MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR
-----------------
UNIVERSITE DE DSCHANG
-----------------
COMPLEXE UNIVERSITAIRE SIANTOU
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Spécialité : Gestion des Ressources
Humaines
------------------
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
------------
REPUBLIC OF CAMEROON
Peace - Work - Fatherland
INFORMATISATION DU SERVICE DES RESSOURCES
HUMAINES
DE L'ECOLE NATIONALE D'ADMINISTRATION ET DE
MAGISTRATURE (ENAM)
Projet rédigé, présenté et
soutenu par Mireille Laurentine TCHAKOUNTE TCHATAT épouse
TETSOPGANG
Etudiante en 3e année, Gestion des
Ressources Humaines
en vue de l'obtention de la licence
professionnelle
Sous l'encadrement de
M. Jean NGOUGNI
Politologue
Enseignant de gestion des ressources humaines
Année académique
2008-2009
SOMMAIRE
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PAGE
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INTRODUCTION
GENERALE...............................................
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1
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CHAPITRE 1 : IDENTIFICATION DU
PROJET.........................
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3
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I : Contexte et justification du
projet.............................................
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3
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II :
Objectifs................................................................................
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5
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III :Résultats
attendus...................................................................
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6
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IV : Collecte des
données.................................................................
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7
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CHAPITRE 2 : PREALABLES CONCEPTUELS ET CHAMP DE
L'ETUDE...........................................................................
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8
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1 : Définition des
concepts...........................................................
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8
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II : Les grands domaines a
informatiser..........................................
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10
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III : Intérêts de
l'étude....................................................................
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11
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CHAPITRE 3 : ETUDE DE
FAISABILITE................................
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13
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I : Les outils
utilisés..................................................................
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13
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II : Les applications des logiciels dans la gestion
des ressources
humaines............................................................................
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15
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CHAPITRE 4 : LIMITES DU SIRH DANS LE CONTEXTE DE
L'ENAM...........................................................................
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24
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1 : Les limites des logiciels dans les
activités de base de la gestion des ressources
humaines..............................................................
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24
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2 : Les limites des logiciels dans les
activités mobilisatrices de la gestion des ressources
humaines........................................................
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26
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3 : Les limites des logiciels dans les relations
sociales..........................
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27
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CHAPITRE 5 : PLANIFICATION DU
PROJET..........................
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29
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I : Structure du
projet....................................................................
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29
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II : Structure de fonctionnement des tâches
(SFT)...............................
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30
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III : Matrice des activités et des
responsabilités (MAR)........................
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30
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IV : Echéancement et ordonnancement des
activités.............................
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30
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CHAPITRE 6 :
NEGOCIATIONS............................................
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32
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I : Les informations sur le
projet......................................................
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32
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II : L'identification des groupes
d'intérêt du projet..............................
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32
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III : Recherche du soutien du projet par la
hiérarchie de l'ENAM..........
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33
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CHAPITRE 7 : EXECUTION/SUIVI DU
PROJET......................
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34
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I : Mise en oeuvre du
projet.............................................................
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34
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II : Suivi du
projet..........................................................................
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35
|
CONCLUSION
GENERALE..................................................
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37
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BIBLIOGRAPHIE...............................................................
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38
|
INTRODUCTION GENERALE
Au terme des cours de préparation à la Licence
Professionnelle, option Gestion des Ressources Humaines (GRH), il nous a
été demandé de rédiger un projet que nous nous
exercerons à développer, en application des enseignements
théoriques reçus. C'est dans cette optique que nous nous
proposons de travailler sur le projet d'informatisation de la gestion des
ressources humaines de l'Ecole Nationale d'Administration et de Magistrature
(ENAM).
A la fin de cet exercice, nous devrions avoir traité
des éléments essentiels d'un cycle de projet, à savoir,
l'identification du projet, les préalables conceptuels, l'étude
de faisabilité, la planification, les négociations et
l'exécution/suivi.
Par souci du respect de ce schéma théorique,
nous restructurons notre travail ainsi qu'il suit :
CHAPITRE I : Identification du projet
Il va s'agir de décrire une situation
problématique, réelle ou à risque, et de formuler des
objectifs visés à travers un projet dont la réalisation
devrait apporter une solution aux problèmes identifiés.
CHAPITRE II : Préalables conceptuels et champs
de mesure
Ce chapitre sera consacré à la définition
des concepts clés de l'étude et à la circonscription des
axes du projet.
CHAPITRE III : Etude de faisabilité.
L'étude de faisabilité permet de rechercher et
présenter les faits qui vont aider les décideurs à juger
de la pertinence et de la rentabilité du projet.
CHAPITRE IV : Les limites du SIRH dans le contexte de
l'ENAM
Les logiciels de gestion des ressources humaines, aussi
performants soient-ils, ont des limites. Dans le contexte de l'ENAM, nous nous
proposons dans ce chapitre, de relever les limites du SIRH.
CHAPITRE V : Planification du projet
Ce chapitre consiste à l'élaboration d'un
chronogramme des activités avec l'aide des outils
spécialisés pour la gestion du projet « au jour le
jour » :
- les systèmes d'information ;
- les structures de fractionnement des tâches ;
- la matrice d'activités et des
responsabilités ;
- l'ordonnancement des tâches.
CHAPITRE VI : Les négociations
La mise en oeuvre à l'ENAM d'un projet tel que le SIRH
nécessite une enveloppe budgétaire substantielle, aussi
convient-il d'adopter une stratégie appropriée pour convaincre le
Directeur Général et les membres du Conseil d'Administration,
lesquels iront à leur tour vendre le projet auprès des instances
supérieures de l'Etat.
CHAPITRE VII : Exécution/suivi du
projet
Dans ce chapitre nous nous contenterons de présenter
quelques outils qui interviennent dans cette phase de projet, étant
donné que le temps matériel imparti pour cette étude ne
nous permet pas d'attendre pour suivre effectivement sa mise en oeuvre et
encore moins son évaluation.
CHAPITRE 1 : IDENTIFICATION DU PROJET
En prélude à tout projet, il est
nécessaire de savoir exactement ce que l'on se propose de faire, et
pourquoi on le fait. Ce préalable suppose l'existence des besoins
réels que les objectifs du projet vont devoir satisfaire. Dans ce
chapitre, à partir d'un contexte précis, justifiant une situation
problématique, nous essayerons de justifier notre projet,
d'énumérer ses objectifs et les résultats attendus.
