En Algérie, la surface agricole utile ne
représente que 8 450 000 ha (RGA, 2001) soit 3,54% de la superficie
totale du pays et seuls 7,57% de cette SAU, soit 620 000 ha, sont
irrigués. La majeure partie du territoire est désertique (90%)
où les précipitations sont quasi-nulles, néanmoins cette
région désertique bénéficie d'un important
réservoir d'eau souterraine fossile (le continental intercalaire et le
complexe terminal). (Chabaca ,2004).
L'Algérie se situe parmi les pays les plus
défavorisés en terme de potentialités hydriques. En effet,
à l'heure actuelle le seuil théorique de rareté
fixé par la banque mondiale à 1000 m3/habitant/an, est
loin d'être atteint (Loucif, 2002).
Les ressources en eau superficielles et souterraines, en
Algérie, sont estimées à environ 19,2 milliards de
m3. En tenant compte de la sécheresse des 25 dernières
années, les estimations des potentialités ont été
revues à la baisse, et seraient plutôt de 17 milliards
de m3/an.
(MADR ,2007).
Selon Loucif, (2002), ces ressources sont réparties
comme suit : 13.5 milliards de m3 d'eau de surface et 3.3
milliards de m3 d'eau souterraine. Seuls 80% de ce potentiel est renouvelable
(70% pour les eaux de surfaces et 10% pour les eaux souterraines) et elles se
concentrent dans la frange septentrionale du pays, qui s'étend sur
environ 300 000 km2, soit 13% de la superficie du pays.
Dans sa dynamique de développement, l'Algérie
n'a pas accordé à l'hydraulique toute l'attention qu'elle
mérite. Il en résulte, dès lors, un retard fort
préjudiciable qui affecte aujourd'hui le développement
général du pays (Loucif, 2002 ; CNES, 2000).
L'une des préoccupations constantes des pouvoirs
publiques à été de s'efforcer de résoudre
l'épineuse équation entre les ressources en eau et la
satisfaction des besoins en eau de la population, de l'industrie et de
l'irrigation
Les ressources superficielles moyennes
mobilisées par les 61 barrages en exploitation, sont
évaluées à 2,8 milliards de m3, pour une
capacité de stockage de l'ordre de 6,5 milliards de m3. Pour
les eaux souterraines, les volumes exploités actuellement sont
estimés à 3,5 milliards de m3/an : 1,8 milliards
de m3/an dans le Nord et 1, 7 milliards dans les régions
sahariennes. Soit un volume total mobilisé de l'ordre de 6,3 Milliards
de m3/ (MADR ,2007).
L'irrigation dans les périmètres publics
est fortement subventionnée : l'eau est maintenue à un prix
bas et les matériels modernes d'irrigation peuvent être pris en
charge entre 60 et 80% de leur coût dans le cadre du PNDA.
(MADR ,2007).
En Algérie, les deux modes d'irrigation
les plus répandus sont le gravitaire et le localisé. Le
gravitaire prédomine dans toute l'Algérie sous une forme
traditionnelle (micros raies et micros planches), il consomme beaucoup d'eau
(efficience globale de 60%) dans un contexte actuellement défavorable du
fait du manque de pluies et d'une demande accrue en eau de la ville et de
l'industrie. La consommation élevée en eau est due justement
à cette faible efficience (Chabaca ,2004).
Dans le présent travail, nous nous intéressons
à la détermination des volumes réels brutes et nets
apporter par les agriculteurs aux cultures et la confrontation des
résultats obtenue avec les besoins en eau des cultures calculer pour la
tranche 1 par Mouhouche et chaoui en(2005-2006) sur la base des donnes
théoriques fournées au logiciel cropwat. En étudiant des
exploitations agricoles dans la Mitidja ouest tranche 1. Cette plaine, vu son
histoire et son haut potentiel productif, constitue depuis longtemps un
important pourvoyeur de produits agricoles non seulement pour la capitale, mais
aussi pour les autres régions du pays. La partie Est de la plaine a
bénéficié d'un aménagement hydroagricole
(périmètre du Hamiz) depuis 1937, soit 18 000 ha
concernés. Pour la partie Ouest sur laquelle s'est centrée cette
étude, elle n'est rentrée dans la grande hydraulique que depuis
1988 avec une superficie de 8600 ha, et 15 600 ha depuis 2000 pour la tranche
2.
Sur le plan scientifique peu de travaux ont
été menés sur l'efficience des techniques d'irrigation
à l'échelle des périmètres, de l'exploitation et de
la parcelle. Ils ont souvent étaient limités aux seuls aspects
économiques.
L'Algérie par le biais de l'INA, s'est
intégrée dans un projet Maghrébin financé par la
communauté économique européenne, qui s'intéresse
aux aspects de durabilité environnementale, de gestion des irrigations.
Ce projet s'intitule SIRMA (Systèmes irrigués au Maghreb). Son
originalité est également la prise en compte des analyses
techniques (hydrauliques et agronomiques) et économiques à
l'échelle de l'exploitation agricole.
L'un des objectifs visés par ce projet, est de produire
des méthodologies et des outils d'analyse prospective de l'utilisation
de l'eau en agriculture, qui tiennent compte de manière
intégrée, des processus biophysiques (eau/plantes) et des
dynamiques socio-économiques en jeu. En Algérie, il intervient
par la proposition de développement d'outils de gestion de l'eau, par la
mise en place d'un réseau pluridisciplinaire (chercheurs,
décideurs publics, gestionnaires de périmètres
irrigués et représentants d'usagers), et
d'expérimentation, à partir de relations et d'expériences
existantes. Il se fonde sur des approches intégrées de la gestion
de l'eau, nourries par des références techniques et
économiques déjà en cours d'acquisition dans le domaine de
l'irrigation.
