I-6-1- L'intérêt pour les propriétaires
de terre et de plantation
Les propriétaires de terre tirent eux aussi les
retombées économiques de l'orpaillage. Leur gain se fait à
travers la paie de ticket d'exploitation. Le coût du ticket varie selon
le genre de l'exploitant et le type d'exploitation. Ainsi, les hommes et les
femmes qui font le lavage simple ou la recherche de pierre paient
respectivement 1 000 Frs Cfa et 500 Frs Cfa par semaine. Quant à
ceux qui font le lavage à la batée, il leur est demandé de
payer 7 000 Frs Cfa par semaine. Ces montants sont exigés par les
propriétaires de terre pour l'exploitation des sites. Sur le site
d'Assayé où la plantation de cacao d'un particulier est
détruite chaque jour, le propriétaire exige une somme de
5 000 Frs Cfa par orpailleurs et par semaine. Des contrôles
réguliers sont faits par les propriétaires de terre pour
s'assurer que toute personne exerçant sur leur terre a payé son
ticket. Dans le cas échéant, l'orpailleur est contraint de se
mettre en règle sous la menace d'être expulsé du site. Le
non paiement de ces droits d'exploitation entraine souvent des conflits entre
les propriétaires de terre et les orpailleurs. Ces conflits aboutissent
souvent à la fermeture momentanée des sites d'exploitation. Le
cas du site de Bouakako est différent. Là-bas, les acheteurs d'or
se sont regroupés pour acheter le site d'exploitation aux autochtones.
Le contrat d'achat monte à 3 Millions de francs Cfa en
espèce, des chaises en plastique et des bâches, plus des animaux
à sacrifier. Dans tous les cas l'enjeu économique est tel que le
non respect des termes du contrat entraîne des conflits. A Bouakako les
Orpailleurs ne prennent pas le ticket d'exploitation, cependant ils sont tenus
de vendre leur production aux acheteurs propriétaires du site sous peine
de se voir expulser. La différence est qu'à défaut de
payer des tickets les Orpailleurs vendent leur or à un prix forfaitaire
de 7 500 frs Cfa au lieu de 8 500 ou 9 000 frs Cfa sur les
autres sites.
I-6-2- Au niveau de la Municipalité
De l'entretien que nous avons eu avec le Secrétaire
Général de la Mairie, il ressort que la Municipalité ne
tire aucun profit de l'exploitation artisanale de l'or. Cependant les
Orpailleurs nous ont informés qu'au début de leur
activité, les agents de la Mairie leur faisaient payer des taxes
communales. Cette pratique s'est arrêtée suite aux plaintes et
à l'opposition des Orpailleurs et des propriétaires de terres.
Ceux-ci ont trouvé injuste que la Mairie prélève des taxes
sur leur propriété. Par ailleurs, nous avons remarqué que
si la Municipalité prétend ne pas avoir des intérêts
de l'orpaillage, il n'en demeure pas moins que cette activité se fait
à un certain niveau à son avantage. Cela s'explique par le fait
que l'orpaillage absorbe une grande partie de la population active à
Hiré. Cette activité résout donc en partie le
problème grandissant du chômage à Hiré et dont les
autorités Municipales semblent ne pas avoir des propositions
concrètes pour sa résolution.
L'orpaillage serait donc pour la Municipalité un
``mal nécessaire'' parce qu' en même temps qu'il
vide le marché de ses commerçants, il permet d'absorber la
jeunesse au chômage. Du coup, même si la Municipalité ne
tire pas des intérêts économiques de façon directe,
elle voit une partie de ses préoccupations au niveau de l'insertion des
jeunes résolues par l'orpaillage. Le problème demeure dans la
durabilité de cette solution, car les gîtes s'appauvrissent et la
dégradation causée par l'orpaillage ne crée pas les
conditions de sa pratique à long terme.
II - Les motivations
sociales
Certains facteurs sociaux sont à la base de la
motivation des populations vers l'orpaillage. Nous les avons repartis dans le
tableau suivant selon les réponses données par les acteurs.
Tableau 9 : Facteurs de
motivation sociale à l'orpaillage
Facteur de motivation
|
Effectifs
|
Pourcentage
|
L'actualité (diffusion)
|
56
|
37,33
|
Le silence administratif
|
24
|
16
|
Soutien aux parents
|
35
|
23,33
|
Activité familiale
|
35
|
23,33
|
TOTAL
|
150
|
100
|
Source : Donnée d'enquête 2008
|