MINISTERE DES ENSEIGNEMENTS
SECONDAIRE, SUPERIEUR ET DE
LA RECHERCHE SCIENTIFIQUE
-------------------
UNIVERSITE DE OUAGADOUGOU
-------------------
UNITE DE FORMATION ET DE
RECHERCHE EN SCIENCES
ECONOMIQUE ET DE GESTION (UFR/SEG)
-------------------
Programme de Troisième Cycle Inter universitaire
(PTCI)
Spécialité : Economie
Industrielle
Option : Economie de l'environnement
-------------------
|
|
BURKINA FASO
Unité - Progrès - Justice
-----------------
ANNEE UNIVERSITAIRE 2006-2007
|
Mémoire en vue de l'obtention du Diplôme
d'études Approfondies (DEA/PTCI)
Thème :
Optimisation du
système de gestion
des déchets solides
municipaux de la
commune urbaine de Ouagadougou
Soutenu par
AKOUWERABOU .B. Dénis
|
|
Sous la direction de
Pr. Kimseyinga
SAVADOGO, Maître de Conférence,
Agrégé des facultés de Sciences Économiques,
Université de Ouagadougou
Et de Dr Robert OUEDRAOGO
Enseignent chercheur à l'université de
Ouagadougou
(UFR/SEG)
|
DEDICACE
Nous dédions ce mémoire du diplôme
d'études approfondies en économie, fruit de multiples efforts
à :
- Notre mère IDOGO/BAWA Assétou. Conscient
qu'aucun autre effort ne saurait combler tous ceux dont vous aviez faites pour
nous, nous vous prions de bien vouloir accepter ce si beau présent que
nous avions conçu avec toutes nos forces et qui est si précieux
à nos yeux.
- Notre oncle Augustin B. IDOGO, sa femme
Agathe V. ILBOUDO et leur fille Rosemonde W.
IDOGO qui sont les principaux agents de notre succès,
car grâce à eux nous avons compris très tôt que seul
le travail libère. Nous avons su exploiter avec efficacité tous
les soutiens financiers et moraux mis à notre disposition. Leurs
encouragements, compréhension, conseils et amour nous ont guidé
tout au long de notre formation.
- A notre grand frère M. Théodore BASSALE,
Enseignant à l'institut supérieur privé polytechnique
(ISPP)
Qu'ils trouvent dans ce document tout le témoignage de
notre éternelle reconnaissance.
Remerciements
Nos remerciements vont à l'endroit de tous ceux qui,
d'une manière ou d'une autre, ont contribué à la
réalisation du présent document de malgré leurs multiples
occupations et plus particulièrement :
- Au professeur Kimseyinga SAVADOGO, Maître de
Conférence, Agrégé des facultés de Sciences
Économiques, Université de Ouagadougou et
- Au Dr Robert OUEDRAOGO, Assistant à l'Unité de
Formation et de Recherche en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG)
Pour votre disponibilité, vos orientations et le
partage de vos expériences professionnelles respectives qui ont
contribué à l'aboutissement de ce document ;
- Au Directeur de l'Unité de Formation et de Recherche
en Sciences Economiques et de Gestion (UFR/SEG) M. Claude WETTA pour nous avoir
donné l'opportunité de participer à la session de
formation sur le logiciel GAMS.
- A l'ensemble du corps professoral de l'UFR/SEG et plus
particulièrement aux enseignants du troisième cycle. Qu'ils
voient dans ce document notre profonde gratitude et l'expression de nos vifs
remerciements pour tous leurs efforts ;
- Aux autorités municipales de la commune urbaine de
Ouagadougou pour nous avoir accordé l'accès aux informations du
centre d'enfouissement technique.
- A M. Xavier AMINAN pour ses conseils et multiples
soutiens ;
- M. Oumar NAGUIABOU et M. Jean de la Croix SOMBIE pour leurs
soutiens multiformes tout au long de notre cursus scolaire et universitaire.
- A M. Djibril DIDIGUI de LUGLU qui, malgré ces
énormes préoccupations, n'a aménagé aucun effort
pour la mise en forme de ce document ;
- A M. Pierre OUEDRAOGO et toute sa famille pour tous leurs
soutiens multiples ;
- A tous les étudiants de la douzième promotion
du programme de troisième cycle interuniversitaire de
l'université de Ouagadougou.
- A M. Bernard KABORE, Hervé KAFIMBOU, LIMON Mathias et
BOULIOU W. Arnaud dont les lectures et corrections ont contribué
à l'enrichissement de ce document.
En somme, nous restons particulièrement redevables
à tous nos frères et soeurs et à toute notre famille pour
ce que nous sommes aujourd'hui.
Les abréviations
AFD : agence française du développement
AFTVD : Association des Femmes pour le traitement et la
Valorisation des Déchets
CC : centre de collecte
CET : centre d'enfouissement technique
CFA : communauté financière de l'Afrique
CTVD : centre de traitement et de valorisation des
déchets
CUO: commune urbaine de Ouagadougou
GAMS: general algebraic modeling system
GCC : grand centre de collecte
GIE : groupe d'intérêt économique
MSW : municipal solid waste (déchets solides
municipaux)
NRAW: déchets non valorisables
OM: déchets organiques
PACVU : projet d'amélioration des conditions de vies
urbaines
PE : les polyéthylènes
PED : pays en développement
PME : petites et moyennes entreprises
PP : les polypropylènes
RB: déchets recyclables
RNER: déchets valorisables mais non encore
considérés
SMMSW : système de management des
Résumé :
Les déchets solides municipaux (MSW) constituent une
menace pour la qualité de l'environnement et du cadre de vie. Les villes
africaines connaissent en majorité une forte croissance
démographique et par delà produisent des quantités de plus
en plus élevées de MSW. La quantité annuelle de MSW
produite par habitant dans la commune urbaine de Ouagadougou est estimée
à 57.77 kilogrammes en 2006. La gestion des déchets solides
municipaux, la principale responsabilité environnementale des
municipalités, est perturbée par le manque de moyens
économiques et financiers. Ainsi la collecte, le transport,
l'élimination et/ou la valorisation des MSW posent des problèmes
aux municipalités africaines et interpellent tous les acteurs. Dans
cette contribution un modèle d'optimisation dynamique non
linéaire est utilisé pour identifier des stratégies qui
permettent de réduire le coût de gestion des MSW. Les
résultats du modèle montrent que les coûts de la gestion
des MSW sont fortement liés au coût de transport. Mais une bonne
structuration du système de gestion des MSW peut conduire à des
résultats intéressant en matière de réduction du
coût de transport. Aussi la valorisation des MSW au-delà de
contribuer à réduire l'exploitation des ressources naturelles,
est également une source de revenu. Cependant l'identification des
coûts réels de la gestion des MSW reste un défit majeur.
Expressions clefs : la gestion
des déchets solides municipaux, modèle d'optimisation dynamique
non linéaire, stratégies de réduction des coûts.
Abstract:
Municipal solid waste (MSW) constitutes a threat for
environmental quality and the framework of life. The African cities know in
majority a strong demographic growth and across produce increasingly high
quantities of (MSW). The annual quantity of MSW produced per capita in the
urban district of Ouagadougou is estimated at 57.77 kilogram into 2006. The
management of MSW, the principal environmental responsibility for the
municipalities, is disturbed by the lack of economic and financial means. Thus
the collection, transport, the elimination and/or the valorisation of MSW pose
problems with the African municipalities and challenge all the actors. In this
contribution a dynamic optimization nonlinear model is used to identify
strategies which make it possible to reduce the cost of management of the MSW.
The results of the model show that the costs of the management of the MSW are
strongly related to the cost of transport. But a good structuring of the system
of management of the MSW can lead to results interesting as regards reduction
of cost of transport. Therefore the valorisation of the MSW beyond contributes
to reduce the exploitation of the natural resources, is also a source of
income. However the identification of the real costs of the management of the
MSW remains a major challenge.
Key expressions: municipal solid
waste management, nonlinear dynamic optimization model, costs reduction
strategies
Table des matières
DEDICACE
i
Remerciements
ii
Les abréviations
iii
Résumé :
iv
INTRODUCTION
vii
Problématique
2
Objectifs
7
Première Partie :
8
CHAPITRE I : Les méthodes
alternatives et coûts de gestion des déchets solides
municipaux
10
I.) Les Méthodes de Gestion des
déchets solides municipaux
10
I.1) La collecte et le transport
10
I.2.) Le remblayage
11
I.3.) L'incinération
11
I.4.) Le recyclage
11
I.5.) Le compostage
12
II.) Analyse des coûts de gestion des
déchets solides municipaux
12
CHAPITRE II : La gestion des
déchets solides municipaux dans la commune urbaine de Ouagadougou
15
I.) La situation de la production des
déchets solides dans la commune urbaine de Ouagadougou
15
I. 1) Définition de concepts
16
I. 1. 1) Le centre de collecte
16
I. 1. 2) Les déchets solides
municipaux
16
I. 1. 3) Les décharges sauvages
17
I. 1. 4) Le compactage
17
I. 2) La production des déchets
17
II.) Les activité de gestion des MSW
dans la commune urbaine de Ouagadougou
19
II.1) La collecte
20
II.2) Le transport
20
II.3) Le tri
21
II.3.1) Le tri à la source
21
II.3.2) Le tri au niveau des Centres de
Collecte
22
II.3.3) Le tri au niveau du Centre
d'Enfouissement Technique
22
II 4) Le compostage
22
II.5) L'enfouissement
23
II.6) Le recyclage
23
II.7) Bilan de la gestion des MSW
24
III.) Analyse empirique des coûts de
gestion des MSW
25
III.1) Analyse de l'évolution du taux de
recyclage
25
Deuxième Partie :
30
CHAPITRE III : Les approches
théoriques
32
I) Quelques modèles d'analyse
théorique et les résultats empiriques.
32
I.1.) Les modèles d'analyse
théorique
32
I.2.) Les résultats empiriques
35
II) Le modèle théorique de
l'étude
37
II.1) Le cadre théorique
37
II.2) Hypothèses du modèle
théorique
39
II.3) Formulation du modèle
39
II.3.1) La fonction Objectif
39
II.3.1.2) Coût du capital et des
entrepôts
41
II.3.1.3) Les coûts additionnels
43
II.3.2) Les contraintes du
modèle
44
II.3.2.1) La production des
déchets
44
II.3.2.2) L'équilibre (en volume)
des MSW produits par chaque Centre de Collecte
45
II.3.2. 3) Les contraintes pratiques et
techniques du recyclage
46
II. 3. 2. 4) Bilan des déchets
reçus au niveau du centre d'enfouissement technique
46
II.3.2.5) Le taux de recyclage
47
III.) Le modèle empirique
47
III.1) Les Hypothèses
48
III.2) La Méthodologie
48
III.3) Les simulations
49
II.4) La méthode d'estimation
50
III.5) Les données
51
Chapitre IV : Analyse et
interprétation des résultats du modèle
52
I) Analyse des résultats de la
situation réelle
53
I.1) Analyse descriptive
53
I.2) Interprétation des résultats du
modèle -0-
55
II) Analyse des résultats du
modèle -1-
56
II.1) Analyse comparée entre
l'évolution du coût et du taux de revalorisation.
58
II.2) Analyse comparée entre
l'évolution des coûts moyens de transport et de gestion
globale
59
II.3) Analyse de l'évolution du taux de
valorisation comparativement à la part de la main d'oeuvre dans la
dépense de valorisation
61
II.4) Evolution de la part de la main d'oeuvre par
rapport au transport
62
III) Analyse des résultats du
modèle -2-
63
III.1) Analyse du coût moyen global de
valorisation des MSW
63
III.2) Synthèse
64
Conclusion générale
66
Les limites de l'étude
68
Les recommandations
69
BIBLIOGRAPHIE
I
Annexes 1 : la résolution des
jeux
VI
Annexe 2 : les résultats du
modèle
VIII
Annexe 3 : les paramètres du
modèle
IX
Annexe 4 : Autres figures
X
Listes des figures
Figure n°1 :
Schémas de gestion des MSW dans la commune de Ouagadougou
19
Figure n°2: Evolution
du taux et du coût moyen de la valorisation
26
Figure n°3: Evolution
du coût de la main d'oeuvre et du taux de recyclage
27
Figure n°4:
évolution du coût moyen de transport et du coût global moyen
de gestion des MSW
28
Figure
n°5:évolution du ratio du coût moyen de la
main d'oeuvre par rapport au coût moyen de transport (RMOTR)
28
Figure n°6: Evolution
du coût moyen global de recyclage et du taux de recyclage de la CUO avec
le taux de compostage fixé à 1.8%
59
Figure N°7: Niveaux de
coût moyen de transport entre le modèle -O- et le modèle
-1-
59
Figure n°8: Relation
entre coût de transport et coût global de gestion des MSW
60
Figure
n°9:évolution des coût moyens global et de
transport des MSW de la CUO avec le taux de compostage fixé à
1.8%
61
Figure
n°10:évolution du taux de valorisation
comparativement à la part de la main dans la dépense de recyclage
de la CUO avec le taux de compostage fixé à 1.8%
62
Figure
n°14:évolution du ratio de la dépense en
main d'oeuvre par rapport au coût du transport (RMOTR1) pour un taux de
compostage fixé à 1.8%
X
Liste des tableaux
Tableau
n°2 : Proportion de la superficie occupée par
les tas sauvages par niveau de vie de la population dans la commune de
Ouagadougou en 1998.
18
Figure n°1 :
Schémas de gestion des MSW dans la commune de Ouagadougou
19
Figure n°2: Evolution
du taux et du coût moyen de la valorisation
26
Figure n°3: Evolution
du coût de la main d'oeuvre et du taux de recyclage
27
Figure n°4:
évolution du coût moyen de transport et du coût global moyen
de gestion des MSW
28
Figure
n°5:évolution du ratio du coût moyen de la
main d'oeuvre par rapport au coût moyen de transport (RMOTR)
28
Tableau
n°3 : Caractéristiques des déchets
solides de la commune urbaine de Ouagadougou
45
Tableau n°4 : Le
rapport d'erreur de GAMS
52
Tableau n°5 : ratios
construits à partir des résultats du modèle -0-
55
Tableau n°6 : Matrice
de gain de la situation réelle (jeu n°1)
57
Tableau n°7: Matrice
de gain des nouveaux accords (jeu n°2)
57
Tableau n°8 : ratios
construits à partir des résultats de l'estimation avec le taux de
compostage égal à 1.8%
58
Figure n°6: Evolution
du coût moyen global de recyclage et du taux de recyclage de la CUO avec
le taux de compostage fixé à 1.8%
59
Figure N°7: Niveaux de
coût moyen de transport entre le modèle -O- et le modèle
-1-
59
Figure n°8: Relation
entre coût de transport et coût global de gestion des MSW
60
Figure
n°9:évolution des coût moyens global et de
transport des MSW de la CUO avec le taux de compostage fixé à
1.8%
61
Figure
n°10:évolution du taux de valorisation
comparativement à la part de la main dans la dépense de recyclage
de la CUO avec le taux de compostage fixé à 1.8%
62
Tableau n°9.
Les ratios construits à partir des
résultats de l'estimation sans la contrainte du taux de compostage
équivalent à 1.8%
63
Tableau n°10 :
Résultats du modèle -0-
VIII
Tableau n°11 :
Les résultats du modèle -1-
VIII
Tableau n°13 :
Les valeurs des paramètres du modèle
IX
Figure
n°14:évolution du ratio de la dépense en
main d'oeuvre par rapport au coût du transport (RMOTR1) pour un taux de
compostage fixé à 1.8%
X
INTRODUCTION
L'augmentation du volume des déchets solides municipaux
(MSW)1(*) pose actuellement
de sérieux problèmes dans les zones urbaines. La croissance
démographique, l'augmentation du niveau de revenu par tête et du
niveau de l'activité économique, notamment la consommation, ont
eu pour conséquence d'augmenter la production des déchets solides
qui constituent une menace pour la qualité de l'environnement. Ces
déchets exercent une pression sur le sol, les ressources en eau et
compromettent ainsi la santé humaine et animale. La commune urbaine de
Ouagadougou (CUO) a produit 69313 tonnes de déchets solides soit environ
535373.612 m3 en 2006. Ce chiffre pourrait augmenter jusqu'à
1019557.676 tonnes soit 7875056 m3 d'ici 2025 (centre
d'enfouissement technique -CET- de la CUO, 2006).
L'infiltration des déchets est susceptible de provoquer
une contamination des nappes phréatiques par le virus de
l'hépatite ou de la poliomyélite. Ainsi, une telle infestation
des eaux souterraines peut avoir des effets sur la santé à long
terme, mis à part les plus immédiats comme la dysenterie et le
cholera (Snigdha et al, 2003).
Le problème de gestion des déchets solides est
particulièrement alarmant dans les pays en développement (PED),
où leur collecte et leur traitement sont empêchés par le
manque de moyens financiers et technologiques. Gerlagh et al (1999), estiment
qu'une bonne partie (10 à 40%) du budget des communes urbaines est
utilisée pour la résolution des problèmes liés aux
déchets solides dans les PED. Une récente étude
commanditée par l'agence
française du développement (AFD) montre qu'en terme de
dépense collective globale (publique et privée), les estimations
vont de 42 millions de francs CFA par an pour Louga, à plus de 4,6
milliards de francs CFA par an pour Dakar (Sénégal). Cette
dépense rapportée à l'habitant et au tonnage donne
respectivement 460 FCFA/ habitant à Bobo et à Louga, 4590 FCFA/
habitant à Fès; 2623 FCFA par tonne à Bobo et 23614 FCFA
par tonne à Fès (Doukouré et al, 2003).
La présente étude qui porte sur la
réduction des coûts de gestion des MSW de la CUO est la
première du genre pour le cas spécifique du Burkina Faso. De
nombreuses analyses similaires ont été réalisées,
mais uniquement pour le compte des villes de pays développés.
Problématique
La commune urbaine de Ouagadougou (CUO) est
caractérisée par un taux de croissance trimestriel du volume des
MSW de 0.036% et un nombre élevé des tas sauvages. Les MSW
jonchent ainsi les rues, les caniveaux et empêchent l'écoulement
des eaux usées et pluviales. La gestion des MSW est pourtant bien
organisée par la direction de la propreté de la ville, mais le
taux de collecte reste très faible suite à l'incapacité de
ramasser tous les tas sauvages. Une des contraintes qui explique cet
état de fait réside au niveau des coûts de gestion et plus
précisément les coûts de transport qui sont très
exorbitants. L'entretien de l'ensemble des activités de gestion de
déchets peut être compromis si les coûts de collecte et de
traitement excèdent les subventions reçues. De plus, la
croissance rapide des coûts de remblayage et les problèmes
environnementaux liés ont eu pour conséquence de mettre une
pression sur les décideurs municipaux à ce qu'ils introduisent un
programme de recyclage des MSW. Par conséquent, la recherche de
stratégie de réduction des coûts reste un objectif à
atteindre. La stratégie la plus immédiate est de produire de
nouveaux matériaux vendables et de trouver des marchés pour ces
produits (Khator et al, 1993 ; Thomas et al 1997). La question qui se pose
est alors de savoir quels types de MSW faut-il valoriser ; quelle fraction
d'eux et à quelle date (Baetz et Neeb, 1994).
Toutefois, l'ajout d'une activité de valorisation au
service traditionnel de collecte, d'enfouissement et d'incinération
entraîne une hausse remarquable du budget global de gestion des MSW. Une
telle hausse résulte des coûts fixes qui seront couverts, car ces
coûts ne sont pas corrélés au taux de valorisation des MSW.
Ors les coûts de collecte, du transport et du remblayage sont fonction du
volume de MSW (Hunt et al, 1997).
Les questions généralement abordées
portent sur les initiatives et les motivations pour la valorisation, les modes
de collecte et de traitement des déchets, les infrastructures et les
technologies nécessaires pour réduire les déchets.
Cependant, le souci fondamental dans la gestion des déchets solides
réside au niveau des services en charge dont les coûts sont trop
prohibitifs. L'analyse coûts/avantage de la gestion des déchets
peut conduire à des résultats contradictoires selon qu'elle tient
compte à la fois des effets économiques et environnementaux ou
non. Morris et al (1993) aboutissent aux résultats selon lesquels dans
toutes les circonstances, les coûts de gestion ont toujours
excédé les avantages liés mais de toute évidence,
ces coûts sont encore moindres en présence du recyclage et de la
consignation que toute autre technique2(*) de gestion. La limite de leur analyse réside
pourtant dans le fait de n'avoir pas tenu compte des avantages non
économiques tels que la qualité de l'environnement. A cet effet,
la contribution de Chang et al (1996) est instructive pour se soustraire de
cette insuffisance et aboutit au fait que les bénéfices nets sont
énormes quand on considère les effets environnementaux.
