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Royaume du Maroc
Ministère de la Santé
Délégation du Ministère de la
Santé à la Wilaya de Rabat
Institut de Formation aux
Carrières de Santé de Rabat
Les facteurs influençant l'entretien des
dispositifs médicaux réutilisable en
anesthésie.
Cas du bloc opératoire central de
l'hôpital Ibn Sina de Rabat
Membres de jury :
- Dr SOUFIANE Derraji
Chef de service de la stérilisation centrale
pharmacien-hygiéniste de l'hôpital militaire d'instruction
Mohammed V de Rabat
- Mr KAMAL Choukri
Surveillant des soins
Unité de supervision et d'évaluation SSI-HER
Juillet 2009
Juillet 2009
Élaboré par :
ALLATCHI Youssouf
Encadré par :
Mr. RACHID EL hachimi
Surveillant des soins
Unité de supervision et d'évaluation
SSI-HIS
Mémoire présenté pour l'obtention
du diplôme du 2ème cycle des E.P.M
Section : Surveillant des services
sanitaires
4ème COHORTE 2007-2009
Résume
La présente étude vise à
décrire les facteurs influençant l'entretien et la
désinfection des dispositifs médicaux réutilisable en
anesthésie. La détermination de ses facteurs permet
d'établir une barrière aux risques infectieux liés aux
dispositifs médicaux. Les résultats dégagés
à partir d'un questionnaire auprès des infirmiers
anesthésistes du bloc opératoire central et d'un entretien
avec les responsables du CLIN (médecin anesthésiste et le
pharmacien) laissent paraître en premier lieu des écarts par
rapport à la désinfection des DM. Ces écarts,
différent par rapport aux participants et sont essentiellement
liés aux connaissances limitées en matière
d'hygiène en anesthésie. Le rôle de l'infirmier
anesthésiste
dans la désinfection du matériel d'anesthésie pour
l'amélioration des soins est connu de quelques uns, mais pas pour
l'ensemble. Ainsi pour certains participants à l'étude leurs
implications, leurs responsabilités dans le comité de lutte
contre les infections sont peu considérées.
Après un entretien avec les deux responsables
du CLIN, il a été prouvé que le comité a
commencé la mise en place des référents dans certains
services, les protocoles et fiches techniques élaborés,
validés et diffusés dans la plupart des services, en particulier
le service de service d'anesthésie a déjà
été touché par les protocoles. Aussi le rôle de
gestionnaire et d'entretien du matériel d'anesthésie reconnu aux
infirmiers anesthésistes dans une démarche d'amélioration
de la qualité des soins, semble marginal pour la plupart des infirmiers
anesthésistes. Bien que la majorité des infirmiers
anesthésistes dispose des connaissances en matière de
désinfection, acquis au cours de leurs formations de base et à
l'ancienneté dans la fonction, des efforts supplémentaires en
matière de formation en hygiène d'anesthésie,
l'information, l'implication dans l'élaboration et la publication des
protocoles restent en matière de développement des
compétences en entretien des dispositifs médicaux
s'avèrent indispensable. C'est ainsi qu'une offre de soins
sécuritaires et de qualité, et une rationalisation de
l'utilisation des ressources sera garantie.
Je dédie ce travail de fin d'études
à :
Mes parents, ceux à qui je dois tant pour leur amour et
leur support continu tout le long du cursus de mes études. Que ce
travail soit le témoignage sincère et affectueux de ma profonde
reconnaissance pour tout ce que vous avez fait pour moi. Grâce à
leur collaboration, leur détermination dans le travail m'a soutenu au
prix de sacrifices inoubliables.
Mes frères et amis qui m'ont
encouragé et soutenu dans mes moments les plus difficiles. Que
l'excellence recherchée dans ce travail symbolise la perfection d'un
amour, d'une attention, d'un soutien qu'ils n'ont cessée de me donner
aux cours des années passées.
Avant tout, je veux mentionner que ce travail était le
fruit de la collaboration de plusieurs personnes, qui ont été
sollicitées pour leurs compétences et leurs
expériences.
J'exprime mes remerciements à Mr
El Majhad Mohamed, Coordinateur du deuxième cycle des
études paramédicales, de m'avoir accueilli et me préparer
à la pédagogie de cette formation et de l'intérêt
qu'il a bien voulu exprimer à cette formation.
Mes remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui ont
contribué à la réussite de ce travail, en particulier
à :
Mon encadrant Mr El Hachimi, responsable de
la supervision du bloc opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de
Rabat, pour la confiance qu'il m'a accordée en me permettant d'effectuer
ce mémoire sous sa direction, ses conseils et son aide ont
été des plus utiles pour l'aboutissement de ce travail.
Je tiens à remercier avec
sincérité :
Mme Barich, Mr Cherkaoui
pour l'aide et les conseils précieux lors de la préparation de ce
mémoire.
Aux enseignants et enseignantes, qui nous ont
accompagnées durant ces deux années de formation.
Mes remerciements s'adressent également à
l'administration de l'hôpital Ibn Sina, notamment le professeur
anesthésiste, chef de service d'anesthésie et le pharmacien,
responsable de la stérilisation de leurs disponibilités.
Aux infirmiers anesthésistes du bloc opératoire
central de l'hôpital Ibn Sina de leur disponibilité et leur
entière collaboration.
Je présente aussi mes remerciements aux membres du jury
d'avoir accepté de juger ce travail. C'est avec un grand plaisir que
seront reçues vos remarques et suggestions dans un but évident
d'amélioration. « Dire que l'homme est un composé de
force et de faiblesse, de lumière et d'aveuglement, de petitesse et de
grandeur, ce n'est pas à lui de faire un procès, c'est le
définir » D. Didérot.
Je n'oublierais pas tous mes collègues et amis de la
promotion 2007-2009, et ceux qui m'ont aidé dans l'anonymat. Ils sont
nombreux et tous présent dans mon coeur.
Enfin, je tiens à exprimer ma reconnaissance et ma
profonde gratitude à tous ceux qui de près ou de loin ont
contribué à la réalisation de ce travail. A tous mes amis
et ceux qui m'ont encouragé, m'ont supporté et soutenu dans les
moments difficiles, sans oublier l'Agence Marocaine de Coopération
Internationale de Rabat.
TABLE DE MATIERE
DEDICACE
REMERCIEMENTS
LISTE D'ABREVIATION ET SIGLE
LISTE DES TABLEAUX
LISTE DES GRAPHIQUES
RESUMÉ
PHASE CONCEPTUELLE
12
CHAPITRE I : LE PROBLÈME DE
RECHERCHE
12
1. FORMULATION DU PROBLÈME
12
2.1 BUT DE LA RECHERCHE
15
2.2 QUESTION DE LA RECHERCHE
15
CHAPITRE II : RECENSION DES ÉCRITS
16
1. LA RECENSION DES ÉCRITS
16
1.1 Facteurs liés aux ressources
humaines
16
1.2 Facteurs liés aux ressources
matérielles
19
1.3 Facteurs liés à
l'organisation
22
2. CADRE DE RÉFÉRENCE
26
2.1 Définition des concepts à
l'étude
27
2.1.1 Le dispositif médical
27
2.1.2 L'entretien du matériel
28
2.1.3 Facteurs liés aux ressources
matérielles
29
2.1.4 Facteurs liés aux ressources
humaines
30
2.1.5 Les facteurs liés à
l'organisation
30
PHASE MÉTHODOLOGIQUE
32
CHAPITRE III : LES MÉTHODES
32
2.3 Milieu de l'étude .
33
3. INSTRUMENTS DE COLLECTES ET D'ANALYSE DE
DONNÉES
33
3.1 Questionnaire.
33
3.2 L'entretien semi directif
34
3.3 Traitement des données
34
4. CONSIDÉRATIONS ÉTHIQUES
35
PHASE EMPIRIQUE
36
CHAPITRE IV : PRÉSENTATION ET ANALYSE
DES DONNÉES
36
1. PRÉSENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS DU QUESTIONNAIRE
36
1.1 Caractéristiques des
participants
36
1.2 Facteurs liés aux ressources
humaines
38
1.3 Les facteurs liés aux ressources
matérielles
45
1.4 les facteurs liés à
l'organisation du service
48
2. PRESENTATION ET ANALYSE DES
RÉSULTATS DES ENTRETIENS SEMI-DIRECTIF
52
3. SYNTHÉSE DES RÉSULTATS
57
4. FORCES ET LIMITES DE L'ÉTUDE
59
RECOMMANDATIONS
60
CONCLUSION
62
Liste des
tableaux
Pages :
Tableau n°1 : caractéristique des infirmiers
anesthésistes du BOC...............................................32
Tableau n°2 :l'immersion immédiat du
matériel après
l'utilisation...............................................36
Tableau n°3 : les produits utilisés pour
l'entretien des
DM...........................................................36
Tableau n°4 : le traitement des lames de
laryngoscope..................................................................37
Tableau n°5 : entretien et désinfection du
matériel non
critique.....................................................39
Tableau n°6 : entreposage des
DM...................................................................................................41
Tableau n°7 : tableau récapitulatif sur
l'efficacité, la non nocivité et la facilité à
l'emploi du
produit.............................................................................................................................................42
Tableau n°8 : instauration du
CLIN.................................................................................................44
Tableau n°9 : existence d'une équipe
opérationnelle
hygiène..........................................................44
Tableau n°10 : correspondants paramédicaux en
hygiène.................................................................45
Liste des graphiques
Pages :
Graphique n°1 : formation de base des infirmiers
anesthésistes aux techniques d'entretien du
matériel...................................................................................................................................................33
Graphique n°2 : formation continue aux techniques
d'hygiène
d'anesthésie........................................34
Graphique n°3 : disponibilité des protocoles
et participation des infirmiers anesthésistes à leurs
rédactions...............................................................................................................................................35
Graphique n°4 : recommandation du CLIN à
l'utilisation des lames de laryngoscope........................38
Graphique n°5 : la désinfection des masques
faciaux...........................................................................39
Graphique n°6 : le port de moyen de protection lors
de manipulation des produits et du matériel
souillé .....................................................................................................................................................40
Graphique n°7 : existence dans le service d'un local
réservé à l'entretien du
matériel.........................41
Graphique n°8 : le choix des produits
d'entretien..................................................................................42
Graphique n°9 : formation du personnel sur
l'utilisation des produits d'entretien................................43
Graphique n°10 : disponibilité des
recommandations............................................................................46
Graphique n°11 : disponibilité d'un cahier ou
registre de
traçabilité....................................................46
Graphique n°12 : contrôle des
procédures d'entretien du
matériel........................................................47
LISTE DES ABRÉVIATIONS ET SIGLES
ATC : Agent
Transmissible Conventionnel
ATNC : Agent
Transmissible Non conventionnel
BOC : Bloc
Opératoire Central
C.CLIN :
Centre de Coordination de la Lutte contre les Infections
Nosocomiales
CLIN :
Comité de lutte contre les infections nosocomiales
CTIN :
Comité Technique National des Infections Nosocomiales
DM :
Dispositif Médical
EOH :
Équipe opérationnelle d'hygiène
hospitalière
HIS :
Hôpital Ibn Sina de Rabat
IDE :
Infirmier Diplômé d'État
IFCS :
Institut de Formation aux Carrière de Santé
LCIN : lutte
contre les infections nosocomiales
SFAR :
Société Française d'Anesthésie et
Réanimation
SFHH :
Société Française d'Hygiène
Hospitalière
SNIA :
Syndicat National des Infirmiers Anesthésistes
Introduction
L'entretien des dispositifs médicaux
d'anesthésie est un sujet d'actualité, certes, mais pas nouveau
pour la profession infirmière qui, a en effet toujours eu le souci
d'offrir aux malades des soins de qualité tout en améliorant de
manière continue. Depuis quelques années, le nettoyage, la
désinfection des matériels d'anesthésie
réutilisable représente un enjeu considérable aussi bien
pour les hôpitaux qui ont inscrit les infections liés aux soins
comme un problème dans leur mission, que pour les professionnels de
santé qui découvrent les nouvelles règles d'hygiène
permettant d'améliorer les soins et les services. C'est la raison pour
laquelle les infirmiers anesthésistes ont un rôle capital à
jouer dans la mise en oeuvre des procédés et méthodes
d'entretien des dispositifs médicaux d'anesthésie
réutilisable. Être gestionnaire de l'unité de soins/service
dans un établissement de santé consiste à planifier,
organiser, diriger et contrôler les activités inhérentes au
soin.
Le but de la pratique d'hygiène en
anesthésie s'inscrit dans une démarche d'amélioration de
la qualité de la désinfection des matériels, compte tenu
de l'avancement des connaissances scientifiques et professionnelle et des
ressources matérielles et financières disponible. Ceci est
déterminant pour encourager les équipes des professionnels
impliquées dans ce processus. Mais, il est fort de constater qu'il ya
une différence entre la pratique sur le terrain et la pratique
envisagée par les sociétés savantes.
L'objectif de cette étude est de donner la
description la plus complète des facteurs influençant l'entretien
des dispositifs médicaux réutilisable.
Dans cette optique, la présente étude se
propose à mettre en lumière dans sa phase conceptuelle, une vue
d'ensemble de la problématique, en rappelant notamment le risque de
transmission des infections liées au matériel
réutilisable. Dans cette même partie sera présentée
également la recension des écrits relative à l'objet de la
recherche, le cadre conceptuel ou cadre de référence
émerge de cette recension des écrits, ainsi que la
définition des concepts à l'étude.
Dans sa deuxième partie, dite phase
méthodologie, seront abordés le milieu de l'étude, les
méthodes et instruments de collecte ainsi que la définition de la
population à l'étude et de l'échantillon.
