UNIVERSITE DE
KINSHASA
Faculté des Sciences Economiques et de Gestion
Département des Sciences de la population et du
développement
B.P. 176 Kinshasa XI
BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE AU
SEIN DU COUPLE EN REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO :
DETERMINANTS.
Analyse des données de l'EDS-RDC
2007
PAR
Jocelyn MANTEMPA NZINUNU
Travail de fin d'études présenté
et défendu en vue de l'obtention du titre de licencié en sciences
de la population et du développement (Démographie)
Dirigé par
Professeur KALAMBAYI BANZA Barthélemy,
PhD
Année Académique 2007-2008
INTRODUCTION
1.
Contexte et justification
Plusieurs études ont révélé que
les grossesses nombreuses et/ou trop rapprochées augmentent non
seulement les risques de mortalité maternelle et infantile, mais aussi,
entrainent la dégradation de l'état de santé de la
mère que de l'enfant.
C'est ainsi, la plupart des gouvernements africains
s'évertuent à mettre en place des programmes de planification
familiale en vue de faire baisser la fécondité et de
préserver la santé de la mère et de l'enfant. A cet effet,
les femmes et les couples sont sensibilisés aux bienfaits de la
régulation des naissances (Sala Diakanda et Chamie cité par Akoto
et Kandem, 2001).
En effet, par la pratique contraceptive, les couples
contrôlent ou mieux régulent leurs naissances. Ce qui permet aux
femmes de vivre harmonieusement leur vie féconde. Néanmoins, ces
avantages, qui pourtant bien connus des femmes et des couples, semblent
être difficilement accessibles et moins considérés par ces
derniers.
Comme le montrent les résultats des études
réalisées ces dernières années dans certains pays
africains notamment en République Démocratique du Congo, environ
9 femmes sur 10 connaissent l'importance de la pratique contraceptive. Cette
valeur est 13 sur 100 pour celles qui ont eu une méthode contraceptive
sans le vouloir. Par ailleurs, la prévalence de l'utilisation actuelle
des méthodes contraceptives, parmi les femmes en union (21 %) reste
pratiquement identique à celle de l'ensemble des femmes (20 %). Ces
résultats semblent peu surprenant dans la mesure où les femmes en
union constituent la grande majorité de l'ensemble des femmes (EDS-RDC
2007). Ceci montre qu'il existe bel et bien des besoins non satisfait dans le
domaine de la régulation ou contrôle des naissances.
Des efforts sont déployés au pays, pour
contribuer à l'amélioration de la prévalence contraceptive
au niveau national, à l'accès aux services de santé de la
reproduction, tel que le stipule une des stratégies programmatiques de
l'Association de Bien Etre Familial (ABEF en sigle). Pour ce faire, un budget
est alloué au programme national de la santé de la reproduction
pour améliorer tant soit peu l'accès à l'information des
femmes susceptibles de subir les conséquences des grossesses non
désirées et prévenir contre les rapports sexuels à
risque (PNSR, 2008).
2.
Problématique
Depuis la Conférence d'Arusha (janvier 1984) qui
préparait les prises de position africaines à la
conférence de Mexico (août 1984) et l'adoption du programme
d'action de Kilimandjaro, les milieux politiques africains s'affirment beaucoup
plus favorables à la planification des naissances, conçue comme
un droit au «bien-être» et un élément important
d'une politique de santé. L'expérience africaine des
années soixante dix : sécheresse, désertification,
récession économique, urbanisation rapide, chômage des
jeunes, a renforcé l'intérêt pour la maîtrise de la
croissance démographique (Gubry, 1988; Sala-Diakanda, 1991).
La conférence internationale du Caire de 1994 a
été une occasion pour faire le point sur les progrès
accomplis et pour proposer de nouvelles actions. C'est au cours de cette
conférence que le concept de SMI/PF sera remplacé par celui de la
santé de reproduction qui tient davantage compte de la
stérilité, des individus, du couple et de l'enfant. Malgré
ces améliorations, la toile de fonds est restée la
même : la recherche de l'amélioration du bien être
familial par la baisse de la croissance démographique. Pour ce faire,
parmi les six déterminants proches de la fécondité (la
nuptialité, la pratique de la contraception, l'allaitement, l'abstinence
post-partum, la stérilité et l'avortement), la CIPD a
privilégié la pratique contraceptive. L'idée de base
était donc d'un programme de planification familiale avec des services
de qualité, bénéficiant d'un soutien des autorités
politiques et appuyé par des activités de sensibilisation du
grand public. Cela, pour entraîner des changements de comportements en
matière de procréation (NZITA, 2008).
Or, les déclarations officielles dans une enceinte
internationale ne valent pas modification des règlements, des lois, des
prises de position qui contrôlent, dans la vie quotidienne d'un pays,
l'accès à la planification des naissances. Il existe une grande
diversité des attitudes dans les décisions concrètes au
sein de chaque pays. I1 arrive même que les positions officielles, prises
à l'extérieur, soient très peu ressenties
à l'intérieur du pays (Locoh, 1989).
Les programmes de planification familiale en Afrique, c'est
à eux qu'on pense d'abord lorsqu'on parle de programmes en
matière de population, associent encore dans bien des pays ces deux
réalités à la fois : des programmes ambitieux, clés
en main, proposés avec une insistance croissante aux gouvernements par
des organismes internationaux et une absence quasi-totale des infrastructures
les plus modestes pour réaliser ces programmes. Mais le même
décalage entre les ambitions affichées et leurs effets concrets
dans la vie quotidienne pourrait s'appliquer sans peine à d'autres
secteurs censés agir sur les familles (Locoh, op.cit).
Les résultats de plusieurs enquêtes menées
en Afrique sur la pratique contraceptive révèlent qu'il faut
encore beaucoup d'efforts dans la matérialisation des projets en ce
sens. En dépit du manque de volonté politique dans certains pays,
les rapports de genre dans le domaine de la sexualité est aussi un
obstacle dans la pratique contraceptive. Ces rapports, tels qu'ils existent en
Afrique subsaharienne empêchent les femmes de négocier valablement
un rapport sexuel ou de décider d'une naissance. La décision en
matière de procréation dépendant en effet, principalement
du mari (RWENGUE M., 1997).
En République Démocratique du Congo, bon nombre
des lois en vigueur, visent à la protection de la femme congolaise et
à sa pleine intégration sociale. Notamment, la déclaration
sur l'élimination de la violence à l'égard de la femme,
doc.ONU.A/RES/48/104, mais celle-ci n'accède pas encore à un
statut qui lui permette de s'épanouir pleinement et de participer
à la prise des décisions relatives à la taille de sa
famille. Le faible taux de prévalence contraceptive de la femme
congolaise en est sans doute une des preuves.
Ceci est appuyé par les résultats de MICS2
(2001), qui indiquent qu'une femme sur trois utilise une méthode
contraceptive, moderne ou traditionnelle. Parmi ces utilisatrices, 27% ont
recours à une méthode contraceptive traditionnelle et seulement
4% à une méthode contraceptive moderne pour prévenir une
grossesse non-désirée. Ces chiffres sous-estiment la
réalité dans la mesure où ils n'excluent pas de la
sous-population susceptible de concevoir les femmes enceintes, infertiles et
celles en aménorrhée post-partum. La pratique de la contraception
moderne par les femmes en union ou leurs partenaires est donc
particulièrement faible.
Six ans après, les résultats de l'EDS-RDC (2007)
montrent que les méthodes contraceptives sont relativement bien connues
en RDC. En effet, un peu plus de huit femmes sur dix (82%) contre neuf hommes
sur dix (89%) ont déclaré connaître au moins une
méthode.
Mais les besoins non satisfaits en matière de
planification familiale restent encore importants, puisque près d'une
femme en union sur quatre (24%) en a exprimé le besoin. La
majorité de ces femmes auraient voulu utiliser la contraception comme
moyen d'espacement des naissances (19% contre seulement 5% pour limiter leur
descendance). Le nombre idéal d'enfants étant de 6,3 pour
l'ensemble des femmes et de 6,8 pour les femmes en union. Chez les hommes, le
nombre idéal d'enfants est un peu plus élevé avec 7,0 pour
l'ensemble des hommes et 8,0 pour ceux en union (EDS-RDC, 2007).
De ce qui précède, il apparait que plusieurs
facteurs restent à la base de cette situation. Cette étude se
propose donc de répondre aux questions ci-après :
- Quels sont les déterminants ou les facteurs
à la base du besoin non satisfait en matière de planification
familiale au sein du couple en République Démocratique du
Congo?
- Les points de vue des hommes et des femmes ne
seraient-ils pas pertinents dans les choix contraceptifs de leurs partenaires ?
Qu'est-ce qui les empêchent d'utiliser la contraception malgré
leur bonne intention ?
3. Objectifs :
3.1. Objectif
général
Par ce travail, nous pensons mettre à la disposition
des décideurs politiques, organismes nationaux qu'internationaux des
éléments nécessaires, sur base desquels il faudra miser
pour espérer réussir dans les programmes liés à la
planification familiale, à moyen et à long termes.
3.2. Objectifs
spécifiques
Trois objectifs spécifiques sont assignés dans
cette étude, à savoir :
- (i) évaluer l'importance des Besoins Non
Satisfaits ;
- (ii) identifier les facteurs à la base de la non
satisfaction des besoins en matière de régulation ou de
contrôle des naissances ;
- (iii) caractériser les couples ayant les Besoins
Non Satisfaits en Planification Familiale.
4.
Intérêt de l'étude
L'intérêt accordé à ce sujet se
traduit par le fait que plusieurs conférences internationales sur la
population et le développement, notamment celle du Caire en 1994, ont
recommandé l'amélioration du bien être familial par la
baisse de la croissance démographique. A cet effet, la pratique
contraceptive a été retenue comme étant le moyen
nécessaire pour y arriver.
Ces dernières années, des progrès ont
été réalisés dans l'accès aux
méthodes contraceptives tant modernes que naturelles à travers le
monde. L'expérience a montré en effet que l'engagement politique
et la situation socio-économique d'un pays sont d'une grande importance
pour la conception, la mise en place et la réussite des programmes de
planification familiale. En ce qui concerne l'Afrique subsaharienne, certains
pays ont adopté ces programmes, les autres sont en phases de
conception. Particulièrement en République Démocratique du
Congo, nous sommes en phase de processus d'adoption de la politique de
population. C'est suite aux changements de régimes et multiples guerres
qu'a connu le pays.
En 2001, la RD Congo a souscrit aux Objectifs du
Millénaire pour le Développement et s'est proposé
d'améliorer la santé maternelle et infantile en réduisant
progressivement la mortalité maternelle et celle des moins de 5 ans.
Ainsi, cette étude permet d'une part de s'imprégner de la
situation et d'améliorer les connaissances sur la pratique
contraceptive. D'autre part, elle permettra aux décideurs de prendre des
décisions pertinentes pour satisfaire les besoins de planification au
sein des couples dans le but d'atteindre ou mieux approcher les Objectifs du
Millénaire pour le développement.
5.
Canevas de l'étude
Outre l'introduction et la conclusion, ce travail se
subdivise en cinq chapitres, dont le premier consiste à faire une
revue de la littérature, le second chapitre est la
méthodologie, le troisième chapitre portera sur les
caractéristiques liés aux couples enquêtés,
le quatrième présentera les résultats des analyses
bivariée et logistique et le cinquième portera sur les
déterminants des besoins non satisfaits au sein du couple.
CHAPITRE 1.
REVUE
DE LA LITTERATURE
1. 0.
Généralités sur les besoin non satisfaits : notions
et origine
La notion de besoins non satisfaits peut jouer un rôle
important dans les programmes de planning familial. En effet, elle se fonde sur
les réponses que les femmes elles-mêmes ont apportées aux
questions qu'on leur a posées à l'occasion d'enquêtes. Elle
identifie aussi le groupe qui a le plus de chances de s'intéresser
à la contraception, mais n'y a pas encore recouru. Enfin, elle situe
nettement le problème : comment atteindre et aider ces femmes. Cette
notion, qu'on applique d'ordinaire aux femmes mariées, peut aussi
s'appliquer aux célibataires, voire à des personnes qui se
servent d'une méthode de planning familial qui ne leur convient pas ou
ne donne pas de bons résultats ( populations report 1996).
Les besoins non satisfaits ont été
estimés pour la première fois par Westoff (1988) à partir
des données de l'enquête mondiale sur la fécondité
réalisée entre 1974 et 1984. Cet auteur s'était
intéressé à la limitation des naissances chez les femmes
qui étaient encore en période reproductive et déclaraient
avoir atteint le nombre d'enfants désirés, qui ne pratiquaient
pas la contraception et qui étaient exposées au risque.
S'inspirant de cette étude, Nortman (1982) a élargi son
échantillon aux femmes qui désiraient atteindre au moins deux ans
avant leur prochaine naissance mais qui ne recouraient à aucune
méthode de contraception. Avec les données de l'EDS, Westoff et
Ochoa (1991) ont exclu de la mesure des BNS les femmes enceintes ou en
période d'aménorrhée post-partum suite à
l'échec de la contraception.
A partir des données de l'enquête
démographique et de santé de la Tunisie (1988), Cohrane et
Guilkey (1995) ont montré que le facteur le plus déterminant dans
l'accroissement de la motivation et du recours effectif des motivés est
la qualité des services de planification familiale. L'étude
révèle par ailleurs que les niveaux d'études du mari et de
la femme, l'éloignement de la résidence par rapport au centre de
santé et le niveau de vie du ménage sont les
éléments les plus déterminants dans le recours
contraceptif des femmes tunisiennes. Autrement dit, les besoins non satisfaits
dans cette population proviennent donc de l'incapacité pour une couche,
compte tenu de sa pauvreté, de s'offrir des services de bonne
qualité nécessitant le déplacement.
Au Bénin, le fait de résider en milieu urbain ou
en milieu rural n'affecte pas la demande en PF. Selon les résultats de
l'EDS-Bénin II de 2001, en milieu urbain, 30,1% contre 29,1% en milieu
rural ont une demande en PF concernant l'espacement des naissances. Par contre,
le fait d'être instruit accroît considérablement les besoins
pour la PF. Les variables telles que la région de résidence, la
discussion au sein du couple et l'approbation de la pratique de la PF ont aussi
un effet significatif sur la demande pour la PF (Gora et Kodjogbé,
1999).
Les besoins en matière de planification familiale
varient selon les caractéristiques sociodémographiques. Quand on
considère l'âge, c'est entre 20 et 34 ans que les besoins non
satisfaits sont les plus élevés (26 % ou plus), et
particulièrement entre 20 et 29 ans (30 %). Comme la prévalence
contraceptive est également à son niveau maximal entre 25 et 39
ans, c'est donc à ces âges que la demande potentielle totale en
planification familiale est la plus élevée (au moins 48 %). En
outre, on peut noter que jusqu'à 39 ans, les besoins non satisfaits en
matière de planification familiale sont essentiellement orientés
vers l'espacement des naissances. Par contre, à partir de 40 ans, les
femmes ont beaucoup plus des besoins pour limiter que pour espacer leurs
naissances (EDS-RDC, 2007).
Des études faites sur la Côte d'Ivoire en
matière de planification familiale ont relevé un certain nombre
de raisons relatives à la non utilisation de la contraception moderne
par les femmes. Il s'agit entre autre, du manque d'informations sur les
méthodes contraceptives modernes, des difficultés d'accès
à ces méthodes et de la qualité des services offerts, de
l'opposition du conjoint, des familles et de la communauté, du refus
propre de la femme, de l'absence de discussion entre les conjoints au sein du
couple, du manque de moyens financiers, des effets secondaires de certains
produits contraceptifs. A ces différentes raisons, il faut aussi ajouter
celles qui sont d'ordre historiques telles que le statut traditionnel de
l'homme et de la femme et l'influence du conjoint sur le comportement
reproducteur de la femme.
Dans cette synthèse de la littérature, nous
relevons les besoins non satisfaits en fonction des facteurs
sociodémographiques et culturels notamment :
1.1.
Influence de l'âge de la femme sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou(2005) ont
analysé les données de l'enquête démographique et de
santé de Bénin de 2001. En considérant l'âge des
femmes étudiées, ils ont remarqué que celles de moins de
25 ans (entre 15 et 24 ans) manifestent très peu d'intérêt
pour la contraception comparativement aux femmes appartenant aux groupes
d'âges intermédiaires (c'est-à-dire entre 25-34 ans et
35-44 ans). Si les tests statistiques ne permettent pas de se prononcer sur les
différences de pratique entre les femmes en début de vie
féconde et celles qui approchent la fin de leur vie féconde, ils
révèlent en revanche une distinction quant à l'utilisation
des méthodes modernes de contraception. Ils rapportent, en effet, que
les femmes plus âgées et en fin de vie féconde utilisent
plus le contraceptif moderne que les femmes de moins de 25 ans en début
de vie féconde, soit respectivement 8,3 % et 6,8 %. Lorsqu'il s'agit des
méthodes naturelles, ils ont observé que les proportions de
contraceptantes sont très peu différentes dans tous les groupes
d'âges, à l'exception du deuxième groupe, les femmes
âgées de 24 à 34 ans, où elles sont plus
élevées. Cependant, ils n'ont pas noté de grande
différenciation dans les pratiques contraceptives quel que soit
l'âge puisque l'indice de réduction de la fécondité
cumulée est partout compris entre 11 et 12 %. Par ailleurs, le risque
relatif pour qu'une femme jeune utilise un moyen moderne de contraception est
légèrement inférieur (0,8) et cela relative à une
femme plus âgée.
Partant des données de l'enquête
démographique et de santé de 1991 du Cameroun, Akoto et Kandem
(2001), ont constaté que l'augmentation d'une année dans la
tranche d'âge de 15 à 24 ans réduit de 54% les chances
pour les femmes en union de pratiquer la contraception moderne. Dans une
étude similaire sur l'EDS-Kenya de 1993, ils montrent que les femmes de
25 à 34 ans, où la fécondité atteint son maximum,
pratiquent le plus la contraception moderne. Elles ont 1,2 fois plus de chance
de pratiquer la contraception moderne que les femmes de 35 à 49 ans.
1.2.
Influence du milieu de résidence sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
Le milieu de résidence joue un rôle important
dans l'utilisation de la contraception. Résider en milieu urbain par
exemple, entraîne une exposition à un mode de vie et un
comportement moderne. Aussi, l'implantation des centres de PF dans les pays
africains connaît une disparité selon le milieu de
résidence. Ces centres sont plus concentrés en milieu urbain
qu'en milieu rural). Ainsi, les besoins non satisfaits en PF vont
connaître une variation selon le milieu de résidence et selon le
niveau de vie (Population Reports, 1996).
Le lieu de résidence de la femme peut avoir un effet
important sur la fécondité parce qu'il influence les valeurs
d'une femme, la manière dont elle passe son temps et envisage la vie
(Jolly et al., 1996 : 91). Les femmes en zone rurale ont une
préférence pour les familles nombreuses. Les enfants sont
très appréciés parce que non seulement ils
perpétuent la lignée familiale, mais ils représentent
aussi des biens économiques synonymes de main-d'oeuvre, de
prospérité, d'assurance-risque et de sécurité pour
les vieux jours (Cohen, 1996 : 24). Par contre, beaucoup plus instruites et
susceptibles d'être employées dans le secteur moderne, les femmes
en zone urbaine sont plus disposées à apprécier les
avantages d'une famille plus restreinte car les coûts que
représente un enfant sont des facteurs favorisant la limitation de la
fécondité. C'est assurément ce qui explique que les femmes
burkinabé vivant en ville sont plus nombreuses à utiliser la
contraception, notamment la contraception moderne : 23 % des femmes de
Ouagadougou utilisent les méthodes modernes contre 20 % dans les autres
villes et 4 % en zone rurale.
Au Benin, en milieu urbain, on dénombre respectivement
10,6 % et 9,4 % de femmes qui ont opté pour un moyen moderne de
contraception. Cette proportion est plus faible en milieu rural où
seulement 5,7 % des femmes potentiellement fécondes et soumises à
un risque de conception contrôlent leur fécondité par des
moyens efficaces. Par conséquent, le fait pour une femme de vivre
à Cotonou lui donne presque deux fois (1,8 exactement) plus de chance de
pratiquer une méthode moderne de contraception qu'une autre femme.
Le milieu urbain est aussi un facteur distinctif de la
pratique contraceptive des femmes. Le fait urbain est connu pour son rôle
non négligeable, à travers les médias et le mélange
culturel, sur les valeurs de la femme. Les coûts que représentent
les enfants et la cherté de la vie urbaine sont autant de facteurs qui
contraignent les familles à limiter le nombre de leurs enfants. C'est
pourquoi les citadines ont 1,9 fois plus de chance de pratiquer la
contraception que les villageoises. La presse écrite, par exemple, donne
à celles qui y ont accès près de deux fois (1,7) plus de
chance de pratiquer la contraception (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou,
op.cit.).
1.3.
Influence du niveau d'instruction sur la non satisfaction de besoin en
planification
L'instruction paraît déterminante pour une
maîtrise de la fécondité par la contraception au
Sénégal. Par rapport aux analphabètes, les femmes ayant un
niveau d'instruction primaire ont une propension à recourir aux
méthodes contraceptives modernes et naturelles 2 fois plus importante.
Les femmes dotées d'un niveau d'instruction secondaire et
supérieur sont respectivement 4 et 6 fois plus promptes à
utiliser les méthodes contraceptives modernes et naturelles que les
analphabètes (Fall, 2004).
Au Cameroun comme au Kenya, c'est à partir de 7 ans
d'études que le comportement des femmes face à la pratique
contraceptive moderne est significativement différent de celui des
femmes non scolarisées. Les premières ont 2,5 fois au Cameroun et
1,7 fois au Kenya plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les
analphabètes. Ce phénomène est également valable
pour l'instruction du mari. La femme dont le mari a effectué au moins 7
années d'études a plus de chance (5O% de plus au Cameroun et 23%
de plus au Kenya) de pratiquer la contraception moderne (Akoto et Kandem,
2001).
Au Burkina Faso, les femmes instruites, c'est-à-dire
ayant au moins le niveau primaire, ont 7 fois plus de chance de pratiquer la
contraception moderne que les femmes n'ayant bénéficié
d'aucune instruction. L'instruction des femmes joue donc un rôle
important dans la baisse de leur fécondité (Zakari CONGO, 2005).
Pour Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou (op.cit),
le niveau d'instruction est un facteur éminent du comportement
contraceptif de la femme. Ainsi, la femme scolarisée jusqu'au second
cycle du secondaire semble être plus engagée dans le processus de
gestion de la fécondité par les moyens modernes de contraception.
En effet, elle a environ 5 fois plus de chance de pratiquer la contraception
moderne qu'une femme non scolarisée. Cette probabilité est
réduite de moitié chez la femme qui n'a atteint que le premier
cycle du secondaire.
Enfin, c'est la femme de niveau supérieur qui
adhère le plus au processus de planification familiale. Parmi cette
catégorie de femmes, 51 % ont opté pour le contrôle des
naissances par une méthode de contraception ; 14,3 % par les
méthodes modernes tandis que la majorité (30,6 %) reste
attachée aux méthodes naturelles. En définitive, on
retient que la femme d'un niveau d'instruction élevé est plus
soucieuse de contrôler sa fécondité par le recours à
la contraception. Aussi, le risque relatif pour une femme instruite d'utiliser
une méthode moderne de contraception est-il de 2,5 fois supérieur
à celui d'une autre femme moins instruite. Lorsque le niveau
d'instruction de la femme est supérieur ou égal au niveau
secondaire du second cycle, l'effet contributif de la contraception à la
réduction de la fécondité cumulée est de 34 %.
Tandis que cette baisse n'est que de 9 % lorsque la femme ne sait ni lire ni
écrire. La pratique contraceptive inhibe de 14 % la
fécondité de la femme qui a un niveau primaire et de 23 % la
fécondité de la femme de niveau secondaire premier cycle. De
façon globale, la femme dont le conjoint est instruit a environ 2 fois
plus de chance d'utiliser les produits contraceptifs modernes qu'une autre
femme (Vimard, Fassassi et Talnan, 2002).
1.4.
