FACULTÉ DES SCIENCES ÉCONOMIQUES ET DE
GESTION DE SFAX
COMMISSION D'EXPERTISE COMPTABLE
Mémoire élaboré en vue de l'obtention du
Diplôme National d'Expertise Comptable
L'APPRÉCIATION DES RISQUES ET
SPÉCIFICITÉS LIÉS A UNE OPÉRATION D'IMPORTATION
ET RÔLE DE L'EXPERT COMPTABLE
Elaboré par Directeur de recherche
Mr. Makram ZOUARI Mr. Habib BOUAZIZ
Dédicaces
Je dédie ce travail
A la mémoire de mon cher père Taoufik Que Dieu
lui accorde son immense miséricorde
A ma chère mère Wassila Que Dieu lui
prête une longue vie
A ma chère tante Nafissa Que Dieu lui prête une
longue vie
C'est à vous trois que je dois, en premier, toute
réussite
A l'étoile de ma vie, ma chère épouse
Dorsaf en témoignage de mon amour Pour le soutien que tu m'as
apporté pour la réalisation de ce travail
A mon cher frère Sami et sa femme Dorra A mon cher
frère Nabil et sa femme Sourour A mes chers frères Faouzi, Med
Lassaad, Mustapha et Néjah
Pour leurs amours et leurs encouragements
A mes soeurs Roudha et son époux Noomen, Sameh et son
époux Hichem Pour leurs amours et leurs encouragements
A la mémoire de ma chère belle-mère
Radhia Que Dieu lui accorde son immense miséricorde
A mon beau-père Ridha Jouini A mon beau-frère
Houcem et sa femme Hibène A ma belle-soeur Jalila et son
fiancé Seif Pour leurs amours et leurs encouragements
Que Dieu vous accorde sa bénédiction
Remerciements
Je tiens à manifester toute ma gratitude envers monsieur
Habib Bouaziz, mon directeur de recherche.
Je souhaite également remercier tous ceux qui ont
contribué de près ou de loin à la réalisation de ce
travail et particulièrement à Mr Faiçal Derbel, Mr Raouf
Ghorbel, Mr Mohamed Ammous, Mme Ines Zekri et Mr Moez Bellaaj.
Mes remerciements s'adressent aux membres du jury qui ont bien
voulu accepter d'évaluer ce modeste travail.
Sommaire général
SOMMAIRE GENERAL 1
ABRE VIA TIONS 4
LISTE DES TABLEAUX 5
LISTE DES FIGURES 6
INTRODUCTION GENERALE 7
PREMIERE PARTIE : LES A CTIVITES D'IMPORTATION :
DEMARCHES ET OUTILS....11
CHAPITRE. 1. LA LOGISTIQUE DE LA MARCHANDISE 12
1. La domiciliation du titre de commerce 12
1.1 Les préalables à l'importation 13
1.2 Les régimes d'importation 14
1.3 L'ouverture d'un titre de commerce extérieur "TCE"
15
2. Le transport et l'emballage des marchandises 18
2.1 Le transport des marchandises 18
2.2 L'emballage des marchandises 24
3. L'assurance transport 26
3.1 Les différentes formes du contrat d'assurance
transport 27
3.2 Les garanties de l'assurance transport de marchandises 28
3.3 Les renseignements nécessaires et utiles à la
souscription d'un contrat d'assurance 32
4. Le dédouanement des marchandises 34
4.1 La déclaration en détail 34
4.2 La présentation des marchandises à la douane et
l'affectation d'un régime douanier 37
4.3 L'évaluation et le paiement de la dette
douanière 40
4.4 Le contrôle du commerce extérieur 42
CHAPITRE.2. PAIEMENT DES FOURNISSEURS ET FINANCEMENT DE
L'OPERATION 44
1. Les instruments de paiement utilisés à
l'international 44
1.1 Le chèque 44
1.2 La lettre de change 45
1.3 Le billet à ordre 46
1.4 Le virement 46
2. Les techniques de paiement à disposition de
l'importateur 47
2.1 L'encaissement direct 47
2.2 Le contre remboursement 47
2.3 La remise documentaire 47
2.4 Le crédit documentaire 48
2.5 La lettre de crédit stand-by (LCSB) 52
3. Les crédits mis à la disposition de
l'importateur 53
3.1 Les crédits par décaissement 53
3.2 Les engagements par signature 59
4. La couverture de change 63
4.1 Le marché des changes et le risque de change 63
4.2 Les instruments de couverture utilisés sur le
marché de change tunisien 65
4.3 Les techniques internes de couverture de change 67
CHAPITRE.3. ORGANISATION DU SERVICE ACHAT A L'INTERNATIONAL ET
AUXILIAIRES DE
L'IMPORTATION 70
1. La gestion administrative du service achat à
l'international 70
1.1 La mise en oeuvre d'une organisation internationale
évolutive 70
1.2 La constitution d'une équipe achats dans un cadre
international 72
2. Les acteurs de l'opération d'importation
73
2.1 Le transitaire 74
2.2 Le commissionnaire en douane 74
2.3 Les professions maritimes 75
DEUXIEME PARTIE : MAITRISE DES RISQUES LIES A UNE
OPERA TION D'IMPORTATION ET ROLE DE L'EXPERT COMPTABLE 77
CHAPITRE. 1. MAITRISE DES RISQUES D'APPROVISIONNEMENT 79
1. La consultation et la sélection des fournisseurs
79
1.1 La consultation des fournisseurs 79
1.2 La sélection des fournisseurs 82
2. Le choix de l 'Incoterm 86
2.1 Présentation des Incoterms: étendu et limites
86
2.2 L'appréciation des risques dus à l'absence ou
au mauvais choix de l'Incoterm 88
2.3 La gestion des risques lors du choix de l'Incoterm 89
2.4 Les critères de sélection de l'Incoterm 92
3. La conclusion du contrat commercial 93
3.1 L'appréciation des risques du contrat commercial
94
3.2 La gestion des risques du contrat commercial 95
4. La maîtrise des risques de dédouanement
à l'import 104
4.1 L'appréciation des risques douaniers 104
4.2 La gestion des risques douaniers 105 CHAPITRE.2. MAITRISE
ET COUVERTURE DES RISQUES DE FINANCEMENT DE L'IMPORTATION...
108
1. Maîtrise des instruments et techniques de paiement
108
1.1 Maîtrise des instruments de paiement 108
1.2 Maîtrise des techniques de paiement 109
2. Maîtrise des techniques de financement de
l'opération 111
2.1 L'appréciation des risques de financement de
l'opération d'importation 112
2.2 La gestion des risques de financement de l'opération
d'importation 112
3. La maîtrise des techniques de couverture du risque
de change 117
3.1 L'appréciation des risques de change 117
3.2 La gestion du risque de change 118
CHAPITRE.3. ROLE DE L'EXPERT COMPTABLE LORS D'UNE OPERATION
D'IMPORTATION 121
1. L'évolution de la profession d'expert comptable
121
1.1 L'évolution de l'environnement de la profession
121
1.2 La mise en place d'une stratégie pour maintenir le
niveau d'activité 123
1.3 L'interprofessionnalité de l'expert comptable dans
une opération d'importation 126
2. Les missions de l'expert comptable lors d'une
opération d'importation 126
2.1 Mission d'assistance comptable 127
2.2 Mission d'assistance fiscale 138
2.3 Mission de conseil et d'accompagnement aux fonctions
logistiques 142
2.4 Mission de conseil et d'accompagnement aux fonctions
administratives et financières 144
3. La lettre de mission de conseil et d'accompagnement
à l'importation 145
3.1 L'utilité de la lettre de mission 146
3.2 Le contenu de la lettre de mission de conseil à
l'importation 146
TROISIEME PARTIE : ETUDE PRATIQUE SUR LE RECOURS DES
ENTREPRISES IMPORTATRICES AUX SERVICES DE L'EXPERT COMPTABLE
149
CHAPITRE. 1. PRESENTATION DE L'ETUDE ET POSITIONNEMENT DE LA
PROBLEMATIQUE 150
1 Détermination des objectifs et
opérationnalisation de la problématique: 150
2 Identification de la population cible et choix de
l'échantillon 151
3 Choix de l'instrument de mesure et de collecte des
données 152
4 La conception et la rédaction du questionnaire
153
5 La validation du questionnaire 153
CHAPITRE.2. COLLECTE ET ANALYSE DES DONNEES 154
1 Collecte des données 154
2 Analyse des données 154
2.1 Logistique de la marchandise 155
2.2 Paiement des fournisseurs et financement de
l'opération 155
2.3 Organisation du service import 156
2.4 Comptabilisation des opérations d'importation 157
2.5 Traitement fiscal des opérations d'importation 158
CHAPITRE.3. CONCLUSION 160
CONCLUSION GENERALE 162
BIBLIOGRAPHIE 165
ANNEXES 172
Annexe 1 - Définitions des Incoterms 173
Annexe 2 - Tableau synoptique de la répartition des
frais Incoterm 2000 181
Annexe 3 - Avantages et inconvénients des modes de
transport 182
Annexe 4 - Tableau synoptique des principaux avantages et
inconvénients des Incoterms par mode de
transport 183
Annexe 5 - Tarifs de transport international 188
Annexe 6 - Modèle Type d'un contrat de vente
internationale (selon Convention de Vienne) 190
Annexe 7 -Date de prise en compte des achats étrangers
192
Annexe 8 - Illustration : Actif d'impôt
différé au titre des différences de changes latentes
193
Annexe 9 - Enquête sur le rôle d'assistance de
l'expert comptable dans les opérations d'importation
195 Annexe 10 - Lettre de mission de conseil et d'accompagnement
à l'importation 202
Abréviations
Abréviations
A.P.I Agence de Promotion de l'Industrie
B.C.T Banque Centrale de Tunisie
B.F.R Besoin de Fond de Roulement
C.C.I Chambre de Commerce Internationale
C.I.M Lettre de Voiture
CO.T.I.F Convention de Transport International Ferroviaire
CREDOC Crédit Documentaire
E.P.S Les Engagements Par Signature
F.R Fond de Roulement
INCOTERMS INternational Commercial TERMS
I.A. S International Accounting Standards
J.O.R.T Journal Officiel de la République Tunisienne
I.F.R. S International Financial Reporting Standard
L.C.S.B Lettre de Crédit Stand By
L.T.A lettre de Transport Aérien
M.D.T Millions de Dinars Tunisien
N.D.P Nomenclature de Dédouanement des Produits
N.G.P Nomenclature Générale des Produits
N.S.H Nomenclature du Système Harmonisé
O.N.U Organisation des Nations Unies
P.C Personnel Computer
P.M.E Petite et Moyenne Entreprise
R.U.U Règles et Usances Uniformes
S.W.I.F.T Society For Worldwide Interbank Financial
Telecommunication
T.C.E Titre de Commerce Extérieur
T.I.R Transport Routier International
T.T.C Toute Taxe Comprise
T.V.A Taxe sur la Valeur Ajoutée
Liste des tableaux
Liste des tableaux
Tableau 1 : Classification des Incoterms
par groupe Tableau2 : Classification des Incoterms par
famille
Liste des figures
Liste des figures
Figure 1 :
|
Perception des entreprises quant au recours à l'expert
comptable à la logistique
|
|
Figure 2 :
|
Perception des entreprises quant au recours à l'expert
comptable lors du paiement des fournisseurs et financement de
l'opération
|
|
Figure 3:
|
Perception des entreprises quant au recours à l'expert
comptable pour l'organisation du service import
|
|
Figure 4:
|
Perception des entreprises quant au recours à l'expert
comptable pour la comptabilisation des opérations d'importation
|
|
Figure 5:
|
Perception des entreprises quant au recours à l'expert
comptable dans le domaine fiscal
|
|
Introduction Générale
L'importation et les relations commerciales internationales en
général ne sont pas nécessairement l'affaire des
spécialistes. Toutefois importer ne s'improvise pas. L'entreprise ne
peut pas envisager sérieusement une orientation à l'import sans
aptitude réelle. Aptitude qui s'exprime en terme de produits, de
savoir-faire, de taille, de capacité financière, de temps et de
motivation. Ceci suppose un investissement préalable sans contrepartie
garantie, un enjeu et un risque à moyen et à long terme.
Un bon nombre de petites et moyennes entreprises ont
renoncé à l'activité import après une mauvaise
expérience, due à une préparation insuffisante. Car quelle
que soit la qualité des produits et des hommes, cette préparation
est une étape déterminante.
Dans la notion de chaîne d'approvisionnement
international, l'opération commerciale internationale se comprend comme
un tout et non comme une série d'activités fractionnées
faisant intervenir différents «acteurs» comme l'exportateur,
l'importateur, le transitaire, la douane, le chargeur et la banque.
L'approvisionnement constitue l'objectif commun des acteurs du commerce
international et revêt une importance stratégique
particulière car il permet de révéler les obstacles qui
continuent à entraver le commerce international et leurs incidences sur
les coûts globaux et les délais de commercialisation.
Malgré les progrès sensibles qui ont
marqué les opérations du commerce international ces
dernières années, il subsiste un nombre important d'obstacles
à la libre circulation des biens et des services dans de nombreux pays,
en particulier les pays en développement et les pays en transition. Ces
obstacles, qui sont à l'origine des surcoûts et de la
complexité inutiles des transactions internationales, empêchent
les pays et les entreprises de tirer pleinement parti du commerce
international.
La meilleure méthode efficace pour réussir une
démarche à l'import consiste à mettre en place une
stratégie intelligente et cohérente adaptée aux besoins de
l'entreprise. Celle - ci peut nécessiter une organisation internationale
évolutive, des moyens financiers suffisants, et des meilleurs
partenaires dans sa phase d'exécution.
La Tunisie est un pays largement ouvert sur l'extérieur.
Le commerce extérieur occupe une place importante dans l'économie
tunisienne.
Les statistiques établies par l'institut national de la
statistique, ont montré que les échanges commerciaux au cours de
l'année 2005 ont été caractérisés par une
augmentation des exportations de 12,9%, qui sont passées de 12 059,9
millions de dinars en 2004 à 13607,7 millions de dinars tunisiens en
2005.
Parallèlement, les importations ont augmenté de
7,1% et sont passées de 15 960,3 MDT en 2004 à 13 607,7 MDT en
2005.
Nous constatons que lorsque l'export croît, l'import suit
puisque l'un ne va pas sans l'autre.
Face à un environnement international en pleine
mutation, il convient de se poser bien de questions avant de lancer
l'opération import, sous peine de voir sa marchandise bloquée en
douane, non conforme à la commande ou de découvrir, un peu tard,
l'ensemble des coûts générés par cet achat
international tels que les risques d'imprévus financiers.
C'est dans ce cadre que s'inscrit la problématique du
présent mémoire qui se manifeste dans les questions suivantes:
· Quelles sont les spécificités de
l'opération d'importation?
· Comment gérer les opportunités d'affaires
liées à l'importation?
· Comment sécuriser les transactions et gérer
les contraintes liées à l'importation?
· Quel est le rôle de l'expert comptable dans le
processus importation?
· Dans quelle étape de l'opération
d'importation, les entreprises importatrices font- elles recours à
l'expert comptable?
Les commerçants internationaux le savent : les
opérateurs Import/Export sont souvent sources d'aléas du fait de
la distance, des différences culturelles, linguistiques,
réglementaires, sans oublier les risques commerciaux et politiques.
Seule une bonne méthodologie permet d'anticiper,
réduire, voire supprimer les risques et maîtriser ainsi
l'opération.
Ce mémoire ne traite pas les opérations
d'importation non soumises aux formalités de commerce
extérieur au sens de l'article 14 du décret n°94-1743 du 29
Août 1994,
portant fixation des modalités de réalisation des
opérations de commerce extérieur a savoir:
· les importations énumérées à
l'annexe A du décret n°94-1743 du 29 Août 1994;
· les importations en contre remboursement des parties,
pièces détachées et accessoires libres à
l'importation et destinés exclusivement à l'usage professionnel
de l'importateur;
· les importations des produits nécessaires
à la production réalisées par les entreprises totalement
exportatrices au sens de la loi n°93-120 du 27 décembre 1993
portant code d'incitations aux investissements;
· les importations réalisées par les
opérateurs dans la zone franche économique 1 au sens de la loi
n°92-81 du 3 Août 1992 portant création des zones franches
économiques.
Les opérations d'importation d'équipements ne
seront pas traitées dans notre recherche bien qu'elles obéissent
en général aux mêmes règles, pratiques et à
la même méthodologie d'importation de marchandises.
Ce mémoire a pour vocation de répondre à
un certain nombre de questions et de concepts de base qui nous paraissent
fondamentaux pour entamer une démarche d'entreprise à
l'international. Il s'agit essentiellement de présenter les
spécificités des opérations d'importation dans la
première partie de ce mémoire.
Une fois franchie cette étape de compréhension
des mécanismes et de mesure des exigences réelles de
l'importation, nous présentons dans la deuxième partie du
mémoire, une démarche de gestion des risques à travers une
identification des risques ainsi que les mesures à prendre pour limiter
ou anéantir ces risques.
N'étant pas un spécialiste de l'import,
l'expert comptable peut être un « accompagnateur », voir un
« initiateur » du projet de développement à
l'international de la PME . Nous présentons aussi dans cette
deuxième partie le rôle de l'expert comptable dans une
opération d'importation.
1 L'expression "zones franches économiques" est
remplacée par "parcs d'activités économiques" en vertu de
l'article premier de la loi n°2001-76 du 17 juillet 2001 (Jort
n°?58 du 20 juillet 2001)
Toutefois, faut t-il connaître la perception des
entreprises tunisiennes quant au recours à l'assistance de l'expert
comptable dans la réalisation des opérations d'importation. Dans
ce but, nous avons procédé à une étude empirique
à travers des questionnaires ciblés aux sociétés
importatrices pour connaître leur degré de recours à
l'expert comptable dans la réalisation de leurs opérations
à l'international. Cette étude empirique sera
présentée dans la troisième partie de ce
mémoire.
Nous signalons, que le recours à l'expert comptable
dans la réalisation des opérations d'importation ne se substitut
pas aux rôles des autres acteurs tels que les transitaires, les
commissionnaires en douane, les assureurs, les juristes en droit international
et le recours à des spécialistes demeure toujours
conseillé par l'expert comptable.
Aussi, la présente étude ne prétend pas
à l'exhaustivité, car les activités des entreprises sont
très diversifiées et peuvent susciter d'autres questions. De
même, nous espérons qu'il ne découragera pas les
primos-importateurs de par la multitude des étapes à suivre.
Chaque entreprise avance à son rythme et décide de ses
priorités.
Première partie : Les activités
d'importation : Démarches et outils
En général les entreprises
préfèrent vendre plutôt que d'acheter à
l'étranger. Parfois, l'acheteur provoque une véritable
révolution culturelle en internationalisant ses achats lorsque
l'entreprise a l'habitude d'acheter en Tunisie. L'objectif et la raison d'une
telle décision sont les suivants:
· optimiser les coûts d'achat, c'est-à-dire
obtenir un meilleur coût en achetant à l'étranger
plutôt qu'en Tunisie;
· absence d'un tel produit sur le marché local.
Dès lors, le recours à l'importation par
l'entreprise constitue un choix stratégique qui nécessite une
connaissance parfaite de tous ses rouages. Avant d'engager cette
opération, il est judicieux de savoir "si le jeu en vaut la
chandelle".
Cette partie consiste à présenter les outils d'une
démarche à l'import à travers une présentation des
différentes étapes pour conduire une opération
d'importation à savoir:
· la logistique de la marchandise (chapitre 1)
· le paiement des fournisseurs et financement de
l'opération (chapitre 2)
Elle traitera aussi l'organisation administrative du service
import ainsi qu'une présentation des différents
intermédiaires de l'opération d'importation (chapitre 3).
Chapitre.1. La logistique de la marchandise
Les entreprises importatrices ou avec un potentiel
importateur, doivent savoir négocier avec leurs fournisseurs
internationaux des conditions de livraisons des marchandises qui tiennent
compte de leurs besoins réels. Pour cela, la connaissance des termes du
commerce international et de la logistique est indispensable dans
l'activité internationale. Ce chapitre traite de la logistique et du
transport international.
La logistique est le processus de conception et de gestion de
la chaîne d'approvisionnement dans le sens le plus large. Elle concerne
toutes les activités qui sont liées à la circulation des
produits : choix des lieux de fabrication et de stockage, gestion des
approvisionnements et des stocks (matières premières, encours,
produits finis), emballage, manutention, transport, dédouanement, suivi
des livraisons, etc.2.
Les préoccupations de tout importateur résident
dans la réalisation de ces diverses opérations au moindre
coût, et assurer la meilleure qualité de service possible.
Dans ce chapitre, nous nous limitons à la
présentation de la démarche de la domiciliation de titre de
commerce (Section 1), des outils de transport et d'emballages (section2),des
outils de l'assurance des marchandises (Section 3) et des outils de
dédouanement de la marchandise (Section 4).
1. La domiciliation du titre de commerce
La domiciliation des titres de commerce consiste, pour
l'opérateur à faire choix d'une banque ayant la qualité
d'intermédiaire agréé auprès de la Banque Centrale
de Tunisie et pour l'intermédiaire agréé à
effectuer les opérations de règlement conformément aux
conditions fixées par la réglementation en vigueur. Cette
étape est primordiale et précède les formalités
douanières.
Toutefois, l'accomplissement de cette formalité est
tributaire de certaines conditions à savoir, les préalables
à l'importation et la nécessité de savoir le régime
juridique du produit à importer avant l'ouverture du titre de commerce
extérieur.
2 Legrand (G) & Martini (H), Techniques du
commerce international, comment bien gérer vos opérations import
/ export, - Gualino, 2ème édition, Paris, 1999; page
335
1.1 Les préalables à
l'importation
Avant d'engager une opération d'importation, tout
importateur (personne physique ou personne morale) doit disposer d'un
identifiant appelé le code en douane. Sa création
nécessite l'accomplissement de certaines formalités qui
différent selon qu'il s'agisse d'une personne physique ou personne
morale3:
1.1.1 Les personnes physiques
Le dossier constitué pour la création d'un code
en douane doit être déposé au bureau des douanes le plus
proche du domicile du requérant ou bien au guichet unique de l'agence de
promotion de l'industrie (API) et doit contenir les pièces suivantes:
· l'original du certificat d'inscription au registre de
commerce;
· demande sur formulaire spécifique à retirer
du plus proche bureau des douanes ou du guichet de l'agence de promotion de
l'industrie (API);
· copie de la carte d'identité fiscale
légalisée auprès du bureau de contrôle des
impôts;
· copie de la déclaration d'existence
certifiée auprès du bureau de contrôle des impôts;
· copie de la carte d'identité nationale du
requérant.
Le requérant recevra sa carte de code en douane du bureau
où son dossier a été déposé dans les 24
heures au plus à compter de la date du dépôt.
1.1.2 Les personnes morales
Pour les personnes morales, ce dossier doit être
déposé au bureau des douanes le plus proche du siège du
requérant ou bien au guichet unique de l'agence de promotion de
l'industrie (API) et doit contenir les pièces suivantes:
· demande sur formulaire spécifique à retirer
du plus proche bureau des douanes;
· l'original du certificat d'inscription au registre de
commerce;
· copie de la carte d'identité fiscale
légalisée auprès du bureau de contrôle des
impôts;
3
www.douane.gov.tn
· copie de la déclaration d'existence
certifiée auprès du bureau de contrôle des impôts;
· attestation de publication de l'avis de création
de la société au Journal Officiel de la République
Tunisienne;
· copie du statut de la société;
· copie de la carte d'identité nationale du
représentant légal de la société (président
directeur général, gérant et ce selon la nature juridique
de la société).
Le requérant recevra sa carte de code en douane du bureau
où son dossier a été déposé dans les 24
heures au plus à compter de la date du dépôt.
1.2 Les régimes d'importation
La loi 94-41 du 7 mars 1994, relative au commerce
extérieur distingue deux types de produits: les produits libres à
l'importation et ceux exclus du régime de la liberté.
1.2.1 Les produits libres à
l'importation
Depuis 1994, le nouveau cadre légal a rompu avec le
système traditionnel des licences d'importation. La liberté
d'importation, devenue la règle, a été confirmée
par l'article 2 de la loi n° 94-4 1 du 7 mars 1994 relative au commerce
extérieur qui prévoit que "les importations et les exportations
de produits sont libres à l'exception des produits assujettis aux
restrictions prévues par la loi".
