UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR
FACULTE DE MEDECINE, DE PHARMACIE
ET D'ODONTO-STOMATOLOGIE ********
ANNEE 2010 N°268
URETEROSCOPIE SOUPLE ET SEMI RIGIDE
DANS LA PRISE EN CHARGE DES
PATHOLOGIES DU HAUT APPAREIL
URINAIRE
MEMOIRE
POUR L'OBTENTION DU CERTIFICAT D'ETUDES SPECIALISEES (C.E.S)
D'UROLOGIE
PRÉSENTÉ ET SOUTENU
PUBLIQUEMENT
Le 15 Mars 2010 Par
Docteur Josué Déjinnin Georges
AVAKOUDJO
Ancien Interne des Hôpitaux de Dakar MEMBRES DU
JURY
Président :
|
M. Serigne Magueye
|
GUEYE
|
: Professeur
|
Membres :
|
M. Cheikhna
|
SYLLA
|
: Professeur
|
|
M. Alain Khassim
|
NDOYE
|
: Professeur
|
Directeurs de mémoire : M. Serigne
Magueye
|
GUEYE
|
: Professeur
|
M. Lamine
|
NIANG
|
: Maître Assistant
|
LISTE DES ABREVIATIONS
CPC: cavité pyélocalicielle
Ch : charrière
F: French = Charrière
HOGGY : Hôpital Général de Grand Yoff Ho-YAG
: Holmium - Yttrium Aluminium Garnet Inch= 2,5cm
LEC: lithotritie extra corporelle
mJ : millijoule
Nd-YAG :Néodyme - Yttrium Aluminium Garnet NLPC:
Nephrolithotomie per cutanée
PTFE : polytétrafluoroéthylène
uS : microseconde
UPR: uretéropyélographie retrograde
URS: uretéroscope rigide
URS-S: uretéroscope souple
VESI : voies excrétrices intrarénales
INTRODUCTION 9
RAPPELS 10
1. Rappels anatomiques de la voie excrétrice
supérieure 10
1.1. Anatomie du rein 10
1.1.1. Situation 10
1.1.2. Forme 10
1.1.3. Mesures 10
1.1.4. Fascia rénal et moyen de fixité 10
1.1.4.1. Fascia rénal 10
1.1.4.2. Loge rénale 11
1.1.4.3. Maintien du rein dans sa loge 11
1.1.5. Rapports 11
1.1.5.1. Face postérieure 11
1.1.5.2. Face antérieure 11
1.1.5.3. Bord latéral 12
1.1.5.4. Bord médial 12
1.1.5.5. Extrémités 12
1.1.6. Vascularisation 13
1.1.6.1. Artères 13
1.1.6.2. Veines 13
1.1.6.3. Lymphatiques 14
1.1.6.4. Innervation 14
1.1.7. Structure 14
1.1.7.1. Capsule fibreuse 14
1.1.7.2. Parenchyme rénal 14
1.2. Anatomie de l'uretère 16
1.2.1 Anatomie descriptive 16
1.2.1.1. Trajet d'ensemble - Situation 17
1.2.1.2. Configuration externe- Dimensions 18
1.2.1.3. Fixité- structure 18
1.2.2. Rapports 19
1.2.2.1. Partie abdominale 19
1.2.2.2. Partie pelvienne 21
1.2.3. Vascularisation- Innervation 26
1.2.3.1. Artères 26
1.2.3.2. Veines 26
1.2.3.3. Lymphatiques 26
1.2.3.4. Nerfs 26
1.3. Considérations anatomiques de la voie
excrétrice appliquées à l'urétéroscopie
26
1.3.1. Pelvis rénal 27
1.3.2. Calices 27
1.3.3. Orientation de la VESI 28
1.3.3.1. Orientation du pelvis rénal et des calices
majeurs 28
1.3.3.2. Orientation des calices mineurs 28
1.3.4. Conséquences techniques 28
1.3.5. Uretères 29
2. Techniques d'urétéroscopie 30
2.1. Instrumentation 30
2.1.1. Urétéroscope rigide (URS) 30
2.1.2. Urétéroscope souple (URS-S) 30
2.1.4. Appareil de fluoroscopie 32
2.1.5. Fils guide 32
2.1.6. Sondes urétérales 33
2.1.7. Gaine d'accès urétéral 34
2.1.8. Sondes à ballonnet 36
2.1.9. Equipement vidéo 36
2.1.9.1. La colonne vidéo 36
2.1.9.2. Source et câble de lumière 36
2.1.10. Instruments de lithotritie 37
2.1.10.1. Energie acoustique : Ultrasons 37
2.1.10.2. Energie électrique : chocs
hydroélectriques 37
2.1.10.3. Energie mécanique : chocs balistiques 38
2.1.10.4. Energie lumineuse : lasers pulsés 38
2.1.11. Sondes à panier 39
2.1.12. L'irrigation 40
2.2. Déroulement d'une urétéroscopie rigide
idéale 40
2.2.1. Consultation préopératoire 40
2.2.2. Anesthésie 41
2.2.3. Installation 41
2.2.4. Type de description : Urétéroscopie semi
rigide idéale avec lithotritie endo-
urétérale au laser Ho : YAG pour lithiase
urétérale 42
2.2.4.1. Cystoscopie 42
2.2.4.2. Franchissement du méat 43
2.2.4.3. Montée dans l'uretère 44
2.2.4.4. Fragmentation du calcul 45
2.2.4.5. En fin d'intervention : Drainage urétéral
46
2.2.4.6. Soins postopératoires 46
2.2.5. Techniques opératoires de
l'Urétéroscopie souple 47
2.2.5.1. Matériels pour l'urétéroscopie
souple rétrograde. 47
2.2.5.2. Technique 48
2.2.6. Difficultés de l'urétéroscopie 51
2.2.7. Urétéroscopie interventionnelle hors calcul
53
2.2.7.1. Diagnostic et traitement des hématuries
unilatérales essentielles 53
2.2.7.2. Diagnostic et traitement des tumeurs
urétérales et pyéliques (polypes
fibroepitheliaux, tumeurs urothéliales, etc.) 53
2.2.7.3. Diagnostic des cytologies suspectes 55
2.2.7.4. Sténoses urétérales et de la
jonction pyélo-urétérale 56
2.2.7.5. Diverticules caliciels avec calcul 59
2.2.7.6. Sténoses de la jonction
pyélo-urétérale 59
2.2.7.7. Corps étrangers urétéraux 59
2.2.8. Urétéroscopie souple par voie
antégrade 60
2.3. Complications 60
2.3.1. Complications per-opératoires 60
2.3.2. Complications peri-opératoires (précoces)
61
2.3.3. Complications à distance 61
MATERIELS ET METHODES 64
Cadre d'étude 64
Patients 64
Matériels 65
RESULTATS 69
DISCUSSION 77
1. L'âge 77
2. Le sexe 77
3. Le choix de l'anesthésie 77
4. Urétéroscopie et tumeur de la voie
excrétrice supérieure 79
5. Urétéroscopie et lithiase urinaire 80
6. Le succès en fonction du siège du calcul 82
7. Le drainage urétéral après
urétéroscopie 82
8. Complications de l'urétéroscopie 83
9. Coût de l'urétérorénoscopie 85
10. Urétéroscopie souple versus rigide 86
11. Urétéroscopie sur voies urinaires
modifiées chirurgicalement 86
12. Urétéroscopie et Uretère bilharzien
87
CONCLUSION 89
Sommaire des figures
Figure 1: disposition spatiale des calices rénales. 16
Figure 2:Configuration externe des uretères (vue de face).
17
Figure 3:Rapports des uretères. Coupe frontale. 20
Figure 4:Rapports uretères lombaires et iliaques 22
Figure 5:Rapports uretère pelvien chez la femme. Coupe
frontale 24
Figure 6:Rapports du segment pelvien retro-ligamentaire 25
Figure 7:Gaine d'accès urétérale 35
Figure 8:Sonde panier (Dormia) 40
Figure 9:Intubation d'un méat urétéral 44
Figure 10:Mobilisation d'une lithiase calicielle inférieur
par une pince tripode (A) et par une
sonde à panier (B) 46
Figure 11:Cathéter double lumière permettant de
mettre en place de deux fils guide 47
Figure 12: Vue d'ensemble de la progression
d'urétéroscope souple dans les voies urinaires
50
Figure 13: Images calicielles pyélographiques et
numérique per urétéroscopie souple 51
Figure 14: Traitement d'une tumeur urétérale 55
Figure 15:Sténose urétérale (A) et Syndrome
de jonction pyélo-urétérale (B) 57
Figure 16: Dilatation d'une sténose
urétérale par un ballonnet 57
Figure 17: Incision d'une sténose urétérale
58
Figure 18: Urétéroscope semi rigide Ch8 65
Figure 19: Urétéroscope souple Flex-X2TM
de KARL STORZ 65
Figure 20: LASER 66
Figure 21: Matériels d'urétéroscopie 67
Figure 22:Colonne Vidéo d'endoscopie 68
Figure 23: Résultats en fonction des indications 69
Sommaire des tableaux
Tableau I: Répartition en fonction du sexe et de toutes
les urétéroscopies 69
Tableau II: Répartition en fonction du type
d'uretéroscope 70
Tableau III: Résultats des urétéroscopies
diagnostiques 71
Tableau IV: Taux de succès en fonction des indications
71
Tableau V: Résultat en fonction du siège et de la
taille des calculs 72
Tableau VI: Moyen de traitement des calculs 72
Tableau VII: Causes d'échec de
l'urétéroscopie thérapeutique 73
Tableau VIII: Echec par rapport au siège des calculs 73
Tableau IX: Uretéroscopie interventionnelle en dehors des
lithiases 74
Tableau X: Méthode de drainage urétéral post
opératoire 74
Tableau XI: Morbidité après
urétéroscopie 75
Tableau XII: Uretère droit ou gauche 75
INTRODUCTION
L'uretéroscopie s'est imposée comme un moyen
diagnostique et thérapeutique des pathologies du haut appareil urinaire.
En effet l'accès à l'uretère et au bassinet est
indiqué dans plusieurs pathologies au nombre desquelles la lithiase
urinaire, les sténoses et les tumeurs. L'uretéroscope est un
endoscope qui emprunte l'urètre, traverse la vessie pour
pénétrer dans l'uretère visé en franchissant les
méats urétéraux. L'uretéroscope peut être
rigide ou souple.
L'uretéroscope souple ou uretérorénoscope
a ouvert une nouvelle ère dans l'exploration in vivo des cavités
excrétrices du rein, sa souplesse ayant permis de s'affranchir de la
sinuosité de l'uretère. Les uretéroscopes souples sont
plus utiles pour l'exploration des cavités rénales.
Les premières descriptions de l'exploration
endoscopique de l'uretère datent de 1912 par Hugh H. Young qui a
introduit un cystoscope rigide dans les uretères dilatés d'un
patient qui présentait des valves de l'urètre postérieur.
LYON et Al [41,43] a décrit l'exploration de l'uretère
féminin grâce a un cystoscope pédiatrique 9,5Ch. La
décennie 1980 marque le début de l'uretéroscopie moderne
sous l'impulsion de PEREZCASTRO et MARTINEZ PINERO. Les premiers
uretéroscopes souples existent depuis 1987.
L'introduction du laser comme source de lithotritie
endocorporelle a fait de l'uretéroscopie une technique de plus en plus
performante.
Pour de nombreuses pathologies du haut appareil urinaire
l'uretéroscopie a relégué la chirurgie ouverte au second
rôle.
L'uretéroscopie fait partie de l'arsenal
thérapeutique de l'urologie, à l'instar de la cystoscopie, de la
lithotritie extracorporelle ou de la néphrolithotomie
percutanée.
Si la lithiase du haut appareil urinaire demeure la
première indication de l'uretéroscopie dans lequel son taux de
succès atteint 95% [4], elle ne demeure pas moins apte à traiter
les sténoses urétérales, les tumeurs urothéliales
de bas grade [20] et l'ablation de corps étranger
réno-urétéral. L'uretéroscopie constitue
également une aide au diagnostic au cours des hématuries
d'origine rénale, devant un défect sur une
urétéropyélographie rétrograde, une
tomodensitométrie suspecte et devant une cytologie urinaire positive
avec cystoscopie négative et au cours de la surveillance des tumeurs
urothéliales traitées par endoscopie.
L'objectif de cette étude est de rapporter
l'expérience de l'uretéroscopie semi-rigide et de
l'uretérorénoscopie dans le service d'Urologie de l'Hôpital
Général de Grand Yoff (HOGGY).
Après une première partie consacrée aux
rappels anatomiques des voies excrétrices supérieures et les
techniques d'uretéroscopie, une deuxième partie
s'intéressera au cadre d'étude, au matériel, aux patients
et à la discussion que soulèvent les résultats obtenus. On
terminera par un chapitre de conclusion.
RAPPELS
1. Rappels anatomiques de la voie excrétrice
supérieure [30, 32,58]
La voie excrétrice supérieure est une entité
anatomique paire, divisée en voie excrétrice supérieure
intrarénale (VESI) : calices et pelvis rénal (ou pyélon),
et extrarénale : l'uretère.
1.1. Anatomie du rein
1.1.1. Situation
Les reins sont situés de chaque côté de la
colonne vertébrale à la hauteur de la vertèbre thoracique
T11 au disque L2-L3. Chaque rein est orienté obliquement en bas et
latéralement. Dans le plan horizontal, il fait avec le plan sagittal un
angle postérieur de 40° à 60°.
1.1.2. Forme
Le rein a la forme d'un haricot, avec :
> Un bord latéral convexe, et un bord
médial concave, présentant à sa partie moyenne, le hile du
rein ;
> Deux faces, postérieure et
antérieure
> Deux extrémités, inférieure et
supérieure
1.1.3. Mesures
Le rein pèse environ 140 grammes chez l'homme et 125
grammes chez la femme. Le rein mesure 12cm dans sa longueur et 6cm dans sa
largeur pour une épaisseur de 3cm
1.1.4. Fascia rénal et moyen de fixité
Le rein et la surrénale sont enveloppés par le
fascia rénal qui délimite une loge rénale
entièrement close.
1.1.4.1. Fascia rénal
Condensation de la capsule adipeuse du rein, ce fascia est
composé de deux lames, antérieure et postérieure. Elles se
fixent sur les bords du hile et se prolongent avec la gaine vasculaire de
l'aorte et de la veine cave inférieure.
1.1.4.2. Loge rénale
Une lame inter-surreno-rénale sépare la
surrénale du rein entouré d'un tissu cellulo-graisseux : la
capsule adipeuse du rein.
Des trabécules fibreuses unissent le fascia rénal
à la capsule rénale.
1.1.4.3. Maintien du rein dans sa loge
Il dépend essentiellement de la pression abdominale qui
relève elle-même de la tonicité de la paroi abdominale.
1.1.5. Rapports
1.1.5.1. Face postérieure
Elle comprend deux segments, diaphragmatique et lombaire.
1.1.5.1.1. Le segment diaphragmatique
Le rein est successivement, et d'avant en arrière, en
rapport avec :
> Le diaphragme, en regard du ligament arqué
et du hiatus costo-lombaire ; > Le recessus pleural
costo-diaphragmatique ;
> Les côtes 11 et 12 à droite et 12
à gauche.
1.1.5.1.2. Le segment lombaire
Il comprend d'avant en arrière :
> Le corps adipeux para-rénal ;
> Les fascias des muscles psoas et carré des lombes
;
> Le fascia thoraco-lombaire et le muscle transverse de
l'abdomen.
1.1.5.2. Face antérieure
1.1.5.2.1. Le rein droit
Il est en rapport avec :
> L'angle colique droit, à sa partie
inférieure ;
> La partie descendante du duodénum, le long
de son bord médial ;
> La face viscérale du lobe droit du foie, au
niveau des surfaces restantes.
1.1.5.2.2. Le rein gauche
Il répond :
Dans sa partie moyenne, à l'extrémité gauche
du côlon gauche ; Dans sa partie supérieure, à la rate et
à la queue du pancréas ; Dans sa partie inferieure, aux anses
jéjunales.
1.1.5.3. Bord latéral
> Le bord latéral du rein droit est longé par le
foie
> Le bord latéral du rein gauche répond à
l'angle colique gauche et au ligament phénico-colique.
1.1.5.4. Bord médial
Sa partie moyenne correspond au hile rénal. > Le hile
rénal
Il représente l'orifice d'entrée du sinus
rénal. C'est une fente longitudinale d'environ 4cm de longueur et 1cm de
largeur.
> La partie supra-hilaire
Elle est en rapport avec la glande surrénale. > La
partie infra-hilaire
Elle est longée par l'uretère.
1.1.5.5. Extrémités
> L'extrémité supérieure
Elle est en rapport avec la glande surrénale.
> L'extrémité inférieure
Elle est à distance des crêtes iliaques. Cette
distance est de 4cm à droite et 5cm à gauche.
1.1.6. Vascularisation
1.1.6.1. Artères
1.1.6.1.1. L'artère rénale et les
segments rénaux
La distribution artérielle, de type terminale, permet de
diviser le rein en cinq segments : les segments supérieur, inferieur,
antéro-supérieur, antéro-inferieur et
postérieur.
L'artère se divise au voisinage du hile
généralement en deux branches antérieures et
postérieure qui donnent les artères segmentaires.