Influence du niveau socioéconomique du ménage (niveau de vie)
sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
Schoumaker (1999) a établi la "Relation entre la
pauvreté et la fécondité dans les pays du Sud" en
utilisant un indicateur composite de niveau de vie obtenu à partir des
biens possédés par le ménage, du type de logement et de
transport etc. Les relations trouvées sont soit : i) une absence de
relation ; ii) une relation positive : la fécondité augmente un
peu avec le niveau de vie (Basu, 1995 ; Krisnaji, 1992 ; Lipton, 1983) ; iii)
une relation légèrement négative : à un recul de
niveau de vie est associé une fécondité
élevée (Robinson, 1986 ; Schneider et Schneider, 1995 ) ; iv) une
relation en J-inversée : la fécondité croît des plus
pauvres au moins pauvres puis décroît avec le niveau de vie
(Merwyn, 1986 ; Lipton, 1996) ; v) une relation fortement négative.
Schoumaker (1999) a analysé sur les données
provenant de l'Enquête Ménage Intérimaire
réalisée en Afrique du Sud de 1993 à 1994, l'influence de
l'indicateur de vie sur la relation entre pauvreté et
fécondité. En utilisant neuf indicateurs de niveau de vie, il
trouve que la relation varie sensiblement selon l'indicateur utilisé en
milieu rural en particulier. Dans une étude récente sur le
même sujet au Bénin, Vodounou et Ahovey (2001) ont
réalisé des travaux similaires.
Les besoins non satisfaits augmentent avec le niveau de vie en
milieu urbain : moins de femmes pauvres en union (8,6%) ont des besoins non
satisfaits en PF que leurs homologues qui sont nanties (87,6%). Par contre, en
milieu rural moins de femmes nanties en union (12,4%) ont une demande en PF que
leurs paires très pauvres (91,4%). Il ressort qu'une femme pauvre sur 10
femmes nanties (9,82%), 3 ont une demande en PF contre 7 femmes pauvres pour
une femme nantie (Schoumaker, 1999).
Les femmes de niveau d'insertion socioéconomique
élevé ont plus de 5 fois plus de chance d'utiliser la PF que
celles de niveau moyen et ceci quel que soit le rapport de genre existant dans
le couple (Kouyé et Amouzou, 2001).
Par ailleurs, on ne note pas de variations importantes des
besoins non satisfaits selon le niveau socio-économique du ménage
où vit la femme, les proportions oscillant entre 23 % et 25 %. Par
contre, la demande potentielle de planification familiale varie de
manière importante et est influencée par le niveau de
bien-être économique du ménage. La pauvreté semble
constituer également un obstacle à la maîtrise de la
fécondité. Toutes choses égales par ailleurs, les femmes
vivant dans les ménages à haut et moyen standing sont 2 fois plus
susceptibles de recourir aux méthodes contraceptives modernes que les
femmes pauvres (Fall, 2004).
1.5.
Influence de la discussion de PF au sein du couple sur la non satisfaction de
besoin en planification familiale
La pratique de la contraception par les femmes dépend
non seulement des opinions des femmes elles-mêmes mais aussi de celles
des hommes. En République Démocratique du Congo, comme dans
beaucoup d'autres pays, les hommes jouent encore un rôle
prépondérant dans la prise de certaines grandes décisions,
notamment celles concernant la taille de la famille. Les discussions avec le
conjoint constituent donc une étape importante dans la prise de
décision concernant la pratique de la planification familiale (Ngondo,
1994).
Lorsque la femme discute plus souvent de la planification
familiale avec son mari, elle a de plus fortes chances d'adhérer
à la contraception en général et de pratiquer en
particulier les méthodes modernes. La probabilité qu'elle
adhère à la planification familiale par les méthodes
modernes de contraception est, de ce fait, 5 fois plus élevée que
celle d'une autre. La pratique contraceptive est également très
significative chez la femme qui discute occasionnellement de planification avec
son conjoint, quelles que soient les méthodes utilisées, tandis
qu'elle est faible chez la femme qui évite cette discussion dans le
ménage (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou, op.cit).
La discussion au sein du couple des questions de PF est
beaucoup plus prévalente à mesure que l'insertion
économique de la femme est meilleure. Plus le ménage est
économiquement à l'aise plus on peut faire place aux questions de
genre en PF (Kouyé P. et Amouzou A.J., 2001).
La discussion au sein du couple apparaît comme un des
déterminants majeurs des BNS. Elle contribue à réduire le
risque des BNS. Les femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint
ont entre 1.4 et 3.3 fois moins de chance de rencontrer des problèmes
pour espacer (RR = 0.7, p<10%) ou pour limiter (RR = 0.3, p<1%) leurs
naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs conjoints (African
Population Studies, 2002).
La discussion entre les conjoints des questions relatives
à la planification familiale apparaît comme un facteur influent de
la pratique contraceptive. Par conséquent, la femme qui a l'habitude de
parler de la planification des naissances avec son conjoint a 5 fois plus de
chance d'utiliser les contraceptifs modernes qu'une femme qui n'en discute pas
avec son conjoint. Cette probabilité est de 2,7 pour la femme qui
discute moins souvent (Zakari CONGO, op.cit).
La discussion sur la planification familiale au sein des
couples est fortement liée au choix contraceptif. Plus les couples
discutent de PF, plus ils utilisent des méthodes contraceptives, surtout
des méthodes modernes. La discussion au sein des couples est donc un
facteur important pour une pratique contraceptive des femmes. À ce
propos, on constatera que le risque pour les couples qui discutent au moins une
fois de PF de pratiquer la contraception atteint près de 14 fois celui
des autres qui n'en parlent jamais. Assurément, le rôle du
conjoint ne peut être négligé dans ce dialogue. La
discussion au sein du couple de la PF est un facteur indéniable de la
pratique contraceptive souligné dans plusieurs études (Ngoy, 1993
; Kouyé, 1997, Djangoné, 1999) mais le mécanisme
conduisant de la discussion à la pratique demeure encore moins connu.
1.6.
Influence de l'attitude des couples face à la PF sur la non
satisfaction de besoin en planification familiale
Dans l'étude de Bongaarts et Bruce (1995), il ressort
qu'au Mali et au Soudan, la désapprobation du mari est responsable de
plus de 40% des besoins non satisfaits. Les auteurs observent cependant que
celles qui avancent souvent ces raisons n'ont pour la plupart pas
discuté de ce sujet avec leur conjoint. Aussi, ces deux auteurs
soulignent que le pouvoir de décision de négociation au sein du
ménage est un élément fondamental de la pratique
contraceptive.
L'approbation du conjoint à la planification familiale
est une variable très importante de la dynamique en matière de
contraception (Amadou Sanni, 1995). Les résultats obtenus ici vont dans
le même sens ; ils indiquent notamment qu'une adhésion totale du
conjoint à la planification familiale augmente les chances de sa
partenaire de pratiquer la contraception quelles que soient les
méthodes. La prévalence contraceptive, toutes méthodes
confondues, est de 39,6 % chez ces femmes avec une propension à utiliser
les méthodes modernes de 16,3 %. À l'opposé, les femmes
dont les conjoints rejettent la planification familiale, enregistrent quand
même une prévalence contraceptive de 16 %. Cette proportion est
peut-être faible par rapport à celle des femmes dont le conjoint
est favorable mais elle laisse perplexe et force la réflexion sur les
tenants et les aboutissants d'une telle attitude. On pourrait alors se poser la
question de savoir ce qui pousse une femme à désobéir
à son conjoint et à prendre sur elle la décision de
pratiquer la planification familiale. Par ailleurs, cette attitude
répulsive du conjoint à l'égard de la planification
familiale est peut-être guidée par un manque d'informations ou une
ignorance des pratiques contraceptives ou encore par une divergence d'opinions
ou de conception en matière de procréation. Cela pourrait se
justifier également par l'absence d'intégration des conjoints
dans les stratégies des programmes de planification familiale mises en
oeuvre dans le pays (Amadou Sanni, 1997 ; Donadjè, 1992). Dans tous les
cas, la pratique contraceptive d'une telle femme en est affectée, et
notamment son utilisation des moyens modernes de contraception. La
contraception naturelle est dans ce cas un recours plus sûr pour se
protéger d'une grossesse non désirée. La réduction
de la fécondité cumulée par une telle pratique de la
contraception est faible (7 %). En revanche, les femmes dont les conjoints sont
favorables à la planification des naissances ont presque 5 fois plus de
chance d'utiliser les produits contraceptifs modernes à
efficacité élevée. Par conséquent, leur
fécondité cumulée recule de 22 %, et est trois fois plus
réduite que chez les premières.
Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou Sanni (2005)
établissent, concernant l'approbation du conjoint et le
projet de fécondité de la femme, que les femmes qui ne
désirent plus d'enfant, d'une part, et celles dont les conjoints sont
favorables à la planification des naissances, d'autre part, ont 2 fois
plus de chance de pratiquer la contraception moderne que les femmes qui ne
possèdent pas ces caractéristiques. Les opinions des conjoints
sont des facteurs importants de la pratique contraceptive. L'impact de ces
facteurs sur l'adhésion féminine à la planification
familiale a été mesuré à travers certains
indicateurs tels que le niveau d'instruction, le secteur d'activité
ainsi que l'opinion du conjoint sur le contrôle des naissances.
1.7.
Influence de la préférence en matière de
fécondité du couple sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
Le comportement reproductif d'une femme ou d'un homme peut
être influencé par ce qu'est, pour elle ou pour son
mari/partenaire, le nombre idéal d'enfants (African Population Studies,
2002).
La plupart des travaux de recherche ont mis en évidence
la préférence pour une contraception d'espacement plutôt
qu'une contraception d'arrêt dans les pays d'Afrique subsaharienne. Cette
hypothèse semble toutefois infirmée dans le cas du
Sénégal où les femmes ayant déjà eu une
descendance élevée adhèrent 2 fois plus à la
pratique contraceptive que celles ayant une faible parité. Le taux de
prévalence contraceptive, toutes méthodes confondues, varie ainsi
de 9 % à 17 % et le taux de prévalence contraceptive moderne de 6
% à 11 % selon que la parité atteinte est inférieure ou
supérieure à cinq enfants respectivement. Cette adhésion
des multipares (femmes ayant cinq enfants et plus) à la pratique
contraceptive met en évidence l'existence d'une volonté de
limitation des naissances chez les femmes ayant déjà atteint la
parité idéale qui s'établit en moyenne à 5,2
enfants par femme. Cette pratique contraceptive au-delà du
cinquième enfant pourrait donc être assimilée à une
contraception d'arrêt (Evina et Ngoy, 2001).
Fall et Ngom (2001) ont réalisé une
étude sur la baisse de la fécondité dans les pays
d'expression française. Les résultats de cette étude
montrent que les femmes qui désirent une nombreuse progéniture
ont une faible tendance à pratiquer la planification familiale, tandis
que les femmes qui désirent adopter la planification d'arrêt
optent davantage pour les méthodes modernes. Cette dernière
catégorie de femmes voit doubler ses chances de pratiquer une
méthode moderne de contraception. Parmi les femmes qui désirent
d'autres enfants, celles qui aspirent à une progéniture
élevée, correspondant à plus de cinq enfants, pratiquent
moins la contraception (15,5 % de pratique totale et 5,1 % de prévalence
des méthodes modernes), que les femmes désirant quatre enfants ou
moins (respectivement 25 % et 10,1 %). L'effet inhibiteur d'une telle pratique
sur leur fécondité cumulée est de 15 % alors qu'il n'est
que de 9 % chez les femmes désirant cinq enfants ou plus.
Les femmes ayant au moins cinq enfants ont une plus forte
propension à utiliser les méthodes contraceptives modernes. Le
fait d'avoir au moins cinq enfants accroît de 41 % la probabilité
pour une femme potentiellement féconde d'utiliser les méthodes
contraceptives modernes (Fall, op.cit.).
1.8.
Influence des raisons de non utilisation de la PF sur la non satisfaction de
besoin en planification familiale
Dans leurs analyses des données de l'EDS-Niger (1992)
et MICS III (1998), Nomaou et Harouna (2001) montrent que 38 % des femmes ont
cité des raisons relatives à la fécondité,
essentiellement le désir d'enfants et une femme sur quatre (25 %) a
déclaré qu'elle désirait avoir d'autres enfants.
L'opposition à la pratique contraceptive a été
mentionnée dans 29 % des cas et dans 16 % des cas, il s'agit de
l'opposition de l'enquêtée elle-même. On note ensuite les
interdits religieux (6 %). En outre, les raisons liées aux
méthodes ont été globalement citées par 10 % des
femmes : parmi elles, 3 % ont cité les problèmes de santé
et 2 % la peur des effets secondaires.
Ils poursuivent que des différences selon le groupe
d'âges sont à relever. Les femmes de 30-49 ans ont plus
fréquemment cité des raisons relatives à la
fécondité (42 % contre 34 %), en particulier, la sous
fécondité/stérilité (13 % contre moins d'un pour
cent). Cependant, on observe que la proportion de jeunes femmes qui ont
déclaré vouloir autant d'enfants que possible est plus
élevée que parmi les plus âgées (27 % contre 22 %).
De même, la proportion de jeunes femmes opposées à
l'utilisation n'est pas très différente de celle observée
parmi celles de 30-49 ans (17 % contre 15 %). On peut également
souligner que les jeunes femmes de15-29 ans ont plus fréquemment
cité le manque de connaissance que les plus âgées (19 %
contre 14 %).
1.8.1.
Influence des normes traditionnelles des rapports homme - femme dans le couple
sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
De façon générale, la famille est en
Afrique le cadre idéal de socialisation et de transmission des valeurs
et normes socioculturelles. Elle définit à ce titre les
rôles et les statuts des individus en fonction de leur sexe et âge
(Abanihé, 1994 ; CERED, 1998 ; cités par Djangoné R.,
1999). Ainsi, les rôles de mère et d'épouse reviennent de
plein droit à la femme lorsque l'homme occupe pour sa part, la position
de chef de famille. De par sa position de cadette au sein du couple, la femme
doit obéissance et soumission à son époux. Par ailleurs,
le respect dû à un homme par ses pairs dépend du nombre de
ses enfants et de ses épouses. La littérature
révèle à ce sujet que les hommes et même les femmes
désirent généralement avoir une nombreuse descendance.
Dans la société africaine, les hommes gagnent au
plan social de par la fierté qu'ils tirent du nombre d'enfants, surtout
de sexe masculin et économiquement par l'importance que constitue
l'enfant en tant qu'une main d'oeuvre agricole bon marché, une richesse
pour les parents, une sécurité pour leur vieux jours. Par
ailleurs, les hommes détiennent le pouvoir de décision dans le
couple et dans la société en général,
contrôlent de ce fait les ressources de la famille à travers les
avantages qu'ils tirent du travail des enfants et des femmes (Caldwell,
1991).
Quant aux femmes, des études (Locoh et
Labouré-Racapé, 1997) attestent que pour la plupart, surtout
celles du milieu rural, la forte fécondité reste le moyen le plus
sûr d'atteindre un statut doté de prestige.
C'est à travers ses enfants qu'une femme peut
espérer hériter d'une parcelle de terre ou des biens de son
conjoint en cas de décès de ce dernier. Selon Assogba (1989),
«au-delà de la satisfaction du groupe, ce rôle de mère
tout en offrant à la femme la possibilité d'améliorer son
statut, lui permet aussi en cas de survie des enfants d'avoir de
l'autorité et des conditions de vie meilleures». Les enfants sont
en effet, garants du statut d'une femme et constituent en outre une aide
précieuse dans les travaux domestiques (surtout les filles) et
champêtres qui accaparent tout le temps des femmes et les empêchent
de développer des activités annexes. Comme le dit Christine
Oppong (1988) les enfants sont de bons atouts et de précieux avoirs pour
leurs parents notamment par l'aide indispensable qu'ils leur apportent.
Vu l'importance de l'enfant dans la société
africaine, la pratique de la contraception reste le plus souvent l'apanage d'un
petit groupe de femmes ayant un statut social et un niveau scolaire
élevé. Pour ces femmes, la contraception moderne peut-être
utilisée pour remplacer les méthodes traditionnelles d'espacement
des naissances. La plupart des pays d'Afrique ont réalisé
d'énormes efforts de scolarisation dont les filles moins que les
garçons ont profité. L'augmentation de la proportion des femmes
à niveau d'éducation élevé est donc l'un des
éléments qui, à la longue, modifiera la fréquence
d'utilisation de la contraception.
On peut aussi relever le fait que les méthodes
contraceptives modernes ne sont pas facilement accessibles sauf dans certaines
grandes villes. Dans tous les cas, même quand ces méthodes
contraceptives modernes sont disponibles, leur éventuelle utilisation
dépend fortement d'une certaine motivation à éviter des
grossesses. Or, très peu de femmes africaines voire des hommes ne
désirent pas une nombreuse descendance. Cela dit, le désir de
limiter la descendance, une fois une certaine dimension atteinte, n'est pas une
attitude courante en Afrique. Les raisons du maintient d'une idéologie
de la famille nombreuse sont d'ordre démographique, historique,
socio-culturel, économique, etc.
1.8.2.
L'homme : le seul décideur
Dans la plupart des pays d'Afrique au Sud du Sahara, des
études (Abanihé, 1991 ; Abanihé, 1994; Ascadi et al, 1990
; cité par Djangoné) ont montré que très souvent,
la femme est en position de dominée au sein du couple. Par
conséquent, elle ne participe pas le plus souvent à la prise de
décision relative à la planification familiale ou au nombre
d'enfant que le couple va avoir.
Le rôle de l'homme dans la pratique contraceptive est
déterminant. Dans les sociétés patrilinéaires ou
matrilinéaires, les décisions importantes comme celle concernant
le choix d'une méthode contraceptive lui reviennent souvent (Koffi et
al, 1994). Les couples où l'homme seul approuve la planification
familiale ont 40 % plus de chance de pratiquer la contraception, alors que ceux
où la femme seule approuve ont 30 % plus de chance de pratiquer la
planification familiale par rapport aux couples où les deux conjoints
approuvent (Kouyé, 1997).
Bankole et al (1998), observent en Côte d'Ivoire que la
pratique contraceptive est élevée lorsque le mari ne veut plus
d'enfants. Ezeh (1996) mentionne aussi la prédominance du conjoint dans
les décisions concernant la fécondité dans ce pays.
1.8.3.
Les facteurs économiques
Le tiers-monde en général et l'Afrique en
particulier, traverse une crise économique grave qui touche aussi bien
le monde urbain que rural. En effet, la crise économique des
années 80 qui frappe la plupart des pays d'Afrique en
général et ceux de l'Afrique au Sud du Sahara en particulier, est
à l'origine d'une pauvreté qui se généralise. La
mise en place des programmes d'ajustement structurels destinés à
assainir l'économie de ces pays contribue plutôt à
accentuer les problèmes déjà existants : l'insuffisance
des emplois créés et la précarité des revenus, la
dégradation de l'environnement urbain et les problèmes de
santé qui en résultent, etc. La pauvreté est en Afrique
l'un des facteurs explicatifs de la forte fécondité (Akoto et
Kamdem, 1996). Certaines femmes peuvent manifester le désir d'utiliser
une méthode contraceptive moderne sans toutefois y accéder faute
de moyens financiers. On sait par exemple que les femmes se livrent
généralement à des activités économiques peu
ou pas du tout rémunératrices (Assogba, 1990 ; Vijaya Krishnan,
1991 ; cités par Akoto et Kamdem, 1996).
Selon Caldwell (1991), en Afrique occidentale principalement,
les femmes assurent généralement, leur propre survie et celles de
leurs enfants par le commerce (le petit commerce généralement) et
l'agriculture qu'elles pratiquent. Locoh dit à ce sujet que: «de
nouveau, les femmes sont acculées à consacrer toute leur
énergie, les éventuels profits qu'elles font, à la simple
subsistance de leurs enfants et d'un mari qui a perdu un emploi». En
Côte d'Ivoire, surtout en économie de plantation, le revenu
tiré par les femmes dans leur petit commerce sert également
à assurer la subsistance de la famille (Ogni Kanga, 1997). A cause de
ces responsabilités auxquelles les femmes doivent faire face, elles
perdent le bénéfice de leur petite autonomie financière et
peuvent par conséquent éprouver des difficultés à
se procurer une méthode de contraception moderne de leur choix. Il
convient aussi de mentionner les difficultés qu'éprouvent les
femmes à accéder au crédit bancaire ainsi que leur faible
scolarisation qui les conduit à des emplois les moins bien
rémunérés.
CHAPITRE 2.
METHODOLOGIE
1.
Cadre conceptuel de l'étude
Le cadre conceptuel est un ensemble cohérent qui met
en relation les différents concepts utilisés dans l'étude.
Pour résumer et comprendre les facteurs à la base de la non
satisfaction des besoins de planification familiale au sein des couples en
République Démocratique du Congo, nous avons procéder
à la présentation de cadre de la manière ci
après :
Politique du pays en matière de santé de la
reproduction
Caractéristiques liées à la femme
Caractéristiques liées au mari
Choix d'une option de fécondité du couple
Milieu de socialisation
Milieu de réalisation de la fécondité
Fécondité réalisée
Accès et exposition aux médias et à
l'information PF
Fécondité idéale
Accès aux services et aux méthodes de PF
Qualité des services PF
Pratiques contraceptives
Non utilisation des méthodes contraceptives par le
couple
Besoins non Satisfaits en PF au sein du couple
Les facteurs susceptibles d'influencer la pratique
contraceptive sont multiples. Ces facteurs sont d'ordres à la fois
démographique, social, économique, culturel, religieux et
politique. Ils agissent au niveau de la demande et de l'offre de contraception,
et au niveau individuel comme au niveau familial ou collectif (Sadik, 1980,
cité par Guillaume et Pilon, 2000).
La politique d'un pays sur la santé de la reproduction
est facteur très capital dans la mise en oeuvre des programmes relatifs
à la prise en charge des femmes en union susceptibles de
présenter les BNS en PF.
Le milieu de vie de la femme (ou de réalisation de la
fécondité) joue un rôle déterminant dans son
insertion sociale, tout comme son niveau et son cadre de vie. Ainsi, le lieu de
résidence, le milieu principal de résidence durant l'enfance et
le standing de l'habitat sont autant de facteurs qui peuvent influencer la vie
sociale de la femme et, par conséquent, son comportement reproductif.
Le milieu de socialisation de la femme est également
une variable importante qui peut influencer son comportement reproductif. Il
est déterminé ici par le lieu physique et culturel dans lequel la
femme a passé son enfance, c'est-à-dire de la naissance à
l'âge nubile (12 à 14 ans).Une femme ayant vécu toute son
enfance en milieu urbain aura forcément une conception de la vie
différente de celle d'une femme rurale, beaucoup plus assujettie aux
valeurs traditionnelles, et devrait être davantage disposée
à pratiquer la planification familiale. Ainsi, la femme ayant
été socialisée dans la ville province de Kinshasa ou dans
les autres villes a une pratique contraceptive, toutes méthodes
confondues, plus élevée que celle qui est socialisée en
milieu rural. Dans la plupart des études sur la fécondité,
le milieu de socialisation est souvent étudié en opposant le
milieu rural au milieu urbain. Mais cette opposition en sous-entend une autre
entre les cultures dites traditionnelles et celles dites modernes. Ce sont ces
deux derniers aspects qui déterminent en fait la prédominance du
contexte de réalisation de la fécondité sur celui de la
socialisation (Evina Akam, 1990). Mais ce faible impact du milieu de
socialisation ne signifie pas qu'il ne doit pas être pris en compte dans
le schéma de causalité de la pratique de la contraception. Dans
cette étude le milieu de socialisation est approché par trois
variables, prises individuellement ou en combinaison les unes avec les autres.
Il s'agit de la tribu, du lieu de résidence et la province.
Les caractéristiques liées au couple, le choix
d'une option de fécondité par ce dernier sont quelquefois
conséquences des facteurs socioculturels, environnementaux,
économiques et psychologiques.
2.
Hypothèses
De ce cadre conceptuel découlent quelques
hypothèses que nous allons vérifier dans les prochains
chapitres.
H1. Parmi les facteurs qui servent à
caractériser la femme, le niveau d'instruction, l'âge sont les
plus influents dans l'adhésion de la femme à la pratique
contraceptive. Aussi :
H1a. Le risque pour une femme instruite
(instruction supérieure au niveau primaire) de pratiquer la
contraception est significativement supérieur à celui d'une femme
peu ou pas instruite (sans instruction) ;
H1b. Le risque pour une femme des générations
jeunes (moins de 25 ans) de présenter le besoin non satisfait est
significativement supérieur à celui des générations
vielles vieilles (25 ans et plus) ;
H2. Les femmes qui ont connu une maternité acceptable
ou tardive ont plus de chance de ne pas présenter le besoin non
satisfait que les femmes qui ont connu une maternité
précoce (mariage précoce);
H3. Le couple qui discute de la PF a plus de chance de
pratiquer la contraception que celui qui n'en discute pas ;
3.