Des travaux en ce sens ont été
déjà réalisés par Imache (2003) ,Benkrid &
Benmansour (2004-2005), , Guendouz & Boudjeltia,Mamadou (2005-2006),dans le
cadre de monographie de la région, et les travaux réaliser par
Mesatfa et Begas sur les indicateurs de performances en irrigation (gravitaire,
localisé) 2006-2007avec le travail de Degaa &
Fradj&Bousaha(2007-2008) sur les indicateurs de performances de
système localisé et sur le système gravitaire.et aussi
Habitouche sur les forages(2007-2008).
On a l'échelle de la parcelle a partir des
résultats des mesures que nous avons faites sur terrain.
Notre travail s'inscrit dans cette optique, qui vise à
déterminer les besoins en eau des cultures.il est divisé en
introduction générale plus trois grandes parties
accompagnées d'une conclusion générale et une partie
annexe:
L'introduction générale qui résume la
problématique et les raisons qui nous ont incitées à
effectuer ce travail, et bien sur tout en mettant en relief les avantages de
cette étude.
1 ère partie : Dénommée
étude du milieu et de l'environnement, elle regroupe toutes les
informations utiles sur la zone d'étude entre autre la situation
géographique, le climat, les potentialités agricoles et
hydrauliques des exploitations étudiés, donc du
périmètre irrigué.
2 ème partie : Matériel et
méthode, où nous calculons les volumes réels bruts et nets
apporté par les agriculteurs aux cultures, de toutes les exploitations
.afin de calculer le volume réel pour déterminer les besoins en
eau réel des agriculteurs (volume d'eau réel ramener par les
agriculteurs).
3 ème partie : Résultats et
interprétation où nous finalisons notre étude en
présentant les résultats obtenus.et on comparant les
résultats obtenue avec les données théorique trouvant par
Mouhouche et chaoui sur les besoins en eau théoriques des cultures
(2005-2006)a Mitidja ouest tranche 1.et par ITCM (institut technologie de la
culture maraichages)pour connaitre les niveaux de satisfaction des besoins par
rapports aux rendements associés donc c'est une bonne façon de
bien exploiter les résultats des années précédentes
et d'en assurer la continuité.
Une conclusion générale et une partie annexe y
est associée où l'on trouve les différents tableaux et
graphiques qui n'ont pas été utilisés comme support
à l'intérieur du mémoire.
Introduction
La zone choisie dans le présent travail est la Mitidja
Ouest tranche 1 situé en grande partie dans la Wilaya de Blida. Le
périmètre présente plusieurs particularités. C'est
d'abord un périmètre récent et très peu
étudié, notamment à cause des problèmes qu'a connu
particulièrement cette région entre 1990 et 2000 et qui a
fortement entravé les travaux de recherche. La superficie
équipée du périmètre est de 8 600 ha. Il est
irrigué à partir du Barrage de Bouroumi et des nappes
souterraines. Certaines zones nécessitent un drainage des sols lourds
à nappe phréatique proche de la surface du sol. Malgré des
infrastructures nouvelles, le périmètre connaît des
dysfonctionnements en matière de distribution d'eau aux agriculteurs.
Sur les 8600 ha équipés, la superficie effectivement
irriguée à partir du barrage n'a jamais dépassé
malheureusement les 2800 ha. En matière d'urbanisation, contrairement au
périmètre du Hamiz, notre périmètre d'étude
est peu perturbé par ce problème.
Aujourd'hui dans notre périmètre d'étude,
sur les 463 exploitations existantes, la majorité sont des EAC.
Nous allons tout d'abord situer le périmètre,
ensuite, nous donnerons ses différentes caractéristiques et nous
terminerons par la gestion de l'irrigation dans le périmètre.
Chapitre I :
Présentation du périmètre Mitidja Ouest tranche
1.
Historiquement, l'irrigation est ancienne en Algérie,
et les grands périmètres parmi les quels figure la Mitidja datent
de la colonisation. A l'Indépendance, les pouvoirs publics prennent en
charge les grands périmètres irrigués
hérités de la période coloniale et en développent
d'autres. Ils sont considères par l'Etat comme des pôles de
développement agricole et ruraux.
I.1.
Localisation.
La plaine de la Mitidja est une vaste plaine qui couvre une
superficie de 1450 km² avec une longueur moyenne de 100 km et une largeur
moyenne de 14 km. Elle est répartie entre les wilayates d'Alger, Blida,
Tipaza et Boumerdès. Elle est limitée au Sud par les
piémonts de la chaîne montagneuse de l'Atlas de Blida et au Nord
par le Sahel, bande accidentée de quelques kilomètres de large
qui borde la mer méditerranée et sur laquelle se situe la ville
d'Alger. La baie d'Alger, l'Est de la ville, incise le Sahel, et le divise
ainsi en deux parties : le sahel Ouest et le sahel Est. Cette plaine est
scindée en deux zones géographiques : la Mitidja Est et la
Mitidja Ouest. Cette division renvoie, en particulier aux deux grands
périmètres irrigués que compte la plaine (Figure : 1)
Figure 1:
Situation de la plaine de la Mitidja.
Le périmètre
irrigué de la Mitidja Ouest, qui constitue notre zone d'étude
précisément tranche 1. Il est compris entre la barrière du
Sahel au Nord, les piémonts de la chaîne montagneuse de l'atlas
Blideen au sud, Oued Chiffa à l'Est et Oued Bouroumi à l'Ouest.