La réduction du coût de transport contribue
énormément à l'amélioration des performances
économiques des programmes de gestion des MSW (Highfill et al, 1994).
Mais l'identification des véritables coûts sociaux des divers
scénarios de gestion des déchets passe par la résolution
du problème de manque de données sur les coûts et les
bénéfices réels (Wisman, 1991).
Dans la recherche de solution pour réduire les
coûts des systèmes de gestion des MSW, Garrick et al (2002)
montrent qu'il est possible de maximiser le revenu issu du recyclage par la
construction des entrepôts pour stocker les matériaux
valorisés. Leur étude montre que la construction
d'entrepôts peut conduire à une réduction d'au moins 10.6%
du coût moyen global de gestion des MSW.
L'efficacité dans la gestion des déchets solides
dépend non seulement de la qualité des équipements, des
coûts des options disponibles, mais également des
caractéristiques des déchets. Keeler et al (1994) font cependant
remarquer que les facilités offertes par l'incinération et/ou le
remblayage réduisent les incitations pour le recyclage.
La nécessité de recycler (impossibilité
de remblai due au manque de fosse, les mandats légaux pour le
recyclage), l'influence inter-pays (imitation) et les facteurs
économiques (réduction des coûts) sont les principaux
facteurs qui conduisent à expérimenter le recyclage (West, 1992).
Le succès des programmes de recyclage dépend des
stratégies adoptées et la façon dont elles sont mises en
application, plutôt que des caractéristiques des
communautés locales (Folz et al, 1991).
Certains auteurs se sont préoccupés des
questions relatives à la rentabilité du recyclage par rapport
à l'incinération, la contribution des services de recyclage sur
l'emploi, ainsi que l'effet du financement, grâce au revenu issu des
taxes par tonne de déchets produits par ménage, sur
l'efficacité de la gestion des déchets.
Les taxes sont une source de revenu potentielle aux mains des
autorités municipales qui peuvent permettre de supporter une grande
partie des charges (Atri et al, 1995). Mais les ménages peuvent adopter
un tout autre comportement (rejet anarchique des déchets) afin
d'éviter la taxation (Dobbo, 1991 ; Fullerton et al, 1995).
L'axe principal de la recherche dans le domaine de la gestion
des déchets solides se résume à l'identification des
variables qui influencent le choix des municipalités pour le recyclage,
les déterminants du succès des activités de recyclage,
ainsi que la faisabilité et le financement des différentes
activités de gestion des déchets à long terme, mais
également sur les solutions de rechange aux visions opposées
entre gestion publique et privée.
Le passage de contrat entre les municipalités et les
services privés est une des approches les plus efficaces en
matière de réduction de coûts (Kemper et al, 1976 ;
Savas, 1977 ; Edwards et al, 1978). Cependant, les contrats peuvent
engendrer d'autres coûts supplémentaires tels que les coûts
de transaction liés à leur signature, à la surveillance et
à leur application ; les entreprises privées pouvant tenter
d'utiliser les ressources liées sur d'autres chantiers (Williamson,
1979 ; Hart ,1995 ; Edlen et al, 2000). Ce comportement
s'explique par la différence entre les fonctions objectifs,
l'entrepreneur maximisant son bien-être individuel, alors que le
gouvernement local a pour souci la maximisation du bien-être collectif
(Shleifer et al, 1997 ; Williamson, 1999).
Au regard des objectifs environnementaux jugés trop
importants, il est de plus en plus difficile aux yeux des autorités
municipales, de passer des contrats avec le privé dans ce domaine. De ce
fait, la gestion publique, plus rigoureuse, est alors
préférée au privé. Stigler (1971) et autres auteurs
(Becker, 1983 ; Boycko, et al, 1996) justifient ce choix par le fait que
la réduction des coûts et l'efficacité économique ne
font pas de toute façon partie des objectifs des gouvernements
locaux ; ces derniers étant plutôt préoccupés
par la maximisation de la probabilité de réélection
(Moargaret et al, 2002).
L'investissement dans la gestion des déchets pose deux
inquiétudes aux autorités municipales. Le premier est le
coût des infrastructures (fixe et variable) et le second est
l'incertitude au sujet des prix futurs des matériaux recyclés. La
présente étude porte sur la première inquiétude, et
cherche à montrer, en se basant sur les prix des produits
recyclés, qu'il est possible de réduire considérablement
les coûts de gestion des déchets à moyen et long terme. Par
ailleurs, elle explore les voies et moyens pour rendre utiles les
dépenses incompressibles de la gestion des déchets.
La principale question qui se pose est alors de savoir si la
taille actuelle des activités de recyclage du système de gestion
des MSW de la CUO permet de réaliser des économies
d'échelle. Autrement dit est-ce que, i) l'implantation d'un grand centre
de collecte par arrondissement, ii) de même que l'augmentation de la
quantité de la main d'oeuvre et enfin iii) l'installation d'un centre de
traitement et de valorisation des déchets (CTVD) au sein des cinq grands
centres de collecte ne permettront-ils pas de réaliser des
économies d'échelle ? Plus spécifiquement, quel est
l'effet de la construction des entrepôts et l'intensification des
activités en main d'oeuvre sur le coût de transport et, de
façon générale sur le coût global de gestion des
déchets de la commune de Ouagadougou ? Enfin, quel impact aura
l'augmentation du taux de recyclage sur la durée de vie des cellules
conçues pour le remblayage et sur le coût global du système
entier sur la période retenue ?
L'énorme complexité du système de gestion
des déchets et le développement substantiel des frais et
coûts d'exploitation, montrent la nécessité d'outils de
planification avec lesquels il serait proposé, analysé et
évalué les différentes configurations possibles de
gestions alternatives.
Les modèles d'optimisation disponibles incluent la
programmation linéaire (LP), la programmation linéaire
entière partielle (MILP)3(*), la programmation dynamique (DP) et les modèles
de programmation multi-objectifs (MOP). Lund (1990) a développé
une approche de LP pour étudier le recyclage et la gestion optimale des
MSW, tandis que Baetz et al (1994) ont utilisé un MILP pour
déterminer les niveaux optimaux de développement des
activités de recyclage. Chang et al (1996) ont quant à eux
utilisé un MILP qui prend en compte les impacts environnementaux tels
que la pollution de l'air dans un modèle de
« localisation/allocation » pour analyser le système
de gestion des MSW. Beatz (1990) applique un modèle DP pour
déterminer la capacité optimale des entrepôts. Perlack et
al (1985) se sont basés sur un modèle de programmation
multi-objectifs pour la recherche d'une organisation optimale du système
de gestion des MSW.
Le choix d'un modèle non linéaire d'optimisation
dynamique pour la vérification des hypothèses de recherche
rapproche la présente contribution de celle de Garrick et al (2002). La
différence fondamentale réside au niveau du choix du taux
d'actualisation. Les caractéristiques4(*) de l'économie américaine ont permis
à ces auteurs de prendre directement le taux d'escompte. Le recyclage
n'étant pas une activité de production classique, son
efficacité doit être analysée non pas au sens de Pareto,
mais selon le critère de compensation Hicks-Kaldor (1939). Ainsi,
l'efficacité économique du recyclage impliquerait que la somme
des avantages liés soit aussi élevée pour compenser ceux
qui supportent les coûts. La compensation réelle n'est pas
exigée, mais est simplement énoncée en terme de
compensation potentielle (prise en compte des effets sur les
générations futures). De ce fait, il est plutôt mieux de
considérer un taux d'actualisation proche de zéro (Guesnerie
2004). Aussi, cette étude marque une différence essentielle en ne
considérant pas le compactage comme un moyen de réduction du
volume des déchets enfouis uniquement, mais également comme une
possibilité de réduction des coûts de transport.
Des auteurs comme Mohamadou Moustafa (1996) se sont
intéressés au cas des déchets au niveau de la ville de
Ouagadougou ; mais sa contribution s'est plutôt portée sur la
quantité de déchets produits par les différentes
catégories de ménage. Les études menées par Koffi
et Anomanyo (2004) respectivement sur la ville d'Abidjan et celle d'Accra sont
proches de la nôtre, mais ces auteurs se sont limités uniquement
à l'évaluation des coûts traditionnels. La présente
étude permettra de comparer le cas du système de gestion des MSW
de la ville de Ouagadougou aux résultats obtenus au cours des
études menées sur « le cas » des grandes
villes des Etats-Unis d'Amérique.
Objectifs
L'objectif principal de cette étude est de mener une
analyse économique du système de gestion des MSW de la commune de
Ouagadougou. Spécifiquement il s'agit :
· de fournir, aux autorités municipales, des
méthodes pour réduire les coûts de transport et par la
suite le coût de gestion des MSW,
· de mettre à jour des stratégies pour
augmenter le taux du recyclage,
· de montrer que la gestion des déchets offre des
possibilités non négligeables de création d'emplois
supplémentaires.
La simulation du modèle se fera sur le logiciel General
Algebraic Modeling System (GAMS) et les données nécessaires
à cette implémentation proviendront de deux sources : des
données secondaires, collectées auprès de la direction de
la propreté de la commune de Ouagadougou et de données
primaires.
Le corps du travail, à la suite de l'introduction,
s'étend sur deux grandes parties. La première partie
présente les différentes méthodes possibles et les
coûts de gestion des MSW avant de mener une analyse descriptive et
analytique du cas étudié. La seconde grande partie du travail qui
compte également deux chapitres discute tout d'abord des modèles
théoriques et des résultats empiriques et expose ensuite les
résultats du modèle et les analyses y afférentes.
Première
Partie :
Les modes de gestion des déchets solides
municipaux
Cette première partie passe en revue les
différentes méthodes de gestions possibles des déchets
solides municipaux. A chaque mode possible de gestion des MSW elle essaie
d'énumérer les déchets susceptibles d'être pris en
compte ainsi que les coûts y afférents. Ensuite elle expose les
contraintes pratiques du cas empirique.
CHAPITRE I : Les
méthodes alternatives et coûts de gestion des déchets
solides municipaux
L'objectif est de présenter de manière
pragmatique l'ensemble des méthodes de gestion des MSW, en s'attachant
plus particulièrement aux coûts liés et aux types de
déchets les plus concernés. La gestion des MSW va de la collecte
au transport et aux différentes méthodes de gestion actuellement
disponibles que l'on peut classer selon la hiérarchie5(*) suivante : la
réduction, la réutilisation, le recyclage, l'incinération
et enfin le remblayage. Les trois premiers étant
considérés comme les plus efficaces et les deux derniers comme
des stratégies qui nuisent à la qualité environnementale
(Ackermann, 1997).
I.) Les Méthodes de
Gestion des déchets solides municipaux
I.1) La collecte et le
transport
La collecte des MSW se fait en deux étapes
complémentaires. La première étape ou collecte primaire
consiste à faire le « porte à porte » pour la
collecte des ordures et les conduire directement au lieu de traitement. Cette
possibilité est pourtant dépendante d'autres conditions telle que
la distance à parcourir. Elle est facilement réalisable quand la
distance entre la ville et la zone de traitement est courte. Dans le cas
contraire, il est nécessaire de construire des centres de regroupement
secondaires où seront stockés les MSW avant leur transfert vers
les lieux de traitement. Cette seconde phase est dite collecte secondaire.
(Saskatchewan et al, 1997).
En ce qui concerne le volet du transport, l'emplacement des
centres de regroupement secondaires et le temps nécessaire pour aller du
parc des véhicules aux bacs à ordure et au lieu de traitement
sont des paramètres non négligeables. Par conséquent il
est nécessaire, par un calcul, de déterminer les zones
d'emplacement les plus adéquates. Les centres de collecte secondaires
offrent ainsi une possibilité d'organiser le tri des MSW avant de
transporter les non recyclables au lieu de remblayage. Cette option permet de
réduire les coûts de transport.
I.2.) Le remblayage
Le remblai est une méthode qui consiste à
étaler les MSW de façon à minimiser leurs effets sur
l'environnement. L'opération de remblai peut se faire de deux
façons possibles. La première consiste à étaler les
MSW sur le sol et de les couvrir d'une couche de terre compacte. La seconde
alternative, plus commode, est d'identifier ou de creuser des fosses qui seront
bouchées ensuite avec les MSW. Les remblais réalisés
exigent généralement d'être entretenus afin de minimiser le
risque d'infestation des eaux souterraines. Le remblayage est
généralement l'alternative la plus économique
pour la gestion des déchets solides ; ce qui justifiait son
application fréquente. Mais ces dernières années, la
pratique de remblai a perdu sa popularité comme option pour la gestion
de rebut, car cette option est moins efficace en matière de
réduction des impacts environnementaux tout comme l'incinération,
contrairement au recyclage. (Saskatchewan et al, 1997)
I.3.)
L'incinération
Une des méthodes les plus efficaces pour réduire
le volume et le poids des MSW est de les brûler dans des centres
conçus essentiellement à cet effet. Cette procédure est
très coûteuse car elle nécessite des équipements
capables de réduire la pollution environnementale ainsi qu'un niveau de
surveillance technique très élevé. Les avantages de
l'incinération sont souvent supérieurs à ses
inconvénients. C'est un processus chimique qui combine la partie
combustible des MSW et de l'oxygène, formant la plupart du temps du
dioxyde de carbone et de l'eau. L'incinération peut réduire le
volume de MSW dans les régions où il n'existe plus des
possibilités de remblai. Combinée avec des coûts de
transport raisonnables, l'incinération peut être une option
économiquement raisonnable. L'incinération offre également
la possibilité de production d'électricité à partir
de la chaleur dégagée par la combustion. Mais les méthodes
de valorisation des MSW les plus pratiques demeurent le recyclage et le
compostage.
I.4.) Le recyclage
Le recyclage des MSW consiste à y
récupérer de nouvelles matières premières. A son
niveau technologique le plus bas et le plus approprié, les
matériaux sont triés par les consommateurs dès la source.
Cette option permet de repartir ainsi le transport en plusieurs volets. Le
transport, de la partie non recyclable, des MSW est assuré par les
entreprises de collecte primaire et les ménages acheminent directement
les MSW recyclables aux lieux de traitement. Cette option diminue les
coûts de transport mais offre également une activité de
revenu aux ménages. Parmi les différentes options de gestion des
déchets, le recyclage est celle qui offre la possibilité de
réduire les coûts économiques et environnementaux
(Jaccobson et al, 2002). Cependant le niveau du taux de recyclage
dépendra : de l'effectif de la population, du nombre des centres de
traitement ainsi que de la composition des MSW.
La plupart des évaluations économiques,
entreprises sur les activités de recyclage, ne prennent pas en compte
leur impact sur l'environnement. Les bénéfices économiques
et environnementaux du recyclage sont pourtant énormes. Les
activités de recyclage permettent de protéger les ressources
naturelles, de réduire les déchets et de créer des
emplois.
I.5.) Le compostage
Le compostage est un processus par lequel on permet à
la partie organique des MSW de se décomposer. La transformation des
déchets est faite par des micro-organismes (les bactéries, les
champignons etc.). Le processus conduit à la production du compost ou
l'humus qui est utilisé pour améliorer le rendement des sols
agricoles. Appliqué sous une bonne condition d'humidité et de
température, le compostage peut contribuer à réduire les
MSW à la seule limite qu'il ne concerne pas toutes les catégories
des MSW (Mohamadou, 1996). Le compostage nécessite un traitement
préalable des MSW pour séparer les déchets organiques des
plastiques, du verre, du métal et autres substances non
biodégradables ; mais également un traitement interne des
substances organiques afin d'obtenir une masse uniforme. S'il est
intégré dans un système bien organisé de gestion
des MSW il peut réduire de plus de 30% le volume des MSW concerné
par le remblai et l'incinération (Xiangyou et al, 1997).
II.) Analyse des coûts de
gestion des déchets solides municipaux
Une simple analyse complète des coûts de gestion
des MSW permet au gouvernement local de mieux saisir les coûts et
l'efficacité relative de ses services de gestion des MSW.
La connaissance des coûts passe d'abord par une
maîtrise du système de gestion des MSW. Le premier niveau de
maîtrise concerne le milieu d'évolution (la géographie, le
type d'urbanisation, la population et les activités économiques,
le nombre, la nature et répartition spatiale des équipements, et
l'organisation du réseau des infrastructures. Le deuxième niveau
est spécifiquement dévolu à la production et à la
nature des ordures.
Le coût global du système de gestion des MSW est
celui supporté depuis l'amont à l'aval et on y inclut les
coûts directs et indirects. Ainsi doivent être connus :
- Les coûts d'investissement en équipements de
collecte et de traitement nécessaire pour la gestion quotidienne des
MSW,
- les coûts de fonctionnement et les dépenses
liés à tous les composants de la filière en terme de
personnel et d'équipement (balayage, collecte, entretien, mise en
décharge) (Doucouré et al, 2003).
Le budget de gestion des MSW se divise
généralement en trois grands groupes de dépenses : la
collecte, le transport et le revalorisation. L'analyse de ces centres de
dépense peut permettre d'identifier les coûts et les charges
totaux du service de gestion des MSW. Les coûts détaillés
peuvent varier d'une méthode à une autre mais on peut globalement
identifier : les salaires et autres coûts liés aux personnel
(frais de formation), les dépenses d'investissement et d'entretien des
équipements. L'unité d'analyse des coûts se ramène
le plus souvent au coût par tonne de déchets ; de ce fait,
les grands postes de dépenses comme l'investissement dans les
équipements et les immobilisations doivent être annualisés
étant donné que ces équipements ont une durée de
vie de plus d'un an (Hunt et al, 1997).
La difficulté qui se pose à ce niveau est
l'impossibilité de trouver la meilleure manière d'obtenir
statistiquement des données précises sur tous les coûts
réels liés à la gestion des MSW. La méthode la plus
utilisée est la méthode du coût moyen. Elle consiste
à diviser le coût total de gestion des déchets par le poids
ou le volume total des MSW et de dire par exemple que la gestion des MSW
coûte 60$/tonne en caroline du Nord (Hunt et al, 1997). Une fois qu'un
gouvernement local saisit les coûts moyens de son système de
gestion des MSW, il peut exécuter une analyse des coûts par
accroissement pour déterminer l'impact d'un investissement additionnel.
L'analyse des coûts par accroissement, permet d'identifier les
coûts additionnels au programme global en provenance de chaque
activité en distinguant bien les coûts fixes et les coûts
variables. Le problème de l'analyse du coût par accroissement est
qu'il favorise les activités existantes pour lesquelles les coûts
fixes sont déjà inclus au budget. Toutefois les analyses du
coût moyen et par accroissement se complètent. L'analyse du
coût moyen identifie les inefficacités possibles et tient compte
de la comparaison entre les activités, alors que l'analyse du coût
par accroissement aide à la décision au sujet d'ajout de nouveaux
investissements.
Conclusion
Il existe plusieurs options de gestion de MSW. La
première difficulté majeure avant l'établissement d'un
choix entre ces options reste cependant la collecte et le transport qui
nécessitent de gros moyens financiers et humains. Le choix entre ces
options peut dépendre du type des MSW produit, mais de façon
générale ce choix est influencé par la
disponibilité des moyens techniques et/ou financiers. Cependant,
l'application des options dépendra des moyens financiers dont dispose la
commune étant donné la mobilité internationale du capital
physique et humain.
