La filière ressource humaine est une partie qui touche
à la gestion d'une entreprise dans le sens du traitement des
problèmes humains et sociaux. La gestion des ressources humaines a
considérablement évolué au cours des dernières
décennies. Elle a en effet intégré les recherches
concernant le facteur humain dans les entreprises. Si la conception classique
constatait une contradiction irréductible entre les aspirations du
travailleur et celle de l'entreprise, le mouvement des relations humaines a
cherché à mieux cerner les motivations des hommes et à
mettre en parallèle conditions de travail, style de management,
satisfaction des individus, et rendement.
Ces études permettent de mettre en évidence
l'importance des facteurs psychologiques et affectifs pour comprendre le
comportement des individus dans l'entreprise. D'où les théories
modernes qui reposent sur trois postulats : Les ressources humaines sont
en général mal exploitées, l'efficacité des
décisions peut être améliorée par une bonne
information des travailleurs, et la satisfaction de l'individu dépend
étroitement du travail accompli. Deux courants principaux se sont
développés à partir des ces hypothèses : La
théorie des ressources humaines et la théorie du capital humain.
La théorie des ressources humaines insiste sur les besoins des
travailleurs. La classification d'Abraham MASLOW la plus connue, distingue les
besoins Physiologiques, les besoins de sécurité, les besoins
sociaux, les besoins d'estime (estime de soi et estime des autres) et en
dernier lieu les besoins de réalisation personnelle. La validité
du classement hiérarchique, des différents besoins n'a pu
être vérifiée en pratique, mais, n'en constitue pas moins
un instrument méthodologique intéressant. En l'utilisant, Mc
GREGOR a élaboré la notion de direction par objectif, par
opposition à la direction par contrôle, qui doit être plus
satisfaisante pour les individus car ils bénéficient d'une plus
grande liberté et d'un élargissement de leur tâche. La
théorie du capital humain (celui-ci étant défini comme le
stock de connaissances, de qualification et d'aptitudes des individus) permet
quant à elle de mettre en évidence les relations entre facteur
humain et développement de l'entreprise. Ainsi, la gestion des
ressources humaines telle qu'elle est pratiquée dans les entreprises
s'inspire plus ou moins de ces approches. Elle a pour objectif de traiter
les quatre grands types de relations humaines que l'on trouve au sein des
organisations : Les relations hiérarchiques, les relations
interindividuelles, les relations de force entre les différents groupes
humains, et les relations de l'homme avec son travail. C'est la relation de
l'homme avec son milieu professionnel qui fait l'objet de notre étude.
Ainsi, nous définissons l'ergonomie comme l'étude de l'homme dans
son environnement professionnel, en vue d'améliorer les résultats
de l'entreprise et de rendre les outils moins contraignant pour celui qui
l'exécute.
C'est en 1988 que la société d'ergonomie de
langue française a donné une définition de cette
discipline : « Mise en oeuvre de connaissances
scientifiques relatives à l'homme et nécessaires pour concevoir
des outils, des machines et des dispositions qui puissent être
utilisés par le plus grand nombre avec le maximum de confort, de
sécurité et d'efficacité. » L'ergonomie se
penche donc sur deux types de problèmes : Rendre les outils plus
efficaces et plus simples à utiliser, étudier le comportement au
travail des individus pour voir si leurs activités est en harmonie avec
leurs possibilités physiques et intellectuelles. Ce sont ces aspects de
l'ergonomie que nous allons développer dans notre travail. En nous
appuyant sur les fonctions de trieuses de la BEAC Douala.
Une approche simpliste de l'ergonomie consiste à ne
voir dans l'homme qu'une machine dotée de possibilités et de
contraintes liées à sa seule physiologie. Cette approche tient
compte de données chiffrables comme l'anthropométrie (tailles
longueur des doigts, souplesse de poignets), la qualité de
l'environnement (température, qualité d'air) La rapidité
des réflexes, les rythmes biologiques. Une telle conception très
en vogue aux Etats-Unis depuis la fin du XIXème siècle le
taylorisme a permis de rendre les machines plus efficaces, moins dangereuses,
et moins bruyantes, de limiter le poids des objets à transporter, de
réduire le nombre des accidents de travail, de mieux prévenir et
traiter les maladies professionnelles. Vu sous cet angle, les problèmes
d'ergonomie devraient en principe être tous résolus par
l'ingénierie et la médecine. Or, ce n'est pas toujours le cas.
La gestion des conditions de travail amène à se
pencher non seulement sur l'environnement dans lequel s'exerce
l'activité des salariés, mais aussi sur le contenu du travail
effectué. Il s'agit en particulier de respecter la réglementation
en matière d'hygiène et de sécurité, mais
également et c'est l'objet de l'ergonomie, d'analyser les charges tant
physiques que morales que les individus doivent supporter ainsi que les
conditions de leurs activités (bruit, éclairage, climatisation,
odeur forte etc.) Une amélioration de la nature des tâches
à accomplir peut employer différentes techniques, allant de la
simple rotation, qui permet d'éviter la monotonie, à une
augmentation des responsabilités en passant par un élargissement
des missions à réaliser.
Rendu à l'infirmerie de la BEAC Douala trois fois par
semaine pendant deux mois, nous sommes partis d'une observation empirique selon
laquelle 80% des patients inscrits dans le registre des malades sont les
trieuses. Elles souffrent généralement des maladies
communément répétées d'une collègue à
une autre notamment les hémorroïdes, le rhume de foin, le panaris,
la sinusite, le mal d'yeux, les lombalgies, les reniths, l'hypertension, le
stress. L'ensemble de ces maladies nécessite une étude minutieuse
et un rapprochement avec les activités exercées par les trieuses
de la BEAC Douala.
Amener la problématique de l'ergonomie à la
salle de tri de la BEAC Douala relève d'une tâche hardieuse et
nécessite de nombreux questionnements précisément d'une
part : Quelles sont les conditions à remplir pour être admise
trieuse notamment les conditions intellectuelles, physiques physiologiques,
sanitaires, médicales. Des dispositions physiologiques peuvent-elles
constituer des atouts ou des limites à l'exercice de la fonction de
trieuses tels la rapidité des réflexes, la flexibilité des
poignets, la finesse de doigts, la résistance à certains
microbes.
D'autre part, le contact permanent avec l'argent peut
entraîner les problèmes de santé, particulièrement
billets usés et mutilés, Quelles sont les décisions prises
par les responsables de la BEAC pour protéger les trieuses des maladies
liées à leur principal instrument de travail ? Telles sont
les différentes interrogations auxquelles nous essayerons d'apporter des
réponses pendant nos investigations à la BEAC : La Banque
des Etats de l'Afrique Centrale (BEAC) est l'institution d'émission des
six Etats membres de la Communauté Economique et Monétaire de
l'Afrique centrale (CEMAC). Elle a été créée par la
convention de coopération monétaire signée à
Brazzaville, les 22 et 23 Novembre 1972, respectivement entre les cinq Etats
fondateurs et entre ceux-ci et la France .Avec l'entrée de la
Guinée Equatoriale au sein de la BEAC, le 1er janvier 1985,
les textes initiaux ont été complétés le 24
Août 1984 par le traité entre les Etats fondateurs et celle-ci
d'une part et par le protocole additionnel à la convention de
coopération monétaire entre six Etats membre et la France d'autre
part. La Banque comprend ainsi les Services Centraux, des Directions
Nationales, des Agences, des Bureaux, et délégations
extérieures la rédaction de cet exposé se fait ainsi
à l'agence de la BEAC Douala ; précisément dans le
Service du Personnel. Notre travail est ainsi constitué comme
suit :
Première partie : Présentation de la BEAC
et problématique de l'ergonomie de la Salle de tri
Chapitre I Présentation de la BEAC
Section I Historique, Objectifs, et Fonctionnement de la
BEAC
Section II Activités de la Banque
Chapitre II Approche Théorique
Section I La Théorie de l'ergonomie
Section II Maladies liées à l'activité de
tri
Deuxième partie : Démarche
Méthodologie et Analyse des résultats
Chapitre I Collecte des données
Section I Instrument de collecte des données
Section II Guide d'entretien
Chapitre II Présentation des résultats
Section I Analyse des données
Section II Interprétation des résultats
Conclusion
Bibliographie
CHAPITRE I PRESENTATION DE LA BEAC
Section I Historique, Objectifs, et Fonctionnement de la
BEAC
1.1 Historique
La Banque des États de l'Afrique Centrale (B.E.A.C) est
l'institution d'émission des six États membres de la
Communauté Économique et Monétaire de l'Afrique Centrale
(CEMAC).
Dates importantes de l'histoire de la
BEAC
· 29 juin 1901 : Création de la Banque
d'Afrique Occidentale »B.AO » autorisée à
émettre le franc en A.O.F. Pour continuer les activités de la
Banque du Sénégal (21 Décembre 1853).
· 1920 : Extension du privilège
d'émission de la Banque d'Afrique Occidentale
« B.A.O. » en A.E.F.
· décembre 1941 Création de la caisse
Centrale de la France Libre (CCFL), chargée de l'Émission
monétaire en Afrique Centrale ralliée à la partie à
la France Libre.
· 24 juin 1942 : Ordonnance autorisant la CCFL
à émettre la monnaie à partir du 1er août
1942.
· février 1944 : Création de la caisse
de la France D'outre-mer (CCFOM) en remplacement de la CCFL.
· 25 décembre 1945 : Création du franc
de colonies françaises d'Afrique (F CFA) avec la parité de 1
franc CFA=1,70FF.
· 17 décembre 1948 : Changement de
parité du F CFA vis-à-vis du FF : 1F CFA=2FF.
· 20 janvier 1955 : Création de l'Institut
d'Emission de l'A.E.F et du Cameroun.
· 14 avril 1959 : Création de la Banque
centrale de l'Afrique équatoriale et du Cameroun (B.C.E.A.C).
· novembre 1972 : Création de la Banque des
États de l'Afrique Centrale (B.E.A.C) et du franc de la
coopération financière en Afrique Centrale «F
CFA ».
· avril 1973 : Début des activités de
la B.E.A.C
· 1er janvier 1977 : Transfert du
siège des Services Centraux de la B.E.AC de Paris à
Yaoundé.
· 1er avril 1978 Nomination à la B.E.AC
d'un Gouverneur et d'un Vice Gouverneur africain.
· 1er janvier 1985 : Entrée de la
Guinée Équatoriale au sein de la B.E.A.C.
· 16 Octobre 1990 : Importantes réformes des
règles de la Banque Centrale et création de la commission
Bancaire de l'Afrique Centrale « COBAC ».
· 12 janvier 1994 : Nouvelle parité : 1
F CFA=0,01FF.
· 1er juillet 1994 : Lancement du
marché monétaire de l'Afrique Centrale.
· 1er janvier 1999 : Arrimage du C FA
à l'Euro au taux de 1 Euro=655,957F FA.
1.2 Définition et Objectifs
La BEAC a été créée par la
convention de coopération Monétaire signée à
Brazzaville, les 22 et 23 novembre 1972, respectivement entre les cinq
États fondateurs, et entre ceux-ci et la France. Avec l'entrée de
la Guinée Équatoriale au sein de la BEAC, le 1er
janvier 1985, Les textes initiaux ont été complétés
le 24 août 1984 par le traité entre les États fondateurs.
Entre le protocole additionnel à la convention de
coopération monétaire entre six États membre et la France
d'autre part.
La Banque émet la monnaie de l'union et en garantie la
stabilité. Sans préjudice de cet objectif, elle apporte son
soutien aux politiques économiques générales
élaborées dans l'union.
Les six États membre de l'union sont : Cameroun,
RCA, Congo, Gabon, Guinée Équatoriale, Tchad.
Son capital est fixé, à la date du 24 avril 2007
à 8.800.000.000 (quatre vingt huit milliards) francs CFA, réparti
à part égales entre les états membres. Sur proposition de
son Conseil d'Administration, le capital de la Banque peut par
dérogation à l'article 72 de ses statuts, être
augmenté ou diminué conformément aux dispositions
pertinentes de la convention régissant l'Union Monétaire de
l'Afrique centrale.
La part des réserves non incorporées au capital
de la Banque peut, par dérogation à l'article 72 de ses statuts,
être augmenté ou diminué conformément aux
dispositions pertinentes de la convention régissant l'Union
Monétaire de L'Afrique Centrale.
La part des réserves non incorporées au capital
de la Banque Centrale, reste la propriété indivise des
États membres.
La Banque comprend ainsi les Services Centraux, des Directions
Nationales, des agences, des Bureaux, et Délégations
Extérieures.
Les Services Centraux sont établis dans l'une des
capitales des États membres et ce, conformément, aux dispositions
pertinentes de la convention régissant l'Union Monétaire de
l'Afrique centrale. Actuellement, ils sont établis à
Yaoundé, Capitale de la République du Cameroun, qui abrite le
siège de la Banque.
Les Directions Nationales, établies dans la capitale de
chacun des États membres, ont les attributs de siège social.
Les Agences, Bureaux et Délégation
Extérieur sont crées ou supprimés par décision du
conseil d'Administration, en considération des besoins
économiques, financiers et monétaires des États
membres.
Sur décision du Conseil d'Administration, des
dépôts de billets et Pièces peuvent être ouvertes,
sur la base de convention, auprès des banques commerciales ou des
trésors et comptable Public des États membres.
La Banque jouit de la pleine personnalité juridique et,
en particulier, de la capacité :
· De contacter ;
· D'acquérir des biens mobiliers et immobiliers et
d'en disposer ;
· D'ester en justice.
A cet effet, elle bénéficie dans chacun des
États membres de la capacité juridique la plus large reconnue aux
personnes morales par les législations nationales.
Elle dispose, comme marque instinctive, d'un logotype
constitué de :
· Trois têtes d'éland de Derby vues
jusqu'aux placées au centre d'un rond ;
· Des herbes occupant le bas de ce rond.
La couleur du logo de la banque est le jaune or.
1.3 Mission de la Banque
1.3.1Missions statutaires
Statutairement, les missions suivantes sont assignées
à la Banque :
· Définir et conduire la politique
monétaire applicable dans les pays membres de l'union ;
· Conduire les opérations de change ;
· Définir et gérer les réserves de
change des pays membres ;
· Assiste les États dans les missions de types
publics.
· Assurer la centralisation des bilans ainsi que celle
des chèques et effets impayés ;
· Promouvoir le bon fonctionnement des systèmes de
paiements dans l'Union.
En outre, la Banque assiste les États membres dans leur
relation avec les institutions financières Internationales et leur
prêt son concours, pour toutes les opérations d'ordre
monétaire ou financière.
La BEAC est tenue informée des affaires conclues, de
leur exécution ainsi que de tous les engagements internationaux des
États membres susceptibles d'affecter le compte d'opérations.
Elle élabore les statistiques monétaires et
participe à la confection des balances de paiements des États
membres.
1.3.2 Autres missions de la Banque
Elles concernent les missions qui sortent du cadre des
missions statutaires et qui sont confiées à la Banque par les
États membres. Ces missions conduites le plus souvent sous forme de
projet revêtent un caractère ponctuel de part leur essence.
Il convient de rappeler que le chantier de la construction
communautaire, marqué par d'importantes réformes touchant des
domaines financiers et monétaires a vu de plus en plus la Banque
à la direction de certains grands projets intégrateurs et
d'importance vitale pour la CEMAC.
Ce recours accru à la Banque s'explique par l'expertise
qui lui est reconnue, au sérieux de ses agents et à la confiance
dont elle jouit auprès des États membres. Ainsi, durant les
trente dernière années, la BEAC s'est vue confiée par les
Chefs d'État de la sous région les missions
ci-après :
· Piloter en 1991, un groupe de travail en vue de
proposer une nouvelle approche de l'intégration économique et
sociale de l'Afrique Centrale ;
· Élaborer un programme de redressement
économique et financier sous régionale, adopté le 20
Septembre 1999 ;
· Contribuer à a mise en oeuvre de l'exercice de
la convergence des économies de la CEMAC en vue de l'instauration des
cohérences des politiques économiques nationales avec la
politique monétaire de la Banque Centrale, afin de ne pas fragiliser la
santé de l'économie commune ;
· S'impliquer dans la lutte anti-blanchiment des capitaux
dans la CEMAC ;
· Assurer le démarrage d'une bourse de valeur
immobilière de l'Afrique Centrale (BVMAC).
