Master Sciences de I'Environnement,
du Territoire et de I'Economie
SpéciaIité
Strategie du developpement durable et responsabilite
societale des entreprises
Le Management et
Le Développement Durable
Chez AREVA « A l'aube d'une
réorganisation » Une approche institutionnelle
et multi-subjective
Mémoire de fin d'études
Soutenu par : Aurélien VERNET
En : octobre 2009
Sous la direction de : Farid BADDACHE
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du Territoire et de l'Economie
1
Specialité
Stratégie du développement durable
et responsabilité sociétale des entreprises
Le Management et
Le Développement Durable
Chez AREVA « A l'aube d'une
réorganisation » Une approche institutionnelle
et multi-subjective
Mémoire de fin d'études
Soutenu par : VERNET Aurelian
En : octobre 2009
Sous la direction de : Farid BA
DDACHE
Ce mémoire a été
réalisé dans le cadre de
l'apprentissage
Au sein de : (AREVA N C)
(
5009 Paris)
De 01/10/2008 a 31/10/2009
Maitre d'apprentissage : Carolina MEZA
33 Rue La Fayette
7
Ce mémoire est dédié à :
Farid BADDACHE Qui a su me donner le goût pour les
sciences managériales.
Carolina MEZA Qui m'a appris une rigueur et des
méthodes de travail qui me serviront tout au long de ma vie
professionnelle.
L'ensemble de mes collègues chez AREVA pour leur bonne
humeur et leur gentillesse.
Tous mes Remerciements à :
- Mes professeurs et les nombreux intervenants à l'UVSQ
et Sup de V.
- Antoine VERNET, pour ses conseils avisés sur la
conduite d'entretiens et les méthodes sociologiques.
- Aux Managers qui m'ont accordé des entretiens et ceux
qui ont répondu à mon questionnaire.
- mes relecteurs, pour leur patience et leur regard
aiguisé.
- Et enfin, à tous ceux qui auront le courage de se
plonger dans la lecture de ce
mémoire.
Sigles et abréviations :
ALARA : "As Low As Reasonably Achievable"
("aussi bas que raisonnablement possible"). Niveau de rejet ou de nuisance
à ne pas dépasser en conciliant prudence technique et
rentabilité économique.
ASN : Autorité de
Sûreté Nucléaire
AW: AREVA WAY, le
référentiel Développement Durable et Progrès
Continu du Groupe. Il couvre tous les domaines d'action de l'entreprise.
BU : Business Unit
Corporate : Direction des fonctions
support du groupe
DDPC : Direction du développement
durable et du progrès continu. Cette direction regroupe 2
sous-directions : D3SE et DQPC.
DQPC : Direction de la qualité et
du progrès continu. Cette direction s'occupe du reporting, du management
de « AREVA WAY » et de la performance opérationnelle.
D3S : Direction de la santé,
sûreté, sécurité DE :
Direction de l'environnement
D3SE : regroupement de la DE et de la
D3S
Filiales AREVA:
NC : Nuclear combustible
NP : Nuclear Power
TA : dérivé de
Technikatom
TD : Transmission et distribution
ENR : énergies renouvelables
MOX : « Mélange d'Oxydes
». Le combustible MOX contient les oxydes d'uranium (UO2) et de plutonium
(PuO2).
PDCA: Plan, do, check, act à
relier à la roue de DEMING
VSM : « Value Stream Mapping ».
Méthode de performance opérationnelle qui utilise la cartographie
des flux « produit » et des flux d'information afin de
déterminer les points de blocage d'un processus et l'identification des
gaspillages.
Résumé du mémoire et 5 mots
clés :
Le management du Développement Durable (DD) exige
d'introduire des processus d'information et de décision transversaux. Au
sein d'une multinationale dont la structure est matricielle et
filialisée, cela pose des difficultés. Les responsables des
directions fonctionnelles n'ont pas de rapport hiérarchiques ni dans les
BU, ni sur les sites. Les managers chargés de relayer la mise en place
des actions pilotées par le siège sont sous la
responsabilité hiérarchique du directeur de site et du directeur
de Business Unit (BU). La culture d'entreprise permet en partie de surmonter le
relatif manque d'efficacité du relais des actions.
La démarche « AREVA WAY » (AW) est l'outil
principal déployé au sein du groupe afin de structurer la
démarche DD. Elle s'articule autour de 10 engagements et préserve
un équilibre entre les trois piliers du DD.
Le développement durable ne révolutionne pas les
méthodes de management et les pratiques managériales. En
revanche, il permet de faire la synthèse des meilleures pratiques en
vigueur au sein d'une entreprise, en obligeant les managers à confronter
leur action de manière transversale avec les autres fonctions de
l'entreprise. La chasse aux gains d'efficacité et de productivité
peut être orientée dans un sens qui soit profitable à
l'opérationnel, et non comme dans la vision populaire classique comme un
moyen de contraindre le salarié à des sacrifices toujours plus
grands.
La culture managériale de l'entreprise peut-être
aussi bien un atout qu'un frein à l'intégration du
développement durable.
Le développement durable permet de développer des
outils qui opèrent la synthèse et encouragent à
l'excellence à travers toutes les entités et fonctions de
l'entreprise.
On constate une influence relative du développement
durable sur les méthodes de management classique, et sur l'autonomie des
BU.
Le « respect des personnes » est
considéré comme une valeur essentielle par les managers
d'AREVA.
Le Bilan du développement durable chez AREVA est
nuancé, la jeunesse du groupe et l'identité forte des filiales de
premier rang freine le développement de l'AW. La culture d'entreprise
qui maintient une autonomie forte des sites et BU préserve cet
état de fait. Le manque de liens entre les objectifs
opérationnels, la démarche d'auto-évaluation et les
résultats en performance opérationnelle contribuent à
déconnecter AW du quotidien opérationnel.
La puissance et l'ambition de la démarche DD est un
atout majeur pour AREVA, qui se retrouve ainsi précurseur et un des
leaders du DD au sein des grandes entreprises françaises. La
réorganisation en projet permettra certainement de lever les principaux
freins à l'intégration complète du DD dans toutes les
fonctions, dans toutes les BU et sur tous les sites.
Mots clés : AREVA WAY, Management,
Développement Durable, transversalité, Réorganisation.
A)
Contexte médiatique de l'entreprise 9
B) Méthodologie mise en oeuvre 9
Chapitre 1 :
1. le contexte du développement durable chez
AREVA 10
1.1 Les enjeux du secteur .... 11
1.2 Bref Historique d'AREVA 12
1.3 Le projet de réorganisation en Business Group 13
1.4 La politique DD Chez AREVA 13
1.5 : Bref historique du DD chez AREVA 14
Chapitre 2 :
2. Le Management du Développement
Durable 14
2.1 Le management transversal 14
2.2.1 AREVA, une structure matricielle 15
2.2.1.1 structure hierarchico-fonctionnelle ou
hierarchicomatricielle 15
Paroles de managers
|
|
2.2.2 Une structure en Holding
|
17
|
2.2.3 La comparaison entre l'organisation NP et NC
|
19
|
2.2.4 Le projet de réorganisation en « Business
Groups »
|
22
|
2.2.4.1La volonté affichée à travers la
réorganisation
|
23
|
2.3 Manager en transversal
|
25
|
2.3.1 l'AREVA WAY
|
25
|
2.3.2 La pratique des auto-évaluations
|
.27
|
2.3.3 Politique, Objectifs et plans d'action stratégique
|
29
|
2.3.4 Les Bonnes Idées et Pratiques
|
29
|
2.3.4.1 Mission en entreprise
|
.29
|
2.3.4.2 Mise sous contrôle du processus
|
32
|
«Value Stream Mapping» et «Plan Do
Check Act»
|
|
2.3.4.3 L'amélioration continue de la démarche
|
33
|
2.3.5 : La culture d'entreprise et la transversalité
|
33
|
2.3.6 Le management durable de la RH
|
34
|
2.3.6.1 L'analyse et le suivi des projets RH
|
34
|
2.3.6.2 L'enquête de satisfaction des salariés
|
37
|
2.4 Le management de la communication
|
37
|
2.4.1 Communication interne
|
37
|
2.4.2 Pression médiatique
|
38
|
2.4.3 Communication externe
|
40
|
2.5 La réorganisation de la DDPC
|
40
|
2.6 Le reporting DD chez AREVA
|
42
|
|
|
|
|
|
7
|
Chapitre 3 :
3. La culture manageriale et le Développement
Durable 44
3.1 Le management collaboratif, place de l'innovation et de
l'initiative 45
3.1.1 Partage de la démarche DD en externe chez AREVA
45
3.2 Vision du DD chez les managers 46
Quelques citations issues des entretiens
3.3 Productivité et DD 47
3.4 Vision de la place du DD chez AREVA 48
3.5 Influences DD et modes de management 48
3.5.1 le management à visage humain 49
3.5.2 Influences externes 51
3.6 La charte des valeurs AREVA 51
3.7 Les valeurs des managers dans leur travail 52
3.8 Réviser le rapport hiérarchique et fonctionnel
53
3.9 La sous-traitance chez AREVA 54 3.10 L'enrichissement de
l'uranium au Tricastin,
Une forme d'écologie industrielle ? 55
Conclusion :
Le DD influence-t-il le management ?
57
Annexes . 58
Bibliographie 80
Les documents issus de l'intranet AREVA dont certains extraits
sont présentés dans ce document sont la propriété
d'AREVA, tout usage ou reproduction doit être autorisé par
AREVA.
A) Contexte médiatique de l'entreprise :
AREVA est une entreprise très exposée
médiatiquement, de par son coeur de métier : fournir du
combustible nucléaire et des centrales nucléaires fait partie des
activités que le public discerne mal, à cause des traumatismes
des accidents nucléaires (Tchernobyl, Three Mile Island), mais aussi une
confusion largement entretenue entre nucléaire civil et militaire :
Greenpeace compare un chargement de MOX avec son équivalent en Bombe
Hiroshima, et AREVA ellemême entretient la confusion en apposant la
feuille de « Ginkgo Biloba » 1sur les cravates AREVA.
Arrivent ensuite les arguments politiques tels le maintien d'une forme de
néocolonialisme en Afrique autour des gisements du Niger et ceux de
République Démocratique du Congo, ou encore l'idée
répandue que la Hague est : « une poubelle nucléaire qui
récupère tout le combustible usagé mondial ».
Durant cette année d'alternance, j'ai également
assisté à la diffusion d'un documentaire sur France 3 traitant de
la gestion de l' « après-mines » d'uranium par AREVA sur le
territoire français. Ceci m'a permis, comme dans le cas de l'annonce du
départ du chargement de MOX pour le Japon, de comparer la communication
interne à l'entreprise, avec le point de vue diffusé par la
presse.
Malgré cette imagerie populaire largement
répandue, je n'ai jamais été gêné par la
réputation de mon employeur, j'en ai même tiré une certaine
fierté, et j'ai pris plaisir à démystifier la nature
d'AREVA chez mes interlocuteurs.
1 L'espèce est la plus ancienne espèce
d'arbre connue puisqu'il serait apparu il y a plus de 270 Ma. Il est donc
apparu avant les dinosaures et a survécu à tous les
bouleversements climatiques de notre planète. Par ailleurs, il s'agit du
premier arbre à avoir repoussé dans la zone touchée par
l'explosion de la bombe nucléaire à Hiroshima. Depuis la fin
de la Seconde Guerre mondiale, le ginkgo radio-résistant est le symbole
même de la
résistance et de la longévité.
9
Source:
http://www.avogel.fr/encyclopedie-plantes/ginkgo_biloba.php
A mon sens, une entreprise n'a pas de conscience propre, elle
n'est que le produit de logiques internes et externes, elles-mêmes
pilotées par des individus dans des logiques de groupe. De plus, AREVA
arbore les traits d'une multinationale responsable, elle est même
plutôt précurseur dans les démarches de progrès
continu et de développement durable à travers « AREVA WAY
» et sa « Charte des Valeurs ».
B) Méthodologie mise en oeuvre :
Ce mémoire s'appuie sur différentes sources :
- Des ressources bibliographiques, aussi bien des ouvrages
généraux concernant le management, que des ouvrages plus
spécifiques autour du Développement Durable et de son
intégration dans la conduite des entreprises.
- Des ressources spécifiques à AREVA, provenant de
l'Intranet de l'entreprise. - Des articles et des documents
téléchargés sur l'Internet.
- 10 entretiens avec des managers d'AREVA.
- Une expérience de 13 mois au sein de la DQPC au
siège d'AREVA.
Mise en garde méthodologique:
Je ne suis pas sociologue de formation, et ayant pris
conscience de la notion « d'illusions biographique » chez Bourdieu,
j'ai conscience que mon travail n'est pas exempt de biais sociologiques. Les
managers que j'ai interviewé ont tous répondu a mes questions
après qu'il leur fut précisé que l'entretien était
anonyme et que le texte de ces entretiens serait pour moi une base de travail.
Toutefois quelques-uns ont éprouvé une gêne à
l'abord de certaines questions. Cette gêne peut s'expliquer par le cadre
de ces entretiens, sur leur lieu de travail, le plus souvent dans une salle de
réunion fermée, mais parfois, à leur demande dans leur
bureau ou encore dans leur open-space.
Le nombre relativement faible d'entretien, une dizaine, ne
permet pas une véritable analyse sociologique de l'environnement
managérial du DD chez AREVA. Il s'agit plutôt d'un point de vue,
je l'espère, le plus éclairé possible au regard du temps
qui m'était imparti et sans négliger ma mission principale dans
l'entreprise. Il s'agit d'un point de vue « institutionnelle » qui
s'attache à l'influence de l'organisation sur le
fonctionnement de l'entreprise, et également « multi-subjectif
» puisqu'il reflète pour une large part le point de vue des
managers interviewés et mon analyse. Ce portrait de la direction du
Développement Durable et de son influence à travers le groupe est
développé à travers la vision Corporate (Direction des
fonctions support du groupe) que je me suis forgé au contact des
managers du siège du groupe pendant les 13 mois de ma mission dans
l'entreprise. En aucun cas cela ne peut être considéré
comme représentatif de toutes les activités Développement
Durable du groupe AREVA, à titre d'exemple, je ne traite pas des
politiques AREVA en faveur des droits de l'homme, de la diversité ou
encore des partie prenantes. Ce mémoire n'engage pas le groupe AREVA, il
s'agit d'un travail universitaire, certes développé au sein de
l'entreprise, relu par un certain nombre d'acteurs de l'entreprise, mais il
n'engage pas leur responsabilité.
Chapitre 1 :
1. Le contexte du développement durable chez
AREVA:
La vision du développement durable que j'ai
développée au cours de ma mission chez AREVA est une vision
transversale des activités de l'entreprise. Le Développement
Durable permet d'unifier un grand nombre de démarche, il leur donne une
cohérence et les relient entre elles. Il implique les politiques du
groupe, les enjeux, les risques, les opportunités et les acteurs dans
une réflexion globale ; un regard général sur le groupe et
ses activités.
Souvent, les personnes rencontrées dans
différents contextes extérieurs à l'entreprise sont
sceptiques au regard de l'engagement d'AREVA dans le Développement
Durable. Il est alors nécessaire de leur expliquer comment le
développement durable préexistait à la notion proprement
dite dans les structures de l'entreprise, à travers les démarches
Qualité ; Santé, Sûreté, Sécurité (3S)
et Environnement. La notion elle-même à eu pour mérite
d'unifier les démarches et de permettre aux acteurs de l'entreprise de
dialoguer entre eux. Aujourd'hui, les sous-directions D3S et DE ont
fusionné au sein de la D3SE et la forme à venir de la DQPC, si
elle doit être modifiée, reste encore incertaine, ces
démarches sont prises très au sérieux et de grands efforts
sont déployés afin d'en améliorer les performances.
Cette imprégnation de l'entreprise par les
démarches de Développement Durable est certainement due à
la grande sensibilité d'AREVA de par son secteur d'activité
(l'énergie) et sa spécialité (le nucléaire) qui en
font l'une des entreprises les plus contrôlées de France et
certainement du Monde.
1.1 Les enjeux du secteur :
Le secteur de l'énergie est l'objet d'une attention
politique toute particulière, puisque nos économies y sont tout
particulièrement sensibles. Le nucléaire civil a
été chargé de répondre au besoin de
découpler l'économie française des cours du pétrole
à partir de 1974. Toutefois, il ne représente que 17% de la
consommation finale d'énergie en France, et 79% de la consommation
finale d'électricité.
Les accords sur le climat sont également un aiguillon
en faveur du nucléaire civil, puisqu'il s'agit de l'énergie
possédant le taux le plus faible d'émissions de CO2 par KWh
après l'hydroélectricité et largement devant le
photovoltaïque (Cf. Schéma n°2).
La nécessité de fournir une énergie
sûre, qui préserve la qualité de l'air, des sols et des
eaux (sans toutefois pouvoir être qualifiée d'énergie
propre) et dans des quantités abondantes pouvant répondre aux
besoins énergétiques croissants de l'économie mondiale a
naturellement guidé la France vers le nucléaire. La
nécessité de préserver la sécurité
énergétique des états, de répondre aux enjeux du
climat et aux attentes de préservation de la qualité de
l'environnement à un coût raisonnable a amené naturellement
à un regain d'intérêt, aussi bien aux Etats-Unis qu'en
Europe, pour le Nucléaire civil.
AREVA se situe à une période charnière de
son histoire, puisque l'entreprise est en mesure de se positionner en leader
incontestable d'un marché en plein renouveau mondial. Les défis
auquel elle doit faire face sont à la mesure des enjeux
économiques, environnementaux et sociaux visés par sa politique.
Ces défis sont, un besoin de financement considérable pour faire
face à sa croissance et son évolution, un développement
très important de ses ressources humaines, l'amélioration de ses
processus afin de réduire fortement son empreinte environnementale, le
maintien de sa compétitivité sur un marché ou des acteurs
émergents souhaitent s'implanter et où les acteurs
déjà présents souhaitent croître, le maintien de la
qualité de ses produits et services et la démonstration de la
pleine efficacité de ses nouveaux produits.
Schéma ni : les émissions
de CO2 en Kg équivalent Carbone / Tonnes équivalent
Pétrole Extrait de :
http://www.manicore.com/documentation/serre/sansCO2.html
1.2 Bref Historique d'AREVA :
AREVA a été crée en 2001 à partir de
3 entités principales :
- Cogema, devenue AREVA NC, fournit les produits et services
autour du cycle de combustible. - Framatome, devenu AREVA NP, conçoit et
entretien des infrastructures de production d'énergie (centrales
nucléaires)
- Technicatome, devenu AREVA TA, conçoit et entretien des
systèmes de propulsion nucléaire ainsi que des systèmes
embarqués pour le transport.