CHAPITRE II : La
gestion des déchets solides municipaux dans la commune urbaine de
Ouagadougou
La ville de Ouagadougou est située au centre du Burkina
Faso dont elle est la capitale politique. Le réseau routier assure
l'essentiel de la liaison de la ville avec les autres capitales de la sous
région. Cependant, si à l'intérieur de la ville le
réseau routier est très dense, les routes bitumées ne se
retrouvent qu'au centre. La ville représente également une des
plus grandes concentrations de population et compte environ 1.0661 millions
d'habitants6(*)
répartis dans cinq arrondissements. Avec une densité moyenne de
249 habitants au kilomètre carré, la commune urbaine de
Ouagadougou (CUO) est un grand centre d'activités de production et/ou de
consommation. Une grande proportion des institutions administratives,
financières et commerciales du pays y est localisée. Le revenu
moyen par tête est de l'ordre de 143090 francs CFA par an en 20057(*). La dépense collective
globale de gestion des déchets en 2001 était de l'ordre de 616223580 francs CFA (soit 940 000€)
financée à plus de 57% par la municipalité, consommant
ainsi plus de 8 à 10% du budget. Le prix de revient par mètre
cube enlevé est estimé à 1508 francs CFA (soit 2,3€)
(Folléa, 2001)
I.) La situation de la
production des déchets solides dans la commune urbaine de
Ouagadougou
La production8(*) annuelle de MSW est environ 69313 tonnes (CET, 2006)
soit une production de 57.77 kilogramme/an/habitant. Jusqu'en 2004 la ville de
Ouagadougou ne possédait pas d'infrastructures de pointe pour le
traitement des MSW. Grâce à l'appui de la Banque mondiale9(*) dans le cadre du Projet
d'Amélioration des Conditions de Vies Urbaines (PACVU), elle s'est
dotée d'un Centre d'Enfouissement Technique (CET), fonctionnel depuis
l'année 2005. Les MSW sont collectés et transférés
vers les centres de collecte (CC), où le service de la propreté
de la commune a placé des bacs à ordures, qui sont vidés
régulièrement par des camions multi bennes au CET. La direction
de la propreté de la CUO procède également à une
collecte domiciliaire par bennes tasseuses dans le centre ville et, dans les
secteurs périphériques elle développe des
stratégies (identification des sites de regroupement sauvages,
évaluation des moyens techniques et économiques
nécessaires) pour le ramassage des tas sauvages. Les MSW font l'objet de
tri au sein des ménages, une fois acheminés au niveau des
différents CC ils subissent un second tri où les matériaux
recyclables sont récupérés. L'autre proportion est alors
conduite au CET ou les MSW font également l'objet d'un troisième
tri afin de séparer les déchets organiques et les sachets
plastiques. Au cours de l'année 2005 la part du budget de la commune
consacrée au poste de gestion des MSW était d'environ
16%10(*) et illustre bien
le caractère « budgétivore » de cette
activité.
I. 1) Définition de
concepts
Les termes techniques dont la compréhension semble un
peu ambiguë sont définis selon la conception qui est mieux
adaptée à l'analyse présente.
I. 1. 1) Le centre de
collecte
Un centre de collecte est un lieu de réception des MSW
convenablement choisi et mis à la disposition du public. Il est
constitué par des bacs à ordures ou des conteneurs qui sont
transférés et vidés périodiquement au sein du
CET.
I. 1. 2) Les déchets
solides municipaux
Un déchet est une matière ou un objet dont la
valeur économique est nulle ou négative, pour son
détenteur, à une date et un lieu donnés. Juridiquement on
distingue deux définitions du « déchet ».
Selon la conception subjective, un bien ne peut devenir un déchet que si
son propriétaire a la volonté de s'en débarrasser. Mais,
tant que ce bien n'a pas quitté le domicile de cette personne ou
l'espace qu'elle loue, cette personne peut à tout moment changer d'avis.
Si le bien a été déposé sur une voie publique ou
dans une poubelle, son propriétaire peut avoir clairement
signifié sa volonté d'abandonner tout droit de
propriété sur ce bien. Selon la conception objective, un
déchet est un bien dont la gestion doit être
contrôlée au profit de la protection de la santé publique
et de l'environnement, indépendamment de la volonté du
propriétaire et de la valeur économique du bien (Yves et al,
1994). Cette définition semble se rapprocher plus de la vision globale
du déchet que sous entend cette analyse. De plus, elle est plus
appropriée pour les déchets recyclables et servira de
définition de base au concept de déchet utilisé tout au
long de ce mémoire.
I. 1. 3) Les
décharges sauvages
Les dépôts sauvages sont des tas de
déchets construits clandestinement sans l'assentiment du
propriétaire du terrain, ainsi que les décharges brutes
établies et exploitées sans autorisation administrative (Desachy,
2001).
I. 1. 4) Le compactage
Le compactage est une technique utilisable pour tous les types
de déchets solides. Il est principalement utilisé pour les
ordures ménagères, dans les décharges, et dans de
nombreuses industries pour réduire leur volume. L'objectif du compactage
est d'augmenter la densité des déchets, c'est à dire
réduire le volume occupé par une certaine quantité de
déchets. La densité passe, durant le compactage, de 0.2 ou 0.3
t/m3 à environ 1 t/m3. Cela permet ainsi d'augmenter les
capacités de stockage d'environ 203%11(*).
I. 2) La production des
déchets
La production des MSW croît à un rythme
très accéléré. D'une production moyenne de 192.5362
tonnes par jour en 2006 on enregistrait une production moyenne de 215.17 et de
256.38 tonnes par jour respectivement pour les mois de janvier et
février 2007. Le taux de croissance trimestriel du volume des MSW est
estimé à 0.036%. Cependant, si le volume augmente à un tel
rythme il est à noter que la composition ne varie pratiquement pas. La
population garde le même comportement de production et de consommation et
l'augmentation est due à la croissance démographique (naissances
et immigrations). On peut regrouper les composants des MSW en quatre principaux
groupes : les inertes (cendre, sable, poussière, morceaux de
briques, gravier, etc.), les combustibles (bois, feuilles mortes, herbes), les
organiques (restes alimentaires et autres) et les fines (emballages divers). La
teneur des MSW en ces différents éléments varie selon le
niveau de vie (standing). Le tableau n°1 expose les
caractéristiques des MSW par standing dans la commune urbaine de
Ouagadougou. Quelque soit le niveau de vie considéré, les MSW
sont en grande proportion composés de matière organique
respectivement 60.5% ; 36.9% et 21% pour les populations à niveau
de vie élevé, moyen et bas ; et de matières fines
respectivement 27.5% ; 52.5% et 75.9% pour les populations à niveau
de vie élevé, moyen et bas.
Tableau
n°1: Les caractéristiques (en %) des ordures en
fonction du niveau de vie dans la commune urbaine de Ouagadougou en 1997.
Composition
|
Haut standing
|
Moyen standing
|
Bas standing
|
Inerte
|
2.4
|
4
|
1
|
Combustible
|
9.6
|
6.6
|
2.1
|
Organiques
|
60.5
|
36.9
|
21
|
Fines
|
27.5
|
52.5
|
75.9
|
Sources: CREPA/IAGU in A.
Marie (1997)
La direction de la propreté de la CUO déploie
d'énormes efforts pour bien structurer la gestion des déchets
afin de réduire leur impact sur l'environnement et le cadre de vie. La
gestion des MSW demande ainsi beaucoup d'efforts surtout en début de
saison sèche afin de réduire les tas sauvages. Ces
décharges sauvages sont non négligeables tant au niveau de leur
nombre que de la superficie qu'elles occupent. Un regroupement des zones selon
cinq niveaux de vie (très pauvre-1-, pauvre-2-, moyen-3-,
élevé-4- et très élevé-5-) permet de
constater que la constitution de ces tas sauvages ne dépend pas du
niveau de vie. Les zones situées aux extrêmes sont les plus
touchées et atteignent respectivement 141 et 139 pour les plus pauvres
et les zones résidentielles. Les tas sauvages ne se rencontrent
néanmoins que dans les zones résidentielles nouvellement
aménagées. La zone n°4 marque une différence d'avec
les autres en ce sens qu'elle ne contient aucun tas sauvage. Ces zones
regroupent les secteurs du centre ville où il n'existe pas d'espace vide
qui se prête à cette pratique.
Tableau
n°2 : Proportion de la superficie occupée
par les tas sauvages par niveau de vie de la population dans la commune de
Ouagadougou en 1998.
Niveau_standing
|
Surface_ha
|
Nb_tas
|
Tas_ha
|
1
|
941 .003
|
141
|
0.14984
|
2
|
6238.53
|
2157
|
0.345754
|
3
|
2319.19
|
872
|
0.375994
|
4
|
987.958
|
0
|
0
|
5
|
7732.41
|
139
|
0.0179763
|
Source :
Apothéloz (1998)
NB :
surface_ha : représente
la superficie des zones (selon le niveau de standing) en hectare
Nb_tas : représente le
nombre de tas sauvages
Tas_ha : représente la
superficie occupée par les tas sauvages
II.) Les activité de
gestion des MSW dans la commune urbaine de Ouagadougou
Le traitement et la valorisation sont des opérations
qui permettent de réduire le potentiel polluant des MSW dans des
conditions contrôlées. Cette réduction du potentiel
polluant peut être accompagnée d'une valorisation de la
matière.
La gestion des déchets dans la CUO comprend la
collecte, le compostage, la valorisation par le recyclage et l'enfouissement.
La municipalité est responsable du transport des déchets pour les
CC de trois arrondissements et celui des deux autres arrondissements est
à la charge de l'entreprise burkinabè des travaux
d'équipements (EBTE). L'activité d'enfouissement est
confiée également à l'entreprise de construction de
l'habitat (ECHA). La pré collecte des MSW des lieux de production aux
CC, est assurée par des groupements associatifs.
Les différentes étapes de la gestion des MSW de
la CUO peuvent être représentées par le schéma
suivant :
Figure n°1 : Schémas de
gestion des MSW dans la commune de Ouagadougou
Collecte primaire
Centre de traitement
Collecte secondaire
Production des MSW
Site de regroupement
Ménages bacs à
ordure décharges sauvages
Marchés CC
CTVD
Artisans décharges
sauvages CET/tri/compostage
Commerçants
Source : Adapté
de Jean Kouldiati et al 2004
La suite consistera à présenter de façon
détaillée les différentes étapes de gestion des MSW
dans la CUO.
II.1) La collecte
Les autorités municipales, dans le cadre12(*) de la mise en oeuvre du
schéma directeur de la gestion des déchets solides, ont
subdivisé la commune de Ouagadougou en douze zones de collecte. Ces
zones sont concédées à des groupements
d'intérêt économique (GIE) et des petites et moyennes
entreprises (PME) du secteur déchet de la commune.
Ainsi, au sein de la commune les deux principales
méthodes13(*) de
collecte des MSW sont combinées. La municipalité est
chargée d'installer les bacs à ordures dans les CC. Les GIE et
PME sont chargés de la pré collecte (porte en porte), et assurent
le transport jusqu'aux différents CC. Si l'on peut noter une faible
variabilité du montant de la facture mensuelle, payée par les
ménages pour l'acheminement de leur MSW, les montants restent compris
dans une fourchette bien déterminée de 500 à 1000 francs
CFA. Toutes les GIE et les PME qui ont signé des accords avec la
municipalité assurent réellement le transport des MSW jusqu'aux
CC. Cependant, force est de constater que certaines associations de collecte
fictives ou les ménages (par souci d'éviter le paiement)
déversent les ordures dans les espaces périphériques
constituant ainsi des dépôts sauvages qui polluent
l'environnement. Les agents postés au niveau des différents CC
contrôlent les déchets acheminés afin de s'assurer qu'ils
ne contiennent pas de déchets industriels (inflammables, radio actifs)
et médicaux. Ainsi, de multiples efforts sont entrepris, mais beaucoup
de MSW jonchent toujours les chaussées, obstruent les caniveaux,
empêchant l'écoulement des eaux usées ou pluviales et se
consument souvent lentement, provoquant l'émanation de certains gaz
nocifs. En 2001, le taux de collecte était estimé à 30%
(Ouattara 2001) et n'a connu qu'une faible progression entre 2001-2006 avec une
estimation moyenne de 203.85 tonnes de MSW collecté par jour entre
janvier et février 2007.
II.2) Le transport
Les coûts de transport absorbent une partie importante
du budget de la gestion des MSW. La répartition de la commune en douze
zones de collectes concédées aux GIE et aux PME du secteur
déchet a contribué non seulement à relever le taux de
collecte mais également à la réduction des coûts de
transport. Le transport des MSW des lieux de production aux CC du circuit est
par cette occasion réduit de la charge de la municipalité, qui
n'intervient alors, en partie que dans le transfert des MSW des CC au CET.
L'acheminement des bacs à ordures au CET est assuré à la
fois par le parc de véhicule de la direction de la propreté et
une entreprise du secteur privé. Le transfert des bacs à ordure
des trois arrondissements Baskuy, Bogodogo et Boulmiougou est à la
charge de la commune (arrondissements les plus éloignés du CET)
et celui des deux autres arrondissements (Nomgremassoum et Signoghin) à
la charge de l'EBTE. Cette dernière assure donc le transport à un
coût estimé à 3500 francs CFA la tonne kilométrique.
Le CET est situé environ dix kilomètres du centre ville, à
30.3 Km du CC le plus distancé (CC n°6 du secteur 15). Le CC le
plus proche du CET est à trois minutes soit environ deux
Kilomètres (CC n°29 du secteur 25). La commune compte au total
trente cinq CC avec environ un effectif global de cinquante cinq bacs à
ordures.
II.3) Le tri
La composition des MSW produits dans la commune est loin
d'être homogène. Une typologie permet de dénombrer comme
principaux composants : les végétaux (feuille mortes,
fleurs, morceaux de bois, etc.) ; les plastiques (sachets plastiques,
polyéthylène, polypropylène) ; les métaux
(fer, aluminium, verre) ; les matériaux terreux et pierreux
(morceaux de briques, sable etc.) et les restes alimentaires. Le tri des MSW
s'établit cependant à plusieurs niveaux.
II.3.1) Le tri à la
source
La collecte sélective, qui consiste à collecter
à part certaines fractions des MSW, se fait déjà au niveau
des sources de production. Le marché de certaines matières
secondaires est très développé dans la commune et la
demande d'achat est très forte. De ce fait, certains déchets
comme les métaux (fer et aluminium), les bouteilles (plastique et verre)
sont triés (soit par les ménages ou par d'autres entreprises
privées individuelles) et vendus à des acheteurs. Ces objets
récupérés donnent lieu à des activités
commerciales dans les marchés, parmi lesquels certains ont acquis une
réputation pour cette activité : Baskuy yaar, Boins yaar, Sankar
yaar (A. Marie-Thérèse, 1997). Ces matériaux sont alors
soit transformés sur place (vieille chaussure et plastique par
FASOPLAST) ou exportés vers le Ghana (fer). Les sachets plastiques sont
également triés (par des particuliers) et vendus à
l'Association des Femmes pour la Valorisation des Déchets Plastiques
(l'AFVDP) de la CUO qui les reconditionne et les exporte vers le Mali.
II.3.2) Le tri au niveau
des Centres de Collecte
Le mélange hétérogène de MSW issu
du tri sélectif effectué au premier degré subit un second
tri au niveau des CC. A l'issue de la collecte sélective, les MSW sont
quasiment débarrassés de leurs composants en métaux et en
bouteille. Au sein des CC, sont triées les matières plastiques
essentiellement de type polyéthylène (bidon, gobelets) et
polypropylène (bassine et chaises). Ces
matériaux triés sont stockés et ensuite acheminés
dans les entrepôts construits au sein du CET.
II.3.3) Le tri au niveau du
Centre d'Enfouissement Technique
La masse des MSW restante est alors acheminée au niveau
du CET où est établi un dernier tri entre matériaux
organiques et la partie non fermentable qui est ensuite compactée et
enfouie dans des cellules spécifiquement conçues pour le
remblayage. Le compactage permet de réduire de 70%14(*) environ le volume des MSW.
II 4) Le compostage
L'activité de traitement des déchets
ménagers par le compostage présente un grand atout pour la
commune du fait de la nature très organique de ses ordures (51.96%) et
particulièrement du fait du grand besoin des sols (le terreau pour
l'agriculture ou le jardinage). Le compostage à pour but de valoriser
une partie des ordures en compost utilisable pour l'amendement organique des
sols. Au niveau de la plateforme du traitement des MSW par le compostage
(jumelé avec le CET) la partie organique est d'abord
déchiquetée mécaniquement, puis subie après une
fermentation aérobie qui s'opère dans des enceintes pendant deux
mois avec une insufflation d'air dans la masse en décomposition
(compostage non accéléré). Entre dans ce processus la
partie biodégradable des MSW entre autres les feuilles mortes, les
restes alimentaires, les herbes, et le papier. Le processus de production du
compostage engendre des sous produits appelés « refus de
compostage ». Ces résidus proviennent de la partie très
pauvre en matières organiques fermentescibles qui représentent
près de la moitié du tonnage d'ordures entrantes. La question
fondamentale posée, outre celle de la viabilité du marché
local du compost est celle de la nature des procédés
employés et leur adaptation aux contraintes locales. Un outil de
vérification du bon fonctionnement du procédé est
nécessaire afin de comprendre le choix du type de procédé
utilisé et ses différentes étapes (préparation du
substrat, fermentation, maturation et l'affinage du produit), d'intégrer
d'autres critères externes comme la situation économique et
sociale et d'optimiser le procédé de compostage après
l'identification des paramètres influant.
II.5) L'enfouissement
Le stockage des MSW dans les décharges sauvages ne
répond pratiquement pas aux garanties nécessaires pour
éviter la pollution des eaux souterraines, des sols et de l'air. Ces
sites sont, le plus souvent, implantés sans appréhension
suffisante des problèmes qu'ils peuvent engendrer. Le CET de la ville
respecte les normes internationales aussi bien au niveau des conditions
d'implantation (accessibilité et capacité) que du contrôle
des impacts environnementaux (gestion des lixiviats15(*) et du biogaz, envols des
déchets, couverture etc.). Concédé à un
opérateur privé (ECHA), le CET de la commune entre dans la
classification de ceux dits « décharges
contrôlées ». Dans les normes, ce type de
décharge regroupe les centres un peu organisés :
clôturé et semi exploité pour la récupération
des matériaux recyclables et du compost mais sans gestion des effluents
et sans contrôle des impacts environnementaux (Kouldiati et al 2004).
Mais, des efforts sont entrepris pour réduire les impacts
environnementaux avec l'installation des buses au sein des cellules
conçues pour l'enfouissement pour le captage du biogaz, le suivi de la
qualité de la nappe phréatique.
II.6) Le recyclage
Le recyclage est un procédé par
lequel les matériaux qui composent un produit en fin de vie sont
réutilisés. Le recyclage regroupe la récupération
et la réutilisation des divers déchets ménagers. Ceux-ci
sont collectés et triés en différentes catégories
pour que les matières premières qui les composent soient
réutilisées. Les matériaux recyclés sont
essentiellement les matériaux plastiques qui sont de deux types: les
polyéthylènes (PE) et les polypropylènes (PP). Les
coûts de collecte et de tri des MSW expliquent que leur valorisation est
souvent aussi chers, voire davantage, que les matériaux vierges. C'est
ce qu'on constate la plupart du temps dans les pays développés,
où les industries produisant les matières premières, en
place depuis longtemps, sont bien optimisées. Des pratiques, comme la
récupération informelle des déchets, peuvent rendre le
recyclage encore moins rentable. Le marché du recyclable (exemple des
épaves d'automobiles) est aussi dépendant du cours de la
matière première brute (métal) sauf si la
législation l'impose. Mais si sur le marché le plastique
granulé vierge coûte mille francs CFA le kilogramme, le prix
proposé par le service de recyclage de la commune pour la même
matière fluctue entre trois cent et cinq cent francs CFA. Ce constat
fait des matériaux recyclés au sein de la commune une
matière première trop prisée de sorte que la demande a
toujours excédé l'offre locale.
Bien qu'apportant une contribution importante à la
baisse des quantités de déchets à éliminer (par
enfouissement), le recyclage n'est pas suffisant pour contrer l'augmentation de
la production des déchets ou y suffit à peine. Aussi, dans le cas
de la commune de Ouagadougou, la faiblesse du taux de recyclage (environ 2%
à 8% entre 2004 et 2006) est allée de pair avec une forte
augmentation de la quantité de déchets à éliminer
par habitant, passant de 25 à 57.77 kg /personne/an
(calcul fait à partir des données).
Il faut remarquer que le potentiel de recyclage est
limité (par la qualité des matériaux, leur état de
pureté, etc.) et a donc une tendance asymptotique alors que
l'augmentation de la quantité de déchets produits au regard des
deux dernières années semble constante. De ce fait, le recyclage
est nécessaire, mais doit être inclus à long terme dans la
logique des trois «R»: réduction, réutilisation et
recyclage.
II.7) Bilan de la gestion
des MSW
Le cycle de vie des MSW est schématisé par la
succession de cinq phases repartie dans le temps et dans l'espace : -la
production-le tri et la collecte- la valorisation par le recyclage- le
traitement de la fraction non valorisable et - l'élimination finale dans
un site aménagé.
