III- Les conséquences sanitaires et
environnementales
III-1 Une activité à risques
III-1-1 Risques sanitaires
Les effets délétères de l'orpaillage sont
nombreux. Ils sont pour la plupart liés à l'hygiène des
sites d'exploitation et la poudre de poussière dégagée par
la pierre pilée. Les orpailleurs les plus exposés sont ceux qui
pratiquent le lavage simple, le lavage à la batée et le broyage
des pierres. Dans le cas du lavage simple et le lavage à la batée
la présence des orpailleurs dans l'eau insalubre tout le temps de leur
activité est un risque potentiel d'infections. Ils sont
vulnérables à plusieurs maladies cutanées et sexuelles
à court et à long terme. Pour ceux qui broient les pierres, ils
sont exposés à des infections cérébrales. Selon le
médecin de la ville, environ 35% des consultations ont un rapport direct
avec l'orpaillage. Il s'agit des maladies comme la bilharziose, les
infections vaginales, la fièvre typhoïde, les infections
cutanées, la méningite etc. Au-delà de ces maladies, les
orpailleurs sont exposés à d'autres maladies liées
à l'intoxication au mercure. Même si nous n'avons pas mené
des études poussées de cause à effet, des études
sous d'autres cieux ont été faites et les résultats
montrent que les inconvénients sanitaires de l'orpaillage sont
inquiétants.
Selon Polidori et al (2001), les études
récentes portant sur le cycle biogéochimique du mercure ont mis
en évidence, en Guyane, le rôle aggravant de l'activité
aurifère, et plus particulièrement de l'orpaillage. Cela est
possible d'une part par des rejets supplémentaires de mercure
métallique d'autre part par une érosion certaine des sols qui
favorise la mobilisation et le transport du mercure métallique jusqu'aux
points les plus bas (bas-fonds, cours d'eaux). Ces impacts sont autant de
facteurs favorisant la méthylation et le passage dans la chaîne
trophique. Ici, l'intoxication se fait par la consommation de l'eau ou des
ressources halieutiques intoxiquées par des particules chimiques.
Selon le journaliste Labarthe du quotidien ``
Libération'' l'exploitation minière est ``une bombe à
retardement écologique''. Il affirme que la somme des
dégradations écologiques et des atteintes à la
santé provoquées par l'exploitation des mines d'or à ciel
ouvert va ruiner les régions productrices pour des
générations à venir. Il explique que les nappes
phréatiques sont notamment polluées par le cyanure et le mercure
utilisés pour purifier le minerai. Ces pollutions entraînent des
cas de paralysie, de cécité, et de nombreuses fausses couches.
L'utilisation de mercure n'est pas très généralisée
dans l'orpaillage à Hiré. Seules quelques personnes l'utilisent.
Si l'usage de mercure n'est pas à une grande échelle de sorte
à inquiéter la population, il n'en demeure pas moins que
l'orpaillage à Hiré n'est pas à écarter de cette
situation alarmante vu qu'il n'y a pas de contrôle dans ce sens.
Aussi ; ne faut-il pas ignorer que naturellement l'activité
d'orpaillage libère des particules de mercure contenu dans le sol et les
roches. Dans tous les cas, l'orpaillage produit la pollution qui conduit
à des maladies. Selon Labarthe (opcit) il faudrait dépenser
environ 16 milliards de dollars pour dépolluer tous les sites
aurifères en Afrique. Ce qui semble être énorme pour nos
Etats africains. En attendant, il convient de contrôler les effets
environnementaux de nos activités aurifères.
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