1.4 Fonctionnement de la Banque
1.4.1 Organes statutaire de décision et de
contrôle
1.4.1.1 Organes de décision
Il y a quatre organes de décision :
- Le Conseil d'Administration
- le comité de politique monétaire ;
- Le Gouvernement de la BEAC ;
- Et dans chaque État membre, le Comité
Monétaire et Financier National.
· Conseil d'Administration
Il administre la Banque et veille à son bon
fonctionnement.
Le conseil d'administration est composé de 14 membres.
Ses attributions sont cantonnées à la gestion de la Banque en
tant qu'entreprise (budget, investissement, émission monétaire,
gestion des réserves de change, personnel, information, rapport d'audit,
interne et externe etc.)
Chaque pays membre est représenté par deux
administrateurs, ainsi que la France.
Les Administrateurs sont désignés pour une
durée de trois ans renouvelable. La présidence du Conseil est
assurée par le Gouverneur de la Banque, en cas d'empêchement de
celui-ci par le Vice gouverneur. Le Conseil d'Administration se réunit
trimestriellement en session ordinaire aussi souvent que nécessaire.
· Le comité de Politique
monétaire
Le comité de Politique monétaire (CPM)
est l'organe de décision de la BEAC en matière de politique
monétaire et de gestion de réserve de change. Outre le
président, le CPM est composé de quatorze
délibérants, à raison de deux par Etats membre et de deux
pour la France. Le comité est présidé par le Gouverneur de
la Banque et en cas d'empêchement de celui-ci, par le Vice Gouverneur. Un
membre du gouvernement rapporte les affaires inscrites à l'ordre du jour
conformément aux dispositions du règlement intérieur du
comité de politique monétaire.
Les membres du CPM ayant voix délibérative sont
nommés par le Comité Ministériel de l'UMAC sur une liste
de trois candidats présentés par les États membre et la
France en fonction de leur compétence reconnue dans les domaines
monétaire, financier et économique. Leur mandat est de quatre ans
renouvelable une fois. Il faut préciser que les membres de Comité
de Politique Monétaire n'y représentent pas les États dont
ils sont ressortissants. Ils ne peuvent solliciter ou recevoir des instructions
des États des institutions et organes communautaires ou de toute autres
personnes physique ou morale.
Le Comité se réunit en session ordinaire au
moins quatre fois par an, selon une périodicité trimestrielle.
Toutefois, le président peut convoquer des réunions
extraordinaires en cas de besoin, de sa propre initiative ou à la
demande de la moitié des membres.
· Gouvernement de la Banque
Le Gouvernement de la Banque est composé de six
membres :
-Un Gouverneur
-Un Vice-gouverneur
-Un Secrétaire Général et
-Trois Directeurs Généraux
Le Gouvernement de la Banque est nommé par la
conférence de Chefs d'Etats de la CEMAC, sur proposition du
Comité Ministériel de l'UMAC, après avis conforme du
Conseil d'Administration, l'application des statuts de la Banque, ainsi que
l'exécution des décisions du Conseil d'Administration, des
Comités Monétaires et Financiers Nationaux ainsi que du
Comité de Politique Monétaire. Organise et dirige les services de
la Banque. En outre, le gestionnaire de la Caisse de Retraite de la Banque
centrale (CRBC) et le délégué du Gouverneur au Bureau
Extérieur de Paris, dépendent directement du Gouverneur.
La durée de son mandat est de sept ans non
renouvelable.
Le Gouverneur est le chef de la Banque. Il est la
première personnalité. Le Vice Gouverneur deuxième
personnalité de la Banque, le second et le supplée. Le
secrétaire Général est la troisième
personnalité de la Banque. L'ordre protocolaire de trois Directeurs
généraux est fixé selon l'ancienneté au poste,
l'âge ou l'ordre alphabétique des noms propres. Le
Secrétaire Général et les trois Directeurs
Généraux ont des compétences spécifiques et
relèvent, chacun en ce qui concerne, directement le gouverneur.
Le Vice Gouverneur, le secrétaire
Général, et les trois Directeurs Généraux sont
désignés dans les mêmes conditions que le Gouverneur.
Toutefois, la durée de leur mandat est de six ans non renouvelable.
· Comités Monétaires et Financiers
Nationaux
Il est crée dans chaque Etat membre, Auprès de
la Direction nationale de la Banque, un comité Monétaire et
Financier National, ayant pour rôle, dans les limites du pouvoirs qui lui
sont délégués, et suivant les directives données
par le Conseil d'Administration, de procéder à l'examen des
besoins généraux de financement de l'économie de l'Etat
membre et de déterminer les moyens propres à les satisfaire,
ainsi que de formuler les propositions en vue de la coordination de la
Politique nationale avec la politique monétaire commune.
Le Comité Monétaire et Financier National met en
application les directives du conseil d'Administration et lui rend compte de
ses activités.
Il est composé ainsi qu'il suit :
-les Ministres représentant l'Etat membre au
Comité Ministériel ou leurs représentants ;
- Les représentants de l'Etats membre au Conseil
d'Administration de la Banque ;
-Une personnalité nommée par le Gouverneur de
l'Etat membre en raison de sa qualification et sa compétence en
matière économique, monétaire et financière ;
- le Gouverneur ou son représentant.
Le Comité se réunit au moins trois fois par an
et aussi souvent que nécessaire, sur convocation de son président
(Ministre des Finances de l'Etat). Deux censeurs (ou leurs suppléants)
dont un français y prenne part avec voix consultative. Outre les
censeurs, peuvent également rendre part aux réunions du CMFN avec
voix consultative :
-Le Président de la commission de la CEMAC son
représentant ;
-les ressortissants de l'Etat membre du comité de
Politique Monétaire de la BEAC ;
- le représentant de la cellule nationale de
surveillance Multinationale ;
-la Commissaire de l'Etat membre à la commission de
surveillance du Marché Financier de l'Afrique Centrale ;
-le Secrétaire Général de la COBAC ou son
représentant.
-Le Comité Monétaire et financier National a
vocation à :
-Formuler des propositions tendant à assurer la
coordination de la politique économique nationale avec la politique
monétaire commune ;
-Proposer au Conseil d'Administration les objectifs
monétaires et de crédit, notamment le niveau de refinancement
maximum de l'Etat membre ;
-Soumettre également ses propositions en ce qui
concerne l'octroi des autorisations individuelles de réescompte à
moyen terme sollicitées par les entreprises pour financer les
investissements productifs.
1.4.1.2 Organe de Contrôle
Il y a deux organes de contrôle :
-Le collège des censeurs
- Le Comité d'Audit
En application de l'article 36 des statuts de la BEAC, le
Conseil d'Administration a donné mandat au collège des censeurs
de choisir un cabinet d'audit de réputation internationale. Celui-ci
officie comme commissaire aux comptes.
· Collège de Censeurs
Le contrôle de la régularité des
opérations et des comptes de la banque est assuré par un
collège des Censeurs. Ils assistent aux réunions du conseil
d'administration et des Comités Monétaires et Financiers
Nationaux avec voix consultative.
Le collège des Censeurs est composé de trois
membres désignés pour une durée de trois ans renouvelable
une fois. Il s'agit de :
-Un Censeur camerounais
-un Censeur gabonais représentant les autres Etats
membres ;
-un Censeur français.
Chaque censeur a un suppléant désigné
pour la durée de son mandat.
· Comité d'Audit
Le système de contrôle de la Banque est
exercé par un Comité d'Audit composé de :
-Trois censeurs ;
-Un ressortissant par Etat membre non représenté
au collège des censeurs ;
-Deux commissaires aux comptes ayant chacun un
suppléant.
La Présidence du Comité d'Audit assiste le
conseil d'Administration et à tous les pouvoirs d'investissement et de
proposition à cette fin. Il contrôle la fiabilité des
états financiers, de l'exhaustivité de l'information
financière et le fonctionnement des organes de contrôle. A ce
titre, il doit notamment vérifier la clarté des informations
fournies et porter une appréciation sur la pertinence des
méthodes comptables, la qualité du contrôle interne
notamment la cohérence des systèmes de mesure, de surveillance et
de maîtrise des risques.
Le Comité d'audit se réunit deux fois par an en
séance plénière et remet un rapport au conseil
d'Administration à l'issue de chaque réunion.
1.4.2 Autres Organes
Il s'agit des Conseils Nationaux de crédit (CNC) et
des Comités Nationaux des Balance des paiements (CNBP)
1.4.2.1 Conseil nationaux du crédit
Le Comité National du crédit étudie les
conditions de fonctionnement du système bancaire et financier dans
chaque Etat membre. Il est consulté sur les orientations de la politique
monétaire et du crédit ainsi que sur la réglementation
bancaire.
Le Conseil National du crédit est composé des
membres suivants :
-le ministre chargé des finances
-le Ministre en charge du plan ou de la programmation
Economique ou son représentant ;
-le Gouverneur de la BEAC ou son représentant ;
Le Secrétaire Général de la COBAC ou son
représentant ;
-Un représentant du Comité Monétaire et
Financier National ;
-Trois représentants des principaux secteurs de
l'économie
- le Directeur en charge des contrôles Economiques au
Ministère en charge des finances ou son représentant
-Un représentant du conseil Economique et Sociale.
Il est présidé par le Ministre en charge des
Finances. Sa vice-présidence est assurée par le Ministre en
charge du plan ou de la programmation Economique. Le Directeur National de la
Banque pour l'état concerné, assure le Secrétariat et
rapporte les affaires du CNC. Il assume ses fonctions en liaison avec le
Ministre en charge des finances.
Le CNC se réunit au moins deux fois par an, et aussi
souvent que nécessaire, sur convocation de son président.
Les attributs du CNC sont décrits en détail
dans le projet de décret présidentiel le concernant et dont la
promulgation est attendue.
1.4.2.2 Comités Nationaux des Balances de
paiements (CNBP)
Par délégation, la République
Centrafricaine (décret n°67/255 du 1er, août 1967)
la République du Congo la loi n° 12/67 du 21 juin 1967), La
République Gabonaise (décret n° 00324/PR du 30 juin 1967),
la République de Guinée Equatoriale (décret n° 45/88
du14 Avril 1988) et la République du Tchad (décret n°
362/PR/MF du 22 novembre 1983) ont confié à la BEAC,
l'élaboration des statistiques de la Balance de paiements Au Cameroun,
le décret n° 67/DF365 du 21 août 1967modifié par le
décret n° 98/404/PM du 2 octobre 1998, confie à la BEAC
uniquement la charge de collecte des données, l'arrêt
définitif des comptes extérieurs relevant de l'Administration
Nationale.
Les statistiques de la balance des Paiements sont
éprouvées par chaque Etat membre par le Comité National de
Balance des Paiements. Ce Comité est présidé par un
représentant du Ministre chargé des affaires économiques
et des finances, le secrétariat étant assuré par la Banque
Centrale. Il regroupe les principales Administrations Nationales en charge de
l'économie, des Finances, du plan de commerce et du tourisme. Un
représentant de l'association professionnelle des établissements
de crédit participe également aux travaux.
ACTIVITES DE LA BANQUE
2.1 Organigramme de la Banque
(Cf. annexe I)
2.2 Activités de la Banque
La BEAC exerce le privilège exclusif de
l'émission des billets et monnaie ayant cours légal et pouvoir
libératoire dans les six Etats membres de la CEMAC.
Avant les réformes du 25 Avril 2007,
décidées lors du sommet ordinaire de la conférence des
chefs d'États à N'djamena, la Banque était
organisée en Directions centrales (9) aux services centraux et en
Directions Nationales, Agences et Bureau, dans les Etats membres. Elle
possède également des Dépôts et
Délégations Extérieures dans certaines
localités.
Le changement introduit par les réformes consiste en
l'élargissement du Gouvernement de la Banque, par la création de
trois postes de Directeurs Généraux revenant au Cameroun,
à la république centrafricaine et à la Guinée
Equatoriale. En outre, désormais, les Directions Centrales dont le
nombre a été porté à 12 sont placé sous
l'autorité des Directions Générales. Les trois nouveaux
bureaux crées reviennent au Gabon, au Congo et au Tchad.
2.2.1Services Centraux
Les Services Centraux sont établis à
Yaoundé, capitale de la République du Cameroun, qui abrite le
siège de la Banque.
Outre le Gouvernement de la Banque qui y siège, il ya
également trois Directions Générales qui sont :
- l a Direction Générale du contrôle
Général
- l a Direction générale des Etudes, Finances et
relations internationales
- la Direction générale de l'exploitation.
2.2.1.1 Les Directions Centrales
Sous l'autorité du gouverneur de la Banque, douze
Direction Centrales sont chargées de l'administration courante de la
Banque. Il s'agit de :
-l a Direction des Etudes (DE)
-l a Direction de la recherche (DR)
-l a Direction des relations internationales (DRI)
-l a Direction des opérations Financières
(DOF)
-l a Direction du Crédit et Marché des Capitaux
(DCMC) et contrôle Bancaire
-l a Direction de la Formation (DF)
-l a Direction de la comptabilité (DC)
-l a Direction de l'Informatique et des
télécommunications (DIT)
-l a Direction de l'investissement, Patrimoine et Gestion
(DIPG)
-l a Direction de l'Emission Monétaire et la
circulation Fiduciaire (DEM)
-l a Direction des Ressources humaines (DRH)
-l a Direction des systèmes et moyens de Paiement
(DSMP)
-Le Vice-gouverneur de la Banque est nommé par la
Conférence des chefs d'Etat de la CEMAC, sur proposition du
Comité Ministériel de l'UMAC, après avis conforme du
conseil d'Administration statuant à l'unanimité. L'Etat congolais
dispose également de deux Directeurs centraux.
-Les Directeurs centraux sont nommés par le Gouverneur,
après avis de leur Etat respectifs. Ils sont secondés par les
adjoints au Directeurs centraux nommés également par le
Gouverneur.
2.2.1.2 Les Départements
· Quatre départements placés sous la
responsabilité des chefs de Département, nommés par le
Gouverneur, sont directement rattachés au secrétariat
Général :
· Département de la planification des Moyens
Budgétaires et Contrôle de Gestion
· Département des Affaires Juridiques et
Contrats,
· Département de l'Organisation, des Affaires
Administrative et Réglementation,
· Département du Protocole et de la
Sécurité.
Présentation de l'Agence de la BEAC
Douala
Inauguré pour la première fois le 16 Novembre
1971 par Monsieur Bernard BIDIAS A NGON alors Ministre des Finances, cet
immeuble a été totalement transformé suite à
d'importants travaux de rénovation et d'extension.
La cérémonie inaugurale du nouvel édifice
a été présidée le 24 Novembre 1997 par Monsieur
Edouard AKAME MFOUMOU, Ministre d'Etat chargé de l'économie et
des Finances, président du conseil Administratif de la BEAC.
A cette période ce fut monsieur Jean Félix qui
occupait le poste de Gouverneur, et Monsieur Edouard SATHOUD vice
gouverneur.
La BEAC Douala est située à l'avenue Charles DE
GAULLES Bonandjo elle est dirigée par un Directeur d'agence, MONAYONG
NKOUMOU Jean Michel assisté de deux Directeurs adjoints Messieurs PAMEN
Joseph et NYEBELLE Jacques Didier.
Organisation Structurelle
L'agence de Douala est structurée en plusieurs services
notamment :
-le Service du Personnel et des affaires
juridiques
Il est chargé de la gestion globale des ressources
humaines (Organisation des recrutements et du suivi des stagiaires, frais
médicaux et pension retraite des agents, frais de mission et saisie des
éléments de paie, il comprend la section administrative,
comptable et de la paie, section frais médicaux.
-Le Service Gestion
Il se charge de la gestion des biens immobiliers, des
opérations avec les fournisseurs, de la distribution des fournitures
dans les services de la banque et de la sécurité de celle-ci.
-Le Service Comptabilité et opérations
financières
Il est chargé de la centralisation de toutes les
opérations à caractère comptables publics, ainsi que du
suivi des comptes des frais généraux dans le cadre du
contrôle budgétaire. Il comprend les trois sections
suivantes : trésorerie, transfert et comptabilité
générale.
