Sommaire
Résumé........................................................................................................
7
Abstract.......................................................................................................
8
Introduction
..................................................................................................
9
Chapitre I : Cadre du travail ,
méthodologie et revue de la
littérature........................... 12
I- Cadre du
travail...................................................................... ....................
12
II-
Méthodologie..............................................................................................
15
III- Revue de la littérature
...................................................................................
21
Chapitre II : Résultats des analyses
physico-chimiques, bactériologiques et discussion........ 23
I- Résultats des analyses physico-chimiques et
bactériologiques des eaux du lac................... 23
II-
Discussion................................................................
........................................ 47
Conclusion et
recommandations.......................................................................
56
Perspectives pour la
thèse................................................................................
58
Références
bibliographiques.............................................................................
60
Annexes........................................................................................................
63
Table des
matières..........................................................................................
67
Liste des figures
Figure 1 : Carte de localisation de la zone
d'étude....................................................12
Figure 2 : Températures des eaux du lac Nokoué
selon les stations sélectionnées...............24
Figure 3 : Salinités des eaux du lac Nokoué
selon les stations sélectionnées.....................24
Figure 4 : Conductivités électriques des eaux
du lac Nokoué selon les stations sélectionnées.25
Figure 5 : Potentiels d'hydrogène des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées...26
Figure 6 : Matières solides en suspension des eaux
du lac Nokoué selon les stations
sélectionnée................................................................................................27
Figure 7 : Teneurs en oxygène dissous des eaux du
lac Nokoué selon les stations sélectionnées......27
Figure 8 : Demande biochimique en oxygène des eaux du
lac Nokoué selon les stations
sélectionnées................................................................................................28
Figure 9 : Demande chimique en oxygène des eaux du
lac Nokoué selon les stations
sélectionnées................................................................................................29
Figure 10 : Teneur en ammonium des eaux du lac Nokoué
selon les stations sélectionnées ....29
Figure 11 : Teneur en phosphate des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées......30
Figure 12 : Teneur en nitrate des eaux du lac Nokoué
selon les stations sélectionnées...........31
Figure 13 : Teneur en nitrite des eaux du lac Nokoué
selon les stations sélectionnées............31
Figure 14 : Teneur en coliformes fécaux des eaux du
lac Nokoué selon les stations
sélectionnées....................................................................................... .........35
Figure 15 : Teneur en coliformes totaux des eaux du lac
Nokoué selon les stations
sélectionnées................................................................................................36
Figure 16 : Teneur en streptocoques fécaux des eaux
du lac Nokoué selon les stations
sélectionnées
...........................................................................................................36
Liste des tableaux
Tableau I : Grille multi usages des critères
d'appréciation globale de la qualité de l'eau...........23
Tableau II : Résultats des analyses
bactériologiques de l'eau des puits de Ahouansori Towéta
1...31
Tableau III : Nombre de ménages évacuant les
ordures ménagères dans le lac Nokoué ou sur la
berge.............................................................................................................37
Tableau IV : Principaux dépotoirs d'ordure autour du
lac Nokoué......................................39
Tableau V: Nombre de ménages évacuant les eaux
usées dans le lac Nokoué ou sur la berge.....40
Tableau VI : Nombre de ménages rejetant les
matières fécales dans le lac Nokoué ou sur la
berge............................................................................................................41
Tableau VII: Latrines installées en zones habitées
du lac Nokoué.....................................42
Tableau VIII: Nombre d'éleveurs rejetant les cadavres
d'animaux et les déjections animales
dans le lac ou sur la
berge................................................................................ ...43
Tableau IX : Nombre d'éleveurs d'animaux
domestiques..............................................44
Tableau X : Evolution du nombre des acadjas et leur
superficie dans le lac Nokoué...............45
Tableau XI : Nombre de pécheurs ayant placé
leurs acadjas dans le lac Nokoué...................45
Tableau XII : Nombre de pêcheurs ayant jeté ou
conservé les filets usés.............................46
Tableau XIII: Nombre de transporteurs de produits
pétroliers..........................................46
Tableau XIV: Nombre de points de vente des produits
pétroliers installés sur le lac................47
Tableau XV :Fréquence de vidange des moteurs des
barques...........................................48
Tableau XVI :Nombre de personnes rejetant ou conservant l'huile
de vidange.....................48
Tableau XVII : Types de déchets rejetés dans
le lac Nokoué...........................................49
Tableau XVIII : Principaux débouchés des
collecteurs d'eau à ciel ouvert et caniveaux
couverts dans le lac
Nokoué.......................................................................
...........50
Liste des photos
Photo 1 : Dépotoir d'ordure situé sur la berge
du lac Nokoué à Ahouansori.......................39
Photo 2 : Latrine publique installée sur le lac
à Agbato et bidons d'essence plongés dans
l'eau du lac
Nokoué.......................................................................................42
Photo 3 : Porcs en divagation sur la berge du lac
Nokoué à Mènontin..............................43
Photo 4 : Stocks d'acadjas en attente d'être
déversés dans le lac à Abomey-Calavi..............45
Photo 5 : Point de vente de produits pétroliers
près du lac Nokoué à Abomey-Calavi............47
Photo 6 : Débouché de collecteur d'eau
pluviale de Yénawa à Cotonou...........................50
Sigles et abréviations
CFA
|
:
|
Communauté Financière Africaine
|
CIFRED
|
:
|
Centre Inter facultaire pour la Formation et la Recherche en
Environnement et Développement.
|
DBO
|
:
|
Demande Biochimique en Oxygène
|
DCO
|
:
|
Demande Chimique en Oxygène
|
DEA
|
:
|
Diplôme d'Etudes Approfondies
|
EDP
|
:
|
Ecole Doctorale Pluridisciplinaire
|
EPAC
|
:
|
Ecole Polytechnique d'Abomey-Calavi
|
FAST
|
:
|
Faculté des Sciences et Techniques
|
FLASH
|
:
|
Faculté des Lettres, Arts et Sciences Humaines
|
MES
|
:
|
Matière solide En Suspension
|
MOT
|
:
|
Matière Organique Totale
|
OMS
|
:
|
Organisation Mondiale de la Santé
|
ONG
|
:
|
Organisation Non Gouvernementale
|
POP
|
:
|
Polluant Organique Persistant
|
SONEB
|
:
|
Société Nationale des Eaux du Bénin
|
UAC
|
:
|
Université d'Abomey-Calavi
|
Remerciements
Le présent travail a été conduit à
terme grâce à la précieuse contribution scientifique, et
morale de plusieurs personnes. Qu'il me soit permis de les remercier.
Je voudrais de prime abord exprimer ma profonde gratitude
à M. Michel BOKO, Professeur Titulaire à l'Université
d'Abomey-Calavi qui m'a accepté à l'Ecole Doctorale
Pluridisciplinaire.
Mes remerciements s'adressent ensuite à M. Christophe
HOUSSOU, chef du département de Géographie à la FLASH
à l'UAC pour le soutien moral qu'il m'a apporté au cours de ce
travail.
Remerciements et reconnaissances à l'endroit de M.
Patrick EDORH, Docteur en Toxicologie de l'Environnement, Maître de
conférences à la Faculté des Sciences et Techniques de
l'UAC, qui, malgré ses multiples préoccupations, a accepté
spontanément et librement de m'encadrer dans la rédaction de ce
mémoire.
Profonde et sincère gratitude à l'endroit de M.
Moussa BOUKARI, Professeur de Géologie à la Faculté des
Sciences et Techniques de l'UAC qui m'a tout le temps soutenu et qui a
accepté de suivre à terme ce travail malgré ses multiples
occupations.
Remerciements à M. Mansour MOUDACHIROU, Professeur
Titulaire à l'Université d'Abomey-Calavi pour ses conseils.
Je pense également à tous mes amis de l'EDP et
du CIFRED, en particulier Landris TODJINOU à qui je dis un
sincère merci.
Enfin, toute ma gratitude à mes parents Eugène
et Agnès, à tous mes frères et soeurs, à
Clémentine mon épouse et à mes enfants Merveille et
Cédric qui m'ont encouragé et soutenu.
Résumé
La protection des écosystèmes aquatiques est
indispensable à l'équilibre écologique des espèces
halieutiques et à une saine alimentation des populations locales. Le lac
Nokoué situé au Sud Bénin est sous l'influence de
plusieurs formes de pollution qui résultent pour la plupart des
activités anthropiques. Ce travail se propose d'apporter une
contribution à la lutte contre les diverses formes de pollution que
subit aujourd'hui ce lac, afin d'enrayer les risques écotoxicologiques.
Pour atteindre cet objectif, des visites du terrain d'étude ont
été effectuées, des entretiens avec des personnes
ressources ont été organisés et des enquêtes de
terrain ont été menées auprès des populations
locales. Les résultats issus des analyses physico-chimiques et
bactériologiques de l'eau du lac Nokoué ont permis de constater
que les sources de ces divers types de polluants du lac Nokoué
sont :
- les déversements de produits pétroliers dans
le lac ;
- les déversements quotidiens de branchages
d'acadja ;
- les décharges d'ordures ménagères et
biomédicales en bordure du plan d'eau ;
- les rejets des collecteurs d'évacuation d'eaux
pluviales et usées domestiques en provenance de la ville de Cotonou sans
aucun traitement préalable ;
- les apports du fleuve Ouémé transportant des
résidus de pesticides ;
- les rejets de matières fécales d'origines
humaines et animales ;
- les rejets de déchets ménagers (ordures) dans
le lac par les populations lacustres.
Les différents polluants retrouvés dans le lac
influencent sensiblement la qualité de l'eau. Parmi les résultats
obtenus, les valeurs limites sont dépassées pour certains
paramètres. Ainsi, la teneur en oxygène dissous varie de 2,76
mg /L à 3,62 mg/L ; la DBO5 varie de 10 mg/L à 29
mg/L ; la DCO varie de 252 mg/L à 253 mg /L ; la teneur
en ammonium est supérieure à 8 mg/L ; la teneur en nitrite
avoisine 0,7 mg /L par endroit ; la teneur en coliformes totaux
fluctue entre 4000 /100 mL et 6000/100 mL ; la teneur en
streptocoques fécaux varie entre 500/100mL et 4000/100 mL.
Ces résultats montrent que le lac Nokoué est
pollué. Des stratégies de dépollution du lac doivent
être entreprises par les décideurs à tous les niveaux .Ce
qui permettra d'éviter aux différentes populations des risques de
maladies.
Mots-clés : Pollution, lac Nokoué, sud
Bénin, risques écotoxicologiques.
Abstract
The protection of the underwater ecosystems is essential both
for the equilibrium of water species and a healthy feeding of the local
population. Lake Nokoué located in the south of Benin, is affected by
several forms of pollution originated mostly by anthropic activities. This
research work is aiming at making reliable contributions as regards fighting
diverse forms of pollution on this lake today. In so doing, we'll find it
easier to fight against all sorts of ecotoxicologic risks and dangers run by
it. To reach this goal, we had to go through some research strategies including
mostly field work, interviewing resource people and local population. The
results from the physical chemical and bacteriological analyses of water from
the lake have let us discover that the sources of the different noticeable
polluting agents of Lake Nokoué are the following:
- petrol products poured in the lake;
- «acadja» branches daily abandoned in the lake;
- house and biomedical garbage poured down on the lake's
banks;
- unclean rain water from Cotonou evacuating collectors
without any former treatment;
- residues and pesticides carried by the
Ouémé;
- refusals of human and animal faeces;
- the throwing out of house garbage in the lake by local
populations.
The different polluting agents found in the lake really
influence the quality of the lake water. Regarding the results of the research,
some parameters critical values are out passed. As a result, the dissolved
oxygen content vary from 2.76 mg/L to 3.62 mg/L, the DBO5 from 10 mg/L to 29 mg
and the DCO from 252 mg/L to 253 mg/L. As far as the ammonium content, it goes
beyond 8 mg/L whereas the nitrite content is about 0.7 mg/L in places. As
regards the total coliforms content, it is between 4,000/100 ml and 6,000/100
ml; the faecal streptococcus content varies between 500/100ml and 4,000/100 ml.
These data show that the lake is polluted. Depolluting strategies need carrying
out by every authority in order to avoid ecohealth problems connected with
water products from the lake.
Key words: Pollution, lake Nokoué, south of
Bénin, écotoxicologic risks.
INTRODUCTION
1 - Contexte scientifique de l'étude
De jour en jour, les problèmes environnementaux
prennent une place importante dans les différents débats qui
concernent le développement durable.
Au départ, le terme " environnement " était
considéré comme une nouvelle spéculation, mais avec la
conférence de Stockholm en 1972 et celle de Rio de Janeiro en 1992, il
est indéniable que la question se pose et ce, avec une importante
acuité selon l'état de développement de chaque pays. De
façon générale, les problèmes environnementaux font
penser à la pollution de l'air, du sol, de l'eau, aux changements
climatiques etc. La République du Bénin n'est pas
épargnée par ces problèmes, notamment la pollution
liée aux mauvaises pratiques de gestion des plans d'eau en
général et du lac Nokoué en particulier.
2 - Position et justification du sujet
Les masses d'eau du Bénin occupent environ 10%
(SENOUVO, 2002) de la superficie totale du pays évaluée à
114 763 km2. Le Sud Bénin est caractérisé
par plusieurs plans d'eau dont principalement :
- le lac Nokoué : 150 km2
- le lac Ahémé : 78 km2
- la lagune de Porto-Novo : 35 km2
Parmi les lacs que comptent les eaux continentales du Sud
Bénin, le lac Nokoué est le plus important. Il est non seulement
exploité pour ses richesses en ressources halieutiques (poissons,
crustacés et mollusques) mais aussi, il est utilisé à des
fins touristiques et de transactions commerciales. Plusieurs cités
lacustres se sont développées sur le lac Nokoué. La plus
célèbre est Ganvié. Une grande partie de la berge sud de
ce lac est occupée par la ville de Cotonou qui est la plus grande
agglomération du Bénin où se développent
d'importantes activités commerciales et industrielles. Le
développement des cités sur le lac Nokoué et les
activités commerciales halieutiques et touristiques qui se
déroulent dans ces milieux constituent des sources potentielles de
pression sur cet écosystème. L'augmentation de la population
lacustre et l'urbanisation des villes riveraines du lac, surtout celle de
Cotonou, ont plusieurs conséquences dont la production de déchets
divers. Le lac Nokoué est également soumis à une dynamique
hydrologique caractérisée par des apports en eau salée de
l'océan Atlantique et des apports en eau douce du fleuve
Ouémé et de la rivière Sô. Il en ressort une forte
pollution du lac due aux déchets venant de divers horizons.