La collecte primaire est assurée par des associations,
des GIE et des PME. La collecte secondaire est sous la responsabilité
des services techniques de la commune et d'autres acteurs privés. Le
site de regroupement (CET) à la périphérie des quartiers
est alors la destination finale qui, compte tenu de l'extension de la ville,
s'est retrouvé au milieu de nouvelles zones d'habitations. Le
schéma directeur de gestion des déchets solides peut alors se
résumer au tri, au compostage de la fraction fermentable, au recyclage
et à l'enfouissement technique. La gestion des MSW repose cependant sur
le théorème selon lequel : « les déchets
solides doivent être éliminés le plus vite possible du lieu
de production », et une incertitude règne quant à
l'évaluation des impacts environnementaux (évités ou
générés). Ce théorème met en avant la
nécessité de collecter le plus régulièrement
possible, mais n'exclut pas la valorisation et le traitement afin
d'éliminer la toxicité potentielle. Les données sur les
MSW font défaut surtout sur la typologie, les flux par CC, la
composition et la répartition spatio-temporelle.
Ainsi, au sein de la commune de Ouagadougou seules les options
de valorisation par le recyclage, le compostage et l'enfouissement sont
expérimentées. La gestion des MSW se fait avec un grand
intérêt de protection de l'environnement sans pour autant
évaluation quotidienne des impacts environnementaux évités
et/ou provoqués par tonne de MSW enfouie ou recyclée.
III.) Analyse empirique des
coûts de gestion des MSW
L'activité de recyclage au sein de la commune en terme
de valorisation prend en compte non seulement le compostage mais
également la valorisation des déchets plastiques. Dans cette
partie est effectuée une analyse exhaustive de l'évolution du
taux de recyclage comparativement à celui du coût moyen global de
gestion des MSW. Une analyse est également menée sur
l'évolution de la part de la dépense en main d'oeuvre
comparativement au coût du capital physique
III.1) Analyse de
l'évolution du taux de recyclage
L'efficacité économique dans la gestion d'une
activité de production, nécessite qu'il se produise des
rendements d'échelle. Concrètement cela se produit quand le
coût moyen baisse avec les niveaux élevés de la production.
D'une part pour le cas de la gestion des déchets solides municipaux,
cela suppose que le taux global de recyclage augmente
régulièrement au cours du temps. D'autre part l'atteinte de la
taille minimum optimale de production devait correspondre à une
évolution inverse entre coût et taux de recyclage. La figure
n°6 montre pour le cas précis de la commune urbaine de Ouagadougou
(CUO) que le taux global de recyclage évolue inversement par rapport au
coût global moyen du recyclage. La courbe représentant le taux de
recyclage global (TRR) est strictement décroissante avec une pente
très forte entre le premier et le troisième trimestre. La raideur
de la pente de cette dernière connaît cependant une diminution au
cours des trois précédents trimestres avant de rechuter au tout
long du reste de la période. La courbe représentant le coût
moyen de recyclage (CRT) est strictement croissante et illustre bien le
caractère non rentable de l'activité de recyclage de la commune.
D'un coût moyen global de recyclage 25300 francs CFA au premier trimestre
l'estimation donne un coût moyen de recyclage de 35300 francs CFA au
dernier trimestre.
Figure n°2: Evolution du taux et du
coût moyen de la valorisation
Source : construit
par l'auteur
D'un taux global de recyclage de 8.5% réalisé au
premier trimestre,la figure n°7 indique que ce taux connaîtra une
baisse continue pour atteindre au bout du dernier trimestre de la
cinquième année une valeur estimée à 4.2%. Aussi,
cette figure montre que le recyclage offre une opportunité d'emploi
très importante. Malgré le fait que le taux de recyclage global
décroît dans le temps le ratio coût moyen de la main
d'oeuvre par rapport au coût total moyen de recyclage (RMOCR) est
croissant sur la période des vingt trimestres. Ainsi, au début de
la période le coût moyen de la main d'oeuvre représentait
63.2 % des dépenses réalisées pour le recyclage. La part
de la main d'oeuvre dans le recyclage a connu une nette progression pour
atteindre 73.6% à la fin de la période.
Figure n°3: Evolution du coût
de la main d'oeuvre et du taux de recyclage
Source : construit
par l'auteur
Le transport des MSW des deux arrondissements les plus proches
du CET a été concédé à la
société privée BTEE au coût de 3500 FCFA la tonne
kilométrique par la direction de la propreté de la ville de
Ouagadougou. On considère que ce coût est le meilleur coût
c'est-à-dire le coût le plus bas en dessous duquel les
véhicules de la direction n'auraient pas pu réaliser le transport
de ces MSW. Par suite on considère alors que le transport des MSW
coûte 3500 FCFA la tonne kilométrique quelque soit
l'arrondissement considéré. Les deux figures
précédentes illustrent bien que le coût global moyen de
gestion des MSW de la commune est fortement corrélé avec le
coût moyen du transport.
La figure n°8 montre que la pente de la courbe de
coût global moyen (CTGT) est similaire à celui du coût moyen
de transport (CTT). Le coût de transport représente environ 99% du
coût global de gestion des MSW sur toute la période. La gestion
des déchets est trop intensive en capital physique. Le ratio du
coût moyen de la main d'oeuvre par rapport au coût moyen du
transport (RMOTR) a une valeur initiale de 0.14% et connaît une
décroissance continue pour atteindre une valeur de 0.11% au bout de la
période des cinq ans (figure n°9).
Figure n°4: évolution du
coût moyen de transport et du coût global moyen de gestion des
MSW
Source : construit par
l'auteur
Figure n°5:évolution du ratio
du coût moyen de la main d'oeuvre par rapport au coût moyen de
transport (RMOTR)
Source : construit
par l'auteur
La description fait ressortir que dans ces circonstances, la
commune se verrait confrontée à d'énormes
difficultés pour pouvoir rentabiliser l'activité de recyclage. Le
taux de recyclage est trop faible et connaîtra une nette diminution avec
le temps étant donné qu'il est dépendant du nombre de
femmes qui compose l'AFVD. La quantité recyclée par jour en
moyenne par chacune des trente femmes composant l'AFVD est d'environ 7.81 kg.
Selon les témoignages de la présidente des femmes de l'AFVD,
elles ont été confrontées à une incapacité
à satisfaire une commande de deux tonnes par semaine qui leur avait
été adressée par une commerçante, de boins yaar qui
est l'un des marchés les plus reconnus pour leurs demandes de
matériaux secondaires. Ces difficultés ont alors poussé
à la recherche de solutions alternatives entre autre le recrutement de
femmes supplémentaires. Cependant, la résolution du
problème de la faible productivité est loin d'être
résolue par un simple recrutement de femmes additionnelles. La
résolution de ses problèmes doit alors passer par la
maîtrise des problèmes de production de groupe afin de trouver des
effets incitateurs pour accroître la productivité mais
également évité les comportements de passagers
clandestins. En fait, ce n'est pas la rationalité de l'individu qui est
remise en cause mais bien la structure du groupe. Considérant qu'un
individu est toujours fondamentalement le même, l'idée est
d'identifiée la façon dont chaque type d'environnement
institutionnel finit par changer le comportement des agents économiques
(Soulama et al 2002). La production d'un service publique ou la
réalisation d'une activité par un groupe est susceptible
d'être sous optimale par suite aux comportements rationnels de l'individu
tel que l'aléa moral qui résulte de l'incomplétude de
l'information.
Le coût de gestion des MSW est trop excessif et le fait
qu'il soit fortement dépendant du coût de transport reste un
soucis préoccupant. La commune se doit alors de chercher des
stratégies de réduction du coût de transport quand on sait
que le prix du pétrole est très instable, et surtout qu'au cours
de ces dernières années la tendance a été à
la hausse. Quelles sont alors les stratégies que les autorités
municipales peuvent adopter pour réduire les coûts de gestion des
MSW ? La recherche de ces solutions doit passer par la recherche de
stratégie de maîtrise des coûts, comme par exemple la
recherche des lieux d'emplacement optimum des centres de collecte qui puisse
permettre de réduire le coût de transport grâce à la
faciliter d'accès au centre d'enfouissement.
Dans la suite du travail nous passeront d'abord en revue les
modèles d'analyse théorique susceptibles d'être
utilisés avant de présenter le modèle empirique.
L'objectif principal de la deuxième partie serait de présenter
les modèles théoriques en mettant en relief les avantages et les
limites de chacun, avant de présenter brièvement quelques
résultats empiriques.
Deuxième
Partie :
Les modèles d'analyse théoriques et les
résultats empiriques
La formulation et l'évaluation des politiques
économiques pour une gestion efficace des déchets solides peuvent
ou doivent également être analysées par des modèles
économétriques. Plusieurs modèles
économétriques peuvent être utilisés pour analyser
la gestion des MSW selon que les objectifs sont purement économiques ou
tiennent compte des effets environnementaux. Nombreux sont alors les
modèles qui peuvent être appliqués au cas de la
minimisation des coûts de gestions des MSW, chaque modèle ayant
ses propres limites.
CHAPITRE III : Les
approches théoriques
Le présent chapitre élabore une brève
présentation et une analyse des modèles théoriques et des
résultats empiriques dans un premier instant. Dans sa deuxième
partie, il expose le modèle théorique retenu.
I) Quelques modèles
d'analyse théorique et les résultats empiriques.
Le problème de gestion des MSW est loin d'être
une difficulté récente aussi bien dans sa portée
économique que du point de vue des impacts environnementaux. De nombreux
économistes y ont alors contribué soit théoriquement ou
empiriquement.
I.1.) Les modèles
d'analyse théorique
La prise de décision stratégique pour traiter
les déchets solides municipaux est un dilemme pour les autorités
municipales. Quelques auteurs ont, dans leurs travaux récents,
élaborés de multiples modèles d'analyse afin de proposer
des solutions aux multiples problèmes de gestion des MSW. Les axes de
recherche abordés sont multiples, mais deux grands objectifs semblent
attirés l'attention de nombreux auteurs. Une gestion
maîtrisée des MSW doit réduire à la fois les
coûts économiques et environnementaux.
C'est ainsi que Shmelev et al (2004) ont utilisé un
modèle d'optimisation multi objectifs (MOP) qui permet d'intégrer
en plus des aspects spatio-temporels, le cycle de vie des MSW, les niveaux de
pollution et le niveau d'équipement nécessaire. La simulation du
modèle conduit à des compromis entre objectifs économiques
et environnementaux qui sont presque contradictoires (Jenkins, 1982).
L'avantage de ce modèle est qu'il permet d'examiner
toutes les stratégies possibles de développement du
système de gestion des MSW. Il intègre toutes les
différentes options d'emplacement des CC et des CTVD, les choix de
technologie de traitement des MSW. Il tient compte explicitement de la
planification des investissements mais également de la dimension
spatiale des incidences sur l'environnement, la santé publique et les
écosystèmes (Chang, et al, 1996).
Malgré la possibilité de prendre à la
fois les données quantitatives et qualitatives offerte, le modèle
multi objectifs reste limité par sa forte demande en données sur
les indicateurs environnementaux (les dommages environnementaux et les
quantités des émissions polluantes). Les analyses qui ont
été menées par ce modèle ont plutôt pour
objectif de faire ressortir les problèmes environnementaux que
d'analyser les coûts liés aux différentes options de
gestion des MSW.
Les analyses d'impacts environnementaux (Andrew et al, 2006)
et des coûts économiques (Jaccobson et al, 2002) liés
à chaque option de gestion des MSW montrent que la méthode
optimale demeure la valorisation.
Beatz et al (1994) ont développé un
modèle de programmation linéaire entière partielle (MILP)
qui est capable de déterminer les niveaux optimaux d'investissement dans
les activités de recyclage pour différents matériaux
recyclables dans un système intégré de gestion des
déchets. À la différence des modèles de
programmation linéaire, le modèle de MILP permet de prendre en
compte toutes les possibilités de traitement des MSW dans l'horizon de
planification. L'objectif du modèle est de déterminer le niveau
optimum de chaque type de traitement des MSW (compostage, recyclage,
incinération et remblayage) pour chaque période ; qui puisse
permettre de réduire les coûts d'exploitation.
Huang et al (2005) dans le cadre d'un modèle de
programmation entière partielle à deux étapes
linéaire (ITMILP)16(*) ont abordé la dynamique, les
caractéristiques interactives et incertaines des MSW. Le modèle
permet aussi de planifier les capacités de remblayage, l'investissement
dans les équipements du recyclage et le compostage. Trois
caractéristiques spécifiques de la méthode font sa
spécificité par rapport aux autres techniques d'optimisation
prenant en compte l'incertitude. Premièrement, il fournit une analyse
des politiques prédéterminées (par les autorités)
avant l'application des nouvelles stratégies élaborées
dans le modèle, ensuite il est utile pour aborder les incertitudes qu'il
présente comme des probabilités par intervalle de temps et enfin
il facilite l'analyse dynamique des possibilités d'expansion des
capacités.
La difficulté majeure du modèle (MILP) est celui
du procédé d'optimisation. Il existe des méthodes bien
connues et fiables pour des modèles de programmation linéaire.
Cependant, la résolution devient complexe quand la situation exige la
programmation entière partielle (MILP) ; qui impose l'utilisation
de logiciels très puissants associés d'algorithmes efficaces
capables de favoriser les différentes simulations
Lund (1990) a développé une approche de
programmation linéaire pour étudier le recyclage et la gestion
optimale des MSW. Ces modèles présentent d'énormes
insuffisances, mais les principales lacunes liées à l'utilisation
de la programmation linéaire pour optimiser la gestion des MSW sont les
suivantes :
Les modèles de production des MSW basés sur des
solutionneurs de programmation linéaire sont incapables d'incorporer un
changement de production non linéaire (croissance
géométrique) sans un processus itératif.
Ainsi pour tenir compte de la non linéarité
associée à la production des MSW, on peut procéder au
besoin à des itérations successives à l'intérieur
d'un intervalle. Cependant, il convient de noter que chaque fois qu'on
procède à une itération, un problème
légèrement différent est soumis au logiciel d'optimisation
qui produit une nouvelle solution, celle-ci devenant alors le point de
départ de l'itération suivante. Il n'est pas garanti que ce
procédé puisse mener à une convergence vers l'optimum
global, même quand la fonction objectif est convexe (Slobodan,
2000).
Les modèles de programmation non linéaire
dynamique permettent de se soustraire de ces problèmes. Garrick al
(2002) ont entrepris une analyse avec l'objectif de réduire les
coûts du système de gestion des MSW qui incorpore des
entrepôts pour garder les stocks de matériaux recyclés.
Leurs travaux se sont appuyés sur un modèle de programmation non
linéaire. Ce modèle permet de développer une
stratégie de recyclage optimale afin de maximiser le revenu quand les
prix du marché des matériaux recyclés sont instables et
déterminés de façon exogène par le marché.
Le modèle développé par ces auteurs ajoute un concept
nouveau « d'entrepôt de stockage » à la
littérature du recyclage et augmente ainsi la liste des options
disponibles aux municipalités qui cherchent à maîtriser les
coûts de leurs opérations de recyclage. Le modèle offre
également la possibilité de déterminer le niveau
d'investissement additionnel. Cet avantage peut alors suffire en lui seul pour
justifier le choix de conduire cette analyse en s'appuyant sur un MDNLP.
De la collecte aux différentes scénarios de
gestion des MSW plusieurs facteurs peuvent y intervenir tels que le soucis de
réduction des impacts environnementaux. Mais les principaux soucis
peuvent se résumer aux coûts liés au transport, à
l'exploitation quotidienne et à la gestion des équipements
(maintenance et réparation). Ceux-ci font alors de l'efficacité
dans la gestion des MSW une préoccupation des premiers responsables de
la commune.
Le désir des autorités municipales est
d'identifier la combinaison des différentes méthodes de gestion
qui peuvent concilier les objectifs économiques et environnementaux.
Pour tenter de répondre à de telles interrogations, un
modèle d'optimisation peut être particulièrement utile en
se sens qu'il peut faciliter l'analyse des coûts des inter actions des
différents scénarios et produire des résultats
optimaux.
Le fait que certains éléments du système
soient incertains (volume et composition des MSW), un modèle de
programmation stochastique non linéaire pourrait être
appliqué à cette étude. Ce dernier à un avantage
considérable au vue de l'incertitude, mais il peut être
appliqué un modèle d'optimisation non linéaire dynamique
(MPNLD) pour peut que l'hypothèse de la faible variabilité soit
admise. Le MPNLD est mieux adapté au cas de figure de la commune qui ne
tient pas compte des impacts sur l'environnement17(*). Par ailleurs,
l'interprétation des résultats du premier modèle est
souvent ambigu (Huang et al, 1993 cité par Xiangyou, 1997) et le second
modèle a également l'avantage de pouvoir d'écrire un
phénomène non linéaire tels que les économies
d'échelle. De plus comme le modèle intègre bien le taux de
croissance des MSW, la spécification des informations sur la
distribution n'est pas exigée (Xiangyou, 1997).
I.2.) Les résultats
empiriques
La valorisation des MSW peut n'être pas plus qu'une
solution à court terme. Les efforts de valorisation sont entretenus par
d'énormes subventions. A long terme, les soucis pour la
soutenabilité environnementale doivent faire face à
l'augmentation de la consommation et au manque d'espace pour le remblayage.
Comme les coûts de gestion des déchets tendent à augmenter
quand les possibilités d'enfouissement sont réduites, il peut
être optimal d'envisager le recyclage dans le long terme,
c'est-à-dire jusqu'à ce qu'on ait plus de fosses à boucher
(Schuman et al, 1997).
Plus Fréquemment, les coûts de la valorisation
des MSW sont comparés seulement avec les coûts du transport, mais
une telle évaluation ne tient pas compte de tous les coûts. Pour
plus de crédibilité, les coûts de la valorisation devraient
être confrontés à la somme des coûts de la collecte
et du transport. En effet, Hunt et al (1997) montrent qu'il existe une
corrélation entre le taux de recyclage et la rentabilité du
système global de gestion des MSW. La rentabilité relative du
système de gestion des MSW est positivement corrélée au
taux de recyclage, alors que les coûts sont positivement
corrélés avec le niveau des activités de collecte et du
transport.
Ces résultats montrent que la mise au point d'un
programme de recyclage peut conduire à la réduction du coût
global moyen de gestion des MSW, surtout quand la municipalité investit
beaucoup afin d'améliorer le taux de recyclage. Ces résultats
restent cependant limités par le fait que la capacité
d'investissement ne dépend pas seulement de la volonté des
autorités municipales. De plus, la rentabilité est
également fonction des caractéristiques réelles et
intangibles tels que l'objectif et la place que la communauté accorde au
recyclage, la densité de la population et bien d'autres variables
économiques. Aussi, les caractéristiques ou la composition des
matériaux recyclés peut également affecter la
rentabilité des services de différentes manières.
Beatz et al (1994) montrent que pour la plupart des
matériaux les coûts nets de recyclage sont très importants
hormis le cas des plastiques, de l'aluminium et l'acier où le recyclage
conduit à un revenu net (des coûts) par tonne. Les coûts
pour accroître les capacités de recyclage sont également
trop élevés.
Ces constats faits dans le premier cas peuvent être dus
à l'étroitesse du service (faible taux de recyclage), et le
second cas de coûts fixes élevés pour accroître les
taux de recyclage ne peut suffire pour justifier de la cherté du
recyclage. Hunt et al (1997) montrent qu'à mesure que le taux de
recyclage augmente le coût moyen global baisse
Ces auteurs montrent qu'un investissement dans le recyclage
peut conduire à des résultats intéressants aussi bien
économiquement que pour l'environnement. Ceci vérifie la
thèse d'Andrew et al (2006) qui, au bout de leur analyse conduit
à partir d'un modèle d'évaluation du cycle de vie
(LCA18(*)), aboutissent
à la conclusion selon laquelle le recyclage est la solution la plus
appropriée pour la gestion des MSW.
Garrick et al (2002) démontrent que les entrepôts
offrent un potentiel de réduction des coûts de gestion des MSW.
Des trois options (aucun recyclage, recyclage sans entrepôt de stockage
et recyclage avec un système d'entrepôt), l'option de recyclage
avec les possibilités d'entreposage offre la possibilité de
profiter des meilleurs prix du marché des différents
matériaux recyclés. Cependant, le coût de gestion des MSW
est plus sensible à la réduction des coûts de transport
qu'au revenu issu de la vente des déchets valorisés. De ce fait,
des politiques de réduction des coûts du système de gestion
devraient passer par la réduction des coûts du transport avant de
considérer l'effet des prix des matériaux recyclés.
