RESUME
L'objectif de notre étude est de vérifier
l'incidence de la participation du dirigeant au capital sur la performance.
Autant les travaux théoriques issus du courant de l'agence ont
proposé des modèles pour définir les liens entre la
détention du capital par le dirigeant et la performance, autant les
travaux empiriques sont décevants.
Ainsi à partir d'un échantillon de 34 PME
installées au Cameroun et suivies pendant une période de 2000
à 2003, la performance de l'entreprise est indépendante de la
participation du dirigeant au capital mais est influencée par la nature
des liens entre l'actionnaire majoritaire et le dirigeant.
Mots clés :
Participation du dirigeant - performance - capital social- PME.
ABSTRACT
The objective of this study is to verify the impact of the
leader's involvement to the social capital on the performance of Cameroonians
Small and Medium Enterprises. As many theoritical works on agencies areas
proposed models to define the link between the holding to social capital and
performance. As the empirical works are disappointing.
A study relating to 34 SME install in Cameroon, during the
period 2000 to 2003, determined that the performance of the firm is independent
to leader's involvement to the social capital but is influence by the nature of
link between the shareholder and the leader.
Keys words: Leaders involvements,
Performance, Social capital, SME.
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1 : Résumé des études utilisant
le dirigeant à titre indicatif de la structure de contrôle.
Tableau 3 : Année de création.
Tableau 4: Forme juridique.
Tableau 5 : Nature activité principale.
Tableau 6 : Nombre d'employés.
Tableau 7 : Age du dirigeant.
Tableau 8 : Sexe du dirigeant.
Tableau 9 : Niveau d'étude.
Tableau 10 : Formation en gestion.
Tableau 11 : Statut du dirigeant.
Tableau 12 : pourcentage détenu/influence
décision
Tableau 13 : Nombre d'actionnaires de l'entreprise.
Tableau 14 : Nature lien decision
Tableau 16 : Opérationalisation des variables
Tableau 17 : Pourcentage capital et REKP
Tableau 18 : Pourcentage capital et VACA.
Tableau 19 : Nature du lien avec l'actionnaire
majoritaire.
Tableau 20 : Croisement détention du capital et
Nature du lien avec l'actionnaire
Tableau 21 : Nature du lien et valeur globale de la
firme.
Tableau 22 : Nature du lien et VACA.
Tableau 23 : Résultat test de Pearson :
Tableau 24 : Nature du lien REKP.
LISTE DES SCHEMAS
- Schéma 1 : Les Blocs constitutifs de la TPA.
- Schéma 2 : Les Facteurs de formation des
coûts de transaction.
- Schéma 4 : Le cercle vicieux de la divergence de
l'équipe dirigeante et de la faible
performance.
ABREVIATIONS
- TPA : Théorie Positive de l'Agence.
- TCT : Théorie des Coûts de Transaction.
- ROA : Taux de rendement de l'Actif.
- ROE : Taux de rendement de l'Avoir des actionnaires.
- CDA : Corporate Data Exchange.
- VLN : Value Line Investissement.
- PDG : Président Directeur Général
- CA : Conseil d'administration.
- OPA : Offre Publique d'Achat.
- FCF : Free Cash-Flow.
- INS : Institut National de la Statistique.
- REFP : Résultat d'exploitation sur Fonds propre.
- VACA : Valeur ajoutée sur Chiffre d'Affaire.
- PME : Petite et Moyenne Entreprise
- PE : Petite Entreprise
- PMI : Petite et Moyenne Industrie
- MINDIC : Ministère du Développement
Industriel et Commercial
- FOGAPE : Fonds de Garantie et d'Aide aux Petites
Entreprises
- BEAC : Banque des Etats de l'Afrique Centrale
- OHADA : Organisation pour l'Harmonisation du Droit des
Affaires en Afrique
- SA : Société Anonyme
- SARL : Société à
Responsabilité Limitée
INTRODUCTION GENERALE
I- PROBLEMATIQUE
L'analyse néo-classique considère l'entreprise
comme une « boîte noire » incapable de créer
de la valeur par une organisation stratégique spécifique (F.
Bancel, 1997). La firme doit être traitée comme une organisation
complexe réunion d'individus et de groupe qui a leur identité
propre, leurs intérêts et leurs objectifs personnels. Quoique
remontant à des origines très anciennes, le débat de la
séparation des fonctions de propriété et décision
qui caractérisent les grandes sociétés par action
Américaines, les sociétés
« managériales » la rupture du lien
propriété / Direction entraîne des conflits entre
actionnaires et dirigeants qui poursuivent d'autres objectifs que le
traditionnel objectif de maximisation de valeur de marché des fondements
propres. Cette relation contractuelle est à l'origine de la
théorie d'Agence (Jensen, Meckling 1976). Elle permet de rendre compte
de la séparation entre propriété / Décision qui se
définie par le pourcentage du capital détenu par les actionnaires
(Djelassi, 1996). Il est considéré comme un indicateur fiable des
diffusions du capital (Demstz et Lehn, 1985). L'identité des
actionnaires principaux joue aussi un rôle important dans
l'efficacité de la concentration du capital comme mode de gestion des
problèmes d'agence (Djelassi, 1996).
L'Entreprise est vue cette fois-ci comme un
« noeud de contrat», (AOKI, GUSTAFFSON, Williamson, 1990),
une structure qui dirige « gouverne » l'action de ses
agents. La question du contrôle et de management reste au centre car
conditionne ses choix stratégiques et ses performances. Il existe ainsi
les liens entre la propriété, le contrôle, la structure
financière et les performances de la firme (short, 1994).
Les débats actuels portent sur l'efficacité des
nombreux systèmes de contrôle qui interviendront entre
actionnaires et dirigeants. Ainsi trois thèses s'affrontent celle de la
convergence d'intérêt (Berle et Means, 1932) et récemment
Jensen et Meckling (1976), de neutralité (Demsetz, 1983) et
l'enracinement (Sheifer and Vishny, 1989).
La nature des conflits qui émergent dépend de
nombreux paramètres, dont la répartition du capital par les
actionnaires, c'est ainsi que Charreaux et Pitol - Belly (1985), Mougue (1987)
distinguent 3 catégories de firmes.
- Les grandes entreprises cotées où aucun
actionnaire ne détient une part significative du capital.
- Les sociétés familiales qui se
caractérisent par le fait que les dirigeants détiennent une part
significative du capital.
- Une entreprise dominée par une autre firme.
Ainsi de nombreuses études empiriques ont
été réalisées afin de tester l'hypothèse
selon laquelle les structures de propriété et de décision
ont une influence sur la performance de la firme.
· La plus part des études conformément
à la thèse de neutralité (Berle et Means, 1932),
concluent à une performance supérieure par les firmes
gérées par leur propriétaire sur la base des
critères comptables (Mougues, 1987).
· Demsetz et Lehn (1985) rejettent toute liaison
entre structure du capital détenu par le dirigeant et la
performance. Mork, Sleifer et Vishny (1988) critique ce dernier, et
ayant recours au Q de Tobin, identifie une relation non linéaire entre
la performance et le pourcentage du capital détenu par le dirigeant.
Dans cette thèse l'effet d'enracinement ou de convergence domine. En
adoptant deux seuils critiques 5% et 25% pour le pourcentage du capital
détenu par le dirigeant, il démontre la non
linéarité entre la structure de propriété et la
performance.
· Holderess et Sheehan (1988) en ayant recours
au Q de Tobin et au Taux de rentabilité comptables des capitaux propres
ne trouvent aucune différence significative de performance entre les
firmes à capital diffus et celle dont le capital est détenu par
un actionnaire majoritaire.
· Djelassi (1996),qui dans les entreprises
françaises cotées établit une relation positive entre la
performance et les entreprises contrôlées à actionnaire
principal détenant entre 0 et 20% du capital et une relation
négative au delà de 20%.
Toutes ces études sont effectuées dans un
environnement disposant des marchés financiers. Dans ce contexte la
structure de propriété notamment la détention du capital
par les dirigeants constituent un mécanisme disciplinaire.
Dans le cas spécifique du Cameroun qui se
particularise par l'absence des indicateurs boursiers et compte tenu de la
théorie existante, il est question pour nous de savoir quelle
est l'incidence de la participation du dirigeant au capital social sur la
performance financière des entreprises camerounaises ? Autrement
dit, le pourcentage du capital détenu par le dirigeant a-t-il une
influence sur la performance des entreprises camerounaises ?
II- OBJECTIFS
L'étude que nous présentons a donc pour ambition
de comprendre l'impact de la participation du dirigeant au capital sur la
performance. Ses principaux objectifs se résument ainsi :
- Vérifier la validité des résultats de
Djelassi dans le contexte camerounais.
- Montrer le lien entre la performance et la structure du
capital détenu par le dirigeant.
- Montrer l'existence des relations d'agences dans les
entreprises ou les dirigeants participent très peu au capital.
III- HYPOTHESES
La participation du dirigeant au capital et performance
conduit à formuler plusieurs hypothèses.
Le comportement d'un dirigeant d'entreprise dépend de
la part du capital qu'il détient (Jensen et Meckling, 1976),
plus cette part est importante, plus ce dernier a intérêt de
gérer en cherchant à maximiser la performance de la firme. Dans
le même sens, les sociétés familiales qui se
caractérisent par le fait que les dirigeants détiennent une part
significative du capital, il cherche à maximiser la valeur de la firme
compte tenu de leur engagement patrimonial dans l'entreprise.
Hermalin et Weisbach (1991) sur un échantillon de 142
entreprises cotées à la bourse de New-York, découvrent une
relation non linéaire entre la détention d'action par le
dirigeant et la performance de l'entreprise ce qui suppose l'effet de
l'enracinement.
L'identité de l'actionnaire principal joue aussi un
rôle important dans l'efficacité du pourcentage du capital
détenu par les dirigeants. Morck, Schleifer et Vishny
(1980) distinguent une typologie sur la structure de propriété
des firmes françaises : les firmes familiales à capital
concentré et les entreprises à capital diffus.
Au contraire,Himmelberg, Hubbard et Palia (1999) soutiennent
qu'il est difficile, voire impossible, de conclure à l'existence d'une
relation entre la structure de détention et la performance et Boyd
(1995) ne trouve aucune relation entre le fait que le PDG1(*) soit à la fois chef de la
direction et président du conseil d'administration, et la performance,
ce qui donne raison à la thèse de neutralité.
H1 : Plus la participation
du dirigeant au capital est faible, plus il y a performance.
H2 : Plus le dirigeant a
des liens forts avec l'actionnaire majoritaire, plus il y a
performance.
IV- INTERET ET LIMITE DU SUJET
L'intérêt que revêt cette étude se
situe à deux niveaux :
- Le premier réside dans le fait que cette recherche
permettra de comprendre les différentes approches de la participation du
dirigeant au capital sur la performance des entreprises camerounaises.
- Le second réside dans le fait que la recherche
concerne un domaine qui n'a pas été suffisamment abordé
dans le contexte africain et spécifiquement Camerounais. Les
résultats auxquels nous aboutissons, apporteront des connaissances
supplémentaires à la compréhension de l'impact du
pourcentage de capital détenu par les dirigeants dans les
entreprises.
Sur le plan pratique, notre étude permettra aux
investisseurs de déterminer la structure du capital en fonction de leur
attente.
Notre étude se limite dans les entreprises
camerounaises où les dirigeants participent au capital et ou les
dirigeants ont des liens forts avec l'actionnaire majoritaire afin de
résoudre les problèmes d'agence. Nous prenons les entreprises du
secteur primaire, secondaire et tertiaire dans les villes de Yaoundé et
Douala qui sont les principales du pays.
V- METHODOLOGIE
La population concernée est constituée des PME
camerounaises. La méthode de collecte des données est le
questionnaire et notre échantillon est de 34 entreprises
installées au Cameroun et appartenant aux trois grands secteurs
d'activités. Nous circonscrirons notre étude aux villes de
Yaoundé et Douala considérées comme les plus importantes
du pays.
Les tests statistiques permettent de mesurer les liaisons
entre deux variables. Pour notre étude, nous avons eu recours au test de
corrélation de Pearson qui permet de mesures le degré
d'associations des différentes variables. Notre but pour ce test est
basé sur les conditions suivantes :
- la taille de notre échantillon
- les observations sont indépendantes
- les variables sont ordinales
Notre variable indépendante est la participation du
dirigeant au capital social et notre variable dépendante est la
performance.
· Mesure des Variables
Performance :
le débat actuel repose sur deux approches :
l'approche actionariale qui soufre d'une partialité et l'approche
partenariale difficile à quantifier. En effet, la première fixe
comme objectif de la firme la recherche d'une valeur qui enrichit les
actionnaires considérés comme les seuls ayant les droits
résiduels c'est-à-dire les droits sur les éléments
non prévus et écrits dans le contrat. La deuxième attribut
ces droits décisionnels et résiduels à tous les apporteurs
des ressources en fixant comme objectif de l'entrerpise latteinte d'un valeur
partagée par l'ensemble des partenaires (dirigeants, salariés,
clients, créanciers, actionnaires, fournisseurs, publics) (R. Wanda,
2001). Compte tenu de l'absence du marché financier nous empruntons
à R. Wanda, 2001 les variables des performances suivantes :
Résultat d'exploitation / fonds propres (R.E/FP)
Valeur ajoutée sur chiffre d'affaires (V.A/CA) ces
deux indiacateurs permettent de mesurer la richesse actionnariale et
partenariale.
Participation du dirigeant capital
social :
Djelassi (1996) adopte deux seuils critiques 5% et 25% de 5
à 25% les dirigenats possèdent une part du capital qui leur
permet d'échapper à tout contrôle et sont alors
incités à gérer selon leurs propres intérêts
supposés contraire à ceux de la firme. Au delà de 25% ,
l'effet de convegence d'intérêt diminue nous adopterons cette
mesure pour notre étude.
0 -5% participation faible
5- 25% participation moyenne
Au-delà de 25% participation
forte
Liens forts avec l'actionnaire
majoritaire :
- Ami
- Lien de famille
- Ancien cadre de l'entreprise
- Lien avec le conseil d'administration
VI- PLAN
Dans notre étude, il sera question dans un premier de
nous intéresser aux fondements théoriques de la participation du
dirigeant au capital ainsi qu'aux débats empiriques dans la
littérature et le concept de performance (chap I et II).
Dans un second temps, il sera question de déterminer
les caractéristiques et spécificité des PME et une
méthode de collecte de données ainsi qu'à la
vérification de l'influence de la participation du dirigeant au capital
sur la performance (chap III et IV).
PREMIERE PARTIE
LA PARTICIPATION DU DIRIGEANT
AU CAPITAL UNE REVUE:
DE LA LITTERATURE ECONOMIQUE
La participation du dirigeant au capital social et performance
objet de notre étude dans cette partie se situe dans le cadre des
travaux d'analyse sur la structure de propriété (Demsetz et Lehn,
1985). Par ailleurs, il est d'usage depuis Berle et Means (1932) de tenter
d'établir une relation entre la séparation des fonctions de
propriété et de décision et la performance des firmes. La
rupture des liens propriété/décision entraîne les
conflits entre actionnaires et dirigeants. En effet les dirigeants qui dominent
le capital échappent à tout contrôle et pourront
gérer en fonction de l'objectif contraire à la maximisation de
valeur (Baumol, 1959). Ainsi aucune conclusion à ce jour ne paraît
être établie, les multiples études donnant des
résultats contradictoires. Avant d'aborder notre étude, nous
présenterons premièrement les fondements théoriques de la
participation du dirigeant au capital et deuxièmement les
débats empiriques dans le monde et le problème du concept de
performance.
CHAPITRE I:
FONDEMENTS THEORIQUES DE LA
DETENTION DU CAPITAL PAR
LE DIRIGEANT
La participation du dirigeant au capital se situe dans
l'analyse de la structure de propriété. Il est d'usage depuis
Berle et Means (1932) de tenter et d'établir une relation entre la
séparation des fonctions de propriétés et de directions et
la performance des firmes. La rupture du lien propriété
décision et la nature de la relation d'agence fait de la participation
du dirigeant au capital un problème important. Elle trouve son
fondément dans les théories contractuelles de la firme.
L'existance des conflits dès lors permet aux dirigeants de s'affranchir
de ses principaux mandataires d'où l'existance des mécanismes et
de contrôle .
Dans ce chapitre il sera question d'une part, de rappeler les
fondements théoriques et empiriques de la participation du dirigeant au
capital social, et plus largement la structure de propriété et
d'autre part les conflits et les modes de résolution.
SECTION I : LE CADRE
D'ANALYSE DE LA PARTICIPATION DU DIRIGEANT
La participation du dirigeant ne peut être
appréhendée indépendamment de la structure de
propriété. Celle-ci elle-même est fondée par les
théories contractuelles des organisations.
1 - 1 HISTORIQUE : LES THEORIES
CONTRACTUELLES
Nous étudierons dans cette section la
TDP2(*), la TPA3(*), la TCT4(*) qui posent les bases du
contrôle dirigeant et les bases conceptuelles.
I - 1 - 1 LA THEORIE DE DROIT DE
PROPRIETE
Cette théorie est developée par Armen ALCHIAN
et harold DEMSETZ (1972)
I - 1 - 1 - 1 Définition :
« La théorie des droits
propriétés permettent aux individus de savoir à priori ce
qu'ils peuvent espérer raisonnablement dans leur rapports avec les
membres de la communauté. Ces anticipations se matérialisent par
les lois, coutumes et moeurs d'une société.... »/ H.
Demsetz, (1967). En fait, la détention des droits de
propriétés se ramène à avoir l'accord des autres
membres de la communauté pour agir d'une certaine manière et
attendre de la société qu'elle interdise à autrui
d'interférer avec ses propres activités, à conditions
qu'elles ne soient pas prohibées ».
Une autre définition proposée par H.
Tézenas du Montcel et Y. Simon est relativement proche de celle de
Demsetz « La théorie des droits propriétés
forment un ensemble d'anticipation qui se matérialisent par des lois
.....Detenir des droits c'est avoir l'accord des autres membres de la
communauté pour agir d'une certaine manière et attendre de la
société qu'elle interdise à autrui d'interférer
avec ses propres activités à la condition qu'elles ne soient pas
prohibées... ». Ceci est incontestablement liée
à la fonction sociale des droits de propriété . Sur le
plan général, les droits de propriété agissent le
comportement des agents et de fait sur l'efficience du système
économique tout entier (Cheung, 1969), pour une application à la
diffusion des innovations).
La définition que donnent S. Pejovich ( 1969 b) et E.
