République du Bénin
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Ministère de l'Enseignement Supérieur
et de la Recherche Scientifique (MESRS)
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Université d'Abomey-Calavi (UAC)
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Faculté des Sciences et Techniques (FAST)
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Mémoire du Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
Option : Filière :
Gestion de l'environnement Assainissement des eaux
usées
Thème
Contribution à l'élaboration de la politique
d'assainissement des eaux usées domestiques par la SONEB au
Bénin : Cas de la ville de Cotonou
Réalisé et soutenu
par :
DOVONOU Edia Flavien
|
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Sous la Direction de :
Dr François de Paule CODO
Maître - Assistant des Universités EPAC/
UAC
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Maîtres de mémoire
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Dr Ir Raoufou MALIKI
Directeur de la Planification
et des Etudes à la SONEB
|
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Ir Vincent HESSOU
Consultant en Hydraulique
et Equipement rural à IGIP- MMEH
|
Année Académique 2004 - 2005
F A Dieu tout puisant qui, sous l'inspiration de son Esprit
Saint, a rendu possible ce travail ;
F A mes parents pour avoir veillé sur moi jour et nuit,
pour m'avoir éduqué, orienté et guidé mes pas sur
les sentiers de la réussite, au prix de multiples sacrifices ;
Trouvez ici le couronnement de vos efforts.
F A tous ceux qui oeuvrent pour la protection de
l'environnement et pour la gestion rationnelle des ressources naturelles :
Je dédie ce mémoire
Nous adressons nos sincères remerciements
à :
- Mes parents qui m'ont soutenu dans mes études
- Professeur Guy MATEJKA, Responsable du Laboratoire des
Sciences de l'Eau et de l'Environnement à l'Ecole Nationale
Supérieure d'Ingénieurs de Limoges (France) pour avoir
accepté le parrainage de la 4è promotion du DESS- MEQUE.
- Professeur Mansour MOUDACHIROU, Directeur du Laboratoire de
Pharmacognosie de l'Institut des Sciences Biomédicales Appliquées
pour l'attention qu'il n'a cessé de nous porter.
- Docteur Ingénieur Alassane BABA MOUSSA, Directeur
Général de la SONEB pour m'avoir accepté dans sa
société.
- Docteur Ingénieur Raoufou MALIKI, Directeur de la
Planification et des Etudes à la SONEB pour ses précieux
conseils.
- Docteur François de Paule CODO, Chef
département Génie Civil à l'EPAC pour avoir accepté
spontanément m'encadrer dans mes recherches.
- Ingénieur Vincent HESSOU, Consultant en Hydraulique
et Equipement rural pour ses aides en documentation à mon endroit.
- Ingénieur Louis Pierre HOUEDJISSIN, Chef Service
Assainissement des eaux usées à la SONEB pour avoir guidé
mes pas dans mon travail de recherche
- Professeur Fidèle DIMON pour son soutien moral
à mon endroit.
- A tous les amis de la Jeune Chambre Internationale
Bénin Aurore.
- A tout le personnel de la DPE /SONEB.
- A tous les Enseignants du DESS-MEQUE.
Quoique mon coeur déborde de reconnaissance il ne
saurait dire à tout ce beau monde de bienfaiteurs que ce petit mot
magique inventé par les Hommes pour exprimer leur gratitude :
Merci.
LISTE DES SIGLES
ADRA
|
:
|
Adventists for Developpement, Relief and Aid
|
AGETUR
|
:
|
Agence d'Exécution des Travaux Urbains
|
CNHU
|
:
|
Centre National Hospitalier et Universitaire
|
CTOM
|
:
|
Centre de Traitement des Ordures Ménagères
|
CREPA
|
:
|
Centre Régional pour l'Eau Potable et l'Assainissement
à Faible Coût
|
CSE
|
:
|
Conseil Supérieur de l'Eau
|
CTE
|
:
|
Comité Technique de l'Eau
|
DBO5
|
:
|
Demande Biologique d'Oxygène en 5 jours.
|
DCO
|
:
|
Demande Chimique en Oxygène
|
DHA
|
:
|
Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement.
|
DHAB
|
:
|
Direction de l'Hygiène et de l'Assainissement à la
Base.
|
DIEC
|
:
|
Direction de l'Information de l'Education et de la
Communication
|
DIEPA
|
:
|
Décennie Internationale pour l'Eau Potable et
l'Assainissement
|
DPE
|
:
|
Direction de la Planification et des Etudes
|
EDSB
|
:
|
Enquête Démographique et de Santé au
Bénin
|
IDA
|
:
|
International Développement Association
|
MEHU
|
:
|
Ministère de l'Environnement de l'Habitat et de
l'Urbanisme
|
MMEH
|
:
|
Ministère des Mines de l'Energie et de l'Hydraulique
|
ONAS
|
:
|
Office National d'Assainissement
|
ONEA
|
:
|
Office National de l'Eau et de l'Assainissement
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
OMD
|
:
|
Objectifs du Millénaire pour le Développement
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
PSAO
|
:
|
Plan Stratégique d'Assainissement de Ouagadougou
|
SBEE
|
:
|
Société Béninoise d'Electricité et
d'Eau
|
SDE
|
:
|
Sénégalaise des Eaux
|
SERHAU
|
:
|
Société d'Etudes Régionales d'Habitat et
d'Aménagement Urbain
|
SIBEAU
|
:
|
Société Industrielle Béninoise d'Equipement
et d'Assainissement Urbain
|
SOBEBRA
|
:
|
Société Béninoise de Brasserie
|
SONEB
|
:
|
Société Nationale des Eaux du Bénin
|
SONEES
|
:
|
Société Nationale d'Exploitation des Eaux du
Sénégal
|
SONES
|
:
|
Société Nationale des Eaux du
Sénégal
|
LISTE DE SCHEMA
Page
v Schéma 1 : Poste de pré
traitement des eaux usées en tête de station
d'épuration.................................................................
SOMMAIRE
Dédicace......................................................................................
Remerciements.............................................................................
Liste des
sigles...........................................................................
Résumé
................................................................................
Introduction............................................................................
Chapitre I : Problématique et Cadre
d'étude...........................................
1-1
Problématique...............................................................
1-2 Objectifs
.....................................................................
1-3 Cadre d'étude
.................................................................
Chapitre II : Recherche bibliographique et approche
méthodologique.......
1-2 Recherche
bibliographique................................................
2-2 Méthodologie
............................................................
Chapitre III : Résultats, Analyse, Discussion et
Suggestions..................
3-1 Résultats
.....................................................................
PARTIE I : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE
L'ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES AU BÉNIN..........
I- Cadre juridique
...........................................................................
II- Cadre institutionnel
.........................................................
PARTIE II : LA RESPONSABILITÉ DE LA SONEB DANS
L'ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES DOMESTIQUES
AU
BÉNIN................................................................
I- Etat des lieux de l'assainissement des eaux usées
dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest
.....................................................................
II- Les défis de la SONEB dans le domaine de
l'assainissement des eaux usées au Bénin
..............................................................................
PARTIE III : LE PROJET DE PLAN STRATÉGIQUE
D'ASSAINISSEMENT DES EAUX USÉES DOMESTIQUES APPROPRIÉ À LA
VILLE DE
COTONOU.............................................................
I- La situation actuelle
..........................................................
II- Les options technologiques disponibles
........................................
III- Le choix technologique suggéré à la
SONEB : l'assainissement collectif......
3-2 Analyse des résultats
.........................................................
3-3
Discussion.......................................................................
3-4 Suggestions
.....................................................................
Conclusion...................................................................................
Bibliographie
...............................................................................
Annexe.......................................................................................
Tables des
matières..........................................................................
RESUME
La société Nationale des Eaux du Bénin
créée par décret N° 2003-203 du 12 Juin 2003 à
l'issue d'une réforme institutionnelle des secteurs eau et
électricité en milieu urbain au Bénin
précédemment assurés par la Société
Béninoise d'Electricité et d'Eau est un établissement
public à caractères industriel et commercial. Elle a pour
objectifs le captage, le transport , le traitement, la distribution de l'eau
potable ainsi que l'évacuation des eaux usées. Si le volet
approvisionnement en eau potable est en plein essor, celui de l'assainissement
des eaux usées n'est pas encore créé. La
multiplicité des textes régissant l'assainissement des eaux
usées au Bénin, les interférences entre les acteurs qui
interviennent dans l'assainissement ne sont pas de nature à apporter
une solution durable aux problèmes liés à la
non-épuration des eaux usées avant leur rejet dans la nature.
Quand bien même l'investissement pour faire ce type d'assainissement
est plus onéreux que celui de l'approvisionnement en eau potable, la
SONEB d'ici quelques années pourra mettre sur pied dans la ville de
Cotonou le dispositif adéquat pour l'assainissement des eaux
usées et même installer des réseaux d'égouts dans
toutes les grandes villes à l'instar d'autres pays , avec l'appui du
gouvernement et des partenaires au développement.
INTRODUCTION
L'eau est le capital le plus précieux et le plus
fragile. L'accroissement de la population d'un pays s'accompagne de la
production des déchets liquides difficilement maîtrisables. La
gestion des eaux usées domestiques constitue une préoccupation
majeure des pays en voie de développement parce que si elles ne sont
pas bien gérées, les eaux usées et la pollution des eaux
présentent un risque sérieux pour la santé publique et
l'environnement.
Les enjeux de l'assainissement des eaux usées
domestiques sont donc déterminants parce qu'ils visent la protection
contre les maladies hydro-fécales.
La mission de la SONEB étant de rendre l'eau disponible
dans les villes du Bénin en qualité et en quantité
à tout moment, à ce titre, elle a la lourde responsabilité
d'assurer l'évacuation et l'épuration des eaux usées
domestiques avant leur rejet dans la nature. Ce faisant, elle contribuera
pleinement à la protection et à la pérennisation de
l'environnement.
CHAPITRE I :
PROBLEMATIQUE, OBJECTIFS
ET CADRE D'ETUDE
Problématique
Le Bénin connaît actuellement un
développement urbain rapide. Evaluée en 1992 à environ
685392 habitants, la ville de Cotonou fait face à un essor
démographique qui n'est pas sans conséquences sur
l'environnement. L'accroissement et l'amélioration continue de
l'alimentation en eau potable de cette population, entraînent un
accroissement des volumes d'eaux usées rejetées par les usagers
avec pour corollaire des besoins de plus en plus importants en infrastructures
et équipements de collecte et d'évacuation de ces eaux
usées.
Actuellement, l'absence ou le dysfonctionnement des
systèmes d'évacuation des eaux usées et vannes, les
systèmes domestiques d'évacuation par l'infiltration dans le sol,
l'actuel mode de traitement des excréta, le faible niveau de
latrinisation et les rejets des eaux usées industrielles dans les
effluents constituent des menaces sérieuses de pollution des eaux de
surface et de la nappe phréatique qui est relativement peu profonde dans
certaines régions comme Cotonou. Cette nappe, si elle n'est pas
protégée peut facilement servir de vecteur de maladies hydriques
car elle contient par endroit le vibrio el tor, responsable du choléra,
les salmonelles qui causent la fièvre typhoïde ; les amibes
responsables de la dysenterie amibienne pour ne citer que ces micro organismes
aquatiques pathogènes.
Toutes ces situations représentent une très
grave menace pour la santé publique des populations. Ainsi à
travers ce thème de mémoire, nous proposons à la SONEB une
politique d'assainissement des eaux usées domestiques dans la ville de
Cotonou malgré le relief plat de cette ville, afin de résoudre
les problèmes d'hygiène liés à une mauvaise gestion
des eaux usées domestiques et ainsi contribuer à
l'amélioration de la qualité de l'environnement dans la ville de
Cotonou.
1-2 Objectifs
1-2-1 Objectif Global
La Constitution béninoise du 11 Décembre 1990 a
accordé une importance particulière à la protection de
l'environnement à travers l'article 27 qui stipule que «Toute
personne a droit à un environnement sain, satisfaisant et durable et a
le devoir de le défendre ». Pour réaliser cet objectif, la
SONEB en tant que «distributeur» d'eau, a le devoir d'élaborer
une politique nationale d'assainissement des eaux usées domestiques au
Bénin.
1-2-2 Objectif Scientifique
L'Université d'Abomey-Calavi à travers la
Faculté des Sciences et Techniques s'implique de plus en plus dans la
recherche des voies et moyens pour apporter des approches de solutions aux
aspects scientifiques des problèmes. Ceci justifie l'ouverture de la
filière de formation pour l'obtention du Diplôme d'Etudes
Supérieures Spécialisées en Management Environnemental et
Qualité des Eaux. Cette formation professionnelle permet d'outiller les
étudiants dans les questions de défense et de protection de notre
environnement.
