1
DEDICACES
Je dédie ce travail a :
> Mes parents
> Mes frères et soeurs
> Mes amis
> Mes camarades de promotion
REMERCIMENTS
Cette production a vu la participation de plusieurs personnes.
Je saisis cette occasion pour en remercier certaines.
D'abord les professeurs de la section de géographie ;
ils m'ont donné les outils et acquis nécessaires pour cette
recherche. Merci a vous pour avoir largement contribué a ma formation:
Mouhamadou Maouloud DIAK}IATE, Dah DIENG, Sérigne Modou FALL, Fatou
Maria DRAME, André D'ALMEIDA, Sidy Mohamed SECK, Cheikh SARR, Cheikh
Samba WADE, Adrien COLY, Boubou Aldiouma Sy.
Je tiens a remercier particulièrement Monsieur Diop Oumar
qui a accepté de diriger ce travail.
D'autre personnes m'ont beaucoup appuyé et
orienté dans la réalisation de ce T.E.R. il s'agit de Messieurs
Atoumane DIOUF de la D.O.P.M, Alsanne Samba DIOP du service
départemental des péches de Mbour, Amadou Moustapha Faye du poste
de contrôle des péches de Joal et Lassana SADIO du poste de
contrôle des péches de Mbour.
J'associe a ces remerciements deux camarades, deux amis qui
sont devenus pour moi des frères, des parents: Cheikh Mbacké SENE
et Souleymane GUEYE. Merci aussi a une amie, Yarame DIOP, qui sans le savoir
m'a beaucoup appris dans la vie
Je remercie toutes les personnes qui ont participé de
près ou de loin a la réalisation de ce T.E.R.
3
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES
DOPM : Direction de l'Océanographie et des Péches
Maritimes
CRODT/ISRA : Centre de Recherche Océanographique de Dakar
Thiaroye/ Institut de Recherche Agricole
AFD : Agence Francaise de Développement
Cabinet APCO : (Cabinet d'Appui et de Conseil
siégé a Thiès) chargé de l'identification des GIE
existants et reconnus (statut juridique), d'organiser les Assemblés
Générales et de mettre en place des organes de gestion, de former
les acteurs.
Cabinet MSA (Malick Sow et Associés): Etudie les
composantes sociologiques des quais et des aires de transformation
Cabinet Tropica : Chargé des questions environnementales,
de l'étude d'impact environnemental Cabinet Intertechnique : Entreprise
de Bâtiment chargé du contrôle des travaux.
Cabinet MIDAS: Chargé de l'étude foncière et
des aspects juridiques liés au fonctionnement des GIE (leur Statut
juridique et les Statut juridiques des terrains)
CDE SOECO : (Concession D'Entreprise/ Société
d'Equipement et de Construction); entreprise chargé de réaliser
les travaux
CNPS : Collectif National des Pécheurs du
Sénégal FED : Fonds Européen de Développement
FENATRAMS : Fédération Nationale des Femmes
Transformatrices et Micro - mareyeuses du Sénégal
FENAMS : Fédération Nationale des Mareyeurs du
Sénégal FENAGIE PECHE : Fédération Nationale des
GIE de PECHE
GIE : Groupement d'Intérêt Economique
GIEI : Groupement d'Intérêt Economique
Interprofessionnels
ONG : Organisation Non Gouvernementale
OP : Organisations Professionnelles
PAPA-SUD : Programme d'Appui a la Péche Artisanale dans le
littoral SUD PAPEC : Projet d'Aménagement de la Petite Côte
UE : Union Européenne
UNAGIEMS : Union Nationale des GIE Mareyeurs du
Sénégal
VC : Valeur Commerciale
ZEE : Zone Economique Exclusive
TER: Travail d'Etude et de Recherche
PAMEZ : Projet de développement de la Péche
artisanale dans la region de Ziguinchor PRO-PECHE artisanale : Programme
d'assistance a la péche artisanale au Sénégal
5
AVANT PROPOS
A Saint Louis, la formation universitaire accorde une grande
place a la recherche d'oü la structuration en unites de formation et de
recherche (UFR). Des la premiere année a l'université, les
étudiants sont préparés a identifier et a traiter des
themes de recherche. Ils sont également formés sur les techniques
de recherches qui correspondent a leur domaine.
Mon choix de travailler sur la péche est basée
sur plusieurs raisons. La ressource halieutique est aujourd'hui
surexploitée. Or, nul n'ignore le role socio-économique de la
péche dans le monde. Donc il urge de rechercher des solutions a une
crise imminente. Ce T.E.R est une contribution la recherche sur la
péche artisanale a travers l'identification et l'analyse des incidences
du Programme d'Appui a la Péche Artisanale dans le Littoral (PAPA-SUD) a
Mbour et Joal.
Dans nos types de pays, les nombreux moyens
déployés pour un développement durable de la péche
en générale et de la péche artisanale en particulier ne
donnent pas toujours les résultats escomptés. Quelles sont les
raisons? Les démarches adoptées ne seraient-elles pas a l'origine
? Sont-elles adaptées aux contextes et aux réalités des
contrées destinataires ? Ces moyens sont-ils investis comme il le faut
là oü il le faut ?
Voilà autant de questions dont certaines seront
analysées dans ce travail.
SOMMAIRE
DEDICACES 1
REMERCIMENTS 2
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 3
AVANT PROPOS 3
INTRODUCTION 7
PROBLEMATIQUE 12
METHODOLOGIE 18
PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE ET
LES CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT. Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE 29
CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE 33
CHAPITRE III: CONTRAINTES DIVERSES 35
DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE:
MBOUR ET JOAL 41
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS 42
CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS 48
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPA-SUD SUR
LA PETITE COTE : MBOUR ET JOAL 54
CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES 55
CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX 64
CONCLUSION GENERALE : 70
BIBLIOGRAPHIE 72
LISTE DES ILLUSTRATIONS 75
ANNEXES 77
TABLE DES MATIERES 85
7
INTRODUCTION
A l'issu du FORUM MONDIAL SUR LA SOUVERAINETE ALIMENTAIRE1 il
a été signalé que le secteur de la péche contribue
de manière très importante a la nutrition humaine et au
progrès social et économique. La péche et l'aquaculture
apportent 6% des protéines totales et 16% des protéines d'origine
animale consommées annuellement par l'humanité. Au niveau
mondial, le secteur de la péche emploie 50 millions de pécheurs
et indirectement 80 millions de personnes dans les services, la transformation,
le transport et la commercialisation. Ces chiffres confirment ainsi
l'importance sociale, économique, politique et culturelle de ce
secteur.
Cependant, malgré cette importance, le secteur de la
péche est soumis a plusieurs contraintes. A l'heure actuelle la plupart
des zones de péche dans le monde ont atteint leur potentiel maximum: 10%
sont en situation d'épuisement des ressources, 65% sont en situation
d'exploitation ou de surexploitation et 25% restent modérément
exploitées ou sous-exploitées2. Ces dernières
zones se situent plutôt dans l'océan indien, oriental et
occidental. Cet épuisement des ressources provient en particulier de
l'accroissement des besoins, de la surcapacité de certains bateaux et de
leur nombre de plus en plus élevé.
Face a cette situation, la péche artisanale constitue
une alternative plus conforme avec les objectifs du développement
durable et de preservation de la ressource. Elle crée des emplois,
consomme moins d'énergie, diminue la pauvreté et
génère aussi, dans certains pays, des devises.
Dans les pays sous développés, le secteur
primaire et les activités agricoles occupent une part importante dans
l'économie. Ce faisant, face a la crise de l'agriculture qui
sévit depuis quelques décennies dans les pays sahéliens,
la péche artisanale apparaIt comme une alternative pour la relance
économique. En effet << dans l'ensemble des pays du tiers monde,
qu'ils soient d'Afrique, d'Asie, des Caraibes ou du Pacifique, la conjoncture
économique présente actuellement deux constantes :
1 Le problème du sous développement, avec ses
diverses consequences dont une
1Forum mondial sur la souveraineté alimentaire :
Pêche artisanale et souveraineté alimentaire ; rencontre
internationale de la Havane, 31 aoüt- 1 et 2 septembre 2001
2 Forum mondial sur la souveraineté alimentaire
op. Cit.
dépendance inevitable vis-à-vis de l'aide
étrangère.
2 Le problème de la malnutrition, voire la famine,
consequence du sous développement plus ou moins crucial selon les
regions.
Dans ce contexte, et pour les pays côtiers qui
bénéficient généralement d'eaux très
poissonneuses, la pêche apparaIt tout naturellement et a double titre
comme le secteur clé en ce qu'elle peut, dans le cadre d'un
aménagement rationnel des ressources halieutiques, participer
très efficacement a la solution de ces deux obstacles majeurs que sont
le deficit alimentaire et le sous développement>> (Dioury F, 1985
: 2).
Au Sénégal, << la crise de l'agriculture
engendrée entre autres par des années de sécheresse a
permis a la pêche d'occuper le premier rang de l'économie
sénégalaise en terme de recettes d'exportation >> (ENDA TM,
2001 cite par Mbaye L, 2005 : 5). En effet, le Sénégal dispose
d'un plateau continental de 196 000 km2 et d'un littoral de 718 km de
côtes. Le pays compte sept regions maritimes du nord au sud (Dakar,
Saint-Louis, Louga, Thiès, Fatick, Kaolack et Ziguinchor). Sa zone
économique exclusive (ZEE) est réputée parmi les zones les
plus poissonneuses en Afrique de l'ouest. Par ailleurs, le
Sénégal possède un important réseau hydrographique
comprenant notamment le fleuve Sénégal (avec cinq principaux
affluents), le complexe kaayanga-Anambé et le fleuve Sine
Saloum3. Ces nombreuses potentialités physiques permettent au
pays, face a une crise de l'agriculture qui perdure, d'exploiter les ressources
halieutiques. Cette stratégie a contribué depuis les premiers
plans de développement a une forte expansion du secteur.
Depuis cette prise de conscience, les importants
progrès enregistrés en terme de politique d'innovation et
d'aménagement ont permis a la pêche artisanale
sénégalaise d'être de plus en plus performante. Elle occupe
une place importante dans l'économie sénégalaise de par sa
contribution aux indicateurs économiques et sociaux. Le secteur
contribue fortement a la reduction du deficit de la balance des paiements, mais
aussi a la diminution du taux de chômage ainsi qu'à la
satisfaction des besoins des populations en protéines animales.
3 Ministère de l'économie maritime des
transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008,
Conseil présidentiel sur la pêche, République du
Senegal, page 8
9
La péche au Sénégal est devenue donc, au
cours des dernières années, le secteur économique primaire
le plus important devant les phosphates et l'arachide. En 2005, la péche
maritime a enregistré des débarquements se chiffrant a 450 944
tonnes pour une valeur estimée a près de 117 milliards de Francs
CFA. A l'image des années précédentes, la péche
artisanale demeure le moteur de la filière en termes de captures
débarqué, aussi bien en volume qu'en valeur commerciale avec
respectivement 406 982 tonnes et près de 86 milliards de F CFA a la
production. Elle contribue a près de 60% des approvisionnements des
industries en place4. La figure ci-dessous représente les
pourcentages des débarquements par type de péche en 2006.
Figure 1 : Mises a terres par type de
péche
Source : DOPM, Rap 2006
Le rapport péche artisanale péche industrielle
sur l'ensemble des débarquements au Sénégal en 2006
illustre que la péche sénégalaise est essentiellement
artisanale. Sur les 372 688 tonnes de mises a terre en 2006 les 90% sont
réalisées par la péche artisanale, soit 336 431 tonnes.
Mais la valeur commerciale reste bien inférieure car elle se chiffre a
91 milliards F CFA soit 76%.
Cependant, en dépit de son importance au plan
économique et social, et malgré les
innombrables potentialités qu'elle recèle, la péche est
soumise a des contraintes dont les effets commencent a se
4 Direction de l'océanographie et des pêches
maritimes (DOPM), 2005, Résultats généraux des
pêches maritimes 2005, Ministère de la pêche, page 3
faire sentir a tous les niveaux. Ces difficultés ont
des consequences socio-économiques graves qui menacent la survie des
communautés de péche et risquent de compromettre
l'approvisionnement en poisson des populations, de l'industrie halieutique,
donc la contribution du secteur au développement socioéconomique,
a la lutte contre la pauvreté et a la sauvegarde des emplois. Entre 1988
et 2003, par exemple, les captures des espèces démersales, qui
apportent l'essentiel de la valeur ajoutée du secteur, ont baissé
de 32% en moyenne et cette baisse s'est légèrement
accentuée entre 2003 et 2006. De méme, les exportations de
produits halieutiques ont enregistré une baisse notable de l'ordre de
26%5. La situation est beaucoup plus préoccupante qu'à
l'image de la croissance démographique, la demande en produits
halieutiques s'accroit d'année en année.
La prise de conscience de ces difficultés que traverse
le secteur a donné naissance a plusieurs politiques de
développement des activités de péche, surtout dans le sous
secteur artisanal. Par consequent, les différents acteurs
concernés que sont l'Etat, les collectivités locales des zones
côtières, les populations, les ONG ...admettent la
nécessité de permettre a la péche artisanale de contribuer
d'avantage a l'alimentation des populations, de créer des emplois et de
générer des devises par les exportations de produits
halieutiques. << On s'accorde généralement sur ce point et
sur l'idée que l'aménagement et le développement des
péches ne doivent pas être considérés seulement du
point de vue biologique, mais qu'il faut également tenir compte de tous
leurs aspects sociaux et économiques >> (CARROZ J.E, 1984 cite par
DIOURY F, 1985 : 2).
10
5Ministère de l'économie maritime des
transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008,
Conseil présidentiel sur la pêche, République du
Senegal, page 8
Carte 1. Localisation des Zones d'études : Mbour
et Joal
PROBLEMATIQUE
Le littoral sénégalais représente 700 km
de côte de Saint Louis au Cap Roxo. A l'exception de l'avancée
basaltique du Cap Vert, la côte est sableuse. Une bande parallèle
a la côte d'environ 60 km de large abrite environ les 2/3 de la
population du Sénégal sur un total de 10 millions d`habitants.
Les villes Côtières abritant les quartiers des communautés
de pécheurs ont subi une extension rapide, incontrôlée et
dont la restructuration pose des problèmes, faute d'espace pour
éventuellement accueillir de nouveaux arrivants.
Au Sénégal, le littoral est divisé en
deux côtes séparées par la presqu'Ile du Cap vert : la
Petite Côte au sud et la grande Côte au Nord. La Petite Côte
est une section du littoral sénégalais située au sud de
Dakar, entre la presqu'Ile du Cap-Vert et le Sine Saloum. Elle est
désignée ainsi par rapport a la Grande Côte, la partie du
littoral située au nord de la capitale, soit entre Dakar et Saint-Louis.
<< La Petite Côte, qui fait suite a la region maritime du Cap-Vert,
s'étend sur environ 65 km, de Toubab Dialao a Joal. Elle constitue une
region protégée, au plateau continental large et
présentant la plus grosse activité de péche artisanale de
Mbour et Joal.>> (GERARD M, 1985 : 7). Ces deux localités
constituent les plus importants centres de péche du pays. En 2006, sur
les 372 688 tonnes de mise a terre, la region de Thiès en a
contribué a hauteur de 63% soit 234 7934 tonnes (DOPM, Rap-2006) ; et ce
grace aux centres de Mbour et Joal dans le département de Mbour (Cf.
