UNIVERSITE DE KINSHASA
FACULTE DES SCIENCES
Année académique 2007-2008
LA PRESSION DE L'AMENAGEMENT DE L'HABITAT SUR
L'AGRICULTURE URBAINE A KINSHASA: Cas du lotissement de l'espace
maraîcher Nzeza Nlandu dans la commune de Kisenso
|
KASHIMBA KAYEMBE Gabriel
Mémoire présenté et
défendu en vue de l'obtention du titre de Licencié en
Sciences
Groupe: GEOGRAPHIE
Option: Aménagement du Territoire et
Urbanisme
Directeur: Professeur LELO NZUZI Francis
EPIGRAPHIE
« Il s'agit moins de décrire le futur que de le
construire, moins de prévoir l'avenir probable que de préparer
l'avenir souhaitable »
Pierre Massé
« L'usage des mathématiques doit être permis
là où la vérité ne peut être trouvée
sans elles. »
Von Thünen, 1875
DEDICACE
A mon père Emery KAYEMBE NGALAN et ma mère
Isabelle BILONDA MBOMBO; pour avoir non seulement supporté des longs
moments d'études, mais aussi pour votre soutien financière et
moral inestimable ;
A mes frères et soeurs Guylain NGALAMULUME, Anne
NTAMBUA, Ruth BILONDA, Jean-Florent NTABALA, Eliane DITEKEMENA, Rachel KOLOLO,
Benjamin KALOMBO, Siméon MUPOMPA ;
A mes cousins et neveux Ketsia NGANGU, Michée NTUMBA,
Fortune BILONDA, Yvette MBUYI, Huguette KAYOWA
A mes amis et connaissances Julien BOMPETA, Jojo MAZAMA,
Ettienne MBUYI, Papy TSHIBUABUA, Maguy LOKOSO, Gloria MANGONI, Nadège
NTAMBWE, Michel MUKANYA, Alain SANGWA, Bruno KAKA, Jean-Paul KWANKATA.
Je dédie ce travail.
REMERCIEMENTS
L'élaboration et l'aboutissement de ce travail de fin
d'étude ne tient non seulement à ma ténacité et ma
foi dans l'entreprise, mais aussi à l'appui multiforme dont j'ai pu
bénéficier depuis le début de cette formation
universitaire. C'est pourquoi j'aimerais remercier au terme des années
passer au sein du département des sciences de la Terre tous ceux et
celles qui, de près ou de loin, m'ont apporté leur concours, sans
lequel mes efforts auraient été vains.
Mes remerciements s'adressent d'abord au Dieu tout puissant
créateur du ciel et de la Terre sans qui toutes actions entreprises ne
peut être accompli et reste vaine, lui qui m'a protéger de tout
danger et n'a cessé d'être le bon secours dans ma vie aux moments
les plus difficiles de ma vie.
Mes vifs remerciements vont ensuite au Professeur Francis LELO
NZUZI pour avoir non seulement contribué à ma formation, mais
aussi et surtout pour avoir accepté de m'initier à la recherche
dans le domaine de l'aménagement du territoire et urbanisme sous sa
direction dont le présent mémoire. Et à celui qui durant
tout mon cursus de géo scientifique et d'aménageur a su par ses
exigences et sérénité dans le travail, je cite le Prof.
Constantin KAKESE KUNYIMA.
J'exprime aussi toute ma gratitude à tous les
professeurs des sciences de la Terre qui m'ont d'une ou d'une autre
manière permis d'avancer dans mes recherches. A défaut de pouvoir
les citer tous, qu'il me soit autorisé de mentionner les noms de
à tous les professeurs des sciences de la Terre les professeurs
Médard NTOMBI, Jules ALONI KOMANDA, Félicien MITI TSETSA, KANDA
NKULA Valentin,
Mes remerciements vont également à tous les
chefs des travaux et assistants du département des sciences de la Terre
pour leur apport dans mon cursus et formation, ils s'adressent aussi à
Audrey duplat étudiante en Géographie et aménagement du
territoire à l'université libre de Bruxelles (Belgique) pour la
fructueuse collaboration scientifique dont elle a pu apportée.
0. INTRODUCTION GENERALE
1.
Problématique
Les villes africaines deviennent de plus en plus
peuplées et de plus en plus spacieuses, le continent africain compte
déjà une trentaine de villes millionnaires pour 800 millions
d'habitants avec deux grandes mégapoles : Le Caire, 12 millions
d'habitants et Lagos 15 millions d'habitants.
Et, ces millions d'habitants et nourris. Mais ces villes
n'offrent pas toutes ces commodités à ces habitants. Beaucoup de
villes africaines sont aux prises avec la crise du logement comme la
densification des vieux centres pour Le Caire, l'extension spatiale pour Alger
et Casablanca et l'essor des cités satellites pour la ville de Dakar.
Ces villes sont aussi frappées de plein fouet par la
crise de l'emploi avec un taux de chômage de plus 40% de la population
urbaine (villes d'Afrique, op.cit), à l'origine d'ailleurs de l'essor de
l'informel dont l'agriculture urbaine qui est l'une des activités
pratiquées dans les villes africaines à côté de
l'artisanat et du commerce. Le Programme des Nations Unies pour le
Développement (PNUD) estime à 800 millions de personnes, le
nombre de citadins pratiquant dans leur ville des activités
agro-pastorales dans le monde. Rabinovitch et Al (1997) pensent que ce nombre
augmentera de manière soutenue au cours de ce siècle et cela
surtout dans les pays en voie de développement.
Depuis une dizaine d'années, l'agriculture urbaine est
reconnue comme un enjeu majeur en termes d'approvisionnement des villes,
d'emploi et de gestion de l'environnement urbain (PNUD, 1996). De même
l'analyse et la réflexion actuelles considèrent l'agriculture
urbaine comme l'une des solutions viables et durables pour contrer
l'insécurité alimentaire, le chômage, le sous-emploi et la
dégradation de l'environnement dans les villes des pays Africains, ainsi
que la lutte contre la pauvreté et l'exclusion (Camara, 1986).
Cette agriculture urbaine s'effectue soit dans les espaces
interstitiels des villes, soit encore dans la ceinture verte des villes car
beaucoup de villes ont été dotées dans leur schéma
directeur des ceintures vertes comme il en est le cas à travers le
projet de développement durable mené à Dar es Salaam,
capitale de la Tanzanie, et cofinancé par le programme ONU-HABITAT. Ce
projet a donné lieu à l'établissement d'un nouveau plan
stratégique de développement urbain pour cette ville ainsi
qu'à la formulation de politiques d'intégration de l'agriculture
urbaine destinées à améliorer la gestion du milieu urbain.
L'agriculture urbaine prend tellement de l'ampleur que plus
que la ville grandit, plus il devient difficile de faire une distinction entre
ce qui est urbain de ce qui est rural car les frontières entre les
zones urbaines et rurales deviennent de plus en plus floues. Les zones
périurbaines, en particulier, sont en train de s'étendre autour
des villes. Elles sont souvent le théâtre des mutations les plus
visibles dans les domaines de la mise en valeur des terres et de l'augmentation
des populations à mesure que les établissements urbains et les
activités urbaines empiètent sur les terres agricoles (L. M. Van
den Berg, 2003).
Malheureusement, à cause de la crise du logement qui a
entraîné l'urbanisation anarchique, les espaces interstitiels et
les ceintures vertes font l'objet de convoitises de la part de lotisseurs
véreux. Or, il est connu que les ceintures vertes, non seulement
qu'elles créent de l'emploi, mais aussi nourrissent les villes. C'est le
cas à Kinshasa qui connait le même problème
2. Objectifs
L'objectif de ce travail est triple : d'abord, analyser
les causes de la diminution des superficies des espaces agricoles face à
la pression foncière due à la crise du logement ; ensuite,
présenter cette problématique par un cas concret comme le
lotissement de la ferme Nzeza Nlandu à Kisenso , alors que
l'agriculture urbaine crée de l'emploi et nourrit les citadins, et
enfin proposer des perspectives d'aménagement.
3.
Hypothèse de l'étude
La disparition de la ceinture verte, la diminution des
espaces agricoles et l'absence des espaces verts publics sont dues à la
crise du logement, due à la croissance démographique rapide. Et
cette disparition accentue le nombre de sans emplois et les difficultés
d'approvisionnement en produits vivriers.
4.
Intérêt du sujet
L'agriculture urbaine est un sujet qui intéresse
maintenant les géographes aménagistes à double
titre : d'un côté parce qu'il s'agit de
l'aménagement urbain de l'autre parce qu'il est question de
l'approvisionnement des villes en produits vivriers. Zalle (2003) avait
étudié l'agriculture urbaine dans la ville de Bamako et avait
démontré que les décideurs administratifs et municipaux
devaient, en accord, avec la population maraîchère pensé
à une politique réaliste en matière de gestion de l'espace
riverain du fleuve Niger. L'auteur y avait consacré une étude
intéressante sur le foncier dans l'agriculture urbaine dans le district
de Bamako. L'atelier « agricultures et développement urbain en
Afrique de l'Ouest et centrale » tenue à Yaoundé au
Cameroun du 30 octobre au 3 novembre 2005 a aboutit sur le constat qu'il est
nécessaire de renforcer les interactions entre le secteur agricole et
les acteurs du développement urbain ; tout en optant de contribuer au
rapprochement entre les pouvoirs publics, les organisations professionnelles,
les bailleurs de fonds, les entreprises et les chercheurs.
Muzingu Nzolameso (1994) dans son mémoire
intitulé « Agriculture urbaine à Kinshasa: Alternative
à l'insécurité alimentaire » indique qu'il
serait impérieux en dépit des contraintes rencontrées dans
cette filière, de prévoir un accompagnement régulier et
adapté pour faire aboutir une telle dynamique de même que la
réduction de l'insécurité alimentaire par la
disponibilité en qualité et en quantité. Le programme de
la FAO s'est donné comme objectif d'améliorer l'efficacité
des systèmes d'approvisionnement et de distribution alimentaires des
villes, c'est-à-dire leur capacité à assurer
l'approvisionnement alimentaire, en quantité, en qualité et
à un prix accessible à toutes les catégories de la
population urbaine, et cela de façon durable (Wilhelm, 1998). Enfin,
l'agriculture urbaine était à l'ordre du jour du troisième
Forum urbain mondial, qui a eu lieu en 2006 à Vancouver, au Canada.
Ndembe. L (1998) à travers son travail de fin de cycle
en Sciences Géographiques à l'Université de Kinshasa a
consacré son étude sur « La contribution des Ceintures
Vertes et Vallées Présidentielles au développement urbain
et à l'approvisionnement de Kinshasa en produits vivriers » et
a démontré l'importance de la ceinture verte dans
l'approvisionnement d'une ville.
Kifuani Kia Mayeko (2005), a de même abordé
l'agriculture urbaine à travers son étude
« 'étude des eaux d'irrigation dans l'agriculture urbaine
à Kinshasa » tout en relevant le mode d'organisation de
l'agriculture urbaine à Kinshasa et sur les caractéristiques de
l'eau utilisée.
D'où l'intérêt du sujet qui consiste
à étudier en tant qu'aménageur la problématique de
l'agriculture en aménagement urbain.
5.
Méthodologie
Tout travail qui se veut scientifique, doit répondre
à certaines règles méthodologiques pouvant lui permettre
d'atteindre l'objectif de sa recherche. Le concept méthodologie,
comprend à la fois la méthode et la technique qui, sont l'une des
étapes déterminantes de la recherche scientifique.
Pour l'obtention des résultats fiables par rapport aux
objectifs assignés à ce travail, l'observation sur le terrain
est l'une d'étape importante, elle a consisté à dresser
trois fiches d'enquêtes.
Ø Le premier était destiné aux
maraîchers. Cette fiche répertorie à travers sept grandes
lignes toute l'information du secteur maraicher et de la situation dans le site
de travail comme : celle de sa localisation, de la connaissance des
principales cultures repartie en deux saisons, la quantité des produits
issus de la culture, elle évoque aussi les caractéristiques
socioprofessionnels des maraîchers, la nature du terrain exploité,
la considération de l'activité et des difficultés qu'ils
rencontrent ; au cours des enquêtes soixante maraîchers
étaient interviewés
Ø Le deuxième était adressé aux
services municipaux et des affaires foncières, urbanisme et habitat,
agriculture et développement rural. Cette fiche quant à elle
dresse toutes les questions d'ordre administratif, judicaire et urbanistique
à travers dix questions allant de la superficie, de l'appartenance, de
la destination de la parcelle, de l'année d'obtention, de l'autorisation
de lotissement, jusqu'aux contentieux parcellaires pouvant exister au sein du
site d'étude ;
Ø Le troisième avait touché les nouveaux
acquéreurs des parcelles au sein du site d'étude ; laquelle
fiche brosse toutes les situations d'ordre urbanistique comme le
découpage et la dimension de la parcelle, des services de desserte en
eau et électricité, la nature du terrain acheté ;
l'existence des installations sanitaires et de l'utilisation des eaux de
consommation. Cinquante nouveaux habitants ont été touchés
par les enquêtes ;
Ø L'étude avait fait usage aussi aux images le
satellitaires Ikonos du 26 février 2006 et traité par le logiciel
Arcview. Cette méthode permet de voir en profil l'état du site vu
d'en haut et de ressortir certains éléments ne pouvant pas mieux
être détecté sur Terre et de voir en grand la situation
à travers des exercices de cartographie.
6. Limitation de la zone d'étude
Un diagnostic préliminaire a été fait
pour identifier les sites d'exploitation dans la ville. Le choix des sites a
été fonction non seulement de la logistique mobilisée pour
cette recherche, mais aussi et surtout de certains paramètres parmi
lesquels la géographie, la pression foncière,
l'aménagement urbain, les tensions entre acteurs, etc.
Le site choisi est celui où l'on se rend le plus compte
de la progression démesurée et inconsciente de la ville sur les
terres réservées pour les activités agricoles. Le choix
est donc porté sur la ferme agricole de Nzenza Nlandu dans la commune de
Kisenso dans le quartier Kisenso Gare située le long de la
rivière N'djili.
7.
Subdivision du travail
Outre l'introduction générale et la conclusion
générale, ce travail comprend cinq chapitres :
Ø Le premier chapitre présente les
généralités sur les concepts
Ø Le deuxième chapitre brosse le tableau de
Kinshasa : croissance urbaine, crise du logement
Ø Le troisième chapitre parle de la
ceinture verte et de l'approvisionnement de Kinshasa
Ø Le quatrième chapitre quant à lui
étudie le lotissement de l'espace maraîcher de Nzeza Nlandu
Ø Le cinquième chapitre est
réservé aux perceptives d'avenir : l'organisation de
l'espace et l'aménagement de la ceinture verte.
CHAPITRE I : GENERALITES SUR LES CONCEPTS
I.1. Définition des concepts
I.1.1 L'espace urbain
Comme l'écrit Snrech (1997), la ville est un concept
flou. Ce qui complique la définition de l'agriculture urbaine, puisque
celle-ci est définie par rapport à la ville. On distingue des
définitions statistiques (UN, 1995) de la ville, c'est-à-dire
celles qui sont utilisées dans les recueils de données
statistiques, des définitions analytiques (Coquery-Vidrovitch, 1988),
celles qui s'appuient sur l'analyse des spécificités du milieu
urbain, et des définitions géographiques, fondées sur
l'utilisation de l'espace. Les définitions statistiques
elles-mêmes sont extrêmement diverses selon les pays. Elles
prennent en compte des critères démographiques,
complétés parfois par des critères administratifs et
économiques (tableau 1).
Tableau 1. Définitions statistiques de la
population urbaine dans différents pays africains, d'après Un
(1995).
Critères de définition
|
Pays
|
>2 000 habitants
|
Kenya, Gabon, Sierra Leone, Ethiopie, Erythrée,
Angola
|
>5 000 habitants
|
Madagascar, Ghana, Mali, Somalie
|
>10 000 habitants ou entre 4 000 et
10 000 habitants si plus de 50% des habitants ont de activités non
agricoles ou centres administratifs de grand
|
Benin, Côte d'Ivoire
|
>20 000 habitants, avec de manière
prédominante des activités non agricoles
|
République démocratique du Congo
|
>20 000 habitants, dont les activités
ne sont pas principalement agraires
|
Nigéria
|
Source : UN (1995)
Le tableau n°1 parle des définitions analytiques
considèrent que les critères démographiques sont
insuffisants pour saisir la spécificité du monde urbain par
rapport au monde rural. Coquery-Vidrovitch (1988) propose la définition
suivante: la ville est un centre de densification humaine et de diffusion
culturelle. Son existence repose sur des conditions économiques et
politiques particulières d'organisation de la production et des
échanges : un surplus agricole nourrissant des spécialistes non
agricoles, une classe de dirigeants, une classe de marchands.
Il existe d'autres critères de définition : la
permanence d'activités de service liées à l'exercice du
pouvoir politique (De Maximy, 1988) ; le niveau d'équipement social
(écoles, hôpitaux, casernes, etc.) (Lourdes) ; le degré de
monétarisation des échanges pour l'historien Fernand Braudel
(1980). La ville est le lieu de l'élaboration monétaire, les
dépenses par tête sont deux fois plus élevées en
ville qu'en milieu rural (Braudel. F 1980); le degré de disparité
des revenus, dû à des sources de revenus plus diversifiées
qu'en milieu rural.
Comme l'indique Tricaud (1996), les définitions
géographiques considèrent la ville physique, c'est-à-dire
l'agglomération, telle qu'elle peut être repérée
à partir de l'observation visuelle, de la photographie aérienne
ou de l'image satellitaire. Tricaud (op.cit) définit également
l'espace urbain, au sens strict, comme l'ensemble des parcelles bâties ou
revêtues, c'est-à-dire les parcelles portant des bâtiments
ou majoritairement couvertes d'un revêtement empêchant la
végétation (dallage, ciment) ou de sol majoritairement
tassé pour assurer la circulation (cour, marché) , selon Braudel
(1980). Ces parcelles sont ainsi définies par leur absence de
végétation et leur imperméabilité.
La ville, ou l'agglomération, au sens le plus
étroit, comme un espace urbain de surface ou de population
supérieure à un seuil donné. L'Onu (Organisation des
Nations Unies), la base de données Géopolis et l'Insee (Institut
National des Statistiques et Etudes Economiques) recommandent de
considérer comme agglomérées des constructions
éloignées de moins de 200 m, en Europe, ou de moins de 500 m, en
Amérique latine. L'IAURIF (Institut d'Aménagement et d'Urbanisme
de la Région Ile-de-France) distingue trois catégories d'usage du
sol : rural, urbain construit (bâti ou revêtu), urbain ouvert
(parcs et jardins, terrains de sport, cimetières).
Mais les villes, si denses soient-elles, ne sont pas
discontinues d'espaces bâtis contigus. L'enveloppe urbaine, ou
périmètre urbain, englobe un certain nombre d'espaces urbains
extérieurs et d'espaces non urbains intérieurs. A mesure que l'on
s'éloigne du centre, certains caractères distinctifs de la ville
et de la campagne suivent un gradient croissant ou décroissant :
densité des espaces bâtis et revêtus ; caractère
monétaire des productions ; pression foncière. Ce gradient permet
d'identifier des espaces urbain, rural ou périurbain, sans tracer leurs
limites précises (Tricaud, 1996).
Cette difficulté de limiter l'espace urbain est due au
fait que les activités agricoles, surtout dans les villes africaines,
sont omniprésentes.
I.1.2. Agriculture périurbaine, intra-urbaine, urbaine
Les agricultures urbaine, intra-urbaine et périurbaine
font l'objet de définitions multiples dans la littérature. Il est
question ici de réaliser une analyse critique de quelques de ces
définitions selon les variables suivantes : les principaux
critères de caractérisation ; la mise en évidence de
spécificités par rapport à l'agriculture rurale ; le
caractère opérationnel ; la distinction entre agriculture
urbaine, intra-urbaine et périurbaine.
