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Portage de grains de plomb et des parasites digestifs chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal

( Télécharger le fichier original )
par Adrien NAHAYO
Université Cheikh Anta Diop/Ecole Inter-Etats des Sciences et Médecine Vétérinaire de Dakar - diplome d'état de docteur vétérinaire 2005
  

Disponible en mode multipage

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UNIVERSITE CHEIKH ANTA DIOP DE DAKAR

**********

ECOLE INTER-ETATS DES SCIENCES ET MEDECINE VETERINAIRES

(E.I.S.M.V.)

ANNEE : 2005 N°30

PORTAGE DE GRAINS DE PLOMB ET

DES PARASITES DIGESTIFS CHEZ LES

OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGAL

THESE
Présentée et soutenue publiquement

le 18 juillet 2005
Devant la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de Dakar

pour obtenir le Grade de DOCTEUR VETERINAIRE
(DIPLÔME D'ETAT)

Par
NAHAYO Adrien
Né le 18 Juillet 1976 à Cyangugu (RWANDA)
JURY

Président : Abdarahmane DIA

Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de Dakar

Directeur et

Rapporteur de Thèse : M. Justin Ayayi AKAKPO

Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

Membres : M. Papa EL Hassane DIOP

Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

M. Yalacé Yamba KABORET Professeur à l'E.I.S.M.V. de Dakar

Invité du Jury : M. Issa Seydina SYLLA

Coordonnateur régional de Wetlands International ; programme pour l'Afrique de l'Ouest et Ancien Directeur des Parcs Nationaux du Sénégal

COMITE DE DIRECTION

LE DIRECTEUR

o Professeur François Adébayo ABIOLA

LES COORDONNATEURS

o Professeur Moussa ASSANE
Coordonnateur des Etudes

o Professeur Malang SEYDI Coordonnateur des Stages et

de la Formation Post-Universitaire

o Professeur Germain Jérôme SAWADOGO Coordonnateur Recherches et Développement

Année Universitaire 2004-2005

? PERSONNEL ENSEIGNANT EISMV

??PERSONNEL VACATAIRE (PREVU)
??PERSONNEL EN MISSION (PREVU)

??PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (PREVU)

A. DEPARTEMENT DES SCIENCES BIOLOGIQUES ET PRODUCTIONS ANIMALES

CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur Cheikh LY

S E R V I C E S

1. ANATOMIE-HISTOLOGIE-EMBRYOLOGIE

Serge N. BAKOU Maître - Assistant

Gualbert Simon NTEME- ELLA Docteur Vétérinaire Vacataire

Moustapha AHAMET Docteur Vétérinaire Vacataire

Ismael SY Docteur Vétérinaire Vacataire

2. CHIRURGIE -REPRODUCTION

Papa El Hassane DIOP Professeur

Alain Richi KAMGA WALADJO Assistant

Nicole Edwige NEZZI Monitrice

3. ECONOMIE RURALE ET GESTION

Cheikh LY Maître de Conférences agrégé

Kora Brice LAFIA Moniteur

4. PHYSIOLOGIE-PHARMACODYNAMIE-THERAPEUTIQUE

Moussa ASSANE Professeur

Rock Allister LAPO Assistant

Ibrahim Mahamat SALLE Moniteur

5. PHYSIQUE ET CHIMIE BIOLOGIQUES ET MEDICALES

Germain Jérôme SAWADOGO Professeur

Alpha Amadou DIALLO Moniteur

6. ZOOTECHNIE-ALIMENTATION

Ayao MISSOHOU Maître de Conférences Agrégé

Arsène ROSSILET Assistant

Joachim TONONGBE Moniteur

B. DEPARTEMENT DE SANTE PUBLIQUE ET ENVIRONNEMENT

CHEF DE DEPARTEMENT : PROFESSEUR LOUIS JOSEPH PANGUI

S E R V I C E S

1. HYGIENE ET INDUSTRIE DES DENREES ALIMENTAIRES D'ORIGINE ANIMALE (HIDAOA)

Malang SEYDI Professeur

Mlle Bellancille MUSABYEMARIYA Assistante

Khalifa Babacar SYLLA Attaché de recherche

BAHORO Olivier Moniteur

2. MICROBIOLOGIE-IMMUNOLOGIE-PATHOLOGIE INFECTIEUSE

Justin Ayayi AKAKPO Professeur

Mme Rianatou ALAMBEDJI Maître de Conférences Agrégée

Mlle Nadège DJOUPA MANFOUMBY Docteur Vétérinaire Vacataire

Charle Olivier GOMSU DADA Moniteur

3. PARASITOLOGIE-MALADIES PARASITAIRES-ZOOLOGIE APPLIQUEE

Louis Joseph PANGUI Professeur

Oubri Bassa GBATI Assistant

Gael Darren MAGANGA Moniteur

4. PATHOLOGIE MEDICALE-ANATOMIE PATHOLOGIQUE - CLINIQUE AMBULANTE

Yalacé Yamba KABORET Maître de Conférences Agrégé

Yacouba KANE Assistant

Mme Mireille KADJA WONOU Assistante

Gana PENE Docteur Vétérinaire Vacataire

Omar FALL Docteur Vétérinaire Vacataire

Charles Benoît DIENG Docteur Vétérinaire Vacataire

Babacar OUEDRAOGO Moniteur

Ndeye Sokhna KEITA Monitrice

5. PHARMACIE-TOXICOLOGIE

François Adébayo ABIOLA Professeur

Félix Cyprien BIAOU Maître - Assistant

Assiongbon TEKO AGBO Attaché de recherche

Basile MIDINHOUEVI Moniteur

C. DEPARTEMENT COMMUNICATION

CHEF DE DEPARTEMENT : Professeur YALACE YAMBA KABORET

S E R V I C E S

1. OBSERVATOIR DES METIERS DE L'ELEVAGE

Yao AKPO Docteur veterinaire vacataire

Arsene MEBA MEFOUA Moniteur

2. BIBLIOTHEQUE Mme Mariam DIOUF Documentaliste

3. SERVICE AUDIO-VISUEL Bouré SARR Technicien

D. SCOLARITE

Franckline ENEDE Monitrice

PERSONNEL VACATAIRE (Prévu)

1. BIOPHYSIQUE

Mme Sylvie SECK GASSAMA Maître de Conférences Agrégée

Faculté de Médecine, de Pharmacie et odontologie UCAD

2. BOTANIQUE

Antoine NONGONIERMA Professeur

IFAN - UCAD

3. AGRO-PEDOLOGIE

Modou SENE Docteur Ingénieur

Département « Sciences des Sols »

Ecole Nationale Supérieure d'Agronomie (ENSA THIES)

4. ZOOTECHNIE

Abdoulaye DIENG Docteur Ingénieur

Enseignant à ENSA - THIES

Léonard Elie AKPO Maître de Conférences

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

Kalidou BA Docteur Vétérinaire

(Ferme NIALCOULRAB)

5. H I D A O A

. NORMALISATION ET ASSURANCE QUALITE

Mme Mame S. MBODJ NDIAYE Chef de la division Agro-Alimentaire de

l'Institut Sénégalais de Normalisation

. ASSURANCE QUALITE - ANALYSE DES RISQUES DANS LES REGLEMENTATIONS

Abdoulaye DIAWARA Direction de l'élevage du Sénégal

Ousseynou Niang DIALLO

6. ECONOMIE Oussouby TOURE Sociologue

PERSONNEL EN MISSION (Prévu)

1. ANATOMIE

Mohamed OUASSAT Professeur

I.A.V. Hassan II (Rabat) Maroc

2. TOXICOLOGIE CLINIQUE

A. EL HRAIKI Professeur

I.A.V. Hassan II (Rabat) Maroc

3. PATHOLOGIE MEDICALE

- Marc KPODEKON Maître de conférences agrégé

Université d'ABOMEY-CALAVI(Bénin)

- Freddy COIGNOUL Professeur

Faculté vétérinaire de LIEGE

(Belgique)

4. ZOOTECHNIE

Sahidou SALIFOU Maître de Conférences Agrégé

Université d'ABOMEY-CALAVI(Bénin)

5. CHIRURGIE REPRODUCTION

Hamidou BOLY Professeur

Université de OUGADOUGOU (Burkina Faso)

PERSONNEL ENSEIGNANT CPEV (Prévu)

1. MATHEMATIQUES

S.S. THIAM Maître-Assistant

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

2. PHYSIQUE

I. YOUM Maître de Conférences

Faculté des Sciences et Techniques

UCAD

T.P.

A. FICKOU Maître-Assistant

Faculté des Sciences et Techniques

UCAD

3. CHIMIE ORGANIQUE

Abdoulaye SAMB Professeur

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

4. CHIMIE PHYSIQUE

Abdoulaye KONE Maître de Conférences

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

T.P. CHIMIE

Rock Allister LAPO Assistant

EISMV - DAKAR

5. BIOLOGIE VEGETALE

K. NOBA Maître-Assistant

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

6. BIOLOGIE CELLULAIRE

Serge N. BAKOU Maître - Assistant

EISMV - DAKAR

7. EMBRYOLOGIE ET ZOOLOGIE

Bhen Sikina TOGUEBAYE Professeur

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

8. PHYSIOLOGIE ANIMALE

Moussa ASSANE Professeur

EISMV - DAKAR

9. ANATOMIE COMPAREE

DES VERTEBRES

Cheikh T. BA Professeur

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

10. BIOLOGIE ANIMALE (T.P.)

Serge N. BAKOU Maître - Assistant

EISMV - DAKAR

Oubri Bassa GBATI Assistant

EISMV - DAKAR

11. GEOLOGIE

. FORMATIONS SEDIMENTAIRES

Raphaël SARR Maître de Conférences

Faculté des Sciences et Techniques UCAD

. HYDROGEOLOGIE

A. FAYE Maître de Conférences

Faculté des Sciences et Techniques

12. CPEV

TP

Franckline ENEDE Monitrice

L'éternel est bon envers tous et ses

compassions s'étendent envers tous ces

oeuvres.

Psaume 145 :9

DEDICACES

Je dédie ce modeste travail :

A Dieu le Tout le Puissant, Clément, et Miséricordieux, qui m'a donné la grâce et la force pour atteindre ce but.

A mon père MUTABURA Augustin.

A toi mon père que les voisins ont surnommé mirimo (Les travaux), car tu as compris très tôt que seul le travail paye, Trouve ici la récompense de tes efforts pour faire de moi ce que je suis aujourd'hui et le témoignage de ma reconnaissance.

A ma mère MUKAHIGIRO Christiane.

Merci d'avoir sacrifié tous à ma réussite. Tu n'as jamais baissé les bras. Que le seigneur te le rende au centuple.

A Toute la famille MUTABURA. Pour l'éducation que vous m'avez donné. Je vous doit tout.

A mes cousins GASHABIZI Gaspard et Mutuye Kwikosora Noël « In memorium » Puisse Dieu le Tout Puissant et miséricordieux vous accueille dans son paradis. Dans nos

pensées quotidiennes vous étés avec nous et j'essayerai de suivre votre exemple dans la vie d'ici bas.

A mon grand frère KABAHIZI célestin et sa famille.

En reconnaissance du soutien que vous n'avez cessé de m'apporter dès que le besoin s'est fait sentir et ceci depuis l'obtention de mon baccalauréat.

A ma grande soeur MUSABYEMARIYA Bellancille. Merci pour tous

A Monsieur NTAWUKURIRYAYO Jean Damascène. Si je suis arrivé la c'est aussi grâce à vous. Vraiment merci

A mes frères et soeurs particulièrement Damien et Domitienne pour le courage dont vous avez fait preuve.

A toi MUKAKANAMUGIRE Alice : Ce qui doit arriver arrive toujours dans la vie. Merci pour le soutien que tu m'as apporté, et trouves ici le témoignage de mon amitié.

A UMUHOZA KAREMERA Noella. Tu es plus qu'une soeur pour moi. Merci pour les conseils.

A ma future famille (inchallah)

A la famille MONTEIL. Vous avez été ma famille dès mon arrivée au Sénégal. Que Dieu vous bénisse

A tous ceux qui m'ont aidé de près ou de loin.

Au Rwanda ma chère patrie et au Sénégal terre d'accueil.

REMERCIEMENTS

Au terme de ce travail, nous adressons nos sincères remerciements :

Au Colonel SYLLA et tout le personnel de Wetlands international à Dakar, pour les informations et les données qu'ils m'ont fournies afin de réaliser ce travail.

Au professeur Louis Joseph PANGUI et tout le personnel de service de parasitologie- helminthologie de l' EISMV pour leur contribution

A notre Professeur accompagnateur le colonel Papa EL Hassane DIOP

Au Lieutenant Docteur Marius NIAGA et Commandant Abdoulaye DIOP respectivement conservateurs de RSF de Guembeul et du PNOD de Djoudj. Ce travail est le vôtre.

A la Famille NGARAMBE Canisius. Pour le soutien et l'estime que vous avez su porter à mon égard depuis mon arrivée à Dakar. Trouvez ici l'expression de ma sincère reconnaissance

A mes amis et camarades de la 32ème promotion Ndiaga GUEYE

A Monsieur Aliou NACRO

A mes frères et soeurs pour vos encouragements constants

A Pape NIANG et autres eco-gardes ainsi que l'ensemble du personnel de la RSF de Guembeul, pour votre accueil et collaboration.

A l'ACTS, René BANCAL et Germain DOUAYERE pour l'aide apportée pendant le prélèvement des échantillons.

A monsieur SENE Moussa le technicien au laboratoire de MIPI, pour sa collaboration A l' Amicale des Etudiants Rwandais au Sénégal (AERS) pour sa confiance.

A tous mes amis de Dakar : Dr BAHORO Olivier, Dr KAZUBWENGE Emmanuel, KANYANDEKWE Christine, Almou ADAMOU, Fabien SERUGENDO, Saadou MOUSSA, MOUSSA BAZO, Souley KOUATO Bachir, KAMANZI Elisée, SHYAKA Anselme, KABERA Fidèle , NIZEYIMANA Innocent, Landry , Sostène , François, MUMPOREZE Natacha, Carine NYIRIMANA, NAKURE Josine , Clarisse INGABIRE, LALEYE, Dafany, Dominique ...

Aux étudiants vétérinaires Rwandais de l'EISMV de Dakar

Beaucoup de personnes méritent des remerciements et j'aimerai n'oublier personne. Si j'ai oublier votre nom ne vous en offusquez pas. Croyez en ma très sincère reconnaissance

A nos maîtres et juges

A notre Président de Jury de thèse, Monsieur Abdarahmane DIA,

Professeur à la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie de Dakar

Nous avons été particulièrement ému par l'enthousiasme et la spontanéité avec lesquels vous avez accepté de présider notre jury de thèse malgré vos multiples occupations. Vos qualités humaines et scientifiques forcent notre admiration.

Nous vous prions de trouver ici l'expression de notre sincère gratitude et de notre profond respect.

A notre maître, juge et Directeur de thèse, Monsieur Justin Ayayi AKAKPO, Professeur à l'EISMV de Dakar

Vous nous avez fait un grand honneur en nous confiant ce travail que vous avez encadré avec rigueur malgré vos multiples occupations. Cela ne surprend guère quand on connaît vos qualités humaines et scientifiques. Les moments passés ensemble nous ont permis de découvrir en vous l'exemple même de la simplicité, de la bienveillance et de l'amour du travail bien fait.

Que ce travail soit le langage de notre profonde reconnaissance. Hommages respectueux.

A notre maître et juge, Monsieur Papa El Hassane DIOP, Professeur à l'EISMV de Dakar C'est un réel plaisir et grand honneur que vous nous faites en acceptant de juger ce travail. Vos qualités humaine et scientifiques nous ont fascinées. Votre rigueur et amour du travail bien fait seront le plus vivant souvenir que nous garderons de vous

Veuillez trouver ici l'expression de notre profonde et sincère gratitude.

A notre maître et juge, Monsieur Yalacé Yamba KABORET, Professeur à l'EISMV de Dakar

Nous sommes très sensible à la spontanéité avec laquelle vous avez acceptez de juger ce travail. Vos qualités humaines et scientifiques ne nous laissent pas indifférents.

Vous confirmez là, la générosité, la totale disponibilité que vous avez toujours manifesté et l'exemple que vous constituez en matière de rigueur scientifique.

Nous vous prions de trouver ici l'expression de notre profonde admiration et nos sincères remerciements.

A notre invite du jury, Monsieur Issa Seydina SYLLA Coordonnateur de Wetlands International, programme pour l'Afrique de l'Ouest, et Ancien directeur des Parcs nationaux au Sénégal.

Vous nous avez aidé dans ce travail et vos conseils nous ont servi et continueront à nous orienter :

Soyez rassurez de notre profonde considération. Sincères remerciement et profonde gratitude :

LISTE DES ABREVEATIONS.

ACTS : L'Association de Chasse et du Tir au Sénégal

AEWA : African-Eurasian Migratory Water Birds Agreement.(Accord sur

oiseaux d'eau migrateurs d'Afrique-Eurasie.

BM: Banque Mondiale

CITES: Convention pour le Commerce International des Espèces Sauvages

de faune et de flore menacées d'Extinction.

EISMV : Ecole Inter- Etats des sciences et Médecine vétérinaire

MIPI : Microbiologie immunologie pathologie infectieuse

OMT: Organisation Mondiale du Tourisme

ONCFS Office national de la chasse et de la faune sauvage

PNOD : Parc national des oiseaux de Djoudj

PNUE: Programme des Nations Unies pour l'Environnement.

UE Union Européenne

ZIC : Zones d'intérêts cynégétiques

LISTE DES FIGURES

Pages

Figure 1 : La sarcelle d'été femelle 18

Figure 2 : Canard souchet mâle 21

Figure 3 : Canard Souchet Femelle 21

Figure 4 : Le canard siffleur mâle 22

Figure 5 : Un groupe des canards siffleurs mâles et femelles 22

Figure 6 : un couple d'Oie d'Egypte 24

Figure 7 : Deux Oies d'Egypte et les canetons 24

Figure 8 : Un groupe des Dendrocygnes Veufs 25

Figures 9 et 10 : Deux dendrocygnes Fauves 26

Figure 11 : La Barge à queue noire en vol 27

Figure 12 : Les barges à queue noire 28

Figure 13 : Aileron droit d'une sarcelle d'été mâle adulte 53

Figure 14 : Aileron gauche d'une sarcelle d'été mâle Jeune 53

Figure 15 : Aileron droit d'une sarcelle d'été Femelle adulte 53

Figure 16 : Aileron droit d'une sarcelle Femelle jeune 53

Figure17 : Aileron gauche d'un Dendrocygne fauve mâle adulte 54

Figure18 : Aileron gauche d'une oie d'Egypte mâle adulte 54

Figure19 : Le gésiers portant 10 grains de Plomb 57

Figure 20 : Les grains de plomb récoltés 57

LISTE DES TABLEAUX

Pages

Tableau I : Situation des zones amodiées dans la région de Saint-Louis 14

Tableau II : Répartition des oiseaux 47

Tableau III : Présentation des espèces par sexe 52

Tableau IV : Présentation des espèces par âge 52

Tableau V : Le portage de grains de plomb par espèces 55

Tableau VI : Portage de plomb par sites 55

Tableau VII : Portage de plomb par sexe 55

Tableau VIII : Portage de plomb par âge 56

Tableau IX : Le portage de parasites par espèces 58

Tableau X : Portage de parasites par site 58

Tableau XI : Portage de parasites par sexe 58

Tableau XII : Portage de parasites par âge 59

Tableau XIII : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire

en fonction de l'espèce 60

Tableau XIV : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire

en fonction des sites 60

Tableau XV : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire

en fonction du sexe 60

Tableau XVI : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire

en fonction de l'âge 61

Tableau XVII: Quantification des différents contenus du gésier en fonction de l'espèce 62

Tableau XVIII : Quantification des différents contenus du gésier en fonction des sites 62

Tableau XIX : Quantification des différents contenus du gésier en fonction de l'âge 62