Ces trois filiales historiques sont rejointes par AREVA T&D
en 2004 (rachetée à Alstom), cette filiale est chargée de
la transmission et distribution de l'électricité.
La BU ENR est une nouvelle Business Unit crée en 2006
qui est exclusivement consacrée au développement des
énergies renouvelables. L'éolien, les bioénergies,
l'hydrogène énergie et potentiellement l'énergie
solaire.
AREVA devient ainsi le leader mondial du nucléaire, en
couvrant tous les aspects du nucléaire civil : de la mine d'uranium
au recyclage du combustible ; de la centrale à la transmission de
l'électricité au consommateur. Il diversifie son
activité en s'ouvrant à de nouveaux horizons et de nouveaux
marchés complémentaires de son activité à travers
la BU ENR.
Les actionnaires d'AREVA (l'état principalement,
à travers le CEA) incitent le groupe à vendre sa filiale
T&D2, afin de répondre aux besoins de financement pour la
construction des réacteurs EPR, dont la construction démarre, de
la nouvelle usine d'enrichissement du Tricastin (GB II), de l'exploration et le
début d'exploitation pour de nouvelles mines, etc.. (12 milliards de
financement sont nécessaires sur 5 ans.)
1.3 Le projet de Réorganisation en Business
Group (BG) :
L'un des moyens d'atteindre les ambitions qu'AREVA s'est
fixé passe par la réorganisation de l'entreprise afin
d'atténuer l'empreinte et l'identité des filiales du groupe au
profit d'une organisation tournée vers le Business en renforçant
les synergies la transversalité et la cohérence au-delà de
la séparation juridique en filiales.
1.4 La politique DD Chez AREVA :
AREVA souhaite devenir (ou rester) le leader de l'énergie
sans CO2. Dans un contexte favorable et surtout dans une logique de
Développement Durable. Ce concept doit imprégner toutes les
activités de l'entreprise, il s'agit de la voie que la direction a
choisie pour atteindre ses objectifs de croissance et de rentabilité.
Cela passe par un grand nombre de démarches, dont le coeur est l'AREVA
WAY. Il existe différentes politiques qui viennent aiguiller l'action :
la politique santé, la politique environnement et la charte de
sûreté nucléaire.
2 Source : Figaro.fr:
http://www.lefigaro.fr/societes/2009/05/04/04015-20090504ARTFIG00267-areva-pourrait-etrecontraint-de-vendre-tampd-.php
1.5 : Bref historique du DD chez AREVA :
2002 : Décision de structurer la
politique DD autour des dix engagements.
2003 : Naissance de la DDPC et du
référentiel AW, adoption de la politique DD, adoption de la
charte des valeurs, adhésion au global compact. Réalisation du
premier reporting et Publication du premier rapport DD.
2004 : Adoption de la politique
sécurité et de la charte sûreté nucléaire.
Poursuite du déploiement de l'AW. Intégration de T&D dans le
groupe AREVA. Première « stakeholders » session
organisée avec le comité 21.
2005 : Premier concours ASDA. Lancement
du processus BIP.
2006 : Lancement de l'intranet AREVA
2007 : deuxième édition des
ASDA
2009 : troisième édition
des ASDA
Chapitre 2 :
2. Le Management du Développement Durable :
Une approche transversale des pratiques
managériales
Essayons de formuler une définition de ce concept avant
d'entrer dans le détail des pratiques chez AREVA :
Le management du Développement Durable : il s'agit
d'un ensemble de pratiques et de méthodes qui tendent à encadrer
ce nouveau domaine d'activité des grandes organisations. Il s'appuie,
chez AREVA, sur des logiques transversales.
2.1 Le management transversal :
Comme je le soulignais en introduction, le management du
Développement Durable n'est pas entièrement nouveau, puisqu'il
est constitué pour une grande partie d'éléments et
d'activités déjà présentes dans l'entreprise. Le
management du DD, consiste en grande partie à générer et
gérer la transversalité nécessaire et structurante de
toute démarche globale de DD. Le
Développement Durable ne s'accommode pas des rapports
hiérarchiques classiques, ni des structures informationnelles et
décisionnelles classiques.
2.2.1 AREVA, une structure matricielle :
Le management chez AREVA, notamment au niveau Corporate, est
construit selon des logiques matricielles comme dans n'importe quel autre grand
groupe industriel à dimension mondiale (Cf. schéma 3). Cet
état de fait, en plus d'être largement vérifié au
sein des multinationales de dimension mondiale, est considéré
comme inévitable par les managers interrogés. Selon eux, cela
serait le seul moyen de piloter un groupe d'une telle envergure efficacement.
On observe pourtant que certaines entreprises retournent au modèle
fonctionnel hiérarchique (Mac Donald's, Kodak, ...), et que d'autres se
fondent dans des modèles favorisant l'autonomie (Air Liquide, ...)
2.2.1.1 structure hiérarchico-fonctionnelle ou
hiérarchico-matricielle :
La définition des postes recoupe plusieurs fonctions,
plusieurs entités juridiques, plusieurs missions, ceci est causé
par la préservation d'une organisation par filiales après la
création du groupe. Ceci peut entraîner une certaine confusion
dans les tâches de chacun (on ne parvient pas toujours clairement
à savoir qui fait quoi, ni où s'arrête la compétence
de chacun). Certains cadres possèdent plusieurs supérieurs
hiérarchiques, et ceux-ci ne se concertent pas forcément entre
eux, et même lorsqu'ils peuvent le faire, il n'existe pas de
procédures adaptées à ce type de situation. Cela
crée une certaine insécurité pour les collaborateurs qui
se retrouvent dans ce type de situation. Les possibilités de
contradictions entre les priorités de chacun se multiplient donc. Ceci
implique également des lourdeurs de fonctionnement et des
difficultés pour les cadres à organiser leur emploi du temps et
à obtenir une bonne visibilité de leur action. Au cours des
entretiens, le reproche principal qui est fait à cette structure
d'organisation du « Top Management » chez AREVA, est l'hypertrophie
du management qu'elle engendre. Cette « hypertrophie » se traduit de
la manière suivante au niveau de la DDPC : il existe un responsable DDPC
pour chaque filiale, auxquels s'ajoute un responsable AREVA (qui est parfois
aussi responsable filiale). Au lieu d'avoir un seul responsable, il en existe
3,4 ou même 5. Cela entraine une dilution des responsabilités et
une lourdeur de gestion. Un seul
responsable est suffisant, d'autant plus s'il est
assisté par un manager ayant des connaissances et un réseau
interne complémentaire. C'est d'ailleurs l'organisation qui, selon moi,
semble se profiler.
D'autre part, concernant l'interface entre les
différentes directions fonctionnelles et les BU, les managers du
siège que j'ai eu en entretien regrettent, pour certains, qu'il n'existe
aucun rapport hiérarchique. Les opérationnels et les relais
fonctionnels sur les sites sont sous l'autorité du directeur de site qui
est lui même sous l'autorité du directeur de BU. Le directeur de
site suit ses propres objectifs définis en accord avec le directeur de
BU, et ce dernier définit ses objectifs avec le directeur de la filiale.
Ainsi, si les priorités des directeurs de filiales, de BU ou de site, ne
recoupent pas parfaitement les objectifs du groupe, les managers Corporates ont
l'impression de ne pas être écoutés. De plus la
personnalité d'un directeur joue une grande influence sur l'application
de la politique du groupe, de même que les contraintes propres à
un site ou une BU. Si un directeur souhaite imprimer une vision «
économique » de la gestion de son entité, pour des raisons
budgétaires, ou de respect d'une vision de la rentabilité comme
étant strictement « économique », alors les relais
fonctionnels se verront certainement assigner des priorités propres
à la BU ou au site qui divergent de la vision groupe elle même
plus équilibrée autour des trois piliers. Au contraire, un
directeur dont la sensibilité sera plutôt tournée vers
l'intégration au groupe laissera plus de latitude à ses relais
fonctionnels afin de converger vers la politique du groupe.
Schéma n°2 : Structure
matricielle du management d'une entreprise.
Extrait de :
http://crg.polytechnique.fr/fichiers/crg/perso/fichiers/godelier
386 Structure et organisa 2006 .pdf
Paroles de managers :
« Le management matriciel permet de manager par les
processus et par projet en étant en lien avec le business. On peut tout
mesurer, depuis le besoin du client jusqu'au retour d'expérience et la
satisfaction du client.
L'inconvénient vient d'une prise en compte difficile du
changement, il manque un cadre qui permette l'initiative. Il est difficile pour
le middle management de prendre la mesure de son rôle. Il existe un
besoin de clarification des nouveaux rôles et responsabilités pour
les middle managers. Ils ont un rôle de sponsor et d'appui des actions.
Il faut sortir du mode purement hiérarchique. On a peur
d'empiéter sur le domaine de compétences des autres, on pense
qu'on fait la même chose alors qu'on participe à des processus
différents réunis autour d'un même thème. Il manque
peut-être des pilotes de processus qui permettent leur optimisation. On
ne sait pas ce que font les autres, et on ne connaît pas le degré
de satisfaction du client.
Chez AREVA il existe les ASDA, qui introduisent le concept de
management par projet émanant des salariés tels qu'on peut les
retrouver dans certaines entreprises comme 3M, avec la
création du « post-it », et Google qui laisse
du temps aux collaborateurs pour travailler sur des projets personnels.
2.2.2 Une structure en Holding :
AREVA est un groupe extrêmement « filialisé
» (Cf. Schéma 4), chaque filiale principale possède
elle-même des filiales qu'elle détient pour une bonne partie
à 100%, mais pas toujours. Cela complexifie le reporting
effectué, dilue ou distend le lien hiérarchique qui existe entre
la filiale et la maison mère. En échange, cela accroît la
sécurité juridique du groupe, puisque juridiquement, chaque
société est indépendante et la responsabilité de la
maison mère se limite à la solvabilité de son
capital3. Ce principe d'autonomie, s'il est en pleine
évolution concernant la responsabilité environnementale est
très ancrée dans la pratique actuelle. Au sein de ce type de
structure, la subordination est basée sur un lien capitalistique, c'est
la détention de capital qui fonde l'autorité de la maison
mère sur la filiale. Ainsi, lorsque l'on souhaite réorganiser
l'entreprise pour en gommer les différences inhérentes à
l'identité des filiales, il faut en avoir le pouvoir.
Il existe une autre particularité chez AREVA qu'il
convient de constater. AREVA est résolument un groupe privé,
aussi bien dans son organisation et dans ses missions que dans la perception du
public, à ce titre le groupe se distingue d'autres entreprises tel la
SNCF ou La Poste, qui pourtant sont devenues des entreprises privées
mais conservent dans l'esprit du public une dimension publique notamment dans
leur mission qui encore aujourd'hui sont qualifiées de « service
public ». AREVA est une entreprise à capitaux publics
(détenue à 79% par le CEA), qui assure une mission d'ordre
privée. A l'origine, les filiales historiques d'AREVA, NC, NP et TA, ont
été fondées afin de développer et maintenir les
compétences de l'industrie nucléaire française dans un
contexte ou la maîtrise et l'indépendance
énergétique était un avantage stratégique essentiel
(c'est d'ailleurs toujours le cas pour des raisons différentes). AREVA
se situe donc à mi-chemin entre l'entreprise publique et l'entreprise
privée, puisqu'elle assure indirectement des missions de service public
en fournissant en équipements nucléaires le principal
opérateur mondial d'énergie nucléaire: EDF. La culture
d'entreprise est donc empreinte d'une « certaine idée » des
métiers et des missions qu'elle recouvre. Et l'état est
appelé à soutenir AREVA lorsque le groupe a besoin de
financement. L'état à accepté d'ouvrir
légèrement le capital de l'entreprise en abaissant sa part de 92%
à 75%.
L'annonce de la sortie de Siemens du capital d'AREVA NP,
même si dans un premier temps cela apparaissait comme une
difficulté supplémentaire, notamment par le surcroît de
financement nécessaire pour racheter les parts sociales de Siemens (d'un
montant estimé de 2 Milliards d'euros), il s'agissait également
d'une opportunité, puisque la présence de Siemens était
considérée comme un frein puissant à une
réorganisation pouvant mêler les deux plus grandes filiales
d'AREVA : NC et NP.
La réorganisation en Buisness Group est
également une source d'inquiétude pour les managers Corporate,
l'annonce de cette réorganisation ayant été faite en mai
2009 alors que celle-ci ne commencera son entrée en application
qu'à partir de janvier 2010. Ils se demandent comment sera
gérée la sortie de T&D, qui représente à elle
seule 2\5ème des effectifs du groupe. Comment vont être
gérés les Corporates correspondants? Une des craintes serait que
le nombre de niveaux hiérarchiques augmentent.
Selon moi, la réorganisation en Business Group, à
l'oeuvre actuellement est envisagée comme un moyen d'accroître
l'efficacité du management et de rationaliser les décisions en
rétablissant
3 Cf.
Cass. Com. 26 mars 2008, inédit, le
commentaire est reproduit à l'adresse suivante :
http://www.hervecausse.info/Societesautonomie-des-societes-mere-et-filiales,-a-chacune-sa-responsabilite-Elf-Aquitaine-a-l-ADEME-elle-c-est-elle-;
a209.html
18
une cohérence fondée sur les pôles
d'activités et non plus sur l'histoire du groupe et l'identité de
ses filiales. Il s'agit d'une orientation business.
Schéma n°3 : Forme de
l'entreprise filialisée ou Holding.
Extrait de :
http://crg.polytechnique.fr/fichiers/crg/perso/fichiers/godelier
386 Structure et organisa 2006 .pdf
2.2.3 La comparaison entre l'organisation NP et NC :
Afin d'illustrer l'identité propre à chaque
filiale, observons de manière comparative l'organisation des filiales NC
et NP :
Chez NC, il existe 10 BU qui se répartissent les
activités de la filiale. Ces BU sont pilotées depuis la France,
et la plus grande partie de leurs activités se situent en France (hormis
la BU Mines).
Schéma n°4 : Organigramme
des BU NC Source : Intranet AREVA NC
Chez NP, il existe 4 BU et trois régions. Les BU
constituent l'échelon responsable au niveau business, et les
régions sont présentes en appuis.
Schéma n°5 : Organigramme
des BU et régions AREVA NP Source : Intranet AREVA NP
La manière de fonctionner diffère d'une filiale
à l'autre, et cela se traduit dans son organisation. La structure
organisationnelle chez NP est plus complexes que chez NC, cela découle
d'une présence internationale plus marquée nécessitant un
appui régional.
2.2.4 Le projet de réorganisation en «
Business Groups » :
Le principal frein à la réorganisation est l'«
histoire » et l'« identité » propre à chaque
filiale, on ne peut s'en débarrasser, il faut composer avec, et si
possible en tirer profit.
Il faut également tenir compte du nombre important de
ressources Corporate en poste actuellement. Le management de trois grandes
filiales auquel s'ajoute le découpage fonctionnel a conduit à une
hypertrophie du management Corporate. La réorganisation en Business Unit
doit répondre au défi suivant, élaborer une structure
efficace, solide et légère permettant de piloter un groupe de
dimension mondial, sans multiplier à l'envie ou par commodité les
étages hiérarchiques. Il va donc certainement être
nécessaire de reclasser une partie des Corporate du siège, ce qui
sans conteste sera un frein à la mise en place de cette
réorganisation.
L'objectif principal de cette réorganisation est l'aspect
métier, certains métiers comme l'ingénierie ou le
combustible se retrouvent aujourd'hui séparés entre plusieurs
filiales, ils vont être réunis au sein de même Pôles.
(Cf. Organigramme de la réorganisation)
Cette structure en holding, qui coexiste à l'heure
actuelle avec la structure matricielle classique, va être
transformée par la réorganisation. Il est probable que
l'influence et l'autonomie des entités diminue légèrement
au profit du Corporate et des fonctions supports. La forme en holding
céderait un peu de terrain à la forme matricielle, et
l'identité des filiales céderait un peu plus de place à
l'identité et à la culture du groupe.
Les politiques du groupe doivent s'appliquer au sein de chaque
filiale, ce qui, dans une multinationale présente dans plus de 100 pays
et réunissant plus de 75000 collaborateurs, n'est pas toujours
automatique. D'autant plus lorsque comme AREVA, l'entreprise connaît une
forte croissance, de ses activités et par conséquence de ses
effectifs (+10000 salariés en 1an soit +15%). Dans le cas d'une
acquisition, il faut un certain temps pour que la culture AREVA s'imprime dans
les modes de management.
La structure matricielle-filialisée peut engendrer au
niveau des entités la réception de messages émanant
d'autorités différentes, parfois sans concertation entre elles.
L'entité en question doit concilier les directives qu'elle reçoit
et ses objectifs propres en minimisant les contradictions et en ayant une vue
parcellaire du contexte global de l'activité.
Les attentes des managers vis-à-vis de cette
réorganisation sont assez importantes. Ils espèrent une plus
grande clarté des rôles et des fonctions, une plus grande
efficacité, la suppression de lourdeurs de gestions inhérentes
à une filialisation devenue superflue.
2.2.4.1 La volonté affichée à
travers la réorganisation :
Création de 4 Business Groups: (au sein du
métier nucléaire)
Mines, Amont, Réacteurs & Services, Aval
Responsabilité des Business Groups:
· Mettre en oeuvre et décliner la stratégie
définie par le Groupe
· Constituer un relais du Groupe dans la conduite des
activités Opérationnelles
· Optimiser l'organisation des filières
fonctionnelles pour améliorer leur efficacité - Centres de
profit
Au niveau commercial :
Renforcer l'orientation Client de notre organisation par une
gestion transverse des offres. LilSimplifier la relation Client (« one
face to the Customer »)
LilInnover pour mieux répondre aux besoins des Clients
LIIRenforcer l'animation de la relation avec nos grands comptes
et grands partenaires ~ Développer la vente de solutions
intégrées
~ Renforcer l'efficacité commerciale du Groupe
~ Renforcer notre présence dans les pays /
régions
L Mutualisation des compétences dans l'ingénierie
et la gestion de projet.
