Je ne saurais commencer ce rapport sans remercier
sincèrement M. Ali Benghazi qui a eu la gentillesse de
m'encadrer et de rendre ce travail un moment très profitable.
Je ne pourrais pas laisser cette occasion sans,
présenter mes chaleureux remerciements à tous les
professeurs du département -Techniques de management- notamment
M.Abderahmane Alaoui Ismaili, bien sur pour leurs efforts
continus pour un apprentissage et une connaissance plus générale
et une formation de haute qualité, ainsi que pour leurs précieux
conseils qui nous ont éclairé la voie vers un savoir-faire et un
savoir-être.
Finalement je tiens à remercier ceux qui m'ont
beaucoup appris au cours de cette expérience : le personnel de la
délégation touristique, ainsi que les responsables des maisons
d'hôtes que j'ai fréquenté.
Je dédie ce modeste travail à :
A la première personne que j'ai tant aimé qu'elle assiste
à ma soutenance : la regrettée : chère
grand-mère.
A mes très chers parents, que Dieu leur accorde une longue vie
et prospérité.
A mes frères et soeurs
A mes amies et amis.
A l'a filière : Techniques de Management, option gestion
des affaires internationales (2008-2009) : Professeurs et
étudiants.
A l'institut l'école supérieure de Technologie
Fès
I. Introduction :
6
A. Intérêt du sujet
6
B. Méthodologie et délimitation
du sujet
7
II. Les Riads : Naissance et
transformation en maisons d'hôte
8
A. Section 1 : Aperçu
historique
8
1. Les Riads et l'art d'habiter
8
2. Les origines des Riads
12
3. Les Riads à l'époque
coloniale
15
B. Section 2 : Les Riads :
Transformation dans le temps et l'espace
17
III.Maisons d'hôtes :
investissement touristique : Réglementation et produits
touristiques
21
A. Section 1: Les Riads :
D'une activité informelle vers une réglementation
rigoureuse
21
1. Procédures administratives
21
2. Les normes de classement
21
3. Maisons d'hôte : réglementation
de plus en plus rigoureuse
24
B. Section 2: Le produit touristique
des maisons d'hotes
27
1. Les maisons d'hôtes : Une offre
adaptée aux nouvelles
tendances......................................................................................................
28
2. Principales caractéristiques
30
3.
Les prix
32
4. La commercialisation
33
C. Section 3: L'évolution des
maisons d'hôte : Lecture dans les tendances des dernières
années
35
IV. Maisons d'hôte : Une arme
à double tranchant
41
A. Section 1: Maisons
d'hôte : Quels apports socio-économiques À la
ville :
42
1. Pour une relance économique
44
2. Développement de nouveaux axes touristiques
46
3. Augmentation de la capacité
d'hébergement
47
B. Section 2: Maisons
d'hôte : Le revers de la médaille :
47
1. L'autre face du phénomène sur le plan
économique :
47
2. Les impacts sociaux du phénomène
50
3. Un patrimoine en danger
55
C. Section 3: Maisons
d'hôte : nouvelle vision après la crise mondiale
59
V. Quelques données empiriques
62
VI. CONCLUSION
GÉNÉRALE : 69
A.
Intérêt du sujet
Les Maisons d'hôtes -Riads-, dont l'architecture et la
décoration ont intéressé l'architecte avant l'urbaniste,
ont inspiré le poète, l'écrivain et le peintre, ont
sublimé les aisés et les démunis, ont
émerveillé les sens, dans des villes telle que Marrakech,
Fès, Essaouira... reflètent le riche héritage
architectural et culturel qui fait référence aux
différentes dynasties qui ont foulé le sol de ces villes.
Ces maisons d'hôtes sont devenues avec le temps un
élément très important qui pousse le secteur du tourisme
vers une amélioration continue. Ce secteur joue un rôle dynamique
dans la promotion de l'activité économique et sociale au Maroc,
surtout en matière d'emplois et d'équilibre de la balance des
paiements.
Donc aujourd'hui plus que jamais, l'étude de tout ce
qui concerne le secteur du tourisme s'impose pour déceler si ces
évolutions sont tendancielles ou structurelles, c'est exactement l'objet
de notre travail, répondre à un questionnement qui englobe le
phénomène des maisons d'hôtes :
Est-il alors possible que la construction des maisons
d'hôtes-Riads- remonte à la date de la fondation de la
ville ? Quel est le destin qu'a connu ce type d'habitation à
travers les décennies ? Quelle est la genèse du
phénomène des maisons d'hôtes à Marrakech et aux
autres villes du Maroc ? Mais d'abord qu'est ce qu'une maison
d'hôtes ? Quelles sont les caractéristiques de ce produit et
est ce qu'il répond aux nouvelles tendances ? Quel est le mode de
commercialisation de ce produit ? Comment cette activité, qui s'est
développée anarchiquement est passée de l'informel vers le
légal ? La crise financière s'est abattue de pleins fouets
sur les majeures puissances économiques, les Riads, ont-ils
été influencés par cette crise ? Autant de questions
auxquelles nous essayerons de répondre à travers cette
recherche.
B. Méthodologie et
délimitation du sujet
Ce travail n'a pas la prétention de proposer une
solution à l'anarchie manifeste qui caractérise encore le secteur
d'hébergement touristique dans les maisons d'hôte du Maroc.
Il est clair qu'il s'agit là d'un atout majeur qui
permet à notre pays d'avoir une longueur d'avance dans un marché
touristique fortement concurrentiel, surtout en ce temps de crise.
A travers cette modeste contribution, et pour répondre
à l'objet de notre travail, nous espérons mettre l'accent
sur :
- Le Riad dans toute sa splendeur architecturale et
artistique. Puis nous ferons un voyage dans le temps pour trouver son origine,
découvrir le destin qu'il a connu jusqu'à nos jours.
- Les Riad comme étant une nouvelle formule
d'hébergement touristique au Maroc. Ceci mettra en évidence les
investissements étrangers dans ce mode d'hébergement. Ce qui nous
amènera à aborder le produit maisons d'hôtes et ses
spécificités, sa commercialisation et le chemin qu'il a fait de
l'informel vers le légal. Parler des difficultés qui freinent le
développement de ce secteur : et surtout insister sur la
problématique majeure de la réglementation rigoureuse qui a
créé plusieurs incertitudes au niveau du secteur touristique.
- Ensuite, il va sans dire que nous tenterons de mesurer les
impacts, tant positifs que négatifs du phénomène maisons
d'hôtes sur le tissu socio-économique de la médina, enjeux
financiers face à la politique d'hôtellerie
déclarée, transparence des procédures d'acquisition et de
contrôle, la rencontre entre les touristes et la société
locale, généralement conservatrice de valeurs et traditions,
- En fin, Nous essayerons aussi de mesurer les impacts
actuels de la crise financière qui a attaqué sans aucun doute le
secteur du tourisme, et bien sur les maisons d'hôtes étant un type
d'hébergement ciblé surtout aux étrangers.
II. Les Riads :
Naissance et transformation en maisons d'hôte
Section 1 : Aperçu
historique
1. Les Riads et l'art d'habiter
Au singulier, c'est un prénom féminin, au
Pluriel Riad, cela a donné la capitale royale d'Arabie, au départ
simple oasis, à laquelle le français a conféré la
graphie compliquée de Riyad, les jardins. Au Maroc, les
francophones du cru ont imposé une transcription plus sobre :
Riad ; substantif qu'ils emploient ainsi au singulier et au pluriel.
Au royaume alaouite, et d'abord à Marrakech, le
chef-lieu arabo-berbère du sud, se sont forgés, sous le signe et
à l'abri du Riad, un art de vivre, une philosophie de l'existence et du
Carpe diem- « cueille le jour » selon
l'épicurisme latin.
Michel Van der Yeught, professeur franco-belge à
l'université de Marrakech, publia en 1989 le Maroc à nu, qui
s'ouvre sur une véritable théorisation du concept de Riad :
« un Riad est une maison centrée sur une cour
intérieure, sans fenêtre vers le dehors. Immense ou minuscule,
palais ou gourbi, décoré de splendides zelliges ou fait d'humble
pisé, le Riad s'aveugle sur le monde extérieur et se replie sur
lui même. L'extérieur est à priori étranger, sale et
hostile. L'intérieur, fief de la famille, est l'objet de toutes les
fidélités ».
Une autre définition d'un poète orientaliste
français anonyme de la fin du XIX ème siècle nous donne
une idée plus claire sur les riads : « Longer un mur
austère dans un derb en impasse, pousser une porte anonyme, massive,
semblable à toutes les autres. Entrer dans un couloir en chicane,
sombre...et là, découvrir le calme et la fraîcheur du
patio, le murmure de la fontaine au milieu des orangers, le jasmin qui tombe de
la terrasse en cascades odorantes.
Son jardin dessiné en carré, le Riad est un
vestige du paradis perdu »1(*)
De ces définitions, on peut retenir les
éléments sans lesquels une demeure ne peut être
qualifiée de riad.
Ø Un style architectural Arabo-Andalous.
Ø Des éléments décoratifs
traditionnellement marocains.
Ø L'existence d'un patio.
Ø L'existence de 4 carrés de jardin avec, au
centre une fontaine ou un bassin.
Souvent, riads et dars sont confondus, mais grâce
à ces éléments réunis, on peut faire la
différence. Les riads sont également plus grands et spacieux que
les dars -ne dépassant pas toutefois le niveau R+1
(rez-de-chaussée+1er étage)- car destinés
à réunir sous un même toit trois, voire quatre
générations d'une même famille.
Les Riads ne possèdent, pour façade
extérieure, qu'une muraille aveugle de 6 à 8 mètres de
haut, totalement neutre et inesthétique, sans aucune fenêtre ou
presque. Ayant été à l'origine demeures de notables et de
bourgeois, soucieux de préserver l'intimité de leurs femmes et de
dissimuler leur opulence, ces Riads sont construits de manière à
interdire aux regards indiscrets, curieux ou encore envieux de s'infiltrer.
Photo
: vue de Riad à l'intérieur
Ainsi, si le portail est ouvert, les passants n'apercevront
qu'un couloir ou une entrée en chicane, espace intermédiaire
entre la chaleur, la poussière, l'agitation et le bruit de la
médina et la maison proprement dite.
Ce n'est qu'après avoir franchi cet obstacle rebutant
que le visiteur découvre, comme par enchantement, la beauté du
Riad, qui s'offre de toute sa splendeur jusqu'à l'indécence.
D'abord le Setwan, un long corridor
menant de l'entrée jusqu'au patio, bordé de colonnes et
décoré d'arcades, et où le propriétaire peut
recevoir des étrangers sans perturber la vie privée de la
maison.
Ensuite le wousted -
dar (patio) : cour intérieure de forme
régulière, source de lumière et d'ensoleillement pour le
Riad, elle est dans la plupart des cas entourée sur trois ou quatre
côtés d'une galerie couverte à colonnades permettant de
protéger les pièces du soleil et de la pluie.
Au centre, on trouve un point d'eau (fontaine, bassin ou
vasque), richement décoré de zelliges et de plâtre
sculpté, entouré de quatre carrés de jardins
séparés par des allées, composés de citronniers,
d'orangers, de figuiers, sur des tapis de menthe, de géranium, de
basilic ou de jasmin, dégageant une subtile odeur rafraîchissante
pour les habitants.
Cet espace de verdure, entre le clos et l'ouvert, apporte la
note d'enchantement et de délire que peut inspirer le contraste entre un
climat aride et peu clément et le ruissellement quasi langoureux d'une
vasque, en toute intimité, au coeur d'un puit de lumière.2(*)
Puis viennent les pièces du rez-de-chaussée,
qui s'ouvrent toutes sur le patio. Aux murailles épaisses, peu profondes
mais très larges, finement décorées, avec de hauts
plafonds au bois peint ou sculpté, et protégées par de
doubles portails majestueux en bois sculpté, ce sont en
général des pièces de réception.
Les invités sont reçus dans le Bahou
(alcôve), une sorte de renforcement construit dans
l'épaisseur du mur à côté de l'entrée des
salons, et meublé de banquettes sur les trois côtés. De
cette manière, le propriétaire peut voir depuis le patio ce qui
se passe à l'intérieur. Ces pièces n'étant pas
communicantes, il faut nécessairement traverser la cour pour passer de
l'une à l'autre. Les espaces de service, (cuisine, salle d'eau...)
occupent en général les angles.
On trouve les chambres à coucher, auxquelles on
accède par des escaliers étroits tournants sur eux même.
Construites de façon à préserver l'intimité de
ses occupants, elles sont décorées selon l'importance de la
personne qui les occupe.
Enfin, par d'autres escaliers, on accède à la
terrasse. Lieu propice de bavardage et d `échange de confidences
entre voisines, il est réservé également au tâches
domestiques. C'est le seul endroit situé"à l'extérieur"
auquel seules les femmes ont accès ; la présence d'un homme
présenterait une violation de cet espace intime.
Les motifs décoratifs
Résultats de techniques ancestrales
héritées de père en fils, fruit d'un amour et d'une
passion inégalables pour l'art et la beauté, nés de mains
savantes, habiles, alliant respect des traditions avec imagination et
créativité, les éléments décoratifs sont la
base qui complète et rehausse l'architecture des riads dont
l'intérêt et l'importance se mesurent par l'existence et la
finesse de ces éléments.
Ainsi, plusieurs techniques décoratives sont
utilisées dans la demeure traditionnelle et dont l'usage s'est
répandu dernièrement dans les nouvelles constructions.
Le Riad constitue une oeuvre d'art réalisée par
plusieurs maîtres artisans, et qui demande aussi bien de l'adresse, du
goût qu'une longue expérience.
2. Les origines des Riads
L'origine du Riad ou « jardin clos » est
certainement aussi lointaine que celle des vastes parcs et serait un legs de la
tradition gréco-romaine. Le modèle d'habitat focalisé sur
l'espace central ouvert sur le ciel avait été implanté par
les grecs puis transmis par les puniques sur les rives
méditerranéennes3(*).
Néanmoins, le Riad, qui est peut être une
extension de West ed-dar ou patio intérieur, a été
adopté par les habitants des premières villes maghrébines
depuis le X et XI siècles. D'après les investigations de deux
archéologues renommés M.M TERRASSE et MEUNIE, le Riad est
une oeuvre andalouse qui a été introduite au
Maroc, au temps de Ali Ben Youssef qui a fortement encouragé l'art
andalou au Maroc pendant son règne. Il semble que le plus ancien Riad au
Maroc était son palais à Marrakech, dont la construction remonte
à l'an 1126, et qui fut entièrement détruit pour faire
place à la deuxième Koutoubia4(*).