1-2-3 Objectifs spécifiques
Ils consistent à :
- Outiller la SONEB pour être apte dans la mise au point
des plans d'assainissement des eaux usées domestiques des grandes villes
du Bénin en général et de Cotonou en particulier.
- Doter la SONEB d'un cadre juridique et institutionnel
opérationnel.
- Faire l'état des lieux de l'assainissement des eaux
usées dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest.
- Recenser les défis de la SONEB dans le domaine de
l'assainissement des eaux usées domestiques au Bénin.
- Elaborer un projet de plan stratégique
d'assainissement des eaux usées domestiques approprié à la
ville de cotonou.
1-3 Cadre d'Etude
Les résultats de nos entretiens avec les
autorités de la SONEB et les différents responsables
chargés de l'assainissement dans la ville de Cotonou nous ont
permis :
- De noter les insuffisances des textes juridiques qui
régissent l'assainissement des eaux usées au Bénin.
- De constater les chevauchements entre les structures qui
interviennent dans la gestion des eaux usées au Bénin.
- De remarquer l'absence d'une filière étatique
spécialisée dans la collecte, le prétraitement et
l'épuration des eaux usées domestiques.
- D'évaluer les impacts de ces différents
dysfonctionnements sur la santé des populations de la ville de
Cotonou.
- De faire des projections dans le temps et dans l'espace en
matière d'assainissement des eaux usées domestiques et
industrielles au Bénin.
Cotonou a été choisi comme notre cadre
d'étude parce que c'est la ville la plus peuplée avec une
population qui avoisine 700 000 Habitants, d'une part et la capitale
économique du Bénin d'autre part. Sa superficie est de 79
km2. Malgré sa forte densité démographique,
(8861 habitants par km2), Cotonou ne dispose pas d'un réseau
d'égouts ni d'une station d'épuration respectant les normes en la
matière. Ceci aggrave d'une part le degré de pollution de la
ville et d'autre part favorise l'émergence de maladies hydriques dans
certains quartiers périphériques de la ville dépourvus
d'eau potable (Vossa, Mènontin, Fifadji, Akpakpa, Agla).
CHAPITRE II :
RECHERCHE BIBLIOGRAPHIQUE
ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
2-1- Recherche Bibliographique
Dans le domaine de l'assainissement en général,
beaucoup de documents sont disponibles et beaucoup de mémoires
existent.
Par contre en ce qui concerne l'assainissement des eaux
usées domestiques au Bénin, la documentation est peu florissante.
Néanmoins certains auteurs se sont évertués à
tracer des pistes de réflexions et proposer des approches de solutions
dans le domaine des eaux usées. Ainsi Valinon .F. et Mongellaz J. (1990)
ont à travers leur ouvrage intitulé "Manuel
d'assainissement spécifique pour les pays à faible
revenu" fait le diagnostic de l'assainissement dans beaucoup de pays
africains.
Collignon B. (mars2001) à travers son livre
intitulé "Les Opérateurs Indépendants de l'eau
potable et l'assainissement dans les villes africaines " a peint
l'image peu reluisante des populations africaines dans leurs luttes
quotidiennes pour une alimentation en eau potable et des conditions de vie
hygiéniques.
L'ONEA en 1993 a proposé un plan
stratégique d'assainissement des eaux usées de la ville de
Ouagadougou. Ce plan peut être transposé a beaucoup de
villes africaines ayant les mêmes caractéristiques
géographiques que Ouagadougou.
Le PNUD a financé beaucoup de recherches dans le
domaine du secteur de l'assainissement dans beaucoup de pays africains.
Enfin à travers les séminaires de formation
qu'organise CPEPA-Bénin, beaucoup de cadres béninois ont
commencé par faire des publications dans le domaine de l'assainissement
au Bénin. Ils contribuent ainsi à la recherche des voies et
moyens capables d'améliorer les conditions environnementales des
populations des villes et campagnes.
2-2 Méthodologie
La réalisation de ce travail de recherche nous a
conduit à faire six mois de stage intensif à la Direction de la
Planification et des Etudes de la SONEB. Au cours de ce stage nous avons
effectué entre autres activités, des visites de terrains
sur :
- le site d'épuration des boues de vidange de SIBEAU
à EKPE.
- le site de traitement des boues de vidange de la Ville de
PARAKOU.
- le site du centre de traitement des ordures
ménagères de TOHOUE.
- le site d `expérimentation du traitement des
eaux usées domestiques par macrophyte du collège père
Aupiais
- le site d'épuration des eaux usées du Centre
National Hospitalier et Universitaire Hubert MAGA de Cotonou.
- Nous avons profité de l'atelier de validation du Plan
d'Action en Gestion des Ressources Naturelles tenu du 23 au 28 Mai 2005
à BOBO-DIOULASO pour visiter quelques stations d'épuration des
eaux usées de OUAGADOUGOU.
- Nous avons effectué beaucoup de recherches sur
Internet pour nous acquérir des technologies modernes en matière
d'assainissement des eaux usées dans les pays modernes (France, Espagne,
Belgique, Canada, Allemagne).
Nous avons bénéficié d'une documentation
très fournie que la SONEB et CREPA Bénin ont mise à notre
disposition pour le travail.
Enfin, nous avons eu beaucoup d'entretiens et d'échange
d'idées avec les cadres de la SONEB et les responsables du
département de génie civil de l'Ecole Polytechnique
d'Abomey-Calavi au sujet des technologies à mettre sur pied pour
évacuer et épurer les eaux usées domestiques de la ville
de Cotonou.
CHAPITRE III :
RESULTATS, DISCUSSIONS
ET SUGGESTIONS
3-1 Résultats
La méthodologie adoptée nous a conduit à
atteindre nos objectifs car les ouvrages consultés nous ont aidé
à répertorier tous les textes (décrets, lois
arrêtés) qui régissent l'assainissement des eaux
usées domestiques au Bénin. A travers ces ouvrages nous avons
été largement informé des technologies disponibles en
matières d'assainissement des eaux usées domestiques.
A travers les recherches sur Internet nous avons
été largement informé de la manière dont
l'assainissement des eaux usées se fait dans les pays du Nord.
Les visites de sites et les voyages effectués nous ont
beaucoup instruit sur les véritables problèmes d'assainissements
qui se posent dans les grandes villes du Bénin en général
et à Cotonou en particulier.
PARTIE I : CADRE JURIDIQUE ET INSTITUTIONNEL DE
L'ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES AU BENIN
Le cadre juridique et institutionnel est l'ensemble des
dispositions qui devraient définir et assurer les devoirs, les droits,
les responsabilités individuelles et les attributions de diverses
institutions chargées de la gestion de l'environnement. Ce cadre a connu
une évolution rapide à partir de 1990.
En effet, avant 1990, les pays en voie de développement
étaient peu conscients des problèmes environnementaux. C'est
à partir de 1987, après la publication du rapport de Brundtland
sur l'environnement et le développement que le monde en
général a pris conscience. Cette période coïncide
avec le moment où le Bénin connaissait une grande mutation dans
son évolution politico-économique :
- Changement de régime politique
- Changement de Constitution.
Ce nouveau départ a pris donc en compte les nouvelles
exigences y compris celles des problèmes d'environnement en rapport avec
le développement. Les choses vont évoluer très rapidement
de la nouvelle constitution à la loi cadre sur l'environnement en
passant par la création de la Commission Nationale pour le
Développement Durable, le Ministère de l'Environnement de
l'Habitat et de l'Urbanisme, le Plan d'Action Environnemental.
I- Cadre juridique
A- La Loi cadre sur l'environnement en République du
Bénin.
Il s'agit de la loi 98-030 du 12 février 1999 qui est
le principal cadre juridique de protection de l'environnement en
République du Bénin. Son élaboration se justifie sur le
plan constitutionnel. Les problèmes résolus par cette loi
s'inscrivent dans le cadre de l'amélioration de la qualité de
l'environnement.
La loi cadre sur l'environnement est composée de 123
dispositions regroupées en sept titres.
1.) Le Titre I (articles 1 à 17).
Il est consacré aux dispositions, concepts se
rattachant à l'environnement.
Les principes généraux qui sont au nombre de six
régissent désormais la gestion de l'environnement au
Bénin ; les objectifs globaux de la loi cadre sur l'environnement
et les activités prévues en vue d'atteindre les objectifs
fixés sont clairement définis respectivement dans les articles
3,4 et 5.
2.) Le Titre II (articles 18 à 48)
Il énonce les dispositions de protection et la mise en
valeur des milieux récepteurs naturels.
3.) Le Titre III (articles 49 à 64)
Il est relatif à la protection et la mise en valeur du
milieu naturel et de l'environnement humain. La protection de la faune, de la
flore et les établissements humains.
4.) Le Titre IV (article 65 à 86)
traite de la pollution et des nuisances.
5.) Le Titre V (Article 87 à 105)
Ce titre réglemente les outils qui permettent
d'évaluer l'impact des programmes, projets, et certaines
activités sur l'environnement.
6.) Le Titre VI (article 106 à
122)
Il est consacré aux sanctions. C'est ici le principal
rôle de l'environnementaliste qui doit rechercher, constater les
infractions à l'environnement et faire sanctionner les auteurs. De
façon globale, les amendes vont de 10 000 à 1 000 000 000 F
CFA.
7.) Le Titre VII (article 123)
Il abroge toutes dispositions antérieures contraires
aux présentes dispositions.
La loi 87-015 du 21 septembre 1987 portant code de
l'hygiène publique en République du Bénin.
Cette loi énonce les règles d'hygiène
publique en ce qui concerne :
- l'hygiène sur les voies publiques (articles 2
à 13)
- l'hygiène des habitants (articles 14 à 35)
- l'hygiène sur les denrées alimentaires
(articles 36 à 45)
- l'hygiène sur les établissements
classés, les marchés et activités commerciales de plein
air (articles 46 à 57)
- L'hygiène des places publiques et des plages
(articles 58 à 68)
- L'hygiène pour diverses utilisations de l'eau
(articles 69 à 92)
- L'hygiène des installations industrielles (articles
93 à 100)
- L'hygiène relative aux contrôles sanitaires aux
frontières (articles 101 à 105)
- L'hygiène relative à la lutte contre le bruit
et la pollution du milieu naturel (articles 106 à 140)
Le titre III du code est consacré à la police
sanitaire. Il définit les pouvoirs des agents de la police sanitaire
(articles 143 à 145) ; les articles 146 à 149
réglementent la recherche et la constatation des infractions aux
règles d'hygiène.
Les actions et poursuites sont exercées directement par
le responsable chargé de l'hygiène et de l'assainissement ou son
représentant devant les juridictions compétentes (articles 150
à 153).
Les articles 154 à 161 du titre IV de la loi
définissent les peines qu'en coure tout contrevenant aux dispositions de
la présente loi.
LA LOI 87-016 DU 21 SEPTEMBRE 1987 PORTANT CODE DE L'EAU
EN REPUBLIQUE DU BENIN.
Cette loi composée de 75 articles réglemente les
problèmes de la protection quantitative des eaux (articles 8 à
35), des pollutions (articles 3 à 39), des diverses utilisations des
eaux et de leur ordre de priorité (articles 40 à 56) et des eaux
nuisibles à travers des dispositions relatives à la
défense contre les inondations au dessèchement des étangs
et marais, à l'assainissement des terres humides, aux curages,
élargissements et redressements des cours d'eau dans leur largeur et
leur profondeur naturelles (articles 57 à 73).
Enfin, l'article 74 de ce code crée un Comité
National de l'Eau potable et de l'Assainissement. La composition,
l'organisation et le fonctionnement dudit comité ont fait l'objet d'un
décret.
D- LE DECRET N°2001-109 DU 4 AVRIL 2001 FIXANT LES
NORMES DE QUALITE DES EAUX RESIDUAIRES EN REPLUBLIQUE DU BENIN.
Ce décret comporte cinq chapitres subdivisés en
42 articles.
- Le chapitre premier comporte l'article 1 et défini
l'objet du décret
- Le chapitre 2 comporte l'article 2 et défini les mots
essentiels utilisés pour l'établissement des normes de
qualité des eaux résiduaires.