Le calendrier :
- Juillet : engagement du processus
d'information-consultation et communication du projet - Préparation des
budgets 2010 : sur la base de l'organisation cible
- Octobre : Avis des instances représentatives du
personnel sur le projet
- 1er Janvier 2010 : l'organisation est effective
|
Extrait d'un document AREVA de juillet 2009.
Concernant le calendrier, un représentant du personnel m'a
fait part de son scepticisme concernant l'avis des instances
représentatives. Selon lui cela ne sera pas terminé d'ici la fin
du mois d'octobre.
D'autre part, un point de discussion semble inévitable, il
s'agit de l'unification des statuts et conventions collectives entre les
différentes filiales. Aujourd'hui, les différences de statut
entre les salariés de NC et NP sont flagrantes. Il est évident
que les partenaires sociaux vont souhaiter un alignement sur le statut le plus
favorable (celui de NC, convention collective de la
métallurgie), alors que la direction du groupe recherchera
un moyen terme entre les avantages des différents statuts.
L'organisation par pôle donne une image
claire et cohérente de nos activités.
Nous sommes présents sur l'ensemble du cycle
nucléaire et dans la transmission et la distribution
d'électricité au travers de 4 pôles:
Schéma n°6 : Organigramme
de la réorganisation
Chaque pôle est composé de business units. Notre
groupe est constitué de 20 business units qui correspondent chacune
à un domaine d'expertise de l'une de nos 4 filiales de 1er
rang.
Nos 4 filiales de 1er rang sont AREVA NC, AREVA NP,
AREVA TA et AREVA T&D. Chaque filiale comprend plusieurs
sociétés juridiques. Ces sociétés constituent la
base de notre structure légale et fiscale.
Le double reporting
La segmentation de nos activités a permis de mettre en
place un système efficace de transmission des informations
financières en interne. C'est le double reporting.
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25
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Extraits de l'intranet AREVA
2.3 Manager en transversal :
L'approche transversale du management du développement
durable doit concilier les impératifs et les aspects de chaque domaine
touché (à priori aucun domaine n'est exclu), afin
d'établir une cohérence et de tirer le meilleur parti d'une
démarche de développement durable.
On peut résumer la déclinaison du DD chez AREVA
de la manière suivante :
A WAY TO GO / A WAY TO BE / A WAY TO ACT :
A way to go : symbolisé par les
objectif long terme liés aux engagements développement durable
A way to be : Ensemble de principes
d'actions contenus dans les différentes chartes (valeurs,
sûreté...)
A way to act : l'ambition et la
réalisation du DD à travers l'AW et le progrès continu.
2.3.1 l'AREVA WAY :
Chez AREVA, l'un des outils majeurs de cette cohérence est
« AREVA Way ».
On retrouve ce type de document dans un grand nombre de
multinationales : « AXA WAY », « IKEA WAY », etc. !
Au-delà de l'effet de mode d'une méthodologie, AW a le
mérite de réunir un condensé de la politique DD du groupe
dans un même document. Le contenu de ce document est d'ailleurs souvent
très ciblé et tourné vers les opérationnels. Il
constitue une sorte de mode d'emploi à l'usage de tous les managers de
l'entreprise dans leur domaine.
Ce référentiel, s'il est connu de tous, est
utilisé de manière variable par les managers. Certains s'y
réfèrent tous les jours et le connaissent « par coeur »
tant il est au coeur de leur mission. D'autres managers ne l'emploient que
lorsqu'il leur est demandé de s'auto-évaluer. Ce
référentiel est un guide pour l'action, sa puissance
réside dans son aspect exhaustif et concret. Après s'être
auto-évalué, il permet de situer l'état d'avancement de
son entité ou de sa direction pour chaque critère, axe et
thème d'AREVA WAY. Le Bilan de ces auto-évaluations autour de
l'AW permet aux managers des filiales et des BU de comparer entre-elles les
différentes entités ou BU.
Schéma n° 7 : les dix
thèmes de l'AREVA WAY
Les dix thèmes de L'AREVA WAY permettent de regrouper
et de guider un grand nombre de démarches :
« Deux engagements constituent le socle de la
démarche : - Gouvernance
- Progrès continu
Certains visent prioritairement la rentabilité de notre
croissance : - Satisfaction des clients
- Performance économique
- Innovation
D'autres se concentrent sur notre responsabilité sociale
et sociétale : - Dialogue et concertation
- Implication sociale
- Intégration dans les territoires
Deux engagements sont dédiés à notre
responsabilité environnementale : - Respect de l'environnement
- Prévention et maîtrise des risques
technologiques
|
Extrait de l'intranet AREVA
2.3.2 La pratique des auto-évaluations :
AREVA Way ne doit pas se limiter à de simples
déclarations, mais se traduire en actes.
Les différents engagements d'AREVA Way sont ainsi
intégrés au système de gestion du groupe (plan d'action
stratégique, budget, reporting...) et concerne l'ensemble des
entités du groupe.
Chaque engagement fait l'objet d'axes de progrès. Chaque
axe est détaillé en plusieurs critères
d'amélioration. Ce processus décline ainsi les 10 engagements en
34 axes de progrès et une centaine de critères
d'amélioration. Pour chacun de ces critères, les entités
évaluent leurs pratiques sur une échelle de 1 à 4.
Chaque niveau correspond à un point d'avancement
différent :
Shéma n°8 : Principe de
l'auto-évaluation pour le progrès continu Extrait de l'Intranet
AREVA
Ces auto-évaluations sont vérifiées et
analysées au sein de la DQPC, puis auditées en interne selon un
processus assez classique.
2.3.3 Politique, Objectifs et Plans d'Action
Stratégique :
Déclinaison de la politique en objectifs
stratégiques eux même déclinés en plans d'actions
stratégiques.
La politique du groupe AREVA est déclinée en
objectifs stratégiques eux-mêmes déclinés en plan
d'actions stratégiques. Ces derniers sont à leur tour
déclinés en objectifs et en plan d'actions. Tout ceci s'articule
évidemment autour d'AREVA WAY et s'appuie sur les autoévaluations
qui permettent de situer périodiquement l'état d'avancement de
chaque entité. Cette structure récurrente de construction, de
déclinaison de la politique et des actions est coordonnée par le
siège du groupe. Les BU et les sites déclinent cette
méthode à leur niveau en accord avec le management des BU et de
la filiale. Lors des entretiens, les managers ont tous exprimé leur
satisfaction concernant la démarche AREVA WAY et les
auto-évaluations, toutefois certains points d'amélioration sont
apparus:
- La superposition de plan d'actions élaborés
par les BU doivent être mis en cohérence et en perspective sous la
forme d'une priorisation et d'une hiérarchisation des actions. Cette
hiérarchisation est effectuée avec le manager filiale. Il est
certainement possible d'élaborer des méthodes permettant aux
sites et aux BU d'effectuer une partie de cette priorisation en amont en
analysant ses auto-évaluations et en identifiant les points qui
méritent le plus d'améliorations en vue de coller plus
strictement aux politiques du groupe.
- Un grand nombre d'évaluations se superposent: audits,
AREVA WAY, Finance, BRM, ... Chaque direction considère que sa partie
est très importante et le calendrier d'analyse et de retour de toutes
ces évaluations est asynchrone. Il devrait être possible de
simplifier et de mettre en cohérence toutes ces évaluations afin
d'unifier les différentes demandes et d'alléger ainsi le travail
des BU et des sites qui, pour le moment, se retrouvent à devoir
satisfaire des demandes diversifiées émanant de direction
différentes.
L'amélioration continue est une démarche
appréciée et partagée au sein du groupe AREVA, il faut
toutefois éviter de vouloir « trop » bien faire. On peut
s'améliorer continuellement mais on ne peut s'améliorer
entièrement continuellement. L'amélioration continue implique des
choix stratégiques, financiers, sociaux, environnementaux et politiques.
C'est en améliorant la communication interne autour de la politique, de
la stratégie et des enjeux du groupe que les sites et les BU pourront,
d'elles-mêmes, rester au plus près de la volonté
commune.
Schéma n°9 : La
complémentarité des approches Extrait d'un document AREVA
2.3.4 Les Bonnes Idées et Pratiques :
2.3.4.1 Mission dans l'entreprise:
Je suis chargé de la coordination du processus des
Bonnes Idées et Pratiques (BIP), sous la direction de Carolina MEZA,
elle même chargée de coordonner les campagnes de reporting et la
démarche BIP. Concrètement, je suis chargé de collecter
les BIP, de les mettre en forme, de les faire valider par des
référents experts du métier auquel chaque BIP se rapporte
et enfin de les publier sur l'intranet. De manière
complémentaire, je suis chargé d'aller chercher l'information et
de promouvoir le processus.
Schéma n°10 : descriptif
du processus BIP source : Intranet DQPC AREVA.
Il s'agit d'un processus permettant de faire remonter et de
partager les meilleures pratiques en oeuvre à travers le groupe
(notamment grâce à un portail intranet).
Les logiques qui ont guidé son élaboration peuvent
être résumées ainsi :
-La diversité et la complémentarité des
activités du groupe sont une richesse.
-Il existe un grand nombre de « Bonnes Pratiques » en
oeuvre au sein du groupe, mais celles-ci restent cantonnées à
l'entité qui les a mises en place.
-C'est le rôle du Corporate de faire remonter et de
diffuser les pratiques les plus performantes au niveau du groupe.
· Porteur de la BIP
· Animateur BIP
· LPC de l'entité
· (Experts métiers de
l'entité)
· Référents filiales /
Référents Areva
Validation du contenu : grâce à une grille
d'évaluation
Validation métier : garantie par
les référents
Validation de la structure et de
la qualité
· Animateur BIP
IDENTIFIER DECRIRE VALIDER
IDENTFIER DECRIRE VALIDE
FILTRE GO / NO GO
DIFFUSER REUTILISER
DFFUSER REUTILISE
· Animateur BIP
· Réseau LPC
· Référents
· Porteur de la BIP
· Réseau LPC
· Animateur BIP
· Référents
·
Tous collaborateurs Areva
Schéma n° 11 : Le
processus BIP Source : DQPC
La démarche des BIP est récente (4 ans), elle
s'illustre par la lourdeur de son processus. Ce dernier se décline en 4
étapes principales :
1. L'identification (réception et contrôle
sommaire)
2. La rédaction (mise en forme et compléments)
3. La validation (analyse par les référents du
métier)
4. La traduction
5. La mise en ligne
Cette relative complexité garantit la qualité
des pratiques mises en ligne sur l'Intranet. Le résultat obtenu est
effectivement de meilleure qualité que d'autres systèmes en place
au sein de certaines filiales, à titre d'exemple, un système
simplifié, comme celui à l'oeuvre chez T&D permet de
collecter un grand nombre de Pratiques, mais la qualité de celle-ci
laisse parfois à désirer, puisque le contrôle avant
publication est très léger. En contrepartie de la qualité,
le
nombre de BIP en ligne est relativement faible 170 (à
fin septembre 2009) et le temps de cycle du processus est très
élevé (une BIP prend en moyenne 4 mois entre son identification
et sa mise en ligne).
Ce processus n'est pas encore mature, il est peu connu des
managers des entités et les directions Corporate ne mesurent pas encore
pleinement leur rôle dans la diffusion et la remontée des Bonnes
Pratiques. De plus, il existe des outils concurrents à différents
niveaux (sites, BU, filiales). Il manque donc à la fois d'appuis, de
dynamisme et de cohérences. Cet état de fait n'est toutefois pas
une fatalité, il suffirait certainement de déployer une
stratégie de sensibilisation et de communication ambitieuse pour
accroître son efficacité et son utilité.
2.3.4.2 Mise sous contrôle du processus
«Value Stream Mapping» et «Plan Do Check
Act» :
La dérive de certaines étapes du processus,
notamment le temps de validation des BIP, nous a incité à mettre
en oeuvre une « Value Stream Mapping », il s'agit d'une
cartographie des flux d'informations et des flux de matériaux. Cette
méthodologie est généralement mise en oeuvre sur les sites
industriels. Ici les flux de matières sont les BIP que l'on doit livrer,
alors que les flux d'informations sont les échanges autour de ces BIP en
vue de les transformer en un produit fini. Cette cartographie nous a permis
d'identifier les points de blocage de notre processus et d'établir des
plans d'action afin de réduire le temps de cycle et d'améliorer
la qualité du processus. Pour suivre ces plans d'action, nous utilisons
la méthode classique du PDCA (Plan, Do, Check, Act) issue de la
célèbre roue de Deming du Progrès Continu.
L'utilisation de la VSM comme méthode d'identification
et de résolution des freins du processus ainsi que du PDCA pour suivre
les plans d'action dégagés, nous a permis d'accroitre notre
efficacité, d'améliorer notre visibilité du processus et
de chacune de ses étapes, et ainsi de travailler plus sereinement. Tout
cela grâce à une méthode plutôt simple et
relativement légère en termes de mise en oeuvre.
De plus, cela nous a permis de confirmer que la méthode
de la VSM est applicable et profitable aux processus administratifs, ceci
pourra donner lieu à la rédaction d'une Bonne Pratique concernant
l'amélioration des processus administratifs.
2.3.4.3 L'amélioration continue de la
démarche:
Cette démarche est encore récente et ne s'est
pas encore inscrite dans les habitudes de la plupart des managers, afin
d'assurer sa pérennisation, nous avons identifié des points
d'amélioration:
Il est nécessaire de démontrer
régulièrement que le processus est utile. Pour assurer aux
managers cette utilité, il convient de communiquer les résultats
financiers de l'application des Bonnes Pratiques au sein du groupe. Il serait
possible d'élaborer une méthodologie de reporting
simplifié permettant de faire remonter les résultats financiers,
sociaux et environnementaux des premières années
d'application.
- Il est nécessaire d'améliorer le processus de
remontée de l'information, par exemple, en affichant la rédaction
de Bonnes Pratiques dans les procédures de remontée d'information
concernant les projets réalisés, les ASDA, les niveaux 4 des
auto-évaluations, les comptesrendus de visite de site, les audits...
- Il est nécessaire d'augmenter l'implication du
Corporate dans la recherche et l'identification des Bonnes Pratiques. Le
Corporate a tendance à considérer que les Bonnes pratiques ne
concernent que les sites et qu'il n'est pas de leur ressort de les mettre
à jour. Pour cela il serait possible de faire rentrer les Bonnes
Pratiques dans les missions assignées aux managers Corporate et d'y
associer un pourcentage de leurs objectifs et de leur bonus.
- Il est primordial de rendre visible les réplications
de Bonnes Pratiques au sein du groupe afin de montrer leur propagation et de
valider l'intérêt et l'importance du processus. Le retour sur
l'application de Bonnes Pratiques doit faire partie intégrante du
processus BIP.
2.3.5 : La culture d'entreprise et la
transversalité :
La culture d'entreprise chez AREVA tend vers l'autonomie
fonctionnelle et budgétaire des sites et des BU. Ceci a pour avantage de
responsabiliser le management des sites et des les rendre garant de la bonne
gestion de leurs entités. En revanche du côté Corporate,
cela oblige à respecter cette autonomie. Il n'y a donc pas
d'autorité hiérarchique entre les directions
fonctionnelles Corporate et les directions fonctionnelles des
sites ou des BU. Leur moyen d'action principal réside dans l'incitation,
la persuasion et la démonstration de l'intérêt des projets
qu'ils portent. Dans d'autres entreprises, le management est beaucoup plus
directif, les projets sont imposés, des challenges sont mis en place.
Chez AREVA, les challenges sont connus de tous (bien que leur traduction aux
différents échelons diverge) :
- Passer le cap d'une croissance très forte
- Assurer la transition vers un Développement Durable
Lors d'un entretien, un manager m'a fait part d'une
hypothèse permettant d'expliquer cette différence d'approche
managériale entre AREVA et les entreprises du secteur automobile
(secteur qu'il connait particulièrement bien) :
« Le temps de cycle conditionne les comportements et les
impératifs managériaux ».
« Dans l'automobile entre le début de la
conception d'un véhicule et sa sortie des chaînes de montage, il
se passe 3 à 5 ans. Dans l'industrie nucléaire, entre la
conception du produit et sa réalisation, il s'écoule 20 ans.
»
2.3.6 Le management DD et la fonction RH :
Afin d'apprécier la traduction qui peut-être faites
de la démarche AW au sein d'une fonction corporate, nous allons nous
intéresser dans cette partie à la fonction RH. Les processus RH,
par exemple ceux qui concerne l'intégration des nouveaux
embauchés, sont des processus clés pour AREVA afin de
préserver son attractivité sur le marché du travail dans
un contexte de fort développement. Il faut attirer les talents, et
valoriser ceux que l'on possède.
2.3.6.1 L'analyse et le suivi des projets RH :
La mise en oeuvre de la politique RH se réalise à
travers l'application du plan d'action stratégique, celui-ci se
décline grâce à un portefeuille de projet RH en lien avec
AREVA WAY. Afin d'accroître l'efficacité du suivi des projets et
d'améliorer la prise en compte du développement durable, il a
été établi un procédé
d'auto-évaluation adapté aux projets.
Chaque trimestre est organisé un séminaire d'une
journée réunissant les chefs de projet RH afin d'échanger
autour de leur projet.
Chaque projet est examiné à travers le prisme
d'AW. Plus concrètement, les avantages et les risques du projet sont
évalués en fonction des caractéristiques de la «
marque AREVA » en tant qu'employeur. Ces caractéristiques sont :
- Le développement des talents
- L'excellence et l'innovation
- La responsabilité sociale et environnementale
Une « marque employeur » forte est une
nécessité pour AREVA pour faire face à la forte croissance
de son effectif tout en continuant d'attirer les meilleurs talents.
Le prisme de la « marque employeur » permet de
focaliser l'analyse des projets RH de manière à obtenir une
vision claire et directement exploitable.
Afin de se rattacher plus précisément à
AW, on reprend ensuite les critères classiques de celuici, on demande au
chef de projet de faire son auto-évaluation sur chacun de ceux-ci. Puis
on en choisit 4, qui seront les principaux axes d'amélioration pour le
trimestre suivant.
Il reste des efforts à fournir dans le domaine RH,
notamment concernant la diffusion du PAS, car si les collaborateurs connaissent
les projets en cours, le plus souvent ils ne connaissent pas le PAS dont
ceux-ci sont issus. En leur donnant une meilleure vision de la stratégie
dans laquelle s'intègre leur mission ou leur projet, on peut renforcer
leur implication et leur motivation.
