Le dessein géopolitique et géostratégique des Etats-unis en Asie du sud-est( Télécharger le fichier original )par Kareem MOHAMED KAISALA Université Pédagogique Nationale ( UPN ) - Licence 2008 |
II.2. LE JAPON ALLIE SUR DES ETATS-UNIS EN ASIE DU SUD - ESTEn Extrême - Orient, c'est avec le japon que les Etats-Unis entretiennent les relations les plus importantes ; le Japon est un allié ; il abrite sur son territoire des bases militaires américaines ; son économie est de loin la plus puissante de toute l'Asie, et il conservera cette position au moins pendant les quinze ans à venir. Il s'agit également d'un pays dont les impondérables culturels échappent largement aux américains. Les dirigeants américains se comportent en effet comme si la démocratie japonaise était un phénomène originel, comme si ses responsables obéissaient aux mêmes impératifs qu'eux, et comme si le d'assurances ? Les économistes américains, eux se répondent volontiers en diatribes contre les traverses de l'économie japonaise et au grand désarroi de leurs détracteurs américains, les japonais ont jusqu'à présent obstinément refusé d'appliquer les prescriptions de l'Amérique((*)33). S'agissant de la sécurité commune, le japon est invité à assurer sa part du fardeau, en vertu d'une doctrine élaborée à Washington et présentée à Tokyo comme une vérité éternelle. Cette attitude a pourtant entrainé moins de contestation ouverte qu'en Europe contre la suprématie américaine, car le japon avait tout intérêt à accepter l'accumulation d'armement sur son sol et l'affirmation de sa fonction stratégique. Cela lui permet en effet d'attester davantage de son rôle international et d'accroitre son rayon d'action stratégique et politique, sans risquer de se voir reprocher de mener une politique Nationale agressive. Le dialogue stratégique, même dans la mesure où il implique l'Europe a été, au mieux, intermittente ; cela tient pour une part au fait que pendant les cinquante ans qui ont suivi sa défaite à l'issue de la deuxième Guerre Mondiale, le japon s'est concentré sur son redressement économique, abandonnant largement sa politique de sécurité aux Etats-Unis et pour une autre, aux traditions japonaises, qui cherchent à aboutir aux décisions par le consensus plus que par l'affrontement. Contrairement à celle de la chine, la culture japonaise s'efforce moins de séduire les étrangers que les étreindre dans sa singularité envahissante, les obligent ainsi à se plier à ses exigences. Les institutions japonaises sont bien particulières et portent clairement de « produit non destiné à l'exportation ». La chine, située au coeur d'un continent, a dû préserver son essence et son indépendance en manipulant les étrangers qui vivaient le long de ses frontières, et au besoin, en les soumettent par la conversion à sa culture. Le japon insulaire a choisi la démarche inverse. . Au cours des quatre siècles qui ont précédé son ouverture foncée vers l'ouest à la suite du traité signé avec le commodore Matthieu Perry en 1854, le japon avait opposé au monde extérieur un isolément étanche. Sa tradition militaire s'est forgée à travers des conflits féodaux, sa structure intérieure s'est nourrie de l'orgueil suscité par sa singularité. En fait, le japon était si bien convaincu de son unicité qu'après l'arrivée de Perry, il n'a pas héritée à adapter ses institutions aux habitudes occidentales, certaines qu'il était de parvenir à préserver, malgré tout, sa spécifié. Il faut que la politique étrangère américaine s'efforce de nouer avec le japon des relations politiques plus diversifiées avant que sa force politique et militaire ne l'incite à prendre son autonomie. A cette fin, les Etats-Unis doivent remplir deux conditions : Maintenir leur engagement en Asie symbolisé par la présence militaire américaine et redéfinir l'alliance américano-japonaise. Faute de présence militaire américaine en Asie, le japon manifestera une propension croissante à s'en remettre aux impulsions nationales en matière de politique étrangère et de sécurité. En revanche, si le japon et les Etats-Unis définissent leur politique de concert, le développement de la puissance militaire autonome du japon sera à la fois limité et défini par un contexte stratégique, et il aura des effets beaucoup moins inquiétant de donner une nouvelle dimension au dialogue politique bilatéral et à la coordination des politiques étrangères ; et cela est vrai pour toute l'Asie. Les relations américaines avec la chine ne manqueront pas de peser sur les relations américano-japonaises. Les relations sino-japonaises sont dominées par l'ambivalence jusqu'à l'émergence du japon moderne, à la fin du XXe siècle ; aucun état asiatique n'avait pu contester la prééminence de la chine en Asie. L'empire du milieu ne se souciait pas de l'équilibre, dans la césure où il symbolisait lui-même cet équilibre. Avant que Mao Zedong n'entreprenne d'unifier la chine, le japon moderne n'avait jamais affronté de concurrent permanent en Asie. Mais le réveil de la chine a nourri les craintes du japon, et donner un nouvel élan à ses considérations stratégiques. A l'alliance où vont les choses en Extrême-Orient et dans l'ensemble du système international asiatique, il est tout à fait impérieux pour le japon d'affirmer une ligne d'action indépendante des Etats-Unis. Le salut du japon fasse à la montée en puissance de la chine dépend de sa capacité de mener une diplomatie aux mains libres. Au demeurant, cherché à comprendre les équilibres géostratégiques du sud-est asiatique est un problème majeur dans la grille de lecture de la politique internationale post-guerre froide, les enjeux géopolitiques qui ont caractérisés cette région à la fin de la décennie nonante à modifier l'équilibre des rapports de forces dans l'Extrême-Orient, et a entrainé l'Amérique de redéfinir sa politique étrangère dans cette région et empêcher l'émergence de la chine qui représente un danger permanent pour les intérêts américains. C'est pourquoi, nous allons clore ce travail en cogitant sur le positionnement en marge de la puissance japonaise dans l'Asie du sud-est. * (33) .MOREAU, PH, Question régionales, Seuil, Paris, 2004, P.90 |
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