Sources des données
Pour atteindre ses objectifs, ce travail utilise les
données de l'enquête démographique et de santé de la
République Démocratique du Congo. Au total, 9 002 ménages
ont été sélectionnés et, parmi eux, 8 945 ont
été identifiés. Parmi les ménages
identifiés, 8 886 ont été enquêtés avec
succès, soit un taux de réponse de 99 %. À
l'intérieur des 8 886 ménages enquêtés, 10 338
femmes de 15-49 ans ont été identifiées comme étant
éligibles pour l'enquête individuelle et, pour 9 995 d'entre
elles, l'enquête a pu être menée à bien. Le taux de
réponse s'établit à 97 %. L'enquête auprès
des hommes, réalisée dans un ménage sur deux, a permis
d'identifier 4 985 hommes de 15-59 ans et, parmi eux, 4 757 ont
été enquêtés avec succès, soit un taux de
réponse de 95 %.
4.
Objectifs, méthodologie et organisation de l'enquête
démographique et de sante
4.1.
Objectifs de l'EDS-RDC
Les objectifs assignés à la première
édition de l'Enquête Démographique et de Santé en
République Démocratique du Congo (EDS-RDC) peuvent se
résumer de la manière suivante :
· Fournir aux responsables et aux programmes de
population en République Démocratique du Congo des données
de base actualisées sur la fécondité, la mortalité,
la planification familiale et la santé de la reproduction ;
· Permettre l'élaboration des indicateurs de suivi
définis lors des grands sommets sur la population et la santé et
par le Document de la Stratégie de Croissance et de Réduction de
la Pauvreté ;
· Analyser les facteurs qui déterminent les
niveaux et tendances de la fécondité et de la mortalité
infanto-juvénile ;
· Actualiser les données sur la santé de la
mère et de l'enfant : vaccination ; prévalence et traitement de
la diarrhée, de la fièvre et de la toux ; paludisme ; visites
prénatales ; assistance à l'accouchement ; et allaitement
maternel ;
· Mesurer l'état nutritionnel des enfants de moins
de cinq ans et des femmes par le biais des mesures anthropométriques
;
· Estimer la prévalence de l'anémie au sein
de la population ;
· Évaluer le niveau de connaissance du VIH/sida
;
· Estimer la prévalence du VIH dans la population
générale d'âge adulte.
4.2.
Échantillonnage
L'échantillon de l'EDS-RDC est basé sur un
sondage aréolaire stratifié et tiré à deux
degrés dans les villes statutaires, et à trois degrés dans
les cités et le milieu rural. À l'exception de Kinshasa, chaque
province est subdivisée en trois strates : la strate des villes
statutaires, la strate des cités, et la strate du milieu rural. Au
total, 34 strates d'échantillonnage ont été
créées. La base de sondage est une liste complète des
quartiers des villes statutaires et des cités en milieu urbain d'une
part ; et des secteurs ou chefferies en milieu rural d'autre part. Cette base,
établie pour le besoin du recensement de la population en RDC de 1984, a
été actualisée plusieurs fois, à l'occasion des
différentes opérations de collecte organisées dans le
pays. Elle a servi comme base de sondage de la deuxième Enquête
à Indicateurs Multiples (MICS2) de 2001 et de l'Enquête 1-2-3
(emploi, secteur informel et consommation des ménages) de 2005.
Dans les villes statutaires, on a tiré au premier
degré, un certain nombre de quartiers à partir de la liste
exhaustive de l'ensemble des quartiers. Au second degré, on a
tiré les ménages dans les quartiers sélectionnés.
Dans le milieu rural et les cités, on a tiré au premier
degré la collectivité (secteur, chefferie) ou la cité ; et
au second degré le village dans les secteurs et chefferies, les
quartiers dans les cités. Au troisième degré on a
tiré les ménages dans les villages ou quartiers
échantillonnés.
L'unité de sondage finale retenue est la grappe
(quartier ou village) 4 et au total, 300 grappes ont été
tirées. Un dénombrement des ménages dans chacune de ces
unités a fourni une liste de ménages à partir de laquelle
a été tiré un échantillon de ménages. La
grappe correspond au quartier ou au village lorsque la taille en ménages
de celui-ci n'excède pas 500. Au delà de ce total, le quartier ou
le village échantillonné est subdivisé en plusieurs
segments parmi lesquels un seul est retenu dans l'échantillon. Un total
de 9 000 ménages (3 690 en milieu urbain et 5 310 en milieu rural)
devaient être sélectionnés. Toutes les femmes de 15
à 49 ans résidant dans ces ménages devaient être
enquêtées. Un sous- échantillon d'un ménage sur deux
(4 500 ménages) a également été tiré pour
l'évaluation de l'état nutritionnel des enfants de moins de 5
ans, des femmes en âge de procréer et pour réaliser le test
d'anémie. Dans ce sous échantillon, tous les hommes de 15
à 59 ans devaient être interviewés et ils étaient
concernés, en plus des femmes de 15-49 ans, par les tests
d'anémie et du VIH.
4.3.
Cadre institutionnel
Au plan légal, il a été mis en place, par
arrêté ministériel, une structure chargée de la
réalisation de l'EDS-RDC de 2007 sous la tutelle du Ministère du
Plan. Elle était composée d'un Comité de Pilotage et d'un
Comité Permanent. Le Comité de Pilotage donnait les grandes
orientations au Comité Permanent et assurait le suivi de la mise en
oeuvre des activités du projet à travers les réunions
ordinaires instituées à cet effet. Ses membres étaient des
représentants de Macro International, du Comité d'éthique
en matière de VIH/sida, des institutions nationales et internationales
oeuvrant dans les domaines de la santé, du VIH/sida, du paludisme, de la
nutrition, etc.
Le Comité Permanent était l'organe technique
chargé de la gestion quotidienne des activités du projet. Il
était composé de quatre membres : un représentant de Macro
International et de trois consultants ayant une expérience
confirmée dans la réalisation des enquêtes de ce type.
4.4. Questionnaires
Dans le cadre de l'EDS-RDC, trois questionnaires ont
été utilisés : le Questionnaire Ménage, le
Questionnaire Femme et le Questionnaire Homme. Leur contenu est basé sur
les questionnaires modèles développés par le programme
MEASURE DHS. Ils ont été adaptés au contexte du pays sur
des bases participatives.
Le Questionnaire Homme a été administré
à tous les hommes de 15-59 ans dans un ménage sur deux de
l'échantillon de l'EDS-RDC. Il a permis de collecter le même type
d'informations que le Questionnaire Femme ; cependant, il était plus
court car ne comportant pas les questions concernant l'historique des
naissances, la santé des mères et des enfants, la nutrition, la
mortalité maternelle et les violences domestiques.
Tous les questionnaires ont été traduits dans
les quatre principales langues parlées dans le pays : Kikongo, Lingala,
Swahili et Tshiluba. Les interviews ont été conduites soit en
français, soit dans l'une de ces quatre langues nationales ou leur
variante.
4.5. Collecte des données
La seconde étape a porté sur la
réalisation de l'enquête dans les ménages
échantillons du pool de Kinshasa 1. Elle a concerné 48 candidats
au poste de superviseur de pool présélectionnés en
qualité d'enquêtrices/enquêteurs et agents de santé
et organisés en 8 équipes. Cette seconde étape s'est
déroulée du 31 janvier au 7 mars 2007 et a permis de
sélectionner les 25 superviseurs de pool. Au deuxième niveau, la
formation a bénéficié aux agents de terrain dans les 25
autres pools d'enquête. Elle a été assurée par
chacun des 25 superviseurs retenus. Elle a débuté le 16 avril
2007 dans le pool de Mbanza-Ngungu et s'est terminée le 10 juin 2007
dans le pool de Boma. À ce niveau, 584 personnes ont été
formées comme agents de terrain.
L'enquête principale, dans les pools autres que Kinshasa
1, a duré un mois et s'est étalée sur la période
allant de mai à août 2007. Elle a mobilisé 571 agents
répartis en 234 équipes de travail dont 53 équipes
urbaines. Chaque équipe urbaine était composée d'un chef
d'équipe, d'une contrôleuse, d'un agent de santé et de
trois enquêtrices/enquêteurs. L'équipe du milieu rural
comprenait seulement deux personnes, un(e) enquêtrice/enquêteur et
un agent de santé.
Les supervisions des formations dans les pools et des
activités de collecte des données ont été
assurées par les membres du Comité permanent et quelques membres
du Comité de pilotage et du Comité d'éthique en mission
dans les différents pools d'enquête.
4.6. Traitement des données, apurement des
fichiers et tabulation
La saisie des données sur micro-ordinateurs a
débuté un mois après le démarrage de
l'enquête dans les grappes d'enquête de la ville de Kinshasa. Le
logiciel CSPro, développé conjointement par le Bureau du
Recensement des États-Unis, le Programme MEASURE DHS et le SERPRO S.A.,
a été utilisé à cet effet. Avant la saisie, une
équipe de 8 agents de codification, assistée d'un superviseur, a
été chargée de la vérification des questionnaires
venus du terrain et de la codification des questions ouvertes. La saisie a
été réalisée de mars à avril 2007
(1ère phase) et de juillet à novembre 2007 (2ème phase)
par 17 opérateurs, assistés de 3 superviseurs et encadrés
par un coordonnateur mis à la disposition du projet par l'INS. Tous les
questionnaires ont fait l'objet d'une double saisie pour éliminer du
fichier le maximum d'erreurs de saisie.
À la suite de la saisie, les données ont
été éditées en vue de vérifier la
cohérence interne des réponses. Un programme de contrôle de
qualité a permis de détecter certaines des principales erreurs de
collecte. Les messages d'erreurs sur les grappes de la ville de Kinshasa ont
été exploités avec les superviseurs de pool avant leur
déploiement à l'intérieur du pays. La vérification
finale a été réalisée par l'équipe
d'encadrement technique de l'EDS-RDC avec l'assistance d'un informaticien du
programme DHS, utilisant une technique éprouvée au cours de
dizaines d'enquêtes similaires.
Des tableaux de données ont été produits
et ont servi pour la préparation des rapports préliminaires et du
rapport principal de l'EDS-RDC de 2007.
4.7.
Couverture de l'échantillon
Les 300 grappes sélectionnées dans
l'échantillon ont été atteintes au cours de l'EDS-RDC. Au
total, 9 002 ménages ont été sélectionnés
et, parmi eux, 8 945 ménages ont été identifiés au
moment de l'enquête. Sur les 8 945 ménages identifiés, 8
886 ont été enquêtés avec succès, soit un
taux de réponse de 99 % (tableau 2.1). Ce taux ne varie pas selon le
milieu de résidence.
|
|
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|
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|
Tableau 2.1 Résultats des enquêtes ménage
et individuelle
|
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Effectif de ménages, de femmes et d'hommes
sélectionnés, identifiés et enquêtés et
taux de réponse (non pondéré) par milieu de
résidence, République Démocratique du Congo EDS-RDC
2007
|
|
|
Enquête
|
Milieu de résidence
|
Ensemble
|
|
|
Urbain
|
Rural
|
|
|
Enquête ménage
|
|
|
|
|
|
Nombre de ménages sélectionnés
|
3 752
|
5 250
|
9 002
|
|
|
Nombre de ménages identifiés
|
3726
|
5219
|
8945
|
|
|
Nombre de ménages enquêtés
|
3697
|
5189
|
8886
|
|
|
Taux de réponse des ménages1
|
99,2
|
99,4
|
99,3
|
|
|
Enquête individuelle femme
|
|
|
|
|
|
Effectif de femmes éligibles
|
4970
|
5368
|
10338
|
|
|
Effectif de femmes éligibles enquêtées
|
4789
|
5206
|
9995
|
|
|
Taux de réponse des femmes éligibles2
|
96,4
|
97
|
96,7
|
|
|
Enquête individuelle homme
|
|
|
|
|
|
Effectif d'hommes éligibles
|
2324
|
2661
|
4985
|
|
|
Effectif d'hommes éligibles enquêtés
|
2182
|
2575
|
4757
|
|
|
Taux de réponse des hommes éligibles2
|
93,9
|
96,8
|
95,4
|
|
|
1 Ménages enquêtés/ménages
identifiés 2 Enquêtés
interviewés/enquêtés éligibles
|
|
|
|
|
Source : EDS-RDC 2007
À l'intérieur des 8 886 ménages
enquêtés, 10 338 femmes âgées de 15-49 ans ont
été identifiées comme étant éligibles pour
l'enquête individuelle et, pour 9 995 d'entre elles, l'enquête a pu
être menée à bien. Le taux de réponse
s'établit donc à 97 % pour les interviews auprès des
femmes. Ici encore, le milieu de résidence n'a eu aucun effet sur la
disponibilité des enquêtées.
L'enquête homme, réalisée dans un
ménage sur deux, a permis d'identifier au total 4 985 hommes de 15-59
ans. Parmi eux, 4 757 ont été enquêtés avec
succès, soit un taux de réponse de 95 %, légèrement
inférieur à celui des femmes. Le taux de réponse des
hommes est légèrement plus élevé en milieu rural
qu'en milieu urbain (respectivement 97 % contre 94 %), les hommes étant
généralement moins disponibles dans les villes que dans les
campagnes.
5.
Méthodes d'analyse
5.1.
Population cible
La population cible pour notre étude est l'ensemble des
femmes en union de la République Démocratique du Congo au moment
de l'enquête. Nous pensons que le couple soit le lieu
privilégié de l'expression de la fécondité des
conjoints où les mariés légalement et les unis de fait
courent le risque permanent de procréation. Laquelle peut être une
maternité trop rapprochée ou trop nombreuse. Nous avons
utilisé le fichier « planification
familiale » et la population de l'étude a
été sélectionnée à partir de la variable
v501, « statut matrimonial
actuel » de la femme. La variable à 6 modalités a
été repartie en deux modalités : femmes en union (1)
et femmes non union (0) tel que repris à l'encadré
1.
Encadré 1.
Variable V501Current marital status
anciennes modalités
modalités recodées
0=never married : jamais mariée
?femme non union (0)
1=married : mariée
? femme en union (1)
2=living together : union de fait ? femme en
union (1)
3=widowed : veuve ? femme non union
(0)
4= divorced : divorcée ? femme non
union (0)
5=not living together : séparée
? femme non union (0)
5.2.
Définition et composantes des besoins non satisfaits de planification
familiale
5.2.1. Besoin non satisfaits en planification
familiale selon Macro international
D'après les considérations
méthodologiques de Macro International dans les Enquêtes
Démographiques et de Santé (EDS), les besoins non satisfaits pour
espacer les naissances "unmet need to space" concernent les femmes
enceintes dont la grossesse ne s'est pas produite au moment voulu, les femmes
en aménorrhée dont la dernière naissance ne s'est pas
produite au moment voulu, et les femmes qui ne sont ni enceintes ni en
aménorrhée, qui n'utilisent pas la méthode contraceptive
et qui ont déclaré vouloir attendre deux ans ou plus avant leur
prochaine naissance. Sont également incluses dans les besoins non
satisfaits pour espacer les naissances, les femmes qui ne sont pas sûres
de vouloir un autre enfant ou qui veulent un autre mais ne savent pas à
quel moment elles veulent avoir cet enfant.
Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances
"unmet need to space" concernent les femmes enceintes dont la
grossesse n'était pas voulue, les femmes en aménorrhée
dont la dernière naissance n'était voulue, et les femmes qui ne
sont ni enceintes ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas de
méthode contraceptive et qui ont déclaré ne plus vouloir
d'enfants. Sont exclues les femmes qui sont en ménopause ou en
période d'infécondabilité.
Il faut souligner que la variable composite BNS (Besoins non
satisfaits) a été construite de deux manières dans les
enquêtes démographiques et de santé par Macro
International. Il s'agit des variables v624 et v626. La
différence se résume dans la variable v625 qui
intervient dans la construction de la variable v626.
5.2.2. Besoins non satisfait en PF au sein du
couple
Les besoins non-satisfaits sont un phénomène
multidimensionnel qui ne peut être parfaitement compris si les individus
sont traités séparément. En particulier, on montre que,
dans plusieurs sociétés, l'homme joue un rôle important
dans le processus de prise de décision relatif à l'utilisation
par le couple des méthodes modernes de contraception.
Afin de tenir compte des désirs de l'homme (Ngom P.,
1997) Ngom propose le concept des besoins non satisfaits de l'homme. Il a
ainsi, estimé, sur la base des données des enquêtes
démographiques sur la santé (DHS) du Ghana et du Kenya, une
limite inférieure de ces besoins pour limiter le nombre de naissances,
en considérant les hommes mariés, qui ne désirent plus
avoir d'enfants et qui n'utilisent aucune méthode de contraception au
moment de l'enquête comme ayant un besoin non-satisfait de planification
familiale. Pour des besoins de comparaison, la même définition a
été appliquée aux femmes. Il a proposé,
également, une mesure des besoins non-satisfaits du couple par la
proportion des couples (paires) de conjoints dont l'un au moins a des
besoins non-satisfaits, en distinguant quatre cas: ceux où seul l'un des
deux conjoints est en besoin non-satisfait (deux cas), celui où tous les
deux ont de tels besoins, et enfin celui où aucun des deux n'a ces
besoins.
Ainsi, dans ce travail les besoins non satisfaits du couple
sont déterminés en utilisant soit les caractéristiques
liées à la femme en union ou soit de celles liées à
son conjoint et fournies par elles lors de l'enquête.
5.3.
Variables de l'étude
5.3.1. Variable
dépendante
La variable dépendante est la variable que nous voulons
expliquer par les autres variables ou la variable pour laquelle nous voulons
déterminer les facteurs explicatifs.
D'après la définition de Macro International
dans les Enquêtes Démographiques et de Santé (EDS-RDC,
2007 : 98), Les besoins non satisfaits concernent "les femmes
(actuellement en union) non utilisatrices de la contraception qui ont
déclaré qu'elles ne voulaient plus d'enfants (limitation des
naissances) et celles qui ont déclaré vouloir attendre 2 ans ou
plus avant d'avoir un autre enfant (espacement des naissances)".
Dans la présente étude, c'est la variable
v626 que nous avons considéré pour mesurer les besoins
non satisfaits. Cette variable comprenant au préalable 10
modalités et ces modalités sont regroupées en trois
modalités. La première modalité est « pas
besoin », c'est-à-dire les femmes en union qui n'ont ni besoin
en termes de limitation qu'en termes d'espacement. La deuxième
modalité est « besoin d'espacement », elle concerne
les femmes (couple) qui ont un besoin non satisfait en termes d'espacement.
La troisième modalité est « besoin de
limitation », elle concerne les femmes en union (couple) qui
manifestent de besoin non satisfait de limitation des naissances
(encadré 2).
Encadré 2
Variable V626
Anciennes modalités
modalités
recodées
0=never had sex : n'a pas de rapport
sexuel ?pas besoin (0)
1=unmet need to space : besoin d'espacement
? besoin d'espacement (1)
2=unmet need to limit : besoin de limitation ?
besoin de limitation (2)
3=using to space : utilise pour espacer
? pas besoin (0)
4= using to limit : utilise pour limiter
? pas besoin (0)
5=Spacing Failure : échec d'espacement
? besoin d'espacement (1)
6=limiting failure : échec de limitation
? besoin de limitation (2)
7=desire birth < 2years : désir d'enfants
avant 2ans ? besoin d'espacement (1)
8=no, sex, want to wait : pas de sexe veut attendre
? pas besoin (0)
9=infeconde, menopaused : inféconde et
ménopausée ? pas besoin (0)
La variable ainsi créée ne nous permettrait pas
d'appréhender en profondeur les besoins non satisfaits en planification
familiale de manière différentielle en termes de limitation qu'en
termes d'espacement. D'où, avec le logiciel SPSS (syntaxe), nous avons
tour à tour pris l'option de considérer comme « pas
besoin » en face de « besoin d'espacement », les
modalités « pas besoin » et « besoin de
limitation » et vice versa.
5.3.2. Variables
indépendantes
Les variables indépendantes dans cette étude
sont des variables explicatives de notre variable dépendante qu'est
« les besoins non satisfaits en PF »
5.3.2.1. Les variables
socio-démographiques
Ces variables sont : le milieu de résidence,
l'âge actuel de la femme (groupe d'âge quinquennal), la
province.
5.3.2.2. Les variables
socio-culturelles
Les variables retenues sont :
- celles liées à la femme : la tribu, le
niveau d'instruction et de son conjoint, la religion de la femme,
- celles liés au mari : niveau d'instruction,
5.3.2.3. Les variables
sociobiologiques
Dans ce lot des variables nous avons retenu :
- pour la femme : âge à la première
maternité, âge au premier mariage
- pour le mari : désir d'enfants par le mari
- autres : nombre d'enfants actuels, nombre idéal
d'enfants
5.3.2.4. Les variables contextuelles
Par variables contextuelles, nous entendons les variables qui
nous donnent directement à cerner l'objet de notre étude sur la
pratique contraceptive du couple. Ce sont les questions ayant trait sur la
connaissance et l'accès aux méthodes contraceptives.
Dans ce lot nous avons retenu : approbation de la
contraception, la discussion au sein du couple, source de connaissance
(d'information) de la PF, contraception utilisée et intention, raison de
non utilisation de la méthode contraceptive.
5.4.
L'analyse statistique
Dans ce travail, l'analyse porte sur la variable composite
« besoins non-satisfaits en PF ».
5.4.1. Analyse bivariée
(test de Khi-deux)
Dans un premier temps, on aura recours à l'analyse
descriptive simple pour étudier le niveau et la tendance des BNS
selon certaines caractéristiques de la femme et du conjoint. On mesurera
donc le poids des BNS dans cette demande de contraception.
L'analyse des besoins en PF fait ressortir le poids des BNS
dans la demande de la contraception. L'importance des BNS par rapport aux
besoins satisfaits montrera les efforts restant à fournir au niveau des
programmes de SR/PF pour augmenter le taux de prévalence contraceptive.
L'étude sur les déterminants des besoins non
satisfaits en planification familiale en République Démocratique
du Congo a favorisé la sélection de variables pertinentes dans le
recours à la contraception par le couple. La sélection s'est
faite en fonction de la littérature existante, et les variables ont
été retenues grâce au test de khi deux. Ce test est
fondé sur la comparaison de la valeur du khi deux empirique à
celle observée dans les tableaux de contingence en tenant compte du
degré de liberté (1(*)).
Le khi deux permet d'estimer la stabilité statistique
de l'association entre chacune des variables explicatives et la contraception.
Les variables suscitent le recours à la contraception
soit indépendamment, soit en interaction. C'est pourquoi l'effet
individuel exercé par chacune d'elles sur la contraception sera d'abord
estimé grâce au calcul des risques relatifs selon les
modalités de chaque variable. Il s'agit de possibilité d'utiliser
la contraception par rapport à la modalité à moindre
risque.
Après avoir estimé les chances de recourir
à la contraception suivant les modalités des variables, nous
avons ensuite analysé les effets communs de ces variables sur les
comportements contraceptifs, qui, généralement résultent
d'une conjonction de facteurs. Par exemple le milieu de résidence
détermine l'ouverture sociale et offre une multitude
d'opportunités susceptibles d'infléchir les perceptions
individuelles.
Pour rendre compte de cette influence commune, nous avons
scindé les variables en modalités de référence et
à risque.
5.4.2. Analyse multivariée
(régression logistique)
Dans un deuxième temps, on procédera, à
l'aide de la régression logistique, à l'analyse
multivariée en vue de cerner les déterminants des BNS. Il
s'agit d'identifier ce qui différencie les femmes ayant des BNS de
celles dont le besoin en PF est satisfait. La variable dépendante BNS
prendra comme valeur 1 quand la femme éprouve des BNS, autrement elle
prend la valeur 0. Cette analyse a permis d'éliminer étape par
étape les variables qui ne sont pas significatives. Cette
élimination s'est faite sur la base de signification des
paramètres estimés de la variable après contrôle des
effets des autres. Les variables retenues déterminent les
caractéristiques des utilisateurs de la contraception et les facteurs
susceptibles de favoriser sa satisfaction.
Les résultats des analyses de régression
logistique multivariées ont mis en exergue, d'une part les
déterminants majeurs qui agissent de façon significative sur les
2 types de BNS et, d'autre part les déterminants mineurs dont l'action
n'est significative que sur l'un ou l'autre type de BNS.
Ainsi, dans les lignes qui suivent nous présentons
notre échantillon d`étude et les résultats que nous avons
jugé utile pour cette étude.
CHAPITRE 3.