Dans sa dernière phase, dite phase empirique
seront analysées et discutées les résultats issus des
données recueillies par le questionnaire et l'entretien.
L'étude s'achèvera par des
recommandations sous forme des pistes dénichées à partir
des résultats de l'étude.
Phase conceptuelle
Chapitre I : le
Problème de recherche
1. Formulation du problème
Le risque de contracter une infection à l'hôpital
a toujours existé et ce risque s'est accru avec l'évolution des
pratiques de soins de plus en plus invasifs et le traitement des patients
vulnérable (Astragneau, 1998). Les infections nosocomiales sont connues
dans le monde entier et touchent aussi bien les pays développés
que les pays pauvres en ressources. Les infections contractées en milieu
médical figurent parmi les causes majeures de décès et de
morbidité accrue parmi les patients. Elles représentent une
charge importante pour le patient comme pour la santé publique. Une
enquête de prévalence réalisée par l'organisation
mondiale de la santé (OMS) dans 55 hôpitaux de 14 pays
représentant quatre régions OMS (Europe,
Méditerranée orientale, Asie du Sud- Est et Pacifique occidental)
a montré qu'en moyenne 8,7 % des patients hospitalisés
étaient touchés par une infection nosocomiale. A tout moment,
plus de 1,4 million de personnes dans le monde souffrent de complications
infectieuses acquises à l'hôpital (Tikhomirov, 1987).
Les infections nosocomiales les plus fréquentes sont
les infections du site opératoire, les infections urinaires et les
infections respiratoires basses. L'organisation mondiale de la santé
(OMS, 2008) rapporte que la prévalence maximale des infections
nosocomiales s'observe dans les unités de soins intensifs et dans les
services de chirurgie d'urgence et d'orthopédie.
Au Maroc, la prise de conscience de l'importance et de la
gravité des infections nosocomiales est toute récente, vu que la
plupart des études menées n'ont concerné que les
infections bactériennes, acquises en milieu hospitalier public (Ottmani
et Amrani, 1994). L'unique enquête de prévalence à
l'échelle nationale a été réalisée en 1994.
Les résultats de cette enquête indiquaient que le taux de
prévalence moyen de l'infection nosocomiale, dans le secteur
hospitalier, était de 5% dans les hôpitaux provinciaux, 10% dans
les hôpitaux régionaux et plus de 11% dans les centres
hospitaliers universitaires (Ottmani et Armani, 1994).
Une étude récente de prévalence
menée au niveau de l'hôpital Ibn Sina de Rabat en 2005, est venue
appuyer l'enquête précédente, le taux de prévalence
était de 17,8%. Ce qui correspondait à ce qui est habituellement
observées, au sein d'autres établissements universitaires et
public des pays en voie de développement (LCIN, HIS, 2005).
Cependant, certaines maladies infectieuses peuvent être
transmises par le biais d'un équipement mal décontaminé,
non désinfecté. Le risque infectieux lié au
matériel est très bien documenté en réanimation
(SFAR, 1998). Le risque de complications iatrogènes est
généralement enregistré lors de prise en charge des
patients au niveau des services de réanimation et des blocs
opératoires suite à la réalisation excessive des soins
à caractère invasif des actes et l'emploi de dispositifs
biomédicaux réutilisable (SFAR,1998). Ainsi le matériel
non critique tel que le garrot, pinces de Kocher, brassard à tension,
stéthoscope aussi bien que le matériel semi critique
utilisé en anesthésie constitue une source de la transmission des
microorganismes. De même, l'utilisation désordonnée des
filtres, l'entretien incorrect des masques faciaux, des canules, des manches et
lames de laryngoscope, des nébuliseurs et des circuits de respirateurs
potentialisent le risque de l'infection nosocomiale liée à
l'anesthésie.
Par ailleurs, la pratique de l'anesthésie, expose les
opérés au risque de transmission viral inter patient, par contact
direct avec le sang ou d'autres liquides biologiques. En effet, la
contamination sanglante du matériel, nécessaire notamment au
contrôle des voies aériennes, expose à ce risque viral. De
même, la présence de sang sur le matériel utilisé en
anesthésie, y compris le matériel non critique (en contact avec
une peau saine : garrot, pinces de Kocher, plateau, brassard à tension,
stéthoscope, etc.) est fréquente. Il en est ainsi de la
contamination des lames et des manches de laryngoscopes. Celle-ci peut
persister si le nettoyage n'est pas immédiat ou suffisant (Philips,
Monaghan et Simmons, 1997).
Dans la même perspective, une étude
réalisée par le centre hospitalier universitaire Ibn Roch de
Casablanca évaluant l'incidence des infections nosocomiales liées
à l'anesthésie auprès de 3110 patients a montré que
340 patients ont présenté au moins une atteinte inflammatoire.
Les seuls facteurs de risque identifiés étaient
l'anesthésie générale, l'intubation trachéale et la
ventilation via un circuit de ventilation (Khaleq, Miloudi, Idali, Harti et
Barrou, 2001). A cela s'ajoute, les dispositifs médicaux
d'anesthésie et de réanimation réutilisables qui doivent
répondre à des procédures d'entretien strictes.
Actuellement, les principes et les procédures
concernant le traitement du matériel d'anesthésie
réutilisable sont bien codifiés et décrits (C- CLIN Sud-
Est, 1996). Ils constituent la clef de voûte pour la prévention
des infections nosocomiales au sein du bloc opératoire.
Cependant, lors de notre stage de première année
du 2éme cycle, nous avons constaté que le personnel
infirmier anesthésiste chargé de l'entretien et de la gestion des
dispositifs médicaux (DM) d'anesthésie réutilisable ne
respecte aucunes procédures définies dans l'entretien des DM et
ne tient pas compte de la catégorie du matériel et de
différentes étapes du traitement du matériel
réutilisable.
A cet effet, un entretien informel et préliminaire
auprès des infirmiers anesthésiste du bloc opératoire
central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat a révélé
l'existence d'un problème d'entretien du matériel
d'anesthésie et des dispositifs médicaux pour différentes
raisons.
C'est dans cette perspective que la présente
étude vise à identifier les facteurs qui entravent l'adoption des
différentes procédures et méthodes d'entretien et de
désinfection du matériel d'anesthésie réutilisable.
A travers cette étude, nous visons aussi à explorer et à
décrire les différentes méthodes d'entretien des
dispositifs médicaux réutilisable en anesthésie.
2. Énoncé du but et de la question de
recherche
2.1 But de la recherche
Décrire et explorer les facteurs
influençant l'entretien et la désinfection des dispositifs
médicaux réutilisable en anesthésie au niveau de bloc
opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat.
2.2 Question de la recherche
Quels sont les facteurs qui influencent l'entretien et
la désinfection des dispositifs médicaux réutilisable en
anesthésie au niveau du bloc opératoire central de
l'hôpital Ibn Sina de Rabat ?
Chapitre II : Recension des
écrits
1. La recension des
écrits
L'étude de l'entretien du matériel et des
dispositifs médicaux réutilisable en anesthésie à
travers la recension des écrits, nous a permis d'identifier les
différents facteurs qui influencent l'adoption des procédures et
méthodes dans cette pratique.
1.1 Facteurs liés aux ressources
humaines
Selon le guide des bonnes pratiques d'hygiène en
anesthésie (1996), l'infirmier(e) anesthésiste est responsable de
l'entretien et de la gestion du matériel d'anesthésie. Toutefois,
en fonction de l'activité du bloc opératoire et de l'organisation
du travail, cette tâche peut être assurée, sous sa
responsabilité, en collaboration avec un(e) aide soignant (e). Mais
l'infirmier anesthésiste doit obligatoirement assurer le contrôle
avant la remise en service et en assurer la maintenance préventive des
équipements. En outre, le rôle de l'anesthésie dans la
survenue des infections nosocomiales est peu évalué, ce qui
entraîne une méconnaissance du problème de la part des
équipes d'anesthésie peu formées à l'hygiène
et à la prévention (SFAR, 1996). Cependant, d'après le
manuel sur le traitement du matériel de ventilation en anesthésie
et réanimation édité par le centre de coordination de
lutte contre les infections nosocomiales sud-ouest de France (1997), les
personnels des unités opérationnelles en hygiène sont
souvent interrogés par les professionnels de réanimation,
d'anesthésie sur les procédures du traitement et d'utilisation du
matériel.
Nonobstant, la diversité des pratiques, l'absence de
cadre référentiel, le peu de littérature dans ce domaine
ont été déterminants pour harmoniser les pratiques de
traitement du matériel d'anesthésie et de réanimation,
ainsi la mise en place d'un guide de recommandation sur les pratiques de
désinfection du matériel d'anesthésie
réanimation.
Par ailleurs, la sécurité des patients et des
personnels, vis à vis du risque infectieux conditionne la gestion des
dispositifs médicaux (Vanaquier, 1994 ; Segard, 1997 ;
Baudriller, 2001). L'utilisation de dispositifs médicaux (DM) à
usage unique est à privilégier chaque fois qu'un tel
matériel existe et qu'il permet de réaliser une intervention
sûre et efficace pour le patient. L'application d'un système de
stérilisation ou de désinfection efficace et adapté est
obligatoire pour les dispositifs médicaux réutilisables (CTIN,
1998 ; SFHH, 2003).
Dans la pratique quotidienne de l'anesthésie, le
personnel ne participe pas ou participe peu à l'élaboration des
procédures d'hygiène, de décontamination ou de
stérilisation du matériel et dispositifs médicaux
réutilisable en anesthésie. Pourtant le syndical national des
infirmiers anesthésistes de France, (2002) dans ses recommandations pour
l'exercice de la profession d'infirmier anesthésiste déclare que
l'infirmier anesthésiste doit participer à l'élaboration
de procédures d'hygiène, de décontamination, de
stérilisation des matériels et des locaux d'anesthésie en
accord avec le cadre du service et sous l'égide du comité de
lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) de l'établissement. Il
applique et fait respecter les règles générales
édictées par le CLIN et les procédures de service par tous
les membres de l'équipe. Il peut être membre du CLIN.
Dans le cadre de la formation du personnel soignant, le centre
de coordination de lutte contre les infections nosocomiales sud-ouest
(C.CLIN ; 1997), en accord avec le conseil supérieur
d'hygiène publique de France a développé une politique de
formation et d'information des médecins anesthésistes-
réanimateurs et des infirmiers anesthésistes à
l'hygiène et à l'entretien du matériel et DM
réutilisable en anesthésie. Ceci est particulièrement
important lors de la mise en place d'un nouveau matériel, d'une nouvelle
technique et d'un nouveau protocole.
L'inscription de la prévention du risque infectieux
dans le projet de service et la mise en place d'un infirmier
anesthésiste référent en hygiène
hospitalière sont souhaitables. Cet infirmier serait formé par
l'unité d'hygiène hospitalière et/ou le CLIN. Il aurait le
rôle d'un correspondant et serait chargé de transmettre les
informations à l'ensemble de l'équipe d'anesthésie ou
à l'inverse d'interpeller l'unité d'hygiène.
Si la responsabilité de l'entretien du matériel
d'anesthésie est confiée aux infirmiers anesthésistes, il
n'en reste pas moins que l'hygiène passe par une entente et un
comportement adapté de tous les acteurs du bloc opératoire. Le
binôme « médecin anesthésiste réanimateur et
infirmier(e) anesthésiste » ne peut sûrement pas être
dissocié. Une collaboration et une adhésion des médecins
et des infirmiers aux mesures pratiques d'hygiène sont fondamentales.
L'enseignement de l'hygiène hospitalière,
déjà intégré dans les programmes des écoles
d'infirmier (es) anesthésistes, doit aussi faire partie de ceux de
l'internat de spécialité en anesthésie réanimation
appuyer des travaux, mémoires, thèses, publications et
évaluations. Enfin, les responsables de l'hygiène
hospitalière chargés de la formation du personnel dévoient
intervenir dans un esprit de concertation avec les équipes
d'anesthésie, en s'appuyant sur une connaissance des pratiques, apporter
des solutions aux problèmes rencontrés sur le terrain.
De ce fait, les personnels affectés aux
différentes tâches seront informés et formés en
entretien des dispositifs médicaux, entretien des locaux, gestion des
stocks... Cette formation sera dispensée : soit par le praticien
lui-même, soit par une personne désignée dans le personnel
qui aura reçu une formation. Ils seront sensibilisés aux risques
d'accidents au sang (AES) et porteront un équipement de protection
individuelle : gant, masque à visière ou lunettes, tenue de
protection. Ils connaîtront les techniques de lavage des mains ou de
désinfection des mains par friction avant et après
préparation du matériel. (Syndicat National des Infirmiers
Anesthésistes ; 2002).
Cependant, selon Wenk (2005), les trois principaux
éléments pour un bon entretien des instruments sont :
l'être humain, la machine et les produits auxiliaires. Sans l'interaction
réussie de ces trois éléments, il n'est en effet pas
possible d'obtenir de résultat optimal. Ce faisant, l'être humain
constitue à la fois l'élément le plus important et le plus
imprévisible. Il lui faut une bonne dose de motivation, une bonne
formation ainsi que des instructions claires.
Après cette revue de la littérature, dans
l'accomplissement de ses tâches, l'infirmier anesthésiste est
chargé de l'entretien et de la gestion des DM réutilisable. Or
force de constater que cette tâche est négligée voir
ignorée, puisqu'il est un peu formé en hygiène et dans les
procédures d'entretien et de désinfection des DM.
