Impacts des pressions anthropiques sur les ressources
naturelles du Parc National des Deux Balé/Burkina Faso
MEMOIRE POUR L'OBTENTION DU DIPLOME DE MASTER
SPECIALISE EN GESTION DES AIRES PROTEGEES
Promotion 2008/2009
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
Encadreurs :
IMPACTS DES PRESSIONS ANTHROPIQUES SUR LES
RESSOURCES NATURELLES DU PARC NATIONAL DES DEUX BALE/BURKINA
FASO
Présenté et soutenu
par
Serigne Modou SARR
M
M. Issaka BELEM, Ingénieur des Eaux et
Forêts/ OFINAP
Pr Samuel YONKEU, Agro-écologue,
enseignant chercheur/ 2iE
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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Ce travail est spécialement dédié
à :
Aux mémoires de mon père feu
Alé SARR et ma grand-mère Fatou
NGOM « que la terre vous soit légère et que DIEU
vous accueille à son paradis ».
A ma mère Sokhna DIOP qui a consenti
beaucoup de sacrifices après
la disparition de notre père pour assurer notre
éducation. L'amour que j'éprouve envers vous est
incommensurable
A mon épouse Mme SARR née Aïda
FALL pour la patience, les sacrifices et les privations consenties
durant la période de ma formation.
A mon beau père Atoumane FALL et ma
belle mère Coumba NDAO pour leurs conseils et
prières
A mes frères et soeurs utérins
Aïda, Malick, Mame Amy, Khady,
Momy et Khady DIOUF et germains. Je
ne cesserai de témoigner mon amour envers vous. Je souhaite que ce
travail serve d'exemple pour mes petites soeurs, mes neveux et
nièces
A toute la famille DEME de Diourbel
A toute la colonie sénégalaise de 2iE et
à tous les amis au Burkina
REMERCIEMENTS
Nous remercions DIEU LE TOUT
PUISSANT
Nos remerciements sont adressés :
· A travers M. Geoffroy MAUVAIS
coordonnateur PAPACO, nous adressons nos remerciements à l'UICN qui a
financé ce master GAP ;
· A Monsieur Paul GINES Directeur de
la Fondation 2iE et l'ensemble du personnel particulièrement tous les
enseignants qui ont dispensé des cours pour ce master
· Dr Mame Balla GUEYE, Directeur des
Parcs Nationaux du Sénégal qui m'a donné l'autorisation
à suivre ce master ;
· A Monsieur le Directeur de l'OFINAP
qui nous a accordé ce stage Une mention particulière est
adressée à mes encadreurs. Ils m'ont tous témoigné
de leurs disponibilités et apporté les corrections idoines pour
mon travail. Il s'agit :
· Monsieur Issaka BELEM à
l'OFINAP/Burkina Faso
· Pr Samuel YONKEU au 2iE.
Nous remercions :
· Monsieur Léonard OUEDRAGO le
conservateur du PNDB et les pisteurs ;
Les autorités administratives et coutumières,
les membres des organisations paysannes et toutes les personnes
enquêtées dans les provinces de Balé et de Tuy sont
remerciés pour leur accueil et les informations fournies.
Tous mes promotionnaires du master GAP, les amis au Burkina
Faso, la colonie sénégalaise et tous les étudiants au
2iE
Ces remerciements sont loin d'être exhaustifs car je
pense à toutes les personnes qui ont contribué de loin ou de
prés à la réussite de ce mémoire.
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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LISTE DES FIGURES
Figure 1: localisation de la zone 4
Figure 2 : carte administrative du PNDB 7
Figure 3 : Proportions de biomasses dans la sous-zone
d'inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba ... 20
Figure 4: perception des populations sur leur environnement 26
Figure 5: dégâts des éléphants 29
Figure 6 : connaissance des textes et lois 31
Figure 7: Comparaison effectifs cheptel de la commune de Boromo
entre 2000 et 2008 34
Figure 8: bovins appréhendés dans le parc par la
DPECV en 2008 35
Figure 9 : Bovins trouvés dans le parc et ayant fait
l'objet d'une transaction 36
LISTE DES TABLEAUX
Tableau 1: Personnes interrogées 13
Tableau 2: Observations faites lors de l'inventaire aérien
d'avril 2002. 20
Tableau 3: Braconniers arrêtés entre 2006 à
2008 32
Tableau 4: Moyens humains et matériels pour la LAB 32
Tableau 5: systèmes de culture 39
Tableau 6: superficie emblavée en culture
maraîchère pour les campagnes 98/99 et 2007/2008 39
Tableau 7: superficie emblavée en culture de rente et
céréalière pour les campagnes 98/99 et
2007/2008 40
LISTE DES SIGLES ET ABREVIATIONS
AP : Aire Protégée
°C : Degrés Celsius
CFA Communauté Française
d'Afrique
DPECV : Direction Provinciale de l'Environnement
et du Cadre de Vie
GAP : Gestion des Aires
Protégées
GPS : Global Position Système
Ha : Hectare
2iE : Institut international d'Ingénierie
de l'Eau et de l'Environnement
INSD : Institut National des Statistiques et de
la Démographie
Km2 : Kilomètre
Carré
LAB : Lutte Anti-Braconnage
MEE : Ministère de l'Environnement et de
l'Eau
MECV : Ministère de l'Environnement et du
Cadre Vie
m3/s : mètre cube par seconde
(débit)
OFINAP PAPACO
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: :
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Office Nationale des Aires Protégées
Programme des Aires Protégées d'Afrique Centrale et
de l'Ouest
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PFNL : Produit Forestier Non Ligneux
PIB : Produit Intérieur Brut
PNDB : Parc National des Deux Balé
UG : Unité de Gestion
UICN : Union Internationale pour la Conservation
de la Nature
RESUME
Le Parc National des Deux Balé, avec une superficie 80
600ha, est situé dans la région de la Boucle du Mouhoun et
à cheval sur les provinces des Balé, du Tuy et du Sanguié.
L'aire protégée est parcourue par le fleuve Mouhoun avec ses
affluents notamment le Grand Balé, le Petit Balé et le Dibon. La
zone périphérique est caractérisée par une forte
présence humaine localisée dans plus de 25 villages et hameaux de
cultures. Les changements climatiques, la croissance démographique, le
manque de surveillance et l'absence d'un plan d'aménagement ont
contribué à la dégradation continue des ressources
naturelles du PNDB. Le parc était géré par la DPECV de
Boromo jusqu'à 2008 date de création de l'OFINAP. Cette nouvelle
structure a mis en place une unité de gestion pour réhabiliter
cette entité forestière.
Les différentes pressions anthropiques qui ont
affecté la diversité biologique du parc de 1992 à 2008
sont le braconnage, la divagation du bétail, l'exploitation des produits
forestiers non ligneux, les pratiques culturales et l'orpaillage traditionnel.
Les populations riveraines sont les principaux acteurs de ces pressions. A ce
sujet des indices de présences humaines très élevés
sont observées dans le parc.
Les résultats des enquêtes et les observations sur
le terrain ont montré que le braconnage et la divagation du
bétail sont les véritables fléaux pour la conservation de
la diversité biologique du parc. Ils s'observent partout dans l'aire
protégée avec des impacts sévères. L'orpaillage est
localisé dans la zone de Poura et Soumbou avec des impacts
sévères sur le sol et la flore du milieu. La pression agricole et
l'exploitation incontrôlée des produits forestiers non ligneux ont
des impacts négatifs et significatifs.
L'étude recommande de:
v' renforcer le dispositif fonctionnel de lutte contre le
braconnage, la divagation du bétail et l'exploitation des PFNL ;
v' impliquer les populations riveraines dans l'élaboration
et la mise en oeuvre des plans d'aménagement et de gestion du parc ;
v' réintroduire certaines espèces animales
notamment les cobs, le bubale major, le damalisque et le buffle avec un suivi -
écologique régulier ;
v' vulgariser des technologies simples et appropriées
d'économie d'énergie en vue de
réduire la pression sur les ressources forestières
et renforcer la politique de plantation des espèces utilitaires.
Mots clés : impacts, pressions
anthropiques, Parc National des Deux Balé, divagation bétail,
braconnage, produits forestiers non ligneux, diversité
biologique, Aire Protégée
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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i vi
ABSTRACT
The National park «Deux Balé» with a surface 80
600ha is situated in the region of the Buckle of Mouhoun on horseback on the
provinces of Balé, Tuy and Sanguié. The protected area is crossed
by the river Mouhoun with its tributaries in particular «Grand
Balé», «Petit Balé» and Dibon. The peripheral zone
is characterized by the strong human presence located in more than 25 villages
and hamlets of cultures. Climate change, population growth, lack of
surveillance and the absence of a development plan contributed to the
continuous degradation of the natural resources of the PNDB. The park was
managed by the DPECV of Boromo until 2008 date creation of the OFINAP which set
up a unity of management to rehabilitate this entity.
The various anthropological pressures which affected the
biological variety of the park from 1992 till 2008 are the poaching, the
rambling of the cattle, the exploitation of the not ligneous forest products,
the culturales practices and the traditional orpaillage. And the waterside
populations are the main actors of these pressures with very high human
indications of presences.
The results of inquiries and the observations on the ground
showed that the poaching and the rambling of the cattle are the real plagues
for the conservation of the biological variety of the park. They are everywhere
in the area protected with severe impacts. The orpaillage is localized in the
zone of Poura and Soumbou with severe impacts on the ground and the flora of
the environment. The agricultural pressure and the uncontrolled exploitation of
the not ligneous forest products have significant impacts.
The study recommends of:
1' Strengthen the functional device of fight against the
poaching, the rambling of the cattle and the exploitation of the PFNL;
1' Involve the waterside populations in the elaboration and the
implemented(operated) of the plans of arrangement and management of the
park;
1' Reintroduce certain animal species in particular kobs, bubale,
damalisque and buffalo with a follow-up - ecological regular;
1' Popularize simple and appropriate technologies of energy
saving to reduce the pressure on forest resources and strengthen the policy of
plantation of the utilitarian sorts.
Keywords: impacts, anthropological pressures,
National park «Deux Balé», rambling cattle, poaching, produced
not ligneous foresters, biological variety, area protected
Table des matières
DEDICACES i
REMERCIEMENTS iiLISTE DES FIGURES
iiiLISTE DES TABLEAUX iiiLISTE DES
SIGLES ET ABREVIATIONS iv
RESUME v
ABSTRACT viINTRODUCTION 1
PREMIERE PARTIE : 2
PRESENTATION DE LA STRUCTURE 2
D'ACCUEIL ET DE LA ZONE D'ETUDE 2
I. 1. L'OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES (OFINAP) 3
I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE 4
I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES 5
I.2.1.1. Le Relief 5
I.2.1.2. Le Climat 5
I.2.1.3. Les sols 5
I.2.1. 4. L'Hydrographie 5
I.2.1.5. La Flore et la Faune 6
I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES 7
I. 2. 2.1. La Population 7
I. 2. 2.2. Les activités socio-économiques 8
I. 2. 2.2.1. L'agriculture 8
I.2.2.2.2. L'élevage 8
I .2.2.2.3. L'exploitation des Produits Forestiers Non Ligneux
8
I.2.2.2.4. Le secteur des services 9
DEUXIEME PARTIE : 10
PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION, OBJECTIFS ET 10
II.1. PROBLEMATIQUE ET JUSTIFICATION 11
II.2. OBJECTIFS 12
II.2.1. Objectif général 12
II.2.2. Objectifs spécifiques 12
II.3. DEMARCHE METHODOLOGIQUE 12
II.4.
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Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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viii iii
II.3.1. LA RECHERCHE DOCUMENTAIRE 12
II.3.2. CHOIX DE LA ZONE D'ETUDE 12
II.3.3. CHOIX DE L'ECHANTILLON 13
II.3.4. OBSERVATION SUR LE TERRAIN 13
II.3.5. LES OUTILS DE COLLECTE DE DONNEES 13
II.3.5.1. Le questionnaire 13
II.3.5.2. Le guide d'entretien 14
II.3.6. ENQUETES DE TERRAIN 14
II.3.7. TRAITEMENT DES DONNEES 15
II. 3. 8. LIMITES METHODOLOGIQUES 15
TROISIEME PARTIE : 16
RESULTATS ET DISCUSSIONS 16
V. 1. Analyse de résultats d'inventaires 17
V.1.1. RESULTATS D'INVENTAIRES AERIENS DE 1991-1992 17
V.1.1.1. La grande faune 17
V.1.1.2. L'avifaune 18
V.1.1.3. La végétation 18
V.1.2. Résultats de l'analyse de l'inventaire
aérien de la grande faune et du bétail dans le
complexe des aires protégées de la boucle du
Mouhoun en avril 2002. 19
V.1.3. RESULTATS DU SURVOL DU PARC MARS 2009 21
V.1.3.1. Observations effectuées sur les limites du parc
21
V.1.3.2. Observations effectuées sur les Pressions en
cours 22
V.1.3.3. Observations effectuées sur la faune 23
V.1.3.4. Etat de conservation général 23
Point sur les inventaires 23
V. Les différents Acteurs 24
V.1. LES POPULATIONS PERIPHERIQUES 24
V. 2. L'ETAT 25
V.3. LES ORGANISATIONS NON GOUVERNEMENTALES (ONG) 25
VI.2. LA CONNAISSANCE DE LA STRUCTURE DE GESTION DU PNDB PAR LES
POPULATIONS 27
VI. 2.1. La Signification du Parc selon les populations 27
VI.2.2. La gestion du parc 28
V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines au parc
28
VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la gestion
des ressources naturelles 30
VI.3. Les différentes pressions 31
VI. 3.1. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES BIOTIQUES DU PARC
31
VI.3.1.1. Le braconnage 31
VI.3.1.2. Les pressions pastorales 34
VI.3.1.3. Les Pressions sur les PFNL 37
VI.3.1.3.1. La pression sur les ressources 37
VI.3.1.3.2. Les pressions sur le bois d'énergie et les
produits de cueillette 37
VI.3.1.3.3. Récolte de paille et du miel 38
VI.3.2. EXPLOITATION ILLEGALE DES RESSOURCES ABIOTIQUES DU PARC
38
VI. 3.2.1. LES PRESSIONS AGRICOLES 38
VI. 3.2.2. L'orpaillage traditionnelle 40
RECOMMANDATIONS 42
CONCLUSION GENERALE 43
BIBLIOGRAPHIE
ANNEXES
INTRODUCTION
L'Etat du Burkina Faso a consenti beaucoup d'efforts dans la
conservation des écosystèmes terrestres et aquatiques. Le
Ministère de l'Environnement et de l'Eau (MEE) a élaboré
en 1999 un document intitulé Stratégie Nationale et Plan d'Action
du Burkina Faso en matière de Diversité Biologique. L'objectif
consiste à une amélioration continue de la situation
écologique du Faso, une réduction de l'érosion du
patrimoine génétique, des espèces animales et
végétales et un éveil de la conscience nationale sur les
enjeux de la perte de la diversité biologique. Un état des lieux
a été fait en matière d'atouts et de contraintes, de
tendances négatives, de solutions préconisées et de
résultats atteints au niveau des principaux secteurs d'activités
concernés par la préservation de la diversité biologique.
