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Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua

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par Casimir Geoffroy BEMB
Institut National de la Jeunesse et des Sports - Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation 2009
  

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      IN MEMORIAM

      q A mon oncle, Raymond NKAL.

      q A ma nourrice, Marthe MIKOAS ZOAMBE, qui aurait bien voulu vivre ces moments. Qu'elle reçoive à titre posthume, les fruits de son travail.

      DEDICACE

      q A mon oncle Joseph NDENGUE MESSAMA, qui malgré ces moments parfois très difficiles m'a toujours encouragé et a financé sans ménager d'efforts mes études, qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude ;

      q A ma mère Madeleine YANGA: c'est la germination du fruit que tu as semé.

      REMERCIEMENTS

      q A l'Eternel Tout-Puissant qui me guide tous les jours et qui aplanit mes sentiers.

      La réalisation du présent travail est le fruit des contributions intellectuelles, morales, matérielles et financières de plusieurs acteurs dont je tiens ici à exprimer ma profonde gratitude. Je pense :

      Ø A Docteur Daniel Roger NGOA NGUELE qui malgré, ses multiples contraintes et occupations, a accepté de diriger ce travail avec abnégation ;

      Ø A Monsieur  Simon-Pierre NDONGO MINSOKO qui a accepté d'assister mon Directeur de Recherche dans ce travail ;

      Ø Mes remerciements vont aussi à l'endroit de tous mes enseignants de l'INJS pour leur encadrement pendant ces trois années de formation ;

      Ø A ma famille : Dieudonné EMINI, Emmanuel MENKOYE, Rémy ENGAMBA, André BIBOUM, Joseph BEKOLO, Brigitte WAS, Véronique ABIA et Béatrice KABIYENE, Gertrude MENGUE et Françoise MVODO pour leur soutien ;

      Ø A ma fiancée METCHEME Aude Nina pour ses multiples conseils et son affection ;

      Ø A mes frères et soeurs pour leur soutien moral, matériel et financier ;

      Ø Mes remerciements spéciaux vont à l'endroit du Dr. Ubald OLINGA MEDJO, Jean- Marie MPOAM, Servule MEKE et Danny Marcelle MPONE pour leur très haute contribution à toutes les étapes d'élaboration de ce travail ;

      Ø En outre, ma gratitude va également à l'endroit de Madame Albertine AMBARA, Madame Eloïse AYISSI, Carole EYANGA, Ignace EBA TSED, Léandre ASSILA TSED;

      Ø A tous mes camarades de promotion et particulièrement, Patrick NKADA ATEBA, Marcel WOUNG, Josiane MINSINGA AVA, Maxe ZE MPAK, IBRAHIM DJINGUI, Aurélie ACHETNAGNIGNI.

      Ø A tous ceux qui, de près ou de loin et bien présents dans mon esprit ont participé à la réalisation de ce travail.

      SOMMAIRE

      INTRODUCTION GENERALE 1

      CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET REVUE DE LA LITTERATURE 16

      I. Généralités sur les ordures ménagères 17

      II. Revue de la littérature 27

      III. Théories explicatives du sujet 31

      CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 37

      I. Présentation du milieu d'étude 38

      II. Approche Méthodologique 40

      II.7.1. L'analyse des contenus 56

      II.7.2. L'analyse statistique 57

      CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE 59

      I. Résultats de l'observation directe 60

      II. Résultats des entretiens 60

      III. Résultats des données du questionnaire 62

      CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES 75

      I. Interprétation des données 76

      II. Vérification des hypothèses 80

      IV. Discussion des résultats 85

      V. Limites de l'étude 87

      CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS 88

      I. Recommandations 89

      II. Elaboration du projet de plaidoyer 96

      CONCLUSION GENERALE 102

      BIBLIOGRAPHIE 106

      TABLE DES MATIERES 113

      GLOSSAIRE 116

      ANNEXES 118

      LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES

      ADEME  : Agence de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie

      AUP  : Agriculture Urbaine et Périurbaine

      C/N  : Carbone/ Azote

      CDDR  : Centre de Documentation pour le Développement Rural

      CIPRE  : Centre International de Promotion et de la Récupération

      CIRAD  : Centre de Coopération International en Recherche Agronomique

      ERA-Cameroun : Environnement-Recherche-Action Cameroun

      FAO  : Food and Agriculture Organisation/Organisation des Nations Unies pour l'Alimentation.

      GRET  : Groupe de Recherche et d'Echange Technologique

      HS  : Hypothèse Spécifique

      HYSACAM  : Hygiène et Salubrité du Cameroun

      IFORD  : Institut de Formation et de Recherche Démographique

      INJS  : Institut National de la Jeunesse et des Sports

      IST  : Infection Sexuellement Transmissible

      MINADER  : Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural

      MINDUH  : Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat

      MINEPN  : Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

      MINSANTE  : Ministère de la Santé Publique

      ONG  : Organisation Non Gouvernementale

      Ph.D. : Philosophie Doctor

      PVD  : Pays en Voie de Développement

      SIDA  : Syndrome d'Immuno Déficience Acquise

      SPSS : Statistical Package for Social Sciences

      STA  : Sciences et Techniques de l'Animation

      TEOM  : Taxe de l'Enlèvement des Ordures Ménagères

      LISTE DES FIGURES

      Figure 1: Le système de mise en décharge des déchets à Yaoundé 20

      Figure 2 : Un andain de compostage 21

      Figure 3: Situation actuelle : absence de lien entre rejets urbains et agriculture 23

      Figure 4 : Nouvelle stratégie : créer des liens entre rejets urbains et agriculture 24

      Figure 5: La hiérarchie des besoins d'Abraham MASLOW. 35

      Figure 6 : Répartition des répondants selon leur résidence habituelle 62

      Figure 7: Répartition des répondants selon le nombre d'années passé dans la ville de Bertoua 63

      Figure 8 : Répartition des répondants selon la pratique ou non de l'agriculture urbaine. 68

      Figure 9 : Répartition des répondants selon les facilités à obtenir les ordures. 71

      Figure 10 : Implication des populations dans la gestion des ordres  73

      LISTE DES TABLEAUX

      Tableau 1 : Répartition des responsables à enquêter 43

      Tableau 2 : Synthèse rétroaction sur le questionnaire adressé aux populations 50

      Tableau 3 : Synthèse rétroaction sur le guide d'entretien adressé aux responsables des structures 50

      Tableau 4 : Répartition des répondants selon les quartiers de résidence 62

      Tableau 5 : Répartition des répondants selon l'idée de faire l'agriculture en milieu urbain. 63

      Tableau 6 : Répartition des répondants selon le lieu de rejet des ordures ménagères. 64

      Tableau 7 : Répartition des répondants selon les personnes chargées de l'évacuation des ordures ménagères dans les ménages. 64

      Tableau 8 : Répartition des répondants selon la disponibilité et distance du bac à ordures des ménages. 65

      Tableau 9 : Répartition des répondants selon qu'il ait une idée du traitement des ordures ménagères. 65

      Tableau 10 : Répartition des répondants selon le mode de traitement des ordures par les populations. 66

      Tableau 11 : Répartition des répondants selon le nombre de ramassage des ordures ménagères par mois. 66

      Tableau 12 : Répartition des répondants selon la sollicitation par une structure de pré-collecte. 67

      Tableau 13 : Répartition des répondants selon la considération des responsables communaux en charge du traitement des ordures au cours des visites sanitaires. 67

      Tableau 14 : Répartition des répondants selon l'opération à avoir pris part. 68

      Tableau 15 : Répartition des répondants selon le mode d'acquisition des parcelles de terrain. 69

      Tableau 16 : Répartition des répondants selon les produits cultivés. 69

      Tableau 17 : Répartition des répondants selon les types d'intrants agricoles utilisés. 70

      Tableau 18 : Répartition des répondants selon les produits naturels utilisés. 70

      Tableau 19 : Répartition des répondants selon le mode d'appropriation des produits naturels. 71

      Tableau 20: Répartition des répondants selon l'énumération de quelques facilités à obtenir les ordures ménagères. 72

      Tableau 21 : Répartition des répondants selon la nature des rapports avec les structures de collecte des ordures ménagères. 72

      Tableau 22 : Répartition des intervenants dans la gestion des ordures ménagères. 73

      Tableau 23 : Répartition des répondants selon les propositions pour renforcer l'implication des populations dans le traitement des ordures ménagères. 74

      Tableau 24 : Technique du plaidoyer selon les cibles 101

      RESUME

      La gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua comme dans plusieurs villes africaines connaît d'énormes difficultés. Dans le souci d'augmenter la production par l'utilisation des intrants agricoles, notre étude intitulée : « le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua » se propose d'établir un lien entre les ordures et l'agriculture. L'objet de cette étude est voir en quoi le traitement des ordures peut contribuer au développement de l'agriculture et de susciter l'engagement de tous ceux qui interviennent dans ce champ. La question principale de la recherche est : comment peut-on amener les populations et les autres intervenants à envisager le traitement des ordures aux fins de développement de l'agriculture ? En réponse à cette question, le traitement des ordures pour le développement de l'agriculture passe par la participation des populations aux activités de récupération, de valorisation et de vulgarisation de la technique du compostage. La collecte des données s'est faite à l'aide de la recherche documentaire, de l'observation directe, du questionnaire adressé à 200 ménages des cinq quartiers retenus de Bertoua et des entretiens avec les responsables départementaux du MINDUH, du MINEPN, du MINADER et des communes d'arrondissements de Bertoua. L'analyse des résultats obtenus montre que les populations ne sont pas suffisamment impliquées dans le processus de gestion des ordures d'une part et d'autre part qu'il existe un manque de synergies dans les actions menées par les différents services techniques ; car chacun évolue individuellement. Par ailleurs, les populations ne connaissent pas toutes les techniques de traitement des ordures ménagères, notamment l'épandage et le compostage. Ce qui explique la faible utilisation des engrais organiques. En outre, les populations pratiquent plus l'incinération et la mise en charge des ordures ménagères. Ces résultats, confirment substantiellement notre l'hypothèse de recherche. Pour une amélioration de la participation de la population et de la vulgarisation de la technique du compostage, quelques suggestions ont été émises à l'endroit des pouvoirs publics, des collectivités locales décentralisées, des organismes en charge de la gestion des ordures. De toutes ces suggestions, nous avons opérationnalisé celle à l'endroit des pouvoirs publics en vue de fédérer les contributions des différents intervenants de la gestion des ordures ménagères à travers la technique du plaidoyer.

      Mots clés : traitement, récupération, valorisation, ordures ménagères, agriculture urbaine et périurbaine, le compost, pratique du compostage.

      ABSTRACT

      The management of the household wastes in the town of Bertoua as in several African cities is facing enormous difficulties. With the aim of increase the production by the use of the agricultural inputs, our study entitled: «the treatment of the household waste urban and péri-urban agriculture in the town of Bertoua» proposes to establish a link between the wastes and agriculture. The object of this study is to see in who the treatment of the wastes can contribute to the development of agriculture and to spur up the engagement of all the stakeholders of these activities. The main question of the research is: how can bring the populations and the other stakeholders to be led envisage the treatment of wastes with the aim of developing agriculture? As a response to this question, the treatment of wastes for the development of agriculture passes via the participation of the populations in the activities of recovery, valorisation and vulgarisation of the compost-making technique. The data-collection was done using the documentary research, the direct observation, the question distributed to 200 homes of the five selected neighborhood of Bertoua and the interviews with out the divisional authorities of the MINDUH, the MINEPN, the MINADER and some rural councils of Bertoua. The analysis of the results obtained indicates that the populations are not much involved in the process of waste management on the one hand and that there is the absence of a synergy in the actions carried on the other each evolving individually. Furthermore, the populations do not know all the techniques of treatment of household wastes, such as spreading and compost making. This explains the low use of organic manures. Moreover, the populations practice more the incineration and storage of the household waste. These results substantially confirm our research hypothesis. For an improvement of the participation of the population and vulgarization of compost making techniques, some suggestions were have been advanced to the administrative authorities, the local decentralised collectivities, the organs in charge with the collection waste. From all these suggestions, we operationalised that directed to the administrative authorities so as attract the contributions of the various stakeholders of household waste management, through the advocacy technique (plea).

      Key words: treatment, recovery, valorisation, household waste, urban and semi-urban agriculture, compost, compost making.

      INTRODUCTION GENERALE

      INTRODUCTION GENERALE

      1. Contexte et justificatif du sujet

      L'Afrique vit actuellement de grands bouleversements. La plupart des pays du continent connait une importante redistribution de la population attribuable à l'urbanisation rapide, alors que la performance économique est généralement médiocre. Confrontées à de nombreuses difficultés, les autorités urbaines semblent avoir manqué à leurs obligations. Dans le rapport des Nations Unies (2001), la population mondiale a atteint 6 milliards à la fin du siècle dernier et chaque année, elle augmente de 90 millions. Au niveau des Pays en voie de développement (PVD), 10 000 personnes de plus naissent toutes les secondes. Quant à la production alimentaire mondiale, elle a progressé plus vite que la croissance démographique, passant de 2410 à 2800 Kcal dans les pays développés, contre 2010 à 2680 kcal dans les PVD. Elle a permis de réduire significativement la proportion de sous-alimentés de 37% entre 1969 et 1971 à 17% entre 1997 et 1999 ; malheureusement le nombre de sous-alimentés dans les PVD reste toujours important : estimé à 956 millions entre 1969 et 1971 ce nombre est demeuré à 777 millions entre 1997 et 1999 (FAO. 2001). Afin de réduire de moitié le nombre de sous-alimentés dans le monde en 2015, objectif fixé par le Sommet Mondial de l'Alimentation à Rome en Italie, il faut que la production alimentaire mondiale continue à accroître (FAO. 1996). La population urbaine continue d'augmenter à un rythme très accéléré et les villes elles-mêmes aussi ne cessent de grandir. Ce gonflement des effectifs des populations en zone urbaine est dû en majeure partie à l'exode rural. Ela (1983, 5), à ce sujet, écrit : « La population urbaine croît à un rythme beaucoup plus accéléré que la population rurale ». Aussi, renchérit-il (1983, 23) : « Vers de grands centres en pleine expansion convergent chaque jour des courants continus de migration, drainant des ruraux dans un espace très vaste. ».

      Si l'Afrique subsaharienne voit sa population doubler toutes les deux décennies avec un taux de croissance de 3%, la production agricole n'a cependant progressé que de 2% ces 30 dernières années. Pour maintenir l'équilibre, la production vivrière devra alors augmenter de 4% (Günter. 1996). D'ici 2020, 2 africains sur 3 vivront en ville. Ils devront par conséquent produire plus de vivres, en qualité et en quantité suffisante pour faire face à la demande toujours croissante en nourriture.

      Face à l'accroissement continu de la population, pour maintenir ou accroître les rendements agricoles appropriés, le système de gestion de la fertilité des sols dans les différents agro-écosystèmes urbains et périurbains devrait favoriser un fort taux d'utilisation d'engrais chimiques et de la matière organique. Pour accroître leur production, les agriculteurs africains devraient améliorer la productivité en intensifiant leur mode d'exploitation des terres. Pour le faire, ils devront renforcer la richesse des sols en éléments nutritifs. Ceci exigera entre autres, l'utilisation des doses d'engrais de plus en plus élevées. De nos jours, de nombreux processus de fermentation naturelle permettent la récupération et le recyclage de matières organiques, même à partir des cycles non végétaux, telles les ordures ménagères qui nous intéressent.

      La croissance de la population urbaine et l'extension continuelle de l'espace occupé entraînent d'énormes difficultés dans la gestion de l'environnement. Aussi, de nombreuses villes produisent-elles des déchets dont elles ne peuvent pas se débarrasser. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur le développement dans le monde, les municipalités des pays à faible revenu et à revenu intermédiaire consacrent souvent entre 1/5 et 1/2 de leurs budgets aux services de la voirie, alors que beaucoup de déchets ne sont pas enlevés.

      La gestion des ordures ménagères dans la plupart des Etats est reléguée au second plan alors que, au même titre que les préoccupations de bonne gouvernance, les transports, l'éclairage public, la fourniture d'eau potable, la construction des infrastructures, la lutte contre les IST et SIDA, les déchets devraient faire l'objet d'une attention particulière. Ainsi, comme le dit Waas (1990), peu de décideurs voient le déchet en terme d'environnement, leur gestion devenant l'affaire des municipalités.

      La pauvreté financière des citadins a des grandes conséquences sur la gestion des ordures ménagères. La majorité des citadins ne vivent que des revenus aléatoires. Des incidents qui ont eu lieu récemment dans les grands centres urbains d'Afrique montrent que le problème de la gestion des déchets a atteint des proportions telles que les mesures prises par les différents niveaux d'administration et les spécialistes se sont révélées infructueuses. Il suffit de traverser n'importe quelle ville africaine pour constater les manifestations de ce problème : amoncellements de déchets, détritus le long des routes, ruisseaux bloqués, sites d'enfouissement menaçant la santé dans les secteurs résidentiels, et élimination inadéquate des déchets toxiques.

      La propreté n'est plus la chose la mieux partagée ; ainsi Gapyissi (1989, 122) affirme en ces termes : « les immondices non ramassées, les eaux non canalisées, les voiries dégradées sont devenues les cauchemars de la ville africaine. Ils créent des conditions propices à la prolifération des maladies et rendent le cadre de vie désagréable et incidente surtout dans les quartiers populaires. »

      Cependant, la ville de Bertoua dans la Région de l'Est-Cameroun connaît aujourd'hui une véritable explosion démographique. Dans ce contexte, l'approvisionnement de la ville semble être un enjeu majeur des politiques de développement. Avec la croissance de l'agglomération, l'agriculture vivrière est repoussée toujours plus loin du centre de la ville. Malheureusement, les terres de Bertoua subissent l'action de l'érosion. Aussi les agriculteurs, pour la plupart d'entre eux, ont-ils recours aux fertilisants de tout genre pour améliorer leur production. D'une part le souci d'augmenter la production par l'utilisation intensive des intrants agricoles s'impose et d'autre part d'énormes quantités d'ordures ménagères sont produites au quotidien et ne subissent aucun processus de traitement. L'agriculture, s'inscrivant dans le paysage urbain, il devient impératif d'établir un lien avec les ordures ménagères. Ce lien repose sur des techniques de traitement des ordures ménagères, qui doivent aboutir à des co-produits facilement utilisables pour l'agriculteur, sans dangers pour la santé et avec risque minimum sur le milieu naturel (Smith et al. 2004).

      2. Objet de la recherche

      Notre étude a pour objet d'apprécier la contribution des activités du traitement des ordures ménagères dans la lutte contre la pauvreté en milieu urbain. De manière précise, il s'agit d'attirer l'attention de la communauté sur l'importance des activités de récupération et de valorisation des ordures pour le développement de l'agriculture et de susciter leur engagement à les développer.

      Cependant, plusieurs objectifs sont visés à travers cette étude dont un objectif général et trois objectifs spécifiques.

      3. Objectifs de l'étude

      Cette étude a un objectif général autour duquel se greffent des objectifs spécifiques.

      3.1. Objectif général

      Cette étude a pour objectif principal d'amener les populations à récupérer et valoriser les ordures ménagères aux fins de développement d'une agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua. Plus explicitement, il est question d'inciter les populations à participer aux activités de récupération et de valorisation des ordures ménagères afin d'améliorer leurs conditions de vie.

      3.2. Objectifs spécifiques

      Plus spécifiquement, il s'agira de :

      · amener les autorités municipales et les populations à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua ;

      · identifier les opportunités du traitement des ordures ménagères récupérées et recyclées (compost) sur l'agriculture urbaine pour l'épanouissement des populations ;

      · envisager une stratégie de traitement des ordures ménagères compatible avec des préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine (AUP).

      4. Intérêt de l'étude

      Ce travail est une contribution à la recherche action; car il est nécessaire d'effectuer des recherches pour trouver de nouvelles ressources à valoriser et pour soutenir certaines pratiques existantes. Cette étude revêt un intérêt pluriel à savoir : professionnel, politique, scientifique, économique, social

      Au plan professionnel, les maux comme le chômage, la pauvreté et la faim qui frappent les populations camerounaises ne sauraient incomber à l'Etat seul. Leur éradication nécessite la contribution de tous et de chacun. Le Cadre de Jeunesse et d'Animation doit favoriser l'insertion professionnelle des populations désoeuvrées au moyen des regroupements. Il doit pour ce faire identifier et mettre en oeuvre les éléments positifs des savoir-faire traditionnels et contribuer à la valorisation des initiatives et des talents des populations. Il s'agit de donner toute leur ampleur à des pratiques sociales novatrices.

      Au plan politique, cette recherche s'inscrit dans le cadre de l'amélioration des conditions de vie des populations. Ce travail intéresse plusieurs acteurs tels les départements ministériels : le Ministère de la Jeunesse ; Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD) ; le Ministère de l'Agriculture et du Développement rural(MINADER); le Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH); le Ministère de la Santé Publique (MINSANTE); le Ministère des Finances ; le Ministère de l'Economie de la Planification et de l'Aménagement du Territoire, le Ministère de l'Environnemnt et de la Protection de la Nature (MINEPN), la Communauté Urbaine de Bertoua, les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les organisations internationales (Banque Mondiale).

      Au plan économique, la promotion d'un produit local (le compost) et les dividendes économiques non négligeables qui peuvent résulter de la fourniture d'un produit de substitution peuvent favoriser la diminution des charges liées à la gestion des ordures ménagères. Les activités de récupération, de valorisation et l'agriculture urbaine constituent un moyen d'insertion socio-économique des jeunes et des adultes démunis, de lutte contre la pauvreté et le chômage, puisqu'elles sont génératrices de revenus et participent au renforcement de l'économie familiale, mais aussi au relèvement du tissu économique national.

      Au plan social, ce travail devra impulser une politique et une détermination pour opérer du changement en vue d'instaurer, un niveau de vie socialement et économiquement productif pour les populations. La vulgarisation des métiers de valorisation des ordures permettrait, d'apporter une solution non négligeable au problème du chômage auquel de nombreux jeunes et adultes sont confrontés en milieu urbain. En mettant en évidence les activités de récupération des déchets biodégradables dans la lutte contre la pauvreté en milieu urbain, cette étude suscitera une nouvelle vision sur la gestion des ordures ménagères dans nos cités. Cette recherche devra non seulement améliorer la qualité des prestations, accroître la productivité, créer des emplois, mais également contribuer à la mise en place des projets de développement communautaire.

      5. Domaine de la recherche

      L'étude que nous menons s'inscrit dans le domaine du développement des organisations sociales et de l'alphabétisation fonctionnelle, avec comme champ d'application les Sciences et Techniques de l'Animation. Nous reconnaissons en cela qu'il s'agit d'un domaine pluridisciplinaire permettant à son praticien de placer l'Homme au centre de ses préoccupations. Le Conseiller de Jeunesse et d'Animation joue le rôle de facilitateur permettant ainsi aux communautés de s'insérer sans difficulté dans la dynamique locale, régionale, nationale. De concert avec les populations du Lom et Djérem, le professionnel de l'animation propose des solutions envisageables qui lui permettraient de résoudre les problèmes tributaires à l'environnement immédiat.

      6. Délimitation de l'étude

      La délimitation de notre sujet se fait sous un triple plan spatial, temporel et scientifique.

      Au plan spatial, notre étude pourrait s'appliquer dans certaines grandes villes du pays. Mais pour le cas présent, nous allons nous limiter à la ville de Bertoua qui se trouve être le chef lieu de la Région de l'Est. L'étude va s'étendre sur les deux arrondissements que sont Bertoua 1 et Bertoua 2, où les problèmes d'insalubrité et d'assainissement, ainsi que de pauvreté sont réels et préoccupants d'une part et la valorisation d'importantes ressources telles les ordures ménagères d'autre part.

      Au plan temporel, cette étude s'étale sur la période allant de 2007 à 2009. La borne chronologique 2007 marque l'entrée de la nouvelle équipe communale à l'issue des élections municipales, tandis que 2009 traduit l'année de la création de la Communauté Urbaine de Bertoua. En fait, ce travail s'étale sur une période de deux ans.

      Au plan scientifique, l'investigation menée sur cette étude relève des Sciences et Techniques de l'Animation en tant que discipline qui participe au développement intégral des individus et de la société. Bien qu'elle se penche sur le traitement des ordures et l'agriculture urbaine, cette étude s'appuie également sur la sociologie de la ville africaine. Elle s'intéresse à l'insertion socio-professionnelle, et s'inscrit plus spécifiquement dans le champ de l'éducation permanente.

      7. Problématique de la recherche

      Le surpeuplement est à la base des déchets en grand nombre sur les avenues, les coins des parcelles, les caniveaux, les lieux non habités et les marchés. Ces endroits constituent les lieux de prédilection de dépôt de toutes les ordures ménagères, industrielles, manufacturières, agricoles, et de boues d'égouts. Les bidonvilles sont constitués des quartiers dont l'absence des infrastructures ou/et des équipements font que les déchets soient en grand nombre dans cette partie de la ville.

      Face à la prolifération des bidonvilles et des taudis, qui va de pair avec l'insuffisance croissante des services urbains, on se rend de plus en plus compte que le développement sous-entend bien d'autres choses que la simple expansion de la production. Une ville est un immense puits de nutriments, qui ne cesse « d'engloutir » les denrées alimentaires afin de pouvoir nourrir une population en croissance constante. La majorité de ces denrées viennent de loin, et une partie se gaspille ou se détériore en transit ou pendant l'entreposage. Ce puits de nutriments pourrait être plus efficace si une plus grande partie des déchets étaient recyclés. Cela pourrait même permettre de réduire certaines importations. La ville deviendrait un meilleur milieu de vie si une partie de ses déchets y étaient réutilisés, car l'air, l'eau et le sol y seraient moins pollués.

      L'état du sous-développement est en grande partie responsable de la carence des pouvoirs publics, incapables de gérer les ordures ménagères, de maîtriser la croissance urbaine, de l'organiser, d'assurer les emplois, les infrastructures et les équipements nécessaires à la vie de la population.

      Toutefois, ce n'est pas la quantité de déchets qui pose problème, mais plutôt l'incapacité de s'en débarrasser. La plupart des déchets n'étant pas ramassés, la collecte des ordures se limite habituellement au centre ville et aux quartiers. Pour se débarrasser des ordures, les populations doivent les enfouir ou les brûler. Cet état de chose menace la santé et l'environnement, cause une nuisance, contribue à l'érosion du sens civique et risque de donner lieu à un grave problème social. La pratique d'une agriculture urbaine et périurbaine et le recours aux « petits métiers » permettent tant bien que mal d'assurer la subsistance.