CARACTERISTIQUES LIEES AU COUPLE
Ce chapitre est consacré à la
présentation des caractéristiques des couples concernés
par l'étude. Nous le subdivisons en trois sections. La première
abordera les caractéristiques liées aux femmes en union au
moment de l'enquête. La deuxième présentera les
caractéristiques liées aux conjoints et la troisième
abordera les caractéristiques liées au couple.
Section 1. Caractéristiques liées à la
femme en union
Cette section aborde les caractéristiques propres aux
femmes en union au moment de l'enquête (EDS-RD007) :
sociodémographiques, socioculturelles, sociobiologiques et autres.
3.1.1. Caractéristiques
sociodémographiques
3.1.1.1. Statut matrimonial des
enquêtées
Pendant longtemps, les besoins non satisfaits ont
été calculés uniquement pour les femmes mariées,
car le mariage fut longtemps considéré comme le cadre
idéal de la procréation. Mais l'augmentation récente de la
fécondité extra maritale a poussé certains auteurs
(Westoff et Bankole, 1995) à prendre en compte les femmes non
mariées (célibataires, divorcées, séparées
et veuves) dans le calcul des BNS. Aussi, l'état matrimonial est-il
devenu un élément déterminant dans la prise de
décision en matière de recours contraceptif. Toutes choses
étant égales par ailleurs, on suppose en général
que les femmes non mariées et non en union sont plus enclines à
recourir à la contraception et moins nombreuses à avoir des BNS
que celles qui vivent en union (figure 3.1.).
Figure 3.1. Proportion des femmes enquêtées
selon le statut matrimonial
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RD007
Les femmes en union (régulièrement
mariées et en union libre) représentent 65,9% soit 3409 femmes et
celles qui ne sont pas en union sont les veuves, les divorcées, les
séparées et les célibataires.
3.1.1.2. Age des femmes en union
Les femmes enquêtées et en union qui avaient
déclaré leurs âges, étaient au nombre de 4985. Les
tranches d'âge de 20 à 24ans, de 25 à 29 ans et de 30 ans
à 34 ans représentant au total soixante dix pourcent des femmes
en union, les tranches d'âge extrêmes ne représentant au
total que trente pourcent des femmes en union (Figure 3.2.).
Figure 3.2. Proportion des femmes en union par
âge
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Cette figure nous présente la proportion de chaque
tranche d'âge dans la population concernée par notre étude.
Les femmes âgées de 20 à 34 ans représentent 71% sur
toutes les femmes en union enquêtés. Il ressort que la
majorité de la population sous étude est jeune. Et le cumul des
tranches d'âges extrêmes représente près de 8 femmes
100 en union. En effet, par la figure ci-haut, nous constatons que près
de trois quarts des femmes en union au moment de l'enquête étaient
jeunes. D'où la probabilité qu'elles s'intéressent plus
à l'utilisation des méthodes contraceptive tant pour
réguler que pour contrôler les naissances.
3.1.1.3. Province d'origine
Les femmes en union ne sont pas toutes réparties de la
même manière par province (tableau 3.1.).
.Tableau 3.1. La répartition des femmes en union
selon la province d'origine
Région
|
Effectif
|
%
|
Kinshasa
|
576
|
11,5
|
Bas-Congo
|
312
|
6,2
|
Bandundu
|
431
|
8,6
|
Equateur
|
585
|
11,7
|
P. Orientale
|
426
|
8,5
|
Nord-Kivu
|
435
|
8,7
|
Maniema
|
505
|
10,1
|
Sud-Kivu
|
390
|
7,8
|
Katanga
|
363
|
7,3
|
Kasaï Oriental
|
566
|
11,4
|
Kasaï Occidental
|
409
|
8,2
|
Total
|
4998
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RD007
Les données par province font apparaître une
répartition inégale des femmes en union. Les provinces de
l'Equateur, du Kasaï oriental, du Maniema, en plus de la ville province de
Kinshasa représentent chacune au moins 11% des femmes en union sur
toutes les femmes enquêtées lors de l'EDS-RDC. Alors que dans les
provinces du Bas-Congo, du Katanga, du Sud-Kivu, du Kasaï Occidental, de
la Province Orientale, du Bandundu et du Nord-Kivu, les femmes en union
représentent moins de 9%.
3.1.1.4. Milieu de résidence
Le milieu de vie de la femme influence assez fortement le
degré et la qualité de son insertion dans la vie sociale. Le lieu
de résidence tout comme son milieu de socialisation, est à cet
égard une variable déterminante pour sa propre prise en charge et
en particulier pour la présentation qu'elle se fait de ses choix
reproductifs. Le cadre urbain offre par exemple une kyrielle
d'opportunités susceptibles d'infléchir la position de la femme
congolaise, traditionnellement passive vis-à-vis de l'ordre social
établi (tableau 3.2).
Tableau 3.2. La répartition des femmes en union
selon le milieu de résidence
Milieu de résidence
|
Effectif
|
%
|
Urbain
|
2074
|
41,6
|
Rural
|
2907
|
58,4
|
Total
|
4981
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RD007
Pendant l'enquêtée sous étude, les femmes
en union ont été plus enregistrées dans le milieu rural
que dans le milieu urbain. Le milieu rural concluant les unions sans beaucoup
de préalables à la dimension du milieu urbain. Soit une
proportion de 41,6% pour le rural et 58,4% l'urbain. De grandes
inégalités subsistent encore entre les infrastructures rurales et
les équipements urbains malgré les efforts faits en R.D.C. pour
en limiter l'ampleur. Cette fracture géographique a des implications
dans de nombreux domaines, en particulier au plan de la pratique contraceptive.
3.1.2. Caractéristiques
socioculturelles
3.1.2.1. Ethnie
En termes de composition ethnique, la RDC compte quelques 40
ethnies qu'on peut catégoriser en quatre groupes principaux, à
savoir les bantous (majoritaires), les nilotiques, les soudanais et les
pygmées (EDS-RDC, 2007). Le tableau 3.5. nous donne quelques ethnies de
40 connues du pays en rapport avec les femmes enquêtées.
Figure 3.3. Proportion des femmes en union
selon l'ethnie
Source : nous même à partir
des données de l'enquête EDS-RDC 2007
Les femmes en union au moment de l'enquête EDS-RDC 2007
appartiennent à 8 groupes ethniques. Dans la part que prend chaque
ethnie de la population sélectionnée, les ethnies
regroupées en : « Bas Uélé, Maniema,
Kivu » et « Kasaï, Katanga, Tanganyika »
représentent au total 57,4% de toutes les ethnies. Respectivement ces
groupes ethniques représentent 29,5 et 27,9% des femmes en union. Alors
que les ethnies : Bas Kasaï et Kwilu Kwango, Bakongo nord et sud, ne
représentent chacune que 10,7% et 10,5% de manière respective.
Les ethnies Ubangi et itimbiri (8,0%), Cuvette (7,7%), Uélé lac
Albert (4,0%), lunda (1,3%) représentent au total 21%. Les
pygmées et les autres ethnies ne représentant respectivement que
0,1 et 0,3% des femmes en union ayant déclarées leurs ethnies.
3.1.2.2. Niveau d'instruction
La fréquentation d'une institution scolaire ou
universitaire, d'après la littérature, est d'une importance
capitale pour expliquer l'adhésion d'un groupe d'individus à la
pratique contraceptive. Le tableau 3.3. reprend la répartition de ces
femmes en union selon leur dernier niveau d'éducation atteint.
Tableau 3.3. La répartition des femmes en union
selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction de la femme
|
Effectif
|
%
|
sans éducation
|
1152
|
23,1
|
primaire Incomplète
|
1735
|
34,8
|
primaire complète
|
401
|
8,0
|
secondaire incomplète
|
1377
|
27,6
|
secondaire complète
|
259
|
5,2
|
supérieur
|
61
|
1,2
|
Total
|
4985
|
100
|
Source : nous même à partir
des données de l'EDS-RDC 2007
Le niveau d'instruction des femmes en union est faible. Sur
l'ensemble, seulement 5,2% ont un niveau secondaire complet et 1,2% le niveau
supérieur. Autrement, plus de 9 femmes sur 10 ont soit un niveau
secondaire incomplet soit un niveau primaire, ou alors sans éducation.
Ces résultats sont d'autant plus inquiétants en
considérant la proportion des femmes sans instruction ou avec le niveau
primaire incomplet. En effet, le cumul de ces deux groupes donne près de
6 femmes en union sur 100. Or, plusieurs études sociologiques ont
prouvé que les personnes, qui n'ont pas achevé le primaire et
particulièrement celles ayant atteint au plus le niveau primaire, se
comporte comme les « sans éducation ».
Par ailleurs, la compréhension de l'importance de la
PF, particulièrement dans l'usage des méthodes exige un certain
niveau d'instruction. Ainsi, de ces résultats, il apparaît
à priori que le niveau d'instruction des femmes majoritairement faible,
peut s'avérer un handicap à l'usage de la PF.
3.1.2.3. Religion
La religion en République Démocratique du Congo
est l'un des facteurs importants dans l'analyse des phénomènes
démographiques. Le contexte socio-réligieux est marqué par
la cohabitation de plusieurs confessions religieuses. Trois ensembles
confessionnels dominent la vie religieuse : le catholicisme, le
protestantisme et les églises chrétiennes. Le tableau 3.7.
répartit les femmes en union selon la religion de leurs croyances.
Tableau 3.4. Répartition des femmes en union
selon la religion
Religion
|
Effectif
|
%
|
Catholique
|
1357
|
27,2
|
Protestante
|
1606
|
32,2
|
Salutiste
|
13
|
0,3
|
Kimbanguiste
|
186
|
3,7
|
Autre chrétienne
|
1635
|
32,8
|
Musulmane
|
97
|
1,9
|
Animiste
|
36
|
0,7
|
sans religion
|
45
|
0,9
|
Autre
|
7
|
0,1
|
Total
|
4982
|
100
|
Source : nous même à partir
des données de l'EDS-RDC 2007
Les données sur la religion montrent que les femmes en
union sont en majorité chrétiennes. Ces dernières
représentent au total 96,3% de toutes les femmes en union. Les autres
églises chrétiennes, non déterminées par
l'enquête, est une catégorie constituée certes des adeptes
des églises de réveil, lesquelles sont aujourd'hui en forte
croissance sur toute l'étendue du territoire national (32,8%). Les
femmes de religion protestante et catholique viennent respectivement en seconde
et troisième position avec 32,2% et 27,2%. Les autres religions
comptent moins de 5% des adeptes parmi les femmes en union.
La position des leaders de confessions face à la
pratique au sein du couple nous paraît très utile, dans la mesure
où certains croyants sans esprit critique, se livrent et se laissent
emporter par ce que déclarent leurs leaders (représentants).
Une étude pour connaître les conséquences
des prises de positions des représentants des confessions religieuses
sur la pratique contraceptive dans la vie des adeptes, paraît très
intéressante.
3.1.3. Caractéristiques
sociobiologiques
3.1.3.1. Age au premier mariage
Le mariage au Congo est inscrit au code de la famille et il
existe des préalables pour qu'un mariage soit légal et
légitime. Ainsi, le mariage qui intervient avant l'âge de 18 ans
est précoce et passible des pénalités. Cette forme de
mariage a une incidence sur la planification familiale. Car tôt on entre
dans le toit, moins on est informé sur la maîtrise de sa
fécondité. Le tableau suivant nous en donne la fréquence
de toutes les femmes actuellement en union.
Tableau 3.5. La répartition des femmes en union
selon l'âge au premier mariage
âge au premier mariage
|
Effectif
|
%
|
mariage précoce
|
2489
|
51,2
|
mariage légal
|
2372
|
48,8
|
Total
|
4861
|
100
|
Source : nous même à partir
des données de l'EDS-RDC 2007
L'âge au premier mariage autorisé en
République Démocratique du Congo est l'âge de 18 ans
révolu. Tout mariage qui intervient avant cet âge est
considéré pour nous comme précoce. Et considérons
de légal, tout mariage qui intervient lorsque la femme a atteint la
majorité, soit 18 ans et plus. Ainsi ce tableau nous montre que de
toutes les femmes en union au moment de l'enquête, 51,2% ont connu un
mariage contre 48,8% qui ont été marié dans les normes
selon la réglementation de la République en la matière.
Ainsi, les femmes qui atteignent la majorité avant leur premier mariage
sont susceptibles d'information sur les méthodes contraceptives. Par
ailleurs les mariées précoces subissent, pour la plupart,
l'imposition des conjoints parfois désirés ou non
désirés sans minimum de dialogue sur la contraception.
3.1.3.2. Age à la première
maternité
En démographique la notion de quatre trop explique
clairement l'importance de planification familiale et aussi permet
d'éviter les grossesses à risques. La maternité tardive
peut avoir un effet sur la limitation ou l'espacement des naissances. Ainsi le
tableau ci-dessous repartit les femmes en union selon leur âge à
la première maternité.
Tableau 3.6. La répartition des femmes en union
selon l'âge à la première maternité
âge première naissance
|
Effectif
|
%
|
maternité précoce
|
2347
|
47,1
|
maternité acceptable
|
2617
|
52,5
|
maternité tardive
|
21
|
0,4
|
Total
|
4985
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Les femmes en union ont connu trois formes de
maternité : maternité précoce (avant 18 ans),
maternité acceptable (de 19 à 34 ans) et maternité tardive
(de 35 ans et plus). En effet, 52,5% des femmes ont connu leur première
maternité dans un intervalle d'âge que nous avons jugé
acceptable, de 19 à 34ans. Car dans cette tranche d'âge les femmes
sont épargnées de deux trop : trop tôt et trop tard. A
coté d'elles, 47,1% des femmes ont connu une maternité
précoce. Et à peine 0,4% d'entre elles ont connu la
maternité tardive. Il ressort de ces résultats que près de
la moitié des femmes de la R.D.C. connaissent soit une maternité
acceptable ou carrément précoce.
3.1.3.3. Nombre actuel d'enfants
Le nombre d'enfants que possède actuellement un couple
parait, pensons nous plus déterminant dans le choix d'une
fécondité future, d'une méthode ou non de contraception
pour contrôler sa fécondité. Le tableau 3.7. montre le
nombre actuel d'enfants que les femmes en union posédaient au moment de
l'enquête.
Tableau 3.7. La répartition des femmes en union
selon le nombre actuel d'enfants
Nombre d'enfants
|
Effectif
|
%
|
au plus un enfant
|
1455
|
29,2
|
deux enfants
|
2061
|
41,3
|
au moins trois enfants
|
1469
|
29,5
|
Total
|
4985
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Il se révèle de ce tableau que près de 4
femmes sur 10 (41,3%) en union ont chacune deux enfants. Les femmes qui ont au
moins trois enfants et celles qui en ont au plus un, représentent
chacune 3 femmes sur 10 femmes en union. On serait tenter d'affirmer que les
femmes en union de la R.D.C. n'ont pas de besoins énormes en termes de
limitation de naissances.
3.1.3.4. Nombre idéal d'enfants
Combien d'enfants voudriez-vous avoir ? Est la question
à laquelle devaient aussi répondre les femmes en union pendant
l'enquête EDS-RDC 2007. Cela, dans l'objectif de déterminer la
descendance finale des femmes. Le tableau 3.8. répartit les femmes en
union selon le nombre idéal qu'elles veulent avoir.
Tableau 3.11. La répartition des femmes en union
selon le nombre idéal d'enfants
nombre idéal
|
Effectif
|
%
|
moins de 6 enfants
|
1719
|
34,5
|
six et plus
|
3266
|
65,5
|
Total
|
4985
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Ce tableau reprend les femmes en union qui projettent d'avoir
un nombre donné d'enfants dans l'avenir. Près de 7 femmes sur 10
ont déclaré atteindre au moins six enfants. Comparé au
nombre moyen d'enfants par femme en fin de vie féconde, qui est
estimé à 6,3, le nombre idéal d'enfants de la
majorité des femmes inquiète. L'inquiétude vient du fait
qu'un besoin de limitation des naissances est alors attaché à la
vie féconde des congolaises en union.
3.1.3.5. Désir d'enfants
La maternité souhaitée ou calculée est
déterminante pour la taille du ménage. Nous pensons que le
désir d'un enfant pour un couple est fonction de la
fécondité réalisée. Le tableau 3.12.
répartit les femmes en union selon qu'elles désirent ou non des
enfants.
Tableau 3.9. La répartition des femmes en union
selon le désir d'enfants
Désir d'enfant
|
Effectif
|
%
|
vouloir encore d'enfants
|
3491
|
70,2
|
indécises
|
185
|
3,7
|
n'en veut plus
|
1077
|
21,7
|
stériles ou infécondes
|
220
|
4,4
|
Total
|
4973
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
De ce tableau, il ressort que la majorité des femmes,
soit 70,2% des femmes en union veulent encore d'enfants contre 21,7% qui n'en
veulent plus. Une petite proportion de ces femmes sont indécises (3,7%).
Les autres femmes, déclarées stériles ou
infécondes, représentent 4,4% des femmes en union ayant
répondu à cette question sur le désir d'un autre enfant.
En effet, cet effectif élevé des femmes qui
veulent encore d'enfants montre à suffisance que, le risque de besoin
non satisfait en planification familiale est permanent pour les femmes en
union.
Section 2. Caractéristiques liées au mari
Dans cette section nous abordons les caractéristiques
liées au conjoint de la femme en union. Il s'agit de : son niveau
d'instruction et son occupation actuelle.
3.2.1.
Niveau d'instruction du conjoint
Le tableau 3.10. reprend le dernier niveau d'instruction
atteint par les conjoints des femmes en union. C'est un élément
important dans le choix de certaines options en couple. Il influence d'une ou
d'une autre la pratique contraceptive par la couple. Mais la plupart de ces
hommes n'ont qu'un niveau secondaire incomplet.
Tableau 3.10. Répartition des conjoints des
femmes en union selon le niveau d'instruction
Niveau d'instruction
du conjoint
|
Effectif
|
%
|
sans éducation
|
476
|
9,9
|
primaire Incomplet
|
879
|
18,2
|
primaire complet
|
344
|
7,1
|
secondaire incomplet
|
1810
|
37,5
|
secondaire complet
|
790
|
16,4
|
supérieur
|
357
|
7,4
|
ne sait pas
|
170
|
3,5
|
Total
|
4826
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Comparé à celui des femmes, le niveau
d'instruction des conjoints est aussi faible. Sur l'ensemble, 16,4% ont un
niveau secondaire complet et 7,4% le niveau supérieur. En d'autres
termes, plus de 7 hommes sur 10 ont soit un niveau secondaire incomplet, soit
un niveau primaire, ou alors sans éducation. Ces résultats comme
ceux de leurs partenaires inquiètent. En effet, le cumul de ces deux
derniers groupes donne près d'un quart de ces hommes. Or, le niveau
d'instruction du conjoint est un élément déterminant dans
l'attitude de ce dernier face à la planification familiale. Beaucoup
d'études sur les facteurs de la pratique en Afrique subsaharienne, ont
montré la place de l'instruction du conjoint dans l'option de choix
à opérer par le couple d'une méthode contraceptive et qui
plus discuter de PF.
3.2.2. Occupation du
conjoint
La nature de l'occupation du conjoint influe d'une
manière ou d'une autre sur le contrôle des naissances dans un du
couple d'après la littérature existante. Le tableau 3.11.
reprend quelques professions ou occupations quotidiennes des conjoints des
femmes en union, dominé par en grande majorité par les
agriculteurs.
Tableau 3.11. La répartition des conjoints selon
l'occupation
Occupation
|
Effectif
|
%
|
Ne travaille pas
|
261
|
5,4
|
Profession non déclarée, technicien,
gestionnaire
|
668
|
13,8
|
Employé du bureau
|
40
|
0,8
|
Agriculteur privé
|
2381
|
49,0
|
Services
|
454
|
9,3
|
Ouvrier
|
700
|
14,4
|
Non qualifié
|
353
|
7,3
|
Total
|
4857
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
L'occupation des conjoints telle que reprise dans ce tableau
ci -dessus, reste dominée par une bonne proportion des agriculteurs qui
travaillent pour leurs propres comptes (49,0%). En deuxième lieu, nous
avons les « ouvriers » avec une proportion de 14,4%. Les
« techniciens, » représentent une proportion de 13,8%.
Les autres occupations représentent au total 22,8%. Les conjoints
occupés par les services représentent 9,3%, les ouvriers non
expérimentés prennent 7,3%. Les sans emplois représentent
5,4% alors que les employés du bureau représentent à peine
0,8%.
De ces résultats, il ressort les conjoints des femmes
enquêtées sont pour la plupart du secteur informel. En effet, 14
hommes sur 100 travaillent pour leur propre compte. Ces résultats
montrent bien que la profession en R.D.C. fait défaut. Il sied de noter
à priori que les hommes qui ne travaillent pas sous pression d'une
autorité établie sont des agents favorisants de besoins non
satisfaits en PF.
3.2.3.
Désir d'enfants par le mari
Le couple dont le monopole de choix de la
fécondité revient au mari ne peut pas échapper au besoin
non satisfait en planification familiale, pensons-nous. Le tableau 3.15.
reprend les réponses des femmes par rapport au désir d'enfants
par leur maris, selon qu'il en voudrait autant qu'elles, moins ou plus.
Tableau 3.12.La répartition des conjoints selon
le désir d'enfants
Désir d'enfants par le mari
|
Effectif
|
%
|
mari veut plus
|
1222
|
27,6
|
le mari veut autant que la femme
|
1202
|
27,2
|
mari veut moins
|
332
|
7,5
|
ne sait pas
|
1668
|
37,7
|
Total
|
4424
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
La plupart des maris veulent autant ou plus d'enfants que
leurs femmes. En effet, 28 femmes sur 100 ont déclaré que leurs
maris voulaient plus d'enfant qu'elles et 27 sur 100 femmes qui en voudraient
autant que leurs conjoints. Par ailleurs, près de 4 femmes sur 10 ne
connaissent pas la position de leur maris sur le désir d'enfants,
à coté de 8 sur 100 dont les maris voudraient moins d'enfants.
Section 3. Caractéristiques contextuelles du couple
La section 3 porte sur les caractéristiques
liées au contexte de l'étude, c'est-à-dire, connaissance,
attitude et pratique des méthodes contraceptives. Les variables choisies
sont : la méthode contraceptive utilisée actuellement, le
besoin non satisfait en PF, l'intention d'utiliser les méthodes
contraceptives, l'approbation de PF par le mari et la femme et la discussion
avec le partenaire sur la PF.
3.1.4.1. Méthode contraceptive utilisée
actuellement
La variable « méthode contraceptive
utilisée actuellement » nous a permis de connaître
l'effectif des femmes en union qui n'utilisent aucune méthode
contraceptive (tableau 3.14) et celles qui en utilisent. De celles qui
utilisent nous savoir le type de méthodes couramment utilisé.
Tableau 3.14. La répartition des femmes en union
selon la méthode contraceptive utilisée actuellement
Méthode contraceptive
utilisée actuellement
|
Effectif
|
%
|
n'utilise pas
|
3862
|
77,5
|
pilule
|
51
|
1,0
|
DIU
|
11
|
0,2
|
injections
|
28
|
0,6
|
condom
|
199
|
4,0
|
stérilisation féminine
|
28
|
0,6
|
abstinence périodique
|
583
|
11,7
|
diaphragme
|
172
|
3,5
|
autre
|
45
|
0,9
|
implant
|
1
|
0,0
|
condom féminine
|
2
|
0,0
|
gélules
|
3
|
0,1
|
Total
|
4985
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
L'utilisation de la contraception n'est pas effective chez les
femmes en union de la R.D.C. En effet, des femmes qui ont répondu
à la question sur la méthode contraceptive utilisée
actuellement, près de 8 sur 10 ont déclaré ne pas recourir
à une des méthodes contraceptives.
Par ailleurs, pour les quelques femmes qui utilisent au moins
une des méthodes de contraception, 11,7% ont déclaré
utiliser l'abstinence périodique (méthode traditionnelle). Toutes
les autres méthodes, appelées méthodes modernes ne sont
presque pas utilisées ou connues du public féminin. Car à
peine 4,0% exigent le condom (masculin) et 3,5% utilisent le diaphragme comme
méthode contraceptive.
Ces résultats, corrélés à
plusieurs autres facteurs, montrent l'ampleur des besoins en planification
familiale au sein du couple congolais.
3.1.4.2. Besoin non satisfait en planification familiale
Des 77,5% des femmes non utilisatrices de la méthode
contraceptive (tableau 3.14), 67,3% ont des besoins non satisfait. Le tableau
3.15 présente les femmes qui n'ont pas de besoin en termes d'utilisation
des méthodes contraceptives et celles qui en présentent. Ces
besoins sont, soit de limitation ou d'espacement des naissances.