Il dépend administrativement des wilayates de Blida et de Tipaza. Ce
périmètre regroupe une superficie globale de 9250 ha
divisée en trois secteurs : Est - Ouest - Sud (Tableau 1).
Les trois secteurs sont situés dans la wilaya de Blida
et Tipaza et englobent trois communes (Mouzaia, Chiffa et Attatba).
Tableau 1: Répartition des surfaces
selon les secteurs dans la Mitidja Ouest, tranche 1.
Secteur
|
Surface (ha)
|
Géographique
|
Equipée
|
Irrigable
|
Sud
|
2660
|
2490
|
2297
|
Ouest
|
3380
|
3310
|
2889
|
Est
|
3210
|
2800
|
2741
|
Total
|
9250
|
8600
|
7927
|
Source : OPIM,
2004
La figure 2 suivante montre le positon de la tranche 1 et 2 du
périmètre irrigué de la Mitidja Ouest. Notre étude
n'a porté que sur la tranche 1.
Source : Imache, 2004
Figure 2: Le
périmètre irrigué de la Mitidja Ouest (tranche 1 et
2).
Dans cette étude nous avons choisi la Mitidja Ouest
pour les avantages qu'elle rassemble:
· des sols riches avec une bonne aptitude à
l'irrigation ;
· un climat favorable;
· une longue expérience de l'agriculture
irriguée (arboriculture et maraîchage) ;
· une proximité du marché potentiel que
représentent la capitale et les autres villes avoisinantes ;
· une infrastructure routière bien
développée ;
· une grande capacité de stockage et de
conditionnement des produits agricoles à coté d'une forte
densité d'implantation de l'industrie agro-alimentaire ;
· les institutions de formation et de recherche agricole
sont bien représentées dans la Mitidja ;
· enfin, la plaine est bien située par rapport aux
possibilités de mobilisation d'importantes ressources en eau.
I.1.1.
Climatologie.
La plaine de la Mitidja est soumise à un climat de
type méditerranéen à étage subhumide littoral
caractérisant l'ensemble des plaines côtières. Au fur et
à mesure que l'on s'éloigne du littoral, le climat devient de
plus en plus continental et l'on enregistre une baisse sensible des
températures.
I.1.1.1. Les
précipitations.
Elles sont réparties dans le temps et dans l'espace, on
s'intéresse surtout à leur intensité et leur
régime.
??Pluviométrie moyenne
La moyenne pluviométrique dans la région varie
entre 565 mm (Mouzaia); 625 mm
(Sidi Rached) et 667 mm (El-Afroun).
Le tableau 2 montre la pluviométrie moyenne mensuelle
observée sur une période de 18 ans (1988 à 2006) dans la
station de Mouzaia.
Tableau 2: Pluviométrie moyenne
mensuelle sur une période de 18 ans (1988 à 2006) dans la station
de Mouzaia.
Mois
|
Sept
|
Oct
|
Nov
|
Déc
|
Jan
|
fév
|
Mar
|
Avr
|
Mai
|
Juin
|
Juill
|
Aout
|
Moy mensuelle
|
P
(mm)
|
23,18
|
37,86
|
69,46
|
70,76
|
80,47
|
54,91
|
39,45
|
57,92
|
37,08
|
2,37
|
3,07
|
4,52
|
40,09
|
Source : A.N.R.H, 2006
Les mois les plus arrosés sont novembre, décembre
et janvier, les mois les plus secs sont juin, juillet et août.
I.1.1.2. La
température.
Les relevés moyens mensuels des températures ont
été enregistré sur une période de 17 ans (1989
à 2005), par la station de Mouzaïa, le minima enregistré
pendant une série de 16 ans varie entre 9°C et 23°C
respectivement pour le mois de Janvier et Août. Le maxima
enregistré sur la même série varie de 18°C à
36°C au mois de Janvier et Août. Sur le périmètre, la
température moyenne annuelle est de 26°C, le minima absolu est
3°C pour les mois de décembre, janvier ; le maxima absolu est
de 42°C pour le mois d'Août.
I.1.1.3. Les
vents.
Les vents dominants dans le périmètre sont ceux
qui soufflent de N.E et de l'ouest. Le maximum des forces de vents se situe au
cours de l'hiver; Le minimum se situe aux mois d'été. La vitesse
moyenne annuelle des vents varie de 2,7 à 3 m/s, le maxima est de
l'ordre de 4 m/s (station Mouzaia) .
I.1.2.
Hydrographie.
La plaine de la Mitidja est traversée par six
importants oueds qui assurent le drainage des bassins versants montagneux de la
chaîne de l'Atlas. Nous rencontrons d'Est en Ouest les oueds: Hamiz,
Djemaa, El Harrach, Chiffa, Bouroumi, Djer. En aval de la plaine de la Mitidja,
l'oued Bouroumi et l'oued Chiffa confluent pour former l'oued Mazafran. L'oued
Harrach rencontre l'oued Djemaa dans les environs de Baba Ali. A l'Est de
l'oued Hamiz, s'écoule l'oued Reghaia qui est considéré
comme secondaire. Les oueds mentionnés ci-dessus sont en grande partie
en liaison hydraulique avec la nappe de la Mitidja puisque leurs eaux peuvent
s'infiltrer ou inversement drainer la nappe.
La plaine est partagée en quatre bassins
fluviaux : celui de l'oued Nador, de l'oued Mazafran, de l'oued Harrach
et du Hamiz. Alors que la plaine s'allonge dans une direction d'Est - Ouest,
ces derniers la traversent perpendiculairement selon des directions
méridiennes. Ces oueds côtiers présentent un certain nombre
de caractéristiques communes :
- Ils prennent tous naissance dans l'Atlas et sont tous de
dimensions restreintes
- Tous présentent un profil longitudinal divisé
en deux parties très distinctes.
