Institut Universitaire de Technologie de Saint-Denis Service
Départemental d'Incendie et de Secours
Département Hygiène Sécurité
Environnement du Val D'Oise
Place du 8 mai 1945 33 rue des Moulines
93 206 SAINT-DENIS cedex 95000 Neuville-sur-Oise
L'implication des SDIS dans la recherche des causes et
des circonstances des incendies
|
Mémoire présenté par : Mr CHWARZCIANEK
Thomas Promotion 2007-2009 DUT HSE IUT de Saint Denis Stage du 13
Avril au 19 Juin 2009
Sur proposition du Colonel Jean-Yves DELANNOY, Directeur
Départemental du Service d'Incendie et de Secours du Val D'Oise.
Sous la direction du Lieutenant-colonel Jean-Luc CARTAULT Et
de Madame Béatrice HAGEGE
« Jamais un orateur n'a pensé en
parlant, Jamais un auditeur n'a pensé en écoutant.
» E.Chartier
Ce document est un travail de fin d'études menant au
Diplôme Universitaire de Technologie Hygiène
Sécurité Environnement.
L'utilisation de son contenu n'engage en aucune façon la
responsabilité de l'étudiant ou de l'Institut Universitaire de
Technologie et de ses enseignants.
Remerciements,
C'est avec un grand plaisir que j'adresse ces lignes en signe de
remerciements et de gratitude à toutes celles et tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à l'élaboration de ce
travail :
-Au Colonel Jean-Yves DELANNOY, Directeur Départemental du
Service d'Incendie et de Secours du Val D'Oise, pour m'avoir permis de
réaliser ce stage. Qu'il me soit permis également de remercier le
personnel de son secrétariat, pour sa compétence et son
accueil.
-Au Lieutenant-colonel Jean-Luc CARTAULT, mon maître de
stage, pour sa disponibilité et le partage de ses conseils
éclairés.
-A Madame Béatrice HAGEGE, mon enseignante
référent, pour son soutien et ses conseils.
-Au Colonel (e.r.) Pierre GRENIER, pour sa disponibilité
et sa contribution dans l'élaboration de ce travail.
-Au Lieutenant-colonel Luc PIQUER pour son investissement et son
soutien,
-Un grand merci à l'ensemble des membres de
l'équipe RCCI du SDIS 95 en particulier le Capitaine Hédy
ELKHAZEN pour son accueil chaleureux.
-Ce travail n'aurait pu aboutir sans les nombreux échanges
avec les officiers du SDIS 95, mais également avec le Capitaine
Stéphane POYAUX, SDIS 40 pour ses conseils et sa
disponibilité.
-Au Colonel Claude PICARD, Directeur du CEREN de Valabre, pour le
partage de ses connaissances.
-Un grand merci au Capitaine VABRE, chef du Centre de Secours de
Montmorency /Saint-Brice pour son accueil au sein de sa structure.
Sommaire
Partie préliminaire 7
Introduction du sujet 7
Présentation de l'établissement public
administratif << Service Départemental d'Incendie et de Secours
» 9
Partie 1 : Mise en place d'une culture de << Recherche des
Causes et des Circonstances
des Incendies » chez les sapeurs pompiers 11
I. Délimitation d'un champ de compétences 11
I.1. La place du Service Départemental d'Incendie et de
Secours dans la démarche de <<Recherche des Causes et des
Circonstances des Incendies » 11
I.1.1. Vers une prestation de qualité 12
I.1.2. Le Service Départemental d'Incendie et de Secours
acteur de la prévention 12
I.2. La place des intervenants 13
I.2.1. Les intervenants 13
I.2.2. La chaîne de commandement 14
II. Réflexion sur l'information et/ou la formation des
personnels sapeurs pompiers 15
II.1. Quel enseignement dispenser en matière de Recherche
des Causes et des Circonstances des Incendies pour les sapeurs pompiers 15
II.1.1. Qui doit-on informer sur une démarche <<
Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies » ? 15
II.1.2. Une << sensibilisation » envisageable
dès la Formation Initiale d'Application 16
II.2. Une démarche envisageable chez les sapeurs pompiers
du Val D'Oise 16
II.2.1. La répartition de l'information 16
II.2.2. Le contenu des formations 18
Partie 2 : L'intégration de la recherche des causes et des
circonstances d'incendie dans la méthodologie opérationnelle.
21
I. L'évolution comportementale des sapeurs pompiers 21
I.1. La préservation de la scène d'incendie 21
I.1.1. Un soin particulier pour les « indices »
exploitables 21
I.1.2. La nécessité d'une concertation des
équipes engagées 21
I.2. La question du déblai 21
I.2.1. Le déblai point clé de toute Investigation
22
I.2.2. Les perspectives d'évolution 22
II. Les outils d'aide au recueil et à l'exploitation des
informations 24
II.1. L'état de la traçabilité actuelle
24
II.1.1. Le Compte Rendu de Sortie de Secours en sa forme devenu
obsolète mais non abrogé 24
II.1.2. L'état actuel de la traçabilité
opérationnelle 24
II.2. L'évolution de la traçabilité et les
outils d'aide au recueil d'informations en vue de leur exploitation 25
II.2.1. Un formulaire à établir et peut être
un complément au Compte Rendu de Sortie de Secours actuel 25
II.2.2. l'approche d'une tablette informatique embarquée
27
Conclusion 28
Glossaire 29
Références Bibliographiques 30
Sites Internet 31
Table des annexes 32
Partie préliminaire Introduction du sujet
Durant l'année 2007, 330 600 incendies(1) se
sont déclarés sur le territoire national occasionnant près
de 800 décès.
Les progrès actuels, associés à une forte
implication des pouvoirs publics en matière de règlementation et
de contrôle dans les établissements recevant du public (ERP) et
les immeubles de grande hauteur (IGH), ont permis de limiter le nombre
d'incendies dans ce type d'établissements. Le respect des
libertés individuelles, relevant d'un droit fondamental, ne permet pas
d'imposer certaines dispositions réglementaires et surtout d'en
contrôler la bonne exécution pour ce qui concerne le domaine de
l'habitation. Une majeure partie de ces sinistres entraînant des
décès ou blessures graves trouvent leurs causes dans des
comportements de négligence, d'imprudence ou de défaut de
vigilance.
Dans le domaine de l'habitation, ce nombre élevé
de victimes et notamment de décès trouve principalement sa cause
par un phénomène d'asphyxie, ces sinistres se produisant
principalement en période nocturne. Pourtant depuis de nombreuses
années, la proposition visant à imposer l'installation de
détecteurs avertisseurs autonomes de fumée (DAAF) a
été formulée par de nombreux acteurs, tant par des
associations de grands brûlés que par les pouvoirs
publics(2) qui malgré leurs effort n'ont pu faire aboutir une
réglementation. L'intérêt d'un tel équipement est sa
réaction instantanée à la perception de fumée et/ou
de gaz de combustion et l'émission d'un signal sonore permettant ainsi
le réveil des occupants et leur évacuation du lieu.
La Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies
(RCCI) est une discipline que l'on retrouve couramment dans de nombreux pays
étrangers. Dans les pays Anglo-Saxon (Etats-Unis, Québec,
Angleterre...) l'investigation des scènes d'incendie est
effectuée par des services spécialisés (le commissariat
aux incendies pour la ville de Québec et les Fire Marshall pour les
Etats-Unis) ou directement par les services de lutte contre l'incendie. A
l'exemple de la province de Québec, dans la Loi contre l'incendie, les
sapeurs pompiers ont l'obligation d'investiguer tous les feux à
l'exclusion de ceux qui sont manifestement d'origine criminelle ou pour
lesquels il y a une victime de décédée. Dans ce dernier
cas, ce sont les enquêteurs de la sûreté du Québec
qui prennent le relais(3).
En France, pour les services d'incendie et de secours, cette
discipline, es qualité, est encore dans un concept de découverte
et de réflexion cherchant à initier une possible
réalisation d'organisation structurée.
Cependant, l'on peut considérer qu'une certaine forme
d'investigation post incendie est déjà réalisée par
les compagnies d'assurances dans le cadre de leurs obligations en
matière d'analyse des risques à couvrir mais aussi envers celles
de prévention. Pour les autres actions, elles relèvent du
caractère d'expertise de justice ordonnées par les juridictions
civiles, pénales ou administratives.
(1) Statistiques des services d'incendie et de secours 2008, site
du ministère de l'intérieur. Ces chiffres doivent être
abordés à titre indicatif car des variations sont notables selon
les critères d'enquête. Une comparaison doit être
portée avec les indications de l'institut de veille sanitaire.
(2)Elaboration d'un rapport parlementaire de Mr
Pierre MORANGE et Mr Damien MESLOT, proposition de Loi ayant fait l'objet de
trois navettes parlementaire (ce qui est une situation exceptionnelle) puis
intégration d'un article (art 48) dans la Loi numéro 2009-323
dite « Loi BOUTIN ayant été censurée par le conseil
constitutionnel pour absence de lien avec l'objet de la dite Loi.
(3) Art 43 et 45 de la Loi contre l'incendie du Québec
Outre la recherche de la manifestation de la
vérité scientifique, la RCCI peut être un véritable
outil en matière de prévention visant à faire
évoluer la sécurité contre les risques d'incendie. Les
données concrètes recensées suites aux différentes
constations et/ou investigations réalisées permettraient
d'analyser des situations plus ou moins similaires offrant la
possibilité de conduire des travaux de réflexion dont les deux
principales orientations pourraient être l'évolution des
règlementations et l'information du public au travers de campagnes
d'information.
Certains SDIS ont identifié deux axes majeurs
d'intérêt dans la mise en oeuvre d'une procédure de RCCI
complémentairement aux compétences des autres acteurs
institutionnels.
Le premier, par des constatations objectives et factuelles,
permet de sécuriser juridiquement l'établissement public
administratif soumis de plus en plus à des recherches en
responsabilité, majoritairement infondées, pour aggravation des
dommages en conséquence d'un manquement du service dans la lutte contre
l'incendie.
Le second est celui, par l'exploitation des données
collectées, permettant de dégager des recoupements de situations
similaires ou de phénomènes pouvant conduirent à des
études spécifiques, des modifications de matériels par les
industriels ou des campagnes d'information grand public.