Ces secteurs concernent l'agriculture, l'élevage, la foresterie, la
faune sauvage, l'hydraulique, la pêche et l'aquaculture, le tourisme,
l'artisanat et l'industrie. De ce diagnostic, des résultats tangibles
ont été atteints mais beaucoup reste encore à faire (BANCE
et al. 1999).
Cependant le pays connaît un appauvrissement de sa
diversité biologique dû aux effets conjugués de la
détérioration des conditions climatiques, de la
dégradation des écosystèmes et des habitats et de la
surexploitation des ressources naturelles depuis une décennie (BANCE et
al. 1999).
Pour une gestion efficace et rapprochée de son
potentiel faunique et floristique, le Ministère de l'Environnement et du
Cadre de Vie (MECV) a mis en place en avril 2008 l'Office Nationale des Aires
Protégées (OFINAP) qui a en charge les Parcs Nationaux. C'est
dans ce contexte que l'Unité de Gestion (UG) du Parc National des Deux
Balé (PNDB) a été créée. Mais cette aire
protégée est confrontée à beaucoup de pressions et
de menaces.
Ainsi avec l'aide de l'Union Internationale pour la
Conservation de la Nature (UICN), un plan d'aménagement du PNDB est en
cours d'écriture par l'OFINAP. C'est dans le cadre de
l'élaboration du plan d'aménagement et de gestion que
l'étude sur « impacts des pressions anthropiques sur les
ressources naturelles du Parc National des Deux Balé » se
justifie. Cette étude est réalisée dans le cadre d'un
mémoire de fin d'études pour l'obtention du diplôme de
Master professionnel Spécialisé en Gestion des Aires
Protégées (GAP) de l'Institut International d'Ingénierie
de l'Eau et l'Environnement ( 2iE).
Afin d'explorer toute la problématique du sujet, le plan
suivant est adopté :
Première Partie : Présentation de la structure
d'accueil et de la zone d'étude Deuxième Partie :
Problématique, objectifs et démarche méthodologique
Troisième Partie : Analyse des résultats et Discussion
1
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
PREMIERE PARTIE : PRESENTATION DE LA STRUCTURE D'ACCUEIL
ET DE LA ZONE D'ETUDE
I. 1. L'OFFICE NATIONALE DES AIRES PROTEGEES
(OFINAP)
L'OFINAP est régie par la loi n° 039/98/AN du 30
juillet 1998, portant réglementation des établissements publics
de l'Etat à caractère administratif et dotée de la
personnalité morale et de l'autonomie de gestion. Elle a pour objectif
global de contribuer à mettre en oeuvre les orientations de la Politique
Forestière Nationale traduites dans le Cadre de Gestion Durable des
Ressources Forestières et Fauniques afin de préserver la
diversité biologique, de lutter contre la désertification et de
soutenir la croissance économique et durable du Burkina Faso.
Ses missions spécifiques sont :
v' Assurer la gestion durable des forêts de l'Etat et des
collectivités territoriales ; v' Renforcer la gestion participative des
ressources fauniques et forestières ;
v' Développer le partenariat entre l'Etat, les
collectivités territoriales, les organisations de
la société civile et le privé ;
v' Promouvoir tout type d'activités de gestion des
ressources forestières et fauniques susceptibles de lutter durablement
contre la pauvreté ;
1' Mettre en place un système de financement adapté
aux missions de conservation. Pour accomplir ces missions, l'Office est
chargée :
v' Identifier, délimiter, borner et immatriculer toutes
les forêts classées de l'Etat ;
v' Cartographier et évaluer toutes les ressources
forestières et fauniques de ces entités classées ;
v' Elaborer ou suivre l'élaboration des plans
d'aménagement et de gestion de ces forêts ; v' Assurer et ou
appuyer la mise en oeuvre de ces plans d'aménagement et de gestion ;
v' Susciter la mise en place et ou le renforcement des
capacités des organisations
communautaires.
3
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Protégées
I.2. PRESENTATION DE LA ZONE D'ETUDE
Situé à l'Ouest du Burkina Faso, le Parc National
des Deux Balé (situation à normaliser) est constitué de
deux forêts classées : Deux Balé (115 000 ha) et Dibon (24
000 ha), classées respectivement en 1937 par arrêté
n°1639 du 19/06/1937 et en 1954 par arrêté n°4637 du
24/06/1954. Il est localisé dans la région du Mouhoun entre les
provinces de Balé, Tuy et Sanguié. Le PNDB est à 8 km de
la ville de Boromo sur la route nationale N°1 reliant Ouagadougou à
Bobo-Dioulasso à environ 185 km de chacune de ces deux (2)
localités. Il est localisé entre 11°25 et 11°46 de
latitude Nord et 2°44 et 3°12 de longitude Ouest.
Figure 1: localisation de la zone
Les limites fixées par les arrêtés de
classement ont été maintenues jusqu'en 1967, date à
laquelle les deux forêts ont connu l'occupation des zones
forestières par des exploitants agricoles. Cette situation a conduit
à des actions énergiques de déguerpissement notamment au
village de Soumbou. Mais parallèlement, en 1968, des mesures
d'agrandissement des deux enclaves ont été prises pour
régulariser la situation de nombreux habitants (Ouahabou et Ouroubono)
qui se retrouvent à l'intérieur de ce complexe forestier
(ANONYME, 2005).
Depuis lors, ces deux forêts classées sont
considérées comme un «parc national», pour une
superficie de 80 600 ha, mais elles n'en ont jamais officiellement reçu
le statut.
Elles font partie de l'Unité de Conservation de la Faune
de Boromo. Le PNDB est situé dans une zone de transition entre la savane
arbustive et la savane boisée (ANONYME, 2005). Présentement les
Deux Balé n'ont pas le statut officiel de Parc National, mais l'OFINAB
a
créé une Unité de Gestion pour
préserver cette entité forestière. Une demande de
régularisation est en cours et que le décret classant la zone en
Parc National doit bientôt être pris. On notera cependant que,
déjà en 1993 le "projet de sauvegarde des
éléphants" soulignait l'imminence de cette décision
(MARCHAND 2000).
Il n'en reste pas moins qu'aujourd'hui on se trouve face à
un vide juridique, qui pourrait être source de conflits et qui rend la
gestion de la zone difficile.
I.2.1. ASPECTS BIOPHYSIQUES
I.2.1.1. Le Relief
Le relief est peu accidenté et est plat sur la
moitié de sa superficie. On y rencontre de
nombreux bas-fonds de tailles diverses et des terres basses
donnant sur le bassin du Mouhoun et ses affluents.
I.2.1.2. Le Climat
Le climat est de type nord soudanien marqué par une
température moyenne annuelle élevée,
de 30°C.
La station météorologique la plus proche du PNDB
est celle de Boromo. La température maximale annuelle d'environ
40°C est enregistrée au mois d'avril et la minimale annuelle de
17°C est enregistrée au mois de janvier.
Concernant la pluviométrie annuelle moyenne, elle se
situe entre 650 mm et 1000 mm. Les pluies débutent en
général en juin et se terminent au mois d'octobre de chaque
année (SOME, 2002).
I.2.1.3. Les sols
Plusieurs types de sols caractérisent les Deux Balé
: les sols ferrugineux tropicaux lessivés
ainsi que les sols bruns ferrugineux et modaux sur les glacis
(avec ou sans cuirasse), les sols bruns tropicaux, vertiques, modaux,
hydromorphes au niveau des plaines et les sols hydromorphes modaux le long du
fleuve Mouhoun. Les plus fréquents sont les sols ferrugineux
lessivés sur socle granitique (ILBOUDO, 2001).
I.2.1. 4. L'Hydrographie
Le principal fleuve qui parcourt l'aire protégée
est le Mouhoun. C'est un cours d'eau pérenne
qui draine l'ensemble des eaux du bassin.
5
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Protégées
Les affluents du Mouhoun, rivières temporaires, sont,
le Grand Balé, le Petit Balé et le Dibon qui le rejoignent
à l'intérieur de l'aire protégée. Le débit
moyen du Mouhoun est de 16,5 m3/s. La crue maximale est de 82
m3/s au mois de septembre et le débit d'étiage est de
3 m3/s au mois de mars. D'autres marigots sillonnent les bassins
versants sur toute la longueur de l'aire protégée, et on peut
noter la présence d'au moins cinq mares, la plupart ensablées et
elles tarissent généralement en janvier (ILBOUDO, 2001).
I.2.1.5. La Flore et la Faune
La zone de Boromo est dans le domaine soudanien
méridional à la limite occidentale du district de la Volta Noire
Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis l'élaboration
d'une carte d'occupation des sols par la Direction Régionale de
l'Environnement dans le cadre du schéma directeur d'aménagement
des ressources. Cette carte permet de mettre en évidence des zones de
savanes arborées, parsemées de zones de savanes arbustives, ainsi
que des galeries forestières le long des cours d'eau (ILBOUDO, 2001).
La variabilité du couvert végétal
dépend du relief, du type de sol mais aussi de l'intervention
humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à
Acacia albida, à Butyrospermum parkiiou encore
à Parkia biglobosa.
Les espèces couramment rencontrées en dehors de
celles épargnées par l'homme (Acacia albida, Vitellaria
pardoxa, Parkia biglobosa etc.) sont celles des forêts claires ou
des savanes sèches, entre autres Burkea africana, Detarium
microcarpum, Khaya senegalensis, Piliostigma thonningii, Combretum sp,
Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre essentiellement
Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au couvert
graminéen il n'est presque qu'entièrement à Andropogon
sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp, Hyparrhenia, Cymbopogon spp et
Loudetia togoensis (ILBOUDO, 2001).
La faune est composée principalement de
mammifères, de reptiles, d'amphibiens et d'oiseaux. La faune sauvage
caractéristique de ces habitats est constituée de
l'éléphant d'Afrique (Loxodonta africana) dont les
effectifs ont décru au cours de ces dernières années. On
peut y observer plusieurs espèces de reptiles, dont les varans de savane
(Varanus niloticus, Varanus exanthematicus), le crocodile du Nil ou le
python (Python sebae) etc.
Une très grande variété d'oiseaux
exotiques magnifiques y niche, dont plusieurs espèces de rapaces, des
veuves, de martins-pêcheurs, des soui-manga, le grand calao d'Abyssinie,
le rare rollier à ventre bleu et le splendide guêpier à
gorge rouge.
Le fleuve Mouhoun et les principales rivières regroupent
diverses espèces de poissons dont les plus courantes sont :
Synodontis spp, Heterotis nilotica, Tilapia zilii, Mormyrus rume,
Clarias anguilaris, Auchenoglanis occidentalis, Labeo spp,
Heterobranchus spp (ILBOUDO, 2001).
I.2.2. ASPECTS SOCIO-ECONOMIQUES
I. 2. 2.1. La Population
Les zones en périphérie de l'aire
protégée sont très peuplées. Dans la seule province
des Balé,
on dénombre 25 villages riverains et totalisant 51.292
habitants. Dans la zone de Boromo, on dénombre 5 villages et deux
hameaux de culture, pour un total de 21.685 habitants (BERLIN, 2002).
Figure 2 : carte administrative du PNDB
Outre les Winye et les Mossi, on rencontre également
dans la zone des Peulh, des Bobodioula, des Bwa et des Marka. Les trois
principales religions qu'on rencontre sont l'animisme, l'islam et le
christianisme. L'animisme est, selon les villages, plus ou moins ancré,
mais il reste majoritaire. L'islam est très fréquemment
pratiqué, alors que le christianisme reste pratiqué par une
minorité, principalement dans les villes telles que Boromo, Fara et
Poura (ILBOUDO, 2001).