Carte 2).
Figure 2. Mises a terres en pourcentage par
region, 2006
Source: DOPM, Rap 2006
13
Les centres de débarquement de Mbour et Joal, les plus
importants du pays, enregistrent plus de la moitié (63%) des mises a
terre. Ici la péche joue un role capital dans la dynamique spatiale,
socio- économique et urbaine des collectivités mais aussi dans
les relations entre le cadre géographique de la petite côte et le
reste du territoire national.
Cependant a l'image des difficultés que connaIt le secteur
ces dernières années, ces centres subissent des contraintes
diverses.
Face a ces difficultés auxquelles la péche
artisanale sénégalaise est confrontée, le cadre
institutionnel et financier du secteur a été revisité a
plusieurs reprises pour l'adapter au contexte actuel de mondialisation et de
libéralisation de l'économie. << Un Code de la péche
maritime a été institué par la loi n° 98-32 du 14
avril 1998. Il se substitue au précédent code qui était en
vigueur
depuis 1987 et s'explique par la redefinition de la mission de
l'Etat dans un contexte de mondialisation, de libéralisation et de
désengagement au profit du secteur privé >>6.
Cette redefinition de la politique de l'Etat en coincidence avec la
décentralisation et le développement local, favorise
l'intervention étrangère dans le secteur de la péche
artisanale tant au niveau national qu'au niveau local. La phase de redefinition
du role de l'Etat (desengagement et option decentralisation/regionalisation) et
d'émergence d'organisations professionnelles dynamiques et conscientes
de leur role dans le développement du secteur est atteinte. Ainsi de
nombreux accords bilatéraux et multilatéraux de péche sont
signés et le financement du secteur a dépassé la dimension
nationale.
Avec la modification du cadre institutionnel et financier de
la péche et suite au diagnostic des contraintes du secteur, plusieurs
projets et programmes, d'initiative endogène ou exogène ayant
pour but de développer la péche artisanale
sénégalaise, ont vu le jour. C'est dans cette mouvance et au vu
de l'importance du sous-secteur artisanal dans l'économie du pays que le
gouvernement du Sénégal a inscrit au Programme Indicatif National
du huitième FED, un Programme d'Appui la Péche Artisanale
(PAPA-SUD) d'un coüt global de 5,1 milliards de francs CFA (soit 7,5M
Euro). Ce programme, conjointement finance par l'Union Européenne (63%)
et l'Agence Francaise de Développement (37%), pour résoudre les
difficultés précitées, se fixe comme finalités
globales d'assurer le développement durable de la péche
artisanale grace a une amelioration de la rentabilité économique
des entreprises aux différents niveaux de la filière, une
meilleure utilisation des ressources maritimes et une amelioration de la
qualité sanitaire et de la valorisation des produits,
l'amélioration des conditions de travail et de vie des professionnels du
secteur.
Pour atteindre ces objectifs, 12 sites de débarquement
et de transformations ont été aménagé sur le
littoral sud. Les aménagements portent sur : la viabilisation
(accès, conditions de stationnement, eau, electricité...),
l'amélioration de l'environnement sanitaire (eaux usées,
déchets, construction de latrines...), l'aménagement des zones de
débarquement et de
6 Ministère de l'économie maritime des
transports maritimes de la pêche et de la pisciculture, mars 2008,
Conseil présidentiel sur la pêche, République du
Senegal, page 37
15
transformation (plateformes, bâtiment de stockage...),
la construction d'équipement de sécurité, la construction
de locaux professionnels qui devront intégrer les contraintes du foncier
et de l'érosion des sites.
Parmi les 12 sites de débarquement et de transformation
aménagés dans le littoral sud, quatre sont localisés dans
la Petite Côte. Il s'agit des sites de débarquement de Mbour et de
Joal et des aires de transformation de Mballing (Mbour) et de Khelcom (Joal)
(Cf. Carte 1). L'aménagement de ces sites a été
effectué suivant certaines règles. << L'aménagement
des péches obéit a un certain schema comportant plusieurs
étapes fortement interdépendantes : un diagnostic, un objectif,
une action et une evaluation. >>7 Cette dernière
étape, l'évaluation de l'opération, << combine les
estimations de distances entre l'état initial et les états
d'arrivée souhaités et observes >>8. Le PAPA-SUD
est intervenu dans la Petite Côte dans un contexte de crise du secteur.
Cependant, depuis la fin d'exécution du PAPA-SUD le 31 décembre
2005, l'impact de ses aménagements sur la dynamique
socioéconomique et spatiale de la Petite Côte suscite de
nombreuses questions. Ce present travail vise a évaluer les impacts
socioéconomiques et géographiques des aménagements du
PAPA-SUD a Mbour et Joal.
Questions de recherche
Ce type d'aménagement soulève quelques
questions:
Quelles sont les contraintes au développement de la
péche artisanale dans la Petite Côte ? Qu'est ce que le PAPA-SUD a
réalisé dans le cadre de son intervention dans la Petite
Côte ?
Quelles sont les incidences socio-économiques et
géographiques de ces aménagements dans cet espace?
7 Durand J. R., Lemoalle, Weber J. J.; la recherche
face a la pêche artisanale, tome II, symposium international
ORSTOM-IFREMER Montpellier (France), 3 au juillet 1989, page 264
8 Durand J. R., Lemoalle J., Weber J. ; op. Cit. Page
264
Objectif de l'étude
v' Objectif principal: ce travail cherche a comprendre le role de
l'aménagement et de l'aide étrangère dans le
développement de la péche artisanale
sénégalaise.
v' Objectifs spécifiques il sera question:
· d'identifier les contraintes au développement de
la péche artisanale dans la Petite Côte ;
· de presenter les différents aménagements
que le PAPA-SUD a réalisé a Mbour et Joal ;
· d'évaluer la pertinence des aménagements et
d'analyser leurs impacts socioéconomiques et géographiques sur
cet espace.
Trois hypotheses nous permettent d'atteindre ces objectifs.
Hypotheses
i. Malgré son role dans l'économie local, la
péche artisanale a Mbour et a Joal est soumise a des contraintes
relatives aux problèmes d'aménagement et de gestion.
ii. Le PAPA-SUD a aménagé les centres de
débarquement et de transformation artisanale de Mbour et de Joal.
iii. Ces différents aménagements ont
engendré des incidences socio-économiques et spatiales
diverses.
Intérêt et justification du
sujet
Le choix de ce sujet est fondé sur plusieurs raisons.
La Petite Côte se caractérise par la diversité de ses
activités économiques. La péche artisanale occupe une
place de choix dans la dynamique socioéconomique et spatiale de cet
espace. Ce secteur a joué un role fondamental dans son peuplement et sa
dynamique territoriale. Cependant, malgré l'importance de
l'activité dans cette zone côtière, son
développement actuel est menace par plusieurs contraintes relatives a la
surexploitation des ressources, a l'importance des pertes post captures, au
caractère archaIque des outils de péche, a la faiblesse de ses
moyens techniques, aux problèmes d'hygiène et de salubrité
des aires de débarquement et de transformation. Outre ces contraintes,
l'urbanisation croissante et
17
continue d'un coté, l'érosion
côtière et l'avancée la mer de l'autre, empiètent
sur l'espace réservé au développement de cette
activité. Dans ce contexte, il est capital de s'interroger sur les
consequences d'une éventuelle crise du secteur dans la zone. Ainsi,
toute intervention, a l'image du PAPA-SUD, ayant pour but de surmonter la crise
et de promouvoir un bon développement de ce secteur, mérite
d'être étudiée pour comprendre comment cela a
impacté sur l'état initial du système. Cette étude
entre dans ce cadre. Son intérêt résulte essentiellement
dans le fait que :
> Elle révèle les contraintes au
développement de la pêche dans l'espace de la Petite Côte.
> Elle vérifie la pertinence des aménagements et permet de
comprendre, a travers ces
aménagements, les incidences d'un tel projet dans le
développement socioéconomique
et spatial de la pêche.
> Elle participe a une meilleure comprehension du role de
l'aménagement dans le développement de la pêche.
L'approche géographique de cette étude se
révèle a travers l'importance de la pêche dans la dynamique
spatiale et dans la recomposition territoriale de ces collectivités mais
aussi dans la mobilité spatiale a l'intérieur de la Petite
Côte et dans la dynamique relationnelle entre cet espace et le reste du
pays voire la sous region et le monde. Elle tiendra compte également des
contraintes et atouts tant techniques et sociaux que financiers de cette
activité. Outre les contraintes, parmi les facteurs stimulateurs
figurent en grande partie les aménagements du PAPA-SUD. Si par
définition, l'aménagement est la science de l'ingénierie
spatiale qui se concentre dans la conception des artéfacts (projets et
operations d'aménagement), la géographie, elle, qui peut se
définir comme la science de la dimension spatiale des
sociétés, intègre les artéfacts comme des
éléments de l'organisation de l'espace. Elle ne les ignore pas.
Cette relation entre la géographie et l'aménagement suscite bien
l'intérêt de cette étude. Dans cette présente
démarche, les aménagements du programme sont au coeur de
l'analyse géographique de la pêche dans la zone d'étude.
Delimitation du champ de l'étude
Pour bien étudier les aménagements du PAPA-SUD
dans la Petite Côte et analyser leurs incidences
socioéconomiques et spatiales, notre étude sera limitée
dans le temps et dans l'espace.
Dans le temps, nous avons travaillé sur une
période qui s'étend de 2000 a 2008. Cela nous permettra
d'analyser les changements apportés par les aménagements du
PAPA-SUD dans la petite côte. Ce choix nous amène a mieux mettre
en evidence les impacts des aménagements du projet.
Dans l'espace, l'étude sera limitée aux
collectivités de Mbour et Joal au vu du role socioéconomique et
géographique de la péche et par consequent de l'importance des
aménagements du PAPA-SUD dans cette zone.
METHODOLOGIE
Notre méthodologie s'articule principalement autour de
trois axes. La revue documentaire, les enquêtes de terrain et le
traitement des données.
1. La revue documentaire
Ces informations sont contenues dans des livres, theses,
rapports, articles de revues et journaux classes dans la bibliographie.
Cependant, il est important de noter que certains documents ont ét
consultés a des fins de connaissances générales sur la
question de la péche et dans le souci d'avoir une meilleure
comprehension de l'évolution de la politique de l'Etat
sénégalais en matière de développement et
d'aménagement des péches. D'autres pour la definition des
concepts.
Pour la collecte des informations, la premiere phase
était dévolue a la synthèse bibliographique. En effet,
elle visait a connaItre l'état de la production scientifique sur notre
sujet. Ainsi nous avons procédé par thématique. La
premiere étape s'est intéressée aux documents pouvant nous
donner des connaissances générales sur la péche et plus
particulièrement, sur la péche artisanale
sénégalaise. Après avoir acquis des informations
générales sur la question, une deuxième phase s'est
intéressée a des documents plus spécifiques. Ces besoins
nous ont conduits dans les lieux suivants :
v' Bibliothèque universitaire centrale de Dakar les 08,
09,10 et 11 juillet 2008 et en octobre 2008.
v' Direction de l'océanographie et des péches
maritimes du 18 juillet 2008 à janvier 2009
19
1' Bibliothèque universitaire de l'UGB a la fin de
l'année 2008 et tout au long de l'année universitaire 2009.
1' Au Centre de Recherche Océanographique de Dakar Tiaroye
(CRODT/ISRA) du 23 au 29 juillet 2008.
1' Aux centres de documentation des sections de géographie
et sociologie pendant toute l'année 2009.
Les nombreux documents consultés nous ont beaucoup
informés sur la question de la péche artisanale au
Sénégal et particulièrement dans la Petite Côte, sur
les contraintes a son développement et sur son importance
socioéconomique, mais aussi sur le Projets PAPA-SUD et ses
aménagements dans l'espace.
Dans Aménagement, legislation et
développement des pêches artisanales au Sénégal :
bilan et analyse d'impact, une contribution au symposium de Dakar
du 08 au 13 février 1993 sur L'évaluation des ressources
exploitables par la péche artisanale sénégalaise, Mariama
Barry GERARD, TaOEb DIOUF et Alain FONTENEAU ont fait le bilan des projets de
développement institués pour soutenir la péche artisanale.
Il s'agit des projets PAPEC, PAMEZ et PRO-PECHE artisanale. Ces projets dont
l'objectif commun était l'immobilisation de capitaux requis pour
financer les besoins d'équipement des pécheurs et autres
opérateurs du secteur ont eu d'énormes difficultés pour
asseoir un système de financement opérationnel dans la
péche artisanale.
Toujours dans ce méme Symposium, KEBE M., dans
Principales mutations de la pêche maritime
sénégalaise, nous explique les facteurs qui ont
concouru a la croissance de la productivité et a l'importance de
l'accumulation actuelle du capital: il cite l'amélioration de la pirogue
et la motorisation, la conservation des prises a bord, les engins et les
techniques de péche, les conditions physiques favorables, la longue
tradition de péche, la politique volontariste d'aide au secteur...
Le plan directeur des péches maritimes, volume I,
Analyse descriptive et politiques
stratégiques, octobre 1998, décrit les facteurs qui
contraignent le développement du sous secteur artisanal des
activités de péche. Ces facteurs sont entre autres, les
techniques lamentables des infrastructures, le manque d'hygiène
consécutif aux problèmes d'aménagement, l'absence d'eau
potable, l'absence d'abris, de sanitaire, d'équipements
appropriés ; et tout ceci malgré l'importance
socioéconomique de la péche artisanale et la
croissance spectaculaire du secteur depuis trois décennies. On peut en
effet noter que nombreux de ces facteurs sont imputables aux problèmes
d'aménagement.
Ce document nous a permis aussi de comprendre le cadre
financier et institutionnel de la péche et les interventions de l'Etat
dans le secteur : le niveau et la nature des difficultés dans le secteur
sont assujettis a la politique selective de développement de la
péche qui ignorait le secteur artisanal en faveur du secteur industriel
pendant la période coloniale ; mais aussi a la consecration du credit
coopératif comme modèle de financement de la péche
artisanale dans les premieres décennies post indépendances.
Le volume II de ce plan directeur est intitulé
Les interventions prioritaires, octobre 1998. Dans ce
document, il est dit que l'analyse stratégique du secteur de la
péche maritime a permis de mettre en exergue un certain nombre de
contraintes a lever pour permettre un développement harmonieux et
relationnel des activités de péche. C'est un ouvrage qui retrace
les interventions prioritaires dans la stratégie de développement
du secteur et qui récapitule les éléments ayant conduit a
la formulation de 18 fiches de projets d'appui et de développement de la
péche artisanale. Les recommandations mettent en avant
l'aménagement des sites et l'appui a la gestion.
Conseil Présidentiel sur la Pêche
(2008) est un document qui présente le contexte
général de la péche et l'analyse diagnostique qui met en
evidence la surexploitation de la ressource, le système d'exploitation,
de valorisation et de commercialisation peu performant, le cadre institutionnel
et le système de financement du secteur, la cooperation en
matière de péche ; il a fait une revue des politiques et actions
en cours pour terminer par des recommandations. Ces dernières mettent
l'accent sur les actions urgentes ayant pour but le redémarrage des
industries de transformation de la péche et a mettre en oeuvre un
programme national de sauvegarde de l'agrément national d'exploitation
des produits halieutiques sur les marches de l'UE et de maintien de la
qualité des produits de la péche. L'aménagement des sites
de débarquement et de transformation de Mbour et Joal s'inscrit dans
cette logique.
