3.2 L'enseignement technique et professionnel
Dans le paragraphe précédent, il n'a pas
été tenu compte de l'enseignement technique. Il s'effectue dans
les deux sous-systèmes en deux niveaux. Le premier prépare les
élèves au Certificat d'Aptitude Professionnel (CAP) qui donne au
titulaire le titre et les compétences d'ouvrier qualifié. Le
second niveau où l'accès est réservé aux
élèves titulaires d'un GCE-OL, BEPC ou CAP dure trois ans et
prépare soit au Baccalauréat de technicien (BT) , soit au Brevet
professionnel (BP) suivant l'option choisie. Les titulaires de ces
diplômes ont la qualité de technicien apte à exercer
immédiatement un métier ou à poursuivre des études
supérieures.
En 1993, l'enseignement supérieur a connu une
transformation profonde qui a donné lieu à la création de
nouvelles universités et à de nouveaux établissements
spécialisés. Concernant l'enseignement technique, il existe
déjà une pléthore d'établissements ; on peut citer
entre autres les établissements suivants :
- Ecole Nationale Supérieure des Travaux Publics ;
- Ecole Nationale Supérieure Polytechnique ;
18
- Ecole Nationale Supérieure des Industries
Agro-alimentaires ;
- Ecole Supérieure des Sciences Economiques et
Commerciales ;
- Les Instituts Universitaires de Technologie de
Ngaoundéré, Bandjoun, Douala ;
- Etc.
L'enseignement technique est soumis à de nombreux
problèmes relatifs aux enseignants, à la gestion
matérielle et à la conjoncture des relations avec les entreprises
qui entravent l'expansion et la qualité de cet enseignement.
3.3 La formation professionnelle extra-scolaire
La formation extra-scolaire a pour principal objectif la
réduction sensible de l'inadéquation formation-emploi. De
nombreuses écoles de formation professionnelle sont placées sous
la tutelle de plusieurs départements ministériels14.
La formation peut être initiale et /ou continue et fait acquérir
le savoir-faire nécessaire pour les postes d'ouvriers qualifiés
et d'agents de maîtrise. Les différentes filières de
formation offertes sont la mécanique, l'informatique, l'enseignement,
l'industrie d'habillement, les techniques médicales et
para-médicales, la gestion, la carrosserie, la chaudronnerie,
l'agriculture, etc.
19
14 Il s'agit des départements
ministériels qui seront présentés au chapitre 4.
CHAPITRE 3 : LE CADRE INSTITUTIONNEL DU MARCHE
DE L'EMPLOI AU CAMEROUN
Il existe au Cameroun des structures qui s'occupent des
questions de main-d'oeuvre et d'emploi. L'Etat, à travers ses
différentes institutions spécialisées, contrôle et
essaie de restaurer les règles de jeu sur le marché du travail.
En plus, des institutions publiques et des ONG, il existe des acteurs
privés du marché du travail qui disposent d'une marge de
manoeuvre. Dans ce chapitre, il sera fait état des lieux des dispositifs
d'aide à l'insertion des jeunes, ceci dans le but d'appréhender
les stratégies nationales d'insertion.
SECTION 1 : Les institutions de promotion du
marché de l'emploi au Cameroun 1.1 Les institutions
publiques
Les institutions publiques sont constituées des
structures nationales exerçant dans le cadre de la politique
générale de l'Etat en matière de travail.
Au Cameroun, la promotion de l'emploi relève de la
compétence du Ministère de l'Emploi et de la Formation
professionnelle15. Il a la charge d'élaborer et de mettre en
oeuvre la politique nationale en matière d'emploi, de formation et
d'insertion professionnelle. Il assure la tutelle des institutions comme :
> le Fonds National de l'Emploi dont les principales
missions sont entre autres l'accroissement des possibilités d'emploi ;
l'appui à la création de microentreprises ; la conception, le
financement et le suivi des programmes de formations formelles et sur le tas
;la diffusion des informations sur le marché de l'emploi ;
> l'Observatoire National de l'Emploi et de la Formation
Professionnelle ;
> les instances consultatives ou de coordination en
matière d'emploi et de formation professionnelle.
On note aussi l'intervention de plusieurs ministères
issus du gouvernement du 8 décembre 2004 et dont les fonctions et les
missions sont en partie inhérentes à l'éducation, la
formation et l'emploi.
15 Extrait de l'article 4 du décret
N°2004/320 du 8 décembre 2004 portant sur l'organisation du
gouvernement camerounais
20
Ces ministères sont :
- Le Ministère de l'éducation de base qui est
chargé de la préparation, de la mise en oeuvre et de
l'évaluation de la politique de l'Etat en matière
d'éducation de base.
- Le Ministère des Enseignements Secondaires qui est
chargé de la préparation, de la mise en oeuvre et de
l'évaluation de la politique de l'Etat en matière d'enseignements
secondaire, général, technique et normal.
- Le Ministère de l'Enseignement Supérieur qui
est chargé de l'élaboration, de la mise en oeuvre de la politique
du gouvernement en matière d'enseignements supérieure et de
l'organisation du fonctionnement et du contrôle pédagogique de
l'enseignement supérieur. Il a pour vocation l'étude des voies et
moyens visant l'adéquation de l'enseignement supérieur aux
réalités économiques et sociales nationales.
- Le Ministère de la Jeunesse a en sa charge
l'élaboration et la mise en oeuvre des stratégies pour faciliter
la contribution de la jeunesse au développement du pays.
- Le Ministère de la Promotion de la Femme et de la
Famille qui est chargé d'élaborer et de mettre en oeuvre des
mesures visant au respect des droits de la femme camerounaise dans la
société et de la politique nationale en matière de
famille.