- Le Service Etude et Balance de Paiement
crédit et Marché Monétaire
Il est chargé d'étudier les relations entre le
Cameroun et ses différents collaborateurs afin de déterminer
à un moment sa situation excédentaire ou déficitaire. Il
étudie également les demandes de crédit qui lui sont
soumises par les clients de la Banque (les banques commerciales) et coordonne
les transactions interbancaires sur le marché monétaire. Il
comprend quatre compartiments : Étude, Balance des paiements,
Marché Monétaire et Crédit.
-le Service Informatique
Il est chargé de développer les applications
informatiques, de diffuser les applications et logiciels informatiques, de
gérer, entretenir et exploiter le matériel informatique, de
sécuriser les systèmes et les réseaux, d'assister les
employés dans l'utilisation du matériel informatique.
-Le Service Émission
Monétaire
Il est chargé d'émettre la monnaie. Il
procède à la reconnaissance suite aux versements effectués
par les banques commerciales des billets recensés lors du tri
état. Ce service réceptionne aussi les billets qui lui sont
envoyés par les autres États membres. Il est chargé de
l'expédition et de la réception des Fonds entre l'Agence de
Douala et les autres Agences.
CHAPITRE II APPROCHE THEORIQUE DE L'ERGONOMIE ET DES
MALADIES LIEES A L'ACTIVITE DE TRI
Section I : Revue de la littérature
Selon le livre de VILLE intitulé
L'ergonomie
L'ergonomie est une discipline scientifique qui étudie
le fonctionnement de l'homme en activité professionnelle : Elle est
une technologie qui rassemble et organise les connaissances de manière
à les rendre utilisables pour la conception des moyens de
travail ; Elle est un art lorsqu'il s'agit d'appliquer ces connaissances
pour la transformation d'une réalité existante ou pour la
conception d'une réalité future. Ses critères
d'appréciation sont du domaine de la protection de la santé
physique ; mentale, psychique et sociale des travailleurs, du domaine du
développement et de leur capacité professionnelle au cours de
leur vie active, dans le cadre d'objectifs de production.
C'est en 1857 que le
terme « ergonomie » est utilisé pour la
première fois. Un polonais du nom W.Jastrze-bowski intitule un des ses
ouvrages Esquisse de l'ergonomie ou science du travail basée sur des
vérités prises de la science de la nature. L'ergonomie est
alors définie comme la science de l'utilisation des forces de la
capacité humaine. C'est presque cent ans plus tard qu'un anglais,
Murrel, ingénieur d'origine, commence à donner un contenu plus
précis à ce terme, et il fait reconnaître cette discipline
scientifique en créant la première société
nationale d'ergonomie, « L'ergonomic Research
Society », qui réunit des physiologistes, des
psychologues, des ingénieurs s'intéressant à l'adaptation
du travail à l'homme. Depuis, l'ergonomie s'est développée
dans de nombreux pays industrialisés plus récent dans quelques
pays en voie d'industrialisation.
Dans la première moitié du XXème
siècle, le progrès de connaissances en psychologie et en
physiologie est considérable. Cependant les recherches concernant les
problèmes du travail restent encore peu nombreuses. Après sa
naissance officielle, l'ergonomie tend à élargir ses bases
scientifiques d'un côté vers la biométrie, la biochimie, la
biomécanique et de l'autre côté vers la psychologie sociale
et la sociologie. Cette tendance pose alors le problème de ses limites,
problème encore actuel aujourd'hui. Des bases scientifiques solides
étaient crées pour cette discipline, elle doit alors s'inscrire
dans le contexte des entreprises et se situer par rapport aux conditions
sociales, techniques et organisationnelles de leur fonctionnement.
Les exigences économiques sont liées au faite
que, les entreprises ont toujours cherché le gain de productivité
à travers des changements organisationnels du travail, une
mécanisation, une automatisation, et une informatisation des moyens de
production de biens et de services; la mondialisation de l'économie
accélèrent ses tendances et fait peser sur les salariés
des pressions fortes pour accroître leur efficacité.
Soumis à des conditions de travail qui ne sont pas sans
risque, pour leur santé, du fait de l'accélération du
rythme de la production, de la parcellisation des tâches, de l'agression
de l'environnement,( bruit, poussière, vibration, ...), des
travailleurs.
Section II : Maladies liées à
l'activité du tri et prise en charge médico-sociale
Maladies liées à l'activité de
tri
A- Mycoses Superficielles
Les mycoses sont des infections causées par des
champignons microscopiques. Elles peuvent être superficielles
intéressant épiderme et muqueuses. Elles peuvent être
profondes ou semi profondes ou systémiques. Nous allons nous limiter
à l'étude des mycoses superficielles. Trois grands groupes de
micro-organismes sont à l'origine des diverses entités cliniques
: les dermatophytes, les levures et les moisissures.
· Les dermatophytes sont des champignons filamenteux
kératinophiles, c'est-à-dire ayant un tropisme
préférentiel pour les phanères (poils et ongles) et la
couche cornée.
· Les levures représentées par le genre
candida et par Malassezia furfur (anciennement appelé pityrosporon). Le
candida affectionne la peau, les phanères et les muqueuses. Malassezia
furfur, saprophyte fréquent de la peau surtout
séborrhéique est l'agent du pityriasis versicolor.
· Quant aux moisissures, elles sont rarement
impliquées dans les affections de la couche cornée. Elles sont
responsables de certaines onychomycoses et des mycoses invasives. Elles seront
exclues de notre étude.
L'activité de tri expose ainsi aux mycoses
Superficielles car certaines briques sont moisies et contiennent des
dermatophytes qui pénètrent dans les ongles ou des petites plaies
aux dessus de la peau lors du tri.
1-Dermatophytoses
Trois types de
dermatophytes sont à l'origine des dermatophytoses (ou
dermatophyties).
1.1. Les dermatophytes anthropophiles
: ceux-ci sont strictement d'origine humaine et la transmission directe ou
indirecte se fait toujours d'homme à homme. Les agents sont :
Trichophyton rubrum agent cosmopolite
· Trichophyton interdigitale
· Trichophyton Violaceum, T. Rosaceeum, T. Tonsurans, T.
Soudanensae et enfin Trichophyton Schoenleinii
· Epidermophyton Floccosum
· Microsporum Audouinii
1.2. Les dermatophytes zoophiles : ils
sont transmis à l'homme par les animaux. Les agents responsables sont
:
· Microsporum canis, transmis le plus souvent par le
chat, mais aussi par le chien, le lapin, le hamster...
· Trichophyton Mentagrophytes transmis par le cheval et
la souris blanche
· Trichophyton Ochraceum transmis par les bovidés
1.3. Dermatophytes géophiles
ceux-ci sont transmis à l'homme par le sol. Le principal agent est le
microsporum gypseum.
Ces notions d'épidémiologie sont
intéressantes à connaître car elles permettent de
dépister le contaminateur et de le traiter et de prendre les mesures
prophylactiques nécessaires.
1.4 Aspects cliniques
Les dermatophytes sont à l'origine des
lésions de la peau glabre, des ongles, des plis et du cuir chevelu
(teignes).
I.4.1. Dermatophytoses de la peau glabre
L'aspect clinique est celui de lésions arrondies,
circinées, annulaires (appelées aussi herpès
circiné, terme impropre), recouvertes de squames avec une bordure
d'extension ayant tendance à la vésiculation alors que le centre
tend à guérir, les lésions sont plus ou moins
prurigineuses. L'examen des squames montre des filaments mycéliens. Les
dermatophyties de la peau glabre sont le plus souvent dues au microsporum
canis, trichophyton mentagrophytes et trichophyton rubrum.
1.4.2. Dermatophytoses des grands
plis
Les plis inguino-cruraux, le pli interfessier et les plis
axillaires peuvent être atteints. Les agents en cause sont des
dermatophytes anthropophiles : Trichophyton rubrum, Epidermophyton floccosum et
trichophyton interdigitale.
La dermatophytose inguino-crurale (eczéma
marginé de Hébra, terme ancien, aujourd'hui discutable) est la
plus fréquente. Se localise à la racine des cuisses d'un ou des
deux côtés, parfois déborde sur le périnée et
le pli interfessier et même les fesses. Se manifeste par une plaque
prurigineuse, qui part du fond du pli s'étend de façon
excentrique sur la face interne des cuisses alors que le centre a tendance
à guérir, la périphérie reste active polycyclique,
squameuse et vésiculeuse.
Le diagnostic différentiel de la dermatophytose
inguino-crurale est l'érythrasma, entité due à une
bactérie le corynebactérium minutissimum. L'érythrasma se
localise à la racine des cuisses et aux aisselles et se manifeste par
une plaque brun-jaunâtre, à contours réguliers et
curvilignes, à surface finement squameuse, farineuse, les bords ne sont
pas vésiculeux. La plaque est fluorescente à la lampe de Wood
(fluorescence rouge-oranger) et le traitement est à base
d'érythromycine par voie générale et d'imidazolés
par voie locale.
1.4.3. Dermatophytose des petits
plis
Les pieds sont plus souvent intéressés que les
mains. Le pli prend un aspect macéré blanchâtre avec une
fissure centrale. Le 4è espace inter-orteil est le plus
fréquemment atteint. Les lésions débordent souvent sur la
face plantaire et la face dorsale du pied et des orteils sous forme d'un
processus vésiculeux et desquamatif représentant ce qu'on appelle
l' « Athlétic foot ». « L'athletic
foot » est favorisé par la macération, la
transpiration, l'humidité, le port de chaussures en caoutchouc. Cet
intertrigo des plis inter-orteils peut être à l'origine de
pénétration de germes divers à l'origine
d'érysipèle, de lymphangite, d'adénite, de phlegmon et
même de septicémie.
I.4.4. Dermatophytose unguéale
Le trichophyton rubrum est le plus souvent en cause. Les
ongles des orteils sont plus fréquemment atteints que les ongles des
doigts. L'ongle devient épaissi, jaunâtre, friable, ailleurs il
est rongé, détruit. Cette atteinte commence toujours par son bord
libre et ne s'accompagne pas de périonyxis. Le diagnostic doit
être confirmé par un prélèvement (diagnostic
différentiel avec le psoriasis qui peut donner une atteinte
similaire).
I.5. Traitement des dermatophytoses
Les traitements locaux par application de
topiques antifongiques sont suffisants dans les dermatophytoses peu
étendues. Dans les formes étendues et en cas de résistance
au traitement local l'adjonction des antifongiques oraux s'impose.
Les antifongiques locaux sont très nombreux, les
dérivés imidazolés sont les plus utilisés :
Pévaryl, Trosyd, Myk 1 %, ketoderm, Daktarin...
La ciclopiroxolamine (Mycoster) est également
très efficace. Les applications devraient être biquotidiennes et
le traitement devrait être poursuivi pendant 4 à 6 semaines pour
bien éradiquer la mycose.
Les antifongiques par voie orale : la Griséofulvine est
toujours active et reste un traitement classique, elle se donne à raison
de 1 g par jour chez l'adulte et de 10 à 20 mg/kg chez l'enfant. Deux
à trois semaines de traitement doivent suffire. Le kétoconazole
(Nizoral) à la dose de 200 mg/j chez l'adulte est également
actif, mais il est toxique pour le foie (surveiller les fonctions
hépatiques).
La Terbinafine, le Fluconazole et l'Itraconazole, produits
modernes ont fait la preuve d'une efficacité remarquable, leurs effets
secondaires sont mineurs et réversibles, leur coût
élevé limite peut être leur utilisation.
La dermatophytose unguéale impose un traitement par
voie générale : la Terbinafine (Lamisil) à raison de 250
mg par jour donne d'excellents résultats, la durée du traitement
varie en fonction du degré de l'atteinte de l'ongle, elle est de 2
à 6 mois. L'Itraconazole et le Fluconazole sont également
très actifs.
2. CANDIDOSES
Candida albicans, levure saprophyte normal du
tube digestif devient pathogène dans certaines conditions et provoque
des manifestations cutanéo-muqueuses, rarement des septicémies ou
des manifestations viscérales.
1. Facteurs favorisant les candidoses
Ceux-ci peuvent être locaux ou
généraux. Les candidoses sont favorisées par
l'obésité, la macération, l'humidité, le contact de
substances chimiques. Les facteurs généraux peuvent être
physiologiques (grossesse), pathologiques (diabète) ou iatrogènes
(corticoïdes au long cours, antibiotiques, immunosuppresseurs, traitements
hormonaux, contraception orale...).
2. Aspects cliniques
2.1. Intertrigos
candidosiques
L'atteinte intéresse aussi bien les grands plis : plis
axillaires, sous-mammaires, inguinaux, interfessiers, que les petits plis :
interdigitaux, inter-orteils. L'aspect est celui d'un placard rouge sombre,
macéré, l'épiderme décollé est marqué
par une collerette blanchâtre périphérique, le fond du pli
est le siège d'une fissure. Prurit et sensation de douleur ou de cuisson
accompagnent les lésions. Le diagnostic différentiel se pose avec
une atteinte bactérienne, une atteinte trichophytique, un psoriasis
inversé, un érythrasma.
2.2. Candidoses muqueuses
· La perlèche candidosique se définit par
l'atteinte des deux commissures labiales celles-ci sont le siège d'une
fissure douloureuse, suintante, recouverte d'un enduit blanchâtre. Les
examens mycologiques, bactériologiques et la sérologie permettent
de la distinguer de la perlèche streptococcique et de la syphilis.
· La stomatite candidosique (muguet) intéresse la
cavité buccale (face interne des joues, voûte palatine, langue,
gencive) l'aspect est celui d'un érythème diffus, la muqueuse
devient lisse, brillante et douloureuse et se couvre de petits
dépôts blanchâtres grumeleux. La langue peut
dépapiller, la succion devient difficile chez le nourrisson.
· La vulvovaginite candidosique très
fréquente chez la femme enceinte se manifeste par un prurit, des
brûlures et des leucorrhées. L'aspect est celui de nappes
érosives avec une muqueuse rouge, macérée, recouverte de
dépôts blanchâtres, les lésions débordent le
carrefour vulvo-vaginal pour intéresser les plis inguinaux, le
périnée et le pli interfessier. Ces vulvovaginites sont à
distinguer des vulvovaginites gonococciques et parasitaires.
· Les balanoposthites se manifestent par des
lésions érythémato-vésiculeuses ou pustuleuses qui
laissent place à des érosions puis se couvrent d'un enduit
blanchâtre. Ces lésions peuvent également s'étendre
pour intéresser scrotum, fourreau de la verge, périnée et
plis inguinaux.
2.3. Onyxis et périonyxis candidosiques
Ils sont fréquents dans certaines professions :
ménagères, pâtissiers, boulangers, favorisés par
l'humidité, le contact des détergents, des sucres, des farines,
de la vanille Le début se fait par un périonyxis douloureux,
inflammatoire, la sertissure de l'ongle est marquée par une goutte de
pus donnant un aspect jaune verdâtre ou gris verdâtre du bord
latéral de l'ongle. L'onyxis débute par la partie proximale ou
latérale de l'ongle (contrairement à l'onyxis trichophytique qui
débute par la partie distale) qui prend un aspect jaune ou jaune
verdâtre, la tablette se déforme par des sillons transversaux ou
de petites dépressions, la lame devient molle et friable, se
détache du lit et peut s'éliminer spontanément. Les ongles
des mains sont beaucoup plus fréquemment atteints que les ongles des
pieds.
Traitement des candidoses
La mycostatine (Nystatine),
l'amphotéricine B (fungizone) et les imidazolés sont les produits
utilisés dans le traitement des différentes formes de candidoses
cutanéo-muqueuses. Il existe plusieurs formes galéniques. Les
suspensions (mycostatine, fungizone) sont prescrites pour le muguet buccal. Les
gels et les crèmes (Pévaryl, Daktarin, Myk 1 %, Trosyd...) pour
les intertrigos. Les vaginites bénéficient des formes ovules
(gyno-pévaryl, gyno-Daktarin, mycostatine) mais le fluconazole (Diflucan
150mg) en prise unique est aussi actif. Les onyxis bénéficient
des traitements locaux crèmerèt et gel mais l'adjonction d'un
triazolé (Itraconazole, Fluconazole) semble actuellement
indispensable.
Il est à noter que la mycostatine est un produit qui ne
traverse pas la barrière intestinale ; donnée par voie orale,
elle ne s'adresse qu'aux candidoses digestives.