Dans Etude préalable sur les composantes
sociologiques des sites ou des futurs ouvrages du PAPA-SUD,
juillet 2002, MSA (MS et associés) fournissent des informations et
données générales sur notre zone d'étude. Il
s'agit de données physiques, de données
socioéconomiques,
21
et de données démographiques. De méme,
ils ont fait le diagnostic des structures locales de la péche et la
dynamique relationnelle entre les différentes structures avant
l'intervention du projet. On peut remarquer dans cet ouvrage que le manque
d'organisation formelle des structures de la péche avant l'intervention
du PAPA-SUD entravait le développement du secteur.
Le Rapport exécutif N°10 intitulé
Appui technique pour la mise en oeuvre du PAPA-SUD,
octobre- décembre 2004 (réalisé par les partenaires du
programme: Intertechnique, Défi-sud, APCO, MIDAS, Aquaconsult) livre des
informations, sous forme de tableaux, sur les différentes
réalisations du projet au cours du dixième trimestre, les
échanges que la mission suivi evaluation a entretenu avec les
professionnels et les administrations locales des sites du programme. Par
ailleurs, nous avons profité de la lecture de ce rapport pour identifier
les sites aménagés par le PAPA-SUD dans la petite Côte :
Mbour et Joal pour le débarquement et Mballing et Khelcom pour la
transformation.
Concession des ouvrages de Khelcom,
juin 2005 est un document du PAPASUD qui renseigne sur les
éléments de la concession des ouvrages, les modalités de
la gestion et de l'exploitation des ouvrages ainsi que les droits et devoirs
des différentes parties, le dispositif institutionnel (les bailleurs de
fonds, le ministère de l'économie maritime, les
collectivités, le GIEI, le comité consultatif d'exploitation).
La plupart des documents consultés font état des
contraintes qui entravent le bon développement de la péche
artisanale sénégalaise malgré son importance
socioéconomique. Cependant l'on peut sans doute constater que
l'essentiel de ces contraintes est relatives aux problèmes
d'aménagements consécutifs aux difficultés de financement
du secteur et a l'organisation sociale des acteurs, a la politique selective de
l'Etat qui était en défaveur du sous secteur, entre autres.
Concernant le projet, les documents révèlent les objectifs du
projet, les réalisations, les modalités de la gestion et de
l'exploitation des ouvrages, la concession des ouvrages, la formation des
acteurs en gestion, en hygiene et qualité, ...
En plus des documents relatifs a la péche, il a
été question de définir certains concepts clefs.
Aménagement : Le terme
aménagement est un sujet d'un usage de plus en plus frequent
surtout dans les projets et politiques économiques. Son sens
très vaste peut être appréhendé a travers la
définition qui suit: <<transformation par l'homme
d'un système- étendue de terrain, unité de production,
ensemble complexe quelconque- en vue d'une utilisation plus rationnelle et plus
efficace >> (Lamotte M. et al, 1985 : 2). L'optimisation de l'utilisation
des potentialités offertes par un milieu constitue les bases de toute
politique d'aménagement. L'aménagement vise donc coordonner et a
rationaliser les usages de l'espace. De là surgit son Rapport avec la
géographie : l'espace. C'est l' <<ensemble d'actions
concertées visant a disposer avec ordre les habitants, les
activités, les constructions, les équipements, et les moyens de
communication sur l'étendue d'un territoire >> (MERLIN P., CHOAY
F., 2000 : 37). Il est une action volontaire, impulsée par les pouvoirs
publics (gouvernements, ou élus selon l'échelle du territoire
concernée) qui suppose une planification spatiale et une mobilisation
des acteurs. L'aménagement est très souvent accompagné
d'un dispositif socio-organisationnel qui structure les populations
ciblées et qui assure la bonne gestion des artéfacts.
La dimension socioéconomique des politiques
d'aménagement est fondamentale. L'aménagement a pour but de
développer, de corriger les insuffisances dans un territoire afin
d'atteindre le bien être économique et social des populations.
Cependant, il faut noter que c'est une action qui aura pour conséquences
la mise en place d'un nouvel ensemble, en général plus complexe
et plus hétérogènes.
Appliqué a la péche, l'aménagement
consiste en une mise en place d'un dispositif technique pour promouvoir un
meilleur cadre d'exercice de cette activité. Dans la petite Côte,
la péche était confrontée a un certain nombre de
contraintes que l'aménagement cherche a surmonter pour développer
le secteur. Il est essentiel, en outre, d'envisager les répercussions
des différents aménagements sur les systèmes voisins
parfois méme lointains, car ces répercussions sont
inévitables et difficiles a imaginer. Notre dessein dans ce travail est
d'évaluer ces répercussions, autrement dit d'analyser leurs
incidences sur le plan socioéconomique et géographique.
Incidences : répercussions,
conséquences. Dans notre étude, les incidences désignent
les conséquences et les répercussions économiques,
sociales et spatiales entraInées par les aménagements du
PAPA-SUD dans la Petite Côte. Il s'agit d'analyser a l'aide d'indicateurs
socioéconomiques et spatiaux les impacts de ces aménagements dans
cet espace. Les indicateurs socioéconomiques concernent
a la fois le domaine économique et le domaine social ou leurs
23
relations. Tandis que les indicateurs spatiaux
ont un rapport aux perceptions et a la representation qu'on a de
l'espace.
La péche joue un role socioéconomique et spatial
de premier plan dans la Petite Côte. En effet cette filière
emploie un grand nombre de populations dans les activités de
péche, de transformations, de commercialisation des produits
halieutiques. Elle génère également beaucoup de revenus
pour la population côtière et participe d'une manière
prépondérante dans le dynamisme économique local. Sur le
plan spatial, son importance dans la Petite côte se traduit par une
recomposition territoriale dynamique et continue, une urbanisation grandissante
alimentée par l'exode rural et l'installation des nouveau venus
attirés par les opportunités de la péche, une migration
importante de la population a l'intérieur méme de cet espace,
entre la maison et les sites oü se déroulent les activités,
mais aussi entre l'espace de la Petite Côte et les autres regions du pays
voire méme de la sous region et du monde. Donc la péche participe
activement au développement local de cet espace côtier. Mais son
apport dans ce développement pourrait être plus significatif si
les nombreuses contraintes subies avaient été surmontées.
Le PAPA-SUD s'inscrit dans cette dynamique. Etudier ses incidences
socioéconomiques et spatiales consiste a voir les changements qu'il a
apportés dans le role que la péche jouait dans cet espace.
Cette premiere étape nous a permis d'apprécier
la dimension du travail qui nous attendait et de participer a notre guise a la
recherche sur la problématique de la péche artisanale au
Sénégal et particulièrement dans la Petite Côte.
Elle nous a permis également de comprendre le PAPA-SUD, son contexte
d'intervention dans le Petite Côte, ses réalisations, ses
objectifs, ses cibles... Ce premier exercice nous a donc procure une bonne
impregnation sur la question, son importance mais aussi et surtout il nous a
permis d'affiner notre problématique, de nous fixer des objectifs et de
poser des hypotheses.
2. Les enquêtes de terrain
Les enquêtes de terrain ont ciblé les groupements
d'intérêt économique interprofessionnel (GIEI), les acteurs
individuellement interrogés et les administrateurs de la
péche.
Pour formaliser l'exploitation des ouvrages et
développer les activités de péche, le projet a mis
en place des GIEI. Ces GIEI, très structures, regroupent tous les
membres s'activant dans la péche
ou la transformation artisanale des produits. En effet avec
l'avènement du PAPASUD, l'organisation a été
renforcée.
a- L'échantillonnage
L'établissement de notre échantillon est
facilité par le niveau d'organisation des acteurs. Les enquêtes de
terrain ont ciblé les groupements d'intérêt
économique (GTE) et les groupements d'intérêt
économique interprofessionnel. Compte tenu de leur importance dans le
dispositif de gestion du PAPA-SUD. Ainsi, nous avons travaillé sur cette
organisation.
Chaque site de notre zone d'étude comporte un certain
nombre de GTE. Le choix des GTE a comme fondement leur domaine
d'activité. Un quota de deux GTE par activité (péche,
mareyage, transformation) a été choisi pour chaque site. Pour la
taille de l'échantillon, nous avons décidé
d'enquêter 20% des membres de chaque GTE choisi. En fondant notre
démarche sur l'étude de MSA (juillet 2002, Etude préalable
des composantes sociologiques des sites ou des futurs aménagements du
PAPA-SUD) pour identifier les GTE de la zone d'étude et pour enfin faire
la selection de GTE a enquêter.
La méthode proposée dans les enquêtes KPC
(Knowlege, Practices and Coverage Servey) qui signifie en francais
Connaissances, Pratiques et Couverture (CPC) a été
préférée dans cette étude en vertu de son
efficacité dans une pareille structuration de la population
étudiée. C'est un échantillonnage aléatoire simple
qui procède ici par la definition de la taille d'une grappe, du nombre
de grappes par site et au choix des grappes de l'échantillon. La grappe
correspond a un GTE et un échantillon de 20% des membres de deux GTE
choisis dans chaque site sera enquêté. Le choix des membres a
enquêter dans chaque GTE se fait par hasard.
Après un premier séjour sur le terrain,
l'échantillonnage a été reformulé. En effet, suite
a notre documentation, nous avions envisage de réaliser le questionnaire
sur la base des GTE (voir planification de l'échantillonnage). Mais le
test du questionnaire au près de quelques cibles le 03 janvier 2009 nous
a fait comprendre que l'essentiel des acteurs de la péche n'avait pas
encore adhéré aux GTE. Donc il fallait revoir
l'échantillonnage pour l'adapter aux réalités du terrain.
Ainsi, nous avons décidé de questionner, d'une manière
aléatoire simple, 50 acteurs sur chaque site. Ce qui fait un total de
200 acteurs pour les quatre sites (Cf. Tableau 1). Le témoignage de
25
ces acteurs nous a permis de comprendre les impacts
socioéconomiques et spatiaux des aménagements du projet dans la
zone. La méthode utilisée cette fois ci est de descendre avec les
acteurs dans les sites.
Tableau 1 : Echantillon d'enquête
Site
|
Nombre d'enquêtés
|
Mbour
|
|
Mballing
|
Joal
|
Khelcom
|
Total
|
200
|
b- Les entretiens
Les entretiens ont ciblé les personnes ressources :
· Atoumane DIOUF9 a expliqué, le mercredi
31 décembre 2008, le projet, son financement, ses partenaires, ses
volets, son objectif....
· Alassane Samba DIOP10 a fourni des
informations, le 02 janvier 2009, sur le contexte d'intervention du projet dans
la Côte, ses réalisations, ces cibles,
· Lassana SADIO11 a fourni les données
quantitatives sur les mises a terre, la transformation, les expeditions, les
exportations, la valeur commerciale et la consommation locale des produits
halieutiques des centres de Mbour depuis l'intervention du PAPA-SUD.
· Amadou Moustapha Faye12 le 03 janvier 2009
a fourni des informations quantitatives sur les mises a terre, la
transformation, les expeditions, les exportations, la valeur
9 Gestionnaire de projets au niveau de la DOPM,
Coordonnateur adjoint du projet PAPASUD
10 Chef du service départemental des
pêches de Mbour
11 Chef du poste de contrôle des pêches de
Mbour
12 Chef du poste de contrôle des pêches de
Joal
commerciale et la consommation locale des produits halieutiques,
des centres de Joal, depuis l'intervention du PAPA-SUD.
· Mr Cissoho13 a informé, le 03
janvier 2009, sur l'exploitation du quai de Joal, l'organisation des GIEI par
le projet, la qualité de la gestion des ouvrages, la transparence de la
gestion des fonds et redevances...
· Marianne Tenning Diouf14 le 03 janvier 2009
a renseigné sur les ouvrages réalisés par le projet pour
la transformation des produits halieutiques a Khelcom, sur le GIEI des femmes
transformatrices de Khelcom, sur la formation et l'encadrement des femmes
transformatrices, sur les ameliorations apportées par le projet et sur
les problèmes qui persistent.
Méthode de traitement
Le traitement des données collectées s'est fait
suivant deux modèles : le traitement statistique et le traitement
cartographique. Après le traitement, les résultats sont analyses.
La collecte a fourni des données quantitatives et qualitatives. Celles
recueillies a partir du questionnaire ont été
dépouillées puis restituées sous forme de graphiques a
l'aide du logiciel Excel ou de tableaux. Ainsi, les tableaux 2, 3, 4, 5, 6, 7,
8, 9, 10 et 11 sont issus de ce traitement. Excel a permis la
réalisation des graphiques 2, 3, 4, 5, 6, 7, 8, 9, 10 et 11.
Quant aux données qualitatives, dépouillées
d'une facon manuelle, elles sont traitées suivant la méme
procedure que les précédentes.
Pour spatialiser certains résultats, un traitement
cartographique a été utilisé. Ce traitement est
essentiellement réalisé grace aux logiciels ARCVIEW GIS 3.2a,
Mapinfo et Adobe illustrator. Les cartes 1 et 2 qui localisent les zones
d'études sont traitées sous ARCVIEW GIS 3.2a et ARCMAP. Les
cartes 3 et 4 sont des images Google Earth géo-
référencées et traitées sous Mapinfo. Adobe
illustrator a permis de spatialiser les aménagements du projet a partir
d'image Google Earth (Cf. carte 5).
13 Chef des oeuvres maritimes de Joal
14 Présidente des femmes transformatrices de
Khelcom (GIE DIAM BOUGOUM)
Les méthodes d'analyse de données
utilisées pour la demonstration de nos hypotheses sont : l'analyse
causale et l'analyse statistique. L'analyse de l'ensemble des données a
révélé les contraintes de la péche dans la Petite
côte. Elle a également permis d'identifier les aménagements
du PAPA-SUD a Mbour et a Joal, de mesurer leur pertinences et d'étudier
leurs impacts socioéconomiques et géographiques.
Limites de la recherche
La limite principale de cette recherche est l'insuffisance
des données sur les résultats généraux de la
péche a Mbour. Les archives disponibles au niveau du poste de
contrôle n'ont pu nous fournir que les résultats de 2000 a 2004.
Ces données nous auraient permis de mieux voir, en les
représentant sur le méme graphique que celles de Joal, les
impacts du projet sur ces sites (Mballing et Mbour) oü les
aménagements du projet sont totalement a terme. En outre, la contrainte
financière conjuguée a l'étendue de la zone d'étude
a souvent retardé nos démarches. Il s'y ajoute l'insuffisance de
la production scientifique sur la péche ici a l'UGB (bibliotheque et
centres de documentation). Malgré ces contraintes, le traitement des
données a permis d'organiser le travail en trois Parties: Le role de la
péche dans l'économie locale et les contraintes liées a
son développement, Aménagements du PAPASUD et impacts dans la
Petite Côte : Mbour et Joal.
27
PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE
ET LES CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT
L'exploitation des ressources halieutiques sur le littoral
sénégalais, sur la Petite Côte, s'inscrit dans une
dynamique spécifique liée notamment au développement de la
traite européenne. Mais elle a beaucoup évolué.
D'une économie d'exploitation familière, le
secteur de la péche a connu des changements importants liés au
triple phénomène de la transformation de la panoplie technique,
d'une demande accrue du marché puis de nouvelles finalités dans
l'exercice du métier.
