INTRODUCTION GENERALE
Le Gouvernement burkinabé a engagé depuis juin
2003 des reformes structurelles et mis en oeuvre des politiques
macroéconomiques contenues dans le Cadre Stratégique de Lutte
Contre la Pauvreté1(*) (CSLP).
Le plan d'action prioritaire du CSLP, actualisé en
2006, met un accent particulier sur les efforts à fournir pour
accroître les recettes intérieures. En effet, la faible
mobilisation des recettes constitue depuis quelques années un sujet de
vives préoccupations pour le gouvernement.
En vue de lever cette contrainte majeure qui freine les
efforts de développement, il a été procédé
en 2003 à une évaluation du système de collecte des
impôts dans l'objectif d'en améliorer l'efficacité.
Aussi, depuis l'entrée en vigueur du Tarif
Extérieur Commun (TEC) le 1er janvier 2000, nous assistons
progressivement à la baisse des recettes de porte, relevant des
attributions de la Direction Générale des Douanes.
De plus, compte tenu de la crise financière
internationale intervenue au cours de l'année 2008, les bailleurs de
fonds éprouvent de plus en plus des difficultés pour appuyer les
pays les moins avancés.
Or, le Burkina Faso, pays en voie de développement a
besoin de ressources financières suffisantes pour financer son
développement. La DGI est devenue la Régie principale sur
laquelle repose désormais l'essentiel du recouvrement des recettes
propres de l'Etat.
Si l'apport des partenaires financiers est fort
appréciable, il n'en demeure pas moins que chaque pays doit d'abord
compter sur lui-même car le développement doit être
impulsé et dirigé à l'intérieur de l'Etat.
Pour toutes ces raisons, la Direction Générale
des Impôts (DGI) est de plus en plus sollicitée, en
témoigne les prévisions de recettes sans cesse croissantes. Face
à cette situation, la DGI doit rechercher les voies et moyens pour
dynamiser ses structures de recouvrement que sont les Recettes.
C'est dans ce contexte que se situe notre thème de
mémoire à savoir « quelles réformes
pour le renforcement des performances des Services de recettes de la Direction
Générale des Impôts » ?
L'objectif de notre thème d'étude réside
dans le souci de soumettre aux décideurs des propositions à
même de renforcer aussi bien les performances en matière de
recouvrement que les services offerts aux usagers. L'objectif à moyen
terme est de rendre le réseau comptable de la DGI moderne et performant
à même de répondre aux attentes du gouvernement et en
particulier des autorités du Ministère de l'Economie et des
Finances.
Il s'agira alors pour nous de faire une étude
diagnostique de l'ensemble des mécanismes de gestion de la Direction
Générale des Impôts, et d'en dégager les
problèmes susceptibles d'empêcher l'accroissement des performances
dans les Recettes.
Autrement nous nous posons les interrogations
suivantes :
Ø le type d'organisation et le mode de fonctionnement
actuels des Recettes constituent-ils un obstacle à la réalisation
de meilleures performances ?
Ø quelles peuvent être les reformes susceptibles
de renforcer les performances actuelles des Recettes ?
Voilà autant de questions auxquelles nous nous
proposons de répondre.
Notre démarche qui se veut critique et constructive
avait voulu prendre en compte l'ensemble des soixante onze (71) Recettes de la
DGI, mais des contraintes d'ordre pratique nous ont conduit à
circonscrire notre recherche sur les Recettes de Ouagadougou dont la part dans
la mobilisation des recettes fiscales atteint 96.22%2(*).
Ce faisant, notre analyse va s'articuler autour de deux
parties principales :
Ø les attributions, l'organisation administrative et
comptable actuelles des Recettes ;
Ø les limites au renforcement des performances et les
propositions de reformes.
Enfin, une conclusion viendra clôturer notre
mémoire.
PREMIERE PARTIE :
ATTRIBUTIONS, ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET COMPTABLE
ACTUELLES DES STRUCTURES
DE RECETTES ET ANALYSE DES PERFORMANCES
Pour une meilleure compréhension du thème que
nous nous proposons de traiter, il nous paraît utile de rappeler
sommairement l'historique des Recettes, leurs attributions et leurs
organisations au sein de la Direction Générale des Impôts
(DGI).
Les Recettes de l'actuelle Direction Générale
des Impôts sont la résultante de la fusion3(*) entre l'ancienne Direction des
Domaines, de l'Enregistrement et du Timbre (DDET) et la Direction
Générale des Impôts en 1993. Avant cette fusion chaque
Direction recouvrait les impôts et taxes dont elle avait la
compétence.
En tant que Régies financières, elles
disposaient chacune d'un réseau comptable. Ainsi à l'ex DDET, on
distinguait :
Ø les Recettes de l'enregistrement et du timbre,
Ø les Recettes des domaines,
Ø les Recettes de la publicité
foncière.
A la D G I, le réseau comptable était
composé des Recettes des droits et taxes indirects (RTDI)
chargées du recouvrement des taxes indirectes et des droits d'accises et
des Recettes des Brigades de vérifications et de poursuites.
La fusion de ces deux Directions a consisté à
réunir au sein d'une seule structure, l'assiette et le recouvrement des
différents impôts et taxes dont elles avaient
séparément la charge.
L'arrêté n°115/MEF/SG/DGI du 15
Décembre 1993 portant organisation et fonctionnement de la nouvelle
Direction Générale des Impôts a consacré cette
fusion en précisant les attributions et les rapports
hiérarchiques.
D'autres organigrammes viendront par la suite apporter des
modifications dont la dernière en date est celui du 08 août
20084(*).
CHAPITRE I : ATTRIBUTIONS ET ORGANISATION
ADMINISTRATIVE
DES RECETTES
Les attributions ainsi que l'organisation administrative des
Recettes se sont largement inspirées du Régime Financier de
l'Etat et des Collectivités locales, ainsi que du Guide des Tâches
du Receveur. C'est un document produit par la DGI aussitôt après
la fusion effective pour servir de référentiel dans
l'exécution des tâches quotidiennes des Recettes.
Quatre types de Recettes constituent l'ossature du
réseau comptable de la DGI. Ce sont :
Ø les Recettes des impôts,
Ø les Recettes des Brigades,
Ø les Recettes des Domaines et de la Publicité
Foncière,
Ø les Services de recouvrement des Guichets Uniques du
Foncier (GUF).
SECTION I : LES RECETTES DES
IMPOTS ET DES BRIGADES
L'essentiel des impôts et taxes prévus par le
Code des impôts et le Code de l'enregistrement sont recouvrés par
ces Recettes. Les Recettes des Impôts ont en charge le recouvrement des
impôts liquidés et déclarés par les contribuables et
ceux issus des contrôles sur pièces faits par les services
d'assiette. Les Recettes des Brigades poursuivent et recouvrent les
impôts et taxes mis à la charge des contribuables suite à
un contrôle sur place.
Paragraphe I : Les
Recettes des Impôts
1. Les
attributions
Les Recettes des Impôts (RI) sont chargées du
recouvrement des impôts et taxes relevant de la compétence de la
Direction Générale des Impôts. Ces recouvrements portent
sur les impôts et taxes suivants :
a) Les impôts
directs
Ø l'Impôt sur les Bénéfices
Industriels, Commerciaux et Agricoles (IBICA) ;
Ø l'Impôt Minimum Forfaitaire sur les Professions
industrielles et
Commerciales (IMFPIC) ;
Ø l'impôt sur les Bénéfices Non
Commerciaux (IBNC) ;
Ø l'Impôt Unique sur les Traitements et Salaire
(IUTS) ;
Ø la Taxe Patronale et d'Apprentissage (TPA) ;
Ø l'Impôt sur les Revenus des Valeurs
mobilières (IRVM) ;
Ø l'Impôt sur les Revenus des Créances
(IRC) ;
Ø l'Impôt sur les Revenus Fonciers
(IRF) ;
Ø l'Impôt sur les traitements du personnel de la
coopération française ;
Ø le reversement des honoraires des greffiers et
notaires ;
Ø la contribution des patentes ;
Ø la Taxe de Résidence (TR) ;
Ø la taxe des biens de mainmorte (TBM) ;
Ø la taxe sur les armes.
b) Les Droits et Taxes
Indirects
Ø la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA) ;
Ø la Licence des débits de boissons ;
Ø la Taxe sur les Boissons ;
Ø la Taxe sur les Tabacs ;
Ø la Taxe sur les Carburants ;
Ø la Taxe sur le café et le thé ;
Ø la Taxe sur les jeux de hasard ;
Ø la Taxe unique sur les contrats d'assurance ;
Ø les droits d'enregistrement ;
Ø la Contribution du Secteur Boisson (CSB) ;
Ø la contribution du secteur informel (CSI) ;
Ø la taxe de développement touristique ;
Ø la taxe de développement communal.
c) Les autres
Droits
Ø les droits de timbre.
2. L'organisation
administrative
L'organisation administrative des Recettes des impôts de
la DGI est uniforme, mais peut varier en fonction du potentiel fiscal de la
zone. Elles sont classées en quatre
catégories conformément au tableau suivant:
CATEGORIES
|
RECETTES
|
Hors catégorie
|
Recettes DGE et DME
|
1ère Catégorie
|
Recettes de Ouaga et Bobo-Dioulasso
|
2ème Catégorie
|
Boulgou, Boulkiemdé, Comoé, Gourma, Mouhoun,
Oubritenga, Poni, Sanmatenga, Seno, Yatenga, Zoundweogo
|
3ème Catégorie
|
Recettes des autres Divisions Fiscales
|
Il existe une Recette des impôts dans toutes les
Divisions Fiscales. Dans les Divisions Fiscales de 3ème
catégorie les Receveurs des impôts assurent cumulativement les
fonctions de Receveur des Domaines et de la Publicité Foncière,
si bien que l'organisation est souvent laissée à leur initiative.
Toutefois, d'une manière générale les Recettes sont
organisées ainsi qu'il suit :
a) Le bureau des
encaissements et de la comptabilité
Il est composé des caissiers, chargés
essentiellement de l'accueil des usagers venus s'acquitter de leurs obligations
de déclaration et de paiement de leurs impôts, du contrôle
formel des déclarations, de leur saisie pour les Recettes
informatisées, et de la délivrance des quittances.
