EPIGRAPHE
La réalité n'est qu'un passé dans le
future, prenons le temps de prendre bien soin de ce qui nous entour ; car
demain cela va peut-être disparaître.
Est-ce que la disparition s'attache au temps ?
Le temps avance et la disparition s'accomplit. Comme cela
s'accomplit, il est important à l'homme de veiller sur
l'évolution du temps pour éviter l'accomplissement rapide de la
disparition.
Marcel PROUST
DEDICACE
A mon époux Jean-Pierre MUANDA -NDANDU et mes enfants
Kestia et Fortune MUANDA,
A mon père Emery KAYEMBE NGALAN,
A ma mère Isabelle BILONDA MBOMBO,
A tous mes beaux pères et toutes mes belles
mères,
A mes frères et soeurs ainsi qu'à mes beaux
frères et belles soeurs,
A mes tantes et oncles (paternels et maternels).
Je vous dédie ce travail
AVANT-PROPOS
Au terme de notre deuxième cycle d'études
supérieures et universitaires, nous nous faisons un agréable
devoir d'exprimer notre gratitude à tous ceux qui ont contribué
à notre formation ainsi, qu'à tous ceux qui nous ont d'une
façon ou une autre aidé à la réalisation du
présent travail.
Ce dernier porte la marque de soutiens organisationnels ainsi
qu'institutionnels universitaires stimulants. Une reconnaissance est due au
Directeur du travail, le professeur ABEMBA BULAIMU ainsi qu'à
l'encadreur, le docteur MUSAO KALOMBO qu'ils trouvent ici l'expression de mes
sincères remerciements.
De même, un sentiment de gratitude est ici
exprimé à tous les professeurs, les chefs de travaux et les
assistants du département des Sciences Politiques et Administratives
ainsi qu'à toutes les autorités tant académiques
qu'administratives de l'Université de Kinshasa pour notre
encadrement.
INTRODUCTION
GENERALE
0.1. Choix et intérêt
du sujet
Le sujet que nous proposons dans le cadre de ce travail porte
sur l'église et le pouvoir politique en république
démocratique du Congo (collaboration ou antagonisme).
L'église est une institution sociale
caractérisée par l'existence d'une communauté d'individus
unis. Elle règle les rapports de l'homme avec Dieu et l'homme est en
même temps citoyen de sa religion, et doit inspirer son civisme.
Le pouvoir politique met en relation, en interaction d'un
côté les gouvernants et de l'autre les gouvernés qui
doivent légitimer les premiers afin d'atteindre les fins collectives
au-dessus des conflits résultant de la divergence des
intérêts des individus et des groupes d'individus. Il agit et ne
peut résider que dans des moyens efficaces, éducatifs et
persuasifs.
Le pouvoir politique et l'église sont deux forces, deux
idéologies qui ont marché de pair ; l'histoire nous apprend
qu'a un certain moment dans les mains d'un même individu, à
d'autres moments ils ont été exercés par des individus
distincts.
En effet le rapport de collaboration et d'antagonisme entre le
pouvoir politique et l'église serait déterminé par la
nature, la place occupée et le rôle joué par
l'église et le pouvoir politique dans la compréhension et
l'explication de la société globale.
0.2. Etat de la question
Ce travail n'est pas un, d'autres études parlant du
sujet analogue ² ont été réalisées
antérieurement. Parmi elles citons : ILUNGA KABULO, dans son
étude sur le rôle de l'église qui est d'enseigner au monde
la vérité et de chercher le moyen de rendre plus humaines les
structures vers plus de justice et de charité.
L'église elle-même nous enseigne aussi que
l'idéal vers les quels tendent leurs efforts et se sont sacrifiés
eux-mêmes pour l'humanité.1(*)
ILOSO SANGWA, la prolifération des sectes en
République Démocratique du Congo, l'homme congolais pendant
longtemps considéré comme sans culture, sans histoire, a pris
conscience de son être en tant que sujet historique pour créer son
propre modèle de conscience. Et la période qui s'en suivit peut
être qualifiée d'efflorescence sinon d'inflation des sectes
religieuses2(*).
Dans l'analyse sur les aspects du catholicisme au Congo `ex
Zaïre un collectif publié à la faculté de
théologie de l'université catholique de Kinshasa ; KILESHYE
tout en relevant la collaboration qui existait entre l'église catholique
et le pouvoir politique, indique que celle-ci était plus visible dans le
domaine social plutôt que dans le domaine politique. L'église
catholique a collaboré avec l'Etat principalement pour ce qui concerne
l'enseignement, l'éducation, la promotion de la jeunesse et le domaine
social pour le développement du Congo d'alors3(*)
Nous devons faire remarquer ici que la secte renferme ou
comporte une résonance péjorative, un sens de mépris.
C'est pourquoi tous les groupes religieux s'appellent et aiment être
appelés et veulent être traités ainsi.
Le pluralisme religieux est donc de nos jours, un fait
réel. Il apparaît être à la fois un signe de temps et
une interprétation de la foi.
Ainsi, l'originalité qui incombe à notre objet
d'étude se situe essentiellement dans l'approche antagonisme ou
collaboration entre l'église et le pouvoir politique en
République du Congo. Cette nouvelle dimension nous démarque de
tous les travaux que nous avons essayé de décrire
succinctement.
0.3. PROBLEMATIQUE
Peu de mots exercent actuellement de fascination que celui de
la libération. On entend partout, nations, peu plus, églises,
partis politiques, adultes et enfants ne cessent de créer leur haine
contre l'oppression économique sociale, politique, spirituelle ;
des situations maintenues dans des structures injustes par des forces
oppressives.
Depuis la nuit des temps, l'homme a toujours cherché
à se libérer de ces forces oppressives. Dans cette
démarche, l'action humaine a été tantôt solitaire.
Cependant, l'histoire a montré que l'action solitaire s'est plus
concrétisées et a pris le dessus. En effet, l'homme est un
être social et ne peut en conséquence se passer du groupe au sien
duquel il vit.
Aussi, avons-nous vu plusieurs idéologies naître
et se rallier au rang de révolutionnaire en apportant chacun leur
idée. Chaque idéologie s'instaure avec un projet plus ou moins
précis : réformer ou révolutionner l'ordre social
existant. C'est ainsi qu'il existe dans toute société des zones
clairement distinctes les unes des autres, chacune ayant son caractère
spécifique qui l'empêche de se désintégrer ou de
s'anéantir dans une autre.
Ainsi l'Etat ne sera pas l'église. Il reste Etat
même s'il revêt une variété des formes. Il peut
s'agir d'un Etat laïc, démocratique, monarchique, mais il ne cesse
pas d'être Etat qui a comme fonction unique : le maintien de la
justice et de l'ordre au sein de la société globale.
Ce sujet vaut son pesant d'or lorsque l'on sait qu'il est
écrit : « Le royaume de Dieu n'est pas de ce
monde » ou encore : « rendez à César ce
qui est à César et à Dieu ce qui est à
Dieu ». Les deux ordres, l'église et le pouvoir politique
entretiennent des rapports et ceux-ci à certaines périodes ont
été de face à face.
Pour mieux appréhender notre sujet, nous nous sommes
posé la question de savoir : Quel est le rôle du pouvoir
politique et de l'église ? Quelle est la nature de leur
relation ? Quelle est la force de chacune en tant que force ou
incompatibilité ? Ces questions nous conduisent à ses sous
questions à savoir : Y-a-t-il collaboration ou antagonisme entre
l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo ?
Pour répondre à ce questionnement, nous
interrogeons l'histoire. En effet, en dehors d'une perspective historique et
d'une certaine appréciation des dynamiques s'opérant sur le
système global, il n'est pas possible de traiter de telles questions de
façon satisfaisante.
0.4. Hypothèse du
travail
Le pouvoir politique et l'église sont deux forces, deux
idéologies qui ont toujours marché de paire. L'histoire nous
apprend qu'à un certain moment dans les mains d'un même individu,
à d'autres moments, ils ont été exercés par des
individus distincts.
Pour notre étude, nous partons de l'idée que les
rapports de collaboration et d'antagonisme entre le pouvoir politique et
l'église en république démocratique du Congo seraient
déterminées par :
Ø La nature de l'église et du pouvoir politique,
leur tradition ainsi que leur fondement philosophique, politique, spirituel et
même matériel ;
Ø La place occupée et le rôle joué
par l'église et le pouvoir politique dans la compréhension et
l'explication da la société globale ;
Ø Le contexte de la naissance et de l'évolution
dans l'espace et dans le temps de l'église et du pouvoir politique.
Ainsi :
· Plus l'homme politique veut de la gloire, plus il va
renforcer son pouvoir et plus aussi enfreindre les droits des individus et des
autres groupements ;
· Plus l'église veut raffermir sa place et sa
tradition dans la société, plus elle aura la partie liée
au pouvoir politique ;
· Plus l'idéologie soutenue est extérieure
aux consciences des individus, plus elle aliène, plus elle aboutit
à des contradictions, à des déviations, aux critiques de
tout genre et finalement à l'éveil de nouvelles consciences.
0.5. Méthodes et
techniques
0.5.1. Méthode
Selon PINTO et GRAWITZ, « la méthode est un
ensemble des opérations intellectuelles par lesquelles une discipline
cherche à atteindre les vérités qu'elle poursuit, les
démontre et les vérifie4(*)
La méthode dans la recherche de ce travail, nous
utiliserons la méthode historique, la méthode dialectique et
l'histoire immédiate.
0.5.1.1. Méthode
historique
Elle consiste à consulter le fait dans un contexte
historique. Elle nous a permis de saisir, d'appréhender
l'évolution du phénomène étudié à
savoir les relations entre l'église et le pouvoir politique en
République Démocratique du Congo et cela à travers les
séquences de son histoire.
0.5.1.2. Méthode
dialectique
Les rapports entre le pouvoir politique et l'église
sont dialectiques. A certains moments, les deux pouvoirs s'opposent et cette
opposition va déboucher sur un nouveau conflit ou sur l'entente. Ce qui
crée de nouvelles structures qui sont en quelque sorte la
synthèse de la situation précédente.
La méthode dialectique va nous permettre ici de
chercher la source de tout problème et d'en décrire
l'évolution. Elles nous permettent d'analyser et de faire de bonnes
observations pour bien étudier et comprendre le problème
envisagé à savoir ici les rapports entre l'église et le
pouvoir politique en République Démocratique du Congo.
0.5.2. Techniques
C'est l'ensemble des moyens et des procédés qui
permettent à un chercheur de rassembler les informations originales.
Ainsi, pour la collecte de nos données, dans ce travail, nous utilisons
essentiellement la technique documentaire, la technique d'interview et
l'observation directe.
La technique documentaire nous a permis de récolter les
informations contenues dans les ouvrages, les documents officiels, les revues
et les cours ; l'interview a facilité l'entretien avec certains
responsables politiques et les acteurs non étatiques dans le secteur de
la religion. Etant pratiquant catholique nous avons directement observé
les faits sur lesquels se fondent la collaboration et l'antagonisme entre le
pouvoir politique au Congo et l'église.
0.6. DELIMITATION DU SUJET
Sans intention de mener une étude
générale sur l'ensemble des églises en République
Démocratique du Congo, nos avons limité notre champ
d'investigation sur l'église catholique.
Notre recherche du sujet s'étend sur les
périodes allant de 1960 à nos jours.
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
Certes, la récolte des données n'était
pas facile. Nous avons eu plus de difficultés à trouver les
documents qui ont trait à notre sujet.
0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
Ce travail est subdivisé en trois chapitres, le premier
présente l'origine et les fonctions de l'Etat et de l'église, le
deuxième chapitre comporte deux sections et traite les rapports entre
l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo. Le troisième chapitre est
réservé à une analyse critique du rôle actuel de
l'église et de l'Etat et comprend deux sections
Une conclusion générale sanctionne la fin de
notre travail.
CHAPITRE I : ORIGINE
ET FONCTIONS DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
SECTION 1 : DEFINITION DES
CONCEPTS CLES
I.1. L'église
Du latin « ecclésia » signifie
« l'appelé » de monde des hommes. L'église
est donc cette communauté de ceux qui croient et qui aiment en mettant
toute confiance dans le seigneur et en marchant à travers le temps vers
le royaume de Dieu.
D'après TROYAT l'église est une
communauté structurée de personnes oeuvrant pour
l'évangélisation de la parole divine et le salut sur la terre,
cela dans la paix, l'entente et la concorde entre les peuples5(*).
Selon DURHEIM, l'église est un système solidaire
de croyance et de pratique relative à des choses sacrées6(*).
