INTRODUCTION
Le management environnemental est au centre de beaucoup de
débats internationaux et nationaux. Elle devient donc une
nécessité et un axe privilégié dans les politiques
de beaucoup de pays.
Des structures de tous types cherchent de plus en plus
à atteindre et à démontrer un bon niveau de performance
environnemental en métrisant les impacts de leurs activités,
produits et services sur l'environnement, en cohérence avec leur
politique et objectifs environnementales.
La montée en puissance des problèmes
environnementaux, le particularisme de l'hôpital qui en tant qu'acteur de
santé publique et qui doit montrer l'exemple en matière
d'hygiène et de prévention des risques pour l'Homme et son
environnement, a poussé le ministère
chargé-ministère de la santé marocaine- d'encadrer dans sa
politique actuelle, exposée sur son plan d'action 2008-2012,
l'importance de la maitrise d'une bonne gestion des déchets
hospitaliers, solides, liquides et même gazeux (Action 29, plan
d'action 2008-2012. ministère de la santé marocaine).
A l'heure actuelle, les établissements de santé
ne sont que partiellement mobilisés sur la gestion environnementale.
Seuls, ou presque, les déchets solides font l'objet d'une gestion de
flux et d'un suivi jusqu'à leur destruction.
Tout comme les déchets solides, les
établissements de soins doivent pourtant maîtriser la gestion de
leurs rejets liquides
Dans ce contexte, il nous est apparu intéressant de
réaliser une étude sur les effluents liquides hospitaliers afin
de :
- Recenser les produits entrant dans l'hôpital,
-Identifier la nature et la diversité des produits
introduits dans l'activité hospitalière,
-Connaitre leur typologie, ainsi que leur degré de
pollution,
- Caractériser les effluents du point de vue
physico-chimique et microbiologique.
PREMIERE PARTIE
REVUE BIBLIOGRAPHIQUE
HISTORIQUE
L'eau et la santé, une longue histoire
de santé publique
Depuis fort longtemps, la nécessité de
maîtriser les eaux usées pour assurer une hygiène de
l'habitat correcte était connue : on retrouve des vestiges de conduits
anciens, grecs et romains, ancêtres de notre "tout à
l'égout".
Du XIIème au XIVème siècle, on implante
les hôpitaux hors des villes afin de faciliter l'élimination des
eaux et des immondices.
Il faut attendre le XIXème siècle, après
de nombreuses et graves épidémies de peste et de choléra,
pour que toutes les grandes villes se dotent du tout à
l'égout.
A la fin du XIXème siècle, aux pollutions
domestiques et artisanales, s'ajoutent les nouveaux polluants de l'ère
industrielle.
Une structure hospitalière, quelle que soit sa fonction
est "traversée par un grand courant d'eau"
A la fin du XXème siècle : Les
préoccupations du début du siècle sont toujours celles des
établissements hospitaliers d'aujourd'hui dont les rejets sont souvent
aussi importants que ceux d'une ville.
Les grands objectifs de Santé Publique sont
restés les mêmes : prévenir et guérir l'Homme
contre les nuisances. Cependant, l'évolution des techniques, la nature
et la diversité des produits introduits à l'hôpital, les
thérapeutiques antimicrobiennes ont considérablement
compliqué une réelle connaissance et maîtrise des risques
liés aux eaux usées, pour la santé et l'environnement.
I. / DEFINITION ET ORIGINE DES EAUX USEES
Les eaux usées résultent de la pollution tant
physico-chimique que bactériologique des eaux de consommation de bonne
qualité, du fait des activités humaines, qu'elles soient
domestiques, industrielles ou agricoles (Richard,
1996).
Ces eaux proviennent de quarte sources principales :
ü les eaux usées domestiques
Elles proviennent des différents usages domestiques de
l'eau. Elles sont essentiellement porteuses de pollutions organiques. Elles se
répartissent en eau ménagère qui a pour origine les salles
de bain et les cuisines, elles sont généralement chargées
de détergents, de graisses, de solvants, et de débris organiques.
Il s'agit aussi des rejets des toilettes, chargées de diverses
matières organiques azotées et de germes
fécaux.
ü Eaux usées
industrielles
Elles sont très différentes des eaux
usées domestiques. Leurs caractéristiques varient d'une industrie
à l'autre.
En plus des matières organiques azotées ou
phosphorées, elles contiennent également des produits toxiques,
des solvants, des métaux lourds, des micropolluants organiques, des
hydrocarbures.
ü les eaux pluviales
Normalement les eaux pluviales ne sont pas forcément
polluées. Elles ne sont considérées comme des eaux
usées que si elles sont mélangées avec des effluents
urbains au niveau des égouts de type unitaire. Elles sont de même
nature que les rejets domestiques et peuvent contenir en plus des
éléments toxiques (Hamdani, 2002).
ü Les eaux usées de ruissellement
agricole
Il s'agit de rejets liquides agricoles issus du ruissellement
d'eau d'irrigation qui entraîne des engrais, des pesticides, des
herbicides ou des rejets organiques dus à un élevage
important.
II. / CARACTERISATION DES
EAUX USEES
La composition des eaux usées est extrêmement
variable en fonction de leur origine (industrielle, domestique, etc.). Elles
peuvent contenir de nombreuses substances, sous forme solide ou dissoute, ainsi
que de nombreux micro-organismes. En fonction de leurs caractéristiques
physiques, chimiques, biologiques et du danger sanitaire qu'elles
représentent, ces substances peuvent être classées en
quatre groupes : les micro-organismes, les matières en suspension, les
éléments traces minéraux ou organiques, et les substances
nutritives.
