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Exploitation et développement durable de l'écosystème forestier. analyse critique du code forestier de la République Démocratique du Congo

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par Baudouin-Gilbert AKPOKI MONGENZO
Université protestante au Congo - Licencié en droit 2007
  

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Section 2 : De la présentation de l'écosystème congolais

En République Démocratique du Congo, 19 types d'écosystèmes ont été identifiés. Ils peuvent être regroupés en trois ensembles, à savoir le type forestier, le type mixte et savanicole, et le type aquatique.

2.1. Des types des écosystèmes

Le premier type est constitué des écosystèmes forestiers. Les spécialistes en font ressortir 7 types physionomiques relativement distincts comprenant : la forêt dense humide sempervirente, la forêt dense humide semi décidue, la forêt des montagnes, les formations forestières édaphiques, la forêt sèche, la forêt claire et les savanes.15(*)

Dense et humide, les forêts sont caractérisées par leur structure hétérogène : elles apparaissent comme une juxtaposition de taches de végétations d'âges variés, plus ou moins encombrées de réseaux de lianes, et qui changent continuellement en vieillissant.

Cette structure mosaïque entraîne des irrégularités dans la répartition des espèces animales : chaque espèce en effet utilise différemment les ressources mosaïques, pour se nourrir et pour le choix de ses aires de repos.

Elles sont constituées d'un sous-bois dense et sempervirent (toujours vert), surplombées par un couvert de grands arbres, souvent de forte taille, dont les fûts peuvent atteindre une quarantaine de mètres de haut (et dont une partie est à feuilles caduques).

Les forêts congolaises contiennent plusieurs essences qui font que le bois congolais est aujourd'hui l'un des plus recherchés au monde. Les essences les plus exportées par ordre d'importance sont le Sapelli, le Tola, le Sipo, l'Iroko, l'Acajou, l'Afromosia, le Tima, le Limba et le Wenge.16(*).

Les superficies des formations végétales estimées à partir de l'interprétation des images satellitaires, les pourcentages de forêt et de territoires correspondants sont données dans le tableau 1.

Tableau 1 : Types des formations végétales rencontrées en R.D. Congo17(*)

FORMATION VEGETALE

SUPERFICIE (km2)

% FORET

% TERRITOIRE

FORET DENSE HUMIDE (Forêt sempervirente et semi-décidue)

872251.16

68.14

37.20

FORET DE MONTAGNE

- Forêt dense de montagne
- Forêt de bambous

38612.39
1666.72

3.01
0.13

1.65
0.07

FORET DENSE SECHE DEGRADEE

- Forêt dense tropophile
- Forêt claire (Milombo)

51946.17
102225.61

4.06
7.99

2.22
4.36

FORET SUR SOL HYDROMORPHE

88614.05

6.92

3.78

GALERIES FORESTIERES

2500.08

0.19

0.11

FORET DE MANGROVES

555.57

0.04

0.02

FORET SECONDAIRE

121670.70

9.54

5.19

TOTAL FORET

1280042.46

100

54.59

MOSAIQUE FORET-SAVANE

165838.83

 

7.07

PLANTATIONS

555.57

 

0.02

SAVANES HERBEUSES ET ARBUSTIVES

768358.82

 

32.77

EAU

62502.07

 

2.67

NON INTERPRETE (NUAGES)

67502.24

 

2.88

TOTAL PAYS

2344800.00

 

100.00

En effet, le Congo compte 1.280.042,16 km2 de formations essentiellement forestières qui se répartissent à travers les différentes régions du pays, comme l'indiquent le tableau 2.

Tableau 2 : Répartition des superficies forestières par province administrative18(*)

PROVINCES

SUPERFICIE TOTALE

SUPERFICIE FORESTIERE

% FORET

Bandundu

295.658

120.000

40.6

Bas-Congo

53.855

10.000

18.6

Equateur

403.292

402.000

99.7

Province Orientale

503.239

370.000

73.5

Kasaï-Occidental

156.967

40.000

25.5

Kasaï-Oriental

168.216

100.000

59.4

Kinshasa

9.965

-

-

Nord et Sud Kivu + Maniema

256.662

180.000

70.1

Katanga

496.865

10.000

2.0

TOTAL

2.344.885

1.232.000

52.5

Ces différentes formations forestières constituent le principal habitat de nombreuses espèces animales. Elles représentent 52 % du territoire national.

Le second ensemble est constitué des écosystèmes savanicoles de trois types représentant 46 % du territoire national, à savoir les savanes arbustives, boisées et herbeuses. Ces savanes ainsi que leur biodiversité floristique et faunique sont fortement menacées par les feux de brousse pour la chasse et les pratiques de l'agriculture itinérante sur brûlis.

Enfin, il y a les écosystèmes aquatiques représentés par les zones lacustres et fluviatiles et les biefs maritimes. Elles abritent entre autres de fortes concentrations d'oiseaux, dont les oiseaux migrateurs protégés par la CITES et la Convention de Ramsar. En ce moment, les zones lacustres et le bief maritime sont fortement pollués par les hydrocarbures et les déchets d'origine anthropique. Les anses d'eau calme et les pointes aval des grandes îles du fleuve Congo et de ses affluents ainsi que les baies peu profondes des lacs sont perturbées par les pêcheurs.

