IN MEMORIAM
q A mon oncle, Raymond NKAL.
q A ma nourrice, Marthe MIKOAS ZOAMBE, qui
aurait bien voulu vivre ces moments. Qu'elle reçoive à titre
posthume, les fruits de son travail.
DEDICACE
q A mon oncle Joseph NDENGUE MESSAMA, qui
malgré ces moments parfois très difficiles m'a toujours
encouragé et a financé sans ménager d'efforts mes
études, qu'il trouve ici l'expression de ma profonde gratitude ;
q A ma mère
Madeleine YANGA: c'est la germination du
fruit que tu as semé.
REMERCIEMENTS
q A l'Eternel Tout-Puissant qui me guide tous les jours et qui
aplanit mes sentiers.
La réalisation du présent travail est le fruit
des contributions intellectuelles, morales, matérielles et
financières de plusieurs acteurs dont je tiens ici à exprimer ma
profonde gratitude. Je pense :
Ø A Docteur Daniel Roger NGOA NGUELE
qui malgré, ses multiples contraintes et occupations, a accepté
de diriger ce travail avec abnégation ;
Ø A Monsieur Simon-Pierre
NDONGO MINSOKO qui a accepté d'assister mon Directeur
de Recherche dans ce travail ;
Ø Mes remerciements vont aussi à l'endroit de
tous mes enseignants de l'INJS pour leur encadrement pendant ces trois
années de formation ;
Ø A ma famille : Dieudonné EMINI,
Emmanuel MENKOYE, Rémy ENGAMBA, André BIBOUM, Joseph BEKOLO,
Brigitte WAS, Véronique ABIA et Béatrice KABIYENE, Gertrude
MENGUE et Françoise MVODO pour leur
soutien ;
Ø A ma fiancée METCHEME
Aude Nina pour ses multiples conseils et son
affection ;
Ø A mes frères et soeurs pour leur soutien
moral, matériel et financier ;
Ø Mes remerciements spéciaux vont à
l'endroit du Dr. Ubald OLINGA MEDJO, Jean- Marie MPOAM, Servule MEKE et
Danny Marcelle MPONE pour leur très haute contribution à
toutes les étapes d'élaboration de ce travail ;
Ø En outre, ma gratitude va également à
l'endroit de Madame Albertine AMBARA, Madame
Eloïse AYISSI, Carole EYANGA, Ignace EBA TSED,
Léandre ASSILA TSED;
Ø A tous mes camarades de promotion et
particulièrement, Patrick NKADA ATEBA, Marcel WOUNG, Josiane
MINSINGA AVA, Maxe ZE MPAK, IBRAHIM DJINGUI, Aurélie
ACHETNAGNIGNI.
Ø A tous ceux qui, de près ou de loin et bien
présents dans mon esprit ont participé à la
réalisation de ce travail.
SOMMAIRE
INTRODUCTION GENERALE
1
CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES
ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET
REVUE DE LA LITTERATURE
16
I. Généralités sur les ordures
ménagères
17
II. Revue de la littérature
27
III. Théories explicatives du sujet
31
CHAPITRE II : PRESENTATION DU
CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
37
I. Présentation du milieu d'étude
38
II. Approche Méthodologique
40
II.7.1. L'analyse des contenus
56
II.7.2. L'analyse statistique
57
CHAPITRE III : PRESENTATION ET
ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE
59
I. Résultats de l'observation directe
60
II. Résultats des entretiens
60
III. Résultats des données du
questionnaire
62
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES
RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES
75
I. Interprétation des données
76
II. Vérification des hypothèses
80
IV. Discussion des résultats
85
V. Limites de l'étude
87
CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE
STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
88
I. Recommandations
89
II. Elaboration du projet de plaidoyer
96
CONCLUSION GENERALE
102
BIBLIOGRAPHIE
106
TABLE DES MATIERES
113
GLOSSAIRE
116
ANNEXES
118
LISTE DES ABREVIATIONS ET
ACRONYMES
ADEME : Agence
de l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
AUP :
Agriculture Urbaine et Périurbaine
C/N :
Carbone/ Azote
CDDR : Centre de
Documentation pour le Développement Rural
CIPRE :
Centre International de Promotion et de la
Récupération
CIRAD :
Centre de Coopération International en Recherche Agronomique
ERA-Cameroun :
Environnement-Recherche-Action Cameroun
FAO :
Food and Agriculture Organisation/Organisation des
Nations Unies pour l'Alimentation.
GRET : Groupe de Recherche et d'Echange
Technologique
HS :
Hypothèse Spécifique
HYSACAM : Hygiène et
Salubrité du Cameroun
IFORD : Institut de
Formation et de Recherche Démographique
INJS : Institut
National de la Jeunesse et des Sports
IST :
Infection Sexuellement Transmissible
MINADER :
Ministère de l'Agriculture et du Développement Rural
MINDUH :
Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat
MINEPN : Ministère de
l'Environnement et de la Protection de la Nature
MINSANTE :
Ministère de la Santé Publique
ONG :
Organisation Non Gouvernementale
Ph.D. : Philosophie Doctor
PVD : Pays en Voie de
Développement
SIDA : Syndrome d'Immuno
Déficience Acquise
SPSS : Statistical Package for Social
Sciences
STA : Sciences et
Techniques de l'Animation
TEOM : Taxe de l'Enlèvement des
Ordures Ménagères
LISTE DES FIGURES
Figure 1: Le système de mise en
décharge des déchets à Yaoundé
20
Figure 2 : Un andain de compostage
21
Figure 3: Situation actuelle : absence de lien
entre rejets urbains et agriculture
23
Figure 4 : Nouvelle stratégie :
créer des liens entre rejets urbains et agriculture
24
Figure 5: La hiérarchie des besoins
d'Abraham MASLOW.
35
Figure 6 : Répartition des
répondants selon leur résidence habituelle
62
Figure 7: Répartition des répondants
selon le nombre d'années passé dans la ville de Bertoua
63
Figure 8 : Répartition des
répondants selon la pratique ou non de l'agriculture urbaine.
68
Figure 9 : Répartition des
répondants selon les facilités à obtenir les ordures.
71
Figure 10 : Implication des populations dans
la gestion des ordres
73
LISTE
DES TABLEAUX
Tableau 1 : Répartition des
responsables à enquêter
43
Tableau 2 : Synthèse rétroaction
sur le questionnaire adressé aux populations
50
Tableau 3 : Synthèse rétroaction
sur le guide d'entretien adressé aux responsables des structures
50
Tableau 4 : Répartition des
répondants selon les quartiers de résidence
62
Tableau 5 : Répartition des
répondants selon l'idée de faire l'agriculture en milieu
urbain.
63
Tableau 6 : Répartition des
répondants selon le lieu de rejet des ordures
ménagères.
64
Tableau 7 : Répartition des
répondants selon les personnes chargées de l'évacuation
des ordures ménagères dans les ménages.
64
Tableau 8 : Répartition des
répondants selon la disponibilité et distance du bac à
ordures des ménages.
65
Tableau 9 : Répartition des
répondants selon qu'il ait une idée du traitement des ordures
ménagères.
65
Tableau 10 : Répartition des
répondants selon le mode de traitement des ordures par les
populations.
66
Tableau 11 : Répartition des
répondants selon le nombre de ramassage des ordures
ménagères par mois.
66
Tableau 12 : Répartition des
répondants selon la sollicitation par une structure de
pré-collecte.
67
Tableau 13 : Répartition des
répondants selon la considération des responsables communaux en
charge du traitement des ordures au cours des visites sanitaires.
67
Tableau 14 : Répartition des
répondants selon l'opération à avoir pris part.
68
Tableau 15 : Répartition des
répondants selon le mode d'acquisition des parcelles de terrain.
69
Tableau 16 : Répartition des
répondants selon les produits cultivés.
69
Tableau 17 : Répartition des
répondants selon les types d'intrants agricoles utilisés.
70
Tableau 18 : Répartition des
répondants selon les produits naturels utilisés.
70
Tableau 19 : Répartition des
répondants selon le mode d'appropriation des produits naturels.
71
Tableau 20: Répartition des
répondants selon l'énumération de quelques
facilités à obtenir les ordures ménagères.
72
Tableau 21 : Répartition des
répondants selon la nature des rapports avec les structures de collecte
des ordures ménagères.
72
Tableau 22 : Répartition des
intervenants dans la gestion des ordures ménagères.
73
Tableau 23 : Répartition des
répondants selon les propositions pour renforcer l'implication des
populations dans le traitement des ordures ménagères.
74
Tableau 24 : Technique du plaidoyer selon les
cibles
101
RESUME
La gestion des ordures ménagères dans la ville
de Bertoua comme dans plusieurs villes africaines connaît
d'énormes difficultés. Dans le souci d'augmenter la production
par l'utilisation des intrants agricoles, notre étude
intitulée : « le traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la
ville de Bertoua » se propose d'établir un lien entre les
ordures et l'agriculture. L'objet de cette étude est voir en quoi le
traitement des ordures peut contribuer au développement de l'agriculture
et de susciter l'engagement de tous ceux qui interviennent dans ce champ. La
question principale de la recherche est : comment peut-on amener les
populations et les autres intervenants à envisager le traitement des
ordures aux fins de développement de l'agriculture ? En
réponse à cette question, le traitement des ordures pour le
développement de l'agriculture passe par la participation des
populations aux activités de récupération, de valorisation
et de vulgarisation de la technique du compostage. La collecte des
données s'est faite à l'aide de la recherche documentaire, de
l'observation directe, du questionnaire adressé à 200
ménages des cinq quartiers retenus de Bertoua et des entretiens avec les
responsables départementaux du MINDUH, du MINEPN,
du MINADER et des communes d'arrondissements de Bertoua. L'analyse des
résultats obtenus montre que les populations ne sont pas suffisamment
impliquées dans le processus de gestion des ordures d'une part et
d'autre part qu'il existe un manque de synergies dans les actions menées
par les différents services techniques ; car chacun évolue
individuellement. Par ailleurs, les populations ne connaissent pas toutes les
techniques de traitement des ordures ménagères, notamment
l'épandage et le compostage. Ce qui explique la faible utilisation des
engrais organiques. En outre, les populations pratiquent plus
l'incinération et la mise en charge des ordures ménagères.
Ces résultats, confirment substantiellement notre l'hypothèse de
recherche. Pour une amélioration de la participation de la population et
de la vulgarisation de la technique du compostage, quelques suggestions ont
été émises à l'endroit des pouvoirs publics, des
collectivités locales décentralisées, des organismes en
charge de la gestion des ordures. De toutes ces suggestions, nous avons
opérationnalisé celle à l'endroit des pouvoirs publics en
vue de fédérer les contributions des différents
intervenants de la gestion des ordures ménagères à travers
la technique du plaidoyer.
Mots clés : traitement,
récupération, valorisation, ordures ménagères,
agriculture urbaine et périurbaine, le compost, pratique du
compostage.
ABSTRACT
The management of the household
wastes in the town of Bertoua as in several African cities is facing enormous
difficulties. With the aim of increase the production by the use of the
agricultural inputs, our study entitled: «the treatment of the household
waste urban and péri-urban agriculture in the town of Bertoua»
proposes to establish a link between the wastes and agriculture. The object of
this study is to see in who the treatment of the wastes can contribute to the
development of agriculture and to spur up the engagement of all the
stakeholders of these activities. The main question of the research is: how can
bring the populations and the other stakeholders to be led envisage the
treatment of wastes with the aim of developing agriculture? As a response to
this question, the treatment of wastes for the development of agriculture
passes via the participation of the populations in the activities of recovery,
valorisation and vulgarisation of the compost-making technique. The
data-collection was done using the documentary research, the direct
observation, the question distributed to 200 homes of the five selected
neighborhood of Bertoua and the interviews with out the divisional authorities
of the MINDUH, the MINEPN, the MINADER and some rural councils of Bertoua. The
analysis of the results obtained indicates that the populations are not much
involved in the process of waste management on the one hand and that there is
the absence of a synergy in the actions carried on the other each evolving
individually. Furthermore, the populations do not know all the techniques of
treatment of household wastes, such as spreading and compost making. This
explains the low use of organic manures. Moreover, the populations practice
more the incineration and storage of the household waste. These results
substantially confirm our research hypothesis. For an improvement of the
participation of the population and vulgarization of compost making techniques,
some suggestions were have been advanced to the administrative authorities, the
local decentralised collectivities, the organs in charge with the collection
waste. From all these suggestions, we operationalised that directed to the
administrative authorities so as attract the contributions of the various
stakeholders of household waste management, through the advocacy technique
(plea).
Key words: treatment, recovery,
valorisation, household waste, urban and semi-urban agriculture, compost,
compost making.
INTRODUCTION GENERALE
INTRODUCTION GENERALE
1. Contexte et
justificatif du sujet
L'Afrique vit actuellement de grands bouleversements. La
plupart des pays du continent connait une importante redistribution de la
population attribuable à l'urbanisation rapide, alors que la performance
économique est généralement médiocre.
Confrontées à de nombreuses difficultés, les
autorités urbaines semblent avoir manqué à leurs
obligations. Dans le rapport des Nations Unies (2001), la population mondiale a
atteint 6 milliards à la fin du siècle dernier et chaque
année, elle augmente de 90 millions. Au niveau des Pays en voie de
développement (PVD), 10 000 personnes de plus naissent toutes les
secondes. Quant à la production alimentaire mondiale, elle a
progressé plus vite que la croissance démographique, passant de
2410 à 2800 Kcal dans les pays développés, contre 2010
à 2680 kcal dans les PVD. Elle a permis de réduire
significativement la proportion de sous-alimentés de 37% entre 1969 et
1971 à 17% entre 1997 et 1999 ; malheureusement le nombre de
sous-alimentés dans les PVD reste toujours important : estimé
à 956 millions entre 1969 et 1971 ce nombre est demeuré à
777 millions entre 1997 et 1999 (FAO. 2001). Afin de
réduire de moitié le nombre de sous-alimentés dans le
monde en 2015, objectif fixé par le Sommet Mondial de l'Alimentation
à Rome en Italie, il faut que la production alimentaire mondiale
continue à accroître (FAO. 1996). La population
urbaine continue d'augmenter à un rythme très
accéléré et les villes elles-mêmes aussi ne cessent
de grandir. Ce gonflement des effectifs des populations en zone urbaine est
dû en majeure partie à l'exode rural. Ela (1983,
5), à ce sujet, écrit : « La
population urbaine croît à un rythme beaucoup plus
accéléré que la population rurale ». Aussi,
renchérit-il (1983, 23) : « Vers de
grands centres en pleine expansion convergent chaque jour des courants continus
de migration, drainant des ruraux dans un espace très
vaste. ».
Si l'Afrique subsaharienne voit sa population doubler toutes
les deux décennies avec un taux de croissance de 3%, la production
agricole n'a cependant progressé que de 2% ces 30 dernières
années. Pour maintenir l'équilibre, la production vivrière
devra alors augmenter de 4% (Günter.
1996). D'ici 2020, 2 africains sur 3 vivront en ville. Ils
devront par conséquent produire plus de vivres, en qualité et en
quantité suffisante pour faire face à la demande toujours
croissante en nourriture.
Face à l'accroissement continu de la population, pour
maintenir ou accroître les rendements agricoles appropriés, le
système de gestion de la fertilité des sols dans les
différents agro-écosystèmes urbains et périurbains
devrait favoriser un fort taux d'utilisation d'engrais chimiques et de la
matière organique. Pour accroître leur production, les
agriculteurs africains devraient améliorer la productivité en
intensifiant leur mode d'exploitation des terres. Pour le faire, ils devront
renforcer la richesse des sols en éléments nutritifs. Ceci
exigera entre autres, l'utilisation des doses d'engrais de plus en plus
élevées. De nos jours, de nombreux processus de fermentation
naturelle permettent la récupération et le recyclage de
matières organiques, même à partir des cycles non
végétaux, telles les ordures ménagères qui nous
intéressent.
La croissance de la population urbaine et l'extension
continuelle de l'espace occupé entraînent d'énormes
difficultés dans la gestion de l'environnement. Aussi, de nombreuses
villes produisent-elles des déchets dont elles ne peuvent pas se
débarrasser. Selon le rapport de la Banque Mondiale sur le
développement dans le monde, les municipalités des pays à
faible revenu et à revenu intermédiaire consacrent souvent entre
1/5 et 1/2 de leurs budgets aux services de la voirie, alors que beaucoup de
déchets ne sont pas enlevés.
La gestion des ordures ménagères dans la plupart
des Etats est reléguée au second plan alors que, au même
titre que les préoccupations de bonne gouvernance, les transports,
l'éclairage public, la fourniture d'eau potable, la construction des
infrastructures, la lutte contre les IST et SIDA, les déchets devraient
faire l'objet d'une attention particulière. Ainsi, comme le dit
Waas (1990), peu de décideurs voient
le déchet en terme d'environnement, leur gestion devenant l'affaire des
municipalités.
La pauvreté financière des citadins a des
grandes conséquences sur la gestion des ordures ménagères.
La majorité des citadins ne vivent que des revenus aléatoires.
Des incidents qui ont eu lieu récemment dans les grands centres urbains
d'Afrique montrent que le problème de la gestion des déchets a
atteint des proportions telles que les mesures prises par les différents
niveaux d'administration et les spécialistes se sont
révélées infructueuses. Il suffit de traverser n'importe
quelle ville africaine pour constater les manifestations de ce problème
: amoncellements de déchets, détritus le long des routes,
ruisseaux bloqués, sites d'enfouissement menaçant la santé
dans les secteurs résidentiels, et élimination inadéquate
des déchets toxiques.
La propreté n'est plus la chose la mieux
partagée ; ainsi Gapyissi (1989,
122) affirme en ces termes : « les immondices non
ramassées, les eaux non canalisées, les voiries
dégradées sont devenues les cauchemars de la ville africaine. Ils
créent des conditions propices à la prolifération des
maladies et rendent le cadre de vie désagréable et incidente
surtout dans les quartiers populaires. »
Cependant, la ville de Bertoua dans la Région de
l'Est-Cameroun connaît aujourd'hui une véritable explosion
démographique. Dans ce contexte, l'approvisionnement de la ville semble
être un enjeu majeur des politiques de développement. Avec la
croissance de l'agglomération, l'agriculture vivrière est
repoussée toujours plus loin du centre de la ville. Malheureusement, les
terres de Bertoua subissent l'action de l'érosion. Aussi les
agriculteurs, pour la plupart d'entre eux, ont-ils recours aux fertilisants de
tout genre pour améliorer leur production. D'une part le souci
d'augmenter la production par l'utilisation intensive des intrants agricoles
s'impose et d'autre part d'énormes quantités d'ordures
ménagères sont produites au quotidien et ne subissent aucun
processus de traitement. L'agriculture, s'inscrivant dans le paysage urbain, il
devient impératif d'établir un lien avec les ordures
ménagères. Ce lien repose sur des techniques de traitement des
ordures ménagères, qui doivent aboutir à des co-produits
facilement utilisables pour l'agriculteur, sans dangers pour la santé et
avec risque minimum sur le milieu naturel (Smith et al.
2004).
2. Objet de la
recherche
Notre étude a pour objet d'apprécier la
contribution des activités du traitement des ordures
ménagères dans la lutte contre la pauvreté en milieu
urbain. De manière précise, il s'agit d'attirer l'attention de la
communauté sur l'importance des activités de
récupération et de valorisation des ordures pour le
développement de l'agriculture et de susciter leur engagement à
les développer.
Cependant, plusieurs objectifs sont visés à
travers cette étude dont un objectif général et trois
objectifs spécifiques.
3. Objectifs de
l'étude
Cette étude a un objectif général autour
duquel se greffent des objectifs spécifiques.
3.1. Objectif général
Cette étude a pour objectif principal d'amener les
populations à récupérer et valoriser les ordures
ménagères aux fins de développement d'une agriculture
urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua. Plus explicitement, il
est question d'inciter les populations à participer aux activités
de récupération et de valorisation des ordures
ménagères afin d'améliorer leurs conditions de vie.
3.2. Objectifs spécifiques
Plus spécifiquement, il s'agira de :
· amener les autorités municipales et les
populations à une meilleure gestion des ordures ménagères
dans la ville de Bertoua ;
· identifier les opportunités du traitement des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (compost) sur l'agriculture urbaine pour
l'épanouissement des populations ;
· envisager une stratégie de traitement des
ordures ménagères compatible avec des préoccupations de
développement de l'agriculture urbaine et périurbaine (AUP).
4. Intérêt de
l'étude
Ce travail est une contribution à la recherche action;
car il est nécessaire d'effectuer des recherches pour trouver de
nouvelles ressources à valoriser et pour soutenir certaines pratiques
existantes. Cette étude revêt un intérêt pluriel
à savoir : professionnel, politique, scientifique,
économique, social
Au plan professionnel, les maux comme le
chômage, la pauvreté et la faim qui frappent les populations
camerounaises ne sauraient incomber à l'Etat seul. Leur
éradication nécessite la contribution de tous et de chacun. Le
Cadre de Jeunesse et d'Animation doit favoriser l'insertion professionnelle des
populations désoeuvrées au moyen des regroupements. Il doit pour
ce faire identifier et mettre en oeuvre les éléments positifs des
savoir-faire traditionnels et contribuer à la valorisation des
initiatives et des talents des populations. Il s'agit de donner toute leur
ampleur à des pratiques sociales novatrices.
Au plan politique, cette recherche s'inscrit dans le cadre de
l'amélioration des conditions de vie des populations. Ce travail
intéresse plusieurs acteurs tels les départements
ministériels : le Ministère de la Jeunesse ;
Ministère de l'Administration Territoriale et de la
Décentralisation (MINATD) ; le Ministère de l'Agriculture et
du Développement rural(MINADER); le Ministère du
Développement Urbain et de l'Habitat (MINDUH); le Ministère
de la Santé Publique (MINSANTE); le Ministère des
Finances ; le Ministère de l'Economie de la Planification et de
l'Aménagement du Territoire, le Ministère de l'Environnemnt et de
la Protection de la Nature (MINEPN), la Communauté Urbaine de Bertoua,
les Organisations Non Gouvernementales (ONG) et les organisations
internationales (Banque Mondiale).
Au plan économique,
la promotion d'un produit local (le compost) et les dividendes
économiques non négligeables qui peuvent résulter de la
fourniture d'un produit de substitution peuvent favoriser la diminution des
charges liées à la gestion des ordures ménagères.
Les activités de récupération, de valorisation et
l'agriculture urbaine constituent un moyen d'insertion socio-économique
des jeunes et des adultes démunis, de lutte contre la pauvreté et
le chômage, puisqu'elles sont génératrices de revenus et
participent au renforcement de l'économie familiale, mais aussi au
relèvement du tissu économique national.
Au plan social, ce travail devra impulser une politique et une
détermination pour opérer du changement en vue d'instaurer, un
niveau de vie socialement et économiquement productif pour les
populations. La vulgarisation des métiers de valorisation des ordures
permettrait, d'apporter une solution non négligeable au problème
du chômage auquel de nombreux jeunes et adultes sont confrontés en
milieu urbain. En mettant en évidence les activités de
récupération des déchets biodégradables dans la
lutte contre la pauvreté en milieu urbain, cette étude suscitera
une nouvelle vision sur la gestion des ordures ménagères dans nos
cités. Cette recherche devra non seulement améliorer la
qualité des prestations, accroître la productivité,
créer des emplois, mais également contribuer à la mise en
place des projets de développement communautaire.
5. Domaine de la
recherche
L'étude que nous menons s'inscrit dans le domaine du
développement des organisations sociales et de l'alphabétisation
fonctionnelle, avec comme champ d'application les Sciences et Techniques de
l'Animation. Nous reconnaissons en cela qu'il s'agit d'un domaine
pluridisciplinaire permettant à son praticien de placer l'Homme au
centre de ses préoccupations. Le Conseiller de Jeunesse et d'Animation
joue le rôle de facilitateur permettant ainsi aux communautés de
s'insérer sans difficulté dans la dynamique locale,
régionale, nationale. De concert avec les populations du Lom et
Djérem, le professionnel de l'animation propose des solutions
envisageables qui lui permettraient de résoudre les problèmes
tributaires à l'environnement immédiat.
6. Délimitation de
l'étude
La délimitation de notre sujet se fait sous un triple
plan spatial, temporel et scientifique.
Au plan spatial, notre étude pourrait
s'appliquer dans certaines grandes villes du pays. Mais pour le cas
présent, nous allons nous limiter à la ville de Bertoua qui se
trouve être le chef lieu de la Région de l'Est. L'étude va
s'étendre sur les deux arrondissements que sont Bertoua 1 et Bertoua 2,
où les problèmes d'insalubrité et d'assainissement, ainsi
que de pauvreté sont réels et préoccupants d'une part et
la valorisation d'importantes ressources telles les ordures
ménagères d'autre part.
Au plan temporel, cette étude s'étale sur la
période allant de 2007 à 2009. La borne chronologique 2007 marque
l'entrée de la nouvelle équipe communale à l'issue des
élections municipales, tandis que 2009 traduit l'année de la
création de la Communauté Urbaine de Bertoua. En fait, ce travail
s'étale sur une période de deux ans.
Au plan scientifique, l'investigation menée sur cette
étude relève des Sciences et Techniques de l'Animation en tant
que discipline qui participe au développement intégral des
individus et de la société. Bien qu'elle se penche sur le
traitement des ordures et l'agriculture urbaine, cette étude s'appuie
également sur la sociologie de la ville africaine. Elle
s'intéresse à l'insertion socio-professionnelle, et s'inscrit
plus spécifiquement dans le champ de l'éducation permanente.
7. Problématique
de la recherche
Le surpeuplement est à la base des déchets en
grand nombre sur les avenues, les coins des parcelles, les caniveaux, les lieux
non habités et les marchés. Ces endroits constituent les lieux de
prédilection de dépôt de toutes les ordures
ménagères, industrielles, manufacturières, agricoles, et
de boues d'égouts. Les bidonvilles sont constitués des quartiers
dont l'absence des infrastructures ou/et des équipements font que les
déchets soient en grand nombre dans cette partie de la ville.
Face à la prolifération des bidonvilles et des
taudis, qui va de pair avec l'insuffisance croissante des services urbains, on
se rend de plus en plus compte que le développement sous-entend bien
d'autres choses que la simple expansion de la production. Une ville est un
immense puits de nutriments, qui ne cesse « d'engloutir » les
denrées alimentaires afin de pouvoir nourrir une population en
croissance constante. La majorité de ces denrées viennent de
loin, et une partie se gaspille ou se détériore en transit ou
pendant l'entreposage. Ce puits de nutriments pourrait être plus efficace
si une plus grande partie des déchets étaient recyclés.
Cela pourrait même permettre de réduire certaines importations. La
ville deviendrait un meilleur milieu de vie si une partie de ses déchets
y étaient réutilisés, car l'air, l'eau et le sol y
seraient moins pollués.
L'état du sous-développement est en grande
partie responsable de la carence des pouvoirs publics, incapables de
gérer les ordures ménagères, de maîtriser la
croissance urbaine, de l'organiser, d'assurer les emplois, les infrastructures
et les équipements nécessaires à la vie de la population.
Toutefois, ce n'est pas la quantité de déchets
qui pose problème, mais plutôt l'incapacité de s'en
débarrasser. La plupart des déchets n'étant pas
ramassés, la collecte des ordures se limite habituellement au centre
ville et aux quartiers. Pour se débarrasser des ordures, les populations
doivent les enfouir ou les brûler. Cet état de chose menace la
santé et l'environnement, cause une nuisance, contribue à
l'érosion du sens civique et risque de donner lieu à un grave
problème social. La pratique d'une agriculture urbaine et
périurbaine et le recours aux « petits métiers »
permettent tant bien que mal d'assurer la subsistance.
Suite à la crise économique qu'a connu le
Cameroun des années 80, le service de collecte des ordures
ménagères par la Commune urbaine a régressé. C'est
alors que la ville de Bertoua est entrée dans un état
d'insalubrité généralisée. Or, l'insuffisance de
mécanismes efficaces d'élimination des déchets dans la
majorité des villes des pays en développement se traduit par
d'énormes accumulations de déchets riches en nutriments, qui
jusqu'à ce jour constituent une menace pour l'environnement et pour la
santé humaine. La découverte d'un moyen sûr et
économique de recycler une partie ou la totalité des
déchets urbains et agro-industriels aurait un triple avantage :
l'assainissement de l'environnement urbain, la réduction des risques
pour la santé et l'accroissement de la production agricole grâce
au renouvellement des éléments nutritifs du sol.