II. 1. PARAMETRES
PHYSICOCHIMIQUES
- La température : Il est
primordial de connaître la température d'une eau. En effet, elle
joue un rôle très important dans la solubilité des sels et
surtout des gaz, et la détermination du pH .Donc cette grandeur physique
permet de déceler les conditions extrêmes préjudiciables au
bon fonctionnement du processus biologique.
- Le pH : Le pH est la mesure du
caractère acide (1 < pH < 7) ou basique (7 < pH < 14) des
eaux usées. En général, l'activité biologique se
situe entre 6.5 et 8 unités de pH. En dehors de cet intervalle, le pH
affecte la vie aquatique et par conséquent influence
l'auto-épuration du milieu naturel.
- Matières en suspension (MES) :
c'est la quantité de pollution organique et minérale non
dissoute dans l'eau (Gomella et Guerree, 1978). Les MES sont
responsable d'ensablement et de baisse de pénétration de la
lumière dans l'eau, ce qui entraîne une diminution
l'activité photosynthétique et une chute de la
productivité du phytoplancton.
- Demande biochimique en oxygène
(DBO) : Les phénomènes d'auto-épuration
dans les eaux superficielles résultent de la dégradation des
charges organiques polluantes par les micro-organismes. La demande biologique
en oxygène est, par définition, la quantité
d'oxygène nécessaire aux microorganismes vivants pour assurer
l'oxydation et la stabilisation des matières organiques présentes
dans l'eau usée. C'est un paramètre qui permet d'évaluer
la fraction de la pollution organique biodégradable .Par convention, la
DBO5 est la valeur obtenue après cinq jours d'incubation
(Eckenfelder, 1982). La gamme de la DBO5 des eaux
usées urbaines au Maroc est 200-400mg/L (Foutlane,
2005).
- La demande chimique en oxygène (DCO) :
DCO est la quantité d'oxygène nécessaire pour
oxyder les matières organiques y compris les matières
biodégradables et non biodégradables par voie
chimique. Vu la simplicité de mesure de DCO et sa précision, il
s'est avéré nécessaire de développer des
corrélations entre la DBO5 et la DCO ainsi le rapport DCO/
DBO5 des eaux usées urbaines est proche de 2 (Gomella
et Guerree, 1978), le rapport DCO/ DBO5des effluents
domestiques est de 1,9 à 2,5. (Hamdani et al,
2002).
- Les matières
azotées : Les formes de l'azote dans les eaux
usées sont l'azote total (NTK), les nitrates
(NO3-) et les nitrites
(NO2-). En plus de la toxicité de la forme
ammoniacale et nitrique l'azote intervient dans le phénomène de
l'eutrophisation. Donc, sa caractérisation et sa quantification sont
primordiales pour les rejets liquides dans le milieu naturel (Deronzier
et al., 2001).
- Matières
phosphatées : c'est la quantité de phosphore total
contenu dans l'eau sous diverses formes : plyphosphates, organophosphates
et orthophosphates. Le phosphore est aussi responsable de l'eutrophisation du
milieu aquatique, d'où l'obligation de sa détermination
(Martin, 1987).
II. 2. PARAMETRES
MICROBIOLOGIQUES
Les eaux résiduaires urbaines contiennent de
nombreux germes (champignons, amibes, protozoaires, bactéries, virus)
dont certains sont pathogènes. La présence de coliformes et de
streptocoques témoigne d'une contamination fécale de ces eaux
qu'il est impératif de les épurer pour préserver le milieu
naturel (Olivier et Christelle, 2004).
- Protozoaires : ils sont
présents dans les eaux usées à l'état de kystes. La
principale forme pathogène pour l'homme est Entamoeba
histolytica, agent responsable de la dysenterie amibienne
(Bouhoum et al, 1997)
- Helminthes : les helminthes
sont rencontrés dans les eaux usées sous forme d'oeufs et
proviennent des excréta des personnes ou d'animaux infectés et
peuvent constituer une source de réinfection par voie orale,
respiratoire ou par voie cutanée (Lamghari et Assobhei,
2005).
- Virus : les virus se trouvent
dans les eaux résiduaires à des concentrations de l'
ordre de milliers
d'unités infectieuses par millilitre d'eau. Parmi les infections virales
d'origine hydrique, on trouve la poliomyélite, également on peut
citer l'hépatite A.
- Les coliformes totaux et
fécaux : c'est un groupe de bactéries
utilisé comme indicateur de contamination fécale. Ils
appartiennent à la classe des Enterobacteriaceaes. Ce sont des bacilles
à gram négatif, asporogénes, oxydase négative,
aérobies ou anaérobie facultatifs, capables de se multiplier et
de fermenter le lactose et produisent de gaz, d'acide et d'aldéhyde
(Guedira, 2001). on les considère comme bons
indicateurs de contamination fécale, ils se cultivent à
44°C.
Les coliformes totaux se développent à
37°C. Ces derniers peuvent avoir une origine non strictement
fécale : Le sol, les insectes et les plantes peuvent les
héberger. Les coliformes totaux sont inclus dans les germes
témoins de contamination fécale de deuxième ordre.
(Imziln, 1990).