3- PITYRIASIS VERSICOLOR
C'est une mycose fréquente, touche
les deux sexes et prédomine chez les sujets jeunes. Elle est due
à Malassezia furfur, forme filamenteuse de pityrosporum orbiculare
(levure lipophile). Se manifeste par de petites taches arrondies, de couleur
jaune chamois, finement squameuses, pouvant confluer et fusionner pour donner
des grandes nappes à bordure géographique. Les lésions se
localisent sur les zones séborrhéiques : haut du thorax, dos,
épaules, bras, pouvant s'étendre au cou, au bas du tronc et aux
cuisses. Le grattage à l'abaisse langue ou à la curette fait
détacher les squames (signe du copeau). Certaines formes de pityriasis
versicolor sont achromiantes. Cette achromie est surtout visible après
exposition solaire et persiste longtemps après la guérison. Elle
est due à l'action toxique pour les mélanocytes des acides gras
sécrétés par la levure.
Le diagnostic du pityriasis versicolor est facile à
faire : la lumière de wood montre une fluorescence vert jaunâtre
alors que celle-ci est rouge brique dans l'érythrasma. Le pityriasis
rosé de Gibert se manifeste par des médaillons ovalaires
érythémato-squameux et à centre frippé ; la
dermatite séborrhéique est plus squameuse et la topographie
plutôt médio-thoracique. Les lésions achromiques de la
forme achromiante ne doivent pas être confondues avec le vitiligo et le
pityriasis Alba ou dartres achromiantes.
L'examen microscopique au scotch test se pratique de la
façon suivante : on étale un adhésif sur la peau, on
décolle la couche la plus superficielle et on regarde au microscope : on
voit des amas de levures groupés à la manière de grappes
de raisin.
Traitement : la préférence est donnée aux
imidazolés sous forme de solution, de crème ou de shampooings. Le
traitement peut être biquotidiens (pévaryl solution) pendant 15
à 20 jours, ou en monodose (kétoderm monodose : une seule
application en douche). Le sulfure de sélénium (selsun) est
également actif (en douche 3 fois/semaine pendant 3 semaines). Le
kétoconazole per os (Nizoral) à raison de 200 mg/jour pendant une
dizaine de jours est également actif. Les récidives du pityriasis
versicolor sont très fréquentes, certains proposent un traitement
préventif avant les vacances.
B. Les Maladies Pulmonaires Professionnelles
Selon le Dr Margaret Becklake : Pneumologue
à l'Hôpital Royal-Victoria de Montréal.
1. RAPPEL ANATOMIQUE
Chaque poumon occupe dans la cage thoracique l'espace compris
entre : la paroi costovertébrale à l'extérieur, le
médiastin qui sépare les deux poumons à
l'intérieur, le diaphragme en bas, l'orifice supérieur de la cage
thoracique en haut. Au centre de la face interne, dans le "hile",
pénètrent les bronches (voies aériennes), les vaisseaux
qui conduisent le sang vers chaque poumon et qui en ressortent, et les nerfs du
poumon . Chaque poumon est recouvert par une membrane fine, la plèvre,
qui recouvre aussi les surfaces intérieures de la cage thoracique, et
permet les mouvements des poumons pendant les actes de respiration. La
ramification de l'arbre bronchique commence à la bifurcation
trachéale. La trachée se divise dans le thorax en deux
bronches-souches, l'une pour le poumon droit, l'autre pour le poumon gauche.
Les ramifications lobaires (3 du côté droit, 2 du coté
gauche) et segmentaires (entre 2 à 5 par lobe) donnent encore sur des
ramifications bronchiolaires (8 à 10 divisions) et ensuite sur des
ramifications bronchiolaires respiratoires (4 à 5 divisions) qui font
transition aux sacs alvéolaires (environ 750 millions par poumon, une
surface de l'ordre de 100 à 150 mètres carrés).
2. RAPPEL PHYSIOLOQIQUE
La physiologie respiratoire concerne les échanges
gazeux entre les cellules vivantes de partout dans le corps humain et l'air
ambiant. La fonction des poumons est de fournir l'oxygène et d'enlever
le bioxyde de carbone du sang veineux, selon les demandes physiologiques qui
peuvent varier d'une valeur minimale (lorsque l'individu est au repos) à
une valeur maximale (lorsque l'individu effectue un exercice maximal). Donc le
test de fonction pulmonaire le plus au point devrait être une mesure des
gaz respiratoires (02, C02) dans le sang artériel. Cependant, à
cause de la réserve remarquable des poumons pour cette fonction
clé, le déficit anatomophysiologique nécessaire pour
effectuer des anomalies dans les gaz artériels est grand, et sauf pour
des individus trop affectés, nous utilisons d'autres mesures de
l'état fonctionnel pulmonaire dont la spirométrie, la
capacité de diffusion, et les volumes pulmonaires sont les plus
importants. Dans certaines circonstances, des tests en exercice sont aussi
utilisés.
3. Tests De Fonction Pulmonaire
3.1 Tests spirométriques
Le spiromètre est un appareil qui mesure des volumes
expirés des poumons, soit après un effort maximal, soit
après un effort normal. Les volumes les plus souvent mesurés sont
les suivant
1. Capacité vitale (CV) : le volume maximal
expiré après une inspiration maximale et une expiration lente;
2. Capacité vitale forcée (CVF) : le volume
maximal expiré après une inspiration maximale et une expiration
forcée;
3. Volume expiratoire maximal en une seconde (VEMS) : le
volume expiré en une seconde après une inspiration maximale et
une expiration forcée;
4. Volume de réserve expiratoire (VRE) : le volume
expiré par un mouvement volontaire forcé à la fin d'une
expiration spontanée.
3.2 Les volumes pulmonaires
Même après un effort maximal, les poumons n'ont
pas vidé l'air. Pour mesurer le volume qui reste, il faut d'autres
techniques, par exemple, la dilution d'un gaz inerte comme l'hélium, ou
la pléthysmographie. Les volumes mesurés par ces techniques sont
les suivants :
1. Volume résiduel (VR) : le volume de gaz qui
reste dans les poumons après une expiration forcée;
2. Capacité résiduelle fonctionnelle
(CRF) : le volume de gaz qui reste dans les poumons à la fin de
l'expiration spontanée.
3.3 La capacité de diffusion pulmonaire
La capacité de diffusion pulmonaire pour un gaz
déterminé est le débit gazeux qui traverse la membrane
alvéocapillaire en une minute pour un gradient de pression partielle de
1 torr. Même si c'est la capacité de diffusion pulmonaire pour
l'oxygène qui est la plus pertinente à la santé humaine,
il est plus pratique, pour diverses raisons techniques, de la mesurer pour le
monoxyde de carbone.
3.4 La consommation maximale de l'oxygène
Pour mesurer la consommation maximale de l'oxygène (V02
max), il faut que le sujet fasse un exercice maximal dans le laboratoire
pendant que les concentrations de l'oxygène et du bioxyde de carbone
dans l'air expiré soient mesurées, ainsi que le volume courant de
l'air et le débit cardiaque. La consommation d'oxygène maximale
varie évidemment avec les dimensions de l'individu, et les
résultats sont généralement exprimés en millilitres
d'oxygène par kilogramme par minute. Selon le "Task Force on
Occupational Respiratory Disease (pneumoconiosis)
3.5 L'excitabilité bronchique
Les calibres des voies aériennes varient de temps en
temps, en fonction de la tension des muscles dans leur paroi. Certains facteurs
peuvent évoquer de telles réactions, par exemple, l'inhalation de
l'air froid, l'exercice et les irritants inspirés de l'environnement,
surtout chez les asthmatiques. L'excitabilité peut être
mesurée dans le laboratoire après l'inhalation de substances
provocatives non spécifiques (comme l'histamine et la
méthacholine), après l'exercice, ou après l'inhalation de
substances spécifiques auxquelles le sujet a été
sensibilisé. On retrouve une hyperexcitabilité bronchique souvent
mais pas nécessairement toujours, chez les asthmatiques. De plus, on la
retrouve parfois chez les individus non-asthmatiques.
3.6 Profils de fonction pulmonaire
Certaines maladies, surtout celles qui causent une fibrose
(cicatrisation) pulmonaire comme les pneumoconioses sont
caractérisées par un profil fonctionnel restrictif avec un
abaissement des volumes pulmonaires (CVF, capacité totale pulmonaire)
sans que les débits expiratoires forcés (par exemple le rapport
VEMS/CVF) soient diminués. Par contre, d'autres maladies (par exemple
l'asthme, les maladies pulmonaires obstructives chroniques (MPOC)) sont
caractérisées par un profil fonctionnel obstructif qui est plus
ou moins réversible. Par contre, sauf dans des cas avancés, les
profils fonctionnels sont plus souvent de type mixte.
4. Les Maladies Professionnelles Pulmonaires
Les maladies professionnelles pulmonaires peuvent être
classifiées en 3 grands groupes selon le(s) agent(s) provocateur(s).
4.1 Maladies dues à l'exposition aux
poussières inorganiques (dites les pneumoconioses)
Le Bureau International du Travail a proposé la
définition suivante pour la pneumoconiose, comme un terme
générique pour décrire l'accumulation de poussières
dans les poumons et les réactions tissulaires aux poussières
retenues. Les réactions varient selon la capacité
fibrogénique des poussières et peuvent être plutôt
non fibrosantes, c'est-à-dire avec une cicatrisation minime, ou
plutôt fibrosantes, c'est-à-dire avec beaucoup de cicatrisation.
Parmi le premier groupe se trouve la pneumoconiose des houilleurs et celle des
mineurs du fer (la sidérose). Parmi le deuxième groupe se
retrouvent la silicose et l'amiantose. L'exposition aux poussières de
l'amiante peut aussi évoquer des réactions dans la plèvre,
soit fibrogéniques, soit localisées comme des plaques pleurales
ou des pseudotumeurs; soit généralisés, touchant plus de
surfaces pleurales.
4.2 Maladies dues à l'exposition aux
poussières organiques (soit d'origine végétale, soit
d'origine animale)
Parmi ce groupe se trouve la byssinose, une maladie
liée à l'exposition aux poussières du coton qui
évoquent des réactions plus ou moins aiguës dans les voies
aériennes. L'exposition aux poussières du grain peut
évoquer aussi des réactions chroniques et aiguës
(asthmatiques) dans les voies aériennes. D'autres produits d'origine
végétale impliqués dans la genèse de l'asthme
professionnel sont les poussières de cèdre rouge, les haricots
verts du café et du psyllium, et parmi les produits d'origine animale
impliqués se trouvent ceux des animaux de laboratoire et du crabe des
neiges. Des réactions tissulaires aiguës et chroniques peuvent
être évoquées aussi par l'exposition au foin moisi (la
maladie du poumon du fermier), et d'autres débris végétaux
moisis.
4.3 Maladies dues à l'exposition aux produits
chimiques, soit en particules soit sous forme gazeuse
L'asthme peut être évoqué aussi par
l'exposition aux produits chimiques comme le toluène disocyanate,
l'anhydride thallique, et à des résines utilisées comme
flux dans l'industrie électronique. L'exposition à certains gaz
peut aussi évoquer des réactions aiguës graves dans les
poumons, parfois fatales. Ces réactions peuvent être
immédiates dans le cas des gaz ayant une solubilité
élevée, comme le S02 (par exemple, dans les moulins de papier),
ou des réactions retardées dans le cas des gaz ayant une
solubilité abaissée, comme les oxydes d'azote (N02)
évolués (par exemple, dans la soudure effectuée dans un
endroit fermé).
L'exposition professionnelle peut aussi causer ou contribuer
au développement de certaines autres maladies respiratoires
fréquentes comme le cancer du poumon et les maladies pulmonaires
obstructives chroniques (MPOC). Ces maladies qui se trouvent dans la population
générale qui n'a pas subi d'exposition professionnelle, sont
considérées comme étant d'origine multifactorielle dont le
facteur le plus important dans leur évolution est l'exposition à
la fumée du tabac. Cependant, dans le cas du cancer du poumon, l'Agence
Internationale pour la Recherche en Cancer, en 1987, a reconnu 50 expositions
professionnelles pour lesquelles l'évidence fut considéré
comme suffisante pour les classifier comme complètement
cancérigènes pour les humains. Dans le cas des MPOC,
l'évidence a été récemment revue et la conclusion
tirée est que l'exposition professionnelle aux poussières avec ou
sans gaz peut être considérée suffisante pour les impliquer
comme facteurs causals dans l'évolution de ces maladies.
5. Maladies Pulmonaires Obstructives Chroniques (MPOC)
Notez bien que l'évidence citée ci-haut sur le
lien causal entre ces deux maladies (le cancer du poumon et les MPOC) et les
expositions professionnelles sont de types épidémiologiques,
c'est-à-dire basées sur des comparaisons de populations,
exposées et non exposées, aux différents risques.
Même si on est capable de dire qu'une population de travailleurs avec une
certaine exposition professionnelle est plus à risques de
développer une telle maladie que la population en général,
nous ne sommes pas capables de préciser quels sont les cas particuliers
dus à cette exposition dans la population exposée et quels sont
les cas particuliers qui sont ceux de "background", surtout quand un individu a
subi une autre exposition causale importante, comme celle du tabac.
L'incertitude scientifique concernant des individus, en
comparaison avec la certitude raisonnable concernant des populations, pose des
problèmes considérables aux médecins et aux comités
chargés de telles évaluations chez un travailleur en particulier.
Ces problèmes sont probablement responsables de la difficulté de
faire reconnaître l'individu qui est porteur d'une telle maladie comme
étant porteur d'une maladie professionnelle. Chaque cas doit être
évalué d'une façon très détaillée
afin de permettre qu'une opinion médicale soit exprimée sur le
lien, ou l'absence de lien avec l'exposition professionnelle. Bien aussi qu'une
telle opinion doit être considérée comme une
hypothèse médicale, la meilleure possible, en tenant compte de
toutes les informations disponibles, mais une hypothèse qui peut
évoluer si d'autres informations deviennent disponibles.
C. Les Troubles de Vision
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Plus de la moitié des travailleurs, portent des lunettes
ou des verres de contact. Dans la plupart des cas, ces défauts sont
liés à l'activité professionnelle qu'ils
exercent ; - Soit à une mauvaise courbure de
la cornée (l'astigmatisme) - Soit à une
anomalie de la longueur de l'oeil (l'hypermétropie et la myopie).
La vision normale de loin :Le cristallin est peu utilisé
en vision de loin car les rayons lumineux arrivent presque parallèles et
la réfraction par la cornée suffit à les projeter sur le
fond de l'oeil. Au repos le cristallin est tendu ce qui est rare dans le corps
humain ainsi le cristallin prend une forme mince et allongée.
La vision normale de près :En revanche, les objets
situés à moins de 6 mètres ne renvoient plus de rayons
parallèles ce qui modifie la réfraction. Pour compenser cela, le
cristallin épaissit (les muscles ciliaires se relâchent) et il se
bombe sans que vous en ayez conscience. Résultat : la surface
est plus courbe et dévie davantage la lumière. cet ajustement de
la forme du cristallin s'appelle : l'accommodation.
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1. La Myopie
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La myopie
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L'image se forme en avant de la rétine : vision de
loin floue
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Définition de la myopie : trouble de la vision
caractérisé par une baisse de l'acuité visuelle de
loin.
Cause : chez le myope, l'image se forme
trop en avant de la rétine. Cette anomalie concerne environ 20% de la
population.
Symptôme : difficultés
à voir de loin, bonne vision de
près.
Indications et résultats du
lasik : les myopies de -1 à -16 dioptries, chez
les plus de 20 ans. Les résultats obtenus au Centre du Palais indiquent
une acuité après intervention de 90 à 100% de loin comme
de près. Plus de 99% des patients sont satisfaits.
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3. L'Hypermétropie
L'hypermétropie
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l'image se forme en arrière de la
rétine : vision de près floue
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Définition : trouble de la vision
caractérisé par une baisse de l'acuité visuelle à
toute distance, mais prédominant dans la vision de
près.
Cause : Chez
l'hypermétrope, l'image se forme en arrière de la rétine,
la vision de près est floue.
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L'astigmatisme
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l'image se forme en arrière et en avant de la
rétine : vision de près et de loin floue
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Définition : trouble de la vision
associé à la myopie et à hypermétropie et faisant
partie comme ces dernières des troubles de la réfraction de
l'oeil, ou amétropies. Il est dû en général à
une anomalie de forme de la cornée, soit congénitale, soit due
à une affection
cornéenne.