TABLE DES MATIERES

Pages INTRODUCTION 1

PREMIERE PARTIE : SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE : GENERALITES SUR L'AVIFAUNE AU SENEGAL 4

Chapitre I : AIRES D'HABITATION DES OISEAUX. 6

I.1. LES PARCS NATIONAUX 6

1.1.1. Parc national de la langue de barbarie 6

1.1.1.1 La faune 6

1.1.1.2. La flore 6

1.1.2. Le parc national des îles de la Madeleine 7

1.1.2.1. La faune 7

1.1.2.2 La flore 7

1.1.3. Parc National du Delta du Saloum (PNDS) 7

1.1.3.1 La faune 7

1.1.3.2. La flore 8

1.1.4 Le parc national des oiseaux du Djoudj 8

1.1.4.1. La faune 9

1.1.4.2. La flore 9

1.1.5 Le parc national de la basse Casamance 10

1.1.5.1. La faune 10

1.1.5.2.La flore 10

1.1.6. Le parc national de Niokolo-Koba 10

I.1.6.1. La faune 10

I.1.6.2. La flore 11

1.2. LES RESERVES 11

1.2.1. Réserve Spéciale de Faune de Guembeul 11

1.2.1.1. La faune 11

1.2.1.2. La flore 12

1.2.2. Réserve Ornithologique de KALLISSAYE (site de KASSEL- Hilol) 12

1.2.2.1. La faune 12

1.2.2.2. La flore 12

1.2.3. Réserve naturelle de Popenguine-Guéréo 12

1.2.3.1. La faune 13

1.2.3.2. La flore 13

1.3. LES ZONES D'INTERET CYNEGETIQUE 13

Chapitre II : LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGAL 15

2.1. METHODES D'IDENTIFICATION DES OISEAUX 15

2.1.1. Identification par le bec 15

2.1.2. Identification par le plumage, la voix et la silhouette en vol 15

2.1.3. Identification par le comportement migratoire 16

2.1.4. Identification par les parades nuptiales et le nid 17

2.2. LES ESPECES D'OISEAUX D'EAU CHASSEES 17

2.2.1. Les canards et oies 17

2.2.1.1. La sarcelle d'été (Anas querquedula) 18

2.2.1.1.1. Description 18

2.2.1.1.2. Habitat et distribution 18

2.2.1.2. Sarcelle à oreillon ( Nettapus auritus) 19

2.2.1.2.1 Description 19

2.2.1.2.2. Habitat et distribution 19

2.2.1.3. Canard pilet (Anas acuta) 19

2.2.1.3.1. Description 19

2.2.1.3.2. Habitat et distribution 20

2.2.1.4. Canard souchet (Anas clypeata spattula) 20

2.2.1.4.1. Description 20

2.2.1.4.2. Habitat et distribution 20

2.2.1.5. Canard siffleur (Anas penelope) 21

2.2.1.5.1. Description 21

2.2.1.5.2. Habitat et distribution 22

2.2.1.6. Oie de gambie.(Plectropterus gambensis) 22

2.2.1.6.1. Description 22

2.2.1.7. Oie d'Egypte (Alopochen aegyptiacus) 23

2.2.1.7.1. Description 23

2.2.1.7.2. Habitat et distribution 23

2.2.1.8. Dendrocygne veuf ( Dendrocygna viduat) 24

2.2.1.8.1. Description 24

2.2.1.8.2. Habitat et distribution 25

2.2.1.9. Le dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor) 25

2.2.1.9.1. Description 25

2.2.1.9.2. Habitat et distribution 26

2.2.2. Les limicoles. 26

2.2.2.1. La Barge à queue noire (Limosa limosa) 26

2.2.2.1.1. Description 26

2.2.2.1.2. Habitat et distribution 27

2.2.2.2. Bécassine des marais (allinago gallinago) 28

2.2.2.2.1. Description 28

2.2.2.2.2. Habitat et distribution 28

2.2.2.3. Le chevalier combattant (Philomachus pugnax) 29

2.2.2.3.1. Description 29

2.2.2.3.2. Habitat et distribution 29

CHAPITRE III : LA VALORISATION ET LA GESTION DE L'AVIFAUNE 30

3.1. COMPTAGE ET SUIVI DU CHEPTEL 30

3.1.1. Comptage 30

3.1.1.1. Les moyens de comptage 30

3.1.1.2. Equipement et méthodes de comptage 31

3.1.2. Baguage 31

3.2. SUIVI SANITAIRE 32

3.2.1. Les maladies parasitaires 32

3.2.1.1. Les helminthoses du proventricule et du gésier 32

3.2.1.1.1. Capillariose 32

3.2.1.1.2. Amidostomose 32

3.2.1.1.3. Epomidiostomose 33

3.2.1.1.4. Spiruroses 33

3.2.1.2. Helminthose de l'intestin grêle 33

3.2.1.2.1. Ascaridiose 33

3.2.1.2.2. Trichostrongylose 33

3.2.1.2.3. Acanthocephalose 34

3.2.1.2.4. Cestodoses 34

3.2.1.2.5. Flagelloses 35

3.2.1.2.6. Coccidioses 35

3.2.2. Maladies bactériennes 35

3.2.2.1. Salmonellose 35

3.2.2.2 Pasteurelloses 35

3.2.2.3. Colibacillose 36

3.2.2.4. Ornithose-psittacose 36

3.2.3. Les maladies virales 36

3.2.3.1. Réovirose 36

3.2.3.2. Maladie de Derzy 36

3.2.3.3. Peste du canard 36

3.2.3.4. West Nil 37

3.3 LES DIFFÉRENTS USAGES DE L'AVIFAUNE 37

3.3.1. Usages non consommatrices 37

3.3.1.1. Ecotourisme 37

3.3.1.2. Tourisme classique 38

3.3.2. Les usages consommatrices 38

3.3.2.1 L'élevage des gibiers 38

3.3.2.1.1 Elevage extensive (Game ranching) 38

3.3.2.1.2 Elevage intensive (Game farming) 38

3.3.2.2. Récolte de l'avifaune (game cropping) 39

3.3.2.3. Capture et vente des oiseaux vivants 39

3.3.2.4. La chasse de l'avifaune 39

3.3.2.4.1. La chasse traditionnelle 39

3.3.2.4.2. La chasse touristique 40

3.3.2.4.3. Utilisation de la grenaille de plomb dans la chasse de l'avifaune 41

3.3.2.4.3.1. Généralités sur le Plomb 41

3.3.2.4.3.2. Toxicité pour les oiseaux : le saturnisme 41

3.3.2.4.3.3. Toxicité pour les humains 42

3.4 CONCLUSION PARTIELLE 43

DEUXIEME PARTIE ETUDE EXPERMENTALE : PORTAGE DE GRAINS DE PLOMB ET DES PARASITES DIGESTIFS CHEZ LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGAL 44

Chapitre I : MATERIEL ET METHODES 46

1.1. RECHERCHE DE TERRAIN 46

1.1.1 Présentation de la zone d'étude 46

1.1.1.1 La Z.I.C des trois marigots Sud 46

1.1.1.2 La Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord 47

1.1.1.3 La Z.I.C de Débi 47

1.2. EXAMENS DE LABORATOIRE 47

1.2.1. Matériel animal 47

1.2.2. Le matériel technique 48

1.3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE 48

1.3.1. Collecte des informations sur le terrain 48

1.3.1.1. Mode de capture 49

1.3.1.2. Prélèvement des échantillons 49

1.3.2 Analyse de laboratoire 49

1.3.2.1. Identification des espèces 49

1.3.2.2. Recherche des grains de plomb dans les contenus des gésiers 50

1.3.2.3. Analyse des contenus des gésiers 50

1.3.2.4. Recherche des parasites dans les gésiers 50

1.3.2.5. Identification des parasites 51

1.3.2.6. Recherche des ookystes de coccidies et parasites

dans les intestins 51

1.4. ANALYSE ET TRAITEMENT STATISTIQUE DES RÉSULTATS 51

Chapitre II : RESULTATS 52

2.1. LES MILIEUX DE VIE DES OISEAUX 52

2.2. DÉTERMINATION DES SEXES ET ÂGES DES OISEAUX 52

2.3. PORTAGE DE GRAINS DE PLOMB 55

2.4. PORTAGE DE PARASITES DIGESTIFS 58

2.5. IDENTIFICATION DES PARASITES 59

2. 6 ANALYSE DES CONTENUS DES GÉSIERS 61

2.7 RECHERCHE D' OOKYSTES DE COCCIDIES DANS LES CONTENUS

INTESTINAUX 63

Chapitre III. DISCUSSIONS ; RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR. 64

3.1 DISCUSSION 64

3.1.1. Discussion de la méthodologie 64

3.1.1.1. Matériel utilisé 64

3.1.1.1.1. Zone d'étude 64

3.1.1.1.2. Matériel animal 65

3.1.1.2. Méthodes utilisées 65

3.1.1.2.1. La période d'étude 65

3.1.1.2.2. Prélèvements des ailerons, gésiers et des intestins 65

3.1.1.2.3. Limites des études 66

3.1.2. Discussion des résultats 67

3.1.2.1. Portage des grains de plomb 67

3.1.2.2. Recherche des parasites 67

3.1.2.3. Analyse des contenus digestifs 68

3.2 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR 69

3.2.1 En direction de l'autorité sénégalaise 69

3.2.2 En direction des chasseurs et amodiateurs 69

3.2.3. Perspectives de recherche 70

CONCLUSION 71

REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES 73

« Par délibération la Faculté de Médecine, de Pharmacie et d'Odontologie et l'Ecole Inter - Etats des Sciences et Médecine Vétérinaires de Dakar ont décidé que les opinions émises dans les dissertations qui leur seront présentées, doivent être considérées comme propres à leurs auteurs et qu'elles n'entendent donner aucune approbation ni improbation. »

INTRODUCTION

La faune sauvage est l'un des principaux atouts naturels de l'Afrique. Admirer et chasser la faune sont une des raisons qui attirent les touristes en Afrique. Pourtant, les organisations occidentales de défense de la faune soutiennent qu'elle court un risque constant d'extinction.

Dans la faune Africaine, les oiseaux d'eau sont parmi les créatures les plus remarquables et les plus impressionnantes. Depuis des millénaires, ils parcourent notre globe en volant sur des milliers de kilomètres, depuis leurs aires de reproduction jusqu'à leurs zones d'hivernage avant de refaire le chemin en sens inverse. Certains oiseaux d'eau se reproduisent dans le haut arctique et hibernent près de l'équateur. D'autres survolent tout le continent Africain en quête de meilleures conditions. Pendant cette migration, certains oiseaux perdent jusqu'à un tiers de leur poids et nombreux sont ceux qui ne reviennent jamais. Cette vie d'éternels nomades, en plus d'une rivalité constante entre conditions environnementales et exigences humaines rendent les oiseaux d'eau extrêmement vulnérables.

Tout au long de leur vie, dans tous les lieux qui jalonnent leur voyage, les oiseaux d'eau sont tributaires des zones humides non seulement pour nicher et hiberner, mais aussi pour se reposer un moment avant la prochaine étape de leur migration. Les oiseaux d'eau dépendent donc de ces zones humides pour leur survie tout comme les chasseurs qui dépendent d'eux pour l'assouvissement de leur passion. Pour capturer les oiseaux, les chasseurs utilisent généralement les cartouches de plomb. Or, les plombs de chasse sont extrêmement nocifs pour les oiseaux qui les ingèrent. A cela s'ajoute le fait que ces plombs persistent de manière tenace dans l'environnement. Selon les estimations, les plombs de chasse tuent chaque année des milliers d'oiseaux d'eau dans le monde entier. A plusieurs reprises, l'élimination massive d'oiseaux atteints de saturnisme a été constatée au Canada et aux Etats-Unis [7].

Pour une utilisation durable des ressources naturelles des zones humides, il est primordial que les activités de chasse et de tourisme, en général, ne polluent pas l'environnement de ces zones qui doivent rester intactes et propres. Ainsi, l'abandon de la grenaille de plomb toxique pour la chasse des oiseaux d'eau dans les zones humides est une nécessite absolue.

En tenant compte de la pertinence de cette situation, nous avons entrepris une étude dont l'objectif majeur est de chercher l'impact réel du plomb de chasse sur la santé des oiseaux d'eau migrateurs au Sénégal. Il s'agit de savoir si ces oiseaux ingèrent les grains de plomb de chasse; et si c'est le cas, quelle est la prévalence du saturnisme causé par le plomb de chasse chez ces derniers afin de proposer des solutions alternatives.

Le second objectif de ce travail est de faire une étude parasitologique particulièrement l'helminthologie digestive des oiseaux d`eau au Sénégal et la distribution spécifique de ces derniers en fonction des caractéristiques des différents milieux.

Pour mieux cerner la question du portage de plomb et des parasites digestifs chez les oiseaux d'eau au Sénégal, nous allons adopter un plan binaire ; d'une part, nous évoquerons les généralités sur l'avifaune au Sénégal et d'autre part, nous analyserons l'impact du plomb de chasse sur la santé des oiseaux d'eau au Sénégal et la parasitologie digestive chez ces derniers. Ce qui nous permettra de faire des recommandations et de donner des perspectives d'avenir.

Première partie :
SYNTHESE BIBLIOGRAPHIQUE :
Généralités sur l'avifaune au Sénégal

Depuis 1960, le Sénégal a décidé, par une action méthodique et constante de protéger sa nature, non seulement ses animaux mais aussi ses plantes. Ce n'est donc pas par hasard qu'il a été en Afrique noire le premier pays à avoir eu un Ministère de l'Environnement. (SENGHOR cité par LARIVIERE et col [43]). Ainsi, il existe au Sénégal des aires protégées qui couvrent environ 21807 km2, soit 11,1% de la superficie totale. Ces aires sont classées en plusieurs catégories : forêts classées, périmètres de reboisement ou de restauration, parcs nationaux, réserves naturelles intégrales et réserves spéciales [1] [64] [67].

Pour une bonne protection des son patrimoine notamment les réserves fauniques ; le Sénégal est également signataire des conventions internationales suivantes [28]:

· Convention Africaine d'Alger

· Convention du Patrimoine Mondial (UNESCO)

· Convention de Ramsar

· Convention de Washington (CITES)

· Convention de Berne

L'avifaune du Sénégal est très diversifiée et elle va des espèces extrêmement petites telles que le troglodyte ou le roitelet , mesurant moins de 10 cm du bec à la queue, aux oiseaux majestueux tels que la cigogne, le pélican, le cygne ou l'aigle atteignant parfois plus de 2m d'envergure[36][69]. On dénombre au Sénégal plus de 360 espèces différentes d'oiseaux [35].

Le Parc National des Oiseaux de Djoudj à lui seul comporte environ 300 espèces differentes et plus de 3.000.000 d'individus, avec environs 160 espèces protégées par la convention de Bonn 1977 et celle de Berne 1979 [3].

La plupart de ces espèces sont étroitement adaptées à un milieu déterminé [22]. Le milieu dans lequel on observe l'oiseau constitue donc en lui même un critère de détermination. C'est pour quoi dans cette partie, nous présenterons successivement : les aires d'habitation des oiseaux, les caractéristiques des oiseaux d'eau chassés au Sénégal enfin la valorisation et la gestion de l'avifaune.

CHAPITRE I : AIRES D'HABITATION DES OISEAUX.

Le Sénégal recense six parcs nationaux et quatre réserves avec l'avifaune comme centre d'intérêt (Annexe: 1).

I.1. LES PARCS NATIONAUX

1.1.1. Parc national de la langue de barbarie

Crée le 9 Janvier1976, le parc national de la Langue de Barbarie qui couvrait une superficie de 850 hectares a été agrandi à plus de 2000 hectares en 1977[43]. C'est un écosystème situé au sud de la ville de Saint-Louis entre l'embouchure du fleuve Sénégal d'une part et la mer d'autre part. Il comprend quelques lagunes et une mangrove rélictuelle [28].

1.1.1.1 La faune

La faune intéressante y est représentée par l'avifaune essentiellement composée d'oiseaux d'eau qui s'y reproduisent et y élèvent leurs jeunes ainsi que les paléarctiques qui y passent la période hivernale [43]. Les espèces les plus rencontrées sont :le pélican blanc, la spatule blanche, le flamant rose, l'avocette. On y enregistre également de nombreux passages des limicoles. Parmi les espèces nicheuses recensées on compte le goéland railleur, la sterne d'Hansel, la sterne Caspienne, la sterne royale, la sterne naine, la muette rieuse, la muette à tête grise etc. Le phaéton éthéré a également été observé sur la langue de barbarie. Ces espèces occupent les îlots pendant 6 mois de l'année [21][43].

Les mammifères sont rares sur la Langue de Barbarie ; seules trois espèces ont été observées : l'écureuil fouisseurs, le lièvre à oreilles de lapin et le zorille. Il y rencontre également poissons comme le dauphin commun qui fréquente les eaux du littorale ainsi que plusieurs espèces des tortues telles que Carette caretta, Eretmachelys imbicata, Dermochelys coriacea et Chelonia mydas.

1.1.1.2. La flore

Elle est rare et est essentiellement constituée d'une mangrove rélictuelle et de quelques pieds de baobabs. Les filaos et les cocotiers y ont été introduits.

D'autres espèces végétales telles que Ipomea prescaprae, Alternanthera maritima, Sporobolus spicatus, Sesuvium partula costrum y sont aussi rencontrées. Aucun arbre ne pousse sur ce site.

1.1.2. Le parc national des îles de la Madeleine

Crée le 16 Janvier 1976, ce parc couvre une superficie de 450 ha dont la grande majorité est en milieu marin. Se trouvant à la proximité de Dakar, il met l'excursion aux îles de la Madeleine à la porté du touriste le plus pressé [43]. Ses îlots d'origine volcanique situés à 4 km au large de Dakar sont caractérisés par la présence de deux sources d'eau pendant l'année : l'une marine donc salée et l'autre souterraine (douce) [25]. C'est l'un des plus petits parcs au monde par sa superficie.

1.1.2.1. La faune

L'avifaune constitue l'un des intérêts majeurs de ce milieu protégé. On y trouve en effet le balbuzard, le fou de basson, le faucon crécerelle, le faucon pèlerin, le fou brun, la guifette noire, la tourterelle maillée, et surtout, le phaéton éthéré et le grand cormoran qui nichent tous les deux sur la grande île. On y trouve également les sternes [24] [28]. Parmi les mammifères, citons la présence d'un chiroptère (Roussetus aegyptiacus) et d'un rongeur (Mostamys eurythroleucus) .

Au niveau des milieux marins, on signale la présence des tortues marines (Carette caretta) et le passage d'au moins de 3 espèces de dauphin (Delphinus delphis, Sterna bredanensis, Stenellza coeruleoalaba) lors de leurs migrations.

1.1.2.2. La flore

Elle est essentiellement composée de ligneux qui ont développé une stratégie adaptative : les baobabs de très petite taille (Adansonia digitata) improprement qualifies de «baobabs nains », Euphorbia senegalensis, Comifora africana, Ziziphus mauritania, Cissus quadrangularis, Jatropha curcas, Opuntia tuna, Andropogon gayanus...[28]

1.1.3. Parc National du Delta du Saloum (PNDS).

Créé en 1976, le parc national du Delta du Saloum s'étend sur une superficie de 76000 hectares. Il est considéré comme une réserve de la biosphère depuis 1981, et est devenu un site de la convention de Ramsar en 1984 [1] [23].

1.1.3.1. La faune

D'après LARIVIERE et col [43] et NUIDEMONA [56], la faune y est largement dominée par l'avifaune. On y compte d'importantes colonies de nicheuses telles que le héron garde boeufs,

le héron cendré, le héron Goliath, le héron à dos vert, l'aigrette garzette, le goéland railleur, la muette à tête grise, etc.

D'autres espèces y ont également été observées ; il s'agi: de la guifette noire, de l'hirondelle des cheminées, du busard des roseaux ainsi qu'une forte densité de balbuzards et diverses espèces éthiopiennes dont : le cordon bleu, le touraco gris, le touraco violet, le craterope brun, le craterope à tête noire, etc.

Le cordon dunaire accueille de nombreux limicoles migrateurs entre autres le Courlis courlieu, le chevalier gambette, le grand Gravelot, le bécasseau sanderling, la sterne royale qui colonisent en grand nombre l'île aux oiseaux [23] [29] [75]. Selon la DPN, 2000 cité par DRAME, 2003 [29], cette île aux oiseaux est considérée comme le premier site mondiale de reproduction des sternes royales. 21000 nids y ont été enregistrés en 1998.

Les mammifères y sont représentés par le guib harnaché, le chacal doré, l'hyène tachétée, le potamochère, le patas, le colobe bai d'Afrique occidentale. La présence de la panthère est supposée mais reste controversée [1] [28].

1.1.3.2. La flore

Ce milieu protégé abrite la savane arborée la plus septentrionale du pays, et également une importante mangrove, des îles et des îlots [28].

La strate herbacée est constituée de graminées dominées par Andropogon gayanus. La strate arbustive est essentiellement constituée par Acacia seyal, Euphrobia balsomifera, Calotropis procera et Piliostigma retucula. La strate arborée quant à elle est une forêt constituée d'espèces bien conservées telles que Daniela oliveri, Kaya senegalensis, Detarium senegalensis, Parkia biglobosa, Tamarindus indica, Borassus aethiopium.

1.1.4 Le parc national des oiseaux du Djoudj

Crée en 1971, ce parc national qui couvre 16000 hectares est devenu un site de la convention de Ramsar en 1977 et un site du patrimoine mondial en 1981 [28].

Ce parc est composé d'un ensemble de marais, de lacs et de cours d'eaux permanents [53]. C'est donc une zone humide par excellence dans un milieu Nord-sahélien déjà fortement marqué par l'indigence de la pluviométrie, ce qui lui confère un rôle essentiel dans le séjour de l'avifaune migratrice dont il constitue l'une des plus fortes concentrations sur le continent [1] [17].

1.1.4.1. La faune

Elle est dominée par l'avifaune et près de 350 espèces d'oiseaux y ont été recensées. De novembre à mars, le parc héberge la majorité des populations Ouest-Africaines de pélicans blancs, de grands cormorans. C'est un centre d'hivernage majeur pour les anatidés paléarctiques et un centre de reproduction et de concentration hivernale pour les anatidés Ethiopiens [36] [75].

Selon LARIVIERE [43], la présence d'une si forte population des oiseaux pêcheurs montre à quel point les eaux de Djoudj sont riches. En plus, le parc national des oiseaux du Djoudj se présente comme une zone d'alimentation exceptionnelle pour les multiples autres espèces dont les plus rencontrées sont outre les pélicans blancs et le grand cormoran, le cormoran africain, l'oie d'Egypte, le dendrocygne veuf, le canard pilet, la sarcelle d'été, le canard souchet, la spatule blanche, la spatule d'Afrique, le flamand rose, le flamand nain, l'anhinga d'Afrique, la grande aigrette, l'aigrette garzette, le héron pourpré, le héron grabier, le héron cendré, la grue couronnée, l'ibis farcinelle, l'ibis tantale, la cigogne noire, la grande outarde, l'engoulevent à longue queue etc. [17] [75] [77].

Les limicoles sont comptées parmi les espèces les plus caractéristiques de ce site; ils y sont représentés par la barge à queue noire, le chevalier arlequin, le chevalier aboyeur, le chevalier combattant, l'échasse blanche, l'avocette, le bécasseau variable, le bécasseau minute, l'oecdinème du Sénégal, le vanneau armée, etc.

Parmi les rapaces, on peut citer le balbuzard, le busard des roseaux, l'aigle pêcheur, le hibou des marais africains, la chouette effraie. [28] [37] [70].

Concernant les mammifères, les plus représentatifs sont le serval, le chat de Libye, la civette, la mangouste, le phacochère et le chacal dont la population en forte progression fait peser une réelle menace sur certaines espèces d'avifaune [43]. Quelques lamantins y sont aussi signalés ; les primates sont quant à eux, dominés par une forte présence des patas. On mentionne également la présence du crocodile du Nil dans le parc national des oiseaux du Djoudj [28].