7
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
I. 2. 2.2. Les activités
socio-économiques
I. 2. 2.2.1. L'agriculture
L'agriculture est avant tout une agriculture pluviale. Elle est
uniquement basée sur une
production vivrière (mil et sorgho principalement). Les
exploitations sont de type familial (de 2 à 10 ha), orientées
vers l'autoconsommation, comme pour 73% de la population agricole (ANONYME,
2000). Elle est caractérisée par un faible taux de
productivité du travail, l'utilisation de l'énergie humaine
associée à l'emploi d'outils rudimentaires, la culture
attelée n'étant pas beaucoup pratiquée. On note un faible
taux de commercialisation des produits agricoles, un faible taux d'utilisation
d'engrais et de semences améliorées (SOME, 2002). On produit
également du coton comme culture de rente. L'agriculture occupe 60
à 70% des activités des ménages de la commune selon les
responsables des services agricoles de la province.
I.2.2.2.2. L'élevage
Après l'agriculture vient l'élevage,
pratiqué par toutes les ethnies. Majoritairement extensif,
l'élevage dans la zone est généralement
complété par une exploitation vivrière (élevage
agropastoral). Certains animaux ne quittent pas le terroir villageois
(élevage agricole). Les troupeaux de zébus, élevés
pour la viande et mélangés à quelques animaux de trait,
sont le plus souvent gérés par les Peulhs, qui les
emmènent bien souvent pâturer illégalement dans les aires
protégées. On rencontre en outre des élevages avicoles,
ovins, caprins et asins.
Les principales contraintes liées à
l'élevage sont : le surpâturage, la coupe abusive de ligneux,
l'absence de points d'eau permanents en dehors du Mouhoun et les feux de
brousse non contrôlés. Il a été noté la
persistance de quelques foyers de certaines maladies (trypanosomiase, le
charbon symptomatique, pasteurellose) (ILBOUDO, 2001).
I .2.2.2.3. L'exploitation des Produits Forestiers Non
Ligneux
Les principales activités généralement
signalées sont l'exploitation du bois, la cueillette,
l'apiculture, la chasse et la pêche (ILBOUDO, 2001).
L'exploitation du bois se fait soit par le ramassage, soit par
la coupe. Il est principalement destiné à la construction mais
peut également être utilisé comme combustible pour la
cuisine tel quel ou parfois transformé en charbon.
La cueillette des PFNL concerne à la fois des
espèces alimentaires et les espèces utilisées dans la
pharmacopée (LAWANI, 2007). Cette activité est très
importante dans le quotidien des burkinabés, mais reste en
général difficilement quantifiable du fait qu'elle a toujours
été considérée comme un droit d'usage traditionnel
(ANONYME, 2000).
Ces produits sont de plus en plus commercialisés, et
à titre d'exemple, le karité fait aujourd'hui partie d'une
véritable filière d'exploitation.
L'apiculture est une activité secondaire dans la zone
du parc, pratiquée deux fois par an à la saison sèche. La
récolte se fait à l'aide du feu. Le miel est vendu ou
consommé et peut être utilisé dans la
pharmacopée.
Deux types de pêches sont pratiqués dans la
région de Boromo.
Une pêche traditionnelle, pratiquée de
façon coutumière et collective. Une fois dans l'année, en
période morte, le chef de terre fixe la date et le lieu de la
pêche collective, à laquelle tous les habitants du village sont
invités à participer. Plusieurs villages peuvent participer
à une même pêche.
On rencontre également des pêcheurs
professionnels, le long du Mouhoun, et au niveau du barrage de Petit
Balé. La pêche y est réalisée de manière
individuelle, à l'aide de pirogues et de filets posés le soir et
ramassés le matin.
I.2.2.2.4. Le secteur des services
Le secteur commercial est relativement développé
à Boromo. Le marché hebdomadaire attire la population de toute la
région qui vient vendre ou acheter divers produits. Il est prévu
par la Mairie de développer cette activité en améliorant
les infrastructures, par la mise en place d'un marché en
matériaux définitifs. La place de la gare routière,
où s'arrêtent tous les bus reliant Ouagadougou à
Bobo-Dioulasso, regorge de vendeurs de denrées pour les voyageurs en
escale à Boromo. Le tourisme est une activité non
négligeable, en particulier du fait de la présence des
éléphants et de la situation de la ville en bordure de la route
nationale reliant Ouagadougou Bobo-Dioulasso.
L'artisanat est généralement une activité
de saison sèche : on rencontre des forgerons également sculpteurs
de masques, des potières et quelques tisserands. Les masques, outre leur
valeur traditionnelle et coutumière, sont vendus aux touristes sur place
ou à Ouagadougou. En revanche le principal débouché pour
les autres activités est à usage local.
9
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
DEUXIEME PARTIE : PROBLEMATIQUE, JUSTIFICATION, OBJECTIFS
ET
DEMARCHE METHODOLOGIQUE
|
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
|
II.1. Problématique et justification
L'économie du Burkina Faso reste embryonnaire et
largement dominée par les secteurs de l'agriculture et de
l'élevage. Pratiquées de façon extensive, ces deux
secteurs contribuent à plus de 40% au Produit Intérieur Brut
(PIB) et assurent presque 80% des exportations totales du pays (SOME 2002). Il
s'établit alors, à travers ces chiffres, que ces secteurs jouent
sans conteste un rôle fondamental dans l'ensemble du processus de
développement du pays. Ils assurent l'alimentation des populations,
surtout rurales, procurent des devises, fournissent des capitaux pour
l'investissement et occupent plus de 85% de la population active (BELEM
1985).
La terre et les autres ressources naturelles constituent sans
doute un capital très important pour la pratique et la réussite
de ces activités. Or, avec les grandes sécheresses de 1973/1974
et 1983/1984, les changements climatiques, la croissance démographique
très élevée avec un taux de 2,68% par an (INSD 1998), les
feux de brousses, l'augmentation des superficies emblavées et du
cheptel, on constate nettement une dégradation
accélérée de ces ressources naturelles du Burkina Faso.
Cette situation a placé sur le chemin de la migration un grand nombre
d'agriculteurs et de pasteurs vers les zones forestières. Cette
migration s'est faite vers ces zones rurales à la recherche de
meilleures terres, du pâturage et de Produits Forestiers Non Ligneux.
Comme quoi, l'homme veille toujours à s'installer dans les meilleurs
écosystèmes, car vivre, c'est satisfaire un ensemble de besoins
essentiels. Et la satisfaction de ces besoins nécessite
inéluctablement la disponibilité en qualité et en
quantité suffisante des ressources biotiques et abiotiques.
Cette migration a entrainé la création des
hameaux de culture à proximité des aires protégées
et à l'intérieur de ces entités forestières dans
certains cas. Ces entités forestières sont
considérées comme des greniers à cause de leur potentiel
écologique important (NEYA, 2007).
Les écosystèmes protégés sont des
sanctuaires de valeurs culturelles, touristiques, économiques,
écologiques et environnementales. Ainsi, ces aires
protégées jouissent de statuts particuliers de protection et de
conservation par des textes législatifs et réglementaires.
Aujourd'hui, la question de conservation et de protection des aires
protégées se heurte aux pressions des populations riveraines
cherchant à satisfaire leurs besoins vitaux. Selon VAKE (2006) les
actions anthropiques constituent aujourd'hui une menace d'extinction de la
diversité biologique de certaines de ces aires protégées,
notamment par l'agriculture, l'élevage, le braconnage, la carbonisation,
les feux de brousse incontrôlés et le prélèvement
anarchique de PFNL.
11 1
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
II.2. Objectifs
II.2.1. Objectif général
Contribuer à la protection durable du PNDB par une
meilleure compréhension des différentes
pressions anthropiques qui affectent la diversité
biologique de ce site.
II.2.2. Objectifs spécifiques
De manière spécifique, les objectifs
recherchés par cette étude consistent à:
> Identifier les différentes modes d'utilisation des
ressources naturelles et les formes de
pressions qui menacent la conservation de la diversité
biologique du parc ;
> Identifier les différents acteurs et analyser leurs
interventions pouvant améliorer ou
favoriser la dégradation de la diversité
biologique du PNDB;
> Proposer des recommandations pour une gestion participative
et efficace de l'aire protégée.
II.3. Démarche Méthodologique La
méthodologie mise en oeuvre comprend essentiellement quatre parties : la
recherche
documentaire, les observations directes, les enquêtes de
terrain ainsi que le traitement et l'analyse des données.
II.3.1. La recherche documentaire
La recherche bibliographique est menée dans les principaux
centres de documentation
suivants : 2iE, Université de Ouagadougou, OFINAP du
Burkina Faso et sur l'internet. Elle nous a permis d'avoir des données
sur :
· Les inventaires aériens de 1991-1992 ;
· L'inventaire aérien de la grande faune et du
bétail dans le complexe des aires protégées de la
boucle du Mouhoun en avril 2002 ;
· Le survol du Parc en mars 2009
II.3.2. Choix de la zone d'étude
Pour délimiter la zone d'études une prospection
est faite aussi bien dans des villages, les
formations naturelles que dans le parc. Le cadre
général d'étude est le PNDB et les villages situés
à la périphérie de cette aire protégée. Ce
site est à huit kilomètres de la ville de Boromo chef lieu du
département du même nom. Des villages ont été
retenus pour couvrir les trois quart de la zone riveraine de l'aire
protégée. Il s'agit de Boromo, Soumbou, Siguenoguin, Ouroubonon,
Virou, Ouahabou, Petit Balé, Poura et Founza.
Les critères qui ont permis de sélectionner ces
villages sont :
|
|
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
|
|
·
la proximité avec la délimitation du parc ;
· l'accessibilité de ces villages par rapport
à notre moyen de déplacement (la moto)
· la présence de mouvements associatifs, des
organisations paysannes et pastorales.
II.3.3. Choix de l'échantillon
Notre échantillon compte quatre vingt dix sept (97)
personnes sur un total de 172 individus. Il
est composé de personnes ressources et des riverains
du PNDB. Il s'agit des leaders d'opinion locaux présents dans la zone
d'études (chefs de terre, chef de village, chefs de quartier,
responsable d'association ou de groupement), des autorités
administratives (le chef de l'Unité de Gestion du PNDB, préfet,
le maire, les membres de la brigade LAB) et les services techniques de
l'agriculture et de l'élevage). Celles-ci ont été choisies
en fonction de leurs connaissances du site et de leurs
disponibilités.
Tableau 1: Personnes interrogées
Catégorie socio- professionnelle
|
Eleveurs
|
Agriculteurs
|
Personnes ressources
|
Autres1
|
Effectif
|
45
|
34
|
07
|
11
|
Total
|
97
|
|
Source enquête, 2009
II.3.4. Observation sur le terrain
Elle a consisté à quatre sorties dans le parc pour
être en contact avec le milieu. Ces sorties
nous ont permis de parcourir le site du Nord au Sud et de
l'Est à l'Ouest. Les observations sont consignées dans un carnet
de note. Des photos numériques ont été prises sur le site
de même que des relevées GPS. Pour les observations sur le terrain
nous sommes obligés de suivre le planning de la brigade LAB. Par contre
pour les enquêtes nous avons utilisé une moto comme moyen de
déplacement.
II.3.5. Les Outils de collecte de données
II.3.5.1. Le questionnaire
Le questionnaire est utilisé pour collecter des
informations auprès des populations riveraines.
La fiche d'enquête est basée sur les aspects
suivants :
- le système de représentations et perception des
phénomènes de dégradation de l'environnement ;
1 Autres : récolteurs de produits forestiers
non ligneux, tradipraticiens, orpailleurs
- la connaissance de la structure de l'aire
protégée
- l'accès aux ressources naturelles du PNDB
- la connaissance des textes réglementant la gestion des
ressources naturelles dans le pays entre autre.
II.3.5.2. Le guide d'entretien
Un guide d'entretien est adressé aux
différentes personnes ressources pour collecter des données. Les
entretiens se sont déroulés en deux phases. D'abord un travail
est effectué avec le chef de l'Unité de Gestion et les membres de
la brigade LAB pour mieux affiner notre méthodologie. Ces entretiens
nous ont permis d'avoir un premier aperçu sur l'état de la
dégradation du parc. Ensuite nous avons interrogé des personnes
ressources susceptibles de nous donner des informations sur les
activités humaines menées par les populations riveraines du
PNDB.
Les entretiens ont porté sur l'utilisation
illégale des ressources biotiques et abiotiques du parc par les
populations.
II.3.6. Enquêtes de terrain
Cette partie de collecte de données a porté sur
les principales interrogations dont les réponses ont fait l'objet d'un
dépouillement. Le guide d'entretien et le questionnaire ont
été testés dans la ville de Boromo. Ces enquêtes ont
été menées durant quatre semaines. Un membre de la brigade
LAB nous a mis en contact avec un jeune de la localité pour nous
conduire sur le terrain. Ce dernier nous a servi comme interprète durant
notre séjour. Le temps passé sur le terrain était
compté et il fallait trouver un moyen d'interviewer un
échantillon assez représentatif.
Deux possibilités s'offraient à nous :
- parcourir tous les villages riverains du PNDB pour collecter
des données auprès de ces populations ;
- interroger des membres des mouvements associatifs de la
zone, des personnes riveraines du PNDB et toute autre personne ressource
disponible et susceptible de nous fournir des informations.
La seconde solution nous a semblé la plus efficace
parce que le temps et les moyens de déplacement ne nous permettaient pas
de parcourir toute la zone. Les entretiens ont été
réalisés séparément en présence d'un
interprète.
La collecte de données s'est déroulée comme
suite :
Dans chaque mouvement associatif des contacts ont
été fait avec le président de la structure suivant un
chronogramme établi et validé avec le chef de l'Unité de
Gestion du PNDB.
Le guide d'entretien et le questionnaire figurent en annexe du
document.