- Les streptocoques fécaux :
Ces bactéries appartiennent à la famille des
streptococcaceae, sont des cocci généralement disposées en
diplocoques ou en courte chaîne, à gram négatif,
asporulantes, immobiles, aérobies facultatifs et possédant un
métabolisme fermentatif. Ces germes colonisent l'intestin de l'homme et
des animaux à sang chaud. Leur présence dans le milieu hydrique
prouve une pollution d'origine fécale de l'eau. Cependant, on peut
trouver aussi des streptocoques fécaux dans le sol, les plantes et les
insectes (Papadakis, 1982).
III. PRINCIPES DE L'EPURATION DES EAUX RESIDUAIRES
III.1/ DIFFERENTS MODE D'EPURATION
On peut classer, à partir des connaissances actuelles
en la matière, les différents procédés de
traitements possibles, selon l'origine, la nature de la pollution (organique ou
minérale) et sa forme (soluble, colloïdale et en suspension)
(figure 1).
En fait, il est rare que l'on trouve un seul type de pollution
dans un rejet qui a une composition très
hétérogène. Le plus souvent, on a à faire d'une
part à un mélange de produits organiques et minéraux et
d'autre part ces produits sont généralement présents sous
les trois formes : soluble, colloïdale et en suspension.
L'élimination de la production polluante conduit
toujours - en fonction des caractéristiques physico-chimiques des rejets
et du degré d'épuration souhaité - à la conception
d'une chaîne de traitement constituée d'une succession
d'opérations unitaires ou de stades de traitement entre lesquels il
peut, dans la pratique, exister des interactions.
Figure 1 : Inventaire des différents
traitements des eaux résiduaires selon la nature et la forme de la
pollution considérée
IV. DIFFERENTES FILIERES OU CHAINES DE TRAITEMENT
Les eaux usées sont des liquides de composition
hétérogène, chargées de matières
minérales ou organiques, pouvant être en suspension ou en
solution, et dont certaines peuvent avoir un caractère toxique.
En fonction des caractéristiques physico-chimiques des
effluents à traiter et du degré d'épuration visé,
on est conduit à concevoir différentes chaînes de
traitement de l'eau et des boues dont les principales sont
représentées sur la figure 2.
On peut considérer, d'une manière
générale, que l'épuration amènera toujours à
mettre en oeuvre des procédés :
-- La séparation et l'élimination des
matières en suspension ;
-- L'élimination des matières en solution, dont
une certaine proportion pourra être convertie en matières en
suspension, et éliminée avec ces dernières.
Figure 2 : Chaînes de traitement avec les
variantes possibles
IV.1/PRINCIPALES FILIERES DE TRAITEMENT DES EAUX
RESIDUAIRES
On distingue classiquement la succession des stades de
traitements suivants.
Traitement de dégrossissage ou
prétraitement
Il a pour objet de séparer les matières les plus
grossières et les éléments susceptibles de gêner les
étapes ultérieures de traitement.
Il comprend les opérations de dégrillage,
tamisage, dessablage et déshuilage. Pour les rejets industriels, il est
souvent souhaitable d'assurer leur homogénéisation de composition
au niveau d'un bassin tampon de tête, qui permet par ailleurs
d'éviter les variations du débit hydraulique et d'assurer si
nécessaire une préneutralisation.
Le prétraitement existe quelle que soit la
filière utilisée, mais peut être réduit dans
certains cas au simple dégrillage.
Traitement primaire
C'est une séparation physique, liquide-solide, dont
l'objectif est de retenir le maximum de matières en suspension
présentes dans les eaux usées.
Les matières en suspension que l'on peut habituellement
éliminer par décantation font l'objet classiquement du traitement
primaire.
La clarification globale des rejets nécessite
l'élimination complémentaire de la pollution particulaire
colloïdale ou finement dispersée, qui peut être obtenue
moyennant l'utilisation de réactifs chimiques lors d'un traitement par
voie physico-chimique qui implique la mise en oeuvre d'une
coagulation-floculation en amont d'une séparation solide-liquide par
décantation ou flottation.
Traitement secondaire
Il fait généralement appel aux
procédés biologiques dans lesquels on fait consommer la plus
grande partie des matières organiques présentes dans les eaux
usées par des bactéries aérobies ou anaérobies. Les
procédés le plus couramment mis en oeuvre pour la
dépollution des rejets urbains et industriels sont du type
aérobie (présence d'air ou d'oxygène).
On distingue :
-- les procédés aérobies utilisant une
culture bactérienne libre en suspension dans l'eau à traiter
(épuration par boues activées, lagunage naturel et
aéré) ;
-- les procédés aérobies utilisant une
culture bactérienne fixée sur un support (épuration par
lits bactériens ou par biofiltration). Notons que l'élimination
de la pollution organique concentrée de certains rejets industriels
biodégradables fait l'objet de plus en plus de l'application de
procédés d'épuration anaérobie de
méthanisation.
Traitement tertiaire ou de finition
Dans le vocabulaire courant de l'épuration, ce terme
désigne un traitement complémentaire permettant d'obtenir une
qualité d'effluent traité supérieure à celle
obtenue par les procédés biologiques classiques.
Il s'agit en fait d'affiner l'eau en poussant
l'épuration le plus loin possible avec la possibilité de viser
deux objectifs différents :
-- l'amélioration des performances sur les
paramètres classiques (MES, DBO5, DCO) : le traitement tertiaire est
alors un affinage qui peut être obtenu par différentes techniques
: microtamisage, filtration sur sable, biofiltration ou lagunage, adsorption
sur charbon actif...;
-- l'action spécifique sur un paramètre qui
n'est que peu ou pas touché par les traitements classiques : c'est le
cas de la désinfection, par laquelle on s'attache à
réduire la pollution bactérienne, ou des procédés
visant l'élimination des éléments nutritifs (azote ou
phosphore) facteurs d'eutrophisation, par des traitements biologiques
(nitrification et dénitrification de l'azote) ou physico-chimiques
(précipitation du phosphore).