1.1.4.2. La flore

Elle y est essentiellement de type sahélien, avec des formations arbustives à tamarix, Acacia tortilis, Acacia rodiana, Balanite aegyptiaca . Dans les zones inondées et marécageuses, on note les peuplements de Thyiphea australis, de Sporobolis sp, de Phragmites sp, de Nymphea lotus, d'Oryza bartii, d'Eragostis sp et des plantes halophiles du type solicornia [4][40]. Le problème singulier du parc de Djoudj est la prolifération de Pistia stratoites communément appelé salade d'eau ou chou du Nil, et Salvinia molesta qui menacent la vie aquatique [1] [76].

1.1.5. Le parc national de la basse Casamance

Créé en 1970, le parc national de la basse Casamance s'étend sur une superficie de 5000 hectares. Ce parc qui se trouve entre Oussouye et Cap Skiring à 50 km de Ziguinchor est l'un des zones les plus humides du pays avec une pluviométrie qui va jusqu'à 1800mm de pluie par an en six mois [1] [28].

1.1.5.1. La faune

L'avifaune y est constituée par les espèces paléarctiques, mais les espèces éthiopiennes à affinité forestière y sont également bien représentées .On y trouve : le grand calao à casque jaune, le calao siffleur, le touraco vert, le malimbe à bec bleu, l'aigle couronné, le vautour palmiste, le petit serpentaire, le rollier à ventre bleu, le percnoptère brun et les diverses tourterelles (veineuse, émerauldine à bec rouge, du cap à collier...)

1.1.5.2. La flore

Son intérêt réside dans le fait qu'il représente le seul bloc résiduel de la forêt guinéenne du Sénégal et un des plus septentrionaux du continent; on y trouve des essences telles que : Uapaca togoensis, Lophia lanceolata, Porineria excelsa, Cathormian africana, Erythrophleum guineensis. Aux côtés de ces milliers d'hectares de forêts hombrophiles, on trouve des mangroves et des savanes.

1.1.6. Le parc national de Niokolo-Koba

Crée en 1926 et classé comme parc refuge, il devient en 1956 parc national. En 1981 il est classé comme une réserve de la biosphère et le site du patrimoine mondial de l'humanité dans la même année [1] [28]. Le Parc national de Niokolo-Koba a un climat soudanien avec 5 mois de pluie durant l'année. La précipitation moyenne annuelle est comprise entre 900 et 1000 voire 1300mm [30].

1.1.6.1. La faune

Elle est essentiellement composée de mammifères. Plus de 80 espèces y ont été recensées [43]. Quant à l'avifaune, près de 350 espèces y ont été répertoriées dont le pélican blanc, la spatule blanche, le héron Goliath, diverses aigrettes, la grue couronnée, le jaribou du Sénégal, l'oie de Gambie, le canard casqué, le dendrocygne veuf, l'ombrette . Parmi les limicoles on trouve : les vanneaux, les pluviers, les chevaliers, les échasses, les jacanas, l'oedicnème du

Sénégal, ainsi que les outardes, le grand calao et les autres calaos, la pintade commune, les tourterelles, et les francolins [4].

Pour ce qui concerne des espèces forestières, le touraco violet, la perruche à longue queue, les semi-mangas et une très grande variété des passereaux et environ 52 espèces de rapaces y sont également représentées [49].

1.1.6.2. La flore

Le Parc national de Nikolo-Koba appartient au domaine des savanes boisées soudaniennes et offre des paysages et des écosystèmes classiques des plateaux [47]. L'existence des prairies bien situées au coeur du parc et alimentées par un bon réseau hydrographique dont certains axes permanents, (Gambie, Koulountou) constitue l'un des points forts de l'intérêt de ce milieu. Les steppes non boisées (arbustive et arborées), les savanes (boisées et arbustives) et la forêt sec constituent l'essentiel des paysages [30].

1.2. LES RESERVES

1.2.1. Réserve Spéciale de Faune de Guembeul

Créée en 1983, c'est une réserve spéciale de faune couvrant une superficie de 720 hectares. Elle est devenue un site de Ramsar en 1984 [52].

Il s'agit d'une zone humide située au bord du fleuve Sénégal et considérée comme complémentaire du parc national des oiseaux de Djoudj.

1.2.1.1. La faune

La faune est dominée par l'avifaune avec essentiellement les espèces

limicoles comme:l'avocette, la barge à queue noire, le bécasseau variable, et aussi les sternes naines. On y trouve en outre le pélican blanc, le flamant rose etc. [76]

La réserve spéciale de faune de Guembeul est aussi, reconnu pour son importance dans la reproduction de l'avifaune [28] [70].

La faune terrestre autochtone est essentiellement composée de mammifères dont le patas, le renard pâle, le phacochère, le zorille, le lièvre à oreille de lapin, l'écureuil fouisseur etc.

La faune introduite est composée de gazelles dorcas et de la gazelle dama morrh. Les tortues terrestres quant à elles bénéficient d'une bonne reproduction.

1.2.1.2. La flore

Une végétation de type sahélien protégée par un enclos, s'y développe à l'abri des dégradations anthropiques.

Cette protection par l'enclos a permis la régénération naturelle et un bon développement des espèces végétales locales : Acacia tortilis, Balanites egyptiaca, Opuntia turca, Acacia albida [28].

1.2.2. Réserve Ornithologique de KALLISSAYE (site de KASSEL- Hilol)

Située au nord de l'embouchure du fleuve Casamance, la réserve Ornithologique de KALLISSAYE a été créée en 1978. Elle couvre une superficie de 16 hectares [28]. Le site de KALLISSAYE est constitué d'îlots sableux côtiers régulièrement soumis à l'alternance immersion- émersion. Son rôle essentiel est de sauvegarder des sites de reproduction exceptionnels des oiseaux marins et dulçaquicoles. Différentes espèces des laridés, d'ardéidés, et de pélicans blancs s'y reproduisent. Le site de KASSEL-Hilol, est également d'un grand intérêt ornithologique mais il n'est pas encore classé ; il se situe à proximité des KALLISSAYE.

1.2.2.1. La faune

D'après LARIVIERE et Col. [43], la pointe de KALLISSAYE est un sanctuaire ornithologique où plusieurs espèces nichent. Entre autre le pélican blanc, plusieurs sternes (caspienne, royale, naine et pierregarin ), l'aigrette à gorge blanche, la phaéton éthérée. Une petite île au milieu d'un vaste plan d'eau y garantit une grande quiétude à une dizaine d'espèces qui y nichent en même temps; cette caractéristique est unique au Sénégal et assez rare d'une manière générale dans le monde de l'avifaune. Cette co-habitation de tant d'espèces donne lieu à toute une série de stratégies de voisinage et à une stratification des nichés écologiques [28].Le dauphin commun, le crocodile du Nil, le lamantin et deux espèces au moins de tortues ( Chelonia mydas et Carette caretta ) ont été signalés sur ce site.

1.2.2.2. La flore

C'est un biotope de mangroves. La flore est une formation côtière guinéenne, ayant les mêmes caractéristiques avec celle de Eleais guineensis. Sur les îlots à longue submersion, on trouve les herbacées succulentes et des Ipomea maritimus qui offrent d'excellents supports au couvées de colonies nicheuses.

1.2.3. Réserve naturelle de Popenguine-Guéréo

Créée en 1986, la réserve naturelle de Popenguine Guéréo couvre une superficie de 1.009 hectares dont une partie marine et une partie terrestre clôturée. Les massifs du cap de Naze constituent la partie essentielle de la réserve naturelle de Popenguine Guéréo . Ils se caractérisent par un promontoire rocheux situé face à la mer et qui s'étend sur 1800 mètres.

D'anciens documents d'origine portugaise attestent qu'ils servaient au cours des siècles passés de lieu d'observation de la migration des Cétacés [28]. Aujourd'hui ils constituent un point de passage et de repas de la migration avienne.

1.2.3.1. La faune

C'est avant tout l'avifaune qui fait l'intérêt de ce site ; outre l'avifaune locale, on y observe de nombreux passages d'oiseaux en provenance d'Europe. Le merle bleu et le merle de roche y séjournent plus ou moins longtemps en fonction des conditions climatiques. Certaines autres espèces y séjournent plus longtemps ou toute l'année ; telles sont : le francolin, la pintade commune, l'hirondelle des cheminées, la bergeronnette printanière et la bergeronnette grise, le rouge queue à front blanc etc. Grâce aux petits aménagements hydrauliques effectués, de nouvelles espèces s'y sont installées. Ainsi les poussins de dendrocygne veuf y ont été observés en 1986. En ce qui concerne les mammifères, on y observe le guib harnaché, le céphalophe de Grimm, le chacal doré, le patas, le singe vert et grivet.

1.2.3.2. La flore

L'estuaire de la Somone, qui jouxte la réserve de Popenguine-Guéréo dans sa partie sud a vu sa superficie en mangrove augmentée au cours de ces dernières années grâce au programme de gestion et de reboisement initié par l'association des femmes qui gèrent ce parc. Cet écosystème est fréquenté par les flamants roses, les spatules blanches, les pélicans blancs, les dendrocygnes veufs et de nombreux limicoles.

1.3. Les zones d'intérêt cynégétique

Une zone d'intérêt cynégétique (Z.I.C) représente une partie du territoire où le gibier et la chasse présentent un intérêt économique majeur, et / où la faune est susceptible, sans inconvénient sensible pour les autres secteurs, d'être portée à un niveau aussi élevé que possible, en vue de son étude scientifique ou de son exploitation rationnelle à des fins touristiques et cynégétiques( Annexe 3) [51]. Les Z.I.C sont des zones établies à la limite des parcs, et jouent ainsi un rôle indispensable et régulateur de l'excédent faunique et sont pourvoyeuses de gibiers. Dans ces zones, on ne chasse que les espèces non protégées ou partiellement protégées, selon une liste annuellement arrêtée au ministère chargé des eaux et forêts après l'avis du conseil supérieur de la chasse et de la protection de la faune [63].(Annexe 6)

Au Sénégal, les Z.I.C sont au nombre de 67, sur une superficie de 2.505.857 hectares [26]. Dans la région de Saint-Louis, ces zones sont au nombre de 10 sur une superficie de 149.944 hectares et font l'objet d'une amodiation [68]. (Tableau I)

Tableau I: Situation des zones amodiées dans la région de Saint-Louis

Zones

Superficies (ha)

Départements

Amodiataires

1

Débi

7500

Dagana

ACTS

2

Trois marigots nord

10.000

Dagana

ACTS

3

Trois marigots sud

10.944

Dagana/Saint-Louis

René Bancal

4

Djeuss Sud

20.000

Dagana

SCIT(R.Simard)

5

Djeuss Nord

20.000

Dagana

Mounir Bourgi

6

Lac Guiers Ouest

20.000

Dagana

Alain Daniel

7

Caïman

15.000

Dagana

HBK. Investis.t

8

Nder /Yamane(LG Est)

10.000

Dagana

Alain Belasse

9

Exc Djeuss Nord et Sud

16.500

Dagana

Alioune Sow

10

Diawar Kassack

20.000

Dagana

Djibril Kane

Source : SENEGAL, 2004 : Bilan de la campagne cynégétique 2003/2004.

La répartition géographique de l'avifaune au Sénégal notamment dans la zone du delta du fleuve Sénégal, justifie la place que ce pays occupe dans le tourisme ornithologique au niveau régional voire continental. La diversité spécifique de cette avifaune place le Sénégal parmi les rares pays africains à pouvoir pratiquer la chasse touristique des oiseaux. A titre d'exemple, pour la campagne cynégétique 2003-2004, cette zone a reçu 235 touristes chasseurs qui ont abattu 15647 gibiers à plumes dont 4424 gibiers d'eau sur un total de 4476 oiseaux d'eau chassés au Sénégal.

CHAPITRE II : LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGAL

Pour mieux gérer son potentiel faunique en général et avifaunique en particulier, chaque année le conseil supérieur de la chasse et de la protection de la faune dresse une liste des oiseaux qui ne sont pas protégés ou partiellement protégés. Seules ces espèces peuvent donc être chassées au Sénégal pendant la campagne cynégétique en cour.

2.1. Méthodes d'identification des oiseaux

L'identification d'un oiseau peut se faire par son bec, son plumage, sa silhouette en vol, sa voix, ses parades nuptiales, son comportement migratoire etc.

2.1.1. Identification par le bec

Le bec de l'oiseau, constitué de deux parties cornées (mandibules), remplit diverses fonctions. Il permet de rechercher, de capturer et, le cas échéant, de dilacérer la nourriture. Il sert également à transporter des matériaux pour le nid, à soigner le plumage et, au besoin se défendre.

Bien que les limites établies entre les groupes soient particulièrement glissantes, la forme du bec est souvent un bon indice pour l'étude du mode de nutrition de l'espèce. Ainsi pour les nombreux échassiers aussi appelés limicoles tel que le héron, la cigogne ou encore de barge, un très long bec proportionnel à leur tête, est nécessaire pour fouiller la vase humide ou les eaux peu profondes.

Un rapace ne pourrait pas déchiqueter sa proie avec un bec large comme celui d'un canard, et un oiseau qui se nourrit des graines dures doit pouvoir disposer d'un instrument suffisamment puissant pour les briser [38].

Les canards disposent ainsi d'une sorte d'épuisette avec laquelle ils récoltent les particules de nourriture en filtrant l'eau. Les oies utilisent aussi leurs becs pour brouter l'herbe.

2.1.2. Identification par le plumage, la voix et la silhouette en vol

Les plumages sont l'apanage des oiseaux. Excepté le bec, leur corps est entièrement recouvert des plumes. Le plumage donne au corps de l'oiseau son aspect lisse et compact, conserve sa chaleur, le protège de la brûlure du soleil, de l'humidité et confère à l'espèce sa forme et sa couleur caractéristique.

Outre ces rôles, la voix tout comme le plumage et ses traits biologiques sont des indices de reconnaissance de l'espèce et parfois même du sexe et de l'âge de l'oiseau [79].

Chez de nombreuses espèces, les plumes des ailes portent des motifs colorés très contrastés. Ainsi, de nombreux canards ont sur l'aile une tâche de couleur délimitée par une bande

d'une autre couleur appelée le miroir. Le premier plumage complet des jeunes est désigné sous le nom de plumage juvénile. Il est d'ordinaire différent de celui des adultes. Nombre d'espèces arborent durant la période de reproduction un plumage aux couleurs et aux motifs très contrastés : c'est le plumage nuptial. Pour le reste de l'année, le plumage de l'oiseau reste plus terne : c'est le plumage d'hiver. Toutefois, c'est en hiver que le plumage des canards mâles est plus beau alors qu'en été, ils sont en éclipse [50].

Par ailleurs, bien que les expressions vocales de l'oiseau ne soient pas forcément mélodieuses aux oreilles humaines, elles sont si caractéristiques qu'elles permettent à elles seules de l'identifier. Ainsi, le cri ou le chant est un critère d'identification important pour l'ornithologue [4].

Les mouvements des oiseaux ou leur silhouette en vol sont aussi caractéristiques et constituent un critère d'identification. Ainsi, le cygne, le héron, la cigogne ou le pélican blanc se reconnaissent aisément en vol à la façon dont ils tiennent leur cou et leurs pattes. D'autres comme les sarcelles ont des vols très rapides, en groupe compacts pouvant atteindre des dizaines de milliers d'individus, avec un brusque changement de direction.

2.1.3. Identification par le comportement migratoire

En raison de leur aptitude au vol, qui n'a été perdue que dans quelques cas particuliers, les oiseaux ont une certaine indépendance vis a vis du milieu. Le comportement migratoire qui fait que les phénomènes d'isolement géographique ne se présentent guère chez les oiseaux, est aussi l'un des critère d'identification d`un oiseau [79].

Certains ont pu coloniser les régions nordiques où ils ne disposent pas de nourriture en quantité suffisante toute l'année. Pendant la saison froide, ils migrent vers les régions au climat plus favorable.

La plupart des oiseaux migrateurs voyagent seuls ou en petits groupes ; d'autres se déplacent en grandes troupes.

Un oiseau sédentaire peut être observé toute l'année dans la région où il niche. De nombreuses espèces telles que l'ibis hagedash, le héron garde boeuf, anhinga roux, le grébifoulque du Sénégal, le cormoran africain (petit cormoran) ou l'ibis sacré ne quittent jamais leur territoire de nidification ; d'autres comme la poule sultane, la sarcelle à oreillons, le dendrocygne veuf ou encore la râle noir se dispersent dans un certain rayon autour de celui-ci.

Les migrateurs nichent dans une zone autre que celle d'hivernage, le plus souvent la zone de nidification est le nord et celle d'hivernage le sud plus chaud [38].

2.1.4. Identification par les parades nuptiales et le nid

Lors des parades, les mâles cherchent à attirer l'attention des femelles de façon très diverses. Selon les espèces, il peut s'agir des vols spectaculaires comme dans le cas du vanneau coiffé, ou de démonstration mettant en valeur la taille et la beauté de l'individu, comme chez le grand tétra ou encore chez la grue couronnée.

De plus, le site et le mode de construction du nid varient suivant les espèces. Ainsi, certaines espèces abritent leurs nids dans les cavités des arbres ou dans les anfractuosités des roches ; on les appelle les cavernicoles. Les oiseaux nichant au sol quant à eux, tapissent une dépression dans le sol, plus ou moins dissimulée dans la végétation.

Le nombre d'oeufs pondus par la femelle varie également selon les espèces. Chez de nombreuses espèces de rapaces, il n'y en a généralement que 1 ou 2, mais la perdrix peut pondre 10 à 20. Souvent, on reconnaît par la morphologie et la couleur de l'oeuf l'espèce à la quelle la ponte appartient. La taille, la forme, la couleur et les taches des oeufs diffèrent d'une espèce à l'autre.

Les jeunes oiseaux se répartissent en deux catégories : les nidifuges qui sont déjà assez développés pour quitter le nid quelques heures ou au plus tard quelques jours après l'éclosion et les nidicoles dont le développement est encore très incomplet au moment de l'éclosion. Les colombidés, les rapaces et les passereaux sont typiquement nidicoles. Par contre, les canards et les oies, les gallinacés, les sternes et les limicoles sont typiquement nidifuges [38].

2.2. Les espèces d'oiseaux d'eau chassés

Au Sénégal, la liste des espèces d'oiseaux d'eau autorisés à la chasse, et qui sont aussi des oiseaux non protégés ou partiellement protégés, est faite chaque année par le Ministère de l'Environnement en concertation avec le conseil supérieur de la chasse et de la protection de la faune. Il s'agit de certains canards et oies, ainsi que de certains limicoles.

2.2.1. Les canards et oies

Les canards et oies chassés au Sénégal sont : les sarcelles, les canards pilets , les canards siffleurs canards souchets les dendrocygnes, les oies d'Egypte et les oies de Gambie.

Les figures illustrant cette présentation sont issues de la source :

http// www.oiseaux.net/oiseaux/anseriformes.html

2.2.1.1. La sarcelle d'été (Anas querquedula)

2.1.1.1. Description

Elle mesure 37 à 41 centimètres de taille, 58 à 69 centimètres d'envergure, 36 à 43 millimètres au bec, et pèse 250 à 600grammes. Au vol, le mâle se distingue par le devant de l'aile gris bleu pâle [12] [59].

La poitrine brune contraste vivement avec le ventre clair. Au repos, un large sourcil blanc sur la tête brune, des épaules gris bleu et un large miroir vert bordé largement de blanc caractérisent le mâle [4].

Le mâle en éclipse garde l'aile bleue et le sourcil blanc ; les femelles quant à elles émettent une sorte de crépitement [38] [59].

Figure 1 : La sarcelle d'été femelle

2.1.1.2. Habitat et distribution

La sarcelle d'été se nourrit la nuit sur les mares et marais peu profonds pourvus de végétations ; elle se repose le jour sur les grands plans d'eau.

La femelle pond une dizaine d'oeufs crème. L'incubation dure 21 à 23 jours. Les canetons sont nidifuges; quelques heures après l'éclosion, ils gagnent l'eau et entament les premiers parcours exploratoires [59]. Sa longévité maximale est de 20 ans [22] [62].

Migrateur paléarctique très commun d'octobre à mars, elle hiberne dans la zone allant du Sud Mauritanien au Tchad en passant par le Nord Sénégal. Toutefois, elle est aussi signalée au Nigeria, au Gabon et au Cameroun [48] [62].

2.1.1.2. Sarcelle à oreillon ( Nettapus auritus)

2.1.1.2.1 Description

Plus petite que la sarcelle d'été, avec 30 à 33 centimètres de taille, 50 à 60 centimètres d'envergure et 23 à 27millimètres au bec, la sarcelle à oreillon pèse 260 à 285 grammes et a une silhouette rondelette. Elle se caractérise par son dos noir à reflets verdâtre, son ventre blanc, ainsi que sa poitrine et ses flancs roux [35] [37].

Le mâle a la face blanche et une large tache verte liserée de noir à l'arrière de la tête et du cou qui est très visible. Le bec est jaune [12] [79]

Quant à la femelle, sa tête est blanchâtre avec l'arrière du cou gris verdâtre. Le bec est orangé [49].

En vol, la bande alaire blanche tranche nettement avec le dessus foncé. Les flancs sont roux et le ventre est blanc [15]. La voix est un faible sifflement [4].

2.1.1.2.2. Habitat et distribution

La sarcelle à oreillon habite les marais riches à végétation flottante (nenumphars), les rizières et même les forêts. On la trouve pratiquement partout pourvu que l'habitat lui convienne [37]. C'est une espèce locale.

2.1.1.3. Canard pilet (Anas acuta)

2.1.1.3.1. Description

Les caractéristiques du canard pilet sont : 51 à 66 centimètres de longueur, 80 à 95 centimètres d'envergure et 44 à 53 millimètres au bec; son poids varie entre 0,55 et 1,1 kilogrammes pour le mâle et entre 0,4 et 1 kilogramme pour la femelle. C'est un canard assez grand et élancé [37]. Son cou est long et sa queue pointue [59].