      Suite à la crise économique qu'a connu le Cameroun des années 80, le service de collecte des ordures ménagères par la Commune urbaine a régressé. C'est alors que la ville de Bertoua est entrée dans un état d'insalubrité généralisée. Or, l'insuffisance de mécanismes efficaces d'élimination des déchets dans la majorité des villes des pays en développement se traduit par d'énormes accumulations de déchets riches en nutriments, qui jusqu'à ce jour constituent une menace pour l'environnement et pour la santé humaine. La découverte d'un moyen sûr et économique de recycler une partie ou la totalité des déchets urbains et agro-industriels aurait un triple avantage : l'assainissement de l'environnement urbain, la réduction des risques pour la santé et l'accroissement de la production agricole grâce au renouvellement des éléments nutritifs du sol.

      Si, dans toute l'Histoire, il s'est posé des problèmes de pauvreté, de chômage, de logement et d'infrastructures dans les villes, l'ampleur et l'intensité des problèmes urbains dont souffrent actuellement les pays en voie de développement sont des phénomènes tout à fait nouveaux. L'acuité de ces problèmes est due essentiellement à la rapidité de la croissance démographique et à la grave pénurie de ressources susceptibles d'être consacrées aux aménagements que nécessite l'augmentation de la population urbaine.

      Fort de ce constat, diverses solutions sans succès ont été expérimentées par l'Etat avec notamment : certains acteurs de la société civile, des Associations, des Organisations non gouvernementales, et des groupes organisés et informels ; avec l'appui financier des bailleurs de fonds bilatéraux et multilatéraux, notamment la Coopération Française à travers le Fonds Social de Développement et la Banque mondiale. Ces actions portaient essentiellement sur la mobilisation des populations pour assurer le service de la propreté urbaine à travers les opérations de pré collecte et de collecte des ordures dans les quartiers à habitat spontané et les grands axes des villes.

      Comme l'activité agricole, la gestion durable et efficace des ordures ménagères à travers les opérations de récupération et de recyclage participent à l'amélioration des conditions de vie des populations. Malheureusement, l'étude menée par Sotamenou (2005) montre que, pour les villes comme Abidjan (Côte d'ivoire), Accra (Ghana), Dakar (Sénégal) et à Yaoundé (Cameroun), le taux de collecte des déchets solides municipaux ne dépasse pas 60%, avec une moyenne située entre 30 et 40% de la production.

      La mise sur pied des opérations de récupération et de recyclage des ordures ménagères devrait permettre d'améliorer le système de gestion des déchets qui, de façon significative contribuerait au développement de l'activité agricole urbaine et périurbaine. La gestion reste toujours problématique, les aspects économiques et surtout environnementaux qui sont tout aussi importants étant très souvent négligés. Aussi nous semble t-il nécessaire de se pencher sur des solutions susceptibles d'améliorer le service de collecte des déchets non seulement pour rendre la ville plaisante d'un point de vue environnemental mais aussi de faciliter les opérations de récupération et de recyclage, favorables au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine, afin de générer des emplois, des revenus et améliorer l'autosuffisance alimentaire des populations de Bertoua.

      8. Questions de recherche

      Des auteurs tels que Grawitz (2001) et Van Der Maren (1999) précisent, qu'à une question de recherche correspond une réponse anticipée qui prend la valeur d'une hypothèse.

      8.1. Question principale

      Ø La question principale de notre étude est celle de savoir : comment peut-on amener les populations à envisager le traitement des ordures ménagères pour des fins de l'agriculture urbaine dans la ville de Bertoua?

      8.2. Questions secondaires

      · Qu'est ce qui explique les insuffisances observées en matière de gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua ?

      · En quoi le traitement des ordures ménagères peut-il contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations de Bertoua ?

      · Comment envisager le traitement des ordures ménagères afin qu'il soit compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine ?

      Telles sont les préoccupations qui ont fondé notre volonté de réaliser ce travail.

      9. Hypothèses de recherche

      En respectant le principe du parallélisme intersubjectif énoncé par Goëtz et Lecomte (1984) puis, repris par Van Der Maren (1999), amener les populations à envisager le traitement des ordures ménagères aux fins de développement de l'agriculture passe par quatre hypothèses :

      9.1. Hypothèse générale

      Le traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux activités de récupération, de valorisation des ordures et de vulgarisation de la technique du compostage.

      9.2. Hypothèses secondaires

      - HS1 : La gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la multitude des intervenants.

      - HS2 :  L'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer de la productivité des cultures et la santé publique ;

      - HS3 : La participation des populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères compatible au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.

      10. Définition opératoire des concepts

      Durkheim (1988) indique que : « le savant doit d'abord définir les choses dont il traite afin que l'on sache, et qu'il sache de quoi il est question ». Dans la même lancée, il poursuit qu'une théorie ne peut être contrôlée que si l'on sait reconnaître les faits dont elle doit rendre compte. Signalons toutefois que cette activité de définition des concepts s'effectuera en respect du principe de la « Clôture sémantique » suggérée par Van Der Maren (1999) et qui dispose de la définition d'un concept selon son acception dans le cadre spécifique d'une étude. Ce principe a pour avantage de réduire les cas de confusions issues de la polysémie de certains termes. C'est dans cette logique que nous définissons ici les concepts clés de notre sujet.

      Le traitement est un vocable polysémique, il peut être considéré comme une transformation d'une matière de manière à atténuer son degré de nuisance sur le milieu récepteur. Dans le cadre de notre étude, nous retiendrons la définition de Smith (2004) : le traitement est un processus la réduction, dans des conditions contrôlées, du potentiel polluant initial des déchets et/ou du flux des déchets à mettre en décharge devant aboutir à des coproduits utilisables pour l'agriculture, sans danger pour la santé et avec un risque minimum sur l'environnement. Comme technique de traitement des ordures, nous évoquerons dans le cadre de cette étude, le compostage qui est le processus de biodégradation aérobie (dégradation de la matière organique par les agents biologiques en présence de l'air) de la matière organique sous l'action d'une très grande biodiversité des micro-organismes, préexistant dans les substrats concernés. Le compost est le produit final du compostage, c'est la matière stable, assainie, riche en matière organique et non nauséabonde. Il est composé pour l'essentiel d'une fraction organique stabilisée et des composés minéraux.

      De manière générale un déchet est un débris ou tous les restes sans valeur de quelque chose ou encore tout ce qui tombe d'une matière qu'on travaille. C'est donc toute matière ou objet indésirable abandonné sur la voie publique, même les cadavres d'animaux, bref une réunion de résidus hétérogènes. Selon l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie (ADEME : 1994), le déchet est « tout résidu d'un processus de production, de transformation ou d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus généralement, tout bien, meuble abandonné ou que son détenteur destine à l'abandon ». Les déchets ménagers font partie de la catégorie de déchets communément appelée déchets urbains qui représentent l'ensemble des déchets de la collectivité dont la gestion incombe aux municipalités. Les déchets ménagers sont liés à l'activité domestique, ils comprennent les ordures ménagères au sens strict, les déchets de jardin et déchets verts. Seuls les ordures et les déchets verts sont susceptibles d'être utiles à l'agriculture après un traitement adéquat. Dans le cadre de notre étude, nous adopterons la définition de Valiron cité par Ekouma (1999) qui apparaît beaucoup plus restreinte dans son manuel d'assainissement spécifique pour les pays à faible revenu. Il considère les déchets ménagers comme : « Les déchets solides provenant de la vie des ménages (cuisine, renouvellement des bien, jardinage, loisir ...) et ceux des activités commerciales qui y concourent. S'y ajoutent, les déchets de même nature de l'administration et des services (cantines ...) s'ajoutent en effet aux déchets ménagers, ceux du nettoiement des rues »

      Si la définition du concept déchet est claire et précise, la différence entre ordure et déchet n'est pas perceptible par tous car ces deux termes sont souvent pris l'un pour l'autre. De manière générale, les ordures évoquent quelque chose de repoussant. Ce concept rappelle les détritus de la vie quotidienne. Zoa (1996) pense que les ordures désignent une chose qui fait horreur, en l'occurrence, les excréments et autres matières répugnantes telles que la crasse, la fange... ainsi, les ordures s'opposent à ce qui est propre. Elle retient comme ordures ménagères les déchets de cuisine, des balayures, des menus objets dont on se débarrasse. Les ordures appartiennent à la catégorie de l'obscène et du grossier. Elles se composent des choses usées, des débris de toutes sortes, des fragments, des matériaux utilisés. Pour certains auteurs, les ordures se caractérisent surtout par leur hétérogénéité, on y trouve par exemple les cendres, les débris de vaisselles, les feuilles, les balayures, les détritus alimentaires, les produits de nettoiement des marchés, etc

      De ce fait, l'ordure est donc tout déchet ou résidu inutilisable dans l'immédiat. Ainsi, si les ordures sont des déchets, les déchets ne sont pas obligatoirement des ordures car le terme déchet semble plus englobant. Dans cette étude, l'ordure ménagère sera considérée comme les déchets végétaux tels que les restes de cultures, les déchets de cuisine (les épluchures de plantain, de manioc, etc.) à l'état frais et décomposé ; des déchets animaux tels que les fientes de poules, les lisiers de porc, etc. et du compost qui ici constitue l'ensemble des déchets végétaux, animaux et de cuisine à l'état de putréfaction. La transformation de ces ordures pourrait aboutir à des co-produits utilisables pour l'agriculture.

      Selon le dictionnaire encyclopédique Hachette(1997), l'agriculture est une activité économique ayant pour objet la transformation et la mise en valeur du milieu naturel afin d'obtenir les produits végétaux et animaux utiles à l'Homme. La définition de l'agriculture urbaine et périurbaine semble plus complexe, du fait qu'elle se définit par rapport à la ville. L'agriculture urbaine selon la terminologie anglo-saxonne est considérée comme l'agriculture localisée dans la ville et à sa périphérie, dont les produits sont destinés à la ville. Lorsqu'on adjoint le qualificatif urbain au mot agriculture, sa définition devient difficile. Kouemo (2002, 10) le relève en ces termes : « La difficulté de poser des limites exactes de l'agriculture urbaine réside dans l'accroissement rapide de la ville qui absorbe peu à peu les campagnes périphériques ». Pour le CIRAD (1999) : « l'agriculture urbaine est l'agriculture localisée dans la ville et sa périphérie dont les produits sont destinés à la ville ».

      Dans le cadre de notre étude, l'agriculture urbaine et périurbaine renvoie à ces différentes activités agricoles pratiquées en zone intra-urbaine c'est-à-dire à l'intérieur du périmètre urbain de Bertoua et dans les périphéries des limites territoriales des trois arrondissements du Département du Lom et Djérem, dont les produits sont destinés à la ville.

      Il n'est pas toujours aisé de donner une définition à la ville. Ainsi, la ville selon le dictionnaire encyclopédique Hachette (1997), est : « Une agglomération importante (à la différence du village) dont les habitants exercent en majorité des activités non agricoles (commerce, industrie, administration)... offrant à ses habitants une structure d'accueil complète (emplois, services, loisirs)».Dans son ouvrage, Grafmayer (1993), definit la ville « un ensemble diversifié des populations, d'activités et d'institutions concentrées sur le même territoire ». Il considère également la ville comme des entités sociales et matérielles façonnées par les rapports d'échanges et de coopérations qui s'instaurent entre les hommes. 

      Par ailleurs, au Cameroun, les villes ont subi des mutations diverses qui oscillent entre la tradition et la modernité. De ce fait opérer une définition appropriée de la ville semble difficile. La ville apparaît dès lors comme un milieu dominé par les activités du secteur tertiaire. Il existe en milieu urbain camerounais, des activités relevant des secteurs (primaires et secondaires) telles que l'artisanat, l'agriculture, l'élevage, etc., ce qui amènera Ela (1983) à considérer les villes africaines comme étant de « gros villages ».

      Dans le cadre de notre étude, la ville sera l'espace dans lequel vivent des individus appelés citadins exerçant des activités diversifiées, entretenant des rapports d'échanges et coopérations spécifiques dans le but de satisfaire leurs besoins. 

      11. Approche méthodologique

      L'approche méthodologique telle que définit par Thank Koï (1981) est l'ensemble des démarches suivies par l'esprit pour atteindre et démontrer une vérité ou ce que l'on croit être telle. La méthodologie consiste à préciser essentiellement notre démarche dans la collecte et l'analyse des données. En effet, nous avons au préalable procédé à une pré-enquête qui nous a permis de nous rendre compte que le traitement des ordures ménagères et l'agriculture en milieu urbain étaient effectivement confrontés à de multiples problèmes. Par la suite, nous sommes passé à l'enquête proprement dite afin de rassembler toutes les informations nécessaires sur la question. Cette enquête sera faite par le biais de l'observation, des entretiens, du questionnaire et de la recherche documentaire. La troisième étape a consisté en l'analyse des informations collectées ; et celle-ci s'est fondée sur la statistique descriptive et l'analyse de contenu.

      12. Plan du travail

      Pour mener à bien notre étude, nous l'avons structuré en cinq chapitres :

      ü le chapitre premier porte sur le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine ; il indique les théories que nous avons convoquées pour cette étude et procède à la revue de la littérature. 

      ü le deuxième chapitre quant à lui s'intéresse à la présentation du cadre de l'étude et aux données méthodologiques.

      ü le troisième chapitre est consacré l'analyse des résultats de notre enquête,

      ü le quatrième chapitre s'articule sur l'interprétation des résultats de l'enquête par questionnaire et la vérification des hypothèses.

      ü et le cinquième chapitre, enfin, est celui des suggestions avec notamment un projet de stratégie d'intervention du professionnel de l'Animation en vue de l'organisation de la filière du traitement des ordures ménagères dans la ville de Bertoua.

      CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET REVUE DE LA LITTERATURE

      CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET REVUE DE LA LITTERATURE

      I. Généralités sur les ordures ménagères

      Avec la crise économique, le phénomène de l'insalubrité urbaine s'est véritablement renforcé. Dès lors, l'on a commencé à ressentir la pression des ordures ménagères dans les villes du Cameroun. La prolifération des ordures ménagères dans les villes est un problème préoccupant eu égard aux effets qu'elle engendre sur l'environnement, la santé des populations.

      I.1. Les Paramètres caractéristiques des ordures ménagères

      D'après une étude faite par Ngnikam (1992), les paramètres qui permettent de caractériser les ordures sont au nombre de cinq : la densité, le degré d'humidité, le pouvoir calorifique, le rapport des teneurs en carbone et azote (C/N) et la composition.

      - La densité est d'une grande importance pour le choix du moyen de collecte ou du traitement des déchets.

      - Le degré d'humidité : Les ordures renferment une suffisante quantité d'eau variant en fonction des saisons et le milieu environnemental qui influence la rapidité de la décomposition des matières qu'elles renferment. Dans les régions tropicales, l'humidité varie entre 40% et 75% dans les déchets bruts.

      - Le pouvoir calorifique : Ce paramètre définit la capacité des ordures à se brûler rapidement. A plus de 50% de taux d'humidité, les déchets sont impropres à l'incinération.

      - Le rapport Carbone/Azote permet d'apprécier l'aptitude des ordures à la biodégradation. Il permet également de jauger la maturité du compost fabriqué à partir des ordures ménagères. Le rapport Carbone/Azote dans les ordures fraîches se situe également entre 25 et 40 et dans le compost mur entre 12 et 20.

      - La composition présente les différents groupes de matières ainsi que leurs proportions dans les ordures. Elle détermine le choix du mode de traitement des ordures.

      I.2. Les Ordures ménagères et la production d'externalités

      On parle d'externalité lorsque les actions d'un agent influencent directement les possibilités de choix (c'est-à-dire l'ensemble de production ou l'ensemble de consommation) d'un autre agent. Les ordures ménagères produisent les effets externes positifs et les effets externes négatifs.

      I.2.1. Externalités positives

      Nous allons considérer comme effets externes positifs, tous les avantages que procure la production des ordures ménagères. Ainsi on distingue :les déchets et l'emploi, les ordures ménagères et l'agriculture.

      - Les déchets et l'emploi

      Selon une étude de l'ADEME, la collecte séparative (absente au Cameroun) génère dix fois plus d'emplois que l'incinération, trente fois plus que la mise en décharge (comme au Cameroun). La collecte séparative entraîne une augmentation des personnels de l'ordre de 5 à 10 % variable selon la densité de l'habitat. Si la collecte elle-même n'apporte que peu de changements en terme d'emploi, le tri, qui est un complément indispensable, induit des mouvements plus significatifs. Le passage d'une collecte en mélange avec mise en décharge, à un traitement par incinération, entraîne quant à elle une augmentation du coût de 18 % et une augmentation de l'emploi de 15 %. L'adjonction d'une filière de valorisation matière entraîne une augmentation du coût de 10 %, et une augmentation de l'emploi de 25 % (soit moitié plus). La collecte sélective permet un accroissement en personnel de 25%.

      - Les ordures ménagères et l'agriculture

      Les ordures ménagères jouent un rôle important dans les exploitations agricoles lorsqu'elles sont recyclées, de par les substances organiques qu'elles contiennent. Ces substances fertilisent le sol. De ce fait, l'utilisation du compost (forme décomposée des ordures ménagères) permet d'améliorer les terres cultivables. Ainsi, il serait profitable de valoriser les ordures ménagères en les incorporant aux sols afin de stabiliser ces derniers, de corriger leur structure et même de les fertiliser. D'après Ndoumbè (1994), la récupération des ordures est aujourd'hui présente dans tous les lieux de cultures et d'amendement du sol : l'agriculture, l'horticulture, les pépinières de même qu'en foresterie.

      I.2.2. Externalités négatives

      On appelle effets externes négatifs tous les désagréments que provoque la production des ordures ménagères aussi bien sur les agents économiques que sur l'environnement

      I.2.2.1. Effets sur l'environnement

      Les ordures ménagères provoquent de multiples nuisances sur l'environnement urbain et portent une atteinte profonde à la santé des habitants de la ville. Les principaux impacts sur l'environnement sont les suivants : le dégagement des gaz toxiques et l'encombrement.

      - Dégagement des gaz toxiques : les feux incontrôlés des dépôts d'ordures ménagères provoquent le dégagement de volumes importants d'acide chlorhydrique gazeux, l'incinération des mousses de polyuréthane provoque l'émanation d'un gaz assez toxique : le phosgène. Il faut aussi noter que la mise en décharge occasionne la production de volumes importants de méthane ; ce gaz peut donner naissance à des explosions et provoquer des incendies. De plus, le méthane et le gaz carbonique libéré contribuent à accentuer l'effet de serre, cause de réchauffement de la planète.

      - Encombrement : lorsque les ordures ménagères ne sont pas régulièrement enlevées, elles encombrent les trottoirs et les chaussées, ternissant ainsi l'image de la ville. L'obstruction des caniveaux et ouvrages d'évacuation des eaux usées sont source d'inondation en saison de pluie.

      I.2.2.2. Effets sur la santé des hommes

      - Prolifération des germes pathogènes : les tas d'ordures ménagères abandonnées sur les trottoirs favorisent la prolifération et la transmission des germes pathogènes par les insectes, vecteurs de transmission des maladies. La transformation chimique de ces déchets dégage de très fortes odeurs, dénaturant ainsi la qualité de l'air que l'on respire et mettant en danger la santé des populations.

      - Pollution des eaux : la présence des déchets toxiques tels que les piles électriques augmente la concentration des ions métalliques et des métaux lourds dont la présence, même à dose infime peut s'avérer catastrophique pour les sols, l'eau potable et par conséquent pour l'Homme. La mise en décharge du déchet produit des eaux de percolation, lessivas qui polluent les eaux souterraines et les cours d'eau.

      Fort de tous ces effets aussi bien sur l'Homme que sur l'environnement, divers systèmes de gestion des ordures ménagères sont mis sur pied par les Etats afin de les endiguer.

      I.3. Les techniques de traitement des ordures ménagères

      Plusieurs techniques de traitement sont généralement associées aux systèmes de gestion des déchets. Il s'agit notamment des l'incinération, la mise en décharge et des opérations de récupération et de valorisation.

        - L'incinération est une technique de destruction par le feu. Les déchets résiduels issus de l'incinération sont donc les résidus d'épuration des fumées (environ 4% du tonnage traité) destinés aux centres de stockage de déchets dangereux, et les imbrûlés (dits mâchefers, environ 20 à 25% du tonnage traité) qui peuvent être valorisés en technique routière, sous certaines conditions.

      - Le stockage est le dernier maillon de la longue chaîne de collecte, de tri, de valorisation et de traitement des déchets. Seuls les déchets ultimes peuvent faire l'objet d'un stockage, appelé plus communément mise en décharge ou encore enfouissement.

      - La mise en décharge reste la plus couramment utilisée, même comme elle se fait rarement contrôlée. Dans le souci de limiter la quantité des ordures ménagères à mettre en décharge et d'améliorer la production agricole plusieurs filières de traitement dont une unité de production de compost à partir des déchets verts et des matières organiques, couplée à une unité d'expérimentation de production agricole, une unité de tri sélectif et une «  petite » unité expérimentale d'incinération des déchets hospitaliers serait indispensable. La mise en décharge se présenterait alors comme le montre la figure 1.

      Figure 1: Le système de mise en décharge des déchets à Yaoundé

      Mise en décharge

      Déchetterie

      Planification

      Pesage/Tri

      Couverture final

      Déversement

      Couverture intermédiaire

      Reprise et réglage

      Compostière

      Compostage

      Drainage Gaz

      (En projet)

      Drainage des lixivats

      Incinérateur

      Bassin de décantation

      Valorisation

      Captage

      Eaux épurées

      Gaz brûlé

      Brûlage

      Traitement des lixivats

      Collecte du Biogaz

      En projet

       

      Source : HYSACAM

      Les filières de traitement biologique permettent aussi de recycler la matière organique fertilisante pour l'agriculture

      - Le compostage est un processus microbiologique de dégradation de la matière organique non synthétique en présence d'oxygène (en aérobiose). Selon Fritz (1992), le compostage c'est la décomposition des matières organiques et leur transformation en humus par l'action d'un grand nombre de micro-organismes dans un milieu chaud, humide et aéré. Ce processus permet de transformer les déchets organiques en compost, amendement organique très riche en éléments nutritifs. Son équation globale s'écrit :

      Matière organique + O2 Compost + CO2 +H2O +Chaleur

      En général, la fabrication du compost se fait de trois façons différentes selon la disponibilité et les quantités de déchets que l'on désire traiter. Ce sont : le compostage artisanal en andain ou en tas, en fosse et en surface. Les meilleurs rendements du compost sont obtenus quand ils sont combinés aux engrais chimiques et ceci selon des proportions spécifiques à l'espèce et conditions agronomiques.

      Le compostage extensif en andains retournés est souvent utilisé dans les pays en développement. L'oxygénation la plus efficace d'une masse en fermentation est obtenue par un retournement périodique, qui assure une fermentation homogène. La figure 2 ci après présente un andain de compostage.

      Figure 2 : Un andain de compostage

      Source : Guide de fabrication artisanale de compost : Fondation Friedrich Ebert, Cameroun, 1994

      I.4. Lien entre le traitement des ordures et l'agriculture urbaine

      I.4.1. L'utilisation agronomique des ordures ménagères

      Il est connu depuis très longtemps que, les déchets animaux et végétaux sont utilisés dans l'agriculture pour améliorer les terres cultivables. Ces déchets peuvent être utilisés dans les exploitations agricoles à l'état frais (ordures de cuisine composées fraîches) ou décomposés (compost). Selon Ngnikam (1992), le compost présente les caractéristiques de l'humus. Vu la composition hétérogène des ordures ménagères mentionnée plus haut, leur utilisation agronomique ne peut être possible qu'après les opérations de tri et de recyclage.

      I.4.2. La récupération

      Selon Akinbamjo et al (2002), la récupération est une décision qui milite en faveur de la préservation des ressources naturelles qui circulent et qui peut se perdre par imprudence dans l'exploitation. La récupération au sein des agro-systèmes préserve l'environnement interne ou externe de l'exploitation ce qui réduit en aval le degré de pollution des déchets. La gestion de la récupération interpelle la gestion de la collecte et de la gestion de l'exutoire dans l'exploitation. Temple (2002) relève que dans les parcelles proches des maisons et dans les bas-fonds, le passage du système extensif au système semi extensif favorise la récupération des déchets d'animaux et d'ordures ménagères ainsi que l'enfouissement des herbes au sol.

      I.4.3. Le recyclage des déchets

      Selon l'ADEME (1994), le recyclage peut être défini comme étant la réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière vierge (verre, papier, métal). La valorisation quant à elle, étant l'utilisation d'un déchet en profitant de ses qualités, soit à la production de matériaux neufs dans un cycle de production (recyclage), soit à d'autres fins (utilisation agricole de compost, production d'énergie à partir de l'incinération des déchets). Selon Ta Thu Thuy (1998), la récupération de matériaux recyclables réduit la quantité de déchets à traiter de 20 à 25%.

      Akinbamijo et al (2002) soulignent que dans un système d'exploitation agricole, les sous-produits utilisés comme fumier au-delà de leur rôle de restitution des éléments nutritifs exportés du sol après récolte jouent d'autres rôles. Le recyclage contribue par un effet direct à pourvoir les éléments nutritifs à la plante, à maintenir ou à accroître le niveau de matière organique du sol et dans le sol, à accroître les capacités de rétention et d'infiltration d'eau dans le sol. De par ses effets sur les propriétés physiques du sol et la vie des micro-organismes et animaux du sol, le recyclage des déchets contribue à l'équilibre entre la fumure ou la matière organique du sol, l'apport de nutriments, et le rendement de récoltes. Il contribue également de moitié aux besoins intrants en azote et potassium, et réduit de près de 25% les dépenses liées à l'achat des intrants chimiques.

      I.4.4. Les rejets urbains et l'agriculture

      La question du traitement des ordures ménagères préoccupe malheureusement très peu nos sociétés. Pourtant une approche simple consiste à favoriser le recyclage d'une partie des rejets urbains dans l'agriculture selon des méthodes et des normes acceptables.