IV.2 FILIERES DE TRAITEMENT DES BOUES D'EPURATION
C'est malheureusement une évidence, la
quasi-totalité des procédés d'épuration
appliqués aux effluents urbains industriels, qu'ils soient biologiques
ou physico-chimiques, conduisent à la concentration des polluants sous
la forme de suspensions aqueuses ou boues.
Une filière de traitement et d'élimination
finale des boues est constituée par un enchaînement
d'opérations élémentaires assurant une fonction bien
déterminée et au niveau de laquelle il existe un grand nombre
d'options possibles, parmi lesquelles doit être fait le meilleur choix en
tenant compte des contraintes amont (nature, caractéristiques et
quantité de boues) et aval (possibilités locales
d'élimination finale) et, cela, au meilleur coût.
Il est important de noter que, si les solutions de traitement
envisageables pourront varier, leurs objectifs finaux resteront cependant
toujours les mêmes : réduction des nuisances olfactives ,
c'est-à-dire du pouvoir fermentescible des boues, ce qui implique leur
stabilisation biologique (digestions anaérobie et aérobie) ou
chimique ; réduction du volume des boues afin de faciliter leur
manutention et de diminuer les frais pour leur élimination finale ; on
opère généralement en deux stades afin d'obtenir une
élimination plus ou moins poussée de l'humidité des boues
:
· 1 er stade : épaississement
(décantation - flottation - centrifugation),
· 2e stade : déshydratation par
drainage naturel ou essorage mécanique selon les principes de la
centrifugation (décanteuses continues) ou de la filtration (filtres sous
vide, sous pression ou à bandes presseuses) après un
conditionnement chimique ou thermique préalable des boues.
Pour l'élimination finale des boues
déshydratées, on peut envisager la mise en décharge, la
valorisation agricole (ou un autre type de valorisation) et
l'incinération.
DESCRIPTION GENERALE DE L'HOPITAL REGIONAL DE
SAFI
L'hôpital Mohammed V de SAFI a été
inauguré au temps de protectorat en 1953 sous la Présidence du
1er Médecin directeur nommé « FRANCOIS
MAIRE » dont son nom a été donné
à l'Hôpital en cette époque. Avec l'indépendance,
cette appellation a été Remplacée par le nom MOHAMMED
V.
Il occupe une superficie totale de 47.52000m2,
géré de manière autonome depuis 1987(voir annexe,
organigramme d'étape), il dessert une population de 892000
habitants dont Urbain : 423000 hab. et rural 469000 hab.
(Population projetée sur la base de recensement de l'année
2004).Sa capacité litière touche les 446 lits
fonctionnels répartis entre les différents départements
médicaux.
Unités Par Disciplines
|
Capacité (lits)
|
Disciplines Médicales
|
163
|
Disciplines Chirurgicales
|
110
|
Pédiatrie
|
51
|
Gynéco Obstétrique
|
46
|
Soins Intensifs
|
16
|
ORL +Ophtalmo
|
60
|
TOTAL
|
446 lits
|
Tableau 1 : Répartition litière
par discipline au centre hospitalier régional de Safi
L'hôpital fonctionne pendant toute l'année jour
et nuit.ces fonctions sont assurées par un effectif du personnel qui
s'élève à 481 réparti entre le personnel
médical, paramédical, administratif, technique et autre
(sociétés de sous-traitance).
En plus des disciplines de base , il comprend des
spécialités médicales et chirurgicales , telles que :
l'ophtalmologie , ORL ,la dermatologie, la psychiatrie, la
pneumo-phtisiologie , la cardiologie, la gastro-entérologie , la
traumatologie , la réanimation médicochirurgicale , l'urologie
la neurochirurgie, la neurologie, la rhumatologie, la radiologie, la biologie
et la néphrologie, médecine interne, la chirurgie infantile,
hématologie...
1/ REPARTITION DES
BATIMENTS DE L'HOPITAL
Bâtiment
|
Niveau
|
Service
|
1
|
Sous sol
|
Magasin CHR
Magasin Délégation
|
RDC
|
Urgence
Imagerie
Laboratoire
|
1er étage
|
ORL -OPHT
|
2em étage
|
Médecine femme
Médecine homme
|
2
|
RDC
|
Maternité
Bloc maternité
|
1er étage
|
Pédiatrie
Chirurgie infantile
|
2em étage
|
Ancienne réanimation (inactive)
Nouvelle pédiatrie
|
3
|
RDC
|
BAF
Cuisine
Buanderie
|
1er étage
|
Stérilisation
Bloc opératoire
Salle de réveil
|
2em étage
|
Nouvelle réanimation
Chirurgie femme
|
4
|
RDC
|
Magasin
Atelier
|
1er étage
|
Phtisio : hospitalisation+consultation
|
5
|
RDC
|
Consultation externe
|
1er étage
|
Psychiatrie homme
|
2em étage
|
Psychiatrie femme
|
6
|
RDC
|
Logement fonctionnel
|
1er étage
|
Chirurgie homme
|
2em étage
|
Traumatologie
|
7
|
|
Bloc administratif
|
8
|
|
Centre de référence et planification familial
|
9
|
|
Ex administration et délégation
|
10
|
|
Atelier hospitalier
|
11
|
|
Centre régional d'ingénierie de maintenance
hospitalière
|
12
|
|
Centre d'hémodialyse
|
13
|
|
Service des Accidents de travail
|
14
|
|
Traitement des déchets solides
|
15
|
|
Morgue
|
16
|
|
Centre de transfusion
|
17
|
|
Médecine de travail
|
18
|
|
Prélèvement des échantillons sanguin
|
19
|
|
Parc -auto
|
20
|
|
Atelier orthopédie
|
Tableau2 : Répartition
des services médicaux au CHR Mohamed V de Safi
2/ EAU AU CENTRE HOSPITALIER MOHAMMED V DE
SAFI:
Le centre hospitalier de Safi est alimenté en eau
potable à partir de la RADEES. Il dispose d'un seul compteur d'eau de
polices N°020781. Chaque département est muni d'une propre
canalisation d'eau potable .Un puits est aménagé dans l'enceinte
de l'hôpital sans une aucune utilisation.