Selon LALANDE, l'église est définie comme une
institution sociale caractérisée par l'existence d'une
communauté d'individus unis7(*)
Selon nous, l'église est une communauté
organisée de personnes professant la même doctrine.
I.2. Politique
C'est l'ensemble des pratiques, faits, institutions et
déterminations du gouvernement d'un Etat ou d'une
société8(*) ; manière d'exercer l'autorité dans
un Etat ou dans une société.
Selon le professeur NTUMBA LUABA, la politique est
définie comme une organisation et ou gouvernement d'un Etat qui lutte
pour le pouvoir. Selon nous, le politique est un homme qui fait la
politique.
SECTION 2 : ORIGINE ET
FONCTIONS DE L'ETAT
§1. QUELQUES THEORIES
SUR L'ORIGINE DE L'EGLISE
Partant de l'origine de l'Etat signifie que cette
réalité n'est pas un état de nature, c'est-à-dire
cet état où l'homme état encore guidé par ses
instincts naturels, par ses passions et sa raison. En outre, pour Aristote, la
société politique était un fait naturel.
Spiritualité, répondra HOBBES : « la nature
n'a jamais mis en l'homme l'instinct de sociabilité, l'homme ne
recherche des compagnons que par intérêt, par besoins, la
société politique est le fruit d'un pacte volontaire, d'un calcul
intéressé »9(*).
Il s'agira, au contraire, de cette institution
créée et organisée en vue de libérer l'homme de son
état passionnaire ou encore de rendre cet état meilleur.
C'est l'Etat au sens de HOBBES, LOCKE, MONTESQUIEUX,
ROUSSEAUX, ..... En effet, l'homme dans l'état de nature, se trouvait
dans une situation de guerre perpétuelle, dans une situation de
destruction, de concurrence, de déficience réciproque.
Sous peine de la destruction de l'espèce humaine, il a
fallu que l'homme sorte de cet état : en cela résidait sa
délivrance, sa libération, donc son salut.
La société nouvelle recherchée, pour
HOBBES, sera constituée par les hommes naturels. L'accord qui en
résulte ne peut être durable qu'appuyé par une puissance
irrésistible, armée du châtiment car, dit-il, les
pactes « sans gloire ne sont que des mots »10(*).
Pour LOCKE, les hommes naturellement sont bien, mais s'ils ont
préféré l'état de société, c'est pour
être mieux. C'est qui manque dans l'état de nature, ajoute-t-il,
ce sont : « des lois établies, connues,
reçues et approuvées d'un commun consentement ; des Juges
reconnus impartiaux fondés à terminer tous ces différends
conformément à ces lois établies »11(*)
La spécialité dans les idées de LOCKE
reste la reconnaissance aux sujets du droit d'insurrection lorsque le fardeau
de l'absolutisme devient insupportable.
Quant à MOTESQUIEU, il prône la liberté
politique qui est cette tranquillité d'esprit provenant de l'opinion que
chacun a de sa sûreté. Et pour bénéficier de cette
liberté, il faut un gouvernement tel qu'un citoyen ne puisse pas
craindre un autre. Cependant, tout homme qui a du pouvoir est enclin à
en abuser. C'est pourquoi MOTESQUIEU dit qu'il faut que le pouvoir arrête
le pouvoir. C'est la théorie de contre poids ou de séparation des
pouvoirs, théorie chère à MOTESQUIEU.
Dans cette séparation des pouvoirs, c'est le peuple
souverain qui détient le pouvoir législatif et qui l'exerce par
la voie de ses représentants.
Pour ROUSSEAU, l'homme naît libre et partout il est dans
les fers. Cela signifie que l'homme est soumis à une discipline sociale
imposée. Le seul fondement légitime de l'obligation sociale,
réside dans la convention passée entre tous les membres de la
société. Et la souveraineté qui est inaliénable,
indivisible et infaillible doit appartenir au peuple.
Dans ces différentes considérations, nous
pouvons entendre avec KELSEN que : « l'état, comme toute
formation sociale est essentiellement un cadre normatif, soit un système
des règles étayées à partir d'une norme
fondamentale constitution première qu'il faut supposer juridiquement
valable à titre d'hypothèse de base du
système »12(*)
§2. ETAT, CADRE PAR
EXCELLENCE D'EXERCICE DU POUVOIR POLITIQUE
Le pouvoir politique ne s'explique pas seulement à
cette entité qui est l'Etat, mais il s'affirme comme une vocation
à une explication de portée universelle. Il est donc dynamique et
peut s'appliquer à des entités autres que l'Etat.
Néanmoins, nous choisissons l'Etat parce qu'il passe pour le cadre
moderne d'exercice du pouvoir politique. Celui-ci peut être entendu par
le type de collectivité. On dira ainsi que le pouvoir politique est
celui qui s'exerce dans la société globale13(*).
A ce titre, il diffère du pouvoir religieux, de celui
du moniteur en classe, du syndicaliste... le pouvoir politique est
défini de différentes manières, tantôt en termes
conflictuels, tantôt en termes interactionnels, relationnels et
consensuels.
Pour nous, sans vouloir entrer dans les détails, disons
que le pouvoir politique est tout cela. Il met en relation, en interaction d'un
côté les gouvernements et de l'autre les gouvernés qui
doivent légitimer de la divergence des intérêts des
individus et des groupes d'individus.
Ainsi défini, le pouvoir politique a un cadre à
l'intérieur duquel il agit, il opère. Il est donc limité
par des frontières qui forment l'Etat, « Et chaque Etat n'a la
charge que du bien public de ses nationaux »14(*). Le pouvoir politique pour
atteindre les fins collectives qu'il se fixe, doit disposer d'un certain nombre
de moyens. Ce sont les moyens d'action du pouvoir politique.
§3. MOYENS D'ACTION DU
POUVOIR POLITIQUE
Le pouvoir politique agit, se meut dans un milieu contraignant
et hétérogène. L'efficacité de son action ne peut
résider que dans des moyens efficaces, éducatifs et
persuasifs...
Ces moyens se présentent d'abord sous la forme de la
force c'est-à-dire de la puissance publique qui comprend les
institutions, les lois, la police, l'armée. J.DABIN confirme la
puissance publique en ces termes : « l'Etat est puissance,
puissance au sens matériel (staat is motch) »15(*).
Ainsi considérer, la puissance de l'Etat ne peut
être un fin ensoi, mais un moyen, un instrument au service de l'Etat et
du bien public. Par conséquent, personne ne peut se l'approprier pour en
faire un bouclier individuel, un instrument de terreur incessante.
Parmi les moyens utilisés par le pouvoir politique,
citons aussi l'argent. Il est une arme importante utilisée dans la lutte
et la recherche du pouvoir et surtout encore, il se présente comme moyen
indispensable pour répondre aux inputs en provenance de l'environnement
national et du système politique lui-même. Sans ces moyens
financiers, de nos jours surtout, toute action politique est inefficace sinon
nulle.
DUVERGER ne manque pas de vanter le rôle de cette arme.
Il dit : « L'argent permet d'acheter les armes, les
consciences, des journaux, des émissions de T.V., des campagnes de
propagande des hommes politiques »16(*).
En plus de ces moyens, le pouvoir utilise : la ruse, le
camouflage et les médias. La ruse et le camouflage, bien que
différents à certains points de vue utilisent tous, la tactique
de dissimulation et celle de faire croire17(*).
Quant aux mass médias, ils permettent au pouvoir
politique de transmettre des messages aux foules par des techniques massives et
industrialisées (radio, T.V., cinéma, presse écrite,...).
Toutefois, la communication peut se faire par d'autres moyens directement au
cours d'une conférence, d'une conversation à l'intérieur
des groupes sociaux plus ou moins restreintes.
Grâce à tous ces moyens, le pouvoir politique
arrive à inculquer aux membres certaines manières de penser, de
juger, d'agir et certains modèles stéréotypes de
comportements et d'attitudes. C'est aussi par ces moyens que le pouvoir
politique parvient à infuser son idéologie.
§4. POUVOIR POLTIQUE ET
IDEOLOGIE
Des liens assez étendus sont à établir
entre idéologie et pouvoir politique. L'idéologie ici est
entendue comme : « un système de
représentation propre à un groupe social, un ensemble
d'idée élaborée, systématisées,
organisées reflétant la situation ou les projets de la
société qui donne naissance18(*).
L'idéologie n'est donc pas une création
individuelle mais une oeuvre collective d'un groupe social donné
à un stade élevé de sa conscience. Elle est
l'extériorisation d'un sentiment du for intérieur, elle est
prisée de conscience de chaque individu que comprend le groupe.
Ainsi le besoin de conservation d'intégrité est
un fait qui se manifeste dans chaque être humain.
L'idéologie ne doit pas être un plan, un projet
extérieur à la conscience et qui cherchait à se frayer un
chemin dans les consciences.
L'idéologie comme moyen du pouvoir politique est
représentation, mais aussi expression. Entant que telle, ce sont les
conséquences (accroissement des pouvoirs ou leur mise en position de
faiblesse) qui, selon ANSART, P. permettent de reposer les affinités
réelles entre les situations et les expressions19(*).
Entant qu'expression, l'idéologie ne doit pas
être comprise de façon isolée mais elle doit être
replacée dans les relations de pouvoir, de décision, de conflit
et de pratique. Car souvent, l'idéologie transcende la
réalité, fixe des objectifs idéaux qui ne peuvent trouver
dans l'expérience pleine satisfaction. Les termes, dit ANSART, se posent
comme des évidences pleines de vérités pour soi, comme si
par le mot, toute la réalité était non seulement
désignée mais atteinte. C'est donc à travers le groupe
social auquel est infusé l'idéologie que nous pouvons comprendre
les fonctions remplies et les conséquences tant soi peu réelles
des significations diffuses.
Nous devons remarquer que les idéologies politiques,
pour la plupart de temps, se présentent comme un ensemble d'idées
formulées pour la consommation publique. Dans ce sens, elles
apparaissent comme des modèles de penser, d'agir... répandus dans
la presse, les idéologues pour manipuler la masse dans un sens bien
souvent contraire aux principes de base de l'idéologie20(*) .
L'idéologie apparait ainsi comme une médication
qui excite ou endroit l'homme. HITLER qui l'avait bien réalisé
souligne avec clairvoyance dans MEIN KAMPF que le meilleur moment pour un grand
rassemblement politique est le soir quand les hommes sont fatigués
d'être influences21(*)
Dans le même ordre d'idées, certaines
idéologies peuvent, pour prendre une guerre populaire, le décrire
comme une guerre délibération. Et une fois la guerre
remportée, l'idéologie perd toute sa valeur et ne devient pas
plus ou moins qu'une idéologie de légitimation.
Il ne s'agira plus dans ce cas que de dire les raisons
d'être d'une organisation ; démontre la valeur
éminente, la conformité à la justice.
Elle se limite à répéter les vieilles
formules de la responsabilité individuelle, de la loi, de la paix
retrouvée, de l'ordre, de l'honneur de la patrie, de la nation... comme
si la personne humaine n'avait que ces besoins.
Fort curieusement, encore, on trouve que souvent il ya un
groupe dominant (class, parti...) qui disposant des moyens de production
idéologique. Ainsi la domination idéologique redouble et devient
corrélative dans la domination sociale.
SECTION 3 : ORIGINE ET
FONCTION DE L'EGLISE
§1. ORIGINE DE L'EGLISE
Il est difficile de dater l'origine de l'Eglise et de la
religion. Toutefois, en partant de certaines conceptions de ces deux
réalités, nous pouvons avoir une idée, soit-elle vague,
sur ce que pourrait bien être leur origine.
Nous commencerons avec DURKHEIN pour qui la
religion : « est un système solidaire de croyance et
pratique relative à des choses sacrées, c'est-à-dire
séparées, interdites, croyances et pratiques qui unissent en une
même communauté morale, appelé église, tous ceux qui
y adhérent ».
LALANDE de sa part, définit la religion comme :
« institution sociale caractérisée par l'existence
d'une communauté d'individus unis :
Ø Par l'accomplissement de certains rites religieux et
par l'adoption de certaines formules ;
Ø Par la croyance en une communauté a pour objet
de maintenir ;
Ø Par la mise en rapport de l'individu avec une
puissance supérieure à l'homme, puissance conçue soit
comme diffuse, soit comme multiple, soit enfin comme unique.