Eurubotn et S. Péjovich (1972) est beaucoup plus centré sur
l'usage. « La théorie des droits propriétés ne
sont pas des relations entres les hommes et qui ont un rapport à l'usage
des choses... ». Le terme « choses »
utilisé ici ne fait référence à tout ce qui
comporte une utilité ou une satisfaction pour un individu . le spectre
de DP va des choses matérielles aux droits fondamentaux de l'homme.
I - 1 - 1 - 2 Les origines de la theorie des droits
de proprietes :
Les origines lointaines de la théorie (Couret, 1987)
peuvent être trouvées en europe. Aux Etats-Unis, la théorie
n'est réellement formulée qu'à partir des années
60 .
A - Les origines Europeennes :
S'agissant de l'analyse de la propriété dans
une acceptation moderne, le point de rupture le plus marquant semble
être situé dans le célèbre intervention de Guillaume
d'Occam dans les années 1320. Occam pose une conception du droit qui
fait de la puissance des individus par rapport aux objets l'axe de sa
conception (bruno Amann, 1999). La propriété d'une chose est
ainsi assimilée pour la première fois, dans son essence, à
un pouvoir des individus. Ainsi l'acception « moderne » de
la propriété est en définitive d'origine religieuse et
trouve sa source dans la revanche franciscaine d'une justification à la
propriété apostolique (..... d'un refus de leur qualité de
propriétaire).
Loke, apporte à l'édifice une pierre angulaire
et pose dans le second traité sur le gouvernement civil (1960) les
bases de sa philosophie libérale de la propriété. Cette
propriété comprend leurs vies, leur liberté, leur
pensée et leurs biens.
L'influence de la pensée économique , avec
Adam Smith (1776) et Jean-Baptiste Say (1941) est par ailleurs
considérable. Ainsi pour Smith les interventions des gouvernances sont
immorales parcequ'attentatoire aux droits individuels de
propriété. Chez J.B Say, la condamnation est forte pour toute
limitation de Say est connu avec son affirmation de la
supériorité de la propriété . l'interpretation de
Say est connu avec son affirmation de la supériorité de la
propriété privée et ses bénéfices en terme
d'accroissement de la relativité réelle préfiguration des
analyses actuelles des DP (brubo Amann, 1999).
Au XIXe s, Mohnari considère que les
difficultés économiques viennent pour l `essentiel des
multiples entrave aux DP. La propriété privée a
été établis par plusieurs auteurs (Couret , 1893) que
s'annoncent les grandes lignes la théorie des droits
propriétés lorsqu'il établi : « la
société a pour garantie l'intérêt personnel, de
l'intérêt personnel procèdent le travail et le bon usage
général de propriété.
B - Les origines Nord-Americaine :
La filiation lointaine peut être recherché dans
les travaux de Berle et Means (1932), même si la théorie des
droits propriétés aboutit à les conclusions
différentes ;
La théorie des droits propriétés a
proprement parler formulée quà partir des années 60 dans
la mouvance de R. Coase. C'est la décennie des pères
fondateurs : R. Coase (1960), Alchian (1959, 1961, 1965) H. Demsetz
(1966,1967), Henri Manne (1965) Steven Cheung (1969), en sont les
repères les plus connus.
North (1995) décrit cette émergence. C'est
Alchian qui ressuscita l'étude des propriétés en
l'extrayon de son héritage marxiste . Il élabore certaines
implications, des droits de propriétés et Ronald Coase qui tenta
de persuader les économistes qu'avec des couts de transactions
positifs.
A partir des années 1970, diverses études de
synthèses (Furubotn et pejovich, 1974 ; Brazel 1989) tentent
d'intégrer le DP dans des analyses d'ambitions beaucoup plus large.
Elles fondent pour l'essentiel le contenu de la théorie .
I - 1 - 1 - 3 Les formes d'entreprises et le
comportement des dirigeants :
Dès lors que sont posés les principaux
caractères des droits de propriétés, il en résulte
bien entendu des différences de comportement des dirigeants, mais cette
différence est relativement faible. Dans notre étude, nous nous
limiterons à l'entreprise capitaliste classique et à l'entreprise
managérile.
- A une entreprise managériale ou l'exemple type est
celui de la grande société anonyme ; la difficulté
qui apparaît faible et ont une efficacité à priori
restreint. La difficulté qui apparaît à l'entreprise
moderne est que, conséquence de la préparation
propriété -pouvoir les dirigeants ne recherchent pas la
maximisation de la richesse des actionnaires, car ils ne détiennent , au
mieux qu'une partie des actions de la firme. Dans la firme managériale,
il y a une séparation entre un dirigeant et actionnaire, le capital est
dilué entre un grand nombre de petits actionnaires,
corrélativement, les dirigeants profiteront de cette marge de manoeuvre
pour maximiser leur utilité personnelle.
Le point de départ de l'analyse de l'entreprise
capitalite classique connue d'Alchian et Demsetz (1972) est que la firme est
une organisation efficiente de la production en équipe. Cette forme
d'entreprise est caractérisée par le travail en équipe,
plusieurs types de ressource appartenant à différents
propriétaires, la présence d'un agent central dans tous les
rapports contratuelles. Cette vision de la firme a directement inspirée
Jensen et Meckling.
I - 1 - 2 LA THEORIE POSITIVE DE
L'AGENCE :
Dans un article célèbre exposant les fondements
de la théorie d'agence M. JENSEN et W. MECKLING ont proposé de
démontrer l'efficience des formes organisationnelles. Cet article a
jeté les bases de la théorie positive de l'agence (TPA5(*)) dont l'influence s'est
largement étendue au-delà la finance. Elle est fondée
à l'origine sur la théorie des droits de propriété
et sur la notion des relations d'agence emprunter à l'approche
principale - agent. Cette théorie se veut une théorie de la
coordination et du contrôle appliqué à la gestion des
organisations et centré sur les dirigeants.
Pour comprendre le positionnement original de la TPA, il est
nécessaire de revenir rapidement sur ses principaux constituants et sur
son message théorique principal. Précisons que si la TPA a
évolué, ses composantes essentielles sont présentent dans
les articles fondateurs Jensen et Meckling (1976).
Cette théorie comporte quatre blocs constitutifs
fondamentaux : un modèle du comportement humain, les coûts
liés au transfert de la connaissance, les coûts d'agence, les
règles du jeu organisationnel. Ces blocs sont résumés dans
le schéma suivant :
REMM/PAM
Coûts d'agences
Connaissance générale et spécifique
Système de contrôle : règle du jeu
Aliénabilité
Mesure de la performance
Récompenses et sanctions
Allocation des droits décisionnels
Schéma 1 : LES BLOCS CONSTITUTIFS DE LA
TPA
Source : CHARREAUX G., (1999),
« La théorie positive de l'agence :positionnement et
apports », Pôle d'économie et de gestion, dijon
12p
· LE MODELE DU COMPORTEMENT
HUMAIN :
Ce modèle sous-entend que la théorie positive
d'agence est souvent mal comprise Gérard CHARREAUX (1999).
Paradoxalement on en trouve une présentation détaillée
dans l'article de Jensen et Meckling (1994) à la « nature de
l'homme au travail ».
Ce model comporte une présentation précise du
model REMM6(*). Il s'inscrit
dans le paradigme rationnel des organisations et repose sur quatre
postulats :
- Les individus se préoccupent de tout ce qui est
source d'utilité ou de désutilité et sont des
« évaluateurs ». Ils sont à même de
faire des arbitrages entre les différentes sources d'utilité et
leurs préférences sont transitives ;
- Les individus sont insatiables ;
- Les individus sont maximisateurs. Ils sont censés
maximiser une fonction d'utilité, dont les arguments ne sont pas
exclusivement pécuniaires, sous contraintes. Ces contraintes peuvent
être cognitives et les choix effectués tiennent compte des
coûts d'acquisition du savoir et de l'information ;
- Les individus sont créatifs et savent
s'adapter ; ils sont à même de prévoir les changements
de leur environnement, d'en évaluer les conséquences et d'y
répondre en créant de nouvelles opportunités dont ils sont
capables d'apprécier l'intérêt.
La possibilité pour l'individu d'être
créatif et de s'adapter confère un caractère implicitement
dynamique à la théorie. La reconnaissance du caractère
adaptatif du comportement permet de prendre en compte les comportements actifs
de neutralisation de certains mécanismes par exemple les
stratégies « d'enracinement » des dirigeants ainsi
que le rôle positif que peut jouer ce dernier dans la construction de
l'opportunisme.
Plus récemment JENSEN (1994) propose un
complément au model REMM en lui adjoignant le model PAM7(*) ( Pain avoidance model ) dont le
but est d'expliqué d'une part que les individus se comporte dans
certains cas par souci défensif en prenant des décisions
apparemment en raison des coup psychologiques induits (la douleur).
La location décentralisée des droits
décisionnels créés des relations d'agence source de
conflit d'intérêts et de coûts d'agence. L'architecture
organisationnelle doit être conçue de façon à
réduire ces coûts créateurs d'une efficience, par la mise
en place des systèmes d'incitation et de contrôle destiné
à aligner les intérêts des agents sur ceux du principal.
I - 1 - 3 LA THEORIE DES COUTS DE
TRANSACTION
La théorie des coûts de transaction est
développée par Oliver E. Williamson dans un ouvrage des
références intitulé : Market and Hierarchies :
Analysist and Antitrus Implications (1975). Il part de la rationalité
limitée de Simon et en conséquence souligne que les contrats sont
par essence incomplets puisqu'ils ne peuvent pas envisager toutes les
éventualités possibles. L'incomplétude de ce contrat donne
une marge de manoeuvre aux acteurs et favorise les comportements de type
opportunistes.
I - 1 - 3 - 1 Définition de la
théorie des coûts de transaction
K.J Arrow (1969, P48) est le premier auteur à
utiliser l'expression "coût de transaction" qu'il désigne d'abord
comme « les coûts de fonctionnement du système
économique ». Plus de 30 ans après l'interrogation
fondatrice de R.H Coase (1937) sur la « nature de la
firme » qui évoquait ces coûts sous une autre
appellation, le concept s'imposera au coeur du paradigme néo-
institutionnaliste. Le coût de transaction désigne le prix du face
à face entre deux agents économiques, individuels ou collectifs.
Il constitue une source d'incertitude «
comportementale » dans les transactions économiques (E.
Desfautaux et P. Joffre, 1997). Il convient donc de distinguer les
coûts de transaction ex-anté lié à la
sélection du contractant, à l'activité de
rédaction, de négociation et de protection d'un accord et les
coûts de transaction ex-post lié aux nécessaires
ajustements lors de perturbation non anticipées et à
l'évaluation des comportements opportunistes.
I - 1 - 3 - 2 Les coûts de transaction
ex-ante :
Ces coûts correspondent cependant à la
première étape de la transaction où il est
procédé à l'établissement du contrat (Patrick
Joffre, P 143-1). La période de propection, la phase de
négociation et l'établissement du futur contrat impliquent des
coûts liés à la revanche de futur partenaire, ainsi
qu'à la mise en place d'avant-projets, les coûts attachés
à la sauvegarde d'un accord éventuel précédent et
les causes liés à la rédaction du contrat.
I - 1 - 4 Les coûts de transaction ex-
post :
Les coûts de transaction ex-post cependant aux
coûts d'administration, de surveillance et de contrôle mis en place
par les cocontractants afin de veiller au respect des clauses contractuelles
(P. Joffre). Ils sont inhérents aux obligations et à la
réalisation du contrat. On y trouve notamment les coûts
générés par l'application de clauses contractuelles
inadaptées faisant dériver le contrat de son but initial, les
coûts de marchandage et de renégociation découlant des
corrections, des erreurs des omissions contenus dans les clauses
contractuelles, les coûts d'opportunisme. ces coûts apparaissent
après la signature du contrat.
Une difficulté supplémentaire vient du fait que
ces coûts sont interdépendants, ils apparaissent dans la
transaction plutôt simultanément que séquentiellement. Les
approches empiriques de la théorie des coûts de transaction
qu'ils sont difficilement mesurable et comportent plusieurs facteurs.
Schéma 2 : Les Facteurs de la
formation des coûts de transaction
Incertitude et complexité de l'environnement
Spécificité des actifs
Asymétries d'information
Rationalité limitée des acteurs
Coûts de transaction
Opportunisme
Fréquence des relations contractuelles
Petit nombre d'acteurs
Hold-up
Sélection adverse
Danger moral
Source : E.DESFAUTAUX et P. JOFFFRE in
encyclopédie de gestion
I - 1 - 5 L'OPPORTUNISME DANS LA
TCT :
Il est le principal facteur explicatif dans les coûts
de transition, selon O.E Williamson, l'opportunisme peut se
caractériser par toute attitude visant à divulguer sur le
marché les informations fausses, à omettre la transmission de
données importantes pour la conclusion d'un contrat ou toute attitude
visant à privilégier les intérêts d'une partie au
détriment d'une autre (O.E Williamson, 1985, P47). L'opportunisme fait
référence à la revanche de l'intérêt
propre, à tout effort calculé pour tromper, désinformer,
omettre ou induire en erreur un agent. L'opportunisme élargit
l'hypothèse classique selon laquelle les agents économiques sont
guidés par le souci de leur propre intérêt. Il biaise la
relation contractuelle par l'apparition des pratiques et d'attitudes à
la limite de l'égalité. Il peut se manifester après la
conclusion d'un contrat par le manquement d'un partenaire à ses
engagements contractuels obligeant les partenaires en place à des
nouvelles négociations.
Parmi tous ces facteurs influençant la formation des
coûts de transaction seul l'opportunisme nous intéresse dans notre
travail. L'opportunisme élargit l'hypothèse classique selon
laquelle les agents économiques sont guidés par le souci de leur
propre intérêt. Il biaise la relation contractuelle par
l'apparition des pratiques et d'attitudes à la limite de
l'égalité. L'opportunisme des agents peut se manifester
après la conclusion d'un contrat par le manquement d'un partenaire
à ses engagements contractuels obligeant les partenaires en place des
nouvelles négociations.
Ainsi O.E. Williamson (1993) montre que le comportement
opportuniste prévisible des acteurs limitent toutes formes de confiance
réciproque et poussent les entreprises à privilégier les
formes de développement internationalisé. Excluant quelque peu
la notion de confiance réciproque entre les acteurs, la
littérature de l'économie de coûts de transaction
reconnaît l'existence de trois grandes formes d'opportunismes :
- Le danger moral représente l'opportunisme ex-post de
la transaction puisqu'il se manifeste après la signature du contrat. Le
risque moral peut intervenir comme un vice de consentement dans le contrat
dès qu'un acteur ne peut être en mesure d'apprécier la
nature de l'action pris par un autre acteur.
- La sélection adverse découle de l'information
cachée. Elle a été identifiée par G. Akerlof (1998)
pour qui « l'action peut être observée mais sa
validité ne peut être contrôlée ». Il faut
à cet égard rapprocher la sélection de celle de la
symétrie d'information puisque les interlocuteurs commerciaux ne
disposent pas du même niveau de connaissance et de compétence face
à un problème déterminé.
- Le hold-up dans une transaction : La notion de hold-up
proposée par O.E. Williamson correspond à un comportement
différent de ce qui avait été prévu initialement
par les partenaires. Un des acteurs tire profit d'un avantage qui ne lui
était pas dédié. Le risque de hold-up est
particulièrement important lorsque l'indice de spécificité
des actifs est élevé pour l'un des partenaires. Ces derniers
risquent d'être lésé lors de l'exécution du
contrat.
II - 2 PARTICIPATION DU DIRIGEANT ET MODE
D'ORGANISATION
Elle dépend du type d'entreprise, de
la concentration du capital, de la nature et de l'identité de
l'actionnaire.
I - 2 - 1 NATURE DE L'ENTREPRISE :
L'identité des actionnaires principaux joue un
rôle important dans l'efficacité de la concentration du capital
comme mode de gestion des problèmes d'agence. La nature des conflits qui
vont émergés entre les différents stakeholdrers
dépend de nombreux paramètres, dont la répartition du
capital. Charreaux et Pitol - Belin, 1985 distingue trois catégories si
l'on établit une typologie d'entreprise fondée sur la nature du
contrôle.
La première regroupe une entreprise dominée par
une autre firme : dans cette catégorie, l'autonomie des dirigeants
par la présence d'une ou plusieurs actionnaires détenant un
pourcentage significatif du capital limite tout transfert de richesses en leur
faveur. En revanche la présence d'un actionnaire au détriment des
minoritaires
La deuxième regroupe les sociétés
familiales dont la maximisation de la valeur de la firme constitue un objectif
prioritaire des dirigeants compte tenu de leur engagement patrimonial dans
l'entreprise.
Le troisième groupe regroupe les grandes entreprises
cotées ou aucun actionnaire ne détient une part significative du
capital. Dans ce cas, les dirigeants peuvent être tentés de tirer
profit de la situation (avantage pécuniaire ou en nature) et spolier les
petits actionnaires.
I - 2 - 2 DIFFUSION DU CAPITAL :
Suivant le critère de concentration du capital, deux
types d'entreprises peuvent être relevés. Les entreprises a
actionnariat diffus et celle dont l'actionnarisation est moins diffus avec la
présence d'actionnaire dominant.
I - 1 - 2 - 1 La dispersion du capital :
Dans ces entreprises, il existe plusieurs actionnaires, aucun
n'est dominant. Dans ce cas de figure, aucun actionnaire ne sera incité
à investir seul dans les activités de contrôle, ce
comportement jugé de « passager clandestin » pourra
laisser libre cours à l'opportunisme des dirigeants. Cette forme
d'actionnariat se retrouve dans les grandes entreprises managériales ou
« entreprises ouvertes » dans lesquelles le dirigeant ne
détient aucun part significative du capital et la séparation des
fonctions de propriété et direction est quasi complète.
I - 2 - 2 - 2 Concentration du
capital :
Dans les entreprises où le capital est moins diffus,
la présence d'un actionnaire majoritaire va avoir des incidences sur
les mécanismes de contrôle. Ce dernier va investir dans les
activités de contrôle afin de s'approprier les rentes
supplémentaires. Il pourra ainsi influencer les décisions des
dirigeants en prenant les autres actionnaires à sa partie ou en
s'opposant simplement à leurs différentes décisions. Dans
cette stratégie qualifiée « d'entreprises
fermées », l'on retrouve d'une part des entreprises
contrôlées dans lesquelles une entreprise détient une part
significative du capital et nomme le dirigeant et d'autre part des entreprises
familiales dans lesquelles un membre de la famille détient une part
importante du capital social et est en même temps dirigeant de celle-ci
c'est le cas de la plupart des PME.
Notons néanmoins que selon les prévisions de
Jensen et Meckling, la diffusion du capital n'est favorable qu'en
présence d'un marché financier très actif (cas USA et pays
anglo-saxons dont les systèmes de gouvernance est orienté vers
les marchés financiers) et la concentration en cas de marché peu
actif (Europe Occidentale dont le système de gouvernance sont
orientés vers les réseaux et les banques) ou en l'absence du
marché financier (Cameroun).