1.2.2 Les produits exclus du régime de la
liberté d'importation
L'article 3 de la loi n° 94-4 1 du 7 mars 1994 relative
au commerce extérieur a exclu du régime de la liberté de
commerce extérieur tous les produits touchant à la
sécurité, à l'ordre public (arme), à
l'hygiène, à la santé, à la morale, à la
protection de la faune et de la flore et au patrimoine culturel.
Toutefois, ces produits peuvent être exceptionnellement
importés sous couvert d'une autorisation d'importation accordée
par le ministre chargé du commerce (Article 5 de la loi n° 94-4 1
du 7 mars 1994 relative au commerce extérieur).
1.3 L'ouverture d'un titre de commerce extérieur
"TCE"
La réalisation des opérations d'importation des
produits, qu'ils soient libres ou exclus du régime de la liberté,
est réglementée par le décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur. C'est dans ce cadre que les
importations sont soumises à l'obligation de domiciliation et sont faits
sous couvert d'un titre de commerce extérieur, ou de la facture
définitive en tenant lieu4.
Pour l'ouverture d'un titre de commerce extérieur,
l'importateur se trouve face à une procédure manuelle ou à
une procédure électronique. Dans la première, nous parlons
de titre de commerce extérieur papier et dans la deuxième nous
parlons de titre de commerce extérieur comme document
électronique.
1.3.1 Le titre de commerce extérieur (TCE) papier
1.3.1.1 Définitions
Le titre de commerce extérieur est un document
administratif personnel à son bénéficiaire et
inaccessible, il est dénommé autorisation d'importation ou
d'exportation lorsqu'il s'agit de produits exclus du régime de la
liberté et certificat d'importation lorsqu'il s'agit de produits
libres5.
1.3.1.1.1 Le certificat d'importation
Le certificat d'importation est utilisé à
l'occasion de l'importation de produits bénéficiant du
régime de la liberté (produits libres à l'importation).
La durée de validité du certificat d'importation
est de six mois à compter de la date de domiciliation. Ce certificat
demeure valable pour les produits expédiés directement
à destination de la Tunisie avant la date de son expiration,
même lorsque ces produits sont
4Les produits bénéficiant du
régime de la liberté de commerce extérieur sont
importés sous couvert d'une facture commerciale conformément aux
dispositions des décrets n°2006-2619 et n°2006-2620 du
02/10/2006. Pour la domiciliation de la facture commerciale l'importateur doit
indiquer de façon apparente les numéros NSH (Nomenclature du
Système Harmonisé) des produits à importer.
5 Article 3 du décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur
déclarés en douane après cette date,
à la condition de n'avoir pas été placés en
entrepôt ou constitués en dépôt6.
Pendant la période de la validité du certificat
d'importation, l'importation peut être faite de façon
fractionnée.
1.3.1.1.2 L'autorisation d'importation
L'autorisation d'importation, délivrée par le
Ministère chargé du commerce, ne concerne que les produits exclus
de la liberté d'importation.
La demande d'autorisation d'importation, accompagnée
du contrat commercial est déposée auprès de
l'intermédiaire agréé (banque du demandeur) qui les
transmet au ministère du commerce. Celui-ci notifie sa décision
dans un délai maximum de trente jours ouvrables à partir de la
date de dépôt de la demande.
L'autorisation d'importation est valable pour 12 mois et permet
la réalisation d'importations fractionnées ou non pour tous les
produits qu'elle couvre.
1.3.1.2 Composition du titre de commerce
extérieur
Dans le cadre de l'assouplissement des procédures de
commerce extérieur, concrétisé par le décret
n° 97-2470 du 22 décembre 97 portant institution de liasse unique
à l'importation et à l'exportation de marchandises et du
système intégré de traitement automatisé des
formalités de commerce extérieur, il a été
procédé à la refonte du titre de commerce extérieur
par un nouveau document en 3 exemplaires(exemplaire N°1 : destiné
au bénéficiaire, exemplaire N°2 : destiné à la
banque domiciliataire, exemplaire N°3 : destiné à la BCT) .
Ce nouvel imprimé valable pour tous les régimes
(libéré, prohibé, contingenté) ne modifie en rien
le circuit et les obligations incombant aux opérateurs et aux
Intermédiaires Agréés tels qu'arrêtés par le
Circulaire Aux Intermédiaires Agréés N° 94-14
daté du 14 septembre 1994 ayant pour objet, le règlement
financier des importations et des exportations de marchandises.
Doivent être joints aux titres de commerce
extérieur, le contrat commercial ou tout autre document en tenant
lieu (facture pro forma, confirmation définitive d'achat ou de vente)
6 Article 17 du décret n°94-1743 du 29
août 1994, portant fixation des modalités de réalisation
des opérations de commerce extérieur
et le cas échéant, les documents jugés
nécessaires par le ministre chargé du commerce pour
l'étude et l'octroi des autorisations.
1.3.2 Le titre de commerce extérieur (TCE) comme
document électronique 1.3.2.1 Le réseau TradeNet
Le réseau TradeNet permet à l'entreprise
importatrice de déposer un titre de commerce extérieur (TCE) en
mode électronique. Ainsi, l'importateur/exportateur n'a plus à se
déplacer pour soumettre le TCE à sa banque intermédiaire,
ni au Ministère du Commerce, etc....
Le suivi du titre déposé et les réponses
des différents intervenants sont accessibles à travers le
réseau, et l'entreprise pourra à tout instant suivre sur son PC
la situation du dossier déposé.
1.3.2.2 Déroulement de
l'opération
Chaque fois que l'importateur soumet une demande de titre de
commerce extérieur, il y a ouverture d'un nouveau dossier et
l'opérateur reçoit un accusé de réception
comportant un numéro de dossier.
Selon la nature de la demande de TCE, le circuit diffère
d'un cas à l'autre.
Si l'opération envisagée est une demande
d'importation sans paiement la demande soumise est automatiquement
routée vers le Ministère du Commerce qui instruit cette demande
et répond par un avis favorable ou défavorable; s'il y a lieu,
génère une demande d'avis technique au Ministère
chargée de la ressource, et le dossier complet (contenant,
éventuellement, l'avis technique, et la réponse du
Ministère du Commerce), est acheminée vers le demandeur.
Si c'est une demande d'importation avec paiement la demande est
routée vers la banque intermédiaire qui étudie cette
demande :
· si la demande contient des produits libres et non libres
à la fois, elle est rejetée et aussitôt l'opérateur
reçoit un avis de rejet électronique.
· s'il s'agit d'une demande d'importation de produits
libres, la banque intermédiaire émet un TCE produit libre
à l'opérateur
· s'il s'agit de produits non libres, la banque
intermédiaire émet une demande de titre de commerce
extérieur et de change au Ministère du Commerce qui renvoie son
avis à la banque intermédiaire. Celle-ci se charge de transmettre
cette décision à l'opérateur.
L'opérateur choisit alors sa banque de domiciliation
et lui émet une demande de domiciliation. Celle ci sélectionne la
procédure de domiciliation et s'il y a des conditions
particulières de paiement, émet une demande de validation
à la banque centrale. Si non, elle transmet la décision vers
l'opérateur.
La banque centrale émet sa décision à la
banque de domiciliation qui se charge de transmettre cette décision
à l'opérateur.
Il est à signaler que ces deux procédures
pourraient être mixées dans plusieurs situations. Un dossier peut
en effet démarrer avec une procédure manuelle par un importateur
puis un intervenant pourra l'introduire dans le réseau TradeNet et vice
versa. La banque continuera à recevoir des TCE papier (nouveau
formulaire). Cependant pour ces TCE papier la banque pourra les introduire
elle-même dans le système TradeNet pour les acheminer vers les
autorités concernées (BCT, Ministère du Commerce, etc....)
et recevoir les visas de ces autorités7.
2. Le transport et l'emballage des marchandises
La prise en charge par l'importateur du transport et de
l'emballage des marchandises importées conduit inévitablement
à lui imposer des choix à faire en matière de mode de
transport et d'emballage.
Pour cela, il nous paraît fort indispensable de
présenter les différents modes de transport et les
différentes techniques d'emballage des marchandises.
2.1 Le transport des marchandises
Le transport est un élément stratégique
qui met en valeur la compétitivité de l'acheteur. Les
entreprises importatrices choisissent leur mode de transport en fonction du
coût, du délai et de la sécurité. D'autres
critères tels que la nature du produit, la qualité, la
7 République Tunisienne, Ministère de
commerce - Projet liasse unique normalisée à l'importation et
à l'exportation des marchandises - « Titre de commerce
extérieur manuel d'utilisation » - version 0.1.0 du vendredi 10
Novembre 2000
quantité, la distance géographique et le pays du
vendeur détermineront le choix du mode de transport principal.
Les moyens de transports tels que définis par la loi
98-2 1 du 11 mars 1998 relative au transport multimodal international de
marchandise sont le transport maritime, le transport aérien, le
transport routier et le transport ferroviaire. Le transport multimodal met en
oeuvre deux ou plus de ces moyens.
2.1.1 Le transport maritime international
Le transport maritime international reste, en volume de
marchandises transportées, le premier moyen de transport utilisé
dans le monde, en particulier pour les destinations lointaines. De tous les
moyens de transport, le maritime est celui qui peut charger le plus de
marchandises en commerce international. Le transport maritime est pratiquement
le seul moyen économique pour transporter de grands volumes de
marchandises entre des pays éloignés.
2.1.1.1 Cadre réglementaire
Le transport maritime est réglementé par la
convention de Bruxelles du 25 août 1924 et modifié par le
protocole du 23 février 1968. Il est régi par la convention des
Nations Unies sur le transport de marchandises par mer signé le 31 mars
1978, dite convention de Hambourg. La Tunisie a ratifié cette convention
par la loi n°80-33 du 28 mai 1980. Cette convention est entrée en
vigueur le 1er novembre 1992 entre les pays l'ayant ratifiée à la
suite du dépôt du vingtième instrument de
ratification8.
2.1.1.2 Les principaux intervenants en
maritime
Le transport maritime distingue deux intervenants qui
participent au contrat de transport : le chargeur (représente la
marchandise. Il peut-être l'expéditeur réel, un mandataire
de celui-ci (transitaire) ou le destinataire de la marchandise) et l'armateur
(représenté en général par un agent).
8L'ordre des experts comptable de Tunisie, Le Manuel
de l'Exportateur tunisien, juillet 1998, page 349
2.1.1.3 Les techniques de transport en maritime
Le chargement de la marchandise peut s'effectuer sur deux types
de navires :
· les navires spécialisés dans un type de
marchandise : les vraquiers, pétroliers ou céréaliers, les
navires polythermes destinés au transport de denrées
périssables ;
· les navires non spécialisés tels que les
cargos conventionnels qui disposent de leurs moyens de manutention. Les portes
conteneurs adaptés au volume des conteneurs. Les navires rouliers
équipés d'une rampe arrière permettant la manutention de
tous les types de marchandises. Cette technique de roulage est aussi
appelée la technique RORO : (roll on-roll off).
2.1.1.4 Le contrat de transport
Le transport maritime peut entrer dans le cadre de deux types de
contrat :
· soit un contrat de transport, c'est à dire que le
chargeur s'engage à payer un fret déterminé, et le
transporteur à acheminer la marchandise d'un port à un autre ;
· soit un contrat d'affrètement par lequel les
contractants conviennent de la location d'un navire pour une période de
temps déterminé.
Concernant les parties au contrat, le chargeur doit
présenter sa marchandise en temps et lieu fixé. La prise en
charge est très importante puisqu'elle ouvre la période
contractuelle couverte par les règles de transport. L'armateur prend en
charge la marchandise pour la transporter. Il est presque toujours
représenté par son agent. Le transporteur délivre le
document de transport maritime appelé le Connaissement Maritime ou
« Bill of Lading ».
Le connaissement maritime est considéré comme la
preuve du contrat passé entre le chargeur et le transporteur. C'est une
pièce de justification, il représente la marchandise. L'article
207 du code de commerce maritime définit le connaissement comme
étant "un titre de transport émanant du transporteur ou du
capitaine et délivré à l'expéditeur.
Il fait foi que la marchandise a été prise en
charge par le navire; il en détermine l'indemnité ainsi
qu'éventuellement la valeur. Il est aussi un titre représentatif
de la marchandise".
Le connaissement embarqué (on board) certifie
l'embarquement effectif de la marchandise à bord d'un navire
déterminé dont le nom est porté sur le titre. Il ne doit
comporter aucune réserve.
Le connaissement peut être nominatif, au porteur ou
à ordre. 2.1.2 Le transport aérien
international
Le transport aérien international est en grande
évolution depuis ces dernières années. La Tunisie dispose
de huit aéroports à savoir : Tunis Carthage, Monastir, Jerba,
Gafsa, Gabes, Tozeur, Sfax et Tabarka. Tous ces aéroports sont
disposés de chambres froides à l'exception de l'aéroport
de Tabarka.
2.1.2.1 Cadre réglementaire
La convention de Montréal de 1999 a remplacé,
en 2004, la convention de Varsovie. Elle prévoit notamment un meilleur
régime en cas d'accident, de retard ou de perte de marchandise.
2.1.2.2 Les principaux intervenants
Les différents intervenants en transport aérien
sont :
· l'agent de fret aérien qui organise le transport
principal ;
· le transitaire, mandataire, qui assure les
opérations et les formalités relatives au transport.
2.1.2.3 Les techniques de transport
aérien
Le fret est transporté soit à bord des
appareils assurant des lignes régulières des compagnies
aériennes soit à bord d'avions cargo qui ne transportent que des
marchandises.
2.1.2.4 Le contrat de transport
Le contrat de transport aérien est conclu entre le
transporteur (compagnie aérienne) et le chargeur qui peut être le
transitaire. Le contrat est matérialisé par la lettre de
transport aérien (LTA :AIR WAY BILL). Elle peut être
établie par la compagnie aérienne, l'expéditeur, ou le
destinataire. La LTA est à la fois : la preuve du contrat de transport,
la preuve de la prise en charge de la marchandise et le justificatif des
prix.
2.1.3 Le transport routier international
(TIR)
Le transport routier est le seul moyen capable de
réaliser un service de "porte à porte", ce qui veut dire que le
transport routier permet de transporter directement la marchandise de
l'entreprise de l'exportateur à l'entreprise de l'importateur.
2.1.3.1 Cadre réglementaire
En Tunisie, le transport routier international est régi
par:
· la convention de Genève;
· la convention TIR de 1975;
· la convention maghrébine; et
· les accords bilatéraux conclus en la Tunisie et
les pays suivants: la France, l'Italie, la Grande Bretagne, la Suède, le
Portugal, la Belgique, la Suisse, l'Espagne, la Pologne, la Finlande, la
Hongrie, l'Autriche, l'Egypte, la Libye et la Jordanie.
2.1.3.2 Les techniques de transport routier
international
Les véhicules utilisés en international doivent
respecter une réglementation stricte en matière de poids et de
dimension, qui diffère d'un pays à autre.
Le transport routier utilise 3 types de véhicule à
savoir :
· les véhicules d'une pièce (camions) ;
· les véhicules articulés (tracteur et
semi-remorque) ;
· les trains routiers articulés (camion et
remorque).
2.1.3.3 Le contrat de transport
Le contrat de transport routier est matérialisé
par la lettre de voiture. La signature du transporteur entraîne une
présomption de responsabilité en cas de perte ou d'avaries. En
cas de réserves formulées par le transporteur, celles-ci devront
être contresignées par l'expéditeur.
2.1.4 Le transport ferroviaire
international
Le transport ferroviaire est l'un des moyens les plus
sûrs qu'il existe aujourd'hui. Il permet de transporter des petits colis
jusqu'au conteneur. Le transport ferroviaire peut concurrencer le transport
maritime au niveau de la capacité de la charge.
En Tunisie, le transport international ferroviaire est
très limité. Actuellement, ce moyen de transport par lequel les
marchandises étaient acheminées vers l'Algérie et le Maroc
n'est pas utilisé9.
2.1.4.1 Cadre réglementaire
Le transport ferroviaire international est régi par la
convention de transport internationale ferroviaire COTIF, signée le 9
mai 1980 et ratifiée par la loi n°84-24 du 11 mai 1984.
2.1.4.2 Le contrat de transport
Le document de transport utilisé en trafic ferroviaire,
est la lettre de voiture. 2.1.5 Le transport multimodal
international
Le transport multimodal est un transport d'unité de
charge avec les différents moyens de transports (maritime, routier...).
Il permet d'acheminer les marchandises de porte à porte sous un seul
document et un seul contrat de transport.
Il n'est pas un mode de transport en soi mais une combinaison
de plusieurs modes de transports. Ce type de fret est,
généralement, confié à des commissionnaires de
transport, organisateurs de la chaîne dans son
intégralité.
2.1.5.1 Cadre réglementaire
Il est réglementé par la convention des Nations
Unies sur le transport multimodal de marchandise et la loi n°98-21 du 11
mars 1998 relative au transport multimodal international de
marchandises10.
9 L'ordre des experts comptable de Tunisie, Le Manuel
de l'Exportateur tunisien, juillet 1998, page 354
10 J.O.R.T. 1998, n°2 1, pages 527 à
531.
2.1.5.2 Le contrat de transport
Le titre de transport utilisé appelé document
de transport multimodal, permet l'utilisation sur plusieurs modes de transport
d'un document unique, couvrant une opération de bout en bout sous la
responsabilité d'un seul opérateur.
2.2 L'emballage des marchandises
La directive européenne 94/62/CE donne la
définition officielle de l'emballage et en précise les champs
d'application : «l'emballage est tout produit constitué de
matériaux de toute nature, destiné à contenir et à
protéger des marchandises données, allant des matières
premières aux produits finis, à permettre leur manutention et
leur acheminement du producteur au consommateur ou à l'utilisateur, et
à assurer leur présentation. Tous les articles «à
jeter» utilisés aux mêmes fins doivent être
considérés comme des emballages.» Autant dire que
l'emballage, qu'il soit «primaire» (conditionnement),
«secondaire» (suremballage et regroupement) ou «tertiaire»
(transport), est amené pendant tout son cycle de vie à être
en contact, non seulement avec le produit, mais également avec son
environnement humain, industriel ou écologique.
Généralement, l'emballage est toujours
réalisé aux frais du vendeur. En effet, la convention de Vienne
de 1980 dans ses articles 35.1 et 35.2 a précisé que la
marchandise et son emballage doivent être "propres à tout usage
spécial qui a été porté expressément ou
tacitement à la connaissance du vendeur au moment de la conclusion du
contrat sauf s'il résulte des circonstances que l'acheteur ne s'en est
pas remis à la compétence ou à l'appréciation du
vendeur ou qu'il n'était pas raisonnable de sa part de le faire".
Pour éviter des coûts inutiles (renvois,
plaintes, etc.,), l'entreprise importatrice peut émettre des exigences
au choix de l'emballage le plus adéquat pour chaque situation.
Même si l'emballage d'une marchandise peut sembler dérisoire, il
s'agit d'une chose fondamentale en commerce international. L'emballage doit
répondre à plusieurs objectifs (protéger la marchandise,
éviter de l'abîmer.) mais doit aussi être économique.
L'entreprise doit trouver l'équilibre entre la fiabilité et le
prix car un tel choix aura certainement un impact sur le prix d'achat du
produit importé.
Le type d'emballage et la nature du marquage peuvent être
imposés par la nature de la marchandise.
Le choix de l'emballage est tributaire des contraintes
mécaniques et climatiques, des contraintes liées à la
nature même du produit à importer et des contraintes
réglementaires.
2.2.1 Les contraintes mécaniques et
climatiques
L'emballage d'une marchandise doit être en
cohérence avec le mode de transport choisi, la nature de la marchandise,
sa destination et la sécurité. En effet, la marchandise doit
pouvoir supporter des contraintes de torsions, choc, vibrations et autres
inhérentes au transport.
D'autre part, les marchandises sont
généralement très sensibles au climat durant le transport,
nous citons à titre d'exemple l'humidité, l'air salin, l'eau, les
variations de température (en particulier en cas d'entreposage pour des
produits en provenance des zones tropicales).
L'emballage devra donc être également le plus
difficile possible à ouvrir ou voler. Le marquage, obligatoire, des
emballages devra également être le plus anonyme
possible.11
2.2.2 Les contraintes liées à la nature du
produit
Certaines marchandises nécessitent des emballages
particuliers. C'est le cas des produits alimentaires et les boissons, les
produits pharmaceutiques, les dispositifs médicaux, les produits
cosmétiques et d'hygiène corporelle, les produits
périssables , les produits dangereux...
Les marchandises dangereuses font l'objet d'une
réglementation. Il s'agit du code élaboré par l'ONU
intitulé « International Maritime Dangerous Goods ». Ce code
est appliqué par tous les modes de transport acceptant d'acheminer des
marchandises dangereuses.12
11 Gabillet (V.), Les Incoterms 2000 Manuel pratique,
- IHE, Tunis, 2004, page 36
12 Gabillet (V.), Les Incoterms 2000 Manuel pratique,
- IHE, Tunis, 2004, page 37
2.2.3 Les contraintes réglementaires
De nombreuses règles sont applicables aux emballages
et à leur marquage. En effet, la plupart des sociétés
nationales et internationales ont élaboré des normes en
matière d'emballage.
3. L'assurance transport
L'expédition des marchandises par voie maritime,
aérienne, ferroviaire ou terrestre est synonyme de transports rapides,
d'estaries de courte durée, et de logistique moderne. Mais qui dit
transport de marchandises dit aussi exposition à des risques inattendus
lors du voyage, au cours de transbordement, ou pendant les séjours dans
les entrepôts.
Un moyen de transport approprié, un emballage
adéquat peuvent certes réduire les risques de perte ou
d'endommagement. Mais rien ne garantit que la marchandise arrivera intacte au
lieu de destination.
Le rôle économique de l'assurance transport ne
consiste pas seulement à couvrir les risques transport. La garantie
qu'elle offre joue aussi un rôle important dans l'octroi de crédit
et surtout l'accréditif.
En effet, le législateur Tunisien a institué
par l'article 30 de la loi 80-88 du 31/12/1980 une assurance obligatoire pour
couvrir les marchandises importées. Cette obligation a été
instaurée dans le but de relancer le marché des assurances et
limiter en même temps la sortie de devises étrangères d'une
part, et de ne pas laisser sans assurance des marchandises et des
équipements achetés en devises étrangères par les
agents économiques tunisiens d'autre part.
Au delà de cet aspect légal et obligatoire,
l'entreprises tunisienne s'est depuis familiarisée avec l'assurance
transport de marchandises et ce pour des fins de sécurité.
Dés lors, elle doit savoir quel type de contrat
d'assurance à souscrire? Quelles garanties? Et quels sont les
renseignements que doit disposer un importateur pour bien souscrire une
assurance ?
3.1 Les différentes formes du contrat
d'assurance transport
Les principales formules d'assurance transport de
marchandises sont la police au voyage et la police abonnement. Toutefois,
certaines compagnies d'assurances proposent sur le marché d'autres
polices à savoir le contrat à alimenter ou à
éteindre et le contrat tiers chargeur.
3.1.1 Contrat au voyage
Ce type de contrat a été conçu pour les
opérations dont les expéditions sont faibles en fréquence
et occasionnelles. Il couvre des marchandises déterminées pour un
trajet bien déterminé.
La nature de la marchandise, sa qualité, sa valeur, le
moyen de transport, le lieu d'embarquement et de débarquement sont
connus lors de la souscription. Toutefois, certaines de ces données
peuvent ne pas être disponibles lors de la souscription. Ce-ci ne
constitue pas un empêchement absolu pour la conclusion du contrat puisque
tant que le navire transporteur n'est pas arrivé au port de
déchargement il est toujours possible d'amender le contrat.
3.1.2 Contrat abonnement : Contrat cadre
Il s'agit comme son nom l'indique d'un contrat cadre à
durée indéterminée résiliable à tout moment
moyennant un préavis d'un mois. Il est accordé au besoin des
commerçants et industriels qui effectuent des opérations
d'importation très fréquentes.
Il permet la couverture automatique de toutes les
expéditions faites à condition de se conformer au délai de
déclaration des éléments mentionnés aux conditions
générales, et aux dispositions spécifiques des conditions
particulières signées par les deux parties.
Les conditions de garantie, franchise et prime étant
arrêtées d'un commun accord entre les parties et elles ne sont
négociables qu'au moment de la conclusion du contrat et il n'est plus
nécessaire de les négocier à l'occasion de chaque
voyage.