La procédure que nous venons de décrire est
assez contraignante, il faut réunir tous les chefs de projets. La
préparation du séminaire par chaque chef de projet prend du
temps. Le déploiement de l'outil share-point(c) pourrait
permettre d'alléger cette procédure en limitant les rencontres et
en permettant une diffusion plus large et plus rapide de l'information. De
plus, la communication à travers cet outil permet
l'interactivité. Toutefois, les outils collaboratifs ne remplacent pas
les discussions de « vive voix » et les réunions
réelles.
2.3.6.2 L'enquête de satisfaction des
salariés :
L'enquête EOS (enquête d'opinion des
salariés) est mise en oeuvre tous les 2 ans. L'édition 2008 a
permis à 50000 salariés d'exprimer leur opinion (sur 70000
pouvant répondre à l'enquête). Cette enquête est un
outil privilégié pour la direction RH afin de prendre en compte
la réalité du terrain et d'établir des plans d'actions
cohérents avec l'évolution de la situation sociale de
l'entreprise. Ceci est un avantage pour une société dont
l'effectif est en forte croissance.
Ce questionnaire est exploité à plusieurs
niveaux, tout d'abord, il permet une évaluation des managers au niveau
local, à minima au niveau de la BU et certainement sur certains sites.
Les plans d'actions des managers sont établis en fonction de ces
résultats. Malheureusement, ces plans d'action ne sont pas
relayés dans le PAS, ce qui pourrait être fait, au moins pour les
plans d'action principaux. Ce qui permettrait de les passer à travers le
filtre de la « marque employeur AREVA ». Il s'agit là d'une
possibilité d'améliorer les performances RH du groupe.
Dans l'enquête EOS, il ressort que les salariés
sont fiers de travailler pour AREVA (il existe certainement un biais dû
au commanditaire du questionnaire, on cherche toujours à donner les
réponses que le receveur attend : référence socio
nécessaire Bourdieu ou Champagne), mais ils ont moins de satisfaction
concernant leur propre fonction. Pour remédier à cela, les voies
qui sont explorées à l'heure actuelle sont les suivantes :
· Renforcer le management par objectifs
· Développer le management collaboratif, dans un
souci de mieux répondre aux défauts inhérents à la
structure matricielle du management
· Accélérer et accroître le
développement des compétences
· Renforcer l'adhésion aux valeurs de
l'entreprise.
Au cours de mes entretiens, j'ai pu constater certains
désagréments subi par quelques collaborateurs. Lorsqu'un nouveau
poste est créé ou que la mission d'un collaborateur
évolue, il faut un certain temps avant que sa fiche de poste
évolue, ou qu'elle soit créée. Cela laisse le
collaborateur dans une certaine incertitude concernant ses missions, même
si l'incertitude est limitée grâce à des indications
précises de la part de sa hiérarchie. Cela pose tout de
même des difficultés, notamment lors de demandes de formation
devant être rattachées aux missions du collaborateur et donc
énoncées dans sa fiche de poste ou encore lorsque le
collaborateur dépend de plusieurs supérieurs hiérarchique
pour des missions différentes et qu'il ne possède pas de
répartition chiffrée du temps qu'il doit passer sur chacune
d'elles. Cet effet pourrait être du à plusieurs facteurs:
- Il peut s'agir d'un effet pervers du management matriciel
- Il peut s'agir d'une mauvaise application de certaines
procédures RH, ou de l'inadéquation de certaines
procédures avec la réalité du Corporate.
- Une impossibilité objective ou subjective pour
l'opérateur de réclamer plus de clarté concernant la
définition de son poste, soit par une position inconfortable ne lui
permettant
pas de demander plus d'éclaircissement, soit par la
méconnaissance de la personne responsable ou encore un manque
d'intérêt ou de temps.
Analyse personnelle :
Le contexte de réorganisation et le changement de
pratique au sein de la DQPC provoque également d'autres
inconvénients. La décision de ne plus recourir à des
consultants pour assurer certaines missions au sein de la DQPC, si elle permet
certainement de générer des gains en terme économique et
peut-être à terme en qualité, pendant la phase de
transition, c'est à dire dans l'attente de recrutements permettant de
faire face à la charge de travail, certains collaborateurs se retrouvent
avec un surcroît de travail important qu'ils ne peuvent assumer seuls.
Contrairement au phénomène décrit au paragraphe
précédent, il semble que cela soit un phénomène
temporaire de transition.
2.4 Le management de la communication :
2.4.1 Communication interne : l'exemple de l'intranet
:
En interne, l'Intranet de l'entreprise est d'une grande
richesse. Il m'a permis de développer ma connaissance de l'entreprise
tout au long de ma mission, et un certain nombre de schéma de ce
mémoire en sont issus. Il regroupe un grand nombre de services :
annuaire, gestion des congés, demandes de formation, etc.
La rédaction et la mise en forme de l'Intranet est
décentralisée, il existe un réseau de contributeurs qui
prennent en charge une petite partie de l'Intranet (un site ou un sous-site),
afin de maintenir une cohérence au niveau de la présentation et
de la mise en forme de l'ensemble de l'Intranet, un outil commun a
été développé, il s'agit de l'éditeur de
site Publigen.
Cet aspect décentralisé dans la gestion de
l'Intranet, en plus d'être d'une efficacité redoutable dans le
partage de l'information en interne, donne un sentiment de confiance et de
responsabilité aux contributeurs.
De surcroît, une entreprise qui fait confiance à
ses collaborateurs pour assurer sa communication interne, est certainement une
entreprise qui n'a pas l'intention de cacher des choses. Cela provoque un
sentiment de transparence de la communication interne.
Les communications générales de l'entreprise, et
la page d'accueil générale du groupe et des filiales sont du
ressort de la direction communication.
2.4.2 Pression médiatique :
AREVA subit régulièrement des campagnes agressives
de la part d'ONG, ou des médias, cela s'est produit deux fois au moins
durant mon alternance.
Un reportage de France 3 sur la gestion de
l'après-mine en France à pointé AREVA du doigt,
considérant qu'AREVA ne respectait pas les exigences normales de
santé, sûreté, sécurité et environnement. Ce
documentaire partial, selon AREVA, a fait l'objet de la part de la direction du
groupe d'une demande d'interdiction de diffusion auprès du CSA, au motif
qu'il serait diffamatoire.
Il s'agissait là certainement d'une erreur
stratégique, en ayant recours au CSA, AREVA est apparu crispée
sur le sujet, alors que le groupe aurait pu réagir plus sereinement et
en douceur de manière pédagogique. Ce que l'entreprise sait
faire, puisque la communication interne qui a suivi était très
bien menée, et permettait aux collaborateurs d'envoyer une version en
externe.
Un grand nombre de managers étaient surpris, et
déçus, que l'entreprise fasse l'objet d'une telle
publicité négative, notamment à travers le regard de leurs
enfants.
En se basant sur le point de vue développé par
Patrick Champagne dans son ouvrage « faire l'opinion », et en
essayant d'en tirer une analyse du comportement des médias
vis-à-vis d'AREVA, on peut établir l'hypothèse suivante
:
AREVA est un fournisseur mondial d'infrastructures et de
services dans le domaine de l'énergie et plus particulièrement de
l'énergie nucléaire. Les attaques dont l'entreprise fait l'objet
se concentrent sur ces activités « à risque », on
n'observe jamais d'attaque concernant ses activités de transmission et
distribution ou encore ses activités dans les énergies
renouvelables. La France est le pays qui produit le plus d'énergie
nucléaire au regard de sa production totale d'électricité,
et le deuxième producteur en valeur absolue, derrière les USA. Le
soutien de la France, à travers les liens capitalistiques (Cf. 2.2.2 Une
structure en Holding) et à travers les contrats de fourniture
passés avec EDF ; a permis le maintien et le développement d'une
industrie nucléaire performante, en bonne position pour devenir un
leader incontestable dans un marché en plein renouveau. L'image positive
d'une énergie sans CO2 est un argument de poids
pour s'imposer comme une solution dans les enjeux actuels
autour du changement climatique. Les médias de masse ont toutefois une
posture très critique à l'égard de l'entreprise, plus
qu'à l'égard d'EDF, qui est pourtant l'exploitant de toutes les
centrales françaises. EDF se différencie d'AREVA par son image de
Service Public, que ne possède pas le groupe AREVA. La recherche de
sensationnel, la certitude de trouver un écho médiatique
grâce aux craintes qui animent les citoyens depuis la catastrophe de
Tchernobyl, offrent aux médias de masse un terrain de choix pour exercer
une pression importante. Ce phénomène provoque une sorte de
Schizophrénie de l'opinion publique qui se retrouve
tiraillée dans sa conscience environnementale entre l'espoir d'un
nucléaire qui permettrait de faire face aux enjeux climatiques
d'aujourd'hui, et un nucléaire dangereux, qui entraîne des risques
de santé et de sécurité importants, aussi bien dans la
gestion des déchets nucléaires, que dans la production
d'énergie.
AREVA a subi une autre campagne, de la part de Greenpeace
cette fois, autour d'un transport important de MOX à destination du
Japon. Ici encore la réactivité de l'entreprise au niveau de la
communication interne était propre à satisfaire le besoin de
clarification des collaborateurs.
A ce propos, on peut remarquer les logiques propres aux
organisations. Greenpeace a choisi de pointer ce transport pour des raisons qui
lui sont propres, alors même qu'il ne s'agissait pas d'un transport
exceptionnel, même s'il était relativement important. AREVA est
resté dans une position de repli sur la scène médiatique,
malgré une grande réactivité sur la communication interne.
Il n'est pas forcément bon pour un groupe sujet à une telle
pression médiatique de réagir trop vivement à des attaques
concernant l'exercice normal de son activité, lorsqu'elle respecte un
cadre légal et réglementaire international. « Il ne faut pas
crier avant d'avoir mal », ce qui n'empêche pas de rester vigilant,
de suivre les développements médiatiques et de développer
une communication interne propre à rassurer les collaborateurs.
La véritable question autour de ce transport n'a
d'ailleurs pas été vraiment abordée : comment sont
protégés les bateaux ? A quelles normes répondent les
colis de transport de Mox ?
Ces questions ne sont pas abordées pour des raisons
évidentes de sécurité, elles seraient pourtant de nature
à rassurer le public. Il existe peut-être des moyens de
sensibiliser le public sur ce type de questions sans remettre en cause la
sécurité des transports.
2.4.3 Communication externe :
AREVA a acheté de l'espace publicitaire dans le
magazine Sciences et vie Junior en 2008 sous la forme d'encarts
présentant un jeu concours et les activités de l'entreprise. Une
petite polémique s'en est suivi, puisque la publication était
ambiguë, on ne savait pas s'il s'agissait d'une publicité ou d'un
jeu réalisé en collaboration avec le magazine pour enfants.
Il est intéressant et normal qu'AREVA cherche à
expliquer son activité, à sensibiliser le jeune public afin de
désamorcer par la suite des conflits potentiels. En revanche entretenir
des ambiguïtés entre sensibilisation et publicité, c'est
prendre le risque d'être taxé de « propagandiste ».
L'ancien Slogan d'AREVA : « AREVA, l'énergie au sens
propre », a provoqué un vent de protestation dans les milieux
écologistes et anti-nucléaires, selon moi, tout à fait
justifié. Si AREVA produit de l'énergie « sans CO2 »,
en aucun cas il ne s'agit d'une énergie « propre », car en la
qualifiant ainsi on ferait abstraction de tous nos déchets
nucléaires, alors même que c'est l'élément autour
duquel on devrait communiquer afin de restaurer la confiance du public envers
le nucléaire.
Le site Internet d'AREVA est bien construit, et on y trouve
un bon nombre de ressources, ainsi que quelques vidéos de
sensibilisations très instructives qui décrivent clairement et
précisément le fonctionnement d'une centrale.
Des informations sur la gouvernance, la finance, le
Développement Durable, et l'ensemble des activités couvertes par
le groupe.
2.5 La réorganisation de la DDPC :
Les prémisses de la réorganisation se sont fait
sentir avec un peu d'avance au sein de la DDPC (Direction du
Développement Durable et du Progrès Continu), et
particulièrement au sein de la sous-direction DQPC (Direction de la
Qualité et du Progrès Continu). Cela résulte des
évènements de l'été 2008. Les sous-directions de
l'environnement, et de la santé, sûreté,
sécurité ont été fusionnées en une nouvelle
sous-direction D3SE (Direction de la Santé, Sûreté,
Sécurité, Environnement). La DQPC se retrouvant seule
séparée de cette nouvelle sous-direction. Parallèlement,
la DDPC, sous sa nouvelle forme, a été placée sous la
tutelle de la
direction industrielle. Sur ce dernier point, même si
cela peut entraîner une incompréhension de la part des
observateurs externes, il s'agit d'une opportunité pour la DDPC de
rapprocher le déploiement de ses activités des besoins du coeur
d'activité de l'entreprise, l'industrie. Les fonctions comme le dialogue
et la concertation, les droits de l'homme et la communication DD en externe
sont pour leur part rattachées plus directement à Mme
Lauvergeon.
Les managers de la DQPC ont pointé lors des entretiens
un certain agacement vis-à-vis du flottement de direction dont la DQPC a
fait l'objet entre septembre 2008 et mai 2009. L'absence d'un chef dans cette
sous-direction pendant 8 mois, a été mal perçue. Les
managers ont eu le sentiment que l'on n'accordait finalement pas tellement
d'importance à leur travail puisqu'on ne daignait pas leur donner un
chef. Heureusement ceci n'a pas désorganisé le travail, cette
sous-direction étant composée de managers
expérimentés connaissant très bien leur métier.
Toutefois ceci posait des difficultés d'établissement des
budgets, de visibilité de l'action de la sous-direction, d'orientation
de l'action. Les managers sentaient qu'il fallait réorienter certaines
activités, mais personne n'était présent pour
écouter, analyser et prendre les décisions d'orientation.
Pour ma part, ce qui m'a le plus manqué, c'est
l'absence de « notes de service », de réunion d'équipe
regroupant la sous-direction. Cela m'aurait permis d'assimiler plus rapidement
le fonctionnement de mon service, les activités de chacun, et le
résultat de nos actions.
Ce type d'évènements, bien qu'il n'ait pas
entraîné de conséquences dommageables hormis une certaine
lassitude des managers de la DQPC, ne semble pas digne des ambitions d'AREVA en
termes d'excellence. Les principes d'action vis-à-vis des
salariés évoqués dans la charte des valeurs d'AREVA
auraient dû servir de rempart à une telle absence prolongée
de directeur. Il existe dans la charte des valeurs « un devoir d'alerter
» sans tenir compte des barrières hiérarchiques «
lorsqu'un dysfonctionnement est constaté » ce principe ne semble
pas avoir prouvé son efficacité dans cette situation. Gageons que
ce principe est bien plus efficace sur les sites industriels ou les
procédures d'alerte sont fortement ancrées dans la culture du
site. On peut se demander pourquoi ce « devoir d"alerter » n'a pas
pris son plein effet. Peut-être était-il méconnue par les
managers Corporate de DQPC. Moi-même, ce point n'avait pas retenu mon
attention à la première lecture de la charte, le jour de mon
arrivé. Ou alors, ils avaient la crainte, (à tort ou à
raison ?) de ne pas être écouté.
La DQPC étant en charge de processus administratifs
(communication, information, formation), et de processus opérationnels
sur le long terme (qualité, performance opérationnelle). Il n'y
avait pas de danger imminent dans cette dérive de direction toutefois la
notion d'exemplarité aurait dû être le moteur d'une
réactivité plus importante.
D'autre part, cet épisode renforce l'incertitude des
managers sur l'avenir de la DQPC.
2.6 Le reporting DD chez AREVA :
L'extrait suivant est provient de la « Fiche Bonne Pratique
» envoyée au MEDEF par la DDPC :
Le groupe AREVA a développé dès 2002 un
reporting développement durable sous la responsabilité de la
Direction Développement Durable et Progrès Continu. Il tient
compte de la loi NRE, des recommandations du Global Reporting Initiative (GRI),
et de l'apport des experts du groupe représentant chaque filiale et
chaque domaine du développement durable.
Le reporting AREVA regroupe les 20 domaines suivants :
management du progrès continu, eau, énergie, gaz à effet
de serre, matières premières, usage de substances dangereuses,
rejets atmosphériques, rejets aqueux, rejets radioactifs, déchets
conventionnels, déchets radioactifs, dépenses
environnementales, pénalités environnementales,
dosimétrie, sécurité, risques technologiques, emploi,
diversité, santé, mécénat et partenariat. Pour
chaque domaine, une liste d'indicateurs est établie pour répondre
aux enjeux du groupe.
Un Protocole, sous la forme d'une procédure mise à
jour une fois par an, décrit tous les éléments liés
au reporting et détaille pour chaque indicateur son
périmètre, la fréquence, les définitions
associées, la méthode de calcul et les données à
transmettre.
Les étapes du processus incluent une collecte/saisie des
données trimestrielles pour les KPI (Key Performance Indicators), puis
annuelles pour l'ensemble des indicateurs, et de validations aux niveaux sites,
business units, et experts, à l'aide de l'application informatique STAR
(Sustainable Tool for Advanced Reporting) disponible sur l'intranet du
groupe.
Tous les sites industriels et tertiaires du groupe doivent
remonter des informations.
1. Impacts et résultats si
mesurés (bénéfices observés, obstacles
rencontrés, etc.)
Grâce au reporting, AREVA dispose de chiffres fiables qui
servent au pilotage interne à tous les niveaux de l'organisation, et
enrichissent la communication externe avec des éléments
concrets.
En 2008, plus de 250 sites dans le monde ont remonté des
données, et autour de 1500 personnes contribuent au reporting.