- Le chapitre 3 comporte les articles 3 à 17 et stipule
les modalités de rejet des eaux usées par catégorie
d'industries du secteur agroalimentaire, d'autres industries et le tableau des
normes de rejet pour les contaminants conventionnels et non conventionnels
dans les eaux usées industrielles.
- Le chapitre 4 comporte les articles 18 à 39 et traite
du rejet des eaux usées domestiques. Il comporte trois
sections :
ü La section 1 regroupe les articles 18 à 19 qui
énumèrent les exigences générales en matière
de rejet des eaux usées domestiques.
ü La section 2 regroupe les articles 20 à 28 qui
traitent du rejet des eaux domestiques canalisées.
ü La section 3 regroupe les articles 29 à 39 qui
définissent les normes d'un système d'assainissement individuel
et les responsabilités du propriétaire d'un tel
système.
- Le chapitre 5 regroupe les articles 40 à 42 et
défini les dispositions diverses et finales de ce décret.
LE DECRET N° 2001-094 DU 20 FEVRIER 2001 FIXANT LES
NORMES DE QUALITE DE L'EAU POTABLE EN REPUBLIQUE DU BENIN.
Il comporte 37 articles regroupés en trois
chapitres :
- Le chapitre I intitulé des normes de l'eau potable
comporte trois sections :
ü La section I traite des normes micro biologiques et
regroupe les articles 11 à 16
ü La section II traite des normes physico-chimiques de
l'eau potable et regroupe des articles 17 à 20.
ü La section III traite des normes relatives à la
désinfection de l'eau dans les stations de traitement et regroupe les
articles 21 à 24.
- Le chapitre II intitulé les normes des puits et
prises d'eaux regroupe les articles 25 à 33.
- Le chapitre III traite des dispositions diverses,
transitoires et finales à travers les articles 34 à 37.
II- Cadre institutionnel
Au Bénin, trois ministères interviennent dans
le domaine de l'assainissement. Il s'agit :
A- Du Ministère de l'Intérieur de la
Sécurité et de la Décentralisation (MISD)
Il a la tutelle les communes
qui sont chargées de l'assainissement de façon
générale dans le cadre de la décentralisation.
B- Ministère de l'Environnement, de l'Habitat et de
l'Urbanisme (MEHU)
Ce Ministère a été créé en
juillet 1991 et ses structures définies en janvier 1992. Il est
responsable de :
a. La définition de politique nationale en
matière d'environnement, d'habitat, d'urbanisme, d'aménagement du
territoire du contrôle et gestion des ressources naturelles
renouvelables ;
b. De la législation et des politiques ;
c. La planification, la sensibilisation et la coordination de
toutes les activités environnementales.
d. La planification et l'organisation de toutes les
activités qui mèneront à une amélioration de la
qualité de la vie au Bénin ;
e. En plus il participe à l'identification de fonds
pour les programmes listés ci-dessus.
Le Ministère a un cabinet composé de 14
directeurs et services conformément au décret 91-176 du 29
juillet 1991.
Direction de l'Urbanisme et de l'Assainissement
Cette direction a été créée le 12
Août 1994. Elle est chargée, entre autres, des interventions
suivantes, en matière d'assainissement et de voies urbaines :
q La conception, la programmation et la coordination de
toutes les interventions de l'Etat ;
q Le Contrôle de l'application des normes et textes
législatifs et réglementaires ;
q Le contrôle de la conformité des travaux
d'intérêts national ;
q La préparation et le suivi des marchés
publics d'intérêt national ;
q L'assistance aux collectivités locales, aux
institutions d'Etat, aux ONG et autres structures privées ;
q La participation à l'organisation de la profession
d'ingénieur et de toute autre profession ayant trait à
l'assainissement et aux voies urbaines.
Direction de l'Environnement
La Direction de l'Environnement est chargée, entre
autre, de :
q L'orientation, la coordination et la promotion des actions
relatives à l'environnement ;
q La réglementation et le contrôle de toutes les
activités ayant un impact sur le secteur ;
q La définition d'un cadre juridique et le
contrôle de son application à travers des mécanismes et
procédures appropriées ;
q La réalisation d'étude d'impact sur
l'environnement et la mise en place d'un système d'information ;
q Le contrôle et l'exécution des travaux
relatifs à la gestion des ressources naturelles renouvelables.
C- Ministère de la Santé Publique (MSP)
Le Ministère de la Santé Publique a la
responsabilité de définir et de veiller à
l'exécution de la politique "Santé pour tous d'ici à l'an
2000". Le Ministère est aussi actuellement impliqué dans le
processus de définition d'une politique nationale d'assainissement. Le
Ministère a aussi deux principaux départements qui
s'intéressent à l'assainissement et aux activités
liées à l'assainissement : la Direction de l'Hygiène
et de l'Assainissement de Base (DHAB) et la Direction de l'Information de
l'Education et de la Communication (DIEC).
Direction de l'Hygiène et de
l'Assainissement de Base (DHAB)
La DHAB comprend quatre sessions (administrative,
hygiène, aménagement du territoire et études) et est
responsable de la planification et du développement de programmes en
zones rurales et urbaines. Son budget dans un passé récent a
été de 400.000 F CFA. La DHAB travaille actuellement avec
différentes institutions et bailleurs de fonds : le projet de
désinfection des puits financé par l'OMS, le projet
d'hygiène et l'assainissement en milieux urbains financé par
l'IDA ; l'analyse bactériologique des points d'eau et construction
de latrines financée par l'OMS. Cette direction intègre
également l'antenne nationale du CREPA, forum d'information et de
formation dans le domaine de l'eau potable et l'assainissement à faible
coût.
La DHAB est chargée entre autre :
q De concevoir, vulgariser et diffuser les informations en
matière d'hygiène ;
q D'élaborer les normes et les projets de
règlements en matière d'hygiène dans les habitations, les
lieux publics, les établissements publics et privés ;
q D'appliquer et de faire appliquer le code national de
l'hygiène ;
q De contrôler la pollution et la salubrité du
milieu ;
q De définir les normes et plans type relatifs aux
ouvrages d'assainissement.
D- L'AGETUR
L'AGETUR (Agence d'Exécution des Travaux
Urbains) a été créée en 1990. Son statut est celui
d'une organisation non gouvernementale dirigée par un conseil
d'administration de 9 membres, incluant le Gouvernement,
l'archevêché de Cotonou, des entreprises du secteur public (SBEE),
les communautés urbaines de Cotonou et de Porto-Novo. Au départ,
l'AGETUR s'est occupée de gérer (maîtrise d'ouvrage
déléguée) des contrats passés avec des entreprises
privés pour des travaux de génie civil. A ce jour, l'agence n'est
intervenue que dans le cadre des projets financés par les bailleurs de
fonds (Banque mondiale, France, Allemagne). Les responsabilités de
l'AGETUR sont établies au cas par cas et formalisées dans le
cadre des accords spécifiques signés entre les bailleurs de fonds
et le Gouvernement.
E- Autres Structures Concernées
Direction de l'hydraulique
La Direction de l'hydraulique dépend du
Ministère de l'Energie, des Mines et de l'Hydraulique. Elle a
essentiellement pour tâches :
q D'élaborer et de proposer une réglementation
relative à la gestion des ressources en eau et veiller à sa bonne
application.
q De mener des études diagnostiques sur le niveau de
développement et la mise en valeur du secteur.
q De contrôler l'approvisionnement en eau au niveau
national ;
q De participer à l'élaboration des programmes
d'investissement des entreprises publiques et semi-publiques et de
contrôler leur mise en oeuvres.
q De coordonner les diverses utilisations de l'eau et
d'animer la commission nationale de l'eau.
Direction de l'Administration Territoriale et des
Collectivités
Cette direction est chargée, sous l'autorité du
Ministère de l'Intérieur de la Sécurité et de la
Décentralisation des tâches suivantes :
q Coordination des activités des autorités des
circonscriptions administratives ;
q Suivi de la vie et du fonctionnement des
collectivités territoriales décentralisées ;
q Préparation des textes légaux et
réglementaires et des dossiers les concernant ;
q Coordination des activités de préparation des
consultations électorales ;
q Formation technique et recyclage du personnel des
collectivités territoriales.
De l'analyse de tout ce qui précède, nous
pouvons dire que le cadre juridique et institutionnel de l'assainissement au
Bénin présente des insuffisances.
Il faut noter le caractère trop sectoriel des textes
régissant les différents domaines de l'environnement et la
gestion des ressources naturelles. Chaque secteur élabore, la plupart du
temps, ses textes sans tenir compte des autres secteurs qui pourraient
intervenir et/ou aider à avoir une autre approche plus globale des
problèmes à résoudre d'où parfois des
contradictions dans les dispositions légales ou
réglementaires.
Comme autre insuffisance, nous pouvons dire que bon nombre de
textes sont dépassés et inadaptés. L'inadaptation peut
être en partie imputée à la presque perpétuelle
mutation des structures et institutions de mise en oeuvre. Il se pose alors des
questions de prérogatives, de confusion de compétence
entraînant parfois des conflits d'attribution et un flou juridique qui
rendent incertaine l'application des textes et moins fonctionnel les
institutions.
En réalité, les textes relatifs à la
conservation de l'environnement ou la gestion des ressources naturelles
reposent généralement sur trois principes de protection de ces
ressources.
- Le premier principe consiste à soustraire de
l'exploitation ou de l'usage public certaines ressources naturelles en les
incorporant au domaine public. Mais l'impact de cette technique juridique de
protection est à présent très réduit à cause
de la non prise en compte du paramètre démographique et de
certaines pratiques ancestrales.
- Le deuxième principe consiste en des interdictions.
Celles-ci ne sont pas généralement accompagnées de mesures
alternatives d'où des difficultés à faire respecter les
lois (code de l'hygiène publique par exemple)
- Le troisième principe est basé sur la
technique des autorisations qui permet à l'Etat de contrôler
un nombre important d'activités portant sur les ressources naturelles.
Malheureusement, ces autorisations ne sont pas subordonnées à
l'obligation de faire réaliser des études d'impact par une
structure technique qui n'existe d'ailleurs pas alors que se développe
des activités polluantes ; pire encore, les normes de
qualité ou de rejet font défaut.
De ces dernières lignes sur les insuffisances des
législations existantes il apparaît clairement que la dimension
environnementale n'est pas prise en compte au moment de leur
élaboration.
Face à toutes ces insuffisances, le caractère
multisectoriel nécessite une coordination des actions des
différentes institutions ayant un rôle à jouer dans la
conservation de l'environnement en générale et la gestion des
eaux usées en particulier.
L'absence de cette coordination intersectorielle est souvent
la cause de :
- Contradictions dans les dispositions légales ou
réglementaires régissant différents secteurs de
l'environnement, mais dont les activités se complètent.
- Chevauchements de compétences et conflits
d'attribution.
- L'inefficacité des institutions.
PARTIE II : LA RESPONSABILITE DE LA SONEB DANS
L'ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES DOMESTIQUES AU BENIN
La Société Nationale des Eaux du Bénin
(SONEB) a été créée par décret N°
2003-203 du 12 juin 2003 à l'issue d'une réforme institutionnelle
des secteurs Eau et Electricité en milieu urbain,
précédemment assurés par la Société
Béninoise d'Electricité et d'Eau (SBEE). La SONEB est un
établissement public à caractères industriel et commercial
avec un capital social d'un milliard (1.000.000.000) de francs CFA. Elle a pour
objet la captation, le transfert, le traitement, la distribution de l'eau
potable ainsi que l'évacuation des eaux usées. Ses
activités s'étendent en milieu urbain sur l'ensemble du
territoire national. La SONEB est sous la tutelle du Ministère des
Mines, de l'Energie et de l'Hydraulique (MMEH) et dispose de sept (07)
directions techniques dont la Direction de la Planification et des Etudes (DPE)
qui a la lourde mission de mettre sur pied le service d'assainissement des eaux
usées jusque là inexistant.
En effet en se référent à l'article 3
des statuts de la SONEB, cette dernière a en charge dans ses
attributions le traitement et l'évacuation des eaux usées en
milieu urbain sur toute l'étendue du territoire national.
Si l'assainissement des eaux usées est devenu un
impératif pour les Sociétés modernes, les pays africains
connaissent, de graves difficultés d'une part pour l'alimentation en eau
et d'autre part pour l'évacuation et le traitement des eaux
usées. Les problèmes sont évidemment plus cruciaux dans
les centres urbains et sont dus à la combinaison de plusieurs
événements. En premier lieu les faibles ressources en eau
disponibles dans certains pays-africains, puis la forte croissance
démographique et l'exode rural.
