AVANT-PROPOS
"Notre maison brûle et nous regardons
ailleurs. La nature, mutilée, surexploitée, ne parvient plus
à se reconstituer et nous refusons de l'admettre. L'humanité
souffre. Elle souffre de mal développement, au Nord comme au Sud, et
nous sommes indifférents. La terre et l'humanité sont en
péril et nous en sommes tous responsables »
selon Jacques Chirac en septembre 2002 au Sommet mondial de
Johannesburg.
Le réchauffement climatique est désormais
reconnu comme une menace planétaire. Ces évolutions
inquiétantes obligent à reconsidérer la question du
développement et à envisager des nouvelles voies de croissance
qui garantissent à long terme un progrès économique,
social et environnemental. Cette démarche s'appelle le
« Développement Durable ». Jusqu'aux années
1970, les considérations pour l'environnement étaient
perçues comme marginales. Ce n'est 1987, selon le rapport
« Our Commun Future » de la Commission de
Brundtlant que la prise de conscience pour la protection de l'environnement
s'est démocratisée.
Le développement durable est ainsi une ambition
planétaire partagée par tous, qui implique la mobilisation d'une
chaîne de responsabilité reliant toutes les parties prenantes.
Cette relation a fait l'objet d'approfondissement au fur et à mesure du
temps lors de Sommets mondiaux de la Terre, puisqu'on y intègre en plus
de la dimension environnementale, la dimension économique et sociale,
comme le précise le Dossier d'Information de Johannesbourg en
2002 : « C'est un processus de développement qui
concilie l'écologique, l'économique et le social, et
établit un cercle vertueux entre ces trois pôles : c'est un
développement économiquement efficace, socialement
équitable et écologiquement soutenable ».
Il est important de rappeler préalablement les enjeux
de ces trois pôles, afin de mieux comprendre la problématique
auquel les établissements financiers et parties prenantes sont
confrontés :
D'un point de vue économique,
l'efficacité du système actuel doit être
améliorée en favorisant une gestion optimale des ressources
humaines, naturelles et financières. Concrètement, cela devrait
amener l'ensemble des acteurs économiques (banque, ménage,
fournisseurs, actionnaires, entreprises...etc.) à modifier leurs
comportements, on parle d'un « Consom'acteur ».
D'un point de vue environnemental, l'objectif
prépondérant est de préserver notre planète.
Autrement dit, chacun des acteurs doit participer activement à
l'application de mesures écologiques.
D'un point de vue social, cela consiste à
mettre en oeuvre l'équité entre les pays et entre les
générations de demain. La notion de solidarité et
d'information est inhérente à l'application de la notion de
développement durable.
§ LE TRIPPLE
BOTTOM-LINE
Source : Ministère de l'écologie,
de l'énergie, du développement durable et de l'aménagement
du territoire
Ces trois aspects doivent pouvoir répondre à
l'objectif de construire le développement durable pour tout les acteurs
économiques. Autrement dit, ce schéma devrait répondre aux
caractéristiques suivantes :
Le développement durable ou
soutenable : l'être humain est au centre des
préoccupations économiques, sociales et environnementales. Lui
seul est capable d'agir sur ces tenants et permettre ainsi la
pérennité de notre planète.
Le développement viable :
signifie que les facteurs économiques et environnementaux doivent
être pris en compte ensemble, c'est-à-dire permettre à long
terme et de façon auto-suffisante une croissance économique
basée sur les ressources renouvelables*
Le développement vivable :
il s'agit de prendre en compte les facteurs environnementaux et sociaux,
c'est-à-dire d'assurer un cadre de vie acceptable.
Le développement
équitable : l'objectif est d'allier la croissance
économique tout en respectant les droits de l'homme, de parvenir
à une plus grande équité notamment dans le commerce
mondial. Ce point est d'ailleurs le tenant du commerce équitable.
Il convient préalablement de rappeler quelques dates
repères qui ont marqué l'évolution de cette tendance de
fond.
1972 Conférence des
Nations Unies à Stockholm sur l'homme et l'environnement
1987 Publication du rapport
« Notre avenir à tous » - Commission de Bruntland
Apparition du concept de Développement Durable
1992 Sommet de la Terre
à Rio sur l'environnement et le développement durable
- Création de l'Agenda 21 : Texte adopté par 173
gouvernements qui fixe les enjeux environnementaux.
1995 Sommet mondial pour le
développement social de Copenhague
1997 Conférence de Kyoto
(ONU) Protocole ratifié par 164 pays. Engagement de réduire de
5.2% les émissions de gaz à effet de serre à
l'échéance 2010.
2002 Sommet de la Terre
à Johannesbourg
Les questions environnementales s'imposent progressivement
comme une évidence auprès des parties-prenantes, et plus
particulièrement à l'industrie financière,
considéré comme le lubrifiant indispensable de l'économie
dans notre ère de mondialisation, souvent accusée de tout les
maux. La contribution attendue par les banques s'exprime par une remise en
cause de leur déontologie au travers d'une gestion financière
plus durable en alliant l'économique et l'environnemental, et se traduit
également par le concept de responsabilité sociétale de
l'entreprise. Mais comment concilier à la fois des exigences vitales en
terme de rentabilité, dans un contexte de concurrence accrue dans ce
secteur, tout en respectant à la fois des impératifs en
matière de responsabilité environnementale ?
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*PARTIES-PRENANTES - Ensemble des acteurs économiques
définis selon les ONG comme étend les entreprises, les
salariés, les ménages, les actionnaires, les clients, les
fournisseurs, les syndicats, les pouvoirs publics et les sociétés
civile et d'autres acteurs économiques.
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