§2. LES STRUCTURES DU POUVOIR
POLITIQUE
Comme à l'époque coloniale où le pouvoir
des chefs devenait légitime par référence à
l'autorité coloniale, qui pouvait le contrôler et contester, le
pouvoir actuel tire sa légitimité non de la population mais de
l'étranger.
Ainsi, tout nouvel Etat et tout nouveau gouvernement cherchent
en premier lieu à avoir la reconnaissance par la communauté
internationale. Cette reconnaissance se présente à nous comme un
acte d'engagement, d'attachement inconditionnel pour sauvegarder les
intérêts de grandes puissances. C'est pourquoi nous avons vu lors
de l'admission d'un nouvel Etat dans la communauté internationale,
certains pays membres s'y opposer. Cette opposition n'est pas une
neutralité.
Au niveau du pays nous trouvons la même scène.
Tous les élus par acclamation, cooptation ou au scrutin universel
censé de représenter les intérêts du peuple
congolais ne tiennent leur pouvoir que de l'autorité politique. La
prestation de serment a lieu non devant les électeurs mais au contraire
devant l'autorité politique qui peut le contester. Ils jurent de
respecter inconditionnellement les idéaux du parti ou de la composante
même contre les aspirations légitimes de la population ; car
les idéaux ne sont forcément pas ceux de la population.
L'on brandit la paix et l'ordre instaurés mais l'on
assure la dépendance et l'exploitation. Cependant ne sera ordre et paix
que tout ce qui travaille à sauvegarder le pouvoir en place. Toute
initiative à l'encontre de cet ordre doit être combattue.
Pourtant, nous dit MAO : « ce qui est juste se
développe toujours dans un processus de lutte contre ce qui est
erroné. Le vrai et le beau n'existe jamais qu'au regard du faux, du
mauvais et du laid et se développent dans la lutte contre eux.
L'unité s'exprimerait par la présence au sein de
différents organes de l'Etat, des membres de divers groupes ethniques et
régionaux qui y représenteraient leurs groupes
représentatifs. Ce qui manque aussi la réalité ; en
effet, les différents membres du gouvernement ce sont les mêmes
qui reviennent se constituer en un ceste, en une bourgeoisie nationale bien que
dépendance de l'étranger et n'ayant aucun pouvoir
d'investissement à l'intérieur du pays.
§3. LA JEUNESSE ET
L'INTELLECTUEL
Dans son message à l'occasion du
44ème anniversaire de l'indépendance, le
Président JOSEH KABILA condensant la situation qui avait prévalu
pendant la période de la guerre d'agression disait :
« Alors que notre belle jeunesse, notre espoir et notre avenir devait
s'épanouir dans la sérénité la plus grande et
bénéficier d'une instruction et d'une éducation saine, les
politiciens n'ont pas hésité à la politiser et à la
corrompre à l'extrémité ».
Mais si nous devons voir autour de nous, l'avenir est sombre
et nuageux. L'organisation de l'enseignement, l'encadrement des
élèves, des étudiants et des enseignants sont
déficientes ; chaque année nous assistons aux grèves
à tous les niveaux éducatifs, les enseignants et professeurs
réclamant l'amélioration de leur salaire et les
élèves et les étudiants sont abandonnés à
leur triste sort. D'où l'on parle actuellement de la délinquance
juvénile et de l'inflation des universitaires.
Quant à l'intellectuel, il paraît être un
acteur qui favorise l'intégration du peuple et de son économie
dans une plus grande dépendance nationale et internationale. En effet,
que revendique souvent l'intellectuel ? C'est non le changement total mais
l'amélioration de ses conditions de vie.
Pour jouer pleinement leur rôle, les intellectuels
doivent être cette catégorie d'élite qui se refuse de se
séparer de la masse et qui engage sa pensée et son action au
service d'une libération totale. L'élite intellectuel ne doit pas
couper de se racines culturelles et ancestrales car la majorité de la
population le partage encore.
Fort malheureusement, le langage de l'intellectuel manque
cette coupure : l'élite intellectuelle qui devait être le fer
de lance de son peuple est, elle-même divisée aussi bien au niveau
du discours qu'au niveau de la pratique.
Au niveau du discours d'abord, nous rencontrons les positions
du pouvoir et de l'opposition, chacun gardant nette sa position et
présente son idéologie comme inéluctablement celle capable
de conduire au progrès.