I- CONTEXTE ET JUSTIFICATION DU PROJET
A l'ENAM, présentée de long en large dans notre
rapport de stage qui accompagne cette étude de projet, la gestion des
ressources humaines (personnels administratifs, techniques, enseignants,
étudiants et personnels d'appui) est encore manuelle. Seule la gestion
de la paie est informatisée. Ce mode de gestion archaïque
présente des inconvénients et des risques élevés
dont nous présentons ci-dessous les simulations de quelques
exemples :
1°) Les dossiers des personnels, tels que décrits
dans le rapport de stage, sont classés dans des chemises à sangle
et archivés. Non seulement cette paperasse est encombrante, mais aussi
les risques sont nombreux pour les malversations, les interventions dans les
dossiers ne laissant pas de traces. Il peut s'en suivre des pertes des
pièces, des soustractions frauduleuses ou des substitutions des
pièces (actes de naissance, diplômes et attestations diverses).
Les conséquences peuvent être néfastes :
- modification des âges des agents dans les dossiers par
introduction de faux actes de naissance pour retarder la mise à la
retraite des intéressés ;
- introduction des faux diplômes et des fausses
attestations dans le but de faire bénéficier des reclassements
aux intéressés. De tels cas justifient le phénomène
de faux diplômes décriés de plus en plus dans les
administrations publiques et parapubliques.
2°) Dans ces conditions, il est difficile
d'élaborer des profils de carrière, faute d'une banque de
données fiables, indispensables pour la gestion des compétences
et des formations.
3°) Les postes de responsabilité sont parfois
confiés à tort à des personnes incompétentes,
d'où la frustration des vrais méritants qui se croient
marginalisés et « persécutés ».
4°) Les effectifs ne sont pas maîtrisés. On
parlera des personnels fictifs, des décédés ou des
retraités dont les salaires continuent à passer, etc.
Les exemples ci-dessus ne sont pas ceux vécus à
l'ENAM plus spécifiquement, mais les risques sont réels et
justifiés par des cas de dérapages évoqués au
paragraphe précédent dans les autres administrations. Les
dysfonctionnements relevés à l'ENAM concernent en
particulier :
- la défaillance dans la gestion des congés. Les
agents contestent souvent les dates de départ et de retour de
congé. En effet, certains jours fériés légaux ne
sont pas souvent pris en compte, de même que le bonus de deux jours
ouvrables par enfant de moins de six ans accordé à la femme
salariée, tel que prévu par l'article 90 du Code du Travail. Il
arrive même qu'un employé sollicite pour la deuxième fois
un congé dont il a déjà bénéficié.
- Le problème de gestion de carrière. Les
avancements ne sont pas systématiques, encore moins les reclassements.
Les augmentations de 4% prévus après deux ans d'ancienneté
sur le salaire de base ne sont jamais accordées.
- La systématisation des formations. Il n'existe pas de
plan de formation.
- L'évaluation. Le personnel n'est pas
évalué de façon automatique.
C'est au regard de tout ce qui précède que nous
proposons la mise en place d'un système d'information moderne. En effet,
on ne peut plus gérer les organisations sans maîtriser
l'information dans son ensemble. Qui plus est, l'information sociale est
capitale dans une entreprise. Sa maîtrise fait la force des entreprises
modernes. L'ENAM se doit aujourd'hui, compte tenu des plans stratégiques
actuels, de se doter des outils permettant de gérer l'information
sociale, notamment les prestations sociales, les prestations du travail, la
paie ou encore d'autres aspects de la gestion des ressources humaines.
II- OBJECTIFS
En prélude à toute décision
d'informatisation, il est nécessaire d'être sûr de ce que
l'on va faire et pourquoi on le fait. Cela suppose donc qu'il y a un besoin et
des objectifs à atteindre.
Pour avoir des objectifs réalistes et
réalisables, l'on doit trouver une réponse aux interrogations
ci-dessous énumérées :
- quel est le problème déclencheur de la
décision d'informatiser la fonction ?
- quel est le contexte général (orientations
stratégiques, principales pratiques...) de la fonction
« ressource humaine » ?
Après les éléments de motivation du
projet d'informatiser, il faut analyser les acquis :
- quel travail est réalisé, comment et par
qui ?
- quels sont les atouts et limites du projet ?
- quel est le matériel informatique en place ?
- quelles sont les compétences informatiques des
utilisateurs ?
Ces précédentes phases permettent de se fixer
des axes d'orientation :
- quels sont les points à améliorer en
matière d'efficacité administrative, de qualité et de
fiabilité des informations produites ?
- quels sont les écarts entre la demande et
l'existant ?
Une fois que ces points suscités sont clarifiés,
l'on procède à une étude de faisabilité de
l'informatisation du service des ressources humaines de l'ENAM.
III- RESULTATS ATTENDUS
La mise en place de ce système d'information du service
des ressources humaines permettra :
- une bonne gestion des ressources humaines proprement
dite : le système d'information inclut les analyses statistiques
autour des effectifs, des postes/emplois et des compétences. Ces
analyses rendent possible l'interprétation qualitative des
données et permettent de construire des actions adaptées aux
besoins opérationnels. Une gestion efficace des ressources humaines
n'existant pas sans un management prévisionnel, le système
d'information s'inscrit aussi dans une logique prospective et préventive
intégrant la dimension stratégique (projection et simulation des
scénarii d'évolution, intégration et évaluation de
la fonction « ressource humaine » dans le management
global). Il suppose des tableaux de bord et des outils de pilotage pour le
moyen et le long terme servant à mesurer l'efficacité des
politiques de ressources humaines, d'anticiper et de réduire les
dysfonctionnements, de mobiliser le personnel ;
- une bonne gestion administrative du personnel :
Destiné essentiellement à satisfaire aux obligations
légales, le système d'information vise à définir et
à appliquer les règles et procédures juridiques,
comptables et financières propres à toute gestion salariale, puis
à assurer le suivi des actes administratifs (congés, absences,
formation, etc.) ;
- l'amélioration de la qualité des
décisions de gestion des ressources humaines (meilleures
possibilités d'anticipation) ;
- L'amélioration du service (exécution constante
des tâches routinières et répétitives).
IV- COLLECTE DES DONNEES ET ANALYSE
Pour réaliser ce travail, nous avons collecté
les données à l'ENAM, il s'agit des données factuelles
issues des entretiens et des observations mais aussi des documents. Nous
n'avons pas négligé les recherches électroniques.
CHAPITRE 2 : PREALABLES CONCEPTUELS ET CHAMP DE
L'ETUDE
L'opportunité d'un projet surgit d'une convergence et
émergence d'informations qui mettent en évidence la
nécessité de faire évoluer l'organisation dans l'espace de
compétition de l'entreprise. Au préalable il faut définir
certains concepts et identifier le champ de l'étude.
I- DEFINITION DES CONCEPTS
Il s'agit de définir les concepts clés de
l'étude.
1- LE SIRH
Un Système d'information de gestion des
ressources humaines (en Anglais : Human Resource Management
Systems (HRMS, EHRMS), Human Ressource Information Systems
(HRIS), HR Technology ou encore HR modules), est une
interface entre la
gestion
des ressources humaines (GRH) et les
technologies
de l'information et de la communication (TIC). Il combine la GRH, et en
particulier ses activités basiques et administratives (
payroll,
gestion administrative), avec les moyens mis à disposition par les TIC.