Aussi, M.Torres BALBAS a exhumé les vestiges d'un Riad
de la même parenté, crée par Ibn Mardanish au XII
siècle, dans le Castillejo de Monteguado près de Murcie. Les deux
Riads sont très semblables.
Même si les Riads de l'occident musulman sont
réputés les plus anciens dans le monde, cette hypothèse
est à prendre avec précaution, surtout après les deux
découvertes de Marrakech et de Chichaoua : le palais de Ben Youssef
étant le plus ancien Riad au Maroc. A Chichaoua, furent
découverts les vestiges d'un Riad datant d'une période
antérieure au Riad de l'Alhambra (le plus ancien de
l'Andalousie).5(*)
Ces vestiges d'architecture, de décoration, de
céramique, donnent une preuve irréfutable de la
spécificité marocaine du Riad et de son existence dès le
début du XII siècle. On ne sait pas cependant si le modèle
de la maison jardin a été réimporté de l'occident
musulman ou si l'évolution des modèles maghrébins et
andalous a été parallèle et complémentaire.
Malgré que les constructions almohades étaient
caractérisées par la simplicité et la
sobriété, reflétant ainsi le style adopté par ces
mystiques soufis, on a repéré quelques constructions d'une
architecture et d'une décoration inouïe au temps de Abou Yacoub
Youssef ou encore de son fils Yacoub El Mansour. Les almohades étaient
assoiffés de verdure et de beauté, ce qui les a poussé
à s'intéresser aux jardins et grands espaces verts.
Yacoub El Mansour, qui s'est affirmé comme un
magnifique bâtisseur tout particulièrement à Marrakech,
modifia la structure de la capitale almoravide en construisant une casbah en
11906(*).
Une grande partie de cette casbah était destinée
au palais du calife, qui fut l'objet d'allusions élogieuses de la part
de certains historiens, qui ont évoqué pour la première
fois le nom d'« AR Riad » pour le désigner. De
Verdun nous le décrit comme étant un ensemble de palais qui "(.)
S'ordonnait autour d'une cour intérieure avec jardin kiosque, vasque,
jet d'eau et pavillons élevés dominant l'étendue de
Marrakech".7(*)
Saadiens :
Sous le règne saâdien, les Riads connurent une
renaissance, la construction du fabuleux palais Al Badii par la volonté
de Ahmed El Mansour en témoigne.
Le voyageur français Jean MOQUET, qui a visité
Marrakech en 1606, s'étonna de l'ampleur très grande de cette
"ville" et remarqua les maisons en terre, basses, petites et mal bâties,
les grandes maisons des caïds avec leurs terrasses et leurs tours, le
palais du sultan fait de petites pierres avec ses nombreuses colonnes de marbre
et ses fontaines. Il admira également le Méchouer du palais du
sultan, il entrevit de très beaux bâtiments à la mauresque,
avec des fontaines, des jets d'eau jaillissant de vasques de marbre, des
orangers et des citronniers.
S'agit-il là de Riads ? Selon les descriptions, il
paraît que le Riad existait à cette époque là, mais
sous un autre nom.8(*) Au
temps des chérifs Alaouites, la ville s'épanouira, elle donnera
même son nom à tout le Maroc. Son héritage urbanistique va
être fortement enrichi par la construction de belles demeures et Riads
qui témoignent de la beauté et la puissance d'une époque
(exemple du somptueux palais El Bahia).
La période du protectorat français fut
marquée par la montée en puissance des caïds. Thami El
Glaoui fut un caïd qui profita de son alliance avec le gouvernement
français pour s'imposer comme pacha à Marrakech. Son oeuvre
majestueuse, le palais El Glaoui9(*) immobilise toujours le regard des visiteurs.
3. Les Riads à l'époque
coloniale
Dès les premières ambassades au Maroc, les
européens tombèrent sous le charme de l'architecture
traditionnelle marocaine. Ainsi, en 1890, un académicien français
du nom de Pierre Loti, s'extasie, dans un écrit, sur la beauté
des fontaines, des arcades et arabesques savantes qu'on trouve dans les
Riads.10(*)
Quand le maréchal Lyautey prit son poste à la
tête du protectorat en 1912, son désir était d'urbaniser
tout le pays, notamment Marrakech. Il fit d'abord l'inventaire des
propriétés immobilières situées dans l'enceinte des
remparts de la ville. Cet inventaire était destiné à
dresser son livre foncier. Ainsi, environ 28000 maisons, dont 5000 Riads furent
décomptées dans les dédales de la médina.
Il émit ensuite le souhait de faire surgir de terre
une nouvelle ville. Ambitieux projet qu'il confia à Henri Prost,
lauréat du concours international du premier urbaniste du monde,
à Anvers. L'architecte avait feu vert pour laisser jaillir sa
créativité, il avait toutefois pour seule et unique instruction
de ne pas toucher aux centres historiques des parties anciennes mais au
contraire d'aider à les conserver et les restaurer, tout en
protégeant leur patrimoine artistique.
Une attention particulière était portée
à la ville de Marrakech, pour sa qualité de ville
impériale ayant une multitude de potentialités touristiques. Il
fallait faire vite, car la beauté du site et des monuments allait
attirer les touristes et la nécessité de loger tout ce monde
était pressante.
Au Marrakech, une cité nouvelle, le Guéliz,
était destinée aux Européens, car les quartiers de la
médina n'étaient pas faits pour eux. La ville arabe et la ville
européenne devaient être séparées pour éviter
les froissements et les mésententes qui pouvaient naître de
mentalités différentes et de faire respecter par là
même, les marocains dans leurs usages et leur cadre séculaire.
Lyautey était soucieux de sauvegarder la médina
de Marrakech dans son intégralité architecturale, c'est pour cela
que plusieurs dahirs déterminant les zones de protection culturelle ont
vu jour, plusieurs lois ont été instaurées
définissant les critères de construction
dans la médina, les hauteurs permises pour les
bâtiments et les matériaux qu'il fallait utiliser. (À
Fès la résidence de Lyautey s'appelle palais Menbehi qui s'est
transformé actuellement à un restaurant marocain)
Il avait compris qu'un peuple, ayant perdu le contrôle
de son pays, ne pouvait renoncer, sous aucun prétexte, à ses
racines sociales, culturelles et à son héritage patrimonial.
On peut tout prendre à un peuple sauf ses éléments
qui font son identité, son passé, son présent et son
futur.
Tous les étrangers étaient vus comme des
colonisateurs, aucun d'eux ou presque ne pouvait s'aventurer tout seul dans la
médina. Acheter une demeure là bas était vu comme un
défi et représentait une injure pour les habitants .De plus,
sont rares les autochtones qui pouvaient renoncer à leurs demeures,
étant d'abord une chose sacrée, et ensuite pour la
réputation de traîtres qu'ils auraient alors.
Cependant, en l'absence d'autres habitations où ils
pouvaient s'installer, les européens ont élu lieu temporairement
dans la médina. C'est le cas notamment de Jacques Majorelle, qui loua
une maison dans le quartier populaire Ben Saleh, avant de s'installer dans ses
fameux jardins. Déjà en 1920, il déplore la transformation
de la médina et appelle à sa préservation. La
première maison d'hôte à Marrakech fut créée
en 1929.
Mais les ancêtres directs, les pionniers des maisons
d'hôtes actuelles sont les hôtels non classés qui se sont
installés dans de grands Riads et anciennes demeures traditionnels.
Toutefois, ces anciens hôtels étaient fréquentés par
des voyageurs modestes. Les prix étaient ce qu'il y a de plus bas sur le
marché local de l'hôtellerie.
Dans les années 1940, deux françaises en mal de
sudisme ouvrirent un restaurant en médina marrakechie, dans un Riad
traditionnel. Un établissement qu'elles baptisèrent
« la maison arabe » et qui était l'endroit
préféré de Winston Churchill.11(*)
Après l'indépendance, ces lois françaises
ont été interprétées, dans la confusion des
esprits, comme des lois nuisibles aux marocains, ayant été
instaurées par le colonisateur. Donc il fallait les abolir, sinon
adopter des comportements contraires à ce qu'elles stipulaient.
Les habitants de Marrakech, et même les responsables et
les autorités locales se mirent à enfreindre la loi portant sur
la protection culturelle, ainsi, plus personne ne se souciait de respecter le
paysage architectural de la médina, où les anomalies ont
commencé à proliférer.12(*)
Depuis les années 70, peintres, artistes et
écrivains furent séduits par cet habitat si particulier, à
l'image du paradis. Ils étaient nombreux à goûter aux
charmes des Riads, mais seuls quelques privilégiés y vivaient, en
faisant leur résidence principale, gardant jalousement leur secret. Le
Maroc devint alors le passage obligé de la jet-set
internationale !
Section 2 : Les
Riads : Transformation dans le temps et l'espace
« Au début des années 80, la
plupart des bourgeois marocains avaient désertés la médina
pour chercher le confort dans la ville nouvelle. Seules les familles les plus
démunies continuaient à se partager des riads en mauvais
état, victimes de monstrueuses indivisions ».13(*)
Ce fut le début de la folie des riads ! Selon la
presse et l'opinion commune, la raison du succès soudain des riads
serait due à la diffusion en France d'un reportage sur la chaîne
de télévision M6 (Capital), en juin 1998. Dans ce reportage on
décrivait Marrakech comme le nouvel Eldorado de l'immobilier de vacances
où pour le prix d'un deux-pièces à Paris, on pouvait
acheter un riad. En effet, à ce moment un grand nombre d'anciennes
familles de Marrakech, comme signe de promotion sociale, cherchaient à
quitter la médina, à la recherche de logements plus modernes dans
des bâtiments nouveaux situés en périphérie du
centre ancien14(*).
Dès le lendemain, la chasse au trésor et la
multiplication des riads a commencé avec l'implication de petits
promoteurs, européens pour la plupart, qui ont acquis ces vieilles
maisons à des prix réduits, pour ensuite les restaurer, souvent
de façon médiocre, avant de les revendre à des prix
excessifs.
L'avènement de l'Euros a participé
également à la flambée des prix ; les acheteurs
étaient mêmes prêts à passer des transactions en
liquide pour sortir leur argent du coffre. Epiphénomène dans le
passé, l'engouement pour les riads est plus qu'une mode
passagère malgré un environnement économique et juridique
chaotique.15(*)
D'abord convertis en restaurants marocains, le destin des
riads a changé en un clin d'oeil pour devenir des maisons d'hôtes
par la volonté de quelques riches occidentaux à la recherche de
l'orient exotique, en 2003, plus de 500 riads appartiennent à des
étrangers, à raison de plus de 240 ventes par an.
Autre aspect de l'investissement étranger au Maroc,
l'achat des riads .C'est désormais un secret de polichinelle,
n'importe quel petit bourgeois étranger peut vivre en prince en achetant
un Riad au Maroc !
Ceci, tout le monde l'a compris. Les villes marocaines
maintenant attirent de nombreux promoteurs étrangers qui, flairant la
bonne affaire, ont pris d'assaut tous les terrains disponibles, toutes les
vieilles maisons pour en faire soit leur résidence secondaire, soit les
convertir en maisons d'hôtes.
En médina de Fès par exemple, le m² se
négocie maintenant à plus de 13OOO Dirhams, à Marrakech,
les prix sont plus pharaoniques. La ville ancienne, connait le plus de
succès. Ses maisons furent l'objet de transactions juteuses, qui restent
de très bonnes opérations financières, car le coût
des travaux est 4 à 5 fois moins cher qu'en Europe et la forte demande,
en location permet, avec un taux de remplissage de plus de 50%, de l'amortir en
5 ans (selon les saisons).
Si on prend le cas de Marrakech, Plus de 40 000 riads et
maisons traditionnelles ont été recensés dans la seule
médina. Leur vente a connu un véritable boom à partir de
l'année
2000 ; année où 500 riads sont devenus
propriété de non marocains, ce qui représente une à
deux ventes par semaines.
La valeur d'un Riad est cependant fonction de ses
qualités architecturales- solidité des murs, esthétique,
taille du jardin, équilibre symétrique de la construction,
beauté des décoration- présence ou non d'une terrasse
panoramique, situation par rapport aux endroits touristiques...
Source : conservation de la propriété
foncière de Marrakech-Ménara
Avec le succès que trouvèrent ces riads
auprès des étrangers, c'est une nouvelle formule d'investissement
qui vit le jour : les maisons d'hôtes. Voici encore 5 ans, on
pouvait s'interroger sur le manque flagrant des maisons d'hôtes au Maroc,
alors que ce type de tourisme a fait le succès de nombreuses
régions méditerranéennes, notamment l'Andalousie.
Vivre l'authenticité, partager avec l'habitant un art
convivial séduit les de nombreux touristes qui fuient désormais
l'atmosphère impersonnelle des hôtels. Séduits, les
investisseurs étrangers le sont aussi par ce nouveau style
d'hébergement en vogue : 60% des Riads achetés ont
été convertis en maisons d'hôtes. Marrakech seule en
regroupe 70%.
Actuellement, à la ville de Fès, presque 70
maisons d'hôtes sont opérationnelles dans la ville, dont la
majorité appartient à des étrangers. Avec le tourisme
résidentiel et le succès de cette nouvelle formule
d'hébergement, la spéculation immobilière s'est fortement
accentuée, contribuant à une hausse spectaculaire des prix qui
ont été multipliés par 10 en l'espace de 5 ans. Ainsi, un
véritable business s'est instauré, un business juteux, parfois
sans scrupules mettant en jeu l'avenir culturel de toute une population.
Conscient du rôle que peut jouer le tourisme comme manne
de développement économique, le Maroc a oeuvré pour
l'épanouissement de cette activité. L'un des ses efforts dans le
domaine a été d'encourager les investissements, notamment par la
création de centres régionaux d'investissement
qui s'occupent de simplifier les procédures administratives, et mettent
en oeuvre des stratégies de développement régionales par
la mise en avant des atouts des régions et la promotion des secteurs
porteurs notamment celui du tourisme.