En effet, l'hygiène en anesthésie est souvent
négligée, pourtant, tous les actes pratiqués au cours de
l'anesthésie sont susceptibles de générer des infections
par leurs caractères de plus en plus invasifs. La prévention de
ses infections se repose sur le respect des précautions
élémentaires d'hygiène, sur un choix raisonné et
validé des procédures de désinfection et d'entretien
d'anesthésie (Gorce, Pourriat ; 1996). Par ailleurs, l'utilisation
d'un matériel mal décontamine, non désinfecté ou
non stérilisé constitue une pratique à risque tant bien
pour le patient et le personnel soignant. Pour cela, une bonne formation, une
motivation du personnel permet de réaliser des soins de qualité
en anesthésie.
1.2 Facteurs liés aux ressources
matérielles
Le centre de coordination de lutte contre les infections
nosocomiales sud-ouest France (C.CLIN ; 1996) préconise aux
professionnels de santé chargée de l'entretien du matériel
et DM d'anesthésie d'avoir un local réservé à
l'entretien du matériel d'anesthésie. Ce local doit comporter :
(a) un système d'extraction d'air pour éliminer les odeurs et les
émanations des produits désinfectants (obligatoire selon le code
du travail lors d'usage de glutaraldéhyde), (b) un poste de lavage des
mains indépendant, (c) un poste pour l'entretien-désinfection du
matériel comprenant :
· un évier, avec double-bacs de
préférence
· un plan de travail attenant à l'évier
· des bacs de trempage (pour la décontamination et
la désinfection) avec robinet de vidange, poissonnières et
couvercles. L'entretien des bacs devra être assuré en fonction du
rythme de renouvellement des solutions, défini par le protocole
d'établissement. Ainsi qu'un local indépendant pour le stockage
des produits et du matériel doit être prévu pour le secteur
d'anesthésie.
Dans la même ordre d'idée, le guide de bonnes
pratiques pour la prévention des infections liées aux soins
réalisés en dehors des établissements de santé de
France recommande que l'idéal serait d'avoir une zone
réservée à l'entretien des dispositifs médicaux
réutilisables. Dans le cas contraire, il est souhaitable de
séparer les zones de nettoyage des dispositifs médicaux (point
humide) de la zone de conditionnement - désinfection -
stérilisation des dispositifs médicaux.
D'autre part, les dispositifs médicaux propres ou
stériles doivent être stockés à l'abri d'une
contamination microbienne dans des placards fermés. Ainsi, la
société Française d'anesthésie réanimation
(SFAR) en 1997 dans ses recommandations concernant l'hygiène en
anesthésie a proposé : (a) lors de l'achat d'un nouveau
matériel, intégrer au cahier des charges les critères
d'entretien et, pour le matériel critique ou semi critique,
privilégier le matériel autoclavable ou à usage unique,
(b) réaliser le recueil, le transport et le traitement du
matériel de façon à protéger l'environnement, (c)
connaître les procédures, respecter leurs indications, (d) choisir
des produits de désinfection ou de décontamination conformes aux
normes d'efficacité en vigueur (normes AFNOR, normes européennes)
et respecter les consignes d'emploi (concentration, durée), (e)
préférer le nettoyage mécanisé au nettoyage manuel
du matériel, (f) ne jamais recycler du matériel à usage
unique etc.
Par ailleurs, le guide de bonne pratique d'hygiène en
anesthésie (1996), souligne quelle soit que l'étape de
l'entretien, le choix du produit utilisé pour l'entretien est sous la
responsabilité du pharmacien et du comité de lutte contre les
infections nosocomiales de l'établissement. Les recommandations
d'utilisation (concentration de la solution, temps de contact, date de
péremption ou de mise en service) doivent être consignées
sur une fiche technique ou un protocole précis. Le port de gants
adaptés (à manchettes longues ou jointives) est obligatoire pour
les étapes de la décontamination, du nettoyage et de la
désinfection par immersion. Le port du masque et de lunettes est
recommandé lors de la manipulation de certains produits
(glutaraldéhyde, soude).
Pour Thomas, (2000) les produits utilisés pour
l'entretien du matériel et DM réutilisable doivent
répondre d'une part aux critères suivants : (a)
efficacité sur le plan anti-microbien et sur le plan de la
qualité de l'action détergente, (b) non
nocivité tant pour le personnel que pour le matériel, le choix
des produits se fera avec la médecine du travail, la pharmacie et
après avoir été testé par le personnel
(prévention des intolérances ou réactions allergiques),
(c) facilité d'emploi: préférer les
présentations sous sachet (dose individuelle), (d) coût
d'utilisation économiquement supportable, (e) doit être
présenté par le fabricant comme étant conçu pour la
pré-désinfection. D'autre part, pour Rutala et Weber (1999 ;
2004) le choix des produits désinfectants se fait sur la base de :
(a) leur principe actif de base, (b) leur durée de traitement pour une
capacité sporicidie, (c) leurs spécificité et de la
présentation du produit.
A la lumière des écrits, une pièce
réservée à l'usage de l'entretien des DM
réutilisable serait l'idéal. Sinon il est souhaitable de
séparer la zone de nettoyage de la zone de stockage du matériel.
Les produits de décontamination et de désinfection doivent
être conformes aux normes d'efficacité, le choix des produits est
sous la responsabilité du pharmacien et du comité de lutte contre
les infections nosocomiales de l'établissement.
Enfin, le personnel anesthésiste prenant en charge le
traitement des dispositifs médicaux doit être qualifié et
bénéficié d'une formation spécifique. Il doit
connaître et disposer de procédures écrites,
validées et régulièrement actualisées.
1.3 Facteurs liés à l'organisation
Après la survenue de cas de contamination des patients,
liées à des défauts dans les procédures de
stérilisation, le ministère Française de santé a
mis en oeuvre en particulier depuis 1997, des mesures pour améliorer la
qualité des activités de stérilisation et de
désinfection des dispositifs médicaux (DM) par les professionnels
de santé.
Pour cela, un plan de contrôle des activités de
stérilisation et de désinfection des DM dans les
établissements de santé ayant une activité chirurgicale
s'est déroulé de 1998 à 2000. Celui-ci a permis
d'identifier des insuffisances et d'apporter un certain nombre
d'amélioration.
La France connaît depuis 2000, un cadre
réglementaire pour les activités de stérilisation et de
désinfection des DM. En 2007, 96,4% des établissements de
santé déclaraient des protocoles sur le traitement des DM. En
outre, le guide de bonnes pratiques de désinfection (comité
technique national des infections nosocomiales, le conseil supérieur
d'hygiène publique de France- section des maladies transmissibles,
Ministère chargé de santé, 1998), fait l'objet d'une
actualisation continue pour décliner de façon pratique et selon
les risques des actes pratiqués dans les différentes
spécialités.
L'entretien des DM réutilisable est un maillon de la
chaîne de prévention de risque infectieux lié aux DM, de ce
fait la maitrise du risque nécessite : (a) la reconnaissance de la
fonction «entretien« au sein de l'établissement de la part de
la direction, des instances et l'ensemble des professionnels, (b) un
encadrement et une mise en oeuvre des procédures par du personnel ayant
acquis des compétences spécifiques (formation initiale et/ou
continue), (c) une organisation de travail permettant la réalisation
correcte des procédures, (d) une mise à disposition de locaux, de
matériaux, de matériels et de produits adaptés, en
conformités avec les exigences de l'entretien.
Par ailleurs en 1988, la France par le biais du
ministère de la santé instaurait par décret la
création de comité de lutte contre les infections nosocomiales
(CLIN) dans les établissements publics. C'est à la fois un centre
d'élaboration de la politique concertée d'hygiène, de
prévention et de lutte, et un dispositif d'intervention agissant en
collaboration avec les différents services cliniques, de pharmacie et de
laboratoire.
Tandis que, selon Carlet et Labadie (2002), les missions
d'évaluation et l'élaboration d'un programme d'action inscrivent
le comité de lutte contre les infections nosocomiales dans un cadre
d'amélioration de la qualité des soins dans un domaine
précis : la prévention de l'infection. Ce programme d'action
doit permettre une meilleure qualité et une plus grande
sécurité de soins. C'est dans ce sens que l'institution du CLIN a
été étendue à l'ensemble des établissements
de santé. Le CLIN doit être associé à
l'équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière
(EOH) qui organise la diffusion des protocoles et la formation continue du
personnel.
De nos jours, l'organisation et le fonctionnement des blocs
opératoires se sont nettement améliorés avec des cahiers
de charge définis en fonction de spécialité chirurgicale
et du recrutement. La planification des activités sur l'année et
en tout cas par mois ou par semaine est indispensable pour le personnel enfin
de prodiguer des soins de meilleures qualités possibles. Les blocs
opératoires ont aussi mis en place des chartes issues de l'expression de
la réflexion commune et d'une volonté de travail en commun. La
description du plateau technique, ses missions et le rôle de chacun est
indispensable (Martin, 2002).
Ainsi, la charte définit le rôle du coordinateur
et les instruments de mesure de l'efficacité de l'organisation pour
permettre aux conseils de bloc de jouer pleinement son rôle.
Le matériel d'anesthésie étant un
matériel et un DM spécifique, il est souhaitable d'écrire
avec l'aide éventuelle de l'équipe opérationnelle
d'hygiène (EOH), les fiches techniques correspondant à la
désinfection du matériel spécialisé. Par ailleurs,
les dispositifs médicaux d'anesthésie et de réanimation
réutilisables doivent répondre à des procédures
d'entretien strictes. L'acquisition de nouveaux dispositifs médicaux
(DM) réutilisables impose un cahier des charges prenant en compte les
impératifs adéquats en termes de contrôle du risque
infectieux, en privilégiant toujours la stérilisation à la
désinfection. De plus, il est nécessaire d'assurer une
traçabilité optimale afin de pouvoir retrouver pour chaque
patient le matériel qui a été utilisé. Dans ce
contexte, l'extension de l'utilisation du DM à usage unique est un gage
de qualité et de sécurité, en anesthésie comme en
réanimation, car l'utilisation de dispositifs médicaux (DM)
à usage multiple expose les patients à un risque d'infection
nosocomiale, si le DM est mal ou insuffisamment nettoyé, et si les
procédures de désinfection ou de stérilisation ne sont pas
appliquées. L'existence de risques liés à la
réutilisation de dispositifs stériles à usage unique est
établie. Ces risques sont en rapport avec les dispositifs
eux-mêmes, leur utilisation clinique et le processus de retraitement
(DGS/SQ3, DGS/PH1- DH/EMI, 1994).
Dans ses domaines d'activités, l'infirmier
anesthésiste assure l'entretien, le nettoyage, la décontamination
et la stérilisation des matériels. Chacune de des étapes
doit faire l'objet d'une traçabilité.
Cette traçabilité permet de retrouver quel
matériel a été traité, comment, par qui cela a
été fait et quand. Dans la mesure du possible, elle doit
permettre de faire le lien entre le matériel utilisé pour un
patient et la procédure de traitement subi par ce matériel.
Selon le guide de prévention des infections
liées aux soins réalisés hors des établissements de
santé publié en 2006, la traçabilité s'effectue
sur un cahier de désinfection qui comporte :(a) la liste des
dispositifs médicaux désinfectés, (b) la date et heure de
désinfection (début - fin), (c) le nom et le numéro de lot
du produit désinfectant utilisé, (d) le nom de la personne qui a
assuré la désinfection et signature, (e) le numéro du
cycle en cas d'utilisation d'un laveur-désinfecteur.
Une fois la traçabilité des différentes
étapes effectuée, selon le CCLIN (2004) une phase
d'évaluation s'impose pour contrôler le respect des
procédures codifiées. L'évaluation de la qualité de
l'application des procédures doit être effectuée
périodiquement. Elle peut se dérouler sous forme d'audit de
pratiques réalisées par des personnes compétentes,
reconnues, indépendantes du service audité. Une grille
d'évaluation élaborée à partir des modes
opératoires en vigueur et comportant un certain nombre de
critères tels que : dilution, température, temps de contact,
protection du personnel... qu'il est fondamental de respecter, peut servir de
base à l'audit. En fonction des résultats, il pourra être
suggéré des actions correctives. L'impact pédagogique de
ce type d'évaluation permet également une sensibilisation
continue au respect des protocoles.
Dans la littérature, des pays comme la France ont mis
en place un système qualité appliqué à l'ensemble
des opérations de traitement des DM, appuyé d'un cadre
réglementaire. Ainsi la création des comités de lutte
contre les infections nosocomiales (CLIN) dans les établissements
sanitaires par décret en 1988 chargée d'élaborer un
programme de lutte conte les infections nosocomiales et un plan de formation de
personnel en hygiène hospitalier. Par ailleurs l'organisation du bloc
opératoire permet au professionnel de développer une culture de
l'écrit, c'est-à-dire la traçabilité permettant de
faire un lien entre le matériel utilisé pour un patient et la
procédure subi par ce matériel.
2. Cadre de référence
La recension des écrits réalisée dans
cette étude n'a pas permis de dégager des théories
traitant le sujet à l'étude. Devant cette situation le cadre de
référence est un modèle conceptuel pour orienter notre
recherche, ce qui met en exergue les facteurs qui entravent l'adoption des
procédures et des méthodes d'entretien du matériel et DM
réutilisable.
Facteurs liés aux ressources
humaines :
- Formation de base
- Formation continue
- Engagement et motivation
Facteurs liés aux ressources
matérielles :
- Local
- Logistique/ commande
- Produits pour entretien
-
-
L'analyse des écrits nous a permis d'élaborer un
cadre pour énumérer et connaître les facteurs qui
influencent l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable.