Sont notamment concernées les activités de planning et de
traitement de données généralement destinées
à être intégrée dans un
progiciel
de gestion intégré (
en :
Enterprise Resource Planning ou ERP). Le système
d'informatique ressources humaines (ensemble d'applications) est
dédié aux problématiques de gestion interne des
ressources
humaines à savoir la
formation,
la
paie,
le
recrutement,
la gestion des
compétences,
la communication interne1(*).
2- LE PROGICIEL
La définition initiale était :
« Ensemble fini et défini comprenant un ou plusieurs
programmes, la documentation et les conditions de support, conçu pour la
réalisation d'une ou plusieurs fonctions définies et qu'un
utilisateur peut acheter avec une garantie du vendeur ». On
peut dire qu'un progiciel est un « ensemble comprenant un
programme, les jeux d'essais, la documentation correspondante et susceptible
d'être fourni à plusieurs utilisateurs ».
3- LE LOGICIEL
Le logiciel est un programme développé en
interne. Le terme progiciel s'oppose donc aux logiciels
développés en interne dans une entreprise pour remplir
des fonctions sur mesure. Le terme est très souvent
employé pour des logiciels professionnels utilisés par des
entreprises. Souvent, c'est un ensemble complet composé de plusieurs
modules, couvrant chacun une fonction et communiquant entre eux.
Le coût de mise en oeuvre d'un progiciel
(essentiellement des travaux d'installation et de paramétrage) peut
être considéré comme étant moins élevé
que le coût de développement complet d'une solution interne sur
mesure. De plus, les délais de mise en oeuvre d'un progiciel sont mieux
maîtrisés (que les délais de développement complet
d'une solution sur mesure.
4- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
La gestion des ressources humaines (la GRH) est un ensemble
de
pratiques ayant
pour objectif de mobiliser et développer les ressources humaines pour
une plus grande
efficacité
et
efficience, en
soutien de la stratégie d'une
organisation (
association,
entreprise,
administration
publique, etc.). C'est une activité essentiellement
fonctionnelle de l'entreprise, de nature transversale (horizontale) par
opposition à une activité hiérarchique (verticale).
En simplifiant, elle se divise en deux grandes
branches :
- d'un côté l'administration des ressources
humaines (
paie,
juridique, contrat etc...) qui est une activité plus verticale ;
- et de l'autre le développement des ressources
humaines (gestion des carrières, gestion des compétences,
recrutement, formation etc...) qui est de plus en plus souvent partagé
avec les managers opérationnels.
II- LES GRANDS DOMAINES A INFORMATISER
Le système d'information prend en compte toutes les
applications relatives à l'administration, aux ressources
humaines (emploi, compétences, recrutement, carrière,
tableaux de bord, gestion du temps) et au management en
général.
1- LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES PROPREMENT
DITE
Dans cette gestion des ressources humaines, le système
d'information inclut les analyses statistiques autour des effectifs, des
postes/emplois et des compétences. Ces analyses rendent possible
l'interprétation qualitative des données et permettent de
construire des actions adaptées aux besoins opérationnels.
Une gestion efficace des ressources humaines n'existant pas
sans un management prévisionnel, le système d'information
s'inscrit aussi dans une logique prospective et préventive
intégrant la dimension stratégique (projection et simulation des
scénarii d'évolution, intégration et évaluation de
la fonction « ressource humaine » dans le management
global). Il suppose des tableaux de bord et des outils de pilotage.
2- LA GESTION ADMINISTRATIVE DU PERSONNEL ET LA
PAIE
Destiné essentiellement à satisfaire aux
obligations légales, le système d'information vise à
définir et à appliquer les règles et procédures
juridiques, comptables et financières propres à toute gestion
salariale, puis à assurer le suivi des actes administratifs
(congés, absences, etc.). A titre d'exemple de cette gestion
intégrée l'on peut citer le SIGIPES qui assure à la fois
une gestion administrative et une gestion financière du personnel de
l'Etat.
Tous ces aspects sus évoqués ne sont
traités que manuellement à l'ENAM, le service des ressources
humaines est équipé pour gérer de manière
automatique les données ou informations sur le personnel.
Dès lors, ce projet revient à faire quelque
chose qui n'existe pas encore, à concrétiser une intention, que
l'on doit inventer, réaliser comme si on savait le faire. L'erreur et le
tâtonnement sont à exclure en raison des coûts qu'ils
suscitent. Ainsi, notre projet repose sur une méthode de travail et
d'organisation spécifique. Le système d'information que nous
visons mettre en place au niveau des ressources est novateur.
En effet, tout système d'information prend donc
naissance lorsque l'entreprise comme dans le cas de l'ENAM décide de
promouvoir un produit logiciel dont la réalisation suit les
étapes suivantes : étude des besoins, élaboration
d'un modèle conceptuel, description scrupuleuse de ce modèle dans
une spécification des procédures et des structures de
données, transcription de cette spécification dans un langage
informatique, évaluation du programme ainsi rédigé.
L'informatisation de la gestion des ressources humaines ne se limite pas
seulement à l'automatisation du système manuel en place, mais
aussi à étudier et analyser le bien-fondé de l'action
entreprise.
III- INTERETS DE L'ETUDE
Les intérêts se trouvent à trois
niveaux :
- niveau académique :
cette étude est menée en vue de l'obtention d'une licence
professionnelle en gestion des ressources humaines.
- niveau professionnel : l'ENAM
gagnerait à informatiser son service des ressources humaines en ce sens
qu'un système d'information sur les ressources humaines est conçu
pour analyser l'information relative aux ressources humaines en vue d'en
assurer une meilleure planification et de ce fait, d'améliorer la prise
de décision. Il peut donc fournir des données pertinentes sur de
nombreuses questions touchant les ressources humaines grâce aux
possibilités d'interrogations nouvelles et spontanées avec des
réponses très rapides. Cela aide le service des ressources
humaines à atteindre les objectifs fixés à court et
à long terme. L'informatisation du système d'information assure
par la même occasion l'unicité et la cohérence des
informations, la sécurité et la confidentialité des
données.
CHAPITRE 3 : ETUDE DE FAISABILITE
Ce chapitre constitue l'étape importante du projet. Il
s'agit en effet de s'interroger sur les possibilités de
réalisation du projet, en termes de produits, rendement, ressources,
compétences, capacité de financement et risques induits. La phase
d'étude de faisabilité vise à apporter les
éléments pertinents qui devront convaincre les décideurs
à approuver le projet et ordonner sa mise en oeuvre. Pour notre cas, la
gestion informatisée des ressources humaines à l'ENAM est un
sujet d'actualité, comme dans toutes les entreprises qui se veulent
modernes et performantes par l'utilisation optimale des nouvelles techniques
d'information et de la communication. Au regard des performances technologiques
atteintes dans la conception des outils de gestion, la faisabilité d'un
tel projet à l'ENAM ne devrait pas se poser en termes de
possibilités techniques, ou même en termes de
nécessité, mais plutôt en termes de choix managérial
et de volonté politique. Les entreprises ayant adopté ce mode de
gestion sont à l'abri des maux récurrents de nos administrations
à gestion manuelle (dates de départ à la retraite
incertaines, double matricule et double salaire, personnels fictifs....).