Il urge donc de rechercher les voies et moyens pour
prévenir les risques écotoxicologiques liés aux apports de
divers polluants dans ce lac qui est le plus grand réservoir halieutique
continental du Sud Bénin.
3 - Problématique de l'étude
L'eau est indispensable à toute forme de vie ;
elle est nécessaire à la santé, l'agriculture,
l'industrie, le tourisme, les loisirs, la navigation, etc. L'eau du lac
Nokoué a des rôles alimentaires et socio-économiques
très importants :
- elle sert de lieu d'habitation pour les Toffins et de
baignade pour les populations des localités qui bordent le lac ;
- elle alimente la nappe phréatique qui fournit l'eau
des puits situés dans son voisinage ;
- elle renferme des poissons et des crustacés
importants pour l'alimentation des populations de la région de
Cotonou ;
- elle sert de voie de transport des personnes et des
biens ;
- elle est utilisée pour l'arrosage des cultures
maraîchères.
Ce rôle considérable que joue le lac
Nokoué explique la forte concentration des populations autour et dans ce
plan d'eau.
En effet, selon l'INSAE (2003), la population des villages
riverains du lac Nokoué croit continuellement et est
évaluée à 76315 habitants en Février 2003.
L'une des caractéristiques de ce lac est l'abondance
des activités liées surtout à la pêche. Avec
l'augmentation de la population lacustre, le genre de vie des Hommes, les
aléas climatiques, les techniques de pêche (acadja), les pratiques
agricoles, il se pose des problèmes environnementaux dont la pollution
est l'un des plus importants.( AGONKPAHOU E, 2006 ). Il est devenu ainsi un
bassin récepteur de déchets solides, liquides et d'autres
produits sans aucun traitement préalable. Ces déchets et produits
sont rejetés quotidiennement dans le lac ou sur la berge. De plus, dans
le cadre des activités halieutiques, d'importantes quantités de
branchages servant à la construction d'acadjas y sont quotidiennement
déversés par les pêcheurs.
Dans certaines zones proches des villages lacustres et dans
les périphéries du lac, on ressent très souvent un
dégagement d'odeurs nauséabondes. Dans le cadre de la mise en
exécution des décisions 91/493/CEE et 95/408/CEE sur
l'harmonisation européenne des normes sanitaires sur les crevettes
(ELISE, 2004), une surveillance des normes sanitaires se fait actuellement sur
les berges de la lagune de Cotonou.
Le trafic frauduleux des hydrocarbures polycycliques
aromatiques (pétrole, essence, gasoil, huile à moteur) sur le lac
Nokoué et la lagune de Porto-Novo constitue une source potentielle de
pollution chimique du lac. Devant ces situations on est en droit de se demander
les impacts de ces polluants sur cet écosystème aquatique et les
risques écotoxicologiques qui y sont liés.
4 - Objectifs, Hypothèses et Plan du travail
Objectif Général : Le
principal objectif de ce travail est de rechercher les formes de pollution du
lac Nokoué afin d'éviter les risques écotoxicologiques.
Objectifs spécifiques :
De façon spécifique, il s'agit de :
- étudier les diverses sources de pollution du lac
Nokoué ;
- déterminer les causes de ces pollutions ;
- caractériser la pollution du lac en évaluant
les paramètres physico-chimiques et bactériologiques qui sont
des indicateurs de pollution ;
- rechercher les approches de solutions pour atténuer
la forte pression de dégradation du lac Nokoué.
- évaluer les risques écotoxicologiques
liés à la pollution du lac Nokoué.
Hypothèses : Les modes de gestion
des plans d'eau du Sud Bénin seraient les principaux facteurs de risques
écotoxicologiques. Les risques écotoxicologiques varieraient
d'une localité à une autre sur le lac et dans les
localités riveraines.
Plan de travail : Le présent
travail de recherche est organisé en deux chapitres. Le premier
présente le cadre de l'étude, la méthodologie et la revue
de littérature et le deuxième chapitre comporte les
résultats, et la discussion.
CHAPITRE I : CADRE DU TRAVAIL, METHODOLOGIE ET
REVUE DE LITTERATURE
I - CADRE DU TRAVAIL
1. Situation géographique du lac Nokoué
CENATEL, 2007
Figure 1 : Carte de localisation de la zone
d'étude
Le lac Nokoué, le plus grand lac du Bénin,
couvre une superficie de 150 km2 à l'étiage.
Situé au Sud-Est du pays, il est compris entre les parallèles
6°20' et 6°30' Nord et les méridiens 2°20' et 2°35'
Est. S'étendant sur les départements de l'Ouémé, de
l'Atlantique et du Littoral, il est limité à l'ouest par le
plateau d'Abomey-Calavi, à l'est par la lagune de Porto-Novo, au nord
par la plaine d'inondation du fleuve Ouémé et de la
rivière Sô puis au sud par la ville de Cotonou. Le chenal de
Cotonou et le canal de Totchè relient respectivement le lac à
l'océan Atlantique et à la lagune de Porto-Novo.
Le lac Nokoué a une longueur moyenne de 20 km dans sa
direction Est-Ouest et une largeur de
11 km dans sa direction Nord-Sud.
2. Climat et dynamique hydrologique
En raison de sa situation géographique, le lac
Nokoué est soumis à un climat subéquatorial
caractérisé par une alternance de deux saisons des pluies et deux
saisons sèches de durées inégales. L'humidité est
forte et varie entre 72 et 95% (FOSCOLO, 1995).
Les eaux issues des précipitations
enregistrées sur le bassin supérieur (Nord) et moyennes (Centre)
du Bénin, sont immédiatement évacuées vers le Sud.
Ceci explique les crues rapides du fleuve Ouémé et de la
rivière Sô qui forment avec le lac Nokoué et la
région deltaïque une superficie de 450 km2, soit trois
fois la superficie habituelle du lac (PETREQUIN, 1984).
Le lac Nokoué est en réalité
caractérisé par des interactions continentales et marines dues
à des apports saisonniers d'eau salée de l'océan
Atlantique et d'eau douce du fleuve Ouémé et de la rivière
Sô. La majeure partie de ces rives est marécageuse.
3. Flore et Faune
. Flore
Selon TEXIER (1980), la flore du lac Nokoué est
classée en deux groupes : les espèces des zones
périodiquement inondées et les espèces des zones non
inondées. Les espèces des zones périodiquement
inondées sont classées en deux sous-groupes :
- espèces des zones périodiquement
inondées sous l'influence prédominante des eaux polytypiques du
lac. Les plus importantes observées sont : Paspalum
vaginatum, Phragmites australis.
- espèces liées à des apports d'eau
douce : Eichornia crassipes, Crotalaria retusa,
Penisetum polystachion, Pistia stratiotes.
Parmi ces végétaux, le cas de la jacinthe d'eau
(Eichornia crassipes) est le plus préoccupant du fait de sa
vitesse de croissance et de son invasion rapide en période de crue. Dans
des conditions favorables, 10 plantes peuvent se multiplier jusqu'à
atteindre 600 000 plantes en huit mois et couvrir 4 000 m2
(KHAN et THYAGARAJAN, 1988).
. Faune
Dans les villages lacustres, la faune domestique est
composée surtout de bovins, porcins, ovins et de volailles.
La macro faune du complexe lagunaire lac Nokoué-lagune
de Porto-Novo est surtout caractérisée par les poissons qui
constituent la faune ichtyologique, les mollusques et les crustacés.
La faune aquatique comprend : les mollusques
(huîtres, tarets), les crustacés (crabes, crevettes, etc.) et les
poissons qui constituent la faune ichtyologique.
La faune ichtyologique est extrêmement abondante et
variée. En effet, les résultats d'inventaire
réalisé au niveau du lac entre 2000 et 2001
révèlent la présence de 51 espèces de poissons
réparties en trois grands groupes : espèces marines,
espèces d'eau douce et espèces lagunaires (NIYONKURU, 2001).
Trois groupes de poissons dominent l'ensemble de la faune ichtyologique tout au
long de l'année (WELCOMME, 1971 ; LALEYE, 1995 et NIYONKURU,
2001). Il s'agit des :
- Tilapias : Sarotheron melanotheron, Tilapia
guineensis;
- Claroteidae : Chrysichthys nigrodigitatus,
C. auratus ;
- Clupeidae : Ethmalosa fimbriato et Pellonula
leonensis.
Les mollusques gastéropodes sont
représentés par Tympanotomus furcatus var. radula
Linné et Tympanotomus furcatus Linné, Pachimelania aurit
Müller et Neritna glabrata Sowerby (NIYONKURU, 2001).
Les lamellibranches les plus représentés dans le
complexe sont : Corbuna tigona Hinds, Congeria africana
Van Beneden, Tellina nymphalis Lamark et Tegelus angulatus
Sowerby (lac Nokoué) et la forme Aloïdis trigona dans
certains faciès sableux de la lagune de Porto-Novo (LALEYE, 1995).
L'épifaune des acadjas est variée et
composée de :
- Mollusques : Gryphaea, Bankia bagidaensis (qui
prolifère à une salinité supérieure à 16
g/L), Taredo petiti (qui se développe à une
salinité comprise entre 3 et 11 g/L)
( NIYONKURU, 2001) et Ostrea tulipa
(WELCOMME, 1971) ;
- Crustacés : Balanus tintinnabulus,
Mercierella enigmatia (WELCOMME, 1971) et
Trigona africana ;
- Anthrozoaires : Actinia equina
(NIYONKURU, 2001).
4. Bathymétrie et lithofaciès du lac
Nokoué
La profondeur du lac est inférieure à 3 m
(COLLEUIL, 1984). En effet, elle est comprise entre 2 et 2,8 m sur une
superficie de 28,5 km2 puis entre 1 et 2 m sur 104 km2 et
enfin, elle est inférieure à 1m sur 30 km2.
Les lithofaciès observés sont de deux types
(TEXIER 1980) : les sables occupant 20% de la
superficie du lac sont concentrés à certains
débouchés de la rivière Sô, du fleuve
Ouémé, du canal de Totchè et le long de la bordure
méridionale du lac ; quant à la vase, elle couvre 14% du lac
dans la partie Sud-Ouest alors que la superficie restante (66%) est
constituée d'un faciès intermédiaire de sable vaseux.
5. Données humaines
Les cités lacustres du Sud-Est du Bénin sont
constituées par une constellation de villages lacustres et semi
lacustres disséminés sur une superficie d'environ 260.000 ha.
Le peuplement du pays lacustre s'est fait par étapes et
par vagues migratoires à partir de 1650. Il faut retenir essentiellement
trois grandes migrations : la première est celle des Adja-Tadonou
et les deux autres au 18ème siècle (PETREQUIN,
1984), sont celles des Ouémènou et des Adja-Aïzo
fuyant respectivement les pressions du royaume Yoruba d'Oyo et des guerriers du
royaume d'Abomey.
Avec la forme des habitations (habitations sur pilotis) et le
genre de vie propre aux lacustres, il s'est développé une
civilisation de l'eau où tout se passe pratiquement sur l'eau (commerce,
loisir, artisanat, élevage, etc.).
La pêche constitue l'activité principale des
habitants des cités lacustres. Quant à l'agriculture de
décrue, elle est pratiquée par les semi lacustres. La population
lacustre s'adonne à l'élevage de porcins, ovins, caprins et
à la volaille.
De nombreuses activités commerciales sont
également menées sur le lac : trafic de produits
pétroliers, commercialisation des ressources halieutiques et autres
produits de pêche, etc. Dans la commune de Sô-Ava par exemple, des
marchés flottants (marchés sur l'eau) s'animent
régulièrement.
II - METHODOLOGIE
L'approche méthodologique utilisée est
transversale .La démarche méthodologique se présente comme
suit : les visites du cadre d'étude, les entretiens avec des
personnes ressources, les enquêtes, l'étude physico-chimique et
bactériologique de l'eau du lac.
1. Les visites du site d'étude
Il s'agit de séjours dans différentes
localités du lac. Ces visites nous ont permis de cibler les lieux
d'enquêtes de terrain et de toucher du doigt les véritables
problèmes écologiques du lac. Elles nous ont également
donné l'occasion de répertorier les sites de décharge
d'ordure présente sur la berge du lac.
2. Les entretiens
Il s'agit d'échanges de paroles, grâce à
des fiches de questionnaires, avec les personnes ressources des villages
lacustres :
- les notables pour connaître l'histoire des
villages ;
- les spécialistes de la protection de l'environnement
pour connaître les solutions techniques possibles et réalisables
pour éradiquer les différentes formes de pollutions
enregistrées sur le lac ;
- les chefs villages pour connaître les limites
géographiques des localités, l'effectif des populations et les
ethnies présentes ;
- les chefs des centres de santé pour avoir les
données sur les maladies courantes dont souffrent les habitants sur la
période allant de janvier 2007 à septembre 2007.
3. Les enquêtes
Les enquêtes sont des recherches méthodiques
reposant notamment sur des questions et des témoignages. Elles ont
été réalisées à l'endroit des femmes, des
pêcheurs, des conducteurs de barque motorisée. Les libellés
des questionnaires de l'enquête se trouvent en annexe du mémoire.
4. Etude physico-chimique de l'eau du lac
Nokoué
4.1- Les échantillonnages d'eau.
Ils ont été réalisés sur le lac
et les puits du voisinage pour voir s'ils sont pollués par les
excrétas rejetés proche de la berge.
Choix des sites d'échantillonnages
Les échantillonnages d'eau sur le lac et les puits du
voisinage ont été réalisés sur les sites
suivants :Abomey-Calavi , Ganvié , Rivière Sõ ,
Aguégué , Kétonou , Ahouansori, quelques puits
situés respectivement à 28 m, 50 m, 300 m, 400 m et 500 m de la
berge plus précisément à Ahouansori Towéta 1.
4.2 -Conditions des prélèvements.