Cependant le point le plus important semble être la
quasi inexistence de réseaux et d'ouvrages d'assainissement dans les
pays en voie de développement.
Ä 78% des villes africaines ne disposent d'aucun service
formel d'évacuation et de traitement des eaux usées.
Ä 85% des villes africaines n'ont pas de service de
collecte des déchets solides.
Ä 90% des villes africaines n'ont pas de réseau
d'assainissement pluvial.
Les conséquences de cette situation sont très
graves : 51 % des pays connaissent une pollution sévère de
l'environnement. L'Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estime que 80
% des maladies graves sont dues à l'insuffisance de la qualité
des eaux mises à disposition des populations et au manque
d'assainissement ; 37 % des diarrhées infantiles morbides
pourraient être entées.
On peut se rendre compte aujourd'hui que seulement 25 % des
stations à boues activées, construites au cours des années
1960, fonctionnent de manière satisfaisante. La maintenance de ces
stations et la gestion des réseaux qui y sont rattachés
coûtent des fortunes. Le deuxième point important est, dans une
large majorité, l'insuffisance de l'éducation sanitaire des
populations. Elles ne se rendent pas compte des dangers, surtout pour leurs
enfants, du manque d'assainissement et n'ont pas elles-même un
comportement sanitaire satisfaisant du fait de leur ignorance quasi totale des
modes de transmissions des maladies.
I- Etat des lieux de l'assainissement des eaux
usées dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest
Cas du Burkina-Faso
Le Plan Stratégique d'Assainissement de Ouagadougou
(PSAO) est un programme intégré d'assainissement et de promotion
de l'hygiène mis en oeuvre par l'Office National de l'Eau et de
l'Assainissement (ONEA). Il reconnaît que le système traditionnel
d'égout n'est pas une option à la portée de tous les
habitants de la ville et s'attend à ce que 80 % des habitants optent
pour des solutions d'assainissement autonome. Avec le PSAO, des milliers de
personnes à Ouagadougou ont été en mesure
d'améliorer leurs latrines. Les habitants sont informés des
options techniques disponibles et négocient le prix de la main d'oeuvre
directement avec des artisans formés à cet effet. Une subvention
est mise en place pour le financement des dalles et des tuyaux de ventilation.
Les activités de promotion de l'ONEA ainsi que les subventions pour
l'assainissement autonome sont financés grâce à une
surcharge perçue sur les facteurs d'eau. Les écoles de
Ouagadougou ont également bénéficié de latrines.
Pour mettre en oeuvre ses activités, l'ONEA a signé un contrat de
sous-traitance avec une ONG locale (ADRA) et un centre régional de
formation (CREPA).
Dans le cadre du PSAO, un système d'égouts et
des travaux de traitement d'eaux usées émanant du centre ville et
du quartier industriel sont également en cours. La législation
récente veut que les industries traitent leurs effluents avant le
déversement de ceux-ci dans le système d'égouts. Elles
auront droit aux crédits à faibles intérêts, en vue
de la mise en place des processus de pré-traitement. Pour arriver
à financer ces travaux, l'ONEA percevra une autre surcharge sur les
abonnés d'eau branchés au système d'égouts.
L'Office National d'Eau et d'Assainissement (ONEA)
créé en 1985 est devenue une entreprise para-étatique en
1996 et fait encore partie du secteur public, financièrement autonome
vis à vis du gouvernement du Burkina-Faso. L'ONEA constitue aujourd'hui
une référence en Afrique de l'Ouest en matière
d'assainissement des eaux usées domestiques quand bien même ses
activités ne sont pas d'une perfection irréprochable.
En fait, en 1999, les 900000 habitants de Ouagadougou
utilisaient principalement des latrines traditionnelles (70 %), alors que
d'autres avaient accès aux latrines à fosses
améliorés ou fosses septiques (5 %). Environ 7 % de la population
étaient dépourvues de tout assainissement et pratiquaient la
défécation en plein air. La plupart des écoles n'avaient
pas d'installations sanitaires adéquates. Les égouts et les eaux
usées provenant du marché central, des principaux hôtels,
de l'hôpital, de la brasserie, des vanneries et de l'abattoir
étaient évacués sans traitement dans les environs. Les
quantités de matières de vidange atteignaient 600 000
m3/an. La quantité d'eau usée en provenance de la
ville de Ouagadougou s'est accrue considérablement avec l'ouverture d'un
autre barrage en 1999.
Le fait que l'ONEA gère la surcharge d'assainissement
constitue aujourd'hui un obstacle dans sa collaboration avec le gouvernement.
Les politiques récentes de la décentralisation du pays confient
les services d'assainissement au gouvernement local. L'ONEA s'est alors
engagé à oeuvrer avant 2010, pour le renforcement des
capacités des municipalités du gouvernement local, en vue d'un
éventuel transfert à ces dernières, de ses
responsabilités en matière d'assainissement.
Suite au succès qu'a connu le PSAO, l'ONEA est en train
de mettre en place un programme semblable à celui de Bobo Dioulasso, la
deuxième ville du pays et pourrait étendre le programme dans
quatre autres grandes villes.
Cas du Sénégal
Si d'importants travaux d'infrastructures ne sont pas
réalisés dans les années à venir, la situation
écologique du Sénégal risque de se
détériorer rapidement sous l'effet du doublement de la population
sénégalaise attendu d'ici 2020.
Le pays comptera alors 16 millions d'habitants, dont
près de 5 millions concentrés dans la capitale. Les
infrastructures d'assainissement dans la capitale du Sénégal sont
déjà cruellement insuffisantes. A terme, une catastrophe
écologique menace Dakar.
D'une manière générale, les
autorités sénégalaises sont très conscientes des
différents problèmes liés à l'environnement mais
les moyens de financement font trop souvent défaut.
Depuis son arrivée à la tête de l'Etat en
mars 2000, le président WADE n'a cessé de réaffirmer sa
détermination à s'attaquer aux problèmes environnementaux
du Sénégal. Le nouveau "code de l'environnement", qui a
été voté début 2001 est pour les autorités
un instrument décisif pour l'application de leur politique.
A la fois incisif et contraignant, il permet d'imposer des
normes et de sanctionner les pollueurs.
Aujourd'hui, la problématique se situe dans la mise en
application de ce code, pour les industries déjà en place.
La demande en équipements d'analyse et de traitement va
décupler les années à venir sous l'effet de la loi.
Au Sénégal, le secteur de l'hydraulique a subi
une mutation institutionnelle en 1995, avec la réforme de l'ancienne
SONEES (Société Nationale d'Exploitation des Eaux du
Sénégal) qui a donné naissance à trois organismes
distincts à savoir :
- la SONES : Société publique de
patrimoine.
- La SDE : (Sénégalaise des Eaux)
- L'ONAS (Office National d'Assainissement).
Un Conseil Supérieur de l'Eau (CSE) a
été créé en juin 1998. Présidé par le
premier Ministre, le CSE est chargé de décider des grandes
options d'aménagement et de gestion des ressources en eau, d'arbitrer
d'éventuels conflits nés de l'utilisation de l'eau, de veiller au
respect de la réglementation relative à la gestion de l'eau et de
statuer sur toute autre question liée à la gestion et à la
maîtrise des ressources en eau. Il est assisté dans sa tâche
par le Comité Technique de l'Eau (CTE), créé par
arrêté du Ministre chargé de l'hydraulique.
L'ONAS à la charge de tous les travaux d'assainissement
liquide (eaux usées domestiques, industrielles et pluviales) ainsi que
l'assainissement gazeux (fumées d'usines ...)
L'ONAS emploie environ 120 employés pour un budget
annuel d'un milliard (1.000.000.000) de francs CFA. Cette structure est
organisée autours de deux directions : la direction de
l'exploitation et la direction des études et travaux.
Au Sénégal, seuls 8% des ménages
sont branchés au réseau d'égouts (32% à Dakar), et
95% des ménages ruraux évacuaient leurs eaux usées dans la
nature.
Cinq villes seulement sont dotées de réseaux
d'égouts au Sénégal. Il s'agit de Dakar, Kaolack, Louga,
Saint Louis et Saly.
Dakar est la seule ville dotée d'une station
d'épuration, basée à Cambèrène.
Kaolack, Louga, Saint Louis et Saly sont équipés
de bassins de stabilisation. Les travaux de construction d'un réseau
d'assainissement entamés à Thiès dans le cadre de la
collaboration Italo-Sénégalaise n'ont pu être
terminés faute de financement. L'ONAS travaille dans le domaine de
l'assainissement avec la Société Française SNIC
(Société de Nettoiement Industriel et Chimique) et la
Générale des Eaux.
En général, le réseau d'assainissement de
Dakar est caractérisé par des infrastructures inadéquates
de collecte, d'évacuation et de traitement des déchets liquides.
L'ensemble du système d'assainissement de Dakar et de sa grande banlieue
est constitué par 623 km de canalisation pour l'évacuation des
eaux usées et des eaux pluviales.
Sur ces 623 km, 290 km sont particulièrement
vétustes et nécessitent des travaux de réhabilitation. La
station de Cambérene est la seule station d'épuration qui
fonctionne à l'heure actuelle à Dakar. Elle a une capacité
de traitement de 10 000 m3 par jour et un débit moyen
journalier de 9 600 m3.
Les trois autres stations d'épuration (station de la
Patte-d'oie, de Mbao et Pikine) sont actuellement à l'arrêt.
Environ 80 % des eaux consommées sont rejetées
dans la nature sans traitement, soit en mer, soit sur des espaces vacants, ce
qui entraîne des risques de pollution de la nappe phréatique.
II- Les défis de la SONEB dans le domaine de
l'assainissement des eaux usées aux Bénin
L'alimentation en eau potable et l'assainissement des eaux
usées sont des domaines assez interdépendants qui poursuivent le
même but de prévention pour un mieux être de l'Homme.
L'axe de l'alimentation en eau potable est souvent
prépondérant dans les interventions et presque tous les autres
axes dont celui de l'assainissement font souvent l'objet de timides
attentions.
Il n'est point un secret pour personne que, plus de 40% des
eaux servies ou prélevées pour la consommation en eau potable
d'une part, celles utilisées dans les petites et moyennes entreprises
d'autre part retournent dans la nature, chargées, souillées sous
forme d'eau usée.
La Décennie Internationale pour l'Eau Potable et
l'Assainissement (DIEPA 1981-1990) a suscité un regain
d'intérêt aux questions de l'approvisionnement en eau potable. De
même les Objectifs du Millénaire pour le Développement
(OMD) consacrent une place de choix au secteur de l'eau :
«Réduire de moitié d'ici à 2015, le
pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon durable
à un approvisionnement en eau potable». Malheureusement la gestion
des eaux usées n'est pas intimement liée à
l'approvisionnement en eau potable dans les pays en voie de
développement. Mieux pour atteindre l'objectif précité, le
taux de couverture du service d'approvisionnement en eau potable devrait
doubler alors que celui relatif à l'assainissement doit tripler.
Les perceptions, les représentations sur la gestion des
eaux varient d'un milieu à un autre et sont fonctions de
paramètres aussi variés. En effet, chaque groupe social a sa
propre culture, sa psychologie, ses sources de motivation, ses croyances, ses
perceptions, ses pratiques liées à la gestion des ressources en
eau et c'est ici la responsabilité de la SONEB d'aider ces groupes
sociaux à rester dans la droite ligne des objectifs du millénaire
pour le développement.
Typologie des eaux usées et réalités
socioculturelles
On distingue :
- Les eaux de W-C (eaux brunes)
- Les eaux de vaisselle, de lavage, de bain et de douche (eaux
grises)
- Les eaux jaunes (urines)
- Les eaux usées de la cour et eaux pluviales
- Les eaux usées industrielles.
Lorsqu'on fait un classement classique par groupe de polluants
des eaux usées, on a :
1- La pollution physique ou pollution primaire : cet
aspect est représenté par un excès de particules en
suspension dans l'eau. Les matières en suspension ou MES
entraînent la turbidité des eaux : elles sont
troublées.