Une fois cette couverture accordée, l'entreprise
s'engage à couvrir toutes ses importations (ou exportations) et
l'assureur, de son côté, s'engage à accepter
cette couverture. En pratique, ce dernier remet des carnets d'ordre
d'assurance valant
également certificat d'assurance et, à chaque
voyage, l'entreprise assurée remplit en 4 exemplaires ce document et le
fait signer par l'assureur qui garde 2 copies et en remet deux à
l'assuré. Une copie sera remise aux services des
douanes13.
Ce type de contrat permet à l'entreprise assurée
d'éviter la négociation des conditions d'assurance à
chaque voyage.
Dans la pratique, la plupart des assureurs tunisiens ont
adopté les conditions générales de la police
française qui sont commercialisées par le marché
tunisien.
3.1.3 Contrat à alimenter ou à
éteindre
Il est utilisé pour les contrats commerciaux comptant des
expéditions échelonnées sur une période
indéterminée, il s'éteint de lui-même avec la
dernière expédition.
3.1.4 Contrat tiers chargeur
C'est un contrat d'abonnement qui permet aux professionnels du
transport de faire assurer les marchandises qui leurs sont confiées.
La principale caractéristique de ce contrat c'est que
l'obligation de déclarer toutes les expéditions n'existe pas.
3.2 Les garanties de l'assurance transport de
marchandises
Conscient du rôle prépondérant
joué par l'assurance transport de marchandise au niveau de
l'économie nationale, la Tunisie a rendu depuis le premier janvier 1982
cette assurance obligatoire. L'article 30 de la loi 80-88 du 31/12/80 stipule
à cet effet que "le transport maritime, aérien et terrestre des
marchandises à l'importation est soumis à l'obligation
d'assurance en Tunisie".
L'article 31 de la même loi sanctionne toute infraction
aux dispositions de l'article 30 par une amende de 100 dinars à 1000
dinars. Cette amende étant doublée en cas de récidive.
13 Felli (M.), Assurer l'entreprise,-CLE, Tunis,
1998, page 191
Le décret n° 81-1596 du 24 novembre 1981 est venu
fixer les modalités d'application de ladite loi. Il précise
notamment que seules sont soumises à l'obligation d'assurance les
marchandises dont la valeur dépasse 3000 dinars.
Nous présentons dans ce que suit les garanties
d'assurance des marchandises transportées par voie maritimes et les
garanties d'assurance des marchandises transportées par voie
aérienne et ou par voie terrestre.
3.2.1 L'assurance des marchandises transportées
par voie maritime
Nous présentons dans ce qui suit le cadre légal du
contrat d'assurance et les conditions d'assurances.
3.2.1.1 Le cadre légal du contrat
d'assurance
Le contrat d'assurance des facultés
transportées par voie maritime est régie par la loi n° 62-13
du 24 Avril 1992 portant promulgation du code de commerce maritime (art. 297 au
365).
3.2.1.2 Les conditions d'assurance
Les facultés couvertes par la police assurance peuvent
être assurées, soit aux conditions " Tous risques", soit aux
conditions "Franc d'avaries particulières sauf (F.A.P. sauf)".
3.2.1.2.1 L'assurance "Tous risques"
Cette formule couvre les dommages et pertes matériels
ainsi que les pertes de poids et de quantités causés aux objets
assurés et résultant de fortunes de mer ou
d'événements de force majeure.
Il s'agit d'une assurance "Tous risque sauf",
c'est-à-dire les dommages résultant des faits ci-dessus
énumérés sont couverts sauf ceux exclus d'une façon
limitative par la police.
3.2.1.2.2 L'assurance F.A.P Sauf
Cette garantie couvre les dommages et pertes matériels
ainsi que les pertes de poids et quantité causés aux objets
assurés par des événements limitativement
énumérés par les conditions générales du
contrat. Il s'agit d'événements majeurs auxquels sont
exposées les marchandises durant les divers transports tels que:
abordage, échouement ou naufrage, heurt ou collision du navire, incendie
explosion, chute du ou des colis assurés
pendant les opérations maritime d'embarquement, de
débarquement ou de transbordement.
Il est évident que la garantie "F.A.P.Sauf" est
beaucoup plus restreinte que la garantie "Tous risques". C'est pour cette
raison que la deuxième assurance coûte plus chère que la
première. Le choix entre ces deux modes d'assurance dépend,
à notre avis, principalement de la nature de la marchandise à
importer et de l'itinéraire emprunté par les marchandises.
3.2.1.3 Les dispositions communes aux deux modes
d'assurance
Les assurances définissent de façon presque
uniforme les risques assurés et les risques exclus ainsi que certains
principes de fonctionnement.
3.2.1.3.1 La notion d'avaries
Nous distinguons les pertes et avaries particulières et
les avaries communes.
Les pertes et avaries particulières
Elles sont généralement les
détériorations sur la marchandise elle-même, qui
proviennent soit d'événements majeurs survenant au cours du
transport (naufrage, accident de la route, déraillement, etc.) soit
d'événements concernant uniquement la marchandise (chute,
perte... )14
Les avaries communes
Selon l'article 256 du code du commerce maritime les avaries
communes sont les sacrifices et dépenses extraordinaires
intentionnellement et raisonnablement encourus pour le salut commun afin de
préserver d'un péril les bien engagés dans une même
expédition maritime.
Donc, contrairement aux pertes et avaries particulières,
ces avaries sont spécifiques au transport maritime.
14 G Legrand H Martini - Management des
opérations de commerce international.- Edition DUNOD. Page 19
3.2.1.3.2 Les risques couverts et les risques
exclus
Les polices couvrent tous les types de marchandise en dehors du
moyen de transport lui- même.
Sont généralement aux risques des assureurs les
frais exposés par suite d'un risque couvert (risques liés au
transport principal, risques liés à la manutention) en vue de
préserver les objets assurés d'un dommage ou de pertes
matériels garantis par la police ou de les limiter.
Toutefois, certains risques sont exclus de l'assurance
transport et c'est à l'assureur d'établir l'existence de
l'exclusion qu'il désire invoquer. Ces risques sont les
conséquences :
· des fautes de l'assuré ou du
bénéficiaire;
· d'un vice propre de la marchandise;
· d'une insuffisance d'emballage ou inadaptation du
conditionnement;
· de violation de blocus, etc.
3.2.1.4 Dispositions particulières
Pour la garantie "Tous risques", l'assureur est tenu de prouver
que les dommages ne sont pas couverts et qu'ils tombent sous l'effet de
l'exclusion.
Pour la garantie "F.A.P Sauf", l'assuré est tenu de
prouver que les dommages sont dus à l'un des événements
limitativement prévus dans la garantie
A défaut de précision dans les conditions
particulières, la garantie est réputée F.A.P Sauf.
Sont assurées en F.A.P Sauf:
· les marchandises réexpédiées ou
usagées;
· les marchandises transportées en ponté ou
sur les superstructures du navire.
3.2.2 L'assurance des marchandises transportées
par voie aérienne et ou par voie terrestre
Nous présentons dans ce qui suit le cadre légal du
contrat d'assurance et les conditions d'assurances.
3.2.2.1 Cadre légal
Le contrat d'assurance des marchandises transportées
par voie aérienne et ou par voie terrestre est régie par la loi
n° 92-94 du 9 Mars 1992 portant promulgation du code des assurances ainsi
que les conditions générales, les conditions particulières
et le formulaire de déclaration du risque.
3.2.2.2 Conditions d'assurance 3.2.2.2.1 Garantie: "Tous
risques"
L'assureur garantit les dommages et pertes matériels
ainsi que les pertes de poids ou de quantité, les disparitions et vols
subis par les marchandises assurées.
3.2.2.2.2 Garantie: accidents caractérisés
aériens et/ou accidents caractérisés
terrestres
Dans ce type d'assurance, l'assureur garantit les dommages et
pertes matériels ainsi que les pertes de poids et de quantité
subis par les marchandises assurées par sinistre lors de la
réalisation de l'un des événements qui sont
généralement énumérés dans les conditions
générales du contrat d'assurance.
3.3 Les renseignements nécessaires et utiles
à la souscription d'un contrat d'assurance
Avant la conclusion d'un contrat d'assurance, certaines
informations s'avèrent nécessaires afin de bien négocier
le contrat d'assurance et d'évaluer le risque.
A cet effet, l'assuré est tenu d'informer son assureur
de tous les éléments en sa possession au moment de la
souscription et de déclarer les aggravations qui surviennent au cours du
contrat. Mais, quels sont ces éléments?
3.3.1 La nature de la marchandise
Il est évident que les marchandises ne sont pas toutes
exposées aux mêmes risques. En effet, l'ampleur des dommages
potentiels varie d'une marchandise à une autre. Nous citons à
titre d'exemple qu'un transport de plomb ou d'un bloc de marbre ne comportent
pas autant de risque qu'un bloc de verrerie.
3.3.2 Le mode d'emballage
La prime d'assurance que doit l'assuré dépend
largement du mode d'emballage choisi (conventionnel ou conteneur). En effet,
l'inappropriation de l'emballage choisi augmente le risque des dommages.
Une marchandise contenue dans des cartons ne court pas le
même risque qu'une marchandise chargée dans un conteneur ou une
remorque.
3.3.3 Quantité, poids ou volume et nombre des
colis des marchandises assurées
Lors d'un transport maritime d'une quantité de colis,
et en cas de dommage subi, l'assureur est en droit d'exercer un recours contre
le responsable du dommage qui est souvent le transporteur. L'article 147 du
code du commerce maritime limite la responsabilité de ce dernier
à 400 Dinars.
Nous constatons que plus le nombre de colis composant la
marchandise assurée est élevé plus les possibilités
de recours de l'assureur sont grandes. Il est donc aisé de comprendre
que la multiplicité des colis est un facteur de minoration de la
prime15.
3.3.4 Le voyage assuré
Généralement, les marchandises sont
assurées durant le transport d'un point à un autre et tout au
long du séjours aux ports et ou aéroports. Le risque de transport
n'est pas le même pour tous les voyages et il est important pour
l'assureur de connaître le chemin à emprunter par la marchandise
tout au long du voyage à assurer. En effet, le risque de transport varie
d'un endroit à un autre de la planète et une marchandise dont la
provenance est l'Amérique ou l'Asie ne court pas le même risque
d'une autre marchandise dont la provenance est l'Europe
Méditerranéenne.
L'assuré est tenu de fournir à son assureur les
informations suivantes:
· le mode de transport durant le voyage;
· la longueur du parcours lors du voyage;
· les ports d'embarquement et de débarquement;
· les mers et les océans qui seront
traversés;
15 Felli (M.), Assurer l'entreprise, - CLE, Tunis,
1998, page 188
· en cas de transport maritime, s'agit - il d'un voyage
direct sans transbordement ou avec transbordement.
3.3.5 L'identité du navire
transporteur
Lors de la détermination de la prime, l'assuré
est tenu de fournir à son assureur l'âge du navire, sa nature, son
tonnage ainsi que son pavillon. En effet, ces éléments influent
sur le coût de l'assurance.
Ainsi, les navires de petites tailles sont plus
exposés aux risques des tempêtes que ceux de grand tonnage, et les
navires âgés plus de 15 ou 16 ans font supporter l'assureur un
risque aggravant. Dans ces cas, une surprime sera exigée par l'assureur
au moment de la souscription à la police par l'assuré et ce pour
faire face aux risques de sécurité.
4. Le dédouanement des marchandises
Le dédouanement de la marchandise occupe une place
importante dans la chaîne logistique. Les importateurs voient cette
réglementation comme un mal nécessaire et non comme un
mécanisme qu'il faut en tirer profit. Notre objectif dans cette section
c'est d'appréhender les mécanismes douaniers afin de fluidifier
les opérations d'importation. L'ensemble des opérations de
dédouanement se scinde en trois aspects principaux à savoir:
· la déclaration en détail ;
· la présentation des marchandises à la
douane et l'affectation d'un régime douanier ;
· l'évaluation et le paiement de la dette
douanière.
Dans certains cas, des contrôles spécifiques seront
exercés sur un nombre limité de marchandises afin d'exercer une
surveillance accrue du commerce extérieur.
4.1 La déclaration en détail
La déclaration en détail est une
déclaration complète contenant tous les éléments
nécessaires à l'application immédiate des droits de
douane, taxes et mesures de contrôle et assignant un régime
douanier à chaque marchandise.
4.1.1 Caractère obligatoire de la
déclaration en détail
Le redevable est tenu de rédiger et porter la
déclaration au bureau des douanes. Pour cela, certaines
procédures doivent être respectées.
4.1.1.1 Le fonctionnement de la procédure de
droit commun
Toutes les marchandises importées doivent faire l'objet
d'une déclaration en détail leur assignant un régime
douanier16.
Les déclarations en détail doivent être
faites par écrit. Elles doivent contenir tous les éléments
nécessaires pour l'application des mesures douanières et pour
l'établissement des statistiques douanières.
Une fois enregistrées, les déclarations en
détail ne peuvent plus être modifiées. Toutefois, le jour
même du dépôt de la déclaration et avant le
commencement de la vérification, les déclarants peuvent rectifier
leurs déclarations en détail, quant au poids, au nombre, à
la mesure ou à la valeur, à la condition de représenter le
même nombre de colis, revêtue des mêmes marques et
numéros que ceux primitivement énoncés, ainsi que les
mêmes espèces de marchandises17.
Le transporteur international de marchandise doit
déposer au bureau de douane, à titre de déclaration
sommaire, tous les documents qui reprennent les données d'identification
des marchandises.
4.1.1.2 Les procédures
simplifiées
Dans le cas des produits inflammables, périssables,
dangereux, pondéreux ou encombrants, l'importateur doit déposer
une déclaration provisoire au bureau de douane du type SE 777. Il doit
remettre un cautionnement des droits et taxes exigibles et présenter
tous les documents nécessaires accompagnant la déclaration en
détail. La régularisation doit intervenir dans un délai
maximum de huit jours à partir de la date de la déclaration
provisoire.
16 Article 72 du code des douanes
17 Article 88 alinéa 2 du code des douanes
4.1.2 Le déclarant
Peut déclarer la marchandise importée:
· toute personne physique ou morale propriétaire de
la marchandise;
· ou les personnes ou services ayant obtenu
l'agrément de commissionnaire en douane;
· ou les titulaires d'une autorisation de dédouaner
(ex. : les établissements bancaires pour les produits financés
par le biais d'un crédit documentaire).
4.1.3 Les principaux éléments de la
déclaration
La déclaration en détail contient trois
éléments fondamentaux à savoir: l'espèce tarifaire,
l'origine et la valeur.
4.1.3.1 L'espèce tarifaire
L'espèce tarifaire des marchandises est la
dénomination qui leur est attribuée par le tarif des
douanes.18
La détermination de l'espèce tarifaire est
indispensable pour la fixation des droits de douane applicables aux
marchandises importées ainsi que pour le contrôle du commerce
extérieur.
La nomenclature tarifaire est basée sur la
nomenclature internationale de désignation et de codification des
marchandises sur le système harmonisé NSH. Elle est
utilisée comme une base pour la NGP (Nomenclature
Générale des Produits) et pour la NDP
(Nomenclature de Dédouanement des Produits).
La nomenclature tarifaire est subdivisée en 97
chapitres (rassemblés en 21 sections). Chaque chapitre regroupe
plusieurs positions tarifaires où chacune peut renfermer une ou
plusieurs espèces tarifaires.
4.1.3.2 L'origine et la provenance du
produit
La notion d'origine d'un produit occupe, dans la
réglementation douanière, une place importante et elle est
essentielle pour la détermination des taxes dues à
l'importation.
18 Article 19 du code des douanes
Le pays d'origine d'un produit, tel qu'il a été
défini par l'article 25 du code de douanes, est celui où ce
produit a été récolté, extrait du sol ou
fabriqué.
La détermination du pays d'origine d'un produit
fabriqué dans un pays donné à partir de matières
récoltées ou extraites du sol d'un pays tiers se trouve
réglée par l'arrêté du Ministre des finances du 29
Décembre 1955.
Toutefois, il ne faut pas confondre la notion d'origine avec
celle de provenance. En effet, le pays de provenance n'est pas forcément
le pays d'origine d'un produit.
Le pays de provenance est celui à partir duquel des
marchandises ont été expédiées à destination
directe au territoire du pays d'importation: c'est la notion du transport
direct. Le simple arrêt dans un pays de passage n'affecte pas le
transport direct à moins que le produit importé n'a subit aucune
transformation et que le séjour n'excède pas le temps
nécessaire pour les escales et le transbordement.
La détermination des ces deux notions permet à
l'importateur de bénéficier des tarifs
préférentiels applicables en vertu d'accords multilatéraux
ou bilatéraux et elle permet de tenir les statistiques du commerce
extérieur.
4.1.3.3 La valeur
La valeur des marchandises importées constitue un
élément essentiel lors de la détermination des droits et
taxes et elle est utile pour les statistiques du commerce extérieur.
Toutefois, en matière douanière, la notion de valeur n'a pas la
même signification qu'en matière économique et
financière ou même comptable.
La valeur des marchandises importées a
été définie par les articles 26 bis du code des douanes
comme étant la valeur transactionnelle, c'est-à-dire le prix
effectivement payé ou à payer pour les marchandises lorsqu'elles
sont vendues pour l'exportation à destination de la Tunisie,
après ajustement conformément aux articles 26 nonies et 26 decies
de ce même code.
4.2 La présentation des marchandises à la
douane et l'affectation d'un régime douanier
La présentation des marchandises à la douane
constitue l'étape cruciale qui permet à l'importateur de les
dédouaner suite à une affectation d'un régime douanier
à ses importations.
4.2.1 La présentation des marchandises à
la douane
A l'importation, le dédouanement peut être
réalisé dans n'importe quel bureau de douane où les
marchandises sont déposées.
Toutefois, le dédouanement des marchandises par un
deuxième bureau de douane différent du bureau initial
d'arrivée est autorisé dans certains cas particuliers.
4.2.2 L'affectation d'un régime
douanier
Le régime douanier est la situation dans laquelle doit se
trouver une marchandise une fois qu'elle a franchi la frontière.
L'importateur qui, généralement, prend en
charge les opérations de dédouanement des marchandises à
l'arrivée, précise la situation juridique attribuée
à la marchandise et leur affecte un régime douanier.
Les régimes douaniers à l'importation sont
essentiellement :
· le régime de la mise à la consommation ;
· les régimes suspensifs.
4.2.2.1 Le régime de la mise à la
consommation
Les marchandises se trouvant au bureau des douanes, et pour
les quelles toutes les formalités douanières ont
été accomplies sont admises sur le territoire national pour
être utilisées et consommées librement.
4.2.2.2 Les régimes suspensifs
Ce sont des régimes où les marchandises peuvent
pénétrer sur le territoire sans qu'elles soient soumises à
l'accomplissement de certaines obligations ou que ses obligations soient
différées ou suspendues.
Toutefois, la mise à la consommation des marchandises
admises sous les régimes suspensifs entraîne le paiement de tous
les droits et taxes passibles à l'importation.
Nous pouvons distinguer, principalement, trois régimes
ayant le caractère suspensifs dont:
· les régimes de transit ;
· les régimes de l'entrepôt ;
· le régime de l'admission temporaire.
4.2.2.2.1 Les régimes de transit
En application de l'article 115 du code des douanes,
l'application des droits, taxes ou prohibitions est suspendue pour les
marchandises acheminées d'un bureau de douane sur un autre, autrement
que par la voie maritime, sous le régime de transit.
Chaque opération de transit donne lieu à
l'établissement d'une déclaration sommaire et à
l'utilisation d'une garantie financière sous forme de caution
Deux formes de transit ont été définies par
le code des douanes à savoir le transit ordinaire et le transit
international.
4.2.2.2.2 Les régimes de
l'entrepôt
Afin d'encourager les importateurs, la législation
douanière a prévu des régimes d'entrepôts de
stockage qui permettent aux importateurs de constituer des stocks de
marchandises en suspension des droits et taxes.
L'entrepôt est défini comme étant le lieu
où sont stockées des marchandises provisoirement sans être
passibles d'aucune taxe soient parce qu'elles ne vont pas être mises
à la consommation de suite, soient qu'elles vont être
réexportées.
Le code des douanes a prévu l'entrepôt fictif
(privé), l'entrepôt industriel et l'entrepôt réel
(public).
4.2.2.2.3 Le régime de l'admission
temporaire
Le régime de l'admission temporaire permet
l'entrée, sur le territoire Tunisien, de marchandises
étrangères, en suspension des droits et taxes et des
formalités du commerce extérieur.
Ces marchandises doivent être destinées à
être réexportées après un séjour durant
lequel elles peuvent recevoir une transformation, un complément de main
d'oeuvre, servir à l'exécution de travaux ou rester en
l'état.
4.3 L'évaluation et le paiement de la dette
douanière
Les produits importés sont passibles de divers doits
et taxes. Toutefois, une légère distinction entre la naissance de
la dette douanière et son exigibilité doit être
identifiée afin de déterminer le montant des droits et taxes que
le redevable est tenu de verser à la douane.
Généralement, la dette naît:
· du fait de la mise à la consommation de la
marchandise ;
· du fait du placement de la marchandise sous un
régime suspensif ;
· du fait d'une introduction irrégulière sur
le territoire Tunisien ;
· du fait de l'introduction de marchandises
prohibées ou faisant l'objet de restrictions.
Cette dette devient exigible dés l'enregistrement de la
déclaration en détail. C'est cette date qui sera retenue pour la
détermination des taux applicables.
4.3.1 L'évaluation de la dette
douanière
La dette douanière constitue dans la plupart des cas
la casse tête de tout importateur. Une connaissance parfaite des
composantes de cette dette ainsi que de sa détermination est fortement
recommandée avant même de commencer l'opération
d'importation.
4.3.1.1 La détermination de la dette
douanière.
Les produits importés sont assujettis à divers
droits et taxes, leur détermination dépend d'un trio essentiel
à savoir: l'espèce tarifaire, l'origine et la valeur en
douane.
Ces trois paramètres permettent d'appliquer la
réglementation douanière en vigueur et à déterminer
les composantes de la dette douanière.
4.3.1.2 Les composantes de la dette
douanière
Les principales composantes de la dette douanières
sont:
· les droits de douane: ils
dépendent largement de l'espèce tarifaire, de l'origine et de la
valeur en douane. Ils sont calculés "ad valorem" dans la majorité
des cas.
· la Taxe sur la Valeur Ajoutée
(TVA): elle est due sur les produits importés en Tunisie.
L'assiette de la TVA à l'importation est constituée par la valeur
en douane tous droits et taxes inclus à l'exclusion de la TVA.
· le droit de consommation: il est
exigible sur certains produits importés en Tunisie. Il est assis,
liquidé et perçu comme en matière de droit de douane,
c'est-à- dire sur la valeur déclarée en douane hors droit
de douane, droit de consommation et TVA. Il peut être liquidé en
fonction du volume ou du poids du produit.
· l'avance au titre des produits de consommation
importés: elle est due au titre des produits de consommation au
taux de 10% de la valeur en douane des produits majorée des impôts
et droits exigibles.
· le droit compensateur: c'est le droit
appliqué pour remédier à un dommage causé à
une branche de production nationale par des importations de produits
subventionnés19.
· le droit antidumping:c'est le droit
appliqué pour remédier à un dommage causé à
une branche de production nationale par des importations de produits ayant subi
des pratiques de dumping20.
· la redevance de prestation
douanière: elle est due à l'occasion de toute
déclaration en douane. Son taux est de 3% du montant des droits et taxes
exigibles en douane.
4.3.2 Le paiement de la dette
douanière
L'exigibilité de la dette douanière commence
à partir de la date d'enregistrement de la déclaration en
détail. Trois possibilités sont offertes à l'importateur
pour le paiement de sa dette.
4.3.2.1 Le paiement au comptant
L'article 98 du code des douanes a précisé que les
droits et taxes liquidés sont payables au comptant. Le redevable
reçoit en contre partie une quittance.
19Article 2 de la loi n°99-09 du 13
février 1999, relative à la défense contre les pratiques
déloyales à
l'importation.
20 Article 2 de la loi n°99-09 du 13
février 1999, relative à la défense contre les pratiques
déloyales à l'importation.
4.3.2.2 Le crédit de droits et taxes
Ce crédit permet au redevable de différer le
paiement des droits et taxes moyennant la présentation des obligations
cautionnées.