Ces changements se sont manifestés sur la Petite
Côte par une augmentation de la dynamique de peuplement, par une
recomposition territoriale, bref par un accroissement du role de la
péche dans l'économie locale.
29
CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE
Cette étude sur les impacts socioéconomiques et
spatiaux des aménagements du PAPA-SUD sur la Petite Côte se limite
aux collectivités locales de Mbour et Joal. Le développement
économique, social et spatial de ces collectivités est en grande
partie tributaire du dynamisme des activités de péche. Cependant,
avant de voir les contraintes qui entravent le développement de ce
secteur aussi important sur la Petite Côte et analyser le role de la
péche dans l'économie locale, il faut d'abord presenter ces
collectivités.
I- La commune de Mbour Image satellite 1.
Commune de Mbour
Situé dans la region de Thiès, la commune de
Mbour couvre une superficie de 1 725 km2. Elle est localisée entre le
Cap-Vert et la pointe de Sangomar en demi-cuvette fermée a l'Ouest par
l'océan Atlantique. Cette collectivité est limitée au
nord, a l'Est et au Sud par la communauté rurale de Malicounda. Sa
localisation en bordure de mer entre le Cap-Vert et la Pointe de
Sangomar lui confère de nombreux atouts (péche
et tourisme) qui expliquent son poids démographique.
La commune doit son poids démographique au dynamisme
des activités socioéconomiques longtemps dominées par le
secteur de la Péche artisanale. La migration de populations venues du
bassin arachidier a la recherche de meilleures conditions de vie face a la
crise de l'agriculture a contribué massivement au peuplement et a la
recomposition territoriale de la commune. En effet, la population de la ville
de Mbour est estimée en 2002 a 136 842 habitants soit une densité
de 85 habitants/ km2, avec une diversité ethnique composée de :
Sérères (72%), Mandingues (8%), Lébous, Toucouleurs et
autres (5%), Ouolofs (15%). Selon l'agence de développement municipal,
on distingue quatre grandes phases d'extension spatiale et de peuplement de la
commune: avant la période coloniale, de 1922 a 1945, de 1946 a 1976, de
1977 a nos jours
La premiere étape de cette evolution spatiale va des
premieres installations des populations l'arrivée des francais en 1922.
Durant cette période, l'occupation du site se limitait essentiellement
au littoral avec les localités d'implantation des immigrants
sérères, socès et lébous : Gandiane,
Ndédndel, Nenef et Toundiane. Cette étape est essentiellement
caractérisée par un faible taux d'occupation de l'espace.
La seconde phase est marquee par des operations de
déguerpissements consécutives a la presence coloniale et qui vont
bouleverser profondément la structure urbaine de Mbour. C'est ainsi
qu'une partie des sérères déguerpis vont fonder l'actuel
Mbour sérère II situé a deux kilometre plus l'Est du site
originel. Il en est de méme pour la creation des quartiers Thiocé
Ouest et Santessou respectivement en 1922 et 1936 suite au déplacement
des socès de l'Escale. Cette période a également vue la
fondation des quartiers Mbour Toucouleur et Tefess attire par les
potentialités économiques de la ville naissante.
Au cours de la troisième phase, les installations se
sont poursuivies et le tissu urbain s'est davantage étoffé. Cette
phase correspond a la naissance des quartiers Daru-Salam et Mbour Maure vers
l'Est de la ville. C'est également pendant cette période que la
ville a connue une extension rapide et aléatoire a partir du noyau
originel autour de l'Escale.
31
La quatrième et dernière phase est marquee par
une poursuite de l'extension aléatoire. La presence de l'océan
contraignait toute possibilité d'extension vers la frange maritime.
C'est ainsi que les quartiers centraux comme Thiocé Est, Thiocé
Ouest, Tefess et 11 novembre ont connu une forte croissance spatiale. C'est
dans ce contexte que sont naIt les sous quartiers Diamaguène II et
Château d'eau Nord et Château d'eau Sud qui constituent les
prolongements respectifs de ces différents quartiers.
Pendant cette période, la superficie de la ville a connu
une evolution exponentielle passant de 522,9 a 845,5 ha en 1989 et a 1725 ha en
1999.
La péche artisanale a joué un role fondamental
dans cette recomposition territoriale. Elle est un facteur attractif.
Aujourd'hui, la commune comprend l'un des plus grands ports de péche
(Mbour) et l'une des plus remarquable aire de transformation des produits
halieutiques du pays (Mballing) (Cf. Carte 3).
II- La commune de Joal
Joal-Fadiouth a d'abord été un canton, puis un
cercle. Elle a été érigée en commune de plein
exercice dans le cadre de la loi 66-20 du 1er février 1966,
complétée par le décret n° 72-82 du 3 février
1972 fixant les limites de la commune. Elle est localisée a 16° 49'
60» Ouest de longitude et 14°10' 0»Nord de latitude a
l'extrémité de la Petite Côte, au sud-est de Dakar.
La commune de Joal Fadiouth est située a 116 km de Dakar,
a 50 km de Thiès et a 32 km de Mbour, la capitale départementale.
Elle se trouve entre deux poles touristiques très importants :
- La zone de Sally-portudal - Mbour - Nianing au nord, distante
de 35 km - La zone des Iles du Saloum au sud, distante de 25 km.
A l'ouest, elle est limitée par l'océan
atlantique, permettant ainsi la navigation vers la Casamance et la Gambie. A
l'est, la commune s'ouvre sur le bassin arachidier. Ces trois arrondissements
que sont l'Ile de Fadiouth, la presqu'Ile de Joal et NgazobiL bordent le
littoral.
Elle réunit en réalité deux villages,
Joal - le plus gros -, établi sur le littoral, et
Fadiouth - le plus visité -, une Ile artificielle constituée
d'amoncellements de coquillages et reliée a la côte par un
pont de bois. Joal-Fadiouth occupe aussi une position
intermédiaire du point de vue du climat et de la
végétation, entre le domaine sahélien au nord et le
domaine soudanien de la Casamance au sud. Du fait de sa position dans
l'estuaire, la plus grande partie de la superficie de la commune (3 021
hectares) est régulièrement immergée sous l'influence des
marées.
Image satellite 2. Commune de Joal
Le climat est de type sahélien avec 3 à 4 mois
d'hivernage de juillet à octobre et des températures douces de
novembre à avril. La moyenne maximale ne dépasse pas
29°.
Le territoire de la commune couvre 5 035 hectares, dont 5 023
pour Joal et 12 pour Fadiouth. Sa densité est de 700 habitants /km.
La population de Joal Fadiouth est estimée environ
à 39 078 habitants en 2007. Elle est principalement d'origine
sérère. On retrouve dans cette collectivité, des
saisonniers en provenance des îles du Saloum, de la Petite Côte, de
Nguet Ndar, de Ndayane, de Bargny et
33
méme de la Gambie. L'économie locale repose sur
la péche (premier port de péche du Senegal), l'agriculture et le
tourisme. L'actvité halieutique joue un role important a Joal. Cette
collectivit compte le premier port de péche du Sénégal et
l'une des plus grandes aires de transformation des produits halieutiques :
Khelcom (Cf. Carte 4).
CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE
LOCALE
La place de la péche artisanale dans ces
collectivités locales est prépondérante. Elle fournit des
emplois aux populations, contribue grandement au PIB, participe au dynamisme
urbain des collectivités.
I- Dans la commune de Mbour
La péche artisanale est la base de l'économie
de la commune de Mbour. Le dynamisme économique de la ville provient
essentiellement de l'essor des activités de la filière
péche et récemment du développement du secteur
touristique.
La péche contribue a elle seule pour près de
30% de la production halieutique de la region et emploie plus de 4000
personnes15. Elle est essentiellement artisanale et on
dénombre au niveau communal 711 pirogues dont 60 saisonnières. La
production moyenne par an est de 65 000 tonnes et représente un volume
commercial supérieur a un milliard de francs CFA.
L'activité touristique constitue le second volet par
niveau d'importance de l'économie régionale. La
réalisation des grandes stations de Saly et de Nianing constitue le
principal cadre de référence du secteur touristique au
Sénégal.
La prise en compte du secteur de la péche dans le
schema global de développement de la Petite Côte a entrainé
l'amélioration du niveau de desserte de la zone avec la
réalisation d'infrastructures routière. Le réseau Routier
de la ville de Mbour est constitué de la route nationale N°1 qui
traverse le territoire de la commune en direction de Kaolack, de la route
15 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude
préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs
aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la
péche artisanale du 8Éme FED, 173 pages
départementale N°3 qui va vers Joal-Fadiouth et de
plusieurs routes communales d'une longueur totale d'environ 30 Km ; toutes
Bitumées.
II- Dans la commune de Joal
La péche et ses activités annexes occupent une
place importante dans l'économie locale. Deux types de péches
sont pratiqués : La péche artisanale et la péche
industrielle.
Figure 3. Repartition des débarquements
de Joal en 2007(en Kg)
Joal est le premier port de péche artisanale du
Sénégal et il fonctionne toute l'année. Les mises terre
sont évaluées en moyenne a 140 000 T /an dont la moitié
est réservée a la transformation artisanale (Cf. Figure 3).
Cinquante a soixante espèces sont régulièrement
pêchées. De 2000 2007, le tonnage débarqué se
chiffre en moyenne a 153 371 T /an pour une valeur commerciale moyenne annuelle
qui s'élève a 8 791 339 088 F CFA.
Les activités secondaires comme le mareyage, la
transformation artisanale, occupent aussi une part appreciable dans le secteur.
300 femmes s'activent dans la transformation. Toujours dans la période
2000-2007, la transformation artisanale a enregistré 24 012 T de
produits transformés par an dont la valeur commerciale se chiffre en
moyenne a 4 224 151 743 F CFA /an. Par ailleurs, le secteur emplois des
milliers de personnes.
35
Le quai de péche avec ses infrastructures
d'accompagnement (usine de glace, hall de vente, etc.) et l'aire de
transformation constituent des outils très importants de
développement local.
Aussi bien a Mbour qu'à Joal, la péche est
devenue un phénomène "d'excroissance ". Elle joue un role capital
dans l'occupation du littoral, la mobilité spatiale dans cet espace,
entre autres. La raison fondamentale qui a attiré les lébous et
sérères le long de la Petite Côte est la richesse
halieutique de cette Zone. Aussi, les conditions favorables de vie ont
été a l'origine de l'affluence qui a marqué les communes
et a la multiplication des infrastructures dans tous les domaines. Cependant,
malgré ce role prépondérant de la péche dans
l'économie des communes, son développement est soumis a des
contraintes diverses.
CHAPITRE III : CONTRAINTES DIVERSES
La politique récente de l'Etat a favorisé la
péche artisanale qui connaIt, ces dernières années, un
développement rapide. Cependant, de nombreux problèmes existent.
L'analyse stratégique de ce sous secteur a permis de mettre en exergue
un certain nombre de contraintes majeures a relever pour permettre un
développement des activités de pêche16.
I- Les contraintes techniques et les problèmes
d'aménagement
Le long de la petite Côte, ces contraintes sont
relatives a la faiblesse du niveau d'équipement, aux problèmes
d'aménagement des sites, au manque d'organisation et a l'absence de
formation qui hypothèquent le financement du sous-secteur.
1. Au niveau de la transformation artisanale
Les contraintes techniques et les problèmes
d'aménagement sont plus manifestes au niveau de la transformation
artisanale des produits. Cette activité, principalement feminine,
consiste au fumage et au séchage du poisson. Cependant, elle
éprouve d'énormes difficultés liées : a
l'écoulement des produits, a l'accès des transformatrices au lieu
de travail surtout en hivernage,
16 Ministère de la pêche et des transports
maritimes, octobre 1998, Analyse descriptive et politiques
stratégiques, Plan directeur des pêches maritimes
volume I, république du Senegal, 96 pages
l'insuffisance de magasin de stockage et a la gestion des
ordures et déchets de transformation (Cf. Photo 1).
Photo 1: Déchets et ordures de la
transformation jetés par terres sur le site de Khelcom
Source: TINE M., Juin 2009, Khelcom
Les sites de transformation de Khelcom et de Mballing
présentent aussi certaines insuffisances et manquements dont :
· le manque d'hygiène et de salubrité des
sites, des équipements (claies, bacs, bassins) et des outils de travail
(Cf. Photo 2),
Photo 2: Claie de séchage rudimentaire
et non hygiénique
Source: TINE M., juin 2009, Khelcom
37
· l'insuffisance en équipements (exemple :
claies de séchage, Bac de salage, fours de fumage...) a
été signalée par 100% des transformatrices
interrogées dans les deux sites enquêtés.
· le manque d'aménagement (occupation anarchique
et absence d'équipements) des sites conformément aux principes du
codex alimentarus en la matière a savoir la marche en avant, le non
entrecroisement des courants de circulation, la séparation des secteurs
souillés des secteurs non souillés est noté a Mballing et
a Khelcom;
· le manque d'eau courante, d'électricité
caractérise les sites ;
· l'absence de cloture des sites;
· l'absence d'infrastructures d'accompagnement :
Infirmerie, garderie d'enfants, abris de repos,
· salle de réunion, entrepôts, magasins
etc.
Outre ces contraintes, toutes les techniques utilisées
par les femmes transformatrices passent par l'emploi des radiations solaires.
Les produits sont exposés a l'air libre avec tous les risques de
l'environnement (humidité, poussière, pluie, insectes,...). Par
ailleurs, ces techniques ne permettent pas une grande production; ce qui
explique l'importance des pertes post capture et ceci malgré la
surexploitation de la ressource. L'absence de maItrise de certaines techniques
et technologies utilisées, a généré des
déficiences dans l'exploitation optimale de la ressource.
Donc dans l'ensemble, les conditions dans lesquelles les
poissons sont transformés ne sont pas toujours hygiéniques et les
technologies utilisées sont empiriques. Le stockage du poisson se fait
dans des lieux non aménagés (Cf. Photo 3).
Ces limites réduisent aujourd'hui l'accessibilité
de la production nationale au marché européen du fait des normes
tres restrictives et tres contraignantes imposées par l'Union
Européenne.
Au-delà de cet environnement technique, l'insuffisance
des mesures sécuritaires en mer et l'inadaptation du système de
crédit appliqué a la péche artisanale, constituent aussi
une autre source de pesanteurs dans la rationalisation et l'optimisation des
conditions d'exploitation. A côté de ces contraintes qui
pèsent plus sur la transformation artisanale existent d'autres qui sont
spécifiques a la péche proprement dite.
Photo 3 : lieu de stockage des produits
Source: Tine M, juin 2009, Mballing 2.
Au niveau de la pêche
Les technologies utilisées contribuent a la degradation
des ressources halieutiques. Par consequent, certains stocks montrent des
signes de sensible surexploitation.
La zone maritime de la Petite Côte se caractérise
par une grande diversité biologique. Les ressources exploitées
comprennent quatre groupes dont les caractéristiques
bioécologiques et socio-économiques sont différentes. Il
s'agit des ressources pélagiques hauturières et
côtières, et des ressources démersales
côtières et profondes. Ces ressources sont aujourd'hui
surexploitées. La généralisation de la motorisation et
l'introduction de la Seine tournante coulissante dans la période
1963-1991 ont augmenté la capacité de prélèvement
sur la ressource pour répondre a une demande grandissante. Il en a
résulté une surexploitation de la ressource.