Si, dans toute l'Histoire, il s'est posé des
problèmes de pauvreté, de chômage, de logement et
d'infrastructures dans les villes, l'ampleur et l'intensité des
problèmes urbains dont souffrent actuellement les pays en voie de
développement sont des phénomènes tout à fait
nouveaux. L'acuité de ces problèmes est due essentiellement
à la rapidité de la croissance démographique et à
la grave pénurie de ressources susceptibles d'être
consacrées aux aménagements que nécessite l'augmentation
de la population urbaine.
Fort de ce constat, diverses solutions sans succès ont
été expérimentées par l'Etat avec notamment :
certains acteurs de la société civile, des Associations, des
Organisations non gouvernementales, et des groupes organisés et
informels ; avec l'appui financier des bailleurs de fonds
bilatéraux et multilatéraux, notamment la Coopération
Française à travers le Fonds Social de Développement et la
Banque mondiale. Ces actions portaient essentiellement sur la mobilisation des
populations pour assurer le service de la propreté urbaine à
travers les opérations de pré collecte et de collecte des ordures
dans les quartiers à habitat spontané et les grands axes des
villes.
Comme l'activité agricole, la gestion durable et
efficace des ordures ménagères à travers les
opérations de récupération et de recyclage participent
à l'amélioration des conditions de vie des populations.
Malheureusement, l'étude menée par Sotamenou
(2005) montre que, pour les villes comme Abidjan (Côte
d'ivoire), Accra (Ghana), Dakar (Sénégal) et à
Yaoundé (Cameroun), le taux de collecte des déchets solides
municipaux ne dépasse pas 60%, avec une moyenne située entre 30
et 40% de la production.
La mise sur pied des opérations de
récupération et de recyclage des ordures ménagères
devrait permettre d'améliorer le système de gestion des
déchets qui, de façon significative contribuerait au
développement de l'activité agricole urbaine et
périurbaine. La gestion reste toujours problématique, les aspects
économiques et surtout environnementaux qui sont tout aussi importants
étant très souvent négligés. Aussi nous semble t-il
nécessaire de se pencher sur des solutions susceptibles
d'améliorer le service de collecte des déchets non seulement pour
rendre la ville plaisante d'un point de vue environnemental mais aussi de
faciliter les opérations de récupération et de recyclage,
favorables au développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine, afin de générer des emplois, des revenus et
améliorer l'autosuffisance alimentaire des populations de Bertoua.
8. Questions de
recherche
Des auteurs tels que Grawitz
(2001) et Van Der Maren
(1999) précisent, qu'à une question de recherche
correspond une réponse anticipée qui prend la valeur d'une
hypothèse.
8.1. Question principale
Ø La question principale de notre étude est
celle de savoir : comment peut-on amener les populations à
envisager le traitement des ordures ménagères pour des fins de
l'agriculture urbaine dans la ville de Bertoua?
8.2. Questions secondaires
· Qu'est ce qui explique les insuffisances
observées en matière de gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua ?
· En quoi le traitement des ordures
ménagères peut-il contribuer à l'amélioration des
conditions de vie des populations de Bertoua ?
· Comment envisager le traitement des ordures
ménagères afin qu'il soit compatible avec les
préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine ?
Telles sont les préoccupations qui ont fondé
notre volonté de réaliser ce travail.
9. Hypothèses de
recherche
En respectant le principe du parallélisme
intersubjectif énoncé par Goëtz et
Lecomte (1984) puis, repris par Van
Der Maren (1999), amener les populations à
envisager le traitement des ordures ménagères aux fins de
développement de l'agriculture passe par quatre
hypothèses :
9.1. Hypothèse
générale
Le traitement des ordures ménagères aux fins de
l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux
activités de récupération, de valorisation des ordures et
de vulgarisation de la technique du compostage.
9.2. Hypothèses secondaires
- HS1 : La gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de
la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la
multitude des intervenants.
- HS2 : L'utilisation des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source
de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation
des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi
à améliorer de la productivité des cultures et la
santé publique ;
- HS3 : La participation des
populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des
ordures ménagères compatible au développement de
l'agriculture urbaine et périurbaine.
10. Définition
opératoire des concepts
Durkheim (1988) indique
que : « le savant doit d'abord définir les choses
dont il traite afin que l'on sache, et qu'il sache de quoi il est
question ». Dans la même lancée, il poursuit qu'une
théorie ne peut être contrôlée que si l'on sait
reconnaître les faits dont elle doit rendre compte. Signalons toutefois
que cette activité de définition des concepts s'effectuera en
respect du principe de la « Clôture
sémantique » suggérée par Van Der
Maren (1999) et qui dispose de la définition
d'un concept selon son acception dans le cadre spécifique d'une
étude. Ce principe a pour avantage de réduire les cas de
confusions issues de la polysémie de certains termes. C'est dans cette
logique que nous définissons ici les concepts clés de notre
sujet.
Le traitement est un vocable
polysémique, il peut être considéré comme une
transformation d'une matière de manière à atténuer
son degré de nuisance sur le milieu récepteur. Dans le cadre de
notre étude, nous retiendrons la définition de
Smith (2004) : le traitement est un
processus la réduction, dans des conditions contrôlées, du
potentiel polluant initial des déchets et/ou du flux des déchets
à mettre en décharge devant aboutir à des coproduits
utilisables pour l'agriculture, sans danger pour la santé et avec un
risque minimum sur l'environnement. Comme technique de traitement des ordures,
nous évoquerons dans le cadre de cette étude, le
compostage qui est le processus de biodégradation
aérobie (dégradation de la matière organique par les
agents biologiques en présence de l'air) de la matière organique
sous l'action d'une très grande biodiversité des
micro-organismes, préexistant dans les substrats concernés. Le
compost est le produit final du compostage, c'est la
matière stable, assainie, riche en matière organique et non
nauséabonde. Il est composé pour l'essentiel d'une fraction
organique stabilisée et des composés minéraux.
De manière générale un
déchet est un débris ou tous les restes sans
valeur de quelque chose ou encore tout ce qui tombe d'une matière qu'on
travaille. C'est donc toute matière ou objet indésirable
abandonné sur la voie publique, même les cadavres d'animaux, bref
une réunion de résidus hétérogènes. Selon
l'Agence De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie
(ADEME : 1994), le déchet est « tout
résidu d'un processus de production, de transformation ou
d'utilisation, toute substance, matériau, produit ou, plus
généralement, tout bien, meuble abandonné ou que son
détenteur destine à l'abandon ». Les déchets
ménagers font partie de la catégorie de déchets
communément appelée déchets urbains qui
représentent l'ensemble des déchets de la collectivité
dont la gestion incombe aux municipalités. Les déchets
ménagers sont liés à l'activité domestique, ils
comprennent les ordures ménagères au sens strict, les
déchets de jardin et déchets verts. Seuls les ordures et les
déchets verts sont susceptibles d'être utiles à
l'agriculture après un traitement adéquat. Dans le cadre de notre
étude, nous adopterons la définition de Valiron cité
par Ekouma (1999) qui apparaît beaucoup plus restreinte
dans son manuel d'assainissement spécifique pour les pays à
faible revenu. Il considère les déchets
ménagers comme : « Les déchets
solides provenant de la vie des ménages (cuisine, renouvellement des
bien, jardinage, loisir ...) et ceux des activités commerciales qui y
concourent. S'y ajoutent, les déchets de même nature de
l'administration et des services (cantines ...) s'ajoutent en effet aux
déchets ménagers, ceux du nettoiement des
rues »
Si la définition du concept déchet est claire et
précise, la différence entre ordure et déchet n'est pas
perceptible par tous car ces deux termes sont souvent pris l'un pour l'autre.
De manière générale, les ordures
évoquent quelque chose de repoussant. Ce concept rappelle les
détritus de la vie quotidienne. Zoa (1996) pense que
les ordures désignent une chose qui fait horreur, en l'occurrence, les
excréments et autres matières répugnantes telles que la
crasse, la fange... ainsi, les ordures s'opposent à ce qui est propre.
Elle retient comme ordures ménagères les
déchets de cuisine, des balayures, des menus objets dont on se
débarrasse. Les ordures appartiennent à la catégorie de
l'obscène et du grossier. Elles se composent des choses usées,
des débris de toutes sortes, des fragments, des matériaux
utilisés. Pour certains auteurs, les ordures se
caractérisent surtout par leur
hétérogénéité, on y trouve par exemple les
cendres, les débris de vaisselles, les feuilles, les balayures, les
détritus alimentaires, les produits de nettoiement des marchés,
etc.
De ce fait, l'ordure est donc tout déchet ou
résidu inutilisable dans l'immédiat. Ainsi, si les ordures sont
des déchets, les déchets ne sont pas obligatoirement des ordures
car le terme déchet semble plus englobant. Dans cette étude,
l'ordure ménagère sera considérée comme les
déchets végétaux tels que les restes de cultures, les
déchets de cuisine (les épluchures de plantain, de manioc, etc.)
à l'état frais et décomposé ; des déchets
animaux tels que les fientes de poules, les lisiers de porc, etc. et du compost
qui ici constitue l'ensemble des déchets végétaux, animaux
et de cuisine à l'état de putréfaction. La transformation
de ces ordures pourrait aboutir à des co-produits utilisables pour
l'agriculture.
Selon le dictionnaire encyclopédique
Hachette(1997), l'agriculture est une activité
économique ayant pour objet la transformation et la mise en valeur du
milieu naturel afin d'obtenir les produits végétaux et animaux
utiles à l'Homme. La définition de l'agriculture urbaine
et périurbaine semble plus complexe, du fait qu'elle se
définit par rapport à la ville. L'agriculture urbaine selon la
terminologie anglo-saxonne est considérée comme l'agriculture
localisée dans la ville et à sa périphérie, dont
les produits sont destinés à la ville. Lorsqu'on adjoint le
qualificatif urbain au mot agriculture, sa définition devient difficile.
Kouemo (2002, 10) le relève en ces termes :
« La difficulté de poser des limites exactes de
l'agriculture urbaine réside dans l'accroissement rapide de la ville qui
absorbe peu à peu les campagnes
périphériques ». Pour le CIRAD
(1999) : « l'agriculture urbaine est l'agriculture
localisée dans la ville et sa périphérie dont les produits
sont destinés à la ville ».
Dans le cadre de notre étude, l'agriculture urbaine et
périurbaine renvoie à ces différentes activités
agricoles pratiquées en zone intra-urbaine c'est-à-dire à
l'intérieur du périmètre urbain de Bertoua et dans les
périphéries des limites territoriales des trois arrondissements
du Département du Lom et Djérem, dont les produits sont
destinés à la ville.
Il n'est pas toujours aisé de donner une
définition à la ville. Ainsi, la
ville selon le dictionnaire encyclopédique
Hachette (1997), est : « Une
agglomération importante (à la différence du village) dont
les habitants exercent en majorité des activités non agricoles
(commerce, industrie, administration)... offrant à ses habitants une
structure d'accueil complète (emplois, services,
loisirs)».Dans son ouvrage, Grafmayer (1993),
definit la ville « un ensemble diversifié des
populations, d'activités et d'institutions concentrées sur le
même territoire ». Il considère également la
ville comme des entités sociales et matérielles
façonnées par les rapports d'échanges et de
coopérations qui s'instaurent entre les hommes.
Par ailleurs, au Cameroun, les villes ont subi des mutations
diverses qui oscillent entre la tradition et la modernité. De ce fait
opérer une définition appropriée de la ville semble
difficile. La ville apparaît dès lors comme un milieu
dominé par les activités du secteur tertiaire. Il existe en
milieu urbain camerounais, des activités relevant des secteurs
(primaires et secondaires) telles que l'artisanat, l'agriculture,
l'élevage, etc., ce qui amènera Ela (1983)
à considérer les villes africaines comme étant de
« gros villages ».
Dans le cadre de notre étude, la ville sera l'espace
dans lequel vivent des individus appelés citadins exerçant des
activités diversifiées, entretenant des rapports
d'échanges et coopérations spécifiques dans le but de
satisfaire leurs besoins.
11. Approche
méthodologique
L'approche méthodologique telle que définit par
Thank Koï (1981) est l'ensemble des démarches
suivies par l'esprit pour atteindre et démontrer une
vérité ou ce que l'on croit être telle. La
méthodologie consiste à préciser essentiellement notre
démarche dans la collecte et l'analyse des données. En effet,
nous avons au préalable procédé à une
pré-enquête qui nous a permis de nous rendre compte que le
traitement des ordures ménagères et l'agriculture en milieu
urbain étaient effectivement confrontés à de multiples
problèmes. Par la suite, nous sommes passé à
l'enquête proprement dite afin de rassembler toutes les informations
nécessaires sur la question. Cette enquête sera faite par le biais
de l'observation, des entretiens, du questionnaire et de la recherche
documentaire. La troisième étape a consisté en l'analyse
des informations collectées ; et celle-ci s'est fondée sur
la statistique descriptive et l'analyse de contenu.
12. Plan du travail
Pour mener à bien notre étude, nous l'avons
structuré en cinq chapitres :
ü le chapitre premier porte sur le traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine ;
il indique les théories que nous avons convoquées pour cette
étude et procède à la revue de la
littérature.
ü le deuxième chapitre quant à lui
s'intéresse à la présentation du cadre de l'étude
et aux données méthodologiques.
ü le troisième chapitre est consacré
l'analyse des résultats de notre enquête,
ü le quatrième chapitre s'articule sur
l'interprétation des résultats de l'enquête par
questionnaire et la vérification des hypothèses.
ü et le cinquième chapitre, enfin, est celui des
suggestions avec notamment un projet de stratégie d'intervention du
professionnel de l'Animation en vue de l'organisation de la filière du
traitement des ordures ménagères dans la ville de Bertoua.
CHAPITRE I : LE
TRAITEMENT DES ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE :
THEORIES ET REVUE DE LA LITTERATURE
CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES ORDURES
MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET REVUE DE
LA LITTERATURE
I.
Généralités sur les ordures ménagères
Avec la crise économique, le phénomène de
l'insalubrité urbaine s'est véritablement renforcé.
Dès lors, l'on a commencé à ressentir la pression des
ordures ménagères dans les villes du Cameroun. La
prolifération des ordures ménagères dans les villes est un
problème préoccupant eu égard aux effets qu'elle engendre
sur l'environnement, la santé des populations.
I.1. Les Paramètres caractéristiques des
ordures ménagères
D'après une étude faite par Ngnikam
(1992), les paramètres qui permettent de caractériser
les ordures sont au nombre de cinq : la densité, le degré
d'humidité, le pouvoir calorifique, le rapport des teneurs en carbone et
azote (C/N) et la composition.
- La densité est d'une grande
importance pour le choix du moyen de collecte ou du traitement des
déchets.
- Le degré d'humidité :
Les ordures renferment une suffisante quantité d'eau variant en
fonction des saisons et le milieu environnemental qui influence la
rapidité de la décomposition des matières qu'elles
renferment. Dans les régions tropicales, l'humidité varie entre
40% et 75% dans les déchets bruts.
- Le pouvoir calorifique : Ce
paramètre définit la capacité des ordures à se
brûler rapidement. A plus de 50% de taux d'humidité, les
déchets sont impropres à l'incinération.
- Le rapport Carbone/Azote permet
d'apprécier l'aptitude des ordures à la biodégradation. Il
permet également de jauger la maturité du compost fabriqué
à partir des ordures ménagères. Le rapport Carbone/Azote
dans les ordures fraîches se situe également entre 25 et 40 et
dans le compost mur entre 12 et 20.
- La composition présente les
différents groupes de matières ainsi que leurs proportions dans
les ordures. Elle détermine le choix du mode de traitement des ordures.
I.2. Les Ordures ménagères et la
production d'externalités
On parle d'externalité lorsque les actions d'un agent
influencent directement les possibilités de choix (c'est-à-dire
l'ensemble de production ou l'ensemble de consommation) d'un autre agent. Les
ordures ménagères produisent les effets externes positifs et les
effets externes négatifs.
I.2.1. Externalités positives
Nous allons considérer comme effets externes positifs,
tous les avantages que procure la production des ordures
ménagères. Ainsi on distingue :les déchets et
l'emploi, les ordures ménagères et l'agriculture.
- Les déchets et l'emploi
Selon une étude de l'ADEME, la collecte
séparative (absente au Cameroun) génère dix fois plus
d'emplois que l'incinération, trente fois plus que la mise en
décharge (comme au Cameroun). La collecte séparative
entraîne une augmentation des personnels de l'ordre de 5 à 10 %
variable selon la densité de l'habitat. Si la collecte elle-même
n'apporte que peu de changements en terme d'emploi, le tri, qui est un
complément indispensable, induit des mouvements plus significatifs. Le
passage d'une collecte en mélange avec mise en décharge, à
un traitement par incinération, entraîne quant à elle une
augmentation du coût de 18 % et une augmentation de l'emploi de 15 %.
L'adjonction d'une filière de valorisation matière entraîne
une augmentation du coût de 10 %, et une augmentation de l'emploi de 25 %
(soit moitié plus). La collecte sélective permet un accroissement
en personnel de 25%.
- Les ordures ménagères et
l'agriculture
Les ordures ménagères jouent un rôle
important dans les exploitations agricoles lorsqu'elles sont recyclées,
de par les substances organiques qu'elles contiennent. Ces substances
fertilisent le sol. De ce fait, l'utilisation du compost (forme
décomposée des ordures ménagères) permet
d'améliorer les terres cultivables. Ainsi, il serait profitable de
valoriser les ordures ménagères en les incorporant aux sols afin
de stabiliser ces derniers, de corriger leur structure et même de les
fertiliser. D'après Ndoumbè (1994), la
récupération des ordures est aujourd'hui présente dans
tous les lieux de cultures et d'amendement du sol : l'agriculture,
l'horticulture, les pépinières de même qu'en foresterie.
I.2.2. Externalités
négatives
On appelle effets externes négatifs tous les
désagréments que provoque la production des ordures
ménagères aussi bien sur les agents économiques que sur
l'environnement
I.2.2.1. Effets sur l'environnement
Les ordures ménagères provoquent de multiples
nuisances sur l'environnement urbain et portent une atteinte profonde à
la santé des habitants de la ville. Les principaux impacts sur
l'environnement sont les suivants : le dégagement des gaz toxiques et
l'encombrement.
- Dégagement des gaz toxiques : les
feux incontrôlés des dépôts d'ordures
ménagères provoquent le dégagement de volumes importants
d'acide chlorhydrique gazeux, l'incinération des mousses de
polyuréthane provoque l'émanation d'un gaz assez toxique : le
phosgène. Il faut aussi noter que la mise en décharge occasionne
la production de volumes importants de méthane ; ce gaz peut donner
naissance à des explosions et provoquer des incendies. De plus, le
méthane et le gaz carbonique libéré contribuent à
accentuer l'effet de serre, cause de réchauffement de la
planète.
- Encombrement : lorsque les ordures
ménagères ne sont pas régulièrement
enlevées, elles encombrent les trottoirs et les chaussées,
ternissant ainsi l'image de la ville. L'obstruction des caniveaux et ouvrages
d'évacuation des eaux usées sont source d'inondation en saison de
pluie.
I.2.2.2. Effets sur la santé des hommes
- Prolifération des germes pathogènes
: les tas d'ordures ménagères abandonnées sur les
trottoirs favorisent la prolifération et la transmission des germes
pathogènes par les insectes, vecteurs de transmission des maladies. La
transformation chimique de ces déchets dégage de très
fortes odeurs, dénaturant ainsi la qualité de l'air que l'on
respire et mettant en danger la santé des populations.
- Pollution des eaux : la présence des
déchets toxiques tels que les piles électriques augmente la
concentration des ions métalliques et des métaux lourds dont la
présence, même à dose infime peut s'avérer
catastrophique pour les sols, l'eau potable et par conséquent pour
l'Homme. La mise en décharge du déchet produit des eaux de
percolation, lessivas qui polluent les eaux souterraines et les cours d'eau.
Fort de tous ces effets aussi bien sur l'Homme que sur
l'environnement, divers systèmes de gestion des ordures
ménagères sont mis sur pied par les Etats afin de les
endiguer.
I.3. Les techniques de traitement des ordures
ménagères
Plusieurs techniques de traitement sont
généralement associées aux systèmes de gestion des
déchets. Il s'agit notamment des l'incinération, la mise en
décharge et des opérations de récupération et de
valorisation.
- L'incinération est une
technique de destruction par le feu. Les déchets résiduels issus
de l'incinération sont donc les résidus d'épuration des
fumées (environ 4% du tonnage traité) destinés aux centres
de stockage de déchets dangereux, et les imbrûlés (dits
mâchefers, environ 20 à 25% du tonnage traité) qui peuvent
être valorisés en technique routière, sous certaines
conditions.
- Le stockage est le dernier maillon de la
longue chaîne de collecte, de tri, de valorisation et de traitement des
déchets. Seuls les déchets ultimes peuvent faire
l'objet d'un stockage, appelé plus communément
mise en décharge ou encore enfouissement.
- La mise en décharge reste la plus
couramment utilisée, même comme elle se fait rarement
contrôlée. Dans le souci de limiter la quantité des ordures
ménagères à mettre en décharge et
d'améliorer la production agricole plusieurs filières de
traitement dont une unité de production de compost à partir des
déchets verts et des matières organiques, couplée à
une unité d'expérimentation de production agricole, une
unité de tri sélectif et une « petite »
unité expérimentale d'incinération des déchets
hospitaliers serait indispensable. La mise en décharge se
présenterait alors comme le montre la figure 1.
Figure 1: Le
système de mise en décharge des déchets à
Yaoundé
Mise en décharge
Déchetterie
Planification
Pesage/Tri
Couverture final
Déversement
Couverture intermédiaire
Reprise et réglage
Compostière
Compostage
Drainage Gaz
(En projet)
Drainage des lixivats
Incinérateur
Bassin de décantation
Valorisation
Captage
Eaux épurées
Gaz brûlé
Brûlage
Traitement des lixivats
Collecte du Biogaz
En projet
Source : HYSACAM
Les filières de traitement biologique permettent aussi
de recycler la matière organique fertilisante pour l'agriculture
- Le compostage est un processus
microbiologique de dégradation de la matière organique non
synthétique en présence d'oxygène (en aérobiose).
Selon Fritz (1992), le compostage c'est la
décomposition des matières organiques et leur transformation en
humus par l'action d'un grand nombre de micro-organismes dans un milieu chaud,
humide et aéré. Ce processus permet de transformer les
déchets organiques en compost, amendement organique très riche en
éléments nutritifs. Son équation globale s'écrit
:
Matière organique + O2 Compost + CO2 +H2O +Chaleur
En général, la fabrication du compost se fait de
trois façons différentes selon la disponibilité et les
quantités de déchets que l'on désire traiter. Ce sont : le
compostage artisanal en andain ou en tas, en fosse et en surface. Les meilleurs
rendements du compost sont obtenus quand ils sont combinés aux engrais
chimiques et ceci selon des proportions spécifiques à
l'espèce et conditions agronomiques.
Le compostage extensif en andains retournés est souvent
utilisé dans les pays en développement. L'oxygénation la
plus efficace d'une masse en fermentation est obtenue par un retournement
périodique, qui assure une fermentation homogène. La figure 2 ci
après présente un andain de compostage.
Figure 2 :
Un andain de compostage
Source : Guide de fabrication artisanale de compost
: Fondation Friedrich Ebert, Cameroun, 1994
I.4. Lien entre le traitement des ordures et
l'agriculture urbaine
I.4.1. L'utilisation agronomique des ordures
ménagères
Il est connu depuis très longtemps que, les
déchets animaux et végétaux sont utilisés dans
l'agriculture pour améliorer les terres cultivables. Ces déchets
peuvent être utilisés dans les exploitations agricoles à
l'état frais (ordures de cuisine composées fraîches) ou
décomposés (compost). Selon Ngnikam (1992), le
compost présente les caractéristiques de l'humus. Vu la
composition hétérogène des ordures ménagères
mentionnée plus haut, leur utilisation agronomique ne peut être
possible qu'après les opérations de tri et de recyclage.
I.4.2. La récupération
Selon Akinbamjo et al (2002), la
récupération est une décision qui milite en faveur de la
préservation des ressources naturelles qui circulent et qui peut se
perdre par imprudence dans l'exploitation. La récupération au
sein des agro-systèmes préserve l'environnement interne ou
externe de l'exploitation ce qui réduit en aval le degré de
pollution des déchets. La gestion de la récupération
interpelle la gestion de la collecte et de la gestion de l'exutoire dans
l'exploitation. Temple (2002) relève que dans les
parcelles proches des maisons et dans les bas-fonds, le passage du
système extensif au système semi extensif favorise la
récupération des déchets d'animaux et d'ordures
ménagères ainsi que l'enfouissement des herbes au sol.
I.4.3. Le recyclage des
déchets
Selon l'ADEME (1994), le recyclage peut
être défini comme étant la réintroduction directe
d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en
remplacement total ou partiel d'une matière vierge (verre, papier,
métal). La valorisation quant à elle, étant l'utilisation
d'un déchet en profitant de ses qualités, soit à la
production de matériaux neufs dans un cycle de production (recyclage),
soit à d'autres fins (utilisation agricole de compost, production
d'énergie à partir de l'incinération des déchets).
Selon Ta Thu Thuy (1998), la récupération de
matériaux recyclables réduit la quantité de déchets
à traiter de 20 à 25%.
Akinbamijo et al (2002) soulignent que dans
un système d'exploitation agricole, les sous-produits utilisés
comme fumier au-delà de leur rôle de restitution des
éléments nutritifs exportés du sol après
récolte jouent d'autres rôles. Le recyclage contribue par un effet
direct à pourvoir les éléments nutritifs à la
plante, à maintenir ou à accroître le niveau de
matière organique du sol et dans le sol, à accroître les
capacités de rétention et d'infiltration d'eau dans le sol. De
par ses effets sur les propriétés physiques du sol et la vie des
micro-organismes et animaux du sol, le recyclage des déchets contribue
à l'équilibre entre la fumure ou la matière organique du
sol, l'apport de nutriments, et le rendement de récoltes. Il contribue
également de moitié aux besoins intrants en azote et potassium,
et réduit de près de 25% les dépenses liées
à l'achat des intrants chimiques.
I.4.4. Les rejets urbains et
l'agriculture
La question du traitement des ordures ménagères
préoccupe malheureusement très peu nos sociétés.
Pourtant une approche simple consiste à favoriser le recyclage d'une
partie des rejets urbains dans l'agriculture selon des méthodes et des
normes acceptables.
On constate actuellement qu'il n'y a pas de lien entre le
traitement des ordures et l'agriculture (Figure 3).
D'un coté, les villes produisent de grandes quantités de rejets
riches en eau, en matière organique et minéraux qui sont
évacués directement dans la nature, dans les cours d'eau, soit
éliminés par enfouissement dans les décharges par
incinération soit par traitement en station d'épuration. De
l'autre côté, l'AUP est contrainte à l'intensification,
consomme de grandes quantités de fertilisants (le plus souvent
importés) et d'eau puisée dans les ressources en eau potable
(réseaux, fleuves, nappes). Une nouvelle stratégie
(Figure 4) pourrait, au contraire, viser à
créer (ou recréer) des liens entre le traitement des ordures et
l'agriculture, sans remettre en cause le développement industriel et
économique des villes. Cette stratégie repose sur des techniques
de traitement des ordures devant aboutir à des coproduits facilement
utilisables par l'agriculteur, sans dangers pour la santé et avec risque
minimum sur le milieu naturel. La situation actuelle en absence de lien entre
les ordures et l'agriculture se présente comme suit :
Figure 3:
Situation actuelle : absence de lien entre déchets et agriculture
La nouvelle stratégie que
l'on pourrait mettre en place pour récupérer et valoriser les
ordures ménagères se présente de la manière
suivante :
Figure 4 : Nouvelle stratégie :
créer des liens entre déchets et agriculture
Source : Smith, O.B. et al, 2004,
p.144
I.5. L'agriculture urbaine et
périurbaine : une activité montante et controversée
L'activité agricole urbaine et périurbaine
s'inscrit dans un contexte historique et regroupe entre autres l'exploitation
des cultures maraîchères, vivrières et du petit
élevage. Plusieurs raisons ou motifs militent en faveur de cette
activité. En dépit des contraintes foncières et
environnementales qui lui sont attachées, l'impact
socioéconomique au niveau familial et macroéconomique est connu.
A l'échelle d'un pays, le but d'une politique agricole est de rassembler
les dynamiques, à mettre en oeuvre pour augmenter les récoltes,
développer le cheptel, maximiser les recettes d'exportation,
intéresser ou développer l'emploi rural, respecter
l'environnement, fournir les recettes à l'administration, etc.