Tableau 3.15. La répartition des femmes en union
selon le besoin non satisfait en planification familiale
Besoin non satisfait
|
Effectif
|
%
|
pas de besoin
|
1632
|
32,8
|
besoin d'espacement
|
2997
|
60,2
|
besoin de limitation
|
352
|
7,1
|
Total
|
4981
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Les femmes en union au moment de l'enquête
présentent des besoins non satisfaits en limitation qu'espacement des
naissances. Ces besoins sont plus prononcés en termes d'espacement que
de limitation des naissances. Le total des besoins non satisfaits est
évalué à 67,3% pour les femmes en union contre 32,8% des
femmes n'ayant de besoin en matière de planification familiale. Ces
femmes sont soit stériles ou ménopausées. Le
schéma analytique ci-dessous présente la répartition de
ces besoins rapport à l'échantillon des femmes en union sous
étude.
Schéma analytique des besoins non
satisfaits
N'utilisent pas la contraception 77,3%
Toutes les femmes enquêtées
Non enceintes aménorrhéiques 64,2%
Enceintes aménorrhéiques 13,1%
Grossesses non souhaitées 0,7%
Grossesses non calculées 12,4%
Stériles 2,4%
Fécondes 61,8%
Besoin d'espacement
12,4%
Besoin de limitation 0,7%
Veulent enfant plus tard 47,8%
Veulent enfant bientôt 7,6%
Ne veulent plus d'enfant 6,4%
Besoin d'espacement
47,8%
Besoin de limitation 6,4%
Total Besoin non satisfait 67,3%
La formulation des besoins non satisfaits Selon Charles
Westoff, inspirée du modèle de Kenya repris in Population Report
de 1996, englobe toutes les femmes fécondes mariées ou en union.
On suppose donc qu'elles sont sexuellement actives et n'emploient aucune
méthode de contraception. Elles ne veulent plus avoir d'enfants ou
veulent retarder d'au moins deux ans la prochaine naissance. On dit des femmes
qui ne veulent plus avoir d'enfants qu'elles ont un besoin non satisfait de
limitation des naissances. Tandis que celles qui veulent avoir d'autres enfants
mais peu avant au moins deux ans ont un besoin non satisfait d'espacement des
naissances. Le groupe de besoins non satisfaits englobe aussi toutes les femmes
mariées enceintes, dont la grossesse n'est pas souhaitée ou n'a
pas été bien calculée parce qu'elles ne pratiquent pas la
contraception. De même. Les femmes qui viennent d'avoir un enfant mais ne
courent pas encore le risque de tomber enceintes en raison d'une
aménorrhée post partum ont un besoin non satisfaits si leur
grossesse n'est pas souhaitée. Bien que l'utilisation des
méthodes pose problème aux femmes en union de la
République Démocratique du Congo, une question peut être
posée si combien en éprouvent l'intention sur une utilisation
future.
3.1.4.3. Intention d'utiliser les méthodes
contraceptives
Le besoin en planification est criant chez les femmes en
union. Mais combien éprouvent l'intention d'une utilisation future. Le
tableau 3.16 nous présente un tableau sombre bien que l'ampleur de
besoin en planification familiale soit forte.
Tableau 3.16. La répartition des femmes selon
l'intention d'une utilisation future des méthodes
contraceptives
intention d'utiliser
|
Effectif
|
%
|
Plus tard
|
1303
|
33,9
|
pas sur de l'utilisation
|
608
|
15,8
|
n'a pas l'intention
|
1927
|
50,2
|
Total
|
3838
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Des femmes en union ayant répondu à la question
sur l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives dans le but de
limiter ou d'espacer les naissances, nous constatons que la moitié n'a
pas l'intention d'utiliser les méthodes contraceptives. 15,8% des femmes
ne sont pas sures de l'utilisation future des méthodes contraceptives.
Et 33,9% ont déclare les utiliser plus tard. D'où cela nous donne
à connaître les raisons non utilisations des méthodes
contraceptives.
3.1.4.4. Raisons de non utilisation des méthodes
contraceptives
La figure ci-dessous reprend toutes les raisons de non
utilisation des méthodes contraceptives avancées par les femmes
en union. Nous n'avons repris que les raisons et les proportions des
réponses par raisons. L'autre partie représentant les
réponses négatives, soit aucune raison.
Figure 3.4. La proportion des femmes en union par
raison de non utilisation future des méthodes contraceptives
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Cette figure est conçue à partir des
réponses des femmes en union sur les raisons de non utilisation des
méthodes contraceptives. Précisons une chose, de l'effectif de
4985 des femmes qui ont pris l'habitude de répondre à la plupart
des questions que nous avons jugé utiles pour le sujet sous
étude, pour cette question les réponses ont été
enregistrées pour un effectif de 1979 femmes par question. Notons que la
forte proportion des femmes par question n'a pas donné de raisons. Et de
quelques raisons avancées « allaitement maternel »
intervient dans l'ordre de 24,6% par rapport à « aucune raison
(75,4%). A la raison donnée sur la connaissance de méthodes
contraceptives, 16,5% des femmes ont déclaré ne connaitre aucune
méthode contraceptive. 12,2% des femmes sont opposées aux
méthodes contraceptives contre 87,8% des femmes qui n'ont avancé
de raisons. 11,9% des femmes sont aménorrhéiques post partum.
3.1.4.5. Approbation de la planification familiale par la
femme
Les femmes peuvent bien avancer les raisons pour ne pas
utiliser les méthodes contraceptives. Une chose reste à savoir,
si combien d'entre elles approuvent la planification familiale. Le tableau 3.17
répartit ces femmes d'après leur avis sur la planification
familiale.
Tableau 3.17. La répartition des femmes en union
selon qu'elles approuvent ou non la planification familiale
Approuver la PF
|
Effectif
|
%
|
Non
|
2048
|
41,1
|
Oui
|
2423
|
48,7
|
Ne sait pas
|
507
|
10,2
|
Total
|
4978
|
100
|
Source : nous même à
partir des données de l'EDS-RDC 2007
Il est important de souligner à partir de ce tableau
que les femmes en union au moment de l'enquête sont à 41,1%
hostiles à la planification familiale. A peine 48,7% approuvent la
planification familiale et 10,2% n'ont pas de position fixe. Le besoin en
planification en République Démocratique est d'actualité.
Plus loin nous en pénétrerons les facteurs à la base et
à la fin proposer des pistes des solutions pour y palier.
Les caractéristiques liées aux femmes en union
ont révélé l'importance des besoins non satisfaits au
sein des couples en République Démocratique du Congo. Mais comme
dans un couple il n'y a pas que les femmes, nous allons étudier quelques
caractéristiques liées aux conjoints (partenaires) des ces
femmes.
3.1.4.6. Approbation de la planification familiale par le
mari
L'attitude du mari face à la planification familiale
est déterminante dans le choix d'une
option de fécondité pour le couple en Afrique subsaharienne,
d'après la littérature existante. Le tableau 3xxx reprend
l'effectif des conjoints selon leur approbation ou désapprobation de la
planification familiale.
Tableau 3.18. La répartition des conjoints selon
qu'ils approuvent la planification familiale
Approuver PF
|
Effectif
|
%
|
Approuve
|
1678
|
37,7
|
Désapprouve
|
1710
|
38,5
|
Ne sait pas
|
1058
|
23,8
|
Total
|
4446
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Le tableau ci-haut renseigne sur le niveau de connaissance,
attitude et pratique des méthodes contraceptives. D'après les
études antérieures, les sociétés africaines
reconnaissent à l'homme la décision sur la taille de la famille.
Que celui-ci ne puisse adhérer à la planification familiale
révèle un besoin non satisfait. Sur 100 hommes, seulement 38
approuvent la planification familiale contre 62 dont 39 désapprouvent et
24 ne manifestant pas encore une position fixe. Comparer aux réponses
des femmes sur ce sujet, il dégage une différence de 11 femmes de
plus sur les hommes qui approuvent.
3.1.4.7. Discussion avec le partenaire de planification
familiale
La dimension du genre dans certain couple est
évaluée par la place de la femme dans la prise de certaines
décisions cruciales pour la survie et le bien être du couple. Le
tableau 3.19 montre la disparité entre les couples en ce qui concerne
la discussion sur la planification familiale.
Tableau 3.19. La répartition des femmes en union
selon la discussion avec le partenaire l'année précédant
l'enquête
Discuter de PF avec le partenaire l'année
passée
|
Effectif
|
%
|
Jamais
|
2398
|
54,1
|
Une ou deux fois
|
1013
|
22,9
|
Plus souvent
|
1020
|
23,0
|
Total
|
4431
|
100
|
Source : nous même à partir
des données de l'EDS-RDC 2007
La plupart des couples tels que le reprend le tableau ci-haut
ne discute pas de la planification familiale. Certaines femmes dans ces couples
subissent les lois des maris en matière de fécondité. En
effet, près de 54 femmes sur 100 n'ont jamais discuté avec leurs
partenaires de la planification durant l'année qui
précédait l'EDS. Les femmes qui en discutent plus souvent et
celles qui ont pu discuter une ou deux fois l'an représentent
respectivement 23 sur 100 femmes en union.
Or, le couple qui ne discute pas de la PF a du mal à
pratiquer la contraception. De ces résultats, il se dessine
déjà certains facteurs qui penchent en faveur des
déterminants de besoins non satisfaites en PF.
CHAPITRE 4. PRESENTATION DES RESULTATS DES ANALYSES DE BESOINS
NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE
Ce chapitre nous l'aborderons en deux sections, la
première portera sur la présentation des résultats de
l'analyse bivariée et la deuxième abordera la présentation
des résultats de la régression logistique des
caractéristiques liées au couple pris individuellement.
Section 1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE
BIVARIEE
Cette section présente les résultats de
l'analyse bivariée et met en exergue les variables qui agissent de
façon significative sur les 2 types de BNS. Les besoins en
matière de planification familiale varient selon les
caractéristiques sociodémographiques. Dans cette section nous
présentons en premier lieu les variables qui ont lien avec le besoin
aussi bien en termes de limitation qu'en termes d'espacement. Ensuite nous
présenterons les variables selon qu'elles ont un lien avec le besoin de
limitation des naissances particulièrement ou encore avec le besoin
d'espacement des naissances.
4.1.1.
Besoin non satisfait en planification familiale et les caractéristiques
sociodémographiques des femmes en union
Les résultats du tableau 4.1.montrent qu'il existe un
lien probable entre d'une part l'âge de la femme en union et le besoin
non satisfait en PF et d'autre part la province de la femme et le besoin non
satisfait en PF. Le milieu de résidence aussi a lien avec le besoin non
satisfait en PF (cela pour appréhender le lien d'avec le milieu de
réalisation de la fécondité).
Tableau 4.1. Caractéristiques
sociodémographiques des femmes en union selon le besoin non satisfait en
planification familiale
caractéristiques
socio-
démographiques
|
Besoins non satisfaits en PF
|
Total
|
pas de besoin
|
besoin d'espacement
|
besoin de limitation
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Age
|
|
|
|
|
|
|
|
|
15-19
|
99
|
33,3
|
195
|
65,7
|
3
|
1,0
|
297
|
100
|
20-24
|
374
|
30,3
|
832
|
67,3
|
30
|
2,4
|
1236
|
100
|
25-29
|
423
|
33,9
|
787
|
63,0
|
39
|
3,1
|
1249
|
100
|
30-34
|
312
|
29,6
|
652
|
61,9
|
90
|
8,5
|
1054
|
100
|
35-39
|
232
|
35,6
|
336
|
51,6
|
83
|
12,7
|
651
|
100
|
40-44
|
146
|
38
|
163
|
42,4
|
75
|
19,5
|
384
|
100
|
45-49
|
46
|
41,8
|
32
|
29,1
|
32
|
29,1
|
110
|
100
|
Province
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Kinshasa
|
292
|
56,4
|
199
|
38,4
|
27
|
5,2
|
518
|
100
|
Bas-Congo
|
161
|
50,0
|
139
|
43,2
|
22
|
6,8
|
322
|
100
|
Bandundu
|
171
|
43,4
|
197
|
50,0
|
26
|
6,6
|
394
|
100
|
Equateur
|
177
|
30,3
|
332
|
56,8
|
75
|
12,8
|
584
|
100
|
Orientale
|
104
|
30,1
|
217
|
62,9
|
24
|
7,0
|
345
|
100
|
Nord-Kivu
|
137
|
28,2
|
299
|
61,5
|
50
|
10,3
|
486
|
100
|
Maniema
|
136
|
29,3
|
296
|
63,8
|
32
|
6,9
|
464
|
100
|
Sud-Kivu
|
97
|
19,5
|
370
|
74,3
|
31
|
6,2
|
498
|
100
|
Katanga
|
123
|
28,9
|
272
|
63,8
|
31
|
7,3
|
426
|
100
|
Kasaï Oriental
|
127
|
23
|
404
|
73,2
|
21
|
3,8
|
552
|
100
|
Kasaï Occidental
|
107
|
27,3
|
272
|
69,4
|
13
|
3,3
|
392
|
100
|
Milieu de résidence
|
|
|
|
|
|
|
|
|
Urbain
|
852
|
41,1
|
1067
|
51,4
|
155
|
7,5
|
2074
|
100
|
Rural
|
780
|
26,8
|
1930
|
66,4
|
197
|
6,8
|
2907
|
100
|
Total
|
1632
|
32,8
|
2997
|
60,2
|
352
|
7,1
|
4981
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin non satisfait et âge
|
346,94
|
0,000
|
Besoin non satisfait et province
|
344,148
|
0,000
|
Besoin non satisfait et milieu de résidence
|
120,763
|
0,000
|
En ce qui concerne l'âge, le khi-carré de Pearson
étant significatif à 99%, nous pousse à probablement
établir un lien entre l'âge et les besoins en PF chez les femmes
en union de la République Démocratique du Congo. Il sied de noter
au regard de ce que nous présente ce tableau que les femmes
âgées de 15 à 19 ans ont plus de besoins en termes de
limitation qu'en termes d'espacement. Car 65,4% présentent pour cette
tranche d'âge des besoins d'espacement contre 1% en terme de besoin de
limitation. L'écart entre ces besoins diminue au fur et à mesure
que l'âge des femmes enquêtées augmente. Cet écart
baisse jusqu'à atteindre le même niveau que celui constaté
chez les femmes âgées de 44 à 49 ans comme le montre la
figure 4.1.
Figure 4.1. Evolution des besoins par rapport à
l'âge des femmes
Par cette figure ci-contre nous voyons comment est-ce que les
besoins d'espacement et de limitation sont inversement proportionnels en ce qui
concerne l'âge des femmes en union de la tranche d'âge de 15
à 19 ans jusqu'à celle de 40 à 44 ans.
En fonction des provinces, on constate que c'est dans le
Sud-Kivu (80,5%), le Kasaï Oriental (77,0%), Kasaï Occidental
(72,7%), le Nord Kivu (71,8%), Katanga (71,1%), Maniema (70,7%) Equateur
(69,9%) et province orientale que la proportion de femmes ayant des besoins non
satisfaits est la plus élevée. c'est le Bas Congo et le Bandundu
qui détiennent les proportions moyennes de besoins non satisfaits (50%
et 56,6%). La ville province de Kinshasa se caractérise par une faible
proportion de besoin en planification familiale (43,6%). Cela peut bien se lire
sur la figure 4.2.
Figure 4.2. La proportion des femmes selon les BNS
par province
Les résultats par rapport au milieu de résidence
montrent que les variations des besoins non satisfaits en planification
familiale sont importantes (figure 4.3). En milieu rural, l'ensemble des
besoins non satisfaits est évalué à 73,2 % contre 58,9% en
milieu urbain. Les besoins pour l'espacement sont toujours nettement plus
importants en milieu rural qu'en milieu urbain. Pour la limitation, la
différence est à peine de 0,7%(7,5% pour le milieu urbain et 6,8%
pour le milieu rural). Un lien est alors établi entre les besoins non
satisfaits en planification familiale et le milieu de résidence. Il en
résulte, entre autre, une offre différentielle de service de
planification familiale qui pénalise l'accès des femmes rurales
à la contraception.
Figure 4.3. La Proportion des BNS en PF dans le milieu
de résidence
Source : nous-mêmes à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
4.1.2.
Besoins non satisfaits de limitation des naissances
Les besoins non satisfaits pour limiter les naissances
concernent les femmes enceintes dont la grossesse n'était pas
souhaitée, les femmes en aménorrhée qui n'utilisent pas de
méthode de planification familiale dont la dernière naissance
n'était pas voulue et qui ne veulent plus d'enfants et les femmes
fécondes qui ne sont, ni enceintes ni en aménorrhée, qui
n'utilisent pas de méthode de planification familiale et qui ont
déclaré ne plus vouloir d'enfants.
4.1.2.1. BNS de limitation et
caractéristiques socioculturelles des femmes en union.
L'appartenance dans une tribu ou dans une religion quelconque
peut influencer le comportement procréateur d'une femme. Le niveau
d'instruction de la femme aussi peut expliquer le choix d'une option de
fécondité. Le tableau 4.2. établit le lien probable entre
les caractéristiques socioculturelles des femmes en union et le besoin
non satisfait de limitation des naissances.
Tableau 4.2. Caractéristiques socioculturelles
des femmes en union selon le besoin non satisfait de limitation des
naissances.
Caractéristiques socioculturelles
|
BNS de limitation
|
Total
|
pas besoin
|
BNS de limitation
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
Catholique
|
1231
|
90,7
|
126
|
9,3
|
1357
|
100
|
Protestante
|
1499
|
93,3
|
107
|
6,7
|
1606
|
100
|
Armée du salut
|
11
|
84,6
|
2
|
15,4
|
13
|
100
|
Kimbanguiste
|
175
|
94,1
|
11
|
5,9
|
186
|
100
|
autres chrétiennes
|
1537
|
94,0
|
98
|
6,0
|
1635
|
100
|
musulmane
|
92
|
94,8
|
5
|
5,2
|
97
|
100
|
animiste
|
35
|
97,2
|
1
|
2,8
|
36
|
100
|
sans religion
|
45
|
100
|
0
|
0,0
|
45
|
100
|
autres
|
6
|
85,7
|
1
|
14,3
|
7
|
100
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
sans instruction
|
1054
|
91,5
|
98
|
8,5
|
1152
|
100
|
primaire incomplet
|
1617
|
93,2
|
118
|
6,8
|
1735
|
100
|
primaire complet
|
379
|
94,5
|
22
|
5,5
|
401
|
100
|
secondaire incomplet
|
1280
|
93,0
|
97
|
7,0
|
1377
|
100
|
secondaire complet
|
245
|
94,6
|
14
|
5,4
|
259
|
100
|
supérieur
|
58
|
95,1
|
3
|
4,9
|
61
|
100
|
Total
|
4633
|
92,9
|
352
|
7,1
|
4985
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin non satisfait et religion
|
20,76
|
0,008
|
Besoin non satisfait et niveau d'instruction
|
6,87
|
0,230
|
Les résultats du tableau ci-dessus, par rapport
à la religion, montrent que ce sont les femmes de l'armée du
salut qui présentent un besoin de limitation élevé avec
15,4%. Elles sont étalonnées par celles d'autres religions avec
14,3%. Dans ce lot d'autres religions, on peut inclure les femmes des
églises traditionnelles. En troisième lieu arrivent les femmes de
la religion catholique avec 9,3% des besoins non satisfaits de limitation des
naissances. Les femmes protestantes viennent en quatrième position av
6,7%, suivies des femmes des autres religions chrétiennes (6,0%). Les
femmes kimbanguistes et musulmanes présentent de besoin de limitation
des naissances respectifs de 5,9 et 5,2%. Les animistes interviennent avec 2,8%
de besoin alors que les sans religions n'ont pas de besoin en termes de
limitation des naissances. En effet, l'appartenance dans une religion peut
exposer au risque de besoins non satisfaits en termes de limitation des
naissances. En R.D.C. le fait d'être salutiste expose au risque de besoin
de limitation.
Quant au niveau d'instruction de la femme et le besoin de
limitation des naissances aucun lien significatif n'a été
établi. Avec le khi-deux de Pearson de 0,230 supérieur à
0,05. Mais, connaissant la force de l'instruction sur la pratique
contraceptive, le fait que le khi-deux ne soit pas significatif n'exclut pas
l'instruction dans le rang des facteurs déterminants de besoin non
satisfaits en planification familiale.
4.1.2.2. BNS de limitation des
naissances et caractéristiques sociobiologiques de la femme en union
Certaines caractéristiques propres à la vie
génésique de la femme, lui prédispose à la
satisfaction ou non des besoins en termes de planification familiale. Le
tableau 4.3. essaie de montrer les relations pertinentes qui puissent exister
entre les caractéristiques sociobiologiques et le besoin non satisfait
en terme de limitation des naissances.
Tableau 4.3. Caractéristiques sociobiologiques
des femmes en union selon les besoins non satisfait de limitation
Caractéristiques
sociobiologiques
|
BNS de limitation
|
Total
|
pas besoin
|
BNS de limitation
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
âge au premier mariage
|
|
|
|
|
|
|
mariage précoce
|
2281
|
91,6
|
208
|
8,4
|
2489
|
100
|
mariage légale
|
2230
|
94,0
|
142
|
6,0
|
2372
|
100
|
âge à la première
naissance
|
|
|
|
|
maternité précoce
|
2149
|
91,6
|
198
|
8,4
|
2347
|
100
|
maternité acceptable
|
2464
|
94,2
|
153
|
5,8
|
2617
|
100
|
maternité tardive
|
20
|
95,2
|
1
|
4,8
|
21
|
100
|
Nombre d'enfants
|
|
|
|
|
|
au plus un enfant
|
1370
|
94,3
|
83
|
5,7
|
1453
|
100
|
deux enfants
|
1911
|
92,8
|
148
|
7,2
|
2059
|
100
|
au moins trois enfants
|
1348
|
91,8
|
121
|
8,2
|
1469
|
100
|
Nombre idéal d'enfants
|
|
|
|
|
|
< 6 enfants
|
1573
|
91,6
|
145
|
8,4
|
1718
|
100
|
6 et plus
|
3056
|
93,7
|
207
|
6,3
|
3263
|
100
|
Désir d'enfants
|
|
|
|
|
|
vouloir encore d'enfants
|
3491
|
100
|
0
|
0,0
|
3491
|
100
|
indécis
|
181
|
97,8
|
4
|
2,2
|
185
|
100
|
n'en veut plus
|
748
|
69,5
|
329
|
30,5
|
1077
|
100
|
stérilisé ou inféconde
|
201
|
91,4
|
19
|
8,6
|
220
|
100
|
Total
|
4621
|
92,9
|
352
|
7,1
|
4973
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin non satisfait et âge au premier mariage
|
10,21
|
0,000
|
Besoin non satisfait et âge à la première
maternité
|
12,817
|
0,002
|
Besoin non satisfait et nombre d `enfant
|
7,2
|
0,02
|
Besoin non satisfait et nombre idéal d`enfants
|
7,5
|
0,006
|
Besoin non satisfait et désir d'enfants
|
1175,48
|
0,000
|
Concernant l'âge au premier mariage, les
résultats du tableau 4.3. montrent que les besoins non satisfaits de
limitation des naissances sont élevés chez les femmes en union
qui ont connu un mariage précoce (8,5%). Alors que celles qui ont connu
leur mariage à un âge acceptable ont un besoin de limitation de
6%.un lien positif est alors établi entre ces variables avec une valeur
de khi-deux significatif à 99% (figure 4.4). il sied de noter que
l'âge au premier expose au risque de besoin de limitation des
naissances.
Figure 4.4. La répartition des BNS de
limitation selon l'âge au premier mariage
Pour l'âge à la première naissance, le
besoin de limitation est élevé pour les femmes qui ont connu une
maternité précoce (8,5%). Ce besoin va décroitre chez les
femmes à maternité acceptable (5,8%) jusqu'à atteindre un
niveau un peu plus bas, 4,8% chez les femmes qui ont une maternité
tardive (Voir figure 4.5.).
Figure 4.5. La répartition des
BNS de limitation selon l'âge des femmes à la première
naissance
En fonction de nombre d'enfants, Ces besoins sont directement
proportionnels aux nombres d'enfants. En effet, les femmes qui ont au moins
trois enfants, connaissent de besoin de limitation élevé (8,2%).