Il découle ces deux conceptions que la religion est un
phénomène social, une création de l'homme. Elle suppose
ainsi d'un côte un groupe ou une communauté d'individus et de
l'autre la fin ultime et supérieure. Dans le cheminement vers cette fin
ultime, les individus membres du groupe établissent un certain nombre
des liens (rites, formules, croyances, pratiques) pour modèle leur
comportement.
La relation apparait donc ici comme quelque chose propre
à un groupe social donné et au sein duquel elle a force de loi.
Cependant, de grands bouleversements dans l'histoire de
certaines religions ont eu lieu à la naissance du christianisme. Et
c'est à partir de ces bouleversements que nous allons essayer de
comprendre le sens actuel de la religion et de l'église.
A cet effet, nous devons faire remarquer que c'est à
partir du moment qu'une religion devient hostile à l'égard de
tout ce qui diverge d'avec son orthodoxie que les contraste abondent. C'est
donc pour dire que c'est par le biais de la polémique que
s'accroît la connaissance des religions. Et toute nouvelle religion est
volontiers révolutionnaire et croit dépasser, supplanter la
religion mère. Ainsi, est né le christianisme.
Dans les civilisations antiques du bassin de la
méditerranée où est né le christianisme, la
religion était normalement un service public fondamental
étroitement uni à l'Etat d'une part et strictement
réservé aux membres de la communauté ethnique d'autre
part.
Cependant, dès son origine, le christianisme brise ce
mythe et se pose comme la seule religion véritable susceptible de
requérir l'adhésion de l'universalité des êtres
humains.
Ce qui s'oppose aux moeurs des Etats à
l'intérieur desquels il a pris naissance. C'est ainsi que lors du
prosélytisme par-dessus les natrons et les clans, il s'en suit un
bouleversement très profond qui s'est accompagné des
persécutions parfois sanglantes ou tout au moins des suspicions
dédaigneuses.
D'après M.GOGUEL, « les termes de
christianisme et d'Eglise sont souvent employés comme synonymes :
le premier correspondant à une extension plus grande que le
second22(*).
Le christianisme, c'est l'ensemble du mouvement religieux qui
se réclame de Jésus et est issu de son action tant dans ses
formes individuelles que dans sa forme collective. Des catholiques comme des
protestants sont unanimes pour admettre que Jésus qui a fondé
l'Eglise. Cependant, rapporte LOISY, « Jésus n'avait pas
prévu l'institution de l'Eglise mais l'établissement du royaume
de Dieu ».
Des différentes considérations sur la religion
et l'église nous ont fait voir que leur but ultime est la
libération de l'individu, c'est-à-dire son salut.
Ce salut ne peut ne peut se réaliser que dans la
communion de l'individu avec ses semblables d'abord et ensuite dans celle de la
communauté des individus avec un être supérieur et
ultime.
MARX donne cependant une vision opposée à ces
conceptions quant au rôle joué par la religion dans la
société. Pour lui, la religion c'est opium du peuple. Dans ce
sens, la religion est non une force de libération mais une force
d'aliénation.
§2. ROLE ET CHAMP D'ACTION DE
L'EGLISE
L'idée de territoire national est liée à
la souveraineté moderne. Un Etat universel, dit CHATELET, ne peut avoir
de territoire national puisque le territoire le détermine dans sa
particularité23(*).
Le christianisme, avons-nous vu, avait bris le cadre
traditionnel de religion d'un groupe donné. Il s'était
proclamé comme seule religion véritable et capable de
requérir l'adhésion de l'universalité des êtres
humains.
La religion a ainsi pour rôle de régler les
rapports de l'homme avec Dieu. Mais, l'homme religieux est en même temps
citoyen et sa religion doit inspirer son civisme. Pour le christianisme,
l'homme a un achèvement. Ce que le christianisme est venu recherche de
l'absolu de l'être en soi. Il s'agit, dit NIETZCHE, selon le
christianisme de créer une surhumanité24(*).
La mission de l'église est double : enseigner au
monde entier la vérité, sanctifier et guider vers Dieu par les
sacrements et les commandements des fidèles qui nt accepter et
reçu la vie divine pour le baptême25(*).
L'église comme témoin de la vérité
et de la morale naturelle est aussi témoin de la vérité et
de la morale surnaturelle.
Quant au rôle de l'église dans le temporel,
l'église n'est liée à aucune civilisation ; elle
n'est ni africaine, ni européenne, ni asiatique... seul
l'intéresse les moyens de rendre plus humaines les structures, leur
progrès vers plus de justice et de charité. Comment le
christianisme a-t-il pu avoir un champ d'avoir un champ d'action à
travers le monde entier ?
Au nom de la loi divine et de la civilisation, le
christianisme s'est plongé dans des persécutions souvent
sanglantes pour convertir ceux qu'ils appelaient les païens.
Les chrétiens ont utilisés certains moyens qui,
quelques temps avant, étaient utilisés contre eux par le
Judaïsme : peine de mort, bastonnade, excommunication.
En outre, dans les colonies, le christianisme a usé de
certains moyens indirects : persuader l'autorité politique que
l'existence d'autres communautés non chrétiennes était une
cause perpétuelle d'agitation, de désordre et de troubles
Dans le même ordre d'idée, une guerre sans merci
fut menée contre les hérétiques, c'est-à-dire tous
ceux qui étaient en marge de l'orthodoxie chrétienne. Pour le
christianisme, l'homme n'a aucune liberté d'engagement. « Le
travail est servile l'homme comme on sait est attaché à la
glèbe, c'est lui qui appartient à la terre »26(*).
L'église romaine croit nécessairement de sauver
les hommes malgré eux. A ce sujet, le R.P CAVALLI écrit :
« L'Eglise catholique, convaincue par ses prérogatives divines
doit être la seule vraie Eglise, ne doit réclamer que pour elle le
droit à la liberté, car ce `est qu'à la
vérité et jamais à l'erreur que ce droit peut être
réservé »27(*).
Dans les mêmes conditions, le christianisme a envahi
l'Afrique. La mission dans cette partie du monde, comme l'écrit CERTEAU,
M., est celle-ci : « Partir, quitter les étroites
frontières du pays qui habite déjà visiblement le
Seigneur, faire un pas hors des groupes des clos et des sociétés
bien assises, tout laisser pour aller annoncer à ceux qui l'ignorent la
parole que Dieu leur adresse et qui ouvrir leur existence »28(*).
§3. MOYENS D'ACTION DE
L'EGLISE
La mission essentielle de l'Eglise, avons- nous vu, est
d'enseigner au monde entier la vérité et de guider les
fidèles sur la voie qui conduit vers Dieu. Les moyens d'action
appropriés à une pareille mission ne seraient autres que les mass
médias, par les quels, l'on cherche à inculquer aux
fidèles certaines manières de se comporter, d'agir... conformes
à leur réalisation, à leur achèvement.
Le rôle de la presse de l'Eglise consiste à
exprimer le point de vue chrétien, à apporter un jugement de foi
sur les événements. A côte des mass médias, nous
trouvons la case-chapelle, destinée à réunir les
fidèles29(*).
C'est donc grâce à ces moyens que le missionnaire
pourra arriver à toucher la personnalité intime du croyant
à transformer sa mentalité, à la disposer à mettre
en accord sa conscience et le nouvel ordre. Une si gigantesque entreprise
suppose beaucoup de moyens et une bonne infrastructure tels que le garage, le
dispensaire, les écoles ; ses ateliers, les habitations, les
magasins,...
Le christianisme avait ces moyens et cette infrastructure et
il pu étendre son action jusqu' aux confins de la terre. Cette
organisation politico-religieuse, dit LANERES, repose sur des basses
matérielles solides : la richesse des trésors du Vatican et
des musées n'est que peu de choses à côté de sa
puissance économique30(*).
§4. EGLISE ET IDEOLOGIE
La religion, avons-nous vu, est un système solidaire de
croyance et de pratique, lesquelles mettent en rapport les communautés
des individus et une force sacrée, ultime « Dieu ».
Dans ce sens, la religion est une idéologie, car projection
idéale de l'être humain. Dans un monde déchu, la religion
doit avoir pour rôle la libération de l'individu de l'oppression
spirituelle.
Cependant l'homme religieux au centre des
préoccupations, vit sur la terre ; il faut donc aussi une
libération terrestre.
Dans les situations où le riche opprime le pauvre et
s'enrichit par des formes multiples de corruption qui sont la gangrène
des classes, le rôle de l'Eglise ne peut pas être minime.
Des groupes majoritaires vivent au monde des situations dont
l'injustice crie vers le ciel.
Le problème est de savoir comment vaincre la faim et
surtout les inégalités sans cesse croissantes entre les
êtres humaines, comment construire un monde nouveau, un monde humain.
Dés lors « libérer le spolié du pouvoir par le
spoliateur ne constitue- il pas la véritable religion de notre
temps »31(*).
Dans la mesure où le salut de tout homme appelé
à un achèvement ici bas et dans l'au-delà est une
nécessité, le rôle de l'Eglise doit être de
travailler à libère les hommes de toutes les formes d'injustice
et d'oppression. Cette libération devra atteindre toutes les couches de
la population.
La conscience religieuse ne doit pas être
considérée comme autonome, il faut la replacer dans un ensemble
où les phénomènes sont liés entres eux et se
conditionnent mutuellement. L'homme religieux, ajoutent-ils, il est le fou et
de ses erreurs et des événements de
l'histoire »32(*).
L'homme fuit ainsi le monde réel et dans l'univers
imaginaires, dans les hallucinations, il projette l'image renversée des
conditions économiques, sociales et politiques qui l'accablent.
MARX, à ce sujet précis, dit : «
ce n'est pas en fuyant la misère et en se réfugiant dans les
illusions qu'on supprime la misère, c'est en la combattant et en la
faisant disparaître »33(*) .
SECTION 4. RAPPORT ENTRE LE
POUVOIR POLITIQUE ET L'EGLISE
Les rapports entre le pouvoir politique et l'Eglise
présentent quelque complexité. A certains moments dans certains
pays, les deux pouvoirs sont souvent emmêlés dans la même
personne et doivent être vus en fonction de des rois et de seigneurs. A
d'autres, il y eut tendance à la séparation laquelle ne
passionnait as l'opinons nationale de deux pouvoirs.
A d'autres encore, il y eu un climat d'hostilité et de
l'offensive de l'un contre l'autre. Et souvent à l'issue de ce conflit,
la situation devient telle que tantôt c'est l'Eglise qui est dans l'Etat
tantôt ce sont les Etats qui sont dans l'église.
§1. L'EGLISE DOIT-ETRE
APOLITIQUE ?
Il n'est pas possible aujourd'hui de lire un journal où
il ne soit fait mention du rôle de l'église dans la politique
aussi bien nationale qu'internationale. Surtout en ce début
vingtième siècle, nous assistons à un renversement complet
de la situation de l'église.
HANNISH FRASER, un catholique exprime cela en ces termes et
de façon explicite : « le Saint-Siège que les
matérialistes méprisaient hier comme un simple fossile du monde
social est aujourd'hui plus haut dans l'estime du monde qu'il ne l'a jamais
été depuis les croisades »34(*) .
Ces différentes considérations nous poussent
à nous poser un certain nombre de questions. L'Eglise a-t-elle le droit
de faire de la politique ? Doit-elle se tenir, bras croisés, hors
de la scène politique ?
« Le royaume de Dieu n'est pas de ce
monde ». « Rendre à César ce qui est
à César et à Dieu ce qui est à Dieu ».
Il résulte de ces deux principes que l'Eglise n'a pas
le droit de faire la politique. En fait le rôle de l'église est de
préparer l'individu au repos éternel de l'âme et ce salut
n'est possible que dans l'au-delà. L'alternative est ici
respectée.
Aujourd'hui, on note la prépondérance du
politique sur le religieux, l'église ne manque pas d'ambition, elle a
encore la nostalgie du beau vieux temps, de l'époque où
l'église était l'autorité suprême du monde. Et dans
la politique actuelle, elle veut toujours que lui soit reconnue une place digne
et respectable pour faire écho, pour exprimer son point de vue. Et quand
sa voix doit crier dans le désert, elle ne manque pas de s'opposer.
§2. ETAT CHRETIEN OU ETAT
LAIC
Dans toutes constitutions, il est toujours
réservé un article qui établit de façon nette et
claire les relations entre le pouvoir civil et le spirituel. Dans les unes et
à certaines périodes, il est reconnu à l'église une
place prépondérante dans l'appareil de l'Etat. Dans tel Etat, on
parlera de religion d'Etat pour l'autorité qu'il aura institué,
la religion paraît être un facteur d'intégration nationale.