Pour cela, il convient de définir, au préalable,
les conditions d'exercice des différents intervenants. En aucun cas, la
RCCI ne doit se substituer aux missions de la justice ou de celle de ses
collaborateurs occasionnels que sont les experts de justice.
L'exclusivité de compétences en matière
de lutte contre l'incendie confère aux sapeurs pompiers une
légitimité à intervenir en matière de RCCI mais
cela impose une formation adaptée, répondant aux objectifs
recherchés.
Si l'action première des intervenants reste les
sauvetages et l'extinction, l'évolution des matériels et des
techniques opérationnelles peut permettre une amélioration pour
limiter l'altération de la zone de sinistre et ainsi assurer la
préservation d'un maximum d'indices. Ce comportement opérationnel
devrait se poursuivre dans la phase ultime qu'est celle du déblai.
C'est par la dispense d'une véritable culture de corps
départemental que ces objectifs ambitieux pourront être satisfaits
mais surtout s'inscriront dans le naturel opérationnel. L'on peut
également évoquer un intérêt, pouvant paraître
secondaire mais peut être essentiel pour les sinistrés, que sont
les récupérations de biens ou d'effets à valeurs
affectives qui auraient pue disparaître avec l'évacuation globale
du déblai
A travers cette réflexion, deux parties majeures seront
abordées, la première portera un regard sur la place que peuvent
prendre les différents acteurs sapeurs pompiers impliqués dans la
Recherche des Causes et des Circonstances d'Incendie.
La seconde partie abordera l'impact que peut engendrer cette
nouvelle discipline dans les méthodologies opérationnelles
déployées par les SDIS et proposera des perspectives
d'évolution.
Présentation de l'établissement public
administratif « Service Départemental d'Incendie et de Secours
»
Le Service départemental d'Incendie et de Secours du
Val D'Oise (SDIS 95) est un établissement public administratif. Il
détient une compétence exclusive en matière de lutte
contre l'incendie et concourt, avec les autres services et professionnels
concernés (SAMU, Police, EDF/GDF...), à la protection et à
la lutte contre les accidents, sinistres et catastrophes, à
l'évaluation et à la prévention des risques technologiques
ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence.
Dans le cadre de ses compétences, il exerce les missions
suivantes :
1° La prévention et l'évaluation des risques
de sécurité civile,
2° La préparation des mesures de sauvegarde et
l'organisation des moyens de secours, 3° La protection des personnes, des
biens et de l'environnement,
4° Les secours d'urgence aux personnes victimes
d'accidents, de sinistres ou de catastrophes ainsi que leur
évacuation(4).
Le SDIS 95 présente une particularité notoire
dans sa constitution et son histoire. En effet, il découle de la refonte
de l'ancienne Seine et Oise décomposée le 1er janvier
1968 pour former les départements du Val D'Oise, de l'Essonne et des
Yvelines. Quelques-unes de ses communes ont également contribué
à la formation d'une partie des Hauts-de-Seine (9 communes), de la
Seine-Saint-Denis (16 communes) et du Val-de-Marne (18 communes).
Le SDIS du Val D'Oise est le premier service d'incendie et de
secours français à avoir été
départementalisé suite à l'arrêté du
1er janvier 1972 relatif à la création du corps
départemental de sapeurs pompiers du Val D'Oise. L'objectif était
de pouvoir garantir à l'ensemble des habitants du département une
égalité dans la distribution des secours et ce en tout point du
département. Cet arrêté a mis définitivement fin
à l'histoire des corps de sapeurs pompiers communaux dans le
département(5).
L'établissement public administratif SDIS 95 est
administré par un conseil d'administration. Il est placé sous la
double autorité du Président du Conseil Général qui
préside le conseil d'administration et du préfet, membre de droit
et responsable de la mise en oeuvre opérationnelle des moyens de secours
sur le département (article L1424-3 du CGCT) nonobstant la
compétence des maires de chaque commune en matière de
sécurité sur leur territoire.
Le conseil d'administration du SDIS (CASDIS) est
composé de représentants du département, des communes et
des établissements publics de coopération intercommunale (EPCI)
compétents en matière de secours et de lutte contre l'incendie.
Le CASDIS est présidé de droit par le Président du Conseil
Général qui peut néanmoins en déléguer sa
présidence. Son fonctionnement est régi par l'article R1424-16 du
CGCT.
La direction du SDIS est assurée par le directeur
départemental (DDSIS), officier supérieur de sapeur-pompier. Il
est placé sous l'autorité du Président du Conseil
d'Administration pour la gestion administrative et financière de
l'établissement et sous celle du préfet, notamment pour la
gestion opérationnelle et la prévention.
(4)Voir article L1424-2 du CGCT
(5)Suite à un entretien avec
le Col (e.r.) Pierre Grenier Directeur Départemental et chef du corps
départemental de sapeurs pompiers du Val D'Oise de 1972 à 2004,
auteur de la mise en place du service d'incendie et de secours en sa forme
actuelle.
L'organigramme s'articule autour d'une équipe de
direction, de trois groupements territoriaux, d'un service de santé et
de secours médical (SSSM), de centres de secours principaux (CSP), de
centres d'incendie et de secours (CIS) et de centres de première
intervention (CPI).
L'organisation administrative et opérationnelle du service
s'appuie sur des règlements qui sont :
> L'arrêté d'organisation du SDIS,
> L'arrêté portant sur le règlement
opérationnel,
> L'arrêté portant sur le classement des
centres,
> Le Schéma Départemental d'analyse et de
couverture des risques (SDACR), > Le règlement intérieur avec
ses annexes,
> Les règlements des instances
délibératives et représentatives.
Si les services d'incendie et de secours présentent une
spécificité au regard de l'ensemble des autres administrations,
celle-ci peut principalement se caractériser par le fait que :
> Le corps départemental est constitué de
sapeurs pompiers professionnels (SPP), fonctionnaires territoriaux et de
sapeurs pompiers volontaires (SPV), citoyens ayant une activité
professionnelle et souscrivant un engagement de cinq ans renouvelable.
> Leur mode d'intervention est caractérisé par
des contextes d'urgence, fréquemment en milieu hostile et intervenant en
tout temps et tout lieu du département, voire même dans le cadre
de missions aussi bien extra départementales qu'internationales.
Sa constitution structurelle est élaborée sur la
base du SDACR, outil permettant de dimensionner la réponse
opérationnelle à prévoir, en fonction des risques courants
et particuliers existants sur le département.
Ce document, réactualisé tout les cinq ans et
élaboré par le SDIS est arrêté par le préfet
après avis conforme du conseil d'administration du SDIS.
Le corps départemental de sapeurs pompiers du Val
D'Oise se compose de 40 centres de secours dont trois sont associés
à des centres de commandement de groupement (Osny pour le groupement 1,
Eaubonne pour le groupement 2 et Villiers le Bel pour le groupement 3),
permettant de couvrir 1 246 Km2 et d'assurer la
sécurité de 1.157.057 habitants.
La direction départementale, siège
administratif, est localisée géographiquement à Neuville
sur Oise. Elle comporte, outre le siége administratif du service, le
centre de traitement de l'alerte où sont centralisées les
demandes de secours de l'ensemble du département, le centre
opérationnel départemental d'incendie et de secours (CODIS 95) et
un centre d'incendie et de secours.
En 2007 le SDIS du Val D'Oise a effectué 114 386 sorties
de secours dont 6 898 incendies.
Partie 1 : Mise en place d'une culture de
<< Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies » chez
les sapeurs pompiers
I. Délimitation d'un champ de compétences
La recherche des causes et des circonstances des incendies est
une discipline déjà en application depuis de nombreuses
années dans les pays Anglo-saxon (1855 au Québec) mais aussi en
Allemagne et en Suisse.
Cette discipline encore méconnue en France pour ce qui
est de la prévention grand public commence à se développer
et certains SDIS convaincus de l'enjeu qu'elle peut apporter au service et
à la population, travaillent sur ce sujet en formant des officiers
<< investigateurs » et en instaurant des expérimentations.
En France la Loi ne confère pas spécifiquement
cette compétence aux sapeurs pompiers même si rien n'en interdit
formellement l'exercice. Pour autant, ces derniers se doivent de respecter
certaines conditions qui ne sont pas nécessairement évidentes ni
même simples d'application. Ces conditions devront respecter bien
évidement les modalités du code de procédure
pénale, mais aussi ceux de procédure civile et administrative.
Dans ce contexte encore vague, les actions entreprises lors
d'une investigation RCCI se doivent de faire l'objet d'une
réglementation juridique bien définie afin de ne pas
dépasser le champ d'actions légal dévolu aux services
d'incendie et de secours.
I.1. La place du Service Départemental d'Incendie et de
Secours dans la
démarche de <<Recherche des Causes et des
Circonstances des Incendies »
Comme pour toute nouvelle discipline qui se met en place, la
recherche des causes et des circonstances des incendies a besoin, pour assurer
son bon fonctionnement, de définir la place et le rôle de ses
différents intervenants.
Les sapeurs pompiers qui affichent aujourd'hui un
intérêt croissant pour cette nouvelle science doivent avoir la
possibilité de s'intégrer dans cette démarche qui
découle de la lutte contre l'incendie, mission qui leur est
exclusive.
En France, de nombreuses campagnes de prévention,
établies sur des données statistiques, permettent d'afficher les
risques que peuvent présenter les dangers de la route, les maladies
cardiovasculaires, le tabagisme... Celles relatives aux risques incendie sont
quant à elles moins généralisées. La RCCI pourrait
permettre de proposer au grand public la publication précise de
statistiques concernant les principales causes d'incendies, et ainsi offrir une
sensibilisation plus efficace de ces risques.
La RCCI exercée par les sapeurs pompiers au nom d'un
SDIS ne peut et ne doit s'appliquer que dans un but de
prévention.
L'action des sapeurs pompiers, depuis les premiers
intervenants jusqu'aux constatations des techniciens RCCI, consiste dans un
premier temps à faciliter la préservation de la scène
d'incendie et à réaliser des premières constatations.