II - 2 - 3 L'IDENTITE DES
ACTIONNAIRES :
Dans la littérature économique nous
distinguons trois types d'actionnaires : les actionnaires
dirigeants, actionnaires institutionnelles et les actionnaire
financiers.
II - 2 - 3 - 1 Les actionnaires
dirigeants :
G. CHARREAUX considère trois conceptions
différentes dans la littérature économique : La
Thèse de convergence des intérêts, la Thèse de
neutralité et l'enracinement.
a - La thèse de convergence :
Dans la thèse de la convergence des
intérêts, la détention par les dirigeants d'une part du
capital constitue une excellente incitation à gérer l'entreprise
dans l'intérêt des actionnaires ( A.A Berle, G.C Means 1932 ;
M.C Jensen, W.H Meckling, 1976). Plus la part du capital du dirigeant est
importante, plus la part du capital, la divergence d'intérêt entre
actionnaires et dirigeants est faible. Ainsi le système de
rémunération des dirigeants sous forme des stocks options est
destiné à réduire les divergences d'intérêts
entre actionnaires et dirigeants (H. MEHRAN 1995. Cependant comme l'ont
montré JENSEN et MECKLIN 1976, lorsque les dirigeants ne
possèdent pas la totalité du capital, ils sont incités
à accroître leur prélèvement dans l'entreprise
puisqu'ils ne supportent pas tout seuls le coup de leur opportunisme. Il faut
cependant accepter le fait que les intérêts des actionnaires et
des dirigeants ne soient jamais parfaitement alignés sauf s'ils ont la
totalité du capital de l'entreprise.
b - La thèse d'enracinement :
Dans la thèse d'enracinement, G. Charreaux 1997
remarque que les dirigeants qui possèdent une fraction importante du
capital de l'entreprise peuvent utiliser leur droit de vote pour s'enraciner.
Ce comportement n'est pas nécessairement négatif à la
richesse des actionnaires car les dirigeants propriétaires peuvent
souhaiter se protéger et conserver leur pouvoir, mais ils sont
confrontés à l'arbitrage précédemment décrit
concernant les avantages qu'ils peuvent tirer en tant que dirigeants et
actionnaires à la fois ;
c - La thèse de
neutralité :
Dans la thèse de la neutralité, Charreaux
conclut que dans une optique de maximisation de la valeur globale de la firme,
la thèse de convergence semble l'emporter car la performance
économique apparaît supérieure pour les firmes
présentant une faible séparation propriété
décision (G. Charreaux 1997). Toutes les structures sont
équivalentes et la concentration varie de telle sorte que cela favorise
la création des valeurs.
II - 2 - 3 - 2 Les actionnaires
institutionnels :
Ils représentent les partenaires influents pour
l'entreprise (M.P Smith 1996 ; W.T et al 1998) car leurs moyens financiers
sont importants et leur permettent de devenir des investisseurs actifs dans le
contrôle de la gestion de la firme. Ils peuvent ainsi choisir
d'influencer les dirigeant pour les obligés à accroître la
performance de la firme pour montrer leur mécontentement et ne pas
vendre leur action à perte (W.T Carleton et al 1998).
II - 2 - 3 - 3 Les actionnaires financiers :
La TA suppose que les actionnaires financiers possèdent
un accès privilégié à l'information sur les
concurrents de son secteur et exercent en conséquence un contrôle
plus efficace dans la gestion de la firme. Ils peuvent donc mieux cerner les
performances des dirigeants en les comparent aux entreprises pour lesquelles
ils détiennent l'information. Ces actionnaires financiers ont
également les capacités de traitement de l'information
financière et économique très importante. Ils disposent
des spécialistes capables d'analyser les comptes de l'entreprise, ses
perspectives de développement ainsi que la qualité de gestion.
Leur coût est moins élevé que celui auquel un actionnaire
individuel devra faire face pour réaliser une analyse économique
de l'entreprise par les services extérieurs et
spécialisés. En fin, ces actionnaires peuvent fournir à
l'entreprise une partie de ressources financières dont elle a besoin au
travers des prêts bancaires et d'autres types de crédit. Plus leur
part dans le financement de l'entreprise est importante, plus ils sont inciter
à contrôler les dirigeants pour préserver leur
intérêt et plus leur influence sur la gestion de la firme car ils
disposent d'un moyen de pression important pour contraindre les dirigeants
à maximiser la valeur de la firme (W.G CARNEY 1997).
SECTION II : LES CONFLITS ET LES MODES DE
RESOLUTION :
II - 1- ORIGINE ET INTENSITE DES CONFLITS ENTRE
ACTIONNAIRE
ET DIRIGEANTS
La théorie de l'agence considère que les
dirigeants sont les agents des actionnaires au sein de l'entreprise et qu'ils
ont vocation à gérer l'entreprise dans le sens de
l'intérêt des actionnaires (S.A. Ross, 1973 et M.C. Jensen et W.
H. Meckling, 1976). Or, les dirigeants et les actionnaires possèdent
des fonctions d'utilité différentes et agissent de façon
à maximiser leurs utilités respectives (S.A. Ross, 1973). Le
conflit d'agence induit par ce constat conduit à l'hypothèse d'un
opportunisme des dirigeants qui peut se concrétiser de diverses
manières :
II - 1 - 1 - 1 Le managerialisme :
La rémunération des dirigeants dépend
souvent de la taille des entreprises car, en pratique, ce sont habituellement
des enquêtes de salaires fondées sur le lien entre la taille et la
rémunération qui servent de base à la détermination
de la rémunération des dirigeants (G.P. Baker, M.C. Jensen et
K.J. Murphy, 1988). Ils sont alors incités à favoriser la
croissance (interne comme externe) même au détriment de la
création de richesse.
II - 1 - 1 - 2 La
diversification :
Elle peut être le symptôme d'un conflit entre
les actionnaires et les dirigeants. En effet, si les actionnaires peuvent
facilement diversifier le risque de leur portefeuille, il n'en est pas de
même pour les dirigeants qui ont investi tout leur capital humain dans
l'entreprise. Ces derniers peuvent de la sorte être amenés
à diversifier en contradiction avec l'intérêt des
actionnaires (Y. Amihud et B. lev, 1981. De ce fait, les acquisitions sont
d'autant plus diversifiées que la richesse des dirigeants est
investie dans l'entreprise et les dirigeants spécialistes d'une
technologie tendent à adopter des stratégies de
spécialisation sauf si les bénéfices personnels de la
diversification excèdent ceux de la spécialisation (D. May,
1995).
II - 1 - 1 - 3 La position
charnière des dirigeants :
Ils sont à la fois les représentants des
actionnaires, chargés de défendre leurs intérêts, et
les supérieurs des employés. Cet arbitrage pose des
problèmes de motivation. Même dans le cadre de la théorie
néoclassique de maximisation de la valeur, il est très probable
que, sauf incitations pécuniaires les exigences des salariés
(C.H. d'Arcimoles, 1995).
II - 1 - 1 - 4 Enracinement des
dirigeants :
B. Pigé (1998) définit l'enracinement comme
le processus qui permet au dirigeant de s'affranchir de la tutelle de son
conseil d'administration voire de ses actionnaires. Il peut ainsi gérer
l'entreprise dans une optique contraire à la maximisation de la
valeur. L'enracinement du dirigeant s'appuyant sur sa participation au capital
ou encore sur la mise en place de défenses anti-OPA8(*), sur sa participation à
des réseaux relationnels, sur des participations croisées au
conseil d'administration, et sur des techniques de l'ingénierie
financière lorsqu'il ne dispose pas de la surface financière
suffisante. Deux perspectives alternatives sur l'enracinement des dirigeants
peuvent être évoquées (M. Paquerot, 1995). Une perspective
favorable : la réalisation par les dirigeants d'investissements
spécifiques à leurs compétences va leur permettre de
dégager des rentes dont les actionnaires et les différents
partenaires de la firme seront indirectement bénéficiaires (R.P.
Castanias et C.E. Helfat, 1992). Une perspective mixte :
l'enracinement des dirigeants leur permet de se concentrer sur le long terme de
se dégager des pressions à court terme exercées par le
marché des actions.
Afin de lutter contre ces déviations, la gouvernance
d'entreprise met en jeu des leviers d'alignement du comportement des
dirigeants.
II - 2 - 2 LES MECANISMES DE RESOLUTION DES
CONFLITS.
Ces mécanismes de résolution des conflits sont
définis chez Caby et Hirogoyen.
II - 2 - 2 - 1 La géographie du
capital :
Le contrôle des actionnaires s'exerce au travers du
droit de vote (c'est même, à priori, le premier mode de
contrôle). G. Charreaux (1991) a détecté trois conceptions
principales quant à la liaison entre la performance et la structure de
propriété/ géographie du capital qui semble
s'affronter : la thèse de la convergence des intérêts
(plus le pourcentage détenu par les dirigeants est important plus
l'écart par rapport à l'objectif de maximisation de la valeur est
faible ; M.C Jensen et W.H Meckling , 1976) La thèse de la
neutralité (toutes les structures sont équivalentes, la
concentration de l'actionnariat variant de telle sorte que cela favorise la
maximisation de la valeur ; H. Demsetz 1 983) et la thèse de
l'enracinement des dirigeants.
Si l'on fait abstraction du problème de la
participation des dirigeants au capital de l'entreprise, on peut avancer que
les entreprises qui ont un capital peu concentrées laissent une marge de
manoeuvre appréciable aux dirigeants (on parlera d'entreprise
managériale) et qu'a l'inverse les entreprises au capital fortement
concentrées induisent un contrôle important des actionnaires sur
les dirigeants (on parlera d'entreprises contrôlées).
Pour la France, A. Jacquemin et E. de Ghellink (1978), G.
Charreaux (1991), M. Djelassi (1996) , E.R. Gedjalovic et D.M. Shapiro (1998),
R. Mtanios et M. Paquerot (1999) et H. Alexandre et M. Paquerot (2000) conclut
à une absence d'influence. On peut interpréter ce constat comme
une illustration de la thèse de la neutralité ou, ainsi que
l'indique H. Alexandre et M. Paquerot (2000) comme le résultat de
l'inefficacité des structures de contrôle et de l'enracinement
spécifique des dirigeants Français. On notera aussi que la France
se caractérise, à l'inverse des Etats-Unis par exemple, par une
concentration très élevée de l'actionariat (L. Bloch et E.
Kremp , 1999).
Au sein des entreprises contrôlées ou par rapport
à l'ensemble des autres entreprises, on peut distinguer un type de
contrôle particulier : le contrôle familial. J. Allouche et
B. Amann (2000), dans un remarquable état de l'art consacré aux
entreprises familiales ont recensé 107 publications académiques.
Ils notent qu'elles ont une importance économique
inégalé et représente la majeure partie du tissu
économique des pays occidentaux, que leur poids soit
apprécié de façon numérique ou en terme d'emploi et
de contribution à la création de richesse. En matière de
performance, ils constatent que les études convergent pour diagnostiquer
une supériorité marquée des entreprises familiales. Au -
delà des explications classiques fondées sur les théories
des droits de propriétés et de l'agence qui prônent la
convergence des intérêts, cette
« superformance » de l'entreprise familiale est parfois
expliquée par d'autres facteurs comme la confiance (J. Allouche ) et (B.
Amann 1998) . Dans le cas français, les études de G. Charreaux
(1991), J. Allouche et (B. Amann 1995), M. Djalassi (1996) ainsi que N.
Romieu et N. Sassenou (1996) ont observé une influence positive de
l'actionariat familial et A Jacquemin et E. de Gellinck (1978) une absence de
liaison.
En définitive, il n'apparaît pas de consensus
quant à l'influence de la géographie du capital sur la
performance de l'entreprise. J. Cubbin et D. Leech (1983) considèrent,
à ce propos, que l'influence de la géographie du capital ne peut
être sérieusement prise en considération qui si l'on
intègre la capacité des actionnaires à agir sur les
décisions, c'est-à-dire principalement la représentation
au conseil d'administration.
II - 2 - 2 - 2 La politique
d'endettement :
Le financement de la croissance des entreprises par la dette
(plutôt que par l'appel aux actionnaires) permet de réduire les
coûts d'agence (M.C. Jensen et W.H. Meckling, 1976). La dette motive
efficacement les dirigeants à tenir leurs obligations vis-à-vis
des prêteurs à la différence des dividendes pour leurs
actionnaires. C'est pourquoi en présence de free cash-flow, celui- ci
doit distribué aux actionnaires si la firme souhaite être efficace
et maximiser la richesse des actionnaires (M.C. Jensen, 1986). Le paiement
monétaire aux actionnaires réduit les ressources
contrôlées par les managers et, donc, leur pouvoir ; elle
les soumet aussi objectivement au contrôle du marché lorsqu'ils
veulent financer de nouveaux investisseurs. Cependant , E. Poincelot (1999) a
obtenu, dans le cas français, des résultats empiriques qui
infirment le rôle de contrôle de la dette.
Au- delà de la dette , le système bancaire peut
jouer un rôle de contrôle en cas de défaillance des
actionnaires ou si l'on considère qu'ils ne peuvent pas
véritablement jour leur rôle (J.E. Stiglitz, 1985). Comme le
signale G. Charreaux (1987), il s'agit d'une conception hétéroxe,
mais les exemples allemands et japonais semblent montrer qu'une telle
conception peut s'avérer réaliste.
II - 2 - 2 - 3 Le marché financier :
Tout d'abord, le marché financier intervient comme un
mécanisme de contrôle dans la mesure où les actionnaires
mécontents peuvent se défaire de leurs titres en entraînant
ainsi une baisse. Celle-ci induit une diminution de la
rémunération des dirigeants s'il existe une indexation et rend
plus difficile l'appel au marché pour se financer. Ensuite, le
marché financier intervient sous la forme du marché du
« contrôle des sociétés » (M.C. Jensen
et R.S. Ruback, 1983). En effet, si les objectifs stratégiques choisis
par les dirigeants ne satisfont pas à la contrainte de maximisation de
la richesse, un conflit d'intérêts apparaît entre les
dirigeants et les actionnaires qui peut être résolu grâce
à un instrument coercitif : la menace puis l'exécution
d'une prise de contrôle externe qui induit une modification des contrats
fondamentaux. C'est-à-dire, pour les dirigeants, un risque de
révocation à l'issue de la prise de contrôle.
Ce « marché du contrôle» peut
aussi exercer son rôle disciplinaire sans qu'une prise de
contrôle complète n'intervienne. On parle alors du
« marché du contrôle partiel »,
marché, en réalité beaucoup plus actif que le
précédent comme l'ont constaté J.E. Bethel, J. Porter
Liebeskind et T. Opler (1998). Le contrôle partiel de ces
investisseurs n'aura d'intérêt que s'ils peuvent influencer la
politique des entreprises concernées afin d'améliorer leur
performance. De surcroît, cette influence induit des coûts comme
la baisse de la diversification de leur portefeuille, l'affectation de
ressources au contrôle des dirigeants ou la proposition de
résolution en assemblée générale.
II - 2 - 2 - 4 Le marché du
travail :
Les participants individuels de la firme, en particulier les
dirigeants, font face à la discipline et aux opportunités
proposées par le marché du travail pour leur service tant
qu'à l'intérieur qu'à l'extérieur de la firme ( E.
F. Fama 1998). S'il n'existe pas d'indexation de la rémunération
sur la performance, les meilleurs d'entre eux seront amené à
partir. Inversement si les dirigeants ne sont pas performants, ils pourront
être remplacé soit par les individus issus des entreprises
(marché du travail interne) soit par des individus externes à
l'entreprise (marché du travail externe). Le marché du travail
est ainsi un instrument de discipline qui s'exerce sur les dirigeants.
Cependant, trois théories contradictoires de la
succession des dirigeants coexistent :
a- La théorie du « bon
sens » :
Une faible performance conduit aux remplacements du
PDG9(*) (M.P Alein , S.K
Paniant et R.C Lotz, 1979 ; G.R Salancik et J. Pfeffer, 1980), qui, en
conséquence, doit amener une amélioration de la performance (R.
Guest, 1962). Cette approche soutien qu'il est de la responsabilité des
dirigeants de maximiser la richesse des actionnaires.
b - La théorie « bouc
émissaire » :
La succession n'a aucun effet significatif sur la
performance. Même si elle est le résultat d'une faible
performance, elle sert d'exutoire (W.A Gamson et N.A. Scotch, 1964 ;
Lieberson et J.F.O. Connor , 1972 ; M.C. Brown, 1982). Les faibles
performances sont considérées comme temporaires, les changements
servent à fournir une réassurance symbolique que l'organisation
en tant que telle ne tolère pas une faible performance.
c - La théorie du « cercle
vicieux » :
Elle souligne la controverse. Le changement de dirigeant tend
à accroître la désarroi organisationnel et conduit
à diminuer encore la performance ( O. Grusky, 1963). D. C. Hambrick et
R.A d'Aveni (1992) propose ainsi une modélisation de ce
« cercle vicieux » et illustré par le schéma 3.
La divergence au sein de l'équipe de direction se traduit par des
erreurs stratégiques et le retrait de tiers (priants, fournisseurs,
banquiers, etc.) ce qui affecte la performance de l'entreprise et
génère des départs des dirigeants, volontaire ou non qui
déstabilisent à un rythme accéléré
l'équipe dirigeante et provoque à terme la défaillance de
l'entreprise.
Schéma 3 : Le cercle vicieux de la
divergence de l'équipe dirigeante et de
la faible performance
Composition divergente de l'équipe de direction
Défaillance du système d'information
Signes externes de la divergence de la direction
Départ en tant que bouc émissaire
Départ volontaire pour une meilleure
rémunération
Départ volontaire pour éviter une mauvaise
réputation
Arrivée de nouveaux membres de l'équipe dirigeante
Erreurs stratégiques
Retrait des tiers
Faible performance de l'entreprise
Source : D.C. Hambrick et R.A.
d'Aveni (1992)
Ce chapitre nous a permis non seulement de faire un tour
d'horizon sur les fondements théoriques de la participation du dirigeant
au capital, mais aussi de percevoir la nature des relations d'agence qui
existent qu'on soit dans une entreprise familiale ou managériale.
Suivant plusieurs travaux, la participation du dirigeant au capital joue un
rôle particulier dans la gestion de cette relation. Ceci peut expliquer
l'absence de conformité des études empiriques entre la part du
capital détenu et le rendement des entreprises. Dès lors, le
problème de l'indicateur des performances se trouve posé dans les
études empiriques antérieures.