Dans ce cas, elle est considérée comme catalyseur constituant une
ambiance favorable à l'unité nationale. Ici l'Etat et
l'église travaillent dans une parfaite entente.
Dans d'autres constitutions, on proclame la liberté du
culte. Il s'agit ici de l'Etat Laïc. En République
Démocratique du Congo, toute personne a droit à la liberté
de pensée, de conscience et de droit de manifester sa religion ou ses
convictions seule ou en commun, tant en public qu'en privé, par le
culte, les pratiques, l'accomplissement des rites, et de l'état de vie
religieuse, sous réserves de l'ordre public et des bonnes moeurs.
§3. L'EGLISE ET LES
IDEOLOGIES POLITIQUES
D'aucuns ne peuvent nier aujourd'hui le rôle si
prépondérant que jouent l'église et le pouvoir politique
dans le domaine de l'éducation en vue d'inculquer aux individus des
modèles des croyances, des valeurs, des normes et des règles
communes.
Quoique distinct par leur objet formel, le temporel et le
spirituel sont liés de multiples manières. L'église, pour
remplir sa mission, cherche une position de dialogue avec les
représentants du gouvernement. L'église cherche par tous les
moyens à avoir le pouvoir pour réaliser sa mission spirituelle
sans crainte d'user de la violence directement ou par une personne
interposée.
De leur côté, les hommes politiques s'efforcent
de se concilier avec les autorités religieuses afin que celles-ci
contribuent à asseoir et à accroître leur pouvoir.
CHAPITRE II. L'EGLISE
CATHOLIQUE ET LE POUVOIR PUBLIC EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
SECTION 1. CONTEXTE DE
L'IMPLATATION DE L'EGLISE ET CONSTRUCTION DE L'ETAT.
§1. RECHERCHE DU MARCHE ET
EXPANSION DU SYSTEME CAPTALISTE
L'expansion du système capitaliste a été
dictée par des nécessités impérieuses de ce
système à un stade donné de son développement.
La colonisation s'est présentée comme
l'expression du capitalisme industriel dans les nouvelles
contrées ; elle est intervenue au 19ème
siècle époque de la révolution industrielle comme une
solution au blocage du système.
Le capitalisme est arrivé à la recherche de des
débouchés. S AMIN qui a bien vu, dit : « dans
l'économie capitaliste, le monde s'élargit sans cesse parce que
la recherche du profit engendre la concurrence et que celle-ci pousse chaque
frime à accumuler, à s'agrandir et pour cela, à aller
chercher loin des matières premières meilleur marché et
vendre plus cher ses produits35(*).
Cependant, l'européen aura le droit de se
présenter non pas comme colonisateur ce qui sous-entend la domination
mais sous le couvert d'une mission avilissatrice, humanitaire et
libératrice ; cela pour assécher de sa bouche le fromage de
l'homme noir. Ecoutons ce que Léopold II il dit à ce
sujet : « faire oeuvre humanitaire, réprimer la traite
des esclaves ; ouvrir le continent africain au commerce
international »36(*). Telle est la mission de l'européen en terre
Africaine.
Cette expansion, au contraire, entraîne des
bouleversements dans toutes les structures sociales. En effet, pour
établir un régime stable, qui réponde avec
intérêts du colonisateur, il fallut créer de nouvelles
structurelles et institutions, forgé dans un moule les mentalités
de l'indigène de façon à l'aider à protéger
les intérêts de l'homme blanc.
§2. LA COLINISATION AU
CONGO
Le Congo, comme tant d'autres pays, n'a pas pu échapper
aux visées expansionnistes et gourmandes du capitalisme vorace. Le but
salutaire présenté n'est que pure illusion. Le rôle
important joué par les économistes libéraux dans le marche
expansionniste de la Belgique est éloquent, patent ; Léopold
II ne cache pas pour autant ses ambitions : « Il faut
à la Belgique des colonies »37(*)
En effet, ce ne sont pas les humanistes qui ont émis
des points de vue quant au problème de la colonisation, mais les
économistes. Selon la plupart d'entre eux, les colonies sont source
d'instabilité et de nouvelles questions dans la métropole. A ce
propos, LAVALEYE dit : « les colonies coûtent cher, elles
provoquent des conflits entre les peuples : elles souffrent d'un mauvais
système de gouvernement »38(*).
En outrée, les économistes soutenait qu'on ne
pouvait pas se lancer dans ne si gigantesque aventure sans flotte. Car,
coloniser, disent-ils, sans flotte est une audace que personne n'a jamais eu,
mais en dépit de toutes les résistances, la bourgeoisie belge est
venue au Congo ; y a pris des intérêts, y a incorporé
des capitaux et y a crée des entreprises. Des lors, pensons- nous, la
question de savoir ce qu'a été
« civilisatrice ».
§3. L'ACTION DE LA
COLONISATION
La tendance à l'expansion géographique du
système capitaliste implique, destruction et l'amélioration de
certains secteurs utiles à la réalisation de ses objectifs.
Dans cette oeuvre « grandiose », il faut
noter l'action combinée de trois actionnaires de l'entreprise coloniale.
Il s'agit des missions chrétiennes, de l'administration et des
sociétés industrielles.
L'apport de l'administration coloniale comprend la chicotte,
la peur, la crainte, celui des missions chrétiennes comprend
l'évangile et l'éducation « morale » ;
celui des sociétés industrielle comprend le capital, donc la
spoliation matérielle.
Les trois actionnaires sous le couvert de l'unité de la
race blanche ont formé la trilogie coloniale.
L'administration coloniale ainsi que les missions
chrétiennes ont combattu les anciens rites et autres pratiques qu'elles
ont qualifiées de contraire aux normes humanitaires
élémentaires, et donc contraire à la civilisation. Leur
action a porté un coup dur aux bases sociales de la
société.
La population fut ainsi jetée dans une situation de
changement brusque et fut désorientée par l'éclatement de
sa structure sociale traditionnelle et par la disparition de son ancien
modèle culturel.
Des sciences furent créées pour étudier
les mentalités de l'homme noir dans le but d'appréhender ses
désirs, ses besoins, sont point fort afin de le ménager à
gober la colonisation, c'est-à-dire à aimer la misère.
C'est ainsi le cas de l'ethnologie et de l'anthropologie, les deux filles
aînées de la colonisation, les deux disciples avaient pour objet
l'étude des sociétés primitives des peuples sauvages, sans
Etats, sans histoire. Elles se sont attelées non à civiliser le
noir mais à « aider les européens à comprendre
comment ils sont arrivés au point où ils se trouvent39(*).
MALINWSKI d'ajouter : « jamais le
civilisé ne permettra au primitif de toucher à la clé qui
ouvre la porte du développement et que, si même un jour, pour
simple raison d'opportunité, on pouvait arriver à faire semblant
de lui tolérer l'accès au pouvoir dans les colonies, on agirait
en sorte que le gros de l'affaire reste entièrement entre les mains du
civilisé »40(*) .
C'était lui qui renseignait l'administration coloniale
sur l'état d'éprit des indigènes ainsi que, qui signalait
les meneurs, les influences étrangères ainsi que les mouvements
subversifs.
Nous devons remarquer que cette tâche ne fut pas facile
car les populations y résistaient, parfois au prix des vies humaines.
§4. POPULATION
AUTOCHTONE ET IMPLANTATION DE L'HOMME BLANC
L'implantation de la colonisation dans les nouvelles
contrées ne s'est pas faite sans heurts. Le colon a dû rencontrer
une résistance farouche de la population locale. Nous devons ici
résumer la théorie du complexe de dépendance soutenue par
certains auteurs blanc dont MANNONI ; d'après laquelle, certaines
races sont prédisposées à vivre dans la dépendance
et donc prédisposées à embrasser, à gober la
colonisation.
Pour preuve, le colon eut recours à la violence, car
les populations locales ne pouvaient pas l'accepter de plein gré. C'est
ainsi que la conquête militaire précéda la domination
politique, asservissement culturel et l'exploitation pure et simple de la
colonie. Et parmi les moyens utilisés pour la mise en valeur efficace de
la colonie, il faut noter l'impôt en argent surtout la contrainte et le
travail forcé.
A ce sujet Mgr AUGNARD dit : « Abandonné
à lui-même, le Noir croupira dans la paresse et l'ignorance, comme
il a vécu pendant tant de siècles... N'ayant aucun besoin et
vivant au jour le jour ; sans s'inquiéter du lendemain, il ne
travaillera que s'il force. Le Noir ne sera civilisé que malgré
lui. »
Les événements ci-haut présentés
ont été l'oeuvre combinée, concertée des membres de
la trilogie coloniale. Cette union a persisté le long de toute la
période coloniale malgré quelques accidents de parcours comme la
crise survenue à la création des écoles officielles et
cela contre le monopole sur l'enseignement par l'église catholique
depuis la convention de 26 mai 1906 avec le Saint-Siège. Le fameux plan
de trente ans pour l'émancipation de la colonie, présenté
par VAN BILSEN fut traité par beaucoup de colons de non sens. Et la
position de l'église fut nette.
L'église catholique a combattu avec fougue toutes les
tentatives des chrétiens autochtones pour adopter I christianisme aux
réalités africaines. Elle estimait que ces mouvements
compromettaient l'essor du système européen implanté au
pays et pourraient, le moment venu, lui disputer le monopole de
l'enseignement.
Sans drame, dit BUANA KABWE, au moment de la
décolonisation, « c'est qu'elle est incapable d'envisager
sérieusement émancipation politique de l'Afrique en
généra et du Congo en particulier »41(*)
Ce qui conduit à la vengeance de la population lors des
revendications nationaliste contre les églises et les lieux de culte qui
sont considérés comme les symboles de la colonisation. C'est
ainsi que jusqu' au jour de l'indépendance, l'église catholique a
toujours les trente années de retard de VAN BILSEN.
Ainsi que nous venons de le voir, les relations entre
l'église et le pouvoir politique pendant la colonisation furent
confondues. Leurs actions ont souvent été soutenues de commun
accord dans la mesure où le but de leur présence au Congo
était le même, à savoir la spoliation de l'indigène.
Cependant contre le souhait du colonisateur, le fruit est trouvé le 30
juin 1960 par suite de l'ouragan de l'histoire.
SECTION 2 : REPUBLIQUE
DEMOCRATIQUE DU CONGO INDEPENDANT
L'année 1960 a marqué la naissance dans la
communauté internationale d'un nouvel Etat : le Congo,
désormais la destinée de la nation se trouvait dans les mains des
nationaux. Ce fut, certes, une nouvelle ère.
§1. UNE NOUVELLE ERE
Il serait naïf de notre part d'aller jusqu'à
croire que la colonisation, ses pompes et ses oeuvres, cessent radicalement le
jour de la proclamation de l'indépendance.
L'occident, en effet, a si parfaitement réussi sans son
oeuvre que ses vestiges sont et restent une réalité vivante de
nos sociétés. L'Etat, son organisation et son fonctionnement
restent tributaires de la colonisation. Les églises européennes
malgré de nombreuses accusations gagnent du terrain.
Le problème reste de savoir les rôles
différents joués par l'église et le pouvoir politique,
social et économique, nous assistons à l'époque de la
révolution des attentes. Le verbe devait se faire chair.
Les promesses de lendemain meilleur faites lors de la lutte
pour l'indépendance devaient se traduire en réalité.
Curieusement, ces attentes croissantes en frustrations croissantes. D'où
les sécessions, les conflits politiques, les rébellions ainsi que
les conséquences qui en sont découlés.
En outre, les études des Etats issus de la
décolonisation, ont révélé le transfert des
modèles traditionnels en milieu urbain afin d'instaurer un ordre minimal
dans ne société en formation. L'indépendance a ainsi
provoqué une nouvelle dynamique de la tradition. Elle a
libéré les forces traditionnelles ; d'où plusieurs
crises survenues après l'indépendance, crises parfois
injectées et soutenues à certains moments, entre autres les
antagonismes ethniques, religieux ou régionaux. Et souvent pour
s'adresser aux couches de la population, les politiciens ont souvent recours
aux modèles et symboles traditionnels actualisés devenus les
modes de communication.
§2. L'EGLISE
CATHOLIQUE APRES L'INDEPENDANCE
L'Eglise, maintenue, qui contrainte. En effet, beaucoup
d'accusations ont été faites contre les églises
européennes pendant et après les colonisations. Ainsi
contrairement à l'amour chrétien mis en exergue dans les
principes, ces églises cultivaient la haine et la discrimination
raciale ; ensuite, contrairement à la pauvreté
exaltée dans ces églises, leurs membres blancs vivant dans
l'opulence et le luxe ; en outre, le grief principal était le fait
que ces églises avaient milité dans les rangs de la
colonisation.