Dans le milieu périurbain en particulier, cette
politique prévoit des stratégies d'appui au développement
et à la consolidation des activités agricoles, ce qui pourra
contribuer d'une part à la lutte contre le chômage et le
sous-emploi urbain, en assurant un revenu à ces nouveaux agriculteurs,
et d'autre part, à mieux maîtriser la stabilité des prix
sur les marchés urbains. Cette forme d'agriculture qui participe
quotidiennement à l'alimentation de la ville, notamment en produits
frais est confrontée à diverses difficultés dont
l'accès à la terre qui menace sa pérennité et rend
précaire cette activité.
I.5.1. Les acteurs de l'agriculture urbaine et
périurbaine
Il est important de noter la grande diversité des
acteurs rencontrés en milieu urbain et périurbain, à
savoir : les producteurs, les ouvriers agricoles, les producteurs du
matériel végétal, les fournisseurs d'intrants
agricoles.
Les Producteurs (Agriculteurs professionnels)
sont ceux pour qui l'agriculture constitue la seule, si non la principale
source de revenus en milieu urbain et périurbain. On recense parmi les
producteurs : des ménagères, des licenciés d'entreprises
privées et publiques, des retraités, des chômeurs, etc.
Les ouvriers agricoles sont souvent des
personnes qui mettent leur force de travail à la disposition des
exploitants agricoles. Les agriculteurs occasionnels sont des
hommes et des femmes pour qui l'agriculture en milieu urbain constitue une
seconde activité. Les horticulteurs sont en général des
hommes qui produisent et vendent des fleurs, des plantes d'ornement, les arbres
fruitiers.
Les producteurs du matériel
végétal, Il s'agit principalement des
hommes qui ont fait de la production du matériel végétal
ou la production des semences leur profession. On y trouve surtout des
techniciens agronomes qui produisent et vendent les plants greffés, les
plantes oléagineuses, et des semences (mais, haricot) pour revendre aux
agriculteurs urbains et périurbains.
Les fournisseurs d'intrants agricoles, l'on
distingue parmi eux les grandes firmes de production et de commercialisation
des produits phytosanitaires, les commerçants grossistes
spécialisés dans la vente d'intrant, les demi-grossistes et
même les détaillants. Les élèves et
étudiants représentent la catégorie
d'exploitants agricoles qui n'apparaissent que pendant les grandes vacances
scolaires (juin - septembre).
I.5.2 Les fonctions de l'agriculture en
ville
Aujourd'hui, l'AUP connaît un essor fulgurant du fait de
la croissance urbaine accélérée. Le plus souvent
motivée par la recherche de la sécurité alimentaire et
l'amélioration du bien-être des citoyens, elle contribue à
alimenter de manière non négligeable les différents
ménages de toutes les couches de populations des villes des pays en
développement et d'assurer leurs moyens d'existence dans la
cité.
Contribution à l'approvisionnement alimentaire
: ces agriculteurs contribuent véritablement à
l'approvisionnement alimentaire de part la diversité et la
quantité de leur production. L'AUP sert également "d'amortisseur"
pour les moins pauvres durant les périodes de crise afin de maintenir
certains niveaux de sécurité alimentaire. Les nombreux
agriculteurs urbains de sexe féminin sont surtout susceptibles de se
servir du revenu provenant de l'agriculture pour nourrir leurs familles.
Contribution à la résorption du
sous-emploi : Dans la ville de Bertoua comme dans certaines villes
africaines, beaucoup de citadins développent le petit élevage de
bétail (porcs, lapins) de volaille (poulets, canards), produisent des
légumes, condiments, fruits et fleurs (CIPRE, 2002).
Cet engouement pour ce type d'activité est dû d'une part aux
habitudes culturelles mais aussi au chômage et à la
pauvreté qui frappent les jeunes qui y voient un refuge.
Face à cette situation, l'agriculture apparaît
comme une nouvelle potentialité d'emploi pour certains ; les femmes et
les jeunes étant aujourd'hui les principaux acteurs, cette
activité est devenue importante au fil du temps. La commercialisation
des produits et leur transformation dans la restauration de rue emploient
également beaucoup de femmes et de jeunes qui y voient une source
importante de revenus
Contribution à l'aménagement urbain et
périurbain : L'horticulture urbaine (maraîchage et
floriculture) permet de conserver des espaces verts au sein de l'espace
bâti, elle a une valeur écologique réelle. Elle
recèle des richesses végétales et fauniques non
négligeables pour le maintien de la biodiversité. Les
différentes facettes de sa fonction environnementale mettent en
évidence que son exploitation à des fins agricoles et sa
protection peuvent contribuer au maintien de l'équilibre
écologique de la région dans son ensemble. C'est d'ailleurs fort
du rôle qu'il joue dans l'aménagement urbain que la journée
mondiale de l'environnement a été célébrée
le 05 juin 2005 sous le thème « Des villes vertes, un plan pour
la planète... ».
Contribution au recyclage des déchets :
La modernisation et l'intensification des systèmes de
production induisent une plus forte utilisation d'intrants. Les producteurs
essayent de répondre à cette demande par le recyclage de
différents types de déchets. En milieu périurbain, la
plupart des petits maraîchers possèdent également des
animaux ; ils peuvent donc valoriser le fumier et les sous-produits de
maraîchage. Les activités de récupération et
valorisation des déchets urbains emploient plusieurs personnes.
Contribution au renouvellement de l'oxygène de
l'air : La végétation urbaine ainsi constituée
par les plantes agricoles, améliore la qualité de l'air en
piégeant les émissions de gaz issues de carburants fossiles, et
l'évaporation rafraîchit l'atmosphère.
II. Revue de la littérature
Dans cette étude, il s'agit de passer en revue les
ouvrages relatifs à la gestion des ordures ménagères d'une
part et à l'agriculture urbaine et périurbaine d'autre part.
L'objectif étant d'établir la démarcation existante entre
notre étude et celles de nos prédécesseurs.
II.1. Littérature
sur la gestion des ordures ménagères
Beaucoup d'auteurs ont écrit des ouvrages relatifs
à la gestion des ordures ménagères. Nous nous pencherons
sur quelques productions littéraires y afférentes.
Kengne Fodouop (1991) réalise une
étude globale des petits métiers de rue en parlant du rôle
primordial que ceux-ci jouent dans l'activité socio-économique de
la ville de Yaoundé en ce sens qu'en 1989, ils fournissaient de l'emploi
à « 24,4 % de la population active et couvraient les
besoins fondamentaux de la majorité des habitants de cette
cité. ». Et parmi ces petits métiers figurent
l'artisanat utilitaire où les pratiquants fabriquent divers objets
à partir des vieilles tôles, de bidons, de pneus hors usage, etc.
L'analyse de cette situation nous permet d'entrevoir que les artisans
récupérateurs assouvissent leurs besoins fondamentaux (se
nourrir, se vêtir, avoir accès à l'éducation...)
ainsi que ceux de leurs familles. Bien plus, ces activités ne
constituent qu'un moyen de lutte contre la misère sociale.
Zoa (1996) relève que l'ampleur de la
crise économique pousse toutes les catégories sociales à
inventer les mécanismes d'adaptation à la misère ambiante.
Aussi les populations de nos cités transforment-elles les poubelles de
la honte en poubelles de survie, car comme elle le déclare
elle-même (1996 ,138), « on y trouve des
élèves conscients de leur double statut
d'écolier-fouilleur, des chefs de familles hommes et femmes assumant bel
et bien leurs responsabilités grâce à la
récupération des déchets ». Cette
affirmation montre que les poubelles contiennent d'énormes ressources
récupérables et recyclables donnant lieu à un
« gagne pain » pour cette catégorie de personnes.
Ta Thu Thuy (1998), quant à elle met
en relief l'ampleur du problème des déchets dans les villes
africaines lié au rythme de croissance de ces villes et à
l'inefficacité des stratégies de gestion mises sur pied. Elle
propose des axes d'intervention aussi bien au plan local, national que
régional parmi lesquels ceux de la récupération et du
recyclage des déchets qui, selon l'auteur, constituent un nouveau vivier
des activités et d'emplois urbains.
L'étude menée par Ekouma (1999)
s'intéresse uniquement aux « vrais responsables»
du problème des ordures ménagères à Yaoundé.
Il ressort de son étude que les mentalités des populations, le
polycentrisme décisionnel, sont à l'origine des problèmes
de gestion des ordures. Il jette l'anathème sur les
« Yaoundéens », mais n'apporte pas des
solutions réalistes au problème d'insalubrité. Si non que
la ville et ses quartiers demeurent sales.
La Banque Mondiale (1992) présente le
recyclage des objets municipaux comme moyen de réduire les coûts
et les risques d'environnement. Cette politique est l'apanage des seuls pays
industrialisés. Les pays en voie de développement devraient en
faire un exemple. Elle a le double avantage de réduire le degré
d'insalubrité mais aussi le taux de chômage par l'octroi de
l'emploi.
Le rapport final de l'ONG ERA-Cameroun (2002)
nous présente un vaste Programme visant la mise en place des structures
de pré-collecte de déchets en milieu urbain. Ce rapport
présente l'importance que pourraient avoir ces structures dans le
circuit de collecte des ordures.
Au regard de tout ce qui précède, il est
convenable de se pencher sur la littérature de la ville afin de mieux
cerner la difficulté à maîtriser la gestion des ordures
dans les villes africaines.
II.2. Littérature sur le milieu urbain et la sociologie
de la ville
L'analyse de la littérature consacrée à
la ville africaine permet de comprendre la difficulté, à la
définir, tant il est vrai que la définition d'une ville peut
varier d'un contexte à un autre.
Le Gret (1996), dans le portrait de la ville
africaine qu'il dresse, relève que la grande partie de l'habitat est
produite contrairement à toutes les normes d'urbanisation et de
l'habitat, les terrains sur lesquels les constructions sont faites
n'étant pas toujours lotis, encore moins desservis par les services
publics. Ici, les besoins élémentaires des populations ne sont
assurés qu'à un très faible niveau.
Ela (1998) analyse la réalité
urbaine africaine sous plusieurs angles. Milieu jouant essentiellement un
rôle séduisant pour les jeunes avec pour conséquence
l'exode rural massif, la ville est le creuset des problèmes de
chômage, de l'habitat et de transport, etc. Ainsi, il déclare
(1983, 27) : « Dans les quartiers où
la pression urbaine est la plus forte, les gens s'entassent dans le
désordre le plus invraisemblable ; ils colmatent un coin de
marécage avec des moyens de fortune, entaillent un versant pour y poser
une case approximativement horizontale ».
Cette affirmation met en exergue le problème de
logement engendré par l'exode rural massif. Ce problème serait
l'apanage de l'insécurité de l'habitation, de l'enclavement et de
la promiscuité. Il évoque par ailleurs le problème de
pollution par les déchets des ménages, la dégradation
continue du cadre de vie ; et pour faire face à tous ces
problèmes, l'auteur interpelle les pouvoirs publics à prendre la
situation d'amélioration des conditions de vie des populations urbaines
avec plus d'acuité, par une organisation efficiente des
municipalités
Ela (1983) poursuit en pensant que le sens du
phénomène urbain en Afrique reste difficile à
déterminer. La ville en Afrique présente une originalité,
en ce sens qu'elle est en même temps ville et campagne. Il est difficile
dans le contexte de ville africaine d'établir une coupure brutale entre
le « rural » et
« l'urbain » malgré la façade que
présentent les institutions administratives, politiques et culturelles,
les immeubles, la mode, les infrastructures, les activités, etc. A
travers les activités agricoles, pastorales et artisanales qui y sont
exercées, les modes contrastées de construction ou de
répartition des investissements ainsi que
l'hétérogénéité des populations, les
habitudes alimentaires, les regroupements ethniques, la vie associative, on
observe qu'il existe une véritable « vie rurale » au
sein de nos villes : « tout se passe comme si les
agglomérations urbaines étaient en réalité une
succession de gros villages qui entourent la cité
européenne » (Ela 1983, 49). Cette
constatation suffit pour comprendre la ville africaine dans son
originalité.
L'urbanisation, surtout quand elle est rapide, a des
conséquences importantes sur l'architecture des villes. Sous la
poussée de la croissance démographique, la ville grandit soit en
s'étendant sur une surface plus vaste, soit en s'élevant à
travers des immeubles toujours plus hauts. Finalement, la densité
moyenne de la population augmente dans les grandes villes.
D'après Vennetier (1991), le paysage
urbain africain est dominé par les activités du secteur primaire
et du secteur secondaire, plus précisément par l'agriculture.
Ceci est la conséquence de la crise économique, de la baisse
générale du pouvoir d'achat, ainsi que de l'approvisionnement en
vivres. Les activités agricoles en ville sont une réponse au
problème d'emploi, ou alors un palliatif à l'oisiveté et
l'ennui des femmes. A cet effet, il affirme :
« L'agriculture reste pour certaines ménagères un
palliatif à l'ennui d'une vie trop monotone en ville (...). Pour
d'autres, c'est un complément indispensable à la somme
que leur mari est tenu de verser pour les frais de
ménage ».p.162
Pour Guipami (1992), les populations
urbaines fonctionnent de nos jours comme dans les villages. Le calendrier
agricole est ici respecté et les activités agricoles y sont quasi
permanentes. Tout comme au village, elles cultivent pour consommer une partie
de leur récolte et vendre l'autre.
A la suite de toute cette littérature sur la ville
africaine, on retient que cette dernière est une réalité
complexe. Cette complexité la présente avec des survivances de la
campagne en ville à travers ses activités et ses habitants.
II.3. Littérature sur l'agriculture urbaine et
périurbaine
Les activités professionnelles des citadins ont
toujours attiré l'attention des écrivains. Ela
(1983) constate l'existence d'une agriculture urbaine en pleine
expansion à Yaoundé. Il réagit en ce sujet en ces
termes : « Les femmes se consacrent à des
activités manuelles dans les champs de manioc (...) Les femmes ont
avoué qu'elles s'ennuyaient à la maison où les
tâches sont peu prenantes ; pour elles, les cultures
vivrières sont une occupation grâce à laquelle elles
peuvent rencontrer d'autres femmes le long de la route ou sur le champ pour
bavarder et discuter. ». Cette affirmation laisse comprendre que
l'agriculture est pour les pratiquants une activité de loisir,
c'est-à-dire de délassement et de divertissement. La
portée économique n'étant qu'accessoire, secondaire.
Lacbance (1993) pense qu'une
urbanisation écologiquement viable semble inconcevable sans une
agriculture urbaine et périurbaine qui apparaît de plus en plus
comme un moyen profitable pour transformer les déchets en nourriture et
de créer des emplois. Cette vision permet de montrer l'importance de
l'AUP en milieu urbain.
Pour Sotamenou (2005), l'agriculture urbaine
et périurbaine à travers sa fonction de recyclage des ordures
ménagères à l'état simple (épluchures de
manioc, de banane, fientes de poules, lisiers de porc...) et
décomposé (le compost) joue le rôle de filtre par rapport
à l'environnement et de préservation des ressources naturelles de
production. Les hommes, femmes et enfants se lancent dans des activités
agricoles aussi variées que le maraîchage, la floriculture, la
pisciculture, l'élevage du petit bétail. De ce fait,
l'activité agricole urbaine et périurbaine, vu son importance,
est devenue une importante source d'emploi et donc de revenus pour bon nombre
de jeunes.
Certains auteurs comme Endemana (2006)
attribuent la priorité de l'agriculture urbaine à
l'autoconsommation en ce sens qu'elle contribue à la réduction
des dépenses ménagères. De même, elle est une source
d'emploi directe pour les nombreux chômeurs et déflatés des
villes. Les emplois ainsi créés sont liés soit à la
production, soit à la commercialisation ou alors à la
transformation des produits. C'est une activité économique
compétitive pour de nombreux citadins. Elle contribue à la lutte
contre la pauvreté. Les revenus tirés de cette activité
permettent aux bénéficiaires de faire face aux besoins
d'éducation, de santé, de logement. A tout considérer,
cette activité participe à l'amélioration des conditions
de vie des populations.
La spécificité de notre travail réside
sur une volonté de motiver et d'orienter la dynamique de l'organisation
du secteur du traitement des ordures à travers les multiples outils
pédagogiques que possède l'animateur. Il doit pour ce faire
sensibiliser, former et accompagner les populations dans la quête de
l'amélioration de leur condition de vie.
Au terme de cette recension des écrits, nous retenons
que la gestion des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et
périurbaine sont des activités qui intéressent beaucoup de
chercheurs.
III. Théories explicatives du sujet
La théorie permet d'expliquer les faits et les
phénomènes observés par le chercheur. Trois
théories ont été convoquées pour ce cas
d'étude : le structuralisme, le fonctionnalisme et la
théorie de la motivation de Maslow.
III.1. Le fonctionnalisme
Le fonctionnalisme est une théorie proche de
l'organicisme de Spencer (1896), apparu en Angleterre vers
1925. C'est une théorie qui a trait à l'étude des
fonctions sociales et des phénomènes sociaux, des structures et
des institutions sociales telles que la famille, le système politique,
l'Ecole, l'environnement, etc.
Cette doctrine présente également la
société dans son ensemble comme un organisme humain,
composé de sous-ensembles assumant un rôle particulier
complémentaire de ceux des autres sous-ensembles. Cela doit permettre
à l'ensemble du système de fonctionner harmonieusement.
Dès lors qu'il y a crises, le fonctionnalisme les considère comme
des dysfonctionnements, des anomalies.
Des auteurs se sont penchés sur la théorie du
fonctionnalisme. C'est ainsi que Raocliffe,
considéré comme le premier à avoir forgé ce
concept, s'est inspiré de l'image d'un organisme humain. Pour lui, la
société est comparable à un organisme humain. De ce fait,
un organisme est composé d'organes qui assument des rôles
spécifiques et complémentaires de ceux des autres membres de
l'organisme. De son point de vue, la société fonctionne sur ce
modèle, c'est-à-dire dans un système social où les
éléments entretiennent des rapports d'interdépendance
nécessaires à la vie du groupe. Malinovski
(1994), s'appuie sur trois postulats pour asseoir son raisonnement
vis-à-vis de cette théorie.
- La société est un tout où chaque
élément est analysé en fonction des autres.
- Chaque élément du système social
remplit effectivement une fonction précise.
- La société est un système dont
l'équilibre dépend de l'intégration de toutes ses
différentes composantes ; ces dernières étant chacune
indispensable au tout.
Pour Grawitz (1990), le fonctionnalisme
« représente d'une part une théorie synchronique
opposée à l'évolutionnisme et d'autre part à une
conception holistique. Tout élément social est solidaire de tous
les autres, l'équilibre perturbé doit se rétablir, les
dysfonctions doivent être absorbées, mais on ne sait ni pourquoi,
ni comment ».
En effet, la société est comparable à un
organisme humain qui se constitue de ce fait comme un tout, où chaque
maillon est un élément essentiel de la chaîne. Par
conséquent, aucun élément ne doit être
négligé sous peine d'aboutir à un dysfonctionnement de
tout le système.
Dans le cadre de notre travail, la théorie
fonctionnaliste a été retenue pour démontrer que
l'animation a également un rôle déterminant dans la ville
qui apparaît comme un ensemble composé de plusieurs maillons et
qui met en interaction plusieurs acteurs (agriculteurs, industriels,
commerçants, politiciens, etc.). Aussi la population a-t-elle un
rôle déterminant à jouer dans notre société
qui se veut un ensemble constitué de plusieurs maillons. Nous pensons
que, autant que les pouvoirs publics, les collectivités locales, les
environnementalistes, les urbanistes, les partenaires au développement,
bref tous ceux qui interviennent en ville, l'animateur joue également un
rôle qui n'est pas le moindre dans ce grand ensemble. Chacun, à sa
manière, a pour devoir d'apporter une contribution en vue
d'améliorer la physionomie de notre ville ainsi que les conditions de
vie des populations. Aussi avons nous également choisi le structuralisme
pour pouvoir expliquer davantage notre recherche.
III.2. Le structuralisme
D'après Grawitz (2001:426), la
définition la plus simple est celle de Piaget pour qui, une structure
comprend trois caractères : la totalité, la transformation
et l'auto-réglage. La structure doit pouvoir donner lieu à une
formalisation. Pour mieux comprendre le concept de structuralisme, il est
opportun de nous référer au mot `'structure''. De ce fait, la
structure est un terme dont l'usage fait référence à
l'organisation, au système.
Pour Levi-Strauss (1954), la
« structure est un modèle, la représentation
formelle d'un groupe de relations ». Il relève que la
structure implique des propriétés finies dont les combinaisons et
transformations permettent de passer d'un système à l'autre et de
comprendre leurs rapports. De ce fait, il mentionne trois étapes
essentielles pour analyser une structure : la première consiste
à faire des descentes sur le terrain pour recueillir tous les modes de
parenté, la deuxième consiste à observer les attitudes et
les comportements des uns et des autres et la troisième permet
d'identifier les liens nécessaires. Il démontre que dans la
société, ce ne sont pas les faits apparents accessibles à
tous qui sont significatifs, ces porteurs de signification sont toujours
cachés et les faits latents sont porteurs de sens. Ce qui importe dans
cette théorie, c'est en définitive le repérage des
relations existant entre les différents éléments d'un
système.
Dans le cadre de notre étude, le structuralisme nous
permettra de déterminer les rapports qui existent entre les populations,
les départements ministériels chargés du traitement des
ordures, les communes d'arrondissement d'une part et d'autre part le lien entre
le traitement des ordures et des activités agricoles à Bertoua.
Ainsi à travers cette théorie, nous pourrons déterminer
les relations qui existent entre les différents intervenants de la
gestion des ordures.
La théorie du structuralisme nous permet de comprendre
la nécessité de la prise en compte des savoirs locaux, et des
réalités socioculturelles en vue d'apporter des solutions
endogènes aux problèmes des populations. Les problèmes de
gestion d'ordures et de fertilité des sols se posent, des approches
participatives sont préconisées. Afin d'apporter des innovations
complémentaires, il faut maîtriser les techniques existantes. De
même, le cas d'étude met en exergue les voies de restauration et
d'amélioration de la fertilité des sols. Il s'agit en
réalité des amendements, des produits minéraux organiques
à apporter au sol afin d'améliorer ses propriétés
physico-chimiques à partir du compost issu du traitement des ordures.
III.3. La théorie de la hiérarchie des
besoins d'Abraham MASLOW
Considérée comme appartenant aux
théories de la motivation, la théorie des besoins de
Maslow propose une conception systémique des besoins de
l'Homme. Maslow (2008, 23) souligne
que : « les conduites humaines sont dictées par
la satisfaction des besoins ; l'homme est donc instinctif, biologique et
fondamental », car tout comportement est déterminé
par la recherche de la satisfaction de l'un des besoins. Cette théorie
présente cinq catégories de besoins, hiérarchisés
selon une pyramide.
III.3.1. Les besoins physiologiques
Les besoins de nourriture, de repos, d'air, et d'un toit pour
s'abriter sont tous des besoins physiologiques et constituent le plus bas
niveau de la hiérarchie de Maslow. L'individu cherche
toujours à satisfaire ces besoins avant de se tourner vers des besoins
supérieurs. Dès lors, la qualité du travail n'est pas
très importante pour l'individu, celui-ci est prêt à
exercer n'importe quel emploi pour satisfaire ces besoins.
III.3.2. Le besoin de
sécurité
L'individu a besoin de protection, de stabilité, de se
prémunir contre la douleur, la maladie et les menaces de tout genre.
L'individu motivé par leur besoin de sécurité
apprécie surtout leur emploi qui est le moyen de satisfaire les besoins
primaires.
III.3.3. Les besoins d'appartenance
C'est la recherche de l'amour, de l'affection, de
l'amitié. L'individu tend à créer une intimité avec
autrui, à fuir la solitude. Dans son travail, il cherche l'occasion de
trouver des relations interpersonnelles amicales et sincères.
III.3.4. Le besoin d'estime
Le sentiment d'épanouissement que peut avoir une
personne, en même temps que le sentiment de sa propre valeur et celui
d'être respecté par les autres. La satisfaction de l'estime
à son égard amène l'individu à une prise de
conscience de ce qu'il est. L'individu a besoin des considérations car
il aimerait être accepté par les autres.
III.3.5. Le besoin d'accomplissement personnel
L'actualisation de soi est le besoin le plus
élevé ; c'est le besoin de s'accomplir personnellement, la
croissance intérieure, la longue marche vers l'autonomie, le besoin de
devenir tout ce qu'on est capable d'être et d'augmenter ses aptitudes
à résoudre des problèmes.
La théorie de la hiérarchie des besoins de
Maslow énumère les objectifs que les individus
cherchent à atteindre au cours de leur existence. Pour lui, tout
comportement est déterminé par la recherche de satisfaction
concernant des besoins fondamentaux ; la recherche des besoins est
hiérarchisée. L'Homme cherche d'abord à satisfaire les
besoins fondamentaux pour s'élever ensuite. Toutefois, les besoins du
premier niveau sont absolus, la réalisation de soi n'est pas possible si
principalement les besoins physiologiques ne sont pas satisfaits. De plus, le
besoin de réalisation de soi est le plus large et est supposé
être insatiable.
Figure 5: La
hiérarchie des besoins d'Abraham Maslow.
|
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|
Besoin de se réaliser
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Besoin d'estime
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Besoins d'appartenance
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Besoin de sécurité
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Besoins physiologiques
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|
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Source : TRUCHAN (2002, 163)
La théorie de la hiérarchie des besoins de
Maslow nous permettra d'expliquer et de comprendre les attitudes et les
comportements des populations en rapport avec leur environnement. En effet,
cette théorie met en exergue le fait que les individus sont
motivés à exercer une activité parce qu'ils y trouvent une
certaine satisfaction qui découle de l'assouvissement de leurs besoins.
Aussi, les activités de traitement des ordures concourent-elles à
la satisfaction de certains besoins des populations notamment les besoins
physiologiques, de sécurité, et constitue par ailleurs, une
source de motivation à travailler davantage pour satisfaire d'autres
besoins plus élevés. Pour des besoins de survie, la gestion de la
fertilité des sols devient un impératif pour satisfaire les
besoins de production agricole.
II.4. La théorie du
changement social
Rocher (1968, 22), définit le
changement social comme : « toute transformation
observable dans le temps, qui affecte, d'une manière qui ne soit pas que
provisoire ou éphémère, la structure ou le fonctionnement
de l'organisation sociale d'une collectivité donnée et modifie le
cours de son histoire ». Il ressort de cette définition
que le changement social se caractérise par la temporalité, la
permanence, le changement de structure et la collectivité.
Tout changement social est une perturbation du fonctionnement
d'un groupe : les croyances, les comportements, les institutions
évoluent ; ce qui entraîne un déséquilibre par
rapport à la situation précédente. On peut associer le
changement social à l'innovation. L'innovation consiste à
introduire une nouveauté sociale dans le fonctionnement de groupes
équilibrés. Pour être acceptée, l'innovation doit
prolonger le système technique existant sans le contredire. L'innovation
doit se transmettre entre les générations pour s'intégrer
à la société. L'innovation va donc modifier les rapports
de pouvoir existants. Le changement n'est parfois pas radical. Il n'est pas non
plus instantané ou irréversible. Toute société et
toute culture, si traditionnelles et conservatrices qu'elles soient, subissent
constamment le changement. Cela veut dire que les phénomènes
sociaux et culturels ne peuvent jamais être complètement
statiques.
Dans le cadre de notre étude, la théorie du
changement social nous permettra de comprendre comment l'innovation technique
peut inciter les transformations dans la vision des populations sur les
domaines socioculturels, économiques et environnementaux. Car le
développement d'une communauté est selon le FAO (1999,
23), « un ensemble d'activité et un processus qui
permettent aux populations de prendre conscience de leur situation, de chercher
à grandir ensemble et d'être maîtres des changements de leur
milieu ». C'est dire que mettre en place de nouvelles
structures, la sensibilisation des populations et l'incitation au travail et
à la production individuelle et collective contribueront à
accélérer le développement local de la ville.
Au terme de ce chapitre, il ressort que la
problématique de la gestion des déchets dans nos villes reste
d'actualité. Pour bien cerner notre étude, le chapitre suivant
s'intéressera à la présentation du cadre de l'étude
et l'approche méthodologie.
CHAPITRE II : PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET
APPROCHE METHODOLOGIQUE
Chapitre II :
PRESENTATION DU CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE
METHODOLOGIQUE
Dans ce chapitre, il s'agit de présenter de
façon substantielle la démarche qui nous conduira aux
résultats de notre recherche. Nous allons ainsi aborder la
présentation générale du lieu d'étude, la
population de l'étude, les outils de collecte et de traitement des
données ainsi que les limites de l'étude.
I. Présentation du milieu
d'étude
Notre étude se déroule dans la ville de
Bertoua ; chef lieu de la région de l'Est Cameroun. A la suite du
dernier découpage administratif, la ville qui est éclatée
en deux arrondissements que sont Bertoua1 et Bertoua 2.
