Introduction :
« Or, des millions de personnes, partout dans le
monde, manquent d'eau. Des millions d'enfants meurent chaque année de
maladies d'origine hydrique. Et certains des pays les plus pauvres de la
planète souffrent régulièrement de la sécheresse.
Le monde doit trouver de réelles solutions à ces
problèmes. Nous devons utiliser l'eau de façon plus rationnelle,
surtout dans l'agriculture. Nous devons libérer les femmes et les filles
forcées d'aller chercher l'eau, parfois très loin, de cette
corvée quotidienne. Nous devons les associer aux décisions
relatives à la gestion de l'eau. Nous devons faire de l'assainissement
une priorité, car c'est dans ce domaine que les progrès sont les
plus lents. Et nous devons montrer que les ressources en eau ne sont pas
inévitablement une source de conflit, et peuvent au contraire stimuler
la coopération. » a déclaré Kofi Annan
à l'initiative de la journée mondiale de l'eau de
Nations Unies - New York, le 22 mars 2005). en 1732 THOMAS FULLER,
Gnomologia a dit : «Nous ignorons la valeur de l'eau
tant que le puits n'est pas sec.»
L'eau est un élément indispensable
à la vie, point n'est besoin de longs traités scientifiques pour
le démontrer. Aujourd'hui, des analystes militaires avancent
l'idée que de prochaines guerres pourraient avoir l'eau pour mobile et
dans le cadre de l'AGCS (Accord général sur le commerce des
services) de l'OMC, on négocie l'obligation de privatiser les services
de l'eau.
La population mondiale devrait passer de 6 milliards
d'individus en l'an 2000, à 8 milliards en l'an 2025. La quantité
moyenne d'eau douce disponible par habitant et par an devrait donc chuter de 6
600 à 4 800 mètres cubes, une réduction de presque un
tiers. Si parallèlement la tendance actuelle à l'augmentation des
prélèvements en eau se poursuit, entre la moitié et les
deux tiers de l'humanité devraient être en situation dite de
stress hydrique en 2025, seuil d'alerte retenu par l'Organisation des nations
unies (ONU) et correspondant à moins de 1700 mètres cubes d'eau
douce disponible par habitant et par an. Le risque d'une pénurie d'eau
douce existe donc bel et bien.
L'un des problèmes majeurs en matière d'eau
douce et d'alimentation humaine est posé par l'irrigation, car pour
nourrir toute la population de notre planète, la productivité
agricole devra fortement augmenter. Alors que l'irrigation absorbe
déjà aujourd'hui 70 % des prélèvements mondiaux,
une consommation jugée très excessive, celle-ci devrait encore
augmenter de 17 % au cours des 20 prochaines années. Le facteur
déterminant de l'approvisionnement futur de l'humanité en eau
douce sera donc le taux d'expansion de l'irrigation. Autrement dit, seule une
nette amélioration de la gestion globale de l'irrigation permettra de
réellement maîtriser la croissance de la consommation.
Un autre enjeu de taille pour les années à venir
est celui de la satisfaction de l'ensemble des besoins en eau potable de
l'humanité. Aujourd'hui, déjà un habitant sur cinq n'y a
pas accès. Or, selon l'ONU, sur les 33 mégapoles de plus de 8
millions d'habitants qui existeront dans 15 ans, 27 seront situées dans
les pays les moins développés et donc les moins à
même de pouvoir répondre aux besoins. En outre, même si de
légères diminutions de la consommation en eau sont
observées depuis quelques années aux États-Unis et en
Europe, les prévisions sont alarmistes, avec 40 % d'augmentation de la
consommation municipale et domestique dans les 20 ans à venir.
Pour tenter d'inverser cette tendance, diverses solutions
existent qui permettent de diminuer la consommation en eau et d'en limiter les
pertes : améliorer l'efficacité des techniques d'irrigation
et surtout généraliser l'usage des méthodes les plus
performantes, rénover les structures de production et de distribution
d'eau potable et en construire de nouvelles, préserver les
réserves, lutter contre la pollution, entre autres en assainissant les
eaux usées, recycler l'eau. Mais toutes ces mesures demanderont
d'énormes investissements et seront donc coûteuses. Ce seront donc
les décisions politiques, au niveau national et international, ainsi que
les priorités d'investissements des pays et des agences de financement,
qui joueront un rôle déterminant dans la gestion future du risque
de pénurie d'eau douce à travers le monde.
Les perspectives en matière d'eau douce ne sont
pas réjouissantes puisque, de l'avis général, sa
raréfaction semble inéluctable. Or, un pays qui manque d'eau est
un pays qui ne peut ni nourrir sa population, ni se développer.
D'ailleurs, la consommation en eau par habitant est désormais
considérée comme un indicateur du développement
économique d'un pays. Selon une étude des Nations Unies, l'eau
pourrait même devenir, d'ici à 50 ans, un bien plus
précieux que le pétrole. C'est dire toute l'importance de cette
ressource que d'aucuns appellent déjà « l'or bleu ».
Avoir accès à l'eau est donc devenu un enjeu
économique puissant à l'échelle planétaire qui
pourrait devenir, dans le 21 siècle, l'une des premières causes
de tensions internationales. Il est vrai que plus de 40 % de la population
mondiale est établie dans les 250 bassins fluviaux transfrontaliers du
globe. Autrement dit, toutes ces populations se trouvent dans l'obligation de
partager leurs ressources en eau avec les habitants d'un pays voisin. Or, une
telle situation peut être à l'origine de conflits
récurrents, notamment lorsqu'un cours d'eau traverse une
frontière, car l'eau devient alors un véritable instrument de
pouvoir aux mains du pays situé en amont. Qu'il soit puissant ou non,
celui-ci a toujours théoriquement l'avantage, puisqu'il a la
maîtrise du débit de l'eau.
La situation n'est pas récente. En 1503
déjà, Léonard de Vinci conspirait avec Machiavel pour
détourner le cours de l'Arno en l'éloignant de Pise, une
cité avec laquelle Florence, sa ville natale, était en guerre.
Des chercheurs américains ont également montré que depuis
le Moyen Âge, les désordres sociaux en Afrique orientale
coïncidaient avec les périodes de sécheresse. Dans les
sociétés asiatiques, l'eau était un instrument de
puissance politique : l'ordre social, les répressions et les crises
politiques dépendaient des caprices des pluies. Aujourd'hui encore,
les contentieux à propos de l'eau sont nombreux à travers le
monde, notamment au Nord et au Sud de l'Afrique, au Proche-Orient, en
Amérique centrale, au Canada et dans l'Ouest des États-Unis.
Avec l'essor démographique et l'accroissement des
besoins, ces tensions pourraient se multiplier à l'avenir. C'est ce que
prédisent certains experts pour le XXI (eme) siècle. D'autres en
revanche pensent que la gestion commune de l'eau peut être un facteur de
pacification. Ils mettent en avant des exemples étonnants de
coopération : le plus fameux est celui de l'Inde et du Pakistan
qui, au plus fort de la guerre qui les opposait dans les années 1960,
n'ont jamais interrompu le financement des travaux d'aménagement qu'ils
menaient en commun sur le fleuve Indus.
Une mobilisation internationale très large est
organisée pour faire face au problème de pineraie. Parmi ces
mobilisations ; la journées mondiale de l'eau, le programme
hydrique internationale, le programme transdisciplinaire internationale, les
rencontres internationale, et les journées mondiale de l'eau.
Se sont les grandes lignes de ma recherche, dont qu'elle je
commencerais par l'eau enjeux stratégique en XXI siècle, puis
j'étudier les politique hydraulique de l'Afrique du nord, et en fin les
aspects prospectifs sur une gestion intègre et durable.
1/L'eau matière stratégique pour les
états :
I/1 Les enjeux de l'eau pour les états
A- Les populations et les usages de l'eau :
Il est difficile d'estimer le volume d'eau dont on a besoin
pour obtenir des niveaux de vie acceptables ou minimum, de la population. En
outre, des sources différentes emploient des chiffres différents
pour mesurer la totalité de la consommation d'eau et par les divers
secteurs de l'économie. (1)
Selon Peter Gleick,- président de l'Institut des
études de développement, d'environnement et de
sécurité du Pacifique-, on estime en général que 20
à 40 litres d'eau douce par personne et par jour sont le minimum
indispensable pour répondre aux seuls besoins en boisson et en
assainissement. Si on ajoute l'eau qui sert à l'hygiène
personnelle et à la cuisson, ce chiffre varie entre 27 et 200 litres par
personne et par jour. (2)
Gleick propose que les organisations internationales et les
fournisseurs d'eau adoptent «un chiffre de base de 50 litres par personne
et par jour» à titre de norme minimum pour répondre à
quatre besoins fondamentaux -- boisson, assainissement, hygiène et
cuisson. En 1990, selon Gleick, la moyenne nationale n'a pas atteint ce niveau
dans 55 pays comptant près d'un milliard d'habitants (3). Falkenmark
emploie le chiffre de 100 litres d'eau douce employés par personne et
par jour pour usage personnel comme estimation approximative du volume
nécessaire pour donner aux pays en développement un niveau de vie
tout juste acceptable, son tenir compte de l'emploi de cette eau dans
l'agriculture et l'industrie.
Le volume d'eau que les habitants d'un pays utilisent
effectivement est fonction non seulement des besoins minimum et de la
quantité d'eau disponible mais aussi du niveau de développement
économique et de l'ampleur de l'urbanisation. Pour l'ensemble du monde,
parmi les trois catégories ordinaires d'emploi de l'eau douce --
agriculture, industrie et usages domestiques (usages personnels,
ménagers et municipaux) -- l'agriculture prédomine. Sur une
1-European schoolbooks. The battle for water. United Kingdom
(traduit en français)
2/3-GLEICK, P. International water, 21 ; 83-92.1996.
(trad en fançais)
base mondiale, l'agriculture absorbe environ 69 % de tous les
retraits annuels d'eau ; l'industrie, environ 23 % et les usages domestiques,
environ 8 %.
Entre les régions, les différences sont
considérables. En Afrique, on estime que 88 % de l'eau douce sert
à l'agriculture, 7 % aux usages domestiques et 5 % à l'industrie.
En Asie également, l'eau sert surtout à l'agriculture, à
hauteur de 86 %, contre 8 % à l'industrie et 6 % aux usages domestiques.
Par contre, en Europe, la plus grande partie de l'eau sert à
l'industrie, à hauteur de 54%, contre 33 % à l'agriculture et 13
% aux usages domestiques.
La consommation de l'eau dans le monde par
secteur
Eau douce et
développement économique : En règle
générale, le niveau de consommation d'eau douce d'un pays exprime
son niveau de développement économique, dont il est en fait l'une
des principales mesures. Dans les régions du monde qui sont en
développement, la population utilise beaucoup moins d'eau par personne
que celle des régions développées. En Afrique, les
retraits annuels moyens d'eau par personne n'atteignent que 17 mètres
cubes (soit l'équivalent de 47 litres d'eau par jour) (4) ; en Asie,
leur chiffre est de 31 mètres cubes (équivalent de 85 litres par
jour). Par contre, on estime la consommation comparable d'eau à 122
mètres cubes par an (334 litres par jour) dans le Royaume-Uni et
à 211 mètres cubes par an (578 litres par jour) aux Etats-Unis.
Les pays en développement consacrent à
l'agriculture la plus grande partie de l'eau dont ils disposent. L'Inde, par
exemple, emploie 90 % de son eau à des fins agricoles, contre à
peine 7% pour l'industrie et 3 % pour la consommation domestique. Plus le
développement est avancé, plus l'eau sert à des usages
domestiques et à des fins industrielles, et moins à
4-Eurppean scoolbooks, 1994
l'agriculture. Il y a cependant d'importantes exceptions
à cette règle. Le Japon, par exemple, continue à employer
la proportion la plus importante de son eau pour irriguer ses rizières.
En outre, dans certaines régions arides d'Europe, telles que l'Espagne
et le Portugal, la plus grande partie de l'eau disponible sert à
l'irrigation agricole.
Le
prélèvement et la consommation de l'eau dans le monde
Dans le monde entier, la demande d'eau douce par personne
s'accroît sensiblement au fur et à mesure que les pays se
développent sur le plan économique. Les retraits d'eau augmentent
dans toutes les trois grandes catégories d'utilisation -- pour
répondre à une demande industrielle grandissante, à
l'accroissement de la demande domestique (5), usages municipaux compris, et
à l'utilisation accrue de l'irrigation pour la production
alimentaire.
Urbanisation : Le niveau
d'utilisation de l'eau exprime aussi le niveau d'urbanisation d'un pays. Un
faible emploi de l'eau pour usages domestiques, dans de nombreux pays en
développement, s'explique souvent aujourd'hui par les difficultés
que pose l'obtention de l'eau douce. On trouve rarement des canalisations dans
les zones rurales. Les deux tiers de la population mondiale, qui vit surtout
dans des pays en développement, obtient l'eau de bornes-fontaines
publiques, de puits communautaires, de cours d'eau et de lacs, ou collecte
l'eau de pluie qui tombe sur les toits. Souvent, les populations rurales --
d'ordinaire les femmes et les
5- BOWMAN ; water is best, Oxford university presse.
(Traduit en français)
filles -- doivent faire de nombreux kilomètres à
pied et consacrer de longues heures pour aller chercher l'eau de leurs
ménages. En Afrique, par exemple, les femmes et les filles passent 40
milliards d'heures par an pour transporter de l'eau. (6)
L'urbanisation entraîne une augmentation spectaculaire
de l'emploi de l'eau. Par exemple, en 1900, le ménage américain
moyen utilisait à peine 10 mètres cubes d'eau par an, contre plus
de 200 aujourd'huis. Pourquoi ? Il y a un siècle, la plupart des
américains tiraient l'eau de puits ou de bornes-fontaines publiques. La
plupart des ménages ne disposaient pas d'eau courante, sauf dans les
villes, et la plupart des habitants vivaient dans les zones rurales. Par
contre, la quasi-totalité des ménages américains
d'aujourd'hui ont l'eau courante et cette eau est très bon
marché.
Au fur et à mesure que le monde devient surtout un
monde urbain, tandis que l'agriculture est de plus en plus tributaire de
l'irrigation, il devient difficile pour les villes de répondre à
la demande grandissante d'eau douce. Dans les pays en développement, une
croissance urbaine rapide exerce souvent des pressions extraordinaires sur des
systèmes d'adduction d'eau vétuste et insuffisante. Par exemple,
entre 1950 et 1980, de nombreuses villes d'Amérique latine, comme
Bogota, Mexico, São Paulo et Managua, ont vu leur population tripler,
voire quadrupler. En Afrique, des villes comme Nairobi, Dar es- Salaam, Lagos
et Kinshasa ont eu une croissance encore plus rapide et leur population s'est
multipliée par sept, essentiellement à cause de l'exode rural.
Durant les années 1990, les villes des pays en développement ont
dû absorber chaque année environ 60 millions de nouveaux arrivants
(7). Or, de nombreux services ne sont pas équipés pour
gérer l'alimentation des villes en eau, tandis que certains pays ont des
systèmes inefficaces d'affectation de l'eau: ils laissent les villes
manquer d'eau alors qu'ils utilisent l'eau disponible pour pratiquer une
agriculture subventionnée.
B/ L`eau un intérêt vitale stratégique
pour les états :
L'eau douce est indispensable à l'existence et au
développement des sociétés organisés. Sans elle,
pas de satisfaction des besoins individuels, ni de suffisance alimentaires,
mais aussi pas de réalisation industrielle ou énergétique
.Sans l'eau les peuples vivaient dans l'insécurité. L'eau est la
source de la vie humaine et de la production agricole et industrielle de tous
les état développé ou en vois de développement.
6- Ali,A. Water ,sanitetion and a healt, le role des ONG.1992
P1-2.
7-FALKENMARK et LINDH .L'eau et développement
économique, ed ;water in crisis ;New York, Oxford university
press, 1993.p.80-94.
Il a été toujours l'origine
d'établissement des civilisations et des regroupements humains, qui sont
installes auprès des sources.
La localisation des sources, des lacs, des fleuves sur le
territoire d'un état est une chance géographique. Elle est
à l'origine de la puissance hydrique, mais aussi économique,
voire politique de cet état, dans la mesure où elle facilite est
l'implication de groupes humains et le développement agricole.
Apart des ressources fluente, l'état peut disposer de
nappes à des profondeurs différentes. L'état utilise ses
réserves pour satisfaire sa population et son économie. Il
décide en fonction de ses seuls intérêts nationaux et de
ses capacités technologiques de pompage et d'adduction.
Donc, chaque état doit inventorier et mesurer
l'ensemble des ressources en eau douce actuelles ou potentielles. L'état
analyse la situation hydrique globale, pour savoir si la population sont en
état de stresse ou de suffisance. Il est a même de prendre des
mesure indispensable pour satisfaire l'approvisionnement en eau de sa
population. Il peut conclure des accordes économique et politique avec
les états voisins qui possèdes des richesses hydrique
supérieur. Car si à partir des accords politiques qu'un
état peut assurer la sécurité de sa population et son
développement durable. La mise en oeuvre d'une hydraustratégie de
paix, par un état lui permet de réaliser son approvisionnement
en eau douce, a un prix politique et économique acceptable et admissible
pour l'ensemble des sociétés.
L'eau devient vite un enjeu de pouvoir ; le domaine
politique contrôle la source et l'approvisionnement en eau de la
population. Elle est un élément constitutif de la
souveraineté à coté des armes, de la justice, et de la
monnaie. Elle sert de moyen juridique et économique de centralisation
politique, en se fondant sur les fleuves et les canaux qui traverse le
territoire national. L'eau occupe une place éminente dans l'approche
politique et économique des pouvoirs publics. Il hisse, depuis plusieurs
années, au premier rang les préoccupations
politico-économiques des états et de la communauté
internationale.
Si au sociologue allemand Karl Wittfogel à qui on doit
la première réflexion d'ampleur sur l'hydropolitique .Il estime
que la maîtrise de l'eau constitue un élément essentiel du
pouvoir. acquisition d'eau potable, irrigation des cultures, navigation
fluviale, sont autant de fonction sur lesquelles se sont organisé des
forte autorité collectives. Et même assise des grands états
comme l'Egypte ancienne, Mésopotamie ou la Chine impériale. Mais
Wittfogel ne s'est pas limite à l'étude des
sociétés anciennes car il a aussi adressé un
parallèle éclairant entre les deux grandes puissances de son
époque, l'URSS et l'USA. Des avant la seconde guerre mondiale, le
contrôle des systèmes hydraulique est , selon lui, la clef
de « despotisme orientale »(8).A l'époque de
Josèphe Staline, l'Union soviétique avait engagé d'immense
travaux hydrauliques, notamment le creusement de canaux et
l'édification de grands barrages.
Il s'agit de la version despotique et orientale de
« l'ère des managers », analysé par le
sociologue américain James Burnham.
L'Europe et surtout les USA connurent matrice
théorique, de fonder une opposition radicale entre modèle
politique d'Orient et d'Occident. L'archétype du despotisme hydraulique
oriental est l'Empire chinois dont le sociologue voit un prolongement moderne
de la Russie stalinienne ; les USA ne met en pratique qu'une version
faible de cette hydropolitique, même si cette dernière implique la
mise en parenthèse toute provisoire des pratique usuelles du
libéralisme politique ( à l'époque, l'opposition
républicaine a pu dénoncer le
« césarisme » du président démocrate
Franklin D. Roosevelt). (9)
Carte1
(8) l'eau arme stratégique de 21 siècles.
(9)- Jean Paul Deléage, manière de voir, le monde
diplomatique (octobre 2002).
C/ L'eau un enjeu de sécurité pour les
état :
L'eau pourrait être à l'origine d'une
nouvelle analyse géostratégique de la sécurité
internationale, qui prendrait en compte l'évolution des rapports de
force politiques, militaires et économiques. Elle pourrait donner
naissance à un nouveau groupe de puissances susceptibles de peser sur
la scène internationale et de garantir la sécurité
humaine, économique et politique. Elle conférait ainsi une
reconnaissance internationale aux neuf états qui se partage 60% des
ressources naturelles du monde. Elle conférerait ainsi de constater que
sept d'entre eux représentent chacun un continent : le Zaïre
et RDC en Afrique , le Canada ,et les USA en Amérique de nord, le
Brésil en Amérique de sud,la Chine et l'Inde en Asie de sud et de
sud -est , la Russie en Europe. Elle faciliterait une approche globale de la
sécurité internationale retenant cinq états sur sept,
doté chacun d'un vaste territoire et d'une importante population. L'eau
serait un facteur de puissance supplémentaire en XXI siècle pour
quatre grands états ; les USA, la Chine, la Russie, et l'Inde, et
qui laisseraient en de hors les pays de l'union européens à cause
d'un insuffisance des matières hydrauliques. L'eau, de part son
intrusion dans le champ stratégique, rentre en histoire de XX
siècle aussi bien le groupe de pression des pays producteurs de
pétrole- OPEP, que le club de cinq Nations unis. Elle ne devrait
cependant pas être un élément d'exclusion pour l'Union
Européen, qui s'étend actuellement sur plus de 3millions de
Km², pour une population de quelque 380 millions de personnes. L'eau est
donc un nouvel élément constitutif de la puissance
internationale, à coté des donnes naturelles, ainsi que des
donnes économiques et technologiques. Elle suscite ainsi le
développement d'une nouvelle doctrine stratégique :
l'hydraustratégie.
L'eau est un objet de défense internationale, et
les pays de l'union européen son les plus mobilisés pour cela
.C'est un intérêt essentiel aux habitants de l'EU. Il serait de
bonne politique européen de l'inscrire clairement dans la charte
européen des droits fondamentaux. Et même comme un droit pour les
hommes et comme un devoir pour les responsables administratifs et politiques de
garantir l'utilisation équitable. Aussi l'eau est devenu un sujet
important dans la politique, l'économique, et le juridique de UE, car
c'est un enjeu de vie et de développement de la population. il se trouve
que c'est un élément centrale de la
sécurité européen ce qui implique de produire une
hydraustratégie européenne.
La protection de l'eau est la responsabilité de
l'état, c'est une obligation et une nécessité. Pour cela
il faudrait maître en place une organisation intègre couvrant
l'ensemble du processus de captage, de distribution, et de retraitement de
l'eau après utilisation, sous la responsabilité d'autorité
administrative nationale. Elle est établi pour garantir
l'approvisionnement régulier des population en eau de qualité et
quantité suffisant. Et garantir une surveillance permanant du processus
d'alimentation et de distribution de l'eau douce. Et aussi détecter
tous les problèmes de fonctionnement du système
d'approvisionnement, qui se manifeste par des fuites dans les tuyaux
d'adduction, ou par une pollution qui rendait l'eau impropre à la
consommation. Une protection efficace exige l'instauration de systèmes
d'alerte sur l'ensemble d'un bassin de pompage et de distribution, voir plus
modestement sur une agglomération urbaine.
L'utilisation de tout moyens technique de constitue les
relais de transmission de radio, télévision, et radar pour
assure la sécurité des points sensibles, qui son considère
comme des mesures physiques de protection. Certaines installations hydrique son
plus appréciées par les orientations de la
sécurité, comme les châteaux d'eau qui sont des vecteur de
communication d'avenir ; ce qui en fait des cibles
privilégiées à double titre pour un éventuel
agresseur. L'idée d'établir des distances de
sécurité, en imposant une protection renforcé sur les
nouveaux points sensibles, devrais faire l'objet d'intérêt
nationale de protection physique. Pour les sites les plus importants, il est
nécessaire d'établir une garde humaine statique. Et pour les
autres sites un système d'alerte automatique, relié à un
centre d'alerte en matière d'eau douce, dans le cadre territorial de la
zone de sécurité et de défense. Et en plus, il serait
normal d'effectuer- de manière régulière- des
prélèvement d'eau à différent endroits du
réseau, pour en contrôler la qualité et d'eau douce, et
qu'elle est propre pour la consommation humaine et agricole.
De telle mesure de sécurité, et de
prévention d'alerte pour garantir une eau fiable à l'ensembles de
tous usagers, mais aussi pour éviter toutes difficultés à
la population .elle devais facilité la détection de la
moindre, et la simple agression en provenance d'un groupe terroriste ou de
groupes mafieux. Cet disposition seraient destinées non seulement
à protéger les bâtiment nécessaires à la
production ou a la régénération de l'eau, mais aussi
l'eau elle même tout spécialement lors de son passage dans les
basins de traitement exposés au ciel. Elle pourrait trouver leur place,
en France, dans le dispositif global de défense et de
sécurité prévue par l'ordonnance du 7 Janvier 1959 portant
sur l'organisation générale de la défense nationale. Car
elle prenait l'eau comme un élément indispensable à
« la vie de la population »- 1ert.
Le professeur Yves Jeanclos, a confirmé
dans sa conférence -vers l'hydrostraregie, essai de
théorisation stratégique-. Pour lui un véritable
système de défense et de la sécurité nationale
consternant l'eau devrait être mise en place, pour assurer un
approvisionnement régulier et fiable en eau douce. Il pourrait reposer
sur un système de protection et de sécurité civiles
dépendant de l'un des ministères civils ou militaires. Il a
même évoque, qu'il fallait mobiliser une équipe
d'intervention, en alerte permanente pour être en mesure de confronter
tout dysfonctionnement du cycle de l'eau potable. Il veillerait au recrutement
de techniciens de l'eau, des soudeurs pour les tuyaux d'adduction, d'analystes
- biologistes, de géographes - hydrologues en particulier. Il faut
possède des camions citernes en nombre suffisant, pour rependre a toute
demande d'eau douce par la population prives d'eau potable, pour des motives
diverse (pollution, sécheresse, inondation,...). La mobilisation de tout
ses équipe demande un très grand financement, et des moyens
techniques moderne, que seule les pays développes et riche peuvent les
possèdes. L'auteur prend l'exemple de l'UE, pour assurer une
sécurité globale des populations des états membres ;
il pose l'idée de créer un Centre Européen Technique de
l'eau (CETE). Il s'agirait alors d'un organisme commun, charger a vieller
à l'approvisionnement et à la distribution équitable de
l'eau douce entre tous les usagers européen. Il serait également
utile d'édifier un réseau transeuropéen de l'eau douce
permettant « ...aux citoyens de l'union ...de
bénéficier pleinement des avantages découlant de la mise
en place d' un espace sans frontière intérieur »- TUE-
art.129 B
Il conviendrait de garantir la sécurité
d'un tel réseau facilitant la régulation de la distribution d'eau
douce dans les différents états membres, indépendamment de
leurs ressources.
L'organisation représente des risques
élevés de vulnérabilité : en effet un
agresseur a la faculté de porter une atteinte à n'importe quel
endroit du réseau et de démultiplier ainsi sa capacité de
nuisance. Il serait par conséquent nécessaire d'instaurée
une véritable sécurité civile européenne,
placé sous la responsabilité de la commission européenne
et mise en oeuvre à la demande du pouvoir politique de l'Union
Européen.
2/Les nouvelles contraintes de l'eau :
Un rapport des nations unies a été
rendu publique le 05 Mars 2003.Ce rapport indique que la crise mondiale de
l'eau prendra dans les année à venir une ampleur sans
précèdent avec « une augmentation du déficit par
tête dans de nombreux endroit du monde en développement».
Les ressources en eau vont diminuer de manière constante en raison de la
croissance démographique, de la pollution, et du changement climatique.
Ces trois éléments sont les plus grandes contraintes de l'eau au
XX et XXI siècle. Elles toucheront touts les populations du monde riche
ou pauvre, et tous les pays développés ou en
développement.
A/ La croissance démographique et les besoins
économiques :
La population mondiale, qui atteint près de 6
milliards d'habitants, augmente à raison d'environ 80 millions par an.
Ce chiffre correspond à un accroissement de la demande d'eau douce de
l'ordre d'environ 64 milliards de mètres cubes par an -- soit un volume
équivalent au débit annuel du Rhin (10). Alors que les taux de
croissance démographique se sont légèrement ralentis. Le
nombre absolu de personnes qui viennent gonfler chaque année les
effectifs de la population -- c'est-à-dire le chiffre à retenir
quand on parle des disponibilités en eau et du besoin d'eau -- reste
proche des maximums historiques. Par exemple, comme près de 2 milliards
d'êtres humains ont été ajoutés à la
population de la planète depuis 1970, le
volume d'eau disponible par personne a diminué d'un
tiers. Quand on parle de la croissance démographique, on parle de la
Chine et de l'Inde, qui viennent en tête des pays les plus peuplés
du monde. Ce phénomène montre comment une croissance
démographique même modeste s'exprime par des chiffres
considérables quand la base de population est importante. En Chine, on a
estimé en 1998 que la croissance démographique était de
l'ordre d'environ 1 % par an (11). Or, comme la population chinoise
dépasse 1,2 milliard d'habitants, une croissance démographique
même faible signifie que la population augmente de 12 millions par an. Le
taux de croissance démographique de l'Inde est nettement plus
élevé que celui de la Chine et atteint environ 1,9 % par an, ce
qui signifie que l'Inde voit augmenter chaque année d'environ 18
millions d'habitants une population d'environ 970 millions (12).
Dans les deux régions du monde qui ont
déjà de graves pénuries absolues ou saisonnières
d'eau -- l'Afrique et le Proche-Orient -- les taux de croissance
démographique restent parmi les plus élevés du monde. En
Afrique sub-saharienne, la population augmente en moyenne au rythme de 2,6 %
par an ; dans le Proche-Orient et en Afrique du Nord, elle s'accroît de
2,2 %.
10. CLARKE, R. Water: The international crisis.
London, Earthscan, 1991. 193 p
11. POPULATION REFERENCE BUREAU (PRB). World
population data sheet, 1998. [wallchart] Washington, D.C., PRB, 1998.
12. UNITED NATIONS POPULATION FUND (UNFPA).
India: Towards population and development goals. New Delhi, Oxford University
Press, 1997. 193 p.
Carte 2
Ces taux de croissance démographique sont lourds de
conséquences pour l'approvisionnement de ces pays ou de ces
régions en eau par personne.
Ce serait oublier que le mouvement démographique est un
processus lent doué d'une inertie certaine. La baisse de
fécondité ne va donc avoir des effets en moyen terme sur la
croissance de la population. Cette dernière va continuer de
s'accroître. Si aujourd'hui on peut estime la population des pays
bordiers de La méditerranée à 440million, il ne faut
jamais perdre de vue que d'ici a 2025, ce totale devrait augmenter d'environ
100 millions (13). Dans cette augmentation, la part des pays de sud et de l'est
de la méditerrané sera détermine puisque leurs poids
dans la population a passe d'un peut plus de 50%, et passera de plus 60% en
2025.
Au fur et à mesure que leur population augmente, les
pays qui manquent d'eau sont de plus en plus nombreux (14). On dit qu'un pays a
des difficultés d'approvisionnement en eau quand le volume annuel
d'eau disponible est inférieur à 1.700 mètres cubes par
personne. A des
13- Philippe Dugot .l'eau au tour de la
méditerranée. L'Harmattan 2001.
14- FALKENMARK, M. Water scarcity: Time for
realism. Populi 20(6): 11-12. Juin. 1993
niveaux compris entre 1.700 et 1.000 mètres cubes par
personne, on peut s'attendre à des pénuries d'eau
périodiques ou limitées.
Quand l'eau disponible est inférieur à 1.000
mètres cubes par personne, le pays a une pénurie d'eau.
Quand un pays a une pénurie d'eau, il peut s'attendre à des
pénuries chroniques d'eau douce qui menacent sa production alimentaire,
entravent son développement économique et endommagent son
écosystème.
Malin Falkenmark a développé les notions de
difficultés et de pénurie d'eau, en se fondant sur un indice des
besoins en eau douce par personne. Elle a estimé que les ménages
avaient besoin au minimum de 100 litres par jour et par personne et qu'il en
fallait 5 à 20 fois plus pour l'agriculture et l'industrie (15). Ces
notions ont été largement acceptées et employées
par
les hydrologues, la Banque mondiale et d'autres organisations.
Par exemple, Population Action International (PAI) s'en est servi pour
établir des projections des disponibilités en eau par personne et
prévoir des pénuries d'eau en 2025 et 2050.
Les calculs des difficultés et des pénuries
d'eau se fondent sur les estimations du volume d'eau douce renouvelable d'un
pays; ils n'englobent pas l'eau retirée des nappes fossiles. Les eaux souterraines fossiles sont essentiellement une
ressource non renouvelable. Il faut des dizaines de milliers d'années
pour que ces nappes profondes puissent se reconstituer. Un pays peut
éviter temporairement des difficultés d'approvisionnement en eau
en exploitant ses nappes non renouvelables, mais cette pratique ne peut pas
durer, notamment si la population continue d'augmenter rapidement et si la
demande d'eau douce par personne s'accroît.
En 1995, il y avait 31 pays, dont la population atteignait au
total plus de 458 millions d'habitants, qui avaient des difficultés ou
des pénuries d'eau .Ce chiffre représente seulement 3 pays de
plus qu'en 1990. A cette date 28 pays de 335 millions d'habitants, avaient des
difficultés ou des pénuries chroniques d'eau. Or, la population
qui, d'après ces estimations, vit dans des pays qui connaissent des
difficultés ou des pénuries d'eau a augmenté de
près de 125 millions durant ces cinq années. Ce qui correspond
essentiellement à la croissance démographique des pays à
pénurie d'eau.
15- FALKENMARK, M. and WIDSTRAND, C. Population
and water resources: A delicate balance.
Population Bulletin 47(3): 1-36. Nov. 1992.
B/ La contrainte climatique et la rareté des
ressources :
Des les année 1970, de nombreux scientifique ont alerte
la communauté internationale sur les perspectives d'un
réchauffement climatique de la planète du a l'enrichissement de
l'atmosphère en gaz à effet de serre (gaz carbonique,
méthane et oxydes nitreux pour l'essentiel) dont l'origine provient
pour une grandes part des émissions de CO2 des secteurs de
l'énergie et du transport. Ces perspectives, on fait l'objet de longues
controverses car la connaissance des phénomènes climatiques, les
interactions entre l'atmosphère, le rôle des forets et surtout les
océans dans les grands équilibres de carbone reste relativement
imparfaits. Les statiques de température traduisent ce
réchauffement en France depuis le début de siècle. Mais il
n'était pas facile de distinguer ce qui tenait des oscillations
périodiques et inters annuels de températures, profond
d'accroissement des températures. La régression des
glacières alpines en est une conséquence, mais les chroniques
montrent des phénomènes analogues dans l'histoire récente
(comme se fut le cas à la fin du moyen age).