Celles qui ont deux enfants viennent en deuxième lieu avec 7,2%. Et les
femmes qui ont au plus un enfant ont de besoin de limitation de l'ordre de
5,7%. De ces résultats, il ressort que plus les femmes ont un nombre
d'enfants élevé, plus elles ont de risque d'éprouver de
besoin non satisfait en termes de limitation des naissances.
Le besoin de limitation des naissances, en rapport avec nombre
idéal d'enfants, est élevé chez les femmes qui veulent
avoir moins de 6 enfants (8,4%). Par contre il est un peu bas chez les femmes
qui veulent avoir 6 enfants et plus (6,3%). Ceci trouve son explication en ce
que les femmes qui désirent plus de six enfants, ont déjà
maîtrisé leur fécondité que les femmes qui
déclarent en avoir moins sans utilisation préalable de la
contraception. Elles n'ont pas encore affranchi le seuil de nombre moyen par
femmes qu'elles peuvent à tout moment dépasser.
Quant au désir d'enfants, le besoin de limitation est
énorme chez les femmes qui ne veulent plus d'enfants, soit 30,5%. Les
femmes déclarées infécondes viennent en deuxième
position avec 8,6% de besoin de limitation des naissances. Les indécises
ont un besoin de 2,2% de limitation des naissances alors que celles qui veulent
encore d'enfants n'ont presque pas de besoin en termes de limitation de
naissances. De ces résultats, il ressort que les femmes qui ne veulent
plus d'enfants éprouvent le besoin de limitation des naissances dans ce
sens qu'elles ont une fécondité dont elles ne savent
maîtriser. A tout moment elles peuvent concevoir comme elles n'utilisent
aucune méthode de contraception.
4.1.2.3. BNS de limitation des
naissances et caractéristiques liées au mari
Le tableau 4.4. montre la relation positive entre le besoin de
limitation et deux caractéristiques liées au mari. Alors qu'un
lien négatif est constaté entre la variable dépendante et
le niveau de l'instruction du conjoint. Nous avons ci-haut montrer la part de
l'instruction du conjoint dans la pratique par le couple de la planification
familiale. Que le khi-deux ne soit pas significatif, la force sociologique de
cette demeure.
Tableau 4.4. Caractéristiques liées au
mari selon le besoin de limitation des naissances
caractéristiques du mari
|
BNS en limitation
|
Total
|
pas besoin
|
BNS en limitation
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Désir d'enfants par le mari
|
|
|
|
|
|
|
veut autant que sa femme
|
1118
|
93,2
|
82
|
6,8
|
1200
|
100
|
mari veut plus
|
1107
|
90,6
|
115
|
9,4
|
1222
|
100
|
mari veut moins
|
316
|
95,2
|
16
|
4,8
|
332
|
100
|
Ne sait pas
|
1537
|
92,1
|
131
|
7,9
|
1668
|
100
|
niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
sans instruction
|
449
|
94,3
|
27
|
5,7
|
476
|
100
|
Primaire
|
1124
|
91,9
|
99
|
8,1
|
1223
|
100
|
secondaire
|
2408
|
92,6
|
192
|
7,4
|
2600
|
100
|
Supérieur
|
337
|
94,4
|
20
|
5,6
|
357
|
100
|
ne sait pas
|
159
|
93,5
|
11
|
6,5
|
170
|
100
|
occupation du mari
|
|
|
|
|
|
ne travaille pas
|
247
|
94,6
|
14
|
5,4
|
261
|
100
|
agriculteur
|
2215
|
93,0
|
166
|
7,0
|
2381
|
100
|
profession non déclarée, technicien,
gestionnaire
|
601
|
90,0
|
67
|
10,0
|
668
|
100
|
Employé du bureau
|
38
|
95,0
|
2
|
5,0
|
40
|
100
|
Services
|
434
|
95,6
|
20
|
4,4
|
454
|
100
|
ouvrier
|
644
|
92,0
|
56
|
8,0
|
700
|
100
|
Non expérimenté
|
328
|
92,9
|
25
|
7,1
|
353
|
100
|
Total
|
4507
|
92,8
|
350
|
7,2
|
4857
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin de limitation et désir d'enfant par le
mari
|
10 ,098
|
0,018
|
Besoin de limitation et niveau d'instruction du mari
|
4,734
|
0,316
|
Besoin de limitation et occupation du mari
|
15,77
|
0,015
|
De ce tableau, il ressort que par rapport au désir
d'enfants par le mari, le besoin de limitation est senti dans le couple dont le
mari en voudrait plus (9,4%). Par contre dans le couple où le mari en
veut moins, le besoin de limitation des naissances est de 4,8%.Quand le mari en
veut autant que sa femme le besoin est de 6,8%.dans le couple dont la position
du mari n'est pas connue, le besoin est de 7,9%.
Quant au niveau d'instruction, aucun lien positif n'a
été observé, le khi-deux n'étant pas significatif
au seuil de 0,05%. Le niveau d'instruction du mari n'explique pas le besoin de
limitation des naissances dans un couple partant de l'analyse bivariée
des données de l'EDS-RDC 2007.
Par contre, un lien positif est établi entre le besoin
de limitation et l'occupation du conjoint. Le couple dont le mari exerce soit
une profession non déclarée au moment de l'EDS-RDC 2007, un
technicien ou gestionnaire, a un besoin de limitation de 10,0%. Ce couple est
étalonné par celui dont le mari est
« ouvrier ». Les agriculteurs et les « ouvriers
non expérimentés » viennent en troisième et
quatrième position avec respectivement 7,0 et 7,1% de besoin de
limitation des naissances. Le taux le plus bas est signalé dans le
couple dont le mari est dans le secteur de services (4,4%). Les non
travailleurs et ceux qui exercent les employés des bureaux ont de besoin
de limitation respectifs de 5,4 et 5,0%. Il s'y révèle que la
profession de secteur informel expose au risque de besoin de limitation que les
fonctions bureaucratiques.
4.1.2.4. BNS de limitation et
caractéristiques contextuelles
Le tableau ci-dessous établit le lien qui peut exister
entre ce que nous avons appelé caractéristiques contextuelles et
le besoin non satisfait de limitation des naissances. La disponibilité
de quelques types de méthode de contraception par les services de
planification familiale peut alors être évaluée. L'attitude
du couple face à la planification familiale est aussi mise en exergue.
Tableau.4.5. caractéristiques contextuelles
selon le besoin non satisfait
caractéristiques contextuelles
|
BNS de limitation
|
Total
|
pas besoin
|
BNS de limitation
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
utilisation courante d'un type de
méthode
|
|
|
|
|
|
|
aucune méthode
|
3510
|
90,9
|
352
|
9,1
|
3862
|
100
|
méthode folklorique
|
45
|
100
|
0
|
0,0
|
45
|
100
|
méthode traditionnelle
|
755
|
100
|
0
|
0,0
|
755
|
100
|
méthode moderne
|
323
|
100
|
0
|
0,0
|
323
|
100
|
mari approuve la PF
|
|
|
|
|
|
Approuve
|
1548
|
92,3
|
130
|
7,7
|
1678
|
100
|
Désapprouve
|
1582
|
92,5
|
128
|
7,5
|
1710
|
100
|
Ne sait pas
|
977
|
92,3
|
81
|
7,7
|
1058
|
100
|
femme approuve PF
|
|
|
|
|
|
Non
|
1942
|
94,8
|
106
|
5,2
|
2048
|
100
|
Oui
|
2226
|
91,9
|
197
|
8,1
|
2423
|
100
|
Ne sait pas
|
458
|
90,4
|
49
|
9,6
|
507
|
100
|
Discussion sur la PF avec le partenaire
|
|
|
|
|
Jamais
|
2246
|
93,7
|
152
|
6,3
|
2398
|
100
|
Une ou deux fois
|
930
|
91,8
|
83
|
8,2
|
1013
|
100
|
Plus souvent
|
912
|
89,4
|
108
|
10,6
|
1020
|
100
|
Total
|
4088
|
92,3
|
343
|
7,7
|
4431
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin de limitation et type de méthode
utilisée
|
110,132
|
0,000
|
Besoin de limitation et mari approuve la PF
|
0,084
|
0,959
|
Besoin de limitation et femme approuve la PF
|
20,52
|
0,000
|
Besoin de limitation et discussion sur la PF avec le
partenaire
|
7,5
|
0,006
|
Il ressort du tableau ci-haut que l'utilisation courante d'une
méthode de contraception a un lien particulier avec le besoin de
limitation de naissances, le khi étant significatif à 99%. De ce
fait, les femmes qui n'utilisent aucune méthode contraceptive ont un
besoin non satisfait de limitation des naissances (9,1%). Alors que celles qui
utilisent soit la méthode folklorique, la méthode traditionnelle
et la méthode moderne n'ont pas de besoin de limitation des naissances.
L'approbation ou non du mari de la planification familiale
n'explique pas le besoin de limitation des naissances au sein du couple, le
khi-deux étant non significatif.
Par contre l'approbation ou non de la femme de la
planification familiale à un lien très significatif d'avec le
besoin de limitation des naissances au sein du couple. Le besoin est croissant
du fait que les femmes en union n'approuvent (5,2%) ou approuvent (8,1%) la
planification familiale. Les femmes qui n'ont pas de position par rapport
à la planification ont un besoin de 9,6% de limitation des
naissances.
Quant à la discussion sur la planification familiale au
sein du couple, ce qui nous frappe ici est l'effectif impressionnant des femmes
qui n'avaient jamais eu à discuter de PF avec leurs maris durant
l'année précédent l'enquête. Bien que le besoin pour
cette modalité soit de 6,3%, la discussion sur la planification
familiale n'est pas d'actualité en République Démocratique
du Congo. Le couple qui a discuté une ou deux fois de PF et celui qui en
a plus souvent discuté, ont respectivement de besoin de limitation de
8,2 et 10,6%.
4.1.3.
Besoins non satisfaits d'espacement des naissances
Les besoins non satisfaits pour espacer concernent les femmes
enceintes dont la grossesse ne s'est pas produite au moment voulu, les femmes
en aménorrhée qui n'utilisent pas de méthode de
planification familiale et dont la dernière naissance ne s'est pas
produite au moment voulu ; les femmes fécondes qui ne sont ni enceintes
ni en aménorrhée, qui n'utilisent pas de méthode
contraceptive et qui ont déclaré vouloir attendre deux ans ou
plus avant leur prochaine naissance. Sont également incluses dans les
besoins non satisfaits pour espacer, les femmes fécondes qui n'utilisent
pas actuellement de méthode de planification familiale et qui
déclarent qu'elles ne sont pas sûres de vouloir un autre enfant ou
qui veulent un autre enfant mais ne savent pas à quel moment elles
veulent avoir cet enfant, à moins qu'elles déclarent que ce ne
serait pas un problème si elles apprenaient qu'elles étaient
enceintes dans les semaines à venir.
4.1.3.4. BNS d'espacement des
naissances et caractéristiques socioculturelles
Le milieu de socialisation ou de réalisation de
fécondité d'une femme influe d'une manière ou d'une autre
dans le choix de fécondité d'un couple. Le tableau ci-dessous
établit le lien le besoin d'espacement des naissances et les
caractéristiques socioculturelles des femmes en union.
Tableau 4.6. Caractéristiques socioculturelles
des femmes en union selon le besoin de limitation des naissances.
Caractéristiques socioculturelles
|
BNS en espacement
|
Total
|
|
pas besoin
|
BNS en espacement
|
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Religion
|
|
|
|
|
|
|
Catholique
|
567
|
41,8
|
790
|
58,2
|
1357
|
100
|
Protestante
|
559
|
34,8
|
1047
|
65,2
|
1606
|
100
|
Armée du salut
|
6
|
46,2
|
7
|
53,8
|
13
|
100
|
Kimbanguiste
|
74
|
39,8
|
112
|
60,2
|
186
|
100
|
autres chrétiennes
|
720
|
44,0
|
915
|
56,0
|
1635
|
100
|
musulmane
|
42
|
43,3
|
55
|
56,7
|
97
|
100
|
animiste
|
3
|
8,3
|
33
|
91,7
|
36
|
100
|
sans religion
|
13
|
28,9
|
32
|
71,1
|
45
|
100
|
autres
|
2
|
28,6
|
5
|
71,4
|
7
|
100
|
Niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
sans instruction
|
347
|
30,1
|
805
|
69,9
|
1152
|
100
|
primaire incomplète
|
640
|
36,9
|
1095
|
63,1
|
1735
|
100
|
primaire complète
|
143
|
35,7
|
258
|
64,3
|
401
|
100
|
secondaire incomplète
|
680
|
49,4
|
697
|
50,6
|
1377
|
100
|
secondaire complète
|
141
|
54,4
|
118
|
45,6
|
259
|
100
|
supérieure
|
37
|
60,7
|
24
|
39,3
|
61
|
100
|
Total
|
1983
|
39,9
|
2981
|
60,1
|
4964
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin d'espacement et religion
|
50,85
|
0,000
|
Besoin d'espacement et Niveau d'instruction
|
20,52
|
0,000
|
En fonction de la religion, les femmes animistes ont de besoin
d'espacement énorme (91,7%). Ces femmes sont suivies des femmes sans
religion ou autres religions non prises en compte dans l'étude (71,1 et
71,4 %). Le besoin d'espacement est inférieur chez les femmes salutistes
(53,8%). Les protestantes, les kimbanguistes, les catholiques, les musulmans et
les autres chrétiennes ont respectivement 65,2 ; 60,2 ;
58,2 ; 56,7 et 56% de besoin d'espacement des naissances.
Les femmes sans instruction ont de besoin d'espacement
élevé (69,9%) que celles de niveau primaire incomplet (63,1%) et
primaire complet (64,3%). Les femmes de niveau secondaire incomplet ont de
besoin d'espacement des naissances de 50,6%. Celles de niveau secondaire
complet en ont de 45,6% alors les femmes de niveau supérieur ont un
besoin d'espacement des naissances faible de 39,3%.
4.1.3.2. BNS d'espacement et
caractéristiques sociobiologiques
Le lien entre le besoin d'espacement des naissances et les
caractéristiques sociobiologiques est établi pour l'âge
à la première naissance, le nombre idéal d'enfants et le
désir d'enfants (tableau 4.7.).
Tableau 4.7.Caractéristiques sociobiologiques
selon le besoin d'espacement des naissances
caractéristiques sociobiologiques
|
BNS d'espacement
|
Total
|
pas besoin
|
BNS d'espacement
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
âge au premier mariage
|
|
|
|
|
|
|
mariage précoce
|
957
|
38,4
|
1532
|
61,6
|
2489
|
100
|
mariage légale
|
924
|
39,0
|
1448
|
61,0
|
2372
|
100
|
Age à la première naissance
|
|
|
|
|
|
|
maternité précoce
|
933
|
39,8
|
1414
|
60,2
|
2347
|
100
|
maternité acceptable
|
1041
|
39,8
|
1576
|
60,2
|
2617
|
100
|
maternité tardive
|
14
|
66,7
|
7
|
33,3
|
21
|
100
|
Nombre d'enfants
|
|
|
|
|
|
|
au plus un enfant
|
606
|
41,7
|
847
|
58,3
|
1453
|
100
|
deux enfants
|
797
|
38,7
|
1262
|
61,3
|
2059
|
100
|
au moins trois enfants
|
581
|
39,6
|
888
|
60,4
|
1469
|
100
|
Nombre idéal d'enfants
|
|
|
|
|
|
|
< 6 enfants
|
855
|
49,8
|
863
|
50,2
|
1718
|
100
|
6 et plus
|
1129
|
34,6
|
2134
|
65,4
|
3263
|
100
|
désir d'enfants
|
|
|
|
|
|
|
vouloir encore d'enfants
|
1008
|
28,9
|
2483
|
71,1
|
3491
|
100
|
indécis
|
61
|
33,0
|
124
|
67,0
|
185
|
100
|
n'en veut plus
|
759
|
70,5
|
318
|
29,5
|
1077
|
100
|
stérilisé ou inféconde
|
152
|
69,1
|
68
|
30,9
|
220
|
100
|
Total
|
1980
|
39,8
|
2993
|
60,2
|
4973
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin d'espacement et âge au premier mariage
|
0,131
|
0,718
|
Besoin d'espacement et âge à la
première naissance
|
6,312
|
0,043
|
Besoin d'espacement et nombre d'enfants
|
3,26
|
0,196
|
Besoin d'espacement et nombre idéal d'enfants
|
108,03
|
0,000
|
Besoin d'espacement et désir d'enfants
|
740,789
|
0,000
|
Par rapport à l'âge au premier mariage et le
nombre d'enfants, le besoin d'espacement n'est pas significatif.
Par contre, les femmes qui ont connu la maternité
précoce et acceptable, ont de besoin d'espacement énormes
identiques de 60,2%. Celles qui ont connu la maternité tardive ont un
faible besoin d'espacement des naissances de 33,3%.
Les femmes dont le nombre idéal d'enfants est
inférieur à six enfants ont de besoin d'espacement des naissances
(50,2%) faibles que celui des femmes à nombre idéal d'enfants
supérieur à six (65,4%).
Les femmes qui désirent encore les enfants ont de
besoin énorme d'espacement des naissances (71,1%). Les femmes sans
décision en la matière ont de besoin d'espacement de 67,0%. Les
femmes qui ne veulent plus d'enfants ont un faible besoin d'espacement de
29,5%. Les femmes déclarées infécondes en ont de 30,5%.
4.1.3.3. BNS d'espacement et
caractéristiques liées au mari
Le tableau 4.8.établit un lien très positif
entre les caractéristiques liées au mari et le besoin
d'espacement des naissances. Le désir d'enfants par le mari peut
expliquer le besoin d'espacement des naissances aussi bien que son niveau
d'instruction et son occupation au moment de l'enquête.
Tableau 4.8. Caractéristiques liées au
mari selon le besoin d'espacement des naissances
caractéristiques du mari
|
BNS en espacement
|
Total
|
pas besoin
|
BNS en espacement
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Désir d'enfants par le mari
|
|
|
|
|
|
|
veut autant que sa femme
|
449
|
37,4
|
751
|
62,6
|
1200
|
100
|
mari veut plus
|
445
|
36,4
|
777
|
63,6
|
1222
|
100
|
mari veut moins
|
107
|
32,2
|
225
|
67,8
|
332
|
100
|
Ne sait pas
|
503
|
30,2
|
1165
|
69,8
|
1668
|
100
|
niveau d'instruction
|
|
|
|
|
|
sans instruction
|
161
|
33,8
|
315
|
66,2
|
476
|
100
|
Primaire
|
377
|
30,8
|
846
|
69,2
|
1223
|
100
|
Secondaire
|
1052
|
40,5
|
1548
|
59,5
|
2600
|
100
|
Supérieur
|
198
|
55,5
|
159
|
44,5
|
357
|
100
|
ne sait pas
|
72
|
42,4
|
98
|
57,6
|
170
|
100
|
occupation du mari
|
|
|
|
|
|
ne travaille pas
|
102
|
39,1
|
159
|
60,9
|
261
|
100
|
Agriculteur
|
763
|
32,1
|
1618
|
67,9
|
2381
|
100
|
profession non déclarée, technicien,
manageur
|
333
|
49,9
|
335
|
50,1
|
668
|
100
|
Employé du bureau
|
21
|
52,5
|
19
|
47,5
|
40
|
100
|
Services
|
203
|
44,7
|
251
|
55,3
|
454
|
100
|
ouvrier
|
322
|
46,0
|
378
|
54,0
|
700
|
100
|
Non qualifié
|
133
|
37,7
|
220
|
62,3
|
353
|
100
|
Total
|
1984
|
39,9
|
2994
|
60,1
|
4978
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin d'espacement et désir d'enfants par le
mari
|
20,869
|
0,000
|
Besoin d'espacement et niveau d'instruction du mari
|
83,471
|
0,000
|
Besoin d'espacement et occupation du mari
|
105,532
|
0,000
|
En ce qui concerne le désir d'enfants par le mari,
l'évolution de besoin d'espacement des naissances est croissante selon
que le mari en veut autant que sa femme (62,6%), plus que sa femme (63,6%) et
moins que sa femme (67,8%). Les femmes dont les maris n'ont de position sur le
désir d'enfants ont besoin d'espacement des naissances de 69,8%.
Le couple dont le mari a un niveau primaire, a le besoin
d'espacement élevé de 69,2%. Le sans instruction a un besoin de
66,2%. Alors que le couple dont le mari a un niveau supérieur, n'a de
besoin d'espacement des naissances que de 44,5%.
Le besoin d'espacement des naissances est élevé
pour le couple dont le mari est agriculteur (67,9%). Alors qu'il est un peu
plus bas pour le couple dont le mari est un employé du bureau
(47,5%).
4.1.3.4. BNS d'espacement et
caractéristiques contextuelles
Les caractéristiques contextuelles ont un lien fort
avec le besoin d'espacement des naissances. Les utilisatrices des
méthodes de contraception n'ont pas de besoin d'espacement (tableau
4.9.).
Tableau 4.9. Caractéristiques contextuelles
selon le besoin d'espacement des naissances
caractéristiques contextuelles
|
BNS d'espacement
|
Total
|
pas besoin
|
BNS d'espacement
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Effectif
|
%
|
Utilisation courante d'un type de
méthode
|
|
|
|
|
|
|
Aucune méthode
|
865
|
22,4
|
2997
|
77,6
|
3862
|
100
|
Méthode folklorique
|
45
|
100
|
0
|
0,0
|
45
|
100
|
Méthode traditionnelle
|
755
|
100
|
0
|
0,0
|
755
|
100
|
Méthode moderne
|
323
|
100
|
0
|
0,0
|
323
|
100
|
Discussion de PF avec le conjoint
|
|
|
|
|
|
|
Jamais
|
537
|
22,4
|
1861
|
77,6
|
2398
|
100
|
Une ou deux fois
|
449
|
44,3
|
564
|
55,7
|
1013
|
100
|
Plus souvent
|
539
|
52,8
|
481
|
47,2
|
1020
|
100
|
femme approuve la PF
|
|
|
|
|
|
Non
|
574
|
28
|
1474
|
72,0
|
2048
|
100
|
Oui
|
1251
|
51,6
|
1172
|
48,4
|
2423
|
100
|
Ne sait pas
|
159
|
31,4
|
348
|
68,6
|
507
|
100
|
le mari approuve la PF
|
|
|
|
|
|
Approuve
|
875
|
52,1
|
803
|
47,9
|
1678
|
100
|
Désapprouve
|
379
|
22,2
|
1331
|
77,8
|
1710
|
100
|
Ne sait pas
|
271
|
25,6
|
787
|
74,4
|
1058
|
100
|
Total
|
1988
|
39,9
|
2997
|
60,1
|
4985
|
100
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
Variables croisées
|
Valeurs de khi-deux
(X2)
|
significativité
|
Besoin d'espacement et type de méthode
utilisée
|
2185,259
|
0,000
|
Besoin d'espacement et mari approuve la PF
|
384,340
|
0,000
|
Besoin d'espacement et femme approuve la PF
|
274,93
|
0,000
|
Besoin d'espacement et discussion sur la PF avec le
partenaire
|
351,056
|
0,000
|
Les femmes en union utilisatrices d'une des méthodes
contraceptives n'ont pas de besoin d'espacement des naissances. Alors que les
femmes non utilisatrices ont un énorme besoin d'espacement des
naissances (77,6%).
Le couple dans lequel la discussion sur la planification n'a
pas élu domicile a un besoin énorme d'espacement des naissances.
Alors ceux dans lesquels on en discute au plus deux fois ou le plus souvent ont
de besoin d'espacement respectifs de 55,7 et 47,2%.
Les femmes qui approuvent la planification familiale n'ont de
besoin d`espacement des naissances que de 48,5%. Alors que celles qui ne les
approuvent pas ou qui n'ont pas de position fixe sur le sujet ont
respectivement le besoin d'espacement des naissances de 72,0 et 68,6%.
Le couple dont le mari désapprouve la planification
familiale a un besoin énorme de 77,8%. Celui dont le mari approuve
à un besoin d'espacement faible de 47,9%. Alors que le couple dont le
mari n'a pas de position connue en la matière présente un besoin
quasi énorme de 74,4%.
Section 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE LA REGRESSION
LOGISTIQUE ET INTERPRETATION
La régression permet d'analyser la relation causale qui
existe entre une variable dépendante (Y) et une ou plusieurs variables
indépendantes (Xi). En d'autres termes, elle permet de
déterminer les effets des variables Xi sur la variable
dépendante Y. Si elle est bien faite, cette analyse permet de mieux
comprendre les phénomènes qu'on entend étudier.