Cette situation géographique a fortement marqué
son développement. C'est une localité qui a connu un
développement urbain majeur au cours des vingt dernières
années. Ce développement a été favorisé par
les facteurs politiques (le changement du statut administratif de la ville),
les facteurs technologiques (l'amélioration des voies de communication),
les facteurs économiques en particulier l'exploitation
forestière. Cette croissance urbaine se traduit par une croissance
démographique élevée et soutenue, ainsi qu'une forte
expansion de l'espace urbain.
I.1. Environnement physique
Bertoua est la principale ville de la plus grande
région forestière du Cameroun. Sa situation géographique
fait d'elle le principal pôle de développement de la
région. Selon Carte Bertoua(2009), Bertoua est
situé entre le 2e et le 6e degré de
latitude Nord et du 12e au 15e degré de longitude
Est. La ville s'étend sur une pénéplaine
légèrement ondulée d'une hauteur moyenne de 700m. Sa
superficie est d'environ 100 Km². La végétation est faite de
forêt au Sud et de savane arborée au nord Est. La faune est
très diversifiée ; on y trouve des chimpanzés, des
lions, des antilopes, des singes, des pangolins et plusieurs reptiles.
Son climat est de type équatorial à quatre
saisons. Une grande saison sèche qui va de décembre à
mars, une petite saison sèche, une petite saison de pluie de mars
à mai, une grande saison de pluies de septembre à novembre. La
température y est élevée tout le long de l'année,
avec un maximum de 30°c. La moyenne oscille entre 23° et 25°.
Les précipitations y sont relativement abondantes 1500-2000m/an. Le sol
est de type ferralitique et se prête aux cultures des régions
chaudes et humides telles que les tubercules, les arachides, le maïs, le
sésame et plusieurs arbres fruitiers (avocats, manguiers, orangers,
etc.). La ville est arrosée de plusieurs cours d'eau donc les plus
importants sont : la Dja Dombé, le Lelengué, le
Koumé, le Toungou. Il faut ici signaler comme la plupart des villes
Camerounaises, que Bertoua est divisée en zone urbaine (au centre) et en
zone rurale (dans les périphéries).
I.2. Activités et structures
économiques : Les Chiffres Clés
Depuis l'époque coloniale jusqu'en 1985/1986,
l'activité économique à Bertoua était
rythmée par quatre principaux secteurs : l'agriculture et
l'agro-industrie, le transport et la fonction publique.
S'agissant de l'agriculture, les populations de Bertoua
pratiquent une gamme variée de cultures dans lesquelles on peut
distinguer : les cultures de rente (le café, le cacao et le tabac).
La pratique de ces cultures a connu un recul avec la crise économique et
la privatisation de la commercialisation ; les cultures vivrières
dont les principales spéculations sont le manioc (110 026) tonnes
en 1999/2000), suivi du plantain (20 320 tonnes), de l'arachide et le
maïs (les données sont celles de la Préfecture du
Lom et Djerem). L'élevage est une filière porteuse
à Bertoua et ses environs. Le cheptel est constitué de bovins
(11400), d'ovins (2890), de caprins (2700), de porcs (850), de poules (12600).
Tout ce secteur est crédité d'une valeur d'exploitation d'environ
1 milliard de FCFA. Il en est de même pour la pisciculture.
L'agriculture est une activité refuge des
personnes sans emploi. Elle est exercée dans la zone périurbaine
et dans la zone rurale. Les quartiers comme Birpondo, Mokolo IV, Tigaza, Enia
sont des anciennes zones agricoles. Cette agriculture est restée
traditionnelle avec une faible utilisation des intrants agricoles d'où
sa faible productivité. Quelques exploitations de moyenne importance
avec un mode d'exploitation semi intensive sont signalées. Les revenus
tirés des activités agricoles sont difficiles à
évaluer. Toutefois, les discussions avec certains agriculteurs
confirment leur niveau très bas et serviraient juste à satisfaire
les besoins de base.
La majorité des personnes à Bertoua pratique
l'agriculture et surtout la culture de la tomate, des choux, du haricot,
du poivron, du piment, etc. Selon les données de la Préfecture du
Lom et Djérem, ce secteur d'activités éprouve
d'énormes difficultés à savoir:
- les difficultés de commercialisation dues à
l'enclavement et au faible niveau d'organisation des planteurs. Par exemple, un
sac de maïs vendu à Bertoua à 6000 FCFA en mai 2001,
coûte 12000 FCFA sur les marchés de Yaoundé ;
- la disponibilité des intrants est liée
également au faible niveau d'organisation des producteurs et aux
capacités limitées des fournisseurs locaux : un sac de
Chlorure de Potassium de 50kg coûte 19000 FCFA à Bertoua (quand on
réussit à le trouver) et 13000 FCFA à
Yaoundé ;
- le faible niveau d'encadrement des producteurs et
l'insuffisance des crédits pour le secteur agricole ;
- l'indisponibilité des engins pour la
mécanisation des activités de labour.
Le secteur informel, comme dans toutes les autres grandes
villes du pays, a connu une explosion à Bertoua, conséquence de
la crise économique qui a sévi dans le pays. Il est
diversifié et concerne tous les secteurs d'activités tels :
la vente des produits vivriers frais et cuits, le commerce des produits
manufacturées, les quincailleries de rue, le pousse-pousse, la coiffure,
etc. Les données sur ce secteur n'ont pas pu être obtenues.
Toutefois, sur la base des données nationales, il emploierait environ
72% de la population active (Institut National de la Statistique
2002). Les activités du secteur informel à Bertoua se
déploient aux environs de la gare routière, au marché,
devant les commerces, les maisons, aux abords des routes, etc.
II. Approche Méthodologique
Cette partie traite des procédés
méthodologiques ayant été utilisés pour atteindre
les objectifs poursuivis par cette recherche. Ses articulations sont la
présentation du cadre de l'étude, le rappel des
hypothèses, la population de l'étude et la méthode
d'échantillonnage, la présentation des instruments de recherche,
la validation des instruments de recherche, la collecte des données et
la méthode d'analyse.
II.1. Rappel des Hypothèses
L'hypothèse générale de notre
étude est la suivante : Le traitement des ordures
ménagères aux fins de l'agriculture urbaine passe par la
participation des populations aux activités de
récupération et de valorisation des ordures.
Les hypothèses spécifiques
générées par cette hypothèse générale
sont :
- HS1 : la gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua est insuffisante en raison de
la quasi absence des connaissances en la matière et ce, malgré la
multitude des intervenants ;
- HS2 : l'utilisation des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source
de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation
des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi
à améliorer la productivité des cultures et la
santé publique ;
- HS3 : la participation des
populations à la pratique du compostage est le moyen de traitement des
ordures ménagères compatible au développement de
l'agriculture urbaine et périurbaine.
II.2. Description des variables
La variable dépendante est appréhendée
par le traitement des ordures ménagères aux fins de
l'agriculture. Elle est mesurée par : le degré de
participation et les revenus issus du traitement des ordures.
La variable indépendante est mesurée par la
participation des populations et des produits issus du traitement des ordures.
Elle se mesure par la connaissance des techniques de traitement, l'implication
des populations à la pratique du compostage, le type de culture, les
dépenses en intrants.
II.3. Population de l'étude et méthode
d'échantillonnage
Il sera question de présenter notre population
d'étude d'une part et le procédé employé pour
déterminer notre échantillon d'autre part.
II.3.1. Population cible
Il faut entendre par population de l'étude, ce groupe
de sujets auprès desquels le chercheur essaye de mener une enquête
dans le but d'apprendre quelque chose. Pour Ntom Bikono (2008,
43) citant Chauchat, la population de l'étude
ou population cible est : « L'ensemble des individus
auxquels s'applique l'étude statistique. Les limites de cette population
et ses caractéristiques sont définies en fonction des objectifs
de l'enquête »
Bertoua est une ville cosmopolite dans laquelle on trouve des
populations autochtones et allogènes. La population actuelle de Bertoua
est estimée à environs 700.000hbts, avec un taux d'accroissement
annuel de 10,2%. Ainsi, dans le cadre de notre étude, la population
cible est celle de la ville de Bertoua 1 et de Bertoua 2 ; il s'agit
notamment des ménages, et non des individus.
II.3.2. La taille de l'échantillon et la méthode
d'échantillonnage
Le choix de la méthode d'échantillonnage est
déterminé par l'incidence que celle-ci doit avoir sur la
représentativité des résultats, la fiabilité de
l'information résultant de l'étude et sur la validité des
conclusions. Pour le faire, il faudra choisir la méthode
d'échantillonnage et décider de la taille de
l'échantillon.
II.3.2.1.
Méthode d'échantillonnage
La détermination de notre échantillon est
motivée par les objectifs que nous nous sommes fixés dans notre
étude. Il est question de tirer de la population mère un certain
nombre de sujets qui la représente. C'est dans la population mère
qu'on prélève l'échantillon. Celui-ci est, comme le dit
Lièvre (1998, 84), « un
groupe d'individus extrait d'une population donnée, sous certaines
conditions, choisi de manière à ce que les conclusions de
l'étude qu'il subit puissent être généralisables
à l'ensemble de la population mère : en particulier, il faut
veiller à ce que toutes les situations dans lesquelles peuvent se
trouver les unités de la population mère soient présentes
dans l'échantillon ». Au sein de la population
déterminée, nous avons opté pour deux techniques
d'échantillonnage à savoir : la technique
d'échantillonnage par choix raisonné et l'échantillonnage
aréolaire.
Le choix raisonné tel que défini par
Grawitz (1996, 487) : « vise à faire
une sélection préalable au sein d'un groupe qui est bien
connu ». La technique d'échantillonnage par choix
raisonné s'est effectué à l'intérieur de chaque
strate des responsables des administrations. Ce mode d'échantillonnage
nous a permis de choisir les personnes les plus aptes à répondre
aux questions posées. Etant entendu que le sujet est suffisamment
spécifique. Mais aussi les personnes choisies sont celles qui disposent
des informations dont nous avons besoin.
L'échantillonnage aréolaire est une
méthode qui tient compte de la répartition géographique de
la population d'étude. Le souci est d'assurer la
représentativité de l'échantillon. Elle a consisté
dans le cadre de notre travail, à choisir les deux arrondissements,
à savoir Bertoua 1 et Bertoua 2. Nous avons ainsi ciblé cinq
quartiers notamment Ekombitié, Monou, Tigaza, Nkolbikon et Birpondo.
Dans cette perspective, l'on aboutit à l'attribution du même
nombre de questionnaires à tous les quartiers constituant une base de
sondage primaire au sein de laquelle un tirage aléatoire sera
effectué.
II.3.2.2. Echantillon
L'échantillon est donc une fraction
représentative d'une population ou d'un ensemble statistique. C'est la
proportion de sujets que le chercheur prendra en compte, par rapport à
une population mère, pour mener ses investigations. Notre
échantillon est fixé à 207 individus, reparti tel 200
ménages des quartiers Ekombitié, Monou, Nkolbikon, Tigaza et
Birpondo en fonction de la stratification sociale d'une part et d'autre part de
sept personnes responsables des structures présentés sur le
tableau ci-après :
Tableau 1 :
Répartition des responsables à enquêter
N°
|
Structures
|
Nombre
|
Effectif enquêté
|
1
|
Communes d'arrondissement de Bertoua 1&2
|
02
|
04
|
2
|
Délégation Départementale MINADER
|
01
|
01
|
3
|
Délégation Départementale MINEP
|
01
|
01
|
4
|
Délégation Départementale MINDUH
|
01
|
01
|
TOTAL
|
07
|
II.4. Présentation des instruments de
l'enquête
Pour réaliser ce travail de recherche, nous avons
utilisé plusieurs techniques empreintées des sciences sociales
dans la collecte des données. Nous avons eu recours à quatre
techniques de collecte des données, à savoir : l'observation
directe, la recherche documentaire, le questionnaire et les entretiens.
II.4.1. L'observation directe
Cette technique de collecte est utilisée pour cerner
une situation sociale bien précise. Elle nous a permis d'observer
l'environnement physique et social de la ville de Bertoua. C'est un premier
niveau d'approche du problème à étudier. Elle permet
souvent de saisir immédiatement les informations, en allant au contact
avec l'objet à analyser. Dans son ouvrage, Mace G.,
cité par Defouen Wadoum (2005, 42) dit
à cet effet que : « L'observation directe consiste,
pour un chercheur à observer directement son objet d'étude ou le
milieu dans lequel le problème se produit afin d'en extraire les
renseignements pertinents à sa recherche ». En ce qui
concerne notre recherche, nous avons effectué un ensemble de descentes
exploratoires dans les différents quartiers de l'arrondissement de
Bertoua 1 et Bertoua 2.
II.4.2. La recherche documentaire
La recherche documentaire nous a permis d'explorer les points
de vue de plusieurs auteurs qui nous ont précédés dans les
recherches sur les groupes humains en général. Ceci nous a permis
de saisir leur contribution, afin de pouvoir à notre tour élargir
les horizons. Nous avons ainsi parcouru des centres de documentation comme ceux
du CDDR de Yaoundé, les bibliothèques de l'INJS, de
l'Université de Yaoundé 1 et de l'IFORD pour ne citer que ces
cas.
II.4.3. Le questionnaire
Le questionnaire est un instrument de collecte des
données quantitatives. Selon Ghiglione et. Matalon (1978,
98), le questionnaire « est un instrument rigoureusement
standardisé à la fois dans le texte des questions et dans leur
ordre. Dans le but d'assurer la comparabilité des réponses de
tous les sujets, les questions doivent être posées de la
même façon ». Le questionnaire nous a permis
d'actualiser les données recueillies par les autres instruments de
collecte des données. Dans sa forme, notre questionnaire est
composé des questions fermées, des questions semi fermées
ou semi-ouvertes et des questions ouvertes.
II.4.3.1.
Présentation du questionnaire avant la validation
La version initiale du questionnaire est constituée de
quatre rubriques qui portent sur l'identification du répondant, la
gestion des ordures, le compost source de richesse et la stratégie
d'amélioration du traitement des ordures.
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
MINISTERE DES SPORTS ET DE L'EDUCATION PHYSIQUE
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE
DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION
DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION
REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace - Work - Fatherland
MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION
NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS
DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH
DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION
DEPARTMENT OF MANEGEMENT
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES
Le questionnaire qui vous est proposé s'inscrit dans
le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation,
sur le thème : «Le traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la
ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissant de
l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en
vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui
demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à
des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et
sincère collaboration.
NB. Cocher la réponse dans
la case correspondante à la question posée.
I. IDENTIFICATION
Est-ce que Bertoua est votre lieu de résidence
habituelle ? Oui Non
Depuis combien de temps ? 5-10
10-15 15-20 plus de 20 depuis toujours
Dans quel quartier
résidez-vous ?.....................................................................................................
Avez-vous jamais pensé faire de l'agriculture en
milieu urbain ? Oui Non
II : GESTION DES ORDURES
1. / Après avoir nettoyé votre
concession où jetez-vous vos ordures ?
Bac à ordures broussaille jardin
les caniveaux
autres........................
2. / Une fois les ordures collectées, qui va
les jeter ?
Père mère les
enfants
autres..........................................
3. / A Quelle distance se trouve le bac à
ordures de la concession ?
A 100m à 200m à 500m
n'existe pas
autres................................
4. / Avez-vous une idée de ce que c'est que
"traiter les ordures" Oui Non
5. / De quoi s'agit-il ?
Décharge enfouissement brûler
recyclage autres............................
6. / Combien de fois les services communaux
ramassent-ils les ordures ?
Une fois par jour une fois les deux jours
une fois par semaine
Autres(à
préciser)..................................................................................................
7. / Avez-vous déjà été
sollicité par une structure de pré collecte ?
Oui Non
Si Oui, comment s'appelle t-elle ?
.........................................................................
8. / Comment êtes-vous
considéré par les responsables communaux en charge du
traitement des ordures ? Partenaires Acteurs
Autres.............................................
9. / Dans quelle(s) opération(s) avez-vous
déjà pris part ?
Le jeudi administratif opération quartiers
propres campagne nationale d'hygiène et salubrité
autres à
préciser.......................................................................................
III : COMPOST, SOURCE DE
RICHESSE
10. / Bien que vivant en ville, pratiquez-vous de
l'agriculture ? Oui Non
11. / Comment avez-vous acquis votre parcelle de terrain
sur laquelle vous cultivez ?
Héritage achat don
location autres....................
12. / quels produits cultivez-vous ?
Macabo tubercules plantain
tomate haricot arachide
légumes
autres...........................................................................................................................................
13. / Quels types d'intrants agricoles utilisez-vous pour
vos cultures ?
Engrais chimiques Engrais organiques (fumier, compost)
Produits phytosanitaires
autres..................................................................
14. / Lequel de ces produits naturels utilisez vous
également ?
Fumier compost fientes de lisiers des animaux
autres...........................
15. / Comment est-ce que vous vous l'appropriez ?
En utilisant mes ordures
En allant les récupérer à la poubelle
En allant à la décharge autres
.....................
16. / Si tel est le cas avez-vous des facilités
pour obtenir ces ordures ? Oui Non
17. / Si Oui
lesquelles ?.......................................................................................................................
IV : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT
DES ORDURES
18. / Quelle est la nature de vos rapports avec les
structures en charge de la collecte des ordures ?
Collaboration absence de collaboration.
autres.........................................
19. / Selon vous quels sont les intervenants dans la
gestion des ordures ?
Commune populations MINDUH MINEPN
Associations ONG
20. / Comment juger vous l'implication des populations
dans la gestion des ordres
Suffisante insuffisante
autre......................................................
21. / Que peut-on faire pour que les populations soient
impliquées dans le traitement des
ordures ?................................................................................................................................................
................................................................................................................................................................
II.4.5. L'entretien
L'entretien est un outil de collecte des données
qualitatives. Ghiglione et Matalon (1978, 59)
le définissent comme : « une conversation ayant
un but ». par entretien dans cette étude, nous entendons
des conversations que nous avons menées avec les responsables de
certains services techniques en charge de la gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua. Il s'est agit d'aborder
certains responsables pour enrichir notre base de données sur la
question de traitement des ordures et l'agriculture urbaine et
périurbaine. L'entretien présente l'avantage d'être
suffisamment large pour englober une grande partie du thème de
l'étude. Il existe deux variantes : l'entretien non directif au
cours du quel l'enquêté est libre de parler du thème selon
sa sensibilité personnelle, et l'entretien semi directif au cours du
quel l'enquêteur élabore un guide d'entretien à l'intention
de l'enquêté. Ce guide relève les aspects sur les quels
l'enquêteur veut obtenir les réactions de l'enquêté.
Nous procèderons par des entretiens semi-directifs et
des entretiens informels. A l'aide de ces deux instruments, nous serons
à mesure de voir comment les informations données par
l'enquêté nous permettront de vérifier nos
hypothèses spécifiques et notre hypothèse
générale.
Un guide d'entretien identique a été
adressé à tous les responsables communaux et des services
administratifs déconcentrés de la ville, intervenant dans la
filière de la gestion des ordures ménagères. Ce guide
avant validation se présente comme suit : (aller à la page
suivante).
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GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES
DU SERVICE D'HYGIENE DES COMMUNES D'ARRONDISSEMENT
DE BERTOUA 1 & BERTOUA 2 ET AUX DELEGUES
DEPARTEMENTAUX DU MINDUH, MINEPN, MINADER
I : GESTION DES ORDURES
1. Quelles sont les actions concrètes que vous menez en
termes de traitement des ordures ?
2. Quelles sont les difficultés que vous rencontrez
dans l'exercice de cette mission ?
II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE
3. Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le
compostage ?
4. Les vivres issus d'un sol enrichi par le compost sont-ils
de bonne qualité ?
5. Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures
récupérées et recyclées (compost) pour le
développement de l'agriculture urbaine ?
III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT
DES ORDURES
6. Existe-t-il des unités de compostage dans votre
arrondissement ?
7. Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des
rapports que vous entretenez avec les autres structures ?
8. Que peut-on faire pour que les populations soient
impliquées dans le traitement des ordures ?
II.5. Validation des instruments de collecte
Un instrument de collecte des
données n'est fiable que lorsqu'il a subi un test de validation. Ainsi,
pour Van Der Maren(1999), il est nécessaire de
procéder à la validation des instruments de collecte de
données pour leurs conférer les qualités
méthodologiques nécessaires.
II.5.1. Processus de
validation des instruments
Le processus de validation des instruments a été
fait en deux étapes : une première qui s'est faite à
l'interne et une seconde à l'externe. Elles ont permis de rechercher les
qualités métrologiques des différents instruments,
c'est-à-dire si les questions posées nous permettaient d'obtenir
les réponses appropriées.
II.5.2. Validation à l'interne
La validation à l'interne concerne la structuration des
questions, la formulation, la cohérence, la pertinence et la
densité. Cette démarche a pour but de vérifier la
concordance entre nos idées et la réalité qui se
présentait sur le terrain. Pour y parvenir, les premières
versions du questionnaire et du guide d'entretien accompagnées d'une
lettre de validation ont été remises à des personnes
expérimentées en matière de recherche. Il s'est agit de
deux enseignants d'université, d'un Ingénieur Agronome et d'un
statisticien.
II.5.3. Validation à l'externe
Il s'est agit d'aller auprès d'une population cible
présentant les mêmes caractéristiques et de procéder
à un pré-test du questionnaire. Grâce à cet
exercice, l'applicabilité des outils de collecte a été
vérifiée. L'objectif dudit exercice était d'examiner
si :
o les questions étaient facilement comprises par les
personnes interviewées ;
o les questions étaient correctement
interprétées par les ménages;
o le modèle du questionnaire permettait un traitement
informatique des données.
II.5.4. Synthèse des
rétroactions des Experts
Tableau
2 : Synthèse rétroaction sur le questionnaire
adressé aux populations
|
Changements proposés par l'expert
|
Expert A
|
- Numéroter toutes les questions en commençant
par l'identification
- Q2 retirer les tranches d'âge et
remplacer par deux cases vides
-Q6 modifier les modalités et les
remplacer par enfants, parents, domestique, tout le monde de la
maison ;
|
Expert B
|
-Q8 remplacer avez-vous une idée par
connaissez-vous ce que c'est que traiter les ordures ?
- Q10 supprimer les valeurs et les remplacer
par une case pouvant contenir au moins deux chiffres ; et reformuler la
question de la manière suivante : combien de fois par mois les
services communaux ramassent-ils les ordures ?
|
Expert C
|
- revoir la présentation du questionnaire et le rendre
plus lisible
- Q14 insérer un saut en cas de
réponse négative de Q14 à Q 22
-Q18 utiliser des expressions
compréhensibles par la cible. Remplacer la valeur fientes de lisiers des
animaux par excréments des animaux ;
-Q23 définir les sigles MINDUH,
MINEPN, MINADER.
|
Tableau 3 :
Synthèse rétroaction sur le guide d'entretien adressé aux
responsables des structures
|
Changements proposés par l'expert
|
Expert A
|
- Q4 retirer cette question du guide
d'entretien commun des responsables de structure et la conserver uniquement
pour l'entretien avec les responsables du MINADER
- ajouter les questions suivantes à la
rubrique III :
- quels sont les types de compost utilisés en
agriculture ?
- le compost améliore t-il la structure du sol et la
productivité agricole ?
- quelle appréciation faites-vous des produits issus de
l'utilisation du compost ?
|
Après leur validation par les quatre personnes ressources
et la prise en compte des remarques du pré-test, nos instruments ont
finalement été adressés à la cible. Ces instruments
validés se présentent comme suit :
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DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH
DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION
DEPARTMENT OF MANEGEMENT
Yaoundé, le
BEMB Casimir Geoffroy
Elève Conseiller Principal
de Jeunesse et d'Animation
INJS - B.P. :1016
Tél. : 77 65 72 43
LETTRE DE VALIDATION DES INSTRUMENTS DE COLLECTE DES
DONNEES
Objet : Validation des
instruments
de collecte des données.
Madame /Monsieur,
Dans le cadre de notre recherche de fin de formation dont le
thème est « Le traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la
ville de Bertoua », nous avons proposé les
instruments de collecte des données ci-joints, dans l'optique de
recueillir des informations utiles permettant de faire avancer notre
étude.
Il s'agit d'un questionnaire adressé aux populations
d'une part et d'un guide d'entretien identique proposé aux responsables
en charge du traitement des ordures ménagères d'autre part.
Toutefois, nous pensons que ces instruments ne pourront
être validés que si vous y portez un regard critique compte tenu
de votre notoriété en matière de recherche. C'est pourquoi
nous vous prions de bien vouloir répondre au questionnaire de
validation ci-joint, étant entendu que son exploitation nous permettra
de mieux structurer nos instruments de collecte pour les rendre plus fiables et
plus pratiques.
Nous vous remercions sincèrement pour votre
collaboration. /-
BEMB Casimir Geoffroy
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DEPARTMENT OF MANEGEMENT
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DE LA
DELEGATION DEPARTEMENTALE DU MINADER
Le guide d'entretien qui vous est proposé s'inscrit
dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de
formation, sur le thème : «Le traitement des
ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine
dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons
reconnaissants de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa
réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les
informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront
utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions
pour votre franche et sincère collaboration.
I : GESTION DES ORDURES
Quelles sont les actions concrètes que vous menez en terme
de traitement des ordures ?
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
l'exercice de cette mission ?
II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE
Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le
compostage ?
Le compost améliore-t- il le sol et la
productivité ?
Quelle appréciation faites-vous des produits issus de
l'utilisation du compost ?
Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures
récupérées et recyclées (compost) pour le
développement de l'agriculture urbaine ?
III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES
ORDURES
Existe-t-il des unités de compostage dans votre
arrondissement ?
Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des rapports
que vous entretenez avec les autres structures ?
Que peut-on faire pour que les populations soient
impliquées dans le traitement des ordures ?
REPUBLIQUE DU CAMEROUN
Paix - Travail - Patrie
MINISTERE DES SPORTS ET DE L'EDUCATION PHYSIQUE
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE
DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION
DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION
REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace - Work - Fatherland
MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION
NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS
DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH
DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION
DEPARTMENT OF MANEGEMENT
GUIDE D'ENTRETIEN ADRESSE AUX RESPONSABLES DU SERVICE
D'HYGIENE DES COMMUNES D'ARRONDISSEMENT DE BERTOUA 1 & BERTOUA 2 ET AUX
DELEGUES DEPARTEMENTAUX DU MINDUH, MINEPN.
Le guide d'entretien qui vous est proposé s'inscrit
dans le cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de
formation, sur le thème : «Le traitement des
ordures ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine
dans la ville de Bertoua ». Nous vous serons
reconnaissants de l'attention que vous voudrez bien accorder à sa
réalisation en vous prêtant à cet entretien dont les
informations, qui demeureront confidentielles et anonymes, ne seront
utilisées qu'à des fins académiques. Nous vous remercions
pour votre franche et sincère collaboration.
I : GESTION DES ORDURES
Quelles sont les actions concrètes que vous menez en terme
de traitement des ordures ?
Quelles sont les difficultés que vous rencontrez dans
l'exercice de cette mission ?
II : COMPOST, SOURCE DE RICHESSE
Pouvez-vous nous donner votre vision de ce qu'est le
compostage ?
Quels sont les opportunités qu'offrent les ordures
récupérées et recyclées (compost) pour le
développement de l'agriculture urbaine ?
III : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT DES
ORDURES
Existe-t-il des unités de compostage dans votre
arrondissement ?
Quels sont vos partenaires et quelle est la nature des rapports
que vous entretenez avec les autres structures ?
Que peut-on faire pour que les populations soient
impliquées dans le traitement des ordures ?
REPUBLIC OF CAMEROUN
Peace - Work - Fatherland
MINISTRY OF SPORTS AND PHYSICAL EDUCATION
NATIONAL INSTITUTE OF YOUTH AND SPORTS
DIRECTORATE OF STUDIES, INTERNSHIP AND RESEARCH
DIVISION OF SCIENCES AND TECHNIQUES OF ANIMATION
DEPARTMENT OF MANEGEMENT
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Paix - Travail - Patrie
MINISTERE DES SPORTS ET DE L'EDUCATION PHYSIQUE
INSTITUT NATIONAL DE LA JEUNESSE ET DES SPORTS
DIRECTION DES ETUDES, DES STAGES ET DE LA RECHERCHE
DIVISION DES SCIENCES ET TECHNIQUES DE L'ANIMATION
DEPARTEMENT D'ADMINISTRATION ET GESTION
QUESTIONNAIRE ADRESSE AUX MENAGES
Le questionnaire qui vous est proposé s'inscrit dans le
cadre de la rédaction de notre mémoire de fin de formation, sur
le thème : «Le traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine dans la
ville de Bertoua ». Nous vous serons reconnaissants de
l'attention que vous voudrez bien accorder à sa réalisation en
vous prêtant à cet entretien dont les informations, qui
demeureront confidentielles et anonymes, ne seront utilisées qu'à
des fins académiques. Nous vous remercions pour votre franche et
sincère collaboration.