Ce sont des écrits par lesquels les redevables
s'engagent, avec une caution, à payer au receveur des douanes, à
une échéance de 90 jours, une somme d'argent représentant
la dette douanière. Elles donnent lieu au paiement d'un
intérêt fixé au taux de 9,5% l'an et d'une remise
spéciale au taux de un tiers de dinar pour cent21.
Ces obligations ne sont pas admises lorsque la somme de la dette
douanière est inférieure à 500 dinars22.
4.3.3.3 Le crédit d'enlèvement
Ce type de crédit permet au redevable de retirer sa
marchandise au fur et à mesure des vérifications et avant
liquidation et acquittement des droits et taxes exigibles moyennant soumission
dûment cautionnée valable pendant une année et sous
l'obligation pour les redevables, de payer dans le délai imparti (15
jours) en sus du principal, une remise de quatre pour mille du montant des
droits et taxes liquidés.23
Les cautions établies en faveur de l'administration
des douanes seront détaillées dans le deuxième chapitre de
cette partie intitulé " Paiement des fournisseurs et financement de
l'opération".
4.4 Le contrôle du commerce extérieur
La règle, instituée par la loi n° 94-4 1
du 7 mars 1994, relative au commerce extérieur, veut que la plupart des
marchandises soient libérées et ne subissent aucun contrôle
particulier. Les produits qui sont exclus du régime de la liberté
en matière de commerce extérieur sont fixés par les listes
définies par le décret n°94-1739 du 29-08-1994.
21 Arrêté du Ministre des Finances du 18
septembre 1956 fixant le taux d'intérêt de retard et le montant
de
la remise spéciale prévus par l'article 100 du
code des douanes tel qu'il a été modifié par
l'arrêté du
Ministre des Finance de 22-12-198 1.
22 Article 100 du code des douanes
23 - Article 102 du Code des douanes
- Arrêté du Ministre du plan et des finances du 22
janvier 1983 fixant les modalités d'application de
l'article 102 du code des douanes.
Les contrôles établis par le ministre du commerce
sur les opérations de commerce extérieur subsistent pour les cas
suivants:
· marchandises prohibées ou surveillées:
l'importateur est tenu de produire une autorisation d'importation ;
· produits animaux et végétaux: ces
produits doivent être accompagnés d'un certificat sanitaire qui
sera présenté aux services chargés du contrôle
sanitaire (vétérinaire ou inspecteur) et remis aux services de
douanes ;
· produits soumis aux contrôles techniques
fixés par arrêté du Ministre chargé du commerce: Il
s'agit de contrôles de conformité aux normes nationales et
internationales ou, le cas échéant aux conditions convenues entre
les opérateurs, si elles ne se trouvent pas contraires aux dites
normes.
La loi n°99-09 du 13 février 1999, relative
à la défense contre les pratiques déloyales à
l'importation a prévu également certaines mesures pour la
sauvegarde de la production nationale contre les pratiques déloyales
à l'importation et ce, par l'institution des droits antidumping et des
droits compensateurs.
Enfin, il faut rappeler que le recours aux instruments
tarifaires contribue à la surveillance du commerce extérieur.
Chapitre.2. Paiement des fournisseurs et financement
de
l'opération
Le paiement des fournisseurs, dans les opérations
commerciales, doit être une étape primordiale et non une
conséquence d'un processus d'achat. En effet, être vigilant lors
de cette étape peut faire gagner à l'importateur des frais
financiers importants et lui procurer une trésorerie aisée.
Connaître les différents instruments de
paiement, les techniques de paiement, les crédits mis à la
disposition de l'importateur et les techniques de couverture de change, lui
permettront de garder de bonnes relations commerciales avec son fournisseur et
de mieux gérer sa trésorerie.
Dans un premier temps, nous présentons les principaux
instruments de paiement utilisés à l'international.
Puis nous détaillons les différentes techniques de
paiement qui permettent de collecter l'instrument de paiement.
Ensuite, nous présentons les différents
crédits mis à la disposition de l'importateur. Enfin, nous
présentons le risque de changes et les instruments de couverture.
1. Les instruments de paiement utilisés
à l'international
Les instruments ou moyens de paiement sont les supports
matériels utilisés pour payer la transaction.
L'importateur devra choisir un instrument de paiement le plus
adéquat parmi de nombreuses possibilités plus ou moins complexes
et contraignantes. Pour cela, il devra concilier entre ses
intérêts et ceux de son fournisseur qui sont
généralement divergents.
1.1 Le chèque
Le chèque est un instrument de paiement à vue
par lequel une personne, titulaire d'un compte dans une institution
financière, donne l'ordre à celle-ci de verser par
prélèvement sur ce compte, une somme à un tiers
bénéficiaire ou à lui-même.
Le chèque peut être certifié comme il
peut s'agir d'un chèque banque (bank draft), ce dernier est tiré,
à la demande de l'acheteur, par une banque sur elle-même, au
profit du fournisseur. La solvabilité de la banque fait que ce
chèque présente les mêmes garanties que le chèque
certifié.
Cet instrument de règlement est relativement peu
utilisé dans les transactions internationales.
1.2 La lettre de change
Egalement appelée traite, c'est un effet de commerce
par lequel le tireur (le créancier) donne l'ordre au tiré (le
débiteur) de payer une certaine somme (le nominal), à une
certaine échéance, à un bénéficiaire. Dans
la pratique, le tireur se désigne le plus souvent lui-même comme
bénéficiaire, et expédie la traite au tiré pour que
celui-ci la lui retourne acceptée, c'est à dire signée.
Elle est généralement adressée avec la facture à
l'importateur. Ce dernier doit accepter la traite et la retourne à son
fournisseur pour présentation en banque à
l'échéance.
La traite peut être endossée (en faveur d'un
autre bénéficiaire), escomptée (le vendeur peut la
mobiliser en cas de difficulté de trésorerie) et protestable (en
cas d'impayé, le huissier dressera un protêt).
L'article 269 du code de commerce a précisé les
mentions qui doivent obligatoirement apparaître dans la lettre de change
à savoir:
· la dénomination de lettre de change
insérée dans le texte même du titre et exprimée dans
la langue employée pour la rédaction de ce titre;
· le mandat pur et simple de payer une somme
déterminée;
· le nom de celui qui doit payer (tiré);
· l'indication de l'échéance;
· celle du lieu ou le paiement doit s'effectuer;
· le nom de celui auquel, ou à l'ordre duquel, le
payement doit être fait;
· l'indication de la date et du lieu ou la lettre est
créée;
· la signature de celui qui émet la lettre
(tireur).
1.3 Le billet à ordre
Il s'agit également d'un effet de commerce, mais
rarement utilisé en commerce international. La différence
essentielle entre une lettre de change et un billet à ordre tient au
fait qu'alors que la première est émise par le créancier
(l'exportateur), le second est émis par le débiteur
(l'importateur). C'est ce qui explique que le vendeur préfère
utiliser une lettre de change, plutôt que de laisser à l'acheteur
l'initiative de l'émission du billet à ordre.
Aux termes de l'article 339 du code de commerce, le billet
à ordre contient:
· la clause à ordre, ou la dénomination du
titre, insérée dans le texte même et exprimée dans
la langue employée pour la rédaction de ce titre;
· la promesse pure et simple de payer une somme
déterminée;
· l'indication de l'échéance;
· le nom de celui auquel ou l'ordre duquel le payement doit
être fait;
· l'indication de la date et du lieu ou le billet est
souscrit;
· la signature de celui qui émet le titre
(souscripteur).
1.4 Le virement
Il s'agit d'une opération de transfert,
ordonnée par l'importateur qui demande à sa banque de
débiter son compte d'un montant déterminé, au profit d'un
bénéficiaire dont le compte est crédité de ce
montant.
Il existe plusieurs types de virements dont principalement:
· le virement par courrier : l'ordre de
virement transite par la voie postale ; il en résulte que les
délais peuvent être plus ou moins longs, en fonction de
l'éloignement et de l'organisation postale du pays concerné;
· le virement par télex : il est
plus rapide que le virement par courrier, il offre également davantage
de sécurité, mais le support papier reste l'instrument du
virement, ce qui laisse subsister un risque d'erreur;
· le virement par SWIFT (Society For
Worldwide Interbank Financial Telecommunication): comme son nom l'indique,
c'est un système privé d'échanges de
messages télématiques entre banques
adhérentes. Le réseau est plus rapide, plus souple, et plus
sûr que celui du télex. Il est, en outre, plus
économique.
2. Les techniques de paiement à disposition de
l'importateur
Les techniques de paiement recouvrent les différentes
procédures à suivre pour que le paiement puisse être
réalisé. Il s'agit donc des modalités d'utilisation des
instruments de paiement, qui résultent de l'accord des parties au
contrat. Nous retrouvons dans cette catégorie l'encaissement direct, le
contre remboursement, la remise documentaire, le crédit documentaire et
la lettre de crédit stand by (LCSB).
2.1 L'encaissement direct
L'encaissement simple est l'opération d'encaissement
dans laquelle le paiement du vendeur n'est pas conditionné par la remise
en banque de documents destinés à prouver qu'il a rempli ses
obligations. Le règlement étant effectué sur l'initiative
de l'acheteur, cette technique de paiement ne peut être utilisée
qu'entre partenaires qui se connaissent de longue date ou entre lesquels le
rapport de force est fortement déséquilibré.
L'encaissement simple peut être réalisé à la
commande, à la facturation, au départ usine ou à tout
autre moment selon le contrat commercial.
2.2 Le contre remboursement
Cette technique donne au transporteur final de la marchandise
un mandat d'intermédiaire financier. Le transporteur intervient dans
l'échange, avec l'accord des deux parties. Il ne livrera la marchandise
que contre remise par l'importateur d'un chèque ou d'une lettre de
change. Le transporteur se chargera donc de l'encaissement du prix et de son
rapatriement pour le compte du vendeur, moyennant
rémunération.
2.3 La remise documentaire
La remise documentaire (ou encaissement documentaire) est une
technique par laquelle un exportateur mandate sa banque de recueillir une somme
due ou l'acceptation d'un effet de commerce par un acheteur contre remise de
documents représentatifs de la marchandise.
Ainsi, le vendeur fait établir les documents de
transport à l'ordre d'une banque. Cette banque doit remettre les
documents commerciaux et de transport à l'importateur via le
réseau bancaire. La banque de l'importateur sera
chargée de ne remettre les documents originaux à celui - ci que
contre paiement ou acceptation d'effets de commerce.
La responsabilité des banques dans le cadre des
encaissements documentaires se limite essentiellement à transmettre et
à délivrer des documents contre paiement ou acceptation d'un
effet de change. Elles n'assument aucun engagement ni responsabilité
dans l'hypothèse où les instructions qu'elles transmettent ne
soient pas suivies.
Cette opération obéit, sauf convention expresse,
aux "règles et usances uniformes relatives aux encaissements",
publiées par la Chambre de Commerce Internationale.
2.4 Le crédit documentaire
Dans un contexte international, le commerce entre vendeurs et
acheteurs se trouve confronté à des obstacles
supplémentaires que représentent la distance et le langage. Face
au risque de non paiement pour le vendeur et au non respect des
quantités, de la qualité ou du délai pour l'acheteur, le
crédit documentaire, s'il est irrévocable et confirmé
présente à la fois un moyen de paiement, une garantie de paiement
et une forme de crédit sous la forme d'un engagement par signature que
la banque octroie à son client. En raison de la multitude de rôle
que joue le crédit documentaire, nous allons le présenter dans
cette section en tant qu'une technique de paiement et non pas une forme de
garantie ou de crédit.
2.4.1 Définition
Le crédit documentaire, couramment nommé
"crédoc", est une technique de paiement adaptée aux transactions
entre un importateur et un exportateur qui souhaitent obtenir des assurances
quant au respect des obligations de chacun et au bon déroulement de
l'opération. Les parties au contrat conviennent que le paiement devra se
faire par l'intermédiaire d'une banque, contre remise d'un certain
nombre de documents, établissant que le vendeur a exécuté
ses obligations.
Le crédit documentaire est un crédit ouvert par
une banque à la demande d'un donneur d'ordre en faveur d'un
correspondant de celui-ci et garanti par la possession des
documents représentatifs de marchandises en cours de
transports ou destinées à être
transportées24.
Cette définition souligne l'importance du rôle
joué par les banques en la matière. En fait, l'exportateur est
alors payé non par l'acheteur, mais par la banque de l'acheteur. Cette
banque est dite banque émettrice, parce que c'est elle qui émet
la proposition de crédit documentaire, à la demande de
l'acheteur.
Le crédit documentaire est soumis à des
règles précises et largement reconnues par les banques et les
différents acteurs économiques de la quasi-totalité des
pays puisqu'elles sont émises par la Chambre de Commerce Internationale
: les Règles et Usances Uniformes RUU n° 500.
2.4.2 Les intervenants
Un des facteurs de la complexité du crédit
documentaire est le nombre d'intervenants qu'il met en relation :
2.4.2.1 Le donneur d'ordre
C'est l'acheteur qui a négocié un contrat
commercial avec un fournisseur étranger; il donne à sa banque des
instructions d'ouverture du crédit documentaire en faveur de son
fournisseur, où il précise, entre autre, les documents qu'il
désire et le mode de règlement.
2.4.2.2 La banque émettrice
Il s'agit en fait de la banque de l'acheteur, qui après
avoir reçu des instructions de son client, émet le crédit
documentaire, c'est-à-dire procède à son ouverture.
La banque émettrice peut être située dans un
autre pays, mais qui dans la plupart des cas se situe dans le pays de
l'acheteur.
2.4.2.3 La banque notificatrice
C'est la banque correspondante de la banque émettrice.
Elle va notifier au vendeur l'ouverture du crédit documentaire en sa
faveur.
24 Définition donnée par l'article 720
du code de commerce.
La banque notificatrice se situe généralement
dans le pays du vendeur mais ce n'est pas une
généralité.
2.4.2.4 Le bénéficiaire
C'est le vendeur; comme son nom l'indique, qui est le
"bénéficiaire" de l'engagement bancaire d'être
payé.
2.4.2.5 La banque confirmante
Généralement, c'est la banque notificatrice sur
décision de l'acheteur. Dans le cas contraire, elle peut être
toute autre banque mais elle a toutes les chances d'être la banque du
vendeur, sur sa demande et après autorisation de la banque
émettrice.
2.4.2.6 La banque désignée
C'est la banque à laquelle le crédit
documentaire est réalisé. Dans beaucoup de cas, elle sera la
banque notificatrice, mais elle peut être aussi la banque
émettrice, la banque confirmante ou toute autre banque.
Tous ces acteurs interviennent dans l'un des trois
schémas type du crédit documentaire. 2.4.3 Typologie des
crédits documentaires
2.4.3.1 Crédit documentaire
révocable
L'article 8 des règles et usages dispose « un
crédit révocable peut être amendé ou annulé
par la banque émettrice à tout moment et sans que le
bénéficiaire en soit averti au préalable ». Ainsi, le
crédit révocable ne lie pas la banque à l'égard du
bénéficiaire. Il peut être modifié ou
révoqué à tout moment par la banque, soit de sa propre
initiative, soit à la demande de son client, sans que le
bénéficiaire en soit avisé, à la condition que le
droit de modification ou de révocation ne soit exercé, ni de
mauvaise foi, ni à contretemps25.
2.4.3.2 Crédit documentaire
irrévocable
Aux termes de l'article 724 du code de commerce, le
crédit irrévocable comporte un engagement ferme et direct de
la banque à l'égard du bénéficiaire ou des porteurs
de
25 Code de commerce, article 723
bonne foi des tirages émis. Cet engagement ne peut
être annulé ou modifié sans l'accord de toutes les parties
intéressées.
En règles générales, tout crédit
documentaire indique s'il est révocable ou irrévocable. Mais en
absence d'une telle indication, il est présumé être
irrévocable selon l'article 6 des règles et usages et l'article
722 du code de commerce.
2.4.3.3 Le crédit documentaire irrévocable
et confirmé
C'est la seule formule qui offre une garantie totale pour le
fournisseur. Il peut y avoir confirmation du crédit documentaire
dès l'ouverture. Le donneur d'ordre le stipule à la banque
émettrice qui elle-même demande la confirmation à la banque
notificatrice. Si la banque notificatrice refuse d'ajouter sa confirmation ou
si le donneur d'ordre ne transmet pas cette instruction, le
bénéficiaire est en droit de demander la confirmation d'une autre
banque mais celle-ci doit être autorisée par la banque
émettrice. Dans tous les cas, la banque confirmante sera une banque du
pays du vendeur, ou une grande banque internationale établie dans un
pays autre que celui de l'acheteur.
Aux termes de l'article 724 du code de commerce, la
notification du crédit au bénéficiaire par
l'intermédiaire d'une autre banque ne vaut pas par elle-même
confirmation de ce crédit.
2.4.4 Les modes de réalisation du crédit
documentaire
De même que l'on a trois types de crédit
documentaire, on dénombre plusieurs modes de réalisation.
L'article 1 0a des RUU 500 stipule que "tout crédit doit clairement
indiquer s'il est réalisable par paiement à vue, par paiement
différé, par acceptation ou par négociation".
2.4.4.1 Le crédit réalisable par paiement
à vue
C'est un paiement cash contre documents. Il s'effectue au
guichet de la banque désignée. Celle-ci se situe le plus souvent
dans le pays du vendeur, on voit bien en effet les risques de non transfert
pour le vendeur si la banque désignée est la banque
émettrice. Si la banque désignée est une toute autre
banque, le bénéficiaire devra prendre soin d'obtenir l'accord
exprès, notifié par écrit, de la banque
désignée. Dans le cas contraire, elle n'aurait en effet aucun
engagement dans la réalisation du crédit documentaire.
2.4.4.2 Le crédit réalisable par paiement
différé
Il prévoit un paiement de la banque
désignée au bénéficiaire à la date ou aux
dates stipulées dans le crédit. Cette date prend son origine dans
la réception d'un document déterminé dans le contrat, et
qui peut être par exemple un connaissement ou une facture.
2.4.4.3 Le crédit réalisable par
acceptation
Il a pour mode de paiement une créance
matérialisée par une ou plusieurs traites tirées par le
vendeur sur la banque émettrice, la banque confirmante ou toute autre
banque. Ces traites sont escomptables mais aucune des banques impliquées
dans le crédit documentaire n'est tenue de les escompter.
2.4.4.4 Le crédit réalisable par
négociation
Il oblige la banque émettrice à payer toute
traite tirée par le bénéficiaire sur elle-même ou au
profit d'un tireur. La banque négociatrice peut être
nommément désignée, on parle alors de négociation
"restreinte" ou "fermée". Si le crédit est librement
négociable, on parle de négociation "circulaire" ou "ouverte".
2.4.5 Rôle des documents
Les documents constituent une pièce maîtresse du
crédit documentaire du fait qu'ils conditionnent sa réalisation.
Ces documents sont très divers et sont spécifiés dans le
contrat de crédit. Nous retrouvons généralement : la
facture commerciale, les documents de transports, d'assurance et les documents
accessoires, tels que le certificat d'origine, le certificat sanitaire ou le
certificat d'analyse.
Le paiement par le banquier est lié à la
conformité des documents présentés par le vendeur
bénéficiaire. Il en résulte pour le banquier un devoir de
vérification. Le banquier doit procéder exclusivement à un
examen formel de la conformité des documents par rapport aux
stipulations du crédit. Il ne lui appartient pas de s'assurer, par des
vérifications extérieures, que ces documents reflètent la
réalité.
2.5 La lettre de crédit stand-by (LCSB)
La lettre de crédit stand-by est une technique hybride
car elle se rapproche non seulement du crédit documentaire par la
remise obligatoire de documents conformes
pour qu'elle se réalise, mais également de la
garantie sur demande par le fait qu'elle n'est levée qu'en cas de
défaillance de paiement de l'acheteur. Cependant, malgré les
points qu'elle a avec le crédit documentaire, ces deux techniques de
paiement ne doivent pas être confondues car elles ne jouent pas les
mêmes rôles. En effet, la lettre de crédit stand-by, si elle
est bien une technique de protection contre le risque de non-paiement, ne
constitue pas un mécanisme de paiement.
3. Les crédits mis à la disposition de
l'importateur
La recherche des moyens de financement adapté aux besoins
de l'importateur est le facteur déterminant pour pouvoir réaliser
une opération commerciale internationale.
Toutes les entreprises cherchant à optimiser leurs moyens
de financement sont confrontées à une multitude de techniques et
de supports de financement
Les techniques de financement sont multiples et chacune d'entre
elles répond à une situation particulière qu'il faut bien
identifier.
Nous allons présenter les différents
crédits, proposés par les établissements de crédit
et définis pour la majorité par le Circulaire aux Banques
N°87-47 relative aux conditions de banque, qu'un importateur peut
accéder afin de financer un cycle approvisionnement, stockage et vente.
Ces crédits peuvent prendre la forme de crédits par
décaissement ou des engagement par signature.
3.1 Les crédits par décaissement
Nous distinguons les crédit spécifiques aux
opérations d'importation et les crédits accordées à
toute personne (physique ou morale) compte tenu de son secteur
d'activité et de sa situation financière.
3.1.1 Crédits spécifiques aux
opérations d'importation
Il s'agit essentiellement des crédits acheteurs et le
crédit de préfinancement en devise appelé encore le
financement en devises importation.
3.1.1.1 Le Crédit acheteur
Le crédit acheteur repose sur deux contrats autonomes: le
contrat commercial et le contrat de crédit26.
Le contrat commercial est conclu entre l'exportateur
étranger et l'importateur tunisien; il a pour but de définir les
obligations respectives des deux parties.
Le contrat de crédit est signé entre la banque
du fournisseur qui prête et l'importateur qui emprunte. La banque
s'engage à payer le fournisseur étranger tandis que l'importateur
accepte de rembourser les sommes réglées au fournisseur selon des
modalités précisées dans le contrat (période de
remboursement, taux, durée, garanties...).
3.1.1.2 Le Financement en devises
importation
Ce crédit est octroyé
généralement pour le financement des importations. Il s'agit d'un
prêt en devises qui sert à régler une importation au
comptant. Il est aussi un prêt à court terme remboursable au plus
tard à 360 jours.
Le déblocage de ce crédit doit se faire
directement en faveur du fournisseur étranger. Pour pouvoir
bénéficier de ce prêt, le client doit présenter des
documents justificatifs de l'importation en question avec indication de la
banque domiciliataire.
3.1.2 Les crédits non spécifiques aux
opérations d'importation
Ils sont, généralement, les crédits
accordées à toute personne (physique ou morale) compte tenu de
son secteur d'activité et de sa situation financière.
3.1.2.1 La facilité de caisse
Elle est octroyée pour des besoins de
trésorerie bien déterminés à l'avance par le
client. Ces besoins sont nés des décalages entre les flux de
recettes et de dépenses liés à l'exploitation. La
facilité de caisse est octroyée pour une durée maximum
d'une année renouvelable à la demande du
bénéficiaire.
26 Legrand (G.),Martini (H.), Management des
opérations de commerce international - DUNOD - 6ème
édition page 150
En principe, le montant de la facilité de caisse se
situe en général et respectivement pour les activités
commerciales et les activités industrielles entre 15 jours et un mois du
chiffre d'affaires annuel à confier par le client.
3.1.2.2 Le découvert
Il est octroyé par la banque pour des besoins
immédiats formulés par son client, dans le but de faire face
à un déficit conjoncturel de sa trésorerie.
En principe, le montant du découvert se situe en
général et respectivement pour les activités commerciales
et les activités industrielles entre 15 jours et un mois du chiffre
d'affaires annuel à confier par le client.
3.1.2.3 L'escompte commercial sur la Tunisie
Ce concours est destiné à mobiliser les ventes
à crédit de produits devant être vendus en l'état ou
après transformation.
Le montant de ce concours est déterminé en
fonction du chiffre d'affaires à crédit et du délai de
règlement consenti par le client de la banque à ses clients sans
que l'usance des tirages n'excède 3 mois.
3.1.2.4 L'escompte de document ou de créances
nées sur l'étranger.
L'opération d'escompte effectuée en Dinars
Tunisiens, concerne les valeurs suivantes :
· l'escompte facture d'exportation ;
· l'escompte remise document d'export ;
· l'escompte effets ;
· l'escompte chèques.