Cause : chez l'astigmate,
l'image se forme en deux points différents de la rétine. Cette
anomalie concerne environ 10% de la
population.
Symptôme : vision trouble
de près comme de loin.
.
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La presbytie
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vision de loin bonne : l'image se forme sur la
rétine
vision de près floue : l'image se forme à
l'arrière de la rétine.
|
Définition de la presbytie : modification de
la vision liée à l'âge et caractérisée par
une baisse de l'acuité visuelle de près.
Cause
de la presbytie : chez le presbyte, l'image se forme derrière
la rétine, le cristallin n'étant plus capable d'accommoder, donc
de voir correctement de près. Cette anomalie affecte 100% de la
population de plus de 50 ans.
Symptôme : chez le
presbyte qui ne souffre d'aucune autre anomalie, la vision de près est
floue, celle de loin est bonne.
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Il est à noter que les trieuses de la BEAC Douala
souffrent de sérieux troubles de visions chacun selon son
anamnèse et ses prédispositions. L'on retrouve ainsi toutes les
maladies des yeux citées plus haut.
Comment pourrait-on expliquer ce mal récurent ? Du
moment où, plus des trois quart des trieuses ne travaillent pas sur une
machine susceptible d'abimer leur vue.
Les entretiens que nous avons eus avec ces dames nous ont permis
de comprendre que, le fait de rester concentré sur une brique à
compter ou à trier de l'argent ne favorise pas la santé des yeux.
Les troubles de vision caractérisées par une baisse de
l'acuité visuelle à une distance de près cause
l'hypermétropie où l'image se forme en arrière de la
rétine, la vision de près devient alors floue. Nous retrouvons
également les troubles de la vision associés à la myopie
et à l'hypermétropie et faisant partie des troubles de la
réfraction de la lumière sur l'oeil. Les trieuses sont aussi
confrontées à cette difficultés du moment où la
lumière parfois assez forte frappe sur les billets qu'elles regardent
pendant un long moment ; le temps nécessaire de compter toute une
brique.
L'activité de tri prédispose non seulement aux
maladies physiologiques, mais surtout à une grave maladie
psychologique : Le stress
D- STRESS PROFESSIONNEL
1. Définition
Selon le dictionnaire de la psychologie Norbert SILLAMY, le
stress est un mot anglais utilisé depuis 1936 à la suite de Hans
SELYE, pour désigner l'état dans lequel se trouve un organisme
menacé de déséquilibre sous l'action d'agent ou de
conditions qui mettent en danger ses mécanismes
homéostatiques.
Tout facteur susceptible de détruire cet
équilibre qu'il soit d'origine physique(traumatisme, froid...) chimique
(poison) infectieuse ou psychologique (émotion) est appelé
« agent stressant ». Le mot stress désigne à
la fois l'action de l'agent d'agression et la réaction du corps ;
selon SELYE, cette réponse non spécifique est liée
à des mécanismes neuro-endocriniens (diencéphalo-
hypophysaires)
Plusieurs observations scientifiques ont montré que des
chocs affectifs
Le stress apparaît depuis une quinzaine d'années
comme l'un des risques majeurs auquel les organisations et entreprises doivent
faire face : un salarié sur cinq déclare souffrir de troubles de
santé liés au stress au travail. Les moyens de prévenir le
stress au travail existent. La démarche de prévention collective
est à privilégier car elle est plus efficace dans le temps. Elle
consiste à réduire les sources de stress dans l'entreprise en
agissant directement sur l'organisation, les conditions de travail, les
relations sociales de travail et/ou le poste de travail.
Le stress fait partie des risques psychosociaux. Cette
catégorie de risques inclut également les violences externes, les
violences internes dont le harcèlement moral et pression sociale mais
aussi le sentiment de mal-être au travail. Si ces différents
risques psychosociaux ont des causes, des manifestations et des
conséquences spécifiques, ils peuvent être associés.
Un contexte professionnel stressant peut, par exemple, favoriser l'apparition
de situation de harcèlement.
Le stress « survient lorsqu'il y a
déséquilibre entre la perception qu'une personne a des
contraintes que lui imposent son environnement et la perception qu'elle a de
ses propres ressources pour y faire face. Bien que le processus
d'évaluation des contraintes et des ressources soit d'ordre
psychologique, les effets du stress ne sont pas uniquement de nature
psychologique. Il affecte également la santé physique, le
bien-être et la productivité ».
On retrouve dans cette définition trois notions
importantes :
Les facteurs de stress, c'est-à-dire des situations de
travail contraignantes qui vont favoriser l'apparition de l'état de
stress, la personne qui va réagir à ce qui lui pose
problème, à la fois avec son corps et son psychisme, et les
effets observables sur les comportements ou la santé de la personne et
sur l'entreprise, si la situation concerne un nombre important de
salariés. (50 trieuses de la BEAC Douala)
Le stress doit devenir une préoccupation pour l'entreprise
dès lors que les plaintes de « mal-être » au
travail se multiplient et quand les facteurs qui en sont à l'origine
sont liés au travail (intensification du travail, pressions multiples,
obligation de rendement. Le stress n'est pas, dans ce cas, le
révélateur de fragilités individuelles mais la
manifestation de dysfonctionnements plus généraux dans
l'entreprise. La prévention du stress s'inscrit dans le cadre
général de la prévention des risques professionnels. Le
chef d'entreprise doit veiller à protéger la santé et la
sécurité physique et mentale de ses salariés au travail.
C'est une obligation de résultat. Et comme pour les autres risques
professionnels, l'approche du stress au travail doit donner lieu à une
évaluation et à un programme de prévention bien
établit. La priorité doit être de promouvoir au
sein de la BEAC des modes d'organisation qui n'altèrent pas la
santé physique et mentale des trieuses. Les actions de prévention
collective du stress au travail sont à privilégier car elles
sont plus efficaces dans le temps. Elles consistent à réduire les
sources de stress en agissant directement sur l'organisation, les conditions de
travail, les relations sociales de travail, le poste de travail.
D'autres types d'interventions existent. Ils visent à
renforcer la résistance individuelle des salariés à des
situations de travail potentiellement stressantes pour eux : Gestion
individuelle du stress, formation à la gestion des conflits... Leurs
effets bénéfiques ne sont cependant que de courte
durée.
2. Conséquences pour
l'entreprise
Les conséquences du stress ne pèsent pas
seulement sur l'individu en termes de souffrance et de préjudice pour sa
santé. Elles ont également des répercussions
organisationnelles et économiques pour les entreprises, et un coût
pour la société dans son ensemble. Le stress au travail
désorganise les entreprises et les collectifs de travail. Dans les
entreprises où le stress est élevé, on peut ainsi noter
:
Une augmentation de l'absentéisme et du turn over, des
difficultés pour remplacer le personnel ou recruter de nouveaux
employés, Des accidents du travail, une
démotivation, et une baisse de créativité et d'innovation
en entreprise. Une dégradation de la productivité,
et une augmentation des rebuts ou des malfaçons, Une
dégradation du climat social, et une mauvaise ambiance de travail des
atteintes à l'image de l'entreprise.
Ces dysfonctionnements sont des indicateurs de stress au travail.
En raison de ses conséquences sur le fonctionnement
(absentéisme, turn over, perte de productivité....), le stress
coûte cher à l'entreprise. Plusieurs études ont
montré qu'il est « rentable » pour les entreprises
d'investir dans la prévention du stress au travail : les
coûts des mesures de prévention collective sont amortis assez
rapidement (de l'ordre d'une année). Si l'on part de
l'hypothèse qu'au moins 10 % des coûts des problèmes de
santé liés au travail ont un rapport avec le stress au travail,
l'on comprendrait davantage l'importance de la prévention de stress en
milieu professionnel. De plus, le stress serait à l'origine de 50
à 60 % de l'ensemble des journées de travail perdues
(d'après une enquête de 1999 faite par l'Agence Européenne
pour la sécurité et la santé au travail dans les 15 Etats
membres).
Source :WWW.Google.com
3.Manifestations du stress
L'on peut constater différents symptômes, de la
légère tension quand il est encore gérable à des
tensions physiologiques, musculaires plus exacerbées. Cela peut
être aussi un désordre dans la pensée, dans l'organisation
des idées. Physiquement cela peut aller jusqu'à des tremblements,
des douleurs abdominales, des complications de respiration, des vomissements et
jusqu'à l'évanouissement pour sortir de la situation de stress.
Dans la réalité physiologique, ces
manifestations du stress peuvent atteindre des degrés divers selon les
situations. Mentalement, cela peut provoquer des troubles d'organisation de la
pensée, d'organisation des objectifs, jusqu'à même ne plus
savoir ce qu'on veut faire, jusqu'à ne plus pouvoir accéder
à des savoirs, à des connaissances ou à des savoir-faire.
Donc, le stress est un générateur de troubles de
la conscience de soi, mentaux ou physiologiques. Il est donc un indicateur
important chez une personne lui signalant qu'elle doit chercher ce qu'elle a
à faire, à comprendre, à gérer vis-à-vis
d'elle-même pour retrouver un état d'équilibre. Le stress
est essentiellement un système d'informations vis-à-vis de
l'équilibre de la personne.
Il existe des domaines où le stress est volontaire
puisqu'il est décidé et qu'il fait partie inhérente de
l'entrée en action pour les sportifs par exemple et pour les chanteurs,
les comédiens avant d'entrer en scène. C'est un cadre qu'ils ont
décidé, qu'ils ont choisi, qu'ils ont voulu et dont ils
maîtrisent la plupart des paramètres. Il y a stress avant l'action
parce qu'il n'y a pas certitude de contrôle total de la situation mais la
situation évolue et elle est en bonne partie, pour un pourcentage
conséquent, sous la responsabilité de la personne. Donc,
l'ensemble des paramètres de la situation, quand le stress est
géré d'une manière équilibrée, est sous la
responsabilité de la personne, ce qui lui permet d'entrer dans une
certaine situation en gérant son stress.
Par exemple dans les processus d'apprentissage, le stress
existe bien sûr, il fait partie de la nécessité,
vis-à-vis de l'environnement, de gérer les comportements, de
gérer la pensée, l'action, l'engagement de la personne et de
gérer également tous les processus mentaux qui lui permettent
d'agir. Il est entendu que cela reste toujours sous la responsabilité de
la personne.
Le stress devient problématique quand les
paramètres de l'expérience sont majoritairement sous la
responsabilité d'un environnement extérieur ou d'une
réalité extérieure qui n'est pas celle de la personne. Par
exemple, lorsqu'une personne est licenciée, lorsqu'elle n'a pas de
contrôle de ce qui lui arrive, qu'elle n'a pas d'information sur sa
situation professionnelle. Il est évident qu'une part de sa
réalité sort du champ de son propre contrôle et donc
génère du stress. Ça c'est la première situation,
qui est liée à une situation sociale. Le générateur
de stress a des fondements sociaux. D'autres fondements sociaux,
extérieurs comme les tremblements de terre, les catastrophes naturelles,
les guerres, les accidents, font que la personne, à un moment
donné, n'a plus le contrôle de la situation dans laquelle elle est
engagée. Cela est générateur de stress également.
Il s'agit alors de comportements, d'attitudes, d'environnement qui ne sont plus
contrôlés.
Il peut exister également des difficultés de
contrôle des propres processus mentaux d'une personne. On le voit par
exemple avec des comédiens, avec des étudiants apprenant. Le
comédien sait qu'il va entrer en scène et qu'il va avoir une
action mentale sur une connaissance qu'il va restituer.
Nous voyons là tous les cadres qui peuvent être
générateurs de stress. Je prends un autre exemple
vis-à-vis de soi même par rapport à des comportements. Je
rencontre actuellement une personne qui a un handicap lié à une
maladie qui provoque une réduction de mobilité de son corps.
Mentalement, elle a toujours les compétences et les capacités de
se penser agissante. Physiquement, il n'y a plus les réponses du
contrôle du corps tel qu'elle le connaissait auparavant. Donc, elle est
sans cesse en stress entre son intention mentale et les résultats du
comportement, de ce que son corps peut faire. Elle est donc souvent en
décalage. C'est comme si elle se donnait une induction d'action et que
son corps ne suive pas l'induction d'action. Il y a donc une
précipitation d'action à l'intérieur, vouloir à
nouveau penser l'action, à nouveau rentrer dans l'action, et la
réponse ne correspond pas au champ de la conscience de ce qui est
possible. Ce qui génère un stress à l'intérieur de
cette personne, par rapport à ses comportements. Et paradoxalement, dans
ces moments-là, elle a justement besoin de réduire le stress pour
ralentir entre son champ mental et son champ physique la possibilité de
créer un lien entre la possibilité de son action et les possibles
de son corps. Quand des personnes ont eu des accidents, des difficultés,
ils sont en situation de stress parce qu'effectivement ils se retrouvent en
décalage de contrôle entre le contrôle mental de leurs
propres comportements et le contrôle des comportements eux-mêmes.
Nous avons à faire à un type de réalité bien connue
de personnes qui ont été confrontées des
cécités, des accidents ou des difficultés de
réadaptation.
Ce que nous voyons dans cette notion de stress, c'est qu'il
est important pour une personne qu'elle puisse agir sur ces différents
domaines. Bien sur, elle peut agir sur ses aptitudes mentales pour pouvoir
gérer ses aptitudes mentales face à ce qui va se produire. C'est
relativement possible, elle peut agir sur ses comportements.
Il y a un domaine où cela lui est plus difficile, c'est
quand elle va devoir agir vis-à-vis d'un environnement sur lequel elle
n'a pas une totale maîtrise. Et l'on voit là qu'effectivement, ne
pas avoir une totale maîtrise de l'environnement dans lequel elle se
trouve est un sujet de stress important. Depuis quelques années, avec la
rapidité des déplacements professionnels, les changements de
structures professionnelles, les personnes n'ont pas le temps de concevoir
mentalement ces nouveaux changements, de s'y adapter mentalement. C'est
l'environnement qui est le sujet de leurs changements, de leurs
déplacements et du fait de ne pouvoir avoir de contrôle sur ces
changements est générateur de stress.
4.Gestion du stress Perte
de contrôle de soi, de ses capacités ou de son action sur
l'environnement.
Le stress est une réponse, à l'intérieur
de l'individu, au niveau nerveux et au niveau physiologique qui est souvent
initialisée par une situation extérieure ou intérieure
qu'une personne doit vivre et qu'elle a du mal à contrôler. Il
existe différents domaines où il peut y avoir du stress. L'on
considère qu'il y a un stress positif à partir du moment
où il amène à l'action, et un stress négatif
à partir du moment où celui-ci amène à une
inhibition de l'action. Et c'est cette inhibition de l'action qui pose une
difficulté pour celui qui la vit.
5.Les conséquences du stress pour la personne
stressées
La conséquence immédiate est un état
d'inconfort, un état de mal être. Mais cela peut aussi, à
long terme, altérer la conscience de la personne, actrice
d'elle-même, altérer sa confiance en elle-même si, dans
certaines situations, elle n'a pas réussi à gérer cette
différence qu'il y a entre son intentionnalité et l'action. Si
cela arrive une fois, elle peut se réajuster. Si cela arrive deux ou
trois fois, elle va mettre en doute ses capacités de pouvoir faire les
choses. A un certain moment, elle peut aller jusqu'à créer une
présupposition sur le futur de son incapacité à pouvoir
faire. Ce qui aura bien sûr tendance à augmenter encore plus le
stress.
Il peut arriver qu'une personne décide de ne plus
s'engager dans la réalité en question, afin d'éviter
d'avoir à gérer le stress. Elle peut décider par exemple
de ne plus s'adonner au travail, d'éviter d'aller dans certains lieux,
de quitter un champ professionnel. Ce sont des processus d'évitement
pour éviter la souffrance, pour éviter surtout d'altérer
la conscience de soi et de son intégrité en tant qu'agissant
vis-à-vis de soi-même. Et bien des personnes rentrent dans ce
genre de situations pour ne pas avoir à altérer cette conscience
d'elle-même, pour paradoxalement, rester actrices de leur propre
vie ; pour éviter d'altérer la conscience de leur
identité, elles rentrent dans une situation où elles ne sont
même plus identifier comme pouvant faire. Cela peut aller jusqu'à
sortir d'un champ social pour éviter les confrontations qui seraient
sujettes et génératrices de stress.
