REPUBLIQUE DU BENIN
MINISTERE DE L'ENSEIGNEMENT SUPERIEUR ET DE LA
RECHERCHE SCIENTIFIQUE
Université de Poitiers
COTONOU
POITIERS
DIPLOME D'ETUDES SUPERIEURES SPECIALISEES
(DESS)
MEMOIRE DE TROISIEME CYCLE
FILIERE
Certificat d'Aptitude à l'Administration des
Entreprises (CAAE)
THEME
PERSPECTIVES DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT LOCAL AU
BENIN : CAS DE LA COMMUNE DE DOGBO.
Présenté et soutenu par :
Koffi Gustave AMETONOU
Sous la direction de :
Maître de Stage :
Maître de mémoire :
Dénis M. EDAH Louis
MIKPON-AI
Ingénieur Agronome, Professeur
Assistant à l'UAC
Coordonnateur à la SNV Dogbo
Année Académique
2001-2002
L'Université des Sciences et Technologies du
Bénin n'entend donner aucune approbation ni improbation aux opinions
exprimées dans les mémoires, ces opinions doivent être
considérées comme propres à leurs auteurs.
PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DES SCIENCES ET
TECHNOLOGIES DU BENIN
1- GENESE
Créée en 1996 et construite sur un site de plus
de deux (2) hectares à Kpondéhou, un quartier calme d'Akpakpa
Cotonou, l'Université des Sciences et Technologies du Bénin
(USTB) qui s'appelait avant la rentrée universitaire 2002-2003, Institut
Supérieur de Technologies (IST) est la consécration de profondes
réflexions menées durant des années par un groupe de
professeurs de haut niveau sur la possibilité de formation des jeunes
universitaires africains.
L'Université des Sciences et Technologies du
Bénin (USTB) organise des cursus de formation tertiaire, technologique
et industrielle débouchant sur les diplômes des premier,
deuxième et troisième cycles universitaires en partenariat
avec plusieurs Universités françaises dont l'Université
François Rabelais de Tours et l'Université de Poitiers.
Le fondement de ces conventions repose essentiellement sur la
délocalisation des diplômes préparés à
l'Université François Rabelais de Tours et à
l'Université de Poitiers.
L'Université des Sciences et Technologies du
Bénin (USTB), présidée par le professeur
Frédéric DOHOU, dispense des enseignements dans les
grands domaines scientifiques et culturels.
2- MISSIONS
Les missions de l'Université des Sciences et
Technologies du Bénin (USTB) s'articulent autour de la formation
initiale, du recyclage et du perfectionnement des étudiants, des
techniciens supérieurs, des fonctionnaires des secteurs publics et
privés, d'ingénieurs de conception dans les domaines tertiaire,
technologique et industriel.
3- AMBITIONS
L'Université des Sciences et Technologies du Bénin
nourrit plusieurs ambitions à savoir :
- imposer son leadership dans les domaines variés des
formations tertiaire, technologique et industriel au Bénin et en
Afrique ;
- s'inspirer des grands modèles d'Universités
américaines, canadiennes, européennes et africaines en vue de la
formation aujourd'hui et demain de techniciens supérieurs,
d'ingénieurs et de managers aussi compétents que ceux
formés dans les meilleures institutions de la planète ;
- profiter de ses atouts pour constituer la future technopole
du continent africain.
4- PRESENTATION DE L'UNIVERSITE DE
POITIERS
Créée en 1431 par le Pape Eugène IV, puis
confirmée par les lettres patentes du roi Charles VII en 1432,
l'Université de Poitiers affirme la longue tradition d'enseignement
universitaire qui a marqué la ville de Poitiers de son empreinte.
L'Université de Poitiers affiche tout aussi résolument sa
modernité en développant dans les locaux modernes, des formations
originales répondant aux besoins de la fin du XXème
siècle.
Dès le XVIème siècle, quatre
mille (4000) étudiants fréquentaient cette Université.
Certains devinrent des célébrités : Joachim du
Bellay, Guez de Balzac, Rabelais, Descartes mais aussi François Bacon,
Scévole de Sainte Marthe et beaucoup d'autres.
Aujourd'hui, l'Université accueille plus de vingt cinq
mille (25000) étudiants, encadrés par deux mille (2000)
enseignants et personnels administratifs et techniques.
L'université de Poitiers est pluridisciplinaire.
Elle est présidée par le professeur Eric ESPERET et dispense des
enseignements dans la plupart des grands domaines scientifiques et culturels.
Elle est organisée en quatorze (14) composantes dont l'Institut
d'Administration des Entreprises (IAE) fait partie intégrante. Le
professeur Serge PERCHERON est l'actuel Directeur de l'IAE.
DEDICACE
A mon père, Frédéric C.
AMETONOU qui m'a permis de suivre cette formation ;
A ma mère, Denise AGOSSOU, épouse
AMETONOU qui a toujours su, avec amour, me conseiller;
je dédie ce travail, fruit des efforts que vous avez
faits pendant de longues années pour me mettre sur le chemin du travail
et de la persévérance.
REMERCIEMENTS
Nous saisissons cette occasion pour exprimer nos
sincères remerciements et notre profonde gratitude à Madame
Clautide DOHOU, Présidente des entités pilotes
et fondations, et à Monsieur Frédéric
DOHOU, Président de l'USTB, pour leurs contributions à
la qualité de la formation qui nous a été
donnée.
Nos remerciements vont également
à :
· Notre Maître de mémoire,
Monsieur Louis MIKPON-AI, professeur Assistant
à l'Université d'Abomey Calavi (UAC) ; et à son
Assistant, Monsieur Gilles JOHNSON, professeur Assistant
chargé d'études et de recherches à l'Université des
Sciences et Technologies du Bénin (USTB) pour avoir accepté de
diriger ce travail malgré leurs multiples obligations ;
· Monsieur René PINÇON,
professeur Assistant à l'Université d'Abomey Calavi
(UAC) pour ses observations et conseils qui ont permis d'améliorer
ce travail ;
· Monsieur Dieudonné AGBANNEKPO,
Secrétaire Général de l'Université des Sciences et
Technologies du Bénin, pour la spontanéité avec laquelle
il a accepté de lire et de faire ses observations en vue
d'améliorer ce travail ;
· Monsieur Dénis M. EDAH pour
avoir accepté de suivre la réalisation de ce travail sur le
terrain. Ses conseils et observations nous ont été d'un grand
secours ;
· Tous les professeurs qui ont animé notre
formation en DESS-CAAE, pour le savoir qu'ils ont su nous transmettre ;
· Monsieur Ernest AZONNAHOU,
Administrateur Civil et ex Sous-préfet de Djacotomey ;
· Madame Marcelle Laure AVANDE,
Administrateur Civil ex sous-préfet de Dogbo ;
· Monsieur Paul Kouassi AKAKPO, Maire de
DOGBO , pour avoir fait preuve de compréhension en m'autorisant et
en m'encourageant à suivre cette formation ;
· Monsieur Séverin AGO pour son
appui fraternel et amical ;
· Tous les camarades de la promotion (DESS-CAAE) de
l'année académique 2001-2002 ;
· Tout le personnel de la SVN Conseils Dogbo ;
· Tout le personnel de la Mairie de Dogbo ;
· Tous ceux qui ont, de près ou de loin,
contribué à la réalisation de ce travail ;
· Tous mes parents et amis qui, de près ou de
loin, ont soutenu la réalisation du présent mémoire.
SOMMAIRE
INTRDOCTION GENERALE
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
1.1 LA PROBLEMATIQUE
1.2 LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
1.3 LES HYPOTHESES DE L'ETUDE
1.4 LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE
CHAPITRE 2 : LE REGIME FINANCIER DES COMMUNES AU
BENIN
2.1 CADRE LEGISLATIF ET INSTITUTIONNEL
2.2 LE REGIME FINANCIER ET LA NOMENCLATURE BUDGETAIRE DES
COMMUNES
CHAPITRE 3 : LA COMMUNE DE DOGBO ET SON EQUILIBRE
FINANCIER
3.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE DOGBO
3.2 LES RECETTES ET DEPENSES DE LA COMMUNE DE DOGBO
3.3 L'EQUILIBRE FINANCIER DE LA COMMUNE DE DOGBO
CHAPITRE 4 : LES STRATEGIES DE FINANCEMENT DU PLAN
DE
DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE DE DOGBO
4.1 LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE DOGBO
4.2 LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LE FINANCEMENT DU
PLAN
4.3 LES LIMITES DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES
CONCLUSION GENERALE
ORIENTATION BILBIOGRAPHIQUE
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
DEFINITION DES SIGLES
AVPN Association Vive le Paysan Nouveau
BAC Baccalauréat
BEPC Brevet d'Etudes du Premier Cycle
CAAE Certificat d'Aptitude à l'Administration des
Entreprises
CARDER Centre d'Action Régional pour le
Développement Rural
CBDIBA Centre Béninois pour le Développement des
Initiatives à la Base
CDSC Centre de service et Conseils
CEG Collège d'Enseignement Général
CEPE Certificat d'Etudes Primaires Elémentaires
CIPEN Coordination Nationale des Initiatives et Projets
d'Emplois Nouveaux
CPS Centre de Promotion Sociale
DESS Diplôme d'Etudes Supérieures
Spécialisées
ENA Ecole Nationale d'Administration
ESAM Enfants Solidaires d'Afrique et du Monde
FFICDL Fonds de financement des Investissements
Communaux et de Développement Local
FSI Fonds de Solidarité Intercommunale
GF Groupement Féminin
GAJES Groupe d'Action pour la Justice et l'Egalité
Sociale
GRADID Groupe de Recherches et d'Actions pour un
Développement Intégré Durable
FASJEP Faculté des Sciences Juridiques et d'Etudes
Politiques.
IEC Information - Education - Communication
MCL Maison des Collectivités Locales
MIALEBOUNI dénomination de " Association des Femmes
Transformatrices du Plateau Adja"
MISD Ministère de l'Intérieur, de la
Sécurité et de la Décentralisation
ONG Organisation Non Gouvernementale
OP Organisation Paysanne
PADIC Projet d'Appui au Développement Institutionnel
des Communes
RGPH Recensement Général de la Population et
de l'Habitat
SAG Service des Affaires Générales
SA Secrétariat Administratif
SEC Service de l'Etat Civil
SAF Service des Affaires Financières
SDCD Service du Développement et de la
Coopération Décentralisée
ST Service Technique
SAD Service des Affaires Domaniales
SASC Service des Affaires Sociales et Culturelles
SERHAU Société d'Etudes Régionales,
d'Aménagement et
d`Habitat Urbain
SICD Service Information, Communication et
Documentation
STr Service des Transmissions
SNV Organisation Néerlandaise de
Développement
SWOT Strengths, Weaknesses, Opportunities, Threats.
UEMOA Union Economique et Monétaire
Ouest-Africaine
UCVEC Union des Caisses Villageoises d'Epargne et de
Crédit
USTB Université des Sciences et Technologies du
Bénin
INTRODUCTION GENERALE
La décennie 1990-2000 a vu les Etats africains accorder
une place importante à la décentralisation dans les
réformes institutionnelles auxquelles ils ont été, pour la
plupart, contraints.
La République du Bénin, à l'instar des
autres pays en voie de développement de la sous-région
Ouest-africaine, avait expérimenté plusieurs modèles de
développement axés sur la déconcentration du pouvoir
central avant d'opter pour la démocratisation, la bonne gouvernance et
la décentralisation en février 1990.
L'exercice de la démocratie à la base à
travers la décentralisation, recommandée par la Conférence
des forces vives de la nation de février 1990, est devenu une
réalité depuis l'installation des premiers conseils communaux en
février 2003. La décentralisation est en effet le système
d'administration qui permet à une collectivité humaine de
s'administrer elle-même sous le contrôle de l'Etat en la dotant de
la personnalité juridique, d'autorité et de ressources
propres.1(*)
Le problème majeur qui se pose aux Etats qui ont
opté pour la décentralisation, notamment le Bénin, est,
sans aucun doute, celui du financement du développement des
collectivités locales.
Analysant les difficultés de mobilisation des
ressources des collectivités locales, François Labie pense qu'il
est possible de prétendre que la décentralisation est
réelle si les collectivités locales sont véritablement
maîtresses de leurs finances ; et qu'à l'inverse, la
décentralisation est purement apparente lorsque les collectivités
locales n'ont pas de liberté financière même si elles ont
des compétences juridiques étendues2(*).
On pourrait conclure avec l'auteur qu'<<en
définitive, l'autonomie des finances locales est la véritable
mesure de la décentralisation3(*)>>.
