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Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua

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par Casimir Geoffroy BEMB
Institut National de la Jeunesse et des Sports - Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation 2009
  

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CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Chapitre II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

Dans ce chapitre, il s'agit de présenter de façon substantielle la démarche qui nous conduira aux résultats de notre recherche. Nous allons ainsi aborder la présentation générale du lieu d'étude, la population de l'étude, les outils de collecte et de traitement des données ainsi que les limites de l'étude.

I. Présentation du milieu d'étude

Notre étude se déroule dans la ville de Bertoua ; chef lieu de la région de l'Est Cameroun. A la suite du dernier découpage administratif, la ville qui est éclatée en deux arrondissements que sont Bertoua1 et Bertoua 2.

Cette situation géographique a fortement marqué son développement. C'est une localité qui a connu un développement urbain majeur au cours des vingt dernières années. Ce développement a été favorisé par les facteurs politiques (le changement du statut administratif de la ville), les facteurs technologiques (l'amélioration des voies de communication), les facteurs économiques en particulier l'exploitation forestière. Cette croissance urbaine se traduit par une croissance démographique élevée et soutenue, ainsi qu'une forte expansion de l'espace urbain.

I.1. Environnement physique

Bertoua est la principale ville de la plus grande région forestière du Cameroun. Sa situation géographique fait d'elle le principal pôle de développement de la région. Selon Carte Bertoua(2009), Bertoua est situé entre le 2e et le 6e degré de latitude Nord et du 12e au 15e degré de longitude Est. La ville s'étend sur une pénéplaine légèrement ondulée d'une hauteur moyenne de 700m. Sa superficie est d'environ 100 Km². La végétation est faite de forêt au Sud et de savane arborée au nord Est. La faune est très diversifiée ; on y trouve des chimpanzés, des lions, des antilopes, des singes, des pangolins et plusieurs reptiles.

Son climat est de type équatorial à quatre saisons. Une grande saison sèche qui va de décembre à mars, une petite saison sèche, une petite saison de pluie de mars à mai, une grande saison de pluies de septembre à novembre. La température y est élevée tout le long de l'année, avec un maximum de 30°c. La moyenne oscille entre 23° et 25°. Les précipitations y sont relativement abondantes 1500-2000m/an. Le sol est de type ferralitique et se prête aux cultures des régions chaudes et humides telles que les tubercules, les arachides, le maïs, le sésame et plusieurs arbres fruitiers (avocats, manguiers, orangers, etc.). La ville est arrosée de plusieurs cours d'eau donc les plus importants sont : la Dja Dombé, le Lelengué, le Koumé, le Toungou. Il faut ici signaler comme la plupart des villes Camerounaises, que Bertoua est divisée en zone urbaine (au centre) et en zone rurale (dans les périphéries).

I.2. Activités et structures économiques : Les Chiffres Clés

Depuis l'époque coloniale jusqu'en 1985/1986, l'activité économique à Bertoua était rythmée par quatre principaux secteurs : l'agriculture et l'agro-industrie, le transport et la fonction publique.

S'agissant de l'agriculture, les populations de Bertoua pratiquent une gamme variée de cultures dans lesquelles on peut distinguer : les cultures de rente (le café, le cacao et le tabac). La pratique de ces cultures a connu un recul avec la crise économique et la privatisation de la commercialisation ; les cultures vivrières dont les principales spéculations sont le manioc (110 026) tonnes en 1999/2000), suivi du plantain (20 320 tonnes), de l'arachide et le maïs (les données sont celles de la Préfecture du Lom et Djerem). L'élevage est une filière porteuse à Bertoua et ses environs. Le cheptel est constitué de bovins (11400), d'ovins (2890), de caprins (2700), de porcs (850), de poules (12600). Tout ce secteur est crédité d'une valeur d'exploitation d'environ 1 milliard de FCFA. Il en est de même pour la pisciculture.

L'agriculture est une activité refuge des personnes sans emploi. Elle est exercée dans la zone périurbaine et dans la zone rurale. Les quartiers comme Birpondo, Mokolo IV, Tigaza, Enia sont des anciennes zones agricoles. Cette agriculture est restée traditionnelle avec une faible utilisation des intrants agricoles d'où sa faible productivité. Quelques exploitations de moyenne importance avec un mode d'exploitation semi intensive sont signalées. Les revenus tirés des activités agricoles sont difficiles à évaluer. Toutefois, les discussions avec certains agriculteurs confirment leur niveau très bas et serviraient juste à satisfaire les besoins de base.

La majorité des personnes à Bertoua pratique l'agriculture et surtout la culture de la tomate, des choux, du haricot, du poivron, du piment, etc. Selon les données de la Préfecture du Lom et Djérem, ce secteur d'activités éprouve d'énormes difficultés à savoir:

- les difficultés de commercialisation dues à l'enclavement et au faible niveau d'organisation des planteurs. Par exemple, un sac de maïs vendu à Bertoua à 6000 FCFA en mai 2001, coûte 12000 FCFA sur les marchés de Yaoundé ;

- la disponibilité des intrants est liée également au faible niveau d'organisation des producteurs et aux capacités limitées des fournisseurs locaux : un sac de Chlorure de Potassium de 50kg coûte 19000 FCFA à Bertoua (quand on réussit à le trouver) et 13000 FCFA à Yaoundé ;

- le faible niveau d'encadrement des producteurs et l'insuffisance des crédits pour le secteur agricole ;

- l'indisponibilité des engins pour la mécanisation des activités de labour.

Le secteur informel, comme dans toutes les autres grandes villes du pays, a connu une explosion à Bertoua, conséquence de la crise économique qui a sévi dans le pays. Il est diversifié et concerne tous les secteurs d'activités tels : la vente des produits vivriers frais et cuits, le commerce des produits manufacturées, les quincailleries de rue, le pousse-pousse, la coiffure, etc. Les données sur ce secteur n'ont pas pu être obtenues. Toutefois, sur la base des données nationales, il emploierait environ 72% de la population active (Institut National de la Statistique 2002). Les activités du secteur informel à Bertoua se déploient aux environs de la gare routière, au marché, devant les commerces, les maisons, aux abords des routes, etc.

II. Approche Méthodologique

Cette partie traite des procédés méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la présentation du cadre de l'étude, le rappel des hypothèses, la population de l'étude et la méthode d'échantillonnage, la présentation des instruments de recherche, la validation des instruments de recherche, la collecte des données et la méthode d'analyse.

II.1. Rappel des Hypothèses

L'hypothèse générale de notre étude est la suivante : Le traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux activités de récupération et de valorisation des ordures.

Les hypothèses spécifiques générées par cette hypothèse générale sont :

- HS1 : la gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la multitude des intervenants ;

- HS2 :  l'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer la productivité des cultures et la santé publique ;

- HS3 : la participation des populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères compatible au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.

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