- Leur pente est très forte en montagne
- Dans un passé récent elles ont
été constamment maintenues par le jeu tectonique
- Ce sont des oueds aux vallées étroites,
profondes, encaissées (Rabehaoui et Belaidi, ANRH, 2005).
I.1.3. Aperçu
géologique et hydrogéologique.
La Mitidja renferme deux niveaux aquifères :
§ La formation de l'Astien
§ Les alluvions du soltano-tensifien qui reposent sur les
marnes du plaisancien formant la limite étanche de presque tout le
bassin.
Ces deux aquifères sont séparés par la
formation semi perméable du villafranchien appelée marne d'El
Harrach.
Source: Mutin, 1977
Figure 3:
L'aquifère de la Mitidja
I.2.
Caractéristiques des sols.
Les sols de la plaine sont représentés par cinq
classes dont l'importance est présentée dans la figure 6, leur
répartition géographique est présenté dans la
figure 4, en ce qui concerne le type de sol de notre zone d'étude est un
sol Argilo-limoneux.
73%
7%
13%
6%
1%
Sols hydromorphes
Peu évolués
Calco-magnésiques
Vertisols
Sols à sesquioxydes de fer
Figure 4: les différentes classes de
sols de la plaine de la Mitidja Source: Mutin, 1977
Source: Mutin, 1977
Figure 5: les sols dans la
plaine de la Mitidja
I.3. Potentialités
hydrauliques.
Les ressources en eau utilisées dans le
périmètre comprennent: les eaux de surface et les eaux
souterraines.
I.3.1. Eau de surface
Actuellement ces eaux sont mobilisées par les ouvrages
suivants :
- Barrages de Bouroumi: 50 hm3 qui passera ensuite
à 120 hm3.
- 7 retenues collinaires : 0,2 hm3 soit 9% des
écoulements.
En effet, seulement 9% des eaux superficielles sont
mobilisées. C'est pour cette raison que des efforts ont
été consentis pour la mobilisation des eaux superficielles. De ce
fait, 5 petits barrages sont livrés et permettront encore la
mobilisation de 1,5 hm3 environ (Loucif, 2003).
Toutes les eaux superficielles déjà
mobilisées sont destinées à l'irrigation, AEP et
l'industrie.
D'après l'étude préliminaire du
périmètre irrigué de la Mitidja Ouest fournie par
l'Office du périmètre irrigué de Mouzaia , le
périmètre est traversé par trois principaux oueds qui
alimentent le barrage Bouroumi et dont les caractéristiques hydrauliques
sont différentes :
I.3.2. Ressources en eau souterraine.
Les potentialités hydrogéologiques de la Mitidja
dégagent une nappe importante dont les ressources disponibles sont
estimées à 500 hm3. Cette nappe est constituée
de deux ensembles de réservoirs aquifères: l'Astien et les
alluvions du quaternaire. Le second réservoir, de loin le plus
important, représente un apport de 295 hm3 par an, soit 60 %
du volume global (Loucif, 2003).
Les ressources en eau souterraine du périmètre
proviennent de la nappe de la Mitidja à travers les forages et les
puits. Du fait que le barrage n'arrive pas à satisfaire la demande d'eau
souscrite par les usagers ; ces derniers se rabattent sur la nappe au
moyen de forages (autorisé ou non).
I.3.3. 6
Etat actuel de la nappe de la
Mitidja
Dans le cadre de la surveillance périodique de la
fluctuation des eaux souterraines de la nappe de la Mitidja, deux campagnes de
mesures du niveau de la profondeur de la nappe sont effectuées
régulièrement par les services de l'ANRH. Dans ce sens, une
campagne a été réalisée durant la période
des hautes eaux au courant du mois d'avril 2004 et une autre durant la
période des basses eaux en septembre 2004.
La comparaison entre les deux campagnes, a mis en
évidence l'abaissement du niveau de la profondeur de la nappe de la
Mitidja.
Cette baisse de la surface piézométrique est la
conséquence de plusieurs facteurs à savoir :
· Longue période de sécheresse (des deux
dernières décennies) combinée à une importante
prolifération de forages
· Le commencement précoce de l'irrigation dû
à cette sécheresse
· Importance des surfaces irrigables
· La déperdition des eaux par ruissellement
(Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005).
Néanmoins il faut rappeler que des zones de
dépression à l'Est et l'Ouest de la Mitidja persistent toujours.
Celles ci sont dues :
- Au pompage continu, et d'une façon intensive au
niveau des principaux champs de captage à savoir : Baraki, Hamiz,
Bouréah, les trois caves, Mazafran I, Mazafran II, Blida I, Blida
II ...etc.
- A la prolifération de forages illicites dans les
périmètres de protection des champs de captage (Belaidi et
Rahebaoui, ANRH, 2005).
Néanmoins il est à signaler que la comparaison
entre la campagne des hautes eaux réalisée au courant du mois
d'avril 2004 et celle du mois d'avril 2003, a mis en évidence une
amélioration du niveau de la profondeur de la nappe,
particulièrement aux endroits où les pompages sont relativement
moins prononcés, ces sites sont situés en dehors des
périmètres de protection des différents champs de captages
(Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005).
I.3.4. Exploitation de la nappe.
D'après l'inventaire effectué par la direction
régionale centre en 1997 puis complété en 2001/2002, Le
nombre de forages inventoriés a pratiquement triplé puisqu'il a
atteint 4193 ouvrages, par rapport à l'inventaire de 1970 où le
nombre des ouvrages hydrauliques était de 1462.