En effet, le nouveau mode de gestion des collectivités
par des élus locaux induit la notion de viabilité desdites
collectivités ou leur capacité à supporter au moins leurs
charges de fonctionnement. C'est la loi n° 97- 029 du 15 janvier 1999
portant organisation des communes en République du Bénin, en ses
articles 186 et 187, qui pose le problème de la survie des communes, de
leur capacité à financer leur propre
développement.4(*)
Selon cette loi, la commune qui, deux ans après la
suppression de la subvention de l'Etat, n'est pas en mesure d'assurer son
fonctionnement fera l'objet d'une fusion conformément à la loi
précitée.
C'est dans ce contexte que nous nous proposons de contribuer
aux réflexions sur la problématique du financement du
développement local au Bénin.
Le choix du cas de la commune de Dogbo
s'explique par notre fonction au sein de l'administration communale de Dogbo
où nous avons été recrutés en qualité de
coordinateur de la cellule technique de mise en oeuvre du plan de
développement local. Les difficultés rencontrées dans
l'exécution de nos responsabilités semblent fondamentalement
provenir de la faiblesse des mobilisations de ressources financières
aussi bien pour l'entretien des infrastructures existantes que pour des
investissements neufs.
Notre étude sera présentée en quatre
chapitres à savoir :
1 Le cadre théorique de l'étude ;
2 Le cadre financier des communes au Bénin ;
3 La commune de Dogbo et son équilibre
financier ;
4 Stratégies de financement du plan de
développement de Dogbo.
CHAPITRE 1
LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
Le cadre théorique de l'étude
regroupe la problématique, les objectifs de la recherche, les
hypothèses et la méthodologie.
1.1 LA PROBLEMATIQUE
Depuis 1990, le Bénin a opté pour la
démocratie avec des percées remarquables dans plusieurs domaines,
notamment :
-Sur le plan économique, les
réformes structurelles dans lesquelles le Bénin s'est
engagé commencent à donner des résultats positifs avec la
restructuration du secteur bancaire, l'assainissement des finances publiques,
le désengagement de l'Etat des secteurs de production et la promotion du
secteur privé.
Toutefois, le Bénin a connu depuis 1997 une stagnation
de son économie en raison de la baisse de la production et des prix
à l'exportation du coton ainsi que la crise énergétique de
1998. Par contre, les tarifs douaniers et fiscaux ont connu une hausse du fait
de l'application des nouvelles règles éditées (Tarif
Extérieur Commun, TEC) dans le cadre de l' Union Economique et
Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA).
-Sur le plan social, la loi n°97-010 du
20 août 1997 a favorisé la libéralisation de la presse et a
ouvert des espaces de dialogue qui favorisent le renforcement des principes
fondamentaux de démocratie.
De ce fait, la société civile s'est relativement
réveillée avec l'émergence dynamique de contre-pouvoirs
politiques et de mobilisation sociale. Des mouvements de revendications des
travailleurs sous la direction des centrales syndicales ont réapparu.
Des mesures sont prises par le gouvernement pour alléger les charges des
familles et notamment dans le domaine de l'éducation ( dispense de
payement des frais d'inscription des filles à l'école primaire
etc.) , mesures qui méritent d'être poursuivies.
-Sur le plan politique, le processus de
démocratisation déclenché en 1990 s'enracine
progressivement avec l'organisation à plusieurs reprises
d'élections législatives (1991 ;1995 ;1999 ;2003)
et présidentielles (1991 ;1996 ;2001). La réforme de
l'administration territoriale entamée, est arrivée à sa
phase d'application depuis l'installation en février 2003, des
élus locaux pour gérer les collectivités locales.
Dans le souci d'asseoir les bases d'une
démocratie de proximité, le Bénin a opté pour la
décentralisation qui est un moyen d'impulser le développement
local à travers une large participation des citoyens à la gestion
des affaires de leurs Communes. La décentralisation appelle le
changement de comportement des populations qui désormais doivent
apprendre à compter sur elles-mêmes.
Pour ce faire, cinq (05) lois ont été
adoptées et promulguées pour la mise en oeuvre du processus de
décentralisation. Au nombre de ces lois, figure la loi N° 97-029 du
15 janvier 1999 portant organisation des Communes en République du
Bénin. Elle stipule en son article 1er que « la
commune est une collectivité territoriale dotée de la
personnalité juridique et de l'autonomie financière. Elle
s'administre librement par un conseil élu dans les conditions
fixées par la loi » . La même loi précise en
son chapitre III les compétences des communes qui s'exercent dans les
domaines ci-après :
- développement local, aménagement, habitat et
urbanisme ;
- Infrastructures, équipement et transport ;
- environnement, hygiène et salubrité ;
- enseignement primaire et maternel ;
- santé, action sociale et culturelle ;
- état civil ;
- police judiciaire.
Cette même loi stipule à travers les articles 186
et 187 que :
«pendant une période de trois (3) ans à
compter de la mise en place des organes des communes, l'Etat assure leur bon
fonctionnement, en octroyant des subventions et des crédits
spéciaux aux communes dont les ressources financières se
révèlent insuffisantes pour l'équilibre de leur budget de
fonctionnement...
Ces subventions et crédits spéciaux doivent
faire annuellement l'objet d'une inscription au budget »(article
186).
Ces dispositions répondent au souci du
législateur de soutenir les communes dans leurs premières
difficultés de fonctionnement. La même loi poursuit en
précisant que : « la Commune qui, deux (2) ans
après la suppression de la subvention de l'Etat, n'est pas en mesure de
disposer des ressources financières propres pour son fonctionnement,
peut faire l'objet d'une fusion, conformément aux dispositions de la
présente loi » (article 187).
De ce qui précède, il apparaît donc que
la maîtrise des finances est une composante essentielle de l'autonomie
financière accordée par le pouvoir central aux
collectivités locales. Le véritable problème de la commune
est sa survie financière, problème auquel n'échappe pas la
commune de Dogbo.
La question qui en découle est la suivante :
comment amener la commune de Dogbo à mieux assurer le financement de son
développement. Autrement dit :
1- Quel est le niveau actuel de mobilisation des ressources
pour le financement du développement de la commune de Dogbo?
2- Quelles seront les stratégies à adopter en
vue d'un meilleur financement de son développement local ?
Pour obtenir des réponses à ces interrogations
fondamentales , nous nous sommes fixé les objectifs suivants :
1.2 LES OBJECTIFS DE L'ETUDE
1.2.1 L'objectif global
L'objectif global de la recherche est de contribuer à
accroître les ressources de la commune de Dogbo pour le financement de
son plan de développement.
1.2.2 Les objectifs spécifiques
Les objectifs spécifiques sont au nombre de
deux :
· Analyser les capacités de mobilisation des
ressources internes et externes de la commune de Dogbo ;
· Formuler des orientations stratégiques pour une
meilleure mobilisation des ressources nécessaires au financement du
développement de la commune.
1.3 LES HYPOTHESES DE L'ETUDE
Pour orienter notre étude, les hypothèses
suivantes ont été formulées.
1.3.1 L'insuffisance du financement du développement de
la commune de Dogbo est due à la faible capacité de mobilisation
des ressources.
1.3.2 L'adoption par le conseil communal d'une
stratégie pour l'accroissement des recettes de fonctionnement et
d'investissement est un atout pour le financement du développement.
1.4 LA METHODOLOGIE DE LA RECHERCHE
Elle porte sur la revue documentaire, l'enquête sur le
terrain, le traitement des données.
1.4.1 La revue documentaire
La revue documentaire a consisté à faire une
recherche d'ouvrages et de documents ayant abordé les thèmes de
notre mémoire afin de nous imprégner des opinions de leurs
acteurs.
Elle a porté sur les thèmes spécifiques
ayant trait à l'objet de notre recherche à savoir :
développement local, décentralisation et développement
local, financement du développement local et participation comme facteur
de mobilisation des ressources pour le financement.
Nos recherches ont commencé à la
bibliothèque de l'USTB, puis à l'ENA et à la FASJP. Nous
avons également consulté des ouvrages à la
bibliothèque de la Fondation Konrad Adenter, à la Salle de
documentation de la Maison des collectivités Locales, du
Ministère de l'Intérieur, de la Sécurité et de la
Décentralisation, à la mairie de Dogbo, et à
l'Unité du Registre Foncier Simplifié de la Commune de
Dassa-zoumè5(*).
1.4.1.1 Le développement local
Ce thème a été
abordé par divers auteurs.
HASSANE I. A.(1999), s'est basé sur ses fondements pour
mieux cerner ses objectifs et principales caractéristiques. Selon
l'auteur, le développement local est la conséquence de
l'effondrement des modèles de développement centralisé et
des opportunités qu'offrent les collectivités locales en
matière de développement participatif.
D'autres fondements pratiques qui sont à la base de
l'avènement du développement local concernent l'aggravation de la
situation économique et financière de la majorité des
pays, surtout celle des pays en développement.
Selon le même auteur, les principaux objectifs du
développement local sont la valorisation des ressources locales, la
création de liens économiques nouveaux et la consolidation des
bases économiques d'un système local.
Le concept développement local a été
aussi abordé par les participants au colloque sur
« développement local et gestion des ressources
naturelles 6(*)» organisé à Douala au Cameroun en
1998.
Selon les participants, le développement local peut se
définir comme un processus qui vise à construire un
mieux-être des populations à l'intérieur d'un espace
donné, avec une approche où différents acteurs se
rencontrent, échangent et édifient ensemble un projet de
société.
Le colloque a abordé les acquis et les limites du
Management de développement local en les situant à quatre
différents (04) niveaux que sont : les populations, les ONG, les
collectivités locales et l'Etat.
· Au niveau des populations, les participants citent
comme acquis la prise de conscience, la prise d'initiative, l'auto-promotion
réussie des organisations endogènes et l'alphabétisation.
Quant aux limites, ils voient entre autres, l'Etat providence, le poids de
certaines traditions, le développement de l'individualisme,
l'insuffisance d'informations et de formation, et la surcharge du travail de la
femme.
· Au niveau des ONG, ils remarquent comme acquis,
l'utilisation de l'approche participative, et comme limites la non-coordination
de leurs actions sur le terrain.
· Au niveau des collectivités locales selon les
mêmes participants, les acquis du management du développement se
résument en l'existence légale, l'autonomie de gestion, la
contribution effective à la satisfaction de certains besoins
réels des populations. Les principales limites sont le manque
d'expérience, l'insuffisance de ressources humaines qualifiées,
la dépendance vis-à-vis de l'Etat, le manque de moyens
matériels.
· Enfin, au niveau de l'Etat, les acquis sont la
démocratisation et les politiques de décentralisation en cours.
Les limites sont la résistance dans la mise en oeuvre de la
décentralisation et le manque d'articulation dans l'intervention des
services techniques.
Nous partageons le point de vue de ces auteurs sur les
fondements, les objectifs, les caractéristiques et sur la
définition du développement local. En effet, pour ces auteurs, le
développement local est un processus qui appelle la notion de terroir et
qui implique un certain nombre d'acteurs aux intérêts divers sur
l'objectif final de ce processus qu'est le mieux-être grâce
à un projet de société et sur le diagnostic fait par
rapport au management du développement local. Mais ce qu'il est
important d'ajouter et qui motive le choix de notre thème de recherche,
c'est de répondre dans la pratique, et concrètement à
comment financer ce projet de société dans un territoire comme
celui de Dogbo.
1.4.1.2 La décentralisation et le
développement local
Plusieurs auteurs ont établi une étroite
relation entre décentralisation et développement local. Cette
relation s'inscrit dans les théories qui en appellent à la
réforme économique de l'Etat en terme de réduction de son
interventionnisme économique.7(*)
Pour certains, la décentralisation est un levier du
développement local ; elle est un cadre propice à la
participation et à la planification ; pour d'autres, elle induit la
participation des différents acteurs, ce qui est un facteur de
mobilisation de financement.
Le développement local est lié à la
décentralisation et à la démocratisation, car il implique
l'expression d'opinion et la prise de décision par les
communautés.
C'est dans ce sens que MERCOIRET M. R. (1994) écrit
que « le développement local est un processus qui prend
naissance à travers les initiatives des habitants des terroirs
organisés pour opérer des choix responsables, pour créer
une dynamique d'amélioration des conditions locales de vie, et pour
défendre leurs intérêts face au pouvoir public8(*) ».
De l'avis de COULMIN P.(1996), «
le développement local ne peut se concevoir qu'avec les
collectivités que la décentralisation a rendues majeures9(*) ».
La décentralisation est un facteur favorable mais pas
une condition suffisante. La décentralisation apparaît ainsi comme
un moyen de facilitation du processus du développement local. Le
développement local est un cadre spatial de développement alors
que la décentralisation est une réforme institutionnelle.
ILBOUDO E. K. (1995) estime que les ressources des
collectivités locales ont sans doute une importance dans la mise en
oeuvre de la politique de la décentralisation. Selon lui, le
développement des collectivités locales appelle d'importantes
ressources financières et des ressources humaines qualifiées.
Nous abondons dans le même sens que ces auteurs car
d'une part, sans une responsabilisation à la base on ne peut parler
réellement de développement local, et d'autre part, la
décentralisation est un cadre propice à la participation et
à la planification.