> La branche antérieure croise la face
antérieure du pelvis rénal pour donner les artères des
segments supérieur, antéro-supérieur,
antéro-inferieur et inferieur
> La branche postérieure contourne le bord
supérieur du pelvis rénal pour longer le bord
postérieur du hile du rein. Elle donne des rameaux au
segment postérieur.
> Les artères segmentaires donnent chacune
des artères interlobaires qui se terminent
en artères arquées au-dessus des pyramides
rénales.
1.1.6.1.2. Les artères de la capsule
adipeuse
Elles proviennent de l'artère rénale, des
artères surrénales et de l'artère testiculaire ou ovarique
; parfois elles naissent des artères coliques droite et gauche, des
artères lombaires et de l'aorte.
1.1.6.2. Veines
Chaque veine rénale, droite et gauche constitue le
collecteur veineux final d'un rein. Chaque veine rénale naît de
l'union des veines segmentaires au niveau du hile rénal. Une veine
segmentaire collecte des veines interlobaires qui drainent les veines
arquées situées à la base des pyramides.
1.1.6.3. Lymphatiques
Les lymphatiques du rein naissent de deux plexus d'origine : les
plexus lymphatiques intrarénal et capsulaire
1.1.6.4. Innervation
Les noeuds proviennent du plexus rénal formé de
neurofibres issues des ganglions coeliaques et aortico-rénaux.
Le plexus rénal est dense surtout à la face
postérieure de l'artère rénale. Dans le rein, les nerfs
accompagnent les rameaux artériels et les tubules rénaux
jusqu'aux glomérules.
1.1.7. Structure
Le rein est constitué du parenchyme rénal
entouré d'une capsule fibreuse et creusé du sinus rénal.
Le parenchyme comprend deux parties: l'une externe, le cortex et l'autre
interne, la medulla.
Le parenchyme est constitué de néphrons au nombre
d'environ un million par rein.
1.1.7.1. Capsule fibreuse
Elle est unie au parenchyme rénal par quelques
trabécules ténus. Elle tapisse aussi le sinus rénal et se
continue avec les calices mineurs
1.1.7.2. Parenchyme rénal 1.1.7.2.1. Le
cortex
Il se prolonge entre les pyramides et constitue les colonnes
rénales. Le cortex compris entre la base des pyramides et la capsule
rénale est subdivisé en lobules rénaux.
1.1.7.2.2. La medulla
Elle est constituée d'une série de tissus
pâles et striés, les pyramides rénales. Les pyramides sont
séparées entre elles par les colonnes rénales.
1.1.7.2.3. Lobes et lobules rénaux
Le rein est formé d'environ 7 à 13 lobes. Le lobule
est une subdivision du cortex déterminée par des stries radiaires
prolongeant celle de la medulla.
1.1.7.2.4. Le sinus rénal
Cette cavité s'ouvre par le hile rénal et contient
les vaisseaux rénaux, les calices et le pelvis rénal.
> Les calices mineurs
Ce sont des entonnoirs membraneux de 5 à 15 mm de long.
Chaque calice se fixe par sa partie évasée autour d'une papille
rénale ou plus. Leur nombre varie de 9 à 12.
> Les calices majeurs
Ils sont formés par la confluence de 3 ou 4 calices
mineurs. Ils sont généralement au nombre de 3 : supérieur,
inférieur et moyen.
> Le pelvis rénal (bassinet)
Il est formé par la réunion des calices majeurs. De
forme très variée, il présente une base
située dans le sinus rénal et un sommet en
général hors du hile rénal.
Figure 1: disposition spatiale des calices
rénales. [51]
1.2. Anatomie de l'uretère
1.2.1 Anatomie descriptive
Les uretères sont deux longs conduits musculo-membraneux,
contractiles, qui conduisent l'urine sécrétée par le rein,
du bassinet à la vessie.
1.2.1.1. Trajet d'ensemble - Situation
Figure 2:Configuration externe des uretères (vue
de face). [71]
L'uretère fait suite à la partie inférieure
du bassinet en regard du processus transverse de la 2è vertèbre
lombaire
Son trajet comporte plusieurs parties :
> partie abdominale, à peu près
verticalement descendante jusqu'au détroit supérieur, comprenant
2 segments :
.segment supérieur, lombaire, quasiment vertical ;
.segment inférieur, iliaque, concave latéralement
en regard de la saillie des vaisseaux iliaques, qu'il croise.
> partie pelvienne, avec 3 segments :
.segment pariétal, appliqué contre la paroi
pelvienne ;
.segment viscéral, traversant la cavité pelvienne
;
.segment vésical, cheminant obliquement au travers de la
paroi vésicale.
A sa terminaison, l'uretère s'ouvre dans la vessie par le
méat urétéral.
1.2.1.2. Configuration externe- Dimensions
L'uretère se présente comme un long conduit
blanchâtre, relativement dur et parcouru par des ondulations
péristaltiques.
Longueur : 24-32 cm
Calibre : variable dans le temps (l'uretère
étant contractile), le diamètre moyen est de 3 à 5 mm,
avec deux rétrécissements, l'un en regard du détroit
supérieur, et l'autre à l'entrée dans la paroi
vésicale.
1.2.1.3. Fixité- structure
L'uretère est relativement mobile, maintenu en place par
:
- ses 2 extrémités, en continuité avec le
bassinet et avec la vessie ;
- son adhérence à la face postérieure du
péritoine pariétal postérieur ;
- son adhérence au bord médial de
l'extrémité inférieure du rein, en haut.
Dans sa structure, l'uretère est constitué de 3
tuniques, superposées de dehors en dedans : - une
adventice, conjonctivo-élastique ;
- une musculeuse, lisse, avec deux
couches ; l'externe est circulaire, l'interne est longitudinale ;
- une muqueuse, en continuité,
en bas, avec la muqueuse vésicale.
1.2.2. Rapports
1.2.2.1. Partie abdominale
1.2.2.1.1. Rapports du segment lombaire
> En arrière, successivement :
.le fascia iliaca ;
.les insertions vertébrales du muscle ilio-psoas ;
.les processus transverses des 3 ou 4 dernières
vertèbres lombaires.
> latéralement
.en haut, le rebord médial du rein ;
.en bas, le colon ascendant tout proche de l'uretère
droit, et le colon descendant à distance de l'uretère gauche.
> vers la ligne médiane
.du côté droit : la veine cave inférieure et
la chaîne sympathique lombaire ; .du côté gauche : l'aorte
et la portion ascendante du duodénum.
> en avant
1-le plan digestif accolé :
.du côté droit : la partie
descendante du duodénum accolée par le fascia de treitz ;
Le mésocolon ascendant (fascia de toldt droit) contenant
les vaisseaux du côlon droit quicroisent l'uretère, en
bas ;
.du côté gauche : le
mésocolon descendant, contenant les vaisseaux du côlon gauche ;
.des deux côtés : l'uretère est
situé juste en arrière du péritoine pariétal
postérieur.
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Figure 3:Rapports des uretères. Coupe frontale.
[32] 20
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2-les vaisseaux gonadiques
.l'artère gonadique (ovarique ou testiculaire) oblique en
bas et latéralement croise l'uretère en regard de la
3e vertèbre lombaire.
.la veine gonadique : à droite, elle croise
l'uretère droit au niveau de la 3e vertèbre lombaire,
tandis qu'à gauche elle croise l'uretère beaucoup plus haut juste
avant de se jeter dans l'artère rénale gauche.
1.2.2.1.2. Rapports du segment iliaque
> en arrière
Les vaisseaux iliaques, qu'il croise obliquement de haut
en bas et vers la ligne médiane. Par l'intermédiaire des
vaisseaux iliaques, l'uretère répond à la fossette
ilio-lombaire.
> latéralement
Le muscle psoas, les vaisseaux gonadiques et le nerf
génito-fémoral.
~ vers la ligne médiane
Le promontoire et l'artère sacrée
médiane.
~ en avant
.du coté droit, l'uretère
contracte des rapports avec la terminaison de l'artère
iléo-colique, le coecum et l'appendice.
.du côté gauche, les
rapports dépendent de la longueur du mésosigmoide.
1.2.2.2. Partie pelvienne
Elle correspond à 3 segments topographiquement
différents : > le segment pariétal ;
> le segment viscéral ;
> le segment vésical ;
De plus les rapports diffèrent selon le sexe.
1.2.2.2.1. Chez l'homme > dans le segment pariétal
L'uretère, est en rapport avec :
.Latéralement : les vaisseaux iliaques internes .Plus
latéralement : la paroi pelvienne
Figure 4:Rapports uretères lombaires et iliaques
[51] .vers la ligne médiane
Par l'intermédiaire du péritoine pariétal
auquel il adhère, l'uretère répond au cul-de-sac
pararectal qui le sépare de la face latérale du rectum.
> dans le segment viscéral
L'uretère change de direction, se dirigeant
transversalement vers le fond de la vessie ; .l'uretère est encore en
rapport :
En avant, avec la face
postérieure de la vessie,
En arrière, avec la face
antérieure de la vésicule séminale homolatérale, et
plus à distance, avec le cul-de-sac de Douglas puis la face
antérieure du rectum.
En haut, le canal
déférent qui le surcroise et gagne la base de la prostate.
En bas, les rapports sont
représentés par le diaphragme pelvien et le segment
postérieur de la
base de la prostate.
> dans le segment vésical
.L'uretère pénètre dans la paroi
vésicale à 2 cm de la ligne médiane.
Les orifices d'abouchement dans la vessie sont elliptiques,
allongés en bas et vers la ligne médiane et bordés en haut
par un repli muqueux. Les méats urétéraux
délimitent avec l'ostium interne de l'urètre le trigone
vésical.
1.2.2.2.2. Chez la femme
> Dans le segment pariétal
L'uretère est situé globalement en
arrière du ligament large, il contracte les rapports suivants :
.Latéralement : les vaisseaux iliaques internes et leurs branches. Il se
place sur la face médiale de l'artère utérine.
. Plus latéralement, la paroi pelvienne.
. Vers la ligne médiane : le péritoine
pariétal, dessinant les fossettes respectivement ovarienne et sous
ovarienne.
> dans le segment viscéral
L'uretère se dirige obliquement en bas, en avant et en
dedans, cheminant d'abord sous la base du ligament large (segment
sous-ligamentaire) puis en avant de celui-ci (segment
préligamentaire).
Figure 5:Rapports uretère pelvien chez la femme.
Coupe frontale [30]
Dans le segment sous-ligamentaire :
l'uretère adhère au feuillet postérieur du
ligament large. Il croise l'artère utérine qui se dirige
transversalement vers la partie sus-vaginale du col utérin.
Ce croisement mérite d'être reconnu au cours de
l'uretéroscopie chez la femme afin de prévenir une plaie de
l'artère utérine après perforation de l'uretère. Il
faut éviter de forcer le passage de l'uretère à cet
endroit.
Dans le segment pré-ligamentaire
L'uretère répond au cul-de-sac
péritonéal compris entre la base de la vessie, en avant, le
cul-de-sac antérieur du vagin.
> dans le segment vésical
Les rapports vésicaux de l'uretère sont les
mêmes que chez l'homme.
Figure 6:Rapports du segment pelvien retro-ligamentaire
[51] 25
1.2.3. Vascularisation- Innervation 1.2.3.1.
Artères
De haut en bas, elles proviennent successivement des
artères rénales, des artères gonadiques, iliaques communes
et internes, artères génito-vésicale (chez l'homme) et
artère utérine (chez la femme).
Ces artères donnent des rameaux qui cheminent dans
l'adventice de l'uretère où elles s'anastomosent.
1.2.3.2. Veines
Calquées sur les artères, elles gagnent les veines
rénales, gonadiques, et iliaques internes ou leurs affluents.
1.2.3.3. Lymphatiques
Ils sont tributaires des noeuds lymphatiques abdominaux
latéro-aortiques, iliaques communs et internes, iliaques externes. Ils
sont anastomosés en haut, avec les lymphatiques du rein, en bas avec les
lymphatiques de la vessie.
1.2.3.4. Nerfs
Accompagnant les artères, les nerfs du plexus
rénal, du plexus testiculaire (ou ovarique) et du plexus hypogastrique
inférieur.
1.3. Considérations anatomiques de la voie
excrétrice appliquées à l'uretéroscopie
[49, 55, 58, 60]
Les deux principales contraintes anatomiques pour l'endoscopie
rétrograde de la VESI sont son orientation et sa morphologie
tridimensionnelle, la souplesse des uretérorénoscopes ayant
permis de s'affranchir de la sinuosité de l'uretère. Ces
contraintes compliquent l'orientation spatiale du chirurgien, qui a une
représentation bidimensionnelle de la VESI sur
les examens d'imagerie préopératoires et sur la
radioscopie peropératoire. De plus, l'organisation tridimensionnelle de
la VESI a une grande variabilité interindividuelle.
La disposition spatiale des calices est importante à
connaître. En effet, les calices ne sont pas disposés dans un plan
strictement frontal par rapport à l'axe transversal du rein. Les calices
sont généralement pairs et arrangés de part et d'autre du
plan frontal des reins.
La VESI est située à l'intérieur du sinus
rénal. Elle est constituée du pelvis rénal (ou
pyélon) et des calices mineurs et majeurs.
1.3.1. Pelvis rénal
Sa morphologie est variable et dépend du nombre de
calices qu'il reçoit. Dans le cas le plus fréquent (65 %), il
reçoit deux calices majeurs. On parle alors de pelvis rénal
bifide. S'il reçoit trois calices majeurs, il est dit
pyélique (32 %). Rarement, il peut recevoir directement les
calices mineurs et prendre une forme globuleuse (3 %). Le pelvis rénal
s'enfonce assez peu dans le sinus rénal. Seuls les pelvis rénaux
globulaires s'enfoncent plus profondément dans le sinus rénal en
raison de l'absence de calices majeurs. La jonction
pyélo-urétérale est ainsi extrasinusale. Le pelvis
rénal occupe les trois quarts ou la moitié inférieure du
hile rénal.
1.3.2. Calices
Les calices majeurs, appelés « tiges calicielles
» dans le jargon urologique, sont formés par la confluence de deux
à quatre calices mineurs. Ils sont disposés dans le plan frontal
du rein et dans le même plan que le pelvis rénal. Dans deux tiers
des cas, il existe donc deux calices majeurs : supérieur et
inférieur, et dans presqu'un tiers des cas, trois : supérieur,
moyen et inférieur. La longueur et la largeur des calices majeurs sont
variables, mais ils confluent tous vers le pelvis rénal. Les calices
mineurs (ou « fonds de calices ») sont des conduits moulés sur
les papilles rénales. Ils forment ainsi des cavités convexes vers
l'extérieur, dont le nombre est égal à celui des papilles
rénales (8 à 12). D'une longueur de 1 à 2cm, ils
s'insèrent sur le pourtour des aires criblées par un anneau
fibreux circulaire appelé fornix. Le fornix, élément de
continuité entre la capsule du sinus rénal et l'adventice de la
VESI, est fragile et se rompt en cas d'augmentation brutale de la pression des
urines à l'intérieur des VESI. Les calices mineurs sont
multidirectionnels et, comme pour les papilles, il existe des calices mineurs
simples et composés.
1.3.3. Orientation de la VESI [33,44]
1.3.3.1. Orientation du pelvis rénal et des calices
majeurs
La VESI est au centre du sinus rénal. Les calices
majeurs et le pelvis rénal sont situés dans le plan du sinus
rénal, qui du fait de l'obliquité du rein varie de 30 à
50° en arrière du plan coronal.
Le calice majeur supérieur est long et étroit,
ascendant vers le pôle supérieur, dans la continuité de
l'axe urétéral. Du fait de la courbure lombaire, les reins sont
inclinés d'environ 25? vers le bas et vers l'avant dans le plan
sagittal. Ainsi, l'axe du calice supérieur est d'environ 30? en
arrière du plan horizontal, passant par l'axe urétéral.
Le calice majeur inférieur est plus court et plus
large, faisant un angle variable (en moyenne 60?) avec l'axe
urétéral. Il reçoit les calices mineurs moyens, sauf quand
il existe un calice majeur moyen. Il se draine alors dans le pelvis
rénal avec un angle de 90? par rapport à l'axe vertical de
l'uretère.
1.3.3.2. Orientation des calices mineurs
Les calices mineurs sont multidirectionnels et situés
dans l'axe des pyramides rénales et de leurs papilles. Les calices
mineurs latéraux du rein droit sont postérieurs dans 70 % des
cas. À gauche, 80 % des calices mineurs latéraux sont
antérieurs.
La reconstruction d'images tridimensionnelles au moyen du
scanner à acquisition hélicoïdale constitue une aide
à l'évaluation de l'anatomie des cavités
pyélocalicielles et pourrait aider l'urologue au cours de
l'uretéroscopie.
1.3.4. Conséquences techniques
Le point clé pour s'orienter dans la VESI est de
comprendre son orientation par rapport à l'axe urétéral,
qui est l'axe de l'uretéroscope (URS). Le pelvis rénal et les
calices majeurs sont situés dans le même plan, en arrière
de l'axe urétéral et en dehors (avec un axe de 45?). De cette
orientation découle la gestuelle chirurgicale. La poignée de
déflexion de l'URS est poussée vers le haut pour que
l'extrémité de l'URS bascule en arrière et
pénètre dans le pelvis rénal et les calices majeurs. Dans
le même temps, l'axe de l'URS tourne de 45? dans le sens horaire à
droite et dans le sens antihoraire à gauche, pour orienter
l'extrémité de l'URS dans l'axe du pelvis rénal et des
calices majeurs. La déflexion est minime pour pénétrer
dans le calice majeur supérieur qui est dans l'axe de l'uretère.