II.3.7. Traitement des données
Le traitement des données collectées sur le
terrain en vue de la rédaction du mémoire s'est effectué
manuellement à l'aide d'une grille de dépouillement.
Ce dépouillement a permis d'apprécier la
fréquentation du parc par les populations et les impacts de leurs
activités sur la préservation des ressources de l'aire
protégée. Les données collectées au moyen des
guides d'entretien sont de sources variées et ont subit des
recoupements. Il nous a permis de dégager les similitudes et les
divergences relatives aux thèmes qui ont été
abordés lors des entretiens. Les observations directes sont
confirmées par les résultats des procès verbaux des
contentieux enregistrés par le secrétariat de l'Unité de
Gestion.
Par ailleurs, les données cartographiques et
chiffrées ont subit respectivement un traitement informatique sur les
logiciels tels que ArcView 3.2 et Microsoft Excel. Ces outils nous ont permis
de visualiser les graphiques et les cartes. La saisie a été
effectuée avec le logiciel Word.
II. 3. 8. Limites méthodologiques
Le déroulement des enquêtes de terrain a
été émaillé de quelques difficultés. Au
nombre de ces difficultés on peut retenir :
v' la spécificité linguistique de la zone a
nécessitée la présence d'un interprète ; v' la
rétention de l'information au niveau des enquêtés par peur
de représailles ; v' l'indisponibilité des chefs d'exploitation
pour différentes raisons (travaux champêtres,
jours de marché hebdomadaire, etc.).
Néanmoins, le désir de réussir ce
mémoire nous a conduit à surmonter toutes ces limites
méthodologiques afin de disposer de données intéressantes
pour élaborer ce document.
RESULTATS ET DISCUSSIONS
TROISIEME PARTIE :
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
|
|
La création du PNDB a enclenché une logique de
conflits entre les populations riveraines et les autorités de l'aire
protégée. Les deux principaux problèmes soulevés
par ces populations sont généralement l'accès aux
ressources biotiques et abiotiques. Le premier se rapporte aux convoitises de
toutes natures, sur les ressources vivantes ou non vivantes dans l'aire
protégée. Ces ressources constituent en général un
moyen pour la survie des populations locales. Il s'agit des PFNL, de la viande
de brousse, du pâturage, de l'accès et de l'exploitation de la
terre entre autre.
Le second est lié aux conflits entre les hommes et les
animaux. Certains paysans ont été toujours victimes de
déprédateurs pour leurs troupeaux et leurs champs de culture.
Beaucoup d'études ont été menées dans la zone pour
comprendre le conflit « homme éléphant ». Cependant
pour le service forestier, les problèmes portent
généralement sur des questions symétriques :
- la divagation du bétail qui est une véritable
source de conflits entre les éleveurs et le gestionnaire du parc. Ce
phénomène résulte d'une double cause dont
l'éloignement du cheptel pour protéger les champs de cultures et
la recherche d'éventuels pâturages ou des points d'eau ;
- l'empiétement sur le parc constitue une forme
très courante à l'atteinte de l'intégrité du parc.
Ces pratiques sont d'origines diverses et le plus souvent pour les besoins de
cueillette, de pêche, de récolte de paille, de terres pour
cultiver. Ceux-ci conduisent les populations à opérer presque
partout en raison de la rareté des ressources naturelles en dehors du
parc.
V. 1. Analyse de résultats d'inventaires
V.1.1. Résultats d'inventaires aériens de
1991-1992 V.1.1.1. La grande faune
Les inventaires aériens réalisés dans
les années 1991-1992 par le projet Eléphant donnaient une
diversité estimée à une quarantaine de mammifères
dont l'Eléphant (Loxodonta africana), l'hippotrague
(Hippotragus equinus), le Guib harnaché (Tragelaphus scriptus
scriptus), le Bubale (Alcelaphus buselaphus major), le
Céphalophe à flancs roux (Céphalaphus rufilarus),
le Céphalophe de Grimm (Sylvicapra grimmia),
l'Ourébi (Ourebia ourebi), le Patas (Erythrocebus patas)
(ILBOUDO, 2001). A ces espèces il faudrait ajouter certaines
espèces inféodées au milieu aquatique: les hippopotames
(Hippopotamus amphibius), les crocodiles (Crocodylus niloticus),
les varans (Varanus niloticus) et les tortues.
L'analyse de ces résultats montre que le complexe de la
boucle du Mouhoun semble pourtant former le principal habitat de
l'éléphant dans la région. Le bilan concernant les
éléphants n'est pas catastrophique aux dires des
spécialistes et selon les dernières estimations faites par l'UICN
et les services forestiers de Boromo, il y aurait eu ces dernières
années en moyenne 8 éléphants braconnés par an. Ce
chiffre, bien qu'important, ne serait pas alarmant et ne menacerait pas la
population à court terme (MARCHAND, 2002). Elle est estimée entre
225 et 300 éléphants avec un taux de croissance de 5% par an.
Les observations concernant l'ensemble de la faune, en
revanche, semblent confirmer les craintes exprimées depuis quelques
années qui signalaient que la conservation de l'aire
protégée des Deux Balé était handicapée par
une occupation anarchique de l'habitat, un développement du braconnage
et un manque notoire de moyens (humains matériels et financiers) pour sa
gestion.
V.1.1.2. L'avifaune
L'avifaune est caractéristique des savanes
soudano-sahéliennes arborées ou arbustives, peu arrosées
accueillant également des espèces inféodées aux
milieux arides et boisés et galeries forestières. Ces milieux
abritent trois catégories d'espèces aux statuts différents
: résidents sédentaires, migrateurs afro-tropicaux, migrateurs
paléarctiques. La présence du Mouhoun est un
élément très favorable à la présence des
oiseaux, en particulier en saison sèche, et sans avoir
réalisé d'inventaire exhaustif près de 140 espèces
ont pu être observées en 48h sur le site (BERLIN 2002).
De ces résultats nous pouvons conclure que l'avifaune
n'est pas menacée par le braconnage.
V.1.1.3. La végétation
Il n'existe pas de cartographie ni d'inventaire floristique
précis de la zone. La zone de Boromo est classée dans le domaine
soudanien méridional à la limite occidentale du district de la
Volta Noire Est. Seules des prises de vues datant de 1993 ont permis
l'élaboration d'une carte d'occupation des sols par la Direction
Régionale de l'Environnement dans le cadre du schéma directeur
d'aménagement des ressources. Cette carte permet de mettre en
évidence des zones de savanes arborées, parsemées de zones
de savanes arbustives, ainsi que des galeries forestières le long des
cours d'eau (BERLIN 2002).
La variabilité du couvert végétal
dépend du relief, du type de sol mais aussi de l'intervention
humaine : on retrouve par exemple des savanes parc à
Acacia albida, à Butyrospermum parkiiou encore
à Parkia biglobosa.
Les espèces couramment rencontrées sont celles
des forêts claires ou des savanes sèches, entre autres Burkea
africana, Detarium microcarpum, Khaya senegalensis, Piliostigma thonningii,
Combretum sp, Daniellia oliveri. Dans les galeries, on rencontre
essentiellement Anogeissus sp, Mitragyna sp et Ficus sp. Quant au
couvert graminéen il n'est presque qu'entièrement à
Andropogon sp, Vetiveria nigritana, Diheteropogon spp, Hyparrhenia,
Cymbopogon spp et Loudetia togoensis.
V.1.2. Résultats de l'analyse de l'inventaire
aérien de la grande faune et du bétail dans le complexe des aires
protégées de la boucle du Mouhoun en avril 2002.
L'objectif de cette étude était double :
- estimer la population d'éléphants et
subsidiairement des autres grands mammifères de la zone ;
- évaluer le taux d'anthropisation et d'activités
agro-pastorales à l'intérieur des entités
classées de la zone et dans un rayon de deux
kilomètres dans leur périphérie.
Au total 26 espèces de mammifères sauvages ont
été observées lors de l'inventaire contrairement en
1991/1992. On note également des observations de 32 hippotragues
principalement dans la zone du parc, 1 guib harnaché, 19
phacochères, 4 céphalophes de Grimm, 2 céphalophes
à flancs roux et un cynocéphale (BELEMSOBGO, 2002).
Les observations des animaux domestiques ont
été les plus nombreuses. Près de 1.200 boeufs, 62 moutons
et 19 chèvres ont été comptés par l'équipe
d'inventaire à l'intérieur du parc. Les zones de concentration
des boeufs sont les sous-zones du parc des Deux Balés (30,7%) et du
complexe Tuy-Pâ-Bounou (29%). Les chèvres n'ont été
trouvées que dans les sous-zones Baporo-Sorobouly-kalio et Deux
Balé-Dibon-Laba avec des proportions de 67% et 33% respectivement.
Près de 116 champs de culture autour du parc et 100
habitats (hameaux de culture, campements peuls et villages) ont
été recensés sur les lignes de vols, représentant
des indices respectifs de 0,22 champs/kilomètre et 0,06
habitations/kilomètre dans la périphérie (BELEMSOBGO,
2002).
Les observations faites dans la zone du parc sont
résumées dans le tableau ci-dessous.
Tableau 2: Observations faites lors de
l'inventaire aérien d'avril 2002.
Sous- zones
|
Animaux sauvages
|
Animaux domestiques et
activités humaines
|
d'inventai re
|
El
|
Hi
|
Cg
|
Ph
|
G
|
CFR
|
Cy
|
B
|
M
|
Cr
|
Cp
|
H
|
Deux
Balé-Dibon-
Laba
|
5
|
32
|
1
|
7
|
1
|
0
|
1
|
1.200
|
62
|
19
|
116
|
3
|
|
Source : résultats inventaires
aériens 2002
El : éléphant ; Hi : hippotrague ; Cg :
Céphalophe de grimm ; Ph : Phacochère ; G : Guib ; CFR :
Céphalophe à Flanc Roux ; Cy : Cynocéphale ; B : Boeufs ;
M : Mouton ; Cr : Chèvre ; Cp : Champ ; H : Homme
Il semblerait que beaucoup d'espèces ont disparu dans
le parc chez les grands mammifères si on compare les résultats
des inventaires de 1991/1992 (40 mammifères) et 2002 (26
mammifères). Il s'agit du bubale majore, des carnivores (lion,
léopard), de l'ourébi, du buffle, les cobs... Mais ces
résultats ne sont pas complétés par un recensement
pédestre. Ce phénomène s'explique par une forte
anthropisation de l'aire protégée qui était
délaissée pendant toute cette période.
Figure 3 : Proportions de biomasses dans la
sous-zone d'inventaire de Dibon, Deux Balé et Laba (%)
Les blocs de Tuy et des Deux Balé comptent plus de
5.000 bovins en avril 2002. Dans la sous-zone de Dibon englobant les deux
Balé et laba, les bovins contribuent encore pour une large part
à la biomasse totale. En effet ils représentent 96% de la
biomasse totale puis
20 0
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
viennent ensuite les éléphants (3%) et les petits
ruminants (1%). Comme indiqué dans la figure n°3 ci-dessus.
L'occupation de l'espace par les bovins a beaucoup
contribué à la dégradation des ressources naturelles des
aires protégées de ces localités.
V.1.3. Résultats du survol du Parc mars
2009
Une première mission de survol aérien du PNDB a
été organisée les 16 et 17 mars 2009. Il avait pour
objectifs:
- Une première reconnaissance du parc et notamment de
l'état de ses limites par rapport aux cartes et aux textes
disponibles
- Une première estimation de l'ampleur des pressions en
cours sur le parc - Une première estimation de l'état
général de conservation du territoire
- L'observation de la faune présente
V.1.3.1. Observations effectuées sur les
limites du parc
La bordure Est du parc (Mouhoun) est respectée (pas
d'enclave sur la rive droite du fleuve) mais de nombreux points de passage
existent d'où divergent des pistes de circulation dans le parc. Il y a
également de nombreuses pirogues sur le fleuve. Enfin, hors forêts
classées, l'ensemble des rives du Mouhoun est livré à
l'agriculture, souvent irriguée, ce qui interdit a priori toute sortie
de faune de ce côté. A noter également l'importance des
installations humaines, villages, villes (Poura, Fara...) sur ce
côté.
La bordure Sud du parc (Dibon) est difficilement
matérialisée. Il existe plusieurs points d'avancée de
champs (avec parfois des cases) au nord de cette limite. Partout des pistes
pénètrent dans le parc en direction du Grand Balé, parfois
en densité très importante.
La bordure Ouest est difficile à suivre en
général sauf au nord où il existe une piste de circulation
qui marque bien la frontière entre terroirs et parc. Sinon il semble que
de nombreux empiètements existent, mais il est opportun de faire des
investigations au sol. Là aussi, les pistes de pénétration
dans le parc sont multiples, convergent généralement vers le
Grand Balé.
La bordure Nord est plus claire que celle au Sud et semble
globalement respectée, du fait de l'existence de pistes qui marquent
certaines des limites. La partie le long du Grand Balé est envahie sur
plusieurs km vers le sud par rapport aux premières cartes, mais il
semble que cela ait déjà été accepté comme
modification des limites. Néanmoins, en certains points vers Ouahabou,
il existe des champs à l'intérieur du parc, sans
continuité avec les terroirs agricoles
proches et donc isolés (avec ou sans cases) à
quelques kilomètres dans le parc. Partout là aussi des pistes
s'engagent dans le parc, certaines appartenant à des véhicules
à 4 roues.