L'eau potable est utilisée au sein du centre pour
satisfaire les besoins sanitaires, alimentaires, techniques et
thérapeutiques ; se rajoute également, les eaux
spécifiques utilisées par l'hôpital telle que l'eau
stérile.
Comme tout établissement, l'hôpital se dispose
aussi d'un réseau d'assainissement, ses ramifications atteignent
l'ensemble des vingt départements. Chaque département
déversent leurs propres eaux usées et affranchissent par la suite
un réseau des égouts commun d'assainissement municipal pour se
mélanger avec celles de la ville et se rejette dans la mer en dernier
lieu sans aucun traitement préalable. (Annexe D : carte de
l'hôpital)
PARTIE II
MATERIELS ET METHODES
I/VUE ANALYTIQUE
Notre étude a été faite au niveau du
centre hospitalier régional de Safi entre Mars et juillet 2009.
En se référent aux bulletins de facturation de
la consommation d'eau entre 2005-2008, on peut déduire :
· Consommation par lit / jour
Si on prend l'année 2008, le nombre de journées
d'hospitalisation s'est élevé à 114 109j, soit
313lits/jour ; donc on trouve que le volume d'eau consommé en cette
année dépasse 59,47m3 par jour d'hospitalisation.
· Consommation par admission par
an
Malgré la diminution remarquable du volume d'eau
consommé entre 2005et 2008, la quantité reste énorme.
Si on considère le nombre d'admission en 2008 est 21857
patients (d'après les fiches statistique de l'hôpital) avec un
taux de consommation d'eau de 1,39 m3 alors on déduit que le
volume d'eau consommé est 30381,23 m3, reste une
quantité énorme pour un centre hospitalier.
Par conséquent, si les volumes d'eau entrant dans
l'hôpital sont importants, les volumes rejetés dans le
réseau d'assainissement public le sont également ; ces rejets
pouvant générer une pollution de l'environnement.
De ce fait, nous avons décidé de faire un
état de lieu sur les produits utilisés dans
l'établissement de soins susceptible d'être rejeter dans le
réseau d'assainissement.
II/ ETAT DE LIEU
Dans un premier temps, on a subdivisé l'hôpital
en huit unité pour faciliter l'encadrement de nos objectifs ; de ce
fait, pour chaque unité, deux tableaux seront établit :
-Un tableau à remplir permet de faire une saisie
d'informations sur les principaux rejets identifiés :
intitulé, quantité utilisée, population exposée,
mode de rejet...
Une rubrique « à savoir » accompagne ce
tableau. Elle contient le classement du rejet, son impact sur l'environnement
et sur la santé.
Des exemples de noms commerciaux sont donnés de
façon à faciliter la tâche d'identification (aucun souhait
de promotion de tel ou tel produit n'est formulé)
(Annexe1).
-Un deuxième tableau conduit à prendre les
mesures pour une auto-évaluation afin d'avoir une bonne qualité
de surveillance et d'amélioration continue : A coté du
produit, le tableau indique la classe, des mesures préventives, des
limites critiques, la fréquence et le mode du rejet, ainsi les actions
correctives et la filière du produit(Annexe2).
Doc 1
Doc 2
III/ EVALUATION DE LA QUALITE DES EAUX USEES
En deuxième temps, une évaluation de la
qualité des eaux usées hospitalières est
recommandée, et sera effectuée par le biais d'un ensemble de
paramètres physicochimiques et microbiologiques.
Echantillonnage
Au niveau du réseau d'assainissement du centre
hospitalier régional de Safi, on a prélevé un
échantillon où l'activité est accentuée, vers
11h du matin, appelé temps chaud.
III. 1. Paramètres physico-chimiques
Les analyses physico-chimiques de l'eau
usée ont été effectuées selon les méthodes
décrites dans les normes Françaises AFNOR
(1990).
v MES : méthode par filtration
sur un disque filtrant puis pesée différentielle après
séchage à 105°C jusqu'à poids constant selon la norme
AFNOR T.90.105 (juin 1978).
v N-NTK : dans un bloc de
minéralisation, l'azote organique est transformé en azote
ammoniacal à l'aide d'une digestion à l'acide sulfurique en
présence d'un catalyseur (sulfate de cuivre, sulfate de potassium).