Concernant l'interprétation de la régression
logistique, celle-ci est faite à partir des tableaux de classification
et de variables dans l'équation. Le tableau de classification nous
permettra de mesurer la validité du modèle. Dans le tableau de
variables dans l'équation, nous allons tenir compte de colonnes
suivantes :
§ Colonne de variables indépendantes dans laquelle
nous allons préciser les étiquettes des variables ;
§ Colonne de coefficient â indiquera le poids ou
mieux le degré avec lequel ces variables seraient liées. Nous
préciserons également nos modalités de
références ;
§ Colonne de l'exponentiel de â noté Exp
(â) : Il sera affecté d'une probabilité qui montre
selon le seuil de signification choisi l'incidence de la variable
indépendante correspondante sur la variable dépendante.
Ainsi, lorsque l'exp (â) d'une catégorie est
significativement supérieur à 1, on dira que les
femmes appartenant à cette catégorie ont plus de risque d'avoir
la caractéristique étudiée. C'est - à - dire ont
plus de risque de pouvoir observer les besoins non satisfaits en PF que les
femmes ou couple de la catégorie de référence.
Par contre, si l'exp (â) est significativement
inférieur à 1, ces femmes appartenant à cette
catégorie ont moins de risque d'observer les issues défavorables
de grossesse que les femmes de la catégorie de
référence.
Et au cas où l'exp (â) serait significativement
égale à 1, sans plus ni moins, on se prononcera sur l'absence de
l'effet de catégorie considérée sur la variable
expliquée. Cette interprétation est valable lorsque la variable
indépendante est qualitative.
Dans le cas où la variable indépendante est
quantitative continue, on n'a pas besoin de la modalité
de référence pour interpréter le résultat.
L'interprétation change.
Quand l'exp (â) d'une catégorie est
significativement supérieur à 1, on dira que l'augmentation d'une
unité de l'écart - type de la variable indépendante
améliore la probabilité de la variable dépendante de la
partie décimale de l'exp (â).
Par contre, si l'exp (â) est significativement
inférieur à 1, on dira que la diminution d'une unité de
l'écart - type de la variable indépendante réduit la
probabilité de la variable dépendante de la partie
décimale de l'exp (â). Et si c'est égal à 1, il n'y
a pas de changement.
A propos de l'intervalle de confiance, il est utilisé
dans cette étude pour le seuil de signification de 5%. C'est pourquoi,
tout coefficient pour lequel le seuil de probabilité est
inférieur ou égal à 0,05 sera significatif. (B. KALAMBAYI
BANZA et MANGALU MHOBE, 2008).
L'introduction des facteurs s'est faite dans l'ordre
suivant : (1) caractéristiques sociodémographiques des
femmes en union ; (2) caractéristiques socioculturels des femmes en
union ; (3) caractéristiques sociobiologiques des femmes en union;
(4) caractéristiques liées aux conjoints ; (5)
caractéristiques contextuelles. Toutes les variables
indépendantes mise ensemble nous permettrons de prendre option sur les
déterminants de notre variable dépendante.
4.2.
1. BNS DE LIMITATION
4.2.1.1. BNS de limitation et
caractéristiques sociodémographiques
Le tableau 4.10 (voir annexe) prouve l'explication de besoin
de limitation des naissances par les caractéristiques
sociodémographiques.
Les résultats issus de la régression logistique de
besoins non satisfaits de limitation des naissances relève :
- Par rapport à l'âge : les
femmes en union dont l'âge varie entre 25 et 49 ans ont plus de chances
de subir de besoin de limitation des naissances que les femmes de la tranche
d'âge de 15 à 19 ans. Les femmes âgées de 45 à
49 ans ont une propension de 48 fois plus grande de présenter les
besoins de limitation des naissances, la tranche d'âge de 15 à 19
ans prise comme modalité de référence. Cette
probabilité de subir l'événement est décroissante
de la tranche d'âge 45-49 ans à celle de 25-29 ans. Les femmes
âgées de 30 à 34 ans ont une propension de dix fois plus de
présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes
âgées de 15 à 19 ans, prises en modalité de
référence. Celles âgées de 35 à 39 ans ont
une propension de 16 plus grande et celles de 40 à 44 ans en ont 26.
- Par rapport à la province : les
femmes de la province de l'Equateur et du Nord Kivu ont 3 plus de risque de
présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes de la
ville province de Kinshasa. Les femmes de province orientale et du Maniema ont
2 plus de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que
les femmes de Kinshasa.
- Par au milieu de résidence :
les femmes résidant dans le milieu ont 30 % de risque de
présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes du
milieu urbain. Le cadre urbain est en effet beaucoup plus propice que le milieu
rural à une large ouverture d'esprit de la femme. Elle y est en
particulier plus soumise à l'influence du monde globalisant, du fait des
moyens de communication qui se sont considérablement rapprochés
des individus ces dernières années.
4.2.1.2. BNS de limitation et
caractéristiques socioculturelles
Les résultats de la régression entre les
caractéristiques socioculturelles et le besoin de limitation (tableau
4.11. voir annexe) a permis d'aboutir aux résultats suivants : les
femmes de la religion catholique ont 32% moins de risque de présenter
de besoin de limitation des naissances que les femmes de « autre
religion ». Pendant que les autres chrétiennes ont 36% moins
de risque de besoin de limitation des naissances.
4.2.1.3. BNS de limitation et
caractéristiques sociobiologiques
Les résultats obtenus sont les suivants (tableau 4.12,
voir annexe) :
Par rapport à l'âge au premier mariage : les
femmes qui ont connu un mariage légal ont 1,4 fois plus de chance de ne
pas présenter de besoin de limitation des naissances que les femmes
mariées précocement.
Par rapport au nombre idéal d'enfants : les femmes
dont le nombre idéal d'enfants est de 6 enfants et plus, ont 24% moins
de risque de présenter le besoin de limitation des naissances que celles
dont le nombre idéal est moins de 6 enfants.
4.2.1.4. BNS de limitation et
caractéristiques du mari
Les résultats de la régression entre les
caractéristiques liées au mari et le besoin de limitation
(tableau 4.13. voir annexe) a permis d'aboutir aux résultats
suivants :
Par rapport à l'occupation du mari :le couple dont
le mari pratique une profession non déclarée, est technicien ou
manageur a 50% moins de risque de présenter de besoin de limitation des
naissances que le couple dont le mari est agriculteur. Celui dans lequel le
mari ne travaille pas, le risque de présenter le besoin de limitation
des naissances est 48% que le couple dont le mari est agriculteur. Le couple
dans lequel le mari exerce dans les services a 63% moins de risque de
présenter le besoin de limitation des naissances que le couple d'un
agriculteur.
Par rapport au désir d'enfants par le mari : le
couple dont le mari veut autant d'enfants que sa femme le risque de
présenter est moindre à 28% que le couple dont le mari en
voudrait plus. Alors que le couple dans lequel le mari veut moins d'enfants le
risque est moindre de 52% de présenter le besoin de limitation que le
couple où le mari veut plus d'enfants.
4.1.2.5. BNS de limitation et
caractéristiques contextuelles
Les résultats de la régression logistiques sont
les suivants (tableau 4.14, voir annexe) :
Les femmes qui approuvent la PF ont 2 fois plus de chance de
ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que les femmes
qui n'en approuvent pas.
Le couple qui discute une à deux fois par an de la PF,
a 2 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des
naissances que le couple qui n'en discute pas.
Le couple qui discute le plus souvent de la PF, a 3 fois plus
de chance de ne pas présenter le besoin de limitation des naissances que
le couple qui n'en discute pas.
4.2.2.
BNS D'ESPACEMENT
4.2.2.1. BNS d'espacement et
caractéristiques sociodémographiques
Les résultats de la régression logistique
révèlent que (tableau 4.15, voir annexe):
Par rapport à l'âge : l'augmentation d'une
année d'âge dans la tranche d'âge de 35 à 49 ans
réduit de 60% le risque de subir le besoin non satisfait d'espacement
des naissances, les femmes de tranche d'âge de 15 à 19 ans prises
comme référence. Cette réduction est décroissante
de 20% pour les tranches d'âge de respectives de 40-44 et 45-49 ans. Plus
on avance en âge moins on a la chance de faillir à l'espacement
des naissances. L'âge est facteur prédisposant à la non
satisfaction de besoin de planification famille en termes d'espacement.
Par rapport à la province : les femmes de la
province du sud Kivu ont 4 fois plus de risque de présenter le besoin
d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.
Les femmes de deux Kasaï ont 3 fois plus de risque de connaitre de besoin
d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.
Les femmes de Katanga, Maniema, Nord Kivu et province orientale ont 2 plus de
risque de présenter de besoin d'espacement des naissances que les femmes
de la ville province de Kinshasa.
Par rapport au milieu de résidence : les femmes de
milieu rural ont 2 fois plus de risque de présenter de besoin
d'espacement des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.
4.2.2.2. BNS d'espacement et
caractéristiques contextuelles
Les femmes qui approuvent la PF ont 30% moins de risque de
présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes qui n'en
approuvent pas (tableau 4.16.voir annexe).
Le couple qui discute le plus souvent de la PF a 47% moins de
risque de présenter le besoin d'espacement des naissances que le couple
qui n'en discute jamais.
4.2.2.3. BNS d'espacement et
caractéristiques socioculturelles
Les femmes animistes ont 8,6 fois plus de chance d'espacer les
naissances que les femmes salutistes (tableau 4.17. voir annexe).
Les femmes de niveau primaire incomplet ont 24% moins de
risque de présenter le besoin d'espacement que les femmes sans
instruction. Celles de niveau secondaire incomplet ont 54% moins de risque de
présenter le besoin d'espacement que les femmes sans instruction.
Pendant que celles de niveau secondaire complet en ont 64%. Et les femmes de
niveau supérieur ont 70% moins de risque de présenter le besoin
d'espacement des naissances que les femmes sans instruction.
4.2.2.4. BNS d'espacement et
caractéristiques sociobiologiques
Par rapport au nombre idéal d'enfants : les femmes
qui ont un nombre idéal d'enfants 6 enfants et plus, ont 32% moins de
risque de besoin d'espacement des naissances que les femmes à nombre
idéal d'enfants inférieur à 6 (tableau 4.18, voir
annexe).
CHAPITRE 5. DETERMINANTS DE BESOINS NON SATISFAITS EN
PLANIFICATION FAMILIALE
Le présent chapitre portera sur les
déterminants de besoins non satisfaits. Il s'agit des facteurs qui ont
gardé leur signification (= 0,05) lorsqu'ils sont repris dans le
modèle global.
SECTION 1. DETERMINANTS DE BNS
Après la recherche des liens éventuels entre les
caractéristiques du couple et le besoin non satisfait en planification
familiale, nous allons faire ressortir, pour chaque catégorie de
besoins, les facteurs les plus déterminants.
Nous entendons par déterminants de besoin de limitation
ou d'espacement des naissances, toute variable indépendante dont la
significativité est inférieure ou égale à 5%,
lorsque toutes les variables sont placées dans un même
modèle.
Les
tableaux
5.1. et 5.2. présentent les résultats de l'analyse de
régression logistique des facteurs associés à l'expression
chez les femmes en union des besoins non-satisfaits en PF. L'examen des risques
relatifs des BNS d'espacement et de limitation des naissances permet
d'identifier deux catégories de variables selon l'influence qu'elles
exercent sur les deux types de BNS. La première catégorie, qu'on
peut qualifier de déterminants majeurs des BNS par commodité de
langage, comprend les variables dont l'action est significative sur les deux
types de BNS. La seconde catégorie est constituée des variables
qui agissent uniquement sur l'un ou l'autre type de BNS. Ces variables
constituent les déterminants mineurs des BNS.
Tableau 5.1. Modèle de régression
logistique globale de besoins non satisfaits d'espacement
Variables
|
B
|
Signif.
|
Exp(B)
|
âge (ans)
|
|
|
|
15 -19
|
|
0,00
|
réf
|
20-24
|
0,165
|
0,68
|
1,18
|
25-29
|
0,010
|
0,98
|
1,01
|
30-34
|
- 0,158
|
0,69
|
0,85
|
35-39
|
- 0,631
|
0,12
|
0,53
|
40-44
|
- 0,695
|
0,10
|
0,50
|
45-49
|
- 1,641
|
0,00
|
0,19
|
province
|
|
|
|
Kinshasa
|
|
0,01
|
réf
|
Bas-Congo
|
0,112
|
0,77
|
1,12
|
Bandundu
|
- 0,064
|
0,87
|
0,94
|
Equateur
|
- 0,576
|
0,08
|
0,56
|
Orientale
|
0,043
|
0,91
|
1,04
|
Nord-Kivu
|
- 0,342
|
0,32
|
0,71
|
Maniema
|
- 0,654
|
0,07
|
0,52
|
Sud-Kivu
|
- 0,315
|
0,38
|
0,73
|
Katanga
|
- 0,938
|
0,01
|
0,39
|
Kasaï Oriental
|
- 0,252
|
0,46
|
0,78
|
Kasaï Occidental
|
0,097
|
0,79
|
1,10
|
Milieu de résidence
|
|
|
urbain
|
|
|
|
rural
|
- 0,322
|
0,05
|
0,72
|
Religion
|
|
|
|
autre religion
|
|
0,06
|
réf
|
catholique
|
0,643
|
0,56
|
1,90
|
protestant
|
0,382
|
0,73
|
1,47
|
kimbanguiste
|
1,047
|
0,37
|
2,85
|
chrétienne autre
|
0,353
|
0,75
|
1,42
|
musulmane
|
- 0,490
|
0,67
|
0,61
|
animiste
|
1,607
|
0,29
|
4,99
|
sans religion
|
7,126
|
0,39
|
1 243,27
|
Armée du salut
|
- 0,718
|
0,64
|
0,49
|
Niveau d'instruction
|
|
|
sans instruction
|
0,01
|
réf
|
primaire incomplet
|
0,252
|
0,14
|
1,29
|
primaire complet
|
0,648
|
0,02
|
1,91
|
secondaire incomplet
|
- 0,252
|
0,25
|
0,78
|
secondaire complet
|
0,129
|
0,76
|
1,14
|
supérieur
|
0,422
|
0,60
|
1,53
|
Tableau 5.1. Modèle de régression
logistique globale de besoins non satisfaits d'espacement (suite et
fin)
Variables
|
B
|
Signif.
|
exp(B)
|
Nombre idéal d'enfants
|
|
|
moins de 6 enfants
|
|
réf
|
6 enfants et plus
|
0,114
|
0,45
|
1,12
|
désir d'enfants
|
|
|
|
vouloir encore
|
|
-
|
réf
|
indécis
|
- 0,428
|
0,30
|
0,65
|
n'en veut plus
|
- 3,470
|
-
|
0,03
|
stérilisée ou inféconde
|
- 2,986
|
-
|
0,05
|
Niveau d'instruction du conjoint
|
|
|
sans instruction
|
0,65
|
réf
|
primaire
|
- 0,072
|
0,77
|
0,93
|
secondaire
|
0,027
|
0,87
|
1,03
|
supérieur
|
0,435
|
0,24
|
1,54
|
ne sait pas
|
- 0,286
|
0,43
|
0,75
|
Occupation du conjoint
|
|
|
profession non déclarée, technicien,
manageur
|
0,33
|
réf
|
agriculteur
|
- 0,273
|
0,19
|
0,76
|
ne travaille pas
|
1,266
|
0,17
|
3,55
|
employé du bureau
|
0,088
|
0,80
|
1,09
|
services
|
0,336
|
0,23
|
1,40
|
ouvrier
|
0,153
|
0,47
|
1,16
|
non qualifié
|
- 0,041
|
0,87
|
0,96
|
désir d'enfants par l mari
|
|
|
ne sait pas
|
|
0,52
|
réf
|
mari veut plus
|
0,139
|
0,44
|
1,15
|
mari veut moins
|
0,433
|
0,15
|
1,54
|
veut autant que sa femme
|
0,090
|
0,57
|
1,09
|
type de méthode utilisé
|
|
|
aucune
|
|
0,35
|
réf
|
folklorique
|
- 14,098
|
0,71
|
0,00
|
traditionnelle
|
- 16,173
|
0,13
|
0,00
|
moderne
|
- 14,462
|
0,35
|
0,00
|
femme approuve la PF
|
|
|
Non
|
|
0,04
|
réf
|
Oui
|
0,418
|
0,01
|
1,52
|
Ne sait pas
|
0,304
|
0,18
|
1,36
|
mari approuve la PF
|
|
|
Approuve
|
|
0,03
|
réf
|
Désapprouve
|
0,351
|
0,05
|
1,42
|
Ne sait pas
|
0,015
|
0,94
|
1,01
|
Discussion sur la PF
|
|
|
Jamais
|
|
0,10
|
réf
|
Une ou deux fois
|
- 0,272
|
0,12
|
0,76
|
Plus souvent
|
- 0,342
|
0,05
|
0,71
|
Constante
|
3,112
|
0,01
|
22,47
|
Tableau 5.2. Modèle de régression
logistique globale de besoins non satisfaits de limitation
Variables
|
B
|
Signif.
|
Exp(B)
|
âge (ans)
|
|
|
|
15 -19
|
|
0,00
|
réf
|
20-24
|
- 0,440
|
0,60
|
0,64
|
25-29
|
- 0,238
|
0,77
|
0,79
|
30-34
|
0,036
|
0,96
|
1,04
|
35-39
|
0,958
|
0,24
|
2,61
|
40-44
|
0,686
|
0,40
|
1,99
|
45-49
|
1,515
|
0,05
|
4,02
|
province
|
|
|
|
Kinshasa
|
|
0,00
|
réf
|
Bas-Congo
|
- 0,005
|
0,99
|
0,99
|
Bandundu
|
0,158
|
0,72
|
1,17
|
Equateur
|
0,832
|
0,04
|
2,30
|
Orientale
|
0,120
|
0,79
|
1,13
|
Nord-Kivu
|
0,203
|
0,61
|
1,22
|
Maniema
|
0,589
|
0,20
|
1,80
|
Sud-Kivu
|
- 0,271
|
0,53
|
0,76
|
Katanga
|
1,133
|
0,01
|
3,10
|
Kasaï Oriental
|
- 0,415
|
0,35
|
0,66
|
Kasaï Occidental
|
- 0,622
|
0,20
|
0,54
|
Milieu de résidence
|
|
|
urbain
|
|
.-
|
réf
|
rural
|
0,396
|
0,07
|
1,49
|
Niveau d'instruction
|
|
|
sans instruction
|
0,00
|
réf
|
primaire incomplet
|
- 0,806
|
0,00
|
0,45
|
primaire complet
|
- 1,186
|
0,00
|
0,31
|
secondaire incomplet
|
- 0,350
|
0,22
|
0,70
|
secondaire complet
|
- 0,533
|
0,30
|
0,59
|
supérieur
|
- 1,152
|
0,20
|
0,32
|
Religion
|
|
|
|
autre religion
|
|
0,34
|
réf
|
catholique
|
- 0,526
|
0,02
|
0,59
|
protestant
|
1,558
|
0,31
|
4,75
|
kimbanguiste
|
- 0,048
|
0,92
|
0,95
|
chrétienne autre
|
0,007
|
0,98
|
1,01
|
musulmane
|
0,222
|
0,77
|
1,25
|
animiste
|
- 0,211
|
0,87
|
0,81
|
sans religion
|
- 0,096
|
0,95
|
0,91
|
Armée du salut
|
- 11,167
|
0,90
|
0,00
|
Tableau 5.2. Modèle de régression
logistique globale de besoins non satisfaits de limitation (suite et
fin)
Variables
B
|
Sign.
|
Exp(B)
|
âge à la première
naissance
|
|
|
précoce
|
|
0,02
|
réf
|
acceptable
|
- 0,440
|
0,01
|
0,64
|
tardive
|
- 2,243
|
0,11
|
0,11
|
Nombre d'enfants
|
|
|
au plus un enfant
|
0,69
|
réf
|
deux enfants
|
0,130
|
0,59
|
1,14
|
au moins trois enfants
|
- 0,069
|
0,73
|
0,93
|
Nombre idéal d'enfants
|
|
|
moins de 6 enfants
|
|
réf
|
6 enfants et plus
|
- 0,130
|
0,48
|
0,88
|
désir d'enfants
|
|
|
|
vouloir encore
|
|
0,00
|
réf
|
indécis
|
9,115
|
0,45
|
9 087,69
|
n'en veut plus
|
12,628
|
0,29
|
304 865,34
|
stérilisée ou inféconde
|
10,417
|
0,39
|
33 414,41
|
Occupation du conjoint
|
|
|
profession non déclarée, technicien,
manageur
|
0,51
|
réf
|
agriculteur
|
- 0,153
|
0,75
|
0,86
|
ne travaille pas
|
- 0,679
|
0,49
|
0,51
|
employé du bureau
|
- 0,513
|
0,05
|
0,60
|
services
|
- 0,512
|
0,20
|
0,60
|
ouvrier
|
- 0,469
|
0,11
|
0,63
|
non qualifié
|
- 0,144
|
0,69
|
0,87
|
type de méthode utilisé
|
|
|
aucune
|
|
0,93
|
réf
|
folklorique
|
- 11,824
|
0,90
|
0,00
|
traditionnelle
|
- 12,204
|
0,58
|
0,00
|
moderne
|
- 11,924
|
0,74
|
0,00
|
femme approuve la PF
|
|
|
Non
|
|
0,75
|
réf
|
Oui
|
- 0,129
|
0,55
|
0,88
|
Ne sait pas
|
0,041
|
0,90
|
1,04
|
Discussion sur la PF
|
|
|
Jamais
|
|
0,00
|
réf
|
Une ou deux fois
|
0,754
|
0,00
|
2,12
|
Plus souvent
|
0,822
|
0,00
|
2,27
|
mari approuve la PF
|
|
|
Approuve
|
|
0,90
|
réf
|
Désapprouve
|
0,013
|
0,95
|
1,01
|
Ne sait pas
|
0,108
|
0,67
|
1,11
|
Constante
|
- 12,405
|
0,30
|
0,00
|
Source : nous même à partir des
données de l'EDS-RDC 2007
5.1.1.
LES DETERMINANTS MAJEURS DES BNS
Parmi les variables qui émergent comme
déterminants majeurs des BNS, nous avons l'âge de la femme en
union et son niveau d'instruction. Ces variables exercent une influence
significative sur les BNS tant en espacement qu'en limitation des naissances.
Les femmes d'une tranche d'âge donnée ont plus de chance d'avoir
des BNS que leurs consoeurs des autres tranches. Et les femmes d'un niveau
d'instruction donné n'ont pas le même risque d'avoir de BNS que
celles des autres niveaux d'instruction. Les variables qui n'étaient pas
significatives dans leurs caractéristiques respectives, en
présence des autres variables, elles deviennent très
significatives et majeurs comme facteurs explicatifs (Kalambayi B., 2008).
5.1.1.1. Age de la femme en
union
a. BNS de limitation
Les résultats de la régression logistique
(tableau 5.2) ont révélé qu'au terme de la tranche
d'âge de 44 à 49 ans la propension de subir le besoin de
limitation des naissances est 6,5 fois plus grande.
Cela s'expliquerait par le fait que dans la première
tranche nous ne parlons pas encore de limitation de naissances aussi longtemps
que les femmes sont au début de leur vie reproductrice. Par contre
à la dernière tranche d'âge, les femmes sont
supposées consommer leurs vies reproductrices.
b. BNS d'espacement
Les résultats (tableau 5.1) révèlent que
la diminution d'une année dans la tranche d'âges de 45 à 49
ans réduit de 17% le risque d'avoir le besoin d'espacement avec comme
référence les femmes âgées de 15 à 19 ans.
Cette situation s'explique par le fait qu'à un
âge adulte les femmes parviennent tant soit peu à réguler
les naissances. Bien que souffrant de besoin de limitation, elles parviennent
cas même à espacer les naissances.
Les résultats trouvés dans cette études
sont similaires à ceux trouvés par Akoto, Tambashe, Amouzou et
Djangone dans leur étude sur les besoins non satisfaits en
planifications familiale et transition contraceptive au Burkina Faso, au
Cameroun et en Cote d'Ivoire. Ils sont parvenus à ce constat, alors que
le poids de BNS en espacement décroit avec l'âge, celui des BNS en
limitation a plutôt tendance à augmenter à mesure qu'on
avance en âge. Quel que soit les pays les femmes jeunes, en
général nullipares ou de faible parité ressentent beaucoup
plus le besoin d'espacer que de limiter leurs naissances. Par contre aux
âges élevés, les BNS en limitation deviennent
prépondérants.