1.4.1.3 Le financement du développement local
La question de financement du développement local a
été également abordée par plusieurs auteurs.
ALIBER J.(1998), a insisté sur l'importance des
structures décentralisées dans le développement des pays
africains au sud du Sahara et la nécessité de les renforcer. Il a
passé en revue les possibilités de renforcement des finances
locales et a abordé sans aller en profondeur les ressources propres aux
collectivités ; il parle des possibilités de revoir les
impôts locaux et identifie le problème des ressources humaines
comme le problème majeur des finances locales10(*).
BOURVIER M. (1992), met un accent sur les différentes
formes de financement. Il en distingue quatre types :« le
financement par contribuable : l'impôt ;le financement par
concours de l'Etat : les subventions ; le financement par
institutions bancaires : l'emprunt ; le financement par la gestion du
patrimoine et des services11(*) ».
Il insiste sur la nécessité de contrôle
et de régulation de la gestion financière locale. L'auteur estime
que la participation est essentielle dans l'approche systémique parce
que chaque unité est en relation avec l'autre. Il pense que pour le bon
fonctionnement de la société, on doit recevoir l'adhésion
de la population qui la compose.
Cet auteur n'insiste pas sur la participation active mais
pense qu'elle doit être « au moins implicite et à tout
le moins être encouragée ».
HASSANE I. A.(1998), abonde dans le même sens que
BOURVIER en mettant, sans entrer dans les détails du budget des
collectivités territoriales, l'accent sur les ressources
budgétaires propres des collectivités locales et les ressources
externes qu'elles peuvent mobiliser12(*). Il ajoute la coopération
décentralisée aux quatre types de financement proposés par
BOURVIER.
Le Partenariat pour le Développement Municipal (PDM
2000), donne l'exemple du Registre Foncier Urbain (RFU) des villes
béninoises élaboré par la Société d'Etudes
Régionales d'Habitat et d'Aménagement Urbain (SERHAU-SA) et
présenté comme un outil performant de mobilisation des ressources
fiscales. Cet outil permet :
« de maîtriser, d'accroître et de
consolider les ressources fiscales locales et subsidiairement, de fournir les
données de base pour la mise en oeuvre d'une reforme de la
fiscalité locale ; d'améliorer la connaissance du patrimoine
foncier et immobilier et de mettre en place des outils d'amélioration et
de réformes des modes de gestion foncière ; de produire et
de gérer les données urbaines nécessaires à la
programmation et à la gestion des infrastructures urbaines13(*) »
Pour la SERHAU-SA, le Registre Foncier Urbain(RFU) permet
d'améliorer sensiblement les émissions et les recouvrements et se
révèle être une approche durable.
Quant à DOGA J.(1999), en prenant l'exemple d'une
commune rurale du Niger, il a montré que les obstacles à la
mobilisation des ressources sont d'ordres institutionnel et
organisationnel et sont liés à la gestion des ressources et aux
facteurs sociaux parce qu'entraînant des risques d'opposition avec la
chefferie traditionnelle qui méritent d'être dissipés.
Les obstacles sont d'ordre institutionnel en ce qu'ils
sont le reflet des ambiguïtés qui subsistent encore au niveau des
textes réglementant la décentralisation. Ils sont d'ordre
organisationnel, surtout dans l'organisation de la sensibilisation et de
l'information sur la décentralisation en vue d'atteindre un nombre
important de la population ;
Dans ce contexte, le besoin de financement du
développement a entraîné la création de la finance
informelle qui répond aux sollicitations en crédit des
populations.
L'insuffisance du système des finances informelles et
la défaillance du système officiel vont donner naissance au
financement décentralisé mis en place par les bailleurs de fonds
et les ONG étrangères pour appuyer le développement des
PME.
Ce thème de financement décentralisé a
été un peu plus développé lors du séminaire
sur le « Développement local et gestion des ressources
naturelles en Afrique subsaharienne » tenu à Douala en
1998.
Les participants à ce séminaire ont
analysé les limites et les acquis du financement du développement
local. Pour eux les acquis sont de plusieurs ordres. On peut citer entre autres
la contribution en finances ou en nature pour les actions de
développement ; le développement des institutions de micro
finance ; l'environnement international favorable à la promotion du
développement local ; l'appui financier effectif des bailleurs et
des ONG ; les dispositifs législatifs et réglementaires
favorables.
Quant aux limites, elles se résument en l'insuffisance
des ressources mobilisées ; la faiblesse des revenus ; les
difficultés d'accès au crédit surtout pour les
femmes ; la faible mobilisation de l'épargne ; l'insuffisance
du réseau bancaire ; le non-financement du développement
local par les banques classiques et la faible capacité des populations
à utiliser les épargnes mobilisées.
Ce séminaire de Douala a eu le mérite de faire
le diagnostic du financement du développement et de l'analyser en
fonction de l'expérience des différents pays. Mais ce niveau de
réflexion ne peut pas aborder des stratégies
« passe-partout ». Notre thème se propose de
réfléchir en profondeur sur le sujet dans un territoire communal
bien précis et de déboucher sur des stratégies pouvant
permettre d'obtenir des résultats concrets.
DEMBELE A. et SACKO S. (1995) ont fait une analyse
financière des communes. Ces auteurs citent VEDEL en remarquant que les
collectivités se trouvent « dans la situation d'un individu
théoriquement majeur et capable, mais qui n'aurait pour vivre que des
subsides de ses parents ».
Selon ces auteurs, le financement du développement
communal au Mali pose problème parce que les moyens des communes sont
modiques. Cette modicité se constate au niveau des finances locales qui
sont pleines d'imperfections perceptibles au niveau des textes qui organisent
les finances de la commune, des rapports Etat-Communes et des
mentalités.
Ces auteurs proposent des réformes à tous ces
niveaux et au niveau de la fiscalité locale.
Plusieurs autres auteurs14(*) ont abordé le même thème. Dans
l'ensemble, ils estiment que l'étude du financement du
développement local ne peut faire l'économie d'une
réflexion sur le personnel communal chargé de la mobilisation et
surtout de l'exécution du financement obtenu. Selon eux, une politique
de formation efficiente mettra à la disposition des collectivités
du personnel apte à inventer le développement et à mettre
en place, les mécanismes des financements pour enclencher et entretenir
le développement.
Ils ont aussi abordé le recours à l'emprunt
comme une option pour renforcer sensiblement les capacités
d'investissement afin de permettre aux collectivités africaines de faire
face aux besoins financiers liés à leur développement.
Aubry (2000) a montré que le recours aux aides et aux
dons même s'il est nécessaire et utile n'est pas une solution. Il
réduit à terme la mobilisation des fonds nécessaires et il
répond plus à la logique des différents bailleurs et peut
conduire à un gaspillage d'investissement. Pour cet auteur
« la capacité d'endettement est un élément
majeur des finances locales, la seule opportunité de financement de
l'urbanisation au niveau de l'aménagement et des services
urbains 15(*)».
Il a aussi mis en garde contre l'endettement mal maîtrisé qui
réduit la confiance des marchés et des capacités
d'endettement. Selon cet auteur, l'accès aux crédits exige une
discipline très rigoureuse de gestion municipale et le renforcement des
capacités de gestionnaire des collectivités locales.
MABOUGUNJE A.(2000) a mis un accent sur les besoins pour le
crédit, leur origine et sur les moyens fiscaux comme facteur
d'accès au crédit. Selon cet auteur, « pour avoir des
excédents nécessaires annuellement permettant de s'acquitter de
ses emprunts, les autorités municipales doivent avoir non seulement de
larges ressources intérieures garanties, mais aussi un système
régulier, compréhensif et rigoureux de collecte des taxes et
autres redevances par habitant de la ville pour des services dont ils
jouissent. L'efficience des accords délivrés, pour ce qui
concerne les citoyens, alors est notable à l'exécution des
services de la municipalité 16(*)». Selon cet auteur, la satisfaction du citoyen
des services de la municipalité est donc importante pour un bon
recouvrement des taxes.
Nous pensons que l'inventaire des ressources probables est
exhaustif de même que le diagnostic fait sur le financement du
développement local mais pour notre part, nous estimons qu'il faut
confronter ces théories à la réalité d'une
commune.
AHMADOU et ARIGONIMIN (1995) ont abondé dans le
même sens. Pour ces auteurs, la marginalisation de la population du
système de recouvrement et des prises de décision concernant
l'affectation des ressources constituent un obstacle à la mobilisation
des ressources locales. Pour eux, les contribuables, du fait de la
non-participation « implication » à la prise de
décision sur l'utilisation et les résultats des contributions
(impôts, taxes et redevances) considèrent le système comme
« soutirant » plutôt que promoteur de
développement.
Selon eux, l'amélioration de la mobilisation des
ressources locales appelle une implication de la population dans la collecte et
dans la gestion de celles-ci. Cette implication ne pourrait se faire
qu'à travers la sensibilisation des populations et leur association aux
prises de décision afin de faciliter leur adhésion aux
orientations des politiques locales de développement.
Le manque d'information est un élément qui
favorise l'incivisme fiscal. L'information rend possible une meilleure
acceptation de l'impôt et facilite le recouvrement.
Les auteurs ci-dessus cités pensent que, « la
technique et les buts de la fiscalité doivent donc être
portés à la compréhension de tous les citoyens afin de
mieux jouer le jeu de la participation effective à l'effort
public ».
Ce point de vue sur la participation est aussi partagé
par la Mission de Décentralisation Mali qui pense que la mobilisation
des ressources sur le plan local est plus efficace et plus facile avec la
participation des différents acteurs locaux aux débats sur le
devenir de leur commune.
Elle permet aux populations d'établir des liens entre
les sommes versées et les services qui leur sont rendus. Ce qui est un
moyen essentiel de l'amélioration de la situation financière des
collectivités et renforce la légitimité
démocratique des institutions locales et des personnes qui les
dirigent.
Nous partageons ces différents points de vue sur la
participation qui est un facteur de réussite des actions de
développement. Elle restaure la confiance des populations en ceux qui
sont chargés de la gestion des ressources.
Cette revue de littérature a abordé les
théories sur le développement local et sur son financement, en
passant par la décentralisation qui appelle l'exercice du pouvoir local
et la participation des autres acteurs à cet exercice. Notre
contribution à la réflexion sera de voir dans quelle mesure ces
théories peuvent être appréciées sur le terrain,
notamment dans la commune de Dogbo, et de faire des suggestions qui
s'imposent.
1.4.2 L'enquête sur le terrain
Le plan de développement de Dogbo, en identifiant les
ressources potentielles, nous a permis d'élaborer un questionnaire qui a
été utilisé pour recueillir les informations pendant les
entretiens individuels. Il a permis de cerner l'idée que les
populations de Dogbo ont des différentes possibilités de
financement du développement de leur commune.
Quatre indicateurs ont été définis et ont
guidé les entretiens avec les services financiers à savoir :
l'épargne nette locale ; la capacité d'investissement ;
la capacité de financement et le résultat de la clôture.
1.4.3 L'analyse des données
Les données quantitatives ont été
traitées à l'aide d'un ordinateur, notamment le logiciel Excel
qui permet d'apprécier leur évolution sur les cinq
dernières années( 1998-1999-2000-2001-2002). Certaines de ces
données sont présentées sous forme de tableau et d'autres
sous forme de graphique.
L'analyse des données à la fois qualitatives et
quantitatives s'est faite dans un souci de vérification en toute
objectivité de nos hypothèses.
CHAPITRE 2
LE REGIME FINANCIER DES COMMUNES AU BENIN
2.1 Cadre législatif et institutionnel
Les finances des collectivités locales sont
réglementées par la loi des finances, le code des impôts et
la comptabilité publique.
2.1.1 Le cadre législatif et institutionnel
Tous les textes juridiques des réformes
décentralisatrices associent à la personnalité juridique,
l'autonomie financière pour définir la notion de
collectivité locale. Cette autonomie donne droit à la
collectivité de disposer d'un instrument à caractère
financier qui retrace la totalité de ses recettes et de ses
dépenses pour une période donnée. C'est le budget.
A cet effet, l'article 2 la loi n°98-007 du 15 janvier
1999 portant régime financier des communes stipule : «
pour la mise en oeuvre de son autonomie financière et l'accomplisement
de sa mission de développement, la commune est dotée d'un budget
propre17(*) ».
Le budget communal doit être équilibré en
recettes et en dépenses.
Une fois voté par le conseil communal, le budget doit
être soumis à l'approbation de l'autorité de tutelle
(article 29 de la loi précitée).En cas de litige, il revient aux
institutions du ministère de tutelle de prendre une décision. La
commune dispose d'un droit de recours auprès des services
déconcentrés du ministère de la justice qui se prononcent
sur des questions telles que : le conseil a-t-il été
suffisamment informé ? La décision de l'exécutif
est-elle conforme à la législation en vigueur ?