L'escompte de document ou de créances sur
l'étranger est une forme de crédit à court terme par
laquelle la banque met à la disposition du client le montant d'une
créance escomptable tirée sur un commerçant ou industriel
étranger avant son échéance ou son recouvrement.
Les créances nées sur l'étranger sont
présentées par un client de la banque, opérant dans des
activités d'exportations justifiées par des documents.
Peuvent bénéficier d'une cote d'escompte, toutes
les entreprises résidentes opérant sur le territoire tunisien.
L'opération d'escompte en devises, ne doit pas
dépasser la partie cessible du montant de d'exportation si le client
formule expressément le besoin d'alimentation de son compte
professionnel en devises (40% au maximum des recettes d'exportation.).
Le montant de ce crédit est déterminé en
fonction du chiffre d'affaires à l'exportation et du délai de
règlement consenti par le client de la banque à ses clients
étrangers sans que l'usance des tirages ne sorte du cadre de la
réglementation du commerce extérieur en vigueur.
3.1.2.5 Le crédit de cultures
saisonnières
Ce crédit est accordé aux exploitants du secteur
agricole et de la pêche pour la couverture d'une partie des
dépenses à engager au cours d'une campagne.
Le montant du crédit est égal au nombre
d'unités à exploiter (ha, pied, tête, embarcation...)
multiplié par la quotité unitaire de financement.
La quotité unitaire de financement ainsi que
l'échéance du crédit sont fixées pour chaque
spéculation par le barème des crédits de cultures
fixé à la Circulaire aux Banques N°87-47.
3.1.2.6 Le crédit de campagne
Ce crédit est destiné à financier les
achats de produits agricoles et de pêche en vue de leur transformation,
de leur conditionnement ou de leur écoulement en l'état.
Le montant du crédit est égal à :
· 50% des prévisions d'achat pour l'alfa ;
· 80% des dépenses culturales pour la production de
plants ;
· un mois des prévisions d'achat pour tous les
autres produits27.
Ces crédits échoient à l'achèvement
des campagnes dont les durées sont fixées à la Circulaire
B.C.T N°87-47.
27 Circulaire aux Banques N°87-47 relative aux
conditions de banque
3.1.2.7 Le crédit de financement de stocks
:
Cette forme de crédit est destinée au
financement d'un stock de matières premières, de matières
consommables et éventuellement, de produits semi-finis constitués
par les entreprises industrielles.
Le montant du crédit devra se situer aux environs de
trois mois de besoins consommés et devra tenir compte des autres sources
de financement, en particulier, des crédits fournisseurs.
Ce crédit peut également être consenti
à tout bénéficiaire d'une lettre d'agrément pour la
détention de stock de sécurité. Le montant du
crédit sera dans ce cas égal au montant porté sur la
lettre d'agrément.
Le bénéficiaire du crédit a la
faculté, à tout moment, de continuer à utiliser le
crédit dans la limite de la cote autorisée qui prend fin à
l'achèvement de la période précisée dans la
décision.
Le crédit de financement de stock est,
généralement, trimestriellement renouvelable et annuellement
révisable après accord et accomplissement des formalités
de garanties.
3.1.2.8 Le crédit de préfinancement des
exportations :
Ce crédit est destiné à couvrir les besoins
occasionnés par la préparation d'un stock marchand destiné
à l'exportation ou l'exécution de services à
l'étranger.
Le montant du crédit s'élève, au maximum,
à :
· 30% des exportations prévisionnelles de
l'année concernée, cette quotité pourra être
toutefois, dépassée chaque fois qu'il s'agit d'opérations
ponctuelles nécessitant des besoins supplémentaires,
· 100% du stock report pour les huiles d'olives,
· 100% du stock report engagé à
l'exportation pour les vins,
· 80% des quantités engagées à
l'exportation pour les dattes,
· 60 jours d'exportation prévisionnelle pour les
agrumes.
Les prévisions doivent être justifiées par
les réalisations antérieures et/ou les contrats obtenus. Par
ailleurs le calcul des montants des crédits de préfinancement
des
exportations des produits agricoles et agroalimentaires se fait
sur la base des prix de référence fixés à la
Circulaire B.C.T N° 87-47.
3.1.2.9 Les avances sur créances
administratives
Ce crédit est destiné à financer les
créances nées sur l'administration.
L'entreprise de travaux publics titulaire d'un marché
conclu avec l'administration peut renflouer sa trésorerie en sollicitant
de sa banque une avance sur chaque décompte, ou factures
représentant des travaux reconnus exécutés et dont le
règlement n'est pas encore ordonnancé ou en cours
d'ordonnancement.
Le montant du crédit ne doit pas excéder 80% du
montant de la créance dûment constatée. Elle est
mobilisée par un billet à ordre renouvelable le cas
échéant.
Le marché objet de la créance à mobiliser
doit être nanti.
3.1.2.10 Le préfinancement de marchés
publics
Cette forme de crédit est destinée à faire
face aux dépenses occasionnées par les travaux de
démarrage des marchés conclu avec l'administration.
Le montant du crédit alloué ne doit pas
excéder 10% du montant des nouveaux marchés, déduction
faite des avances de l'administration.
Le remboursement de ce crédit s'effectuera par un
prélèvement d'au moins 10% sur le règlement de chaque
décompte de services faits.
3.1.2.11 L'avance sur factures :
L'entreprise privée, titulaire d'un marché
conclu avec l'administration peut renflouer sa trésorerie en sollicitant
de sa banque une avance sur chaque facture, représentant des travaux
reconnus exécutés et dont le règlement n'est pas encore
ordonnancé ou en cours d'ordonnancement.
L'avance porte sur 80% du montant des factures approuvées
par le maître de l'ouvrage et présentées après
nantissement du marché public.
3.1.2.12 Le financement en devises exportation
:
Il s'agit d'une avance en devises d'une exportation payable
à terme (peut aller jusqu'à 180 jours). A
l'échéance, on distingue deux types d'opération de
financement :
Le financement des créances avec recours
: C'est la possibilité de se faire rembourser à
l'échéance par le débit du compte du client en cas de
non-paiement par l'importateur étranger. Les opérations
financées sont généralement payables par virement bancaire
ou traite acceptée. Deux situations peuvent se présenter :
· l'opération est dénouée à
temps : le produit de l'encaissement sera affecté au remboursement de
l'emprunt et la différence revient à la banque;
· cas de retard de paiement : le coût de rachat de
devises et les frais de retard seront imputés à la charge du
client remettant.
Le financement des créances sans recours
: C'est l'achat de la créance par la banque sans pouvoir
recourir au client en cas de défaillance de la banque garante. Les
opérations financées sont obligatoirement couvertes par un
engagement bancaire. Cette créance présente deux situations
possibles :
· l'opération est dénouée à
l'échéance : le produit de l'encaissement servira au
remboursement de l'emprunt et toute différence sera imputée sur
le compte de la banque;
· l'opération n'est pas dénouée
à son échéance : il y a lieu de racheter les devises pour
rembourser l'emprunt et engager les démarches pour le recouvrement
auprès des tirés.
3.2 Les engagements par signature
Les Engagements Par Signature (E.P.S) sont des crédits
à court, à moyen et à long terme qui n'occasionnent pas un
décaissement immédiat et nécessitent seulement la
signature et la garantie de la banque. Nous distinguons:
· les cautions de marché, cautions
demandées à l'occasion de la participation ou de la
réalisation d'un marché entre un entrepreneur appelé
soumissionnaire adjudicataire et l'administration appelée maître
d'oeuvre (ne seront pas présentées dans notre présente
étude);
· Les cautions douanières,
établies en faveur de l'administration des Douanes.
· Les autres cautions bancaires.
Les engagements par signature sont, comme tout autre
crédit des opérations risquées pour la banque dans la
mesure où cette dernière s'engage à payer au
bénéficiaire le montant de l'engagement en cas de
défaillance du débiteur.
3.2.1 Les cautions établies en faveur de
l'administration des douanes : 3.2.1.1 Les obligations cautionnées
:
Ces cautions sont données sur des imprimés
préétablis. Par cet acte la banque s'engage solidairement avec
son client pour le règlement, à une certaine date, des droits de
douane majorés des taxes et autres intérêts redevables par
l'importateur d'une marchandise.
Le montant de cette caution correspond au montant des taxes
douanières majorées des frais.
L'échéance de l'obligation cautionnée est
fixée à 90 jours.
3.2.1.2 Les soumissions :
La soumission générale d'entrepôt
fictif: est une cote annuelle d'admission temporaire. C'est une caution
bancaire d'entreposage d'une marchandise destinée à être
réexportée. Le montant de cette caution est
déterminé selon le montant des taxes douanières et en
fonction des prévisions d'exploitation. La durée d'utilisation
est d'une année renouvelable.
La soumission cautionnée: est une garantie de
paiement à terme des taxes douanières et intérêts de
retard y afférent.
Le montant de cette caution correspond au montant des taxes
douanières majorées des frais.
La durée d'utilisation est égale à une
année.
3.2.1.3 Les cautions pour garantie de droits et taxes
:
La caution douanière est une garantie bancaire
octroyée au profit de la douane qui se présente sous
différentes formes :
· les déclarations douanières n°11 et
n°15 sont des garanties de transfert d'une marchandise importée
d'un port aérien à un port maritime (D1 1), d'un port à un
port de même nature (D15). Le montant de ces cautions correspond au
montant de l'importation et leur durée d'utilisation est
inférieure ou égale à un mois;
· La déclaration douanière n°18 (D18)
est une caution bancaire d'admission temporaire d'une marchandise
importée et destinée à être exportée
après traitement.
Le montant de cette caution correspond au montant des taxes
douanières majorées des frais et la durée d'utilisation
est inférieure ou égale à six mois;
· la déclaration douanière n°48 (D48)
est une garantie bancaire accordée en l'absence d'un document du dossier
d'importation autre que la lettre de transport, le certificat d'origine,
l'attestation de colissage, le certificat d'hygiène. Le montant de cette
caution correspond à 100% de la valeur de la marchandise
importée. Leur durée d'utilisation est inférieure ou
égale à un mois;
· la déclaration douanière n° 48 bis
(D48 bis) est une garantie bancaire accordée en l'absence d'une facture
définitive dans le dossier d'importation. Le montant de cette caution
correspond à 100% de la valeur de la marchandise importée et leur
durée d'utilisation est inférieure ou égale à un
mois.
3.2.2 Les autres cautions bancaires :
Il s'agit des cas où la banque peut se porter garante
solidaire de son client et ce, en prenant à sa charge, à
défaut de paiement par ce dernier, les créances
contractées par celui-ci avec une tierce personne.
La caution bancaire ou caution solidaire peut être
renouvelable par tacite reconduction.
3.2.2.1 L'aval :
L'aval en dinars tunisiens, en devises ou en dinars
convertibles est une forme d'engagement par signature par lequel la banque
(Avaliseur) se porte garante du paiement de l'effet, libellé en dinars
tunisiens, en devises ou en dinar convertible, à son
échéance.
L'aval accordé correspond au montant des effets
avalisés et sa durée correspond à l'échéance
finale de l'effet.
L'opération d'aval d'effets libellés en devises
ou en dinar convertible s'effectue pour le compte des importateurs
résidents dans le cadre d'un paiement direct (aval simple) ou d'une
remise documentaire à l'importation.
3.2.2.2 La lettre de Garantie
La lettre de garantie est une forme d'engagement par signature
par lequel la banque se porte garante du paiement de biens ou services
expédiés par l'exportateur. La lettre de garantie autorise
à la banque garante de délivrer en faveur de l'importateur une
marchandise expédiée à son nom et dont
le connaissement original n'est pas encore parvenu. La lettre de garantie
remplace le connaissement original et permet à son porteur le retrait de
la marchandise. Elle engage la banque à remettre à la compagnie
maritime dans un délai d'un mois le connaissement original, à
assumer sa responsabilité en matière de réglementation de
change et de dénouement de l'opération vis à vis des
remettants.
La garantie accordée correspond au montant de
l'importation majoré des frais, sa durée d'utilisation est
inférieure ou égale à un mois.
3.2.2.3 Le Crédit Documentaire
Le crédit documentaire, lettre de crédit ou
accréditif est une garantie de paiement d'une importation contre remise
de documents. La lettre de crédit peut être révocable,
irrévocable et/ou confirmée.
La garantie accordée correspond au montant de
l'importation et sa durée d'utilisation court jusqu'à la date de
réalisation.
3.2.2.4 La contre garantie
La contre garantie libellé en devise:
C'est un engagement par signature qui est donné aux
correspondants étrangers pour le compte de leurs clients
bénéficiaires.
La banque agissant sur la demande de son client et
après avoir donné son accord, établit la contre garantie
par laquelle elle s'engage de rembourser le correspondant sur sa
première demande écrite justifiant que le client donneur d'ordre
n'a pas respecté ses engagements envers son partenaire
étranger.
La contre garantie doit mentionner le montant de l'engagement,
la validité, les parties contractantes et les références
de l'opération y afférentes.
La contre garantie crédit acheteur à court
terme :
La contre garantie crédit acheteur à court terme
est une garantie de paiement d'un crédit acheteur.
La valeur de la garantie accordée correspond à
100% du montant du crédit et sa durée d'utilisation ne doit pas
dépasser les délais prévus dans la convention.
3.2.2.5 La caution de garantie de paiement à
court terme :
La caution de garantie de paiement à court terme est
une garantie de paiement du montant des factures non honorées rentrant
dans le cadre d'une cote de crédit fournisseur.
Le montant de cette caution correspond au quota accordé
par le fournisseur et sa durée d'utilisation est égale à
une année.
4. La couverture de change
A l'international, tout se complique: distances plus longues,
moins bonne connaissance de ses partenaires, délais plus longs,
environnements différents et turbulents.
L'importateur tunisien doit se procurer d'une attitude pour
faire face aux risques de change. Dés lors, il est judicieux de
définir l'ampleur d'un tel risque et d'éviter des erreurs
injustifiables.
Nous présentons dans ce qui suit le marché des
changes et le risque de change ainsi que les techniques de couverture.
4.1 Le marché des changes et le risque de
change
4.1.1 Les caractéristiques du marché de
change tunisien
Le marché de change Tunisien a connu trois grandes
phases. La première entre le 1er mars 1994 (date de création du
marché) et le 29 juin 1997, la seconde le 30 juin 1997 et le 3 mai 2001
et la troisième à partir du 4 mai 2001.
La première phase du marché a donné le
coup d'envoie de la négociation des taux de change du dinar au comptant
et d'une façon générale le mécanisme du
marché interbancaire de devises. La seconde phase a
délégué la négociation des cours à terme aux
intermédiaires agréés et assoupli les conditions du
marché au comptant28 puisque les banques ont
été autorisées à réaliser des
opérations croisées (devises/devises) avec leurs correspondants
étrangers sans passer par les banques off shore. Depuis le 4 mai 2001,
les opérations sur le marché des change au comptant et à
terme sont effectuées
28Certaines restrictions sont maintenues. A titre
d'exemple, les banques off shore ne participent au marché que pour le
compte de leur clientèle résidente.
conformément aux conditions définies par le
circulaire n°2001-11 du 4 mai 2001 qui a abrogé le circulaire
n° 97-07 du 9 mai 1997.
La réglementation des changes est l'ensemble des
dispositions régissant les relations financières de la Tunisie
avec l'étranger. Elle est fondée sur le code des changes et du
commerce extérieur, promulgué par la loi n° 76-18 du 21
Janvier 1976 tel que modifié par la loi n° 93-48 du 3 Mai 1993 et
leurs textes d'application
Les échanges interbancaires de devises sont
effectués aux cours déterminés par les
Intermédiaires Agréés. Ces derniers peuvent
procéder à l'achat ou à la vente au comptant ou à
terme de devises provenant d'opérations domiciliées auprès
d'autres Intermédiaires Agréés.
4.1.1.1 Les opérations de change au
comptant
Le délai pour la livraison des contre-valeurs dans les
opérations de change au comptant est de deux jours ouvrables. Toutefois,
les Intermédiaires Agréés peuvent convenir entre eux,
à titre exceptionnel, de délais inférieurs.
Les cours au comptant acheteur et vendeur des devises contre
dinars tunisiens doivent être portés à la connaissance du
marché, de façon continue, par affichage électronique. Les
Intermédiaires Agréés peuvent effectuer des
opérations de change devises contre devises entre eux et avec les
correspondants étrangers.
La Banque Centrale de Tunisie intervient sur le marché
des changes au comptant en achetant et en vendant le dinar contre devises.
4.1.1.2 Les opérations de change à
terme
Les Intermédiaires Agréés
résidents et non résidents sont autorisés à se
constituer contreparties dans les opérations de change à terme
pour le compte de leurs clients résidents au titre de leurs
opérations d'importations et d'exportations de produits et de services,
ou de prêts et d'emprunts en devises réalisées
conformément à la réglementation des changes et de
commerce extérieur en vigueur.
Les Intermédiaires Agréés
déterminent les cours de change à terme des devises contre dinars
appliqués aux opérations à terme de la clientèle
conformément aux modalités suivies dans les marchés
internationaux.
4.1.2 Le risque de change
Les importateurs sont confrontés au risque de change
dès qu'ils effectuent des opérations commerciales internationales
en devises.
Selon l'article 30 du décret n°77-608 du 27
juillet 1977, fixant les conditions d'application de la loi n° 76-18 du 21
janvier 1976, portant refonte et codification de la législation des
changes et du commerce extérieur régissant les relations entre la
Tunisie et les pays étrangers, les règlements à
destination de l'étranger s'effectuent :
· soient en dinars par versement au crédit d'un
compte étranger en dinars ouvert en Tunisie au nom du créancier
étranger ou de sa banque;
· soient en devises, par cession au créancier non
résident ou à sa banque de devises dont l'acquisition a
été préalablement autorisée.
Le risque de change est l'effet de la variation des cours des
monnaies. Il est lié au fait que les activités de l'importateur
impliquent différentes devises, dont le cours varie sans cesse sur le
marché des changes. Les importateurs sont alors confrontés au
risque de change dès qu'ils effectuent des opérations
commerciales internationales en devises.
4.2 Les instruments de couverture utilisés sur le
marché de change tunisien
Le marché de change interbancaire est l'endroit
privilégié pour se couvrir contre le risque de change. Le
marché offre aux importateurs certains produits dont les plus
utilisés sont : les couvertures à terme et les options de change
devises/dinars.
4.2.1 La couverture à terme
Le change à terme permet de fixer, au moment de la
conclusion du contrat de vente ou d'achat de devises à terme, un cours
de change pour une échéance future. Ainsi, la couverture à
terme relève du système selon lequel l'entreprise passe à
son banquier un ordre d'achat ou de vente de devises dont la réalisation
ne se fera qu'après un terme bien défini et moyennant un cours
prédéterminé29.
En Tunisie, les importateurs résidents peuvent acheter
à terme, auprès d'un Intermédiaire Agréé
résident ou non résident, des devises contre dinars pour une
durée
29 Gardineau, Portier, Comment comprendre et mieux
utiliser le marché des changes , 1987.
maximum de 12 mois, en vue du règlement correspondant
à l'importation de produits et aux frais s'y rapportant.
La couverture de change à terme doit être
effectuée dans la monnaie de facturation du contrat et son terme doit
correspondre à l'échéance prévue pour le
règlement30.
Les achats à terme de devises peuvent s'effectuer
à partir de la date :
· de conclusion du contrat commercial pour la couverture
des importations de produits admis au régime de la liberté de
commerce extérieur et ;
· de domiciliation de l'autorisation d'importation pour la
couverture de l'importation de produits exclus du régime de la
liberté de commerce extérieur31.
4.2.2 L'option d'achat (Call)
L'option d'achat (Call) est un contrat de couverture contre
le risque de change qui confère à l'acheteur de l'option le droit
d'acheter à une échéance convenue un montant
déterminé de devises contre dinars à un cours fixé
à l'avance appelé prix d'exercice. Ce droit est acquis contre le
paiement d'une prime32.
Le paiement de la prime relative à l'achat d'une option
doit être effectué en dinars deux jours ouvrables après la
date de conclusion du contrat d'option.
Cette technique concerne bien les importateurs qui comptent
se couvrir contre le risque de change. L'exercice de l'option d'achat (Call)
n'est pas obligatoire mais plutôt facultatif, il ne peut intervenir
qu'à l'échéance convenue. A cet effet, l'importateur
détenteur de l'option d'achat (Call) doit notifier à
l'Intermédiaire Agréé sa décision d'exercer
l'option deux jours ouvrables avant la date d'échéance, à
11 :00 (heure de Tunis) au plus tard.
La maturité de l'option de change doit être
adossée à la date de règlement de l'opération
commerciale ou financière sous-jacente, sans dépasser dans tous
les cas la durée de trois ans.
30 Au cas où le contrat comprend une monnaie
de compte différente de la monnaie de règlement, le contrat
d'achat à terme doit porter sur la monnaie de compte. A
l'échéance, une opération de change entre la monnaie de
compte et celle du règlement sera effectuée sur la base des cours
au comptant de ces deux monnaies le jour du dénouement de
l'opération de couverture.
31 BCT - Circulaire aux intermédiaires
agrées n°2001-11 du 4 Mai 2001
32 BCT - Circulaire aux intermédiaires
agrées n°2007-27 du 18 décembre 2007 - Article 35
Le prix d'exercice de l'option de change ainsi que la prime
sont librement négociés entre l'Intermédiaire
Agréé et son client.
La date de valeur de ladite option intervient deux jours
ouvrables après la date de transaction.
L'option de change doit porter sur une monnaie cotée
sur le marché des changes domestiques. Ainsi, la demande d'achat d'un
contrat d'option de change doit être appuyée du contrat
commercial.
4.3 Les techniques internes de couverture de change
4.3.1 Règlement au comptant
Ce type de couverture consiste à diminuer, dans la
mesure du possible, les créances et les dettes en devises
étrangères. Cette technique ne peut être utilisée
que comme une méthode à court terme pour faire face à des
situations ponctuelles de positions de change présentant un risque
important pour la société.
4.3.2 Ouverture d'un compte professionnel en
devise
L'entreprise disposant de ressources en devise peut se faire
ouvrir un compte bancaire professionnel en devises qui sera
crédité de jusqu'à 70% de ses recettes d'exportation. Ce
compte permet, dés lors, de couvrir les engagements pris par
l'entreprise dans la devise concernée et se prémunir ainsi contre
le risque de change. Ce compte permet la couverture du risque de change
à l'exportation en le compensant par le risque de change à
l'importation. Ainsi, il permet non seulement la couverture contre le risque de
change à l'exportation mais aussi contre le risque de change à
l'importation dans la limite de la position de change fermée.
Cette possibilité n'est offerte que pour les personnes
qui réalisent des opérations d'exportation.
4.3.3 Choix de la devise de facturation : monnaie
nationale ou autre devise
La monnaie de facturation est la devise dans laquelle est
libellé le contrat. Beaucoup d'entreprises choisissent de n'accepter
des transactions qu'en devise nationale. Cette
méthode est simple à utiliser, n'engendre aucun
coût et permet une protection complète contre le risque de change.
Cependant, elle ne permet pas de bénéficier d'une
évolution favorable des cours de change et elle est commercialement
mauvaise parce que tout le risque est transposé sur l'une des parties
contractantes.
4.3.4 Les clauses d'indexation
Ce sont des clauses rédigées dans les contrats
de vente visant à prévoir contractuellement les modalités
de partage du risque de change entre l'acheteur et le vendeur. Dans ce cas,
l'importateur minimise son exposition au risque de change en faisant supporter
son fournisseur une partie de ce risque.
L'indexation peut prendre la forme d'indexation permanente.
Dans ce cas, toute variation du cours de la monnaie, quelle que soit son
ampleur est répercutée sur le montant à payer. Ce
procédé permet une annulation totale du risque de change. Elle
peut prendre la forme d'indexation par seuil. Ainsi, ces contrats ne
prévoient le réajustement des prix qu'au delà d'un certain
seuil de variation du cours de la monnaie de facturation. Ce système ne
permet pas de se prémunir que contre les fluctuations dépassant
le seuil fixé contractuellement33.
Dans ce cas, cette clause doit énoncer d'une
façon précise l'indice, en indiquant les sources qui permettront
de le connaître et de suivre sa publication périodique, et elle
doit mentionner la date de la première révision et sa
périodicité34.
Cette méthode est simple d'utilisation et n'engendre
pas de coût supplémentaire, mais elle n'élimine pas tout le
risque d'une part et elle n'est pas toujours appréciée
commercialement d'autre part.