Ils procèdent également à l'arrêt
des feuilles de journée qui consiste à établir une
concordance entre les quittances, et les moyens de paiements reçus, puis
à reverser les encaissements au Receveur qui en vérifie la
régularité. Ensuite il établit sa comptabilité et
tient les tableaux de bord en fin de période comptable.
b) Le bureau des
poursuites
Ce bureau est chargé d'exercer les actions en
recouvrement sur les impôts déclarés mais non suivis de
paiement et aussi ceux établis et liquidés par le Service
d'assiette. Ils effectuent les prises en charge (PEC) et dégagent les
restes à recouvrer à la fin de chaque période. En rappel,
la prise en charge est l'acte par lequel le comptable public enregistre dans sa
comptabilité les titres de recettes préalablement émis et
liquidés par l'ordonnateur. Elle consiste en l'inscription des
créances fiscales dans un registre.
Le cas particulier de la Direction des Grandes Entreprises
(DGE) et des Divisions des Moyennes Entreprises mérite d'être
signalé ; en effet, les impositions des Brigades de
vérification rattachées à ces structures sont
recouvrées par leurs Recettes des Impôts.
Les agents commis aux tâches de poursuites sont
organisés en équipes et exécutent les actions en
recouvrement (Avis de Mise en Recouvrement (AMR), Avis de Mise en Demeure
(AMD), Avis à Tiers Détenteur(ATD), Saisie, Fermeture
administrative) prévues par le Code des Impôts.
c) Le bureau de
traitement des attestations
Ce bureau est chargé du suivi et du contrôle des
retenues à la source TVA, des prélèvements à titre
d'acompte du BIC, de l'établissement des attestations de retenues et des
attestations de situation fiscale.
d) Le bureau de
l'enregistrement
Ce bureau analyse et liquide les droits dus sur les actes
présentés à l'enregistrement. A titre d'exemple nous
pouvons citer : les marchés, les baux, les actes des notaires et
des huissiers de justice etc.
Paragraphe II : Les
Recettes des Brigades
Le Service dénommé Recette des Brigades est
apparu dans l'organigramme de la DGI vers les années 1980 avec la
création de la première Brigade de Vérification qui avait
une compétence nationale avec une antenne à Bobo-dioulasso. Mais,
avant cette date il existait un bureau de recherche et de
vérification.
La Recette des Brigades a connu une évolution
marquée par des modifications en fonction de l'organigramme de la DGI. A
la faveur de la fusion en 1993, elle fut supprimée et ses attributions
confiées aux Recettes des impôts Kadiogo I
à Ouagadougou et Houet I à Bobo-Dioulasso. Cette situation va
influencer négativement le niveau de recouvrement des redressements.
Au regard de ce constat amer, la DGI va procéder au
rétablissement des Recettes des Brigades en 1997 conformément
aux dispositions de l'arrêté N°188/MEF/SG/DGI du 17 Novembre
1997.
Il convient après ce rappel historique d'examiner les
attributions et l'organisation des Recettes des Brigades.
1. Attributions
Depuis sa restauration en 1997, la Recette des Brigades a
été maintenue par les différents textes ultérieurs
portant attributions, organisation et fonctionnement de la DGI.
En dehors des obligations comptables, la Recette des brigades
est chargée principalement de la poursuite et du recouvrement des
rappels d'impôts issues des contrôles fiscaux effectués par
les Brigades de vérifications et les Services d'enquêtes et de
recherches.
2. Organisation
administrative
Du point de vue de l'organisation, il est prévu
l'ouverture d'une Recette par Direction régionale. Mais pour le moment,
seules celles des Directions régionales du centre et de l'ouest sont
fonctionnelles. A l'intérieur de chaque Recette des brigades,
l'organisation est la suivante :
Ø un Receveur qui coordonne les actions de recouvrement
et produit mensuellement une comptabilité relative aux recettes
encaissées ;
Ø des agents commis aux tâches de poursuites des
redressements en cours mais aussi des restes à recouvrer (RAR).
Il convient d'ajouter que toutes les Recettes
précédemment présentées effectuent la vente de
timbres fiscaux mobiles dont les produits sont comptabilisés au
même titre que les autres impôts et taxes perçus avec des
quittances.
Après cette présentation des Recettes des
impôts et des brigades, il reste l'autre composante du réseau
comptable de la DGI constituée par les Recettes des domaines et de la
publicité foncière à laquelle est venue s'ajouter la
Recette du Guichet Unique du Foncier (GUF).
SECTION II : LES RECETTES
DES DOMAINES ET DE LA PUBLICITE FONCIERE ET LA RECETTE DU GUICHET UNIQUE DU
FONCIER
Avant la fusion, les Services des domaniales et ceux de la
publicité foncière étaient séparées et
dirigées par des chefs de service qui entretenaient des rapports de
complémentarité entre eux.
L'arrêté n°115/MEF/SG/DGI du 15
Décembre 1993 portant organisation et fonctionnement de la nouvelle
Direction Générale des Impôts n'a pas reconduit cette
distinction. Il va réunir les deux Services en une seule entité
sous la dénomination de Recette des domaines et de la publicité
foncière (RDPF) placée sous la tutelle administrative d'un Chef
de Division Fiscale (DF).
Quant à la Recette du GUF, elle s'intègre dans
l'application de la politique du gouvernement qui consiste à la
facilitation et à la simplification des formalités domaniales et
foncières, permettant aux usagers d'effectuer en un même lieu les
opérations y afférentes.
Après ce bref exposé qui rappelle le contexte
organisationnel avant la fusion des Recettes des domaines et de la
publicité foncière, leurs attributions et l'organisation sont
présentées ainsi qu'il suit.
Paragraphe I : Les
Recettes des Domaines et de la Publicité
Foncière
1.
Attributions
Les Recettes des domaines et de la publicité
foncière sont chargées du recouvrement des taxes domaniales et
foncières et la perception des frais relatifs à l'accomplissement
de certaines formalités et délivrance d'actes. Ainsi, les taxes
suivantes sont perçues au sein des RDPF.
a) Au titre des
activités domaniales
Ø la Taxe de jouissance et les redevances
domaniales ;
Ø les frais d'évaluation de la mise en valeur
des terres5(*) ;
Ø les produits de la vente des imprimés
spécifiques.
b) Au titre des
activités de publicité foncière
Ø les droits d'immatriculation et d'inscription
foncière ;
Ø les frais de délivrance de renseignements ou
de copies d'actes ;
Ø les droits d'enregistrement des actes de
mutation6(*) ;
Ø les inscriptions de droits réels ;
Ø les droits de cession définitive.
2. Organisation
administrative
Outre l'organisation de la comptabilité et les
poursuites qui sont similaires à celles de la Recette des impôts,
la RDPF dispose de trois sections en sus du bureau du Receveur : une
section domaine, une section publicité foncière, et une section
caisse et comptabilité.
a) La section
domaine
Cette section contient deux bureaux :
Ø Le bureau des terrains à usage autres que
d'habitation chargé du contrôle et de l'instruction des dossiers
de demande de terrain, de la préparation des rapports de
présentation de dossier à l'autorité compétente
pour approbation. Elle notifie les droits et taxes, effectue les poursuites,
recouvre et prépare les projets de titres d'attribution et de jouissance
à la signature de l'autorité administrative compétente.
Les tâches de cette section sont réparties par équipes, par
secteurs ou par localité ;
Ø Le bureau des terrains à usage d'habitation
contrôle, instruit les dossiers de demandes de terrains7(*), elle notifie les taxes, puis
établit les titres soumis à la signature des Maires de communes.
Les tâches sont aussi réparties par équipe et par
secteur.
D'autres tâches telles que la participation aux travaux
des commissions d'attribution et de retrait des parcelles, l'évaluation
et le constat des terrains mis en valeur, la participation au conseil de
palabre sont également exécutées en équipe ou par
un agent désigné à cet effet.
b) La section
publicité foncière
La section publicité foncière est
chargée :
Ø de l'accomplissement des formalités de
publicité foncière qui se traduit par l'inscription des droits
réels sur les biens immeubles au profit des personnes physiques ou
morales ;
Ø de la conservation des actes, documents et plan
relatifs aux immeubles ou des droits réels y afférents ;
Ø de la communication au public des renseignements
relatifs aux droits réels immobiliers ou des copies d'actes
déposées ;
Ø de la tenue des registres obligatoires.
Elle est organisée en équipes :
Ø une équipe chargée de la
recevabilité des actes et de la recherche des renseignements
sollicités ;
Ø une équipe chargée de l'inscription des
actes.
c) La section caisse
et comptabilité
Elle est chargée :
Ø de l'encaissement des droits et taxes dus et du
dépouillement des recettes ;
Ø du versement des fonds au Trésor ;
Ø de l'élaboration de la comptabilité
soumis au contrôle du Receveur.
Paragraphe II : La
Recette du GUF
Conformément aux dispositions de l'Arrêté
N°2008/164/MATD/MHU/SECU du 20 juin 2008 portant organisation et
fonctionnement des GUF, la Recette du GUF est un Service de recouvrement
chargé de la perception des droits, taxes et frais divers et de la
poursuite des reliquataires.
Après les attributions et l'organisation administrative
des Recettes, nous allons présenter l'organisation comptable des
Recettes de la DGI.
SECTION III :
L'ORGANISATION COMPTABLE DES RECETTES
Depuis longtemps, la comptabilité des Recettes de la
DGI était une comptabilité à partie simple. Il s'agissait
pour le Receveur en fin de période de totaliser ses encaissements, de
les répartir par nature d'impôt et par budget,8(*) puis les reverser
intégralement au Trésor dans un compte ouvert à cet
effet.
Cependant, compte tenu de leur qualité de comptable
public et de la nécessité de s'adapter aux principes de la
comptabilité de l'Etat, il est apparu judicieux d'appliquer la
comptabilité à partie double conformément aux dispositions
du Décret N°2005-255/PRES/PM/MFB du 12 mai 2005 portant
règlement général sur la comptabilité publique.
Nous allons examiner l'un après l'autre ces deux types
de comptabilité.
Paragraphe I : La
comptabilité à partie simple
1.
Définition
Elle est basée sur la distinction entre recettes et
dépenses et la détermination d'un solde entre le total des
dépenses9(*) et des
recettes telles qu'elles apparaissent dans le livre journal de caisse (LJC).
Chaque opération est reportée sur un registre
à six colonnes contenant respectivement le numéro de
l'opération, la date, le détail de l'opération, le montant
de la recette, les versements, et enfin les observations10(*).