Quant à la création des impôts et taxes,
elle est du domaine de la loi. Le conseil communal fixe le taux dans la limite
du plafond déterminé par la loi des finances( article 8 de la loi
98-007 du 15 janvier 1999).
Les textes de loi prévoient également une taxe
de développement local(TDL). Cette taxe repose sur les activités
socio-économiques de la population. Contrairement aux taxes existantes,
la taxe de développement local est une taxe à la source. La
taxation se fait actuellement au moment de la vente (taxe sur produits
agricoles etc..).
La taxe de développement local pèsera surtout
sur le secteur formel qui n'est pas très développé dans
les communes ordinaires comme celle de Dogbo.
Les recettes des communes ne peuvent servir à financer
les dépenses de souveraineté de l'Etat.
Du point de vue contrôle de l'exécution,
l'Inspection Générale des Finances du Ministère de
l'Economie et des Finances, et la Chambre des Comptes peuvent effectuer des
contrôles.
Par ailleurs, l'article 142 de la loi n°97-029 du 15
janvier 1999 portant organisation des communes en République du
Bénin reconnaît à l'autorité de tutelle qu'est le
Préfet, l'exercice du contrôle budgétaire. Les
Receveurs-percepteurs, avant le paiement d'une dépense de la commune,
procèdent au contrôle de sa régularité.
A la fin de chaque exercice budgétaire, et le
1er juillet de l'année suivante au plus tard, le conseil
communal délibère sur le compte administratif.
Le compte de gestion et ses annexes sont établis par le
comptable de la commune.
2.1.2 Le régime financier et la nomenclature
budgétaire
-Le régime financier
La loi 98-007 du 15 janvier 1999 portant régime
financier des communes définit les ressources et les charges des
communes. Toutes les ressources et dépenses de la collectivité
doivent être prévues dans le budget de la collectivité. Ce
budget voté en équilibre réel par le conseil et
approuvé par la tutelle est établi en section fonctionnement et
en section investissement. Le budget communal respecte les principes
budgétaires qui sont : l'unicité de caisse ;
l'universalité ; l'annualité. L'article 23 de la loi 98-007
du 15 janvier 1999 prévoit qu'un décret pris en conseil des
ministres déterminerait un pourcentage minimum des ressources de la
section de fonctionnement qui sera dégagé et consacré
chaque année aux investissements de la commune. A ce jour, ce
décret n'a pas encore été pris.
-La nomenclature budgétaire
Un travail d'harmonisation des finances de l'Etat dans
l'espace de l'Union Economique et Monétaire Ouest-Africaine (UEMOA) a
permis la mise au point d'une nomenclature et des procédures comptables
harmonisées et applicables à tous les pays membres. Depuis
bientôt cinq ans, le Partenariat pour le Développement Municipal
(PDM) travaille à la mobilisation des administrateurs et des
intervenants dans la gestion financière des collectivités locales
pour la réalisation rapide et efficace de l'harmonisation des finances
locales dans l'espace UEMOA. A cet effet, une étude comparative des
nomenclatures des collectivités locales a révélé
que le Bénin et le Mali ont des nomenclatures plus rapprochées et
s'inspirant du plan SYSCOA18(*).
Tableau : Nomenclature du budget
communal au Bénin.
Budget
Section fonctionnement
|
Section investissement
|
Dépenses
|
Dépenses
|
Entretien des bâtiments de la commune
Frais de bureau
Frais des impôts e taxes
Frais état civil
Frais du personnel
Gestion générale et transports
Frais financiers
Frais d'élaboration du schéma directeur
d'aménagement et Autres dépenses
|
Les dépenses d'équipement
Les remboursements d'avances et d'emprunts
Les prêts, avances et créances à long et
moyen termes
Les titres et valeurs
|
Recettes
|
Recettes
|
Les recettes fiscales :
- impôts directs (taxe de développement local,
foncier bâti et non-bâti, la patente et la licence, taxe arme
à feu, autres)
- impôts indirects (taxe sur les spectacles, taxe sur
les affiches, taxe sur les taxis, autres)
- ristournes par l'état (sur la taxe touristique,
véhicules, TVA, exploitation des carrières et mines)
- Les recettes provenant des prestations de services
de la commune : Actes administratifs, amendes, les droits sur les services
marchands. Les recettes en matière de produits du
patrimoine : location des biens meubles et immeubles de la commune,
exploitation des carrières, autres...
Subventions ou dotations de fonctionnement de
l'état peuvent être accordées.
|
Emprunts et avances
Dotations d'investissement allouées par
l'état
Excédent d'investissement de l'exercice
précédent
Subventions, dons et legs
Aliénation de biens patrimoniaux
Autres
|
2.2 L'équilibre financier des communes
Confrontées à de nouvelles missions,
dotées de moyens nouveaux (fiscalité, dépenses voire
à terme capacité à s'endetter), les collectivités
locales et leurs dirigeants devraient s'appuyer sur des informations fiables,
qui faciliteraient réellement la prise de décision pour atteindre
leurs objectifs. A cet effet, l'Observatoire des finances locales a mis au
point au niveau régional des outils de gestion des collectivités
locales. Ces outils permettent de guider les décideurs locaux qui ont
l'obligation de rendre compte de leurs actions à l'Etat, à la
population, et à l'ensemble des partenaires de la vie locale.
L'équilibre financier permet de mieux cerner la
question de la stabilité et de la viabilité financière des
communes à travers quatre indicateurs : l'épargne locale, la
capacité d'investissement, la capacité de financement, et le
résultat de clôture19(*).
2.2.1 L'épargne nette locale
L'épargne nette locale est constituée par les
recettes réelles de fonctionnement desquelles on soustrait les
dépenses de fonctionnement et l'amortissement éventuel du capital
de la dette de la commune.
En général, les collectivités locales
africaines ont un accès très limité aux emprunts, ce qui
fait que, plus le montant des dépenses est proche de celui des recettes
de fonctionnement, moins les communes parviennent à dégager une
épargne significative.
2.2.2 La capacité d'investissement
La capacité d'investissement de la commune est
constituée par l'épargne nette à laquelle s'ajoutent les
recettes réelles d'investissement (hors emprunts). Elle exprime le
pouvoir financier théorique de l'autorité locale à
procéder à des investissements dans la commune. Cette
capacité d'investissement est lourdement tributaire des dépenses
de fonctionnement (relativement élevés) et des recettes
réelles d'investissement souvent très faibles. Mis à part
les produits de prélèvements, les recettes réelles de la
commune apparaissent insignifiantes. Elles sont faites dans la plupart des cas,
de quelques subventions, dons et legs. Ainsi dans la pratique, les
collectivités locales sont amenées à autofinancer leurs
investissements sur la base de prélèvements opérés
sur de maigres recettes de fonctionnement.
2.2.3 La capacité de financement
La capacité de financement de la commune est faite de
sa capacité d'investissement diminuée du montant de ses
dépenses réelles d'investissement (dépenses
d'investissement autres que le remboursement du capital de la dette). Cet
indicateur permet de mesurer la marge de manoeuvre financière de la
commune après règlement de ses charges annuelles et
réalisation des investissements envisagés. Une valeur
algébrique négative signifie que la commune a effectué des
investissements au-delà de ce que permettait sa capacité
d'investissement effective et donc dégage un besoin de financement qui
peut également être le résultat d'un lourd déficit
de fonctionnement (épargne nette négative) qui n'a pu être
compensé par les recettes réelles d'investissement de la
commune.
2.2.4 Le résultat de la clôture
Le résultat de clôture d'un exercice est
composé de la capacité (ou besoin) de financement de la commune
à laquelle s'ajoute le fonds de réserve. Le fonds de
réserve est entendu ici comme étant l'excédent de
fonctionnement non capitalisé sur le ou les exercices antérieurs.
En d'autres termes, c'est la trésorerie de la commune en début
d'exercice qui pourra éventuellement permettre de faire face aux
dépenses avant le recouvrement effectif des premiers
éléments de recettes. Le résultat de clôture rend
compte de l'équilibre financier général au terme d'un
exercice comptable donné ; il affiche également
l'héritage financier de l'exercice suivant et met en exergue les
perspectives de développement pour la commune.
CHAPITRE 3
LA COMMUNE DE DOGBO ET SON EQUILIBRE
FINANCIER
3.1 PRESENTATION DE LA COMMUNE DE DOGBO
3.1.1 Situation géographique et
administrative
Créée depuis 1964 et située au sud-ouest
de la République du Bénin dans le département du Couffo,
la Commune de Dogbo est limitée au sud par les Communes de Lokossa et de
Bopa, au nord par les Communes de Lalo, Toviklin et Djakotomey, à l'est
par le département de l'Atlantique et à l'ouest par le Togo. Elle
s'étend sur 475 km² et fait partie de la zone
géographiquement homogène dénommée : "plateau
Adja" avec une altitude moyenne de 80 mètres.
La Commune de Dogbo comprend cinquante-deux (52) villages
répartis entre sept (07) Arrondissements, à savoir : Ayomi,
Dévé, Honton, Lokogohoué, Madjrè, Tota et
Totchangni. La ville de Dogbo-Tota ou Tota est le Chef-lieu de la Commune.
3.1.2 Populations et organisation sociale
La population de la Commune de Dogbo est de 76.742
habitants20(*) contre
63.722 en 1992, soit un taux d'accroissement annuel moyen de 1,88%. Ce taux
d'accroissement qui se situe largement en dessous de la moyenne nationale
(3,23%) s'explique par le fait que Dogbo est une commune d'émigration.
La densité de peuplement est de 161,6 habitants/km2,
faisant ainsi de Dogbo une commune très peuplée avec une forte
pression sur le foncier.
Cette population est majoritairement constituée d'Adja
(plus de 93% de la population). On y rencontre aussi quelques ethnies
minoritaires tels que les Sahouè, les Kotafon, les Fon et les Mina.
3.1.3 L'économie de la commune
L'économie de la Commune de Dogbo est assez dynamique
avec un taux d'activité de la population estimée à 70,67%.
Bien que l'agriculture soit la principale source de richesse, elle n'emploie
que 33,03% de la population active qui se trouve plus concentrée dans le
commerce (36,40%)21(*).
Dans les différentes branches, les acteurs
opèrent presque tous dans le secteur informel ; ainsi, on ne
dénombre dans toute la commune que 7 entreprises immatriculées au
registre du commerce dont 6 du secteur tertiaire.
Cette situation hypothèque gravement la santé
financière de la commune dont le budget est, de ce fait, réduit
pour l'essentiel aux droits de place et à la rente provenant de
l'exploitation des carrières de graviers. Cependant, on note une
tendance au développement des activités de transformation et d'un
réseau de mobilisation de l'épargne. La faiblesse de l'effectif
des actifs dans l'agriculture est liée à la question
foncière qui constitue une contrainte majeure au développement de
l'agriculture dans la commune.
3.1.3.1 L'agriculture
L'agriculture est du type traditionnel essentiellement
spécialisée dans la production vivrière pour laquelle le
maïs reste la culture principale. La houe et la machette constituent les
principaux outils de travail du sol.
3.1.3.2 L'élevage
Le sous-secteur de l'élevage arrive en seconde position
en importance dans le secteur rural après celui de la production
végétale. En effet, l'élevage est pratiqué par
presque tous les ménages.
3.1.3.3 Les autres activités économiques
En dehors de l'agriculture, l'économie de la Commune de
Dogbo est dominée par le commerce et l'artisanat. Le transport et
l'exploitation des carrières occupent également une partie de la
population active et procurent des revenus à quelques ménages. Il
n'y a aucune activité industrielle ni touristique si ce n'est
l'existence d'un motel qui n'enregistre pratiquement jamais de nuitées
de séjour de touristes.
De façon générale, l'importance des
activités non agricoles est difficilement quantifiable faute de
données statistiques.
· Le
commerce
En terme d'actifs occupés, l'agriculture est
devancée par le commerce (36,40% contre 33,03%) qui est animé par
une multitude d'acteurs opérant pour l'essentiel dans le secteur
informel, en dépit de l'importance du volume des activités et des
infrastructures exploitées. Avec à peine 5 opérateurs
inscrits au registre du commerce, on compte à Dogbo une soixantaine de
boutiques et une quinzaine de magasins.
Comme centres de transaction des
différents produits, il y a dans la commune trois (03) marchés
périodiques dont un à vocation régionale (celui de
Dogbo-Tota) et les deux autres de rayonnement local (ceux de Dévé
et de Madjrè) qui drainent cependant des opérateurs des communes
voisines (Lalo et Toviklin pour Madjrè et Lokossa pour
Dévé).
Si la position de grand
carrefour régional qu'occupe le chef-lieu de la commune est un atout
pour le développement du commerce, le mauvais état des pistes
rurales constitue un handicap sérieux, surtout en saison pluvieuse, pour
l'écoulement des produits locaux et l'approvisionnement en produits
importés des localités difficiles d'accès.