Les échantillons d'eau pour l'analyse physico-chimique
ont été réalisés dans des flacons en plastique de
1,5 litre .Les prélèvements sont faits entre 07h00mn et 08h00mn.
Les flacons destinés au prélèvement en profondeur sont
lestés et attachés à une ficelle de longueur suffisante
pour atteindre la profondeur requise. Une fois remplis au 2/3, ils sont
hermétiquement fermés dans l'eau pour empêcher
l'oxygène d'y pénétrer. Ils sont ensuite nettoyés,
étiquetés. Les étiquettes portent les mentions
suivantes : date, lieu et heure du prélèvement. Ils sont
ensuite acheminés au laboratoire pour y subir les analyses.
4.3- Mesure des paramètres
physico-chimiques
Matériels de mesure
Les mesures de la température ont été
faites avec le pH mètre RS 232 CYBER CAN 200. Le même instrument a
servi aux mesures du pH.
La conductivité électrique a
été mesurée à l'aide de l'appareil
multiparamétrique CONSORT C 532.
Paramètres étudiés
a)-La température
La température est le facteur cinétique le plus
important de toutes les réactions chimiques et biologiques dans les
milieux aquatiques ; une température supérieure à
15°C favorise le développement des microorganismes, intensifie la
biodégradation et les mauvaises odeurs.
b)- Le potentiel d'hydrogène (pH)
Le pH ou potentiel d'hydrogène mesure l'acidité
ou la basicité d'une solution ; il intervient dans les
équilibres acido-basiques et la libération de certains
composés toxiques chélatés.
c)- La conductivité
La conductivité est la
capacité d'une solution à conduire le courant électrique.
La mesure de celle de l'eau permet :
- d'évaluer rapidement mais très
approximativement la minéralisation globale de cette eau ;
- de détecter les variations de composition
liées à l'infiltration d'eaux polluées.
d)-Les nitrites
Ils sont formés sous l'action des
bactéries nitreuses du genre Nitrosomonas par oxydation de
l'ammonium ou par réduction des nitrates. Ils peuvent également
être d'origine industrielle. Ils constituent le plus souvent la preuve de
la présence d'impuretés d'origine fécale. Ils ne se
maintiennent que lorsque le milieu n'est pas suffisamment oxydant et leur
présence indique un état critique de pollution organique car cela
indique un manque d'oxygène pour l'autoépuration.
e)-Les nitrates
Les nitrates sont issus de l'oxydation des nitrites
(nitration) grâce aux bactéries du genre Nitrobacter.
Dans les eaux de surface, les taux de nitrates sont très variables
selon les saisons et l'origine des eaux. Ils peuvent aussi varier selon que le
milieu est oxydant ou réducteur et leurs valeurs peuvent être
élevées en cas de pollution azotée. Les nitrates n'ont pas
d'effets toxiques directs à faibles doses ; mais le fait qu'ils
puissent conduire aux nitrites dans les conditions peu oxydantes leur
confère une toxicité indirecte.
f)-Les phosphates
Les phosphates se rencontrent dans les eaux naturelles, dans
les eaux usées domestiques et agricoles. Ils se forment par suite de la
décomposition de la matière organique. Ils jouent un rôle
important dans la croissance des organismes et représentent un facteur
limitant dans la productivité primaire des eaux : un milieu pauvre
en phosphate est peu productif et est dit oligotrophe tandis qu'un
excès de phosphate le rend eutrophe.
Les sels dissous mesurés sont : l'ammonium, les
nitrites, les nitrates, les phosphates. Leur présence dans l'eau du lac
au-delà d'un certain seuil peut avoir un impact négatif sur les
organismes aquatiques. Les mesures de ces éléments ont
été effectuées à l'aide du spectrophotomètre
DR / 200 HACH.
g)-L'ammonium
La présence de l'azote ammoniacal dans les eaux
traduit habituellement un processus de dégradation incomplète de
la matière organique. L'ammonium résulte de la première
étape de la dégradation de la matière organique
azotée par les bactéries ammonifiantes : on parle
d'ammonisation. En dehors de la pollution organique (matières
végétales, matières organiques animales ou humaines),
l'ammoniac peut provenir des rejets industriels, des engrais, des eaux
souterraines, des eaux de pluies. Une forte concentration d'ion ammonium dans
l'eau avec un pH faible n'est pas dangereuse pour la flore et la faune
aquatique ; par contre, une quantité faible d'ions ammonium avec un
pH élevé se révèle toxique ; il se transforme
assez rapidement en ammoniac qui est nuisible aux poissons quand il
pénètre dans leurs branchies.
h)-La Demande Biochimique en Oxygène (DBO)
La mesure de la DBO permet d'évaluer le contenu d'une
eau en matières organiques biodégradables et donc, dans une
certaine mesure, sa qualité et son degré de pollution organique.
La biodégradation de la matière organique
nécessite du dioxygène et dure plusieurs jours ; la
DBO5 mesurée ici représente la quantité
d'oxygène nécessaire à la biodégradation en cinq
jours.
La mesure se fait de la manière suivante : dans
un DBO mètre, l'échantillon d'eau est enfermé dans un
flacon avec un certain volume de dioxygène qui assure la
réoxygénation. La consommation de dioxygène est suivie
grâce à un manomètre par la chute de pression.
i)-La Matière Organique Totale (MOT)
Elle permet de connaître la quantité de
matière organique dans l'eau. Pour mesurer la MOT, on met 10 millilitres
d'eau dans un bécher sec ; la masse Mo du bécher contenant
l'eau est prise. Il est introduit dans un four à 100°C pour
l'évaporation de l'eau ; on mesure la masse Mf du bécher
après l'évaporation totale de l'eau ; la différence
entre Mo et Mf correspond à la matière organique totale.
5. Etude bactériologique de l'eau du lac
Nokoué
Les échantillons d'eaux destinées à
l'analyse bactériologique ont été pris dans des bouteilles
en verre de 250 ml. Le mode opératoire consiste à filtrer 10
à 100 ml de l'échantillon d'eau préalablement dilué
à travers une membrane cellulosique filtrante. Toutes les
bactéries présentes dans l'échantillon sont retenues
à la surface de la membrane ; celle-ci est ensuite mise sur des
milieux de cultures gélosés favorable à la nutrition des
bactéries. Les lectures sont faites 48 heures après une
incubation à 37 °C. Les milieux solides utilisés
sont :
- Eosine Bleu de Méthylène pour la
détermination de Escherichia coli dont les colonies sur ce
milieu ont un diamètre de 2 à 3 mm et sont de couleur violette
très foncée avec un reflet métallique lorsqu'on les
examine à la lumière réfléchie.
- Trypcase-Sulfit-Neomycin permet de déterminer les
Clostridium perfringens qui y prennent une coloration noire.
- la gélose de Slanetz qui permet d'isoler les
streptocoques qui y apparaissent entourés d'une auréole jaune.
Il s'agit surtout d'étudier les
paramètres indicateurs de pollution fécale dans des
échantillons d'eau de puit prélevé non loin de la berge du
lac Nokoué à Ahouansori Towéta 1. Seront
étudiées les teneurs de ces eaux en :
- coliformes totaux ;
- coliformes fécaux ;
- Escherichia coli qui est un indicateur des
pollutions fécales récentes ;
- Clostridium perfringens, indicateur des pollutions
fécales anciennes ;
- streptocoques fécaux pour calculer le
rapport Escheria coli / streptocoques
fécaux.
Si ce rapport est supérieur à 4, la
contamination fécale est d'origine humaine ; s'il est
inférieur à 1, la contamination fécale est d'origine
animale (BABA-MOUSSA, 1994).
- quelques germes pathogènes comme les staphylocoques
et shigella seront recherchés
dans ces eaux.
III -REVUE DE LA LITTERATURE
Beaucoup de chercheurs se sont intéressés aux
problèmes du lac Nokoué. En effet, la problématique de
notre sujet d'étude relève d'une préoccupation plus
globale à savoir : environnement, santé publique et
développement durable. Des études antérieures ont
déjà mis en évidence les relations souvent très
étroites d'une part, entre l'environnement et l'eau dans ce milieu et
d'autre part, l'eau et la santé des populations lacustres et riveraines.
Il est notamment démontré que les excrétas rejetés
dans le lac constituent la plus importante source de pollution
bactériologique et que les dépôts de branchages d'acadja
sont la principale source de celle organique (KOUCHADE ,2002).
Dans le village de Ganvié, sur le lac, les
déjections animales et humaines constituent les principales sources de
pollution (FOLAL ,2001)
L'interaction entre l'écosystème lacustre et
celui lagunaire littoral a été bien montré par TEXIER et
COLLEUIL (1979). Il en est de même entre cet
écosystème et la nappe phréatique de Cotonou. Or des
études ont révélé que les eaux des puits de la
ville de Cotonou sont polluées par des germes bactériologiques,
notamment celles de BOSSOU (2001) d'où l'intérêt de la
présente étude.
La possibilité de mise en valeurs des
écosystèmes aquatiques du Sud Bénin dans une perspective
de développement durable, existe (BAGLO, 1980). Il s'agit en fait d'un
milieu lacustre très dynamique BOKONON-GANTA (1989) où
les populations sont très exposées aux maladies hydriques CLEDJO
(1999).
L'impact du trafic des produits pétroliers sur le lac
Nokoué et la lagune de Cotonou a occasionné la très forte
pollution chimique occasionnée par le déversement des
hydrocarbures aromatiques polycycliques dans le lac (TOSSOU 2000). Les
métaux lourds (plomb, cuivre et zinc) au niveau de la zone urbaine du
lac Nokoué et du chenal de Cotonou ont un impact négatif sur les
huîtres
(SENOUVO 2002)
L'état des lieux des plans
d'eau du Sud Bénin (ROCHE INTERNATIONAL 2000) a
révélé dans le lac Nokoué, la présence de
polluants chimiques, microbiologiques et des matières organiques.
L'élaboration de la politique
d'assainissement des eaux usées domestiques par la SONEB au
Bénin : cas de la ville de Cotonou a révélé
que les eaux usées domestiques de la ville de Cotonou polluent la nappe
phréatique (DOVONOU 2004).
Le système qualité de la
pollution du lac Nokoué est pollué par des agents chimiques et
bactériologiques (TODJINOU, 2004).
La gestion des zones humides dans la
plaine côtière de Bénin : cas de Cotonou ouest est
à la base de la fragilité des écosystèmes
aquatiques continentaux (TODJINOU, 2004)
La gestion des excréta humains
dans une localité située sur la berge du lac Nokoué :
cas de Ahouansori Towéta 1 est très mauvaise car les
excrétas des habitants de ce quartier provoquent la pollution
bactériologique du lac et de la nappe phréatique (LIMA et
PADONOU, 2006)
L'évaluation de la pollution des eaux continentales par
les métaux toxiques dans la rivière Okpara et le lac
Nokoué a aboutit au résultat selon lequel les métaux
lourds se retrouvent dans l'eau du lac Nokoué, dans les sédiments
du lac et dans l'organisme des poissons de ce lac à des concentrations
supérieures à la normale (AGONKPAHOUN 2006).
La plupart des auteurs ci dessus cités ont
montré que le lac Nokoué est soumis à diverses formes de
pollution. Nous avons choisi le thème intitulé
« Pollution des plans d'eau du Sud
Bénin et risques écotoxicologiques : cas du lac
Nokoué » pour attirer l'attention des différents
acteurs impliqués dans la gestion des eaux de surface au Bénin
sur l'urgence de revoir le mode de gestion de lac Nokoué et les impacts
que les divers polluants rejetés dans cet écosystème
pourraient avoir sur la diversité biologique du lac et même sur
les populations riveraines et lacustres qui s'alimentent en produits
halieutiques provenant de ce lac. Tel que le lac est géré
actuellement, il risque de disparaître de lui-même et pourrait
engendrer plus tard des problèmes d'écosanté.
CHAPITRE II : RESULTATS DES ANALYSES
PHYSICO-CHIMIQUES, BACTERIOLOGIQUES ET DISCUSSION
I - RESULTATS DES ANALYSES PHYSICO-CHIMIQUES ET
BACTÉRIOLOGIQUES
A - Paramètres physico-chimiques
étudiés
Il s'agit pour l'essentiel de paramètres indicateurs de
pollution. Ils ont été mesurés sur le terrain et
analysés dans les laboratoires de la Direction de l'Hygiène et de
l'Assainissement de Base. La grille du Tableau I permet d'apprécier ces
paramètres que sont : la température, la
conductivité, le potentiel d'hydrogène, la teneur en
dioxygène dissous, les matières solides en suspension, la demande
biochimique en oxygène pour cinq jours, la demande chimique en
oxygène, la teneur en nitrate, la teneur en nitrite et enfin la teneur
en ammonium.
Tableau I : Grille multi usages des
critères d'appréciation globale de la qualité de
l'eau
Qualité décroissante
|
Excellente
|
Bonne
|
Passable
|
Médiocre
|
Pollution
|
Classe de qualité
|
1A
|
1B
|
2
|
3
|
4
|
Température (°C)
|
< 20
|
de 20 à 22
|
de 22 à 25
|
de 25 à 30
|
> 30
|
Conductivité (us/cm)
|
< 400
|
400 à 750
|
750 à 1500
|
1500 à 3000
|
-
|
pH
|
6,5-8,5
|
6,5-8,5
|
6,5-8,5
|
5,5-9,5
|
<5,5 ou > 9,5
|
O2 dissous (mg/L)
|
> 7
|
5 à7
|
3 à 5
|
< 3
|
-
|
Matière en Suspension (mg/L)
|
0
|
< 30
|
-
|
30 à 70
|
< 70
|
DBO 5 (mg/L)
|
< 3
|
3 à 5
|
5 à 10
|
10 à 25
|
25
|
DCO (mg/L)
|
< 20
|
20 à 25
|
25 à 40
|
40 à 80
|
> 80
|
Nitrates (mg/L)
|
0
|
< 44
|
-
|
44 à 100
|
> 100
|
Ammonium (mg/L)
|
< 0,1
|
de 0,1 à 0,5
|
de 0,5 à 2
|
de 2 à 8
|
> 8
|
Source : BEAUX,
1998.
1. La température
La température influe sur la plupart des processus
chimiques et biologiques ayant lieu dans l'eau.