2. Organisation de la
comptabilité
L'organisation de la comptabilité s'articule autour de
trois axes : les opérations de recettes, les opérations de
versement, et la gestion des timbres mobiles.
Ø Les opérations de recettes
Elles sont matérialisées par des quittances qui
sont enregistrées au fur et à mesure sur le Livre Journal de
Caisse (LJC).
Ø Les opérations de
versements
Les Receveurs sont tenus d'effectuer les versements de fonds
qu'ils détiennent en caisse le 15 et le 25 de chaque mois et le 31
décembre de chaque année. Les chèques émis à
l'ordre ès qualité doivent être versés chaque jour
au comptable de rattachement après avoir été
endossés à l'ordre de ce dernier. Toutefois, il faut
préciser que pour le cas particulier des Recettes de Ouagadougou, les
versements sont faits deux fois par semaine conformément à un
calendrier convenu entre les Receveurs et la DGTCP.
Ø La gestion des Timbres
Les Receveurs assurent la vente des timbres fiscaux sur toute
l'étendue du territoire national. Les recettes
générées ne sont pas matérialisées par des
quittances étant entendu que la valeur faciale du timbre
détermine son prix. Cependant, leurs montants sont décrits en fin
de période dans le Livre Journal de Caisse comme les autres recettes
appréhendées par des quittances.
Ce type de comptabilité n'établit pas une
concordance avec la comptabilité de l'Etat, d'où la
nécessité de passer à la comptabilité à
partie double.
Paragraphe II : La
comptabilité à partie double
1.
Définition
La comptabilité à partie double est une
technique qui fonctionne sur la correspondance entre des ressources et leurs
emplois, entre une origine et une destination. Elle est basée sur
l'idée que chaque opération comptable est un enregistrement
réciproque et simultané de deux
évènements :
Ø un débit (les encaissements en
numéraires, chèques, avis de crédit, etc.) ;
Ø un crédit (les versements).
Aux termes des dispositions de l'arrêté
2005-255/PRES/PM/MFB du 12 mai 2005 portant règlement
général de la comptabilité publique, les Receveurs des
Administrations Financières (RAF), en cette qualité sont tenus
d'appliquer la réglementation en matière de comptabilité
publique, notamment d'enregistrer leurs opérations dans un plan
comptable qui découle de celui de l'Etat.
2. Organisation de la
comptabilité
Elle est organisée également en
opérations de recettes, de versements, et de gestion des timbres, mais
se distingue par un nombre important de registres et documents comptables
à servir.
Il s'agit :
Ø des journaux divisionnaires qui servent à
enregistrer les opérations au moment de leur
réalisation ;
Ø les livres de développement qui retracent
quotidiennement l'ensemble des opérations du Receveur ;
Ø le journal Grand Livre centralisateur qui
reçoit quotidiennement en débit et crédit les totaux des
comptes servis dans les journaux divisionnaires ;
Ø les états des situations ;
Ø enfin, d'autres Registres et documents
répondant à des besoins particuliers.
Après avoir présenté l'aspect
organisationnel et comptable des Recettes de la DGI, nous allons nous
intéresser à l'état du personnel, des moyens mis à
leur disposition, aux recouvrements réalisés et à la
qualité des services offerts aux usagers.
CHAPITRE II : ANALYSE QUANTITATIVE ET
QUALITATIVE
Le réseau comptable de la DGI totalise environ soixante
onze (71) Recettes réparties sur l'ensemble du territoire. Le personnel
chargé de l'exécution des actes de poursuite n'excède pas
une moyenne de 10%11(*) du
personnel des Divisions Fiscales.
Comme nous l'avions déjà évoqué
dans l'introduction nous aurions voulu faire l'état du personnel et du
matériel par Recette, mais confronté à des
difficultés pratiques il ne nous a pas été possible
d'obtenir les données. Pour cela nous avons choisi de mener notre
étude sur les Recettes situées à Ouagadougou dont la part
dans la mobilisation des recettes de la DGI est estimée à
96.22%12(*).
Toutefois, l'analyse des performances en matière de
recouvrement va porter sur l'ensemble des Recettes mobilisées par tout
le réseau comptable.
SECTION I : ANALYSE
QUANTITATIVE
L'analyse quantitative va consister à faire ressortir
la situation des ressources humaines, matérielles et les niveaux de
recouvrement des Recettes.
Paragraphe I : Les
Moyens Humains et Matériels
des Recettes
Les moyens humains et matériels jouent un rôle
primordial dans la mobilisation des recettes fiscales par la Direction
Générale des Impôts. Ainsi, nous allons passer en revue les
moyens dont disposent les Recettes afin d'analyser leur impact dans
l'accroissement des performances.
Rappelons que les Recettes, à l'exception des celles de
la DGE, la DME, et les Recettes des Brigades ne disposent pas de personnel
propre au sens de l'article 71 du Décret N° 256/PRES/PM/MFB portant
régime juridique applicable aux comptables publics qui stipule que tout
comptable est de droit le chef hiérarchique de tous les agents de son
poste. Le Receveur ainsi que les agents relèvent tous du Chef de la
Division Fiscale.
1. Les moyens
humains
La situation du personnel chargé de la poursuite et du
recouvrement des impôts dans les différentes Recettes de
Ouagadougou se présente selon les tableaux suivants
à la date du 30 novembre 2009.
Tableau 1 : Situation dans les Recettes
des impôts
Divisions Fiscales et DGE
|
Nombre total des agents
de la DF
|
Nombre d'agents
de poursuites
|
Pourcentage par rapport
à la DF
|
Nombre
de contribuables
|
Moyenne
de dossiers par agent
|
DGE
|
77
|
6
|
7.79 %
|
599
|
100
|
DME
|
72
|
9
|
12.5 %
|
2600
|
289
|
Bogodogo
|
64
|
4
|
6.25 %
|
1381
|
345
|
Boulmiougou
|
38
|
4
|
10.52 %
|
748
|
187
|
Nongremassom
|
37
|
3
|
8.10 %
|
491
|
164
|
Signoghin
|
30
|
3
|
10 %
|
205
|
69
|
Baskuy-sud
|
44
|
4
|
9.09 %
|
926
|
231
|
Baskuy-Nord
|
42
|
5
|
11.90 %
|
1 108
|
222
|
Total
|
404
|
38
|
9.40 %
|
8 058
|
212
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies
auprès des Receveurs
Tableau 2 : Situation à la Recette
des Brigades
Nombre d'agents
de poursuites
|
Nombre de notifications reçues
au titre de l'exercice 2009
|
Moyenne de dossiers par agent
|
4
|
142
|
35.5
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies
auprès des Receveurs
Tableau 3 : Situation dans les Recettes
des domaines
et de la publicité
foncière
Les Recettes
|
Nombre total des agents
de la DF
|
Nombre d'agents affectés à la Recette
|
Pourcentage par rapport
à la DF
|
Nombre de dossiers reçus du GUF
|
Nombre de dossiers traités
|
Taux d'exécution
|
Moyenne de dossiers par agent
|
Bogodogo
|
64
|
14
|
21.87%
|
3805
|
3279
|
86.17%
|
271
|
Boulmiougou
|
38
|
8
|
21.05%
|
2678
|
2505
|
93.53%
|
335
|
Nongremassom
|
37
|
11
|
29.72%
|
132
|
121
|
91.66%
|
12
|
Signoghin
|
30
|
10
|
33.33%
|
1946
|
1043
|
53.59%
|
195
|
Baskuy-Nord
|
42
|
9
|
21.42%
|
280
|
250
|
89.28%
|
31
|
Total
|
211
|
52
|
24.64%
|
8841
|
7198
|
81.41%
|
170
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies auprès des Receveurs
A partir de l'analyse des données des tableaux (1,
2,3), nous pouvons retenir que les charges de travail par agent sont les
suivants :
Ø au niveau des Recettes des impôts et des
Brigades, nous relevons 42 agents pour 8200 dossiers soit une moyenne de 195
dossiers par agent ;
Ø dans les Recettes des Domaines et de la
Publicité Foncière, nous avons 52 agents pour 8841 dossiers soit
170 dossiers par agent.
2. Les moyens
matériels
Tableau 4 : Situation dans les Recettes
des Impôts au 30/11/2009
Les Recettes
|
DGE
|
DME
|
Bogodogo
|
Boulmiougou
|
Nongre-massom
|
Signo-ghin
|
Baskuy-
sud
|
Baskuy-
nord
|
Total
|
Motos
|
5
|
5
|
2
|
2
|
3
|
2
|
2
|
4
|
25
|
Micro-
Ordinateurs
|
14
|
5
|
5
|
2
|
4
|
5
|
3
|
8
|
46
|
Imprimantes
|
12
|
1
|
3
|
2
|
2
|
_
|
1
|
_
|
21
|
Photocopies
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
_
|
Détecteurs de faux billets
|
4
|
2
|
2
|
1
|
4
|
2
|
5
|
3
|
23
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies auprès des Receveurs
Tableau 5 : Situation à la Recette
des Brigades au 30/11/2009
Motocyclettes
|
Micro-ordinateurs
|
photocopieuses
|
Détecteurs
de faux billets
|
Imprimantes
|
Véhicules
|
1
|
2
|
1
|
1
|
1
|
_
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies auprès des Receveurs
Tableau 6 : Situation dans les Recettes
des domaines et de la publicité Foncière
30/11/2009
|
Bogodogo
|
Boul-miougou
|
Nongre-massom
|
Signo-
ghin
|
Baskuy-
nord
|
Total
|
Motos
|
_
|
_
|
_
|
1
|
_
|
1
|
Micro-
Ordinateurs
|
9
|
6
|
6
|
3
|
3
|
27
|
Imprimantes
|
6
|
4
|
4
|
2
|
2
|
18
|
Photocopies
|
1
|
1
|
_
|
1
|
_
|
3
|
Détecteurs
de faux billets
|
2
|
2
|
2
|
1
|
1
|
8
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies auprès des Receveurs
De l'analyse des tableaux ci-dessus (tableau 4,5, et 6) il
ressort que des efforts ont été faits par la hiérarchie,
mais nous constatons toujours une insuffisance en moyens de locomotion dans les
RDPF.
Paragraphe II :
Evolution des Recouvrements
En l'absence d'indicateur de performances fiable comme
l'indice d'efficience13(*), nous avons choisi de montrer les performances des
Recettes de la DGI en matière de recouvrement à partir du rapport
entre les recouvrements et les émissions.