·
L'artisanat et les petits métiers
L'artisanat est un secteur gros pourvoyeur d'emplois. Il
occupe actuellement la 3ème place derrière
l'agriculture et le commerce dans la commune.
Dans le domaine de l'artisanat, toutes les trois
catégories habituelles de produits se rencontrent dans la Commune de
Dogbo :
- l'artisanat de production, fabriquant des objets
utilitaires, largement dominé par la transformation des produits
agricoles alimentaires (fabrication du SODABI à partir du vin de palme,
le gari à partir du manioc...) ; la vannerie se pratique un peu
partout, tandis que la poterie se fait à Adidévo dans
l'Arrondissement de Dévé ;
- l'artisanat de service prédominant dans la Commune
de Dogbo avec en tête les minotiers (137) suivis des couturières
et couturiers (87), des soudeurs (30) et des menuisiers (18) ; il
convient de signaler que 17 mécaniciens sont enregistrés au
niveau de l'Arrondissement de Tota.
Les contraintes au
développement de l'artisanat relevées dans la commune sont pour
l'essentiel :
- la faible qualification professionnelle des
opérateurs ;
- la non compétitivité des produits artisanaux
(liée à l'insuffisance de qualification professionnelle des
artisans et au coût de fabrication souvent élevé en raison
des difficultés d'approvisionnement pour certaines matières
premières) ;
- les difficultés d'accès aux marchés
publics ;
- l'inexistence de financements adaptés.
Au titre des petits métiers, le plus visible et le plus
saisissable sur le plan socio-économique est celui des taxi-motos
(zémidjan), occupant quelques 780 jeunes au mois de octobre 2003 dans
toute la commune22(*).
· Le
tourisme
Il n'y a pratiquement aucune activité touristique dans la
commune. Cependant, Dogbo dispose d'un potentiel important en la matière
comme le site des hommes à queue dans l'Arrondissement de
Lokogohoué et le palais royal de Ahomey dans l'Arrondissement de
Tota.
3.2 LES RECETTES ET DEPENSES DE LA COMMUNE DE
DOGBO
3.2.1 Les recettes
Afin de financer ses activités, la commune de Dogbo
dispose de ressources financières. Actuellement ces ressources sont de
trois catégories : les recettes propres, les dotations de l'Etat et
la contribution des Organisations Non Gouvernementales.
les recettes propres :
il s'agit :
o des impôts directs, qui proviennent des patentes, des
licences et les contributions des propriétés bâties et
non-bâties. Ces impôts sont recouvrés par voie de
rôle.
o des taxes communales. Elles proviennent essentiellement de
l'exploitation des domaines de la commune ainsi que des services rendus (ex.
actes de naissance, taxes de droit de place sur marchés, taxes sur la
gare routière etc. ).
Les recettes propres représentent en moyenne
81.6 % des recettes de la commune sur la période de
1998 à 2002.
La subvention de l'Etat.
Les dotations de l'Etat sont :
o Une subvention sur le fonctionnement
o Une subvention de substitution à la taxe civique.
Les dotations de l'Etat représentent en moyenne 5 % des
recettes de la commune23(*). La subvention de l'Etat représente en moyenne
16.5% des ressources totales du budget de la commune de Dogbo.
Le taux de la subvention de l'Etat a été fixé en 1995
à environ 20% des recettes totales. Ce pourcentage diminue avec la
croissance du budget communal.
L'Etat intervient également dans la Commune, sans
inscription au budget communal, à travers des projets qui sont
gérés soit depuis les ministères, les préfectures
et les différentes Directions Départementales.
Quoique difficiles à mettre en oeuvre sur le terrain,
la récapitulation et la coordination des actions de tous ces acteurs de
développement relèveront sans aucun doute le taux de la
contribution de l'Etat au financement du développement de la Commune.
La contribution des ONG
Elle occupe une place importante dans le financement du
développement local. Elle se présente sous une forme qui
n'apparaît pas au budget communal.
On peut citer à titre d'exemple le budget du projet
Hydraulique et Assainissement en Appui au Développement
Institutionnel<< HAADI-Sud Dogbo>> qui a mis 35,5 millions
FCFA, au titre de 2002-2003, à la disposition de la commune dans un
compte ouvert au trésor public. Ce montant sera renouvelé chaque
année pendant cinq ans. En 2001, le projet d'Appui au
Développement Institutionnel de la Commune de Dogbo,
PADIC-Dogbo24(*), a permis
à Dogbo de financer des infrastructures jusqu'à hauteur de 65
millions.
Comme on peut le constater dans le tableau d'évolution
des ressources de la commune pour la période de 1998 à 2002,
l'année 2001 a été non seulement une année qui a
connu le plus fort taux de recouvrement, mais également l'année
de la plus forte mobilisation des ressources propres de la Commune. La
justification de cette croissance se trouve au niveau des taxes et autres
impôts perçus en vertu des rôles. Cette rubrique croît
de 12.141.440 f CFA en 2000 à 42.585.507.f
CFA en 2001.
Cette croissance est due aux
résultats « positifs » du projet manioc dans
le Couffo. La farine de manioc s'exporte en grande quantité et permet
ainsi à l'administration locale de percevoir des taxes sur exportation
de produits agricoles.
Sur le terrain, on peut remarquer que le recouvrement de la
plupart de ces taxes incombe aux services de la mairie et qu'une simple
amélioration des stratégies de recouvrement peut simplement
doubler les recettes. En fait, l'évasion fiscale a atteint un niveau tel
qu'il devient quasiment impossible pour la survie-même de la mairie de ne
pas envisager une gestion par concession du marché central et des
marchés secondaires d'ici à la fin du mandat de l'actuel conseil
communal25(*).
La situation dans les carrières de gravier de
Dévé est presque similaire. Le tableau ci-après montre
l'évolution des ressources de la commune de Dogbo pour la période
de 1998 à 2002.
Tableau : Evolution des ressources propres et de
la subvention de l'Etat à Dogbo de 1998 à 2002.
Année
|
1998
|
1999
|
2000
|
2001
|
2002
|
Ressources propres
|
Prév.
|
Rec.
|
T. Rec(%)
|
Prév.
|
Rec.
|
T. Rec(%)
|
Prév.
|
Rec.
|
T. Rec(%)
|
Prév.
|
Rec.
|
T. Rec(%)
|
Prév.
|
Rec.
|
T. Rec(%)
|
Taxes impositions perçues rôles
|
16900000
|
18050800
|
107
|
17116000
|
14495175
|
85
|
19411000
|
12141440
|
63
|
32522936
|
42585507
|
131
|
17515450
|
17494143
|
100
|
Taxes et droits prestations
|
0
|
0
|
###
|
0
|
0
|
###
|
0
|
0
|
###
|
1700000
|
620500
|
37
|
500000
|
500000
|
100
|
Taxes expédition act. administratifs
|
2950000
|
3884250
|
132
|
2950000
|
4785750
|
162
|
3750000
|
4174000
|
111
|
4750000
|
4920250
|
104
|
4750000
|
6763750
|
142
|
Produit patrimoine
|
222000
|
274000
|
123
|
222000
|
133000
|
60
|
222000
|
45500
|
20
|
222000
|
55000
|
25
|
222000
|
112000
|
50
|
Produits concessions services publics
|
1500000
|
483600
|
32
|
1000000
|
1099600
|
110
|
1000000
|
2364000
|
236
|
1200000
|
2171900
|
181
|
1600000
|
5337700
|
334
|
Produits amendes simples polices
|
1200000
|
501000
|
42
|
600000
|
300800
|
50
|
300000
|
894000
|
298
|
500000
|
300000
|
60
|
500000
|
0
|
0
|
Impôts et contributions pe
|
6500000
|
6631145
|
102
|
7600000
|
7881888
|
104
|
8600000
|
6745356
|
78
|
8600000
|
6398999
|
74
|
9600000
|
9198296
|
96
|
Rec. ordinaires diverses
|
300000
|
18960
|
6,3
|
2799912
|
88626
|
3,2
|
1004912
|
184747
|
18
|
624912
|
291040
|
47
|
0
|
3527171
|
###
|
Total
|
29572000
|
29843755
|
101
|
32287912
|
28784839
|
89
|
34287912
|
26549043
|
77
|
50119848
|
57343196
|
114
|
34687450
|
42933060
|
124
|
Subvention de l'Etat
|
7712088
|
7712088
|
100
|
7712088
|
7712088
|
100
|
7712088
|
7712088
|
100
|
7712088
|
5784066
|
75
|
7712088
|
9640110
|
125
|
Total Res.
|
|
37555843
|
|
|
36496927
|
|
|
34261131
|
|
|
63127262
|
|
|
52573170
|
|
%Res.prop/bdgt
|
|
79
|
|
79
|
|
77
|
|
91
|
|
82
|
Source : extrait des comptes administratifs de
Dogbo.
3.2.2 Organisation du recouvrement des ressources
propres.
Le recouvrement des impôts et des taxes est
effectué par des services déconcentrés du Ministère
des Finances. Le service des impôts à Dogbo, qui relève de
la Direction Générale des Impôts et des Domaines (DGID),
est responsable de la mobilisation des impôts qui reviennent à
l'Etat, comme la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA), l'Impôt sur les
activités économiques (Impôt sur les
bénéfices Industriels et Commerciaux), l'Impôt
Général sur les Revenus (IGR) et autres ; ainsi que pour les
impôts qui reviennent à la commune, comme la patente, la licence
et les taxes sur les propriétés bâties et non-bâties.
Le service du trésor public, qui relève de la Direction
Général du Trésor Public, sous la responsabilité du
receveur-percepteur,
Le service des impôts mobilisait environs
12.000.000 F CFA par an qui étaient versés
directement au budget national jusqu'en 2002. La part de la commune ( environ
50 % de ce montant ) s'élevait à 6.234.272 F
CFA en 1998, soit environ 20 % des recettes de la commune. Au titre de
l'année 2003, ce montant s'élevait à plus de
8.000.000 fracs Cfa à fin
septembre.
Nous constatons que le service des impôts dispose d'un
personnel disponible et dévoué qui pourrait faire plus de
recettes s'il avait des moyens humains et roulants suffisants. Selon le service
des impôts, ils arrivent au recouvrement de 60 % du montant
théoriquement possible. La mairie de Dogbo a le devoir de pourvoir ce
service en matériels et en personnels.
Quant à la perception des taxes, elle est
organisée par le Trésor Public et le Bureau des Affaires
Economiques de la mairie. Il s'agit le plus souvent de la vente des tickets.
Nous avons étudié la façon dont les taxes sont
recouvrées en assistant le Chef du Service des Affaires
économiques de la Mairie les jours du marché, pendant trois jours
de marché successifs.
Nous pensons, avec Degbegni26(*), que l'environnement n'est pas favorable au
recouvrement des impôts et taxes. Il est caractérisé par un
incivisme généralisé. Les impôts ne sont, pour une
partie importante, encaissés que par la voie de la saisie des biens des
redevables27(*). Les
employées du service des impôts sont souvent confrontées
aux menaces et outrages. Les collecteurs des taxes au marché semblent
être confrontés aux mêmes types de conduite de la part de la
population. Seule la taxe de vente des animaux semble être payée
d'une façon plus disciplinée par sa garantie de preuve qu'il
s'agit vraiment d'un animal vendu et non volé.
3.2.3 Les dépenses
Les dépenses de la commune sont reparties (en moyenne)
comme suit :
- 80 % fonctionnement ;
- 15 % contributions à la préfecture(
supprimée pour compter de 2003) ;et
- 05 % dépenses d'investissement.
Du point de vue investissement, les infrastructures de la
commune sont financées à hauteur de 90% par des ressources
externes.
3.3 EQUILIBRE FINANCIER DE LA COMMUNE DE
DOGBO
L'analyse de l'équilibre financier va se fonder sur
l'examen des équilibres des sections de fonctionnement et
d'investissement avec un accent particulier sur l'épargne nette locale,
la capacité d'investissement, la capacité de financement. Ces
indicateurs peuvent s'apprécier dans le tableau suivant qui
présente l'équilibre financier de la commune.
Tableau : Equilibre financier de la
commune de Dogbo, de 1998 à 2002.
BUDGET
|
Année
|
Section fonctionnement
|
Section investissement
|
Recettes
|
Dépenses
|
Epargne nette(1)
|
Recettes (2)
|
Capacité d'investissement(1+2)
|
Dépenses
|
Capacité de financement
|
1998
|
34824745
|
34816391
|
8354
|
1840000
|
1848354
|
1840000
|
8354
|
1999
|
36486137
|
36436391
|
49746
|
1280700
|
1330446
|
1205700
|
124746
|
2000
|
34261131
|
34178147
|
82984
|
1520400
|
1603384
|
1520400
|
82984
|
2001
|
74930177
|
67520498
|
7409679
|
17147357
|
24557036
|
17147357
|
7409679
|
2002
|
67888295
|
61412920
|
6475375
|
13380652
|
19856027
|
13380652
|
6475375
|
Total
|
248390485
|
234364347
|
14026138
|
35169109
|
49195247
|
35094109
|
14101138
|
Moyenne
|
49678097
|
46872869
|
2805227,6
|
7033822
|
9839049,4
|
7018821,8
|
2820228
|
Source : comptes administratifs de la commune de
Dogbo de 1998-2002
3.3.1 L'épargne nette locale
A l'analyse des résultats présentés par
le tableau, l'épargne nette locale moyenne sur les cinq années
est de 2.805.227.6 fcfa.