NB. Veuillez cocher et remplir la réponse dans
la case correspondante à la question posée.
N°.../.../..../
I. IDENTIFICATION
1. / Dans quel quartier
résidez-vous ?.....................................................................................................................
2. / Est-ce que Bertoua est votre lieu de
résidence habituelle ? Oui
Non
3. / Depuis combien de temps ?
Nombre d'année
4. / Avez-vous jamais pensé faire de l'agriculture
en milieu urbain ? Oui Non
II : GESTION DES ORDURES
5. / Après avoir nettoyé votre concession
où jetez-vous vos ordures ?
Bac à ordures
Broussaille
Caniveaux
Jardin
Autres.................................................................................................................................
6. / Une fois les ordures collectées, qui va les
jeter ?
Parents
Enfants
Tous les résidents de la maison.
Domestique
Autres..................................................................................................................................
7. / A Quelle distance se trouve le bac à
ordures de la concession ?
A 100m
A 500m
A 200m
N'existe pas
Autres..................................................................................................................................
8. / Avez-vous une idée de ce que c'est que
"traiter les ordures" Oui Non
9. / De quoi s'agit-il ?
Décharge
En brûlant
Enfouissement
Recyclage
Autres (à
préciser)......................................................................................................................
10. / Combien de fois par mois les services communaux
ramassent-ils les ordures ?
11. / Avez-vous déjà été
sollicité par une structure de pré collecte ?
Oui Non
Si Oui, comment s'appelle t-
elle ?..............................................................................................................
12. / Comment êtes-vous
considéré par les responsables communaux en charge du
traitement des ordures ?
Partenaires
Acteurs
Autres...................................................................................................................................
13. / A quelle opération avez-vous
déjà pris part ?
Le jeudi administratif
Opération quartiers
propres
Campagne nationale d'hygiène et salubrité
Autres à
préciser.............................................................................................................................
III : COMPOST, SOURCE DE
RICHESSE
14. / Bien que vivant en ville, pratiquez-vous de
l'agriculture ? Oui Non
Si la réponse à cette question
est « NON », passez à la question
22
15. / Comment avez-vous acquis votre parcelle de terrain
sur laquelle vous cultivez ?
Héritage
Don
Achat
Location
Autres...............................................................................................................................................
16. / Quels produits cultivez-vous ?
Macabo
Tubercules
Haricot
Plantain
Arachide
Tomate
Légumes
Autres.......................................................................................................................................................................
17. / Quels types d'intrants agricoles utilisez-vous pour
vos cultures ?
Engrais chimiques
Produits phytosanitaires
Engrais organiques
Autres....................................................................................................................................
18. / Lequel de ces produits naturels utilisez vous
également ?
Fumier
Compost
Excréments des animaux
Autres à préciser
......................................................................................................................
19. / Comment est-ce que vous vous l'appropriez ?
En utilisant mes ordures
En allant à la décharge
En allant les récupérer à la poubelle.
Autres....................................................................................................................................
20. / Si tel est le cas avez-vous des facilités
pour obtenir ces ordures ? Oui Non
21. / Si Oui
lesquelles ?...............................................................................................................................................
IV : STRATEGIES D'AMELIORATION DU TRAITEMENT
DES ORDURES
22. / Quelle est la nature de vos rapports avec les
structures en charge du traitement des ordure ?
Collaboration
Absence de collaboration.
Autres (à
préciser)......................................................................................................................
23. / Selon vous quels sont les intervenants dans la
gestion des ordures ?
Populations
Associations
Communes d'arrondissement
Organisations Non Gouvernementales
Ministère du Développement Urbain et de l'Habitat
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la
Nature
24. / Comment juger vous l'implication des populations
dans la gestion des ordres ?
Suffisante
Insuffisante
Autres (à
préciser)...............................................................................................................................................
25. / Que peut-on faire pour que les populations soient
impliquées dans le traitement des
ordures ?............................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................................
II.5.5. Procédure d'administration des instruments de
collecte
L'administration de notre questionnaire parfois simulée
sous forme de guide d'entretien avec notre population cible s'est
déroulée en deux étapes.
Une prise de contact qui nous a permis à la fois :
v de briser certaines susceptibilités au sein des
populations et d'étudier le terrain ;
v de recenser des personnes susceptibles de nous donner la bonne
information
v de mobiliser des personnes capables de nous aider (personnes
relais).
L'administration des questionnaires et les entretiens
proprement dits se sont déroulés individuellement (enquête
témoin), dans le double but de ne pas perdre les questionnaires, puis de
vérifier la validité des informations obtenues.
Par ailleurs, nous avons utilisé des personnes relais
pour la réalisation de notre enquête. C'est ainsi que le Chef
Service du développement Communautaire MINADER de Bertoua et Monsieur
BETI V Jonathan, étudiant en psychologie à
l'université de Yaoundé I ont respectivement administré 22
et 35 questionnaires aux populations de la localité.
II.6. Période de l'enquête de terrain
L'enquête proprement dite s'est déroulée
pendant deux semaines c'est-à-dire du 03 au 19 mai 2009. Pendant cette
période, il s'est agi du remplissage du questionnaire, de la conduite
des entretiens et de l'observation directe.
II.7. Méthode d'analyse des données
Les instruments de collectes que nous avons utilisés
nous conduisent à l'utilisation deux procédés
d'analyse : l'analyse des contenus et l'analyse statistique.
II.7.1. L'analyse des contenus
Gaumont (2002, 99) définit l'analyse
de contenu comme « un ensemble de technique qui permet
d'étudier de manière systématique et rigoureuse le contenu
manifeste ou latent d'un document pour en déterminer objectivement les
éléments significatifs ». Ainsi définie,
elle permet d'identifier les thématiques liées aux sujets et de
les analyser. On recherche également à identifier
l'idéologie qui sous-tend la pensée de la personne
interrogée. L'analyse des contenus se justifie par le fait que les
données collectées ne sont pas toujours parlantes. Il faut les
soumettre au questionnement afin de leur trouver une valeur qui puisse
permettre de les exploiter soit en vérifiant les hypothèses, soit
de les infirmant.
II.7.2. L'analyse statistique
L'analyse statistique est une méthode qui s'accommode
avec le traitement des données quantitatives. Gaumont (2002,
106) la définit comme une méthode permettant de
« traiter les informations recueillies en tenant compte de la
nature des problèmes posés dans l'étude et de la nature
des données. Elle s'applique sur des données
numériques : les informations recueillies sont traduites en des
suites de nombres correspondant chacun aux modalités de
réponses ». Dans une variable quantitative, les nombres
correspondent à une mesure vraie définissant une grandeur.
L'analyse statistique nous a permis d'établir des relations entre
certaines variables des hypothèses et les données
collectées. Elle a concerné les questionnaires.
Les données ont été saisies dans le
"logiciel SPSS 13.0" et vérifiées une
fois de plus. Le choix de ce logiciel s'explique par la possibilité
qu'il offre de procéder à des contrôles lors de la saisie
de données. Les données ont été
présentées sous forme de tableau et de figure.
II.8. Résultats attendus
Au terme de l'étude sur le traitement des ordures et
l'agriculture urbaine et périurbaine, les résultats suivants
sont attendus :
· amener les autorités municipales et les
populations à une meilleure gestion des ordures ménagères
dans la ville de Bertoua ;
· identifier les opportunités du traitement des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (compost) sur l'agriculture urbaine pour
l'épanouissement des populations ;
· envisager une stratégie de traitement des
ordures ménagères compatible avec des préoccupations de
développement de l'agriculture urbaine et périurbaine (AUP).
Les deux pages qui suivent (en format paysage),
présentent le tableau synoptique du sujet. Il présente les
rapports entre les différentes variables de l'étude, les
instruments de collecte de données et les méthodes d'analyse de
données.
Tableau : Tableau
synoptique des hypothèses, variables, indicateurs, modalités et
Instruments de collecte et de traitement
Objectif général
|
Question générale
|
Hypothèse générale
|
Variables
|
Modalités
|
Outil de collecte de données
|
Outil d'analyse de données
|
Amener les populations à récupérer et
valoriser les ordures ménagères aux fins de développement
d'une agriculture urbaine et périurbaine dans la ville de Bertoua
|
Comment peut-on amener les populations à envisager le
traitement des ordures ménagères pour des fins de
l'agriculture urbaine dans la ville de Bertoua?
|
Le traitement des ordures ménagères aux
fins de l'agriculture urbaine passe par la participation des populations aux
activités de récupération, de valorisation des ordures et
de vulgarisation de la technique du compostage
|
V.D : Traitement des ordures
ménagères aux fins de l'agriculture
|
Insuffisant
|
Exploitation de documents, entretiens et questionnaire
|
Analyse de contenu et analyse statistique
|
V.I : Participation des populations au
processus de gestion des ordures.
|
Faible
|
Entretiens
Questionnaires
|
Analyse de contenu et analyse statistique
|
Objectifs spécifiques
|
Questions spécifiques
|
Hypothèses spécifiques
|
Variables
|
Modalités
|
Outil de collecte de données
|
Outil d'analyse de données
|
Amener les autorités municipales et les populations
à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la
ville de Bertoua
|
Qu'est ce qui explique les insuffisances observées en
matière de gestion des ordures ménagères dans la ville de
Bertoua ?
|
La gestion des ordures ménagères dans
la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des
connaissances en la matière et ce, malgré la multitude des
intervenants
|
V.D : Traitement des ordures
ménagères aux fins de l'agriculture
|
Insuffisant
|
Exploitation de documents, entretiens et questionnaire
|
Analyse de contenu et analyse statistique
|
V.I : Connaissance des techniques de
traitement, et participation des populations
|
Faible
|
Entretien
Questionnaire
|
Analyse statistique et analyse de contenu
|
Identifier les opportunités du traitement des ordures
ménagères récupérées et recyclées
(compost) sur l'agriculture urbaine pour l'épanouissement des
populations
|
En quoi le traitement des ordures ménagères peut-il
contribuer à l'amélioration des conditions de vie des populations
de Bertoua ?
|
L'utilisation des ordures ménagères
récupérées et recyclées (le compost) dans les
exploitations agricoles est une source de richesse contribuant non seulement
à sécuriser l'alimentation des populations urbaines à
travers la fertilisation des sols, mais aussi à améliorer de la
productivité des cultures et la santé publique
|
V.D : Revenus issus du traitement des
ordures
|
insuffisant
|
Exploitation de documents, entretiens et questionnaire
|
Analyse de contenu
Analyse statistique
|
V.I : connaissance des techniques de
traitement des ordures
|
Faible
|
Entretiens
|
Analyse de contenu
|
Envisager une stratégie de traitement des ordures
ménagères compatible avec des préoccupations de
développement de l'agriculture urbaine et périurbaine
|
Comment envisager le traitement des ordures
ménagères afin qu'il soit compatible avec les
préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine ?
|
La participation des populations à la pratique
du compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères
compatible au développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine
|
V.D : Traitement des ordures
ménagères aux fins de l'agriculture
|
Efficace
|
Exploitation de documents, entretiens et questionnaire
|
Analyse statistique
Analyse de contenu
|
V.I : Implication des populations à
la pratique du compostage
Formations
|
Élevé
|
Entretiens
Questionnaire
|
Analyse statistique
Analyse de contenu
|
CHAPITRE III : PRESENTATION
ET ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE
Chapitre
III : PRESENTATION ET ANALYSE DES DONNEES DE
L'ENQUETE
Ce chapitre présente les résultats obtenus
à la suite de l'enquête de terrain. Ils sont décrits sous
forme de tableaux simples et de graphiques à l'intérieur desquels
on peut identifier la variable étudiée, le quartier, l'effectif
et le pourcentage. Les données des tableaux sont
complétées par les résultats des entretiens et de
l'observation directe.
I. Résultats de l'observation
directe
Au terme de notre descente sur le terrain, nous avons
constaté que le problème de collecte et de traitement des ordures
est réel. En effet, nous avons dénombré plus de 26
décharges d'ordures sauvages dans les quartiers ayant été
sélectionnés. Les quartiers Monou et Tigaza sont ceux qui
éprouvent de nombreuses difficultés à éliminer les
déchets. La collecte des ordures est assurée par deux
associations.
Aussi avons-nous constaté que l'agriculture urbaine est
assez développée dans la ville. A notre avis près de 80%
de concessions ont un jardin aux alentours. Cette activité est
pratiquée pour subvenir aux besoins quotidiens.
II. Résultats des entretiens
A l'issue des entretiens, il y a lieu de retenir des
responsables communaux que les communes ne s'occupent que de la collecte des
déchets sur les grands axes de la ville. Quant au traitement des ordures
ménagères, une décharge existe au quartier Mokolo IV, bien
qu'elle soit déjà pleine. Actuellement, les communes et la
Délégation Départementale de l'Environnement et de la
Protection de la Nature oeuvrent ensemble pour la création d'une
nouvelle décharge à Ganké dans la zone
périphérique de la ville. Les communes apportent également
un appui aux structures privées de pré-collecte à travers
l'octroi des bacs à ordures. Ces structures collectent les ordures de
ménages moyennant de mille ou deux mille francs le mois. Cependant, les
responsables communaux affirment rencontrer d'énormes difficultés
dans l'exercice de leurs missions. Il s'agit entre autres du manque de
matériels roulants pour la collecte et le ramassage porte à
porte, le ramassage irrégulier des ordures et l'accroissement de la
population urbaine, le personnel vieillissant de la commune, l'absence des
moyens financiers pour s'acheter les grands bacs à ordures, le mauvais
état des voies de dessertes, le non respect de la législation en
termes d'assainissement, l'incivisme et l'analphabétisme d'une tranche
de la population, etc.
S'agissant de la connaissance et la pratique du compostage,
il ressort que le compost a une vertu fertilisante des sols. Aussi bien le
personnel de la Délégation départementale du MINADER que
les agriculteurs, tous reconnaissent les effets fertilisations du compost. Ce
constat a été fait en comparant un sol naturel et un sol enrichi
par le compost à travers la qualité des produits. Aussi, a-t-il
relevé que l'utilisation du compost à base d'ordures
ménagères en agriculture améliore la structure du sol en
élément nutritif et par voie de conséquence la
productivité des cultures .On peut dès lors penser à une
bonne utilisation du compost par les acteurs de la petite agriculture urbaine.
Le compost constitue ainsi un input nécessaire à l'augmentation
de la productivité des activités de jardinage et milite pour le
développement de l'agriculture biologique.
Dans le même ordre d'idées, les produits issus
d'un sol enrichi par le compost à base d'ordures ménagères
sont de bonne qualité. Il convient cependant de dire qu'un produit peut
être en apparence de bonne qualité alors qu'au plan
génétique, il est rempli de gènes pathogènes. Seul
un contrôle sanitaire du produit au niveau des laboratoires peut
véritablement attester de la bonne qualité d'un produit. Il faut
également relever que le compost est une source de richesse dans la
mesure où son conditionnement permet de résorber le chômage
et de lutter contre la pollution urbaine. Ce produit est rare dans la ville de
Bertoua et n'est produit que par certains particuliers isolés.
Hors mis de la Délégation Départementale
de l'Environnement et de la Protection de la Nature qui intervient dans la
majorité des activités d'assainissement urbain, les autres
départements ministériels concernés n'entretiennent qu'une
simple collaboration avec les communes d'arrondissement. Enfin, les
différents responsables rencontrés pensent que l'implication des
populations dans le circuit du traitement des ordures ménagères
ne serait plus perceptible que si, des campagnes de sensibilisation sont
intensifiées et faites de concert avec les chefs de quartier. La
vulgarisation des techniques de traitement tel celle du compostage permettrait,
la récupération et la valorisation communautaire de la
matière organique.
III. Résultats des données du
questionnaire
Cette partie est consacrée à la
présentation des résultats des caractéristiques
d'identification des répondants, de la rubrique 2 gestion et traitement
des ordures, de la rubrique 3 compost une source de richesse et de la rubrique
4 stratégie d'amélioration du traitement des ordures.
Rubrique O :
Identification
Tableau 4 :
Répartition des répondants selon les quartiers de
résidence
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
Effectifs
|
40
|
40
|
40
|
40
|
40
|
200
|
Fréquence %
|
20
|
20
|
20
|
20
|
20
|
100%
|
Comme nous l'avons mentionné au niveau de la
détermination de l'échantillon, les données du tableau 4
révèlent que les répondants du questionnaire ont un
même pourcentage à savoir 20%. Ceci à l'effet de donner les
mêmes chances à tous les ménages des quartiers retenus pour
l'enquête.
Figure 6 :
Répartition des répondants selon leur résidence
habituelle
Il ressort de la lecture de cette Figure 6 que 96,5% des
répondants résident habituellement dans la ville de Bertoua.
Cependant les sept répondants soit 3,5% qui ont déclaré ne
pas résider dans la ville explique qu'ils travaillent hors de Bertoua et
n'effectuent que des petits séjours à dans la ville.
Figure 7:
Répartition des répondants selon le nombre d'années
passées dans la ville de Bertoua
La Figure 7 montre que 35,5% des répondants ont
déjà passé plus de cinq ans dans la ville et s'y sont
déjà installés. Aussi devons-nous le souligner, 20,5% des
répondants ont passé plus de vingt ans dans la ville et 18,5% ont
passé au moins onze ans à Bertoua.
Tableau 5 :
Répartition des répondants selon l'idée de faire
l'agriculture en milieu urbain.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
28
|
14
|
33
|
16,5
|
27
|
13,5
|
32
|
16
|
28
|
14
|
148
|
74
|
Non
|
12
|
6
|
7
|
3,5
|
13
|
6,5
|
8
|
4
|
12
|
6
|
52
|
26
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
Le tableau ci-dessus met en lumière, l'idée des
répondants de faire de l'agriculture en milieu urbain, soit 74% contre
26% qui ne comptent pas le faire. Cela traduit le fait que dans les villes des
pays en voie de développement, les ménages ont une forte
propension à faire de l'agriculture vivrière pour subvenir aux
besoins familiaux.
Rubrique 1 : Gestion et
traitement des ordures ménagères
Tableau 6 :
Répartition des répondants selon le lieu de rejet des ordures
ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Bac à ordures
|
13
|
5,4
|
14
|
5,8
|
5
|
2,1
|
7
|
2,9
|
4
|
1,6
|
43
|
17,8
|
Caniveaux
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
1
|
0,4
|
0
|
0
|
1
|
0,4
|
Broussaille
|
19
|
7,9
|
18
|
7,4
|
23
|
9,5
|
21
|
8,8
|
26
|
10,7
|
107
|
44,2
|
jardin
|
1
|
0,4
|
0
|
0
|
3
|
1,2
|
3
|
1,2
|
4
|
1,7
|
11
|
4,5
|
Poubelle
|
3
|
1,2
|
10
|
4,1
|
20
|
8,3
|
10
|
4,1
|
10
|
4,1
|
53
|
21,9
|
Grand fumier
|
7
|
2,9
|
6
|
2,5
|
4
|
1,7
|
3
|
1,2
|
7
|
2,9
|
27
|
11,2
|
Total
|
43
|
17,8
|
48
|
19,8
|
55
|
22,8
|
45
|
18,6
|
51
|
21
|
242
|
100%
|
De ce tableau, il se dégage que le lieu
d'élimination des ordures ménagères le plus prisé
est la broussaille, avec 44,2%. Par ailleurs, 21,9% jettent leurs ordures dans
les décharges sauvages du quartier, 17,8% ont des bacs à ordures
fournis par les structures de pré-collecte, 11,2% possèdent un
grand fumier et 4,5% déversent les ordures dans le jardin, 0,4 affirment
qu'ils jettent les ordures dans les caniveaux.
Tableau 7 :
Répartition des répondants selon les personnes chargées de
l'évacuation des ordures ménagères dans les
ménages.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Parents
|
5
|
2,5
|
1
|
0,5
|
7
|
3,5
|
5
|
2,5
|
8
|
4
|
26
|
13
|
Domestiques
|
5
|
2,5
|
6
|
3
|
1
|
0,5
|
1
|
0,5
|
0
|
0
|
13
|
6,5
|
Enfants
|
22
|
11
|
24
|
12
|
17
|
8,5
|
21
|
10,5
|
11
|
5,5
|
95
|
47,5
|
Tout le monde du ménage
|
8
|
4
|
9
|
4,5
|
15
|
7,5
|
13
|
6,5
|
21
|
10,5
|
66
|
33
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100
|
D'après ce tableau, l'évacuation des ordures dans
les ménages enquêtés est assurée par les enfants
soit 47,5%, les 33% représentent la proportion d'évacuation
effectuée par tous les résidents de la maison, les parents
représentent 13% et 6,5% de domestiques évacuent les ordures. Ce
tableau laisse transparaître comme dans toutes les grandes que
l'évacuation des ordures restent la tâche des enfants au sein des
ménages urbains.
Tableau 8 :
Répartition des répondants selon la disponibilité et
distance du bac à ordures des ménages.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
De moins de 100 m
|
6
|
3
|
11
|
5,5
|
6
|
3
|
4
|
2
|
3
|
1,5
|
30
|
15
|
De 100 m à 200 m
|
6
|
3
|
3
|
1,5
|
0
|
0
|
4
|
2
|
1
|
0,5
|
14
|
7
|
De plus de 200 m
|
2
|
1
|
3
|
1,5
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
0
|
5
|
2,5
|
N'existe pas
|
26
|
13
|
23
|
11,5
|
34
|
17
|
32
|
16
|
36
|
18
|
151
|
75,5
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
En référence à ce tableau, nous
constatons que 75,5% de notre population d'étude affirment qu'il
n'existe pas de bacs à ordures publics disposés par les communes
pour l'élimination des ordures. Parmi ceux qui sont abonnés dans
les structures de pré-collecte et disposant d'un bac à ordures
privé, 15% affirment que le bac se trouve à une distance de moins
de cent mètres, 7% ont un bac situé entre cent et deux cents
mètres du ménage et 2,5% ont un bac à plus de deux cents
mètres.
Tableau 9 :
Répartition des répondants selon qu'il ait une idée du
traitement des ordures ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Oui
|
35
|
17,5
|
29
|
14,5
|
33
|
16,5
|
36
|
18
|
32
|
16
|
165
|
82,5
|
Non
|
5
|
2,5
|
11
|
5,5
|
7
|
3,5
|
4
|
2
|
8
|
4
|
35
|
17,5
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
Par rapport au tableau 8, nous constatons que 82,5% ont une
idée générale de ce que c'est que le traitement des
ordures. 17,5% des répondants disent ignorer ce qu'est le traitement des
ordures ménagères. Ses résultats montrent que la
population d'étude a déjà au moins entendu parler de
traitement des ordures ménagères.
Tableau 10 :
Répartition des répondants selon le mode de traitement des
ordures par les populations.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Décharge
|
15
|
5,1
|
8
|
2,7
|
6
|
2
|
9
|
3,2
|
8
|
2,7
|
46
|
15,7
|
Enfouissement
|
5
|
1,7
|
8
|
2,7
|
12
|
4,2
|
6
|
2
|
8
|
2,7
|
39
|
13,3
|
En brûlant
|
14
|
4,8
|
10
|
3,4
|
19
|
6,5
|
30
|
10,2
|
21
|
7,2
|
94
|
32,1
|
Recyclage
|
11
|
3,8
|
19
|
6,5
|
24
|
8,2
|
16
|
5,5
|
22
|
7,4
|
92
|
31,4
|
Compostage
|
3
|
1
|
7
|
2,4
|
4
|
1,4
|
3
|
1
|
5
|
1,7
|
22
|
7,5
|
Total
|
48
|
16,4
|
52
|
17,7
|
65
|
22,3
|
64
|
21,9
|
64
|
21,7
|
293
|
100%
|
Se référant au tableau ci-haut, il ressort que
l'incinération prime sur les autres modes de traitement des ordures,
étant donné que ceci est confirmé par 32,1% de la
population étudiée, 31,4% de nos enquêtés pensent au
recyclage, 15,7% penchent pour la décharge, 13,3% pour l'enfouissement
et 7,5% évoquent le compostage comme mode de traitement des ordures
ménagères.
Tableau 11 :
Répartition des répondants selon le nombre de ramassage des
ordures ménagères par mois.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Une fois
|
5
|
2,5
|
12
|
6
|
8
|
4
|
18
|
9
|
5
|
2,5
|
48
|
24
|
Deux fois
|
1
|
0,5
|
1
|
0,5
|
0
|
0
|
4
|
2
|
0
|
0
|
6
|
3
|
Zéro fois
|
34
|
17
|
27
|
13,5
|
32
|
16
|
18
|
9
|
35
|
17,5
|
146
|
73
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
Les données du tableau 10 montrent que le ramassage des
ordures est quasi inexistant et quelques fois occasionnel par les services
compétents. En effet, les résultats révèlent que
les ordures ne sont pas ramassées, soit 73% des répondants ;
les quartiers situés sur les voies principales bénéficient
des prestations de la commune en terme de ramassage. 24% des répondants
affirment que le ramassage se fait une fois par mois et 3% affirment que le
ramassage est effectué deux fois par mois.
Tableau 12 :
Répartition des répondants selon la sollicitation par une
structure de pré-collecte.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
1°/ Sollicitation par une structure
|
Oui
|
16
|
8
|
27
|
13,5
|
17
|
8,5
|
16
|
8
|
10
|
5
|
86
|
43
|
Non
|
24
|
12
|
13
|
6,5
|
23
|
11,5
|
24
|
12
|
30
|
15
|
114
|
57
|
2°/ Nom de la structure de
pré-collecte
|
GEVEEVE
|
12
|
14
|
17
|
19,8
|
10
|
11,6
|
1
|
1,1
|
2
|
2,3
|
40
|
46,5
|
Bel Environnement
|
4
|
4,8
|
10
|
11,6
|
7
|
8,1
|
15
|
17,4
|
10
|
11,6
|
46
|
53,5
|
Selon ce tableau, la sollicitation des ménages par une
structure de pré-collecte est fonction de la situation de
résidence dans le quartier. Ainsi, 57% de la population d'étude
affirment ne pas être contactée par les structures de
pré-collecte contre 43% bénéficiant des services de ces
structures.
A la question de savoir comment s'appellent ces structures de
pré-collecte, 53,5% des répondants sont abonnés à
la structure de pré-collecte « BEL ENVIRONNEMENT »
et 46,5% des enquêtés sont desservis par l'organisation non
gouvernementale « GEVEEVE ».
Tableau 13 :
Répartition des répondants selon la considération des
responsables communaux en charge du traitement des ordures au cours des visites
sanitaires.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Partenaires
|
0
|
0
|
0
|
0
|
2
|
1
|
0
|
0
|
3
|
1,5
|
5
|
0,5
|
Acteurs
|
10
|
5
|
20
|
10
|
19
|
9,5
|
19
|
9,5
|
15
|
7,5
|
85
|
41,5
|
Aucune considération
|
30
|
15
|
20
|
10
|
19
|
9,5
|
21
|
10,5
|
22
|
11
|
112
|
56
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
Au regard de ce tableau, 56% des répondants affirment
ne pas avoir des rapports avec les responsables communaux en charge du
traitement des ordures ménagères, 41,5% disent être
considérés comme acteurs dans le processus de gestion des ordures
de la ville et 0,5% des enquêtés disent être
considérés comme des partenaires.
Tableau 14 :
Répartition des répondants selon l'opération à
avoir pris part.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Jeudi administratif
|
27
|
9
|
39
|
13
|
33
|
11
|
37
|
12,3
|
35
|
11,7
|
171
|
57
|
Opération quartiers propres
|
24
|
8
|
12
|
4
|
19
|
6,3
|
21
|
7,1
|
26
|
8,7
|
102
|
34
|
Campagne nationale d'hygiène
|
4
|
1,3
|
2
|
0,7
|
4
|
1,3
|
5
|
1,7
|
4
|
1,3
|
19
|
6,3
|
Aucune opération
|
4
|
1,3
|
1
|
0,3
|
0
|
0
|
1
|
0,3
|
2
|
0,7
|
8
|
2,7
|
Total
|
59
|
19,6
|
54
|
18
|
56
|
18,6
|
64
|
21,4
|
67
|
22,4
|
300
|
100%
|
Il ressort de l'analyse des réponses que 57% des
répondants ont pris part au « jeudi
Administratif », 34% de notre population d'étude ont
participé à l'opération quartiers propres, 6,3% ont pris
part à la Campagne Nationale d'Hygiène et de Salubrité et
2,7% n'ont pris part a aucune opération.