I.1.1. Vers une prestation de qualité
Les services départementaux d'incendie et de secours
oeuvrent quotidiennement avec le souci d'améliorer au maximum la
sécurité de leurs concitoyens.
Comme le rappelle leur devise << courage et
dévouement », l'altruisme et l'efficience sont deux maîtres
mots permettant de qualifier l'état d'esprit avec lequel les services
d'incendie et de secours s'appliquent à réaliser leurs
missions.
Soucieux d'être toujours plus performant dans leur
domaine d'exclusivité qu'est la lutte contre l'incendie, les sapeurs
pompiers poursuivent leurs travaux de compréhension des
phénomènes du feu et affinent leur formation.
La recherche des causes et des circonstances des incendies est
une nouvelle science pour les acteurs Français. Encouragés par
les résultats obtenus dans les pays étrangers qui pratiquent
cette activité depuis déjà de nombreuses années,
les services d'incendie et de secours Français commencent à
s'interroger sur la mise en application de cette discipline au sein de leur
propre corps départemental.
Actuellement, les SDIS portent également une
réflexion grandissante pour cette science dans le but d'assurer leur
propre sécurisation juridique. En effet, ils sont de plus en plus
recherchés en responsabilité pour aggravation des dommages en
conséquence de manquement dont ils pourraient être jugés
responsables.
A ce jour, seuls quelques SDIS se sont lancés dans la
formation et dans l'engagement de techniciens RCCI au nom du service d'incendie
et de secours et à titre expérimental.
I.1.2. Le Service Départemental d'Incendie et de
Secours acteur de la prévention
Définies par l'article L1424-2 du CGCT, << les
SDIS sont chargés de la prévention, de la protection et de la
lutte contre les incendies. Ils concourent, avec les autres services et
professionnels concernés, à la protection et à la lutte
contre les autres accidents, sinistres et catastrophes, à
l'évaluation et à la prévention des risques technologiques
ou naturels ainsi qu'aux secours d'urgence ».
La mise en place de la RCCI permettrait la réalisation
d'une importante base de données statistiques constituée à
partir des constats effectués lors des travaux de constatations ou
d'investigations réalisés sur les différents incendies
survenus dans le département. Ces statistiques pourraient être
établis en fonction de la nature du sinistre (feu de cuisine, feu de
chambre...), du type de bâtiment impliqué (pavillon, appartement,
entrepôt...), de la source d'ignition responsable de l'incendie, du
nombre de victimes, du type de blessures, de l'heure à laquelle le
sinistre c'est déclaré...
Ces différents critères pris en compte, le SDIS
aurait la possibilité de mettre en évidence que pour certains
types de bâtiments, touchés par un sinistre de telle nature, on
constate statistiquement certaines récurrences, des dysfonctionnements
qui ne paraissaient pas d'évidence.
Face à cette analyse, les SDIS pourront proposer une
traduction de leurs exploitations qui permettra de cerner de façon plus
précise les principales causes d'incendies domestiques.
Leurs compétences en matière de
prévention, les recoupements effectués entre les
différentes interventions, les éventuelles similitudes concernant
des points d'origine du feu et autres constatations leur permettraient
d'émettre des suggestions techniques ou règlementaires.
Sur ces bases d'actions départementales, pourquoi ne
pas imaginer un regroupement national de ces futures bases de données
statistiques, permettant ainsi une mise en commun de toutes ces
informations.
A l'image du SDIS 95, il est incontestable qu'avec une moyenne
de 19 feux par jour, il n'est pas envisageable d'apporter, aujourd'hui, une
réponse pour chacun d'entre eux.
D'ores et déjà, tous les feux de mobilier urbain
et de véhicules, sauf exception, doivent être
considérés comme ne relevant pas d'une intervention de
l'équipe RCCI. Cependant, selon un objectif précis et
arrêté par le Directeur départemental, une campagne
<< cible » peut conduire à ce que des missions de
constatations ou d'investigations soient réalisées sur une
période délimitée.
Quoi qu'il advienne, ces bases de données statistiques
ne devront en aucun cas être utilisées sur le plan interne pour
réaliser une critique du déroulement opérationnel de
l'intervention, cette mission relevant du retour d'expérience et ne
devant aucunement être confondue avec les objectifs de la RCCI.
I.2. La place des intervenants I.2.1. Les intervenants
Si certains Services Départementaux d'Incendie et de
Secours se sont intéressés à la démarche et ont
formé certains de leurs cadres, il apparaît nécessaire
qu'un processus de culture se développe au sein des corps
départementaux. Celle-ci devrait s'appréhender dès
l'entrée dans la profession à un niveau adapté aux
fonctions exercées.
A ce jour, le nombre restreint de techniciens RCCI rend leur
engagement, dès l'attaque du sinistre, difficile. Les officiers
investigateurs du SDIS 95 réalisent leurs missions selon la formation
dispensée au centre de formation incendie du fort de
Domont(6) en appliquant la méthode américaine NFPA 921
qui part de l'hypothèse suivante : << le feu laisse des traces et
donc des indices ».
Pour être efficace, la RCCI doit pouvoir recueillir le
maximum d'informations concernant le sinistre et son mode de
développement.
Les premières personnes successibles de fournir ces
renseignements sont bien évidemment les personnes qui ont
contribué à l'intervention.
Contrairement aux experts (en assurances ou de justice), les
sapeurs pompiers disposent d'équipements de protection individuelle
(EPI). Ces tenues leur permettent de s'engager rapidement sur un sinistre sans
que celui-ci ne soit << totalement » sécurisé.
Il semble donc particulièrement intéressant de
recueillir le témoignage des binômes ayant progressés lors
de la dite intervention.
Ces équipes vont en effet pouvoir renseigner les
investigateurs RCCI sur une multitude d'éléments pris en compte,
que ce soit avant comme pendant l'engagement.
(6) voir le site :
www.fort-de-domont.com
Grâce à leurs témoignages, il sera
possible de matérialisé l'évolution et le comportement du
feu, de figer les actions réalisées lors de l'attaque, de
répertorié la localisation le ou les différents foyers.
D'éventuelles odeurs de solvant ou d'essence pourront être
signalées par des intervenants ou des témoins à leur
arrivée sur les lieux du sinistre.
L'importance du recueil de ces informations montre bien qu'il
est fondamental d'expliquer aux sapeurs pompiers l'objectif de ces
investigations, afin d'obtenir de leur part leur pleine adhésion dans ce
processus opérationnel.
I.2.2. La chaîne de commandement
Le commandant des opérations de secours (COS) s'emploie
à diriger l'intervention en coordonnant l'action des différents
moyens de secours engagés. Il est placé sous l'autorité du
préfet, du maire de la commune, du directeur départemental des
services d'incendie et de secours, selon l'article R1424-43 du CGCT.
Les différents acteurs intervenant dans la chaîne
de commandement ont une responsabilité importante dans le recueil
d'informations, et ce en fonction de leur niveau d'engagement. En tant que
responsable, le COS se doit de veiller à la bonne sécurité
des intervenants et au bon déroulement de l'intervention. Eu
égard à la mission de RCCI, une concertation étroite devra
s'établir entre les investigateurs et le COS restant maître de
l'ensemble du déroulement de l'intervention et de la
sécurité des personnels RCCI.
Le COS va être en mesure de fournir aux techniciens des
informations concernant le déroulement du sinistre, sa chronologie. Pour
la suite de l'extinction, une étroite collaboration s'établira
avec l'équipe RCCI afin d'accompagner les opérations de
déblai pour préserver au maximum les indices et éviter
toutes reprises de feux.
Même si l'article 434-4 du code pénal, qui
stipule qu'effacer les traces ou indices d'un crime ou délit est
sanctionné par la Loi apparaît comme peut applicable dans le cadre
de la lutte contre l'incendie, il convient à minima d'en observer
l'esprit. En effet, rien n'exclut et notamment dans le cadre de
procédures civile ou administrative qu'une part de
responsabilités puisse être recherchée à l'encontre
du SDIS qui par excès de sécurisation aurait fait
disparaître des indices ou éléments de preuves permettant
d'identifier des responsabilités dans les causes du sinistre.
Dans tous les cas, une coopération étroite doit
être maintenue entre le COS et l'équipe RCCI.
II. Réflexion sur l'information et/ou la formation
des personnels sapeurs pompiers
La dispense d'une culture départementale RCCI à
l'ensemble des sapeurs pompiers nécessite la mise en place de cursus
d'information et de formation, adaptée aux emplois et fonctions des
différents personnels.
Il convient de définir réglementairement les
compétences attendues de la part de chaque agent afin de proposer une
instruction adaptée à chaque poste dans le domaine de la RCCI.
II.1. Quel enseignement dispenser en matière de
Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies pour les sapeurs
pompiers
L'utilité d'apporter une culture RCCI adaptée aux
fonctions de chaque sapeur pompier semble inévitable.
Rappelons que l'ancien règlement d'instruction et de
manoeuvre des sapeurs pompiers communaux (RIM), traitait des causes et
circonstances d'incendie au travers de son chapitre dédié
à la prévention des incendies(7) et que les anciens
rapports de sortie de secours, spécifiques aux incendies, dits RGI
(rapports généraux d'incendie), comportaient également des
questionnements s'apparentant pour partie à la RCCI d'aujourd'hui.
Cette << nouvelle >> discipline introduit donc la
nécessité de définir la nature des différents
contenus de ces futures formations et information et de la façon de les
dispenser aux agents au cours de leur carrière.
Une fois cette nécessité établie, reste
à distinguer les agents à informer des agents à former.
II.1.1. Qui doit-on informer sur une démarche
<< Recherche des Causes et des Circonstances des Incendies >> ?
Le terme << formation >> ne semble pas
adapté à tous les agents. Il n'apparaît pas
nécessaire que les personnels qui ne se prédisposent pas à
devenir << technicien en RCCI >> suivent une formation à la
RCCI.
Une information sur les objectifs de cette discipline et les
moyens de les satisfaire semble suffisante.
L'attente envers l'ensemble des intervenants est de permettre
la compréhension de la RCCI et l'adaptation des comportements pour y
contribuer naturellement sans que cela ne génére de nouvelles
contraintes.