Son long cou se remarque quand il nage. En période nuptiale, le mâle a un dessous blanc, les ailes gris brun, la tête brun marron avec un trait blanc de chaque côté. Le cou est blanc [4]. En éclipse, le mâle perd la couleur de la tête et ressemble à la femelle sans être aussi tacheté qu'elle sur le dos [70].

La femelle a le dos gris-brun et le dessous gris-blanc sale taché de brun clair. La femelle est difficile à distinguer de la femelle du siffleur, du colvert et du chipeau [69]. Ils se déplacent couramment avec les sarcelles d'été, en vols rapides, souvent nocturnes.

2.1.1.3.2. Habitat et distribution

Le canard pilet se nourrit dans les marais, se repose sur les lacs, les lagunes côtières et les zones d'inondation.

Migrateur paléarctique présent en Afrique d'octobre à mars surtout commun dans la zone allant du Sud - mauritanien et du Sénégal au Tchad, il est rencontré aussi au Nord du Nigeria et du Ghana [22] [48].

2.1.1.4. Canard souchet (Anas clypeata spattula)

2.1.1.4.1. Description

Les caractéristiques du canard souchet sont : 43 à 56 centimètres de taille, 70 à 85 centimètres d'envergure et 56 à 72 millimètres au bec, le canard souchet pèse 0,5 à 1,1 kilogrammes. Au vol, le long et gros bec spatulé le distingue des autres canards [12] [60].

Le mâle nuptial se caractérise par sa tête vert sombre, sa poitrine et ses scapulaires blancs, ses flancs et son ventre châtain, ainsi que son dos brun foncé [37] [50].

Pour le mâle éclipse, à part son bec en forme de cuillère, il se caractérise par son devant de l'aile bleu clair et le miroir vert séparé du bleu par un trait blanc [4].

La femelle bien que peu voyante, se distingue des autres femelles de canard par : le bec, la silhouette assez massive, le cou court et une bande bleuâtre plus ou moins apparente sur les côtés [11].

En vol, la partie avant de l'aile est bleue. Le mâle est l'un des seuls canards avec le ventre foncé et la poitrine blanche. Le vol est assez lourd mais rapide [70].

Il nage avec l'avant profondément enfoncé dans l'eau, le bec tombant. Il vit solitaire, par paire ou par petits groupes. La voix est quasiment silencieuse en Afrique [37] [70]. En Europe, il émet en vol, un « touk-touk » bas ou un « gagack » doublé et bas chez le mâle [59].

2.1.1.4.2. Habitat et distribution

Le canard souchet fréquente les marais d'eau douce ou saumâtre peu profonds et riches en invertébrés. La femelle pond 8 à 12 oeufs dont l'incubation dure 22 ou 23 jours [22]. Comme chez la grande majorité des canards, les petits sont nidifuges. Sa longévité maximale est de 21ans [11]. Il est aussi un migrateur paléarctique végétarien peu connu mais assez répandu. Il niche dans des prés humides, les marais et broussailles, du Sénégal au Tchad. Il est signalé aussi en Guinée Bissau, au Burkina Faso, au Ghana et au Nigeria [48] [70].

Figure 2 : Canard souchet mâle

Figure 3 : Canard Souchet Femelle

2.1.1.5. Canard siffleur (Anas penelope)

2.1.1.5.1. Description

Le canard siffleur mesure 75 à 86 centimètres d'envergure, 45 à 51centimètres de longueur et 31 à 38 millimètres au bec, il pèse respectivement 0,4 à 0,95 kilogramme et 0,5 à 1,09 kilogrammes pour la femelle et le mâle adulte [11] [37].

Sa tête est ronde et son bec gris-bleu est court. Ses pattes sont également courtes et gris bleues [12].

Posé, le mâle a une tête rousse avec une bande crème sur le sommet et le front. La poitrine est rose et le corps gris. Le ventre est blanc et l'arrière du corps est noir. Quant à la femelle, sa teinte est généralement rousse. Une bande claire sur le côté n'est pas toujours bien visible [59].

Au vol, le dos est grisâtre et le devant de l'aile clair ou carrément blanc chez le mâle adulte. Le ventre est blanc et les flancs gris. Le mâle émet une sorte de sifflement [37] [70].

Figure 4 : Le canard siffleur mâle

Figure 5 : Un groupe des canards siffleurs mâles et femelles

2.1.1.5.2. Habitat et distribution

Le canard siffleur fréquente les bords de mer ou eaux continentales et se nourrit à terre ou en eau peu profonde [70]. L'incubation débute après la ponte du dernier oeuf et dure habituellement 25 jours en moyenne [11]. La femelle passe environ 90% de son temps sur le nid. Les petits sont nidifuges, ils quittent le nid environ 24 heures après l'éclosion Sa longévité maximale est de 18 ans [22].

2.1.1.6. Oie de Gambie (Plectropterus gambensis)

2.1.1.6.1. Description

Appelé aussi canard armé, L'oie de Gambie est l'un des anatidés de très grande taille caractérisée par : 75 à 100 centimètres de longueur, 135 à 175 centimètres d'envergure, 57 à 63 millimètres au bec et un poids de 4-6,8 kilogrammes [4] [37].

Les deux sexes sont de couleurs semblables mais les mâles sont nettement plus grands et plus lourds que les femelles [21] [79].

Au sol, il se distingue par sa taille, le dos noir à faible reflet contrastant avec le dessous blanc sale [13][36]. Le miroir blanc à l'aile est remarquable au vol [70]

C'est une espèce grégaire mais les mâles peuvent se livrer à des violents combats en période de reproduction.

2.1.1.7. Oie d'Egypte (Alopochen aegyptiacus)

2.1.1.7.1. Description

Appelée également Ouette d'Egypte, c'est un canard élancé avec 134 à 154 centimètres d'envergure, 63 à 73 centimètres de longueur et 1,5 à 2,5 kilogrammes de poids [22] [37]. Il s'agit donc du plus grand des anatidés de la zone, avec des jambes assez hautes, une teinte grisâtre à roussâtre, une tâche marron autour de l'oeil et une autre en bas de la poitrine ; le bec et les pattes sont roses[59].

Posé, sa silhouette est élancée [79]. Sur le côté, une barre blanche sur l'aile et un miroir verdâtre est bien visible même au vol. Le bec et les pattes sont rouges pâles [12] [50]. La taille et la couleur sont sans confusion possible avec les autres espèces. Les femelles sont à peine plus claires ; les jeunes sont plus pâles et n'ont pas de tache brun sombre sur la poitrine et autour des yeux. La tache châtain sur le bas de la poitrine est généralement bien discernable [4].

C'est une espèce grégaire vivant généralement en groupe de quelques dizaines à plusieurs centaines d'individus. Elle émet des cris peu bruyants rappelant ceux d'oie domestique [37] [70]. La femelle pond 5 à 11 oeufs crèmes. L'incubation dure environ 28 à 30 jours, assurée par la femelle seule. Les naissances sont synchronisées. Les poussins sont élevés par les deux parents. Les couples sont unis pour la vie [22]. Le nid se trouve dans les cavités, sur le sol et même sur les arbres [70]. Sa longévité maximum est de 25ans [11].

2.1.1.7.2. Habitat et distribution

L'oie d'Egypte habite les marais, les zones de crues, les rizières, les berges ou îlots sableux des rivières, parfois sur les terrains secs. Elle effectue des déplacements du sud Mauritanien (17° N) et au Nord du Sénégal au Tchad et la R.C.A. On le retrouve également en Guinée Bissau, en Guinée Conakry, en Sierra Leone, au Bénin, au Nigeria, au Gabon, et dans la vallée du Nil. Elle est absente des régions de forêt [48].

Figure 6 : Un couple d'Oie d'Egypte.

Figure 7 : Deux Oies d'Egypte et les canetons

2.1.1.8. Dendrocygne veuf ( Dendrocygna viduat)

2.1.1.8.1. Description

Le dendrocygne veuf est un canard de taille moyenne, avec 38 à 48 centimètres de longueur, 67 à 78 centimètres d'envergure, 45 à 53 millimètres au bec et 500 à 820 grammes de poids[37]. Sa silhouette est élancée et il est haut sur pattes [12] [20].

Posé, il se tient fréquemment très dressé grâce à ses longues pattes. La face et la gorge blanches contrastent bien avec la nuque noire et le cou marron. Les flancs sont rayés finement, crème sur noir. Le dos est rayé de couleur brune et rousse, et la poitrine est châtain.

Au vol, c'est un canard lent, d'aspect sombre, à ailes rondes, aux battements d'ailes lents à la tête blanche bien visible [79]. Il est très grégaire et souvent crépusculaire. L'immature a la face gris claire [4] [50]. Au vol, il crie constamment avec une voix caractéristique.

La femelle pond 10-12 oeufs. L'incubation dure de 26 à 28 jours et est assurée par les deux parents qui défendent aussi le nid. Les naissances sont synchronisées. Le couple a des liens très forts et restent probablement unis pour la vie [22]. Le nid léger est placé dans les hautes herbes, parfois loin de l'eau [70].

Figure 8 : Un groupe des Dendrocygnes Veufs

2.1.1.8.2. Habitat et distribution

Les Dendrocygnes nagent relativement peu. Ils se nourrissent sur les marais et rizières, et se reposent au bord des lacs, des rivières et estuaires, souvent avec les Dendrocygnes fauves. Commun au sud du 17°N, il est signalé presque partout .Il évite la forêt [37] [70].

2.1.1.9. Le dendrocygne fauve (Dendrocygna bicolor)

2.1.1.9.1. Description

Les caractéristiques de dendrocygne fauves sont : 45 à 53 centimètres de longueur, 72 à 75 centimètres d'envergure, un bec de 40 à 50 millimètres et 621 à 755 grammes de poids, le dendrocyne fauve est un canard de taille moyenne , à silhouette élancée et haut sur pattes [79]. Au sol, il a le même port dressé que le veuf mais il est un peu plus haut et plus gros. Sa tête et toutes ses parties inférieures sont rousses, son dos brun foncé [12]. Le dimorphisme sexuel n'est pas net [4].

Au vol, la silhouette est assez fine et comparable à celle du veuf. Les sus-caudales et souscaudales blanches ainsi que les raies crèmes aux flancs sont bien visibles. Les pattes dépassent légèrement la queue [50]. Sa voix bruyante; et son cri en vol est un excellent caractère [4] [70].

Figures 9 et 10 : Deux dendrocygnes Fauves

2.1.1.9.2. Habitat et distribution

Il se nourrit dans les marais et rizières et se repose à découvert sur le bord des lacs et rivières. Ils sont très grégaires mais souvent en compagnie de dendrocygnes veufs. Au sol, il se tient dressé [37]. La femelle pond 8 à 15 oeufs beige clair; l'incubation dure de 24 à 26 jours. Les deux parents s'occupent des jeunes [22].

Le nid est souvent posé sur un tapis d'herbes aquatiques au dessus de l'eau [37] [70]. Sa longévité maximum est de 20 ans [11].

2.1.2. Les limicoles.

Les espèces très prisées par les chasseurs au Sénégal sont essentiellement les barges à queue noire, les bécasseaux et bécassines et les chevaliers.

Les figures illustrant cette présentation sont issues de la source : Http// www.oiseaux.net/oiseaux/charadiformes.html

2.1.2.1. La Barge à queue noire (Limosa limosa)

2.1.2.1.1. Description

La barge à queue noire est un limicole d'assez grande taille à allure élancée. Il a 36 à 44 centimètres de longueur, 70 à 82 centimètres d'envergure, et respectivement 244 à 500 grammes et 160 à 440 grammes de poids pour la femelle et le mâle adulte. Son bec très long, mince et droit, est rose jaunâtre à pointe noire. La taille du bec varie également en fonction du sexe : 79 à 123 millimètres chez le mâle et 95 à 122 millimètres chez la femelle [37]. Les pattes, grises verdâtres, sont très longues. Le cou est également long [79].

En plumage nuptial, la tête, le cou et la poitrine sont roux et le dessus brun-noir est maculé de roux et de gris. Les flancs et le ventre blanc sont barrés de brun-noir [69]. En éclipse, le dessus est gris-brun et le dessous plus pâle. Les Juvéniles ont le cou et la poitrine roussâtres. Le sourcil pâle et assez net [59].

Au vol, la queue blanche avec une très large barre terminale noire et la large barre alaire blanche sont des critères repérables même à grande distance [50]. Le vol est rapide, droit et élevé [70]. Elle émet des cris rauques surtout en groupe. Elle est grégaire, et vit parfois en bandes nombreuses.

2.1.2.1.2. Habitat et distribution

Figure 11 : La Barge à queue noire en vol

Photos 12 : Les barges à queue noire

27

La barge à queue noire vit dans les marais, les zones d'inondations, les rizières, et les vasières littorales. C'est un migrateur paléarctique qu'on retrouve au Sénégal et au Tchad, mais il est rare en Guinée Bissau, en Sierra Leone et au Ghana [48] [70].

2.1.2.2. Bécassine des marais (allinago gallinago)

2.1.2.2.1. Description

C'est une bécassine de petite taille au corps allongé, avec 25 à 27 centimètres de longueur, 44 à 47 centimètres d'envergure, 60 à 74 millimètres, et 72 à 180 grammes de poids. Les pattes grises verdâtres, sont assez courtes et fines. Le bec, long et droit est brun foncé à base brun rosé [50] [59]. Posée, sa tête est brune avec des raies médianes fauves et une calotte sombre partagée par une raie médiane claire au sommet du crâne. Le sourcil jaunâtre est bien visible. La poitrine est brunâtre tachetée de brun, le ventre est blanc et les flancs légèrement rayés [37]. Le bec est incliné vers le bas, les ailes brun-noir sont bordées d'un fin liseré blanc à l'arrière, le dos noir et roux fortement rayé de jaunâtre et la queue rousse est bordée de blanc au bout [70].

Le vol est assez rapide, avec des crochets. Au décollage et en vol surtout crépusculaire, en petits groupes, elle émet un cri typique, bref et rauque [4] [59] [79].

2.1.2.2.2. Habitat et distribution

Les bécassines des marais sont des migrateurs paléarctiques présents d'août à mars-avril. Elles fréquentent les plages boueuses des mares et marais, généralement près d'un couvert végétal, ou dans la végétation peu dense des différents types de zones humides. Selon MACIKUNAS, 1998 [45], l'humidité du sol est le facteur important qui détermine l'attrait de l'habitat pour les bécassines des marais.

Ils sont communs du Sénégal au Tchad mais aussi au Ghana, au Nigeria et au Cameroun [22].

2.1.2.3. Le chevalier combattant (Philomachus pugnax)

2.1.2.3.1. Description

Le chevalier combattant mesure respectivement pour le mâle et la femelle 26 à 32 centimètres et 20 à 25 centimètres de longueur, 54 à 58 centimètres et 48 à 52 centimètres d'envergure, 30 à 42 millimètres et 26 à 34 millimètres au bec. Le mâle est plus grand et plus lourd avec 91 à 262 grammes de poids contre 67 à 170 grammes pour la femelle. Les pattes fines et longues peuvent être de diverses couleurs : oranges, rouges, vertes, jaunes, grises etc. Le bec est assez court et de couleur variable : orange, jaune, gris ou noirâtre [37].

Posé et en éclipse, le dessus est gris brun tacheté de brun-noir et liseré blanc ce qui donne une impression de dos « écailleux ». Le dessous est blanc, la poitrine et les flancs sont gris brunâtre [4] . Nuptial, le mâle arbore une collerette et une double crête de plumes érectiles et ses

« oreilles » de diverses couleurs ou se combinent le noir, le brun, le roux et le blanc, lui donnent un cou gonflé au vol. Ce plumage est rarement observé en Afrique [59] [70].

En vol, une étroite barre alaire blanche est visible au milieu de l'aile longue et pointue. L'extrémité de la queue est foncée avec une tâche blanche de chaque côté [79]. Les pattes dépassent peu la queue. Il est silencieux, mais les gloussements gutturales occasionnels sur les lieux de parades ont été observés [37] [59].

Il est très grégaire et les groupes compacts et parfois très importants peuvent former de véritables nuages [50].

2.1.2.3.2. Habitat et distribution

Migrateur paléarctique présent d'août à mai, localement abondant [37], le chevalier combattant fréquente les zones d'inondation, les bords des marais avec une prédilection pour les rizières, surtout après la moisson [75][76]. Commun du Sénégal au Tchad, sporadique au Ghana, à l'Est du Nigeria, au Gabon, et parfois aux Iles du cap vert [57] [70].

Ce qui précède montre la systématique des différents oiseaux d'eau chassés au Sénégal. Par ailleurs la chasse touristique des oiseaux d'eau, est l'un des moyens de gestion et de la valorisation de son avifaune. Cette valorisation passe d'abord par la gestion du cheptel y compris son suivie sanitaire dont l'importance pour la santé publique n'est plus à démontrer

CHAPITRE III : LA VALORISATION ET LA GESTION DE L'AVIFAUNE

Depuis toujours les hommes sont fascinés par les oiseaux, par leurs aptitudes au vol, les couleurs de leur plumage, mais aussi par leur chant. Certaines espèces sont également très prisées pour leur viande et leurs sous produits. Pour éviter une exploitation déraisonnable et totale de cette ressource qui peut souvent se solder par des pertes irréparables, la valorisation et la gestion de l'avifaune passent par : le comptage et le suivi sanitaire du cheptel mais aussi par ses différents usages.

3.1. COMPTAGE ET SUIVI DU CHEPTEL

3.1.1. Comptage

Les comptages s'effectuent de préférence le matin ou dans la soirée à cause des problèmes de turbulence au milieu de la journée, en tenant compte des habitudes des espèces. Ainsi les canards sont comptés sur les remises et les reposoirs dans la journée, les laridés ou certaines limicoles sur les lieux de passages ou en dortoirs (de préférence à l'arrivée ou éventuellement au départ), les bihoreaux le soir quant ils sortent des zones de végétation où ils se tiennent durant la journée, les limicoles côtières sur les reposoirs des marais [37].

3.1.1.1. Les moyens de comptage

Il existe plusieurs moyens et méthodes de comptage qui varient en fonction des caractéristiques particulières de l'espèce et du site.

Les comptages à poste fixe sont certainement les plus utilisés et présentent de nombreux avantages tels que la possibilité de faire plusieurs comptages des mêmes groupes d'oiseaux, la reconnaissance spécifique des oiseaux, ainsi que la stabilité de l'observateur. Par ailleurs son inconvénient est l'exigence d'un certain nombre de précautions pour obtenir des résultats fiables.

La voiture est plus généralement utilisée comme moyen de déplacement et permet de s'arrêter à volonté, de s'approcher d'assez près des oiseaux car ils n'ont pas peur de véhicule mais de la silhouette humaine.

Le bateau ou la pirogue est un moyen de déplacement et de comptage performant dans les secteurs à accès terrestre réduits ou nuls tels que les marigots, rivières, fleuves et petits lacs.

L'avion reste un moyen lourd mais obligatoire pour couvrir de très grandes zones en un minimum de temps grâce à sa rapidité. Il est indispensable pour des grandes zones telles que :les deltas intérieurs, les grands lacs aux berges ou à surface encombrée de végétations etc. Son inconvénient est qu'il est bruyant et provoque souvent l'envol ou la plongée des oiseaux. Par

rapport à l'avion l'un des plus grands avantages de l'hélicoptère est la possibilité de voler à vitesse très réduite, voire sur place [37].

3.1.1.2. Equipement et méthodes de comptage

Le matériel de comptage varie en fonction des moyens utilisés. Les instruments les plus fréquemment utilisés sont les jumelles à longue vue, le compteur manuel, la carte du secteur, la boussole et éventuellement le GPS (global positionning system), le carnet, le crayon, le magnétophone, le manuel et/ou guide d'identification.

Les méthodes de comptage utilisées varient plus ou moins selon la taille, la disposition et la composition des groupes [37].

Pour les petits groupes, les oiseaux sont comptés individuellement. Ce comptage est précis et offre la possibilité de bien distinguer chaque espèce. Pour les groupes moyens posés ou au vol, et comprenant quelques centaines d'oiseaux, le comptage se fait généralement par paquet ou sous groupe de 10, 25, 50 oiseaux. La grandeur de ce sous groupe initial dépend de la taille du groupe et l'équivalent de ce sous groupe est ensuite reporté autant de fois que nécessaire pour couvrir l'ensemble du groupe.

Pour les groupes plurispécifiques, on procède différemment selon que les espèces sont reparties de façon homogène ou hétérogène.

* Quand les espèces sont réparties de façon homogène : on commence par compter l'ensemble du groupe, ensuite on effectue quelques échantillonnages en comptant dans chaque échantillon la proportion de chaque espèce ; on reporte ensuite cette proportion à l'effectif total.

* Quand les espèces sont reparties de façon hétérogène : on commence par compter

l'ensemble du groupe, ensuite on effectue un comptage pour chaque espèce.

Pour les groupes importants, on procède de la même façon que pour les groupes moyens, en se servant seulement des fourchettes initiales beaucoup plus grandes (sous groupe de 100, 500, 1000), et en n'oubliant pas de faire varier la fourchette en fonction de la densité des oiseaux. Pour les groupes en mouvement, le comptage s'effectue selon les mêmes techniques mais il faut seulement être rapide. On commence le comptage par les oiseaux situés en tête du groupe.

3.1.2. Baguage

Le baguage systématique des oiseaux a commencé en Lituanie en 1929. Cette technique qui consiste à poser les bagues est un outil prépondérant, précis et irremplaçable pour étudier de manière approfondie des oiseaux [58]. Les grands mécanismes qui gouvernent la dynamique des populations aviennes et les phénomènes de la migration ont été en grande partie élucidés grâce au

baguage. Or c'est à partir d'une bonne connaissance de la biologie des oiseaux et de leurs statuts, que peuvent être développées les mesures de gestion et de protection satisfaisantes, qu'il s'agisse d'élaboration et de mise en application des règlements intérieurs à chaque Etat ou des conventions internationales.

Il existe actuellement deux méthodes de baguages : le baguage métallique permettant une identification par un numéro et le baguage visuel dont les marques sont lisibles à distance[37].

