II.3.2 Théorie du Streamer [17, 18]
Une série d'observations expérimentales montre
qu'il se produit des phénomènes peu compatibles avec le
mécanisme d'avalanche de Townsend, parmi ces observations :
> La décharge qui apparaît lors de
l'amorçage du gaz à des pressions et tensions
élevées est l'étincelle électrique qui se
présente sous la forme discontinue de canaux lumineux étroits
ramifiés et réguliers.
> Le potentiel d'amorçage ne dépend pas du
matériau constituant la cathode.
> Le claquage se produit dans un temps plus court que
celui nécessaire au transit des
ions positifs, en raison de leur faible mobilité quand la
pression est élevée
Dans le cas ou la pression est très élevée,
la théorie de Townsend n'est pas valide, ceci a conduit à la
proposition d'une autre théorie dite la théorie de streamers.
La vitesse des électrons étant environ cent fois
supérieure à celle des ions positifs c'est la formation d'une
structure bipolaire ayant :
· Une région (vers l'anode) à forte
densité d'électrons.
· Une région (vers la cathode) à forte
densité d'ions positifs.
Le champ électrique est fortement perturbé par ces
charges d'espace. Si ces densités sont importantes, un nouveau
mécanisme est déclenché (le streamer).
Selon Meek [19], trois conditions sont exigée pour
qu'apparaisse un streamer :
·
27
Production de photons très énergétiques en
tête de l'avalanche principale
· Possibilité d'ionisation des molécules de
gaz au voisinage de la tête de l'avalanche
· Charge d'espace suffisante en tête de l'avalanche
principale pour que soient générée
des avalanches secondaires adéquates dans le champ
électrique renforcé.
La taille critique de l'avalanche qui donne naissance au
streamer est définie par plusieurs critères, Meek a conclu que
l'avalanche peut se transformer en streamer si le champ de charges d'espace EC
des ions positifs est sensiblement égal au champ appliqué. Par
contre Reather [20] postula que si le nombre de charges d'avalanche principale
atteint 108 à 1010 électrons sous une
pression atmosphérique, l'avalanche peut se transformer en streamer. Le
temps de développement du streamer est de 10 - 8 s par contre celui
prévu par Townsend est de l'ordre de 10 - 5 s.
II.3.2.1 Aspect et constitution d'un streamer [21]
Le streamer apparaît sur une photographie statique comme
un étroit filament lumineux. L'émission lumineuse provenant
essentiellement des photons créés en tête du streamer,
l'aspect filamentaire résulte de l'intégration de cette
lumière au cours du temps. Le streamer avance approximativement dans la
direction du champ appliqué. Cependant du fait de la nature
aléatoire des mécanismes de photo-ionisation, les
photoélectrons sont produits non seulement en tête de streamer
dans la direction du champ maximal, mais aussi dans une direction radiale par
apport à son avancement. Il peut même donner naissance à
plusieurs branches secondaires, si des photoélectrons produits
simultanément dans des directions opposées créent des
avalanches de tailles comparables. La vitesse de propagation est de l'ordre de
108 à 109 cm /s ce qui excède notablement
la vitesse des électrons ( 107 cm /s).
En fait la vitesse de propagation du streamer et celle des
électrons ne sont pas liées l'une à l'autre puisque
l'avancement du streamer résulte plutôt de l'efficacité du
processus de multiplication électronique au sein d'une avalanche que de
la vitesse des électrons eux- mêmes.
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