L'adoption des procédures d'entretien et de
désinfection des dispositifs médicaux réutilisable en
anesthésie
Facteurs liés à l'organisation du
service :
- Coordination
- CLIN/référentiel et procédure
- Traçabilité, suivis et évaluation
-
-
2.1 Définition des concepts à
l'étude
Les concepts retenus au niveau de cette étude sont ceux
mis en relief par le cadre de référence. Ils portent sur la
description des facteurs qui influencent l'entretien du matériel
d'anesthésie et dispositifs médicaux réutilisable.
2.1.1 Le dispositif médical
L'article L.5211-1 du Code de Santé Publique de France
définit par dispositif médical «tout instrument, appareil,
équipement, matière, produit d'origine ni humaine ni animale ou
autre article utilisé seul ou en association, y compris les accessoires
et logiciels intervenant dans son fonctionnement, destiné par le
fabricant à être utilisé chez l'homme à des fins
médicales et dont l'action principale voulue n'est pas obtenue par des
moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais dont
la fonction peut être assistée par de tels moyens ». De
même, la directive 93/42/CEE1(*) définit le dispositif médical comme
étant tout instrument, appareil, équipement, matière ou
autre article, utilisé seul ou en association, y compris le logiciel
nécessaire pour le bon fonctionnement de celui-ci, destiné par le
fabricant à être utilisé chez l'homme à des fins:
(a) de diagnostic, de prévention, de contrôle, de traitement ou
d'atténuation d'une maladie, (b) de diagnostic, de contrôle, de
traitement, d'atténuation ou de compensation d'une blessure ou d'un
handicap,(c) d'étude ou de remplacement ou modification de l'anatomie ou
d'un processus physiologique, (d) de maîtrise de la conception, et dont
l'action principale voulue dans ou sur le corps humain n'est pas obtenue par
des moyens pharmacologiques ou immunologiques ni par métabolisme, mais
dont la fonction peut être assistée par de tels moyen.
En l'absence de législation spécifique au Maroc,
c'est la circulaire ministérielle N°7 du 19/02/97 relative à
l'enregistrement des DM qui définit les dispositifs médicaux
comme étant : « Tout instrument, équipement, appareil
ou produit, destiné à être utilisé chez l'Homme
à des fins (a) de diagnostic, prévention, contrôle,
traitement ou atténuation d'une maladie; (b) de diagnostic,
contrôle, traitement, atténuation ou compensation d'une blessure
ou d'un handicap, (c) d'étude de remplacement ou de modification de
l'anatomie ou d'un processus physiologique; (d) de maîtrise de la
conception et dont l'emploi est susceptible de présenter des dangers
pour le patient ou l'utilisateur. L'action des DM ne doit pas être
obtenue par des moyens pharmacologiques ou immunologiques. » (Boussengar,
INAS ; 2004)
2.1.2 L'entretien du matériel
Il est définie comme un ensemble des actes, qui
consiste à éliminer les substances organiques et les
micro-organismes présents sur les dispositifs médicaux
réutilisable, afin d'éviter la transmission d'infection au
patient. En outre, l'objectif de l'entretien du matériel est
de : (a) garantir la sécurité pour les personnes
soignées et le personnel en évitant la transmission
croisée des infections, (b) uniformiser les pratiques afin de garantir
l'efficacité.
Le centre de coordination de lutte contre les infections
nosocomiales sud-est France en 1996 a défini des principes
généraux de l'entretien du matériel selon la
classification de Spaulding concernant le traitement du matériel.
On distingue trois catégories de matériel selon
le risque de contamination ; (a) le matériel non critique (NC) en
contact avec une peau saine : garrot, pinces de Kocher, plateau, brassard
à tension, stéthoscope, (b) le matériel semi critique (SC)
en contact avec une muqueuse sans effraction de celle-ci ou une peau non
intacte : masque, ballon d'anesthésie, canule de Mayo, lame de
laryngoscope, sonde d'intubation, masque laryngé, pince de Magill,
mandrin, ouvre bouche, fibroscope bronchique, (c) le matériel critique
(C) pénétrant un tissu stérile ou le système
vasculaire : cathéter veineux et artériel, cathéter
péridural, aiguille pour anesthésie péridurale ou sous
arachnoïdienne, canule de trachéotomie, etc. Et trois
procédures d'entretien selon la catégorie du
matériel : (a) la procédure P1 pour le matériel non
critique, (b) la procédure P2 pour le matériel semi-critique s'il
ne peut subir la procédure P3 qui est à appliquer
préférentiellement, (c) la procédure P3 pour le
matériel critique s'il est réutilisable (le matériel
stérile à usage unique est non réutilisable). Enfin trois
étapes pour chacune des procédures d'entretien : (a)
l'étape 1 (E1) de décontamination, (b) l'étape 2 (E2) de
nettoyage, rinçage et séchage. Ces deux étapes sont
identiques quelle que soit la catégorie de matériel et la
procédure choisie. (c) l'étape 3 (E3) qui offre trois
possibilités : usage propre, désinfection par immersion,
stérilisation.
Dans le même sens, Hajjar (2003) a classé les DM
selon la destination et le risque infectieux vis-à-vis des agents
transmissibles conventionnels (ATC) et les agents transmissibles non
conventionnels (ATNC). Devant les difficultés d'inactivation des ATNC
(prions responsable d'encéphalopathies spongiformes
transmissibles : EST) par les procédés habituels, il
convient de privilégier l'utilisation de dispositifs médicaux
à usage unique.
Les DM hors classe ou DM « patient
unique » ne peut être réutilisé, après
traitement, uniquement pour le même patient (DM
oxygénothérapie, nébulisation, aérosol). Il existe
des DM hors classe ou « utilisés pour plusieurs patients sans
traitement entre deux patients ». Ce sont (a) les circuits externes
des respirateurs, (b) les respirateurs (ses éléments du circuit
interne), ces dispositifs médicaux d'anesthésie et
réanimation sont (a) soit impossible à décontaminer,
désinfecter ou stériliser, (b) soit en partie
stérilisables mais aux qualités techniques altérées
par des stérilisations répétées.
2.1.3 Facteurs liés aux ressources
matérielles
L'existence d'une pièce réservée à
l'entretien du matériel d'anesthésie et DM réutilisable
est vivement souhaitée. Dans le cas contraire, il faut séparer la
zone de nettoyage des DM de la zone de conditionnement. En plus la commande des
produits d'entretien se fait sous la responsabilité du pharmacien de
l'établissement qui est un membre actif du CLIN. En effet, le choix de
ses produits dépend de l'efficacité et du respect des normes
internationales en vigueur. Lors de l'acquisition du nouveau matériel,
les critères d'entretien doivent être intégrés dans
le cahier des charges.
2.1.4 Facteurs liés aux ressources
humaines
D'après les recommandations pour l'exercice de la
profession d'infirmier anesthésie du syndicat national des infirmiers
anesthésistes de 2002, l'infirmier anesthésiste assure la gestion
du matériel consommable pour la pratique de l'anesthésie. Il
veille à son approvisionnement et procède à la
reconstitution des unités de travail. Il assure l'entretien, le
nettoyage, la décontamination et la stérilisation des
matériels. Ces dernières actions peuvent être
déléguées à une aide soignante ou à un agent
hospitalier. Il assure obligatoirement le contrôle avant la remise en
service. Il assure la maintenance préventive des équipements.
D'autre part, Le personnel anesthésiste prenant en charge le traitement
des dispositifs médicaux doit être qualifié et
bénéficier d'une formation spécifique. Il connaît et
dispose de procédures écrites, validées et
régulièrement actualisées. A cet effet, une formation
continue du personnel en hygiène hospitalière surtout dans le
domaine de traitement et de l'entretien du dispositif médical
réutilisable en anesthésie permet, par un ensemble de petits
gestes et d'attention, l'amélioration de la qualité des soins. Ce
personnel doit avoir à sa disposition, du matériel de protection
lors de l'entretien des dispositifs médicaux : tablier, gants, lunettes
masque. La qualité de l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable dépend dans une mesure de la compétence de la
formation de base, de la formation continue et du comportement du personnel
impliqué dans cette opération.
2.1.5 Les facteurs liés à
l'organisation
L'organisation et la planification d'une politique de lutte
contre les infections nosocomiales, nécessitent la mise en place dans
l'établissement hospitalier, de structure spécifique telle que le
CLIN, l'EOH et les référents en hygiène dans les services.
Le comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN),
crée par décret en 1988 dans les établissements
hospitaliers public de France a pour mission essentiel l'élaboration
d'une politique concertée d'hygiène, de prévention et de
lutte soumis à la commission médical de l'établissement,
c'est aussi un dispositif d'intervention agissant en collaboration avec les
différents services cliniques, de pharmacie et de laboratoire. En plus
l'équipe opérationnelle d'hygiène hospitalière est
chargée de la mise en oeuvre du programme d'action. En outre
l'identification au sein de chaque service ou service d'activité, de
correspondants d'hygiène permettra la transmission d'information ainsi
que la communication et le suivi des protocoles d'hygiène.
En outre, la traçabilité des dispositifs
médicaux stérilisés au sein des établissements de
santé est un élément du système qualité et
concourt à l'exercice de la matériovigilance. Ainsi, au sein de
notre exercice quotidien, la traçabilité intervient dans la
chaîne de stérilisation et lors d'utilisation de dispositifs
médicaux. En effet, la chaîne de stérilisation est
l'ensemble des opérations allant de la fin de l'utilisation d'un
instrument jusqu'à sa nouvelle mise à disposition stérile
pour l'intervenant. Trois grandes phases la constituent : le pré
désinfection, le nettoyage, la stérilisation, le stockage et mise
en oeuvre du registre de stérilisation/ traçabilité.
Phase méthodologique
Chapitre III : les méthodes
1. Devis de recherche et type de
l'étude
Dans le but d'apporter des réponses à la
question de recherche, nous avons mené une étude descriptive de
premier niveau, quantitative qui explore les facteurs qui influencent
l'adoption des procédures et des méthodes pour l'entretien et la
désinfection du matériel et DM réutilisable en
anesthésie au niveau du bloc opératoire central de
l'hôpital Ibn Sina de Rabat.
2. Population cible et
échantillon
2.1 Population cible : la
population visée par la présente étude est
constituée de l'ensemble des infirmiers anesthésistes du bloc
opératoire central de l'hôpital Ibn Sina de Rabat (HIS), milieu de
l'étude. Selon les données sur l'effectif des infirmiers
anesthésistes obtenus auprès de l'infirmier chef du bloc, le
nombre correspondait à dix-huit (18) infirmiers anesthésistes au
total. Le choix de l'ensemble infirmiers anesthésistes a pour but de
recueillir des informations sur les facteurs qui influencent l'entretien et la
désinfection du matériel et DM d'anesthésie
réutilisable. Le fait d'inclure la totalité des infirmiers
anesthésistes exerçant au bloc opératoire central est
jugé nécessaire car, tout d'abord, il s'agit d'une petite taille
de population (18 infirmiers) et qui sont facilement accessibles. Sont exclus
de cette étude les infirmiers anesthésistes exerçant dans
les autres salles que le bloc opératoire central.
2.2
Échantillon : il s'agit d'une recherche qui a
touché l'ensemble des infirmiers anesthésistes du bloc
opératoire central de l'HIS, milieu de l'étude. Le choix
d'inclure la totalité des infirmiers anesthésistes est
jugé nécessaire car, tout d'abord, il s'agit d'une petite
population (18 infirmiers(e)) et qui sont facilement accessible. Ainsi, se
limiter à un échantillon risquerait de perdre certaines
informations essentielles.
Pour l'entretien semi directif, le
médecin anesthésiste, chef de service de l'anesthésie et
le pharmacien, responsable de la stérilisation ont constitué les
participants à cet entretien.
2.3 Milieu de l'étude (annexe
n°6) : nous avons choisi pour mener notre étude le bloc
opératoire central de l'hôpital Ibn Sina (HIS) ; les raisons
de ce choix se justifient par la connaissance du milieu, l'accessibilité
grâce à un coût et un temps réduit. Le HIS couvre une
population très importante non seulement de Rabat, mais de toutes les
provinces du royaume, cette structure à une prédominance plus
chirurgicale. Le HIS dispose d'un plateau technique chirurgical le plus
important à l'échelle nationale avec un bloc opératoire
central de plusieurs spécialités et un taux d'intervention
chirurgicale journalière le plus élevée. En plus c'est un
endroit favorable pour mener à bien la recherche, car la collaboration
des responsables et des infirmiers concernant par l'étude est
garantie.
3. Instruments de collectes et d'analyse de
données
Pour répondre à la question de recherche, un
questionnaire et une entrevue semi structurée ont été
choisis, comme instruments de collecte de données. Le recueil des
données s'est déroulé au mois de mai 2009.
3.1 Questionnaire
(annexe n°1) : le questionnaire a été
conçu de manière à répondre l'objectif de
l'étude. Il comprend un texte de présentation qui contient les
informations garantissant l'anonymat et le consentement nécessaires aux
participants à l'étude et 26 questions ciblant les informations
nécessaires par rapport à la problématique et par rapport
au cadre de référence. Les questions comprennent des questions
fermées par « oui » ou par «non», des questions
à choix multiples ou selon le besoin des questions ouvertes. Elles ont
été formulées d'un vocabulaire simple et facile pour en
saisir la signification par la population interrogée. En
général, le questionnaire a été conçu de
manière facile à comprendre et simple à remplir. La
durée entre sa distribution auprès des participants et son
recueil a été fixée à une semaine.