La République Démocratique du Congo possède un réseau hydrographique très dense. Les plans d'eau représentés par l'immense réseau fluvial, les plaines inondées et les lacs couvrent environ 86.080 Km2 (3,5 % de la superficie nationale) et ont un potentiel halieutique considérable.


Les grands lacs périphériques de l'Est couvrent une superficie d'environ 48.000 km2 dont 47 % sont de juridiction congolaise. Les superficies respectives pour le Congo sont :
Lac Tanganyika: 14.000 km2, Lac Albert: 2.420 km2, Lac Kivu: 1.700 km2, Lac Édouard: 1.000 km2, Lac Moero: 1.950 km2. Le système lacustre de la République Démocratique du Congo comprend en outre deux importants lacs intérieurs, le lac Tumba et le lac Maï-Ndombe. Ils couvrent ensemble entre 2.300 et 7.000 km2 selon les saisons (faible en saison sèche et forte en saison pluvieuse). On y inclut également les lacs artificiels de Kamalondo (6.256 km2) le lac Tshangalele (446 km2) et le lac N'Zilo (280 km2).

La variété des formations géologiques, des conditions topographiques et la grande diversité des caractéristiques climatiques expliquent la diversité des écosystèmes.

2.2. Des aires protégées

En République Démocratique du Congo, on distingue quatre principaux types d'aires protégées: les parcs nationaux, les domaines de chasse et les réserves apparentées, les réserves de la biosphère et les réserves forestières. À ces aires protégées s'ajoutent les jardins zoologiques et botaniques ainsi que les secteurs sauvegardés.

L'objectif du gouvernement est de porter à 15 % de la superficie du pays l'étendue des aires protégées, soit 350.000 Km 2, de manière à représenter dans ce réseau les différents écosystèmes naturels qui traduisent la diversité biologique propre au Congo.

Les aires protégées comprennent 7 parcs nationaux notamment les parcs de Garamba, de Kahuzi-Biega, de Kundelungu, de la Maiko, de la Salonga, de l' Upemba, de Virunga et 62 domaines et réserves de chasse, dont 5 sites classés parmi les sites du Patrimoine mondial par l'UNESCO19(*), à savoir la réserve de faune à Okapi (1966), le parc national de Virunga (1974), le parc national de la Garamba (1980), le parc national de Kahuzi-Biega (1980), et le parc national de la Salonga. Elles comprennent en outre, 1 réserve de faune, 7 réserves et 28 domaines de chasse. Ces sites sont administrés par l'ICCN.

La réserve de faune des Okapis fut créée en 1992. La superficie totale des parcs nationaux et réserves de faune atteint près de 10 millions ha, soit près de 5% de la superficie totale du pays.

Sur le plan biogéographique et écologique, ce réseau couvre assez bien les principaux écosystèmes du pays, mais certaines lacunes subsistent. Il ne protège pas certaines régions qui abritent pourtant des espèces endémiques :


· la région forestière du Mayombe, l'extrémité méridionale des forêts atlantiques,


· les forêts inondées et inondables du centre de la Cuvette centrale ;


· la région de la haute Maringa et de la Lopori dans la cuvette centrale ;


· les galeries et savanes du Kasaï ;


· les forêts de l'interfluve Lomami-Lualaba ;


· l'Itombwe, la zone la plus riche des montagnes du rift Albertin.

La gestion de ces aires protégées est extrêmement difficile par le fait que l'ICCN est dépourvu de moyens humains, techniques et financiers :


· certains parcs nationaux créés dans les années '70 n'ont jamais été équipés ;


· les infrastructures existantes ont souvent été détruites par la guerre ;


· le personnel, très mal rémunéré, est mal formé et vieillissant du fait qu'il n'y a pas d'argent pour la mise à la retraite ;


· l'insécurité réduit les moyens d'action.

Tableau 3 : Importance des aires protégées au Congo20(*)

TYPE

NOMBRE

SUPERFICIE APPROXIMATIVE (ha)

% PAYS

Parcs nationaux:

- opérationnels*
- en projet

 

8
4

 

8.491.000
2.244.266

 

3.6
0.9

Domaines de chasse

57

10.984.266

4.7

Réserves de la biosphère

3

267.414

0.1

Réserves forestières

117

517.169

0.2

Jardins zoologiques et botaniques

3 et 3

+/-1000

0.0+

Secteurs sauvegardés:

- sites de reboisement
- réserves naturelles

 

-
1

 

112.000
36.000

 

0.0+
0.0+

TOTAL

196

225.653.474

9.6

*inclut le projet de parc national de Moanda

2.3. De la flore

Après l'Afrique du Sud, la RDC possède la flore la plus riche du continent, avec plus de 11.000 espèces de plantes supérieures dont 3.200 espèces endémiques (29%). Des 30 centres d'endémisme végétal identifiés en Afrique, 12 sont situés partiellement ou entièrement en RDC ; 8 coïncident avec des parcs nationaux. Cette diversité est liée à la grande diversité des conditions climatiques et des formations végétales, mais elle est inégalement répartie : les zones les plus riches sont celles qui bordent le Rift Albertin à l'est, tandis que la Cuvette centrale serait plus pauvre. Cette inégalité est probablement réelle et trouve son origine dans les grandes variations de l'extension des forêts et des savanes liées aux variations climatiques des deux derniers millions d'années. Elle est probablement exagérée du fait que la Cuvette centrale a fait l'objet de très peu d'investigations et il est probable qu'un certain nombre d'espèces reste à y découvrir.