2- La pollution organique ou pollution secondaire :
cette catégorie regroupe l'ensemble des matières organiques
rejetées dans les eaux naturelles. Ces déchets proviennent
surtout du sanitaire et de la cuisine. Le déséquilibre du milieu
aquatique provoqué par l'excès des matières organiques est
énorme, et par la consommation d'oxygène qu'elle entraîne,
peut conduire à la destruction totale de l'écosystème. La
pollution organique est évaluée :
ü Par la demande chimique en oxygène (DCO)
(destruction de matière organique non biodégradable)
ü Par la demande biologique en oxygène (DBO) (plus
il y a de matière organique utilisable par les bactéries, on
parle de demande biologique en oxygène qui n'est autre chose que la
destruction de molécules biodégradables)
3- La pollution minérale ou pollution tertiaire :
elle est provoquée par les eaux urbaines qui sont riches en
composés minéraux, de l'azote et du phosphore. Ces
composés analogues aux engrais utilisés en agriculture, jouent le
même rôle dans le milieu aquatique naturel. Ils entraînent un
développement massif des végétaux et en particulier celui
du phytoplancton. Il s'agit du phénomène d'eutrophisation qui,
souvent, provoque des mortalités précoces massives et
entraîne une chute vertigineuse de la biodiversité.
4- La pollution biologique ou pollution quaternaire :
cette dernière catégorie regroupe l'ensemble des germes
pathogènes véhiculés par les eaux usées. Ils sont
responsables de nombreuses maladies à caractère endémique
ou épidémique et affectent particulièrement les
populations situées dans les quartiers périphériques de la
ville de Cotonou (Agla, Vossa, Akpakpa). Hépatite, poliomyélite,
typhus, choléra, la plupart des gastro-entérites sont
véhiculés par les eaux usées urbaines entraînant une
mortalité infantile des suites de contacts directs ou indirects avec des
eaux non ou mal désinfectées. Les croyances et les perceptions
selon le genre, la pauvreté et les structures sociales de ces
populations se rapportent à :
ü L'attitude d'esprit et aux habitudes en matière
de prévention des maladies particulières liées à la
gestion des eaux usées ;
ü Les pesanteurs socioculturelles relatives aux
croyances, aux us et coutumes, aux tabous, aux rites, aux formes de
représentation sur la santé.
ü L'analphabétisme
ü L'élimination sans précaution et sans
hygiène des eaux usées.
ü La pauvreté
ü Le manque ou le peu d'intérêt
accordé à l'hygiène et l'assainissement
ü Les structures de pouvoirs officiels et puissances
officieuses dans la collectivité, les groupes sociaux en présence
de leurs influences réciproques.
ü Les services de développement sanitaires
existants, les données épidémiologiques courantes, le
degré de coopération, la communication.
ü L'attitude des populations vis à vis d'une
éventuelle participation à des travaux de gestion des eaux
usées.
Il ressort de ce qui précède que dans le domaine
de l'assainissement, il reste du chemin. La SONEB dans ses dispositions doit
tenir compte de ces réalités socioculturelles pour arriver
à prendre en compte les connaissances et perceptions endogènes en
vue d'une modification de comportement des populations.
S'il existe des mécanismes sociaux de stabilité
et de conformité, il existe également des mécanismes
d'innovation, car toute vie se développe et se transforme en s'adaptant
aux conditions dans lesquelles elle est placée pour que les
améliorations en matière d'assainissement soient largement
acceptées en milieu rural ou périurbain, il faut lors de
l'identification, de la planification et de la mise en oeuvre des projets de ce
secteur par la SONEB qu'un certain nombre de facteurs socioculturels soient
dûment prises en compte.
Dans la tradition béninoise, il existe des pratiques
connues à risque mais banalisées depuis la nuit des temps. Voici
quelques exemples de ces pratiques.
ü Quand bien même on connaît les causes
physiques et les responsabilités des germes pathogènes
liés aux eaux usées dans les cas d'épidémie de
diarrhée par exemple, il reste ancrer dans nombre de cultures que cette
maladie peut être d'origine spirituelle sans aucun contact avec des
aliments altérés ou eaux usées.
ü La présence des eaux usées dans la cour
témoigne de la présence de la femme dans les ménages.
Des pratiques rituelles utilisant les eaux, on
pourrait distinguer celles susceptibles de conduire à une bonne
hygiène et celles qu'il est nécessaire de modifier. Il s'agit
dans ce dernier cas des eaux prélevées dans les sources d'eau
(rivière, marigot...) et ayant séjourné dans les jarres et
qui sont consommées pour la purification d'un malade ou de quelqu'un qui
a transgressé un interdit.
L'assainissement en général et en particulier,
la gestion des eaux usées est très mal comprise par les
populations comme un luxe. En effet, il n'est pas rare de les entendre
évoquer d'autres priorités comme :
Comment avoir à manger ?
Comment payer la scolarité des enfants ?
Comment payer les produits pharmaceutiques pour les personnes
malades ?
Malheureusement, ils ne voient pas toujours la relation entre
l'assainissement et les divers problèmes qu'ils évoquent et plus
particulièrement avec la santé. Autrement dit, l'assainissement
ne fait pas leur préoccupation.
Face à toutes ces réalités, les
défis de la SONEB sont énormes.
B- Les grandes lignes de la réglementation du
futur département d'assainissement des eaux usées de la
SONEB
Pour une efficacité dans l'assainissement des
eaux usées, domestiques au Bénin, la SONEB doit se doter d'un
outil juridique dont la réglementation comprendra :
a) Les dispositions relatives au raccordement au
réseau d'égouts par les populations des grandes villes du
Bénin.
b) Les conditions d'autorisation de raccordement au
réseau d'égouts.
c) La nature des déversements autorisés dans
les réseaux d'égouts et en particulier la catégorie des
eaux usées admises au déversement, les conditions d'admission des
eaux usées industrielles et les déversements interdits.
d) Les modalités d'admission des eaux usées et
des eaux de ruissellement selon les types de réseaux
e) La définition du branchement au réseau
d'égouts et les conditions d'établissement, les dispositions
techniques les concernant, les conditions d'entretien, de modification et de
renouvellement.
f) Les dispositions relatives aux installations
intérieures et leur relation avec l'installation des branchements au
réseau d'égouts.
g) Les dispositions diverses pour ce qui concerne les
conventions de déversements ordinaires, la cessation, la mutation et le
transfert des conventions de déversements ordinaires, les redevances
applicables aux déversements ordinaires d'eaux usées, les
règles concernant les déversements spéciaux d'eaux
usées.
h) Les dispositions relatives aux infractions, poursuites et
pénales.
i) Les dispositions d'application relatives à la
modification du règlement et aux clauses d'exécution.
j) Les dispositions relatives à l'évacuation
des eaux usées et des excréta par des systèmes
appropriés et les types de systèmes.
k) Les conditions d'autorisation pour la réalisation
de ces systèmes et les modalités d'utilisation et d'entretien.
l) Les dispositions techniques applicables aux
systèmes.
m) Les dispositions diverses relatives au contrôle des
travaux, à la visite des installations, au financement et à leur
entretien.
Sur le plan institutionnel, la direction
générale de la SONEB devra doter la Direction de la Planification
et des Etudes d'un budget spécial, consistant, capable de
développer dans tous les départements du Bénin les
services d'assainissement.
Quand bien même l'assainissement des eaux usées
est largement plus onéreux que l'approvisionnement en eau potable, la
SONEB à travers une phase expérimentale peut commencer par
développer dans les grandes villes du Bénin tel que Cotonou et
Porto-Novo une politique d'assainissement des eaux usées, domestiques en
vue d'une saine gestion de l'environnement et de la protection des
écosystèmes aquatiques.
La SONEB étant la seule société au
Bénin chargée d'approvisionner en eau potable les populations des
villes, elle a alors la lourde mission de récupérer ses eaux
vendues et de les épurer avant leur rejet dans la nature pour ne pas
être taxée de pollueur.
PARTIE III : LE PROJET DE PLAN
STRATEGIQUE D'ASSAINISSEMENT DES EAUX USEES DOMESTIQUES APPROPRIE A LA VILLE DE
COTONOU
I- La situation actuelle
En zone urbaine et particulièrement dans les grandes
agglomérations (Cotonou, Porto-Novo, Parakou, Djougou, Abomey, Bohicon,
Ouidah), se pose le problème de gestion des eaux usées
domestiques.
Au Bénin, il n'existe pas de réseaux collectifs
d'assainissement. Seulement deux (02) ménages sur 100 évacuent
correctement leurs eaux usées (EDSB-1). Le reste se débarrasse de
leurs eaux usées dans la nature et dans les caniveaux.
En effet, il ne faut pas confondre le traitement des eaux qui
a pour fonction de les transformer en eau potable et l'assainissement des eaux
usées rejetées par le consommateur après utilisation.
L'assainissement des eaux usées a pour objectif de collecter puis
d'épurer les eaux usées avant de les rejeter dans le milieu
naturel afin de les débarrasser de la pollution dont elles sont
chargées.
La situation de la gestion des excréta est très
critique à l'exception des trois principales villes du pays :
Cotonou, Porto-Novo et Parakou où le taux de couverture dépasse
70 %.
L'enquête démographique et de Santé au
Bénin (EDSB-2) réalisée en 2001 a
révélé que seulement 32% des béninois ont
accès aux ouvrages d'évacuation des excréta contre 28 % en
1996. (voir tableau N° 1 en annexe).
Cotonou est la seule ville du Bénin qui possède
une station d'épuration des eaux usées domestiques et des boues
de vidange des fosses septiques et des latrines. Cette station
d'épuration par lagunage est construite par une structure
privée : la Société Industrielle Béninoise
d'Equipement et d'Assainissement Urbain (SIBEAU) à EKPE. Les ¾ des
boues de vidange produites dans les quartiers accessibles aux Camions de
vidange (boues vidangeables) sont traitées par la station. Les
quantités de boues de vidange traitées par SIBEAU sont dans le
tableau N°2 en annexe
Aujourd'hui, l'extension de cette station d'épuration
de SIBEAU est plus qu'une nécessité car la qualité des
effluents (500 à 1 000 mg/l de DBO5) est très loin des
normes admises (25mg /l de DBO5).
Il est à noter que certains établissements comme
le Centre National Hospitalier et Universitaire (CNHU), le Bénin Marina
Hôtel et l'Hôtel Novotel possèdent leur propre station de
traitement des eaux usées par la boue activée.
Certains établissements comme le Centre de Traitement
des Ordures Ménagères de Tohouè (CTOM), le projet
Songhaï à Porto-Novo, le collège Père Aupiais
à Cotonou traitent leurs eaux vannes et usées par la technique
d'épuration par macrophytes.
Au fait, l'assainissement autonome peut concerner une
habitation individuelle, un immeuble ou un ensemble d'habitations.
Il ne doit en aucun cas recevoir les eaux de pluie. Le
système comprend en général :
- un dispositif de collecte des eaux usées.
- Une fosse toutes eaux qui assure un pré traitement
anaérobie.
- Eventuellement un pré filtre.
- Un système de ventilation qui complète le
dispositif.
- Un système de rejet : généralement
par épandage souterrain.
Les systèmes d'assainissement autonomes sont efficaces
contre la pollution organique, contre les matières en suspension et les
germes. Ils le sont moins en ce qui concerne l'azote produit par les
défections humaines. La qualité de leur conception, leur
dimensionnement et leur entretien conditionnent leur efficacité pour la
protection du milieu naturel.
II- Les options technologiques disponibles
En matière d'assainissement des eaux usées
domestiques, il existe deux options technologiques.
Les différentes eaux à évacuer et
à rendre inoffensives pour la ville et pour son environnement peuvent
être regroupées ensemble par nature, ou au contraire être
maintenues isolées.
Dans le premier cas, on dit qu'il y a assainissement collectif
car les eaux sont conduites ensemble, éventuellement
épurées puis rejetées en milieu naturel de telle
façon que leur impact pour celui-ci soit acceptable. Dans le second cas,
on dit qu'il y a assainissement individuel car les dispositions prises pour
rendre ces eaux inoffensives se situent sur place, dans la parcelle même
ou elles sont produites (ou semi individuel si le regroupement porte sur les
eaux produites dans les logements situés sur la parcelle.
L'assainissement collectif comporte deux
systèmes :
- Le système séparatif qui permet
l'évacuation des eaux pluviales le long des versants les plus courts. Il
tient compte de la topographie de la ville.
- Le système unitaire qui est préconisé
dans les endroits à faible vitesse d'écoulement des eaux
usées en saison sèche avec des risques de dépôts et
d'obstruction dans les canalisations.
Assainissement des eaux usées
Assainissement Individuel
Assainissement Collectif
Système Unitaire
Système Séparatif
Le choix entre ces deux options est limité par des
contraintes techniques : il faut évidemment pour des raisons de
fonctionnement correct que les égouts puissent grâce à leur
perte et pour les débits normaux qu'ils évacuent, assurer un auto
curage les débarrassant des dépôts formés lors des
débits minima.