      On constate actuellement qu'il n'y a pas de lien entre le traitement des ordures et l'agriculture (Figure 3). D'un coté, les villes produisent de grandes quantités de rejets riches en eau, en matière organique et minéraux qui sont évacués directement dans la nature, dans les cours d'eau, soit éliminés par enfouissement dans les décharges par incinération soit par traitement en station d'épuration. De l'autre côté, l'AUP est contrainte à l'intensification, consomme de grandes quantités de fertilisants (le plus souvent importés) et d'eau puisée dans les ressources en eau potable (réseaux, fleuves, nappes). Une nouvelle stratégie (Figure 4) pourrait, au contraire, viser à créer (ou recréer) des liens entre le traitement des ordures et l'agriculture, sans remettre en cause le développement industriel et économique des villes. Cette stratégie repose sur des techniques de traitement des ordures devant aboutir à des coproduits facilement utilisables par l'agriculteur, sans dangers pour la santé et avec risque minimum sur le milieu naturel. La situation actuelle en absence de lien entre les ordures et l'agriculture se présente comme suit :

      Figure 3: Situation actuelle : absence de lien entre déchets et agriculture

      La nouvelle stratégie que l'on pourrait mettre en place pour récupérer et valoriser les ordures ménagères se présente de la manière suivante :

      Figure 4 : Nouvelle stratégie : créer des liens entre déchets et agriculture

      Source : Smith, O.B. et al, 2004, p.144

      I.5. L'agriculture urbaine et périurbaine : une activité montante et controversée

      L'activité agricole urbaine et périurbaine s'inscrit dans un contexte historique et regroupe entre autres l'exploitation des cultures maraîchères, vivrières et du petit élevage. Plusieurs raisons ou motifs militent en faveur de cette activité. En dépit des contraintes foncières et environnementales qui lui sont attachées, l'impact socioéconomique au niveau familial et macroéconomique est connu. A l'échelle d'un pays, le but d'une politique agricole est de rassembler les dynamiques, à mettre en oeuvre pour augmenter les récoltes, développer le cheptel, maximiser les recettes d'exportation, intéresser ou développer l'emploi rural, respecter l'environnement, fournir les recettes à l'administration, etc.

      Dans le milieu périurbain en particulier, cette politique prévoit des stratégies d'appui au développement et à la consolidation des activités agricoles, ce qui pourra contribuer d'une part à la lutte contre le chômage et le sous-emploi urbain, en assurant un revenu à ces nouveaux agriculteurs, et d'autre part, à mieux maîtriser la stabilité des prix sur les marchés urbains. Cette forme d'agriculture qui participe quotidiennement à l'alimentation de la ville, notamment en produits frais est confrontée à diverses difficultés dont l'accès à la terre qui menace sa pérennité et rend précaire cette activité.

      I.5.1. Les acteurs de l'agriculture urbaine et périurbaine

      Il est important de noter la grande diversité des acteurs rencontrés en milieu urbain et périurbain, à savoir : les producteurs, les ouvriers agricoles, les producteurs du matériel végétal, les fournisseurs d'intrants agricoles.

      Les Producteurs (Agriculteurs professionnels) sont ceux pour qui l'agriculture constitue la seule, si non la principale source de revenus en milieu urbain et périurbain. On recense parmi les producteurs : des ménagères, des licenciés d'entreprises privées et publiques, des retraités, des chômeurs, etc.

      Les ouvriers agricoles sont souvent des personnes qui mettent leur force de travail à la disposition des exploitants agricoles. Les agriculteurs occasionnels sont des hommes et des femmes pour qui l'agriculture en milieu urbain constitue une seconde activité. Les horticulteurs sont en général des hommes qui produisent et vendent des fleurs, des plantes d'ornement, les arbres fruitiers.

      Les producteurs du matériel végétal, Il s'agit principalement des hommes qui ont fait de la production du matériel végétal ou la production des semences leur profession. On y trouve surtout des techniciens agronomes qui produisent et vendent les plants greffés, les plantes oléagineuses, et des semences (mais, haricot) pour revendre aux agriculteurs urbains et périurbains.

      Les fournisseurs d'intrants agricoles, l'on distingue parmi eux les grandes firmes de production et de commercialisation des produits phytosanitaires, les commerçants grossistes spécialisés dans la vente d'intrant, les demi-grossistes et même les détaillants. Les élèves et étudiants représentent la catégorie d'exploitants agricoles qui n'apparaissent que pendant les grandes vacances scolaires (juin - septembre).

      I.5.2 Les fonctions de l'agriculture en ville

      Aujourd'hui, l'AUP connaît un essor fulgurant du fait de la croissance urbaine accélérée. Le plus souvent motivée par la recherche de la sécurité alimentaire et l'amélioration du bien-être des citoyens, elle contribue à alimenter de manière non négligeable les différents ménages de toutes les couches de populations des villes des pays en développement et d'assurer leurs moyens d'existence dans la cité.

      Contribution à l'approvisionnement alimentaire : ces agriculteurs contribuent véritablement à l'approvisionnement alimentaire de part la diversité et la quantité de leur production. L'AUP sert également "d'amortisseur" pour les moins pauvres durant les périodes de crise afin de maintenir certains niveaux de sécurité alimentaire. Les nombreux agriculteurs urbains de sexe féminin sont surtout susceptibles de se servir du revenu provenant de l'agriculture pour nourrir leurs familles.

      Contribution à la résorption du sous-emploi : Dans la ville de Bertoua comme dans certaines villes africaines, beaucoup de citadins développent le petit élevage de bétail (porcs, lapins) de volaille (poulets, canards), produisent des légumes, condiments, fruits et fleurs (CIPRE, 2002). Cet engouement pour ce type d'activité est dû d'une part aux habitudes culturelles mais aussi au chômage et à la pauvreté qui frappent les jeunes qui y voient un refuge.

      Face à cette situation, l'agriculture apparaît comme une nouvelle potentialité d'emploi pour certains ; les femmes et les jeunes étant aujourd'hui les principaux acteurs, cette activité est devenue importante au fil du temps. La commercialisation des produits et leur transformation dans la restauration de rue emploient également beaucoup de femmes et de jeunes qui y voient une source importante de revenus

      Contribution à l'aménagement urbain et périurbain : L'horticulture urbaine (maraîchage et floriculture) permet de conserver des espaces verts au sein de l'espace bâti, elle a une valeur écologique réelle. Elle recèle des richesses végétales et fauniques non négligeables pour le maintien de la biodiversité. Les différentes facettes de sa fonction environnementale mettent en évidence que son exploitation à des fins agricoles et sa protection peuvent contribuer au maintien de l'équilibre écologique de la région dans son ensemble. C'est d'ailleurs fort du rôle qu'il joue dans l'aménagement urbain que la journée mondiale de l'environnement a été célébrée le 05 juin 2005 sous le thème « Des villes vertes, un plan pour la planète... ».

      Contribution au recyclage des déchets : La modernisation et l'intensification des systèmes de production induisent une plus forte utilisation d'intrants. Les producteurs essayent de répondre à cette demande par le recyclage de différents types de déchets. En milieu périurbain, la plupart des petits maraîchers possèdent également des animaux ; ils peuvent donc valoriser le fumier et les sous-produits de maraîchage. Les activités de récupération et valorisation des déchets urbains emploient plusieurs personnes.

      Contribution au renouvellement de l'oxygène de l'air : La végétation urbaine ainsi constituée par les plantes agricoles, améliore la qualité de l'air en piégeant les émissions de gaz issues de carburants fossiles, et l'évaporation rafraîchit l'atmosphère.

      II. Revue de la littérature

      Dans cette étude, il s'agit de passer en revue les ouvrages relatifs à la gestion des ordures ménagères d'une part et à l'agriculture urbaine et périurbaine d'autre part. L'objectif étant d'établir la démarcation existante entre notre étude et celles de nos prédécesseurs.

      II.1. Littérature sur la gestion des ordures ménagères

      Beaucoup d'auteurs ont écrit des ouvrages relatifs à la gestion des ordures ménagères. Nous nous pencherons sur quelques productions littéraires y afférentes.

      Kengne Fodouop (1991) réalise une étude globale des petits métiers de rue en parlant du rôle primordial que ceux-ci jouent dans l'activité socio-économique de la ville de Yaoundé en ce sens qu'en 1989, ils fournissaient de l'emploi à « 24,4 % de la population active et couvraient les besoins fondamentaux de la majorité des habitants de cette cité. ». Et parmi ces petits métiers figurent l'artisanat utilitaire où les pratiquants fabriquent divers objets à partir des vieilles tôles, de bidons, de pneus hors usage, etc. L'analyse de cette situation nous permet d'entrevoir que les artisans récupérateurs assouvissent leurs besoins fondamentaux (se nourrir, se vêtir, avoir accès à l'éducation...) ainsi que ceux de leurs familles. Bien plus, ces activités ne constituent qu'un moyen de lutte contre la misère sociale.

      Zoa (1996) relève que l'ampleur de la crise économique pousse toutes les catégories sociales à inventer les mécanismes d'adaptation à la misère ambiante. Aussi les populations de nos cités transforment-elles les poubelles de la honte en poubelles de survie, car comme elle le déclare elle-même (1996 ,138), « on y trouve des élèves conscients de leur double statut d'écolier-fouilleur, des chefs de familles hommes et femmes assumant bel et bien leurs responsabilités grâce à la récupération des déchets ». Cette affirmation montre que les poubelles contiennent d'énormes ressources récupérables et recyclables donnant lieu à un « gagne pain » pour cette catégorie de personnes.

      Ta Thu Thuy (1998), quant à elle met en relief l'ampleur du problème des déchets dans les villes africaines lié au rythme de croissance de ces villes et à l'inefficacité des stratégies de gestion mises sur pied. Elle propose des axes d'intervention aussi bien au plan local, national que régional parmi lesquels ceux de la récupération et du recyclage des déchets qui, selon l'auteur, constituent un nouveau vivier des activités et d'emplois urbains.

      L'étude menée par Ekouma (1999) s'intéresse uniquement aux « vrais responsables» du problème des ordures ménagères à Yaoundé. Il ressort de son étude que les mentalités des populations, le polycentrisme décisionnel, sont à l'origine des problèmes de gestion des ordures. Il jette l'anathème sur les « Yaoundéens », mais n'apporte pas des solutions réalistes au problème d'insalubrité. Si non que la ville et ses quartiers demeurent sales.

      La Banque Mondiale (1992) présente le recyclage des objets municipaux comme moyen de réduire les coûts et les risques d'environnement. Cette politique est l'apanage des seuls pays industrialisés. Les pays en voie de développement devraient en faire un exemple. Elle a le double avantage de réduire le degré d'insalubrité mais aussi le taux de chômage par l'octroi de l'emploi.

      Le rapport final de l'ONG ERA-Cameroun (2002) nous présente un vaste Programme visant la mise en place des structures de pré-collecte de déchets en milieu urbain. Ce rapport présente l'importance que pourraient avoir ces structures dans le circuit de collecte des ordures.

      Au regard de tout ce qui précède, il est convenable de se pencher sur la littérature de la ville afin de mieux cerner la difficulté à maîtriser la gestion des ordures dans les villes africaines.

      II.2. Littérature sur le milieu urbain et la sociologie de la ville

      L'analyse de la littérature consacrée à la ville africaine permet de comprendre la difficulté, à la définir, tant il est vrai que la définition d'une ville peut varier d'un contexte à un autre.

      Le Gret (1996), dans le portrait de la ville africaine qu'il dresse, relève que la grande partie de l'habitat est produite contrairement à toutes les normes d'urbanisation et de l'habitat, les terrains sur lesquels les constructions sont faites n'étant pas toujours lotis, encore moins desservis par les services publics. Ici, les besoins élémentaires des populations ne sont assurés qu'à un très faible niveau.

      Ela (1998) analyse la réalité urbaine africaine sous plusieurs angles. Milieu jouant essentiellement un rôle séduisant pour les jeunes avec pour conséquence l'exode rural massif, la ville est le creuset des problèmes de chômage, de l'habitat et de transport, etc. Ainsi, il déclare (1983, 27) : « Dans les quartiers où la pression urbaine est la plus forte, les gens s'entassent dans le désordre le plus invraisemblable ; ils colmatent un coin de marécage avec des moyens de fortune, entaillent un versant pour y poser une case approximativement horizontale ».

      Cette affirmation met en exergue le problème de logement engendré par l'exode rural massif. Ce problème serait l'apanage de l'insécurité de l'habitation, de l'enclavement et de la promiscuité. Il évoque par ailleurs le problème de pollution par les déchets des ménages, la dégradation continue du cadre de vie ; et pour faire face à tous ces problèmes, l'auteur interpelle les pouvoirs publics à prendre la situation d'amélioration des conditions de vie des populations urbaines avec plus d'acuité, par une organisation efficiente des municipalités

      Ela (1983) poursuit en pensant que le sens du phénomène urbain en Afrique reste difficile à déterminer. La ville en Afrique présente une originalité, en ce sens qu'elle est en même temps ville et campagne. Il est difficile dans le contexte de ville africaine d'établir une coupure brutale entre le « rural » et « l'urbain » malgré la façade que présentent les institutions administratives, politiques et culturelles, les immeubles, la mode, les infrastructures, les activités, etc. A travers les activités agricoles, pastorales et artisanales qui y sont exercées, les modes contrastées de construction ou de répartition des investissements ainsi que l'hétérogénéité des populations, les habitudes alimentaires, les regroupements ethniques, la vie associative, on observe qu'il existe une véritable « vie rurale » au sein de nos villes : « tout se passe comme si les agglomérations urbaines étaient en réalité une succession de gros villages qui entourent la cité européenne » (Ela 1983, 49). Cette constatation suffit pour comprendre la ville africaine dans son originalité.

      L'urbanisation, surtout quand elle est rapide, a des conséquences importantes sur l'architecture des villes. Sous la poussée de la croissance démographique, la ville grandit soit en s'étendant sur une surface plus vaste, soit en s'élevant à travers des immeubles toujours plus hauts. Finalement, la densité moyenne de la population augmente dans les grandes villes.

      D'après Vennetier (1991), le paysage urbain africain est dominé par les activités du secteur primaire et du secteur secondaire, plus précisément par l'agriculture. Ceci est la conséquence de la crise économique, de la baisse générale du pouvoir d'achat, ainsi que de l'approvisionnement en vivres. Les activités agricoles en ville sont une réponse au problème d'emploi, ou alors un palliatif à l'oisiveté et l'ennui des femmes. A cet effet, il affirme : « L'agriculture reste pour certaines ménagères un palliatif à l'ennui d'une vie trop monotone en ville (...). Pour d'autres, c'est un complément indispensable à la somme que leur mari est tenu de verser pour les frais de ménage ».p.162

      Pour Guipami (1992), les populations urbaines fonctionnent de nos jours comme dans les villages. Le calendrier agricole est ici respecté et les activités agricoles y sont quasi permanentes. Tout comme au village, elles cultivent pour consommer une partie de leur récolte et vendre l'autre.

      A la suite de toute cette littérature sur la ville africaine, on retient que cette dernière est une réalité complexe. Cette complexité la présente avec des survivances de la campagne en ville à travers ses activités et ses habitants.

      II.3. Littérature sur l'agriculture urbaine et périurbaine

      Les activités professionnelles des citadins ont toujours attiré l'attention des écrivains. Ela (1983) constate l'existence d'une agriculture urbaine en pleine expansion à Yaoundé. Il réagit en ce sujet en ces termes : « Les femmes se consacrent à des activités manuelles dans les champs de manioc (...) Les femmes ont avoué qu'elles s'ennuyaient à la maison où les tâches sont peu prenantes ; pour elles, les cultures vivrières sont une occupation grâce à laquelle elles peuvent rencontrer d'autres femmes le long de la route ou sur le champ pour bavarder et discuter. ». Cette affirmation laisse comprendre que l'agriculture est pour les pratiquants une activité de loisir, c'est-à-dire de délassement et de divertissement. La portée économique n'étant qu'accessoire, secondaire.

      Lacbance (1993) pense qu'une urbanisation écologiquement viable semble inconcevable sans une agriculture urbaine et périurbaine qui apparaît de plus en plus comme un moyen profitable pour transformer les déchets en nourriture et de créer des emplois. Cette vision permet de montrer l'importance de l'AUP en milieu urbain.

      Pour Sotamenou (2005), l'agriculture urbaine et périurbaine à travers sa fonction de recyclage des ordures ménagères à l'état simple (épluchures de manioc, de banane, fientes de poules, lisiers de porc...) et décomposé (le compost) joue le rôle de filtre par rapport à l'environnement et de préservation des ressources naturelles de production. Les hommes, femmes et enfants se lancent dans des activités agricoles aussi variées que le maraîchage, la floriculture, la pisciculture, l'élevage du petit bétail. De ce fait, l'activité agricole urbaine et périurbaine, vu son importance, est devenue une importante source d'emploi et donc de revenus pour bon nombre de jeunes.

      Certains auteurs comme Endemana (2006) attribuent la priorité de l'agriculture urbaine à l'autoconsommation en ce sens qu'elle contribue à la réduction des dépenses ménagères. De même, elle est une source d'emploi directe pour les nombreux chômeurs et déflatés des villes. Les emplois ainsi créés sont liés soit à la production, soit à la commercialisation ou alors à la transformation des produits. C'est une activité économique compétitive pour de nombreux citadins. Elle contribue à la lutte contre la pauvreté. Les revenus tirés de cette activité permettent aux bénéficiaires de faire face aux besoins d'éducation, de santé, de logement. A tout considérer, cette activité participe à l'amélioration des conditions de vie des populations.

      La spécificité de notre travail réside sur une volonté de motiver et d'orienter la dynamique de l'organisation du secteur du traitement des ordures à travers les multiples outils pédagogiques que possède l'animateur. Il doit pour ce faire sensibiliser, former et accompagner les populations dans la quête de l'amélioration de leur condition de vie.

      Au terme de cette recension des écrits, nous retenons que la gestion des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine sont des activités qui intéressent beaucoup de chercheurs.

      III. Théories explicatives du sujet

      La théorie permet d'expliquer les faits et les phénomènes observés par le chercheur. Trois théories ont été convoquées pour ce cas d'étude : le structuralisme, le fonctionnalisme et la théorie de la motivation de Maslow.

      III.1. Le fonctionnalisme

      Le fonctionnalisme est une théorie proche de l'organicisme de Spencer (1896), apparu en Angleterre vers 1925. C'est une théorie qui a trait à l'étude des fonctions sociales et des phénomènes sociaux, des structures et des institutions sociales telles que la famille, le système politique, l'Ecole, l'environnement, etc.

      Cette doctrine présente également la société dans son ensemble comme un organisme humain, composé de sous-ensembles assumant un rôle particulier complémentaire de ceux des autres sous-ensembles. Cela doit permettre à l'ensemble du système de fonctionner harmonieusement. Dès lors qu'il y a crises, le fonctionnalisme les considère comme des dysfonctionnements, des anomalies.

      Des auteurs se sont penchés sur la théorie du fonctionnalisme. C'est ainsi que Raocliffe, considéré comme le premier à avoir forgé ce concept, s'est inspiré de l'image d'un organisme humain. Pour lui, la société est comparable à un organisme humain. De ce fait, un organisme est composé d'organes qui assument des rôles spécifiques et complémentaires de ceux des autres membres de l'organisme. De son point de vue, la société fonctionne sur ce modèle, c'est-à-dire dans un système social où les éléments entretiennent des rapports d'interdépendance nécessaires à la vie du groupe. Malinovski (1994), s'appuie sur trois postulats pour asseoir son raisonnement vis-à-vis de cette théorie.

      - La société est un tout où chaque élément est analysé en fonction des autres.

      - Chaque élément du système social remplit effectivement une fonction précise.

      - La société est un système dont l'équilibre dépend de l'intégration de toutes ses différentes composantes ; ces dernières étant chacune indispensable au tout.

      Pour Grawitz (1990), le fonctionnalisme « représente d'une part une théorie synchronique opposée à l'évolutionnisme et d'autre part à une conception holistique. Tout élément social est solidaire de tous les autres, l'équilibre perturbé doit se rétablir, les dysfonctions doivent être absorbées, mais on ne sait ni pourquoi, ni comment ».

      En effet, la société est comparable à un organisme humain qui se constitue de ce fait comme un tout, où chaque maillon est un élément essentiel de la chaîne. Par conséquent, aucun élément ne doit être négligé sous peine d'aboutir à un dysfonctionnement de tout le système.

      Dans le cadre de notre travail, la théorie fonctionnaliste a été retenue pour démontrer que l'animation a également un rôle déterminant dans la ville qui apparaît comme un ensemble composé de plusieurs maillons et qui met en interaction plusieurs acteurs (agriculteurs, industriels, commerçants, politiciens, etc.). Aussi la population a-t-elle un rôle déterminant à jouer dans notre société qui se veut un ensemble constitué de plusieurs maillons. Nous pensons que, autant que les pouvoirs publics, les collectivités locales, les environnementalistes, les urbanistes, les partenaires au développement, bref tous ceux qui interviennent en ville, l'animateur joue également un rôle qui n'est pas le moindre dans ce grand ensemble. Chacun, à sa manière, a pour devoir d'apporter une contribution en vue d'améliorer la physionomie de notre ville ainsi que les conditions de vie des populations. Aussi avons nous également choisi le structuralisme pour pouvoir expliquer davantage notre recherche.

      III.2. Le structuralisme

      D'après Grawitz (2001:426), la définition la plus simple est celle de Piaget pour qui, une structure comprend trois caractères : la totalité, la transformation et l'auto-réglage. La structure doit pouvoir donner lieu à une formalisation. Pour mieux comprendre le concept de structuralisme, il est opportun de nous référer au mot `'structure''. De ce fait, la structure est un terme dont l'usage fait référence à l'organisation, au système.

      Pour Levi-Strauss (1954), la « structure est un modèle, la représentation formelle d'un groupe de relations ». Il relève que la structure implique des propriétés finies dont les combinaisons et transformations permettent de passer d'un système à l'autre et de comprendre leurs rapports. De ce fait, il mentionne trois étapes essentielles pour analyser une structure : la première consiste à faire des descentes sur le terrain pour recueillir tous les modes de parenté, la deuxième consiste à observer les attitudes et les comportements des uns et des autres et la troisième permet d'identifier les liens nécessaires. Il démontre que dans la société, ce ne sont pas les faits apparents accessibles à tous qui sont significatifs, ces porteurs de signification sont toujours cachés et les faits latents sont porteurs de sens. Ce qui importe dans cette théorie, c'est en définitive le repérage des relations existant entre les différents éléments d'un système.

      Dans le cadre de notre étude, le structuralisme nous permettra de déterminer les rapports qui existent entre les populations, les départements ministériels chargés du traitement des ordures, les communes d'arrondissement d'une part et d'autre part le lien entre le traitement des ordures et des activités agricoles à Bertoua. Ainsi à travers cette théorie, nous pourrons déterminer les relations qui existent entre les différents intervenants de la gestion des ordures.

      La théorie du structuralisme nous permet de comprendre la nécessité de la prise en compte des savoirs locaux, et des réalités socioculturelles en vue d'apporter des solutions endogènes aux problèmes des populations. Les problèmes de gestion d'ordures et de fertilité des sols se posent, des approches participatives sont préconisées. Afin d'apporter des innovations complémentaires, il faut maîtriser les techniques existantes. De même, le cas d'étude met en exergue les voies de restauration et d'amélioration de la fertilité des sols. Il s'agit en réalité des amendements, des produits minéraux organiques à apporter au sol afin d'améliorer ses propriétés physico-chimiques à partir du compost issu du traitement des ordures.

      III.3. La théorie de la hiérarchie des besoins d'Abraham MASLOW

      Considérée comme appartenant aux théories de la motivation, la théorie des besoins de Maslow propose une conception systémique des besoins de l'Homme. Maslow (2008, 23) souligne que : « les conduites humaines sont dictées par la satisfaction des besoins ; l'homme est donc instinctif, biologique et fondamental », car tout comportement est déterminé par la recherche de la satisfaction de l'un des besoins. Cette théorie présente cinq catégories de besoins, hiérarchisés selon une pyramide.

      III.3.1. Les besoins physiologiques

      Les besoins de nourriture, de repos, d'air, et d'un toit pour s'abriter sont tous des besoins physiologiques et constituent le plus bas niveau de la hiérarchie de Maslow. L'individu cherche toujours à satisfaire ces besoins avant de se tourner vers des besoins supérieurs. Dès lors, la qualité du travail n'est pas très importante pour l'individu, celui-ci est prêt à exercer n'importe quel emploi pour satisfaire ces besoins.

      III.3.2. Le besoin de sécurité

      L'individu a besoin de protection, de stabilité, de se prémunir contre la douleur, la maladie et les menaces de tout genre. L'individu motivé par leur besoin de sécurité apprécie surtout leur emploi qui est le moyen de satisfaire les besoins primaires.

      III.3.3. Les besoins d'appartenance

      C'est la recherche de l'amour, de l'affection, de l'amitié. L'individu tend à créer une intimité avec autrui, à fuir la solitude. Dans son travail, il cherche l'occasion de trouver des relations interpersonnelles amicales et sincères.

      III.3.4. Le besoin d'estime

      Le sentiment d'épanouissement que peut avoir une personne, en même temps que le sentiment de sa propre valeur et celui d'être respecté par les autres. La satisfaction de l'estime à son égard amène l'individu à une prise de conscience de ce qu'il est. L'individu a besoin des considérations car il aimerait être accepté par les autres.

      III.3.5. Le besoin d'accomplissement personnel

      L'actualisation de soi est le besoin le plus élevé ; c'est le besoin de s'accomplir personnellement, la croissance intérieure, la longue marche vers l'autonomie, le besoin de devenir tout ce qu'on est capable d'être et d'augmenter ses aptitudes à résoudre des problèmes.

      La théorie de la hiérarchie des besoins de Maslow énumère les objectifs que les individus cherchent à atteindre au cours de leur existence. Pour lui, tout comportement est déterminé par la recherche de satisfaction concernant des besoins fondamentaux ; la recherche des besoins est hiérarchisée. L'Homme cherche d'abord à satisfaire les besoins fondamentaux pour s'élever ensuite. Toutefois, les besoins du premier niveau sont absolus, la réalisation de soi n'est pas possible si principalement les besoins physiologiques ne sont pas satisfaits. De plus, le besoin de réalisation de soi est le plus large et est supposé être insatiable.

      Figure 5: La hiérarchie des besoins d'Abraham Maslow.

       
       
       

      Besoin de se réaliser

       
       
       
       
       

      Besoin d'estime

       
       
       
       

      Besoins d'appartenance

       
       
       
       

      Besoin de sécurité

       
       
       
       

      Besoins physiologiques

       
       

      Source : TRUCHAN (2002, 163)

      La théorie de la hiérarchie des besoins de Maslow nous permettra d'expliquer et de comprendre les attitudes et les comportements des populations en rapport avec leur environnement. En effet, cette théorie met en exergue le fait que les individus sont motivés à exercer une activité parce qu'ils y trouvent une certaine satisfaction qui découle de l'assouvissement de leurs besoins. Aussi, les activités de traitement des ordures concourent-elles à la satisfaction de certains besoins des populations notamment les besoins physiologiques, de sécurité, et constitue par ailleurs, une source de motivation à travailler davantage pour satisfaire d'autres besoins plus élevés. Pour des besoins de survie, la gestion de la fertilité des sols devient un impératif pour satisfaire les besoins de production agricole.

      II.4. La théorie du changement social

      Rocher (1968, 22), définit le changement social comme : « toute transformation observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et modifie le cours de son histoire ». Il ressort de cette définition que le changement social se caractérise par la temporalité, la permanence, le changement de structure et la collectivité.