L'agriculture périurbaine, au strict sens
étymologique, est celle qui se trouve à la
périphérie de la ville, quelle que soit la nature de ses
systèmes de production. Avec la ville, cette agriculture peut soit
n'avoir que des rapports de mitoyenneté, soit entretenir des rapports
fonctionnels réciproques. Dans ce dernier cas, elle devient urbaine et
c'est ensemble qu'espaces cultivés et espaces bâtis participent au
processus d'urbanisation et forment le territoire de la ville (Fleury. A et
Donadieu, 1997).
L'agriculture périurbaine correspondant
à l'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne (Moustier et
Mbaye, 1999) est considérée comme l'agriculture localisée
dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont
destinés à la ville et pour laquelle il existe une alternative
entre usage agricole et urbain non agricole des ressources. L'alternative ouvre
sur des concurrences, mais également sur des
complémentarités entre ces usages : foncier bâti et foncier
agricole ; eau destinée aux besoins des villes et eau d'irrigation ;
travail non agricole et travail agricole ; déchets ménagers et
industriels et intrants agricoles ; coexistence en ville d'une
multiplicité de savoir-faire dus à des migrations, cohabitation
d'activités agricoles et urbaines génératrices
d'externalités négatives (vols, nuisances) et positives
« espaces verts » (Moustier et Mbaye, Op.cit).
Les deux définitions définissent l'agriculture
urbaine ou périurbaine par rapport aux flux de ressources et de produits
entre l'agriculture et la ville. Ces flux créent des concurrences et des
complémentarités entre usages agricoles et non agricoles,
apparaissent comme les plus pertinentes. Elles font bien ressortir la
spécificité de l'agriculture urbaine.
L'agriculture urbaine ou périurbaine définit de
manière précise et opérationnelle, par rapport à
l'intensification des systèmes de production et à l'utilisation
des déchets urbains (Moustier et Mbaye, 1999). Cependant, cette
définition est restrictive, car certaines formes de production urbaine
sont extensives, et certaines exploitations n'utilisent que des fertilisants
chimiques et pas de déchets urbains. Dans certaines définitions,
le type d'activités englobées sous le vocable d'agriculture est
précisé : activités de production, commerce,
transformation; productions végétales et animales, alimentaires
et non alimentaires. Les interactions entre la ville et l'agriculture, en
termes de flux de ressources et de produits, sont au coeur de l'identité
de l'agriculture urbaine (terme que nous employons ici pour désigner
à la fois l'agriculture intra et périurbaine). La suite du
chapitre se propose de caractériser ces interactions et leurs
conséquences en termes d'atouts et de contraintes pour l'agriculture
urbaine.
Bien que les questions peuvent être posées sur la
notion même de « périurbain ». C'est une expression
commode pour circonscrire l'espace d'expansion des villes au détriment
des campagnes. On voit qu'en fait les articulations entre rural et urbain sont
diverses, elles ne se limitent pas à une vision spatiale
localisée d'une zone de contact entre deux mondes étrangers, l'un
tendant inexorablement à repousser l'autre ou à l'acculturer (Luc
J.A. Mougeot et P. Moustier, 2003). La zone d'approvisionnement la plus proche
de la consommation se trouve à l'intérieur même de la ville
ou à sa périphérie immédiate. La croissance
urbaine, enclenchée après les années de
l'indépendance du pays, a donné lieu à l'apparition, non
seulement de ceintures maraîchères, mais encore d'un jardinage
urbain pratiqué intra-muros sur les terrains que l'expansion de
l'urbanisation laissait encore libres pour un temps.
Ce type d'agriculture, suburbaine ou intra urbaine, est
très précaire. Il a surgi spontanément comme une mise
à profit de terrains proches de la ville ou même
intégrés dans celle-ci et sur lesquels il était
relativement aisé de pratiquer une irrigation même rudimentaire
pour approvisionner les citadins, soit directement, soit en passant par le
marché, en légumes verts ou produits maraîchers,
c'est-à-dire en produits de valeur unitaire relativement
élevée répondant à la demande d'une
clientèle urbaine aisée. Il s'agissait en fait d'un essai,
souvent réussi, de substitution de produits d'importation, visant
à offrir des denrées alimentaires européennes à une
clientèle surtout constituée d'expatriés ou de membres de
la bourgeoisie urbaine occidentalisée.
Dans l'espace, la ceinture ainsi formée n'est nullement
continue, et moins encore s'il s'agit des cultures à l'intérieur
de la ville. Ces cultures sont apparues çà et là, en
fonction des dynamismes locaux et surtout en fonction de la possibilité
d'accéder facilement à l'eau. Il s'agit donc surtout d'une
horticulture de bas-fonds, dépendant de systèmes d'irrigation
simples et de faible portée.
L'entreprise se heurte, au fil du temps, à deux types
de difficultés, les unes locales, les autres d'ordre plus
général. A mesure de l'avancée de l'urbanisation, la
plus-value progressivement acquise par les terrains suburbains, et plus encore
intra urbains (même s'ils étaient réputés
inconstructibles selon les normes de l'urbanisme), ne peut laisser longtemps
persister une activité agricole dont la rentabilité relative va
naturellement en diminuant. Tôt ou tard, les cultivateurs de produits
maraîchers, avertis de la valeur réelle de leur fonds,
cèdent à la tentation de vendre celui-ci à quelque
promoteur ou de réaliser eux-mêmes une opération
immobilière. A Brazzaville, en 1986, une parcelle de 400 m² valait
200 000 à 300 000 Fcfa dans le quartier de Madibou ; en 1988, la
même parcelle valait entre 400 000 et 500 000 Fcfa (Moustier, 1995).
L'autre obstacle, plus récent, rencontré par
cette agriculture spécialisée dans des productions relativement
chères, est la crise et l'ajustement conséquent, dont l'effet
immédiat fut la baisse du pouvoir d'achat de la majorité des
ménages urbains. Aliments en passe de devenir partie de la consommation
urbaine habituelle. Ces produits maraîchers se sont trouvés
rangés au nombre des approvisionnements exceptionnels, même pour
les citadins aisés, tandis que la clientèle des expatriés
avait fondu entre temps.
Le développement d'une culture maraîchère
suburbaine à forte valeur ajoutée susceptible de contribuer
efficacement et durablement au ravitaillement des grandes villes africaines, ne
semble donc pas généralisable à toutes les situations
étant donnée la spécificité des problèmes de
la ville africaine, ce qui tend à montrer l'impossibilité de
transposer tels quels les modèles issus de l'expérience
occidentale, tels les « jardins ouvriers ».
I.2. L'approvisionnement périurbain
Le qualificatif «périurbain» reste
imprécis; c'est l'hinterland, l'arrière-pays, la zone sur
laquelle s'étend l'influence de la ville (Moustier. P, 2003). La
distance jusqu'à laquelle celle-ci s'exerce peut être très
variable, principalement en fonction du volume démographique de la ville
et des activités qu'elle déploie. Dans les pays de petite
dimension, la zone d'approvisionnement de la capitale peut même se
confondre avec le territoire national.
Les influences de la ville sur sa région environnante
sont multiples, qu'elles prennent la forme de relations ville-campagne ou
campagne-ville, et l'approvisionnement urbain ne constitue que l'une d'entre
elles qui ne coïncide pas nécessairement avec les autres. Mieux
vaut parler des multiples aires d'influence de la ville, chacune variant selon
l'objet considéré et, dans le cas présent, selon la
production alimentaire considérée (Moustier. P, op.cit).
D'autre part, ce qualificatif de «périurbain»
peut prêter à confusion dans la mesure où il évoque
une notion d'espace partant d'un centre, la ville, et s'élargissant en
cercles concentriques autour de celle-ci tout en s'affaiblissant
progressivement. (Moustier. P, op.cit) Or, quel qu'en soit
l'élément considéré, l'espace périurbain est
discontinu, constitué de zones disjointes, pour ce qui concerne
l'approvisionnement alimentaire, peut-être plus encore qu'en d'autres
domaines. En outre, sa forme peut fort bien n'avoir rien de commun avec le
cercle ou l'hexagone de Christaller même s'il arrive qu'elle tienne du
demi-cercle dans le cas des villes côtières, comme est le cas de
Kinshasa.
L'incessant va-et-vient de véhicules et de
piétons qui animent dès les premières heures du jour les
routes et pistes aux alentours de la ville est l'une des
caractéristiques les plus frappantes des pays africains. (Luc J.A.
Mougeot et P. Moustier, 2003). Si les composantes de cette activité sont
multiples, il est certain que les déplacements de citadins se
ravitaillant à la campagne proche et ceux des ruraux leur apportant
leurs productions y sont pour beaucoup.
Il ne s'agit cependant pas uniquement d'échanges qui
seraient pratiqués sur la base d'une réciprocité plus ou
moins parfaite (plutôt moins du point de vue des citadins, plutôt
plus selon les ruraux, etc.). Les études sur la sécurité
alimentaires montrent l'existence d'autres types de stratégies de
ravitaillement développées par les citadins pour remédier
aux difficultés de la vie urbaine (Frans Goossens, 1997).
Ce recours direct à la production vivrière des
campagnes n'est pas uniquement le fait des ménages pauvres ou des
immigrés récents. Les jours fériés et les week-ends
voient se multiplier, sur les principaux axes routiers qui mènent
à la ville, des étalages souvent rudimentaires à
l'intention de citadins motorisés qui ne dédaignent cependant
pas, malgré leur statut socioprofessionnel relativement
privilégié, cet approvisionnement en vivres frais meilleur
marché qu'en ville. On peut malgré tout supposer que
l'économie permise par ces achats occasionnels n'a rien de commun avec
celle que réalisent, selon la même stratégie, les
ménages plus nécessiteux.
De tels échanges ne peuvent être actifs que dans
la mesure où existent des voies de communication et des moyens de
transport relativement commodes entre le village et la ville. On constate
cependant qu'à égale distance de la ville existent de fortes
variations dans l'intensité de l'utilisation de cette ressource
« ville » par les producteurs. Ici, on cultive presque
exclusivement pour vendre, parfois au risque de porter atteinte à
l'équilibre alimentaire des familles, là, on se contente de
vendre le surplus quand il en existe un, ailleurs encore, on vit quasiment en
autarcie comme si la ville et les débouchés qu'elle offre
n'existaient pas. De telles différences selon les zones
géographiques, voire les individus, renvoient naturellement à des
contraintes qui se traduisent dans les particularités de l'espace
d'approvisionnement.
Les productions offertes à la consommation urbaine par
l'espace périurbain sont généralement celles qui satisfont
les besoins de l'alimentation de base. Il s'agit des aliments
(céréales, tubercules) qui constituent le fond de l'alimentation
locale habituelle, qu'elle soit rurale ou urbaine. On peut s'expliquer le fait
par le mode de peuplement de la ville: les immigrants qui ont constitué
la première population de la ville provenaient (et proviennent
peut-être encore) majoritairement de la région proche et ont
gardé en ville la culture alimentaire qui était la leur et qui
est devenue et demeurée celle de la ville. L'idée implique
qu'à mesure que la ville étend et diversifie le bassin de
recrutement de ses immigrés, l'alimentation des citadins tend à
se diversifier et la zone d'approvisionnement à s'élargir vers de
nouveaux espaces.
Restent cependant entre ces espaces d'approvisionnement,
qu'ils soient anciens ou nouveaux, des sortes de no man's land, des zones
parfois relativement proches de la ville, que celle-ci ne semble pas
réussir à intégrer à son arrière-pays.
I.2.1. L'approvisionnement
à longue distance
Une partie de l'approvisionnement urbain est de provenance
lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne manque d'ailleurs pas
d'étonner lorsqu'il s'agit de villes modestes. A l'intérieur
même du territoire national, certaines zones ont pu réussir une
spécialisation agroalimentaire qui fait d'une ou plusieurs de leurs
productions une quasi-originalité régionale dont la valeur
(économique ou symbolique) autorise un transport à longue
distance. Il peut s'agir d'aliments de consommation directe mais peu
périssables, ou bien de produits industrialisés ou
semi-industrialisés conditionnés de façon à
permettre un transport à longue distance.
On peut donc se trouver en présence, notamment pour les
grandes villes, d'un espace d'approvisionnement qui laisse une impression
d'incohérence et de démesure, et dont les principales
caractéristiques sont une sorte de sous exploitation des ressources
agroalimentaires locales et un recours à des ressources de provenance
lointaine, parfois très lointaine, ce qui ne va pas sans faire peser un
risque certain d'insécurité sur l'alimentation urbaine au
quotidien.
I.3.
Les ceintures vertes
Aujourd'hui la moitié de l'humanité vit en
ville, tandis qu'en 2015 ce seront les deux tiers et dans un siècle la
population urbaine aura doublé. Les villes doivent donc s'adapter pour
accueillir cet afflux de population. De ce fait, les villes s'étendent
très vite et trop souvent de manière incontrôlée.
La majorité de ces nouveaux citadins choisit de
s'installer en banlieue, où les prix pour se loger sont moins
élevés et où le rêve de la propriété
privée est plus accessible. Ce phénomène engendre de
nombreux problèmes sociaux et environnementaux : forte consommation
d'espace, destruction des écosystèmes, manque d'espaces verts,
quartiers périphériques isolés, multiplication des
embouteillages...
La maîtrise de l'étalement urbain est aujourd'hui
un enjeu qui nous concerne tous. Kofi Annan, Secrétaire
général des Nations Unies, déclarait ainsi en 2004 :
«L'urbanisation rapide est devenue un des défis majeurs auxquels la
communauté internationale doit faire face».
Les villes ont sans cesse besoin de nouveaux espaces pour
construire et les milieux naturels en sont les premières victimes. La
question de la protection des espaces naturels face à l'aggravation des
pressions urbaines est au coeur des préoccupations. En effet, les
espaces naturels apportent de nombreux services aux villes. Ces espaces
filtrent l'eau et contribuent également à la purification de
l'air. Les boisées permettent de refroidir la température moyenne
et de limiter le phénomène des îlots de chaleur dans les
villes, ce qui améliore la qualité de vie. A Kinshasa, le champ
d'eucalyptus du quartier 1 à N'djili a été planté
pour cette raison. En plus de ces avantages, ils permettent aux citadins de
profiter d'espaces verts dans leur ville. Cependant, ces services
dépendent de la qualité des écosystèmes et ne
doivent donc pas être considérés comme acquis.
Le défi des villes de demain est de réussir
à concilier la croissance urbaine avec la protection des espaces
naturels dans et autour de la ville. De plus en plus de pays sont conscients de
ces enjeux et mettent en place des outils pour contrôler la croissance de
leurs villes.
La création d'une ceinture verte (Greenbelt) autour
d'une ville est aujourd'hui un outil très efficace pour relever ce
défi. Son objectif est d'entourer une agglomération d'une zone
non bâtie, où l'urbanisation est limitée et où les
espaces naturels sont mis en valeur.
Une ceinture verte est donc un ensemble d'espaces naturels
protégés reliés entre eux par des corridors à
vocation écologique ou récréative.
Ce concept présente de nombreux avantages pour
répondre à ces enjeux :
1. Contrôler la croissance des villes
2. Redonner une place à la nature en ville ce qui
améliore les conditions de vie de la population
3. Éduquer et sensibiliser la population urbaine
à l'environnement.
4. Améliorer l'image et l'attractivité de la
ville.
5. Renforcer l'économie en développant des
activités récréatives et touristiques
Le concept de ceinture verte est né à Londres
dans les années 1950. Le but était alors d'arrêter
définitivement l'expansion incontrôlée de
l'agglomération. La Greenbelt de Londres a été crée
par la loi d'urbanisme Town and Country Planning Act de 1947. L'enjeu
était tel que cette loi a été votée par le
parlement anglais lui-même, et non par les administrations locales. Ce
texte est fondamental, car il rend définitivement inconstructibles les
terrains de la future ceinture verte. Cette loi est accompagnée par la
création de villes nouvelles à 30 kilomètres de Londres
pour répondre aux besoins d'urbanisation.
Aujourd'hui la Greenbelt de Londres couvre 5 133 km².
Elle est prise en compte dans toutes les décisions d'aménagement
du territoire dans la région. À Londres la campagne est aux
portes de la ville.
Pour s'inscrire dans la durée et atteindre ses
objectifs, une ceinture verte doit donc bénéficier d'un soutien
politique et une législation stricte qui protège ses espaces
naturels de l'urbanisation.
Pourtant, le terme de « ceinture verte » a
été chaque fois utilisé. Dans la plupart des cas, la
ceinture verte a un véritable rôle et les moyens pour
réaliser ses objectifs. Mais, parfois, le terme n'est qu'un
«label» pour désigner avantageusement les espaces verts d'un
territoire. En effet, ce terme donne une image positive à la ville et
offre une vitrine qui permet d'afficher fortement sa volonté de mener
une politique de développement durable.
Une ceinture verte permet d'associer la préservation de
la nature, la qualité du cadre de vie et le développement
économique. Elle s'inscrit dans une perspective de développement
durable du territoire.
Ces politiques montrent que les villes les plus modernes,
souvent dénoncées pour leurs impacts dévastateurs sur leur
environnement, disposent d'outils efficaces pour se développer
durablement. La croissance urbaine très rapide suscite donc la
création de politiques urbaines innovantes.
Cependant, on peut regretter le manque de
coopération et d'échanges entre les villes qui possèdent
une ceinture verte. Les conséquences et les bénéfices de
ces politiques sont peu ou pas diffusés. Un partage des expertises
pourrait permettre d'enrichir les ceintures vertes actuelles et futures.
CONCLUSION
Ce chapitre présente des définitions et des
concepts sur l'agriculture urbaine et ses dynamiques. Il montre en quoi
l'agriculture urbaine pose des questions différentes de l'agriculture
rurale. Il expose, en particulier, les spécificités de
l'agriculture urbaine, la pluralité des approches qui s'y rapportent, la
multiplicité de ses fonctions, ses impacts et ses facteurs de
changement. Il met en relation l'intérêt récent de la
communauté scientifique pour l'agriculture urbaine avec l'urbanisation
en Afrique, le développement des flux entre la ville et l'agriculture,
ainsi que les politiques de décentralisation. Il souligne la
diversité des définitions de la ville et de l'agriculture urbaine
et périurbaine, ainsi que leurs points de convergence, car toutes
mettent l'accent sur les interactions entre la ville et l'agriculture. Ces
interactions sont caractérisées, en mettant en avant la
compétition pour l'accès aux ressources foncières ainsi
que les pollutions urbaines et agricoles.
Ce chapitre illustre également la prise en compte de
différentes catégories et échelles dans des typologies et
présente les disciplines qui se sont intéressées à
l'agriculture urbaine, notamment, l'économie spatiale et
institutionnelle.
Enfin, il décrit la diversité des fonctions et
des impacts de l'agriculture urbaine, ainsi que les principaux
paramètres de son évolution dans le temps, en soulignant la non
linéarité de la dynamique de l'agriculture urbaine.
Le chapitre qui suit parle sur les différentes
dynamiques de croissance de la ville, des espaces urbains et des mutations qui
en découlent.
CHAPITRE II : KINSHASA : CROISSANCE URBAINE
ET CRISE DU LOGEMENT
II.1. Croissance urbaine
Les grandes villes africaines comme Le Caire, Tombouctou,
Addis-Abeba sont des preuves éloquentes d'une urbanisation
précoloniale. L'Afrique, région du monde où l'on remarque
un faible taux d'urbanisation et où paradoxalement l'on enregistre un
fort taux du processus d'urbanisation avec un taux variant entre 4,2% et 4,9%
en 1992 alors que l'Europe quant à elle affichait 0,7%. Ce continent
africain présente des maux qui touchent la majeure partie de sa
population comme la précarité, le manque d'infrastructures
viables de base, l'insalubrité.... Kinshasa, grande mégapole
d'Afrique Noire n'échappe pas à ces multiples problèmes
d'organisations et de sociétés.