Sur l'ensemble des sites, les températures varient en juin
de 22,4°C à 28°C, avec une moyenne de 25,2°C et entre
26,8°C et 28,5°C, en septembre avec une moyenne de 27,6°C
(Figure 2).
Figure 2 : Températures des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées. (2007)
2. La salinité
Les résultats obtenus révèlent que la
salinité varie considérablement d'une saison à une autre
et d'un lieu à un autre tel que illustré par la Figure 3.Elle
présente des teneurs très basses en Septembre alors qu'en Juin
ces valeurs sont élevées.
Figure 3 : Salinités des eaux
du lac Nokoué selon les stations sélectionnées. (2007)
Les mesures sont faites en Juin car cette période
correspond à la grande saison des pluies au sud Bénin. Les
mêmes mesures sont reprises en Septembre pour évaluer l'apport des
eaux en provenance de l'intérieur du pays.
3. La conductivité électrique
Les mesures de la conductivité électrique sont
récapitulées sur la Figure 4.
Figure 4 : Conductivités électriques
des eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
Les valeurs moyennes de la conductivité
électrique sur l'ensemble des sites en juin et septembre (respectivement
1025 et 1073,3 ìs/Cm) sont largement supérieures à la
norme de qualité admise de 400 ìs/Cm.
4. Le potentiel d'hydrogène (pH)
Les valeurs de pH obtenues en juin sont comprises entre 6,05
à 7,80. En septembre elles varient de 6,25 à 7,80. Pour
l'ensemble des sites, les valeurs moyennes du pH sont de 6,92 et 7,0 en juin et
septembre.
Les valeurs de pH mesurées sur les différents
sites sont récapitulées sur la Figure 5.
Figure 5 : Potentiels d'hydrogène des eaux du
lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
5. Les matières solides en suspension
(MES)
L'analyse des matières solides en suspension permet de
connaître la quantité de matières non dissoutes
présente dans un échantillon.
Les MES biodégradables contribuent de façon
significative à la demande en oxygène et occasionnent la
diminution de la concentration en oxygène dissous dans le milieu
aquatique (ROCHE INTERNATIONAL, 2000).
Les résultats obtenus se présentent comme suit
sur la Figure 6.
Figure 6 : Matières solides en suspension des
eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
6. La teneur en oxygène dissous
Les valeurs mesurées sur les sites sont sur la Figure
7.
Figure 7 : Teneurs en oxygène dissous des
eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
7. La Demande Biochimique en Oxygène
(DBO5)
Les résultats enregistrés sont
récapitulés sur la Figure 8.
Figure 8 : Demande biochimique en oxygène
des eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007)
8. La Demande Chimique en Oxygène. (DCO)
Les mesures de DCO effectuées révèlent
que sa valeur varie d'un endroit à un autre. Sur l'ensemble des sites,
les concentrations moyennes de DCO obtenues en juin et septembre sont
respectivement de 253,2 et 252,2 mg/L. Les résultats enregistrés
sont sur la Figure 9.
Figure 9 : Demande chimique en oxygène des
eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
9. L'ammonium
L'évaluation de la teneur en ammonium permet de
constater que les concentrations les plus élevées sont
observées à Abomey-Calavi, et Aguégué tant en juin
qu'en septembre comme indiqué sur la Figure 10.
Figure 10 : Teneur en ammonium des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées (2007).
10. Le phosphate
Les résultats issus du dosage du phosphate dans les
eaux des différents sites sont enregistrés
sur la Figure 11.
Figure 11 : Teneur en phosphate des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées (2007).
11. Le nitrate
Les nitrates sont des composés azotés qui
subissent un véritable cycle de formation dit cycle d'azote .Les teneurs
mesurées sont portées sur la Figure 12.
Figure 12 : Teneur en nitrate des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées (2007).
Les résultats obtenus montrent qu'en juin et septembre les
concentrations de nitrates sont très variables. Ceci est dû
surtout à l'apport de grandes quantités de nitrate par les eaux
venues de l'intérieur du pays.
12. Le nitrite
Les nitrites proviennent de la réduction des nitrates sous
l'influence des bactéries. Leur présence indique un état
de pollution critique de l'eau. La figure 13 récapitule les
résultats enregistrés.
Figure 13 : Teneur en nitrites des eaux du lac
Nokoué selon les stations sélectionnées (2007).
B - Paramètres bactériologiques
étudiés
1. Les coliformes fécaux
Les résultas révèlent d'une part des
teneurs de coliformes fécaux variant de 2000 à 6000/100 ml en
juin (saison des pluies) et d'autre part des quantités fluctuant entre
1000 et 11200/100 ml en septembre (fin de la petite saison sèche) alors
que la norme admise pour une eau saine est de 100 / 100ml.
En septembre, la plus forte teneur est constatée à
Ahouansori (11200/100 ml).
Sur la plupart des sites, les teneurs en coliformes
fécaux obtenus sont largement supérieures à la norme de
qualité admise au Bénin pour l'eau potable qui est de 0/100 ml.
La figure 14 présente ces résultats.
Figure 14 : Teneur en coliformes
fécaux des eaux du lac Nokoué selon les stations
sélectionnées
(2007).
2. Les coliformes totaux
La plupart des sites étudiés ont montré que
le nombre de coliformes totaux fluctue de 4000 à 6000/100 ml en juin et
varie entre 2000 et 14000/100 ml en septembre tel que porté sur la
Figure15.
Figure 15 : Teneur en coliformes totaux des eaux du
lac Nokoué selon les stations
Sélectionnées (2007.)
3. Les streptocoques fécaux
Les teneurs de streptocoques fécaux varient de 500
à 4.000/100 ml en juin sur l'ensemble des sites ; en septembre,
elles fluctuent entre 110 et 1500/100 ml. La Figure 16 présente les
résultats obtenus.
Figure 16 : Teneur en streptocoques fécaux
des eaux du lac Nokoué selon les stations sélectionnées
(2007).
4. Résultat des analyses bactériologiques de
l'eau des puits de Ahouansori Towéta 1
Ces résultats sont portés dans le Tableau II.
Tableau II : Résultats des analyses
bactériologiques de l'eau de certains puits de Ahouansori
Towéta 1
Paramètres
Sites
|
Germes totaux
(1 ml)
|
Escherichia
Coli (100 ml)
(1)
|
Streptocoques
Fécaux (100 ml)
(2)
|
1/2
|
Clostridium perfringens (100 ml)
|
Staphylocoques
(100 ml)
|
Salmonella
et Shigella
(100ml)
|
Puits 1
|
700
|
1100
|
120
|
9
|
1500
|
8000
|
450
|
Puits 2
|
200
|
1600
|
280
|
6
|
1400
|
7000
|
400
|
Puits 3
|
350
|
1500
|
250
|
6
|
1800
|
7500
|
250
|
Puits 4
|
300
|
1900
|
200
|
9
|
1600
|
6000
|
300
|
Puits 5
|
600
|
2200
|
300
|
7
|
2000
|
8000
|
500
|
Ce tableau montre que les eaux prélevées dans
tous les puits 1 à 5 sont sujettes à une pollution
bactériologique d'origine fécale.
C- Sources de pollution du lac Nokoué
1 - Les déchets solides
Plusieurs types de déchets sont recensés dans
cette catégorie.
Ils proviennent non seulement des ménages des villages
situés sur le lac mais aussi des villages ou quartiers
périphériques. Ces ordures ménagères sont
déversées directement dans le lac ou sur la berge.
|
Rejet de déchets solides ménagers
|
Localités
|
Dans le lac
|
Sur la berge du lac
|
Cotonou
|
43
|
56
|
Sèmè-Podji
|
0
|
100
|
Ganvié
|
100
|
0
|
Tableau III: Nombre de ménages (en % des
enquêtés) évacuant les ordures ménagères dans
le
lac Nokoué ou sur la
berge
Les résultats de ce tableau révèlent
qu'en général, une forte proportion de population lacustre
rejette les ordures dans le lac Nokoué. En effet, 66% des personnes
interrogées déversent les déchets dans le lac alors que
35% les jettent sur la berge. A Cotonou, 43% des ménages se
débarrassent des déchets solides en les rejetant dans le
lac ; les 57% restants les évacuent sur la berge. Par contre
à Ganvié, tous les déversent dans le lac.
Des observations directes effectuées sur le terrain
ont permis de constater le long du lac d'une part, des dépotoirs
d'ordures dans 4% des villages ou quartiers lacustres puis d'autre part dans le
lac, des déchets flottants et des ruines d'habitation au niveau de tous
les villages visités.
Les rejets anarchiques d'ordures par les ménages sont
dus à l'inexistence d'un système de collecte dans le milieu
lacustre.
A Cotonou, les nombreux rejets sur la berge expliquent la
présence de plusieurs dépotoirs d'ordures. Le plus grand est
localisé à Ahouansori (Photo 1).
Quelques structures privées de pré collecte
d'ordures dans certains quartiers de Cotonou viennent également
déverser les déchets (ménagers et biomédicaux) sur
la berge du lac Nokoué à Ahouansori, Agbato, Gankpodo, Ladji et
Minontchou.
Au niveau des parties non marécageuses de la berge,
certains habitants mettent feu aux dépotoirs lorsque leur taille devient
importante.
Au total, tous les grands dépotoirs recensés
autour du lac Nokoué se trouvent dans la ville de Cotonou. En
période de crue et de pluie abondante, ces décharges sont
envahies par les eaux et, une partie importante des déchets est
charriée vers le lac. Il faut noter qu'à
Sèmè-Podji, bien que toutes les personnes interrogées
affirment rejeter les ordures sur la berge, aucun dépotoir n'a
été observé. En effet, les ordures produites en faible
quantité dans cette commune sont soit éparpillées dans des
marécages, soit brûlées.
Les déchets solides jetés dans le lac ou sur la
berge sont constitués en partie de matières putrescibles ;
ils contribuent surtout à la contamination bactériologique du
lac et à la pollution par les matières organiques. Les
matières organiques sont définies comme étant des
matières oxydables qui nécessitent pour leur décomposition
une certaine quantité d'oxygène. Elles sont
considérées comme des matières polluantes car elles
appauvrissent le milieu en oxygène.
Une partie de ces ordures est composée des
éléments tels que : les amas de ferrailles, les piles et
batteries usées, les appareils électroménagers hors
d'usage, les déchets biomédicaux provenant des cliniques ou
cabinets médicaux privés et retrouvés dans les ordures
ménagères (pansements, mercure des thermomètres
cassés, seringues et aiguilles hypodermiques ). Ces déchets
favorisent la présence des polluants chimiques dans le lac. Le Tableau
IV récapitule les principaux dépotoirs situés sur la berge
du lac Nokoué.
Tableau IV : Principaux dépotoirs
d'ordures autour du lac Nokoué
N°
|
Sites
|
Hauteur des décharges (m)
|
Coordonnées géographiques en degré
|
Longitude E
|
Latitude N
|
1
|
Ladji
|
0,70
|
002°26'01,4
|
06°23'22,9
|
2
|
1,19
|
002°25'48,7
|
06°23'34,4
|
3
|
Ahouansori
|
0,85
|
002°25' 15,0
|
06°23'18,5
|
4
|
2,00
|
002°25'16,7
|
06°23'18,5
|
5
|
0,90
|
002°25'19,0
|
06°23'18,5
|
6
|
Minontchou
|
1,20
|
002°27'05,8
|
06°23'37,2
|
7
|
1,15
|
002°27'02,7
|
06°23'38,1
|
8
|
Gankpodo
|
1,05
|
002°27'0,7
|
06°23'35,8
|
9
|
0,95
|
002°26'54,8
|
06°23'39,6
|
10
|
0,98
|
002°26'51,4
|
06°23'41,8
|
11
|
Agbato
|
1,18
|
002°26'15,7
|
06°23'18,4
|
12
|
1,55
|
002°26'15,8
|
06°23'18,2
|
13
|
1,45
|
002°26'16,0
|
06°23'11,7
|
Photo 1 : Dépotoir d'ordure situé sur
la berge du lac Nokoué à Ahouansori (haut de 2 m)
2 - Les déchets liquides
a) Les eaux usées
Les eaux usées domestiques sont classées dans la
catégorie des déchets liquides. Elles regroupent les eaux de
vaisselle, de lessive, de bain et de cuisine.
Dans ce cas également, l'inexistence d'un système
de collecte des eaux usées contraint la population lacustre à
rejeter ces déchets dans le lac ou sur la berge. Le Tableau V
présente la statistique de l'évacuation des eaux usées.
Tableau V : Nombre de ménages (en % des
enquêtés) évacuant les eaux usées dans le lac
Nokoué ou sur la berge
Localités
|
Evacuation des eaux usées
|
Dans le lac
|
Sur la berge
|
Cotonou
|
53 %
|
47%
|
Sème-Podji
|
0%
|
100%
|
Ganvié
|
100%
|
0%
|
Au total, la majorité des ménages
interrogés, plus précisément les 69% déversent les
eaux usées dans le lac tandis que les 31% restants en jettent sur la
berge. Par exemple, à Cotonou et Ganvié les
proportions de ménages qui rejettent les eaux
usées dans le lac sont respectivement de 53%, et 100%. A
Sèmè-Podji par contre, le rejet se fait sur la berge.
Les eaux usées jetées dans le lac par les
ménages contribuent non seulement à la pollution chimique du lac
par des apports en phosphates, ammonium, nitrates et nitrites, mais aussi
à la pollution organique car ces eaux usées domestiques
contiennent aussi des matières organiques biodégradables.
b) Les excréta.
Les excréta constituent aussi un type de déchet
liquide, ils sont produits en abondance dans tout lieu de regroupement humain.
Ils proviennent des Hommes et des animaux.
c) Les déjections humaines
Dans les milieux lacustres les déjections humaines ont
pour destination le lac ou la berge. (Tableau VI).
Tableau VI : Nombre de ménages (en %)
rejetant les matières fécales dans le lac Nokoué ou
sur la berge
Localités
|
Latrines publiques sans fosse
|
Latrines privées sans fosse
|
A partir de pirogue
|
A partir de la case
|
Cotonou
|
23
|
17
|
43
|
0
|
17
|
Sèmè-Podji
|
0
|
0
|
30
|
0
|
70
|
Ganvié
|
0
|
0
|
57
|
43
|
0
|
Les résultats présentés dans ce tableau
révèlent que seulement 9% des personnes interrogées
disposent d'une latrine sans fosse installée sur le lac, le reste (91%)
rejettent les matières fécales soit sur la berge, dans une
latrine publique construite sur le lac, soit à partir d'une pirogue ou
de leur case sur pilotis.