Le long de la Petite Côte et particulièrement a
Mbour et a Joal, cette surexploitation de la ressource commence a se faire
sentir avec la raréfaction du poisson et la migration des
pécheurs vers des zones plus prometteuses comme les côtes
mauritaniennes, gambiennes et méme guinéennes. De l'avis des
pécheurs, elle est inquiétante et des mesures doivent être
prises car des zones autrefois très riches sont aujourd'hui en situation
différente. Par exemple, les ressources pélagiques
côtières ne sont surexploitées que dans la Petite
Côte.
39
Par ailleurs, la dégradation de l'environnement marin
est un handicap au développement de la péche artisanale dans la
Petite Côte. Le déversement de polluants (IT(AGEL, des
Hotels,...), des déchets domestiques, la dégradation de l'habitat
naturel des poissons par certaines techniques de péche menacent
l'écosystème marin et littoral. La péche souffre aussi
d'un manque d'équipements et d'un problème de financement. Ces
difficultés sont imputables aux insuffisances notées dans
l'organisation des acteurs.
II- Les facteurs socio-organisationnels : une
contrainte au développement de la Pêche artisanale à Mbour
et à Joal
Les contraintes au développement de la péche
artisanale a Mbour et a Joal ne sauraient s'expliquer uniquement par des causes
d'ordre technique. << En effet, la péche artisanale comme en
témoigne de nombreuses expériences du passé, souffre de
pesanteurs et de soubassements a dominante sociologique, lesquels inhibent bien
d'initiatives de structuration et de dynamisation du sous-secteur
é.17
La configuration sociologique du secteur de la péche,
au niveau des pratiques et au niveau des acteurs demeure un des points
saillants pour toute forme d'intervention et de redynamisation du secteur.
Cette configuration sociologique basée sur des considérations
familiales hypothèque le financement du secteur.
Longtemps considérée comme une activité
vivrière, la péche artisanale sénégalaise a
aujourd'hui, beaucoup évolué pour devenir un des piliers de
l'économie du pays. Cependant, si les techniques de péche se
modernisent pour répondre a une demande qui croIt, l'organisation
sociale des acteurs n'en fait pas autant. En effet, comme dans le passé,
cette organisation est basée sur des considérations familiales.
Moins que les transformatrices qui se regroupent le plus souvent dans de petits
GIE, les pécheurs s'organisent autour d'entités familiales qui
détiennent des pirogues. A Mbour et a Joal, la totalité des
pécheurs enquêtés travaille sur des exploitations
familiales. Ce mode d'organisation sociale est un handicap au
développement du sous secteur. Il ne permet pas un bon financement du
secteur. Or, le niveau et les capacités organisationnels des acteurs
dans
17 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude
préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs
aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la
pêche artisanale du 8Éme FED, page 9
leurs diversités continuent d'être les vecteurs
de réussite probable dans toute politique de développement du
sous secteur. En matière de financement par exemple, le credit
corporatif comme modèle de financement du secteur a échoué
grace a ce mode d'organisation sociale inadaptée.
Les autres facteurs et contraintes majeures du sous-secteur de
la pêche artisanale se déclinent aussi en termes de renforcement
de capacités qui est actuellement caractérisé par une
insuffisance de la formation des acteurs dans les différentes
filières d'activités, et en dotation factorielle qui ne peut
être comblée que par la mise en place d'équipement et
d'infrastructures18.
L'essentiel des acteurs de la pêche artisanale
sénégalaise est constitué d'analphabètes. Cette
absence de formation génère non seulement des défaillances
dans l'organisation, mais également des réticences dans toute
initiative venue d'ailleurs. Par exemple, les transformatrices déplorent
une insuffisance de leur capacité politique, professionnelle et
organisationnelle. Au plan politique, elles sont confrontées a un
deficit de capacité en négociation, communication et lobbying. La
faiblesse des organisations est perceptible dans leur structuration, leur
fonctionnement et dans la definition claire de leur perspective en terme de
développement. A Mballing, les femmes font face a des difficultés
pour mettre en place un comité de salubrit fonctionnel. En outre, les
G.T.E ne détiennent suffisamment pas de petit materiel (pelle, balaie,
brouette, bac a ordure) en quantité suffisante pour assurer la
propreté du milieu.
Le role socio-économique de la pêche artisanale
dans la Petite Côte est reel. Cependant, de nombreuses contraintes
pèsent sur son développement. Le diagnostic de ces contraintes
dans la Petite Côte et particulièrement a Mbour et a Joal a
révélé des facteurs techniques et socioorganisationnels.
Pour promouvoir le développement du sous secteur, il fallait surmonter
ces contraintes. C'est dans ce contexte que le gouvernement appuyé par
les partenaires au développement a mis en oeuvre le Programme d'Appui a
la Pêche Artisanale (PAPA SUD) dont la zone géographique
d'intervention s'étend de la Petite Côte étendue au delta
du Sine Saloum et a la region de Ziguinchor.
18 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude
préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs
aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la
pêche artisanale du 8Éme FED, 173 pages
41
DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE :
MBOUR ET JOAL
Le gouvernement du Sénégal a inscrit au
programme indicatif national du huitième FED, un Programme d'Appui a la
Péche Artisanale (PAPA-SUD) d'un coüt global de 5,1 milliards de
francs CFA. Ce programme est cofinancé par l'Union Européenne
(63%) et l'AFD (Agence Francaise de développement) (37%).
Le PAPA-SUD a pour objectif global de contribuer au
développement durable de la péche artisanale en utilisant au
mieux les ressources halieutiques, et en améliorant les conditions de
travail des professionnels de la péche.
Le Projet a construit une série d'ouvrages et
d'aménagements dont la gestion est transférée aux
groupements d'intérêt économique interprofessionnels. Ces
aménagements s'inscrivent dans la politique de mise a niveau des
équipements et des installations de péche, engagée avec
l'application des normes européennes au traitement des produits de
mer.
Les bénéficiaires des aménagements sont
les professionnels du secteur de la péche ainsi que les riverains et
usagers du littoral a proximité des centres de débarquement et
aires de transformation aménagés, les agents des péches et
les élus des collectivités concernées.
Confiée a la cellule nationale de coordination, la
réalisation du projet a vu la participation nombreux partenaires dont :
le cabinet inter-technique, le groupement CDE SOECO, le Cabinet MIDAS, le
Cabinet APCO, le Cabinet MSA, le cabinet Tropica ... La synergie des forces de
ces différents partenaires a permis la réalisation
d'aménagements et la mise en place d'un dispositif socio-organisationnel
qui assure la gestion et l'exploitation des ouvrages.
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS
Les aménagements du PAPA-SUD ont essayé de
surmonter les contraintes qui pèsent sur le développement de la
péche artisanale dans la Petite Côte. Dans la partie sise portant
sur les contraintes au développement de la péche a Mbour et a
Joal, il apparaIt que l'essentiel de ces contraintes sont d'ordre technique et
portent sur des problèmes d'aménagement, des manquements en
équipements et en infrastructures, des insuffisances dans l'organisation
sociale et dans la formation des acteurs.
I- Au niveau des quais
L'intervention du PAPA en matière d'aménagement
sur les quais de Mbour et Joal est moindre. Ces quais ont été
construits par un projet dit PAPEC intervenu dans la Petite Côte en 1998.
En effet, l'action du PAPA-SUD est plus conséquente dans l'organisation
des acteurs et la concession des ouvrages. Néanmoins, quelques
aménagements sont réalisés a Mbour. Avant l'intervention
du programme, la transformation artisanale des produits se faisait sur le
centre de débarquement ; donc a côté du quai. Ce faisant,
les lieux étaient encombrés d'autant plus que l'érosion
côtière empiétait sur cet espace littoral. La fumée
et les ordures de la transformation polluaient l'espace de débarquement
et méme les quartiers riverains ainsi que le marché central. Ce
dernier étant contigu au quai. Par ailleurs, la transformation
artisanale nécessite beaucoup d'espace ; ce qui n'était plus le
cas ici. Ces facteurs posaient un reel problème d'hygiène et de
salubrité et constituaient des contraintes au développement de la
péche artisanale a Mbour.
L'intervention du PAPA-SUD a consisté alors a
délocaliser l'aire de transformation au niveau de Mballing et a
aménager l'accès au quai du côté de la mer (voir
photo 4). D'autres réalisations physiques comme la construction de deux
stations de traitement des eaux usées, la rehabilitation des
réseaux d'eaux pluviales, la cloture de la station d'épuration
ont été faites. Ces travaux, financés par l'AFD,
réalisés par l'entreprise CDE/SOECO et dont le Maître
d'oeuvre est le MEM/ PAPASUD/2002, ont nécessité un montant de 98
356 800 FCFA.
43
Photo 4: Aménagement de l'accès au
quai de Mbour (coté mer)
Source: TINE M., juin 2009, Mbour
II- Au niveau des aires de transformation
L'intervention du projet est plus conséquente au niveau
de la transformation artisanale des produits parce qu'effectivement, c'est a ce
niveau que les problèmes ont été plus nombreux. Ainsi, le
programme d'appui a la péche artisanale dans la Petite Côte a
aménagé le site de Mballing (Cf. Carte 5). Il a aussi construit
des ouvrages dans le but d'appuyer les femmes transformatrices (equipements). A
Mballing et a Khelcom, puisque les contraintes au développement de la
transformation sont identiques, les équipements et ouvrages
réalisés par le projet sont un peu pareils pour les deux sites.
Ces sites sont l'objet d'aménagement et d'implantation
d'équipements et d'ouvrages.
Route PAPASUD
Route De Joal
Image satellite 3. Spatialisation des
aménagements du projet à Mballing
45
A Mballing et a Khelcom, 500 000 000 de F CFA ont permis
l'aménagement du site (Cf. tableau 2,3 et Carte 5).
Tableau 2 : Les infrastructures et ouvrages du
PAPA-SUD a Mballing
Nature ouvrage Réseau
d'électrification
|
Nombre d'unité 1
|
Réseau routier
|
1
|
Réseau de canalisation des eaux usées
|
1
|
Station de filtrage des eaux usées
|
1
|
Magasin de stockage
|
1
|
Ateliers
|
5 ateliers de 6 places chacun pour plus de 300 femmes
|
Blocs sanitaires
|
3
|
Vestiaires
|
4
|
Abris pour les femmes
|
4
|
Bureau
|
1
|
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Tableau 3 : Les infrastructures et ouvrages du
PAPA-SUD a Khelcom
Nature ouvrage Réseau
d'électrification
|
Nombre d'unité 1
|
Réseau routier
|
1
|
Réseau de canalisation des eaux usées
|
1
|
Station de filtrage des eaux usées
|
1
|
Magasin de stockage
|
2
|
Ateliers
|
5 ateliers de 6 places chacun pour 300 femmes
|
Vestiaires
|
4
|
Toilettes
|
2 (réfectionnées)
|
Abris pour les femmes
|
4
|
Château d'eau
|
1
|
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Le site de Khelcom a été aménagé
par le PAPEC. Cependant les aménagements du PAPEC n'ont pas
résolus les problèmes de la transformation artisanale. Plusieurs
insuffisances et manquements pouvaient être constatés.
Outre l réalisation de ces équipements et ouvrages,
le PAPA-SUD a organisé les acteurs. III- L'organisation des
acteurs
Le programme a capitalisé l'expérience du projet
d'aménagement des sites de débarquements de la péche
artisanale sur la Grande Côte dans le processus de Concession et de Sous-
Concession aux fins de gestion des infrastructures publiques par des
privés. Pour ce besoin, il apparaIt nécessaire de
réorganiser les acteurs selon un modèle adapté a cette
initiative. << En effet, la responsabilisation des acteurs locaux quant a
la gestion des infrastructures implique a priori une bonne visibilité du
terrain et une prédéfinition d'une approche et de
modalités d'implémentation adéquates
>>19.
Le PAPA-SUD a installé sur chaque site un Groupement
d'Intérêt Economique Interprofessionnels qui fédère
l'ensemble des GIE du site. Ainsi on a le GIEI Bock Liguëy Mballing, le
GIEI << Diam Bougoum >> a Khelcom, << And Liguëy
Téfess >> a Mbour et Diamopêcheurs-mareyeurs >> a
Joal. Les GIE fédérés doivent avoir une certaine
représentativité nationale. Autrement dit, ces groupements sont
tenus d'adhérer a des organisations faitières telles que la
FENAGIE PECHE, le CNPS, la FENATRAMS, la FENAMS ou l'UNAGIEMS. Cependant la
majeure partie des acteurs n'a pas encore adhéré aux GIE. La
figure 4 ci-dessous révèle que les acteurs sont toujours
réticents a l'adhésion aux GIE; sur 200 enquêtés,
28% seulement soit 56 acteurs ont adhéré a un GIE. L'échec
des nombreuses initiatives antérieures est souvent avancé comme
justificatif.
19 MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude
préalable des composantes sociologique des sites des sites ou des futurs
aménagements du PAPA-SUD, Programme d'appui a la
pêche artisanale du 8Éme FED, page 10
47
Source: Enquêtes personnelles, 2009
L'exploitation et la gestion des ouvrages sont confiées
au GIEI devant être composée des représentants des
différents syndicats et organisations professionnelles du secteur.
L'Etat, le propriétaire des ouvrages du PAPA-SUD, les concede a la
collectivité. Cette dernière confie la gestion et l'exploitation
des ouvrages a l'association interprofessionnelle qui l'accepte pour une
durée de 10 ans renouvelables. L'objectif attendu de cette
rétrocession est :
- Une participation directe des organisations professionnelles
a l'exploitation et a la gestion des infrastructures
aménagées.
- Le respect de critères de performances des
entreprises privées (equilibre financier de exploitation, transparence
comptable, embauche de personnel qualifie).
Ce système d'organisation a impliqué non
seulement les acteurs dans la gestion et l'exploitation des ouvrages mais a
permis aussi a la collectivité de tirer directement profit des recettes
a travers les redevances. Les collectivités de Mbour et de Joal
bénéficient des redevances de 20% des bénéfices
d'exploitation (Cf. tableau 11 page 60).
Le programme a installé des infrastructures et
réorganiser les acteurs ; il les a également formé en
hygiene et qualité des produits, en financement, ... (Cf. Impacts
sociaux). Cependant, si la formation des acteurs est trés bien
appréciée, les aménagements et l'organisation le sont
moins.
CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS
La pertinence des aménagements peut se mesurer a partir
de leur fonctionnalité. En d'autres termes, il s'agit de voir si ces
aménagements sont fonctionnels ou non, s'ils sont utilisés par
les destinataires et s'ils répondent bien a leurs besoins. L'analyse des
tableaux 5, 6 et 7 donnera une idée precise sur ce qu'il en est.
I- Fonctionnalité des aménagements
Tableau 4 : Fonctionnalité des
aménagements du PAPA-SUD a Mbour
pluviales
usées
Aménagement du quai côté mer
Rehabilitation réseaux d'eaux
Cloture station d'épuration
Nature ouvrage Fonctionnalité Raisons
évoquées
Station de traitement des eaux
Non fonctionnel
Très apprécié
Fonctionnel
Fonctionnel
Lutte contre l'érosion, assainissement de l'espace,
meilleure accostage des pirogues, développement d'autres
activités.