Capitale de la République Démocratique du
Congo ; Kinshasa fut découvert en 1881 par Henry Morton Stanley.
Ville de contrastes importants, avec des secteurs résidentiels et
commerciaux chics, des universités et des taudis informes coexistent
côte à côte. Situé à l'Ouest du pays, elle est
aussi la plus spacieuse ville d'Afrique sub-saharienne. Elle forme une
entité administrative à statut particulier, jouant un rôle
de centre administratif, économique et culturel de la république.
La partie la plus importante de la superficie c'est-à-dire #177; 8.000
km² ~ 10.000 km² de la région de Kinshasa est rurale et est
couverte d'une savane herbeuse parsemée d'arbustes (
www.techno-science.net)
II.2. L'espace physique
II.2.1. Topographie
La ville province de Kinshasa a une superficie de 9.965
km², elle occupe environ 0,4% sur 2.3.45.095 km² de l'ensemble du
pays. Sa densité moyenne d'habitant par km² est de 400,38
hab./km² et d'une altitude moyenne d'environ 300 m, composée d'un
grand plateau (Plateau du Kwango), d'une chaîne de collines (Monts
Ngaliema,
Amba,
Ngafula), d'une plaine
et de marécages au bord du Pool Malebo . La plaine est la partie la
plus peuplée et s'étend en forme de croissant de la baie de
Ngaliema à l'Est jusqu'au plateau du Kwango à l'Ouest du Pool
Malebo.
Plusieurs rivières de diverses dimensions traversent
les plaines de la ville-province, généralement prenant source
dans les collines, coulant du Sud vers le Nord, pour se jeter dans le fleuve
Congo. Des lacs de tailles réduites, comme le
lac
Ma Vallée et le
lac
Vert, y sont aussi localisés (Atlas de la RDC et encarta 2006).
II.2.2. Végétation
Le périmètre non urbanisé autour de
Kinshasa est couvert d'une savane herbeuse parsemée d'arbuste. En
général le sol est pauvre et sablonneux du type Kalahari. Le sol
de Kinshasa est sableux fin à sablo argileux ; sol répandu
sur toute la région constituant des substrats relativement secs, dus en
partie à leur forte perméabilité et de leur faible
réserve en eau. Le déficit hydrique durant la période de
Mai à Août est à l'origine du caractère
mésophyte et arbustif de la savane.
Figure n° 1 : vue satellitaire de Kinshasa
(wikkipedia.fr)
La plupart de ces sols sableux sont vulnérables
à l'érosion de l'eau ruisselante. Ces sols présentent des
caractères physiques et mécaniques suivants : une texture
essentiellement sableuse fine, une cohésion presque nulle, un angle de
frottement interne élevé, un pH acide, des coefficients
d'uniformité faible.
Dans les secteurs déboisés en pente, des rigoles
et plus couramment des ravins et ravines entaillent les versants et menacent
dangereusement la ville en coupant de nombreuses voies de communication. De
plus, la coupe illicite des bois engendre un coefficient de ruissellement accru
qui accélère ce ravinement. Kinshasa avant son occupation urbaine
était au départ une forêt caducifoliée
subéquatoriale que P. Georges (1974) appelle savane boisée.
Malheureusement, cette forêt n'existe plus sur toute la région. On
peut rencontrer encore quelques lambeaux conservés comme sur le plateau
de l'université de Kinshasa et au quartier Binza Météo
dans la commune de Ngaliema. Cette <silva> comprenait au départ 3
niveaux à savoir, selon (P. Georges, Op.cit):
· Herbacée entre 1m - 0,5m de hauteur
· Arbustif de 8m de hauteur
· Arborée de 25m de hauteur
La végétation actuelle est progressivement
anthropisée depuis, et a presque disparu et remplacée par un
couvert végétal artificiel des plantes nécessaires en
majorité fruitières composées des avocatiers, orangers,
manguiers, palmiers,... On remarque aussi par endroits certaines cultures
d'eucalyptus et d'acacias dans les espaces verts de la ville et d'autres
plantes à croissance rapide qui elles, prennent le relais de même
que les lotissements intempestifs des espaces verts (Bianda à
Mont-Ngafula). Cependant, l'utilisation draconienne de ces arbres comme bois de
chauffe est entrain de mettre en mal le nouvel équilibre environnemental
de la ville.
II.2.3. Climat
Kinshasa se trouve dans une zone de climat tropical humide
à 2 saisons distinctes dont une pluvieuse qui va de fin septembre
à fin mai. Les précipitations, principal facteur climatique
limitant des formations végétales aux basses latitudes, fait de
Kinshasa une région dont les précipitations moyennes annuelles
sont de l'ordre de 2000 mm. Ces précipitations sont très
disproportionnées dans leur répartition annuelle avec une saison
pluvieuse concentrant 93 à 97% et une saison sèche ne recevant
que moins de 10% de volume total annuel de pluies. La saison sèche qui
va de mai à septembre ou octobre est généralement absolue,
fortement nuageuse et faiblement ensoleillée. Les températures
moyennes mensuelles de juin à septembre sont inférieures à
22°C avec des minima absolus inférieur à 10°C. Le
climat est de type AW4 selon les critères de classification de Koppen.
Les variations annuelles de température dans la région de
Kinshasa sont d'environ 13°C.
Tableau 2 : Moyenne des
températures à Kinshasa
|
Janvier
|
Février
|
Mars
|
Avril
|
Mai
|
Juin
|
Juillet
|
Août
|
Septembre
|
Octobre
|
Novembre
|
Décembre
|
Min
(°C)
|
21
|
22
|
22
|
22
|
22
|
19
|
18
|
18
|
20
|
21
|
22
|
21
|
Max.
(°C)
|
31
|
31
|
32
|
32
|
31
|
29
|
27
|
29
|
31
|
31
|
31
|
30
|
Pluie
(mm)
|
135
|
145
|
196
|
196
|
159
|
8
|
3
|
3
|
30
|
119
|
222
|
142
|
Source : BBC. Weather (2008)
Le tableau n°2 montre que la ville de Kinshasa
connaît un climat tropical et humide, caractérisé par une
saison sèche très marquée de 4 mois de mi-mai à
mi-septembre, relayée d'octobre à mai par une saison de pluie
avec un creux fluctuant de décembre à février (ville de
Kinshasa, Fiche technique, Département de Plan ; Août
1988).
II.3. L'espace humain
La ville concentre du coup tous les problèmes de
grandes villes du Tiers Monde : paupérisation, maladie,
insalubrité, précarité,... Telles sont les
caractéristiques de la vie de la majeure partie de la population
kinoise.
Tableau n°3 : Progression de la
population kinoise par commune
COMMUNES
|
1967
|
1970
|
1984
|
2003
|
2004
|
Bandalungwa
|
45 220
|
60 243
|
97 214
|
195 680
|
202 341
|
Barumbu
|
44 900
|
59 553
|
69 147
|
145 370
|
150 319
|
Bumbu
|
37 560
|
61 366
|
113 968
|
318 396
|
329 234
|
Gombe
|
17 890
|
22 615
|
17 360
|
31 307
|
32 373
|
Kalamu
|
78 310
|
100 441
|
160 719
|
304 961
|
315 342
|
Kasa-vubu
|
56 540
|
67 525
|
74 888
|
152 141
|
157 320
|
Kimbaseke
|
64 440
|
83 006
|
353 209
|
915 217
|
946 372
|
Kinshasa
|
56 640
|
73 826
|
74 708
|
159 430
|
164 857
|
Kisenso
|
26320
|
39578
|
117774
|
373439
|
386151
|
Kitambo
|
29 890
|
38 748
|
49 297
|
103 257
|
106 772
|
Lemba
|
37 480
|
61 607
|
159 775
|
338 321
|
349 838
|
Limete
|
28 270
|
41 340
|
128 197
|
363 357
|
375 726
|
Lingwala
|
37 240
|
46 209
|
49 173
|
91 520
|
94 635
|
Makala
|
37 200
|
49 346
|
108 939
|
245 487
|
253 844
|
Maluku
|
|
14 678
|
2 676
|
173 734
|
179 648
|
Masina
|
18 700
|
36 158
|
158 080
|
469 195
|
485 167
|
Matete
|
42 290
|
63 369
|
104 902
|
259 933
|
268 781
|
Mont-ngafula
|
2 040
|
29 811
|
52 820
|
252 412
|
261 004
|
Ndjili
|
80 000
|
102 881
|
157 010
|
427 583
|
442 138
|
Ngaba
|
17 810
|
36 702
|
74 447
|
174 703
|
180 650
|
Ngaliema
|
30 640
|
63 844
|
252 151
|
660 646
|
683 135
|
Ngiri-ngiri
|
50 930
|
64 272
|
82 303
|
169 087
|
174 843
|
N'sele
|
|
24 096
|
28 963
|
136 290
|
140 929
|
Selembao
|
55 150
|
46 908
|
126 589
|
324 534
|
335 581
|
Comptés à part
|
36 060
|
34 917
|
-
|
-
|
-
|
TOTAL
|
901 520
|
1 323 039
|
2 664 309
|
6 786 000
|
7 017 000
|
Source : INS recensement scientifique de la population
1984, R.P. De Saint Moulin : perspectives démographiques (1984-2000)
Le tableau n°3 montre que si la population continue
à occuper l'espace avec des densités d'occupation identiques
à celles qu'elle a connu à travers les différentes
années sus cis-mentionnées, il y aura une nette
augmentation de surface bâtie et cela ira en augmentant et aura comme
conséquence la densification de l'espace urbain.
Tableau n°4. Evolution de la population de
Kinshasa
ANNEES
|
HABITANTS
|
1920
|
1.600
|
1936
|
40.300
|
1938
|
35.900
|
1939
|
42.000
|
1947
|
126.000
|
1957
|
299.800
|
1959
|
402.500
|
1968
|
1.052.500
|
1970
|
1.323.000
|
1974
|
1.990.700
|
1976
|
2.443.900
|
1984
|
2.664.309
|
1991
|
3.804.000
|
1994
|
4.655.313
|
2005
|
7.500.000
|
2008
|
8.200.000
|
2015
|
12.000.000
|
Source: www. populstat world Gazetteer.org (2007)
Le tableau n°4 illustre la croissance rapide de la ville
fait que d'après les estimations elle pourrait atteindre les 10 millions
d'habitants en 2015. Toutefois, toutes statistiques sur Kinshasa restent
sujettes à caution en l'absence d'un recensement scientifique.
II.4 L'espace urbain
Construit sur une vaste plaine à l'Est et des collines
à l'Ouest constituant un amphithéâtre entaillé par
le rivières Kinshasa compte à cet effet différentes
communes soit vingt quatre dont certaines sont situées sur les
collines pour lesquelles il y a Mont-Ngafula (358 Km²), Bumbu (5,3
Km²), Selembao (23,2 km²), Kisenso (16 Km²), la commune de
Ngaliema (82 Km²) surplombe quant à elle les vallées
encaissées. Certaines communes comme celle de Makala (5,6 Km²) et
de Ngaba (4,00 Km²), bien que situées en une partie dans la
plaine, commencent par endroit à prendre de l'altitude des collines la
périphérie. Sur les plaines alluviales de la ville il y a les
communes de Limete (27,1 Km²), Kalamu (6,6 Km²), Bandalungwa (6,8
Km²), Ngiri-Ngiri (3,4 Km²), etc. subissent quant à elles des
inondations lors de grosses pluies dues au mauvais drainage des plaines
alluviales qui le plus souvent sont inondées en saison des pluies.
Dès sa création Kinshasa a débuté
avec les communes de Kintambo (3,9 Km²), Gombe (192,2 Km²), Kinshasa
(2,9 Km²), Barumbu (4,7 Km²), Lingwala (2,9 Km²). Pour ainsi
s'étendre avec les communes de Selembao (23,18 Km²) dans les
collines et puis sur la vaste plaine située au-delà de la
rivière N'djili avec la commune de N'djili (11,40 Km²), Masina
(69,73 Km²), Kimbaseke (297,78 Km²), N'sele (898,79 Km²), Maluku
(7.948,80 Km²). L'on constatera après sa création, la
naissance des cités planifiées de Lemba (23,70 Km²), de
Matete (4,88 Km²).
Tableau n° 5 : La ville
de Kinshasa et les superficies communales
Entités administratives
|
Superficie (km²)
|
Bandalungwa
|
6,82
|
Barumbu
|
4,72
|
Bumbu
|
5,30
|
Gombe
|
29,33
|
Kalamu
|
6,64
|
Kasa-vubu
|
5,04
|
Kimbaseke
|
297,78
|
Kinshasa
|
2,87
|
Kintambo
|
2,72
|
Kisenso
|
16,60
|
Lemba
|
23,70
|
Limete
|
67,60
|
Lingwala
|
2,88
|
Makala
|
5,60
|
Maluku
|
7.948,80
|
Masina
|
69,73
|
Matete
|
4,88
|
Mont-Ngafula
|
358,92
|
N'djili
|
11,40
|
Ngaba
|
4,00
|
Ngaliema
|
224,30
|
Ngiri-Ngiri
|
3,40
|
Nsele
|
898,79
|
Selembao
|
23,18
|
www.wikipedia.org (2008)
Le tableau n°5 illustre que la commune rurale de Maluku
au Nord-Est la plus vaste et occupe à elle seule 79% du territoire soit
7.949 km² et regroupe à l'Est de la ville, l'ancien secteur de
Batéké et l'ancienne chefferie Mbankana. N'Sele est la seconde
commune rurale également située à l'Est de la ville avec
une superficie de 899 km² ; elle s'étend de l'aéroport
à la commune de Maluku et du Nord au Sud, du Pool Malebo à la
rivière Dingi-Dingi. La commune de Mont-Ngafula est la 3ème
étendue soit 359 km² occupant tout le Sud de la ville à
l'Ouest de la rivière N'Djili et y atteint le fleuve Congo sur
près de 10 km. Les communes de Kimbanseke, au Sud-Ouest de N'Sele et de
Ngaliema, au Nord-Ouest de Mont-Ngafula, sont aussi très étendues
soit 238 km² et 224 km² (Léon de St Moulin, 2005).
Figure 3: Typologie des
quartiers
: Ngaliema (Mbinza Ma Campagne et Mbiza UPN).
: Quartiers des anciennes cités : Kinshasa, Lingwala,
Barumbu, Kintambo
: Quartiers des cités planifiées : Lemba,
Matete, N'djili (quartiers 1 à 7), Kalamu, Bandalungwa, Matonge
(Kalamu)
: Quartiers excentriques et d'extension : Masina, Kinseso,
Selembao, Makala, Ndjili extension, Bumbu, Kimbanseke, Ngaba.
: Quartiers semi-ruraux : Maluku, Nsele,
Mont-Ngafula
Les communes d'une ville peuvent être stratifiés
et classifiés en groupes selon le type d'habitat, le niveau
socio-économique, les infrastructures, les équipements existants
et la chronologie de leur création. La définition spatiale des
communes de Kinshasa est effectuée sur base de ces critères.
Francis Lelo et Claudine Tshimanga (op.cit) distinguent cinq types d'habitat
dans la physionomie spatiale de Kinshasa: communes résidentielles,
communes des anciennes cités, communes des cités
planifiées, communes excentriques et d'extension, et communes
semi-rurales (Lelo Nzuzi et Tshimanga Mbuyi, 2004)
II.4.1. La première couronne
a)
La naissance de la première couronne
La première couronne compte six communes : Gombe,
Kintambo, Lingwala, Kinshasa, Barumbu et Lingwala. A sa création en date
du 14 avril 1882, Kinshasa n'était qu'un petit bourg colonial à
l'époque avec une superficie de 365 Km² en 1898, De destination
commerciale, le bourg était situé au bord du fleuve Congo et
n'était qu'un petit centre commercial et ne remplissait pas encore les
capacités d'un centre administratif. Dans ces prémisses, la
ville débutera par Kintambo en 1887 et constituera une plate forme
commerçante Hollandaise. La construction du chemin de fer constituera un
boom sur la dynamique démographique et spatiale de la ville ; avec
une population estimée à 10 000 habitants en 1910 (Lelo
Nzuzi, 2008). Ce n'est qu'en 1922 que l'on remarquera une véritable
métamorphose de la ville avec le transfert de la capitale de Boma vers
Kinshasa. C'est à cette époque que naîtra la
première couronne de la ville mise en place par le plan
général d'aménagement de la Gombe (ex Kalina). Cette
première couronne constituée d'une agglomération de
17 000 habitants sur 5 000 hectares en 1922 entourait les communes
telles que : la Gombe, Kintambo, Kinshasa et Barumbu (Lelo Nzuzi, Op.cit).
Fort de cet aménagement, la ville attirera de
nombreuses populations rurales et même celles originaire des pays
limitrophes pour constituer sa main d'oeuvre. Cela entrainera la
création des cités africaines telles que la commune de Kinshasa,
de Barumbu et Lingwala toutes situées au Nord Est de la ville,
crées sous forme d'un plan en échiquier quadrillant des grands
îlots des parcelles de dimension variant entre 300 et 500 m² (Lelo
Nzuzi, Op.cit).
Somme toute à l'issu de cette expansion de la ville et
de son économie, la première couronne compte en son sein les
communes de la Gombe qui concentre le centre des affaires et le quartier
européen ainsi que les anciennes cités indigènes de
Kintambo, Kinshasa, Barumbu et Lingwala. Tout cet afflux des populations vers
la ville incitera les autorités de se doter d'instance de
régulation capable de proposer un plan d'aménagement de la ville.
Ce n'est qu'en 1950 qu'une nouvelle régulation sur l'espace face
à l'étalement, donnera une nouvelle impulsion à la ville
lui procurant des options régionales.
Des problèmes naissent quelques temps plus tard
après sa création due en grande partie à ceux liés
à son extension. Fort de son dynamisme démographique et de sa
croissance spatiale, il lui fallait un réajustement de la part des
autorités à travers une nouvelle organisation Sur la gestion en
matière d'urbanisme. C'est ainsi qu'un décret sur l'urbanisme fut
signé le 21 février 1949 règlementant sur la
délivrance des permis de construire, la modification des reliefs, la
démolition, le lotissement, l'acquisition ou l'aliénation des
parcelles et les changements de l'environnement urbain. Et c'est la naissance
d'un service d'urbanisme au niveau national et urbain. Cette couronne renferme
des communes dites planifiées en d'autres termes celles qui disposent
des routes construites en dur (bitumées) et des parcelles spacieuses
souvent supérieures à 1000 m². Les eaux usées et les
eaux de ruissellement sont évacuées grâce à un
système de canalisation généralement fonctionnel. Les
activités informelles sont faibles dans les rues. L'accessibilité
automobile et pédestre est bonne et aménagée. Les
infrastructures sont présentes ; elles sont en bon état, mais
sous-utilisées. Le déplacement se fait essentiellement en
véhicules individuels à cause de faible demande de transport en
commun. Dans ces communes, la densité est faible, soit 20 habitants
à l'hectare. (Lelo Nzuzi, Op.cit).
b)
La crise du logement dans la première couronne
La première couronne composée par la commune de
Kintambo où le prix du logement est fonction de l'emplacement qu'il soit
proche du secteur commercial de la commune ; en effet un appartement de
300m² se vend aujourd'hui dans la fourchette comprise entre 75.000 et
150.000 $ et dans les quartiers nés par de l'auto-construction, les
prix des parcelles quant à elles sont fonction de la nature des maisons
qu'elles soient faites des briques adobes ou en ciment, les parcelles de 500
m² sont évaluées à 100.000$ pour celles en briques en
ciment et moins de 80.000 $ (Lelo Nzuzi, 2008), pour les briques adobes mais ne
descendant pas moins de 50.000$. Le centre ville, c'est-à-dire la
commune de la Gombe, les terrains sont vendus à pas moins de 1.000$ le
mètre carré (Lelo Nzuzi, op.cit), dans les chics quartiers
longeant le célèbre boulevard du 30 juin. Il important de
rappeler que dans la même commune le prix de terrain ne sont pas le
même et bénéficient d'une rente de situation importante.