La contribution recherchée de la part de ces personnels
est bien entendu, une compréhension de l'importance du rôle que
peut avoir la RCCI pour le SDIS, mais également d'avoir la
capacité de restituer les éléments importants qu'ils
auront pu observer lors de l'attaque du sinistre et de savoir protéger
des << indices >> pouvant être interprétés
ultérieurement par l'équipe départementale RCCI.
(7) Initialement située dans chaque unité
opérationnelle, cette main courante est aujourd'hui remplacée de
façon quasi totale par le système informatisée de
traitement et de gestion des alertes. Toutefois, la base réglementaire,
actuellement non abrogée du Règlement d'Instruction et de
Manoeuvre des sapeurs-pompiers communaux (R.I.M.), édicte dans sa
quatrième édition, page 835, b, 2ème alinéa :
<< En principe, il doit y avoir au centre de secours un cahier de
messages. Sur ce cahier doivent être portés tous les messages
reçus ou envoyés à partir du C.S.. Les messages sont
inscrits les uns après les autres, dans l'ordre chronologique de leur
arrivée ou envoi ; s'il y a lieu, ils sont même
numérotés de 1 à n, de 0 à 24 heures dans une
même journée. Il en était de même au sein des postes
de commandement (Cf. R.I.M.-4ème édition-page 1024-2ème
alinéa.).
Les équipiers et les chefs d'équipes ont le
devoir de procéder à une extinction << soignée
>> en limitant les déversements d'eau et en diminuant les
déplacements de meubles ou autres objets, afin de ne pas dégrader
inutilement des biens à valeur ne serait-ce qu'affective, mais
également de ne pas altérer d'avantage l'état de la
scène.
II.1.2. Une << sensibilisation >> envisageable
dès la Formation Initiale d'Application
Reste la question du moment où cette information doit
avoir lieu. Pour les personnels déjà opérationnels,
dans le cadre de la formation continue, une information des équipiers
directement au sein des centres de secours par des chefs d'agrès
préalablement informés semble être la solution la plus
simple à mettre en oeuvre et la moins onéreuse. Les chefs
d'équipe et les chefs d'agrès peuvent recevoir quant à eux
l'information au travers de formations déjà existantes.
Pour les agents encore non formés, la FIA
d'équipier apparaît être le moment opportun pour
intégrer dans leurs cursus cette nouvelle compétence. Il semble
en effet important de faire ancrer une << culture >> RCCI dans les
mentalités sapeurs pompiers et ce, dès le début de
carrière des agents.
II.2. Une démarche envisageable chez les sapeurs
pompiers du Val D'Oise
L'information des sapeurs pompiers, concernant la RCCI, doit
être assurée par le biais de modules spécifiques
adaptés aux compétences de chacun.
Il semble important de découper cet apprentissage selon le
niveau de compétences et de responsabilités de chaque
personnel.
Ces informations auront pour objectif d'expliquer aux sapeurs
pompiers l'importance que peut avoir la RCCI pour un SDIS et de leur inculquer
le mode de raisonnement à adopter sur intervention, afin de permettre
à cette démarche scientifique de s'intégrer dans la
méthodologie opérationnelle.
II.2.1. La répartition de l'information
La bonne répartition de cette information est
impérative pour la bonne marche du service. Les sapeurs pompiers, qu'ils
soient professionnels ou volontaires sont amenés à suivre
quantité de stages au cours de leur carrière. Que ce soit dans le
domaine du secours à victimes, de l'incendie ou encore des nombreuses
spécialités propres à la profession, les agents du service
se forment dans les divers domaines relatifs à leurs champs
d'interventions pour réaliser leurs missions avec un maximum de
sécurité et d'efficacité.
La RCCI, comme toutes disciplines, doit trouver sa place dans le
cursus de formation dévolu aux sapeurs pompiers.
Pour cela, il convient de séparer l'information des
personnels officiers, sous officiers et hommes du rang.
Concernant les personnels hommes du rang :
Non avons vu précédemment que la FIA
d'équipier semblait être le moment opportun pour informer les
futurs sapeurs pompiers sur la RCCI. Cette information peut se voir
dispensée soit par l'intermédiaire d'un module
spécifique (ce qui impose la mise en place d'une
réflexion nationale de fond), soit par un
complément d'information dispensé au cours d'un module
déjà existant.
Concernant les chefs d'équipes (CE), pour le cas du Val
D'Oise, la formation au perfectionnement incendie (PFI) de CE semble permettre
une bonne introduction des notions de RCCI, par l'intermédiaire des
modules pédagogiques incendie et des compétences des instructeurs
qui, pour certains, ont également les qualifications de technicien en
recherche des causes d'incendie et sont intervenants dans cette dite
formation.
Concernant les personnels sous-officiers :
La PFI de chef d'agrès permet également dans le
cadre de sa formation incendie de former les sous officiers à cette
discipline tout en gardant à l'esprit que ces formations << PFI
>> ne sont dispensées qu'au niveau départemental (formation
SDIS 95).
La formation des équipiers, des chefs d'équipe et
des chefs d'agrès resteraient donc au niveau départemental.
Concernant les personnels officiers :
Il est impératif que la culture << RCCI >>
inculquée aux officiers soit nationale et par conséquence
dispensée au sein de l'ENSOSP.
Une première information sur les notions de RCCI
interviendrait lors des FIA de lieutenant et de major. Elle présenterait
la discipline dans sa globalité et permettrait aux jeunes officiers de
détenir une culture << générale >> dans ce
domaine.
Une seconde information, plus poussée, toujours
dispensée par l'ENSOSP, interviendrait lors des formations de chefs de
colonnes et de chefs de sites. Dans une phase d'expérimentation, ce
processus pourrait être assurer par les membres de l'équipe RCCI
eux même.
Récapitulatif de la chaîne de
d'information
Information des futurs personnels intégrant le corps
départemental :
Hommes du rang
Officiers
Sous officiers
É quipiers Chefs d quipes
'é
Chefs d agr
' è s
Chefs de groupe Chefs de colonne Chefs de site
FIA d'équipier
PFI de Chefs d'équipe
PFI de Chefs ' agr s
d è
FIA de Lieutenant et de Major
Module spécifique interne SDIS ou formation
ENSOSP
Module spécifique interne SDIS ou formation
ENSOSP
Formations Départementales Formations Nationales ou
Départementales
Information des personnels déjà en poste dans le
corps départemental :
Hommes du rang
Officiers
Sous officiers
Information interne en CS
PFI de Chefs d'équipe
PFI de Chefs d'agrès
PFI de Chef d'agrès ou formation ENSOSP
Module spécifique interne SDIS ou formation
ENSOSP
Module spécifique interne SDIS ou formation
ENSOSP
Équipiers Chefs d'équipes Chefs d'agrès
Chefs de groupe Chefs de colonne Chefs de site
Formations Formations Nationales ou
Départementales Départementales
II.2.2. Le contenu des formations L'information des
équipiers et des chefs d'équipes : Cette initiation à
la RCI s'axerait selon trois parties :
- la présentation de la technique scientifique RCCI,
- l'explication des objectifs et intérêts de la
RCCI,
- la présentation et l'explication des signes constitutifs
à la RCCI comme :
> Les signes liés à la vue :
-A distance avant d'arrivée sur les lieux, -En arrivant
sur les lieux :
Aux alentours du sinistre,
Concernant le sinistre,
-En progressant dans le lieu du sinistre, -Durant la phase
d'attaque,
-A l'issue de la lutte contre le sinistre, -Lors du
déblai,
-En quittant les lieux.
> Les signes liés à l'audition :
-Les bruits perçu en dehors et à l'intérieur
du sinistre, -Les paroles perçues des sinistrés, des
témoins.
> Les signes liés à l'odorat :
-Les odeurs (au delà des dispositions
réglementaires relatives au port de l'ARI)
> Les signes liés au toucher : -Le chaud/ le froid,
-L'humide/ le sec,
-Le visqueux,
-Le dur/ le souple.
> Les signes liés aux manipulations :
-Les objets déplacés, -Les objets renversés,
-Les objets actionnés, -Les coupures d'organes, -Les objets
évacués, -Les objets dégradés.
> Les signes liés au sinistre :
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des
fumées,
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des
flammes,
-Présence, couleurs(s), importance, lieu(x) des lueurs,
-Traces, bandeaux, lignes de fumée, -Traces et
qualités de carbonisation.
> Les actions menées par les secours :
-Ouverture de portes, de fenêtres...
-Effraction nécessitée de portes, de
fenêtres... -Destruction nécessaire d'éléments,
-Limitation du déblai.
La prise en compte de ces signes est déjà
abordée lors des FIA et des PFI. Nombre d'entre eux sont en relation
directe avec la propre sécurité des équipes lors de leur
engagement. Cette information ne serait donc pas réellement un
enseignement nouveau. Elle consisterait plutôt à faire valoir la
plus value que ces renseignements sont susceptibles d'apporter aux
investigateurs RCCI et qui autrement serait restés inconnus.
Toutes ces explications peuvent être commentées
lors des simulations sur feux réels dispensées lors des stages
PFI par des techniciens RCCI, mais aussi directement sur le terrain, lors des
phases de mise au repos des personnels ou en fin d'intervention.
L'information des chefs d'agrès basée sur le
même principe que la précédente, elle, porterait sur trois
axes de travail :
> Une explication du fonctionnement de la RCCI et de sa mise
en oeuvre,
> Une explication du rôle de la RCCI dans la protection
juridique des SDIS, > Le comportement à adopter lors de
l'intervention, à savoir :
-la capacité à pouvoir restituer les observations
réalisées lors de l'intervention, -la capacité à
savoir restituer les actions conduites lors de l'intervention, -l'importance
d'une prise en compte de documentations photographiques lorsque l'engagement
immédiat de techniciens RCCI n'est pas possible.
Restant sur le même principe que pour les chefs
d'équipes, les informations évoquées lors de cette
formation peuvent être présentées de façon
concrète soit par le biais des simulations sur feux réels, soit
par le commentaire d'une scène réelle déjà investie
et dont le contexte juridique lui permet de servir de support
pédagogique. Les officiers RCCI ont également la
possibilité, une fois l'intervention terminée et la pression
opérationnelle retombée de commenter leur travail et de
répondre naturellement aux questions que se posent les intervenants
quant à cette nouvelle technique.