Marrakech fut la plus concernée par cette politique
pour sa qualité de première ville touristique du Royaume. Ainsi,
la ville connut l'afflux de promoteurs et investisseurs, dont la plupart sont
étrangers, Certains projets touristiques ont vu le jour, d'autres sont
en voie d'exécution. Dernièrement, ces investissements ont pris
une autre tournure, alléchante pour certains mais inquiétante
pour d'autres : l'acquisition des Riads et maisons anciennes de la
médina.
Ainsi, le Maroc a connu un autre type de tourisme : le
tourisme résidentiel. Il a aussi développé un nouveau
produit touristique très prisé dans les destinations concurrentes
et qui promet un fort élargissement de la demande : les maisons
d'hôtes. Depuis cette vague déferlante, le visage de la
médina s'est métamorphosé, à la fois dans son
aspect architectural et social.
III. Maisons d'hôtes : investissement touristique,
Réglementation et produits touristiques
A. Section 1: Les maisons
d'hôtes : D'une activité informelle vers une
réglementation rigoureuse
1. Procédures
administratives
La loi du 18 décembre 2003 déclare que
La Maison d'Hôtes au Maroc est un établissement
édifié sous forme d'une ancienne demeure, d'un Riad, d'un Palais,
d'une Kasbah ou d'une Villa et situé soit en médina, soit dans
des itinéraires touristiques ou dans des sites de haute valeur
touristique. La Maison d'Hôtes au Maroc offre en location des chambres
et/ou suites équipées. Elle peut également offrir des
prestations de restauration et des services d'animation et de distraction.
Deux points importants :
§ sous forme d'une ancienne demeure :
cela peut être une construction récente, mais elle doit respecter
les formes traditionnelles de construction.
§ l'endroit doit être touristique.
Un appartement en ville à Casablanca ou même dans le Guéliz
à Marrakech ne peut pas prétendre au statut de maison
d'hôtes.
2. Les normes de classement
Celles ci restent souples, avec de nombreuses
dérogations pour faciliter la transition pour les établissements
ouverts avant la nouvelle loi. Elles portent sur l'hygiène, la
sécurité, et le niveau de formation du personnel. 16(*)
Riads et maisons
d'hôtes de première catégorie
Bien situé et donnant un aspect luxueux, le Riad doit
être signalé, éclairé la nuit, et disposer d'un
parking à proximité. La réception doit disposer de cabines
téléphoniques insonorisées. Les chambres, entre 5 et 30 au
maximum, doivent faire au moins 14 m², avoir un mini-bar, une
télévision, une climatisation, et un coffre-fort individuel. Les
suites doivent faire 25 m² au moins. Les salles de bains doivent faire 8
m² au moins. Le patio doit être ombragé, et les salons
doivent représenter au moins 10% de la surface totale des chambres
(donc dans le cas de 10 chambres de 14 m², il faut avoir un salon qui
fait la même superficie). Le service de restauration est obligatoire
au delà de dix chambres.
Riads et maisons de charme :
Ce sont des établissements de première
catégorie qui sont :
§ situés dans un site de haute valeur touristique
§ distingués par une architecture traditionnelle
exceptionnelle et par la présence de grands patios et jardins fleuris et
arborés, parcs, piscine, hammam et jacuzzi
§ décorés de façon raffinée
et avec des antiquités
§ capables de proposer une gastronomie de haut niveau
marocaine et internationale
§ dotés d'un minimum de moyens
d'hébergement, sous forme de chambres et de suites, dont le nombre varie
de 20 à 40 chambres (les chambres et les suites doivent avoir
respectivement une superficie minimale allant de 20 à 30 m2)
§ être dotée d'un centre de remise en forme
(sauna, hammam, jacuzzi, hydrothérapie, massages, soins du corps et du
visage...)
Riads et maisons d'hôtes de seconde
catégorie :
La description générale est la même que
pour les Riads de première catégorie, on enlève juste le
caractère luxueux. Les chambres, entre 5 et 20 au maximum, ont une
superficie minimum de 12 m², les suites font au minimum 20 m² et les
salles de bains au minimum 3m². Seule la climatisation est obligatoire,
avec le téléphone, et le coffre-fort peut se trouver à la
réception.
COMMENT FAIRE LE BON CHOIX ENTRE HÔTELLERIE
ET HÉBERGEMENT EN RIAD OU MAISON D'HÔTES ?
Les Riads ou maisons d'hôtes ne sont pas des
hôtels. Ce sont des demeures traditionnelles où sont
apportés les différents services hôteliers : accueil,
service de chambre, assistance, restauration etc. mais où l'ambiance est
peut-être plus familiale et proche du client, traité comme un
invité. La plupart sont en médina, la vieille ville, le touriste
sera complètement immergé dans la vie marocaine. Il se trouve
souvent au coeur de quartiers animés par une forte activité
commerciale et artisanale jusque tard dans la soirée.
Les hôtels, eux, sont en règle
générale dans les villes nouvelles ou zones
résidentielles, souvent proches des médinas avec accès
facile à celles-ci. L'hôtellerie marocaine est d'un très
bon niveau, voire très luxueuse pour les établissements de 5
étoiles et plus. Chaque établissement, selon le choix, permettra
de séjourner au calme en profitant au mieux de l'exceptionnelle
météo marocaine et de l'ensoleillement quasi constant dont
bénéficie le pays.
Destination Maroc, que ce soit pour les hôtels ou
maisons d'hôtes, a établi une classification de ses
établissements référencés. C'est une classification
toute subjective dont le respect est exigé pour figurer dans l'offre de
Destination Maroc. Cette classification est basée sur les normes
suivantes :
Prestige
|
Établissement prestigieux de par sa
renommée, son emplacement, la très haute qualité de ses
prestations, de son service et de sa restauration. Un endroit d'exception
où l'on se prend à oublier qu'il existe autre chose sur
terre.
|
Luxe
|
Maison d'Hôtes ou Hôtel très
luxueux, prestations, service et restauration de grande qualité.
Établissement irréprochable et de haute tenue pour le plus
agréable des séjours.
|
Charme Luxe
|
Maison d'Hôtes ou Hôtel très
luxueux, prestations, service et restauration de grande qualité. Son
architecture et les choix de décoration en font un établissement
de charme pour un séjour inoubliable.
|
Confort
|
Maison d'Hôtes ou Hôtel très
confortable, prestations, service et restauration de qualité.
Établissement très bien tenu pour un agréable
séjour.
|
Charme
|
Maison d'Hôtes ou Hôtel confortable ou
très confortable, prestations, service et restauration de
qualité. Son architecture et les choix de décoration en font un
établissement de charme pour un agréable
séjour.
|
Eco
|
Maison d'hôtes ou hôtel confortable,
prestations, service et restauration de bon niveau. Excellent rapport
qualité prix pour un bon séjour à petit
budget.
|
3. Maisons d'hôte :
réglementation de plus en plus rigoureuse
La transformation des Riads en maisons d'hôtes s'est
effectuée de façon anarchique, en dehors d'un cadre juridique
régissant cette profession. L'initiative a été prise par
ces « nouveaux hôteliers » qui ont été
obligés de fixer eux-mêmes des normes de classement propres
à eux (palmiers, lanternes...), et ce, selon les prestations fournies,
la dimension, la capacité, la qualité de la décoration, la
proximité au centre-ville, l'accessibilité par voiture...
L'ampleur qu'a pris ce phénomène a incité le
ministère du tourisme à élaborer un projet de loi pour le
classement de ce type d'hébergement.
Ainsi, le projet de décret du 1er juillet
1999 modifiant et complétant le décret n° 2.81.471 du 16
février 1982 instituant un classement des établissements
touristiques, consacre un chapitre important aux maisons
d'hôtes.17(*) Des
commissions locales ont procédé à l'inspection de ces
entités touristiques pour les classer en catégories, à
l'instar des étoiles pour les hôtels.
Il serait question de 2 catégories, en plus d'une de
luxe pour les maisons de charme.
Cette nouvelle forme d'hébergement permet quelques
limites : à part les Riads maisons d'hôtes
gérés par les agences et donc contrôlés par elles,
les autres unités échappent complètement à tout
type de contrôle car il n'existe pas de lois qui donnent aux inspecteurs
de la délégation de la culture ou du tourisme le droit
d'accéder à ces demeures et les contrôler, ce qui engendre
une situation d'ambiguïté concernant les activités de ces
maisons d'hôtes.
C'est pour cette raison que le Maroc, bien qu'il soit l'un des
participants dans la charte internationale de l'éthique touristique,
qui, à travers ses différentes clauses, insiste sur le respect
absolu du milieu culturel et spirituel des habitants du pays d'accueil.
La lecture du projet de normes tel qu'il a
été élaboré laisse apparaître que ce dernier
est inadapté dans certains de ses aspects à ce nouveau mode
d'hébergement, et ce pour les raisons suivantes :
Le texte seulement à la médina comme lieu
d'implantation des maisons d'hôtes, omettant ainsi les sites
d'intérêt touristique qui peuvent accueillir ce type
d'hébergement.
Le texte impose un minimum de 7 chambres ou suites luxueuses
pour les maisons d'hôtes « 1ère
catégorie » et un minimum de 5 chambres pour celles
« 2ème catégorie ».
A cet égard, nous notons qu'à l'exception de
quelques rares unités, les autres établissements comptent moins
de 7 chambres chacun. Imposer un minimum de 7 ou 5 chambres équivaudrait
donc à exclure 61% de ces unités.
De ce fait, il serait plus opportun de reconsidérer la
limite inférieure des chambres en la fixant à 4 ou 5 chambres
tout en dissociant qualité et capacité.
Le texte exige l'existence d'un hall d'entrée.
Alors que la structure des maisons d'hôtes ne permet
pas une telle disposition du fait qu'elles sont majoritairement pourvues de
couloirs donnant directement sur le patio.
Le texte exige également que la maison d'hôtes
soit facile d'accès et dispose d'un parking gardé jour et
nuit.
Or, pour les maisons d'hôtes se trouvant
majoritairement dans la médina, la structure même des derbs et
ruelles de celle-ci ne permet pas l'aménagement d'un parking et
l'accès reste difficile pour la plupart d'entres elles,
nécessitant le déplacement des clients à pied.
L'exigence d'un poste téléphonique dans chaque
chambre ne concorde pas avec l'aspect traditionnel des maisons d'hôtes.
L'exiguïté des chambres ne permet pas une telle installation.
Le texte exigeant l'existence d'escaliers permettant une
circulation aisée, ainsi que le traitement régulier des eaux de
la piscine, encourage la restauration et l'aménagement des Riads en
dehors du respect architectural traditionnel de ce genre d'habitations.
Concernant la qualification du personnel, la
spécificité et le nombre réduit des prestations offertes
par ces établissements à la clientèle n'exigent pas le
recours à de grandes écoles du tourisme.
Le texte exige que le directeur de l'établissement
soit titulaire d'un diplôme en tourisme. Or, les promoteurs convertis en
hôteliers n'ont ni la qualification ni l'expérience
nécessaire pour diriger une telle unité touristique. Le manque de
contrôle aidant, ce genre de directeurs non qualifiés a
proliféré.
Le texte n'aborde pas le problème de la restauration,
qui crée un conflit entre les restaurants et les maisons d'hôtes.
Ces dernières étant accusées de concurrence
déloyale Les services de restauration ne devrait être fournis que
pour les clients de la maison d'hôtes et non pour les clients
externes.
En outre, en l'absence de texte régissant la
restauration et la rénovation des Riads, les promoteurs procèdent
à des modifications architecturales orientalistes plutôt que
traditionnelles.
En conclusion à ce qui a été dit,
il faut préciser que ce projet de loi, qui prévoit le classement
des maisons d'hôtes, a été calqué sur les
prestations hôtelières classiques.
Le produit maison d'hôte est totalement
indépendant et différent de l'hôtellerie classique. Les
autorités, par ce projet, encouragent
l' « hôtellisation» des Riads et des maisons
d'hôtes et s'éloignent largement du concept maison d'hôte
original.18(*)
Afin de pallier aux lacunes du projet de loi
cité précédemment, et en vue de donner aux maisons
d'hôtes un caractère légal et formel, les professionnels
ont ressenti le besoin de se constituer en association professionnelle et
fédérer les maisons en activité, aider, accompagner et
encadrer ceux qui souhaitent s'établir dans ce domaine.
Le statut du Riad dépasse de loin une simple habitation
pour revêtir celui d'une oeuvre d'art. L'origine des Riads remonte bien
aux temps très lointains, le Riad serait un legs de la tradition
gréco-romaine qui fut introduit ensuite sur les rives
méditerranéennes. Le plus
ancien Riad du Maroc était le palais de Ali Ben Youssef
à Marrakech, dont la construction remonte à l'an 1126.
Depuis son introduction à Marrakech, le Riad n'a
cessé de jouer un grand rôle dans l'enrichissement de
l'héritage architectural et culturel que chaque dynastie laisse
derrière elle comme témoin de son existence et sa puissance. Le
Riad connut un destin tumultueux. De demeure de notables, bourgeois et
puissantes personnalités politiques de la ville, il devint le centre
d'attraction de la jet-set internationale pour enfin faire l'objet de
convoitise de milliers d'étrangers.
C'est ainsi que le phénomène des maisons
d'hôtes a vu le jour donnant naissance à un produit nouveau,
adapté aux exigences des touristes, dont les goûts sont en
constante mutation. C'est un produit de luxe, qui permet de répondre aux
besoins des touristes en matière de différence, de tradition,
d'exotisme et d'authenticité.
B. Section 2: Le produit touristique des
maisons d'hôte
Qu'est ce qu'une maison
d'hôtes ?
Hôte en
latin signifie invité de Dieu et, comme son nom l'indique, une maison
d'hôtes est le lieu où on peut recevoir ses hôtes. Cette
formule d'hébergement, ancrée dans l'histoire de
l'humanité depuis les civilisations gréco-romaines, prend une
signification assez particulière dans les pays Arabo-Musulmans où
la bonté est une qualité que chaque individu doit avoir. On peut
loger et nourrir un invité de Dieu (Def Allah) 3 jours
successifs sans qu'il soit dans l'obligation de payer ces prestations.
Cependant, et avec le temps, la maison d'hôtes a changé de statut.
La maison d'hôte est une formule d'hébergement,
moins commercial, où le propriétaire reçoit
personnellement ses hôtes (touristes), dans un contexte familial et dans
le respect des traditions locales. La loi 61-00 portant statut des
établissements touristiques, publiée au
bulletin officiel, définit la maison d'hôtes
comme étant un établissement édifié sous forme
d'une ancienne demeure, d'un Riad, d'un palais, d'une kasbah ou d'une villa et
situé soit en médina, soit dans des itinéraires
touristiques ou dans des sites de haute valeur touristique.
