La reformulation des coefficients de
pondération :
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Pondérations
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Notations externes
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AAA à A
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A- à BBB-
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BB+ à BB
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BB- à B-
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<B-
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Pas de notation
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Souverains
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0
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20%
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50%
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100%
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150%
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100%
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Banques :
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option 1(1)
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20%
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50%
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100%
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100%
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150%
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100%
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option 2(2)
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20%
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50%(3)
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50%(3)
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100%
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150%
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50%
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Entreprises
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20%
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100%
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100%
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100%
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150%
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100%
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Produits titrisés
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20%
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50%
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100%
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150%
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déduit
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déduit
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(1) Pondération fondée
sur celle de l'Etat dans lequel le siège social de la banque est
situé.
(2) Pondération fondée sur la
notation de la banque.
(3) Les créances
d'échéance initiale courte (<6mois par exemple) seraient
pondérées comme la catégorie située à un
cran plus favorable que les autres créances.
b. Les garanties et les dérivés de
crédit
Les garanties émises par un Etat, Banque ou une
entité ayant un rating supérieur à A- pourront être
déduites afin de réduire le risque de crédit. L'exigence
en capital devrait dépendre de la corrélation entre la
probabilité de défaillance de l'emprunteur initial et de celle du
garant.
Les garanties interviennent dans le calcul de la charge de
capital, en ce sens que la créance pondérée est
réduite du montant pondérée de la garantie. Il en
résulte donc une diminution du poids du risque et donc de la charge de
capital.
La profession bancaire considère que les
dérivées de crédit pris en couverture d'un risque
spécifique sont une forme de garantie. Ils doivent donc être
traités selon les règles définies ci-dessus. L'utilisation
des dérivés de crédit permet aux banques de diversifier
leurs portefeuilles de crédit sans toutefois sortir de leur
créneau de clientèle habituel. Le but du dérivé de
crédit est de transférer les risques (et tout ou partie des
revenus) relatifs au crédit, sans transférer l'actif
lui-même. On peut citer à titre d'exemple les swaps,
options..
Les garanties sont matérialisées par des
contrats avec les tiers, de ce fait, il est indispensable de disposer d'un
service juridique dont la compétence est la gestion de ces contrats.
A ce sujet, Bâle II prévoit toute une série de conditions
juridiques pour la déductibilité des garanties et
dérivés de crédit. Telles conditions seront dûment
contrôlées par les autorités de surveillance et par l'audit
externe.
c. La compensation bilantaire ( Netting)
Il s'agit d'une technique permettant de compenser une
position à l'actif du bilan par une position au passif. Bâle a mis
en oeuvre des conditions de validité du recours à cet instrument
à savoir l'existence d'un contrat entre la banque et le client
autorisant la banque d'opérer de la sorte, un suivi de façon
opérationnelle de la position nette et la possibilité
d'identifier à tout moment les deux postes au bilan et de les
rapprocher. Ces dispositions doivent être formalisées dans un
contrat.
d. La titrisation
La titrisation des créances constitue un moyen efficace
avec lequel une banque peut transférer à d'autres banques, ou
surtout à des investisseurs non bancaires moyennent une
rémunération, les risques de crédit. En ce sens, la
titrisation contribue à mieux diversifier les risques et à
renforcer la stabilité financière.
Le recours aux financements structurés ou à la
titrisation des créances notamment est justifié par la recherche
d'éviter de maintenir un niveau de fonds propres proportionnel à
leurs expositions aux risques, mais ce n'est pas le seul objet de la
titrisation .La titrisation est, aujourd'hui, une activité en plein
essor et semblable aux dérivés de crédit.
La titrisation consiste, pour une banque, à
céder ses créances à une société
spécialisée « X » qui
par la suite va émettre des titres de propriété. Ces
titres seront achetés par des tiers qui deviendront, par ce fait, des
actionnaires de cette nouvelle société. Les intérêts
et le capital qui seront ainsi distribués aux actionnaires seront
récoltés par la société
« X ».