Cette condition d'auto curage impose pour chaque perte d'un
égout un débit minimum permettant une vitesse suffisante pour
reprendre les dépôts. Les débits correspondent pour le
diamètre minimum d'un égout (0,20 m) et pour les pentes
généralement observées sont tels que seules les zones
urbaines où les consommations individuelles sont au moins de l'ordre de
40 à 50 litres/jour/ habitant peuvent être assainies par des
réseaux collectifs.
Une autre condition doit être remplie pour des raisons
d'entretien du réseau de collecte des eaux usées qui est toujours
réalisé sous les voiries, c'est que la desserte de ces voiries et
leur état permettent le passage des équipes d'intervention.
La voirie doit être définitive en emplacement, ce
qui limite ce système aux quartiers où l'urbanisme a fixé
définitivement les tracés, et où la desserte des lots est
totalement assurée.
Un réseau collectif égout ne peut donc
être envisagé que dans les zones où deux conditions sont
simultanément remplies :
- Une consommation minimale par habitant/jour de 40 litres.
- Un plan d'urbanisme arrêté.
Cela réduit donc beaucoup les zones possibles dans les
villes du Bénin au moins dans l'immédiat.
Les deux conditions remplies, le choix est alors de nature
économique.
En effet, rapporté à l'usager, le coût
d'un réseau d'assainissement varie en sens inverse de la densité
de l'habitat car le nombre des antennes de desserte nécessaires
s'accroît, par contre le coût de l'assainissement individuel qui ne
nécessite aucun réseau est indépendant de cette
densité.
Le seuil où l'assainissement collectif est moins
coûteux varie suivant les conditions locales de 20 à 50 habitants.
De plus, l'assainissement individuel avec fosse septique n'est pas toujours
possible, la perméabilité du sol et la présence de nappe
phréatique doivent s'y prêter.
A Cotonou, la nappe phréatique est très peu
profonde. Ceci constitue un danger public si nous optons pour l'assainissement
individuel. Le tableau 3 en annexe présente les avantages et
inconvénients comparés des deux systèmes.
III- Le choix technologique suggéré
à la SONEB : L'assainissement collectif.
L'assainissement collectif consiste à collecter
ensemble dans un secteur donné toutes les eaux usées en y
adjoignant ou non les eaux pluviales. Sont exclus néanmoins de ce
dispositif certaines eaux industrielles.
Les différents systèmes possibles
Il est préférable d'utiliser dans le cas du
séparatif un égout enterré car il sécurise plus le
système.
1.) Le choix entre séparatif et
unitaire
Il se pose quand on opte pour l'assainissement collectif. Le
tableau 4 en annexe donne une première approche des choix possibles
tenant compte de la topographie du site, du standing, de la vocation du
quartier et des aspects sanitaires. On remarquera aussi que, si le quartier est
éloigné de la station d'épuration, le séparatif est
plus avantageux car il permet de réduire les linéaires. Si le
quartier à équiper se trouve en amont d'une zone
équipée en séparatif, ce système est
préférable. Pour les autres configurations, les choix restent
ouverts. Enfin, si le système d'entretien n'est pas efficace et
épisodique, le séparatif est également
conseillé.
D'autres considérations de type économique
peuvent également orienter le choix.
On notera enfin que le système pseudo séparatif
(ou mixte) peut être intéressant dans les zones situées en
amont si le ruissellement des eaux pluviales ne nécessite pas la
réalisation d'un collecteur. Il permet enfin d'aider à l'auto
curage.
Le choix entre le système séparatif et unitaire
nécessitera une étude au cas par cas en tenant compte du relief
de chaque grande ville.
2.) Le modèle de réseau pour la
ville de Cotonou.
a.) La collecte des eaux usées
Le réseau d'assainissement des eaux usées d'une
agglomération a pour fonction de collecter ces eaux pour les conduire
à une station d'épuration.
La collecte s'effectue par l'évacuation des eaux
usées domestiques (et éventuellement industrielles) dans les
canalisations d'un réseau d'assainissement appelées aussi
collecteurs. Le transport des eaux usées dans les collecteurs se fait en
général par gravité, c'est à dire sous l'effet de
leur poids. Il peut parfois s'effectuer par refoulement, sous pression ou sous
dépression. C'est ce type de transport que nous proposons pour la ville
de Cotonou à cause du relief plat qui ne facilite pas un transport par
gravité. Les canalisations seront en ciment, parfois en fonte ou en PVC,
plus rarement en grès ou en acier. Lorsque la configuration du terrain
ne permettra pas un écoulement satisfaisant des eaux collectées,
on aura recours au pompage ou aux stations de relèvement pour faciliter
leur acheminement. La protection du réseau contre l'encrassement et la
corrosion sera assurée en premier lieu par le pré traitement de
certaines eaux industrielles avant leur rejet dans le réseau. Divers
ouvrages en amont, le protègent contre l'intrusion de matières
indésirables : citons "les boîtes à graisse" sur les
branchements des restaurants ou les séparateurs à hydrocarbure
dans les stations services ou dans les aéroports.
La France par exemple possède 180000 km de
canalisations et 21500 communes ont un réseau de collecte des eaux
usées. 79 % de la population est ainsi raccordée. Les eaux
usées sont recueillies dans le réseau qui les entraîne
jusqu'à l'usine de dépollution où elles sont ensuite
"nettoyées". Mais une partie des eaux usées de cette population
n'arrive pas jusqu'aux usines de dépollution (station
d'épuration). Les réseaux parfois anciens peuvent connaître
des fuites, et des efforts restent à faire en matière de
collecte.
Pour protéger le réseau de collecte contre
l'encrassement et l'usure et protéger les stations d'épuration de
l'arrivée de polluants qu'elles ne pourraient pas bien traiter,
certaines eaux industrielles sont prétraitées avant leur rejet.
L'ensemble des installations qui récupèrent les eaux usées
et les emmènent à la station d'épuration est
régulièrement et rigoureusement entretenu par les professionnels
du service d'assainissement.
La collecte des eaux usées dans la ville de Cotonou
sera faite secteur par secteur.
Le secteur 1 regroupera les habitations
modernes situées dans les quartiers résidentiels de Cotonou tels
que Haie-Vive, patte d'oie, zone des ambassades.
Le secteur 2 regroupera les habitations
populaires situées dans beaucoup de quartiers de Cotonou
(Gbégamey, Vèdoko, Sainte Rita, Sikècodji,
Cadjèhoun, Fidjrossè et autres).
Le secteur 3 regroupera la zone industrielle
(Ganhi, l'Hopital CNHU, les grands marchés de Cotonou, la SOBEBRA et
autres entreprises grandes productrices d'eaux usées).
Une étude de faisabilité est indispensable
à court terme pour étudier les plans de lotissement et
d'urbanisation de ces secteurs ci-dessus cités et un projet pilote
d'expérimentation doit être envisagé à court
terme.
b.) Les techniques d'épuration des eaux
usées
q Le système classique
Le principe de base de l'épuration des eaux
usées consiste d'une part à retenir et transformer les
matières nocives en produits inertes et inoffensifs, et d'autre part
à obtenir finalement un effluent épuré à divers
niveaux d'efficacité rejeté dans la nature.
L'évolution des eaux usées brutes vers un
effluent épuré s'opère en passant par divers stades ou
filières qui constituent des traitements successifs.
Ces traitements se distinguent en fonction du degré
d'épuration recherché et d'après les moyens techniques mis
en oeuvre.
Le tableau 5 en annexe indique les différents
procédées classiques du traitement des eaux usées ainsi
que les objectifs recherchés.
Le schéma ci dessous illustre les composantes d'un
poste de pré traitement des eaux usées en tète d'une
station d'épuration.
Les ouvrages de traitement sont au nombre de quatre :
Ä Les lits bactériens
Le principe d'épuration utilisé s'inspire des
méthodes mises à l'épreuve dans l'épuration par le
sol. Toutefois, afin de diminuer les surfaces nécessaires
l'aération a été améliorée en utilisant des
matériaux de dimensions supérieures ; de ce fait, elle a
lieu dans la masse des lits et non seulement en surface. Il existe deux types
de lits bactériens à savoir : les lits à faibles
charge dont la charge hydraulique admise est 3,7 m3/m2/j
et dont la charge organique est de 0,2 kg de
DBO5/m2/j.
Ä Les stations d'épuration à disque
biologique :
Elles sont une variante des stations d'épuration
à lits bactériens.
Les percolateurs rotatifs se composent de disques circulaires
de 2 m de diamètre, en matière plastique. A partir de ces disques
rangés côte à côte sur un axe horizontal, avec
espacement de 20 mm, il est constitué des cylindres variant de 1 m
à 6 m de longueur, cette dernière étant
déterminée en fonction de la charge organique de la station. Les
cylindres sont suspendus dans les cuvettes semi-circulaires et mis en rotation
lente (1 à 3 tours par minute).
Les eaux sont admises dans lesdites cuvettes après
décantation et il se forme une culture biologique, riche en
bactéries aérobies, sur les disques biologiques. Lors de
l'immersion, les bactéries absorbent les matières organiques,
alors que lors de l'immersion, elles se saturent d'oxygène. Les eaux
sont dirigées vers un décanteur secondaire, les boues
déposées étant re-circulées en tête de
station.
Ä L'épuration biologique par boues
activées
Dans ce procédé, les effluents
biodégradables sont mis en contact pendant un temps suffisamment long
avec les amas biologiques floculés maintenus en suspension et en
agitation au sein du liquide traité de façon à assurer un
contact intime avec toutes les parties de l'effluent.
De surcroît, ces amas biologiques (boues
activées) sont renouvelés en permanence par une circulation
continue.Le processus est aérobie et la présence en
quantité suffisante d'oxygène est indispensable.
Ä L'épuration en bassins de
stabilisation
Il s'agit d'un système de bassins exposés
à l'air libre et destinés au traitement biologique des eaux. Ils
stimulent l'action auto épuratrice des rivières et surtout des
étangs. On obtient l'épuration par des bactéries
aérobies qui utilisent l'oxygène pour désagréger
les matières organiques.
Les deux facteurs essentiels sont, en dehors de la
présence des algues et des bactéries dont l'action est
conjuguée, le temps de séjour et l'exposition à l'air et
à la lumière.
Ces bassins portent des noms variés :
étangs d'oxydation, lagune, étangs.
Ä Epuration des eaux usées par
macrophytes
Les principes du lagunage à macrophytes sont
basés sur la combinaison des phénomènes biologiques
rencontrés dans les bassins de lagunage et des cycles des quatre (04)
éléments majeurs de la matière organique à
savoir : le carbone (C), l'azote (N), le phosphore (P) et le soufre
(S).
Le lagunage à macrophytes s'effectue dans des bassins
étanches où l'on cultive des plantes aquatiques enracinées
ou flottantes.
En effet, les eaux usées à traiter arrivent
à une extrémité du décanteur digesteur et
ressortent par trop plein dans le bassin suivant. Les matières
flottantes s'accumulent à la surface du liquide et provoquent la
formation d'une croûte semi solide qui empêche l'oxygène de
l'air de pénétrer.
Au sein du décanteur digesteur s'effectue la
fermentation anaérobie qui se traduit non seulement par la production du
bio gaz (le méthane, l'hydrogène sulfuré, etc.) dont les
bulles adhèrent aux particules en suspension qui remontent en surface
(par floculation), mais aussi par la formation de boue de surface dont la
faible quantité ne gène pas la croissance des macrophytes.
Cette fermentation anaérobie initiée dans le
décanteur se poursuit et conduit aux phénomènes
suivants :
- remontée des matières en suspension vers la
surface du plan d'eau.
- digestion des matières organiques par les
décomposeurs animaux (bactérie en l'occurrence) anaérobies
et aérobies.
- absorption des sels minéraux et fixation des
matières en suspension par les plantes aquatiques.
Les systèmes d'épuration des eaux usées
peuvent être uniquement composés de bassins à macrophytes
ou d'un ensemble de bassins dont ceux à macrophytes. Dans le dernier
cas, les bassins à macrophytes sont utilisés comme des bassins
facultatifs et de maturation si l'on veut éviter le développement
excessif des algues.