AREVA fait vérifier une sélection de ces
indicateurs extra-financiers par des Commissaires aux Comptes.
|
|
Domaine concerné (plusieurs choix
sont possibles) :
Economie
|
|
Social
|
· Prévention des risques
|
|
· Hygiène et
sécurité
|
o Management de la qualité
|
|
o Ressources humaines (développer les
compétences
|
o Recherche, Développement et innovation
|
|
et les carrières)
|
o Investissement Socialement Responsable
o Politique d'achats responsible
|
|
o Cohésion sociale (gestions des temps,
épargne,
actionnariat salarial)
|
· Communication extra-financière,
reporting
|
|
o Diversité
o Dialogue social
|
Transversal
|
|
Environnement
|
o Droits de l'Homme
|
|
· Production et consommation durable
|
o Dialogue avec les parties prenantes
|
|
· Réduction des émissions de
GES
|
o Participation au développement local
|
|
o Développement des énergies renouvelables
|
o Contribution à des causes d'intérêt
général
|
|
· Maitrise des énergies
|
o Communication responsible
|
|
o Préserver la biodiversité et ressources
naturelles
|
o Relation avec les ONG
|
|
· Santé environnementale (qualité de
l'air, de
|
|
o Règles de gouvernance (éthique, transparence)
|
|
l'eau, des sols)
|
Extrait de la « Fiche Bonne Pratique »
envoyée au MEDEF par la DDPC
On constate que les domaines du reporting Développement
Durable les plus suivis chez AREVA (selon la classification du MEDEF) sont en
premier lieu le pilier environnemental, suivi de près par le pilier
économique. Le pilier social est en retrait, ce qui ne signifie pas
qu'AREVA s'en préoccupe moins, mais simplement qu'il est suivi par la
direction RH pour son rapport social et non par la DDPC. Concernant l'axe
transversal, l'absence d'un reporting à l'heure actuelle ne signifie pas
que la DDPC ne s'en préoccupe pas, puisque tous les axes
évoqués font partie d'AREVA WAY et sont déclinés en
action concrète sur le terrain don't les résultats sont
communiqués. Simplement, ils ne font pas l'objet d'un reporting.
Tous les axes de Développement Durable mentionnés
dans cette fiche (dont le modèle est fourni par le MEDEF) sont inclus
dans AREVA WAY.
En fait, il existe 3 reporting, un reporting financier
classique, qui utilise l'outil Magnitude. Un reporting RH qui utilise l'outil
SIRIUS. Et enfin, un reporting environnemental qui utilise l'outil STAR.
Il est difficile d'unifier ces différents reporting,
non seulement ils n'utilisent pas les même outils informatiques, mais
surtout, le périmètre de leurs indicateurs diffèrent,
lorsque la finance et la RH s'intéressent à des entités
juridiques, l'environnement préfère des lieux
géographiques. Un même indicateurs peut donc être
approché de plusieurs manière sans nécessairement pouvoir
être mis en cohérence, car son périmètre est
différent.
Chapitre 3 :
La culture manageriale et le Développement
Durable :
L'influence du Développement Durable sur les
modes de fonctionnement du management
Le développement durable ne crée pas de
révolution dans les modes de fonctionnement du management, il reprend un
grand nombre de « bonnes pratiques » de management
préexistantes, il les remet à l'ordre du jour, les intègre
dans la démarche globale de « cohérence », et l'on peut
dès lors commencer à parler de management durable. Il
s'intègre aux cadres définis par l'entreprise, il ne vient plus
comme une recette idéale pour commander les hommes, mais bien comme une
partie du fonctionnement normal et profitable de l'entreprise.
Le concept de développement durable est
également un moteur pour décomplexer les managers et leur donner
l'occasion d'être innovant, de sortir des cadres rigides de la culture de
l'entreprise. Il permet l'émergence de pratiques nouvelles.
J'ai constaté la grande loyauté et l'affection
des managers pour leur entreprise, pas seulement à travers les
entretiens, également à travers leur discours et leur
comportement tout au long de ma mission dans le groupe. Ils ont
évidemment conscience des défauts de leur entreprise mais ils
oeuvrent tous dans le but de la faire évoluer dans un sens plus positif.
Evidemment ce sentiment est renforcé dans une direction qui revendique
l'amélioration continue et le Développement Durable, mais il est
aussi présent dans les autres directions aussi bien la direction RH que
la direction finance.
J'ai moi-même développé une certaine
loyauté pour AREVA, en faisant oeuvre de pédagogie autour de moi
dans ma vie sociale hors de l'entreprise, en expliquant les activités
d'AREVA notamment au sujet des déchets nucléaires et de leur
gestion. Pourtant je n'avais pas d'à priori favorable sur l'entreprise
au moment où j'y suis entré, je dirai même que je
partageais l'opinion communément admise dans l'opinion publique d'un
géant de l'énergie tourné vers le profit et ayant peu de
considération pour les dangers inhérents à son
activité. J'ai rapidement constaté mon erreur et j'ai tenu
à partager autour de moi une vision plus réaliste du groupe.
3.1 Le management collaboratif, place de l'innovation
et de l'initiative :
Le Développement Durable à travers ses aspects
collaboratifs, transversaux et innovants est un bon moyen de corriger
l'étroitesse de certaines approches managériales. Les rapports
hiérarchiques s'enrichissent grâces aux démarches issues
des systèmes de suggestion. Les défauts du management matriciel
sont corrigés par des projets transversaux innovants. Le
Développement Durable devrait devenir indirectement, à travers sa
définition et sa mise en oeuvre au sein de l'entreprise, un outil
puissant d'évolution des pratiques managériales.
3.1.1 Partage de la démarche DD en externe chez
AREVA :
Le trait commun d'un grand nombre d'entreprises qui se lancent
dans des démarches de Développement Durable, est leur prudence
à partager leurs démarches avec les autres entreprises. Il existe
évidemment une communication autour des démarches mises en
oeuvre, mais les entreprises sont réticentes à échanger
avec d'autres entreprises sur l'application concrète et
opérationnelle du Développement Durable.
On passe à côté des
bénéfices des modes de collaboration à l'oeuvre dans les
domaines scientifiques, où le partage des découvertes enrichit
l'ensemble. La préservation de l'avantage concurrentiel ou l'obtention
de celui-ci reste le moteur des démarches DD. On cherche donc à
créer un avantage concurrentiel, puis à le préserver. Ceci
est compréhensible lorsqu'il s'agit de développement de nouveaux
produits ou process industriels, mais c'est plus difficilement
compréhensible lorsqu'il s'agit de pratiques RH, ou de communication.
AREVA semble sur la voie de l'ouverture à ce sujet,
à travers la transmission de fiches thématique au MEDEF, relatif
à différentes démarches de DD. Vous pouvez d'ailleurs en
lire quelques extraits dans ce mémoire.
Le partage de l'une de nos Bonnes Pratiques avec le comité
21 est également un signe d'ouverture encourageant.
D'autre part, il existe des réseaux restreints de
correspondants permettant l'échange d'information. Les responsable
reporting chez AREVA, partagent de l'information, des méthodes, avec
d'autres responsables reporting de grandes sociétés
françaises.
3.2 Vision du DD chez les managers
L'appropriation du DD par les managers à tous les
niveaux est essentiel chez AREVA, compte tenu de la grande autonomie des BU et
des sites. Sans cette appropriation AW perd son sens et son efficacité.
Les entretiens ont montré une bonne connaissance du DD de la part des
managers du siège et des BU. Les Bonnes Pratiques
réalisées sur les sites montrent également une bonne
appropriation du DD et du progrès continu sur certains sites, notamment
ceux où des systèmes de suggestion ont été mis en
place.
Tous les managers du siège que j'ai eu en entretien,
sans exception, ont une vision positive du Développement Durable. Plus
important, ils ont une analyse réaliste de l'évolution de la
notion, ils ont conscience de ses limites.
La principale crainte des managers envers le
Développement Durable, ne réside pas dans le concept, mais dans
son appropriation par le public. Ils ont le sentiment que l'aspect
économique est ignoré ou négligé dans les
représentations populaires. A l'opposé, ils reprochent à
certaines entreprises de dévoyer le concept en essayant de tirer parti
de celui-ci uniquement à travers l'aspect économique. La vision
du DD soutenue par les managers est conforme à celle
développée par les théoriciens du DD, il s'agit d'un
équilibre entre les trois piliers. La puissance du concept dépend
de la préservation de cet équilibre.
Ainsi la vision environnementale du Développement
Durable ne doit pas occulter les deux autres piliers. Hormis les individus qui
s'intéressent de près au DD, peu de gens savent que les aspects
sociaux font partie intégrante du DD.
Quelques citations issues des entretiens
:
« Le développement Durable est une culture d'ensemble
»
« Le Développement Durable est amené à
disparaître, il doit être intégré au Business, il
s'agit du mode de vie normal de l'entreprise. »
« J'ai confiance dans une approche territoriale du
Développement Durable, raisonner en terme de territoire permet de
comprendre les logiques, les flux, les synergies...»
3.3 Productivité et DD :
A la question : « pensez-vous que la recherche de
toujours plus de productivité soit contradictoire avec le DD
?», tous les managers interviewés, sans exception, ont
répondu : « non » !
Ils apportent plusieurs justifications à l'appui de cette
conviction largement partagée :
- la transformation des modes de consommation de l'entreprise
permet des gains en rapport avec les trois piliers.
- Travailler autrement, c'est-à-dire « mieux
», ne signifie pas travailler « plus » ou exiger des «
sacrifices » de la part des collaborateurs. Cela passe plutôt par la
prise en compte des synergies possibles, de la complémentarité
qui existe entre les individus et les différents services.
Améliorer la performance des processus collaboratifs, améliorer
les méthodes et les conditions de travail.
- Il suffit parfois d'examiner les habitudes ou les produits
qu'on ne remet jamais en cause pour s'apercevoir qu'il existe des « Quick
win », qui peuvent permettre de grandes économies avec peu
d'efforts.
« Moins consommer, c'est produire mieux »
Un manager a relativisé la question de la manière
suivante : « l'équilibre des trois piliers exige des choix, des
arbitrages. »
On constate une conviction forte en faveur du
Développement Durable, et celle-ci est étayée par des
expériences et des succès au sein de l'entreprise. Il est plus
facile alors pour ces managers de convaincre le « middle management »
de l'intérêt d'une démarche de progrès continu sur
les aspects clés de l'AREVA WAY concernant leur activité. Il
suffit de faire une démonstration, exemple à l'appui.
3.4 Vision de la place du DD chez AREVA :
Lorsque l'on questionne les managers sur la place qu'occupe,
selon eux, le DD chez AREVA, le trait le plus saillant est le côté
fédérateur. Il permet de développer la culture de
l'entreprise, de l'orienter dans un sens désirable. Le DD est
créateur de sens, d'équilibre, il permet de mobiliser des
équipes, de fixer des objectifs en créant de la motivation. La
stratégie adoptée sur le long terme est appréciée,
comprise, et intégrée par le management.
3.5 Influences DD et modes de
management
Au cours des entretiens, j'ai fait remplir aux managers un
diagramme concernant leur mode de management et celui de leur supérieur
hiérarchique (Cf. annexes : Diagrammes mode de management).
Ces diagrammes reflètent un point de vue subjectif
concernant les modes de management. Pour compléter ce travail autour des
pratiques managériales et de leur perception, il faudrait
élaborer un questionnaire plus complet sur ce sujet, et surtout obtenir
à la fois le point de vue du manager, mais aussi celui de son
supérieur. Les courbes en annexes sont tracée par le manager
lui-même, il trace lui-même la courbe décrivant son
supérieur hiérarchique, le biais sociologique est donc
considérable.
On constate que les couples « N et N+1 » qui
s'entendent le mieux, et qui collaborent de manière efficace et
complémentaire, sont ceux dont les modes de managements sont les plus
proche. A l'inverse, lorsque les modes de management diffèrent,
parallèlement l'entente se dégrade.
Une hypothèse pour expliquer cette corrélation
entre mode de management et entente :
Les modes de management dépendent des personnes que
l'on doit manager et des missions que l'on doit réaliser. J'ai
constaté que dans les cas où l'entente était bonne, les
managers et les managés se partageaient une même mission, ce qui
les poussaient à collaborer. De plus, ils travaillaient en position
d'interface entre BU et Corporate, ou encore en mode projet, et comme je l'ai
déjà souligné, dans ce genre de situation il faut se
concentrer sur un management plutôt
48
persuasif et participatif, puisqu'on ne possède pas de
liens hiérarchique permettant de déléguer ou de diriger.
Ainsi, leur entente découle simplement de la similitude de leur mission
et de leur nécessité de collaboration. Au contraire dans les
situations ou l'entente est moindre, on constate qu'il existe un
véritable rapport hiérarchique, et que le N+1
délègue ou dirige une mission pour laquelle il n'est pas
lui-même compétent, sa compétence s'arrête à
la direction et au contrôle de la mission. Les modes de managements
directifs et délégatifs prennent alors tout leur sens et toute
leur puissance, ce qui n'est pas sans générer certaines
incompréhensions ou inadéquation inhérentes à tout
rapport hiérarchique affirmé.
Il faudrait démêler la part de
subjectivité qui tend à créer de la différence
là où il n'y en aurait pas lorsque l'entente est mauvaise, et au
contraire à gommer ces différences lorsque l'entente est bonne.
Ce que je n'ai pu réaliser compte tenu de ma méthode qui ne m'a
permis d'obtenir qu'un point de vue subjectif de la part des managers.
On peut rapprocher cela de la notion de « Way to be »
(Cf. Annexe 12), qui considère l'ouverture et le dialogue comme une
valeur essentielle chez AREVA.
3.5.1 Le management à visage humain :
Le management n'est pas une science dite « exacte »,
on travaille avec des êtres humains, que l'on nomme tour à tour :
collaborateurs, salariés, techniciens, cadres, dirigeants, assistants.
Chez AREVA on rajoute la notion d'exposition, il y a les collaborateurs «
exposés », et ceux qui ne le sont pas. Pour en finir avec les
grandes distinctions, il y a ceux qui travaillent dans « les centres de
profits », et ceux qui travaillent dans les « centres de couts
». Le Corporate est dans la deuxième situation, ce qui ne signifie
pas qu'il n'a pas de valeur, simplement il ne vend pas directement son savoir
faire et ses produits.
Lorsque l'on manage une équipe, il y a un facteur
à ne pas négliger, c'est l'aspect humain. On ne dirige pas des
hommes comme l'on utilise une machine, « commander » n'est pas
manager. Les mots clées du management seraient plutôt : expliquer,
associer, participer, réaliser, guider, persuader,
déléguer et diriger.
Henri Mintzberg insiste sur le rôle unificateur du
manager : « Il est certain que l'organisation ne se réduit pas
aux managers et aux systèmes de gestion qu'ils ont créés.
Mais ce qui distingue, avant tout, une organisation formelle d'un quelconque
rassemblement d'hommes - d'une foule, d'un groupe informel - c'est la
présence d'un système d'autorité et d'administration,
personnifié
par un ou plusieurs managers dans une hiérarchie
plus ou moins structurée et dont la tâche est d'unir les efforts
de tous dans un but donné.» (Henri Mintzberg 1989, voyage au
Coeur des organisations, p.21)
L'entreprise est un environnement social comme les autres,
peut-être même aussi important que l'environnement familial. La
famille construit l'individu, l'entreprise construit la société.
C'est d'ailleurs de ce constat que vient la notion de «
responsabilité sociétale des entreprise ». Un «
collaborateur » passe la moitié de son temps de « veille
» au sein de l'entreprise, et en échange il obtient les moyens de
subvenir aux besoins de sa famille. Ce rapport ne se limite pas à cela,
puisque c'est de l'entreprise que lui vient une grande partie de sa
reconnaissance sociale en tant qu'acteur de la société. Les
rapports qu'il entretient avec son environnement de travail sont donc
fondamentaux. Les conditions de travail, le rapport avec sa hiérarchie,
l'utilité et l'intérêt de son poste, tous ces facteurs
contribuent au bien-être du « collaborateur » et par ricochet
à sa « conscience professionnelle », sa motivation, son
sérieux et sa loyauté envers l'entreprise à laquelle il
« appartient ».
Certains managers ont naturellement un sens du relationnel,
pour d'autre, il s'agit d'une qualité qu'il faut développer. Ce
qu'ils ont qualifiés « d'intelligence comportementale » au
regard d'autres types d'intelligence valorisés dans l'entreprise que
sont : « les aptitudes intellectuelles » et « la culture
».
Les facultés intellectuelles, si elles sont
sollicitées, ne le sont pas à la hauteur des compétences
que possèdent les managers, qu'ils soient ingénieurs,
médecins, géologues, psychologues, il existe une
différence notable entre les compétences théoriques que
l'on a exigé d'eux durant leurs études, et celles que l'on exige
aujourd'hui dans leur travaux. Il reste peut-être une part de managers
fortement sollicités intellectuellement dans les postes tournés
vers la recherche, mais je n'en ai pas rencontré. Il reste
l'intelligence « culturelle », qui permet à un individu de
s'insérer dans l'entreprise, d'en intégrer la culture, d'y
développer un réseau et enfin d'enrichir cette culture.
L'intelligence comportementale est liée à cette intelligence
culturelle, elles s'équilibrent, se complètent, se compensent.
Toutefois un manager qui serait dépourvu de l'un de ces deux types
d'intelligence serait moins compétent dans le monde de l'entreprise, et
ce quelles que soient ses facultés intellectuelles, il serait incapable
de mener à bien une mission avec ses équipes, et encore moins de
développer des rapports sociaux normaux dans le cadre de
l'entreprise.
Il convient donc de former les managers à cette forme
d'intelligence comportementale et socio- culturelle, à travers la
mise en situation relationnelle afin de les préparer aux
situations auxquelles ils doivent faire face concrètement dans le
management de leurs équipes. C'est
d'autant plus fondamental dans un groupe international, que les
cultures sont diversifiées, et les modes de management diffèrent
en fonction du niveau auquel on se situe.
3.5.2 Influences externe :
Le DD commence à impacter les rapports qu'AREVA
entretient avec ses clients et ses fournisseurs. Depuis la loi NRE qui oblige
les entreprises cotées à publier des rapports de
Développement Durable. AREVA publiait déjà un rapport en
2002, avant l'entrée en vigueur de l'obligation en 2003, mais
après la publication de la loi en 2001. Ce rapport intéresse le
grand public comme les actionnaires. Il s'agit du premier degré de
l'influence de facteurs externe sur les modes de management chez AREVA. Il a
fallu créer une méthode de reporting environnemental, sur lequel
nous reviendront et renforcer les actions et la stratégie DD pour
répondre aux attentes des parties prenantes.
Aujourd'hui on constate une montée en puissance de ces
exigences externes, les clients d'AREVA commencent à demander des
données environnementales, notamment concernant les émissions de
CO2 indirecte, de plus en plus précises (AREVA compense
déjà ses émission directes). De plus, il convient de
conserver et d'améliorer la notation des actifs AREVA, à travers
les agences de notation extra-financières. Ces nouveaux
éléments prennent du temps à mettre en place et à
être fiabilisés. Toutefois, AREVA semble avoir pris la mesure des
enjeux comme dans de nombreux autres domaines, et je suis convaincu que sur ce
point le groupe saura faire face à la situation et rester en tête
des entreprises publiant des données fiables et rendant compte
fidèlement de l'impact de ses activités.