Cette formation semble également adaptée
à l'emploi de chef de groupe. Une formation dispensée par
l'ENSOSP mais reprenant ces axes de formation semble intéressante pour
former les chefs de groupe à la culture de RCCI. Cette formation peut se
voir intégrée lors des FIA de lieutenant et de major ou se voir
intégrée à un module départemental
déjà existant.
L'information des chefs de colonnes et des chefs de sites
pourrait porter sur :
> Une présentation de la RCCI au sein du SDIS :
L'objectif et l'intérêt de la mise en oeuvre de la
RCCI au sein du SDIS, Le concept de culture départementale à
inculquer,
Le formalisme d'une équipe départementale,
> Une présentation des conditions d'accès
à l'emploi de technicien RCCI : Une culture opérationnelle
confirmée,
Des connaissances scientifiques du feu,
Des connaissances dans le domaine de la règlementation
contre l'incendie, Connaissances juridiques,
> Une présentation de l'articulation de la RCCI dans
l'intervention, Les compétences du COS,
Les limites du champ d'action de l'équipe
départementale RCCI.
> Une présentation des notions d'expertises de justice
et de leur cadre juridique,
L'objectif de ces informations étant de sensibiliser les
cadres sur la démarche mise en oeuvre par l'équipe
départementale RCCI et le contexte juridique dans lequel ils
interviennent.
Une fois la culture de corps départemental en RCCI bien
intégrée, il est largement envisageable qu'avec la mise en place
des mesures appropriées, la quasi-totalité des incendies
pourraient faire l'objet d'un relevé minimum d'informations s'inscrivant
dans le concept de RCCI et permettraient ainsi l'alimentation d'une base de
données statistiques départementale voire nationale.
En revanche, un sapeur pompier ne pourra se considérer
comme apte à l'investigation post incendie dès l'issue de cette
information. Ce ne sera qu'a l'issue d'un certain parcours professionnel
permettant de détenir une maîtrise de la lutte contre le feu, une
bonne connaissance de tout l'environnement « construction et
prévention règlementaire » mais également du droit de
la responsabilité des SDIS, qu'un intéressé pourra
candidater à suivre la formation de technicien en RCCI-3.
Partie 2 : L'intégration de la recherche des
causes et des circonstances d'incendie dans la méthodologie
opérationnelle.
I. L'évolution comportementale des sapeurs
pompiers
Toute profession doit impérativement savoir s'adapter en
tenant compte des évolutions sociologiques, des progrès
techniques mais surtout de la société dans laquelle elle
évolue.
Ces dernières décennies ont été
pour les SDIS, le temps de profondes réorganisations, tant sur le plan
structurel qu'à l'égard de la formation des personnels. Face
à l'évolution des risques et des moyens de les traiter, la RCCI
vient s'inscrire dans cette logique d'une meilleure compréhension de
l'éclosion des incendies, de leurs développements et des moyens
à mettre en oeuvre pour en limiter leur nombre.
I.1. La préservation de la scène d'incendie
Suite à un incendie, la qualité de la RCCI
menée va dépendre de << l'état de conservation
>> de la scène. Il est par conséquence primordial de
conserver en l'état et avec un maximum de précautions les futures
zones à investir afin de faciliter le travail des investigateurs.
I.1.1. Un soin particulier pour les << indices
>> exploitables
Pour mener à bien cet objectif, il semble
nécessaire de porter une attention et un soin particulier aux
éléments pouvant être ultérieurement
exploités par l'équipe RCCI.
Si l'on se réfère à l'article 434-4 du
code pénal, le fait d'effacer les traces ou indices d'un crime ou d'un
délit est sanctionné de trois années d'emprisonnement
associé à une lourde amende. Même si cette article n'est
cité qu'a titre indicatif, il permet de rappelé que le SDIS a une
responsabilité dans la préservation des éléments
pouvant permettre de déterminer la cause du sinistre. Il se doit,
à ce titre, de mettre en oeuvre toutes les mesures nécessaires
à la protection et la préservation de la scène
d'investigation et de ses différents indices, tout en garantissant la
bonne sécurité du site et des intervenants.
I.1.2. La nécessité d'une concertation des
équipes engagées
Pour mener à bien cette mission, le travail individuel
est à proscrire. Il semble nécessaire d'introduire une notion de
<< concertation >> des équipes avant les opérations
de déblai et de dégarnissage. Elle permettra d'accompagner les
opérations de dégarnissage et de déblais en satisfaisant
les opérations de sécurisation du site que doit réaliser
le COS et ceux de matérialisation des indices dont a la charge
l'équipe RCCI.
I.2. La question du déblai
Le déblai, partie intégrante de la marche
générale des opérations (MGO) est une étape
cruciale de l'intervention tant ses conséquences auront des
répercutions sur la future RCCI effectuée.
Les méthodes de déblai actuelles ne sont pas
adaptées à la mise en place d'une investigation
ultérieure. Les sapeurs pompiers ont pour habitude de sécuriser
les lieux en vidant la pièce de son contenu et en grattant toutes les
traces de carbonisation empêchant toute lecture du feu. Les assureurs et
experts de justice en manifestent régulièrement le regret en ce
que cela porte atteinte au déroulement de leur mission.
Cette question doit être traitée avec un maximum
de précautions, de recul et d'attention pour permettre de proposer une
alternative aux méthodes actuelles, plus adaptées, tout en
garantissant la bonne sécurité du site, une non reprise de feu et
une bonne conservation des << vestiges » présents sur la
scène.
I.2.1. Le déblai point clé de toute
Investigation
La qualité d'une RCCI va en effet découler en
partie du déblai qui aura été préalablement
effectué. Cette opération, dans sa définition pose
problème dans la mesure où celle-ci consiste à supprimer
toute reprise de feu en pratiquant un << noyage » des parties
chaudes et en supprimant au maximum tout élément pouvant servir
de combustible afin de limiter les risques de reprise de feu.
Cette opération modifie donc par définition
considérablement l'aspect initial de la scène, rendant
très incertain le travail ultérieur des investigateurs.
Actuellement les officiers RCCI essayent, dans la mesure du
possible, de se rendre rapidement sur les lieux du sinistre pour pratiquer, en
accord avec le COS, les premières investigations avant que les
opérations de déblai ne soient réalisées.
Cette méthode ne peut être
considérée comme satisfaisante dans la mesure où elle
suppose que des équipes d'investigateurs soient d'astreinte dans le
département et surtout que l'investigation soit limitée dans le
temps afin de ne pas monopoliser les intervenants qui ne peuvent quitter les
lieux du sinistre tant que le déblai n'est pas réalisé et
que les lieux ne sont pas sécurisés.
La RCCI se doit de trouver dans l'action des SDIS, une
alternative permettant de garantir la bonne sécurisation des lieux tout
en préservant au maximum l'état du site.
Cette notion est fondamentale et préliminaire à la
mise en place d'une culture RCCI au sein du département.
La question délicate du déblai peut
néanmoins trouver des réponses dans la mise en application de
nouvelles technologies mises à la disposition des SDIS.
I.2.2. Les perspectives d'évolution
Les évolutions scientifiques et le perfectionnement des
nouvelles technologies mises à la disposition des services de lutte
contre l'incendie permettent une reconsidération des procédures
opérationnelles actuelles.
Les nouvelles générations de Fourgon Pompe Tonne
(FPT) et l'évolution du matériel permettent de poser une
réflexion sur une éventuelle évolution du
déblai.
Plusieurs évolutions technologiques sont à
disposition :
> La première est l'utilisation systématique
de camera thermique ou de thermomètre laser permettant de localiser et
de refroidir les points chauds sans modifier l'aspect de la scène.
> La seconde méthode consisterait à utiliser en
fin d'extinction une eau dopée,
> La dernière méthode consisterait à
utiliser un tapis de mousse en guise de protection.
La mousse permet en effet d'agir sur différents
paramètres :
Elle supprime l'apport de comburant,
Elle permet un refroidissement des points chauds,
Elle permet de conserver la scène dans son état
initial,
Elle peut présenter une durée d'action relativement
longue (suivant le type de mousse) Elle permet de limiter les
dégâts et préserve les biens.
Les nouvelles générations de Fourgon Pompe Tonne
(FPT) avec injecteurs et réserves d'émulseurs, directement sur
l'engin, permettent une mise en oeuvre rapide de lances à mousse.
Il semble intéressant de mettre en place au sein des SDIS
une réflexion sur ce sujet et pourquoi pas, lancer une
expérimentation de cette technique opérationnelle.
Certains paramètres restent cependant à prendre
en compte. La mousse a en effet la particularité d'être un corps
gras, ce qui peut engendrer des détériorations de biens, son
coût n'est pas négligeable et l'utilisation de certains
composés chimiques dans la fabrication des émulseurs peut
fausser les analyses effectuées par des experts de justice.
Une connaissance parfaite des différents constituants
chimiques de l'émulseur est donc nécessaire.
Une première solution concernant la
traçabilité des différents composés chimiques
constituant l'émulseur serait de se référer aux fiches
descriptives rédigées par le fabriquant.
Cette solution n'est pourtant pas réellement
satisfaisante. En effet, il est fondamental que la traçabilité de
ces composés chimiques soit des plus précises et des plus fiables
possibles.
Les nouvelles techniques scientifiques se portent d'avantage sur
l'analyse de l'émulseur par spectro-chromatogramme.
Il semble en effet plus fiable de réaliser une
première spectro-chromatographie de l'émulseur seul permettant
ainsi d'obtenir << une carte d'identité témoin >> du
produit.
Les analyses par spectro-chromatogramme effectuées
ensuite sur la scène permettront de procéder par superposition
des résultats, et d'éliminer les << traces >> de
l'émulseur pour ne conserver que les autres paramètres
(8).
Plusieurs pays utilisent également le système CAFS
(Compressed Air Foam System) autrement dit un système de production de
mousse par air comprimé.
Le principe est d'injecter dans l'eau l'émulseur au moyen
d'air comprimé. Ce procédé est directement utilisé
lors de la phase d'extinction.
Cette technique permet d'obtenir différents types de
mousses allant de la mousse liquide à la mousse dite sèche. Cette
technologie déjà en application dans le Val D'Oise sur les
nouvelles générations de véhicules de secours routiers
(VSR) présente cependant un coût important à l'achat.