Toutefois, la construction des entrepôts n'est rentable
que dans le cas où les prix fluctuent. Aussi, dans des situations de
fluctuation du prix des matériaux recyclés il est
préférable de vendre ceux dont le prix est bas afin de
libérer de l'espace pour ceux dont il est prévu une augmentation
du prix.
L'augmentation du volume des dispositifs de remblai diminue
certes le dommage environnemental par rapport à l'incinération
mais est plus polluante comparativement au compostage et au recyclage (Stenis,
2005). L'interdiction du remblayage de certains matériaux recyclables
entraîne une augmentation du taux de recyclage, mais également une
hausse marquée des coûts. Aux inquiétudes
d'incapacité d'augmenter les capacités de remblayage doivent
correspondre des taux élevés de MSW valorisés. De ce fait,
le volume de MSW remblayé doit diminuer, et celui des MSW
valorisés devrait augmenter avec le temps. Car l'incinération
comme alternative pour diminuer le volume de déchet remblayé est
suivi d'une légère augmentation des dommages environnementaux.
En tout état de cause, les politiques de gestion des
MSW doivent être flexibles afin de s'adapter aux différents
niveaux de coûts et de production. En présence d'une augmentation
excessif des MSW, le coût des équipements pour le compost et le
recyclage étant trop excessif, la conduite des excédants au
remblai est plus économique. Néanmoins, les dommages
environnementaux de pollution des nappes phréatiques peuvent être
plus élevés que les économies obtenues (Huang et al
2005).
II) Le modèle
théorique de l'étude
La présentation des modèles théoriques
ainsi que les résultats empiriques a permis de faire ressortir
l'état de l'art de la recherche dans le domaine de la maîtrise des
coûts de gestion des MSW. Chacun de ces modèles présente un
certain nombre d'avantages et des limites. Le choix d'un modèle
dépend aussi bien des objectifs de l'analyse que de la
disponibilité des données. Les prochains paragraphes
présentent les différents blocs du modèle dynamique non
linéaire retenu.
II.1) Le cadre
théorique
Le fondement théorique de cette recherche sur les
possibilités d'optimisation du système entier de gestion des
déchets solides de la commune urbaine de Ouagadougou se base sur la
théorie des économies d'échelle.
Le coût moyen19(*) global d'une entreprise peut demeurer constant,
augmenter ou diminuer à mesure que la production s'accroît.
Lorsque le coût moyen baisse, à mesure que la production augmente,
on dit que l'entreprise réalise des économies d'échelle
(ou que les rendements d'échelle sont croissants). Lorsque le coût
moyen ne varie pas quel que soit le niveau de la production on dit que les
rendements d'échelle sont constants
Nombreux sont les facteurs qui peuvent expliquer le fait que
les coûts moyens d'une entreprise baissent avec l'augmentation du niveau
de la production. Tout d'abord, les coûts fixes de mise en place ne
varient pas avec la production. Par exemple, une entreprise d'édition
supporte d'importants coûts lors de la première édition
d'un ouvrage (rémunération des acteurs, saisie du texte, etc.)
Mais le fait d'augmenter le tirage de cinquante à cent exemplaires ne
double pas ces coûts, car la production des livres supplémentaires
ne provoque en fait qu'une faible augmentation des coûts. (Dennis et al
1998). Les coûts moyens tendent aussi à baisser avec
l'augmentation de la production pour une seconde raison. Lorsque la production
s'accroît, l'entreprise peut employer son personnel à des
tâches plus spécialisées.
Certaines fonctions d'une entreprise peuvent
bénéficier d'économie d'échelle alors que d'autre
sont soumises à des déséconomies d'échelle. Pour
savoir que l'entreprise dans son ensemble bénéficie
d'économie d'échelle, il est nécessaire d'apprécier
la contribution de chaque fonction aux coûts totaux. Ainsi même si
on peut réaliser la totalité de la production d'une entreprise
sur un seul site, il peut ne pas être efficient de le faire lorsque les
coûts de transport sont très élevés.
Lorsque le coût moyen diminue alors que la production
augmente, il y a présence d'économies d'échelle. Dans ce
cas de figure le coût marginal20(*) est inférieur au coût moyen. Dans le cas
de déséconomies d'échelle (taux de croissance des
coûts plus fort que celui de la production) le coût marginal est
supérieur au coût moyen. On peut donc mesurer les économies
d'échelle en calculant le rapport du coût moyen au coût
marginal21(*). Soit
S ce rapport, lorsque S est supérieur
à un il y a des économies d'échelle. Les rendements
d'échelle sont constants lorsqu S est égal
à l'unité et sont décroissants dans le cas où
S est inférieur à l'unité.
Haldi et al (1967) montrent qu'il y existe des
économies d'échelle liées à l'augmentation du
niveau de capital physique et humain utilisé. Leurs résultats
confirment la conclusion selon laquelle il existe bien des rendements
croissants pour ce qui concerne les équipements, y compris lorsqu'il
s'agit de très grosses installations (Dennis et al, 1998). Johnston
(1990) montre que lorsque le niveau de production est bas ; toute
augmentation de la quantité de capital engendre des économies
d'échelle.
Il existe cependant un niveau de production minimum
Q* à atteindre afin de pouvoir
bénéficier des économies d'échelle. Ce niveau de
production, Q* représente la taille
minimum optimale (TMO)22(*) qui est le niveau de production le plus bas a
atteindre afin de pouvoir minimiser le coût moyen à long terme.
II.2) Hypothèses du
modèle théorique
Le modèle théorique se fonde sur les axiomes
ci-après :
· les coûts de transport entre les ménages
et les bacs à ordure sont nuls ;
· la composition des MSW est le même pour chaque
bac à ordures et pour chaque intervalle de temps ;
· les entrepôts et le service de tri sont
localisés au même endroit (coût de transport nul entre ces
deux unités) ;
· le prix de marché des matières
secondaires est une donnée ;
· les entrepôts sont construits en début de
la période de planification.
II.3) Formulation du
modèle
Le modèle d'optimisation dynamique non linéaire
pour la planification de l'investissement dans la gestion des MSW de la commune
urbaine de Ouagadougou est présenté dans cette section. La
fonction objectif et les contraintes sont décrites ci-dessous.
II.3.1) La fonction
Objectif
L'objectif principal est de minimiser le flux de coûts
nets sur une période de cinq ans. Les coûts peuvent se
résumer aux :
§ coût de transport des bacs à ordures des
centres de collecte au lieu de remblayage,
§ coûts de tri et de traitement des
matériaux recyclables ; salaires du personnel,
§ coûts d'amortissements et les autres coûts
d'exploitation.
II.3.1.1) Formulation des fonctions des coûts
de transport, du tri et de la main d'oeuvre
Les quatre équations suivantes résument les
coûts ainsi énumérés. Les coûts des
entrepôts seront discutés dans une section antérieure. Le
modèle considère séparément les charges salariales
liées à chaque type de déchet valorisable et non
valorisable, ce qui permet d'étudier les possibilités
d'augmentation du taux de recyclage par l'augmentation de la main d'oeuvre.
.......(1)
Où ETNS t représente le
coût de transport des MSW non valorisables au temps t
NRAW ti, RNER ti et OM
représentent respectivement les quantités produites des MSW
non valorisables, valorisables mais non encore considérés et les
déchets fermentescibles produit au centre de collecte (CC) i au temps
t.
DIST i est la distance entre le CC i
et le centre d'enfouissement technique (CET)
CTTK est le coût unitaire supporté par tonne
kilométrique de MSW
......................................................(2)
STRO t est le coût total de transport des
déchets recyclables par unité de temps t
CTRK est le coût unitaire supporté par tonne
kilométrique de MSW valorisables
RB ti représente les quantités
produites des MSW recyclables par CC au temps t
L'équation (3) regroupe les autres coûts
liés aux matériaux valorisables à savoir les coûts
de broyage des polyéthylènes et des polypropylènes et
leurs coûts de conditionnement et de stockage.
......................(3)
MRFC t autres coûts liés aux
recyclage
SC représente le coût de déchiquetage
des polyéthylènes et de polypropylènes,
RRB ti représente les quantités
des RB recyclés par CC au temps t
RECY mti est la quantité
valorisée de chaque type spécifique de matière m
CC m (M) est le coût de stockage pour
chaque type spécifique de matière valorisée m
La relation (4) donne la charge salariale supportée par
la municipalité pour la gestion des MSW par unité de temps. Pour
des besoins de simulation de politiques d'augmentation du taux de recyclage par
type spécifique de déchet m, cette masse salariale a
été subdivisée en plusieurs compartiments selon les
différents types de matières m recyclables.
........................................(4)
TFEE t est la masse salariale totale par
unité de temps t
FTEE le coût unitaire de tri par tonne de MSW
NRAW
CTFEE le coût de traitement des matières
recyclables
SORT t la quantité de matière
fermentescible entrant dans la production du compost
II.3.1.2) Coût du
capital et des entrepôts
La difficulté fondamentale rencontrée dans la
formulation de la fonction de coût du capital et de l'entrepôt est
liée à l'impossibilité de lister tous les coûts
attachés. L'entrepôt est un lieu de stockage et toutes les
opérations rattachées doivent conduire à la
préservation de la valeur du produit stocké ou à
accroître sa valeur ajoutée. Cela nécessite alors la
contribution de plusieurs facteurs comme le niveau d'automation, les appareils
de stockage et de manutention. Les coût liés à tous ces
facteurs ainsi que le coût d'acquisition de la terre ainsi que le
coût de dépréciation des bâtiments doivent être
pris en compte (Ashayeri et al, 1985 ; Rouwenhorst et al, 2000 ;
Garrick et al, 2002). Des modèles23(*) sont conçus pour
permettre de prendre en compte tous les coûts liés au
système (les capitaux et l'entrepôt). Les coûts des
entrepôts peuvent être résumés comme indiqués
dans l'équation (5). Cette équation suppose que les coûts
annuels d'un entrepôt de stockage sont une fonction polynomiale du volume
de l'entrepôt où a est le paramètre de la
fonction de coût et b est le paramètre
d'échelle. Dans la littérature (Garrick et al, 2002) la valeur de
b est considérée comme comprise entre
zéro et l'unité ce qui suppose des économies
d'échelle dans les coûts du système. Le coût
d'acquisition de la terre peut être négligeable. On suppose que
les autorités municipales peuvent entrer en possession d'un terrain sans
que cela ne nécessite une importante dépense
financière.
Le modèle ne discute pas du temps optimal de
construction des entrepôts. On suppose que les entrepôts sont
construits en début de la période de planification. La plupart du
temps les entrepôts (ou de façon générale les
bâtiments) ont une durée de vie d'au moins vingt (20) ans.
Malgré cela, les coûts, les prix et les revenus de tout le
système de recyclage peuvent être analysés sur une
période relativement courte. Par exemple, en trimestre en utilisant un
taux (r) d'actualisation trimestriel. Ainsi, le coût
d'amortissement trimestriel d'un entrepôt peut être
résumé par l'équation (6) et le coût total
d'amortissement trimestriel des entrepôts de tout le système est
donné par l'équation (7).
Les relations (5), (6), et (7) représentent les
différentes étapes du calcul du coût d'amortissement des
entrepôts.
..........................................................(5)
.......................................................................(6)
...........................................................(7)
AM i est le coût d'amortissement d'un
entrepôt
WCC t le coût d'amortissement
trimestriel de tous les entrepôts
WOM t le coût d'entretient des
entrepôts
La relation (8) suppose que la municipalité arrive
à vendre tous ces matériaux valorisés. L'équation
(9) représente le revenu total issu de la vente des matériaux
valorisés.
.............................................................(8)
..................................................(9)
TR t représente le revenu total obtenu
de la vente de tous les matériaux valorisés
SE mti est la quantité totale de
matériaux vendu par unité de temps t au sein de chaque
entrepôt
P mt le prix de marché de chaque type
spécifique de déchet valorisé
II.3.1.3) Les coûts
additionnels
A l'ensemble des équations constituant les blocs de
dépenses quotidiennes vient s'ajouter la relation (10) définie
par :
(10)
CADt : le coût additionnel par
trimestre t.
CCTCD : le coût en carburant pour le transport
du compacteur et du broyeur.
CFTEEE : amortissement trimestriel du coût fixe
d'établissement de l'énergie électrique et de
l'eau.
L'établissement de l'énergie électrique
est nécessaire pour le fonctionnement du broyeur qui irait
désormais d'un entrepôt à l'autre pour broyer les PE et les
PP. Le transport de ces deux machines se ferait par l'intermédiaire de
camion gros porteur. Au regard de la différence de poids entre le
compacteur et le broyeur qui est plus léger, on suppose que le
coût de transport de la première est supérieur à
celui de la seconde sur une même distance. Le coût de
l'énergie électrique consommée n'est pas pris en compte
étant donné qu'il ne constitue pas un coût additionnel. Le
CCTCD est estimé selon la distance totale à parcourir, la
consommation de carburant par kilomètre parcourue et le prix du
carburant (supposé fixe) au cours d'un trimestre. Les écarts
d'estimations sont pris en compte par une marge de dix pour cent (10%) du
coût additionnel.
La fonction objectif revient à minimiser le coût
actuel net (du revenu) sur la période de planification.
La fonction objectif complète est exprimée par
l'équation (11) où r représente le taux
d'actualisation trimestriel.
Soit Z la fonction objectif représentant le coût
actuel net, alors :
............(11)
La difficulté majeure reste cependant le choix du taux
d'actualisation. Déjà l'absence d'un marché financier
où le taux d'intérêt serait fixé par les forces du
marché pose le problème du taux d'intérêt à
considérer dans les calculs de rentabilité des activités
économiques ordinaires au sein des PED. La prise en compte des
générations futures et des effets environnementaux rend encore
plus difficile ce choix. Le choix d'un taux d'actualisation est central dans
l'évaluation de la rentabilité d'un projet. La discussion au
sujet du taux d'actualisation approprié a ainsi connu un regain de
vigueur à propos des projets à caractères environnemental,
caractérisés par un très grand éloignement dans le
temps des coûts et/ou des avantages. Des auteurs comme Guesnerie (2004)
préconisent alors que soit utilisé un taux d'actualisation proche
de zéro quand les préoccupations
intergénérationnelles sont fortes. Cependant, la
raréfaction des capitaux pour le financement des projets dans l'avenir
étant une menace sérieuse, ce taux ne peut être égal
à zéro. Dans ces circonstances il serait retenu un taux
d'actualisation annuel de l'ordre de 3%24(*), soit un taux trimestriel r qui vaut 0.742%.
II.3.2) Les contraintes du
modèle
Les contraintes se résument aux contraintes de volume
de déchets produits, à la répartition des déchets
entre les différentes méthodes de gestion, aux capacités
de recyclage, de stockage et d'enfouissement. Ces contraintes sont
discutées dans les paragraphes ci-dessous.
II.3.2.1) La production des
déchets
L'augmentation des déchets est supposée se
produire à un taux constant g. Le volume total de
déchets à une date t est donné par
l'équation (12). Par hypothèse la composition des MSW en
matériaux valorisables est fixe. Les déchets comportent une
partie non valorisables et les matériaux valorisables sont entre autres
le papier, le verre, l'acier, l'aluminium et le plastique. Le calcul fait sur
la base des données donne une valeur de g égal
à 0.036.
(12)
GVit = volume de déchets solides au
niveau du centre de collecte (CC) i au temps t
g = taux de croissance trimestriel des déchets
solides
II.3.2.2)
L'équilibre (en volume) des MSW produits par chaque Centre de
Collecte
Les MSW produit à chaque emplacement i
sont composés de trois catégories de
matériaux : les matériaux non valorisables (NRAW) ; les
matériaux valorisables mais qui ne le sont pas actuellement à
cause de contraintes socioéconomiques, techniques et autres (RNER) et
les matériaux actuellement recyclés (RB). Les deux
premières catégories de MSW sont directement enfouies et la
troisième catégorie est triée et stockée dans les
entrepôts ou vendue directement sur le marché des matériaux
secondaires. Le tableau suivant donne la composition de ces différentes
variables pour le cas étudier :
Tableau
n°3 : Caractéristiques des
déchets solides de la commune urbaine de Ouagadougou
Nomenclature
|
NRAW
(non recyclables et non organiques)
|
OM (organiques)
|
RNER
(recyclables mais non encore retenu)
|
RB
(matériaux présentement recyclés)
|
Composition
|
Poussière, cendre, et autres
|
Reste alimentaire, herbes, feuilles mortes, etc.
|
sachets plastiques
papier et vieilles chaussures
|
polypropylène
polyéthylène
|
Proportion
(en %)
|
39.46
|
51.96
|
6.12
|
2.46
|
Source : construit
à partir de la composition des MSW
Le bilan des MSW pour une période t
à l'emplacement i est donné par
l'équation (13)
.........................(13)
II.3.2. 3) Les contraintes
pratiques et techniques du recyclage
La contrainte de valorisation est donnée par la
relation ( ).
.............................................................. (15)
Où BIGM représente la capacité de
valorisation
Cette relation implique que les possibilités de
recyclage sont limitées, ou encore que la capacité de
valorisation de la municipalité est fonction du niveau d'investissement
en capital physique et humain.
II. 3. 2. 4) Bilan des
déchets reçus au niveau du centre d'enfouissement technique
Lorsque la quantité des déchets fermentescibles
inclue dans l'ensemble des MSW reçu dépasse les capacités
de compostage ; une grande partie de ces déchets est enfouis.
L'équation (16) indique que la quantité totale de
matériaux fermentescibles enfouis est égale à la somme de
ceux qui ont été triés au sein des différents CC
soustraits de ceux qui entre dans le processus de compostage. La contrainte
(17) montre que la quantité de matière triée pour le
compostage est fonction des capacités de la plateforme de compostage ou
encore des capacités de traitement.
(16)
(17)
ORCAP = capacité de tri et de traitement
du service de compostage
Le volume total de MSW à enfouir ne doit pas
également dépasser le volume total des cellules conçues
pour l'enfouissement. C'est ce qui est exprimé par l'équation
(18). L'augmentation de la durée de vie des cellules conçues pour
l'enfouissement peut passer par l'interdiction du remblayage de certains MSW.
Concrètement cela se passe par l'amélioration du taux global de
recyclage.
(18)
CAPW = volume de remblayage disponible à
l'emplacement l
Dans le cas de figure de la commune urbaine de Ouagadougou la
variable CAPW prend la valeur de 705600 m3 pour une période
de cinq ans.
II.3.2.5) Le taux de
recyclage
L'équation (19) définit le taux de recyclage
pour la commune au cours d'une période de temps t pour
tous les matériaux. L'équation (48) définit le taux pour
un type spécifique m de matière.
......................................(19)
TRRt = taux de recyclage total au temps
t
........................(21)
MRRmt =
taux de recyclage des MSW de type m au temps t
III.) Le modèle
empirique
Le modèle ainsi présenté tient non
seulement compte de l'effet de la non linéarité dans la
production des MSW, des coûts économiques liés à
chaque type spécifique d'option de gestion des MSW mais également
des recettes dont le recyclage est susceptible de générer. Le
modèle possède de nombreux avantages, qu'il s'agisse de la
prévision du volume de remblayage, des coûts de gestion
spécifiques à chaque type de MSW et enfin l'estimation du budget
global nécessaire à moyen terme au regard de l'évolution
du volume des MSW. La possibilité d'estimation du volume de fosses
nécessaire et du coût de gestion sur une longue période
peut alors fournir aux autorités municipales des indications sur leur
marge de manoeuvre. L'application du modèle pour le cas du SMMSW de la
CUO nécessite d'abord que les axiomes de base soient
vérifiés. Dans les circonstances favorables l'obtention de
solutions pratiques et optimales passe alors par les tests des
hypothèses de recherche.
L'adaptation du modèle théorique retenu au cas
de gestion des MSW de la CUO nécessite non seulement la connaissance des
différentes activités menées dans le cadre de gestion des
MSW dans la CUO, mais également les différents blocs de
dépenses et des avantages économiques susceptibles d'être
évalués et pris en comptes. Dans les faits, le coût de
transport des MSW des ménages aux CC n'est pas à la charge de la
municipalité et les prix des matières secondaires sont
également une donnée (confer cas étudié). Par
conséquent le modèle est applicable au cas du SMMSW de la CUO.