Au total, une forte proportion de personnes (87%) rejettent
les matières fécales dans le lac contre une faible proportion de
personnes (13%) qui les mettent sur la berge. A Ganvié, toutes les
personnes
interrogées rejettent les matières
fécales dans le lac. Par contre 83% et 30% des interrogés en
rejettent dans le lac respectivement à Cotonou et Sème-Podji. Les
17% et 70% restants respectifs en rejettent sur la berge.
En zone urbaine du lac Nokoué, particulièrement
à Cotonou, 44 latrines sans fosse dont 25 publiques et 19 privées
sont installées sur le lac. La particularité des latrines
publiques est que l'accès est subordonné au paiement d'une somme
de 25 FCFA. La latrine publique la plus fréquentée se trouve
à Agbato (Photo 2). Elle accueille en moyenne 95 personnes par
jour ; parmi celles-ci, on compte un grand nombre de conducteurs de taxi
moto (65%). A Ahouansori et Agbodjèdo, les latrines les plus
fréquentées accueillent respectivement 38 et 25 personnes en
moyenne par jour. Le Tableau VII présente la répartition des
latrines en zones urbaines et sur le lac Nokoué.
Tableau VII : Latrines installées en zones
urbaines du lac Nokoué
Villages ou quartiers
|
Nature de latrine
|
Total
|
Latrines publiques
sans fosse
|
Latrines privées
sans fosse
|
Agbato
|
09
|
06
|
15
|
Agbodjèdo
|
00
|
07
|
07
|
Ahouansori
|
03
|
03
|
06
|
Gankpodo
|
01
|
02
|
03
|
Ladji
|
02
|
01
|
03
|
Minontchou
|
02
|
04
|
06
|
Vossa
|
02
|
00
|
02
|
Yenawa
|
00
|
02
|
02
|
Total
|
19
|
25
|
44
|
Agbato possède le plus grand nombre de latrines sans
fosse ; viennent ensuite Agbodjèdo avec 7 latrines sans fosse puis
enfin, Ahouansori et Minontchou avec chacun 6 latrines sans fosse.
En période de crue, les déjections
déposées sur la berge sont envahies par l'eau et ramenées
dans le lac.
Photo 2 : Latrines publiques installées sur
le lac Nokoué à Agbato et bidons d'essence plongés
dans l'eau .
d) Les déjections animales
Le cheptel animal des quartiers ou villages lacustres est surtout
composé de bovins, ovins, caprins, porcins et volaille. Soixante huit
pour cent des ménages interrogés élèvent des
animaux domestiques. Parmi ces éleveurs, on compte 66% d'éleveurs
de porcs, 32% de moutons chèvres, 75% de volaille et 6% de boeufs ;
ces pourcentages se justifient par le fait que certains habitants
élèvent à la fois plusieurs catégories d'animaux
(Tableau VIII ). A certains endroits, les animaux sont dans des enclos, mais
dans d'autres, ils errent sur la berge et dans l'eau (Photo 3).Ces enclos sont
des lieux de production d'importante quantité de lisier (urines et
matières fécales). Le fumier produit est rejeté dans le
lac lors du nettoyage des parcs par les propriétaires.
Photo 3 : Porcs en divagation sur la berge du lac
à Mènontin
Tableau VIII : Nombre d'éleveurs (en %
des enquêtés) rejetant les cadavres d'animaux et les
déjections animales dans
le lac ou sur la berge
Localités
|
Eleveurs de porcs
|
Eleveurs de volaille
|
Eleveurs de moutons et chèvres
|
Eleveurs de boeufs
|
Cotonou
|
72
|
78
|
44
|
0
|
Sèmè-Podji
|
83
|
67
|
1
|
0
|
Ganvié
|
62
|
72
|
24
|
7
|
Les résultats obtenus sur le comportement sanitaire des
éleveurs vis-à-vis des animaux se présentent dans le
Tableau IX.
Tableau IX : Nombre d'éleveurs (en %
des enquêtés) qui jettent d'animaux domestiques dans
le lac
Localités
|
Cadavres d'animaux
|
Déjections animales
|
Rejet dans le lac
|
Rejet sur la berge
|
Enterrés
|
Rejet dans le lac
|
Rejet sur la berge
|
Cotonou
|
38
|
33
|
27
|
33
|
66
|
Sèmè-Podji
|
0
|
33
|
66
|
0
|
100
|
Ganvié
|
100
|
0
|
0
|
93
|
6
|
Les cadavres d'animaux sont rejetés dans le lac, sur la
berge ou enterrés.
En effet, 67% des ménages jettent les animaux morts dans
le lac, 12% les abandonnent sur la berge alors que 19% les enterrent.
Les déjections animales sont en majeure partie dans le
lac. En réalité, 62% des ménages se débarrassent de
ces déchets en les déversant dans le lac alors que 37% les
abandonnent sur la berge. Trente trois pour cent, et 93% des ménages
rejettent ces déjections dans le lac respectivement à Cotonou, et
Ganvié.
Les éleveurs producteurs de lisiers (urine et
matières fécales) sont des sources majeures de pollution
azotée : un porc de 100 kg élimine environ 1 m3
de lisier par an, soit 5,5 kg d'azote. (BEAUX, 1998).
Les matières fécales en général
contribuent surtout à la présence dans le lac des polluants
inorganiques azotés (ammonium, nitrates et nitrites), phosphorés
(phosphates) et des micro-organismes (bactéries par exemple).
3 - Les polluants résultant de certaines
activités humaines
a) Les déchets issus des
activités de pêche
Ces déchets sont constitués de branchages
d'acadja abandonnés dans le lac après leur utilisation et des
filets usés.
b) Les branchages utilisés pour
réaliser les acadjas
Les acadjas représentent des systèmes
traditionnels d'élevage et de capture de poissons. Leur
réalisation nécessite l'utilisation d'une quantité
importante de branchages.
Tableau X : Evolution du nombre des
acadjas et leur superficie dans le lac Nokoué
Année
|
Nombre d'acadjas
|
Superficie totale en ha
|
1959
|
31.056
|
235
|
1970
|
5.389
|
148
|
1981
|
589
|
311,8
|
1988
|
-
|
4.000
|
1996
|
9078
|
5.931,1
|
Source : GBAGUIDI
(1997).
Photo 4 :
Stock d'acadjas en attente d'être déversé dans le lac
à Calavi
Ces branchages sont en partie à la base de la pollution
organique de l'eau du lac et les risques écotoxicologiques sont
liés aux réactions chimiques produites lors de leur
décomposition.
La densité moyenne de branchages utilisés dans le
lac Nokoué est de 2468 fagots/ha par an (AGLINGLO, 1998). Le nombre
d'acadjas qui est de 589 en 1981 sur une superficie totale de 311,8 ha passe
à 9078 en 1996 pour une superficie de 5931,1 ha. Ces chiffres sont
actuellement largement au dessus de ces valeurs.
Tableau XI : Nombre de pêcheurs ayant
placé des acadjas dans le lac Nokoué
Localités
|
Nombre en %
|
Cotonou
|
56
|
Sèmè-Podji
|
67
|
Ganvié
|
62
|
Vêkky
|
67
|
Soixante un pour cent des pêcheurs interrogés ont
placé des acadjas dans le lac. Tous ceux-ci y abandonnent les branchages
ayant servi à construire ces acadjas jusqu'à leur
décomposition totale. A Sèmè-Podji, 66% des pêcheurs
rencontrés ont placé des acadjas dans le lac alors que 55% et
61% y ont respectivement placé à Cotonou et Ganvié.
Les tarets (Taredos petiti et Bankia
badidaensis) d'origine marine contribuent activement à la
dégradation des branchages en se fixant sur ces dernières.
La décomposition des branchages d'acadjas permet
d'affirmer que ces dernières contribuent surtout à la pollution
du lac Nokoué par les matières organiques.
c) Les filets usés
Les filets usés quant à eux, sont jetés
dans le lac, sur la berge ou bien conservés. La majeure partie des
pêcheurs rejette ces filets dans le lac.
Tableau XII : Nombre de pêcheurs (en
% des enquêtés) ayant jeté ou conservé les filets
usés
Localités
|
Rejet dans le lac
|
Rejet sur la berge
|
Conservation
|
Cotonou
|
33
|
39
|
28
|
Sèmè-Podji
|
0
|
67
|
33
|
Ganvié
|
86
|
0
|
14
|
d) Les produits pétroliers
Les produits pétroliers (essence, huile à
moteur, et gas-oil) sont déversés dans le lac volontairement ou
accidentellement lors des transports, de la commercialisation et au moment des
vidanges des moteurs.
Tableaux XIII : Nombre de transporteurs de
produits pétroliers
Localités
|
Nombre de transporteurs en %
|
Cotonou
|
33
|
Sèmè-Podji
|
33
|
Ganvié
|
38
|
Parmi les conducteurs de barque motorisée
rencontrés, environ 37% transportent des produits pétroliers.
Lors des transports, des déversements volontaires se font pour
équilibrer les barques surchargées afin d'éviter les
naufrages ou bien pour diminuer la charge dans le but d'échapper aux
poursuites douanières. Quant aux déversements accidentels, ils
sont dus aux éclatements de bidons usagers et au chavirement des barques
surtout lors des orages ou des forces de courants non maîtrisables par
les conducteurs. Cinquante cinq pour cent des transporteurs interrogés
ont déjà subi des accidents au cours des trafics.
Les destinations habituelles de ces produits
pétroliers sont : Yénawa, Agbato, Ladji, Ahouansori,
Abomey-Calavi (Photo 5), Zogbo, Godomey, Sô Tchanhoué, Sô
Zounko, Aguégué, Kétonou, Ganvié, Tchonvi et
Davatin.
Un total de 28 points de commercialisation de produits
pétroliers installés sur le lac Nokoué ont
été recensés. Les résultats se présentent
comme suit :
Tableau XIV : Nombre de points de vente de
produits pétroliers installés sur le lac
Localités
|
Ladji
|
Ahouansori
|
Abomey-
Calavi
|
Ganvié
|
Sô Tchanhoué
|
Sô Zounko
|
Total
|
Nombre
|
03
|
05
|
01
|
09
|
06
|
04
|
28
|
Ganvié présente le nombre de points de
commercialisation le plus élevée (09) ; Sô
Tchanhoué le suit avec 6 points. A chacun de ces lieux de vente, des
produits se déversent (lors des ventes ou des chutes de bouteilles
remplies de produits) dans le lac (Photo 2).
Photo 5: Point de vente de produits pétroliers
près le lac Nokoué à Abomey-Calavi.
Les conducteurs de barques motorisées effectuent 1
à 2 fois par mois la vidange de leur moteur. Ainsi, 72% et 28% de ces
conducteurs interrogés font respectivement la vidange 1 fois par mois et
2 fois par mois à Cotonou comme l'indique le Tableau XV.
Tableau XV : Fréquence de vidanges des
moteurs
Localités
|
Nombre de personnes en %
|
1 fois /mois
|
2 fois /mois
|
Cotonou
|
72
|
33
|
Sèmè-Podji
|
28
|
16
|
Ganvié
|
76
|
24
|
Une quantité d'au moins 0,25 litre d'huile à
moteur est retirée à chaque vidange ; cette huile est
jetée dans le lac, sur la berge ou conservée. Une grande partie
des conducteurs se débarrassent de l'huile de vidange en la jetant dans
le lac.
Tableau XVI : Nombre de personnes (en %
des enquêtés) rejetant ou conservant l'huile de
vidange
Localités
|
Rejet dans le lac
|
Rejet sur la berge
|
Conservation
|
Cotonou
|
72
|
16
|
11
|
Sèmè-Podji
|
33
|
66
|
0
|
Ganvié
|
71
|
0
|
28
|
Au total, 65% de ces conducteurs déversent l'huile de
vidange dans le lac ; 15% les rejettent sur la berge alors que 20% en
conservent pour un usage personnel.
Tableau XVII : Types de déchets
rejetés dans le lac
Déchets solides
|
Déchets liquides
|
Autres
|
Sachets en plastique
|
Eau de lessive
|
Huile de vidange
|
Chaussures
|
Eau de vaisselle
|
Essence
|
Pneus
|
Eau de bain
|
Pétrole
|
Vieux filets
|
Eau de cuisine
|
Gaz oil
|
Boîtes de conserves
|
Déjections animales
|
|
Ustensiles métalliques
|
Déjections humaines
|
|
Produits d'emballage (papiers, cartons)
|
|
|
Vêtements usés
|
|
|
Restes d'aliments
|
|
|
Détritus des produits de pêche (coquilles de
mollusque, carapaces de crustacées, écailles et viscères
de poissons)
|
|
|
Charbon de bois
|
|
|
Feuilles sèches ou vertes
|
|
|
Branchages
|
|
|
Fragment de bois provenant des pirogues ou des ruines
d'habitation
|
|
|
Cadavres d'animaux
|
|
|
Piles usées
|
|
|
e) Les rejets des collecteurs d'eau dans le lac
Nokoué
Les caniveaux couverts et les collecteurs à ciel ouvert
qui rejettent des eaux pluviales et usées directement dans le lac se
trouvent en zone urbaine du lac Nokoué et plus précisément
à Cotonou.
Le projet d'assainissement des villes de Cotonou et de
Porto-Novo avait prévu en 1998 la construction de 70 km de collecteurs
d'eau à Cotonou. Ce système devrait drainer une superficie de
2837 ha et un volume annuel des eaux de ruissellement évalué
à 14,3 millions de mètres cubes dont 10,5 millions de
mètres cubes seront déversés dans le lac Nokoué par
l'intermédiaire de 6 exutoires.
Le Tableau XVIII montre qu'actuellement, les eaux urbaines
parviennent directement au lac Nokoué par l'intermédiaire de 6
exutoires.