Cette prolifération de forages et la
sécheresse persistante de ces deux dernières décennies
ont entraîné des rabattements importants dans certaines
régions qui ont eu pour conséquence la chute des débits
dans les forages.
Il faut signaler que le rabattement de la surface
piézométrique n'est pas le seul responsable de la diminution des
débits, le colmatage des crépines et le vieillissement des
forages, sans réhabilitation depuis plus de 10 ans jouent
également un rôle important et parfois prépondérant
dans cette diminution des débits, les résultats obtenues sont
illustrées dans le tableau 3 (Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005).
Tableau 3: Récapitulatif de l'inventaire et des
débits extraits réalisés en 1997 complété en
2001/2002 dans la plaine de la Mitidja.
Usages
|
Nombres d'ouvrages inventoriés
|
Débits (m3/an)
|
Forages
|
Puits
|
Forages
|
puits
|
AEP
|
578
|
10
|
144 585 350,68
|
25 511,58
|
Irrigation
|
3172
|
157
|
124 438 806,1
|
2 616 907,8
|
Industrie
|
162
|
5
|
872 532,4
|
17 928
|
Non utilisé
|
281
|
/
|
/
|
/
|
Total par type d'ouvrage
|
4193
|
172
|
269 896 689,18
|
2 660 347,38
|
TOTAL
|
4365
|
272 557 036,56
|
Source: Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005.
I.3.5. Qualité des eaux
souterraines de la nappe de la Mitidja.
Durant ces deux dernières décennies, les eaux
souterraines, de la nappe de la Mitidja, ont été affectées
par 4 types de pollutions, à savoir :
- Pollution par les Nitrates,
- Pollution par les métaux lourds (Fer,
Manganèse, Cadmium etc.), dans la zone industrielle d'oued
Sémar,
- Pollution par les eaux salées par intrusion marine en
Mitidja Orientale,
- Pollution accidentelle par les hydrocarbures (Belaidi et
Rahebaoui, ANRH, 2005).
Notons qu'en parallèle aux campagnes
piézométriques, des prélèvements
d'échantillons d'eau à des fins d'analyses sont
effectués.
Les résultats d'analyses des différentes
campagnes, dénotent en général une certaine
stabilité par rapport aux anciens prélèvements, il
n'empêche que la situation de quelques points est alarmante, car il a
été remarqué la persistance de taux élevés
de la concentration des nitrates dans les puits, montré dans le tableau
4
Tableau 4: concentration des nitrates dans les puits
de la Mitidja.
N° Point
|
Teneur en N°3 en mg/l (octobre 2004)
|
Localités
|
P200/21
|
135
|
Sud de Reghaia
|
P439/42
|
110
|
Ouest de Meftah
|
P688/42
|
95
|
Nord Ouest de k.Khechna
|
P251/62
|
130
|
Ameur el Ain
|
P333/62
|
77.5
|
Nord El Affroun
|
Source:Belaidi et Rahebaoui, ANRH, 2005
I.4. L'irrigation dans le
périmètre.
I.4.1. L'eau d'irrigation et sa provenance.
Dans l'aire d'irrigation de la Mitidja Ouest tranche1, on est
en présence d'un périmètre qui est doté de
l'ensemble des équipements hydrauliques et des ouvrages de distribution.
Les ressources en eau utilisées pour l'irrigation
proviennent des eaux superficielles et des eaux souterraines :
· L'eau de surface provient du barrage de Bouroumi
(appelé aussi barrage El Moustakbel) alimenté par les oueds.
Cette eau appartient à l' Etat et est géré par l'OPIM.
· L'eau de la nappe souterraine provient des forages
creusés par les exploitants dans leur exploitations (avec ou sans
autorisation). Cette eau est mobilisée à partir des
équipements réalisés par initiative privée. De ce
fait, l'eau appartient aux exploitants et la gestion de l'eau est autonome.
Le volume des eaux superficielles affecté est de
9 330 000 m3 en 2004. L'alimentation en eau du
périmètre (tranche 1) était prévue par le barrage
Bouroumi, construit en 1986 spécialement pour l'irrigation. Il dispose
d'une capacité de 188 millions de m3. Actuellement ce barrage
est toujours en de ça de sa capacité car les travaux sur un
tronçon de 1,8 km qui devait raccorder l'acheminement de l'eau de l'oued
Chiffa (important oued de la région) au barrage Bouroumi ne sont pas
encore achevés (entre 50 et 70 Hm3 d'eau partent à la
mer). Les travaux de construction avaient repris en 2002, il est prévu
que d'ici la fin de l'année en cours, ce tronçon sera
achevé. A présent, le barrage est alimenté par les oueds
Bouroumi et Harbil. De fait à l'heure actuelle, sur le volume que
retient le barrage (48 millions de m3), 70% sont mobilisés
pour approvisionner la capitale en AEP qui accuse un déficit
constant (les algérois reçoivent un jour sur trois l'eau au
robinet). Sur les 30% restant destinés à l'irrigation, les pertes
d'adduction sont très importantes, elles sont estimées à
40% sans compter les pertes dans le réseau de distribution. Ceci conduit
à une situation de manque d'eau crucial pour le périmètre
(sur les 8600 ha, il n'y a pas eu plus de 2500 ha irrigués effectivement
avec l'eau du réseau public, annuellement) d'où un recours
croissant des agriculteurs à la nappe.
Par contre, le volume des eaux souterraines ne peut être
estimé car ces eaux proviennent de la nappe de la Mitidja. Il est
particulièrement difficile de recenser l'ensemble des intervenants et
d'estimer les prélèvements qu'ils opèrent.