Tableau 7 : Situation des recouvrements
par rapport aux émissions
Période
|
Emissions
|
Recouvrement
|
Taux de réalisation
Recouvrement/émissions
|
2004
|
156 887 108 485
|
162 313 055 304
|
103.45 %
|
2005
|
192 009 425 376
|
178 280 011 529
|
92.84 %
|
2006
|
170 206 750 431
|
194 911 128 854
|
114.51 %
|
2007
|
226 138 413 306
|
223 196 302 206
|
98.69 %
|
2008
|
241 190 558 439
|
239 478 131 600
|
99.29 %
|
Total de la période
|
986 432 256 037
|
998 17 8 629 493
|
101.19 %
|
Source : Tableau conçu par
nous à partir des informations recueillies
auprès de la DIP14(*)
L'analyse de ce tableau montre que le taux moyen annuel de
recouvrement de l'ensemble des Recettes de la DGI est de 101.19% des
émissions. Cependant, les recouvrements ci-dessus comprennent les restes
à recouvrer que nous ne sommes pas en mesure d'isoler. L'accroissement
moyen annuel des recouvrements s'établit à 10.23% avec une pique
entre 2006 et 2007 de 14.51%.
SECTION II : ANALYSE
QUALITATIVE
Une analyse rétrospective de l'évolution des
Recettes de la DGI depuis les RTDI jusqu'aux Recettes actuelles,
révèle que le réseau comptable de la DGI a
progressé tant en nombre qu'en qualité des services. Quelques
éléments marquants ont retenu notre attention et méritent
d'être signalés.
Paragraphe I : La
qualité du personnel
De l'époque des RTDI, la plupart des
Recettes étaient assurées par des agents de catégorie C,
mais à partir de la fusion en 1993 et avec l'accroissement du personnel
grâce à l'Ecole Nationale des Régies Financières
(ENAREF) le niveau a été relevé. Aujourd'hui la
quasi-totalité des Recettes sont dirigées par des agents de
catégorie A.
Paragraphe II :
Les prestations
Les prestations que nous allons présenter sont les
services fournis par l'Administration dans le but de faciliter ou de renforcer
les missions des Recettes.
Parmi ces services nous pouvons citer :
Ø les dotations annuelles en moyens de
déplacement pour les opérations de poursuites ;
Ø les dotations en matériel
informatique ;
Ø les nominations progressives de caissiers ;
Ø la publication régulière du calendrier
de l'échéancier fiscal ;
Ø une amélioration de l'accueil des
contribuables par la création d'un bureau à cet effet à la
DGE et à la DME ;
Ø l'ouverture d'un site Web avec en perspective le
télépaiement ;
Ø le téléchargement des imprimés
de déclaration à partir du site Web ;
Ø la gestion automatisée des files d'attente
à la DGE et à la DME ;
Ø un aménagement des horaires d'ouverture des
guichets pour tenir compte des périodes de pointe à la DGE et
à la DME.
Au terme de cette première partie qui a consisté
à la présentation des Recettes de la DGI, nous avons
montré les principales attributions et tâches dévolues
à toutes les Recettes de la DGI ainsi que leur organisation
administrative.
Nous avons illustré par une enquête auprès
des Receveurs, l'ensemble des moyens humains et matériels mis à
leur disposition pour accomplir la tâche combien difficile qu'est le
recouvrement des impôts et taxes dont les montants n'ont cessé de
croître depuis quelques années. Le tableau comparatif des
recouvrements en atteste.
Aussi, d'importantes innovations ont été
entreprises par la hiérarchie pour renforcer les performances des
Recettes.
Cependant, il convient de noter que dans cet effort de
mobilisation des ressources financières, des difficultés
subsistent au sein de l'Administration fiscale que nous nous proposons
d'évoquer et tenter d'apporter des solutions.
DEUXIEME PARTIE :
LES LIMITES AU RENFORCEMENT
DES PERFORMANCES ET LES PROPOSITIONS DE REFORMES
L'efficacité et le dynamisme d'une Recette se mesurent
à son efficacité dans le recouvrement des impôts et
à la maîtrise des contribuables poursuivis. Pour les comptables
publics, recouvrer l'impôt, c'est agir, au besoin par toutes les voies
d'exécutions pour percevoir l'impôt.
Si d'une manière générale, l'assiette et
la liquidation se passent sans trop de problèmes, en revanche le
recouvrement des créances fiscales rencontre énormément
des difficultés d'ordre divers.
Dans cette deuxième partie, nous nous
intéresserons aux difficultés internes à notre
Administration qui entravent l'accroissement des performances des structures de
recouvrement et voir quelles propositions de réformes pourraient venir
à bout de ces obstacles.
CHAPITRE I : LES LIMITES AU RENFORCEMENT DES
PERFORMANCES
Il s'agira dans ce chapitre d'analyser le système de
gestion actuelle des Recettes de la DGI. Une première section portera
sur l'examen des limites d'ordre administratif, une seconde section sur la
comptabilité, et enfin la troisième section aux diverses
insuffisances constatées dans les Recettes.
SECTION I : LES LIMITES
D'ORDRE ADMINISTRATIF
L'organisation administrative du réseau comptable de la
DGI connaît des difficultés qui entravent le bon fonctionnement
des Recettes. Ces difficultés peuvent être observées sous
un double plan : au plan des ressources humaines et au plan des moyens
matériels.
Paragraphe I : Les
ressources humaines
L'efficacité d'une Administration dépend de
plusieurs facteurs, mais le capital humain reste l'un des facteurs le plus
déterminant.
1. Les moyens humains et la
formation continue
a) Le personnel des
Recettes
Le problème d'insuffisance de moyens humains a toujours
été posé à la DGI, en attestent les nombreuses
études qui en ont fait cas. De nos jours, il reste d'actualité
car le succès du recouvrement des recettes de la DGI dépend d'un
effectif suffisant en quantité et en qualité.
Les résultats de l'enquête que nous avons
menée auprès des Recettes à Ouagadougou montrent que le
personnel chargé de la poursuite des impôts affecté dans
les Recettes n'excède pas 10% de l'ensemble du personnel des Divisions
Fiscales. Le nombre moyen de contribuables gérés par agent est de
212 pour les RI et de 170 pour les RDPF. A cela s'ajoute la production
régulière des statistiques.
Dans de telles conditions il est pratiquement impossible
d'effectuer efficacement des poursuites.
b) La formation continue
Au niveau des Recettes, nous avons constaté que les
agents ne bénéficient pas de formation continue relative aux
techniques et procédures de recouvrement et de gestion foncière
afin de s'approprier des nouvelles dispositions législatives15(*).
La plupart des formations sont faites au profit des agents
d'assiette et de contrôle.
2. Les équipes de
poursuites et la fonction de Receveur
a) Les équipes
dans les Recettes des impôts
Dans les Recettes des impôts, les agents de poursuites
sont organisés en équipe de deux. C'est une organisation qui a
des avantages en ce sens qu'elle sécurise les agents et met en confiance
les contribuables. Cependant, elle peut être un facteur de baisse de
rentabilité car des agents démotivés peuvent profiter des
travaux en équipe pour se soustraire. Elle pose également un
problème d'évaluation.
b) La valorisation de la
fonction de Receveur
Des échanges que nous avons obtenus avec les Receveurs,
il ressort que ceux ci manifestent un réel besoin de valorisation de
leur fonction. En l'état actuel, les Receveurs de la DGI pensent qu'ils
sont très peu valorisés. Vu les objectifs de recouvrement qui ne
cessent de croître d'année en année, très peu de
Receveurs sont élus au tableau des décorations, ni même
reçoivent des lettres de félicitations.
Mentionnons également que bien que
bénéficiant d'une indemnité de responsabilité
financière, ils l'estiment insuffisante par rapport aux risques
liés à la fonction.
Cette réalité comparée à la lourde
responsabilité personnelle et pécuniaire démotive les
Receveurs et désenchante éventuellement les autres agents de la
DGI qui seront appelés aux fonctions de Receveurs.
Paragraphe II : Les
moyens matériels
1. Les moyens de locomotion
et de communication
a) Les moyens de
locomotion
Pour mener à bien le recouvrement, tout agent de
poursuite a besoin de moyen de locomotion pour joindre ses contribuables
partout où ils sont. Par conséquent, une dotation en
motocyclettes suffisantes est indispensable.
Notre enquête a montré que dans les Recettes des
Impôts et des Brigades il y a quarante deux (42) agents pour vingt six
(26) motos dont plus de la moitié est en mauvais état.
Dans les Recettes des domaines et de la publicité
foncière, la situation est plus grave ; nous avons relevé
cinquante deux (52) agents pour une (1) motocyclette.
A ceux-ci, il faut noter l'insuffisance de la dotation en
carburant, de surcroît irrégulier.
b) Les moyens de
communication
Très souvent avant d'engager les actions de poursuite il
est souhaitable de rappeler le contribuable reliquataire de sa créance,
soit par lettre, soit par appel téléphonique.
Au cours de nos travaux de recherche nous avons observé
que dans certaines Recettes les agents se trouvent dans l'incapacité de
joindre les contribuables soit du fait de la défectuosité des
lignes téléphoniques ou de leur insuffisance. Cette situation
compromet très souvent les possibilités de paiement à
l'amiable.
2. Le matériel de
bureau
a) Les fournitures de
bureau
Il ressort de nos constatations, une insuffisance dans les
dotations en fournitures de bureau et en consommables informatiques dans les
différentes Recettes de la DGI à Ouagadougou. Nous pouvons citer
l'exemple des Recettes de la DGE et de la DME où une rupture
d'imprimés de quittances informatisées s'est produite au cours de
l'année 2009.
Aussi, nous avons relevé qu'elles ne sont pas
dotées en alcool éthylique, liquide recommandé pour le
nettoyage des mains de ceux qui manipulent les billets de banque.
b) Les détecteurs
de faux billets
Les observations que nous avons faites dans les guichets nous
ont permis de constater que les détecteurs de faux billets
utilisés par les caissiers sont de faibles performances. Ce qui
entraîne très souvent l'encaissement de faux billets dont la
détection échappe à ceux qu'ils utilisent.
Dans une telle situation, le Receveur est appelé
à rembourser ces faux billets de ses fonds propres. Il en est de
même des faux billets reçus par les agents commis au recouvrement
de la Contribution du Secteur Informel (CSI), puisqu'ils ne sont pas
dotés de détecteurs de faux billets sur le terrain.