Cependant, en dépit de toutes les accusations, les
églises restent une réalité vivante et connue de notre
société. Et leur avenir n'est pas sombre. Le Pasteur H. ANNET, le
confirme en ces termes : « nous avons la conviction que
maintenant le christianisme évangélique est implanté au
Congo avec des racines si solides et si profondes que rien ne pourrait l'en
déraciner, ni des bouleversements politique, ni l'absence plus ou moins
prolongées des missionnaires ni des persécutions
volontés » 42(*)
Une chose reste à signaler c'est que le christianisme a
modifié a nos valeurs. La plus touchée reste l'église
catholique en tant qu'elle sous-entend une certaine tradition qu'elle doit
préserver.
Le système d'enseignement précoce
institué et soutenu par les églises pourrait être la cause
de la révolte des jeunes à certain âge de leur
développement. Les conséquences n'en sont pas moins
imprévisibles, telles l'expérience de J.P. SARTRE :
« J'avais besoin de Dieu, on me le donna, je le reçus sans
comprendre quelques temps, il est mort »
C'est ainsi que nous voyons des jeunes gens faire des
acrobaties, changer à gré des sectes, en quête d'un Dieu
véritable, qui les écoute et qui exauce leur prière. En
fait, les adeptes préfèrent des actions concrétés
entre autres l'exorcisme.
§3. LA PROLIFERATION DES
SECTES RELIGIEUSES
La secte vient du mot sectaire est tiré son origine aux
noms suivants, sectare, sectactatus qui veut dire détacher ou
séparer ; secta de sectare qui signifie suivre. La secte est une
ensemble de personnes ou individus qui vivent dans une communauté
fraternelle ou qui ce sont retiré d'un groupe qui confessent une
même doctrine ; qui n'a plus la même idéologie à
celle de l'église mère ou catholique.
D'après certains auteurs, les sectes peuvent se
définir comme un groupe des personnes attachées à une
idéologie religieuse et très souvent au maître de
l'assemblée qui proclame d'une secte. Ils définissent encore la
secte comme étant un groupe des personnes ou d'individus qui se sont
volontairement détachées de leur communauté religieuse
mère dont elle garde suivant les rudiments doctrinaux.43(*)
L'indépendance a permis à l'homme congolais de
remettre en cause le système des valeurs hérité de la
colonisation, à recouvrer ses propres sources. En cette période
où la conscience nationale s'éveille, où l'on tendance
à identifier la colonisation et le christianisme, où les
problèmes temporels sont légions et sous jacents, tout passe au
tribunal de la critique. Et parmi ces multiples problèmes, retenons-en
le problème religieux.
L'homme congolais, pendant longtemps considère comme
sans culture, sans histoire, a pris conscience de son être en tant que
sujet historique pour créer son modèle de conscience.
Et la période qui s'en suivit peut être
qualifiée d'efflorescence sinon d'inflation de sectes religieuses, mais
que c'est une secte.
Certains entendent par sa dimension minoritaire qui serait la
conséquence de son message. Cela signifie que la secte, par son message
ne peut attirer vers elle qu'un petit nombre de gens. Mais N. MUGEDE
rétorque en disant : « en matière
théologique, les foules ne font pas le poids »44(*).
L'expérience nous montre le contraire. Il est des
communautés qui, à leur début, qualifiées de
sectes, ont conquis un monde assez large.
Pour P. POULQUE, « la secte désigne les
mouvements, qui en marge de l'orthodoxie et contre elles, prétendent
revenir à une inspiration plus authentique de la doctrine du
fondateur »45(*).
Nous devons faire remarquer le terme
« secte » renferme ou comporte une résonance
péjorative, un sens de mépris. C'est pourquoi tous les groupes
religieux s'appellent et aiment s'appeler églises et veulent être
traités ainsi.
Le pluralisme religieux a donc de nos jours, un fait
réel. Il apparaît être à la fois un signe de temps et
une interpellation de la foi. La tendance sectaire est un fait permanent qui
explique par la même ambition de l'esprit humain et de son sentiment
religieux. Cette tendance trouve son origine dans certaines circonstances
particulières.
Il en est pour qui, la secte naît dans des situations
historiques de frustration, d'impuissance, de désespoir, dans des
situations de dépendance, d'exploitation et d'aliénation. Et
cette situation naît et se développe dans une
société où les religions existantes semblent fermer les
yeux, il apparaît ainsi des contre religions comme des accusations aux
valeurs en vigueur dans la société. Nous pouvons ici invoquer le
Kimbanguisme comme un mouvement de prise de conscience, d'affirmation de soi
aboutissant à des attitudes révolutionnaires.
La secte peut naître à la rencontre de notre
société avec la civilisation occidentale dont l'enseignement est
trop contraignant dans des principes et trop abstrait ans des dogmes
théoriques.
La secte peut paraître comme une protestation entre
l'inaptitude des églises mères à répondre, à
trouver des solutions aux nombreux problèmes qui se posent aux adeptes
dans leur vie : maladies, misère, stérilité,
pénurie, emploi, chômage... les individus membres se refugie ainsi
dans de nouvelles associations religieuses, où ils espèrent
trouver le salut. Ils peuvent même trouver refuge dans la
société secrète. A la base de la secte, nous trouvons
l'idée d'une certaine vérité méconnue, implicite et
la secte naissante prétend transcender cette vérité. Ainsi
les baptêmes rappellent la nécessitée du baptême par
immersion totale, les pentecôtistes, la doctrine des dons spirituels, les
adventistes, la proximité du retour de Jésus-Christ.
La secte peut trouver naissance dans la
désintégration des groupes classiques et ethniques ou dans
l'incapacité du système politique à satisfaire les
attentes de la population. Les sectes apparaissent ainsi comme un moyen de
rassembler les gens en leur redonnant le sentiment de l'unité perdue.
Notons qu'à ses débuts, les sectes sont toujours
une affaire d'une élite spirituelle qui, après avoir
acculé une certaine expérience religieuses, le prêche le
message de l'évangile. Le leader de la secte est toujours un chef
populaire qui réussit à s'imposer aux adeptes par ses dons, ses
langages..., ayant une expérience religieuses interprétée
à partie des rêves et visions au cours desquels il reçoit
les messages.
Une autre raison qui fait qu'un groupe religieux soit
considéré comme une secte, c'est le fait les adeptes de ces
groupes, dans leur zèle, abordent les gens dans les rues, dans les
parcelles pour chercher à leur convertir. Ceci nous amène
à partir de la manifestation de l'esprit qui souvent caractérise
les sectes religieuses.
Il s'agit du sentiment de fanatisme, lequel se manifeste au
niveau de l'organisation interne avec le désir constant et permanent
à vouloir se distinguer du reste de la population, d'avoir un langage
connu de seuls initiés. Il s'agit de ce besoin de critiquer tout ce qui
est gai et beau, ce désir de se promenée en noir sans
austérité. Seul l'adepte de notre groupe a raison, lui seul est
dans le droit chemin, lui seul est sauvé.
Pourtant, c'est ce fanatisme qui a été à
l'origine de toutes les persécutions connues dans les églises.
Chez les méthodistes, les baptistes, dans l'armée du salut par
exemple, les réunions publiques destinées à frapper les
foules, ont contrepartie, des réunions privées
réservées aux seules affiliées.
La secte peut jouer un rôle intégrateur en tant
qu'elle facilite le brassage des peuples qui ne parleraient plus que le
même langage : « frères et soeurs en Jésus
Christ... ».
La secte peut aussi jouer le rôle de moyen d'action
politique. Ici, le pouvoir politique peut se servir de la secte pour rendre son
action populaire, efficace et communicationnelle. Enfin, la secte peut jouer le
rôle de soupape de sécurité dans la mesure où les
règles et les valeurs en place sont rigoureusement appliquées que
les individus et groupes d'individus se verraient refuser toute
possibilité légitime de réaliser leurs aspirations.
§4. L'EGLISE CATHOLIQUE ET
LA PROLIFERATION DES SECTES RELIGIEUSES
L'église catholique mères se trouvent en perte
de vitesse quant à leur dimension et à leur message surtout. Le
pouvoir politique qui a servi de base à leur action pendant la
colonisation a changé d'acteurs et a tourné le dos à leurs
visées.
La prolifération des sectes religieuses a
ébranlé, la tradition de l'église catholique qui soutenait
détenir le monopole de la vérité. Le démembrement
se poursuit non seulement à partir des églises mères mais
aussi dans les sectes nouvellement créées. Les sectes naissantes
soutiennent toujours détenir une vérité jusque là
méconnues ou cachées par l'église traditionnelle
(l'église catholique).
Le protestantisme qui prêche le principe de
l'unité dans la diversité semble moins préoccupé
par cette inflation des sectes plutôt que le catholicisme. Le
protestantisme est souvent guidé par l'esprit oecuménique dont il
est lui-même initiateur.
Si les catholiques se sentent les plus
intéressés, cela est dû au fait qu'ils considèrent
la tradition, la hiérarchie, la succession apostolique par lignée
chronologique et surtout l'infaillibilité papale. Et reste très
attentive et prêt à relever le défi contre les pasteurs qui
eux sont de fondateur des sectes à cause de leur
infidélité à l'enseignement du prophète fondateur.
Mais pour cette église mère, elle est
structurellement incapable d'assurer le salut intégral de tout l'homme,
et de tous les hommes. Et dans ce sens elles trompent toujours quelque part
l'homme.
Toutefois, cette église ne manque pas de reconnaitre la
faiblesse, l'impuissance de leur message, de leur action à se conformer
à l'évolution des problèmes temporels.
§5. L'EGLISE, LES SECTES
RELIGIEUSES ET LE POUVOIR POLITIQUE
Les rapports durant les premières années de
l'indépendance furent calmes nonobstant les attitudes et les actions des
églises pendant la colonisation. Cependant, les églises
étaient plus forcément au pouvoir politique comme pendant la
colonisation où leur action fut soutenue. Tous les gouvernements de
l'époque, à part celui de LUMUMBA, n'ont pu faire le poids en
face de cette institution solidement implantée.
Les églises sont présentes partout et dans
l'enseignement tant primaire, secondaire qu'universitaire selon qu'elles
étaient de confection catholique ou protestante.
Les mouvements de sécession au lendemain de
l'indépendance n'épargnèrent pas les missions, leur
patrimoine fuir ébranlé, les immeubles détruits et
certains perdirent la vie.
Pour l'église, l'Etat a outrepassé ses limites
surtout en ce qui concerne la nationalisation des écoles.
L'église justifie sa position par les théories
de deux pouvoirs : le spirituel et le temporel ; à
défaut de la domination du premier sur le second comme au
Moyen-âge, la reconnaissance réciproque de la pleine autonomie de
deux secteurs doit être respectée.
La laïcité au Congo, pour l'église,
paraît dans un sens antireligieux ou du moins d'opposition à la
religion chrétienne. Tel paraît être le sens de
différentes mesures prises par les pouvoirs publics tendant à
évincer l'action de l'église
chrétienne : « suppression des noms
chrétienne d'origine non africaine, suppression des crucifix et des
croix dans les lieux et établissements publics.. »
L'église affirme avoir réalisé des
oeuvres grandioses au développement de la Nation Congolaise et
digère mal l'ingratitude et l'agressivité des pouvoirs publics
pour avoir réduit les possibilités de dialogue et surtout avoir
rompu de façon unilatérale et impérative des accords
passé avec elle sans la moindre information préalable.
Comme nous pouvons le constater, le contact entre le pouvoir
politique et l'église catholique est directe ; ce qui explique
qu'on y ait consacré le plus de temps. Cette situation peut facilement
se comprendre quand on voit la nature de chaque église ou chaque secte
religieuse.
L'église catholique présente aujourd'hui des
matérielle et spirituelles très solides qu'elle veut
sauvegarde.
Nous sommes, par ailleurs, tenté de croire que la
prolifération des sectes religieuses dans notre pays est
favorisée et même soutenue par les pouvoirs publics et cela pour
deux raisons essentielles :
Ø D'abord, c'est le fait que la prolifération de
sectes religieuses ne menacerait en rien l'ordre établi,
c'est-à-dire les institutions en place, mais détourne au
contraire les membres des problèmes politiques, économiques...
qui sont les leurs.
Ø Ensuite, c'est le fait que le pouvoir politique
éviterait la constitution d'un groupe fort, puissant, uni, qui
chercherait à avoir la main mise sur la politique, qui lui causerait
beaucoup de problème comme l'église catholique.