La réalité d'un réchauffement actuel de
la planète n'est désormais pas plus discutée que sont
origine. Les travaux de 4000experts consulte au sein du GIEC conduisent
à la conclusion que la planète va vers une hausse des
températures de 1°C à 3,5 °C (voire 5°pour
certains) d'ici 2100. les bases des nouveaux accords internationaux visant
à une réduction des émissions de CO2(gaz carbonique) ont
été examinées aux conférences de Kyoto en
décembre 1997 et Buenos-Aires en novembre 1998 : les mesures
définies concernant d'abord les pays les plus producteurs de
GES,aujourd'hui qui sont les pays riches, lesquels se sont engages a stabiliser
leurs émissions. Ces accords restent bien timides pour espérer
une réduction de l'accroissement mondial des GES au vu des perspectives
de développement de nombreux pays émergents, dont la Chine.
L'humanité a connu des écarts importants de
températures par le passe, mais jamais un phénomène de
cette ampleur n'est apparu en moins d'un siècle. Les conséquences
sur les désordres hydrologiques restent mal connues. Certain font
état de catastrophes majeures, comme des changement affectant les grands
courants océanique et un relèvement du niveau de 15cm à
1métre à cause de dilations thermique et de la fonte des
glaciers. Les scénarios les plus sures prévoient des
sécheresses plus fréquentes et plus étendues dans les
zones arides et semi-arides, des inondations des plus fréquentes et des
tempêtes plus nombreuses. La modification des écoulements des
grands systèmes hydrographique dépendant des glaciers alpins ou
himalayens. Ces tendances générales pourraient être
catastrophique pour de nombreux pays d'Afrique et certaines basses
régions côtières. A Bangladesh, des dizaine de millions
d'hommes pourraient être contrains à se déplacer, car de
nombreuses petites îles sous les tropiques sont menacées de
submersion. Ces phénomènes conduiront à des migrations de
populations qui seront des foyers de tension régionales. Les
incertitudes sont beaucoup plus fortes pour les pays tempérés.
Les effets pourraient être bénéfiques pour la production
agricole des pays septentrionaux, tandis que les sécheresses
récurrentes constatées au sud de l'Espagne pourraient prendre de
l'ampleur et gagner le sud de la France.
Apres avoir diagnostiqué un phénomène qui
n'est désormais plus conteste, le GIEC travaille aujourd'hui à
établir les conséquences régionales du
réchauffement, en particulier sur les modifications des cycles
hydrologiques et sur les écosystèmes aquatiques.
Comment le changement climatique affectera-t-il les
ressources en eau ?
La bonne santé des écosystèmes
dépend fondamentalement du fait qu'ils reçoivent des
quantités adaptées d'eau, d'une qualité donnée et
à un moment donné. Le changement climatique ajoutera des
pressions sur des écosystèmes déjà sous
pression.
Comme conséquence à l'augmentation des
températures, la demande en eau augmentera.
L'évaporation réduira les ressources disponibles de même
que l'évapotranspiration grandissante au niveau des récoltes et
de la végétation sauvage ainsi que la demande en eau requise par
l'irrigation ou par les systèmes de refroidissement des industries
ajouteront une pression sur les ressources en eau.
La qualité de l'eau sera
affectée par des écoulements et des infiltrations plus denses,
qui augmenteront la pollution. Une pollution due aux produits chimiques
agricoles et à une capacité plus faible pour assimiler la
pollution à cause de flux moins importants.
Les zones humides souffriront des processus d'érosion
et de désertification dus à des étés plus secs et
plus chauds, à des sécheresses plus fréquentes et
prolongées couplés à des pluies intenses. Les
températures plus chaudes assècheront les sols et en augmenteront
la salinité.
C/ Les menaces des désastres écologiques
et du pollution :
Qu'est-ce que la pollution de l'eau :
La pollution de l'eau est l'introduction de n'importe quelle
substance dans une rivière, un cours d'eau, un lac, ou dans
l'océan qui altère les ressources naturelles de cet
environnement. Il s'agit parfois d'objets fabriqués par l'homme comme
des sacs en plastique, des capsules de limonade, du fil de pêche, des
balles ou mêmes des chaussures... Mais le plus souvent, la pollution de
l'eau n'est pas visible. Des produits agricoles fertilisants ou des produits
chimiques industriels sont des sources de pollution de l'eau difficile à
voir. Nos activités quotidiennes comme la chasse des toilettes, le
lavage des aliments, le nettoyage des voitures sont aussi une cause de
pollution de l'eau.
La pollution a donc de nombreuses origines qui sont
reliées au cycle de l'eau. Elle peut provenir directement des
activités humaines comme le déversement de déchets ou de
substances chimiques dans l'eau, qui peut s'introduire n'importe où dans
le cycle de l'eau. Il suffit par exemple d'imaginer le chemin parcouru par une
goutte de pluie depuis le moment où elle atteint le sol jusqu'à
ce qu'elle rejoigne une rivière, une nappe souterraine ou la mer. Quand
l'eau ruisselle sur le sol, elle peut se charger de polluants provenant par
exemple des routes, des fermes, des pelouses... Quand elle s'infiltre
dans le sol, elle peut entrer en contact avec des polluants qui
s'échapperaient de décharges de déchets, de
dépôts illicites d'ordures ou de produits chimiques. Elle peut
être contaminée par des polluants rejetés en rivière
par des installations industrielles. Dans l'atmosphère, la vapeur d'eau
se condense dans un air pollué par les rejets des automobiles,
des cheminées d'usines ou d'autres sources de pollution
atmosphérique. Le décret wallon du 7 octobre
1985 sur la protection des eaux de surface contre la pollution
définit légalement la pollution de l'eau au point 12° de son
article 2 comme " Le rejet de substances ou d'énergie
effectué par l'homme dans le milieu aquatique, directement ou
indirectement, et ayant des conséquences de nature à mettre en
danger la santé humaine, à nuire aux ressources vivantes et au
système écologique aquatique, à porter atteinte aux
agréments ou à gêner d'autres utilisations légitimes
des eaux ".
Le décret wallon du 30 avril 1990 sur la
protection et l'exploitation des eaux souterraines et des eaux
potabilisables définit aussi la pollution de l'eau au point 4°
de son article premier comme : " Le rejet de substances ou
d'énergie effectué par l'homme dans les eaux souterraines, dans
les eaux de surface ordinaire et dans les voies artificielles
d'écoulement et ayant des conséquences de nature à mettre
en danger la santé humaine ou l'approvisionnement en eau, à nuire
aux ressources vivantes et au système écologique, ou à
gêner d'autres utilisations légitimes des eaux ".
Le problème de la pollution
Selon un rapport publier par « population
information program »; le problème de l'eau ne se
pose pas seulement du point de vue de la quantité. La question de sa
qualité et donc possibilités de son utilisation, retiennent de
plus en plus l'attention. L'industrie, mais aussi l'agriculture, outre leur
consommation importante portent atteinte à la qualité des eaux.
Dans se dernier secteur, les velléités de développement de
production destine au marche mondial poussent a une multiplication des
amendements chimiques et l'utilisation de pesticides et de Fongicides.
La pollution est présente partout. Peu de pays,
développés ou non, ont suffisamment protégé la
qualité de l'eau et maîtrisé sa pollution. Beaucoup n'ont
pas de normes leur permettant de contenir la pollution dans des limites
raisonnables, tandis que d'autres n'ont pas les moyens d'exiger l'application
des normes de qualité de l'eau.
Dans le rapport des nations unis ; la crise de l'eau
« est destinée à empirer malgré le débat
qui continue sue l'existence même d'une telle crise », insiste
le rapport. Environ 2million de tonnes de déchets sont
déversés, chaque jour, dans les fleuves, lacs et rivières.
Un litre de l'eau usée pollue environ huit litres d'eau douce. Selon des
calculs cites dans le rapport, il y a environ 12000Km3 d'eau pollue dans la
monde. Cette valeur est supérieur à la quantité totale
d'eau des dix plus grands bassin fluviaux du monde et ce, à l'importe
quelle période de l'année. Si la pollution continue à un
rythme identique à celui de la croissance démographique, la
planète va perdre 18000 Km 3 d'eau douce d'ici à 2050 -soit
près de neuf fois la totalité de ce que les pays utilisent
chaque année pour l'irrigation (qui est de loin l'activité la
plus consommatrice en eau, puisqu'elle représente 70% des
prélèvement d'eau).
Aux Etats-Unis, des produits chimiques agricoles, des
sédiments libérés par l'érosion et des
déchets animaux ont dégradé 280.000 kilomètres de
voies d'eau. On dit que l'agriculture est responsable de 70 % de la pollution
actuelle de l'eau aux USA (17). En Inde, où l'approvisionnement
alimentaire est tributaire de l'agriculture irriguée, plus de 44
millions d'hectares de terres de haute qualité ont été
abandonnés à cause de la salinisation et de l'engorgement
provoqués par une surabondance d'irrigation.
Le monde produit un volume extraordinaire de polluants qui
mettent à mal les moyens dont
17- . NEW YORK TIMES. Farms are polluters of
nationá ás waterways. New York Times, May 14, 1998. p.
disposent les voies d'eau pour assimiler la pollution ou la
lessiver. Les ingénieurs hydrauliciens disent que «la dilution est
la solution de la pollution». Cet axiome est en train de prendre des
dimensions effrayantes. Chaque année, environ 450 kilomètres
cubes d'eaux usées sont déchargés dans les fleuves, les
rivières et les lacs. Pour diluer et transporter ces eaux sales avant
qu'on puisse les réutiliser, on a besoin de 6.000 kilomètres
cubes supplémentaires d'eau pure -- soit un volume égal aux
deux-tiers environ de l'ensemble du ruissellement annuel d'eau douce utilisable
dans le monde (18). Si les évolutions actuelles se poursuivent, on aura
besoin, au milieu du prochain siècle, et d'après une estimation
de l'Organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture, de la
totalité du débit stable des cours d'eau pour simplement
transporter et diluer les polluants.
1/- Pays industrialisés :
L'Europe et l'Amérique du Nord ont d'énormes problèmes de
pollution de l'eau. Plus de 90 %des cours d'eau européens ont de fortes
concentrations de nitrate, qui proviennent surtout des produits chimiques
utilisés en agriculture, et 5 % d'entre eux des concentrations qui
représentent au moins 200 fois les niveaux de nitrate qu'on trouve
normalement dans les cours d'eau non pollués . En Pologne, les
trois-quarts des cours d'eau sont tellement pollués qu'on ne peut
même pas les employer à des fins industrielles. Plus de la
moitié des lacs européens sont eutrophiés à cause
de leur engorgement par des éléments nutritifs agricoles et
municipaux. Il y a eutrophisation quand un excédent
d'éléments nutritifs stimule la croissance d'algues qui,
lorsqu'elles meurent et pourrissent, absorbent l'oxygène de l'eau. En
Europe, l'eutrophisation est devenue l'un des problèmes les plus graves
des environnements d'eau douce et des environnements maritimes proches.
La pollution des nappes souterraines est en train de
s'accroître en Europe. D'ici 50 ans, il est probable que quelque 60.000
kilomètres carrés de nappes souterraines d'Europe occidentale et
centrale seront contaminés par des pesticides et des engrais. Sur les
1.600 puits creusés en Hongrie pour capter les eaux souterraines, 600
sont déjà contaminés, surtout par des produits chimiques
agricoles (19). En République tchèque, 70% de toutes les eaux
superficielles sont fortement contaminées, surtout par des
déchets municipaux et industriels. Quelques 30% des
.18- SHIKLOMANOV, I.A. Assessment of water
resources and water availability in the world. Stockholm, Stockholm
Environmental Institute, 1997. p. 1-88.
19. HAVAS-SZILAGYI, E. National groundwater
protection program in Hungary. Presented at the International Conference of
Water and Sustainable Development, Paris, Mar. 19-21, 1998. p.1-5
cours d'eau du pays sont tellement envahis de polluants qu'ils
ne renferment plus aucun poisson. Aux Etats-Unis, 40 % de toutes les eaux
superficielles sont interdites à la baignade ou à la pêche,
et 48 % de tous les lacs sont eutrophies.
2/-Pays en développement :
La pollution est un problème difficile dans les pays
où la population augmente rapidement, où les demandes de
développement sont considérables et où les gouvernements
ont d'autres priorités d'investissement. Dans les pays en
développement, 90 % à 95 % de toutes les eaux usées, et 75
% de tous les déchets industriels, en moyenne, sont
déchargés dans des eaux superficielles sans avoir subi le moindre
traitement . Les exemple sont multiplie :
Les 14 principaux cours d'eau de l'Inde sont tous fortement
pollués. Ils amènent au total, chaque année, dans les eaux
côtières du pays, 50 millions de mètres cubes d'eaux
usées non traitées. La ville de New Delhi déverse chaque
jour 200 millions de litres d'eaux usées non traitées et 20
millions de litres de déchets industriels dans le Yamunâ qui la
traverse avant d'aller se jeter dans le Gange (21).
En Thaïlande et en Malaisie, la pollution de l'eau est
telle que les cours d'eau renferment souvent 30 à 100 fois plus de
pathogènes, de métaux lourds et de poisons industriels agricoles
que ne le permettent les normes sanitaires de l'Etat.
Plus des trois-quarts des 50.000 kilomètres de grands
cours d'eau de la Chine sont tellement pollués et pleins de
sédiments que les poissons ne peuvent plus y vivre. En 1992, les
industries chinoises ont déchargé dans les fleuves, les cours
d'eau et les eaux côtières 36 milliards de tonnes métriques
d'effluents non traités ou partiellement traités. En 1986, dans
certains bras du fleuve Liao, qui traverse une région fortement
industrialisée de la Chine du Nord, presque tous les organismes
aquatiques vivant sur un parcours de 100 kilomètres ont
été tués. Ce phénomène s'est produit
à cause du déversement de 1 milliard de tonnes de déchets
industriels, dans une période de 3mois, dans ce fleuve.
Dans la zone métropolitaine de São Paulo, au
Brésil, 300 tonnes métriques d'effluents non
21-HARRISON, P. The third revolution:
Environment, population and a sustainable world. London, I.B. Tauris, 1992. 305
p.
traités provenant de 1.200 établissements
industriels sont déchargées chaque jour dans le Tiete, fleuve qui
traverse la ville. Ce fleuve contient donc de fortes concentrations de plomb,
de cadmium et d'autres métaux lourds. La ville déverse aussi
quotidiennement dans le fleuve quelque 1.000 tonnes métriques d'eaux
usées, dont 12 % seulement reçoivent un traitement quelconque.
La plus grande ville du Pakistan, Karachi, a un réseau
d'usines d'épuration qui sont complètement
dépassées. A cause de pannes fréquentes et de l'obturation
des conduites, ces usines fonctionnent souvent au maximum à 15 % de leur
capacité. La grande majorité des eaux usées
s'épandent dans le sol avoisinant, contaminant ainsi les puits où
les citadins puisent leur eau potable.
3/- Secteurs responsable de la pollution :
L'agriculture reste la principale source de pollution de
l'eau, mais le volume des déchets des industries et des
municipalités a énormément augmenté durant ces
dernières décennies. On estime qu'entre 200 et 400 produits
chimiques contaminent les cours d'eau dans le monde. Souvent, on
décharge directement dans les cours d'eau des polluants industriels,
tels que les déchets des usines de produits chimiques. Les huiles et les
sels répandus dans les rues sont entraînés par le
ruissellement. Des métaux lourds et des organochlorés
s'échappent des décharges municipales et industrielles.
En outre, des polluants tels que le dioxyde de soufre et les
oxydes d'azote, qui se conjuguent dans l'atmosphère pour former la pluie
acide, ont exercé des effets subtils sur les écosystèmes
aquatiques et terrestres. La pluie acide fait baisser le pH des fleuves et des
rivières. En l'absence de l'effet tampon fourni par le calcium (que
renferme le calcaire), les eaux acidifiées tuent un grand nombre de
poissons sensibles aux acides, y compris les saumons et les truites. Dans le
sol, les acides peuvent libérer des métaux lourds, tels que le
plomb, le mercure et le cadmium, qui s'infiltrent ensuite dans les cours d'eau.
Les produits chimiques synthétiques comptent parmi les
pires polluants. Quelque 70.000 substances chimiques différentes sont
régulièrement employées dans le monde entier. Chaque
année, on estime qu'on met en vente 1.000 nouveaux composés.
Beaucoup d'entre eux finissent par se retrouver dans les cours d'eau, les lacs
et les nappes souterraines. Aux seuls Etats-Unis, on a décelé
dans l'eau potable plus de 700 produits chimiques, dont 129 jugés
particulièrement toxiques.
Un certain nombre de produits chimiques synthétiques,
notamment le groupe de polluants organiques persistants (POP), qui englobe les
hydrocarbures halogénés, les dioxines et des
organochlorés, tels que le DDT et les PCB, ont un effet retard et sont
extrêmement toxiques dans l'environnement. Ils ne se décomposent
pas facilement sous l'effet des forces de la nature et ont donc tendance
à s'accumuler dans la chaîne alimentaire biologique, au point de
poser des risques pour les humains. Par exemple, les baleines bélougas
du Saint Laurent, fleuve fortement polluer qui relie l'Océan Atlantique
aux Grands Lacs de l'Amérique du Nord, ont des niveaux de PCB tellement
élevés dans leur graisse qu'elles rentrent désormais,
selon la loi canadienne, dans la catégorie de «décharges de
déchets toxiques». Les communautés indigènes qui
chassaient jadis ces baleines n'ont plus permission de le faire à cause
des risques de santé.
La sur utilisation et la pollution des ressources mondiales en
eau douce sont des phénomènes récents, dont on ne
connaît pas les conséquences à long terme. Cependant, elles
ont déjà prélevé un lourd tribut sur
l'environnement, et posent de plus en plus de risques pour de nombreuses
espèces. La pollution de l'eau et le manque d'hygiène sont
également le prélude d'une tragédie humaine dans le
domaine de la santé.
D/ L'eau et la dimension de la santé :
Les maladies liées à l'eau sont une
tragédie humaine : elles tuent chaque année des millions de
personnes, empêchent des millions de personnes de mener une vie saine et
sapent les efforts de développement. Environ 2,3 milliards d'habitants,
de par le monde, ont des maladies qui sont liées à l'eau.
La mortalité infantile est due, à hauteur
d'environ 60 %, à des maladies contagieuses et parasitaires, dont la
plupart sont liées à l'eau. Dans certains pays, les maladies
liées à l'eau représentent une forte proportion de toutes
les maladies des adultes et des enfants. Au Bangladesh, par exemple, on estime
que les trois-quarts de toutes les maladies sont liées à de l'eau
insalubre et à des installations sanitaires insuffisantes. Au Pakistan,
le quart de tous les malades hospitalisés ont des maladies liées
à l'eau.
On sauverait des millions de vie en assurant un
approvisionnement en eau salubre et en aménageant des installations
sanitaires appropriées, ce qui réduirait la prévalence des
maladies liées à l'eau . C'est pourquoi, les pays en
développement et les organismes d'assistance doivent donner une
priorité élevée à la solution de ces
problèmes.
Les maladies liées à l'eau présentent des
variations considérables sur le plan de leur nature, de leur
transmission, de leurs effets et de leur gestion ; on peut cependant
répartir en trois catégories les conséquences qu'exercent
sur la santé des éléments liés à l'eau : les
maladies d'origine hydrique, y compris celles que causent des organismes
fécaux-oraux et des substances toxiques ; les maladies à support
hydrique, et les maladies transmises par des vecteurs
liés à l'eau. Une autre catégorie --
les maladies liées au manque d'hygiène -- ou au manque d'eau
sont des maladies qui apparaissent lorsque l'eau salubre se fait rare.
Les maladies d'origine hydrique sont des maladies «de
l'eau sale» -- causées par une eau qui a été
contaminée par des déchets humains, animaux ou chimiques. Dans le
monde entier, le manque de stations d'épuration des eaux usées et
d'eau salubre destinée à la boisson, à la cuisson des
aliments et à l'hygiène est responsable de plus de 12 millions de
morts par an.
Les maladies d'origine hydrique englobent le choléra,
la thyphoïde, le shigella, la polio, la méningite et
l'hépatite A et B. Les êtres humains et les animaux peuvent
être les hôtes des bactéries, des virus et des protozoaires
qui causent ces maladies. Des millions de gens n'ont guère accès,
pour leur hygiène personnelle, à une évacuation
contrôlée des eaux usées ou à une eau salubre. On
estime que 3 milliards d'êtres humains, par exemple, n'ont pas de
toilette sanitaire. Plus de 1,2 milliard de personnes courent des risques parce
qu'ils n'ont pas accès à de l'eau salubre.
Quand il n'y a pas d'installations sanitaires
appropriées, les maladies d'origine hydrique peuvent se répandre
rapidement. Des excréments non traités qui contiennent des
organismes vecteurs de maladies sont transportés par ruissellement ou
par infiltration dans des sources d'eau douce, contaminant ainsi l'eau potable
et les aliments. La présence d'organismes vecteurs de maladies dans
telle ou telle source d'eau douce est fonction du volume d'excréments
humains et animaux qu'elle contient.
Les maladies diarrhéiques, qui sont les principales
maladies d'origine hydrique, sont prévalentes dans de nombreux pays
où l'épuration des eaux usées est insuffisante. En pareil
cas, les déchets humains sont évacués à ciel ouvert
dans des latrines, des fossés, des canaux et des cours d'eau, ou sont
épandus dans les champs. On estime qu'il y a chaque année 4
milliards de cas de maladies diarrhétiques qui causent entre 3 et 4
millions de morts, surtout parmi les enfants.
L'emploi comme engrais d'eaux usées contaminées
peut provoquer des épidémies de maladies comme le choléra.
Ces maladies peuvent même devenir chroniques quand on manque d'eau
salubre. Au début des années 1990, par exemple, les eaux
usées non traitées qu'on employait comme engrais dans les champs
de légumes ont provoqué des poussées de choléra au
Chili et au Pérou . A Buenos Aires, en Argentine, il y avait constamment
dans un bidonville des poussées de choléra, d'hépatite et
de méningite parce que 4 % seulement des foyers avaient l'eau courante
ou de bonnes toilettes, tandis que des régimes alimentaires
médiocres et le manque d'accès aux services médicaux
aggravaient les problèmes de santé.
Les substances toxiques qu'on retrouve dans l'eau douce sont
une autre cause de maladies d'origine hydrique. De plus en plus, on trouve dans
l'eau douce des produits chimiques agricoles, des engrais, des pesticides et
des déchets industriels. Même à faible concentration, ces
produits chimiques peuvent finir par s'accumuler et causer des maladies
chroniques, telles que des cancers, chez les habitants qui emploient cette eau.
Presque partout, les problèmes de santé
causés par les nitrates contenus dans l'eau deviennent graves. Dans plus
de 150 pays, les nitrates provenant des engrais se sont infiltrés dans
les puits, où ils ont contaminé l'eau potable. Des concentrations
excessives de nitrates causent des troubles du sang. Par ailleurs, des niveaux
élevés de nitrates et de phosphates dans l'eau encouragent la
croissance d'algues bleu-vert, conduisant à la
désoxygénation (eutrophication). Les organismes qui jouent un
rôle purificateur et décomposent les matières organiques,
telles que les déchets humains qui polluent l'eau, ont besoin
d'oxygène pour se métaboliser. Le volume d'oxygène contenu
dans l'eau est donc le principal indicateur de la qualité de celle-ci.
3/ La géopolitique conflictuelle de l'eau
A/ Les confrontations pour le contrôle
hydraulique :
L'eau a marqué un rentré remarquable sur la
scène de politique internationale comme un enjeu stratégique.
Matière rare et irremplaçable, l'eau a été la cause
de plusieurs conflits au 20e siècle. Et d'après les
experts le monde se dirige vers des conflits pour l'eau dans tous les
niveaux ; nationaux, régionaux et internationaux. Le siècle
précédent a connu des tensions de déférent
degré et notamment dans les zones qui connaissaient un
déséquilibre hydraulique, comme au nord et sud de l'Afrique, au
Proche -Orient et en Amérique centrale.
D'après le géographe Américain Aron
Wolf ; la seule vrai guerre de l'eau connue remonte à 4500 ans .Il
s'agit de deux cités mésopotamiennes à propos de Tigre et
de l'Euphrate, dans le sud de l'Irak actuel.
Mais la planète aura de plus en plus soif et des
besoins de plus en plus grand. I l y a consensus sur le diagnostic :
toutes les études le confirment. Face à une demande croissante,
l'offre sera encore plus limitée, et les
déficits «hydrauliques » iront croissante aussi.
Il n'est donc pas surprenant d'assister à une
militarisation du vocabulaire à propos du statut de ce bien patrimonial
économique et sociale. D'où les formules :
la « bataille de l'eau » ou « pour
l'eau », l'eau « nouvel enjeu stratégique
mondial », la géopolitique, la géostratégie de
l'eau, ou encore l' « hydropolitique »,
l' « hydrodiplomatie », les
« hydroconflits ». (22)
On peut distinguer deux type des conflits hydraulique
intraetatiques et interétatiques. Les premières ne sont pas les
plus dangereuses, sauf pour la stabilité des régimes politiques
en place. Dans de nombreux pays du tiers monde, la rareté de l'eau et
son coûte exorbitant ont déjà déclanche des
émeutes, des révoltes et des crises grave ; en Afrique, en
Asie, et en Amérique Latine. Les plus récent ont eu lieu en
Bolivie, en Ethiopie, en Erytherée, en Inde, et en Chine. Dans certains
cas, les fleuves entre un facteur des tension inter et intra étatique
comme (le Nil, le Tigre et L'Euphrate, et le Jourdain). (Carte
4 ,5 )
Les situations hydroconflictuelles touchent aussi des zones
(conflits interétatiques).Elles ont étés étudies
par plusieurs chercheurs et spécialistes, et parmi eux Jaques Sironneau
dans son ouvrage (l'eau en tant qu'un enjeu politique et stratégique),
et aussi Frederic Lasserre.
Carte 4 :
(22) Yves Jean clos, l'eau arme stratégique aux
21e siècle .page9
Ce dernier aPublié un tableau qui indique les fleuves
posant problème, de l'intensité, et des conflits
interétatique varie (tension, négociation, crise, conflits
ouverts), en fonction des enjeux
(Accès à l'eau, détournements des eaux,
quota internationaux, irrigation, barrages, dépendance extrême
vis- a -vis des voisin). Carte 5
Rivière, fleuves
|
Etat casernés
|
Objet du conflit
|
-Brahmapoutre, Gange,
Farakka
-Mékong
-Saluen
-Aquifère cisjordanien, Jourdain, Litani, Yarmouk
-Nil
-Lac Tchad
-Okawanongo
-Danube
-Elbe.
-Meuse, Escaut.
-Szamos.
-Tage.
-Baie de Saint Laurent.
-Colorado, Rio Grande.
-Great Lakes.
-Lauca.
-Parana.
-Cenepa.
|
ASIE
-Bangladesh, Inde, Népal.
-Cambodge, Laos, Thaïlande,
Vietnam.
-Tibet, chine, Birmanie.
-Israël, Jordanie, Liban,Syrie.
(carte 5)
AFRIQUE
-Egypte, Ethiopie, Soudan.
-Nigeria, Tchad.
-Namibie, Angola, Botswana
Carte (4)
EUROPE
Hongrie, Slovaquie
-Allemagne, Tchéquie.
-Belgique, Pays-Bas.
-Hongrie, Roumanie.
-Espagne, Portugal.
AMERIQUES
-Québec, Etats-Unis.
-Etats-Unis, Mexique.
-Canada, Etats-Unis
-Bolivie, Chili.
-Argentine, Brésil.
-Equateur, Pérou.
|
*Alluvions, barrage, inondation, irrigation, quota
internationaux.
*inondations, quotas internationaux.
*Alluvions, inondations
*détournement d'eau, cotas internationaux.
*Alluvion, détournement d'eau, irrigations, inondation,
quotas internationaux.
*Barrage.
*détournement d'eau.
*pollution industrielle.
*Pollution industrielle, salinité des eaux.
*Pollution industrielle
*Répartition des eaux.
*Répartition des eaux
*Aménagements hydraulique.
*Pollution chimique, quotas internationaux, salinité.
*Pollution.
*Barrage, salinité.
*Barrages, inondations de terres.
|
Il y a sept états qui sont en conflits concernant le
Moyen-Orient, et sciez en Asie, prés de vingt cinq en Afrique, et
même en Europe et Amérique du nord. Ils existent des
problèmes sur le Danube, Elbe, la Meuse, l'Escaut, le Szamos, et le
Tage. Et aussi les grandes lacs, la baie du Saint-Laurent, le Colorado, et la
Rio Grande.
L'inadéquation croissante entre la demande de l'eau et
l'offre limitée, sans négliger son prix, est la cause principale
et naturelle des conflits interétatiques .Les explications des conflits
lies à la question de l'eau sont insuffisantes, car ils convient
d'ajouter quelques facteurs attaches aux rivalités ethniques, au
racisme, ..., ceux relatifs aux rivalités et ambitions
régionales ; aux impérialismes locaux et aux
rivalités religieuses ; et revendications territoriales.
Au Moyen-Orient, l'eau et comme en Afrique ou en Inde, un
enjeu économique et stratégique vitale, conditionnant la vie de
tous les jours. Mais elle prend en plus pour la Turquie la dimension d'un outil
politique tout à fait particulier. Sa position en amont des fleuves
transfrontières que sont le Tigre et l'Euphrate, par rapport a la
situation en aval de la Syrie et l'Irak, donne à la Turquie le
contrôle des deux cours et lui permet d'utiliser l'eau ,en premier, au
mieux de ses propres besoins agricole et industriels. La Syrie et l'Irak sont
dépendants d'un pays tiers pour une ressource dont ils ne peuvent se
passer .La Turquie n'est pas seule à bénéficier d'une
situation comparable, d'autres cas se présentent à l'esprit comme
celui de l'Ethiopie avec la possible mise en valeur du Nil bleu.
Dans le cas du Tigre et de l'Euphrate, une série
de conditions particulières peuvent, d'ici une dizaine d'année,
transformer les eaux de ces deux fleuves mythiques en enjeu à haut
risque. Pour les trois pays riverains : un climat semi-aride ou
très aride, une disparité des ressources naturelles, qui rend
certains riches en pétrole mais pauvre en eau. Une longue
expérience de gestion aquifère, peu économe mais difficile
à faire évoluer. Un accroissement démographique lié
a une urbanisation rapide, une volonté politique d'auto-sufisance
alimentaire et par conséquent une agriculture en plein
développement. Et le tous sur fond omniprésent de conflit
israélo-arabe, point de référence de toutes les relations
internationales
L'eau bien commun de
l'humanité :
(Carte2
dans cette zone. L'eau devient donc aussi un
élément de relations commerciales puisque tout un réseau
de propositions diverses, d'échange ou de vente, se noue dans la
région. Mais les antagonismes millénaires et les guerres
successives ont crée un climat de suspicion. Tel toutes les tentatives
de partage ou de coopération éventuelles sont d'avance
considérées par les parties en présence comme une ruse
pour prendre un avantage. (23)
Les politiques de développement économique et
sociale lies directement a la construction des barrages, a perturbé de
plus en plus les relations entres les pays riverains .Pour la Turquie le Projet
de Grand Anatolie (GAP) conçue dans les année 70, est
considère comme une source d'énergie alternative au
pétrole. L'immense projet contient 21 barrages et 17 centrales
hydroélectriques,il est destiné a dompter les eau de l'Euphrate
(32 milliards de m3 par ans) dont 34% des eaux du Tigre, soit 43 milliards m3
par an. Il contribuera à 53% des besoins en électricité du
pays et irriguera une surface de 1,7million d'hectares située le long
de la frontière syrienne, une surface qui représente 25% des
terres irrigables du pays. Le coût totale du projet est astronomique,
puisqu'au moment de la fin des travaux devrait atteindre les 33milliard de
dollars, plus une dizaine de milliards supplémentaires pour terminer la
totalité de aménagement .Le barrage Atatürk est le coeur de
se grand projet, le neuvième plus grand
(23) L'eau un levier de puissance pour la Turquie.
Bernadette d'ARMAILLÉ.
barrage du monde .Il mesure 169metres de haut, et une
capacité d'irrigation de plus 100000 km² est capable de produire 27
milliards de kw/an.
Le Tabqa un barrage syrien qui mesure 4,5 km de long pour
une largeur de 512m à la base et de 19m à la crée,
emmagasine 41 millions de m3, a été construit par les
soviétiques. Il est considère comme une base de
développement économique et sociale de la Syrie. Il a
été mise en service en avril 1974 pour irriguer environ 640000
hectares, et fournir de l'électricité avec une centrale
hydroélectrique de 800mw, donc il représente 75% d'énergie
électrique ; 26 km plus loin en aval se trouve le barrage d'Al
Baath, d'une capacité de retenue de 90 millions de m3, il produit 360
millions de m3 par an ; enfin tout à fait en amont se trouve le
barrage de Tichrienne à vocation électrique.
La situation pour les Irak est plus désastreuse
par apport La Turquie et la Syrie. Car la guerre a détruit presque toute
sa base économique.
La tâche énorme à laquelle l'Irak doit
actuellement s'atteler est la remise en route de la totalité de ses
installations détruites par les bombardements pendant la guerre du
Golfe.
Tous les sites de production
d'électricité ont été détruits,
entraînant de grandes difficultées pour l'approvisionnement en eau
potable et le retraitement des eaux usées. Une équipe de
l'université de Harvard a compté que sur les 20 centrales du
pays, 17 avaient été touchées dont 11 totalement
détruites (24). Le barrage qui porte le nom de Saddam dam (ou
Mosul dam) sur le Tigre, dans la province de Neinawa, qui produisait 1 034
Mw, a été fortement endommagé. La facture pour la
reconstruction de l'ensemble de ces infrastructures se monterait à
quelque 20 milliards de dollars.
La Turquie, la Syrie et l'Irak ont depuis les
années 60 essayé de gérer conjointement les fleuves qu'ils
sont obligés de partager (25). Mais les résultats ont
été peu probants et se sont plutôt réduits à
la mise en oeuvre de gestions nationales qui, par manque de consultations et
d'information réciproques, ont conduit à des
incompréhensions et des craintes cumulées.