4.3.5 Termaillage : « leads and lags
»
Le termaillage est une méthode consistant à
modifier cas par cas, en les accélérant ou en les retardant, les
délais de règlements des importations et des exportations pour
faire coïncider les dates des échéances.
33 Merchaoui M.F. « La gestion du risque de
change de transaction : application aux entreprises industrielles et
commerciales Tunisienne» Mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'expertise comptable, Tunis, 1994
34 « Le Prix de vente » La Revue Fiduciaire,
n° 794, juillet 1993
L'utilisateur du termaillage doit prendre en compte et
comparer le gain de change anticipé induit par les modifications des
délais de règlements et supportés par le créancier
ou le débiteur.
Cette méthode présente l'avantage d'avoir un
coût quasi nul mais elle est compliquée dans son application
pratique et nécessite une bonne trésorerie pour qu'elle puisse
être mise en oeuvre.
Chapitre.3. Organisation du service achat à
l'international et auxiliaires de l'importation
Le fournisseur choisi, le produit bien défini, toutes
les précautions d'usage prises (contraintes normatives, techniques,
douanières, documentaires), ceux -ci ne peuvent guère constituer
un gage pour réussir ses importations si nous ne passons pas par une
bonne gestion administrative du service import (Section 1).
Les étapes d'importation décrites dans les
chapitres précédents mettent en jeux divers intermédiaires
qu'il est judicieux de les présenter afin de savoir avec qui
l'importateur va collaborer (section 2).
1. La gestion administrative du service achat à
l'international
S'organiser en interne c'est l'alliance entre la mise en
oeuvre d'une organisation internationale évolutive et la constitution
d'une équipe achats dans un cadre international.
1.1 La mise en oeuvre d'une organisation internationale
évolutive
Le service import peut être organisé selon
différents critères. La taille de l'entreprise, la
diversité des familles de produits et les spécificités des
pays fournisseurs jouent un rôle important dans le choix de
l'organisation.
La mise en oeuvre d'une organisation internationale
évolutive nécessite les actions suivantes:
· recenser les différentes phases des achats
internationaux;
· définir les structures types d'organisation achats
à l'international.
1.1.1 Le recensement des différentes phases des
achats internationaux
Cette action permet à l'importateur de gérer
administrativement ses achats à l'international et elle lui permet de
constituer une méthodologie détaillée de traitement d'une
commande auprès d'un fournisseur situé en dehors des
frontières tunisiennes.
Sans prétendre à l'exhaustivité, les
différentes phases des achats internationaux (hormis le volet financier)
sont les suivantes:
1. identification du produit à importer;
2. consultation du fournisseur;
3. sélection du fournisseur;
4. conclusion du contrat commercial;
5. vérification de la réglementation
douanière avant de lancer une commande;
6. passation de la commande;
7. réception d'une confirmation de commande;
8. transmission des informations aux services concernés
(selon l'organisation interne de l'entreprise);
9. inspection de la marchandise avant expédition;
10. organisation du transport et de l'assurance de la
marchandise durant le transport;
11. réception des documents relatifs à
l'expédition;
12. organisation du dédouanement import et de la
livraison à domicile;
13. réception des marchandises;
14. analyse des coûts;
15. diffusion des documents aux services internes
concernés.
Ce recensement permet à l'importateur de créer
une banque de données contenant tout l'historique de ses
opérations. Cette dernière l'aidera à mettre en place des
tableaux de bords pour contrôler et suivre son activité d'import.
Il n'existe pas de standard de tableaux de bords transposables à
volonté d'une entreprise à une autre. Chaque entreprise doit le
construire en fonction de la nature de son activité, de ses moyens et de
ses objectifs35.
1.1.2 La définition des structures types
d'organisation du service import
Il n'existe pas d'une structure idéale du service import.
Ce dernier dépend de différents critères qui jouent un
rôle important dans le choix de l'organisation à savoir:
· la taille de l'entreprise;
· la diversité des familles de produits;
· les spécificités des pays fournisseurs;
· son histoire;
35 Madeleine (N.) - «Importer - le guide»,
Edition d'organisation, - 2ème Edition, 2005
· sa culture;
· ses contraintes.
Chaque organisation est un cas spécifique mais la
place de la fonction achats à l'international dans l'organigramme est
significative de l'importance qui lui est accordée dans l'entreprise et
de la reconnaissance de son rôle stratégique.
Néanmoins, la conception d'une organisation type du
service import passe obligatoirement par un recensement des différentes
fonctions du dit service.
Pour la mise en place de la structure du servie import, la
question qui se pose toujours est : de qui doit dépendre le service
import?
La réponse n'est pas toujours facile. En effet, il est
toujours judicieux de décider l'organigramme le plus adapté au
contexte de l'entreprise: le service import peut dépendre du service
international, du service achats, de la direction industrielle ou même de
la direction générale.
Quelque soit le type de structure retenu par l'entreprise, il
faut identifier clairement où se situent les niveaux de
responsabilités.
1.2 La constitution d'une équipe achats dans un
cadre international
L'un des facteurs déterminants pour réussir
l'importation est la constitution d'une bonne équipe d'achat
dotée des compétences liées à la fonction
achat36 dont principalement:
· la compréhension du besoin à combler;
· l'exploration du marché,
· la gestion du service des approvisionnements;
· la négociation des ententes;
· l'analyse des propositions;
· la connaissance et le respect des règles et des
lois;
· la capacité à travailler en
équipe;
· la capacité de bien gérer son temps;
· la capacité de communiquer;
· l'esprit d'innovation;
36 Paul (F.) et Jean-Pierre (M.), Gestion des
approvisionnements et des stocks, - Gaëtan Morin Editeur
· la maîtrise de l'acte d'achat;
En outre, l'acheteur international se doit également:
· de maîtriser les outils et techniques du commerce
international;
· de maîtriser la pratique des langues
étrangères et la communication dans les échanges
interculturels;
· de connaître les rouages et la pratique des
échanges dans les pays fournisseurs;
· d'être mobile pour construire des relations de
partenariat solides avec les fournisseurs étrangers.
L'acheteur est chargé d'optimiser l'interaction de
l'entreprise avec son environnement sur le moyen et le long terme; il oeuvre
pour la rentabilité de sa société, ses résultats
à long terme et la position de l'entreprise par rapport à ses
concurrents, trois dimensions qui qualifient la stratégie de la fonction
achat.
2. Les acteurs de l'opération d'importation
La réalisation d'une opération d'importation
nécessite l'intervention de plusieurs acteurs ayant chacun un rôle
bien déterminé.
En effet, l'importateur aura, principalement, à traiter
avec les intervenants suivants:
· le transitaire;
· le commissionnaire en douane;
· le transporteur;
· l'établissement et l'intermédiaire
financier;
· l'assureur;
· l'entrepositaire;
· l'emballeur;
· le manutentionnaire;
· les acteurs de la profession maritime;
· et les autres services de l'administration tunisienne
(douane, santé, commerce, finance ...).
Au niveau de ce chapitre, seuls, le transitaire, le
commissionnaire en douane et les acteurs de la profession maritime, retiendront
notre attention puisque nous avons déjà présenté
les autres intervenants dans les chapitres précédents.
2.1 Le transitaire
La profession de transitaire a été
organisée en Tunisie par la loi n°95-32 du 14 avril 1995 relative
aux transitaires.
En effet, est désigné transitaire, toute personne
qui accomplit, pour le compte d'autrui des actes et des opérations
matérielles liées au transport international des marchandises.
Les opérations entrant dans la sphère de son
rôle sont nombreuses et dont notamment:
· le transport international;
· l'assurance;
· l'emballage;
· le groupage;
· l'allotissement;
· la surveillance;
· l'entreposage;
· la livraison des marchandises.
2.2 Le commissionnaire en douane
Sont considérés comme commissionnaires en
douane toutes personnes physiques ou morales, faisant profession d'accomplir,
pour autrui, les formalités de douane relatives à la
déclaration en détail des marchandises, que cette profession soit
exercée à titre principal ou à titre accessoire et quelle
que soit la nature du mandat, à elles, confié.
Cette activité est régie par les textes de loi
suivants:
· les articles 75 à 82 du code des douanes;
· arrêté du Ministre des Finances du
29/12/1955, fixant les conditions d'application des articles 75 à 80 du
code des douanes, relatif à l'exercice de la profession de
commissionnaire en douane, tel que modifié ou complété par
les arrêtés du 17/01/1959, du 30/09/1988 et du 22/03/2001;
· arrêté du Secrétaire d'Etat aux
Finances du 08/04/1958, fixant le modèle et les conditions de tenue des
répertoires des commissionnaires en douane;
· arrêté du Ministre des Finances du
06/12/1972, portant approbation du règlement de la chambre de discipline
des commissionnaires en douane.
2.3 Les professions maritimes
Les professions maritimes sont régies par :
· Le code de commerce maritime,
· Le code du travail maritime: loi n°67-52 du 7
décembre 1967,
· Le code de la police administrative de la navigation
maritime:loi n°75-59 du 11
juin 1975,
· Le code disciplinaire et pénal maritime: loi
n°77 - 28 du 30 mars 1977,
· Loi n°95-33 du 14 avril 1995,
· Décret n°65-147 1 du 14 avril 1995,
· Arrêté du Ministre des transports du 15
septembre 1995,
· Arrêté du Ministre des transports du 17
novembre 1998.
Les différents acteurs de la profession maritime sont
définies comme suit:
Le pilote: est la personne qui peut
être chargée de la conduite d'un navire à l'entrée
et à la sortie d'un port.
L'armateur: est la personne qui
équipe un navire avec les moyens techniques et humains ou l'exploite
à des fins lucratives. Il peut être ou non le propriétaire
du navire. Le transporteur maritime (Fréteur):
est la personne par laquelle ou au nom de la quelle un contrat de
transport de marchandises par mer est conclu avec un chargeur.
Le consignataire de navires: est un
mandataire salarié de l'armateur chargé des opérations,
dont:
· assistance et représentation du capitaine;
· préparation du bon déroulement de
l'escalade des navires;
· préparation des connaissements, manifestes, et
autres pièces.
Le consignataire de la cargaison peut être, selon le
cas, mandataire salarié de l'armateur, du chargeur ou du destinateur. Il
est chargé de la garde et de la conservation de la marchandise qui lui
est remise par son mondant.
L'entrepreneur de manutention: est la
personne qui peut être chargée de la manutention et d'autres
opérations (chargement, déchargement) des marchandises dans
l'enceinte portuaire.
Le courtier d'affrètement: est
l'intermédiaire dont le rôle se limite à mettre en relation
deux en vue de réaliser les opérations de transport de
marchandise par mer et les opérations de vente et l'affrètement
des navires.
Deuxième Partie : Maîtrise des risques
liés à une opération d'importation et rôle de
l'expert comptable
Dans un contexte où les échanges internationaux
connaissent une évolution, la maîtrise des techniques et risques
d'importation semble être le critère essentiel dans la
détermination du coût du produit à importer.
L'enjeu des achats à l'étranger est
extrêmement important, non seulement parce que ceux-ci engendrent des
flux importants en devises mais aussi du fait qu'ils constituent une composante
essentielle dans la structure du coût de revient, dont la maîtrise
est conditionnée par une gestion rationnelle des achats et ce dans le
but de renforcer la compétitivité de nos
produits37.
Les risques à l'international sont multiples. Il convient
donc de les connaître pour savoir les gérer.
La gestion du risque de l'entreprise importatrice permet
à l'organisation de gérer plus efficacement l'incertitude et le
changement et par conséquent, de créer de la valeur pour les
actionnaires.
Cette maîtrise implique d'avoir analysé et
évalué les risques pour mettre en oeuvre les dispositions les
plus adaptées visant ainsi à améliorer la fiabilité
du processus d'importation.
Les risques qui seront présentés peuvent
être des risques réels caractérisant des approches «
réactives » ou des risques potentiels notamment dans des approches
dites « préventives ». Ce mémoire propose une
identification et analyse des risques et une présentation de leurs
traitements.
Dans ce sens, nous allons essayer de détecter les
risques au cours de chaque phase et de dresser un inventaire de solutions et
qu'il appartient à l'importateur d'adapter chaque solution aux
spécificités de ses achats à l'international.
37 Ordre des experts comptables de Tunisie -Le manuel
de l'exportateur tunisien - juillet 1998- page 464
Cette démarche ne prétend pas à
l'exhaustivité, car les activités des entreprises sont
très diversifiées et peuvent susciter d'autres questions. Chaque
entreprise avance à son rythme et décide de ses priorités.
Nous nous permettons toutefois d'insister sur le fait que s'intéresser
à chacune de ces étapes participe d'une bonne méthodologie
import.
Nous allons présenter dans cette deuxième partie le
rôle et l'apport de l'expert comptable dans chacune des étapes de
l'opération d'importation.
Cette deuxième partie de ce mémoire sera
scindée en trois chapitres:
1. Maîtrise des risques d'approvisionnement,
2. Maîtrise et couverture des risques de financement de
l'importation (chapitre 2),
3. Rôle de l'expert comptable lors d'une opération
d'importation (chapitre 3).
Chapitre.1. Maîtrise des risques
d'approvisionnement
Parce que le développement des entreprises passe souvent
par l'international, et que cette présence sur le marché
étranger ne s'improvise pas, les entreprises doivent:
· trouver les moyens d'être compétitives,
· trouver des fournisseurs fiables et maîtriser ses
achats et
· maîtriser et gérer les risques de la
chaîne import.
Dans ce chapitre, nous allons présenter les grands axes
pour maîtriser et gérer les risques de la chaîne import
à travers une démarche méthodique.
1. La consultation et la sélection des
fournisseurs
Les organisations ont longtemps négligé la
fonction achat à l'international. Il apparaît aujourd'hui que la
mondialisation a renforcé l'impact de la fonction achat sur les
performances de l'entreprise en termes de qualité, de coûts et de
délais. La fonction achat étranger est considérée
comme stratégique et contribue directement à la politique de
qualité totale de l'entreprise. Il est aujourd'hui difficile d'augmenter
le profit par les ventes, mais il est possible d'améliorer la
productivité d'une entreprise en réduisant les coûts et le
nombre de défauts par produit.
Dés lors, un meilleur choix du produit passe
inéluctablement par une consultation et par un meilleur choix de ses
fournisseurs.
Réussir une opération d'importation
nécessite une bonne maîtrise des spécificités et des
risques liés à la consultation et à la sélection
des fournisseurs internationaux à travers une gestion
méthodique.
1.1 La consultation des fournisseurs
Dans un contexte de mondialisation, l'entreprise devra
concevoir son fournisseur. Le secret de cette conception est la recherche
efficace du meilleur fournisseur qui répond le mieux aux exigences de
l'importateur en terme de délais de livraison, coût,
qualité et facilité de paiement.
Dans ce contexte, nous présentons les risques que
pourraient subir l'importateur s'il néglige cette étape de la
chaîne import et les solutions pour gérer ces risques.
1.1.1 L'appréciation des risques de consultation
des fournisseurs
Ignorer ou mal se préparer à cette étape de
la chaîne achats à l'international peut engendrer plusieurs
risques dont notamment :
· être dépendant d'un nombre limité de
fournisseur ;
· ne pas bénéficier des effets de la
concurrence entre les fournisseurs ;
· une mauvaise maîtrise des coûts ;
· se priver d'autres opportunités qui pourront
être mises en oeuvre par d'autres fournisseurs telles que:
facilité de paiement, transport assuré, et autres offres
commerciales ;
· se priver de nouvelles technologies susceptibles
d'apporter des réponses sur les besoins implicites qu'il aura
repérés dans son entreprise ;
· absence des améliorations techniques, source
d'économie.
1.1.2 La gestion des risques de consultation des
fournisseurs
Pour se prémunir contre ces risques, nous proposons une
méthodologie de consultation des fournisseurs.
Il existe plusieurs méthodes de consultation des
fournisseurs, le choix entre elles dépend largement des
caractéristiques de l'entreprise importatrice.
1.1.2.1 La détermination du profil des
fournisseurs
Avant de se précipiter dans la recherche du
fournisseur, une identification claire et précise du besoin de
l'entreprise importatrice devra être bien conçue et
gérée à travers la mise en place d'une procédure de
contrôle interne empêchant tout dysfonctionnement qui pourra
exister entre la personne qui identifie le besoin, la personne qui lance la
commande et l'acheteur. Il est évident que chaque entreprise avance
à son rythme sa structure tout en respectant les concepts fondamentaux
de contrôle interne à savoir la séparation des tâches
incompatibles.
Une fois le besoin a été bien identifié,
l'importateur se lance dans la détermination du profil des fournisseurs
potentiels.
Ce profil dépend de plusieurs critères dont
principalement :
· critères techniques: capacité de
production, qualité du produit, garantie, assistance et formation,
etc....
· critères commerciaux: rapidité de
livraison, l'existence du service après ventes, etc....
· critères financiers: prix, conditions et
modalités de paiement,
· critères stratégiques: organisation du
fournisseur, situation financière du fournisseur,
notoriété et position sur le marché.
L'arbitrage en ces différents critères
dépend largement de la nature du produit à importer.
1.1.2.2 L'identification des fournisseurs potentiels
Durant cette étape, le responsable des achats conduit ses
investigations en vue d'identifier les fournisseurs potentiels répondant
au profil préalablement défini.
Au cours de cette étape, l'importateur devra
"débroussailler" le terrain en localisant les sources
d'approvisionnement à travers une identification des réseaux
d'information à l'international à partir des statistiques
douanières, des revues sectorielles, des guides industriels et
commerciaux, l'Internet, les catalogues des foires et salons, etc.
Cette tâche est aisée pour les entreprises dont
le ou les produits sont clairement désignés dans la nomenclature
douanière internationale appelée Système Harmonisé.
Toutefois, une attention particulière de la part du responsable des
achats doit être accordée pour les produits dont la nomenclature
n'est pas connue. Dés lors, le recours à des spécialistes
(les commissionnaires en douane, transitaires) est fortement
recommandé.
1.1.2.3 La rencontre des fournisseurs
potentiels
Une fois les fournisseurs potentiels répertoriés,
l'acheteur mène des rencontres chez lui ou bien dans les
établissements des fournisseurs.
L'acheteur ambassadeur de son entreprise, doit participer
à tous les salons professionnels importants qui le concernent afin de
prospecter le marché et d'évaluer les fournisseurs
internationaux.
Réussir cette étape, permet à l'entreprise
importatrice une meilleure connaissance de ses fournisseurs et leurs produits,
leurs potentiels, leurs politiques commerciales.
1.2 La sélection des fournisseurs
La consultation des fournisseurs internationaux a
été achevée, l'importateur procède alors à
entamer l'étape qui suit à savoir la sélection du
fournisseur qui répond au mieux à ses besoins et ses
exigences.
Toutefois, la moindre négligence ou précipitation
peut engendrer des risques importants sur la vivacité du produit et voir
même de l'entreprise.
Nous présentons dans ce qui suit les risques qui
peuvent survenir en l'absence d'une procédure méthodique de la
sélection du fournisseur ainsi que les moyens à mettre en oeuvre
pour réussir cette étape.
1.2.1 L'appréciation des risques de
sélection des fournisseurs
Outre les risques précédemment définis au
moment de la consultation des fournisseurs étrangers, d'autres risques
pourront se présenter à savoir:
· le non respect du délai d'approvisionnement par le
fournisseur aura pour conséquences:
V' la constitution d'un stock de sécurité
important engendrant des frais financiers,
V' les livraisons de l'importateur ne seront plus
assurées à temps ce qui engendrera des pénalités de
retard et une perte de compétitivité sur le marché,
V' une perte de confiance dans le fonctionnement du
système opérationnel rapidement suivi de comportements
d'anticipation tels que la création de stock de sécurité
(augmentation des frais financiers), la surestimation des prévisions, ou
parfois l'injection de commandes fictives. Autant de comportements qui ont un
coût,
· le non respect du délai de mise en marché
sera l'origine d'une apparition de nouveaux produits sur le marché et
rendre le produit importé obsolète. En effet le
respect des délais de mise en marché,
c'est-à-dire obtenir une mise en marché en temps et en heure, a
une importance stratégique élevée car le succès du
nouveau produit en dépend. Or non seulement les sommes investies sont
très lourdes mais l'innovation est devenue une condition
nécessaire de survie pour les firmes;
· une mauvaise qualité du produit importé;
· l'absence de garantie technique et de services
après ventes;
· une mauvaise situation financière du fournisseur,
et impossibilité d'honorer aux engagements conclus;
· une capacité de production ne répond pas
aux besoins de l'importateur;
· une perturbation, voire interruption des
opérations courantes;
· les litiges avec le fournisseur étranger.
1.2.2 La gestion des risques de sélection des
fournisseurs
Pour éviter les risques ci-dessus indiqués,
l'importateur doit pouvoir se fier à des fournisseurs capables de
satisfaire pleinement et régulièrement ses besoins. Les
responsables des approvisionnements tentent par conséquent de trouver
des fournisseurs fiables. En général, ces responsables cherchent
continuellement de nouvelles sources d'approvisionnement bien que
l'avènement du concept de juste à temps ait
amené les entreprises à limiter le nombre de fournisseurs.
Il existe plusieurs critères de sélection des
fournisseurs étrangers. Il est impossible de déterminer une
priorité des uns par rapport aux autres. Chaque entreprise accorde ses
priorités en fonction du type du produit, ses capacités
financières, sa taille, son historique etc....
Toutefois, nous présentons les critères les plus
déterminants dans le choix du fournisseur.
1.2.2.1 La revue des accords
bilatéraux
Parmi les critères de sélection des
fournisseurs, une revue des accords bilatéraux entre la Tunisie et le
pays du fournisseur en matière de transport et ce pour
bénéficier d'une éventuelle exonération
douanière et fiscale.
1.2.2.2 L'examen des délais de
livraison
Les délais et programmes de livraison proposés
par les fournisseurs étrangers constituent un critère de choix
déterminant en raison de leur impact sur la politique de stockage de
l'importateur.
1.2.2.3 Le calcul du coût de revient
prévisionnel
L'identification du prix le plus compétitif amène
l'importateur à tenir compte, outre le prix facturé, de tous les
autres coûts annexes supportés.
L'estimation du coût de revient du produit
importé dépend largement du mode de livraison proposé par
le fournisseur étranger. Dés lors, un retraitement des offres
s'impose incluant notamment:
· les impositions douanières;
· les coûts liés à l'acheminement;
· et les frais liés aux conditions de paiement.
1.2.2.4 La valeur technique du produit
importé
La valeur technique du produit importé est un
élément essentiel lors du choix du fournisseur. En effet, selon
l'enquête de l'OPQIBI (Organisme de qualification de
l'ingénierie), les deux critères déterminants de
sélection d'une offre sont, pour les acheteurs, la valeur technique (69
% toujours, 22 % souvent) et le prix (68 % toujours, 24 %
souvent)38.
1.2.2.5 Le choix du fournisseur
étranger
La sélection des fournisseurs est l'une des plus
importantes décisions que doit prendre le responsable des achats.
L'évaluation de ceux-ci comporte trois aspects : un aspect
économique, un aspect technique et un aspect administratif. Ces trois
aspects doivent être évalués pour chaque fournisseur et
réalisés rigoureusement afin de s'assurer que le fournisseur
puisse remplir adéquatement les demandes qui lui sont faites.
38 L'OPQIBI a mené l'enquête en
collaboration notamment avec l'AACT (Association des acheteurs des
collectivités territoriales) et la CDAF. 734 acheteurs et prescripteurs
publics et privés ont ainsi été interrogés.
http://www.lettredesachats.fr/services/lda_web/derniere_heure/e-
L'ordre de experts comptables de Tunisie a proposé une
méthodologie pour une comparaison sélective des fournisseurs qui
est la suivante39:
· classer les critères retenus par ordre
d'importance en fonction des intérêts conjoncturels de
l'entreprise. Cette hiérarchisation des objectifs à atteindre
doit rester aussi confidentielle que possible pour éviter toute attitude
opportuniste du fournisseur;
· convenir d'un système de notation permettant de
qualifier l'évaluation des fournisseurs et de réduire au maximum
la part d'appréciation subjective;
· l'évaluation et la comparaison sélective
des offres en présence doivent toujours être conduite en
équipe. Laquelle équipe doit comporter au moins:
~ un acheteur professionnel responsable de l'achat,
~ un technicien capable de juger objectivement les
caractéristiques techniques de l'article proposé.