Elle est maximale pour
accéder au calice majeur inférieur.
Pour accéder aux calices mineurs qui apparaissent
latéraux sur la radioscopie peropératoire, il faut retenir qu'ils
sont postérieurs dans 70 % des cas à droite et antérieurs
dans 80 % des cas à gauche.
Enfin, le débit d'irrigation de
l'uretérorénoscope est limité par le calibre du canal
d'irrigation et par la faible capacité de la VESI. La pression
intracavitaire doit être contrôlée et stable pour limiter le
risque de rupture du fornix et d'épanchement périrénal.
1.3.5. Uretères
Le trajet relativement sinueux de l'uretère peut grever
le geste thérapeutique d'une morbidité. En plus, les contraintes
techniques rencontrées peuvent endommager les instruments. Cet aspect
n'est pas à négliger: les uretéroscopes flexibles sont des
outils performants mais fragiles et extrêmement onéreux. [1,70]
Les zones de rétrécissement constituent des
obstacles à la progression d'un uretéroscope et
nécessitent des manoeuvres douces afin de les franchir sans perforer
l'uretère. Les calculs vont se coincer et s'impacter
préférentiellement au niveau des
rétrécissements.
Le relief des muscles psoas peut empêcher la progression
de l'uretéroscope en l'occurrence chez l'homme où le muscle est
plus développé. L'abaissement de la jambe homolatérale au
muscle psoas permet de réduire le relief de ce dernier et favorise la
progression de l'uretéroscope.
En uretéroscopie semi rigide, le franchissement des
vaisseaux iliaques est parfois difficile car ceux-ci soulèvent
l'uretère en lui donnant un angle plus ou moins aigu. Chez certains
patients, le franchissement des vaisseaux iliaques peut réellement
être impossible. L'uretéroscope souple progresse plus
aisément dans l'uretère du fait de la pose d'une gaine
d'accès urétéral.
2. Techniques d'uretéroscopie [18,29, 61] 2.1.
Instrumentation
2.1.1. Uretéroscope rigide (URS)
L'uretéroscope est constitué de plusieurs
éléments dont la gaine, le système optique et le canal
opérateur. Plusieurs éléments sont à prendre en
compte dans le choix d'un uretéroscope : le canal opérateur, le
canal d'irrigation, la qualité de la vision, la luminosité, le
diamètre de l'endoscope et le mode de stérilisation. Le
diamètre de la gaine métallique peut être progressif en
<<marche d'escalier>> ou constant. Le profil en marche d'escalier
permet une <<autodilatation >> régulière par
l'uretéroscope lui-même. Leur extrémité est
atraumatique.
Les uretéroscopes rigides récents sont de petit
diamètre, 6,9 à 12 Ch selon les instruments
commercialisés. Ils sont équipés d'une gaine
complète et de deux canaux opérateurs pouvant accepter 1 à
2 instruments de 1mm de diamètre. Leur petit diamètre favorise un
accès plus aisé et moins traumatique à l'uretère et
réduit la douleur postopératoire.
Le système optique utilise soit le principe des lentilles,
soit celui des fibres optiques qui est actuellement le plus répandu.
L'angle de vision distal varie de 0 à 10 degrés.
L'optique peut être axiale ou en <<Y>> par rapport à
l'axe de la gaine. Les endoscopes à lentilles assureraient une meilleure
qualité de vision alors que les endoscopes à fibre optique
accorderaient plus de luminosité. [18]
Ils sont disponibles en 33cm et 41cm de longueur.
Ils ont une certaine flexibilité mais limitée
à quelques degrés d'où leur désignation de
URETEROSCOPE SEMI RIGIDE.
La diminution des diamètres des uretéroscopes a
comme corollaire un système optique plus petit donc moins lumineux et un
canal de travail unique, plus étroit, inférieur à 5 Ch,
avec une efficacité de lavage diminué quand ce canal est
occupé par un instrument.
Leur stérilisation est faite par autoclavage sur
prescription du fabricant.
2.1.2. Uretéroscope souple (URS-S) [54]
De façon standard un uretérorénoscope
souple (URS-S) mesure 70 cm de long, son extrémité distale est
ronde et mesure 7,4 Ch de diamètre. Le diamètre externe de
l'uretérorénoscope croît progressivement pour atteindre 8,5
Ch en partie moyenne (corps de
l'endoscope) et environ 9 Ch à l'extrémité
proximale (du côté de la poignée).
L'URS-S est muni d'un canal opérateur unique de 3,6 Ch
admettant le passage d'instruments jusqu'à 3,2 Ch et de deux ou trois
faisceaux de fibres optiques : généralement deux pour
l'illumination et un pour la transmission des images vers l'unité
d'endoscopie. Il s'agit d'une optique à 0? avec un champ optique
d'environ 90?.
Le canal opérateur unique est équipé d'une
ou deux entrées (connecteur Luer-Lock) permettant de brancher une
irrigation et de passer en même temps un instrument.
Les URS-S standards ont une déflexion active de 180?
dans le sens ventral et dans le sens dorsal activé par un levier
situé sur la poignée de l'URS-S. Il existe également un
mécanisme de déflexion passive obtenu en forçant la
courbure de l'endoscope fléchi activement à 180?. Ce
mécanisme apparaît si l'endoscope est appuyé sur les
cavités pyélocalicielles. L'association des déflexions
active et passive permet d'atteindre le groupe caliciel inférieur.
À partir de 2001, les fabricants ont produit une nouvelle
génération d'uretérorénoscope possédant au
moins une déflexion active à 270?. Le coût de ces appareils
est estimé entre 8000 et 14000 euros pour un URS-S à fibres
optiques et entre 20 000 et 25 000 euros pour un URS-S numérique.
Tous ces uretéroscopes ont un canal opérateur
unique de 3,6 Ch n'admettant que des instruments n'excédant pas 3,4 Ch.
Ils sont tous non autoclavables et nécessitent donc un trempage à
froid pour être stérilisés avec une décontamination
par acide per acétique pendant 30 minutes. Ils doivent toujours
être vérifiés (étanchéité,
flexibilité, visibilité, perméabilité du canal
opérateur) avant et après chaque intervention. Il s'agit d'un
matériel fragile qui peut être endommagé lors de sa
manipulation en dehors du patient (stérilisation, conditionnement) mais
surtout lors des uretéroscopies .Certaines précautions doivent
donc être respectées pour limiter les dommages : déflexion
excessive, introduction de matériel acéré dans le canal
opérateur en position fléchie (fibre laser mal coupée),
travail long et forcé dans le calice inférieur. Avec
l'apprentissage et le respect des règles d'entretien, la durée de
vie de ces uretéroscopes peut atteindre 50 interventions avant la
première révision.
2.1.4. Appareil de fluoroscopie [18,29, 61]
Il se compose d'un amplificateur de brillance et d'une table
radiotransparente. Il est le complément des images obtenues par la
vidéo et doit être utilisé tout au long de
l'uretéroscopie afin de réaliser des clichés
d'uretéropyélographie rétrograde (UPR) .La fluoroscopie
aide à la précision de l'anatomie des uretères et des
calices, à l'identification des lacunes de la voie excrétrice et
des calculs. L'amplificateur de brillance assure le bon emplacement des fils
guides et des différents types de sonde dans les voies urinaires
supérieures.
Au besoin, l'urologue injecte, par l'uretéroscope, un
produit radioopaque dont les vues fluoroscopiques lui permettent de se rassurer
ou de rectifier le trajet de sa progression dans les voies urinaires.
En fin d'intervention, une uretéropyélographie
vérifie le succès de l'intervention par l'absence des images
anormales et l'intégrité de l'uretère en détectant
la moindre extravasation de produit de contraste hors des voies urinaires.
La fluoroscopie impose la prise des mesures de radioprotection
(tablier de plomb, cache thyroïde, gants plombés, lunettes
plombées)
2.1.5. Fils guides
L'utilisation d'un fil guide de sécurité est
impérative pour franchir le méat urétéral. Une fois
que l'orifice du méat est localisé par le cystoscope, le fil
guide est passé dans l'uretère sous vision directe et sous
contrôle fluoroscopique. Le fil guide aligne le trajet de
l'uretère et assure le passage dans la lumière
urétérale aux sondes et aux uretéroscopes avec le moins de
friction possible au contact de l'urothelium. Les uretéroscopes peuvent
être montés dans l'uretère sur le fil guide ou à
coté du fil guide.
La disponibilité de différents types de fil
guide est particulièrement important pour accéder aux
uretères dits difficiles (antécédent de chirurgie
vésicale ou de réimplantation urétérale ou un
volumineux lobe médian prostatique). Dans la majorité des cas
l'accès urétéral standard peut être accompli avec un
guide de 145cm de long et 2,9 Ch de diamètre recouvert de
polytétrafluoroéthylène (PTFE) à
bout droit. Les matériaux revêtus de PTFE sont dits
matériaux téflonés. Le fil guide standard
téfloné mesure 150 cm de long, possède une
extrémité souple et une extrémité rigide et son
diamètre est de 0,035 ou 0,038 pouces.
Les 3 derniers centimètres de tout fil guide sont mousse
et flexible afin d'atténuer le
traumatisme urétéral durant leur passage.
Il est recommandé d'utiliser des fils guides
hydrophiles pour l'uretérorénoscopie souple dans le but de
protéger le canal opérateur de l'endoscope. Ces fils guides
spécifiques possèdent une extrémité distale
extrêmement souple et atraumatique, et un corps hautement
malléable mais non déformable et rigide « stiff 0,038»
il existe également des fils guides à double
extrémité souple spécifiquement développés
pour l'uretérorénoscopie souple pour ne pas endommager le canal
opérateur. Ils sont particulièrement atraumatiques pour
l'uretère mais surtout pour le canal opérateur de l'endoscope.
2.1.6. Sondes urétérales
Les sondes urétérales sont utilisées
aussi pour favoriser l'accès à l'uretère. La pose des
sondes urétérales à demeure est requise dans toute
situation provoquant une obstruction significative des uretères, que ce
soit une obstruction intrinsèque (calcul, rétrécissement,
caillot de sang, oedème post opératoire) ou extrinsèque
(fibrose retroperitoneale, adénopathie, tumeur). Elles assurent
l'écoulement normal du flux urinaire du rein vers la vessie. A l'instar
des fils guides, les sondes urétérales sont choisies en fonction
de leur taille, de leur revêtement, du matériau de fabrication.
Mardis et Al [7,45] ont proposé que la sonde urétérale la
plus adéquate devrait être fabriquée avec un
matériau ayant une grande résistance, une grande
plasticité, une excellente biocompatibilité et
biodurabilité, une excellente radio opacité, et une faible
surface de friction. Les sondes doivent être parfaitement radio
opaques afin d'être visibles en radiographie et avoir un faible
degré de friction pour faciliter leur introduction dans
l'uretère.
Pour mettre en place deux fils guides dans l'uretère et
dans les cavités rénales, il peut être intéressant
d'avoir à sa disposition un « cathéter
urétéral double lumière ». Le cathéter double
lumière est un cathéter urétéral spécifique
mesurant 10 Ch de diamètre avec une extrémité distale
souple et atraumatique de 6 Ch de diamètre. Ce cathéter double
lumière accepte un fil guide de diamètre 0,038 inch dans chaque
canal et est gradué tous les centimètres. Il est très
utile pour placer un deuxième fil guide lorsqu'un premier est
déjà en place. Le cathéter double lumière peut
également être utilisé pour injecter du produit de
contraste dans les cavités pyélocalicielles alors qu'un fil guide
est déjà en place. Une sonde urétérale à
demeure doit satisfaire à deux conditions : assurer un drainage urinaire
constant sans s'obstruer, et demeurer en place sans migrer. Leur
diamètre extérieur varie de 4,7 à 18Ch. La plupart des
sondes sont conçues pour permettre un supplément de
drainage urinaire le long de la paroi externe de la sonde.
Le maintien en place de la sonde dépend de la
configuration de ses extrémités et du choix adéquat de sa
longueur. Les sondes à demeure peuvent avoir une extrémité
en <<J >> ou les deux en <<J>> = sonde double J. Leur
longueur varie de 12 à 30cm, une longueur de 24 cm convient à la
majorité des adultes. Les sondes munies d'un mécanisme
autostatiques (bouts en queue-de-cochon ou forme en J ou JJ) sont
indiquées pour un long port dans les voies urinaires. Apres
étirement et avancée de la sonde au long de l'uretère,
cette forme sera reprise en raison de la fonction mnésique de ces
matériaux.
Les sondes urétérales sont utilisées pendant
ou après plusieurs interventions urologiques et endoscopiques :
1- assister le passage du fil guide dans le méat
urétéral
2- assurer une dilatation passive des uretères avant une
intervention endoscopique sur l'uretère.
3-assurer un drainage urétéral des voies urinaires
au décours d'une intervention sur les uretères
4-franchissement d'un obstacle urétéral
intrinsèque ou extrinsèque
5-servir de tuteur à une anastomose
urétérale ou à une urétérostomie
La perspective des sondes urétérales
résorbables devraient ouvrir un nouveau chapitre dans les indications de
ces dernières. [7]
2.1.7. Gaine d'accès urétéral
Il est régulièrement recommandé
d'utiliser une « gaine d'accès urétéral »
(Figure 7). Il s'agit d'une gaine hydrophile de diamètre adapté
au diamètre du corps de l'uretéroscope (en fonction du
modèle d'endoscope : 9,5/11,5 Ch, 11/13 ou 12/14 Ch) :
> la gaine d'accès urétéral est
composée de la gaine elle même et d'un obturateur autodilatant
permettant la mise en place de la gaine sur un fil guide ;
> certaines gaines d'accès urétéral
incorporent une spirale métallique dans la paroi même de la gaine,
ce qui permet de prévenir toute plicature. On parle de gaine
renforcée ;
> l'obturateur autodilatant possède une
extrémité Luer-Lock afin d'injecter du produit de contraste pour
obtenir une opacification rétrograde lorsque la gaine d'accès
est
en place.
La gaine d'accès urétéral réalise
pour l'uretère un équivalent de gaine d'Amplatz pour la chirurgie
percutanée du rein. La gaine est introduite sur le guide de travail,
sous contrôle scopique, avant la mise en place de l'endoscope.
La gaine peut être positionnée à n'importe
quel niveau de l'uretère (uretère pelvien, iliaque, lombaire ou
souspyélique). On arrête sa progression lorsqu'elle ne peut plus
progresser. Le but premier de la gaine d'accès est d'obtenir un
accès direct à l'uretère en faisant l'impasse sur la
vessie. Son niveau d'arrêt dans l'uretère est donc secondaire.
Il existe différents diamètres (9,5/11,5 Ch,
11/13 ou 12/14 Ch) et différentes longueurs (de 18 à 55 cm de
long) adaptés aux femmes et aux hommes. Cette gaine protège
l'urètre et l'uretère des traumatismes iatrogènes,
protège l'URS-S, facilite la mise en place de l'URS-S dans la voie
excrétrice supérieure et particulièrement lorsqu'il est
nécessaire de faire plusieurs allersretours. Elle facilite
également l'évacuation des fragments lithiasiques et du liquide
d'irrigation, évitant ainsi leur accumulation dans la vessie.
Leur utilisation ne doit pas être systématique, en
particulier en cas d'uretérorénoscopie souple diagnostique, car
elles peuvent être responsables de microtraumatismes de
l'uretère.
Figure 7:Gaine d'accès urétéral
[54]
2.1.8. Sondes à ballonnet
La dilatation au ballonnet des méats
urétéraux est un artifice fréquent durant une
séance d'uretéroscopie pour permettre un accès non
traumatique aux uretères. Un large calibre urétéral
facilite le passage des différents instruments endoscopiques.
Une sonde à ballonnet peut être nécessaire
pour dilater :
1- Le méat urétéral et l'uretère
intramural avant une uretéroscopie
2- Une sténose urétérale
3- une sténose infundibulaire
4- la sténose d'une tige calicielle
La jonction urétérovésicale et
l'uretère intramural constituent les segments les plus étroits de
l'uretère. Leur dilatation, non systématique avant l'exploration
endoscopique, assure une facilité d'accès mais également
un canal assez large pour l'extraction des calculs.
2.1.9. Equipement vidéo
2.1.9.1. La colonne vidéo
Console mobile comprenant: source lumineuse,
générateur caméra, moniteur de télévision,
source de lumière froide, insufflateur de gaz carbonique, dispositifs
annexes de type : magnétoscope, bistouri électrique, aspirateur,
laveur, échographe.
Elle permet de visionner sur écran
télévisé l'intervention endoscopique. L'équipement
vidéo offre un confort de vue à l'opérateur, mais il
permet aussi à l'aide opérateur d'anticiper les besoins en
instruments. Il permet enfin une vue simultanée de la séance par
les urologues en formation et l'équipe opératoire qui est dans la
salle.
2.1.9.2. Source et câble de lumière
La source de lumière (froide) est constituée par
une lampe de forte intensité située à l'extérieur
de l'appareil. Sans cette source de lumière, l'observation serait
impossible, étant donné que l'intérieur des organes creux
de l'organisme est sombre.
Les sources de lumière sont équipées
d'ampoule à Halogène ou d'ampoule à Xénon. Les
câbles optiques doivent être des câbles d'endourologie de
3,5mm de section.