V.1.3.2. Observations effectuées sur les
Pressions en cours
Il y a des troupeaux de bovins (et plus rarement, sur les
bordures, d'ovins et de caprins) partout. Il n'y a pas d'endroit qui soit
épargné ou semble moins accessible pour les bovins. Le cheptel
présent doit représenter plusieurs milliers sinon quelques
dizaines de milliers de têtes. Il n'y a pas systématiquement de
bouvier aux abords. De nombreux enclos fabriqués en haies
d'épineux sont visibles ce qui démontre que certains troupeaux
restent dans le parc. Tous les pâturages, les abords de mares, les points
d'eau, les rives des rivières et du fleuve montrent des traces
nombreuses de passage de ces animaux quand on ne les y voit pas directement.
La pêche et le braconnage sont présents partout.
Tous les points d'eau isolés sont accompagnés d'une petite hutte
ou d'un abri de branchages servant certainement au braconnage. Il n'y a pas une
mare, une rivière qui ne soit zébrée de petits barrages de
décrue pour la capture du poisson. Le fleuve est, quant à lui,
sillonné par les pirogues.
La coupe du bois est omniprésente. Les souches
fraîchement coupées sont bien visibles, pratiquement partout sur
le territoire et ce même loin des limites externes. De nombreux tas de
bois en attente d'être emportés sont visibles. La densité
d'arbres hauts décroît de façon visible et de façon
centrifuge depuis le centre du parc, certaines zones n'étant plus
qu'arbustives. La forêt de Dibon est particulièrement atteinte, et
la partie la moins concernée est la rive gauche du Grand Balé
vers le centre du parc.
La récolte de pailles est visible, plusieurs tas ou
coupeurs en activité ayant été repérés
L'orpaillage est également présent même si plus
localisé aux abords de la zone Est en allant vers le Mouhoun. Il existe
plusieurs carrières, de taille variable.
D'une façon générale, la présence
humaine dans le parc est impressionnante. Sans prétention statistique,
il a été compté, pendant une heure et à
l'intérieur du parc, le nombre de personnes présentes dans une
bande de 250 m environ sous l'avion soit 23 individus observés
isolément (pasteurs en vélo, pêcheurs, ramasseurs de
paille...). La surface ainsi échantillonnée représente
à peu près 5% du parc... ce qui donne une estimation d'au moins
450 personnes présentes dans le parc à 7 heures du matin... Si
l'on songe que les sites d'orpaillage non échantillonnés ici
peuvent regrouper plusieurs dizaines de personnes au même endroit, on
mesure la fréquentation permanente du parc.
22 2
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
V.1.3.3. Observations effectuées sur la
faune
L'objectif de la mission n'était pas la recherche de
faune donc elle n'a pas été organisée ni
menée en ce sens. Néanmoins au cours des survols
ont été observés :
- Un groupe d'une trentaine d'éléphants
d'âge varié au Sud de l'embouchure du Grand Balé
- Un éléphant isolé à quelques km de
ce point
- Un groupe de 5 éléphants près du barrage
sur le Petit Balé
- Un groupe de 3 éléphants à l'Ouest
près du Grand Balé
- Un groupe de 7 Hippotragues (dont un jeune) à l'Est
près du Mouhoun.
V.1.3.4. Etat de conservation
général
Les deux forêts classées existent toujours et
tranchent sur leur périphérie dont l'habitat est
intégralement transformé, même si on l'a vu
les limites réglementaires ne sont pas toujours respectées. La
forêt de Dibon semble très dégradée, comme
d'ailleurs la forêt des Deux Balé sur une profondeur d'au moins 5
km sur toute sa bordure sauf côté Mouhoun à l'Est et Grand
Balé au Sud.
Le milieu est très impacté par les
activités humaines, en particulier la circulation du bétail qui
crée des pistes et des zones de piétinement excessif partout. Les
mares et prairies sont très piétinées. Il n'y a pas de
trace visible sur ces zones de terre retournée par les
phacochères, normalement facile à observer. Les rivières
sont toutes colonisées par les filets ou barrages il y a donc fort
à parier que la densité de poissons est faible.
Les pistes de circulation normale sont envahies par la
végétation, sauf celles ouvertes récemment par le
programme de réhabilitation.
Le Mouhoun est en eau sur toute sa longueur. Le Grand
Balé ne coule plus et de nombreux passages sont à sec. Le Petit
Balé présente des petits chapelets d'eau de faible taille mais
néanmoins répartis sur toute sa longueur dans le parc. Il existe
également quelques petites mares isolées, mais il y avait eu une
pluie relativement importante quelques jours avant le survol. Quelques mares
existent dans le lit supérieur du Mouhoun, au Nord du parc, avec des
prairies encore vertes autour. Une mare importante est à noter en face
du campement du Caïcédrat, sur la rive gauche du Mouhoun (OUEDRAGO
et MAUVAIS 2009).
Point sur les inventaires
L'analyse des résultats montre une forte diminution des
populations des mammifères. Elle
s'explique par une démographie galopante due à
la situation géographique et aux
activités socio-économiques de la ville de Boromo carrefour
principal pour se rendre au Mali, au
Ghana et en Côte d'ivoire. L'intense pression humaine
sur le PNDB est multiforme. Il s'agit non seulement du braconnage mais aussi de
toutes les autres activités humaines qui gagnent de plus en plus l'aire
protégée et contribuent à détruire les derniers
refuges de la faune en général et de l'éléphant en
particulier. On peut citer notamment le prélèvement
illégal de bois, pratiqué toute l'année dans le parc, les
feux de brousse, qui débutent dès le mois d'octobre et se
poursuivent tout au long de la saison sèche ou encore l'orpaillage
artisanal entre autre. Mais, les impacts les plus visibles de cette pression
anthropique sont les installations liées aux activités agricoles
et pastorales, et plus particulièrement la présence de villages,
de hameaux de culture et de campements en périphérie
immédiate du parc. L'indice de présence humaine est très
élevé dans le parc. Cette situation augmente la distance de fuite
de la faune. Et la divagation du bétail dans le parc augmente les
risques d'épizootie et de zoonose. Pour restaurer la faune et la flore
du milieu, il faut mettre en place un système de surveillance
très efficace avec l'implication des populations riveraines. Une gestion
participative s'avère nécessaire avec un partage juste et
équitable des bénéfices tirés de la valorisation
des ressources par l'écotourisme
V. Les différents Acteurs
Les principaux acteurs sont :
V.1. Les populations périphériques
Elles sont toutes constituées des Groupements villageois
(GV) de production. On dénombre au total dix-sept (17) organisations
paysannes dans la commune reparties comme
suit :
- 4 Groupements Villageois Hommes (GVH)
- 10 Groupements Villageois Femmes (GVF)
- 03 Groupements Villageois Mixtes (GVM)
Soit au total 16 Groupement Villageois de producteurs agricoles
contre un seul groupement villageois Eleveur.
Les domaines d'intervention des organisations paysannes sont des
traits caractéristiques de la situation socio-économique de la
commune. Ainsi ces domaines portent sur :
- l'agriculture: maraîchage ;
- l'élevage : embouche porcine, ovine, caprine et bovine
;
- le commerce : commerce d'oignon, graine de
nérés, beignets et de céréales ;
Les objectifs visés sont une meilleure organisation du
secteur en vue de permettre à chaque membre de tirer le plus de profit
de son activité.
|
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
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|
Il existe diverses associations, qui peuvent être des
interlocuteurs privilégiés pour la mise en place de projets de
gestion de l'environnement :
> les organisations de chasseurs, notamment à
Ouroubono ;
> les groupements de pêcheurs, à Lapara, Petit
Balé et Boromo ;
> les groupements villageois de culture d'hommes, de femmes
et de jeunes (réalisation
de champs collectifs dont les bénéfices sont
utilisés collectivement ou répartis) ;
> les groupements des producteurs de coton ;
> les groupements de cultures maraîchères.
La situation décrite précédemment est
celle de l'enclave de Boromo, fortement anthropisée, où les
activités sont multiples, le peuplement humain d'origines diverses,
impliquant des relations inter-villageoises complexes qui structurent cet
espace aux fonctions multiples et imbriquées.
Cet espace est délimité au Sud par une aire
protégée, le "Parc National des Deux Balé", dont les
statuts juridiques assurent une utilisation de l'espace différente de
celui précédemment décrit, devant limiter à la fois
l'anthropisation et la dégradation des ressources, par la mise en place
de règles de gestion spécifiques.
V. 2. L'Etat
Il est représenté par l'OFINAP à travers
l'Unité de Conservation de la Faune de Boromo. Cependant les autres
services déconcentrés de l'Etat notamment les Directions
Provinciales de l'Agriculture et celle de l'Elevage doivent être
impliqué dans la conservation de l'aire Protégée.
V.3. Les Organisations Non Gouvernementales (ONG)
Historiquement la gestion du « parc » a
été confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO
(Association pour la Préservation et le Renouvellement des
Espèces Sauvages du FASO). L'Unité de Conservation de la Faune de
Boromo est appuyée par l'Union Internationale pour la Conservation de la
Nature dans la protection du parc National des Deux des Balé.
En plus il en existe deux dans la commune.
· EWA (ONG Autrichienne) est présente dans la
commune.
· Le CEAS (Centre Ecologique Albert Schweitzer) basé
à Ouagadougou intervient dans la commune par le biais du P.A.A. (Projet
d'Appui à l'Artisanat).
25 5
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
VI.1. Perception des populations des
phénomènes de dégradation de l'environnement
Les populations sont conscientes des phénomènes
de dégradation de l'environnement. Ils ont presque tous la même
perception sur l'évolution du couvert végétal, la
fertilité des sols et les ressources en eau. Dans l'ensemble, tous nos
répondants reconnaissent de façon unanime la dégradation
progressive des ressources naturelles dans notre zone d'étude. Les
résultats montrent que 67% des personnes enquêtées parlent
de la dégradation de leur environnement, 18% des personnes n'ont
observé aucun changement. Le reste (15%) évoque une
amélioration de l'environnement. Pour cette dernière
catégorie, la disponibilité de l'eau par l'installation de puits
et de forage, l'accès aux intrants entre autre confirment leur
affirmation (voir figure n°4) L'enquête menée auprès
des ménages sur la question confirme cet état de
dégradation des
ressources. En effet, ils représentent près de 78%
des chefs de ménage qui soutiennent la dégradation du couvert
végétal. La totalité reconnaît la baisse sensible de
la fertilité des sols. Une forte proportion de 90% de nos
répondants soutient la baisse progressive des ressources en eaux et les
autres ressources naturelles
Figure 4: perception des populations sur leur
environnement
Si la grande majorité de nos enquêtés
reconnaît la dégradation progressive des ressources, nous avons
voulu alors savoir les causes et les conséquences d'une telle situation.
En effet, les causes énumérées sont les changements
climatiques, les coupes anarchiques du bois, les feux
6
de brousse, l'augmentation de la population et enfin la non
utilisation des techniques modernes de Conservation des Eaux et des Sols
(CES).
Pour ce qui est des causes de la baisse de la fertilité
des sols, nos enquêtés évoquent dans leur grande
majorité la culture extensive (62,2%), l'augmentation de la population
(60,0%) donc de la forte demande des terres de culture, les sécheresses
(72,7%) et la non utilisation des techniques de conservation et de restauration
des terres (58,9%). Outre ces causes énumérées notamment
par les chefs de ménages et les autres personnes
enquêtées2 (46,2%) estiment que la violation des
coutumes, le non respect des calendriers culturaux ont contribué
à accentuer les sécheresses.
Pour les autres ressources naturelles notamment les ressources
en eau, la faune et la flore, les mêmes causes ont été
énumérées par nos enquêtés avec des
variations peu significatives. En effet, les causes sont par ordre d'importance
et par groupe cible : les feux de brousse (70% des chefs de ménages et
57,5% des autres personnes enquêtées) ; la coupe abusives du bois
(60% des chefs de ménages contre 55,3% des autres personnes
enquêtées) ; la sécheresse (45% des autres personnes
enquêtées et 43,3% des chefs de ménages). Toutefois,
près de 60% des personnes estiment que l'exploitation excessive des
plantes, qui est une pratique courante dans le village constitue une des causes
de la dégradation de ces ressources.
Face, à la dégradation des ressources
naturelles, les producteurs, dans leur grande majorité pensent que
l'adoption des nouvelles techniques de gestion des ressources naturelles est la
voie salutaire pour renforcer la fertilité des sols afin de faire des
meilleurs rendements et de protéger l'environnement en
général.
VI.2. La connaissance de la structure de gestion du PNDB
par les populations VI. 2.1. La Signification du Parc selon les
populations
Les aires protégées notamment les parcs
nationaux sont essentielles pour la conservation de la diversité
biologique. Ils sont perçus comme des jalons qui nous permettent de
comprendre l'interaction entre les hommes et le monde naturel. Dans le monde de
la conservation, les spécialistes s'accordent sur la définition
suivante « Une aire protégée est un espace
géographique clairement défini, reconnu, consacré et
géré, par tout moyen efficace, juridique ou autre, afin d'assurer
à long terme la conservation de la nature ainsi que les services
éco systémiques et les valeurs culturelles qui lui sont
associés» (DUDLEY 2008).
2 Autres personnes : femmes, jeunes
27 7
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
Selon les résultats de l'enquête, 95% des
personnes définissent le parc comme une zone interdite d'accès
sans autorisation, un bien communautaire ou un domaine forestier de
l'état. Le reste le considère comme une zone de collecte de
produits forestiers non ligneux et de chasse. Elles savent parfaitement qu'il
est interdit de cultiver ou de pâturer dans l'aire protégée
des Deux Balé. Malgré leur niveau de connaissance très
élevée pour la définition d'un parc, elles continuent
à y accéder frauduleusement.