A cet effet, l'acheteur doit:
· être informé sur le juste prix
pratiqué sur les marchés national et extérieur; suivre
l'évolution du taux d'inflation dans les pays de ses fournisseurs, en
tenir compte pour faire les comparaisons de prix d'une année sur
l'autre, en ce cas apprécier les offres; en valeur courante et
constante.
· connaître exactement la signification et
l'interprétation donnée par le fournisseur, dans son pays
d'origine, aux "Incoterms" utilisés dans sa proposition,
· faire procéder scientifiquement aux essais et
analyses des échantillons envoyés,
· accorder aux risques et aléas d'un
marché un coefficient de survenance propre à l'environnement de
l'origine. Par exemple, la fréquence des grèves dans tel pays est
une cause courante de livraison tardive.
En résumé, l'évaluation et la comparaison
sélective des offres doivent permettre d'aboutir aux résultats
suivants:
1. pour chaque offre présentée, il y'a lieu de
contrôler par rapprochement des éléments proposés
par rapport aux objectifs et conditions d'achat recherchées;
2. notation de chaque élément proposé et
classement selon la priorité retenue;
39 L'ordre des experts comptables de Tunisie, Le manuel de
l'exportateur tunisien,Tunis, juillet 1998, page 473-474
3. comparaison des offres entre elles, classement et
sélection préalable d'au moins trois fournisseurs;
4. préparation administrative de l'ouverture des
négociations commerciales avec les fournisseurs
présélectionnés.
2. Le choix de l'Incoterm
Les pratiques commerciales diffèrent d'un pays à
un autre ce qui peut provoquer des malentendus, des litiges ou des
procès. Afin de remédier à ces risques, la
Chambre de Commerce
Internationale (CCI) a élaboré
les premiers INternational Commercial TERMS
(Incoterms) dès 1936. Ces Incoterms ont subi plusieurs
modifications en 1953, 1967, 1980, 1990 et enfin en 2000.
Nous entamons cette section avec une présentation des
Incoterms. Puis nous allons essayer de détecter les risques dus à
l'absence ou à un mauvais choix de l'Incoterm. Ensuite, nous mettrons en
oeuvre certaines règles pour gérer convenablement ces risques.
Enfin, nous allons proposer des critères de sélection de
l'Incoterm.
2.1 Présentation des Incoterms: étendu et
limites
2.1.1 L'étendue des Incoterms
Les Incoterms sont des termes commerciaux reconnus à
l'échelle internationale qui déterminent la dévolution du
risque et des coûts au titre d'un contrat d'achat à
l'international. Ces termes, présentés sous forme de
codifications, spécifient quelles sont les obligations des parties
signataires du contrat en matière de transport, d'assurance, et de
dédouanement.
Les Incoterms40, au nombre de 13, sont
décomposés en quatre groupes distincts permettant la
compréhension immédiate des obligations réciproques des
parties (voir tableau 1).
Tableau 1 : Classification des Incoterms
par groupe
40 Une définition plus complète de
chacun des Incoterms est présentée dans l'annexe 1
Groupe Départ E
|
·
|
EXW (ex-Works)
|
|
·
|
FCA (Free Carrier)
|
Groupe Transport principal non acquitté
F
|
·
|
FAS (Free A long side Vessel)
|
|
·
|
FOB (Free on Board Vessel)
|
|
·
|
CFR (Cost & Freight)
|
|
·
|
CIF (Cost, Insurance & Freight)
|
Groupe Transport principal acquitté C
|
·
|
CPT (Carriage Paid To)
|
|
·
|
CIP (Carriage & Insurance Paid To)
|
|
·
|
DAF (Delivered at Frontier)
|
|
·
|
DES (Delivered Ex Ship)
|
Groupe Arrivé D
|
·
|
DEQ (Delivered Ex Quay)
|
|
·
|
DDU (Delivered Duty Unpaid)
|
|
·
|
DDP (Delivered Duty Paid)
|
Ce premier classement n'est pas suffisant pour
apprécier la portée juridique et commerciale des Incoterms. Il
permet simplement une compréhension de leur nature de base. C'est
pourquoi les Incoterms ont également été classés en
deux grandes familles:
1- Les ventes au départ: la marchandise
voyage sur le transport principal aux risques de l'acheteur.
2- Les ventes à l'arrivée: la
marchandise voyage sur le transport principal aux risques du
vendeur.
Ces deux familles sont présentées dans le tableau
2.
Tableau2 : Classification des Incoterms
par famille
|
Ventes au départ
|
Ventes à l'arrivée
|
|
EXW
FAS / FOB / FCA
CFR / CIF/ CPT / CIP
|
DAF
DES / DEQ
DDU / DDP
|
Nous pouvons donc savoir qui, de l'acheteur ou du vendeur,
devra prendre en charge et à ses risques les prestations logistiques
relatives à l'emballage, au chargement, à l'empotage et au
dépotage, au groupement et au dégroupement, aux formalités
douanières, au mode de transport, au dédouanement, à
l'assurance, à la garde, au dépôt et à l'entreposage
des marchandises.
Un tableau synoptique de la répartition des frais par
Incoterm 2000 est présenté en annexe 2.
2.1.2 Les limites des Incoterms
Le recours aux Incoterms 2000 ne règle cependant pas tous
les problèmes générés par la réalisation du
contrat de vente internationale. En effet, ils ne règlent pas:
· le transfert de propriété de la marchandise
: c'est le moment où l'acheteur devient propriétaire de la
marchandise;
· la libération d'obligation et exonération
de responsabilité en cas d'événements fortuits;
· les conséquences d'une rupture de contrat.
Les Incoterms présentent la caractéristique
d'être d'adoption volontaire. Elles sont donc d'ordre facultatif et ne
suppléent pas les volontés des parties.
2.2 L'appréciation des risques dus à
l'absence ou au mauvais choix de
l'Incoterm
Les risques inhérents aux Incoterms varient selon
qu'il s'agisse d'une absence d'une référence à l'Incoterm
dans le contrat de vente à l'international ou d'un mauvais choix de
l'Incoterm.
L'absence d'une référence à l'Incoterm
utilisé dans le contrat de vente internationale peut entraîner les
risques suivants:
· litiges entre l'acheteur et le vendeur quant au partage
des frais et des risques;
· absence d'une définition des obligations de
l'acheteur et du vendeur à savoir: V' obligation d'échanger la
marchandise contre l'argent;
V' obligations de dédouanement à l'exportation et
à l'importation; V' obligations de transport et d'assurance de la
marchandise;
V' obligation de livraison de la marchandise;
V' notification aux parties: cette obligation traite de
l'information que les parties doivent se donner afin de garantir la livraison
des marchandises; V' la preuve de la livraison;
V' emballages, marquage, vérification et inspection.
· absence d'une définition précise des
documents dus par le vendeur à l'acheteur;
· absence d'une méthode de détermination du
prix de vente;
· litiges quant à l'organisation du transport;
· erreurs d'interprétation du lieu de livraison des
marchandises.
Tout litige ou dommage résultant d'un mauvais choix de
l'Incoterm a un impact sur l'image de l'entreprise. En effet, un mauvais choix
de l'Incoterms utilisé peut présenter les risques suivants:
· la non adéquation de Incoterm utilisé au
transport utilisé;
· l'incompatibilité de l'Incoterm choisi avec le
contrat de financement;
· la non adéquation entre l'Incoterm utilisé
et les obligations de dédouanement à la charge de
l'importateur;
· délais de mise à disposition auprès
de l'acheteur par un mauvais choix de transport;
· perte totale de la marchandise aux risques de
l'acheteur;
· défaut de documents ne permettant pas le
dédouanement des marchandises;
· mauvaise définition du point critique de transfert
des frais et risques de transport entre l'acheteur et le vendeur.
· anomalies dans les documents pour les opérations
couvertes par un crédit documentaire.
2.3 La gestion des risques lors du choix de l'Incoterm
Le choix de l'Incoterm a des répercussions sur le
choix du mode de transport, de l'emballage de l'assurance, de financement, de
dédouanement et de calcul du prix de revient et l'arbitrage se fait
essentiellement en faveur du meilleur qui présente un minimum de risque
et une meilleure qualité. Pour cela il faut étudier les avantages
et les inconvénients de chaque moyen mis en oeuvre par l'importateur.
Aussi, outre le choix de l'Incoterm, certaines situations
peuvent présenter des risques non calculées au début de
l'opération.
2.3.1. La compatibilité de l'Incoterm avec
l'emballage
L'emballage des marchandises pour le transport international
est toujours à la charge du vendeur quelque soit l'Incoterm choisi,
sauf usage contraire de la profession. Il doit être
adapté au voyage prévu. Ainsi si l'acheteur
organise le transport, il doit informer le vendeur du mode de transport qui
sera utilisé. Si l'acheteur exige un emballage plus
élaboré, le vendeur est en droit de répercuter le
surcoût sur son prix de vente.
2.3.2. La compatibilité de l'Incoterm choisi avec
le mode de transport
Avant de choisir l'Incoterm approprié, l'importateur
doit d'abord définir le mode de transport qu'il compte utiliser pour
acheminer sa marchandise. Cette opération nécessite de la part de
l'importateur une bonne compréhension des caractéristiques du
produit à importer, des délais de livraison, du coût de
transport et des autres avantages et inconvénients de chaque mode de
transports.
Pour cela, nous présentons en annexe 3 les principaux
avantages et inconvénients des modes de transport.
De même, pour choisir l'Incoterm selon le mode de
transport convenu, l'importateur doit déterminer cas par cas les
avantages et les inconvénients d'un tel choix. Pour cela, nous
présentons en annexe 4 un tableau synoptique retraçant les
principaux avantages et inconvénients des Incoterms par mode de
transport.
2.3.3 La compatibilité de l'Incoterm avec le
contrat d'assurance
Le choix de l'Incoterm n'exonère pas l'importateur de
couvrir les marchandises importées par une assurance et ce quelque soit
le type d'Incoterm retenu.
En effet, le législateur Tunisien a institué par
l'article 30 de la loi 80-88 du 31/12/1980 une assurance obligatoire pour
couvrir les marchandises importées
2.3.4 La compatibilité de l'Incoterm choisi avec
le contrat de financement
Il est fréquent que les opérations d'importation
soient couvertes par une technique de paiement: le crédit documentaire
ou lettre de crédit.
Le recours au crédit documentaire nécessite une
parfaite connaissance des documents afférents au déplacement de
la marchandise limitant ainsi les risques de non réalisation.
L'acheteur devra adapter son choix d'Incoterm afin de le
rendre compatible avec le crédit documentaire. En effet, tous les
Incoterms incluant le transport principal à la
charge de l'acheteur (EXW, FAS, FCA, FOB) sont à exclure
si un crédit documentaire est prévu (voire annexe 2).
Même si les Incoterms C sont parfaitement
adaptés au crédit documentaire, il convient de prendre des
précautions concernant les ventes CFR et CIF qui prévoient un
connaissement maritime éventuellement négociable. La marchandise
peut ainsi être revendue en cours de transport. Dans ce cas, les
connaissements libellés "à ordre de" (to order) sans mention de
destinataire ou "au porteur" (blank endorsed) ne doivent pas être
utilisés. Il faudra privilégier un connaissement à ordre
de la banque émettrice qui l'endossera au nom du destinataire
réel après paiement ou une lettre de transport maritime.
2.3.5 La compatibilité de l'Incoterm choisi avec
la réglementation douanière
Les Incoterms indiquent qui du vendeur ou de l'acheteur qui
réalisera les opérations de dédouanement (voir annexe
2).
Toute marchandise, avant de quitter ou d'être introduite
dans un territoire, doit subir les formalités de dédouanement
réalisées par les autorités douanières.
Les Incoterms 2000 ont prévu que, sauf dans le cas
d'une vente à l'usine (EXW), ce soit toujours le vendeur qui
réalise les opérations de dédouanement en sortie de son
territoire et que l'acheteur effectue ces formalités dans le pays de
destination (sauf dans le cas d'une vente DDP). Il est donc conseillé de
se renseigner sur les pratiques douanières dans les pays des
fournisseurs dans le cas d'une vente à l'usine afin d'éviter un
blocage de la marchandise dans la douane. En effet, certains pays interdisent
aux importateurs d'un autre pays d'effectuer eux même les
formalités douanières à l'exportation.
Il est à préciser que le choix de l'Incoterm a
un impact sur la détermination de la valeur en douane. En effet, en
fonction de l'Incoterm utilisé, il conviendra d'ajouter ou de retrancher
les frais de transport/assurance. Ceci est le travail du déclarant en
douane pour l'entreprise qui sous-traite ses déclarations
douanières.
2.3.6 La détermination du prix de revient du
produit importé selon l'Incoterm
Trop souvent les importateurs s'enthousiasment avec les
premières propositions déposées par les fournisseurs
sans véritablement intégrer tous les coûts qu'une telle
opération va générer. Une analyse
complète devrait prendre en compte les coûts et les frais à
la charge de l'importateur selon l'Incoterm choisi (voir annexe 2).
Dans la plupart des cas, le vendeur veille à
répercuter les frais de transport, assurance et douane qu'il est
amené à prendre en charge, en les majorant parfois.
Si l'importateur choisit d'organiser le transport principal,
il devrait être en mesure de calculer le coût d'un tel choix. Nous
présentons dans l'annexe 5 les tarifs de transport international.
2.4 Les critères de sélection de
l'Incoterm
Il n'y a pas un Incoterm de prédilection pour l'acheteur.
Chaque importateur doit sélectionner l'Incoterm le mieux
approprié à son produit.
Le responsable d'une entreprise est libre de choisir ses
contraintes juridiques internationales puisqu'elles sont de nature facultative.
Cependant, son choix devra se porter sur la solution qui lui permettra
d'assurer une gestion optimale (humaine et technique) de ses échanges.
Il devra aussi l'adapter selon l'évolution de ses importations, du
niveau de compétence acquise au sein de l'entreprise et, enfin, des
obligations éventuelles que ses partenaires internationaux pourraient
lui imposer.
Nous pouvons identifier différents critères
à prendre en compte dans le choix d'un Incoterm. Encore une fois, le
rapport de force entre l'acheteur et le fournisseur sera d'une dimension
importante.
Il ne faut pas perdre de vue que les frais de transport,
assurance, douane et taxes avancés par les fournisseurs sont tout
naturellement répercutés sur les prix de vente. Il faut comparer
si possible les coûts de transport négociés par le vendeur
avec ceux obtenus par l'acheteur auprès de ses commissionnaires de
transport, en demandant des offres commerciales selon plusieurs Incoterms.
Une entreprise avec de l'expérience en commerce
international peut offrir avec plus de sécurité en utilisant
plusieurs Incoterms. De plus si le volume d'importation est important, elle
pourra obtenir de meilleur prix de transport et d'assurance qui sera plus
compétitif.
L'ampleur de l'expédition en valeur ou en
quantité (dans ce dernier cas, chargement complet ou nom d'un
containeur) aura une incidence. L'acheteur peut déjà
réaliser un volume important de transaction dans le pays ou la
région justifiant la prise en charge du transport ou à l'inverse
sa méconnaissance totale du territoire l'amènerait naturellement
à retenir une option où il déléguerait la gestion
de ces activités. Les risques du pays d'expédition ou de
destination (graves conflits politiques, perturbations climatiques, etc.)
inciteront chacune des parties à restreindre son intervention dans les
processus de transport. Le mode de transport retenu peut exclure le recours
à certains Incoterms ou la réglementation de certains pays peut
rendre inopérant certains Incoterms.
Un Incoterm sans précision géographique perd tout
son contenu juridique. Il convient donc d'indiquer, après le sigle, le
lieu de transfert de frais entre le vendeur et l'acheteur.
Au sigle et à la précision géographique, il
convient d'ajouter la référence à la version des Incoterms
utilisés afin de ne pas créer de confusion avec des versions
précédentes.
L'importateur doit accorder une attention particulière
lors d'un contrat FOB avec un fournisseur américain. Les Fob's
américains sont des conditions de vente en vigueur aux Etats-Unis. Il
est important de fixer le point de transfert des frais et risques pour
éviter d'éventuels litiges.
3. La conclusion du contrat commercial
De la rédaction attentive d'un contrat de vente
internationale naît une relation commerciale et durable entre les deux
parties et surtout permet d'éviter de nombreuses contestations.
En effet, l'article 6 du décret 94-1743 du 29
août 1994 tel que modifié par le décret n°2000-244 du
31 janvier 2000 a défini le contrat commercial comme tout document
justifiant d'un achat ou d'une vente de produits de / à
l'étranger, telles que les pièces ci- après:
· contrat régulier;
· facture proforma;
· confirmation définitive de vente.
Ces documents peuvent être transmis par
télécopie.
Pour les opérations d'importation, la facture proforma
peut aussi être transmise par tout autre moyen de
télécommunication, sous réserve qu'elle soit
éditée et certifiée par l'importateur.
Sur le plan international, les contrats de vente internationale
de marchandise sont régis par la convention de Vienne qui est
entrée en vigueur en janvier 1988.
Dans cette section, nous présentons, dans un premier
temps, les risques associés à une absence ou une mauvaise
rédaction d'un contrat commercial et dans un deuxième temps, les
techniques et solutions à mettre en oeuvre pour éviter les
pièges qu'aurait contenu un contrat commercial et pour éviter ou
résoudre les éventuels litiges.
3.1 L'appréciation des risques du contrat
commercial
Le contrat commercial constitue un « mode d'emploi
» auquel les parties doivent pouvoir se référer chaque fois
qu'une difficulté survient quant à l'exécution ou à
l'interprétation d'une obligation.
Toutefois, négliger cette étape de la
chaîne import ou une mauvaise précision des termes utilisés
dans le contrat tels que le choix des définitions, la description
détaillée du contenu des obligations et des modalités de
leur exécution, auront des effets néfastes quant au
déroulement de l'opération et peuvent être à
l'origine des risques suivants :
· absence d'un référentiel en cas de litige
entre les deux parties contractantes (acheteur et vendeur);
· délocalisation des responsabilités;
· survenance de malentendus étant donné
l'usage de langues étrangères, manoeuvres dilatoires de parties
géographiquement éloignés, et diversité des
systèmes juridiques en présence;
· une mauvaise interprétation des termes du
contrat commercial;
· absence d'indemnisation sur les préjudices que
l'importateur aurait pu subir au cas où le fournisseur ne respecte pas
ses obligations définies lors des négociations (retard dans les
délais de livraison, produits non conformes à ceux
commandés, etc....);
· de mauvaises conséquences sur la
continuité d'exploitation de l'importateur;
3.2 La gestion des risques du contrat commercial
Au moment de la formation du contrat commercial, l'importateur
doit respecter les dispositions de l'article 7 du décret n°94-1743
du 29 août 1994, et il a la possibilité d'adopter certaines ou la
totalité des dispositions prévues par la convention de Vienne.
Néanmoins, nous conseillons aux cocontractants, pour la clarté et
la sécurité juridique de leur contrat, d'affirmer de
manière explicite leur volonté de le soumettre ou non aux
dispositions de la convention.
Nous présentons dans ce qui suit les
éléments clés du contrat de vente internationale selon les
dispositions de la convention de Vienne et de l'article 7 du décret
n°94-1743 du 29 août 1994.
Nous présentons aussi dans l'annexe 6, un
modèle type de contrat de vente international selon les prescriptions de
la convention de Vienne. Toutefois, le recours à un spécialiste
en droit international est fortement conseillé avant la conclusion dudit
contrat.
3.2.1 L'offre commerciale et l'acceptation de la
marchandise
La mise en oeuvre d'une importation exige le consentement des
deux parties : l'acheteur et le vendeur. En général, cet accord
qui matérialise le contrat de vente internationale suppose l'existence
de l'offre du vendeur et l'acceptation de l'acheteur.
3.2.1.1 L'offre du vendeur
L'offre commerciale est la base du contrat de vente. C'est
une offre faite à une personne déterminée à
laquelle il manque une acceptation pour que la vente soit conclue. Elle permet
de définir à l'avance le cadre juridique applicable à
chaque commande.
Elle doit être ferme, claire et sans aucune
ambiguïté. Elle s'appuie sur un document écrit et doit
être rédigée dans une langue parfaitement comprise par le
client.
Selon l'article 14 de la Convention de Vienne, l'offre doit
être suffisamment précise et doit indiquer la volonté de
son auteur d'être lié en cas d'acceptation. Une proposition est
réputée suffisamment précise lorsqu'elle désigne
les marchandises et expressément ou implicitement, fixe la
quantité et le prix. Des indications doivent au moins permettre de les
déterminer.
L'article 15.1 de la convention dispose que l'offre prend
effet au moment ou elle parvient au destinataire. Selon l'art 16.1, une offre
parvenue à son destinataire peut être révoquée tant
que ce dernier n'a pas transmis d'acceptation. La possibilité de
révocation est toutefois exclue lorsqu'elle a été
formulée de manière à ce qu'elle indique qu'elle est
irrévocable, notamment en « fixant un délais
déterminé pour l'acceptation ».
La facture pro-forma est le document qui matérialise
l'offre commerciale. Elle est considérée comme un devis qui
détermine les grandes lignes de la vente. Elle reprend tous les
éléments de la facture commerciale. Enfin, cette facture fixe les
obligations du vendeur et engage sa responsabilité.
L'importateur doit veiller à ce que la facture pro-forma
contient les informations
Inscrire les coordonnés exactes des parties contractantes
avec si possible le nom des représentants respectifs de chaque
société
Etablir une description détaillée du produit ou du
service, avec tous les aspects techniques et les détails du
conditionnement (volume, poids et emballage)
Déterminer l'Incoterm, le mode de transport et les
délais précis de livraison
Le prix doit être détaillé (prix
unitaire, etc.), ferme et définitif, afin d'éviter tout
malentendu. L'acheteur et le vendeur doivent définir à ce moment
le mode et les délais de règlement.
suivantes:
Les parties au contrat
|
·
|
L'objet
|
·
|
Les modalités de transport
|
·
|
Le prix
|
·
|
|
3.2.1.2 L'acceptation de l'offre
L'acceptation de l'offre constitue l'accord de l'importateur et
permet de conclure le contrat de vente.
Le contrat se concrétise seulement au moment où
l'offre est suivie d'une acceptation. Tant qu'elle n'a pas été
acceptée, l'offre peut être rétractée. Au moment de
l'expédition de l'acceptation, l'offre ne peut plus être
révoquée.
Bien qu'elle ne soit soumise à aucune exigence
formelle, l'acceptation devrait être transmise sous une forme
écrite afin que l'importateur obtienne une certaine garantie et se
constitue une preuve en cas de litige.
Dans ce cas, l'acceptation prend la forme d'un bon de
commande ou d'un contrat. L'acceptation orale n'est pas conseillée du
fait de l'absence de preuve. Toute déclaration ou comportement qui
indique un acquiescement constitue une acceptation qui prend effet au moment
où ils parviennent à l'auteur de l'offre. En cas de relations
commerciales suivies, l'expédition de la marchandise ou le paiement du
prix constituent les acceptations tacites.
Selon la Convention de Vienne, le dernier qui parle voit ses
propositions retenues.
3.2.2 Les principales clauses dans le contrat de vente
internationale
Les principales clauses que doit réunir un contrat de
vente à l'international sont les
suivants:
· les clauses relatives à l'interprétation du
contrat ;
· les clauses relatives à l'exécution du
contrat ;
· les clauses de révision ;
· les clauses d'expertise ;
· la clause de responsabilité ;
· les clauses de règlement d'un litige.
La négociation des clauses du contrat de vente
internationale par l'acheteur avec son fournisseur doit être souple,
flexible chaque fois que son intérêt ne sera pas directement
menacé.
Nous analyserons dans ce qui suit les différentes clauses
ci-dessus mentionnées. 3.2.2.1 Les clauses relatives à
l'interprétation du contrat
3.2.2.1.1 La détermination de la loi
applicable
Les parties disposent du libre choix. Néanmoins, si elles
ont omis d'indiquer quelle sera la loi applicable à leur contrat, un
juge tranchera en cas de litige.
Il vaut mieux désigner la loi applicable dans le texte
du contrat. La clause suivante peut être proposée:« Les
litiges découlant de l'exécution du présent contrat, de sa
rupture ou de son extinction seront soumis au droit... »
Toutefois, les parties ne sont pas toujours libres au plan
juridique de choisir quelle sera la loi applicable à leur contrat
international. Certains droits nationaux exigent en effet que la loi choisie
ait un certain lien de connexité avec le contrat. Encore une autre fois,
l'importateur doit recourir à un spécialiste en matière de
droit international avant la conclusion d'un contrat de vente
internationale.