3.2. SUIVI SANITAIRE

Il est désormais admis que l'existence de programmes de surveillance sanitaire de la faune sauvage permet au pays de déceler plus vite la présence de maladies et de prendre des mesures appropriées [49][82]. Ici nous n'aborderons que les principales maladies des anatidés qui peuvent être parasitaires, bactériennes ou virales.

3.2.1. Les maladies parasitaires

Les principales maladies vermineuses des canards sont dues aux capillaires localisés dans l'oesophage, aux ascaris situés dans l'intestin grêle, aux hétérakis qui se développent dans la lumière des caeca et plus rarement aux ténias [27] [80]. La contamination se fait par la voie buccale dans des mares ou des endroits boueux [78].

3.2.1.1. Les helminthoses du proventricule et du gésier

3.2.1.1.1. Capillariose

C'est une infestation peu fréquente due à Capillaria contorta. Ces vers ayant de 10 à 20 millimètres de long sur 500 micromètres de diamètre vivent sur la muqueuse et dans la sous muqueuse et provoquent des troubles de déglutition. Cette affection frappe surtout les canards à partir de deux mois. Le cycle est direct et le ver de terre et les escargots sont des hôtes intermédiaires. Chez les oies il existe également une capillariose cæcale due à Capillaria anatis : ver de 1 à 3 centimètres de long dont le rôle pathogène est mineur [72] [80].

3.2.1.1.2. Amidostomose

Elle est due à Amidostomum anser un Trichostrongylidé de 1 à 2 centimètres de longueur sur 300 micromètres de diamètre, rougeâtre car hématophage et possédant une capsule buccale avec des dents. C'est un des parasites les plus fréquents et plus dangereux de l'oie. Il vit inséré dans la muqueuse, la sous muqueuse et sous le revêtement corné du gésier et absorbe de 375 à 444 millilitres de sang par ver et par jour [31] [32].

La primo-infestation ne serait pas immunogène, ce qui expliquerait la présence parfois massive du parasite chez les oies adultes [78].

3.2.1.1.3. Epomidiostomose

Parasitose due à Epomidiostomum uncinatum de 0,5 à 1 centimètres de long. Ce nématode présente des appendices céphaliques typiques (bouche dirigée en avant, tête à 12 épines). L'épidémiologie est voisine de celle des amidostomum avec une même localisation, ce qui est un facteur aggravant pour cette infestation [31] [32].

3.2.1.1.4. Spiruroses

Ce sont des affections du proventricules et du gésier causées par :

* Echinuria uncinata qui est un nématode blanchâtre de 1 à 2 centimètres de long, se reconnaissant à sa cuticule portant quatre rangées longitudinales d'épines. L'hôte intermédiaire est un mollusque aquatique : la daphnée. Ce parasite est à l'origine des gastrites chroniques chez les canards et oies.

* Tetrameres fissispina qui est un parasite des cryptes glandulaires du proventricule , c'est un ver de 1 millimètre de diamètre, hématophage, et ayant l'aspect d'une goutte de sang [78]. Il a deux hôtes intermédiaires : la daphnée ou la gammare. Les parasitoses massives entraînent des dysphagies et un amaigrissement avec anémie [80].

3.2.1.2. Helminthose de l'intestin grêle

3.2.1.2.1. Ascaridiose

C'est une affection parasitaire due à des nématodes parasites de la famille des heterakidés qui comprennent deux genres :

* le genre Ascaridia 1 à 2 millimètres de diamètre et 3 à 10 centimètres de long ; c'est un ver qui vit dans l'intestin grêle ;

* le genre Heterakis de 1 à 2 centimètres de long ; c'est un ver qui vit dans les caeca. L'hôte intermédiaire est un ver de terre, mais dans la plupart des cas le cycle est direct [31] [32]. Le rôle pathogène des Ascaridia tient à leur action traumatisante sur la muqueuse intestinale et qui provoque une entérite chez les oiseaux. Le nombre de vers est parfois tel qu'il provoque une obstruction. Les déchets métaboliques des ascaridia sont aussi toxiques pour l'hôte. Tout ceci explique le tableau clinique de cette parasitose: amaigrissement, anémie, entérite et troubles nerveux [80].

3.2.1.2.2. Trichostrongylose

Parasitose de l'intestin grêle et surtout des caeca due à Trichostrongylus tenuis de quelques millimètres de long. C'est une affection rare mais dans les cas graves les animaux meurent d'une typhlite hémorragique avec des diarrhées.

3.2.1.2.3. Acanthocephalose

Deux espèces sont en cause :

* Echinorynchus minitus : C'est un ver rouge orangé caractéristique dont la partie antérieure est hérissée de piquants. Le mâle a 3 millimètres de longueur sur 750 micromètres d'épaisseur, et la femelle a 10 millimètres de longueur sur 800 micromètres d'épaisseur. Le cycle a deux hôtes : l'hôte intermédiaire est un crustacé d'eau douce, le gammare ou un ver de terre. Il vit fixé sur la paroi intestinale.

* Fillicolis anatis : de 1 à 8 millimètres de longueur suivant le sexe, blanchâtre. Il vit fixé dans la partie moyenne de l'intestin grêle. Le cycle à deux hôtes ; l'hôte intermédiaire est un crustacé isopode d'eau douce : l'aselle [31][32]. Les signes cliniques des acanthocéphaloses sont peu caractéristiques (amaigrissement et diarrhée) [80].

3.2.1.2.4. Cestodoses

Les ténias responsables de ces parasitoses sont des vers plats, segmentés en anneaux, fixés à la paroi intestinale par un scolex à rostre parfois rétractile armé des crochets ou des ventouses ou des deux. Ils peuvent mesurer de quelques centimètres à quelque dizaines de centimètres .Les espèces les plus fréquemment rencontrées sont :

* Hymenolepididés

C'est un ténia de petite taille caractérisé par un scolex à rostre rétractile armé d'une seule couronne de crochets [27] [80].

Ses segments sont plus larges que longs. Le genre le plus rencontré est celui des Hymenolepis dont Hymenolepis abortiva qui est un ténia de 2,7 millimètres de long contre 300 micromètres de diamètre ; Hymenolepis parvula qui est un ténia de 1,5 millimètres à quelques centimètres de longueur contre 275 micromètres de diamètre, et Hymenolepis gracilis qui est un peu plus long avec 12 à 27 centimètres de longueur contre 1,5 à 2 millimètres de diamètre. Tous ces ténias ont pour la plupart un crustacé d'eau douce comme l'hôte intermédiaire (gammare, copépode, cyclops) et rarement un annélide (sangsue) ou un mollusque.

* Fimbriara: C'est un ténia de 2,5 à 40 centimètres de long sur 700 micromètres à 5 millimètres de large, avec un rostre invaginable de 10-12 crochets.

* Drépanidotenia: Un ténia de 3 à 12 centimètres de long sur 5 à 10 millimètres de large, très petit scolex globuleux rétractile muni d'un rostre cylindrique à 8 crochets. Aspect lancéolé :

les derniers anneaux sont plus étroits que ceux du centre [31] [32]. L'intensité de l'amaigrissement et l'anémie sont en rapport avec l'importance de l'infestation parasitaire [80].

3.2.1.2.5. Flagelloses

Elles sont dues à la prolifération des parasites flagellés dans les parties terminales de l'appareil digestif. Les symptômes sont en fonction de l'intensité de l'infestation: en cas d'infestation sévère, la mortalité est importante en 24-48 heures après un amaigrissement rapide accompagné d'une diarrhée profuse et le plumage terne [27][72] [73].

3.2.1.2.6. Coccidioses

Les coccidies des oies et canards seraient peu ou pas pathogènes. Par ailleurs Eimeria truncata est responsable de la coccidiose rénale chez l'oie, bien que cette affection parasitaire est rare et se caractérise par l'insuffisance rénale s'accompagnant des troubles soit locomoteurs et nerveux. Les coccidioses sont très rarement décrites chez les canards [39][72][73][80].

3.2.2. Maladies bactériennes

Nous ne décrirons que les maladies les plus fréquentes à savoir la salmonellose ; la pasteurellose, colibacillose et l'ornithose-psittacose.

3.2.2.1. Salmonellose

La salmonellose affecte surtout les jeunes animaux, principalement avant l'âge de 4 semaines. Son agent étiologique est un bacille de la famille des entérobactéries du genre Salmonella, très résistant dans le milieu extérieur ; de nombreuses espèces sont incriminées dans cette pathologie parmi lesquelles S .typhimurium. La contamination du canard est assez fréquente sans extériorisation de la maladie. [78] [80] Ainsi, l'infection reste latente et ne se déclenche qu'à la faveur d'affections intercurrentes et de divers stress. Le pronostic est toujours grave, puisque la mortalité peut atteindre15-20 p.100 de l'effectif [72] [73].

3.2.2.2 Pasteurelloses

Il existe deux manifestations de ces maladies en fonction des agents étiologiques.

* Pasteurellose à P. multocida : le germe de cette affection parfois appelée choléra, est Pasteurella multocida ; plusieurs sérotypes existent qui se caractérisent par l'absence de

réaction immunologique croisée La transmission se fait par voie horizontale ; les symptômes sont peu caractéristiques mais la mortalité peut atteindre 50 p.100 de l'effectif.

* Pasteurellose à P.anatipestifer : beaucoup moins fréquente que la pasteurellose à P. multocida , cette maladie affecte surtout les jeunes oisillons âgés de 3-6 semaines et la mortalité peut atteindre 50-100% [72] [73] [80].

3.2.2.3. Colibacillose

Les colibacilles sont des entérobactéries habituellement saprophytes du tube digestif des oiseaux qui, placées dans les conditions propices, peuvent exprimer leur pouvoir pathogène notamment dans la sphère respiratoire. Le taux de mortalité peut atteindre 5-10 p.100 de l'effectif âgé de 3-8 semaines [72] [73] [80].

3.2.2.4. Ornithose-psittacose

C'est une maladie légalement réputée contagieuse provoquée par une bactérie de petite taille (Chlamydia psittaci,. Cette bactérie affecte les oiseaux d'agrément, les oiseaux domestiques mais aussi les oiseaux sauvages en liberté.

Le danger de cette maladie est sa transmission à l'homme; il est ainsi souvent le révélateur d'une infection animale méconnue (crypto-zoonose). Chez les oiseaux, le germe est absorbé par la voie buccale mais chez l'homme la transmission se fait essentiellement par la voie aérienne. L'épidémiologie chez l'homme dépendrait des conditions majeures de la transmission de l'agent causal. Hormis un léger coryza, les animaux atteints ne présentent , le plus souvent, aucune atteinte clinique alors que 6 à 10 p.100 des pneumopathies humaines sont des ornithoses [80].

3.2.3. Les maladies virales

3.2.3.1. Réovirose

Le canard est sujet à une maladie virale spécifique dont l`agent étiologique est un réovirus de la famille des Reoviridae . La transmission est essentiellement horizontale. La forme aiguë, plus classique, s'observe fréquemment chez les animaux âgés de 10 à 30 jours et se déclenche à la faveur d'un stress [80]. Les animaux atteints sont prostrés, s'amaigrissent rapidement et la mort survient dans quelques jours. Chez les canards d'élevage, la mortalité peut atteindre 20 à 40 p.100 [72][73][80].

3.2.3.2. Maladie de Derzy

C'est une maladie infectieuse virulente, très contagieuse, due à un Parvovirus très résistant dans le milieu extérieur. La contamination s'effectue à partir des déjections d'animaux malades ou guéris [80]. La mortalité peut atteindre 20 à 40 p.100 [72][73].

3.2.3.3. Peste du canard

Aussi appelée entérite à virus, cette maladie infectieuse spécifique des anatidés est due à un Herpes virus assez résistant dans le milieu extérieur. Elle est peu contagieuse, affecte les sujets de tous âges ; la transmission est essentiellement directe; la pénétration du virus se fait par la voie orale ou nasale [78][80]. Classiquement la maladie évolue sous une forme aiguë avec l'effet immunodépresseur, le taux de mortalité est très variable allant de 10 à 90 p.100 [72][73].

3.2.3.4 West Nil

D'après BALANCA et HARS ,2004 [2], la West Nil est une maladie virale remarquable par la diversité géographique des ses émergences, que l'on attribue généralement aux oiseaux migrateurs et à leurs mobilités, au transport des moustiques et au réchauffement climatique. Cette maladie originaire de l'Afrique est apparue depuis une dizaine d'années en Israël, en Europe et en Amérique du Nord.

L'agent étiologique est un virus qui se maintient par un cycle de transmission continuelle entre moustiques piqueurs ornithophiles (vecteurs) et généralement les moustiques du genre Culex, et oiseaux (réservoirs). La maladie affecte principalement les oiseaux mais aussi les mammifères dont les chevaux et les hommes. L'infection reste souvent inapparente chez l'homme mais les symptômes peuvent aller du simple syndrome grippal avec une forte fièvre à la méningite et encéphalite grave et parfois mortelle.

Ce paragraphe sur le suivie sanitaire de l'avifaune nous a permis de passer en revue l'épidémiologie des dominantes pathologies des canards sauvages à savoir: les maladies parasitaires, les maladies bactériennes et les maladies virales. La plupart de ces maladies sont communes entre aux canards sauvages et aux canards domestiques, raison pour laquelle un accent doit être mis sur leurs intertransmissibilités mais aussi sur la transmission éventuelle à l'homme de certaines maladies réputées zoonotiques.

3.3 LES DIFFÉRENTS USAGES DE L'AVIFAUNE

L'avifaune peut faire l'objet d'une utilisation non consommatrice ou consommatrice

3.3.1. Usages non consommatrices

Ce sont des usages dans lesquels aucun prélèvement des ressources n'est pratiqué. Ces usages se limitent au tourisme de vision avec ses diverses variantes

3.3.1.1. Ecotourisme

D'après l'Organisation Mondiale du Tourisme (O.M.T), l'écotourisme rassemble toutes les formes du tourisme exercées sur la nature et dans lequel la principale motivation est d'observer et d'apprécier la nature ainsi que les cultures traditionnelles.

Pour l'Union Mondiale pour la Nature (U.I.C.N), l'écotourisme rassemble les visites et voyages respectueux de l'environnement dans des sites naturels relativement intacts motivés par l'observation et l'appréciation de la nature. Bref l'écotourisme est un tourisme de découverte de la nature qui valorise toutes les composantes de l'écosystème [61] [67].

3.3.1.2. Tourisme classique

L'avifaune est très peu valorisée en Afrique francophone comparativement aux pays anglophones de l'Afrique orientale où le bird watching voire le bird twitching sont très prisés. Actuellement seuls quelques rares parcs d'Afrique francophone peuvent présenter un spectacle correct aux gens qui pratiquent ce tourisme. Ce sont le parc de Waza au Cameroun, le parc de Zakouma au Tchad, le ranch du Nazinga au Burkina Faso, le Gaunda en R.C.A, l'Akagera au Rwanda, et le Djoudj au Sénégal [28].

Ce mode de valorisation n'a théoriquement aucun impact sur le milieu hormis la construction des hôtels de qualité parfois douteuse dans certains parcs nationaux [64].

3.3.2. Les usages consommatrices

Ce sont les usages qui consistent à prélever une partie des ressources.

3.3.2.1 L'élevage des gibiers

3.3.2.1.1 Elevage extensif (Game ranching)

Dans ce type d'élevage les animaux sont libres sur un vaste domaine clôturé, ou non . Les contacts avec l'homme sont rares et les interventions sur les animaux sont exceptionnelles. Ce mode de valorisation de la faune qui tend à la gérer de la façon la plus rationnelle, n'a aucun impact sur cette ressource [15].

3.3.2.1.2 Elevage intensif (Game farming)

Les animaux sont gardés en captivité sur un espace restreint : enclos, logettes, cages, bassin etc. Les interventions sur les animaux sont fréquentes, le contact avec l'éleveur est quotidien, ce

qui peut induire une semi-domestication. Cette technique se rapproche de l'élevage classique et demande de ce fait les connaissances zootechniques. Les espèces les plus concernées sont généralement les oiseaux dont les produits et/ou sous produits ont une assez forte valeur marchande telle que l'autruche pour son cuir, ses plumes, ses oeufs et sa viande [42].

En dehors de la rentabilité, cette activité pourrait avoir néanmoins un impact positif indirect sur l'avifaune sauvage [13][14]. En effet, en fournissant sur le marché la viande d'élevage, elle permettrait de diminuer la pression de la chasse et/ou du braconnage sur l'avifaune sauvage mais d'enrichir notre basse-cour de nouvelles espèces d'oiseaux [10].

3.3.2.2. Récolte de l'avifaune (game cropping)

C'est un mode de valorisation de l'avifaune dans lequel on prélève un certain pourcentage bien défini d'une population animale. Ce pourcentage ou quotas est calculé de façon à ce que les prélèvements ne compromettent pas , à terme , la survie de la population concernée. Cette pratique est destinée à contrôler l'effectif de la population animale de façon à ce qu'il reste en adéquation avec la capacité de charge [57]. S'il est correctement pratiqué, la game cropping n'a qu'un impact négligeable sur l'avifaune.

3.3.2. 3. Capture et vente des oiseaux vivants

Elle est surtout utilisée pour peupler les ranches privés et les jardins zoologiques. La capture des oiseaux d'ornement est particulièrement développée en Tanzanie qui est sans doute le premier exportateur africain, mais également au Sénégal et dans une moindre mesure en Guinée [18] [19] [42].

Au Sénégal, cette activité qui procure des revenus très importants à de nombreux opérateurs économiques est prévue de façon détaillée et explicite par les articles D.6 et D.7 du code de la chasse et de la protection de faune[63], et aussi par la convention de CITES. (Annexe 3 et4). Ainsi, comme le souligne GROSMAIRE cité par NIANG [53], cette pratique date d'avant 1952 où la région du nord du Sénégal avait exportée 278.701 oiseaux en direction de la France, du Danemark, de l'Italie et des Etats Unis.

Pour l'année 2005, le quota annuel d'exportation prévu pour 30 espèces concernées, est fixé à 673 000 oiseaux. (Annexe 3)

Cette pratique a donc certainement un impact sur les populations cibles. On estime ainsi que pour 10 millions d'oiseaux exportés par le Sénégal (dont la moitié périra pendant le transport) 20 millions sont capturés [18].

3.3.2.4. La chasse de l'avifaune

3.3.2.4.1. La chasse traditionnelle

Par définition la chasse traditionnelle est une chasse pratiquée par les populations pour des raisons alimentaires et non le trophée. Cette chasse pratiquée selon les modalités réglementaires qui varient d'un pays à l'autre, est aussi appelée chasse de subsistance ou la chasse coutumière [13] [14]. Outre les caractéristiques des chasseurs, la chasse traditionnelle en Afrique est caractérisée par l'absence apparente de règles de chasse car dans la perception traditionnelle le gibier n'est pas « res nullius » propriété de personne même s'il n'est généralement pas propriété des hommes « simple usagers de la propriété des esprits » [18]. Au Sénégal, cette chasse est toujours d'actualité.

Cependant au plan juridique et institutionnel il n'existe aucun texte ni aucune structure qui prend en charge cette pratique. Ce vide juridique et institutionnel fait des chasseurs traditionnels des braconniers et en tant que tels, ils sont susceptibles de poursuites judiciaires devant les juridictions répressives pour violation de la législation de la chasse et de la protection de la faune [51]. Par ailleurs, il existe au Sénégal une chasse appelée chasse banale qui tend à se confondre avec cette dernière, et se pratique dans les zones qui n'ont pas fait l'objet d'amodiation et en dehors des réserves spéciales de faune, parcs nationaux et forêts classées [66] [68].

Ce mode de valorisation apporte peu à l'économie nationale mais elle occupe une place importante dans l'économie locale. Selon DIOP ,2004[26], la fourniture en protéines animales de bonne qualité et à faible coût est l'apport essentiel de cette activité aux populations. Cette chasse a normalement un impact minime sur l'écosystème [54].

3.3.2.4.2. La chasse touristique

C'est un mode de chasse motivé par la recherche d'un trophée et le goût du sport mais non par la récolte de la viande ou le contrôle démographique [13] [41]. C'est une activité organisée dans les zones cynégétiques situées le plus souvent à la périphérie des aires protégées. Cette localisation découle de l'idée que ces dernières agissent comme des réservoirs dont le trop-plein se déverse dans les zones de chasse où il est exploité [57] [63].

C'est en effet une activité coûteuse réservée aux expatriés ou à des nationaux aisés puisque, outre l'achat des armes et munitions et les paiements de diverses prestations de services des guides et des permis de chasse, le chasseur doit verser une taxe aux services responsables de la gestion de la chasse.

Selon NIANG [54], les études faites par la coopération Française, la Banque mondiale (B.M) et l' Union Européenne (U.E) sur la chasse touristique dans de nombreux pays, l'ont reconnue comme le mode de valorisation de la faune assurant la rentabilité la plus rapide et la meilleure. Elle demande moins d'investissement que le tourisme classique, et procure des revenus

importants et immédiats. Concernant l'avifaune, les gibiers sont soit les oiseaux locaux : francolins ou perdrix d'Afrique, pigeons, pintades, tourterelles canards, oies, gangas etc. soit des espèces migratrices paléarctiques tels que certains anatidés et les limicoles [51], POMEROY et ABE, 1991 cité par CORNELIS [18].

3.3.2.4.3. Utilisation de la grenaille de plomb dans la chasse de l'avifaune

3.3.2.4.3.1. Généralités sur le Plomb

Le plomb (Pb207,2182) existe dans la nature surtout à l'état de sulfure de Plomb ( SPb) appelé Galène. De symbole Pb et de numéro atomique 82 c'est un « polluant optionnel ». Il est très lourd (d=11,3). Son point de fusion est relativement élevé (327°C). L'eau oxygénée attaque légèrement le plomb en donnant des hydroxydes plombeux [Pb (OH) 2] peu solubles dans l'eau mais assez pour la rendre toxique [74] [71].

