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Prise en charge de patients colostomisés

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par Emilie GESTAS
 - infirmière diplômée d'état 2007
  

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Analyse des questionnaires infirmiers

Analyse qualitative

10 infirmières ont répondu à ce questionnaire sur 25 mis à disposition.

Question n°1 :

Pour la majorité des infirmières, la prise en charge du patient colostomisé définitivement correspond à écouter, soutenir le patient, à réaliser une éducation en vue de retrouver une autonomie après avoir repéré où il se situe dans les étapes de deuil.

Mais si le patient est dans le refus ou peu autonome, elles peuvent prendre en charge la famille afin qu'il ait une ressource à domicile.

Question n°2 :

Selon les infirmières, l'éducation du patient colostomisé consiste majoritairement à rendre le patient autonome par rapport à sa colostomie en lui enseignant les gestes techniques nécessaires à réaliser sur sa stomie. Ce qui correspond à l'objectif de l'éducation que j'ai évoqué précédemment dans le cadre théorique.

Question n°3 :

L'éducation de la colostomie auprès du patient est réalisée par toutes les infirmières questionnées, en moyenne 3 jours après l'intervention, puis tous les jours. Mais il n'existe pas, dans un service, un protocole d'éducation du patient colostomisé car celle-ci s'adapte à chaque opéré.

Malgré tout, l'éducation peut ne pas être réalisée en fonction des complications de l'intervention, de la volonté, de la capacité de compréhension du patient et de l'acceptation de sa nouvelle image corporelle.

Egalement, nous pouvons remarquer que lorsque la stomathérapeute est présente dans le service, les infirmières réalisent peu l'éducation. ( par exemple : dans le service où la stomathérapeute est présente à ¾ temps, les 4 infirmières questionnées ont répondu qu'elles ne pratiquaient l'éducation que selon la disponibilité de la stomathérapeute).

Question n°4 :

Selon les infirmières, les facteurs qui peuvent rendre difficile l'éducation tout au long de l'hospitalisation sont le manque de temps dû à une charge de travail trop importante, la fatigue du patient, son refus notamment lorsqu'il est dans le déni, son âge, sa démence ou la présence d'un handicap physique entraînant une mauvaise dextérité.

La majorité de ces facteurs a été évoquée lors du concept des conséquences sur le patient colostomisé.

Ainsi, selon l'importance de ces facteurs, il arrive que les patients sortent en n'ayant eu aucune éducation ou qu'une éducation partielle. Pour cela, un relais à domicile est réalisé en faisant intervenir une infirmière libérale ou en éduquant une tierce personne de son entourage ; ou bien un séjour en convalescence est indiqué pour lui laisser plus de temps afin d'être éduqué. Le patient peut être également suivi par une stomathérapeute en consultations externes.

Question n°5 :

Le patient passe par différentes phases d'acceptation de sa colostomie, ainsi l'infirmière personnalise l'éducation pour respecter l'état psychologique du malade. Selon les infirmières, le patient passe par ces différentes phases : le déni, la colère, le refus, la tristesse, le marchandage et l'acceptation totale. Toutes ces étapes ont été citées précédemment dans le cadre théorique. Ce qui montre que les infirmières ont une parfaite connaissance de celles-ci, très importantes pour personnaliser l'éducation du patient colostomisé.

Question n°6 :

Majoritairement, les infirmières ne parlent pas de l'irrigation colique car c'est sur prescription médicale. Souvent c'est une stomathérapeute qui les éduque quelques mois après l'intervention en consultations externes, car nous avons vu dans le concept « colostomie » que cette éducation dépend de l'état du patient, de l'acceptation de celui-ci et de la cicatrisation de la stomie.

Question n°7 :

L'avis est partagé en ce qui concerne d'avertir le patient des conséquences physiques et psychosociales possibles.

Un peu plus de la moitié des infirmières les avertissent pour ne pas qu'ils les découvrent seuls et pour leur indiquer des solutions. Ceci s'effectue en fonction de la demande du patient, de ses questions, de son acceptation. Cette façon d'agir, selon les infirmières, fait partie de la prise en charge globale d'une éducation.

Malgré tout, la moitié ne les avertissent pas car, pour elles, ceci est du ressort de la stomathérapeute ou bien parce qu'elles considèrent qu'ils vont les découvrir seuls et que chaque personne évolue à son rythme.

Donc elles s'adaptent selon les différentes phases de deuil.

Question n°8 :

Pour la moitié des infirmières, il est vrai que plus on commence tôt l'éducation, plus vite le patient est autonome, ce qui s'explique du fait qu'il a plus de temps pour assimiler les gestes spécifiques.

Par contre, pour la majorité des infirmières, il est faux de dire que plus on commence tôt l'éducation, mieux le patient accepte sa stomie.

Question n°9 :

Dix personnes ont été questionnées, toutes sont des femmes et majoritairement, elles sont diplômées depuis moins de dix ans. Je n'ai pas analysé cette question car ces critères n'ont pas d'incidence sur l'éducation du patient adulte colostomisé.

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"Je voudrais vivre pour étudier, non pas étudier pour vivre"   Francis Bacon