      Tout changement social est une perturbation du fonctionnement d'un groupe : les croyances, les comportements, les institutions évoluent ; ce qui entraîne un déséquilibre par rapport à la situation précédente. On peut associer le changement social à l'innovation. L'innovation consiste à introduire une nouveauté sociale dans le fonctionnement de groupes équilibrés. Pour être acceptée, l'innovation doit prolonger le système technique existant sans le contredire. L'innovation doit se transmettre entre les générations pour s'intégrer à la société. L'innovation va donc modifier les rapports de pouvoir existants. Le changement n'est parfois pas radical. Il n'est pas non plus instantané ou irréversible. Toute société et toute culture, si traditionnelles et conservatrices qu'elles soient, subissent constamment le changement. Cela veut dire que les phénomènes sociaux et culturels ne peuvent jamais être complètement statiques.

      Dans le cadre de notre étude, la théorie du changement social nous permettra de comprendre comment l'innovation technique peut inciter les transformations dans la vision des populations sur les domaines socioculturels, économiques et environnementaux. Car le développement d'une communauté est selon le FAO (1999, 23), « un ensemble d'activité et un processus qui permettent aux populations de prendre conscience de leur situation, de chercher à grandir ensemble et d'être maîtres des changements de leur milieu ». C'est dire que mettre en place de nouvelles structures, la sensibilisation des populations et l'incitation au travail et à la production individuelle et collective contribueront à accélérer le développement local de la ville.

      Au terme de ce chapitre, il ressort que la problématique de la gestion des déchets dans nos villes reste d'actualité. Pour bien cerner notre étude, le chapitre suivant s'intéressera à la présentation du cadre de l'étude et l'approche méthodologie.

      CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

      Chapitre II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE

      Dans ce chapitre, il s'agit de présenter de façon substantielle la démarche qui nous conduira aux résultats de notre recherche. Nous allons ainsi aborder la présentation générale du lieu d'étude, la population de l'étude, les outils de collecte et de traitement des données ainsi que les limites de l'étude.

      I. Présentation du milieu d'étude

      Notre étude se déroule dans la ville de Bertoua ; chef lieu de la région de l'Est Cameroun. A la suite du dernier découpage administratif, la ville qui est éclatée en deux arrondissements que sont Bertoua1 et Bertoua 2.

      Cette situation géographique a fortement marqué son développement. C'est une localité qui a connu un développement urbain majeur au cours des vingt dernières années. Ce développement a été favorisé par les facteurs politiques (le changement du statut administratif de la ville), les facteurs technologiques (l'amélioration des voies de communication), les facteurs économiques en particulier l'exploitation forestière. Cette croissance urbaine se traduit par une croissance démographique élevée et soutenue, ainsi qu'une forte expansion de l'espace urbain.

      I.1. Environnement physique

      Bertoua est la principale ville de la plus grande région forestière du Cameroun. Sa situation géographique fait d'elle le principal pôle de développement de la région. Selon Carte Bertoua(2009), Bertoua est situé entre le 2e et le 6e degré de latitude Nord et du 12e au 15e degré de longitude Est. La ville s'étend sur une pénéplaine légèrement ondulée d'une hauteur moyenne de 700m. Sa superficie est d'environ 100 Km². La végétation est faite de forêt au Sud et de savane arborée au nord Est. La faune est très diversifiée ; on y trouve des chimpanzés, des lions, des antilopes, des singes, des pangolins et plusieurs reptiles.

      Son climat est de type équatorial à quatre saisons. Une grande saison sèche qui va de décembre à mars, une petite saison sèche, une petite saison de pluie de mars à mai, une grande saison de pluies de septembre à novembre. La température y est élevée tout le long de l'année, avec un maximum de 30°c. La moyenne oscille entre 23° et 25°. Les précipitations y sont relativement abondantes 1500-2000m/an. Le sol est de type ferralitique et se prête aux cultures des régions chaudes et humides telles que les tubercules, les arachides, le maïs, le sésame et plusieurs arbres fruitiers (avocats, manguiers, orangers, etc.). La ville est arrosée de plusieurs cours d'eau donc les plus importants sont : la Dja Dombé, le Lelengué, le Koumé, le Toungou. Il faut ici signaler comme la plupart des villes Camerounaises, que Bertoua est divisée en zone urbaine (au centre) et en zone rurale (dans les périphéries).

      I.2. Activités et structures économiques : Les Chiffres Clés

      Depuis l'époque coloniale jusqu'en 1985/1986, l'activité économique à Bertoua était rythmée par quatre principaux secteurs : l'agriculture et l'agro-industrie, le transport et la fonction publique.

      S'agissant de l'agriculture, les populations de Bertoua pratiquent une gamme variée de cultures dans lesquelles on peut distinguer : les cultures de rente (le café, le cacao et le tabac). La pratique de ces cultures a connu un recul avec la crise économique et la privatisation de la commercialisation ; les cultures vivrières dont les principales spéculations sont le manioc (110 026) tonnes en 1999/2000), suivi du plantain (20 320 tonnes), de l'arachide et le maïs (les données sont celles de la Préfecture du Lom et Djerem). L'élevage est une filière porteuse à Bertoua et ses environs. Le cheptel est constitué de bovins (11400), d'ovins (2890), de caprins (2700), de porcs (850), de poules (12600). Tout ce secteur est crédité d'une valeur d'exploitation d'environ 1 milliard de FCFA. Il en est de même pour la pisciculture.

      L'agriculture est une activité refuge des personnes sans emploi. Elle est exercée dans la zone périurbaine et dans la zone rurale. Les quartiers comme Birpondo, Mokolo IV, Tigaza, Enia sont des anciennes zones agricoles. Cette agriculture est restée traditionnelle avec une faible utilisation des intrants agricoles d'où sa faible productivité. Quelques exploitations de moyenne importance avec un mode d'exploitation semi intensive sont signalées. Les revenus tirés des activités agricoles sont difficiles à évaluer. Toutefois, les discussions avec certains agriculteurs confirment leur niveau très bas et serviraient juste à satisfaire les besoins de base.

      La majorité des personnes à Bertoua pratique l'agriculture et surtout la culture de la tomate, des choux, du haricot, du poivron, du piment, etc. Selon les données de la Préfecture du Lom et Djérem, ce secteur d'activités éprouve d'énormes difficultés à savoir:

      - les difficultés de commercialisation dues à l'enclavement et au faible niveau d'organisation des planteurs. Par exemple, un sac de maïs vendu à Bertoua à 6000 FCFA en mai 2001, coûte 12000 FCFA sur les marchés de Yaoundé ;

      - la disponibilité des intrants est liée également au faible niveau d'organisation des producteurs et aux capacités limitées des fournisseurs locaux : un sac de Chlorure de Potassium de 50kg coûte 19000 FCFA à Bertoua (quand on réussit à le trouver) et 13000 FCFA à Yaoundé ;

      - le faible niveau d'encadrement des producteurs et l'insuffisance des crédits pour le secteur agricole ;

      - l'indisponibilité des engins pour la mécanisation des activités de labour.

      Le secteur informel, comme dans toutes les autres grandes villes du pays, a connu une explosion à Bertoua, conséquence de la crise économique qui a sévi dans le pays. Il est diversifié et concerne tous les secteurs d'activités tels : la vente des produits vivriers frais et cuits, le commerce des produits manufacturées, les quincailleries de rue, le pousse-pousse, la coiffure, etc. Les données sur ce secteur n'ont pas pu être obtenues. Toutefois, sur la base des données nationales, il emploierait environ 72% de la population active (Institut National de la Statistique 2002). Les activités du secteur informel à Bertoua se déploient aux environs de la gare routière, au marché, devant les commerces, les maisons, aux abords des routes, etc.

      II. Approche Méthodologique

      Cette partie traite des procédés méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la présentation du cadre de l'étude, le rappel des hypothèses, la population de l'étude et la méthode d'échantillonnage, la présentation des instruments de recherche, la validation des instruments de recherche, la collecte des données et la méthode d'analyse.

      II.1. Rappel des Hypothèses

      L'hypothèse générale de notre étude est la suivante : Le traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux activités de récupération et de valorisation des ordures.

      Les hypothèses spécifiques générées par cette hypothèse générale sont :

      - HS1 : la gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la multitude des intervenants ;

      - HS2 :  l'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer la productivité des cultures et la santé publique ;

      - HS3 : la participation des populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères compatible au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.

      II.2. Description des variables

      La variable dépendante est appréhendée par le traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture. Elle est mesurée  par : le degré de participation et les revenus issus du traitement des ordures.

      La variable indépendante est mesurée par la participation des populations et des produits issus du traitement des ordures. Elle se mesure par la connaissance des techniques de traitement, l'implication des populations à la pratique du compostage, le type de culture, les dépenses en intrants.

      II.3. Population de l'étude et méthode d'échantillonnage

      Il sera question de présenter notre population d'étude d'une part et le procédé employé pour déterminer notre échantillon d'autre part.

      II.3.1. Population cible

      Il faut entendre par population de l'étude, ce groupe de sujets auprès desquels le chercheur essaye de mener une enquête dans le but d'apprendre quelque chose. Pour Ntom Bikono (2008, 43) citant Chauchat, la population de l'étude ou population cible est : « L'ensemble des individus auxquels s'applique l'étude statistique. Les limites de cette population et ses caractéristiques sont définies en fonction des objectifs de l'enquête »

      Bertoua est une ville cosmopolite dans laquelle on trouve des populations autochtones et allogènes. La population actuelle de Bertoua est estimée à environs 700.000hbts, avec un taux d'accroissement annuel de 10,2%. Ainsi, dans le cadre de notre étude, la population cible est celle de la ville de Bertoua 1 et de Bertoua 2 ; il s'agit notamment des ménages, et non des individus.

      II.3.2. La taille de l'échantillon et la méthode d'échantillonnage

      Le choix de la méthode d'échantillonnage est déterminé par l'incidence que celle-ci doit avoir sur la représentativité des résultats, la fiabilité de l'information résultant de l'étude et sur la validité des conclusions. Pour le faire, il faudra choisir la méthode d'échantillonnage et décider de la taille de l'échantillon.

      II.3.2.1. Méthode d'échantillonnage

      La détermination de notre échantillon est motivée par les objectifs que nous nous sommes fixés dans notre étude. Il est question de tirer de la population mère un certain nombre de sujets qui la représente. C'est dans la population mère qu'on prélève l'échantillon. Celui-ci est, comme le dit Lièvre (1998, 84), « un groupe d'individus extrait d'une population donnée, sous certaines conditions, choisi de manière à ce que les conclusions de l'étude qu'il subit puissent être généralisables à l'ensemble de la population mère : en particulier, il faut veiller à ce que toutes les situations dans lesquelles peuvent se trouver les unités de la population mère soient présentes dans l'échantillon ». Au sein de la population déterminée, nous avons opté pour deux techniques d'échantillonnage à savoir : la technique d'échantillonnage par choix raisonné et l'échantillonnage aréolaire.

      Le choix raisonné tel que défini par Grawitz (1996, 487) : « vise à faire une sélection préalable au sein d'un groupe qui est bien connu ». La technique d'échantillonnage par choix raisonné s'est effectué à l'intérieur de chaque strate des responsables des administrations. Ce mode d'échantillonnage nous a permis de choisir les personnes les plus aptes à répondre aux questions posées. Etant entendu que le sujet est suffisamment spécifique. Mais aussi les personnes choisies sont celles qui disposent des informations dont nous avons besoin.

      L'échantillonnage aréolaire est une méthode qui tient compte de la répartition géographique de la population d'étude. Le souci est d'assurer la représentativité de l'échantillon. Elle a consisté dans le cadre de notre travail, à choisir les deux arrondissements, à savoir Bertoua 1 et Bertoua 2. Nous avons ainsi ciblé cinq quartiers notamment Ekombitié, Monou, Tigaza, Nkolbikon et Birpondo. Dans cette perspective, l'on aboutit à l'attribution du même nombre de questionnaires à tous les quartiers constituant une base de sondage primaire au sein de laquelle un tirage aléatoire sera effectué.

      II.3.2.2. Echantillon

      L'échantillon est donc une fraction représentative d'une population ou d'un ensemble statistique. C'est la proportion de sujets que le chercheur prendra en compte, par rapport à une population mère, pour mener ses investigations. Notre échantillon est fixé à 207 individus, reparti tel 200 ménages des quartiers Ekombitié, Monou, Nkolbikon, Tigaza et Birpondo en fonction de la stratification sociale d'une part et d'autre part de sept personnes responsables des structures présentés sur le tableau ci-après :

      Tableau 1 : Répartition des responsables à enquêter

      Structures

      Nombre

      Effectif enquêté

      1

      Communes d'arrondissement de Bertoua 1&2

      02

      04

      2

      Délégation Départementale MINADER

      01

      01

      3

      Délégation Départementale MINEP

      01

      01

      4

      Délégation Départementale MINDUH

      01

      01

      TOTAL

      07

      II.4. Présentation des instruments de l'enquête

      Pour réaliser ce travail de recherche, nous avons utilisé plusieurs techniques empreintées des sciences sociales dans la collecte des données. Nous avons eu recours à quatre techniques de collecte des données, à savoir : l'observation directe, la recherche documentaire, le questionnaire et les entretiens.

      II.4.1. L'observation directe

      Cette technique de collecte est utilisée pour cerner une situation sociale bien précise. Elle nous a permis d'observer l'environnement physique et social de la ville de Bertoua. C'est un premier niveau d'approche du problème à étudier. Elle permet souvent de saisir immédiatement les informations, en allant au contact avec l'objet à analyser. Dans son ouvrage, Mace G., cité par Defouen Wadoum (2005, 42) dit à cet effet que : « L'observation directe consiste, pour un chercheur à observer directement son objet d'étude ou le milieu dans lequel le problème se produit afin d'en extraire les renseignements pertinents à sa recherche ». En ce qui concerne notre recherche, nous avons effectué un ensemble de descentes exploratoires dans les différents quartiers de l'arrondissement de Bertoua 1 et Bertoua 2.

      II.4.2. La recherche documentaire

      La recherche documentaire nous a permis d'explorer les points de vue de plusieurs auteurs qui nous ont précédés dans les recherches sur les groupes humains en général. Ceci nous a permis de saisir leur contribution, afin de pouvoir à notre tour élargir les horizons. Nous avons ainsi parcouru des centres de documentation comme ceux du CDDR de Yaoundé, les bibliothèques de l'INJS, de l'Université de Yaoundé 1 et de l'IFORD pour ne citer que ces cas.

      II.4.3. Le questionnaire

      Le questionnaire est un instrument de collecte des données quantitatives. Selon Ghiglione et. Matalon (1978, 98), le questionnaire « est un instrument rigoureusement standardisé à la fois dans le texte des questions et dans leur ordre. Dans le but d'assurer la comparabilité des réponses de tous les sujets, les questions doivent être posées de la même façon ». Le questionnaire nous a permis d'actualiser les données recueillies par les autres instruments de collecte des données. Dans sa forme, notre questionnaire est composé des questions fermées, des questions semi fermées ou semi-ouvertes et des questions ouvertes.

      II.4.3.1. Présentation du questionnaire avant la validation

      La version initiale du questionnaire est constituée de quatre rubriques qui portent sur l'identification du répondant, la gestion des ordures, le compost source de richesse et la stratégie d'amélioration du traitement des ordures.

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      QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES

      Le questionnaire qui vous est proposé s'inscrit dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation, sur le thème : «Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissant de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et sincère collaboration.

      NB. Cocher la réponse dans la case correspondante à la question posée.

      I. IDENTIFICATION

      Est-ce que Bertoua est votre lieu de résidence habituelle ? Oui Non

      Depuis combien de temps ? 5-10 10-15 15-20 plus de 20 depuis toujours

      Dans quel quartier résidez-vous ?.....................................................................................................

      Avez-vous jamais pensé faire de l'agriculture en milieu urbain ? Oui Non

      II : GESTION DES ORDURES

      1. / Après avoir nettoyé votre concession où jetez-vous vos ordures ?

      Bac à ordures broussaille jardin les caniveaux autres........................

      2. / Une fois les ordures collectées, qui va les jeter ?

      Père mère les enfants autres..........................................

      3. / A Quelle distance se trouve le bac à ordures de la concession ?

      A 100m à 200m à 500m n'existe pas autres................................

      4. / Avez-vous une idée de ce que c'est que "traiter les ordures" Oui Non

      5. / De quoi s'agit-il ?

      Décharge enfouissement brûler recyclage autres............................

      6. / Combien de fois les services communaux ramassent-ils les ordures ?

      Une fois par jour une fois les deux jours une fois par semaine

      Autres(à préciser)..................................................................................................

      7. / Avez-vous déjà été sollicité par une structure de pré collecte ? Oui Non

      Si Oui, comment s'appelle t-elle ? .........................................................................

      8. / Comment êtes-vous considéré par les responsables communaux en charge du traitement des ordures ? Partenaires Acteurs Autres.............................................

      9. / Dans quelle(s) opération(s) avez-vous déjà pris part ?

      Le jeudi administratif opération quartiers propres campagne nationale d'hygiène et salubrité autres à préciser.......................................................................................

      III : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE

      10. / Bien que vivant en ville, pratiquez-vous de l'agriculture ? Oui Non

      11. / Comment avez-vous acquis votre parcelle de terrain sur laquelle vous cultivez ?

      Héritage achat don location autres....................

      12. / quels produits cultivez-vous ?

      Macabo tubercules plantain tomate haricot arachide légumes autres...........................................................................................................................................

      13. / Quels types d'intrants agricoles utilisez-vous pour vos cultures ?

      Engrais chimiques Engrais organiques (fumier, compost)

      Produits phytosanitaires autres..................................................................

      14. / Lequel de ces produits naturels utilisez vous également ?

      Fumier compost fientes de lisiers des animaux autres...........................

      15. / Comment est-ce que vous vous l'appropriez ? En utilisant mes ordures

      En allant les récupérer à la poubelle En allant à la décharge autres .....................

      16. / Si tel est le cas avez-vous des facilités pour obtenir ces ordures ? Oui Non

      17. / Si Oui lesquelles ?.......................................................................................................................

      IV : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES ORDURES

      18. / Quelle est la nature de vos rapports avec les structures en charge de la collecte des ordures ?

      Collaboration absence de collaboration. autres.........................................

      19. / Selon vous quels sont les intervenants dans la gestion des ordures ?

      Commune populations MINDUH MINEPN Associations ONG

      20. / Comment juger vous l'implication des populations dans la gestion des ordres

      Suffisante insuffisante autre......................................................

      21. / Que peut-on faire pour que les populations soient impliquées dans le traitement des ordures ?................................................................................................................................................

      ................................................................................................................................................................

      II.4.5. L'entretien

      L'entretien est un outil de collecte des données qualitatives. Ghiglione et Matalon (1978, 59) le définissent comme : « une conversation ayant un but ». par entretien dans cette étude, nous entendons des conversations que nous avons menées avec les responsables de certains services techniques en charge de la gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua. Il s'est agit d'aborder certains responsables pour enrichir notre base de données sur la question de traitement des ordures et l'agriculture urbaine et périurbaine. L'entretien présente l'avantage d'être suffisamment large pour englober une grande partie du thème de l'étude. Il existe deux variantes : l'entretien non directif au cours du quel l'enquêté est libre de parler du thème selon sa sensibilité personnelle, et l'entretien semi directif au cours du quel l'enquêteur élabore un guide d'entretien à l'intention de l'enquêté. Ce guide relève les aspects sur les quels l'enquêteur veut obtenir les réactions de l'enquêté.

      Nous procèderons par des entretiens semi-directifs et des entretiens informels. A l'aide de ces deux instruments, nous serons à mesure de voir comment les informations données par l'enquêté nous permettront de vérifier nos hypothèses spécifiques et notre hypothèse générale.

      Un guide d'entretien identique a été adressé à tous les responsables communaux et des services administratifs déconcentrés de la ville, intervenant dans la filière de la gestion des ordures ménagères. Ce guide avant validation se présente comme suit : (aller à la page suivante).

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      GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES

      DU SERVICE D'HYGIENE DES COMMUNES D'ARRONDISSEMENT

      DE BERTOUA 1 & BERTOUA 2 ET AUX DELEGUES DEPARTEMENTAUX DU MINDUH, MINEPN, MINADER

      I : GESTION DES ORDURES

      1. Quelles sont les actions concrètes que vous menez en termes de traitement des ordures ?

      2. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exercice de cette mission ?

      II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE

      3. Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le compostage ?

      4. Les vivres issus d'un sol enrichi par le compost sont-ils de bonne qualité ?

      5. Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures récupérées et recyclées (compost) pour le développement de l'agriculture urbaine ?

      III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES ORDURES

      6. Existe-t-il des unités de compostage dans votre arrondissement ?

      7. Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des rapports que vous entretenez avec les autres structures ?

      8. Que peut-on faire pour que les populations soient impliquées dans le traitement des ordures ?

      II.5. Validation des instruments de collecte

      Un instrument de collecte des données n'est fiable que lorsqu'il a subi un test de validation. Ainsi, pour Van Der Maren(1999), il est nécessaire de procéder à la validation des instruments de collecte de données pour leurs conférer les qualités méthodologiques nécessaires.

      II.5.1. Processus de validation des instruments

      Le processus de validation des instruments a été fait en deux étapes : une première qui s'est faite à l'interne et une seconde à l'externe. Elles ont permis de rechercher les qualités métrologiques des différents instruments, c'est-à-dire si les questions posées nous permettaient d'obtenir les réponses appropriées.

      II.5.2. Validation à l'interne

      La validation à l'interne concerne la structuration des questions, la formulation, la cohérence, la pertinence et la densité. Cette démarche a pour but de vérifier la concordance entre nos idées et la réalité qui se présentait sur le terrain. Pour y parvenir, les premières versions du questionnaire et du guide d'entretien accompagnées d'une lettre de validation ont été remises à des personnes expérimentées en matière de recherche. Il s'est agit de deux enseignants d'université, d'un Ingénieur Agronome et d'un statisticien.

      II.5.3. Validation à l'externe

      Il s'est agit d'aller auprès d'une population cible présentant les mêmes caractéristiques et de procéder à un pré-test du questionnaire. Grâce à cet exercice, l'applicabilité des outils de collecte a été vérifiée. L'objectif dudit exercice était d'examiner si :

      o les questions étaient facilement comprises par les personnes interviewées ;

      o les questions étaient correctement interprétées par les ménages;

      o le modèle du questionnaire permettait un traitement informatique des données.

      II.5.4. Synthèse des rétroactions des Experts

      Tableau 2 : Synthèse rétroaction sur le questionnaire adressé aux populations

       

      Changements proposés par l'expert

      Expert A

      - Numéroter toutes les questions en commençant par l'identification

      - Q2 retirer les tranches d'âge et remplacer par deux cases vides

      -Q6 modifier les modalités et les remplacer par enfants, parents, domestique, tout le monde de la maison ;

      Expert B

      -Q8 remplacer avez-vous une idée par connaissez-vous ce que c'est que traiter les ordures ?

      - Q10 supprimer les valeurs et les remplacer par une case pouvant contenir au moins deux chiffres ; et reformuler la question de la manière suivante : combien de fois par mois les services communaux ramassent-ils les ordures ?

      Expert C

      - revoir la présentation du questionnaire et le rendre plus lisible

      - Q14 insérer un saut en cas de réponse négative de Q14 à Q 22

      -Q18 utiliser des expressions compréhensibles par la cible. Remplacer la valeur fientes de lisiers des animaux par excréments des animaux ;

      -Q23 définir les sigles MINDUH, MINEPN, MINADER.

      Tableau 3 : Synthèse rétroaction sur le guide d'entretien adressé aux responsables des structures

       

      Changements proposés par l'expert

      Expert A

      - Q4 retirer cette question du guide d'entretien commun des responsables de structure et la conserver uniquement pour l'entretien avec les responsables du MINADER

      - ajouter les questions suivantes à la rubrique III :

      - quels sont les types de compost utilisés en agriculture ?

      - le compost améliore t-il la structure du sol et la productivité agricole ?

      - quelle appréciation faites-vous des produits issus de l'utilisation du compost ?

      Après leur validation par les quatre personnes ressources et la prise en compte des remarques du pré-test, nos instruments ont finalement été adressés à la cible. Ces instruments validés se présentent comme suit :

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      Yaoundé, le

      BEMB Casimir Geoffroy

      Elève Conseiller Principal

      de Jeunesse et d'Animation

      INJS - B.P. :1016

      Tél. : 77 65 72 43

      LETTRE DE VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES DONNEES

      Objet : Validation des instruments

      de collecte des données.

      Madame /Monsieur,

      Dans le cadre de notre recherche de fin de formation dont le thème est « Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua », nous avons proposé les instruments de collecte des données ci-joints, dans l'optique de recueillir des informations utiles permettant de faire avancer notre étude.

      Il s'agit d'un questionnaire adressé aux populations d'une part et d'un guide d'entretien identique proposé aux responsables en charge du traitement des ordures ménagères d'autre part.

      Toutefois, nous pensons que ces instruments ne pourront être validés que si vous y portez un regard critique compte tenu de votre notoriété en matière de recherche. C'est pourquoi nous vous prions de bien vouloir répondre au questionnaire de validation ci-joint, étant entendu que son exploitation nous permettra de mieux structurer nos instruments de collecte pour les rendre plus fiables et plus pratiques.

      Nous vous remercions sincèrement pour votre collaboration. /-

      BEMB Casimir Geoffroy

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      DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION

      REPUBLIC OF CAMEROUN

      Peace - Work - Fatherland

      MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION

      NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS

      DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

      DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION

      DEPARTMENT OF MANEGEMENT

      GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DE LA DELEGATION DEPARTEMENTALE DU MINADER

      Le guide d'entretien qui vous est proposé s'inscrit dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation, sur le thème : «Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissants de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et sincère collaboration.

      I : GESTION DES ORDURES

      Quelles sont les actions concrètes que vous menez en terme de traitement des ordures ?

      Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exercice de cette mission ?

      II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE

      Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le compostage ?

      Le compost améliore-t- il le sol et la productivité ?

      Quelle appréciation faites-vous des produits issus de l'utilisation du compost ?

      Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures récupérées et recyclées (compost) pour le développement de l'agriculture urbaine ?

      III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES ORDURES

      Existe-t-il des unités de compostage dans votre arrondissement ?

      Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des rapports que vous entretenez avec les autres structures ?

      Que peut-on faire pour que les populations soient impliquées dans le traitement des ordures ?