Rubrique 2 : Compost,
une source de richesse
Figure 8 :
Répartition des répondants selon la pratique ou non de
l'agriculture urbaine.
La figure 8 relative à la pratique ou non de
l'agriculture présente une tendance positive à 69,5%. Le quartier
Birpondo semble à la lumière de ces résultats
(17,5%) être le fief de l'agriculture de la ville. Par contre 30,5% des
répondants affirment ne pas pratiquer l'agriculture en ville du fait
qu'elle est réservée aux populations de la campagne. Ils
évoquent comme autre raison la non disponibilité des terres
cultivables.
Tableau 15 :
Répartition des répondants selon le mode d'acquisition des
parcelles de terrain.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Héritage
|
8
|
4,1
|
5
|
2,6
|
10
|
5,1
|
13
|
6,6
|
12
|
6,1
|
48
|
24,4
|
Achat
|
6
|
6
|
18
|
9,2
|
13
|
6,6
|
17
|
5,7
|
10
|
5,1
|
64
|
32,6
|
Don
|
5
|
2,6
|
5
|
2,6
|
4
|
2
|
9
|
4,5
|
5
|
2,6
|
28
|
14,3
|
Location
|
11
|
5,6
|
15
|
7,7
|
11
|
5,6
|
12
|
6
|
7
|
3,7
|
56
|
28,6
|
Total
|
30
|
18,3
|
43
|
22,1
|
38
|
19,3
|
51
|
22,8
|
34
|
17,5
|
196
|
100%
|
Le tableau ci-dessus montre que le mode d'acquisition des
parcelles de terrain pour l'agriculture est fonction de plusieurs
paramètres. Ainsi, 32,6% des répondants disent avoir
acheté leur parcelle de terrain, 28,6% ont acquis le terrain par
location. De même, 24,4% affirment avoir acquis le terrain par
héritage, 14,3% de la population d'étude disent avoir reçu
la parcelle cultivable par don.
Tableau 16 :
Répartition des répondants selon les produits
cultivés.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Tubercules
|
25
|
5,1
|
31
|
6,4
|
24
|
4,9
|
27
|
5,5
|
25
|
5,1
|
132
|
27
|
Légumes
|
25
|
5,1
|
26
|
5,3
|
22
|
4,6
|
26
|
5,3
|
24
|
4,9
|
123
|
25,2
|
Céréales
|
20
|
4,1
|
30
|
6,1
|
24
|
4,9
|
22
|
4,6
|
25
|
5,1
|
121
|
24,8
|
Plantain
|
15
|
2,8
|
12
|
2,5
|
11
|
1,3
|
12
|
2,5
|
14
|
2,9
|
164
|
13
|
Cultures de rente
|
3
|
0,6
|
1
|
0,4
|
4
|
0,8
|
7
|
1,4
|
9
|
1,8
|
24
|
5
|
Arbres fruitiers
|
5
|
1,2
|
2
|
0,4
|
6
|
1,2
|
7
|
1,4
|
4
|
0,8
|
24
|
5
|
Total
|
93
|
18,9
|
102
|
21,1
|
91
|
18,7
|
101
|
20,7
|
101
|
20,6
|
488
|
100%
|
Durant la collecte des données, il a été
demandé aux enquêtés de dire quels types de cultures ils
pratiquaient ? Une lecture des résultats obtenus par quartier
révèle que les tubercules (manioc, patate, macabo, igname, taro)
sont plus cultivés soit 27%. Cette culture est suivie par les
légumes (haricot verts, tomate, légumes verts) qui
représentent 25,2%. La culture des céréales quant à
elle, représente 24,8%, celle du plantain 13% et la culture des arbres
fruitiers et de rente représente 5% chacune.
Tableau 17 :
Répartition des répondants selon les types d'intrants agricoles
utilisés.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Engrais chimiques
|
5
|
2,6
|
8
|
4,1
|
8
|
4,1
|
11
|
5,7
|
20
|
5,1
|
42
|
21,6
|
Engrais organiques
|
17
|
8,8
|
18
|
9,3
|
15
|
7,7
|
23
|
11,9
|
19
|
10,2
|
92
|
47,5
|
Produits phytosanitaires
|
3
|
1,5
|
3
|
1,2
|
2
|
1,3
|
4
|
2,1
|
8
|
4,1
|
20
|
10,3
|
Aucun type
|
7
|
3,6
|
13
|
6,7
|
10
|
5,1
|
7
|
3,7
|
3
|
1,5
|
40
|
20,6
|
Total
|
32
|
16,5
|
42
|
21,6
|
35
|
17,6
|
46
|
23,4
|
50
|
20,9
|
194
|
100%
|
Les résultats obtenus montrent, tels que le disent
47,5% des répondants, que les engrais organiques sont les plus
utilisés dans l'agriculture à Bertoua ; 21,6%affirment
utiliser les engrais chimiques. Afin d'améliorer les rendements
agricoles 10,3% utilisent les produits phytosanitaires. Par contre 20,6%
affirment ne pas utiliser les engrais et les produits phytosanitaires pour leur
agriculture.
Tableau 18 :
Répartition des répondants selon les produits naturels
utilisés.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Fumier
|
14
|
7,4
|
18
|
9,6
|
15
|
8,1
|
22
|
11,8
|
18
|
9,6
|
87
|
46,5
|
Compost
|
4
|
2,1
|
2
|
1,2
|
6
|
3,2
|
4
|
2,1
|
10
|
5,3
|
26
|
13,9
|
Excréments des animaux
|
1
|
0,6
|
4
|
2,1
|
11
|
5,9
|
3
|
1,6
|
9
|
4,8
|
28
|
15
|
N'utilise aucun
|
9
|
4,8
|
13
|
7,1
|
10
|
5,3
|
9
|
4,8
|
5
|
2,6
|
46
|
24,6
|
Total
|
28
|
14,9
|
47
|
20
|
42
|
22,5
|
38
|
20,3
|
42
|
22,3
|
187
|
100%
|
Des différents types de produits naturels
utilisés dans l'agriculture par les enquêtés, l'utilisation
du fumier prime sur tous les autres produits naturels. Ceci est confirmé
par 46,5% de la population étudiée ; 24,6% de nos
répondants n'utilisent aucun de ces produits naturels. De même,
15% des enquêtés affirment utiliser les excréments des
animaux et 13,9% utilisent le compost.
Tableau 19 :
Répartition des répondants selon le mode d'appropriation des
produits naturels.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Utilisant mes ordures
|
9
|
5,8
|
7
|
4,6
|
12
|
7,2
|
12
|
7,7
|
18
|
11,6
|
58
|
37,4
|
Allant à la décharge
|
6
|
3,9
|
14
|
9,7
|
0
|
0
|
5
|
3,2
|
1
|
0,6
|
27
|
17,4
|
Allant récupérer à la poubelle
|
5
|
3,2
|
3
|
1,8
|
12
|
7,7
|
16
|
10,5
|
10
|
6,5
|
46
|
29,7
|
Achetant chez le fournisseur
|
4
|
2,6
|
1
|
0,6
|
2
|
1,2
|
7
|
4,6
|
10
|
6,5
|
24
|
15,5
|
Total
|
24
|
15,5
|
25
|
16,7
|
26
|
16,6
|
40
|
26
|
39
|
25,2
|
155
|
100%
|
S'agissant du mode d'appropriation de ces produits naturels,
37,4% utilisent leurs propres ordures, 29,7% vont les récupérer
à la poubelle, 17,4% des répondants vont se les approprier
à la décharge sauvage du quartier et 15,5% se ravitaillent chez
le fournisseur à travers un achat.
Figure 9 :
Répartition des répondants selon les facilités à
obtenir les ordures.
L'observation des données sur les facilités
à obtenir ces ordures montre que 53,3% des enquêtés ont
répondu par la négative. Ils justifient cela par
l'hétérogénéité des ordures. 46,7% affirment
avoir des facilités, notamment dans le quartier Birpondo,
situé dans la zone périurbaine.
Tableau 20:
Répartition des répondants selon l'énumération de
quelques facilités à obtenir les ordures
ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Existence de nombreux tas d'ordures
|
6
|
13,9
|
3
|
6,9
|
3
|
6,9
|
7
|
16,6
|
3
|
6,9
|
22
|
51,2
|
Utilisant de ses propres déchets
|
4
|
9,3
|
2
|
4,7
|
4
|
9,3
|
1
|
2,3
|
3
|
6,9
|
14
|
32,5
|
Collecte chez les voisins
|
1
|
2,3
|
1
|
2,3
|
0
|
0
|
1
|
2,3
|
4
|
9,3
|
7
|
16,3
|
Total
|
11
|
25,5
|
6
|
13,9
|
7
|
16,2
|
9
|
21,2
|
10
|
23,1
|
43
|
100%
|
Se référant à ce tableau 20 nous
constatons que 51,2% de notre population d'étude affirment que l'une des
facilités à se procurer les ordures ménagères est
l'existence de la prolifération des tas sauvages d'ordures dans les
quartiers. 32,5% utilisent leurs propres déchets qu'ils déversent
dans les petits jardins et 16,3% indiquent collecter les ordures
ménagères biodégradables chez les voisins.
Rubrique 3 :
Stratégies d'implication des populations
Tableau 21 :
Répartition des répondants selon la nature des rapports avec les
structures de collecte des ordures ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Collaboration
|
4
|
2
|
15
|
7,5
|
11
|
5,5
|
15
|
7,5
|
11
|
5,5
|
56
|
28
|
Absence de collaboration
|
36
|
18
|
25
|
12,5
|
29
|
14,5
|
25
|
12,5
|
29
|
14,5
|
144
|
72
|
Total
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
40
|
20
|
200
|
100%
|
A la lumière de ce tableau 21 nous constatons que 72%
des répondants affirment une réelle absence de collaboration
entre les ménages et les structures de collecte des ordures
ménagères. L'absence de collaboration est due au fait que les
responsables de ces structures ne multiplient pas les descentes sur le terrain.
28% des enquêtés affirment qu'il y a collaboration avec les
structures de pré-collecte. Cette collaboration existe en majeure partie
avec les associations et organisations non gouvernementales impliquées
dans cette tâche.
Tableau 22 :
Répartition des intervenants dans la gestion des ordures
ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Populations
|
24
|
4,3
|
32
|
5,9
|
23
|
4,2
|
28
|
5,1
|
28
|
5,1
|
135
|
24,6
|
Associations et ONG
|
27
|
4,9
|
23
|
4,2
|
33
|
6
|
27
|
4,9
|
26
|
4,8
|
136
|
24,8
|
Communes et communauté urbaine
|
38
|
6,9
|
40
|
7,3
|
39
|
7,1
|
39
|
7,1
|
40
|
7,3
|
196
|
35,7
|
Ministères concernés
|
8
|
1,5
|
15
|
2,7
|
24
|
4,3
|
14
|
2,5
|
21
|
3,9
|
82
|
14,9
|
Total
|
97
|
17,6
|
110
|
20,1
|
119
|
21,6
|
103
|
19,6
|
115
|
21,1
|
549
|
100%
|
Durant la collecte des données, il a été
demandé aux enquêtés d'énumérer les
intervenants dans la gestion des ordures. Une lecture des résultats
obtenus révèle que 35,5% affirment qu'il est du ressort des
municipalités de s'occuper de la gestion des ordures, 24,8% pensent aux
associations et ONG de collecte. 24,6% des répondants pensent que les
populations interviennent dans la gestion des ordures. Aussi, 14,9% des
enquêtés ont noté l'implication de l'Etat à travers
quelques ministères notamment le MINDUH, le MINEPN, le MINSANTE et le
MINADER.
Figure 10:
L'implication des populations dans la gestion des ordres
La figure10 présente la répartition des
répondants selon leur degré d'implication dans la gestion des
ordures ménagères. Il ressort que les populations ne sont pas
suffisamment impliquées dans la gestion des ordures. Ceci est
montré par les 89% des répondants qui ont affirmé par la
négative. Seuls 11% des enquêtés affirment que les
populations sont impliquées dans la gestion des ordures
ménagères.
Tableau 23 :
Répartition des répondants selon les propositions pour renforcer
l'implication des populations dans le traitement des ordures
ménagères.
Modalités
|
Ekombitié
|
Monou
|
Tigaza
|
Nkolbikon 1
|
Birpondo
|
Ensemble
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
n
|
%
|
Sensibilisation
|
20
|
4,8
|
19
|
4,6
|
21
|
5
|
27
|
6,5
|
28
|
6,9
|
115
|
27,8
|
Mise à la disposition des bacs à ordures
|
32
|
7,9
|
33
|
8
|
37
|
8,9
|
36
|
8,7
|
34
|
8,1
|
172
|
41,6
|
Vulgarisation des techniques de traitements
|
14
|
3,4
|
20
|
4,8
|
26
|
6,3
|
31
|
7,5
|
35
|
8,6
|
126
|
30,6
|
Total
|
66
|
16,1
|
72
|
17,4
|
84
|
20,2
|
94
|
22,7
|
97
|
23,6
|
413
|
100%
|
Dans le cadre des perspectives, nous avons interrogé
notre population d'étude sur ce qu'il faut pour que les populations
soient pleinement impliquées dans le traitement des ordures et nous
avons obtenu les réponses suivantes :
Ø 41,6% plaident pour une mise à disposition des
bacs publics pour toutes les populations afin de réduire les nombreux
tas d'immondices qui ternissent l'image de la ville et favorisent la
prolifération des rongeurs et des insectes ;
Ø 30,6% évoquent la vulgarisation des techniques
de traitement des ordures ménagères ;
Ø 27,8% seulement relèvent une
amélioration de la sensibilisation.
Au terme de ce chapitre qui s'est articulé sur la
présentation des résultats de l'observation, des entretiens et du
questionnaire, le chapitre qui va suivre présentera
l'interprétation des résultats et la vérification des
hypothèses de notre recherche.
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES RESULTATS ET
VERIFICATIONS DES HYPOTHESES
Chapitre IV :
INTERPRETATION DES RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES
Le présent chapitre
est constitué de deux sections. La première section
s'intéresse à l'interprétation des résultats de
notre enquête et la deuxième section sera consacrée
à la vérification des hypothèses.
I.
Interprétation des données
I.1. La gestion des ordures
ménagères
La gestion des ordures à Bertoua comme dans d'autres
métropoles du Cameroun est quotidiennement confrontée à
des multiples contraintes sur les plans financier, technique, institutionnel et
physique.
Les obstacles financiers et
techniques
La gestion des ordures ménagères souffre en gros
de l'absence ou de la faiblesse des taxes recouvrées, de
l'étroitesse de l'assiette fiscale, et du principe de l'unicité
des caisses et de trésorerie qui occasionne souvent des retards de
paiement ou une réorientation des fonds destinés à la
collecte des déchets. En effet, la Taxe d'Enlèvement des Ordures
Ménagères (TEOM) fixée par les décrets n°
77/220 du 1er juillet 1977 et n° 80/017 du 15 janvier 1980,
représentant 0,5% des contributions totales est une des sources de
financement de la filière de traitement des ordures par l'Etat.
Les conclusions de la Commission Interministérielle de
1995 sur l'enlèvement des ordures ménagères qui
proposaient l'instauration de la TEOM indexée sur les factures
d'électricité n'ont jamais été
entérinées par le Gouvernement, bien que les analyses de cette
commission montraient que c'était l'un des moyens les plus efficaces
pour mobiliser la contribution effective des ménages au financement de
service de gestion des déchets.
Comme obstacles techniques, on peut citer entre autres :
L'augmentation accélérée de la population qui à son
tour augmente la quantité d'ordures à collecter; La
répartition spatiale des bacs à ordures ne tient pas souvent
compte des besoins des usagers (quantité de déchets produits par
personne ou par foyer, distance à parcourir, accessibilité,
habitudes diverses...) ; leur conception ne prend pas en compte les
préoccupations d'environnement et de cadre de vie des populations
avoisinantes. L'analyse des résultats obtenus au cours de
l'enquête fait état de ce que 75,5% des enquêtés
affirment qu'il n'existe pas de bacs à ordures publics à leur
disposition. Seuls ceux qui sont abonnés à des structures de
pré-collecte en disposent de façon privée et ces bacs sont
le pus souvent placés devant la porte. Les résultats du tableau
10 sur le mode de traitement des ordures ménagères montrent que
62,5% des enquêtés traitent les ordures par incinération et
par la mise en décharge sauvage dans les quartiers. Le risque de
pollution atmosphérique et la dégradation de l'environnement sont
les conséquences qui peuvent découler de telles pratiques. Les
méthodes de traitement des ordures restent étrangères aux
chefs de ménages des différents quartiers. A la question de
savoir si les ordures sont ramassées par les services compétents,
il en ressort que le ramassage des ordures est périodique dans les axes
principaux de la ville et quasi inexistant dans les quartiers mal loties et
périurbains. La raison évoquée est le manque du
matériel roulant, le mauvais état des voies de desserte. Face
à cette situation, 69,1% des répondants ont trouvé utile
de jeter leurs ordures ménagères dans la broussaille et plus
grave cette gestion reste dans la plupart des ménages assurée par
les enfants.
S'agissant de la sollicitation des ménages par les
services de pré-collecte, 57% des enquêtés affirment ne pas
entretenir des rapports avec les services d'hygiène et salubrité
de la commune. La seule activité à laquelle les
enquêtés prennent part est le « Jeudi
Administratif » obligatoire à tous et répressif en cas
d'indélicatesse des ménages. L'insuffisance et la
sous-utilisation du staff technique au niveau des municipalités ;
L'absence de données précises sur les ordures
ménagères au niveau des municipalités. L'autre cause de
dysfonctionnement du système de gestion des ordures est le manque de
communication entre les acteurs, qu'ils soient publics ou privés et les
usagers. Les populations ne sont pas toujours au fait des opérations
menées et ne peuvent donc ni respecter les directives, ni prendre part.
Les rares campagnes d'information, de sensibilisations menées jusqu'ici
sont restées trop partielles, formelles et bureaucratiques, sans
réelles actions sur le terrain. De ce fait, les usagers et les
autorités se jettent mutuellement la responsabilité de
l'insalubrité de la ville.
Les obstacles institutionnels
et physiques
Le secteur de l'enlèvement des ordures
ménagères souffre d'une absence de textes juridiques qui
réglementent la pré-collecte, la collecte et le transport des
ordures aux points de décharge. La ménagère qui jette ses
ordures en milieu de chaussée n'a peur d'aucune
pénalité.
L'on assiste aussi à une multiplicité des
intervenants dans le secteur de l'enlèvement et du traitement des
ordures à savoir : les acteurs étatiques, les
collectivités locales, les acteurs non étatiques (ONG, GIC, GIE)
et les partenariats publics privés. Au niveau étatique, bon
nombre de départements ministériels se retrouvent
impliqués dans la gestion des ordures ménagères à
des degrés divers. Nous pouvons citer: le Ministère de
l'Administration Territoriale et de la Décentralisation (MINATD), tuteur
des collectivités ; le Ministère de l'Agriculture et du
développement rural (MINADER), responsable du contrôle des engrais
; le Ministère de l'Energie et de l'Eau (MINEE), responsable des
problèmes de nuisance et de rejets industriels, notamment du
contrôle de la pollution, des déchets industriels et de
l'assainissement; le Ministère de l'Environnement et la Protection de la
Nature (MINEPN), responsable de la protection et de la gestion de
l'environnement ; le Ministère du Développement Urbain et de
l'Habitat (MINDUH), responsable de la planification urbaine et de la gestion de
l'hygiène et de la salubrité ainsi que de l'esthétique
urbain ; le Ministère de la santé publique (MINSANTE),
impliqué dans les aspects sanitaires des ordures ménagères
; le Ministère des Finances (MINFI), responsable en partie des
financements des activités liées aux déchets ;
etc.
Au niveau des collectivités locales, il existe depuis
et toujours un conflit de compétence entre les communautés
urbaines et les communes d'arrondissement. La loi n° 87/015 du 15 Juillet
1987 portant création des communautés urbaines accordait aux
communautés urbaines la compétence en matière
d'hygiène et salubrité alors que pendant ce temps, les communes
d'arrondissement se chargeaient de l'enlèvement et du traitement des
ordures ménagères. En attendant le décret d'application de
la loi n° 2004/018 du 22 juillet 2004 fixant les règles applicables
aux communes qui confère les compétences de gestion au niveau
local des ordures ménagères, l'insalubrité et la
promotion des activités de production agricoles ; le flou
institutionnel n'est pas de nature à rendre aisée la gestion des
déchets urbains.
Il faut toutefois mentionner le déficit de
frontières nettes à l'exercice des responsabilités des
différents intervenants par des lois et textes particuliers. Les
imprécisions notées sont source d'incompréhension, de
luttes d'influence, de contre-performance dans la gestion des ordures
ménagères. Le déficit de coordination de l'action des
différents intervenants et la multiplicité des centres de
décision sont source de fuites de responsabilités ou de conflits
de compétence. L'habitat non structuré héberge près
de 80% de la population de la ville et le taux d'urbanisation de la ville est
très faible, ce qui rend difficile l'accès des camions de
ramassage dans certaines zones
I.2. Le compost, une
source de richesse
On parle de plus en plus de compostage des ordures
ménagères. Cela consiste à les transformer en compost, une
sorte d'engrais naturel de plus en plus utilisé dans le maraîchage
autour des grandes villes. Ce type d'engrais est pour le moment presque inconnu
des agriculteurs de la ville de Bertoua. La fabrication du compost est
appelée à se développer à cause du nombre sans
cesse croissant de maraîchers dans la périphérie de
Bertoua. L'enquête relève que 69,5% des répondants
pratiquent de l'agriculture en milieu urbain. La raison évoquée
par les enquêtés au cours des entretiens informels fait
état de ce que cette activité permet aux populations de subvenir
à certains besoins primaires. Les types de cultures pratiquées
sont les tubercules, les légumes, le mais, le plantain, les cultures de
rente et quelques arbres fruitiers. Le mode d'acquisition des parcelles de
terrain n'étant pas assez aisé au regard des résultats des
enquêtes (32,6% achat, 28,6% location et 24,4 héritage), les
populations sont amenées à utiliser les intrants agricoles.
L'exploitation quotidienne des parcelles de terrain et le lessivage
causé par l'érosion ont fini par rendre le sol très peu
fertile. Ainsi, les résultats de l'enquête montrent que les
populations utilisent plus les engrais organiques (47,5%) et de moins en moins
les engrais chimiques. Elles avancent comme raison, le coût
élevé des engrais chimiques sur le marché. Les produits
organiques utilisés sont la fumure (46,5%), le compost (13,9%) et les
excréments des animaux (15%). La forte utilisation de la fumure
s'explique par le fait que son mode d'appropriation ne nécessite pas
trop d'efforts et de moyens. Les agriculteurs vont se les approprier en les
récupérant à la poubelle et en utilisant leurs propres
ordures. Toutes ces informations nous permettent de confirmer que les engrais
organiques participent à l'amélioration de la productivité
agricole dans la ville de Bertoua.
I.3. stratégie de
l'amélioration du traitement des ordures ménagères
La population de Bertoua est en perpétuelle croissance
du fait que la ville est un lieu de transit non seulement entre la
République centrafricaine et le Cameroun mais aussi entre le Tchad et le
Cameroun. A la lumière des tableaux 23 et 24 il en ressort que 89% des
répondants affirment ne pas être impliqués dans le
processus du traitement des ordures.
La population de Bertoua a différentes approches de
gestion des ordures ménagères ; 82,5% des enquêtés
connaissent une technique de traitement des ordures ménagères;
une majorité (32,1%) pense qu'elles sont destinées à
l'incinération. Certains envisagent l'enfouissement (13,3%) pour boucher
les trous et seulement 7,5% ont évoqué le compostage. Mais les
maraîchers connaissent bien l'utilité agronomique des ordures
ménagères ; ils savent que les ordures ménagères
peuvent être transformées en compost et terreau ; seulement une
bonne tranche des enquêtés ne savent rien du devenir de ces
ordures.
A la question de savoir si les populations étaient
impliquées dans le processus de traitement des ordures, il ressort que
89% des répondants ne participent pas à cette activité.
Cela signifie que la pratique du compostage ne saurait se développer si
les populations sont en marge du processus. Afin de vulgariser la pratique du
compostage et d'inciter les populations à prendre part aux
activités de traitement des ordures, 30,6% envisagent la vulgarisation
de la technique auprès des ménages à travers des campagnes
d'information et de sensibilisation
A ce sujet, des propositions ont été faites par
les maraîchers pour favoriser l'utilisation des composts dans leurs
exploitations. Les maraîchers suggèrent l'attribution du
rôle de composteur à d'autres groupes spécialisés,
qui bénéficieront des prêts remboursables. Aussi, certains
proposent une subvention directe du prix de vente des composts ; leur souhait
est que le compost soit moins cher que les engrais chimiques.
II. Vérification des
hypothèses
Pour qu'une hypothèse soit
confirmée, il faut qu'elle obtienne un pourcentage d'au moins 51% de
réponses favorables. Le cas échéant, elle se trouvera
infirmée. De même l'hypothèse générale ne
sera infirmée ou confirmée que si deux des trois
hypothèses sont vérifiées. Notre recherche présente
trois hypothèses secondaires.
II.1 Vérification hypothèse
N°1
H.S. 1 :
La gestion des ordures ménagères dans
la ville de Bertoua est insuffisante en raison de la quasi absence des
connaissances en la matière par les populations et ce, malgré la
multitude des intervenants.
La gestion des ordures ménagères dépend
de quelques variables telles la distance et la disponibilité des bacs
à ordures, le lieu de rejet, les responsables chargés de
l'évacuation, de la connaissance et la pratique du traitement des
ordures etc. Les populations (75,5%) affirment qu'il n'existe pas de bacs
à ordures. Cette absence des bacs semblent être la raison de la
multiplication des tas sauvages des ordures dans les quartiers. Ainsi l'on
observe que 66,1%jettent leurs ordures dans la broussaille et les
décharges sauvages du quartier. Notons également qu'au cours de
notre enquête l'évacuation des ordures est le plus souvent
assurée par les enfants. Cette situation se justifie au regard du
tableau 11 où, 73% des enquêtés affirment que le service de
ramassage de ordures est inexistant voir occasionnel. Les parents
préfèrent laisser l'évacuation aux enfants parce qu'ils la
font sans gêne.
L'entretien avec le
délégué départemental du MINDUH, nous a permis de
noter que le flou institutionnel n'est pas de nature à rendre
aisée la gestion des ordures dans nos villes. Car il y a ici une absence
de frontières nettes dans l'exercice des responsabilités des
différents intervenants. Ces imprécisions sont source
d'incompréhension, de lutte d'influence et de contre performance. Les
méthodes actuelles de gestion n'ont pas une réelle
intégration de la participation des populations. Ceci est lié
à une information, sensibilisation et éducation insuffisantes au
niveau des communautés. Cet état de chose amène les
populations à utiliser les méthodes comme la mise à feu et
le développement sauvage et illégal dans les quartiers.
Toutefois, le cadre
législatif et réglementaire régissant les rapports entre
l'Etat et les municipalités, il ressort que plusieurs
départements ministériels sont impliqués dans la gestion
des ordures ménagères. Cela peut se justifier par le fait que la
gestion des ordures englobe un nombre important de disciplines et des
techniques d'où la nécessité d'associer plusieurs
intervenants. Mais la disparité des intervenants et le chevauchement de
certaines compétences sont source de conflit de compétence et
d'abandon de certaines tâches. Toutes ces situations fragilisent
l'organisation du traitement des ordures, car les limites et les
responsabilités ne sont pas clairement définies entraînant
une inefficacité des actions à mener. Au regard du contexte
juridique, les populations premières pourvoyeuses des déchets
jouent un rôle insignifiant dans le traitement des ordures. Ceci peut se
vérifier à un double niveau :
v d'une part à travers la
contribution financière qui est faible notamment à l'analyse de
l'assiette de la Taxe d'Enlèvement des Ordures Ménagères
(TEOM) ;
v d'autre part, par la faible
implication physique des ménages parce que l'Etat et les
municipalités doivent tout faire.
Au terme de cette
présentation, il se dégage un certain nombre de problèmes
tant du point de vue financier que de l'organisation des structures qui sont
appelées à intervenir dans la gestion des ordures. Les ressources
financières destinées aux problèmes des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua sont insuffisantes. Puisque la
TEOM est mal recouvrée et l'assiette n'est pas à la hauteur des
besoins. Face à ces problèmes organisationnels et financiers, on
pourrait parler d'une insuffisance de la gestion des ordures. Ceci explique
pourquoi la ville de Bertoua ressemble à une ville abandonnée
où les tas d'immondices se trouvent partout, les populations vivent sur
leurs propres rejets. Les dépôts d'ordures s'entassent des
semaines voire des mois durant et entraînent une prolifération des
agents pathogènes, des vecteurs des maladies, des odeurs
nauséabondes et pollution pouvant participer à la
dégradation de l'environnement.