La maison d'hôtes offre en location des chambres et/ou
des suites équipées. Elle peut également offrir des
prestations de restauration et des services d'animation ou de distraction.
L'appellation de cette nouvelle formule peut différer d'une
région à une autre : «Gîte du passant» au
Québec (Canada), chambre d'Hôtes en France, Minshuku au Japon, au
Maroc, ce sont plutôt les Riads, l'habitat original des anciennes
médinas. Les caractéristiques du produit maison d'hôte
diffèrent considérablement de celui des hôtels.
1. Les maisons d'hôtes : Une
offre adaptée aux nouvelles tendances
Depuis une vingtaine d'années, compte tenu de la
concurrence internationale en matière de tourisme, les différents
acteurs n'ont de cesse de rivaliser d'ingénuité pour proposer des
formules, des sites, des espaces, des modèles, des produits...dont la
nouveauté, l'originalité, l'apport en qualité,
l'adaptation aux besoins, le potentiel de compétitivité...offrent
des atouts incontestables pour stimuler et, si possible, fidéliser les
flux touristiques.
Pour s'adapter à cette évolution de la demande
touristique, à l'instar des professionnels dans le monde, les
différents acteurs marocains ont commencé par promouvoir des
formules de pratiques sportives, dans des paysages inédits, qui varient
entre l'escalade et la randonnée en montagne, le trekking, la pratique
du golf, en passant par le Paris Dakar, via la promenade à travers les
paysages exceptionnels du Sahara...Les formules festival de musiques
autochtones typiques présentent des atouts particulièrement
incitatifs pour les amateurs d'art.
Le succès international de l'écotourisme a plus
singulièrement conduit les promoteurs à mieux faire valoir
certains produits inhabituels ainsi que les spécificités locales,
notamment du fait de la volonté d'ouvrir la montagne marocaine au
tourisme. Ces espaces non défrichés- tout comme le désert-
se prêtent, certes, à un type d'investigation à forte
contingence attractive et émotionnelle.
Le bivouac, le gîte, la formule d'hébergement
chez l'habitant ...proposent des séjours plutôt modestes en
matière de confort. Ils bénéficient de l'avantage de
procurer une expérience singulière et donnent au moins
l'impression de pénétrer le pays depuis son
intériorité.
Dans toutes ces situations, et bien d'autres, le mot d'ordre
demeure l'originalité de l'investigation touristique, l'exigence d'un
potentiel de dépaysement et la garantie d'un exotisme authentique
incontestable. D'où une démarche qui, nécessairement,
s'oriente vers un produit sur mesure. Certes, le touriste
« standard » se prête à tous les programmes
à grand public.
Cependant, dans l'imaginaire du voyageur exigeant et averti,
le désir-voire la quête- de la pertinence du produit
certifié conforme, est à la fois un garant permettant de
déjouer les structures classiques, rigides, et parfois enfermant ainsi
que de procurer des sensations fortes par l'immersion dans la culture
autochtone.
Or, au niveau de la gamme des multiples types
d'hébergement qu'on peut proposer à un touriste, en dehors des
formules classiques de l'hôtel, le phénomène du Riad maison
d'hôte, qui se développe dans une ville comme Marrakech,
répond parfaitement à ce genre d'attente qui évolue
à travers une spirales ascensionnelle et s'inscrit à la fois
comme une réaction contre un tourisme de masse et la quête d'un
voyage inédit et parfaitement personnalisé
Les atouts fascinants de ce mode d'hébergement
suscitent une demande exponentielle, et qui plus est, une invitation du
touriste à vivre au rythme de la tradition locale la plus
véridique, ou supposée telle. Qu'il s'agisse d'un mode d'habitat
traditionnel et parfaitement exceptionnel en son genre ou de l'environnement
authentique de la médina, ces garants d'un exotisme excitant mettent au
pas les imaginaires les moins propices.
Incontestablement, dans une structure maison d'hôte, le
touriste « baigne » dans une ambiance marocaine,
parfaitement dépaysante, typique et taillée sur mesure,19(*) où de
véhéments contrastes surexcitent à tout moment ses
facultés de sentir, misère d'un mur aveugle de maison et luxe
secret du décor intérieur, simplicité des âmes et
leur raffinement de courtoisie et de sensualité.
2. Principales
caractéristiques
Les Riads et maisons d'hôtes, c'est aussi un art du
séjour royal dans un cadre pittoresque, qui réunit des
ingrédients tels que la culture, l'architecture, l'histoire, sans
oublier la gastronomie et les traditions locales. Ils offrent des prestations
d `exception constituant à la fois un mélange de
raffinement, de séduction, de traditions et d'authenticité.
Considérés comme des moyens
d'hébergement à la mode, ils constituent des produits de luxe si
on considère le luxe comme étant tout ce qui est rare,
exceptionnel et parfait. Le luxe étant aussi le fait de consommer un
voyage insolite, individuel et sur mesure, un luxe nostalgie ancré dans
l'histoire et son respect : « les vraies valeurs s'inscrivent
dans le temps ». Ainsi, on peut dire que les Riads et maisons
d'hôtes présentent :
ò Le luxe de la différence.
ò Le luxe de la tradition.
ò Le luxe du privilège.
ò Le luxe de la découverte authentique.
o Le luxe de la
différence
Les Riads et maisons d'hôtes sont des moyens
d'hébergement totalement différents de l'hébergement
classique offert par les hôtels, qui sont fréquentés par la
majorité des touristes.
o Le luxe de la tradition
Respectant l'élément tradition dans chaque
prestation offerte, les riads et maisons d'hôtes ont aussi le
mérite d'insérer les clients dans le milieu autochtone et leur
faire connaître les traditions locales.
o Le luxe du privilège
Les clients des Riads et maisons d'hôtes se sentent
privilégiés par rapport à ceux des hôtels, et ceci
grâce à plusieurs éléments :
Ø La disponibilité réduite des chambres
dans un Riad
Ce qui donne au client le sentiment d'être unique, ou
du moins de faire partie d'une minorité. De plus, la taille
réduite (ou dite humaine) de ces chambres permet la prise en compte de
chaque individualité, et offre une vraie personnalisation tout en
facilitant la familiarisation rapide du lieu.
Ø La personnalisation et la qualité des
services
Le nombre réduit de clients favorise la
personnalisation des services offerts et satisfait ainsi l'ego de ces
derniers.
L'accueil personnel facilite leur mise en confiance et leur
procure la qualité de confort recherchée. Le vrai luxe
aujourd'hui est contenu dans une notion subtile très personnelle.
Ø Le personnel en contact
La disponibilité du personnel et sa proximité
favorise un contact permanent avec les clients et permet de satisfaire le
moindre de leurs besoins en temps réel.
Ø La tranquillité et la
sécurité
Une fois passé la lourde porte du Riad, c'est avec
émotion que l'on pénètre l'univers protégé
et sécurisant à l'intérieur.
Le Riad est une représentation temporelle du paradis
d'Allah, il compte rarement plus de 10 chambres et est aménagé de
manière à ce que chacun puisse trouver paix et
tranquillité.
o Le luxe de la découverte authentique
Habitations chargée d'histoire, ayant appartenues aux
puissantes familles du Maroc, fruits du travail des meilleurs artisans venus de
toute la méditerranée pour les construire et les décorer,
les Riads sont aujourd'hui restaurés par des occidentaux amoureux de ces
maisons-jardins qui accueillent les touristes dans la plus pure tradition de
l'hospitalité marocaine.
Grâce à une décoration de bon goût
réalisée avec coeur, passion et générosité,
chaque maison d'hôtes offre un cachet particulier qui charme ses clients.
Dans ces conditions, l'authenticité du luxe est antinomique avec une
créativité débridée.
Finalement, l'accès à une notion de luxe
imposant de se doter des outils modernes de communication, toutes les maisons
d'hôtes ou presque possèdent un site Web, où les client
éventuels peuvent s'informer et même réserver via le net.
Ainsi, que ces Riads convertis en maisons d'hôtes soient
démesurément ou simplement décorés, ils
présentent le même produit, un produit de luxe, soit par son
extravagance, soit par sa différence et son originalité.
3. Les prix
ò Chambres de 1700 à 6000 dhs et suites
de 2500 à 5 000 dhs
Il s'agit des établissements « grand
luxe » qui valent le voyage, dotés d'une architecture
exceptionnelle, avec de grands patios fleuris et arborés, grande piscine
et hammam et Jacuzzi pour la plupart. Décoration très
soignée et très raffinée, objets rares et antiques,
mobiliers de grande classe. Peignoirs, babouches, linge, couvre lits. Salons et
salles à manger très spacieux, suites royales et chambres
luxueuses.
ò Chambres de 600 à 2 220 dhs et suites
de 9 00 à 3 000 dhs
Etablissements de « Grand Confort »,
dotés d'une architecture remarquable, des prestations et mobiliers
très raffinés, d'objets rares et antiques, air
conditionné, service de restauration de haut niveau....
ò Chambres de 400 à 1400 dhs et suites
de 900 à 1800 dhs
Etablissements « charme et traditions »
avec une décoration soignée et des prestations de qualité.
Ligne de maisons et confort personnel digne des attentes des touristes.
Possibilités de restauration sur place dans la majorité des
cas.
ò Chambres de 300 à 1100 dhs et suites
de 650 à 1650 dhs
Etablissements
« ambiance élégante »,
« sympathique », prestations à prix
modéré pour ces maisons traditionnelles ayant du cachet. Ambiance
conviviale, accueil sympathique et service sur place par du personnel
permanent.
ò chambres de 120 à 500
dhs :
Etablissements « bonnes adresses à petit
prix », idéal pour les petits budgets à la recherche
d'authenticité, maisons attrayantes dotées de chambres simples et
confortables, accueil chaleureux, espace de vie agréable.
4. La commercialisation
En général, la gestion du produit Riad est
confiée à des professionnels, soit des gérants ou des
sociétés qui les aménagent et se chargent de leur
administration et commercialisation à travers de nombreux
supports : brochures, panneaux publicitaires, annonces dans la presse
nationale et internationale, le bouche à oreilles, ou encore les sites
Web.
Grâce à ces derniers, les clients ont la
possibilité de visualiser le plan du Riad, ainsi que sa situation dans
la médina, sa capacité...Ils ont aussi la possibilité de
prendre connaissance des différentes prestations offertes, leur prix, et
même réserver directement.
On compte 4 catégories distinctes d'intervenants dans
le marché des Riads : les agences immobilières, les agences
de voyage et tours opérateurs, les particuliers ainsi que la
gérance libre. Chacun de ces intervenants essaie de développer
une stratégie particulière et différente par rapport aux
autres.
o Les agences
immobilières :
A l'origine du développement du produit Riad, elles
sont nombreuses à proposer des Riads et rivalisent
d'ingéniosité en proposant des produits aussi variés que
différents.
o Les agences de voyage et tours
opérateurs
L'agence de voyage constitue l'intermédiaire entre le
client et le propriétaire du riad. Elle agit de manière directe
en proposant l'offre par une politique publicitaire marquante.
Les tours opérateurs jouent également un
rôle primordial dans la commercialisation de cette structure
d'hébergement. Ils proposent des dizaines de riads parmi leurs produits
à des prix concurrentiels.
o Les particuliers
Ce sont des promoteurs qui investissent dans ces Riads et les
gèrent eux même, étant libres de choisir le mode de
commercialisation et de promotion qui convient à leur
établissement.
o La gérance libre
Ce sont des personnes chargées par les
propriétaires de gérer les Riads. Ce sont en
général des personnes ayant de l'expérience en
matière de gestion d'établissements touristiques.
C. Section 3: L'évolution des
maisons d'hôte : Lecture dans les tendances des dernières
années
Sur le moteur de recherche google, dès qu'on lance le
mot Marrakech ou Fès, le premier résultat qui s'affiche sur
l'écran est «location de riads et maisons d'hôtes».
Comme si toute l'histoire de la ville ocre se limitait à un
séjour dans un Riad. D'ailleurs la majorité des riads et des
maisons d'hôte appartiennent à des étrangers et des
binationaux. Selon un responsable à la Wilaya de Marrakech, le
phénomène des riads a pris de l'ampleur depuis 1999. Actuellement
les nouveaux acquéreurs ne se contentent plus d'acheter un riad,
certains achètent toutes les maisons environnantes. Dans certains
quartiers, il ne reste que la mosquée, le hammam et le four
traditionnel. On constate de plus en plus une défiguration du cadre
traditionnel de la ville, on ne se contente plus de restaurer, c'est un autre
style qui est en train de naître qui n'a rien à voir avec
l'architecture traditionnelle de la ville.
Ce phénomène a brisé la mixité
sociale qui existait dans la médina. Avant on retrouvait un grand riad
à côté d'une douiriya et une maison simple. Toutes les
classes sociales cohabitaient. Un mécanisme de solidarité
fonctionnait aussi. On retrouvait l'artisan, le commerçant, le juge...
Actuellement, ce système social a été brisé.
Une autre particularité a été transgressée,
toutes les maisons traditionnelles n'avaient pas de fenêtres sur la rue,
elles donnaient sur la cour intérieure. Actuellement, tous les riads ont
des fenêtres sur la rue. En plus des terrasses qui étaient avant
inaccessibles, personne n'était autorisé à y faire des
travaux sans l'accord de ses voisins, aujourd'hui sur les terrasses, c'est tout
un univers qui s'est installé avec piscine, pergola, tente... Selon une
source bien informée20(*), en 1997, la Wilaya de Marrakech avait proposé
au ministère du Tourisme via le
ministère de l'Intérieur une
réglementation des maisons d'hôtes et riads. Des particuliers
vivant en France louent les riads de l'étranger, il n y a qu'un
employé de maison sur place qui va chercher le touriste à
l'aéroport, il n'y a aucun registre de séjour qui peut être
consulté par la police. Les particuliers qui pratiquent ce genre de
location ne payent aucune taxe, pire encore ils font de la concurrence
déloyale à ceux qui payent les impôts et taxes
touristiques. Les maisons d'hôtes autorisées sont
régulièrement contrôlées par les autorités.