L'ammoniaque, déplacé par une base forte, est distillé
puis on dose l'ammoniaque par
acidimétrie après distillation et les résultats sont
exprimés en mg/L. Méthode Kjeldahl suivant la norme AFNOR
T.90.015 (décembre 1981).
v N-NH4+ :
après filtration, le dosage de l'azote ammoniacal en mg/L selon la
méthode colorimétrique au réactif de Nessler est
réalisé suivant la norme AFNOR T.90.015 (août 1975).
v N-NO3- :
après filtration, dosage des nitrates exprimés en mg/L par la
méthode colorimétrique au salicylate de sodium suivant la norme
AFNOR T.90.012 (août 1975).
v P-PT : par minéralisation acide
dans un bloc minéralisateur en présence de persulfate de sodium
et dosage des orthophosphates par colorimétrie en présence du
tartrate de potassium et d'antimoine et du paramolybdate d'ammonium selon la
norme AFNOR T.90.023 (septembre1983).
III. 2. Paramètres bactériologiques
-Dénombrement des coliformes
fécaux et des streptocoques fécaux
Le dénombrement des CF et SF consiste à
prélever 1 mL de l'échantillon à analyser
préalablement homogénéisé et l'introduire dans un
tube contenant 9mL d'eau physiologique (NaCl 9%o).On obtient ainsi la dilution
10-1 à partir de laquelle on prépare les dilutions
10-2, 10-2, 103,...Par la suite on ensemence
le milieu de culture à partir de ces dilutions.
Les SF sont dénombrées sur le milieu de Slanetz
après incubation à 37°C pendant 48h. Les résultats
sont exprimés en UFC/100mL d'échantillon et seules les boites de
pétri dont le nombre de colonies est compris entre 30 et 300 sont
dénombrées. Les dénombrements sont effectués en
triple.
La numération des CF est basée sur un calcul
statistique établissant une corrélation entre le nombre de tubes
positifs pour différentes dilutions décimales et le nombre de
bactéries par mL d'échantillon (table de Mac Crady). On incube 3
ou 5 tubes ensemencés contenant le bouillon lactosé bilié
au vert brillant et munis d'une cloche de durham à 44,5°C pendant
24 heures. Chaque tube présentant un trouble et un dégagement
gazeux est considéré positif. La numération est
effectuée selon la méthode du nombre le plus probable.
RESULTATS ET DISCUSSION
I/ LES REJETS LIQUIDES PAR LE CENTRE HOSPITALIER
REGIONAL MOHAMED V DE SAFI
I-1/TYPOLOGIE ET REPARTITION
Apres avoir remplir les grilles -identification des polluants
pour chaque unité de soins-nous avons identifié trois types de
polluants :
ü Les polluants physiques tels que la température
des rejets.
ü Les polluants chimiques comme le glutaraldéhyde
(formol), Les acides forts et les bases fortes ainsi que certains solvants sont
couramment utilisés.
ü Enfin les polluants biologiques à impact
négatif fort puisqu'ils peuvent être la source de risques
infectieux.
Les effluents générés par
l'activité hospitalière peuvent présenter un danger
potentiel pour l'homme et son environnement compte tenu de la nature et de
l'importance des substances spécifiques qu'ils contiennent
(résidus médicamenteux, réactifs chimiques, antiseptiques,
détergents, révélateurs et fixateurs de radiographies...)
et en raison de leur évacuation, au même titre que les rejets
urbains classiques, vers le réseau d'assainissement communal sans
traitement préalable. Les pollutions microbiologique, toxicologique et
génotoxique, ajoutées à l'importance des volumes
d'effluents produits amènent à se poser plusieurs questions sur
leur risque potentiel pour l'homme et son environnement.
I-2/ ORIGINE DES EFFLUENTS HOSPITALIERS
Afin d'avoir une première approche des effluents
hospitaliers il est nécessaire tout d'abord d'identifier l'origine des
rejets et de connaître ensuite les risques qu'ils peuvent
générer.
Il existe plusieurs types de rejets hospitaliers :
I-2-1/ REJETS DE NATURE
DOMESTIQUES
Dans cette catégorie, on trouve : les rejets des
cuisines, les rejets des produits détergents, les rejets du parc-auto et
ateliers, et ceux de la buanderie (Annexe 1).
Les eaux grasses rejetées en cuisine ne posent pas de
risque sanitaire mais peuvent provoquer un colmatage des réseaux et
engendrer un développement bactérien (Annexe 1 tableau
8).
La consommation de produits d'entretien (buanderie, nettoyage
des locaux...) dans l'hôpital est considérable et les risques de
pollution par ces rejets sont surtout liés à leur nature chimique
et à leur utilisation intensive (Annexe 1 tableau
7).
Les parc-auto et ateliers peuvent également provoquer
une pollution chimique moindre par les quantités de détergents
utilisées, mais restent moins importantes (Annexe 1 tableau
11).
1-2-2/ REJETS DE NATURE SPECIFIQUE A L'HOPITAL OU
A CERTAINS SOINS
I-2-2-1/Rejets spécifiques à certains
services de soins
Les services concernés sont :
ü Hémodialyse
ü Radiologie
ü Laboratoire et Pharmacie
a)-Le service d'hémodialyse
:
Les rejets de ce service sont de deux types d'une part le
rejet consécutif au traitement du malade et d'autre part les rejets de
désinfection des appareils.
En effet, le principe des appareils d'hémodialyse
fonctionne par des procédés de transfert de toxines à
travers une membrane depuis le sang du patient vers le circuit de dialysat. Des
rejets liquides seront donc générés et qui dans la
majorité des cas se déversent à l'égout. Or ils
peuvent être chargés en produits chimiques (médicaments...)
et facteurs infectieux.