Quoique les algues soient vitales pour l'épuration
efficace par les bassins facultatifs et de maturation, leur élimination
de l'effluent final devrait réduire de manière significative la
DBO5 et la concentration de matières en suspension. De plus, une forte
concentration d'algue dégrade aussi la qualité du milieu
récepteur en relâchant de considérables quantités de
phosphore et azote qui, lorsqu'elles pourrissent, accélèrent le
processus d'eutrophisation. L'utilisation des bassins à macrophytes a
été basée sur l'idée selon laquelle en faisant
pousser de grandes plantes d'eau dans le dernier bassin de la série, la
dense voûte de feuillage formée à la surface du bassin ou
au-dessus ombragera les algues, réduisant ainsi leur concentration dans
l'effluent final et améliorant ainsi sa qualité. Cette technique
relativement simple, si elle est appliquée avec succès,
évite d'utiliser des techniques d'élimination mécaniques
et chimiques des algues, chères et compliquées. Comme
conséquence de leur propre métabolisme, les macrophytes
éliminent également les nutriments inorganiques (N, P) du
bassin.
A l'issu, de cette technique peu coûteuse, l'eau
épurée peut être utilisée à d'autres fins
telles que l'agriculture, l'aquaculture, l'arrosage des espaces verts.Notons
enfin qu'il existe deux types de bassin à macrophytes à
savoir :
Les bassins à macrophytes enracinés et
Les bassins à macrophytes flottant.
Cette technique d'épuration par macrophytes
présentent des inconvénients car ils constituent des nids de
moustiques et de plus l'utilisation de macrophytes non locales comporte des
risques .Si comme c'est arrivé avec Eichhornia, on les retrouve en
dehors des bassins, alors elles peuvent avoir un effet nuisible sur
l'écologie et la qualité de l'environnement. Les plantes
aquatiques cultivées dans ces bassins sont :
Cyperus papyrus, Eichhornia crassipes, Pistia
stratiotes, et Ipomea aquatica.
Les résultats d'analyses des eaux brutes et des
effluents de ces bassins sont présentés dans le tableau 6 en
annexe. En effet, les modèles proposés pour les bassins
à macrophytes, que ce soient les plantes enracinées ou
flottantes, ont été suffisamment évalués pour
admettre une certaine efficacité de l'opération à long
terme ; les exemples du collège Père Aupiais et de CTOM en
disent long. Les données recueillies préviennent que les deux
types de bassin à macrophytes nécessitent considérablement
plus de maintenance que les bassins conventionnels pour préserver une
certaine qualité de l'effluent. D'autre part, en raison du pH bas dans
les bassins à macrophytes, l'élimination des pathogènes
est moindre que dans les bassins de maturation, et également lorsque
l'écologie du milieu exige un degré important
d'élimination d'algues et de nutriments.
Ä Technique d'épuration des eaux
usées domestiques par microphytes.
Les microphytes sont des plantes microscopiques autrement dit
des végétaux unicellulaires extrêmement importants du point
de vue de l'épuration biologique. Ce sont des algues bleues, vertes,
brunes et les euglènes. Selon la saison et selon les paramètres
du milieu certaines familles se développent plus que d'autres.
Le principe de la dégradation de la matière
organique contenue dans les eaux usées repose sur une chaîne
alimentaire de micro-organismes.
La biodégradation est essentiellement le fait des
bactéries et il n'y a pas de preuve que les algues y participent.
Ainsi, les bactéries épuratrices absorbent la
matière organique et rejettent des substances minérales et des
gaz, en particulier le gaz carbonique.
Les plantes microscopiques en présence de la
lumière grâce à leur activité
photosynthétique due à la chlorophylle contenue dans leur tissu,
utilisent les substances minérales et le gaz carbonique rejetés
par les bactéries pour édifier leur matière et
évacuer de l'oxygène.
L'épuration est rendue complète par l'action des
zooplanctons, faune microscopique se nourrissant de bactéries, de
phytoplancton, de matière organique et parfois même de larves
germes de contamination fécale (coliformes et streptocoques
fécaux) indicateurs de pollution microbienne. Signalons que les virus ne
sont pas éliminés. L'assainissement des eaux usées a donc
lieu selon la chaîne trophique suivante :
Bactérie
Phytoplancton
Zooplancton
Cette technologique stimule et amplifie l'auto
épuration des étangs ou des lacs. Il s'agit d'un système
de bassins exposés à l'air libre et destinés au traitement
des eaux usées. Néanmoins, il y a des facteurs à prendre
en compte dans la construction des bassins à lagunage. Ces facteurs
sont : les effluents à traiter, les facteurs climatiques et le
milieu récepteur :
Nous pouvons recommander cette technologie d'épuration
à la SONEB car cette technologie est en voie d'être
maîtrisée. D'un coût d'installation relativement faible.
Le lagunage nécessite cependant un grand espace et un
suivi rigoureux des installations. Son avantage majeur, consiste en
l'élimination des germes pathogènes et des risques
d'eutrophisation.
Le lagunage à microphytes participe également
à l'amélioration du cadre de vie, à la sauvegarde des
ressources en eaux existantes et l'approvisionnement en eaux des
périmètres agricoles.
Eu égard à tout ce qui précède et
conscient du fait que la ville de Cotonou ne dispose plus d'espace disponible
pour accueillir les installations d'épuration, il est
préférable que la SONEB envisage acquérir des domaines le
long de la mer à l'Est de Cotonou auprès de la
municipalité afin d'implanter ses installations et de pouvoir
déverser aisément les eaux épurées dans la mer.
De façon pratique et en se basant sur les avantages et
les coûts des technologies, elle pourra choisir entre la technologie
classique d'épuration et l'épuration par microphytes.
3-2 Analyse des résultats
L'analyse des résultats se fera à trois
niveaux :
1er Niveau : contrairement
à certains pays où l'Etat s'engage dans la lutte contre la
pollution à travers son appui aux projets de l'assainissement des eaux
usées, au Bénin l'importance de la nécessité de
faire l'assainissement des eaux usées une priorité est
méconnue par nos autorités politico administratives. Ceci
s'explique par la non application des textes juridiques existant dans le
domaine de l'assainissement des eaux usées domestiques.
2ème Niveau : Lorsque
nous comparons le taux de couverture en matière d'évacuation des
eaux usées au Bénin (1,9% environ) à ceux d'autres pays
comme le Sénégal (29%) et la Tunisie (65%), on se rend compte
aisément que beaucoup de choses restent à faire dans ce
domaine.
3ème Niveau : Lorsque
nous comparons les données issues da l'analyse des paramètres
physico-chimiques, organiques, minéraux et bactériologiques des
eaux brutes des bassins du Collège père Aupiais et ceux du CTOM
de Tohouè à celle recommandée par le décret N°
2001-109 du 04 Avril 2001 fixant les normes de qualité des eaux
résiduaires en République du Bénin, nous constatons de
façon générale que les eaux usées domestiques sont
vraiment polluées au Bénin. Les eaux usées
domestiques en provenance des grandes villes du Bénin avec leurs taux de
polluants largement au-dessus des normes prescrites constituent de
véritables dangers pour les écosystèmes aquatiques d'une
part et pour la nappe phréatique d'autre part dans les régions
comme Cotonou.
3-3 Discussion
La situation actuelle de l'assainissement des eaux usés
domestiques est beaucoup moins bien connue que la question d'approvisionnement
en eau potable, les statistiques étant très peu précises
et peu fiables. En conséquence bien que l'analyse soit moins
détaillée, la situation paraît toute fois
préoccupante. Pendant longtemps, la gestion des eaux usées
domestiques n'a pas fait l'objet d'attention suffisante de la part de nos
dirigeants. Quand bien même des textes juridiques sont pris pour
réglementer le secteur, leur application n'a pas connu le succès
qu'il fallait. La quantité de boue de vidange produite par la ville,
l'évacuation peu saine des excréta dans la ville (Vossa,
Mènontion, Agla) constituent de graves menaces de santé publique
car la nappe phréatique peu profonde à Cotonou continue
d'être utilisée pas une frange importante de la population pour
l'alimentation, la lessive et la vaisselle. Le risque de contamination, de
cette nappe par des germes comme Escherichia, Clostridium,
Pseudomonas et autres germes pathogènes est permanent.
Face à tous ces problèmes, la SONEB qui est la
plus grande société de distribution d'eau potable au
Bénin pour ne pas tomber sous le coût d'une des prescriptions de
la loi cadre sur l'environnement qui estime que le pollueur est le payeur, doit
prendre ses responsabilités et élaborer une politique nationale
d'assainissement des eaux usées domestiques au Bénin le plus
tôt possible.
Les résultats issus de nos recherches montrent que le
Bénin ne dispose d'aucune station d'épuration des eaux
usées digne du nom. La conséquence est que les eaux usées
ne sont pas épurées avant leur rejet dans la nature. La SONEB
peut instaurer une taxe sur la consommation d'eau potable pour exécuter
les travaux liés aux réseaux d'égouts et à la
station d'épuration tout au moins pour la ville de Cotonou.
- La qualité des eaux usées domestiques et des
excréta épurés par SIBEAU à Ekpè,
- L'absence d'une structure formelle de collecte et
d'épuration des eaux usées au Bénin en
général et à Cotonou en particulier,
- La proximité de la nappe phréatique à
Cotonou
sont autant de facteurs qui constituent de graves menaces pour
la santé des populations du Bénin en général et
celle des habitants de Cotonou en particulier. Les maladies hydriques, le
pullulement des moustiques sont surtout liés à la non-
évacuation des eaux usées domestiques.
Etant donné que beaucoup d'industries productrices de
grandes quantités d'eaux usées déversent directement dans
l'Océan Atlantique leurs rejets sans épuration, certains animaux
aquatiques dont les poissons fixent ces polluants.
Constituant des maillons de la chaîne alimentaire de
l'Homme, ces animaux aquatiques une fois consommés par l'Homme lui
redonnent ces polluants qui sont à la longue source de maladies pour ce
dernier ;
Il ressort que l'assainissement des eaux usées
contribuera au bien être de l'Homme et à la protection des
ressources naturelles terrestres et aquatiques.
3-4 Suggestions
Si aujourd'hui le défi qui consiste à mettre
à la disposition des populations urbaines du Bénin de l'eau
potable est entrain d'être gagné par la SONEB, le second volet de
sa raison d'être est encore au stade embryonnaire voir inexistant.
A l'instar de la SONEES au Sénégal, de l'ONEA au
Burkina Faso, la SONEB a l'ambition de prendre une part active à
l'amélioration et la protection de l'environnement à travers
l'assainissement des eaux usées domestiques.
En réalité, l'assainissement des eaux
usées domestiques s'impose actuellement à la ville de Cotonou qui
est peuplée de près de 700.000 habitants. Mais les
différentes techniques et méthodes pour y parvenir sont complexes
et coûteuses. Néanmoins si la volonté et les moyens
existent, grâce au génie du Béninois, ce rêve peut
facilement devenir une réalité.
Le présent document intitulé :
"Contribution à l'élaboration de la politique
d'assainissement des eaux usées domestiques par la SONEB au
Bénin : Cas de la ville de Cotonou" se veut un outil
d'orientation qui servira de boussole à la SONEB. La politique
d'assainissement des eaux usées domestiques par la SONEB doit passer par
quatre étapes.
1ère étape :
Elaborer un cadre juridique avec une réglementation clairement
définie.
2ème étape :
Mettre en place un département d'assainissement au niveau national.
3ème étape :
Identifier des stratégies d'assainissement en adéquation avec le
relief des différentes grandes villes du Bénin.
4ème étape :
Réaliser l'assainissement des eaux usées de façon
progressive en tenant compte des secteurs 1, 2 et 3. Il urge de cibler des
zones pilotes d'expérimentation de l'assainissement des eaux
usées domestiques dans les départements du Bénin avant la
phase de d'application des suggestions du travail de recherche. Il faudrait
enfin l'appui des partenaires au développement et du gouvernement pour
accompagner cette politique qui n'a pour seul but que l'amélioration du
cadre de vie des béninois et béninoises.
CONCLUSION
Le présent mémoire se veut un outil pour
accompagner l'élaboration de la politique de la SONEB en matière
d'assainissement des eaux usées domestiques au Bénin.
Les Objectifs du Millénaire pour le
Développement (OMD) consacrent une place de choix au secteur de
l'eau : « réduire de moitié, d'ici à 2015,
le pourcentage de la population qui n'a pas accès de façon
durable à un approvisionnement en eau potable et à un
meilleur système assainissement ». Malheureusement la gestion
des eaux usées n'est pas intimement liée à
l'approvisionnement en eau potable au Bénin. Ce déphasage entre
ces deux volets entravent le développement .La négligence de ce
type d'assainissement explique l'émergence des maladies hydriques. Il
urge donc, pour une vision de développement de notre pays,
d'intégrer l'assainissement des eaux usées aux actions de
développement assignées à la SONEB comme celle de
l'approvisionnement en eau potable, à l'instar des grandes nations.