L'on peut réduire cet état de
stress, de fébrilité et d'inconfort par des prescriptions
médicamenteuses qui peuvent effectivement avoir pour effet à
court terme que ces personnes ne ressentent plus ce stress ou en tout cas
qu'elles ne soient plus en contact avec lui. Paradoxalement, ces prescriptions
peuvent lui faire perdre certaines de ses capacités, ce qui peut
être aussi générateur de stress. Il est important pour la
personne qu'elle puisse réorganiser différents processus
d'elle-même pour qu'elle puisse effectivement être à nouveau
actrice de sa propre réalité.
Par exemple, elle peut apprendre à réorganiser
les représentations mentales de l'action à produire. Dans sa
tête, dans son imaginaire, elle apprend à se faire une
représentation pertinente, en fonction de ses capacités, pour
pouvoir agir sur ses représentations mentales, en évitant d'y
introduire des paramètres de risques, ce qui augmenterait le stress.
Cela lui permet de rester actrice de sa réalité, tant que faire
se peut, de continuer à agir dans sa réalité sociale en
évitant de subir ce stress de la réalité
extérieure, même s'il y a un contexte social qui détermine
sa situation et qui est générateur de stress.
Cela permet également de redonner un sens
différent aux situations parce que bien souvent lorsqu'une personne est
entrée dans un état de stress, elle a créé une
distorsion. Elle a fait de la situation problématique une chose encore
plus importante puisqu'elle n'est plus en mesure d'être en contact avec
ses propres ressources. Elle a une perception de la réalité, de
la situation qui est parfois démesurée. Elle ne sait plus par
quel bout prendre une globalité, et il est important de
reséquentialiser les étapes de l'action, de redonner sa juste
dimension dans la représentation qu'elle a de la problématique,
et de lui faire retrouver un cadre qui soit pertinent par rapport à ce
qu'il était à l'origine. Cela signifie aussi lui permettre de
réorganiser mentalement les différentes actions qu'elle va avoir
à faire pour pouvoir effectivement changer sa vision de l'objectif qui
n'apparaît plus alors comme énorme et inaccessible de retrouver
les différentes séquences, les différentes étapes
à franchir pour arriver jusqu'à cet objectif.
Très souvent quand il y a stress, il y a distorsion du
temps et de l'espace : ce qui normalement dans une action faite dans un
rythme sans stress, permet une séquentialisation et une notion de
temporalisation fluides, amenant la personne à s'engager dans chaque
étape avec cette même fluidité.
Quand il y a du stress, la notion du temps et de l'espace est
compressée dans la représentation mentale de la personne. Elle
voit tout ce qu'il y a à faire, mais elle ne voit plus les espaces qui
séparent les choses qu'il y a à faire et cela est
générateur de stress. Il lui suffit de réapprendre
à gérer l'espace et le temps, quitte à utiliser un agenda,
à mettre des positions. Par exemple, quand une femme vient d'avoir
un enfant, elle a une nouvelle réalité à gérer dans
sa réalité déjà existante. Ce qui
génère le stress, c'est qu'elle n'a pas mis dans son espace
temps, l'espace temps de cette gestion-là. Quelqu'un qui prend un nouvel
emploi à des choses différentes à faire. Il n'a pas pris
l'habitude de mettre dans son temps et dans son espace toutes les choses qu'il
a à faire, ce qui fait qu'il en ramène chez lui le soir et qu'il
est stressé de ne pas pouvoir les faire.
Quand l'intégrité d'une personne a
été atteinte, permettre à cette personne de
réaffirmer sa confiance en son aptitude de gestion de ses comportements
et de ses processus mentaux, est très important. Il suffit parfois de la
mettre dans l'attention de regarder les résultats de ce qu'elle fait.
Très souvent, quand une personne est en situation de stress, elle
n'arrive plus à discerner ce le résultat de son action. Ce qui
implique que, ne voyant pas de résultat à son action, elle
génère encore plus de stress.
Un des premiers indicateurs du stress est une réponse
physiologique. Il s'agit du ralentissement de la respiration, d'une
difficulté à respirer. Quand une personne est en situation de
stress, une des premières choses à faire est de lui
réapprendre à respirer, pour lui permettre de mettre à
nouveau de la conscience dans sa respiration. C'est pourquoi, très
souvent, on accompagne les personnes stressées dans la capacité
d'être à nouveau dans une conscience de leur respiration où
elles pourront être actrice du fait de respirer alors qu'en situation de
stress, elles ne sont même plus actrice de leur respiration. Et ce petit
détail fait qu'elles redeviennent actrices de leur réalité
physiologique et de ce fait, de leur propre réalité
psychologique. En même temps, il y a un indicateur important dans la
gestion du stress dans la gestion des états émotionnels.
Plus nous nous rapprochons du résultat de l'objectif,
plus nous allons générer des émotions
agréables. Lorsque nous sommes en situation émotionnelle de
tension, que la respiration manque, il s'en suit une réduction de
l'afflux sanguin. Le premier indicateur d'un état de tension, de stress,
est la réduction de la respiration et donc la réduction de
l'oxygénation et par conséquent de l'afflux sanguin. Ce qui
augmente la situation de stress.
Il est donc important pour la personne stressée de
reprendre une attitude de gestion et de conscience de la respiration
vis-à-vis d'elle-même. Un sportif qui se prépare à
une compétition, est essentiellement centré sur sa respiration.
Il sait, qu'à tout instant, toute pensée parasitaire qui
viendrait et qui ne serait pas en adéquation avec ses objectifs,
génèrerait un état émotionnel qui aurait une
altération sur sa respiration. Conscient de cela, il met son attention
pour réguler cette respiration et par-là même, il a une
incidence sur ses états émotionnels.
Ce qui nous amène bien sur à constater que les
états émotionnels dans notre vie intérieure, sont le
résultat de notre gestion mentale. Il n'y a aucune émotion qui
soit due à quelqu'un ou à un environnement extérieur.
L'environnement nous envoie des informations, nous fait vivre certaines
situations. La manière dont nous allons les gérer
intérieurement va générer certaines émotions
plutôt que d'autres, mais ces émotions sont le résultat de
ce que nous faisons de ces informations extérieures, et non pas les
conséquences des informations extérieures. Ce qui est important
c'est d'avoir la conscience de cette liberté vis-à-vis de
soi-même quelle que soit la situation extérieure.
Le stress est donc un indicateur d'un
déséquilibre momentané et il nous sert à cela. Il
est un système d'information qui nous permet, en tout cas de savoir que
nous sommes à un point de déséquilibre. Ce n'est pas un
point de rupture, et c'est important de savoir faire la différence. Par
contre, s'il y a un stress trop important par rapport à une situation
extérieure, et que nous n'arrivons plus à contrôler cette
situation, à nous engager dans cette situation pour pouvoir
réduire le stress. Si cette situation extérieure est trop
importante, comme un deuil, la mise en vente d'une maison, un divorce, si nous
avons l'impression de perdre tout contrôle sur ce qui se passe à
l'extérieur, c'est un générateur de stress extrême.
Un stress qui peut nous entraîner jusqu'à ne plus dormir, ne plus
avoir envie de manger. C'est jusqu'à ce point un indicateur de
déséquilibre et non pas de rupture mais si, à un moment
donné, une personne se retrouve dans une situation où elle ne
peut plus avoir un engagement, si elle se désengage de toute action, de
toute possibilité d'action mentale, comportementale, elle va parvenir
à un point où elle ne pourra plus envisager de futur.
C'est alors qu'elle va rentrer dans un espace de rupture, un
espace de dépression qui lui sera fondé sur l'incapacité
de la personne à construire un futur possible. C'est la phase suivante
si le stress n'a pas été géré. La personne ne va
plus pouvoir concevoir des actions possibles, des comportements possibles, des
aptitudes possibles mentales ou d'actions dans l'environnement, et à ce
moment-là, le retrait fait qu'elle sombre dans un état de
dépression. Parce qu'il y a une pression telle de l'environnement que la
seule solution est d'entrer en dépression pour ne pas subir la pression.
Source : Par Régis Lamotte,
Psychothérapeute, Lauris, France.
Il est ainsi important de comprendre la littérature sur
le stress pour bien régler notre horloge biologique et le régler
en fonction de l'environnement socioprofessionnel.
CHAPITRE III : COLLECTE DES DONNEES
Section I -Démarche
Méthodologique
Depuis Claude Bernard, la démarche scientifique a
été ordonnée par differents points notamment :
L'observation, l'hypothèse, la vérification ou
l'expérimentation et la généralisation.
Dans la déclinaison de Claude Bernard, l'observation
est au centre de la préoccupation. Elle permet d'identifier le
problème qui se pose à la science. Ainsi, l'observation n'est
pertinente que lorsqu'il y a observation d'un problème précis.
L'émergence d'un problème suppose sa résolution.
D'où la notion d'hypothèse qui est une réponse provisoire
au problème posé par la question de recherche.
Dans l'esprit de Claude Bernard, l'expérimentation est
l'ensemble des procédures mises en place pour recueillir des
données fiables. L'une des fonctions de la méthodologie
étant d'exposer la nature logique des procédures.
La généralisation est la découverte d'une
loi de fonctionnement puisqu'il n'y a de science que du général,
la science du particulier étant une science privée.
A- Position du problème et formulation des
propositions de solutions anticipées
1- Rappel du problème
L'ergonomie est une discipline scientifique qui étudie
le fonctionnement de l'homme en activité professionnelle : Elle est
une technologie qui ressemble et organise les connaissances de manière
à les rendre utilisables pour la conception des moyens de travail ;
elle est un art lorsqu'il s'agit d'appliquer ces connaissances pour transformer
une réalité déjà existante ou pour la conception
d'une réalité future.
Cette activité est d'autant plus délicate
qu'elle contribue même à l'efficacité et au rendement de
l'entreprise ainsi la problématique majeure dans l'ergonomie est de
trouver des voies et moyens pour réussir le choix des meilleurs outils
de travail dans les meilleures conditions relatives à la bonne
santé et au bien être des trieuses de la BEAC Douala.
Redéfinir le système ergonomique de la salle de tri de la BEAC
Douala serait de ressortir les principales insuffisances actuelles notamment
celles relatives aux outils de travail et l'impacte de l'environnement du
travail sur la santé psychophysiologique des trieuses.
2-Propositions anticipées de solution de
l'étude
Nous avons utilisé une démarche inductive qui
n'est pas issue d'une théorie solide il faut d'abord construire un corps
de variable. Elle découle ainsi notre méthode
expérimentale.
Dans un premier temps, nous nous sommes posé une
question de recherche. Notre question de recherche est la suivante : Quel
est l'impact du système ergonomique de la salle de tri de la BEAC Douala
sur la santé des trieuses ? Comment-peut-on améliorer le
système ergonomique de la salle de tri à la BEAC Douala ?
Dans un deuxième temps, on procède à des
inductions selon les prémisses et les connaissances empiriques de notre
thème.
Nous avons remarqué selon notre recherche exploratrice
un système ergonomique approximatif et non clairement formalisé
à la salle de tri de la BEAC Douala. Pour palier à cette limite,
nous avons pensé qu'il faille ajouter certains outils
caractérisés par la rigueur et la finesse dans les
différentes étapes d'application.
Dans un troisième temps, on procède à une
construction théorique et à des hypothèses. Notre
construction théorique est ainsi basée sur le livre de Antoine
LAVILLE intitulé L'ergonomie. A
partir des différentes définitions de l'ergonomie
que cet auteur développe dans son ouvrage, nous avons analysé le
système ergonomique de la BEAC Douala et avons fait des suggestions
d'amélioration.
Nous avons ainsi formulé les hypothèses
suivantes :
L'hypothèse Générale : Elle aide
à engager une réflexion approfondie, à orienter d'autres
lectures et à réaliser des choix pertinents par rapport à
ce qu'on veut. L'hypothèse générale est une vision globale
de ce qu'on veut dans l'étude.
L'hypothèse générale de notre
étude est: Une nouvelle conception des outils et de l'environnement de
travail de la salle de tri de la BEAC Douala contribuerait à
améliorer la santé psychophysiologique des trieuses.
.
Les hypothèses de recherche encore appelées
hypothèse opérationnelles, sont issues de l'hypothèse
générale ; c'est un énoncé qui prédit
les relations attendues entre deux variables ; elle doit toujours tenir
compte des manipulations et des observations empiriques. Elle se
caractérise par sa concrétude et son opérationnalisation
matérielle.
Les hypothèses de recherche de notre
étude :
HR1 :L'utilisation du matériel de
sécurité à la salle de tri a un incident sur la
santé des trieuses.
HR2 : La prise en compte des suggestions formulées
par les trieuses participerait à leur épanouissement.
Dans un quatrième temps nous passons au test empirique
qui est la descente sur le terrain ; ce qui nous permettra de mieux nous
rendre compte de la réalité des faits de notre étude.
Dans notre cas précis, nous sommes descendus sur le
terrain pour recueillir les avis des responsables des sections, des trieuses,
et du médecin conseil de la Banque sur le système ergonomique de
la salle de tri et la santé des trieuses. A cet effet, nous avons
passé des entretiens semi directifs à une quinzaine de trieuses,
au médecin conseil de la Banque et aux chefs des sections
(administrative, frais médicaux, émission, et comptable).
B- Echantillon et collecte des données
1-Echantillon de l'étude
L'échantillonnage et par ricochet l'échantillon
est l'opération qui consiste à prélever un certain
nombre d'éléments (c'est-à-dire un échantillon)
dans l'ensemble des éléments à observer ou à
traiter (population). L'échantillon est l'ensemble des
éléments à propos desquels on a effectivement recueilli
des informations sur le terrain.
Dans la présente étude, notre travail
obéit à la technique d'échantillonnage empirique ou
pragmatique Delhomme et Meyer (2003 :133) à ce sujet
précisent que :
« Avec ce type d'échantillonnage, les
unités de l'échantillon ne sont pas tirées au sort aucune
base de sondage n'est alors nécessaire. Toutefois, cela n'implique pas
qu'il n y ait pas de hasard mais signifie que l'on n'ignore quelle est la
probabilité des unités de la population apparente d'appartenir
à l'échantillon ».
Sur ce nous avons soumis notre étude à 15
trieuses de la BEAC Douala; cet échantillon devrait aboutir à un
modèle réduit de la population totale des 50 trieuses de toute
l'agence. Parlant de population, il est important de pouvoir la
définir.
Une population est un ensemble d'unités
élémentaires sur lesquelles portes l'analyse de la recherche. La
population cible quant à elle est définie comme : individus,
familles, groupes ou organismes auxquels s'adressent prioritairement les
services d'un organisme. Elle se rapproche de l'échantillon qui est un
sous -ensemble d'une population, un morceau choisi représentatif de la
population cible.
Notre échantillon est le cas précis des
principaux dirigeants du Service Emission, frais médicaux et
administratif qui définissent la gestion des trieuses. Il nous a
été impossible de passer notre entretien avec le responsable de
l'Emission qui à refusé de nous recevoir par mesure de prudence.
Néanmoins, nous nous sommes limités à des analyses et
entretiens avec des agents travaillant ou ayant travaillé dans le
Service Emission. Nous nous sommes également basés sur des
entretiens et sur plusieurs autres enquêtes et sondage. Nous avons fait
une recherche documentaire étudiant les dossiers médicaux de la
plupart des trieuses pour établir une analyse cohérente quant
à la corrélation du système ergonomique et de la
santé de ces dernières.
2-Les principaux outils de collecte de
données utilisés
Nous avons utilisé différents modes de collecte
de données notamment l'observation, l'enquête par sondage,
l'expérimentation, la recherche documentaire et surtout les
entretiens.
- L'observation.
Il s'agit de la collecte d'informations observées
pendant les quatre mois de stage que nous avons effectué à la
BEAC Douala. Du 17 Août au Décembre 2009 Nous avons
enregistré systématiquement les activités et les maladies
liés au tri. L'observation encore appelée expérimentation
empirique relève directement de l'action participative et peut
être assistée par une grille que l'enquêteur remplit.