2.1.10. Instruments de lithotritie
2.1.10.1. Energie acoustique : Ultrasons
Les ultrasons sont des ondes au dessus du seuil
d'audibilité, de fréquence supérieure à 17 kHz. Les
calculs sont fragmentés par l'intermédiaire d'une sonde creuse
rigide qui transmet des ultrasons .Cette vibration entraîne un
phénomène de forage du calcul au contact de
l'extrémité de la sonde. La taille des sondes est variable, mais
assez importante pour autoriser un système d'aspiration qui permet
l'élimination simultanée des fragments. Leur utilisation impose
la disponibilité d'un uretéroscope rigide de 11,5 Ch.
Les ultrasons sont sans dommage pour les tissus mais il est
important d'irriguer continuellement l'uretère pour refroidir
l'extrémité de la sonde qui peut atteindre des
températures élevées (60°C) en cas de fonctionnement
prolongé. La sonde ultrasonique n'est efficace qu'au contact de la
pierre, et il est nécessaire d'exercer une pression sur le calcul pour
obtenir un phénomène de forage, avec le risque de migration du
calcul et/ou de perforation urétérale. La longueur du temps
nécessaire à une fragmentation rend cette énergie peu
pratique pour l'uretéroscopie.
2.1.10.2. Energie électrique : chocs
hydroélectriques
La décharge électrique est créée
à l'extrémité d'une électrode souple de 3,5 Ch.
L'énergie délivrée est considérable, de 150
à 1500 mJ pour une impulsion de 2 à 5 uS .Elle
génère une vaporisation du liquide situé entre la sonde et
le calcul, et c'est l'implosion des bulles de cavitation qui entraîne la
fragmentation de la pierre. Afin d'éviter les traumatismes
urétéraux, l'étincelle électrique doit
impérativement être délivrée au contact du calcul,
sans toucher la muqueuse urétérale, malgré cette
précaution, les pétéchies muqueuses, une hématurie,
une perforation urétérale, voire une sténose de
l'uretère sont fréquentes, même a distance du choc
électrique. Par ailleurs, lors de la fragmentation des fragments peuvent
être propulsés en dehors de l'uretère.
Il s'agit d'une technique très efficace, mais d'une
utilisation délicate. On ne recommande pas d'utiliser les fibres
électrohydrauliques de 1,6 ou 1,9 F car si elles sont efficaces pour le
traitement des calculs, elles sont avant tout dangereuses pour la muqueuse et
les urétéroscopes.
2.1.10.3. Energie mécanique : chocs balistiques
L'onde de choc est créée par le
déplacement d'une masselotte mue par air comprimé ou par un champ
électromagnétique. L'énergie est transmise par
l'intermédiaire d'une tige métallique semi-rigide de 0,8 ou 1 mm
de diamètre. Ces ondes propulsent le calcul qu'il est
préférable de maintenir dans une sonde panier. Cette
énergie crée des fragments. Il faut extraire les calculs de plus
de 4 mm de diamètre. Les ondes balistiques sont peu traumatiques pour
l'uretère.
Il s'agit d'un appareil peu coûteux dont
l'efficacité est excellente. Il s'agit de l'énergie idéale
pour la lithotritie endo-urétérale. Les sondes de 3,2 F pour
énergie balistique (pneumatique) sont inadaptées en
uretéroscopie souple car elles annulent complètement le flux
d'irrigation, rigidifient et fragilisent les endoscopes et leur coût est
élevé (4 à 5 utilisations possible).
2.1.10.4. Energie lumineuse : lasers pulsés
Il s'agit de laser (Light
Amplification by Stimulated
Emission of Radiation= amplification de
lumière par émission stimulée de rayonnement)
à colorant vert, dont la longueur d'onde (504nm) est absorbée par
l'eau et par la plupart des calculs urinaires mais très peu par les
tissus, ce qui réduit le risque de traumatisme urétéral au
cours de l'illumination de la muqueuse. En revanche, le risque de brûlure
oculaire justifie impérativement l'utilisation d'une caméra. La
source laser la plus efficace et la plus utilisée en urologie est le
laser holmium : YAG (yttrium aluminium garnet) d'une longueur d'onde de 2100 nm
(spectre de lumière infrarouge), qui est absorbée par l'eau et a
une pénétration tissulaire faible (0,5 mm). Les fibres laser sont
en silice, souples et fines (200 et 365 microns admises par le canal
opérateur 3,6F) à tir direct dans l'axe de la fibre. Elles
doivent être recoupées après chaque utilisation. En
modifiant les paramètres du laser (intensité, fréquence et
durée du pulse) il est possible de modifier l'effet de l'onde laser :
effet lithotritie, section ou coagulation. L'énergie laser permet de
couper différents matériaux, comme les sondes doubles J, les fils
guides et les paniers en Nitinol. Un laser de 20 Watts est suffisant pour
obtenir l'ensemble de ces effets en endo-urologie du haut appareil. Enfin il
existe un autre laser adapté à l'uretéroscopie souple et
à un coût moins élevé: le laser Nd : YAG ou
FREDDY-LASER. Toutefois, mêmes si ses fibres ont les mêmes
caractéristiques que celles du laser Holmium, il ne permet ni
coagulation, ni section et ne permet pas non plus de traiter les calculs de
cystine. Les pics de chaleur générés par le laser
entraînent une vaporisation du
calcium et la génération d'un
phénomène de cavitation qui entraîne la fissuration puis la
fragmentation du calcul. Au delà de 1,5cm de diamètre, la
fragmentation est longue. Peu de fragments sont créés et il est
rarement nécessaire d'extraire des fragments, le calcul étant
vaporisé et éliminé par l'irrigation sous forme de sable.
La transmission de l'énergie n'entraîne pas de déplacement
du calcul mais il existe un risque pour l'uretère si la sonde est au
contact de la paroi urétérale lors d'un tir. Le seul risque de
cette technique est lié à la finesse de la fibre optique dont une
mauvaise manipulation peut entraîner une perforation
urétérale, minime en règle et sans conséquence.
L'absence de fragments résiduels significatifs avec le
laser évite les allers-retours pour extraire les fragments et
évite dans certains cas la mise en place d'une sonde JJ.
2.1.11. Sondes à panier
Son utilisation doit être limitée en
uretéroscopie. Le matériel disponible est de petite taille et ne
peut extraire que de petits calculs qui sont souvent ceux qui migreraient
spontanément le long d'une sonde urétérale.
Du fait de leur finesse, ces sondes sont traumatisantes et
peuvent facilement perforer la paroi urétérale souvent
inflammatoire et fragile au niveau d'un calcul impacté.
De plus, il s'agit d'un matériel à usage unique,
très fragile et coûteux.
Si l'on doit utiliser des sondes à panier, la
manipulation des calculs doit se limiter dans la mesure du possible aux calculs
pelviens. Il est important de contrôler la progression et l'ouverture du
panier sous amplificateur de brillance, après une légère
opacification rétrograde de l'uretère, afin d'éliminer une
perforation urétérale. Le calcul doit être ensuite
être prudemment extrait sous contrôle de la vue et sous
contrôle fluoroscopique.
Les sondes panier à fond caliciel sont
particulièrement adaptées à l'uretéroscopie souple
intrarénale du fait de leur souplesse, de leur résistance et de
leur extrémité atraumatique. Ces paniers sont constitués
de Nitinol® (alliage Nickel-Titane) à l'origine de leur souplesse
et de leur résistance [21]. En revanche, leur faible force d'ouverture
les rend moins utiles pour les calculs intraurétéraux en
particulier avec les paniers de petit calibre de 1,5 et 1,9 Ch. Il existe
actuellement toute une gamme de paniers de diamètres et de formes
différents. De nos jours le diamètre 1,9 Ch représente un
diamètre standard.
Parallèlement aux paniers en Nitinol, il existe
également des tripodes de 3 Ch de diamètre et des pinces-paniers
(1,7 à 3,2 Ch) à mi-chemin entre le panier et la tripode, qui
permettent de saisir un fragment ou un calcul impacté sur une papille
rénale ou sur la muqueuse urothéliale.
Figure 8:Sonde panier (Dormia)
[62]
2.1.12. L'irrigation
Le plus simple est de se servir de poches d'irrigation de
sérum salé 3 litres, suspendues sur une potence à 1-1,5m
du sol. La pression obtenue est suffisante lors du déroulement classique
de la cystoscopie, de l'uretéroscopie, lors de la progression dans un
uretère et des calices normaux. En uretéroscopie souple,
dès qu'un instrument est introduit dans le canal opérateur, la
réduction du flux est considérable. Différents
systèmes permettent d'augmenter le flux d'irrigation : seringues avec
valves anti-retour, balle ou pistolet de pression ; ces systèmes sont
à usage unique et leur coût non négligeable. La pompe
aspiration avec système de gestion des fluides, permet d'augmenter le
débit de perfusion sans pour autant augmenter de façon importante
la pression intra-pyélique. Si la pompe n'est pas disponible, il est
possible d'augmenter transitoirement la pression d'irrigation en branchant une
seringue de sérum physiologique directement sur le canal
opérateur de l'endoscope ou en demandant au personnel de salle d'exercer
une pression sur la poche d'irrigation.
2.2. Déroulement d'une uretéroscopie rigide
idéale
2.2.1. Consultation préopératoire
Une évaluation radiologique de la voie
excrétrice supérieure avec réalisation d'une urographie
intraveineuse préopératoire, d'une uro-tomodensitométrie
(uro-TDM) permet souvent de préciser l'anatomie urinaire et de
définir le siège de la pathologie ou de l'anomalie à
explorer. On éliminera toute pathologie pouvant empêcher la
cathétérisation du méat urétéral, comme un
volumineux adénome de la prostate, une néo-vessie, un
antécédent de réimplantation
urétérovésicale, type COHEN en particulier.
L'uretéroscopie doit être réalisée
à urine stérile (ECBU) et sous couvert d'une
antibioprophylaxie efficace.
En dehors de l'infection urinaire, il existe peu de
contre-indication à l'uretéroscopie. Le patient doit être
averti des risques et des complications de la technique : échec de
l'uretéroscopie et nécessité d'une chirurgie
conventionnelle urgente.
2.2.2. Anesthésie [39,62]
L'anesthésie caudale ou une neuroleptanalgésie
sont adaptées à une uretéroscopie basse, car
l'uretère pelvien est peu sensible aux mouvements respiratoires. En
revanche, une anesthésie générale est plus adaptée
à une uretéroscopie lombaire et à une
uretérorénoscopie, car elle permet de maîtriser les
mouvements respiratoires et d'éviter le risque de mouvement
inopiné du patient, de toux ou d'éternuement à l'origine
de plaie urétérale et de rupture du matériel. Il peut
être nécessaire de mettre le patient en apnée si les
mouvements du diaphragme font bouger le rein de façon trop importante.
Pour cela, le patient doit être intubé et curarisé.
L'anesthésie générale offre une relaxation du patient et
un temps opératoire tranquille
Une dernière précaution : éviter une
surdistension des voies urinaires par l'irrigation ce qui entraîne,
même chez le patient sous anesthésie générale, une
stimulation nociceptive assez forte pour provoquer un mouvement réflexe
brusque [70]. Une vidange périodique des voies urinaires prévient
ces mouvements du patient en même temps qu'elle assure une meilleure
visibilité du champ opératoire.
2.2.3. Installation
Le patient est installé en position
gynécologique (cuisses semi fléchies et en abduction) les fesses
au ras du bord de la table, les jambes reposant sur des étriers. La
cuisse du coté de l'uretéroscope est en extension la plus proche
possible de l'horizontal de façon à étirer le relief du
psoas, qui pourrait gêner la progression de l'endoscope. La cuisse du
côté opposé à l'uretéroscope est au contraire
en flexion pour permettre une meilleure amplitude des mouvements de l'endoscope
sous le membre inférieur correspondant. Cette position facilite le
passage de l'uretéroscope en réduisant les angles de courbure de
l'uretère .Les
points d'appui sont protégés : tête, coudes
et mains.
Il n'y a cependant pas de position unique. La position
gynécologique est la plus communément utilisée. Il est
également possible de réaliser l'intervention en décubitus
dorsal strict. Pour certains auteurs, il est également souhaitable
d'utiliser une table autorisant la mise du patient en position de Trendelenburg
afin de faciliter la mobilisation des fragments lithiasiques.
La table d'opération doit posséder un tiroir
d'évacuation d'eau et pouvoir être réglée tant en
hauteur qu'en inclinaison durant l'intervention. La quantité de liquide
d'irrigation et de sortie doit être surveillée et
comptabilisée pendant et après l'intervention. L'installation des
champs opératoires doit prévoir un orifice pour la sortie de la
verge ou pour l'accès à la vulve. Le confort de
l'opérateur est important. Il est tantôt debout, tantôt
assis sur un tabouret selon que le geste qu'il exécute le
nécessite.
Dans l'installation standard, la table d'instrumentation est
placée sous le membre inférieur gauche du patient. Cette position
spécifique de la table permet à l'opérateur de poser toute
son instrumentation et ses endoscopes dans l'axe et dans le même plan que
le patient sans faire intervenir son assistant.
La colonne d'endoscopie et l'unité de contrôle
fluoroscopique sont au mieux positionnées sur la partie droite du
patient. Les deux écrans doivent être côte à
côte. En cas de manque de place dans la salle opératoire, la
colonne d'endoscopie est placée sur la droite du patient et
l'unité de contrôle fluoroscopique sur la gauche. L'unité
laser est placée au contact de la table d'instrumentation afin de
pouvoir contrôler les paramètres propres du laser.
2.2.4. Type de description : Uretéroscopie semi rigide
idéale avec lithotritie endo-urétérale au laser Holmium
: YAG pour lithiase urétérale
2.2.4.1. Cystoscopie
Elle vérifie l'intégrité de
l'urètre et de la vessie. Effectuée avec une optique 5°, la
cystoscopie permet de repérer le méat urétéral avec
le même angle de vision que l'uretéroscope, et donc de
mémoriser sa position. La cystoscopie précise l'aspect du
méat, l'aspect des vaisseaux trigonaux, zones inflammatoires et permet
de prévoir des difficultés éventuelles au cours de son
franchissement. Elle permet d'effectuer une
urétéropyélographie
rétrograde, particulièrement utile si les
clichés d'urographie ne visualisent pas l'uretère d'aval. Enfin,
elle permet de monter un fil guide métallique souple, passant le calcul,
jusque dans les cavités rénales.
2.2.4.2. Franchissement du méat
Avec l'expérience, l'uretéroscopie peut
être directe, sans fil guide, en particulier pour les
urétéroscopies pelviennes. Mais en début d'apprentissage,
la montée d'un fil guide de sécurité est
recommandée. Une fois le fil guide en place, la progression de
l'uretéroscope peut s'effectuer sur fil guide ou à coté de
celui-ci. Chacune de ces techniques a ses avantages et ses
inconvénients.
> Sur le fil guide : le passage
du méat urétéral se fait avec une rotation de l'optique de
180° de façon à soulever le toit du méat
urétéral et pouvoir glisser la partie plane-oblique de
l'extrémité de l'uretéroscope sous le toit du méat,
en suivant le fil guide. Dès que le méat est franchi, il faut
retourner l'uretéroscope de 180° en sens inverse. La progression
est ensuite aisée en suivant le fil guide comme un rail. Le risque de
perforation urétérale est faible mais il est important de ne pas
forcer sur le fil guide, en particulier pour négocier un coude
urétéral. Le fil guide sera ensuite retiré pour mettre en
place l'instrument de lithotritie si l'uretéroscope n'a qu'un canal
opérateur. Les temps opératoires suivants nécessitent donc
une vigilance d'autant plus grande que l'on risque de ne pas retrouver la
lumière urétérale d'amont en cas de plaie
urétérale et de fausse route. A la fin de la lithotritie, le fil
guide sera remis en place et l'uretéroscope retiré.
C'est la méthode la plus simple mais la moins
sûre.
> Le long du fil guide : le
passage du méat urétéral est plus délicat. Il faut
positionner l'extrémité de l'uretéroscope sous le fil
guide, ce qui soulève le toit du méat urétéral ,
puis redresser l'uretéroscope de façon à passer en premier
son extrémité becquée dans le méat
urétéral, et enfin glisser l'extrémité
plane-oblique en abaissant l'instrument , à la manière d'un
chausse-pied. La progression de l'uretéroscope est plus prudente et doit
se faire en poussant l'instrument dans la direction de la lumière
urétérale qui apparaît donc noire, tout en gardant le fil
guide dans le champ de vision. Une progression à l'aveugle, sans ces
deux repères, expose immanquablement au risque de perforation.
Dès que le calcul est repéré, le canal
opérateur est immédiatement disponible pour
l'instrument de lithotritie, ce qui diminue les manipulations.
De plus l'uretéroscopie s'effectue en gardant le fil guide de
sécurité toujours en place, ce qui permet à tout moment de
monter sans difficulté une sonde urétérale.
C'est la méthode la moins simple mais la plus sure.
> La dernière solution consiste à monter
deux fils guides : l'un sur lequel on fait glisser
l'uretéroscope et l'autre qui sert de guide de sécurité
une fois que le premier guide est retiré de l'uretéroscope.
2.2.4.3. Montée dans l'uretère
En suivant la direction du fil guide, ou en son absence par une
opacification rétrograde.
Il est essentiel de ne jamais forcer la progression ou de
progresser sans voir la lumière urétérale. Il est
impératif de suivre scrupuleusement cette règle.
L'exploration de l'uretère pelvien est en
général simple, en progressant dans l'axe de la lumière
noire de l'uretère.