I- LES OUTILS UTILISES
La première qualité de tout logiciel est de
répondre aux besoins exprimés. Les pressions pour réduire
les coûts et assurer des services de meilleure qualité, de
même que le changement de culture adopté par les organisations,
encouragent les responsables des ressources humaines à informatiser
leurs procédés afin qu'ils se concentrent davantage sur les
activités à valeur ajoutée plus grande et qui sont
stratégiques pour l'organisation tant en matière d'outils de
communication qu'en outils d'aide à la décision
1- LES OUTILS DE COMMUNICATION
- Le E-GRH est une expression
utilisée pour décrire des applications intégrant les
technologies de l'information et de la communication et la gestion des
ressources humaines au sein d'une entreprise. C'est une conception dans
laquelle les technologies et les processus sont spécifiquement
orientés vers les individus (E- learning, E-recrutement).
- L'Intranet offre de très larges possibilités de
communication et de collaboration à tous les niveaux de l'entreprise. La
communication interne présente l'avantage de donner aux employés
un sentiment d'appartenance à l'entreprise et un esprit d'ouverture
élevé. C'est elle qui renforce le bien fondé de la
performance de l'entreprise et la légitimité de chacun des
acteurs de sa contribution car le travail à tout moment s'en trouve
facilité, les programmes de formation sont accessibles en
permanence et la communication interne ascendante ou descendante,
latérale s'en trouve également facilitée.
Dans le domaine de la gestion des ressources humaines,
l'ensemble des informations nécessaires à l'accomplissement des
tâches ou de pure communication peut être mis à la
disposition des collaborateurs en un temps record, mis à jour en
quelques minutes et cela quelle que soit la dispersion géographique de
l'entreprise.
Les collaborateurs ont ainsi accès aux informations
qui leur sont utiles dans un travail quotidien où ils en ont besoin
d'une manière autonome car les informations et les applications sont
stockées, retrouvées, partagées et mises à jour par
les utilisateurs du réseau en fonction de leur autorisation
d'accès.
L'ENAM peut justement choisir cette option qui peut
d'ailleurs permettre de faire des cours même en ligne pour les
professeurs empêchés.
- L'Internet : beaucoup d'entreprises
ont capitalisé sur cette nouvelle technologie et se sont
créées un site sur le réseau, compte tenu de l'immense
potentiel de ce vecteur en terme de communication interne ou externe
(réduction du temps et de la distance, partage et interaction, et
disponibilité pour tous).
En matière de Gestion des Ressources Humaines,
Internet est au coeur des stratégies de recrutement à
travers :
- la réception des candidatures des étudiants
entrants ;
- l'offre de grandes informations aux candidats par rapport
aux formations offertes par l'ENAM.
L'importance de l'outil Internet est incontestable. En effet,
il existe sur des logiciels qui trient le courriel en filtrant automatiquement
la publicité après avoir analysé succinctement le contenu.
Ces mêmes logiciels classent les messages que vous avez reçus
selon vos souhaits et conformément à vos habitudes.
2- LES OUTILS D'AIDE A LA DECISION
Jadis, il était difficile de faire cohabiter et
dialoguer l'informatique de production et l'informatique d'aide à la
décision. Cette nouvelle informatique libère les organisations en
même temps qu'elle démocratise la gestion grâce à
l'existence de bases de données, de progiciels et de logiciels
intervenant dans plusieurs domaines tels ceux de la gestion du personnel, de la
paie, du temps, de l'emploi, des compétences, des potentiels, de la
mobilité, du recrutement, de la formation avec projection ou simulation
des données, traitement des écarts, etc.
II- LES APPLICATIONS DES LOGICIELS
DANS LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Les Nouvelles Technologies de l'Information et la
Communication ont changé le travail au sein des Directions des
Ressources Humaines. Ces directions disposent aujourd'hui de systèmes
d'information « ressource humaine » informatisés,
leur permettant d'enregistrer toutes les informations utiles, de stocker ces
informations, de les soumettre aux différentes procédures de
traitement, de restituer les informations enregistrées ou produites aux
différentes personnes concernées au moment opportun, sous la
forme qui convient et à l'endroit où il faut. Ces technologies de
l'information permettent d'automatiser progressivement des processus ressources
humaines à faible valeur ajoutée telle la réception des
candidatures, la gestion de la paie...
1-LES ACTIVITES DE BASE
Les logiciels offrent d'énormes facilités dans
les activités de planification, de recrutement/sélection et de
description des emplois.
a)- La planification des Ressources
Humaines
La planification est essentielle pour le succès dans
une organisation. En effet, elle est un processus d'élaboration et de
mise en application de plans et de programmes visant à assurer à
une organisation les effectifs et les compétences nécessaires, et
ce au moment où elle en a besoin.
Vu l'importance primordiale de la planification des
ressources humaines, la capacité d'évaluer avec précision
les futurs besoins en ressources humaines devient un élément
crucial de l'élaboration des stratégies, d'où le recours
aux logiciels de planification.
Le logiciel de planification a pour objectif de faciliter le
diagnostic des ressources disponibles, la prévision de leur
évolution et l'évaluation des besoins probables (scénarii
d'évolution tenant compte des différentes variables :
âge, ancienneté, sexe, formation...).
Ainsi grâce aux logiciels de planification l'on peut
obtenir des modèles de simulation sur l'évolution
démographique, sur les scénarii de croissance, sur les calculs
d'opportunités ou de risque de telle ou telle décision.
Les logiciels de planification mettent en perspective des
informations brutes diffusées par l'environnement qui, croisées
entre elles, permettent de donner lisibilité, visibilité et
cohérence aux signaux qui, s'ils restent à l'état brut, ne
permettent pas de fournir un cadre de prise de décision. Ainsi le
logiciel rend possible les projections sur l'évolution d'une
donnée à travers des courbes d'évolution, des
pyramides (âges, ancienneté, sexes, qualifications) contribuant
à l'assise des stratégies.
Les prévisions illustrées par les logiciels
permettent aisément des projections dans le long terme avec
possibilités d'y lire des marges d'erreur. Des tableaux de bord
(tableaux de bord de suivi des effectifs, de suivi de la masse salariale, de
suivi des actions de formation...) peuvent être également
réalisés par un logiciel sur la base des informations contenues
dans le bilan social. Il est donc important pour l'ENAM d'avoir ses tableaux de
bord.