Tableau XVIII : Principaux
débouchés des collecteurs d'eau à ciel ouvert et caniveaux
couverts dans le
lac
N°
|
Sites
|
Coordonnées géographiques en degré
|
Longitude E
|
Latitude N
|
1
|
Rejets urbains du collecteur d'eau de Yénawa
|
002°27'44,6
|
06°23'32,7
|
2
|
Rejets urbains du caniveau couvert de Gankpodo
|
002°26'49,6
|
06°23'42,6
|
3
|
Rejets urbains du caniveau couvert de Gankpodo
|
002°26'48,9
|
06°23'42,7
|
4
|
Rejets urbains du collecteur d'eau d'Agbato
|
002°26'15,5
|
06°23'19,0
|
5
|
Rejets urbains du collecteur d'eau d'Ahouansori
|
002°25'15,6
|
06°23'18,3
|
6
|
Rejets urbains du caniveau couvert de Vossa
|
002°24'51,4
|
06°23'14,7
|
En somme, trois collecteurs d'eau à ciel ouvert et trois
caniveaux couverts ont été localisés à
Cotonou.
Photo 6 : Débouché du
collecteur d'eaux pluviales de Yénawa à Cotonou.
En se référant d'une part aux prévisions
du projet d'assainissement des villes de Cotonou et de Porto-Novo et d'autre
part au système actuel de collecte des eaux, système formé
par l'ensemble des 6 canaux d'évacuation d'eau, il ne sera pas
exagéré d'évaluer à environ 10,5 millions de
mètres cubes par an la quantité d'eau de ruissellement
rejeté dans le lac Nokoué et contenant d'énorme
quantité de polluants.
Dans ces canaux, la population riveraine jette quotidiennement
toutes sortes de déchets liquides (eau de cuisine, de lessive, de
vaisselle et des matières fécales) et des ordures.
Les eaux pluviales déversées dans le lac par
l'intermédiaire des 6 exutoires sont donc contaminées par les
déchets ménagers (solides et liquides). Ainsi, les collecteurs
à ciel ouvert et les caniveaux couverts contribuent par leurs rejets,
à la pollution chimique, organique et micro biologique du lac
Nokoué.
f) Les apports d'autres plans
d'eau
Les apports mis ici sont ceux du fleuve Ouémé,
du chenal de Cotonou et de la mer.
- Les apports du fleuve Ouémé
La rivière Sô et le fleuve Ouémé
alimentent le lac Nokoué en eau douce. Le débit de crue moyen de
l'Ouémé est de l'ordre de 800 m3/s. Quant au volume
d'eau douce de ces deux cours qui alimentent le lac Nokoué et la lagune
de Porto-Novo, il est de 6353 millions de mètres cubes par an
(SNC-LAVALIN, 1998).
Des résidus de pesticides organochlorés, comme
le lindane, le chlordane et le DDT (Dichloro-Diphenyl-Trichloroétane)
ont été signalés au niveau du fleuve Ouémé
par ROCHE INTERNATIONAL en 2000. Ces pesticides proviendraient des
insecticides, des herbicides utilisés dans le bassin versant de ce
fleuve. Par ailleurs, les engrais chimiques et les pesticides utilisés
dans les départements du nord et du centre surtout pour l'agriculture,
seraient aussi lessivés et transportés par le fleuve
Ouémé.
Le contact permanent entre le lac Nokoué et le fleuve
Ouémé favoriserait donc la présence des pesticides qui
sont constatés dans le lac Nokoué et qui sans doute se
retrouveraient dans l'organisme des poissons.
- L'influence de l'eau marine sur le lac
Nokoué
Le volume d'eau salée qui provient de la mer est de
1570 millions de mètres cubes par an (SNC-LAVALIN, 1998). L'intrusion
massive d'eau salée en période d'étiage entraîne une
prolifération des tarets (Taredos petit et Bankia
bagidaensis) qui contribuent à la destruction rapide des branchages
d'acadja. Par ailleurs, pendant cette période d'étiage, les
algues et plantes aquatiques (jacinthe d'eau par exemple) qui ont envahi le lac
pendant la crue, meurent et se décomposent en consommant de
l'oxygène.
Tous ces phénomènes qui se produisent
contribuent surtout à la pollution organique du lac Nokoué.
- Les apports du chenal de Cotonou
D'une longueur de 4,5 km et d'une largeur moyenne de 300 m, le
chenal de Cotonou est un couloir profond de 5 à 10 m ; il est
connecté au lac Nokoué par un entonnoir.
Dans le chenal de Cotonou et le long de celui-ci, sont
déversés quotidiennement des déchets solides provenant des
ménages et surtout du marché Dantokpa. Les décharges
d'ordures qui jonchent la bordure du chenal sont composées de
matières putrescibles, de déchets biomédicaux, d'appareils
usagers, de batteries, des amas de ferraille, etc. Des rejets de teinturiers
artisans de tissus dits sénégalais ou maliens sont à
signaler le long de ce chenal. En outre, d'autres rejets urbains et industriels
dans le chenal sont observés :
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales
d'Akpakpa-centre;
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales du
nouveau pont ;
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales de
Midombo
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales de
Hlacomey ;
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales de
Jéricho ;
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales du
marché Dantokpa ;
§ rejets urbains du collecteur d'eaux pluviales du
Collège d'Enseignement Général de Dantokpa ;
§ rejets d'eaux usées de la maternité
Lagune de Cotonou.
Grâce au contact entre le chenal de Cotonou et le lac
Nokoué, les nombreux déchets déversés dans ce
chenal sont entraînés vers le lac surtout en période
d'étiage. Les eaux du chenal, polluées par les déchets
solides et liquides contribuent donc à la pollution chimique, organique
et microbiologique du lac Nokoué.
Les rejets domestiques (solides et liquides) et les eaux des
collecteurs sont fortement chargés de matières organiques qui
s'oxydent en consommant de l'oxygène. Les divers rejets associés
surtout aux apports du chenal de Cotonou et du fleuve Ouémé
contribuent d'une part à la présence dans le lac Nokoué
des matières organiques, des contaminants microbiologiques (coliformes
fécaux, coliformes totaux, streptocoques, etc.) et d'autre part à
la présence des polluants chimiques (phosphates, nitrates, nitrites,
ammoniums, métaux lourds etc.) dans cet écosystème.
L'excès de la teneur en phosphates et nitrates induit
une croissance exagérée des végétaux aquatiques
notamment la jacinthe d'eau. Après leur mort, ces plantes surabondantes
sédimentent dans les eaux profondes, les bactéries qui les
décomposent consomment l'oxygène, le milieu s'appauvrit ainsi en
oxygène et il se forme de l'ammoniac. Ce phénomène qui
vient d'être décrit est appelé eutrophisation, il
représente donc un indice de pollution du lac. Il est à retenir
que 1 kg de phosphore dans un lac permet la production d'une tonne d'algues qui
nécessitera 140 tonnes d'oxygène pour se décomposer dans
les profondeurs (SERVETTAZ, 2001).
Par ailleurs, les produits pétroliers
déversés dans le lac y contribuent à la présence
des métaux lourds (plomb). Des pesticides sont également
observés grâce aux apports des plans d'eau qui sont en liaison
avec le lac Nokoué.
II - DISCUSSION : Risques
écotoxicologiques liés à la pollution du lac
Nokoué
Les résultats des analyses
physico-chimiques et bactériologiques des eaux du lac Nokoué sont
comparés aux normes de qualité des eaux. Au début du mois
de septembre, on observe un apport hydrique de la rivière Sô et du
fleuve Ouémé. On enregistre une augmentation de la
température sur tous les sites lorsqu'on se réfère aux
normes fixées dans le Tableau I. La température étant un
facteur très important pour le fonctionnement des
écosystèmes, sa variation entre 24 °C et 29 °C agira
sans doute sur les réactions métaboliques qui se produisent dans
l'eau du lac.
La diminution totale du taux de salinité
enregistrée en septembre s'explique par les apports en eau douce de la
rivière Sô et du fleuve Ouémé qui diluent l'eau du
lac. La baisse de la salinité favorise la prolifération des
espèces aquatiques plus précisément les jacinthes d'eau
qui en se développant empêchent la pénétration des
rayons solaires dans l'eau et contribuent à la raréfaction de
l'aération de l'eau ce qui est une menace pour les poissons.
Les valeurs moyennes de la conductivité
électrique en juin et septembre (respectivement 1025 et 1073,3
ìs/Cm) sont largement supérieures à la norme de
qualité admise de 400 ìs/Cm. Cette valeur moyenne indique que le
milieu est pollué. L'eau du lac serait inapte à la plupart des
usagers et pourrait constituer une menace pour la santé publique et
l'environnement.
L'examen des valeurs de pH obtenues montre que l'eau du lac
Nokoué passe d'une nature acide (pH<7) en juin à une nature
basique (pH>7) en septembre. Ces valeurs sont comprises dans l'intervalle de
la norme de qualité admise (6,5 - 8,5) et seraient favorables au
développement des espèces aquatiques.Pendant le mois de
septembre, en dehors de Ganvié et de la rivière Sô, les
teneurs des matières solides en suspension de tous les autres sites sont
inférieures à celles mesurées en juin. La norme de
qualité étant de 30 mg/L, on constate que à Abomey-Calavi
par exemple, la teneur en MES mesurée en septembre dépasse celle
de la norme. Ceci témoigne d'une pollution à cet endroit du lac
par les activités anthropiques.
Les moyennes des teneurs en oxygène dissous
observées sur l'ensemble des sites en juin et septembre sont
respectivement de 3,62 et 2,71 mg/L alors que la norme de qualité admise
est de 7 mg/L. Cela montre une pénurie d'oxygène dans ces
milieux. Lorsque nous savons que l'oxygène est indispensable à la
vie, on doit se poser beaucoup de questions sur le devenir de ce plan d'eau.
Ceci est en harmonie avec la DCO. En effet, la norme de qualité admise
est de 20 mg /L. Or dans le lac Nokoué, la DCO est largement
supérieure à 80 mg /L. Cette valeur élevée de
la DCO correspond à une forte teneur de matière organique
présente dans le lac liée aux dépôts de branchages
d'acadja.
Une comparaison des différentes concentrations de
l'ammonium avec les normes de qualité permet de constater que les
valeurs obtenues sont largement supérieures à 8 mg/L sur tous les
sites sauf à Ahouansori où une teneur de 7,9 mg/L est
enregistrée en septembre.
Les concentrations de phosphates obtenues sont
supérieures à la limite admissible de 0,5 mg / L (GAUJOUS,
1995). Ceci peut provoquer plus tard des problèmes d'eutrophisation pour
le lac. En effet Les algues diffèrent de la vie animale microscopique de
nos plans d'eau à cause leur mode de respiration : elles
libèrent plus d'oxygène durant la journée qu'elles en
utilisent, et absorbent plus de dioxyde de carbone qu'elles n'en
relâchent, alors que les animaux et les organismes
photosynthétiques libèrent le dioxyde de carbone et absorbent
l'oxygène de leur environnement. Les algues réagissent
habituellement d'une façon opposée pendant la nuit, lorsqu'elles
agissent comme des matières organiques mortes augmentant ainsi la DBO.
Il est important de réfléchir soigneusement sur les actions
d'élimination des algues des plans d'eau : l'oxygène fourni
par les algues lors de leur photosynthèse est bénéfique
à la plupart des formes de vie. Ainsi, leur élimination se fera
souvent plus au détriment de ces formes de vie qu'à leur
bénéfice.
Au total, les principaux effets causés par
l'eutrophisation peuvent être résumés comme
suit :
- la baisse de la diversité des
espèces ;
- l'augmentation de la biomasse végétale et
animale ;
- l'augmentation de la turbidité ;
- l'augmentation du taux de sédiments dans le
lac ;
- le développement des conditions
anoxiques.
Les indications d'état tropique appartiennent soit au
biotope (facteur physico-chimique), soit à la biocénose (facteur
biologique).
Les principaux indicateurs biotrophiques sont :
- le bilan d'oxygène :
le déficit en oxygène est une fonction croissance des
concentrations en phosphates. Malheureusement, il ne peut être
utilisé que pour des lacs dont l'hypolimnion est bien
différencié.
- la transparence: bien
qu'étant étroitement liée à l'abondance du
phytoplancton, elle n'est qu'un médiocre indicateur dans la mesure
où d'autres éléments peuvent interférer (couleur,
matières en suspension etc.)
- les index
morphométriques : ils peuvent être
utilisés pour étudier l'évolution physique d'un lac, pour
expliquer l'état trophique d'un lac mais pas pour le définir.
- les nutriments et ions
associés : le phosphore est un bon indicateur
même si sa vitesse de recyclage est difficile à évaluer. En
revanche, l'azote n'est guère utilisable car il est difficile d'en
évaluer les diverses transformations. Les ions, associés aux
activités humaines (sulfates, chlorure, sodium etc.) présentent
de bonnes corrélations avec d'autres indicateurs plus directement
liés à l'état tropique.
- les indicateurs
biocénotiques : la présence ou l'absence
d'espèces indicatrices est très utilisée. Ces
espèces appartiennent au phytoplancton, au zooplancton, au benthos ou
aux poissons. La sensibilité de l'éducation est fonction de la
réponse de la physiologie et de son comportement mais aussi des
interactions interspécifiques, il va de soi que l'utilisation des
espèces indicatrices n'est intéressante que lorsqu'on
connaît les réponses et les interactions en fonction de
l'état trophique du milieu.
- la productivité : on
utilise des indices basés sur l'élaboration de la matière
organique. On utilise par exemple le déséquilibre entre
production et consommation qu'entraîne l'augmentation du flux des
nutriments, c'est-à-dire le rapport autotrophie /
hétérotrophie. On étudie également
l'activité des consommateurs se répercutant sur la biomasse
phytoplanctonique et la chlorophylle.
- la diversité : les
critères qui utilisent l'abondance relative des espèces sont plus
importants que leur simple présence. Le plus simple de ces indicateurs
de diversité est le rapport (nombre d'espèces) / (nombre
d'individus). Dans les milieux aux conditions difficiles ou extrêmes
(sources chaudes, lacs salés etc.), le nombre d'espèces est
limité et la diversité réduite. Il en est de même
dans les milieux très eutrophes.
Les conséquences de l'eutrophisation :
les lacs et réservoirs oligotrophes sont
généralement caractérisés par une faible
concentration en nutriments, une grande diversité des
communautés biologiques (végétales ou animales) mais aussi
une productivité primaire (phytoplancton) faible, une biomasse peu
importante et des eaux de bonne qualité convenant à la plupart
des usages.