Le seul véritable accord qui existe à propos des
eaux de l'Euphrate a été signé le 29 mars 1946 entre la
Syrie et la Turquie obligeant les deux parties à informer l'Irak des
plans d'aménagement prévus et à essayer de gérer au
mieux les intérêts de chaque Etat. Les problèmes ont
débuté à partir du moment où les premiers barrages
construits, le Keban en Turquie et le Tabqa (Al Thawra) en Syrie, ont
commencé à être remplis entre 1973 et 1975. Lorsque les
Syriens, en 1975, ont mis en eau le réservoir de leur barrage de Tabqa,
réduisant
(24) Thomas Naff et Ruth C. Matson, Water in the
Middle East : Conflict or Cooperation, Boulder, Westview 1984.(5)
ONU document A.5409, numéro de vente 63 V 4, p. 192.
d'un quart le niveau des flots passant en Irak, ils n'avaient
à l'époque consultée aucun de leurs voisins, argument que
reprend aujourd'hui Ankara pour justifier sa propre conduite. Les Irakiens
avaient alors violemment réagi et aussitôt massé des
troupes à la frontière, menacé de bombarder le barrage. Le
conflit dura deux mois et fut résolu grâce à la
médiation des Saoudiens et probablement des Soviétiques,
constructeurs de l'ouvrage. De nombreuses discussions techniques ont par la
suite eu lieu entre les trois pays. Mais ce la n'a pas empêche les
Syriens de réagir vigoureusement lorsque les Turcs ont, du 13 janvier
au 12 février 1990, stoppé les eaux du fleuve pour commencer
à remplir le réservoir Atatürk.
D'autres facteurs s'ajoutent au
contentieux et donnent de l'ampleur au conflit : Damas soutient le PKK
marxiste (Parti des travailleurs du Kurdistan). Elle a hébergé
son chef Abdullah Ocalan, et elle offre même des camps
d'entraînement dans la plaine de la Bekaa. La Turquie accuse Damas
d'avoir facilité les franchissements des frontières par les
membres de PKK. En représailles, le président Özal menace de
retenir les eaux de l'Euphrate, et en réponse Afez el Assad donne
à nouveau un signe d'aide ponctuelle au mouvement terroriste. Un
protocole de l'accord de 1987 (laisse passe 500L/se), réactivé le
17 avril 1992 par le ministre turc de l'intérieur, Issmat Sezgin et son
homologue syrien Muhammad Harba, prévoit des échanges
d'information en matière de sécurité et aussi qu'aucun
parti ne doit offrir l'asile aux différents mouvements d'opposition.
Enfin, la revendication syrienne sur la province d'Hatay resurgit
périodiquement : Hatay, le sandjak d'Alexandrette, a
été cédée par la France à la Turquie en 1939
pour empêcher celle-ci de rejoindre les forces de l'Axe, mais a toujours
fait l'objet d'une revendication par la Syrie (25) .Qui pourrait au
besoin fomenter des troubles parmi les quelque 40 % d'arabes qui y vivent.
Pour tenter de forcer Damas à reconnaître sa souveraineté
sur cette province, Ankara cherche à lier un accord sur l'Euphrate avec
un accord sur l'Oronte (Asie). l'Oronte c'est un fleuve qui prend sa source au
Liban, pas très loin du Litani, passe en Syrie, sert sur 40 km de
frontière entre la Syrie et la Turquie pour se jeter enfin dans la
Méditerranée. (26)
La situation hydropolitique de Proche-orient elle
beaucoup plus compliqué. Une grande sensibilité de la question
de l'eau, denrée stratégique et fortement politisée,
conduit les parrains du processus de paix israélo-arabe à
créer une commission destinée à rapprocher la position des
parties en conflit sur le partage et la gestion des ressources hydrauliques
(25)Country Report : Syria, (Economist Intelligence
Unit), n° 4, 1987.
(26)Sur le
Sandjak voir la bibliographie proposée par la revue Historiens et
géographes, n° 336, mai-juin 1992, p. 159.
palestiniennes, d'Israël, de la
Jordanie et de la Syrie. Les négociations de paix syro-
israéliennes ont échoué notamment sur le problème
lié à la délimitation des frontières communes et
l'accès aux eaux du lac de Tibériade.
Le contentieux de l'eau qui marque cette région, est
lié à la géographie physique. La majorité des eaux
sont salées (la fosse d'effondrement avec la mer morte). Le seul point
d'eau douce
c'est le Golan jusqu'au lac de Tibériade. Il faut remonter
cette eau de -200m à +800m vers Jérusalem. Les stations de
pompage sont de véritables enjeux. Les Israéliens ont
foncé , dés le début vers Tibériade ;
dans les accords d'Oslo. Les Palestiniens n'ont pas été vigilants
avec les problèmes d'hydraulique et les nappes. La consommation de l'eau
en Israël par personne est 3 à 4 fois supérieure à la
consommation des Palestiniens dans les territoires occupés sous
l'autorité palestinienne. La quantité de l'eau Cisjordanie est
estimée à 800-850 millions de m3 et celle Gaza à 50-80
millions de m3.Ces ressources permettent à Israël qui les domine,
compenser son déficit hydraulique. 82% à 90% de l'eau extraite de
la Cisjordanie sert à la consommation des Israéliens ; les
palestiniens ne bénéficient que de 18%de ce volume.
La compétition pour l'eau fut encore ravivée
avec la guerre de 1967.En occupant les hauteurs du Golan, les Israéliens
rendent impossible le projet arabe de dérivation des eaux du Jourdain
(aux sources du Dan localisées dans le territoire de 1948, s'ajoutent
les sources du Banias).
En occupant le triangle de Yarmouk, ils peuvent
contrôler toute la partie aval du fleuve qui marque la limite entre le
Jordanie et le Golan, qu'il tire environ 100 millions de m3/an, ainsi que la
prise d'eau jordanienne qui alimente le canal du Ghor.
Et puis l'invasion du Liban- Sud (1978) et
l'établissement d'une zone de sécurité permet à
Israël de contrôler le Hasbani et, de ce fait, la totalité
des sources du Jourdain. Israël se trouve désormais en position
avantageuse de riverain amont. En outre, Israël contrôle aussi la
partie aval du Litani, un fleuve libanais dont les eaux pourraient
éventuellement être intégrées au système
israélien. Un canal souterrain pourrait relier le cours aval du Litani
à la dépression de Houle en Israël. Le pompage pourrait se
faire au rythme de chantier, ce qui poserait un grand problème au Liban
qui souhaite disposer des eaux du Litani pour étendre ses superficies
irriguées en Bekaa.
L'utilisation des eaux du Jourdain par les riverains
était conforme aux quotas du plan
Johnston, un dépassement par Israël est
très sensible du fait de l'augmentation des pompages.
De l'autre coté de la mer
méditerrané, en Afrique une vaste zone qui dispose des ressources
hydraulique inégalement répartis dans l'espace .La climatologie
d'une part et les problèmes de l'accès a l'eau potable
conditionnent l'hydrologie africaine .Elle compte environ 80 grandes
rivières et fleuves internationaux (Congo, Niger, Nil,
Sénégal, Volta,
Carte 6 :
Zambére), des vaste bassins fluviaux (bassin de
Congo,..)de nombreux lacs (Tchad, Victoria, Nyassa,...).
La rareté des eaux en Afrique et la croissance de la
demande engendrent des crises inter- communautaires. En sahélo
saharienne, des conflits opposent des éleveurs nomades ou semi-nomades
et des agriculteurs sédentaires pour l'accès des hommes et des
troupeaux à l'eau. Au cours des trois dernières décennies,
la vie socio-économique des nomades a été
profondément bouleversée, de sort que la communauté du
désert (Peuhls, Touaregs, Maures,...) ont d'avantage de
difficultés a vivre traditionnellement, notamment au rythme du mode
ancestral de gestion de l'eau et des points de l'eau (27).
Par ailleurs, des conflits sociaux liés à la
gestion de l'eau éclate dans certains pays d'Afrique en raison de
carences politiques et du mauvais état des infrastructures
nationales.
Les conflits inter- étatique en Afrique sont
lié aux partages de plusieurs bassins hydrologiques avec un ou deux pays
voisins .Plus de 50 fleuves et lacs relient et traversent ainsi des Etat ou
forment des frontières internationales. Tous ces bassins transnationaux
ne sont pas administrés par des institutions conjointes. Des conflits et
rivalités surgissent périodiquement du fait que des pays
dépendent du débit de fleuves internationaux en amont. Cette
dépendance constitue un risque d'insécurité, un risque
permanent de conflit lie a l'eau, comme l'ont montré les crises entre
l'Egypte et le Soudan ou entre le Sénégal et la Mauritanie
à diverses reprises. il importe que l'eau soit gérée et
répartie équitablement entre les états. Les effets de la
sécheresse a provoqué de très grandes vagues
d'immigration vers des régions ou l'eau est présent. Cela a
créé des conflits entres certaines tributs africaine sur des
sources de l'eau. Les qualités des eaux en Afrique pose une grande
inquiétude. Des milliers s de gens meurent chaque année des
maladies causées par la pollution des eaux. .
L'Afrique du nord, a aussi marqué sa
présence dans les problèmes hydraulique. Un désaccord
entre l'Algérie et la Libye concernant le pompage de l'eau de
désert, qui est considère comme des réserves hydriques
pour les futures générations. Entre l'Algérie et la Maroc,
il existe un barrage -algérien- qui prend ses ressources des montagnes
de Rife (à travers Oued Malwiya)- Si le barrage de (BOURARA) construit
par une entreprise Italienne au début des années 90- le
problème est qu'il y a des usines qui jettes leurs déchets dans
les sources de barrage ce qui rend les eaux ni potable ni utilisable pour
l'irrigation.
(27) -Roger Pons : « le problème
touareg : hier, aujourd'hui....demain ? » marchés
tropicaux et méditerranéens.n2478, 7mai1999.p.1185
Le caractère conflictuel interétatique sur
les ressources hydrauliques, domine les relations internationales de XXI
siècle. Les contradictions entre la rareté de cette
matière vitale et les besoins de plus en plus élevés,
provoquant un énorme déséquilibre sociale,
économique, culturelle et politique, non seulement entre les
états mais même à l'intérieure de chaque
état.
B/ Les partages des eaux et les désaccordes
intera- étatiques :
Tout d'abord, à propos d'une ressource rare
et vitale comme l'eau, nous avons le plus généralement affaire
à des action de concurrence qui n'entraînent pas
nécessairement de conflit .La concurrence sur l'eau est une forme
sociale non nécessairement réciproque, car elle signifie une
lutte qui oppose des groupes ou des individus en vue de valoriser leur chances
de vie et de survie en possédant le plus grand sources hydraulique
possible. Cette concurrence ou plutôt se conflit est pas seulement
interétatique. Mais il est beaucoup plus profond car il touche quelque
foi les communauté de la même nation. L'exemple le plus
récent et le plus connu est ce lui de l'Espagne, dont qu'elle
développe ce titre.
L'analyse du cas espagnol, bien qu'il n'atteigne pas le
même seuil de conflictualité qu'aux Proche et Moyen Orient
,confère à ce pays un caractère révélateur
de l'impact des situations environnementales sur la
sécurité,l'équilibre et la stabilité
intérieure mais aussi extérieure d'un Etat.
À l'origine, le nouveau Plan
hydrologique national (PHN) soutenu par le Parti populaire espagnol devait
pallier l'absence d'une politique de l'eau, par un projet à long terme
visant une meilleure régulation de l'utilisation de la ressource en eau.
Au final, le projet consiste en une politique de transvasement de l'eau depuis
les bassins du Nord vers le littoral Sud, accompagné de la construction
de 118 nouveaux barrages, pour un coût de 150 milliards de francs
d'investissement. Or l'Espagne ne souffre pas d'une insuffisance
d'approvisionnement, mais d'une répartition régionale
hétérogène. 70 % des ressources sont dans le Nord (Ebre,
Duezo, Pyrénées) et 23 %. Seulement dans le littoral Sud, zone
concentrant à elle seule 55 % de la population ibérique et
l'essentiel de l'agriculture irriguée.
(28)-Le 05 septembre 2000, le gouvernement
fédéral espagnol a finalement rendu public le Plan Hydraulique
National (PHN.) en débat depuis plus d'une décennie. Cette
planification de la gestion de l'eau, conçue de manière
centralisatrice par un Etat qui s'impose comme "grand redistributeur.
Ces tensions politiques sont d'autant plus exacerbées
pour la maîtrise des eaux de l'Ebre que son bassin fluvial
occupe une position centrale dans la planification projetée par le
gouvernement espagnol, du fait non seulement de sa situation
géographique, mais également en vertu de son importance
économique.
L'Ebre prend sa source dans les Monts Cantabriques et traverse
le pays jusqu'à son delta en Mer Méditerranée à
proximité de l'île de Buda où il atteint un débit
moyen de 614 mètres cubes par seconde. Le bassin hydrographique de ce
fleuve recoupe ainsi plusieurs régions dans lesquelles l'expression de
"l'identité culturelle" est particulièrement marquée,
comme par exemple le Pays Basque ou la Catalogne.
Cette identité culturelle se manifeste politiquement
par la défense systématique des Autonomies administratives telles
que prévues par la Constitution de 1978. En vertu de ce régime
des Autonomies, la Confédération Hydrographique de l'Ebre (qui
dépend du gouvernement central mais gère officiellement en toute
indépendance le bassin) a dû apprendre à composer avec les
représentants des communautés autonomes, notamment en Catalogne
où la concurrence est vive avec la Junta d'Aigües de Catalunya qui
ont administré en toute indépendance les bassins internes
à la Catalogne.
Ce fait est frappant lorsqu'on s'attache à analyser
la gestion d`un fleuve intercommunautaire (donc partagé entre plusieurs
communautés autonomes multipliant leurs stratégies
particulières).l'étude de la gestion d'un bassin
intercommunautaire est donc très révélatrice des
différents conflits opposant tous les acteurs du cycle de l'eau. L'Ebre
traverse, de plus, deux communautés, la Catalogne et l'Aragon, pour
lesquelles le problème d'eau se pose véritablement en termes
politiques et non pas techniques comme pour les autre. Ces deux études
de cas que nous développerons plus loin seront donc extrêmement
révélatrices du climat de tension que peuvent déclencher
les hydropolitiques locales.
Dans le cadre du Système Intégré
d'Equilibre Hydrologique National (SIEHN.), qui consiste à
rééquilibrer le réseau hydrographique de la
péninsule ibérique, les bassins jugés excédentaires
- l'Ebre et le Duero - seront l'objet de dérivations et de
transvasements destinés à subvenir aux besoins de bassins
déficitaires comme le Jucar, le Segura et les bassins internes de
Catalogne. Cette planification prévoit à terme la redistribution
annuelle d'un milliard de mètres cubes d'eau, soit 430 millions pour la
région de Murcie, 300 millions pour celle de Valence, 180 millions pour
la Catalogne et enfin 90 millions pour la région d'Almeria.
Ces projets de transvasement ont soulevé dans tout le
bassin de l'Ebre, mais surtout en Aragon et dans les Comarques catalanes du Bas
Ebre, des contestations très vives. Les défenseurs de
l'environnement craignent notamment la disparition du delta de l'Ebre, la
deuxième grande réserve écologique du pays.
Le 8 octobre 2000, soit un mois à peine
après l'annonce du PHN, 400.000 personnes ont ainsi manifesté
dans les rues de Saragosse (650.000 habitants) contre cette planification
nationale. Ce mouvement d'opposition d'une partie de la société
civile espagnole a trouvé un écho auprès du Parlement
Européen. Le 9 octobre 2001, a « exprimé son
inquiétude quant aux récentes séries de propositions de
gestion non durable de l'eau en Europe, tel le PHN Espagnol (...) dont les
propositions n'abordent pas la question d'un usage et d'une gestion
raisonnés de l'eau à travers des mécanismes de
tarification ou d'autres moyens de sauvegarde de la ressource ». En
septembre 2002, sur l'initiative du COAGRET (Coordinadora de Afectadas por
Grandes Embalses y Trasvases), une Marche Bleue, soutenue par de nombreuses
associations universitaires et des partis politiques, a été
organisée depuis le delta de l'Ebre jusqu'à Bruxelles afin de
manifester contre le financement du PHN par l'Union Européenne.
C/ L'eau une arme stratégique dans les conflits
internationaux :
Les différents dispositifs
nucléaires, chimiques et bactériologiques se présentent
comme des armes de la mort et de destruction, alors que l'eau se
représente comme une arme de vie. Ainsi son rôle de conservateur
de la vie humain, n'empêche pas qu'on puisse utiliser comme une arme de
mort très dangereux. L'eau n'est pas considère comme une arme
moins mortel dont la mise en oeuvre contre les populations, et qui pourra
causer la ruine des états. Il est devenu donc le fondement d'une
nouvelle stratégie dénommé hyraustrategie.
L'utilisation de l'eau comme une arme stratégique
« est lorsque un état menace un adversaire potentiel de
l'empêcher de disposer des ressources en eau indispensable a sa survie
-par destruction des installations ou par rétention de
l'écoulement-, afin d'obtenir un avantage
politique, territorial ou économique sans
combattre ». (29)
(29) Yves Jeanclos (professeur à
l'université Robert Schuman, Strasbourg. Une conférence sous
titre (vers l'hydraustratégie. essai de théorisation
stratégique
Elle pourra être basé sur des
éléments objectifs de domination. Elle se réalise par la
menace ou la mise en oeuvre un endommagement des réserves, qui est
insupportable aux populations à cause de manque de l'eau douce. Cette
stratégie permet aussi de prévenir un agresseur de
l'inanité de ses actions, pour qu'il ne s'engage pas dans un confit ou
l'espoir de gain est beaucoup inférieur par apport aux risques de pertes
encourues.
Les site de gestion, de distribution et d'assainissement des
eaux son suffisamment localisé pour être, à, leur tour, des
objectifs possibles en cas de conflit en cours ou à venir. Les
châteaux d'eau répartis sur l'ensemble d'un territoire national et
facilement réparable dans le paysage, les usines de traitement de l'eau
potable, les installations de traitement et d'assainissement de l'eau uses sont
susceptibles d'être frappées. Les site fixes liés à
la production, à la distribution et à l'épuration de l'eau
douce sont des cibles faciles pour tout agresseur, et apparaissent un
intérêt stratégique pour le pouvoir politique .Leur
destruction porterait la signature d'un adversaire déterminé
à vaincre. Aussi sont-ils de véritables sentinelles qui veillent
malgré à la paix et à la sécurité des
populations. Ils participent donc au système de sécurité
globale d'un état.
Le pire, est d'empoisonné les ressources hydraulique
d'un état en guerre avec des produits chimique, et tous cela pour
affaiblir l'adversaire, et de l'assoiffé. Parfois, l'accès a
l`eau dans les zones des conflits est ainsi bloqué de manière
systématique et organisée.
Au Kosovo, par exemple. Durant la guerre, les forces
belligérantes ont bloqué ou contaminé de nombreux points
d'eau en jetant notamment, dans les puits de différents villages, des
produits chimiques et des corps d'animaux morts. Dans les endroits les plus
concernés, MSF a par la suite dû nettoyer plusieurs dizaines de
puits et de sources d'eau, en vue d'améliorer l'éta t de
santé et les conditions hygiéniques des populations. Ce sont bien
sûr les produits chimiques et polluants qui ont posé le plus de
problèmes.
L'accès à l'eau représente de
manière générale un élément essentiel des
soins de santé. On parle ici d'eau propre, en quantité suffisante
pour remplir les besoins des populations sur le plan de l'alimentation, de la
santé et de l'hygiène. Très régulièrement,
il faut donc transporter de l'eau pour les personnes déplacées en
raison du manque de sécurité, de la guerre, ou d'une catastrophe
naturelle. En situation d'urgence, ces personnes n'ont souvent pas d'autre
possibilité d'obtenir de l'eau.
Stratégiquement, les états en amont
occupant une postions dominante par apport les états en avales. Ils sont
incontournables dans leurs domaines économiques, et aussi ils ont le
pouvoir de construire des barrages, des station de la production
électrique, et même de faire une dérivation des eau des
fleuves. Les états en amont ont naturellement entre leurs mains le
pouvoir d'exercer des pressions économique, en limitant la
quantité d'eau délivrées aux états en aval. Cette
capacité de nuisance vis-à-vis les populations des états
en aval, n'est utilisée qu'en cas de conflit bilatéral ou
multilatéral, pour réaliser ses objectives sans engagement
militaire. Ainsi pendant la guerre du golfe, en 1991, un état en amont
la Turquie, a limite d'un tiers le débit des eaux s'écoulant vers
l'Irak, a la demande de ses alliés occidentaux.
II/ Les politique hydraulique en Afrique du nord
1/ L'eau et sa réalité politico-
économique au Maghreb :
La question de l'eau est désormais au coeur de la
destinée des pays du Maghreb. Les année de sécheresse que
la région a connu a provoqué des vagues migratoires vers les
grandes villes ce que a provoque une concentration urbaine. Cela a diminue les
récoltes agricole, et a poussé les gouvernements a importé
leurs besoins alimentaires de l'étranger ce que a alourdi l'endettement
de la région. Les politiques de développement des pays de Maghreb
sont très perturbés, à cause de manque de fond
d'investissement surtout dans le domaine hydraulique.
Ainsi risque-t-on de se trouver confronté, dans un
avenir pas trop lointain, a une véritable situation de crise dans un
Maghreb qui verrait, d'un cote, la mise en cause radicale de ses schémas
socio -politiques, et d'un autre, des tentions économiques
qu'aggraverait une crise des ressource naturelles, notamment hydrauliques.
En effet, si il avait beaucoup d'écrit sur les pays du
Maghreb en termes des politiques et de développement, voit en termes de
sécurité, on peut constater un assez grand vide dans l'analyse de
sciences politique au sujet de l'eau. Certes, il ne s'agit pas d'ignorer les
considérables travaux notamment ceux des nation unis ou du plan bleu
concernant la problématique hydraulique, mais celle-ci, comme bien
d'autres avantages été abordée sur un mode technique qui,
la dimension politique des résultats.
En fin, le problème de l'eau de l'eau en Maghreb est le
problème de tous les pays de la région de la
méditerranée et en particulier de l'Europe, car ils
reçoivent les résultats de la pauvreté directement en
terme des vagues d'immigration non organise,et une augmentation de la violence
transporté en Europe.
Pour cela dans cette partie je vais commence par montre la
réalité économique et hydraulique, en Maghreb en
générale et les difficulté d'un part, et puis je vais
faire une comparaison entre les politique hydraulique de l'Algérie et de
Maroc.
A/ La diversité de la situation hydraulique au
Maghreb :
Maroc :
Bien que doté d'une position géographique
favorable au Nord-Ouest de l'Afrique, le Maroc reste dans la majeur partie de
son territoire, un pays à climat essentiellement semi-aride.
A part la région Nord-Ouest et les sommets de l'Atlas,
la pluviométrie reste faible, comparativement aux pays riverains du Nord
de la Méditerranée.
Les précipitations totales sur l'ensemble du territoire
sont évaluées en année moyenne à 150 Milliards de
mètre cube (Mm3) dont 121 Mm3 vont à
l'évapotranspiration et seulement 29 Mm3 qui
représente l'écoulement superficiel et souterrain.
Les écoulements totales des eaux, estimés
à 29 milliards de m3 qui représentent notre "potentiel
de ressources en eau" se répartissent en :
- 22,5 milliards m3 d'eaux de surface,
- 7,5 milliards m3 d'eaux souterraines.
Il est à signaler que ces sources potentielles sont :
· d'un niveau faible par rapport aux pays
bénéficiant d'un climat et d'un régime de pluies
tempérées,
· concentrées dans le Nord, le Nord-Ouest et la
zone atlantique, parties les mieux arrosées du pays,
· à l'intérieur d'une même
année, l'essentiel des débits s'écoulent sous forme de
crues souvent courtes et violente et les apports se concentrent en
général, sur quelques mois voire quelques jours.
Cours des années 1996, 1997 et 1998, la production
énergétique de près de 565 GWH/an, la sécurisation
des besoins en eau de la plaine du Gharb, ainsi que le transfert de
520Mm3/an d'eau pour satisfaire le besoin croissant en eau de la
ville de Casablanca, capitale économique du Maroc.
La lutte contre les inondations était un objectif
essentiel de la planification de l'eau. En effet, les grandes inondations
observées dans les régions du Gharb, du Loukkos, du Nekor, de
Tafilalet et de la vallée de l'oued Za ont trouvé des solutions
significatives dans le cadre de la gestion des retenues des barrages se
trouvant dans leurs périmètres, où des tanches importante
ont été réservées au stockage des eaux de crues.
Cependant, la prévention et la lutte contre les
inondations ne sont jamais totale, et ne peuvent se faire sans une connaissance
parfaite des zones sensibles et sans une sensibilisation très
poussée des populations avoisinantes.
La Loi 10-95 sur l'eau a, entre autre, chargé les
Agences de Bassins de réaliser les infrastructures nécessaires
à la prévention et à la lutte contre les inondations.
Elles peuvent même imposer aux propriétaires riverains des cours
d'eau de procéder à la construction de digues pour
protéger leurs biens contre les débordements des cours d'eau. De
leur côté, les Collectivités Locales peuvent
réaliser les infrastructures nécessaires à la protection
contre les inondations avec le concours financier des Agences de Bassins.
Algérie :
Secteur hydraulique a fait un effort important en
matière de planification régionale des ressources en eau à
moyen et long terme. Ces actions sont poursuivies et consolidées par
l'établissement d'un Plan National de l'Eau. Ce Plan a pour objet
l'intégration des différents plans régionaux en vue de
définir une vision dynamique de la gestion intégrée des
ressources en eau à long terme s'articulant autour des deux principaux
axes ci-après :
- l'élaboration d'une stratégie nationale
basée sur la consolidation des processus mis en oeuvre par la loi 10-95
sur l'eau dans la réalité ;
- La formulation et l'adoption de plans d'actions
précis et programmes d'investissement correspondants.
La planification des ressources en eau doit bien
évidemment être en cohérence avec les options majeurs de
l'ensemble des secteurs connexes dont notamment l'eau potable, l'agriculture,
l'assainissement et l'épuration des eaux usées industrielles et
domestiques. Le développement de ces secteurs indépendants doit
donc être conduit de manière concertée et
coordonnée.
L'Algérie se situe parmi les pays les plus pauvres en
matière de potentialités hydriques, soit en dessous du seuil
théorique de rareté fixé par la Banque Mondiale à
1000 m3 par habitant et par an.
Si en 1962, la disponibilité en eau théorique
par habitant et par an était de 1500 m3, elle n'était
plus que de 720 m3 en 1990, 680 m3 en 1995, 630
m3 en 1998.
Estimée à environ 500 m3 à
l'heure actuelle, elle ne sera que de 430 m3 en 2020 et serait
encore plus réduite ramenée aux ressources en eau mobilisables.
La problématique de l'eau est indissociable du
développement durable dans la mesure où l'eau doit permettre de
répondre aux besoins des générations actuelles sans
hypothéquer, par des effets peu ou non réversible, la
capacité des générations futures à satisfaire les
leurs.
Il faudrait disposer entre 15 et 20 milliards de m3
par an, en réservant 70% à l'agriculture, pour parvenir
à une sécurité alimentaire satisfaisante. C'est un
défi titanesque lorsqu'on sait qu'on mobilise à peine au plus 5
milliards de m3 d'eau par an.
Les risques d'appauvrissement des ressources en eau imputables
à d'éventuels changements climatiques dans le sens d'une
" aridification ", sont à prendre sérieusement en
compte, d'autant que la pression exercée sur ces ressources ne cessera
de s'amplifier sous les effets conjugués de la croissance
démographique et des politiques appliquées vis-à-vis des
activités consommatrices d'eau , notamment l'agriculture , l'industrie
et le tourisme.
Cette situation liée à la faiblesse de la
ressource, aggravée par la sécheresse, impliquera ipso facto
entre les différents utilisateurs des conflits sérieux qui
nécessiteront immanquablement des arbitrages malaisés pour les
pouvoirs publics, et ce d'autant que les besoins en l'alimentation en eau
potable (AEP) seront multipliés par 2,5 environ en vingt cinq ans et
qu'ils représenteront pratiquement 40 % des ressources mobilisables vers
l'an 2025.
Il faut souligner que dans sa dynamique de
développement l'Algérie n'a pas accordé à
l'hydraulique toute l'attention qu'elle mérite. Il en résulte,
dés lors, un retard fort préjudiciable qui affecte aujourd'hui le
développement général du pays et qui empoisonne la vie
quotidienne du citoyen.
A ce titre, il n'est pas sans intérêt de
signaler:
La disparition de certains vergers traditionnels, suite
à des prélèvements opérés au profit de l'AEP
sur les eaux d'irrigation
Les tensions fréquentes sur l'eau entre villes et
industries en raison d'implantations industrielles mal pensées,
Une diminution très significative de la superficie
irriguée équipée pour 1000 habitants qui est passée
de 13 ha en 1962 à 5.4 ha en 1999
Or, les finances de l'Etat se raréfient aussi à
leur tour, et les infrastructures en la matière sont de plus en plus
coûteuses, ce qui complique considérablement la situation.
Les pollutions des eaux et la pression démographique
influent négativement sur la disponibilité en eau
déjà faible.
L'érosion importante qui affecte les plaines
septentrionales diminue à la fois le potentiel agricole et les
capacités de mobilisation des ressources en eau du pays.
Par ailleurs, les pertes totales dans les réseaux
d'irrigation sont estimées globalement à 40% des
prélèvements; elles dépasseraient 50% dans les villes et
fluctuent généralement entre 30% et 70%. Ce
phénomène, tellement répandu au point de
devenir banal, a fini par donner l'impression qu'il relevait d'une
fatalité naturelle.
Certes, toutes ces questions n'ont pas échappé
à l'attention des instances concernées.
L'une des préoccupations constantes des pouvoirs
publics a été de s'efforcer de résoudre l'épineuse
équation entre les ressources en eau et la satisfaction des besoins en
eau de la population, de l'industrie et de l'irrigation. A côté
des moyens financiers importants qui ont été mis en oeuvre
(près de 1000 milliards de dinars courants depuis 1970, dans le secteur
de l'eau potable et de l'assainissement), différents cadres
institutionnels ont également été définis.
Le cadre actuel régissant, le domaine de l'eau
relève de la Nouvelle Politique de l'Eau arrêté en 1995
à l'issue des Assises Nationales de l'Eau.
Mais, plusieurs années après, et malgré
cette prise de conscience, aucune amélioration notable n'a
été enregistrée. Ce que retiennent les usagers ce sont le
rationnement à travers les coupures d'eau du plan Orsec ou les
restrictions dans les périmètres irrigués. Il n'y a pas eu
pratiquement de mesures concrètes et énergiques issues de cette
stratégie nouvelle et destinées à opérer la rupture
avec la gestion du passé. (30)
Dés lors, la question qu'il conviendrait
légitimement de poser n'est-elle pas de savoir si les actions
préconisées sont suffisamment pertinentes lorsqu'on sait
que :
-La dotation domestique moyenne nette est de l'ordre de 55
litres par habitant et par jour
Pratiquement dans toutes les villes le service de l'eau n'est
pas continu.
Les populations sont exposées aux maladies parce
qu'elles sont alimentées en eau par citernes ou parce qu'elles
stockent de l'eau.
-Les volumes d'eau non facturée au niveau des
établissements de l'eau atteint 50%
Toutes les eaux usées sont rejetées dans les
cours d'eau sans aucune épuration
-Les stations d'épuration tombent l'une après
l'autre en désuétude parce que non prises en charge.
-Le contrôle de l'eau d'une population de plus de 8
millions (habitat éparse non raccordé aux réseaux publics)
est quasi inexistant.
En tout état de cause, on se rend compte, à la
faveur de cette auto-saisine, pourquoi le CNES considère qu'une grande
politique de l'eau orientée vers la prise en charge effective des
30-CONSEIL NATIONAL ECONOMIQUE ET SOCIAL, Commission de
l'Aménagement du Territoire et de Environnement
projet de rapport " L'eau en Algérie :
le grand défi de demain ».
questions stratégiques se rapportant, entre autres,
à la mobilisation de l'eau, à son traitement, à son
assainissement et à sa gestion, revêt une importance vitale pour
le pays.
L'eau que d'aucuns n'hésitent pas à qualifier
d'or bleu est en train de devenir un des secteurs primordiaux de
l'économie mondiale et de prendre une importance de plus en plus
stratégique, même pour les pays les plus développés.
Il coule de source, que pour l'Algérie, la situation
des ressources hydriques se posera avec une acuité toute
particulière.
Deux options s'offraient pour l'élaboration du dossier
sur l'eau:
Soit le concevoir sous une forme contractée, au risque
de le considérer sec et incomplet;
Soit, en revanche, l'établir en tenant compte de toutes
les réalités et en allant dans le détail, au risque de le
rendre peu attractif, voire indigeste.
La formule retenue est une voie médiane qui va à
l'essentiel, qui s'efforce de donner la mesure de ce qui s'est fait et surtout
de ce qui reste à faire dans la perspective d'une amélioration de
la situation existante.
B/ Le Maghreb entre le défi de la soif et le
défi alimentaire :
D'après les experts de la banque mondiale, et de
l'ONU, le Maghreb avec quelques 650m3 d'eau par habitant pour l'année
1995 (En 1995, les estimations étaient de 605 m3 en Algérie, 758
m3 au Maroc et 418 m3 en Tunisie), les pays du Maghreb (Algérie, Maroc
et Tunisie) ont déjà franchi le seuil des 1000m3, où se
produisent des pénuries d'eau. Situation qui va largement empirer
à l'avenir puisque, du seul fait du quasi-doublement de la population,
les ressources renouvelables disponibles par habitant vont diminuer d'ici l'an
2025 de plus de moitié par rapport à celles de 1980 : elle se
situeront alors en delà du seuil où se produisent des
pénuries véritablement critiques dans certaines régions
(500 m3). Très probablement, la situation hydrique du Maghreb sera alors
plus tendue qu'elle ne l'est aujourd'hui en Israël. Jouera en effet en ce
sens une double concentration : concentration de la demande sur le littoral
méditerranéen, résultant de celle de la population et des
terres cultivables ; et concentration de l'allocation de la ressource en eau
vers le milieu rural, le Maghreb consacrant déjà plus de 80% de
ses prélèvements d'eau à un secteur agricole qui satisfait
pourtant de moins en moins les besoins des populations. Or, ce défi de
l'eau pourrait bien rester sans réponse, ou du moins, ne pas
connaître de réponse suffisante. Constat qui risque alors de faire
de l'eau un facteur profondément déstabilisant pour des pays qui
n'ont pas les moyens de puiser ailleurs la précieuse ressource. Constat
qui hypothèque aussi très largement l'équilibre
économique et social de la région.