Le franchissement des vaisseaux iliaques est parfois difficile
car ceux-ci soulèvent l'uretère en lui donnant un angle plus ou
moins aigu. Il peut être alors utile de progresser sur un fil guide qui
aligne l'uretère et évite les fausses routes. Chez certains
patients, le franchissement des vaisseaux peut réellement être
impossible et il faut alors mettre en place une sonde double J et faire une
nouvelle tentative 8 jours plus tard dans un uretère hypotonique et
dilaté.
Figure 9:Intubation d'un méat
urétéral [39]
La progression dans l'uretère lombaire, jusqu'au bassinet
est en règle facile chez la femme mais souvent plus difficile chez
l'homme, à cause du muscle psoas plus développé.
La progression dans l'uretère est douce et progressive
et réalisée sous contrôle de la vue grâce à la
vidéo caméra. Les contrôles radioscopiques sont
régulièrement réalisés. Une irrigation douce au
sérum salé permet une bonne vision et une dilatation douce de
l'uretère.
2.2.4.4. Fragmentation du calcul
Quelles que soient les sources d'énergie
utilisées, on doit s'attacher à obtenir des fragments
suffisamment petits pour qu'ils puissent être éliminés
spontanément. Il faut éviter d'avoir recours à une sonde
à panier qui augmente les manipulations et majore le risque de plaie
urétérale. La place de l'URS-S pour le traitement des calculs est
particulièrement
intéressante pour les calculs de l'uretère
lombaire proximal et les calculs rénaux. Schématiquement, on peut
retenir qu'au-dessus des vaisseaux iliaques, l'URS-S est utile et
qu'en-dessous, l'URS semi-rigide reste souveraine.
Les calculs à traiter par URS-S laser sont les calculs
ayant résistés à la LEC (y compris les fragments
résiduels), ou plurifocaux, ou de taille comprise entre 10-20mm, ou
caliciels inférieurs. Les calculs ne peuvent être traités
par URSS que si l'on dispose d'une source « laser Holmium: YAG ». Il
peut être dangereux de vouloir traiter les calculs rénaux sans
source de fragmentation. En effet, l'absence de laser oblige à mobiliser
les calculs jusqu'au niveau de l'uretère ou en sous-pyélique et
de les fragmenter avec les ondes balistiques après mise en place d'un
URS semi-rigide. Toutes ces manoeuvres exposent l'opérateur et le
patient à des risques. Autant que possible, il ne faut pas traiter in
situ les calculs caliciels inférieurs. Ces calculs doivent être
saisis à la pince panier à fond caliciel puis placés
idéalement dans le calice supérieur, ou à défaut
dans le bassinet où ils seront fragmentés au laser Holmium. Si le
calcul ne peut pas être mobilisé vers le groupe caliciel
supérieur ou le pyélon (calcul volumineux, sténose de la
tige calicielle), il peut être fragmenté in situ à l'aide
d'une fibre laser de petit diamètre (150 à 200 microns). Les
calculs doivent être idéalement fragmentés jusqu'à
une taille inférieure à 2mm.
La pulvérisation des calculs au laser, lors des URS-S,
est responsable d'un effet « tempête de neige » qui rend la
visibilité d'autant plus faible que la fibre laser diminue le
débit d'irrigation par le canal 3,6 Ch du fibroscope. Pour compenser ce
défaut, une irrigation supplémentaire est mise en place par une
sonde urétérale Ch 4 qui remplace le guide de
sécurité.
Figure 10:Mobilisation d'une lithiase calicielle
inférieur par une pince tripode (A) et par une sonde à panier (B)
[5]
2.2.4.5. En fin d'intervention : Drainage
urétéral
Il ne paraît pas nécessaire pour les
urétéroscopies diagnostiques ou de surveillance des tumeurs
urothéliales. En cas de biopsie ou de lithotritie idéale une
sonde urétérale peut être laissée en place 24
heures. En cas de doute il est préférable de laisser une sonde JJ
pendant 7- 10 jours. Quelques situations peuvent être
individualisées : temps opératoire long (supérieur
à 90 minutes), lésions de la paroi urétérale,
fragments lithiasiques résiduels surtout en localisation
urétérale, dilatation d'une sténose
urétérale, marsupialisation d'un diverticule caliciel. La
dilatation du méat urétéral ou l'utilisation d'une gaine
d'accès urétéral n'est à priori pas une indication
de drainage prolongé de la voie excrétrice.
Le drainage par une sonde urétérale pour 24 heures
semble utile.
2.2.4.6. Soins postopératoires
Le patient peut théoriquement sortir le jour même
de l'intervention, prévenu d'un possible inconfort lié à
la présence de la sonde double J. Après contrôle
radiologique sans préparation, cette sonde sera ôtée en
consultation 7 à 10 jrs après l'intervention.
Dans certains cas, la sonde double J peut être
remplacée par une sonde urétérale pendant 24- 48 heures
(extraction d'un calcul en monobloc, uretère inflammatoire ou fragments
résiduels fins).
2.2.5. Techniques opératoires de l'Uretéroscopie
souple
2.2.5.1. Matériels pour l'uretéroscopie souple
rétrograde.
Uretéroscope souple Laser Holmium-YAG Irrigation
performante Joint d'étanchéité
Gaine accès urétéral Cathéter double
lumière Guide de travail
Guide de sécurité (uretère) Dormia fond
caliciel
Pince biopsie (tumeur) Ballonnet de dilatation Pince
tripode
Figure 11:Cathéter double lumière
permettant de mettre en place de deux fils guide
[54]
2.2.5.2. Technique [38, 52,54]
Anesthésie (idem)
L'utilisation des curares n'est plus indispensable pour la
pratique de l'uretérorénoscopie souple.
Installation (idem)
Le patient peut être installé en positon de la
taille, ou en décubitus dorsal, le membre inférieur
homolatéral horizontalisé et la cuisse controlatérale
fléchie sur le bassin.
Le premier temps de l'URS-S
Le premier temps de l'URS-S est la réalisation d'une
cystoscopie flexible ou rigide quipermet d'explorer l'ensemble de la
vessie et d'identifier les orifices urétéraux. Un
cathéter
urétéral est ensuite introduit à travers
le cystoscope pour récupérer un échantillon d'urine pour
cytologie urinaire et/ou examen cytobactériologique des urines et pour
la réalisation d'une urétéropyélographie
rétrograde (UPR).
Un premier fil guide est ensuite positionné dans les
cavités pyélocalicielles (CPC) sous contrôle
fluoroscopique, puis un deuxième à l'aide du cathéter
double lumière. Une fois les deux fils guides en place le
cathéter double lumière est retiré, et un des deux fils
guides est considéré comme le guide de sécurité. Il
est fixé au champ sur la cuisse gauche du patient.
Le deuxième temps de l'URS-S
Le deuxième temps de l'URS-S est la mise en place de
l'URS souple (URS-S) dans les CPC. L'opérateur chausse prudemment
l'endoscope sur le fil guide afin de ne pas endommager le canal
opérateur. L'URS-S est alors mis en place directement sur le fil guide
sans dilatation urétérale préalable ou positionnement
d'une gaine d'accès urétéral de façon
systématique. L'endoscope est à ce moment dépourvu de
câble optique, de tubulure d'irrigation et de la caméra. La
progression de l'endoscope est suivie tout au long sous contrôle
fluoroscopique. Une fois l'URS-S parvenu dans les CPC, le fil guide de travail
est retiré et les connections sont faites : câble de
lumière froide, tubulure d'irrigation (sérum physiologique
exclusivement) et caméra. Afin d'augmenter la visibilité, il est
recommandé
d'attendre que les CPC soient lavées par le liquide
d'irrigation.
L'exploration des CPC doit être bien organisée.
Le pôle supérieur est généralement la
première partie explorée suivie par le groupe caliciel moyen puis
par le pôle inférieur. Le positionnement de l'endoscope dans
chaque partie du rein est obtenu par une combinaison des vues endoscopiques et
des images de fluoroscopie. L'exploration diagnostique des CPC doit se faire
sans instrument ni guide dans le canal opérateur qui peuvent gêner
l'amplitude de flexion de l'endoscope et le débit d'irrigation.
L'URS doit être maintenu avec la main dominante et le
bouton de commande de la déflexion doit être manipulé par
le pouce. La seconde main stabilise la gaine de l'endoscope au méat
uréthral. Chez l'homme, elle maintient également la verge.
Dans les cavités pyélo-calicielles, l'irrigation
doit se faire avec une pression suffisante (<100cm d'eau). La
flexibilité active de l'endoscope peut être augmentée en
réalisant une flexibilité passive.
Elle consiste à appuyer l'endoscope fléchi
activement à 180° sur une paroi (bassinet ou tige calicielle) en
maintenant une poussée sur l'endoscope.
Figure 12: Vue d'ensemble de la progression
d'uretéroscope souple dans les voies urinaires
[5,68]
Figure 13: Images calicielles pyélographiques et
numérique per uretéroscopie souple
[27]
2.2.6. Difficultés de l'uretéroscopie
La mise en place d'une sonde double J et une nouvelle
tentative 8 jours après est souvent la réponse la plus
adaptée à une difficulté opératoire. Ces
difficultés sont innombrables, sources d'échec, et peuvent
survenir à chaque étape de l'uretéroscopie :
- Le fil guide ne peut franchir un coude
urétéral : il faut alors monter sur le fil guide une sonde
urétérale biseautée 7 Ch qui aligne et rigidifie
l'uretère. En progressant ensuite pas à pas, on arrive le plus
souvent à aligner le coude et à le franchir.
- Le fil guide ne peut pas passer le calcul : il ne faut
pas s'acharner à passer le calcul car il existe un risque de plaie de la
muqueuse urétérale, souvent fragile et inflammatoire à ce
niveau. Apres quelques tentatives infructueuses, il faut se contenter d'un fil
guide sous le calcul et effectuer l'uretéroscopie avec une prudence
redoublée.
- L'uretéroscopie ne peut pas franchir le
méat : le plus simple est de mettre en place une sonde double J et
d'effectuer une nouvelle tentative après 8 jours. Une autre
possibilité est d'utiliser les dilatateurs urétéraux qui
sont introduits, sur le fil guide, par un cystoscope 23 Ch.
- Le fil guide est plié : cet incident
survient le plus souvent lors de la progression de l'uretéroscope sur le
fil guide : en forçant pour passer un coude, le fil guide peut se plier
définitivement car l'âme interne du fil est tordue ; toute
progression ultérieure est impossible et il ne reste plus alors
qu'à retirer le fil guide.
- La vision est médiocre : le canal
opérateur est étroit et l'irrigation souvent très lente
dès qu'un instrument est introduit. La seule solution consiste à
augmenter le débit d'irrigation en augmentant la pression.
- Le calcul est remonté dans les cavités
pyélocalicielles : il s'agit d'un incident toujours possible au
cours d'une uretéroscopie pour un calcul enclavé avec un
uretère d'amont dilaté. On peut diminuer le risque de migration
en mettant le patient en position proclive. Il est rare que le calcul ou ses
fragments migre dans un calice supérieur dans l'axe de l'uretère,
accessible par uretéroscopie rigide. Si le calcul est de petit
diamètre, le plus simple est de mettre en place une sonde double J et
attendre la migration spontanée du calcul ; à défaut une
lithotritie extracorporelle (LEC) sera programmée. Si le calcul est plus
volumineux pour être pris en charge par LEC, une néphrolithotomie
percutanée (NLPC) dans le même temps opératoire ou
différée, soit à une uretéroscopie souple qui est
souvent difficile et laborieuse.
L'échec d'une uretéroscopie peut avoir de
nombreuses causes, parfois imprévisibles. Le patient doit être
prévenu de cette éventualité au cours de la consultation,
et il faut être convenu d'une tactique opératoire.
2.2.7. Uretéroscopie interventionnelle hors calcul [20,
39, 47]
Les indications de l'uretéroscopie sont étendues
à l'endopyélotomie, aux sténoses urétérales,
au bilan d'hématurie, aux diverticules caliciels, à certaines
tumeurs urothéliales.
2.2.7.1. Diagnostic et traitement des hématuries
unilatérales essentielles
L'uretéroscopie fait partie de la stratégie
diagnostique des hématuries d'origine hautes lorsque les explorations
d'imagerie ont été peu contributives. L'examen recherche une
tumeur de petite taille dans l'uretère et le bassinet, voire dans le
calice supérieur. L'exploration des autres calices nécessite un
uretéroscope souple.
En l'absence de tumeur macroscopiquement visible, on peut
noter la présence d'angiomes sous muqueux (taches
pétéchiales) de petite taille saignant plus ou moins au contact.
Ces lésions peuvent être urétérales surtout au tiers
supérieur et/ou pyélocalicielles. En cas de doute diagnostique
une biopsie est réalisée à la pince à biopsie de
diamètre 3 Ch qui a l'avantage de passer dans la plupart des
uretéroscopes. Le traitement des tâches pétéchiales
est réalisé avec un urétéro-résectoscope ou
par électrocoagulation directe à l'anse diathermique ou au laser
Holmium : YAG. Les lésions situées dans l'uretère ou la
jonction pyélo-urétérale doivent être
traitées avec prudence sous peine de provoquer une sténose
cicatricielle. Un drainage de la voie excrétrice par sonde double J est
laissé en place pendant 8 à 10 jours.
2.2.7.2. Diagnostic et traitement des tumeurs
urétérales et pyéliques (polypes
fibroepitheliaux, tumeurs urothéliales, etc.)
Les polypes fibroépithéliaux sont bénins
et leur diagnostic radiologique est assez facile. Leur traitement doit
être conservateur. Lorsqu'ils sont de petite taille, ils peuvent
être retirés avec une sonde panier de type Dormia. Leur
caractère pédiculé permet de les saisir dans le panier tel
un calcul. Apres avoir refermé le panier on effectue des mouvements de
rotation et de traction douce qui permettent de rompre l'attache muqueuse et de
retirer le polype. On retire ensuite en bloc l'uretéroscope et le
panier. Cette technique peut être aussi utilisée pour les tumeurs
urothéliales de petite taille et bien pédiculisées.
Le traitement transurétéral des tumeurs
urothéliales du haut appareil est d'indication rare. Il est
proposé chez des patients ayant des tumeurs de petite taille (< 2cm),
unifocale, de bas grade (grades 1-2), sur rein fonctionnel unique, avec une
comorbidité importante et si l'ablation complète de la
lésion est possible. Dans certains cas, la résection ou la
biopsie sont réalisées à des fins diagnostiques en
présence d'une lacune endoluminale de diagnostic incertain. En cas de
résection endo-urétérale, l'intervention se fait sous
irrigation de glycocolle. L'espace de manoeuvre est limité, surtout dans
l'uretère, et l'objectif est de réséquer la partie
exophytique de la lésion sans aller trop en profondeur.
Cette technique de résection est morbide
(sténose) et semble avoir un risque non négligeable de
contamination tumorale periuretérale. La résection est
actuellement remplacée par le traitement avec le laser. Dans cette
technique, une fois la lésion atteinte, elle est biopsiée
à la pince froide. Puis la lésion est vaporisée avec la
sonde laser holmium. Apres traitement au laser, il est préférable
de laisser en place une sonde double J pendant 8 à 10 jours.
L'uretéroscopie fait partie également des moyens
de surveillance du haut appareil urinaire après traitement conservateur
de tumeurs urothéliales et elle représente un moyen de diagnostic
précoce des récidives. Elle permet de surveiller également
les patients qui ont reçu une immunothérapie ou une
chimiothérapie par instillations du haut appareil. La sensibilité
diagnostique de l'endoscopie est supérieure à celle de
l'urographie intraveineuse (UIV).
Figure 14: Traitement d'une tumeur
urétérale [39]
2.2.7.3. Diagnostic des cytologies suspectes
Le principe est de réaliser, après opacification
rétrograde, une exploration endoscopique complète du haut
appareil. Les zones suspectes doivent faire l'objet de biopsies à la
recherche d'un carcinome in situ. Dans cette indication, l'uretéroscopie
doit être réalisée idéalement avec un mini
uretéroscope souple qui permet d'explorer l'uretère et l'ensemble
des cavités rénales, y compris les calices inférieurs.
2.2.7.4. Sténoses urétérales et de la
jonction pyélo-urétérale
L'arsenal thérapeutique endo-urologique du traitement
des sténoses urétérales comprend les dilatations au
ballonnet, l'endoureterotomie, les sondes et les prothèses
urétérales.
Le guide doit être amené au contact de la
sténose avec un introducteur rigide ou avec l'uretéroscope rigide
ou souple. Une fois la sténose franchie, le guide doit être
enroulé dans le rein. En cas de calcul rénal associé, le
calcul est traité dans un premier temps par URS-S laser puis, dans un
second temps opératoire, la jonction est sectionnée avec l'URS
rigide. L'UPR vérifie l'extravasation de produit de contraste
témoin de la qualité de l'endopyélotomie.
2.2.7.4.1. Dilatation au ballonnet
Elle est recommandée dans les zones à risque
vasculaire ou digestif : uretère iliaque, anastomose
urétéroentérique, réimplantation
urétérovésicale, tige calicielle ou chez les patients a
risque chirurgical. Le ballonnet est positionné sur la sténose
grâce à ses repères.