CHAPITRE III : LES
CONTRADICTIONS DANS LE ROLE ACTUEL DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
D'aucuns n'ignorent que l'objectif poursuivi par les deux
(l'église et l'Etat) est le bien être social pour un essor
Considérable. Mais souvent, ceux qui ont la chose
publique en mains, la gère mal.
Cependant, l'église catholique dans ses discours
sociopolitiques a épinglé des ratés inquiétants
sous le nouvel ordre politique.
A cet effet, elle constate que les préoccupations du
peuple sont tellement aux antipodes des intérêts de ses dirigeants
qui lui imposent des sacrifices qu'il ne mérite pas.
A cause de lutte de positionnement de la classe politique, le
peuple paie le prix de la compétition des politiques, qui se partagent
le gâteau du pouvoir, c'est ainsi que l'épiscopat congolais fait
observer que dans cette logique, la préoccupation sociale de la
population est bafouée par les dirigeants politiques qui à la
recherche des avantages sociaux, manifestent ouvertement leur
désintéressement pour le bien être de la majorité.
La corruption infecte tous les secteurs de la société tandis que
les réformes annoncées avec pompe demeurent non
réalisées.
SECTION 1 : L'EGLISE ET SON
ROLE
La civilisation, la libération, la justice, l'ordre,
l'amour, la fraternité... furent les mots les plus brandis en l'air pour
justifier la présence du chrétien en terre de mission. Si ils
choses en étaient ainsi, le milieu ecclésiastique
évoluerait dans une parfaite harmonie, dans une
sérénité d'esprit, mais fort curieusement l'église
telle qu'elle s'est implantée chez nous, ne présentait plus
l'unité de la chrétienté.
En ce qui concerne l'église catholique, c'est
maintenant une église divisée, des lutes internes au sein de l'
église mère n'ont pas manqué d'attiser les esprits les
plus éveillés.
D'où la chrétienté actuelle est
composée d'une mosaïque de sectes qu'il s'agisse de
différents mouvements du protestantisme ou des ordres religieux au sein
du catholicisme.
Dans le pays où le christianisme s'est
instauré ; apparaît toujours un mouvement dissident qui
aboutit à la création de nouveaux groupes religieux. Ainsi la
libération devient dans les nouveaux groupes religieux
l'idéologie mobilisatrice et un moyen de constitution, de
création d'une société historique.
§1. LE REFUS DE LA RENCONTRE
DES DIFFERNCES
Le christianisme, dans nos sociétés, avait
nié toutes nos religions en le considerant comme étant un monde
de paganisme où régnaient les ténèbres de
l'âme et du démon. Il s'imposa ainsi comme l'unique religion
susceptible d'apporter le salut éternel et de conduire le païen
à la seule vérité.
Les chrétiens en établissant et justifiant
l'équation : « christianisme = civilisation et paganisme
= sauvagerie » prétendaient civiliser le sauvage.
Cependant, cette civilisation dit A. CESAIRE, n'a
été qu'une « chosification » pure et simple.
La civilisation chrétienne est inséparable de la civilisation
européenne qui apporte, certes, ses bienfaits mais opère aussi et
surtout une aliénation profonde. La mission est réduction du
« païen » sinon des formulations des apports de
comparaison entre le dogme élaboré et cohérent du
christianisme et les croyances désordonnées du païen.
Ces rapports établis, fixent les bornes des
différences et justifient la violence qui est le passage de l'univers
païen à l'univers chrétien.
C'est pourquoi le christianisme ou encore les chrétiens
ont combattu avec fougue les initiatives tendant à modeler les peuples
chrétiens à l'ordre actuel. Les églises chrétiennes
ne pouvaient entreprendre sans détruire.
De là l'importance remarquable qu'elles attachent aux
oeuvre : écoles, hôpitaux, orphelinats, université...
qui deviennent des moyens de diffusion d'un savoir être, d'une
manière de vivre, de raisonner.
« L'école coloniale recueillait, recrutait,
et internait de préférence et parce que plus crédules, des
enfants indigènes à bas âge. Elle leur apprenait à
apprécier l'ordre bourgeois présenté comme universel et
éternel ainsi comme mi en place pour servir leurs intérêts
et ceux de leurs parents46(*)
Cependant, il n'appartient à aucune institution,
à aucun homme de modeler, de manipuler et de domestique, possible
pendant un temps- les consciences lorsqu'il existe une antinomie flagrante
entre le maître et l'élève. Ces rapports frappèrent
certaines personnes jusqu' le considérer comme faibles d'esprit par le
colon.
Pour autant que ces différences résultent d'une
action humaine « voulue par Dieu », certains de nos
compatriotes décidèrent d'aller eux aussi interroger le
« bon Dieu ». Au nom et de la part du même Dieu. Ils
affirmèrent qu'ils apportaient à leurs frères un message
d'émancipation, d'espoir et de liberté. Ce fut lors l'apparition
du messianisme congolais.47(*)
Face à cette éclosion des esprits et surtout
après l'indépendance, le christianisme ne sur que faire.
Aujourd'hui, l'on parle des églises chrétiennes d'Afrique, de
l'église de l'universel. C'est qu'on reconnaît les valeurs et les
croyances africaines, la force des sectes religieuses et partant la faiblesse
et l'inadéquation du message chrétien en Afrique LUNTADILA
écrit : « au sein des églises
indépendantes, les Africains ont retrouvé le Christ
ressuscité, devenu leur frère, devenu un des leurs, le contact
est direct48(*)
Comme nous pouvons le remarquer, les églises africaines
sont nées avec le souci de libérer leur population de la
colonisation mentale, culturelle et politique. Le rôle que certaines ont
joué dans l'émancipation politique de nos sociétés
congolaises n'est pas le moindre. Mais une chose nous laisse perplexe :
ces églises trouvent leurs fondements dans la Bible et donc le
christianisme.
§2. L'EGLISE CATHOLIQUE ET LA
LIBERATION
La vraie église serait celle qui entraîne le
libre épanouissement de la personnalité. Homme de
société en crise de dépendance, engagé dans un
processus de libération, le croyant n'a pas à bouder son temps,
ni s'enfermer dans son message. Il doit avoir une vision globalisante qui
intègre, certes, sa vision religieuse, mais l'insère dans un
projet historique de société.
« Le développement, nous dit C. FANJAVA, est
le nouveau nom de la paix »49(*)
La libération économique, politique n'est
possible qu'avec celle d'esprit, car la dynamique d'un peuple, sa force de
créativité peuvent avoir été tuée pour
faciliter la dépendance. Ce fut le cas pour nos
sociétés.
Nu été la colonisation, nous serions en brousse
en train de nous manger50(*), cette attitude montre le cachet imprimé sur
nous par les colonisations et la difficulté que nous éprouvons
encore aujourd'hui quant à la prise de conscience pour une
décolonisation mentale. Cette prise de position est d'autant plus grave
et plus pesante que ce soient les intellectuels qui l'adoptent.
« Ces religions civilisatrices n'ont mis le
continent ni à l'abri de l'agression coloniale, ni à l'abri du
danger d'absorption par l'occidentaliste et
l'arabité »51(*). Mais l'église catholique ne reste pas les
bras croisés ; dès 1990, les églises autant que toute
la communauté congolaise, fatiguée par le régime Mobutu
pousse un ouf de soulagement.
L'église catholique est la première à se
manifester. Elle est aussi la plus active. Son mémorandum adressé
au chef de l'Etat à l'occasion des consultations populaires
reçoit large écho.
Cependant, la première moitié de la
décennie 90 reste une période de turbulence, de tâtonnement
mieux d'apprentissage de la démocratie. La liberté qu'on semble
recouvrer frise plutôt le libertinage. Les églises poussent au
même rythme que les associations politiques et syndicales. Aucune
législation ne se fait observer avec rigueur, la constitution
elle-même, ainsi modifiée est soutenue par le pouvoir est
constatée par l'opposition qui ne jure que par l'avènement de la
conférence Nationale souveraine.
Tout en restant dans cette logique, l'église catholique
tente de se concerter, par moment pour faire entendre et même à
exercer le pouvoir (Monseigneur Monsengwo président de la CNS, et du
HCR-PT).
A l'arrivée de l'Alliance des Forces
Démocratique pour la libération du Congo (AFDL) au pouvoir,
l'église catholique très active depuis 1990 se montre
désormais un peu plus réservée, plus relative et plus
discrète. Peut-être craint-elle de perdre son leadership
préalablement acquis. Peut-être aussi redoute-elle de
rééditer la triste expérience de la colonisation qui
s'était servi de la religion pour assurer ses intérêts et
cela au nom de Dieu et la deuxième République favorisant
certaines églises au détriment des autres ; peut-être,
enfin croit-elle de s'isoler dans un monde entrain de devenir un village
planétaire ; ce qui expliquerait probablement l'option
oecuménique qui s'observe effectivement dans l'église.52(*)
Les mimétismes est aussi le comportement, qui s'observe
du côté du nouveau pouvoir qui bénéficie de
l'accueil tacite que lui réserve l'église avant qu'il se
décide de réglementer les libertés religieuses et
associatives.
Et vient le décret loi n°195-99 du 29 janvier 1999
qui vient donc rompre le mutisme observé de par et d'autre. Il
prévoit les limitations prudentes visant le freinage du boum religieux
donc les menaces sont déjà manifestes en République
Démocratique du Congo ; les uns que pour les autres, constituerait,
à longue échéance, une bombe à retardement pour la
nation.
Ces derniers temps, nous assistons à la
démission de beaucoup de nos compatriotes face à l'intransigeance
de la vie matérielle. Les uns ont abandonné les études,
les autres encore, abandonnent leurs boulots et à longueur des
journées, se balancent avec la Bible à l'aisselle. Quelle charge
pour la société ! Faudra-t-il appliquer le principe :
qui ne travaille pas ne mange pas ?
Une chose reste vraie : la libération spirituelle
n'est pas ennemie de la jouissance matérielle, mais encore du
progrès. Beaucoup de croyants semblent l'ignorer et assument ainsi la
dépendance et l'exploitation.
Si à l'époque, le colonisateur s'était
servi de la religion pour assurer ses intérêts, et cela au nom de
Dieu, aujourd'hui, c'est l'Africain qui, au nom de ce même Dieu se
suicide.
SECTION 2 : L'ETAT ET SON
ROLE ACTUEL
Nous avons vu que le pouvoir politique doit mesurer la
sécurité extérieure du groupe contre formes de menace
politique, économique, militaire ... mais aussi mesurer ses
membres, mettre sur pied des institutions qui favorisent
l'épanouissement intégral de l'individu. En plus, le pouvoir
politique doit cultiver une certaine identité des sentiments au sein du
groupe en vu de la formation de l'entité nationale, tel est le but
premier du pouvoir politique.
Nous avons aussi vu que les institutions politiques telles
qu'elles fonctionnent actuellement chez nous sont le résultat non d'une
volonté, d'un acte prémédité et
délibéré de notre propre conscience mais de l'histoire de
la colonisation.
Déjà, à ce niveau, l'objet primordial du
pouvoir politique était viré, car il était question pour
le colonisateur de se servir du pouvoir politique pour assurer ses
intérêts et non pour promouvoir le bien-être de la
population autochtone, ce fut un pouvoir fort.
Aujourd'hui, le pouvoir politique congolais reposait ici non
plus sur la volonté de la population à la quelle il s'appliquait
mais tenait sa légitimité d'ordre extérieur. Dès
lors, nous estimons que ce rôle est allé décroissant. En
effet, la coalition qui devait se faire à l'intérieur du groupe
pour combattre tout ennemi extérieur, se ménage aujourd'hui
d'extérieur pour combattre ceux qui sont à l'intérieur du
groupe. Les mécanismes de fonctionnement se sont compliqués
davantage à l'accession à l'indépendance.
De cette façon, le pouvoir politique congolais devenait
non un moyen mais une fin pour réaliser ses visées personnelles.
Chaque politicien congolais voulait satisfaire ses aspirations latentes. Il
fallait avoir un salaire pareil à tel fonctionnaire blanc à
l'époque coloniale.
« Les politiciens congolais se sont
déclaré à vendre le pays et le peuple congolais à
la condition expresse qu'ils soient aidés à se maintenir ou
à reprendre le pouvoir. Pour satisfaire leurs ambitions, ils
étaient sur le point de sacrifier notre indépendance, notre
souveraineté et notre bonheur de peuple libre »53(*).