2.4. De la faune

La faune congolaise est aussi abondante que variée. En effet, la faune congolaise comprend des espèces diverses adaptées chacune aux conditions climatiques et floristiques.

Elle compte 450 espèces de mammifères (33 endémiques), 1.094 espèces d'oiseaux (23 endémiques), 268 espèces de reptiles (33 endémiques), 80 espèces d'amphibiens (53 endémiques) et 963 espèces de poissons d'eau douce. Ces trois derniers groupes sont toutefois moins bien connus et il est probable que beaucoup d'espèces restent à découvrir. Parmi les espèces endémiques, plusieurs, notamment l'okapi Okapia johnstoni, la civette aquatique Osbornictis piscivorus, le paon congolais Afropavo congensis et l'eurylaime de Grauer Pseudocalyptomena graueri, qui n'apparaissent nulle part ailleurs que dans cette région, sont les seuls représentants de leur genre.

La diversité en primates est la plus haute21(*) après celle du Brésil avec 37 espèces. En effet, les forêts congolaises sont par définition les forêts des grands singes : elles sont l'habitat de trois des quatre espèces de grands primates : le bonobo Pan paniscus (endémique de la Cuvette centrale), le chimpanzé Pan troglodytes, le gorille de l'ouest Gorilla gorilla et le gorille de l'est Gorilla beringei. Le rhinocéros blanc Ceratotherium simum est représenté par sa forme cottoni qui n'existe plus qu'en RDC (parc national de la Garamba), mais dont la survie est actuellement gravement menacée. Elles abritent également 14 autres espèces de singes ; la savane est le domaine des grands herbivores comme l'antilope et de carnassiers tels que le lion, le léopard, etc.... qui attiraient non seulement des touristes, mais aussi les scientifiques de la planète. Tout cela constitue un atout indéniable pour l'essor de l'industrie du tourisme.

La faune des grands mammifères a subi, de manière générale, une réduction drastique au cours des dernières dizaines d'années, à tel point que plusieurs espèces sont éteintes, virtuellement éteintes ou en voie d'extinction sur le territoire de la RDC. Malheureusement il n'existe que très peu de données objectives pour étayer ce constat, par ailleurs flagrant. Même l'ICCN est incapable d'avancer des chiffres. En réalité, la plupart des espèces souffrent à la fois d'une contraction de leur aire de distribution et d'une diminution notoire de leur population.

En ratifiant la Convention sur la diversité biologique, la RDC s'est engagée à mettre en oeuvre tous les moyens pour protéger et utiliser de façon durable l'ensemble des ressources biologiques de son territoire. 22(*)

2.5. Des potentiels ligneux et non ligneux

Les forêts congolaises regorgent d'une diversité élevée de produits forestiers non ligneux (PFNL), ce qui permet de satisfaire aux nombreux besoins de la population tant locale qu'urbaine, à savoir : l'alimentation, les soins de santé, l'artisanat, etc. Ces produits représentent également une source de revenus non négligeable. Parmi eux, il en y a qui sont récoltés occasionnellement; d'autres, par contre, sont très prisés par la population, voire recherchés préférentiellement.

Elles contribuent également à leur identité culturelle et jouent un rôle esthétique et spirituel significatif. Les produits forestiers constituent des ressources de base pour leur habitat, leur alimentation, leur santé et bien d'autres utilisations encore.

* 15 A. ENERUNGA, Préserver la biodiversité en R.D.C. à travers une politique d'approche intégrée de gestion des forêts. http://whc. Uneseco.org

* 16Présentation des pays 2 RDC, cadre politique, social et économique.

* 17 Source SPIAG, 1994

* 18 Source SPIAG 1994

* 19 C. WILUNGULA BALONGUELA , La biodiversité de la RDC et ses parcs nationaux, in Gestion durable des forêts en RDC, suites de la Conférence de Bruxelles du 26-27/02/2000

* 20 Source: Compilation ICCN/MAB-Congo (1994).

* 21 A. ENERUNGA, Préserver la biodiversité en RDC à travers une politique d'approche intégrée de gestion des forêts. Cfr : http://whc.unesco.org

* 22 Art. 6 ; 7 c ; 8 c, 9 a-b ; 10 ; 12 b - c ; 14 a-b de la Convention sur la diversité biologique.

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"Qui vit sans folie n'est pas si sage qu'il croit."   La Rochefoucault