1.2.3 L'argument de la
répression : Source de conflits
« Dans le village de Wavussé, le chef du
village et vingt autres personnes ont été emprisonnés
pendant un mois à la maison d'arrêt et de correction de
Ouagadougou pour avoir fait exciser leurs filles. Ils ont été
dénoncés par les noyaux relais qui sont eux-mêmes
originaires du village. Cette arrestation à susciter le
mécontentement de la population qui s'est plus tard opposé
à l'arrivée des acteurs du PIC dans le village pour une autre
campagne de sensibilisation. L'argument brandi était que le chef a
été humilié par cette arrestation et que désormais,
ils n'accepteraient plus que des gens viennent leur parler de
l'excision » témoigne monsieur SAWADOGO Jean Baptiste,
directeur de la radio Vénégré.
Cette expérience de Wavussé qui s'est
répandue dans les villages environnants a développé chez
les populations une certaine méfiance vis-à-vis des personnes
militant dans des organisations de lutte contre l'excision.
« Nous faisons l'objet de menace au sein de nos villages
respectifs et les villageois ont tendance à nous écarter de la
vie du village parce que nous sommes des noyaux relais du PIC »
témoigne le président des noyaux relais de la radio, monsieur
SINARE Boukari. La répression est porteuse d'humiliation dans un
environnement où la dignité et l'honneur sont des valeurs
cardinales et dont la non considération peut être source de rejet
de toute communication ou information.
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