VI.2.2. La gestion du parc
La gestion du « parc » a été
confiée en 1997 à une ONG, APRES FASO (Association pour la
Préservation et le Renouvellement des Espèces Sauvages du FASO).
L'exploitation est faite selon un cahier des charges défini par
arrêté du Ministre chargé de la faune, qui définit
les obligations qui incombent au concédant et au concessionnaire de la
zone, concernant l'élaboration des plans de gestion, la mise en valeur
effective, les obligations envers les populations riveraines. Les Deux
Balé ont été concédés pour une exploitation
exclusive du tourisme de vision et de la pêche, il n'est pas prévu
d'exploitation de la faune par la chasse (BERLIN 2002). Mais le concessionnaire
ne parvient pas à gérer le parc conformément aux clauses
définies avec les autorités administratives. Par la suite la
gestion surtout la surveillance est dévolue à la Direction
Provinciale de l'Environnement et du Cadre de Vie (DPECV). Avec la
création de l'Office Nationale des Aires Protégées du
Burkina en 2008, une Unité de Gestion du PNDB est mise en place avec
à sa tête un aménagiste.
A l'unanimité les populations riveraines disent que le
parc est géré par le service des Eaux et Forêts de la
localité. Mais rares sont celles (3%) qui peuvent faire la
différence entre les différentes entités de gestion des
ressources naturelles présentes dans la localité notamment la
DPECV et l'UG des Deux Balé. Cependant les éleveurs qui ont
payé une transaction suite à la divagation du bétail dans
le parc, connaissent le gestionnaire et l'équipe de surveillance.
Il urge de mettre en place un plan de communication pour les
riverains.
V1.2.3. Préoccupations des populations riveraines
au parc
Les difficultés évoquées par les riverains
sont nombreuses et différentes selon la catégorie
socio-économique.
Les cultivateurs de la zone ont comme principale contrainte la
disponibilité de la terre. La présence du PNDB et la forêt
classée de Baporo ne permettent pas à ces derniers d'augmenter
les surfaces emblavées pour les cultures de rente. Ils sont victimes de
dégâts multiples liés à la proximité du parc.
Les perdrix, les pintades et autres granivores s'attaquent aux semis dès
les
premières semaines de cycles. Les dégâts
causés par les éléphants et les singes causent plus de
problèmes selon 75% des personnes interrogées. Les
dégâts sont répartis comme suit :
21%
63%
16%
Destruction récolte Piétinemnet culture
Destruction arbres
Figure 5: dégâts des
éléphants
Les principaux dégâts des éléphants
ont lieu de juillet à décembre voire mars à avril.
Les principaux villages touchés sont Boromo,
Ouroubonon, Soumbou, Ouahabou, Baporo, Pourra, Virou, Poa. Mais les
agriculteurs utilisent des moyens traditionnels pour protéger leurs
champs notamment l'émission de grands bruits, l'utilisation des feux, du
piment et des chiffons de couleurs vives.
Cependant les agriculteurs militent pour la conservation et la
protection intégrale des espèces animales et
végétales du parc. Ces derniers affirment que la disparition des
forêts favoriserait la sécheresse. Dans les villages comme Soumbou
et Ouroubonon, les paysans interrogés déplorent la divagation du
bétail dans le parc. Ils demandent aux autorités de
l'Unité de Gestion de durcir les mesures pour mettre fin à
l'occupation de l'aire protégée par les animaux domestiques.
En définitive, il faudrait reconnaître que les
dégâts d'éléphants, qu'importent leurs
fréquences ou leurs étendues, ne sont que les reflets d'une
situation de cohabitation difficile sinon impossible entre la faune et les
prétentions expansionnistes de l'homme sur la nature et ses
composantes.
Pour mieux cerner les difficultés rencontrées
par les éleveurs nous avons tenu un entretien avec le Directeur
Provincial de l'élevage et une rencontre avec l'Union des
éleveurs de Boromo.
|
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
|
Dans la province de Boromo, il n'existe pas de zone pastorale.
L'élevage et l'agriculture constituent les principales sources de
revenus des populations. Les forêts de Baporo et le PNDB sont les seuls
endroits accessibles par le bétail pour le pâturage et l'eau selon
85% des éleveurs rencontrés. Ils préconisent qu'on laisse
les troupeaux de boeufs dans le parc. Pour ces derniers le contact entre
animaux sauvages et domestiques constitue une symbiose et les risques de
zoonoses sont mineurs. Ils vont jusqu'à dire que la divagation des
animaux est profitable au parc. Pour eux le bétail permet de maintenir
le tapis herbacé donc la présence des animaux domestique dans
l'aire protégée se justifie. Et ils souhaitent la création
d'une zone pastorale autour du parc dans un rayon de 5 km. Et sur cette bande
toutes les activités agricoles doivent être interdites. Dans le
plan d'aménagement du parc, ils souhaitent être impliqués
pour une paix sociale avec les agents des Eaux et Forêts. Ils ont
déploré la répression comme moyens souvent utilisé
par les gestionnaires des aires protégées du Burkina pour lutter
contre la présence du bétail. Ils ont souligné la non
durabilité et l'inefficacité de cette méthode. Il faut une
concertation entre les différents services étatiques de la
localité selon l'avis des Directeur Provincial du Service de
l'élevage. Il a dénoncé le manque d'implication du service
élevage dans la gestion de ce conflit. Pour lui avant le
démarrage des activités de nettoiement du parc, il fallait
procéder par des actions de sensibilisations et d'informations. Le
constat est amer du côté de son service, plus de 60 familles
d'éleveurs ont quitté la zone en direction du sud- ouest vers la
frontière du Ghana avec le Burkina.
Pour une conservation efficacement de la diversité
biologique du PNDB, il faut lutter efficacement contre toutes formes de
pression anthropiques dans l'aire protégée.
VI.2.4. Connaissance des textes réglementant la
gestion des ressources naturelles
Les limites du parc sont visibles par endroit grâce
à l'implantation de bornes. Les populations riveraines (100%) savent que
le fleuve Mouhoun constitue une limite naturelle. Mais ils n'ont jamais
participé à la délimitation de l'aire
protégée car ils n'ont pas été associés.
Pour la gestion des ressources naturelles, les populations ont
déjà entendu parler de textes et lois réglementant
l'accès dans les aires protégées. Pour preuve, elles sont
autorisées à payer un permis pour couper le bois, la paille entre
autre. Certains y pénètrent frauduleusement pour la collecte de
produits forestiers non ligneux, la chasse, la pêche ou le
pâturage.
En cas d'infraction constatée par l'agent forestier, la
personne incriminée paie une transaction définie dans le code
forestier.
Pour les personnes interrogées 83,50% disent avoir
entendu parler des textes réglementant la gestion des ressources
naturelles dans les aires protégées mais n'arrivent pas à
citer les
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
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Protégées
différents codes existants. Elles sont informées
les plus souvent par les forestiers lors du paiement d'une transaction. Seules
16,50% disent ne pas connaître l'existence de ces textes.
Figure 6 : connaissance des textes et lois
VI.3. Les différentes pressions
VI. 3.1. Exploitation ilégale des ressources
biotiques du parc VI.3.1.1. Le braconnage
Les entretiens tenus avec des chefs de ménages et des
chasseurs nous ont permis de cerner l'origine et les causes du braconnage. Le
développement du braconnage dans la zone est dû à: - un
accès facile aux armes à feu ;
- une grande demande pour la viande de brousse et au
développement de nombreuses filières pour la commercialisation
des produits de la chasse (la viande de brousse, des sous-produits de la faune
sauvage) ;
- un bas revenu et peu d'opportunités pour les populations
périphériques.
Un personnel pour la surveillance composé de gardiens,
de pisteurs et de porteurs, devait être recruté par l'ONG APRES
FASO pour lutter efficacement contre le braconnage et mis à la
disposition de la DPECV de Boromo. Mais l'ONG n'était pas en mesure de
respecter ses engagements par manque de moyens financiers. Pour les
activités de contrôle sur une zone de plus de 80 000 ha, les
moyens humains (six agents des Eaux et Forêts) sont très
limités. Les moyens matériels sont également insuffisants
: 5 motos pour les 5 agents relevant de la province des Balé, dont 2
sont en panne ; 4 vélos acquis en 1992 (projet éléphant)
pour les 4 gardiens de forêt ; un land rover en panne depuis 1997,
acquise en 1989 ; un radio émetteur récepteur avec 3 Talkie
Walkie en panne depuis 1997. Ces conditions de travail difficiles, ont rendu la
surveillance presque impossible.
Malgré la persistance du braconnage dans la zone, seuls
deux individus ont été appréhendés entre 2006 et
2008 par la DPECV (voir tableau n°3 ci-dessous) pour des motifs
différents. Ces résultats montrent que le parc n'était pas
du tout surveillé.
Tableau 3: Braconniers
arrêtés entre 2006 à 2008
N°
|
Braconniers
|
Village d'origine
|
Nature de l'infraction
|
Peine infligée
|
01
|
01
|
Koti
|
Chasse en zone protégée
|
10.000F CFA
|
02
|
01
|
Boromo
|
Chasse illicite
|
30.000F CFA
|
Total
|
02
|
|
40.000F CFA
|
Source DPECV/Boromo 2009
L'insuffisance considérable du personnel de
surveillance et de moyens a entraîné des intrusions
irrégulières des populations à l'intérieur du parc,
occasionnant un braconnage intensif. L'implication des populations
environnantes dans l'aménagement et la gestion des
écosystèmes garantiraient la viabilité de l'aire
protégée.
En 2008/2009 pour la réhabilitation du PNDB, l'UG de
Boromo a procédé à un recrutement de pisteurs dans la
même localité pour former une brigade LAB (voir tableau n°4
ci-dessous). L'effectif des agents de la LAB est très faible pour
surveiller 80 600ha. Ils ne disposent pas de moyens adéquats pour la
LAB. Pour le moment, ils sont motivés par leurs statuts de pisteurs qui
leur procurent non seulement un salaire mensuel mais aussi un rang social dans
leurs villages. Il urge de revoir le statut des pisteurs pour leur permettre de
faire correctement la répression. Ils doivent avoir l'autorisation de
port d'arme entre autre. Il faut les doter suffisamment de minutions, d'armes
et d'équipement de terrain.
Tableau 4: Moyens humains et matériels pour la
LAB
Effectif
|
Type arme utilisé
|
Moyens de déplacement
|
Equipement des agents
|
07 Pisteurs 01chauffeur
|
02 Kalachnikov 02 HK 33
03 Calibres 12
|
07 vélos 01 véhicule pick-up
|
Lits de camps Tenue avec des chaussures et bas Boite
à pharmacie
|
Source UG/ PNDB-2009
La Brigade a effectué vingt sorties entre les mois
d'avril et mai 2009. Les résultats obtenus sont très
significatifs comparés à ceux de la DPECV. Une centaine de
personnes sont
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Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
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Protégées
interpellées dont cinq braconniers en possession de
fusils de chasse calibre 12 pour chacun, et deux autres sont en fuites
(OUEDRAGO, 2009a). Au niveau de la mare de Soumbou, nous avons observé
deux huttes construites par les braconniers pour guetter les animaux au niveau
de ce point d'eau. Les traces de vélos, de charrettes équines et
les empreintes d'être humains sont visibles partout dans le parc. Cette
situation confirme les résultats du survol aériens
réalisé par l'UICN en 2009 qui avait fait une estimation de 450
personnes présentes dans le parc.
Toutes les espèces animales sont menacées
d'extinction par le braconnage. Il faut une gestion rapprochée par la
mise en place de postes de garde dans des lieux stratégiques pour
appuyer la brigade mobile.
Pour éradiquer le braconnage :
- l'implication de la population périphérique
dans la surveillance du parc apparaît de plus en plus comme une
nécessité. Il est souhaitable d'intégrer peu à peu
les responsables locaux en périphérie à la gestion globale
du parc, en les responsabilisant dans la prise de certaines décisions
pour le respect de l'intégrité de l'aire
protégée.
- La possibilité de séjour et de circulation des
agents du parc, en tout temps et tous lieux, est une condition essentielle de
la réussite de leur mission, à l'intérieur comme à
l'extérieur du parc. En fonction du travail de réorganisation du
parc, il faudra établir des postes de surveillance fonctionnels dans les
zones reconnues prioritaires.
- Afin de permettre une mobilité optimale des agents
dans le cadre de leurs fonctions, un équipement complémentaire en
matériel léger et l'attribution de certains moyens rapides de
locomotion sont indispensables. La circulation des informations au sein du
parc, mais également entre les postes et l'Unité de Gestion, est
un élément clef de la réussite des opérations
menées.
- l'acquisition de moyens financiers et matériels
adéquats par la valorisation de la faune en développement des
activités génératrices de revenus tel que
l'écotourisme.
- Le niveau et les compétences du personnel en place au
sein du parc sont déterminants pour la réussite de la
conservation. Pour améliorer ces aspects, il faut promouvoir la
formation continue des pisteurs recrutés. Un recrutement de pisteurs
pour compléter les effectifs s'avèrent indispensable car pour
chaque sortie les pisteurs doivent contribuer au suivi écologique ;
- La mise en place projet d'élevage de faune (pintade,
aleucode...) dans les villages riverains va permettre aux populations d'avoir
de la viande et des revenus considérables.
VI.3.1.2. Les pressions pastorales
L'élevage constitue la deuxième activité
économique de la commune de Boromo. Il est pratiqué aussi bien
par les pasteurs Peulhs que par les sédentaires. Il est essentiellement
de type extensif.