La moyenne des recettes de fonctionnement
étant 49.678.097 FCFA contre 46.872.869
FCFA pour les dépenses de fonctionnement.
En terme d'infrastructure, la mairie n'aurait même
certainement pas pu construire un module d'une salle de classe par an. En terme
de population, chaque habitant de Dogbo pourrait bénéficier de
35,065 FCFA par an.
Comme on peut le constater sur le graphique 1,
l'épargne nette a connu une légère mais constante
croissance de 1998 à 2000. Puis, de 2000 à 2001, la croissance a
été plus forte, passant de 82.984 à 7.409.679 francs CFA
avant de décroître jusqu'à 6.475.375 francs CFA. De nos
entretiens avec les Services financiers de la Mairie, la forte croissance de
2001 est dû au reversement par l'Etat, de la Taxe sur la Voirie ,
période de 1999 à 2001, au cours de l'année 2001. Par
contre, la faible chute observée en 2002 est due à la hausse des
taxes sur les produits agricoles, notamment l'exportation de la farine de
manioc.
3.3.2 La capacité d'investissement
La capacité d'investissement est la somme de
l'épargne nette et des recettes d'investissements.
La capacité d'investissement a été
moyenne de 1998 à 2000 et tournait autour de 1.550.000 francs CFA. De
2000 à 2001 elle s'est fortement accrue jusqu'à atteindre
24.557.036 francs CFA avant de descendre à 19.856.027 francs CFA en
2002. En l'absence de recettes d'investissement, l'allure de la courbe de
l'évolution de la capacité d'investissement suit celle de
l'épargne nette locale.
3.3.3 La capacité de financement
La capacité de financement de Dogbo sur la
période de 1998-2002 suit la même allure que sa capacité
d'investissement et son épargne nette. Estimée à moins
d'un million de francs CFA en 1998, elle atteindra 7.5 millions de francs CFA
en 2001 avant de descendre à 6.5 millions de francs CFA en 2002. Cette
capacité de financement est largement en deçà du besoin en
investissement de la commune.
Il apparaît donc clairement que pour mettre en oeuvre
son plan de développement, la commune de Dogbo devra identifier et
adopter une stratégie de mobilisation de ressources à même
de lui permettre d'améliorer ses capacités d'investissement pour
répondre à ses besoins de financement qui avoisinent le milliard
par an.
CHAPITRE 4
LES STRATEGIES DE FINANCEMENT DU DEVELOPPEMENT DE
DOGBO.
4.1 LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE DOGBO.
La prise en charge par les populations elles-mêmes du
développement de leurs localités constitue l'un des objectifs
majeurs de la décentralisation. Cette approche de développement
exige que les populations concernées participent au processus continu de
détermination des priorités, de fixation des objectifs, de
formulation des stratégies, d'identification et de préparation
des projets/programmes, de leur planification, de leur financement et de leur
exécution, ainsi qu'à leur suivi et leur évaluation.
En prélude à la décentralisation, la
commune de Dogbo s'était dotée, en octobre 1999, d'un plan de
développement. Ce plan n'a pas pu servir de fil conducteur pour toutes
les activités de développement qui ont été
menées jusque là.
A l'avènement de la décentralisation en 2003, le
plan a été réactualisé pour la période
2003-2007. Le plan de développement est une exigence de la loi, pour
chaque collectivité locale.28(*) Cet ambitieux plan risque de ne jamais
connaître une mise en oeuvre faute de ressources.
4.1.1 Les programmes du plan et leurs coûts.
Les coûts des programmes du plan de développement
de Dogbo paraissent utopiques par rapport au niveau actuel des ressources
propres de la commune de Dogbo. Le tableau de la page suivante nous en donne
une illustration.
Tableau 3 :Les programmes du plan
de développement de Dogbo et leurs coûts .
N°
|
PROGRAMMES
|
PROJETS
|
COUT
(en million)
|
%
|
I
|
Diversification et modernisation de la production
agricole et animale
|
1 - Développement de la riziculture
|
97,5
|
|
2 - Promotion des filières de produits vivriers
|
36,5
|
3 - Développement de cultures maraîchères
|
19
|
4 - Rénovation de la palmeraie traditionnelle et
encadrement de la filière du palmier à huile
|
20
|
5 - Restauration de la fertilité des sols et plantations
d'arbres à buts multiples pour le développement de
l'agroforesterie
|
71
|
6 - Appui aux organisations paysannes
|
34
|
7 - Réfection des pistes de desserte rurale
|
26
|
8 - Développement du petit
élevage
|
31,8
|
9 - Développement de la pisciculture
|
27
|
10 - Développement des ressources alimentaires non
conventionnelles
|
13,9
|
Total 1
|
376,7
|
7,6
|
II
|
Promotion de micro-entreprises locales
|
11 - Promotion du tourisme, de l'artisanat et des petits
métiers
|
70,5
|
|
12 - Appui à la valorisation des ressources
minières
|
36
|
13 - Promotion et encadrement des micro-entreprises et
développement
|
80
|
Total 2
|
186,5
|
3,77
|
III
|
Promotion de la femme
|
14 - Renforcement des activités de protection et de
promotion sociale de la femme et de l'enfant
|
18,642
|
|
15 - Promotion et vulgarisation des foyers améliorer
|
13,3
|
16 - Appui aux femmes pour les activités
économiques
|
41,5
|
17 - Valorisation du statut social et juridique de la femme
|
21
|
Total 3
|
94,442
|
1,91
|
IV
|
Développement des services sociaux
essentiels
|
18 - Développement de l'hydraulique villageoise
|
344,58
|
|
19 - Développement de l'enseignement primaire
|
886,1
|
20 - Renforcement des infrastructures et équipement des
CEG de la commune de Dogbo
|
210
|
21 - Développement de l'alphabétisation
|
20,5
|
22 - Renforcement de la couverture sanitaire
|
539
|
Total 4
|
2000,18
|
40,4
|
V
|
Développement et gestion des chefs-lieux de
commune et d'Arrondissement
|
23 - Electrification des chefs-lieux d'arrondissement et
extension du réseau dans la ville de Dogbo
|
948
|
|
24 - Aménagement et organisation du marché central
et des marchés secondaires
|
448,571941
|
25 - Planification urbaine et lotissement de Dogbo
|
193,5
|
26 - Assainissement de la ville de Dogbo
|
234,276960
|
27 - Développement des activités culturelles et de
jeunesse dans la commune de Dogbo
|
119
|
28 - Renforcement de la sécurité des personnes et
des biens
|
87,5
|
Total 5
|
2030,848901
|
41,01
|
VI
|
Renforcement des capacités institutionnelles et
financières de la commune
|
29 - Construction d'infrastructures et acquisition
d'équipement pour la mairie et les bureaux d'arrondissements
|
92,82
|
|
30 - Développement des ressources humaines pour la
gestion municipale
|
36
|
31 - Renforcement des capacités au niveau de la
société civile
|
29,61
|
32 - Renforcement des ressources financières de la
commune
|
104,51
|
Total 6
|
262,92
|
5,31
|
TOTAL GENERAL
|
4951,610901
|
100%
|
Le coût de l'exécution de ce plan est
estimé à 4.951.610.901 francs CFA. Nous
rappelons que la capacité totale d'investissement de Dogbo sur les cinq
dernières années était de 49.195.247 francs CFA.
4.1.2 Les limites du plan de développement
A la lecture du plan de développement de Dogbo, on est
surpris de constater l'absence d'une orientation stratégique de
mobilisation des ressources nécessaires à sa mise en oeuvre.
o L'absence d'un projet de mise en oeuvre du plan
Un projet de mise en oeuvre du plan devrait être
élaboré et exécuté afin de mieux définir et
préparer les conditions devant garantir la réussite de sa mise en
oeuvre. Ce projet pourrait avoir comme objectif de proposer à la mairie
un répertoire de partenaires potentiels, des mesures urgentes pour
relever le niveau ses ressources, et prioriser les programmes du plan à
l'échelle de la commune.
o L'édition et la vulgarisation du plan
La popularisation et la vulgarisation demeurent insuffisantes
au niveau de l'ensemble des populations de la commune. La majorité de la
population, et de façon regrettable les plus instruites, pensent que le
financement de l'exécution du plan ne peut se faire que sur des
ressources externes.
Ce constat pourrait se justifier par le fait que le plan ait
été élaboré avec l'assistance financière de
l'Organisation Néerlandaise de Développement(SNV).
o Le montage institutionnel
Le montage institutionnel tel que prévu par le plan
n'est pas mauvais et pourrait fonctionner efficacement.
Cependant, nous pensons qu'en attendant que la mairie ne
dispose de personnels adéquats, en quantité et en qualité,
une solution alternative devrait être proposée pour permettre de
démarrer la mise en oeuvre à travers la demande de mise à
disposition par l'Etat de trois agents cadres pour animer l'unité de
management du plan.
4.2 LES STRATEGIES DE MOBILISATION DES RESSOURCES
FINANCIERES
Le problème des ressources financières locales
est, d'abord, celui de leur assainissement. La stratégie de mobilisation
que nous proposons comprend deux dimensions : une dimension interne et une
dimension externe.
4.2.1 la mobilisation des ressources internes
4.2.1.1 l'organisation et le réaménagement du
marché central/ gare routière.
Les revenus de ce secteur représentent les deux
tiers(2/3) des ressources propres de la commune.
En février 2001, l'ex- Sous-préfecture de Dogbo
avait commandé une étude sur le réaménagement de
son marché central. Cette étude a présenté
plusieurs options avant d'en retenir une : agrandir le marché sans
le déplacer pour un coût global de 693.594.712 francs
CFA.
En attendant la prise du décret fixant les conditions
d'emprunt des communes par le Gouvernement, la mairie devrait commencer
l'aménagement du marché en associant les sociétés
privées et la diaspora, tant du point de vue de la gestion que de celui
de la construction des magasins et boutiques. Cela aurait l'avantage de montrer
des réalisations concrètes aux populations et contribuerait
à réduire l'incivisme fiscal.
Quant à la gare routière, elle demeure toujours
sous contrôle des syndicats. Le ministère de l'Intérieur
reste silencieux sur le transfert de la gestion des gares routières aux
communes tel que prévu par la loi 97-029 du 15 janvier portant
organisation des communes en république du Bénin. Les gares
restent gérées par l'unité de cogestion
présidée par le Ministre de l'Intérieur, de la
Sécurité et de la Décentralisation (MISD).
L'installation, le 7 novembre 2003, du bureau de l'Association
Nationale des Communes du Bénin (ANCB) pourrait peut-être
accélérer le transfert de la gestion des gares routières
aux Communes.
4.2.1.2 Organisation du secteur de l'eau.
La loi 97-029 du 15 janvier 1999 portant organisation des
communes en République du Bénin confie la prospection et la
distribution d'eau potable à la Commune.
La Commune de Dogbo a un taux de couverture en eau potable
qui avoisine 60 %29(*). En
mettant en place une organisation autour de la gestion des points d'eau, la
Commune pourrait mobiliser des fonds pour financer la couverture à 100 %
de son territoire en eau potable. Elle devrait prévoir une part pour
l'entretien des infrastructures, une part pour rémunérer les
membres des comités de gestion et une autre part pour investir dans la
réalisation de nouveaux points d'eau.
A cet effet, il faut rappeler que les coopérations
japonaise et Danoise ont mis à la disposition de la Direction de
l'Hydraulique, d'importants moyens pour la réalisation de points d'eau.
D'après nos investigations, les partenaires semblent
préférer les mini-réseaux d'adduction d'eau dont le
coût moyen est de cent millions(100.000.000) francs CFA environ. Les
difficultés des maîtres d'ouvrage (les nouvelles communes)
à mobiliser les 5 % de ce montant exigés par la Direction de
l'Hydraulique au titre de la contre partie financière, nous
amène à penser qu'une organisation de ce secteur, telle que
décrite, devrait faciliter la mobilisation de la contre partie
nécessaire pour consommer les subventions disponibles.
4.2.1.3 Initiation d'un registre foncier.
La contribution des impôts sur le foncier bâti et
non bâti au budget de Dogbo représente 10 % du coût total.