CHAPITRE II :
DEBATS THEORIQUES AUTOUR DE LA
PARTICIPATION DU DIRIGEANT DANS
LA LITTERATURE ECONOMIQUE
La structure de propriété et notamment la
participation du dirigeant au capital peut être un moyen de
contrôle efficace de la gestion des dirigeants, car elle permet de
réunir sous certaines conditions les bases d'un contrôle efficace.
Avant d'aborder le contrôle proprement dit, nous présenterons les
bases conceptuelles et empiriques. La question soulevée par ce courant
littéraire apparaît plus générale et porte en fait
sur les déterminants organisationnels de la performance des firmes. Elle
soulève un certain nombre de question. Quel est le critère de
performance à retenir ? faut-il maximiser la valeur globale ou la
richesse des actionnaires ?
SECTION I : HISTORIQUE DE LA PARTICIPATUION DU
DIRIGEANT AU CAPITAL : UNE ETUDE EMPIRIQUE
La question posée par la littérature
économique apparaît plus générale et porte en fait
sur les déterminants organisationnels de la performance des firmes.
Aucune conclusion à ce jour ne paraît établi entre la
détention du capital par le dirigeant et la performance, les multiples
études donnant les résultats contradictoires. Dans cette partie,
nous examinerons les bases conceptuelles et les problèmes empiriques
auxquels font face les chercheurs.
1 - 1 LES BASES CONCEPTUELLES.
La théorie de l'agence, formalisée par Jensen et
Meckling (1976), énonce l'idée que, dans une entreprise où
les fonctions de propriété et de décision sont
séparées, les dirigeants et les actionnaires ont une relation
d'agence, les dirigeants étant les agents et les actionnaires les
mandants. Cette relation engendre des coûts d'agence qui contribuent
à réduire le bénéfice comptable, donc la
performance de l'entreprise et l'évaluation qu'en font les investisseurs
potentiels. Les entreprises dans lesquelles on note la présence de
coûts d'agence devraient ainsi avoir une performance financière
inférieure à celles où les fonctions de
propriété et de décision sont assumées par les
mêmes personnes. Toutefois, les coûts d'agence peuvent être
limités par des activités de contrôle assumées par
la détention du capital par les dirigeants. Les détenteurs de
blocs de contrôle, comme les dirigeants, pourraient trouver un
intérêt à assumer ces activités de surveillance,
dans la mesure où ils possèdent une part importante des actions.
Les bénéfices qu'ils pourraient en tirer en terme
d'appréciation de la valeur de leurs placements pourraient compenser les
coûts supplémentaires encourus. Ce n'est évidemment pas le
cas du petit investisseur qui ne détient qu'un très faible
pourcentage des actions. Par ailleurs, les investisseurs institutionnels
pourraient disposer des ressources humaines et des connaissances requises pour
assumer correctement les fonctions de contrôle des agents. Certaines
théories concurrentes à la théorie d'agence ont
également été proposées. A coté du
développement des bases conceptuelles plusieurs auteurs ont
réalisé les études empiriques sur la détention du
capital par le dirigeant et la performance.
1 - 2 LES ETUDES EMPIRIQUES SUR LA DETENTION
D'ACTION PAR
LE
DIRIGEANT
Les dirigeants qui dominent le capital,
échapperaient à tout contrôle et pourrait gérer en
fonction d'objectif contraire à la maximisation de la valeur ; les
firmes dont le capital est dominé réaliseraient une performance
inférieure. Il existe des positions intermédiaires selon laquelle
la relation entre performance et structure de propriété n'est pas
linéaire.
Ainsi, Stulz (1988), s'appuyant sur une argumentation
fondée sur les prises de contrôle extérieur conclut que la
valeur de la firme s'accroît dans un premier temps, puis décroit
au delà du seuil de 50% (pourcentage contrôlé par les
dirigeants). Un résultat nuance similaire est soutenu par MSV
(1988).Aucune conclusion à ce jour ne paraît être
établi, les multiples études donnant des résultats des
résultats contradictoires (Lawriswsky, 1984).
La plupart des études conformément à la
thèse de Berle et Means concluent à une performance
supérieure pour les firmes gérées par leurs
propriétaires, mais la différence n'est pas le plus souvent
statistiquement significatif.
En France, une étude de Mourgues (1987) conclut
à une performance économique des firmes contrôlées
par leur dirigeant, significativement supérieure, sur la base des
critères comptables.
Plus récemment Demsetz et Lehn (1985) rejettent toute
liaison entre la performance et la structure de propriété en
étudiant la relation entre le taux de rentabilité comptable sur
fonds propres et le taux de concentration du capital détenu par les
principaux actionnaires. Ce résultat confirme la thèse de
neutralité soutenue par Demsetz (1983). Ce test et cette conclusion ont
été critiqué par MSV. Ces derniers ayant eu recours au Q
de Tobin. Comme indicateur de performance, identifient une relation non
linéaire entre la performance et le pourcentage du capital
détenu par le conseil d'administration, censé
représenté le capital détenu par les dirigeants.
Enfin, Holderness et Sheehan (1988) en ayant recours au Q de
Tobin et au taux de rentabilité comptable des capitaux propres ne
trouvent aucune différence significative de performance entre les
firmes à capital diffus et celle donc le capital est détenu par
un actionnaire majoritaire.
La plupart des études empiriques sont critiquables sur
deux points : problème de performance.
MSV et Djelassi ont critiqué la conclusion obtenue par
Demsetz et Lehn en arguant que la relation entre la performance
mesurée par le Q de Tobin et la structure de propriété
n'était pas linéaire. En adoptant deux seuils critiques 5% et 25%
pour le pourcentage détenu par le conseil d'administration, ils
démontrent le caractère non linéaire de la relation. Leurs
résultats indiquent une relation positive entre la performance et le
pourcentage détenu dans la zone 0-5%, négative 5-25% et positive
dans la zone située au-delà de 25%. Ils concluent de ces
résultats que jusqu'à 5%, la convergence prédomine de
5-25% l'effet de l'enracinement l'emporte enfin au delà de 25% , l'effet
d'enracinement est à nouveau dominé par la convergence des
intérêts.
Gérard Charreaux a retenu les seuils de 30% et de 50%
pour le pourcentage de capital représenté par le Conseil
d'Administratif et 20% et 50% représenté par les dirigeants. Les
résultats obtenus pour le pourcentage représenté par les
administrateurs font apparaître une relation négative,
significative au seuil de 5% dans la zone située au-delà de 50%,
uniquement pour le critère de Sharpe et pour le taux de
rentabilité des fonds propres mesurés à partir des
valeurs de marché.
Djelassi (1996) montre une relation positive entre l'indice de
Marris et le type de propriété mais elle n'est pas significative.
Pour les autres indicateurs, le coefficient tend vers zéro et n'est pas
significatif . En retenant les indicateurs économiques
c'est-à-dire l'objectif de maximisation de la valeur globale de la
firme, la performance des firmes familiales apparaît supérieure
. Inversement si on retient les indicateurs boursiers, du point de vue des
actionnaires, la structure de propriété apparaît neutre et
sans incidence sur la performance.
Djelassi M., (1996) dans le cas des entreprises
Françaises cotée établit une relation positive entre la
performance et les entreprises contrôlées à actionnaire
principal detenant entre 0 et 20% du capital (convergence) et une relation
négative au delà de 20% enracinement.
I - 2 - 1 LA DETENTION DES ACTIONS PAR LE DIRIGEANT
AU CAPITAL
La participation des dirigeants au capital de l'entreprise de
l'entreprise est susceptible de favoriser leur enracinement et de les amener
à prendre des décisions contraires à
l'intérêt des autres actionnaires. On note cependant que cet
argument est quelque peu contradictoire avec le caractère indicatif
supposé d'une rémunération sous forme de stock d'option ou
d'action qui est censée rapprocher les intérêts des
actionnaires et des dirigeants. M.C Jensen et W.M Meckling, 1976 ) ont
cependant montré que la performance de l'entreprise s'accroît
lorsque les dirigeants détiennent entre 0 et 5-7% du capital puis
décroît lorsque leur participation augmente jusqu'à 10-12%,
les résultats étant divergents pour des pourcentages
supérieurs selon les échantillons. De même, B.E. Hermalin
et M.S Wersbach (1991) ont trouvé que la performance augmente avec la
participation jusqu'à ce que cette dernière atteigne 1% du
capital puis diminue lorsque la participation continue à augmenter. Cela
revient à dire que la participation des dirigeants doit être
suffisamment importante pour qu'il y ait une communauté
d'intérêt entre les actionnaires et les dirigeants mais, pas trop
pour que les dirigeants s'échappent pas aux contrôles des
actionnaires en s'enracinant et en gérant les entreprises de
façon non conformes aux intérêts des actionnaires, les
avantages de l'enracinement surpassent ceux de la convergence avec les
actionnaires. On peut aussi rapprocher ce résultat de la version aux
risques que peuvent développer les dirigeants au fur et à mesure
qu'ils accumulent les actions de l'entreprise. Lorsque le dirigeant
possède une faible participation au capital social, celle-ci influence
positivement la prise des risques, mais, au fur et à mesure qu'ils
accroissent leur participation, ils diminuent la prise des risques.
Deux autres études corroborent, à moindre
titre, ces interprétations. D'une part, R.A Cole et H. Mehran (1998)
constatent que l'entrée des dirigeants au capital social de leur
entreprise après transformation de leur statut mutualiste en
société côtés par action améliore la
performance de l'entreprise, d'autre part, G. Jensen, D. Solberg et T. Zorn
(1992) notent un lien négatif significatif entre le montant des
dividendes et la part du capital détenu par les dirigeants. En revange,
nous avons constaté une influence positive de l'actionnariat sur la
performance de l'entreprise surtout si le secteur d'appartenance de
l'entreprise est dynamique. Ainsi, de considération sectorielle
spécifique pourrait nécessiter une plus grande latitude
managériale et nuancer l'influence négative de
l'enracinement.
On peut aussi tenter d'appréhender l'influence de la
participation du dirigeant, en tant qu'instrument d'enracinement, sur les
performances des entreprises au travers des OPA. En effet, celle-ci est souvent
la sanction d'une gestion contraire aux intérêts des actionnaires.
De ce fait, M. Song et R. Walkling (1993) ont décelé que la
possibilité d'être la cible d'une OPA est corrélée
négativement avec la participation détenue par les dirigeants,
que les OPA hostiles sont moins profitables lorsque les dirigeants
détiennent d'une part importante du capital mais que la richesse des
actionnaires est positivement reliée à la participation de la
direction lorsque l'offre hostile est une réussite. Dans la même
perspective, d'autres trouvent que plus la participation des dirigeants est
importante plus la probabilité de résistance aux OPA est
forte.
En Revanche, W. H. Mikkelson et M.M Partch (1989) mettent sen
évidence que la participation du dirigeant au capital n'est pas
liée à la probabilité de survenance d'une OPA. Cependant,
cette absence de relation reflète deux effets opposés, un faible
contrôle managérial est associé à une plus grande
probabilité d'OPA, mais à une faible probabilité que cette
OPA réussisse. Autrement dit, lorsque les dirigeants possèdent
une faible part du capital, ils sont moins enracinés et dégradent
moins la performance de l'entreprise offrant, R. Morsck, A Shleifer et R.W
Vishy (1988) ont constaté que la probabilité de survenance d'une
OPA augmente avec la participation du dirigeant et ceci particulièrement
lorsque l'offre est amicale.
Dans la littérature économique, la
participation du dirigeant au capital et performance a fait l'objet de
nombreuses études et regroupe trois principaux éléments
qui sont :
I - 2 - 2 LE DIRIGEANT ET LA
PERFORMANCE
Ces études s'intéressent aux administrateurs
internes, au double rôle joué par le PDG10(*) et à l'impact
de leur présence sur la performance. Cette section englobe les travaux
portant sur la rémunération des cadres et du
président-directeur général (PDG) puisque l'octroi d'une
participation au capital constitue souvent une facette de leur
rémunération. Nous y incluons également ceux qui
caractérisent la structure de contrôle par la taille du conseil
d'administration. Ainsi, le pourcentage d'actions détenu par les
dirigeants et Boyd (1995), le double rôle joué par le PDG, retient
la proportion d'administrateurs internes et la taille du conseil
d'administration à titre d'indicateurs de la structure de
contrôle. Finalement, d'autres auteurs se distinguent en utilisant la
valeur monétaire des actions détenues par les dirigeants
plutôt que le pourcentage détenu, soutenant que les dirigeants se
soucient d'abord de cette valeur plutôt que du contrôle que la
participation leur procure. Les résultats sont peu concluants.
D'une part, Barnhart et Rosenstein (1998), affirment que la
détention d'actions par les dirigeants permet d'améliorer la
performance de l'entreprise. Ce résultat est cohérent avec les
énoncés qui découlent des propositions de Jensen et
Meckling (1976). D'autre part, selon Holthausen et Larcker (1999), une forte
proportion d'administrateurs internes entraîne une hausse de la
rémunération des dirigeants et une baisse de la performance,
venant ici supporter la thèse de l'enracinement.
Au contraire, il est difficile, voire impossible, de
conclure à l'existence d'une relation entre la structure de
détention et la performance et Boyd (1995) ne trouve aucune relation
entre le fait que le PDG soit à la fois chef de la direction et
président du conseil d'administration et la performance, ce qui donne
raison à la thèse de la neutralité.
Morck, Shleifer et Vishny (1988) proposent plutôt une
relation entre la fraction de capital détenu par les gestionnaires et la
valeur de l'entreprise qui varie selon la proportion d'actions détenue
par les dirigeants. Il semblerait qu'au fur et à mesure que cette
proportion augmente, les dirigeants alignent leurs objectifs sur ceux des
actionnaires externes ce qui permet de maximiser la valeur de l'entreprise.
Ainsi, Djelassi distingue entre 0% et 5% de détention par les
dirigeants, la performance de l'entreprise s'accroît avec l'augmentation
du pourcentage de détention; de 5% à 25% de détention, la
performance de l'entreprise diminue; au-delà de 25%, la performance
recommence à augmenter, mais plus lentement.
TABLEAU 1 : Résumé des
études utilisant les dirigeants à titre d'indicateur de la
structure
de contrôle
AUTEURS
|
SUJET
|
TYPE DE MESURE DE LA PERFORMANCE
|
CONCLUSION
|
Barnhard et Rosensteins (1998)
|
Analyse empirique de la relation entre la composition du
conseil d'administration, la détention d'action par les dirigeants et la
performance de l'entreprise
|
Intégré le Q de Tobin
|
Il existe une relation entre le pourcentage d'action
détenu par les dirigeants et la performance de l'entreprise.
La composition du CA et la performance sont influencé
par les mêmes facteurs et corrélée puisque la structure de
contrôle s'adapte au fil des temps pour permettre la maximisation de la
valeur de la firme.
|
Bhagat Carey et Elson 1999
|
Relation entre la détention d'action par les
dirigeants, l'efficacité des activités de surveillance et la
performance.
|
Comptable et boursière
|
Il existe une relation possible entre la valeur des actions
détenues par les dirigeants et la performance de l'entreprise.
|
Boyd 1995
|
Impact du double rôle jouer par le PDG sur la
performance de l'entreprise.
|
Comptable
|
Le double rôle jouer par le PDG n'affecte pas la
performance de l'entreprise en général. Toutefois les conditions
de l'industrie affectent la relation entre les deux éléments et
entraîne parfois une hausse ou une baisse de la performance.
|
Chung et Pruitt 1996
|
Facteur affectant la détention d'action par les
dirigeants, la valeur marchande de l'entreprise et la
rémunération des cadres.
|
Intégré Q de Tobin
|
La détention d'action par les dirigeants, la valeur
marchande de l'entreprise et la rémunération des cadres sont
corrélées. Relation positive entre la détention d'action
par le dirigeant et la performance de l'entreprise.
|
Core, Holthausen et Lareker 1999
|
Relation entre le gouvernement d'entreprise, la
rémunération du PDG et la performance de l'entreprise.
|
Comptable
|
Les entreprises ayant une structure de gouvernement
déficiente ont le problème d'agence plus important. Les PDG
reçoivent une rémunération plus élevée et la
performance est moindre.
|
Himmelperg, Hubbard et Palia 1999
|
Facteur influençant la détention d'action par
les dirigeants et relation entre la structure de détention et la
performance.
|
Intégré Q Tobin
|
La détention d'action par les dirigeants dépend
des caractéristiques de l'environnement de l'entreprise. Il est
difficile de conclure quant à une relation entre la structure de
détention et la performance puisque cette dernière dépend
également des caractéristiques de l'environnement de
l'entreprise.
|
Morck, Shleifer et Vishni 1998
|
Relation entre la détention d'action par les dirigeants
et la performance de l'entreprise.
|
Intégré Q Tobin
|
Entre 0 et 5% de détention par les dirigeants la
performance de l'entreprise s'accroît avec l'augmentation du pourcentage
de détention ; de 5 % à 25% de détention la
performance diminue au-delà de 25% la performance recommence à
augmenter mais plus lentement.
|
Yermack 1996
|
Relation entre la taille du CA11(*) et la performance de l'entreprise.
|
Intégré Q Tobin
|
La performance est inversement proportionnelle à la
taille du CA
|
Source : Pascal Lapointe 2000 dans
structure de propriété, Investisseur institutionnel et
performance de l'entreprise : Le point de connaissance.
I - 2 -3 PARTICIPATION DES ADMINISTRATEURS
EXTERNES A LA RECHERCHE DE LA PERFORMANCE
Ces études, caractérisent le conseil
d'administration par la proportion d'administrateurs externes ou
indépendants par rapport au total des administrateurs. Certaines
études utilisent plutôt le pourcentage d'actions détenu par
ces mêmes administrateurs externes à titre d'indicateur de la
composition du conseil d'administration, dont celle de Hambrick et Finkelstein
(1995). Toutefois, que les auteurs utilisent la proportion d'administrateurs ou
le pourcentage d'actions détenu.
D'autres s'intéressent à l'effet de certains
événements touchant la composition du conseil sur la performance
boursière. Baysinger et Butler (1985) concluent qu'il n'existe aucune
relation entre la performance de l'entreprise et le nombre ou le niveau de
participation des administrateurs/actionnaires externes, ce qui supporte la
thèse de la neutralité.
Bhagat et Black (2000), quant à eux, tentent de
mesurer la relation entre la composition du conseil d'administration et la
performance de l'entreprise sur la période comprise entre 1985 et 1995.
Les auteurs en arrivent à la conclusion que les entreprises dont la
performance est inférieure au secteur réagissent en augmentant le
nombre d'administrateurs externes au conseil. Toutefois, comme rien n'indique
selon eux qu'il y ait une relation entre la composition du conseil et la
performance de l'entreprise, cette stratégie n'a aucun impact sur leur
performance.