Au niveau de la pratique ensuite l'université est
devenue le miroir de la société globale. Toutes les pratiques de
la société globale y trouvent demeure. L'université se
présente ainsi comme un laboratoire, comme un tamis des pratiques de la
société globale. On parlera par exemple du tribalisme
fignolé, tamisé.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude, qui a porté
sur l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo : « collaboration ou antagonisme)
cas de l'Eglise catholique.
L'objet de cette étude a été d'analyser
les relations entre l'église catholique en tant que force
libératrices ainsi que les facteurs qui détermineraient leurs
jeux communs.
Au regard de ce qui précède, notre suggestion
s'appuie sur l'analyse des critères référant aux
pratiques, méthodes, et indicateurs ayants attesté de la
pertinence de notre préoccupation qui est le rapport entre
l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo.
Par ailleurs l'analyse des rapports de l'église
catholique et le pouvoir politique en république démocratique du
Congo consiste pour chaque critère à observer, à constater
et relever les facteurs explicatifs.
Il nous semble important de relever la relation existant entre
les églises et le pouvoir politique car tributaire de la place qu'ils
occupent, du rôle joué, de leur poids de l'ensemble de la
société. Ses relations sont permanentes et directes entre les
églises chrétiennes et particulièrement l'église
catholique et le pouvoir : en tant que l'église catholique veut
sauvegarder une certaine tradition, un certain ordre, et en tant que le pouvoir
politique dans son souci de renforcer son autorité rencontre la
résistance de cette vieille institution.
En effet, la plupart des différends si non tous ce que
la société politique du pays ait connu, l'on été
avec cette église. En outre, livre et écrit, prenant position de
différentes sphères de la vie sont les oeuvres des prêtres
et évêques catholiques. Les relations entre l'église et le
pouvoir politique furent à un certain moment calmes et d'autres moments
chauds. Si les relations entre l'église mère et le pouvoir
politique sont permanentes et directes elles ne le sont pas pour les sectes
religieuses.
L'action de ces dernières dans les affaires politiques
est minime compte tenu du contexte de leur naissance et de la faiblesse de leur
structure matérielle et spirituelle.
Pour rendre viable la compréhension de notre sujet,
nous avons posé les bornes limitatives enfin d'éviter la
superfluité. Ainsi du point de vu spatial, notre travail prend en compte
l'église catholique oeuvrant en république démocratique du
Congo. Et notre étude couvre la période allant de 1960
jusqu'à nos jours.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail s'est
articulé sur trois chapitres :
Ø Le premier a porté sur l'origine et fonction
de l'église et de l'Etat, nous y avions définis les concepts
clés,
Ø Le second chapitre a été
consacré à l'église catholique et le pouvoir politique en
république démocratique du Congo
Ø Enfin, le troisième chapitre s'est appesanti
sur les contradictions dans le rôle de l'église et de l'Etat.
A travers ce chapitre, nous avons démontré le
glissement de leur rôle dans le temps et dans l'espace. Nous avons aussi
déploré la démission de l'Etat face aux problèmes
chauds et concrets de la vie sociopolitique.
Il faut retenir que la présente étude confirme
que la position de l'église catholique a été
mitigée, il nous est difficile de dire que sa position a
été favorable ou défavorable, mais il est certain qu'en
certain temps l'église et l'Etat avaient un rôle certainement
libérateur et leurs principes n'étaient pas incompatibles, mais
se rejoignent à plusieurs points de vu et par conséquent ils sont
condamnés à coexister.
Toutefois l'église en général parait
jouer son rôle de neutralité pendant qu'en son sein, les avis sont
partagés. Nous suggérons à l'église catholique de
jouer réellement son rôle de neutralité active en vue
d'établir un équilibre social qui permettra à la
population congolaise d'adhérer à un développement
durable. Nous avons certains dérapages dans le rôle de
l'église et de l'Etat ; pour l'église elle oublie sa tache
d'évangéliser la parole de christ et préfère se
figer aux biens matériels.
L'Etat à travers ses prérogatives
institutionnelles doit respecter le rôle qui est le sien et s'atteler
à apporter son soutient dans la mesure où il respecte la
séparation de pouvoir politique et religieux. Si l'Etat congolais a dans
le passé outre passé ses prérogatives, il lui est
nécessaire de travailler en synergie avec l'église enfin de
relever les défis énormes qui s'imposent dans le pays entier et
contribueront efficacement au bien être social.
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