Les aptitudes des logiciels de planification ci-dessus
mentionnées peuvent être attestées par les logiciels ou des
progiciels adaptés.
b)- Le
recrutement/sélection
Associés à l'analyse des postes, le recrutement
et la sélection indiquent le nombre et les types de main-d'oeuvre dont
une organisation peut ou pourra avoir besoin2(*).
Les services de recrutement reçoivent de grandes
quantités de demandes d'emplois qu'il faut conserver en cas de besoin ou
émettre des accusés de réception. Les logiciels de
recrutement permettent de gérer le portefeuille de candidats. Pour le
cas de l'ENAM, il s'agira d'informer les candidats aux différents
concours de l'état, de leurs dossiers ou leur annoncer leur
admissibilité en ligne et individuellement. On peut
aussi assurer:
- la gestion des curriculum vitae reçus, des
affichages, des candidatures, de la banque de candidats ;
- la gestion des entrevues et des tests ;
- la gestion de l'embauche, de l'accueil ;
- la production de rapports ;
- l'inventaire des qualifications ainsi que le contrôle
interne d'affichage des postes ;
- la familiarisation des nouveaux employés avec leur
futur emploi ou entreprise grâce à des programmes interactifs.
2- LES ACTIVITES DE DEVELOPPEMENT DES
RESSOURCES HUMAINES
Les logiciels interviennent dans les activités de
développement des ressources humaines, plus précisément
sur le développement des compétences et la gestion des
carrières.
a- Le développement des
compétences
Le développement des compétences fait
référence aux activités d'apprentissage susceptibles
d'accroître le rendement actuel et futur des employés à
travers la formation3(*).
Les progiciels offrent à la formation, la gestion des
budgets de formation, la gestion du contenu de la formation, la gestion de la
logistique de la formation et la gestion de la performance et du potentiel.
Ainsi grâce aux logiciels, l'on peut :
- recenser les besoins individuels ;
- répertorier les organismes, les stages et leurs
coûts ;
- dresser le plan de formation.
Les logiciels permettent de répondre aux demandes de
formation personnalisées par des contenus professionnalisants, mais
aussi pour acquérir des compétences aptes à mieux
répondre aux exigences des tâches professionnelles. Les
dispositifs vont de l'accès aux bases de connaissances jusqu'aux
simulateurs de réalisation de tâches en passant par des aides
opératoires informatisées4(*).
Avec les logiciels, l'offre de formation se diversifie, se
personnalise, s'enrichit en favorisant les apprentissages. Ils favorisent les
conditions de transmission du savoir, l'acquisition du savoir-faire avec la
mise en situation d'agir dans des environnements virtuels, sur des simulateurs
ou des systèmes de réalité virtuelle.
Les logiciels fournissent en plus de nouvelles formes de
travail :
- le travail individuel est facilité par
l'accès aux ressources pédagogiques en ligne (exemple : le
e-learning que l'ENAM peut pratiquer) ;
- le travail collectif est favorisé par les techniques
de stockage et d'accès ;
- le travail collaboratif est renforcé avec l'usage
d'un même document à la fois par plusieurs utilisateurs.
b- La gestion des carrières
La gestion des carrières est un ensemble
d'activités entreprises par une personne pour introduire, orienter et
suivre son cheminement professionnel, à l'intérieur ou à
l'extérieur de l'organisation, de façon à lui permettre de
développer pleinement ses aptitudes, habiletés et
compétences. En d'autres termes, elle peut être définie
comme un ensemble d'activités visant à planifier, organiser,
mettre en oeuvre et contrôler les mouvements des agents depuis leur
entrée jusqu'à leur départ de l'organisation5(*). Les plans de carrières
sont un peu négligés à l'ENAM.
Important pour les individus et pour l'organisation, la
gestion des carrières est au coeur de la gestion des ressources
humaines. Elément de motivation, l'ensemble des activités
liées à la gestion des carrières (élaboration du
plan de carrière, mise en oeuvre et évaluation) peut être
pris en charge par des logiciels conçus à cet effet.
Les logiciels assurent un archivage important des
données permettant de mettre en corrélation différentes
natures d'information dans un espace de temps donné. Ils
répertorient et conservent en historique des informations
datées.
Dans le cadre de la gestion des carrières, les
logiciels permettent :
- une auto-évaluation des situations, des buts
fixés et du plan d'intervention ;
- une évaluation des intérêts des
employés relativement à leur carrière, de leurs
compétences ;
- une exploration des bases de données en rapport avec
les descriptions des postes, les profils de compétences, les
caractéristiques organisationnelles, les taux de roulement, etc. Ces
données sont analysées en vue de l'harmonisation des
intérêts des employés et de ceux de l'organisation. Ainsi,
en associant le paramètre temps aux descriptions de postes, il est
possible de formuler concrètement l'expérience d'un individu. De
plus, en combinant les fiches individuelles (signalétiques) et les
descriptions de postes, et en y rajoutant les besoins futurs en terme
d'effectif par fonction, le logiciel produit des simulations
« démographiques » des profils dont l'entreprise
aura besoin dans le futur.
En utilisant par ailleurs les paramètres
d'évaluation (appréciations, notes), le logiciel est à
même de discerner des séquences probables de promotions et de
successions ; il suggère du coup la programmation des promotions et
des recrutements. Par exemple, le logiciel Career Planning Center aide
les employés à planifier leur carrière en mettant à
leur disposition des informations provenant des organisations. Il donne
accès aux ouvertures de postes, aux profils de compétences, aux
descriptions de postes, aux familles d'emplois, aux cheminements de
carrière, aux descriptions de cours de formation et aux
énoncés de mission des différentes organisations.
Le Système Intégré de Gestion des
Informations de personnel de l'Etat et de la solde (SIGIPES) est un logiciel
qui permet le suivi de la carrière des agents, le traitement des actes
administratifs et leur prise en charge financière. Il permet de disposer
en temps réel de la situation des agents et constitue aussi un outil
performant de simulation et d'établissement de statistiques pour la
prise de décisions ayant des incidences financières. L'ENAM peut
adapter ce système en se faisant monter un autre logiciel du genre mais
plus adapté.
c- L'évaluation du
rendement
L'évaluation du rendement est un système
structuré et formel visant à mesurer, à évaluer et
à influencer les caractéristiques, les comportements et les
résultats d'un employé occupant un poste donné6(*).
L'évaluation du rendement étant souvent
liée à une augmentation de salaire, il existe des
logiciels pour coïncider ces augmentations avec l'évaluation
annuelle du rendement. L'accès aux banques de données contribue
à améliorer la validité et la fiabilité des
évaluations du rendement. Les logiciels peuvent donner aux gestionnaires
un avertissement précoce sur les problèmes potentiels de certains
employés et ainsi favoriser un traitement prompt et efficace de ces
problèmes. Par ailleurs, les logiciels :
- accélèrent, améliorent
l'objectivité et la cohérence du processus
d'évaluation ;
- améliorent la cohérence des réponses
en effectuant un traitement croisé des réponses ;
- facilitent la préparation de l'entrevue
d'évaluation et aident à assurer l'équité de
l'évaluation tant à l'interne qu'à l'externe.
d- La
rémunération
La rémunération représente la valeur des
paiements versés aux employés. Elle doit attirer les
travailleurs, les inciter à demeurer dans l'entreprise et les motiver au
travail.