Le second paramètre à prendre en compte concerne
les protocoles de désinfection du matériel utilisant des produits
chimiques tels que formol, eau de javel dilués à de l'eau
osmosée. Les rejets s'effectuant directement dans le réseau
à l'égout (Annexe 1 tableau 1).
b)-Les laboratoires d'analyses et la pharmacie
:
Dans le cadre de leurs activités, les laboratoires
utilisent différents produits chimiques (solvants, acides, bases,
produits radioactifs, des produits de rinçage...) et manipulent des
liquides biologiques (sang, urines, selles, expectorations, cellules...) plus
ou moins infectieux (Annexe 1 tableaux 1, 2 et 3)
c)-Les services de Radiologie-Imagerie
médicale
Il s'agit dans ce cas des effluents photographiques
générés lors du développement des films
radiologiques. La technique utilise des produits chimiques de contraste et
consomme une grande quantité d'eau en particulier pour les bains de
rinçage. On retrouve donc les révélateurs, les
fixateurs, les sels d'argent (en quantité variable suivant l'utilisation
qui en est faite), dans les eaux usées. Or ces produits sont des sources
de pollution importante. (Annexe 1 tableau 6)
I-2-2-2/ Les rejets spécifiques communs aux
différents services de soins : On
retrouve dans cette catégorie de rejet tout ce qui est relatif :
ü aux produits désinfectants et antiseptiques
ü aux rejets de germes pathogènes
ü aux médicaments
a)-Les rejets de produits désinfectants
et antiseptiques:
L'hôpital est un gros consommateur de produits
désinfectants et antiseptiques, compte tenu des problèmes
d'hygiène qu'on y rencontre. Les antiseptiques, produits chimiques
utilisés pour lutter contre les infections bactériennes des
peaux, des plaies sont principalement le soluté de Dakin
(dérivé chloré), et la Bétadine, leurs risques en
cas d'abus sur la santé et l'environnement est encore inconnu
(Annexe 1 tableau 1)
b)-Les rejets contenant des
éléments pathogènes
L'hôpital est un lieu où sont concentrées
des personnes potentiellement porteuses de germes pathogènes et
où peuvent se développer des infections nosocomiales. Il se pose
alors la problématique de savoir si l'hôpital peut-être
générateur d'une pollution bactériologique.
En effet, il peut exister plusieurs sources de rejet
d'éléments pathogènes à l'hôpital. Des germes
bactériologiques, viraux et/ou parasitaires peuvent être
évacués avec les eaux vannes et avec les produits d'analyses des
laboratoires s'il n'existe pas de systèmes de récupération
ou de traitement spécifiques.
c)-Les rejets
médicamenteux :
Les médicaments utilisés dans
l'établissement de santé sont variés et
représentent des quantités importantes. On peut citer à
titre d'exemple, les analgésiques, les antipyrétiques, les
antibiotiques, les antiviraux, les antifungiques, les immunodépresseurs
et les anticancéreux. On distingue deux voies d'élimination
des médicaments, la première et la plus conséquente
concerne les excrétas et les liquides biologiques, la seconde : le
circuit d'élimination des médicaments non utilisés et du
matériel souillé. Le circuit d'élimination des
médicaments par les patients peut-être représenté
par le schéma suivant :
Suivant la voie d'administration du médicament, le
médicament est plus ou moins métabolisé par l'organisme et
on retrouve donc en partie les médicaments et les métabolites
dans le réseau des eaux usés. Pour certains médicaments
cela peut poser de graves problèmes de santé publique et
d'environnement si aucune précaution n'est prise quant à leur
rejet notamment pour les anticancéreux.
L'élimination des médicaments non
utilisés ou périmés est faite, dans certain cas, via les
éviers et les vidoirs des services. Cela est évidemment un cas
extrême de négligence mais malheureusement il peut se rencontrer
dans certain unité.
II/ RISQUES DES EFFLUENTS HOSPITALIERS
Une vue analytique sur l'ensemble des grilles-identification
des polluants et autoévaluation- pour chaque unité de soins, nous
a permis de distinguer entre deux types de risques provenant des effluents
hospitaliers:
II-1/ RISQUE INFECTIEUX
La flore hospitalière est composée à la
fois de la flore des malades et des germes de l'environnement (sols, surfaces,
matériels, eau, air...) .Ainsi, les germes pathogènes que
l'on trouve dans les eaux usées hospitalières peuvent être
:
- des bactéries présentes dans les selles ou les
urines (Salmonelles, Shigella, Coliformes, Vibrions, Streptocoques,
Entérobactéries...) ou des bactéries responsables
d'infections nosocomiales (Staphylocoques, Streptocoques,
Pseudomonas...). Toutes ces bactéries sont dangereuses car
elles acquièrent une résistance aux antibiotiques.
- des virus (hépatites, entérovirus,
rotavirus...)
- des parasites (amibes, taenia, ascaris, champignons...)
-Les agents infectieux strictement pathogènes sont
responsables d'infections contagieuses.
Ils proviennent des patients atteints de tuberculose,
varicelle, infections à méningocoques, salmonelloses ou
sida...
-Les liquides biologiques des malades (sang...) provenant des
blocs opératoires, laboratoires d'analyse...
-Les effluents chargés de matières organiques,
de microorganismes, d'antiseptiques, de détergents et de
désinfectants ainsi que de solutions chlorées.