3. Les infrastructures et
l'outil informatique
a) Les infrastructures et
la sécurité des Recettes
Depuis 1991, à la faveur du Programme d'ajustement
Structurel (PAS) qui a mis l'accent sur l'accroissement des recettes fiscales
de l'Etat, la DGI a entrepris une vaste opération de construction de
bâtiments administratifs sur toute l'étendue du territoire afin
d'assurer une plus grande capacité de mobilisation des recettes fiscales
et se rapprocher des contribuables. C'est ainsi que toutes les provinces ont
été dotées de Divisions Fiscales (DF).
Toutefois, nous avons constaté que dans aucun des
bâtiments il n'a été pris en compte l'aspect conservation
de deniers publics, de telle sorte que les bureaux des Receveurs sont
inadaptés à la conservation de fonds et valeurs.
Les coffres-forts sont posés à même le
sol, les portes sont le plus souvent en bois, l'accès au bureau des
Receveurs est direct.
Bien que les portes des Recettes de Ouagadougou et de
Bobo-Dioulasso soient munies de serrures sécurisantes, il n'en est pas
toujours de même partout.
La quasi-totalité des Recettes ne sont pas
gardées par des forces de l'ordre. Par exemple le bâtiment de la
DGE qui abrite les deux plus grandes Recettes du Burkina n'est pas gardé
par la Police.
Tous ces faits mettent les Receveurs en état
d'insécurité totale et par la même occasion entraîne
une baisse de rentabilité.
b) L'outil
informatique
L'outil informatique est devenu au fil des années un
moyen incontournable de gestion. Avec le nombre croissant des contribuables, il
n'est pas imaginable de vouloir continuer à gérer les dossiers
des contribuables de façon manuelle et d'obtenir des résultats
à la hauteur des attentes.
En effet, nous assistons à une informatisation
progressive de l'Administration des impôts, mais de sérieuses
difficultés subsistent dans cette évolution. Cette situation ne
peut qu'entraîner un ralentissement dans l'action des agents de
poursuites.
A titre d'exemple, nous pouvons citer le cas de la Division
Fiscale Baskuy-sud où le suivi des impositions et des paiements des
impôts continu à se faire sur des fiches cartonnées.
Les enquêtes menées auprès des agents de
poursuites ont montré que les prises en charges (PEC) à elles
seules dans ces cas occupent plus de 50% des tâches quotidiennes
dévolues à un agent de poursuite.
SECTION II : LES LIMITES
D'ORDRE COMPTABLE
Comme il a été relevé dans la
première partie, les Receveurs de la DGI sont chargés du
recouvrement des recettes et de la production de la comptabilité.
Malgré les efforts constatés pour accomplir au
mieux les deux missions, des difficultés subsistent toujours.
Paragraphe I : Impact
de la comptabilité sur les tâches
De poursuites
Jadis, l'application de la comptabilité à partie
simple ne requérait pas du Receveur l'utilisation de plusieurs livres et
documents. Les livres ci-après étaient prescrits16(*) :
Ø le livre journal de caisse,
Ø le carnet de quittances à souches,
Ø le cahier des chèques rejetés,
Ø tout autre livre auxiliaire suivant la nature des
opérations.
La production de la comptabilité mensuelle consistait
dans ce cas à servir la liasse comptable et affecter les recettes aux
postes budgétaires.
Aujourd'hui, avec l'introduction de la comptabilité
à partie double qui fait obligation aux Receveurs de tenir plus d'une
dizaine de registres et la production de plusieurs états, la fonction
principale du Receveur qui était de poursuivre et de recouvrer les
impôts cède de plus en plus la place à celle de la tenue
d'une bonne comptabilité.
De plus, le remplissage mécanique des registres est non
seulement fastidieux pour les Receveurs, mais constitue un recul par rapport
à l'option d'automatisation des procédures à travers
l'utilisation de logiciel.
En effet, dans de grandes Recettes comme celle de la DGE et
des DME qui contribuent à hauteur de 91.10%17(*) des recettes totales
mobilisées par la DGI, l'organigramme actuel ne prévoit pas de
structures chargées de la comptabilité. Il en est de même
pour les autres Recettes. C'est une situation qui peut affecter
négativement l'exécution des actions de poursuites.
Paragraphe II :
L'absence d'une formation adéquate en comptabilité de
l'Etat
La quasi-totalité des Receveurs de la DGI sont
formés à la fiscalité, donc chargés de
contrôler, liquider et percevoir l'impôt. Dans leur programme de
formation à l'Ecole Nationale des Régies Financières
(ENAREF) il n'existe pas de cours de comptabilité de l'Etat qui aurait
pu permettre aux cadres de la DGI d'exercer avec aisance l'exercice de la
comptabilité.
Certes, pour l'application de la comptabilité à
partie double, la Direction Générale du Trésor et de la
Comptabilité Publique (DGTCP) a entrepris des sessions de formation au
profit des Receveurs. Toutefois, il faut reconnaître qu'elles demeurent
insuffisantes.
Du reste, les documents et registres fournis par la DGTCP pour
le remplissage manuel sont inadaptés d'où l'autorisation
d'utiliser des fichiers informatiques Excel en leurs lieux et places.
SECTION III : AUTRES
LIMITES AU RENFORCEMENT DES PERFORMANCES
D'autres limites non moins importantes constituent des
blocages dans l'action des Recettes de la DGI. Elles relèvent
tantôt de l'organisation dans les Recettes, tantôt de dispositions
législatives et réglementaires non appliquées ou
désuètes.
Paragraphe I : Les
limites d'ordre organisationnel
1. Le fichier du patrimoine
des contribuables, et les lettres de réduction
d'impôts
a) L'absence d'un fichier
du patrimoine du contribuable
Après avoir épuisé la procédure de
mise en recouvrement (AMR, AMD, Titre de perception), si aucun paiement n'est
constaté de la part du contribuable, le Receveur engage la
procédure de recouvrement forcé.
Il s'agit notamment de l'Avis à Tiers Détenteur
(ATD), de la saisie de biens meubles et/ou immeubles ou de la fermeture
administrative.
Dans de tels cas de figure, le Receveur ne dispose pas
d'informations précises sur le patrimoine du contribuable pour engager
cette procédure, si bien que les recouvrements forcés produisent
peu de résultats.
Un fichier répertoriant chaque contribuable avec son
patrimoine aurait servi au Receveur d'opérer avec certitude les actions
de recouvrement forcé.
b) Les lettres d'abandon
ou de remises gracieuses
Ces lettres émanent généralement des
supérieurs hiérarchiques en l'occurrence les Directeurs
Régionaux, le Directeur Général des Impôts ou le
Ministre chargé des Finances. Il s'agit de lettres de réduction
d'impôts et/ou de pénalités envoyées aux
contribuables avec ampliation au Receveur à la suite d'une requête
formulée par ceux-ci.
C'est au vu de cette lettre que le Receveur réajuste
les montants des impôts initialement mis en recouvrement.
Il se pose ici un problème de validité juridique
au regard de la réglementation en matière de prise en charge.
2. Les chèques
impayés et la gestion des timbres
a) Les chèques
impayés
Les Receveurs disent recevoir mensuellement des Services du
Trésor des listes actualisées de chèques rejetés,
avec consigne de ne plus percevoir des chèques émanant des
personnes qui y figurent. Ils fournissent d'énormes efforts pour le
respect de ces consignes, mais très souvent en période de grande
affluence et compte tenu du volume de la liste, certains chèques
tirés par ces personnes y figurant leur échappent.
Face à l'émission sans cesse croissante de
chèques sans provision, nous nous interrogeons sur l'obligation de la
délivrance de quittance en cas de paiement par chèque.
b) la gestion des timbres
mobiles
La vente des timbres fiscaux en détail par les Recettes
est à notre humble avis une tâche de trop qui occupe des agents
pour peu de recettes. A titre d'exemple, la part du droit de timbre dans le
recouvrement total de la DGI en 2009 était de 1.70%. A cela s'ajoutent
les nombreuses pertes enregistrées par les caissiers.
Nous pensons qu'il est opportun de revoir le mode de
commercialisation du timbre fiscal.
3. les insuffisances dans les
RDPF
a) L''absence de relances
et de poursuites
Le constat général observé dans presque
toutes les Recettes des Domaines et de la Publicité Foncière est
qu'il n'existe pas d'action de poursuites à l'encontre des personnes
redevables de la taxe de jouissance.
Il est laissé libre à toute personne
désireuse de s'acquitter de sa taxe, de venir la payer. S'agit-il de
manque de moyens de locomotion comme l'atteste notre enquête (52 agents
pour 1 motocyclette) ou existe-t-il des blocages empêchant les actions de
recouvrement ?
Ceci est contraire aux dispositions de la Loi
N°020/96/ADP du 10 juillet 1996 portant institution d'une taxe de
jouissance qui prévoit des poursuites à l'encontre du titulaire
du droit de jouissance dont le délai de paiement accordé a
expiré.
L'absence de poursuite est un facteur de baisse de
rentabilité dans les RDPF.
b) La mauvaise
organisation dans les RDPF
L'une des missions les plus importantes des RDPF est
d'informer l'Etat à tout moment sur sa situation immobilière et
sur celle de toute personne physique ou morale. Cette mission exige une
organisation rigoureuse à l'intérieur des RDPF.
Nous avons été surpris de voir que la gestion
physique des dossiers domaniaux et fonciers manque d'ordre.
La conservation de la propriété
immobilière dans un pays est très importante et mérite une
attention particulière.
Paragraphe II : Les
limites d'ordre législatif et Réglementaire
Certains textes législatifs et réglementaires en
vigueur ne sont plus adaptés au contexte socio-économique ou
administratif actuel. Leurs mises à jour sont donc nécessaires.
Il s'agit de :
1. La procédure de
saisie immobilière
La saisie immobilière est la procédure par
laquelle un créancier fait placer sous le contrôle de la justice
un bien immobilier appartenant à son débiteur pour le faire
vendre et se payer sur le prix.
Dans le cas des créances fiscales, l'article 456 du
Code des Impôts prévoit la saisie et la vente immobilière,
mais elles doivent au préalable être autorisées par le
Ministre chargé des Finances sur proposition du Directeur
Général du Trésor et de la Comptabilité Publique
(DGTCP) ou du Directeur Général des Impôts (DGI).
Face à recrudescence de la fraude fiscale et à
l'augmentation sans cesse du patrimoine immobilier de certains fraudeurs, il y
a lieu de craindre que des impôts collectés par certains
contribuables ne soient utilisés pour édifier des immeubles
sachant qu'ils ne pourront pas être saisis.