Liée à la gestion des carrières, aux
emplois et à l'évaluation (emplois, rendement), la politique de
rémunération est facilitée dans sa mise en oeuvre par la
technologie. Ainsi les logiciels de rémunération assurent la
rapidité et l'efficacité dans l'exécution des tâches
telles l'élaboration de la structure salariale, les prévisions
budgétaires pour la rémunération au mérite et des
analyses de sondage.
Les logiciels simplifient l'entretien et la gestion des
régimes de rémunération ; ils compilent les
données des enquêtes de rémunération et aident
à établir des échelles de salaires en fonction des taux du
marché. Grâce aux données, il est possible de formuler des
projections concernant les réformes salariales, les coefficients de
comparaison, le coût total des régimes d'avantages sociaux et le
coût de la rémunération directe ou indirecte en fonction
des différents taux d'inflation.
En bref, la technologie peut offrir à la
rémunération, la gestion des postes (échelles salariales,
enquêtes salariales, simulations de rémunération, etc.), la
gestion de la paie (calcul automatique des éléments composant la
rémunération, etc.). Elle permet une analyse multicritère
par rapport à la répartition de la masse salariale, et en tirer
les ratios souhaités ; de représenter l'évolution de
la masse salariale à partir d'hypothèses de simulation (embauche,
départ, promotion, augmentation collective ...); de mettre en
évidence les effets imputables à telle ou telle décision.
Les logiciels de rémunération tels que
SAARI, GRIPAIE, GRH500, etc. ont été développés
dans ce sens.
e)- L'analyse et l'évaluation des
emplois
L'analyse des postes est un processus fondamental sur lequel
s'appuient toutes les autres activités des Ressources Humaines. Elle
contribue aux prises de décision pendant la sélection, la
promotion et l'évaluation du rendement.
Les logiciels de gestion des postes permettent de
décrire les postes et de les mettre en relation avec les
capacités professionnelles exercées ou potentielles. Pour y
parvenir l'ENAM doit déjà mettre en place des fiches de poste.
Ces logiciels offrent à l'analyse et à l'évaluation des
emplois :
- la nomenclature des emplois ;
- la gestion des dossiers du personnel (création et
mises à jour) ;
- la gestion des descriptions de postes (ou d'emplois) et des
qualifications nécessaires ;
- la gestion de l'évaluation des emplois en relation
avec l'évaluation salariale.
Nous venons de voir que tous ces logiciels ont des atouts
indéniables mais ils comportent aussi des limites.
CHAPITRE 4 : LIMITES DU SIRH DANS LE CONTEXTE DE
L'ENAM
Les logiciels, bien qu'ils satisfassent plusieurs besoins ne
sont que des machines bien programmées où les suggestions
occupent une grande place. Ils aident à la décision et non
à l'automatisation de la décision elle-même. Seul l'homme
gestionnaire prend les décisions.
Dans la gestion des ressources humaines les limites des
logiciels sont constatées au niveau de certaines activités de
base, mobilisatrices et des relations sociales.
1- LES LIMITES DES LOGICIELS DANS LES
ACTIVITES DE BASE DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
Les logiciels présentent des limites dans les
activités de planification, de sélection proprement dite, de
socialisation du nouvel employé et dans l'évaluation7(*).
a- La planification
Les environnements socio, économique, technologique et
politico légal doivent être en veille permanente et doivent
être anticipés de façon à minimiser les effets d'un
changement brusque et défavorable. Par exemple, maintenir en permanence
une adéquation qualitative et quantitative de l'emploi implique une
politique dynamique, une gestion préventive, un effort permanent de
qualification et de formation du personnel existant et un recrutement de
personnel qualifié.
De ce point de vue, un logiciel ne serait qu'un outil servant
d'indicateur (grâce aux informations fournies) au gestionnaire dans ses
prises de décision, dans ses interprétations. Seuls l'esprit
d'ouverture du gestionnaire et sa capacité d'analyse, de diagnostic des
différentes tendances formulées par les logiciels permettent
à ces derniers d'être efficaces. Le logiciel ne fournit qu'une
base de départ dans le traitement de l'information et de plus son
traitement n'est basé que sur les instructions données par son
utilisateur.
Les logiciels de planification ne sont efficaces que s'il y a
un utilisateur compétent derrière.
b)- Le
recrutement/sélection
Même si les logiciels (via Internet) permettent de
traiter de très grandes banques de données et de réduire
considérablement les procédures de recrutement, leur action peut
être limitée suivant la méthode de recrutement choisie ou
utilisée (par exemple la graphologie, la prise en compte de la
personnalité du candidat, les tests de jugement situationnel, les
entretiens comportementaux structurés...).
L'entrevue de sélection est un élément
essentiel du processus de recrutement car la qualité de l'entrevue
détermine dans une large mesure le choix du candidat. Une bonne entrevue
suscite chez le candidat le désir d'appartenir à l'organisation.
De plus l'aptitude physique et le comportement du candidat sont importants en
sélection. Ce processus d'entretien quelle qu'en soit la forme
(semi-directif, situationnel, de groupe ou collectif) ne peut être
exécuté par un logiciel.
Dans le processus même de sélection, l'entrevue
de face à face est obligatoire pour déceler les traits de la
personnalité du candidat. De plus le temps de réflexion du
recruteur avant l'embauche est également indispensable. Un logiciel ne
saurait recueillir toutes ces qualités propres à la personne
humaine. De plus toutes ces valeurs ne peuvent être apportées par
un logiciel, d'où la présence obligatoire de l'homme dans le
recrutement du personnel.
c)- L'évaluation
Le jugement de l'homme demeure toujours nécessaire,
particulièrement au moment de la sélection des données et
de l'approbation des résultats d'évaluation. Les hommes sont
à la base de l'amélioration des performances d'une organisation,
d'où la nécessité d'apprécier celles-ci en vue
d'oeuvrer pour son amélioration.
2- LES LIMITES DES LOGICIELS DANS LES ACTIVITES
MOBILISATRICES DE LA GESTION DES RESSOURCES HUMAINES
En matière de communication, de leadership et de
mobilisation, les logiciels ne sont pas toujours les mieux indiqués pour
mener à bien ces activités.
a- La communication
Au sein d'une organisation, toutes les informations ne sont
pas normalisées, formelles, de même que les canaux par lesquels
elles sont transmises. Les techniques de communication les plus
sophistiquées ne sont pas toujours les meilleures ou les plus
efficientes. La communication interpersonnelle est probablement la meilleure
d'entre toutes ; elle a le mérite de ne pas dépersonnaliser
le message et permet de mieux coller aux besoins d'information
spécifiques de chacun.
