L'église et le pouvoir politique en république démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).( Télécharger le fichier original )par Anna NTAMBUA KAYEMBE Université de Kinshasa - licence en sciences sociales administrative et politique 2007 |
§2. ROLE ET CHAMP D'ACTION DE L'EGLISEL'idée de territoire national est liée à la souveraineté moderne. Un Etat universel, dit CHATELET, ne peut avoir de territoire national puisque le territoire le détermine dans sa particularité23(*). Le christianisme, avons-nous vu, avait bris le cadre traditionnel de religion d'un groupe donné. Il s'était proclamé comme seule religion véritable et capable de requérir l'adhésion de l'universalité des êtres humains. La religion a ainsi pour rôle de régler les rapports de l'homme avec Dieu. Mais, l'homme religieux est en même temps citoyen et sa religion doit inspirer son civisme. Pour le christianisme, l'homme a un achèvement. Ce que le christianisme est venu recherche de l'absolu de l'être en soi. Il s'agit, dit NIETZCHE, selon le christianisme de créer une surhumanité24(*). La mission de l'église est double : enseigner au monde entier la vérité, sanctifier et guider vers Dieu par les sacrements et les commandements des fidèles qui nt accepter et reçu la vie divine pour le baptême25(*). L'église comme témoin de la vérité et de la morale naturelle est aussi témoin de la vérité et de la morale surnaturelle. Quant au rôle de l'église dans le temporel, l'église n'est liée à aucune civilisation ; elle n'est ni africaine, ni européenne, ni asiatique... seul l'intéresse les moyens de rendre plus humaines les structures, leur progrès vers plus de justice et de charité. Comment le christianisme a-t-il pu avoir un champ d'avoir un champ d'action à travers le monde entier ? Au nom de la loi divine et de la civilisation, le christianisme s'est plongé dans des persécutions souvent sanglantes pour convertir ceux qu'ils appelaient les païens. Les chrétiens ont utilisés certains moyens qui, quelques temps avant, étaient utilisés contre eux par le Judaïsme : peine de mort, bastonnade, excommunication. En outre, dans les colonies, le christianisme a usé de certains moyens indirects : persuader l'autorité politique que l'existence d'autres communautés non chrétiennes était une cause perpétuelle d'agitation, de désordre et de troubles Dans le même ordre d'idée, une guerre sans merci fut menée contre les hérétiques, c'est-à-dire tous ceux qui étaient en marge de l'orthodoxie chrétienne. Pour le christianisme, l'homme n'a aucune liberté d'engagement. « Le travail est servile l'homme comme on sait est attaché à la glèbe, c'est lui qui appartient à la terre »26(*). L'église romaine croit nécessairement de sauver les hommes malgré eux. A ce sujet, le R.P CAVALLI écrit : « L'Eglise catholique, convaincue par ses prérogatives divines doit être la seule vraie Eglise, ne doit réclamer que pour elle le droit à la liberté, car ce `est qu'à la vérité et jamais à l'erreur que ce droit peut être réservé »27(*). Dans les mêmes conditions, le christianisme a envahi l'Afrique. La mission dans cette partie du monde, comme l'écrit CERTEAU, M., est celle-ci : « Partir, quitter les étroites frontières du pays qui habite déjà visiblement le Seigneur, faire un pas hors des groupes des clos et des sociétés bien assises, tout laisser pour aller annoncer à ceux qui l'ignorent la parole que Dieu leur adresse et qui ouvrir leur existence »28(*). * 23 F.CHATELET, Histoire désidéologise, Paris, Hachette, 1978, P.70 * 24 NIETZCHE, cité par L.LEAHJ, L'homme et l'absolu, KINSHASA, publication S.P. CANANIUS, 1978, P.40 * 25 L'Eglise et L'Etat, « Déclaration du Comité permanent des ordinaires du Congo »,Congo-Léopoldville, Ed. Secrétariat Général de l'Episcopat, 1962, P.8 * 26 F.CHATELET, Op. Cit, P.81 * 27 CAVALLI, cité par P. LANARES, qui dominera le monde, Dammarre LES-LYS, Ed. S.D.T., Paris, P.176 * 28 P. LANARES, op. Cit. 250 |
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