Les sources d'eau d'irrigation les plus importantes sont les
forages qui sont représentés sur la totalité du
périmètre avec un nombre de 443 forages en plus de l'eau qui
provient du barrage de Bouroumi.
La superficie irriguée est de l'ordre de 6062 ha en
2002. Les forages irriguent 4562 ha de la SAU soit 75, 62% alors que 1500 ha
sont irrigués à partir du barrage , soit
24,37%,représentés au niveau des communes de Mouzaia et Chiffa.
Par contre la superficie représentée au niveau de la commune
d'Attatba est irriguée seulement par les forages qui sont presque les
seules sources d'irrigation (Messaoudi, 2006).
Il y a aussi les Oueds qui représentent une source
d'irrigation destinée surtout pour les cultures
maraîchères.
Dans le tableau ci-après, on présente les
sources d'irrigation et les surfaces irriguées
Tableau 5: Les sources d'irrigation dans le
périmètre
Source
Communes
|
Forages
13,6 Hm3
|
Barrages
5,4 Hm3
|
Total de la superficie irriguée
|
Nombre
|
Superficie (ha)
|
Superficie (ha)
|
Mouzaia
|
155
|
1651
|
1000
|
2651
|
Chiffa
|
70
|
532
|
500
|
1032
|
Attatba
|
208
|
2379
|
/
|
2379
|
Total
|
433
|
4562
|
1500
|
6062
|
Taux
|
|
75,63
|
24,37
|
100
|
.Source : OPIM, 2000.
Le volume d'eau utilisé par an selon l'office des
périmètres irrigués de Mouzaia au niveau de la
première tranche est de 19 millions de m3 pour
l'année 2000 à partir des forages et du barrage Bouroumi. Ce
volume est reparti comme suit : l'eau utilisée par les forages est
de l'ordre de 13,6 hm3 et par le barrage de Bouroumi le volume
d'eau relâché est de 5,4 hm3.
Les volumes disponibles en eau superficielle affectés
à l'irrigation dans le PIMO tranche 1 depuis 1993 à 2004 se
présentent dans le tableau 6 :
Tableau 6: volume lâché et
consommé; Superficie souscrite et Superficie
irriguée.
Année
|
Volume lâché (m3)
|
Volume consommé (m3)
|
Superficie souscrite (ha)
|
Superficie irriguée (ha)
|
1993
|
19 210 000
|
14 552 754
|
2482
|
2798
|
1994
|
200 000
|
138 256
|
579
|
288,54
|
1995
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1996
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1997
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1998
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1999
|
15 500 000
|
7 610 000
|
516,92
|
1364,12
|
2000
|
5 540 000
|
3 852 569
|
633,83
|
1500
|
2001
|
5 020 000
|
2 849 916
|
474,60
|
973,50
|
2002
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2003
|
7 778 000
|
6 101 639
|
769,97
|
1055,66
|
2004
|
9 330 000
|
5 020 837
|
1069,35
|
1197,10
|
Source : OPIM,
2004
Il apparaît à la lecture des volumes
lâchés et volumes consommés qu'il y a une perte d'eau
importante du fait même que le volume lâché ne parvient pas
intégralement à l'usager.
On remarque aussi que le volume lâché ne
représente qu'un faible pourcentage par rapport à la
capacité de mobilisation des ouvrages hydrauliques.
Aussi l'eau du barrage n'irrigue que 1000 à 2750 ha
chaque année, soit le quard de la superficie irrigable du
périmètre. Or le barrage est destiné à irriguer
100% de la superficie du périmètre.
I.4.2. Les systèmes d'irrigation dans le
périmètre
En ce qui concerne l'irrigation actuelle dans le
périmètre, il convient de faire la distinction entre les deux
types d'irrigation suivants :
· L'irrigation formalisée, alimentée par un
réseau d'irrigation public
· L'irrigation autonome, organisé au niveau des
exploitations. L'alimentation en eau pour ce type d'irrigation est
assurée pour la plupart à partir des eaux souterraines.
D'ailleurs depuis l'avènement du PNDA et à travers le FNRDA
beaucoup d'exploitations ont réalisé de nombreux forages.
· 3 systèmes d'irrigation sont utilisés
par les agriculteurs dans le périmètre :
Ø Le système gravitaire traditionnel,
sous-entendu non amélioré est le plus répandu (80%)
Ø Le système localisé (goutte à
goutte)
Ø Le système par aspersion
Le système d'irrigation gravitaire traditionnel (la
seguia traditionnelle) est dominant et représente 80% par rapport
à la surface totale irriguée, ensuite c'est le système
d'irrigation goutte à goutte qui arrive en deuxième position
suivi du système d'irrigation par aspersion. L'avènement du PNDA
a permis une extension significative de la superficie irriguée et
l'utilisation des nouvelles techniques d'irrigations, telle que l'irrigation
localisée. Dans le tableau 7 se trouve la superficie irriguée par
système d'irrigation :
Systèmes d'irrigation
|
Gravitaire
|
aspersion
|
localisée
|
Surface totale irriguée à fin 2005 en ha
|
Superficie irriguée en ha
|
3.715
|
115
|
842
|
4.672
|
Tableau 7: superficie irriguée et
équipée par système d'irrigation
Source: SDA-Chiffa, 2005
I.4.3. Le mode de gestion
de l'eau dans le périmètre.
L'ensemble des responsabilités liées à la
gestion de l'eau potable, des eaux usées et de l'irrigation
relève du Ministère des ressources en eau et de ses agences. Ces
responsabilités correspondent à la planification, la gestion, le
contrôle et l'allocation ainsi que la mise en place de la loi et
l'élaboration des normes.