Les vieilles cités indigènes de la
première couronne ; Lingwala, Barumbu et Kinshasa situées
à proximité du centre ville bénéficient d'une forte
spéculation eu égard de l'attraction créée par le
marché central où le prix du logement est parfois
supérieur à ceux des cités résidentiels de la Gombe
dont les prix sont élevés aujourd'hui et se négocient
à prix de l'or. La spéculation créée fait qu'une
parcelle proche du marché centrale de près de 400 m² se vend
à près de 130.000 $ (Lelo Nzuzi, op.cit), pour faire office d'un
grand centre commercial enfin de faire profit à l'acheteur quelque soit
la nature du bâtiment acheter.
II.2.2. La deuxième couronne
a. Naissance et
régulation de la deuxième couronne
Cette couronne est composé de Limete, Lemba, N'djili,
Matete, Peu après le décret du 21 février 1949, son
application est comprise entre 1950 et 1960, ce qui est le départ d'une
nouvelle dynamique sur l'approche et l'appréhension sur la notion de la
ville dans son contexte spatial. En effet, l'on remarque véritablement
que cette fois-ci les modifications sur la perception et la gestion de l'espace
à organiser par l'établissement d'une politique bien
précise et rigide sur les perspectives de développement avenir de
la ville, tout en traçant les principaux axes et pôles autours
desquels la politique et/ou l'administration veut orienter la croissance de la
ville, de la population et de l'emploi.
Tout en considérant le contexte économique, le
plan s'appuie aussi sur le contrôle de l'exode rural
caractérisé par un zoning. Face à une croissance
démographique importante, il semble donc impérieux de
prévoir l'emploi, mais aussi de nouveaux pôles permettant de
structurer l'espace. Pour cela, le plan repartit la plaine en plusieurs
zones : habitat, industrie, équipements publics et infrastructures
des transports. Ce Plan d'urbanisme est appelé Plan Van Malleghen.
Qualifié de volontaire, le Plan Van Malleghen visait
la déconcentration des activités et d'atténuer la
centralité de la Gombe vers la plaine de Lemba, la création d'une
nouvelle zone industrielle à Limete au Sud-est de la ville tout en
profitant de la proximité du rail. Décongestionner en organisant
les extensions urbaines et de dé densifier les cités
indigènes avec la création des cités planifiées au
Sud de la ville dans la plaine de Lemba et dans celle de Ndjili afin de mettre
à la disposition des travailleurs résidant dans les villes des
logements décents et dignes.
Vu la localisation des activités industrielles au Nord
Ouest et Nord, le plan avait également pour objectif d'aérer
cette zone industrielle en créant une nouvelle à Limete au
Sud-est. Le plan prend en compte des conditions d'hygiène et oriente les
industries lourdes au bord du fleuve dans la même commune de Limete les
éloignant de toute habitation dans le but d'éviter toute
contamination pouvant être causée par les déchets toxiques
issus de ces industries (Lelo Nzuzi, 2008). L'autre objectif poursuivit par ce
plan était d'étendre les quartiers Européens vers les
collines de l'Ouest de la ville à l'occurrence vers Ngaliema profitant
d'une bonne aération et de la proximité avec le centre ville, le
choix sera prononcé pour les quartiers de Joli Parc et de Djelo Mbinza
avec une belle vue panoramique sur le fleuve.
Le dernier objectif poursuivi par ce plan est de dé
densifier le flux de transport c'est-à-dire de développer le
secteur de communication en développant les routes et la
création d'un nouvel aéroport international celui de N'djili au
Sud Est de la ville (Lelo Nzuzi, Op.cit).
Bien que le plan fut mis en place dans le but de
développer de façon considérable le circuit urbain de la
ville, il butera malheureusement aux mouvements et événements de
l'accession du pays à l'indépendance en 1960 causant un frein
à l'élan établi précédemment plus
précisément pour le cinquième objectif de ce dernier qui
n'a été effectué qu'en moitié. Nous remarquons
aussi que par rapport à 1945, la ville a crû de telle
manière qu'elle a vue sa population quadruplée suite à une
insuffisance de la politique de limite de l'exode rural.
Cette couronne recense des communes cadastrées,
planifiées et dotées des commodités urbaines. Ce sont de
très vieux quartiers où les habitations sont en
général vétustes et taudifiées. Les rues sont en
partie bitumées, les canalisations d'eau sont bouchées. La
densité de la population est très forte (environ 400 hab. /ha.
Les emplois informels sont très présents. La marche à
pied, comme mode de transport, est très importante. Les infrastructures
sont insuffisantes et dégradées. Les chaussées
piétonnières ne sont pas aménagées. Ces quartiers
souffrent de sérieux problèmes d'assainissement. Les parcelles
sont sur occupées ; elles contiennent en moyenne dix ménages
(Lelo Nzuzi, Op.cit).
Mais, les canalisations sont vielles et
sous-dimensionnées ; celles des eaux ménagères sont
presque inexistantes. La densité de la population est forte, soit 350
habitants par hectare. Les emplois informels sont très importants. La
mobilité piétonnière est très importante. Les
parcelles ne dépassent pas 300 m². Les infrastructures sont
saturées et dégradées.
b. La crise du
logement dans la deuxième couronne
La deuxième couronne quant à elle, au coeur de
la ville subit de même une attraction importante de la population et
à cela s'ajoute le prix exorbitant dans la facturation des logements.
Cela est dû aux commodités offertes par les cités
planifiées de la deuxième. Négociée à prix
d'or le mètre carré d'une parcelle aménagée
équivaut à 100 $ en moyenne au sein de cette couronne, une
parcelle non aménagée qui vaut 30$ le mètre carré.
Tableau 6: Progression annuelle de
l'habitat
Année
|
Population
|
Superficie en ha
|
Densité hab. /ha
|
1884
|
5000
|
115
|
43,5
|
1930
|
39 950
|
1500
|
26,6
|
1950
|
201 905
|
2331
|
86,6
|
1957
|
378 628
|
5512
|
68,7
|
1960
|
476 819
|
4100
|
116,0
|
1967
|
864 284
|
9400
|
91,9
|
1968
|
939 317
|
12 863
|
73,0
|
1975
|
1 679 091
|
17 922
|
93,6
|
1981
|
2 567 166
|
20 160
|
127,3
|
1998
|
4 131 845
|
59 000
|
70,3
|
Source : BEAU (1975), Boute, J et De Saint-Moulin (1978),
Boute, J (1980), Mbumba (1982), Pnud/Habitat (2000)
Le tableau n°6 tableau montre une densification de la
ville au cours des années et met en évidence l'augmentation de la
surface bâtie qui fait que l'occupation du sol de la ville va en
galopant. Avec le seuil le plus élevé en 1961 et 1981 pour enfin
stagné en 1968 et en 1998.
Face à cette progression, des espaces sont remises en
cause et le recul de la végétation est prononcé car ne
pouvant dresser aucune résistance farouche aux besoins d'une population
nécessiteuses faisant ainsi passer le site bâti de la ville de 115
ha en 1884 à 59 000 ha en 1998. Pareille progression perturbe
l'équilibre existant de la végétation et des terres
verdoyantes telles que la forêt climacique qui est actuellement
substituée par des savanes boisées à force que la pression
démographique s'est intensifiée. Bien que toutes ces pressions
exercées sur le tapis végétal, la ville garde encore le
vestige de sa végétation dans le tissu urbain. Les vallées
des collines sont encore recouvertes par une végétation du type
de forêt galeries autours des cours d'eaux (Lelo Nzuzi, 2008).
Un autre contraste s'affirme en même temps, entre le
regain démographique assez général des campagnes,
appuyé le cas échéant sur l'exurbanisation et la poursuite
du déclin des milieux ruraux de l'Ouest, animés par un exode
rural orienté vers la capitale qu'est Kinshasa (Kabatusuila, 2006).
Les collines reposent sur l'essor des productions
vivrières et des pratiques culturales des villageois, doublement
tournées vers l'auto consommation et vers le ravitaillement, d'ailleurs
malaisé, des centres urbains. Ces espaces ainsi redéfinis devront
subir une restructuration spatiale devant se réaliser par la mise en
oeuvre de nouvelles structures spatiales répondant d'une administration
foncière efficace. Ce qui n'est pas actuellement le cas pour la ville
province de Kinshasa.
Indépendamment de l'évaluation de sa mise en
oeuvre, il est nécessaire à ce qu'on rassemble et qu'on mette
à jour de manière systématique un certain nombre de
données qui permettront d'appréhender correctement les
phénomènes spatiaux, d'analyser les évolutions qui se
produisent et de déceler l'émergence des besoins nouveaux et de
nouvelles pratiques. A ce jour, certaines communes de Kinshasa font l'objet
d'une pression foncière telle que l'acquisition de terrain à
bâtir ; loin de résulter de la rareté de ces derniers
sont en perpétuel concurrence avec les terres agricoles. Cette situation
est généralement la conséquence de la rétention
foncière. On constate que la disponibilité foncière
constitue très fréquemment un problème majeur lorsqu'il
s'agit de mener des opérations de restructuration.
Grande mégapole de forme géométriquement
incohérente et insaisissable, Kinshasa s'étend en allongeant ses
tentacules de part et d'autre de son espace. Fort de sa topographie, l'Est de
la ville est considérée comme propice à une urbanisation
attirant du coup une forte concentration des populations ; offrant un
étalement démesuré en direction orientale. La ville
présente une forme triangulaire de côté non égale
dont l'un est allongé. L'absence des politiques d'habitat et
d'urbanisation confère à la ville un visage délabré
caractérisé par l'apparition des bidonvilles et des banlieues.
Toutes ces mutations démontrent à suffisance comment le dynamisme
de la ville a pu modifier la vie des citadins qui en 1999 comptait un nombre
élevé des logements (562 969) abritant 570 364
ménages (Enhapse, cité par Lelo Nzuzi).
II.2.3. La troisième couronne
a) La
troisième couronne et le plan régional de 1967.
La troisième couronne compte neuf communes :
Masina, Kisenso, Kimbanseke, Bumbu, Ngiri-Ngiri, Makala, Selembao,
Mont-Ngafula, N'sele.
Dès son accession à l'indépendance, le
pays ne connaitra plus aucune politique d'habitat de la masse travailleuse.
Face à cet état de fait, l'on assista à l'instauration
d'un laissé aller qui mettra la population dans un système de
débrouillardise et d'anarchisme. Avec une croissance de plus en plus
galopante les constructions anarchiques sont en plein essor et la croissance
économique est au plus haut niveau, mais l'agglomération Kinoise
est de moins en moins contrôlable.
Paradoxalement au plan d'aménagement mise en place en
1950, qui du reste privilégié la construction sur les vastes
plaines et face au manque de structure de contrôle et de construction,
les cités planifiées devenues inaccessibles pour une certaine
classe de la population, cette dernière préfèrent donc
loger anarchiquement les terrains inoccupés. Au regard de cette crise
avérée du logement, naîtront de façon anarchique
les communes de Makala et de Ngaba au pied des collines du Sud et aux
frontières des cités planifiées de Lemba, de même
que le camp Mombele dans la plaine de Lemba sous l'impulsion politiciennes de
l'époque. Du reste, il en est de même pour les collines de l'Ouest
où voit le jour le quartier Camp Luka qui profite de faibles pentes
présentées par ces collines. S'installera dans le même
ordre le long des sinuosités du Fleuve Congo au pied des collines
franchissant les embouchures des rivières qui s'y déversent le
quartier Kinsuka.
La troisième couronne est essentiellement
constituée des communes d'auto-construction (Makala, Kimbaseke,
Ngiri-Ngiri, Kisenso, Selembao, Bumbu, Masina). Elles sont isolées, non
cadastrées et en majorité habitées par des couches
sociales à faibles revenus. Certains de ces communes sont
créées sur des sites non aedificandi, c'est à dire
inondables et érodables. L'accessibilité est aléatoire et
impraticable à certains endroits. La mobilité
piétonnière est importante. Les infrastructures publiques sont
quasi-inexistantes. Les transports en commun sont aléatoires et,
l'accessibilité piétonne est difficile et non
aménagée. Bien qu'aujourd'hui l'on remarque que nombre des
communes urbano-rurales se sont développées au sein de la brousse
sans aucune planification préalable. Les communes semi-rurales
(Mont-Ngafula, Maluku, N'sele) localisées dans la
périphérie de la ville dans les zones d'extension de la
troisième couronne : sont faiblement occupées. Les emplois
informels sont faibles et dépendent de l'ancienneté du quartier.
Ces quartiers occupent à eux seuls plus de 50 % de la superficie de la
ville. Ils sont quasiment vides et se trouvent à plus de 60 km du centre
ville. Ils remplissent à la fois les fonctions de banlieues agricoles,
industrielles, maraîchères et de recréation.
Tout en traçants des avenues qui se
rencontraient perpendiculairement, ces récents quartiers conservent
fidèlement le plan en échiquier des cités voisines. Ngaba
et Makala sont sans doute les meilleurs exemples de ces communes construites
à la frontière des cités planifiées voisines et qui
témoignent d'un certain degré d'organisation planifiée.
Pareils actes d'irresponsabilités et de laisser aller
ne peut rester sans conséquences néfastes, Face à cela,
les gouvernants réagiront en 1967 par l'élaboration d'un plan
d'urbanisme en offrant des nouvelles orientations précises relatives
à l'aménagement du site bâti en proposant la
restructuration de la ville dans la plaine pour aboutir à son
fonctionnement harmonieux et à une densification de l'espace. A
destination de l'Est, ce plan vise la restructuration par la
décongestion des industries situées dans la commune de Limete en
vue de freiner la croissance de la région de la commune et pour
accélérer le développement industriel vers les banlieues
Est.
L'auto construction caractérise en effet le
début de la troisième couronne de la ville par les
communes : de Makala qui escalade par endroit les collines du Sud, de
Selembao qui s'installe sur les collines érodables de l'Ouest de la
ville de même que Bumbu. Installées précocement sur les
versants, elles présentent toutes un environnement précaire.
Outre ces communes, l'Est de la ville n'est pas en
traîne à travers la plaine de Ndjili qui est aux prises au
même phénomène. Autant Kimbanseke et les extensions de
Ndjili se répandent en tâche d'huile sur les terrasses alluviales
sableuses de l'Est, Masina en subit les mêmes effets. Cette extension,
non contrôlée de la ville, entraîna à toutes sortes
de spéculations foncières.
Les voix de communications joueront un rôle impulsif
dans le prolongement de la couronne de la ville, il faudra citer à cet
effet le rail et le boulevard Lumumba qui longent la commune de Masina, le rail
aura aussi une incidence sur l'éclosion des nouveaux quartiers dans la
commune de Kinseso et de Matete, car la gare située dans ces deux
communes constituent donc un pôle de concentration économique par
l'installation des marchés de fortune qui se sont
développés autour de ces deux gares A l'Ouest, Kinsuka s'est
développé aussi de la même manière grâce au
rail, tout comme les extensions de Limete au Centre. Somme toute, la gare
ferroviaire a joué un grand rôle de pôle structurant,
doté d'un marché, de buvettes, de gargotes vers laquelle la ville
s'est dirigée. Ainsi se sont constitués des nouveaux quartiers.
Les prix des parcelles des quartiers nés par manque de politique
d'urbanisation localisés dans la troisième couronne sont
dépendant des plusieurs critères de détermination. En
effet certains se trouvent dans des sites collinaires (Kisenso, Makala,
Selembao) dans les périphéries de la ville et loin du centre des
affaires bénéficient d'un afflux d'acheteur moins nantis. Ainsi,
dans les cités populeuses de l'Est de la ville le logement souffre d'une
promiscuité élevée où une maison de deux chambres
et salon se loue à pas moins de 70$ le mois accompagné d'une
garanti locative de dix mois où logera une famille de cinq personnes
minimum.
b)
Expansion des quartiers spontanés et développement de la
troisième couronne
La création d'un Bureau d'Etudes d'Aménagement
et d'Urbanisme (BEAU) a pu être déterminant dans le cadre d'une
structure d'étude des maux qui gangrènent la ville de Kinshasa
qui en 1975 donne les informations selon lesquelles, Kinshasa comptait
1.500.000 habitants occupant 15 000 hectares de la surface
urbanisée dont les quartiers nés après 1960
s'étendaient sur plus de 6000 hectares ce qui démontre la forte
proportion que prenait ces nouveaux quartiers dans l'ensemble du circuit urbain
de la ville.
Face à cela il devait y avoir une réaction
substantielle. C'est en 1975 que le Schéma Directeur
d'Aménagement Urbain donnera des grandes orientations tout en
élargissant sa perception. Le besoin de rehausser l'aire d'influence de
la ville en la rendant régionale. C'est pour cette raison, que N'Sele
et Maluku en bordure du fleuve Congo se trouvent être favorable à
l'installation des nouveaux quartiers étendus sur une vaste plaine et
sur les plateaux de Bateke à l'Est stoppant ainsi les ardeurs de
l'extension vers les collines du Sud. Capable d'accueillir près de 4
millions d'habitants, (source) ces vastes plaines et plateaux de l'Est sont
secondés par la proposition de la création des pôles
urbains secondaires à Kasangulu et Kisantu, situés dans la
province du Bas-Congo, mais se trouvant dans l'aire d'attraction de Kinshasa.
Mais hélas ce schéma a rencontré les
problèmes car nécessitant des moyens considérables et
il n'a pu être appliqué car devant commencer par
la création des nouvelles cités satellites à Mpasa 1 et
2. L'urbanisation spontanée est le seul mode d'occupation de l'espace.
Avec des quartiers entiers où règnent la précarité
des constructions sur zones collinaires, érodables de Ngaliema (Malueka
et Sanga Mamba) et de Mont-Ngafula (Masanga-Mbila et Ngomba Kikusa), sur les
anciennes décharges de Limete (Kingabwa) et sur les vallées
inondables des grandes rivières comme Ndjili, Funa et Makelele, la ville
ne fait que s'étendre inexorablement laissant les autorités
impuissantes.
Figure 4 : Croquis schémas de
l'organisation spatiale de la ville de Kinshasa
CONCLUSION
Kinshasa a cru de manière considérable passant
donc de 500.000 habitants à la fin des années soixante à
près de 5 millions au début de ces 3è millénaires.
La spectaculaire progression démographique de la ville ne s'est
cependant pas fait suivre d'un développement parallèle de la mise
en disponibilité des infrastructures de base fiables.
En effet, depuis quelques décennies, une augmentation
très rapide de la population urbaine a accentué les pressions
exercées sur les peux d'infrastructures héritées de la
colonisation ; puisqu'après l'indépendance un exode rural
intense sur la ville de Kinshasa dû aux problèmes sociopolitiques
du pays a fait que celle-ci s'étale et subisse une augmentation de la
population accompagnée de ses lots des problèmes tels que
l'augmentation du prix du logement et la convoitise d'espace dans les
interstices de la ville réservés pour d'autres fins que
l'habitation.
Comme toutes les villes Africaines, Kinshasa a
été doté des zones réservées aux
activités agricoles devant approvisionner ces habitants en
denrées alimentaires. Le chapitre qui suit est consacré à
ses zones vitales d'approvisionnement au sein de la ville.