Stagnation et decomposition des eaux usées, pollution,
plaintes et finalement abandon
Sépare le secteur souillé des secteurs non
souillés
Evite la stagnation des eaux de pluie sur le port
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Tableau 5 : Fonctionnalité des
infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing
Nature ouvrage Réseau
d'électrification
|
Nombre d'unité 1
|
Fonctionnalité
Non utilisé par les femmes
|
Raisons évoquées
Elles utilisent les mémes techniques qu'avant
l'électrification. Ces techniques ne demandent pas de
l'électricité.
|
Réseau routier
|
1
|
Fonctionnel
|
Transport, accès des véhicules dans le site.
|
Réseau de canalisation des eaux usées
|
1
|
Fonctionnel
|
Evacuation des eaux usées
|
Station de filtrage des eaux usées
|
1
|
Fonctionnel
|
Filtrage des eaux usées
|
Magasin de stockage
|
1
|
Non utilisé par les femmes
|
Etroitesse et nombre
insuffisant pour 300 femmes
|
Ateliers
|
5 ateliers de 6 places chacun
|
Non utilisé par les femmes
|
Etroitesse et nombre
insuffisant pour 300 femmes
|
Blocs sanitaires
|
3
|
Non utilisé par les femmes
|
Eloignement des lieux de transformation
|
Vestiaires
|
4
|
Non utilisé par les femmes
|
Etroitesse et nombre
insuffisant pour 300 femmes
|
Bureau
|
1
|
Fonctionnel
|
Siege du GIEI
|
Tableau 6 : Fonctionnalité des
infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom
Nature ouvrage Nombre d'unité
Fonctionnalité Raisons évoquées
Réseau d'électrification
|
1
|
Non Fonctionnel
|
Le PAPA-SUD a déblayé le site en juin 2004. Les
aménagements ne sont pas a terme et l'aire de transformation n'est
encore redallé suite a un problème de fonds. Les femmes sont
déplacées a côté du site aménagé.
Elles continuent d'utiliser les anciennes techniques et outils de travail.
|
Réseau de canalisation des eaux usées
|
1
|
Non Fonctionnel
|
Station de filtrage des eaux usées
|
1
|
Non Fonctionnel
|
Magasin de stockage
|
2
|
Non Fonctionnel
|
Ateliers
|
5 ateliers de 6 places chacun
|
Non Fonctionnel
|
Vestiaires
|
4
|
Non Fonctionnel
|
Toilettes
|
2 (réfectionnées)
|
Non Fonctionnel
|
Abris pour les femmes
|
1
|
Non Fonctionnel
|
Château d'eau
|
1
|
Non Fonctionnel
|
|
|
51
L'analyse des trois tableaux (5, 6 et 7) nous amène au
constat que les aménagements du PAPASUD manquent de pertinence. La
majeur partie de ces aménagements ne répondent pas aux besoins
des acteurs et ne sont pas adaptés aux réalités du milieu.
Cela résulte du fait que leur réalisation n'a pas
été faite de concert avec les acteurs. Ces derniers se plaignent
de n'être pas associés et impliqués dans la conception du
programme. L'identification de leurs besoins était pourtant
nécessaire pour éviter ce qui s'est produit. Mais selon eux, ils
n'étaient méme pas au courant du projet jusqu'au moment oü
l'on a commence a construire. L'absence de démarche participative
explique donc leur manque de pertinence.
A Mballing, pratiquement aucun des ouvrages du projet n'est
utilisé par les transformatrices et les problèmes dont le
PAPA-SUD était censé résoudre persistent encore. Et pire
aujourd'hui, les femmes sont confrontées a un autre problème lie
a leur transport et a l'acheminement du poisson vers l'aire de transformation.
Ce transport leur coüt très cher car il leur faut non seulement
transporter le produit du centre de débarquement a l'aire de
transformation mais également de l'aire de transformation au
marché parce que il n'y a pas de marché pour ces types de
produits Mballing. Les ateliers de travail sont trop étroits pour
contenir les actrices. De l'avis des femmes, méme une seule grande
productrice peut remplir un atelier. Et il n'y en a que 5 ateliers de travail
pour environ 300 femmes pour ce site et pour Khelcom.
Photo 5: A gauche un atelier de travail
transformé ici en salle repos, a droite, un abri pour le repos qu'un
tiers utilise pour stocker son produit
Source: TINE M., juin 2009, Mballing
A l'image de cet atelier et de cet abris de repos, les autres
sont très étroits et inadaptés pour contenir les
transformatrices
Photo 6: A gauche un vestiaire jamais ouvert ; a
droite un magasin de stockage non utilisé
Source: TINE M., juin 2009, Mballing
Ce magasin qui ne répond pas aux besoins des femmes
(il est trop étroit) est finalement loué a un Burkinabais qui
l'utilise pour la fabrication de la farine de poisson. En plus, les divers
produits transformes ne peuvent être gardés que sur un milieu
aéré.
A Mbour, le réseau de canalisation des eaux
usées et la station de filtrage de ces eaux ne sont pas fonctionnels.
Bien au contraire ils créent une pollution par le dégagement
d'odeurs nauséabondes. Suite a de nombreuses plaintes, les
recommandations furent de ne plus les utiliser. A côté,
l'aménagement de l'accès au quai côté mer,
très approuvé par les pécheurs et mareyeurs, souffre d'un
manque de suivi. Aujourd'hui certaines transformations des produits se font
toujours là. Les restes encombrent les lieux et font l'objet de
nombreuses plaintes (voir annexe photos).
Par ailleurs, les sites ne sont pas clôturés
malgré l'instauration du système des redevances (Cf. Tableau 10
page 60). Les animaux en divagation et surtout les chiens y accèdent
facilement. Les personnes entrent et sortent sans contrôle. Ceci est
valable pour les quatre sites étudiés.
II- Appréciation des aménagements par les
acteurs
53
Tableau 7 : Appreciation des aménagements
par les acteurs
Site Nombre Insatisfaisants Peu satisfaisants
Satisfaisant
d'enquêtés
|
Mbour
|
50
|
15
|
35
|
0
|
Mballing
|
50
|
50
|
0
|
0
|
Total
|
100
|
65
|
35
|
0
|
Pourcentage
|
100%
|
65%
|
35%
|
0%
|
Source: Enquêtes personnelles, 2009
La question de l'appréciation des aménagements
par les acteurs a ciblé les sites oü les réalisations sont
actuellement fonctionnelles. Ainsi, les aménagements de Mballing ne sont
pas bien approuvés par les populations. 100% des enquêtés
sur ce site avancent que les aménagements ne répondent pas a
leurs besoins. Ce qui sera le cas a Khelcom oü les réalisations
sont les mémes et les techniques de travail sont pareilles. Outre ces
aménagements, le projet a également aménag l'organisation
des acteurs.
L'analyse des aménagements du projet
révèle leur manque de pertinence. Ces aménagements sont
tres souvent inadaptés aux réalités du milieu et aux
besoins des acteurs principalement concernés. Les ateliers de travail,
les vestiaires, les magasins de stockage et les abris de repos sont
étroits et ne sont pas en nombre suffisant pour contenir les femmes. Par
consequent ils sont pratiquement non fonctionnels car ne répondant pas
aux attentes des acteurs. Le réseau d'électrification et le
réseau routier ne sont pas rentabilisés par les femmes.
Néanmoins, le renforcement des capacités qu'induisent la
formation des acteurs en management ou gestion d'un groupe, informatique,
alphabétisation en wolof, comptabilité et gestion, technique
améliorée de péche, transformation des produits
halieutiques et conditionnement et l'organisation des acteurs sous forme de GIE
et GIEI sont très approuvé par les professionnels. Le projet a
favorisé l'appropriation des investissements par les
bénéficiaires qui prendront en charge l'entretien, voire le
renouvellement.
Donc, il serait très intéressant de s'interroger
sur les effets de l'ensemble des aménagements sur le plan social,
économique et spatial.
TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPASUD SUR LA
PETITE COTE : MBOUR ET JOAL
L'objectif attendu des aménagements du PAPA-SUD est de
surmonter les contraintes au développement du secteur afin de contribuer
a son développement durable. Ces contraintes, qui se déclinaient
en termes d'insuffisances et de manques en équipements et
infrastructures, de
problèmes d'aménagements et d'organisation des
acteurs, ont étéciblées. Alors des
aménagements au niveau technique et au niveau
organisationnel sont réalisés. Quelle est leur
pertinence? Quels effets ont-ils causes sur le plan socioéconomique et
géographique ?
CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES
Sous l'angle socioéconomique, les impacts des
aménagements portent sur : la production, la commercialisation, la
qualité des produits, le revenu des populations, le niveau
d'organisation les nouveaux emplois, les conditions de travail et les departs
pour d'autres emplois.
I- Les impacts économiques
1. La production et la qualité des produits a. Au
niveau de la pêche
Au niveau de la péche, les aménagements n'ont
pas un grand effet sur la production. Les tonnages débarqués
connaissent les variations interannuelles moyennes qui existaient méme
avant le projet et dont les causes sont dues a d'autres facteurs. Cela, les
pécheurs l'ont témoigné. L'analyse de la figure n°5
montre que la tendance générale n'a pas beaucoup
évoluée. Ceci résulte du fait que les efforts
déployés par le PAPA-SUD n'ont pas été
concentrés sur les techniques de péche et encore moins sur une
dotation en équipements de péche.
20000000
18000000
16000000
14000000
Tonage debarque
12000000
10000000
80000000
60000000
40000000
20000000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
55
Figure 5 : Evolution des débarquements a
Joal (en tonnes)
Cependant, a Mbour, l'aménagement de l'accès au
quai côté mer a permis d'améliorer la qualité
sanitaire des produits débarqués mais aussi la situation
sanitaire et l'hygiène du site lui-même (evacuation des
déchets, mise en oeuvre de plans
santé-sécurité-environnement, mise en place d'un
comité de gestion...). Il a aussi facilité l'accostage des
pirogues et entrainé un développement d'autres activités,
tel que le petit commerce, sur l'espace aménagé.
b. Au niveau de la transformation
La transformation artisanale des produits halieutiques, elle
aussi, n'a pas, sous l'effet du projet, beaucoup progressé en termes de
production. La figure 7 révèle que l'intervention du projet ne
s'est pas manifestée par une augmentation perceptible de la
quantité des produits transformés Khelcom. Cette quantité
se situe un peu au dessus des deux millions de tonnes par année. Ceci
est certes resultant du fait qu'à Khelcom, les aménagements du
programme ne sont pas encore fonctionnels. Le site qui a été
déblayé par l'intervention du projet n'est pas encore
redallé et les femmes, déplacées pour l'aménagement
de l'aire, n'ont non plus regagné le site aménagé. Elles
continuent a utiliser les méme infrastructures et équipements
ainsi que les mémes techniques qu'avant l'intervention du projet.
Méme a Mballing, la quantité produite n'a pas
évolué parce qu'ici, les aménagements du projet ne
répondent pas aux attentes des femmes et par consequent, elles ne les
utilisent pas. De leur avis, le grand investissement que nécessite le
transport du poisson du port de péche a l'aire de transformation et les
nombreuses redevances (Cf. tableau 10) instaurées par le PAPA-SUD
expliquent que la quantité des produits transformés diminue a
Mballing. Par contre, la disponibilité de l'espace sur ce site a
engendré de nouvelles techniques de transformation plus productives et
plus hygiéniques : il s'agit de l'utilisation des fours pour le fumage
(voir photo 6). Chaque spécialiste du fumage dispose d'un four qu'elle a
construit par ses propres moyens. De l'avis des femmes, la construction d'un
four coüte environ 100 000F CFA.
57
Source: TINE M., juin 2009, Khelcom
Figure 6 : Evolution du tonnage a sec obtenu a
Khelcom
Tonnage a sec obtenu
60000000
40000000
20000000
30000000
10000000
50000000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
2. La commercialisation
Les femmes ont beaucoup approuvé le nouveau dispositif
socio-organisationnel ainsi que la formation en hygiene et qualité.
Leurs produits sont donc devenus meilleurs et plus hygiéniques tout
comme elles acquièrent de nouvelles compétences et sont
aujourd'hui mieux structurées. Par
58
consequent, la valeur commerciale des produits
transformés a légèrement augmenté dans l'ensemble
avec 10 227 006 277de F CFA en 2005 (Cf. tableau 8). Mais de leur avis, le prix
du produit vendu localement n'a pas augmenté méme si les
populations locales approuvent le nouveau produit. Par exemple, la bassine du
poisson fume coüte toujours 6000F CFA
Tableau 8 : Evolution de la valeur commerciale
des produits halieutiques a Joal
Année
2000
|
Valeur commerciale du produit
transformé
3244533905
|
Valeur commerciale des débarquements
8002826836
|
2001
|
4153407305
|
11015477950
|
2002
|
3274865350
|
19257623950
|
2003
|
3657833250
|
26603600500
|
2004
|
3713697810
|
13727984976
|
2005
|
10227006277
|
16113168000
|
2006
|
3619617500
|
16369630000
|
2007
|
4952572500
|
15052067500
|
Source: poste de contrôle des
péches de Joal
Au niveau de la péche, a Joal et a Mbour, le nouveau
dispositif socio-organisationnel a engendré une meilleure gestion du
quai. Cette gestion se manifeste par une hygiene et une propreté du site
et des produits. Par consequent de nouveaux marches sont
intéressés et la valeur commerciale des produits a, dans
l'ensemble, légèrement augmenté entre 2000 et 2007 comme
l'atteste le tableau 8. A Mbour cette augmentation de la valeur commerciale est
plus perceptible. Elle est passée de 505 801 965 F CFA en 2000 a 789 476
075 F CFA en 2007.
3.
Le revenu des acteurs
Dans l'ensemble, méme si la valeur commerciale des
produits a augmenté, l'hygiène et la qualité meilleures et
l'organisation des acteurs renforcée, le revenu des populations ne s'est
pas amélioré (Cf. Tableau 9). Au contraire, nos enquêtes
révèlent que le revenu a baissé suite aux nombreuses
redevances pour les pécheurs et aux redevances et frais de transport
pour les transformatrices de Mballing (Cf. tableau 10).
Figure 7. Appreciation du revenu par les
acteurs
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Les 200 acteurs enquêtés sur les quatre sites
apprécient différemment le revenu actuel. Le figure ci-dessus
révèle cependant que 81,5% soit 163 acteurs constatent que leur
revenu est insatisfaisant. Les sont a l'origine de cette baisse.
4. Le système de redevance
60
Les aménagements du projet sont accompagnés d'un
système de redevance. Les personnes ou groupements de personnes
utilisant les ouvrages du projet sont tenus de payer des frais d'usage. Ces
frais varient des ouvrages utilisés et de celui qui les utilise.
Les véhicules qui entrent dans les quais ou aires de
transformation doivent payer des taxes; les pirogues qui débarquent
aussi. Les travailleurs payent également des redevances (Cf. Tableau
10). Les fonds issus de la gestion sont utilisés pour payer le salaire
du personnel chargé de l'entretien. Les bénéfices
d'exploitation sont répartis entre la mairie, le GIEI, les fonds de
réserve et les fonds pour la formation des acteurs (Cf. Tableau 11).