Avec quelques 250 m3 d'eau/an en moyenne, un
Maghrébin dispose de bien moins d'eau que ses voisins Mauritaniens ou
Libyens (De même, rapportés par habitant, les
prélèvements utiles du Maghreb, c'est-à-dire les
prélèvements arrivant effectivement à l'utilisateur, une
fois décomptées les pertes, ne représentaient en 1990 que
les 2/3 de ceux d'Israël ou de Syrie, et moins du tiers de ceux de
l'Europe du Sud (France, Italie, Espagne)). A l'avenir, la situation sera bien
plus tendue encore du fait de deux éléments principaux :
l'ampleur de la demande par rapport à une offre extrêmement
limitée et les une réalité peut-être plus grave
encore, la faiblesse des possibilités d'accroissement du potentiel
hydrique (extrême dépendance du Maghreb vis-à-vis de la
maîtrise de la composante irrégulière, usure des sites de
barrage avec l'envasement des retenues écourtant la durée de la
fonction régulatrice potentielle des réservoirs, caractère
trop tardif et trop limité aujourd'hui des actions de prévention
mises pour retarder -si ce n'est stopper- le comblement fatal des retenues,
encore moins pour le stopper). Compte tenu de la demande, la pression
exercée sur les ressources renouvelables en eau s'aggravera nettement
dans les prochaines années, et attentera doublement à la
sécurité des approvisionnements. Sur le plan qualitatif : la mise
en regard des besoins d'investissements en eau et de l'état des finances
des pays du Maghreb conduit à prévoir un net recul des efforts
d'assainissement, au profit de la production d'eau. Dans le même temps,
il faudra aussi compter sur une régression de l'auto-épuration
des eaux du Maghreb. Or, les eaux usées des collectivités et
industries représentent déjà 9% des ressources
régulières du Maghreb, soit nettement moins qu'en Espagne ou en
Israël (13%), mais tout de même 3 fois plus qu'en Grèce ou en
France. Sur le plan quantitatif aussi : certes, 67% du potentiel
régularisable au Maghreb sont aujourd'hui déjà
prélevés, mais ce chiffre apparaît presque une
panacée lorsqu'on le compare à celui de 2010, celui-ci
dépassant 88% dans l'hypothèse d'un maintien des
prélèvements utiles par habitant à leur
niveau actuel. Or ceci signifie un dépassement du potentiel
régularisable de la Tunisie, et, pour les trois pays, une forte pression
résultant des actions d'aménagement et d'exploitation :
dérivation des eaux régulières en partie non
restituées, alors qu'elles sont déjà peu abondantes, ou
régularisation des eaux de crue par des réservoirs
d'accumulation. D'où des conséquences évidentes :
réduction parfois ample du débit d'étiage des cours d'eau,
notamment en année sèche, et partant, par l'affaiblissement des
capacités d'assimilation des eaux usées retournées
(auto-épuration) ; exploitation intensive, voire sur-exploitation, des
eaux souterraines (risques aigus de tarrissement en Tunisie notamment) ; risque
de déséquilibre profond entre les différentes zones, et
notamment entre le littoral et les régions situées plus en amont.
Aussi, vue la faible marge de manoeuvre des Etats du Maghreb pour tenter
d'enrayer l'ampleur de ces deux phénomènes, il faut s'attendre
pour les prochaines années à une vulnérabilité
accrue aux sécheresses de tous les secteurs utilisateurs d'eau, les
progrès en matière de régularisation étant en
partie neutralisés par l'envasement des réservoirs. Ce à
quoi devrait se conjuguer une délocalisation probable de certaines
activités pour s'adapter aux nouvelles structures de l'offre
d'approvisionnement, ce qui devrait se traduire encore par une littoralisation
accrue.
Certes, l'inadéquation entre les ressources en eau
et les besoins, tant des populations (eau, agro-alimentaire) que de
l'économie (industrie et services), peut être résolue par
la mobilisation de ressources naturelles supplémentaires, ou par le
recours à des ressources non conventionnelles (L'utilisation des eaux
usées traitées, par exemple, est pratiquée depuis
longtemps déjà en Tunisie, les agrumes de la plaine de la Soukra
étant irrigués avec les eaux de la station d'épuration de
La Cherguia depuis le début des années 60). Mais, en toutes
hypothèses, ces solutions se heurteront alors aux faibles
capacités financières des pays du Maghreb. En 1992, les
prélèvements utiles du Maghreb représentaient
déjà une somme de 1,5 milliard de dollars, c'est-à-dire
7,5% des exportations, plus de 20% des dépenses d'enseignement, et 1,6%
du PIB. En termes constants et pour réaliser l'objectif du maintien de
la situation actuelle de prélèvements par habitant, ils devraient
alors s'élever aux environs de 2,2 milliards de dollars en 2010, ce qui
équivaudrait à 11% des exportations, 30% des dépenses
d'enseignement et 2,4% du PIB de 1992. Hypothèse qui se base d'ailleurs
sur un maintien des coûts actuels d'exploitation, alors même qu'ils
ne peuvent qu'augmenter à l'avenir ainsi que sur des capacités
financières dont ces Etats ne disposent pas : les procédés
coûteux, utilisés dans des pays tels que l'Arabie Saoudite pourvus
de disponibilités financières, ne peuvent actuellement être
employés à grande échelle au Maghreb, dont la situation
économique demeure précaire. Vu ce hiatus entre rareté de
la ressource et ampleur de la demande, les politiques hydrauliques du Maghreb
devraient au moins conjuguer une politique incitant à une
rationalisation de la consommation, et un entretien du potentiel existant dans
des conditions d'exploitabilité et d'utilité maximale. Ce dont
ces pays sont encore bien loin. En toute hypothèse, en effet, et quel
que soit le niveau de satisfaction des besoins en eau du Maghreb, la
difficulté majeure à laquelle seront confrontés à
l'avenir les pays du Maghreb consiste dans le passage "de l'eau du Ciel
à l'eau d'Etat", de la manne naturelle au bien périssable. Ce qui
signifie une prise de conscience (traduite dans les faits) à deux
niveaux au moins. A l'échelle de l'Etat et des entités
territoriales, ceci implique que soit instaurée une véritable
politique hydraulique, et donc, une mise en oeuvre effective de ressources
humaines affectées à cette tâche. Au niveau des
consommateurs, ceci impose de toute urgence la mise en place d'une tarification
de l'eau représentative du coût réel (il est d'ailleurs
intéressant de noter à cet égard que l'augmentation rapide
des tarifs de l'eau entre 1984 et 1988 n'a pas suscité de
difficultés majeures, à Tunis tout au moins).
Premier consommateur d'eau au Maghreb, l'agriculture
absorbe à elle seule 80 % environ de la consommation totale d'eau, avec
une nette concentration sur le littoral : les demandes en eau de l'agriculture
y représentent 59% des demandes totales en Algérie, 88% au Maroc
et 90% en Tunisie. Or, l'allocation actuelle des ressources en eau vers
l'agriculture pourrait sans doute être optimisée grâce aux
comblements d'au moins deux lacunes : la négligence concernant le taux
de pertes de l'eau affectée à l'agriculture (très forte
évapotranspiration, absorbant plus de 4/5 des précipitations
annuelles sur le littoral, et pour l'Algérie, par un net recul en
matière d'irrigation), l'absence d'organisation des années de
sécheresses (ce qui conduit à promouvoir la mobilité des
populations et à se priver de facto du facteur irrigation comme
élément stabilisant les populations rurales). Passé encore
sous silence parce qu'il paraît aujourd'hui moins aigu qu'au Proche et au
Moyen-Orient, le problème de l'eau au Maghreb recèle
incontestablement un potentiel déstabilisant par ricochet : il est en
effet clair
que cette question pèsera lourdement sur les finances
de ces pays, déjà rendues exsangues par le poids de la dette et
des nécessaires importations alimentaires. Il n'en est pas moins certain
qu'elle deviendra, en outre, un facteur supplémentaire de limitation des
capacités d'investissement dans des secteurs d'activité plus
productifs (En effet, à raison de 20 à 25.000 $/ha, l'irrigation
de surfaces supplémentaires par les seules finances des Etats du Maghreb
signifie inévitablement éviction de certains secteurs pour ce qui
est des investissements) . Au même titre que la satisfaction des besoins
alimentaires, celle des besoins en eau va ainsi devenir cruciale en termes de
stabilité et de sécurité socio-politique. A la
différence des pays du Proche et du Moyen-Orient, ceux du Maghreb ne
disposent pas de voisins mieux dotés qu'eux en ressources en eau. Si une
"guerre de l'eau" semble donc exclue, une désorganisation accrue de ces
pays, par combinaison du manque d'eau, du manque de biens alimentaires, et de
l'absence d'investissement suffisant dans les secteurs productifs de devises,
pèsera d'autant plus sur la stabilité sociale interne. Dans une
telle situation, il est certes vrai que la quasi-inexistence d'une tarification
de l'eau au Maghreb, si difficile soit-elle à mettre en place,
pèse lourd dans ce gaspillage fatal des ressources. Mais, il n'en reste
pas moins que les trois pays concernés devraient s'interroger sans
tarder sur le caractère non seulement vain de leur recherche de
l'auto-suffisance alimentaire, mais également financièrement et
socialement pesant.
2/ Etude comparé des politiques hydrauliques de
l'Algérie et de Maroc :
A/ La politique hydraulique coloniale :
Les grandes étapes de la politique hydraulique
coloniale étaient les mêmes dans les trois pays du Maghreb, avec
quelque décalage de temps. En commençant par établir des
procédures juridique pour assure le contrôles des ressources de
l'eau. Puis par fournir de l'eau potable pour les nouveaux villages coloniaux.
Et en fin la politique des grands barrages.
1-Politique coloniale en Algérie :
La loi du 16juin 1851 a intégré les eaux dans le
domaine public. Elle parmi les grandes lois Foncières coloniales, en
particulier le sénatus-consulte de 1863 et la loi de Warnier de 1873,
qui ont fortement contribué à désagréger les modes
précapitalistes d'appropriation de la terre.(31) L'article 2 de cette
loi sur la constitution de la propriété indique que les canaux
d'irrigation, de navigation et de desséchement exécutés
par l'état, ou, pour son compte, dans un but d'utilité publique,
et des dépendances de ces canaux, des aqueducs et des puits à
l'usage du public. Et aussi a précise que des lac sales, des cours d'eau
de toute sorte et des sources. Néanmoins, sont reconnus et maintenus
tels qu'ils existent les droits privés de la propriété,
d'usufruit ou d'usage légalement acquis antérieurement à
la promulgation de la présente loi.
Meyer dans son livre « Le régime des eaux
dans la métropole et en Algérie », a dit que
« les juristes font observer que ces dispositions outrepassent
largement le droit Français en vigueur en métropole, ou le
domaine public n'inclut pas les canaux d'irrigation, mais seulement les cours
d'eau navigables et flottables » (32). Cette extension du domaine
public relève directement des impératifs de la colonisation que
Brunhes le perçoit des 1902 : « si la loi de 1851 a
modifié le régime des eaux en Algérie, ce n'est pas en
effet qu'on ait une conception très profonde du rôle de l'eau
était tout : elle tenait a se réserver la libre disposition
de cette richesse, tantôt en faveur des indigènes, toujours comme
moyen de domination et de gouvernement ».
En 1872, les autorité coloniale étaient encore
devise sur la possibilité d'accaparer ces terre, car la loi de 1851 ne
concerne que le Tell. Dans le sud si plus complique, car l' pays ne
possède une quantité très peut de l'eau, et que le droit
musulman et le droit coutumier qui organise l'appropriation de l'eau
indépendamment de la terre, et qui a dure pendant plusieurs
siècles.
Un arrêté du 28 Mars 1926 pris par le
gouvernement général règlement les forages
artésiens. Ils sont nombreux dans la région de l'oued R'hir, ou
leur exploitation désordonnée par les gros colons et les
sociétés coloniales a engendré des perturbation
graves ; assèchement des palmeraies, saturation des bas-fonds par
excès d'irrigation et défaut drainage, salure des sols, et toutes
les conséquences socioéconomiques. (33)
Les autorités coloniales admettaient que les puits
artésiens appartenaient à ceux qui les avaient creusés.
Les eaux souterraines firent l'objet d'après controverses, car la loi de
1851 ne concernait que les eaux venant naturellement à la surface. Les
performances croissantes des techniques de forage ravivèrent le
problème. Un projet de loi tenta en 1929 intégrer au domaine
public les eaux souterraines, et la conseil de l'état se prononça
en ce sens en 1930. Mais la pression des intérêts coloniaux fut
telle que le parlement adopta la loi du 6 juillet 1933, dite loi
Roux-Fressineng, pour compléter celle de 1851 dans un sens
restrictif ; article1- le paragraphe 3 de l'article 2 e a loi de 16
juillet 1851 est complète comme suit, les
31- Benachenhou, le régime des terres et structure
agraires au Maghreb, Alger édition populaire de l'arme, 1970, p
198.
32- Meyer 1953,131P.
33-Pérennés, structures agraires et
décolonisation, les oasis de l'oued Rh'ir
eaux souterraines amener a la surface du sole par le fait de
l'homme appartiennent sous réserve des droit des tiers à l'auteur
des travaux. (34)
La conclusion de ses démarche ; les colons en
réussi a modifier la loi a leurs intérêts économique
et politique. Et aussi la population algérienne na pas trouver sa place
dans les nouvelles lois, car elle concerne les populations Européen
installés en Algérie depuis peut de temps. Et en fin cette
étape a précède d'autres étapes plus
économique que juridique, qu'en va les voir en premier ; la
distribution de l'eau aux villages colonial , et puis la politique de grand
hydraulique suivis par les colons.
L'eau au service de colonisation :
L'implantation d'une population Européenne en
Algérie était le premier objectif pour le gouvernement
Français jusqu'à la première guerre mondiale. Pourtant,
c'était difficiles des le début, en prenant l'exemple de Cheliff
situe en nord West de l'Algérie ; longs mois de sécheresse
,insalubrité de régions marécageuses,
insécurité, isolement, tout à décourager
très vite les premier colons, à qui l'on a promis l'Eldorado
(35). Ils étaient si nombreux à repartir qu'il fallut faire appel
aux grands investisseurs capitalistes, comme la société
genevoise.
L'administration se lança dans la construction de
centre hydraulique pour rendre la vie des colons plus facile.
Environ 230 villages étaient crée en
Algérie en 1870, permettant d'implanter quelque 210000 immigrants
européens sur 70000ha. Mais il fallait aussi assure entre 100 et 150
litre de l'eau par jour et par habitant. 1870/1900, si la période de la
deuxième vague de peuplement, et la plus importante car près de
700000 ha sont ajoutés à la colonie, permettant d'installer
365000 immigrants nouveaux. La concentration de la population
européenne, vivant aux deux tiers dans des petites villes autour des
garnisons, tenait en grade partie à des soucis de
sécurité, mais, du coup, c'est le projet même de
colonisation rurale qui était mis en échec.
Une première génération des barrages fut
donc réalisée entre 1850 et 1894 pour répondre aux besoins
croissants d'eau potable.
Cheurfas (1-2-3) construit en (1849-1880/1882-1886/1892).
Djidiouia : construit (1857/1977).
Tlelat (1-2), construit en (1860-1869/1870).
Fergoug (1-2), construit en 1882).
34-l'eau et les hommes au Maghreb, p 120
35- la colonie de pleines de Chlif - Alger, 1955
Hamiz : construit en (1869-94).
Magoum : (1879-87).
Meurad : construit en (1852-59).
A la lecture de ses donnés, on voit que certains on
été reconstruits plusieurs fois. Et pour cela il y a plusieurs
raisons :
-la faible maîtrise de la technologie des barrages et
puis les controverse entre les ingénieurs pour les types des barrage a
construire au Maghreb. Partisans des barrages de dérivation et des
barrages réservoirs s'opposent.
-L'insuffisance des moyens technique mobilisé pour la
construction des barrages, ce que a provoque beaucoup de perd de temps, et a
entraîné les chantiers et les travaux. Par exemple la construction
du barrage de Djidiouia (700000m3), s'est étalée sur vingt ans
(1857 à1877).
-le régime de oued est male connu pour les
ingénieurs et les techniciens hydraulique de l'époque, ce que a
sous estime la violence de crues. C'est en 1882 que la gouverneur Tirman a fait
un bilan précis de la disponibilité de terre et de l'eau en
Algérie du nord ; il y a 365hm3 permettrait d'irriguer 193000ha.
Mais la situation hydraulique en Algérie n'avait pas un grand
développement. Des 1900, le premier bilan des ressources en eau de
l'Algérie avait laissé entrevoir les potentialités des
terres susceptibles d'être irriguées. Cependant les crises
successives puis le premier conflit mondiale avaient sans cesse
différé la réalisation du projet. Et depuis 1900,
L'Algérie n'avait pu obtenir les emprunts nécessaires au
lancement d'un vaste programme hydraulique.
La deuxième période de 1917 au
1962 :
La déclaration du projet de 1920 les grand travaux
d'infrastructure et hydrauliques, confirmant la spécialisation agricole
de la colonie en accord avec les intérêt du grand capitale
métropolitain. La mobilisation de l'eau reste un problème
technique ardu en Algérie. Les
leçons tirées de la premier vague de petits
barrages au XIXe siècle conduiront à la conception des grands
barrages réservoirs interannuels comme solution technique
avancée. Cette
approche apparemment techniciste fait que seule la grande
hydraulique sera prise en compte l'attention se polarisera sur la
création de grands périmètre irrigues et sur les
problèmes de leur mise en valeur au point que dans les années 40
« service de la colonisation » s'appellera désormais
le service de la colonisation et de l'hydraulique.(36)
36- RENE ARRUS. L'eau en Algérie de
l'impérialisme au développement (1830- 1962).office des
publications universitaires. P91
Mais se programme et lourd pour les finance de la colonie. Les
crises agricoles, commerciales, et monétaires ne constituent pas un
environnement favorable à sa mise en application. Les
délégations repousse finalement le programme de 1920 et adopte un
programme plus modeste à exécuter à moyen termes (1924-
1929) dans lequel les grandes hydrauliques prennent la première place
(12 millions F/an).
Les grands barrages réservoir :
Il apparaît nettement que les deux grands barrages ont
un rythme de construction plus rapide que les autre, le record de retard
étant détenu par Zardeza. Car les difficulté technique
de
construction des barrages ne son pas résolues ;
les sites retenus sont généralement constitués de terrains
récents peu solides : par exemple le barrage de Zardeza dont le
projet est un barrage- poids sera reconçu en coure d'exécution
par suite d'une défaillance d'ancrage sur son flac gauche et finalement
il sera mi-poids.
Barrage
|
capacite
|
1-O. Fodda
2-Ghirb- boughzoul
3-Beni- Bahdel
4-Bouhanifia
5-Bakhadda
6-Ksob
7-Zardezas
|
10, 228 Mm 3.
335 Mm3
61Mm3
73Mm3
50Mm3
11,6Mm3
14,9Mm3
|
Par ailleurs, régime hydraulique de Oueds est encore
mal connu. Lors de la construction du Ghrib le débit varie de 20 Mm3
à 500Mm3 annuels alors que moyenne connus est 120Mm3/ans. Mais les
problèmes technique n'explique pas tous, la crise de 1929 fait ses
ravages et on constate qu'aucun entrepreneur au départ ne pourra mener
la réalisation jusqu'au son terme finale ; il était oblige
soit de s'associer avec d'autre entreprises ou abandonné radicalement
les travaux en déclarant faillite, les travaux étant repris par
des sociétés plus stables.
Les moyens et les petit hydraulique ; il existe
plusieurs catégorie :
1-les barrages réservoirs : ils aurait faire
partie de la grande hydraulique ; en fait les superficies irrigables n'ont
pas le statut de périmètres mais d'aires d'irrigation ou les
particulier sont regroupés en syndicats d'irrigant :
barrage
|
Superficie irrigable
ha
|
Superficie irriguée
ha
|
Beni Bahdel
Zardezas
Ksob
Foum el Gueiss
Foum el Gheza
Total
|
12000
5000
12000
5000
20000
54000
|
1000
2000
5000
2000
3000
13000
|
Si toute la surface équipée l'est
réellement en 1960, la superficie irriguée n'en
représentait que 28,6%, ce qui est encore plus catastrophique que pour
les grandes hydrauliques. Le coût de l'équipement
s'élève a 5milliard de francs en 1960.
Les barrages collinaires :
le coût exorbitant et l'échec des grands
hydraulique ramène l'administration vers les projet plus modeste. Il
sont de petite taille généralement en terre et irriguent quelques
hectares à leur aval. L'exemple viens de l'Italie ou l'opération
a réussi ; 100 lacs en 1954, et 2000 en 1960.
Les barrages de dérivation :
il fonction un peu partout, dans le massif des Aurés,
11900 ha sont ainsi irrigués à partir des Ouede el Abiod,
Guechtane, el Arab, Abdi, Barika par épandage de crues.
Dans le Sersou le barrage de Hardy sur le Nahr Ouassel inscrit
dans la programme de 1920 pour un devise de 820000f et construit en 1933
à1939 par l'entreprise générale d'installation
électrique mais il n'a jamais fonctionne.
Les barrages d'inferolux :
C'est un barrage de type très particulier puisque il
est souterrain et que son rôle est de retenir sous le lit de l'oued
l'écoulement de la nappe phréatique. Le barrage de Tadjemout sur
l'Oued M'zi près de Laghouat fut achevé en 1949. Le débit
prévu était d 1m3/s pour une superficie de 3000 ha
irrigué. En fait, il débit de 160à 300L/s.
Conclusion : pour l'ensemble des
barrages de la génération de 1920, la dotation financière
prévus de 105 MFF sur 5ans est quelque peu dépassée,
puisqu'à l'achèvement des travaux en 1945 il aura
été dépensée de plus de 2 milliards de francs
pour la seule construction. Et puis la mauvaise gestion des travaux dans des
nouveaux terrains semble très conteuse ce que a pousse le gouvernement
Français a laissé les grands projets hydraulique, et
s'orienté vers les projets petits et les moyens.
2/ La politique hydraulique au Maroc :
Après l'expérience accumulée en
Algérie et en Tunis, la politique hydraulique coloniale au Maroc a
était capitalisée. Les eaux sont intégrées dans le
domaine public par le dahir du 1er juillet 1914, modifier par le
dahir du 8novembre 1919. Ces deux textes reprennent les disposition prises
ailleurs sur les cours d'eau et les canaux, mais de façon moins
hésitante, puisque la législation intègre d'emblée
les lits d'oued et les eaux souterraines.
Au Maroc, le juridisme Français a pu réaliser ce
qu'il avait rêvé d'appliquer en Métropole sans y parvenir
en raison des multiples résistances de la société
Française. Le caractère tardif du Protectorat,
l'expérience acquise en Algérie et en Tunisie, la faiblesse
relative du peuplement coloniale, le
modernisme « californien » des entreprise
française au Maroc, et bien sur les pouvoirs découlant de la
domination politique ont permis de mettre en place, dans une ambiance de
nouvelles frontières, des construction juridiques rationnelles allant
jusqu'au bout de leur logique ; domanialité de l'eau.
Les règles coutumiers au Maroc concernant l'eau
était les plus diverses et les plus vivaces. Cela a contrarie les
projets envisage au Maroc, et a poussé l'administration colonial
à rectifier les règlements. La tradition juridique
française s'accommodait mal de cette diversité de pratiques non
unifiées, décrites plus haut à propos des droit musulman
qui gère très différemment les ressources hydraulique .la
justification de principe de domanialité publique sur la base du droit
musulman, a était mener par plusieurs juriste et en particulier A.
Sondier en 1935.
En droit musulman, avant la conquête, l'eau était
en principe un bien affecte à l'utilité, un bien par suite a la
disposition du souverain dont il fallait obtenir concession pour en jouir
privativement : la conquête elle-même n'avait pas pu faire
tomber cette sorte de principe qui était à l'état latent
dans les doctrines, les traditions et les coutumes de l'islam et qui
équivaut à notre notion de la domanialité des eaux
publique.
En mettant les acquisitions nouvelles sous le contrôle
de l'état, la politique lyautéenne montrait une fois des
visées des chefferies locales et des appétits du
« parti colonial ». En mettant les eaux
domanialisées à la disposition des usagers et non des
propriétaires, dans un
cadre réglementaire, l'administration confirmait son
souci de maintenir la paix sociale en évitant tout ce qui menacerait la
coexistence des intérêts marocains et des intérêts
coloniaux.
La colonisation sera largement bénéficiaire de
l'opération, pourrant elle n'accepta guère ce frein mis à
ses appétits. Le confinement des exploitations d'eau dont elles avaient
été l'objet.
L'eau au service de colonisation :
La première étape de la politique hydraulique est
diffère depuis 1882 au 1912 au Maroc. Mais il y avait un autre type de
colonisation, les autorités française cherche a intéresse
les grands investisseurs au lieu de suivre la politique des colonisation de
peuplement. La première vague de la population européenne est
arrive avant 1914 au Maroc, permettant d'établir quelque 21000.Des le
début, la conurbation atlantique Casablanca- Rabat- Kenitra attire
beaucoup, et la ruralisation ne sera que progressive. Elle se fait par
avancée vers les villes de l'intérieur et les régions
potentiellement riches comme le Rhab, les plaines de la Chaouia, d'Oujda, du
Sais entre Meknés et Fése,...
Ce visage spécifique de la colonisation marocaine
explique que la priorité de l'équipement soit allée aux
villes, dont l'aménagement passionnait lyauty. Le premier barrage, Sidi
Said Maachou, sur l'Oum er Rbia, est construit à partir de 1926 pour
approvisionner Casablanca en eau, puis en électricité.
L'administration de l'agriculture et celle des travaux publics vont vite
s'opposer sur les priorités, mais la pression des gros colons, avec
à leur tête Gaston Lebault, président de la chambre
agriculture de Casablanca, va hâter la réalisation d'un ouvrage
destiné à l'irrigation sur l'oued Beht, le barrage d'El Kansera.
Et le rythme va changer avec l'arrivée, en 1925, du gouvernement
général Steeg, de retour d'Algérie, ou on le surnommait le
« gouverneur de l'eau ». (14)
Entre 1830, date de colonisation de l'Algérie, et les
année 1920, seuls les besoins d'établissement des population
européennes ont conduit à quelques travaux hydraulique
importante. Les échecs techniques et les hésitations sur
l'hydraulique agricole font qu'on n'est guère allé plus loin.
Mais les choses vont changer.
La construction des barrages au Maroc a connu plusieurs
époques qui correspondent à des évolutions du
protectorat :
Une première période voit la construction
d'ouvrages pour l'alimentation des villes en eau et en
électricité. Il s'agit se SIDI SAID Maachou, sur l'Oum er Rbia ,
en 1929, de Oued Melleh, sur le fleuve de même nom, en 1931 et de Alie
Thelat, sur l'oued Laou, en 1934. Ces barrages desservent les villes de
Casablanca, Tétouan, Ceuta et Tanger.
La deuxième période s'ouvre au milieu des
année 1930 :l'eau mobilise est dévolue en partie à
l'hydroélectricité pour les activités industrielles
naissantes dans les villes et en partie à l'irrigation. Il s'agit d'El
Kansera, sur l'oued Beht, achevé en 1935, Lalla Takerkoust, sur l'oued
N'fis, la même année, ainsi que Kasba Tadla, sur tout
dépend du point de vue auquel on se place. La construction des barrages,
interrompue par la seconde guerre mondiale, reprendra après 1945 et
verre la mise en chantier de cinq barrages nouveaux.
Barrages
|
Année de construction
|
Capacité de mobilisation
hm3
|
Sidi Said Maachou
|
1929
|
2
|
Oued Mellah
|
1931
|
18
|
Kasba Tadla
|
1933
|
1
|
El Kansera
|
1935
|
220
|
Lala Takerkoust
|
1935
|
52
|
Ouezzane
|
1937
|
|
Imfout
|
1946
|
83
|
Zamrane
|
1950
|
|
Daourat
|
1950
|
24
|
Bin el Ouidane
|
1953
|
1500
|
Ait Ouarda
|
1954
|
4
|
Ali Thelat
|
1934
|
25
|
Dans La période coloniale la plus part des projets
hydraulique étaient faite pour satisfaire les besoin des populations
européennes installés au Maghreb. Depuis la fin de 19eme
siècle, jusqu'aux l'indépendance, la France a construit plusieurs
barrages - mal placé quelque fois -qui sont concéderaient comme
l'infra structure hydraulique de Maghreb colonialisé. La période
suivante après l'indépendance elle est plus importante car elles
représentent le développement économique et
l'indépendance alimentaire des peuples après des longues
années de la conquête.
B/La modernisation de secteur hydraulique :
La contrairement de la première partie en parlent
beaucoup de la politique hydraulique marocaine, et peut de celle de
l'Algérie. Pour des raison politique ou économique,
l'Algérie a pris des recule dans ses projet hydraulique, car le
gouvernement d'après la guerre a donné une importance
considérable au ressource énergétique qui
représente la base de l'économie algérien depuis
l'indépendance. Par contre au Maroc la rareté des ressources
énergétique a poussé le royaume à développer
la production agricole, et surtout la quantité des terres
irrigués.
Le développement de la politique hydraulique du
Maroc :
Le Maroc indépendant en 1956, est celui qui a conduit
la politique hydraulique la plus dynamique au Maghreb, lui permettant
d'espérer atteindre le million d'hectares irrigués en l'an 2000.
Ce au prix d'un gigantesque effort financier et technique, engagé en
particulier dans la construction de grands barrages et l'équipement des
périmètres les plus grands du Maghreb. Cela lui permet de
régulariser de 6000 à 9000 hm3, sur 16000 hm3
régularisables.
L'objet de débat passionné au cours des
années 1960, sur les choix à faire en matière de
développement rural au Maroc, donnant lieu à des projets parfois
audacieux que l'évolution ultérieure a fait oublier. Le
débat au profit de l'ambitieuse politique barragiste qui
s'épanouit depuis le plan quinquennal 1968 -1972 a été
clore progressivement a cause des rapport des forces sociales en
présence. Cela n'apparaît pas dans les première
année, au cours desquelles sera mené une sorte de politique
d'attente : poursuite des projets en cours, mais à un rythme
ralenti. Seul le barrage de Mechra Klilla, prévu pour 1961, est
achevé en 1967. On centre l'effort sur l'achèvement de
l'équipement des périmètres existants, en particulier aux
Doukkala, dont la superficie équipée du Beht, qui pris son essor
grâce aux agrumes.
Mais à partir de 1960, la politique hydraulique du
Maroc a connu deux étapes importantes :
-1960- 1968 : l'ère de l'office national des
irrigation ONI.
- Apres 1968 : le grand programme du million d'hectares
irrigués.
1- L'ère de l'office national des irrigations
ONI :
L` ONI est crée le 3 septembre 1960, pour administrer,
de manière centralisée, les cirque périmètre
irrigués nés sous le protectorat (basse Moulouya -
périmètre de Triffas, Gharb, Abda Doukkala, Tadla et Haouz), avec
quelques légères modification de superficies. La
compétence de cet office devait ultérieurement s'étendre
à onze autres périmètres moins grands. D'emblée,
l'ONI se donne une mission ambitieuse, qui articule modernisation et
réforme agraire . Selon H. Popp, « les principaux aspects de
la nouvelle politique agricole
en matière hydraulique ne sont formulés sous
forme d'un programme en même temps d'économie agricole et de
politique sociale qui devaient être prioritaires » On peut
penser que c'est cette volonté de l'ONI de ne pas dissocier les deux qui
va provoquer sa disparition.
La question de la réforme agraire couvre la
période 1960 a 1964 est marquée par une intense mobilisation sur
cette question, aussi bien de la part des partis politiques que des
intellectuelles. Sous le protectorat la question de la modernisation de
l'agriculture traditionnelle avait été posée ; J.
Berque et J. Couleau avait lance en 1945- 1946 les secteurs de modernisation du
paysannat, à partir de la cellule communautaire traditionnelle que
constituait l'J'maa (37). En fait, les colons avaient fait capoter le projet,
si bien que l'on se retrouve au lendemain de l'indépendance dans une
situation fortement marquée par le fait foncier colonial. Les terres de
colonisation représentent 1017000ha, dont 289000 ha de colonisation
privé. Pour l'essentiel, ces exploitations détenues par des
étrangers sont des exploitations des grandes tailles, située sur
des zones fertiles, mécanisées et pratiquant des
spéculation tournées vers l'exportation.
La
propriété européenne au Maroc en 1959 (4)
Catégorie
|
Nombre d'exploitation
|
Superficie en ha
|
% des terres
|
0- 10 ha
|
1800
|
11000
|
1 ,0
|
10- 50 ha
|
1500
|
51000
|
4 ,9
|
50- 300 ha
|
1700
|
352000
|
34, 7
|
300- 500ha
|
500
|
202000
|
19 ,8
|
+ 500 ha
|
400
|
401000
|
39 ,6
|
Total
|
5900
|
1017000
|
100,0
|
La grande taille de l'exploitation est considérable.
Les recherches statistiques faites sous l'égide de l'ONI, montrent que
ce type d'exploitation est particulièrement présent sur les
périmètres d'irrigation. Les distributions symboliques de terres
qui eurent lieu après l'indépendance n'avaient pas corrigé
réellement cette caractéristique héritée. (38)
Aussi le plan 1960 -1964 fait il de cette inégale
répartition de la terre une des cause principales de stagnation de la
production agricole : lorsque 75% des familles rurales dispose de moins
de 2ha, il est vrais d'espérer une intensification. Il met aussi en
cause la persistance de statuts fonciers traditionnels (hbous), et de
faire-valoir qui ne favorisent pas l'intensification.
L`idée se fait jour de distribuer des terres, mais
aussi de regrouper les agriculteurs dans des
formes collectives d'exploitation.
37/ Bouderbala, Charibi, la question agraire au Maroc, p
222.2/ ABRAC, l'office national des irrigation, les hommes, la terre, et l'eau
1961.
38/ l'eau et les hommes au Maghreb p 161
L'ONI élabore aussi le projet de la
récupération d'une partie de plus-value crée par
l'irrigation sur les terres de périmètres, de façon
à mieux répartir le potentiel productif.
En 1959, une loi supprime l'aliénation de jouissance
perpétuelle acquise sur les terres collectives, mais cela ne concerne
que 35000ha. En 1963 sort une loi d'expropriation de la colonisation
officielle (250000ha), qui sera appliquée jusqu'en 1966. Il faudra
attendre 1973 pour que soient touchées les terres de colonisation
privée. (39)
Finalement , sur 100 ha de terre coloniale, 35 sont
passés aux mains de propriétaire marocains déjà
bien doté, 35 sont gérés par l'état, et 30
seulement sont attribués à des petits agriculteurs dans le cadre
de la reforme agraire. Le rapport des forces sociales et la
préoccupation de rentabilité ont donc eu raison, en quelques
années, d'un projet ambitieux que l'ONI avait contribué à
faire mûrir. Et puis il y avait quelques investissements agricoles
à caractère social pour éviter les troubles.
