4.3 Maladies dues à l'exposition aux produits
chimiques, soit en particules soit sous forme gazeuse
L'asthme peut être évoqué aussi par
l'exposition aux produits chimiques comme le toluène disocyanate,
l'anhydride thallique, et à des résines utilisées comme
flux dans l'industrie électronique. L'exposition à certains gaz
peut aussi évoquer des réactions aiguës graves dans les
poumons, parfois fatales. Ces réactions peuvent être
immédiates dans le cas des gaz ayant une solubilité
élevée, comme le S02 (par exemple, dans les moulins de papier),
ou des réactions retardées dans le cas des gaz ayant une
solubilité abaissée, comme les oxydes d'azote (N02)
évolués (par exemple, dans la soudure effectuée dans un
endroit fermé).
L'exposition professionnelle peut aussi causer ou contribuer
au développement de certaines autres maladies respiratoires
fréquentes comme le cancer du poumon et les maladies pulmonaires
obstructives chroniques (MPOC). Ces maladies qui se trouvent dans la population
générale qui n'a pas subi d'exposition professionnelle, sont
considérées comme étant d'origine multifactorielle dont le
facteur le plus important dans leur évolution est l'exposition à
la fumée du tabac. Cependant, dans le cas du cancer du poumon, l'Agence
Internationale pour la Recherche en Cancer, en 1987, a reconnu 50 expositions
professionnelles pour lesquelles l'évidence fut considéré
comme suffisante pour les classifier comme complètement
cancérigènes pour les humains. Dans le cas des MPOC,
l'évidence a été récemment revue et la conclusion
tirée est que l'exposition professionnelle aux poussières avec ou
sans gaz peut être considérée suffisante pour les impliquer
comme facteurs causals dans l'évolution de ces maladies.
5. Maladies Pulmonaires Obstructives Chroniques (MPOC)
Notez bien que l'évidence citée ci-haut sur le
lien causal entre ces deux maladies (le cancer du poumon et les MPOC) et les
expositions professionnelles sont de types épidémiologiques,
c'est-à-dire basées sur des comparaisons de populations,
exposées et non exposées, aux différents risques.
Même si on est capable de dire qu'une population de travailleurs avec une
certaine exposition professionnelle est plus à risques de
développer une telle maladie que la population en général,
nous ne sommes pas capables de préciser quels sont les cas particuliers
dus à cette exposition dans la population exposée et quels sont
les cas particuliers qui sont ceux de "background", surtout quand un individu a
subi une autre exposition causale importante, comme celle du tabac.
L'incertitude scientifique concernant des individus, en
comparaison avec la certitude raisonnable concernant des populations, pose des
problèmes considérables aux médecins et aux comités
chargés de telles évaluations chez un travailleur en particulier.
Ces problèmes sont probablement responsables de la difficulté de
faire reconnaître l'individu qui est porteur d'une telle maladie comme
étant porteur d'une maladie professionnelle. Chaque cas doit être
évalué d'une façon très détaillée
afin de permettre qu'une opinion médicale soit exprimée sur le
lien, ou l'absence de lien avec l'exposition professionnelle. Bien aussi qu'une
telle opinion doit être considérée comme une
hypothèse médicale, la meilleure possible, en tenant compte de
toutes les informations disponibles, mais une hypothèse qui peut
évoluer si d'autres informations deviennent disponibles.
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