(8)Informations recueillis auprès du Colonel
PICARD, directeur du CEREN de Valabre
II. Les outils d'aide au recueil et à
l'exploitation des informations
II.1. L'état de la traçabilité
actuelle
II.1.1. Le Compte Rendu de Sortie de Secours en sa forme
devenu obsolète mais non abrogé
Au cours des dernières décennies, le compte
rendu de sortie de secours (CRSS) a connu différentes évolutions
dont la dernière avait abouti à une uniformisation
codifiée. L'objectif final était de pouvoir effectuer une
remontée d'informations vers la direction de la sécurité
civile (DSC) en vue d'élaborer des statistiques.
Ces documents qui n'ont jamais été officiellement
abrogés étaient encadrés par des circulaires et des
instructions dont il n'a pas été possible de retrouver la
trace.
Dans les années 1970, les comptes rendus de sorties de
secours étaient encore composés de plusieurs documents
différents selon la nature de l'intervention à laquelle ils
correspondaient. A ce titre, il existait deux modèles
spécifiques, un pour les feux de cheminée et un autre
appelé << rapport général d'incendie >> (RGI)
consacré aux incendies.
Ce type de compte rendu, bien que totalement obsolète, n'a
toujours pas été abrogé.
II.1.2. L'état actuel de la
traçabilité opérationnelle
Le principe d'autonomie appliqué aux SDIS(9)
ne permet pas en l'état d'obtenir une parfaite uniformisation des CRSS
sur le plan national. La monté en puissance des outils informatiques a
cependant permis d'augmenter la facilité d'une certaine
traçabilité des informations.
Concernant le SDIS 95, depuis 2005, la
traçabilité de l'information s'effectue au travers du
système de communication << SYSTEL(10) >>. Le
logiciel d'alerte << START >> permet aux différentes
entités (CTA, CODIS, officier CODIS, centres de secours...) de
bénéficier d'une technologie importante dans le traitement de
l'information.
Le système SYSTEL assure une traçabilité
des données à tous les niveaux de la chaîne de
décision. Outre l'enregistrement des documents écrits et des
échanges radio entre le CODIS et les différents véhicules,
le module << CRS >> permet la rédaction du CRSS par les
chefs d'agrès ou le COS au sein de chaque structure.
Ces CRSS actuels ont plusieurs objectifs :
> Assurer le bon suivi des vacations des sapeurs pompiers
volontaires,
> Permettre d'élaborer des statistiques pour la
direction de la sécurité civile (DSC), > Réaliser un
bilan d'activité annuel,
> Permettre de fournir des éléments statistiques
pour l'actualisation périodique du SDACR,
> Alimenter l'outil SIPA (système d'information de
pilotage des activités) afin de construire des indicateurs de pilotage
des activités du SDIS.
(9)Art 72 de la constitution << Dans les
conditions prévues par la loi, ces collectivités s'administrent
librement par des conseils élus et disposent d'un pouvoir
réglementaire pour l'exercice de leurs compétences >>.
(10)Voir :
http://www.systel-fr.com/systel/
Il est cependant permis de constater que malgré la
montée en puissance des outils informatiques au sein des SDIS, à
ce jour, aucun volet relatif à la prise d'informations concernant la
RCCI n'est pris en compte.
A cela il faut également considérer que de plus
en plus de sinistrés sollicitent les SDIS afin d'obtenir des
informations sur le déroulement du sinistre pour répondre aux
questions qui leur sont posées par leurs assurances.
La création d'un volet de renseignements relatif aux
actions de RCCI semble donc nécessaire. Il est important de veiller
à ce que cette nouvelle prise en compte d'informations soit cependant
réalisée de manière à ne pas présenter de
contraintes supplémentaires pour les intervenants
II.2. L'évolution de la traçabilité et
les outils d'aide au recueil d'informations en vue de leur exploitation
II.2.1. Un formulaire à établir et peut
être un complément au Compte Rendu de Sortie de Secours actuel
A l'heure actuelle, les techniciens RCCI procèdent
à la rédaction d'un compte rendu relatif à chaque
investigation. Ces comptes rendus n'ont cependant pas de liens directs avec les
CRSS, et le SDIS n'a donc pas à sa disposition d'informations relatives
aux actions de RCCI intégrées dans ses comptes rendus de sortie
de secours.
Il semble important d'intégrer les actions de RCCI au CRSS
et ce au même titre que les autres actions effectuées par les
sapeurs pompiers lors de leurs interventions.
Il semble intéressant de porter une réflexion
sur la création éventuelle d'un questionnaire formalisé
à l'intention des officiers investigateurs. Ce questionnaire simple
permettrait de renseigner sur les actions de RCCI effectuées et sur les
éléments d'informations recueillis.
Ce formulaire type reprendrait les points suivants : >
Identité des techniciens,
> Adresse de l'intervention
> Objet de la mission :
-Constatations/investigations,
-Présentation de l'affaire du sinistre et de son
contexte,
> Descriptif général du site :
-Situation géographique,
-Classement/nature/activité...
-Niveaux,
-Type d'établissement,
-Dispositions applicables en matière de
réglementation incendie,
> Descriptions des équipements techniques et des
énergies :
-Alimentation en électricité,
-Alimentation en gaz,
-Utilisation d'hydrocarbure liquide, -Utilisation de
combustibles solides -Mode de chauffage,
-Mode de production d'eau chaude, -Ventilation
mécanique éventuelle, -Climatisation éventuelle,
-Autres,
> Moyens de secours externes et internes :
-Moyens externes -Moyens internes, -Autres,
> Descriptif du lieu sinistré, > Déroulement
du sinistre :
-Heure de découverte,
-Heure d'appel des secours, -Heure d'arrivée des
secours,
> Actions relatives à la RCCI : -Examen
extérieur, > Examen intérieur :
-Accès au lieu sinistré,
-Zone éventuellement détruite,
-Descriptif de chaque lieu partant de la zone présentant
la plus forte carbonisation vers la zone présentant la moins forte
carbonisation,
-Examen du ou des lieux d'origine du sinistre,
-Détermination et examen du point d'origine,
-Lecture des lignes de fumées, -Lecture des lignes de feu,
-Autres,
> Processus d'élimination de chaque source potentielle,
> Etude de la propagation,
> Suggestion d'hypothèses probables.
II.2.2. l'approche d'une tablette informatique
embarquée
Le développement et la miniaturisation d'outils
informatiques toujours plus puissants, permet à ces nouvelles
technologies de s'intégrer de plus en plus dans notre environnement
professionnel, facilitant l'exécution de nombreuses procédures,
notamment administratives.
L'armée Française a su intégrer depuis
plusieurs années ces nouvelles technologies pour mener à bien ses
missions. L'embarquement d'outils informatiques sur le terrain, aussi
appelés « numérisation de l'espace de bataille »,
permet un transfert des donnés en temps réel et donc
d'accroître la réactivité des unités
engagées.
Cette technologie semble constituer une piste de réflexion
intéressante pour les SDIS.
La mise à disposition des chefs d'agrès, du COS et
des officiers investigateurs, de programmes informatiques utilisables sur
support PDA, pocket PC ou ordinateur portable, peut permettre au travers de
logiciels adaptés, une prise en compte rapide des informations. Les
informations prises en compte sur le terrain n'auraient pas à être
reprises ultérieurement, un transfert vers une base de données
permettrait de faciliter le classement et l'archivage des données.
L'utilisation de supports multimédias pourrait en effet
présenter plusieurs avantages :
> L'ensemble des formulaires papier serait directement
disponible au travers d'un seul et même appareil,
> Possibilité de stockage d'une importante
quantité d'informations,
> Possibilité d'échanges en temps réel de
données entre les intervenants et le CODIS,
> Permettrait un transfert immédiat des données
vers une base de recueil dès le retour des intervenants dans leur
centre,
> Facilité d'archivage,
> Analyse et intégration facilitées des
données vers le dispositif SIPA,
> Envoi instantané des données vers une base
statistique de la DSC,
> Gain de place,
Ce type de matériel offrirait également une gamme
d'utilitaires adaptés aux diverses missions des sapeurs pompiers.
Ces appareils pourraient proposer des bases de données
recensant les hydrants de chaque secteurs, recevoir une base de données
cartographiques, des mémentos « réflexe » concernant
les différents types de risques pouvant être rencontrés en
intervention... une majeure partie de nos supports papiers auraient la
possibilité d'être convertis au format informatique les rendant
directement accessibles sur le terrain, depuis un seul et même
appareil.
Ce type de matériel permettrait au chef d'agrès ou
au chef de groupe de remplir, à minima, un formulaire simple de «
RCCI » permettant ainsi de couvrir par un recensement statistique la
quasi-totalité des feux sans pour autant nécessiter l'engagement
systématique d'une équipe de techniciens RCCI.
Conclusion
Motivé par l'évolution rapide de notre
société, les Services Départementaux d'Incendie et de
Secours recherchent constamment de nouveaux moyens de parfaire leurs
compétences et d'améliorer au maximum la sécurité
de leurs concitoyens.
De plus en plus recherchés en responsabilités,
les SDIS travaillent également sur le moyen d'assurer leur
sécurisation juridique, tout en restant dans leur contexte professionnel
dévolu et en respectant le principe de neutralité qui leur est
imparti.
Encouragés par les résultats déjà
obtenus dans de nombreux pays mais handicapés par la barrière de
la langue qui prive les sapeurs pompiers Français d'une multitude
d'informations de qualité, les SDIS commencent à afficher un
intérêt croissant pour la recherche des causes et des
circonstances des incendies.
Evoluant pour le moment dans un contexte encore flou, de
nombreux SDIS commencent à mettre en place des expérimentations
en formant des officiers investigateurs.
La mise en place d'une telle discipline n'est pas sans
conséquences pour le service. Cette méthodologie
opérationnelle impose une modification de certaines procédures
d'interventions, mais aussi la prise en compte d'une réflexion portant
sur la place des différents acteurs sapeurs pompiers au sein de cette
démarche.
L'évolution des techniques et des matériels
permet cependant de porter un regard ambitieux quant à l'avenir de cette
discipline.