-L'Enquête par sondage
L'objectif de notre enquête par sondage est
essentiellement de décrire une population existante, ses comportements,
ses opinions, ou ses attitudes en observant une variable précise. (la
santé psychophysiologique des trieuses de la BEAC Douala). Notre
objectif tient lieu à la représentativité de
l'échantillon ; c'est la raison pour laquelle nous avons tenu
compte des maladies chroniques liées à l'activité de tri
pendant les cinq dernières années Cette méthode de
collecte de données s'effectue très souvent à partir d'un
questionnaire ; mais nous n'avons pas pu passer notre questionnaire en
entreprise et avons plutôt interrogé les dirigeants sur la
conception et le fonctionnement du système ergonomique de la BEAC, et
les trieuses sur l'état de leur santé.
-L'expérimentation.
Elle consiste pour nous à étudier des relations
de cause à effet entre une ou plusieurs variables indépendantes
qui sont manipulées dans notre étude et une ou plusieurs
variables dépendantes qui permettent de mesurer l'impact de ces
modifications. Dans l'expérimentation notre intervention a
été très forte tout au long du processus de
collecte ; nous avons de temps en temps assisté aux consultations
médicales des trieuses à l'infirmerie de la BEAC Douala.
-L'entretien : principal outil d'investigation de
notre étude
La recherche en science sociale propose aux chercheurs une
série de techniques de collecte de données : l'entretien,
l'observation, les tests et le questionnaire. Tout ceci vise à
recueillir les informations sur le terrain. Nous avons utilisé
l'entretien semi directif comme outil de collecte d'informations. Parce que au
même moment, nous voulons laisser parler les interviewés et
canaliser leurs propos pour ne pas sortir de notre sujet.
- La recherche documentaire
Elle s'inscrit dans la dimension méthodologique de
l'étude exploratoire. Notre recherche documentaire consiste à
explorer les dossiers médicaux des trieuses afin de retrouver une trace
de leur anamnèse avant et après leur recrutement à la
BEAC.
L'observation empirique
L'observation empirique faite à notre arrivée
à la Banque Centrale a ressortie que les trieuses sont les agents
de la Banque qui fréquentent à plus de 70% l'infirmerie bien
évidemment pour rencontrer le médecin conseil de la Banque. Pour
une moyenne d'environ 15 agents de la Banque qui viennent se faire consulter, 9
agents sont les trieuses.
Source : Registre d'inscription de
l'infirmerie de la BEAC Douala
Cette état de chose a retenu notre attention et nous a
permis de nous poser plusieurs questions dont les réponses ne nous
apparaitrons qu'à la fin de notre étude grâce à plus
d'un guide d'entretien.
Guide d'entretien avec le Chef de la Section
Administrative
I- Identification
Ancienneté
Poste occupé
Catégorie socioprofessionnelle
Avantages et autres Primes
Inconvénients liés au poste
II- Service Emission
Définition de l'émission monétaire
Description des activités de l'émission
Problèmes liés au Service Emission
Risque lié au Service
Gestion des dames de la salle de tri
Guide d'entretien avec le Médecin Conseil de la
Banque
I- Identification
Ancienneté
Spécialité
II- consultation
-Agent les plus récurrents chez le
médecin
- Les visites d'embauche sont-elles spécifiques pour
les trieuses ?
-Maladies liées à l'activité du tri.
-Rôle de la couverture sanitaire de la Banque.
Guide d'entretien avec les trieuses de la BEAC
Douala
I-Identification
Ancienneté
Anamnèse
Catégorie socioprofessionnelle
Niveau d'avancement
II- Déroulement des activités de la salle de
tri
Activités manuelles
Activités mécanisées
Activités informatiques
III- Impact du travail de tri sur la santé
Impact physique
Impact physiologique
Impact psychique
IV- Suggestions formulées par les trieuses
3-Critères de recrutement des trieuses de la
BEAC
Selon les dispositions inscrites dans le livre jaune, le
recrutement tient compte des éléments suivants
Âge minimum : majorité légale
Niveau d'étude minimum classe de 1ère
de l'enseignement général
-Diplôme : BEPC, probatoire, Bac, Ballerato
elemental
A son recrutement, l'agent de la salle de tri est
classé en 2ème catégorie
-Promotion
Pour l'agent classé en 2ème
catégorie le passage à la 3ème catégorie
est de droit après une ancienneté de 12 ans de service
ininterrompu.
Le passage à la 4ème catégorie
est de droit après 10 de service en 3ème
catégorie.
Pour l'agent ayant fait l'objet de sanction, le passage
à la catégorie supérieure est retardé de 3 ans.
La promotion peut également résultée de
l'obtention d'un diplôme de formation professionnelle.
Grade et durée dans les grades
2ème catégorie -Trieuse auxiliaire,
la durée dans ce grade est de 2 ans.
-Trieuse : la durée dans ce
grade est de 4 ans
-Trieuse principale : la
durée dans ce grade est de 6 ans
3ème catégorie
-Compteuse : la durée dans ce grade est de 6 ans
-Compteuse principale : la
durée dans ce grade est de 4 ans
4ème catégorie
-Contrôleuse : la durée dans ce grade est de 6ans
-Contrôleuse principale :
Durée indéterminée
5ème catégorie :
Contrôleuse Divisionnaire.
Tableau N°1 Fonction des trieuses et grades
correspondants
Fonctions
|
Grade Minimum
|
Chef de cellule
|
Compteuse principale
|
Surveillante
|
Compteuse principale
|
Caissière
|
Compteuse principale
|
Chef de tri adjoint
|
Contrôleuse
|
Chef de tri
|
Contrôleuse divisionnaire
|
Source livre jaune de la BEAC
L'accès au grade de contrôleuse
divisionnaire
Le grade de contrôleuse divisionnaire est
réservé aux agents les plus méritants de la salle de tri,
ayant acquis de l'expérience dans les opérations de
l'émission monétaire et qui font preuve de dévouement de
d'exemplaire dans leur comportement.
Pour être nommé au grade de contrôleuse
divisionnaire, l'agent doit être classé au grade de
contrôleuse principale et remplir les conditions suivantes :
-Ancienneté à la Banque : 15 ans au
minimum
-Ancienneté au grade de contrôleuse principale et
remplir : 7 ans
-N'avoir subi aucune sanction au cours des quatre
dernières années.
La nomination au grade de contrôleuse divisionnaire est
prononcée par le gouverneur sur proposition du Directeur National d'un
rapport circonstancié retraçant la carrière de l'agent en
faisant ressortir les qualités de celui-ci.
Tableau N° 2 : Fonction des trieuses de la
4è à la 5è catégorie
4ème catégorie
|
5ème catégorie
|
Contrôleuse
Contrôleuse principale
Chef de tri Adjoint
Chef de tri
Cassier
Cassier principal
|
Contrôleuse divisionnaire
|
Source : livre jaune de la BEAC Douala
Telles sont les dispositions particulières du profil de
carrière prévues par le livre jaune de la BEAC .Il est à
noter que ces dispositions ne sont pas applicables à tout le personnel
de la BEAC et que le plan de carrière est presque inexistant pour les
agents de clause et de condition général de bureau qui
réclament désormais le statut unique car il existe une grande
fosse entre le traitement des cadres dit agent d'encadrement supérieur
et les agents de clause et de conditions générales.
Noter par exemple un agent de la première
catégorie : recruter comme gardien à la Banque qui a
passé 35 ans de service a réalisé l'exploit de passer
plus de 30 ans dans une même catégorie et est finalement partie
est retraite en 2ème catégorie.
Un assistant de direction qui après obtention de son
diplôme bénéficie d'un avancement de 3000 francs .mais
d'aucun avancement et reste animateur d'équipe pendant plus de 20 ans.
Nous pouvons ainsi remarquer que les trieuses ont un plan de
carrière plus ou moins mieux établit que celui des autres agents
de la Banque. De même, leur prime d'intérim se calcule
différemment et à leur avantage que celle des autres agents. Pour
tous ces traitements de faveur, certains estiment que les trieuses sont les
« chouchou » de la Banque. Mais d'où viendrait-il que ses
dernières ne soient toujours pas satisfaites de leur statut
à la Banque centrale? Serait-ce un complexe de leurs tabliers ? Ou
alors de leurs activités à 80% manuelle? Est-ce
l'interprétation péjorative que les autres font de leur travail
qui en est mise en cause ?
CHAPITRE IV Présentation et
interprétation des Résultats
Section I Analyse des données
collectées
A- Présentation des résultats
Collecte des données avec le chef de la
section administrative
I- Identification
Ancienneté 25 ans. Il est parmi les rares agents ayant
fait le tour des services de la Banque Centrale
Poste occupé : Chef de la section
administrative
Catégorie socioprofessionnelle :
5ème
Avantage : Prime de responsabilité
Inconvénient : Poids des
responsabilités ; poste à risque car il est garant de la
sécurité du service.
II- Le Service Émission
Le Service d'Émission de la Banque Centrale est
celui chargé de l'émission de la monnaie, de l'approvisionnement
des banques commerciales, de la réception des versements des banques
commerciales.
Description des activités de
l'Emission
Les activités de l'émission sont les principales
activités de la BEAC. Elles relèvent essentiellement des banques
commerciales qui procèdent par le versement de l'excédent de leur
trésorerie. Il existe deux types de versement : le versement normal
et le versement mutilé. Il existe à l'occasion une salle de
reconnaissance où l'on contrôle les versements en espèce
et le montant consigné sur les bordereaux.
Les grosses coupures se comptent à la machine (10000,
5000) et les petites coupures de (500, 1000 et 2000) se font à la
main.
Une brique contient 1000 billets. On contrôle les
billets échangeables et non échangeables. Ceux d'une surface de
moins de 75%, faux billets sont simplement rejetés. Ainsi, on
débite ou on crédite le compte de la banque concernée
selon les cas
La salle mécanisée contient des machines qui
font le tri en qualité. La répartition se fait selon chaque Etat
en billets normaux et usés.
-Problèmes liés au Service
Emission
Les véritables problèmes surviennent ici lors
d'un coup de vol, ou d'un manquant. Les principaux mis en cause sont
généralement frappés des sanctions graves allant du retard
à l'avancement au licenciement.
-Risque d'exercer au Service Emission : Perte de son
emploi pour faute lourde sans indemnité de licenciement.
III- Système ergonomique de la BEAC
Le système ergonomique a mis sur pieds des produits de
bases d'hygiène tels que l'alcool, pour servir de premiers soins; la
climatisation pour rafraîchir l'atmosphère de travail, les masques
et casques comme outils de prévention contre bruit des machines et
poussières de l'argent, le lait et les pastilles pour la
prévention des maladies pulmonaires, les toilettes et bureaux bien
propres et entretenus par un service spécialisé.
Collecte avec le Médecin conseil de la
Banque
1-Les agents les plus récurrents chez le
médecin : Ce sont bien entendu les dames de la salle de
tri .Car elles font un travail très délicat dans la mesure
où elles sont en contact permanent avec les billets neufs et
usés.
2-L'objet de la visite d'embauche est de
déceler une maladie qui empêcherait l'agent d'exercer pleinement
son travail. Cependant, les maladies comme les infections pulmonaires sont des
maladies qui disqualifient définitivement le candidat .Or le
marché de l'emploi se faisant de plus en plus rare. Lorsque les
médecins décident de passer une visite d'embauche, s'ils
décèlent une maladie incompatible avec le poste à
pourvoir, ils appellent le candidat et lui font savoir le risque qu'il court en
exerçant à ce poste. Malgré tout, le candidat est
toujours d'accord à exercer et s'il a une influence quelconque, il est
retenu.
Collecte des données avec les trieuses
I- Identification
-Ancienneté : 2 à 20 ans des trieuses
interrogées (15 trieuses)
Anamnèse : Elle va dans le sens de la
négation c'est-à-dire, généralement, on commence
une carrière de trieuse en bonne santé et on se retrouve avec des
maladies chroniques graves.
II- Déroulement des activités de tri
-Activités manuelles : la reconnaissance qui
consiste à vérifier si le montant versé par les banques
commerciales est celui inscrit sur les bordeaux de transmission.
Le tri qualité et le tri Etat de petites coupures
c'est-à-dire les billets de 500 à 2000 frs
-Activités mécanisées pour le tri
qualité des grosses coupures : de 5000 à 10000 frs
- Activités informatiques : Elles sont relatives
à la gestion des comptes et des caisses ; notamment la caisse
déplacée qui est celle relative à l'argent des Etats de
la CEMAC autres que le Cameroun, la caisse destruction est la caisse où
se trouvent des billets mutilés prêts à être
détruits, la caisse de transit pour les billets devant rentrer à
leur pays d'origine, la caisse courante et la caisse de triage ; la
saisie des écarts des montants déclarés, les notes
d'expédition de billets vers leur pays d'origine sont aussi des
activités informatiques de ce service.
A la fin de chaque journée de travail, le Service
Emission élabore l'état de stock valorisé qui
récapitule toutes les opérations de la journée.
A- Vérification des
Hypothèses
Notre Hypothèse Générale
intitulée : Une nouvelle conception des outils et de
l'environnement de travail de la salle de tri contribuerait à
améliorer la santé psychophysiologique des trieuses.
Cette hypothèse a été
conceptualisée par deux hypothèses de recherche
notamment :
HR1 :L'utilisation du matériel de
sécurité à la salle de tri a un incident sur la
santé des trieuses.
Après analyse de contenu de différents
entretiens avec les trieuses et le Médecin conseil de la Banque, Nous
remarquons bien que, Si les outils de la salle de tri sont bien conçus
et adaptés au travail, cela aurait bien sûr un incident positif
sur la santé des trieuses. Exemple : Procurer aux trieuses des
chaises adaptées aux machines de tri, des boules de quiès comme
masque discret et facile à utiliser, leur permettra non seulement
d'éviter les lombalgies dont elles sont victimes, mais aussi le
bourdonnement d'oreilles causé par les machines et le stress dû
aux bruits émis par ces dernières.
L'utilisation du matériel de sécurité
adapté à la salle de tri est dont une hypothèse qui
justifie la bonne santé des trieuses.
En outre la seconde hypothèse de recherche
intitulée :
HR2 : La prise en compte des suggestions formulées
par les trieuses participerait à leur épanouissement. Dans cette
étude, nous avons donné l'occasion aux trieuses de formuler des
suggestions quant à l'amélioration de leur situation à la
BEAC Douala. Elles se sont attardées sur trois principales suggestions
notamment : Le recyclage des chefs de tri sur la notion de base de la
gestion des ressources humaines. Parvenues pour la plupart au poste de chef de
tri par l'ancienneté, beaucoup de trieuses ignorent les notions de base
du management et créent par abus de leur pouvoir des conflits intra et
interpersonnels. Ce qui participe à rendre l'environnement de travail
hostile et inaccessible. Elles affirment que la charge de travail est
moins excessive que la pression due à la mauvaise gestion des hommes
La seconde suggestion tient compte de leur point de vue et
leur participation effective dans le choix et l'achat de leur matériel
de travail notamment choix de casques très lourd et grossiers
plutôt que des boules de quiès pratiques et discrètes.
Le choix des chaises inadaptées pour le tri
mécanisé causant ainsi le mal de dos, le choix des tabliers
sombres et tristes, le choix des pastilles de dernières qualités
or il y a sûrement mieux sur le marché et à un prix
sensiblement égal.
Après l'analyse de contenu des données relative
à l'hypothèse selon laquelle : la prise en compte des
suggestions formulées par les trieuses participerait à leur
épanouissement ; nous pouvons sans risque de nous tromper affirmer
que cette hypothèse de recherche de notre étude étant
vérifiée, l'hypothèse générales qui est la
réponse anticipée à notre question de recherche est
également vérifiée.
En définitive, une nouvelle conception des outils et de
l'environnement de travail de la salle de tri de la BEAC Douala contribuerait
à améliorer la santé psychophysiologique des trieuses. Tel
était l'objectif visé au début de cette étude.
Si ce modeste travail peut participer à réduire
l'écart considérable qui existe entre le contexte professionnel
stressant de la salle de tri, l'amélioration des outils de travail et de
sécurité de cette même salle, la diminution des trieuses
inscrites au registre de l'infirmerie (pour le moment, elles sont inscrites
à plus de 70% à chaque passage du médecin à la
Banque) et l'amélioration de la santé des trieuses. Nous seront
fiers d'avoir déniché un réel problème de gestion
et d'avoir participer à sa résolution.