Avant sa distribution auprès des infirmiers
anesthésistes (18) en service au bloc opératoire central de HIS
de Rabat, le questionnaire a fait l'objet d'une analyse détaillée
permettant de valider et vérifier sa fidélité. La version
obtenue a été ensuite testée auprès de 3 infirmiers
anesthésistes dans les autres hôpitaux relevant du CHIS. Ce
pré-test a permis ainsi de clarifier, de préciser, de changer
certains termes, de supprimer, rajouter ou compléter une ou des
questions (Poirier ; Coutansais, 1987). Au total 16 questionnaires ont
été retournés procurant ainsi un taux de réponse de
88.88%. Pour chaque questionnaire, on retrouve : une description de la
population cible, incluant les caractéristiques (sexe, âge,
ancienneté, etc.) permettant l'analyse des données.
NB : les deux autres
infirmiers anesthésistes étaient en congé au moment de la
distribution et de la collecte des questionnaires.
3.2 L'entretien semi
directif (annexe n°2) : il s'agit d'une entrevue
semi directive avec le professeur anesthésiste réanimateur, chef
de service de l'anesthésie réanimation du bloc opératoire
central ainsi qu'avec le pharmacien responsable de la stérilisation au
bloc. L'objectif étant d'enrichir et approfondir l'étude et
d'autre part d'identifier comment se positionnent-ils par rapport à leur
rôle prévu dans la littérature et le cadre conceptuel de
l'étude.
3.3 Traitement des données :
pour exploiter les résultats du questionnaire, toutes les
réponses ainsi que les commentaires ont été saisies sur
informatique. Un traitement statistique (descriptif) des questionnaires ainsi
que la création des tableaux et graphiques ont facilités la
lecture et l'interprétation des résultats obtenus. Cette
interprétation, revêt à la fois un caractère
quantitatif et qualitatif. Le recueil des données s'est
étalé sur un mois (mai 2009). Sur un total de 18(N)
questionnaires distribués aux infirmiers anesthésistes du bloc
opératoire central de l'HIS de Rabat, 16(n) infirmiers
anesthésistes ont répondu favorablement à la recherche,
soit un taux de participation (TP) de 88,88%. Ce pourcentage témoigne
l'engagement des professionnels et l'intérêt qu'ils portent
à cette question d'importance capitale.
De son côté, l'analyse des résultats de
l'entretien s'est inspirée de la méthode d'analyse
présentée dans l'ouvrage de Fortin (1996). Après une
lecture des transcriptions des propos émis par les participants, les
données ont organisées afin de faciliter leur analyse, tout en
préservant les mots et expressions utilisées par les participants
pour garantir un maximum de rigueur.
4. Considérations éthiques
Plusieurs éléments de l'éthique ont
été considérés dans la réalisation de cette
étude, afin de respecter la dimension éthique de la
recherche : (a) une autorisation administrative portant sur le recueil et
l'accès à l'information délivrée par la direction
de l'HIS, (b) le consentement des participants à l'étude, en leur
expliquant le but de l'étude ; (c) l'engagement de garantir
l'anonymat et la confidentialité des informations recueillir. Enfin, le
protocole de recherche a été reçu et
entérinée par le comité d'éthique et de validation
des protocoles de recherche de l'institut de formation aux carrières de
santé de Rabat (IFCSR).
Phase empirique
Chapitre IV : Présentation et analyse des
données
1. Présentation et
analyse des résultats du questionnaire
1.1 Caractéristiques des
participants
Les participants à notre enquête par
questionnaire sont repartis à 50 % de sexe masculin et 50% de sexe
féminin, et d'un âge moyen de 43 ans. Leur ancienneté dans
la profession est en moyenne de 18 ans. Ceci laisse penser qu'il s'agit de
professionnels ayant acquis une grande expérience professionnelle au
niveau du bloc opératoire en leur qualité d'infirmiers
anesthésistes. Cependant, il faut retenir que 56% sont des infirmiers
diplômes d'État de 1er grade et par conséquent,
ils possèdent un certain niveau de connaissances dans le domaine de
l'entretien du matériel d'anesthésie réutilisable. On peut
alors supposer que le reste procède à l'entretien selon les
habitudes.
Ces caractéristiques sont illustrées dans le
tableau suivant :
Tableau n°1 : Les caractéristiques
des infirmiers anesthésistes du BOC de l'HIS
Variable
|
Fréquence absolue (n=16)
|
Fréquence relative (%)
|
Sexe :
Masculin
Féminin
Age : moyenne : 43 ans
Moins de 30 ans
30 à 39 ans
40 à 49 ans
+ de 50 ans
Ancienneté dans le service
Moins de 5 ans
5 à 9 ans
10 à 15 ans
+ 15 ans
Le grade dans la fonction
IDE 2eme grade
IDE 1er grade
IDE grade principal
|
8
8
4
3
2
7
2
3
1
10
6
9
1
|
50%
50%
0%
25 %
18 %
12%
43%
12%
18%
6%
62%
37%
56%
6%
|
1.2 Facteurs liés aux ressources
humaines
Les infirmiers anesthésistes doivent avoir une
formation initiale et une formation continue relative aux techniques
d'entretien du matériel d'anesthésistes réutilisable dans
leurs cursus de formation.
Les graphiques 1 et 2 suivant font ressortir l'opinion des
participants par rapport à ces deux dimensions.
Graphique n°1 : La formation initiale des
infirmiers anesthésistes aux techniques d'entretien du matériel
d'anesthésie réutilisable
D'après les résultats illustrés dans ce
graphique, la majorité (67%) des participants ont eu une formation
initiale au cours de leurs formations de base, mais nous constatons que 22%
n'ont reçu aucune formation initiale et 11% des participants se sont
abstenus à la question. Ceci révèle que les infirmiers
anesthésistes ont bénéfice au cours de leurs formations de
base des connaissances sur les techniques d'entretien du matériel
d'anesthésie. Mais il reste des efforts à faire pour les 22% des
participants et les l1% des abstentions. La formation en matière
d'entretien du matériel d'anesthésie réutilisable a un
rôle capital dans le développement des connaissances des
infirmiers anesthésistes. Ceci est confirmé par les 63% des
réponses, estimant qu'ils n'ont pas bénéfice d'une
formation continue, pourtant la formation continue permet de remédier
le déficit de la formation de base et contribue à la mise
à jour des connaissances, comme illustré par le graphique
suivant :
Graphique n°2 : La formation continue aux
techniques d'hygiène en anesthésie
Par rapport à la disponibilité et la
participation à la rédaction des protocoles relative à
l'entretien des dispositifs médicaux d'anesthésie
réutilisable par les infirmiers anesthésistes (graphique
n°3), la quasi majorité (94%) des participants n'ont pas à
leurs dispositions des protocoles pour l'entretien des dispositifs
médicaux d'anesthésie réutilisable, alors que 81% des
infirmiers se sont abstenus de répondre à la question de la
participation à la rédaction des protocoles. Ceci s'explique par
l'inexistence des protocoles.
Néanmoins certains participants ont
déclaré « on vient de commencer à
élaborer, en cours, etc. » donc le personnel est
conscient de l'importance des protocoles, c'est un bon signe pour
l'élaboration et l'application des termes des protocoles et fiches
techniques pour rompre avec les habitudes et les routines quotidiennes.
Graphique n°3 : Disponibilité des
protocoles et la participation des infirmiers anesthésistes à la
rédaction
Comme la majorité des infirmiers immergent rarement les
dispositifs médicaux après l'utilisation, il apparaît que
beaucoup des efforts restent à faire pour l'immersion immédiate
des dispositifs après l'utilisation. Ainsi, on relève à
travers le tableau suivant (n°2) que le matériel
d'anesthésie est immergé rarement à 75% et le produit
utilisé est l'eau de javel à 73%. A propos de la dilution du
produit, les participants se sont abstenus de répondre à la
question et le temps de contact est estimé de 30 minutes à 1
heure.
A la lumière des résultats de ces tableaux
n°2 et 3, l'immersion du DM après l'usage se fait très
rarement, certains participants évoquent le problème de manque de
moyen (bac de trempage, quantité de solution ou les champs d'essuyage),
d'autres disent que la dilution se fait de manière aléatoire, de
même le temps de contact. Nous pouvons dire que malgré le grade
des majorités (IDE 1er grade) des infirmiers et leurs
anciennetés dans le service, ils ne sont pas encore à mesure de
faire une dilution déterminée avec un temps de contact
raisonnable, et un trempage immédiat du matériel après
l'utilisation. Il est nécessaire de recourir à la formation
continue et la mise à leurs dispositions des protocoles validés
par le CLIN, car l'efficacité d'un produit dépend de sa dilution
correcte et le respect de son temps de contact.
Tableau n° 2 : L'immersion immédiate
du matériel après l'utilisation
|
Fréquence
absolue
n= 16
|
Fréquence relative
|
Toujours
|
0
|
0%
|
Fréquemment
|
2
|
12.5%
|
Rarement
|
12
|
75%
|
Jamais
|
0%
|
0%
|
Abstention
|
2
|
12.5%
|
Tableau n°3 : Produit utilisé pour
l'entretien du matériel d'anesthésie
|
Fréquence absolue
|
Fréquence relative
|
Eau de Javel
|
12
|
73%
|
Autres
|
1
|
7%
|
Abstention
|
3
|
20%
|
Vu le risque de contamination des lames de laryngoscope lors
de contact avec le sang ou autres liquides biologiques, le traitement de ses
lames ne fait l'objet d'aucun protocole validé par le comité de
lutte contre les infections nosocomiales de l'établissement(CLIN) et mis
à la disposition de l'équipe d'anesthésie. A cet effet, la
quasi-totalité des infirmiers anesthésistes travaillent sans
protocole en se basant sur les habitudes et la routine. Étant
classé dans la catégorie de matériel semi critique, la
lame de laryngoscope est à désinfecter ou
à stériliser entre chaque patient en respectant le protocole
préétabli. Pour ne pas souiller d'autres matériels, elle
doit être isolée soit dans le gant ayant servi lors de
l'intubation, soit dans le sachet de la sonde d'intubation. L'idéal
serait d'avoir une « boîte tirelire » remplie de produit
décontaminant et présente dans le bloc lui-même pour
éviter d'avoir à entrer et sortir de la salle. Donc le CLIN
associé à l'EOH est appelé à mettre en place des
protocoles de traitement ou privilégié l'usage unique pour
éviter tout risque de contamination inter patient via les lames de
laryngoscope.
Tableau n°4 : Le traitement des lames de
laryngoscope en fonction des protocoles validés par le CLIN
|
Fréquence absolue
|
Fréquence relative
|
Oui
|
0
|
0%
|
Non
|
16
|
100%
|
Total
|
16
|
100%
|
Il importe de signaler qu'en anesthésie 75% des
intubations sont considérées comme traumatiques car elles
s'accompagnent d'un saignement micro ou macroscopique (Bovig, 1981). Même
s'il s'agit d'un contact bref, le CLIN doit prévoir l'utilisation des
lames à usage unique pour éviter le risque de contamination par
les agents transmissibles non conventionnels (prions). La quasi-totalité
des participants n'a jamais utilisé les lames de laryngoscope à
usage unique. Ceci s'explique aussi par le non diffusion des recommandations
sur l'usage des lames de laryngoscope par le comité de lutte contre les
infections nosocomiales de l'établissement. En outre, les lames de
laryngoscope autoclavable peuvent être stérilisées à
la vapeur d'eau à 134°C pendant une durée d'au
moins 18 minutes, mais les infirmiers anesthésistes se sont abstenus
à 69% de répondre à la question. Comme, nous avons dit
précédemment, le problème de l'utilisable des lames est
crucial pour la sécurité du patient, l'usage des lames
autoclavages ou à usage unique doit faire l'objet des recommandations
par l'autorité chargé de l'hygiène au sein de
l'établissement, ainsi que les infirmiers seront à appeler
à respecter les recommandations tant bien pour le traitement ou l'usage
unique.
Graphique n°4 : Recommandation du CLIN
à l'utilisation des lames de laryngoscope à usage unique ou
autoclavable
Ces résultats témoignent la place
accordée par les infirmiers anesthésistes à la
désinfection des masques faciaux, car les participants
désinfectent rarement à 88% les masques faciaux. Pourtant les
masques sont classés dans la catégorie de matériel
semi-critique dont la pratique recommandée est l'usage unique ou la
stérilisation à la vapeur à 134°C pendant
18 minutes. De nos jours, les masques d'oxygène ou faciaux sont beaucoup
plus à usage unique même si la désinfection de haut niveau
est autorisée par la pharmacopée européenne. Les
infirmiers anesthésistes à défaut des masques à
usage unique doivent faire une désinfection voir une
stérilisation à la vapeur après utilisation chez des
patients suspectés des maladies transmissibles (tuberculose, ATNC, etc.)
sur la base d'un protocole.
Graphique n°5 : La
désinfection des masques faciaux
Bien que, le matériel d'anesthésie de bas niveau
de risque ou dispositif médical non critique est un dispositif entrant
en contact avec la peau saine du patient. Ce type de matériel doit subir
une désinfection de bas niveau (décontamination et nettoyage)
à la fin du programme ou décontaminé immédiatement
après un contact avec les liquides biologiques. Or force de constater
que la quasi-totalité des participants ne procèdent pas
l'entretien et à la désinfection du matériel
d'anesthésie de bas niveau de risque. Alors que le matériel
d'anesthésie de bas niveau de risque (câbles, les brassards,
garrot, etc.) exigent une désinfection par essuyage soit entre les
patients ou à la fin du programme. Des journées de
sensibilisation sur les bonnes pratiques d'hygiène en anesthésie
doivent être organisées par les responsables de l'hygiène
en attendant les protocoles et fiches techniques véritables, clef de
voûte de la qualité des soins.
