La pression de l'aménagement de l'habitat sur l'agriculture urbaine a Kinshasa: cas du lotissement de l'espace maraà®cher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso( Télécharger le fichier original )par Gabriel KASHIMBA KAYEMBE Université de Kinshasa - Licence en sciences de l'aménagement du territoire 2007 |
IV.3. La spécialisation de l'espace maraîcherLa concession Nzeza Nlandu, est constituée maintenant de deux zones : d'habitation avec près de 618 habitants habitant 103 parcelles en 2008 et de la deuxième zone agricole de 36 hectares exploitée par 275 maraîchers. Comme par ailleurs illustrée dans la figure n° 9 qui montre le niveau du lotissement dans la concession délimitées par les différentes zones comprises au sein de cette terre d'exploitation maraichère d'une part comprenant une zone inondable, une de maraichage et par une zone d'habitation. La figure n°9 est une vue satellitaire qui représente les limites de la ferme agricole Nzeza-Nlandu ; limitée à l'Est par la rivière N'djili et l'avenue de la paix constitue sa limite Ouest. La figure n°10 montre les limites des différentes zones existantes dans la concession ; zone habitée et la zone agricole qui connait quant à elle, des inondations provenant de la N'djili lors des pluies. La figure n°11 montre de façon distincte les deux zones existantes dans la concession, une zone agricole à droite et la plus vaste de deux et une zone habitée à gauche. IV.3.1 La concession cultivéeUne enquête a été menée auprès des maraîchers exploitant cette concession et celle-ci comporta plusieurs aspects caractérisant ces exploitants agricoles. Pour ceux qui sont propriétaire terrien, ils sont pour la plupart des cas, acquéreurs des terres dont la destination première n'était pas l'agriculture ; ils ont commencé par la construction d'un logement mais face aux difficultés financières, ils se sont mis à exploiter leur terre dans l'attente d'un éclaircissement de l'horizon tout en voulant faire profits de cette terre pour laquelle ils ont consentis tant de sacrifices. Pour ceux qui par contre ne sont pas propriétaire terrien, la location des terres est mensuelle et est fonction de l'espace exploité. La location varie entre 2000 FC pour la petite exploitation et jusqu'à 4000 FC pour celui qui exploite un grand espace maraîcher. Aucunes taxes ne sont cependant versées auprès des services étatiques car le loyer ainsi payé couvre tous les frais y afférant et cela est de l'obligation du propriétaire terrien. La moyenne de la superficie des terres acquises pour tous est de l'ordre de 15m² et ces terres se situent pour la majorité à plus de 100m à l'intérieur de la concession par rapport à l'avenue de la paix Beaucoup de maraîchers Kinois s'intéressent uniquement aux cultures dont la période végétative ne dépasse pas un mois, comme par exemple le Matembele (feuilles de patates douces), le Biteku-teku (amarante), le Ngai-Ngai (oseille de Guinée) et les épinards. Les risques techniques de production étant minimes. En raison du cycle court, il y a moins de problèmes de maladies. De plus, les légumes-feuilles peuvent être cultivés toute l'année, même durant la saison des pluies. Les produits issus de l'exploitation maraîchère sont fonction de la saison. Pour ce qui est de la saison des pluies par exemple, la spécialisation de la concession est des produits ci-après : principalement des Matembele, les feuilles des maniocs et le riz produits à faible quantité. En saison sèche les principaux produits sont : l'oseille, pointes noires, le Biteku-teku (amarante). L'exploitation est faite sur des plates bandes de dimension de 2m X10 m pesant environ près de 15 kg et dont la valeur varie par rapport aux produits y planté ; le prix d'une plante bande de Matembele est de 13.000 FC et celui des Biteku-teku (amarantes) en saison sèche est de 10.000 FC. De cette façon, la culture des légumes-feuilles procure un revenu stable et très régulier. Une personne cultivant quinze plates-bandes de 20 m² par exemple peut en vendre une tous les deux jours. Ceci lui rapporte un revenu brut de 4 à 5 dollars par jour ou environ 100 dollars par mois. Le revenu net varie dans ce cas entre 60 et 75 dollars. Etant donné que la superficie totale de la concession est de cinquante hectares et que quarante six hectares constituent la surface agricole utile (Senahup, 2000) un exercice de prévision économique peut se faire au sein de la concession. En effet, la valeur monétaire de la culture des Matembele uniquement peut s'évaluer à 29.900.000 FC soit 3.740 $ US/mois pris sur toute la surface cultivable de la concession. Les observations faites sur la concession montrent que le tiers a été loti et la surface cultivable n'est plus que de trente quatre hectares de la surface totale. Et comme une plate bande fait 20 m de périmètre et si également les trente quatre hectares étaient uniquement consacrées à la culture des Matembele alors les 34 hectares valent donc 22.100.000 FC soit environ 2.500$ US/mois5(*). Il se dégage donc un déficit de 1.240 $.US/mois. Et le volume des produits cultivé dans la concession est évalué à 51 tonnes des Matembele par mois. L'empiètement des surfaces cultivables de la concession a une incidence sur les revenus des agriculteurs de la concession et sur la reconversion de ces derniers dans la vie socio professionnelle. Tableau n°14 : Evolution du nombre des maraîchers de la concession Nzeza Nlandu
Source : Bureau du quartier Kisenso Gare (2008) Le tableau n°14 montre que le nombre des maraîchers de la ferme agricole Nzenza Nlandu ne fait qu'aller en régressant pour la simple raison qu'en 2002 sonne le début du processus de lotissement de la ferme agricole et cela a fait que certains maraîchers se découragèrent du fait de ces opérations de reconversion des terres d'autres par contre virent leur terre vendue et transformé en logement, les restes des années n'ont fait que confirmer la tendance pour atteindre enfin le nombre de 275 en 2008. * 5 Le taux de change considéré est de 8.000 FC pour 10$ US |
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