Le ballonnet doit être un ballonnet à haute
pression (<10 atmosphères). Il faut lors de l'insufflation maintenir
une traction sur le ballonnet afin qu'il reste bien positionné sur la
sténose. La dilatation au ballonnet semble donner ses meilleurs
résultats pour les sténoses urétérales apparues en
complication d'une intervention chirurgicale récente pour une
lésion bénigne. Les sténoses anciennes ou les
sténoses par compression tumorale de l'uretère, lésion
radique ou nécrose par ischémie après chirurgie pelvienne
radicale ne semblent pas répondre favorablement à une dilatation
par ballonnet.
|
Figure 15:Sténose urétérale (A)
et Syndrome de jonction pyélo-urétérale (B)
[67,68]
|
Figure 16: Dilatation d'une sténose
urétérale par un ballonnet [39]
2.2.7.4.2. Incision endoscopique
L'endo-urétérotomie peut être
effectuée soit à la lame froide soit au laser holmium : YAG. Le
site de l'incision est :
- postéroexterne pour l'uretère lombaire ;
- antérieur pour l'uretère iliaque ;
- antéroexterne ou interne pour l'uretère
pelvien.
L'idéal est de réaliser avant l'incision une
tomodensitométrie urétérale afin d'apprécier les
rapports de la sténose avec les structures de voisinage. L'incision doit
être réalisée jusqu'à la graisse
periuretérale ou jusqu'à l'apparition d'une extravasation du
produit de contraste en urétérographie.
Figure 17: Incision d'une sténose
urétérale [39]
2.2.7.4.3. Endo-ureterotomie Acucise
Son avantage est de combiner la section et la dilatation de la
sténose. Son principal inconvénient est l'absence de
contrôle visuel. Une tomodensitométrie préopératoire
est impérative. Le site le moins recommandé est l'uretère
iliaque dont les rapports sont en arrière les vaisseaux iliaques et en
avant le péritoine.
Apres dilatation ou section de la sténose, une sonde
double J est mise en place sur le guide pour une durée de 4 à 8
semaines.
2.2.7.5. Diverticules caliciels avec calcul
Ce sont les diverticules caliciels moyens et supérieurs
qui sont les plus accessibles à l'URS-S notamment lorsque le calcul a
une taille inférieure à 1 cm. Les diverticules inférieurs
accessibles à l'URS-S rétrograde sont les diverticules à
collet large et court ou près du bassinet. Les diverticules
symptomatiques (douleur, infection, hématurie) sans calcul peuvent
nécessiter un traitement par dilatation--intubation de leur collet.
L'abord et le traitement rétrograde du diverticule sont possibles si le
diverticule s'opacifie lors de la pyélographie rétrograde
réalisée en début d'intervention (« test au bleu
»). Le principe est de repérer et d'intuber le collet avec un guide
puis de dilater le collet au ballonnet haute pression ou ballonnet
adapté au canal opérateur de l'URS-S souple. Puis le calcul est
détruit au laser et le collet est élargi par le laser
(équivalent de marsupialisation), enfin le diverticule est si possible
intubé par une sonde JJ pendant quatre à six semaines
2.2.7.6. Sténoses de la jonction
pyélo-urétérale
L'endopyélotomie par uretéroscopie peut
être réalisée avec une électrode ou avec une sonde
holmium : YAG. L'uretéroscope est monté à coté d'un
fi guide sous la jonction pyélourétérale dont la
sténose est reconnaissable. L'incision de la jonction doit être
posteroexterne ou externe pure. La section à la lame froide est parfois
difficile en cas de jonction mobile. La section doit concerner toute la
longueur de la jonction en débordant largement sur le versant
pyélique. La section doit être realisée jusqu'à la
graisse péripyélique. Un vaisseau sous muqueux peut être
coagulé avec la coagulation au bistouri électrique ou avec le
laser. Si la section paraît insuffisante il est recommandé de
réaliser une dilatation complémentaire au ballonnet.
2.2.7.7. Corps étrangers urétéraux [47]
Ces corps étrangers sont essentiellement des sondes
double J poussées et larguées par inadvertance dans
l'uretère ou des fragments de sondes double J cassées dans
l'uretère. La sonde peut être saisie avec une pince à corps
étranger ou avec une sonde à panier et retirée sous
contrôle scopique.
2.2.8. Uretéroscopie souple par voie
antérograde
L'URSS, par voie antérograde, est possible mais ses
indications sont rares. L'indication de la voie antérograde est
posée en cas de pathologie de la voie excrétrice sur
dérivation urinaire interne (type Coffey), externe (type Bricker) ou en
cas d'échec de la voie rétrograde. La technique est bien
définie mais elle est responsable d'une fragilisation accrue des
URS-S.
2.3. Complications
Leur fréquence globale se situe aux alentours de 10
à 15 %. Elles surviennent plus souvent lors de la période
d'apprentissage. Sont considérées comme majeures les
complications qui justifient un geste chirurgical.
2.3.1. Complications per-opératoires [18]
Les facteurs de risque sont :
- Les manoeuvres forcées ;
- Les interventions dans l'uretère lombaire ;
- Les interventions en zones fragiles : la jonction
pyélo-urétérale et la jonction
urétérovésicale.
Plaie urétérale :
En fin d'uretéroscopie une lésion
urétérale doit être identifiée par un examen
à la vue de l'uretère et une radiographie, notamment dans les
urétéroscopies difficiles ou en cas d'utilisation d'ondes
électro-hydrauliques.
Une perforation fine autorise la poursuite de
l'uretéroscopie sous couvert d'une sonde double J post
opératoire. Une perforation urétérale survient dans 1
à 10 % des cas. Sa fréquence a diminué avec l'utilisation
d'instruments semi-rigides et de plus petit diamètre. Parmi les
dispositifs de fragmentation des calculs, le lithotripteur
électro-hydraulique est celui qui provoque le plus de perforations. La
migration extra-urétérale d'un calcul est une des
conséquences de la perforation mais ne justifie aucun traitement
particulier. Un uretère perforé impose de terminer plus
rapidement l'intervention et justifie un drainage sous peine
de voir apparaître un urinome. La simple brèche
muqueuse survient dans environ 5% des urétéroscopies et
évolue le plus souvent favorablement. Une perforation importante impose
l'arrêt de l'intervention, la mise en place d'une sonde double J au moins
15 jours et sonde vésicale pour 48h.
En cas de lésion urétérale grave (rupture
urétérale, avulsion urétérale désinsertion
urétérovésicale) une conversion chirurgicale
immédiate est indiquée.
La plus grave est l'avulsion urétérale. Elle
survient essentiellement au niveau de l'uretère lombaire et sa
fréquence est de l'ordre de 0,2% [17,46].
Le risque de saignement per opératoire est accru en cas
d'uretère inflammatoire ou de plaie des vaisseaux. L'hémorragie
complique moins de 1% des urétéroscopies et sa fréquence a
également diminué avec la miniaturisation des instruments. Elle
cède généralement spontanément dans les heures qui
suivent.
Une extravasation de produit de contraste sans perforation
visible nécessite une sonde double J pendant 8-10 jours.
D'autres complications beaucoup plus rares ont été
décrites telles que la péritonite, la nécrose
urétérale, la perforation de l'artère iliaque ou le bris
de matériel.
2.3.2. Complications péri-opératoires
(précoces)
Le taux de douleurs lombaires est de 5 à 15 %. Elles
cèdent le plus souvent dans les 24 heures. Une radiographie doit
contrôler la bonne position de la sonde urétérale. Des
antiinflammatoires peuvent être administrés. Le risque d'infection
fébrile est de 2-18%.
La persistance d'une fièvre associée à
des douleurs lombaires doit faire rechercher un urinome, d'autant plus que
l'uretéroscopie avait été compliquée d'une
perforation. Le scanner est l'examen le plus performant pour porter le
diagnostic d'urinome dont le drainage peut se faire par voie percutanée
ou chirurgicale en association avec un drainage urétéral
prolongé [25].
2.3.3. Complications à distance
Sténose urétérale
: les facteurs de risque des sténoses sont la taille de
l'uretéroscope, l'impaction du calcul, la durée
d'uretéroscopie, une lithotritie forcée, un calcul de
l'uretère proximal et une perforation.
La perforation urétérale joue un rôle
majeur dans la survenue d'une sténose, d'autant plus que
le drainage urétéral n'a pas été
suffisant. Les sténoses méatiques sont le fait de manoeuvres
forcées ayant dévascularisé le toit de l'orifice, parfois
associées à un délabrement muqueux. Compte tenu du risque
de développement à bas bruit, les sténoses doivent
être recherchées systématiquement par une
échographie réalisée dans les trois mois suivant
l'intervention. Reflux
vésico-urétéral : il est la
conséquence des manoeuvres de dilatations au ballonnet. Il s'agit
souvent d'un reflux de bas grade qui nécessitera exceptionnellement une
réparation chirurgicale à type de réimplantation
urétérovésicale.
MATERIELS ET METHODES
Cadre d'étude
L'étude avait pour cadre le Service d'Urologie et
d'Andrologie de l'Hôpital Général de Grand Yoff (HOGGY) de
Dakar (Sénégal).
Patients
Nous avons réalisé une étude
rétrospective et descriptive portant sur toutes les
urétéroscopies rétrogrades effectuées dans le
service d'Urologie et d'Andrologie de l'Hôpital Général de
Grand Yoff. Il s'agissait d'uretéroscopie souple et
d'uretéroscopie semi rigide. Cette étude avait inclus 61 patients
qui avaient bénéficié d'une uretéroscopie à
visée diagnostique et/ou thérapeutique.
Le but de cette étude était de réaliser
une évaluation de la pratique de l'uretéroscopie
rétrograde dans la prise en charge des pathologies du haut appareil
urinaire dans le service d'Urologie et d'Andrologie de HOGGY.
Tous les patients avaient été recrutés de
Décembre 2005 à Mars 2009. Les dossiers médicaux de tous
les patients ont été résumés et les
paramètres suivant ont été étudiés :
L'âge
Le sexe
Les résultats des examens biologiques
Les résultats des examens d'imagerie
L'indication de l'uretéroscopie
Le type d'anesthésie
Les résultats obtenus
Les incidents et accidents
Le coût financier pour le patient
Les patients ont été suivis en post
opératoire avec un recul allant de 3mois à 42 mois. Les
résultats ont été analysés par le calcul des
moyennes et des fréquences au moyen de EpiData Analysis et de Excel
Microsoft 2007.
Matériels
Toutes les procédures d'urétéroscopies ont
été pratiquées au moyen d'un uretéroscope semi
rigide et d'un uretéroscope souple, toutes de marque KARL STORZ.
L'uretéroscope semi rigide avait un diamètre de
8 Ch et une longueur de 43 cm.
L'uretéroscope semi rigide était muni d'un canal opérateur
ayant un diamètre de 4 Ch et une optique de 0 degré
branchée en Y. (Figure 18)
L'uretéroscope souple avait un diamètre de
7,5 Ch et une longueur opérationnelle de 67
cm. L'uretéroscope souple était muni d'une optique de 0
degré offrant un angle de vue de 88 degrés. Le canal
opérateur mesurait 3,6 Ch. L'angle de déflection maximum
était de 270 degrés. (Figure 19)
Figure 18: Uretéroscope semi rigide
Ch8
Figure 19: Uretéroscope souple
Flex-X2TM de KARL STORZ [5]
La source de lumière utilisée était le
Xénon munie d'un câble de lumière ayant 3,5 mm de
section.
Les moyens de fragmentation utilisés étaient le
laser holmium : YAG (Figure 20) et la lithotritie balistique au LITHOCLAST. Un
LASER de 80 Watts était utilisé. Une colonne de vidéo et
un amplificateur de brillance avaient complété
l'équipement. Le matériel consommable était composé
de fils guides, de sondes urétérales et de panier d'extraction en
nitinol, une gaine d'accès urétéral.
Figure 20: LASER
Figure 21: Matériels
d'urétéroscopie
Figure 22:Colonne Vidéo d'endoscopie
RESULTATS
Sur la période de notre étude, 61
urétéroscopies ont été réalisées,
chez 57 patients dont 19 femmes (33,3%) et 38 hommes (66,7%) soit un sex ratio
de 2. (Tableau I) Quatre patients ont eu deux séances
d'urétéroscopies.
Deux patients ont bénéficié dans le
même temps opératoire d'une uretéroscopie souple et d'une
uretéroscopie rigide.
Tableau I: Répartition en fonction du sexe et de
toutes les urétéroscopies
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Femme
|
21
|
34,4%
|
Homme
|
40
|
65,6%
|
Total
|
61
|
100%
|
L'uretéroscopie était thérapeutique dans 44
cas (72,1%) et diagnostique dans 17 cas (27,9%). (Figure 23)
Figure 23: Résultats en fonction des
indications 69
Il s'agissait de 54 urétéroscopies semi rigides
(88,5%) et de 7 urétéroscopies souples (11,5%). (Tableau II)
Tableau II: Répartition en fonction du type
d'uretéroscope
Toutes les interventions ont été
réalisées en programme opératoire réglé.
Vingt et une urétéroscopies étaient
réalisées chez des femmes (34,4%) et 40 chez des hommes (65,6%)
avec une moyenne d'âge de 44,98 ans (19 ans -75 ans). Le succès
est défini par la réalisation du but assigné en pré
opératoire. Les calculs ont été fragmentés au laser
(11cas), par Calcusplit (8cas) et extraits par sonde panier Dormia (10 cas).
(Tableau VI)
Tous les patients avaient eu un examen
cytobactériologique des urines avant l'uretéroscopie et une
antibioprophylaxie à base de céphalosporine de 3e
génération avait été instaurée en per
opératoire.
L'uretéroscopie diagnostique a été
effectuée pour 9 hommes (52,9%) et 8 femmes (47,1%).
L'uretéroscopie diagnostique était
indiquée devant 3 hématuries, 7 cas de coliques
néphrétiques récidivantes et 7 cas de douleurs lombaires
chroniques non élucidées par les examens radiologiques.
L'exploration de l'uretère avait permis de retrouver 1
tumeur urétérale dont l'examen anatomopathologique a
révélé un carcinome urothélial (Tableau III).
Le taux de succès de l'uretéroscopie diagnostique
était de 94,1% (16/17) (Tableau IV).
La cause de l'échec était l'impossibilité de
cathétériser le méat urétéral.
Une recherche de cellules tumorales sur des urines
prélevées dans l'uretère était négative.
Tableau III: Résultats des
urétéroscopies diagnostiques
|
|
Effectif
|
Pourcentage
|
Sténose
|
6
|
35,3%
|
Uretère normal
|
6
|
35,3%
|
Uretère inflammatoire
|
2
|
11,7%
|
Montée uretéroscope
|
|
|
|
1
|
5,9%
|
Impossible
|
|
|
Lithiase impactée
|
1
|
5,9%
|
Tumeur urétérale
|
1
|
5,9%
|
Total
|
17
|
100%
|
Les urétéroscopies thérapeutiques ont
concerné 31 hommes (70,4%) et 13 femmes (29,5%). L'uretéroscopie
était indiquée pour la prise en charge de lithiase dans 38 cas
(91,8%). Les calculs étaient localisés également dans
l'uretère lombaire et dans l'uretère pelvien (Tableau V). A noter
qu'une lithiase bilatérale a été prise en charge en deux
temps opératoires. La taille moyenne des calculs était de 17 mm
avec des extrêmes de 3 mm et 96 mm.
Tableau IV: Taux de succès en fonction des
indications
|
Effectif
|
|
Succès
|
|
|
Uretéroscopie diagnostique
|
17
|
|
16(94,1%)
|
|
|
Uretéroscopie thérapeutique
|
44
|
|
36(81,8%)
|
|
Total
|
61
|
|
52(85,24%)
|
|
Deux
|
patients avaient des antécédents
|
|
de
|
bilharziose
|
urinaire.
|
Tableau V: Résultat en fonction du siège et
de la taille des calculs
|
Calices bassinet
|
et Uretère
lombaire
|
Uretère iliaque
|
Uretère Pelvien
|
Effectif
|
6
|
15
|
2
|
15
|
Taille moyenne calcul (mm)
|
41,5
|
14,7
|
8
|
10
|
Succès
|
100%
|
37,5%
|
75%
|
87,5%
|
Une lithotritie endourétérale au laser a
été réalisée pour 11 patients avec ablation
complète du calcul.
L'extraction du calcul a été effectuée
par une sonde panier de type Dormia chez 15 patients : le calcul a
été extrait effectivement dans 11 cas et l'extraction a
échoué dans 4 cas. Le lithoclast était utilisé,
avec succès, dans 10 cas. Les échecs à l'extraction ont
bénéficié d'une dilatation urétérale passive
par la pose d'une sonde double J (5 cas), une reconversion chirurgicale
(urétérolithotomie + réimplantation
urétérovésicale) a été effectuée dans
1 cas d'échec. (Tableau VI)
Tableau VI: Moyen de traitement des calculs
|
Effectif
|
Succès
|
Fragmentation Au laser
|
11
|
100%
|
sonde panier type Dormia
|
15
|
11(73,3%)
|
Lithoclast
|
12
|
10(83,3%)
|
Total
|
38
|
84,2%
|
Les causes d'échec de l'uretéroscopie
thérapeutique sont résumées dans le tableau VII.