Le plomb est une substance métallique extrêmement toxique dont tous les effets physiologiques sont négatifs [7]. Selon BINTEMA [9], le plomb empêche la production d'hémoglobine, protéine sanguine responsable du transport de l'oxygène ; il peut par conséquent entraîner une grave anémie mortelle. De plus, le plomb peut affecter les systèmes nerveux et circulatoires, le foie et le rein. Pourtant, les chasseurs de gibiers d'eau et les autres chasseurs continuent de l'utiliser comme munition des fusils de chasse.

3.3.2.4.3.2. Toxicité du plomb pour les oiseaux : le saturnisme

Chaque cartouche de fusil à plomb utilisée pour chasser le canard et l'oie contient environs 280 plombs pesant au total entre 30-35 grammes. Un chasseur tire en moyenne 5-6 cartouches pour chaque oiseau atteint, et seul un petit nombre de plombs atteint réellement l'oiseau. Le reste retombe sur le sol ou dans l'eau [7]. Selon BEINTEMA [8], au Canada par exemple, avant l'interdiction de la grenaille de plomb en 1991, la quantité de plomb déposée dans la nature dépassait 2.000 tonnes par an. En France et en Espagne, ces chiffres sont actuellement respectivement de 6.250 et 5.000 tonnes par an, soit 2 à 5 kilogrammes de plomb par chasseur et par an [83]. Or il faut plusieurs dizaines d'années voire plusieurs siècles pour que ces plombs se dissolvent dans l'eau. En outre, les sols des zones humides sont souvent trop durs pour que les plombs disparaissent dans les sédiments. Par conséquent, une grande majorité des grenailles de plomb dispersées dans la nature restent en contact avec les oiseaux d'eau pendant une très longue durée [46]. En 1894, le naturaliste américain GRINELL cité par BAZ [7], a constaté que les oiseaux d'eau pouvaient souffrir d'une grave intoxication saturnine par suite d'ingestion de plomb. Selon ZOUN et KENNTNER [83], ces oiseaux picorent délibérément sur le sol et avalent

les grains de plomb qu'ils confondent avec les aliments ou les petits graviers et grains de sables destinés à faciliter le broyage des aliments dans le gésier. En France, la fréquence de cette ingestion au cours d'une seule saison est estimée entre 5 et 20 pour100 [7]. Une fois ingérés, certains plombs sont évacués dans les intestins, mais nombreux sont ceux qui restent dans le gésier et s'y dissolvent rapidement suite aux effets des sucs gastriques acides combinés aux mouvements de broyage des aliments. Le plomb ionique franchit alors la paroi intestinale et affecte le système circulatoire, le système nerveux, le foie et les reins.

Les oiseaux qui ingèrent 10 grains de plomb ou plus mouront en quelques jours de saturnisme aiguë, en cas d'ingestion de 2 à 10 grains certains oiseaux pourront survivre mais d'autres présenteront des symptômes de saturnisme chronique avec des manifestions d'ailes tombantes, d'excréments aqueux et verdâtres, de perte de poids, de comportement atypique , et mouront dans les deux ou trois semaines qui suivent. Un oiseau n'ayant ingéré qu'un seul grain de plomb, survivra généralement mais son système immunitaire et sa fertilité seront affectés, car même une faible plombémie gêne le stockage de l'énergie ce qui est particulièrement problématique pour les oiseaux d'eau migrateurs. Ces oiseaux ont l'habitude de se retirer dans les fourrées pour mourir en toute tranquillité ; les chasseurs ont peu de chances de les trouver en terrain découvert, car ils sont rapidement enlevés par les prédateurs ou des charognards [8].

3.3.2.4.3.3. Toxicité du plomb pour les humains

Les grains de plomb de chasse contenus dans la chair des oiseaux, sont d'un moindre danger pour les humains. Comme nous ne possédons pas un estomac musculaire, ces grains peuvent parcourir notre système digestif sans avoir le temps de s'y dissoudre. Toutefois, si un grand nombre de grains de plomb est retenu dans l'appendice, il peut conduire à un saturnisme, même si chez certains patients l'appendice peut contenir jusqu'à plus de 200 grains de plomb [83].

D'après BEINTEMA [9], c'est plutôt la consommation de la chair d'oiseaux atteints de saturnisme qui pourrait conduire à une intoxication par le plomb chez l'homme car en moyenne 15 p.100 des oiseaux tués ont une plombémie généralement supérieure aux normes sanitaires acceptées (0,5 milligrammes de plomb par kilogramme de viande). Dans certains échantillons d'enquête cette plombémie est 1500 fois supérieure.

Selon NIANG [55], le plomb est le seul élément non essentiel qui, introduit dans l'organisme, n'a point de rôle physiologique mais une série d'effets néfastes voire délétères par perturbation des processus physiologiques. Il se lie sur le groupement thiol des protéines et agit comme un poison des enzymes, inhibant ainsi divers organes et systèmes enzymatiques, d'où la diversité de ses effets. Parmi ceux-ci on peut citer :

* Les effets sur la synthèse de l'hémoglobine : dès que le taux sanguin de plomb atteint 15 microgrammes par 100 millilitres, il inhibe plusieurs enzymes nécessaires à la synthèse de l'hème et de l'hémoglobine [5] [6].

* Les effets sur les globules rouges : A leur niveau, le plomb inhibe l'activité de la gluthation réductase (GR) ce qui entraîne une diminution de gluthation réduit dans les érythrocytes et une diminution de défense cellulaire contre le stress oxydatif [81]. Il entraîne également une inhibition de l'ATPase Na/K membranaire ce qui provoque une lyse cellulaire. Ce phénomène permet de classer l'anémie saturnine parmi les anémies hémolytiques [5] [55].

* Les effets sur les oxydations cellulaires : l'activité pro-oxydante du plomb mise en évidence sur les fibroblastes humains, a montré les effets cytotoxiques a des concentrations très élevées [71] .

* Les effets au niveau du système nerveux : au niveau du système nerveux central, le plomb altère l'homéostasie calcique et interfère sur les processus cellulaires et moléculaires ayant comme médiateur le calcium au niveau membranaire et cytoplasmique. Il inhibe les mécanismes de captation et de stockage des mitochondries , et interfère avec les neurotransmetteurs comme la dopamine et la glutamate qui sont impliqués dans la synaptogenèse, la prolifération cellulaire, mais aussi dans les mécanismes de mémorisation et d'apprentissage [33] [34] [74] .

* Les effets au niveau des reins : le plomb provoque la formation de complexes avec les protéines et provoque une fibrose interstitielle ce qui conduit à une insuffisance rénale avec un syndrome de FANCONI [55]. Ce syndrome est parfois compliqué de goutte ; on parle de goutte saturnine [6] [44].

* D'autres effets toxiques du plomb ont été signalés tel que la parotidite et la pancréatite, l'hypertension artérielle, la perturbation de la spermatogenèse, la diminution du volume de l'éjacula chez l'homme, les avortements spontanés chez la femme, l'inhibition de la production d'ostéocalcine, inhibition de l'activité des cytochromes P450, etc.

3.4 CONCLUSION PARTIELLE

Cette étude bibliographique nous a permis de rappeler les généralités sur l'avifaune au Sénégal, sur les espèces autorisées à la chasse, et sur les différents moyens de gestion et de valorisation de l'avifaune dans le monde en général et au Sénégal en particulier. La pathologie des oiseaux d'eau et surtout celle des canards, mais aussi l'impact toxicologique du plomb utilisé dans la chasse aviaire tant chez les oiseaux que chez l'homme ont été présentés.

Dans la seconde partie, nous essayerons de rechercher et de comprendre le danger que représente le plomb de chasse dans la gestion des oiseaux d'eau mais également l'importance de l'helminthologie des canards sauvages.

Deuxième partie :

ETUDE EXPERIMENTALE :

PORTAGE DE GRAINS DE PLOMB ET DES PARASITES
DIGESTIFS CHEZ LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU
SENEGAL

Le tourisme au Sénégal connaît un véritable essor. La faune sauvage en général, et l'avifaune en particulier y occupent une place importante. Or comme l'a dit BLACOSKLONOV en 1968 « une gestion déraisonnable et totale des ressources de la nature se solde souvent par des pertes irréparables ».

C'est donc dans l'optique d'une utilisation durable et rationnelle de ces ressources à travers la chasse aux oiseaux d'eau que ce travail a été initié. Cette étude qui allie une enquête de terrain et une recherche de laboratoire a pour buts d' d'étudier l'impact du plomb de chasse sur la santé des oiseaux d'eau au Sénégal, c'est-à- dire savoir si ces derniers ingèrent les grains de plomb sous forme de « grits », mais également d'étudier la parasitologie digestive de ces oiseaux.

Cette partie est donc consacrée aux recherches que nous avons menées. Dans un premier temps, nous aborderons le matériel et les méthodes utilisés. Puis dans un second volet, nous présenterons les résultats des différentes méthodes. Enfin le dernier chapitre sera consacré à la discussion du matériel et des méthodes utilisés ainsi que des résultats obtenus, ce qui nous permettra de faire des recommandations.

CHAPITRE I : MATERIEL ET METHODES

Ce chapitre présente le matériel et les techniques qui ont été employés pendant cette étude ainsi qu'une description détaillée des méthodes de collecte et d'analyse des données.

1.1. RECHERCHE DE TERRAIN

La recherche de terrain comprend une étude du milieu ainsi que la réalisation des prélèvements qui devront faire objet d'examen de laboratoire.

1.1.1 Présentation de la zone d'étude

Cette recherche a eu pour cadre les trois zones cynégétiques du parc national des oiseaux de Djoudj situé dans le delta du fleuve Sénégal. Cette zone éco-géographique d'intérêt écologique mondiale est située à environ une soixantaine de Kilomètres au Nord de Saint Louis. Le bassin du Djoudj est occupé dans ses parties basses par un système hydrographique assez complexe constitué d'une série des lacs ou de mares (lac de Lamantin, grand lac, khar etc.). Ce bassin qui correspond à une cuvette de 18 000 hectares, héberge des unités paysagères avec une végétation assez variée constituée entre autres, des complexes de Nymphéa, des Phragmites, de Tamarix et des Arthrocnemum qui composent les hydrosères naturelles du delta. Ce parc qui se situe à la frontière mauritanienne entre les latitudes 16° 34'et 16° 54' Nord et les longitudes 16° 18' et 16° 33' ouest, est une continuité du parc national de Dawling en Mauritanie. Le parc national des oiseaux du Djoudj présente dix zones d'intérêts cynégétiques (Z.I.C). Notre étude a été réalisée dans trois de ces ZIC à savoir: les trois marigots, caïman-Djeuss Nord et Débi.

1.1.1.1 La Z.I.C des trois marigots Sud

Cette zone couvre une superficie de 10.944 hectares. C'est une zone très irriguée, dotée des mares artificielles. Son eau est légèrement salée avec un pH légèrement basique qui varie entre 7,5 et 8. Elle abrite une végétation variée et composée essentiellement de : Sporobolis sp, de Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza bartii, Eragostis sp et les Tamarix.

Son potentiel faunique est largement dominé par l'avifaune notamment les anatidés paléarctiques, et aussi des limicoles et les anatidés éthiopiens. Dans cette zone, on trouve également les mammifères dont les plus représentatifs sont : les phacochères, les mangoustes, les chacals dorés et les patas ...

I.1.1.2 La Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord

Il s'agit de deux zones (Caïman et Djeuss Nord) qui couvrent une superficie respectivement de 15 000 hectares et 20 000 hectares, et abritent des lacs, des marigots et des mares artificielles. Cette eau est légèrement salée. Le pH augmente au fur de l'installation de la saison sèche suite à l'évaporation et à l'accumulation du sel. Les unités paysagères de ces zones abritent une végétation variée et composée essentiellement de : Sporobolis sp, Phragmites sp, Nymphea lotus, Oryza bartii, Eragostis sp, Thyphan des Tamarix et les Accacia nylotica. La faune quant à elle, y est largement dominée par l'avifaune notamment les pélicans blancs, les cormorans, les oies mais aussi d'autres anatidés tant paléarctiques qu'éthiopiennes. Les limicoles mais aussi les rapaces tels que les Balbuzards, les aigles pécheurs et le hibou des marais Africains y sont fréquents. Concernant les mammifères, les Z.I.C de Caïman-Djeuss Nord abritent une grande population de phacochères et de chacals. Sur ces sites, on trouve également les varans et les crocodiles.

1.1.1.1.3 La Z.I.C de Débi

Cette zone qui couvre une superficie de 7 500 hectares est une zone inondable irriguée par des marigots, des mares et de nombreux canaux. L'eau a un pH légèrement basique. Dans cette zone, les unités paysagères abritent une végétation variée et composée essentiellement de : Oryza bartii, Eragostis sp, Thyphan, Phragmites sp, Nymphea lotus, Scirpus sp, Sporobolis sp, Sporobolus robustus, de Tamarix senegalensis et les Accacia nylotica. La faune y est essentiellement dominée par l'avifaune notamment les anatidés paléarictique, les anatidés éthiopiennes mais aussi par des différents échassiers et limicoles. Les tourterelles et les rapaces y sont également observés. Les mammifères quant à eux sont essentiellement représentés par les phacochères et les chacals dorés.

1.2. EXAMENS DE LABORATOIRE

1.2.1. Matériel animal

Cette étude a été effectuée sur 336 oiseaux d'eau tués, de sexes et âges confondus. Ces oiseaux ont été chassés lors de la campagne cynégétique 2004-2005.

La répartition des oiseaux suivis est présentée au tableau II.

Tableau II : Répartition des oiseaux

Espèces

Canard
siffleur

Canard souchet

Dendrocygne fauve

Oie d'Egypte

Sarcelle d'été

Sarcelle à oreillons

Total

Effectif

5

3

12

2

297

17

336

1.2.2. Le matériel technique

Le matériel technique est constitué par le pHmètre, une paire de ciseaux, un scalpel, une lame bistouri, les sachets en plastique, les flacons, une glacière, les tiges en bois, les fiches d'enregistrement (Annexe 5), le stylo et les marqueurs. Au laboratoire, le matériel d'analyse est composé de :

* Des bacs en plastique, et des bacs en inox pour contenir les échantillons ;

* Une paire de ciseaux pour ouvrir les gésiers en vue d'analyser leurs contenus ; * Des sachets en plastique pour conserver les contenus digestifs de chaque gésier * Une loupe pour visualiser les parasites ;

* Une éprouvette graduée pour diluer du formol ;

* Une pince à dents de souris pour décapsuler la muqueuse ;

* Un portoir pour la manutention des tubes à essai ;

* Les boîtes de Pétri ;

* Un microscope optique pour visualiser les parasites ;

* Les lames et lamelles ;

* Un bêcher ;

* Des tamis ;

* Une centrifugeuse ;

* De l'eau salée hypertonique ;

L'ensemble de ce matériel nous a permis d'analyser les contenus des gésiers pour y chercher les grains de plomb. Il nous a permis également de mettre en évidence les parasites dans la lumière intestinale, au niveau de la muqueuse et la sous muqueuse des gésiers.

1.3. MÉTHODOLOGIE DE RECHERCHE

1.3.1. Collecte des informations sur le terrain

Sur le terrain, la collecte des informations a été réalisée grâce à une fiche établie pour consigner toutes les informations concernant les oiseaux et leur milieu de vie. Celui- ci est caractérisé par trois paramètres : le pH, la profondeur de l'eau et les espèces végétales dominantes. Ces trois paramètres constituent des critères décisifs dans la fréquentation et l'habitat des oiseaux.

Pour mesurer la profondeur de l'eau, une échelle de 0 à 3 mètres a été utilisée. Le pH a été déterminé à l'aide des bandelettes indicatrices de pH dans les échantillons d'eau prélevés sur chaque site. Ces mesures ont été prises lors des visites hebdomadaires sur le terrain. Une moyenne est établie au bout des 11 semaines de notre étude. La détermination des espèces végétales

dominantes, a été faite lors de nos visites sur le terrain, mais aussi à l'aide d'information recueillies au centre de recherches biologiques de Djoudj.

Les analyses de laboratoire ont été effectuées aux laboratoires de Parasitologie et Helminthologie et au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'Ecole Inter-Etats des Sciences et Médicine vétérinaires de Dakar (EISMV).

1.3.1.1. Mode de capture

Les oiseaux sur lesquels nous avons travaillé ont été chassés pendant la saison cynégétique du 26 Novembre 2004 au 13 Mars 2005 pour les gibiers d'eau. Après une journée de chasse, nous nous chargeons de récupérer les prélèvements auprès des chasseurs. Les prélèvements s'effectuent donc sur les oiseaux abattus la veille à la fréquence de deux à trois fois par semaine.

1.3.1.2. Prélèvement des échantillons

Le prélèvement des ailerons est réalisé par section d'un aileron gauche ou droit au niveau de l'axillaire. Les ailerons sont récupérés et conservés au congélateur dans des sachets en pastique avant d'être acheminés au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse (M.I.P.I) de l'E.I.S.M.V.

Pour les gésiers, les prélèvements sont réalisés par section de l'organe au niveau du jabot et de l'intestin grêle. Le gésier est récupéré et conservé dans des sachets en pastiques en même temps que l'aileron de l'oiseau correspondant. Les sachets sont ensuite conservés au congélateur avant d'être acheminés au laboratoire de Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse de l'E.I.S.M.V.

Enfin, nous procédons au prélèvement des intestins par section d'une portion intestinale comportant une partie de l'intestin grêle et une partie du gros intestin.

La portion est ligaturée aux deux bouts. Le nombre des ligatures est variable et permet de reconnaître à quel oiseau correspond l'intestin. Ces portions sont récupérées et conservées dans des flacons contenants du formol à 10 pour 100. Chaque flacon pouvait contenir de 5 à 8 intestins. Ces flacons sont conservés à l'air libre avant d`être acheminés au laboratoire de Parasitologie et Helminthologie de l'E.I.S.M.V.

1.3.2 Analyse de laboratoire

1.3.2.1. Identification des espèces

L'espèce, l'âge et le sexe des oiseaux ont été identifiés à travers le plumage de leurs ailerons. En effet, chez des nombreuses espèces, les plumes des ailes portent des motifs colorés avec un contraste qui permet de les identifier. Les mâles ont en général un plumage plus contrasté

que celui des femelles et le plumage des jeunes est différent de celui des adultes. Il est généralement moins contrasté. Toutefois le contraste n'étant pas toujours évident, il nous a fallu, plusieurs fois, tenir compte de la taille de l'oiseau pour estimer son âge.

1.3.2.2. Recherche des grains de plomb dans les contenus des gésiers

La recherche des grains de plomb ingérés par les oiseaux à travers les contenus des gésiers se fait de façon macroscopique. Cette méthode visuelle consiste à vider le contenu du gésier dans un bac en inox ou dans une boîte de Pétri. On sépare ensuite les graines végétales, les grits et les débris végétaux. La recherche des grains de plomb est réalisée à l'aide d'une loupe. Cette recherche a été effectuée au laboratoire de M.I.P.I de l'E.I.S.M.V.

1.3.2.3. Analyse des contenus des gésiers

Le contenu des gésiers est vidé dans un bac en inox ou dans une boîte de Pétri. On procède ensuite à la séparation des graines végétales, des grits et des débris végétaux. Une échelle de 0 à 3 points est utilisée pour chaque élément du contenu. Les notations s'effectuent selon la prédominance de l'un ou l'autre élément avec 0 pour l'absence totale d'un élément et 3 pour sa prédominance. La note totale d'un gésier étant 6 suite à la présence permanente des grits, ce qui empêche d'avoir deux notes 0 dans un même gésier. Dans la plupart des cas, tous les trois éléments sont présents à des proportions différentes (3 -2-1 ou 1-2-3 ou 3-1-2, ou encore 2-1-3). Par ailleurs, avec cette méthode à la fois qualitative et quantitative, il est possible d'observer les trois éléments avec les proportions homogènes (avec trois notes 2). Ce qui fait toujours un total de 6 pour chaque gésier.

1.3.2.4. Recherche des parasites dans les gésiers

La recherche des parasites a été également macroscopique. Les parasites sont d'abord recherchés dans la lumière des gésiers et ensuite dans la muqueuse et la sous muqueuse. Apres avoir vidé le contenu, on procède au nettoyage des gésiers à l'eau courante, ce qui permet de visualiser les corps des parasites. On procède en fin à la décapsulation de la muqueuse pour mettre en évidence certains vers qui restent accrochés à la sous muqueuse. Ces derniers sont prélevés à l'aide d'une pince, comptés et mis dans des tubes vénojects dans lesquels nous avons pris le soin de mettre du formol à 10% pour les conserver avant de les identifier.

1.3.2.5. Identification des parasites

L'identification des espèces, a été faite par échantillonnage. Pour les tubes contenant 1 à 10 parasites, deux sont prélevés et pour ceux contenant 10 à 20 parasites, trois sont prélevés et pour les tubes qui contiennent 20 à 30 parasites, quatre sont prélevés. Les parasites sont donc retirés du formol et plongés dans le Polyvinyle de Lactophénol pendant 2 à 5 minutes avant d'être visualisés au microscope aux grossissements 10 et 40.

1.3.2.6. Recherche des ookystes de coccidies et parasites dans les intestins

La recherche des ookyste des coccidies et des parasites dans les intestins a été effectuée à l`aide d'une méthode double. La méthode macroscopique qui consiste à rechercher des parasites dans les contenus intestinaux après le tamisage, et la méthode microscopique qui consiste à recherche les ookystes des coccidies dans le filtrat.

Le contenu intestinal est vidé dans une boîte de Pétri contenant l'eau. La solution est ensuite filtrée à l'aide des trois filtres des calibres décroissant, ce qui permet de chercher les parasites du plus gros filtre au plus petit mais aussi des oeufs dans le filtrat enrichi. L'enrichissement utilisé est également une double technique qui combine la sédimentation et la flottation.

Après avoir centrifugé le filtrat à 3000-4000 tours pendant 5 minutes, le surnageant est versé. Le culot est complété avec de l'eau salée hypertonique. Une lamelle est posée sur le ménisque supérieur de la suspension pendant 5 minutes et les oeufs qui flottent viennent s'y accoler. On enlève ensuite la lamelle qu'on pose sur une lame porte-objet et enfin la préparation est examinée au microscope optique aux faibles grossissements (10 et 40).