Catégorie
|
Nombre
|
%
|
Surface
|
%
|
Superficie
moyenne
|
- 5 ha
|
53630
|
77,5
|
110624
|
28,4
|
2,06
|
5- 20 ha
|
13070
|
18,9
|
102600
|
26,2
|
7,8
|
+ 20 ha
|
2482
|
3,6
|
177524
|
45,5
|
71,5
|
Total
|
69182
|
100
|
390748
|
100
|
5,6
|
Répartition de la
propriété dans quelques périmètres Marocains en
1971 (40)
La question de la modernisation des périmètres,
c'est le second volet de l'action de l'ONI, celui qui lui survivra le mieux,
trois axes principaux sont définis par l'office pour sortir d'une sous-
intensification des zones irriguées : réorienter dans le
choix de cultures, adopter des contraintes plus nettes de rentabilité,
imaginé une trame d'irrigation.
Le souci de rentabilité : les
périmètres étant des gouffres financiers, l'état
marocain prend des précautions en promulguant en 1969 un des
investissement, qui concerne surtout le secteur irrigué. L'état
s'engage à prendre en charge l'équipement externe et une partie
de l'équipement interne, à charge pour l'agriculteur de
rembourser à l'état la plus-value qui résulte de cet
équipement et qui est évaluée à 1500 DH/ ha, sauf
pour les exploitants qui ont
39/ L'eau et les hommes au Maghreb p 162, source ; P.
Pascon, la question agraire
40- Source : Benhadi, p. 288
moins de 5 ha. Ce prix de l'eau, est légèrement
majoré non seulement pour couvrir le coût d'énergie mais
aussi une part de coût d'équipement. En échange
l'état se réserve un droit de regard sur la conduite des
cultures et même le droit d'imposer jusqu'à 40% du coût de
l'équipement. Cela est applicable sur l'ensemble des zones
définies comme grandes périmètre d'irrigation.
Le choix des cultures : l'orientation vers des
cultures industrielle destiné au marché intérieur, ou pour
les cultures fourragers. Cela ne signifie pas que l'état marocain
veuille abandonner son secteur exportateur, car ce ne sont pas les mêmes
zones. D'ailleurs, le 9 juillet 1965, L'office chérifien d'exportation
est maintenu sous le nom d'office de commercialisation et d'exportation. Pour
lancer ces cultures nouvelles, l'ONI propose aux agriculteurs des contrats avec
garanties de prix et indemnisation en cas de pertes de récolte.
Le choix technique l' ONI :
Ils consistent pour l'essentiel dans une option prioritaire
pour le gravitaire, et l'adoption d'une trame d'irrigation, qui implique au
départ un remembrement général. L'option pour l'irrigation
gravitaire s'explique par différentes raisons : elle permet
d'utiliser beaucoup de main- d'oeuvre, d'économiser des deviser le
savoir faire traditionnel des irrigant ; de plus, au Maroc, la contrainte
d'économie de l'eau n'est pas très grande. Plus d'autre
innovation technique de l'ONI, la plus révolutionnaire, est la trame B,
ou trame rationnelle.
Ce fut une structure considérable, partiellement
victime des inconvénients d'une administration centralisée, le
manque de cadres marocains n'a rien arrangé.
Les pressions politiques s'ajoutant à ces limites
techniques, l'ONI voit d'abord réduire ses compétences, le 7 mai
1965, avec la création de l'OMVA (l'office de mise en valeur agricole),
qui est une fusion de l'ONI et de l'ONMR (office national de modernisation
rurale), qui s'occupait du secteur traditionnel. La dissolution pure et simple
sera prononcé le 22 octobre 1966, au profit d'offices régionaux
de mise en valeur agricole (ORMVA), comme des organe indépendant et
décentralisé avec des ressources budgétaires propres.
Selon Benhadi « l'Office a doublement
échoué dans la réalisation de ce qui apparaît comme
la tâche fondamentale qu'il s'était assignée :
introduire le progrès dans les petites et moyennes exploitations. D'une
part, l'Office n'a pas pu procéder aux mesures de réforme
foncière permettant d'élargir cette catégorie
d'exploitations. D'autre part, malgré quelques efforts au moment du
lancement des premières campagnes betteravières, il n'a
même pas pu faire des petits exploitants existants des participation de
la paysannerie à la modernisation de l'agriculture avait
été conçu sur une lourde erreur d'appréciation du
rapport des forces politiques.
· Le programme du million d'hectares
irrigués :
Vers la fin des années 1960, le pouvoir marocain va
s'engager avec toute son énergie pour réaliser ce vieux
rêve. A défaut de réaliser la reforme agraire, on se lance
dans la modernisation d'une partie de l'agriculture. Le 3 Mars 1967
le Roi Hassan II a déclaré dans un
discoure : « ...L'irrigation concernera grâce
à Dieu un million d'hectares de nos terres ». Dans
l'extrait de son discoure devant les membres du Conseil Supérieur de
l'Union Marocaine des Agriculteurs (1985) a dit : "...Comme vous le
savez, j'aime la terre, j'aime l'agriculture et j'aime le monde rural. Je
voudrais que toutes vos actions aboutissent à l'amélioration du
niveau de vie de l'agriculteur, à mieux le faire connaître et le
faire respecter, à honorer la main d'oeuvre et le travail dans les
campagnes...".Et pendant la fête de la
jeunesse le 9 Juillet 1995 le roi a déclaré : "...Pour
faire preuve d'équité à l'égard du monde rural,
nous devons instituer une formation professionnelle spécifique à
l'agriculteur de demain qu'il soit petit, moyen ou grand...".
|
1965- 67
|
1968- 72
|
1973- 77
|
1978- 80
|
1981- 85
|
Investissement total prévu
|
2933
|
5100
|
21845
|
13220
|
70620
|
Investissement total réalisé
|
2477
|
6343
|
33463
|
25291
|
55291
|
Agriculture
|
847
|
1622
|
4105
|
2504
|
8062
|
Hydraulique
|
447
|
1667
|
4378
|
2809
|
3971
|
Equipement
|
355
|
671
|
2143
|
1628
|
1071
|
barrages
|
92
|
996
|
2235
|
1181
|
2900
|
Investissement Hydraulique
|
149
|
333
|
875
|
936
|
794
|
%Hydraulique/ Investissement
|
18%
|
26%
|
13%
|
11%
|
7%
|
%Hydraulique/ Agriculture
|
53%
|
103%
|
106%
|
112%
|
49%
|
Les investissements publics pour l'irrigation (En
million DH).plan de développement loi de finance
Investissement
d'irrigation :
Pourcentage d'investissement :
dés le plan 1968- 72, la propriété
à l'agriculture et à l'hydraulique dans l'investissement publics
devient écrasante, puisque le secteur de l'irrigation
récupère à lui tout seul 2088 million de DH, soit 41% de
l'enveloppe globale des prévision budgétaires du plan.
L'effort exceptionnel de l'état marocain pour le
secteur hydraulique à partir du plan 1968- 72 , en particulier pour
la construction des barrages, qui aura donc mobilisé
jusqu `à 400 million de DH/ an.
A l'intérieur de crédit accordé à
l'irrigation, la grande hydraulique mobilise elle-même une majeure des
crédits. C'est dire le peu de soutien accordé à la petite
et moyenne hydraulique. Pour financer des dépenses aussi importantes,
l'état a été conduit à recourir à
d'importants financements extérieurs, sources d'endettement. Des experts
estiment qu'au cours de la période de 1968- 1972 la part de financement
extérieur dans l'exécution du plan est passé de 35%
à 60%.
BARRAGE
|
ANNEE
|
MOBILISE
|
CUMUL
|
Nakhla
|
1961
|
7,1
|
1971,3
|
Safi
|
1965
|
2
|
1973,3
|
Mohamed V
|
1967
|
595,8
|
2569,1
|
Ajras
|
1969
|
2,8
|
2571,9
|
Ait Aadel
|
1970
|
191
|
2762,9
|
Hassan Addakhil
|
1971
|
362
|
3124,9
|
Mansour Eddahibi
|
1972
|
567
|
3691,9
|
Y. ben Tachfine
|
1973
|
310
|
4001,9
|
Idriss I
|
1973
|
1207
|
5208
|
S.M Ben abdelah
|
1974
|
493
|
5701,9
|
O. el Makhazine
|
1978
|
789
|
6490,9
|
Timi N'Outine
|
1978
|
4
|
6494,9
|
Ibn Batouta
|
1978
|
41
|
6536,4
|
Garde du Loukkos
|
1978
|
4
|
6540,4
|
Nekor
|
1978
|
43
|
6583,4
|
Nador
|
1978
|
2,2
|
6585,6
|
El Massira
|
1979
|
2724
|
9309,6
|
Tamzaourt
|
1979
|
216
|
9525,6
|
Sidi Driss
|
1980
|
7
|
9532,6
|
Total des apports nouveaux
|
7568,4
|
Source :HTE, n 65-66, P.
107.
L'évolution des superficies irriguées :
Un document programme de 1975 émanant du
ministère de l'Agriculture donne une idée des ambitions du Maroc
en matière d'irrigation. (41)
|
1967
|
1972
|
1977
|
Fin d'aménagement
|
Irrigation moderne
|
ORMVA
|
140000
|
258000
|
422700
|
790000
|
PMH
|
60000
|
70000
|
91000
|
280000
|
Total
|
200000
|
328000
|
513700
|
1070000
|
Irrigation traditionnelle
|
Irrigation pérenne
|
275000
|
232000
|
187000
|
|
Irrigation d'hiver
|
100000
|
100000
|
100000
|
100000
|
Irrigation de crues
|
190000
|
190000
|
190000
|
190000
|
Estimation
|
L'effondrement des prix des phosphates à partir de
1975- 76, la monté des dépenses militaires, puis la
sécheresse des année 1980- 85 ont plongé le Maroc dans une
crise financière grave, et a ralenti les investissement entre 1981 et 85
en terme de superficies nouvelles équipées, puis à mettre
en oeuvre des 1983, des politiques des reformes de la grande
41- OULALOU, « l'apport étranger et
l'agriculture marocaine » ,n 122, p285.
irrigation. C'est l'objet du Pagi (programme
d'amélioration de la grande irrigation), lancé en 1985. En 1987
Casablanca accueillait, le XIII Congrès de la prestigieuse Commission
internationale des irrigations et du drainage.
3/ Les nouvelles stratégies de gestion de l'eau au
Maroc :
3-1- Mise en place des Agences de Bassins :
Les plans de développement économique et social
mis en oeuvre au Maroc ont accordé une grande priorité au secteur
de l'eau, permettant ainsi la généralisation de l'accés
à l'eau potable en milieu urbain, l'irrigation d'un million hectares
à la fin de 1997 et la production hydroélectrique de plus de
2000GWH/an en moyenne.
L'importance du volume des investissements du secteur
hydraulique est sans raport avec les possibilités du budget de l'Etat.
Elle met ainsi en évidence la problématique du recouvrement
41- OULALOU, « l'apport étranger et
l'agriculture marocaine » ,n 122, p285
du coût de l'eau brute, de la tarification des services
de l'eau (eau potable, irrigation énergie) et la contribution respective
de l'Etat et des usagers.
La loi 10-95 sur l'eau, a déjà
intégré en partie ces préoccupations et introduit la mise
en place de redevances liées aux principes
" préleveur-payeur "
et " pollueur-payeur " .Ces redevances seront
utilisées pour financer les actions d'inventaire, d'évaluation,
de planification, de mobilisation, de gestion de l'eau, ainsi que l'entretien
courant des ouvrages hydrauliques.
Les agences de bassin constituent désormais le cadre
adéquat pour concrétiser la prise en charge progressive du
coût de l'eau par les usagers, au partenariat entre l'administration ,
les collectivités locales et les usagers de l'eau en vue d'une gestion
solidaire et participative de l'eau à l'échelon du bassin versant
hydrologique.
Après la mise en service effective de l'Agence du
Bassin de l'Oum Er Rabia en juillet 1999, il est proposé de retenir le
calendrier ci-après pour les autres agences : Agences de Sebou,
Tensift, Bouregreg et Moulouya en 2000, Agence du Nord en 2001, celle du Souss
Massa en 2002 et l'Agence du Sud Atlasique en 2003.
2-3- Principaux projets de gestion de l'eau :
1. Projet de gestion de
l'environnement : Le Projet de gestion de l'environnement PGE
financé par la banque Mondiale, comprend quatre volets principaux.
1. renforcement du cadre institutionnel, administratif et
juridique.
2. mise en place d'instruments économiques et
financiers pour la réduction et le contrôle de pollution.
3. mise en place d'un réseau national d'information sur
l'environnement ( réseau des Acteurs Partenaires en Information et
Données sur l'environnement RAPIDE).
4. promotion de l'éducation environnementale et des
activités de sensibilisation
2. Projet de pérennité des
ressources en eau du Maroc (PREM) : Le projet PREM,
financé par l'Agence Américaine pour le développement
International (USAID) et le Ministère de l'Environnement, fait partie de
la stratégie nationale de gestion durable des ressources en eau.
Le projet PREM, premier projet intégré, a pour
objectifs :
2. le renforcement du cadre juridique et institutionnel.
3. la mise en place de sites de démonstration sur la
prévention de la pollution de l'oued Sebou.
4. la conservation des sols dans un bassin versant du Nord.
5. le traitement et la réutilisation des eaux
usées dans de petites et moyennes communes de la province d'Agadir.
6. la protection des ressources en eau dans les secteurs
agricoles, urbains et industriels et l'encouragement de la participation du
public aux actions environnementales par l'implication des collectivités
locales, du secteur privé , des ONG et des associations
professionnelles.
3- Etude du secteur de l'eau :
L'étude du Secteur de l'Eau, menée par le Ministère de
l'Equipement en concertation avec les autres Ministères et la Banque
Mondiale, se propose d'analyser les grandes options sur lesquelles pourrait se
fonder la stratégie future de la gestion des ressources en eau
Ces options concernent principalement :
1. La protection et à la conservation des ressources en
eau.
2. le freinage de la demande en eau.
3. le financement des investissements.
4. le recouvrement des coûts.
5. l'amélioration du cadre institutionnel.
6. la protection environnementale.
En parallèle, cette étude se propose d'analyser
le processus de planification hydraulique et de définir les
renforcements éventuels qui pourraient faciliter la préparation
et le suivi du futur plan Hydraulique National.
4- Programme National d'Eau Potable
Rural : La stratégie pour le développement social
adopté par le gouvernement pour la décennie 90 considère
comme une priorité l'accès des populations rurales à l'eau
potable.
Dans ce cadre un Programme d'Approvisionnement Groupé
en Eau Potable des Populations Rurales (PAGER) a été
adopté. Ce programme a pour objectif de porter le taux d'accès
à l'eau potable qui était de 38% à 62% au terme du plan et
à 80% à l'horizon 2008-2009 en desservant 31000 localités
regroupant 11millions d'habitants. Depuis son démarrage en 1995, ce
programme a pu réalisé 50% de ses objectifs.
5- Programme d'Amélioration de la Grande
Irrigation : Le Programme d'Amélioration de la Grande
Irrigation (PAGI), s'inscrit dans le cadre des orientations stratégiques
du développement agricole dans la perspective de l'an 2020
(sécurité alimentaire, amélioration des revenues des
agriculteurs, protection et conservation des ressources naturelles,
intégration de l'agriculture au marché national et
international). Il vise à réunir toutes les conditions permettant
aux grands périmètres irrigués de réaliser
pleinement et de manière durable leurs potentiels de production.
Ce programme s'articule autour des trois composantes
suivantes :
1. l'amélioration des performances hydrauliques des
systèmes d'irrigations;
2. l'amélioration de la productivité ;
3. l'amélioration de l'efficacité
opérationnelle des Offices de Mise en Valeur Agricole (ORMVA).
6- Programme d'hygiène du
milieu : Le Programme d'Hygiène du Milieu tend à
corriger et à maîtriser les facteurs responsables de la
transmission et de la propagation des maladies.
7- Projet de gestion des ressources en eau :
Le projet de gestion des ressources en eau a pour objectif principal
la promotion de la gestion intégrée des ressources en eau du
Maroc et l'appui de l'Agence de Bassin de l'Oum Er Rabia (équipement,
personnel, formation...).
Les principaux volets du projet sont :
1. l'élaboration du Plan National de l'Eau ;
2. l'élaboration du Plan Directeur de Protection Contre
les Inondations ;
3. l'élaboration du Plan National de Protection de la
Qualité des Ressources en eau ;
4. la mise en place d'un système de gestion en temps
réel des ressources en eau dans le bassin de l'Oum Er Rabia.
8- Etude d'un système de redevance sur la
pollution des eaux dans le bassin du Sebou : Cette étude a
pour objectif la conception des dispositions de la loi sur l'eau et d'un
système de redevances de pollution des eaux à appliquer par la
future Agence du Bassin de Sebou.
9- Etude d'un programme d'action visant à
minimiser l'impact de l'intensification agricole dans les
périmètres irrigués : L'objectif globale de
cette étude est la mise au point d'un système de recherche et de
contrôle de l'intensification agricole dans les périmètres
irrigués, il s'agit de :
1. faire un diagnostic de la pollution dans les
périmètres ;
2. collecter les informations et les données
nécessaires sur le secteur agricole intensif ;
3. délimiter les zones critiques touchées par la
pollution agricole ;
4. instaurer un système de suivi et de contrôle
pour la maîtrise et l'utilisation rationnelle des fertilisants et des
produits phytosanitaires.
Conclusion :
En 1966, la superficie équipée
n'était que de 137.000 hectares, alors que le potentiel irrigable de
façon pérenne avoisine 1.353.000 hectares, auquel il faut ajouter
une superficie supplémentaire de 300.000 hectares pouvant
bénéficier d'une irrigation saisonnière.
Pour réaliser l'objectif du million d'hectares
irrigués fixé pour la fin du siècle, le Maroc a entrepris
un vaste programme d'aménagements hydro-agricoles. En 1997, la
superficie aménagée ou en cours d'équipement a atteint
1.004.000 ha dont 671.700 ha en grande hydraulique et 332.300 ha en petite et
moyenne hydraulique. Ces réalisations ont mobilisé durant les
trois dernières décennies, 43 à 77 % des investissements
publics consacrés à l'agriculture et ont permis de
réaliser plus de 28.000 km de conduites et canaux d'irrigation. Ces
efforts ont été conduits dans le cadre d'une approche
intégrant la mise en place de l'infrastructure hydraulique
nécessaire à l'irrigation et la création de conditions
favorables pour une mise en valeur agricole intensive.
Le développement de la petite et moyenne hydraulique a
contribué de manière significative à l'aménagement
d'une grande partie du territoire national et a aidé à
atténuer les déséquilibres engendrés par le
développement des grands périmètres irrigués et des
villes.
Les aménagements hydro-agricoles ont été
accompagnés par des travaux d'amélioration foncière
(défrichement, défoncement, nivellement, drainage et
assainissement) des exploitations agricoles. Un important réseau de
voies de circulation a été également
aménagé. Plusieurs techniques d'irrigation (gravitaire,
aspersion, localisée) sont aujourd'hui utilisées en fonction des
sites et des cultures.
Le développement de la politique hydraulique de
l'Algérie
Avant 1970, la politique de l'eau a été une
sorte de continuité de ce qui avait prévalu avant
l'indépendance; par la suite, de nouveaux objectifs ont
été définis par les pouvoirs publics. Ces objectifs sont
contenus dans les différents plans de développement depuis le
premier plan quadriennal 1970-1973 jusqu'au plan quinquennal 1985-1989.
Le secteur des Travaux Publics et de la Construction
assurait l'essentiel des missions à travers une direction centrale au
niveau du Ministère et deux services extérieurs : le SES
(service des études scientifiques- actuelle ANRH ) et le SEGGTH (service
des études générales et des grands travaux hydrauliques,
actuelle ANB et en partie l'AGEP). Le Ministère de l'Agriculture, de son
côté, assurait toutes les prérogatives relatives à
l'irrigation et à l'hydraulique rurale.
Entre 1970 et 1989, toutes des missions relatives à
l'hydraulique sont regroupées au niveau d'un seul département
ministériel : Secrétariat d'Etat à l'Hydraulique
entre1970 et1977, Ministère de l'Hydraulique de la mise en valeur des
terres et de l'environnement entre 1978 et 1980, Ministère de
l'Hydraulique entre 1980 et 1984, Ministère de l'Environnement et des
Forêts entre 1984 et 1989. La première décennie de cette
période (celle du Secrétariat d'Etat à l'Hydraulique,
essentiellement ) a été marquée par la mise en place de
Directions de l'Hydraulique de Wilaya, la création d'entreprises
d'études et de réalisation. Les années 80 ont
été caractérisées par :
La création d'un bureau de contrôle technique des
constructions hydrauliques (CTH) ;
La création de l'Agence Nationale des Barrages, de
l'Agence Nationale de l'Eau Potable et de l'Assainissement et de l'Agence
Nationale de l'Irrigation et du Drainage.
La création d'Offices de Périmètres
Irrigués (5 régionaux et 8 de wilaya)
La création des établissements de l'eau.
La promulgation d'un décret définissant les
modalités de tarification de l'eau potable, industrielle et agricole et
l'affirmation du principe du recouvrement progressif de l'amortissement des
infrastructures.
De 1989 à 1999, le secteur de l'irrigation est encore
une fois repris par le Ministère de l'Agriculture, d'abord à
travers un Secrétariat d'Etat au Génie Rural et à
l'Hydraulique Agricole auprès du Ministère de l'Agriculture
(février1992- août 1992), puis directement au niveau du
Ministère de l'Agriculture. Pendant cette période, il a
été procédé à :
La modification du statut des établissements de l'eau
(passage du statut d'EPE à celui d'EPIC).
L'institution d'une redevance assainissement de 10% puis de
20% de la facture d'eau potable,
L'amendement du code des eaux pour élargir la
concession du service public de l'eau potable au secteur privé national
et international,
La création des agences de bassins hydrographiques,
La définition de nouvelles modalités de
tarification (tarification régionale et instauration de redevances),
La création d'un fonds national de l'eau potable et de
l'assainissement alimenté par les redevances,
La création d'un fonds national de gestion
intégrée des ressources en eau alimenté par des redevances
"économie de l'eau"' et "qualité de l'eau".
La
réalisation des infrastructures hydrauliques.
Barrage :
Depuis 1962, de nombreux barrages ont été
réalisés,110 barrages sont aujourd'hui en exploitation dont 43
avec une capacité supérieure à 10 millions de
m3 et un volume régularisé globale de l'ordre de1.988
millions dem3; 22 ouvrages sont en construction et 52 en projet. Les
barrages ont été réalisés depuis 1970 par des
entreprises algériennes (8 barrages), étrangères (18
barrages) et mixtes (4 barrages dont deux surélévations). Les
entreprises algériennes sont des entreprises publiques (ENRB, ENATHYD,
COSIDER, GENISIDER et SEROR,). Les équipements
électromécaniques des barrages sont réalisés en
grande partie par l'entreprise ENCC (ancienne NEYRPIC ALGERIE devenue SNMETAL
puis ENCC).
Selon certaines études, le besoin théorique de
l'Algérie s'élève à 120 barrages
supplémentaires pour rattraper le
déficit en matière de mobilisation des eaux.
Les barrages algériens sont de moyenne capacité,
le plus grand d'entre eux a une capacité de 450 Hm3/an
(Gargar sur l'O.R'Hiou - Wilaya de Rélizane). Les
experts soulignent que les conditions naturelles et économiques en
Algérie ne permettent pas d'avoir des barrages de plus grandes
capacités comme c'est le cas par exemple de l'Egypte où le
barrage d'Assouan renferme une capacité théorique de 160
milliards de m3 (soit 4 fois les écoulements superficiels de
tous les pays du Maghreb) ou du Maroc qui avec 80 barrages mobilise une
capacité totale de 10 milliards de m3.
L'évolution de la capacité de stockage ainsi que
l'importance des barrages en termes de capacité sont montrés par
le graphe et le tableau qui suivent :
Importance des
barrages en termes de capacité
|
nombre
|
capacité
|
% capacité
|
>200
entre 150 et 200
entre 100 et 150
entre 50 et 100
< 50
|
8
4
7
10
16
|
2279
705
816
683
425
|
46.5
14.4
16.7
13.9
08.5
|
|
45
|
4908
|
100.0
|
Les barrages aujourd'hui opérationnels,
antérieurs et postérieurs à 1962, sont répartis
comme suit entre les différentes régions hydrographiques.
(Capacité >10 hm3)
Bassin hydrographique
|
Nombre
|
Capacité
(hm3)
|
%
|
Oranie
|
10
|
673
|
14
|
Chéliff -Zahrez
|
12
|
1883
|
38
|
Algérois- Soummam -Hodna
|
9
|
691
|
14
|
Constantinois- Seybouse -Mellègue
|
11
|
1206
|
25
|
Sud
|
3
|
444
|
9
|
Total
|
45
|
4908
|
100
|
Selon les dernières évaluations faites par des
services techniques, les barrages dont la capacité est supérieure
à 10 millions de m3, mis en service à ce jour,
permettent avec une capacité totale de 4 ,9 milliards de
m3 de régulariser un volume annuel estimé à
1,75 milliard, ce qui représente environ 40% du potentiel mobilisable.
Ce taux serait porté avec les barrages en cours de construction à
60%. Si on ne tient pas compte des volumes utilisés pour la production
d'énergie électrique à travers les barrages d' Erraguene
et d'IghiL Emda, les ressources en eau déjà mobilisées
sont réparties approximativement pratiquement à parts
égales entre l'irrigation et l'alimentation en eau potable et
industrielle. Avec les barrages en cours de réalisation la
capacité totale passerait à 7 milliards de m3.
Ces réalisations ont été possibles
grâce à un important effort d'investissements (de l'ordre de 65
milliards de dinars courants entre 1970 et 1999,) soit une moyenne de plus de 2
milliards de dinars par an. En dollars US, ces investissements
représentent un montant de près de 4 milliards de dollars
courants, soit une moyenne annuelle de 130 millions de dollars.
Conformément au tableau ci-dessous les investissements annuels ont
été de:
Période
|
Investissements annuels
|
Millions DA/an
|
Millions de
$US /an
|
1970/1979
|
220
|
44
|
1980/1988
|
1100
|
226
|
1989/1999
|
4600
|
116
|
C'est pendant la période 1980-1988 que les
investissements dans les barrages ont été les plus importants.
Seize (16) barrages ont été lancés ou
réceptionnés entre 1984 et 1988, soit 3 barrages par an.
2 Les
retenues collinaires.
En 1979, il y avait 44 barrages collinaires situés pour
l'essentiel dans les wilayas bien arrosées du Nord, ils totalisent une
capacité de 21 Hm3/an.
Considéré comme de la petite hydraulique, ce
type d'ouvrage ne retient l'attention qu'a partir de la décennie 1980.
En 1982, le secteur de l'hydraulique initial un grand
programme d'études et de réalisation au profit des petites
exploitations agricoles des zones de piémont du Nord du pays. Un essor
remarquable est enregistré, en l'espace de 2 ans; entre 1985 et
1987 ,667 retenues collinaires ont été
réalisées.
Cependant, beaucoup d'ouvrages construits à la
hâte et sans technique sûre, ont fait que la capacité de
mobilisation attendue a été réduite presque de
moitié.
A ce jour, la capacité totale de stockage obtenue
à partir des retenues avoisine les 90 millions de m3.
Il faut noter qu'il s'agit de petites retenues dont la
capacité varie de quelques dizaines de m3 à quelques
millions de m3 (70% ont moins de 100 000 m3 cf tableau
ci-dessous). A la fin des années 80 la réalisation a
été orientée vers des retenues de plus grande
capacité.
Capacité (1000 m3)
|
Nombre
|
%
|
Inférieure à 100
Entre 100 et 200
Entre 200 et 500
Supérieure à 500
|
695
101
14
37
|
77
11.
8
4
|
Total
|
847
|
100
|
Il faut signaler que 80% des retenues collinaires sont
localisées dans 18 wilayas alors que les paramètres
hydrologiques, pluviométriques, géologiques et topographiques
favorables à ce type d'ouvrage sont réunis dans l'ensemble des
wilayas du Tell algérien.
A l'instar des grands barrages, nombre d'entre elles sont
affectées par un envasement prématuré.
Une enquête réalisée par le Secteur en
1993 et relative à la gestion et à l'exploitation des retenues a
révélé que 80% de ces ouvrages sont opérationnels
et que les eaux mobilisées sont utilisés à :
75% (81.000.000 m3) pour l'agriculture
(maraîchage, arboriculture et céréaliculture),
4% pour l'élevage
1% pour l'alimentation en eau potable, les loisirs et la lutte
contre l'incendie des forêts,
20% des retenues ne sont pas exploitées pour des
raisons diverses, notamment l'absence d'exploitant, de structure de
gestion, de matériel d'irrigation ou de disponibilité de terres
à proximité.
3 Les forages.
Selon l'inventaire effectué en 1985 par l'ex MEAT, le
nombre de forages exploités était d'environ 5500.
Plus de 2000 forages ont été
réalisés par l'Administration entre 1990 et 1999 dans le Nord du
pays, fournissant un volume de 1 milliard de m3 répartis
entre l'alimentation en eau potable pour 852 millions de m3 et
l'irrigation pour 147 millions de m3.
Par ailleurs, 742 forages auraient été
également réalisés dans le Sud et mobiliseraient un volume
annuel de 221 millions de m3 pour l'alimentation en eau potable et
505 millions de m3 pour l'irrigation. Depuis 1990, le secteur de
l'alimentation en eau potable aurait bénéficié d'un volume
de 1,073 milliard de m3.
Les investissements en petite et moyenne hydraulique
s'élèvent à près de 21 milliards de dinars pour la
période 1990-1999.
4 En
matière d'alimentation en eau potable.
Les réalisations dans ce domaine peuvent être
caractérisées par le niveau de raccordement de la
population à un réseau public d'eau potable, et par la ressource
mobilisée et adductionnée à cet effet. Une enquête
lancée en 1990, par l'intermédiaire des Directions de
l'Hydraulique de Wilaya, a montré que sur une population totale
agglomérée de 17 180 000 habitants, 14 305 000 étaient
raccordés à un réseau public d'eau potable, soit un taux
de raccordement de plus de 83 %. Les éléments d'information
obtenus par l'ONS lors des quatre recensements de la population et de l'habitat
permettent de mesurer l'évolution de ce taux de raccordement depuis
l'indépendance ( cf tableau infra).
Evolution des taux de raccordement au réseau
d'eau potable
Désignation
|
1966
|
1977
|
1987
|
1998
|
Nombre de logements
|
1982.1
|
2290.6
|
3037.9
|
4102.1
|
Logements raccordés (%)
|
37.1
|
45.8
|
57.8
|
70.8
|
Logements raccordés (1000)
|
735.4
|
1049.1
|
1755.9
|
2904.3
|
Logements non raccordés (1000)
|
1246.7
|
1241.5
|
1282.0
|
1197.8
|
Le nombre de logements raccordés à un
réseau public d'eau potable a connu une progression importante entre
1966 et 1998, le taux de raccordement étant passé de 37,1
à 70,8%.
Le nombre de logements non raccordés est resté
aussi important qu'en 1966, autour de 1,2 millions de logements, soit environ
8,5 millions d'habitants, mais l'essentiel de ces logements concerne la zone
éparse où l'habitat précaire est difficile à
raccorder à un réseau d'eau public.
Selon les services de l'Office National des Statistiques, lors
du Recensement Général de la Population et de l'Habitat(RGPH) de
1998, le nombre de logements ayant accès à l'eau potable
autrement que par le branchement aux réseaux publics serait de 1,1
million répartis comme suit :
|
Puits
|
Sources
|
Citernes
|
Autres
|
Total
|
Agglomération chef lieu
|
56943
|
37521
|
51215
|
200089
|
|
Agglomération Secondaire
|
52794
|
46266
|
26853
|
85086
|
|
Zone éparse
|
184505
|
138594
|
65158
|
159505
|
|
Total
|
294242
|
222381
|
143226
|
444689
|
|
A l'échelle nationale le taux d `accès
à l'eau potable serait donc de 97.7%
Le volume d'eau produit par les différents
établissements a été de l'ordre de 1 milliard de
m3 en 1997 pour une population desservie estimée à 17
millions d'habitants (indicateurs de gestion technique et commerciale - source
DRPUE et AGEP), soit une dotation unitaire brute de 161 litres par habitant et
par jour.
Comme pour l'alimentation en eau potable la presque
totalité de la population agglomérée (urbaine ou rurale)
est raccordée aux réseaux publics d'assainissement.
L'évolution entre 1966 et 1998 a même été meilleure
pour l'assainissement que pour l'alimentation en eau potable, dans la mesure
où le nombre de logements non raccordés a baissé entre
1966 et 1998, alors que pour l'alimentation en eau potable le nombre de
logements non raccordés est resté pratiquement constant.
.6 En matière d'irrigation.
Les superficies irriguées s'élevaient
en 1989 à 378.000 ha ; en 1995, elles ont atteint 454.000 ha ( y
compris les épandages de crues) elles se répartissent comme
suit :
ha (8.4%) périmètres gérés par les
Offices de périmètres Irrigués( OPI) et irrigués
à partir des barrages ,
142.000 ha (31.3%) dans les 10 wilayas du Sud (Adrar, Biskra,
Béchar, Ouargla, Illizi,Tindouf, El Oued, Laghouat, Tamanrasset et
Ghardaia), 000 ha (60.3%) à travers la Petite et Moyenne
Hydraulique(PMH) dans le Nord.
Au lendemain de l'indépendance, la superficie
équipée dans les grands périmètres irrigués
était de 105.700 hectares. Les périmètres du K'sob, du
Safsaf, de Maghnia, de Kais étaient considérés comme des
aires d'irrigation. On peut relever que tous les périmètres
équipés sont situés dans les plaines à l'aval des
barrages et donc irrigués plus aisément par gravité.
La localisation de ces périmètres par
région hydrographique se présente comme suit :
Localisation des périmètres en grande
hydraulique
Bassin
hydrographique
|
Superficie
Equipée (ha)
|
%
|
Oranie Chott Chergui
|
31 400
|
24.0
|
Chéliff Zahrez
|
59 600
|
45.5
|
Algérois Soummam Hodna
|
30 000
|
22.9
|
Constantinois Seybouse Mellègue
|
10 000
|
07.6
|
Total
|
131 000
|
100.0
|
Pour ce qui est de la PMH (petite et moyenne
hydraulique), elle concerne les réseaux traditionnels privés ou
des réseaux publics modernes qui couvrent des superficies allant de
quelques dizaines à quelques centaines d'hectares.