5.1.1.2. Province de la femme en
union
a. BNS de limitation
Il ressort des résultats trouvés qu'en
présence de plusieurs variables, ce sont les provinces de l'Equateur et
du Katanga qui expliquent la variable dépendante. Les femmes de la
province du Katanga ont 3,1 fois plus de risque de présenter de besoin
de limitation des naissances que les femmes de la ville province de Kinshasa.
Alors celles de la province de l'Equateur ont 2,3 fois plus de risque que les
femmes de Kinshasa.
Il sied que ces résultats trouvent son explication dans
un contexte purement sociologique. Le katangais autant que l'équatorien
est pro-nataliste. Pour ces provinces, les enfants sont une richesse et
constitue une source de main d'oeuvre pour la famille. On ne sait pas toujours
de ces enfants lesquels pourra prendre en charge les parents dans leur
vieillesse, qui d'entre eux émergera. D'où augmenter la
probabilité d'être prise en charge par une fécondité
élevée. Les deux provinces ont des proportions presque
égales en ce qui concerne l'âge à la première
maternité (50,4% pour la maternité précoce et 49,6% pour
la maternité acceptable). Et les femmes en union de la province de
l'Equateur habitent à 70%, le milieu rural. Ce milieu connu par son
manque d'infrastructures et personnels qualifiés en matière de
PF.
b. BNS d'espacement
En ce qui concerne le besoin d'espacement des naissances,
c'est la province du Katanga qui explique la variable dépendante en
fonction de Kinshasa. Il dénote que les femmes de la province du Katanga
ont 61% moins de chance d'espacer les naissances que les femmes de la ville
province de Kinshasa.
Cela peut trouver son explication dans
l'inaccessibilité aux services de PF par les femmes en union de la
province du Katanga. Car ces femmes en union du Katanga, 48 sur 100 habitent
le milieu rural où les services de PF ne sont pas aussi viables que le
milieu urbain.
5.1.1.3. Niveau d'instruction de
la femme en union
a. BNS de limitation
Les résultats révèlent que les femmes de
niveau primaire incomplet ont 56% moins de risque de présenter des
besoins de limitation des naissances que les femmes sans instruction. Et les
femmes de niveau primaire complet ont 70% moins de risque d'avoir de besoin de
limitation des naissances que les femmes sans instruction.
Les femmes qui ont été au contact avec
l'instruction, peuvent facilement comprendre l'importance et les avantages du
contrôle des naissances que celles qui n'ont jamais
fréquenté l'école.
b. BNS d'espacement
Les femmes de niveau primaire complet ont 2 fois plus de
chance de ne pas présenter le besoin d'espacement des naissances que les
femmes sans instruction.
Avoir une base d'instruction du niveau primaire est quelque
peu différentielle dans le choix d'une option de fécondité
pour une femme dans le but de réguler les naissances. Bien qu'à
ce niveau d'instruction, on n'a pas encore été bien fourni en
matière de la maîtrise de certaines fonctions corporelles.
Par rapport au niveau d'instruction, l'étude
menée par les auteurs ci-hauts mentionnés a abouti ce constat
quel que soit le niveau d'étude, les femmes ressentent beaucoup plus de
besoin les BNS en espacement de que ceux en limitation. Les BNS en espacement
représentent environ les deux tiers de tous les BNS chez toutes les
femmes. Les femmes sans instruction sont proportionnellement 4 à 5 fois
plus nombreuses que les femmes du secondaire ou plus à ne pas utiliser
les méthodes contraceptives efficaces alors qu'elles en ressentent le
besoin. Le BNS diminue avec l'instruction.
Ces résultats sont similaires à ce que nous
avons trouvés. En République Démocratique du Congo
où le besoin d'espacement est aussi élevé que le besoin de
limitation des naissances, ce sont les « sans instruction »
qui ont plus de risque de subir les besoins en PF tant d'espacement que de
limitation des naissances.
De façon générale, l'instruction de la
femme améliore sensiblement la prévalence contraceptive d'une
part, et favorise des aspirations pour une famille de petite dimension d'autre
part.
En dehors de ces déterminants dits majeurs, on a
distingué pour les besoins de planification familiale, les facteurs qui
agissent uniquement sur les BNS d'espacement de ceux qui agissent exclusivement
sur les BNS de limitation. Ce sont les déterminants mineurs.
5.1.2.
LES DETERMINANTS MINEURS DES BNS
Chaque besoin non satisfait a quelques variables explicatives
et significatives, même en présence de toutes les
caractéristiques liées au couple.
5.1.2.1. BNS de limitation
Les déterminants mineurs de besoin non satisfait de
limitation, tels que révélés par les résultats de
la régression logistique (tableau 5.1.), sont : l'âge de la
femme à la première naissance, le désir d'enfants par la
femme et la discussion de la PF au sein du couple.
5.1.2.1.1. Age de la femme
à la première naissance
Il s'avère qu'au détriment des résultats
de la régression logistique, les femmes qui ont connu une
maternité acceptable, ont 39% moins de risque de présenter le
besoin de limitation des naissances que celles qui ont connu une
maternité précoce.
Cela peut s'expliquer par le fait que les femmes qui ont connu
une maternité précoce, ont été par l'occasion pris
en mariage alors qu'elles ne maîtrisaient encore rien dans le domaine de
contrôle de fécondité. Car près de 80% des femmes
qui ont connu une maternité précoce ont connu une seule union,
c'est-à-dire la plupart d'entre elles étaient dans leur
première union (résultats trouvés en croisant l'âge
à la première maternité et le nombre d'unions
contracté, à partir des données de l'EDS-RDC 2007). Sans
préparation préalable, ces femmes s'adaptent dans le milieu de
réalisation de fécondité avec tous les risques possibles.
5.1.2.1.2. Désir
d'enfants par la femme
Le nombre d'enfants désiré par le couple en
général, et en particulier par la femme influe beaucoup sur la
taille du ménage nucléaire. Le résultat trouvé
révèle que les femmes qui veulent encore des enfants
présentent de besoin de limitation des naissances que celles qui n'en
désirent plus et les indécises.
Il est à noter que le désir d'enfants par la
femme peut d'une manière ou d'autre influencer l'option prise par son
conjoint sur la taille de la famille.
5.1.2.1.3. Discussion au
sein du couple de la PF
Par rapport à la discussion au sein du couple de la PF,
les résultats montrent que le couple qui discute de la PF une ou deux
fois l'an, a 2,3 fois plus de chance de ne pas présenter le besoin de
limitation des naissances que le couple qui n'en discute jamais. Et le couple
qui en discute le plus souvent a 2,2 fois plus de chance de ne pas
présenter le besoin de limitation des naissances que le couple qui ne
discute jamais de planification familiale.
En comparant les EDS de trois pays : Burkina Faso,
Cameroun et Cote d'Ivoire, les auteurs ont abouti en étudiant cette
variable discussion au sein du couple, au résultat selon lequel les
femmes qui discutent souvent de la PF avec leur conjoint ont entre 1,4 et 3,3
fois moins de chance de rencontrer des problèmes pour espacer ou pour
limiter leurs naissances que celles qui n'en discutent jamais avec leurs
conjoints.
Ces résultats semblent être une
caractéristique propre aux pays subsahariens. Car, la situation de la
République Démocratique du Congo se situe dans la fourchette ou
l'intervalle de ce qui était trouvé dans les trois EDS
cités ci-haut.
Kouyé affirme dans son analyse sur le genre, insertion
socio-économique de la femme et pratique contraceptive en Côte
d'Ivoire que la discussion au sein du couple est l'un des facteurs
déterminant l'utilisation effective de la contraception.
Lorsque le couple discute une ou deux fois l'an de PF, la
femme à quatre fois plus de chance de pratiquer la contraception
moderne. Bien plus encore, la discussion devra être plus fréquente
puisque la femme a près de cinq fois plus de chance d'adopter une
méthode moderne de contraception lorsque la discussion sur la PF se fait
très souvent dans le couple. La discussion au sein du couple sur le
sujet du planning familial s'avère être un des déterminants
les plus pertinents de la pratique contraceptive moderne. La majeure partie de
la fécondité étant réalisée au sein des
unions (Zakari CONGO, 2005).
5.1.2.2. BNS d'espacement
Le besoin non satisfait d'espacement dans le cas de notre
étude a pour déterminants mineurs, l'approbation de PF par la
femme et l'approbation de PF par le mari (tableau 5.2.).
5.1.2.2.1. Approbation de
PF par la femme
Les femmes qui approuvent la PF ont 1,6 fois plus de chance
de ne pas présenter le besoin d'espacement des naissances que les femmes
qui ne l'approuve pas. Ces femmes qui n'approuvent pas la PF sont pour la
plupart de niveau d'instruction primaire ou sans instruction (résultats
trouvés en croisant les deux variables à partir des
données de l'EDS-RDC 2007).
Au Cameroun comme en Cote d'Ivoire, les femmes qui
désapprouvent la PF courent plus de risque d'avoir des BNS tant en
espacement qu'en limitation des naissances que celles qui ne l'approuvent pas.
Avec un rapport de risque de 1,9 (p<%) pour le besoin d'espacement.
5.1.2.2.2. Approbation de
PF par le mari
Le couple dont le mari n'approuve pas la PF court un risque de
besoin d'espacement 1,4 fois plus que le couple dont le mari approuve la PF.
Les maris qui n'approuvent pas la PF sont soit de niveau primaire sans
instruction.
Comparée, à une opinion favorable, une attitude
incertaine ou défavorable du mari à l'égard de la PF
accroît le risque de BNS en espacement des naissances avec un rapport de
risque de l'ordre de 1,9 à 2,5 (p<%).
L'adhésion totale du conjoint à la planification
familiale augmente les chances de sa partenaire de pratiquer la contraception
quelles que soient les méthodes (Attanasso, Fagninou, M'bouke et Amadou,
2001).
Zakari CONGO, après l'analyse des donnés
l'EDS-BURKINA FASO découvre que la place et le rôle du conjoint
dans un couple sont déterminants en ce qui concerne la PF. En effet, un
conjoint favorable à la PF confère près de quatre fois
plus de chance à sa conjointe d'utiliser les méthodes modernes.
.De ce qui précède nous pouvons retenir comme
modèle de régression :
-
Y=12,405+1,515*âge+1,133*prov-0,806*niv.d'instruction-0,440*âge1èrenaissance+0,822*discussion
de PF
Pour le BNS de limitation :
-
Y=3,112+1,641*âge+0,938prov.+0,648*nivd'instruction-2,969*désird'enfants+0,351*mariapprouve
PF+0,418*femme approuve PF
Pour le BNS d'espacement :
CONCLUSION
Au terme de cette étude, qui a porté sur les
déterminants des besoins non satisfaits en planification familiale au
sein du couple en République démocratique du Congo, nous sommes
en mesure de présenter nos résultats.
D'une manière générale, par ce travail,
nous avons pensé donner aux décideurs politiques, aux organismes
nationaux qu'internationaux les éléments nécessaires, sur
base desquels il faudra miser pour espérer réussir dans les
programmes liés à la planification familiale, à moyen et
à long termes.
En particulier cette étude, fruit des analyses
secondaires des données EDS collectées en République
Démocratique du Congo a bien voulu: évaluer l'importance des BNS
(77,3% des femmes en union n'utilise aucune méthode contraceptive et
67,3% qui éprouvent de BNS en PF) , identifier les facteurs à la
base de la non satisfaction des besoins en matière de régulation
ou de contrôle des naissances et en fin caractériser les
couples ayant les BNS en PF.
Aux questions sur les déterminants ou les facteurs
à la base du besoin non satisfait en matière de planification
familiale au sein du couple en République Démocratique du
Congo, la pertinence des points de vue des hommes et des femmes dans les choix
contraceptifs de leurs partenaires et les raisons qui pouvaient les
empêchent d'utiliser la contraception malgré leur bonne intention,
nous avons anticipées des réponses.
Pour rechercher les déterminants, nous avons
adopté l'approche globale utilisant les informations individuelles.
L'étude a consisté à analyser les différents
niveaux de besoins non satisfaits en PF selon certaines caractéristiques
liées à la femme, à son conjoint et au couple. Nous avons
procédé aux recodages des variables selon la littérature
et /ou nos connaissances sur le contexte de l'étude. La
régression logistique est le modèle d'analyse choisi,
étant la nature dichotomique de la variable dépendante, tant pour
le besoin ou non de limitation des naissances que besoin ou non d'espacement
des naissances.
L'analyse bivariée nous a permis d'établir le
lien entre les BNS selon certaines caractéristiques liées au
couple (au seuil de 5%). Cette approche a mis en évidence l'importance
des besoins en PF exprimée par les femmes en union et les facteurs
susceptibles de favoriser sa satisfaction. Par catégorie des
caractéristiques liées au couple, les variables
indépendantes étaient toutes presque significatives au seuil de
5%.
Nous avons appliqué la méthode de
régression logistique, dans un premier lieu par caractéristiques
et chaque variable de la caractéristique expliquait la variable
dépendante. Sauf pour quelques variables, telles que le niveau
d'instruction, la religion, type de méthode utilisé, approbation
de PF par le mari pour la limitation. Et, pour l'espacement, âge au
premier mariage, type de méthode utilisé, approbation par le mari
de PF, n'expliquaient pas le besoin d'espacement à l'intérieur de
leurs caractéristiques respectives.
En fin, dans le modèle global, certaines variables ont
perdues leur pouvoir explicatif du phénomène, alors que celles
qui n'étaient pas significatives, le sont devenues en présence
des autres variables. Ce modèle nous a permis de catégoriser les
déterminants en deux groupes. Le premier, celui des déterminants
majeurs constitués des variables qui ont gardé leur pouvoir
explicatif pour les deux besoins non satisfaits. Il s'agit de l'âge, la
province et du niveau d'instruction de la femme en union :
- Les BNS d'espacement et de limitation sont inversement
proportionnelles en considérant l'âge des femmes en union. Le
besoin d'espacement diminue avec l'âge alors que celui de limitation
augmente avec l'âge. La province du Katanga expose au risque d'espacement
des naissances;
- Les BNS en PF diminuent avec l'instruction.
C'est-à-dire, le BNS d'espacement ou de limitation diminue quand la
femme augmente le niveau d'instruction. Les provinces de l'Equateur et du
Katanga exposent au risque de limitation des naissances ;
Le deuxième groupe est celui des déterminants
mineurs, constitués des variables qui sont significatives uniquement
pour l'un de types de besoin. Pour la limitation, il s'agit de l'âge de
la femme à la première naissance, le désir d'enfant par la
femme et la discussion au sein du couple de la PF. Pour l'espacement, c'est
l'approbation de la femme et celle du mari de la PF. Les résultats sont
les suivants :
Pour la limitation :
- La maternité précoce expose la femme au risque
de besoin de limitation des naissances ;
- Les femmes qui désirent encore des enfants au
delà de ce qu'elles ont déjà, sont exposées au
risque de limitation des naissances ;
- Discuter de PF au sein du couple réduit le risque de
besoin de limitation des naissances.
Pour l'espacement :
- Le couple dont l'un des partenaires approuve la PF, prouve
à suffisance l'attitude positive des partenaires pour moins subir le
risque de besoin d'espacement des naissances.
En définitive, nos hypothèses, qui
postulaient :
H1. Parmi les facteurs qui servent à
caractériser la femme, le niveau d'instruction, l'âge sont les
plus influents dans l'adhésion de la femme à la pratique
contraceptive. Aussi :
H1a. Le risque pour une femme instruite
(instruction supérieure au niveau primaire) de pratiquer la
contraception est significativement supérieur à celui d'une femme
peu ou pas instruite (sans instruction) ;
H1b. Le risque pour une femme des générations
jeunes (moins de 25 ans) de présenter le besoin non satisfait est
significativement supérieur à celui des générations
vielles vieilles (25 ans et plus) ;
H2. Les femmes qui ont connu une maternité acceptable
ou tardive ont plus de chance de pas présenter le besoin non satisfait
que les femmes qui ont connu une maternité précoce ;
H3. Le couple qui discute de la PF a plus de chance de
pratiquer la contraception que celui qui n'en discute pas ;
Ont été en grande partie confirmée par
les résultats trouvés. Il n'y a pas eu trop de disparité
entre les résultats attendus et les résultats obtenus.
.Compte tenu des résultats obtenus, nous
suggérons aux décideurs politiques, aux organismes tant nationaux
qu'internationaux en corrélant ce que stipule (OMS, 1997),
« On estime que 100 000 décès de mères
pourraient être évités chaque années si toutes les
femmes qui souhaitent ne plus vouloir d'enfants avaient les moyens de mettre
leur décision à exécution. Avec un espacement suffisant
des naissances (plus de deux ans), on pourrait réduire la
mortalité infantile jusqu'à un tiers dans certains
pays », ce qui suit :
1. La mise en place d'une politique de population pour le
pays ;
2. Cependant, il ne s'agit pas de fournir uniquement des
services de PF. Cela doit s'accompagner d'une éducation réelle de
la population, d'une mise à disposition de personnels qualifiés
et en nombre, des infrastructures en nombre et aussi proches que possible des
populations, mais plus encore des populations rurales.
3. promouvoir la scolarisation des filles et définir
des stratégies qui encouragent l'envoi et qui retiennent des filles
à l'école. Faire de la gratuité de l'enseignement du
niveau primaire une réalité.
4. Vulgariser la loi sur les violences sexuelles et veiller
à ce que l'âge au premier soit respecté dans toutes les
provinces et ethnies.
5. Vulgariser la notion du genre, en ce qu'elle puisse aider
le couple d'avoir pour certains sujets, tel la planification familiale, une vue
commune et bénéfique pour la survie du couple et du foyer.
6. Mettre à la disposition de la population les types
des méthodes de contraception efficaces pour espacer les naissances.
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,
TABLE
DES MATIERES
INTRODUCTION
2
1. Contexte et justification
2
2. Problématique
3
3. Objectifs
6
4. Intérêt de l'étude
6
5. Canevas de l'étude
7
Chapitre 1.
8
REVUE DE LA LITTERATURE
8
1. 0. Généralités sur les
besoin non satisfaits : notions et origine
8
1.1. Influence de l'âge de la femme sur la
non satisfaction de besoin en planification familiale
10
1.2. Influence du milieu de résidence sur
la non satisfaction de besoin en planification familiale
11
1.3. Influence du niveau d'instruction sur la non
satisfaction de besoin en planification
12
1.4. Influence du niveau socioéconomique du
ménage (niveau de vie) sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
14
1.5. Influence de la discussion de PF au sein du
couple sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
15
1.6. Influence de l'attitude des couples face
à la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
17
1.7. Influence de la préférence en
matière de fécondité du couple sur la non satisfaction de
besoin en planification familiale
18
1.8. Influence des raisons de non utilisation de
la PF sur la non satisfaction de besoin en planification familiale
20
1.8.1. Influence des normes traditionnelles des
rapports homme - femme dans le couple sur la non satisfaction de besoin en
planification familiale
20
1.8.2. L'homme : le seul décideur
22
1.8.3. Les facteurs économiques
23
Chapitre 2.
25
METHODOLOGIE
25
1. Cadre conceptuel de l'étude
25
2. Hypothèses
27
3. Sources des données
28
4. Objectifs, méthodologie et organisation
de l'enquête démographique et de sante
28
4.1. Objectifs de l'EDS-RDC
28
4.2. Échantillonnage
29
4.3. Cadre institutionnel
30
4.7. Couverture de l'échantillon
32
5. Méthodes d'analyse
34
5.1. Population cible
34
5.2. Définition et composantes des besoins
non satisfaits de planification familiale
34
5.3. Variables de l'étude
36
5.3.1. Variable dépendante
36
5.3.2. Variables indépendantes
37
5.4. L'analyse statistique
38
5.4.1. Analyse bivariée (test de
Khi-deux)
38
5.4.2. Analyse multivariée
(régression logistique)
39
CHAPITRE 3.
41
CARACTERISTIQUES LIEES AU COUPLE
41
Section 1. Caractéristiques liées
à la femme en union
41
3.1.1. Caractéristiques
sociodémographiques
41
3.1.2. Caractéristiques socioculturelles
44
3.1.3. Caractéristiques sociobiologiques
48
Section 2. Caractéristiques liées au
mari
51
3.2.1. Niveau d'instruction du conjoint
51
Comparé à celui des femmes, le niveau
d'instruction des conjoints est aussi faible. Sur l'ensemble, 16,4% ont un
niveau secondaire complet et 7,4% le niveau supérieur. En d'autres
termes, plus de 7 hommes sur 10 ont soit un niveau secondaire incomplet, soit
un niveau primaire, ou alors sans éducation. Ces résultats comme
ceux de leurs partenaires inquiètent. En effet, le cumul de ces deux
derniers groupes donne près d'un quart de ces hommes. Or, le niveau
d'instruction du conjoint est un élément déterminant dans
l'attitude de ce dernier face à la planification familiale. Beaucoup
d'études sur les facteurs de la pratique en Afrique subsaharienne, ont
montré la place de l'instruction du conjoint dans l'option de choix
à opérer par le couple d'une méthode contraceptive et qui
plus discuter de PF.
52
3.2.2. Occupation du conjoint
52
3.2.3. Désir d'enfants par le mari
53
Section 3. Caractéristiques contextuelles du
couple
54
3.1.4.1. Méthode contraceptive
utilisée actuellement
54
3.1.4.2. Besoin non satisfait en planification
familiale
55
3.1.4.3. Intention d'utiliser les méthodes
contraceptives
58
3.1.4.4. Raisons de non utilisation des
méthodes contraceptives
59
3.1.4.5. Approbation de la planification familiale
par la femme
60
3.1.4.6. Approbation de la planification familiale
par le mari
61
3.1.4.7. Discussion avec le partenaire de
planification familiale
61
CHAPITRE 4. PRESENTATION DES RESULTATS DES ANALYSES
DE BESOINS NON SATISFAITS EN PLANIFICATION FAMILIALE
63
Section 1. PRESENTATION DES RESULTATS DE L'ANALYSE
BIVARIEE
63
4.1.1. Besoin non satisfait en planification
familiale et les caractéristiques sociodémographiques des femmes
en union
63
4.1.2. Besoins non satisfaits de limitation des
naissances
67
4.1.2.1. BNS de limitation et
caractéristiques socioculturelles des femmes en union.
67
4.1.2.2. BNS de limitation des naissances et
caractéristiques sociobiologiques de la femme en union
68
4.1.2.3. BNS de limitation des naissances et
caractéristiques liées au mari
71
4.1.2.4. BNS de limitation et
caractéristiques contextuelles
73
4.1.3. Besoins non satisfaits d'espacement des
naissances
75
4.1.3.4. BNS d'espacement des naissances et
caractéristiques socioculturelles
76
4.1.3.2. BNS d'espacement et
caractéristiques sociobiologiques
77
4.1.3.3. BNS d'espacement et
caractéristiques liées au mari
78
4.1.3.4. BNS d'espacement et
caractéristiques contextuelles
80
Section 2. PRESENTATION DES RESULTATS DE LA
REGRESSION LOGISTIQUE ET INTERPRETATION
82
4.2. 1. BNS DE LIMITATION
84
4.2.1.1. BNS de limitation et
caractéristiques sociodémographiques
84
4.2.1.2. BNS de limitation et
caractéristiques socioculturelles
85
4.2.1.3. BNS de limitation et
caractéristiques sociobiologiques
85
4.2.1.4. BNS de limitation et
caractéristiques du mari
85
4.1.2.5. BNS de limitation et
caractéristiques contextuelles
86
4.2.2. BNS D'ESPACEMENT
86
4.2.2.1. BNS d'espacement et
caractéristiques sociodémographiques
86
4.2.2.2. BNS d'espacement et
caractéristiques contextuelles
87
4.2.2.3. BNS d'espacement et
caractéristiques socioculturelles
87
4.2.2.4. BNS d'espacement et
caractéristiques sociobiologiques
88
CHAPITRE 5. DETERMINANTS DE BESOINS NON SATISFAITS
EN PLANIFICATION FAMILIALE
89
SECTION 1. DETERMINANTS DE BNS
89
5.1.1. LES DETERMINANTS MAJEURS DES BNS
94
5.1.1.1. Age de la femme en union
94
5.1.1.2. Province de la femme en union
95
5.1.1.3. Niveau d'instruction de la femme en
union
96
5.1.2. LES DETERMINANTS MINEURS DES BNS
97
5.1.2.1. BNS de limitation
97
5.1.2.2. BNS d'espacement
99
CONCLUSION
102
Bibliographie
107
TABLE DES MATIERES
111
* (1) Pour un nombre
donné de degrés de liberté, correspond une valeur
empirique de khi deux en dessous de laquelle l'association n'est pas
statistiquement significative.
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