      REPUBLIQUE DU CAMEROUN

      Paix - Travail - Patrie

      MINISTERE DES SPORTS ET DE L'EDUCATION PHYSIQUE

      INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

      DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

      DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION

      DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION

      REPUBLIC OF CAMEROUN

      Peace - Work - Fatherland

      MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION

      NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS

      DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

      DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION

      DEPARTMENT OF MANEGEMENT

      GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DU SERVICE D'HYGIENE DES COMMUNES D'ARRONDISSEMENT DE BERTOUA 1 & BERTOUA 2 ET AUX DELEGUES DEPARTEMENTAUX DU MINDUH, MINEPN.

      Le guide d'entretien qui vous est proposé s'inscrit dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation, sur le thème : «Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissants de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et sincère collaboration.

      I : GESTION DES ORDURES

      Quelles sont les actions concrètes que vous menez en terme de traitement des ordures ?

      Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans l'exercice de cette mission ?

      II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE

      Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le compostage ?

      Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures récupérées et recyclées (compost) pour le développement de l'agriculture urbaine ?

      III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES ORDURES

      Existe-t-il des unités de compostage dans votre arrondissement ?

      Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des rapports que vous entretenez avec les autres structures ?

      Que peut-on faire pour que les populations soient impliquées dans le traitement des ordures ?

      REPUBLIC OF CAMEROUN

      Peace - Work - Fatherland

      MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION

      NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS

      DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH

      DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION

      DEPARTMENT OF MANEGEMENT

      REPUBLIQUE DU CAMEROUN

      Paix - Travail - Patrie

      MINISTERE DES SPORTS ET DE L'EDUCATION PHYSIQUE

      INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS

      DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE

      DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION

      DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION

      QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES

      Le questionnaire qui vous est proposé s'inscrit dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation, sur le thème : «Le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissants de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et sincère collaboration.

      NB. Veuillez cocher et remplir la réponse dans la case correspondante à la question posée.

      N°.../.../..../

      I. IDENTIFICATION

      1. / Dans quel quartier résidez-vous ?.....................................................................................................................

      2. / Est-ce que Bertoua est votre lieu de résidence habituelle ? Oui Non

      3. / Depuis combien de temps ? Nombre d'année

      4. / Avez-vous jamais pensé faire de l'agriculture en milieu urbain ? Oui Non

      II : GESTION DES ORDURES

      5. / Après avoir nettoyé votre concession où jetez-vous vos ordures ?

      Bac à ordures Broussaille

      Caniveaux Jardin

      Autres.................................................................................................................................

      6. / Une fois les ordures collectées, qui va les jeter ?

      Parents Enfants

      Tous les résidents de la maison. Domestique

      Autres..................................................................................................................................

      7. / A Quelle distance se trouve le bac à ordures de la concession ?

      A 100m A 500m

      A 200m N'existe pas

      Autres..................................................................................................................................

      8. / Avez-vous une idée de ce que c'est que "traiter les ordures" Oui Non

      9. / De quoi s'agit-il ?

      Décharge En brûlant

      Enfouissement Recyclage

      Autres (à préciser)......................................................................................................................

      10. / Combien de fois par mois les services communaux ramassent-ils les ordures ?

      11. / Avez-vous déjà été sollicité par une structure de pré collecte ? Oui Non

      Si Oui, comment s'appelle t- elle ?..............................................................................................................

      12. / Comment êtes-vous considéré par les responsables communaux en charge du traitement des ordures ?

      Partenaires

      Acteurs

      Autres...................................................................................................................................

      13. / A quelle opération avez-vous déjà pris part ?

      Le jeudi administratif Opération quartiers propres

      Campagne nationale d'hygiène et salubrité

      Autres à préciser.............................................................................................................................

      III : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE

      14. / Bien que vivant en ville, pratiquez-vous de l'agriculture ? Oui Non

      Si la réponse à cette question est «  NON », passez à la question 22

      15. / Comment avez-vous acquis votre parcelle de terrain sur laquelle vous cultivez ?

      Héritage Don

      Achat Location

      Autres...............................................................................................................................................

      16. / Quels produits cultivez-vous ?

      Macabo Tubercules

      Haricot Plantain

      Arachide Tomate

      Légumes Autres.......................................................................................................................................................................

      17. / Quels types d'intrants agricoles utilisez-vous pour vos cultures ?

      Engrais chimiques Produits phytosanitaires

      Engrais organiques

      Autres....................................................................................................................................

      18. / Lequel de ces produits naturels utilisez vous également ?

      Fumier

      Compost

      Excréments des animaux

      Autres à préciser ......................................................................................................................

      19. / Comment est-ce que vous vous l'appropriez ?

      En utilisant mes ordures

      En allant à la décharge

      En allant les récupérer à la poubelle.

      Autres....................................................................................................................................

      20. / Si tel est le cas avez-vous des facilités pour obtenir ces ordures ? Oui Non

      21. / Si Oui lesquelles ?...............................................................................................................................................

      IV : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES ORDURES

      22. / Quelle est la nature de vos rapports avec les structures en charge du traitement des ordure ?

      Collaboration

      Absence de collaboration.

      Autres (à préciser)......................................................................................................................

      23. / Selon vous quels sont les intervenants dans la gestion des ordures ?

      Populations

      Associations

      Communes d'arrondissement

      Organisations Non Gouvernementales

      Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat

      Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature

      24. / Comment juger vous l'implication des populations dans la gestion des ordres ?

      Suffisante

      Insuffisante

      Autres (à préciser)...............................................................................................................................................

      25. / Que peut-on faire pour que les populations soient impliquées dans le traitement des ordures ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................

      II.5.5. Procédure d'administration des instruments de collecte

      L'administration de notre questionnaire parfois simulée sous forme de guide d'entretien avec notre population cible s'est déroulée en deux étapes.

      Une prise de contact qui nous a permis à la fois :

      v de briser certaines susceptibilités au sein des populations et d'étudier le terrain ;

      v de recenser des personnes susceptibles de nous donner la bonne information

      v de mobiliser des personnes capables de nous aider (personnes relais).

      L'administration des questionnaires et les entretiens proprement dits se sont déroulés individuellement (enquête témoin), dans le double but de ne pas perdre les questionnaires, puis de vérifier la validité des informations obtenues.

      Par ailleurs, nous avons utilisé des personnes relais pour la réalisation de notre enquête. C'est ainsi que le Chef Service du développement Communautaire MINADER de Bertoua et Monsieur BETI V Jonathan, étudiant en psychologie à l'université de Yaoundé I ont respectivement administré 22 et 35 questionnaires aux populations de la localité.

      II.6. Période de l'enquête de terrain

      L'enquête proprement dite s'est déroulée pendant deux semaines c'est-à-dire du 03 au 19 mai 2009. Pendant cette période, il s'est agi du remplissage du questionnaire, de la conduite des entretiens et de l'observation directe.

      II.7. Méthode d'analyse des données

      Les instruments de collectes que nous avons utilisés nous conduisent à l'utilisation deux procédés d'analyse : l'analyse des contenus et l'analyse statistique.

      II.7.1. L'analyse des contenus

      Gaumont (2002, 99) définit l'analyse de contenu comme « un ensemble de technique qui permet d'étudier de manière systématique et rigoureuse le contenu manifeste ou latent d'un document pour en déterminer objectivement les éléments significatifs ». Ainsi définie, elle permet d'identifier les thématiques liées aux sujets et de les analyser. On recherche également à identifier l'idéologie qui sous-tend la pensée de la personne interrogée. L'analyse des contenus se justifie par le fait que les données collectées ne sont pas toujours parlantes. Il faut les soumettre au questionnement afin de leur trouver une valeur qui puisse permettre de les exploiter soit en vérifiant les hypothèses, soit de les infirmant.

      II.7.2. L'analyse statistique

      L'analyse statistique est une méthode qui s'accommode avec le traitement des données quantitatives. Gaumont (2002, 106) la définit comme une méthode permettant de « traiter les informations recueillies en tenant compte de la nature des problèmes posés dans l'étude et de la nature des données. Elle s'applique sur des données numériques : les informations recueillies sont traduites en des suites de nombres correspondant chacun aux modalités de réponses ». Dans une variable quantitative, les nombres correspondent à une mesure vraie définissant une grandeur. L'analyse statistique nous a permis d'établir des relations entre certaines variables des hypothèses et les données collectées. Elle a concerné les questionnaires.

      Les données ont été saisies dans le "logiciel SPSS 13.0" et vérifiées une fois de plus. Le choix de ce logiciel s'explique par la possibilité qu'il offre de procéder à des contrôles lors de la saisie de données. Les données ont été présentées sous forme de tableau et de figure.

      II.8. Résultats attendus

      Au terme de l'étude sur le traitement des ordures et l'agriculture urbaine et périurbaine, les résultats suivants sont attendus :

      · amener les autorités municipales et les populations à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua ;

      · identifier les opportunités du traitement des ordures ménagères récupérées et recyclées (compost) sur l'agriculture urbaine pour l'épanouissement des populations ;

      · envisager une stratégie de traitement des ordures ménagères compatible avec des préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine (AUP).

      Les deux pages qui suivent (en format paysage), présentent le tableau synoptique du sujet. Il présente les rapports entre les différentes variables de l'étude, les instruments de collecte de données et les méthodes d'analyse de données.

      Tableau : Tableau synoptique des hypothèses, variables, indicateurs, modalités et Instruments de collecte et de traitement

      Objectif général

      Question générale

      Hypothèse générale

      Variables

      Modalités

      Outil de collecte de données

      Outil d'analyse de données

      Amener les populations à récupérer et valoriser les ordures ménagères aux fins de développement d'une agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua

      Comment peut-on amener les populations à envisager le traitement des ordures ménagères pour des fins de l'agriculture urbaine dans la ville de Bertoua?

      Le traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux activités de récupération, de valorisation des ordures et de vulgarisation de la technique du compostage

      V.D : Traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture

      Insuffisant

      Exploitation de documents, entretiens et questionnaire

      Analyse de contenu et analyse statistique

      V.I : Participation des populations au processus de gestion des ordures.

      Faible

      Entretiens

      Questionnaires

      Analyse de contenu et analyse statistique

      Objectifs spécifiques

      Questions spécifiques

      Hypothèses spécifiques

      Variables

      Modalités

      Outil de collecte de données

      Outil d'analyse de données

      Amener les autorités municipales et les populations à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua 

      Qu'est ce qui explique les insuffisances observées en matière de gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua ?

      La gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la multitude des intervenants

      V.D : Traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture

      Insuffisant

      Exploitation de documents, entretiens et questionnaire

      Analyse de contenu et analyse statistique

      V.I : Connaissance des techniques de traitement, et participation des populations

      Faible

      Entretien

      Questionnaire

      Analyse statistique et analyse de contenu

      Identifier les opportunités du traitement des ordures ménagères récupérées et recyclées (compost) sur l'agriculture urbaine pour l'épanouissement des populations 

      En quoi le traitement des ordures ménagères peut-il contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations de Bertoua ?

      L'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer de la productivité des cultures et la santé publique

      V.D : Revenus issus du traitement des ordures

      insuffisant

      Exploitation de documents, entretiens et questionnaire

      Analyse de contenu

      Analyse statistique

      V.I : connaissance des techniques de traitement des ordures

      Faible

      Entretiens

      Analyse de contenu

      Envisager une stratégie de traitement des ordures ménagères compatible avec des préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine

      Comment envisager le traitement des ordures ménagères afin qu'il soit compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine ?

      La participation des populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères compatible au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine

      V.D : Traitement des ordures ménagères aux fins de l'agriculture

      Efficace

      Exploitation de documents, entretiens et questionnaire

      Analyse statistique

      Analyse de contenu

      V.I : Implication des populations à la pratique du compostage

      Formations

      Élevé

      Entretiens

      Questionnaire

      Analyse statistique

      Analyse de contenu

      CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE

      Chapitre III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE

      Ce chapitre présente les résultats obtenus à la suite de l'enquête de terrain. Ils sont décrits sous forme de tableaux simples et de graphiques à l'intérieur desquels on peut identifier la variable étudiée, le quartier, l'effectif et le pourcentage. Les données des tableaux sont complétées par les résultats des entretiens et de l'observation directe.

      I. Résultats de l'observation directe

      Au terme de notre descente sur le terrain, nous avons constaté que le problème de collecte et de traitement des ordures est réel. En effet, nous avons dénombré plus de 26 décharges d'ordures sauvages dans les quartiers ayant été sélectionnés. Les quartiers Monou et Tigaza sont ceux qui éprouvent de nombreuses difficultés à éliminer les déchets. La collecte des ordures est assurée par deux associations.

      Aussi avons-nous constaté que l'agriculture urbaine est assez développée dans la ville. A notre avis près de 80% de concessions ont un jardin aux alentours. Cette activité est pratiquée pour subvenir aux besoins quotidiens.

      II. Résultats des entretiens

      A l'issue des entretiens, il y a lieu de retenir des responsables communaux que les communes ne s'occupent que de la collecte des déchets sur les grands axes de la ville. Quant au traitement des ordures ménagères, une décharge existe au quartier Mokolo IV, bien qu'elle soit déjà pleine. Actuellement, les communes et la Délégation Départementale de l'Environnement et de la Protection de la Nature oeuvrent ensemble pour la création d'une nouvelle décharge à Ganké dans la zone périphérique de la ville. Les communes apportent également un appui aux structures privées de pré-collecte à travers l'octroi des bacs à ordures. Ces structures collectent les ordures de ménages moyennant de mille ou deux mille francs le mois. Cependant, les responsables communaux affirment rencontrer d'énormes difficultés dans l'exercice de leurs missions. Il s'agit entre autres du manque de matériels roulants pour la collecte et le ramassage porte à porte, le ramassage irrégulier des ordures et l'accroissement de la population urbaine, le personnel vieillissant de la commune, l'absence des moyens financiers pour s'acheter les grands bacs à ordures, le mauvais état des voies de dessertes, le non respect de la législation en termes d'assainissement, l'incivisme et l'analphabétisme d'une tranche de la population, etc.

      S'agissant de la connaissance et la pratique du compostage, il ressort que le compost a une vertu fertilisante des sols. Aussi bien le personnel de la Délégation départementale du MINADER que les agriculteurs, tous reconnaissent les effets fertilisations du compost. Ce constat a été fait en comparant un sol naturel et un sol enrichi par le compost à travers la qualité des produits. Aussi, a-t-il relevé que l'utilisation du compost à base d'ordures ménagères en agriculture améliore la structure du sol en élément nutritif et par voie  de conséquence la productivité des cultures .On peut dès lors penser à une bonne utilisation du compost par les acteurs de la petite agriculture urbaine. Le compost constitue ainsi un input nécessaire à l'augmentation de la productivité des activités de jardinage et milite pour le développement de l'agriculture biologique.

      Dans le même ordre d'idées, les produits issus d'un sol enrichi par le compost à base d'ordures ménagères sont de bonne qualité. Il convient cependant de dire qu'un produit peut être en apparence de bonne qualité alors qu'au plan génétique, il est rempli de gènes pathogènes. Seul un contrôle sanitaire du produit au niveau des laboratoires peut véritablement attester de la bonne qualité d'un produit. Il faut également relever que le compost est une source de richesse dans la mesure où son conditionnement permet de résorber le chômage et de lutter contre la pollution urbaine. Ce produit est rare dans la ville de Bertoua et n'est produit que par certains particuliers isolés.

      Hors mis de la Délégation Départementale de l'Environnement et de la Protection de la Nature qui intervient dans la majorité des activités d'assainissement urbain, les autres départements ministériels concernés n'entretiennent qu'une simple collaboration avec les communes d'arrondissement. Enfin, les différents responsables rencontrés pensent que l'implication des populations dans le circuit du traitement des ordures ménagères ne serait plus perceptible que si, des campagnes de sensibilisation sont intensifiées et faites de concert avec les chefs de quartier. La vulgarisation des techniques de traitement tel celle du compostage permettrait, la récupération et la valorisation communautaire de la matière organique.

      III. Résultats des données du questionnaire

      Cette partie est consacrée à la présentation des résultats des caractéristiques d'identification des répondants, de la rubrique 2 gestion et traitement des ordures, de la rubrique 3 compost une source de richesse et de la rubrique 4 stratégie d'amélioration du traitement des ordures.

      Rubrique O : Identification

      Tableau 4 : Répartition des répondants selon les quartiers de résidence

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      Effectifs

      40

      40

      40

      40

      40

      200

      Fréquence %

      20

      20

      20

      20

      20

      100%

      Comme nous l'avons mentionné au niveau de la détermination de l'échantillon, les données du tableau 4 révèlent que les répondants du questionnaire ont un même pourcentage à savoir 20%. Ceci à l'effet de donner les mêmes chances à tous les ménages des quartiers retenus pour l'enquête.

      Figure 6 : Répartition des répondants selon leur résidence habituelle

      Il ressort de la lecture de cette Figure 6 que 96,5% des répondants résident habituellement dans la ville de Bertoua. Cependant les sept répondants soit 3,5% qui ont déclaré ne pas résider dans la ville explique qu'ils travaillent hors de Bertoua et n'effectuent que des petits séjours à dans la ville.

      Figure 7: Répartition des répondants selon le nombre d'années passées dans la ville de Bertoua

      La Figure 7 montre que 35,5% des répondants ont déjà passé plus de cinq ans dans la ville et s'y sont déjà installés. Aussi devons-nous le souligner, 20,5% des répondants ont passé plus de vingt ans dans la ville et 18,5% ont passé au moins onze ans à Bertoua.

      Tableau 5 : Répartition des répondants selon l'idée de faire l'agriculture en milieu urbain.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Oui

      28

      14

      33

      16,5

      27

      13,5

      32

      16

      28

      14

      148

      74

      Non

      12

      6

      7

      3,5

      13

      6,5

      8

      4

      12

      6

      52

      26

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      Le tableau ci-dessus met en lumière, l'idée des répondants de faire de l'agriculture en milieu urbain, soit 74% contre 26% qui ne comptent pas le faire. Cela traduit le fait que dans les villes des pays en voie de développement, les ménages ont une forte propension à faire de l'agriculture vivrière pour subvenir aux besoins familiaux.

      Rubrique 1 : Gestion et traitement des ordures ménagères

      Tableau 6 : Répartition des répondants selon le lieu de rejet des ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Bac à ordures

      13

      5,4

      14

      5,8

      5

      2,1

      7

      2,9

      4

      1,6

      43

      17,8

      Caniveaux

      0

      0

      0

      0

      0

      0

      1

      0,4

      0

      0

      1

      0,4

      Broussaille

      19

      7,9

      18

      7,4

      23

      9,5

      21

      8,8

      26

      10,7

      107

      44,2

      jardin

      1

      0,4

      0

      0

      3

      1,2

      3

      1,2

      4

      1,7

      11

      4,5

      Poubelle

      3

      1,2

      10

      4,1

      20

      8,3

      10

      4,1

      10

      4,1

      53

      21,9

      Grand fumier

      7

      2,9

      6

      2,5

      4

      1,7

      3

      1,2

      7

      2,9

      27

      11,2

      Total

      43

      17,8

      48

      19,8

      55

      22,8

      45

      18,6

      51

      21

      242

      100%

      De ce tableau, il se dégage que le lieu d'élimination des ordures ménagères le plus prisé est la broussaille, avec 44,2%. Par ailleurs, 21,9% jettent leurs ordures dans les décharges sauvages du quartier, 17,8% ont des bacs à ordures fournis par les structures de pré-collecte, 11,2% possèdent un grand fumier et 4,5% déversent les ordures dans le jardin, 0,4 affirment qu'ils jettent les ordures dans les caniveaux.

      Tableau 7 : Répartition des répondants selon les personnes chargées de l'évacuation des ordures ménagères dans les ménages.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Parents

      5

      2,5

      1

      0,5

      7

      3,5

      5

      2,5

      8

      4

      26

      13

      Domestiques

      5

      2,5

      6

      3

      1

      0,5

      1

      0,5

      0

      0

      13

      6,5

      Enfants

      22

      11

      24

      12

      17

      8,5

      21

      10,5

      11

      5,5

      95

      47,5

      Tout le monde du ménage

      8

      4

      9

      4,5

      15

      7,5

      13

      6,5

      21

      10,5

      66

      33

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100

      D'après ce tableau, l'évacuation des ordures dans les ménages enquêtés est assurée par les enfants soit 47,5%, les 33% représentent la proportion d'évacuation effectuée par tous les résidents de la maison, les parents représentent 13% et 6,5% de domestiques évacuent les ordures. Ce tableau laisse transparaître comme dans toutes les grandes que l'évacuation des ordures restent la tâche des enfants au sein des ménages urbains.

      Tableau 8 : Répartition des répondants selon la disponibilité et distance du bac à ordures des ménages.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      De moins de 100 m

      6

      3

      11

      5,5

      6

      3

      4

      2

      3

      1,5

      30

      15

      De 100 m à 200 m

      6

      3

      3

      1,5

      0

      0

      4

      2

      1

      0,5

      14

      7

      De plus de 200 m

      2

      1

      3

      1,5

      0

      0

      0

      0

      0

      0

      5

      2,5

      N'existe pas

      26

      13

      23

      11,5

      34

      17

      32

      16

      36

      18

      151

      75,5

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      En référence à ce tableau, nous constatons que 75,5% de notre population d'étude affirment qu'il n'existe pas de bacs à ordures publics disposés par les communes pour l'élimination des ordures. Parmi ceux qui sont abonnés dans les structures de pré-collecte et disposant d'un bac à ordures privé, 15% affirment que le bac se trouve à une distance de moins de cent mètres, 7% ont un bac situé entre cent et deux cents mètres du ménage et 2,5% ont un bac à plus de deux cents mètres.

      Tableau 9 : Répartition des répondants selon qu'il ait une idée du traitement des ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Oui

      35

      17,5

      29

      14,5

      33

      16,5

      36

      18

      32

      16

      165

      82,5

      Non

      5

      2,5

      11

      5,5

      7

      3,5

      4

      2

      8

      4

      35

      17,5

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      Par rapport au tableau 8, nous constatons que 82,5% ont une idée générale de ce que c'est que le traitement des ordures. 17,5% des répondants disent ignorer ce qu'est le traitement des ordures ménagères. Ses résultats montrent que la population d'étude a déjà au moins entendu parler de traitement des ordures ménagères.

      Tableau 10 : Répartition des répondants selon le mode de traitement des ordures par les populations.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Décharge

      15

      5,1

      8

      2,7

      6

      2

      9

      3,2

      8

      2,7

      46

      15,7

      Enfouissement

      5

      1,7

      8

      2,7

      12

      4,2

      6

      2

      8

      2,7

      39

      13,3

      En brûlant

      14

      4,8

      10

      3,4

      19

      6,5

      30

      10,2

      21

      7,2

      94

      32,1

      Recyclage

      11

      3,8

      19

      6,5

      24

      8,2

      16

      5,5

      22

      7,4

      92

      31,4

      Compostage

      3

      1

      7

      2,4

      4

      1,4

      3

      1

      5

      1,7

      22

      7,5

      Total

      48

      16,4

      52

      17,7

      65

      22,3

      64

      21,9

      64

      21,7

      293

      100%

      Se référant au tableau ci-haut, il ressort que l'incinération prime sur les autres modes de traitement des ordures, étant donné que ceci est confirmé par 32,1% de la population étudiée, 31,4% de nos enquêtés pensent au recyclage, 15,7% penchent pour la décharge, 13,3% pour l'enfouissement et 7,5% évoquent le compostage comme mode de traitement des ordures ménagères.

      Tableau 11 : Répartition des répondants selon le nombre de ramassage des ordures ménagères par mois.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Une fois

      5

      2,5

      12

      6

      8

      4

      18

      9

      5

      2,5

      48

      24

      Deux fois

      1

      0,5

      1

      0,5

      0

      0

      4

      2

      0

      0

      6

      3

      Zéro fois

      34

      17

      27

      13,5

      32

      16

      18

      9

      35

      17,5

      146

      73

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      Les données du tableau 10 montrent que le ramassage des ordures est quasi inexistant et quelques fois occasionnel par les services compétents. En effet, les résultats révèlent que les ordures ne sont pas ramassées, soit 73% des répondants ; les quartiers situés sur les voies principales bénéficient des prestations de la commune en terme de ramassage. 24% des répondants affirment que le ramassage se fait une fois par mois et 3% affirment que le ramassage est effectué deux fois par mois.

      Tableau 12 : Répartition des répondants selon la sollicitation par une structure de pré-collecte.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      1°/ Sollicitation par une structure

      Oui

      16

      8

      27

      13,5

      17

      8,5

      16

      8

      10

      5

      86

      43

      Non

      24

      12

      13

      6,5

      23

      11,5

      24

      12

      30

      15

      114

      57

      2°/ Nom de la structure de pré-collecte

      GEVEEVE

      12

      14

      17

      19,8

      10

      11,6

      1

      1,1

      2

      2,3

      40

      46,5

      Bel Environnement

      4

      4,8

      10

      11,6

      7

      8,1

      15

      17,4

      10

      11,6

      46

      53,5

      Selon ce tableau, la sollicitation des ménages par une structure de pré-collecte est fonction de la situation de résidence dans le quartier. Ainsi, 57% de la population d'étude affirment ne pas être contactée par les structures de pré-collecte contre 43% bénéficiant des services de ces structures.

      A la question de savoir comment s'appellent ces structures de pré-collecte, 53,5% des répondants sont abonnés à la structure de pré-collecte « BEL ENVIRONNEMENT » et 46,5% des enquêtés sont desservis par l'organisation non gouvernementale « GEVEEVE ».

      Tableau 13 : Répartition des répondants selon la considération des responsables communaux en charge du traitement des ordures au cours des visites sanitaires.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Partenaires

      0

      0

      0

      0

      2

      1

      0

      0

      3

      1,5

      5

      0,5

      Acteurs

      10

      5

      20

      10

      19

      9,5

      19

      9,5

      15

      7,5

      85

      41,5

      Aucune considération

      30

      15

      20

      10

      19

      9,5

      21

      10,5

      22

      11

      112

      56

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      Au regard de ce tableau, 56% des répondants affirment ne pas avoir des rapports avec les responsables communaux en charge du traitement des ordures ménagères, 41,5% disent être considérés comme acteurs dans le processus de gestion des ordures de la ville et 0,5% des enquêtés disent être considérés comme des partenaires.

      Tableau 14 : Répartition des répondants selon l'opération à avoir pris part.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Jeudi administratif

      27

      9

      39

      13

      33

      11

      37

      12,3

      35

      11,7

      171

      57

      Opération quartiers propres

      24

      8

      12

      4

      19

      6,3

      21

      7,1

      26

      8,7

      102

      34

      Campagne nationale d'hygiène

      4

      1,3

      2

      0,7

      4

      1,3

      5

      1,7

      4

      1,3

      19

      6,3

      Aucune opération

      4

      1,3

      1

      0,3

      0

      0

      1

      0,3

      2

      0,7

      8

      2,7

      Total

      59

      19,6

      54

      18

      56

      18,6

      64

      21,4

      67

      22,4

      300

      100%

      Il ressort de l'analyse des réponses que 57% des répondants ont pris part au «  jeudi Administratif », 34% de notre population d'étude ont participé à l'opération quartiers propres, 6,3% ont pris part à la Campagne Nationale d'Hygiène et de Salubrité et 2,7% n'ont pris part a aucune opération.