Tableau 9 : Le système de redevance
TYPE
|
MONTANT REDEVANCE MBOUR
|
MONTANT REDEVANCE JOAL
|
VEHICULES
|
ENTREE DU PORT 1 200 F CFA
SORTIE AVEC CHARGE 1500 F CFA
|
ENTREE 2 000 F CFA SORTIE 2 000 F CFA
|
VERIFICATION DE LA QUALIE DU PRODUIT
|
500 C CFA
|
500 F CFA
|
TRAVAILLEURS (Introduction de balance)
|
500 F CFA
|
500 F CFA
|
PIROGUE
|
500 F CFA
|
500 F CFA
|
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Tableau 10 : Répartition des
bénéfices d'exploitation des ouvrages de péche : cas de
Mbour
BENEFICES D'EXPLOITATIONS
|
FONDS DE
RESERVES
|
MAIRIE
|
GIEI
|
FONDS POUR LA FORMATION
|
6 000 000 F CFA /
MOIS
|
50%
|
20%
|
20%
|
10%
|
MONTANT EN F CFA
|
3 000 000
|
1 200 000
|
1 200 000
|
600 000
|
Source: Enquêtes personnelles, 2009
Les bénéfices d'exploitation sont les recettes
après charges. Le système de redevance génère
beaucoup de devises pour les collectivités locales. A travers l'exemple
ci-dessus, on peut observer que la commune de Mbour gagne en moyenne 1 200 000
de F CFA par mois. Ces fonds participent grandement au développement
local.
II- Les impacts sociaux
1. L'emploi
La baisse du revenu a engendré de nombreux departs au
niveau des transformatrices. Par ailleurs, nombreux sont les nouveaux emplois
que le déplacement du site transformation a Mballing a
généré. La population de Mballing profite du
déplacement de l'aire de transformation. Parmi les 50 acteurs
enquêtés, 15 sont ceux qui habitent la zone. Ces derniers sont
employés par les propriétaires d'ateliers et peuvent gagner
jusqu'à 3500 F CFA par jour. Ils travaillent dans le fumage et
l'écaillage du poisson, dans le colportage... et peuvent associer ces
petits emplois très rémunérés avec d'autres. Ils
sont majoritairement femmes. La structuration et la viabilisation des sites
entraInent le développement de nouvelles activités et donc de
nouveaux créateurs d'emplois et donc de revenus.
Par ailleurs aussi bien a Mbour qu'à Joal, l'entretien
des ouvrages du projet a généré de nouveaux emplois.
Menuisier, électriciens, nettoyeurs,... sont employés pour
l'entretien des ouvrages et des quais et aires de transformation. D'autres sont
employés pour la formation des acteurs.
2. Formation des acteurs
Un autre aspect social remarquable du projet est la formation
des acteurs. L'analyse des contraintes au développement de la
péche a révélé leur absence de formation. Le
projet, conscient de cela, a consacré une part de son intervention a la
formation de ces derniers pour atteindre l'objectif des Organisations
professionnelles (OP) plus capables de gérer leurs
intéréts collectifs et des opérateurs mieux formés.
Ainsi, il a formé les pécheurs, mareyeurs, transformatrices,
cadres et techniciens, OP, agents de l'administration locale et centrale,
écoliers et instituteurs (formation interactive, emissions de radio,
etc.). Pour les acteurs, la formation a ciblé les adherents aux GIE. Si
l'on en croit la représentativité de notre échantillon,
elle concerne 28% des
62
acteurs. Les themes de formation sont: gestion des ressources,
valorisation des captures, securite en mer, commercialisation, gestion
commerciale, microcredit, management ou gestion d'un groupe, informatique,
alphabetisation en wolof, comptabilite et gestion, technique amelioree de
péche, transformation des produits halieutiques et conditionnement
etc.
3. Le niveau d'organisation
Le PAPA-SUD a renforce l'organisation des acteurs (Cf. page
45). Cette organisation structuree autour des GIEI et des GIE implique les
acteurs dans la gestion et l'exploitation des ouvrages. L'objectif de cette
initiative est que tous les acteurs de la péche puissent adherer aux GIE
et participer ainsi a la prise de decision. Ils choisiront leurs dirigeants et
decideront de la gestion du secteur.
Des Seminaires ont reuni les quatre Organisations de
professionnels de péche a dimension nationale (institutions
faitières) reconnues aujourd'hui dans le secteur de la péche
artisanale: La FENAGIE/PECHE (Federation Nationale des GIE de Péche du
Senegal), le CNPS (Collectif National de Pécheurs Artisanaux du
Senegal), la FENAMS (Federation Nationale des Mareyeurs du Senegal) et
l'UNAGIEMS (Union Nationale des GIE de Mareyeurs du Senegal).
Ces organisations professionnelles ont besoin de disposer de
leaders forts et capables de les representer a tous les niveaux pour pouvoir
jouer pleinement le role qui leur est devolu (Cf. figure 1). Les organisations
professionnelles sont très structurees: On a une federation nationale,
des federations regionales, des federations departementales, des unions locales
et a la base, des GIE. Les GIE ont une très bonne organisation interne
(Cf. figure 8) qui leur permet de mettre en place des plans de developpement et
d'acquerir des financements. Ils sont appuyes sur ce volet par les institutions
faitières.
COMMISSION DES SAGES
CHARGEE DES CONFLITS
COMMISSION CHARGEE DE
L'EQUIPEMENT ET DE L'ARMEMNT
COMMISSION GESTION DES
RESSOURCES HALIEUTIQUES
ADJOINT (E)
TRESORIER GENERAL
COMMISSION COMMERCIALISATIO N
COMMISSION CHARGEE DE
LA FORMATION ET DU
DEVELOPPEMENT
SECRETAIRE GENERAL
ADJOINTS
PRESIDENT
VICE PRESIDENTS
COMMISSION DES FNANCES
ET DES RELATIONS EXTERIEURES
COMMISSION CHARGEE DE
L'ORGANISATION
COMMISSION CHARGEE
DE LA COMMUNICATION
ADJOINT (E)
COMMISSAIRE S
AUX COMPTES
FIGURE 8. ORGANISATION INTERNE DES GIE
: cas de la FENAGIE/PECHE
64
CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX
Les impacts spatiaux sont analyses a travers
l'élargissement des débouchés (les expeditions
régionales et les exportations), la délocalisation, la pollution,
l'assainissement, la mobilit spatiale et les migrations.
I- L'élargissement des débouchés
L'analyse de la courbe d'évolution (figure 9) des
expeditions régionales révèle que les aménagements
du PAPA-SUD n'ont pas grandement impacté sur ces expeditions. Ces
dernières qui se font vers les regions intérieures du pays
connaissent dans l'ensemble une légère diminution depuis 2001. De
11 009 470 t en 2000, elles ont diminué pour atteindre 5 668 883 t en
2002 et depuis et elles fluctuent autour des 8 000 000 t. Cependant, cette
légère tendance a la baisse profite aux exportations des
produits. Si la courbe d'évolution des expeditions régionales
montre une tendance globale a la baisse, celle des exportations est tout a fait
son contraire.
Depuis 2002 de nouveaux pays surtout asiatiques comme la
Chine, Hongkong et la Corée du Sud s'intéressent aux produits
halieutiques de la Petite Côte. Ce fait qui résulte de
l'amélioration de l'hygiène et de la qualité des produits
entraine une augmentation de la quantité des produits
exportés.
Donc l'espace géographique des exportations qui, jadis
se limitait pour l'essentiel aux pays africains comme le Burkina-Faso, s'est
étendu aujourd'hui vers les pays asiatiques. Nombreux sont les pays qui
ont accepté l'agrément des produit halieutiques de Mbour et de
Joal suite l'amélioration de l'hygiène et de la qualité
des produits et des sites a la suite de l'intervention du PAPA-SUD.
En somme on peut noter que l'intervention du PAPA-SUD dans la
Petite Côte et particulièrement a Mbour et a Joal a élargi
le marché de consommation des produits exportés.
Figure 9 : Evolution de l'expedition regionale
des produits halieutiques de Joal (regions interieures du pays)
Brpeddons niglo.d.
12000000
10000000
8000000
6000000
4000000
2000000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
Figure 10 : Evolution de l'exportation des
produits halieutiques de Joal (marché international)
Exportations
1
18000000
16000000
14000000
12000000
0000000
4000000
8000000
6000000
2000000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
La consommation locale des produits a egalement beaucoup evolue
ces dernieres annees. Excepte l'annee 2003, la consommation locale des
produits augmente exponentiellement.
66
L'amélioration de la qualité des produits, la
meilleure hygiene des sites font que les populations autochtones ont tendance a
consommer davantage les produits. Les aménagements ont permis
d'améliorer la qualité sanitaire des produits
débarqués et transformés mais aussi d'améliorer la
situation sanitaire et l'hygiène des sites eux-mémes (evacuation
des déchets, construction de toilettes, mise en oeuvre de plans
santé-sécurité-environnement).
Figure 11: Evolution de la consommation locale
des produits transformés (en tonnes)
Consommation Locale
400000
350000
300000
150000
100000
00000
50000
50000
0
2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 2007
II- La délocalisation
A Mbour, le site de transformation des produits halieutiques
est transféré a Mballing (un quartier de Mbour situé a 5
Km du centre ville) (Cf. carte 3). Les populations du quartier s'activent
essentiellement dans la péche, la transformation et l'agriculture.
Cependant, l'agriculture reste l'activité dominante a Mballing. Avec la
délocalisation, 22 ha des terres agricoles sont affectées la
transformation artisanale des produits halieutiques. Les propriétaires
des champs ont adress des plaintes aux autorités locales mais puisqu'ils
n'avaient pas de titre foncier, ils n'ont pas obtenu de nouvelles
affectations.
L'aire de transformation de Khelcom est fonctionnelle depuis
1995 et s'étend sur une superficie de 4 ha. Elle se situe a 800
metres du quai de débarquement et de la route départementale
N°101
(Joal-Fadiouth) (CF. carte 4). L'intervention du projet sur le
site de Khelcom a entraIné un déplacement des femmes a
proximité du site originel (Cf. carte 4). Celles- ci occupent
actuellement environ quatre autres hectares sur les terres de la commune. Les
aménagements du PAPA-SUD n'étant pas achevés a Khelcom, la
transformation artisanale des produits halieutiques occupe au total plus de 8
hectares sur les 5 035 ha que compte la commune. Or le site de transformation
est implanté sur un espace essentiellement agricole. Ce sont des terres
agricoles de moins.
III- L'assainissement et la pollution
La délocalisation du site de transformation de Mbour a
Mballing a permis de lutter contre la pollution de la ville que la fumée
entraInait et de mieux assainir l'espace de débarquement. Cet espace est
aujourd'hui bien aménagé. Il y'a une meilleure repartition des
différentes activités dans l'espace. Cependant, malgré
l'aménagement de l'accès au quai côté mer, certaines
transformations se font toujours sur les lieux et les restes sont
déversés dans la mer ou entassé sur le littoral (Cf. Photo
8).
Les aménagements ont permis également de juguler
l'érosion côtière qui empiétait sur l'espace de
débarquement. Ils ont également augmenté les migrations
dans la Petite Côte.
Photo 8 : Les ordures de la transformation
déposées sur l'espace aménagé
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
68
IV- Migration et mobilité spatiale
La délocalisation de l'aire de transformation a
augmenté la mobilité urbaine et les migrations pendulaires entre
le site de transformation et l'espace de débarquement. De nouveaux
emplois sont créés pour les transporteurs et les transports sont
devenus plus dynamiques sur l'axe MbourMballing. Par exemple le garage de
Mballing compte aujourd'hui beaucoup de voitures (Cf. photo 9). Selon les
acteurs, on estime a 400 personnes les travailleurs, commercants, <<
banabana >>, touristes qui font le déplacement quotidien de Mbour
a Mballing.
La migration des populations des régions
intérieures vers la Petite Côte a également
augmenté. Sur les 50 enquêtés a Mballing, 18 viennent
d'autres régions et essentiellement de Kaolack. Ils sont 100% des hommes
âgés de 25 a 35 ans.
Les saisonniers qui y travaillent viennent des régions
de Thiès, Kaolack et Diourbel. Ils sont très fréquents sur
le site durant la saison sèche a la recherche de revenus
supplémentaires. Ils s'adonnent aux petits métiers (porteurs ou
écailleurs) du site. Ce type de main d'oeuvre est beaucoup plus
sollicité par les femmes transformatrices et les commercants que par les
hommes transformateurs.
Photo 9 : Nouveau garage de Mballing a Mbour,
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
Les aménagements du projet ont divers impacts. Sur le
plan social, si le PAPA-SUD a renforcé les capacités des acteurs
en les réorganisant et en les formant, l'instauration du système
de redevance a entraIné une baisse de leur revenu et occasionné
des departs. Cependant de nouveaux emplois sont créés surtout
pour les migrants saisonniers. Sur plan spatial, on peut noter
l'élargissement des débouchés, la délocalisation et
l'occupation de l'espace agricole, la lutte contre la pollution et
l'accroissement des flux migratoires.
70
CONCLUSION GENERALE :
Depuis 1950, la péche artisanale
sénégalaise a connu un développement considerable. Avec
600 000 emplois, 11% du PIB du secteur primaire, 1,4% du PIB national, 154,216
milliards de chiffre d'affaire annuelle a l'exportation, 40% des
protéines animales consommées dans le pays, son role
socioéconomique est considerable. De plus, la croissance
démographique fulgurante d'une part, la degradation des conditions
climatiques et les difficultés de l'économie arachidière
survenues ces dernières décennies d'autre part ont accru ce role
de la péche artisanale dans l'économie sénégalaise.
Cependant de nombreuses contraintes entravent son développement. Ces
contraintes qui sont essentiellement d'ordre technique et socio-
organisationnel se résument en termes d'insuffisance en
équipements, de problèmes d'aménagement et d'organisation
des acteurs et de surexploitation de la ressource. Elles sont a l'origine de la
crise récente du secteur.
Le PAPA-SUD, intervenu dans la Petite Côte avait la
noble mission d'appuyer la péche artisanale afin d'assurer le
développement durable du secteur. Ce projet qui est institué dans
un contexte de crise a réalisé des aménagements aussi bien
sur les centres de débarquement que sur les aires de transformation. La
présente étude a analyse les impacts socioéconomiques et
géographiques de ces aménagements. Elle a pris comme exemple les
centres de débarquements de Mbour et de Joal et les aires de
transformation de Mballing et de Khelcom.
En somme, il ressort de cette étude que l'appui au
développement de la péche artisanale dans les pays sous
développés ne donne pas toujours les résultats attendus.
Si la formation et l'organisation des acteurs sont de bons modèles de
développement de la péche artisanale a Mbour et a Joal, les gros
moyens déployés pour la construction d'infrastructures,
d'équipements et d'ouvrages ont produit des résultats
mitigés. Les investissements n'ont pas été
rentabilisés. Les acteurs ciblés par le projet apprécient
différemment les aménagements et déplorent de n'être
pas associés a la conception de ceux-ci. Pourtant, l'identification de
leurs besoins avec eux était nécessaire afin de répondre a
leurs attentes. Néanmoins, les aménagements du projet ont
occasionné des impacts socio-économiques et spatiaux divers.
Sur le plan socio-économique, méme si la
production n'a pas beaucoup évolué sous l'influence du
PAPA-SUD, la qualité des produits et l'amélioration de
l'hygiène des sites peuvent être constatées. Cela s'est
traduit par une augmentation de la valeur commerciale des produits
exportés. Aussi, bien que la consommation locale du
produit transformé ait augmenté au cours des huit
dernières années, le prix des ventes locales est resté
pratiquement le même. Par conséquent, le revenu des acteurs a
baissé suite aux nombreuses redevances et aux frais de
déplacements des acteurs et de transport du poisson destiné a la
transformation. Ces nombreuses dépenses malgré la
stabilité pratique du prix sont a l'origine du départ de nombreux
petits acteurs qui ne supportent pas la situation actuelle. Par contre, le
déplacement de l'aire de transformation a Mballing a
généré de nouveaux emplois pour la population locale.