Tableau n°5 : Entretien et
désinfection du matériel d'anesthésie non
critique
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
16
|
100
|
Total
|
16
|
100
|
Les participants étaient unanimes aux ports des gants
lors de la manipulation des produits d'entretien et du matériel
d'anesthésie souillé. Mais en outre aucun participant ne porte
une sur blouse ou des lunettes, pourtant les lunettes et les tabliers de
protection ou la sur blouse sont recommandés même pour les
désinfections de bas niveau. Le personnel anesthésiste doit
éviter le port à tort et à travers des gants
stérile et utiliser les gants adéquats conçus pour la
manipulation des produits d'entretien associé à des sur blouses
ou tablier.
Graphique n°6 : Le port de protection lors
de la manipulation des produits et du matériel
souillé
1.3 Les facteurs liés aux ressources
matérielles
Les ressources matérielles constituent une composante
indispensable dans le processus de l'entretien et de désinfection du
matériel d'anesthésie réutilisable dans les
établissements de santé. Une zone reservée à
l'entretien et des placards pour stocker le matériel propre sont des
moyens incontournable pour le renforcment de la qualité de l'entretien
et du conditionnement du matériel. A cette effet, l'opinion des
infirmiers anesthésistes sur l'existance d'une piéce
reservée à l'entretien du matériel est largement
partagé, puisque le 1/3 des infirmiers ont affirmé l'existence de
la salle tandisque l'autre tiers confondent la salle d'entretien aux lavabos de
la salle de lavage des mains. Ainsi, nous constatons qu'il existe une salle
reservée à l'entretien, mais la salle n'est pas utilisée
par le personnel pour des raisons inconnues.
Graphique n°7 : Existence dans le service
d'un local reservé à l'entretien du matériel
Vu l'importance du conditionnement, le matériel
stérilisé ou désinfecté doit être
rangé dans un endroit propre et sec à l'abri des contaminations
et des deteriorations d'emballages. Le bloc opératoire central de
l'hôpital Ibn Sina est doté des placards fermés pour le
stockage du matériel propre. C'est un signe encourageant puisque le
stockage du matériel propre ou désinfecté dans une zone
adequate permet d'éviter la recontamination.
Tableau n°6 : L'entreposage des dispositifs
médicaux desinfectés ou stérilisés
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
16
|
100
|
Non
|
0
|
0
|
Total
|
16
|
100
|
Le choix du produit d'entretien du matériel est sous la
responsabilité du pharmacien, le CLIN en collaboration avec l'infirmier
anesthésiste réferent du service, mais nous constatons à
travers les resultats du questionnaire que la majorité absolue (81%) des
infirmiers anesthésistes affirment n'avoir jamais fait le choix des
produits d'entretien.
Donc la commande des produits d'entretien ne se fait pas avec
la collaboration des infirmiers anesthésistes. En attendant la mise en
place des infirmiers réferents, le service d'anesthésie est
appélé à déléguer un infirmier pour
collaborer avec le pharmacien dans le choix des produits destinés
à l'entretien du matériel d'anesthésie.
Graphiquen°8 : Le choix des produits
d'entretien
Tableau n°7 : Tableau recapitulatif sur
l'éfficacité, la non-nocivité et la facilité
à l'emploi des produits d'entretien
|
|
Nombre (n=16)
|
Pourcentage
|
Efficacité
|
Toujours
|
0
|
0
|
Fréquemment
|
0
|
0
|
Rarement
|
0
|
0
|
Jamais
|
3
|
18.75
|
Autres
|
13
|
81.25
|
Total
|
16
|
100
|
Non nocif
|
Oui
|
2
|
12.5
|
Non
|
2
|
12.5
|
Autres
|
12
|
75
|
Total
|
16
|
100
|
Facile à l'emploi
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
7
|
43.75
|
Autres
|
9
|
56.25
|
Total
|
16
|
100
|
D'apres ce tableau récapitulatif, nous constatons que
les 81.25% des participants ont émis d'autres avis sur
l'éfficacité des produits utilisés dans l'entretien du
matériel d'anesthésie. En ce qui concerne la nocivité des
produits, les 75% des infirmiers anesthésistes declarent n'avoir aucune
idée. En plus, les 43.75% des participants ont soulévé que
les produits ne sont pas facile à l'emploi par contre les 56.25% des
infirmiers étaient d'opinions divers. En clair, le personnel peut se
référer à la notice ou aux recommandations du fabriquant
ou du CLIN pour apprécier la qualité du produit en
éfficacité ou autres.
Graphique n°9: La formation du personnel sur
l'utilisation des produits
Ce graphique illustre que les 44% des infirmiers
anesthésistes du BOC ont au moins beneficié d'une formation en
matière d'utilisation des produits d'entretien, alors que les 31% des
infirmiers affirment n'avoir jamais reçu une formation sur l'utilisation
des produits d'entretien. Les 25% des infirmiers étaient d'avis divers
(en prinipe, en cours, etc.). La formation reste indispensable pour
l'amélioration continue de la qualité des soins, pour cela, le
personnel impliqué dans le processus de l'entretien du matériel
d'anesthésie doit subir une formation spécifique dans ce
sens.
1.4 les facteurs liés à l'organisation
du service
L'entretien et la désinfection du matériel
d'anesthésie réutilisable nécessite l'organisation et la
planification de l'établissement de santé par la mise en place du
comité de lutte contre les infections, l'équipe
opérationnelle d'hygiène hospitalière et les
réferents ou correspondants en hygiène dans les services ou
secteur d'activité. A cette effet, les 75% des participants ont reconnu
l'existence de CLIN au sein de l'hôpital Ibn Sina. La circulaire du
ministère de santé d'octobre 2008 exigeait la création des
CLIN au sein des établissements sanitaire. Le CLIN est chargé de
la lutte contre les infections nosocomiales en priviligéant
l'hygiène et la prevention.
Tableau n°8 : Instauration du CLIN au sein
de l'établissement
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
12
|
75
|
Non
|
2
|
12.5
|
Autres opinions
|
2
|
12.5
|
Total
|
16
|
100
|
L'équipe opérationnelle d'hygiène
hospitalière est l'organe de la mise en oeuvre du programme du CLIN,
mais nous avons remarqué que la majorité des infirmiers (68.75%)
declarent que l'établissement ne dispose pas d'une équipe
opérationnelle d'hygiène, tandisque 31.25% des participants ont
emis des avis comme en principe ou aucune idée, etc.
Tableau n°9 : L'existence d'une
équipe opérationnelle au sein de l'établissement de soins
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
12
|
75
|
Non
|
2
|
12.5
|
Autres opinions
|
2
|
12.5
|
Total
|
16
|
100
|
D'après les resultats issus du tableau n°10, la
quasi-totalité des infirmiers anesthésistes (93.75%) affirmaient
qu'il n'y avait pas des correspondants ou referents médicaux ou
paramédicaux en hygiène au sein du bloc opératoire
central. Et pourtant les correspondants médicaux ou paramédicaux
sont chargé de sensibiliser et communiquer les recommandations en
matière d'hygiène et servir en même de relais entre le
service et le comité d'hygiène de l'établissement, donc
les correspondants sont « les yeux et les
oreilles » du CLIN dans le service.
Tableau n°10 : Les correspondants
paramédicaux en hygiène
|
Nombre
|
Pourcentage
|
Oui
|
0
|
0
|
Non
|
15
|
93.75
|
Autres opinions
|
1
|
6.25
|
Total
|
16
|
100
|
Le comité de lutte contre les infections nosocomiales
associé à l'équipe opérationnelle d'hygiène
a pour mission principal l'élaboration d'un programme de prevention des
infections nosocomiales (IN) par des recommandations écrites,
validés et diffusés sur les règles d'hygiène de
base (lavage des mains) ou sur l'entretien et la désinfection du
matériel réutilisable. A cet egard, la quasi-totalité des
infirmiers n'ont pas à leurs dispositions les recommandations
écrites et validées par le CLIN. Malgré la non publication
des récommandations, le CLIN a commencé à travailler en
formant des comités de rédactions des protocoles et fiches
technique.
Graphique n°10: Disponibilité des
recommandations formalisées par le CLIN et/ou l'EOH
La traçabilité permet de retrouver quel
matériel a été traité, comment, par qui cela a
été fait et quand. Chacune des étapes doit faire l'objet
d'une traçabilité: (a) pré-désinfection, (b)
nettoyage, (c) désinfection, (d) stérilisation. Bien que les
besoins en traçabilité sont identifiés en fonction des
dispositifs. La traçabilité des DM stérilisés ou
désinfectés au établissement de santé est un
element du système qualité et concourt à l'exercice de la
matériovigilance. Mais, à travers les resultats obtenus lors de
notre étude, nous constatons que la quasi-totalité des
participants ne disposent pas de registres ou cahiers de
traçabilité.
Graphique n°11 : Disponibilité d'un
cahier ou registre de traçabilité
Etant donné que le contrôle ou l'audit font
partie du système qualité et sont regulièrement
planifiés et effectués afin de verifier l'application de
l'ensemble des procedures d'entretien et de stérilisation des DM mises
en place. Mais nous avons constaté que le CLIN vient de commencer
l'élaboration des protocoles, fiches techniques pour les differents
service de l'hôpital. Ceci a été confirmé à
l'unanimité par les participants, donc les procedures d'entretien et de
désinfection ne font pas pour le moment l'objet de contrôle ni par
le CLIN moins encore l'EOH.
Graphique n°12 : Contrôle des
procedures d'entretien et de désinfection
2. Presentation et analyse des résultats des
entretiens semi-directif
Conduit à l'aide d'un guide d'entretien-semi directif
(annexe n°2), cet entretien a concerné le médecin
anesthésiste, chef de service d'anesthésie et de
réanimation et le pharmacien responsable de la stérilisation,
tous deux membres du CLIN. Les responsables interrogés se sont
exprimés librement à partir des questions
préétablis et spécifique à chaque responsable.
L'entretien s'est déroulé au bureau de deux responsables
concernés par l'étude. Les propos de chacun a été
transcrits fidèlement et validé par l'interessé. L'analyse
des résultats de l'entretien avec le médecin anesthésiste,
chef de service d'anesthésie à partir des items en
régroupant les idées par items, tout en conservant les propos qui
ont parus les plus siginificatifs. Ils figurent entre guillemets dans le
texte.
Item n°1 : l'avis du médecin portant
sur l'élimination du matériel à usage unique et son
utilisation dans le service
Il fait savoir que tous les matériels à usage
unique sont éliminés, et le service privilégie de plus en
plus l'utilisation du matériel d'anesthésie à usage
unique. Mais, nous avons constaté dans le service, la
réutilisable de certains matériel à usage unique à
défaut de la disponibilité de l'usage unique et aussi de
l'ignorance de certains infimiers anesthésistes des risques parcourus
par le patient. En France, il existe un circulaire qui interdit la
réutilisable de l'usage unique et le fabriquant est appelé
à indiquer sur l'étiquette le mode d'usage.
Item n°2 :
l'établissement de protocole de pré-désinfection
et la participation dans le CLIN
D'après, le médecin anesthésiste en tant
que president du CLIN de l'établissement, les protocoles existent.
Mais, le CLIN doit diffuser ses protocoles et motiver le personnel à les
utiliser car nous avons remarqué que les protocoles ne sont pas encore
à la disposition du personnel concerné, donc des efforts restent
faire dans la diffusion, la sensibilisation et la motivation du personnel
impliqué dans le processus de l'entretien et de la stérilisation
du matériel.
Item n°3 : les séances de formation
au profit du personnel et la disponibilité des moyens nécessaire
pour les traitements corrects des matériels
Il affirme « oui », par
conséquent les séances des formations en hygiène sont
rare et les moyens de travail ne sont pas toujours disponible. Pourtant, l'un
de mission du CLIN est la planification d'un programme de formation en
matière d'hygiène au bénéfice du personnel de
l'établissement, car former le personnel et mettre les moyens
nécessaire à leurs dispositions contribuera à
l'amélioration de qualité des soins offert.
Item n°4 : le rapport avec le pharmacien
dans le cadre de l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable et les facteurs entravant l'entretien et la
désinfection
Il declare :« Je suis le président du
comité de lutte contre les infections de
l'hôpital » et propos des facteurs
influençant, il a cité « non disponibilité
de l'oxyde d'éthylène ». Étant du
président du CLIN, le médecin anesthésiste
épaulé du pharmacien contribue très activement à la
mise en place dans un délai raisonnable des réferents ou
correspondants médicaux ou paramédicaux dans tous les services de
l'hôpital pour accelerer la diffusion des protocoles existents et en
élaborer d'autres en fonction de la spécificité de chaque
service. A propos des facteurs influençant l'entretien, le
président du CLIN évoque la non disponibilité de l'oxyde
d'ethyléne, ceci est vrai dans la mésure où tout le
matériel thermosensible peut être stérilisé à
l'oxyde, mais l'oxyde d'éthylène reste un produit très
toxique pour l'homme et nécesite une enceinte hermetiquement close avec
un personnel formé. Le matériel stérilisé à
l'oxyde nécessite une désorption dont la durée est
déterminée en fonction du matériel. Ainsi l'utilisation
d'oxyde d'éthylène est un couteau à double tranchant donc
il faut prendre beaucoup des précautions pour la sécurité
du personnel ainsi du patient.
Item n°5 : les suggestions
- formation continue
- audits reguliers des structures de stérilisations
et de desinfection
La formation reste le meilleur moyen pour encourager, motiver
et sensibiliser voir innover les pratiques et connaissances des personnels. En
plus l'audit ou le contrôle permet de deceler les faiblesses des
procedures d'entretien et incité les responsables du CLIN à
l'amélioration et à la performance des mésures en
vigueur.