      Rubrique 2 : Compost, une source de richesse

      Figure 8 : Répartition des répondants selon la pratique ou non de l'agriculture urbaine.

      La figure 8 relative à la pratique ou non de l'agriculture présente une tendance positive à 69,5%. Le quartier Birpondo semble à la lumière de ces résultats (17,5%) être le fief de l'agriculture de la ville. Par contre 30,5% des répondants affirment ne pas pratiquer l'agriculture en ville du fait qu'elle est réservée aux populations de la campagne. Ils évoquent comme autre raison la non disponibilité des terres cultivables.

      Tableau 15 : Répartition des répondants selon le mode d'acquisition des parcelles de terrain.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Héritage

      8

      4,1

      5

      2,6

      10

      5,1

      13

      6,6

      12

      6,1

      48

      24,4

      Achat

      6

      6

      18

      9,2

      13

      6,6

      17

      5,7

      10

      5,1

      64

      32,6

      Don

      5

      2,6

      5

      2,6

      4

      2

      9

      4,5

      5

      2,6

      28

      14,3

      Location

      11

      5,6

      15

      7,7

      11

      5,6

      12

      6

      7

      3,7

      56

      28,6

      Total

      30

      18,3

      43

      22,1

      38

      19,3

      51

      22,8

      34

      17,5

      196

      100%

      Le tableau ci-dessus montre que le mode d'acquisition des parcelles de terrain pour l'agriculture est fonction de plusieurs paramètres. Ainsi, 32,6% des répondants disent avoir acheté leur parcelle de terrain, 28,6% ont acquis le terrain par location. De même, 24,4% affirment avoir acquis le terrain par héritage, 14,3% de la population d'étude disent avoir reçu la parcelle cultivable par don.

      Tableau 16 : Répartition des répondants selon les produits cultivés.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Tubercules

      25

      5,1

      31

      6,4

      24

      4,9

      27

      5,5

      25

      5,1

      132

      27

      Légumes

      25

      5,1

      26

      5,3

      22

      4,6

      26

      5,3

      24

      4,9

      123

      25,2

      Céréales

      20

      4,1

      30

      6,1

      24

      4,9

      22

      4,6

      25

      5,1

      121

      24,8

      Plantain

      15

      2,8

      12

      2,5

      11

      1,3

      12

      2,5

      14

      2,9

      164

      13

      Cultures de rente

      3

      0,6

      1

      0,4

      4

      0,8

      7

      1,4

      9

      1,8

      24

      5

      Arbres fruitiers

      5

      1,2

      2

      0,4

      6

      1,2

      7

      1,4

      4

      0,8

      24

      5

      Total

      93

      18,9

      102

      21,1

      91

      18,7

      101

      20,7

      101

      20,6

      488

      100%

      Durant la collecte des données, il a été demandé aux enquêtés de dire quels types de cultures ils pratiquaient ? Une lecture des résultats obtenus par quartier révèle que les tubercules (manioc, patate, macabo, igname, taro) sont plus cultivés soit 27%. Cette culture est suivie par les légumes (haricot verts, tomate, légumes verts) qui représentent 25,2%. La culture des céréales quant à elle, représente 24,8%, celle du plantain 13% et la culture des arbres fruitiers et de rente représente 5% chacune.

      Tableau 17 : Répartition des répondants selon les types d'intrants agricoles utilisés.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Engrais chimiques

      5

      2,6

      8

      4,1

      8

      4,1

      11

      5,7

      20

      5,1

      42

      21,6

      Engrais organiques

      17

      8,8

      18

      9,3

      15

      7,7

      23

      11,9

      19

      10,2

      92

      47,5

      Produits phytosanitaires

      3

      1,5

      3

      1,2

      2

      1,3

      4

      2,1

      8

      4,1

      20

      10,3

      Aucun type

      7

      3,6

      13

      6,7

      10

      5,1

      7

      3,7

      3

      1,5

      40

      20,6

      Total

      32

      16,5

      42

      21,6

      35

      17,6

      46

      23,4

      50

      20,9

      194

      100%

      Les résultats obtenus montrent, tels que le disent 47,5% des répondants, que les engrais organiques sont les plus utilisés dans l'agriculture à Bertoua ; 21,6%affirment utiliser les engrais chimiques. Afin d'améliorer les rendements agricoles 10,3% utilisent les produits phytosanitaires. Par contre 20,6% affirment ne pas utiliser les engrais et les produits phytosanitaires pour leur agriculture.

      Tableau 18 : Répartition des répondants selon les produits naturels utilisés.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Fumier

      14

      7,4

      18

      9,6

      15

      8,1

      22

      11,8

      18

      9,6

      87

      46,5

      Compost

      4

      2,1

      2

      1,2

      6

      3,2

      4

      2,1

      10

      5,3

      26

      13,9

      Excréments des animaux

      1

      0,6

      4

      2,1

      11

      5,9

      3

      1,6

      9

      4,8

      28

      15

      N'utilise aucun

      9

      4,8

      13

      7,1

      10

      5,3

      9

      4,8

      5

      2,6

      46

      24,6

      Total

      28

      14,9

      47

      20

      42

      22,5

      38

      20,3

      42

      22,3

      187

      100%

      Des différents types de produits naturels utilisés dans l'agriculture par les enquêtés, l'utilisation du fumier prime sur tous les autres produits naturels. Ceci est confirmé par 46,5% de la population étudiée ; 24,6% de nos répondants n'utilisent aucun de ces produits naturels. De même, 15% des enquêtés affirment utiliser les excréments des animaux et 13,9% utilisent le compost.

      Tableau 19 : Répartition des répondants selon le mode d'appropriation des produits naturels.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Utilisant mes ordures

      9

      5,8

      7

      4,6

      12

      7,2

      12

      7,7

      18

      11,6

      58

      37,4

      Allant à la décharge

      6

      3,9

      14

      9,7

      0

      0

      5

      3,2

      1

      0,6

      27

      17,4

      Allant récupérer à la poubelle

      5

      3,2

      3

      1,8

      12

      7,7

      16

      10,5

      10

      6,5

      46

      29,7

      Achetant chez le fournisseur

      4

      2,6

      1

      0,6

      2

      1,2

      7

      4,6

      10

      6,5

      24

      15,5

      Total

      24

      15,5

      25

      16,7

      26

      16,6

      40

      26

      39

      25,2

      155

      100%

      S'agissant du mode d'appropriation de ces produits naturels, 37,4% utilisent leurs propres ordures, 29,7% vont les récupérer à la poubelle, 17,4% des répondants vont se les approprier à la décharge sauvage du quartier et 15,5% se ravitaillent chez le fournisseur à travers un achat.

      Figure 9 : Répartition des répondants selon les facilités à obtenir les ordures.

      L'observation des données sur les facilités à obtenir ces ordures montre que 53,3% des enquêtés ont répondu par la négative. Ils justifient cela par l'hétérogénéité des ordures. 46,7% affirment avoir des facilités, notamment dans le quartier Birpondo, situé dans la zone périurbaine.

      Tableau 20: Répartition des répondants selon l'énumération de quelques facilités à obtenir les ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Existence de nombreux tas d'ordures

      6

      13,9

      3

      6,9

      3

      6,9

      7

      16,6

      3

      6,9

      22

      51,2

      Utilisant de ses propres déchets

      4

      9,3

      2

      4,7

      4

      9,3

      1

      2,3

      3

      6,9

      14

      32,5

      Collecte chez les voisins

      1

      2,3

      1

      2,3

      0

      0

      1

      2,3

      4

      9,3

      7

      16,3

      Total

      11

      25,5

      6

      13,9

      7

      16,2

      9

      21,2

      10

      23,1

      43

      100%

      Se référant à ce tableau 20 nous constatons que 51,2% de notre population d'étude affirment que l'une des facilités à se procurer les ordures ménagères est l'existence de la prolifération des tas sauvages d'ordures dans les quartiers. 32,5% utilisent leurs propres déchets qu'ils déversent dans les petits jardins et 16,3% indiquent collecter les ordures ménagères biodégradables chez les voisins.

      Rubrique 3 : Stratégies d'implication des populations

      Tableau 21 : Répartition des répondants selon la nature des rapports avec les structures de collecte des ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Collaboration

      4

      2

      15

      7,5

      11

      5,5

      15

      7,5

      11

      5,5

      56

      28

      Absence de collaboration

      36

      18

      25

      12,5

      29

      14,5

      25

      12,5

      29

      14,5

      144

      72

      Total

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      40

      20

      200

      100%

      A la lumière de ce tableau 21 nous constatons que 72% des répondants affirment une réelle absence de collaboration entre les ménages et les structures de collecte des ordures ménagères. L'absence de collaboration est due au fait que les responsables de ces structures ne multiplient pas les descentes sur le terrain. 28% des enquêtés affirment qu'il y a collaboration avec les structures de pré-collecte. Cette collaboration existe en majeure partie avec les associations et organisations non gouvernementales impliquées dans cette tâche.

      Tableau 22 : Répartition des intervenants dans la gestion des ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Populations

      24

      4,3

      32

      5,9

      23

      4,2

      28

      5,1

      28

      5,1

      135

      24,6

      Associations et ONG

      27

      4,9

      23

      4,2

      33

      6

      27

      4,9

      26

      4,8

      136

      24,8

      Communes et communauté urbaine

      38

      6,9

      40

      7,3

      39

      7,1

      39

      7,1

      40

      7,3

      196

      35,7

      Ministères concernés

      8

      1,5

      15

      2,7

      24

      4,3

      14

      2,5

      21

      3,9

      82

      14,9

      Total

      97

      17,6

      110

      20,1

      119

      21,6

      103

      19,6

      115

      21,1

      549

      100%

      Durant la collecte des données, il a été demandé aux enquêtés d'énumérer les intervenants dans la gestion des ordures. Une lecture des résultats obtenus révèle que 35,5% affirment qu'il est du ressort des municipalités de s'occuper de la gestion des ordures, 24,8% pensent aux associations et ONG de collecte. 24,6% des répondants pensent que les populations interviennent dans la gestion des ordures. Aussi, 14,9% des enquêtés ont noté l'implication de l'Etat à travers quelques ministères notamment le MINDUH, le MINEPN, le MINSANTE et le MINADER.

      Figure 10: L'implication des populations dans la gestion des ordres

      La figure10 présente la répartition des répondants selon leur degré d'implication dans la gestion des ordures ménagères. Il ressort que les populations ne sont pas suffisamment impliquées dans la gestion des ordures. Ceci est montré par les 89% des répondants qui ont affirmé par la négative. Seuls 11% des enquêtés affirment que les populations sont impliquées dans la gestion des ordures ménagères.

      Tableau 23 : Répartition des répondants selon les propositions pour renforcer l'implication des populations dans le traitement des ordures ménagères.

      Modalités

      Ekombitié

      Monou

      Tigaza

      Nkolbikon 1

      Birpondo

      Ensemble

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      n

      %

      Sensibilisation

      20

      4,8

      19

      4,6

      21

      5

      27

      6,5

      28

      6,9

      115

      27,8

      Mise à la disposition des bacs à ordures

      32

      7,9

      33

      8

      37

      8,9

      36

      8,7

      34

      8,1

      172

      41,6

      Vulgarisation des techniques de traitements

      14

      3,4

      20

      4,8

      26

      6,3

      31

      7,5

      35

      8,6

      126

      30,6

      Total

      66

      16,1

      72

      17,4

      84

      20,2

      94

      22,7

      97

      23,6

      413

      100%

      Dans le cadre des perspectives, nous avons interrogé notre population d'étude sur ce qu'il faut pour que les populations soient pleinement impliquées dans le traitement des ordures et nous avons obtenu les réponses suivantes :

      Ø 41,6% plaident pour une mise à disposition des bacs publics pour toutes les populations afin de réduire les nombreux tas d'immondices qui ternissent l'image de la ville et favorisent la prolifération des rongeurs et des insectes ;

      Ø 30,6% évoquent la vulgarisation des techniques de traitement des ordures ménagères ;

      Ø 27,8% seulement relèvent une amélioration de la sensibilisation.

      Au terme de ce chapitre qui s'est articulé sur la présentation des résultats de l'observation, des entretiens et du questionnaire, le chapitre qui va suivre présentera l'interprétation des résultats et la vérification des hypothèses de notre recherche.

      CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES

      Chapitre IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES

      Le présent chapitre est constitué de deux sections. La première section s'intéresse à l'interprétation des résultats de notre enquête et la deuxième section sera consacrée à la vérification des hypothèses.

      I. Interprétation des données

      I.1. La gestion des ordures ménagères

      La gestion des ordures à Bertoua comme dans d'autres métropoles du Cameroun est quotidiennement confrontée à des multiples contraintes sur les plans financier, technique, institutionnel et physique.

      Les obstacles financiers et techniques

      La gestion des ordures ménagères souffre en gros de l'absence ou de la faiblesse des taxes recouvrées, de l'étroitesse de l'assiette fiscale, et du principe de l'unicité des caisses et de trésorerie qui occasionne souvent des retards de paiement ou une réorientation des fonds destinés à la collecte des déchets. En effet, la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) fixée par les décrets n° 77/220 du 1er juillet 1977 et n° 80/017 du 15 janvier 1980, représentant 0,5% des contributions totales est une des sources de financement de la filière de traitement des ordures par l'Etat.

      Les conclusions de la Commission Interministérielle de 1995 sur l'enlèvement des ordures ménagères qui proposaient l'instauration de la TEOM indexée sur les factures d'électricité n'ont jamais été entérinées par le Gouvernement, bien que les analyses de cette commission montraient que c'était l'un des moyens les plus efficaces pour mobiliser la contribution effective des ménages au financement de service de gestion des déchets.

      Comme obstacles techniques, on peut citer entre autres : L'augmentation accélérée de la population qui à son tour augmente la quantité d'ordures à collecter; La répartition spatiale des bacs à ordures ne tient pas souvent compte des besoins des usagers (quantité de déchets produits par personne ou par foyer, distance à parcourir, accessibilité, habitudes diverses...) ; leur conception ne prend pas en compte les préoccupations d'environnement et de cadre de vie des populations avoisinantes. L'analyse des résultats obtenus au cours de l'enquête fait état de ce que 75,5% des enquêtés affirment qu'il n'existe pas de bacs à ordures publics à leur disposition. Seuls ceux qui sont abonnés à des structures de pré-collecte en disposent de façon privée et ces bacs sont le pus souvent placés devant la porte. Les résultats du tableau 10 sur le mode de traitement des ordures ménagères montrent que 62,5% des enquêtés traitent les ordures par incinération et par la mise en décharge sauvage dans les quartiers. Le risque de pollution atmosphérique et la dégradation de l'environnement sont les conséquences qui peuvent découler de telles pratiques. Les méthodes de traitement des ordures restent étrangères aux chefs de ménages des différents quartiers. A la question de savoir si les ordures sont ramassées par les services compétents, il en ressort que le ramassage des ordures est périodique dans les axes principaux de la ville et quasi inexistant dans les quartiers mal loties et périurbains. La raison évoquée est le manque du matériel roulant, le mauvais état des voies de desserte. Face à cette situation, 69,1% des répondants ont trouvé utile de jeter leurs ordures ménagères dans la broussaille et plus grave cette gestion reste dans la plupart des ménages assurée par les enfants.

      S'agissant de la sollicitation des ménages par les services de pré-collecte, 57% des enquêtés affirment ne pas entretenir des rapports avec les services d'hygiène et salubrité de la commune. La seule activité à laquelle les enquêtés prennent part est le « Jeudi Administratif » obligatoire à tous et répressif en cas d'indélicatesse des ménages. L'insuffisance et la sous-utilisation du staff technique au niveau des municipalités ; L'absence de données précises sur les ordures ménagères au niveau des municipalités. L'autre cause de dysfonctionnement du système de gestion des ordures est le manque de communication entre les acteurs, qu'ils soient publics ou privés et les usagers. Les populations ne sont pas toujours au fait des opérations menées et ne peuvent donc ni respecter les directives, ni prendre part. Les rares campagnes d'information, de sensibilisations menées jusqu'ici sont restées trop partielles, formelles et bureaucratiques, sans réelles actions sur le terrain. De ce fait, les usagers et les autorités se jettent mutuellement la responsabilité de l'insalubrité de la ville.

      Les obstacles institutionnels et physiques

      Le secteur de l'enlèvement des ordures ménagères souffre d'une absence de textes juridiques qui réglementent la pré-collecte, la collecte et le transport des ordures aux points de décharge. La ménagère qui jette ses ordures en milieu de chaussée n'a peur d'aucune pénalité.

      L'on assiste aussi à une multiplicité des intervenants dans le secteur de l'enlèvement et du traitement des ordures à savoir : les acteurs étatiques, les collectivités locales, les acteurs non étatiques (ONG, GIC, GIE) et les partenariats publics privés. Au niveau étatique, bon nombre de départements ministériels se retrouvent impliqués dans la gestion des ordures ménagères à des degrés divers. Nous pouvons citer: le Ministère de l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), tuteur des collectivités ; le Ministère de l'Agriculture et du développement rural (MINADER), responsable du contrôle des engrais ; le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), responsable des problèmes de nuisance et de rejets industriels, notamment du contrôle de la pollution, des déchets industriels et de l'assainissement; le Ministère de l'Environnement et la Protection de la Nature (MINEPN), responsable de la protection et de la gestion de l'environnement ; le Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH), responsable de la planification urbaine et de la gestion de l'hygiène et de la salubrité ainsi que de l'esthétique urbain ; le Ministère de la santé publique (MINSANTE), impliqué dans les aspects sanitaires des ordures ménagères ; le Ministère des Finances (MINFI), responsable en partie des financements des activités liées aux déchets ; etc.

      Au niveau des collectivités locales, il existe depuis et toujours un conflit de compétence entre les communautés urbaines et les communes d'arrondissement. La loi n° 87/015 du 15 Juillet 1987 portant création des communautés urbaines accordait aux communautés urbaines la compétence en matière d'hygiène et salubrité alors que pendant ce temps, les communes d'arrondissement se chargeaient de l'enlèvement et du traitement des ordures ménagères. En attendant le décret d'application de la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables aux communes qui confère les compétences de gestion au niveau local des ordures ménagères, l'insalubrité et la promotion des activités de production agricoles ; le flou institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la gestion des déchets urbains.

      Il faut toutefois mentionner le déficit de frontières nettes à l'exercice des responsabilités des différents intervenants par des lois et textes particuliers. Les imprécisions notées sont source d'incompréhension, de luttes d'influence, de contre-performance dans la gestion des ordures ménagères. Le déficit de coordination de l'action des différents intervenants et la multiplicité des centres de décision sont source de fuites de responsabilités ou de conflits de compétence. L'habitat non structuré héberge près de 80% de la population de la ville et le taux d'urbanisation de la ville est très faible, ce qui rend difficile l'accès des camions de ramassage dans certaines zones

      I.2. Le compost, une source de richesse

      On parle de plus en plus de compostage des ordures ménagères. Cela consiste à les transformer en compost, une sorte d'engrais naturel de plus en plus utilisé dans le maraîchage autour des grandes villes. Ce type d'engrais est pour le moment presque inconnu des agriculteurs de la ville de Bertoua. La fabrication du compost est appelée à se développer à cause du nombre sans cesse croissant de maraîchers dans la périphérie de Bertoua. L'enquête relève que 69,5% des répondants pratiquent de l'agriculture en milieu urbain. La raison évoquée par les enquêtés au cours des entretiens informels fait état de ce que cette activité permet aux populations de subvenir à certains besoins primaires. Les types de cultures pratiquées sont les tubercules, les légumes, le mais, le plantain, les cultures de rente et quelques arbres fruitiers. Le mode d'acquisition des parcelles de terrain n'étant pas assez aisé au regard des résultats des enquêtes (32,6% achat, 28,6% location et 24,4 héritage), les populations sont amenées à utiliser les intrants agricoles. L'exploitation quotidienne des parcelles de terrain et le lessivage causé par l'érosion ont fini par rendre le sol très peu fertile. Ainsi, les résultats de l'enquête montrent que les populations utilisent plus les engrais organiques (47,5%) et de moins en moins les engrais chimiques. Elles avancent comme raison, le coût élevé des engrais chimiques sur le marché. Les produits organiques utilisés sont la fumure (46,5%), le compost (13,9%) et les excréments des animaux (15%). La forte utilisation de la fumure s'explique par le fait que son mode d'appropriation ne nécessite pas trop d'efforts et de moyens. Les agriculteurs vont se les approprier en les récupérant à la poubelle et en utilisant leurs propres ordures. Toutes ces informations nous permettent de confirmer que les engrais organiques participent à l'amélioration de la productivité agricole dans la ville de Bertoua.

      I.3. stratégie de l'amélioration du traitement des ordures ménagères

      La population de Bertoua est en perpétuelle croissance du fait que la ville est un lieu de transit non seulement entre la République centrafricaine et le Cameroun mais aussi entre le Tchad et le Cameroun. A la lumière des tableaux 23 et 24 il en ressort que 89% des répondants affirment ne pas être impliqués dans le processus du traitement des ordures.

      La population de Bertoua a différentes approches de gestion des ordures ménagères ; 82,5% des enquêtés connaissent une technique de traitement des ordures ménagères; une majorité (32,1%) pense qu'elles sont destinées à l'incinération. Certains envisagent l'enfouissement (13,3%) pour boucher les trous et seulement 7,5% ont évoqué le compostage. Mais les maraîchers connaissent bien l'utilité agronomique des ordures ménagères ; ils savent que les ordures ménagères peuvent être transformées en compost et terreau ; seulement une bonne tranche des enquêtés ne savent rien du devenir de ces ordures.

      A la question de savoir si les populations étaient impliquées dans le processus de traitement des ordures, il ressort que 89% des répondants ne participent pas à cette activité. Cela signifie que la pratique du compostage ne saurait se développer si les populations sont en marge du processus. Afin de vulgariser la pratique du compostage et d'inciter les populations à prendre part aux activités de traitement des ordures, 30,6% envisagent la vulgarisation de la technique auprès des ménages à travers des campagnes d'information et de sensibilisation

      A ce sujet, des propositions ont été faites par les maraîchers pour favoriser l'utilisation des composts dans leurs exploitations. Les maraîchers suggèrent l'attribution du rôle de composteur à d'autres groupes spécialisés, qui bénéficieront des prêts remboursables. Aussi, certains proposent une subvention directe du prix de vente des composts ; leur souhait est que le compost soit moins cher que les engrais chimiques.

      II. Vérification des hypothèses

      Pour qu'une hypothèse soit confirmée, il faut qu'elle obtienne un pourcentage d'au moins 51% de réponses favorables. Le cas échéant, elle se trouvera infirmée. De même l'hypothèse générale ne sera infirmée ou confirmée que si deux des trois hypothèses sont vérifiées. Notre recherche présente trois hypothèses secondaires.

      II.1 Vérification hypothèse N°1

      H.S. 1 : La gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des connaissances en la matière par les populations et ce, malgré la multitude des intervenants.

      La gestion des ordures ménagères dépend de quelques variables telles la distance et la disponibilité des bacs à ordures, le lieu de rejet, les responsables chargés de l'évacuation, de la connaissance et la pratique du traitement des ordures etc. Les populations (75,5%) affirment qu'il n'existe pas de bacs à ordures. Cette absence des bacs semblent être la raison de la multiplication des tas sauvages des ordures dans les quartiers. Ainsi l'on observe que 66,1%jettent leurs ordures dans la broussaille et les décharges sauvages du quartier. Notons également qu'au cours de notre enquête l'évacuation des ordures est le plus souvent assurée par les enfants. Cette situation se justifie au regard du tableau 11 où, 73% des enquêtés affirment que le service de ramassage de ordures est inexistant voir occasionnel. Les parents préfèrent laisser l'évacuation aux enfants parce qu'ils la font sans gêne.

      L'entretien avec le délégué départemental du MINDUH, nous a permis de noter que le flou institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la gestion des ordures dans nos villes. Car il y a ici une absence de frontières nettes dans l'exercice des responsabilités des différents intervenants. Ces imprécisions sont source d'incompréhension, de lutte d'influence et de contre performance. Les méthodes actuelles de gestion n'ont pas une réelle intégration de la participation des populations. Ceci est lié à une information, sensibilisation et éducation insuffisantes au niveau des communautés. Cet état de chose amène les populations à utiliser les méthodes comme la mise à feu et le développement sauvage et illégal dans les quartiers.

      Toutefois, le cadre législatif et réglementaire régissant les rapports entre l'Etat et les municipalités, il ressort que plusieurs départements ministériels sont impliqués dans la gestion des ordures ménagères. Cela peut se justifier par le fait que la gestion des ordures englobe un nombre important de disciplines et des techniques d'où la nécessité d'associer plusieurs intervenants. Mais la disparité des intervenants et le chevauchement de certaines compétences sont source de conflit de compétence et d'abandon de certaines tâches. Toutes ces situations fragilisent l'organisation du traitement des ordures, car les limites et les responsabilités ne sont pas clairement définies entraînant une inefficacité des actions à mener. Au regard du contexte juridique, les populations premières pourvoyeuses des déchets jouent un rôle insignifiant dans le traitement des ordures. Ceci peut se vérifier à un double niveau :

      v d'une part à travers la contribution financière qui est faible notamment à l'analyse de l'assiette de la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères (TEOM) ;

      v d'autre part, par la faible implication physique des ménages parce que l'Etat et les municipalités doivent tout faire.

      Au terme de cette présentation, il se dégage un certain nombre de problèmes tant du point de vue financier que de l'organisation des structures qui sont appelées à intervenir dans la gestion des ordures. Les ressources financières destinées aux problèmes des ordures ménagères dans la ville de Bertoua sont insuffisantes. Puisque la TEOM est mal recouvrée et l'assiette n'est pas à la hauteur des besoins. Face à ces problèmes organisationnels et financiers, on pourrait parler d'une insuffisance de la gestion des ordures. Ceci explique pourquoi la ville de Bertoua ressemble à une ville abandonnée où les tas d'immondices se trouvent partout, les populations vivent sur leurs propres rejets. Les dépôts d'ordures s'entassent des semaines voire des mois durant et entraînent une prolifération des agents pathogènes, des vecteurs des maladies, des odeurs nauséabondes et pollution pouvant participer à la dégradation de l'environnement.