De mémoire, aucune saisie immobilière n'a
été enregistrée à ce jour si bien que beaucoup de
créances fiscales ne peuvent être recouvrées.
A notre avis, cette procédure mérite
d'être relue.
2. Les délais dans la
procédure de recouvrement
Le Code des impôts (CI) et le Code de l'enregistrement
et du timbre (CET) accordent des délais à chaque étape de
la procédure de recouvrement des impôts.
Ces délais sont régis par les articles 419,
419bis, 500 du Code des impôts et l'article 14 du CET.
Le cumul des délais est de vingt (20) jours pour les
impôts directs, treize (13) jours pour les impôts indirects, et
quinze (15) jours pour les impôts régis par le CET.
A notre avis, ils sont longs et peuvent permettre aux
contribuables d'organiser leur insolvabilité. Aussi, une harmonisation
de ces délais serait un avantage pour les Recettes.
3. Les textes portant
prise en charge des impôts
L'article 4 du décret N°2005-256/PRES/PM/MFB du 12
mai 2005 portant régime juridique applicable aux comptables publics
stipule que : « Les comptables publics sont responsables de la
prise en charge et de l'encaissement régulier des recettes dont le
recouvrement leur est confié (...) ».
Le système fiscal burkinabé étant
essentiellement déclaratif à paiement spontané, la plupart
des impôts ne font plus l'objet d'émission préalable de
titre. Dans ces conditions, la prise en charge n'a d'intérêt que
pour les créances fiscales impayées partiellement ou non à
la date de leur exigibilité.
Le texte suscité mérite d'être relu et
adapté au contexte actuel.
4. Le Guichet Unique du
Foncier
Lorsqu'on analyse les attributions du GUF à partir de
l'arrêté N°2008-238/MEF/SG/DGI/SRH du 08/08/08 portant
attributions, organisation et fonctionnement de la DGI, et ce qui se pratique
actuellement, la nécessité de réadapter ou clarifier les
textes s'impose. Il ne s'agit pas pour nous de critiquer un choix politique,
mais notre démarche vise simplement à montrer le décalage
entre les textes et leurs applications.
A titre d'exemple : l'article 7 de l'arrêté
suscité prévoit que le service des opérations de mutation
et de délivrance de titres est chargé de la réception des
demandes , de leur transmission aux services ou administrations
concernés, de veiller au respect des délais de traitement et de
la délivrance des titres.
Nous avons été surpris de constater que ce
service liquide les droits d'enregistrement des mutations, et notifie des frais
de permis d'exploiter.
Ce même article autorise le Receveur du GUF à
percevoir des droits, taxes, et frais divers sans préciser quelle est la
nature de ces droits et taxes. La conséquence aujourd'hui est que toutes
les taxes domaniales et foncières sont perçues dans cette
Recette.
5. Particularité des
Recettes des Domaines et de la Publicité foncière
Tous les textes portant attributions, organisation et
fonctionnement de la DGI après la fusion en 1993 ont toujours
réuni la Recette des Domaines et la Recette de la Publicité
Foncière (PF) au motif que leurs missions sont complémentaires et
apporteraient plus de visibilité dans la gestion domaniale et
foncière.
Aujourd'hui, avec l'explosion immobilière au Burkina
Faso où la terre est devenue le support de l'économie, nous
pensons qu'il est urgent de réfléchir à la situation
actuelle de la Publicité Foncière à la DGI.
En effet, une Publicité Foncière dynamique et
moderne est un support à l'élargissement de l'assiette fiscale,
donc à l'accroissement des recettes.
Le constat que nous avons fait au cours de nos enquêtes
a laissé penser que la PF est sous estimée soit en raison que les
agents affectés dans ces services ne maîtrisent pas les
tâches ou sont démotivés, soit parce que la structure ne
génère pas de recettes à même de peser sur
l'ensemble du recouvrement.
6. La double tutelle des
Receveurs de la DGI
Une régie financière de la taille de la DGI dont
la contribution au budget national atteint 52% des recettes propres de l'Etat
ne saurait dépendre d'une autre Administration dans la gestion et le
contrôle de son personnel.
En effet, les Receveurs relèvent
hiérarchiquement au plan comptable de la DGTCP et administrativement de
la DGI.
Ce personnel apparaît comme une partie de la DGTCP au
sein de la DGI qu'elle contrôle et participe à sa nomination.
Nous pensons que cette dépendance est une entrave
à l'autonomie du réseau comptable de la DGI.
7. Le défaut
d'harmonisation de la fonction de Receveur
L'arrêté N°2008-238/MEF/SG/DGI/SRH
du 08/08/08 portant attributions, organisation et fonctionnement de la DGI a
élevé les Recettes des impôts de la DGE, de la DME, des
Brigades et du GUF au rang de Service. Par contre, elle reste muette au sujet
des autres Recettes.
A notre avis, les dispositions de cet arrêté
traitent différemment des agents commis aux mêmes tâches
dans une même Administration.
L'analyse critique que nous avons menée autour de
l'organisation des Recettes et des dispositions législatives et
réglementaires nous a conduit à identifier les blocages qui
entravent le renforcement des performances des Recettes de la DGI. A notre
avis, il est urgent d'engager à court terme d'importantes
réformes capables de moderniser le réseau comptable de la DGI et
renforcer du même coup ses performances.
Dans le chapitre suivant, nous nous proposons d'apporter notre
contribution aux réformes.
CHAPITRE II : LES PROPOSITIONS DE REFORMES
Les prévisions de recettes pour le budget de l'Etat et
des collectivités territoriales augmentent chaque année. Pour
les structures de recouvrement, cela se traduit par un accroissement de la
charge de travail.
A long terme les objectifs de recouvrement ne pourront
être atteints entre autres, que par un changement qualitatif de
l'ensemble du réseau comptable de la DGI.
Les reformes que nous suggérons s'articulent autour des
principaux axes qui sont d'ordre administratif, comptable, organisationnel,
législatif et réglementaire.
SECTION I : LES REFORMES
D'ORDRE ADMINISTRATIF
ET COMPTABLE
Au regard des limites administratives et comptables
relevées dans les Recettes au chapitre précédent, il est
souhaitable d'envisager des mesures susceptibles de lever ces obstacles afin de
renforcer les capacités des Recettes de la DGI.
Paragraphe I : Les
réformes administratives
1. De la
nécessité d'une gestion efficace des ressources
humaines
Selon Youma Zerbo, Directeur Général de
l'ENAREF, « toute augmentation des agents en qualité et
en quantité accompagnée d'une meilleure organisation des services
devrait accroître les recettes fiscales par l'exploitation de nouvelles
potentialités18(*)».
Ainsi, pour faire face à la surcharge de travail
constatée, nous proposons le renforcement des Recettes en personnel
à la hauteur de un (1) agent pour cinquante (50) dossiers. Par exemple,
en ce qui concerne les Recettes de Ouagadougou, ce ratio serait atteint par un
apport supplémentaire de cent vingt deux (122) agents dans les RI et
les Recettes des Brigades.
Par contre dans les RDPF, si l'on considère le
caractère non permanent du traitement des dossiers, le personnel actuel
serait suffisant pour l'accomplissement efficient des tâches.
S'agissant de la formation continue du personnel, nous
proposons que les agents des Recettes soient régulièrement
formés à travers des séminaires.
Des formations spécifiques relatives à la loi
sur le foncier rural ou les textes portant Organisation pour l'Harmonisation du
Droit des Affaires en Afrique (OHADA) relative au recouvrement des
créances pourront être dispensées afin de s'informer sur
les dispositions législatives nationales et internationales.
Avec l'insuffisance du personnel et surtout pour une question
d'efficacité, nous proposons de responsabiliser chaque agent de
poursuite avec des objectifs bien définis et soumis à
évaluation.
Concernant les Receveurs, la valorisation de leur fonction
passe par les motivations mais également par le mode d'accession au
poste. Nous proposons la nomination des Receveurs par décret en conseil
des ministres au même titre que les autres comptables publics (les
Receveurs Provinciaux, les Percepteurs spécialisés).
2. Vers une gestion plus
efficace des moyens matériels
Notre enquête nous a permis de constater une
insuffisance en matériel de travail qui est un facteur indispensable
à l'accomplissement efficient des tâches. Certes, des dispositions
sont prises par la hiérarchie pour suivre les dotations en moyens
matériels par la création d'un Service de gestion des moyens dans
les Directions régionales du Centre, des Hauts Bassins et à la
DGE.
Nous proposons l'élargissement et le renforcement de ce
Service à toutes les Directions Régionales des impôts afin
de mieux suivre les besoins des Recettes concernées.
Au titre des infrastructures, nous proposons la prise en
compte du volet sécuritaire dans les constructions des Divisions
Fiscales. Aussi, l'épineuse question de la garde des Recettes par les
forces de l'ordre doit être résolue.
Au sujet de l'informatisation des Recettes, celle- ci
s'intègre dans le vaste programme d'informatisation de la DGI en cours.
Nous suggérons l'accélération du processus afin de
moderniser le réseau comptable.
Paragraphe II : Les
réformes d'ordre Comptable
L'exigence de manipulation de plusieurs comptes que requiert
la comptabilité à partie double, combinée au volume
élevé des opérations entraîne une mobilisation
permanente de plusieurs agents pour la présentation des
écritures.
Cette situation affecte négativement l'exécution
des autres tâches et particulièrement les actions visant à
améliorer le niveau du recouvrement.
Pour cela nous proposons :
Ø la dématérialisation des supports de
gestion en les assemblant sous forme de logiciel à mettre en relation
avec le logiciel SINTAX (Système Informatique de Taxation) ;
Ø la nomination d'un cadre A au côté du
Receveur chargé uniquement de la comptabilité du Receveur.
Afin de mieux outiller les Receveurs en matière de
comptabilité, nous proposons l'introduction d'un cours de
comptabilité de l'Etat dans le programme de formation de la section
fiscalité à l'ENAREF.
SECTION II : LES REFORMES
D'ORDRE ORGANISATIONNEL, LEGISLATIF ET REGLEMENTAIRE
La DGI doit mettre en oeuvre et veiller à leur
application des modes d'organisations adaptés à une population de
contribuables en perpétuel changement. C'est pourquoi un ajustement du
dispositif législatif et réglementaire apparaît
indispensable.