BIBLIOGRAPHIE
1- Charbonnel Y. (1987),
Lagunage à macrophytes.
2- Collignon B. (Mars 2001),
Les opérateurs indépendants de l'eau potable et
l'assainissement dans les villes africaines.
3- Direction Nationale du Plan et de la Prospective
(Mai 1996),
Déclaration de Politique de Population de la
République du Bénin.
4- Eckenfelder W. (1982),
Gestion des eaux usées Urbaines et industrielles.
5- Edeline F. (1993),
L'Epuration biologique des eaux.
6- Hoteyi I. (Mars 2003),
Techniques d'épuration des eaux usées
domestiques par microphytes.
7- Kamto M. (1991),
Techniques et outils de gestion de l'environnement en
Afrique.
8- Malomon J. (Janvier 2005),
Technique d'épuration des eaux usées par le
système d'assainissement autonome.
9- Mama D. (janvier 2005),
Eutrophisation des retenus d'eau en zone tropicale :
Etude de cas et perspective de recherche.
10- Mission Economique de Dakar (janvier 2002),
Le secteur de l'environnement au Sénégal.
11- MSP,
Programme National d'Hygiène et d'Assainissement de
Base
12- Nyan J. (2002),
Epuration des eaux usées domestiques : les
leçons de l'expérience.
13- ONEA (1993),
Plan stratégique d'assainissement des eaux de la ville
Ouagadougou
14- OSPAR (1999),
Stratégie OSPAR de lutte contre l'eutrophisation
15- Pallard M. (Mai 2005),
Pourquoi faut-il assainir les eaux usées ?
16- PNUD (janvier 1995),
Développement du secteur de l'assainissement :
Document de Politique Nationale.
17- PNUD (2003),
Synthèse des études menées dans 10 pays
d'Afrique sous la conduite du programme eau et assainissement.
18- SDE (2004),
Cours intensifs sur les réformes du secteur de
l'approvisionnement en eau potable et l'assainissement en milieu urbain.
19- Tobasa C. (janvier 2005),
Principaux aspects de la réutilisation des eaux
usées.
20- Tonon F. (mars 2003),
Techniques d'épuration des eaux usées
domestiques en station classique.
21- Valinon F. et Mongellaz J. (1990),
Manuel d'Assainissement spécifique pour les pays
à faible revenu.
22- Zogo D. (janvier 2005),
Contamination et protection des eaux souterraines.
|
AVANTAGES
|
INCONVENIENTS
|
ASSAINISSEMENT COLLECTIF
|
- Suppression des nuisances dans le site urbain.
- Bonnes performances si l'entretien est bon.
- Facilité de contrôle des rejets.
|
- Coût élevé en investissement et
entretien
- Concentration de la pollution en un point d'où
traitement nécessaire.
|
ASSAINISSEMENT INDIVIDUEL
|
- Suppression du coût du réseau
- Souplesse d'adaptation à l'évolution des
besoins
|
- Charge financière pour les usagers.
- Nécessité d'un contrôle de
fonctionnement.
|
|
Tableau 3 : Avantages et
inconvénients comparés de l'assainissement collectif et de
l'assainissement individuel
Eléments favorisant le séparatif
|
Elément favorisant l'unitaire
|
- Configuration du terrain permettant souvent de multiplier
les rejets d'eaux pluviales
- Réduction des stations de relevage si elles sont
nécessaires.
- Réduction de l'investissement.
- Epuration et fonctionnement plus simple de la station.
|
- Simplicité due à la présence d'une
seule canalisation par rue.
|
|
Tableau 4 : Comparaison entre le
séparatif et l'unitaire
PROCEDES
|
OPERATIONS
|
OBJECTIFS
|
PRETRAITEMENT
|
· Dégrillage
· Dégraissage
|
Séparation des matières grasses par des
procédés simples afin de faciliter les étapes
ultérieures du traitement
|
TRAITEMENT PRIMAIRE
|
Décantation primaire
|
Elimination de la pollution particulaire
|
TRAITEMENT SECONDAIRE
|
· Traitements biologiques
· Traitements chimiques
|
Elimination de la pollution carbonée soluble ou en
suspension
|
TRAITEMENT TERTIAIRE
|
· Traitements physico-chimiques
· Traitements biologiques
|
Elimination des nutriments, des micro-organismes
pathogènes et des micro-polluants.
|
TRAITEMENT DES BOUES
|
· Stabilisation
· Epaississement
· Déshydratation
· Elimination
|
Diminution des volumes des boues, réduction de leur
pouvoir fermentescible et pathogène en vue de leur
élimination.
|
|
Tableau 5 : Les différents
procédés classiques du traitement des eaux usées
TABLES DES MATIERES
Dédicace
Remerciements
Liste des sigles
Résumé
Introduction
Chapitre I : Problématique et cadre d'étude
1-1- Problématique
1-2- Objectifs
A- Objectif global
B- Objectif scientifique
C- Objectifs Spécifiques
1-3- Cadre d'étude
Chapitre II : Recherche bibliographique et approche
méthodologique
1-2- Recherche bibliographique
2-2- Méthodologie
Chapitre III : Résultats, Analyse, Discussion et
Suggestions
3-1 Résultats
Partie I : Cadre juridique et institutionnel de
l'assainissement des eaux usées en République du Bénin
I- Cadre juridique
A- Loi cadre sur l'environnement en République du
Bénin
B- Code de l'hygiène publique en République du
Bénin
C- La loi 87-016 du 21 Septembre 1987 portant code de l'eau en
République du Bénin
D- Le décret N° 2001- 109 du avril 2001 fixant les
normes de qualité des eaux résiduaires en République du
Bénin
E- Le décret N° 2001 du 20 février 2001 fixant
les normes de qualité de l'eau potable en République du
Bénin
II- Cadre institutionnel
Partie II : La responsabilité de la SONEB dans
l'assainissement des eaux usées domestiques au Bénin.
I- Etat des lieux de l'assainissement des eaux usées
dans certains pays de l'Afrique de l'Ouest
A- Cas du Burkina Faso
B- Cas du Sénégal
II- Les défis de la SONEB dans le domaine de
l'assainissement des eaux usées au Bénin
A- Typologie des eaux usées et réalités
socio culturelles
B- Les grandes lignes de la réglementation du futur
service d'assainissement des eaux usées de la SONEB
Partie III : Le projet de plan stratégique
d'assainissement des eaux usées domestiques approprié à la
ville de Cotonou.
I- La situation actuelle
II- Les options technologiques disponibles
III- Le choix technologique suggéré à la
SONEB : l'assainissement collectif
Les différents systèmes possibles
1) Le choix entre séparatif et
unitaire
2) Le modèle de réseau pour la
ville de Cotonou
3-2 Analyse des résultats
3-3 Discussion
3-4 Suggestions
Conclusion
Bibliographie
Annexe
Tables des matières
Bassins
Paramètres
|
Bassins Collège Père Aupiais
|
Bassins CTOM
|
Normes du Bénin
|
Observations
|
Physico-chimiques
|
|
Entrée
|
Sortie
|
Rendement
|
Entrée
|
Sortie
|
Rendement
|
Turbidité (FTU)
|
340
|
36
|
89 %
|
101
|
40
|
60 %
|
|
|
Température ° C
|
27,2
|
29,1
|
-
|
30
|
30
|
-
|
|
|
PH
|
7,2
|
7,2
|
-
|
7,4
|
7,4
|
-
|
6<pH<9
|
|
Conductivité (us/cm)
|
955
|
450
|
53 %
|
855
|
270
|
68 %
|
|
Réduction de sels minéraux
|
Matière en suspension (MES) (mg/l)
|
395
|
20
|
95 %
|
28,3
|
3,0
|
89 %
|
< 35mg/l
|
Réduction sensible de MES
|
Chlorures (mg/l)
|
0,3
|
0,05
|
-
|
0,5
|
0,1
|
-
|
|
|
Sulfates (mg/l)
|
1,0
|
0,0
|
-
|
0,2
|
0,0
|
-
|
|
|
Nitrates et nitrites (mg/l)
|
44
|
2,6
|
94 %
|
12,8
|
4,8
|
63 %
|
<15mg/l N
|
Réduction sensible de sels azotés
|
Phosphore (mg/l)
|
0,45
|
0,45
|
-
|
0,07
|
0,07
|
-
|
<2mg/l P
|
|
Ammoniaque (mg/l)
|
5,80
|
0,15
|
97 %
|
2,90
|
0,06
|
98 %
|
< 2,5mg/l
|
Réduction sensible de sels azotés
|
Sulfures (mg/l)
|
0,75
|
0,10
|
-
|
0,10
|
0,00
|
-
|
|
|
Tableau 6 : Résultats des
analyses des eaux brutes et effluents.
Bassins
Paramètres
|
Bassins Collège Père Aupiais
|
Bassins CTOM
|
Normes du Bénin
|
Observations
|
|
|
Entrée
|
Sortie
|
Rendement
|
Entrée
|
Sortie
|
Rendement
|
Organiques
|
DBO5 (5mg/l)
|
240
|
50
|
80%
|
90
|
40
|
56 %
|
< 25mg/l
|
Assez bon rendement
|
Minéraux
|
DCO (mg/l)
|
303,5
|
65,5
|
78 %
|
143
|
45
|
69 %
|
< 125mg/l
|
Assez bon rendement
|
Chrome (mg/l)
|
2,5
|
0,04
|
-
|
2,0
|
0,5
|
-
|
|
|
Fer (mg/l)
|
2,5
|
0,1
|
-
|
10
|
0,5
|
-
|
|
|
Manganèse (mg/l)
|
5,0
|
19500
|
-
|
5,0
|
0,1
|
-
|
|
|
Bactériologiques
|
Coliformes totaux (colonies/100 ml)
|
TNPC
|
13000
|
-
|
|
21000
|
-
|
|
TNPC=trop nombreux pour être compter
|
Coliformes fécaux (colonies/100 ml)
|
> 100000
|
4000
|
-
|
> 100000
|
14000
|
-
|
|
|
Coliformes fécaux (colonies/100 ml)
|
0,00
|
|
-
|
0,00
|
4000
|
-
|
|
|
Tableau 6 : Résultats des
analyses des eaux brutes et effluents
Départements
|
Evacuation des excréta
|
Evacuation des eaux usées
|
EDSB-1
|
EDSB-2
|
EDSB-1
|
Atacora
|
13,2 %
|
09,1%
|
0,7%
|
Atlantique
|
46,2 %
|
57,7%
|
5,0%
|
Borgou
|
18,1 %
|
21,4%
|
0,7%
|
Mono
|
19,4%
|
27,3%
|
1,1%
|
Ouémé
|
31,1%
|
36,6%
|
1,3%
|
Zou
|
19,4%
|
24,7%
|
1,1%
|
Milieu rural
|
07,9%
|
14,7%
|
0,2%
|
Milieu urbain
|
57,0%
|
61,6%
|
4,5%
|
BENIN
|
26,8%
|
32,2%
|
1,9%
|
Source : EDSB-1 (1996) et EDSB-2 (2001)
Tableau 1 : Pratique de
l'évacuation des excréta et des eaux usées : Milieu
rural et Urbain (1996-2001)
Années
|
Population de Cotonou (1)
|
Qté de matière de vidange produite (en
m3) (2)
|
Qté de matière des fosses vidangeables
(en m3) (3)
|
Qté de matière traitées ou
à traiter (4)
|
Taux de couverture (4/3)
|
1994
|
570404
|
145738
|
94730
|
64902
|
69%
|
1995
|
587972
|
150227
|
98399
|
70104
|
71%
|
1996
|
606610
|
154989
|
102293
|
72042
|
70%
|
1997
|
626155
|
159983
|
106388
|
77028
|
72%
|
1998
|
646064
|
165069
|
110596
|
82854
|
75%
|
1999
|
666606
|
170318
|
114965
|
76926
|
67%
|
2000
|
687802
|
175733
|
119499
|
85228
|
71%
|
2001
|
709671
|
181321
|
124205
|
94489
|
76%
|
Source : SIBEAU, Juin
2002
Tableau 2 : Quantité de boue
de vidanges traitées de 1994 à 2001
|