Au contraire, les eaux eutrophes sont
caractérisées par une productivité et une biomasse
élevée à tous les niveaux trophiques, des pullulations
fréquentes d'algues.
La diversité des plantes et d'animaux est souvent
réduite ; on observe également une croissance accrue des
plantes aquatiques de la zone littorale. Les eaux de la couche profonde ou
hypolimnion sont déficientes en oxygène et leur qualité
est insuffisante pour de nombreuses utilisations.
Conséquences écologiques :
l'eutrophisation peut avoir des effets nuisibles sur la stabilité
biologique de l'écosystème lacustre : presque toutes les
populations vivantes et leurs interactions en seront affectées.
De plus, nous avons vu que certains indicateurs biologiques
sont caractéristiques d'une eau oligotrophe ou d'une eau eutrophe.
On va observer dans les eaux eutrophes l'absence
d'espèces dites "nobles".On va en revanche rencontrer en abondance
des poissons de surface et d'eaux tièdes comme les carpes.
La recherche d'une productivité accrue pour la
pisciculture ou d'autres formes d'aquaculture est un des rares cas où
l'eutrophisation n'est pas perçue négativement : en effet,
la production totale de poissons est également plus élevée
dans les eaux eutrophes car elle augmente avec l'apport de nutriments, mais
elle n'offre qu'une variété d'espèces limitée.
L'eutrophisation des lacs a surtout des conséquences
écologiques, sanitaires, sociales sur la population.
Conséquences sanitaires et
économiques : il peut y avoir des conséquences
sur le tourisme, dues à des aspects désagréables, les
eaux ont une couleur verdâtre, sont peu transparentes, et les rejets de
SH2 et NH3 créent des odeurs putrides. Les
paysages aquatiques sont altérés.
Les baigneurs peuvent également être
gênés à cause des algues. De plus, la pêche peut
être limitée à cause de la disparition de certaines
espèces prisées.
Qualité de l'eau : la qualification de l'eau
dépend de l'utilisation que l'on veut en faire.
- Utilisation agricole : l'eau est souvent
utilisée non traitée pour l'arrosage et l'irrigation ; or
les cultures et le bétail ont sensibles à la qualité de
l'eau, ce qui peut donc entraîner des conséquences sanitaires si
elle n'est pas très bonne. C'est pourquoi, étant donné les
coûts et les impacts dans les écosystèmes de
l'eutrophisation, il est important de prendre des mesures pour limiter ce
phénomène.
Les moyens de lutte contre
l'eutrophisation : il existe de très
nombreuses méthodes pour lutter contre l'eutrophisation : elles
varient en fonction du degré de dégradation des lacs, mais la
plupart sont extrêmement coûteuses.
La première question est de savoir s'il faut traiter
les causes ou les symptômes.
Il est généralement plus judicieux de traiter
les causes sous-jacentes, les plus facilement maîtrisables, plutôt
que de se contenter de réduire les symptômes. Le traitement exige
généralement la réduction ou l'élimination des
apports excessifs de nutriments qui sont la première cause de la
prolifération des plantes aquatiques.
Réduction des apports ponctuels de nutriments
(urbains et industriels) : En règle générale, le
phosphore est le principal facteur de maîtrise de l'eutrophisation en eau
douce.
Il s'agit avant tout de diminuer les apports de phosphates car
ils sont directement assimilables par les végétaux.
Il est possible de réduire le phosphore directement
à la source, en l'éliminant par précipitation chimique
(avec les sels de fer et d'aluminium, ou de la chaux) au cours du traitement
d'épuration des eaux usées.
Bien sûr, il ne faut pas remplacer les phosphores par
des substituts qui engendreraient de nouveaux problèmes
environnementaux.
Quand l'apport externe en phosphore est réduit de
façon énergique et rapide, le plan d'eau se restaure de
lui-même.
Réduction des apports diffus de nutriment (rejets
agricoles) : les activités agricoles constituent la
principale source de pollution diffuse par le nitrate. Avec le
développement de la culture du coton dans les régions du
septentrion, le nitrate après lessivage des sols se retrouve dans les
eaux de surface.
Protection des zones humides : les zones humides
sont des plans d'eaux de très faible profondeur (étangs, mares,
marais, marécages, tourbières etc.).
Une autre possibilité de contrôle de
l'eutrophisation est donc de développer la protection des zones humides
pour favoriser l'épuration naturelle. En effet, ces zones ont un
rôle d'assainissement. Elles éliminent rapidement la
matière organique.
La décision de ne traiter que les symptômes de
l'eutrophisation s'explique lorsque le coût du traitement des causes
premières est trop élevé, ou si le traitement des
symptômes est de toute façon nécessaire.
Dragage des sédiments :
les sédiments ont une grande importance dans le
phénomène d'eutrophisation ; en effet, même si on
arrête les apports externes de phosphore et d'azote, le
phénomène d'eutrophisation continue pendant un certain temps car
l'azote et le phosphore sont stockés dans les sédiments qui
relarguent les phosphates lorsque le milieu est réducteur. La
réhabilitation du milieu n'est donc pas immédiate. Le dragage est
la méthode de contrôle des sédiments nutritifs la plus
efficace.
Oxygénation de l'hypolimnion :
si les sédiments enrichis ne peuvent pas être
extraits, on peut réduire le processus de relargage en créant un
environnement oxydant aux sédiments ; le moyen le plus simple
d'obtenir ces conditions dans un lac profond consiste à oxygéner
l'hypolimnion . L'aération hypolimnique crée un
environnement aquatique oxygéné qui favorise l'élimination
des rapports nutritifs externes et s'étend graduellement vers les eaux
hypolimniques profondes et les sédiments.
Faucardage et récolte des plantes
aquatiques : cette méthode consiste à
couper et retirer les macrophytes et les algues fixés du plan d'eau, ce
qui permet d'éliminer les conditions qui nuisent aux loisirs aquatiques.
Les inconvénients sont le coût, la nécessité de
répéter souvent l'opération et surtout les
problèmes d'évacuation des végétaux.
Biomanipulation : il s'agit d'utiliser des
organismes spécifiques pour contrôler la croissance des algues ou
d'autres composantes du réseau tropique. Par exemple,
l'utilisation de poissons pour contrôler les macrophytes.
Il faut toutefois être extrêmement prudent avant
d'introduire une espèce étrangère ou exotique dans un plan
d'eau, car elle pourrait sévèrement perturber l'équilibre
écologique du milieu.
Un autre paramètre dont la teneur dans l'eau du lac
est inquiétante est le nitrite. Il provient de la réduction du
nitrate sous l'influence des bactéries. Au mois de juin, à
l'exception des sites de Kétonou et du bras Ouest de la rivière
Sô, toutes les autres stations présentent une concentration de
nitrite supérieure à la limite admissible de 0,06 mg/L
correspondant au seuil inférieur de la gamme de toxicité
aiguë (DJIBRIL, 2001).
En septembre, les concentrations de nitrites obtenues sur tous
les autres sites sont supérieures à
0,06 mg/L. La contaminations des puits par le nitrate
constitue un grand problème de santé publique car dans certains
quartiers périphériques de Cotonou, l'eau de puit continue
d'être consommée sans traitement préalable. L'effet le plus
grave et le plus anciennement connu des nitrates est la
méthémoglobinémie. En fait, dans l'organisme, c'est
l'hémoglobine (les globules rouges du sang) qui transporte
l'oxygène. La "méthémoglobinémie" est une
déformation de l'hémoglobine, ce qui ne lui permet plus de
remplir cette fonction vitale de transport de l'oxygène. Chez un
individu normal, environ 0,8% de l'hémoglobine se trouve sous forme de
méthémoglobine.
La méthémoglobinémie correspond
précisément à une accumulation anormale de
méthémoglobine dans l'hémoglobine : lorsqu'elle est
trop importante, le transport de l'oxygène dans les cellules devient
défaillant, avec des conséquences plus ou moins graves.
Les symptômes de la
méthémoglobinémie apparaissent lorsque le taux de
méthémoglobine dans les globules rouges atteint 10%, avec de
premiers signes de cyanose (coloration mauve ou bleue de la peau, les vaisseaux
transportant du sang mal oxygéné). Lorsque la
méthémoglobinémie dépasse 20%, des signes plus
sérieux se font jour, comme des maux de tête, vertiges,
tachycardie, asthénie etc. Des troubles de conscience et des signes
neurologiques surviennent au delà de 60% et, à partir de 70%,
l'intoxication peut être mortelle (www .ird.fr) 2007.
Les nitrates, en tant que tels, ne peuvent être
directement responsables de l'apparition de la
méthémoglobinémie. C'est leur transformation en nitrites,
dans certaines conditions biologiques, qui peut la provoquer.
Les nitrites sont, en effet, des agents favorisant la
formation de méthémoglobine. Si l'Homme adulte est, a priori, peu
menacé par la méthémoglobinémie, le nourrisson de
moins de six mois est, par contre, sensiblement plus vulnérable à
cette pathologie, et ce pour plusieurs raisons.
Pendant les trois premiers mois de la vie environ 70% de
l'hémoglobine est d'origine foetale. Cette hémoglobine est
beaucoup plus facilement "oxydable" que celle de l'adulte et peut donc, de ce
fait, se transformer beaucoup plus facilement en méthémoglobine
(www .ird.fr) 2007.
Le pH de l'estomac des nourrissons est proche de la
neutralité, contrairement aux adultes, pour lesquels
l'estomac est un milieu acide. Or, c'est justement à pH presque neutre
que les nitrates se transforment le plus aisément en nitrites.
Les nourrissons sont donc la population la plus directement
concernée par les risques de méthémoglobinémie.
C'est pourquoi la norme "nitrate" de l'eau potable (50 mg/L) a
été établie en fonction de leur sensibilité
à ce phénomène, afin de protéger la population la
plus vulnérable. C'est également pourquoi, en cas de
dépassement, même temporaire, de la norme, la consommation d'eau
est proscrite pour les nourrissons ainsi que pour les femmes enceintes ou
allaitantes. Les populations concernées par un éventuel
dépassement de norme doivent alors être prévenues par les
autorités responsables (www .ird.fr) 2007.
Les nitrosamines et le cancer : les
nitrosamines sont le produit de réactions entre des
dérivés des nitrites et certains acides animés.
Le caractère cancérogène des nitrosamines
de synthèse a été établi chez l'animal. Chez
l'Homme, ce caractère cancérogène est suspecté, par
extrapolation (www .ird.fr) 2007.
Encore une fois, ce sont donc les nitrites, impliqués
dans la formation de nitrosamines, qui peuvent être suspectés d'un
effet nocif pour la santé. Aucun effet cancérogène
direct des nitrates n'a en revanche, été constaté sur
l'Homme. La limitation de leur concentration dans l'eau est donc à ce
niveau conforme au principe de précaution maximale, qui vise à
garantir la santé des personnes contre tout risque à court ou
long terme, que ce risque soit avéré, probable ou même,
comme ici, simplement supposé car il vaut mieux prévenir que
guérir.
La pollution bactériologique du lac a des
conséquences graves sur la santé des populations lacustres. Les
courbes de coliformes totaux, de coliformes fécaux et de streptocoques
fécaux présentent presque la même allure tant en juin qu'en
septembre. Ces indicateurs de pollution bactériologique varient
pratiquement de la même façon d'un site à un autre.
Les résultats des analyses bactériologiques
montrent la présence de streptocoques fécaux et de Clostridium
dans les eaux de puits de certaines localités proches de la berge. Les
rapports Escherichia coli / Streptocoques fécaux étant partout
supérieurs à 4, alors la contamination fécale est
d'origine humaine et provient du rejet des excréta dans le lac et sur la
berge. La présence de microbes pathogènes comme les
staphylocoques, Salmonella et Shigelle confirme la prévalence
élevée de maladies diarrhéiques et de dermatoses
signalée par les agents de santé des localités
lacustres.
L'évaluation de la contamination du lac Nokoué
par les métaux toxiques a révélé que les
concentrations de ces métaux sont largement au dessus de la norme. Ainsi
dans les échantillons d'eau du lac Nokoué, les teneurs en plomb,
aluminium et cadmium dépassent le seuil (AGONKPAHOUN, 2006). Dans les
sédiments du même lac, l'aluminium, le cadmium et le zinc sont
présents à des concentrations non négligeables. Des
poissons prélevés dans le lac Nokoué contiennent dans leur
chair du cuivre à une concentration élevée (AGONKPAHOUN,
2006). Les poissons faisant partie de la chaîne alimentaire de l'Homme,
ces métaux toxiques pourraient facilement se retrouver dans notre
organisme.
Les métaux lourds dans l'organisme humain
:
- remplacent ou substituent les minéraux
essentiels ;
- ont un effet antibiotique, ce qui augmente la
résistance des bactéries,
- changent notre code génétique ;
- produisent des radicaux libres ;
- neutralisent les acides aminés utilisés pour
la détoxication ;
- causent des allergies ;
-endommagent les cellules nerveuses. (
www.up.univ-mrs.fr/ufrsm/filières/lic
Plurid/pollution 2006).
Compte tenu de tout ce qui précède, le risque
écotoxicologique lié à la pollution du lac Nokoué
est très grand car il y a risque de toxicité pour la faune
aquatique à cause de l'ion ammonium provenant de la décomposition
des excréta qui passe sous la forme de gaz ammoniac à la faveur
d'une élévation du pH (par exemple grâce à
l'absorption du CO2 par la photosynthèse). Le gaz ammoniac
est toxique et peut entraîner la mort des poissons, des crevettes et
d'autres organismes. Les concentrations de nitrate sont au dessus de la norme
à cause du rejet des excréta dans le lac.
Ces nitrates peuvent se transformer en nitrite si les
conditions deviennent réductrices dans le lac ; cela
entraînera une augmentation de la toxicité due aux nitrites.
En conclusion, nous pouvons dire que les risques de
prolifération de plantes aquatiques par eutrophisation sont
élevés dans le lac Nokoué. En effet, les ions ammonium,
nitrate et phosphate en concentration très élevées dans la
zone méridionale du lac peuvent induire un développement
exagéré des végétaux aquatiques tels que la
jacinthe d'eau qui entraînera des difficultés de navigation
réduisant les activités économiques .