1.2 Les institutions privées locales
Ce sont essentiellement les syndicats qui oeuvrent en faveur de
la défense des intérêts des travailleurs et des employeurs
et les bureaux privés de placement.
a) Les syndicats professionnels
Ils sont crées en vue de l'étude, la
défense, le développement et la protection des
intérêts de leurs membres notamment en matière
économique, industrielle, commerciale et agricole, ainsi que le
progrès social, économique, culturel et moral de leurs
membres16 ». On distingue le syndicat des travailleurs et le
syndicat des employeurs. Ainsi, le syndicat des travailleurs les protège
contre l'abus de certains employeurs. Le contraire est peu habituel surtout
dans les PVD en général et au Cameroun en particulier où
les patrons ont l'habitude d'abuser de la pauvreté de leurs
employés assez dociles et craintifs pour leur emploi.
b) Les unions de syndicats
L'union des syndicats est créée pour les
mêmes raisons que le syndicat, par les syndicats «
régulièrement constitués ». A part, la
diversité des syndicats qu'elle peut comprendre
16 Extrait de l'article 3 du Code du Travail
Camerounais de 1992
21
et le volume de ressources humaines qui lui cf. davantage de
pouvoirs, l'union des syndicats ne diffère pas sensiblement du
syndicat17.
c) Les cabinets de recrutements
Les cabinets de recrutement jouent un rôle
essentiellement informationnel. Ils informent grâce à leur base de
données, les offreurs et les demandeurs d'emploi qu'une offre ou une
demande correspond au profil recherché. Ils contribuent ainsi à
pallier le manque d'information qui sévit sur le marché du
travail camerounais.
Encadré 1 : Les institutions du marché
du travail au Cameroun Les services provinciaux de
l'emploi
Placées sous l'autorité du ministère de
l'Emploi, du Travail et de la Prévoyance sociale, ces structures sont
chargées au niveau local, de la mise en oeuvre de la politique
gouvernementale en matière d'emploi. Elles assurent dans leur province
respective, la promotion de l'emploi dans les secteurs formel et informel.
L'impact des activités de ces services n'est pas mesuré du fait
de la non publication des rapports d'activité. Cependant, l'une des
principales difficultés évoquées lors des rencontres,
séminaires et colloques, est le manque de moyens d'action pour la
réalisation de certaines activités.
Le Fonds National de l'Emploi (FNE)
Créé par décret n° 90/805 du
27/04/90, le FNE est l'instrument gouvernemental chargé de la mise en
oeuvre de la politique nationale de l'emploi. Il a pour mission la promotion de
l'emploi sur l'ensemble du territoire camerounais. Le FNE permet aujourd'hui
d'assurer la transparence et l'intermédiation sur le marché de
l'emploi, de donner aux chômeurs des formations qualifiantes d'adaptation
ou « sur le tas » pouvant leur permettre de s'insérer sur le
marché de l'emploi et d'appuyer toutes les initiatives de
création de microprojets individuels.
Au dernier bilan du FNE couvrant la période 1991 au 31
Mars 2004, 173 438 candidats ont été accueillis et
orientés vers des emplois salariés ou indépendants et 100
331 personnes ont été effectivement insérées par le
biais du FNE. 41 881 personnes ont bénéficié de
formations, dont 8342 en formation formelle et 33539 en formation sur le tas.
22036 projets ont été financés, ce qui a
généré 34063 emplois aussi bien en milieu rural qu'en
milieu urbain.
L'observatoire national de l'emploi et de la formation
professionnelle
Afin d'améliorer la connaissance du marché de
l'emploi au Cameroun, le Gouvernement a mis en place tout récemment un
Observatoire National de l'Emploi et de la Formation Professionnelle
(ONEFOP) par arrêté n°007/PM du 13 février 2002.
l'ONEFOP est un organe d'expertise et d'aide à la décision dans
le cadre de la stratégie de lutte contre le chômage. A ce titre,
il assiste le Ministre chargé des questions de l'emploi et de la
formation professionnelle dans la mise en oeuvre des politiques relevant de ces
domaines :
- le suivi périodique de la conjoncture du marché
de l'emploi ainsi que la connaissance de l'offre et de la demande de formation
par l'élaboration des états des lieux relatifs ;
- l'identification des blocages et des potentialités en
matière d'emploi et de formation professionnelle en vue de l'orientation
des programmes d'appui concernant ces domaines, de manière à
permettre une meilleure correspondance entre les besoins des utilisateurs
actuels ou potentiels et les typologies des formations initiales ou permanentes
à impulser.
Les bureaux ou offices privés de placement
agréés
Autorisés par le nouveau code du travail, leur mission est
de rapprocher les offres et les demandes de travail, d'aider les chômeurs
à trouver un emploi susceptible de leur convenir, de faciliter aux
employeurs leur recrutement par rapport
17 Extrait de l'article 22 alinéa 4 du Code du
Travail Camerounais 1992
22
à des profils adaptés aux besoins de l'entreprise.
Le Ministère de l'Emploi, du Travail et
de la Prévoyance sociale a agréé à ce
jour, un peu plus de 56 offices ou bureaux de placements des travailleurs et
160 entreprises exerçant des activités de travail temporaire.
Plusieurs bureaux privés de placement fonctionnent
encore en marge de la légalité, malgré la
simplification des procédures administratives y afférentes. Les
statistiques sur les activités de ces bureaux de placement ne sont pas
disponibles.
Source : Njiké Njikam Gilles Bertrand,
Lontchi Tchoffo Marc Roland et Mwaffo Fotzeu Violet «
Caractéristiques et déterminants de l'emploi des jeunes au
Cameroun x. ; Bureau international du Travail- Genève, Edition 2005
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