1.4. ANALYSE ET TRAITEMENT STATISTIQUE DES RÉSULTATS

Le traitement des données a été conduit au moyen d'outils informatiques comme le tableur « EXCEL » pour la saisie régulière des données recueillies. A partir de ces données, on calcule les moyennes et les écarts types. Les variables ont été ensuite créées pour pouvoir réaliser les analyses statistiques descriptives et les analyses des variances à l'aide du logiciel SPSS (Statistical Pactage for the Social Sciences Personal Computer).

CHAPITRE II : RESULTATS

Ce chapitre présente les résultats obtenus à l'aide des différentes méthodes utilisées tant sur le terrain qu'au laboratoire.

2.1. LES MILIEUX DE VIE DES OISEAUX

Les caractéristiques des milieux de vie des oiseaux ont été déterminées. En effet nous avons trouvé sur les trois sites d'investigation :

* un pH variant entre 7 et 8 ;

* la profondeur de l'eau variant de 1,3 à 1,7 mètres à Débi ; de 1,6 à 2 mètres au CaïmanDjeuss Nord et de 1,5 à 1,8 aux trois marigots Sud.

* Concernant les espèces végétales dominantes ; nous avons trouvé sur les trois sites la végétation composée essentiellement des mêmes espèces telles que Sporobolis sp, Phragmites sp, Nymphea lotus, 'Oryza bartii, 'Eragostis sp et les Tamarix

2.2. DÉTERMINATION DES SEXES ET ÂGES DES OISEAUX

Au total 336 oiseaux répartis en six espèces ont été prélevés. Le sexage et la détermination de l'âge n'a été possible que sur 273 (environ 81,3%) sujets de notre échantillon. Les résultats obtenus sont présentés dans les tableaux III et IV.

Tableau III. Présentation des espèces par sexe

 

Canard
siffleur

Canard souchet

Dendr. fauve

Oie d'Egypte

Sarcelle d'été

Sarcelle à

oreillon

Total

Femelles

0

2

10

0

93

2

107

Mâles

4

1

2

2

142

15

166

Total

4

3

12

2

235

17

273

% du total

1,5%

1,1%

4,4%

0,7%

86,1%

6,2%

100%

Tableau IV. Présentation des espèces par âge

 

Canard
siffleur

Canard souchet

Dendr. fauve

Oie d'Egypte

Sarcelle d'été

Sarcelle à

oreillon

Total

Adultes

4

3

12

2

213

14

248

Jeunes

0

0

0

0

22

3

25

Total

4

3

12

2

235

17

273

% du total

1,5%

1,1%

4,4%

0,7%

86,1%

6,2%

100%

Ainsi, les résultats de cette détermination donnent : 166 mâles contre 107 femelles soit des pourcentages respectifs de 60,8% et 39,2%, et 248 adultes environ 90,8% contre 25 jeunes soit 9,2%.

Figure : 13 Figure : 14

Aileron droit d'une sarcelle d'été mâle adulte Aileron gauche d'une sarcelle d'été mâle

Jeune

Figure : 15 Figure : 16

Aileron droit d'une sarcelle d'été Femelle adulte Aileron droit d'une sarcelle Femelle

Jeune

Figure:17 Aileron gauche d'un Dendrocygne fauve mâle adulte

Figure:18 Aileron gauche d'une oie d'Egypte mâle adulte

3.3. Portage de grains de plomb

Les tableaux V, VI, VII, et VIII présentent le portage de grains de plomb observé chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal, en fonction de l'espèce d'oiseau, du site de chasse, du sexe et de l'âge de l'oiseau.

Tableau V. Le portage de grains de plomb par espèce

Espèces d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre Portant de plomb

Effectif

%

Canard siffleur

5

0

0

Canard souchet

3

0

0

Dendrocygne fauve

12

2

16,7

Oie d'Egypte

2

0

0

Sarcelle d'été

297

17

5,7

Sarcelle à oreillon

17

0

0

Total toutes espèces confondues

336

19

5,7

Tableau VI. Portage de plomb par sites

Les sites de chasse

Nombre prélevé

Nombre portant de plomb

Effectif

%

Débi

63

1

1,6

Caïman-Djeuss Nord

123

8

6,5

Trois marigots sud

150

10

6,7

Total tous sites confondus

336

19

5,7

Tableau VII. Portage de plomb par sexe

Sexes d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre Portant de plomb

Effectif

%

Femelles

107

10

9,3

Mâles

166

8

4,8

Total tous sexes confondus

273

18

6,6

Tableau VIII. Portage de plomb par âge

Ages d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre Portant de plomb

Effectif

%

Adultes

248

15

6,1

Jeunes

25

3

12

Total tous âges confondus

273

18

6,6

Le tableau V ci-dessus, montre qu'au total 19 oiseaux sur 336 (environ 5,7%) se sont révélés porteurs de grains de plomb avec un cas où nous avons compté plus de dix grains de plomb dans le gésier (Figure 19). Ces 19 cas ont été observés chez deux espèces à savoir : les sarcelles d'été avec 17 cas environ 5,7% et les dendrocygnes fauves avec 2 cas, ce qui représente 16,7%. En fonction des sites, le tableau V ci-dessus représente les 19 cas repartis comme suit : 10 cas soit 6,7% au trois marigots sud, 8 cas (6,5%) sur caïman-Djeuss Nord et un cas (1,6%) sur Débi.

A propos du sexe et de l'âge, les résultats sont présentés dans les tableaux VII et VIII. De l'analyse de ces tableaux, il ressort que sur 273 oiseaux dont le sexe et l'âge ont été identifiés, 18 se sont révélés porteurs des grains de plomb. Ainsi, le tableau VII montre que 10 oiseaux femelles (environ 9,3%) ont ingéré au moins un grain de plomb, et 8 oiseaux mâles (environ 4,8%) portent les grains de plomb dans leurs gésiers. Enfin concernant l'âge, le tableau VIII montre que 15 oiseaux adultes (6,1%) et 3 oiseaux jeunes (12%) ont ingéré les grains de plomb.

Par ailleurs, le Khi-deux (X2) obtenu en tenant compte des résultats présentés dans ces tableaux (p> 0,05), ne montre pas de différence significative entre ces trois sites. De ce fait, nous pouvons dire que le portage de grains de plomb ne dépend pas du site. La morphologie hétérogène qui traduit les degrés de dissolution des grains de plomb observée, nous renseigne sur leur durée de séjour dans les gésiers mais aussi sur la nature des contenus digestifs. Ainsi comme le montre la figure 20, les grains nouvellement ingérés sont plus ou moins intacts, d`autres sont limés par les sucs gastriques en fonction de la nature des contenus digestifs et de leur durée dans les gésiers. Concernant le sexe, les résultats de l'analyse statistique donnent 0,049 (p< 0,05). Ainsi, le portage de plomb est plus élevé chez les femelles que chez les mâles .Pour l'espèce et l'âge, le test de Khi-deux (X2) ne montre pas une différence significative sur le portage de grains de plomb.

Figure:19 Le gésier portant 10 grains de Plomb

Figure : 20 Les grains de plomb récoltés

2.4. Portage de parasites digestifs

Au total 147 oiseaux sur 336 soit le pourcentage de 43,7% se sont révélé porteurs de parasites digestifs notamment, les helminthes du proventricule et du gésier. Les résultats rapportés dans les tableaux IX, X, XI et XII, sont issus de la recherche des parasites dans la muqueuse et la sous muqueuse du gésier. Ces résultats sont présentés en fonction de l'espèce des oiseaux, de sites de chasse, du sexe et de l'âge.

Tableau IX. Le portage de parasites par espèce

Espèces d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre portant de parasites

Effectif

%

Canard siffleur

5

0

0

Canard souchet

3

2

66,6

Dendrocygne fauves

12

5

41,7

Oie d'Egypte

2

1

50

Sarcelle d'été

297

137

46,2

Sarcelle à oreillon

17

2

11,8

Total toutes espèces confondues

336

147

43,7%

Tableau X. Portage de parasites par site

Les sites de chasse

Nombre prélevé

Nombre Portant de parasites

Effectif

%

Débi

63

17

27

Caiman-Djeuss Nord

123

54

43,9

Trois marigots sud

150

76

50,7

Total tous sites confondus

336

147

43,7

Tableau XI. Portage de parasites par sexe

Les sexes d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre Portant de parasites

Effectif

%

Femelles

107

51

47,7

Mâles

166

79

47,6

Total tous sexes confondus

273

130

47,6

Tableau XII. Portage de parasites par âge

Ages d'oiseaux

Nombre prélevé

Nombre Portant de parasites

Effectif

%

Adultes

248

116

46,8

Jeunes

25

14

56

Total tous âges confondus

273

130

47,6

Le tableau IX montre la répartition des 147 oiseaux portant les parasites dans leurs gésiers: * 137 sarcelles d'été (43,7%);

* 5 dendrocygnes fauves (41,7%),

* 2 canards souchets (66,6%)

* 2 sarcelles à oreillon (11,8%)

* 1 oie d'Egypte (50%).

Chez les canards siffleurs, aucun cas de portage de parasites n'a été observé.

En fonction des sites, le tableau X montre que sur le site de Débi, 17 oiseaux (27%) ont été reconnus porteurs de parasites, à caïman-Djeuss-Nord 54 (43,9%) et aux trois marigots,76 soit 50,7% portent des parasites.

Concernant le sexe, les résultats globaux rapportés dans le tableau XI montrent que 130 oiseaux sur 273 (47,6%) sont porteurs de parasites, parmi lesquels nous comptons 51 oiseaux mâles ( 47,7%) contre 79 femelles (47,6%).

A propos de l'âge le tableau XII montre que 116 oiseaux adultes (46,8%) portent de parasites contre 14 jeunes (56%). L'analyse statistique montre une différence significative de portages de parasites digestifs entre les sites de chasse. Cela nous permet de dire que certaines zones d'intérêt cynégétique sont endémiques des parasitoses digestives ; ici donc la ZI.C des trois marigots Sud serait le plus exposée.

Concernant l'espèce, le même test montre le résultat 0,031 (P inférieur ou égale à 0,05). La différence est également statistiquement significative entre les espèces. Cela nous permet d'identifier et de classer les canards souchets comme l'espèce la plus parasitée, suivie des oies d `Egypte , puis les sarcelles d'été, les dendrocygnes et en fin les sarcelles à oreillons.

Cependant, la différence n'est pas significative en fonction de l'âge ni du sexe de l'oiseau.

2.5. IDENTIFICATION DES PARASITES

Les résultats du comptage et identification des parasites sont présentés dans les tableaux XIII, XIV, XV et XVI en fonction : des espèces, des sites, des sexes et de l'âge des oiseaux. L'identification des 148 parasites sur 749 isolés (soit une moyenne de 2,3 parasites par oiseau), a montré que 128(environ 85%) sont des Amidostomatinés du genre Amidostomum avec une forte proportion d'Amidostomum nodulosum suivi d'Amidostomum spatulatum. Les 20 restants (environ 15%) sont composés d' Epomidiostomum et les Streptocara.

Tableau XIII : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire en fonction de l'espèce (N= nombre total)

 

Espèces

Nombre moyen de
parasites

N

Charge Parasitaire

N

Résultats globaux

 

2,30

336

5,10

147

Espèce

Canard Siffleur

0,00

 

0

0

Canard souchet

11,33

 

17

2

Dendrocygne. Fauve

2,00

 

4,8

5

Oie d'Egypte

3,00

 

6

1

Sarcelle d'été

2,37

 

5,14

137

Sarcelle à oreillon

0,88

 

7,5

2

Total

 
 
 
 

147

Tableau XIV : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire en fonction des sites.

 

Sites

Nombre moyen de Parasites

N

Charge Parasitaire

N

Globaux

 

2,30

336

5,10

147

Sites

Débi

0,57

 

2,12

17

Caïman D.N

2,20

 

5

54

III Marigots S

3,18

 

6,28

76

Total

 
 
 
 

147

Tableau XV : Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire en fonction du sexe.

 

Sexes

Nombre moyen de parasites

N

Charge parasitaire

N

Résultats globaux

 
 

273

 

130

Sexes

Femelles

3,03

 

6,35

51

Mâles

2,55

 

5,35

79

Total

 
 
 
 

130

Tableau XVI: Nombre moyen de parasites par oiseau et charge parasitaire en fonction de l'âge

 

Ages

Nombre moyen de parasites

N

Charge parasitaire

N

Résultats globaux

 
 

273

 

130

Age

Adultes

2,76

 

5,91

116

Jeunes

2,48

 

4,43

14

Total

 
 
 
 

130

L'analyse des résultats du tableau XIII, montre que les canards souchets sont plus parasités que les autres.

Concernant les sites, le tableau XIV classe le site de trois marigots comme le plus endémique des trois sites avec une charge parasitaire de 6,28 parasites par oiseau contre 5 pour caïman-Djeuss Nord et 2,12 pour Débi. Le même tableau donne les moyennes de 3,18 parasites par oiseau pour le site de trois marigots, 2 ,20 pour le site de caïman Djeuss Nord et 0,57 pour Débi.

Pour le sexe (tableau XV), avec une moyenne de 3,03 parasites par oiseau, les femelles sont plus infestées que les mâles. Les charges parasitaires sont quant à elles 6,35 pour femelles et 5,35 pour les mâles.

Enfin pour l'âge, les résultats présentés dans le tableau XVI montrent que les adultes(2,76), seraient plus parasités que les jeunes (2,48). Les charges parasitaires sont de 5,91 parasites par oiseau chez l'adulte et 4,43 chez les jeunes.

2. 6 ANALYSE DES CONTENUS DES GÉSIERS

Bien que les graines végétales soient l'aliment principal des oiseaux, les oiseaux d'eau au Sénégal ne se nourrissent pas seulement que de graines. Ils se nourrissent aussi d'herbes aquatiques et terrestres et aussi de mollusques, de poissons et de vers de terre.

Nous avons regroupé le contenu de chaque gésier en trois groupes en fonction de leur prédominance :

* les graines végétales de graminées abondantes,

* l'ensemble d'herbes aquatiques et terrestres,

* les grits composés de cailloux, de grains de sable et les grains de plomb.

Le tableaux XVII, XVIII et XIX ci-dessous montrent les résultats de notre analyse en fonction de l'espèce, du site de chasse, et de l'âge des oiseaux.

Tableau XVII: Quantification des différents contenus du gésier en fonction de l'espèce (note sur 6)

Espèces

Graines

Herbes

Grits

Note totale

Canard Siffleur

2,4

1,8

1,8

 

Canard souchet

3

1,33

1,67

 

Dendrocygne fauve

2,75

1,33

1,92

 

Oie d'Egypte

3

0,5

2,5

 

Sarcelle d'été

2,85

1,59

1,55

 

Sarcelle à oreillon

3,34

1,25

1,35

 

Moyenne

2,88

1,55

1,57

6

Tableau XVIII : Quantification des différents contenus du gésier en fonction des sites (note sur 6)

Sites

Graines

Herbes

Grits

Note totale

Débi

2,51

1,84

1,65

 

Caïman Djeuss Nord

3,09

1,54

1,39

 

III Marigots

2,85

1,45

1,68

 

Moyennes

2,88

1,55

1,57

600

Tableau XIX : Quantification des différents contenus du gésier en fonction de l'âge (note sur 6)

Age

Graines

Herbes

Grits

Note totale

Adultes

2,96

1,48

1,54

 

Jeunes

2,92

1,52

1,60

 

Moyenne

2,96

1,49

1,55

6,00

De l'analyse des résultats présentés dans le tableau XVII, il ressort que tous les 3 éléments ont été observés dans les contenus des gésiers. La moyenne des notes de chaque élément est présentée par ordre décroissant comme suit :

* les graines avec (2,88 sur 6),

* les grits avec (1,57 sur 6)

* l'herbe avec (1,55 sur 6).

Cette ingestion des graines végétales va de paire avec une ingestion relativement élevée de grits chez ces espèces. Les coquilles des mollusques quant à elles, ont été rarement trouvées. C'est la raison pour laquelle elles n'ont pas été quantifiées.

Concernant les sites, les résultats présentés dans le tableau XVIII montrent que les oiseaux chassés dans la Z .I.C du Caïman-Djeuss Nord ont une forte consommation de graines, avec (3,09 sur 6) contre (2,85 sur 6) pour de trois marigots Sud et (2,51 sur 6) pour ceux du Débi .

Les résultats de l'analyse des variances (ANOVA) en tenant compte des moyennes présentées dans le tableau XVII, est de 3,144 inférieur à F lue sur les tables (3,841) ce qui montre une différence significative sur la quantité des graines entres les espèces. Cela nous permet de dire que certaines espèces notamment les sarcelles à oreillon, sont plus granivores que d'autres.

Le même test en tenant compte des résultats du tableau XVIII, montre une influence significative du site sur le contenu digestif de l'oiseau. Cela nous permet de dire que les sites de Caïman Djeuss Nord sont riches en graines, le site de Débi riche en herbes et le site de trois marigots Sud riche en grits. L'âge n'a pas d `influence significative sur les contenus digestifs.

2 .7 RECHERCHE D' OOKYSTES DE COCCIDIES DANS LES CONTENUS INTESTINAUX

Sur les 336 portions intestinales prélevées, aucun ookyste de coccidies n'a été trouvé.

CHAPITRE III. DISCUSSIONS - RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR

3.1 DISCUSSION

Bien que le saturnisme ne date pas d'hier, il a fallu attendre la fin du 19e siècle, la période où les premières publications ont montré que de nombreuses espèces de canards de cygnes et d'oies mouraient des suites de l'intoxication par le plomb pour pouvoir établir le lien entre le saturnisme et le plomb de chasse. Depuis les années 1990, la question du saturnisme chez les oiseaux d'eau et l'éradication de la grenaille de plomb toxique en faveur de la grenaille non toxique est une préoccupation majeure des défenseurs de l'environnement.

Malgré la pertinence de la situation, nous estimons que très peu d'études ont été menées dans ce domaine. Au cours de notre étude nous avons constaté un taux d'ingestion des grains de plomb d'environ 5,7 % chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal pendant la saison cynégétique 2004-2005.

Notre discussion va porter sur le matériel et les méthodes utilisées sur le terrain et au laboratoire, mais également sur les résultats des analyses de laboratoire.

3.1.1. Discussion de la méthodologie

Cette discussion portera sur l'ensemble du matériel et des méthodes utilisés tant sur le terrain qu'au laboratoire.

3.1.1.1. Matériel utiisé

3.1.1.1.1. Zone d'étude

Concernant le milieu d'étude, les Z.I.C du Parc National des 0iseaux du Djoudj (P.N.O.D) , ont été choisies parce qu'elles occupent une place importante dans la chasse aux oiseaux d'eau au Sénégal. Ces Z.I.C qui sont au nombre de 10 sur un total de 67 que compte le Sénégal, couvrent une superficie de 149 944 hectares sur un total de 2 505 857 hectares [26]. Notre choix se justifie par le fait que ces zones sont presque les seules où la chasse touristique aux oiseaux d'eau se pratique régulièrement. A titre d'exemple, sur 4476 oiseaux d'eau chassés au Sénégal pendant la campagne cynégétique 2004-2005 les 4424 ont été chassés dans les ZIC du PNOD, et Sur 254 touristes reçus lors de la dite campagne, les ZIC de trois marigots Sud et Djeuss Nord seules en ont reçus 141 [68].

3.1.1.1.2. Matériel animal

Les oiseaux d'eau ont été choisis du fait du grand risque qu'ils courent [8], mais surtout dans le but de leur préservation, vu leur importance dans le tourisme ornithologique mondial. En effet, comme l'a si bien souligné [BEINTEMA, 2004], traitant l'optique de la gestion durable des ressources naturelles, l'abandon de l'utilisation de la grenaille de plomb toxique pour la chasse aux oiseaux d'eau dans les zones humides est une nécessité absolue.

Toutefois, la rareté voire l'absence de certaines espèces de gibiers d'eau au cours de la période de notre étude qui se justifie d'une part, par le choix des chasseurs, d'autre part par le caractère aléatoire de la chasse, nous a malheureusement empêché d'avoir un échantillon équilibré. Enfin, nous aurions pu travailler sur un échantillon où toutes les espèces d'oiseaux d'eau seraient représentées de façon équilibrée.

L'étude que nous venons d'effectuer est un travail préliminaire qui se doit d'être complété et approfondi sur toutes les espèces d'oiseaux d'eau au Sénégal qu'elles soient protégées ou non afin de cerner tous les contours de la question.

3.1.1.2. Méthodes utilisées

3.1.1.2.1. La période d'étude

La période (17 décembre -12 mars) pendant laquelle nous avons mené cette étude nous semble propice à la rencontre d'une grande majorité des oiseaux d'eau, qu'ils soient en migration ou sédentaires. Le choix de cette période est dû au fait que nous devrions travailler avec les chasseurs de gibiers d'eau au cours de la campagne cynégétique 2004-2005 qui correspond à la période allant du 26 Novembre 2004 au 12 mars 2005. Des pisteurs nous ont en effet affirmé que les oiseaux migrateurs arrivent vers la fin du mois de Novembre pour repartir vers la fin du mois de mars, ou au plus tard en mi-avril. Cette période de chasse et de grande migration des oiseaux d'eau, est en même temps la période critique pendant laquelle ces derniers ont beaucoup plus de risques d'ingérer le plomb de chasse. De plus, l'humidité qui caractérise cette période est l'un des meilleurs facteurs de prolifération des vecteurs, et par conséquent, de l'infestation parasitaire chez les oiseaux d'eau [78].

3. 1.1.2.2. Prélèvements des ailerons, gésiers et des intestins

Le prélèvement des ailerons a été effectué afin de déterminer le sexe et l'âge des oiseaux. Aussi, présentent-ils l'avantage d'être impérissables du fait de leur faible irrigation sanguine, ce qui facilite le transport et la conservation. En plus, ils sont le seul moyen permettant d'identifier le sexe de l'oiseau sans toutefois faire recours aux gonades et de reconnaître un oiseau immature par

rapport à l'adulte. Par ailleurs, suite aux conditions de chasse et de transport des gibiers, la fiabilité des résultats de ces prélèvements est parfois limitée.