L'agence du Ministère des ressources en eau qui
était chargée de l'irrigation est l'AGID : agence nationale
de réalisation et de gestion des infrastructures hydrauliques pour
l'irrigation et le drainage, actuellement dénommée ONID.
Les principales contraintes de gestion de l'eau sont les
suivantes:
· L'insuffisance des ressources en eau allouées au
périmètre à partir des grands barrages (à titre
d'exemple, pour la campagne 2002, les périmètres de la Mitidja
Ouest, du Hamiz, de la Bounamoussa et du Saf Saf représentant une
superficie totale de 30 000 ha n'ont reçu aucune dotation) ; ce qui
entraîne un dysfonctionnement dans l'approvisionnement en eau
d'irrigation
· Une tarification de l'eau nettement insuffisante, ne
permettant même pas de couvrir les charges de fonctionnement des offices
(les tarifs en vigueur varient de 1,00 à 1,25 DA/
m3 selon les périmètres depuis 1995,
depuis janvier 2005 une nouvelle tarification est appliquée mais encore
insuffisante : 2,5 DA/m3.
· L'absence de compensation financière telle que
prévue par les statuts des OPI en situation de
pénurie d'eau;
· Des difficultés de recouvrement des
créances liées essentiellement à l'instabilité des
exploitants agricoles;
· Une insuffisance de management des structures de
gestion ainsi que des difficultés à stabiliser les personnels
qualifiés;
· Le rôle marginal des associations dans la gestion
de l'eau;
· La scission interne au sein des exploitations
agricoles.
Chapitre II : Caractérisations des exploitations
agricoles
II.1. Statut et structure foncière des exploitations du
périmètre
Dans le périmètre de la Mitidja ouest la
quasi-totalité des terres sont de statut juridique public et seule une
infime partie qui présente un statut privé.
Actuellement le régime foncier est dans une phase
dynamique se traduisant par une forte tendance au morcellement des terres
suite au désengagement de l'Etat de la gestion des terres. La loi 87.19
du 08.12.1987 modifiant les modes de gestion des terres publiques n'est pas
claire sur le mode de faire valoir vis-à-vis des exploitations
agricoles : les terres ne sont ni à louer, ni à vendre, ni
à céder aux exploitants. Il est clair qu'actuellement le
problème qui se pose est la viabilité des EAC (exploitation
agricole collective) qui sont en fait déjà divisé de
manière formelle entre les attributaires. Cela émiette davantage
l'exploitation et cela introduit également un statut juridique non
défini par les lois en vigueur avec des difficultés pour le
financement agricole. La gestion à l'intérieur des EAC ne se
fait pas en tant que entité économique (les attributaires ou
groupe d'attributaire ont de plan de culture différent), ce qui devient
un vrai frein.
Aujourd'hui dans notre périmètre d'étude
(Mitidja ouest tranche 1), et selon Imache, (2OO4) sur les 463 exploitations
existantes, 86% sont des EAC et EAI (exploitation agricole individuelle) avec
une large majorité d'EAC (81%) (Figure 6).
Source : Imache, 2004
Figure 6:
Répartition des exploitations, selon leur statut, dans le
périmètre irrigué de la Mitidja Ouest tranche 1.
Les exploitations privées (EP) ne représentent
que 13% du nombre total d'exploitations du périmètre. On y
observe une dynamique particulière et des investissements notamment en
arboriculture.
II.2. Occupation du sol dans le périmètre
La superficie agricole utile du périmètre
irrigué de la Mitidja Ouest s'élève à 8600
hectares et est occupée par diverses cultures (tableau 8)
L'analyse de l'occupation du sol montre la
prédominance de l'arboriculture (agrume et arbres fruitiers), en
d'autre termes, le système de culture montre la dominance des agrumes
suivie des arbres fruitiers, puis enfin viennent les cultures
maraîchères, les céréales (le blé dur
essentiellement, comme cultures de rotation) et autres cultures.
Tableau 8: la superficie occupée par
les différentes cultures.
Cultures
|
Superficie (ha)
|
Taux (%)
|
Agrumes
|
3420
|
39,76
|
Arbres fruitiers à noyaux et a pépins
|
1219
|
14,7
|
Oliviers
|
131
|
1,52
|
Céréales
|
2161
|
25,12
|
Maraîchères
|
444
|
5,16
|
Viticulture
|
125
|
1,45
|
Source : DSA, Blida. 2000
II.3. Caractéristiques des exploitations
agricoles :
Une enquête auprès des exploitations agricoles du
périmètre irrigué de la Mitidja ouest tranche 1 de 8600
ha, menée en 2006 dans le cadre du projet SIRMA (tableau 9), permet
d'apprécier la situation des exploitations agricoles. Ce travail a
été mené sur un échantillon choisi au hasard
représentant 215 exploitations agricoles réparties sur l'ensemble
des secteurs du périmètre (Est, Ouest et Sud), a
constitué notre base d'analyse.
La commune sur laquelle se déroule notre travail de
terrain est celle de Mouzaïa. Elle se situe à environ 70 km au
sud-ouest d'Alger. Nous avons choisi cette commune car l'ensemble de ses terres
agricoles se situe sur le périmètre irrigué.
La carte ci-dessous indique la position de notre commune
d'étude par rapport à la plaine et à la nappe souterraine
de la Mitidja.
10 Km
Source : Imache.2004
Figure 7 :
La position géographique de Mouzaïa (commune
d'étude)
Les résultats observés sur les exploitations ont
été recueillis à l'aide d'un questionnaire.
II.4. 1'enquête dans le cadre du projet.
Tableau 9: Répartition des
exploitations enquêtées dans le cadre du projet SIRMA, selon leur
statut juridique.