Dans le même cadre, un autre entretien semi-directif a
eu lieu avec le pharmacien, responsable de la stérilisation de
l'établissement des soins, régroupement des idées en item
puis anlayse et retransmis des propos parus plus significatifs.
Item n°1 : rôle du pharmacien dans
les procédures d'entretien et son avis sur les facteurs entravant
l'entretien
A propos du son rôle, il a évoqué :
« établir les protocoles de traitement du matériel
réutilisable en fonction de ses caractéristiques, validés
par le CLIN et veiller à l'application à l'application de ses
protocoles », son avis sur les facteurs influençant
l'entretien du matériel, il a parlé « des obstacles
1 :multitude des DM, obstacle 2 :incapacité de determiner les
caractéristiques de DM et obstacle 3 : formation, information du
personnel ». Le pharmacien a très bien
énuméré ses principales fonctions, mais des éfforts
restent à faire surtout l'élaboration des protocoles, la mise en
place des reférents médicaux ou paramédicaux dans les
services et des compagnes de formation et de sensibilisation du personnel. Les
obstacles entravant l'entretien du matériel sont selon le pharmacien la
multitude et la difficulté de connaître la
spécificité de chaque de DM de l'entretien approprié. Il
est souhaitable de commander de matériel facile à desinfecter et
familier aux utilisateurs ( personnel).
Item n°2 : l'existence du CLIN/EOH et ses
objectifs principaux
Le comité de lutte existe au sein de
l'établissement et ses principaux objectifs :
« rationnaliser l'utilisation des antibiotiques, promouvoir les
différentes techniques de lavage des mains, mener des enquètes de
prévalences des infections nosocomiales ». en outre,
l'equipe opérationnelle a été mis sur pied, ainsi que les
correspondants dans certains services.
Item n°3 : volet formation du personnel et
disponibilité des protocoles
« un programme de formation est établi en
collaboration avec le SSI » disait le pharmacien et les
protocoles sont en cours d'élaboration.
Item n°4 : le choix des produits d'entretien
des DM
C'est le comité qui « decide sur la
qualité et les quantités des produits d'hygiène à
usage hospitalière ».
Item n°5 : suggestions
Il évoquait « l'implication de tous les
partenaires (fournisseurs, utilisateurs et gestionnaires) ». En
résumé, pour juguler les facteurs entravant le processus de
traitement du matériel d'anesthésie, il faut l'implication de
tous les acteurs , car dans ce processus, chacun a sa part de
responsabilité.
D'après cet entretien avec le pharmacien, le
comité de lutte est à pied d'oeuvre pour la mise en place des
procédures d'entretien du matériel d'anesthésie, le
responsable de la stérilisation a évoqué bien sûr la
desinfection du matériel en général, malgré que les
questions de l'entretien était ciblé bien sur la
désinfection du matériel d'anesthésie, ainsi le CLIN
traite la sterilisation en général, mais normalement, c'est le
rôle de l'équipe d'hygiène appuyée par les
correspondants d'hygiène.
3. Synthése des résultats
Cette étude a confirmé la problèmatique
de départ et renforce l'idée que des facteurs influencent
l'adoption des procédures et méthodes d'entretien et de
désinfection du matériel d'anesthésie
réutilisable.
Au vu des différents écrits consultés et
de la réglementation en vigueur, portant sur l'entretien et la
désinfection du matériel ou dispositif médicaux
réutilisable, il ressort que l'infirmier anesthésiste est
responsable de l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable, malgré qu'il est confronté à
plusieurs facteurs liés à l'organisation du service, à la
formation et à la disponibilité des locaux, etc. Parmi les
points positifs par rapport à l'entretien du matériel, on
relève chez tous les infirmiers anesthésistes participants
à l'étude, le souci d'être former aux différentes
techniques d'entretien et de désinfection en vue d'améliorer la
qualité de la prise en charge des patients, et l'importance qu'ils
accordent à la disponibilité des protocoles et l'implication lors
de leurs élaborations. L'objectif de la désinfection a
été démontré que ce soit à travers les
questionnaires adressés aux infirmiers anesthésistes ou
l'entretien semi-directif auprès du pharmacien et le médecin
anesthésiste de manière direct ou indirect à savoir
l'élimination des substances organiques et les micro-organismes presents
sur les DM réutlisables et d'eviter la transmission d'infection au
patient et au professionnel.
D'autre part, l'entretien avec le pharmacien et le
médecin anesthésiste, tous deux membre influents du CLIN a permis
de voir plus clair les problèmes inhérents à l'entretien
du matériel d'anesthésie soulévés par les
infirmiers anesthésistes dans les réponses aux questionnaires. Ce
qui amène à supposer que l'implantation des protocoles, fiches
techniques et les séances de formation en matière
d'hygiène hospitalière sont en cours d'execution.
Aussi, il est constaté que le personnel du bloc et en
particulier les infirmiers anesthésistes sont déjà
touchés par les journées de sensibilisation et les reunions
périodique organisé par le CLIN. Par ailleurs, la formation,
l'information et l'implication du personnel dans le processus de
l'hygiène doivent être encourager et motiver, car l'infirmier
anesthésiste est responsable de la gestion et de l'entretien du
matériel d'anesthésie réutilisable.
Dans cette étude, 62% des participants ont plus de 15
ans d'ancienneté en anesthésie et 56% des infirmiers
anesthésistes sont des infirmiers diplômé d'État
1er grade. Cependant en leur qualité de responsable
chargé de la gestion et de l'entretien des dispositifs médicaux
réutilisable, les infirmiers anesthésistes doivent disposer des
compétences non seulement en matière de traitement du
matériel d'anesthésie réutilisable, mais aussi en
matière de mise en application et de faire respecter les règles
générales édictés par le CLIN. Autrement dit, des
competences dans la pratique d'hygiène en anesthésie.
Au regard de ces constats et des résultas
observés, il est temps qu'une réflexion sur les pratiques
d'hygiène en anesthésie, fasse l'objet de défis à
relever, entre autres le renforcement des compétences, la formation
continue, l'information et la communication, la motivation, l'encadrement, pour
qu'il soit en mesure de respecter et faire respecter les règles
d'hygiène en anesthésie, inscrit actuellement dans une
stratégie institutionnelle.
4. Forces et limites de l'étude
Cette étude a permis de décrire les facteurs
influençant l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable au bloc opératoire central de l'hôpital Ibn
Sina de Rabat. Il s'agit d'une de première étude menée
dans un hôpital universitaire au Maroc dans ce domaine. La richesse de
l'information recueillie et les échanges tant bien avec le personnel
médical concerné qu'avec les infirmiers anesthésistes a
permis de prendre conscience de la complexité et des enjeux de
l'hygiéne en anesthésie par les acteurs impliqués dans ce
processus. Une des forces aussi, répose sur le fait que le
comité de lutte contre les infections nosocomiales de l'HIS a
entamé la phase de formation, sensibilisation et l'élaboration
des recommandations dans sa politique de prevention contre les infections
nosocomiales.
Parmi les limites de l'étude,l'échantillon
restreint des infirmiers anesthésistes ayant participé à
l'étude. Aussi, l'étude menée dans un contexte
particulier, qui est le bloc opératoire central de l'HIS, ne permet pas
de généraliser ses résultats à l'ensemble de
l'établissement et des professionnels, moins encore les autres
établissements hospitaliers nationaux. Ainsi que la subjectivité
des reponses et les difficultés de la documentation sont des
éléments à verser dans le chapitre des
difficultés.
Pour confirmer et compléter les résultats
observés, une étude portent sur plusieurs établissements
et acteurs serait necessaire.
Recommandations
Un travail de recherche ne serait complet sans un effort
d'élaboration des recommandations relatives aux facteurs
influençant le traitement des DM réutilisation.
Pour pouvoir s'impliquer dans le processus de l'entretien du
matériel d'anesthésie, les infirmiers anesthésistes ont
besoin de s'approprier des moyens et des outils de la désinfection. La
formation est indispensable pour atteindre cet objectif. Elle doit concerner
l'ensemble de ces professionnels et être adaptée en fonction du
degré de leurs responsabilités dans la gestion et le traitement
des DM.
Nous avons vu, dans cette étude, que les infirmiers
anesthésistes occupent une place particulière dans le processus
d'hygiène en anesthésie et conséquent, la reussite de
toute demarche d'amélioration de la qualité des méthodes
d'entretien est tributaire de l'implication et de l'engagement de tous les
partenaires du système de santé.
A travers cette modeste étude, il a été
démontré que le rôle des responsables médicaux et
paramédicaux est fondemental à la reussite du processus
d'entretien des DM, entamé par le comité de lutte contre les
infections de l'établissement. Des efforts en matière de
developpement de competence en stérilisation en général et
en hygiène en anesthésie s'avèrent indispensable. Elle ne
pretend pas définir un mode d'hygiène en anesthésie mais
plutôt proposer une approche s'appuyant sur quelques grands principes,
qui s'articulent autour :
- Renforcement de la formation des infirmiers
anesthésistes pour développer leurs compétences en
matière d'hygiène en anesthésie ;
- Implication des infirmiers anesthésistes dans les
comités de rédaction des protocoles, fiches techniques ;
- Standardiser les techniques d'entretien et de
désinfection du matériel d'anesthésie
réutlisable ;
- Inciter les infirmiers anesthésistes à assumer
leurs responsabilités en matière de gestion et d'entretien des
DM ;
- Et puis, une formation de base des étudiants de
l'IFCS, l'occurrence ceux du 1er cycle en matière
d'hygiène en anesthésie sera d'apport considérable pour
consolider la culture de l'hygiène dans leur future carrière
professionnelle ;
- Développer les capacités des infirmiers
anesthésistes à pouvoir catégoriser les matériels
en fonction de risque de contamination ;
- Néccesiter de renforcer les connaissances dans les
procedures d'entretien selon la classification du matériel
réutilisable ;
Enfin, la mise en commun de ces propositions permettra de
favoriser la motivation, l'implication, et la vulgarisation de la culture
qualité de l'entretien des DM.
Conclusion
L'objectif de ce travail etait d'apporter un éclairage
sur la problèmatique des facteurs entravant l'entretien du
matériel d'anesthésie. Il s'agit d'une problematique complexe
à laquelle tous les professionnels sont confrontés. Elle a permis
d'en arriver aux constats suivants : le traitement correct du
matériel d'anesthésie exige l'implication de plusieurs facteurs
qui permettent aux professionnels à devenir acteurs impliqués
dans l'organisme de lutte contre les infections.
Dans l'actuel contexte et d'un point de vue organisationnel,
c'est d'ailleurs au regard de la sécurité du client et du
personnel que la notion désinfection, entretien du matériel prend
véritablement tout son sens.
De nos jours, vu l'importance accordée au risque
d'infection lié au matériel d'anesthésie, l'infirmier
anesthésiste doit posseder des competences inherentes à la
gestion et l'entretien des DM et une formation renforcée et
actualisée.
Enfin, dans un monde en perpètuel mutation, il faut
savoir adapter les moyens disponibles à des solutions à la fois
simples et pratiques. C'est à ce prix que nous reussirons à mieux
travailler ensemble (médecin, pharmacien, infirmier etc.) pour servir le
patient. Néanmoins, nous estimons qu'un nombre des points peuvent d'ores
et déjà être retenus pour fonder des axes de recherche sur
la thématique de manière élargie. Pour améliorer
les procédures de traitement du matériel d'anesthésie
réutilisable, l'appel à la formation continue, plus
d'implication des infirmiers anesthésistes dans les comités de
rédaction des protocoles, fiches techniques ou recommandations, l'appui
et l'engagement des responsables du CLIN constitueront une charnière
entre la préparation et l'action au traitement des DM. En plus, quelque
soit l'approche utilisée pour faciliter l'application des
résultats de recherche dans la pratique, une implication étroite
des milieux cliniques, administratifs et academique est essentielle au
developpement d'une culture de recherche en vue d'assurer une
sécurité optimale des soins.
Pour clore ce travail de fin d'étude, il semble
inévitable de terminer en ces propos : le succès de
traitement des DM en anesthésie dépend du rôle
exercé par l'infirmier anesthésiste en tant responsable de
l'entretien dans ses différentes attributions et fonctions.
RÉFÉRENCES
BIBLIOGRAPHIQUES
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consulté le 05 avril 2009 à 01H 31 min
www.santé.gov.ma
consulté le 02 Juin 2009 à 9H 15 min
Annexe n°1 : lettre de présentation de
l'étude adressée aux infirmiers anesthésistes
Annexes n°2 : questionnaire destinée aux
infirmiers anesthésistes du bloc opératoire central de l'HIS
Annexe n°3 : lettre de présentation de
l'étude adressée au médecin anesthésiste et au
pharmacien
Annexe n°4 : guide d'entretien avec le
médecin anesthésiste réanimateur, chef de service
d'anesthésie
Annexe n°5 : guide d'entretien avec le pharmacien,
responsable de la stérilisation du bloc
Annexe n°6 : présentation de l'hôpital
Ibn Sina de Rabat
Annexe n°1 : Lettre de la présentation
de l'étude
Madame, Monsieur,
Dans le cadre de la préparation du mémoire de
fin d'études sur « les facteurs influençant
l'entretien du matériel d'anesthésie et les dispositifs
médicaux réutilisable », vous êtes
invités à bien vouloir remplir le questionnaire ci-joint.