Aussi, l'on observe le rôle marginal des ménages.
Au regard du contexte juridique, les populations pourvoyeuses des ordures
ménagères jouent un rôle insignifiant dans la gestion des
ordures. Ceci se vérifie du fait de la faible implication (24%) physique
des ménages dans les actions d'hygiène et salubrité. La
filière des déchets est marquée par une
multiplicité des acteurs sans coordination des différentes
actions : Quand il y a un problème, chacun rejette la
responsabilité sur les autres.
De ce qui précède,
et en prenant en compte l'ensemble des pourcentages favorables à
l'hypothèse de recherche, nous pouvons donc répondre par
l'affirmative que la gestion des ordures dans la ville de Bertoua est
insuffisante. Ceci grâce à un pourcentage de près de 71%.
III.2 Vérification hypothèse
N°2
- HS2 : L'utilisation des
ordures ménagères récupérées et
recyclées (le compost) dans les exploitations agricoles est une source
de richesse contribuant non seulement à sécuriser l'alimentation
des populations urbaines à travers la fertilisation des sols, mais aussi
à améliorer la productivité des cultures ;
Les résultats de l'enquête ont montré que
69,5% des répondants pratiquent de l'agriculture en milieu urbain.
Ainsi, les populations utilisent les produits cultivés sont les
tubercules (27%), les légumes (25,2%) et les céréales
(24,8%). Les terres étant devenues peu fertiles, les populations
utilisent des engrais organiques (47,5%) en grande quantité au
détriment des engrais chimiques. Cette situation s'explique du fait que
les coûts des engrais chimiques ont augmenté depuis ces
dernières décennies. La fumure (46,5%), les excréments des
animaux (15%) et le compost (13,9%) sont utilisés dans la fertilisation
des sols de par les vertus qu'ils possèdent.
A l'issue des entretiens, la totalité des responsables
(98%) ont montré l'importance de l'utilisation agronomique du compost.
Cet engrais organique participe à l'amélioration de la
productivité, à la bonne qualité des produits issus d'un
sol enrichi. Les agriculteurs rencontrés ont précisé que
les engrais organiques sont de bons produits et de préférence
utilisés dans le maraîchage. A la question de savoir quels sont
les avantages agronomiques du compost ? Les responsables de la
délégation départementale du MINADER ont
précisé que :
o Il favorise la croissance des végétaux et des
racines : il a été démontré que les
végétaux plantés dans un milieu de croissance contenant du
compost sont plus forts et ont un meilleur rendement. Le compost ajoute non
seulement de la matière organique au sol mais aussi des
oligo-éléments tels que le fer, le manganèse, le cuivre,
le zinc et le bore, nécessaires à la croissance des
végétaux.
o Il améliore le rythme de diffusion des nutriments :
les éléments nutritifs ne sont libérés que lorsque
la plante en a besoin : plus vite quand le temps est chaud et humide, plus
lentement quand il fait froid. Le compost rend au sol ses nutriments,
prolongeant ainsi leur présence dans le sol pour nourrir les
végétaux pendant une longue période de temps. L'ajout de
fertilisants au sol prévient aussi la perte de fertilisants par
ruissellement dans les eaux de surface.
o Il améliore la porosité du sol :
l'activité microbienne est essentielle à la fertilité du
sol. Les micro-organismes décomposent les matières organiques
pour rendre les nutriments contenus dans ces matières accessibles aux
végétaux. Les sols compacts ne laissent pas l'eau et l'air
pénétrer la surface du sol. Le compost étant
composé de particules de tailles différentes, il offre une
structure poreuse qui améliore la porosité du sol.
o Il améliore la capacité de rétention
d'eau : la matière organique contenue dans le compost peut absorber
l'eau, améliorant ainsi la capacité de rétention d'eau du
sol. Le sol est alors en mesure d'absorber de l'eau lorsqu'il pleut ou pendant
les arrosages et de la retenir pour que les végétaux puisent
accumuler des réserves entre les pluies et les arrosages.
o Il accroît la résistance à
l'érosion par le vent et l'eau : l'ajout de compost prévient
l'érosion par l'eau et le vent en rendant l'eau et les nutriments plus
accessibles aux végétaux, ce qui leur permet de croître
plus rapidement et plus forts dans les endroits propices à
l'érosion. Il favorise la limitation de maladies chez les
végétaux : la recherche a démontré que certains
composts réduisaient l'incidence de certaines maladies chez les
végétaux.
Selon les avis recueillis, l'utilisation des ordures
ménagères récupérées et recyclées
dans les exploitations agricoles est pleine d'opportunités allant de la
contribution à la sécurité alimentaire des populations
urbaines à l'amélioration de la productivité des cultures
et de la santé publique. En somme, l'exploitation de toutes ces
données de l'enquête permet de dire que l'hypothèse est
vérifiée. Etant donné que celle-ci a été
confirmée à plus 80% par les enquêtés.
III.3 Vérification hypothèse
N°3
H.S. 3 :
La participation des populations à la pratique du
compostage est le moyen de traitement des ordures ménagères
compatible au développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine.
Les résultats de nos investigations affirment que le
manque de participation (89%) de la population a un sérieux impact sur
la vulgarisation de la pratique du compostage aux fins de développement
de l'agriculture. L'enquête effectuée sur le terrain
révèle que la technologie du compostage est relativement simple,
peu coûteuse et qu'elle exige une main d'oeuvre abondante. Les
populations peuvent facilement s'approprier cette technologie car elle
correspond à la culture technologique modeste des populations locales,
à leur niveau de revenus. Par conséquent, 27,8% des
répondants disent que la population doit être informée,
éduquée et sensibilisée de plusieurs manières, car
de nombreux citoyens polluent leur propre milieu et l'ensemble de
l'environnement par ignorance et par manque d'éducation et de
sensibilisation aux méfaits de la malpropreté et de
l'insalubrité. Afin que le traitement des ordures
ménagères implique une bonne partie de la population il faut
mettre à la disposition des populations une pratique ou un moyen de
traitement des ordures compatible avec le développement de
l'agriculture. La pratique du compostage permet de diminuer le volume de
déchets devant être évacués. La pratique du
compostage peut contribuer à l'application des méthodes
culturales propres à protéger l'environnement, la conservation
des sols, qui dégraderait sa fertilité et l'augmentation de la
production agricole. Le compostage permet le retour de la matière
organique dans le sol lorsqu'on l'utilise comme amendement organique des sols
agricoles ou urbains. Les éléments dégradés,
simplifiés peuvent alors entrer à nouveau dans le cycle de la
matière et notamment être réutilisés par les
plantes. Afin de participer au processus de prise en charge en accroissant la
rentabilité de leur propre production il s'agit, de procéder
à un développement participatif.
Dans un contexte où une tranche de la population est
analphabète, les méthodes et les moyens d'éducation et
d'information doivent être diversifiés et adaptés aux
différentes couches socioprofessionnelles suivant leur niveau
d'instruction. Outre les affiches, les réunions publiques, les
causeries-débats, les conférences, etc., la
télévision, les radios rurales, les journaux doivent être
mis à contribution pour la mise en application et le succès des
mesures destinées à la propreté et à la
salubrité des centres urbains pour le bien-être des habitants.
Cette hypothèse est vérifiée à 59% des
enquêtés.
III.4 Vérification hypothèse
Générale
Au vu des réponses obtenues à partir de nos
questions spécifiques de recherche, nous sommes amené à
penser que la multitude des intervenants, les conflits de compétences et
le manque de coordination des activités de gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua n'est pas de nature à
rendre effective la participation des populations au traitement des ordures aux
fins de l'agriculture. Cependant, il a été prouvé que les
produits issus du traitement des ordures offrent de nombres opportunités
à l'agriculture. Le compost est une source de richesse car elle
contribue à la sécurité alimentaire des populations
urbaines en améliorant la productivité des cultures et la
santé publique. Aussi, penser à une nouvelle stratégie de
traitement des ordures aux fins de développement de l'agriculture passe
par la participation des populations aux activités de valorisation et de
compostage des ordures.
Au regard des résultats de notre enquête, il
ressort que la prise en compte des populations dans la gestion des ordures
rendrait la ville plus plaisante et le compost issu du traitement des ordures
faciliterait le développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine. L'hypothèse principale est donc
vérifiée, les hypothèses secondaires ayant
été confirmées. En termes de pourcentage, cette
hypothèse rencontre 70% de réponses favorables contre 30%.
IV. Discussion des résultats
Notre étude met en exergue la participation des
populations aux activités de récupération et valorisation
des ordures aux fins de l'agriculture urbaine. A l'issue de ce travail, les
informations collectées et traitées peuvent maintenant
être confrontées à quelques travaux antérieurs.
Compte tenu des moyens limités des Pays en Voie de
Développement, les méthodes de traitement des déchets les
moins onéreuses et les plus écologiques sont à souhaiter
(Vermande. 1995) ; celle qui est actuellement utilisée,
est la valorisation par compostage. Pour Soclo (1999), le
travail manuel du maraîchage sera encore plus pénible vu la
qualité de nos ordures contenant assez de plastique. Le faible taux de
connaissance du compostage des ordures ménagères pour
l'agriculture (7,5%) s'explique par l'insuffisance de la sensibilisation de la
population sur cette réutilisation des ordures auxquelles un
préjugé négatif est traditionnellement attribué
dans nos sociétés.
Comparativement aux résultats fournis par notre
enquête relative aux opportunités du compost, qui est une source
d'énergie et de nutriments aux micro-organismes du sol ; des effets
phyto-toxiques avaient été relatés par Eicher
& Baker (1984) dus à l'accumulation de la coumarine
provenant de l'enfouissement des pailles d'orge, du pois chiche, du soja et du
coton sous le tabac. Tout dépend des conditions d'utilisation de ces
matières organiques. De plus, d'autres travaux avaient mentionné
que 70% des ordures ménagères sont jetées dans les rues,
soit enfouies dans le sol ou utilisées comme remblais dans les zones
marécageuses de la ville de Cotonou (Soclo. 1999).
Les résultats de notre recherche viennent appuyer
l'idée de Amadji (2001) qui affirme : « la
technique de compostage est populaire en Europe et en Asie. Dans la plupart des
pays en voie de développement, l'absence des services adéquats
d'évacuation des ordures ménagères et la participation des
ménages sont à la base de la non pratique du compostage».
La théorie du changement social nous a permis d'amener
les populations à un changement de comportement vis-à-vis du
traitement des ordures. Il nous revient de constater que les solutions
nouvelles se sont souvent heurtées à la réticence des
communautés à adopter les nouvelles techniques. L'adoption du
changement est centrée sur le cheminement mental de l'individu et la
réceptivité ainsi que l'accès à l'information sont
les principaux déterminants du changement. Le changement est
également influencé par les variables
socio-économiques.
La théorie de la hiérarchie des besoins de
Maslow nous a permis de voir si les populations trouvent une
certaine satisfaction de leurs besoins. Mais il en découle que cette
théorie présente des limites car le cadre de Jeunesse doit amener
les populations à la dernière échelle de la pyramide,
chose impossible du fait de la conjoncture actuelle.
Le structuralisme nous a permis de déterminer les
rapports existant entre les différents acteurs de la gestion des ordures
à Bertoua. A l'issue de l'étude, nous constatons que les
populations ne sont pas suffisamment impliquées dans les processus
d'assainissement de la ville. Les savoirs locaux et les réalités
socioculturelles des populations ne sont pas pris en compte par les
politiques.
Le fonctionnalisme a été retenu pour
démontrer que l'animation peut apporter un rôle déterminant
dans l'établissement des rapports étroits entre les populations
et les autorités d'une part et la vulgarisation des nouvelles
technologies. Mais nous avons constaté l'absence des animateurs dans ce
secteur d'activité.
V. Limites
de l'étude
Du fait de la pluralité des déchets en milieu
urbain, seules les ordures ménagères (de cuisines)
transformées de façon artisanale pour en faire du compost ont
été retenues dans cette étude. Malheureusement, nous
n'avons pas pris en compte les effets négatifs liés à
l'utilisation des déchets ménagers récupérés
et recyclés dans les exploitations agricoles urbaines et
périurbaines.
Nous tenons enfin à signaler que la présente
étude n'a pas une portée générale. Car nous n'avons
travaillé que dans cinq quartiers de la ville de Bertoua. Et
malgré les efforts consentis pour la compréhension des questions
soit facile pour tous les répondants. La taille de l'échantillon
est un élément pouvant aussi amener à beaucoup de prudence
avant toute généralisation.
Au regard de tout ce qui précède, nous
nous pencherons dans la suite à formuler des recommandations et
suggestions d'une part et d'autre part à présenter l'action du
Conseiller Principal de Jeunesse et d'Animation.
CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION,
PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
CHAPITRE V :
ESQUISSE D'UNE STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET
RECOMMANDATIONS
Ce chapitre est consacré
aux recommandations et propositions des moyens pratiques pouvant aider les
intervenants de la gestion des ordures ainsi que les populations à
rendre la gestion des ordures ménagères efficace. Il est
question de vulgariser une technique de traitement des déchets
compatible avec les préoccupations de l'agriculture. Au regard des
résultats de notre recherche, des actions bien ciblées peuvent
être mises en oeuvre en vue d'améliorer ces secteurs
d'activités. Les recommandations contenues dans ce travail vont à
l'endroit des municipalités, du MINADER, du MINDUH, du MINEPN d'une part
et des les populations et agriculteurs d'autre part.
I.
Recommandations
I.1. Proposition en vue d'une gestion efficace des
ordures ménagères
A la lumière de notre étude, force est de
constater que le système de gestion des ordures ménagers dans la
ville de Bertoua est incompatible avec les préoccupations de
développement de l'agriculture urbaine et périurbaine, et ceci
pour plusieurs raisons :
Ø L'unique mode de traitement des déchets
collectés à Bertoua est l'enfouissement, ce qui ne facilite pas
les opérations de récupération et de recyclage ;
Ø Faute de communication entre les gestionnaires des
déchets et la population, très peu de ménages (6%) dans
les quartiers périurbains maîtrisent un processus de traitement
des déchets ;
Ø L'absence de la pré-collecte et la
rareté des bacs à ordures dans les quartiers mal lotis, bastion
de l'AUP, favorisent le déversement anarchique des ordures qui polluent
le sol et le sous-sol. Ce qui constitue de ce fait un obstacle majeur à
l'expansion de l'agriculture urbaine et périurbaine.
Face à ces limites, nous faisons les propositions
suivantes :
· La Communauté Urbaine bien qu'elle soit
nouvellement créée doit prioritairement s'intéresser
à la collecte des ordures, afin de favoriser la création d'une
unité de récupération et de recyclage des déchets
à la décharge contrôlée. Ces opérations
pourraient être assurées soit par la population elle-même,
soit par une ONG ou un concessionnaire ;
· Des efforts supplémentaires doivent être
faits en matière de sensibilisation et d'éducation de la
population, à travers les campagnes régulières ; mais
seulement l'absence d'un mécanisme d'incitation de type
"pollueur-payeur1(*)" est de nature à biaiser l'action de
sensibilisation susceptible d'être menée dans la ville ;
· Que le nombre de bacs présents dans la ville
soit revu à la hausse, car des spots télé en vue de
sensibiliser la population sur la nécessité de jeter les ordures
dans des bacs à ordures ne saurait porter des fruits dans un contexte de
rareté des bacs à ordures dans la ville ;
· Que le dépôt des bacs soit le mieux
adapté au type d'habitat et au mode de collecte ;
· Que les voies de dessertes des quartiers soient
réhabilitées afin de faciliter le ramassage des ordures dans les
quartiers avec les engins.
· Que les animateurs, encadreurs, formateurs,
responsables des zones de projets, tous les agents et acteurs
développement rural, s'emploient à conscientiser et à
vulgariser l'assainissement du milieu ;
· Que les agriculteurs, éleveurs des gros et
petits bétails et responsables de ménages, se mettent dans
l'apprentissage, l'application et la pratique le compostage comme moyen de
valoriser les ordures souvent gaspillés, afin de fertiliser le sol
visant l'augmentation de leur productivité agricole ;
· Que la population de la ville de Bertoua, prenne
conscience de la gestion responsable des ordures ménagères, en
les utilisant dans les épandages des champs, pour pérenniser la
salubrité publique ;
· Que les autorités locales et chefs des
différents services, fassent le choix des agents compétents et
formés en matière d'assainissement du milieu "l'homme qu'il faut
à la place qu'il faut". Il leur revient enfin de faire le plaidoyer
auprès des organismes intervenants dans le domaine de l'assainissement
du milieu.
Les opérations de récupération et de
recyclage des ordures ménagères, ne font pas partie
intégrante du système de gestion des ordures
ménagères dans la ville de Bertoua. La nécessité
d'intégrer ces opérations s'impose dans la mesure où elles
constituent le principal noeud de la relation ordures ménagères -
agriculture urbaine et périurbaine et permettent à la ville
d'être propre.
I.2. Proposition en vue d'améliorer la
production agricole urbaine et périurbaine
Le développement de l'activité agricole urbaine
et périurbaine en elle-même souffre de plusieurs maux. A la
lumière des difficultés que rencontrent les agriculteurs,
proposons-nous de faire quelques recommandations qui nous semblent utiles :
- Une exploitante du quartier Birpondo lors de notre
séance de restitution dans ce quartier périurbain, à la
réponse à la question de savoir pourquoi elles (les exploitantes)
n'utilisent pas le compost ? Elle a répondu : « Le
compost est vendu loin de notre quartier et celui qui le produit le fait
à petite échelle ». Cette réponse
pertinente doit emmener les acteurs de l'AUP à diffuser des informations
relatives à la contribution aussi bien agronomique qu'économique
du compost. D'ailleurs, à de petites doses de compost (5t/ha), le taux
de rentabilité du compost urbain est supérieur à 100% et
conformément aux normes de la FAO, ce taux de rentabilité devrait
pouvoir justifier l'adoption de cet intrant qui est un produit à forte
rémanence. Toutefois, un accent doit être mis sur le fait que le
compost ne réagit pas de façon identique sur toutes les cultures,
car elles n'ont généralement pas les mêmes besoins
nutritifs. Les chercheurs doivent donc étudier les valeurs
nutritionnelles aussi bien des déchets végétaux que des
déchets animaux et celles du compost afin de préciser le type de
culture qui est favorable à l'utilisation de tel ou de tel autre
déchet ;
- Tous les exploitants agricoles de Bertoua se plaignent
également de la baisse du pouvoir actif des engrais chimiques qui au fil
des années deviennent de moins en moins efficaces. Ceci doit pousser les
chercheurs à trouver de nouvelles molécules qui répondent
au mieux aux mutations que connaissent les micro-organismes dans le temps.
L'Etat gagnerait également à subventionner comme jadis les
engrais afin d'encourager leur utilisation ; il faut dire que sur des grandes
surfaces, les engrais chimiques ont un taux de rentabilité de l'ordre de
300% et sont donc plus efficaces que le compost par exemple, malgré le
fait qu'ils connaissent un lessivage systématique après une
saison.
Afin d'établir un lien entre l'AUP et le traitement des
ordures, une stratégie efficace peut être envisagée.
I.3. Proposition d'une stratégie efficace de
traitement des ordures ménagères, compatible avec les
préoccupations de développement de l'agriculture
I.3.1 L'importance de l'accompagnement et de la
sensibilisation des ménages
1.3.1.1 Des actions de
formation et des appuis techniques et financiers
L'absence des connaissances en matière de traitement
des ordures serait due à un manque de programme de sensibilisation, de
diffusion et de l'éducation sur l'assainissement du milieu. Et la
pratique du compostage des ordures ménagères comme moyen de
recyclage des déchets biodégradables serait faible dans la ville
de Bertoua et ses environs, à cause de la sous information.
La pratique du compostage pourrait contribuer à
l`application des méthodes culturales propres à protéger
l`environnement, à la conservation du sol, qui garderait sa
fertilité et l'augmentation de la production agricole pour lutter contre
la sous alimentation. Pour satisfaire les besoins alimentaires croissants d'une
population en évolution, les habitants de la cité devraient
produire plus, alors que les terres cultivables se dégradent et
diminuent, que l'environnement se fragilise et surtout que la concurrence des
produits agricoles importés s'accentue. Il leur faut donc
améliorer leurs connaissances professionnelles pour relever le
défi de la sous production dans une économie qui se mondialise.
Par ailleurs, vu le nombre croissant des bouches à nourrir dans le
monde, les structures et les anciennes techniques de gestion de l'environnement
sont devenus obsolètes. L'Homme doit retrouver de nouvelles structures
sociales et économiques et les nouveaux systèmes agricoles
(application du compostage et son épandage) pour faire face aux
problèmes actuels et futurs.
La redynamisation des professionnels de santé et la
création des équipes écologiques s'avèrent
indispensables pour l'éducation à l'hygiène qui aidera de
comprendre l'importance qu'il y a à lutter contre les ordures
ménagères. La population devrait prendre conscience en assurant
une hygiène ménagère sanitaire par la technique de
compostage. Nous estimons que la formation et l'information,
l'éducation, la sensibilisation, la vulgarisation, la diffusion, la
conscientisation et l'initiation sur le mode d'usage du compostage, de
l'enfouissement, de l'incinération donneront un résultat positif
une fois que notre cible sera informée.
Toutes les villes du monde produisent beaucoup de
déchets et, dans les villes des pays en voie de développement, la
charge de déchets se compose principalement de matières
organiques. L'agriculture, et plus particulièrement l'agriculture
urbaine, constitue un marché de premier plan pour l'utilisation
productive d'une grande partie de ces matières organiques, ne serait-ce
que parce que peu d'autres options s'offrent aux villes. L'agriculture urbaine
constitue donc un moyen d'évacuation pourquoi pas de
réutilisation de déchets organiques de premier plan. Cela dit,
tous les ordures ménagères produites par une grande ville ne
peuvent toutefois être utilisés en agriculture urbaine.
Toutefois, comme en témoignent les projets mis en
oeuvre dans des pays tels que le Ghana, le Brésil, il importe, pour
pouvoir maximiser l'utilisation productive des déchets organiques
compostés, que les centres de traitement soient situés à
proximité des activités d'agriculture urbaine. Il devient plus
intéressant pour les producteurs d'utiliser ces matières lorsque
les centres de traitement sont situés à proximité, car
cela permet de réduire les frais de transport. Le recyclage des
déchets organiques est particulièrement important dans les villes
au climat aride, comme dans plusieurs villes en Afrique subsaharienne.
La création récente de la Communauté
Urbaine devra permettre la mise en place un organe d'évacuation
sélective des déchets. La Communauté Urbaine devra
prioritairement mettre des bacs à ordures, qu'elle pourra demander aux
partenaires extérieurs dans les programmes de coopération entre
villes francophones, par exemple ou faire appel à un concessionnaire
(HYSACAM). En plus, les activités de la gestion des ordures
ménagères comportant les étapes de collecte, de tri,
d'entreposage, de valorisation et d'élimination, permettront non
seulement le développement durable mais aussi procurerons de nombreux
emplois à la population qui souffre du chômage.
Les actions prioritaires à mener devant cette situation
sont la prise de conscience de tous devant le problème d'urbanisation
et des déchets (la contribution des entreprises, l'élaboration de
la politique d'aménagement de quartiers, le recyclage et la valorisation
des déchets). Pour que la population puisse être impliquée
efficacement dans le traitement des ordures ménagères, elle doit
d'abord, pouvoir disposer d'une information de base facilement accessible et
en suite l'impliquer dans le planning de gestion de déchets. Il y a lieu
que les autorités développent les structures intercommunales afin
d'optimiser le traitement des ordures ménagères et de penser
à la réduction des coûts de gestion, mettant ainsi fin
à la prolifération des poubelles sauvages.
En ce qui concerne l'aménagement des quartiers, le
Gouvernement et tous les organes de protection de la nature doivent viser
l'aménagement des quartiers pour en faire des unités ayant leurs
propres cohérences et d'abord une existence économique. Les
communes pourront abriter des centres de traitement des ordures
ménagères, exercer les activités agricoles et
bénéficier des composts provenant de la gestion des
déchets. Le compostage est l'un des procédés nouveaux
qu'il faudrait inclure dans la gestion des déchets de la ville. Bien que
rien ne soit actuellement fait en matière de déchets.
Dans une vie future, Il faudra arriver à
réglementer le traitement par incinération et tendre au recyclage
et à la valorisation des ordures pour le développement durable.
1.3.1.2 Des actions de
sensibilisation pour vérifier l'intérêt des habitants ou
susciter une large adhésion au système.
La sensibilisation et la formation sont les axes essentiels
à renforcer pour changer les comportements et susciter l'innovation
à la base au sein des populations. Pour y parvenir, des organes
d'information peuvent jouer un rôle indispensable dans l'explication des
risques qui menacent les populations lorsqu'elles jettent les ordures de
manière anarchique et les avantages que peuvent procurer le traitement
des matières organiques contenues dans ces déchets. Le bien
fondé de cette campagne de sensibilisation à l'endroit des
ménages aura pour effet de les amener à prendre conscience de
leur part de responsabilité dans la pollution. Par conséquent,
l'élaboration d'un code de conduite ayant pour objectif de leur faire
acquérir des reflexes et une attitude favorable à la
création d'un environnement propre à travers le traitement des
ordures.
Si l'initiative vient de la mairie (situation rarement
rencontrée), celle-ci devra également veiller à susciter
la mobilisation de la population. Des réunions de quartiers et
enquêtes préalables auprès des ménages permettent de
vérifier l'intérêt et la volonté des habitants pour
la mise en oeuvre du système et pour le paiement du service. Il est
souvent nécessaire d'organiser des campagnes d'information et de
sensibilisation.
R Dans certaines communes, les actions de sensibilisation de
proximité organisées auprès des ménages ont
été complétées par des émissions de radio ou
la projection de films. Ailleurs, les élèves ont
été ciblés comme vecteurs d'opinion à travers des
séances de sensibilisation dans les écoles : modules de
sensibilisation à la gestion des déchets introduits dans les
programmes, réalisation de pièces de théâtre par les
élèves sur la thématique, etc. Certaines de ces actions
sont cependant rendues fragiles par les faibles moyens disponibles et surtout
par les difficultés d'implication et d'accompagnement des services
d'hygiène et services municipaux.
1.3.1.3 Combiner
« pression sociale », sensibilisation et sanctions
La sensibilisation réalisée sans mesures
concrètes d'accompagnement, notamment des actions de prévention
et de répression menées par les services municipaux, finit par
être peu efficace. Le risque est que les habitants considèrent
qu'ils peuvent continuer à jeter impunément leurs ordures dans
l'espace public. Pour favoriser les changements de comportements, la
sensibilisation n'est pas toujours suffisante et la commune doit relayer ces
actions. Ceci nécessite que les organisations de quartier fassent
pression sur les élus et les services déconcentrés,
souvent réticents à faire usage d'autorité et de sanction
en matière d'hygiène de peur de perdre leur électorat.
Au-delà de la sensibilisation nécessaire au
démarrage des activités, des actions dans la durée doivent
être programmées et prises en charge par les organisations
communautaires et/ou la commune, notamment pour s'assurer que les
ménages continuent à payer régulièrement leurs
cotisations et pour pouvoir induire des changements des comportements et de
représentations. On ne dispose que de peu d'informations sur les
dimensions sociales et culturelles liées aux ordures
ménagères à Bertoua. Mais les entretiens
réalisés et l'observation des comportements mettent en
évidence certaines pratiques : le tri et la valorisation à la
source, qui sont à encourager, si elles ne présentent aucun
risque sanitaire ou environnementale, et des pratiques à proscrire,
telles que l'enfouissement ou l'incinération sans tri préalable,
le rejet dans des dépôts sauvages (parcelles non loties, terrain
vagues, champs, espace public) ou directement sur la voie publique.
L'éradication de ces habitudes nécessite des
actions de sensibilisation répétées sur une longue
période qui ne peuvent être simplement du ressort des
organisations communautaires du quartier. La commune, les écoles et
l'État doivent intervenir afin de toucher le plus grand nombre, adultes
et enfants, à l'aide de messages conçus à partir d'une
meilleure compréhension des dimensions sociale et culturelle.
L'idée d'une participation communautaire telle évoquée ici
ne peut se construire qu'autour d'un modèle d'organisation qui
interpelle tout le monde et encourage des initiatives. L'impératif de
cette organisation communautaire devra reposer sur un certain nombre de
mécanisme qui devront concourir activement aux opérations de
récupération et de valorisation des ordures.