Statut
|
Nombre
|
Pourcentage
|
EAC
EAI
Privée
|
193
11
11
|
89.76%
5.12%
5.12%
|
Total
|
215
|
100%
|
Source : enquête, 2006
Le tableau 10 présente la répartition des ces
exploitations par classe de superficie
Tableau 10: Classification des exploitations agricoles
selon la SAU.
Classes
|
Nombre
|
Pourcentage
|
<10 ha
>10 ha
|
50
165
|
23.26%
76.74%
|
Total
|
215
|
100%
|
Source : enquête, 2006
Les sources d'alimentation en eau de ces exploitations sont
indiquées dans le tableau 11.
Tableau 11: Origine de la ressource en eau
pour les exploitations enquêtées.
Origine d'eau
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Forage
Barrage
Forage et barrage
|
61
6
120
|
28.37%
2.79%
55.81%
|
Total
|
187
|
86.97%
|
Source : enquête, 2006
Le problème des ressources en eau dans le
périmètre est très significatif. Cette situation à
obligé 84.08% des exploitants a réaliser leur propre forage pour
assurer une sécurité et une autonomie d'eau, cela malgré
les charges très élevées du mètre cube d'eau
pompé.
Les exploitations qui disposent d'un forage pratiquent en
général l'arboriculture et les cultures sous serre car ces types
de production exigent une garantie en permanence d'eau.
On constate que 2,79% des exploitations utilisent uniquement
l'eau du barrage du fait de ne pas avoir un forage, en absence de ressources
financières .Ces exploitations cultivent uniquement les agrumes et
presque la totalité est déficitaire.
En ce qui concerne l'irrigation actuelle dans les
exploitations enquêtées, le système d'irrigation gravitaire
est dominant et pratiqué par 89,08% des exploitants. Par contre 45,37%
des exploitants utilisent les systèmes modernes de l'irrigation telle
que l'aspersion et la goutte à goutte. Cette pratique de l'irrigation
est enregistrée au niveau des exploitations qui possèdent des
forages (figure 8).
Il est à signaler que la totalité des
équipements de la goutte à goutte ont été
installé dans le cadre de PNDA.
Source : Ouzeri, 2004
Figure 8: Pourcentage des
exploitations selon les systèmes d'irrigation
utilisés
Les cultures pratiquées au niveau des exploitations
enquêtées sont généralement les agrumes,
l'arboriculture, les céréales, les cultures
maraîchères et la vigne (figure9).
Source :
enquête, 2006 cités par Messaoudi
Figure 9: Répartition des cultures sur les
exploitations enquêtées
Le graphe ci-dessous montre que l'arboriculture et les
agrumes, qui ont la plus grande valeur ajoutée, occupent plus de la
moitié de la superficie totale travaillée dans les exploitations
enquêtées, par contre les céréales n'occupent que
28%.
Conclusion
La Mitidja Ouest présente des caractéristiques
agro pédologiques et hydrologiques qui sont favorables à
l'activité agricole intensive. Cependant, elle recèle beaucoup de
contraintes qui empêchent le développement de l'agriculture
irriguée dans le périmètre.
Parmi ces contraintes, les plus importantes concernent la
pénurie de la ressource en eau mobilisé par le barrage,
l'inadéquation du réseau d'irrigation collectif par rapport
à la configuration des exploitations qui est à l'origine de
beaucoup de problèmes dans la distribution de l'eau agricole. A cela
s'ajoute le système d'irrigation traditionnel seguia qui est toujours
dominant et qui ne permet pas d'économiser l'eau d'irrigation.
La superficie irriguée à partir de l'eau qui
provient du barrage n'a jamais dépassé 2800. Ce qui semble
très faible par rapport à l'objectif fixé au barrage
(irrigation de 100% de toute la superficie irrigable). Additivement aux
contraintes déjà citées, s'ajoutent des contraintes
socio-économiques, la non maîtrise des techniques d'irrigations
et l'insuffisance des moyens de production. Cela rend impossible l'exploitation
de la totalité des terres utiles du périmètre
irrigué de la Mitidja Ouest (tranche I). Tout cela se traduit par une
production agricole en dessous des résultats attendus.
L'état du périmètre s'est aggravé
ces dernières années du fait : du faible apport en eau de
surface, de la concurrence avec les autres secteurs usagers de l'eau (eau
potable, industrie ...), du manque de vulgarisation et d'assistance aux
agriculteurs, de l'instabilité foncière, de la diminution de la
superficie irriguée à partir du barrage par rapport à la
superficie équipée et de l'absence d'entretien en raison du
manque de ressources financières (due à la faible tarification
de l'eau agricole). Une levée de ces contraintes est indispensable pour
la durabilité de ce périmètre.
Dans les exploitations enquêtées, le statut
foncier montre une dominance des exploitations en EAC (89,76%).
Pour les systèmes d'irrigation, 89,08% sont des
exploitations pratiquent le système gravitaire, 36,13% le goutte
à goutte et seulement 9,24% l'aspersion.
En ce qui concerne l'assolement, 39% des superficies sont
constituées de vergers agrumicoles, 28% sont des céréales,
6% des superficies maraîchers et seulement 2% des vignobles. Les cultures
projetées dans le futur restent les mêmes, exception faite de
certains agriculteurs qui souhaitent valoriser la superficie intercalaire par
du maraîchage.
Ces chiffres ne peuvent représenter que la
volonté des agriculteurs d'intensifier leurs systèmes de
production en valorisant l'eau d'irrigation et en améliorent la marge
brute à l'hectare, pour être ainsi compétitifs en
matière de production en quantité et en qualité.