CHAPITRE III : LA CEINTURE VERTE ET
L'APPROVISIONNEMENT DE KINSHASA
Introduction
Pour approvisionner la ville, l'aménageur a toujours
prévu une ceinture verte autour de la ville ou dans ces interstices. La
ville de Kinshasa n'a pas échappé à cette conception. En
effet, la ville a fait objet de plusieurs plans d'urbanisme avant et
après l'indépendance. Tous ces plans ont toujours tenu compte de
la localisation d'une ceinture verte pour approvisionner la ville en produits
de première nécessité.
L'offre en légumes dans la ville de Kinshasa provient
principalement d'un grand nombre de petites fermes de subsistance de la
région du Bas-Congo, des entreprises maraîchères de la
ceinture verte de la ville, et en moindre mesure de la région du Kivu,
située à L'est du pays. Au Bas-Congo, la production de fruits et
de légumes se situe surtout dans les zones de Mbanza-Ngungu, de
Songololo et de Madimba, c'est-à-dire les zones autour de la route
asphaltée Matadi-Kinshasa, à une distance de 80 à 200 km
de la capitale. Les conditions écologiques y sont favorables à un
grand nombre de cultures. De plus, la zone de Mbanza-Ngungu, qui s'étage
de 500 à 900 m, est favorable à la culture des légumes des
régions tempérées. Dans le Bas-Congo, il existe une longue
tradition de production de fruits et légumes destinés à
Kinshasa. Dans la région du Bandundu, à L'est de Kinshasa, il n'y
a qu'une production très limitée de légumes et de fruits
pour Kinshasa, du fait que les principales zones de production se situent
à une distance de 300 à 600 km de la capitale. La production y
est principalement destinée à l'autoconsommation (Frans Goossens,
1997).
La situation est en réalité assez
contrastée au regard de certaine ville et même selon les groupes
ethnoculturels considérés. Il est des régions où le
marché est une ancienne tradition précoloniale, sans avoir
d'ailleurs donné nécessairement naissance à une ville car
il pouvait aussi s'agir d'un simple lieu de contacts périodiques entre
des sociétés aux économies complémentaires, mais
qui restait totalement déserté entre temps. En ce qui concerne
notre cadre d'étude, Kinshasa est une création purement
coloniale, centre d'encadrement administratif, religieux et militaire, et
centre de services variés à la mesure du degré de
centralisation du pays. La ville se peu à peu dotées de fonctions
économiques, collecte et distribution, symbolisées par la
création mi-organisée, mi-spontanée, d'un marché.
Qu'elle que soit sa genèse, il est essentiel de savoir si Kinshasa est
réellement constituée d'un maillon dans le réseau
d'approvisionnement ? Il semble qu'elle ne puisse jouer ce rôle qu'en
fonction du type d'espace rural qu'elle commande. Selon que le milieu rural
environnant est cohérent et actif ou, au contraire,
désagrégé ou marginalisé, elle peu jouer son
rôle d'animation économique régionale et de relais vers les
centres supérieurs, ou au contraire participer sans pouvoir y
remédier, à l'atonie économique de la région. La
petite ville, en effet, n'a d'existence que par sa région, car elle est
soumise aux mêmes déterminations que celle-ci. L'agriculture
urbaine est une activité qui se développe afin de répondre
à une demande en produits alimentaires émanant des populations
urbaines. Il s'agit plus particulièrement des activités de
maraîchage, de céréaliculture et d'élevage.
III.1. La première ceinture verte avec le plan Van
Malleghen
En vue de pallier aux besoins grandissants de la ville en
denrées alimentaires, l'administration coloniale valorisa les
vallées humides zones de culture maraîchère, selon le plan
de Van Malleghen. En 1951 le projet d'aménagement de la vallée de
la N'djili voit le jour en vue d'une production en légumes frais sur sur
28 ha réparties en plusieurs parcelles de 21 ares chacune. Les
autorités lancèrent la deuxième phase du projet en 1957
avec l'extension de la zone à Kimbanseke où la répartition
des zones de culture s'étendait à 293 parcelles de 16 ares
chacune (Muzingu Nzolameso, 2005).
Pour garantir le succès de ce projet au sein de ces
divers centres de productions maraichère, les autorités
créèrent ainsi une coopérative chargée d'encadrer
les exploitants, de soutenir la production et la commercialisation des
maraichers. Toute fois, fort est de signaler que les produits qui sont
plantés dans ses exploitations étaient premièrement
destinés aux colons et aux européens de la ville.
Paraîtront ensuite de manière anarchique et spontanée
quelques exploitations et jardins dans les zones humides de la ville en dehors
de ceux créés par les autorités. Elles étaient
situées entre les quartiers industriels, le pool Malebo, ainsi
qu'à N'dolo, qui assuraient la production de légumes- feuilles de
types africains pour faire face à la demande émanant de la
population locale.
Selon le Département de l'Agriculture, il y avait 4 300
producteurs ayant comme activité principale en 1981 la production de
légumes. La superficie moyenne par cultivateur variait
généralement entre 0,09 et 0,11 ha. Le projet CECOMAF1(*) avait permis le regroupement de
8 000 maraîchers en 12 centres coopératifs (cfr tableau n°8):
N'djili, Kimbanseke, Funa (Mont-Ngafula), Masina, Tadi (Kimbanseke), Kisenso,
Mokali (Kimbanseke), Ndingi-Ndingi, Tianga (Kimbanseke), Lemba-Imbu, Tshiengwe
(Masina), Manzanza (Kimbanseke). Ces derniers exploitent les
périmètres aménagés dans les vallées autour
de la ville. Le PASMAKIN2(*)
a succédé au CECOMAF (Frans Goossens, 1997).
Tableau 7: Répartition des centres
maraîchers par commune en 1999
Centres
|
communes
|
Nombre de maraîchers
|
Surface brute (hectares)
|
Surface agricole utile (hectares)
|
Ndjili
|
Ndjili
|
647
|
62
|
59
|
Manzanza
|
Kimbanseke
|
444
|
28
|
23
|
Kimbanseke
|
Kimbanseke
|
444
|
76
|
33
|
Tadi
|
Nsele
|
250
|
19
|
9
|
Lemba-Imbu
|
Mont-Ngafula
|
650
|
60
|
50
|
Tshangu
|
Kimbanseke
|
750
|
84
|
58
|
Funa
|
Mont-Ngafula
|
850
|
81
|
62
|
Mangu
|
Kimbanseke
|
701
|
70
|
55
|
Mokali
|
Kimbanseke
|
365
|
60
|
45
|
Bono
|
Kimbanseke
|
328
|
55
|
50
|
Kisenso
|
Kisenso
|
370
|
49
|
46
|
Masina Pool
|
Masina
|
256
|
64
|
60
|
Bandalungwa+ Camp Kokolo
|
Bandalungwa
|
1200
|
11
|
8
|
Total
|
|
7 255
|
719
|
558
|
Source: Senahup, cité par Lelo Nzuzi (2008)
Le tableau n°7 montre que Kinshasa est essentiellement
constituée de quatre principaux bassins d'approvisionnement en produits
vivriers repartie dans ces divers centres de production.
Les différents greniers recensés sont
principalement localisés dans les bas fonds des vallées tel que
celle de Kimwenza, de Ndjili et de la rivière Tshwenge principalement
exploitées par une culture de type maraîchère. Selon une
étude réalisée par le Ministère de l'Agriculture
Congolais en 1985, un total de 53 800 tonnes de légumes frais avaient
été commercialisées à Kinshasa en 1985, soit une
moyenne mensuelle de 4 480 tonnes. Selon l'étude, 29 000 tonnes (54%)
étaient produites dans la ceinture maraîchère (Frans
Goossens, 1997). D'après l'étude de la Fao (1997) il y avait
environ 30 000 maraîchers à Kinshasa pour une population d'environ
de 8 000 000 d'habitants.
Les espaces maraîchers de Kinshasa : à l'Est
les coopératives de coopmakin, au Sud les coopératives de
Kimwenza, à l'Ouest, les coopératives de Kinsuka.
Voici par ailleurs les différents produits
exploités dans la ville et leur proportion par rapport à la
production nationale proposé au tableau n°9.
Tableau n°8 : Production alimentaire de
Kinshasa en 2005
Tableau 1 - Production de chaque s
Produits
|
En % du total national
|
Maïs
|
1,0
|
Paddy
|
0,6
|
Arachide
|
0,2
|
Haricot
|
0,4
|
Patate douce
|
0,7
|
Huile de palme
|
0,6
|
Légumes
|
2,2
|
Autre fruits
|
5,7
|
TOTAL
|
11,4
|
Source : CFSVA 2005
Le tableau n°8 montre que les fruits sont
considérés d'après les renseignements que renferme ce
tableau comme aliment le plus consommer dans la ville suivi des légumes
qui prennent la deuxième place et les arachides est quant à lui
considérés comme l'aliment les moins consommer dans le
classement du CFSA3(*).
En dehors de la production agricole, il y a également
celle animale située principalement dans la banlieue. Elle
constitue ensemble avec la production végétale un gage de
sécurité alimentaire dans la ville et une source
d'approvisionnement vitale. Comme la production végétale, les
productions animales sont également dans les bas fonds mais la
production des porcins, ovins, bovins et caprins est inférieure par
rapport à la demande locale car pour la plupart produits par les
particuliers pour combler leur besoin propre (CFSVA 2005). Le plateau de
Batéké abrite également quelques petites fermes.
Tableau n°9 : Production
d'élevage à Kinshasa
Produits
|
En % du total national
|
Bovins
|
0,1
|
Ovins
|
0,6
|
Caprins
|
0,7
|
porcins
|
0,6
|
Source : CFSVA 2005
Le tableau n°9 évoque la quasi inexploitation du
secteur de l'élevage dans la ville due pour la plupart aux
difficultés que rencontrent des fermiers telles que l'insuffisance
d'infrastructure d'abattage, le coût élevé du
matériel d'élevage, des produits vétérinaires et
géniteurs, le manque d'intrants, le manque d'infrastructures
vétérinaires et zoo sanitaire dans chaque commune.
III.2. Deuxième ceinture verte avec la Ceinture Verte
et Vallée Présidentielle (CVVP)
En effet, dès l'indépendance du pays et le
départ de quelques européens, les mouvements politiques
précédant la période d'indépendance amena une
désorganisation dans l'approvisionnement de la ville car certains
centres crées pour cette fin se sont trouvé à
l'arrêt. De plus, comme ces centres étaient premièrement
crées pour fournir la population européenne de la ville et vue
que la demande avait fortement baissé les exploitants agricoles se sont
reconvertis à la production de légumes feuilles.
Avec le retour de la paix en 1965, les politiques feront de
l'agriculture une priorité dans leur programme de société
en faisant appel à la coopération française pour rendre
efficace sa politique en la matière et commencèrent par relancer
le maraichage dans la ville. C'est pour améliorer l'environnement urbain
par des actions d'aménagement horticole et par la création d'une
zone de production agricole afin de ravitailler Kinshasa devenue millionnaire
que le gouvernement crée officiellement en 1972 les ceintures vertes et
vallées présidentielles (CVVP4(*)) marquant une étape importante dans
l'évolution du maraîchage à Kinshasa. Il s'agit de la
création, par arrêté Ministériel , du CECOMAF
(Blaise Muzingu Nzolameso, 2005). Nonobstant sa dénomination
plutôt restrictive, cet organisme intervient également, de
façon partielle sinon de façon essentielle, dans
l'aménagement des sols, la gestion des installations collectives,
l'approvisionnement des exploitants et la diffusion des techniques culturales
modernes. Les conditions du marché local ne lui permettent en effet pas
d'intervenir directement dans la commercialisation, et son rôle dans ce
domaine se réduit finalement à un service de transport. (Blaise
Muzingu Nzolameso, Op.cit)
Ce même arrêté est aussi à
l'origine de la forêt artificielle des eucalyptus dans la commune de
Ndjili au quartier 1 à l'Est et de deux centres paysannats à
Luzumu (7680 ha et 319 paysans) et à Nsanda (5800 ha et 292 paysans)
dans l'hinterland Ouest. Ces deux centres produisent du manioc, du maïs,
des légumes, des palmiers et des fruits : 970 tonnes en 1974, 2900
tonnes en 1984 et 780 tonnes en 1990. Et cette production est essentiellement
destinée à la garde présidentielle (Ndembe, 1998). En
1972, l'aire maraîchère à Kinshasa comprenait 101 ha
(estimation CECOMAF, cité par Lelo Nzuzi, 2008).
Figure n°5 : Les sites maraîchers
de l'UCOOPMAKIN
III.3. La troisième ceinture verte avec le
Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975
Si aucunes limites cartographiques de précédentes
ceintures vertes n'est connue, la troisième au moins est connue parce
qu'elle se trouve dans l'atlas de Kinshasa.
Figure n°6 : Les schémas
Directeurs d'Aménagement Urbain de Kinshasa (1967 et
1975)
Source : Atlas de Kinshasa 1975
La figure n°6 représente le schéma
né de la coopération française a dressé une
ceinture verte qui devait entourer la ville en partant d'Est en Ouest dont
principalement les activités localisées à l'Est
drainé par la rivière N'djili. Mais hélas, cette ceinture
verte n'a pas été respectée et a subi des fortes pressions
de l'habitat.
III.4 : La crise de l'habitat et la convoitise des
espaces maraîchers
D'après Van Den Berg (1984), la conversion de la terre
agricole en terre urbaine en périphérie des villes africaines est
irrémédiable et procède par étapes : à
l'agriculture rurale, de rente ou d'autoconsommation, succèdent
différents types de maraîchage ; le maraîchage est suivi de
la « jachère sociale » (social fallow), c'est-à-dire
d'une situation dans laquelle une utilisation du foncier disparaît bien
avant que la suivante ne la remplace ; la jachère sociale conduit
à la construction. Le maraîchage périurbain est donc
considéré par Van Den Berg (1984) comme un mode transitoire
d'utilisation du foncier (Moustier et Pages, 1997).
III.4.1 La crise de l'habitat
Après une dernière action d'aménagement
de son espace en 1950, Kinshasa n'a plus connu une nouvelle politique sur
l'habitat et laissera donc se développer une politique de l'auto
construction. Cette politique a des conséquences néfastes sur la
capacité à ces habitants de se trouver un logement décent
selon leurs moyens. De ce qui précède, les pauvres et les moins
nantis sont donc contraints à la location de leur logement faute
certainement d'une politique concrète de logement. Les études
montrent , déjà à la fin des années 70, le
début d'une crise annoncée du logement. Partant sur le même
ordre d'idée, la Caisse Nationale d'Epargne et des Crédits
Immobiliers (CNECI, 1979) avait estimé un déficit cumulé
de l'ordre de 162 577 logements entre 1979 et 1985 (Kanene, 2001).
Des statiques évaluent aujourd'hui à 44% des
locataires (Mukoko, cité par Lelo Nzuzi) à Kinshasa et d'autres
évaluent également tels que Kanene (op.cit) avance le chiffre de
34,7%. Quand on considère la répartition de la population selon
l'occupation du sol du logement dans la ville MICS 2 évalue à
43,6% des locataires, 2,7% de logés par les employeurs, 12,3% des
logés par un parent, ami ou sous logé et 1,2 % autres sur les
562 969 logements à Kinshasa (Kanene. M, 2001)
Au regard de ce qui précède, il devient de plus
en plus difficile de se procurer une maison de location au centre de la ville.
Profitant de cette situation, certains bailleurs dont les maisons jouissent de
la rente de localisation en font objet d'enjeux de spéculation profitant
des faveurs de la loi du marché, c'est-à-dire de la loi de
l'offre et de la demande. Ils font monter les prix de location tout en se
joignant avec des commissionnaires qui bénéficient des
pourcentages issus de la garantie locative.
Si aujourd'hui le logement semble être difficile
à acquérir, il faut compter sur la contribution malencontreuse de
ces « commissionnaires » qui spéculent et font de ce
commerce qui du reste très lucratif, font du coup de l'accès au
logement un véritablement parcours du combattant. Consécutivement
à cette spéculation sans scrupule, il s'observe un accroissement
galopant de la demande de construction vers la périphérie.
Loin de se douter des conséquences, les plus
démunis vont squatter là où ils le peuvent soit dans des
bâtiments publics, soit dans des maisons inachevées, soit dans des
entrepôts vétustes. Si trouver une maison à louer Kinshasa
est un vrai casse-tête que dire alors des prix exorbitants que cela
implique et des critères de sélection des locataires par les
bailleurs qui sont purement subjectifs. Souffrant de fortes spéculations
locatives, ceux qui le peuvent et possédant des capitaux
nécessaires se trouvent dans le besoin de changer de catégorie
pour acquérir des lopins de terres dans les faubourgs de la ville soit
encore dans les périphéries et les zones non aedificandi pour ne
plus avoir à payer le loyer.
Aujourd'hui la ville de Kinshasa connaît une forte
attraction de la part des populations environnantes et de celle venant de
l'intérieur du pays et tous veulent soit s'acheter ou louer un logement.
Suite à toutes ces demandes le prix du logement dans la ville ne fait
que grimper et fait face à une forte spéculation dans les
cités issues de la première et de la deuxième couronne.
Bien que les critères de détermination des prix soient fonctions
de la distance par rapport au centre ville ; ce qui n'est plus de rigueur.
Il est donc important de dresser un état de lieu existant dans les
trois couronnes afin de donner une image correcte du logement dans la ville.
Repoussés en périphérie urbaine pour
acquérir un lopin de terre, les anciens locataires
préfèrent s'installer et commencer une nouvelle vie de
propriétaire dans les nouveaux quartiers de la ville. D'autres par
contre, c'est-à-dire les plus démunis ne préfèrent
pas trop s'éloigner du centre pour habiter les bidonvilles sur des
terres impropres, des vallées inondables et des zones non aedificandi.
Dans l'espoir de se trouver de quoi vivre au centre ville, les habitants de ces
bidonvilles admettent que le prix du sol est trop cher à cause de la
spéculation. Ils ne pourront plus bénéficier des
opportunités que procure la ville. Compte tenu de la proximité
avec le centre ville et le prix réduit du transport, nombreux parmi ces
derniers préfèrent rester dans des bidonvilles parce que la
spéculation foncière leur interdit un accès formel au
sol.
Tableau n°10 : Situation du logement
dans la villede Kinshasa
caractéristiques
|
Nombres des pièces dans le logement
|
Nombre moyen des pièces
|
1
|
2
|
3
|
4
|
5 ou plus
|
total
|
Milieu de résidence urbain rural
|
8,2
10,4
|
29,2
23,6
|
23,3
27,5
|
19,4
26,9
|
19,9
11,6
|
100
100
|
3,4
3,2
|
Kinshasa
|
13,2
|
33,2
|
22,1
|
11,0
|
20,6
|
100
|
3,2
|
Niveau de pauvreté (à Kinshasa)
Plus pauvres
Pauvres
Moyens
Riches
Plus riches
|
12,6
14,1
8,5
5,4
7,2
|
22,5
30,2
24,5
22,3
27,1
|
30,4
24,2
31,2
23,7
21,0
|
31,5
22,0
25,1
26,7
16,8
|
3,0
9,5
10,7
21,9
27,9
|
100
100
100
100
100
|
3,0
2,9
3,1
3,6
3,7
|
Ensemble du pays
|
9,7
|
25,3
|
26,3
|
24,6
|
14,1
|
100
|
3,3
|
Source : RNDH, 2000-2001
Le tableau n° 10 présente la manière dont
vivent les catégories de la population au sein de la ville où la
majorité de la population vit dans les maisons à deux
pièces et les nantis quant à eux disposent des logements de 3.7
pièces en moyenne. Le rapport de MICS 2 indique que pour chaque
ménage à Kinshasa, 4 personnes sont logées dans une
chambre pour près de 49% de la population et que par contre 12,2% des
ménages interrogées logent une personne par chambre.