3.6 La charte des valeurs AREVA :
Renforcer en permanence la culture éthique des
salariés du groupe AREVA, telle est la préoccupation du
déontologue du groupe et du management d'AREVA. Une double approche est
ainsi menée en lien étroit avec l'Université AREVA :
Un module de formation international itinérant (USA,
Europe, Asie) de deux jours pleins pour les cadres dirigeants. En effet, leur
exemplarité est essentielle à l'acculturation éthique de
toute entreprise multinationale. Ce séminaire a pour objet une prise de
conscience approfondie des questions éthiques en liaison avec la Charte
des valeurs du groupe, et l'entraînement à la prise en compte de
l'éthique dans la prise de décision managériale, ainsi que
dans le suivi de sa mise en oeuvre sur le terrain, y compris vis-à-vis
de la sous-traitance.
Pour aider le management à cascader ensuite ce
réflexe d'auto-questionnement éthique en application de la Charte
des valeurs, auprès des salariés dont il a la charge, le groupe a
progressivement mis en place un module d'e-learning « Ethique et Valeurs
du groupe ». Démarré avec un franc succès aux USA en
2007 et 2008, il a ensuite donné lieu à une version
internationale en anglais pour l'encadrement anglophone dans le monde. 2009
verra le lancement de versions nationales de ce module de formation en ligne,
pour les pays de base d'implantation du groupe : France et Allemagne, et pour
une économie à fort développement pour le nucléaire
: la Chine.
Le module de formation des dirigeants du groupe a
été suivi par plus de 400 managers à ce jour et
évalué individuellement par eux, en moyenne, à 4+ sur une
échelle de 5. Il est considéré par tous ceux qui l'ont
suivi comme un composant clé de la démarche éthique du
groupe.
La formation en ligne donne lieu à un certificat de
formation qui ne peut être obtenu que si toutes les étapes du
module ont été suivies et tous les exercices effectués.
Extrait de la « Fiche Bonne Pratique »
envoyée au MEDEF par la DDPC
Les managers se demandent qui pilote cette charte, comment
sont évalués les résultats, quelles sanctions sont
appliquées. Malheureusement, il ne semble pas facile de trouver ces
informations et en tous les cas, la plupart des managers les
méconnaissent.
3.7 Les valeurs des managers dans leur travail :
Lorsque l'on demande aux managers quels sont la ou les valeurs
qui leur tiennent le plus à coeur dans leur travail au quotidien, trois
valeurs sont mises en avant :
- Le respect est considéré comme essentiel. Il
faudrait chercher à connaitre leur définition du respect dans le
travail.
- La transparence est la deuxième valeur mise en avant.
- L'honnêteté est également une valeur
très prisée des managers.
Respect, Transparence, Honnêteté
Ce triptyque, s'il trouve un écho dans la charte des
valeurs AREVA, semble plus proche des désirs concret de l'individu dans
les relations sociales qu'il développe au travail. Il faut
également souligner leur allure de stéréotype. Il est
probable que ces valeurs seraient exprimées de la même
manière dans d'autres entreprises.
Le besoin de reconnaissance du travail effectué et de
la valeur de ce travail pourrait être rattaché au respect, en plus
de la notion de respect des personnes qui devrait caractériser tous les
rapports sociaux dans une entreprise saine.
La transparence, contrairement à ce qui est
énoncé dans la charte des valeurs AREVA, je pense que la
transparence ici évoquée est comprise « en interne »,
les relations de travail et le dialogue entre les services se doivent
d'être transparents afin de comprendre l'autre et de travailler
efficacement.
L'honnêteté, il s'agit d'une valeur humaine forte,
le manque d'honnêteté empêche toute confiance entre les
individus et donc tout travail en collaboration.
3.8 Réviser le rapport hiérarchique et
le rapport fonctionnel :
La culture d'entreprise chez AREVA, fondée sur
l'autonomie, l'incitation et la transversalité, s'avère parfois
frustrante pour les managers Corporate.
Certains managers ont le sentiment que leur action n'est pas
appuyée, ou de ne pas voir les résultats de leurs actions. L'une
des causes semble résider dans cette culture qui minimise le rapport
hiérarchique du Corporate. Pour répondre à cela, certains
managers imaginent la possibilité d'instituer une double
hiérarchie concernant les responsables fonctionnels au sein des sites et
des BU. Cela aurait pour effet d'alourdir les processus de recrutement, puisque
les deux supérieurs hiérarchiques concernés devraient
alors rencontrer le candidat avant de se concerter avec les RH. La fiche de
poste de poste devra alors comporter avec une grande précision les
missions et la répartition du temps attachée à chacune
d'elles. La gestion du poste est alors plus complexe, il est nécessaire
de réaliser 2 entretiens annuels, cela complique également le
plan de formation, et surtout cela oblige à une concertation permanente
entre les supérieurs hiérarchiques à chaque nouvelle
mission que l'on souhaite confier au collaborateur.
Ce type de management risquerait d'entraîner des lourdeurs
de gestion difficilement acceptables. Ce serait peut-être
également aller trop loin à l'encontre d'une culture d'entreprise
bien ancrée.
L'autre option que l'on pourrait envisager serait d'introduire
plus de directivité vis-à-vis des sites, en imposant plus qu'en
proposant les axes de Développement Durable à soutenir fortement.
Là encore ce serait aller à l'encontre de la culture
organisationnelle du groupe.
Il est probable que la réorganisation en Business Group
aille dans un sens plus directif, mais cela restera léger et se fera en
douceur. Les managers n'ont d'ailleurs pas d'illusion à ce niveau,
ils savent pertinemment qu'un changement de pratique prend
beaucoup de temps à s'intégrer dans la culture de
l'entreprise.
Il faudra donc continuer de manager de manière
persuasive et participative en faisant oeuvre de pédagogie et de
méthodologie. Le renforcement et les performances issues de la
transversalité seront la clé d'une réorganisation
réussit qui apportera plus de satisfaction aux managers ainsi qu'aux
relais des BU et des sites. La simplification et l'unification des demandes
Corporates seront un élément déterminant et un signe fort
en direction de toutes les entités AREVA.
3.9 Un témoignage de sous-traitant chez AREVA :
J'ai rencontré un étudiant en stage chez un
sous-traitant AREVA. Ce témoignage ne peut être
considéré comme représentatif de la sous-traitance au sein
du groupe.
La spécialité de ce sous-traitant est la
radioprotection. Il s'agit d'une petite entreprise qui travaille pour AREVA, le
CEA et EDF. Hormis un ancien membre de l'ASN et un expert en radioprotection,
tous les ingénieurs de l'entreprise (une vingtaine) ont entre 20 et 26
ans. Ils sont tous débutants, beaucoup sont en contrat d'apprentissage.
L'ancienneté moyenne est de 1,2 ans. Leurs locaux sont partagés
avec d'autres entreprises, les infos détenues par le soustraitant sont
peu sécurisées.
Premier constat, il y a trop peu de séniors dans cette
entreprise pour encadrer l'action d'un si grand nombre de débutants.
Le système de contrôle des études est le
suivant: chaque rédacteur est vérifié par un
supérieur (un ingénieur plus aguerri ou un simple
ingénieur si c'est un technicien qui rédige) puis approuvé
(par un expert). L'idée est bonne mais les vérificateurs n'ont
pas beaucoup de temps et l'approbateur ne peut être que le gérant
qui n'a pas beaucoup de temps et connaît mal chaque affaire en
particulier.
D'autre part, la notion de rentabilité est
exacerbée, les ingénieurs sont sous-payés, peu
formés, ils ne comptent pas leurs heures.
Sur un certain nombre de projets il semble qu'AREVA
possède les compétences en interne. Ce qui pousse AREVA à
recourir à la sous-traitance est une question de flexibilité, de
facilité d'organisation et aussi de coûts.
Le bilan coût / avantage permettant de recourir à
la sous-traitance doit prendre en compte de nombreux éléments
comme : le risque d'accident, la santé des collaborateurs et des
soustraitants, la sécurité de l'information, et enfin le
coût.
Le coût doit rester un élément parmi
d'autres. De même, la facilité de recours à la
sous-traitance ne doit pas être employée à la
légère. Au vue du bref portrait de ce sous-traitant, il semble
qu'un bilan coût avantage prenant en compte les éléments
mentionnés ne serait pas forcément positif, même s'il peut
l'être au niveau financier.
Anecdote de sous-traitance :
« Lorsqu'on a comparé les plan TQC (Tel Que
Construit) sur le site, avec la réalité, le
géomètre à constaté un écart de 3
mètres sur certains bâtiments. Et un écart de 1.5
mètre sur une butte en terre servant de protection biologique. On aurait
pu penser qu'il s'agissait du tassement de la terre avec le temps, mais c'est
peu probable vu la nature des matériaux. »
3.10 L'enrichissement de l'uranium au Tricastin, une
forme d'écologie industrielle ?
L'enrichissement de l'uranium est un poste extrêmement
consommateur d'énergie.
La mise en service progressive de l'usine GB2 (2009-2012) qui
met en oeuvre la technologie de « centrifugation » va permettre une
économie substantielle des consommations énergétiques au
sein de la filiale « Eurodif Production », en divisant par 50 sa
consommation d'énergie.
Le procédé utilisé jusqu'à
présent chez Eurodif, la diffusion gazeuse, Consomme 15 TWh
d'électricité par an, à mettre en regard des 486 TWh de
consommation d'électricité en France en 2008, soit environ 3% de
la consommation totale (Source : ministère de l'économie
et des finances, 2004. Cf. Bibliographie).
L'enjeu pour AREVA est important, puisque le groupe va pouvoir
respecter ses engagements en termes de consommation énergétique.
Jusqu'à présent les consommations du groupes étaient
présentées : « hors Eurodif ».
Il s'agit d'un volume d'énergie très important mais
en échange, Eurodif produit un cinquième de l'Uranium enrichi au
niveau mondial sur son site français.
De plus, ce système de partenariat entre une centrale
nucléaire gérée par EDF et le site d'Eurodif permet une
forme de coopération énergétique efficace. La centrale
peut tourner à un régime élevé afin de fournir
l'énergie nécessaire au processus industriel d'enrichissement, et
cela à un prix très avantageux pour AREVA. En contrepartie, la
production d'uranium doit s'arrêter lorsqu'un pic de consommation se
profile, afin de répondre à la demande d'énergie « de
pointe » avec l'énergie nucléaire disponible grâce
à la centrale. Ce système n'est pas original, puisqu'il ressemble
à celui qui existait au début de l'électrification en
France, lorsque les centrales s'installaient à côtés des
principaux pôles de consommation et notamment des entreprises ayant une
grande consommation.
Ce type de partenariat se rapproche de la notion
d'écologie industrielle, puisque chaque entreprise profite de la
proximité et de l'activité de l'autre pour maximiser ses
rendements et ses profits, tout en limitant son impact sur l'environnement.
Conclusion :
Le DD influence-t-il le management ?
Incontestablement le DD influence les modes de fonctionnement
de l'organisation, comme nous l'avons observé, à travers AREVA
WAY et les auto-évaluations, dans la transformation de la culture de
l'entreprise, la transformation de l'organisation en vue d'optimiser son
efficacité managériale et les synergies potentielles, le
positionnement et la vision interne et externe du coeur de métier
d'AREVA : « producteur d'énergie sans CO2 ».
Tous ces facteurs sont incontestablement issus d'une
démarche développement durable forte, réunissant à
la fois des compétences, des moyens et un soutien de la part de la
direction.
Le groupe AREVA s'est fixé des ambitions à la
hauteur de ses moyens, il lui faudra encore du temps avant d'atteindre le
niveau d'excellence qu'il s'est fixé, et cela passera certainement
encore par de nouvelles réorganisations, par des choix politiques et
stratégiques importants. AREVA semble sur une voie vertueuse, il faudra
veiller à ce qu'elle n'en dévie pas, et surtout il faut
poursuivre les efforts visant à promouvoir la vision stratégique
du groupe aussi bien en interne qu'en externe.
La démarche AREVA WAY permet à chaque
entité de se concentrer sur les axes de progrès qui lui sont
propre après avoir évalué et hiérarchisé ses
besoins. On ne peut être excellent partout et tout le temps. Par contre
il y a des sujets où l'on ne peut pas se permettre d'être moyen :
la réglementation, la sûreté, la sécurité, la
santé, les risques environnementaux...
AREVA a bien conscience de cet état de fait et agit en
conséquence.
Il serait sans doute intéressant pour l'entreprise de
suivre ce portrait du groupe et de son Corporate au fil du temps et notamment
de tracer son évolution après la réorganisation. On
pourrait imaginer par exemple l'élaboration de questionnaires
simplifiés, que l'on pourrait diffuser auprès des managers de
manière anonyme. Deux ou trois questionnaires thématiques
permettraient de couvrir un périmètre large. Cela serait
complémentaire de l'enquête EOS qui est bisannuelle et
l'exploitation pourrait en être plus sociologique.
Annexes :
Récapitulatif des annexes :
1) Questionnaire managers
2) Les 4 modes de management
3) Flow Chart du processus BIP
4) la communication interne
5) Greenpeace, transport de MOX
6) Les Valeurs d'AREVA
7) L'innovation participative
8) Les perspectives du marché français
de l'électricité
9) Capital AREVA
10) Identité et culture d'entreprise
11) La vision organisationnelle du groupe
12) La politique DD chez AREVA
13) Les ASDA
14) Diagrammes mode de management
15) ALARA et GES
16) FOH : Objectif zero accident
17) Bridge the gap
18) évolution de l'empreinte environnementale
d'AREVA :
1) Questionnaire managers :
1) Quel âge avez-vous ?
2) Quel est votre parcours de formation ?
3) Quel poste occupez-vous ? Quelles missions lui sont
attachées (décrivez brièvement) ? Depuis quand
êtes-vous à ce poste ? (quand êtes-vous arrivé chez
AREVA ?)
4) Quelles sont les autres fonctions que vous avez
occupées ?
5) Décrivez votre manière de manager ?
6) Décrivez la manière de manager de votre
hiérarchie
7) Quel mode de management appliquez-vous le plus souvent ?
(Directif, persuasif, participatif, délégatif) :
8) Quel mode de management est appliqué par votre
hiérarchie directe ? (décrivez)
9) Pouvez-vous vous positionner sur le graphique, ainsi que
votre ou vos supérieurs hiérarchiques :
10) Décrivez brièvement la structure de
l'entreprise :
11) La structure matricielle de l'entreprise, avantage et
inconvénients ?
12) Décrivez-moi votre dernière mission.
Comment avez-vous géré votre équipe ?:
13) Est-ce qu'il vous arrive de devoir Manager en transversal
? Sur quel type de missions ? Quelles difficultés cela vous pose ?
14) Quel(s) est/sont votre(vos) outil(s) de
référence ?:
15) Comment évaluez-vous vos équipes ?
16) Quelles sont vos valeurs ? Comment les traduisez-vous
concrètement dans votre travail ?
17) Que pensez-vous de la charte des valeurs AREVA ?
18) Vous référez-vous souvent à l'AREVA
Way ? Dans quelles situations ?
19) Que pensez-vous des auto-évaluations ?
20) Avez-vous déjà été
formé au développement durable, si oui dans quel cadre ?
21) Avez-vous connaissance des formations que propose AREVA
autour du DD ?
22) Quelle est votre expérience du
développement durable ?
23) Quelle est votre vision du développement durable ?
24) Le développement durable influence-t-il votre
travail ? Vos méthodes ?
25) Le développement durable influence-t-il votre mode
de management ? Celui de votre hiérarchie ?
26) Le DD influence-t-il votre environnement de travail ?
(climat de travail)
27) Pouvez-vous distinguer les influences suivantes des trois
piliers du DD sur vos activités : social, environnemental,
économique ?
28) Que pensez-vous de la place qu'AREVA donne au DD au sein
du groupe ?
29) Pour vous, Le DD est-il plutôt : Une contrainte ?
Une opportunité ? Une nécessité ?
30) Comment qualifieriez-vous le DD chez AREVA en quelques
mots ?
31) Que pensez-vous de la réorganisation en BG ?
32) ( Pensez-vous que la réorganisation va
clarifier les fonctions de chacun ?)
33) Que pensez-vous de la structure matricielle du management
? (contradictions, flou dans les responsabilité, incompatibilité
opérationnelle... ??)
34) la recherche de toujours plus de productivité
n'est-elle pas contradictoire avec le développement durable ?
35) Politique, objectifs et plan d'action
stratégique. Comment tout cela s'organise ?
36) Que pensez-vous d'AREVA en tant qu'employeur ?
37) Selon-vous, existe-t-il une « marque employeur
» AREVA ?
Question pour les responsables BU (LPC BU) :
38) Comment faites-vous pour concilier les politiques AREVA
avec les impératifs ou les intérêts de la BU ?
Question pour les responsables filiales :
39) Comment faites-vous pour concilier les politiques AREVA
avec les impératifs ou les intérêts de la filiale ?
Question responsable communication :
40) D'où vient l'idée du « Gingko Biloba
» comme fil rouge des cadeaux Corporate AREVA ?
41) Que pensez-vous de la polémique autour du
transport de MOX vers le Japon en mars 2009 ?
Grille de résultats :
Nb de managers ayant reçu une formation DD :
Nb de manager / mode de management :
Nb de manager utilisant l'AW :
Nb de Manager influencé par le DD dans leur mode de
mangement
Dans leur environnement de travail
Age moyen,
Niveau de formation, Ancienneté
2) Les 4 modes de management :
Extrait de :
http://www.inh.fr/enseignements/idp/acteurs/modes
management.html
3) Flow Chart du processus BIP :
Responsable du
périmètre concerné
Selectionned Valider
Identifier
Decrire
Diffuser
Nomination du propriétaire de la
BIP
OK pour processus BIP ?
OK
Mise à jour de la base de suivis BIP de
l'entité
Mise à jour de la base de suivis BIP de
l'entité
Coordination de l'identification d'une BIP
potentiele
LPC de l'entité
Diffusion de la BIP au réseau métier
Aide sur la cohérence du contenu
Apport de compléments d'informations
Développement d'une Bonne Pratique
Propriétaire de la BIP
Envoi du formulaire à l'animateur BIP
Rédaction du formulaire BIP
Évaluation et correction de la BIP en fonction de
la grile de référence(Validation de
la structure et contrôle qualité)
Aide sur la cohérence du contenu
Numérotation de la BIP et mise àjour
de la base de suivis BIP du Groupe
Animateur BIP
Mise à jour de la base de suivis BIP du
Groupe
Diffusion de la BIP au réseau des LPC
Mise en ligne de la BIP sur spirit
Transfert : Formulaire BIP + Grile
d'évaluation
OK*
Validation de la BIP ?
