CHAPITRE II : LE RENFORCEMENT DES
CAPACITES DES PRODUCTEURS PAR LE
PPVCC
LA CONTRIBUTION DU PPVCC AU RENFORCEMENT DES CAPACITES
DES PRODUCTEURS DANS LE BASSIN DE PRODUCTION DU CENTRE
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du DESS/MASTER II en Analyse et Evaluation de
Projets Par WAMBA Joseph Honoré
CHAPITRE II : LE RENFORCEMENT DES CAPACITES DES
PRODUCTEURS PAR LE PPVCC
Il sera exposé dans ce chapitre la présentation du
PPVCC et le renforcement des capacités des producteurs de cacao tel
qu'effectué par le projet.
Section I : Présentation du PPVCC
I-1 Contexte et objectifs du PPVCC
I-1.1 Contexte du PPVCC
Le Verger cacaoyer caféier Camerounais couvre plus de
600 000 ha répartis sur l'ensemble des sept régions au Sud de
l'Adamaoua et une partie de cette dernière. Ces cultures ont
constitué jusqu'aux années 1980, un facteur de stabilité
économique de notre pays et la principale source de revenu de plus de 1
200 000 agriculteurs ruraux.
A partir de l'année 1987, la valeur cumulée de la
production du cacao et café marchant n'a cessé de diminuer.
Depuis bientôt dix ans, l'Etat s'est
désengagé de la fonction de protection phytosanitaire des
cultures. Avant la libéralisation, par le biais de divers
mécanismes, projets de développement, sociétés
d'Etat, Sous Direction de la protection des végétaux, etc.,
l'Etat assurait la protection phytosanitaire des cultures, notamment du verger
national (plantations de café et de cacao). L'Etat s'est retiré
de cette fonction en faisant l'hypothèse que le secteur privé
prendrait spontanément son relais. Cela ne s'est vérifié
que partiellement. Et les producteurs et leurs organisations, encore fragiles,
n'ont pas encore été en mesure de combler le vide
créé par le retrait brutal de l'Etat.
Ce brusque désengagement de l'Etat des activités
de protections des cultures a eu pour conséquence de désorganiser
la filière cacao/café. On observe aujourd'hui une
dégradation généralisée de l'état sanitaire
du verger national. Le savoir faire des brigades phytosanitaires du
Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural (MINADER)
n'a pas été transféré aux
LA CONTRIBUTION DU PPVCC AU RENFORCEMENT DES CAPACITES
DES PRODUCTEURS DANS LE BASSIN DE PRODUCTION DU CENTRE
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du DESS/MASTER II en Analyse et Evaluation de
Projets Par WAMBA Joseph Honoré
paysans au moment du désengagement de l'Etat. Le
réseau d'approvisionnement en intrants phytosanitaires des petits
producteurs n'a pas été reconstitué par les distributeurs
privés. De manière générale, le vide laissé
par le désengagement de l'Etat ne permet pas aux paysans de
protéger leurs cultures de manière efficiente. Cela s'est traduit
par l'effondrement du marché des pesticides. A tire d'exemple, « le
nombre des sachets doses importés chaque année contre la
pourriture brune des cabosses du cacaoyer est passé de 30 millions au
milieu des années 80 à moins de 3 millions en 1996 ». Les
tableaux ci-dessous donnent la situation et l'état du verger
caféier et cacaoyer du Cameroun.