Des exemples de ces endroits sont à citer dans la ville
tels que : Gand-Monde avec environ ses 5000 habitants, Bribano (3000
habitants), Paka-Djuma (2500 habitants) (Lelo Nzuzi, 2008) Comme on le voit,
la logique voudrait que les masses laborieuses pauvres aillent s'installer en
périphérie là où la spéculation
foncière et immobilière est faible. Mais la mobilité
très réduite de certains pauvres citadins qui ne peuvent pas
payer quotidiennement les transports collectifs pour aller au travail leur
interdit de s'installer très loin du centre. Pour tirer des dividendes
d'emploi, ils cherchent un terrain vacant déclaré non aedificandi
pour y habiter. Très souvent, ces bidonvilles s'installent partout
où existent des terrains dépréciés comme par
exemple : les cimetières (à Kasa-Vubu ), berges des cours d'eau
inondables (à Limete), décharges publiques (Limete), etc.
III.4.2 La convoitise des espaces intra-urbains
maraîchers
C'est dans le centre que la compétition des demandeurs
de terre est la plus âpre parce que l'offre foncière est
très limitée. C'est ce qui est à l'origine de la
spéculation foncière sur ces terres réservées pour
d'autres fins que l'habitat. Les emplacements les plus convoités sont
les sites agricoles les plus proches du centre ou les plus immédiats de
la ville.
Sont convoités en premier lieu les espaces les plus
accessibles parce qu'ils sont bien situés et à cause de la
centralité qu'elle procure. Par exemple, la pépinière de
Bandalungwa a à plusieurs fois fait objet des convoitises, terre
où nombre des personnes tire leur dividendes elle été
sauvé grâce à la forte pression exercée par des
maraîchères voir même que les autorités furent
obligé d'interdire le lotissement de cette pépinière.
L'autre site est celui de Kiyimbi à Matété qui aujourd'hui
est envahi par les sinistrés des inondations et catastrophes naturelles,
sur lequel est érigée un bidonville fait à partir des
matériaux de récupération issus des ateliers environnants
où règne promiscuité et insalubrité ;. A
Lingwala, les luxueuses villas du quartier « Beau Vent »
ont pris la place de l'espace agricole à proximité de la Radio et
Télévision Nationale Congolaise.
Cela met en place une forte spéculation
foncière, et la force de la loi du marché décide de
nouveaux acquéreurs de ces terres en un mot le plus offrant, il gagne le
lopin de terre espérant bien profiter des commodités qu'offrent
la centralité. Il se met en place un système mafieux où
les autorités urbaines se mettent de façon illégale
à vendre les terres ayant une destination bien précise telle
que : terre agricole, terrain de football, marché... Autrement
dit, ils procèdent à la vente de places publiques, des trottoirs
pour en faire des lieux de beuverie communément appelé
« Nganda ». Le phénomène s'intensifie
à un rythme fou malgré les mesures disciplinaires en l'en contre
des récalcitrants aux circulaires émis par l'autorité
urbaine.
III.4.3 La convoitise des espaces péri-urbains
maraîchers
La troisième couronne traduit à suffisance le
degré tentaculaire atteint par l'extension de la ville avec une
périurbanisation prononcée et où il devient de plus en
plus difficile de savoir ces limites. L'une des modes de détermination
pour connaitre les limites de la ville est de la confronter face à la
présence autoritaire du lieu. En effet, il suffit de vouloir se procurer
un lopin de terre pour connaitre si celle-ci dépend soit d'un chef
coutumier ou d'un représentant étatique relevant de
l'administration publique. La disparition des espaces agricoles
du périurbains au bénéfice de la
construction est favorisé par des politiques foncières
ambiguës de la part des autorités. Une cohabitation tendue entre
droits coutumiers et droits constitutionnels aggrave la précarité
de la propriété foncière agricole.
En considérant le mode d'acquisition des terres dans la
ville et se référant à différentes études
faites à ce sujet, le constat fait montre à quel point leurs
acquisitions sont faites de façon frauduleuse et illégale dans la
délivrance de titres fonciers.
L'interférence des autorités coutumières
biens qu'agissante dans ce secteur fait de l'urbanisme un secteur anarchique
qui amplifie une croissance rapide et démesurées des terres bien
que coutumières qui, d'une manière ou d'une autre, commence
à atteindre la ville. Ces terres vendues et loties de manière
anarchique et ne respectant pas les normes régissant le secteur
d'urbanisme bien que bénéficiant de la complicité des
autorités urbaines, des bourgmestres et des chefs des quartiers.
L'exemple des places maraîchères
convoitées dans la périphérie de la ville le site de
Ndjili-Brasserie ou Ndjili Cecomaf, là une forte résistance est
opposée à tous lotisseurs qui n'osent plus s'y aventurer ;
l'on remarque aussi qu'après les deux pillages de 1991 et 1993 cela ont
permis que les champs de riz soient remplacé par des lotissements,
à Kinseso de même les parcelles cadastrées ont
poussées en lieu et place des terres agricoles de la concession de Nzeza
Nlandu, enfin le champ de tirs du camp Badiandingi dans la commune de
Mont-Ngafula transformé autrefois en champ agricole, a vu pousser des
grandes villas pour donner lieu aux nouveaux quartiers
III.4.4. Les différents conflits fonciers
Les conflits fonciers opposent soit des tierces personnes,
soit des particuliers contre les services étatiques des affaires
foncières. Nombre des conflits défrayant la chronique dans la
juridiction du secteur foncier dans la ville sont légions, pour
illustration nous citerons l'affaire sur les concessions Mbinza Metéo
en 1994 dans la commune de Ngaliema, Socopao en 1996 dans la commune de Limete,
Bianda (173 ha) de 1994 à 2008 dans la commune de Mont-Ngafula, la
concession Nzeza-Nlandu en 1997 dans la commune de Kisenso etc. (Lelo Nzuzi,
2008).
Face à cette prédation contre laquelle ils ne
peuvent sortir exempter d'aucuns risques fallacieux, nombre des
propriétaires se sont décidés de vendre et autoriser le
lotissement de leurs terres, comme il en est le cas de la concession de Bianda
dans la commune de Mont-Ngafula profitant de la spéculation
établit et pour faire des profits. Certains par contre se sont
résolus de conserver la propriété parcellaire de leur
concession en la valorisant. Et pourtant, ces propriétaires, comme
Mayimbi, dont les concessions changeaient d'usage n'étaient pas
habileté de les morceler. Malheureusement, les autorités urbaines
n'avaient ni les moyens, ni la volonté de les viabiliser. (Lelo Nzuzi,
2008)
Rare sont les terres à vocation agricole qui
résiste aux appétits grandissant de la ville en espace et
à la forte prédation des acquéreurs ; seul Ndangi
fort de ses moyens financiers et d'une concession à l'Ouest de la ville
dans la commune de Mont-Ngafula refuse de vendre sa terre bien que
encerclé de toute part par l'avancé de la ville. En effet, la
forêt Ndangi bien que restée en dehors du mouvement de la
spéculation foncière pendant un moment souffre aujourd'hui de la
même prédation rencontrée par les autres concessionnaires.
Cette concession fait aujourd'hui face à une confrontation dans les
tribunaux de la ville. Nous ajouterons dans la liste de même que la
concession de Nzeza Nlandu pour laquelle le chapitre quatre est
consacré ; a aussi fait parti des terres qui par leur
immensité a suscité une convoitise et une confrontation dans les
tribunaux qui a semblée nécessaire pour départager les
différents. Les autres concessions, mentionnées ci-haut, ont fini
par être loties et ont donné lieu à des vastes communes
périphériques. C'est dans cette auréole que les banlieues
ou même les villes-banlieues comme Kimbanseke, étalées sur
des dizaines de kilomètres, ont atteint des plus grandes extensions.
CONCLUSION
Ce chapitre a parlé des ceintures vertes et de sa
gestion. L'accent été mis sur les fonctions productives des
ceintures vertes et du maraîchage, c'est-à-dire la fourniture de
produits alimentaires, d'emploi et de revenus. La question de la
durabilité de ces ceintures résulte des multiples contraintes
exercées par le milieu urbain, notamment la contrainte foncière.
Etant donnée la diversité des acteurs et des
intérêts en jeu, une bonne planification est la condition
essentielle d'une meilleure réponse du maraîchage urbain aux
objectifs de revenus et d'alimentation, auxquels ce secteur répond.
La forte pression des ceintures vertes et la relative
spéculation sur la valorisation des interstices de la ville justifient
une approche par domaine pour répondre à ces problèmes.
Divers causes émanant sur la prédation des espaces
réservés de la ville sont présentées, avec une
combinaison d'analyses sociologiques, économiques et
géographiques. Une partie du chapitre est consacrée
spécifiquement au diagnostic des raisons poussant au lotissement
d'espaces agricoles des villes, en mettant l'accent sur la localisation des
terres profitant des commodités offertes par la centralité dans
la ville.
Des exemples de prédations territoriales sont
présentés, parmi lesquels la concession de Nzeza Nlandu figure en
bonne posture. Le chapitre qui suit va s'appesantir sur cette concession et en
faire une étude élaborée.
CHAPITRE IV : LE LOTISSEMENT DE L'ESPACE
MARAICHER DE NZEZA NLANDU DANS LA COMMUNE DE KISENSO
Introduction
C'est après plusieurs exercices de planification que la
ville de Kinshasa s'est dotée des ceintures vertes et ces
dernières sont en majorité localisées dans les bas fonds
des vallées humides de la ville. La concession Nzeza Nlandu, vaste zone
agricole est située dans la vallée de la N'djili et est
située dans la commune de Kisenso dans le quartier Kisenso gare.
IV.1. Kisenso : Genèse et Croissance
Ancienne commune annexe de la ville de Kinshasa au même
titre que Makala, Mont-Ngafula et Kimbaseke ; Kisenso est
géographiquement limitée au Nord par la commune de Matete,
à l'Est par la vallée de la rivière N'djili et le chemin
de fer Kinshasa-Matadi, à l'Ouest par la vallée d'un petit cours
d'eau, la rivière Matete qui sépare la municipalité des
collines sur lesquelles sont érigés les bâtiments abritant
le campus de l'Université de Kinshasa. La commune compte dix-sept
quartiers.
Avant 1960, Kisenso n'était qu'une vaste étendue
verte où faune et reptiles vivaient côte à côte. Une
vaste savane où les citadins en particulier, les cheminots allaient
pratiquer de culture vivrière. Cette savane était aussi un
endroit propice à la chasse et à la cueillette. Jusque là
donc Kisenso était inhabitée. Exception faite du
côté de Livulu où une trentaine de personnes avaient
élu leur domicile le long de la rivière Kisenso.
IV.1.1. Relief
Kisenso est une commune collinaire à forte pente
variant entre 4 et 22% de moyenne. Un plateau d'environ 1 Km de long
s'étend au sommet de la colline et divise le site en quatre
versants : Matete, Rifaert, Salongo et Cimetière.
Ø Le versant de Riflaert à l'Est est
accessible par taxi-bus et train. Il est dynamique : activités
socio-économiques, espace maraîcher, marché de Kisenso
gare, parking routier, gare ferroviaire, etc. il abrite les quartiers Kabila,
bikanga, kisenso-gare érodés par les ravins qui ensablent le rail
et la rivière N'djili et les quartiers Nsola et Dingi-Dingi inondables
et marécageuses.
Ø Le versant du cimetière de l'Unikin au
Sud-ouest. Ses érosions ont détruit la piste, le
cimetière, menace l'église et l'école CBCO. Ses
quartiers ; Libération, Mbuku, Kumbu, sont enclavés et mal
cadastrés ;
Ø Le versant de Matete au Nord a des érosions
qui ont causé beaucoup des dégâts à Matete en lui
déservant d'importantes quantités de sable qui ensablent
regulièrement la rivière matete et un tronçon du chemin de
fer. Il abrite les quartiers kitomesa, de la Paix, révolution, etc.
Ø Le versant de Lemba à l'ouest a des ravins qui
ensablent aussi la rivière Matete, provoque des éboulements,
glissements et détruit la végétation. Il abrite les
quartiers Mujinga, Ngomba.
IV.1.2. Pédologie
La commune de Kisenso présente un type de sable fin
jaunâtre ou rougeâtre avec une fraction limoneuse et une argileuse
généralement faible. Ce type de sol incohérent et
imperméable offre une faible résistance à l'arrachement
sous l'action des eaux de ruissellement.
IV.1.3. Végétation
Composée essentiellement d'arbres fruitiers
plantés, la commune de Kisenso a une végétation de
structure phanérophytes essentiellement composée des bambous de
chine lesquels plantés pour la lutte antiérosive mais aussi
composée des plantes ornementales servant de haies de clôture
parcellaire.
IV.1.4. Hydrographie
Localisée dans le bassin hydrologique de la N'djili qui
prend sa source dans la province du Bas-Congo. Cette rivière draine un
débit très important et son affluent, la rivière Matete,
coule dans la vallée fortement encaissée. Les rivières
Mandona et Muelanzo traversent cette commune de même que la
rivière Matete qui se jette dans la rivière N'djili.
IV.1.5. Croissance démographique de la commune
Tableau n°11 : Evolution de la population
de Kisenso
Année
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
1999
|
56 824
|
58 418
|
62 443
|
66 463
|
244 148
|
2000
|
51 017
|
52 668
|
57 137
|
60 266
|
221 088
|
2001
|
53 128
|
55 492
|
58 836
|
61 861
|
229 317
|
2002
|
54 778
|
56 916
|
61 695
|
64 755
|
238 148
|
2003
|
55 646
|
59 298
|
62 310
|
66 406
|
243 660
|
2004
|
56 824
|
58 428
|
62 443
|
66 463
|
244 158
|
Source : rapport de la commune de Kisenso
Le tableau n°11 montre comment la population de Kisenso a
beaucoup varié entre 1999 et 2004. Avec un taux de
féminité supérieur au taux de masculinité à
tout âge, une tendance à la baisse de la croissance en 1991 avec
186.335 habitants soit 30% observée. Plusieurs raisons du ralentissement
de l'allure de croissance sont évoquées entre autre les
érosions qui ont emportées plusieurs maisons et ont contraint
certains habitants à déménager.
IV.2. Présentation du quartier Kisenso Gare
Le quartier Kisenso gare est limité au Nord par le
quartier Nsola, au Sud par le quartier Kabila, à l'Est par la commune de
Kimbaseke, à l'Ouest par le quartier Kumbu et mission. Le quartier
Kisenso gare a une superficie de 9,4 km².
Tableau n°12 : Population du quartier
Kisenso Gare
Année
|
Hommes
|
Femmes
|
Garçons
|
Filles
|
Total
|
2002
|
4.760
|
4.910
|
4.975
|
5.160
|
19.685
|
2003
|
4.858
|
5.010
|
5.077
|
5.265
|
20.201
|
2004
|
5.398
|
5.567
|
5.641
|
5.850
|
22.446
|
Source : Service habitat du quartier Kisenso Gare
Le tableau n°12 présente comment la population du
quartier croit d'un pourcentage de près de 2,5% par an dont la
majorité est composé des jeunes de sexe féminin.
Tableau n°13 : Situation de l'habitat
au sein du quartier
Année
|
Population
|
Nombre de parcelles
|
Nombre de parcelles habitées
|
Nombre des parcelles non habitées
|
Parcelles raccordées à la
Regideso
|
2002
|
19.685
|
2.441
|
2.268
|
143
|
35
|
2003
|
20.201
|
2.486
|
2.313
|
188
|
38
|
2004
|
22.446
|
2.521
|
2.348
|
223
|
42
|
Source : Plan communal de développement
Le tableau n°13 montre comment le quartier connait une
progression de l'habitat qui malheureusement ne se fait pas suivre avec des
structures d'approvisionnement en eau potable vu le nombre insignifiant
d'abonné à la Regideso.
Ce quartier Est de la commune possède deux voies
d'accès à savoir le rail Kinshasa-Matadi qui traverse le quartier
du Nord vers le Sud ; de même que l'avenue de la paix et de la
savane autres voies d'accès, routes non asphaltées dont la
rudesse de parcourt ne permet que seul les jeeps et les taxis moto de faire la
navette entre la commune et les reste de la ville.
IV.2.1. La genèse de l'espace maraîcher Nzenza
Nlandu
La figure n°8 est une vue prise par le satellite Ikonos
en février 2006 et présentant le quartier Kisenso gare
situé à l'Est avec deux voies d'accès l'avenue de la paix
et le chemin de fer. Ce quartier est principalement maraîcher dont ces
espaces sont au bord Ouest de la N'djili.
La concession Nzenza Nlandu est une concession privée
de Feu Monsieur Nzeza Nlandu. L'homme fut pour sa première profession
abbé au grand séminaire de Mayidi dans la province de Bas-Congo
durant la colonisation Belge. Face aux traitements qu'endurait la population,
il se décida de se reconvertir en politicien pour mieux défendre
les intérêts de ces concitoyens. Ensemble avec ses compagnons, ils
fonderont l'alliance des Bakongo dont il fut l'un des pères fondateurs.
Après l'indépendance, le politicien va acquérir plusieurs
biens et parcelles dont celle de Kisenso qui fut l'une des plus grandes et va
en faire une ferme dans les abords de la rivière N'djili. Grande
concession située au centre-Est de la capitale plus
précisément dans la commune de Kisenso, cette concession est
située dans le quartier Kisenso Gare, elle est reliée à la
commune de Matete par l'avenue de la paix et par le rail qui longe tout le
quartier constituant des voies d'évacuation des produits de la
concession. Monsieur Nzeza Nlandu possédait une concession de
près de cinquante hectares constituée d'une partie agricole
constituée d'une ferme où l'on y élevait des vaches,
porcs, de la volaille... ajoutée à cela une zone de
maraîchage bénéficiant de sa proximité avec la
rivière Ndjili et de la richesse du sol en limon. L'autre partie de la
concession était une zone habitable composée des maisons
familiales et celles des travailleurs qui étaient pour la gestion de
l'espace.
Marié à plusieurs femmes et père de
plusieurs enfants, Nzeza Nlandu mourut et légua la concession à
ses frères et soeurs et ses autres parcelles à ses enfants en
héritage. Quelques années après sa mort, ces enfants
dilapidèrent tout ce qu'ils avaient pour héritage et se mirent
à convoiter la concession qui était légué aux
oncles. Ils commencèrent par vendre quelques arbres fruitiers de la
concession et quelques parcelles dans les abords de l'avenue de la paix. Ce qui
par ailleurs suscita des conflits avec ceux qui sont considérés
comme tuteurs légaux par le testamentaire. Le conflit fut tranché
dans les tribunaux de la ville et les enfants furent déboutés au
profit des oncles et tantes paternels.
Les lignes qui suivent vont essayer de montrer à
travers des outils visuels d'observation comme des images satellitaires sur
notre site d'étude prise par le satellite Ikonos le 26 février
2006 traitées par un SIG à travers le logiciel arcview pour
étudier l'état réel du lotissement dans la concession
Nzeza-Nlandu.
IV.3. La spécialisation de l'espace maraîcher
La concession Nzeza Nlandu, est constituée maintenant
de deux zones : d'habitation avec près de 618 habitants habitant
103 parcelles en 2008 et de la deuxième zone agricole de 36 hectares
exploitée par 275 maraîchers. Comme par ailleurs illustrée
dans la figure n° 9 qui montre le niveau du lotissement dans la concession
délimitées par les différentes zones comprises au sein de
cette terre d'exploitation maraichère d'une part comprenant une zone
inondable, une de maraichage et par une zone d'habitation.
La figure n°9 est une vue satellitaire qui
représente les limites de la ferme agricole Nzeza-Nlandu ;
limitée à l'Est par la rivière N'djili et l'avenue de la
paix constitue sa limite Ouest.
La figure n°10 montre les limites des différentes
zones existantes dans la concession ; zone habitée et la zone
agricole qui connait quant à elle, des inondations provenant de la
N'djili lors des pluies.