      Aussi, l'on observe le rôle marginal des ménages. Au regard du contexte juridique, les populations pourvoyeuses des ordures ménagères jouent un rôle insignifiant dans la gestion des ordures. Ceci se vérifie du fait de la faible implication (24%) physique des ménages dans les actions d'hygiène et salubrité. La filière des déchets est marquée par une multiplicité des acteurs sans coordination des différentes actions : Quand il y a un problème, chacun rejette la responsabilité sur les autres.

      De ce qui précède, et en prenant en compte l'ensemble des pourcentages favorables à l'hypothèse de recherche, nous pouvons donc répondre par l'affirmative que la gestion des ordures dans la ville de Bertoua est insuffisante. Ceci grâce à un pourcentage de près de 71%.

      III.2 Vérification hypothèse N°2

      - HS2 : L'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer la productivité des cultures ;

      Les résultats de l'enquête ont montré que 69,5% des répondants pratiquent de l'agriculture en milieu urbain. Ainsi, les populations utilisent les produits cultivés sont les tubercules (27%), les légumes (25,2%) et les céréales (24,8%). Les terres étant devenues peu fertiles, les populations utilisent des engrais organiques (47,5%) en grande quantité au détriment des engrais chimiques. Cette situation s'explique du fait que les coûts des engrais chimiques ont augmenté depuis ces dernières décennies. La fumure (46,5%), les excréments des animaux (15%) et le compost (13,9%) sont utilisés dans la fertilisation des sols de par les vertus qu'ils possèdent.

      A l'issue des entretiens, la totalité des responsables (98%) ont montré l'importance de l'utilisation agronomique du compost. Cet engrais organique participe à l'amélioration de la productivité, à la bonne qualité des produits issus d'un sol enrichi. Les agriculteurs rencontrés ont précisé que les engrais organiques sont de bons produits et de préférence utilisés dans le maraîchage. A la question de savoir quels sont les avantages agronomiques du compost ? Les responsables de la délégation départementale du MINADER ont précisé que :

      o Il favorise la croissance des végétaux et des racines : il a été démontré que les végétaux plantés dans un milieu de croissance contenant du compost sont plus forts et ont un meilleur rendement. Le compost ajoute non seulement de la matière organique au sol mais aussi des oligo-éléments tels que le fer, le manganèse, le cuivre, le zinc et le bore, nécessaires à la croissance des végétaux.

      o Il améliore le rythme de diffusion des nutriments : les éléments nutritifs ne sont libérés que lorsque la plante en a besoin : plus vite quand le temps est chaud et humide, plus lentement quand il fait froid. Le compost rend au sol ses nutriments, prolongeant ainsi leur présence dans le sol pour nourrir les végétaux pendant une longue période de temps. L'ajout de fertilisants au sol prévient aussi la perte de fertilisants par ruissellement dans les eaux de surface.

      o Il améliore la porosité du sol : l'activité microbienne est essentielle à la fertilité du sol. Les micro-organismes décomposent les matières organiques pour rendre les nutriments contenus dans ces matières accessibles aux végétaux. Les sols compacts ne laissent pas l'eau et l'air pénétrer la surface du sol. Le compost étant composé de particules de tailles différentes, il offre une structure poreuse qui améliore la porosité du sol.

      o Il améliore la capacité de rétention d'eau : la matière organique contenue dans le compost peut absorber l'eau, améliorant ainsi la capacité de rétention d'eau du sol. Le sol est alors en mesure d'absorber de l'eau lorsqu'il pleut ou pendant les arrosages et de la retenir pour que les végétaux puisent accumuler des réserves entre les pluies et les arrosages.

      o Il accroît la résistance à l'érosion par le vent et l'eau : l'ajout de compost prévient l'érosion par l'eau et le vent en rendant l'eau et les nutriments plus accessibles aux végétaux, ce qui leur permet de croître plus rapidement et plus forts dans les endroits propices à l'érosion. Il favorise la limitation de maladies chez les végétaux : la recherche a démontré que certains composts réduisaient l'incidence de certaines maladies chez les végétaux.

      Selon les avis recueillis, l'utilisation des ordures ménagères récupérées et recyclées dans les exploitations agricoles est pleine d'opportunités allant de la contribution à la sécurité alimentaire des populations urbaines à l'amélioration de la productivité des cultures et de la santé publique. En somme, l'exploitation de toutes ces données de l'enquête permet de dire que l'hypothèse est vérifiée. Etant donné que celle-ci a été confirmée à plus 80% par les enquêtés.

      III.3 Vérification hypothèse N°3

      H.S. 3 : La participation des populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères compatible au développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.

      Les résultats de nos investigations affirment que le manque de participation (89%) de la population a un sérieux impact sur la vulgarisation de la pratique du compostage aux fins de développement de l'agriculture. L'enquête effectuée sur le terrain révèle que la technologie du compostage est relativement simple, peu coûteuse et qu'elle exige une main d'oeuvre abondante. Les populations peuvent facilement s'approprier cette technologie car elle correspond à la culture technologique modeste des populations locales, à leur niveau de revenus. Par conséquent, 27,8% des répondants disent que la population doit être informée, éduquée et sensibilisée de plusieurs manières, car de nombreux citoyens polluent leur propre milieu et l'ensemble de l'environnement par ignorance et par manque d'éducation et de sensibilisation aux méfaits de la malpropreté et de l'insalubrité. Afin que le traitement des ordures ménagères implique une bonne partie de la population il faut mettre à la disposition des populations une pratique ou un moyen de traitement des ordures compatible avec le développement de l'agriculture. La pratique du compostage permet de diminuer le volume de déchets devant être évacués. La pratique du compostage peut contribuer à l'application des méthodes culturales propres à protéger l'environnement, la conservation des sols, qui dégraderait sa fertilité et l'augmentation de la production agricole. Le compostage permet le retour de la matière organique dans le sol lorsqu'on l'utilise comme amendement organique des sols agricoles ou urbains. Les éléments dégradés, simplifiés peuvent alors entrer à nouveau dans le cycle de la matière et notamment être réutilisés par les plantes. Afin de participer au processus de prise en charge en accroissant la rentabilité de leur propre production il s'agit, de procéder à un développement participatif.

      Dans un contexte où une tranche de la population est analphabète, les méthodes et les moyens d'éducation et d'information doivent être diversifiés et adaptés aux différentes couches socioprofessionnelles suivant leur niveau d'instruction. Outre les affiches, les réunions publiques, les causeries-débats, les conférences, etc., la télévision, les radios rurales, les journaux doivent être mis à contribution pour la mise en application et le succès des mesures destinées à la propreté et à la salubrité des centres urbains pour le bien-être des habitants. Cette hypothèse est vérifiée à 59% des enquêtés.

      III.4 Vérification hypothèse Générale

      Au vu des réponses obtenues à partir de nos questions spécifiques de recherche, nous sommes amené à penser que la multitude des intervenants, les conflits de compétences et le manque de coordination des activités de gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua n'est pas de nature à rendre effective la participation des populations au traitement des ordures aux fins de l'agriculture. Cependant, il a été prouvé que les produits issus du traitement des ordures offrent de nombres opportunités à l'agriculture. Le compost est une source de richesse car elle contribue à la sécurité alimentaire des populations urbaines en améliorant la productivité des cultures et la santé publique. Aussi, penser à une nouvelle stratégie de traitement des ordures aux fins de développement de l'agriculture passe par la participation des populations aux activités de valorisation et de compostage des ordures.

      Au regard des résultats de notre enquête, il ressort que la prise en compte des populations dans la gestion des ordures rendrait la ville plus plaisante et le compost issu du traitement des ordures faciliterait le développement de l'agriculture urbaine et périurbaine. L'hypothèse principale est donc vérifiée, les hypothèses secondaires ayant été confirmées. En termes de pourcentage, cette hypothèse rencontre 70% de réponses favorables contre 30%.

      IV. Discussion des résultats

      Notre étude met en exergue la participation des populations aux activités de récupération et valorisation des ordures aux fins de l'agriculture urbaine. A l'issue de ce travail, les informations collectées et traitées peuvent maintenant être confrontées à quelques travaux antérieurs.

      Compte tenu des moyens limités des Pays en Voie de Développement, les méthodes de traitement des déchets les moins onéreuses et les plus écologiques sont à souhaiter (Vermande. 1995) ; celle qui est actuellement utilisée, est la valorisation par compostage. Pour Soclo (1999), le travail manuel du maraîchage sera encore plus pénible vu la qualité de nos ordures contenant assez de plastique. Le faible taux de connaissance du compostage des ordures ménagères pour l'agriculture (7,5%) s'explique par l'insuffisance de la sensibilisation de la population sur cette réutilisation des ordures auxquelles un préjugé négatif est traditionnellement attribué dans nos sociétés.

      Comparativement aux résultats fournis par notre enquête relative aux opportunités du compost, qui est une source d'énergie et de nutriments aux micro-organismes du sol ; des effets phyto-toxiques avaient été relatés par Eicher & Baker (1984) dus à l'accumulation de la coumarine provenant de l'enfouissement des pailles d'orge, du pois chiche, du soja et du coton sous le tabac. Tout dépend des conditions d'utilisation de ces matières organiques. De plus, d'autres travaux avaient mentionné que 70% des ordures ménagères sont jetées dans les rues, soit enfouies dans le sol ou utilisées comme remblais dans les zones marécageuses de la ville de Cotonou (Soclo. 1999).

      Les résultats de notre recherche viennent appuyer l'idée de Amadji (2001) qui affirme : « la technique de compostage est populaire en Europe et en Asie. Dans la plupart des pays en voie de développement, l'absence des services adéquats d'évacuation des ordures ménagères et la participation des ménages sont à la base de la non pratique du compostage».

      La théorie du changement social nous a permis d'amener les populations à un changement de comportement vis-à-vis du traitement des ordures. Il nous revient de constater que les solutions nouvelles se sont souvent heurtées à la réticence des communautés à adopter les nouvelles techniques. L'adoption du changement est centrée sur le cheminement mental de l'individu et la réceptivité ainsi que l'accès à l'information sont les principaux déterminants du changement. Le changement est également influencé par les variables socio-économiques.

      La théorie de la hiérarchie des besoins de Maslow nous a permis de voir si les populations trouvent une certaine satisfaction de leurs besoins. Mais il en découle que cette théorie présente des limites car le cadre de Jeunesse doit amener les populations à la dernière échelle de la pyramide, chose impossible du fait de la conjoncture actuelle.

      Le structuralisme nous a permis de déterminer les rapports existant entre les différents acteurs de la gestion des ordures à Bertoua. A l'issue de l'étude, nous constatons que les populations ne sont pas suffisamment impliquées dans les processus d'assainissement de la ville. Les savoirs locaux et les réalités socioculturelles des populations ne sont pas pris en compte par les politiques.

      Le fonctionnalisme a été retenu pour démontrer que l'animation peut apporter un rôle déterminant dans l'établissement des rapports étroits entre les populations et les autorités d'une part et la vulgarisation des nouvelles technologies. Mais nous avons constaté l'absence des animateurs dans ce secteur d'activité.

      V. Limites de l'étude

      Du fait de la pluralité des déchets en milieu urbain, seules les ordures ménagères (de cuisines) transformées de façon artisanale pour en faire du compost ont été retenues dans cette étude. Malheureusement, nous n'avons pas pris en compte les effets négatifs liés à l'utilisation des déchets ménagers récupérés et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et périurbaines.

      Nous tenons enfin à signaler que la présente étude n'a pas une portée générale. Car nous n'avons travaillé que dans cinq quartiers de la ville de Bertoua. Et malgré les efforts consentis pour la compréhension des questions soit facile pour tous les répondants. La taille de l'échantillon est un élément pouvant aussi amener à beaucoup de prudence avant toute généralisation.

      Au regard de tout ce qui précède, nous nous pencherons dans la suite à formuler des recommandations et suggestions d'une part et d'autre part à présenter l'action du Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation.

      CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

      CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS

      Ce chapitre est consacré aux recommandations et propositions des moyens pratiques pouvant aider les intervenants de la gestion des ordures ainsi que les populations à rendre la gestion des ordures ménagères efficace. Il est question de vulgariser une technique de traitement des déchets compatible avec les préoccupations de l'agriculture. Au regard des résultats de notre recherche, des actions bien ciblées peuvent être mises en oeuvre en vue d'améliorer ces secteurs d'activités. Les recommandations contenues dans ce travail vont à l'endroit des municipalités, du MINADER, du MINDUH, du MINEPN d'une part et des les populations et agriculteurs d'autre part.

      I. Recommandations

      I.1. Proposition en vue d'une gestion efficace des ordures ménagères

      A la lumière de notre étude, force est de constater que le système de gestion des ordures ménagers dans la ville de Bertoua est incompatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine, et ceci pour plusieurs raisons :

      Ø L'unique mode de traitement des déchets collectés à Bertoua est l'enfouissement, ce qui ne facilite pas les opérations de récupération et de recyclage ;

      Ø Faute de communication entre les gestionnaires des déchets et la population, très peu de ménages (6%) dans les quartiers périurbains maîtrisent un processus de traitement des déchets ;

      Ø L'absence de la pré-collecte et la rareté des bacs à ordures dans les quartiers mal lotis, bastion de l'AUP, favorisent le déversement anarchique des ordures qui polluent le sol et le sous-sol. Ce qui constitue de ce fait un obstacle majeur à l'expansion de l'agriculture urbaine et périurbaine.

      Face à ces limites, nous faisons les propositions suivantes :

      · La Communauté Urbaine bien qu'elle soit nouvellement créée doit prioritairement s'intéresser à la collecte des ordures, afin de favoriser la création d'une unité de récupération et de recyclage des déchets à la décharge contrôlée. Ces opérations pourraient être assurées soit par la population elle-même, soit par une ONG ou un concessionnaire ;

      · Des efforts supplémentaires doivent être faits en matière de sensibilisation et d'éducation de la population, à travers les campagnes régulières ; mais seulement l'absence d'un mécanisme d'incitation de type "pollueur-payeur1(*)" est de nature à biaiser l'action de sensibilisation susceptible d'être menée dans la ville ;

      · Que le nombre de bacs présents dans la ville soit revu à la hausse, car des spots télé en vue de sensibiliser la population sur la nécessité de jeter les ordures dans des bacs à ordures ne saurait porter des fruits dans un contexte de rareté des bacs à ordures dans la ville ;

      · Que le dépôt des bacs soit le mieux adapté au type d'habitat et au mode de collecte ;

      · Que les voies de dessertes des quartiers soient réhabilitées afin de faciliter le ramassage des ordures dans les quartiers avec les engins.

      · Que les animateurs, encadreurs, formateurs, responsables des zones de projets, tous les agents et acteurs développement rural, s'emploient à conscientiser et à vulgariser l'assainissement du milieu ;

      · Que les agriculteurs, éleveurs des gros et petits bétails et responsables de ménages, se mettent dans l'apprentissage, l'application et la pratique le compostage comme moyen de valoriser les ordures souvent gaspillés, afin de fertiliser le sol visant l'augmentation de leur productivité agricole ;

      · Que la population de la ville de Bertoua, prenne conscience de la gestion responsable des ordures ménagères, en les utilisant dans les épandages des champs, pour pérenniser la salubrité publique ;

      · Que les autorités locales et chefs des différents services, fassent le choix des agents compétents et formés en matière d'assainissement du milieu "l'homme qu'il faut à la place qu'il faut". Il leur revient enfin de faire le plaidoyer auprès des organismes intervenants dans le domaine de l'assainissement du milieu.

      Les opérations de récupération et de recyclage des ordures ménagères, ne font pas partie intégrante du système de gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua. La nécessité d'intégrer ces opérations s'impose dans la mesure où elles constituent le principal noeud de la relation ordures ménagères - agriculture urbaine et périurbaine et permettent à la ville d'être propre.

      I.2. Proposition en vue d'améliorer la production agricole urbaine et périurbaine

      Le développement de l'activité agricole urbaine et périurbaine en elle-même souffre de plusieurs maux. A la lumière des difficultés que rencontrent les agriculteurs, proposons-nous de faire quelques recommandations qui nous semblent utiles :

      - Une exploitante du quartier Birpondo lors de notre séance de restitution dans ce quartier périurbain, à la réponse à la question de savoir pourquoi elles (les exploitantes) n'utilisent pas le compost ? Elle a répondu : « Le compost est vendu loin de notre quartier et celui qui le produit le fait à petite échelle ». Cette réponse pertinente doit emmener les acteurs de l'AUP à diffuser des informations relatives à la contribution aussi bien agronomique qu'économique du compost. D'ailleurs, à de petites doses de compost (5t/ha), le taux de rentabilité du compost urbain est supérieur à 100% et conformément aux normes de la FAO, ce taux de rentabilité devrait pouvoir justifier l'adoption de cet intrant qui est un produit à forte rémanence. Toutefois, un accent doit être mis sur le fait que le compost ne réagit pas de façon identique sur toutes les cultures, car elles n'ont généralement pas les mêmes besoins nutritifs. Les chercheurs doivent donc étudier les valeurs nutritionnelles aussi bien des déchets végétaux que des déchets animaux et celles du compost afin de préciser le type de culture qui est favorable à l'utilisation de tel ou de tel autre déchet ;

      - Tous les exploitants agricoles de Bertoua se plaignent également de la baisse du pouvoir actif des engrais chimiques qui au fil des années deviennent de moins en moins efficaces. Ceci doit pousser les chercheurs à trouver de nouvelles molécules qui répondent au mieux aux mutations que connaissent les micro-organismes dans le temps. L'Etat gagnerait également à subventionner comme jadis les engrais afin d'encourager leur utilisation ; il faut dire que sur des grandes surfaces, les engrais chimiques ont un taux de rentabilité de l'ordre de 300% et sont donc plus efficaces que le compost par exemple, malgré le fait qu'ils connaissent un lessivage systématique après une saison.

      Afin d'établir un lien entre l'AUP et le traitement des ordures, une stratégie efficace peut être envisagée.

      I.3. Proposition d'une stratégie efficace de traitement des ordures ménagères, compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture

      I.3.1 L'importance de l'accompagnement et de la sensibilisation des ménages

      1.3.1.1 Des actions de formation et des appuis techniques et financiers

      L'absence des connaissances en matière de traitement des ordures serait due à un manque de programme de sensibilisation, de diffusion et de l'éducation sur l'assainissement du milieu. Et la pratique du compostage des ordures ménagères comme moyen de recyclage des déchets biodégradables serait faible dans la ville de Bertoua et ses environs, à cause de la sous information.

      La pratique du compostage pourrait contribuer à l`application des méthodes culturales propres à protéger l`environnement, à la conservation du sol, qui garderait sa fertilité et l'augmentation de la production agricole pour lutter contre la sous alimentation. Pour satisfaire les besoins alimentaires croissants d'une population en évolution, les habitants de la cité devraient produire plus, alors que les terres cultivables se dégradent et diminuent, que l'environnement se fragilise et surtout que la concurrence des produits agricoles importés s'accentue. Il leur faut donc améliorer leurs connaissances professionnelles pour relever le défi de la sous production dans une économie qui se mondialise. Par ailleurs, vu le nombre croissant des bouches à nourrir dans le monde, les structures et les anciennes techniques de gestion de l'environnement sont devenus obsolètes. L'Homme doit retrouver de nouvelles structures sociales et économiques et les nouveaux systèmes agricoles (application du compostage et son épandage) pour faire face aux problèmes actuels et futurs.

      La redynamisation des professionnels de santé et la création des équipes écologiques s'avèrent indispensables pour l'éducation à l'hygiène qui aidera de comprendre l'importance qu'il y a à lutter contre les ordures ménagères. La population devrait prendre conscience en assurant une hygiène ménagère sanitaire par la technique de compostage. Nous estimons que la formation et l'information, l'éducation, la sensibilisation, la vulgarisation, la diffusion, la conscientisation et l'initiation sur le mode d'usage du compostage, de l'enfouissement, de l'incinération donneront un résultat positif une fois que notre cible sera informée.

      Toutes les villes du monde produisent beaucoup de déchets et, dans les villes des pays en voie de développement, la charge de déchets se compose principalement de matières organiques. L'agriculture, et plus particulièrement l'agriculture urbaine, constitue un marché de premier plan pour l'utilisation productive d'une grande partie de ces matières organiques, ne serait-ce que parce que peu d'autres options s'offrent aux villes. L'agriculture urbaine constitue donc un moyen d'évacuation pourquoi pas de réutilisation de déchets organiques de premier plan. Cela dit, tous les ordures ménagères produites par une grande ville ne peuvent toutefois être utilisés en agriculture urbaine.

      Toutefois, comme en témoignent les projets mis en oeuvre dans des pays tels que le Ghana, le Brésil, il importe, pour pouvoir maximiser l'utilisation productive des déchets organiques compostés, que les centres de traitement soient situés à proximité des activités d'agriculture urbaine. Il devient plus intéressant pour les producteurs d'utiliser ces matières lorsque les centres de traitement sont situés à proximité, car cela permet de réduire les frais de transport. Le recyclage des déchets organiques est particulièrement important dans les villes au climat aride, comme dans plusieurs villes en Afrique subsaharienne.

      La création récente de la Communauté Urbaine devra permettre la mise en place un organe d'évacuation sélective des déchets. La Communauté Urbaine devra prioritairement mettre des bacs à ordures, qu'elle pourra demander aux partenaires extérieurs dans les programmes de coopération entre villes francophones, par exemple ou faire appel à un concessionnaire (HYSACAM). En plus, les activités de la gestion des ordures ménagères comportant les étapes de collecte, de tri, d'entreposage, de valorisation et d'élimination, permettront non seulement le développement durable mais aussi procurerons de nombreux emplois à la population qui souffre du chômage.

      Les actions prioritaires à mener devant cette situation sont la prise de conscience de tous devant le problème d'urbanisation et des déchets (la contribution des entreprises, l'élaboration de la politique d'aménagement de quartiers, le recyclage et la valorisation des déchets). Pour que la population puisse être impliquée efficacement dans le traitement des ordures ménagères, elle doit d'abord, pouvoir disposer d'une information de base facilement accessible et en suite l'impliquer dans le planning de gestion de déchets. Il y a lieu que les autorités développent les structures intercommunales afin d'optimiser le traitement des ordures ménagères et de penser à la réduction des coûts de gestion, mettant ainsi fin à la prolifération des poubelles sauvages.

      En ce qui concerne l'aménagement des quartiers, le Gouvernement et tous les organes de protection de la nature doivent viser l'aménagement des quartiers pour en faire des unités ayant leurs propres cohérences et d'abord une existence économique. Les communes pourront abriter des centres de traitement des ordures ménagères, exercer les activités agricoles et bénéficier des composts provenant de la gestion des déchets. Le compostage est l'un des procédés nouveaux qu'il faudrait inclure dans la gestion des déchets de la ville. Bien que rien ne soit actuellement fait en matière de déchets.

      Dans une vie future, Il faudra arriver à réglementer le traitement par incinération et tendre au recyclage et à la valorisation des ordures pour le développement durable.

      1.3.1.2 Des actions de sensibilisation pour vérifier l'intérêt des habitants ou susciter une large adhésion au système.

      La sensibilisation et la formation sont les axes essentiels à renforcer pour changer les comportements et susciter l'innovation à la base au sein des populations. Pour y parvenir, des organes d'information peuvent jouer un rôle indispensable dans l'explication des risques qui menacent les populations lorsqu'elles jettent les ordures de manière anarchique et les avantages que peuvent procurer le traitement des matières organiques contenues dans ces déchets. Le bien fondé de cette campagne de sensibilisation à l'endroit des ménages aura pour effet de les amener à prendre conscience de leur part de responsabilité dans la pollution. Par conséquent, l'élaboration d'un code de conduite ayant pour objectif de leur faire acquérir des reflexes et une attitude favorable à la création d'un environnement propre à travers le traitement des ordures.

      Si l'initiative vient de la mairie (situation rarement rencontrée), celle-ci devra également veiller à susciter la mobilisation de la population. Des réunions de quartiers et enquêtes préalables auprès des ménages permettent de vérifier l'intérêt et la volonté des habitants pour la mise en oeuvre du système et pour le paiement du service. Il est souvent nécessaire d'organiser des campagnes d'information et de sensibilisation.

      R Dans certaines communes, les actions de sensibilisation de proximité organisées auprès des ménages ont été complétées par des émissions de radio ou la projection de films. Ailleurs, les élèves ont été ciblés comme vecteurs d'opinion à travers des séances de sensibilisation dans les écoles : modules de sensibilisation à la gestion des déchets introduits dans les programmes, réalisation de pièces de théâtre par les élèves sur la thématique, etc. Certaines de ces actions sont cependant rendues fragiles par les faibles moyens disponibles et surtout par les difficultés d'implication et d'accompagnement des services d'hygiène et services municipaux.

      1.3.1.3 Combiner « pression sociale », sensibilisation et sanctions

      La sensibilisation réalisée sans mesures concrètes d'accompagnement, notamment des actions de prévention et de répression menées par les services municipaux, finit par être peu efficace. Le risque est que les habitants considèrent qu'ils peuvent continuer à jeter impunément leurs ordures dans l'espace public. Pour favoriser les changements de comportements, la sensibilisation n'est pas toujours suffisante et la commune doit relayer ces actions. Ceci nécessite que les organisations de quartier fassent pression sur les élus et les services déconcentrés, souvent réticents à faire usage d'autorité et de sanction en matière d'hygiène de peur de perdre leur électorat.

      Au-delà de la sensibilisation nécessaire au démarrage des activités, des actions dans la durée doivent être programmées et prises en charge par les organisations communautaires et/ou la commune, notamment pour s'assurer que les ménages continuent à payer régulièrement leurs cotisations et pour pouvoir induire des changements des comportements et de représentations. On ne dispose que de peu d'informations sur les dimensions sociales et culturelles liées aux ordures ménagères à Bertoua. Mais les entretiens réalisés et l'observation des comportements mettent en évidence certaines pratiques : le tri et la valorisation à la source, qui sont à encourager, si elles ne présentent aucun risque sanitaire ou environnementale, et des pratiques à proscrire, telles que l'enfouissement ou l'incinération sans tri préalable, le rejet dans des dépôts sauvages (parcelles non loties, terrain vagues, champs, espace public) ou directement sur la voie publique.

      L'éradication de ces habitudes nécessite des actions de sensibilisation répétées sur une longue période qui ne peuvent être simplement du ressort des organisations communautaires du quartier. La commune, les écoles et l'État doivent intervenir afin de toucher le plus grand nombre, adultes et enfants, à l'aide de messages conçus à partir d'une meilleure compréhension des dimensions sociale et culturelle. L'idée d'une participation communautaire telle évoquée ici ne peut se construire qu'autour d'un modèle d'organisation qui interpelle tout le monde et encourage des initiatives. L'impératif de cette organisation communautaire devra reposer sur un certain nombre de mécanisme qui devront concourir activement aux opérations de récupération et de valorisation des ordures.