Paragraphe I : Les
réformes d'ordre organisationnel
1. Le fichier du patrimoine
des contribuables, les lettres
de réduction d'impôts
a) Vers une
maîtrise des actions de recouvrement
Le fichier du patrimoine du contribuable est selon notre
entendement un répertoire alphabétique des contribuables d'une
Division Fiscale avec la liste de leurs biens meubles et immeubles,
fournisseurs et clients. Il est établi à partir des
déclarations du contribuable et des informations recueillies par
l'administration.
C'est un outil qui présente un intérêt
certain pour le Receveur en cas de recouvrement forcé, car il lui donne
l'opportunité d'opérer un choix judicieux pour les actions
à entreprendre.
Nous recommandons la tenue obligatoire d'un tel instrument de
travail dans les Recettes.
b) De la
nécessité de rétablir le dégrèvement
fiscal
Les lettres d'abandon, de réduction d'impôts ou
de remise gracieuse des pénalités adressées aux
contribuables par la hiérarchie pose le problème de la
responsabilité du receveur au regard des prises en charge qu'il aurait
faites.
Nous suggérons qu'à la réception de
telles lettres, les Services d'assiette procèdent au
dégrèvement des créances abandonnées par
l'établissement d'un document administratif à cet effet (voir
annexe III).
2. Les chèques
impayés et la gestion des timbres
a) Les chèques
impayés
Le chèque est un instrument de paiement au même
titre que les billets de banque. Dans le principe, le Receveur ne doit pas
refuser d'encaisser un chèque provenant d'un contribuable en paiement de
ses impôts. Cependant, face à la recrudescence de
l'émission de chèques non provisionnés, nous nous
interrogeons sur la portée de l'obligation d'accepter les paiements par
chèques.
En attendant que les dispositions légales qui
sanctionnent les infractions relatives à l'émission de
chèques non provisionnés soient appliquées, nous proposons
deux alternatives :
Ø remettre un accusé de réception au
contribuable en attendant l'encaissement du chèque pour lui
délivrer une quittance ;
Ø la réouverture des comptes d'attente au nom des
Receveurs pour servir au reversement des chèques et à leur
comptabilisation.
b) Le changement du mode
de commercialisation du timbre ou vers sa dématérialisation
La DGI assure la commande de timbres fiscaux mobiles et
procède à sa commercialisation à travers son réseau
comptable sur toute l'étendue du territoire national. Ce sont pour la
plupart des agents de catégorie C qui assurent cette vente au
détail.
Nous pensons que la DGI gagnerait à redéployer
ces agents à des tâches plus fiscales et se limiter à la
vente des timbres en gros et demi-gros. Aussi, dans le but de lutter contre les
contrefaçons, nous conseillons la création d'une commission
technique chargée de proposer des voies et moyens pour
dématérialiser le timbre fiscal mobile. A défaut,
l'installation de distributeurs électroniques de timbres à
l'image de ceux des billets de banque actuellement répandus peut
être une solution à court terme.
3. Dynamisation des
RDPF
a) Des actions de
poursuite
Il ressort des échanges que nous avons eus avec les
agents dans les bureaux domaniaux qu'il n'y a pas d'action de poursuites
à l'encontre des redevables de la taxe de jouissance.
Parmi les raisons évoquées, nous pouvons retenir
l'impossibilité de poursuivre les attributaires de parcelles à
travers les procès verbaux d'attribution pour insuffisance
d'information.
Face à cette situation nous proposons une modification
de la loi N° 020/96/ADP du 10 juillet 1996 pour que la taxe de jouissance
soit dorénavant payée en totalité avant les
attributions.
b) De la
réorganisation des RDPF
Les RDPF présentent un intérêt pour les
Recettes des impôts et des Brigades en cas de recouvrement forcé
et aux Services d'assiette pour le contrôle fiscal.
En effet, détentrices d'informations relatives aux
biens immeubles des contribuables, une gestion efficace de ces structures
constitue un support à l'élargissement de l'assiette fiscale et
à l'accroissement des recouvrements.
S'agissant en particulier de la Publicité
Foncière dont les missions sont plutôt d'ordre juridique, nous
proposons de la scinder en une entité autonome dont les Services seront
ouverts où il existe un Tribunal de Grande Instance.
4. Vers une
réorganisation des Recettes
a) Des
aménagements divers
Le renforcement des capacités des Recettes de la DGI passe
par une organisation qui prend en compte les changements observés et
s'adapte aux exigences des acteurs économiques. C'est dans ce sens que
nous proposons les aménagements suivants :
Ø généralisation de la gestion
automatisée des files d'attente à toutes les Recettes ;
Ø ouverture sans interruption des guichets aux dates
d'échéance ;
Ø installation d'un numéro vert en sus des
bureaux d'accueil dans toutes les Divisions Fiscales pour les
renseignements ;
Ø poursuivre l'ouverture des Divisions Fiscales pour
atteindre à moyen terme une DF et une Recette par secteur dans les
grandes villes ;
Ø l'institution d'un cadre de concertation des
Receveurs de la DGI.
b) Une organisation type
des Recettes
Une bonne exécution des tâches doit
nécessairement s'appuyer sur une organisation bien structurée.
Ainsi, nous proposons l'organigramme type suivant pour les Recettes :
LES RECETTES DES IMPOTS
LES RECETTES DES DOMAINES
Receveur des domaines
Bureau des terrains
à usage d'habitation
Bureau de conservation
des dossiers
Bureau des terrains à usage autres que
d'habitation
Caisse
Comptabilité
Paragraphe II : Les
réformes législatives et Réglementaires
1. Mise à jour ou
amélioration de certains textes
a) De la procédure
de saisie immobilière
Une relecture de l'article 456 du Code des impôts
limitant l'autorisation de la saisie et la vente immobilière au
Directeur Général des Impôts allègera la
procédure et dissuaderait d'éventuels contribuables qui
tenteraient de détourner les impôts collectés pour
construire des immeubles.
b) Des délais dans
la procédure de recouvrement
L'harmonisation des articles 419, 419bis, 500 du Code des
impôts et 14 du CET serait à notre avis un avantage certain dans
la procédure de recouvrement. Ainsi, nous proposons un délai
unique de huit (8) jours à l'issue duquel les poursuites peuvent
être engagées.
c) Des textes portant
prise en charge des impôts
L'article 4 du décret N°2005-256/PRES/PM/MFB du 12
mai 2005 portant régime juridique applicable aux comptables publics
stipule que : « Les comptables publics sont responsables de la
prise en charge et de l'encaissement régulier des recettes dont le
recouvrement leur est confié (...) ».
Cette disposition doit évoluer car la
quasi-totalité des impôts recouvrés par la DGI sont
liquidés et payés par les contribuables. La prise en charge n'a
d'intérêt que pour les créances fiscales impayées
partiellement ou non à la date de leur exigibilité.
Nous proposons de compléter la disposition ci-dessus
par la formule suivante : « (...) en particulier les
Receveurs de la DGI sont responsables de la prise en charge et de
l'encaissement régulier des créances fiscales impayées
à leur date d'exigibilité (...) ».
d) De la clarification
des rapports entre le Guichet Unique
du Foncier et les RDPF
En l'étape actuelle des dispositions
législatives et réglementaires, applicables aux Recettes des
Domaines et de la Publicité Foncière et aux Guichet Unique du
Foncier nous pensons qu'une clarification des compétences respectives
s'impose.
Certaines dispositions de l'Arrêté
N°2008-238/MEF/SG/DGI/SRH du 08/08/08 portant attributions, organisation
et fonctionnement de la DGI devraient obligatoirement s'appliquer ou subir des
modifications pour tenir compte de la pratique sur le terrain.
e) Particularité
des Recettes des Domaines et de Publicité
Foncière
Il ressort des échanges que nous avons eus avec les
anciens Receveurs des domaines et de la publicité foncière qui
ont exercé avant ou après la fusion en 1993, que les Services des
domaines et la publicité foncière ne sont pas au sens propre des
structures de recouvrement.
Ce sont plus tôt des structures de conservation de la
propriété foncière qui perçoivent de manière
incidente certaines recettes. Avec les impératifs budgétaires,
ces structures font plus du recouvrement au point que la gestion domaniale et
foncière semble négligée.
Alors, nous proposons de scinder la Publicité
foncière de la Recette des domaines. L'organigramme suivant
peut-être retenu.
LES RECETTES DE LA PUBLICITE
FONCIERE
Receveur
de la PF
Bureau des Hypothèques
Bureau de la Conservation
des actes
Bureau foncier
Caisse
Comptabilité
Elles se composent de :
Ø un receveur chargé de l'animation, de la
coordination, de la centralisation des recettes et du contrôle des
opérations ;
Ø un ou plusieurs caissiers commis à
l'encaissement des taxes et frais divers ;
Ø un ou plusieurs agents chargés de la tenue de
la comptabilité de la Recette ;
Ø un bureau des hypothèques chargé de
l'inscription des charges et des radiations ;
Ø un bureau foncier chargé des mutations, des
publications, de l'immatriculation etc. ;
Ø un bureau de conservation des actes chargé de
la gestion physique des dossiers.
2. Propositions relatives au
statut du Receveur
a) La double tutelle des
Receveurs de la DGI
Il est aujourd'hui établi que toute la chaîne
fiscale allant de l'établissement de l'assiette et la liquidation au
recouvrement des impôts relève de la DGI.
Pour des nécessités administratives et de
compétence professionnelle, la DGI ne doit pas être
composée uniquement de fiscalistes. En ce sens, nous proposons la
formalisation d'un corps de comptables à la DGI ayant à leur
tête un Receveur général répondant devant la Cour
des Comptes. D'ailleurs un projet de directive dans ce sens est en
étude au sein de l'Union Economique et Monétaire Ouest-africaine
(UEMOA).19(*)
b) de l'harmonisation de
la fonction de Receveur à la DGI
La nomination de tous les Receveurs de la DGI en
qualité de chef de service est une nécessité aujourd'hui.
Pour cela nous proposons :
Ø la relecture de l'Arrêté
N°2008-238/MEF/SG/DGI/SRH du 08/08/08 portant attributions, organisation
et fonctionnement de la DGI ;
Ø l'érection des Divisions Fiscales dans les
villes de Ouagadougou et Bobo-Dioulasso en Direction de centres fiscaux et ceux
des provinces en Directions provinciales des Impôts.