La figure n°11 montre de façon distincte les deux
zones existantes dans la concession, une zone agricole à droite et la
plus vaste de deux et une zone habitée à gauche.
IV.3.1 La concession cultivée
Une enquête a été menée
auprès des maraîchers exploitant cette concession et celle-ci
comporta plusieurs aspects caractérisant ces exploitants agricoles. Pour
ceux qui sont propriétaire terrien, ils sont pour la plupart des cas,
acquéreurs des terres dont la destination première n'était
pas l'agriculture ; ils ont commencé par la construction d'un
logement mais face aux difficultés financières, ils se sont mis
à exploiter leur terre dans l'attente d'un éclaircissement de
l'horizon tout en voulant faire profits de cette terre pour laquelle ils ont
consentis tant de sacrifices.
Pour ceux qui par contre ne sont pas propriétaire
terrien, la location des terres est mensuelle et est fonction de l'espace
exploité. La location varie entre 2000 FC pour la petite exploitation et
jusqu'à 4000 FC pour celui qui exploite un grand espace maraîcher.
Aucunes taxes ne sont cependant versées auprès des services
étatiques car le loyer ainsi payé couvre tous les frais y
afférant et cela est de l'obligation du propriétaire terrien. La
moyenne de la superficie des terres acquises pour tous est de l'ordre de
15m² et ces terres se situent pour la majorité à plus de
100m à l'intérieur de la concession par rapport à l'avenue
de la paix
Beaucoup de maraîchers Kinois s'intéressent
uniquement aux cultures dont la période végétative ne
dépasse pas un mois, comme par exemple le Matembele (feuilles de patates
douces), le Biteku-teku (amarante), le Ngai-Ngai (oseille de Guinée) et
les épinards. Les risques techniques de production étant minimes.
En raison du cycle court, il y a moins de problèmes de maladies. De
plus, les légumes-feuilles peuvent être cultivés toute
l'année, même durant la saison des pluies.
Les produits issus de l'exploitation maraîchère
sont fonction de la saison. Pour ce qui est de la saison des pluies par
exemple, la spécialisation de la concession est des produits
ci-après : principalement des Matembele, les feuilles des maniocs
et le riz produits à faible quantité. En saison sèche les
principaux produits sont : l'oseille, pointes noires, le Biteku-teku
(amarante). L'exploitation est faite sur des plates bandes de dimension de 2m
X10 m pesant environ près de 15 kg et dont la valeur varie par rapport
aux produits y planté ; le prix d'une plante bande de Matembele est
de 13.000 FC et celui des Biteku-teku (amarantes) en saison sèche est de
10.000 FC.
De cette façon, la culture des légumes-feuilles
procure un revenu stable et très régulier. Une personne cultivant
quinze plates-bandes de 20 m² par exemple peut en vendre une tous les deux
jours. Ceci lui rapporte un revenu brut de 4 à 5 dollars par jour ou
environ 100 dollars par mois. Le revenu net varie dans ce cas entre 60 et 75
dollars. Etant donné que la superficie totale de la concession est de
cinquante hectares et que quarante six hectares constituent la surface agricole
utile (Senahup, 2000) un exercice de prévision économique peut se
faire au sein de la concession. En effet, la valeur monétaire de la
culture des Matembele uniquement peut s'évaluer à 29.900.000 FC
soit 3.740 $ US/mois pris sur toute la surface cultivable de la concession. Les
observations faites sur la concession montrent que le tiers a été
loti et la surface cultivable n'est plus que de trente quatre hectares de la
surface totale. Et comme une plate bande fait 20 m de périmètre
et si également les trente quatre hectares étaient uniquement
consacrées à la culture des Matembele alors les 34 hectares
valent donc 22.100.000 FC soit environ 2.500$ US/mois5(*). Il se dégage donc un
déficit de 1.240 $.US/mois. Et le volume des produits cultivé
dans la concession est évalué à 51 tonnes des Matembele
par mois. L'empiètement des surfaces cultivables de la concession a une
incidence sur les revenus des agriculteurs de la concession et sur la
reconversion de ces derniers dans la vie socio professionnelle.
Tableau n°14 : Evolution
du nombre des maraîchers de la concession Nzeza Nlandu
Année
|
Nombre
|
2002
|
403
|
2003
|
397
|
2004
|
383
|
2005
|
370
|
2006
|
338
|
2007
|
316
|
2008
|
275
|
Source : Bureau du quartier Kisenso Gare (2008)
Le tableau n°14 montre que le nombre des maraîchers
de la ferme agricole Nzenza Nlandu ne fait qu'aller en régressant pour
la simple raison qu'en 2002 sonne le début du processus de lotissement
de la ferme agricole et cela a fait que certains maraîchers se
découragèrent du fait de ces opérations de reconversion
des terres d'autres par contre virent leur terre vendue et transformé en
logement, les restes des années n'ont fait que confirmer la tendance
pour atteindre enfin le nombre de 275 en 2008.
IV.3.2. La filière des légumes de l'espace
maraîcher Nzeza Nlandu
Situé dans la commune de Kisenso plus
précisément dans le quartier Kisenso gare ; la concession
Nzeza-Nlandu est voisine de la commune de Matete au Nord et
séparée de la commune de N'djili à l'Est. Les produits
issus de la concession sortent du site à travers l'avenue de la paix
principalement et par le chemin de fer car profitant de la gare qui se trouve
à proximité du site de production.
Les produits issus du maraichage fournissent en premier lieu
le marché du quartier Kisenso gare situé à
côté de la gare elle-même et du bureau de quartier puis
évacués à travers l'avenue de la paix où seuls les
jeeps parviennent à franchir les difficultés de cette route non
asphaltée, les produits de la culture prennent la route vers le
marché de Matete principalement, puis vers d'autres centres de vente
comme le marché de Lemba. Le volume des produits issus de cette
concession est d'environ 51 tonnes par mois pour une population du coin
évaluée à près de 654.932 habitants pour les
communes de Matete et celle de Kisenso.
Les enquêtes menées auprès des habitants
de la concession révèlent plusieurs tendances sur la perception
de l'agriculture urbaine. En partant sur les caractéristiques
socioprofessionnels des ces habitants, il se dégage que près de
la moitié des personnes interrogées soit 55% ont du travail en
centre ville et font par la même occasion du travail dans un champ
maraîcher. Plus de 65 % des personnes connaissent des maraîchers
car elles achètent directement certains produits qu'elles cuisinent dans
les champs et 25 % des personnes sont elles mêmes vendeuses de produits
maraîchers et vont directement les chercher dans les champs.
Plus de 85 % des enquêtées considèrent
qu'il est important que des produits maraîchers soient cultivés
près des habitations. C'est avant tout la proximité
géographique et ses avantages (accessibilité,
disponibilité rapide et fraîcheur) qui sont recherchés.
Cependant elles ne sont plus que 42 % à vouloir des champs
maraîchers, les autres considérants que la ville exclut tout
périmètre agricole. Parmi les personnes enquêtées
dans la concession, 37% préfèrent conserver l'agriculture au sein
de la concession et d'autres prônent pour la modernisation de la commune
et cela va s'en dire par le remplacement de l'agriculture par l'habitat
moderne. Ceci est sans doute lié au fait que beaucoup d'habitants au
sein de la concession sont en proie des espaces de lotissement. Les principales
raisons évoquées par ces personnes favorables au maraîchage
urbain sont la création d'emploi (56%), la proximité (60 %), la
disponibilité (45 %) et dans une moindre mesure la fraîcheur
(5%).
Ce résultat laisse entendre que les habitants de la
concession Nzeza Nlandu ont plutôt des vues ambigües de
l'agriculture urbaine mais sont finalement plutôt favorables à la
conservation des espaces maraîchers dans la concession.
IV.4. Le lotissement de la concession Nzeza Nlandu
Après le verdict de la cours, la famille du
défunt se mit en tête de compenser les frais investis pour ce
jugement, animée par le désir de faire profit, mis sous la
coupole d'une protection d'agents de la présidence de la
république de l'époque et sous le prétexte
d'insécurité que procurait le site, débutera le
lotissement de la concession en 1999 en commençant par la vente des
parcelles situées le long de l'avenue de la paix puis les autres
secteurs de la concession par la même occasion furent mise en
contribution. Le prix des différentes parcelles dépend donc de
leur emplacement et de l'accessibilité qu'elles offrent, qu'elle soit
située près de l'avenue de la paix ou près de la zone
inondable de la concession.
Alors commença une forte activité de
morcellement de la concession avec des parcelles de dimension variant de 10m X
15m, 10m X 18m, 10m X 20m et pour la plus grande de toute d'une superficie de
20m² avec un prix évalué entre 400 dollars Américains
pour celle de 10m X 15m et de mille cinq cent dollars Américains pour
celle de 20m² cette alléchante proposition de vente attira un grand
nombre des personnes désirant devenir propriétaire. Après
interview auprès de la famille, leur voeux serait d'étendre le
secteur de lotissement de la concession car elle connait en saison des pluies
des inondations qui atteignent certaines zones, c'est pour cela un projet
d'ériger une digue sur la N'djili est en gestation. Malheureusement pour
eux elle connait des difficultés d'ordre financières et
administratives dès lors ses difficultés surmontées le
nombre des parcelles va accroitre de façon fulgurante (cfr figure
n°9). Après recensement des services du quartier Kisenso gare, il a
été dénombré 523 habitants en 2007 et 618 habitants
en 2008 au sein de la concession ce qui fait que 103 parcelles sont
dénombrées dans la concession avec une progression de l'ordre de
15% annuelle au regard du dit recensement.
Après son morcellement, la concession a vu naître
des avenues qui jusqu'ici ne sont pas encore nommées par les services du
quartier Kisenso gare et des autorités communales ; il est à
noter également que toutes les avenues ne comportent pas les normes
urbanistiques en vigueur en la matière. Construites anarchiquement,
toutes les maisons ne possèdent pas toutes les installations
hygiéniques convenables, elles ne sont pas desservies par
l'électricité mais manquent d'eau courante. Aujourd'hui
près du tiers de la concession est déjà lotie et ce flux
de lotissement va en galopant. Si du reste ce processus de lotissement va en
galopant il pourra dans les années qui suivent donner naissance à
un nouvel quartier au sein de la commune.
Tableau N°15 : L''approvisionnement en
eau au sein de la concession Nzeza Nlandu
Source principale d'eau à
boire
|
Fréquence
|
Pourcentage (%)
|
Eau de robinet dans la parcelle
|
8
|
8
|
Eau de robinet chez le voisin
|
14
|
14
|
Bornes fontaine et puits
|
78
|
78
|
Total
|
100
|
100
|
Source : KASHIMBA. K(2008) enquête sur le
terrain
Le tableau n°15 illustre bien que l'eau des puits est
principalement utilisée au sein de la concession étant
donné que l'on se trouve dans un bassin versant où la nappe
phréatique est en résurgence et en plus les nouveaux
propriétaires s'attèlent d'abord à se raccorder
frauduleusement en électricité vu les coûts minimes que
cela nécessite, par contre l'installation d'un robinet coûtant
beaucoup plus chère, la majorité des habitants
préfère tout d'abord s'approvisionner auprès de ceux qui
possèdent un robinet en contribuant à la paie mensuelle des
factures de la Regideso. A cela s'ajoute la non utilisation des bornes
fontaines installées par l'organisation OXFAM pour lesquelles il
soulevaient des désagréments dans la consommation évoquant
le goût amère et choisissant les eaux de source.
Tableau n°16 : catégorie
socioprofessionnel des habitants de la concession
Catégorie
|
Fréquence
|
Pourcentage
|
Fonctionnaire
|
30
|
30
|
Chômeur
|
49
|
49
|
Agriculteur-éleveur
Ouvrier
Tous travaux
Artisans
|
21
|
21
|
Total
|
100
|
100
|
Source : KASHIMBA. K,(2008) enquête sur terrain
Le tableau n°16 montre les chômeurs constituent la
catégorie socioprofessionnelle la plus importante dans la population de
la concession et que les agents de L'Etat constituent la seconde
catégorie sociale.
Au regard de ce qui précède, l'on peut à
travers un exercice de projection faire une simulation sur l'avancée du
lotissement dans la concession.
La figure n°12 est une projection sur la progression du
lotissement au sein de la concession. En effet, tout porte à croire que
si aucune action n'est faite pour inverser la situation actuelle du lotissement
et si le projet d'édification d'une digue venait par avoir le jour.
Alors la limite de la zone habitable deviendra aussitôt par la même
occasion confondue à celle de la zone inondable qui auparavant
était séparée par les cultures maraîchères et
prendrait du coup le dessus sur la zone de maraîchage de la concession
compte tenue de la pression y exercée par l'habitat de l'ordre de 15 %
soit sept hectares par an.
Conclusion
Dans ce chapitre, un accent particulier a été
mis sur le rôle jouer par la concession Nzeza Nlandu sur
l'approvisionnement de la ville en produits maraichers et sur les impacts
économiques que cela implique.
Ce chapitre a parlé dans sa seconde partie du processus
de morcellement de la concession qui s'établie sur des terres autrement
réservées à l'agriculture. Deux questions pourrons
élucidé
De ce fait il est impérieux de savoir les
conséquences qui en découleront si le morcellement continu
?
Ce qui pourra découler de ces actions de morcellement
sont :
Ø Le remplacement d'une terre cultivée jouant le
rôle de capter et de décélérer les eaux du versant
de Rifaert par des habitations entrainera l'ensablement de la
rivière N'djili;
Ø Les eaux inonderont de ce fait la concession dû
à l'ensablement qui résultera du transport du sol
dénudé ; comme il en était le cas des quartiers Dingi
Dingi et Nsola plus au Nord,
Ø Le retour des marécages causé par
l'association des eaux d'inondation de la N'djili et de l'ensablement pouvant
être cause des maladies des habitants telles que la bilharziose, le
paludisme etc.
Ø L'impraticabilité de l'avenue de la paix suite
aux eaux d'inondation, créant des boues.
La question est de savoir aussi s'il serait possible que
l'habitation cohabite avec l'espace maraîcher ?
Ceci amène donc au chapitre consacré aux
perspectives d'avenir ; l'organisation de l'espace et l'aménagement
de la ceinture verte qui tentera d'éclaircir la lanterne.
CHAPITRE V : PERSPECTIVES D'AVENIR :
l'organisation de l'espace et l'aménagement de la ceinture verte
Introduction
Selon la théorie géographique, le maillage
combiné des lieux centraux (grandes villes, petites villes, voire bourgs
ruraux), devrait contribuer au fonctionnement harmonieux de l'approvisionnement
urbain dans ses différentes composantes: collecte, stockage et
redistribution. Mais ici la question est de savoir si l'agriculture urbaine et
le marché vont-ils nécessairement de pair à Kinshasa enfin
d'y apporter des solutions.
V.1. L'organisation de l'espace maraîchère de
Nzeza Nlandu
Face aux atouts et aux contraintes qu'offre l'agriculture
urbaine à Kinshasa, quelles perspectives s'ouvrent pour la concession
Nzeza-Nlandu ?
Des éléments fournis par le diagnostic de la
concession Nzeza Nlandu, il ressort qu'au-delà de son caractère
de pourvoyeuse d'emploi et de sécurité alimentaire
privilégiée par l'antériorité de sa mise en valeur,
une prise en compte effective des paramètres intervenant au sein de ce
site semble impérieuse pour la conservation de l'agriculture urbaine. Il
est nécessaire de soulever que le processus de lotissement allant
grandissant au sein de cette terre agricole les réponses
appropriées sont les suivantes :
1. Le strict respect des conditions de la mise en valeur
édictées par l'arrêté souscrivant le lotissement de
la concession,
2. Surveillance périodique du dit arrêté,
en effet la planification étant loin d'être une science exacte, la
mise en valeur de la terre par le biais d'une vente parcellaire pour besoin
mercantile a tendance à souvent prendre le dessus sur la
nécessité du respect des règles établies ;
3. La délimitation d'une zone franche de dix
mètre de part et d'autre entre la limite de la zone d'habitat et celle
la zone non aedificandi de la concession c'est-à-dire de la zone
inondable inconfortable pour un logement et de la zone susceptible à
être lotie pouvant elle, faire objet d'une quelconque opération
de reconversion de la destination de la terre,
4. Edification d'une digue pouvant contenir le
débordement des eaux de la N'djili sur les plantes bandes et les
habitations aussi pouvoir étendre en sûreté le domaine
habitable de la concession et diminuer les pertes des productions alimentaires
en saison des pluies,
5. Orienter l'acquisition de ces terres par des tierces
personnes du secteur agricole enfin d'y planter leurs activités pour
conserver intacte la destination première de la concession ;
6. Compte tenu de la précarité de l'emploi en
ville et du faible pouvoir d'achat des consommateurs, concilier les points de
vue des exploitants agricoles locataires de la concession à ceux des
propriétaires pour attente commune en vu du gèle de la vente des
terres qui leurs sont louées,
A cet effet, la proposition retenue au regard de ce
diagnostic de la concession Nzeza-Nlandu est représenter par la figure
13
Figure n°13 : Proposition
d'aménagement de la concession Nzeza-Nlandu
V.2. L'aménagement de la ceinture verte de Kinshasa
Fort est de noter que le seuil de tolérance pour
l'utilisation des espaces agricoles dans la ville pour une personne en vue de
sa sécurité alimentaire est de 0,3 hectares lequel seuil s'il est
en dessous peut entrainer des déficits sur l'approvisionnement de la
ville et de sa sécurité alimentaire. C'est ainsi que tout effort
d'organisation de l'espace doit prendre compte cette limitation. L'analyse de
l'espace rural d'une ville est établie par diverses théories
géographiques dont celle de Von Thünen mettant au devant la
périssabilité des denrées alimentaires et agricoles,
laquelle théorie s'applique sur un espace plane et homogène, pour
ce qui est de la prise en compte de cette analyse fort est de noter que la
ville de Kinshasa n'est pas homogène et non plane de part et d'autre.
Qu'à cela ne tienne, une modélisation sur la
répartition des produits issus des activités agricoles de la
ville devrait en théorie donner la figure 14 ci-dessous
Figure n°14 : La répartition des
produits agricoles dans la ville de Kinshasa d'après la théorie
de Von Thünen
· Une première zone 0 : qui regroupe les
communes de Gombe (centre d'affaire), Kintambo (usines textiles et
construction), Kinshasa (Marché central), Lingwala, Barumbu et Limete
(industriel) où sont localisés les produits manufacturés,
· Une zone 1 : avec comme produits des
légumes, cette zone comprend la commune de Kasa-Vubu, Bandalungwa
(pépinière), Lemba (Kiyimbi), Kalamu (le long des artères
de l'avenue université) ;
· Une zone 2 : les principaux produits pour cette
zone sont les légumes, elle est composée des communes
ci-après ; Bumbu, Makala, Matete (Debonhomme), Ngaba,
Ngiri-Ngiri ;
· Une zone 3 : comprenant les communes de N'djili
(Brasserie rizières), Masina (Masina pool), Selembao, Kisenso
(Nzeza-Nlandu), Kimbanseke (CECOMAF), Ngaliema; où les produits
principaux sont les céréales et les produits de
l'élevage
· Une zone 4 : les produits de l'élevage et
des légumes cette zone compte la commune de Mont-Ngafula (Kimwenza et
lemba Imbu), Maluku, Nsele (DAIPN et Tadi),
· Une zone 5 : est constituée comme
étant en dehors de la ville cette zone ne contient aucuns produits issus
des activités agricoles.
Il est à noté que la délimitation de ces
zones sont aussi fonction de la distance d'approvisionnement.
Pour ce qui est de l'analyse effective de l'espace de
Kinshasa, Il s'agit d'une part de pallier aux mutations indispensables en
conciliant les impératifs du développement local et la
mobilisation du potentiel de la ville, il s'agit d'autre part du reste de
promouvoir la maîtrise et la gestion de l'espace urbain face aux
mutations en cours et à venir.