Au contraire, plusieurs auteurs concluent que la performance
de l'entreprise est supérieure, dans différents contextes, en
présence d'administrateurs/actionnaires externes, validant ainsi la
théorie de l'agence. Dans une étude similaire, Davidson (1992)
utilisent un échantillon d'acquisitions par les dirigeants entre 1983 et
1989 et tentent de déterminer l'impact de la composition du conseil sur
la richesse des actionnaires. Ils démontrent également que les
entreprises dont le conseil est majoritairement composé
d'administrateurs externes enregistrent des rendements anormaux
supérieurs lors de telles transactions. Ensuite, Daily et Dalton (1993)
s'intéressent aux petites entreprises, considérant qu'il s'agit
du groupe d'entreprises pour lesquelles la relation entre la structure de
contrôle et la performance doit être la plus forte, ils concluent
également que peu de ces entreprises mettent effectivement en place les
mécanismes qui permettent d'accroître l'indépendance du
conseil.
I-2-4 ETUDES UTILISANT LE DIRIGEANT ET LES
ADMINISTRATEURS EXTERNES ET LA PERFORMANCE
Ces études utilisent une combinaison d'indicateurs
touchant à la fois les administrateurs internes et externes pour
caractériser la structure de contrôle des entreprises de leur
échantillon
Agrawal et Knoeber (1996) démontrent d'abord que
l'utilisation d'un de ces mécanismes de contrôle dépend
largement de l'utilisation des autres facteurs, donc que les effets d'un seul
mécanisme de contrôle sur la performance de l'entreprise doivent
être interprétés avec prudence. La validation empirique de
la relation entre ces mécanismes et la performance de 400 grandes
entreprises leur démontre ensuite que, d'une part, la détention
d'actions par les dirigeants améliore la performance, supportant ainsi
les travaux de Jensen et Meckling, et d'autre part, la présence
d'administrateurs externes a un impact négatif sur la performance.
Hermalin et Weisbach (1991), s'intéressent à la
relation entre divers indicateurs de la structure de contrôle, dont la
composition du conseil d'administration et la rémunération du
PDG, et la performance dans les entreprises de services publics. Ils
soutiennent qu'il faut considérer la composition du conseil
d'administration comme étant une des alternatives pour contrôler
les problèmes d'agence entre les dirigeants et les actionnaires. Ainsi,
sur un échantillon de 142 entreprises cotées à la bourse
New York, ils découvrent une relation non linéaire entre la
détention d'actions par les dirigeants et la performance de
l'entreprise, ce qui supporte la thèse de l'enracinement, et aucune
relation entre le nombre d'administrateurs externes et cette même
performance, ce qui valide la thèse de la neutralité.
Tableau 2 : Résumé des Etudes
utilisant les Administrateurs externes
A titre d'indicateur de la structure de
contrôle
Auteur
|
Sujet
|
Type de mesure de la performance
|
Conclusion
|
Baysinger et Butler (1985)
|
Impact de la présence d'administrateurs externes au
conseil d'administration (CA) sur la performance.
|
Comptable
|
Il n'existe aucune relation entre le nombre d'administrateurs
externes au CA et à la performance de l'entreprise.
|
Bahgat et Black ( 2000)
|
Relation entre l'indépendance du conseil d'administration
et la performance.
|
Comptable, boursière et intégrée.
|
Les entreprises dont la performance est décevante
répondent en augmentant le nombre d'administrateurs externes. Cette
stratégie n'est pas efficace puis que rien n'indique qu'il y ait une
relation entre composition du conseil et la performance.
|
Byrd et Hickman (1992)
|
Relation entre la présence d'administrateurs externes et
la performances boursières pour les actionnaires lors des prises de
contrôle.
|
Boursière
|
La présence d'administrateurs externes au CA permet
d'améliorer la performance boursière de l'entreprise lors de la
prise de contrôle.
|
Daily et Dalton (1993)
|
Relation entre la structure de contrôle et la performance
dans les petites et moyennes entreprises
|
Comptable
|
Les PME qui augmentent la taille de leur CA et qui embauchent
plus d'administrateurs externes performent mieux.
Les entreprises gérées par leur fondateur comptent
moins d'administrateurs et moins d'administrateurs externes au CA.
|
Hambrick et Finkelstein (1995)
|
Effet de la structure de contrôle sur la
rémunération des PDG.
|
Niveau de rémunération du PDG.
|
Las conditions salariales varient selon que l'on note la
présence ou non d'un actionnaire externe important.
Dans les entreprises sans actionnaires externes importants la
philosophie est de maximiser la rémunération du PDG en se basant
sur les conditions de l'industrie. Ce qui diminue la performance.
|
Lee Rosenstein Rangan et Davidson (1992)
|
Impact de la composition du CA sur la richesse des actionnaires
suite à des acquisitions par les dirigeants.
|
Boursière
|
Les rendements anormaux générés par une
acquisition par les dirigeants sont supérieurs ou le CA est
contrôlé par les administrateurs externes indépendants.
|
Rosenstein et Wyaatt (1990)
|
Effet de la nomination d'un administrateur externe par le PDG sur
la richesse des actionnaires.
|
Boursière
|
La nomination d'un administrateur externe par le PDG
entraîne une augmentation de la richesse des actionnaires.
|
I- 3- LE CONCEPT DE PERFORMANCE
La performance est l'un des sujets controversés en
gestion. Chaque personne qui s'y intéresse l'aborde selon l'angle
d'attaque qui lui est spécifique. Ceci traduit la diversité des
modèles conceptuels proposés dans la littérature. Dans ce
sens, C. Marmuse (1997) affirme que la performance n'existe pas. Il s'agit
alors d'un concept contingent et multidimensionnel mais nécessaire pour
apprécier toute décision prise.
La problématique de l'évaluation de la
performance s'inscrit dans une optique de compétitivité. Pour G.
Charreaux (1998), il s'agit de savoir si une entreprise a su créer ou
est en mesure de créer, sur un horizon déterminé,
davantage de valeur pour ses actionnaires que ses concurrents.
I-3-1 DEFINITION DE L'INDICATEUR DE
PERFORMANCE
La commission IP de l'AFGI (1992)
définit un indicateur de performance comme donnée (prise au sens
large) quantifiée qui mesure l'efficacité et/ou l'efficience
de tout ou partie d'un processus ou d'un système (réel ou
simulé), par rapport à une norme, un plan ou un objectif
déterminé, et accepté dans le cadre d'une stratégie
déterminée et accepté dans le cadre d'une stratégie
d'entreprise.
L'étude des indicateurs de la performance a fait
l'objet de nombreux travaux de recherche notamment ceux de R. Kaplan, DP Norton
(1998), E. Cohen (1991), P. Drucker (1996), J.C Marme, OB. Brandouy (1997) et
G. Charreaux (1998).
Les principales publications consacrées aux PME
traitent le plus souvent de la concentration de la propriété du
capital social (Samira R. et al) 2001), Charreaux (1995) de la centralisation
du pouvoir (Wamba 2001).
L'inventaire des études réalisées sur la
liaison structure de propriété performance fait apparaître
une garde diversité des indicateurs de performance retenus.
I-3-2 NOTION DE MESURE DE LA PERFORMANCE
Dans la perspective de la théorie financière,
deux optiques peuvent être traditionnelles défendues par
appréhender la notion de maximisation de la valeur de
marché : Celle de maximisation de la valeur de fonds propres
(RE/KP) et celle de maximisation de la valeur globale la firme.
Le premier conduit apprécier la performance du point
de vue des actionnaires. Il s'agit également d'un chemin logique, car
l'étude des formes de propriété se fait le plus souvent,
relative à une situation où le dirigeant est le
propriétaire unique du capital auquel cas il n'y a pas divergence entre
les intérêts des actionnaires et dirigeants.
La seconde consiste à retenir comme critère de
référence, la maximisation de la valeur globale de la frime (Re
econ). Elle diffère du PT du point de vue précédent
à deux égards premièrement, par une même valeur de
la frime, la répartition peut se faire en faveur des créanciers,
au détriment des actionnaires. Une telle éventualité est
tout à fait possible et a notamment soulevé par Fama et Miller
(1972)
Indépendamment de la distinction des objectifs, valeur
de fonds propre ou valeur globale de la frime, une autre séparation
peut être introduite entre indicateurs de performance en post et
ex-anté. Les mesures évoquées précédemment
ont un caractère ex-post car les taux de rentabilité sont
mesurés hors posteriori. Il est également possible de
définir les indicateurs exprimant la performance ex-anté. Ainsi,
le ratio de Marris (Capitalisation boursière/KP comptable) ou le Q de
Tobin (valeur de marché de la frime /valeur capitale de l'actif
économique) constituent des mesures ex-anté s'ils sont
évalués à partir de la valeur de marché de la firme
constatée actuellement. Celle globale est fonction des anticipations,
notamment de croissance et de rentabilité. Et le Q de Tobin ainsi que
la ration de Marris, reflètent une performance attendue de
l'étude. A partir de ce qui précède, nous
présenterons les différentes mesures de la performance dans la
littérature économique et les débats empiriques.
I-3-4 LES DEBATS AUTOUR DU PROBLEME DE
MESURE
L'INDICATEUR DE PERFORMANCE DANS LE
MONDE
La première difficulté majeure dans
l'étude empirique de la relation entre la structure de contrôle et
la performance est celle du choix des indicateurs de performance, dont Weiner
et Mahoney (1981) considèrent le nombre comme pratiquement infini. Les
chercheurs ont trois choix : le rendement comptable, le rendement boursier ou
une combinaison des deux. D'ailleurs, la nature de l'indicateur de performance
retenu comme une variable modératrice et ils distinguent les
études existantes selon qu'elles utilisent l'une ou l'autre de ces
catégories d'indicateur.
I-3-4-1 Le rendement comptable
Le rendement comptable est généralement
mesuré par le taux de rendement de l'actif (ROA)12(*) ou celui de l'avoir des
actionnaires (ROE)13(*).
Ces mesures sont évidemment soumises aux critiques habituelles,
liées à l'effet des choix comptables, à la
diversité internationale des principes et à l'absence de prise en
compte des éléments intangibles. Par ailleurs, la mesure de la
performance par le rendement comptable ne tient pas compte du risque de
l'actionnaire alors que cet élément est fondamental dans
l'évaluation de tout rendement.
Par contre, selon Hambrick et Finkelstein (1995), il
apparaît plus logique d'utiliser le rendement comptable pour mesurer la
performance de l'entreprise puisque les dirigeants sont souvent
évalués sur cette base. Il demeure que le ROE et le ROA sont
influencés par plusieurs facteurs spécifiques à
l'entreprise et son industrie, et qu'il est difficile de tenir constants les
différents facteurs pour isoler l'effet de la structure de
contrôle. Les rendements comptables ont été employés
par Boyd (1995), R.Wanda (2002) et plusieurs auteurs.
I-3-4-2 Le rendement boursier
Au contraire, les mesures boursières tiennent
généralement compte du risque de l'entreprise et des
particularités de l'industrie dans laquelle elle évolue. Elles
représentent donc la meilleure évaluation de la performance d'une
entreprise. Toutefois, comme l'affirment Deckop (1987), le rendement boursier
est souvent influencé par des événements hors du
contrôle des dirigeants et il devient alors difficile d'isoler l'effet de
la structure de propriété sur le rendement. Par ailleurs, si la
structure de propriété influence les prix des actions, son effet
devrait être incorporé dans les prix dès le début de
la période d'observation et il devrait être impossible de
détecter une relation rendement-contrôle, sauf lorsque celui-ci
change. Il conviendrait donc d'employer des études de type
événementiel de préférence aux analyses
longitudinales.
II-3-4-3 Combinaison de deux rendements
Certaines études utilisent plutôt une
combinaison de rendements comptables et boursiers pour mesurer la performance
de l'entreprise. Plusieurs auteurs reconnaissent la
complémentarité de ces mesures et les utilisent en
parallèle, mais rares sont ceux qui ont tenté de les
intégrer.
L'un des ratios le plus utilisé pour tenter
d'intégrer les mesures comptables et boursières est le Q de Tobin
(Himmelberg, Hubbard et Palia 1999, R. Wanda 2002). Il est calculé en
divisant la valeur marchande du passif et de l'avoir des actionnaires par la
valeur de remplacement des immobilisations.
Le ratio de la valeur comptable à la valeur marchande
est utilisé fréquemment comme approximation. .Nous nous limitons
volontairement ici aux études les plus récentes, qui donnent en
général les références des travaux plus anciens du
Q de Tobin, mais ce ratio, qui semble par ailleurs associé aux
rendements futurs, ne tient aucun compte des coûts de remplacement.
Agrawal et Knoeber (1996), Barnhart et Rosenstein (1998), Bathala, Moon et Rao
(1994), Chung et Pruitt (1996), Jensen, Solberg et Zorn (1992), McConnell et
Servaes (1990) et Morck, Shleifer et Vishny (1988) utilisent, entre autres, le
Q de Tobin dans leurs études.
I- 3- 5 LA NATURE DU CONTRÔLE DES
DIRIGEANTS
Il est difficile de quantifier le contrôle car il s'agit
d'un concept multidimensionnel. Cette notion réfère au pouvoir
d'influencer de façon durable les décisions courantes et
stratégiques de l'entreprise en matière d'exploitation, de
financement et d'investissement. Les études empiriques portent donc, en
majorité, sur l'un ou l'autre de ces groupes d'intervenants. Afin de
mesurer le contrôle exercé par les initiés et/ou les
actionnaires externes, la plupart des études se basent sur la notion de
« blocs de contrôle ». Un bloc de contrôle
représente la concentration d'actions votantes entre les mains d'un ou
de quelques actionnaires. L'utilisation de blocs de contrôle permet de
prendre en compte les discontinuités dans le contrôle plutôt
que de ne considérer que le pourcentage détenu par le plus gros
détenteur.
Utiliser cette dernière méthode reviendrait
à reconnaître une relation linéaire entre le pourcentage
d'actions détenu par l'actionnaire principal et son implication dans
l'entreprise, ce qui est faux. La caractérisation des blocs de
contrôle peut se faire de deux façons. Dans la première, le
bloc existe lorsqu'une personne ou un groupe détient une proportion des
droits de votes qui dépasse un seuil fixé arbitrairement. Selon
la deuxième, développée par Cubbin et Leech (1983), le
degré de dispersion du capital mesuré par l'indice de Herfindahl
et le degré de contrôle requis permettent d'identifier la taille
nécessaire d'un bloc d'actions pour qu'il procure le contrôle.
Cette méthode, qui pose des problèmes de mesure importants qui eu
recours à des publications exceptionnelles du CDA14(*) ou à un service
commercial.
En pratique, les études définissent donc un
seuil arbitraire pour les blocs d'actions permettant de détenir le
contrôle. Il ne semble exister aucune règle précise pour
l'identification du pourcentage de droits de vote nécessaire à
l'identification d'un bloc de contrôle et le choix d'un seuil est
généralement influencé par la réglementation
locale. Par exemple, aux États-Unis, VLN15(*) considère qu'un actionnaire
détient un bloc lorsqu'il possède plus de 5% des actions.
Fama et Jensen (1983) proposent deux types d'entreprises :
celles avec séparation de la propriété et de la
décision et celles sans séparation de la propriété
et de la décision. Chaganti et Damanpour (1991) se fondent sur les
dimensions de la propriété et caractérisent les
entreprises selon qu'elles sont de type « concentré-impliqué
» ou « dispersé-détaché », selon que les
gestionnaires sont contrôlées ou non par certains actionnaires et
selon que le pourcentage de détention par les dirigeants est faible ou
élevé.
Charreaux (1991), ajoute un cinquième type
d'entreprise, contrôlées par une autre société,
où la séparation des fonctions de propriété et de
décision n'est pas totale en raison du manque d'indépendance des
dirigeants face aux actionnaires. Ces typologies présentent l'avantage
de caractériser précisément les entreprises mais leur
application est difficile. Elles semblent peu utilisées.
Dans les faits, les études empiriques de la relation
structure de contrôle - performance peuvent être divisées en
trois groupes :
- Le premier rassemble les travaux qui caractérisent
le contrôle par la composition du conseil d'administration et plus
précisément par la proportion d'administrateurs externes ou
à la présence de blocs de contrôle détenus par
ceux-ci.
- Le deuxième inclut les études qui portent sur
la proportion d'administrateurs internes au conseil ou sur la présence
de blocs de contrôle détenus par ceux-ci. Il inclut
également les études portant sur le rôle joué par le
président directeur général et la
rémunération de celui-ci puisque la participation au capital
devient souvent un élément primordial de l'enveloppe de
rémunération offerte aux cadres supérieurs.
- Le dernier groupe inclut des études hybrides, qui
utilisent à la fois les initiés et les actionnaires externes
comme indicateurs de la structure de contrôle.
Ce débat nous permettra de mieux cernée l'enjeu
de la détention du capital par le dirigeant et performance.
SECTION II : INDICATEURS DE LA
PERFORMANCE DANS LA
LITTERATURE ECONOMIQUE
Les indicateurs de performance de la firme regroupe les
indicateurs comptables et
de marché.
II -1 LES INDICATEURS
COMPTABLES :
Ils reposent sur les données consolidées ,
seules susceptibles de rendre compte de la situation économique et
financière des entreprises. Ces données constituent une source
d'information privilégiée pour les actionnaires et les dirigeants
qui participent à la gestion de la firme dans leur décision
(Djelassi, 1996). Elles permettent aussi d'évaluer l'efficacité
de la gestion de la firme, c'est-à-dire l'impact de la structure
organisationnelle sur la performance. Nous présenterons ainsi quatre
ratios :
- Le ratio résultat d'exploitation sur chiffres
d'affaires (REC)
- Le ratio résultat d'exploitation sur actif
économique (REAE)²
- Le ratio valeur ajoutée sur chiffre d'affaires
(VACA)
Ces ratios permettent de mesurer la rentabilité
d'exploitation de l'entrerpise ainsi que la rentabilité des actifs
investis.
II-2 LES INDICATEURS DE
MARCHE
Ils permettent de se rendre compte du rôle incitatif
à la performance que peut exercer les actionnaires sur les dirigeants
(Djelassi, 1996). C'est ainsi que nous avons :
- La rentabilité boursière des actionnaires Ri,
t (pour une entreprise i et une durée t).
Ri,t= ((Pi, t + Di, t)/Pi,t-1)-1 Avec
Pi, t et Pi, t-1 les cours d'actions au 31/12 des
années t
t-1, et Di,t les dividendes versés au cours de
l'année.
- L'excédent de rentabilité boursière des
actions par rapport à la rentabilité du marché(Excess)
permet de distinguer de la rentabilité boursière de ce qui
provient du marché financier et des conditions économiques
générales de ce qui résulte de la peformance propre
à l'entreprise.