Si non à quoi aurait servi cette étude ?
Section II: Recherche Documentaire
La Prise en charge Médico-sociale de la BEAC
Douala prévoit ceci :
Les dispositions de la présente annexe précisent
et complètent celles du titre IX sur les questions
médico-sociales des clauses et conditions générales.
A. Chapitre I Régime de Prévoyance du
Personnel.
Le présent chapitre s'applique en l'absence d'un
régime l'égal de sécurité sociale
Bénéficiaire du régime : Pour
bénéficier du régime, l'agent et les membres de sa famille
s'il y a lieu doivent se soumettre aux examens médicaux qui pourraient
leur être prescrits.
Par agent, il faut entendre
Le personnel recrutement à titre temporaire à
l'essai ou en stage pour lui-même exclusivement et pour les soins
médicaux et frais pharmaceutiques uniquement.
- l'Agent titularisé
L'agent titulaire atteint d'une maladie de longue durée
dont la liste figure au chapitre II ci-dessous.
Par membre de la famille, il faut entendre l'épouse ou
les épouses de l'agent titularisé d'un régime
médico-social particulier
Les enfants en charge (les enfants bénéficiaires
de la sécurité sociale, étudiant ou d'une mutuelle
scolaire.
L'agent féminin marié n'est pas
considéré comme chef de famille ni comme pouvant avoir des
enfants à charge, sauf à titre exceptionnel. Les enfants de
l'agent marié remplissant les conditions d'âge et de
scolarité de l'annexe 5 sur la libérale ou la commerciale ou ne
bénéficie d'aucun régime médico-social part sa
situation. La preuve doit en être faite par l'agent féminin au
début de chaque année pour que ses enfants puissent
bénéficier du régime au cours de l'année
concernée.
Date de début et de fin d'effets du
régime.
A compter de la date d'entrée de l'agent jusqu'à
la date de cessation d'activité à la Banque ou de mise en
détachement ou en disponibilité. Ou bien à compter de la
date d'entrée de l'agent à la banque jusqu'à un mois
maximum, après la date de cessation d'activité pour le cas ou il
y a une maladie en cours de traitement, sans interruption, entre le
début des soins reçu et la date de radiation de l'agent.
En cas de décès de l'agent, la garantie de la
banque est maintenue à sa famille, pendant 60 jours à compter de
la date de décès.
Étendu de la prise en charge dans la ville ou le
pays d'emploi
1-Sont supportés à 100% par la banque :
-les frais de visite d'embauche des agents ainsi que les
visites annuelles comprenant un examen médical complet avec scopie du
cabinet du médecin conseil de la banque.
-les coûts de consultation d'urgence ou non et des soins
pour les agents et leur famille au cabinet du médecin conseil de la
Banque ou auprès du médecin spécialiste
désigné par lui.
- Le coût de consultation hebdomadaire et des soins pour
les agents effectué par le médecin conseil de la banque au lieu
de travail.
- Les honoraires des médecins
généralistes agréés par la banque au tarif officiel
en vigueur arrêté par les autorités publiques
compétentes.
- Le coût des visites à domicile par un
médecin généraliste agréé par la banque
lorsqu'il est prouvé que l'état du malade nécessite le
déplacement.
- le coût de radiologie, d'analyses de laboratoire, de
piqûre sur ordonnance du médecin conseil de la banque, sans
hospitalisation du patient, auprès d'établissement et centre de
soins agréé par la banque.
-Le coût des soins dentaire concernant l'extraction,
obturation du coût des couronnes en métaux ou matériau
précieux (diamant, or, platine, porcelaine, non amalgamé,...)
-le coût de transport du malade conforme au tarif du
service d'ambulance des hôpitaux publics sur accord préalable du
médecin conseil de la banque.
-Le coût de vaccination obligatoire ordonné par
un médecin agréé par la banque et le coût de
vaccination obligatoire pour le passage des frontières notamment lors
des mission ordonnées par la banque, ainsi que les vaccinations
anti-tétaniques. Pour être pris en charge ces vaccinations doivent
être effectuées dans un centre agréé.
2- Sont supportés à concurrence de 80% par la
banque et 20% par l'agent les frais ci-après engagés sur
prescription du médecin conseil de la banque ou tout autre
médecin :
-Les frais pharmaceutiques justifiés par une ordonnance
médicale comportant une vignette s'il y a lieu et accompagné de
la facture du correspondante du pharmacien fournisseur ou portant un
relevé chiffré des médicaments avec les tickets de caisse
ou le cachet du fournisseur et la mention « payé
comptant ». la prise en charge est acquise pour les quantités
prescrites par le médecin ; le renouvellement d'une ordonnance
antérieur ne peut être admis que si le médecin a prescrit
ce renouvellement.
-Les frais d'optique concernant l'agent et ses enfants en
charge, à l'exécution des conjoints, et portant sur les verres
médicaux sur prescription médicale.
-les verres spéciaux tels les verres teintés
peuvent être pris en charge à concurrence du tarif des verres
médicaux, s'ils ont été prescrits par le
médecin.
- la monture des verres est prise en charge à auteur de
20% du coût total des lunettes sans pouvoir dépasser 30.000 francs
CFA.
-Les frais de massage et de rééducation
fonctionnelle consécutif à un accident à l'exclusion de
tout autre massage. Cette prise en charge n'est effectuée que lorsque
les frais en question ne sont couverts par aucune autre assurance.
3-Sont supportés à concurrence de tarif de
référence, d'un établissement désigné par la
banque, et à concurrence du reliquat éventuel par l'agent les
frais ci-après engagés sur prescription du médecin conseil
de la banque ou par tout autre médecin :
-le coût de consultation s'effectue auprès d'un
médecin autre que la médecin conseil de la banque.
-le coût de consultation et/ou de soins pour état
de grossesse, compte tenu du classement de l'agent dans les clauses sous
réserve des dispositions du régime de prestation familiale de la
caisse intéressé ou de soins gratuits.
-Les frais de soins d'accouchement de séjour à
l'hôpital pour accouchement et accessoire, compte tenu du classement de
l'agent et sous réserve des dispositions du régime de prestation
familiale de la caisse intéressé, notamment sous réduction
des frais de soins payés par la caisse ou des soins gratuits (pour les
frais exclus)
-Les frais d'hospitalisation médicale ou chirurgicale
les frais de séjour pour hospitalisation et les frais accessoires,
compte tenue du classement de l'agent, dans les clause à l'exception des
dépenses suivantes : Chambres particulières, boisons,
blanchissage, téléphone, garde particulière etc.(les
tarifs des chambre applicables sont ceux de 3ème
catégorie pour l'agent classé en 1er
2ème ou 3ème catégorie et ceux de
2ème catégorie pour le agent classé en
4ème ou 5ème catégorie.
-Les frais de radiologie, d'analyse de laboratoire, de
piqûre sur ordonnance du médecin autre que celui de la banque sans
hospitalisation du patient ou lorsqu'ils sont engagé dans les
établissements des soins non agréés par la banque.
-Le coût des soins dentaire concernant les extractions,
obturation confection des couronnes uniquement à l'exclusion des
couronnes en en métaux (or, platine) ou en matériaux
précieux (alliage en métal précieux, porcelaine notamment
etc.)
-Les honoraires des médecins et spécialistes
à condition que les examens aient été prescrits par le
médecin conseil de la banque.
4- les travaux de prothèse dentaire concernant l'agent
exclusivement, prescrite par le dentiste de la banque ou par tout autre
dentiste sont supportés à concurrence de 30% des tarifs du
dentiste de la banque et le reliquat à la charge de l'agent. La prise en
charge de la banque comporte un plafond annuel de 100.000 frs CFA.
5- Les frais de cure thermale concernant l'agent exclusivement
en gagé par sur prescription du médecin conseil de la banque ou
de tout autre médecin sont supportés par la banque à
concurrence d'un forfait déterminé par le Gouverneur,à
conditions que ces cures aient fait l'objet d'un accord préalable de la
banque sur demande écrite l'agent intéressé dans tous les
cas, le remboursement forfaitaire par la banque des cures thermales ne peut
dépasser 35.000 frs CFA par jour ; les frais de transport pour une
cure thermale sont entièrement supportés par l'agent
concerné.
L'absence pour une cure est déduite pour moitié
des droits à congé de l'agent.
Le coût de radiologie, d'analyses de laboratoire, de
piqûre sur ordonnance du médecin conseil de la banque, sans
hospitalisation du patient, auprès d'établissement et centre de
soins agréé par la banque.
-Le coût des soins dentaire concernant les extractions,
obturation confection des couronnes uniquement à l'exclusion des
couronnes en en métaux (or, platine...)
Section II suggestions d'amélioration du
système ergonomique de la salle de tri et de la santé des
trieuses
A-Suggestions formulées par les trieuses
1-La gestion des ressources humaines à la
salle de tri
Le conflit de génération se représente
sous la forme des querelles entre les anciennes et les nouvelles notamment les
jeunes recrues. Certaines anciennes sont frustrées de voir les
opportunités qui s'ouvrent aux jeunes recrues ; notamment
l'évolution des carrières, et la facilité des
échanges liés aux nouvelles technologies et à la
restructuration de la banque.
Les trieuses relèvent clairement que le plus difficile
à la salle de tri n'est pas le travail, mais plutôt le stress
dû à la mauvaise gestion des ressources humaines à la salle
de tri. Etant donné que la base de recrutements des trieuses n'est pas
clairement défini, l'on rencontre à la salle de tri des profils
variés allant des dames dépourvues du Certificat d'étude
primaire et d'autres menties d'une licence ainsi la cohabitation entre ces deux
catégories créent tout naturellement des incompréhensions
aboutissant aux conflits intra et interpersonnel les moins intellectuelles
veulent s'affirmer par le pouvoir que leur procure leur ancienneté et
les plus intellectuelles par leur niveau d'étude qu'elles jugent trop
grand pour exercer le travail de tri. Car le plan de carrière de la
salle de tri est défini par l'ancienneté. Et les recrutements de
toutes les trieuses se situent à la deuxième catégorie
comme trieuse auxiliaire et progressivement et en fonction de
l'ancienneté, elles gravissent les échelons comme suit.
2ème catégorie -Trieuse auxiliaire,
la durée dans ce grade est de 2 ans.
-Trieuse : la durée dans ce grade est de 4 ans
-Trieuse principale : la durée dans ce grade est
de 6 ans
3ème catégorie -Compteuse : la
durée dans ce grade est de 6 ans
-Compteuse principale : la durée dans ce grade
est de 4 ans
4ème catégorie
-Contrôleuse : la durée dans ce grade est de 6ans
-Contrôleuse principale : Durée
indéterminée
5ème catégorie :
Contrôleuse Divisionnaire.
Il est donc évident que les plus anciennes devenues
chefs sont les moins lettrés et exercent ainsi une pression
caractérisée par la mauvaise gestion des ressources humaines. Les
trieuses pour palier à cette limite qui est la principale cause de
malaise à la salle de tri proposent que :
Les chefs de tri subissent un stage de recyclage en vue
d'acquérir quelques petites notions de gestion des ressources dont les
points essentiels pourraient être : Comment s'adresser aux
collègues ? Comment manager les hommes en vue d'obtenir un meilleur
rendement tout en évitant de les stresser ? Quelles sont les
notions de bases des relations interpersonnelles ? Etc.)
L'attribution d'un poste de gestion des hommes devrait
être obtenue non pas par l'ancienneté mais plutôt par la
compétence du titulaire du poste à bien mener ses fonctions de
gestionnaire. Tel est le cas pour l'agence de la BEAC Bafoussam où les
trieuses dirigeantes sont les plus méritant si l'on s'aperçoit de
leur incompétence, elles sont tout de suit remplacées.
Voilà pourquoi parvenues à ce poste, les trieuses de la BEAC
Bafoussam donnent le meilleur d'elles -même de peur d'être
remplacées. Ce qui est contraire à Douala où ces
dernières font preuve d'incompétence et de laxisme sachant que
leur position de chef est une position définitive.
De même les trieuses se plaignent de l'injustice
caractérisée qui règne dans la salle. Elles remarquent
bien que les notes de fin d'années sont devenues aléatoires et ne
tiennent plus comptes des paramètres préalablement
utilisés pour attribuer une gratification. Ceci contribue à
démotiver celles qui ont encore l'amour du travail et la conscience
professionnelle. Voila pourquoi elles proposent que l'ancien système,
qui consistait à observer le travail journalier de chaque trieuse
à partir d'une fiche établissant le travail réellement
effectué en fonction du nombre de brique compté soit de nouveau
remis sur pieds.
Aussi les trieuses plaintes de la mauvaise répartition
des missions ; Pourtant, la hiérarchie affirme que, avant 1995 ce
sont les premiers au rendement par mois qui y allaient par ordre
alphabétique. Il est à noter que les noms des agents
destinés pour les missions viennent des services centraux et les
anciennes sont privilégiés car la mission nécessite une
certaine expérience professionnel c'est pourquoi, les nouvelles recrues
qui apprennent encore le travail ne sont pas favorisées car la mission
nécessite une obligation de rendement.
Les trieuses de la BEAC Douala par la même occasion
devraient comprendre que la résolution des difficultés
rencontrées à la salle de tri commence par elles -même. Si
elles ne font aucun effort pour assainir le climat dans leur milieu de travail,
personne ne viendra d'ailleurs pour le faire à leur place.
B- Suggestions formulées par le médecin
conseil de la BEAC Douala
Pour améliorer la situation sanitaire des trieuses de
la BEAC Douala, les trieuses devraient soigneusement respecter les conseils de
port de matériel de sécurité notamment casque, masque,
boire au moins deux boites du lait que la banque leur offre pour la
prévention des maladies lié à leur activité.
Aussi elles devraient se faire suivre de près par le
médecin mis à leur disposition non pas par complaisance mais
plutôt par nécessité.
Elles devraient faire beaucoup de sport pour évacuer le
stress dû à leur activité et mener une vie saine notamment
par leur alimentation et leurs activités extraprofessionnelles.
Conclusion
Le système ergonomique de la Salle de Tri et la
santé psychophysiologique des trieuses pose le problème principal
de l'organisation scientifique du travail de Taylor et son impact sur la
santé et l'épanouissement des trieuses. L'organisation
scientifique du travail de Taylor regroupe le travail en trois
catégories spécifiques notamment la spécialisation des
tâches, les gestes efficaces dans le travail, l'adaptation des outils de
travail. Nous retrouvons effectivement ces principaux éléments
à la salle de tri de la BEAC Douala. Pour Taylor, l'amélioration
de la productivité passe par ces trois choses la spécialisation
des tâches à la salle de tri se manifeste par le comptage et le
tri. La façon de tenir les billets est différente selon qu'on
fait un tri ou un comptage. Ce sont les gestes les plus efficaces. Le
l'adaptation des outils de travail à la salle de tri son
inadaptés et le système ergonomique de cette structure devrait
revoir la dotation du matériel adéquat.
Il n'existe pas de système ergonomique parfait au
monde. Toutes les entreprises, aussi prestigieuses soient-elles connaissent des
limites dans leur système. Tel est bien le cas de la BEAC,
multinationale africaine des pays de la sous région Afrique centrale,
qui rencontre des limites énormes dans son système ergonomique de
la salle de tri, au coeur du service de l'émission monétaire,
principal service de cette Banque.
Nous sommes conscients d'être resté très
limité dans le traitement de ce sujet. Mais notre statut de stagiaire
académique ne nous a pas donné beaucoup d'opportunités de
toucher réellement du doigt les véritables difficultés
rencontrées par les dames de la salle de tri. Cependant nous osons
croire que, notre travail, aussi modeste soit-il, contribuerait tôt ou
tard à redéfinir clairement le système ergonomique de la
salle de tri tout en améliorant les conditions de travail des trieuses
et leur santé psychophysiologique.
BIBLIOGRAPHIE
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Maladies Respiratoires. Flammarion, Paris, 1971.
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Department of National Health and Welfare. Task force on occupational
respiratory disease (pneumoconiosis), Ottawa, 1979, 99 p.
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Internationale pour la Recherche en Cancer : Monographies 1-47 :
supplément 7, 1987.
6. Becklake MR. Occupational exposures: evidence for a causal
association with chronic obstructive pulmonary disease. Am Rev Resp Dis 1989,
140 : S85-91.
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