Concernant le prélèvement des gésiers, notre étude a porté sur 336 gésiers. Cependant, Comme nous ne disposions pas du matériel nécessaire pour détecter le plomb dans le sang , et que nous devrions travailler sur les oiseaux abattus, nous nous sommes contentés d'examiner les gésiers, ce qui est également la méthode la plus employée pour ce genre de travail [9]. L'hypothèse Ho étant que les oiseaux d'eau ingèrent les grains de plomb sous forme de grits.

Pour les intestins, notre objectif était de mettre en évidence les oeufs de coccidies par la méthode d'enrichissement par flottation après la sédimentation du fait de l'aspect et de la quantité du contenu intestinal. Cette double technique est considérée comme la meilleure méthode d'enrichissement.

3.1.1.2.3. Limites des études

Lors de la collecte des données, certaines difficultés susceptibles de limiter les résultats obtenus ont été rencontrées. Ce sont principalement :

* L'impossibilité de partir avec les chasseurs. Par conséquent les prélèvements ont été effectués 24H voire, 48H après la chasse. La fiabilité de l'identification des espèces dépend essentiellement de l'état de l'oiseau surtout quant il s'agit de l'identification post mortem.

* L'éloignement des 3 Z.I.C sur lesquelles nous avons travaillé, et l'insuffisance des moyens logistiques.

* Le caractère aléatoire de la chasse pendant la période de collecte des données.

* L'insuffisance des publications sur la chasse des oiseaux d'eau, notamment sur l'utilisation de la grenaille de plomb.

Nous nous sommes limités aux données que nous avons pu recueillir, mais avec une attention assez rigoureuse pour nos calculs et les différentes analyses statistiques. Des études futures devront être faites sur la base de nos suggestions aux autorités, aux amodiateurs ainsi qu'aux chasseurs sur l'importance de la gestion rationnelle et durable de l'avifaune afin d'obtenir des résultats plus fiables et reflétant mieux l'impact réel de la grenaille de plomb sur la chasse des oiseaux d'eau au Sénégal.

3.1.2. Discussion des résultats

Cette discussion porte sur les différents paramètres analysés, mais aussi sur les relations établies entre ces paramètres.

3.1.2.1. Portage des grains de plomb

Les résultats présentés dans le tableau IV prouvent que le plomb de chasse présente un danger sur la préservation des oiseaux d'eau dans les zones humides.

En effet, ce tableau montre qu'environ 5,7% des oiseaux d'eau chassés au Sénégal ingèrent au moins un grain de plomb de chasse au cours d'une campagne cynégétique.

Ces résultats comparés à ceux obtenus Par ZOUN, 2002 [83] en Europe et en Amérique du Nord où (environ 40 % des oiseaux d'eau ingèrent les grains du plomb au cours d'une seule saison d'exposition), nous semblent relativement bas. Ce taux peut trouver une explication dans le choix des animaux par les chasseurs, car en fonction de leurs modes de vie respectives, certaines espèces telles que les Bécassines qui mangent dans la vase et la boue seraient beaucoup plus exposées que les oies qui vivent parfois sur les terrains secs. De plus, le nombre de chasseurs et de zones de chasse influence significativement la quantité de grains de plomb déposée dans la nature, et par conséquent, augmente ou diminue le risque d'ingestion de ces derniers par les oiseaux d'eau. Enfin, les aliments durs tels que les graines des céréales solubiliseraient plus vites le plomb à titre d'exemple :les graines de maïs solubilisent le plomb 20 fois plus vite que les aliments mous [Univers-nature, 2005] [8].

3.1.2.2. Recherche des parasites

Les résultats présentés dans le tableau VIII prouvent que 147 oiseaux sur 336, soit environ 43,7% se sont révélés porteurs de parasites dans leurs gésiers, tous sites et espèces confondus. En effet, ce même tableau montre que 66,6% des canards souchets, 50% d'oies d'Egypte, 46,1% des sarcelles d'été, 41,6% des Dendrocygnes fauves, 11,7% des sarcelles à oreillon sont porteurs de parasites dans leurs gésiers. Chez les canards siffleurs nous n'avons trouvé aucun cas de porteurs de parasites dans le gésier.

Toutefois, les milieux et les modes de vie de ces espèces (ce sont les marais et les zones d'inondations d'une part, et l'alimentation composée des invertébrés dont les mollusques et les vers de terre d'autre part) donneraient une explication à ces taux d'infestations parasitaires. Pour les canards souchets, ce taux relativement élevé (66,6%) se justifierait par leur milieu et mode de vie, mais également par la forme de leurs becs.

Concernant le nombre de parasites, le tableau XII nous montre qu'il y a en moyenne 2,30 parasites par oiseau, avec une charge parasitaire de 5,33 parasites par oiseau. Toutes espèces confondues, le tableau XIII nous prouve que le site de trois marigots Sud a une moyenne de 3,18 parasites par oiseau et une charge parasitaire de 6,28 parasites par oiseau, ce qui est relativement élevé. Cela s'expliquerait par le fait que le site des trois marigots Sud, est le site le plus irrigué, par conséquent beaucoup plus riche en mollusques et en vers de terre qui sont les vecteurs de ces parasites. Cette situation se justifierait également par la proximité de ce site avec les villages où les gens ont l'habitude d'élever les canards domestiques qui sont d'excellents porteurs.

En ce qui concerne les espèces de parasites, sur 749 parasites isolés, les 148 (environ 20%) ont été identifiés et 128 (environ 85%) sont du genre Amidostomum et 15% des genres Epomidiostomum et Streptocara. Cela se justifie par le fait que l'Amidostomum est un des parasites les plus fréquents et les plus dangereux des oies et canards dont la primo-infestation ne serait pas immunogène, ce qui expliquerait la présence parfois massive de ces parasites chez les oies adultes [31] [32] [78]. De plus, l'épidémiologie de l'Epomidiostomum est voisine de celle des Amidostomum avec une même localisation, ce qui en fait un facteur aggravant pour cette infestation. [27] [31] [32]

Pour les intestins, notre objectif était de mettre en évidence les ookystes de coccidies mais bien que nous ayons utilisé la meilleure méthode d'enrichissement, nous n'avons observé aucun ookyste. Cela confirme l'assertion selon la quelle la coccidiose est une maladie très rare chez les canards [41] [80].

3.1.2.3. Analyse des contenus digestifs

Cette analyse a été effectuée dans le but d'identifier les milieux fréquentés par les oiseaux à travers leurs contenus digestifs. Les résultats présentés dans le tableau VIII prouvent que, tous sites confondus, les six espèces ayant fait l'objet de notre étude ont montré une préférence alimentaire pour les graines. Les sarcelles à oreillon viennent en tête avec une note de 3,34 sur 6. Concernant l'âge, toutes espèces et sites confondus, les adultes se montrent relativement beaucoup plus granivores que les jeunes avec une note de 2,96 contre 2,92 sur 6 et à propos des sites, espèces et âges confondus ; les sites de caïman-Djeuss Nord se montrent beaucoup plus riche en graines avec une note de 3,09 sur 6. En effet, ledit tableau montre que 5,7% des oiseaux d'eau chassés au Sénégal ingèrent au moins un grain de plomb de chasse au cours d'une campagne cynégétique. Ces résultats pourraient trouver une explication dans les mécanismes digestifs des oiseaux qui font que le bol alimentaire n'est généralement pas représentatif à cause des éléments fragiles qui disparaissent vite, ainsi on n' y trouve que les éléments durs au moment des analyses; de plus, la plupart de ces espèces sont nocturnes ou crépusculaires. [79].

A propos des sites, les résultats obtenus qui placent le site de caïman-Djeuss Nord en premier lieu, nous semblent raisonnables du fait de sa proximité des rizières, et l'inspection des eaux et forêts de Saint-Louis nous a fait part des mécontentements des riziculteurs de la zone, suite aux ravages causés par ces oiseaux, que sont les sarcelles et les oies, ce qui poussent parfois ces riziculteurs à faire le braconnage de vengeance [60].

3.2 RECOMMANDATIONS ET PERSPECTIVES D'AVENIR

Nous voudrions à la fin de cette étude, et sur la base des résultats obtenus, faire quelques suggestions à l'adresse des responsables de la gestion de l'avifaune au Sénégal. A ce propos, nos recommandations s'adressent essentiellement à l'autorité sénégalaise, plus particulièrement aux autorités administratives et techniques des eaux et forêts, celles des parcs nationaux; mais également aux chasseurs et aux amodiateurs.

3. 2 .1 En direction de l'autorité sénégalaise

Dans l'optique de la meilleure gestion du potentiel avifaunique, les autorités administratives et techniques des eaux et forêts en collaboration avec celles des parcs nationaux du Sénégal, devraient :

* Promouvoir des recherches sur l'avifaune notamment sur la dynamique des oiseaux migrateurs et apporter plus d'appui technique aux chercheurs et éco-gardes des parc nationaux, surtout en ce qui concerne la gestion de l'avifaune migratrice, vue l'importance qu'elle occupe dans le tourisme au Sénégal en particulier, et dans le tourisme ornithologique mondial en général ;

* Mettre en place une structure de contrôle rigoureux de la chasse, notamment le contrôle de la nature et la quantité des cartouches utilisées par les chasseurs afin de maîtriser la quantité de plomb disséminée dans les zones de chasses. Cette structure devra également veiller au respect strict du quota de tir, mais aussi du quota de ramassage dans le cadre de l'exportation des oiseaux vivants ;

* Initier un système d'épidemiosurveillance de la faune sauvage en passant par le contrôle sanitaire du cheptel aviaire élevé dans les villages environnants les parcs et qui peuvent être porteurs de certaines pathologies ;

* Enfin, accélérer les recherches sur le saturnisme à grande échelle afin de s'engager dans le processus d'éradication de la grenaille de plomb toxique dans la chasse aux oiseaux d'eau.

3. 2.2 En direction des chasseurs et amodiateurs

Pour que la passion des chasseurs soit préservée et aussi pour une gestion durable et rationnelle du patrimoine avifaunique, les chasseurs et les amodiateurs doivent être avant tout des conservateurs. Nous conseillons donc aux chasseurs et aux amodiateurs :

* Le respect du code de la chasse notamment le quotas d'abattage et les limites des ZIC;

* L'utilisation du minimum de cartouches de plomb dans la chasse aux oiseaux d'eaux en particulier et dans la chasse des gibiers à plumes en général ;

* Une collaboration avec les défenseurs des oiseaux notamment, des oiseaux d'eau migrateurs, dans le processus de l'éradication de la grenaille de plomb toxique, et de son remplacement par la grenaille non toxique.

3. 2.3. Perspectives de recherche

Des perspectives peuvent être formulées à partir de cette étude qui n'est qu'une amorce d'un travail futur plus élaboré. Ainsi, une étude portant sur un nombre représentatif de l'ensemble des espèces de l'avifaune sénégalaise doit être envisagée dans les prochaines années. Nos résultats mettent en évidence le besoin de faire d'autres investigations pour une meilleure connaissance de l'impact du plomb de chasse sur la santé de l'avifaune au Sénégal, sur la santé publique des habitants de la vallée du fleuve Sénégal mais également sur la parasitologie des oiseaux d'eau. Ainsi, on pourrait envisager de :

* Refaire la même évaluation sur d'autres espèces d'oiseaux d'eau au Sénégal, en s'inspirant des limites de celle-ci.

* Faire le dosage systématique du plomb dans le sang d'un certain nombre d'oiseaux d'eau en dehors de la période de chasse. Cela permettrait de connaître le seuil de plombémie, le taux de saturnisme chronique causé par le plomb incrusté chez les oiseaux d'eau, mais également la rémanence de ce plomb dans les ZIC.

* Faire une étude parasitologique beaucoup plus poussée afin de mieux connaître la

parasitologie des oiseaux d'eau, de mieux déterminer les causes et les mécanismes de

l'infestation et établir des programmes d'épidemiosurveillance plus précis et complets.

* Evaluer le taux de plomb dans l'eau des ZIC et la plombémie chez les habitants de la vallée
du fleuve Sénégal, qui abrite dix Z.I.C et dont l'eau serait polluée par le plomb de chasse.

* Mener une étude systématique sur les graines végétales ingérées par les oiseaux d'eau, afin d'établir un rapport entre la nature des graines consommées, l'ingestion des grits et l'intoxication par le plomb.

L'avenir doit appartenir aux mesures de la gestion rationnelle et durable du potentiel avifaunique par ses diverses modes de valorisation dans la réduction de la pauvreté des populations locales, dans la préservation de ce patrimoine national voire mondial, mais aussi dans toutes sortes de tourisme ornithologique. Cela se traduira par la protection de ce patrimoine non seulement par les habitants du terroir et les autorités locales ou régionales, par les organismes non gouvernementales mais également par les touristes.

CONCLUSION GENERALE

La prise en considération de la faune, en tant qu'éléments de développement économique et social, est une solution qui s'impose. Le Sénégal possède de grandes potentialités fauniques en général et avifauniques en particulier. Ces potentialités sont mises en évidence par dix aires protégées dont six parcs nationaux et quatre réserves ayant pour la grande majorité l'avifaune comme centre d'intérêt. Cependant l'avifaune Sénégalaise a été exploitée depuis de longues années du fait de sa diversité spécifique par les différentes formes du tourisme, et aussi d'une façon traditionnelle par les populations locales pour son apport socio-économique.

En vu d'apporter notre contribution aux différents programmes de gestion durable et rationnelle de l'avifaune au Sénégal, plus précisément les oiseaux d'eau migrateurs par le biais de la chasse touristique, nous avons entrepris une étude sur les oiseaux d'eaux chassés. Ce travail intitulé « Portage des grains de plomb et des parasites digestifs chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal » a pour objectifs :

* D'évaluer le taux d'ingestion de grains de plomb de chasse par les oiseaux d'eau au Sénégal ;

* D'évaluer la répartition spatiale des espèces d'oiseaux d'eau dans les zones d'intérêt cynégétique du parc national des oiseaux du Djoudj

* De mener une étude parasitologique, notamment l'helminthologie digestive chez les oiseaux d'eau chassés au Sénégal.

Pour atteindre ces objectifs, nous avons choisi pour cadre d'expérimentation les zones d'intérêts cynégétiques (Z.I.C) du parc national des oiseaux du Djoudj situé dans le delta du fleuve Sénégal à la frontière mauritanienne. Le choix de ces Z.I.C résulte de l'importance que ce parc occupe dans la chasse aux oiseaux au Sénégal, et aussi de son rang mondial dans les parcs ornithologiques. Ce travail s'est déroulé en deux étapes : une première qui a consisté en la recherche bibliographique sur l'avifaune au Sénégal et les différentes méthodes de sa gestion et de sa valorisation, suivie de la récolte des prélèvements sur les oiseaux d'eau chassés dans la zone d'étude. Les prélèvements ont été effectués pendant la campagne cynégétique qui s'est déroulée du 26 Novembre 2004 au 12 Mars 2005. Ils ont concerné les ailerons, les gésiers et portions intestinales. Les ailerons ont servi à l'identification des oiseaux alors que les gésiers et les intestins ont servi respectivement à la recherche des grains de plomb, des parasites ainsi que les ookystes des coccidies. Les travaux de laboratoire se sont déroulés au laboratoire de

Microbiologie Immunologie et Pathologie Infectieuse et le laboratoire de Parasitologie et Helminthologie de l' E.I.S.M.V.

Les résultats de cette étude permettent de constater que 88,4% des oiseaux d'eau chassés pendant la campagne cynégétique 2004-2005 sont des sarcelles d'été ; 5,1% des sarcelles à oreillon ; 3,6% des dendrocygnes fauves; 1,5% des canards siffleurs ; 0,9% des canards souchets et 0,6% sont des oies d'Egypte. Les oies de Gambie, les dendrocygnes veufs, les canards pilets mais aussi les limicoles, seraient absents dans la ligne de mire des chasseurs contrairement aux campagnes cynégétiques précédentes.

Concernant le portage de plomb, 19 oiseaux sur 336 soit un pourcentage d'environ 5,7% sont porteurs d'au moins un grain de plomb de chasse. Le nombre de grains observé dans les gésiers varie de 1 à 10 grains. Quant au portage des parasites; 147 oiseaux sur 336 (soit 43,75%) portent des parasites dans leurs gésiers, avec une moyenne de 2,30 parasites par oiseau et une charge parasitaire de 5,10 parasites avec une forte prévalence dans les trois marigots sud.

Le test de Khi-deux (X2 ) au seuil á =5% appliqué à ces résultats, ne montre pas une influence significative de la zones de chasse sur le portage de grains de plomb, mais plutôt une influence significative du sexe de l'oiseau sur le portage de grains de plomb. Concernant les parasites, les résultats de Khi deux (X2 ) montrent une influence significative de la zone de chasse et de l'espèce sur le portage des parasites digestifs. Toutefois, le même test ne montre aucune influence de l'âge ni du sexe sur le portage des parasites. Par ailleurs, l'analyse des variances (ANOVA) appliquée sur les résultats de l'analyse des contenus digestifs en fonction de l'espèce, montre une préférence significative pour les graines chez certaines espèces, mais aussi l'influence significative de la zone de chasse sur le contenu digestif du gésier.

Cette situation qui est un problème environnemental, interpelle tant les autorités publiques que les défenseurs de la protection de la nature, afin d'assurer une gestion durable et rationnelle des ressources en oiseaux d'eau migrateurs. Ainsi la mise en place d'un programme d'épidemiosurveillances s'avère indispensables dans le cadre de la gestion de l'avifaune. Des même, les textes réglementaires afin d'éradiquer l'utilisation de la grenaille de plomb toxique dans la chasse des oiseaux d'eau au Sénégal sont d'une nécessité absolue.

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4. CANARD SOUCHET

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7. OUETTE D'EGYPTE

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Saturnisme- santé- environnement

http// WWW.Univers-nature.com/dossiers/plomb.pdf.

ANNEXES

Annexe : 1.Les aires protégées du Sénégal

Annexe : 2.Permis spécial d'oisellerie

Annexe : 3. Quotas d'exportation des oiseaux pour l'année 2005

Annexe : 4. Permis/Certificat standard de CITES

Annexe : 5. Fiche de collecte des données sur le terrain

Annexe : 6. Liste des oiseaux chassables et les pièces abattues pendant la campagne cynégétique 2004-2005

Annexe : 7. Amodiation

84

88

SERMENT DES VETERINAIRES DIPLOMES DE DAKAR

« Fidèlement attaché aux directives de Claude BOURGELAT, fondateur de l'enseignement vétérinaire dans le monde, je promets et je jure devant mes maîtres et mes aînés :

- d'avoir en tous moments et en tous lieux le souci de la dignité et de l'honneur de la profession vétérinaire ;

- d'observer en toutes circonstances les principes de correction et de droiture fixés par le code de déontologie de mon pays;

- de prouver par ma conduite, ma conviction, que la fortune consiste moins dans le bien que l'on a, que dans celui que l'on peut faire;

- de ne point mettre à trop haut prix le savoir que je dois à la générosité de ma patrie et à la sollicitude de tous ceux qui m'ont permis de réaliser ma vocation.

Que toute confiance me soit retirée s'il advient que je me parjure. »

LE CANDIDAT

VU VU

Le Directeur Le Professeur Responsable

De l'Ecole Inter-Etats De l'Ecole Inter-Etats

Des Sciences et Médecine Des Sciences et Médecine

VÉTÉRINAIRES DE DAKAR VÉTÉRINAIRES DE
DAKAR

VU

LE DOYEN LE PRÉSIDENT

DE LA FACULTÉ DE MÉDECINE DU JURY

ET DE PHARMACIE

DE L'UCAD

VU ET PERMIS D'IMPRIMER Dakar, le

PORTAGE DES GRAINS DE PLOMB ET DES PARASITES DIGESTIF
CHEZ LES OISEAUX D'EAU CHASSES AU SENEGAL

RESUME

Le Sénégal est un pays qui a un fort potentiel faunique en général et avifaunique en particulier. Mais le développement du tourisme ornithologique dépend de la gestion durable et rationnelle des ressources en avifaune. L'utilisation de la grenaille de plomb toxique dans la chasse aux oiseaux d'eau et l'absence des systèmes d'epidemiosurveillance sont parmi les principaux obstacles du développement de ce secteur.

Pour contribuer à la résolution de ce problème, nous avons effectué une étude transversale pour avoir des informations sur l'intoxication saturnine due aux plombs de chasse et le portage des parasites digestifs chez les oiseaux d `eau chassés au Sénégal.

L'analyse des contenus digestifs a montré que les oiseaux d'eau chassés au Sénégal ont une préférence alimentaire pour les graminées. Par conséquent ils se nourrissent essentiellement dans les rizières.

Le taux de portage de grains de plomb chez ces oiseaux (5,65%), et le taux de portage des parasites est (43,7%) montrent l'impact de plomb de chasse sur la santé des oiseaux d'eau, mais l'importances des parasitoses digestifs.

L'analyse approfondie du parasitisme révèle de fortes prévalences des Amidostomatinés (Amidosomum nodulosumt, Amidostomum spatulatum, et Epomidiostomun uncinatum) ; mais également une importance relative des trichostrongiloidés digestifs (Streptocara uncinata).

Deux catégories d'intoxication saturnine peuvent être suspectées chez ces oiseaux en fonction du nombre des grain de plomb ingérés ; avec une intoxication saturnine aiguë pour les oiseaux ayant ingéré 3 à 10 grains de plomb et une intoxication chroniques pour ceux qui ont ingéré 1 à grains de plomb.

Mots-clés : avifaune, oiseaux d'eau, saturnisme, parasites digestifs

Auteur : NAHAYO Adrien

Adresse : Cyangugu RWANDA

Tel : (00)250 520766 Email : nahayoadr@ yahoo.fr

nahayo76@hotmail.com






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"Je ne pense pas qu'un écrivain puisse avoir de profondes assises s'il n'a pas ressenti avec amertume les injustices de la société ou il vit"   Thomas Lanier dit Tennessie Williams