En 1997, il y avait plus de 300 maisons d'hôtes à la
médina. Aujourd'hui, le nombre a été multiplié par
quatre. Les statistiques21(*) des dernières années au niveau national
ont bien confirmé cette idée :
Lancé en 2001, le plan ambitieux du tourisme, a pour
objectif de quadrupler le nombre de touristes visitant le royaume pour le
porter à dix millions et de pratiquement tripler le nombre de lits pour
le porter à 230.000 en 2010, via dix milliards d'euros
d'investissements. Le nombre de chambres a également augmenté au
niveau des maisons d'hôte
On note que le nombre de maisons d'hôtes au Maroc a
connu une nette évolution de plus de 200% en 5 ans (entre l'année
2004 et 2008), de plus d'autres villes ont connu l'apparition de ce nouveau
mode de tourisme comme Mekhnès qui en 2007 a vu naître les
premières maisons d'hôtes dans la ville.
A l'image du nombre de maisons d'hôtes, le nombre de
chambres a connu le même scénario en inscrivant une nette
évolution à son tour de plus de 200% en 5 ans (2004-2008).
Contrairement a toute attente et à cause de
l'apparition des concurrents potentiels comme la Tunisie mais aussi à
cause de l'asphyxie économique causé par les premiers effets de
la crise financière en fin 2008, le taux d'occupation a inscrit une
croissance négative de presque 20%, ce qui nous mène a poser la
question suivante et sachant que la crise n'est qu'a ses débuts :
qu'elle sera l'état du secteur vers la fin de la celle-ci ?
Comparaison Capacité Maisons d'Hôte /
Autres établissements
IV. Maisons
d'hôte : Une arme à double tranchant
D'abord phénomène anarchique, les maisons
d'hôtes bénéficient maintenant d'un statut
d'établissements touristiques, régis par une loi. Cependant,
cette dernière n'échappe pas à certaines lacunes dont nous
retenons essentiellement l'éloignement du concept original de maison
d'hôtes ainsi que son « hôtellisation ».
Mais loin du caractère légal du
phénomène, nous allons nous intéresser plus loin à
ses retombées, tant positives que négatives sur la ville en
général et la médina en particulier. L'utilisation des
Riads à des fins touristiques sous forme de maisons d'hôtes a
certainement des retombées avantageuses sur l'économie locale
puisqu'elle contribue à la restauration de vieilles demeures
délabrées, négligées et par les autorités et
par les habitants.
Le phénomène est bénéfique aussi
pour la population locale à plusieurs niveaux puisqu'il permet
d'améliorer leur niveau de vie, leur procure des emplois, et
développe l'industrie touristique de toute la ville. Nous allons essayer
de développer tous ces points dans la première section.
Cependant, le phénomène d'investissements
étrangers en maisons d'hôtes ne constitue-t-il pas une forme de
colonialisme moderne, une érosion culturelle et identitaire et une
catastrophe patrimoniale ? Ce sont les questions que nous avons cru bon
aborder dans la 2éme section.
A. Section 1: Maisons
d'hôtes : Quels apports socio-économiques à la
ville :
Les années 70 ont connu le départ de nombreuses
familles (notamment les riches) vers la ville nouvelle, dont l'espace est plus
adapté aux exigences de la vie moderne. La médina est
léguée alors à une population démunie, qui ne
dispose pas de moyens pour s'acheter une maison moderne. En plus de cette
population originaire de la ville, s'ajoute une nouvelle issue de l'exode
rurale.
Depuis, les villes marocaines ont connu une très forte
croissance démographique surtout au niveau des anciennes médinas
de marakech et Fès, cette densité dans la ville de Marrakech par
exemple de la population s'élève à 97 ménages par
hectare au moment où la moyenne nationale se situe à 70
ménages par hectare.22(*) C'est ainsi que la pauvreté et la
dégradation gagnent du terrain, la concentration massive des familles
de très bas niveau de vie entraînera une dégradation et
dévalorisation du cadre bâti, d'abord par le morcellement des
grandes demeures et Riads, qui datent parfois de plusieurs siècles, pour
permettre le logement de plusieurs ménages, et encore par manque de
moyens pour restaurer et réhabiliter ces maisons séculaires, qui
tombent aujourd'hui en ruine.
Cette surdensification entraînera une ruine certaine de
la médina. Plusieurs maisons traditionnelles anciennes, vétustes
et donc fragiles ont été endommagées et d'autres qui se
sont effondrées. En terme de chiffres, 37 unités de logement sont
tombées en ruine depuis que la Régie Autonome de Distribution de
l'eau et de l'électricité avait entamé ses travaux
d'assainissement. Une situation qui laisse à désirer, le manque
de moyens côté propriétaires- et l'absence d'une conscience
active de protection patrimoniale -côté responsables et acteurs
contribuent aux processus de dégradation de cet héritage que
constituent les demeures de la médina.
Il est certain que, faute de stratégies de
conservation de ce patrimoine architectural qui draine tout un art de vivre, la
transformation de certains Riads en maisons d'hôtes, du fait qu'elle est
accompagnée de consolidation et de réaménagement des
structures, de rénovation et parfois de réhabilitation, apporte
une réponse, même si elle est partielle, à un besoin
évident de préservation de ce patrimoine, fortement menacé
et fragilisé.
Le phénomène a également contribué
à la restauration du tissu urbain environnant, ainsi qu'à
l'amélioration de la situation dans les derbs de la médina. En
effet, habiter un Riad est un rêve qui coûte cher. Après
l'achat, un projet d'aménagement s'avère souvent indispensable.
Même si le prix de la rénovation dépasse parfois largement
le prix d'achat, les nouveaux acquisiteurs n'économisent pas sur les
travaux de réhabilitation. Ils aménagent, rénovent et
décorent merveilleusement leurs Riads.
De plus, ces promoteurs, faisant prévaloir le souci
d'une relative sauvegarde au détriment de la rentabilité , qui
est leur leitmotiv le plus naturel, entreprennent des travaux, tels que
l'assainissement de la médina, le règlement des problèmes
d'égouts, de l'éclairage23(*), afin de rendre le derb plus présentable.
Ainsi, certains prennent l'initiative de rénover une
façade ou une arcade collective pour enjoliver l'entrée au regard
des touristes. Parfois, soucieux de gagner la sympathie des habitants et de se
rapprocher d'eux, ils entreprennent de véritables actions sociales,
telles que l'organisation d'activités distractives pour les enfants du
quartier, l'aide aux plus démunis, l'apport d'une assistance à
l'occasion de fêtes ou rituels collectifs, ou même créer des
emplois au bénéfice des jeunes du quartier.24(*)
Pour les touristes, clients des Riads et maisons
d'hôtes, naît le désir d'être des acteurs d'un
tourisme durable. Le fait de séjourner dans un site classé
patrimoine mondial par l'UNESCO les implique davantage pour contribuer à
sa sauvegarde. Ils sont sensibilisés sur des aspects plus sociaux, en
tant que prolongement de leur voyage et forme d'intégration du tourisme
au tissu social.
1. Pour une relance
économique
o Augmentation des investissements :
L'émergence des maisons d'hôtes contribue
à l'augmentation des investissements, surtout les étrangers
d'entre eux. Ces capitaux sont réinjectés directement dans
l'économie locale.
Ainsi, une centaine de maisons d'hôtes représente
220 millions de Dirhams d'investissements immobiliers.25(*)
o Réinjections des sommes perçues par les
vendeurs :
Chose qui se traduit par les équipements et les
consommations des ménages, l'achat et la construction
immobilière, la création d'entreprises...
o Développement du secteur des
bâtiments :
Les maisons d'hôtes créent du travail pour les
architectes, les entrepreneurs lors de la restauration, qui représente
aussi des milliers d'heures de travail pour les entreprises et
artisans26(*).
o Dynamisation des autres secteurs :
L'intérêt des étrangers pour le style de
décoration marocaine a développé les exportations dans le
secteur de l'artisanat.
o Développement des emplois directs :
N'exigeant pas un niveau d'instruction élevé ou
spécialisé dans l'hôtellerie, les maisons d'hôtes
recrutent leur personnel parfois parmi les habitants du quartier, surtout les
jeunes d'entre eux. Ainsi, plus de 1050 emplois directs sont crées pour
un total de 230 maisons d'hôtes, ce qui représente 10% du total
des ménages de la médina, et une moyenne de 5 employés par
unité.27(*)
o Création d'emplois induits :
Il s'agit de la création d'emplois dans les
établissements et les sociétés, liés à la
consommation touristique et des entreprises de sous-traitance (nettoyage,
entretien, gardiennage...).
o Consommation touristique directe :
Le développement de l'activité des Riads se
répercute positivement sur les autres secteurs liés à la
consommation touristique (restaurants, bazars, boutiques, transport...).
o Développement d'une clientèle individuelle
pour le transport aérien :
La clientèle des maisons d'hôtes achète
elle-même, ou par l'intermédiaire d'une agence de voyages, ses
billets d'avion au tarif individuel ou charter, mais qui rapporte de toute
façon plus que les packages. Cela représente une part non
négligeable d'augmentation de places payées en plein tarif sur
les vols de la Royal Air Maroc
o Amélioration du niveau de vie de la
population :
En somme, ce phénomène va permettre à la
population locale de bénéficier de la croissance
économique rapide qu'il engendre, à condition que cette
dernière maîtrise une part importante des activités qui s'y
développent. Sinon, seuls les postes de travail non qualifiés
vont lui échoir.
De plus, les habitants, longtemps renfermés sur
eux-mêmes entre les remparts de la médina, vont pouvoir
communiquer avec d'autres cultures, et ainsi se désenclaver. Ils auront
la possibilité de s'ouvrir sur un autre monde qui leur était
inconnu jusque là, et s'enrichir d'apports extérieurs. Le
phénomène permettra également de freiner
l'émigration traditionnelle, surtout au niveau de la population jeune,
qui aura des opportunités d'emploi comme alternative opportunités
qui sont crées grâce à l'initiative locale et l'apparition
d'autres entreprises ou unités touristiques que favorisent les capitaux
drainés par l'activité des maisons d'hôtes. Ainsi, le
niveau de vie des autochtones se verra nettement amélioré, ce qui
leur permettra d'exercer certaines activités, notamment le
tourisme.28(*)
2. Développement de nouveaux axes
touristiques
Le secteur des maisons d'hôtes est un secteur non
institutionnel, qui fait face plus sereinement aux crises mondiales qui
s'abattent sur le tourisme.
Les conséquences de la dernière crise ont
été moins sensibles pour les maisons d'hôtes que pour les
hôtels, et ceci grâce au relationnel de chaque propriétaire
de maison d'hôtes, qui permet de rassurer la clientèle et
l'encourager à venir. Ainsi, le taux d'annulation a été
quasiment nul, excepté pour les américains.
N'étant pas soumises aux mécanismes du voyage
individuel, les maisons d'hôtes ont continué de représenter
un pôle d'attraction et un des vecteurs crédibles de relance du
tourisme au Maroc.
Ce contact direct avec la clientèle, appuyé du
bouche à oreille, permet une amélioration sensible du taux de
retour. « Les gens sont contents de ce style de vacances. Ils en
parlent une fois chez eux et reviennent accompagnés de leur famille ou
de leurs amis ». 29(*)
Les Riads et les maisons d'hôtes répondent
à une demande exprimée par des touristes qui n'aimeraient pas
sombrer avec la masse dans des formules stéréotypées et
impersonnelles.30(*) Le
produit maison d'hôtes apparaît alors comme une alternative au
produit classique et vient enrichir le produit culturel, et par là
diversifier l'offre touristique. Ce nouveau concept fait apparaître la
ville marocaine dotée d'une maison d'hôte comme nouvelle
destination à la mode, passage obligé de la jet-set
internationale.
Il permet également de promouvoir la ville en se
focalisant sur l'aspect authentique et exotique de ce mode
d'hébergement. C'est d'ailleurs l'élément utilisé
par des organismes tels que la Royale Air Maroc ou encore l'Office National
Marocain du Tourisme dans leurs supports publicitaires.
Grâce aux maisons d'hôtes, des villes tel
que : Marrakech, Fès, Essaouira... connaissent un boom touristique.
Les projets s'y multiplient31(*), le rythme de vie s'y accélère, les
activités y prospèrent, le tourisme connaît
également un développement qualitatif ; les touristes
logeant dans des Riads dépensant plus que les autres. Ainsi, un client
d'une maison d'hôtes dépense par jour et par moyenne 1000 Dirhams
(tous budgets confondus).32(*)
3. Augmentation de la capacité
d'hébergement
Le Maroc est une destination qui a longtemps souffert du
problème de surbooking et d'un déséquilibre flagrant entre
l'offre et la demande en hébergement, surtout durant la haute saison.
Les maisons d'hôtes viennent compléter l'offre en
hébergement classique.
B. Section 2: Maisons
d'hôte : Le revers de la médaille :
1. L'autre face du
phénomène sur le plan économique :
§ Le niveau économique
Le potentiel du tourisme, en tant qu'instrument de
développement et de relance économique, est difficilement
discutable. Les investissements étrangers qu'a connu le Maroc, sous
forme de maisons d'hôtes, ont donné naissance à un produit
nouveau, authentique et à la mode, qui est venu révolutionner
l'offre touristique de la ville.
On ne peut nier tous les bénéfices qu'ils
drainent pour la ville en général, et pour la médina en
particulier, tant sur le plan économique, social que culturel.
Cependant, le tourisme en général, quand on n'y est pas
préparé, peut être une arme à double tranchant, une
médaille à double face, la plus visible étant la plus
dorée.
Ceci est le cas de la plupart des pays en voie de
développement, qui s'ouvrent librement aux investisseurs
étrangers qui leur font miroiter des devises alors que la
réalité s'avère bien souvent différente.
En fait, ces investissements peuvent être une forme de
colonialisme moderne, certes masquée et décorée, mais qui
a les mêmes retombées que la forme classique. Ils peuvent aussi
bien devenir un cercle vicieux de l'endettement, de la paupérisation et
de la dépendance aux grandes puissances économiques
occidentales.