Cet instrument de réduction des risques est bien qu'il
est admis par le comité de Bâle, il est soumis à des
conditions importantes tant juridiques qu'opérationnelles.
L'utilisation de la compensation bilantaire, de garantie, de
sûretés implique une bonne gestion des risques. Les conditions
d'utilisation sont bien décrites par le pilier 2.
2. Les approches de gestion des
sûretés
Deux approches : l'approche simple et l'approche
complète, ont été envisagées par le comité
de Bâle dans une perspective de réduction des risques.
a. L'approche simple
Dans l'approche simple, l'effet des sûretés
admises par Bâle II est beaucoup plus limité. Utilisées
dans l'approche standard, certaines sûretés, telles que les
actions, produisent un effet quasi nul en terme de réduction de risque,
car leur poids de risque est de l'ordre de 100%. Par conséquent, dans ce
cas de figure, les seuls gages intéressants, sont les instruments de
taux émis par un état avec un rating supérieur ou
égal à BBB- et les obligations bancaires avec un rating
supérieur ou égal à A- qui évoluent dans un
marché suffisamment liquide.
b. L'approche complète
(compréhensive)
Dans le cadre de l'approche complète, la banque pourra
déduire plus de sûretés et exploiter les avantages des
" haircut " dans les formules de calcul. L'utilisation de haircut
(coefficient de pondération de risque) prend en compte la
volatilité des instruments traités. Par conséquent,
l'impact des sûretés est bien plus important sur la
réduction de la charge de capital dans l'approche complète que
dans l'approche simple.
3. L'impact des sûretés dans les
différentes approches
a. L'approche standard
Dans l'approche standard, l'approche simple et l'approche
complète sont utilisables. Cependant les critères
opérationnels et qualitatifs demandés, font
systématiquement appel à une bonne gestion des risques, qui
rejoint fortement les exigences de l'approche IRB. L'approche IRB permet
cependant d'arriver à une meilleure réduction de capital.
Ainsi une banque qui devrait passer à l'approche
standard devra néanmoins développer une bonne gestion des
risques, qui comprend, entre autres, les risques opérationnels, de
liquidité et de crédit, si elle souhaite déduire ses
sûretés dans le calcul de la charge de capital.
b. L'approche IRB pour les crédits entreprises,
banques et Etats
Avec l'approche IRB, l'intérêt des
sûretés devient de plus en plus marqué. En effet, dans le
cadre de cette approche, la banque est amenée à estimer les
composantes de rating et sa capacité de recouvrement dans le cas des
crédits entreprises, banques et états. Si la banque a peu de
défauts, beaucoup de garanties et un bon portefeuille crédits,
elle a alors intérêt à mesurer tous ces
éléments, car elle pourra ainsi démontrer qu'elle a peu de
risques et qu'elle pourrait avoir une charge de capital moindre.
Ainsi l'approche IRB de base permet à la banque de calculer le
coefficient de risque d'une part, et d'autre part, de faire intervenir les
sûretés dans la perte en cas de défault (LGD), fixés
par les autorités de tutelle. L'impact de la sûreté sur ce
coefficient se fait de façon proportionnelle au taux de couverture, ce
qui peut ainsi conduire à une réduction substantielle de la
charge de capital.
Dans l'approche IRB avancée, la banque estimera
elle-même ses coefficients de risque et segmentera ses crédits en
fonction des pertes en cas de défault (LGD). Ainsi, dans le cas d'une
banque qui a la majorité de ses crédits dans des segments (LGD)
inférieurs à 45%, celle-ci aura intérêt à
passer dans l'approche IRB avancée afin de réduire sa charge de
capital.
c. L'approche IRB pour les crédits
retail
Dans le cadre de cette approche, les banques sont
invitées à estimer directement les pertes qu'elles vont encourir
sur les crédits donnés. Les sûretés acquises
interviennent donc directement dans le résultat en terme de perte
crédit de la banque. La banque qui détient beaucoup de
sûretés, aura intérêt à mesurer
elle-même sa perte crédit afin de pouvoir profiter d'une
réduction de sa charge de capital.
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