Tableau VII: Causes d'échec de
l'uretéroscopie thérapeutique
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
CALCUL IMPACTE
|
2
|
22,2%
|
CALCUL
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
INCASSABLE/LITHOCLAST
|
|
|
INCAPACITE A CATHETERISER
|
|
|
|
2
|
22,2%
|
LE MEAT
|
|
|
INCAPACITE DE RETIRER PAR
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
DORMIA
|
|
|
PROBLEME TECHNIQUE *
|
|
|
(lithoclast, Dormia)
|
1
|
11,1%
|
STENOSE URETERALE
|
|
|
|
1
|
11,1%
|
INFRANCHISSABLE
|
|
|
NON PRECISEE
|
1
|
11,1%
|
TOTAL
|
9
|
100%
|
* cet échec n'a pas été
intégré dans les échecs rapportés au siège
du calcul
Tableau VIII: Echec par rapport au siège des
calculs
|
|
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
LOMBAIRE
|
5
|
62,5%
|
ILIAQUE
|
2
|
25%
|
PELVIEN
|
1
|
12,5%
|
TOTAL
|
8
|
100%
|
|
73
|
|
L'uretéroscopie thérapeutique, outre les
lithiases, a concerné l'ablation de 3 sondes JJ qui avaient migré
dans l'uretère, 2 dilatations urétérales et une biopsie
urétérale (Tableau IX).
Tableau IX: Uretéroscopie interventionnelle en
dehors des lithiases
ABLATION JJ MIGRE 3
BIOPSIE URETERALE 1
DILATATION STENOSE DE
2
L'URETERE
Un drainage urétéral a été
effectué dans 43 cas (70%), 5 par une sonde urétérale
(11,6%) qui a été enlevée après 48 heures. Dans 38
cas, le drainage urétéral post opératoire a
été effectué au moyen de sonde JJ (88,4%). L'ablation des
sondes JJ a eu lieu en moyenne au bout de 10 jours. (Tableau X)
Tableau X: Méthode de drainage
urétéral post opératoire
Sonde JJ 38 88,4%
Sonde urétérale 5 11,6%
Total 43 100%
Aucun incident ou accident n'a été
enregistré au cours des 61 séances.
La morbidité après un suivi allant de 3mois
à 42 mois est de 13% (8 cas) (Tableau XI). Elle est
représentée par 7 patients qui ont eu une infection urinaire dans
les jours ayant suivi l'uretéroscopie. Un cas d'hématurie
était rapporté. Les symptômes sont apparus entre le
7è jour après une uretéroscopie diagnostique et à
J30 après une extraction d'un calcul par sonde panier qui a
laissé en place quelques fragments lithiasiques incrustés. Ce
patient avait été drainé par une sonde
urétérale qui a été retirée au bout de 48h.
Les examens complémentaires ont été effectués en
fonction des plaintes formulées par chaque patient.
Tableau XI: Morbidité après
uretéroscopie
INFECTION URINAIRE 7 87,5%
HEMATURIE 1 12,5%
TOTAL 8 100%
Les urétéroscopies étaient indiquées
autant de fois sur l'uretère droit que sur l'uretère gauche.
Tableau XII: Uretère droit ou gauche
|
EFFECTIF
|
POURCENTAGE
|
DROIT
|
32
|
52,5%
|
GAUCHE
|
29
|
47,5%
|
TOTAL*
|
61
|
100%
|
*1 CAS DE LITHIASE BILATERALE TRAITEE EN 2 TEMPS OPERATOIRES
Tous nos patients avaient bénéficié d'une
anesthésie générale avec curarisation. La durée
moyenne du séjour hospitalier est de 31H#177;14,7 avec extrêmes de
24h et 72h.
Le coût d'une séance d'uretéroscopie,
intégrant les frais de séjour et les dépenses
pharmaceutiques, était de 300 000 #177; 70 000fcfa (459€)
DISCUSSION
1. L'âge
L'âge moyen de nos patients était de 46,23 ans
avec des extrêmes de 31 et 67 ans. Ce taux est similaire à la
moyenne obtenue par WILLIAM W.ROBERTS qui avait retrouvé une moyenne
46,1ans [53]. Netto avait trouvé une moyenne de 49 ans, [50] et WEIZER
avait rapporté 47,2ans [72]. Cependant, l'âge moyen dans la
population adulte varie entre 35,1 et 60 ans [31,34].
L'absence d'enfant dans notre série ne devrait pas
dissimuler la faisabilité de l'uretéroscopie dans cette tranche
d'âge. L'uretéroscopie indiquée pour lithiase urinaire de
l'enfant a été rapportée pour la première fois en
1988. Les taux de succès d'ablation de calcul chez l'enfant varient
entre 77 et 100 % [28,36]. Cependant SCHUSTER et col [57] recommande une
surveillance devant des lithiases du bas uretère de diamètre
inférieur à 4 mm à condition que les coliques
néphrétiques soient soulagées par des traitements
oraux.
2. Le sexe
Dans notre série il y a avait 19 femmes (33,3%) et 38
hommes (66,7%).
En étudiant la place de l'uretéroscopie rigide
dans le diagnostic et le traitement des tumeurs de la voie excrétrice
chez 63 patients, JOURNEL et Col [31] ont pu réaliser
l'uretéroscopie chez 100 % des femmes de leur série contre 82%
des hommes. Dans le traitement des calculs de l'uretère Blaise YAO et
Col [73] ont enregistré 72,7% de succès chez les femmes pour 55,8
% chez les hommes.
3. Le choix de l'anesthésie
Tous nos patients avaient eu une anesthésie
générale avec curarisation. Ce choix est le même que HARMON
et col [24]. L'anesthésie générale permet de
maîtriser les mouvements respiratoires du patient ou de toux qui peuvent
être à l'origine de plaie urétérale ou de rupture du
matériel. L'anesthésie générale fournit une
relaxation du patient et offre un confort de
travail à l'urologue particulièrement lors des
séances de dilatation urétérale. KRAMOLOWSKY imputait
certaines plaies urétérales à cette réaction
réflexe du patient lors de la pénétration de
l'uretéroscope dans la lumière urétérale. Certaines
équipes d'urologie préconisent l'anesthésie
péridurale ou la rachianesthésie [24]. Gauthier et col [18] ont
proposé les modes suivants d'anesthésie en fonction du
siège d'intervention sur l'uretère :
- dans l'uretère pelvien : la curarisation ne s'impose
pas automatiquement et l'anesthésie locorégionale a sa place.
Chez la femme une uretéroscopie sous prémédication
légère accompagnée d'une anesthésie par Xylocaine
de la vessie et de l'uretère.
- dans l'uretère iliaque, lombaire ou le rein : sauf
contre indication à la curarisation, l'uretéroscopie est
facilitée par une curarisation qui est toujours associée à
une anesthésie générale.
L'uretéroscopie rigide sous anesthésie locale
associée plus ou moins à une analgésie connaît
quelques promoteurs. Les équipes de MIROGLU [48] en Turquie et de
DELIVELIOTIS [13] en Grèce ont publié une série
cumulée de 210 urétéroscopies pratiquées tant
à visée diagnostique que thérapeutique. Le taux de
succès a été de 90% pour MIROGLU. DELIVELIOTIS n'a pas
retrouvé de différence significative pour le nombre de fausses
routes ou de brèches urétérales entre les patients
opérés sous anesthésie générale (4,8%) et
ceux opérés sous anesthésie locale (5%).
L'équipe d'urologie de l'HOGGY a privilégié
l'anesthésie générale qui offre un meilleur confort
à l'opérateur et plus de sécurité lors de la
réalisation de l'uretéroscopie.
4. Uretéroscopie et tumeur de la voie excrétrice
supérieure
Dans notre série, l'uretéroscopie diagnostique
était indiquée devant 3 hématuries d'origine
rénale, 7 cas de coliques néphrétiques récidivantes
et 7 cas de douleurs lombaires chroniques associés à un
défect sur un cliché d'UIV ou d'uroscanner. Une recherche de
cellules malignes dans les urines recueillies dans l'uretère a
été infructueuse.
Le diagnostic des tumeurs de la voie excrétrice
supérieure peut être pris en défaut par les moyens de
radiographie standard. La cytologie urinaire urétérale simple a
une sensibilité variant de 35 à 65% mais se situe aux alentours
de 20% pour les tumeurs de bas grade et de 70 à 80% pour les tumeurs de
haut grade. Pour améliorer la sensibilité de cet examen, BAGGLEY
réalise successivement un lavage vésical, une aspiration en
regard de la lésion suspecte au moyen de l'uretéroscope, un
brossage de l'urothélium suivi d'un lavageaspiration de nouveau. Cette
procédure a amélioré la sensibilité de la cytologie
la faisant passer de 42,9 à 97,2% par la même équipe [35].
La sensibilité de l'uretéroscopie varie de 58 à 88%.
HUFFMAN, STREEM, BLUTE et SEGURA [35] confirment le diagnostic des tumeurs de
la voie excrétrice par endoscopie au niveau du bassinet et au niveau de
l'uretère. Par ailleurs les biopsies réalisées par
uretéroscopie ne comprennent pas suffisamment de tissus pour
préciser le stade tumoral ; néanmoins BAGLEY a retrouvé
une corrélation entre les grades histologiques biopsiques et les grades
histologiques obtenus sur les pièces opératoires de
néphrourétérectomie variant de 82,4% pour les tumeurs de
bas grade à 91,6% pour les tumeurs de haut grade.
TAWFIEK et BAGLEY ont dû compléter
l'uretéroscopie semi rigide par une uretéroscopie souple afin
d'explorer complètement toutes les 23 hématuries rénales
de leur série [63].
Sur le plan thérapeutique, les polypes
fibroépithéliaux qui sont des lésions bénignes
développées le plus souvent dans l'uretère pelvien ou au
niveau de la jonction pyélo-urétérale sont justiciables
d'un traitement urétéroscopique par
électro-résection ou photocoagulation au laser YAG [20].
Au sujet des tumeurs urothéliales, tous les auteurs
s'accordent sur l'apport de l'uretéroscopie pour des traitements
conservateurs. Les patients qui sont éligibles à ces gestes
palliatifs sont ceux pour lesquels une chirurgie radicale n'est pas
envisageable : tumeur sur rein unique, patient en insuffisance rénale,
état général précaire, existence d'un facteur de
risque médical a la chirurgie ouverte, tumeurs
bilatérales spontanées et les patients qui refusent de subir une
chirurgie radicale.
Dans les cavités pyélo-calicielles, le
traitement conservateur peut parfois être réalisé par voie
rétrograde mais habituellement un abord percutané est
nécessaire.
La quasi-totalité des équipes qui ont eu
recours, avec succès, à l'uretéroscopie pour le traitement
des tumeurs ont un plateau technique achalandé dont ne dispose pas
l'équipe de HOGGY (uretéroscope, souple, néphroscope),
d'où l'intérêt d'une uretéroscopie essentiellement
diagnostique à HOGGY.
5. Uretéroscopie et lithiase urinaire
Depuis les premières urétéroscopies, la
pathologie lithiasique de l'uretère a été l'indication de
prédilection. Les urétéroscopies thérapeutiques de
notre série ont consisté en la prise en charge de 38 calculs.
Notre taux de succès dans la prise en charge des
lithiases était à 84,2%. L'uretéroscopie est une technique
fiable de traitement des calculs de l'uretère. Le taux de succès
varie de 36 à 100 % [56, 65, 66, 73].
L'uretéroscopie semi rigide entre en compétition
avec la LEC dont le taux de succès pour les calculs de l'uretère
varie de 44,4 % à 96 % en fonction de la qualité de l'appareil
utilisé mais aussi en fonction de la localisation du calcul : la
fragmentation par LEC serait meilleure dans l'uretère lombaire. Dans les
mains d'urologue expérimenté, le traitement endoscopique des
calculs urétéraux est plus efficace que la LEC et à un
moindre coût [3, 16, 50].
La place de l'URS-S pour le traitement des calculs est
particulièrement intéressante pour les calculs de
l'uretère lombaire proximal et les calculs rénaux et les
indications de la technique ne cessent de progresser [9, 10, 52]. Pour les
calculs de l'uretère distal, l'URS rigide ou semi-rigide reste la
technique de choix. Schématiquement, on peut retenir qu'audessus des
vaisseaux iliaques, l'URS-S est utile et qu'en-dessous, l'URS semi-rigide reste
souveraine. Les calculs à traiter par URS-S laser sont les calculs ayant
résisté à la LEC (y compris les fragments
résiduels), ou plurifocaux, ou de taille comprise entre 10--20mm, ou
caliciels inférieurs. [52, 68]
Tous nos patients ont été traités en
programme opératoire réglé, cependant
l'uretéroscopie est indiquée aussi dans l'urgence pour les
lithiases obstructives. GOMHA et
col, en Egypte, ont ainsi publié un taux de
réussite de 94% dans l'extraction en urgence des calculs obstructifs et
anuriques de l'uretère. [22]
Le taux de succès des extractions de calculs par sonde
Dormia est de 40 % dans notre étude, ce qui est en deçà
des 98,1% de NETTO [50]. Dans une étude comparative, Netto a obtenu 98,1
% de succès par extraction avec sonde Dormia sur un échantillon
de 322 patients contre 95,6 % en réalisant une
urétérolithotripsie aux ultrasons. L'extraction en monobloc des
calculs échoue plus fréquemment en cas de calcul impacté.
Pour MICHAELIS, [47] les possibilités d'extraction monobloc du calcul
dépendent aussi du calibre de l'uretère intramural. Ainsi, pour
faire passer un calcul de 6mm, le méat urétéral devrait
être dilaté jusqu'à 18 Ch. Les calculs de moins de 8 mm
peuvent au mieux être extraits en monobloc grâce à une sonde
à panier ou un forceps et même au-delà. Au-delà de 6
à 8 mm, une fragmentation doit être proposée. IGLESIAS
utilise habituellement le laser et réserve la lithotripsie balistique
pour les calculs d'oxalate de calcium monohydraté plus durs. [50]
Dans la littérature, on note de nombreux facteurs
pouvant influencer les taux de succès : le type (rigide, semi-rigide ou
flexible) et le calibre de l'uretéroscope; la taille et siège du
calcul, son degré d'impaction et / ou d'obstruction ; le sexe du
patient. Le type d'uretéroscope représente un facteur
déterminant pour l'accessibilité au calcul. En effet, le calibre
de l'uretéroscope a une incidence nette sur le taux de succès.
Quatre vingt cinq pour cent des endoscopies aboutissent à un
succès avec un uretéroscope rigide dont le calibre est
supérieur à 10,5 F contre 97% lorsque l'uretéroscope est
semi rigide avec un calibre de 6,5 à 9,5 F. De plus
l'uretéroscopie semi rigide donne ses meilleurs résultats pour
les calculs de l'uretère pelvien et de taille inférieure à
10 mm. Les uretères bilharziens seraient également un facteur
causal des échecs d'uretéroscopie.
6. Le succès en fonction du siège du calcul
Le siège du calcul dans l'uretère a une
incidence sur le taux de succès de l'uretéroscopie semi rigide
dans le traitement des calculs [66]. Nous avons obtenu 87,5% de succès
pour les calculs pelviens, 37,5 % pour les calculs lombaires et 75% pour les
calculs de l'uretère iliaque.
Notre taux de succès pour les calculs de siège
lombaire est identique à ceux de la littérature. En effet les
calculs de l'uretère lombaire ont le taux d'extraction le plus faible
(36 à 56%), ceci fait que certains préfèrent refouler le
calcul dans les cavités rénales pour réaliser
secondairement une LEC [12, 21, 52, 68]. L' HOGGY ne dispose
pas de LEC nous autorisant cette attitude.
Les calculs de l'uretère iliaque sont
réputés difficile à extraire en raison des
sinuosités de l'uretère faisant parfois préférer
à cet étage l'utilisation de l'uretéroscopie souple
couplée éventuellement au laser. Tous les calculs traités
au laser dans notre étude ont été un succès.
L'uretéroscopie semble la mieux indiquée en cas
de calcul pelvien. Les bons résultats de l'uretéroscopie du tiers
inférieur de l'uretère rapportés dans la
littérature vont de 66 à 100% [50].
7. Le drainage urétéral après
uretéroscopie
Un drainage urétéral a été
effectué chez 70% (43cas) de nos patients. Quand bien même le
drainage urétéral est approuvé par tous les auteurs pour
le traitement initial des traumatismes mineurs induits par
l'uretéroscope sur l'uretère, son intérêt est
discuté lorsque l'uretéroscopie a été simple [1, 4,
64]. Nous n'avons pas drainé l'uretère chaque fois que
l'uretéroscopie a été considérée
aisée.
Harmon et Col [24] ont rapporté une baisse de
l'incidence des sténoses de l'uretère par l'utilisation
systématique de drainage à la sonde JJ après
uretéroscopie. Le drainage urétéral préviendrait
les complications post opératoires à type de douleur lombaire
secondaire à l'oedème urétéral, le
développement de sténose urétérale et faciliterait
l'évacuation des fragments lithiasiques après une lithotripsie in
situ. Malgré tout, le drainage urétéral semble remis en
question par plusieurs auteurs.
Maints inconvénients du drainage urétéral
sont répertoriés dans la littérature. CHEN
et col [10] ont retrouvé des signes d'irritation
vésicale chez 83% des patients drainés par sonde
urétérale contre 13,3% parmi les patients qui n'avaient pas
bénéficié de drainage urétéral. Il a
retrouvé plus de pyurie chez les patients porteurs de sonde
urétérale. Autres symptômes retrouvés chez les
patients porteurs de sonde urétérale : brûlures
mictionnelles, hématurie, fièvre, bactériurie, douleur. En
sus de ces complications, les désavantages de la pose de sonde
urétérale comprennent un surcoût financier en soins
médicaux (prix de la sonde, ablation au cabinet), prolongation du temps
opératoire et l'inconfort ressenti par le patient. L'intensité de
l'inconfort ressenti par 44% des patients de la série publiée par
Bregg et Riehle a motivé l'ablation de la sonde urétérale.