Les risques d'asphyxie pour la faune et la flore benthiques
sont liés au manque d'oxygène dissous provoqué par la
forte demande en oxygène pour l'oxydation de cette grande
quantité de matière organique que sont les végétaux
pourris au fond du lac, les excréta jetés dans le lac, car
à ce rythme, l'auto épuration du lac finira par
disparaître.
C
CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
Tout écosystème aquatique présente des
caractéristiques physiques et chimiques déterminées. Le
plus grand lac du Sud-Bénin est pollué par des
éléments chimiques, des matières organiques et autres
déchets. De façon générale, les teneurs des
polluants retrouvés dans le lac Nokoué sont supérieures
aux nomes de qualités admises. Les causes de sa pollution sont diverses
et peuvent être résumées comme suit :
- des déversements de produits pétroliers dans
le lac ;
- les branches d'acadja qui sont quotidiennement
déversées dans le lac ;
- les décharges d'ordures en bordure du lac ;
- les rejets des collecteurs d'évacuation d'eau
pluviale en provenance de la ville de
Cotonou ;
- les apports du fleuve Ouémé ;
- les matières fécales d'origines humaines et
animales ;
- les déchets ménagers (ordures et eaux
usées) dans le lac par les populations lacustres.
Tant que la charge polluante n'est pas trop
élevée, le lac Nokoué sera capable de s'auto épurer
grâce aux microorganismes présents dans l'eau. En revanche si l'on
n'y prend garde, le lac Nokoué risque d'être le siège d'une
forte eutrophisation liée à un développement excessif des
algues.
Le plus grand risque écotoxicologique lié
à la pollution du lac Nokoué est celui lié à la
possibilité d'accumulation de certains polluants dans l'organisme des
poissons et des huîtres vivants dans cet écosystème. En
effet, l'ion ammonium provenant de la décomposition des excréta
passe sous la forme de gaz, à la faveur d'une élévation de
pH. Le gaz ammoniac est toxique et peut entraîner la mort des poissons,
des crevettes et d'autres organismes.
Les teneurs en nitrites élevées par rapport
à la norme qui est de 0,06 mg / L (OMS) constituent un frein au
développement de la faune aquatique à cause de la toxicité
(ANDRE 1995). Les nitrites agissent directement sur l'hémoglobine en
oxydant l'ion ferreux, il se forme de la méthémoglobine qui est
incapable de transporter les gaz respiratoires.
A cause du rejet des excréta dans le lac, les
concentrations de nitrite sont par endroit au dessus de la norme.
Les ions ammonium, nitrate et phosphate, en concentration
très élevés à cause des excréta, peuvent
induire un développement exagéré des
végétaux aquatiques tels que la jacinthe d'eau qui entraîne
des difficultés de navigation, réduisant ainsi les
activités économiques. Ce phénomène entraîne
en outre un appauvrissement du lac en produits halieutiques (poissons, et
crevettes notamment) qui constituent les principales sources d'alimentation en
protéines et de revenus pour les populations lacustres et riveraines.
En vue de contribuer à la réduction de la
pollution du lac Nokoué, nous avons fait sept recommandations que voici
à l'endroit des autorités politico administratives
chargées de la gestion des ressources en eau au Bénin :
1) sensibiliser les pêcheurs sur l'intérêt
d'utiliser, des espèces végétales qui ne se
décomposent pas rapidement, à défaut de pouvoir supprimer
cette technique de pêche ;
2) détruire tous les dépotoirs d'ordures
installés autour du lac Nokoué et interdire aux populations
lacustres et riveraines de jeter dans le lac leurs déchets
solides ;
3) doter les élus locaux de moyens efficaces afin de
faire respecter les dispositions réglementaires dans le cadre de la
protection des eaux superficielles ; il s'agira de veiller à
l'interdiction du transport et de la commercialisation des produits
pétroliers sur le lac, ses berges et le long des caniveaux et autres
collecteurs d'eaux pluviales couvert ou à ciel ouvert. Il faut en faire
de même des rejets d'huile de vidange dans le lac ;
4) développer l'agriculture biologique afin
d'éviter à moyen et long terme l'usage des pesticides et des
engrais chimiques et de diminuer ainsi la charge polluante de l'eau du lac en
pesticides en provenance des eaux de surface de l'intérieur du
pays ;
5) minimiser la pollution du lac par les matières
fécales, en encourageant la promotion et la vulgarisation des latrines
écologiques ;
6) procéder à la dépollution du lac
pour permettre la prolifération des espèces animales aquatiques
telles que les poissons, les crevettes, les huîtres ;
7) développer les réseaux d'adduction d'eau
potable dans tous les villages situés sur le lac et autour du lac.
PERSPECTIVES POUR LA THESE
Thème : Problématique de
l'urbanisation et protection des ressources en eau souterraine au
Bénin : cas du champ de captage de la SONEB à Godomey
1 - Problématique et justification
Le développement d'un pays passe par la mise en place
d'une bonne politique de gestion de ses ressources naturelles. L'eau est une
ressource vitale indispensable à toute vie. Elle représente l'une
des ressources naturelles les plus sensibles et les plus fragiles. Elle est un
facteur de développement économique et social qui n'a pas de
substitut. Sa contribution au choix des établissements humains a
été prouvée à travers des siècles.
Le Bénin dispose d'importantes ressources en eau. Dans
cette situation d'abondance relative, l'accent a été jusqu'ici
mis sur l'exploitation de la ressource au détriment de sa
préservation. C'est notamment le cas en ce qui concerne le champ de
captage de la SONEB situé au Nord-Ouest de Godomey qui permet
d'alimenter Cotonou, la plus grande ville du Bénin en eau potable et qui
fait actuellement l'objet d'une urbanisation sauvage.
Face à cette déplorable situation, nous avons
choisi d'entreprendre notre thèse de doctorat sur le thème :
Problématique de l'urbanisation et protection des ressources en eau
souterraine au Bénin : cas du champ de captage de la SONEB à
Godomey car il urge de se poser des questions sur les
conséquences qu'ont les activités anthropiques
développées dans la localité sur la ressource.
Ce travail de recherche va nous permettre d'apporter notre
contribution à la lutte pour la préservation de la
qualité des eaux souterraines sur ce site en particulier et dans tout le
Bénin en général.
2 - Hypothèses
- Le non respect des mesures de protection adéquates
dans un environnement soumis à une urbanisation sauvage des champs de
forage serait une source de menace pour la qualité des ressources en eau
souterraine.
- L'absence de coordination entre les différents
acteurs de la gestion des ressources en eau serait un handicape pour la Gestion
Intégrée des Ressources en Eau (GIRE) au Bénin.
3 - Objectifs
L'objectif général de ce travail est de limiter
les risques de contamination des nappes aquifères au niveau du champ de
captage de la SONEB à Godomey permettant ainsi leur utilisation
durable.
4 - Méthodologie
Basée sur une approche transversale, la
méthodologie adoptée comporte deux étapes essentielles
à savoir : la collecte des données puis leur traitement et
analyse.
La première étape consistera à
réaliser des enquêtes, des analyses physico-chimiques et
bactériologiques de l'eau des puits domestiques situés aux
alentours des forages, des interviews et des entretiens en collaboration avec
les responsables de la Direction de la Planification et des Etudes de la SONEB
d'une part et le laboratoire d'hydrogéologie de l'Université
d'Abomey-Calavi d'autre part.
La deuxième étape sera fonction de la nature des
données et portera surtout sur les risques environnementaux de
l'urbanisation sauvage du champ de captage et son impact sur les
aquifères.
5 - Brève bibliographie analytique
- SOGREAH ingénierie / SCET Tunisie,
mai 1997 : Etude de la Stratégie Nationale de Gestion des
Ressources en Eau du Bénin (volet B, Définition de la
stratégie). Version finale.
- MMEH -Bénin, Février
1998 : Actes du séminaire d'internalisation des conclusions de
l'Etude de la Stratégie Nationale de Gestion des Ressources en Eau du
bénin.
- MEDD, Août 2006 : Guide
méthodologique pour la recherche de l'origine de pollution(s) dans les
eaux souterraines. Paris, France.
6 - Planning provisoire
Année universitaire 2008-2009: Revue de la
littérature, méthodologie de travail, enquête, stage
à la SONEB et au laboratoire d'Hydrogéologie de l'UAC.
Année universitaire 2009-2010 : Traitement des
résultats des enquêtes, début de la rédaction du
mémoire.
Année universitaire 2010-2011 : Fin de la
rédaction du mémoire et soutenance.
REFERENCES BIBLIOGRAPHIQUES
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Production de poissons dans les acadjas du lac Nokoué et de la
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SITES INTERNET CONSULTES
37 -
www.ramsar.com
38 -
www.ird.fr
39 -
www.up.univ-mrs.fr/ufrsm/filières/lic
Plurid/pollution
40 - wwwterrevivante.org/sources /gestioneau.asp
41 -
www.unesco.org/water/w.wap
Annexe 1
I - Questionnaires à l'endroit des femmes
Identification
- Numéro
......................................................................................
- Quartier ou village
lacustre.................................................................
- Commune / Arrondissement
...............................................................
1) Disposez-vous de WC à la maison ?
OUI NON
Si oui comment fonctionne votre WC ?
...............................................................................................................
Si non où faites vous vos besoins ?
...............................................................................................................
2) Jetez vous les déchets solides dans le Lac ?
OUI NON
3) Où jetez vous les eaux usées ?
Dans le lac Sur la berge du lac
4) Elevez vous des animaux domestiques ?
OUI NON
5) Si oui, les matières fécales de ces animaux
sont :
Rejetées dans le lac
Abandonnées sur la plage
6) Existe-t-il dans votre localité des ONG pour ramasser
les ordures ?
OUI NON
7) Les animaux domestiques morts sont :
Jetés dans le lac
jetés sur la berge du lac enterrés
8) Selon vous, l'eau du lac est-elle polluée ?
OUI NON
Annexe 2
II - Questionnaires à l'endroit des
Pêcheurs
Identification
Numéro
......................................................................................
Quartier ou village lacustre
...............................................................
Commune / Arrondissement
..............................................................
1) Utilisez vous les produits chimiques pour la
pêche ?
OUI NON
Si oui les quels ?
2) IL vous arrive de pêcher des poissons morts dans le
lac ?
OUI NON
Si oui qu'est ce qui en est la cause ?
3) comment gérez vous vos filets usés ?
Rejetés dans le lac Rejetés hors du lac
4) les branchages d'acadjas sont abandonnés
rejeté sur la berge
Dans le lac après utilisation
Annexe 3
III - Questionnaire à l'endroit des conducteurs
de barque motorisée
Identification
Numéro......................................................................................................
Quartier ou village
lacustre................................................................................
Commune /
arrondissement...............................................................................
1) Quel est la périodicité de la vidange de vos
engins ?.................................................
2) Où jetez vous l'huile de
vidange ?.............................................................................................
3) Quelle quantité d'huile jeter-vous lors d'une
vidange ?............................................................
4) Transportez vous des produits pétrolier sur le
lac ?
OUI NON
5) Si oui, des accidents se produisent-t-ils lors des
transports ?
OUI NON
Table des matières
Sommaire......................................................................................................
1
Liste des
figures..............................................................................................
2
Liste des
tableaux.............................................................................................
3
Liste des
photos...............................................................................................
4
Sigles et
abréviations..........................................................................................
5
Remerciements..................................................................................... ...........
6
Résumé..........................................................................................................
7
Abstract................................................................................................ ........
8
Introduction
.....................................................................................................
9
Chapitre I : Cadre du travail ,
méthodologie et revue de la
littérature........................... 12
I - Cadre du
travail...................................................................... .....................
12
1- Situation géographique du lac
Nokoué.................................................................
12
2- Climat et dynamique
hydrologique......................................................................
13
3- Flore et
faune..............................................................................................
13
4- bathymétrie et lithofaciès du lac
Nokoué..............................................................
14
5- Données humaines
........................................................................................
15
II -
Méthodologie............................................................................................
15
1- Les visites du site
d'étude...............................................................................
15
2- Les
entretiens.............................................................................................
16
3- Les
enquêtes.............................................................................. ................
16
4- Etude physico-chimique de l'eau du lac
Nokoué..................................................... 16
4.1- Les échantillonnages
d'eau ................................................................................
16
4.2 -Conditions des
prélèvements.....................................................................
16
4.3-Mesure des paramètres
physico-chimiques.................................................... 16
5- Etude bactériologique de l'eau du lac
Nokoué...................................................... 19
III- Revue de la littérature
...................................................................................
21
Chapitre II : Résultats des analyses
physico-chimiques, bactériologiques et discussion........ 23
I- Résultats des analyses physico-chimiques et
bactériologiques des eaux du lac................... 23
A - Paramètres physico-chimiques
étudiés...............................................................
23
1. La température
...........................................................................................
23
2. La
salinité................................................................................................
24
3. La conductivité électrique
..............................................................................
25
4. Potentiel d'hydrogène (pH)
............................................................................
25
5. Les matières solides en suspension
(MES).......................................................... 26
6. La teneur en oxygène
dissous..........................................................................
26
7. La Demande Biochimique en Oxygène
(DBO5).................................................... 27
8. La Demande Chimique en Oxygène. (DCO)
........................................................ 27
9.
L'ammonium.............................................................................................
27
10. Le
phosphate.............................................................................................
28
11. Le
nitrate..................................................................................................
28
12. Le
nitrite..................................................................................................
29
B - Paramètres bactériologiques
étudiés..................................................................
29
1. Les coliformes
fécaux....................................................................................
29
2. Les coliformes totaux
....................................................................................
30
3. Les streptocoques
fécaux.................................................................................
30
4. Résultat des analyses bactériologiques des
eaux des puits de Ahouansori Towéta 1............. 31
C- Sources de pollution du lac Nokoué
.................................................................. 31
1- Les déchets
solides......................................................................................
31
2 - Les déchets
liquides....................................................................................
34
3 - Les polluants résultant de certaines
activités humaines............................................. 39
II - Discussion : Risques écotoxicologiques
liés à la pollution du lac Nokoué......................
47
Conclusion et
recommandations.........................................................................
56
Perspectives pour la
thèse.................................................................................
58
Références
bibliographiques.......................................................... ..................
60
Annexes.......................................................................................................
63
Table des
matières..........................................................................................
67
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