Encore très controversée en France, la RCCI doit
être considérée avant tout comme un véritable outil
permettant aux SDIS de satisfaire à leur mission de prévention
contre les risques liés aux incendies.
L'instauration expérimentale d'une mission RCCI au sein
d'un Service Départemental d'Incendie et de Secours ne présente
pas de difficulté de fond majeure mais se doit néanmoins de
respecter certaines modalités de forme et de légitimité
d'acteurs institutionnels.
Glossaire
CA : chef d'agrès,
CASDIS : conseil d'administration du service départemental
d'incendie et de secours, CE : chef d'équipe,
CGCT : code général des collectivités
territoriales
CODIS : centre opérationnel départemental
d'incendie et de secours, COS : commandant des opérations de secours,
CRSS : compte rendu de sorties de secours.
CTA : centre de traitement de l'alerte,
DAAF : déclencheur autonome automatique de
fumée,
DDSIS : directeur départemental des services d'incendie et
de secours, DSC : direction de la sécurité civile,
EDF : électricité de France,
ENSOSP : école national supérieure des officiers
sapeurs pompiers EPCI : établissement public de coopération
intercommunale,
ERP : établissement recevant du public,
FIA : formation initiale d'application,
GDF : gaz de France,
IGH : immeuble de grande hauteur,
MGO : marche générale des opérations,
OPJ : officier de police judiciaire,
PDA : personal digital assistant,
PFI : perfectionnement incendie,
RCCI : recherche des causes et des circonstances d'incendie, RIM
: règlement d'instruction et de manoeuvre,
RGI : rapport général d'incendie,
SAMU : service d'aide médical d'urgence,
SANEF : société des autoroutes du Nord et de l'Est
de la France SDACR : schéma départemental d'analyse et de
couverture des risques, SDIS : service départemental d'incendie et de
secours,
SIPA : système d'information de pilotage des
activités, SSM : service de santé et de secours
médical,
VSR : véhicule de secours routier.
Références Bibliographiques
-<< RCCI, pratiques et analyses >> aux
éditions du papyrus,
-NFPA 921, 1033, 1037,
-Loi sur la sécurité incendie du Québec,
-<< Kirk's fire investigation >> de John Dehaan,
-<< Place du SDIS dans la recherche des causes d'incendie
et ses prolongements >>, mémoire du LCL Frédérique
FICHAUX CASANOVA, promotion 2008 FAE de DDA 6,
-<< Sapeur pompier et expertise judiciaire,
réflexion sur la recherche des causes et des circonstances d'incendie
>>, mémoire de master 2 << Droit de la
sécurité civile >>, LCL Jean-luc CARTAULT,
-<< Droit appliqué aux services d'incendie et de
secours >> de Marc GENOVESE aux éditions du papyrus,
-<< sécurité civile en France : Organisation
et missions >> édition des pompiers de France, -Rapport
«POURNY», du Colonel POURNY, établi à la demande du
Ministère de l'Intérieur sur la sécurité des
sapeurs pompiers en intervention,
-« Analysis and Interpretation of Fire Scene Evidence
>> by Jose R. Almirall; Kenneth G. Furton,
-« Practical Fire and Arson Investigation, Second
Editionb» By David R. Redsicker; John J. O'Connor,
-RFL - Revue francophone des laboratoires -Vol 37, N° 392 -
mai 2007pp. 41-50, -Magazine << info sdis >>, No75
relatif au contrôle de gestion,
-Magazine << info sdis >>, No65 relatif
à la RCCI au SDIS du Val D'Oise.
-Fire investigation Handbook, U.S. Departement of commerce,
National Bureau of Standards, NBS Handbook 134.
Sites Internet
-http://www.arcci.fr/ -
http://www.fort-de-domont.com/index.php?option=com_content&task=view&id=14&Itemid=30
-http://www.cnpp.com/
-
http://www.fcafire.com/index.php
-
http://membres.lycos.fr/incendieqcca/index.html
-
http://www.soldats-du-feu.com/index.php?option=com_content&task=view&id=268&Itemid=28
-http://www.enqueteurincendiefrancophone.net/
-
http://www.msp.gouv.qc.ca/incendie/index.asp
-http://www.calyxis.fr/
-http://www.assocbrules-france.org/
Table des annexes
Annexe 1 : Organigramme du SDIS 95,
Annexe 2 : Répartition des centres de secours dans le
département du Val D'Oise, Annexe 3 : Compte rendue de l'investigation
d'un feu de restaurant à Argenteuil, Annexe 4 : Proposition de
questionnaire à l'attention des intervenants,
Annexe 5 : Proposition d'un formulaire d'investigation,
Annexe 6 : Proposition d'un formulaire d'exploitation des
données,
Annexe 7: Extrait de la méthode de RCCI appliquée
au Québec,
Annexe 8 : Première de couverture de l'ouvrage de
référence en matière de RCCI en France,
édité sous la direction du Colonel DELANNOY et du Colonel
BARDO,
Annexe 9 : Préambule du colloque de Valabre,
Annexe 10 : Article de presse du magazine << le
sapeur-pompier », Annexe 11 : Info SDIS, article sur la RCCI,
Annexe 12 : Le système CAFS,
Annexe 13 : Formation RCCI au fort de Domont,
Annexe 14 : Article de presse du magazine << le
sapeur-pompier », Annexe 15 : Article de presse relatif à la RCCI
dans le Val D'Oise.
Annexe 1 : Organigramme du SDIS 95
Annexe 2 : Répartition des centres de secours dans
le département du Val D'Oise
Source :
www.SDIS95.fr
Annexe 3 : Compte rendue de l'investigation d'un feu de
restaurant à Argenteuil
Ce compte rendu est relatif au suivi d'une mission de RCCI
effectuée dans le cadre d'une réquisition à personne
qualifiée.
L'objectif était d'observer la démarche en dehors
de toutes connaissances préalables du sujet et d'en déterminer
les grandes phases.
Compte rendu de l'investigation du feu à
Argenteuil
L'incendie s'est déclaré dans un restaurant
classé en type N de cinquième catégorie durant la nuit
alors que celui-ci était fermé. L'incendie a ravagé la
réserve du restaurant, la cuisine et l'étage ont
été endommagés par les fumées.
Phase 1 : Prise de contact avec l'OPJ (Officier de Police
Judiciaire) présent sur les lieux et le responsable de
l'établissement.
Il convient de recueillir un maximum d'informations sur le
déroulement du sinistre et de faire un point rapide avec le
gérant sur la situation économique et les éventuels
problèmes rencontrés avant le sinistre.
Parallèlement un périmètre est établi
autour de la scène d'investigation afin d'en interdire l'accès au
public.
Phase 2 : Il convient de « figer » au maximum
dans le temps la scène, pour cela on réalise des photographies
minutieuses de l'ensemble du bâtiment ainsi qu'une vidéo
d'ensemble.
Intérieure de la réserve Sas d'accès
à la réserve
Intérieur de la réserve vu depuis le sas
d'accès
Phase 3 : Une fois les photographies d'ensemble
réalisées, il convient de déterminer le lieu d'origine du
feu, c'est-à-dire << la zone >> dans laquelle le feu a
démarré. Dans le cas présent, le lieu d'origine
était clairement identifiable : le feu a pris au niveau du sas
d'accès à la réserve.
Sas d'accès à la réserve
Phase 4 : Une fois le lieu d'origine établi, il
faut déterminer le point d'origine, c'est-à-dire le point de
départ du feu. Dans certains cas, le point d'origine peut être
localisé grâce aux marquages des fumées qui laissent
apparaître la forme d'un -V- avec à sa base le point
d'allumage.
Une fois encore, sur cette investigation les marquages
significatifs très clairs et le témoignage du responsable de
l'établissement permettent de déterminer très rapidement
le point d'origine. Ces éléments sont confirmés par des
<< indices >> laissés par le feu : marques, traces de
carbonisation, présence de suie sur les faces extérieures des
débris de vitre encore présents sur la porte...
Partie protégée Point d'origine
Morceau de faux plafond délimitant les parties
intérieures et extérieures du bâtiment au niveau de la
porte du sas, la partie extérieure présente des traces de
suie.
Phase 5 : Après avoir déterminé le
point d'origine il faut à présent comprendre ce qui peut
être à l'origine de l'incendie. L'objectif premier étant de
déterminer si le sinistre est d'origine accidentel ou criminel. Lors de
cette phase, un déblai minutieux est réalisé.
Des photographies sont prises autour du point d'origine, elles
vont permettre de déterminer par exemple si les verrous de portes
étaient en position fermée lors du sinistre... Il convient de
contrôler les installations électriques souvent mises en causes
dans les incendies. Concernant ce restaurant, la source électrique
était coupée au moment du sinistre, seuls les
réfrigérateurs et les congélateurs étaient
alimentés.
|
Verrou en position ouvert
Verrou en position fermé, nous constatons grâce
aux traces de suie que le verrou était en position ouverte au moment du
feu
|
La porte a été forcée par les secours
Concernant ce restaurant, le feu s'est déclaré dans
le container poubelle placé dans le sas d'accès à la
réserve.
Phase 6 : Cette phase consiste à essayer de
reconstituer la scène avant le sinistre afin de se faire une idée
concrète du départ de feu.
Pour cela, nous remplaçons les éléments,
soit détruis par le feu, soit retirés par les services
d'incendie.
Cette opération est réalisée grâce aux
différentes traces laissées par la combustion (parties
protégées) mais également au témoignage du
gérant.
Lors d'une investigation RCCI, il convient de faire attention
à une multitude de détails qui peuvent permettre de se conforter
sur une idée. Il convient par exemple sur ce type d'établissement
de regarder si les réfrigérateurs, congélateurs,
placards... sont pleins ou au contraire vides. Ces renseignements peuvent
éventuellement orienter les recherches sur une piste d'incendie
volontaire.
Photographie de l'intérieur du réfrigérateur
encore rempli
Stock de boissons entreposées le long de la
paroiaccolé au point d'origine du feu
|
Photographie des congélateurs pleins
|
Dans le cas de ce restaurant, tous les congélateurs
étaient pleins ce qui donne un indice supplémentaire pour
écarter une fraude à l'assurance.