III.1) Les
Hypothèses
Les principales hypothèses de recherche, à la
suite de la revue de littérature soutiennent que :
Ø la construction des grands centres de regroupement
par arrondissement est nécessaire,
Ø à court et moyen terme le coût global
moyen de gestion des MSW est fonction du coût moyen de transport,
Ø cependant il est possible de rendre utile la
dépense dans ce secteur en le rendant plus intensif en main d'oeuvre.
La vérification des hypothèses se fera
grâce aux différentes simulations qui seront effectuées sur
le modèle empirique dont la manipulation serait facilitée par le
logiciel GAMS.
III.2) La
Méthodologie
Aux questions précédemment posées
correspondront des analyses spécifiques. Les coûts sont
analysés sur une période de cinq ans. Les analyses examinent les
effets des différentes options sur le coût global moyen ou sur le
coût moyen de transport au cours des vingt trimestres. Le choix de cette
période de cinq ans se situe dans la logique de la réalité
du cas étudié. En fait le CET de la CUO possède une
capacité totale d'enfouissement estimée à 705600
m3 prévue pour une période de cinq ans. Le
début réel de cette période était fixé pour
l'année 2005 date à laquelle le CET a été
effectivement fonctionnel. Nous faisons ici abstraction du temps et supposons
que l'analyse se situe au début de cette période et cherchons
à faire ressortir les situations les meilleures pour une gestion
économiquement efficace.
Aussi, le service de gestion des déchets solides de la
CUO a construit des entrepôts au sein du CET. Les matériaux
recyclables sont triés et acheminés dans ces entrepôts.
Ici, il est proposé de construire les entrepôts au sein de cinq
grands centres de collecte (GCC), dont un par arrondissement, de trier et
traiter les MSW à ce niveau et procéder également à
leur vente. Cela impliquerait alors l'installation d'un CTVD au sein de chacun
de ces GCC. Mais également faire le tri entre matière
biodégradable et non fermentable au sein des GCC, les compacter avant de
les acheminer au CET respectivement pour le compostage et l'enfouissement.
Le traitement des recyclables est fait manuellement par des
femmes, avant d'être broyés au sein du CTVD. Il est alors possible
de les traiter au sein des GCC par un simple déplacement (ou un
recrutement additionnel) des femmes. Le compactage est également
effectué par un compacteur « pied de mouton 815 »
qui est une machine roulante. Dans la suite du travail il serait insinué
un déplacement de cette dernière ainsi que du broyeur qui se
doivent alors de faire le tour des GCC pour respectivement compacter, et broyer
les ordures. L'analyse permettra alors en considérant le coût
d'amortissement trimestriel des entrepôts et le coût de rotation
des machines (amortissement et carburant) de comparer l'évolution des
coûts avec et sans cette situation.
III.3) Les simulations
Concrètement, la réponse aux questions
posées passera par les différentes simulations qui seront
effectuées. A chaque question correspondra une simulation
spécifique. Mais pour apporter une réponse exacte à
certaines questions faisant appel à plusieurs niveaux d'analyse, on peut
faire correspondre plusieurs simulations. La vérification des
hypothèses passerait par les simulations suivantes :
ü construction d'entrepôt au sein de chaque GCC
Les résultats obtenus en terme de coût moyen
global et de coût de transport seront comparés aux mêmes
coûts sans le système d'entrepôts sur la même
période. Cette situation conduira à un coût de transport
nul des recyclables entre les CC et le CET ;
Augmentation du taux global de recyclage ;
ü interdiction du remblayage de certains MSW ;
Cela passe par le recyclage des matériaux recyclables
mais qui ne le sont pas actuellement, mais également par le compostage
de la quasi-totalité des déchets organiques. Une simulation
intermédiaire serait réalisée en considérant que
seul 1.8% des matériaux fermentescibles sont compostés comme il
était prévu dans le schéma directeur de gestion des MSW de
la commune de Ouagadougou.
ü compactage des MSW biodégradables et non
putrescibles au sein des GCC avant leur transfert au sein du CET.
Le compactage permettant de réduire le volume des MSW,
en effectuant cette opération depuis les GCC, on réduit par la
même occasion les coûts de transport. Les agents du CET de la CUO
estiment (sans aucune mesure préalable) que cet exercice permettait de
réduire de 50% le volume des MSW. Alors que les résultats
recueillis sur le site « emse »25(*) d'analyse du compactage,
montrent que la diminution du volume peut atteindre environ 203%. Dans le but
de rester fidèle aux estimations faites par les agents locaux, afin de
rendre crédibles les résultats de cette analyse, il serait
considéré que le compactage conduit à une diminution de
50% du volume des MSW.
Un choix judicieux dans l'emplacement des grands centres de
collecte peut soutenir l'objectif de minimisation des coûts de transport.
Cependant, l'élaboration du plan optimal de localisation des grands
centres de collecte dépend de la fonction de densité de la
distribution de la population, de la proportion des déchets
valorisés et du lieu d'installation du centre d'enfouissement (Highfill
et al, 1994). Cette analyse n'ayant pas été fait on suppose que
pour parcourir ces cinq GCC les véhicules, transportant le compacteur et
le broyeur, devront parcourir ( chaque jour) une distance de deux cent virgule
quatre vingt seize kilomètres (200.96 Km)26(*) qui correspond à la
circonférence de la ville de Ouagadougou.
II.4) La méthode
d'estimation
Le modèle d'optimisation dynamique non linéaire
retenu pour cette analyse a été implémenté sur le
logiciel General Algebraic Modeling System (GAMS). Ce logiciel est
particulièrement utile pour le cas des grands modèles
intégrés de système complexe d'équations.
GAMS présente de nombreux solutionneurs adaptés
au cas des modèles non linéaire. Le solutionneur retenu dans le
cadre de cette étude est le GAMS/CONOPT.
Le système de GAMS contient plusieurs versions de
CONOPT : le conopt1 plus ancien, le conopt2 qui est aussi performant que
le conopt3 à la limite que ce dernier possède quelques nouveaux
dispositifs d'algorithmes. Bien que la dernière version soit plus
performante que les anciennes, il existe des cas où ces dernières
sont les plus adaptées. Quoique au cours des différentes
simulations le solutionneur conopt3 a été
privilégié.
III.5) Les
données
Depuis la date d'ouverture du CET de la commune de
Ouagadougou, le direction de la propreté de la CUO tient au jour le jour
une base d'information sur tout ce qui concerne les MSW. En effet avant
l'installation d'un CC, une étude de faisabilité est
effectuée afin de s'assurer que l'emplacement est viable et surtout au
niveau de la facilité d'accès pour les pré-collecteurs et
les camions multi bennes. Les composants des MSW entrant dans le processus de
recyclage sont triés et enregistrés au sein des différents
CC et une fois le quota atteint, sont ensuite transférés au CTVD.
Les installations du CET sont faites de sorte qu'avant d'accéder
à l'intérieur, les camions sont contraints de passer sur le
système de pesée et le poids est ainsi relevé par camion.
A la fin de chaque mois, un rapport mensuel est fait par les agents du CET et
à la fin de chaque année est établi le rapport annuel.
Tous les mouvements mensuels et annuels sont enregistrés ; bref le
service technique de la commune tient une comptabilité complète
sur tous les aspects (financiers et physiques) des MSW. De cette
comptabilité proviendra la majeure partie des données qui
serviront à l'analyse. Certaines données comme les
paramètres seront empruntées à des études
scientifiques similaires. Aussi le service technique a commandité des
études techniques sur certains aspects des MSW qui seront
également une source non négligeable de données pour
certains aspects comme les caractéristiques des MSW.
Chapitre IV : Analyse et
interprétation des résultats du modèle
Introduction
Cette section est un résumé des résultats
des trois cas de figures envisagés. Le première point est
consacré à l'analyse des résultats sur une durée de
cinq ans en considérant la situation qui prévaut actuellement
(modèle -0-). Le second point analyse les résultats avec un
système d'entrepôts et un grand centre de collecte dans chaque
arrondissement. Le taux de compostage est fixé à 1.8% comme
objectif dans le schéma directeur de gestion des MSW de la commune
urbaine de Ouagadougou (modèle -1-). Le dernier point résume et
analyse les résultats sans la contrainte du taux de compostage
(modèle -2-).
Adéquation d'ensemble du
modèle
La résolution d'un modèle par le logiciel GAMS
possède plusieurs niveaux de vérification de la cohérence
ainsi que de la résolution du modèle. Le premier niveau
d'évaluation est celui de la cohérence du modèle. Lorsque
les équations du modèle sont incohérentes, le logiciel ne
présente pas de résultats mais un rapport d'erreur qui indique
les sources possibles de ces imperfections. L'incohérence du
modèle peut alors être provoquée par une erreur de
multiplication matricielle, une absence de données réelles sur
certains paramètres ou encore par le non respect du sens d'une
inégalité. Le logiciel peut également présenter les
résultats mais avec des niveaux de fonction objectif non optimaux. Dans
ces circonstances, le logiciel présente également un rapport
d'erreur. Ce rapport donne le nombre de variables non optimales (NONOPT), le
nombre d'équations non solvables (INFEASIBL, UNBOUNDED) et le nombre
d'erreurs (ERRORS). L'interprétation des résultats
nécessite alors un rapport final de zéro variable non optimale,
équation non solvable et d'erreur. Le rapport d'erreur
présenté au cours des différentes simulations du
modèle empirique est résumé dans le tableau
suivant :
Tableau
n°4 : Le rapport d'erreur de GAMS
**** REPORT SUMMARY
|
|
0
|
NONOPT
|
0
|
INFEASIBLE
|
0
|
UNBOUNDED
|
0
|
ERRORS
|
CONOPT time Total
|
0.000 seconds
|
Source : fichier output
de GAMS
Le rapport d'erreur montre que les résultats obtenus
sont optimaux. Toutes les équations résolues ont donné des
solutions optimales et la résolution s'est effectuée sans aucune
erreur. Le temps mis pour résoudre le modèle est également
un indicatif de cohérence et du degré de facilité dans la
résolution du modèle. Le tableau indique zéro seconde
comme temps mis pour la résolution du modèle qui compte cent
soixante quatorze équations et quatre cent quarante sept variables.
Les résultats du modèle sont par
conséquent significatifs et la suite du travail consistera à les
interpréter. Une des façons d'interpréter les
résultats consiste à commenter les valeurs marginales
associées à chaque variable. Les valeurs marginales donnent
l'effet d'une unité supplémentaire de chaque variable sur la
fonction objectif. Lorsque la valeur marginale associée à une
variable est négative cela implique qu'une unité additionnelle de
cette variable diminue la valeur de la fonction objectif. Par contre
lorsqu'elle est positive, chaque unité additionnelle de cette variable
augmente la valeur de la fonction objectif. La fonction objectif étant
le coût que l'on cherche à minimiser, seule la valeur marginale
associée à la variable « revenu » est
négative et toutes les autres valeurs marginales associées aux
variables représentant les différents coûts sont
positives.
Le souci de l'analyse n'est pas de rechercher la contribution
marginale de chaque variable à la fonction objectif, mais
dévaluer la part de chaque type de dépense ainsi que la variation
de cette part dans le temps. Par conséquent, les résultats seront
analysés en terme de valeur réelle de chaque type de
dépense Pour donner plus de robustesse aux analyses quelques ratios
seront construits afin de faciliter la comparaison de l'évolution de
différentes variables dans le temps.
I) Analyse des résultats
de la situation réelle
I.1) Analyse
descriptive
Le CET de la commune urbaine de Ouagadougou
(CUO) dispose d'un potentiel d'espace exploitable pour l'enfouissement
d'environ 6 141 000 m3 pour une durée de vie de 20 ans. Sur
ce potentiel seules six cellules d'enfouissement, d'une capacité de
705 600 m3, sont aménagées pour couvrir les
cinq premières années d'exploitation du site. Le volume
nécessaire pour la couverture de cette période peut être
obtenu étant donné le taux de croissance des MSW ainsi que les
caractéristiques et les quantités triées des
différents matériaux recyclables. Le volume nécessaire sur
les cinq premières années est obtenu en prenant la somme des
quantités des différents composants prévus pour
l'enfouissement. Ce total est pondère avec l'effet du compactage qui
permet de réduire de moitié le volume des déchets à
enfouir. Soit Vn ce volume, on a alors :
=
JUNSORT (t) représente la
quantité des matériaux organiques non triés pour le
compost; NRAW (t, i) indique la quantité produite de
déchets non valorisables au temps t au niveau du centre
de collecte i ; Les deux derniers blocs représentent la
production totale de déchets valorisables, mais non encore
valorisés de laquelle on soustrait la quantité triée au
temps t. Le facteur de conversion du poids en volume est
donné par « WT2VOL*2 », étant donné que le
compactage réduit de 50% le volume, le total est alors
divisé par deux. Le calcul de Vn à partir des
données conduit à un volume nécessaire sur cinq
années de 1842143.4368 m3. Le volume de cavité
aménagé pour les cinq années (705 600
m3) est largement insuffisant pour accueillir les déchets de
la commune de Ouagadougou. La correction de cette erreur nécessite de
considérer que le volume aménagé au sein du CET pour le
remblayage est égal au volume total prévu soit 6 141 000
m3.
I.2) Interprétation
des résultats du modèle -0-
Les résultats des trois modèles sont
présentés en annexe, seuls les ratios construits à partir
des résultats des différents modèles sont
présentés dans le corps du texte. Par la suite des figures ont
été élaborées afin de faciliter l'observation de
l'évolution temporelle de ces ratios.
Tableau n°5 :
ratios construits à partir des résultats du modèle -0-
T
|
RMOTR
|
CTT
|
CMOT
|
CRT
|
TRR
|
RMOCR
|
CTGT
|
CTT
|
1
|
1.43E-03
|
4.55E+04
|
6.52E+01
|
2.53E+04
|
0.085
|
6.32E-01
|
4.56E+04
|
4.55E+04
|
2
|
1.41E-03
|
4.58E+04
|
6.47E+01
|
2.58E+04
|
0.078
|
6.38E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
3
|
1.39E-03
|
4.58E+04
|
6.39E+01
|
2.62E+04
|
0.076
|
6.44E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
4
|
1.38E-03
|
4.58E+04
|
6.32E+01
|
2.66E+04
|
0.074
|
6.49E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
5
|
1.36E-03
|
4.58E+04
|
6.24E+01
|
2.70E+04
|
0.071
|
6.55E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
6
|
1.35E-03
|
4.58E+04
|
6.17E+01
|
2.74E+04
|
0.069
|
6.60E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
7
|
1.33E-03
|
4.58E+04
|
6.10E+01
|
2.79E+04
|
0.066
|
6.65E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
8
|
1.32E-03
|
4.58E+04
|
6.04E+01
|
2.83E+04
|
0.064
|
6.71E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
9
|
1.30E-03
|
4.58E+04
|
5.98E+01
|
2.88E+04
|
0.062
|
6.76E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
10
|
1.29E-03
|
4.58E+04
|
5.92E+01
|
2.93E+04
|
0.06
|
6.82E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
11
|
1.28E-03
|
4.58E+04
|
5.86E+01
|
2.98E+04
|
0.057
|
6.87E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
12
|
1.27E-03
|
4.58E+04
|
5.80E+01
|
3.03E+04
|
0.055
|
6.93E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
13
|
1.25E-03
|
4.58E+04
|
5.74E+01
|
3.09E+04
|
0.054
|
6.98E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
14
|
1.24E-03
|
4.58E+04
|
5.69E+01
|
3.15E+04
|
0.052
|
7.04E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
15
|
1.23E-03
|
4.58E+04
|
5.64E+01
|
3.21E+04
|
0.05
|
7.09E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
16
|
1.22E-03
|
4.58E+04
|
5.59E+01
|
3.27E+04
|
0.048
|
7.15E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
17
|
1.21E-03
|
4.58E+04
|
5.54E+01
|
3.33E+04
|
0.047
|
7.20E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
18
|
1.20E-03
|
4.58E+04
|
5.49E+01
|
3.39E+04
|
0.045
|
7.25E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
19
|
1.19E-03
|
4.58E+04
|
5.45E+01
|
3.46E+04
|
0.043
|
7.31E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
20
|
1.18E-03
|
4.58E+04
|
5.41E+01
|
3.53E+04
|
0.042
|
7.36E-01
|
4.59E+04
|
4.58E+04
|
Source : construit
à partir des résultats du modèle -0-
La gestion des MSW est caractérisée par un
coût global moyen (CTGT) très élevé de 45600 francs
CFA dès le premier trimestre. Ce niveau de coût déjà
trop élevé augmentera au cours du temps pour atteindre environ
45900 francs CFA au bout du vingtième trimestre. Le coût moyen de
transport (CTT) reste cependant la partie qui y contribue le plus. Le
coût moyen de transport, estimé à 45500 francs CFA
au premier trimestre représente plus de 99% du coût global moyen.
La comparaison entre le CTT et la dépense en main d'oeuvre montre que la
part de la main d'oeuvre est de loin inférieure. Le ratio
(dépense en main d'oeuvre/à la dépense en transport) RMOTR
illustre bien ces faits. Si au début de la période la
dépense en main d'oeuvre ne représentait que 0.143% de la
dépense en transport, ce chiffre devrait connaître une
décroissance continue pour atteindre 0.118% à la fin de la
période. La part de la main d'oeuvre dans les dépenses de
valorisation (RMOCR) est cependant très importante et représente
environ 73.6% de ces dépenses au cours des vingt trimestres. Par
ailleurs le coût par tonne de MSW valorisés est croissant alors
que le taux de recyclage décroît avec le temps. Au début de
la période 8.5% des MSW valorisables sont effectivement
traités avec un coût moyen de valorisation de 25300
francs CFA. Au bout du quinzième trimètre seul 5%
des MSW valorisables seront réellement traités avec un
coût moyen de 32100 francs CFA. Cela implique que le recyclage devient de
plus en plus cher, d'où une inefficience dans la valorisation des MSW.
Ces constats montrent que la gestion des MSW dans la CUO n'est pas bien
optimisée. Pour que la CUO puisse bénéficier des
économies d'échelle, elle se doit d'atteindre le niveau de
production minimum optimale. La réalisation de cet objectif
nécessite un investissement additionnel, donc des coûts
supplémentaires, ce qui explique la réticence des
autorités municipales. Quels sont alors les effets d'une
amélioration du taux global de valorisation des MSW ?
II) Analyse des
résultats du modèle -1-
Le modèle -1- correspond à la stratégie
de construction des grands CC couplée d'une possibilité
d'amélioration des taux de valorisation en dehors du taux de compostage.
La condition nécessaire pour accroître les taux de valorisation
est de trouver des solutions adéquates aux problèmes de
l'asymétrie d'information du mode de production en groupe. Une condition
nécessaire et suffisante pour améliorer la productivité
globale d'un groupe de travail est que l'avantage tiré par chaque
individu doit au moins être égal au coût qu'il supporte. Le
groupe constituant 1'AFTVD est formé par des femmes provenant d'horizons
divers, dont une femme par secteur. La distance que parcourt chaque femme pour
parvenir au sein du CTVD est différente selon que la femme provient de
l'arrondissement de Signoghin (proche du CTVD) ou de l'arrondissement de
bogodogo (éloigné du CTVD). Ainsi, selon les coûts que
chacune d'entre elle supporte pour se rendre au sein du CTVD, on se rend d'ores
et déjà compte qu'il y a une disproportion étant
donné que les frais de déplacement jusqu'au CTVD sont
laissés à la charge de chacune. Une possibilité
d'harmonisation des frais de transport consisterait à uniformiser la
distance à parcourir par chacune d'elle. Concrètement cela doit
se faire par un recrutement sélectif selon la distance à
parcourir. L'installation des grands centres de collecte associés d'un
CTVD par arrondissement permettrait de résoudre le problème de la
distance en retenant une association féminine par arrondissement. Cela
ne résout pourtant pas le problème de comportement clandestin.
