimés à 140,9 cd4 /mm 3 et
5,08 log10. En les comparants la différence observée dans les
groupes A [CD4 122,3 ; CV 5,26] vs B [CD4198, 4 ; 4,52] est
significative.
Globalement dans notre étude les patients consomment
en moyenne 1500,31 Kcal/jour ce qui très inférieure aux normes de
l'OMS (9,12) résultat est en conformité avec Castetblon en 1997
qui a mis en évidence que la ration alimentaire quotidienne apportait en
moyenne 7 .6 MJ par jour ce que était également inferieur
aux recommandations calorique apporté par la ration alimentaire. La part
protidique journalière, les glucides et la prise de poids quotidien,
dans cette ration 59 g/24H, 266 g/24H. Cependant l'étude de Izquierdo
réalisée en Espagne sur les patients européens en 2000 a
mis en évidence un apport énergétique moyen de 2791 Kcal/j
très élevé comparativement aux recommandations de l'OMS.
La répartition en protéine 13,48%, glucide 40,12 %et lipides
45,89%. On note néanmoins dans cette étude un
déséquilibre selon les apports glucidiques, lipidiques, et
protidiques une alimentation pauvre en vitamine B6, E, magnésium et zinc
(30,32)
Lorsque nous répartissons notre population
d'étude en fonction des apports nutritionnels quotidien [Etat
nutritionnel mauvais <1500 (53%) ; Etat nutritionnel Moyen
=1500-2000(27%). Etat nutritionnel bon >2000 Kcal/j(20)]. Une grande partie
de notre population d'étude consomme moins de 1500 kilocalorie par
jour ce qui concerne 53% de notre population d'étude. Ainsi plus de la
moitié de la population d'étude a un apport calorique très
insuffisant, comparable à l'étude de Dannhauser
réalisée en 1999, Afrique du sud qui trouve que 67% des patients
avaient un apport nutritionnel insuffisant inférieure aux normes
recommandées par l'OMS. Lorsqu'on compare les groupe A et B ont se rend
compte que la majorité des patients ayant un apport calorique
insuffisant sont les patients du groupe qui sont suivi à Abidjan la
différence observée est significative 62% contre 23% avec un
p< 0,000. Ce qui rejoint les études de Izquierdo qui
a réalisé son étude en Espagne a trouvé que les
patients consommaient en moyenne 2791 Kcal/j alors que Castetblon
réalisée en Afrique et particulièrement en Côte
d'Ivoire a trouvé en 1997 que ces patients étaient sous
alimentés et avaient un apport calorique journalier très faible
(7.6 MJ par jour) par rapport aux recommandations de l'OMS. Ces études
sont comparables même si les méthodes d'évaluation de
l'apport calorique journalière diffèrent de peu, elles confirment
toutes un apport nutritionnel quotidien insuffisant pour la majorité
des patients suivis en Afrique et particulièrement en Côte
d'Ivoire Elles situent toutes avant la mise en route de traitement
antirétroviral et sont réalisées à l'aide d'un
questionnaire.
Les limites de notre travail apparaissent bien minimes mais ne
n'enlève en rien la qualité des résultats obtenus. Une de
ces limites sont que nous n'avons pas pu doser les micronutriments dans le sang
de nos malades ce qui aurait pu confirmer réellement le déficit
en apport quotidien des micros éléments, ou encore de faire une
étude comparée permettant d'apprécier au mieux les
différences observées étaient significative par rapport a
la population générale. Certaines études
réalisées auprès des patients infectés par le vih
nous permettent de juger de la qualité et la quantité des apports
nutritionnels chez les patients africains infectés par le VIH (9,32, )
Castetbon en 1997, d'autres nous ont permis d'identifier des troubles du
comportement alimentaires et ont retrouve à 28% une anorexie, la
dysphagie à 9%, et dans 28% des cas on notait une aversion
vis-à-vis de certains aliments et que les femmes et les patients ayant
moins de 200 CD4/mm3 étaient significativement associé a ces
troubles du comportements ( 36).
CONLUSION
Conclusion :
L'analyse nutritionnelle des patients originaires d'Afrique de
l'ouest et infectés par le VIH a relevé un statut nutritionnel
déséquilibré en apport calorique journalier avec 53% des
patients qui consommerait moins de 1500 kcal/j [A 48%vs B 5,1%]. Le
régime alimentaire diffère selon le lieu de résidence et
le type d'alimentation. Chez les patients d'Abidjan on retrouve une
alimentation à base de féculents et de très peu de
protéine d'origine animale. Des conseils diététiques sont
recommandés en vue d'une amélioration de l'équilibre
alimentaire des patients.
RECOMMANDATIONS
Au terme de notre travail, sur la prise en charge nutritionnel
des patients infectés par le VIH/SIDA. Conscient des interactions
complexes entre nutrition et le vih/sida et du risque accru d'infections
opportunistes et de malnutrition, et attentives au fait que la nutrition
adéquate est considérée comme le besoin le plus
immédiat et critique des personnes vivant avec le vih/sida, nous voulons
formuler quelques recommandations
1. Aux autorités
gouvernementales
- Renforcer l'engagement politique en matière de nutrition
et de vih/sida dans le cadre de leur programme d'action sanitaire.
- Mettre en place des outils spécifiques permettant de
mieux sensibiliser les décideurs à la nécessité
d'inclure d'urgence la nutrition dans les programmes de traitement et de soins
concernant le VIH et de prendre les mesures requises pour le faire.
- Evaluer les politiques et les programmes existant liés
à la nutrition et le vih et de repérer les lacunes et les
combler.
- Renforcer les compétences des médecins et des
nutritionnistes à la pris en charge nutritionnelle des patients
- Permettre aux diététiciens nationaux de composer
des mets à base d'ingrédients disponibles chez nous et aux
habitudes culinaires des patients
2. Aux médecins
- Evaluer en routine l'engagement politique en matière de
nutrition et de vih/sida dans le cadre de leur programme d'action sanitaire.
Mettre en place des outils spécifiques permettant de mieux
sensibiliser
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