La communication peut être verbale ou informelle ;
celle informelle est source de créativité lorsque les
échanges peuvent avoir lieu entre des personnes de différents
départements. Le volet informel ne peut être pris en compte par un
logiciel, or la constitution de réseaux informels dans une organisation
grâce aux affinités entre employés, aux liens
d'amitié ou à la collaboration favorise la transmission
d'information informelle bénéfique pour l'organisation. De plus,
la communication ne se réduit pas à la simple transmission de
messages, mais consiste d'abord en l'écoute qui ne peut se faire qu'en
tête à tête.
b- Le leadership
Le succès ou l'échec du management
dépend en grande partie de la vision (management inspiré) et de
la capacité d'anticipation et d'innovation du gestionnaire.
Le leadership revient à veiller à ce que le
personnel développe une vision partagée de l'action et des
responsabilités et qu'il puisse « apprendre à
apprendre » individuellement et collectivement dans une perspective
de flexibilité et de mobilité professionnelle.
Le leadership exige une analyse périodique du
quotidien ; le gestionnaire doit être à l'affût de
l'information pertinente (adaptation, flexibilité et rapidité).
Pour cela, les organisations ont besoin de personnel qui prend des initiatives,
des décisions, des engagements, et qui communique et fait
communiquer.
Les dirigeants de l'ENAM sont nommés par décret
présidentiel et sont souvent enclin à ne répondre que
devant lui.
3- LES LIMITES DES LOGICIELS DANS LES RELATIONS
SOCIALES
Dans toutes les activités où la communication
directe ou informelle, le contact direct, le dialogue franc sont
préconisés, les logiciels se trouvent défaillants. C'est
le cas des relations de travail, de la gestion des conflits et de la
discipline.
a)- Les relations de
travail
Les relations de travail servent à canaliser
l'équilibre de l'individu au travail (motivation, perception de
l'individu en activité, comportement de travail etc) et les rapports des
individus des classes sociales et des groupes sociaux qui coopèrent ou
s'affrontent.
Les logiciels sont inefficaces dans la résolution des
conflits et dans l'instauration de la discipline au sein d'une organisation.
Les conflits sont présents dans toutes les
interactions et les situations sociales dans les relations de travail.
Cependant Ils sont inévitables, mais peuvent être
gérés, canalisés ou contenus.
Le règlement d'un conflit est une activité
purement humaine qui nécessite l'écoute, l'esprit de conciliation
et de compromis, la négociation et de la personnalité morale
(honnêteté, intégrité, impartialité).
Quant à la gestion de la discipline, elle a pour
objectif :
- de faire connaître les normes et politiques de
l'entreprise ;
- d'instaurer un processus juste et équitable pour
tous ;
- de modifier un comportement et tout acte
répréhensible.
Les logiciels s'avèrent impuissants dans cette gestion
quand on sait qu'une mesure disciplinaire est toujours l'oeuvre d'un individu
(le supérieur hiérarchique) qui doit prendre le recul
nécessaire avant de prendre une décision. C'est une
activité qui demande de la lucidité, de la clairvoyance et est
procédurale.
La gestion des relations humaines élargit le champ de
la gestion du personnel par la prise en compte de la dimension psychologique et
sociale de la décision, par la prise en compte de l'environnement social
et de ses incidences sur l'organisation. Tous les actes quotidiens de
l'entreprise sont basés sur la notion d'échange ; ainsi
l'informatisation de la Gestion des ressources devient problématiques
pour certains des ses aspects. Doit-elle s'accompagner d'une gestion des
circonstances, qui ne peut être que l'oeuvre des personnes physiques,
sensibles aux émotions.
CHAPITRE 5 : PLANIFICATION DU PROJET
La réussite d'un projet ne relève pas du hasard.
Elle résulte d'un certain nombre d'actions et d'activités
coordonnées. Ainsi, après avoir identifié notre projet qui
devrait permettre de résoudre les problèmes liés aux
insuffisances constatées dans la gestion des ressources humaines
à l'ENAM, il est nécessaire de planifier les tâches
à effectuer de manière logique et chronologique. La planification
est le processus qui va nous permettre de mettre de l'ordre dans une situation
apparemment chaotique, rendue complexe par l'environnement changeant de tout
projet.
La planification du projet doit répondre aux questions
du genre :
-Quelles d'actions doivent être entreprises ?
-Quand ces actions doivent-elles être
menées ?
-Qui conduira ces actions ?
-Quels matériels et outils seront- ils
nécessaires ?
Pour répondre à ces questions, un certain
nombre d'outils de gestion opérationnelle est utilisé, en
l'occurrence la structure de fractionnement des tâches, la matrice des
activités et des responsabilités, l'échéancement et
l'ordonnancement des activités.
I - STRUCTURE DU PROJET
La mise en oeuvre d'un projet nécessite
obligatoirement la constitution d'une équipe, comprenant un chef de
projet et des responsables des activités. L'équipe est
chargée de l'exécution du projet ou de son suivi permanent
lorsque le projet est sous traité. Dans tous les cas, l'équipe
doit évaluer le projet à intervalles de temps réguliers,
et rendre compte de tout dysfonctionnement et de l'état d'avancement
à la haute hiérarchie à travers une équipe de
supervision créée en même temps que l'équipe du
projet.
Placés au dessus de l'équipe de projet, les
membres de l'équipe de supervision sont issus du sommet
stratégique de l'entreprise. Les responsabilités de cette
équipe sont les suivantes, entre autres :
- s'assurer que les objectifs du projet cadrent avec ceux de
l'entreprise ;
- donner des directives stratégiques aux
activités du projet ;
- approuver le démarrage et l'arrêt du projet.
II - STUCTURE DE FONCTIONNEMENT DES TACHES
(SFT)
Par définition, la SFT est une liste des
activités qui doivent être menées afin que les objectifs du
projet soient atteints. Elle répond donc à la
préoccupation de savoir quelles actions doivent être
entreprises dans le cadre du projet. En plus de la réponse à
cette question, la SFT permet aussi de faire des estimations (temps requis,
ressources humaines, matérielles et financières), et la
programmation des activités du projet.
III - LA MATRICE DES ACTIVITES ET DES RESPONSABILITES
(MAR)
La MAR permet au chef d'équipe du projet, ou au
responsable du projet en cas de la sous- traitance, de répondre à
la préoccupation de savoir qui mène quelle activité du
projet et comment. Ainsi la MAR fait une allocation précise des
responsabilités aux différents acteurs pendant l'exécution
du projet. A cet effet, cet outil permet de réaliser une bonne
utilisation des ressources humaines, d'identifier les compétences
requises pour différentes activités.