Excess= Ri,t - Rm,t
Avec Rm,t la rentabilité du marché à
l'année t.
- La mesure de Sharpe (shp) permet de tenir compte du risque
total mesuré par l'écart type de la rentabilité
boursière des actions.
Shp = (Ri,t - RFt) / Eti avec
RFT le taux sans risque estimé par le taux sur les
obligations d'Etat de l'année t
Eti l'écart type de la rentabilité des actions
de la société i et réalisée au cours de
l'année t.
- Le ratio de Marris qui est le ratio capitalisation
boursière sur valeur comptable des capitaux propres (VAL).
VAL i, t = Cbi,t/Cpi,t avec
Cbi,t la capitalisation boursière, Cpi, t les capitaux
propres exprimés à leur valeur comptable.
- Le ratio valeur de marché de la firme sur la valeur
comptable des actifs. Il permet de mesurer la valeur parténariale de la
fiirme et est noté VALF3
VAL Fi,t = (CBi,t + Dfi,t)/ Actif i, t avec
CBi,t la capitalisation boursière,
Dfi,t les dettes financières
actif i, t l'actif économique de la firme i et
réalisé au cours de l'année t.
La relation entre la structure de proprieté et la
performance des entreprises est sans doute complexe . En effet, dans un pays
où la proprieté est concentrée, une meilleure
connaissance de l'impact d'une modification de la structure de
propriété et notament la participation du dirigeant au capital
permettra aux uns d'orienter leurs recherches vers l'identification des
structures optimales en présence des divers indicateurs. Des divergences
d'opinions proviennent d'abord des bases conceptuelles utilisées. Ainsi,
les théories de l'agence, de la neutralité et de l'enracinement
sont tour à tour opposées pour expliquer la relation qui devrait
exister entre la structure de propriété et la performance. De ce
fait, la mesure de la performance et de la propriété est faite
à partir de nombreux indicateurs, ce qui la comparaison des
résultats difficiles. Pour l'instant, de nombreuses études
existent. Aucun consensus ne s'en dégage. Ces études étant
conduit dans divers pays (Canada, Angleterre, Etats-Unis, France) qu'en est-il
des PME camerounaises ?
DEUXIEME PARTIE
IMPACT DE LA PARTICIPATION DU DIRIGEANT AU CAPITAL SUR
LA PERFORMANCE DES PME CAMEROUNAISES
La première partie de notre travail nous a permis
à partir d'une revue de la littérature économique de
déterminer les bases théoriques et empiriques de la participation
du dirigeant au capital et performance.
Dans cette partie, il sera question pour nous de
présenter les caractéristiques des PME camerounaises et de notre
échantillon (Chap III). Ensuite nous nous attellerons à
présenter notre méthodologie afin de déterminer
l'influence de la détention du capital par le dirigeant sur la
performance (Chap IV).
CHAPITRE III :
SPECIFICITE DES PME CAMEROUNAISES
ET CARACTERISTIQUES DE NOTRE ECHANTILLON
La notion des petites et moyennes entreprises n'est pas
seulement dimensionnelle.
Entre l'artisanat, dans lequel l'homme assume en
général par lui -même la conception et contribue
manuellement à la réalisation et à la vente des produits
ou des services qu'ils proposent, et l'entreprise totalement
mécanisée ou intégrée dans laquelle le patron a
disparu pour faire face à des cadres supérieurs qui assument la
fonction patronale sans relation avec la masse ouvrière qu'ils dirigent
, ils subsistent, aussi bien dans l'industrie que dans le commerce, toute une
gamme d'entreprise qui se caractérise, puisqu'elle on a prit l'habitude
, cette dernière année d'englober sur le thème de PME.
Nous présenterons en première section les caractéristiques
des PME en général et spécifique des PME camerounaises
et en deuxième section, nous présenterons les
caractéristiques des entreprises et du dirigeant de notre
échantillon.
SECTION I : LES CARACTERISTIQUES DES PME
CAMEROUNAISES
La compréhension du contexte économique des
PME camerounaises ne peut se faire sans une définition de celle-ci,
définition qui permettra de cerner leurs caractéristiques dans
leur milieu d'évolution.
I - 1 LA DEFINITION DE LA PME
La définition de la PME se fera en trois temps :
dans un premier temps, nous présenterons la PME telle qu'elle est
définie par la littérature, ensuite les différentes
définitions des organismes camerounais et enfin l'approche retenue.
I - I - 1 LA PME SELON LA LITTERATURE
Du point de vue de l'économie industrielle,
l'existence des PME sera observée dès lors que les atouts
liés à une grande taille n'existe pas : dans un secteur
d'activité donné, lorsque les effets d'échelle technique
ne jouent pas, lorsque les coûts de coordination internes deviennent trop
élevée, l'avantage est à la petite ou moyenne taille. On
pourrait rejoindre Witerwulgme (1998) qui fait la distinction entre les
critères quantitatifs et qualitatifs.
I - 1 - 1 - 1 Critères qualitatifs de
définitions de la PME :
Pour définir la PME , aucun critère ne saurait
avoir une valeur absolue . en fait, la PME paraît se caractériser
davantage par des critères qualitatifs. Les critères de fonds
peuvent selon nous être ramené à trois. La
responsabilité, la propriété de la recherche d'un objectif
de richesse particulier.
a) La responsabilité :
Il s'agit de la responsabilité directe, personnelle et
finale du patron qui apparaît en définitif bien souvent comme le
seul décideur. C'est ainsi que la confédération
générale des PME fournie dans l'article 2 de ses statuts la
définition suivante : « Les petites et moyennes
entreprises sont celles dans lesquelles les chefs d'entreprise assument
personnellement et directement les responsabilités financières,
techniques, sociales et morales de l'entreprise, quelque soit la forme
juridique de celle-ci.
La propriété du patrimoine sociale est le fait
d'un homme ou de sa famille quelque soit la forme juridique adoptée, ce
qui se traduit le plus souvent par une confusion de patrimoine .
Précisément il ressort d'une enquête récente que
d'une part, trois fois sur quatre , le dirigeant d'une entreprise moyenne
possède la majorité des capitaux et que d'autre part , la
majeure partie des entreprises moyennes ont le statut juridique de la
société anonyme (G. Hirigoyen, 1981). On n'a donc affaire
à des entreprises personnelles ou familiales trop souvent
camouflés en fausses sociétés de capitaux .
b) L'existence d'un objectif particulier de
richesse :
Il nous apparaît que l'objectif de rentabilité
ne représente pas la même chose au niveau d'une PME et au niveau
d'une grande entreprise. D'une part, parce que dans ces entreprises de
rémunération personnelle joue un rôle important par rapport
aux grandes entreprises. D'autre part parce qu'à l'échelle de la
grande entreprise, on raisonne en terme de rentabilité à long
terme alors que dans les PME le problème dans la plupart des cas est un
problème de recherche de la rentabilité à court terme.
c) Une structure centralisée :
Le système décisionnel de la MPE est fortement
centralisé, même si l'organigramme peut donner l'apparence d'une
relative délégation d'autorité. Il est vrai que la
distinction propriétaire- dirigeant n'existe pratiquement pas. Dans plus
de 80% de cas, l'autorité réelle est détenu par le ou les
propriétaires, phénomène qui tient à l'origine
familiale, et bien souvent récente dans la société (C.
Martin, 1981).
La centralisation observée à propos de la
décision se retrouve dans le système financier qui joue quant
à lui un rôle qui accentue encore l'idée de se pouvoir
responsable de la définition des besoins, de la collecte et de la
gestion des ressources, le système financier reçoit relativement
peu de l'extérieur et se trouve par conséquent dépendant
de la capacité financière personnelle du ou des dirigeants. Deux
conséquences en résultent d'une part une relative autonomie vis
à vis de l'environnement, d'autre part illégitimité de la
structure financière tenant au fait que les actions, en
général n'ont cotées en Bourse, reste, selon l'expression
d'O. Gélinier, « piégés dans le ghetto
familial ».
On peut en dénombrer plusieurs parmi
lesquels :
- Le rôle prépondérant joué par le
dirigeant (MARCHESNAY et Julien, 1998),
- Le fait que l'entreprise soit dirigée par ses
propriétaires de manière personnalisée et qu'elle soit
indépendante de tout groupe industriel ou financier,
- L'incertitude à laquelle fait face la PME à
travers ses capacités d'évolution et d'innovation.
I - 1 - 1 - 2 LES CRITERES QUANTITATIFS DE
DEFINITIONS PME
Ils reposent sur les principaux éléments
suivants :
- Le nombre d'employés qui conduit par exemple à
considérer en Union Européenne : la TPE ou micro entreprise
dont l'effectif est au plus ou égal à 10 employés.
La PE dont l'effectif est compris entre 10 et 100
employés et la ME (moyenne entreprise) comprenant au plus 250
employés.
- Le CAF qui dans le cas précédent
doit être inférieur à 40 millions
d'euros,
- Le total du bilan qui selon la même base doit
être inférieure à 27 millions d'euros,
- La détention des droits de vote et du nombre d'action
par les groupes industriels ou financiers qui dans la même zone ne doit
pas excéder 25%.
I - 1 - 1 - 3 LES
DEFINITIONS CAMEROUNAISES
Il existe au Cameroun plusieurs définitions de la PME
selon les organismes qui interviennent dans leur domaine. On note les
définitions des organismes suivants :
· Le MINDIC à travers le code des investissements
identifie les PME à partir des caractéristiques suivantes :
- La création d'emploie permanent pour les Camerounais
à concurrence d'un emploi par tranche inférieur à 5
millions de FCFA d'Investissements programmés par l'entreprise,
- Le niveau d'Investissement qui doit être
inférieur à 1 milliard de FCFA,
- La détention du capital à la hauteur de 65%
pour les personnes morales ou physiques de droit camerounais.
· Le Conseil Economique et Social : il fait la
distinction : il fait la distinction entre la petite et la moyenne
entreprise. Ainsi :
- La PE est une entreprise aux capitaux et dirigeants
camerounais disposant de moyens économiques réduits, employant
au plus de 10 personnes et les investissements sont inférieurs à
20 millions de FCFA,
- La moyenne entreprise dont le nombre de salariés est
supérieur à 10 et ne dépasse pas 100, le chiffre d'affaire
est inférieur ou égale à 1 milliard et demi de FCFA.
· Le FOGAPE qui définissait la PME comme
étant tout entreprise présentant les différentes
caractéristiques suivantes :
- La détention du capital à hauteur de 51% par
les nationaux,
- La nationalité camerounaise de ses dirigeants,
- Le chiffre d'affaire n'excède pas le milliard
CFA,
- Le montant des investissements cumulés
inférieur à 500millions de FCFA,
- Les montants des encaissements de crédit à CT
par caisse qui est inférieur à 200 millions de FCFA.
· La BEAC qui retient les critères
ci-après :
- La détention du capital à la hauteur de 51%
par les nationaux et dirigeants,
- Le chiffre d'affaire est inférieur à 500
millions,
- Les fonds propres n'excédant pas 100millions de
FCFA,
- Les encours de crédit par caisse inférieur
à 100 millions de FCFA
I - I - 1 - 4 VERS UNE APPROCHE DE DEFINITION DE LA
PME
Les définitions quantitatives étant
biaisées, il faudrait recourir soit à une approche qualitative,
soit à une combinaison de deux. Nous referons à cet effet
à deux auteurs :
· P.A Julien pour lequel la PME présente les
caractéristiques suivantes :
- La petite taille
- La personnalisation ou centralisation de la gestion,
- La faible spécialisation du travail,
- Le système d'information externe simple du fait du
marché proche,
- Le système d'information interne peu complexe et peu
organisé,
- Une stratégie intuitive et peu formalisée.
· O. TORRES qui définit la PME à partir de
la notion de proximité :
La proximité spatiale qui est le reflet de sa petite
taille, celui-ci ne pouvant généralement qu'occuper un
marché local, régional ou national presque pas international,
- La proximité hiérarchique qui résulte
de la centralisation de sa gestion : la faiblesse de la ligne
hiérarchique dans la PME renforce le concept de proximité,
- La proximité fonctionnelle et la coordination de
proximité qui traduisent la faible spécialisation : la
faiblesse de la ligne hiérarchique traduit une difficulté de
différenciation des tâches, une polyvalence des différents
membres dans l'exécution des tâches,
- Les systèmes d'information de proximité qui
traduisent : au plan interne les médias internes via les
informations verbales, le dialogue et le contact direct ; et sur le plan
externe par les noeuds de relation entre le dirigeant et les acteurs de
l'univers de la PME,
- La proximité temporelle qui caractérise la
nature intuitive et peu formalisée de la stratégie de la PME.
En somme la PME apparaît dont comme une entreprise dans
laquelle peut se manifester l'un de ces traits de proximité quelle que
soit sa taille. Le comportement prime donc les critères quantitatifs
(taille, chiffre d'affaire, total bilan).
II - CARACTERISTIQUES
DES PME CAMEROUNAISES
Comme les autres pays d'Afrique Centrale, le Cameroun se
caractérise par une foule des PME/PMI dont les propriétés
sont confondues entre les nationaux et les étrangers qui opèrent
dans un cadre plus ou moins formel et se conformant en totalité ou
en partie avec les exigences de l'administration en matière de
fiscalité, d'enregistrement et de réglementation.
Ces différentes entreprises se retrouvent dans
différents secteurs d'activités qui influencent leurs
caractéristiques compte tenu de la nature de l'environnement et des
caractéristiques sectorielles.
II - 1 LES PME DANS LES
DIFFERENTS SECTEURS
La population de PME camerounaise est évaluée
à 50 000 avec un rythme annuel de création de l'ordre de
300016(*). Celles - ci
sont réparties dans les différents secteurs en fonction des
activités qui sont :
- L'artisanat qui regorge les entreprises réalisant des
objets d'art, la couture, la décoration, l'ameublement, la sculpture, la
mode,
- L'agroalimentaire qui jadis était la chasse
gardée des industries étrangères, aujourd'hui, on note
ainsi une foule des PME/PMI brassicoles, laitières, minoteries,
huilerie, boulangeries,
- L'industrie de transformation qui font usage des
technologies pour la production. On retrouve ici les savonneries, le textile,
de l'aluminium,
- Les prestataires de services qui ont la particularité
d'offrir les services non tangibles comme la plupart des PME des
économies / domptée. Les PME camerounaises font face à un
environnement qui modèlent leur fonctionnement et détermine
leurs performances. Les caractéristiques des PME camerounaises peuvent
alors s'apprécier sur plusieurs plans :
II - 2 FONCTIONNEMENT
DES PME CAMEROUNAISES
Les éléments de fonctionnement des PME
camerounaises concernent le statut juridique, l'organisation et le
marché.
La plupart des PME sont des entreprises familiales
enregistrées ou non, avec une organisation simple et
hiérarchisée. Celles-ci évoluent dans divers secteurs.
II - 2 - 1 LE CADRE
REGLEMENTAIRE DES SA
Il sera apprécier selon les dispositions
réglementaires concernant les sociétés anonymes et suivant
la perception des entreprises de son poids sur leurs activités.
S'agissant des dispositions réglementaires concernant
les SA , l'acte uniforme OHADA en son article 414. prévoit que le mode
d'administration et les SA avec administrateur général. C'est
ainsi que la taille des conseils varie entre 3 (trois) et 12 (douze) membres
(article 416) avec possibilité de dépassement jusqu'à 24
en cas de fusion (article 418). Le conseil peut contenir des membres non
actionnaires dans la limite du tiers des administrateurs (article 417).
L'administrateur général intervient dans les
SA dont le nombre d'actionnaires est inférieur ou égal à
3, celle-ci sont ainsi libre de constituer un conseil d'administration ou
à défaut de se doter d'un administrateur général
qui assume les fonctions d'administration et de direction de l'entreprise
pouvant être secondé par un adjoint.
II-2-2. LE CADRE REGLEMENTAIRE
DE LA SARL
La SARL est une société dans laquelle les
associés ne sont responsables des dettes sociales qu'à
concurrence de leur rapport. Elle peut être constituée par une
personne physique ou morale ou par deux ou plusieurs personnes physiques ou
morales, ou à la fois par les personnes physiques ou morales.
Le capital social de la SARL ne peut être qu'à un
million de FCFA.
(1 000 000). Il est divisé en part social dont la
valeur nominale ne peut être inférieure à 5000FCFA .
La SARL est gérée par un ou plusieurs
gérants. Les gérants sont des personnes physiques associés
ou non . Ils sont nommés par les associés soit dans les statuts,
soit dans un acte ultérieur. Dans le second cas et sauf stipulation
contraire des statuts , la décision est prise à la
majorité des associés représentant plus de la
moitié du capital social.
II - 2 - 2 STRUCTURE DU CAPITAL ET POUVOIR DES
PME CAMEROUNAISES
II-2-2-1Concentration de la
propriété du capital social dans les PME camerounaises
Le capital social que le dictionnaire universel
définit comme « l'ensemble des moyens financiers et techniques
dont dispose une entreprise » est généralement détenu
dans le cas d'une PME par un petit nombre de personnes appelées
actionnaires appartenant le plus souvent à la famille (Charreaux, 1985).
Le dirigeant étant en plus actionnaires. Comme le fait remarquer G.
Chareaux, cette situation s'explique entre autre par l'inexistence d'un
marché financier organisé qui permettrait à ces
entreprises de céder leur titre. Empiriquement, dans le contexte
camerounais.R. Wanda (2001) conforte ce motif et ajoute que l'opacité
de la structure de propriété de l'ensemble des entreprises
s'analyse par le désir des actionnaires de contrôler en interne
la firme et de se partager les rentes. Cette réticence des PME à
ouvrir le capital peut en outre s'expliquer par la faiblesse du capital humain
du dirigeant/ propriétaire dont l'attachement à son entreprise
se justifierait en partie par l'absence de solution alternatives sur le
marché de travail. Pigé, 2002).et surtout issus de ces
actionnaires . Comme le fait remarquer G. Chareaux, cette situation s'explique
entre autre par l'inexistence d'un marché financier organisé qui
permettrait à ces entreprises de céder leur titre.
II- 2- 3 LE POUVOIR DANS LA PME
CAMEROUNAISE
Le fait que l'essentiel des pouvoirs soit
centré sur le dirigeant dans une PME, n'est qu'une conséquence
de la concentration du capital social telle qu'évoquée dans la
mesure où la constitution du capital social des PME est le plus souvent
faite par affinité familiale amicale et/ou tribale (Wamba, 2001) et dans
un contexte où il existe rarement des dirigeants non
propriétaires. On rencontre très peu de cas de séparation
entre les fonctions de gestion et de décisions (Wamba, 2001). Cette
situation place le dirigeant /propriétaire de la PME dans une logique de
pouvoir illimité de gestion, de décision et de contrôle lui
permettant d'être au centre des décisions de l'entreprise.