C'est dans ces dernières que les pouvoirs
publics sont intervenus à travers la réalisation du réseau
proprement dit ou de l'ouvrage de mobilisation de la ressource (retenues
collinaires, forage ou captage de source). Pour le reste, il s'agit de
superficies de petite taille où l'irrigation est assurée en
général par les propres moyens de l'agriculteur.
Le volume d'eau utilisé par ce type
d'irrigation reste encore difficilement cernable. Certaines études
avancent le chiffre de 1,939 million de m3.
L'irrigation en petite et moyenne hydraulique (PMH)
quant à elle s'appuie pour l'essentiel sur les eaux souterraines
(forages, puits et sources) qui constituent 56% environ de la ressource
utilisée.
5 Les stations d'épuration, et le dessalement :
Dès les années 70, la protection des
ressources en eau contre les effets de la pollution, a été prise
en considération par les pouvoirs publics. C'est ainsi que de nombreuses
stations d'épuration ( STEP) ont été
réalisées, d'abord dans le cadre des programmes locaux, ensuite
dans le cadre des programmes sectoriels centralisés ou
décentralisés. Quarante neuf(49) stations d'épuration
d'une capacité totale de près de quatre (4) millions
équivalent-habitant ont été édifiées. La
capacité de traitement de ces stations varie de 100.000 à 750.000
équivalents/habitants.
L'effort en matière de systèmes
d'épuration a été fait essentiellement depuis le
début des années 80, puisque 70% des STEP ont été
livrées après cette date, avec une capacité totale de 3,5
millions d'équivalent-habitant, soit 83% de la capacité totale.
Les STEP en Algérie ont "la mauvaise
réputation", d'être des ouvrages destinés fatalement
à tomber en désuétude, à cause dit-on du
degré trop élevé de sophistication technique, d'un manque
de compétence de gestion (rapport de la CEE sur la situation des STEP en
Algérie) et/ou d'un manque de financement d'exploitation.
Les investissements réalisés dans
le secteur eau potable et assainissement ont été plus importants
que ceux relatifs à la construction des barrages, dans la mesure
où ils ont atteint 221 milliards de dinars courants entre 1970 et 1999,
ce qui représente près de 16 milliards de dollars courants.
Malgré tous ses efforts la politique hydraulique
algérienne est jugée insuffisante et tardive. Plusieurs
année de sécheresse ont provoqués un très grand
stresse hydraulique, et face à la colère des populations à
travers le pays lors de l'été 2001, le gouvernement a
orienté sa politique hydraulique vers le dessalement de l'eau de la mer.
Les pouvoirs publics n'avaient pas de solutions
immédiates pour faire face à la crise. A Alger, et pour apaiser
dans les réserves d'urgence qui y régnait, les responsables de
l'hydraulique ont donné l'ordre de puise dans les réserves
d'urgence qui restaient encore dans les barrages.
On se rappelle le cas de Keddara où des agents sont
descendus tout au fond du barrage et ont fait monter l'eau à l'aide de
moyens manuels. La situation était tellement préoccupante que les
concernés par le domaine n'ont pas écarté l'idée
d'importer l'eau de l'étranger et particulièrement de France.
Finalement, les pouvoirs publics ont opté pour le dessalement de l'eau
de mer, convaincus que cette opération leur revenait nettement moins
cher que l'importation d'eau. Il faut dire qu'un élément
essentiel a joué en faveur de cette option. Il s'agit du fait que la
grande partie de la population et aussi des unités de productions
industrielles se trouve sur la côte. Une côte large de 1 200 km.
21 petites stations sont opérationnelles à 70%
depuis l'été 2003 Le programme d'urgence
annoncé, au début de l'année 2002, prévoit la
réalisation de 21 petites stations de dessalement, d'une capacité
totale de 57 500 m3/jour, dans les wilayas côtières
suivantes : Tlemcen, Tipasa, Alger, Boumerdès, Skikda et Tizi
Ouzou. La capacité de production de chaque unité varie entre 1
000 et 2 500 m3/jour. Deux grands opérateurs ont un quasi-monopole
d'intervention en matière de réalisation de ces usines de
dessalement. Il s'agit de l'Algérienne des eaux (ADE) et l'Algerian
Energy Company (AEC) dont Sonatrach et Sonelgaz se partagent la
propriété des actions. La réalisation de ces unités
a été faite sur concours définitif, c'est-à-dire le
budget de l'Etat. Les services du ministère des Ressources en eau
rassurent que l'ensemble de ces unités sont actuellement
opérationnelles, quoique leur production ne soit que de 70% par rapport
à leur capacité réelle. Leur mise en service n'a toutefois
commencé qu'en été 2003, en raison de certaines
difficultés techniques liées à la nature marneuse du sol
qui a fait que les forages aménagés ne donnaient pas les
quantités souhaitées. Cela a poussé les promoteurs du
projet à abandonner quelques forages et mettre à leur place des
prises d'eau ralliées aux stations par des conduites. L'eau
traitée par ces stations coule actuellement des robinets et est
consommée normalement par les populations qui ne font pas de
différence entre cette eau non conventionnelle et celle conventionnelle
provenant des barrages. Les consommateurs ne s'interrogent pas sur son origine.
Pourvu qu'ils aient de l'eau et qu'elle soit de bonne qualité.
Concernant justement la qualité de cette eau, les services
concernés assurent que tout un système est mis en place pour
faire en sorte que l'eau dessalée soit d'une meilleure qualité.
De ce fait, même les tarifs ne diffèrent pas, notent-ils,
contrairement à ce qui a été laissé entendre par
certaines parties qui s'appuient dans leur argument sur « le
coût très important de cet investissement ».
Le dessalement de l'eau de mer, c'est des projets complexes
auxquels les sociétés nationales ne se sont pas habituées.
C'est une option coûteuse. Elle représente une proportion
importante dans l'investissement étranger direct dans le secteur de
l'énergie, dont les hydrocarbures tiennent le haut du pavé. Par
les chiffres, un montant de 8,6 milliards de dollars en investissements
étrangers a été consenti dans l'intervalle 1999/2003, pour
ne citer que cette période-là, par des sociétés
étrangères en association avec le groupe Sonatrach et ses
filiales dans les domaines de l'exploration et du développement des
gisements existants.
Dans le domaine de l'exploration, plus de 874 millions de
dollars ont été ainsi mobilisés par les compagnies
étrangères durant la même période. Par pays, les
sociétés américaines se placent en tête avec 35%,
suivies de celles de l'Italie (14%), de l'Australie (9%), de l'Angleterre, de
l'Indonésie et du Canada avec 8% chacun et 7% pour la France, le reste
est partagé entre les sociétés russes, espagnoles et
autres. L'investissement dégagé par des partenaires
étrangers sur des gisements existants est établi, pendant la
même période, à 7,7 milliards de dollars. Les principaux
projets ont été réalisés avec des compagnies
anglaises (30%), américaines (20%), australiennes (16%) et espagnoles
(15%). Deux projets sont par ailleurs en cours de réalisation avec la
société chinoise CNPC. Il s'agit en fait d'une raffinerie
à Adrar d'une capacité de six cent mille tonnes par an pour un
montant d'investissement de 350 millions de dollars et de la
réalisation, avec une société allemande, Linde, d'une
usine de production d'hélium à Skikda pour un montant
d'investissement de 90 millions de dollars. Le dernier contrat pétrolier
entre Algériens et Chinois a été signé à
l'occasion de la venue en Algérie du chef de l'Etat chinois, fin
2003.Les projets en association se développent ainsi en amont et en
aval. Tous produits confondus, la part des associés de Sonatrach
était de 4% en
Ressources
|
Localisation
|
Année de réalisation
|
Capacité (m3/j)
|
Affectation
|
Eaux dessaléesGhazaouat
20022 x 2 500
Ghazaoaut
|
|
|
|
|
|
|
Eaux déminéraliséesBredeah
En cours51 840
Oran
|
|
|
|
|
|
Bassin hydrographique : Constantinois
- Seybouse - Mellegue
|
Ressources
|
Localisation
|
Année de réalisation
|
Capacité (m3/j)
|
Affectation
|
Eaux dessaléesLarbi Ben M'Hidi
20022 000
Larbi Ben M'HidiStora
20023 000
Stora
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
|
2003. Elle est passée autour de 7,3% sur l'exercice
2004. Dans le pétrole brut, la part des associés était de
14% en 2002 et de 19,4% en 2004. Dans les exportations, elle était de 8%
en 2002 et 9,2% en 2003. Le groupe a enregistré en moyenne 2,4 milliards
de dollars en investissements en 2002-2003. 8 Grandes stations de dessalement
à l'horizon 2008 Pour s'assurer une alimentation pérenne en
eau potable, une stratégie à moyen et à long terme
s'impose. Ainsi, apprend-on, en matière de dessalement de l'eau de mer,
les pouvoirs publics ont prévu la réalisation de 8 grandes
stations d'une capacité de production globale de plus d'un million de
mètres cubes/jour à l'horizon 2008. La capacité moyenne de
chaque unité est fixée à 50 000 et 200 000 m3/jour. Elles
seront réalisées dans les wilayas côtières
suivantes : Oran, Mostaganem, Tipasa, Tlemcen, Beni Saf, Alger,
Boumerdès et Skikda. Une fois réalisées, ces unités
de dessalement seront à même de répondre aux plus grands
besoins des populations, alors que les eaux des barrages seront
réorientées à 70% vers l'agriculture.
7- Les cinq principes contenus dans la Nouvelle Politique
de l'Eau
Les fondements de la nouvelle politique de l'eau en
Algérie issus des Assises Nationales de l'Eau organisées en 1995,
concernent cinq principes mondialement admis et universellement
appliqués :
1. L'unicité de la ressource : l'eau est par
définition un bien collectif national, propriété de
l'ensemble de la collectivité nationale. Ce principe implique
l'unicité de l'action quant à la mobilisation, la gestion,
l'utilisation et la préservation la ressource. La mise en oeuvre du
principe de l'unicité est du ressort des Agences Régionales de
l'Eau dont la mission correspond à l'organisation de la gestion de l'eau
à l'échelle du bassin hydrographique, sans distinction, sur ce
plan, entre les eaux de surface et les eaux souterraines, ni entre la
quantité et la qualité des eaux.
2. La concertation : La question de l'eau est à la
fois sensible et complexe qui ne peut être objectivement traitée
sans associer à la réflexion, à la décision et
à l'exécution, tous les concernés (collectivités
locales, usagers, etc...).Seule une organisation de la gestion solidaire de la
ressource commune à l'échelle de son Bassin est à
même de conduire à dépasser les découpages
administratifs et les sphères territoriales de compétence.
L'application du principe de la concertation relève du
Conseil national et des Conseils régionaux de l'eau.
3. Le principe d'économie: Un cadre et un régime
d'incitation porteurs de mécanismes institutionnels et organisationnels
nouveaux sont nécessaires pour corriger la médiocrité et
la mauvaise qualité dans la gestion de la ressource et des
infrastructures.
La concession et la contractualisation, la tarification
économique et juste basée sur la régionalisation et
indexation des prix ainsi que le Fonds National de l'Eau Potable constituent
les principaux instruments d'application du principe d'économie.
4. Le principe de l'universalité : l'eau est
élément naturel qui ne reconnaît aucune frontière
géographique, physique, biologique ou sectorielle. Elle revêt un
caractère universel ; elle est l'affaire de tous et elle doit
être la préoccupation de tous.
L'industrie et l'agriculture en tant que gros consommateurs et
pollueurs potentiels de l'eau, sont tenus d'avoir une conduite conforme avec la
politique nationale de l'eau et ce, en développement des politiques
spécifiques d'économie et de protection de la ressource .
5. Le principe d'écologie : le principe
d'écologie repose sur la défense de l'intégrité de
l'écosystème, sur la protection de la santé publique et
sur la mise en valeur des ressources humaines en mesure de mettre en place les
stratégies de protection de sauvegarder de la ressource. Ce principe est
axé sur la rareté et la qualité de l'eau et la
stratégie a mettre en oeuvre en la matière.
La protection de l'eau par le traitement et l'épuration
constitue l'instrument par excellence pour l'application du principe
d'écologie. Des mesures à la fois institutionnelles et
financières sont dirigées pour assurer la protection de la
ressource, notamment à travers une politique de prise en charge de
l'assainissement, en termes de réseaux et de gestion et l'exploitation
des ouvrages.
II/ Aspects prospectifs sur une gestion intègre
et durable en XXI siècle
La pénurie de l'eau relève d'abord d'une
pression trop importante de la demande. Une des premières
démarches doit consister à se soucier de l'évolution de
cette population perçue comme le principal aiguillon à la
croissance de la demande en eau et donc au problème de sa
pénurie. De multiples organismes, nationaux ou internationaux,
gouvernementaux ou pas, de grandes entreprises, des chercheurs provenant de
tous horizons disciplinaires, réfléchissent à la question
de l'eau. Chacun propose une solution ou plus souvent plusieurs. Le moins que
l'on puisse dire, c'est que ces efforts ont accouché des propositions
hétérogènes basées sur des visions du
fonctionnement économique et sociales différentes.
On peut regrouper les solutions en deux : celles relevant
d'une politique à la demande, à savoir une meilleur utilisation
des ressources existant. Et celles procédant à une politique de
l'offre, c'est à dire la quête de nouvelles ressources.
1 /Les stratégies de gestion de la crise
hydraulique et ses moyens techniques et humaines
A/ Une meilleure gestion des ressources existantes.
1- La lutte contre le gaspillage.
L'usage de l'eau domestique : la lutte contre le
gaspillage commence par la correction des comportements de la population
même si les particuliers ne sont pas les grand consommateurs. Mais il
faut que la population ait les moyens de pouvoir ajuster sa consommation ce qui
est de loin d'être évident dans ces pays ou la consommation a
atteint le seuil. L'aspect quantitatif en terme d'économie de
consommation est mis de coté. Car la gestion de l'eau domestique doit
surtout être l'occasion d'une information et d'une responsabilisation des
citoyens. Celle-ci peut contribuer à amener sur le terrain du
débat politique des questions de fond sur l'utilisation globale de l'eau
ou s'entremêlent les considérations sociales, économiques
à plus ou moins en long terme mais aussi stratégiques.
La réfection des réseaux et l'usage de
techniques d'irrigation moins coûteuses :
L'absence d'une volonté politique conjuguée
à une situation économique dépréciée,
aboutissent à une fatalité inacceptable. Le réseau
parisien affiche aujourd'hui un rendement supérieur à 90% par
apport à 60% en 1960. La Lyonnaise des eaux affirment avoir
économiser prés d'une dizaine de millions de m3 d'eau en 2000
par rapport à ce qui avait été consommé en 1998.
Souvent à coté de quelques réalisations modernes
d'irrigation, voisinent des techniques ancestrales d'irrigation s'appuyant sur
d'antédiluviens réseaux de Khettaras (canaux
souterrains) et de Seguias. Ces dernières notamment aboutissent à
un gaspillage énorme de l'eau, d'après une étude
menée par une agence japonaise (Nippon Koel co) au Maghreb.
- Le LEPA (low energy précision application)
: ce système a été perfectionné dans les
plaines texanes notamment pour la culture du coton, on connaît la
gourmandise en eau. Il ressemble à un classique sprinkler, c'est
à dire ces installations d'arrosage géantes, parfois
circulaires. Il consiste en un tuyau d'arriver de l'eau montée sur des
roues et qui à partir de cette ligne mobile permettent l'arrosage de
superficies importantes. La modernisation de LEPA, évite
l'évaporation contrairement au modèle classique.
-Le goutte à goutte : il permet
presque d'annuler les pertes d'eau. En effet, il consiste à apporter de
l'eau directement aux racines des plantes par le biais de tuyaux percés
de multiples trous, enterrés à une trentaine de
centimètres de profondeur. Il existe également des ersatz de
surface qui fonctionne un peu sur le même principe. L'avantage de cette
technique, très appréciable dans des pays
méditerranéens à l'ensoleillement prolongé et aux
températures importantes, est de rendre quasi nuls les risques
d'évaporation. Mais ce système d'irrigation n'est cependant pas
exempt de défaut. Le premier problème est lié à la
faible déperdition d'eau entre le tuyau et les racines, donc les
plantes peuvent mourir dans les périodes très chaudes à
cause de forte évaporation. Le second problème est le coût
de telles installations ; celui- ci peut atteindre jusqu'à 14000
francs par hectare.
En Tunisie, l'état finance entre 40 et 60% du prix du
matériel. Grâce aux efforts financiers du gouvernement, on estime
en 2000- 2001, que les superficies équipées en irrigation,
localisées sont de 34000. Et au Maroc, moins de 20% des surfaces
irriguées sont dotées d'équipements économes en
eau.
Par conséquent, Il faut d'abord utiliser moins d'eau
pour le même résultat, tant en irrigation qu'en industrie
notamment en ville. Cela suppose la recherche, l'introduction de nouvelles
technologies, aussi la nécessité de réduire les fuites,
de recycler afin d'éviter de polluer. Mais surtout un effort
considérable d'éducation et de changement des comportements.
2- Une vision globale et intégrée :
Visant à la satisfaction optimale de l'ensemble des
besoins légitimes, dans le respect des écosystèmes
aquatiques.
D'une façon générale dans le Monde, c'est
encore malheureusement une gestion éclatée entre secteurs qui
prévaut (agriculture, villes, transport, hydroélectricité,
industrie...), sans qu'une coordination existe entre les différentes
entités administratives sur un même territoire.
Cette gestion suppose que des fonctions soient assurées
en permanence de façon complémentaire et cohérente sur
l'ensemble des territoires. Il s'agit :
· de l'administration générale,
· de la sécurité, et de la
prévention des risques et de la police,
· de la planification,
· de la réalisation des aménagements
structurants, notamment pour réguler les ressources et prévenir
l'érosion,
· de la construction des équipements individuels
et collectifs, liés directement à l'utilisation de l'eau à
son économie et à son recyclage, ainsi qu'à
l'épuration des rejets polluants,
· de l'exploitation, de la maintenance et du management
des infrastructures hydrauliques et des services collectifs,
· de la recherche et des études,
· de la formation, de l'éducation et de la
sensibilisation,
· de l'organisation des systèmes d'observations et
d'information sur l'état des ressources et des milieux aquatiques et sur
les usages,
C'est bien l'ensemble de ces fonctions qui doivent être
organisées de façon pérenne et dont le financement en
investissement et en fonctionnement doit être mobiliser et garanti
quelles qu'en soient les modalités.
L'ensemble de ces fonctions, n'est jamais assuré par un
seul organisme et le cas le plus fréquent est celui de la coexistence
dans un même territoire, de compétences et d'initiatives
nombreuses, tant individuelles que collectives, tant publiques que
privées.
Il est donc indispensable d'établir de façon
claire, indiscutablement et de manière transparente le rôle et
les compétences de chacun.
Créer des nouvelles capacités de
formation
Il est indispensable de créer dans les pays à
capacité suffisante de formation professionnelle initiale et continue,
notamment dans les secteurs telle que l'administration, la gestion,
l'exploitation et la maintenance ou des "relations clientèle" avec les
usagers. Compte tenu des effectifs en cause, les formations doivent être
organiser sur place, dans la langue et le contexte de chaque pays et avec des
formateurs locaux, et être plus orienter vers l'apprentissage pratique
"au poste de travail" que théorique.
La formation des agriculteurs, notamment des irrigants, est
aussi à renforcer, voire à réorganiser. Si, de plus en
plus, les ingénieurs de projet ont un bon niveau, les gestionnaires et
les exploitants, sont encore le plus souvent trop peu nombreux. La formation
initiale des techniciens, ouvriers et des administratifs reste, balbutiante et
plus théorique que réellement pratique. La formation
professionnelle continue reste à être organiser.
Les décideurs doivent aussi, et peut-être
surtout, être mis à même d'exercer leurs
responsabilités, qu'il s'agisse d'élus locaux ou nationaux, de
chefs d'entreprises, de responsables professionnels, de dirigeants
d'associations ou d'ONG. Un apprentissage approprié à leur
situation doit être envisager dans le secteur de l'eau, et en
priorité pour les membres des comités de bassin.
. Une organisation
appropriée : à l'échelle des grands
bassins versants et aquifère. L'eau ne connaît pas les
frontières, et la seule échelle de gestion cohérente, est
celle des bassins versants ou des aquifères, qu'ils soient nationaux ou
transfrontaliers. On estime que les deux tiers des grands fleuves sont
transfrontaliers, sans compter ceux partagés entre les différents
Etats de grands pays fédéraux, sans que des accords de gestion
n'aient été en général conclu entre les
autorités responsables.
C'est un des principes, qui fait notamment le succès du
Réseau International des Organismes de Bassin (RIOB). Regroupant
déjà 149 organismes de 45 pays et dont l'Office International de
l'Eau assure le Secrétariat Technique Permanent, avec l'appui des
Agences de l'Eau françaises et des Ministères des Affaires
Etrangères et de l'Environnement.
Il va de soi que la gestion intégrée des
ressources partagées des grands fleuves transfrontaliers, sera
fondamentale pour l'avenir de certains pays. Il en va de même de la
gestion des grands fleuves, lorsque dans des pays fédéraux, les
responsabilités sont partagées entre le niveau gouvernemental
national et les Etats fédérés.
. L'application du principe
"utilisateur pollueur payeur : qui, en rendant la
contribution de chacun proportionnelle à ses usages ou aux dommages
qu'il cause, est la seule approche économique possible permettant de
mobiliser d'énormes moyens financiers nécessaires, tout en
créant les conditions d'incitation économique auprès des
usagers pour réduire le gaspillage et les rejets polluants.
Le recouvrement des coûts est encore trop peu
répandu. Dans une majorité de pays, d'énormes
réticences culturelles, voire religieuses, s'opposent à une
approche industrielle et commerciale de la gestion de l'eau. Or, les
investissements à consentir dans les prochaines décennies et les
frais d'exploitations et de maintenance des équipements, sont
considérables et ne pourront pas, dans la plupart des cas, être
couverts par les budgets publics locaux ou nationaux traditionnels. On estime
à environ 180 milliards de dollars par an sur 25 ans les investissements
indispensables pour renverser les tendances actuelles et faire face aux
nombreux besoins, notamment d'assainissement.
Toutes les institutions internationales s'accordent
désormais pour affirmer qu'il n'y a pas de solution au problème
de l'eau en dehors de la participation financière directe des usagers et
du secteur privé local. En particulier, il est important d'assurer :
· d'une part, une réelle solidarité entre
l'amont et l'aval d'un même bassin et entre les différentes
catégories d'usagers de l'eau, car leurs intérêts sont
liés. De nombreux usagers payant une petite contribution, peuvent
mobiliser des sommes considérables dans un bassin suffisamment grand et
peuplé.
· d'autre part, une gestion économique et efficace
des services collectifs des eaux, en particulier l'irrigation, l'alimentation
en eau , l'assainissement domestique et industriel, de manière à
satisfaire les besoins à moindre coût pour les usagers. Il faut
recouvrir, en même temps, les coûts directs des services de
distribution et d'épuration, ainsi que les coûts indirects
d'administration et de gestion de la ressource et de protection contre les
risques.
L'expérience montre que des services modernes peuvent
être rendus à des coûts faibles, en tout cas raisonnables.
Par exemple le prix d'un mètre cube d'eau potable, englobant
l'assainissement et l'épuration, les redevances et les taxes, ressort en
Europe de l'Ouest à l'équivalence de celui de 2,5 litres de super
carburant, d'un paquet de cigarettes ou d'une consommation de "soft drink" ou
d'un café dans un bar.
Des expériences réussies menées depuis
plusieurs décennies montrent que l'ensemble de ces approches
financières aux modalités différentiées peuvent
permettre, si elles sont mises en oeuvre efficacement, de mobiliser en tout cas
une part importante des sommes nécessaires à la modernisation du
secteur de l'eau et à la préservation de la ressource,
replacée dans une perspective à moyen et long terme
définissant des objectifs réalistes.
Il est clair que les subventions publiques restent possibles,
voire indispensables. Pour compenser les très grandes
inégalités entre situations locales ainsi que les
péréquations entre les différentes catégories
d'usagers, afin de tenir compte de leurs capacités contributives
réelles. De même, il faudrait concentrer l'aide publique
internationale dans les pays les plus démunis sur des projets dont les
coûts ne pourraient être équilibrer immédiatement et
dont l'efficacité économique et sociale seraient fortes.
Dans le cadre de contrats pluriannuels, de grandes entreprises
privées spécialisées peuvent apporter des
compétences et des financements pour faciliter la mise en oeuvre de
cette gestion industrielle et commerciale des ressources en eau et des services
collectifs de qualité. Ces contrats doivent garantir les capitaux
investis et leur rémunération, définir les termes de
référence des investissements et des prestations, préciser
le prix des services et prévoir sur une durée suffisante la bonne
fin d'activité.
3- La recette de la banque mondiale :
« L'eau gratuit tue tous les jours des dizaines de
millier de personnes dans le monde et rend malades en permanence de millions de
personnes. Cet état n'est pas une fatalité,il correspond au refus
de donner à l'eau un haut degré de priorité
économique »(1). Une des façon les plus
évidentes de réduire le gaspillage, c'est d'augmenter le prix de
l'eau. Le modèle macroéconomique d'ajustement de la demande aux
nouvelles conditions du marché doit aboutir inévitablement
à une réduction de la consommation, celle-ci ne se faisant pas
obligatoirement au détriment d'un utilisateur, mais étant le
résultat d'une rationalisation des usages subséquente à la
hausse du prix de l'eau. Cette
façon de voir une partie du problème alimente le credo d'acteurs
privés et d'organisations internationales au premier rang desquelles, il
convient de mettre la Banque Mondiale. Des rapports d'études plaident
pour cette solution en lui donnant toutes les apparences de l'évidence
économique .Lors de la deuxième Forum mondial de l'eau qui s'est
tenu à La Haye en mars 2000, la déclaration ministérielle
conclusive propose un concept de gestion de l'eau global.
La proposition a d'ailleurs été faite de
déterminer le prix sur la base du coût réel de mise
à disposition. Parmi les principaux défis rappelés lors du
forum de La Haye, on relève la volonté de « pratiquer
une gestion de l'eau qui reflète les valeurs économiques,
sociales et culturelles, et qui procède à une tarification des
services courant la totalité des coûts liés à ces
1- Teniere Buchot ; interventions économiques pour
améliorer l'usage de l'eau, p427- 433, en UNISCO, Water
valeurs ». Il est certes dit que « cette
approche devrait prendre en compte le besoin d'équité et les
besoins élémentaires des pauvres » 2 .Mais sans doute
s'agit-il là plus d'une concession à certaines organisations non
gouvernementales agissantes qu'une réelle volonté d'agir dans un
sens rompant avec une logique perçue comme inévitable ?
Celle d'un marché laissant la part belle à des acteurs
privés ? On mesure le chemin parcouru depuis la première
conférence internationale sur l'eau, d'autant que dés 1992 cette
dimension économique se devinait dans les travaux de la
conférence de Dublin.
Il est un fait que partout ou le prix de l'eau a
augmenté, une baisse de la consommation a suivi. Appliquant
l'évolution des prix selon les volumes consommés, la
société Nationale de Distribution de l'Eau tunisienne a pu mettre
en évidence qu'entre 1984 et 1994, des bonnes parties des consommateurs
(consommation inférieure à 70 m3 par trimestre) 3.
Dans ce même pays, la tendance est à augmenter de
15% par an les tarifs de l'eau dans les périmètres publics et les
réseaux collectifs d'irrigation.
.Entre la mise à l'encan de l'eau, ce qui est
inacceptable, et une eau totalement gratuite ou peu chère ce qui est
source de gaspillage, il existe une autre voie, socialement et
économiquement responsable.
La question de l'eau dans le monde est une
question strictement économique. La Banque mondiale défend
l'idée suivante : en donnant un prix à l'eau celle-ci sera moins
gaspillée. Pour bien répartir l'eau dans le monde, il faut
respecter la loi de l'offre et de la demande. Autour de la question de
l'eau, il y a beaucoup de conflits très graves, mais il n'y a pas de
guerre. Pour avoir une guerre, il faut qu'il y ait un certain rapport de force
entre deux parties. Les petits pays ou les pays pauvres n'ont pas le pouvoir,
actuellement, d'affronter les décisions des grands ou des riches pays.
La Banque mondiale donne des sous à des pays proches voulant
s'approprier la même eau pour que ceux-ci n'entrent pas en conflit ou en
guerre. Dans son geste, la Banque n'encourage pas ces pays à pratiquer
une gestion commune de l'eau, ce qui constituerait une réelle
prévention de guerres ou conflits, voire une solution.
On nous dit que faire payer l'eau permettrait sa distribution,
ce que sauverait le monde. Pourtant, il y a encore plus de 1,5 milliard de
personnes qui n'ont pas accès à l'eau potable. La privatisation
de l'eau a engendré des histoires d'horreur dans le tiers-monde. Les
gens sans
2-declaration ministérielle de la Haye, forum mondiale de
l'eau, 22 mars 2000.
3- HABAIEB H. ALBERGEL ; vers une gestion optimale des
ressources en eau
argent restent sans eau. La Banque disait solvabiliser les
gens dans le besoin, mais pour une banque, prêter des sous à un
pauvre, ce n'est pas très rentable. Où vont donc les sous de la
privatisation ? À la Banque mondiale et aux multinationales qui
exploitent l'eau. Les politiques de la Banque mondiale ont
dégradé la qualité de l'eau. Par exemple, en entreprenant
de grands ouvrages comme la construction de barrages. Cela a permis le
détournement de l'eau ,qui a entraîné des
dégâts irréparables sur le plan environnemental et sur le
plan humain. Des milliers de gens pauvres en Chine ont perdu leur maison, leur
village et leurs champs pour cultiver après que l'eau
détournée ait inondé leur environnement. S'en sont-ils
trouvés plus riches ?
4- La protection des ressources en eau
La protection des ressources en eau, est à la base d'une
gestion pérenne. Cet objectif nécessite à la fois de
connaître qualitativement et quantitativement ces ressources mais
aussi de les protéger et d'impliquer des acteurs à priori
disparates. La fragmentation des responsabilités entre les
différents acteurs est bien souvent à cause d'une gestion
inefficace. Il convient donc de la combattre et ceci par
différents moyens : il faut planifier l'utilisation, la protection et
la conservation des ressources en eau sous forme de plans d'actions
chiffrés et précis. La prise en compte de tous les aspects de
la protection est également indispensable : sauvegarde des ressources
hydrauliques mais aussi des sols, des forêts avoisinantes, des berges,
c'est à dire l'ensemble du bassin versant.
Une constitution de bases de données, est
également nécessaire pour gérer les pics de demande mais
aussi les risques naturels. Car les sécheresses et les crues doivent
faire l'objet de plans d'urgence afin d'être à même de
gérer les situations de crise. L'aspect pédagogique des
choses ne doit pas non plus être oublier : des actions de
sensibilisation à la lutte contre le gaspillage peuvent s'avérer
fructueuses. Il faut encourager les mesures individuelles du type
récupération des eaux pluviales ainsi que l'implication
du public dans les prises de décision. La fragmentation peut
également se cacher dans les façons d'appréhender les
phénomènes naturels : citons pour mémoire le
fossé qui existe encore entre l'hydrologie et l'écologie
terrestre. L'évaluation des ressources : Elle est
nécessaire pour leur gestion optimum et durable mais il faut souligner
qu'elle est plus soigneusement respectée, si elle fait l'objet de
lois cadres qui fixent des objectifs précis. Comme dans tout
système de mesure, les quantités de données à
traiter sont bien souvent énormes et la mise en place d'outils
informatiques, est dans la majeure partie des cas indispensable. La
première étape consiste à s'assurer de
l'efficacité, de la performance et de la fiabilité des
systèmes de mesure notamment pour ceux qui délivrent de
l'information en temps réel. On comprend donc qu'un système de
normes strictes en amont, est indispensable pour valoriser les informations
collectées.
Cette collecte serait inutile sans systèmes
performants de traitement de données permettant de classer et de
délivrer des informations statistiques pertinentes utilisables par les
gestionnaires. Il est nécessaire également de mettre en place des
modèles de simulation informatique afin d'anticiper les
conséquences de phénomènes tels que les crues ou la
sécheresses. La protection des ressources : Elle
passe d'abord par la mise en place d'un arsenal juridique dissuasif afin de
protéger non seulement l'eau mais l'écosystème dans son
ensemble, et notamment les bassins versants qu'il convient de restaurer s'ils
ont fait l'objet de dégradations de grande ampleur. La prévention
est un autre volet de la lutte contre la pollution. Elle se traduit dans les
faits par l'institution de normes pour les rejets d'effluents dans
l'environnement. Elle doit donc être accompagnée de la mise en
place de structures de traitement des eaux usées qu'elles soient
domestiques ou industrielles. Et si cela est possible à des
démarches de réemploi de ces eaux usées dans l'agriculture
ou l'aquaculture par exemple. La lutte peut se dérouler également
plus en amont par l'incitation des industriels à mettre en oeuvre des
technologies respectueuses de l'environnement. On peut penser par exemple aux
dégâts considérables infligés à
l'environnement par l'industrie des pâtes à papier.
L'amélioration des techniques peut également trouver sa place
dans les stations d'épuration elles-mêmes sous forme de
biotechnologies. La protection des nappes d'eau souterraines est
également un enjeu vital. La mise en place de pratiques agricoles
respectueuses de l'environnement (on peut penser par exemple à une
utilisation plus raisonnée des engrais et autres pesticides) est
essentielle. La mise en place de zones de protection est parfois
nécessaire pour protéger les lieux de pompage, voire la nappe
dans son ensemble, des pollutions dues aux infiltrations de produits toxiques.
On pense tout de suite aux décharges et celles-ci doivent faire l'objet
d'études d'impact voire de mesures d'étanchéification.
En surface il est également indispensable de réhabiliter les
écosystèmes dégradés. Que ce soit par la
régénération des étendues d'eau polluées
impropres à la survie des espèces aquatiques ou par la remise en
état des terres agricoles dégradées par les techniques de
culture modernes. Aboutissant à des politiques de remembrement
désastreuses du point de vue hydrique parce qu'elles amplifient les
phénomènes de crues mais aussi du point de vue géologique.
Car elles provoquent un emballement des phénomènes
d'érosion qui peut impacter les étendues d'eau par des
phénomènes d'envasement. Il est également indispensable de
protéger les zones humides ainsi que les organismes qui les peuplent en
surveillant l'état de leurs populations.