Référents (Filiales
+ AREVA)
(*) Si la majorité des référents
filiales (ou le référents AREVA) donnent leur accord
Travail colaboratif
Vérification de la pertinence de la BIB et de sa
transférabilité
4) la communication interne :
La polémique autour du reportage de France 3 :
http://www.lepost.fr/article/2009/01/30/1406465nucleaire-france-3-et-areva-se-fritent.html
http://www.lesmotsontunsens.com/quand-france-3-enquete-uranium-areva-fulmine-3255
Extraits de l'Intranet AREVA :
Publié suite au reportage de France 3 sur l' «
après-mines » Radioactivité naturelle et
radioactivité artificielle
La radioactivité est un phénomène naturel.
Elle est due à la faculté qu'ont les noyaux des atomes de
certains corps radioactifs de se transformer spontanément en d'autres
atomes (radioactifs ou non) en émettant un rayonnement porteur
d'énergie.
On la retrouve donc dans le sol et ses matériaux
terrestres (rayonnement tellurique), en provenance du soleil (rayonnement
cosmique) et même dans le corps humain (potassium 40, carbone 14). Pour
les besoins de la médecine ou de l'industrie, l'homme a su produire de
la radioactivité de manière artificielle. Naturelle ou
artificielle, les caractéristiques et effets de la radioactivité
sont identiques.
En France, 70 % de la radioactivité à laquelle est
exposé un individu est d'origine naturelle, et 30 % correspond à
la radioactivité « ajoutée » principalement du fait de
l'exposition médicale. La dose moyenne annuelle d'origine naturelle
reçue par un individu est de 2,4 mSv, pour une exposition totale
d'environ de 3,3 mSv.
Quelques exemples d'exposition à la
radioactivité pour un individu
Exposition annuelle moyenne :
· un cosmonaute en orbite : 420 mSv
· exposition naturelle au village de Ramsar (Iran) : 300
mSv
· exposition naturelle dans une maison non
aérée en zone granitique : 20 mSv
· exposition naturelle à 1500 m d'altitude : 3,6
mSv
· exposition naturelle d'un individu en France : 2,4 mSv
· retombées des essais nucléaires
atmosphériques : 0,017 mSv
· rejets des centrales nucléaires : 0,002 mSv
Exposition instantanée :
· scanner abdominal : 12 mSv
· radiographie des poumons : 0,1 mSv
· vol Paris-New York : 0,06 mSv
· radiographie dentaire panoramique : 0,03 mSv
Exposition à la radioactivité
· A distance : le rayonnement radioactif
est émis par un composé situé à plus ou moins
grande distance du corps humain. C'est ce qu'on appelle l'irradiation ou
exposition externe.
· Par absorption : le produit radioactif
est absorbé par les voies respiratoires, digestives ou par voie
transcutanée (lors de blessures ouvertes par exemple) et le rayonnement
est émis au contact même des cellules. On désigne ce
phénomène sous le nom de contamination ou exposition interne.
· Par contact : des particules
radioactives peuvent être disséminées sur les
vêtements ou sur le corps (cheveux, ongles, peau) sans
pénétrer à l'intérieur de l'organisme. C'est la
contamination externe.
Effets biologiques de la radioactivité sur
l'homme
· Les effets déterministes :
à de fortes doses reçues de manière
instantanée, la radioactivité induit des effets observables quasi
immédiatement. Ces effets s'expriment à partir d'une dose seuil
supérieure ou égale à 500 mSv (brûlures,
nausées, morts des organes exposés).
· Les effets aléatoires :
au-dessous de 500 mSv, aucun effet n'est observable à court
terme. Toutefois, des effets peuvent apparaître tardivement, plusieurs
années après l'exposition, mais de manière non
systématique (principalement des cancers).
A dose égale, les effets biologiques des rayonnements
ionisants sont identiques, que leur origine soit naturelle ou artificielle.
Définition du stérile minier :
terres, sables ou roches ne contenant pas de minerai d'uranium
exploitable ou ne contenant pas d'uranium du tout, mais qu'il faut extraire
pour pouvoir accéder au minerai lui-même. Ces substances ne sont
pas ou très faiblement radioactives.
Réaménager les sites après leur
exploitation :
Principaux anciens sites miniers français
En fin d'exploitation, AREVA réaménage les sites
miniers, les revégétalise et les garde sous surveillance
radiologique et environnementale afin d'en observer et maitriser
l'évolution. Le groupe contrôle également les mouvements de
terrain et la résistance à l'érosion.
Les objectifs de cette surveillance consistent principalement
à :
· protéger la santé et la
sécurité des populations à proximité des sites.
· minimiser les impacts et risques environnementaux.
Depuis l'origine des activités minières du groupe,
AREVA a investi plus de 300 millions d'euros pour démanteler des
installations et réaménager des sites miniers en France, au
Gabon, aux EtatsUnis et au Canada à l'issue de leur exploitation.
En France, l'extraction du minerai d'uranium s'est
achevée en 2001, à la suite de l'épuisement des gisements
économiquement exploitables.
L'uranium extrait en France provenait de 210 sites miniers
répartis sur l'ensemble du territoire. Si moins de la moitié de
ces sites ont été exploités par AREVA et ses filiales, le
groupe fait oeuvre de service public en assurant le réaménagement
et la surveillance de l'ensemble des sites, conformément à son
engagement auprès de l'Etat français.
5) Greenpeace, transport de MOX :
http://www.greenpeace.org/france/news/transport-de-mox-areva-persi
Communication interne AREVA :
(Suite à l'empressement médiatique autour d'un
transport de Mox vers le Japon)
Le transport de MOX de mars 2009 est-il le plus gros
transport de matières fissiles jamais transportées ?
Ce transport n'a rien d'exceptionnel :
· en tonnage de matières transportées : 52
transports plus importants que celui de mars 2009 ont déjà eu
lieu.
· en nombre d'emballages de transport : 36 transports plus
importants que celui de mars 2009 ont déjà été
réalisés.
Peut-on fabriquer une arme nucléaire avec du
MOX ? Comment peut-on être sûr que le plutonium contenu dans nos
combustibles n'a pas la qualité requise pour cela ?
Tout d'abord, il serait très difficile de pouvoir
séparer le plutonium de l'uranium. Cela nécessiterait des
installations très sophistiquées comme celles d'AREVA à La
Hague. C'est un processus lourd.
En outre, le MOX est un combustible à usage civil. Le
plutonium qu'il contient, qui ne représente qu'une petite partie du
mélange (de l'ordre de 7%, le reste étant de l'uranium), est de
qualité civile (utilisé uniquement dans le cycle du combustible
nucléaire commercial) et non militaire (utilisé uniquement
à des fins militaires). La différence entre ces deux types de
plutonium réside dans leur composition :
· le plutonium de qualité militaire possède
une haute teneur - typiquement 90 % et plus - en isotope 239, reconnu comme
étant le plus approprié pour la fabrication des armes
nucléaires ;
· le plutonium de qualité réacteur contient
une proportion bien plus faible d'isotope 239 et une proportion bien plus
élevée d'isotopes 240 et 242 qui sont non-fissiles. Ces isotopes
ont des propriétés qui compliquent la conception et la
manutention et dégradent les performances des armes
nucléaires.
Lors de la réaction nucléaire dans le
réacteur, le plutonium subit une dégradation naturelle de sa
composition isotopique. Plus le plutonium reste dans le réacteur, plus
des isotopes non fissiles du plutonium (plutonium 240 et 242) sont produits.
Dans les pays européens, le combustible MOX reste entre trois et quatre
ans en réacteur.
Les spécialistes (Bruno Pellaud, ancien Directeur
Général Adjoint de l'AIEA, et Thierry Dujardin, directeur adjoint
de l'Agence de l'OCDE pour l'énergie nucléaire, AEN), confirment
que, depuis 1945, aucun des essais nucléaires réalisés
dans le monde n'a utilisé de plutonium issu d'un réacteur
à eau légère.
6) Les Valeurs d'AREVA :
Nos savoir-être et savoir-faire
La vision très humaniste du développement durable
soulève la question de la responsabilité de l'entreprise
vis-à-vis de toutes ses parties prenantes. Elle doit rendre des comptes
non seulement sur sa capacité à produire mais aussi sur sa
capacité à assumer ses responsabilités et à saisir
les opportunités. Ces capacités s'expriment à travers des
attitudes qu'AREVA souhaite développer.
Les savoir-être d'AREVA
Les savoir-faire d'AREVA
·
Être à l'écoute des autres,
privilégier le dialogue.
· Connaître sa responsabilité, être
responsable de ce que l'on fait mais aussi anticiper les conséquences de
ce que l'on fait.
· S'interroger, remettre en question les principes
établis, accepter les critiques.
· Être ouvert sur le monde, penser ici mais aussi
ailleurs.
· Accepter de surprendre, oser être créatif,
s'inscrire dans la modernité.
· Développer toujours son expertise.
· Améliorer sans cesse l'existant et maîtriser
de nouvelles solutions.
· Expliquer nos choix, faire de la pédagogie de nos
métiers.
· Rechercher la performance, l'efficacité optimale,
viser l'excellence.
· Travailler avec les autres, partager les savoirs, mettre
en commun les expériences.
· Développer un rapport privilégié
avec nos partenaires, favoriser les solutions de long terme.
La définition de nos 10 engagements et la charte
des valeurs sont inspirées de ces savoir-être et
savoir-faire.
La charte des valeurs :
http://www.areva.com/servlet/ContentServer?pagename=arevagroup
fr/Page/PageFreeHtmlFullTemplate &c=Page&cid=1066914757712
7)
L'innovation participative :
L'innovation participative, les salariés en
première ligne.
http://www.anact.fr/portal/pls/portal/docs/1/30021.PDF
8) Les perspectives du marché français
de l'électricité :
Extrait du JDLE perspectives 2025:
http://www.journaldelenvironnement.net/fr/document/detail.asp?id=1536&idThema=6&idSousThema=32&t
ype=JDE&ctx=291
« (RTE) présentait mercredi 22 juillet le dernier
bilan prévisionnel à l'horizon 2025. A cette date, 560
térawattheures par an (TWh/an) devraient être consommés en
France. De 486 TWh en 2008 (2), la consommation électrique nationale
devrait passer à 515 TWh en 2015, puis 535 en 2020. L'équilibre
entre l'offre et la demande d'électricité devrait être
assuré jusqu'en 2013. Il sera alors nécessaire d'avoir 5.000
mégawatts (MW) d'investissements nouveaux tous les 5 ans, notamment en
moyens de pointe. »
Le rapport de RTE sur les perspectives 2025 :
http://www.rte-france.com/htm/fr/accueil/viewdepeche.jsp?Id=9284
Enrichissement de l'uranium, production mondiale :
Le marché de l'enrichissement est très
concentré : 95 % des capacités de production se
répartissent entre quatre acteurs. La capacité nominale des
acteurs du marché de l'enrichissement est :
· AREVA (France) : 10,8 MUTS/an
· ROSATOM (Russie) : 23 MUTS /an
· Urenco (Royaume-Uni, Allemagne, Pays-Bas) : 10,2
MUTS/an
· USEC (États-Unis) : 5 MUTS /an
· CNNC (Chine) : 1,3 MUTS/an
· Autres (Japon, Brésil) : 0,15 MUTS/an
Soit au total 50,4 MUTS/an (Source : AREVA)
Reperes 2008 : l'énergie en France :
http://www.industrie.gouv.fr/energie/statisti/pdf/reperes.pdf
http://www.planete-energies.com/contenu/nucleaire/production-consommation.html
Production d'électricité nucléaire et sa
part dans la production nationale d'électricité dans les
principaux pays producteurs :
Pays Part Production d'électricité
nucléaire en 2006 (GKWh)
États-Unis 19% 787
France 79% 428
Japon 28% 288
Allemagne 27% 159
Russie 15% 144
Corée du Sud 37% 141
Canada 16% 93
Ukraine 47% 85
Royaume-Uni 19% 72
Suède 45% 63
Espagne 20% 57
Chine 2% 55
Belgique 55% 44
Taiwan 18% 38
Suisse 43% 26
Rép. tchèque 32% 25 Finlande 28% 22
Bulgarie 42% 18
Slovaquie 54% 17
Inde 2% 16
Brésil 3% 14
Hongrie 38% 13
Afrique du Sud 4% 10
La production d'électricité
nucléaire dans le monde par zone géographique :
Zones géographiques
Mexique 4% 10
Production 2006 (GKWh)
|
891
|
18%
|
21
|
2%
|
967
|
27%
|
232
|
17%
|
0
|
0%
|
10
|
2%
|
540
|
9%
|
2 660
|
15%
|
Part du nucléaire dans la production électrique
Amérique du Nord Amérique centre et Sud Europe
occidentale
CEI
Moyen-Orient
Afrique
Asie
Total Monde
9)
Capital AREVA :
Extrait Internet AREVA
10) Identité et culture d'entreprise :
Un exemple concret de l'identité résiduelle
inhérente à une filiale :
-Chez AREVA T&D, le client mail utilisés à
travers toute la filiale est « Lotus », alors que dans le reste du
groupe on utilise « Microsoft Outlook ». Les deux systèmes
sont relativement peu compatibles dès qu'il s'agit de transférer
par mail autre chose que du texte ou des documents en pièce jointe. Les
images et les graphiques, lorsqu'ils sont intégrés dans le corps
du message en deviennent inexploitables, voir illisibles.
Changer de système est toujours très lourd
à gérer, il y a le poids des habitudes, le coût du
changement doublé de la perte temporaire de productivité et tout
cela pour des gains potentiels difficilement chiffrables. Ainsi, le basculement
vers le système « groupe » est repoussé, en attendant
que le bénéfice s'en fasse clairement sentir. Au final, cette
transition ne s'opèrera peut-être jamais, soit car le bilan
coût-avantage ne sera jamais envisagé positivement, soit plus
simplement car la filiale aura été vendu avant qu'un tel
changement ne s'opère.
11) La vision organisationnelle du groupe :
La subsidiarité
Le principe de subsidiarité consiste à laisser
à chaque échelon d'une organisation toute l'autonomie dont elle
est capable.
Il se traduit par un double mode de management,
opérationnel et fonctionnel :
- décentralisation opérationnelle
: nos dirigeants opérationnels sont responsables de leur
business et de leur budget,
- coordination globale : les directions
fonctionnelles d'AREVA ont un rôle d'impulsion des
politiques communes du groupe.
Concrètement :
- la mesure de la performance se fait au niveau où
l'action se produit,
- chaque niveau de responsabilité fixe des objectifs
déclinables aux niveaux opérationnels inférieurs,
- à chaque échelon existent des données :
· normées et communes accessibles par les niveaux
supérieurs,
· spécifiques, qui ne sont pas destinées
à être transmises.
12) La politique DD chez AREVA :
Le développement durable... la nature
d'AREVA
AREVA se fixe pour mission « d'innover pour contribuer
à une production d'énergie sans CO2 et à un acheminement
de l'électricité toujours plus propre, plus sûr et plus
économique ».
Le développement durable est ainsi par nature au coeur de
l'activité d'AREVA, leader de « l'énergie au sens
propre ».
Indispensable, l'énergie permet à l'homme de
s'éclairer, de se chauffer, de se déplacer, de communiquer...
Mais avec l'augmentation de la population mondiale et la croissance inexorable
des besoins, le défi du 21ème siècle est de fournir de
l'énergie au plus grand nombre sans aggraver le
dérèglement climatique. AREVA entend apporter des solutions aux
enjeux de demain : accès du plus grand nombre à l'énergie,
sécurité d'approvisionnement, fiabilité et
sûreté, réduction des émissions de CO2 et
efficacité énergétique.
72
Extrait de l'intranet AREVA
AREVA Way, pour un développement durable au
quotidien
AREVA vise une croissance rentable, socialement responsable et
respectueuse de l'environnement. AREVA Way permet d'inscrire cette ambition
dans les faits en indiquant :
· le cap à atteindre, « a way to go » :
défini par les 10 engagements développement durable d'AREVA,
· la manière d'avancer, « a way to act » :
une démarche d'amélioration continue pour progresser sur ces 10
engagements,
· le comportement à adopter, « a way to be
» : l'état d'esprit et les valeurs qui guident chacun d'entre
nous.
Toutes les actions et décisions doivent répondre
à une exigence de « performance équilibrée
» :
· être économiquement efficaces,
· contribuer à l'équité sociale,
· améliorer la protection de l'environnement.
« A way to go » : se fixer des
buts
Le « but » d'AREVA Way est formalisé par les 10
engagements du groupe. Ces 10 engagements construisent sa performance
globale en assurant une cohérence entre ses ambitions
économiques, sociales et environnementales.
Chacun de ces engagements est porté par une ou plusieurs
fonctions corporate qui définit les politiques associées, en
assure le relais et le déploiement.
« A way to act » : viser l'amélioration
continue
AREVA Way est une démarche d'amélioration
continue, intégrée dans le management quotidien.
L'auto-évaluation, déclinant les 10 engagements en 32 axes de
progrès et 118 critères d'évaluation de la performance,
permet à chaque entité du groupe de savoir où elle se
situe et de déterminer ses objectifs. La boucle d'amélioration
débute par l'élaboration de cartes d'objectifs,
déclinées ensuite en plans de progrès, qui permettent de
piloter et de rendre compte des réalisations.
Le système de « reporting » mis en place permet
de mesurer et suivre les résultats, mais également :
· de rendre compte au management,
· de communiquer aux parties prenantes,
· d'ajuster si besoin les objectifs stratégiques.
« A way to be » : une culture
d'entreprise
AREVA Way implique une façon d'être, un état
d'esprit et des valeurs communes, partagées par toutes les
entités à travers le monde.
Ces valeurs façonnent les « savoir-être »
et les « savoir-faire » d'AREVA.
Ces savoirs sont axés sur le sens de l'écoute et du
dialogue, et la capacité à remettre en question l'existant en
osant innover.