IV - L'ECHEANCEMENT ET L'ORDONNANCEMENT DES
ACTIVITES
Ces outils permettent de séquencer les
activités du projet en utilisant les données sur les
acquis :
- activités planifiées ;
- activités déjà
réalisées ;
- gap à combler.
Ainsi, la planification permet au gestionnaire d'avoir une
vue globale sur le projet, du début à la fin de sa
réalisation et de résoudre les problèmes,
inévitables, dès leur survenue.
CHAPITRE 6 : NEGOCIATIONS
La négociation peut être
définie comme une séance de discussion, d'échanges de
points de vue entre au moins deux parties, dans le but d'aboutir à un
compromis sur un sujet donné. La négociation est donc un
processus dynamique, et parfois conflictuel. Dans le cadre des projets, la
négociation vise très souvent à sécuriser les fonds
requis pour le financement de ces projets. Toutefois, il peut s'agir
également de la crédibilisation d'un projet pour lequel le
financement est disponible.
Notre projet de gestion informatisée des ressources
humaines à l'ENAM doit certainement trouver en instance un certain
nombre d'autres projets que les dirigeants se proposent de réaliser.
Or, les ressources budgétaires sont limitées.
Ainsi, la négociation pour notre cas consistera
à convaincre les dirigeants, par une stratégie appropriée,
à classer notre projet en priorité. Pour ce faire, nous nous
proposons d'axer notre stratégie autour d'un certain nombre de
facteurs.
I - LES INFORMATIONS SUR LE PROJET
Elles seront surtout relatives :
- au coût ;
- à la rentabilité financière ;
- à la rentabilité économique ;
- aux apports sociaux du projet ;
- aux avantages et inconvénients ;
- à ce qui justifie l'urgence du projet.
II - L'IDENTIFICATION DES GROUPES D'INTERET DU
PROJET
Il s'agit ici d'identifier toute personne et groupe de
personnes qui pourraient soutenir la réalisation du projet, le Centre de
Recherche et de la Documentation de l'ENAM par exemple.
III - UNE RECHERCHE DU SOUTIEN DU PROJET PAR LA
HIERARCHIE DE L'ENAM
Les canaux de communications internes de l'organisation,
formels et informels, seront utilisés pour faire remonter aux instances
de décision, les informations faisant ressortir les avantages de notre
projet par rapport aux autres et ainsi susciter leur adhésion à
la mise en oeuvre de celui-ci.
En résumé, le but ultime de la
négociation sera d'obtenir à l'intérieur de l'ENAM, les
ressources et les accords nécessaires pour mettre immédiatement
en oeuvre le projet d'informatisation de la gestion des ressources humaines de
cette entreprise.
CHAPITRE 7 : EXECUTION/SUIVI DU PROJET
La mise en oeuvre ou l'exécution du projet est la phase
au cours de laquelle les actions prévues et ordonnancées lors de
la planification sont réalisées. Normalement cette phase n'est
atteinte que si les phases précédentes ont reçu un
écho favorable de la hiérarchie. Toutefois, le caractère
dynamique du cycle de vie d'un projet, voudrait qu'il y ait constamment des
ajustements progressifs en fonction des aléas.
L'exécution du projet est la phase qui fait appel
à chacun des acteurs du projet, à des moments précis, pour
des tâches précises et pour un temps bien connu à l'avance.
C'est la phase opérationnelle qui permet à l'équipe de
projet de mettre en oeuvre le plan général et l'organisation
globale du projet.
Le suivi est la fonction qui est utilisée par le
gestionnaire (chef de projet) pour s'assurer que le projet se déroule
dans les normes de performance attendues. Cette performance va porter sur la
qualité et la quantité des matériels utilisés, la
durée requise pour les réaliser et le coût de la
réalisation.
I - MISE EN OEUVRE DU PROJET
Nous nous contenterons de présenter les
éléments essentiels à la mise en oeuvre d'un projet, les
étapes de sa réalisation et les caractéristiques du plan
de réalisation.
1°) Eléments essentiels.
- spécification claire des objectifs ;
- accord mutuel sur les objectifs ;
- élaboration concertée des stratégies et
des mesures nécessaires pour l'atteinte des objectifs ;
- clarification des rôles et affectation agrée
des responsabilités ;
- création des procédures de contrôle et
des moyens de motivation ;
- établissement des mécanismes de suivi des
activités, de rétroaction et d'adaptation.
2°) Etapes de réalisation.
- Rassemblement de l'équipe du projet ;
- Clarification des objectifs et des ressources
(matérielles et financières) ;
- Identification et classification des
activités ;
- Etablissement des procédures de routine ;
- Préparation d'un échéancier
détaillé ;
- Affectation des responsabilités ;
- Définition du système d'information de
gestion ;
- Anticipation des problèmes probables.
3°) Les caractéristiques du plan de
réalisation.
Il faut veiller à ce que le plan :
- soit axé sur des activités
spécifiques ;
- porte sur une courte période (semaine, mois,
trimestre, semestre, année) ;
- soit élaboré pour les différents
niveaux fonctionnels du projet ;
- spécifie la période ;
- indique pour chaque membre de l'équipe de projet son
plan de travail ;
- précisent les responsabilités et les
ressources requises ;
- puisse être modifié ou révisé en
cas de besoin ;
- s'insère dans le plan global ;
- indique les personnes chargées de l'exécution
des activités.
II - SUIVI DU PROJET
Ce complément de la phase d'exécution du projet
permet de contrôler les respects des délais, les coûts et
les objectifs de performance. Pour un suivi efficace, certaines mesures
préalables doivent être prises, notamment :
-l'implication de l'ensemble de l'équipe de projet dans
la phase de planification ;
-la définition des jalons mesurables ;
-la définition d'outils de communication
appropriés ;
-un bon système d'évaluation et de motivation du
personnel intervenant dans le projet.
Il convient de noter que le cycle de vie normal d'un projet
prévoit, après la phase
« Exécution/suivi », une phase d'évaluation
qui consiste à choisir quelques indicateurs qui vont témoigner de
la réussite ou de l'échec du projet :
- niveau d'atteinte des objectifs ;
- impacts du projet ;
- niveau d'efficience et d'économie atteint dans la
gestion du projet.
CONCLUSION GENERALE
Cette étude a été menée dans le
sens d'un cas d'école, avec mise en relief des différentes phases
du cycle de vie d'un projet. Partie d'une expression de besoins suite à
une situation problématique et à grands risques que nous avons
essayé de démontrer par des simulations et des exemples
vécus à l'ENAM. Nous avons identifié un projet dont la
réalisation permettrait de résoudre les problèmes
soulevés.
Après identification et formulation du projet, nous
avons tour à tour analysé les autres phases que sont :
l'étude de faisabilité, la planification des activités,
les négociations, l'exécution/suivi et l'évaluation.
Certains préalables que nous avons jugé nécessaires ont
été analysés ou précisés, tels les limites
du projet et les cadres d'application de ses résultats.
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