CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE
Chapitre II :
PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, il s'agit de présenter de
façon substantielle la démarche qui nous conduira aux
résultats de notre recherche. Nous allons ainsi aborder la
présentation générale du lieu d'étude, la
population de l'étude, les outils de collecte et de traitement des
données ainsi que les limites de l'étude.
I. Présentation du milieu
d'étude
Notre étude se déroule dans la ville de
Bertoua ; chef lieu de la région de l'Est Cameroun. A la suite du
dernier découpage administratif, la ville qui est éclatée
en deux arrondissements que sont Bertoua1 et Bertoua 2.
Cette situation géographique a fortement marqué
son développement. C'est une localité qui a connu un
développement urbain majeur au cours des vingt dernières
années. Ce développement a été favorisé par
les facteurs politiques (le changement du statut administratif de la ville),
les facteurs technologiques (l'amélioration des voies de communication),
les facteurs économiques en particulier l'exploitation
forestière. Cette croissance urbaine se traduit par une croissance
démographique élevée et soutenue, ainsi qu'une forte
expansion de l'espace urbain.
I.1. Environnement physique
Bertoua est la principale ville de la plus grande
région forestière du Cameroun. Sa situation géographique
fait d'elle le principal pôle de développement de la
région. Selon Carte Bertoua(2009), Bertoua est
situé entre le 2e et le 6e degré de
latitude Nord et du 12e au 15e degré de longitude
Est. La ville s'étend sur une pénéplaine
légèrement ondulée d'une hauteur moyenne de 700m. Sa
superficie est d'environ 100 Km². La végétation est faite de
forêt au Sud et de savane arborée au nord Est. La faune est
très diversifiée ; on y trouve des chimpanzés, des
lions, des antilopes, des singes, des pangolins et plusieurs reptiles.
Son climat est de type équatorial à quatre
saisons. Une grande saison sèche qui va de décembre à
mars, une petite saison sèche, une petite saison de pluie de mars
à mai, une grande saison de pluies de septembre à novembre. La
température y est élevée tout le long de l'année,
avec un maximum de 30°c. La moyenne oscille entre 23° et 25°.
Les précipitations y sont relativement abondantes 1500-2000m/an. Le sol
est de type ferralitique et se prête aux cultures des régions
chaudes et humides telles que les tubercules, les arachides, le maïs, le
sésame et plusieurs arbres fruitiers (avocats, manguiers, orangers,
etc.). La ville est arrosée de plusieurs cours d'eau donc les plus
importants sont : la Dja Dombé, le Lelengué, le
Koumé, le Toungou. Il faut ici signaler comme la plupart des villes
Camerounaises, que Bertoua est divisée en zone urbaine (au centre) et en
zone rurale (dans les périphéries).
I.2. Activités et structures
économiques : Les Chiffres Clés
Depuis l'époque coloniale jusqu'en 1985/1986,
l'activité économique à Bertoua était
rythmée par quatre principaux secteurs : l'agriculture et
l'agro-industrie, le transport et la fonction publique.
S'agissant de l'agriculture, les populations de Bertoua
pratiquent une gamme variée de cultures dans lesquelles on peut
distinguer : les cultures de rente (le café, le cacao et le tabac).
La pratique de ces cultures a connu un recul avec la crise économique et
la privatisation de la commercialisation ; les cultures vivrières
dont les principales spéculations sont le manioc (110 026) tonnes
en 1999/2000), suivi du plantain (20 320 tonnes), de l'arachide et le
maïs (les données sont celles de la Préfecture du
Lom et Djerem). L'élevage est une filière porteuse
à Bertoua et ses environs. Le cheptel est constitué de bovins
(11400), d'ovins (2890), de caprins (2700), de porcs (850), de poules (12600).
Tout ce secteur est crédité d'une valeur d'exploitation d'environ
1 milliard de FCFA. Il en est de même pour la pisciculture.
L'agriculture est une activité refuge des
personnes sans emploi. Elle est exercée dans la zone périurbaine
et dans la zone rurale. Les quartiers comme Birpondo, Mokolo IV, Tigaza, Enia
sont des anciennes zones agricoles. Cette agriculture est restée
traditionnelle avec une faible utilisation des intrants agricoles d'où
sa faible productivité. Quelques exploitations de moyenne importance
avec un mode d'exploitation semi intensive sont signalées. Les revenus
tirés des activités agricoles sont difficiles à
évaluer. Toutefois, les discussions avec certains agriculteurs
confirment leur niveau très bas et serviraient juste à satisfaire
les besoins de base.
La majorité des personnes à Bertoua pratique
l'agriculture et surtout la culture de la tomate, des choux, du haricot,
du poivron, du piment, etc. Selon les données de la Préfecture du
Lom et Djérem, ce secteur d'activités éprouve
d'énormes difficultés à savoir:
- les difficultés de commercialisation dues à
l'enclavement et au faible niveau d'organisation des planteurs. Par exemple, un
sac de maïs vendu à Bertoua à 6000 FCFA en mai 2001,
coûte 12000 FCFA sur les marchés de Yaoundé ;
- la disponibilité des intrants est liée
également au faible niveau d'organisation des producteurs et aux
capacités limitées des fournisseurs locaux : un sac de
Chlorure de Potassium de 50kg coûte 19000 FCFA à Bertoua (quand on
réussit à le trouver) et 13000 FCFA à
Yaoundé ;
- le faible niveau d'encadrement des producteurs et
l'insuffisance des crédits pour le secteur agricole ;
- l'indisponibilité des engins pour la
mécanisation des activités de labour.
Le secteur informel, comme dans toutes les autres grandes
villes du pays, a connu une explosion à Bertoua, conséquence de
la crise économique qui a sévi dans le pays. Il est
diversifié et concerne tous les secteurs d'activités tels :
la vente des produits vivriers frais et cuits, le commerce des produits
manufacturées, les quincailleries de rue, le pousse-pousse, la coiffure,
etc. Les données sur ce secteur n'ont pas pu être obtenues.
Toutefois, sur la base des données nationales, il emploierait environ
72% de la population active (Institut National de la Statistique
2002). Les activités du secteur informel à Bertoua se
déploient aux environs de la gare routière, au marché,
devant les commerces, les maisons, aux abords des routes, etc.
II. Approche Méthodologique
Cette partie traite des procédés
méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre
les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la
présentation du cadre de l'étude, le rappel des
hypothèses, la population de l'étude et la méthode
d'échantillonnage, la présentation des instruments de recherche,
la validation des instruments de recherche, la collecte des données et
la méthode d'analyse.
II.1. Rappel des Hypothèses
L'hypothèse générale de notre
étude est la suivante : Le traitement des ordures
ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la
participation des populations aux activités de
récupération et de valorisation des ordures.
Les hypothèses spécifiques
générées par cette hypothèse générale
sont :
- HS1 : la gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de
la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la
multitude des intervenants ;
- HS2 : l'utilisation des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source
de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation
des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi
à améliorer la productivité des cultures et la
santé publique ;
- HS3 : la participation des
populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des
ordures ménagères compatible au développement de
l'agriculture urbaine et périurbaine.
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