Pour ce faire, les nouvelles AFTVD doivent être bien
sensibilisées sur les règles du jeu. Les accords doivent
être alors signés selon une matrice de gain qui
rémunère bien les efforts individuels. Un accord de production
par unité de temps doit alors être signé avec la
coopérative avec des indemnités de rémunérations
des efforts supplémentaires. Soit les deux matrices de gains
suivants :
Tableau
n°6 : Matrice de gain de la situation réelle (jeu
n°1)
F2
F1
|
TB
|
NT
|
TB
|
(6, 6)
|
(4, 7)
|
NT
|
(7, 4)
|
(4, 4)
|
Source : construit par
l'auteur
Tableau
n°7: Matrice de gain des nouveaux accords (jeu n°2)
F2
F1
|
TB
|
NT
|
TB
|
(6, 6)
|
(5, 3)
|
NT
|
(3, 5)
|
(4, 4)
|
Source : construit par
l'auteur
Supposons deux femmes (F1 et F2) qui doivent chacune choisir
leur comportement dans 1'AFTVD. Les deux stratégies possibles sont soit
de se comporter en passager clandestin (NT) ou de fournir beaucoup d'effort
(TB) pour améliorer la productivité de 1'AFTVD. La
première matrice de gain à un équilibre stable (NT, NT)
où chaque femme joue sa meilleure stratégie. Une matrice de gain
est un tableau dans lequel est indiqué le gain que chaque femme va
recevoir selon son propre comportement et le comportement des autres femmes.
L'équilibre (TB, TB) se trouve être la meilleure situation pour le
groupe mais la rationalité individuelle pousse à la situation qui
est la pire pour chacune. Les nouveaux accords qui doivent être
signés avec les nouvelles associations féminines doivent conduire
à une matrice de gain du tableau n°7. Une telle matrice de gain
conduit à une situation meilleure pour le groupe sous les conditions de
la rationalité individuelle. A ce moment les femmes sont obligées
de fournir un effort pour obtenir individuellement le gain le plus
élevé. La stratégie « fournir beaucoup
d'efforts » (TB) devient la meilleure réponse de chaque femme
(quelque soit le comportement des autres), ce qui conduira à
l'équilibre (TB, TB). Cet équilibre correspond à une
augmentation de la productivité et par suite du taux de déchets
valorisés. Quelle peut alors être la conséquence de ce
résultat sur les différents blocs de coûts ? L'analyse des
effets de ces résultats va se faire à deux niveaux. Le tableau
n°8 expose les résultats du modèle -1- sous ces
conditions.
Tableau n°8
: ratios construits à partir des résultats de
l'estimation avec le taux de compostage égal à 1.8%
T
|
RMOTR1
|
CTT1
|
CMOT1
|
CRT1
|
TRR1
|
RMOCR1
|
CTGT1
|
CTT1
|
1
|
4.08E-03
|
3.35E+04
|
1.37E+02
|
1.28E+04
|
0.165
|
1.29E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
2
|
4.09E-03
|
3.38E+04
|
1.38E+02
|
1.26E+04
|
0.166
|
1.33E+02
|
3.39E+04
|
3.38E+04
|
3
|
4.10E-03
|
3.38E+04
|
1.38E+02
|
1.23E+04
|
0.167
|
1.35E+02
|
3.39E+04
|
3.38E+04
|
4
|
4.16E-03
|
3.33E+04
|
1.38E+02
|
1.21E+04
|
0.149
|
1.38E+02
|
3.34E+04
|
3.33E+04
|
5
|
4.16E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.19E+04
|
0.149
|
1.41E+02
|
3.34E+04
|
3.32E+04
|
6
|
4.16E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.17E+04
|
0.150
|
1.43E+02
|
3.34E+04
|
3.32E+04
|
7
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.15E+04
|
0.134
|
1.46E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
8
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.12E+04
|
0.135
|
1.49E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
9
|
4.11E-03
|
3.37E+04
|
1.38E+02
|
1.10E+04
|
0.135
|
1.51E+02
|
3.38E+04
|
3.37E+04
|
10
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.09E+04
|
0.121
|
1.54E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
11
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.07E+04
|
0.122
|
1.57E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
12
|
4.17E-03
|
3.32E+04
|
1.38E+02
|
1.05E+04
|
0.122
|
1.59E+02
|
3.33E+04
|
3.32E+04
|
13
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.03E+04
|
0.108
|
1.62E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
14
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.02E+04
|
0.111
|
1.65E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
15
|
4.12E-03
|
3.36E+04
|
1.38E+02
|
1.00E+04
|
0.110
|
1.67E+02
|
3.37E+04
|
3.36E+04
|
16
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.85E+03
|
0.974
|
1.70E+02
|
3.33E+04
|
3.31E+04
|
17
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.70E+03
|
0.982
|
1.72E+02
|
3.32E+04
|
3.31E+04
|
18
|
4.18E-03
|
3.31E+04
|
1.38E+02
|
9.56E+03
|
0.981
|
1.75E+02
|
3.32E+04
|
3.31E+04
|
19
|
4.13E-03
|
3.35E+04
|
1.38E+02
|
9.42E+03
|
0.875
|
1.78E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
20
|
4.14E-03
|
3.35E+04
|
1.38E+02
|
9.28E+03
|
0.883
|
1.80E+02
|
3.36E+04
|
3.35E+04
|
Source : construit à
partir des résultats du modèle -1-
II.1) Analyse
comparée entre l'évolution du coût et du taux de
revalorisation.
La stratégie proposée peut permettre d'augmenter
le volume de MSW valorisé. La quasi- totalité des
matériaux recyclables (RB) est triée mais une faible
quantité est valorisée. Une grande partie des matériaux
recyclables mais non encore considérés (RNER) est enfouie de
même que les déchets organiques (OM). La valorisation des RNER est
peu coûteuse étant donné qu'après le tri ces
derniers ne nécessitent pas trop de traitement. En supposant que la
stratégie précédente (jeu n°2) permet de rehausser
les taux de MSW valorisés de chacun de ces matériaux, avec une
contrainte du taux de compostage au plus égal à 1.8%, on obtient
les résultats suivants.
La courbe du coût moyen de revalorisation (CRT1)
évolue en dents de scie. La tendance générale est pourtant
à la hausse même si on peut constater une faible diminution
à l'intérieur d'une même année (figure n°10).
Le fait de plafonner le taux de compostage à 1.8% empêche de
réaliser des rendements d'échelle. Il est alors nécessaire
de pousser le taux de compostage à plus de 1.8% étant
donné que les matériaux fermentescibles constituent plus de
51% du volume total des MSW de la CUO.
Figure n°6: Evolution du coût
moyen global de recyclage et du taux de recyclage de la CUO avec le taux de
compostage fixé à 1.8%
II.2) Analyse
comparée entre l'évolution des coûts moyens de transport et
de gestion globale
Un des résultats recherché en mettant en place
la stratégie des grands centres de collecte est de réduire le
coût de transport des MSW. La figure n°11 montre que la courbe
représentative du coût moyen de transport sans cette
stratégie (CTT) est au dessus de celle qui représente le
coût moyen de transport avec cette stratégie (CTT1). Cela indique
que la stratégie permet de réduire le coût du transport.
Cependant, la figure n°12 montre que le coût global moyen de la
gestion des MSW (CTGT) est fortement dépendant du coût de
transport quelle que soit la stratégie adoptée.
Figure N°7: Niveaux de coût
moyen de transport entre le modèle -O- et le modèle -1-
Figure n°8: Relation entre
coût de transport et coût global de gestion des MSW
La figure n°13 met en évidence cette
dépendance entre (CTGT) et (CTT1). Il est possible de développer
des stratégies de réduction des coûts de transport, mais
ces stratégies ne modifient pas la relation de dépendance qui
existe entre le coût global de gestion des MSW et le coût de
transport.
Figure n°9:évolution des
coût moyens global et de transport des MSW de la CUO avec le taux de
compostage fixé à 1.8%
II.3) Analyse de
l'évolution du taux de valorisation comparativement à la part de
la main d'oeuvre dans la dépense de valorisation
L'application de la stratégie du modèle -2-
contribue à rehausser la part des dépenses en main d'oeuvre sur
le volume total de dépense de valorisation (RMOCR). La figure n°14
montre que le trend de la courbe représentative du RMOCR est strictement
croissant. Cependant la courbe représentative du taux global de
recyclage (TRR1) a globalement une allure décroissante. Le constat est
que la valorisation permet d'intensifier la gestion des MSW en main d'oeuvre,
mais l'efficacité dans l'utilisation de la main d'oeuvre reste à
rechercher.
Figure n°10:évolution du taux
de valorisation comparativement à la part de la main dans la
dépense de recyclage de la CUO avec le taux de compostage fixé
à 1.8%
II.4) Evolution de la part
de la main d'oeuvre par rapport au transport
L'augmentation du niveau des activités de valorisation
contribue également à intensifier la gestion des MSW en main
d'oeuvre. La figure n°15 montre que le ratio coût de la main
d'oeuvre sur les dépenses en transport (RMOTR1) est supérieur
à son niveau sans la stratégie d'installation des grands CC
(RMOTR). Néanmoins la figure n°14 illustre qu'il reste à
améliorer le rendement de la main d'oeuvre.
Figure n°11:
Comparaison entre RMOTR et RMOTR1
III) Analyse des
résultats du modèle -2-
Les résultats du modèle
-2-, qui correspond à la
stratégie d'installation d'un grand centre de collecte par
arrondissement sans la contrainte du taux de compostage, sont inscrits dans le
tableau suivant en terme de ratios. L'interprétation de ces ratios est
faite à travers une représentation graphique.
Tableau n°9.
Les ratios construits à partir des
résultats de l'estimation sans la contrainte du taux de compostage
équivalent à 1.8%
T
|
RMOTR2
|
CTT2
|
CMOT2
|
CRT2
|
TRR2*1000
|
RMOCR2
|
CTGT2
|
1
|
4.74E-02
|
3.35E+04
|
1.59E+03
|
1.11E+04
|
226.6287
|
6.32E+02
|
3.51E+04
|
2
|
4.77E-02
|
3.38E+04
|
1.61E+03
|
1.10E+04
|
228.895229
|
6.41E+02
|
3.54E+04
|
3
|
4.77E-02
|
3.38E+04
|
1.61E+03
|
1.09E+04
|
228.888488
|
6.46E+02
|
3.54E+04
|
4
|
4.84E-02
|
3.33E+04
|
1.61E+03
|
1.08E+04
|
228.866281
|
6.51E+02
|
3.49E+04
|
5
|
4.85E-02
|
3.32E+04
|
1.61E+03
|
1.07E+04
|
228.85891
|
6.56E+02
|
3.49E+04
|
6
|
4.85E-02
|
3.32E+04
|
1.61E+03
|
1.07E+04
|
228.840344
|
6.61E+02
|
3.48E+04
|
7
|
4.78E-02
|
3.37E+04
|
1.61E+03
|
1.06E+04
|
228.829619
|
6.66E+02
|
3.53E+04
|
8
|
4.78E-02
|
3.37E+04
|
1.61E+03
|
1.05E+04
|
228.820829
|
6.70E+02
|
3.53E+04
|
9
|
4.79E-02
|
3.37E+04
|
1.61E+03
|
1.04E+04
|
228.824067
|
6.75E+02
|
3.53E+04
|
10
|
4.86E-02
|
3.32E+04
|
1.61E+03
|
1.04E+04
|
228.830037
|
6.79E+02
|
3.48E+04
|
11
|
4.86E-02
|
3.32E+04
|
1.61E+03
|
1.03E+04
|
228.826625
|
6.84E+02
|
3.48E+04
|
12
|
4.86E-02
|
3.32E+04
|
1.61E+03
|
1.02E+04
|
228.82754
|
6.88E+02
|
3.48E+04
|
13
|
4.80E-02
|
3.36E+04
|
1.61E+03
|
1.02E+04
|
228.822925
|
6.92E+02
|
3.52E+04
|
14
|
4.80E-02
|
3.36E+04
|
1.61E+03
|
1.01E+04
|
228.820327
|
6.96E+02
|
3.52E+04
|
15
|
4.80E-02
|
3.36E+04
|
1.61E+03
|
1.01E+04
|
228.814777
|
7.00E+02
|
3.52E+04
|
16
|
4.86E-02
|
3.31E+04
|
1.61E+03
|
1.00E+04
|
228.800694
|
7.04E+02
|
3.47E+04
|
17
|
4.87E-02
|
3.31E+04
|
1.61E+03
|
9.95E+03
|
228.797194
|
7.08E+02
|
3.47E+04
|
18
|
4.87E-02
|
3.31E+04
|
1.61E+03
|
9.89E+03
|
228.789738
|
7.12E+02
|
3.47E+04
|
19
|
4.81E-02
|
3.35E+04
|
1.61E+03
|
9.84E+03
|
228.786319
|
7.15E+02
|
3.51E+04
|
20
|
4.82E-02
|
3.35E+04
|
1.61E+03
|
9.79E+03
|
228.78097
|
7.19E+02
|
3.51E+04
|
Source : construit à
partir des résultats du modèle -2-
III.1) Analyse du
coût moyen global de valorisation des MSW
La figure n°16 montre que la courbe du
coût moyen de la valorisation est strictement décroissante, alors
que la courbe du taux global de valorisation est croissante. Ce constat peut
signifier que les activités de valorisation présentent des
économies d'échelle. La valorisation d'une tonne devient moins
coûteuse avec le temps. Le taux de valorisation reste cependant trop
faible et oscille dans l'intervalle de 16 à 17%, tandis que le
coût moyen de valorisation connaît une forte décroissance et
atteint 9280 francs CFA au cours du dernier trimestre. Ainsi, si au
seizième trimestre la CUO devait payer 32700 francs CFA pour chaque
tonne de MSW valorisée dans la première situation, elle ne payera
que 10000 francs CFA en adoptant la nouvelle stratégie pour la
même période.
Figure n°12:
Evolution du coût moyen et du taux global de valorisation du
modèle -2-
III.2) Synthèse
La question qui se pose est de savoir s'il est
réellement indiqué d'instaurer les grands centres de collecte. La
finalité n'est pas de réduire uniquement le coût de
transport, mais de façon générale le coût global de
gestion des MSW. Quels effets la stratégie de construction des grands
centre de collecte a eu sur ces deux niveaux de coûts ? Le
coût de transport dans cette deuxième phase comprend à la
fois le transport des MSW, mais également celui des engins.
La première évidence est qu'au niveau de la
valeur de la fonction objectif du modèle on constate une nette
diminution entre le modèle -0- (22 347 974 109.1268 francs CFA) et le
modèle -2- (5 167 599 452.7395 francs CFA). Avec les faibles niveaux de
valorisation des MSW, le CTVD arrive à vendre toute sa production
(modèle -0-). Au niveau du modèle -2- la même
hypothèse est réitérée, on peut admettre que se
sont les recettes qui ont contribué à l'obtention de ce
résultat. Ce qui a nécessité de reprendre le modèle
-2- en supposant que le CTVD produit et stocke sans vendre aucune unité
des matériaux valorisés (modèle -3-). On obtient ainsi un
niveau de fonction objectif de 12 441 363 578.3106 francs CFA.
Le coût moyen de transport «sans les grands centres
de collecte » est largement supérieur à celui avec
l'instauration des grands centres de collecte. La stratégie de rotation
des engins pour compacter et broyer les MSW permet ainsi de réduire les
coûts de transport (figure n°11), mais qu'en est il au niveau du
coût global de gestion?
La figure n°17 montre l'évolution du coût
global moyen de gestion selon les trois possibilités inscrites dans les
différents modèles. La courbe du coût moyen global, de la
situation sans les grands CC (CTGT), est au dessus des deux autres courbes. Le
coût global moyen de cette stratégie est alors supérieur
à ceux des deux autres stratégies. Le coût moyen global de
la stratégie du modèle -2- (CTGT2) est à son tour un peu
élevé que celui du modèle -1- (CTGT1).
Tous ces résultats montrent que la stratégie de
construction des grands centres de collecte est bénéfique en ce
sens qu'elle conduit à une nette diminution du coût de gestion des
MSW. La stratégie est également bénéfique au niveau
de l'augmentation de la durée de vie des cellules conçues pour le
remblayage. L'application des stratégies des modèles -1- et -2-
conduit respectivement à un volume nécessaire pour les cinq ans
de 1 734 769.904 m3 et 1 458 015.1648 m3 alors que le
volume nécessaire sans ces stratégies vaut 1 842 143.4368 m3.
Figure n°13: Les
niveaux du coût global moyen selon les différentes
stratégies
Conclusion
Les résultats des trois modèles montrent que la
stratégie de compactage des MSW au sein des grands CC avant leur
transfert au CET est bénéfique du point de vue des coûts de
transport. L'augmentation du taux global de valorisation est une
opportunité pour rendre la gestion des MSW plus intensive en main
d'oeuvre, mais également pour accroître la durée de vie des
cellules conçues pour le remblayage. Mais le fait de réaliser des
économies d'échelle ne signifie pas que la gestion des MSW est
bien optimisée. A long terme, il faudrait que cette gestion se face au
minimum du coût moyen.
Conclusion
générale
La recherche de stratégies efficaces pour la gestion
des MSW reste un défi à relever. L'atteinte de l'un des objectifs
du troisième millénaire concernant la propreté doit tout
d'abord faire face à l'élimination de ces déchets. La
difficulté majeure de la gestion des MSW est liée aux coûts
économiques et environnementaux. La collecte et le traitement des MSW
nécessitent un énorme budget, alors que de la non
réalisation de ces activités peut découler beaucoup
d'autres problèmes environnementaux et de santé publique. Ce
dilemme posé par les MSW fait que tous les pays se voient obligés
de bien gérer leur MSW. Les pays en développement (PED),
malgré leurs multiples autres préoccupations de réduction
de la pauvreté, de la construction d'infrastructures sanitaires et
scolaires, et la recherche de croissance économique soutenue, doivent
désormais consacrer une partie de leur ressource à la gestion des
MSW.
Les MSW sont le plus souvent vus comme un danger et le premier
réflexe est de les faire disparaître. Les possibilités
offertes sont soit de les incinérer ou les enfouir.
L'incinération nécessite, pourtant pour sa mise en oeuvre, de
grands investissements alors qu'avec l'agrandissement galopant des villes il
devient de plus en plus difficile de trouver des espaces praticables pour
l'enfouissement. De plus, à ces deux techniques de gestion des MSW sont
associées d'impacts environnementaux non négligeables. La
recherche de solutions à ces problèmes de pollution
environnementale a incité les communautés à avoir un autre
regard sur les MSW. Les MSW sont alors considérés comme une autre
source potentielle de matière première. La valorisation de cette
matière première nécessite alors plus d'organisation dans
la gestion des MSW. Il faut collecter, trier, et traiter les MSW afin de
valoriser leur partie récupérable. Cela nécessite
cependant un effort (économique, financier et technique)
supplémentaire.
La valorisation des MSW offre beaucoup d'avantages. D'une part
l'extraction de nouvelles matières premières des MSW, contribue
à réduire l'exploitation des ressources naturelles ; d'autre
part la revalorisation des matières issues des MSW est moins gourmande
en énergie et en eau que le traitement des matières
premières vierges. La valorisation des MSW est également une
source de création d'emplois surtout au sein des PED où une forte
proportion de la main d'oeuvre est non qualifiée.
La gestion des MSW doit être bien organisée pour
permettre de valoriser une bonne partie et bien optimisée pour permettre
de bénéficier des rendements d'échelle dans leur collecte
et leur traitement. C'est ce qui a suscité l'intérêt de
savoir si la taille du système de gestion des MSW de la commune urbaine
de Ouagadougou (CUO) permet de collecter et de traiter une quantité
importante de MSW à faible coût.
Les MSW de la CUO sont gérés selon le slogan
« les déchets doivent être rapidement collectés
et transférés au centre d'enfouissement technique
(CET) ». De nombreux efforts sont fournis avec l'installation des
centres de collecte, la répartition de la ville en douze zones
concédées aux groupes d'intérêt économique (GIE)
pour la collecte primaire, le ramassage des tas sauvages etc. Mais le taux de
collecte reste encore très faible, car la volonté de collecter
tous les MSW de la CUO est confrontée à un besoin énorme
de ressources (financières, techniques et humaines). Le manque de moyen
ne doit cependant pas être vu comme une contrainte absolue, la
première possibilité offerte est de rechercher
l'efficacité. Cette efficacité doit être d'abord
recherchée en terme d'organisation interne avant de l'envisager en terme
d'investissement additionnel.
La quasi-totalité de la dépense de la commune
dans le domaine de la gestion des MSW est consacrée au transport ou dans
une moindre mesure au capital physique (réparation et entretien des
machines et autres installations). Au regard du double objectif de
réduction du taux de chômage et de l'incidence de la
pauvreté (propre au PED), il est aussi intéressant de chercher
des stratégies pour rendre la gestion des MSW plus intensive en main
d'oeuvre.