SECTION II: LES CARACTERISTIQUES DES ENTREPRISES
NOTRE ECHANTILLON
Ces caractéristiques correspondent aux variables qui
ont permis d'identifier les PME de notre échantillon
II -1 LES CARACTERISTIQUES DE
L'ENTREPRISE
Tableau 3 :
Source : notre enquête
Notre échantillon constituée de 34 entreprises,
a un pourcentage de 23% qui sont crées avant 1990, 32.4% entre 1990 et
1995 ;1995 - 2000 et 4% représente les entreprises crées
après 2000
Forme juridique :
Tableau 4 :
Source : notre enquête
Plus de 50% de nos échantillons est
représente par les SA et les SARL ont un pourcentage de 44.1%
Tableau 5 :
Source : notre enquête
Notre échantillon est composé de 44.1% des
entreprises industrielles,35% représentent les entreprises de services
et 20% sont des entreprises commerciales.
Tableau 6 :
Source : notre enquête
Ces résultats montrent que 61.8% des entreprises de
l'échantillon emploie au moins 50 personnes, 17.6% ont un effectif
compris entre 50 -100 et 2.9% de l'effectif se situe entre 100 et 450 employer
au-delà de 150 employer nous avons un pourcentage de 17.6%.
II - 2 CACACTERISTIQUES DU DIRIGEANT DE NOTRE
ECHANTILLON
PROFIL BIOGRAPHIQUE
Tableau 7 :
Source : notre enquête
Ces statistiques montrent que la plus part des dirigeants
d'entreprises des entreprises camerounaises ont un age compris entre 41 et
50ans et représente 41.2% de l'échantillon. Ces résultas
vont dans le même sens que ceux Stamford. Ces dirigeants sont pour la
plus part des anciens cadre de l'entreprise
Tableau 8 :
Source : notre enquête
Ces statistiques montrent que dans la plus part des
entreprises les hommes sont des dirigeants avec un pourcentage
élevé par rapport aux femmes. Soit 73% contre 26.5%.Ces
résultats montrent le taux élevé des dirigeants
camerounais de sexe masculin.
Tableau 9 :
PROFIL PROFESSIONNEL
Source : notre
enquête
A partir de ce résultat, nous remarquons que 11.8% des
dirigeants de l'échantillon ont un niveaux d'étude primaire,
20.6% ont le niveau secondaire le niveau universitaire représente 67.6%
des dirigeants des entreprises 32.4% des dirigeants ont un niveau
d'étude au égal au secondaire. Ces études corrobore les
travaux KOMBOU selon lequel le niveau d'étude des dirigeants camerounais
est plus tôt bas.
Tableau 10 :
Source : notre enquête
On remarque que sur 34 dirigeants, 14 seulement ont suivi une
formation en sciences de gestion. Ils représentent un pourcentage de
58.8% pour les dirigeants n'ayant pas suivi la formation en
gestion.
Tableau 11 :
Source : notre enquête
Sur notre échantillon de 34 entreprises,les dirigeant
propriétaire représentent 17.6%,les dirigeants salariés
38.5%, les dirigeants avec participation au capital 44.1%.Ce qui dans les
entreprises camerounaises les dirigeants détiennent le capital
représente un taux définitif de 61.7%. Ce qui implique la
quasi-majorité sont des entreprises à dominance familiale. C'est
ainsi qu'on constate à partir de notre échantillon que
l'actionnariat n'est pas très ouvert. les entreprises ayant plus de 6
actionnaires ont un pourcentage faible, soit 35%.
Tableau 12:
Selon l'échantillon de l'étude, entre et 5% , le
dirigeant est influencé par l'actionnaire majoritaire à 100% et
au delà de 5% le dirigeant est influencé par l'actionnaire
majoritaire à 50% dont la firme est gérée à partir
d'une relation d'agence actionnaire dirigent .
Tableau 13 :
Source : notre enquête
Tableau 14
Dans les entreprises de notre
échantillon, 60% se caractérise par l'influence de
décision du dirigeant par la nature du lien avec l'actionnaire
majoritaire.
Ce chapitre nous a permis de définir les
caractéristiques des PME en général et le cas
spécifique du cameroun. Ainsi, nous avons aussi défini les
caractéristiques des entreprises de notre échantillon ainsi que
celles de nos dirigeants, il importe maintenant de vérifier la
véracité de nos hypothèses.
CHAPITRE IV :
ANALYSE METHODOLOGIQUE
ET RESULTATS
Dans ce chapitre, il est question pour nous
de présenter l'approche méthodologique adoptée ainsi que
les résultats de notre recherche.
SECTION I : APPROCHE METHODOLOGIQUE ADOPTEE
La méthode de recherche scientifique comporte deux
chemins possibles : la démarche hypothético-déductive
et celle dite empirico-déductive17(*). La première consiste à la
vérification de la théorie. Il s'agit d'infirmer ou de confirmer
la théorie. La deuxième quant à elle consiste en la
construction de la théorie. Il est question ici de demander comment
construire la théorie à partir des faits observés.
De ces deux démarches, celle que nous adoptons dans
notre étude peut être qualifiée
d'hypothético-déductive. Il est question ici dans un premier
temps de passer à la conceptualisation de notre recherche à
travers une revue critique de la littérature existante,
conceptualisation qui aboutira à la construction des hypothèses
et l'opérationnalisation qui suivra permettra de déterminer la
nature des données à collecter. En effet, une hypothèse ne
peut être considérée comme scientifique que dans la mesure
où elle est susceptible d'être vérifiée par des
informations concrètes. Mais, tout ceci est possible par la
résolution de deux problèmes :
- La collecte des données nécessaires à
la vérification des hypothèses ;
- Le traitement des données.
I - LA COLLECTE DES DONNEES :
La collecte des données implique la définition
d'un échantillon au sein de la population préalablement
définie. Il sera question ici de présenter la procédure de
constitution
I - 1 -LA CONSTITUTION DE
L'ECHANTILLON :
Il est impossible de contacter tous les individus des
unités statistiques pour leur soumettre le questionnaire
matériellement et physiquement. L'importance de cette
détermination est d'autant plus considérable qu'elle conditionne
la possibilité de généralisation des résultats.
* La population :
Les informations nécessaires à l'analyse sont
obtenues auprès des entités qui constituent le groupe (population
ou univers). Par définition la population est l'ensemble de tous les
éléments définis dans l'espace et dans le temps
concerné par le même problème, objet de
l'étude18(*). Pour
ce qui est de notre étude, la population est constituée par
l'ensemble des entreprises ayant pour territoire d'activité les villes
de Douala et de Yaoundé qui sont les principales du Cameroun.
* Le cadre d'échantillonnage.
Il est constitué par la liste exhaustive des individus
de la population. Dans le cadre de notre recherche, la pauvreté des
données statistique ne nous ont pas permis d'avoir un nombre
élevé d'échantillon. Les entreprises présentent sur
le terrain ne déposent pas de données financières à
l'INS.
Certaines entreprises inscrites sont introuvables sur le
terrain c'est-à-dire sans local.
* La Méthode
d'échantillonnage
Les méthodes d'échantillonnages sont nombreuses
et multiples, c'est ainsi qu'on distingue :
- Les méthodes dites probabilistes :
Dans ces méthodes, tout élément de la
population présente une probabilité connue à priori et
différente de zéro d'appartenir à l'échantillon.
Parmi ces méthodes on peut citer le sondage aléatoire simple, le
sondage systématique, le sondage stratifié, le sondage par grappe
et le sondage à plusieurs degrés.
- La méthode des quotas :
C'est une méthode d'échantillonnage non
aléatoire permettant d'obtenir un échantillon ayant une certaine
représentativité de la population étudiée. Comme
dans la méthode de l'échantillon aléatoire
stratifiée, la population est segmentée en fonction des
critères définis à priori de telle sorte que chaque
élément appartient à un segment et un seul. A chaque
élément appartient à un segment un quota qui indique le
nombre de réponses à obtenir :
- Les méthodes par choix raisonné
Elles reposent fondamentalement sur le jugement, et se
distinguent en cela des méthodes probabilistes dont l'objectif consiste
précisément à éliminer cette subjectivité.
Les échantillons constitués par choix raisonné permettent
de choisir de manière très précise les
éléments de l'échantillon et ainsi, de garantir plus
facilement le respect des critères exigés par certains
désignation de recherche choix
l'homogénéité19(*).
L'application de l'une ou l'autre de ces méthodes
suppose préalablement l'existence d'un cadre d'échantillonnage
précis. Du point de vue pratique, la procédure que nous avons
adoptée est celle d'un échantillon par jugement et
précisément la technique de boule de neige. En nous aidant de
l'annuaire téléphonique et le livret zoom20(*) de chaque ville, nous avons
dressé une liste de notre échantillon, nous avons enfin
reçu les informations financières de l'Institut National de la
Statistique afin d'apprécier leur performance.
I - 2 PROCEDURE DE RECUEIL DES
DONNEES :
L'obtention des informations relatives
à la participation du dirigeant du capital social et performance
financière des entreprises camerounaises nous a conduit à
utiliser l'enquête par le questionnaire (Annexe1).
* Présentation :
L'enquête par le questionnaire consiste à poser
à un ensemble de répondants, le plus représentatif d'une
population, une série de questions relatives aux informations
recherchées. Elle se distingue du simple sondage d'opinion par le fait
qu'elle vise la vérification des hypothèses théoriques et
les tests statistiques que ces hypothèses suggèrent.
Dans le cadre de notre étude, notre questionnaire
s'adresse aux dirigeants des entreprises camerounaises. Les repondants sont
appelés à faire un choix entre les modalités qui leur sont
proposées ou à écrire leur réponse en toutes
lettres.
* Les Variantes du questionnaire
GAUTIER21(*) distingue différents types de
questionnaire :
- Le questionnaire par poste ;
- Le questionnaire par téléphone ;
- Le questionnaire distribué.
Alors que QUIVY et VAN CAMPENHOUDT parlent de type de
questionnaire : celui dit « d'administration
indirecte » lorsque l'enquêteur le complètent
lui-même à partir des réponses qui lui sont fournies par le
répondant ; et le questionnaire dit « d'administration
directe ». Ici le répondant remplit lui-même. Le
questionnaire lui est remis en main propre par l'enquêteur qui lui donne
toutes les explications utiles.
Dans le cas de notre étude, la variante utilisée
est le questionnaire distribué, l'administration se faisait de
façon directe et indirecte selon les cas. Les enquêtés ont
été visité successivement dans leurs entreprises.
* Objectifs pour la méthode
choisie :
- La connaissance de la population, ses conditions et ses
modes de vie, ses comportements, ses opinions.
- L'analyse du phénomène que l'on pense pouvoir
mieux cerner à partir des informations portant sur les individus de la
population concernée.
D'une manière générale, les cas où
il est nécessaire d'interroger un grand nombre de personnes et où
se pose le problème de représentativité.
* Les avantages de la méthode :
- La possibilité de quantifier des multiples
données et de procéder à de nombreuses analyses
statistiques.
- Le fait que par cette méthode, l'exigence parfois
essentielle de représentativité de l'ensemble des
répondants puisse être rencontrée. Quoique cette
représentativité ne soit jamais absolue car toujours
limitée par une marge d'erreurs.
* Les limites :
Les principales limites de cette méthode sont au nombre
de trois :
- La lourdeur et le coût généralement
élevé du dispositif
- La superficialité des réponses qui ne
permettent pas l'analyse de certains processus. Dès alors que les
résultats se présentent souvent comme des simples descriptions
dépourvues d'éléments de compréhension
pénétrants ;
- L'individualisme des répondants qui sont
considérés indépendamment de leur réseau de
relations sociales.
* Le contenu du questionnaire :
Le questionnaire élaboré est subdivisé en
5 grandes parties :
La première partie est relative à
l'identification de l'entreprise, la deuxième concerne l'identification
du dirigeant, la troisième concerne les variables liées à
la participation du dirigeant au capital social, la quatrième
représente les variables liées au réseau de l'actionnaire
majoritaire et la cinquième partie concerne la variable liée
à la performance. Il renferme 25 questions ouvertes, semi-ouvertes et
fermées et chaque répondant est appelé à
répondre en mettant une croix sur les réponses où à
écrire les réponses en toutes lettres.
* Administration du questionnaire :
Il importe avant toute administration de définir avec
précision la personne auprès de qui l'information pertinente doit
être recueillie. C'est ainsi que l'on nomme l'unité
déclarante (la personne répond pour elle-même) et
l'unité de référence (la personne interrogée
répond au nom de l'entreprise).
Pour notre étude, il apparaît avec
évidence qu'il sera question de l'unité de
référence. En égard des objectifs de notre recherche, la
personne interrogée doit être le dirigeant avec participation au
capital social de l'entreprise. Ce dernier doit être en mesure de donner
les informations aussi bien sur l'entreprise et sur lui-même.
En définitive sur 80 questionnaires administrés,
seulement 34 répondaient aux caractéristiques de notre
étude. Ces 34 questionnaires représentent la taille
définitive de notre échantillon.
* Difficultés rencontrées sur le
terrain :
Plusieurs difficultés ont été
rencontrées sur le terrain. La localisation des entreprises vient en
premier lieu. Beaucoup d'entreprises enquêtées n'ont pas de
déclaration à l'INS
Beaucoup d'enquêtés par contre pensaient que nous
étions des agents envoyés par les services fiscaux pour
connaître la situation de leur entreprise ce qui fait qu'ils n'ont pas
remplit nos questionnaires ou ont tout simplement refusé de nous
recevoir.
Un autre type de difficulté fut
l'indisponibilité des dirigeants ce qui ne nous a pas permis de
constituer rapidement notre échantillon.
II - METHODES DE TRAITEMENT DE DONNEES.
II - 1 OPERATIONNALISATION DES
CONCEPTS.
Notre étude porte sur l'analyse de la participation du
dirigeant au capital et performance des entreprises camerounaises. Avant de
présenter la méthode de traitement des données
adoptées, il importe d'opérationnaliser les différents
concepts de participation du dirigeant au capital social et performance des
entreprises camerounaises. Ces différents aspects et les variables de
mesure sont représentés dans un tableau suivant :
Tableau 16 : Opérationnalisation
des variables
Variables
|
Mesures des variables
|
Participation du dirigeant au capital social
|
0 - 5%
5- 25%
Au-delà de 25%
|
Liens forts avec l'actionnaire majoritaire
|
Ami
Lien de famille
Ancien cadre
Lien avec le conseil d'administration
|
Performance
|
Résultat d'exploitation /capitaux propres
Valeur ajoutée / chiffre d'affaires
|
II - 2 METHODES DE TRAITEMENT DES
DONNEES
Avant tout traitement des données, le
dépouillement du questionnaire occupe une place importante. Après
ce dernier nous avons le tri a plat et le tri croise afin de mieux
connaître les caractéristiques de notre échantillon. Pour
notre étude nous avons le test de Rang Pearson qui semble le mieux
indiqué. C'est un test de comparaison de deux variables X et Y
mesuré par deux échantillons apparies.
LE TEST DE CORELATION DE RANG DE
PEARSON :
Les tests statistiques permettent de mesurer les liaisons
entre deux groupes de variables. Dans notre étude nous avons eu recours
au test de corrélation de Pearson qui permet de voir le degré
d'association entre différentes variables.
La question de recherche est : deux variables X et Y
mesurables sur deux échantillons appariés sont-elles
indépendantes?
F Conditions d'application
- Les deux échantillons sont aléatoires et
appariés
- Les n pairs d'observations sont indépendants
- Les variables X et Y sont au moins ordinales
F Hypothèses
L'hypothèse nulle a éprouvé est :
Ho : Les deux variables sont indépendantes
L'hypothèse alternative est : H1 :
Les deux variables sont dépendantes.
F Statistique calculée et interprétation
du test
Soit deux variables (X,Y) observées sur un
échantillon de taille n comprenant n paires d'observations
(X1,Y1), (X2,Y2), .........
,(Xn,Yn). On peut obtenir une indication de la
corrélation entre les variables X et Y en classant les valeurs de
Xi par ordre croissant et en comptant et en comptant le nombre de
valeur Yi correspondantes ne satisfaisant pas cet ordre. Classer les
valeurs Xi par ordre croisant signifie que Xi est
inférieur à Xj pour tout i inférieur à
j. Soit R le nombre de paires (Xi,Yj) telles que, si i
< j, on ait simultanément Xi < Xj (ce qui
va de soit du fait du classement par ordre croissant des Xi) et
Yi < Yj. La statistique calculée est :
S = 2R n(n-1)/2
On compare la statistique S des valeurs critiques Sa
disponibles dans une table. La règle de décision est la
suivante : on rejette Ho si S > Sa. En cas de rejet de Ho , le signe de
S indique le sens de la dépendance.
Lorsque n est suffisamment grand (c'est-à-dire n >
15).
S + 1
S' =
Tend vers la loi normale centrée réduite et on
peut l'utiliser en association avec les règles de la loi normale pour
prendre la décision de rejet ou de non-rejet de Ho.
Dans cette section, il sera question de nous
intéresser aux principaux aspects de la participation du dirigeant au
capital social et de mesurer la véracité de nos hypothèses
de base.
SECTION II : PARTICIPATION DU DIRIGEANT ET
PERFORMANCE
Plusieurs variables ont été prise en compte
pour mesurer cet aspect de la participation du dirigeant au capital et
performance notamment la subdivision de Djelassi repris par Morsk et Visnhy
(1988). La performance quant à elle, faute du marché financier
qui est inexistant au Cameroun, est mesurée par les seuls indicateurs
comptables. Nous avons choisi deux types de ratio de la performance compte tenu
de la disponibilité des données :
- Le ratio résultat d'exploitation/fonds propre (RE/FP)
qui mesure la performance actionnariale de l'entreprise.
- Le ratio valeur ajouté/chiffre d'affaires (VA/CA) qui
mesure la performance globale de l'entreprise.
II - 1 INFLUENCE DE LA
PARTICIPATION DU DIRIGEANT AU CAPITAL
SOCIAL ET PERFORMANCE
Notre analyse sur un échantillon de 34 entreprises,
montre que la part du capital entre 0 et 5% représente 15.8%, entre 5et
25%de part 17.7% et au -delà de 25% ce pourcentage est de 29%.
La valeur globale de l'entreprise (VA/CA) qui un indicateur
de la performance est déterminer par le ratio VA / CA22(*). C'est ainsi que dans notre
échantillon, nous avons 22 entreprises qui ont valeur globale
supérieur à la moyenne, 8 d'entre elle ont une valeur faible et 4
ont une valeur globale négative.