Pour ne parler que des investissements étrangers en
Riads et maisons d'hôtes, un certain nombre de problèmes peuvent
être relevés sur le plan économique. « Razzia sur les
riads !» Ce titre récemment à la une d'un hebdomadaire
marocain montre bien l'ampleur du phénomène. Le magazine insiste
sur le fait que 90 % des riads à Marrakech sont détenus par des
étrangers qui se sont improvisés hôteliers et
déplore qu'aucune réglementation n'existe pour ce type
d'établissement. Il est vrai que de nombreux abus ont été
relevés : personnel local non déclaré, absence
d'assurances, restauration anarchique au détriment du voisinage, des
prix exagérés pour les prestations fournies, fraude fiscale... Le
succès actuel des riads auprès des touristes assure la
rentabilité du « business ». Les prix variant entre 60 et 170
€ la nuit, la maison d'hôtes peut assurer un confortable revenu
à son propriétaire. Selon A. Elouarzazi, directeur de
Tarmin-Médina de Marrakech, la branche restauration de l'agence de
location de riads Marrakech-Médina, un riad en gestion locative peut
rapporter en moyenne à son propriétaire 20 000 Dh (2000 €)
par mois. Le double, si le propriétaire s'occupe lui-même de louer
son riad. Un jackpot alléchant qui explique l'actuelle
frénésie immobilière qui parcourt les ruelles
étroites de la vieille ville :
§ L'incertitude statistique
Les statistiques concernant le nombre de clients dans les
maisons d'hôtes, inexactes pour la plupart des cas, ne sont pas soumises
aux services de la délégation régionale du tourisme. Ce
qui rend impossible la tâche de comptabilisation des touristes.
Le phénomène des résidences secondaires
représente, à son tour, des contraintes statistiques de
taille.
En effet, il est difficile d'établir si un
étranger est résident permanent ou de passage. Dans ce cas,
l'augmentation du nombre de touristes ne veut pas dire qu'ils soient nouveaux.
Avec
l'importance que prend le tourisme résidentiel, la
réalité est qu'un même touriste, venu à une ville
pour profiter de sa résidence, est comptabilisé plusieurs fois
par an.
§ La spéculation immobilière
Avec le phénomène des Riads et maisons
d'hôtes, la spéculation immobilière s'est fortement
accentuée.
Cette spéculation, quoique importante, ne laisse aucun
bénéfice à la ville. Au contraire, elle y fait monter le
prix de l'immobilier, si bien qu'il devient inabordable pour les autochtones. A
titre d'exemple, les prix des Riads ont été multipliés par
dix en l'espace de 5 ans. Sur Internet, le nombre d'agences de location ou de
vente de Riads ne se comptent plus, mais là encore, aucun contrôle
n'est effectué.
Et comme tout commerce anarchique, le phénomène
n'a pas manqué d'attirer des arnaqueurs qui se sont improvisés en
intermédiaires (semsaras), faux guide, faux agents immobiliers. Ainsi,
c'est devenu monnaie courante de trouver qu'un Riad a plus d'un
propriétaire, surtout que pour la majorité des maisons de la
médina, il n'existe pas de titre de propriété.
§ L'évasion et la fraude fiscale
L'adoption d'un texte de loi régissant les
activités des maisons d'hôtes n'a pas empêché la
prolifération, en parallèle, d'une activité informelle et
illégale.
En effet, certains propriétaires de maisons
d'hôtes se gardent d'afficher leurs activités pour ne pas
être détectés par le fisc (seulement un nombre des maisons
d'hôtes sont déclarées à Marrakech et à
Fès),
D'autres ne déclarent pas leurs revenus, ajoutons
à cela le caractère ambigu du statut des Riads et le manque de
contrôle, pour faire des villes marocaines un beau paradis fiscal.
Souvent aussi, les propriétaires de maisons
d'hôtes offrent leurs produits via Internet, ou par le biais d'agents
immobiliers, tout en restant dans leur propre pays. Le paiement se fait alors
en devises avant même que les clients n'embarquent pour le Maroc.
Les résidents secondaires, à leur tour,
contribuent à rendre cette offre illégale. Pour rentabiliser
leurs Riads, ils les louent, quand ils ne les occupent pas, à d'autres
compatriotes.
Ces nouveaux touristes rapportent très peu à
l'économie locale, car les revenus sont encaissés à
l'étranger, et qui plus est, échappent à l'impôt.
Tout ceci nous amène à nous poser la
question : quel est l'intérêt pour le Maroc d'abriter ce
genre d'investissements étrangers ?
§ La concurrence déloyale
Avec ces possibilités de fraude, ou d'évasion
fiscale, les maisons d'hôtes font une concurrence déloyale aux
restaurants, ainsi qu'aux hôtels, dont les frais de fonctionnement et la
fiscalité sont beaucoup plus pesants. Parfois, elles sont même
accusées de voler les clients des hôtels. Certains
établissements 5 étoiles font même visiter la médina
à leurs clients sous bonne escorte, de crainte qu'elle ne soit
contactée par un démarcheur pour les maisons d'hôtes.
Sans équité fiscale entre ces différents
établissements, on ne peut parler ni de transparence ni de
concurrence.
2. Les impacts sociaux du
phénomène
C'est dans le domaine sociologique que l'impact du tourisme
est le plus aisé à démontrer car il suffit de voyager pour
se rendre compte. Cependant, ce n'est pas toujours ce qui interpelle le plus
les touristes car ceux-ci s'attachent davantage à leur propre confort,
à la qualité de service, à leur santé en voyage,
à leurs dépenses et font souvent peu cas de leurs hôtes.
Dans leur quête d'exotisme et d'horizons différents, les touristes
sont parfois à l'origine de dégradations irréversibles sur
les populations d'accueil.
En nous limitant au phénomène des Riads et
maisons d'hôtes, nous pouvons relever plusieurs aspects sociaux dus
à l'affluence des touristes dans la médina. La médina,
milieu relativement préservé, s'est trouvée soudain
confrontée à ce phénomène, qui s'est rapidement
développé, et a conquis de l'espace en l'absence de toute
directive et à l'insu d'une quelconque réglementation.
Le phénomène s'est brutalement imposé,
sans que la population locale y soit préparée, ce qui a
donné lieu à des confrontations.
Avec le phénomène des Riads et maisons
d'hôtes, on n'est plus dans le modèle de la
société locale face aux touristes dans un espace
délimité. Désormais, ce sont les sociétés
locales et les différents types de touristes qui se croisent partout
dans la médina. Tout cela a provoqué une sensation
d'étouffement de la population.
En peu de temps, elle s'est retrouvée sans espace ni
temps qui lui soit spécifique.
Précédemment, les différents espaces
étaient bien marqués : l'espace touristique et l'espace de
vie de la population. Désormais, tout l'espace est devenu touristique et
plus aucun espace n'est propre aux autochtones. Le phénomène des
Riads et maisons d'hôtes a fait entrer le touriste dans la
société : il ne se trouve plus dans l'hôtel, en face,
il est le voisin d'à côté avec lequel on partage des
problèmes directs.
La même sensation d'oppression se produit dans le temps,
le changement des goûts des touristes qui ne sont plus uniquement
à la recherche du soleil et du beau temps, mais la découverte et
la rencontre avec les traditions ont contribué à
désaisonnaliser l'activité touristique, si bien que la
présence de touristes est constante en toute saison.
Sans espace et sans temps qui lui soient propres, la
population locale doit faire face à une nouvelle situation : celle
de son immersion totale dans un monde touristique. Et c'est là que
commencent les questions identitaires.
Le conflit entre le touriste et l'hôte est
peut-être le plus évident, il est né en partie d'une
divergence radicale d'objectifs : le premier se livre à une
activité de loisir, le second travaille ou lutte pour vivre
décemment.
Le touriste arrive avec beaucoup d'attentes, de nombreux
hôtes n'ont souvent aucune idée de ce à quoi ils doivent
s'attendre.
Néanmoins, l'émergence et la croissance de
l'activité des maisons d'hôtes au sein de la médina a
développé deux tendances opposées : la tradition et
la modernité. Les habitants vivent ainsi un tiraillement entre
l'ouverture au monde, à travers le tourisme, et le repli sur la
sphère locale en préservant leurs traditions et leurs modes de
vie ancestraux.
L'adoption de la première tendance, c'est à dire
l'ouverture constituera irréfutablement une menace pour la
diversité culturelle actuelle.
L'adoption de la seconde tendance, c'est à dire le
repli engendrera une société rigide et fermée. Elle
provoquera l'engourdissement de l'économie entravera le progrès
et le développement.
Certes, le tourisme favorise l'échange entre les
peuples, mais il lui est reproché par contre de réduire les
réalités culturelles à des stéréotypes, dont
se sert l'industrie du tourisme pour faire la publicité. Il provoque,
par ailleurs, la « chosification » ou la
« marchandisation »de la culture à des fins
touristiques.
Si le tourisme, forme de culture
éphémère, offre à l'individu d'intéressantes
possibilités d'enrichissement interculturel, il est, pour les cultures
locales traditionnelles, vivant au sein de la médina, un
élément perturbateur. En effet, il provoque des
phénomènes d'acculturation ou de mutation de l'identité au
service du tourisme qui, d'un point de vue sociologique, dénature les
comportements de la population locale (modes de consommation,
folklorisation, par ex.)33(*)
Si la fréquentation touristique a le mérite de
valoriser l'image de la médina et de revitaliser sa vie commerciale,
elle peut entraîner des risques non négligeables sur le patrimoine
et la qualité de vie des résidents et des usagers.
La puissance économique des touristes pèse sur
l'atmosphère du lieu traditionnel qu'est la médina où
vivent généralement des populations dont les revenus sont
très bas. Cette provocation par des étalages et des
démonstrations de grande aisance dans un milieu discret et modeste peut
provoquer, outre un sentiment d'infériorité ou de frustration
chez les habitants, une influence sur des jeunes fragiles, très
vulnérables, souvent confrontés à des conflits de
génération conjugués avec l'oisiveté et la
fascination exercée par l'occident.
Cela peut aussi mener cette même population à la
mendicité ou à la prostitution, éléments
destructeurs de l'équilibre et de la cohésion de la famille et du
groupe. Parfois, en
mendiant ou en proposant ses services de faux guide, un enfant
de 10 ans gagne plus que son père qui travaille 10 à 12 heures
par jour, Une femme qui se prostitue auprès des visiteurs
étrangers gagne plus en une journée qu'au cours d'un mois entier
d'un travail honnête.34(*)
Le marchandage, pratique communément admise par les
touristes comme faisant partie d'un jeu qui pimente les vacances, est
également une arme à double tranchant. Les touristes marchandent
sans discernement - avec une ardeur qui n'a d'égal que l'amusement
qu'ils en tirent - auprès de petits artisans dont tout le fonds de
commerce tient dans la main. Alors qu'ils paieront le prix fort auprès
d'un bazariste qui exploite les petits artisans.
Il y a également une corrélation entre flux
touristique et inflation. C'est une conséquence qui peut
s'avérer dramatique pour la population locale. Le volume des touristes
provoque généralement un accroissement des prix qui engendre des
frustrations importantes chez la population locale qui ne peut plus consommer
ses propres produits mais voit des étrangers venir les consommer sous
ses yeux.35(*)
On notera aussi les interdictions et les restrictions qui
sont faites à la population locale pour pénétrer dans les
établissements touristiques, dans son propre pays, afin de
préserver les touristes de tout désagrément.36(*) A cet effet, nous retenons les
témoignages de certains habitants qui disent : « si cela
continue, on aura bientôt besoin d'un visa pour rentrer dans la
médina car elle ne sera plus la nôtre ».
Les emplois que font miroiter ceux qui préconisent le
développement par le tourisme, sont bien souvent un leurre. Car
l'expérience démontre qu'il s'agit souvent d'emplois subalternes
voire dégradants, la plupart du temps sous-payés, en
décalage avec le niveau de vie moyen de l'ensemble de la population et
saisonniers, ne permettant pas toujours de vivre décemment. Les postes
de responsabilité étant généralement
réservés pour les étrangers.
La cohabitation entre une population pauvre et des
étrangers aisés a crée un déséquilibre
social, difficile à régulariser.
Une telle situation a fait exploser, ou du moins a
encouragé certains phénomènes sociaux comme la
prostitution, la pédophilie, l'homosexualité et bien d'autres
pratiques que le « nouveau venu » n'osait pas faire dans
son propre pays.
En construisant ces demeures avec le pur respect des
traditions et des moeurs séculaires, nos ancêtres n'auraient pu
imaginer que ces mêmes maisons seraient, des années plus tard, le
théâtre de débauche et de permissivité de tout genre
qu'une demande accrue encourage.
En effet, plusieurs articles sont apparus dans les journaux
dénonçant ces pratiques qui constituent une atteinte aux bonnes
moeurs des habitants de la médina. Par ailleurs, une enquête
effectuée par deux journalistes de l'Economiste a permis de
démanteler un réseau de prostitution qui opère au nom
d'une agence de location de Riads.36(*)
Autre conséquence affligeante, c'est le fait que
certains derbs de la médina sont en train de se vider de leur population
traditionnelle. Il n'est pas rare de trouver près de six Riads qui
appartiennent à des étrangers dans le même quartier.
Cette modification résidentielle du quartier peut
être une source de nuisance pour les habitants : la présence
d'une maison d'hôtes attirera un restaurant à proximité,
pourquoi pas un bazar ensuite. C'est alors que tout le quartier pourra
être déstabilisé, surtout que les résidents sont
souvent issus de milieux sociaux défavorisés et l'intrusion
d'éléments nouveaux risque d'être source de conflits.
En effet, les conflits de voisinage se multiplient,
liés essentiellement à la restauration des Riads qui n'est pas
réglementaire, à l'installation des piscines sur les terrasses,
à la construction de cheminées. Les terrasses restent la
première source de discorde. Si les marocains acceptent de se calmer
moyennant réparation, les européens n'hésitent pas
à porter leurs litiges devant les tribunaux.
Les premiers européens qui ont acheté des Riads
dans la médina étaient de vrais amoureux du Maroc, ils restaient
discrets et respectaient tant les coutumes de notre société que
sa richesse architecturale. Pour bon nombre d'entre eux, ils ne cherchent pas
à comprendre la culture et l'esprit de la médina.37(*)
Les étrangers qui viennent maintenant ont une
mentalité de colons, ils ne cherchent à connaître ni les
traditions ni les lois non écrites. Fiers d'avoir pu réaliser
leur fantasme de posséder un palais, ils se ferment et s'isolent de la
société locale.
C'est cette conscience de faire partie d'une élite qui
freine leur désir de s'intégrer et de connaître un peu
mieux la société qui les accueille.
3. Un patrimoine en danger
Réhabilitation, restauration et revivification, autant
de termes qui désignent les transformations faites au Riads maisons
d'hôtes par les nouveaux acquéreurs. La réhabilitation
signifie le rétablissement dans le premier état, quant à
la restauration, elle désigne le fait de rétablir ou de
réparer, tandis que la revivification, c'est faire revivre l'habitat
traditionnel en délabrement.