Tableau 1 : Superficie actuelle des vergers
cacaoyer et caféier en production :
REGIONS
|
Superficie des spéculations en production
(ha)
|
Cacao
|
Café
|
Totaux
|
Robusta
|
Arabica
|
Total
|
CENTRE
|
14 500
|
12 000
|
|
|
12 000
|
152 500
|
SUD
|
76 000
|
|
|
|
|
76 000
|
LITTORAL
|
13 000
|
31 200
|
|
|
31 200
|
44 200
|
SUD OUEST
|
74 000
|
36 000
|
|
|
36 00
|
110 000
|
EST
|
39 200
|
26 900
|
|
|
26 900
|
66 100
|
OUEST
|
4 680
|
33 700
|
|
58 700
|
92 400
|
97 080
|
NORD OUEST
|
900
|
8 700
|
|
42 400
|
51 100
|
952 000
|
TOTAL
|
350 280
|
149 100
|
101
|
100
|
250 200
|
600 480
|
Source : Recensement agricole
réalisé en 1984 par le CIRAD
Tableau 2 : Superficie actuelle des vergers
cacaoyer et caféier en production sinistrés
REGIONS
|
|
Superficie des spéculations en production
(ha)
|
|
Cacao
|
|
|
Café
|
|
|
Totaux
|
|
Robusta
|
|
Arabica
|
|
Total
|
|
CENTRE
|
|
49 875
|
|
4
|
200
|
|
|
|
4
|
200
|
52
|
075
|
SUD
|
|
26 600
|
|
|
|
|
|
|
|
|
26
|
600
|
LITTORAL
|
|
4 550
|
|
10
|
920
|
|
|
|
10
|
920
|
15
|
470
|
SUD OUEST
|
|
25 900
|
|
12
|
810
|
|
|
|
12
|
810
|
38
|
710
|
EST
|
|
13 720
|
|
9
|
415
|
|
|
|
9
|
415
|
231
|
345
|
OUEST
|
|
1 638
|
|
11
|
795
|
|
20
|
545
|
312
|
340
|
33
|
978
|
NORD OUEST
|
|
315
|
|
3
|
045
|
|
14
|
840
|
17
|
885
|
18
|
200
|
TOTAL
|
122
|
598
|
52
|
185
|
|
35
|
385
|
|
87 570
|
|
10 168
|
|
Source : Recensement agricole
réalisé en 1984 par le CIRAD
Il ressort de ces tableaux, tirés du recensement agricole
de 1984, cité dans la stratégie de production en zones
caféières et cacaoyères du Cameroun par le CIRAD, que
près de 35% de
LA CONTRIBUTION DU PPVCC AU RENFORCEMENT DES CAPACITES
DES PRODUCTEURS DANS LE BASSIN DE PRODUCTION DU CENTRE
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du DESS/MASTER II en Analyse et Evaluation de
Projets Par WAMBA Joseph Honoré
l'ensemble des vergers sont sinistrés. Cette situation
cause un manque à gagner considérable aux producteurs. Les
petites sont estimées en moyenne à 40% de la production. Or 40%
de 130.000 tonnes de cacao représentent 52.000 tonnes. En valeur cette
quantité correspond, en supposant que le prix moyen du kilogramme est de
500 francs, à un montant de 26 000 000 000 (vingt six milliards) de
francs CFA en cacaoculture seulement. Si nous prenons en compte les manques
à gagner des deux spéculations, nous perdons au moins 60 000 000
000 (soixante milliards) en francs CFA et probablement plus de 100 milliards de
francs.
L'incidence des ravageurs (mirides, antestia, scolytes) et les
maladies (pourriture brune, l'anthracnose des baies de café) est
à elle seule responsable de la baisse des récoltes pouvant
atteindre 50% de la production attendues et de la perte de
compétitivité de ces produits sur le marché international.
Cette situation est essentiellement due à :
- l'absence de traitement phytosanitaire d'envergure ;
- au coût élevé des pesticides et services
;
- au faible niveau de revenu du paysan ;
- l'absence des mesures d'accompagnement de la politique de
désengagement de l'Etat.
Le producteur se trouve ainsi avec une production
réduite en quantité, médiocre en qualité,
achetée à un prix dérisoire. Son pouvoir d'achat ne lui
permet plus de satisfaire ses besoins élémentaires (se nourrir et
se soigner ou envoyer ses enfants à l'école) et encore moins
faire face aux coûts de la production notamment pour la couverture
phytosanitaire. Ils ont atteint et même dépassé le seuil de
la pauvreté.
La persistance de cette situation risquerait de faire en sorte
que les paysans ne profitent pas des fruits de la croissance actuellement
enregistrée et ainsi les maintenir dans un état de
pauvreté avancé. Plus de 84% de la population du Cameroun est
pauvre et parmi eux 64% sont des ruraux. La pauvreté est plus notoire en
milieu rural.
LA CONTRIBUTION DU PPVCC AU RENFORCEMENT DES CAPACITES
DES PRODUCTEURS DANS LE BASSIN DE PRODUCTION DU CENTRE
Mémoire présenté et soutenu publiquement
en vue de l'obtention du DESS/MASTER II en Analyse et Evaluation de
Projets Par WAMBA Joseph Honoré
Le MINADER dont dépend le développement
harmonieux et équilibré de l'agriculture dans toutes les
régions du pays, se doit dans le cadre de la lutte contre la
pauvreté de lancer un programme de réhabilitation du secteur
cacao/café.
|