B/ La mobilisation des nouvelles ressources :
1-Le dessalement de l'eau de
mer
Les trois quarts de la surface de notre planète sont
recouverts d'eau mais d'eau salée malheureusement. Il n'empêche,
ces réservoirs inépuisables que sont les océans font
rêver. Et s'il était possible de transformer cette eau
salée en eau douce ? Cela résoudrait en effet toutes les
difficultés de pénurie d'eau que connaissent beaucoup de pays.
Car nombreux sont ceux qui ont un accès aux océans, quand ils ne
disposent pas d'un littoral maritime conséquent.
En fait,
dessaler l'eau de mer de manière à la rendre consommable, c'est
possible. On dispose même aujourd'hui de nombreux systèmes dont
beaucoup, ont atteint le stade industriel. Les deux procédés les
plus couramment utilisés sont, la distillation et l'osmose inverse. Leur
principe est simple. La distillation consiste à évaporer l'eau
de mer, soit en utilisant la chaleur des rayons solaires, soit en la chauffant
dans une chaudière. Seules les
molécules
d'eau s'échappent, laissant en dépôts les sels dissous et
toutes les autres substances contenues dans l'eau de mer. Il suffit alors de
condenser la vapeur d'eau ainsi obtenue pour obtenir une eau douce consommable.
L'osmose inverse nécessite quant à elle de traiter au
préalable l'eau de mer en la filtrant et en la désinfectant afin
de la débarrasser des éléments en suspension et des
micro-organismes qu'elle contient. Le procédé consiste ensuite
à appliquer à cette eau salée une pression suffisante pour
la faire passer à travers une
membrane
semi-perméable : seules les molécules d'eau traversent la
membrane, fournissant ainsi une eau douce potable. L'inconvénient
majeur de ces systèmes est qu'ils sont très coûteux. Les
installations sont peu rentables.
Les quantités d'énergie nécessaires au
chauffage ou à la compression de l'eau sont trop élevées,
et les volumes d'eau produits trop faibles. L'utilisation de cette technique de
production d'eau potable reste donc encore très marginale. Seuls
certains pays ne disposant que de très faibles ressources en eau mais
suffisamment riches, comme le Koweït et l'Arabie Saoudite, utilisent le
dessalement de l'eau de mer pour produire l'eau douce destinée à
la consommation humaine. Quoi qu'il en soit, cette question, dont l'enjeu est
de taille, a déjà fait l'objet de nombreuses recherches qui se
poursuivent. Des évaporateurs dits "multiples effets" ont ainsi
été développés visant à limiter la
dépense énergétique des systèmes
précédents en utilisant la chaleur produite lors de la
condensation de la vapeur d'eau pour évaporer l'eau de mer. Mais,
techniquement très complexes, ces systèmes nécessitaient
la présence d'un personnel très qualifié. Une
amélioration vient cependant de leur être apporter qui permet de
réduire encore les pertes énergétiques tout en gagnant en
simplicité. Peu coûteux, modulable, très simples à
installer et à entretenir, et capables de produire, à un moindre
coût énergétique, de 20 à 30 litres d'eau douce
à partir de 100 litres d'eau de mer, ces nouveaux systèmes
devraient plaire aux pays les plus intéressés par le dessalement
que sont nombre de pays en voie de développement.
Selon les estimations, moins de 1% de l'eau potable mondiale est
fourni par les 12 500 usines de dessalement dispatchées dans 120 pays.
Elles produisent 20 millions de mètres cubes par jour, soit 14
millions à partir de l'eau de mer et 6 millions à partir d'eaux
saumâtres* (en 2001).
Répartition du potentiel de
désalinisation dans le monde
|
%
|
Moyen-Orient Asie
|
63%
|
Amérique du nord
|
11%
|
Afrique
|
7%
|
Europe
|
7%
|
Dans un rapport de l'Organisation Mondiale de la Santé
(OMS) - sur les directives révisées pour l'eau de boisson dans le
cadre de la prévention de maladies hydriques - datant de septembre 2004,
plus de 60 % des installations de désalinisation sont situées
dans les pays de la Méditerranée orientale et de l'Asie
occidentale. Cela concerne le Moyen-Orient (Iran, Irak, Arabie saoudite...) ;
l'Asie du sud (Afghanistan, Pakistan), l'Afrique occidentale et orientale
(Egypte, Maroc, Tunisie,...).
85 % des usines de dessalement pratique la distillation.
Dévoreuses d'énergie, les unités géantes de
distillation sont, en général, implantées dans les pays
producteurs de pétrole et gaz tels que le Koweït, les Emirats
arabes unis et l'Arabie Saoudite. Ainsi, une unité de
dessalement a été implantée au Qatar (7 000 mètres
cube par jour). Souvent l'unité de désalinisation est
associée à une centrale de production électrique. Depuis
quelques années, des unités d'osmose inverse se sont
développées, associées ou non, à des installations
de distillation existante. Ainsi, à Jebel Dhanna à Abu Dhabi, la
société Degrémont appartenant au groupe Suez, a construit
une centrale de 160 millions de mètres cube par an dans laquelle
l'osmose inverse assure une production de 62 millions de mètres cube par
an. La centrale thermique a une puissance de 630 Mégawatts.
Certaines îles des Caraïbes, telles les
îles de Saint-Martin, Saint-Barthélemy aux Antilles
française ; l'île de Curaçao aux Antilles
néerlandaises et de nombreuses îles de la
Méditerranée (Malte) possèdent également des usines
de dessalement utilisant le procédé de distillation.
2- La question des transferts :
Cette opération a été déjà
utilisée dans des nombreux pays. Le PHN espagnol, l'approvisionnement
par bateaux- citernes ou conduites sous marines de plusieurs îles
grecques ou espagnoles, le projet d'alimentation d'une partie de la Catalogne
par les eau du Rhône, l'effort turc qui est réalisé
vis-à-vis de la République Turque de Chypre du nord et plus
généralement, les projets qui au Proche Orient puisent leur
origine dans la relative abondance des eaux turques, sont autant d'exemples de
transferts d'eau existants ou sérieusement envisagés. Les
transferts dont il est question de parler maintenant sont d'une tout autre
ampleur géographique et quantitative. Ils sont parfois plus ambitieux
techniquement et soulèvent des interrogations multiples sur les
possibilités de leur réalisation.
C'est donc tout naturellement que la possibilité
d'échanger l'eau, à l'image en définitive de bien d'autres
marchandises, a été envisagée. Cette
éventualité semble acceptée par des dirigeants du
Sud : inaugurant le barrage Al Wahda en mars 1997, le défunt Roi
Hassan il eut ces mots : « le monde connaîtra, le
prochain siècle, une période difficile pour la vie de
l'humanité, une période marquée par la rareté de
l'eau. Les besoins en eau seront tels qu'on peut dire, sans nous tromper,
qu'à l'image du pétrole..., l'eau deviendra un jour
commercialisable à l'échelle, et des pays se mettront à
vendre de l'eau à des pays qui ne disposent pas de potentialle
naturelle ».
La question du transfert de l'eau des zones
excédentaires aux zones déficitaires, aiguisée par
l'éventualité de réaliser des profits donne lieu à
bien des projets, parfois aussi farfelus que celui consistant à
« capturer » et à tracer jusque sous des latitudes
plus chaudes et sèche des icebergs. Le prince Mohammed El Fayçal,
neveu du roi d'Arabie Saoudite annonçait ainsi dans les années
soixante-dix, lors d'une conférence internationale sur les icebergs qui
se déroulait à l'Université d'lowa, que dés la
décennie suivante, son pays pourrait être approvisionné par
des icebergs de 100millions de tonnes provenant de l'Atlantique Nord. Celui-ci
avait même fondé une société, Iceberg Transport
Internationale qui à terme devait atteindre un rythme de livraison
annuel de 100 icebergs ! Beau projet en apparence mais qui laisse
rêveur. Passons sur des difficultés techniques réelles
(question du remorquage d'une masse énorme dont l'instabilité
irait croissante au fur et à mesure de la descente en latitude ;
puis problème de l'exploitation de l'iceberg principalement pour la
raison précédente) pour douter surtout de la possibilité
de récupérer l'eau de fusion à des conditions
économiques décentes. D'autre ont imaginé de
transporté l'eau ou retour de pétroliers à vide, oubliant
que cela nécessite de nettoyer les cuves ce qui est à la fois une
source de pollution et un coût non négligeable. D'autres ont
conçu l'idée des réservoirs flexibles remplies d'eau
douce tractés par des remorqueurs ; là encore, le
procédé ne parait pas irréalisable, il reste à en
mesurer la faisabilité et la capacité à assurer les
énormes besoins qui s'affirment.
3- L'exploitation des ressources aquifères
fossiles:
Les ressources en eau de la plupart des pays du Sahara et du
Sahel ont fait l'objet de monographies et d'évaluations assez
récentes, le plus souvent dans le cadre d'études de base des
schémas directeurs d'aménagement des eaux liés aux plans
de développement. De leurs résultats, il convient de mettre en
lumière deux faits majeurs:
· de tous les grands espaces géopolitiques du
monde, la région du Sahara et du Sahel est la plus démunie en
ressources en eau naturelles, en grandeur absolue aussi bien que par rapport
à sa population, pouvant entraver fortement le développement
durable;
· à l'intérieur de cette région,
les ressources en eau sont différemment et inégalement
réparties: les types et les structures de ressources en eau des
différents pays sont très contrastés et leurs
degrés d'indépendance sont variés, ce qui crée des
conditions de gestion très variées. Dans la plupart des pays, la
politique de l'eau et l'économie de l'eau doivent dès à
présent faire face aux problèmes posés par une tension
grandissante entre les ressources en eau limitées et les besoins
croissants en eau. La gestion de l'eau y prend donc une importance cruciale
pour le développement et la paix.
|
Superficie
Millions de km²
|
Population 1990
Millions d'habitants
|
Ressources en eau douce naturelles,
renouvelables
Milliards de m/an
|
Région du Sahara et du Sahel
|
16,57 (11,1%)
|
282 (5,3%)
|
Intérieures* : 420 (1,05%)
Totales : 510
(avec ressources externes* potentielles)
|
Monde entier
|
149
|
5 292
|
40 000
|
Il existe de fortes disparités des ressources
intérieures par pays, et la grande irrégularité
saisonnière et pluriannuelle des écoulements, aggrave, en outre,
la faiblesse des moyennes.
Les groupements en "sous-régions" mettent aussi en
évidence des contrastes majeurs : ainsi, le Maghreb est le plus
démuni, avec des ressources en moyenne inférieures à
1 000 m/an par habitant, mais ses ressources sont intérieures pour
l'essentiel, avec une part de ressources non renouvelables notable en terre
saharienne.
Sur des bases de connaissance, souvent fort approximatives et
inégales, les faits dominants qui conditionnent la gestion de l'eau dans
la région du Sahara et du Sahel peuvent se résumer ainsi:
- Les 4/5 des quantités d'eau totales sont
utilisées dans le bassin du Nil et l'Afrique de l'Est -70 % dans la
seule vallée du Nil : Égypte et Soudan (poids
prépondérant des irrigations)- 1/4 au Maghreb et seulement 5 %
dans les pays du Sahel.
- L'accélération de la croissance globale des
demandes en eau depuis le milieu du XXème siècle semble due
davantage à celles des populations qu'à une augmentation sensible
des demandes par habitant.
Mais Les tensions à venir et les inadéquations
grandissantes entre les besoins en eau croissants et des ressources
conventionnelles limitées, seront génératrices de
problèmes aggravés et de conflits d'usage que la gestion de l'eau
aura pour objectif de résoudre.
· Les plus classiques et les plus répandus sont
les conflits d'usage entre usagers (compétitions pour
l'accès aux ressources les moins coûteuses, les plus facilement
mobilisables et celles qui offrent le plus de sécurité) qui
naissent de l'intensification d'exploitation de systèmes de ressource
définis, superficiels ou souterrains. Ces conflits s'exacerbent
naturellement en temps de sécheresse.
· Une autre forme de conflit tient aux difficultés
de coexistence entre les modes traditionnels et les procédés
modernes d'exploitation gravitaires traditionnels, par exemple entre
l'exploitation d'une nappe souterraine par galeries captantes à
potentiel imposé (Foggaras du Maghreb) et l'exploitation par
pompage qui entraîne de forts rabattements.
· Les grands systèmes aquifères des bassins
sédimentaires transfrontières peuvent aussi donner lieu à
des conflits qui restent toutefois actuellement potentiels. Dans ce cas l'objet
du partage à régler est plus complexe qu'un écoulement :
il s'agit de répartir équitablement les influences, notamment
dans les plans d'exploitation de ressources non renouvelables. (4)
Plus les demandes en eau approchent et a fortiori
excèdent les ressources conventionnelles, comme c'est déjà
le cas dans plusieurs pays de la région, plus les objectifs de gestion
et de politique de l'eau deviennent indissociables des objectifs de la
politique socio-économique et de développement.
L'un des plus grands de ces bassins correspond au
Système Aquifère du Sahara Septentrional, SASS, qui couvre une
large superficie répartie à travers les territoires de
l'Algérie, de la Libye et de la Tunisie. Dans ces trois pays, les nappes
sahariennes communes du Continental Intercalaire (CI) et du Complexe Terminal
(CT) sont à l'origine de programmes de développement
économique dont l'importance est capitale et basés principalement
sur la mobilisation massive des ressources en eau de ces nappes.
Les ressources du SASS connaissent une exploitation de plus en
plus soutenue pour faire face aux besoins de la région. Ceci commande
une meilleure maîtrise des connaissances à
l'échelle du bassin et à même de permettre une
gestion optimisée et rationnelle.
Depuis les années 1980, l'intensification des
prélèvements d'eau au niveau des trois pays concernés
provoquent des rabattements importants des niveaux piéométriques,
l'assèchement de nombreuses sources et le recours de plus en plus
généralisé au pompage à partir de nombreux forages.
Depuis lors, le nombre important de nouveaux forages réalisés a
permis de rassembler un grand nombre de nouvelles données sur les
aquifères, ce qui permettrait aujourd'hui de lever plusieurs des
hypothèses simplificatrices adoptées jusqu'ici et donc de
préciser le fonctionnement du Système Aquifère du Sahara
Septentrional.
Initiée dès 1992 l'action de l'OSS concernant le
Système Aquifère du Sahara Septentrional, a permis de rassembler
l'ensemble des partenaires concernés, que ce soit les pays et les
institutions nationales impliquées, ainsi que les organisations
internationales ou régionales qui souhaitent s'associer ou partager leur
expérience et enrichir une telle démarche au profit des pays
partageant les ressources en eau de ce bassin.
La démarche de l'OSS a nécessité
plusieurs réunions de concertation et études techniques,
(évaluation actualisée des connaissances hydrogéologiques,
synthèse, etc.) afin de mobiliser davantage les pays concernés et
créer les conditions pour le succès des actions communes à
atteindre.
Par ailleurs, l'OSS a mené en partenariat avec la FAO
une réflexion sur le volet juridico-
4- Jean-Marc LOUVET rapport sur LES AQUIFERES DES
GRANDS BASSINS UNE RESSOURCE VITALE POUR LE DEVELOPPEMENT ET LA LUTTE CONTRE LA
DESERTIFICATION DANS LES ZONES ARIDES ET SEMI-ARIDES
institutionnel de la gestion durable des ressources en eau
souterraines profondes du Système Aquifère du Sahara
Septentrional. S'agissant d'un bassin partagé par trois pays, la
réflexion a porté à la fois sur le droit interne des pays
concernés et sur les aspects de droit international en matière de
gestion et de mise en valeur des ressources en eau en général et
des eaux souterraines en particulier.
Dans le cadre de l'action de l'OSS, les conditions sont
aujourd'hui favorables pour une actualisation de l'évaluation des
ressources en eau du Système Aquifère du Sahara Septentrional.
Cette actualisation permettra en particulier d'établir de nouvelles
bases scientifiques sur lesquelles pourront être ajustés les plans
directeurs de développement des pays concernés d'une part et de
considérer l'approche qu'ils jugeront nécessaires d'adopter pour
un mécanisme de concertation sur un échange soutenu d'information
en vue de la protection, de la mise en valeur et de l'utilisation
concertée des ressources en eau communes à ces États.
Ce dernier volet requiert au plan du droit interne, l'analyse
approfondie des règlements d'application des codes et lois des eaux en
vigueur dans les trois pays en vue d'un rapprochement de règlements
définis par les trois pays qui permettra dans un premier temps d'assurer
l'harmonisation des actions nationales de gestion de la ressource commune. Au
plan sous-régional, il s'agit de jeter les fondements d'une gestion
concertée de la ressource partagée, à travers les
propositions opportunes d'arrangements institutionnels souhaités par les
pays eux-mêmes.
La gestion est intégrée à partir du
moment où "la démarche du gestionnaire d'un certain nombre de
relations et d'interactions physiques, économiques et sociales
importantes. Mais tous cela sans une mobilisation internationale ne limite pas
la crise. Des déférentes organisations en pris le problème
très en sérieux, et ils ont proposés plusieurs solutions
comme le programme hydraulique internationales de l'UNISCO, et Le Programme
mondial pour l'évaluation des ressources en eau - une initiative de
l'ensemble du système des Nations Unies.
2/ La mobilisation des organisations internationales contre
la crise hydraulique
A/ Le programme hydraulique internationale (UNISCO)
L'UNESCO, intervient dans le domaine de la gestion de l'eau
pour deux raisons essentielles. D'une part, elle contribue au
développement de la recherche scientifique, de l'éducation et de
la coopération dans ce domaine. D'autre part, la défense du droit
des hommes pour l'accès aux ressources en eau participe de la
défense de leur dignité et des principes de base selon lesquels
l'éducation et la culture ne peuvent être accessibles que dans la
mesure où les gens ont un minimum de ressources pour vivre et non pas
seulement pour survivre. Cette philosophie humanitaire marque
l'institutionnalisation du problème de l'eau au niveau international
depuis de nombreuses années, notamment dans le cadre de l'intervention
des organisations spécialisées de l'ONU et des Communautés
européennes.
Concernant plus particulièrement l'U.N.E.S.C.O. le
Programme Hydrologique International a été lancé en 1975,
et est dans sa cinquième phase (1996-2001) Pour reprendre les termes
mêmes de son énoncé, il "est au centre d'efforts
scientifiques visant à améliorer la connaissance fondamentale que
l'on a du cycle hydrologique" et a pour principal objectif de
"développer les bases scientifiques et technologiques pour une gestion
rationnelle des ressources en eau, tant au niveau de la quantité que de
la qualité, tout en tenant compte de la protection de l'environnement"
Il faut retenir de cette définition la "gestion rationnelle" et la
"protection de l'environnement" qui sont les pôles clés. Sortie
des débats eschatologiques des années 60-70 sur les dangers de la
société industrielle et des progrès de la science, la
lutte pour la protection de l'environnement est entrée dans une phase
qui paraît être contradictoire avec ses débuts, celle de la
rationalité et de l'efficacité.
C'est la phase actuelle que nous connaissons sous les termes
de "développement durable"dont les principes ont été
définis au début des années 90 (voir Conférence
internationale de Rio de 1992 sur le développement et l'environnement.)
Le développement durable peut se résumer ainsi : promouvoir le
développement économique et social de la société
actuelle sans compromettre celui des générations futures.
L'accomplissement de ce principe suppose la mise en oeuvre d'une gestion dite
"rationnelle", c'est-à-dire fondée sur des instruments de
modélisation, de contrôle et de planification qui font appel aux
méthodes économiques de gestion mises en oeuvre dans les
entreprises. Concernant plus spécifiquement le domaine de l'eau, les
principes du développement durable ont été
systématisés au cours de la Conférence de Dublin sur l'eau
et l'environnement et la Déclaration qui en est ressortie en 1994.
L'aspect le plus important est le quatrième principe
selon lequel l'eau a une valeur économique et doit être reconnue
comme un bien économique. En pratique, cela signifie qu'elle doit faire
l'objet d'une évaluation donnant lieu à l'établissement du
coût des services qui y sont attachés et au recouvrement d'un prix
susceptible de compenser tout ou partie des coûts. L'autre aspect
important lié au développement durable et à sa mise en
oeuvre dans la gestion de l'eau est la notion de gestion
intégrée.
1- L'hydrologie et la mise en oeuvre durable des ressources
en eau dans un environnement évolutif 1990- 1995 :
Le thème choisi pour le
PHI-IV
(1980-1995) était : "L'hydrologie et la mise en oeuvre durable des
ressources en eau dans un environnement évolutif". Il comprenait trois
sou-programmes :
La
recherche hydrologique dans un environnement
évolutif :
Ce sous-programme visait à améliorer la
connaissance des processus d'interface du transport de l'eau à travers
le système atmosphère-végétation-sol et à
étudier comment décrire ces processus de la façon la plus
adéquate à différentes échelles temporelles et
spatiales, en particulier afin d'établir des couplages corrects avec les
modèles climatiques.
La
gestion des ressources en eau au service d'un développement
durable :
Le PHI-IV a offert aux scientifiques une tribune où
délibérer des techniques et approches de l'évaluation des
ressources en eau. Celles-ci sont présentées dans la monographie
sur les Ressources hydriques mondiales à l'aube du XXIe
siècle (
World
water resources at the beginning of the 21st century), établie
à titre de contribution au rapport de la cinquième session de la
Commission du développement durable (
CDD) de l'ONU sur
l'Inventaire exhaustif des ressources mondiales en eau douce (
Comprehensive assessment
of freshwater resources of the world). Par ailleurs, la collaboration
poursuivie avec l'Association internationale des hydrogéologues (
AIH) a débouché sur la
publication de manuels et guides de cartographie et d'évaluation des
ressources en eau souterraine.
L'enseignement,
la formation, le transfert des connaissances et l'information du
public :
La composante éducative du programme, qui couvre tous
les niveaux d'enseignement, a été conçue plus
particulièrement en fonction des besoins des pays en
développement. On y a privilégié la formation
d'hydrologues de pays ne disposant pas de possibilités locales de
formation, et un réseau englobant tous les degrés de
l'enseignement a été mis en place. L'hydrologie a
été intégrée à plusieurs domaines
d'études universitaires. Différentes disciplines ont
été analysées et un système concret permettant
diverses combinaisons a été élaboré, de même
que des programmes et plans d'études types.
2- Les résultats de programme hydraulique
international de (1996- 2001) :
Les huit thèmes du programme hydraulique international
s'inscrivent dans trois groupes qui se recoupent :
* Le Groupe 1 englobe les projets de recherche scientifique
de priorité mondiale (1-2- 3-4).
* Le Groupe 2 reconnaît l'importance
particulière des problèmes liés à l'eau dans
différentes régions prioritaires (5-6-7).
* Le Groupe 3, qui s'appuie sur les travaux relatifs aux deux
groupes précédents, comprend le transfert de technologies et
d'information et les composantes formation (8).
1-Processus hydrologiques et biogéochimiques
mondiaux :
Ce thème s'inscrit dans la continuité du PHI-IV,
en poursuivant plusieurs activités sur les régimes
d'écoulement, les changements et la variabilité climatiques,
ainsi que la modélisation du transport vertical, des échanges
d'eau et d'énergie.
Régimes d'écoulement déterminés
à partir de données internationales expérimentales et de
réseaux (
FRIEND) : Un
Comité de coordination intergroupes
FRIEND (FIGCC)
a été créé pour coordonner les activités des
groupes existant en Europe et en Afrique.
La troisième Conférence FRIEND, organisée
en octobre 1997 à Postojna (Slovénie), a passé en revue
les résultats des recherches menées par les groupes FRIEND de
1994 à 1997 dans le domaine de l'hydrologie à l'échelle
régionale.
Une brochure sur les objectifs et les principales
activités du projet FRIEND a été publiée.
Atmosphère et climat :
La composante hydrologique et hydrochimique de la
LBA
(Expérience à grande échelle sur la biosphère et
l'atmosphère dans le bassin de l'Amazone) a été
approuvée.
La
Deuxième conférence
internationale sur le climat et l'eau a eu lieu en août 1998 à
Espoo (Finlande). L'accent a été mis sur l'analyse des
séries de données hydrologiques sur les longues durées eu
égard à la nécessité de dissocier les effets des
activités humaines des incidences de la variabilité
climatique.
plusieurs documents sur la surveillance mondiale et les
fluctuations des glaciers entre 1990 et 1995 ont été
publiés, ainsi que l'Atlas mondial des ressources en neiges et
glaces.
Le projet ARCHISS (Enquête archivistique sur l'histoire
du climat) a poursuivi son expansion en Amérique latine et dans les
Caraïbes à la suite de la mise en place de nouveaux projets pilotes
au Chili, au Pérou et en Equateur.
2- Processus écohydrologiques
dans l'environnement de surface :
Ce thème permet d'étudier l'écologie des
eaux douces conjointement avec l'
écohydrologie.
Un Colloque international sur l'écohydrologie a été
organisé en mai 1997 à Salzbourg (Autriche) dans le but de mettre
sur pied un réseau de projets pilotes internationaux afin
d'établir des guides de planification et de gestion écologiques
des ressources en eau.
. Le Colloque international sur la
Modélisation
de l'érosion du sol, le transport solide et les processus hydrologiques
connexes, organisé en juillet 1998 à Vienne, conjointement
avec l'
AISH (Association internationale
des sciences hydrologiques), a traité de la nécessité
d'intensifier les essais de modèles sur le terrain.
3- Ressources en eaux souterraines
menacées :
Ce thème traite des menaces qui pèsent sur les
ressources en eau souterraine.
Mettant actuellement au point les bases techniques d'un
inventaire de la contamination des eaux souterraines ainsi que des
méthodologies pour déceler les problèmes qui concernent
leur qualité. Des ateliers régionaux ont été
organisés en Afrique et dans la région arabe pour former des
hydrologues à la cartographie de la vulnérabilité des eaux
souterraines. Un observatoire de la qualité des eaux souterraines
alimentant les mégapoles africaines se met actuellement en place.
La Conférence internationale sur
"L'avenir
menacé des ressources en eau souterraine", organisée en
juillet 1998 par l'Université de Changchun (Chine) sous le patronage de
l'UNESCO, a examiné tous les aspects de l'évaluation des futurs
risques qui menacent les eaux souterraines, ainsi que des moyens pratiques de
les maîtriser et peut-être de les réduire ou d'y
remédier.
4- Stratégies de gestion des ressources en eau
en cas d'urgence et de situations conflictuelles :
Dans le cadre de ce thème, une attention
particulière est prêtée aux stratégies de gestion
des ressources en eau des systèmes hydrologiques internationaux ainsi
qu'aux outils techniques et scientifiques d'aide à la
négociation.
Negotiations over Water (Les négociations relatives
à l'eau), à Haïfa - "Averting a water crisis in the
Middle East : make water a medium of cooperation rather than conflict" (Comment
éviter une crise de l'eau au Moyen-Orient.
L'initiative lancée par l'UNESCO concernant le bassin
de la mer d'Aral a été annoncée lors de la 155e session du
Conseil exécutif (1998). Un Conseil consultatif scientifique sur les
problèmes du bassin de la mer d'Aral (SABAS) a été
créé. Par l'entremise de ce Conseil, le PHI aide les
républiques d'Asie centrale à procéder à des
consultations régionales sur leur vision des problèmes
liés à l'eau et à analyser divers scénarios
possibles, afin d'organiser un atelier régional sur l'eau et la paix en
Asie centrale.
5- Gestion intégrée des ressources en
eau dans les zones arides et semi-arides
Il mise en oeuvre de la Convention des Nations Unies sur la
lutte contre la désertification (
CCD). Un guide sur les processus
hydrologiques et un rapport présentant l'état des connaissances
sur les méthodes d'évaluation des ressources en eau sont en
préparation.
Pour achever les recherches menées en
coopération pendant toute la décennie sur les ressources en eau
dans le monde à l'aube du XXIe siècle, une conférence
internationale a été organisée en 1998 à Paris sur
le thème "L'eau - une crise imminente?". On y a fait le point des
connaissances sur les ressources en eau dans le monde et cerné les
problèmes relatifs à l'eau qu'il faudra résoudre au XXIe
siècle.
-Un atelier sur "Les ressources en eau souterraine du
désert du Kalahari" a été organisé au Botswana et
un dossier de présentation d'un projet d'évaluation des
ressources en eau de l'ensemble du système aquifère a
été établi. L'UNESCO coopère avec l'Observatoire du
Sahara et du Sahel (
OSS) à l'évaluation
des ressources en eau des principaux aquifères profonds de la partie
nord de l'Afrique saharienne; cette activité est actuellement
étendue à la partie sud de cette région.
- Un document technique et un document de vulgarisation sur la
gestion des ressources en eau pour le développement durable des zones
arides sont en préparation. Une conférence sur "La gestion des
sécheresses" organisée à Pretoria (Afrique du Sud) en 1999
et ses conclusions serviront de base à l'établissement de
politiques nationales.
Une autre conférence a eu lieu à Tripoli (Libye)
en 1999 sur le thème "Les systèmes aquifères
régionaux des zones arides - comment gérer des ressources non
renouvelables" qui avait pour but de définir des orientations en vue de
la gestion de ces aquifères, très souvent communs à
plusieurs pays. Un document faisant le tour des moyens pour faire face à
la pénurie d'eau, actuellement en cours d'élaboration, doit
servir de guide aux gestionnaires de l'eau.
6- Hydrologie et gestion de l'eau dans les zones
tropicales humides :
Ce thème s'inscrit dans le prolongement de nombreuses
activités lancées dans le cadre du PHI-IV et les complète.
- Centres pour les zones tropicales :
Le Centre régional pour l'hydrologie et la gestion des
ressources en eau des zones tropicales humides a été
établi à
Kuala Lumpur
(Malaysie), afin de gérer et de coordonner les activités de
l'Asie du Sud-Est et du Pacifique.
- Gestion de l'eau : Un projet sur l'hydrologie
forestière est en cours dans les Ghats occidentaux en Inde, en
collaboration avec l'Office des forêts du Karnataka et l'
Institut national d'hydrologie. En
Asie du Sud-Est, une étude a été consacrée à
la situation et aux perspectives positives de la gestion de l'eau dans le Delta
du Mékong. 7-Gestion intégrée
des eaux urbaines :
- Problèmes urgents en zones urbaines :
De nouvelles mesures de contrôle des inondations, autres
que les constructions d'ouvrages, ont été examinées lors
d'un colloque international qui s'est tenu à Sao Paulo. Des directives
sont en préparation sur ce sujet. Le Colloque international sur l'eau,
la ville et l'urbanisme qui s'est tenu à Paris en 1997 a abouti à
la publication de la
Déclaration de
Paris qui souligne les problèmes pressants des zones urbaines et
appelle à adopter des approches nouvelles dans ce domaine.
-Les centres régionaux de l'IRTCUD (Centre international
de recherche et de formation sur le drainage urbain) de Sao Paulo
(Brésil), pour les zones tropicales humides, et d'Oslo (Norvège),
pour les zones climatiques froides, ont commencé leurs activités;
le projet de créer dans la région des États arabes un
centre pour les zones arides progresse.
-Projet Essaouira :
Une initiative transdisciplinaire de l'UNESCO sur la gestion
des eaux urbaines dans les régions côtières, qui comporte
une importante composante culturelle, est en cours de réalisation. La
ville ancienne d'
Essaouira
au Maroc fait l'objet d'un projet pilote et une collaboration a
été entamée au sujet d'Alexandrie (Égypte), avec le
concours de
CSI (Section pour les régions
côtières et les petites îles).
8- Transfert de connaissances, d'information et de
technologie :
- Projet en Afrique du Sud : L'Office des eaux et
forêts (
DWAF) de la République
sud-africaine, l'UNESCO et l'OMM ont fait réaliser conjointement une
évaluation des besoins de formation théorique et pratique des
services de gestion des ressources en eau de ce pays.
Système d'information géographique
(SIG) :
La deuxième Conférence HYDROGIS s'est tenue
à Vienne (Autriche). La mise au point d'une application des SIG à
l'étude des ressources en eau et au
projet
FAO/UNESCO d'établissement du bilan hydrique de l'Afrique,
axé sur le bassin du Niger a été achevée.
-Sensibilisation du public :
Le Programme s'emploie à élaborer du
matériel d'information et d'éducation non formelle, des
émissions de télévision, des vidéos et des CD-ROM
et fait fonction de conseiller technique en la matière.
3 -Interactions de l'eau : systèmes en danger
et défis sociaux 2002- 2007 :
Les conflits entre intérêts rivaux sont devenus
plus fréquents. La mauvaise utilisation des ressources en eau et des
pratiques de gestion peu satisfaisantes entraînent souvent une diminution
des approvisionnements, la baisse des nappes phréatiques, la
réduction de la superficie des lacs intérieurs, la diminution de
l'écoulement des cours d'eau jusqu'à des niveaux
écologiquement dangereux. La pollution de l'eau, essentiellement
imputable à des activités humaines, est de plus en plus
fréquente et de plus en plus répandue, ce qui diminue le volume
d'eau utilisable pour de nombreux usages. Bien que le Programme hydrologique
international (PHI) de l'UNESCO se concentre sur tous les aspects possibles de
l'hydrologie, chacune de ses phases - tout en conservant une vision d'ensemble
- fixe certaines priorités. La sixième phase met ainsi l'accent
sur les aspects sociaux des ressources en eau. Cependant, cette mise en relief
ne se substitue pas à la préoccupation principale, à
savoir l'étude de la présence et de la répartition de
l'eau dans l'environnement naturel.
Dans le prolongement, la sixième phase du PHI
(2002-2007) repose sur le principe fondamental selon lequel l'eau douce est
aussi essentielle au développement durable qu'elle l'est à la vie
et qu'au-delà de ses fonctions géophysiques, chimiques et
biologiques dans le cycle hydrologique, elle possède une valeur sociale,
économique et écologique, ces différents aspects
étant interdépendants et complémentaires.
Le lancement du PHI-VI coïncide avec une profonde
évolution dans la façon dont la société
perçoit l'eau. Cette évolution se traduit par des appels à
la gestion intégrée des ressources en eau. Il convient d'y
intégrer également la recherche hydrologique. Cela
nécessite de multiplier les approches interdisciplinaires et
multidisciplinaires mais aussi d'intensifier la coopération et les
partenariats pour mettre en oeuvre les programmes de recherche. À cet
égard, les OIG et les ONG devraient coopérer et coordonner leurs
projets relatifs à l'eau. Cette synergie pourrait être le
fondement essentiel de la bonne mise en oeuvre du PHI-VI.
Cependant, Reconnaissant que la réflexion scientifique
a cessé de compartimenter la recherche relative à l'eau pour
adopter une approche plus intégrée, le thème
général choisi pour le PHI-VI est le suivant :
« L'eau - phénomènes d'interaction : systèmes
menacés et grands problèmes sociaux ». Lors de la
définition des composantes essentielles de la recherche pour la
période 2002-2007, il est apparu clairement que ce qui avait fait
jusque-là défaut était une étude rigoureuse des
sciences et de la politique de l'eau "aux marges".