Le feu a donc démarré dans un conteneur poubelle
placé dans le sas d'accès à la réserve du
restaurant.
Il est dans le cas présent difficile de déterminer
si l'origine et criminel ou accidentelle, seuls le lieu d'origine et le point
d'origine du feu ont put être déterminés.
Annexe 4 : Proposition d'un questionnaire à
l'attention des intervenants
Recueil de renseignements auprès des intervenants
I. Renseignements liés à la vue :
Aspect général du sinistre à
l'arrivée des secours :
Présence de témoins ? NON OUI
Ouverture forcée de portes ? NON OUI
Localisation :
II. Renseignements liés à l'audition :
Bruits perçus en dehors du sinistre :
Localisation :
Bruits perçus à l'intérieur des
bâtiments :
Localisation :
III. Renseignements liés à l'odorat :
Présence d'odeurs particulières (solvant,
essence )?
Localisation :
IV. Renseignements liés au toucher :
Sensation de chaleur intense ? NON OUI
Sensation d'humidité ? NON OUI
Sensation de viscosité ? NON OUI
Contact particulier avec des matériaux souples/durs ?
V. Renseignements liés aux manipulations :
Y a-t-il eu des manipulations ou des actions particulières
effectuées ?
Localisation :
VI. Renseignements liés au feu :
Couleurs particulières des flammes ? ..
Couleurs particulières des fumées ?
Localisation :
Les fumées étaient- elles sous pression ? NON
OUI
Présence de traces - bandeaux- ligne de fumées ?
NON OUI
Si OUI localisation :
Signes d'embrasement généralisés/ Flashover?
Si OUI localisation :
Observations :
Annexe 5 : Proposition d'un formulaire d'investigation
Rapport d'incendie
Identification de l'auteur
Nom : Date de rédaction :
Prénoms :
Grade : ..
Identification du sinistré
Nom :
Prénoms :
Sexe : M F
Propriétaire Locataire
Lieu et date du sinistre
Adresse : . Type de bâtiment (1) :
Etage(s) sinistré(s) : Catégorie :
Code postal : Nombre total d'étages R+
R-
Commune :
Appel :
Arriver du 1er engin : Début du déblai :
Nature du déblai (3) : Fin d'intervention :
si autre :
Chronologie de l'intervention
Date du sinistre :
Type d'événement
Nature de l'événement (2) :
Si autre :
Caractéristiques du bâtiment :
Usage principal :
Année de construction : . Type(s) de risque(s) :
Travaux en cours : Nature de la construction :
Bois Béton Parpaing
Autre :
Détail de la structure :
Murs : ..
Planchers :
Plafonds :
Charpente : ..
Descriptions des équipements techniques et des
énergies
Alimentation en électricité : NON OUI Etat du
disjoncteur :
Alimentation en Gaz : NON OUI
Utilisation d'hydrocarbures liquides : NON OUI Type :
Utilisation de combustibles solides : NON OUI Type :
Mode de chauffage :
Mode de production d'eau chaude :
Ventilation mécanique contrôlée : NON OUI
Model : . NO de série : .
Climatisation : NON OUI Model : . NO de série
: .
Autre :
Moyens de secours internes et externes
Point d'eau utilisé par les secours : PI BI Autres :
Si présence de moyens de secours interne :
Système de détection : NON OUI
Système d'extinction automatique : NON OUI
Si oui : Eau
Gaz Poudre Autre :
Listing des autres moyens de secours interne:
Les moyens de secours interne ont-ils été mis en
oeuvre ?
Si présence d'un registre de sécurité, en
joindre une copie.
Circonstances de l'incendie
Lieu d'origine :
Type de combustible : .
Nature du premier matériau enflammé : .
Type de propagation : .
Ampleur de l'incendie à l'arriver des secours:
Source d'initions :
Causes probables :
Renseignements liés au(x) victime(s)
Nombre d'impliqué(s) :
Nombre de personne(s) blessée(s) : Nombre de personne(s)
décédée(s) : Lieu de découverte du/des corps :
Codifications
(1) Type de bâtiments :
Habitation
1ère famille
Isolées ou jumelées, R+1: H1
En bande, de plein pied : H2
En bande R+1 si les structures sont indépendantes : H3
2eme famille
Habitations individuelles:
Isolées ou jumelées, supérieure à
R+1 : H4
En bande R+1 si les structures sont non indépendantes :
H5
En bande supérieure à R+1 si les structures sont
indépendantes : H6 Habitations collectives R+3 maximum : H7
3eme famille
3ème famille catégorie A : H8 3ème
famille catégorie B : H9
4eme famille: H10
ERP
Type:
J: E11 L: E12 M: E13 N: E14 O: E15 P: E16 R: E17 S: E18 T:
E19
U: E20 V: E21 W: E22 X: E23 Y: E24 PA: E25 CTS: E26 SG: 27 PS:
28 GA: E29 OA: E30 EF: E31 REF: E32
IGH
Type:
GHA: I33 GHO: I34 GHR: I35 GHS: I36 GHU: I37 GHW1: I38
GHW2: I39 GHZ: I40
Batiment Agricole: A41
Industries
Soumise à déclaration: S42
Soumise à autorisation: S43
Soumise à autorisation avec servitude: S44 Autre: S45
(2) Nature de l'événement*:
Feu de pavillon: FP Feu d'usine : FU Feu d'entrepôt :
FE
Feu de parking souterrain : FPS Feu d'appartement : FA Feu de
cuisine : FC
Feu de chambre : FCH Feu de locale vide ordure : FVO Feu de
garage : FG
Feu dans un ER : FER Autre : FOT
(3) Nature du déblai* :
Evacuation et dégarnissage : D1 Déblai complet : D2
Déblai partiel : D3
Aucun déblai : D4 Utilisation de mousse : D5 Autre : D6
*Ces listes sont non exhaustives et doivent faire l'objet d'un
groupe de travail RCCI
Annexe 6 : Proposition d'un formulaire d'exploitation des
données
Exploitation des données recueillies
Bâtiment impliqué
Habitation :
1ère famille
2eme famille A
2eme famille B
3eme famille
4eme famille
ERP :
M S X PS
N T Y GA
O U PA OA
J P V CTS EF
L R W SG REF
IGH :
GHA GHW1
GHO GHW2
GHR GHZ
GHS
GHU
Industrie
Lieu d'origine
Chambre Salon Cuisine Salle de bain Garage
Bureaux Cage d'éscaliers Hall d'entrée Autre
|
|
Energie de départ
Electrique Flamme Mégot de cigarette Braise de
cheminée Allumette
Mode de propagation
Conduction Convection Rayonnement Projection
Equipement à l'origine
Lave-linge Télévision Sèche-cheveux
Micro-onde Gazinière
Plaque chauffante Bouilloire Cafetière Installation
électrique
Disjoncteur Prise électrique Matériel informatique
Bougie Frigo
Guirlande lumineuse Radiateur électrique Autre
Marque :
Model :
No de série :
Aménagement intérieur
Cloisonnement traditionnel Compartimentage Autre
Mobiliers impliqués
Table Meuble Placard Plan de travail Etabli Lit
Canapé Tapis Moquette Rideaux Chaise Fauteuil Autre
Moyens de secours
Présence d'un système de détection NON
OUI
Présence d'un système d'extinction automatique NON
OUI
Présence de moyens de lutte contre l'incendie autre NON
OUI
Sinistre déclaré
De jour De nuit
Victime(s)
Sexe : M F
Age : 0-5 6-15 16-20 21-30 31-50 51-65 66-75 plus de 75
Fumeur(se) : OUI NON Personne présentant un handicape
:
OUI NON
Annexe 7 : Extrait de la méthode de RCCI
appliquée au Québec
Source :
www.ccdmd.qc.ca
Annexe 8 : Première de couverture de l'ouvrage de
référence en matière de RCCI en France,
édité sous la direction du Colonel DELANNOY et du Colonel
BARDO
Annexe 9 : Préambule du colloque de Valabre
Annexe 10 : Article de presse du magazine « le sapeur
pompier »
61
Annexe 11 : Info SDIS, article sur la RCCI
Annexe 12 : Le système CAFS
64
66
Annexe 13 : Formation RCCI au fort de Domont
Annexe 14 : Article du magazine « Le sapeur-pompier
»
Annexe15 : Article de presse relatif à la RCCI
dans le Val D'Oise
Résumé :
La Recherche des Causes et Circonstances des Incendies, en
tant que telle, trouve son expression dans une discipline scientifique et
technique, d'origine Nord Américaine. Son encadrement juridique outre
atlantique présente un périmètre défini qui pour
son application en France est susceptible d'évolution.
Le récent intérêt que portent les Services
d'Incendie et de Secours Français à ce domaine se doit de trouver
sa place au sein de notre droit positif.
Pour cela il convient de déterminer la place que peuvent
occuper les sapeurs-pompiers, aux cotés des autres acteurs
institutionnels existants.
La problématique posée concerne les
éventuelles nécessités de formation complémentaire
pour les personnels intervenant et les possibles interférences pouvant
impacter leur comportement opérationnel.
Cette situation nécessiterait donc de porter une attention
plus particulière sur les trois phases essentielles que sont :
> La phase d'attaque, en limitant l'altération inutile
des lieux,
> La phase de déblai, en le limitant à la
stricte nécessité et en figeant les situations
modifiées,
> La phase de traçabilité et d'exploitation des
données recueillies.
Resume :
The search for both causes and consequences of fires founds its
expression in a technical and scientific discipline from North America. Its
juridical surround presents a well-defined perimeter whose direct application
may be caution to changes in France.
The fire services and the French rescuers have recently developed
an interest in this domain which currently needs to be legislated to be
embedded in the juridical rights.
This can be realized by determining both the places and roles the
firefighters should have among the different existing institutions.
This problematic involves eventual complementary trainings for
the staff and potential interferences that may alternate their operational
behaviours.
This situation would thus need to emphasize the important role of
the three main phases:
> The attack phase where it would be important to weaken the
useless deflagrations of the places.
> The clearing phase where every superficial action should be
avoided and the modified situations have to be fixed.
> The traceability phase where one has to exploit the
information in order to optimize the global understanding of the situation.
|