Le principe était : « l'homme qui
réussit c'est celui qui gagne beaucoup d'argent ». C'est peut
être vrai, mais n'oublions pas que l'amour de l'argent qui nous a
colonisé, c'est lui qui a engendré le néo-colonialisme.
L'argent est devenu de nos jours un tabou, on
préfère parler des affaires. Certains vont jusqu'à
soutenir que tout s'achète : « et les hommes, et les
vertus, et hélas ! Les consciences ».
Le pire esclavagisme c'est celui de l'âme.
« Dés qu'on a vendu son âme, on est bien capable des
pires blasphèmes ».
A la base de l'amour de l'argent l'on rencontre cette
volonté de puissance, ce désir de domination, de domination, de
sécurité, d'orgueil, de luxure. « Ce sont les
puissances d'argent qui font et défont les régimes et
décident du sort des gouvernements suivant que ces derniers
défendent les intérêts de l'étranger au
détriment de ceux de leurs peuples.
Beaucoup de protestations, de revendications, de rêves
que l'on connaît de nos jours tournent autour de ce tabou.
§1. L'ENSEIGNEMENT ET LE MASS
MEDIA
L'enseignement tel qu'il est organisé est une grande
source de servitude. Il manivelle les esprits, les uniformise et répond
des idées préconçues, conventionnelles. Le principe serait
le suivant : non pas forger des individus qui pensent par eux-mêmes
mais produire une nation endoctrinée de manière uniforme.
L'enseignement est donc une forme de propagande prenons le cas
de l'article 43 de la constitution qui stipule que l'enseignement primaire est
gratuit alors qu'à la rentrée scolaire de l'année
2008-2009 rien n'est respecté à ce sujet et pour pallier et
camoufler cette situation l'Etat Congolais distribue les sacs et les
fournitures scolaires dans toutes les écoles de la ville province de
Kinshasa. C'est pourquoi toutes les réformes de l'enseignement
élaborées sont suivies avec intérêt pour
l'autorité politique aidées par ses coopérants techniques
étrangers. D'où l'ambiguïté de la finalité
même de l'enseignement.
C'est ainsi que lors du stage de professionnalisation en
3ème graduat, un sociologue, un politicologue, un
relationniste et même un étudiant de la Faculté des lettres
présentent les mêmes aptitudes à effectuer leur stage dans
un même service public ou privé bien qu'il ait des
difficultés des premiers jours.
Ce système d'enseignement ne permet pas
l'épanouissement intégral de l'individu car celui-ci est
formé pour le système qui l'a produit pour gagner un salaire.
Ainsi, un licencié en sciences politiques et administrative à qui
on demanderait d'étudier et de proposer une certaine réforme
administrative, se cantonnera-t-il à raisonner en terme de
centralisation et décentralisation. L'on se borne donc aux notions des
cours.
Certains continueraient même à se servir de leurs
cours pour un problème quelconque qui se poserait au service. D'autres
encore, parce qu'ils doivent défendre leur discipline universitaire,
oublient qu'ils sont en train de justifier la dépendance. Nous songeons
à nos collègues des Relations Internationales.
Quand aux mass médias, ils sont devenus de nos jours un
échange à sens unique. La masse boit littéralement le flot
d'informations que leur déversent les médias. Chaque tendance
politique trouve en lui un moyen de gagner et d'attirer ses partisans. Le
pouvoir politique en cherchant à modeler les consciences pense jouer le
rôle d'un agent de stabilité social. C'est vrai pour lui, car son
but est de se maintenir.
Quant à nous, nous pensons que les média dans ce
cas apparaissent comme ennemis de la pensée, de la libre pensée.
Dans ce même sens l'église catholique dans son sens large, trouve
en lui un moyen de dénoncer l'injustice social en diffusant des
émissions radiotélévisées et les discours
politique. Rarement sinon jamais l'on a fait la publicité, sur un
article produit par un paysan. Pourtant, des séquences sont
prévues chaque moment à la télévision, à la
radio pour la publicité des articles importés.
La publicité cherche dans ce cas, à faire
pénétrer un style nouveau qui ne soit pas trop
élevé et qui s'adapter aux possibilités d'un chacun.
§2. LES STRUCTURES DU POUVOIR
POLITIQUE
Comme à l'époque coloniale où le pouvoir
des chefs devenait légitime par référence à
l'autorité coloniale, qui pouvait le contrôler et contester, le
pouvoir actuel tire sa légitimité non de la population mais de
l'étranger.
Ainsi, tout nouvel Etat et tout nouveau gouvernement cherchent
en premier lieu à avoir la reconnaissance par la communauté
internationale. Cette reconnaissance se présente à nous comme un
acte d'engagement, d'attachement inconditionnel pour sauvegarder les
intérêts de grandes puissances. C'est pourquoi nous avons vu lors
de l'admission d'un nouvel Etat dans la communauté internationale,
certains pays membres s'y opposer. Cette opposition n'est pas une
neutralité.
Au niveau du pays nous trouvons la même scène.
Tous les élus par acclamation, cooptation ou au scrutin universel
censé de représenter les intérêts du peuple
congolais ne tiennent leur pouvoir que de l'autorité politique. La
prestation de serment a lieu non devant les électeurs mais au contraire
devant l'autorité politique qui peut le contester. Ils jurent de
respecter inconditionnellement les idéaux du parti ou de la composante
même contre les aspirations légitimes de la population ; car
les idéaux ne sont forcément pas ceux de la population.
L'on brandit la paix et l'ordre instaurés mais l'on
assure la dépendance et l'exploitation. Cependant ne sera ordre et paix
que tout ce qui travaille à sauvegarder le pouvoir en place. Toute
initiative à l'encontre de cet ordre doit être combattue.
Pourtant, nous dit MAO : « ce qui est juste se
développe toujours dans un processus de lutte contre ce qui est
erroné. Le vrai et le beau n'existe jamais qu'au regard du faux, du
mauvais et du laid et se développent dans la lutte contre eux.
L'unité s'exprimerait par la présence au sein de
différents organes de l'Etat, des membres de divers groupes ethniques et
régionaux qui y représenteraient leurs groupes
représentatifs. Ce qui manque aussi la réalité ; en
effet, les différents membres du gouvernement ce sont les mêmes
qui reviennent se constituer en un ceste, en une bourgeoisie nationale bien que
dépendance de l'étranger et n'ayant aucun pouvoir
d'investissement à l'intérieur du pays.
§3. LA JEUNESSE ET
L'INTELLECTUEL
Dans son message à l'occasion du
44ème anniversaire de l'indépendance, le
Président JOSEH KABILA condensant la situation qui avait prévalu
pendant la période de la guerre d'agression disait :
« Alors que notre belle jeunesse, notre espoir et notre avenir devait
s'épanouir dans la sérénité la plus grande et
bénéficier d'une instruction et d'une éducation saine, les
politiciens n'ont pas hésité à la politiser et à la
corrompre à l'extrémité ».
Mais si nous devons voir autour de nous, l'avenir est sombre
et nuageux. L'organisation de l'enseignement, l'encadrement des
élèves, des étudiants et des enseignants sont
déficientes ; chaque année nous assistons aux grèves
à tous les niveaux éducatifs, les enseignants et professeurs
réclamant l'amélioration de leur salaire et les
élèves et les étudiants sont abandonnés à
leur triste sort. D'où l'on parle actuellement de la délinquance
juvénile et de l'inflation des universitaires.
Quant à l'intellectuel, il paraît être un
acteur qui favorise l'intégration du peuple et de son économie
dans une plus grande dépendance nationale et internationale. En effet,
que revendique souvent l'intellectuel ? C'est non le changement total mais
l'amélioration de ses conditions de vie.
Pour jouer pleinement leur rôle, les intellectuels
doivent être cette catégorie d'élite qui se refuse de se
séparer de la masse et qui engage sa pensée et son action au
service d'une libération totale. L'élite intellectuel ne doit pas
couper de se racines culturelles et ancestrales car la majorité de la
population le partage encore.
Fort malheureusement, le langage de l'intellectuel manque
cette coupure : l'élite intellectuelle qui devait être le fer
de lance de son peuple est, elle-même divisée aussi bien au niveau
du discours qu'au niveau de la pratique.
Au niveau du discours d'abord, nous rencontrons les positions
du pouvoir et de l'opposition, chacun gardant nette sa position et
présente son idéologie comme inéluctablement celle capable
de conduire au progrès.
Au niveau de la pratique ensuite l'université est
devenue le miroir de la société globale. Toutes les pratiques de
la société globale y trouvent demeure. L'université se
présente ainsi comme un laboratoire, comme un tamis des pratiques de la
société globale. On parlera par exemple du tribalisme
fignolé, tamisé.
CONCLUSION
Nous voici au terme de notre étude, qui a porté
sur l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo : « collaboration ou antagonisme)
cas de l'Eglise catholique.
L'objet de cette étude a été d'analyser
les relations entre l'église catholique en tant que force
libératrices ainsi que les facteurs qui détermineraient leurs
jeux communs.
Au regard de ce qui précède, notre suggestion
s'appuie sur l'analyse des critères référant aux
pratiques, méthodes, et indicateurs ayants attesté de la
pertinence de notre préoccupation qui est le rapport entre
l'église et le pouvoir politique en République
Démocratique du Congo.
Par ailleurs l'analyse des rapports de l'église
catholique et le pouvoir politique en république démocratique du
Congo consiste pour chaque critère à observer, à constater
et relever les facteurs explicatifs.
Il nous semble important de relever la relation existant entre
les églises et le pouvoir politique car tributaire de la place qu'ils
occupent, du rôle joué, de leur poids de l'ensemble de la
société. Ses relations sont permanentes et directes entre les
églises chrétiennes et particulièrement l'église
catholique et le pouvoir : en tant que l'église catholique veut
sauvegarder une certaine tradition, un certain ordre, et en tant que le pouvoir
politique dans son souci de renforcer son autorité rencontre la
résistance de cette vieille institution.
En effet, la plupart des différends si non tous ce que
la société politique du pays ait connu, l'on été
avec cette église. En outre, livre et écrit, prenant position de
différentes sphères de la vie sont les oeuvres des prêtres
et évêques catholiques. Les relations entre l'église et le
pouvoir politique furent à un certain moment calmes et d'autres moments
chauds. Si les relations entre l'église mère et le pouvoir
politique sont permanentes et directes elles ne le sont pas pour les sectes
religieuses.
L'action de ces dernières dans les affaires politiques
est minime compte tenu du contexte de leur naissance et de la faiblesse de leur
structure matérielle et spirituelle.
Pour rendre viable la compréhension de notre sujet,
nous avons posé les bornes limitatives enfin d'éviter la
superfluité. Ainsi du point de vu spatial, notre travail prend en compte
l'église catholique oeuvrant en république démocratique du
Congo. Et notre étude couvre la période allant de 1960
jusqu'à nos jours.
Hormis l'introduction et la conclusion, notre travail s'est
articulé sur trois chapitres :
Ø Le premier a porté sur l'origine et fonction
de l'église et de l'Etat, nous y avions définis les concepts
clés,
Ø Le second chapitre a été
consacré à l'église catholique et le pouvoir politique en
république démocratique du Congo
Ø Enfin, le troisième chapitre s'est appesanti
sur les contradictions dans le rôle de l'église et de l'Etat.
A travers ce chapitre, nous avons démontré le
glissement de leur rôle dans le temps et dans l'espace. Nous avons aussi
déploré la démission de l'Etat face aux problèmes
chauds et concrets de la vie sociopolitique.
Il faut retenir que la présente étude confirme
que la position de l'église catholique a été
mitigée, il nous est difficile de dire que sa position a
été favorable ou défavorable, mais il est certain qu'en
certain temps l'église et l'Etat avaient un rôle certainement
libérateur et leurs principes n'étaient pas incompatibles, mais
se rejoignent à plusieurs points de vu et par conséquent ils sont
condamnés à coexister.
Toutefois l'église en général parait
jouer son rôle de neutralité pendant qu'en son sein, les avis sont
partagés. Nous suggérons à l'église catholique de
jouer réellement son rôle de neutralité active en vue
d'établir un équilibre social qui permettra à la
population congolaise d'adhérer à un développement
durable. Nous avons certains dérapages dans le rôle de
l'église et de l'Etat ; pour l'église elle oublie sa tache
d'évangéliser la parole de christ et préfère se
figer aux biens matériels.
