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Lutte contre l'excision au Burkina Faso: l'expérience du plan intégré de communication de radio Vénégré

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par Pagnidemsom Nestor BOULOU
Université de Ouagadougou - Maîtrise ès sciences de l'information et de la communication Option: Communication pour le développement 2007
  

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SIGLES ET ABBREVIATIONS

AMSOPT : Association Malienne pour le suivi et l'Orientation des Pratiques

Traditionnelles

CCC : Communication pour le Changement de Comportement

CNLPE : Comité National de Lutte contre la Pratique de l'Excision

IEC : Information-Education-Communication

OMS : Organisation Mondiale de la Santé

ONG : Organisation Non Gouvrenementale

PIC : Plan Intégré de Communication

PNCD : Politique Nationale de Communication pour le Développement

UNICEF : United Nations of  International Children's Emergency Fund

UNESCO : Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture

INTRODUCTION

Toute société humaine évolue dans un contexte culturel marqué par un système de valeurs, des pratiques, des habitudes et des perceptions qui régentent son mode de vie. Selon la définition de l'Organisation des Nations Unies pour l'Education, la Science et la Culture (UNESCO), la culture est « l'ensemble des traits distinctifs, spirituels et matériels, intellectuels et affectifs qui caractérisent une société ou un groupe social. Elle englobe outre les arts et les lettres, les modes de vie, les droits fondamentaux de l'être humain, les systèmes de valeurs, les traditions et croyances »1(*) .

Il existe dans toutes les cultures des pratiques célébrant les transitions qui accompagnent les cycles de la vie, perpétuant la cohésion de la communauté ou transmettant les valeurs culturelles aux futures générations. Ces traditions reflètent les normes de responsabilité et de comportement fondées sur l'âge, le sexe et le rang social. Alors que beaucoup de traditions font la promotion de l'unité sociale, d'autres, par contre, affectent la santé physique et psychologique de certains membres de la communauté ainsi que leur intégrité. C'est, par exemple, le cas de l'excision où ce sont les femmes et les filles qui sont particulièrement affectées.2(*)

Si les pratiques traditionnelles continuent à se manifester à cause des valeurs culturelles qu'elles transmettent, d'autres facteurs tels que l'accès limité à l'éducation, à l'information et à certains services permettent aux plus nuisibles de ces pratiques de persister. Les traditions néfastes existent sous différentes formes, cependant, leur impact sur les populations est le même partout. Si l'excision était une pratique reconnue positive pour la gente féminine autrefois, des études scientifiques ont permis aujourd'hui de découvrir son aspect destructeur et les préjudices divers qu'elle entraîne chez la femme en général. Cette évolution a suscité des actions en vue d'éradiquer cette pratique.

Au Burkina Faso, l'année 1990 marque la manifestation de la prise de conscience effective des méfaits de l'excision à travers la création du Comité National de Lutte contre la Pratique de l'Excision (CNLPE) et l'adoption en 1996 de trois articles du code pénal qui sanctionnent cette pratique.3(*) Plusieurs campagnes ont été menées dans le cadre de la lutte contre l'excision en passant de la sensibilisation à la répression4(*). Cependant, « les efforts pour changer ou éradiquer cette pratique sont souvent accueillies de façon suspicieuse ou parfois même hostile par les populations qui la vivent, particulièrement quand ces efforts sont planifiés en dehors de la communauté 5(*)».

La problématique de la lutte contre l'excision réside dans le fait qu'il s'agit d'une pratique empreinte de deux considérations. D'un côté, elle est positive du fait de son caractère culturel et de l'autre, elle est dangereuse du fait de ses implications sanitaires et biologiques. La résolution d'un tel problème passe nécessairement par un consensus sur la portée réelle de l'excision dans les différentes communautés. Dès lors, la communication participative apparaît comme le meilleur moyen qui puisse permettre de s'accorder sur la question de l'excision en raison de son caractère interactif.

Le document cadre de la politique nationale de communication pour le développement (PNCD) insiste sur le fait qu'il faut privilégier l'approche participative dans les programmes visant le bien-être socioéconomique des populations rurales marquées par de nombreuses pesanteurs socioculturelles et attachées aux valeurs traditionnelles. Plusieurs approches ont été élaborées et prenant en compte l'approche participative comme démarche de mise en oeuvre parmi lesquelles le Plan Intégré de Communication (PIC). En effet, ce plan consiste à utiliser des radios communautaires pour véhiculer des messages de sensibilisation sur l'excision et l'établissement d'actes de naissance. S'il est reconnu que l'approche participative permet aux bénéficiaires des messages de sensibilisation de se les approprier, il y a donc un intérêt à étudier cette dimension de la communication dans le cadre de la mise en oeuvre du PIC.

Il s'agit pour nous, dans cette étude, de faire l'analyse du plan intégré de communication de Radio Vénégré en identifiant ses forces et ses faiblesses.

Pour ce faire, nous avons scindé notre travail en trois parties. Dans un premier temps, nous allons présenter la problématique, définir le cadre théorique, conceptuel et exposer la méthodologie de travail. Cette première partie constitue l'orientation théorique de notre étude et permet d'en définir les grandes lignes. L'ensemble des données théoriques provenant essentiellement de la revue documentaire que nous étalons dans cette première articulation a pour objectif de faire le point et d'élucider les diverses implications de notre problématique.

Dans un second temps, nous allons présenter le cadre général de l'étude et faire le point de la situation de l'excision au Burkina Faso. Il s'agira, dans cette partie, d'exposer un éventail d'informations d'ordre géographique et technique relatives à la radio Vénégré, sa zone d'implantation et de décrire ses activités dans le cadre du PIC. Aussi, nous aborderons la question de l'excision en ce qui concerne ses manifestations avant de faire l'historique de la lutte au Burkina Faso. L'importance de la deuxième partie de notre travail réside dans le fait qu'elle vient aider à comprendre la thématique de notre mémoire.

La troisième partie sera consacrée à l'analyse du PIC. A partir d'indicateurs inspirés des principes de base de la communication pour le développement, nous apprécierons la mise en oeuvre du PIC à travers le processus d'élaboration, le contenu des messages, les supports et techniques de communication utilisés et les caractéristiques des acteurs impliqués dans la mise en oeuvre de cette stratégie. Ce sont, en effet, les facteurs clés du processus de réalisation d'une action de communication participative.

* 1 RECUEIL DES LOIS ET REGLEMENTS, 1ère édition. Niamey, Secrétariat Général du Gouvernement (SGG), 1990, p81

MINISTERE DES SPORTS, DE L A CULTURE ET DES JEUX DE LA FRANCOPHONIE, Etats Généraux de la Culture, Document introductif, 2004, p26

* 2 OMS, La mutilation génitale des Femmes : Un rapport conjoint de OMS/UNICEF/FNUAP, 1996

* 3 www.sp-cnlpe.org

* 4 La pratique de l'excision est punie depuis 1996 par le code pénal du Burkina faso.

* 5 OMS, Op cit

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