Ces effluents génèrent un risque infectieux pour
les personnels et un risque de contamination pour l'environnement
II-2/LE RISQUE TOXIQUE
Le risque toxique concerne à la fois l'environnement et
la Santé publique : les eaux hospitalières peuvent être
contaminées par des métaux lourds (argent...) et par des
molécules organiques (solvants, antibiotiques, désinfectants,
détergents, médicaments...)
Le problème majeur concerne surtout les
médicaments anticancéreux qui présentent des risques
mutagènes et tératogènes importants.
Les détergents, les désinfectants, les
antiseptiques
Les désinfectants présentent un risque toxique
pour le personnel du bloc opératoire en rapport directement avec leurs
principes actifs, les volumes utilisés et les concentrations. Le mode
d'élimination peut présenter un risque pour le personnel
intervenant dans la maintenance, par exemple des réseaux d'eaux
usées.
Les alcools, hydrocarbures, les acides
Lors du dosage de l'hémoglobine, les rejets en acides
sont significatifs. Ils présentent un risque à la fois toxique et
biologique (sang).
En revanche, l'acide citrique, l'acide acétique et les
dérivés chlorés, utilisés pour la dialyse,
présentent un risque minime étant donné leur faible
concentration.
L'utilisation de formol, l'alcool éthylique peuvent
exposer le personnel et les patients à une toxicité
cutanée et respiratoire.
III/ CARACTERISTIQUES PHYSICO-CHIMIQUES Et
BACTERIOLOGIQUE DE L'EAU USEE BRUTE
La quantité de la matière organique
biodégradable et non biodégradable est 1940 mg/L
qui dépasse la gamme habituelle des eaux usées urbaines
(200-400mg/L) (Foutlane, 2005). Cette valeur de la
matière organique dépasse celle assignée par les normes
marocaines qui fixent la quantité rejetée de matière
organique biodégradable et non biodégradable à 100mg/L. Ce
qui impose le traitement de ces eaux usées avant leur rejet dans la
mer.
La quantité de la matière en suspension est
505 mg/L qui est une valeur inferieur à la gamme
habituelle des eaux urbaines (250-500mg/L). En revanche, elle dépasse la
norme marocaine qui fixe la teneur de MES à 50mg/L. La réduction
des MES et donc obligatoire pour éviter les conséquences graves
telles que le colmatage des branchies de poissons, la diminution du taux
d'oxygène et de la lumière dans l'eau freinant par
conséquent la photosynthèse.
Le phosphore est la deuxième forme de pollution
insidieuse car une fois introduite dans le milieu aquatique via les eaux
usées, peut entraîner une pollution secondaire de ce milieu. La
valeur trouvée est de 62,90 mg/L. De même la
concentration des Orthophosphatesest de l'ordre 50,30 mg/L
La charge en coliformes fécaux des eaux usées
est de l'ordre de 150 106 UFC/L, cette valeur est beaucoup plus
élevée dans la gamme habituelle des eaux usées urbaines
(104-105 UCF/mL). De même le nombre
d'unités formant colonies des streptococoques fécaux est
medium. Cela nous mène à dire que la présence d'une
quantité énormes des désinfectants et des antiseptiques
mène à la diminution du nombre des microbes dans les eaux
usées.
Paramètres
|
Eaux usées brutes
|
Gamme habituelle des eaux usées brutes urbaines
au Maroc
(O.N.E.P., 02-05-2005)
|
DCO (mg/L)
|
1940
|
200-400
|
T°
|
26,6
|
--
|
NH4+ (mg/L)
|
45
|
--
|
pH
|
6,48
|
--
|
P-PT (mg/L)
|
62,90
|
8-16
|
PO43- (mg/L)
|
50,30
|
--
|
MES (mg/L)
|
199 ,8
|
250-500
|
Coliformes fécaux (NPP/100mL)
|
150106
|
104-105
|
Tableau 3 : caractéristiques de
l'eau usée brute du CHR Mohamed V de Safi
D'après ces résultats nous avons déduit
que la plupart des paramètres des eaux usées du CHR de Safi
dépassent ceux assignés par les normes marocaines des rejets et
leur traitement devient une obligation pour protéger le milieu dans
lequel elles sont rejetées et par conséquent protéger la
santé humaine.
CONCLUSION
La variété des déchets liquides produits
par les établissements de santé mène d'ouvrir un angle sur
les nuisances liées à l'élimination des déchets
liquides ainsi leurs répercussions sur l'homme et/ou son environnement,
et impose une prise en charge de cette problématique à
l'intérieur de l'établissement.
Or, les responsables de ces établissements trouveront
peu d'aide dans les textes réglementaires spécifiques à
l'hôpital, surtout en matière effluents liquides. Il n'en demeure
pas moins qu'il est urgent de se préoccuper de ce problème sans
attendre que la législation prenne en compte l'ensemble des
questions.
Il est important d'insister sur la vigilance lors des achats
de produits en tenant compte de leur toxicité, de leur impact sur
l'environnement et des difficultés potentielles rencontrées lors
de leur élimination, ainsi ,et à coté de connaitre la
nature qualitative et quantitatives de l'ensemble des produits utilisés
en matière de soins susceptibles d'être véhiculer dans
l'eau, il est intéressent de mener chaque unité dans
l'établissement par un compteur de consommation d'eau, et ce dans le but
de maitriser la quantité des eaux usées hospitaliers.
Pour qu'on puisse être plus utile et précis,
nous avons dessiné un tableau permettant de poser l'état actuel
de chaque unité de soins au sein de l'établissement et puis la
suggestion recommandée afin de modeler son état vers une bonne
gestion environnementale.
|