L'église et le pouvoir politique en république démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).( Télécharger le fichier original )par Anna NTAMBUA KAYEMBE Université de Kinshasa - licence en sciences sociales administrative et politique 2007 |
§3. L'ACTION DE LA COLONISATIONLa tendance à l'expansion géographique du système capitaliste implique, destruction et l'amélioration de certains secteurs utiles à la réalisation de ses objectifs. Dans cette oeuvre « grandiose », il faut noter l'action combinée de trois actionnaires de l'entreprise coloniale. Il s'agit des missions chrétiennes, de l'administration et des sociétés industrielles. L'apport de l'administration coloniale comprend la chicotte, la peur, la crainte, celui des missions chrétiennes comprend l'évangile et l'éducation « morale » ; celui des sociétés industrielle comprend le capital, donc la spoliation matérielle. Les trois actionnaires sous le couvert de l'unité de la race blanche ont formé la trilogie coloniale. L'administration coloniale ainsi que les missions chrétiennes ont combattu les anciens rites et autres pratiques qu'elles ont qualifiées de contraire aux normes humanitaires élémentaires, et donc contraire à la civilisation. Leur action a porté un coup dur aux bases sociales de la société. La population fut ainsi jetée dans une situation de changement brusque et fut désorientée par l'éclatement de sa structure sociale traditionnelle et par la disparition de son ancien modèle culturel. Des sciences furent créées pour étudier les mentalités de l'homme noir dans le but d'appréhender ses désirs, ses besoins, sont point fort afin de le ménager à gober la colonisation, c'est-à-dire à aimer la misère. C'est ainsi le cas de l'ethnologie et de l'anthropologie, les deux filles aînées de la colonisation, les deux disciples avaient pour objet l'étude des sociétés primitives des peuples sauvages, sans Etats, sans histoire. Elles se sont attelées non à civiliser le noir mais à « aider les européens à comprendre comment ils sont arrivés au point où ils se trouvent39(*). MALINWSKI d'ajouter : « jamais le civilisé ne permettra au primitif de toucher à la clé qui ouvre la porte du développement et que, si même un jour, pour simple raison d'opportunité, on pouvait arriver à faire semblant de lui tolérer l'accès au pouvoir dans les colonies, on agirait en sorte que le gros de l'affaire reste entièrement entre les mains du civilisé »40(*) . C'était lui qui renseignait l'administration coloniale sur l'état d'éprit des indigènes ainsi que, qui signalait les meneurs, les influences étrangères ainsi que les mouvements subversifs. Nous devons remarquer que cette tâche ne fut pas facile car les populations y résistaient, parfois au prix des vies humaines. * 39 R. M. BATSIKAMUBA, Voici le Jagas ou l'histoire d'un peuple panicide bien malgré lui, Kinshasa, ONRO, 1971, P.11 * 40 Idem, P.41 |
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