Les villes de marocaines ont connu, tout au long de leur
histoire, des périodes de destruction massive mais aussi de
construction, bien que les travaux de restauration ne soient devenus
très prisés qu'au début de ce siècle.
Les Almohades ont détruit toutes les constructions
almoravides et en ont construits d'autres, afin d'effacer toutes leurs traces.
Tandis que les saâdiens, qui étaient étrangers au
déclin des Almohades ont rendu hommage à leurs
réalisations urbanistiques et ont veillé à leur
sauvegarde.
Les oeuvres saâdiens ont été, elles aussi
sauvegardées et rénovées, exception faite du palais El
Badii.
Les habitants avaient aussi ce souci de sauvegarder et
protéger l'héritage historique, tout en apportant quelques
modifications qui répondent aux impératifs du
développement et de la modernité. Les constructions anciennes,
qui ne résistent pas au temps, sont refaites avec les techniques et
matériaux contemporains.
Le protectorat, en construisant les nouveaux quartiers, a
voulu en fait préserver la médina dans sa richesse architecturale
et sociale de toute dénaturation. Le départ de familles riches
vers ce nouveau quartier a laissé ces vieilles demeures aux mains de
population pauvre n'ayant pas les moyens de les restaurer.
C'est ainsi que l'initiative de réhabilitation n'a
concerné, pendant quelque temps, que des habitants étrangers. Ce
rachat des Riads par des étrangers, ne traduit-il pas le
désengagement des nationaux de la sauvegarde du patrimoine architectural
de leur propre médina ? Et dans ce sens, ne serait-il pas souhaitable
que les nationaux s'associent avec les étrangers pour offrir un produit
associant l'authenticité à la modernité ? L'apport
financier de ces étrangers est considérable, et plus le budget
conçu pour la rénovation est important, plus le risque de la
dénaturation est grand.
Ainsi, certaines pratiques ont été
remarquées concernant la restauration des Riads :
v On a tendance à surélever excessivement
l'habitation, même s'il existe une loi qui limite la hauteur des
construction à 10.5 m.
v Les parterres deviennent de taille plus réduite au
profit des allées plus larges.
v A l'étage, les nouvelles pièces sont toutes
pourvues de salles de bain privées.
v Certains propriétaires installent même des
cheminées, ce qui constitue une note inesthétique dans
l'architecture du Riad.
v Quand à la décoration, on a essayé de
respecter, plus ou moins, le vocabulaire de la médina, mais avec
l'utilisation de quelques matériaux importés comme les
faïences et les céramiques à carreaux.
v Les nouveaux propriétaires exigent de plus en plus
d'aménagements sophistiqués et ajoutent du béton au
pisé. Or, terre, chaux, ciment et plâtre forment, selon un
architecte, un mélange explosif qui entraîne des fissures. Il
arrive même que des maisons s'effondrent.
v Des piscines, que les étrangers, suffoqués par
la chaleur, ont construits sur les terrasses sont, à cet égard,
dangereuses : les bassins en béton, alourdis par l'eau, menacent de
craquer à tout moment.
Une étude menée par le ministère de
l'aménagement du territoire, de l'habitat et de l'environnement, en vue
d'édifier un véritable plan de sauvegarde de la médina de
Marrakech38(*), a
tiré la sonnette d'alarme sur quelques procédés aberrants
de restauration qui dénaturent la structure typique du Riad. Parfois, on
n'hésite pas à détruire sans autorisation.
L'agence urbaine, qui a un simple rôle de conseiller,
est incapable de garantir le succès d'une opération de
restauration. La municipalité ne pense qu'à l'aspect lucratif du
sujet. Quant aux ministères des affaires culturelles et de
l'aménagement, ils sont dans l'incapacité d'oeuvrer ensemble, ne
serait-ce que pour enregistrer en bonne et due forme des maisons ou des
monuments comme sites historiques. Pourtant, la médina compte une
dizaine de demeures arabes qui mériteraient d'être inscrites comme
monuments historiques mais, en l'absence de stratégies, la
rénovation devient difficilement réalisable selon les
règles de l'art.
Le plus inquiétant également reste la gestion
hydraulique de la médina. En effet, lorsqu'on dit maison d'hôtes,
on songe forcément au confort moderne et donc à des salles de
bain agréables. Cependant, le réseau d'assainissement de la
médina n'a subi aucune mise à niveau (...), or, toujours selon le
même rapport, le volume d'eau s'est multiplié par 300 ou 400.
L'antique réseau est obstrué. L'actuel est défaillant. La
nappe phréatique éponge cette eau qui devient stagnante. Des
risques d'abaissement de terrain ne sont pas à écarter.
Les grands Riads sont les plus concernés par la
restauration car plus ils sont grands, plus leur état de
délabrement est critique.
Ils nécessitent alors un capital très important
pour leur entretien ou encore leur rénovation, et qui n'est pas souvent
disponible chez son ou ses propriétaires. Les premiers européens
qui ont acheté des maisons dans la médina ont entrepris des
travaux de rénovation exemplaires.
Mais pendant les cinq dernières années, la
médina a vu débarquer des gens peu soucieux de l'héritage
culturel que représentent ces vieux Riads.
Ils ont démoli et dénaturé les logements
pour en faire leurs Riads de fantasme. Ils obtiennent, de façon
illégale, des autorisations de rénovation qui masquent en
réalité une démolition ou un passe droit pour construire
une piscine sur le toit (ce qui est strictement interdit), ou encore de
surélever l'habitation alors que les maisons traditionnelles ne
comportent qu'un étage.
Des maisons ont été complètement
démolies sans permis, de grands bétons sont coulés dans le
sol friable de la médina où les habitations sont, depuis des
siècles, faites en briques de terre cuite ou en pisé. En 2001,
M.Fayçal Charradi, architecte, inspecteur des monuments historiques et
des sites et délégué du ministère des affaires
culturelles, qui a accès aux plans soumis à l'agence urbaine,
affirme qu'ils sont pratiquement tous corrects, mais lorsqu'on voit la
réalité, on constate plusieurs anomalies. « On donne
250 autorisations de restauration et de reconstruction par an. En comptant tout
ce qui est clandestin, cela fait bien 750. Au bout de 15 ans combien restera de
maisons authentiques ? » Ajoute-t-il.39(*)
Section 3: Maisons
d'hôte : nouvelle vision après la crise mondiale
LE SECTEUR DU TOURISME EST MENANT VERS LE DEVELOPPEMENT.
MAIS CETTE FOIS IL EST COMPLETEMENT MENÉE PAR LA CRISE
L'origine de la crise financière des subprimes
(2007-2008) viendrait de la déréglementation aux USA, mais aussi
du déficit budgétaire américain aggravé depuis 2001
avec la guerre en Iraq et en Afghanistan.
Maintenant, la crise financière de "l'économie
virtuelle" s'est répercutée dans l'économie réelle,
celle de notre pouvoir d'achat. La récession mondiale a affecté
le pouvoir d'achat dans les pays développés, notamment les pays
européens, principaux émetteurs de touristes pour le Maroc.
Cette crise financière s'est abattue de plein fouets
sur les majeurs puissances économiques, ne pas comprendre leurs
conséquences est une erreur grave: Les ménages se sont
endetté dans les dix dernières années à des taux
d'intérêts très bas et à la
détérioration de la gestion de risques des banques (les banques
prêtaient a qui voulaient).
La situation dans les derniers mois s'est inversée, les
banques ne prêtent plus, les taux augmentent et l'économie
mondiale ralentie brusquement. La conséquence sera un frein à la
consommation qui aura un impact sur le tourisme, l'immobilier sans aucun
doute.
Selon une enquête réalisée dans presque 10
maisons d'hôtes, l'impact de la crise internationale sur ce type
d'hébergement a causé :
- une diminution du budget de voyages, alors une chute au
niveau des pays récepteurs (surtout que les maisons d'hôtes visent
à attirer la clientèle étrangère en premier
lieu)
- une diminution dans le nombre des voyageurs, alors une
baisse des nuitées.
- Une sous employabilité, les propriétaires des
maisons d'hôtes sont obligés de se satisfaire d'un nombre
limité de personnel.
- Stagnation des investissements dans les maisons
d'hôtes.
- Certains touristes qui ont réservé aux
derniers mois de 2008, ont annulé leurs réservations en disant
que la cause principale était la crise.
Dans la majorité des maisons d'hôte, à la
différence des hôtels ; le fonctionnement se limite
essentiellement (presque 80%) dans l'hébergement, la totalité de
l'activité d'une maison d'hôte risque alors d'être
touchée.
Historiquement, nous ne sommes pas face à une
quelconque nouveauté : lors de crises survenant dans
l'économie capitaliste, la facture est habituellement adressée en
premier lieu aux travailleurs.
On peut parallèlement sentir la crise du haut en bas,
si on prend comme exemple le cas d'un guide qui ne travaille plus, ce dernier
peut ressentir plus que tous les dégâts de cette crise.
Quand des Riads sont a louer à plus de 30000 ou plus
euro la semaine, on a quand même l'impression d'être ou sur la cote
d'azur ou en Californie...sauf que le coût de la semaine
représente une somme considérable par rapport au salaire des
locaux voir même des touristes étrangers. Il faudrait tous de
même à un moment ou à un autre revenir a la
réalité.
Evidemment, quand le nombre de maisons d'hôtes
(Riad/Dars) a été multiplié de façon spectaculaire,
il est normal que les prix chutent, or ce n'est pas le cas...La concurrence
devrait pousser les prix vers le bas, pourtant certains ont l'illusion que les
prix pharaonique vont persister quitte à ne pas louer à personne
pour moins cher (ici on ne parlerais pas de dumping40(*) mais plutôt de la force
du marché, certains appellerait cela «la main
invisible», symbole du capitalisme mais aussi une place
spéciale dans la symbolique marocaine).
Pour revenir sur la rentabilité d'un Riad, elle est en
fonction des capitaux des ménages, qui ne fait que chuter. Le haut de
gamme est réservé aux riches qui eux ont perdu des sommes
considérable d'une part par des pertes lié aux chutes des bourses
mondiales et d'autre part de la chute de l'immobilier dans certaine partie du
monde (US, UK, Ireland, Spain, etc.). On est dans la perspective des
années 1990, un taux de 18% est équivalent a 6% aujourd'hui vu
l'ampleur des prix, de la dette et de la période des prêts.
La stabilité des prix au Maroc ne peut que passer par
une nette amélioration de l'économie marocaine, des salaires de
ces citoyens, d'une meilleur perspective d'emploi sur le long terme, d'une
diminution de la corruption et de d'un remaniement de l'administration...
Chaque propriétaire de maisons d'hôtes se doit de
gérer les risques futurs, une baisse soudaine du tourisme, une
détérioration de l'économie marocaine/Européenne
sur le moyen terme et d'une chute de la valeur de la monnaie Marocaine contre
l'Euro, le Pound et le dollar ne pourrait qu'aggraver la situation
inflationniste du pays (les prix bas du passé furent une des clés
du tourisme).
Afin de faire face à la crise, mesurer son impact
direct et indirect, s'est élaboré un plan d'action
intitulé CAP 2009. Il se traduit par une série d'actions comme le
renforcement de la promotion, du rôle et des moyens des Centres
régionaux du Tourisme (CRT), de la demande intérieure et de
l'exploitation de nouvelles opportunités.
V. Quelques données
empiriques
Etude 2009 : Résultat de
l'enquête à l'aéroport de Marrakech
Pour enrichir ce travail, nous avons essayé de chercher
l'étude la plus récente, une enquête à
l'aéroport de Marrakech qui a prouvé que les maisons
d'hôtes sont de plus en plus visitées, au détriment
d'autres hébergements comme les hôtels classés.
Cette étude a montré aussi un coté des
problèmes statistiques que l'état rencontre à cause de la
non réglementation ou bien à cause de la non déclaration
des maisons d'hôtes.
1. OBJECTIF :
L'enquête de l'aéroport de Marrakech
Ménara a été réalisée entre le 12/01/09 et
le 20/01/09 auprès des touristes non-résidents (Un
échantillon de plus de 1 000 touristes non-résidents). Son
objectif principal était d'expliquer le contraste qui a
été enregistré en 2008 entre la tendance des
arrivées de touristes à l'aéroport Marrakech Mènera
(+2%) et celle des arrivées dans les établissements
d'hébergement touristique classés (-5%).
2. TYPE D'HEBERGEMENT :
Tableau 1: Répartition des arrivées par
nationalité et par type d'hébergement
EHTC: Hôtels classés + Villages de Vacances
Touristiques (VVT) + Résidences
Touristiques (RT)
TES: Touristes étrangers de séjour
L'enquête révèle que les types
d'hébergement les plus fréquentés par les touristes
étrangers sont les établissements d'hébergement
touristique classés (55%), suivis des maisons d'hôtes (30%).
En analysant par nationalité, on remarque que 61% des
français optent pour les hôtels classés, avec une
durée moyenne de séjour de 6 jours. Ceux qui possèdent une
résidence secondaire à Marrakech séjournent plus
longtemps, soit en moyenne 12 nuitées. Les anglais, par contre, vont en
grande partie aux maisons d'hôtes (53%), et y séjournent en
moyenne 5 nuitées. Concernant les allemands, plus des deux tiers des
touristes préfèrent les maisons d'hôtes, le reste est
réparti entre hôtels classés et résidence secondaire
avec une durée moyenne de séjour égale à10
nuitées, et une faible part séjourne chez la famille.
Les MRE vont bien entendu en majorité chez leurs
familles ou dans leurs résidences secondaires (73%).
3. ORGANISATION DU SEJOUR :
Tableau 2: Répartition des arrivées par
nationalité et par mode d'organisation
TO/AV: Tour Opérateur/ Agence de Voyage
Concernant le mode d'organisation du séjour des
touristes qui séjournent à Marrakech, plus des deux tiers des
touristes étrangers réservent leurs voyages à l'avance,
que ça soit une réservation directe de l'hébergement (36%)
ou bien une réservation via un tour opérateur ou une agence de
voyage (33%).
On remarque aussi qu'une part importante des français,
passent par les TO pour organiser leurs voyages. Par contre, plus de la
moitié des espagnols et des anglais se contentent de réserver
uniquement l'hébergement. Quant aux allemands, presque la moitié
des touristes arrivent à Marrakech sans réservation
préalable.