Un esprit d'ouverture
Il n'y a pas de réelle politique développement
durable si on n'entretient pas un dialogue avec les parties prenantes reposant
sur des faits et des chiffres. AREVA dispose ainsi, en appui de la
démarche AREVA Way et conformément à l'un de ses
engagements, d'un système de reporting robuste, audité par
les commissaires aux comptes, qui permet de suivre l'évolution de ses
performances et d'orienter ses politiques. AREVA structure le dialogue avec ses
parties prenantes au niveau local, à travers une démarche de
cartographie des attentes des parties prenantes (mairies,
médias, collectivités, associations...). En France, AREVA
organise également des « Stakeholders' Sessions
», sessions de discussion avec des représentants de la
société civile et experts pour comprendre leurs attentes,
écouter leurs critiques et avis en matière de
développement durable.
13) Les ASDA :
AREVA organise, tous les deux ans depuis 2005, les AREVA
Sustainable Development Awards (ASDA). Il s'agit d'un concours
international interne, ouvert à toutes ses entités, visant
à renforcer la sensibilisation de ses collaborateurs à la
démarche de développement durable du groupe, et à
créer de nouvelles initiatives dans ce domaine. Les projets
proposés doivent tenir compte, dans leur conception et leur mise en
oeuvre, de leurs incidences sur l'environnement, les personnes et la
société, tout en étant financièrement viables. Ils
sont soumis à un jury international et jugés sur les aspects
suivants :
- impact équilibré sur les aspects
environnementaux, sociaux et économiques - nature exemplaire
(transposable ailleurs)
- créativité (dans l'innovation, la technique, ou
les modalités de mise en oeuvre) - faisabilité (budget et
planification détaillés)
- esprit d'entreprise (capacité d'initiative des
équipes de terrain)
- travail d'équipe
Véritable source de mobilisation des équipes au
sein du groupe, les ASDA sont tout à la fois un outil unique de
reconnaissance du personnel pour son implication dans la démarche de
développement durable du groupe, et une source de bonnes pratiques et
d'initiatives de développement durable.
Extrait de la « Fiche Bonne Pratique »
envoyée au MEDEF par la DDPC
14) Diagrammes mode de management
75
15) ALARA et GES :
AREVA est l'un des premiers grands groupes
industriels à atteindre un objectif de «neutralité» en
carbone pour ses émissions directes de gaz à effet de serre
(GES). Le groupe souhaite poursuivre cette démarche grâce à
une stratégie en trois étapes : identification, réduction,
puis compensation des émissions de GES.
Identifier
Depuis 2004, le groupe comptabilise l'ensemble de ses
émissions directes (c'est-à-dire les rejets des processus
industriels, des chaudières, etc.) et, pour partie, des émissions
indirectes (résultant de l'achat d'électricité)
générées par ses activités. En 2008, AREVA franchit
une nouvelle étape en étendant son inventaire à ses
émissions indirectes de GES liées au transport du fret et des
personnes. Dans la procédure de reporting annuel, trois indicateurs
nouveaux sont introduits à cette fin.
Réduire
Le groupe s'est donné un objectif ambitieux :
réduire de moitié ses émissions de GES à la fin
2011 par rapport à 2004. Cela implique une forte mobilisation interne en
vue de faire évoluer les processus industriels vers davantage de
sobriété énergétique, de privilégier le
recours à des énergies de substitution moins carbonées,
d'encourager les comportements «écoefficaces». Par exemple
à l'usine de La Hague, les émissions directes de GES ont
été réduites de 37,5 % en 2008 par rapport à 2007
grâce au remplacement des chaudières au fioul par des
chaudières électriques (l'électricité
achetée étant faiblement carbonée du fait de l'importance
du nucléaire dans le mix électrique français).
Compenser
Au-delà de telles réductions dans ses propres
installations industrielles, le groupe a décidé de compenser
volontairement ses émissions directes résiduelles. Un
système de «compensation volontaire» permet en effet de
valoriser, par des crédits «carbone», la réduction des
émissions qui résulte de développements locaux, par
exemple dans les énergies renouvelables.
Les projets retenus doivent respecter l'environnement et
valoriser le développement économique et social des populations
locales. AREVA s'est engagé dans différents projets de ce type
grâce à un partenariat conclu pour trois ans avec l'entreprise
spécialisée Eco-Act. Cette dernière identifie les projets,
atteste de leur qualité, et fait valider, selon des standards
labellisés, les « crédits carbone » ainsi
générés, qui peuvent dès lors être
valorisés sur le marché du carbone.
Extrait de la « Fiche Bonne Pratique »
envoyée au MEDEF par la DDPC
16) FOH : Objectif zero accident
Depuis 2006, AREVA s'est fixé comme objectif le
zéro accident, difficile à atteindre mais le seul qui soit
humainement et industriellement acceptable pour l'entreprise.
AREVA s'est doté en 2008 d'un levier supplémentaire
pour agir sur les comportements en s'appuyant sur une démarche «
Facteur Organisationnel Humain », en cours de déploiement avec les
fonctions sûreté, environnement, qualité et progrès
continu.
Le groupe AREVA termine l'année 2008 avec un taux de
fréquence moyen des accidents du travail avec arrêt qui
s'établit à 3,19 (soit un taux divisé presque par 3 en
cinq ans). L'objectif de zéro accident est ambitieux et relève
pour AREVA d'un challenge en matière de transmission de la culture
sécurité, face à une croissance de ses activités
à risques (chantiers, services), une croissance de ses effectifs (plus
de
10 000 nouveaux employés par an), et l'intégration
de nouvelles sociétés souvent moins performantes en
matière de sécurité au travail.
Malgré ce contexte, les résultats progressent de façon
significative dans le bon sens.
Extrait de la « Fiche Bonne Pratique »
envoyée au MEDEF par la DDPC
17) Bridge the gap :
Dans un contexte où la consommation mondiale
d'énergie sera multipliée par 2 d'ici à 2030, le groupe a
lancé le programme « Bridge The Gap » pour répondre
:
A la renaissance du nucléaire.
L'objectif :
· adapter notre outil industriel
· doter le groupe des ressources (humaines, technologiques,
etc.) lui permettant de répondre aux attentes de nos clients actuels et
aux nouvelles perspectives du marché
Le nucléaire apparaît comme une solution de choix
pour répondre aux besoins énergétiques des 9 milliards
d'individus qui seront présents en 2050 sur terre, et ce pour plusieurs
raisons:
· les prix des combustibles fossiles, dont les
réserves s'épuisent, sont volatiles,
· l'énergie nucléaire peut être
produite de manière continue et compétitive,
· la lutte contre les gaz à effet de serre est
devenue une priorité mondiale,
· les ressources d'uranium sont durables et situées
dans des zones généralement stables.
Dans ce contexte, de nombreux pays ont décidé de
démarrer, de reprendre ou d'intensifier leur programme nucléaire.
En 2020, le nombre de réacteurs en construction dans le monde devrait
être multiplié par 10 par rapport à 2007.
Selon nos prévisions, il devrait y avoir une puissance
installée de l'ordre de 635 GW en 2030 par AREVA dans le monde, dont 344
GWe générés par les nouveaux réacteurs construits
(new builds) entre 2007 et 2030.
Stratégie
La stratégie d'AREVA est d'être l'acteur de
référence dans les solutions de production d'énergie sans
CO2 et d'acheminement de l'électricité.
Cette stratégie s'appuie sur 3 axes :
Capitaliser sur notre modèle
intégré pour mener la renaissance du nucléaire
· Construire 1/3 des nouvelles capacités
nucléaires*
· Sécuriser le cycle du combustible pour nos clients
actuels et futurs
- Développer nos gisements miniers
- Adapter nos installations industrielles
- Le recyclage : une solution qui répond aux
impératifs économiques et environnementaux
Assurer une croissance forte et rentable du pôle
Transmission & Distribution Développer notre offre d'énergies
renouvelables
...en demeurant la référence en matière de
sûreté et de sécurité
* du marché accessible (Monde hors Russie, Ukraine,
Corée du Nord, Pakistan, Iran)
Le programme
Face à la croissance, AREVA a lancé le
programme « Bridge The Gap » qui a pour objectif de :
· doter le groupe des ressources lui permettant de
répondre aux attentes de nos clients actuels et aux nouvelles
perspectives du marché
· adapter notre outil industriel et nos modes de
fonctionnement
BTG est le programme de transformation de
l'entreprise visant à répondre aux enjeux de la
croissance dans le cadre de son plan stratégique.
Bridge The Gap est un projet d'entreprise ambitieux. Sa
réussite requiert une évolution de la culture du groupe.
Pour accompagner le projet, AREVA souhaite ainsi valoriser
certaines pratiques auprès de ses collaborateurs :
· l'anticipation constante des besoins du groupe,
· la généralisation du travail en mode
projet, avec des équipes dotées de responsabilités bien
définies et d'objectifs clairs,
· le développement permanent des compétences
de chacun,
· le renforcement des coopérations à
l'échelle du groupe.
« Bridge The Gap » est déployé
à travers le groupe. Le programme BTG n'implique aujourd'hui pas toutes
les Bus et les fonctions supports. Néanmoins, toutes les BUs et
fonctions supports seront à terme impactées, de près ou de
loin, par la mise en oeuvre de ce programme.
79
18) évolution de l'empreinte environnementale
d'AREVA :
Extrait du rapport croissance DD AREVA 2008, p20-21
BIBLIOGRAPHIE : Ouvrages et articles :
Amatori, F. et Colli, A. Strategies and Structures of European
Enterprise, revue économique, 2007, vol 58, n°1, 01/2007, p39-58
Champagne, P., 1990, Faire l'opinion: le nouveau jeu
politique, Editions de Minuit, 1990, 311 p.
De Backer, P., Les indicateurs financiers du développement
durable, edition d'organisation, 2005, 230 p.
Dion, M., Wolf, D., et al., LE DEVELOPPEMENT DURABLE THEORIES ET
APPLICATIONS AU MANAGEMENT, DUNOD, 2008, 246 p.
Ecobilan, Le GUIDE PricewatherhouseCoopers DU DEVELOPPEMENT
DURABLE, Edition d'organisation, 2006, 187 p.
Ghertman, M., Le Management Stratégique de l'entreprise,
Que sais-je, PUF, 2004, 128 p. Guilbert, P., Le B.A-Ba du management, de Boeck,
2008, 245 p.
MOCQUET, A-C, 2005 « De l'intégration du DD
dans la stratégie au pilotage et à l'instrumentation de la
performance globale », revue management et avenir, management
prospective édition, 2005/1- n°3, ISSN 1768-5958, p 153-170.
Pierre Bourdieu, « L'illusion biographique.
Raisons pratiques, Sur la théorie de l'action
», Éd. du Seuil, 1994. Chapitre 3 : Pour une science des
oeuvres. Annexe 1.
L'illusion biographique, in : Actes RSS,
N° 62/63 (Thème "L'illusion biographique"), pp.69 -72.
Reynaud, E., Le développement durable au coeur de
l'entreprise, DUNOD, 2006, 256 p. Thiétart, A., Le Management, Que
sais-je, PUF, 2003, 127 p.
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http://www.cultureco.com/blog/blog/p
thiberge et ses etudiants/eco dent/structure de lentreprise
Les différents types de structure :
http://geronim.free.fr/
http://geronim.free.fr/ecoent/cours/type
de structure.htm
LES STRUCTURES D'ORGANISATION DES ENTREPRISES :
http://bestofcompta.free.fr/
http://bestofcompta.free.fr/OGE/Lesstructuresdorganisationdanslentreprise.htm
Responsabilité juridique des filiales :
Hervé CAUSSE, 26 Octobre 2008 :
http://www.hervecausse.info/
http://www.hervecausse.info/Societes-autonomie-des-societes-mere-et-filiales,-a-chacune-saresponsabilite-Elf-Aquitaine-a-l-ADEME-elle-c-est-elle-;a209.html
Greenunivers, Environnement : quelle responsabilité
pour les sociétés mères ?, 19 mars 2009 :
http://www.greenunivers.com/
http://www.greenunivers.com/2009/03/environnement-quelle-responsabilite-pour-les-societes-
meres-3323/
Capital d'AREVA :
Actionnariat : http://www.areva.com/
http://www.areva.com/servlet/finance/stockmarket/shareholding-fr.html
Structures:
Structures, 16 janvier 2008
http://c.muir.free.fr/index.php?n=Entr.Struc
Thèmes AREVA WAY :
www.areva.com
Engagements :
http://www.areva.com/servlet/group/commitment/engagements-fr.html
Christian Hohmann, VALUE STREAM MAPPING : Cartographie de la
valeur :
http://chohmann.free.fr/engineer_fr.htm
http://chohmann.free.fr/lean/vsm.html
Reportage France 3 :
Déchets radioactifs: France 3 et Areva se fritent :
http://www.lepost.fr/
http://www.lepost.fr/article/2009/01/30/1406465
nucleaire-france-3-et-areva-se-fritent.html
Campagne de sensibilisation SVJ :
Lopez, J., « A nos lecteurs », 2
décembre 2008
http://www.svjlesite.fr/actu/anoslecteurs.php
Piro, P., « Nucléaire: les vraies fausses pubs
d'Areva », 7 mai 2009
http://www.michelcollon.info/index.php?view=article&catid=7&id=2047&option=comcontent&Itemid=12
Réseau Sortir du Nuléaire, « "Sciences et
Vie Junior" et "Image doc" accusés par le Le Réseau "Sortir du
nucléaire" de tromper les jeunes au profit d'Areva »,31
octobre 2008
http://ecolopresse.20minutes-blogs.fr/archive/2008/10/31/sciences-et-vie-junior-et-image-doc-accusespar-le-le-resea.html
slogan AREVA :
Roumégas, J-L., Sonzogni, D., Porte-parole « Les
Verts », « Ecoblanchiment : demi-victoire contre AREVA » ,
Communiqué de presse, 15 janvier 2009 :
http://lesverts.fr/article.php3?id
article=4351
Site Internet AREVA : sensibilisation à
l'activité :
Au coeur du réacteur nucléaire : aujourd'hui et
demain :
http://www.areva.com/servlet/understand/ouroperations/animation/dossier4r%C3%A9acteurs-c-
FolderGameQuiz-cid-1086340380951-fr.html
Le point de vue d'un anti-nucléaire :
« AREVA : Le Crash De L'Enfant Chéri du
Nucléaire Français », 30 mars 2009
http://www.hns-info.net/spip.php?article18001
Consommation EURODIF :
DGEMP, Ministère de l'Économie, des Finances et de
l'Industrie, « Les avantages du nucléaire en France »,
avril 2004,
http://www.developpement-durable.gouv.fr/energie/nucleair/epr12.htm#3
Evolution de la gestion du DD dans les entreprises :
Cappelli, P., « La deuxième
génération des directeurs du développement
durable » :
http://www.strategies.fr/etudes-tendances/tendances/105492W/la-deuxieme-generationdes-directeurs-du-developpement-durable.html
Loi NRE :
RSE News, « La loi sur les Nouvelles
Régulations Economiques » :
http://www.rsenews.com/public/dossiereco/loi-nre.php?rub=1
Loi n°2001-420 du 15 mai 2001 relative aux nouvelle s
régulations économiques :
http://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000000223114&dateTex
te=
Surveillance et responsabilité d'AREVA pour ses
sous-traitants :
Enviro2B, « L'ASN demande à Areva une
surveillance plus efficace de ses sous-traitants », 27 octobre 2008
:
http://www.enviro2b.com/2008/10/27/lasn-demande-a-areva-une-surveillance-plus-efficace-de-ses-soustraitants/
Table des matières :
Introduction générale 8
Chapitre 1 :
1. le contexte du développement durable chez
AREVA 10 Chapitre 2 :
2. Le Management du Développement
Durable 14 Chapitre 3 :
3. La culture manageriale et le Développement
Durable 44
Conclusion :
Le DD influence-t-il le management ?
57
Annexes . .... . 58
Bibliographie 80
Résumé :
Le management du Développement Durable (DD) exige
d'introduire des processus d'information et de décision transversaux. Au
sein d'une multinationale dont la structure est matricielle et
filialisée, cela pose des difficultés. Les responsables des
directions fonctionnelles n'ont pas de rapport hiérarchiques ni dans les
BU, ni sur les sites. Les managers chargés de relayer la mise en place
des actions pilotées par le siège sont sous la
responsabilité hiérarchique du directeur de site et du directeur
de Business Unit (BU). La culture d'entreprise permet en partie de surmonter le
relatif manque d'efficacité du relai des actions.
La démarche « AREVA WAY » (AW) est l'outil
principal déployé au sein du groupe afin de structurer la
démarche DD. Elle s'articule autour de 10 engagements et préserve
un équilibre entre les trois piliers du DD.
Le développement durable ne révolutionne pas les
méthodes de management et les pratiques managériales. En
revanche, il permet de faire la synthèse des meilleures pratiques en
vigueur au sein d'une entreprise, en obligeant les managers à confronter
leur action de manière transversale avec les autres fonctions de
l'entreprise. La chasse aux gains d'efficacité et de productivité
peut être orientée dans un sens qui soit profitable à
l'opérationnel, et non comme dans la vision populaire classique comme un
moyen de contraindre le salarié à des sacrifices toujours plus
grands.
La culture managériale de l'entreprise peut-être
aussi bien un atout qu'un frein a l'intégration du développement
durable.
Le développement durable permet de développer des
outils qui opèrent la synthèse et encourage à l'excellence
à travers toutes les entités et fonction de l'entreprise.
On constate une influence relative du développement
durable sur les méthodes de management classique, et sur l'autonomie des
BU.
Le « respect des personnes » comme valeur principale
et partagée par les managers d'AREVA.
Le Bilan du développement durable chez AREVA est
nuancé, la jeunesse du groupe et l'identité forte des filiales de
premier rang freine le développement de l'AW. La culture d'entreprise
qui maintient une autonomie forte des sites et BU préserve cet
état de fait. Le manque de liens entre les objectifs
opérationnels, la démarche d'auto-évaluation et les
résultats en performance opérationnelle contribuent à
déconnecter AW du quotidien opérationnel.
La puissance et l'ambition de la démarche DD est un
atout majeur pour AREVA, qui se retrouve ainsi précurseur et un des
leaders du DD au sein du CAC 40. La réorganisation en cours permettra
certainement de lever les principaux freins à l'intégration
complète du DD dans toutes les fonctions, dans toutes les BU et sur tous
les sites.
Mots clés : AREVA WAY, Management,
Développement Durable, transversalité, Réorganisation.
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