[6, 26]
Le drainage urétéral par sonde
urétéral ordinaire ou par sonde double J est sous tendu par des
principes de prévention de certaines complications induites par
l'uretéroscopie. Cependant, son innocuité n'est pas certaine et
le bénéfice qu'il procure n'est pas prouvé. Les
études qui ont débattu jusqu'à présent de son
importance n'ont pas été réalisées dans des
conditions similaires, ce qui constitue un biais pour la comparaison des
différents résultats obtenus.
8. Complications de l'uretéroscopie
Les progrès enregistrés en endourologie,
miniaturisation des endoscopes et maîtrise des procédés,
ont étendu les indications et accru le taux de succès de
l'uretéroscopie tandis que les complications ont diminué
parallèlement. Les complications des urétéroscopies
représentent 0,5 à 20 % des cas selon les séries. Nous
avons déploré 7 complications infectieuses et une
hématurie mais les incidents et accidents sont à envisager au fur
et à mesure que la pratique de l'endoscopie urétérale
prend de l'ampleur dans le Service. Les complications de l'uretéroscopie
sont représentées essentiellement par la perforation
urétérale. Le taux de complication (13%) de notre série se
rapproche des 15% obtenus par GELET. [21]
Si le manque d'expérience a été
discuté par WEINBERG [46, 59], il est certain que l'inobservance des
principes de base de l'uretéroscopie peut occasionner des complications.
Le mauvais choix de l'appareillage, la non dilatation du méat
urétéral, la mauvaise utilisation d'une sonde de Dormia, le
défaut de visualisation de la lithiase, ont été
relevés par divers auteurs. Il semble que l'abord du segment lombaire de
l'uretère donne plus de complications graves que celui de
l'uretère pelvien, en raison de la configuration anatomique rigide et
étroite de ce segment qui est responsable des difficultés de
progression de l'uretéroscope.
Les avulsions urétérales sont exceptionnelles et
ne représenteraient que 0,35 à 1,5 % de ces complications.
L'endourologie est pourvoyeuse de 79% des complications
urétérales détectées au décours des
interventions urologiques selon SELZMAN et SPIRNAK [11, 59]. Sur les 70
complications occasionnées par un geste urologique, 51% sont
réparées par chirurgie à ciel ouvert. Les atteintes ont
prédominé au niveau de l'uretère pelvien à 87% ;
viennent ensuite l'uretère iliaque 9% et l'uretère lombaire 3%.
Il y a moins de complications dans les urétéroscopies
diagnostiques que lors du traitement des lithiases où la taille, la
dureté et l'impaction du calcul seraient déterminantes. MARTIN
[46] a eu recours à plusieurs modalités thérapeutiques
différentes pour traiter les avulsions urétérales :
réimplantation urétérales sans antireflux sur une vessie
psoique, urétéroiléoplastie avec réimplantation du
segment inférieur dans la vessie muni d'une valve antireflux, confection
d'un lambeau de Boari, et une auto-transplantation rénale. NETTO a
recouru à 4 réimplantations pour réparer les avulsions
urétérales enregistrées dans sa série. [50]
Les sténoses urétérales sont
inférieures à 0,5%. Elles constituent la principale complication
à long terme de l'uretéroscopie. Roberts a retrouvé une
sténose urétérale chez 24% de ces patients ayant
présenté un calcul impacté. En dehors des traumatismes
urétéraux directs (perforation et avulsion), l'ischémie
probablement causée par la compression d'un uretéroscope de gros
calibre ou par l'hyperthermie due aux lithotripsies in situ sont
évoqués comme facteurs étiologiques. De larges
études randomisées sont nécessaires avant la validation de
cette attitude. Elles sont essentiellement représentées par les
sténoses urétérales, les perforations
urétérales, les hémorragies et les infections.
Les études cliniques des conséquences de
l'uretérorénoscopie sur le système antireflux
vésicourétéral sont peu nombreuses. HUFFMAN cite ainsi le
cas d'un patient dont la cystographie rétrograde et mictionnelle est
normale après 14 manipulations endoscopiques urétérales
motivées par une lésion néoplasique urothéliale.
Dans le cadre de la surveillance systématique de 35 sujets
traités par uretérorénoscopie STACKL décèle
par contre 2 reflux vésico-urétéraux dont 1
unilatéral de type I, homolatéral à l'intervention et 1
bilatéral de type II. De même, sur la base de 37 observations,
STOLLER [53] rapporte 1 cas de reflux bilatéral et asymétrique
prédominant au niveau de l'uretère opéré. FORD,
quant à lui, sur une série de 10 patients, note un reflux
vésico-urétéral de type I. En l'absence de cystographie
rétrograde et mictionnelle de référence,
l'interprétation de ces résultats est délicate. En
particulier, bien que susceptibles d'être majorés par
l'uretérorénoscopie, les reflux bilatéraux sont, en effet,
probablement primitifs. Les atteintes unilatérales et
homolatérales à l'intervention sont par contre plus
évocatrices d'une lésion iatrogène. La fréquence
plus élevée, quoique non
significative, du reflux vésico-urétéral
secondaire, constatée dans la série de FORD, peut traduire une
dilatation plus importante du méat urétéral et de
l'uretère intramural (14 Ch) que dans les autres séries (12
Ch).
9. Coût de l'uretérorénoscopie
Le coût d'une séance d'uretéroscopie,
intégrant les frais de séjour et les dépenses
pharmaceutiques, était de 300000#177; 70000fcfa (459€).
Van Hove et al [70] ont évalué le coût
économique de l'uretéroscopie souple laser pour le traitement des
calculs et des tumeurs urothéliales rénales. Ce coût
était calculé de manière rétrospective sur 103
séances d'urétéroscopies (83 calculs, 18 tumeurs
urothéliales, un kyste et une endopyélotomie) et comportait les
dépenses de personnel au bloc opératoire; les dépenses de
matériel : spécifique et non spécifique à la
technique, à usage unique ou réutilisable; l'amortissement des
matériels médicaux calculé sur sept ans ; la durée
d'hospitalisation des patients.
.Le coût d'une séance d'uretéroscopie
souple laser était estimé à 4237,3#177;1677,6€, frais
d'hospitalisation inclus. Elle coûtait 4490,5€ pour une tumeur et
4141,4€ pour un calcul mais cette différence était non
significative. Le coût hors hospitalisation était
évalué à 1196,5€.
Le mode de calcul de notre coût de reviens serait plus
important si les frais d'amortissement du matériel et les revenus du
personnel du bloc opératoire était inclus.
10. Uretéroscopie souple versus rigide [5, 19, 25]
L'utilisation du laser Holmium-YAG, en association à
l'uretéroscopie souple augmente les possibilités de traitement
mini-invasif tout en diminuant la morbidité.
L'uretérorénoscopie a un taux de complications moindre que celui
de l'uretéroscopie rigide. Le taux de complications de l'URS-S est moins
important que celui de l'uretéroscopie rigide car :
· les risques de « perforation ou d'hémorragie
» sont de moins de 1 % ;
· le risque de plaie urétérale existe en cas
d'étroitesse de la lumière urétérale ;
· le taux de sténose est de à 0,5 à 1
%;
· les « douleurs postopératoires » sont
minimes et le taux de colique néphrétique post URS-S est de 2
à 3% dans les 48 premières heures;
· le taux de « pyélonéphrite » est
de 2 à 3 %.
Le « taux d'échec » de progression est de moins
de 10 % et le taux d'« échec d'accès au calice
inférieur » est de près de 6 %.
Le taux de succès du traitement de l'URS-S :
· pour le traitement des calculs de «
l'uretère proximal » est de plus de 90 % et de 75-80 % pour les
calculs rénaux. Pour les calculs caliciels inférieurs de moins de
2 cm, le taux de succès est de plus de 70 %;
· pour « l'endopyélotomie rétrograde
» laser, le taux de succès est de 75 à 80 % ;
· pour les tumeurs de la voie excrétrice de bon
pronostic (tumeur unique de moins de 15mm de diamètre, de bas grade et
bas stade), le traitement endoscopique permet de conserver près de 70 %
des reins mais avec un « taux de récidive » et de «
retraitement de plus 50 % ». L'une des principales limites de
l'uretérorénoscopie identifiée par Geavlete et col a
été l'exploration du calice inférieur.
11. Uretéroscopie sur voies urinaires modifiées
chirurgicalement
Toutes les urétéroscopies dans notre
série ont été effectuées sur des uretères
chirurgicalement « neufs ». Néanmoins, l'uretéroscopie
est réalisable chez les patients dont le bas appareil urinaire a
été remanié chirurgicalement pour diverses pathologies.
La modification chirurgicale de la voie urinaire lors de la
prise en charge du cancer infiltrant de la vessie ou du reflux
vésicorénal va nécessiter le recours à certains
artifices
techniques lors des urétéroscopies. Il en est de
même des patients appareillés d'une néovessie continente.
Dans ces situations où l'anatomie de la voie urinaire a
été modifiée par un traitement chirurgical, la
difficulté principale concerne le cathétérisme
rétrograde de l'uretère qui sera souvent plus difficile qu'en
situation anatomique normale. El-Nahas et al rapportent une série de
patients cystectomisés avec dérivation urinaire dont le calcul a
été pris en charge par NLPC ou URS [15]. La dérivation
urinaire de ces patients était une néovessie iléale en W
(10 cas), une poche de Kock (sept cas), un conduit iléal (quatre cas) et
une vessie rectale (trois cas). L'utilisation antérograde d'un
fibroscope souple avec fragmentation du calcul par laser Holmium : YAG a
été décrite pour la prise en charge d'un calcul
enclavé dans la jonction urétérosigmoïdienne d'une
poche de Mayence de type II effectuée, après cystectomie pour un
carcinome in situ récidivant. [37]
Le premier temps ne sera pas d'opacifier la voie urinaire mais
de mettre un guide dans l'uretère, ce qui revient à peu
près au même. Bien souvent seule la ponction des cavités
rénale sous échographie suivie d'un abord antérograde des
uretères sera possible. En cas d'uretère réimplanté
et notamment selon le procédé de Cohen il peut être utile
d'aborder la vessie par voie percutanée de façon à
être dans l'axe du méat réimplanté et de positionner
une gaine d'Amplatz pour permettre de travailler facilement avec un
uretéroscope rigide ou souple. [56]
12. Uretéroscopie et Uretère bilharzien
Deux de nos patients avaient un antécédent de
bilharziose urinaire. Ils présentaient une lithiase et une
sténose de l'uretère pelvien. L'uretéroscopie semi rigide
a été effectuée dans les 2 cas, respectivement pour
l'ablation d'une lithiase et pour une dilatation urétérale par la
mise en place de sonde JJ. ElAbd SA et col ont pris en charge 164
sténoses urétérales d'origine bilharzienne par endoscopie
[14]. Ils ont recouru, dans cette prise en charge, à des dilatations au
ballonnet, dilatation à la bougie, urétérotomie,
montée de sonde urétérale. Néanmoins 24 patients
ont nécessité un abord percutané antérograde des
uretères inaccessible par voie rétrograde. L'usage de
l'uretéroscopie dans la prise en charge des séquelles de
bilharziose réduirait la chirurgie ouverte qui sera proposée en
cas d'échecs de l'endoscopie.
CONCLUSION
L'uretéroscopie est une technique séduisante
dans les pathologies du haut appareil urinaire. Nous avons rapporté une
étude rétrospective monocentrique à propos de 61
urétéroscopies réalisées dans le Service d'Urologie
et d'Andrologie de l'Hôpital Général de Grand Yoff de Dakar
au Sénégal.
Sur la période d'étude, 61 uretéroscopies
avaient été effectuées au profit de 21 femmes (34,4%) et
de 40 hommes (65,6%) soit un sexa ratio =2. L'âge moyen des patients
était de 44,98ans avec des extrêmes de 19ans et 75 ans.
L'uretéroscopie semi rigide concernait 54 patients tandis que
l'uretérorénoscopie a été réalisée
chez 7 patients.
A propos des indications, 44 uretéroscopies
étaient à visée diagnostique (72,2%) alors que 17
uretéroscopies étaient à visée thérapeutique
(27,9%).
L'exploration de l'uretère a retrouvé 1 tumeur
urétérale (5,8%) dont l'examen anatomopathologique a
révélé un carcinome urothélial, 6 sténoses
urétérales (35,3%) dont les étiologies n'ont pas
été investiguées. L'uretère et les cavités
pyélo-calicielles étaient d'aspect normal dans 6 cas
(35,3%).L'uretère était inflammatoire dans 2 cas (11,7%). Une
lithiase impactée de l'uretère lombaire (5,8%) était
objectivée par l'uretéroscopie diagnostique. Une sténose
du méat urétérale (5,8%) a empêché
l'accès à l'uretère .Le taux de succès de
l'uretéroscopie diagnostique était de 94,1% (16/17). La cause de
l'échec était l'impossibilité de
cathétériser le méat urétéral.
L'uretéroscopie thérapeutique était
indiquée pour la prise en charge de lithiase dans 38 cas (91,8%). La
localisation des calculs étaient : 6 calculs pyélocaliciels,
(15,8%) ,15 calculs de siège lombaire (39,5%), 2 calculs étaient
iliaque (5,3%) et 15 calculs étaient situés dans l'uretère
pelvien (39,5%).Une lithiase bilatérale a été prise en
charge en deux temps opératoires. La taille moyenne des calculs
était de 17mm avec des extrêmes de 3mm et 96 mm.
La lithotritie endourétérale au laser Ho-YAG a
été réalisée pour 11 patients avec ablation
complète du calcul.
L'extraction du calcul a été effectuée
par une sonde panier de type Dormia chez 15 patients : le calcul a
été extrait effectivement dans 11 cas et l'extraction à
échoué dans 4 cas. Le Lithoclast était utilisé,
avec succès, dans 10 cas. Les échecs à l'extraction ont
bénéficié d'une dilatation urétérale passive
par la pose d'une sonde double J (5 cas), une reconversion
chirurgicale (urétérolithotomie +
réimplantation urétérovésicale) a été
effectuée dans 1 cas d'échec.
Le succès de l'uretéroscopie
thérapeutique était de 100 % pour les lithiases
pyélocalicielles qui ont toute bénéficié d'une
lithotritie au laser. Le succès était de 87,5% pour les calculs
pelviens, 37,5 % pour les calculs lombaires et 75% pour les calculs
iliaques.
Les principales causes d'échec de l'uretéroscopie
thérapeutique étaient
l'impossibilité de fragmenter les calculs
impactés et l'inaccessibilité à l'uretère du fait
d'une sténose infranchissable de l'uretère.
En dehors des ureterolithotomie, l'uretéroscopie
thérapeutique, a consisté en l'ablation de 3 sondes JJ qui
avaient migré dans l'uretère, de 2 dilatations
urétérales et d'une biopsie urétérale.
Un drainage urétéral a été
effectué dans 43 cas (70%), 5fois par une sonde urétérale
(11,6%) qui a été enlevée après 48 heures .Dans 38
cas, le drainage urétéral post opératoire a
été effectuée au moyen de sonde JJ (88,4%). L'ablation des
sondes JJ a eu lieu en moyenne au bout de 10e jour.
Aucun incident ou accident n'a été
enregistré au cours de 61 séances.
La morbidité après un recul allant de 3mois
à 42 mois est de 13% (8 cas). Elle est représentée par 7
patients qui avaient une infection urinaire dans les jours ayant suivi
l'uretéroscopie et d'un cas d'hématurie.
Tous nos patients avaient bénéficié d'une
anesthésie générale complétée par une
curarisation.
La durée moyenne du séjour hospitalier est de
31H#177;14,7 avec extrêmes de 24h et 72h.
Le coût d'une séance d'uretéroscopie semi
rigide, intégrant les frais de séjour et les dépenses
pharmaceutiques, était de 300000#177; 70000fcfa (459€).
Au vue de ces résultats, l'uretéroscopie semi
rigide et l'uretérorénoscopie sont des techniques dont la
maitrise est en voie d'acquisition dans le Service d'Urologie et d'Andrologie
de l'Hôpital Général de Grand Yoff, en témoigne la
faiblesse de la morbidité enregistrée. L'endourologie est en
essor au Sénégal dans la prise en charge des affections du haut
appareil urinaire, cependant, il est remarquable de noter la faible
représentation des séquelles urologiques de la bilharziose et de
la tuberculose dans les indications de l'uretéroscopie dans notre
série. En effet, 2 patients avaient un antécédent de
bilharziose urinaire pour Zéro cas de tuberculose urogénitale.
La prise en charge des lithiases demeure leur principale
indication dans notre série. La perspective sera la faisabilité
de l'uretéroscopie en hôpital du jour et l'acquisition d'un laser
holmium YAG en vue d'accroître les taux de succès de
l'uretéroscopie thérapeutique.
Malgré le coût financier raisonnable de
l'uretéroscopie dans notre étude, il perdure des
inquiétudes sur la capacité des hôpitaux de notre pays
à s'offrir le plateau technique approprié lorsqu'on tient compte
du prix d'achat des équipements d'uretérorénoscopie et du
laser Ho- YAG. L'avenir consistera probablement en la formation de pôle
de compétence géographique pour une prise en charge moins
délabrante des patients et, à moindre coût pour la
collectivité et le patient.
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