Ce questionnaire porte sur vos opinions concernant les
facteurs entravant l'entretien et la désinfection du matériel
d'anesthésie réutilisable. Votre opinion est importante car les
résultats de cette enquête serviront à contribuer à
l'avancement des connaissances et à l'amélioration des services
offerts aux clients. En participant à cette recherche, vous pourrez
mieux dorénavant traiter votre matériel d'anesthésie, afin
d'assurer votre sécurité et la sécurité des
clients. Je tiens à vous assurer de la plus stricte
confidentialité des renseignements que vous fournirez à travers
ce questionnaire et je vous demande de le remettre dans les meilleurs
délais.
Merci de votre
disponibilité et de votre entière collaboration.
Annexe n°2 : Questions destinées aux
infirmiers anesthésistes du bloc opératoire central de
l'HIS
Pour chaque question, veillez cocher à la case
correspondante à votre choix.
I. Identification
1- Vous êtes de sexe : Masculin :
Féminin :
2- Votre âge : ans
3- Votre ancienneté dans le service :
ans
4- Quel est votre grade ?
5- IDE 2éme grade
IDE 1er grade IDE grade
principal
II. Facteurs liés aux ressources
humaines
1- Avez-vous reçu une formation initiale aux techniques
d'entretien et de désinfection du matériel d'anesthésie et
dispositifs médicaux réutilisable ? Oui
Non
2- Avez-vous reçu une formation continue aux techniques
d'hygiène hospitalière ?
Oui
Non
3- Disposez-vous des protocoles pour l'entretien des
dispositifs médicaux réutilisables ?
Oui
Non
Si, oui avez- vous participé à la
rédaction des protocoles ou procédures d'entretien des
dispositifs médicaux réutilisables ? Oui
Non
4- Un protocole validé sur la
pré-désinfection des DM est- il à la disposition de votre
équipe d'anesthésiste ? Oui
Non
5- Le dispositif médical est -il immédiatement
immergé après son utilisation ?
Toujours Fréquemment
Rarement Jamais
Le produit utilisé est
........................................................................................................
indiquer la dilution
..............................................................................................................
indiquer le temps de contact
.................................................................................................
6- Le traitement des lames de laryngoscope fait- il l'objet
d'un protocole validé ?
Oui
Non
Si, oui est- il validé par le Comité de Lutte
contre Infection Nosocomiale et est à la disposition de l'équipe
d'anesthésiste ? Oui Non
7- Le CLIN prévoit-il l'utilisation ?
-de lames à usage unique Toujours
Fréquemment Rarement Jamais
-de lames autoclavables Toujours
Fréquemment Rarement Jamais
8- Les masques faciaux sont-ils l'objet d'une
désinfection ? Toujours Fréquemment
Rarement Jamais
9- l'entretien et la désinfection des DM de bas niveau
de risque (brassard, garrot, pince de Kocher etc.) fait -il l'objet d'un
protocole validé ? Oui Non
§ Si oui, le produit utilisé pour cette
désinfection est appliqué :
- par essuyage humide Oui
Non
- par immersion Oui
Non
-Le produit utilisé
est...............................................................................................................
- indiquer la dilution
..............................................................................................................
- indiquer le temps de contact
......................................................................................................
10- portez- vous une protection lors de la manipulation des
produits et du matériel souillé ?
- gants : Toujours Fréquemment
Rarement Jamais
- sur blouse : Toujours
Fréquemment Rarement Jamais
- lunettes : Toujours
Fréquemment Rarement
Jamais
III. Les facteurs liés aux ressources
matérielles
1. Existe-il dans le service un local réservé
à l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable ?
Oui
Non
2. Avez-vous des placards fermés pour les dispositifs
médicaux propres ?
Oui Non
3. Le choix du produit est-il sous la responsabilité du
pharmacien en collaboration avec un infirmier
anesthésiste référent du bloc ?
Toujours Fréquemment
Rarement Jamais
4. Les produits utilisés pour l'entretien du
matériel d'anesthésie et dispositifs médicaux
réutilisable sont :
- Efficace sur le plan antimicrobien et sur le plan de la
qualité de l'action détergente
Toujours
Fréquemment Rarement Jamais
- Non nocif pour le personnel et le matériel Oui
Non
- Facile à l'emploi : présentation sous
sachet (dose individuelle) Oui Non
5. Des formations sur l'utilisation des produits et la mise en
place de ces procédures ont été organisés par
l'établissement ? Toujours Fréquemment
Rarement Jamais
IV. Les facteurs liés à l'organisation
du service
1. L'établissement dispose-t-il d'un comité de
lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) ?
Oui
Non
2. L'établissement dispose-t-il d'une équipe
opérationnelle en hygiène (EOH) ?
Oui Non
3. Des correspondants paramédicaux sont-il en place
dans le service d'anesthésie ?
Oui
Non
Si Oui sont-ils formés en hygiène ?
Oui Non
4. Des recommandations formalisées (écrites,
validées, signées) par le CLIN et/ou l'équipe
opérationnelle en hygiène sont à la disposition des
équipes d'anesthésie ?
Oui Non
5. Disposez- vous d'un cahier ou registre de
traçabilité sur l'entretien des dispositifs médicaux
réutilisable ?
Oui
Non
6. Avez-vous été l'objet d'un contrôle des
procédures d'entretien et de désinfection du matériel
d'anesthésie par le CLIN et/ou EOH ? Oui
Non
7. Vos suggestions :
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Merci
Annexe n°3 Lettre de la présentation de
l'étude
Cette entrevue s'inscrit dans le cadre de l'élaboration
du mémoire de fin d'études au 2eme cycle des
études paramédicales de Rabat, intitulé
« les facteurs influençant l'entretien et la
désinfection du matériel d'anesthésie et dispositifs
médicaux au niveau du bloc opératoire de l'hôpital Ibn Sina
de Rabat ».
En tant que pharmacien, responsable de la stérilisation
contribuant ainsi à la mise en place des procédures d'entretien
et désinfection du matériel d'anesthésie au niveau votre
formation sanitaire, votre apport sera très intéressant et
enrichissant pour cette étude qui a pour but de décrire les
facteurs nécessaires pour les différentes procédures
d'entretien et de désinfection du matériel et des dispositifs
médicaux réutilisable.
Je vous remercie d'avance de la contribution que vous voudriez
bien m'apporter par votre accord de participer à cette entrevue. Les
résultats de cette étude dépendent en partie de votre
objectivité reconnue et de la rationalité de vos réponses.
Annexe n°4 : Guide d'entretien avec le
pharmacien responsable de la stérilisation
1. Quel est le rôle du médecin pharmacien,
responsable de la stérilisation dans les procédures d'entretien
et de désinfection du matériel d'anesthésie et dispositifs
médicaux réutilisable ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. A votre avis, quels sont les facteurs qui entravent
l'entretien et la désinfection du matériel d'anesthésie
réutilisable et DM ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3. Est-ce que votre établissement sanitaire dispose
d'un comité de lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) ?
....................................................................
- Si Oui la date de sa création
...............................................................................
4. Le CLIN a-t- il un programme d'actions de lutte contre les
infections nosocomiales dans
l'établissement ?...................................................................
Si Oui citer au moins trois objectifs principaux :
·
...........................................................................................................................................
·
...........................................................................................................................................
·
...........................................................................................................................................
5. Votre établissement dispose-t-il d'une équipe
opérationnelle d'hygiène
(EOH) ?..............................................................................................................
6. L'EOH a-t-il mis en place des correspondants ou
référents d'hygiène médicaux ou paramédicaux
dans les différents services de l'établissement ?
..................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7. Est-ce que vous avez réalisé une formation
des personnels aux techniques d'hygiènes hospitalière ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Le service d'anesthésie dispose-t-il des protocoles
validés sur l'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. Quelles sont les critères pour le choix des produits
utilisés pour le traitement du matériel et dispositifs
médicaux réutilisable ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
10. Vos suggestions pour l'amélioration des
procédures d'entretien et de désinfection des DM ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe n°5 : Guide d'entretien avec le
médecin anesthésiste responsable du bloc
opératoire
1. Tous les matériels d'anesthésie à
usage unique sont-ils éliminés après utilisation ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
2. Votre service privilégie-t-il l'utilisation du
matériel d'anesthésie à usage unique ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
3. Un protocole de pré-désinfection avec un
détergent- désinfectant pour le matériel souillé
a-t-il été établi et validé par le comité de
lutte contre les infections nosocomiales (CLIN) ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
4. Est-ce que vous faites partie du CLIN ou de l'équipe
opérationnelle d'hygiène (EOH) ou correspondant médical
d'hygiène dans votre service ?
...................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
5. Le personnel anesthésiste a-t-il
bénéficié des séances de formations sur
l'utilisation des produits d'entretien et sur la mise en place des
procédures d'entretien ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
6. D'après votre expérience, votre personnel
anesthésiste a- t-il les moyens nécessaires pour les traitements
corrects des matériels d'anesthésie réutilisable ?
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
7. Quelle est votre rapport avec le médecin pharmacien
responsable de la stérilisation dans le cadre de l'entretien du
matériel (la coordination en matière de
stérilisation) ?
..........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
8. Quels sont les facteurs qui entravent l'entretien et la
désinfection du matériel d'anesthésie
réutilisable ?
................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
9. Vos suggestions pour l'amélioration des
procédures d'entretien du matériel d'anesthésie
réutilisable et DM
.....................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Annexe n°6 :
Présentation de l'hôpital Ibn Sina de Rabat
Crée en 1954, sa capacité litière
fonctionnelle en 2007 est de 959 lits.
1- Mission :
L'HIS a pour mission les soins de type tertiaire, la formation
et la recherche.
2- Organisation :
L'HIS est composé de :
· 24 Services d'Hospitalisations ;
· 5 Laboratoires de Biologie ;
· 2 Services d'Imagerie Médicale ;
· 2 Services d'Urgences (médicales et
chirurgicales) ;
· 1 Service de Médecine Nucléaire qui est
une référence nationale ;
· 1 Service d'Explorations Fonctionnelles Digestives
aussi une référence nationale ;
· 1 Centre de Lithotripsie également une
référence nationale ;
· 1 Centre d'Hémodialyse ;
· 1 Service de Transfusion Sanguine et d'Hémo
vigilance ;
· 1 Service de Pharmacie ;
· 1 Centre de Consultation ;
· 13 Services Administratifs.
3- Effectif du personnel en 2008 :
Plusieurs personnes y travaillent dont :
84 médecins, et 176 personnels d'enseignement
857 infirmiers,
88 personnels administratifs, 161 administratives techniques
et 528 personnels administratifs de soutien.
4- Budget de l'HIS :
La part la plus importante de la facturation totale payants et
non payants revient à l'hôpital Ibn Sina qui a enregistré,
à lui seul un montant de 131,5 Millions de dirhams dont 55%
facturés aux non payants.
5- Les indicateurs de l'HIS années
2006-2007
5.1 Répartition des
consultations de l'HIS
URGENTES
|
PROGRAMMEES
|
TOTAL
|
2006
|
2007
|
Var %
|
2006
|
2007
|
Var %
|
2006
|
2007
|
Var %
|
55.695
|
44.417
|
-20,25
|
46.552
|
41.895
|
-10,00
|
102.247
|
86.312
|
-15,58
|
Les consultations ont diminué cette année de
-15% par rapport à l'année 2006.
5.2 Quelques indicateurs de l'HIS années
2006-2007
Indicateurs
|
2006
|
2007
|
Var%
|
Capacité litière fonctionnelle
|
998
|
959
|
-3,92
|
Admissions
|
20439
|
18994
|
-7,07
|
Journées d'hospitalisations
|
266906
|
247623
|
-7,22
|
Taux d'occupation moyen (%)
|
73,26%
|
70,74%
|
-3,44
|
Durée moyenne de séjour (jours)
|
13,06
|
13,04
|
-0,17
|
Intervalle de rotation (jours)
|
4,77
|
5,39
|
13,12
|
Taux de rotation (%)
|
20
|
20
|
-3,27
|
Taux de mortalité (1000)
|
29,65
|
30,01
|
4,59
|
5.3 Répartition des
interventions chirurgicales
URGENTS
|
AUTRES
|
TOTAL
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
2006
|
2007
|
VAR%
|
5.461
|
4.933
|
-9,67
|
7.363
|
6.708
|
-8,90
|
12.824
|
11.641
|
-9,22
|
En 2007, 11641 interventions chirurgicales ont
été enregistrées soit une baisse de 9,22% par rapport
à 2006. Cette réduction est observée aussi bien pour les
interventions chirurgicales urgentes (-9, 67%) que celles programmées
(-6,7%).
· Les examens de laboratoires pour l'année 2006
sont de 430531 dont 20147 anapath, pour l'année 2007 est de 436310 dont
19246 pour les examens d'anapath ;
· Les examens de radiologie, 120095 dont 5840 TDM pour
l'année 2006 et 117.408 pour l'année 2007 ;
· Les examens isotopiques, 22110 pour l'année 2006
et 18037 examens pour l'année 2007 ;
· Les examens des explorations fonctionnelles digestives,
3319 pour 2006 et 3726 pour l'année 2007 ;
· Les séances d'hémodialyse sont de 11018
séances pour l'année 2006 et 10816 pour 2007 ;
· Lithotritie, 396 séances en 2006 et 930 pour
2007.
L'HIS est engagé dans plusieurs projets, notamment le
programme de management de la qualité mis en place tant au plan
institutionnel que technique depuis Mars 2007, a connu un renforcement des
fonctions essentielles et un soutien de la démarche qualité.
Source : Centre Hospitalier Ibn
Sina - Rapport d'Activités 2006 et 2007
* 1 Directive européenne
93/42/CEE relative au marquage CE des DM obligatoire depuis 1998
|