Figure 7: Comparaison effectifs cheptel de la commune de
Boromo entre 2000 et 2008
L'effectif du cheptel ne cesse d'augmenter d'une année
à l'autre dans la province des Balé (voir figure n°7
ci-dessus). Sur une période de 7 ans le bétail a fortement
augmenté. Les bovins sont passés de 6142 à 6608
têtes. Le nombre d'ovins est passé du simple au double et celui
des caprins a triplé. Cette situation pourrait s'expliquer par:
- la bonne maîtrise des différentes pathologies
animales
- La disponibilité du fourrage avec des points d'eau
permanents (le fleuve Mouhoun) dans les aires protégées qui
constituent un point d'attraction pour les animaux domestiques surtout avec les
feux d'aménagements favorisant la repousses des herbacées.
Le PNDB est recouvert d'une végétation
luxuriante qui forme un fourrage abondant et de qualité. De nombreux
troupeaux de boeufs, deux ânes et un chien ont été
observés dans le parc durant notre séjour. Les nombreux
campements d'éleveurs et les espèces végétales
émondées par les Peulh pour leurs troupeaux témoignent de
l'impact négatif de la pression pastorale sur les ressources naturelles
du parc.
Le recensement aérien de 2002 a estimé le nombre
de bovins présents dans le parc à plus de 5000 têtes et les
effectifs des boeufs consignés dans la base de données du service
élevage est de 6608 têtes. La comparaison entre ces deux
résultats montre que les aires protégées sont
utilisées par les éleveurs comme une zone de pâturage.
Figure 8: bovins appréhendés dans le parc
par la DPECV en 2008
Pour lutter contre ce phénomène, les
gestionnaires ont recours à des amendes pour les propriétaires de
ces troupeaux conformément à la loi n°006/97/ADP du 31
janvier 1997, portant Code Forestier au Burkina Faso qui stipule à son
article 260: « sont punis d'une amende de vingt mille
francs à deux cent mille francs (20.000 F à 200.000 F) et
d'un
emprisonnement d 'un mois (1) à un (1) an ou de
l'une de ces deux peines seulement: ceux quilaissent divaguer les
animaux dans les forêts non ouvertes à leur pâturage».
L'application
effective de cette loi ne dissuade pas certains éleveurs.
Ils sont toujours prêts à payer la transaction
financière.
Les villages riverains tels que Poura, Wacko, Virou, Siguenoghin
et Boromo posent plus de problème pour la divagation du bétail
(voir figure n°8 ci-dessus).
35 5
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
6
Figure 9 : Bovins trouvés dans le parc et
ayant fait l'objet d'une transaction
La DPECV a appréhendé en 2007/2008, 1039 bovins
dans le parc et les propriétaires de ces troupeaux ont été
verbalisés. Et en avril 2009 juste un mois après la nomination du
chef de l'UG/PNDB, 1444 boeufs sont conduits à la fourrière de
communale de Boromo et la brigade LAB a mis en fourrière 452 boeufs le
mois suivant. Dans ces deux mois, les pisteurs ont pu conduits 1896 boeufs dans
la fourrière de Boromo (OUEDRAGO, 2009b). Il y'avait 1UBT3
par km2 dans le parc avant la mise en place de l'unité de
gestion. Nous avons constaté que les éleveurs ont commencé
à fuir la zone. Dans leur tradition ils n'aiment pas que leurs biens
surtout le bétail soient mis sur la place publique. La seule occasion
que cela se produisait c'est après le décès d'un chef de
famille pour le partage de ces biens par ces héritiers. Et donc la
« méthode fourrière communale » semble être
efficace même si les éleveurs se plaignent beaucoup.
La présence de bétail dans le parc constitue une
menace pour les écosystèmes et les espèces en raison de la
perturbation de la faune et de la flore, de la compétition de la faune
sauvage et du bétail pour les ressources alimentaires, des risques de
transmission d'épizooties à la faune sauvage, des risques
d'empoisonnement des grands carnivores par les éleveurs, du braconnage,
etc.
Les différents services déconcentrés de
l'Etat à Boromo doit travailler en synergie dans l'aménagement du
terroir pour définir une zone de pâturage avec des points d'eau
permanents dans la localité.
3 UBT: Unité Bovine Tropicale (correspond
à un bovin vivant d'un poids de 250 kg)
VI.3.1.3. Les Pressions sur les PFNL VI.3.1.3.1. La
pression sur les ressources
L'exploitation des produits halieutiques dans les parcs est
régie par la loi n°006/97/ADP du 31 janvier 1997, portant Code
Forestier au Burkina Faso à son article 88 qui autorise l'exercice de la
pêche selon les plans d'aménagements.
La pêche sur le fleuve Mouhoun est pratiquée
d'une manière anarchique avec l'utilisation des engins de pêches
non règlementaires tels que les sennes et les éperviers avec des
mailles inferieur à 20cm de diamètre. Les principales
espèces de poisson rencontrées sont : Clarias sp., Tilapia
sp., Latex nilotica.
Le fleuve constitue une limite naturelle dans la partie Est du
Parc. Les activités humaines, notamment la culture du coton et le
maraîchage avec l'utilisation de pesticides et engrais chimiques, sont
très développées sur la rive gauche. Les poissons et
autres animaux aquatiques sont menacés par l'utilisation de ces
pesticides et engrais minéraux. Les pêcheurs (78, 5%) disent
qu'ils n'arrivent plus à attraper de gros poissons et en quantité
suffisante.
Dans la mare de Soumbou, les pêcheurs aménagent
de petits points d'eau pour capturer le poisson. Ils ne font aucune
sélection sur leurs prises pour permettre aux alevins de se
développer. Ce même phénomène est observé au
niveau du barrage réalisé dans le parc (Petit Balé).
Il faut une bonne organisation de la filière.
VI.3.1.3.2. Les pressions sur le bois d'énergie
et les produits de cueillette
Le bois de feu est la principale source d'énergie dans
les ménages. Il est utilisé par 92, 5% dans les foyers pour la
cuisson des aliments. Il est essentiellement collecté par les femmes. A
cause des revenus qu'il génère certains hommes (7,25%) s'adonnent
à cette activité. Mais avec l'augmentation des besoins
(domestiques et commerciaux), les ressources en bois au niveau des
jachères deviennent insuffisantes. La durée des jachères a
considérablement diminué devant l'extension des zones mises en
cultures en relation avec la pression démographique croissante. La
production du charbon est assurée par un nombre limité
d'exploitants pour qui cette activité est généralement
secondaire. Dans un souci de produire un bois d'oeuvre de qualité pour
l'artisanat, les arbres sont sélectionnés selon la qualité
de leur bois, comme Pterocarpus erinaceus, Prosopis africana, Vitellaria
paradoxa, Anogeissus leiocarpus et Bombax costatum. Cette situation a
abouti à la recherche de nouvelles zones de collecte notamment dans le
PNDB.
37 7
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
La brigade LAB a saisi 5 charrettes asines et vingt
vélos pour délit de transport de bois sans permis. Dans le parc,
des stères de bois non ramassés et les arbres coupés sont
visibles sur le terrain.
Les principales espèces exploitées pour la
cueillette sont le karité et le néré. Elle est
pratiquée par les femmes accompagnées par les enfants. Elles leur
procurent un revenu important. Mais avec le développement des cultures
de rentes, ces espèces deviennent de plus en plus rares et les femmes
sont obligées d'aller dans les aires protégées pour
cueillir les fruits et les feuilles de certaines plantes.
Il faut une exploitation rationnelle de ces PFNL pour
préserver la biodiversité. L'introduction de fourneaux
améliorés et la création de bois villageois pourraient
contribuer efficacement à diminuer les pressions exercées par les
femmes sur les PFNL dans le parc même si cette activité n'a pas
pour le moment contribué à la destruction des habitats.
VI.3.1.3.3. Récolte de paille et du miel
La paille est récoltée pour la confection des
cases. Cette activité pose moins de problème pour le parc. Il
faut organiser les populations en définissant des périodes de
coupe de paille. Les personnes intéressées doivent munir d'un
permis sous la supervision des pisteurs.
Mais la récolte du miel pose plus de problème
avec l'utilisation du feu pour chasser les abeilles. Et ces feux
représentent un autre obstacle sérieux à la gestion des
biotopes et des espèces. Les feux de brousse sont une conséquence
de la méconnaissance des enjeux de la part des habitants des zones
périphériques et proviennent du fait que cette pratique soit
assez ancrée culturellement. Elle est souvent associée au
braconnage.
VI.3.2. Exploitation illégale des ressources
abiotiques du parc VI. 3.2.1. Les pressions agricoles
Dans la zone les pratiques culturales ont beaucoup
contribué à l'érosion et à la dégradation
des terres. En causant une baisse de la productivité agricole, ces
phénomènes sont responsables de la pression foncière
poussant les populations à chercher et à défricher des
terres nouvelles plus fertiles pour la culture. Le déficit de terres est
aussi dû à des niveaux élevés de croissance
naturelle de la population (2-3,6% chiffre donné par la mairie de
Boromo) et à des flux réguliers d'immigrants qui ont
l'autorisation par les communautés locales d'exploiter les zones
périphériques du PNDB. L'ensemble de ces facteurs conduit
à une moindre disponibilité des terres arables par habitant. Les
terres potentiellement arables autour du parc, c'est-à-dire à
l'exclusion des sols dégradés, des sols durs latéritiques
et des sols dénudés, ont été ensemencés dans
les terroirs villageois périphériques de cette aire
protégée. Les producteurs défrichent
complètement les sols en épargnant que Vitellaria
paradoxa (karité) et Parkia biglobosa
(néré).
Tableau 5: systèmes de culture
Méthodes culturale
|
Proportion
|
cultures traditionnelles sur brûlis
|
90 %
|
culture attelée -traction animale
|
9,2%
|
culture motorisée tracteur
|
0,2%
|
Source : Direction Provinciale de l'Agriculture,
2009
Dans la zone, les cultures traditionnelles sur brûlis
sont pratiqués presque par tous les paysans (90%). Cette méthode
culturale appauvrit les sols à cause de l'utilisation du feu pour
préparer les parcelles et augmente les risques d'érosion
éolienne et hydrique. Il faut développer l'agriculture intensive
pour freiner l'extension du front agricole dans le parc.
Tableau 6: superficie emblavée en culture
maraîchère pour les campagnes 98/99 et 2007/2008
Spéculations
|
Superficie en ha (98/99)
|
Superficie en ha (2007/2008)
|
Chou
|
0,15
|
0,16
|
Oignon
|
0,25
|
0,564
|
Tomate
|
0,20
|
0,521
|
Aubergine
|
0,25
|
0,65
|
Gombo
|
0,25
|
0,24
|
Total
|
1,1
|
2,135
|
Source : Direction Provinciale de
l'Agriculture, 2009
Les superficies emblavées en culture
maraîchère ont doublé sur une période de 10 ans. Les
paysans ont occupé la rive gauche du fleuve, limite naturelle du parc.
Les risques liés à l'utilisation des produits chimiques
(pesticides et engrais) sont énormes sur les poissons et les autres
espèces aquatiques. La présence humaine en permanence sur la rive
gauche empêche
les animaux d'aller dans ce côté. La
création d'une zone tampon empêchait ce phénomène
quia beaucoup contribué à la dégradation du parc.
Tableau 7: superficie emblavée en culture de rente
et céréalière pour les campagnes 98/99 et
2007/2008
Spéculations
|
Superficie en ha (98/99)
|
Superficie en ha (2007/2008)
|
Sorgho
|
990
|
837,5
|
Maïs
|
980
|
699
|
Mil
|
420
|
535
|
Riz
|
50
|
56
|
Arachide
|
80
|
97,5
|
Coton
|
43
|
75
|
Niébé
|
20
|
22,81
|
Total
|
2 493
|
2322,81
|
Source : Direction Provinciale de l'Agriculture,
2009
Les superficies emblavées en céréales
(sorgho et maïs) ont diminué sur la période allant de 1998
à 2008. Les superficies emblavées pour les cultures de rente
(arachide et coton) ont augmenté. L'agro-business semble gagner de plus
en plus de place dans la zone. Les limites du parc sont entourées de
champs de coton et d'arachide.
VI. 3.2.2. L'orpaillage traditionnelle
L'exploitation de mines d'or dans le parc constitue une des
principales pressions. L'ampleur de ce phénomène est grave et
menace la diversité biologique de l'aire protégée.
La première mine trouvée dans le parc lors de
nos sorties de terrain, les orpailleurs ont creusé des trous de plus de
15 m de profondeur et avec des diamètres de 1mètre environ sur un
filon de plus de 120m. Cette mine est abandonnée mais les impacts
environnementaux sont visibles.
Au niveau de la deuxième mine, près de la mare
de Soumbou le constat est alarmant notamment les dégâts sur la
végétation et le sol. Les orpailleurs continuent d'extraire les
pierres dans les trous. A notre arrivée nous avons aperçu de loin
une personne en fuite. Elle a laissé sur les lieux deux tamis, un bidon
d'eau de 4 litres remplies et ses habits.
A côté du village de Soumbou, nous avons
découvert la plus grande mine d'or sur une bande de plus 1km de long et
20m de large et des trous de plus de 10m de profondeur. A notre arrivée
nous avons aperçu un groupe d'orpailleurs qui ont pris la fuite. Ils ont
laissé sur place
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des bidons d'eau de 4 et 20litres des pelles, des pioches, des
ustensiles de cuisines, des sacs remplis de pierres extraites des trous, des
vêtements, des chaussures.
Les traces de charrettes équines ont visibles sur le site.
Les orpailleurs exploitent la mine tranquillement. Les dégâts sur
la végétation sont énormes plus 100 ha de terres
déboisés.