Une analyse de cette contribution au cours des cinq dernières
années montre une croissance constante. Cette analyse nous a
amenés à nous rapprocher de la Société d'Etudes
Régionales, d'Habitat et d'Aménagement urbain (SERHAU-SA), et de
la commune de Dassa-Zounmè pour nous inspirer des meilleurs
modèles en cours chez nous au Bénin et dans la sous -
région.
Nos recherches confirment que l'impôt sur le foncier
sera dans les années à venir la principale ressource propre de la
commune.
Très ouvert au dialogue, le Maire de Dogbo, qui a
participé en personne à la séance de travail avec la
SERHAU-SA, a déjà pris des engagements pour la réalisation
de l'étude de faisabilité en vue d'instituer un registre foncier
dans la commune. Ce registre permettra de sécuriser le foncier et de
relever le niveau des ressources propres de la commune.
4.2.2 la mobilisation des ressources externes
La mobilisation des ressources externes sera relative aux
subventions de l'Etat, à la réalité du fonds de
solidarité intercommunale, à la coopération
bilatérale et multilatérale, et aux emprunts.
4.2.2.1 Les subventions de l'Etat
Il s'agit, tout d'abord, de compenser le manque à
gagner que subissent les collectivités locales du fait de la suppression
de certaines ressources fiscales très insuffisamment compensées
par les éléments de la nouvelle fiscalité locale et,
ensuite de permettre aux collectivités locales de faire face aux charges
nouvelles créées par les compétences
transférées ou créées30(*) .
Compensation financière des transferts de
compétences, les subventions de l'Etat aux collectivités
s'expliquent également par le respect d'une tradition :
« l'Etat a toujours apporté l'aide aux collectivités
locales par ses subventions de fonctionnement ou d'investissement
imputées sur le budget de nombreux Ministères 31(*)».
Très peu de communes sont capables de mobiliser les
ressources propres pour répondre à une demande croissante de
service public32(*).
Les nouvelles lois de décentralisation prévoient
des transferts du budget de l'Etat aux budgets des collectivités
locales. L'article 15 de la loi 98/007 du 15 janvier 1999 parle de
« subventions ou dotations d'investissement et d'équipement
alloué par l'Etat ».
Cependant, au titre de l'année 2003, aucune subvention
ou dotation d'investissement n'est parvenu aux communes. Les rares subventions
d'investissement allouées sont restées au niveau des
micro-projets gérés par la préfecture. Quant aux
programmes d'investissements publics, l'Etat continue de les exécuter et
les Communes devraient mieux suivre leur programmation et leur
exécution.
Notre souhait est que de réelles subventions
d'investissement soient allouées au titre du budget 2004.
L'Etat a prévu continuer de contribuer au
fonctionnement des communes pendant les trois années qui suivront la
décentralisation. La contribution de l'Etat au budget de fonctionnement
ne constitue pas un véritable problème pour les communes en
générale. Du point de vue de la mise à disposition de
personnels qualifiés, les demandes des communes sont jusqu'ici
restées sans réponse.
4.2.2.3 Les programmes d'investissement publics (PIP)
L'Etat apporte son appui aux collectivités locales dans
l'accomplissement de leurs missions par des programmes nationaux. Les
transferts de L'Etat amenuisent, d'une manière ou d'une autre, la marge
de manoeuvre des décideurs locaux dans la définition des
infrastructures à réaliser. Ces transferts sont très
limités compte tenu des difficultés financières de l'Etat
lui-même.
Tenant compte de ce qui précède, pour minimiser
l'impact des programmes d'investissements publics sur la définition des
infrastructures qu'elle doit réaliser, la commune de Dogbo, gagnerait
à accorder une attention particulière aux infrastructures
inscrites au PIP ainsi qu'à leur exécution effective.
4.2.2.4 Le fonds de solidarité intercommunale (FSI)
« Le Fonds de Solidarité Intercommunale a
été institué pour contribuer au développement
équilibré des communes33(*) ».
L'étude de faisabilité34(*) pour la mise en place de ce
fonds en a proposé les caractéristiques suivantes :
Nature : Office
Forme d'intervention : Dotation, subvention
Objet : Fonds de péréquation et de
développement
Source de financement : Etat, Bailleurs de fonds,
Communes (5 à 10% du budget de fonctionnement)
Attribution du Fonds : Renforcement
institutionnel, financement des déficits courants des budgets communaux,
financement des dépenses d'investissement, gestion de la
solidarité intercommunale.
Tableau 4 : Répartition
des contributions au FSI
Source de financement
|
Phase transitoire
|
Phase décentralisation
|
Au démarrage
|
Par la suite
|
Etat
|
48%
|
49%
|
49%
|
Bailleurs de fonds
|
52%
|
51%
|
26%
|
Communes
|
0%
|
0%
|
25%
|
Pendant la phase transitoire, le fonds est géré
par la mission de décentralisation.
A l'étape actuelle de notre décentralisation, la
mission a mis en place le Projet d'Appui au Démarrage des Communes
(PRODECOM).
De nos entretiens avec l'équipe mobile de la zone
Zou-Couffo du PRODECOM, il ressort qu'il n'est pas possible pour l'instant de
satisfaire des demandes d'équipement en infrastructures. L'accent est
mis sur l'appui/conseil pour aider les communes à identifier leurs
besoins.
La commune de Dogbo devra saisir cette occasion pour
procéder à des études de faisabilité des
différents projets inscrits dans son plan de développement en
accordant une priorité au Registre Foncier.
4.2.2.5 Le fonds de financement des investissements communaux
et de développement local (FFICDL).
A la demande de l'Etat béninois, l'Union
Européenne a financé des études de
faisabilité35(*)
pour la mise en place d'une institution de financement des collectivités
locales qui sera spécialisée dans les investissements locaux et
le développement local : le Fonds de Financement des
Investissements Locaux et du Développement Local (FFICDL).
Les caractéristiques de ce fonds sont les
suivantes :
Nature : Etablissement Public Administratif.
Source de financement : Etat et Bailleurs de
fonds.
Objet : Investissements communaux, Actions de
développement local.
Forme d'intervention : Dotation, subvention.
Forme d'intervention : participation par des
avances remboursables ( prêt avec intérêts progressifs et
différés de remboursement) au cofinancement avec les communes
et/ou leurs partenaires des investissements communaux et des actions de
développement local.
Conditionnalités : cofinancement des
actions inscrites au budget annuel de la commune, adopté par le conseil
municipal, approuvées par l'autorité de tutelle et
identifiées au plan de développement communal.
Cette structure de financement, une fois fonctionnelle, sera
une opportunité à saisir par les autorités communales de
Dogbo pour financer leurs programmes d'investissement public.
4.2.2.6 Les emprunts.
La faculté de contracter les emprunts est reconnue
à la commune sous réserve de l'autorisation du Ministre de
l'Economie et des Finances. Le droit de recours à l'emprunt se retrouve
dans la section investissement de la nomenclature budgétaire des
communes36(*).
L'emprunt n'est pas une ressource définitive et devra
être remboursé. Il est une ressource externe qui permet aux
collectivités locales d'accroître leur capacité
d'investissement immédiate et de faire face aux besoins de financement
de sa croissance. L'emprunt permet surtout de reporter les charges
immédiates sur les générations futures et a pour
effet :
· de libérer des ressources pour des
investissements immédiats et à venir ;
· de limiter la charge budgétaire de
l'investissement neuf ; et enfin,
· d'assurer le remboursement de la dette.
Compte tenu de ce qui précède, la commune de
Dogbo doit reprendre les contacts déjà pris avec des groupes
financiers en France et en Hollande et dont les correspondances sont
restées sans suites sérieuses.
Les négociations avec ces groupes financiers
étaient relatives au financement de l'aménagement du
marché central de Dogbo. Toutefois, la réussite de ces
négociations demeure conditionnée par :
· la détermination de la responsabilité des
collectivités locales dans les emprunts ; et
· la fixation par l'Etat des limites du point de vue des
montants maxima.
4.2.2.7 La coopération décentralisée.
La coopération décentralisée peut
générer des ressources à travers des dons et autres
subventions. Elle est utile au développement des communes. Le cas de la
coopération entre la municipalité de Ridderkerk37(*) et Dogbo en est une parfaite
illustration. En effet cette commune a cofinancé, au titre de
l'année 2003, la réalisation de 24 boutiques destinées
à la location dans le marché de Dogbo. La contribution de
Ridderkerk à la réalisation de cet ouvrage est de 19 millions sur
un coût total de 26 millions. La commune de Dogbo y a contribué
pour 7 millions sur fonds propres.
Les ressources issues de la coopération
décentralisée ne peuvent cependant pas être
considérées comme véritablement durable. Mieux,
l'intervention de plusieurs partenaires au développement pose un
véritable problème de coordination et de synergie des
activités de développement. Dans ce cadre, la commune doit
disposer d'un personnel qualifié, sans complexe et apte à
conduire des négociations avec les partenaires dans
l'intérêt supérieur des populations.
4.3 LES LIMITES DE LA MOBILISATION DES
RESSOURCES
Les limites de la mobilisation des ressources tiennent
à l'incivisme fiscal et au déficit des ressources humaines.
4.3.1 L'incivisme fiscal.
L'incivisme fiscal est le refus des populations de contribuer
à la mobilisation des ressources nécessaires à la
couverture des charges
publiques. Dans un passé récent, l'incivisme
fiscal pourrait se comprendre sans pour autant être excusé. En
effet, les populations comprenaient difficilement la destination de leurs
contributions prélevées d'autorité par le pouvoir central.
A cela, s'ajoutent les scandales financiers et l'affairisme au sommet de
l'Etat qui viennent renforcer les populations dans leur conviction de se
soustraire de la contribution à la couverture des charges publiques.
Pourtant, l'incivisme fiscal n'est pas un comportement des
populations béninoises uniquement. Il s'observe facilement en Afrique et
dans la sous-région en particulier.
Dans le contexte actuel de décentralisation, une
priorité absolue doit être accordée à la
sensibilisation, à la transparence dans la gestion des affaires
publiques, à la bonne gouvernance et aux réalisations
concrètes, visibles pour le contribuable.
A Ouagadougou, au Burkina Faso, les recettes fiscales
s'élevaient à 2 milliards en 1995. Après deux
années de mise en oeuvre d'une politique d'information,
d'éducation et de communication (IEC) spécialement prévue
pour les contribuables de Ouagadougou, les recettes fiscales auraient connu une
croissance exponentielle pour atteindre 6 milliards en 199738(*). C'est dire que rien n'est
encore perdu. La commune de Dogbo doit mettre en place une politique
d'information et d'éducation de ses populations pour espérer les
amener à contribuer, mieux que par le passé, à la
mobilisation des ressources en vue de la couverture des charges publiques.
4.3.2 Le déficit des ressources humaines.
Les moyens techniques utilisés pour rendre compte des
prédispositions, en matière de connaissance et de savoir-faire,
dont ont besoin les collectivités locales pour mener à bien leurs
missions et exercer effectivement les nouvelles compétences dont elles
ont reçu le transfert renvoient essentiellement à la notion de
ressources humaines. Il s'agit des agents exerçant des fonctions
administratives ou techniques à divers niveaux de la gestion des
collectivités locales. Le personnel élu est tout autant
concerné car, il oriente la vie administrative locale tout en
étant doublement dépendant des techniciens de l'administration
locale que sont les agents locaux. « D'une part, le personnel
administratif et technique leur propose des solutions aux problèmes
locaux, et d'autre part, ils se chargent d'exécuter leurs
décisions39(*) »
« Au stade actuel des réformes
décentralisatrices en Afrique, cet aspect de la gestion locale n'a pas
encore bénéficié de l'attention du
législateur40(*) » Au Bénin comme dans bien d'autres
pays de la sous région ( excepté le Mali41(*)), les textes sont attendus.
Le problème des ressources humaines est avant tout
celui de leur organisation administrative interne, conséquence directe
de l'absence de textes cohérents.
Dans tous les cas, le personnel actuellement disponible dans
les collectivités au Bénin est composé de trois
catégories d'agents : les agents permanents de l'Etat ; les
agents des collectivités et les agents contractuels.
Les apports de l'Etat en personnels aux collectivités
se limite soit au personnel des services déconcentrés, soit
à celui travaillant en permanence dans les collectivités. Au
titre de cette dernière catégorie, la commune de Dogbo dispose
d'un seul agent, de niveau CEPE avec 25 années de service. L'effectif du
personnel de la mairie de Dogbo composé essentiellement de contractuels
est largement en deçà des limites acceptables pour un minimum
d'organisation interne.
Fort heureusement, des recrutements d'agents contractuels( au
moins deux) sont prévus pour l'année 2004. Mais ce pari est loin
d'être gagné. La mise à disposition d'agents permanents de
l'Etat qualifiés reste indispensable pour consolider le processus de
décentralisation.
conclusion générale.
Le financement du développement local dévoile
les difficultés réelles auxquelles nos communes sont
confrontées. Ces difficultés tiennent à la situation
financière de l'Etat central lui-même.