L'Etat à travers ses prérogatives
institutionnelles doit respecter le rôle qui est le sien et s'atteler
à apporter son soutient dans la mesure où il respecte la
séparation de pouvoir politique et religieux. Si l'Etat congolais a dans
le passé outre passé ses prérogatives, il lui est
nécessaire de travailler en synergie avec l'église enfin de
relever les défis énormes qui s'imposent dans le pays entier et
contribueront efficacement au bien être social.
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paris, 1970.
29. V.Y.MUDIMBE, Auteur de la nation, KIN, L'SHI, Ed.
Du mont noir.1972.
II. ARTICLES
1. B. SINCAY, « Les religions Africaines comme
source de valeur civilisation » (colloque de Cotonou 22 Août
2000, in Revue Cultures et Développement, Volume V n°2,
Université catholique de Louvain, 2000.
2. D. FANJAVA, « Les intellectuels
chrétiens d'Afrique et de Madagascar » (Colloque de
Cotonou 22 Août 2000, in SORITRA PERSPECTIVES, CEDID N°1,
ANTANARIVO, 1978.
3. J. M. ELA, « De l'Assistance à la
libération » ; in Supplément à Feuilles
Pastorales n° 27, KINSHASA, 1982.
4. NIETZCHE, cité par L.LEAHJ, L'homme et
l'absolu, KINSHASA, publication S.P. CANANIUS, 1978.
III. COURS INEDITS, REVUES, TFC, MEMOIRES
ET THESES
1. DJELO OPENGE, Cours de Droit constitutionnel et
institutions Publiques, inédit, G1 Droit, UNIKIN, 1999.
2. L'Eglise et L'Etat, « Déclaration du
Comité permanent des ordinaires du Congo »,
Congo-Léopoldville, Ed. Secrétariat Général de
l'Episcopat, 1962.
3. NTUMBA LUKUNGA, sociologie de religion, cours
inédit, 1ère License SPA. UNIKIN.
4. SAMBA KAPUTO, Introduction à la Science
Politique, Cours Inédit, G II. S.P.A, FSSPA, UNIKIN, 2000.
TABLE DES
MATIERES
EPIGRAPHE
1
DEDICACE
2
AVANT-PROPOS
3
INTRODUCTION GENERALE
4
0.1. Choix et intérêt du sujet
4
0.2. Etat de la question
4
0.3. PROBLEMATIQUE
6
0.4. Hypothèse du travail
7
0.5. Méthodes et techniques
8
0.5.1. Méthode
8
0.5.1.1. Méthode historique
9
0.5.1.2. Méthode dialectique
9
0.5.2. Techniques
9
0.6. DELIMITATION DU SUJET
10
0.7. DIFFICULTES RENCONTREES
10
0.8. SUBDIVISION DU TRAVAIL
10
CHAPITRE I : ORIGINE ET FONCTIONS DE L'EGLISE
ET DE L'ETAT
11
SECTION 1 : DEFINITION DES CONCEPTS CLES
11
I.1. L'église
11
I.2. Politique
11
SECTION 2 : ORIGINE ET FONCTIONS DE L'ETAT
12
§1. QUELQUES THEORIES SUR L'ORIGINE DE
12
§2. ETAT, CADRE PAR EXCELLENCE
D'EXERCICE DU POUVOIR POLITIQUE
14
§3. MOYENS D'ACTION DU POUVOIR
POLITIQUE
15
§4. POUVOIR POLTIQUE ET
IDEOLOGIE
17
SECTION 3 : ORIGINE ET FONCTION DE
L'EGLISE
19
§1. ORIGINE DE L'EGLISE
19
§2. ROLE ET CHAMP D'ACTION DE
L'EGLISE
22
§3. MOYENS D'ACTION DE L'EGLISE
24
§4. EGLISE ET IDEOLOGIE
25
SECTION 4. RAPPORT ENTRE LE POUVOIR POLITIQUE ET
L'EGLISE
26
§1. L'EGLISE DOIT-ETRE
APOLITIQUE ?
27
§2. ETAT CHRETIEN OU ETAT LAIC
28
§3. L'EGLISE ET LES IDEOLOGIES
POLITIQUES
28
CHAPITRE II. L'EGLISE CATHOLIQUE ET LE POUVOIR
PUBLIC EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
30
SECTION 1. CONTEXTE DE L'IMPLATATION DE L'EGLISE ET
CONSTRUCTION DE L'ETAT.
30
§1. RECHERCHE DU MARCHE ET
EXPANSION DU SYSTEME CAPTALISTE
30
§2. LA COLINISATION AU CONGO
31
§3. L'ACTION DE LA COLONISATION
32
§4. POPULATION AUTOCHTONE ET
IMPLANTATION DE L'HOMME BLANC
33
SECTION 2 : REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO
INDEPENDANT
35
§1. UNE NOUVELLE ERE
35
§2. L'EGLISE CATHOLIQUE APRES
L'INDEPENDANCE
36
§3. LA PROLIFERATION DES SECTES
RELIGIEUSES
38
§4. L'EGLISE CATHOLIQUE ET LA
PROLIFERATION DES SECTES RELIGIEUSES
42
§5. L'EGLISE, LES SECTES
RELIGIEUSES ET LE POUVOIR POLITIQUE
43
CHAPITRE III : LES CONTRADICTIONS DANS LE ROLE
ACTUEL DE L'EGLISE ET DE L'ETAT
45
SECTION 1 : L'EGLISE ET SON ROLE
45
§1. LE REFUS DE LA RENCONTRE DES
DIFFERNCES
46
§2. L'EGLISE CATHOLIQUE ET LA
LIBERATION
48
SECTION 2 : L'ETAT ET SON ROLE ACTUEL
51
§1. L'ENSEIGNEMENT ET LE MASS
MEDIA
53
§2. LES STRUCTURES DU POUVOIR
POLITIQUE
55
§3. LA JEUNESSE ET
L'INTELLECTUEL
56
CONCLUSION
58
BIBLIOGRAPHIE
61
I. OUVRAGE
61
II. ARTICLES
63
III. COURS INEDITS, REVUES, TFC, MEMOIRES ET
THESES
63
TABLE DES MATIERES
64
* 1 ILUNGA KABULO,
L'église et son rôle, SE. LUBUMBASHI. 1995. P.76
* 2 ILOSO SANGWA, la
prolifération des sectes en R.D.C., Paris, Ed. Sociales, 199O, P.7
* 3 P. MEESTER. L'église
de Jésus-Christ au Congo Kinshasa, SE.LUBUMBASHI.1997.p.67
* 4 PINTO et GRAWITZ 1986 :
Méthode en Science sociales, DALLOZ, Paris P. 360-361
* 5 TROYAT, Larousse lexique,
librairie Larousse, paris, 1970, p.608.
* 6 DURHEIM, cité par
M. PETIT, le Phénomène religieux, Paris, Bloud et Gay, 1966,
P.16
* 7 LALANDE, cité par
M. PETIT, Idem, P.17
* 8 DJELO OPENGE, Cours de
Droit constitutionnel et institutions Publiques, inédit, G1 Droit,
UNIKIN, 1999, P.36
* 9 HOBBES, cité par
J.J.CHEVALIER, Les grandes oeuvres politiques de Machiavel à nos jours,
Paris, A. Colin. P.48
* 10 Idem, P.76
* 11 LOCKE, cité par
J.J. CHEVALLIER, idem, P.86
* 12 H. KELSEN, cité par
J. DABIN, l'Etat ou le politique, Paris, Ed. Sociale, 1971, P.170
* 13 F. ENGELS, l'origine de la
Famille, de la propriété privée et de l'Etat, Paris, Ed.
Sociale, 1971, P.170
* 14 J.DABIN
* 15 J.DABIN, Op. Cite,
P.167
* 16 M.DUVERGER,
Introduction à la Politique, Paris, Gallimard, 1964, P.56
* 17 SAMBA KAPUTO,
Introduction à la Science Politique, Cours Inédit, G II. S.P.A,
FSSPA, UNIKIN, 2000, P.23
* 18 V.Y.MUDIMBE, Auteur de
la nation, KIN, L'SHI, Ed. Du mont noir.1972, P.28
* 19 P.ANSART, les
idéologies politiques, Paris, P.U.F, 1974, P.14
* 20 HITLER, cité par
E.FROM, Espoir et Révolution, Paris, Ed. Stock, 1970.P.70
* 21 HITLER, cité par
E. FROMM, Op. Cité. P.76
* 22 M.GOGUEL, La naissance
du christianisme, Paris, PAYOT, 1955, P.15
* 23 F.CHATELET, Histoire
désidéologise, Paris, Hachette, 1978, P.70
* 24 NIETZCHE, cité
par L.LEAHJ, L'homme et l'absolu, KINSHASA, publication S.P. CANANIUS, 1978,
P.40
* 25 L'Eglise et L'Etat,
« Déclaration du Comité permanent des ordinaires du
Congo »,Congo-Léopoldville, Ed. Secrétariat
Général de l'Episcopat, 1962, P.8
* 26 F.CHATELET, Op. Cit,
P.81
* 27 CAVALLI, cité
par P. LANARES, qui dominera le monde, Dammarre LES-LYS, Ed. S.D.T., Paris,
P.176
* 28 P. LANARES, op. Cit.
250
* 29 J. POTELET, Les mass
médias, Ed Fleurs, Paris, 1970, P.30
* 30 P. LANARES,
* 31 J. M. ELA, «
De l'Assistance à la libération » ; in
Supplément à Feuilles Pastorales n° 27, KINSHASA, 1982.
P.25
* 32 K. MARX et ENGELS, sur
la religion, Ed. Sociales, 1968, P.7
* 33 K. MARX et F. ENGELES,
Op. Cit., P.16
* 34 HANNISH FRASER,
cité par P. LANARES, Op.cit., P.160
* 35 S. AMIN, cité
par MWENE BATENDE, Mouvement messianique et protestations sociales, (Cas du
Kitawala chez les Kumu du Zaïre), KINSHASA, B.C.E.R.A. Faculté de
Théologie, 1982, P.101
* 36 LEOPOLD II, cité
par E. VANDER CVELDE, la Belgique et le Congo, paris, Félix ALCAN, 1911,
P.15
* 37 Idem, P.14
* 38 LAVELEYE, Cité
par J. STENGERS, L'Anticolonialisme libéral au 19ème
siècle et son influence en Belgique, ARSOPM, BRUXELLES, 1965, P. 493
* 39 R. M. BATSIKAMUBA,
Voici le Jagas ou l'histoire d'un peuple panicide bien malgré lui,
Kinshasa, ONRO, 1971, P.11
* 40 Idem, P.41
* 41 BUANA KABWE,
l'expérience Zaïroise, paris, ABC, 1975 ; P. 177
* 42 E.M. BRACKMAN, histoire
du protestantisme au Congo, BRUXELLES, Ed. De librairie des éclaireuses
unioniste, 1961, p. 338
* 43 NTUMBA LUKUNGA,
sociologie de religion, cours inédit, 1ère License
SPA. UNIKIN, 1995-1996.
* 44 N. MUGEDE, Quand se
brisaient les chaînes, Samarie-LES-LYS, Ed. S.D.J, Paris, 1967, P.400
* 45 P.POULQUE, Vocabulaire
des Sciences sociales, Paris, PUF, 1975, P.215
* 46 KALELE-KA-BILA,
Sociologie du développement ou plaidoirie en faveur du
sous-développement, L'shi, UNAZA, 1982, P.23
* 47 MABIKA KALANDA, La
remise en question, base de la décolonisation mentale, Ed. Remarques
Africaines, Bruxelles, 1965, P. 180
* 48 LUNTADILA, Un rayon
d'espoir : le Kimbanguisme, Evangélisation dans les Eglises
Africaines indépendantes, KINSHASA, 1975, P.6
* 49 D.
FANJAVA, « Les intellectuels chrétiens d'Afrique et de
Madagascar » (Colloque de Cotonou 22 Août 2000, in SORITRA
PERSPECTIVES, CEDID N°1, ANTANARIVO, 1978, P.250
* 50 KALELE-KA-BILA,
Op.cit., P.20
* 51 B. SINCAY,
« Les religions Africaines comme source de valeur
civilisation » (colloque de Cotonou 22 Août 2000, in Revue
Cultures et Développement, Volume V n°2, Université
catholique de Louvain, 2000, P.420
* 52 G. De Villers,
chroniques politique, d'entre-deux guerres, octobre 1996, juillet 1997. Ed.
L'harmattan, Paris, 1998, PP 140.
* 53 B.
SINCAY, « Les religions africaines comme source des valeurs de
civilisations » colloque de Cotonou 22 Août 2000, in Revu
cultures et développement, volume v n°2, Université
catholique de Louvain, 200, P.420
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