A cet effet, les orientations retenues sont les
suivantes :
Ø La relocalisation de la ceinture verte issue du
dernier Schéma Directeur d'Aménagement Urbain (SDAU) de la ville
de 1975 compte tenu de l'empiètement de cette dernière par
l'étalement urbain,
Ø Adaptation aux nouvelles centralités, c'est la
prise en compte de l'agriculture urbaine comme élément
intégré et global de gestion des ressources reposant sur des
solides principes urbanistiques. Cette adaptation devrait également
comporter les mesures précises destinées à surmonter les
conflits d'affectation des sols ;
Ø La conservation des activités agricoles dans
les bas fonds de la ville drainés principalement par la
N'djili ;
Ø Appui aux différentes coopératives
existant de la ville composant une filière important dans la
viabilité et la sécurité alimentaire urbaine.
Conclusion
Ce chapitre est une esquisse de la réflexion sur les
perspectifs d'avenirs de l'agriculture urbaine face aux mutations urbaines et
dans le développement des villes. Il aborde sur l'organisation des
activités agricole dans un espace urbain au sein d'un circuit urbain.
L'exemple d'organisation de l'espace d'après la théorie de Von
Thünen a pu montrer comment serait la ville si celle-ci respecterait les
conditions de son application.
Le chapitre est enfin conclu par une réflexion sur la
perspective d'avenir de l'aménagement de la ceinture verte et de la
localisation des activités maraîchères dans la ville de
Kinshasa tout en mettant un accent sur la prise en compte global de
celle-ci.
CONCLUSION GENERALE : DEVENIR ET NECESSITE DE
PRESERVER LES ESPACES MARAICHERS DANS LA PLANIFICATION URBAINE
L'agriculture n'avait pas sa place en ville, où elle
était considérée comme marginale et provisoire. Alors que
certaines composantes sociales cherchent en permanence à la maintenir ou
à la réintroduire, d'autres tendent à l'éliminer,
parfois de bonne foi évoquant la modernité de la ville, entre
autres, souvent au nom d'intérêts particuliers (taxes et patentes
foncière). Les éléments qui militent en faveur de la
préservation de ces espaces dans l'espace urbain et périurbain
renvoient avant tout à la fonction économique et sociale du
maraîchage dans la zone (emplois et revenus pour des couches de
populations les plus vulnérables). Ce sont des arguments auxquels la
ville semble sensible puisqu'elle affiche une volonté d'aménager
ces espaces (bas-fonds) pour des questions de lutte contre la pauvreté
mais en confinant ces activités à des espaces difficilement
constructibles. Le fait de mettre à disposition des données plus
précises sur la localisation et le rôle des activités
maraîchères permettraient donc à la ville de mieux
évaluer l'importance économique mais également de prendre
conscience que les citadins (ou en tous les cas les ménagères)
sont favorables au maintien de ces espaces maraîchers à
proximité ou dans la ville pour fournir des aliments (légumes
feuilles) de qualité, ce qui constitue un argument supplémentaire
et peut être un moyen pour les acteurs de la filière de «
faire pression » sur les gouvernants pour qu'ils concrétisent leurs
objectifs d'aménagement de ces espaces. Le même constat a
été fait par Moustier (1999) dans différentes villes du
Sud : « La part de jardins situés dans la ville et dans la
périphérie proche représente 80 % de l'approvisionnement
en légumes feuilles pour Brazzaville, 100 % pour Bangui ; 90 % pour
Bissau et Antananarivo »
La dimension foncière mais également les
aspects environnementaux étaient aussi importants et nécessitent
des ajustements. Le fait que l'étude conclue à la
préservation des espaces maraîchers périurbains et urbains
essentiellement en raison de leur fonction économique et sociale (en
tous les cas du point de vue des acteurs interrogés) pose la question de
leur devenir quand la pression foncière s'accentuera et que les
activités urbaines se développeront. Les maraîchers actuels
ne chercheront- ils pas à s'insérer dans les activités
urbaines ? La demande en parcelles d'habitation ne poussera-t-elle pas la ville
à récupérer les zones maraîchères ? La
fonction alimentaire pourrait ne pas suffire à justifier le maintien de
ces espaces car on peut penser que si les infrastructures et les moyens de
transport s'améliorent, il sera possible de produire ces légumes
dans un espace plus éloigné de la ville.
Ces questions amènent à formuler deux autres
questions. Comment anticiper sur la demande en parcelles d'habitation ? La
réponse se trouve peut être par la prise en compte global du
problème. En effet, c'est par la mise en place d'une politique de
décentralisation qui permettra de décongestionner la ville de
Kinshasa et aérer ses espaces saturés par une forte
concentration démographique, stoppant du coup l'exode rural vers la
ville. Deux autres solutions ont été évoquées lors
des enquêtes : la viabilisation des pôles d'activités de la
ville, car tout porte à croire que si la population se met à
lotir dans les espaces agricoles, cela est dû en partie à cause de
la centralité qu'ils procurent avec le centre ville pour lequel bon
nombre des gens préfèrent la proximité avec le centre
d'affaire et bénéficier des avantages que cela procure ;
enfin la sensibilisation de la population face à l'importance de la
conservation des espaces verts de la ville ; ce qui permettrait de
préserver les espaces agricoles.
La deuxième question concerne la prise en compte de la
fonction d'aménagement du cadre de vie. Si celle-ci est souvent
évoquée dans plusieurs travaux d'architectes et
aménagistes, les études de terrain et les entretiens
réalisés auprès des différents acteurs montrent que
cette fonction n'est pas prise en compte. Si la nécessité
d'espaces « sans habitation » au sein de la ville est souvent
évoquée (décongestion et aération), ni la
protection ou l'aménagement des espaces verts considérée
comme faisant partie du monde rural et comme un danger pour la ville), ni les
espaces agricoles ne sont proposés mais plutôt la création
d'espaces commerciaux, de détentes, ou même l'édification
d'églises et Ngandas. Il serait intéressant de voir la
réaction des gouvernants au regard de cette étude,
réalisé après les entretiens sur la problématique
de l'agriculture urbaine en aménagement urbains et la perception
ceintures vertes à Kinshasa, a contribué à faire
évoluer ces points de vue.
Se pose aussi la question de la préservation des
espaces des maraîchers ruraux. Même si l'étude
réalisée n'a pas permis d'approfondir l'analyse de ces
systèmes de production maraîchère dans la concession Nzeza
Nlandu, l'importance de la conservation des espaces maraichers pour les
habitants de la concession Nzeza Nlandu a été cependant
soulignée. Pour les maraîchers, elle représente plus de la
moitié des revenus. Ces espaces ne sont pas menacés dans le
court terme voir même le moyen terme car il s'agit de bas-fonds mais sans
doute dans le long terme si aucunes mesures ne mises dans le sens d'inverser le
processus.
Cependant la progression de la ville sur les ceintures vertes
va réduire l'espace agricole et les habitants de Kisenso devront soit se
reconvertir vers des activités urbaines (avec des
débouchés qui sont limités au vu du taux de chômage
déjà élevé), soit accroître la
productivité sur les espaces qui resteront agricoles.
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4.
http://www.techno-science.net/kinshasa/htm
5.
http://www.wikipedia.fr/wiki/kinshasa.htm.
ANNEXE
UNIVERSITE DE KINSHASA
ID...../..... /
FACULTE DES SCIENCES DATE LE
....../........./08
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
GEOGRAPHIE-GEOLOGIE
Fiche d'enquête auprès des autorités
municipales de la commune de kisenso
1. Quelle est la dimension de la
concession :........................................................................
2. A qui appartient cette
concession .......................................................................................
3. Quelle est la première destination de cette
concession...................................................
4. A quelle année à commencer le lotissement de
cette concession..................................
5. Qui a décidé de ce
lotissement...............................................................................................
6. Comment se fait le découpage de cette
concession..........................................................
7. Combien d'habitants sont recensé dans la
concession.......................................................
8. Combien des parcelles sont recensées au sein de la
concession....................................
9. Existe-t-il des conflits parcellaires au sein de la
concession.............................................
10. Les services publics sont-ils présents au sein de
la concession :
REGIDESO
SNEL
Fait à Kinshasa, le
......../........../2008
UNIVERSITE DE KINSHASA
ID...../..... /
FACULTE DES SCIENCES DATE LE
....../........./08
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
GEOGRAPHIE-GEOLOGIE
Fiche d'enquête auprès des nouveaux
acquéreurs des parcelles au sein de la concession Nzeza Nlandu
SEXE :
AGE :
I. LOCALISATION
C :
Q :
AV :
Réf. :
II. ANNEE D'ACHAT DE LA
PARCELLE :....................................................................................
III. PRIX D'ACHAT DE LA PARCELLE :
......................................................................................
IV. DIMENSIONS DE LA PARCELLE (à
déterminer) : surface
(m²) :........................................
V. NATURE DE LA PARCELLE
ACQUISE....................................................................................
VI. PAR QUI L'AVEZ-VOUS
ACQUISE :.....................................................................................
VII. DIFFICULTES RENCONTREES : MANQUE D'EAU COURANTE
MANQUE D'ELECTRICITE MANQUE D'INSTALLATION
HYGIENIQUE
INNONDATION TRACASSERIE ADMINISTRATIVE
VIII. QUELLE EST LA SOURCE PRINCIPALE D'EAU A BOIRE POUR LES
MEMBRES DU MENAGE ?
- Eau de robinet dans le logement - Borne
fontaine - Puits à pompe
- source non aménagée - Source
aménagée - Eau de pluie/citerne
- Rivière, ruisseaux
- Eau de robinet chez le voisin - Autres
IX. COMBIEN DE TEMPS FAUT-IL POUR ALLER PUISER CETTE EAU ET
REVENIR ?
- <15 min - > 15 min -
ne sait pas
X. POURQUOI AVEZ-VOUS ACHETEZ CETTE
PARCELLE ?......................................................
XI. VOUS ESTIMEZ-VOUS COMBLE D'AVOIR ACHETER CETTE
PARCELLE ?............................
Fait à Kinshasa, le
......../........../2008
UNIVERSITE DE KINSHASA
ID...../..... /
FACULTE DES SCIENCES DATE LE
....../........./08
DEPARTEMENT DES SCIENCES DE LA TERRE
GEOGRAPHIE GEOLOGIE
Fiche d'enquête auprès des maraichers de la
concession Nzeza Nlandu
SEXE :
AGE :
I. LOCALISATION
C :
Q :
AV :
Réf. :
II. PRINCIPALES CULTURES
1. SAISON DE PLUIE PAR ORDRE D'IMPORTANCE
MAIS ARACHIDES MATEMBELE
OSEILLE SOJA FEUILLE DE MANIOC
AUBERGINE
AUTRES : à
préciser..................................................................................................................................................................................
2. SAISON SECHE
CHOU CELERI BITEKU TEKU
POINTE NOIRE TOMATE
EPINARD OIGNON
AUTRES à
préciser...............................................................................................................................................................
3. DESTINATION
VENTE AUTO CONSOMMATION
II. QUANTITE DES PRODUITS (à
déterminer) : surface
(m²) :..............................Poids
(kg)........................................................
IV. CARACTERISTIQUES SOCIO PROFESSIONNEL
FONCTIONNAIRE ETUDIANT CHOMEUR
V. NATURE DE LA PARCELLE EXPLOITEE
LOCATION PRET ABANDON
Si c'est en location combien payez-vous cette
terre ..............................................................................................................
VI. CONSIDERATION DE L'ACTIVITE
ACTIVITE SECONDAIRE
ACTIVITE PRINCIPALE
1. EVACUATION : ROUTE
MARCHE VENDEUSE AMBULANTE AUCUNE
2. MOTIVATION :
SOUFFRANCE (INSUFFISANCE DE MOYEN DE SUBSISTANCE)
SECURITE FONCIERE
AMOUR POUR LES PLANTES
AUTRES (RENTABILITE, LOISIR, JOINDRE LES DEUX BOUTS)
VII .DIFFICULTES RENCONTREES :
MANQUE D'INTRANTS VOIE D'EVACUATION
PRESSION DEMOGRAPHIQUE EAU D'ARROSAGE
TRACASSERIE ADMINISTRATIVE
VIII. LA CONTRIBUTION SOCIALE, ECONOMIQUE ET
ENVIRONNEMENTALE DES GEOSCIENTIFIQUES DANS L'AMENAGEMENT
URBAIN(COMMENTAIRES)
........................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
Fait à Kinshasa, le
......../........../2008
LISTE DES TABLEAUX
Tableau n°1 : Définitions statistiques de la
population urbaine dans différents pays
africains........................................................Page 6
Tableau n°2 : Moyenne des
températures.................................Page 20
Tableau n°3 : Progression de la population Kinoise
par commune. Page 21
Tableau n°4 : Evolution de la population de Kinshasa
.................Page 22
Tableau n°5 : La ville de Kinshasa et les
superficies communales....Page 25
Tableau n°6 : Progression annuelle de l'habitat
..........................Page 31
Tableau n°7 : Répartition des centres
maraichers par communes ...Page 42
Tableau n°8 : Production alimentaire de Kinshasa
.....................Page 43
Tableau n°9: Production de l'élevage à
Kinshasa ........................Page 44
Tableau n°10 : Situation du logement dans la ville
de kinshasa..... Page 50
Tableau n°11 : Evolution de la population de Kisenso
..................Page 57
Tableau n°12 : Population du quartier Kisenso Gare
..................Page 66
Tableau n°13 : Situation de l'habitat au sein du
quartier ..............Page 66
Tableau n°14 : Evolution du nombre des maraichers de
la concession Nzeza Nlandu
..........................................................................................Page
67
Tableau n°15 : L'approvisionnement en eau au sein de
la concession Nzeza Nlandu
....................................................................Page 69
Tableau n°16 : Catégorie socioprofessionnel
des habitants de la concession
........................................................................Page
70
Liste des figures
Figure n°1 : Vue satellitaire de Kinshasa
..................................Page 18
Figure n°2 : Les districts administratifs de
Kinshasa ...................Page 23
Figure n°3 : Typologie des quartiers
........................................Page 26
Figure n°4 : Croquis schéma de l'organisation
spatiale de la ville de Kinshasa
...........................................................................Page
38
Figure n°5 : Sites maraichers accompagnés par
l'INADES à travers UCCOOPMAKIN ..........
.....................................................Page 46
Figure n°6 : Les schémas directeurs urbains
de la ville de Kinshasa
(1967-1975)................................................................................
Page 47
Figure n°7 : La commune de Kisenso
.......................................Page 58
Figure n°8 : vue satellitaire quartier Kisenso
gare.......................Page 59
Figure n°9 : Vue satellitaire de la concession Nzeza
Nlandu ........ Page 62
Figure n°10 : Les limites de différentes
zones de la concession
........................................................................................Page
63
Figure n°11 : Les deux zones distinctes de la
concession...............Page 64
Figure n°12 : La projection sur la progression du
lotissement........Page 71
Figure n°13 : Proposition de l'aménagement de
la concession
Nzeza-Nlandu...........................................................................Page
75
Figure n°14 : La répartition des produits
agricoles dans la ville de Kinshasa d'après la théorie de Von
Thünen ..............................Page 76
TABLE DES MATIERES
EPIGRAPHIE..........................................................................................................................................................
i
DEDICACE
.............................................................................................................................................................
ii
REMERCIEMENTS
...............................................................................................................................................
iii
0. INTRODUCTION GENERALE
...........................................................................................................................
1
1. Problématique
................................................................................................................................................
1
2. Objectifs
2
3. Hypothèse de l'étude
2
4. Intérêt du sujet
2
5. Méthodologie
4
6. Limitation de la zone d'étude
5
7. Subdivision du travail
5
I. GENERALITES SUR LES CONCEPTS
.................................................................................................................6
I.1. Définition des concepts
6
I.1.1 L'espace urbain
6
I.1.2. Agriculture périurbaine, intra-urbaine,
urbaine
8
I.2. L'approvisionnement périurbain
10
I.2.1. L'approvisionnement à longue distance
12
I.3. Les ceintures vertes
13
CONCLUSION
16
II. KINSHASA: CROISSANCE URBAINE, CRISE DU LOGEMENT
..................................................................... 17
II.1. Croissance urbaine
17
II.2. L'espace physique
17
II.2.1. Topographie
17
II.2.2. Végétation
18
II.2.3. Climat
20
II.3. L'espace humain
21
II.4 L'espace urbain
24
II.4.1. La première couronne
27
a) La naissance de la première couronne
27
b) La crise du logement dans la première
couronne
28
II.2.2. La deuxième couronne
29
a. Naissance et régulation de la
deuxième couronne
29
b. La crise du logement dans la deuxième
couronne
31
II.2.3. La troisième couronne
34
a) La troisième couronne et le plan
régional de 1967.
34
b) Expansion des quartiers spontanés et
développement de la troisième couronne
36
CONCLUSION
39
III. CEINTURE VERTE ET L'APPROVISIONNEMENT DE
KINSHASA................................................................ 40
Introduction
40
III.1. La première ceinture verte avec le plan
Van Malleghen
41
III.2. Deuxième ceinture verte avec la Ceinture
Verte et Vallée Présidentielle (CVVP)
44
III.3. La troisième ceinture verte avec le
Schéma Directeur d'Aménagement Urbain de 1975
47
III.4 : La crise de l'habitat et la convoitise
des espaces maraîchers
48
III.4.1 La crise de l'habitat
48
III.4.2 La convoitise des espaces intra-urbains
maraîchers
51
III.4.3 La convoitise des espaces péri-urbains
maraîchers
52
III.4.4. Les différents conflits fonciers
53
CONCLUSION
55
IV. LE LOTISSEMENT DE L'ESPACE MARAICHER DE NZEZA
NLANDU........................................................ 56
IV.1. Kisenso : Genèse et Croissance
56
IV.1.1. Relief
56
IV.1.2. Pédologie
57
IV.1.3. Végétation
57
IV.1.4. Hydrographie
57
IV.1.5. Croissance démographique de la commune
57
IV.2. Présentation du quartier Kisenso Gare
59
IV.2.1. La genèse de l'espace maraîcher
Nzenza Nlandu
60
IV.3. La spécialisation de l'espace
maraîcher
61
IV.3.1 La concession cultivée
65
IV.3.2. La filière des légumes de
l'espace maraîcher Nzeza Nlandu
67
IV.4. Le lotissement de la concession Nzeza Nlandu
68
Conclusion
72
V. PERSPECTIVES D'AVENIR: organisation de l'espace et
l'aménagement de la ceinture verte.............73
Introduction
73
V.1. L'organisation de l'espace
maraîchère de Nzeza Nlandu
73
V.2. L'aménagement de la ceinture verte de
Kinshasa
76
Conclusion
79
CONCLUSION GENERALE
.................................................................................................................................
80
BIBLIOGRAPHIE
.................................................................................................................................................
83
SITES INTERNET CONSULTES
85
ANNEXE
.............................................................................................................................................................
86
Fiche d'enquête auprès des
autorités municipales de la commune de kisenso
87
Fiche d'enquête auprès des nouveaux
acquéreurs des parcelles au sein de la concession Nzeza Nlandu
88
Fiche d'enquête auprès des maraichers de
la concession Nzeza Nlandu
89
Liste des tableaux
.............................................................................................................................................
90
Liste des figures
................................................................................................................................................
91
Table des matières
...........................................................................................................................................
92
* 1 CECOMAF : centre
pour la commercialisation des produits Maraîchers et fruitiers
* 2 PASMAKIN : Projet
d'Assistance aux Maraîchers de Kinshasa
* 3 CFSA : Analyse de la
sécurité alimentaire et de la vulnérabilité
* 4 CVVP : les Ceintures
Vertes et Vallées Présidentielles
* 5 Le taux de change
considéré est de 8.000 FC pour 10$ US
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