Au terme de cette deuxième partie qui a permis
d'analyser les Recettes de la DGI, en relevant çà et là
les insuffisances, nous avons proposé des solutions en termes de
réformes susceptibles d'apporter des changements qualitatifs dans la
gestion des Recettes et renforcer du même coup les performances en
matière de recouvrement.
CONCLUSION GENERALE
La réflexion sur le thème
« quelles reformes pour le renforcement des performances des
Services de recettes de la DGI ? » nous a permis d'une part
de passer en revue l'organisation, les attributions et le fonctionnement des
Recettes et d'autre part de porter une analyse critique sur leur gestion et le
cadre législatif et réglementaire.
Pour cela, nous avons dans une première partie
présentée l'organisation type des Recettes avec quelques nuances
selon les potentialités des Divisions Fiscales, les impôts
qu'elles recouvrent et les moyens humains et matériels mis à leur
disposition.
Nous avons également fait un point sur la
comptabilité des Recettes de la DGI qui est passée de la
comptabilité à partie simple à la partie double.
En outre nous avons illustré par une analyse
quantitative et qualitative les performances des Recettes de la DGI.
Dans une deuxième partie, nous avons
évoqué les insuffisances relevant tantôt du fait de la
hiérarchie, tantôt du fait de l'organisation interne des Recettes
ou de certaines dispositions législatives et réglementaires.
Il ressort de l'ensemble des analyses, que des réformes
d'ordre administratif, législatif et réglementaire sont
indispensables au renforcement des performances des Recettes.
Par conséquent, des propositions allant dans le sens de
l'accroissement des rendements ont été faites. Ces propositions
visent entre autres à mettre à la disposition des
décideurs des éléments capables de contribuer à
l'accroissement des rendements et à la modernisation du réseau
comptable de la DGI.
Toutefois, la présente réflexion ne constitue
qu'un essai à la recherche de conditions efficientes de travail dans les
Recettes.
Il appartient aux autorités chargées de la mise
en oeuvre de la politique fiscale de s'inspirer de nos travaux pour
créer les conditions humaines, matérielles, techniques et
juridiques pour élaborer un programme dans le sens du renforcement des
capacités des Recettes de la DGI.
Notre souhait est que cette étude qui vient
après d'autres travaux effectués sur le sujet puisse apporter un
changement qualitatif à la mission de mobilisation des ressources
financières de la DGI.
INTRODUCTION GENERALE
Erreur ! Signet non
défini.
PREMIERE PARTIE ATTRIBUTIONS,
ORGANISATION ADMINISTRATIVE ET COMPTABLE ACTUELLES DES STRUCTURES DE
RECETTES
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE I : ATTRIBUTIONS ET ORGANISATION
ADMINISTRATIVE DES RECETTES
Erreur ! Signet non
défini.
Section I : Les Recettes des impôts
et des Brigades
5
Paragraphe I : Les Recettes des
impôts
5
1. Les attributions
5
a) Les
impôts directs :
5
b) Les Droits et Taxes
Indirects :
6
c) Les autres
Droits :
6
2. L'organisation
administrative
6
a) Le
bureau des encaissements et de la comptabilité
7
b) Le
bureau des poursuites
7
c) Le
bureau de traitement des attestations
8
d) Le
bureau de l'enregistrement
8
Paragraphe II : Les Recettes des
Brigades
8
1.
Attributions
9
2. Organisation
administrative
9
Section II : Les Recettes des domaines
et de la publicité foncière et la Recette du Guichet Unique du
Foncier
10
Paragraphe I : Les Recettes des
domaines et de la publicité foncière
10
1.
Attributions
10
a) Au
titre des activités domaniales :
10
b) Au
titre des activités de publicité
foncière :
11
2. Organisation administrative
11
a) la section domaine
11
b) la section publicité
foncière
12
c) la section caisse et
comptabilité
12
Paragraphe II : La Recette du
GUF
12
Section III : L'ORGANISATION
COMPTABLE DES RECETTES
13
Paragraphe I : La comptabilité
à partie simple
13
1. Définition
13
2. Organisation de la
comptabilité
13
Paragraphe II : La comptabilité
à partie double
14
1. Définition
14
2. Organisation de la
comptabilité
15
CHAPITRE II : ANALYSE QUANTITATIVE ET
QUALITATIVE
Erreur ! Signet non
défini.
Section I : Analyse
quantitative
16
Paragraphe I : Les moyens humains et
matériels des Recettes
16
1. Les moyens humains
17
2. Les moyens matériels
18
Paragraphe II : Evolution des
recouvrements
19
Section II : Analyse
qualitative
20
Paragraphe I : La qualité du
personnel
20
Paragraphe II : Les
prestations
20
DEUXIEME PARTIE
LES LIMITES AU RENFORCEMENT DES PERFORMANCES ET LES PROPOSITIONS DE
REFORMES
Erreur ! Signet non
défini.
CHAPITRE I : LES LIMITES AU RENFORCEMENT
DES PERFORMANCES
Erreur ! Signet non
défini.
Section I : Les limites d'ordre
administratif
24
Paragraphe I : Les ressources
humaines
24
1. Les moyens humains et la formation
continue
24
a) Le
personnel des Recettes
24
b) la
formation continue
25
2. Les équipes de poursuites et la
fonction de Receveur
25
a) Les
équipes dans les Recettes des impôts
25
b) La
valorisation de la fonction de Receveur
25
Paragraphe II : Les moyens
matériels
26
1. Les moyens de locomotion et de
communication
26
a) les moyens de
locomotion
26
b) les moyens de
communication
26
2. le matériel de
bureau
26
a) Les fournitures de
bureau
26
c) Les
détecteurs de faux billets
27
3. Les infrastructures et l'outil
informatique
27
a) Les infrastructures et la
sécurité des Recettes
27
b) l'outil
informatique
28
Section II : Les limites d'ordre
comptable
28
Paragraphe I : Impact de la
comptabilité sur les tâches de poursuites
28
Paragraphe II : L'absence d'une
formation adéquate en comptabilité de l'Etat
29
Section III : Autres limites au
renforcement des performances
30
Paragraphe I : Les limites d'ordre
organisationnel
30
1. Le fichier du patrimoine des
contribuables, et les lettres de réduction
d'impôts
30
a) L'absence d'un fichier du
patrimoine du contribuable
30
b) Les lettres d'abandon ou de remises
gracieuses
30
2. Les chèques impayés et la
gestion des timbres
31
a) les chèques
impayés
31
b) la gestion des timbres
mobiles
31
3. les insuffisances dans les
RDPF
31
a) l'absence de relances et de
poursuites
31
b) La mauvaise organisation des
RDPF
32
Paragraphe II : Les limites d'ordre
législatif et Réglementaire
32
1. La procédure de saisie
immobilière
32
2. Les délais dans la
procédure de recouvrement
33
3. Les textes portant prise en charge des
impôts
33
4. Le Guichet Unique du
Foncier
34
5. Particularité des Recettes des
Domaines et de Publicité
foncière
34
6. La double tutelle des Receveurs de la
DGI
35
7. Le défaut d'harmonisation de la
fonction de Receveur
35
CHAPITRE II : LES PROPOSITIONS DE
REFORMES
Erreur ! Signet non
défini.
Section I : Les réformes
d'ordre administratif et comptable
36
Paragraphe I : Les réformes
administratives
36
1. De la nécessité d'une
gestion efficace des ressources humaines
36
2. Vers une gestion plus efficace des
moyens matériels
37
Paragraphe II : Les réformes
d'ordre Comptable
38
Section II : Les réformes
d'ordre Organisationnel, législatif et réglementaire
38
Paragraphe I : les réformes
d'ordre organisationnel
38
1. Le fichier du patrimoine des
contribuables, les lettres de réduction d'impôts
38
a) Vers une maîtrise des actions
de recouvrement
38
b) De la nécessité de
rétablir le dégrèvement fiscal
39
2. Les chèques impayés et la
gestion des timbres
39
a) Les chèques
impayés
39
b) Le Changement du mode de
commercialisation du timbre ou vers sa
dématérialisation
40
3. Dynamisation des RDPF
40
a) Des actions de
poursuite
40
b) De la réorganisation des
RDPF
40
4. Vers une réorganisation des
Recettes
41
a) Des aménagements
divers
41
b) Une organisation types des
Recettes
41
Paragraphe II : Les réformes
législatives et
Réglementaires
43
1. Mise à jour ou
amélioration de certains textes
43
a) De la procédure de saisie
immobilière
43
b) Des délais dans la
procédure de recouvrement
43
c) Des textes portant prise en charge
des impôts
43
d) De la clarification des rapports
entre le Guichet Unique du Foncier et les RDPF
43
e) Particularité des Recettes
des Domaines et de Publicité foncière
44
2. Propositions relatives au statut du
Receveur
45
a) La double tutelle des Receveurs de
la DGI
45
b) de l'harmonisation de la fonction de
Receveur à la DGI
45
CONCLUSION GENERALE
Erreur ! Signet non
défini.
* 1 Devenu, la Stratégie
de Croissance Accélérée et de Développement (SCAD)
à partir de 2010
* 2 source : D I P
année budgétaire 2009
* 3 Il s'agit du décret
N°92-315/PRES/PM/MFP portant organisation du Ministère des Finances
et du Plan
* 4 ARRETE
N°2008-238/MEF/SG/DGI/SRH du 08/08/08
* 5 recouvrés
actuellement par le GUF
* 6 également recouvrer
par le GUF
* 7 Depuis 1994 avec les
élections municipales, les demandes de parcelles sont
déposées dans les Mairies en contradiction avec les dispositions
de la RAF
* 8 Budget National, Budget
locaux et Fonds divers
* 9 Les versements
effectués au Trésor
* 10 Voir copie du Livre
Journal de Caisse à l'annexe V
* 11 Voir Tableau I
* 12 Source D I P, année
budgétaire 2009
* 13 L'indicateur de
performance généralement utilisé est l'indice de
l'efficience. Il est obtenu à partir du rapport entre les frais
administratifs engagés pour la collecte de l'impôt et le montant
des recettes fiscales recouvrés.
* 14 Direction de
l'Informatique et des Prévisions
* 15 Les textes de l'OHADA
relatives au recouvrement des créances
La loi sur le foncier rural
* 16 Article 220 et 240 du
Régime Financier
* 17 Source : D I P
année budgétaire 2009
* 18 Mémoire de fin
d'études ENAM 1985
* 19 Source : Direction
des Services Fiscaux à la DGI