Nous allons effectuer le croisement part du capital
détenu par le dirigeant et performance globale de la firme nous
permettrons de mieux interpréter nos résultats et d'identifier
l'influence de l'un sur l'autre.
Tableau 17 : Pourcentage du capital
détenu par le dirigeant et valeur globale
de l'entreprise23(*)
2
1
3
66,7%
33,3%
100,0%
3
3
6
50,0%
50,0%
100,0%
6
2
2
10
60,0%
20,0%
20,0%
100,0%
11
6
2
19
57,9%
31,6%
10,5%
100,0%
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
]0-5]
]5-25]
Au delà de 25%
Pourcentage du
capital détenu par
le dirigeant
Total
Au dessus de
la moyenne
Faible
Négative
Valeur global de la firme
Total
Source : notre enquête
Entre] 0 - 5] % de détention de la part du capital par
le dirigeant, la VACA est au dessus de la moyenne pour un taux de 66.7%
d'entreprise, faible pour un pourcentage de 33.3%.
Entre] 5 - 25] % la valeur globale est dessus de la
moyenne et représente un taux de 50% et faible pour un taux de 50%.
Au-delà de 25%, il ressort du tableau que 60 % des
répondants ont une valeur globale au dessus de la moyenne, 20 % d'entre
elle ont une performance faible et 20% une performance négative.
En somme pour l'ensemble de notre échantillon, il
ressort que 57.9 % ont une performance globale élevée, 31.6% ont
une valeur faible et 10.5% ont une valeur négative.
Ces résultats cordonnent avec les tenants de la
thèse de neutralité. Elle est supportée par Demsetz (1983)
, Fama et Jensen (1983), Crutchley et Hausen (1989) Agrawal et Knoeber (1996),
Djelassi (1996). Selon eux, la structure de propriété est
notament la participation du dirigeant au capital n'a pas d'influence sur la
performance des entreprises.
II - 2 DETENTION D'ACTION PAR LE DIRIGEANT ET
PERFORMANCE
ACTIONNARIALE
Dans cette sous - section l'indicateur de
la performance utilisé est le RE/KP24(*),il a pour objectif la recherche d'une valeur qui
enrichie les actionnaires considères comme les seul ayant les droits
décisionnels résiduels.(annexe2)
De l'observation de notre échantillon 29.41 % ont une
rentabilité négative, 52.9 % ont une rentabilité faible et
enfin 17.6 % nous donne une performance supérieure à la
moyenne.
Nous allons effectuer un croisement détention du
capital et RE/KP afin de mieux voir L'influence de l'un sur l'autre.
Tableau 18 : Participation du dirigeant au
capital et RE/KP
1
2
3
33,3%
66,7%
100,0%
1
4
1
6
16,7%
66,7%
16,7%
100,0%
3
3
4
10
30,0%
30,0%
40,0%
100,0%
5
9
5
19
26,3%
47,4%
26,3%
100,0%
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
Count
% within Pourcentage
du capital détenu par
le dirigeant
]0-5]
]5-25]
Au delà de 25%
Pourcentage du
capital détenu par
le dirigeant
Total
Rentabilité
négative
Rentabilité
faible
Rentabilité
supérieure à
la moyenne
Rentabilité des capitaux propres
Total
Source : notre enquête
Entre] 0 - 5] %, il ressort que 33.3% ont une performance
négative et 66.7% ont une performance faible.
Entre] 5 - 25] % de détention du capital, 16.7 % ont
une rentabilité négative, 66.7 % une performance faible et 16.7
% une rentabilité supérieure à la moyenne.
Au-delà de 25 %, ces statistiques
révèlent que 40% du capital détenu a une performance
supérieure à la moyenne.
Ces deux croisements effectués vont nous permettre de
vérifier la pertinence de notre première hypothèse.
Test de l'hypothèse
première :
H1 : Plus le dirigeant participe
au capital social moins il y a performance
Comme nous avons déjà
défini, nous présenteront les résultats avec les deux
ratios de performance utilisé; nous
avons choisi de vérifier cette hypothèse par la variable
participation du dirigeant au capital et performance qu'elle soit globale ou
actionnariale. Les tests de Rang Pearson
nous ont permis d'obtenir les résultats suivants :
Tableaux 19 : Test de
corrélation de Pearson
1,000
,196
,
,421
19
19
,196
1,000
,421
,
19
34
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Pourcentage du capital
détenu par le dirigeant
Rentabilité des capitaux
propres
Pourcentage
du capital
détenu par le
dirigeant
Rentabilité
des capitaux
propres
Source : notre enquête
Ces deux tableaux nous montrent que quelque soit l'indicateur
de la performance utilisé,la part du capital détenu par le
dirigeant est corrélé positivement avec la performance , mais pas
de façon significative. Ces différents tableaux nous permettent
de vérifier notre hypothèse de recherche.
Dans le tableau de croisement participation VACA et REKP,
notre échantillon corrobore avec les résultats de Djelassi,
Morsck et Shleifer (1998) qui conclut que entre 0 et 5 % de détention
par les dirigeants la performance augmente avec l'augmentation du pourcentage
de détention ; de 5 à 25 % de détention la
performance diminue et au delà de 25% la performance recommence à
augmente sur les données françaises.
D'autres auteurs tel que Barnhard et Rosensteins (1998) en
utilisant le Q de Tobin comme indicateur de la performance, arrive à la
conclusion selon laquelle, il existe un lien entre le pourcentage du capital
détenue et la performance de l'entreprise.
Bhagat Carey et Elson( 1999), en étudiant la relation
entre détention d'action par le dirigeant et la performance , et en
ayant recours au Q de Tobin et aux indicateurs comptables arrive à une
conclusion ou il y'a lien entre les deux variables.
II -3 INCIDENCE DES LIENS AVEC L'ACTIONNAIRE
MAJORITAIRE ET PERFORMANCE.
Différentes variables ont été prises en
compte pour mesurer les liens avec l'actionnaire majoritaire et performance
notamment les liens d'amitié, ancien cadre, lien de famille puisé
dans la théorie de l'enracinement du dirigeant. Nous utiliserons
toujours les mêmes indicateurs de performance utilisés
précédemment.
II-3-1 NATURE DU LIEN AVEC L'ACTIONNAIRE MAJORITAIRE
ET PERFORMANCE
Tableau 20: Nature du lien avec l'actionnaire
majoritaire dans les entreprises
de notre échantillon.
11
32,4
36,7
36,7
9
26,5
30,0
66,7
8
23,5
26,7
93,3
2
5,9
6,7
100,0
30
88,2
100,0
4
11,8
34
100,0
Ami
Lien de famille
Ancien cadre
Aucun
Total
Valid
System
Missing
Total
Frequency
Percent
Valid Percent
Cumulative
Percent
Source : notre enquête
Notre analyse sur un échantillon de 34 entreprises,
montre que 32.4 % des actionnaires ont des relations d'amitié avec le
dirigeant, 26.5 % ont des liens familiaux et 23.5 % représente les
anciens cadres de l'entreprise. Dans les entreprises camerounaises ont constate
que la majorité des dirigeants non actionnaires ont des liens avec
l'actionnaire majoritaire.
Ensuite nous présenterons le tableau de croisement des
liens avec l'actionnaire majoritaire et la performance des entreprises de notre
échantillon.
Tableau 21: Croisement détention
du capital et nature du lien avec
l'actionnaire majoritaire
3
5
7
15
20,0%
33,3%
46,7%
100,0%
1
2
3
33,3%
66,7%
100,0%
3
6
9
18
16,7%
33,3%
50,0%
100,0%
Count
% within Lien du
dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Count
% within Lien du
dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Count
% within Lien du
dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Oui
NON
Lien du dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Total
]0-5]
]5-25]
Au delà
de 25%
Pourcentage du capital détenu par
le dirigeant
Total
Source : notre enquête
On constate que dans les entreprises camerounaises, le
pourcentage du capital influence la nature des liens. Nous constatons que la
nature du lien évolue avec le part du capital détenue par le
dirigeant. Examinons le tableau de croisement lien de l'actionnaire majoritaire
et valeur globale pour mieux expliquer la dépendance.
Tableau 22 : Nature du lien et valeur
globale de la firme
8
3
11
72,7%
27,3%
100,0%
3
5
1
9
33,3%
55,6%
11,1%
100,0%
7
1
8
87,5%
12,5%
100,0%
2
2
100,0%
100,0%
18
8
4
30
60,0%
26,7%
13,3%
100,0%
Count
% within Nature du lien
Count
% within Nature du lien
Count
% within Nature du lien
Count
% within Nature du lien
Count
% within Nature du lien
Ami
Lien de famille
Ancien cadre
CoAd
Nature
du lien
Total
Au dessus de
la moyenne
Faible
Négative
Valeur global de la firme
Total
Source : notre enquête
Dans les entreprises ou l'actionnaire majoritaire a
des liens amicaux avec le dirigeant, la VACA a un pourcentage de 72.7 % qui se
situe au-dessus de la moyenne, 27.3% ont une valeur globale faible.
La VACA a une valeur moyenne de 33.3 % pour les actionnaires
ayant des liens familiaux, un pourcentage de 55,6 % a une VACA faible et 11.1 %
négative.
Les anciens cadres obtiennent ont une valeur globale au
dessus de la moyenne de 87.5 % ,12.5 % ont une valeur négative.
Les liens avec le conseil d'administration permettent d'avoir
un pourcentage de 100 % pour une VACA négative. Ce qui implique que les
dirigeants ayant les relations avec le conseil d'administration a une
performance négative.
Ces croisements nous permettront de mieux vérifier nos
tableaux de corrélation de Pearson.
Test de la deuxième
hypothèse :
H2 : Plus le dirigeant a des liens
forts avec l'actionnaire majoritaire,
plus il y a performance.
Nous utiliserons les deux ratios de performance choisis pour
mesurer l'incidence des liens du dirigeant avec l'actionnaire majoritaire. Nos
résultats corroborent avec les auteurs de la gouvernance tel que
G.CHARREAUX, CABY et HIROGOYEN dans la création des valeurs de
l'entreprise.
Tableau 23 : Résultat du test de
Pearson ; nature du lien et VACA
1,000
-,359
*
,
,040
33
33
-,359
*
1,000
,040
,
33
34
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Lien du dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Valeur global de la firme
Lien du
dirigeant avec
l'actionnaire
majoritaire
Valeur global
de la firme
Correlation is significant at the 0.05 level
(2-tailed).
*.
Tableau 24 : Nature du lien
REFP
1,000
,200
,
,265
33
33
,200
1,000
,265
,
33
34
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Pearson Correlation
Sig. (2-tailed)
N
Lien du dirigeant avec
l'actionnaire majoritaire
Rentabilité des capitaux
propres
Lien du
dirigeant avec
l'actionnaire
majoritaire
Rentabilité
des capitaux
propres
Le lien du dirigeant avec l'actionnaire majoritaire est
corrélé avec la valeur globale de la firme et de façon
significative au seuil de 95 %. Le tableau de croisement nous montre que dans
les entreprises, la nature du lien influence la valeur globale de la firme avec
un pourcentage de 60 %.
Dans le deuxième tableau, la valeur actionnariale
dépend aussi de la nature des liens qu'entretient l'actionnaire
majoritaire avec le dirigeant, mais pas de façon significative
Quelque soit l'indicateur de la performance utilisé,
la nature des liens avec l'actionnaire majoritaire a une influence positive.
La richesse des actionnaires et la richesse globale sont dépendantes de
la nature des liens avec l'actionnaire majoritaire dans les entreprises de
notre échantillon. D'où la validation de notre hypothèse
de recherche.
Le tableau de croisement nous montre que dans les
entreprises, la nature du lien influence la valeur actionnariale de la firme.
Notre étude corrobore avec les résultats de M. Ortntein 1984,
D.A Palmer,1983 qui stipule que le lien de l'actionnaire majoritaire avec le
dirigeant a une influence positive sur la performance quelque soit la nature
des liens. Dans le même sens Charreaux (1996) montre que la nature des
liens du dirigeant avec l'actionnaire majoritaire conduit à une
performance supérieure. Les dirigeants se servent alors de leur
structure relationnelle pour mettre en place certains mécanismes de
gouvernance afin d'obtenir une performance.
En définitive, les tests statistiques utilisés
nous ont permis de valider partiellement l'hypothèse H1, et
l'hypothèse H2 quant à elle a été
entièrement validée.
CONCLUSION GENERALE
Le but de notre étude était de mesurer
l'influence de la participation du dirigeant au capital sur la performance.
Notre motivation à un tel thème s'explique par la
vérification du modèle de structure de propriété
dans les entreprises camerounaises. Nous voudrions savoir si les seuls
indicateurs comptables utilisés permettent de confirmer ou d'infirmer
les travaux existants. Nous avons aussi testé l'influence des liens avec
l'actionnaire majoritaire pour montrer l'existence des relations d'agence. A
travers cette préoccupation, nous avons appréhendé dans un
premier temps les fondements théoriques de la participation du dirigeant
au capital, leurs problèmes empiriques ainsi que le problème
posé par l'indicateur de performance
Premièrement, nous avons calculé l'incidence de
la participation du dirigeant au capital sur la performance avec le ratio
VA/CA, et deuxièmement avec le ratio RE/FP. Dans les deux cas, la
participation du dirigeant au capital et performance est corrélée
positivement mais pas de façon significative. D'où le
caractère neutre de la structure de propriété des PME
camerounaises.
A travers de la deuxième hypothèse, nous voulons
mesurer l'influence des liens de l'actionnaire majoritaire avec la performance
dans le cas où le dirigeant ne participe pas au capital. A cet effet,
nous avons choisi de croiser les variables de la nature des liens (ami,
familial, ancien dirigeant) avec la performance. Les résultats issus de
notre test sont significatifs et nous permettent de valider notre
hypothèse.
Les entreprises de l'échantillon ont pour la plupart
un capital concentré. L'âge du dirigeant actionnaire compris
entre 41 et 50 ans. Ces derniers ont un niveau d'étude universitaire. Il
est curieux de constater que la moitié des dirigeants n'ont pas une
formation en gestion. La structure actionnariale quant à elle
représente un nombre d'associés assez élevé. Bon
nombre des entreprises camerounaises ont des dirigeants actionnaires qui
détiennent une fraction du capital. Dans notre échantillon, plus
de 50% des entreprises sont créées entre 1990 et 2000.
Concernant les liens du dirigeant avec l'actionnaire, les
entreprises sont le plus souvent dirigées par les amis et les membres
de la famille du principal actionnaire.
Les résultats de cette recherche apportent les
éclaircissements quant aux problèmes de mesure de l'indicateur
des performances. Il ressort de ce constat que :
- Si l'on retient l'objectif de maximisation et la valeur
globale de la firme (VA/CA), la performance des firmes à capital
supérieur à 25% apparaît grande. La convergence des
intérêts dans ces firmes est à l'origine de la
supériorité de leur performance. Inversement si l'on retient
l'indicateur de maximisation de la valeur actionnariale (RE/FP), la performance
des entreprises camerounaises apparaît aussi élevé mais en
deçà de la performance globale. Par contre les entreprises
gérées par une relation d'agence entre actionnaires et dirigeants
ont une performance faible.
- La nature des liens avec l'actionnaire majoritaire a aussi
une influence sur la création des richesses dans les entreprises
camerounaises. On constate que celle gérée par les anciens cadres
ont une performance nettement supérieure à celle où le
dirigeant a des liens familiaux avec l'actionnaire majoritaire quelque soit
l'indicateur utilisé.
Globalement, nos résultats révèlent que
quelque soit l'indicateur utilisé, on remarque que les entreprises avec
contrôle interne dirigées par leur principal actionnaire sont plus
performantes que les entreprises organisées selon une relation d'agence
entre actionnaires et dirigeants. Tous les coefficients de corrélation
sont positifs mais pas statistiquement significatifs. La convergence des
intérêts au sein des firmes familiales est à l'origine de
leur performance. La nature du lien avec l'actionnaire majoritaire a une
incidence sur la performance. Calculer avec la valeur globale, nous constatons
que son coefficient de corrélation est négatif et statistiquement
significatif au seuil de 95%. Si ces résultats ne permettent pas pour
le moment de trancher entre la thèse de la neutralité et de non
-neutralité de la structure de détention du capital, ils ont le
mérite de vérifier et de montrer l'existence des coûts
d'agence liée à la relation actionnaire dirigeant et ces
coûts favorisent les entreprises à capital concentré.
Il convient de mentionner les limites méthodologiques.
L'échantillon de l'étude est relativement petit, ce qui restreint
la validité externe de ces conclusions. De plus, la recherche a
seulement investigué quelques éléments de la participation
du dirigeant au capital et performance. Malgré ces limites, il en
demeure moins vraie que ces recherches apportent des informations importantes
concernant la structure de propriété des entreprises
camerounaises qui semblent peu connues jusqu'à présent et
soulignent des avenues de recherches par exemple : quel sera l'incidence
de la performance sur la structure de propriété avec les
indicateurs boursiers qu'offriront la Douala Stock Echange ?
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journal of finance vol 63, N°
3, P 567-591.
ANNEXES
* 1 PDG : Président
Directeur Général
* 2 Théorie Droit de
Propreté
* 3 Théorie Positive de
l'Agence
* 4 Théorie des
Coûts de Transaction
* 5 TPA : Théorie
Positive de l'Agence
* 6 Ressourceful Evaluative
Maximizing Model
* 7 Pain Avoice Model
* 8 OPA : Offre Public
d'Achat
* 9 PDG :Président
Directeur Géneral
* 10 Président Directeur
Général
* 11 Conseil d'Admistration
* 12 ROA : Taux de
Rendement de l'Actif
* 13 ROE : Taux de
Rendement de l'Avoir des Actionnaires
* 14 Corporate Data Exchange
* 15 Value Line Investment
* 16 Confère les
économies de l'Afrique centrale, 2003.
* 17 A. COUSINEAU , E. BASTINE
« Méthode de recherche » Enseignement et Gestion
N°12 Oct. 1975, P 43.
* 18 Y. HARVATOPOULOS, Y. F.
LIVANT, L'art de l'enquête. Eyrolles, Paris, 1989, P 15.
* 19 THEETARD, R-E. COLL
« L'échantillon (s) » in Méthode de recherche
en management, Paris, Dunod.
* 20 Livret répertoriant
la plupart des entreprises d'une ville.
* 21 B. GAUTIER. (dir).
Recherche sociale : De la problématique à la collecte des
données. Presse Universitaire du Quebec 1987.
* 22 Valeur
Ajoutée/Chiffre d'affaires
* 23 Ici Valeur Globale
désigne la performance globale de la Firme
* 24 Désigne le
Résultat d'exploitation sur les Fonds Propres
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