Ainsi, à l'objectif d'identification des
stratégies de réduction du coût de transport, l'analyse a
tenté d'examiner les possibilités de création d'emplois
fournies par la gestion des MSW.
Les résultats de l'analyse montrent que la construction
des entrepôts est nécessaire malgré le fait que les prix
des matériaux valorisés sont fixes. Les activités de
valorisation des MSW peuvent bénéficier des rendements
d'échelle mais cela nécessite, pour ce faire que, le taux de
valorisation global soit un peu élevé. Les efforts de
réorganisation interne (transformation de certains centres de collecte
en grands centres de collecte) et un investissement supplémentaire en
infrastructures (d'eau, d'énergie, de bâtiments et de petit
matériel) peuvent fournir à moyen ou long terme des
résultats très intéressants en matière de
réduction des coûts de gestion des MSW. Les taux
élevés de valorisation des MSW sont non seulement des
possibilités pour réduire le coût de gestion des MSW, mais
également pour intensifier la gestion des MSW en main d'oeuvre.
Pourtant, pour accroître la productivité de la main d'oeuvre il
faut que les revenus compensent au moins le coût d'opportunité du
temps des personnes qui s'y impliquent (bonne rémunération des
efforts individuels).
Les limites de
l'étude
La première limite réside au niveau des
données utilisées. D'une part les données sur les MSW sont
collectées en terme de quantité acheminée au CET.
L'information sur la provenance de ces déchets reste inconnue.
L'analyse a considéré uniquement les
déchets provenant des centres de collecte, et pour avoir la
quantité de déchets provenant de chaque centre de collecte il a
été procédé par le nombre de bacs à ordures
dont dispose chaque centre de collecte. A ce niveau, le nombre de bacs à
ordure par CC peut varier, de plus les bacs utilisés sont dans la
majorité de douze mètres cubes mais il existe également
des bacs de sept mètres cubes. La quantité de MSW produite par CC
par trimestre est obtenue en faisant une simple moyenne pondérée
(en considérant qu'il n'existe que des bacs de douze mètres
cubes). Cette stratégie ne donne pas la quantité effectivement
produite au sein de chaque CC.
De plus, il se trouve que des bacs à ordures ont
été également déposés dans d'autres zones
publiques autres que les CC (par exemple les marchés). Les
déchets collectés au sein de ces différents lieux sont
également acheminés au CET. Le nombre et l'emplacement exacte
n'étant pas connus, il a été supposé que tous les
déchets acheminés au CET sont collectés au sein des trente
cinq CC.
Le taux de croissance des MSW a été
calculé à partir des données d'une seule année. La
série est trop faible pour pouvoir donner une estimation parfaite du
taux de croissance. Aussi, la quantité produite peut varier
considérablement d'un mois à l'autre selon qu'au cours du mois
des tas sauvages aient été ramassés ou non.
D'autre part les paramètres d'échelle
utilisés dans le modèle sont des paramètres
empruntés sur les études menées au sein des pays du nord.
Il peut alors exister des écarts importants entre ces ratios et leurs
valeurs réelles pour le cas ici étudié.
La seconde limite réside au niveau du choix des lieux
d'emplacement des grands centres de collecte. L'étude montre qu'il est
nécessaire de transformer certains centres en grands centres de collecte
sans préciser les lieux indiqués.
La troisième limite réside dans le fait de
n'avoir pas pris en compte les coûts environnementaux
(évités et/ou générés). De même,
l'augmentation du nombre d'emplois est vue seulement sous l'angle positif de
réduction du chômage, alors que la manipulation des déchets
peut causer un préjudice à la santé des ouvriers.
Les recommandations
Les limites ainsi énumérées sont loin de
remettre en cause la pertinence des résultats obtenus au cours de cette
étude. Il est ainsi possible de réduire les coûts de
gestion des MSW. Pour ce faire il faut :
ü mettre en place des grands centres de collecte dans le
système de gestion des MSW de la commune urbaine de Ouagadougou,
ü procéder au compactage des MSW non valorisables
au sein de ces grands centres de collecte avant de les acheminer au sein du
centre d'enfouissement technique
ü recycler la partie valorisation des MSW au sein de ces
grands centres de collecte tout en poursuivant le compostage de la partie
fermentescible au niveau du centre d'enfouissement technique
ü augmenter le taux global de valorisation par
l'augmentation du taux de compostage, la valorisation des autres
matériaux recyclables (autres que les polyéthylènes et les
polypropylènes)
Conclusion
Le présent mémoire a été dans son
ensemble une contribution empirique. Néanmoins, il a contribué
à l'éclaircissement de certaines relations théoriques. Au
plan théorique, il démontre que la construction des
entrepôts est nécessaire même dans le cas où les prix
des matériaux valorisés sont fixes. Aussi, le coût global
de gestion des MSW est fonction du coût de transport. Au niveau
empirique, l'analyse montre que la gestion des MSW offre des
opportunités de réduction du chômage. Les stratégies
proposées conduisent certes à la réduction du coût
économique de gestion des MSW, mais au terme de cette étude,
nombreuses sont les inquiétudes qui restent sans réponse. Quels
sont alors les coûts réels liés à la gestion des
MSW ? Autrement dit quels sont les coûts environnementaux
évités et/où générés par la gestion
des MSW.
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www.rff.org
Annexes 1 : la
résolution des jeux
Résolution du jeu n°1
L'association des femmes pour le traitement et la valorisation
des déchets (AFTVD) a signé un accord de
rémunération mensuelle fixe avec la direction de la
propreté de la commune urbaine de Ouagadougou (CUO). Chaque femme est
ainsi rassurer de recevoir un salaire fixe et uniforme quelque soit le volume
de déchets traités. La rationalité individuelle va pousser
chaque femme à chercher le maximum de gain. Les gains sont donnés
par l'arbre du jeu n°1. Les gains représentent à la fois le
salaire, la dépense en énergie physique, et tous les autres
coûts assimilés au travail humain. Soit F1 et F2 deux femmes de
l'AFTVD, les gains respectifs (GF), de chaque femme selon son comportement,
sont données par (GF1, GF2).
Supposons que la femme F1 décide de fournir beaucoup
d'efforts (TB).Si sa collègue F2 prend également l'option (TB)
chacune obtient un gain mensuel de 6. La rationalité individuelle
faisant, F2 prendra l'option de ne pas travailler (NT) car en se moment elle
obtient un gain supérieur (7). Dans ces circonstances, F1 obtiendra un
gain inférieur (4). F1, par ce raisonnement se rend compte que la menace
de sa collègue de se comporter en passager clandestin si elle
décide de travailler est crédible. F1 étant rationnelle et
insidieuse préférera prendre l'option (NT) où au pire des
cas chacune d'elle s'en sort avec un gain de 4. Par un raisonnement analogue F2
jouera l'option (NT) qui lui assure, quelque soit le comportement de l'autre,
un gain au moins aussi élevé qu'en prenant la stratégie
(TB). Chacune des femmes de l'AFTVD sait alors que les autres femmes savent
qu'elle sait qu'elles se comporteront en passagers clandestins. La meilleure
réponse de chacune d'elle est de se comporter en passager clandestin
(NT).
Source : construit
à partir de la matrice de gain du tableau n°6
La résolution du jeu
n°2
L'équilibre du jeu n°1 ne conduit pas à une
situation optimale ni pour la direction de la propreté ni pour l'AFTVD.
La résolution du problème de passager clandestin peut
néanmoins être évité. Pour ce faire les accords
signés entre ces deux institutions doivent être excitateurs. La
direction de la propreté peut donner un montant fixe de salaire par mois
pour une quantité donnée de déchets valorisés.
Ensuite, elle pourra fixer une prime par tonne de déchets
supplémentaire valorisés. Pour conserver la nature sociale de
l'activité aucune sanction ne doit être prévue dans le cas
où la production sera inférieure à la quantité
initialement fixée. L'octroi de la prime doit être individuel, car
si elle est collective on reviendra à une situation identique au jeu
n°1. La matrice de gain de ce nouveau cas est donnée par la matrice
de gain du tableau n°7. La rémunération de l'effort
individuel aidant chaque femme va mettre en oeuvre toutes ses
potentialités afin d'obtenir un gain maximum de 6. Dans cette
deuxième situation le comportement d'une femme n'influence pas celui de
sa collègue. On suppose que c'est le gain d'un revenu qui motive les
femmes. La rémunération étant maintenant fonction de
l'effort individuel l'AFTVD pourra valoriser plus de déchet par jour.
Source : construit
à partir de la matrice de gain du tableau n°7
Source : construit
à partir de la matrice de gain du tableau n°7
Annexe 2 : les
résultats du modèle
Tableau
n°10 : Résultats du modèle -0-
T
|
TFEE(T)
|
WOM(T)
|
MRFC(T)
|
STRO(T)
|
ETNS(T)
|
TR0(T)
|
1
|
8.45E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.46E+07
|
5.75E+08
|
1.17E+07
|
2
|
8.69E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.51E+07
|
6.00E+08
|
1.17E+07
|
3
|
8.89E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.57E+07
|
6.22E+08
|
1.17E+07
|
4
|
9.10E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.62E+07
|
6.44E+08
|
1.17E+07
|
5
|
9.32E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.68E+07
|
6.67E+08
|
1.17E+07
|
6
|
9.55E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.74E+07
|
6.91E+08
|
1.17E+07
|
7
|
9.78E+05
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.80E+07
|
7.16E+08
|
1.17E+07
|
8
|
1.00E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.86E+07
|
7.42E+08
|
1.17E+07
|
9
|
1.03E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
1.93E+07
|
7.69E+08
|
1.17E+07
|
10
|
1.05E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.00E+07
|
7.97E+08
|
1.17E+07
|
11
|
1.08E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.07E+07
|
8.25E+08
|
1.17E+07
|
12
|
1.11E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.15E+07
|
8.55E+08
|
1.17E+07
|
13
|
1.14E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.22E+07
|
8.86E+08
|
1.17E+07
|
14
|
1.17E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.30E+07
|
9.17E+08
|
1.17E+07
|
15
|
1.20E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.39E+07
|
9.51E+08
|
1.17E+07
|
16
|
1.23E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.47E+07
|
9.85E+08
|
1.17E+07
|
17
|
1.26E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.56E+07
|
1.02E+09
|
1.17E+07
|
18
|
1.30E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.65E+07
|
1.06E+09
|
1.17E+07
|
19
|
1.33E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.75E+07
|
1.09E+09
|
1.17E+07
|
20
|
1.37E+06
|
1.95E+05
|
2.97E+05
|
2.84E+07
|
1.13E+09
|
1.17E+07
|
Tableau
n°11 : Les résultats du modèle -1-
T
|
TFEE(T)1
|
WOM(T)1
|
MRFC(T)1
|
CAD(T)
|
ETNS(T)1
|
TR0(T)1
|
1
|
1.77E+06
|
7.79E+06
|
4.21E+06
|
5.17E+06
|
4.29E+08
|
1.81E+08
|
2
|
1.86E+06
|
7.79E+06
|
4.35E+06
|
5.17E+06
|
4.49E+08
|
1.87E+08
|
3
|
1.93E+06
|
7.79E+06
|
4.51E+06
|
5.17E+06
|
4.65E+08
|
1.94E+08
|
4
|
1.99E+06
|
7.79E+06
|
4.67E+06
|
5.17E+06
|
4.74E+08
|
2.01E+08
|
5
|
2.07E+06
|
7.79E+06
|
4.83E+06
|
5.17E+06
|
4.91E+08
|
2.08E+08
|
6
|
2.14E+06
|
7.79E+06
|
5.01E+06
|
5.17E+06
|
5.09E+08
|
2.16E+08
|
7
|
2.22E+06
|
7.79E+06
|
5.18E+06
|
5.17E+06
|
5.35E+08
|
2.23E+08
|
8
|
2.30E+06
|
7.79E+06
|
5.37E+06
|
5.17E+06
|
5.54E+08
|
2.31E+08
|
9
|
2.38E+06
|
7.79E+06
|
5.56E+06
|
5.17E+06
|
5.74E+08
|
2.40E+08
|
10
|
2.47E+06
|
7.79E+06
|
5.76E+06
|
5.17E+06
|
5.86E+08
|
2.48E+08
|
11
|
2.55E+06
|
7.79E+06
|
5.97E+06
|
5.17E+06
|
6.07E+08
|
2.57E+08
|
12
|
2.65E+06
|
7.79E+06
|
6.18E+06
|
5.17E+06
|
6.29E+08
|
2.66E+08
|
13
|
2.74E+06
|
7.79E+06
|
6.40E+06
|
5.17E+06
|
6.60E+08
|
2.76E+08
|
14
|
2.84E+06
|
7.79E+06
|
6.63E+06
|
5.17E+06
|
6.84E+08
|
2.86E+08
|
15
|
2.94E+06
|
7.79E+06
|
6.87E+06
|
5.17E+06
|
7.08E+08
|
2.96E+08
|
16
|
3.05E+06
|
7.79E+06
|
7.12E+06
|
5.17E+06
|
7.24E+08
|
3.07E+08
|
17
|
3.16E+06
|
7.79E+06
|
7.37E+06
|
5.17E+06
|
7.50E+08
|
3.18E+08
|
18
|
3.27E+06
|
7.79E+06
|
7.63E+06
|
5.17E+06
|
7.77E+08
|
3.29E+08
|
19
|
3.39E+06
|
7.79E+06
|
7.90E+06
|
5.17E+06
|
8.14E+08
|
3.41E+08
|
20
|
3.51E+06
|
7.79E+06
|
8.19E+06
|
5.17E+06
|
8.44E+08
|
3.53E+08
|
Tableau
n°12 : les résultats du modèle -2-
T
|
TFEE(T)2
|
WOM(T)2
|
MRFC(T)2
|
CAD(T)
|
ETNS(T)2
|
TR0(T)2
|
1
|
2.06E+07
|
7.79E+06
|
4.21E+06
|
5.17E+06
|
4.29E+08
|
2.74E+08
|
2
|
2.16E+07
|
7.79E+06
|
4.35E+06
|
5.17E+06
|
4.49E+08
|
2.86E+08
|
3
|
2.24E+07
|
7.79E+06
|
4.51E+06
|
5.17E+06
|
4.65E+08
|
2.96E+08
|
4
|
2.32E+07
|
7.79E+06
|
4.67E+06
|
5.17E+06
|
4.74E+08
|
3.06E+08
|
5
|
2.41E+07
|
7.79E+06
|
4.83E+06
|
5.17E+06
|
4.91E+08
|
3.17E+08
|
6
|
2.49E+07
|
7.79E+06
|
5.01E+06
|
5.17E+06
|
5.09E+08
|
3.29E+08
|
7
|
2.58E+07
|
7.79E+06
|
5.18E+06
|
5.17E+06
|
5.35E+08
|
3.40E+08
|
8
|
2.67E+07
|
7.79E+06
|
5.37E+06
|
5.17E+06
|
5.54E+08
|
3.53E+08
|
9
|
2.77E+07
|
7.79E+06
|
5.56E+06
|
5.17E+06
|
5.74E+08
|
3.65E+08
|
10
|
2.87E+07
|
7.79E+06
|
5.76E+06
|
5.17E+06
|
5.86E+08
|
3.78E+08
|
11
|
2.97E+07
|
7.79E+06
|
5.97E+06
|
5.17E+06
|
6.07E+08
|
3.92E+08
|
12
|
3.08E+07
|
7.79E+06
|
6.18E+06
|
5.17E+06
|
6.29E+08
|
4.06E+08
|
13
|
3.19E+07
|
7.79E+06
|
6.40E+06
|
5.17E+06
|
6.60E+08
|
4.21E+08
|
14
|
3.31E+07
|
7.79E+06
|
6.63E+06
|
5.17E+06
|
6.84E+08
|
4.36E+08
|
15
|
3.43E+07
|
7.79E+06
|
6.87E+06
|
5.17E+06
|
7.08E+08
|
4.51E+08
|
16
|
3.55E+07
|
7.79E+06
|
7.12E+06
|
5.17E+06
|
7.24E+08
|
4.68E+08
|
17
|
3.68E+07
|
7.79E+06
|
7.37E+06
|
5.17E+06
|
7.50E+08
|
4.84E+08
|
18
|
3.81E+07
|
7.79E+06
|
7.63E+06
|
5.17E+06
|
7.77E+08
|
5.02E+08
|
19
|
3.95E+07
|
7.79E+06
|
7.90E+06
|
5.17E+06
|
8.14E+08
|
5.20E+08
|
20
|
4.09E+07
|
7.79E+06
|
8.19E+06
|
5.17E+06
|
8.44E+08
|
5.38E+08
|
Annexe 3 : les
paramètres du modèle
Les paramètres du modèle
a paramètre de la fonction de coût de AM de
l'entrepôt i
b paramètre d'échelle
c paramètre de lieu dans la fonction de coût
(O&M) de l'entrepôt i
d paramètre de lieu dans la fonction de coût
(O&M) de l'entrepôt i
g taux de croissance trimestrielle des déchets
solides
r taux d'escompte trimestriel
Tableau
n°13 : Les valeurs des paramètres du
modèle
Paramètres
|
Unité
|
valeur
|
a
|
F CFA/ m3
|
38704.09
|
b
|
|
0.98
|
c
|
F CFA/ m3 /trimestre
|
2950
|
d
|
|
0.98
|
g
|
%/trimestre
|
0.036
|
r
|
%/trimestre
|
0.0074
|
Tableau
n°14 : Les valeurs de la fonction objectif des
différents modèles
Fonction objectif
|
Valeur ( FCFA)
|
Z0
|
22 347 974 109.1268
|
Z1
|
7 038 699 649.1899
|
Z2
|
5167599452.7395
|
Z3
|
12 441 363 578.3106
|
Annexe 4 : Autres
figures
Figure n°14:évolution du ratio de
la dépense en main d'oeuvre par rapport au coût du transport
(RMOTR1) pour un taux de compostage fixé à 1.8%
* 1 Définition
anglaise : Municipal Solid Waste
* 2 Réduction par
l'incinération ou par enfouissement
* 3 Mixed-Integer Linear
Programming
* 4 Disponibilité du taux
d'intérêt du marché financier
* 5 Cette hiérarchie a
été proposée la première fois par des organismes
environnementaux tel que friends of the Earth and Greenpeace
* 6 INSD, 2006
* 7 INSD, 2006
* 8 Elle correspond à la
quantité acheminée au CET et non à la production effective
(production tronquée).
* 9 de la LVIA et de la
communauté urbaine de Lyon
* 10 Ce chiffre pourrait
atteindre 18% au cours des années à venir avec les nouveaux
accords signés avec la banque mondiale (direction de la propreté
de la commune de Ouagadougou 2006)
* 11
www.emse.fr (15/05/07)
* 12 Arrêté
n°2003-043 du 21 Mai 2003 portant création et concession de zones
de collecte des déchets solides ménagers et assimilés de
la vile de Ouagadougou.
* 13 Confère chapitre
n°1 I.1)
* 14 Selon les estimations des
agents du CET, mais selon les résultats du site www.emse.fe.qui ont
été obtenus après des pesés, cette diminution de
volume atteint environ 203%.
* 15 Eaux sales recueillies
à partir des déchets comprimés
* 16 interval-parameter
two-stage mixed integer linear programming (ITMILP)
* 17 Voir
caractéristiques du CET qui vise à réduire au maximum les
pollutions sans pour autant en faire une évaluation quotidienne par
tonne de déchets enfouie ou recyclée.
* 18 Life Cycle Assessment
* 19 Coût total
divisé par la production totale
* 20 Dérivée du
coût total par rapport à la production
* 21 C'est la mesure par la
fonction de coût ; mais on peut également les définir
à partir de la fonction de production
* 22 La comparaison entre la
TMO et la taille du marché permet de déterminer le nombre
d'entreprises susceptibles exploitées ce marché
* 23Bodner, Govindaraj et al
2002 pour plus de précision
* 24 Commission
française du développement durable, Commissariat
général du plan, Approches économiques du
développement durable, rapport du groupe de travail de la commission,
les cahiers du développement durable, n°5, décembre 1997,
page 25
* 25
www.emse.fr (15/05/07)
* 26 Circonférence
calculée à partir des données recueillies sur le site de
la mairie de la dite commune donnant un rayon de 32 km et une superficie de
3300 km2. (www.mairie-ouaga.bf: le 15/05/07)
|