En plus les trous constituent un danger permanant pour les
animaux. Il faut évaluer l'impact environnemental des mines et essayer
de récupérer les carrières par le remblai des fosses et le
reboisement de cette partie détruite. Ces trous constituent un danger
permanant pour la grande faune.
RECOMMANDATIONS
Au terme de l'étude nous proposons les recommandations
suivantes :
v' Renforcer le dispositif fonctionnel de lutte contre le
braconnage et la divagation du bétail : il faut mettre l'accent sur
l'investissement de nombreux moyens, tant humains que matériels mais
aussi définir une zone tampon d'un rayon de 1 km autour du parc en
concertation avec les populations locales ;
v' Impliquer les populations riveraines dans la conservation
des ressources naturelles du Parc en les responsabilisant dans la prise de
certaines décisions pour le respect de l'intégrité des
limites. L'approche participative dans l'élaboration et la mise en
oeuvre du plan d'aménagement est indispensable pour la
préservation des ressources naturelles du PNDB.
1' L'office doit participer dans l'élaboration des
plans de développement communaux et dans l'aménagement des
terroirs villageois riverains aux aires protégées. La
décentralisation récente a transféré aux communes
de nouvelles compétences en matière de gestion des ressources
naturelles et de développement socio-économique. Cette
participation à l'élaboration des plans locaux de
développement permettra de sensibiliser les élus, souvent peu
formés dans ce domaine et sur la nécessité de créer
une zone pastorale ;
v' Réintroduire certaines espèces animales
notamment les cobs, le bubale major, le damalisque et le buffle avec un suivi -
écologique régulier ;
v' Vulgariser des technologies simples et appropriées
d'économie d'énergie en vue de réduire la pression sur les
ressources forestières et renforcer la politique de plantation des
espèces utilitaires (fruitières, de pharmacopée,
d'intérêt économique, ...) et encourager l'élevage
non conventionnelle d'espèces de la faune sauvage (pintades, Olacode)
;
v' Valoriser les ressources naturelles du PNB et le savoir local
notamment l'artisanat par la promotion de l'écotourisme.
42 2
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
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Protégées
CONCLUSION GENERALE
Le Parc était géré comme une forêt
classée par la DPECV de Boromo jusqu'à 2008, date de
création de l'OFINAP. L'organe de surveillance ne disposait pas de
moyens humains et matériels pour une gestion efficace de l'aire
protégée. Les résultats de l'étude prouvent que les
populations riveraines du PNDB ont une bonne perception des causes et
conséquences de la dégradation de leurs environnements. Elles ont
une bonne connaissance des textes réglementant la gestion des ressources
naturelles de leurs terroirs. Malgré cela le conflit entre ces
dernières et le service forestier, est toujours d'actualité.
L'étude montre une forte diminution des populations des
mammifères qui passent de 40 espèces en 1992-1992 à 26
espèces en 2002. Ce phénomène s'est accentué
davantage au cours des années. Et avec le survol aérien de mars
2009, nous avons enregistré seulement une dizaine de
mammifères.
Cependant l'avifaune et la flore du parc sont moins
affectées par la disparition d'espèces. En somme l'habitat reste
intact malgré le déséquilibre écologique
constaté sur la diversité biologique du parc.
Ainsi les activités humaines qui concourent à la
destruction de la diversité biologique sont présentes en
permanence dans toute l'étendue du parc. Pour notre part, l'étude
révèle que le braconnage, l'exploitation des produits forestiers
non ligneux, la divagation du bétail, l'installation de champs de
culture et l'orpaillage traditionnelle sont les principales pressions
rencontrées dans le PNDB. D'autre part, il ressort que ces pressions
n'ont pas la même étendue, ni la même ampleur sur l'ensemble
de l'aire protégée. C'est ainsi que le braconnage et la
divagation du bétail sont répandus partout dans l'aire
protégée avec des impacts sévères. Pour
l'orpaillage, les impacts sont sévères mais l'étendue de
l'ampleur est localisée dans les zones de Poura et Soumbou.
L'intensité des impacts de l'exploitation des PFNL comme celle de
l'occupation des terres par l'agriculture reste modérée et
l'étendue des impacts est éparse. Pour inverser les tendances
négatives, nous avons suggéré :
Le renforcement de la surveillance pour éradiquer
l'exploitation illégale des ressources naturelles du parc. Il urge de
mettre suffisamment de moyens humains et financiers dans cette aire
protégée ;
L'implication des populations riveraines dans
l'élaboration des plans d'aménagement et de gestion
s'avère indispensable ;
La réintroduction de certaines espèces animales
notamment les cobs, le bubale major, le damalisque et le buffle
contribuerait à maintenir l'équilibre écologique du
PNDB.
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consulté le consulté le 10 août 2009
ANNEXES
1
Serigne Modou SARR, mémoire de fin d'études/
Master spécialisé en Gestion des Aires
Protégées
Annexe n° 1 : Photos prises dans le PNDB
Photo n°1 : Exploitation d'or dans le parc Photo n°2 :
impact de l'orpaillage dans le PNDB
Photo n°3 : bovins en divagation dans le PNDB Photo n°4
: impacts du pacage du bétail dans le PNDB
Photo n°5 : boeufs appréhendés dans le PNDB
Photo n°6 : limite du PNDB côté de Soumbou
Annexe n°2 : Fiche d'enquête
Nom du village ou de l'association
Département
Province
Région
I. Informations personnelles
N°
|
|
Age
|
|
Sexe
|
|
Ethnie
|
|
Religion
|
|
Situation matrimoniale
|
|
Statut social
|
|
Profession
|
II - Système de représentations et
perception des phénomènes de dégradation de
l'environnement
N°
|
Questions
|
Modalités et codes
|
Passer à
|
1.
|
Perception de l'évolution du couvert
végétal
|
Dégradation 1
Pas de changement 2
Amélioration 3
|
|
1.1.
|
Si dégradation pourquoi ?
|
Sécheresse 1
Surpâturage 2
Coupe abusive du bois 3
Culture extensive 4
Feux de brousse 5
Exploitation excessive plantes 6
Violation des coutumes 7
Braconnage 8
Autres ( à préciser) .9
|
|
1.2.
|
Si pas de changement ; pourquoi ?
|
|
|
1.3
|
Si Amélioration ; les raisons ?
|
Plantation d'arbres 1
Utilisation des techn.GRN 2
Autres 3
|
|
2
|
Perception de l'évolution de la fertilité des
sols
|
Dégradation 1
Pas de changement 2
Amélioration 3
|
|
2.1.
|
Si dégradation pourquoi ?
|
Sécheresse 1
Surpâturage 2
Coupe abusive du bois 3
Culture extensive 4
Feux de brousse 5 Non utilisation des tech. Modernes...6
Violation des coutumes 7
|
|
2.2
|
Si pas de changement ; pourquoi ?
|
|
|
2.3
|
Si Amélioration ; les raisons ?
|
Plantation d'arbres 1
Utilisation des tech. GRN 2
|
|
|
|
Utilisation d'intrants 3
Autres 4
|
|
3
|
Perception de l'évolution des ressources en eau
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Dégradation 1
Pas de changement 2
Amélioration 3
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3.1
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Si dégradation pourquoi ?
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Sécheresse 1
Surpâturage 2
Coupe abusive du bois 3
Feux de brousse 4
Non-utilisation des tech. modernes CES 5
Violation des coutumes 6
Autres 7
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3.2
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Si pas de changement ; pourquoi ?
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3.3
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Si Amélioration ; les raisons ?
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Plantation d'arbres 1
Utilisation des tech. Modernes CES .2 Autres 3
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III. Connaissance de la structure de gestion du Parc
National des Deux Balè (PNDB)
3.1. Que signifie pour vous un Parc
?
1. une zone interdite
2. Un domaine forestier de l'état
3. Bien communautaire
4. Zone de culture
5. Zone de pâturage
6. Zone de chasse
7. Autres (à préciser) 3.2 Qui
gère le parc ?
1. Mairie
2. Police
3. Les Gardes forestiers
4. La gendarmerie
5. les concessionnaires
6. Les associations villageoises
7. Autres (à préciser)
3.3. Quelle est l'utilité de la création du
Parc National des Deux Balé ?
1. Protéger animaux sauvages
2. Zone de pâturage
3. Zone de collecte de produits forestiers non ligneux
4. zone de chasse
5. Zone de culture
6. zone de pêche
7. Récolte de miel
8. Tourisme
9. Autre (à préciser)
3.4. Connaissez-vous les limites du Parc ?
1. Oui 2. Non
Si oui,
description
3.5. Avez-vous participé à la
délimitation du Parc ? 1. Oui 2. Non
Si oui,
1. Pisteur
2. Représentant local
3. Ouvrier
4. Représentant d'une association
5. Opérateur économique
6. Volontaire
7. Autre (à préciser)
Si non, pourquoi
1. Non impliquer
2. Non informer
3. Absent
4. Autres (à préciser)
3.6. Quelles sont les difficultés que vous avez
avec les autorités du Parc ?
3.7. Comment les contentieux entre les agents du Parc et
vous sont- ils gérés ?
1. Transaction
2. Pots de vins
3. Prison
4. A l'amiable
5. Autre (à préciser)
3.8. Accès aux ressources naturelles
Avez-vous accès aux ressources naturelles du PNDB? 1. Oui
2. Non
Si oui pour :
1- culture
2. Eau
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3. Pâturage
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4. Pêche
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5. Miel
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6. Paille
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7. Bois
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8. Produits forestiers non ligneux
9. le gibier
9. Mines
10. Autres (à préciser)
3.9. Quelles sont les différentes espèces
animales qui n'existent plus dans le parc ?
Familles
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Espèces
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Dernière année d'observation
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Carnivores
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Chacal
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Guépard
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Hyène
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Léopard
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Lion
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Lycaon
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herbivores
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hyppotragues
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bubales
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Cob de Buffon
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Cob défassa
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buffles
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Damalisque
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3.10. Connaissance des textes réglementant la
gestion des ressources naturelles Avez-vous déjà entendu
parler de texte portant réglementation de la gestion des ressources
naturelles ?
Textes/lois
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Déjà entendu
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Par qui ?
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Connaissance
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Appréciations
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Oui
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Non
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Code de l'environnement
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Code de l'eau
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Code forestier
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Code pastorale
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Arrêté
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Annexe n°3 : guide d'entretien
I. Utilisation illégale des ressources biotiques
A/ Braconnage :
- les causes du braconnage
- les impacts du braconnage sur la faune sauvage - les conflits
entre braconniers et autorités du parc - le nombre braconniers
arrêtés (nombre de PV)
- les types d'armes utilisées par les braconniers - les
types d'armes utilisés pour la LAB
- l'équipement des agents de la LAB
- les risques encourus par les agents de la Lutte Anti-Braconnage
(LAB)
- Pénalités prévues par la loi
- Les espèces les plus menacées par le braconnage -
Le temps consacrés à la LAB
- Le budget de la LAB
- destination du produit issu du braconnage : vente,
autoconsommation, dons...
- destination des produits saisis
- gestion des primes contentieuses
- les zones les plus braconnées
- village d'origines et ethnies des braconniers - association de
chasseurs
- Autres à préciser
B/ Elevage
- Système d'élevage
- le nombre d'éleveur de la zone
- la taille du cheptel
- les causes de la divagation du cheptel dans le parc
(pâturage, abreuvement ...)
- les risques de la divagation des animaux sur la faune
sauvage
- la méthode utilisée pour lutter contre la
divagation des animaux
- effectif du bétail appréhendé dans le parc
- les pénalités prévues par la loi
- le nombre de transactions enregistrées - l'organisation
sociale des éleveurs
- relations fonctionnelles entre l'UG des deux Balé et le
service élevage
- autres à préciser
C/ La Pêche
- les causes de la pêche
illégale dans le parc - les techniques de pêches :
engins utilisés - l'organisation des pêcheurs
- les points d'eau fréquentés par les
pêcheurs - le nombre de transaction enregistré
- la destination des produits pêchés
D/ Les produits forestiers non ligneux
- Principales espèces végétales
exploitées dans le parc
- La destination des produits exploités :
commercialisation, autoconsommation,
artisanat, construction, pharmacopée, alimentation du
bétail...
- Les groupes ethniques
- Le nombre d'infraction enregistré - les
pénalités prévues par la loi
- Les conséquences sur la biodiversité du parc
- Autres à préciser
Coupe de bois
- les principales espèces végétales
coupées
- destination du bois coupé : artisanat, menuiserie,
construction...
- les groupes ethniques spécialisés dans le coupe
du bois
- le nombre délinquants arrêtés - les
causes de la coupe de bois - disposition réglementaire
- les pénalités prévues par la loi - les
conséquences sur le parc
Récolte de miel
- les récolteurs de miel
- les dégâts liés à la récolte
du miel : feux de brousse et ses conséquences
- les pénalités prévues par la loi
- autres à préciser
II. Utilisation illégale des ressources
abiotiques A / L'agriculture
- le système de culture
- l'occupation des terres du parc par les
agriculteurs
- les différentes spéculations
cultivées - les superficies emblavées
- les groupes ethniques des cultivateurs - les problèmes
fonciers dans la zone
- le nombre de champ trouvé dans le parc
B/ Orpaillage
- les mines d'or dans le parc
- les modes d'exploitations
- les conséquences sur la biodiversité - les
pénalités prévues par la loi
- les groupes ethniques des orpailleurs
- nombre de mines d'or exploité dans le parc
III / Gouvernance du Parc
- le personnel du parc (effectif) - la qualification du
personnel
- motivation des agents
- demande de formation
- les moyens de travail
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