      II. Elaboration du projet de plaidoyer

      II.1. Le cadre stratégique

      Le cadre stratégique que nous proposons dans cette section de notre travail comprend les éléments liés à la définition, à l'objectif, aux bénéficiaires, aux données fiables, à l'audience cible ou aux personnes visées par l'action que nous entreprenons.

      II.1.1. Définition du plaidoyer

      Le plaidoyer est definit comme étant un ensemble d'actions cohérentes menées par un groupe de personnes auprès d'un ou plusieurs décideurs, ou auprès de ceux qui influencent directement ou indirectement les mécanismes de décisions. C'est une action visant à promouvoir ou à renforcer le changement d'une politique, d'un programme ou d'une procédure. C'est un argument pour défendre ou recommander une idée devant d'autres personnes.

      Compte tenu du fait qu'il existe plusieurs intervenants dans le processus de gestion des ordures, le rôle du Conseiller de Jeunesse et d'Animation consistra à mener des actions concrètes visant à convaincre les intervenants étatiques à intégrer des préoccupations qui ressortissent au domaine de l'animation, dans le processus de gestion des ordures ménagères. Il a donc pour finalité d'initier ou de faire changer les attitudes à l'égard de la cause défendue, de faire reformer la législation. Il s'agit d'attirer l'attention d'une communauté sur une question importante et d'orienter les décideurs vers une solution pour l'amélioration des conditions de vie des populations.

      II.1.2. Objectif du plaidoyer

      Le constat fait au cours de nos investigations fait est que le traitement des ordures ménagères dans la ville de Bertoua aux fins de l'agriculture urbaine est porteur d'un grand potentiel de par les enjeux qui lui sont liés. Malheureusement,il en découle que cette activité n'est pas suffisamment vulgarisée et encouragée.

      C'est pourquoi l'objectif de ce paidoyer est d'amener les autorités gouvernementales, les autorités communales, les collectivités locales, les associations et les organisations non gouvernementales à encourager davantage le compostage comme moyen de production des engrais organiques.

      II.1.3. Les bénéficiaires

      Dans cette action, nous dénombrons deux grands groupes de bénéficiaires à savoir : les populations et les agriculteurs d'une part et les collectivités locales, et les services techniques des ministères impliqués d'autre part.

      v Les populations ont beaucoup de compétences à acquérir par le biais des projets qu'elles initieront et mettront en oeuvre. En effet, l'engagement permet de développer le sens du contact et des responsabilités ;

      v Les collectivités locales bénéficieront de l'amélioration de la participation civique tant au niveau des projets et initiatives de développement qu'au niveau de l'enracinement des techniques de traitement des ordures ménagères. Par ailleurs, elles profiteront aussi du renforcement du lien social entre les membres de leurs collectivités.

      II. 1. 4. Les données fiables de l'action

      Des différentes investigations menées, il ressort que l'engagement social structure incontestablement la personne humaine. La nécessité d'encourager l'engagement des populations s'explique par le fait que l'on constate dans notre société un certain délitement des liens sociaux et politiques. Les collectivités territoriales savent la difficulté à entamer un dialogue avec la population souvent indifférente à la chose publique. Ainsi, il faut donner les moyens aux populations d'intégrer la vie sociale, politique et administrative de la collectivité. Ce résultat peut être atteint à travers l'engagement des populations, pourvoyeuses des déchets. Cet engagement présente deux intérêts majeurs à savoir :

      § L'engagement est une réponse au malaise et au mal-être de la population. L'adoption d'une innovation technologique s'accompagne très souvent d'une perte de repères et d'une réticence, engendrant un mal-être qui est souvent cause d'échecs. Il s'avère donc nécessaire de fournir aux populations un cadre de vie leur permettant de fonder de nouveaux repères.

      § Il recouvre un enjeu politique car les populations sont peu nombreuses à prendre part aux activités de la communauté. Dès lors, on peut parler de crise des rapports entre les populations et les institutions. Notons à ce titre que le compostage peut être d'utilité sociale parce que les populations sont en quête de résultats pratiques et concrets à leurs besoins d'une part et c'est aussi un chemin vers l'intégration politique et une occasion d'apprendre (intérêt pédagogique) d'autre part.

      II.1.5. L'audience cible

      Il s'agit pour nous d'identifier les personnes qui sont susceptibles d'influencer les mécanismes de prise de décision en matière de traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine à Bertoua. Les personnes visées se recrutent au niveau des Ministères de l'agriculture et du développement Rural pour le volet technique, de la Jeunesse pour l'encadrement, l'accompagnement et la participation des populations ; du Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature pour le volet de protection des écosystèmes, du Développement Urbain et de l'Habitat pour la planification urbaine. Nous ajouterons les autorités locales décentralisées, les leaders d'opinion (ONG, associations, organisations paysannes), les programmes de développement, les partenaires au développement comme l'Union Européenne, la Coopération Française, etc.)

      II.2. Le cadre opérationnel

      Le cadre opérationnel met en oeuvre les actions concrètes du plaidoyer à savoir : la coordination technique qui est l'ensemble de personnes qui décident d'engager l'action de plaidoyer. Elle est constituée des Cadres de Jeunesse et d'Animation et de la coalition (des ingénieurs agronomes, des environnementalistes, des urbanistes, des législateurs des leaders d'opinion favorable à la cause). Cette coordination technique est chargée de rédiger des projets de vulgarisation des techniques de traitement des ordures d'une clarté suffisante.

      II.2.1. Les ressources matérielles

      On note à ce niveau les supports à l'action de médiatisation c'est-à-dire la sensibilisation à travers les médias que sont la radio, la télévision, la presse écrite et même l'utilisation du réseau Internet. Ces ressources permettront d'expliquer à l'audience cible, le bien fondé du traitement des ordures ménagères. C'est ainsi que la mise sur pied d'un plan média est nécessaire.

      II.2.2- Choix des techniques à utiliser

      Les techniques qu'offre l'usage du plaidoyer comme mode d'animation s'inscrivent généralement dans les différentes caractéristiques d'audience ou des groupes d'intérêts auxquels elles s'adressent. A cet effet, un éventail de techniques est proposé. Ces techniques sont différentes mais complémentaires. Elles sont laissées à l'appréciation de l'animateur qui met en place sa stratégie d'intervention. Dans le cas de cette étude, l'on fait appel à la sensibilisation, au dialogue, au débat, à la négociation, à la pétition et au lobbying.

      II.2.2.1- La sensibilisation

      La sensibilisation est l'action de rendre quelqu'un ou un groupe réceptif, de l'exhorter à adhérer à une idée ou une action. Son objectif sera de convaincre d'une part les autorités, les services techniques et les médias, d'autre part les populations, les leaders d'opinion et les organisations paysannes intéressés par le traitement des ordures ménagères aux fins de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine.

      II.2.2.2- Le dialogue

      Il se fait essentiellement avec les autorités administratives, politiques et traditionnelles, pour qui l'embellissement de la ville exclut les tas d'immondices, considérés comme salissants et polluants. Le but est de convaincre ces autorités à intégrer les activités de compostage dans leurs plans directeurs d'urbanisation. Toutefois, il faudra prendre le soin de chercher avec ces autorités, à créer des endroits réservés pour la cause. Cette activité n'est sans doute pas une nouveauté dans le continent, car certaines villes d'Afrique de l'Ouest (Sénégal, Benin, Niger) et du Canada ont développé ce concept. Aussi pour mieux persuader ces intervenants, sera t-il organisé des séminaires d'échanges, des conférences débats, des tables rondes etc.

      II.2.2.3- Le débat

      Il a pour objectif de convaincre les partenaires, mais beaucoup plus les adversaires à intégrer l'action engagée. En effet, le débat se déroule pendant des discussions organisées au cours desquelles le thème du traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine est abordé à travers les avantages et les inconvénients de cette activité.

      II.2.2.4- La négociation

      La négociation est l'ensemble des démarches menées dans le but de conclure un accord avec les adversaires pour l'adoption des mesures appropriées. Dans le cadre de notre étude, elle aura pour finalité l'édiction d'une réglementation adaptée aux réalités nationales en matière de gestion des ordures ménagères et de l'agriculture urbaine. Toutes les informations seront consignées dans des documents accessibles au public.

      II.2.2.5 La pétition

      La pétition est un écrit, une lettre adressée à l'intention des autorités (audience cible) et des groupes de pression (partenaires au développement). La coordination technique adresse ainsi cette requête pour exprimer son opinion (le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine doivent être encouragés et encadrés) et exposer ses revendications (revoir la législation en vigueur sur les limites des compétences des intervenants de cette activité). Son objectif est de faire reconnaître le fondement de ses réclamations auprès des autorités en charge des problèmes urbains.

      II.2.2.6- Le lobbying

      A travers cette technique, il s'agit de faire appel aux groupes externes de pression qui vont aider la coordination technique à défendre ses intérêts et à obtenir gain de cause. Ces lobbies peuvent être les organisations paysannes (GIC, la plate-forme, les fédérations, les unions de GIC, les coopératives, etc.), les ONG nationales ou internationales, les leaders d'opinions, les médias.

      Au terme de ce chapitre, nous ne prétendons pas avoir donné des recettes miracles quant à un système efficace de traitement des ordures et l'agriculture qui intègre les préoccupations de l'animation ; mais des orientations et des propositions d'actions concrètes à mener pour que les déchets soient réintroduits dans le cycle de la matière et ce, pour qu'ils participent au bien-être de la localité. La page en paysage qui suit présente les quelques techniques du plaidoyer sous forme de tableau de synthèse appliquées à des audiences retenues à cet effet.

      Tableau 24 : Technique du plaidoyer selon les cibles

      Techniques de plaidoyer

      Audiences cibles

      Bénéficiaires

      Partenaires

       

      Les populations

      Collectivités locales ou mairies

      Pouvoirs publics

      ONG

      Médias

      Organisations paysannes

      Leaders d'opinions

      1- Sensibilisation

      x

      x

       
       

      x

      x

      x

      2- Dialogue

       

      x

      x

       
       

      x

      x

      3- Débat

      x

       

      x

      x

      x

      x

      x

      4- Négociation

      x

      x

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      x

      x

      x

      x

      5- Pétition

       

      x

      x

       
       
       
       

      6- Lobbying

       

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      x

      CONCLUSION GENERALE

      CONCLUSION GENERALE

      Nous arrivons ainsi, au terme de notre étude sur le traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua. A travers ce travail de recherche, nous voulons démontrer l'incidence du traitement des ordures sur le développement de l'agriculture. Il était question d'amener les populations et les intervenants de la filière de gestion des ordures ménagères à récupérer et à valoriser les ordures aux fins de développement de l'agriculture. A l'issue de cette étude, un certain nombre de recommandations, de propositions, de méthodes d'encadrement et d'accompagnement des différents acteurs de la gestion des ordures a été énoncé. Pour y parvenir, notre travail s'est articulé autour de cinq chapitres.

      Le chapitre premier de notre recherche nous a permis de présenter le traitement des ordures et l'agriculture urbaine et périurbaine : les théories explicatives et la revue de la littérature. La recension des écrits met en exergue la place de l'agriculture urbaine comme une activité qui approvisionne le marché urbain et moyen de recyclage des ordures ménagères. Ainsi, le traitement des ordures ménagères produites par les ménages peut renforcer le rendement des terres devenues peu fertiles. Il est donc impératif d'établir un lien entre les ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine.

      Pour bien cerner la problématique du traitement des ordures aux fins du développement de l'agriculture urbaine, le chapitre deux de notre étude présente le cadre de l'étude et l'approche méthodologique. Il a fallu descendre sur le terrain collecter des informations précises. Les instruments de collecte utilisés à cet effet sont le questionnaire, le guide d'entretien et l'observation directe. La présentation de la de la démarche, des outils de collecte et l'analyse des données ont fait l'objet du chapitre méthodologique.

      Dans le chapitre trois et le chapitre quatre, il s'est agit de présenter les données recueillies sur le terrain, de les analyser et de les interpréter. Les résultats obtenus ont permis de vérifier les hypothèses énoncées. Cette opération a abouti à la confirmation des hypothèses de la recherche.

      Le chapitre cinq quant à lui a proposé des recommandations à l'endroit des différents intervenants de la gestion des ordures ménagères et une stratégie d'intervention du cadre de jeunesse et d'Animation. A ce titre, les recommandations d'ordre général ont été formulées et un projet de plaidoyer à l'endroit des pouvoirs publics a été élaboré. Cependant, notre étude comportait un objectif général autour du quel, des objectifs spécifiques se sont greffés.

      L'objectif spécifique premier de cet «étude était d'amener les autorités municipales et les populations à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua. Les résultats de notre recherche ont fait état de ce que la gestion des ordures ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante. Cette situation pourrait s'améliorer si les autorités municipales et les populations travaillent de concert.

      Le deuxième objectif quant à lui portait sur l'identification des opportunités du compost, produit issu du traitement par compostage des ordures ménagères. Le compost est un engrais organique qui possède plusieurs potentialités, allant de la diminution du tonnage des ordures à mettre en décharge, à l'amélioration de la production agricole. Dans un contexte où les engrais chimiques coûtent de plus en plus chers, il est important de vulgariser les avantages de ce produit pour une agriculture biologique et le développement des ceintures vertes dans la ville.

      Le troisième objectif spécifique de cette étude était d'envisager une stratégie efficace de traitement des ordures ménagères qui soit compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et périurbaine. L'AUP à Bertoua est une agriculture qui se développe dans les parcelles inoccupées près de concession des quartiers; or, la collecte des déchets ménagers dans les quartiers urbains et périurbains de Bertoua souffre de plusieurs maux. Ce déficit en matière de collecte et de traitement des ordures est de nature à nuire au développement de l'agriculture dans ces zones. En effet, le déversement anarchique des déchets pollue l'environnement dans lequel s'inscrit cette agriculture et expose les consommateurs aux maladies.

      Toutefois, Il va sans dire que nous sommes heurtés à des difficultés majeures au cours de nos investigations.  Dans l'ensemble, la recherche s'est déroulée dans un climat de méfiance et de suspicion de la part de certaines enquêtées. Il a fallu user de subtilité pour les amener à nous livrer des informations nécessaires. C'est ainsi que pour avoir des entretiens avec certains responsables des délégations départementales, il a fallu plusieurs rendez-vous. De plus certains quartiers comme Birpondo situé dans la zone reculée, n'était pas facile d'accès, l'enquête s'étant déroulée en saison pluvieuse. Nous avons également été confrontés à certaines contraintes à l'instar :

      · L'absence de statistique et parfois la contradiction entre les chiffres des différentes sources ;

      · L`indifférence de certains enquêtés qui nous traitaient de policiers sanitaires, ou agents de l`hygiène ;

      · D`autres, par contre nous prenaient pour des humanitaires pouvant distribuer éventuellement de l`aide (vivres, non vivres...) ;

      · L'éloignement de la zone d'étude par rapport à notre lieu de formation.

      Malgré toutes ces difficultés, nous pensons que la stratégie efficace de traitement des ordures passe par la sensibilisation et la vulgarisation de la technique de compostage qui permettrait : de minimiser la pollution des parcelles, de mettre directement et à moindre coût à la disposition des agriculteurs les ordures récupérés et recyclés et enfin de permettre à l'Etat de faire d'énormes économies dans le transport des déchets vers la décharge.

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      TABLE DES MATIERES

      IN MEMORIAM i

      DEDICACE ii

      DEDICACE ii

      REMERCIEMENTS iii

      SOMMAIRE iv

      LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES v

      LISTE DES FIGURES vi

      LISTE DES TABLEAUX vii

      RESUME ix

      ABSTRACT x

      INTRODUCTION GENERALE 1

      1. Contexte et justificatif du sujet 2

      2. Objet de la recherche 4

      3. Objectifs de l'étude 5

      3.1. Objectif général 5

      3.2. Objectifs spécifiques 5

      4. Intérêt de l'étude 5

      5. Domaine de la recherche 7

      6. Délimitation de l'étude 7

      7. Problématique de la recherche 8

      8. Questions de recherche 10

      8.1. Question principale 10

      8.2. Questions secondaires 10

      9. Hypothèses de recherche 10

      9.1. Hypothèse générale 11

      9.2. Hypothèses secondaires 11

      10. Définition opératoire des concepts 11

      11. Approche méthodologique 14

      12. Plan du travail 15

      CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET REVUE DE LA LITTERATURE 16

      I. Généralités sur les ordures ménagères 17

      I.1. Les Paramètres caractéristiques des ordures ménagères 17

      I.2. Les Ordures ménagères et la production d'externalités 18

      I.2.1. Externalités positives 18

      I.2.2. Externalités négatives 19

      I.3. Les techniques de traitement des ordures ménagères 20

      I.4. Lien entre le traitement des ordures et l'agriculture urbaine 22

      I.4.1. L'utilisation agronomique des ordures ménagères 22

      I.4.2. La récupération 22

      I.4.3. Le recyclage des déchets 22

      I.4.4. Les rejets urbains et l'agriculture 23

      I.5. L'agriculture urbaine et périurbaine : une activité montante et controversée 24

      I.5.1. Les acteurs de l'agriculture urbaine et périurbaine 25

      I.5.2 Les fonctions de l'agriculture en ville 25

      II. Revue de la littérature 27

      II.2. Littérature sur le milieu urbain et la sociologie de la ville 28

      II.3. Littérature sur l'agriculture urbaine et périurbaine 30

      III. Théories explicatives du sujet 31

      III.1. Le fonctionnalisme 31

      III.2. Le structuralisme 33

      III.3. La théorie de la hiérarchie des besoins d'Abraham MASLOW 34

      III.3.1. Les besoins physiologiques 34

      III.3.2. Le besoin de sécurité 34

      III.3.3. Les besoins d'appartenance 34

      III.3.4. Le besoin d'estime 34

      III.3.5. Le besoin d'accomplissement personnel 35

      II.4. La théorie du changement social 36

      CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE 37

      I. Présentation du milieu d'étude 38

      I.1. Environnement physique 38

      I.2. Activités et structures économiques : Les Chiffres Clés 39

      II. Approche Méthodologique 40

      II.1. Rappel des Hypothèses 40

      II.2. Description des variables 41

      II.3. Population de l'étude et méthode d'échantillonnage 41

      II.3.1. Population cible 41

      II.3.2. La taille de l'échantillon et la méthode d'échantillonnage 42

      II.4. Présentation des instruments de l'enquête 43

      II.4.1. L'observation directe 43

      II.4.2. La recherche documentaire 44

      II.4.3. Le questionnaire 44

      II.4.5. L'entretien 47

      II.5. Validation des instruments de collecte 49

      II.5.1. Processus de validation des instruments 49

      II.5.2. Validation à l'interne 49

      II.5.3. Validation à l'externe 49

      II.5.4. Synthèse des rétroactions des Experts 50

      II.5.5. Procédure d'administration des instruments de collecte 56

      II.6. Période de l'enquête de terrain 56

      II.7. Méthode d'analyse des données 56

      II.7.1. L'analyse des contenus 56

      II.7.2. L'analyse statistique 57

      II.8. Résultats attendus 57

      CHAPITRE III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE 59

      I. Résultats de l'observation directe 60

      II. Résultats des entretiens 60

      III. Résultats des données du questionnaire 62

      CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES 75

      I. Interprétation des données 76

      I.1. La gestion des ordures ménagères 76

      I.2. Le compost, une source de richesse 79

      I.3. stratégie de l'amélioration du traitement des ordures ménagères 79

      II. Vérification des hypothèses 80

      II.1 Vérification hypothèse N°1 80

      III.2 Vérification hypothèse N°2 82

      III.3 Vérification hypothèse N°3 84

      III.4 Vérification hypothèse Générale 85

      IV. Discussion des résultats 85

      V. Limites de l'étude 87

      CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS 88

      I. Recommandations 89

      I.1. Proposition en vue d'une gestion efficace des ordures ménagères 89

      I.2. Proposition en vue d'améliorer la production agricole urbaine et périurbaine 91

      I.3. Proposition d'une stratégie efficace de traitement des ordures ménagères, compatible avec les préoccupations de développement de l'agriculture 92

      I.3.1 L'importance de l'accompagnement et de la sensibilisation des ménages 92

      II. Elaboration du projet de plaidoyer 96

      II.1. Le cadre stratégique 96

      II.1.1. Définition du plaidoyer 96

      II.1.2. Objectif du plaidoyer 96

      II.1.3. Les bénéficiaires 97

      II. 1. 4. Les données fiables de l'action 97

      II.1.5. L'audience cible 98

      II.2. Le cadre opérationnel 98

      II.2.1. Les ressources matérielles 98

      II.2.2- Choix des techniques à utiliser 98

      CONCLUSION GENERALE 102

      BIBLIOGRAPHIE 106

      TABLE DES MATIERES 113

      GLOSSAIRE 116

      ANNEXES 118

      GLOSSAIRE

      Agriculture extensive : Forme d'agriculture qui ne maximise pas la productivité du sol. Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle se caractérise par des rendements à l'hectare relativement faibles. L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive, qui se caractérise par des rendements à l'hectare très élevés et dont la forme extrême est l'agriculture hors-sol.

      Agriculture intensive : Système de production agricole caractérisé par l'usage important d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'oeuvre, du sol ou des autres moyens de production (matériel, intrants divers). Elle est parfois également appelée agriculture productiviste. Elle repose sur l'usage optimum d'engrais chimiques, de traitements herbicides, de fongicides, d'insecticides, de régulateurs de croissance, de pesticides.

      Amendement organique : Produit stable, sec, à haute valeur agronomique, l'amendement organique est issu du compostage des déchets organiques (déchets alimentaires, déchets verts, boues issues de l'épuration des eaux). Riche en humus, il est utilisé en épandage pour améliorer les propriétés des sols.

      Andains : Terme professionnel pour désigner la mise en tas longs et hauts des déchets à composter afin de faciliter leur décomposition.

      Biogaz : Gaz résultant du processus de dégradation biologique des matières organiques en l'absence d'oxygène. Il contient une forte proportion de méthane (50 %) et possède donc un fort potentiel calorifique et énergétique

      Biomasse : Ensemble des végétaux et des animaux ainsi que des déchets organiques qui leur sont associés.

      Captage postcombustion : consiste à séparer le CO2 des autres constituants des fumées (vapeur d'eau, azote, etc.).

      Collecte : Ensemble des opérations consistant à enlever les déchets et à les acheminer vers un lieu de transfert, de tri, de traitement ou un centre de stockage.

      Compost : Produit issu du compostage des déchets. Il peut être utilisé comme amendement organique, améliorant la structure des sols, ou comme engrais nourrissant les plantes.

      Compostage : Procédé biologique qui permet, par l'apport d'air, la dégradation accélérée de déchets organiques et conduit à l'obtention d'un compost. Les réactions de compostage dégagent de la chaleur qui hygiénise le compost, c'est-à-dire élimine les agents pathogènes contenus dans les déchets entrants.

      Déchets organiques ou fermentescibles : Résidus d'origine végétale ou animale qui peuvent être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils représentent une source d'alimentation. Ils incluent : les végétaux, les déchets putrescibles de la cuisine et ceux collectés auprès des cantines et restaurants d'entreprises. Ces déchets sont utilisés pour la fabrication du compost.

      Déchetterie : Espace clos dans lequel les particuliers viennent déposer gratuitement tous les déchets qui ne sont pas collectés de façon classique : déchets encombrants (appareils électroménagers et informatiques, meubles...), produits toxiques, inflammables, polluants (huiles de moteur, batteries de voiture, peintures, solvants...), déchets verts (tontes de pelouse, élagage, feuilles mortes...), gravats, ferrailles... Les déchets sont ensuite acheminés, selon leur nature, vers les filières de valorisation adaptées.

      Epandage : Technique agricole consistant à répandre divers produits (produits phytosanitaires, engrais, excréments des animaux) sur des champs de cultures.

      Incinération : Méthode de traitement thermique des déchets qui consiste en une combustion (technologie et température variant selon la nature du déchet) et un traitement des fumées. De cette technique résultent trois catégories de résidus : mâchefers, cendres et résidus d'épuration des fumées.

      Lixiviats : Lors de leur stockage et sous l'action conjuguée de l'eau de pluie et de la fermentation naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée « lixiviats ». Riches en matière organique, ces lixiviats ne peuvent être rejetés directement dans le milieu naturel et doivent être soigneusement collectés et traités.

      Matière organique : La matière organique du sol est composée d'organismes vivants, de résidus de végétaux et d'animaux et de produits en décomposition. Sous l'action de l'érosion, du défrichage ou de l'oxydation naturelle, la matière organique disparaît. Or, elle est une composante importante de la fertilité et joue un rôle primordial dans la stabilité de l'écosystème.

      Méthanisation : Mode de traitement naturel des déchets organiques, qui conduit à une production combinée de gaz convertible en énergie (biogaz), provenant de la décomposition biologique des matières organiques dans un milieu en raréfaction d'air (appelée « fermentation anaérobie » car sans oxygène) et d'un digestat (les déchets « digérés »), utilisable brut ou après traitement (déshydratation et compostage, hygiénisation) comme compost. La méthanisation concerne plus particulièrement les déchets organiques riches en eau et à fort pourvoir fermentescible (fraction fermentescible des ordures ménagères).

      Récupération : Opération qui consiste à collecter et/ou trier des déchets en vue d'une valorisation des biens et matières les constituant.

      Recyclage : Réintroduction directe d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en remplacement total ou partiel d'une matière première neuve. Par exemple, prendre des bouteilles cassées, les refondre, et en faire des bouteilles neuves.

      Stabilisation : Du point de vue technique, la stabilisation consiste à améliorer la rétention chimique des polluants, afin de limiter leur solubilité et par conséquent leur rejet dans l'environnement (immobilisation chimique des polluants par formation de composés moins solubles).

      Traitement biologique : Procédé contrôlé de transformation par des micro-organismes, des déchets fermentescibles en un résidu organique à évolution lente. Pour la dépollution des sols, on utilise aussi des procédés biologiques mais ceux-ci ne concernent pas le domaine des déchets.

      Tri : Opération visant à séparer des déchets mélangés en différentes catégories (cartons, plastiques, palettes en bois...) en vue d'en faciliter l'élimination dans des processus spécifiques à chaque catégorie.

      Valorisation organique des déchets : Utilisation pour amender les sols de compost, digestat ou autres déchets organiques transformés par voie biologique.

      ANNEXES

      * 1 Le principe « pollueur-payeur doit être instauré par le biais des ressources non fiscales (perception des redevances auprès des ménages et des gros producteurs des ordures ménagères).






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"En amour, en art, en politique, il faut nous arranger pour que notre légèreté pèse lourd dans la balance."   Sacha Guitry