Graphique 1: Organisation du séjour dans les
différentes catégories d'hébergement touristique
On relève que plus de la moitié des ventes dans
les établissements d'hébergement touristiques classés sont
effectuées par les TO/AV, notamment pour les catégories cinq
étoiles, quatre étoiles et les villages de vacances touristiques.
Toutefois, 90% des touristes qui préfèrent les maisons
d'hôtes comme mode d'hébergement, font leurs réservations
d'une façon individuelle directement ou en utilisant internet.
4. CONCLUSION :
Par référence à l'objectif principal de
cette enquête, il est à constater que la part des touristes
hébergés dans les hôtels classés a connu une
réelle diminution au profit des autres formes d'hébergement qui
se sont développés au cours de ces dernières
années.
En effet, les Maisons d'Hôtes captent 30% des touristes
arrivant à l'aéroport de Marrakech Mènera. Ce taux a
été de l'ordre de 28% en 2008 soit un additionnel de 2%. Cette
forme d'hébergement offre un standing comparable et même parfois
mieux que celui des 4* et 5*, selon les témoignages des touristes ayant
séjournés dans d'autres catégories auparavant.
Par conséquent, les nuitées des hôtels
classés sont sensiblement affectées par cette mutation dans la
structure de fréquentation des hébergements touristiques et elles
le seront davantage dans les années à venir, avec le
développement de nouveaux ormes d'hébergement
bénéficiant d'un environnement favorable grâce à la
vision 2010.
Pour mieux s'approcher du phénomène, nous
essayons de présenter quelques données empiriques sur les maisons
d'hôtes. Ces données émanant de recherches universitaires
pourraient enrichir d'avantage notre travail.
En effet, nous présentons une recherche
effectuée dans le cadre du DESS « tourisme,
développement et environnement culturel », Ecole Doctorale du
Tourisme de Marrakech. Cette recherche a porté sur un travail de
pronostics de durabilité du nouveau produit maison d'hôtes.
L'échantillon est composé de trois catégories choisies qui
sont les propriétaires de maisons d'hôtes, les
touristes et les habitants de la médina. Le champ de cette
enquête concerne la médina de Marrakech, lieu où
prolifèrent les maisons d'hôtes ciblées.
Les principaux résultats de cette recherche
sont :
· 70% des maisons d'hôtes interrogées
emploient moins de 4 employés, ceci est dû au fait que ces
établissements sont petits et comptent de 4 à 5 chambres. Les
employés se limitent dans ce cas à une cuisinière, une
femme de chambre (ou les deux à la fois) et un homme
(généralement pour faire les courses, accompagner les clients ou
faire office de guide..)
· 100% des maisons d'hôtes déclarent
utiliser des produits locaux, à cause essentiellement du
caractère authentique de ces maisons qui se doivent d'être
décorées traditionnellement et offrir des services à la
marocaine.
· Aucun des propriétaires des maisons
d'hôtes interrogées n'ont effectué des programmes
d'études sur l'impact du tourisme localement. En effet, peu de personne
se soucie des effets que peut avoir le tourisme sur les autochtones du moment
que le projet rapporte bien.
· Aucune des maisons également ne fait de
promotion auprès de la clientèle nationale. Les gérants de
ces maisons d'hôtes ont même déclaré qu'ils
n'acceptaient pas les marocains, à cause notamment de leur faible
pouvoir d'achat.
· La totalité des maisons d'hôtes
interrogées déclarent être soumises à des instances
de contrôle, être reconnues par l'état comme
établissement touristique et payer des impôts à
l'état.
Cependant, Il ressort de la même recherche que 50% des
maisons visitées n'affichent pas leur numéro de patente ni
aucune enseigne indiquant leur caractère de maison d'hôtes, ce qui
nous laisse croire qu'elles opèrent de façon informelle.
Quant à l'impact sur la population locale la
recherche a divulgué les données suivantes ;
· Aucune des maisons d'hôtes interrogées n'a
adopté un programme de communication auprès de la population
locale avant l'implantation du projet, également, cette même
population reste étrangère à la prise de décision
ou à la gestion de l'établissement.
· La totalité des employés de 90% des
maisons d'hôtes enquêtées habite la médina,
cependant, rares sont ceux qui ont un poste de responsabilité (gestion
ou encadrement..).
· Lors de l'exploitation de la maison d'hôtes, tous
les propriétaires donnent priorité aux fournisseurs de biens et
services locaux, avec lesquels ils entretiennent de bonnes relations puisqu'ils
deviennent des clients fidèles et bénéficient ainsi de
certaines faveurs.
· Priorité aussi est donnée aux produits
d'artisanat, certains propriétaires même (60%), envoient leurs
clients chez un bazariste de leur connaissance. Par ailleurs, la
totalité des propriétaires affirment que le derb et quartier
où se trouve leur maison d'hôtes profitent de leurs apports,
notamment pour l'assainissement, le dallage, ou la peinture des façades
extérieures.
· Aucune des maisons d'hôtes interrogées ne
fait travailler les enfants. Par contre, 90% d'entre elles paient à
leurs employés un salaire inférieur au SMIC marocain.
Pour ce qui est de l'impact socio -culturel, il ressort de
l'étude les éléments suivants,
· 40% des maisons d'hôtes interrogées
organisent des manifestations culturelles où elles font appel aux
groupes « folkloriques » locaux. Des 60% restantes qui ne
les organisent pas, 50% affirment que c'est essentiellement à cause de
la situation de la
maison d'hôtes à proximité d'un Saleh
(saint) ou d'une mosquée, 10% d'entre elles avancent comme raisons la
recherche de calme et de tranquillité de la part des touristes qui ne
désirent pas ces manifestations.
· 80% des maisons d'hôtes interrogées
fournissent à leur clientèle les informations avant leur
séjour, à travers notamment des brochures (70%), ou Internet
(30%), cependant, il ressort de l'enquête que si la majorité des
maisons d'hôtes dispense des informations sur le site et ses
caractéristiques (80%), peu d'entre elles informe les clients sur la
culture, l'environnement socio-économique ou encore les règles de
conduite et d'éthique (20%).
Au terme de travail, et en réponse aux questions
posées en introduction nous pouvant constater qu'offrant une nouvelle
alternative par rapport au secteur d'hôtellerie classique, les maisons
d'hôtes, communément appelées
`Riads', sont devenues au fil du temps une
réalité fortement prisée par une clientèle
déterminée à rompre avec la monotonie des
différents services offerts par les établissements
conventionnels.
En effet, tout le monde s'accorde à reconnaître
ces résidences traditionnelles comme un créneau porteur pour le
secteur, un atout majeur à même de booster la stratégie
nationale visant le cap de 10 millions de touristes à l'horizon 2010.
Il n'en demeure pas moins que le phénomène a
pris aujourd'hui des proportions telles qu'il suscite plusieurs
inquiétudes de la part des professionnels et qu'il devient urgent de
prendre les mesures nécessaires afin de repositionner clairement ce
produit et lui conserver la place qui doit être la sienne dans un
environnement foncièrement touristique et fortement
plébiscité, en l'occurrence nos villes impériales :
Marrakech, Fès, Essaouira ...
Sans prétende être exhaustif, ce travail tente
d'apporter une contribution modeste en mettant l'accent sur les 3 principaux
freins qui risquent d'entraver le développement d'un secteur si opportun
pour notre économie, dans un contexte de crise financière et de
concurrence effrénée.
Tout d'abord, la transformation, la réfection ou le
réaménagement de ces maisons traditionnelles, par des
acquéreurs pour la plupart des étrangers, doit se faire dans le
respect de l'éthique architecturale des ces lieux afin de leur conserver
cet aspect historique et patrimonial qui constitue l'ossature du charme et de
la fierté de nos anciennes médinas.
Alors, les gens qui s'investissent dans ces Riads, notamment
les étrangers doivent être plus conscients et plus sensibles
à la nécessité de la conservation des aspects
architecturaux et traditionnels de ces demeures. Parce que la réussite
commerciale de ces projets est intimement liée à cette donne.
Ensuite, il extrêmement important de rester vigilent en
évitant de heurter la sensibilité d'une population
attachée à des valeurs de pudeur, de tradition, de religion pour
assurer une intégration
Enfin, le problème essentiel réside dans la
nécessité pour les autorités publiques et les parties
concernées de prendre des mesures pour la réglementation de la
vente et l'exploitation de ce patrimoine historique
La question alors peut être considérée
comme un grand dossier, car elle touche à un patrimoine national qu'il
faut préserver et promouvoir. Il ne y'avait pas d'objection sur
l'installation des étrangers au Maroc, mais quand il s'agit de
patrimoine culturel, il faut que des règles soient instaurées, un
cadre juridique pour règlementer ce phénomène.
Il y a sans doute un point sur lequel tout le monde est
d'accord : cette réglementation est nécessaire pour la
sérénité de tous et pour mettre fin à ce
règne de l'anarchie dans la location des Riads. On ne peut plus laisser
cette anarchie où n'importe quel étranger peut acheter ce qu'il
veut. Après Marrakech, la frénésie s'est dirigée
vers d'autres villes : Mekhnès, Fès, Ouarzazate, Zagora... La
majorité du patrimoine architectural se trouve dans des quartiers
populaires qui sont caractérisés par la pauvreté et le
conservatisme. Cette situation de besoin peut inciter les étrangers
à en abuser pour l'incitation à la débauche. Le Maroc
gagnerait beaucoup en mettant un cadre juridique qui encadre l'installation des
étrangers dans les médinas comme des propriétaires de
maisons d'hôtes.
Dans un pays islamique, où le concept de
propriété privée est très fort, la situation
s'avère encore plus complexe. La question d'une gestion
appropriée de la relation tourisme-patrimoine reste ouverte, et attend
des réponses non seulement techniques mais aussi culturelles et
sociales.
* 1 www.Riads-au-Maroc.com
* 2 Etude effectuée par
R. Saigh Boucetta, « Riads et maisons d'hôtes, esquisse d'une
réflexion sur le phénomène et ses diverses
retombées. »
* 3 I.Mentili-De Corney,
« jardins du Maroc ».
* 4 Q.WILBAUX, thèse
d'après J.MEUNIE et H.TERRASSE, recherches archéologiques
à Marrakech, Paris, Arts et Métiers Graphiques, 1952.
* 5 I.MENJILI-DE
CORNY, « les jardins du Maroc », p 164.
* 6 Q.Wilbaux, thèse
d'après Deverdun, 1959, p 169.
* 7 Deverdun,
« Marrakech des origines à 1912 ».
* 8 H.Bellout, « des
Riads aux maisons d'hôtes, une aubaine pour un tourisme culturel dans la
médina de Marrakech », mémoire de fin d'études,
école doctorale internationale du tourisme de Marrakech, promotion
2001-2003.
* 9 L'actuel siège de la
délégation de la culture.
* 10 M. de graincourt et
A.Duboy, « découvrir les Riads », Médina
magazine, mai-juin 2001, p 71.
* 11 Le Journal, N°144 du
18 novembre2000.
* 12 J.Guensoussi, Al Ittihad
Al Osboi, N°11, du 23 au 29 juillet 2002, p10.
* 13 Quentin Wilbaux, fondateur
de Marrakech Médina.
* 14 En 1998, les riads
appartenant à des étrangers étaient seulement
100.source : Reportage M6 capital, juin 1998
* 15 Labyrinthes, à la
croisée des villes, N°7, p 56-57.
* 16 Annexes : normes de
classement, maisons d'hôte -première et deuxième
catégorie-
* 17 Voire annexes :
projet d'arrêté du ministère du tourisme fixant les normes
de classement des établissements touristiques
* 18 www.bladi.net/n-776
* 19 Etude effectuée par
R. Saigh Boucetta, « Riads et maisons d'hôtes, esquisse d'une
réflexion sur le phénomène et ses diverses
retombées.
* 20 PATRIMOINE IMMOBILER : Ces
étrangers qui se payent le Maroc Mohamed El Hamraoui
08 Février 2008 --
http://www.lagazettedumaroc.com/articles.php?r=2&sr=852&n=563&id_artl=16028
* 21 Statistiques officielles,
ministère du tourisme : 2004----fin2008
* 22 Statistiques
officielles.
* 23 W.Adam,
« dossier spécial maisons d'hôtes », La Vie
Touristique Africaine, 15 juillet 2002, p 10.
* 24 Etude effectuée par
R.Saigh Boucetta, Ecole Doctorale Internationale du Tourisme.
* 25 Exemple cité par la
fiduciaire « FICASUD » qui regroupe 70% des maisons
d'hôtes.
* 26 Association des maisons
d'hôtes de Marrakech et du sud, notes sur les grandes lignes des aspects
positifs favorisés par l'existence des maisons d'hôtes.
* 27 B.Berrissoule,
« Riads : effets de mode ou tendance de fond »,
l'Economiste du 22 avril 2002.
* 28 Cahiers Espaces,
N°200, janvier 2003, p 52.
* 29 M.Degraincourt et A.Duboy,
« découvrir les Riads », magazine Médina,
mai-juin 2001, p 82.
* 30 S.Bachir, l'Economiste
N° 985, 29 mars 2001.
* 31 Voire annexes : les
projets touristiques dans certaines villes du maroc.
* 32 M.Jazouli,
Président de la commune de Marrakech, cité par W.Adam,
« l'essentiel de la conférence de presse du 29
juin », La Vie Touristique Africaine, N° 694, 15juillet 2002, p
10.
* 33 Les touristes, recherchant
des expériences riches et vraies, sont de plus en plus demandeurs de
spectacles et de formules culturelles exotiques et souvent uniques. La culture
risque alors d'être réinventée en fonction des
impératifs de l'industrie touristique.
* 34 F.El Alaoui,
mémoire de recherche effectué dans le cadre d'un Master de
Management du Tourisme
* 35 G. Cazes : Tourisme et
Tiers-monde, un bilan controversé, Paris, L'Harmattan, 1992
* 36Voire annexes :
« Enquête : 6500 DH la soirée
« chaude » dans un Riad à Marrakech ».
* 37 A.Ait Ben Abdellah,
cité par S.Véran, « Marrakech, main basse sur les
Riads, la bataille de la médina », le Nouvel Observateur, du
20 au 26 juin 2002,p 55.
* 38 Etude effectuée par
l'architecte Souad BELKEZIZ.
* 39 Magazine Médina,
mai-juin 2001, P77.
* 40 Vente à perte
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