Les ressources en eau sont de plus en plus sollicitées
dans le monde entier alors même que l'on enregistre des changements
anthropiques et climatiques à l'échelle planétaire; il
faut donc une approche multidisciplinaire intégrée très
dynamique pour s'attaquer aux problèmes scientifiques et se de
société qui impliquent les ressources en eau. D'où la
nécessité d'étudier de près les sciences et la
politique de l'eau " aux marges ". Nous avons besoin de savoir ce qui se passe
dans l'interface entre les eaux de surface et les eaux souterraines, l'eau
douce et l'eau de mer, l'échelle mondiale et celle des bassins
hydrologiques. Il faut étudier les phénomènes et les
éventuels changements intervenus en s'intéressant
simultanément aux aspects quantitatifs et qualitatifs, scientifiques et
politiques, ainsi qu'aux rapports entre eau et civilisation.
le développement des technologies de l'information
donne accès à des moyens informatiques plus puissants, ce qui
exige un réexamen des principes fondamentaux afin de mieux diversifier
les modèles destinés à divers usages. Ces
évolutions nécessitent l'élaboration d'une nouvelle
génération d'outils de modélisation en science de l'eau,
qui non seulement tireront parti des technologies et des données
disponibles, mais fourniront une analyse plus fiable des interactions en tenant
compte des changements d'échelle, de l'interface eau-chimie-biologie et
autres. Il s'agit toutefois d'une démarche progressive et le PHI-VI met
l'accent sur l'interaction de ces éléments fondamentaux afin de
former les spécialistes et les professionnels des sciences de l'eau
à mieux comprendre ces éléments et à les utiliser
de manière appropriée. La fiabilité des données et
des modèles acquiert à cet égard davantage d'importance,
raison pour laquelle les activités proposées et les projets
spécifiques en tiennent dûment compte.
Afin de tenir compte de cette meilleure compréhension
des phénomènes d'interaction de l'eau, de l'évolution
technologique en matière d'acquisition des données et de
l'amélioration des modèles de processus et d'interaction, les
sujets du programme de recherche hydrologique, de gestion des ressources en eau
et d'enseignement du PHI-VI sont regroupés en cinq thèmes. Ces
thèmes ont pour idée maîtresse la transition et
l'interaction entre échelle mondiale et échelle du bassin
versants, sans oublier les relations complexes entre l'eau et la
société et la nécessité d'assurer le transfert de
connaissances, d'information et de technologie.
1: Évolution à l'échelle mondiale et
ressources en eau :
Il est vital pour la société humaine comme
pour la biosphère de pouvoir compter sur un approvisionnement fiable en
eau propre. Il s'est toutefois avéré difficile d'évaluer
avec précision l'état des ressources mondiales en eau et leur
réaction aux principaux facteurs déterminant l'évolution
à l'échelle mondiale, à savoir l'effet de serre et la
variabilité climatique; les modifications de la couverture
végétale, l'industrialisation et la croissance
démographique ; et le contrôle du cycle naturel de l'eau par le
biais des aménagements hydrauliques. Les données quantitatives
permettant de dire comment, quand et où ces changements imputables
à l'homme, associés à des conditions
météorologiques et climatiques extrêmes, influenceront
certains écosystèmes-clé dont l'humanité est
lourdement tributaire, sont rares. Il n'existe aucun corpus de données
clair et soigneusement tenu à jour de l'évolution hydrologique
à l'échelle mondiale susceptible de permettre d'évaluer
l'effet cumulatif des activités humaines sur les systèmes
mondiaux d'eau douce et sur les systèmes côtiers. Contrairement
à l'atmosphère, qui est bien brassée, l'eau douce et les
écosystèmes côtiers ont, selon le site et la région,
des caractéristiques physiques très spécifiques et la
qualité de l'eau y est très particulière, ce qui rend une
telle évaluation extrêmement difficile. Et compte tenu de la
détérioration des réseaux ordinaires de surveillance dans
de nombreuses régions du monde, une évaluation précise
à toutes fins pratiques est actuellement impossible.
2 : Dynamique intégrée des bassins
hydrologiques et des aquifères :
Avec la croissance démographique et l'aggravation des
contraintes pesant sur les systèmes naturels, de vastes régions
du monde sont désormais confrontées à des problèmes
liés à l'eau, imputables à de nombreuses activités
humaines. Il faut donc extrapoler les connaissances acquises à
l'échelle locale afin d'évaluer les problèmes et
d'élaborer les stratégies hydrologiques et de gestion de l'eau
qui permettront d'assurer la pérennité écologique, sociale
et économique de vastes espaces.
La nouvelle initiative intitulée « Programme
international mixte AIEA/UNESCO d'application des isotopes à
l'hydrologie » (JIIHP) est destinée à améliorer
l'utilisation des isotopes en hydrologie et entreprendre des expériences
sur les résultats hydrologiques. Il faudra renforcer l'application
à l'échelle mondiale des résultats de ces projets et
activités expérimentales dans le cadre du PHI. Les nouveaux
ensembles de données à haute résolution recueillis par les
systèmes d'observation de la terre et les mesures in situ à
l'échelle du bassin donneront des descriptions plus fiables des
processus régissant le cycle hydrologique, puis conduiront à
l'élaboration de nouveaux concepts permettant de représenter les
flux de l'eau et des éléments associés (nutriments,
charges de pollution) dans les modèles à l'échelle du
cours d'eau.
L'échelle du bassin versant convient pour comparer les
ressources en eau (précipitations, eaux souterraines et eaux de surface)
et la consommation ou la demande d'eau (domestique, industrielle et agricole).
C'est l'échelle naturelle pour les processus hydrologiques mais c'est
également l'approche pertinente pour la cartographie des paysages et de
l'utilisation des sols, car la structure du bassin versant est fonction de la
topographie.
3 : Hydrologie de l'habitat terrestre :
Ce Thème offre un grand nombre d'interactions entre
les axes d'études régionaux selon le climat (aride, humide,
tempéré, froid), la topographie (zones sèches, zones
humides, montagnes, petites îles, zones côtières) et
l'utilisation des sols (environnement urbain, rural, naturel). L'utilisation du
terme « habitat », dans le titre de ce thème, se
réfère à une dimension supplémentaire de
l'interaction, celle de l'environnement physique (topographie/utilisation des
sols et climat) avec l'environnement écologique, en mettant en avant le
fait que la topographie, l'utilisation des sols et le climat définissent
des habitats pour les être humains.
5: Éducation et formation relatives à
l'eau :
Le programme d'éducation et de formation relatives
à l'eau (WET, Water Education and Training) forme l'ossature globale de
soutien du PHI-VI. Thème prioritaire, il est aussi étroitement
lié aux autres thèmes. Tous les thèmes de la
sixième phase du PHI devraient tendre vers des résultats
applicables à l'éducation et à la formation permanentes
(EFP) afin de renforcer ses résultats par des activités de
formation et de sensibilisation. Le thème 5 est toutefois conçu
de façon à offrir aux institutions des États membres
spécialisées dans l'élaboration de matériels de
formation et dans l'organisation de cours la possibilité d'organiser des
activités à différents niveaux, s'adressant aux milieux
spécialisés en hydrologie et aux organismes de coopération
intéressés en partant du postulat que la technologie disponible
au moment de la mise en oeuvre de la sixième phase du PHI permettra
à un public beaucoup plus large d'accéder aux sources de
données, d'information et de connaissances. Les hydrologues tout comme
le grand public bénéficieront par conséquent davantage du
transfert de connaissances, d'information et de technologie.
4- Programme transdisciplinaire
:(FRIEND)
Le projet
FRIEND a
été lancé en 1985 en Europe dans le cadre du PHI-III en
partant du principe que des améliorations pouvaient être
réalisées si les hydrologues échangeaient leurs
données et leurs expériences avec leurs homologues des pays
voisins. À ce jour, huit projets FRIEND ont été mis en
place en Europe du Nord, en Afrique australe, dans la région
Alpes-Méditerranée (AMHY), en Afrique occidentale et centrale
(AOC), dans la région Hindu Kush-Himalaya (HKH), dans la région
Asie-Pacifique, dans le bassin du Nil et dans les Caraïbes (AMIGO). Un
certain nombre d'autres projets régionaux FRIEND sont en cours
d'étude en Asie Centrale, en Amérique du Sud et en
Amérique du Nord.
Le projet FRIEND cherche à répondre au
problème de l'évaluation et de la gestion des ressources en eau
au moyen de la recherche appliquée, centrée sur des
problèmes définis régionalement. Il s'agit d'une
collaboration internationale dont l'objectif premier est de développer
les connaissances et les techniques à l'échelle régionale
par l'échange mutuel des données et de susciter une meilleure
compréhension de la variabilité et de la similarité
hydrologiques à travers le temps et l'espace. La connaissance
approfondie des processus hydrologiques et des régimes
d'écoulement acquise grâce à FRIEND contribue à
améliorer les méthodes de gestion des ressources en eau.
FRIEND fournit également un appui aux chercheurs et au
personnel des services hydrologiques des pays en développement et
renforce ainsi leur capacité à évaluer et gérer
leurs ressources nationales en eau. Avec ses caractéristiques et sa
structure particulières, mises au point lors des phases
précédentes du PHI, FRIEND joue non seulement un rôle de
premier plan dans le PHI-VI mais interagit également avec chacun des
cinq thèmes du programme. Ainsi, l'apport spécial de FRIEND est
illustré par son statut de programme transdisciplinaire.
5-
WWAP -
Programme mondial pour l'évaluation des ressources en
eau :
Le Programme mondial pour l'évaluation des ressources
en eau - une initiative de l'ensemble du système des Nations Unies -
vise à développer les outils et les compétences
nécessaires à une meilleure compréhension des processus
fondamentaux, des pratiques de gestion et des politiques qui contribueront
à améliorer l'approvisionnement de la planète en eau douce
et sa qualité.
La nécessité d'aborder la gestion et la mise en
valeur des ressources en eau selon une approche plus intégrée et
davantage orientée vers la dimension humaine a été
reconnue progressivement sous l'impulsion de plusieurs grandes
conférences et initiatives internationales. Le Plan d'action de Mar del
Plata adopté par la Conférence des Nations Unies sur l'eau en
1977, la
Conférence
de Dublin sur l'eau et l'environnement en 1992, le
Sommet de la
planète Terre, tenu la même année à Rio, et son
très important document -
Action 21-, et
enfin les activités de la
Vision mondiale de
l'eau, ont tour à tour réaffirmé qu'une
évaluation complète des ressources en eau douce du monde
était la base indispensable d'une gestion plus intégrée de
l'eau. Donnant suite à la recommandation expresse de la Commission sur
le développement durable, et avec le soutien sans réserve de la
Conférence ministérielle de La Haye en mars 2000, le
Sous-comité
de coordination des Nations Unies sur les ressources en eau (SCWR/CAC) a
lancé un processus continu d'évaluation mobilisant l'ensemble du
système des Nations Unies, le Programme mondial pour l'évaluation
des ressources en eau (WWAP, World Water Assessment Programme).
La nature du programme : Le WWAP,
s'appuyant sur les résultats des nombreuses tentatives
précédentes, est focalisé sur la situation
évolutive de l'eau douce à travers le monde. Le produit principal
du WWAP est le
Rapport mondial
sur la mise en valeur des ressources en eau.
Les recommandations formulées dans le WWDR viseront,
entre autres, au renforcement des capacités d'évaluation au
niveau national, en particulier dans les pays en développement et
notamment dans le domaine de l'éducation et de la formation, de la
surveillance, de la science et de la technologie des bases de données et
de la gestion des institutions intervenant dans l'évaluation. Le
Programme identifiera aussi les situations de crise de l'eau et pourra ainsi
donner des avis aux agences donatrices, et proposer les connaissances et le
savoir qui serviront de base au renforcement continu des capacités.
Le Programme est focalisé sur l'eau douce continentale,
mais il s'intéressera aussi à l'environnement marin à
proximité du rivage et aux zones côtières qui sont des
réceptacles de la pollution et de la sédimentation d'origine
continentale, et dans lesquelles la menace d'inondations et l'impact potentiel
de la montée du niveau de la mer sur les ressources en eau douce sont
particulièrement élevés.
Le Programme, y compris le nouveau WWDR, est mis en oeuvre par
les
institutions
des Nations Unies participantes, à l'aide d'un fonds d'affectation
spéciale, les donateurs fournissant un soutien en espèces et en
nature, soit par l'intermédiaire d'agences spécifiques, soit
à travers le fonds d'affection spéciale. L'UNESCO a accueilli le
secrétariat du WWAP et gère le fonds à son siège
à Paris.
Le Programme jouera un rôle de coordination des
initiatives du système des Nations Unies existantes dans le domaine de
l'évaluation des ressources en eau douce. Il sera étroitement
relié aux systèmes de données et d'information des
institutions des Nations Unies.
Résultats du programme :
Proposer, pour la première fois, un processus complet
d'évaluation des ressources en eau englobant: - la
surveillance de ces ressources au niveau national; - la
création de bases de données et d'indicateurs au niveau mondial;
- l'évaluation de la situation au niveau sectoriel et à
celui du bassin versant; - le renforcement des capacités et
l'évaluation des tendances mondiales.
Aboutir à l'élaboration d'un rapport
périodique qui deviendra progressivement plus complet.
Offrir un cadre pour la coordination et le réalignement
des programmes existants des membres du
Sous-comité
de coordination des Nations Unies sur les ressources en eau (SCWR/CAC) ,
afin de mettre à profit les synergies, de renforcer les programmes
intérieurs et d'améliorer les chances de financement
extérieur.
Fournir, à l'intention des éventuels donateurs,
un cadre et un mobile pour des investissements stratégiques
ciblés sur des composantes particulières du WWAP, tout en
soulignant l'ampleur de l'ensemble du programme à financer.
Reconnaître l'importance de la mise en place de bases de
données géographiques, d'un système complet et
détaillé d'indicateurs et d'une harmonisation des normes
relatives aux données.
Reconnaître la nécessité de mettre au
point une méthodologie efficace pour les évaluations concernant
les bassins fluviaux et les aquifères.
Tenir compte du rôle essentiel des pays en ce qui
concerne la fourniture, au niveau national et à celui des bassins
versants, des données de base nécessaires au processus
d'évaluation.
Tenir compte du besoin critique et continu de créer ou
de renforcer la capacité de nombreux pays en développement
à effectuer eux-mêmes leurs évaluations.
Fournir un mécanisme pour aborder systématiquement
les problèmes de l'eau qui ont été jusqu'à
présent insuffisamment pris en compte, tels que: - la
qualité de l'eau; - la dégradation des
écosystèmes aquatiques; - les aspects
économiques de la gestion de l'eau.
Fournir un mécanisme institutionnel prestigieux et
systématique pour favoriser les interactions avec des partenaires
extérieurs au système des Nations Unies et avec les institutions
du secteur de l'eau concernées par l'évaluation dans les pays en
développement.
Fournir une base de connaissances qui puisse être
utilisée par d'autres programmes de gestion de l'eau et de renforcement
des capacités, à l'intérieur et à
l'extérieur du système des Nations Unies.
B/ la coopération régionale et
internationale
1 -La coopération Nord Sud dans l'encadrement de
plan bleu :
Un travail de réflexion sur la région
méditerranéenne dans sa totalité et sa complexité,
un centre d'études où s'effectuent ce
travail, et une structure associative qui en permet la gestion et le
fonctionnement.
Par son travail de réflexion, le Plan Bleu offre donc
d'abord un ensemble de données et d'études systémiques et
prospectives, assorties le cas échéant de propositions d'actions,
qui est destiné à fournir aux pays riverains de la
Méditerranée des informations utiles pour la mise en oeuvre d'un
développement socio-économique durable n'entraînant pas de
dégradation de l'environnement.
, le Plan Bleu est amené à jouer un
rôle important de "centre support" de la
Commission
Méditerranéenne du Développement Durable (CMDD). Il a
contribué notamment dans ce cadre aux travaux de propositions
stratégiques sur l'eau, le tourisme et les indicateurs pour le
développement durable et il apporte actuellement son concours aux
travaux sur les relations libre-échange/environnement et sur le
développement urbain et rural dans le contexte euro
méditerranéen.
Les
travaux du
Plan Bleu portent sur la région méditerranéenne.
Celle-ci ne peut être définie de façon scientifique et
opérationnelle à la fois. Certains pays comme la France ou le
Maroc ne sont en effet que partiellement méditerranéens. Le Plan
Bleu est amené, selon les problèmes étudiés,
à prendre en compte, soit la totalité du territoire des pays
riverains, pour des données à caractère national, soit le
bassin hydrologique, pour ce qui touche à l'eau, soit les régions
côtières, définies alors de façon concrète
par les unités administratives territoriales bordant le littoral.
Ces
travaux attirent l'attention sur le caractère non durable de certaines
évolutions en cours en Méditerranée, lesquelles sont
à la fois très rapides et lourdes de conséquences
(changements démographiques et économiques, dégradation
d'un patrimoine et d'un environnement particulièrement fragile et
précieux, écarts de niveaux de vie entre Nord et Sud du bassin).
Ils montrent aussi l'importance déterminante des ressources en eau et
des régions côtières ainsi que de certains secteurs du
tertiaire (comme le tourisme) pour lesquels la qualité de
l'environnement constitue une condition fondamentale du développement.
Ces travaux doivent inciter à une meilleure prise en compte du long
terme (et notamment de l'environnement) dans les décisions et à
la mise en oeuvre d'une coopération Nord-Sud et Sud-Sud qui soit
à la hauteur des défis à surmonter.
L'eau
dans les pays méditerranéens est soumise à des pressions
croissantes. Les prélèvements croissants sont essentiellement
liés à la progression de l'irrigation et de façon
générale à l'augmentation démographique dans les
pays du Sud et de l'Est du bassin méditerranéen (PSEM). Ainsi,
sur les 12 pays PSEM ("Pays du Sud et de l'Est de la
Méditerranée"), 8 pays exploitent aujourd'hui annuellement
plus de 50% de leurs ressources en eau renouvelables ; deux d'entre eux
exploitent déjà plus que leurs ressources renouvelables
(Autorité palestinienne et Libye) comme le montre la carte ci-dessous.
En l'an 2025, selon un scénario tendanciel, ils devraient être
10 pays sur 12 à consommer plus de 50% de leurs ressources
renouvelables, dont 8 plus de 100% de leurs ressources naturelles
renouvelables.
Dans ce
contexte tendu, quelques pays ont recours à l'exploitation -non-durable-
de nappes fossiles et à la surexploitation des eaux souterraines
renouvelables ; les dégradations parfois irréversibles
d'écosystèmes, d'aquifères par intrusions d'eaux
salées deviennent plus fréquentes. L'opinion publique se
sensibilise de plus en plus et, dans de nombreux endroits, les risques de
conflit augmentent.
Le Plan
Bleu a depuis longtemps contribué à cette sensibilisation par les
visions prospectives
qu'il a développées en 1989 (révisées en
2000).
Pour orienter l'action, le Plan Bleu a également
animé un réseau d'experts méditerranéens et un
groupe de travail auprès de la Commission Méditerranéenne
de Développement Durable (CMDD) qui ont produit des recommandations
validées par les Parties Contractantes à la Convention de
Barcelone en 1997 : face aux stratégies classiques de
développement de l'offre de ressources nouvelles, de plus en plus
coûteuses à l'avenir et qui atteindront leur limite, la CMDD
préconise d'explorer d'avantage la voie des économies d'eau par
une rationalisation de la demande.
A la demande des Parties
Contractantes à la Convention de Barcelone et de la Commission
Méditerranéenne du Développement Durable, le Plan Bleu a
organisé, avec le soutien du Global Water Partnership, de l'Italie et de
la France, un forum Avancées de la gestion de la demande en eau en
Méditerranée. Ce forum, qui s'est tenu à Rome, du 3 au 5
octobre 2002, fait suite à l'Atelier "Gestion des demandes en eau en
Méditerranée" que le Plan Bleu avait organisé à
Fréjus, en septembre 1997.
2- Le plan d'Action du G8 contre la crise de l'eau :
L'eau étant
essentielle à la vie, le manque d'eau peut porter atteinte à la
sécurité de l'homme. La communauté internationale doit
aujourd'hui redoubler d'efforts dans ce domaine. Il`faut promouvoir la bonne
gouvernance, renforcer la capacité des pays bénéficiaires
d'une aide à adopter des politiques de l'eau appropriées et
orienter les ressources financières vers le secteur de l'eau de
manière plus efficace et plus efficiente afin d'atteindre les objectifs
de la Déclaration du Millénaire et du Programme de mise en oeuvre
du`Sommet mondial sur le développement`durable (SMDD) dans le domaine
de l'eau et de l'assainissement, et d'inverser la tendance actuelle à
la`dégradation de l'environnement grâce à la protection et
à la gestion équilibrée des ressources naturelles.
Le G8 a pris l'engagement
de jouer un rôle plus actif dans les efforts déployés
à l'échelle internationale pour atteindre ces objectifs, sur la
base du consensus de Monterrey et des conclusions du troisième Forum
mondial sur l'eau et de la Conférence ministérielle qui se sont
tenus au Japon en mars 2p03. En nous appuyant sur cet acquis solide et en
répondant aux besoins et priorités des pays partenaires, nous
adopterons les mesures suivantes, individuellement et/ou collectivement, en
tenant compte plus particulièrement de l'importance d'une bonne gestion
de l'eau en Afrique, en appui au Nouveau partenariat pour le
développement de l'Afrique, comme cela a été
indiqué dans le plan d'action du Gx8 pour l'Afrique.
1. Encourager
la bonne gouvernance :
- Le G8 est
déterminés à aider en priorité les pays qui font la
preuve de leur engagement politique en faveur de l'eau potable et de
l'assainissement de base, dans le cadre de leur stratégie de promotion
du développement durable et d'éradication de la pauvreté,
à : " élaborer les plans les plus complets pour la
gestion intégrée et l'utilisation efficace des ressources en eau
" mettre en place un cadre institutionnel stable, transparent et reposant
sur l'état de droit, respectant les besoins fondamentaux de l'homme et
la préservation des écosystèmes, et favorisant la
responsabilisation des acteurs locaux et une`approche appropriée`du
recouvrement`des coûts.
-Soutenir les efforts
déployés par ces pays pour renforcer leurs capacités
à développer les compétences nécessaires pour
offrir des services publics efficients, en cherchant les aidant à ;
" instaurer un cadre juridique, réglementaire, institutionnel et
technique approprié ; " renforcer les établissements de
formation professionnelle initiale`ou continue en gestion de l'eau ou à
les créer le cas échéant.
- Compte tenu de
l'importance de la gestion des bassins fluviaux, ils intensifieront leurs
efforts pour : " aider au développement de plans de gestion
intégrée et d'économie des`ressources en eau ;
" appuyer une meilleure gestion et la mise en valeur des bassins fluviaux
partagés ;" promouvoir, au`niveau mondial,`la coopération
à l'intérieur des bassins fluviaux, avec une attention
particulière pour`les bassins fluviaux africains.
2-Utiliser
toutes les ressources financières Dans le prolongement du Consensus de
Monterrey et du Plan de mise en oeuvre du Sommet mondial sur le
développement durable et ayant à l'esprit les besoins
différents des populations rurales et urbaines, le G8 a pris
l'engagement:
-D'accorder une importance
prioritaire, dans l'affectation de l'aide publique au développement, aux
propositions de qualité des pays en développement partenaires en
matière d'eau et d'assainissement.
- De contribuer à
mobiliser l'épargne locale pour le financement d'infrastructures pour
l'eau en développant et renforçant les marchés de
capitaux et les institutions financières au plan local, notamment
grâce à : " la création en ` tant que de besoin au
niveau national et au niveau local, de fonds renouvelables en monnaie
locale.
- D'encourager les
institutions financières internationales à accorder à
l'eau la priorité nécessaire. - De promouvoir un
recouvrement des coûts prenant en compte l'octroi d'aides en fonction
des résultats, afin de permettre aux personnes qui n'en ont pas
les moyens d'accéder aux services proposés.
-D'appliquer, sur une base
volontaire, des outils d'aide au développement pour des projets d'eau et
d'assainissement pouvant comporter des mécanismes de financement tels
que: des financements concessionnels compatibles avec les règles
internationales en matière d'aide financière, des techniques de
financements de projets, le recours aux micro et méso-crédits,
ainsi que des opérations de conversion de dette en
investissement.
- D'encourager le
financement de pratiques d'irrigation adaptées.
- D'améliorer la
coopération et la concertation entre`donateurs, en recherchant une
meilleure synergie entre nos diverses initiatives.
3 :
Créer des infrastructures en s'appuyant sur des autorités ou
communautés locales responsabilisées et aider les pays
partenaires à élaborer et à améliorer les
infrastructures adaptées aux différents besoins dans le domaine
de l'eau et de l'assainissement, de la manière suivante:
- En aidant à
mettre en place, des systèmes de gestion locale de l'eau dans les zones
rurales et des dispositifs d'adduction d'eau potable et d'assainissement dans
les zones urbaines, grâce à une utilisation efficace des
ressources publiques et à l'encouragement des partenariats
public-privé en tant que de besoin.
- En favorisant les
approches fondées sur les communautés locales, et en particulier
la participation de la société civile à`la fourniture
d'eau et de services d'ssainissement`et d'hygiène.
- En encourageant
l'utilisation par les ménages de technologies adaptées sur une
base durable`pour la fourniture de services
d'assainissement de base et l'alimentation en eau potable saine.
- En renforçant
les compétences et les connaissances des différents acteurs dans
le secteur de l'eau, en particulier les autorités locales et les acteurs
concernés de la société civile.
- En favorisant la prise
en compte du renforcement des capacités dans chaque projet de
coopération, plus`précisément sous la forme d'actions
permettant " d'apprendre en faisant.
- renforçant la
coopération Sud-Sud.
4. Renforcer
le suivi, l'évaluation et la :
- le renforcement des
capacités`de suivi du secteur`de l'eau dans les pays partenaires en
complément des efforts de suivi existants.
- le développement
de mécanismes de coopération sur la recherche liée au
cycle de l'eau et nous intensifierons les efforts de recherche dans ce
domaine.
5.
Renforcer l'engagement des organisations
internationales :
- l'importance de
rôle qu'elle joue les nations unis dans le domaine de l'eau, la
nécessité de renforcer la coordination au sein du
système des Nations Unies, et entre le système des Nations
Unies et les institutions de Bretton Woodsl les banques régionales de
développement et les différentes parties prenantes.
-Le G8 demandent la
Banque mondiale, en consultation avec les autres institutions
financières internationales, d'étudier et de recommander les
mesures nécessaires pour mettre en oeuvre les propositions suivantes
émises par le panel mondial`sur le financement des infrastructures dans
le domaine de l'eau. (1)
Conclusion:
La rareté de l'eau
a des incidences sur tous les habitants de la planète -- elle
menace notre bien-être, met en péril notre gagne-pain et, parfois
même, met notre vie en danger. Dans les pays les plus prospères,
elle freine la croissance économique et diminue la qualité de
vie. Déjà, dans les pays en développement --
particulièrement parmi les populations pauvres -- le manque d'eau
potable en quantité suffisante a des conséquences dramatiques.
Elle engendre des maladies, ralentit le développement, exacerbe les
inégalités de revenus, limite les possibilités, et
compromet la survie de sociétés tout entières. Partout
dans le monde, la pénurie d'eau -- et les démarches peu
judicieuses entreprises pour la contrer -- sont désastreuses pour
le milieu naturel. Et lorsqu'elle oppose des groupes d'origine ethnique
différente ou des collectivités urbaines et rurales, qu'elle
devient une question de privilège ou qu'elle se produit à une
frontière, la pénurie d'eau peut aggraver le risque de
conflit.
Certes, les
pénuries d'eau ne sont pas nouvelles dans l'histoire de
l'humanité. La Bible, le Coran et d'autres textes sacrés font
abondamment mention de l'eau , et des conflits qui y sont liés.
Mais les pénuries actuelles et futures importent plus que jamais, et
pour un plus grand nombre d'entre nous. La croissance démographique,
l'industrialisation et l'urbanisation épuisent et polluent
irréversiblement les lacs, les rivières et les aquifères.
Les nouvelles technologies nous donnent le pouvoir de capter l'eau plus
rapidement qu'elle ne peut réalimenter les nappes souterraines. Il en
résulte à l'échelle planétaire des dommages
environnementaux catastrophiques, inimaginables jusqu'à
présent.
Mais l'insuffisance des
ressources en eau ne cesse de s'accroître. Les régions
aréiques, qui ne disposent pas de réseaux hydrographiques
permanents, sont définies comme étant celles qui comptent moins
de 1 000 mètres cubes d'eau douce par personne, par an. À ce
niveau, il n'y a pas assez d'eau pour alimenter les populations ou soutenir le
développement économique, et de graves problèmes
écologiques peuvent prendre naissance. Les pays qui disposent de
1 000 à 1 700 mètres cubes d'eau par personne par
année sont considérés comme des pays souffrant de stress
hydrique. Le FNUAP estime qu'en 2000, 508 millions de personnes vivaient dans
31 régions aréiques ou pays souffrant de stress hydrique ;
en 2025, il s'agira plus vraisemblablement de 3 milliards de personnes dans 48
pays. Le nombre de personnes souffrant du manque d'eau doublera au cours des 25
prochaines années et le nombre de celles qui souffriront de stress
hydrique aura sextuplé pendant la même période. Et cela se
produira même si, depuis peu, la consommation mondiale d'eau s'est
stabilisée et augmente à peu près au même rythme que
la population.
Pour cela depuis plus de
20 ans, les rencontres internationales sur l'eau se succèdent, signe
d'une inquiétude des États participants, qui tous souhaitent
réfléchir à la manière de gérer de
façon durable les ressources en eau. La dégradation des
réserves, les difficultés d'accès à l'eau potable
que connaissent nombre de pays et le risque de pénurie qu'encoure une
part croissante de l'humanité ébranlent en effet de plus en plus
les consciences internationales. Mais si la nécessité de penser
la gestion de l'eau à l'échelle planétaire gagne
progressivement du terrain, jusqu'à présent toutes ces rencontres
n'ont guère été suivies de décisions ni de mesures
concrètes, les états ne parvenant pas à définir une
stratégie d'action commune.
La perception de la valeur
de l'eau a progressivement évolué au cours des deux
dernières décennies. Lors de la première conférence
internationale sur l'eau, qui se déroulait à Mar del Plata en
Argentine en 1977, l'eau fut définie comme « bien commun », un
bien donc auquel chacun devait pouvoir accéder pour ses besoins
primordiaux. Mais à cette conception idéale et proprement
publique de l'eau s'est progressivement substituée, au fur et à
mesure de sa raréfaction, une vision beaucoup plus marchande : en
1992 à la conférence de Dublin, l'eau fut cette fois clairement
déclarée « bien économique ».
Aujourd'hui, le constat
est unanime parmi les experts qui diagnostiquent une crise grave si les
gouvernements n'améliorent pas leur gestion des ressources en eau. Sur
les remèdes pour enrayer cette crise, en revanche, les avis divergent.
C'est ce qui est clairement apparu au cours du deuxième Forum mondiale
de l'eau, qui se tenait en mars 2000 à La Haye (Pays-Bas). Entre les
4 500 représentants d'une centaine de pays, la discussion a en effet
essentiellement porté sur la question de la privatisation de l'eau.
Tandis que la Commission mondiale de l'eau, une émanation du Conseil
mondiale de l'eau, plaidait pour une large privatisation de ce secteur à
l'échelle mondiale. De nombreuses Organisations non gouvernementales
(ONG) condamnaient cette vision « technico-économique et marchande
» et prônaient l'accès à l'eau comme un « droit
fondamental de l'homme », gratuit ou tarifé à prix
coûtant.
La Journée Mondiale
de l'Eau de cette année est l'occasion choisie pour le lancement de la
Décennie internationale d'action: «l'eau, source de vie
2005-2015» qui vise à mettre l'accent sur l'importance de l'eau
potable pour préserver la vie. Pour cela une initiative internationale
visant à fournir les foyers et les écoles du monde entier en eau
potable et en installations sanitaires de base. La fourniture de ces services
aux ménages les plus démunis est au centre des initiatives visant
à la réalisation, d'ici 2015, d'un grand nombre des Objectifs du
Millénaire pour le développement (OMD), en particulier l'OMD
n° 4, qui appelle le monde à faire baisser d'au moins deux tiers
les décès d'enfants évitables..
A New York, le 22 mars
2005 - A l'occasion de la Journée mondiale de l'eau, la Directrice
générale de l'UNICEF Carol Bellamy a rappelé que 400
millions d'enfants, soit un cinquième de la population enfantine
mondiale, ne disposent pas du minimum vital en eau potable. D'après La
Situation des enfants dans le monde 2005, le rapport de l'UNICEF, 21 % des
enfants vivant dans les pays en développement souffrent d'un grave
manque d'eau, car ils n'ont pas de source d'eau potable à moins d'un
quart d'heure de marche de chez eux. De plus, on compte 2,6 milliards de
personnes qui ne disposent pas de l'assainissement le plus
élémentaire. Ces privations provoquent beaucoup de
décès et expliquent au moins 1,6 des 11 millions de
décès d'enfants que l'on pourrait éviter chaque
année.
De Rome le directeur
général de « l'Organisation des nations unis pour
l'alimentation et l'agriculture » Jacques Diouf a exhorté
toutes les parties concernées à assurer l'approvisionnement en
eau et la sécurité alimentaire de tous tout en préservant
l'environnement. "Il s'agit de produire davantage en utilisant moins d'eau afin
d'économiser l'eau nécessaire aux ménages et à
l'industrie."
Mais Les stratégies
élaborées et actuellement utilisées et la participation
des gouvernements et du secteur privé restent insuffisants. La
possibilité d'avoir de l'eau potable pour tous et l'assainissement sont
des conditions indispensables à la réalisation rapide de tous les
objectifs du millénaire.
L'attention ne se situe
pas dans la quantité d'eau disponible: le chiffre n'évolue que
très peu depuis des années. Mais la croissance
démographiques, la répartition de cette ressource et les usages
que nous en faisons constituent le noyau du problème. L'agriculture
industrielle consomme 70% de l'eau douce disponible et pollue les nappes
phréatiques, déjà diminuées. Tout le cycle de l'eau
est contaminé. L'eau potable devient un produit rare et cela constitue
une menace pour la paix mondiale. L'eau devient ainsi le centre d'enjeux
fondamentaux comme la démographie, l'environnement et la paix.
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