II. Elaboration du projet
de plaidoyer
II.1. Le cadre stratégique
Le cadre stratégique que nous proposons dans cette
section de notre travail comprend les éléments liés
à la définition, à l'objectif, aux
bénéficiaires, aux données fiables, à l'audience
cible ou aux personnes visées par l'action que nous entreprenons.
II.1.1. Définition du
plaidoyer
Le plaidoyer est definit comme étant un ensemble
d'actions cohérentes menées par un groupe de personnes
auprès d'un ou plusieurs décideurs, ou auprès de ceux qui
influencent directement ou indirectement les mécanismes de
décisions. C'est une action visant à promouvoir ou à
renforcer le changement d'une politique, d'un programme ou d'une
procédure. C'est un argument pour défendre ou recommander une
idée devant d'autres personnes.
Compte tenu du fait qu'il existe plusieurs intervenants dans
le processus de gestion des ordures, le rôle du Conseiller de Jeunesse et
d'Animation consistra à mener des actions concrètes visant
à convaincre les intervenants étatiques à intégrer
des préoccupations qui ressortissent au domaine de l'animation, dans le
processus de gestion des ordures ménagères. Il a donc pour
finalité d'initier ou de faire changer les attitudes à
l'égard de la cause défendue, de faire reformer la
législation. Il s'agit d'attirer l'attention d'une communauté sur
une question importante et d'orienter les décideurs vers une solution
pour l'amélioration des conditions de vie des populations.
II.1.2. Objectif du plaidoyer
Le constat fait au cours de nos investigations fait est que le
traitement des ordures ménagères dans la ville de Bertoua aux
fins de l'agriculture urbaine est porteur d'un grand potentiel de par les
enjeux qui lui sont liés. Malheureusement,il en découle que cette
activité n'est pas suffisamment vulgarisée et
encouragée.
C'est pourquoi l'objectif de ce paidoyer est d'amener les
autorités gouvernementales, les autorités communales, les
collectivités locales, les associations et les organisations non
gouvernementales à encourager davantage le compostage comme moyen de
production des engrais organiques.
II.1.3. Les
bénéficiaires
Dans cette action, nous dénombrons deux grands groupes
de bénéficiaires à savoir : les populations et les
agriculteurs d'une part et les collectivités locales, et les services
techniques des ministères impliqués d'autre part.
v Les populations ont beaucoup de compétences à
acquérir par le biais des projets qu'elles initieront et mettront en
oeuvre. En effet, l'engagement permet de développer le sens du contact
et des responsabilités ;
v Les collectivités locales bénéficieront
de l'amélioration de la participation civique tant au niveau des projets
et initiatives de développement qu'au niveau de l'enracinement des
techniques de traitement des ordures ménagères. Par ailleurs,
elles profiteront aussi du renforcement du lien social entre les membres de
leurs collectivités.
II. 1. 4. Les données fiables de
l'action
Des différentes investigations menées, il
ressort que l'engagement social structure incontestablement la personne
humaine. La nécessité d'encourager l'engagement des populations
s'explique par le fait que l'on constate dans notre société un
certain délitement des liens sociaux et politiques. Les
collectivités territoriales savent la difficulté à entamer
un dialogue avec la population souvent indifférente à la chose
publique. Ainsi, il faut donner les moyens aux populations d'intégrer la
vie sociale, politique et administrative de la collectivité. Ce
résultat peut être atteint à travers l'engagement des
populations, pourvoyeuses des déchets. Cet engagement présente
deux intérêts majeurs à savoir :
§ L'engagement est une réponse au malaise et au
mal-être de la population. L'adoption d'une innovation technologique
s'accompagne très souvent d'une perte de repères et d'une
réticence, engendrant un mal-être qui est souvent cause
d'échecs. Il s'avère donc nécessaire de fournir aux
populations un cadre de vie leur permettant de fonder de nouveaux
repères.
§ Il recouvre un enjeu politique car les populations sont
peu nombreuses à prendre part aux activités de la
communauté. Dès lors, on peut parler de crise des rapports entre
les populations et les institutions. Notons à ce titre que le compostage
peut être d'utilité sociale parce que les populations sont en
quête de résultats pratiques et concrets à leurs
besoins d'une part et c'est aussi un chemin vers l'intégration
politique et une occasion d'apprendre (intérêt pédagogique)
d'autre part.
II.1.5. L'audience
cible
Il s'agit pour nous d'identifier les personnes qui sont
susceptibles d'influencer les mécanismes de prise de décision en
matière de traitement des ordures ménagères et
l'agriculture urbaine et périurbaine à Bertoua. Les personnes
visées se recrutent au niveau des Ministères de l'agriculture et
du développement Rural pour le volet technique, de la Jeunesse pour
l'encadrement, l'accompagnement et la participation des populations ; du
Ministère de l'Environnement et de la Protection de la Nature pour le
volet de protection des écosystèmes, du Développement
Urbain et de l'Habitat pour la planification urbaine. Nous ajouterons les
autorités locales décentralisées, les leaders d'opinion
(ONG, associations, organisations paysannes), les programmes de
développement, les partenaires au développement comme l'Union
Européenne, la Coopération Française, etc.)
II.2. Le cadre
opérationnel
Le cadre opérationnel met en oeuvre les actions
concrètes du plaidoyer à savoir : la coordination technique
qui est l'ensemble de personnes qui décident d'engager l'action de
plaidoyer. Elle est constituée des Cadres de Jeunesse et d'Animation et
de la coalition (des ingénieurs agronomes, des environnementalistes, des
urbanistes, des législateurs des leaders d'opinion favorable à la
cause). Cette coordination technique est chargée de rédiger des
projets de vulgarisation des techniques de traitement des ordures d'une
clarté suffisante.
II.2.1. Les ressources
matérielles
On note à ce niveau les supports à l'action de
médiatisation c'est-à-dire la sensibilisation à travers
les médias que sont la radio, la télévision, la presse
écrite et même l'utilisation du réseau Internet. Ces
ressources permettront d'expliquer à l'audience cible, le bien
fondé du traitement des ordures ménagères. C'est ainsi que
la mise sur pied d'un plan média est nécessaire.
II.2.2- Choix des
techniques à utiliser
Les techniques qu'offre l'usage du plaidoyer comme mode
d'animation s'inscrivent généralement dans les différentes
caractéristiques d'audience ou des groupes d'intérêts
auxquels elles s'adressent. A cet effet, un éventail de techniques est
proposé. Ces techniques sont différentes mais
complémentaires. Elles sont laissées à
l'appréciation de l'animateur qui met en place sa stratégie
d'intervention. Dans le cas de cette étude, l'on fait appel
à la sensibilisation, au dialogue, au débat, à la
négociation, à la pétition et au lobbying.
II.2.2.1- La sensibilisation
La sensibilisation est l'action de rendre quelqu'un ou un
groupe réceptif, de l'exhorter à adhérer à une
idée ou une action. Son objectif sera de convaincre d'une part les
autorités, les services techniques et les médias, d'autre part
les populations, les leaders d'opinion et les organisations paysannes
intéressés par le traitement des ordures ménagères
aux fins de développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine.
II.2.2.2- Le dialogue
Il se fait essentiellement avec les autorités
administratives, politiques et traditionnelles, pour qui l'embellissement de la
ville exclut les tas d'immondices, considérés comme salissants et
polluants. Le but est de convaincre ces autorités à
intégrer les activités de compostage dans leurs plans directeurs
d'urbanisation. Toutefois, il faudra prendre le soin de chercher avec ces
autorités, à créer des endroits réservés
pour la cause. Cette activité n'est sans doute pas une nouveauté
dans le continent, car certaines villes d'Afrique de l'Ouest
(Sénégal, Benin, Niger) et du Canada ont développé
ce concept. Aussi pour mieux persuader ces intervenants, sera t-il
organisé des séminaires d'échanges, des conférences
débats, des tables rondes etc.
II.2.2.3- Le débat
Il a pour objectif de convaincre les partenaires, mais
beaucoup plus les adversaires à intégrer l'action engagée.
En effet, le débat se déroule pendant des discussions
organisées au cours desquelles le thème du traitement des ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine est
abordé à travers les avantages et les inconvénients de
cette activité.
II.2.2.4- La négociation
La négociation est l'ensemble des démarches
menées dans le but de conclure un accord avec les adversaires pour
l'adoption des mesures appropriées. Dans le cadre de notre étude,
elle aura pour finalité l'édiction d'une réglementation
adaptée aux réalités nationales en matière de
gestion des ordures ménagères et de l'agriculture urbaine. Toutes
les informations seront consignées dans des documents accessibles au
public.
II.2.2.5 La pétition
La pétition est un écrit, une lettre
adressée à l'intention des autorités (audience cible) et
des groupes de pression (partenaires au développement). La coordination
technique adresse ainsi cette requête pour exprimer son opinion (le
traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine doivent
être encouragés et encadrés) et exposer ses revendications
(revoir la législation en vigueur sur les limites des compétences
des intervenants de cette activité). Son objectif est de faire
reconnaître le fondement de ses réclamations auprès des
autorités en charge des problèmes urbains.
II.2.2.6- Le lobbying
A travers cette technique, il s'agit de faire appel aux
groupes externes de pression qui vont aider la coordination technique à
défendre ses intérêts et à obtenir gain de cause.
Ces lobbies peuvent être les organisations paysannes (GIC, la
plate-forme, les fédérations, les unions de GIC, les
coopératives, etc.), les ONG nationales ou internationales, les leaders
d'opinions, les médias.
Au terme de ce chapitre, nous ne prétendons pas avoir
donné des recettes miracles quant à un système efficace de
traitement des ordures et l'agriculture qui intègre les
préoccupations de l'animation ; mais des orientations et des
propositions d'actions concrètes à mener pour que les
déchets soient réintroduits dans le cycle de la matière et
ce, pour qu'ils participent au bien-être de la localité. La page
en paysage qui suit présente les quelques techniques du plaidoyer sous
forme de tableau de synthèse appliquées à des audiences
retenues à cet effet.
Tableau 24 :
Technique du plaidoyer selon les cibles
Techniques de plaidoyer
|
Audiences cibles
|
Bénéficiaires
|
Partenaires
|
|
Les populations
|
Collectivités locales ou mairies
|
Pouvoirs publics
|
ONG
|
Médias
|
Organisations paysannes
|
Leaders d'opinions
|
1- Sensibilisation
|
x
|
x
|
|
|
x
|
x
|
x
|
2- Dialogue
|
|
x
|
x
|
|
|
x
|
x
|
3- Débat
|
x
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
4- Négociation
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
x
|
5- Pétition
|
|
x
|
x
|
|
|
|
|
6- Lobbying
|
|
x
|
|
x
|
x
|
x
|
x
|
CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION
GENERALE
Nous arrivons ainsi, au terme de notre étude sur le
traitement des ordures ménagères et l'agriculture urbaine et
périurbaine dans la ville de Bertoua. A travers ce travail de recherche,
nous voulons démontrer l'incidence du traitement des ordures sur le
développement de l'agriculture. Il était question d'amener les
populations et les intervenants de la filière de gestion des ordures
ménagères à récupérer et à valoriser
les ordures aux fins de développement de l'agriculture. A l'issue de
cette étude, un certain nombre de recommandations, de propositions, de
méthodes d'encadrement et d'accompagnement des différents acteurs
de la gestion des ordures a été énoncé. Pour y
parvenir, notre travail s'est articulé autour de cinq chapitres.
Le chapitre premier de notre recherche nous a permis de
présenter le traitement des ordures et l'agriculture urbaine et
périurbaine : les théories explicatives et la revue de la
littérature. La recension des écrits met en exergue la place de
l'agriculture urbaine comme une activité qui approvisionne le
marché urbain et moyen de recyclage des ordures ménagères.
Ainsi, le traitement des ordures ménagères produites par les
ménages peut renforcer le rendement des terres devenues peu fertiles. Il
est donc impératif d'établir un lien entre les ordures
ménagères et l'agriculture urbaine et périurbaine.
Pour bien cerner la problématique du traitement des
ordures aux fins du développement de l'agriculture urbaine, le chapitre
deux de notre étude présente le cadre de l'étude et
l'approche méthodologique. Il a fallu descendre sur le terrain collecter
des informations précises. Les instruments de collecte utilisés
à cet effet sont le questionnaire, le guide d'entretien et l'observation
directe. La présentation de la de la démarche, des outils de
collecte et l'analyse des données ont fait l'objet du chapitre
méthodologique.
Dans le chapitre trois et le chapitre quatre, il s'est agit de
présenter les données recueillies sur le terrain, de les analyser
et de les interpréter. Les résultats obtenus ont permis de
vérifier les hypothèses énoncées. Cette
opération a abouti à la confirmation des hypothèses de la
recherche.
Le chapitre cinq quant à lui a proposé des
recommandations à l'endroit des différents intervenants de la
gestion des ordures ménagères et une stratégie
d'intervention du cadre de jeunesse et d'Animation. A ce titre, les
recommandations d'ordre général ont été
formulées et un projet de plaidoyer à l'endroit des pouvoirs
publics a été élaboré. Cependant, notre
étude comportait un objectif général autour du quel, des
objectifs spécifiques se sont greffés.
L'objectif spécifique premier de cet «étude
était d'amener les autorités municipales et les populations
à une meilleure gestion des ordures ménagères dans la
ville de Bertoua. Les résultats de notre recherche ont fait état
de ce que la gestion des ordures ménagères dans la ville de
Bertoua est insuffisante. Cette situation pourrait s'améliorer si les
autorités municipales et les populations travaillent de concert.
Le deuxième objectif quant à lui portait sur
l'identification des opportunités du compost, produit issu du traitement
par compostage des ordures ménagères. Le compost est un engrais
organique qui possède plusieurs potentialités, allant de la
diminution du tonnage des ordures à mettre en décharge, à
l'amélioration de la production agricole. Dans un contexte où les
engrais chimiques coûtent de plus en plus chers, il est important de
vulgariser les avantages de ce produit pour une agriculture biologique et le
développement des ceintures vertes dans la ville.
Le troisième objectif spécifique de cette
étude était d'envisager une stratégie efficace de
traitement des ordures ménagères qui soit compatible avec les
préoccupations de développement de l'agriculture urbaine et
périurbaine. L'AUP à Bertoua est une agriculture qui se
développe dans les parcelles inoccupées près de concession
des quartiers; or, la collecte des déchets ménagers dans les
quartiers urbains et périurbains de Bertoua souffre de plusieurs maux.
Ce déficit en matière de collecte et de traitement des ordures
est de nature à nuire au développement de l'agriculture dans ces
zones. En effet, le déversement anarchique des déchets pollue
l'environnement dans lequel s'inscrit cette agriculture et expose les
consommateurs aux maladies.
Toutefois, Il va sans dire que nous sommes heurtés
à des difficultés majeures au cours de nos investigations.
Dans l'ensemble, la recherche s'est déroulée dans un climat de
méfiance et de suspicion de la part de certaines
enquêtées. Il a fallu user de subtilité pour les
amener à nous livrer des informations nécessaires. C'est ainsi
que pour avoir des entretiens avec certains responsables des
délégations départementales, il a fallu plusieurs
rendez-vous. De plus certains quartiers comme Birpondo situé
dans la zone reculée, n'était pas facile d'accès,
l'enquête s'étant déroulée en saison pluvieuse. Nous
avons également été confrontés à certaines
contraintes à l'instar :
· L'absence de statistique et parfois la contradiction entre
les chiffres des différentes sources ;
· L`indifférence de certains enquêtés
qui nous traitaient de policiers sanitaires, ou agents de
l`hygiène ;
· D`autres, par contre nous prenaient pour des humanitaires
pouvant distribuer éventuellement de l`aide (vivres, non
vivres...) ;
· L'éloignement de la zone d'étude par rapport
à notre lieu de formation.
Malgré toutes ces difficultés, nous pensons que
la stratégie efficace de traitement des ordures passe par la
sensibilisation et la vulgarisation de la technique de compostage qui
permettrait : de minimiser la pollution des parcelles, de mettre directement et
à moindre coût à la disposition des agriculteurs les
ordures récupérés et recyclés et enfin de permettre
à l'Etat de faire d'énormes économies dans le transport
des déchets vers la décharge.
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Zoa, A.S. (1996). Les Ordures à Yaoundé,
l'urbanisation, environnement et politique au Cameroun. L'Harmattan.
TABLE DES
MATIERES
IN MEMORIAM
i
DEDICACE
ii
DEDICACE
ii
REMERCIEMENTS
iii
SOMMAIRE
iv
LISTE DES ABREVIATIONS ET ACRONYMES
v
LISTE DES FIGURES
vi
LISTE DES TABLEAUX
vii
RESUME
ix
ABSTRACT
x
INTRODUCTION GENERALE
1
1. Contexte et justificatif du sujet
2
2. Objet de la recherche
4
3. Objectifs de l'étude
5
3.1. Objectif général
5
3.2. Objectifs spécifiques
5
4. Intérêt de l'étude
5
5. Domaine de la recherche
7
6. Délimitation de l'étude
7
7. Problématique de la recherche
8
8. Questions de recherche
10
8.1. Question principale
10
8.2. Questions secondaires
10
9. Hypothèses de recherche
10
9.1. Hypothèse
générale
11
9.2. Hypothèses secondaires
11
10. Définition opératoire des
concepts
11
11. Approche méthodologique
14
12. Plan du travail
15
CHAPITRE I : LE TRAITEMENT DES
ORDURES MENAGERES ET L'AGRICULTURE URBAINE ET PERIURBAINE : THEORIES ET
REVUE DE LA LITTERATURE
16
I. Généralités sur les ordures
ménagères
17
I.1. Les Paramètres caractéristiques
des ordures ménagères
17
I.2. Les Ordures ménagères et la
production d'externalités
18
I.2.1. Externalités positives
18
I.2.2. Externalités
négatives
19
I.3. Les techniques de traitement des ordures
ménagères
20
I.4. Lien entre le traitement des ordures et
l'agriculture urbaine
22
I.4.1. L'utilisation agronomique des ordures
ménagères
22
I.4.2. La récupération
22
I.4.3. Le recyclage des déchets
22
I.4.4. Les rejets urbains et
l'agriculture
23
I.5. L'agriculture urbaine et
périurbaine : une activité montante et
controversée
24
I.5.1. Les acteurs de l'agriculture urbaine et
périurbaine
25
I.5.2 Les fonctions de l'agriculture en
ville
25
II. Revue de la littérature
27
II.2. Littérature sur le milieu urbain et la
sociologie de la ville
28
II.3. Littérature sur l'agriculture urbaine
et périurbaine
30
III. Théories explicatives du sujet
31
III.1. Le fonctionnalisme
31
III.2. Le structuralisme
33
III.3. La théorie de la hiérarchie
des besoins d'Abraham MASLOW
34
III.3.1. Les besoins physiologiques
34
III.3.2. Le besoin de sécurité
34
III.3.3. Les besoins d'appartenance
34
III.3.4. Le besoin d'estime
34
III.3.5. Le besoin d'accomplissement personnel
35
II.4. La théorie du changement social
36
CHAPITRE II : PRESENTATION DU
CADRE DE L'ETUDE ET APPROCHE METHODOLOGIQUE
37
I. Présentation du milieu d'étude
38
I.1. Environnement physique
38
I.2. Activités et structures
économiques : Les Chiffres Clés
39
II. Approche Méthodologique
40
II.1. Rappel des Hypothèses
40
II.2. Description des variables
41
II.3. Population de l'étude et
méthode d'échantillonnage
41
II.3.1. Population cible
41
II.3.2. La taille de l'échantillon et la
méthode d'échantillonnage
42
II.4. Présentation des instruments de
l'enquête
43
II.4.1. L'observation directe
43
II.4.2. La recherche documentaire
44
II.4.3. Le questionnaire
44
II.4.5. L'entretien
47
II.5. Validation des instruments de collecte
49
II.5.1. Processus de validation des instruments
49
II.5.2. Validation à l'interne
49
II.5.3. Validation à l'externe
49
II.5.4. Synthèse des rétroactions des
Experts
50
II.5.5. Procédure d'administration des
instruments de collecte
56
II.6. Période de l'enquête de
terrain
56
II.7. Méthode d'analyse des
données
56
II.7.1. L'analyse des contenus
56
II.7.2. L'analyse statistique
57
II.8. Résultats attendus
57
CHAPITRE III : PRESENTATION ET
ANALYSE DES DONNEES DE L'ENQUETE
59
I. Résultats de l'observation directe
60
II. Résultats des entretiens
60
III. Résultats des données du
questionnaire
62
CHAPITRE IV : INTERPRETATION DES
RESULTATS ET VERIFICATIONS DES HYPOTHESES
75
I. Interprétation des données
76
I.1. La gestion des ordures
ménagères
76
I.2. Le compost, une source de richesse
79
I.3. stratégie de l'amélioration du
traitement des ordures ménagères
79
II. Vérification des hypothèses
80
II.1 Vérification hypothèse
N°1
80
III.2 Vérification hypothèse
N°2
82
III.3 Vérification hypothèse
N°3
84
III.4 Vérification hypothèse
Générale
85
IV. Discussion des résultats
85
V. Limites de l'étude
87
CHAPITRE V : ESQUISSE D'UNE
STRATEGIE D'INTERVENTION, PERSPECTIVES ET RECOMMANDATIONS
88
I. Recommandations
89
I.1. Proposition en vue d'une gestion efficace des
ordures ménagères
89
I.2. Proposition en vue d'améliorer la
production agricole urbaine et périurbaine
91
I.3. Proposition d'une stratégie efficace de
traitement des ordures ménagères, compatible avec les
préoccupations de développement de l'agriculture
92
I.3.1 L'importance de l'accompagnement et de la
sensibilisation des ménages
92
II. Elaboration du projet de plaidoyer
96
II.1. Le cadre stratégique
96
II.1.1. Définition du
plaidoyer
96
II.1.2. Objectif du plaidoyer
96
II.1.3. Les
bénéficiaires
97
II. 1. 4. Les données fiables de
l'action
97
II.1.5. L'audience cible
98
II.2. Le cadre opérationnel
98
II.2.1. Les ressources matérielles
98
II.2.2- Choix des techniques à utiliser
98
CONCLUSION GENERALE
102
BIBLIOGRAPHIE
106
TABLE DES MATIERES
113
GLOSSAIRE
116
ANNEXES
118
GLOSSAIRE
Agriculture extensive : Forme
d'agriculture qui ne maximise pas la productivité du sol.
Pratiquée généralement sur de vastes étendues, elle
se caractérise par des rendements à l'hectare relativement
faibles. L'agriculture extensive s'oppose à l'agriculture intensive, qui
se caractérise par des rendements à l'hectare très
élevés et dont la forme extrême est l'agriculture
hors-sol.
Agriculture intensive : Système
de production agricole caractérisé par l'usage important
d'intrants, et cherchant à maximiser la production par rapport aux
facteurs de production, qu'il s'agisse de la main d'oeuvre, du sol ou des
autres moyens de production (matériel, intrants divers). Elle est
parfois également appelée agriculture productiviste. Elle repose
sur l'usage optimum d'engrais chimiques, de traitements herbicides, de
fongicides, d'insecticides, de régulateurs de croissance, de
pesticides.
Amendement organique : Produit stable,
sec, à haute valeur agronomique, l'amendement organique est issu du
compostage des déchets organiques (déchets alimentaires,
déchets verts, boues issues de l'épuration des eaux). Riche en
humus, il est utilisé en épandage pour améliorer les
propriétés des sols.
Andains : Terme professionnel pour
désigner la mise en tas longs et hauts des déchets à
composter afin de faciliter leur décomposition.
Biogaz : Gaz résultant du
processus de dégradation biologique des matières organiques en
l'absence d'oxygène. Il contient une forte proportion de méthane
(50 %) et possède donc un fort potentiel calorifique et
énergétique
Biomasse : Ensemble des
végétaux et des animaux ainsi que des déchets organiques
qui leur sont associés.
Captage postcombustion : consiste
à séparer le CO2 des autres constituants des
fumées (vapeur d'eau, azote, etc.).
Collecte : Ensemble des
opérations consistant à enlever les déchets et à
les acheminer vers un lieu de transfert, de tri, de traitement ou un centre de
stockage.
Compost : Produit issu du compostage des
déchets. Il peut être utilisé comme amendement organique,
améliorant la structure des sols, ou comme engrais nourrissant les
plantes.
Compostage : Procédé
biologique qui permet, par l'apport d'air, la dégradation
accélérée de déchets organiques et conduit à
l'obtention d'un compost. Les réactions de compostage dégagent de
la chaleur qui hygiénise le compost, c'est-à-dire élimine
les agents pathogènes contenus dans les déchets entrants.
Déchets organiques ou fermentescibles :
Résidus d'origine végétale ou animale qui peuvent
être dégradés par les micro-organismes pour lesquels ils
représentent une source d'alimentation. Ils incluent : les
végétaux, les déchets putrescibles de la cuisine et ceux
collectés auprès des cantines et restaurants d'entreprises. Ces
déchets sont utilisés pour la fabrication du compost.
Déchetterie : Espace clos dans
lequel les particuliers viennent déposer gratuitement tous les
déchets qui ne sont pas collectés de façon classique :
déchets encombrants (appareils électroménagers et
informatiques, meubles...), produits toxiques, inflammables, polluants (huiles
de moteur, batteries de voiture, peintures, solvants...), déchets verts
(tontes de pelouse, élagage, feuilles mortes...), gravats, ferrailles...
Les déchets sont ensuite acheminés, selon leur nature, vers les
filières de valorisation adaptées.
Epandage : Technique agricole consistant
à répandre divers produits (produits phytosanitaires, engrais,
excréments des animaux) sur des champs de cultures.
Incinération : Méthode de
traitement thermique des déchets qui consiste en une combustion
(technologie et température variant selon la nature du déchet) et
un traitement des fumées. De cette technique résultent trois
catégories de résidus : mâchefers, cendres et
résidus d'épuration des fumées.
Lixiviats : Lors de leur stockage et
sous l'action conjuguée de l'eau de pluie et de la fermentation
naturelle, les déchets produisent une fraction liquide appelée
« lixiviats ». Riches en matière organique, ces lixiviats ne
peuvent être rejetés directement dans le milieu naturel et doivent
être soigneusement collectés et traités.
Matière organique : La
matière organique du sol est composée d'organismes vivants, de
résidus de végétaux et d'animaux et de produits en
décomposition. Sous l'action de l'érosion, du défrichage
ou de l'oxydation naturelle, la matière organique disparaît. Or,
elle est une composante importante de la fertilité et joue un rôle
primordial dans la stabilité de l'écosystème.
Méthanisation : Mode de
traitement naturel des déchets organiques, qui conduit à une
production combinée de gaz convertible en énergie (biogaz),
provenant de la décomposition biologique des matières organiques
dans un milieu en raréfaction d'air (appelée « fermentation
anaérobie » car sans oxygène) et d'un digestat (les
déchets « digérés »), utilisable brut ou
après traitement (déshydratation et compostage,
hygiénisation) comme compost. La méthanisation concerne plus
particulièrement les déchets organiques riches en eau et à
fort pourvoir fermentescible (fraction fermentescible des ordures
ménagères).
Récupération :
Opération qui consiste à collecter et/ou trier des
déchets en vue d'une valorisation des biens et matières les
constituant.
Recyclage : Réintroduction
directe d'un déchet dans le cycle de production dont il est issu, en
remplacement total ou partiel d'une matière première neuve. Par
exemple, prendre des bouteilles cassées, les refondre, et en faire des
bouteilles neuves.
Stabilisation : Du point de vue
technique, la stabilisation consiste à améliorer la
rétention chimique des polluants, afin de limiter leur solubilité
et par conséquent leur rejet dans l'environnement (immobilisation
chimique des polluants par formation de composés moins solubles).
Traitement biologique : Procédé
contrôlé de transformation par des micro-organismes, des
déchets fermentescibles en un résidu organique à
évolution lente. Pour la dépollution des sols, on utilise aussi
des procédés biologiques mais ceux-ci ne concernent pas le
domaine des déchets.
Tri : Opération visant à
séparer des déchets mélangés en différentes
catégories (cartons, plastiques, palettes en bois...) en vue d'en
faciliter l'élimination dans des processus spécifiques à
chaque catégorie.
Valorisation organique des
déchets : Utilisation pour amender les sols de compost,
digestat ou autres déchets organiques transformés par voie
biologique.
ANNEXES
* 1 Le principe
« pollueur-payeur doit être instauré par le biais des
ressources non fiscales (perception des redevances auprès des
ménages et des gros producteurs des ordures ménagères).