Enjeux de la Grande Distribution Helvétique : « Analyse socio-économique et stratégique de l'évolution des acteurs de la grande distribution alimentaire en Suisse »( Télécharger le fichier original )par Nicolas Mueller & Dominique Tinguely Université de Genève, faculté des Sciences Economiques et Sociales - Baccalauréat Universitaire en Gestion d?Entreprise 2007 |
Là, où l'homo oeconomicus devient sentimentalIl y a différents aspects qui manquent souvent dans une analyse d'un secteur économique, dans notre cas l'analyse du secteur de la grande distribution, car ils ne sont pas forcément chiffrables, quelques fois subjectifs et parfois même pas perceptibles à première vue. Les conditions de travailNous allons tout d'abord parler des aspects sociaux qui caractérisent le marché de la grande distribution en Suisse. A ce propos, il faut d'abord penser à l'environnement et aux conditions de travail que l'on peut observer dans les supermarchés du pays. Il faut dire que les employés du commerce de détail en Suisse sont généralement plutôt bien lotis en ce qui concerne les conditions de travail et les avantages sociaux. Ceci est grandement dû à l'importance donnée au social chez les deux grands leaders Migros et Coop. Cette importance trouve ses origines dans leur histoire en tant que coopératives et pour ce qui est de Migros aussi dans la volonté de son fondateur Gottlieb Duttweiler de garder un esprit social, raison pour laquelle il a d'ailleurs transformé Migros en coopérative. Ceci se traduit en pratique par un cadre de travail relativement agréable, des salaires plutôt généreux pour le secteur, avec surtout des possibilités d'avancement, divers avantages sociaux et des vacances assez généreuses. À ce cadre de travail plutôt agréable s'ajoute une convention collective nationale de travail entre Migros, Coop et les syndicats. Le cadre de travail offert par Migros et Coop a d'ailleurs été loué dans une récente étude91(*). Cette récente étude a toutefois aussi démontré que les conditions de travail sont nettement moins avantageuses chez les autres concurrents de Migros et Coop. La preuve en est que les syndicats étaient plutôt contents de l'éventuelle reprise de Carrefour par Coop, puisque Coop leur offre une CCT, qui n'existait pas avec Carrefour. Dans cette même étude, Aldi a été vivement critiqué, entre autres pour son manque de transparence dans les chiffres. En effet, Aldi et Lidl ont toujours été des entreprises très secrètes quant à leur fonctionnement. En Allemagne déjà, les deux hard discounters sont souvent stigmatisés par les syndicats et l'opinion publique pour les mauvaises conditions de travail offertes à leurs employés. Le syndicat Syna92(*) est en bisbille avec Aldi quant aux contrats de travail de ses employés. Le 50% est généralisé, il y a interdiction de parler aux médias, une activité bénévole doit être approuvée préalablement par Aldi, etc. « Il s'agit d'une ingérence dans la vie privée», selon Robert Schwarz, responsable du commerce de détail pour Unia. «À part en ce qui concerne nos concurrents, un second emploi est toléré. Nous voulons simplement être informés. Par exemple, en cas d'accident dans un magasin, nous voulons savoir s'il résulte de la fatigue.(....) Concernant enfin l'ingérence dans la vie privée, cela fait partie du passé. Nos contrats ont été modifiés», conclut le porte-parole d'Aldi Sven Bradke93(*). * 91 TSR. (6 juillet 2007). « Conditions de travail: Aldi bonnet d'âne. » Consulté le 2 octobre sur le site http://www.tsr.ch/tsr/index.html?siteSect=200001&sid=7999925 * 92 SYNA. (SANS DATE). « Aldi - A la limite de la loi. » Consulté le 27 juin 2007 sur le site http://www.syna.ch/secteurs-branches/secteur-tertiaire/commerce-de-details/aldi.html * 93 ESKENAZI, D. (28 octobre 2006). « Suisse - Aldi tancé par les syndicats. » Le Temps du 28 octobre 2006 |
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