Sur le plan spatial, l'intervention du projet a aussi des
effets divers. Les aménagements et ses effets (l'hygiene et la
salubrité des sites) bien que loin d'être satisfaisants ont
étendu l'espace de destination des produits a l'exportation.
L'expédition régionale des produits a, au contraire,
légèrement diminué sous l'influence du projet. La
délocalisation du site de transformation de Mbour a mis a terme la
pollution que la fumée de la transformation entraInée. Par contre
le manque manifeste de suivit se traduit par d'autres formes de pollution
encore très graves (déversement de déchets dans la mer et
sur l'espace déjà aménagé..). Cette
délocalisation a aussi accru la mobilité spatiale les migrations
pendulaires et même la migration interrégionale. Cependant il faut
noter que l'ampleur des aménagements et plus généralement
du projet est bien inférieure aux effets qu'il a causé. Les
objectifs fixés sont loin d'être atteints.
Par ailleurs le PAPA-SUD a instauré un système
de gestion des ouvrages de la pêche. Ce système de gestion, un peu
calqué sur le principe de la décentralisation, voit la
participation de l'Etat, des collectivités locales, des GIEI et des
populations a travers les GIE. Chaqu'une des parties bénéficie
des retombés de la gestion. Donc approfondir l'étude sur nos
indicateurs de recherche en y intégrant la gestion des ouvrages
permettrait de mieux ressurgir les impacts du projet et de mieux
intégrer l'aspect gestion et l'aspect socio-économique.
72
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maritimes D.O.P.M, 2006, Résultats généraux sur la
péche maritime 2006, République du Sénégal
Ministère de la péche, Dakar, 108 p.
ENDA TM., 2001 - Impacts socio-économiques et
environnementaux des politiques liées au commerce sur la gestion durable
des ressources naturelles : Etude de cas sur le secteur de la péche
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Forum mondial sur la souveraineté alimentaire :
Péche artisanale et souveraineté alimentaire ; rencontre
internationale de la Havane, 31 aoüt- 1 et 2 septembre 2001
GERARD M., 1985, contribution a la connaissance de la
péche artisanale dans la Petite Côte, description et étude
critique du système d'enquête a Mbour et a Joal, CRODT archive
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Ka. R. A, 2000, Determinants socioculturels de la reproduction
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Mbour-Tefess, mémoire de MaItrise, UGB, 125 p.
74
KEBE M., 1994, Principales mutations de la péche
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Lamotte M. et al, 1985, Fondements relationnels d'un
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Paris, PUF, Espace et Liberté, 334 p.
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octobre 1998, Analyse descriptive et politiques stratégiques, Plan
directeur des péches maritimes volume I, république du
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MSA (MS et associés), juillet 2002, Etude
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Juin 2005, Concession des ouvrages de Khelcom, République du
Sénégal, 13 pages
Infoconseil, Paoa, 2005, Etat des lieux de la filière de
transformation des produits halieutiques au Sénégal, Dakar,
Sénégal, Gret, Enda graf, SNC Lavalin, Cintech, MAE, CDE, ACDI,
MIA, 42 p.
LISTE DES ILLUSTRATIONS
Liste des tableaux
Tableau 1 : Echantillon d'enquête 25
Tableau 2: Les infrastructures et ouvrages du
PAPA-SUD a Mballing 45
Tableau3: Les infrastructures et ouvrages du
PAPA-SUD a Khelcom 45
Tableau 4: Fonctionnalité des
aménagements du PAPA-SUD a Mbour ....48
Tableau 5: Fonctionnalité des
infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Mballing ..49
Tableau 6: Fonctionnalité des
infrastructures et ouvrages du PAPA-SUD a Khelcom 50
Tableau 7: Appreciation des aménagements
par les acteurs ...53
Tableau 8 : Evolution de la valeur commerciale
des produits halieutiques a Joal 58
Tableau 9 : Le système de redevance
60
Tableau 10 : Repartition des
bénéfices d'exploitation des ouvrages de péche : cas de
Mbour...60 Liste des figures
Figure 1: Mises a terres par type de
péche en 2006 9
Figure 2: Mises a terres en pourcentage par
region en 2006 12 Figure 3: Repartition des
débarquements de Joal en 2006 ..34
Figure 4 : Pourcentage d'adhésion aux GTE
pour les quatre sites ....47
Figure 5: Evolution des débarquements a
Joal ....55
Figure 6: Evolution du tonnage a sec obtenu a
Khelcom 57
76
Figure 7: Appreciation du revenu par les acteurs
|
59
|
Figure 8 : Organisation interne des GTE
|
61
|
Figure 9 : Evolution de l'expédition
régionale des produits halieutiques de Joal
|
63
|
Figure 10 : Evolution de l'exportation des
produits halieutiques de Joal de 200 a 2007
|
.63
|
Figure 11 : Evolution de la consommation locale
des produits transformés
|
64
|
Liste des photos
|
|
Photo 1: Claie de séchage rudimentaire et
non hygiénique
|
..36
|
Photo 2: Déchets et ordures de la
transformation jetés par terres sur le site de Khelcom
|
36
|
Photo 3 : Lieux de stockage des produits
|
37
|
Photo 4: Aménagement de l'accès au
quai de Mbour (coté mer)
|
43
|
Photo 5: A gauche un atelier de travail
transformé en salle de repos, a droite, un abri non
utilisé
|
.51
|
Photo 6 gauche un vestiaire jamais ouvert ; a
droite un magasin loué a un burkinabais
|
52
|
Photo 7 : Four de fumage
|
..57
|
Photo 8 : les ordures de la transformation
déposé sur l'espace aménagé
|
.65
|
Photo 9 : Nouveau garage de Mballing a Mbour .
|
66
|
Liste des cartes
|
|
Carte 1. Carte 1. Localisation des Zones
d'études : Mbour et Joal
|
11
|
Carte 2. Localisation du département de
Mbour
|
....13
|
77
Image stellite 2. Commune de Joal 32
Image stellite 3. Spatialisation des
aménagements du projet a Mballing ..43
ANNEXES
Annexes 1 : QUESTIONNAIRE
Cible une : les transformatrices de Mballing
I- Identification:
1. Nom :
2. Prénoms :
3. Sexe : M ? F ?
4. Age:
5. Origine : Mbour ? Ailleurs ?
6. Domaine d'activité
7. Depuis quad travailles-tu ici ?
II- Aménagements et ouvrages
8- Votre déplacement ici a Mballing vous arrange-t-il
dans votre travail? Oui ? ; Non?
Pourquoi ?
9- Vous utilisez quels ouvrages ?
10- Etes- vous satisfaites par ces ouvrages ? Oui ? ; Non?
Pourquoi ?
11- Etes- vous satisfaites par vos conditions de travail? Oui ?
; Non?
12- Votre revenu a-t-il augmenté depuis que vous
êtes ici ?
78
Est-il satisfaisant ?
Satisfaisant ? ; Moyen ? ; Insatisfaisant ? Pourquoi ?
13 - Votre production également a-t-il augmenté ?
Oui ? ; Non?
14- Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
15- Que souhaiteriez-vous pour développer votre
activité ?
16- Quelles redevances payez-vous ?
Cible 2 : Chef d'exploitation du site de
transformation
I- Identification du GIEI :
1. Nom:
2. Date de creation:
3. Nombres de GIE fédérés :
4. Nombre de membres :
II- Aménagements et ouvrages
5. Qu'est-ce que le PAPA-SUD a aménagé ici ?
Type
|
Nombre d'unités
|
Fonctionnalité
|
|
6. Comment ces ouvrages sont gérés ?
7. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
la gestion ?
8. Etes-vous satisfaits par les aménagements et ouvrages
?
Pourquoi ?
9. Oü exportez-vous les produits ?
Que souhaiteriez-vous pour une meilleure conduite de la
transformation? Cible 3 : Les Transformatrices de Khelcom
I- Identification :
1. Nom :
2. Prénoms :
3. Sexe : M ? F ?
4. Age:
5. Origine : Joal ? Ailleurs ?
6. Domaine d'activité
7. Depuis quad travailles-tu ici ?
I- Formation et gestion
8. Sur quoi vous forme-t-on?
9. La formation est elle:
Bonne ? satisfaisante ? insatisfaisante ?
10. Faites-vous parti d'un GIE?
Oui ? ; Non?
Oui, est-ce que ça vous aide dans votre travail?
Non, pourquoi ?
11. Quelles redevances payez-vous ?
12. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez ?
80
Cible 4 : A la présidente du GIEI du quai de
Mbour
I- Identification du GIEI :
1. . Nom :
2. Date de creation:
3. Nombres de GIE fédérés :
4. Nombre de membres :
Péche
Transformation
Mareyage
Colporteurs
II- Aménagements et ouvrages
5. Qu'est-ce que le PAPA-SUD a aménagé ici ?
Designation
Nombre d'unités
Fonctionnalité
Cible 4 : les acteurs du quai de Joal Etes-vous
parti d'un GIE?
Oui ? ; Non?
Pourquoi ?
Annexe 2 : GUIDE D'ENTRETIEN
Cible 1 : Aux personnes directement concernées par
le projet
· Le financement du projet
· Les objectifs du projet, ses partenaires, ses volets
· Les cibles et les bénéficiaires du
projet
· L'aire géographique
· Les réalisations
Cible 2 : Aux responsables locaux de la
pêche
·
Les contraintes locales au développement de la
péche
· Le contexte d'intervention du PAPA-SUD
· Les réalisations du PAPA-SUD
· Les changements apportés par le projet
· Leur appreciation des aménagements
· Les difficultés actuelles
Cible 3 : Aux responsables de GIE
· Le nouveau dispositif socio-organisationnel
· Leur point de vue par rapport a ce dispositif
· Leur role dans la gestion des ouvrages
· Leur satisfaction par rapport aux aménagements
Annexe 3 : LES RESULTATS GENERAUX DE LA PECHE A
MBOUR
Département de Mbour
|
Résultats généraux du poste de
contrôle de Mbour
|
Filière
|
Mise a terre
|
transformation
|
Année
|
tonnage débarqué
|
valeur commerciale
|
tonnage a
sec
|
valeur commerciale
|
Expedition
|
Exportation
|
2000
|
53423595
|
6742853625
|
1913290
|
505801965
|
1433350
|
318260
|
2001
|
30369988
|
13189505445
|
1650967
|
665574300
|
2359167
|
261415
|
2002
|
27259729
|
9783513145
|
1523133
|
538160075
|
1102827
|
482023
|
2003
|
329828180
|
10997583800
|
1895236
|
682212150
|
1382170
|
396930
|
2004
|
77680368
|
8774977485
|
2019415
|
789476075
|
1333315
|
581900
|
82
Poste de contrôle des pêches de
Joal
|
Résultats généraux de la
pêche
|
Année
|
tonnage débarqué
|
valeur commerciale
|
tonnage a sec
|
valeur commerciale
|
2000
|
145157060
|
8002826836
|
22286263
|
3244533905
|
2001
|
172210220
|
11015477950
|
25366445
|
4153407305
|
2002
|
133665800
|
19257623950
|
14698250
|
3274865350
|
2003
|
166601400
|
26603600500
|
53457040
|
3657833250
|
2004
|
159031999
|
13727984976
|
21337272
|
3713697810
|
2005
|
158472500
|
16113168000
|
21888800
|
10227006277
|
2006
|
137984000
|
16369630000
|
21528600
|
3619617500
|
2007
|
153852500
|
15052067500
|
24760700
|
4952572500
|
Annexe 4: PHOTOS
Aire de transformation de Khelcom en cours
D'aménagement par un nouveau projet Produits plus
hygiéniques et site propre
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
Source: Tine M, juin 2009, Mballing
83
Source : Tine M, juin 2009, Khelcom
Source : Tine M, juin 2009, Khelcom
Toilettes non utilisées Route non entretenue à
Mballing
Source : Tine M, juin 2009, Mbour Source
: Tine M, juin 2009, Mbour
84
Transformations de certains produits sur Dépôt des
ordures de la transformation sur
L'espace aménagé l'espace aménagé
Source: Tine M, juin 2009, Mbour
Source: Tine M, juin 2009, Mbour
Déversement des déchets et ordures dans la
mer
Source: Tine M, juin 2009, Mbour
85
DEDICACES 1
REMERCIMENTS 2
LISTE DES SIGLES ET ACRONYMES 3
AVANT PROPOS 3
INTRODUCTION 7
PROBLEMATIQUE 12
Questions de recherche 15
Intérét et justification du sujet 16
Delimitation du champ de l'étude 17
METHODOLOGIE 18
1. La revue documentaire 18
Objectif de l'étude 16
Hypotheses 16
2. Les enquêtes de terrain 23
a- L'échantillonnage 24
b- Les entretiens 25
Méthode de traitement 26
Limites de la recherche 27
PREMIERE PARTIE : LE ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE ET
LES
CONTRAINTES LIEES A SON DEVELOPPEMENT. Erreur ! Signet
non défini.
CHAPITRE I : PRESENTATION DES ZONES D'ETUDE 29
I- La commune de Mbour 29
II- La commune de Joal 31
CHAPITRE II : ROLE DE LA PECHE DANS L'ECONOMIE LOCALE 33
I- Dans la commune de Mbour 33
II- Dans la commune de Joal 34
CHAPITRE III: CONTRAINTES DIVERSES 35
I- Les contraintes techniques et les problèmes
d'aménagement 35
1. Au niveau de la transformation artisanale 35
2. Au niveau de la péche 38
II- Les facteurs socio-organisationnels : une contrainte au
développement de la Péche
artisanale a Mbour et a Joal 39 DEUXIEME PARTIE : AMENAGEMENTS
DU PAPASUD DANS LA PETITE COTE:
MBOUR ET JOAL 41
CHAPITRE I : TYPOLOGIE DES AMENAGEMENTS 42
I- Au niveau des quais 42
II- Au niveau des aires de transformation 43
III- L'organisation des acteurs 46
CHAPITRE II: LA PERTINENCE DES AMENAGEMENTS 48
I- Fonctionnalité des aménagements 48
II- Appreciation des aménagements par les acteurs
52 TROISIEME PARTIE : LES IMPACTS DES AMENAGEMENTS DU PAPA-SUD SUR LA
PETITE COTE: MBOUR ET JOAL 54
CHAPITRE I : LES IMPACTS SOCIO-ECONOMIQUES 55
I- Les impacts économiques 55
1. La production et la qualité des produits 55
2. La commercialisation 57
3. Le revenu des acteurs 59
II- Les impacts sociaux 61
1. L'emploi 61
2. Formation des acteurs 61
3. Le niveau d'organisation 62
CHAPITRE II : LES IMPACTS SPATIAUX 64
I- L'élargissement des débouchés 64
II- La délocalisation 66
III- L'assainissement et la pollution 67
IV- Migration et mobilité spatiale 68
CONCLUSION GENERALE : 70
BIBLIOGRAPHIE 72
LISTE DES ILLUSTRATIONS 75
ANNEXES 77
87
|