Si les textes ont été "faciles" à
adopter, leur mise en oeuvre est moins aisée. Certes il y a eu la mise
sur pied d'une des deux institutions d'appui financier au démarrage des
communes. Mais c'est la phase transitoire qui, en attendant, pose le
problème d'un réel soutien de l'Etat. Et nous partageons l'avis
de René Otayek qui dit que : « en réalité,
un processus de décentralisation ne peut que très difficilement
se consolider dans un contexte de défaillance de l'Etat dans ses
missions essentielles de soutien aux collectivités locales et aux
populations en général 42(*)».
En attendant que l'Etat transfère réellement
aux communes les ressources nécessaires pour assurer leurs nouvelles
charges issues du transfert de compétence, chaque commune doit
travailler dans le sens d'une meilleure mobilisation des ressources
endogènes. Chaque commune doit s'interroger sur l'avenir d'une politique
publique financée essentiellement par des organismes extérieurs.
La décentralisation nourrit beaucoup d'ambitions
aujourd'hui au Bénin. Notre espoir est que la question du financement du
développement local prenne le pas sur les calculs politiques et que les
Maires éloignent de leurs populations le risque d'un
désenchantement.
ORIENTATION BIBLIOGRAPHIQUE
OUVRAGES GENERAUX
I
1) CITEAU Jean-Pierre, Gestion des ressources humaines,
Armand Colin, 3ème édition, Paris, 2000, 227p.
2) JACQUES Jean-Paul, Droit Constitutionnel et Institutions
Politiques, Dalloz, Paris, 1998, 218p
3) MARSHALL Edward Dimock et GLADYS Ogden Dimock, La
Gestion des Affaires Publiques ; Tome1, Tendances Actuelles, Paris,
1971, 4è Edition, 318p.
4) PERETTI Jean-Marie, Gestion des Ressources Humaines,
Vuiber 9ème édition, Paris, 2000, 279p.
5) RIVERO Jean et WALINE Jean, Droit Administratif,
Dalloz, Paris, 1996, 503p.
6) YVES Frédéric Livian, Introduction
à l'analyse des organisations, Economica, 2ème
édition, Paris, 2000, 111p.
7) GUILLIEN Raymond et VINCENT Jean, Lexique des termes
juridiques, Dalloz, 13ème Edition, Paris, 2001, 592p.
OUVRAGES SPECIFIQUES
II
8) RIVERO Jean, La Décentralisation,
Problèmes et Perspectives, études, S.l, 1950
9) MBACK NACH Charles, Démocratisation et
décentralisation, Clamecy, KARTHALA, mars 2003, 511 p.
10) JACQUES Blanc, BRUNO Rémond, les
collectivités locales, paris, presse de science po, Dalloz, 1994.
11) LABIE François, Finances locales, Paris,
Dalloz, 1995.
AUTRES DOCUMENTS
III
12) Atlas Monographique des communes du Bénin,
Centre d'information et de documentation sur les collectivités locales
(Ministère de l'intérieur, de sécurité et de la
décentralisation.
13) Constitution du Bénin, ONEPI, Cotonou,
1991.
14) COULMIN P., Décentralisation : La Dynamique
du Développement Local ; clés pour une stratégie
nouvelle de développement, Edition ouvrière, Paris (UNESCO),
1984
15) Le guide du maire, Mission de la
décentralisation, Cotonou, 2003, 150p.
16) Le plan de développement de Dogbo, 1999.
.
17) OTAYEK René, La démocratisation locale
entre mobilisation identitaire et besoin d'Etat, in Revue Autrepart,
n°10, 1999
.
18) MARCOU Gérard, BEN Salah,
Décentralisation et démocratie en Tunisie, Paris,
L'Hamattan, 1998, 127p.
19) SELMA Houissa-Kchouk, Les ressources humaines des
collectivités locales », in Hafedh Ben Salah et
Gérard Marcou, Décentralisation et démocratie en
Tunisie, Paris, L'Harmattan, 1998, 130p.
20) Revue Africaine des finances locales, Partenariat pour le
Développement Municipal, 3 avril 2002, 18p.
43
21) Equilibre financier des collectivités locales,
Partenariat pour le Développement Municipal, 1999, 20p
SITES INTERNET
22) La Mission Scientifique de la Recherche (MSU),
http://www.recherche.gouv.fr
23) La Guilde des doctorants, Association des thésards
et de jeunes chercheurs,
http://garp.univ-bpclermont.fr/guilde
24) Le Programme de Développement Municipal (PDM),
http://www.pdm-net.org
ANNEXES
TABLE DES MATIERES
Page
SOMMAIRE 12
DEFINITION DES SIGLES 15
INTRDOCTION GENERALE 19
CHAPITRE I : LE CADRE THEORIQUE DE L'ETUDE
23
1.1 LA PROBLEMATIQUE 24
1.2 LES OBJECTIFS DE L'ETUDE 27
1.2.1 L'objectif global 27
1.2.2 Les objectifs spécifiques 27
1.3 LES HYPOTHESES DE L'ETUDE 27
1.3.1Hypothèse 1 28
1.3.2Hypothèse 2 28
1.4 LA METHODOLOGIE DE RECHERCHE 28
1.4.1 La revue documentaire 28
1.4.2 L'enquête sur le terrain 39
1.4.3 L'analyse des données 40
CHAPITRE 2 : LE REGIME FINANCIER DES COMMUNES AU
BENIN 41
2.1 CADRE LEGISLATIF, INSTITUTIONNEL et REGIME FINANCIER 42
2.1.1 Cadre législatif et institutionnel 42
2.1.2 Le régime financier et la nomenclature
budgétaire 44
2.2L'EQUILIBRE FINANCIER DES COMMUNES 46
2.2.1 L'épargne nette locale 46
2.2.2 La capacité d'investissement 47
2.2.3 La capacité de financement 47
2.2.4 Le résultat de la clôture 48
CHAPITRE 3 : LA COMMUNE DE DOGBO ET SON EQUILIBRE
FINANCIER 49
3.1PRESENTATION DE LA COMMUNE DE DOGBO 50
3.1.1 Situation géographique 50
3.1.2 Population et organisation sociale. 50
3.1.2 L'économie. 51
3.2 LES RECETTES ET DEPENSES DE LA COMMUNE DE DOGBO 54
3.2.1 Les recettes 54
3.2.2 Organisation du recouvrement des ressources propres
58
3.2.3 Les dépenses 59
3.3 L'EQUILIBRE FINANCIER DE LA COMMUNE DE DOGBO 60
3.3.1 L'épargne nette locale 61
3.3.2 La capacité d'investissement 62
3.3.3 La capacité de financement 63
CHAPITRE 4 : LES STRATEGIES DE FINANCEMENT DU PLAN
DE
DEVELOPPEMENT DE LA COMMUNE DE DOGBO 65
4.1 LE PLAN DE DEVELOPPEMENT DE DOGBO 66
4.1.1 les programmes et leurs coûts 66
4.1.2 les limites du plan de développement 69
4.4 LA MOBILISATION DES RESSOURCES POUR LE
FINANCEMENT DU PLAN 70
4.4.1 La mobilisation des ressources internes 70
4.4.2 La mobilisation des ressources externes 73
4.5 LES LIMITES DE LA MOBILISATION DES RESSOURCES 79
4.5.1 L'incivisme fiscal 79
4.5.2 le déficit des ressources humaines 80
CONCLUSION GENERALE 82
ORIENTATION BILBIOGRAPHIQUE 84
ANNEXES 88
TABLE DES MATIERES 97
* 1 R. GUILLIEN et J. VINCENT,
lexique des termes juridiques, Dalloz, 13eme édition, Paris,
2001, P. 177.
* 2 François Labie,
Finances locales, Paris, Dalloz, 1995, p2.
* 3 Idem, p.3
* 4 Recueil des lois sur la
décentralisation, Mission de décentralisation, mai 2000.
* 5 La Commune de
Dassa-Zoumè est une Commune ordinaire comme Dogbo où un registre
foncier simplifié a été initié avec de bons
résultats.
* 6 Ce colloque a
été organisé par le Partenariat pour le
développement Municipal.
* 7 Pierre Joseph Laurent,
Institutions locales et quelques aspects théoriques à partir de
l'exemple du Burkina Faso, Démocratie, enjeux fonciers et pratiques
locales en Afrique, Séminaire de Louvin-la-neuve, 2-12 mai 1995, p.48
* 8 MERCOIRET M. R., L'appui aux
producteurs ruraux ; Ministère de la coopération, Kartala,
Paris.
* 9 P. CUOLMIN,
Décentralisation : la dynamiqe du développement local ;
clés pour une stratégie nouvelle de développement,
édition ouvrière, Paris, 1984
* 10ALIBER
J., « Décentralisation et finances locales en afrique
noire », Note n°236-AEROM, Paris.
* 11 M. BOURVIER, Finances
locales, Librairie Générale de Droit et de Jurisprudence,
Paris.
* 12 Voir HASSANE. IDE.
Adamou., Note de cours sur les collectivités locales et la
planification, Institut Panafricain pour le Développement / Afrique de
l'Ouest/Sahel, Ouagadougou, 1999.
* 13 Partenariat pour le
Développement Municipal, cahier n°2 , Cotonou, 2000
* 14 Charles Nach Mback,
Démocratisation et décentralisation, Clamecy, KARTHALA, mars
2003, p.434
* 15Mabogunje A. , AUBRY P.,
Accès des collectivités locales africaines à l'emprunt et
aux marchés financiers ; in PDM , Actes de réunion
scientifique « AFRICITE 2000 », Windoek,
* 16 Mabogunje A. , AUBRY P.,
Accès des collectivités locales africaines à l'emprunt et
aux marchés financiers ; in PDM , Actes de réunion
scientifique « AFRICITE 2000 », Windoek,
* 17 Loi n°98-007 du 15
janvier 1999 portant régime financier des communes en république
du Bénin.
* 18Revue Africaine des
finances locales,Partenariat pour le Développement Municipal, 3 avril
2002, p.7
* 19 Equilibre financier des
collectivités locales, Partenariat pour le Développement
Municipal, 1999, p.2.
* 20
DDP-Mono/Couffo,Résultats provisoires RGPH3, mars 2002
* 21 -Données
tirées du plan d'action du plan de développement de Dogbo.
* 22 Donnée
communiquée par le Bureau des affaires économiques de la mairie
de Dogbo.
* 23 NORDIC Consulting Group,
Etude de faisabilité de la création du fonds de solidarité
intercommunal et de l'institution de financement des collectivités
locales au Bénin, DANIDA et GTZ, septembre 1998, p.20
* 24 PADIC-Dogbo, Rapport
d'activité 2001.
* 25 La question a
déjà été abordée par le conseil communal en
sa session ordinaire du mois d'octobre 2003.
* 26 Degbegni Gabriel,
étude sur le potentiel des ressources endogènes de la
Sous-préfecture de Dogbo sur financement de la SNV-Bénin,
Cotonou, mars 1999, p.22
* 27 Idem.
* 28 Loi n°97-029 du 15
janvier 1999 portant organisation des communes en république du
Bénin,chapitre 3, section 1.
* 29 Expedit E. AGO, Etude sur
l'état des lieux en infrastructures d'hydrauliques et d'assainissement,
décembre 2002.
* 30 Jacques Blanc, Bruno
Rémond, les collectivités locales, paris, presse de science po,
Dalloz, 1994, p. 472
* 31 idem.
* 32 Ministère de
l'Economie des Finances et du Plan, étude sur la fiscalité
locale : les relations financières Etat/Collectivités
locales, rapport final du module III, Dakar, 1998 p. 2-3
* 33 Article 56 de la loi
98-007 portant régime financier des communes en République du
Bénin.
* 34 Eudes
réalisées par Nording Consulting Group sur financement DANIDA et
GTZ
* 35 Etudes
réalisées par le Groupement SOFRECO & Afrique sur financement
U.E
* 36 Article 56 de la loi
98-007 du 15 janvier 1999 portant régime financier des communes en
République du Bénin.
* 37 Ridderkerk est une commune
hollandaise de 40.000 hbts qui a signé un accord de jumelage avec la
commune de Dogbo en octobre 2002.
* 38 Information donnée
par Marcel Ouattara, Chargé de la formation à la commission
nationale de la décentralisation à Ouagadougou.
* 39 Selma Houissa-Kchouk,
« Les ressources humaines des collectivités
locales », in Hafedh Ben Salah et Gérard Marcou,
Décentralisation et démocratie en Tunisie, Paris, L'Harmattan,
1998, p.127.
* 40 Charles Nach Mback,
Démocratisation et décentralisation, Clamecy, KARTHALA, mars
2003, p.433
* 41 le Mali a doté sa
fonction publique territoriale d'un statut
* 42 René Otayek, La
démocratisation locale entre mobilisation identitaire et besoin d'Etat,
in Revue Autrepart, n°10, 1999.
|