3.2.2.1.2 La détermination de la langue
applicable
Certains contrats sont rédigés dans une lettre
pratiquée sur plan international, l'anglais, l'espagnol ou le
français ; et par suite, comprise par les deux parties.
Cette solution n'est cependant pas de nature à
supprimer tout risque d'erreur. En effet, des mots semblables ou voisins
peuvent avoir des sens très différents d'une langue à
l'autre. D'autres contrats sont rédigés en deux langues : celle
du pays importateur, et une autre langue utilisée internationalement. Il
est alors indispensable de désigner la langue qui prévaudra en
cas de divergence d'interprétation.
3.2.2.1.3 La clause de force majeure
Il convient de bien préciser tous les
éléments considérés comme revêtant le
caractère de force majeure, de sorte que les cocontractants ne se
méprennent pas sur l'interprétation de ladite clause. En effet,
la notion varie très sensiblement d'un pays à l'autre.
3.2.2.1.4 La clause de
confidentialité
Il convient de préciser la nature d'informations et les
types de documents qui ont un caractère confidentiel.
3.2.2.2 Les clauses relatives à
l'exécution du contrat
Pour l'exécution du contrat de vente internationale,
l'article 7 du décret n°94-1743 du 29 août 1994 a
stipulé que :"le contrat commercial joint au titre du commerce
extérieur doit comporter:
· le nom et l'adresse des parties contractantes;
· le numéro de code en douane ainsi que le nom de
l'intermédiaire agrée lorsqu'il s'agit d'exportation;
· le numéro et la date de facture;
· le numéro de référence propre
à chaque produit dans la nomenclature des produits fabriqués ou
commercialisés par le fournisseur, s'il en existe;
· la désignation commerciale du produit;
· le numéro de la position tarifaire du produit;
· le prix unitaire et la quantité du produit;
· la prix global du produit et la monnaie de
règlement;
· le cachet et la signature du fournisseur ou de
l'expéditeur;
· le délai et le mode de livraison (C et F et FOB
...);
· l'origine et la provenance ou la destination du
produit.
Lorsqu'il s'agit d'une opération d'importation le contrat
commercial doit, en outre mentionner:
· une date de conclusion ne remontant pas à plus de
3 mois;
· la valeur FOB quelque soit le mode
d'expédition;
· une clause de conformité aux normes ou
réglementations techniques nationales ou aux normes internationales, ou
le cas échéant aux conditions spécifiques techniques
convenues entre l'importateur et son fournisseur.
Fixer la quantité totale de l'approvisionnement sur
une longue période permet à l'acheteur de s'assurer une cadence
d'expéditions régulières. La quantité importante de
produits négociée en une seule fois lui permet aussi d'imposer ou
de négocier des conditions d'achat plus favorables que pour des
commandes particulières.
Inclure la formule de révision des prix permet à
l'acheteur de prévoir une certaine stabilité des prix et
d'éviter d'avoir à modifier la facture à chaque
livraison.
Les deux parties contractantes peuvent ajouter d'autres clauses
relatives à l'exécution du contrat notamment la clause de
réserve de propriété.
La réserve de propriété est une
stipulation qui prévoit, dans un contrat de vente, que la
propriété d'un bien ne sera transférée à
l'acheteur qu'après le paiement du prix et, le cas
échéant, l'accomplissement des autres obligations de
l'acheteur.
Elle est une technique de garantie qui est quasi
universellement utilisée. C'est probablement le moyen le plus simple et
le plus utilisé qu'un vendeur a à sa disposition pour se
protéger quand il vend à crédit.
3.2.2.3 Les clauses de révision du contrat
commercial
Les parties au contrat devront déterminer les
modalités de révision du contrat, spécialement dans les
conventions et exécutions successives qui s'inscrivent dans le temps.
En effet, la situation respective des parties est sujette
à évolution, les facteurs économiques pour le
marché considéré devraient varier également. Aussi,
il importe de prévoir une clause décrivant la procédure et
les formes de la révision éventuelle ; par exemple, en
mentionnant le recours nécessaire à un document écrit
communément appelé avenant.
3.2.2.4 Les clauses d'expertise
Le recours à une clause d'expertise est conseillé
dans les contrats complexes du point de vue technique.
La clause d'expertise peut prévoir la
désignation commune d'un expert. En cas de désaccord sur le nom
de l'expert, il convient de prévoir une procédure de
désignation (par exemple, un référé commercial).
Elle devra également stipuler un délai pour le dépôt
du rapport de l'expert. Mais la clause d'expertise pourra stipuler
l'adhésion des parties à un système d'expertise
institutionnel.
3.2.2.5 La clause de responsabilité
Si rien n'est prévu au contrat, les conditions et
l'étendue de la responsabilité seront déterminées
selon le droit applicable au contrat. L'intérêt de régler
la question dans le contrat est évident.
Certains droits ne permettent pas d'exclure la
responsabilité pour faute ou limitent la possibilité de
prévoir des clauses d'exonération.
Il est habituel de délimiter les cas dans lesquels une
partie est responsable et il est recommandable de définir les
évènements à la suite desquels une responsabilité
est reconnue.
Il est conseillé d'exclure une responsabilité
délictuelle ou contractuelle pour les agissements des
représentants de la partie ou de ses préposés, sauf en cas
d'intention ou de négligence grave.
Il est fréquent d'exclure la responsabilité pour
l'intervention d'un sous-traitant si l'autre partie a choisi ou
sollicité cette intervention
Il est aussi habituel d'exclure la responsabilité ou
de la limiter en ce qui concerne la responsabilité personnelle des
salariés, collaborateurs, représentants ou préposés
d'une des parties.
3.2.2.6 Les clauses de règlement d'un
litige
L'objectif essentiel des parties à un contrat est de
prendre toutes les mesures propres à éviter un différend
contentieux qui serait toujours la source de dépenses et de pertes de
temps.
3.2.2.6.1 Le choix du mode d'un règlement d'un
différend international
Le lieu de juridiction est d'une importance fondamentale. Une
procédure dans son propre pays engage en général moins de
frais (ex : de déplacement, de traduction). L'importateur tunisien est
de son intérêt de choisir un tribunal tunisien compétent en
cas de litige avec son fournisseur.
3.2.2.6.2 L'arbitrage
L'arbitrage consiste en la mise en application de règles
strictement privées. Il faut alors insérer une clause d'arbitrage
par écrit dans le contrat.
La reconnaissance et l'exécution de sentences
arbitrales à l'étranger sont garanties par des conventions
internationales. Il est recommandé de faire référence
à un règlement d'arbitrage, à une convention
internationale d'arbitrage ou une institution d'arbitrage organisant
l'arbitrage. L'institution la plus connue dans le commerce international est la
Cour d'Arbitrage de la Chambre de Commerce International dont le siège
est à Paris.
Il est dans l'intérêt des parties de prévoir
également le lieu d'arbitrage et la langue de la procédure.
En dehors de ces critères géographiques qui
rendent nécessaires l'arbitrage comme règlement de litige avec
des partenaires situés en dehors de la Tunisie, d'autres arguments
peuvent favoriser le choix de l'arbitrage :
· par rapport à une procédure devant un
tribunal étatique, une procédure d'arbitrage laisse une grande
autonomie aux parties en ce qui concerne l'adaptation de la procédure
aux besoins spécifiques de leur cas;
· l'arbitrage confère la confidentialité
des débats à l'égard des tiers et des administrations
(notamment l'administration fiscale), contrairement à une
procédure devant un tribunal étatique;
· notamment en matière de litiges techniques,
l'arbitrage peut être confié à des spécialistes.
Toutefois, l'arbitrage, sauf convention contraire, se conclut
par une sentence arbitrale exécutoire et définitive, ce qui rend
impossible en principe les voies de recours traditionnels comme l'appel et la
cassation, sauf en cas exceptionnel.
3.2.2.6.3 La prévoyance d'une phase
précontentieuse
Pour certains types de contrats, il peut être opportun
de prévoir un mécanisme qui tend à résoudre un
différend dans la phase préalable à un contentieux. En cas
d'échec des négociations, la voie vers les tribunaux
étatiques ou l'arbitrage reste ouverte.
De telles procédures commencent à se
développer en Europe au nom de la médiation ou de la
conciliation. Ces procédures n'en cherchent pas à trancher le
litige mais à rapprocher les parties en vue d'un règlement
amiable. Elles ne peuvent procurer un titre exécutoire.
3.2.3 La détermination des obligations et des
responsabilités des co-contractants 3.2.3.1 Les obligations des
parties
Etant donné la vocation supplétive de la
convention, c'est avant tout aux parties qu'il revient de déterminer
avec un degré adéquat de précision le contenu de leur
contrat.
3.2.3.1.1 Les obligations du vendeur
Le vendeur s'oblige à livrer les marchandises, à
en transférer la propriété, et, s'il y a lieu, à
remettre les documents s'y rapportant. (Art. 30 de la convention de Vienne)
De manière novatrice, la convention ajoute à la
conformité matérielle de la marchandise, l'exigence que celle-ci
soit exempte de droits ou prétentions de tiers susceptible d'en affecter
la jouissance ou l'utilisation, c'est à dire la conformité
juridique.
Le vendeur doit garantir (art 35 de la convention de Vienne)
:
· la quantité
· la qualité et le type de la marchandise
· l'emballage
· le conditionnement
Les dispositions des articles 35 à 40 de la convention
de Vienne définissent le contenu et les conditions de mise en oeuvre de
la garantie de conformité du vendeur. La garantie de conformité
organisée par la convention est substituée aux recours nationaux
de même objet.
L'existence de ces règles exclut la possibilité
de recourir aux autres actions prévues par le droit national, lorsque
celui ci à l'instar du droit tunisien, offre à l'acheteur un
éventail de recours sanctionnant l'obligation de délivrance, la
garantie de vices cachés, les actions estimatoires,
rédhibitoires.
Nous pouvons toutefois réserver la possibilité
d'invoquer un vice du consentement tel l'erreur ou le dol, dans la mesure
où ces actions portent sur la formation du contrat et mettent en cause
sa validité.
Selon l'article 36 de la convention de Vienne, le vendeur est
responsable de « tout défaut de conformité qui existe au
moment du transfert des risques à l'acheteur, même si ce
défaut n'apparaît qu'ultérieurement ». La garantie du
vendeur couvre donc aussi bien les vices cachés que les vices
apparents.
3.2.3.1.2 Les devoirs de l'acheteur
A l'instar du vendeur, la convention de Vienne a défini
les devoirs de l'acheteur et qui sont les suivants:
· devoir de vérification de la marchandise dans
un délai aussi bref que possible. Lorsque l'acheteur constate un
défaut, il doit en aviser le vendeur dans un délai
raisonnable;
· l'acheteur dispose d'un délai de 2 ans à
compter de la livraison pour faire valoir ses droits et agir en garantie dans
le délai de 4 ans;
· lorsque l'inexécution est essentielle (non
livraison, marchandise différente), l'acheteur peut déclarer
lui-même la résiliation de la vente;
· les dommages-intérêts sont égaux
à la perte subie.
3.2.3.2 La détermination des
responsabilités
La Chambre de commerce internationale (CCI) a publié
une sixième version des Incoterms, avec leurs règles
d'interprétation, permettent de délimiter les
responsabilités respectives des vendeurs et des acheteurs. Les nouveaux
termes sont entrés en vigueur le 1er janvier 2000. Depuis cette date, il
est recommandé de faire référence aux Incoterms 2000 dans
les contrats internationaux de vente et de distribution afin de préciser
les obligations relatives à la livraison de marchandises. Les Incoterms
constituent aujourd'hui la base des règles de commerce
international41.
4. La maîtrise des risques de
dédouanement à l'import
Dédouaner la marchandise ne vaut pas dire payer les
droits et taxes y afférents, mais plutôt c'est l'accomplissement
de toutes les formalités douanières pour l'affectation d'un
régime douanier à la dite marchandise et ce même en
l'absence de paiement de droit de douane.
Réussir le dédouanement de la marchandise au
moindre coût, impose à l'importateur une appréciation des
risques afin de prendre les dispositions les plus adaptées visant
à améliorer la procédure de dédouanement.
4.1 L'appréciation des risques douaniers
L'appréciation des risques douaniers passe
inéluctablement par une bonne identification desdits risques que pourra
subir l'importateur suite au non respect des procédures
douanières.
Les éventuels risques sont les suivants:
41 Contraction "d'INternational
Commercial TERMS", les Incoterms
déterminent les obligations réciproques du vendeur et de
l'acheteur dans le cadre d'un contrat d'achat / vente international,
précisent les responsabilités respectives, fixent le partage des
coûts et la division des risques.
· mauvaise évaluation des droits de douanes ce qui
peut hausser le coût du produit;
· infraction à la législation
douanière et contentieux douaniers ce qui peut engendrer des sanctions
mettant fin à l'activité de l'importateur;
· blocage de la marchandise à la douane ce qui
retardera la livraison;
· défaut dans l'accomplissement de la
déclaration en détail (Origine, espèce tarifaire, valeur
etc.);
· pertes financières;
· mauvaise optimisation de la gestion douanière;
· dépassement du délai de staries.
Ces risques peuvent avoir un impact dangereux sur la
continuité d'exploitation de l'importateur si le volume d'importation
est important et si la concurrence sur le marché local est
accentuée.
4.2 La gestion des risques douaniers
Bien que la réglementation douanière reste
toujours le domaine des spécialistes à savoir le commissionnaire
en douane, nous présentons les mesures à mettre en oeuvre par
l'importateur pour concevoir un cadre de maîtrise des risques afin
d'éviter les risques ci- dessus énumérés.
4.2.1 L'optimisation de la réglementation
douanière
Pour maximiser sa profitabilité, l'importateur
cherchera à choisir les solutions les plus adéquates au besoin de
son entreprise en optimisant les réglementations douanières. Pour
ce faire, il doit être entouré d'un bon commissionnaire en douane
et connaître les rouages des procédures de dédouanement et
de paiement de la dette douanière.
Il devra tirer profit des avantages accordés par la
réglementation douanière à savoir:
· les procédures simplifiées;
· les régimes suspensifs (les régimes de
transit, les régimes de l'entrepôt, le régime
de l'admission temporaire);
· le crédit d'enlèvement,
· le crédit de droits et taxes moyennant la
présentation de l'obligation cautionnée;
· la possibilité d'imputer le montant des
consignations sur le paiement de la dette douanière des prochaines
importations.
4.2.2 La sécurisation des pratiques
douanières
Hier, anticiper les réglementations douanières,
permettait simplement de minimiser les risques juridiques, financiers et
fiscaux.
Aujourd'hui, et plus encore demain, ne pas anticiper signifie
pour l'entreprise de renoncer aux nombreuses mesures de simplification et de
facilitation du commerce international.
Savoir anticiper sur la scène du commerce international
et se donner les moyens de le faire, est plus que jamais à l'ordre du
jour pour l'entreprise.
Structurer son activité internationale et son
organisation va devenir ainsi une vraie source d'économies en temps et
en trésorerie ; l'ignorer conduira à des délais de
dédouanement plus longs, générateurs de coûts plus
élevés qui impacteront directement la profitabilité de
l'entreprise.
La sécurisation des pratiques douaniers passe, à
notre avis, par:
· l'utilisation de la technique de l'audit douanier
préventif: cette technique est fortement recommandée
afin d'identifier et de quantifier les risques douaniers.
· la formation des acteurs de la chaîne
logistique: cette action a pour objectif de susciter les bons
réflexes douaniers et ce par la mise en place de cycles de formations et
d'outils d'aide à la décision
· la contractualisation: cette action
permet d'éviter les conflits entre l'entreprise et son commissionnaire
en douane et ce par une définition des droits et obligations des parties
et par la rédaction de clauses juridiques
Le rôle du commissionnaire en douane - personne physique
ou entreprise - consiste généralement en trois fonctions
principales:
· il est responsable des opérations légales
en acquittant notamment l'ensemble des droits et taxes liés aux
démarches douanières;
· il est garant, mais aussi conseiller de la bonne
application des réglementations de dédouanement (taxes,
impôts);
· il surveille l'ensemble des formalités de douane
et peut intervenir pour régler les différends ou dénouer
les points de blocage éventuels.
· la minimisation des risques contentieux:
pour minimiser les risques contentieux, il convient à
l'importateur de:
· sécuriser le classement tarifaire;
· contrôler l'assiette de la valeur en douane;
· maîtriser la notion d'origine;
· se conformer à la législation du commerce
extérieur tunisien;
· vérifier que les règles de
sécurité sont respectées.
Chapitre.2. Maîtrise et couverture des risques
de financement de l'importation
L"importateur tunisien doit mettre en oeuvre des moyens de
financement pour financer
ses achats internationaux.
Il lui appartient de maîtriser les risques financiers
internationaux et qui sont:
· risques liés au choix des instruments et
techniques de paiement;
· risques liés au choix des techniques de
financement de l'opération d'importation;
· risques de change.
1. Maîtrise des instruments et techniques de
paiement
La maîtrise du paiement est naturellement une dimension
importante dans une relation d'affaires mais elle prend un caractère
encore plus aigu alors que trop souvent les échanges se seront faits
à distance et aussi par le fait que les coûts de transport sont
souvent importants pour un achat international. L'importateur cherchera donc
à les minimiser en réalisant une commande substantielle, soit
d'une somme importante. Dans cette maîtrise du paiement, chacune des
parties à ses appréhensions : pour le fournisseur, il y a la
crainte de ne pas être payé s'il envoie la marchandise sans
être payé au préalable et l'acheteur a peur de ne pas
recevoir la marchandise s'il paie à l'avance ou de perdre un levier de
négociation si la marchandise reçue n'est pas conforme.
Les instruments et techniques de paiement sont
étroitement liés. Dans ce sens, nous allons les présenter
différemment dans la présente section
1.1 Maîtrise des instruments de paiement
Pour payer son fournisseur, l'importateur dispose de
plusieurs instruments de paiement et il lui convient de choisir l'instrument
qui présente moins de risques et plus d'avantages pour optimiser le
coût financier afférent à la transaction commerciale.
1.1.1 L'appréciation des risques des instruments
de paiement
Les risques dus à un mauvais choix de l'instrument de
paiement sont multiples et dont principalement:
· lenteur de recouvrement peut s'avérer
pénalisante si le vendeur attend la réception du chèque ou
du virement, voire son encaissement réel pour remplir son obligation
retardant ainsi la livraison;
· coût bancaire du moyen de paiement
élevé (virement, lettre de change);
· être refusée par le vendeur pour le cas
de la traite.
L'absence d'un consensus entre l'acheteur et le vendeur peut
même interrompre la relation commerciale et engendrant de mauvaises
conséquences sur l'opération d'importation.
1.1.2 La gestion des risques des instruments de
paiement
La totalité de ces instruments de paiement,
utilisés dans le cadre d'un paiement après expédition,
sont à l'initiative de l'acheteur. Même la lettre de change ne
vaut que par son retour, dûment acceptée par l'acheteur.
L'importateur cherchera à trouver une entente avec son
fournisseur sur l'instrument de paiement à utiliser et à
négocier le virement par SWIFT (Society For Worldwide Interbank
Financial Telecommunication) qui est le plus rapide, le plus souple, et le plus
sûr. Il est, en outre, plus économique.
Le fournisseur cherchera par conséquent à
sécuriser la collecte du moyen de paiement en proposant des techniques
de paiement.
1.2 Maîtrise des techniques de paiement
La maîtrise des techniques de paiement signifie une
bonne connaissance des modalités d'utilisation des dits instruments. Ce
ci passe à travers une appréciation des risques dans un premier
temps, et une mise en oeuvre des moyens pour gérer ces risques dans un
deuxième temps.
1.2.1 L'appréciation des risques des techniques
de paiement
Parmi les risques que peu subir l'importateur lors du choix
d'une technique de paiement sont les suivants:
· paiement de marchandises non conformes à celles
commandées;
· coûts financiers de sortie de trésorerie
anticipé (paiement avant expédition);
· répercussion du coût financier
supporté par le fournisseur sur le prix de vente de la marchandise (en
cas de contre remboursement)
· absence d'engagement des banques notamment sur la
réalité de l'expédition et la conformité des
marchandises à la commande (en cas remise documentaire);
· les marchandises peuvent arriver avant les documents,
interdisant leur enlèvement et générant des délais
et coûts d'immobilisation (en cas de remise documentaire ou de
crédit documentaire);
· difficulté de négocier un Incoterm EXW ou
DDP rendu domicile (en cas remise documentaire ou de crédit
documentaire);
· la banque émettrice cherchera à obtenir un
maximum de garanties de la part de son client (en cas de crédit
documentaire ou de Lettre de Crédit Stand-by );
· supporter des frais financiers élevés (cas
du crédit documentaire) 1.2.2 La gestion des risques des
techniques de paiement
Il existe différents mécanismes de paiement.
Certains de ces mécanismes peuvent être à l'avantage de
l'acheteur ou du fournisseur alors que d'autres chercheront à
préserver une forme d'équilibre entre les parties en faisant
intervenir plus directement des intermédiaires comme des institutions
financières. L'historique des relations entre les deux parties ainsi que
le rapport de force entre elles influencera le mécanisme de paiement qui
sera retenu.
Dans une relation commerciale sécurisée,
l'importateur aura à choisir la technique de paiement qui lui convient
en terme de coût (suivant les conditions de banque
négociées), de délai de paiement (suivant son besoin de
trésorerie) et de l'Incoterm choisi.
Alors que face à un fournisseur qui souhaite garantir
le paiement de sa créance, l'importateur a tout intérêt
à négocier une lettre de crédit stand-by au
détriment du crédit documentaire, plus cher et plus long à
traiter. La LCSB permettra par ailleurs une livraison directe de marchandise.
Toutefois, afin d'éviter une mise en jeu abusive de la part du
fournisseur, l'acheteur peut négocier une clause d'amortissement qui
consiste à être informé de l'appel de la garantie. Cela la
lui permet d'apporter la preuve, le cas échéant, que le paiement
a bien été effectué par un avis de débit de son
compte. A
défaut, l'acheteur doit bien conserver la preuve du
paiement pour se prémunir d'une mise en jeu abusive.
Toutefois, si un crédit documentaire lui ai
imposé, l'acheteur est tenu d'accomplir certaines diligences et prendre
certaines précautions pour minimiser les coûts financiers et
logistiques engendrés par la mise en jeu du crédit
documentaires.
Lorsque l'importateur a en possession les documents, il doit
vérifier leurs conformités aux exigences formulées dans le
contrat de vente international et la réalité de
l'opération ou l'état de la marchandise. En effet, l'article 4
des RUU 500 stipule: "dans les opérations de crédit, toutes les
parties intéressées ont à considérer des documents
à l'exclusion des marchandises, services et/ou autres prestations
auxquels les documents peuvent se rapporter".
Lorsque les documents remis par le fournisseur à la
banque ne sont pas conformes aux exigences du crédit documentaires,
cette dernière constate les réserves et en informe
l'importateur.
En fonction de la nature des irrégularités,
l'importateur décide ou non de les accepter et de lever les
réserves et par suite de retirer ou non sa marchandise des
entrepôts du transporteur.
Si les RUU précisent que tous les frais bancaires sont
à la charge du donneur d'ordre, l'usage permet de les répartir.
Chaque partie ne paie que les frais générés par la/les
banques de son pays. Nécessité pour cela de le négocier au
moment de l'offre commerciale. L'acheteur l'indique sur sa demande
d'ouverture"tous les frais bancaires hors de mon pays seront à la charge
du bénéficiaire".
L'acheteur qui utilise fréquemment cette technique peut
négocier des conditions avantageuses avec sa banque.
2. Maîtrise des techniques de financement de
l'opération
Le règlement des importations est librement
effectué par l'intermédiaire agréé domiciliataire
après l'entrée effective des marchandises justifiée par
l'imputation douanière.
Les importations peuvent donner lieu au versement d'acomptes
sous réserve de l'émission en faveur de l'importateur d'une
garantie de restitution d'acompte à première demande par la
banque du fournisseur. L'émission de cette garantie n'est pas
exigée pour le règlement d'acomptes relatifs à
l'importation de produits liés à la production.
Le règlement des marchandises peut être
effectué avant leur réception sous réserve de la
justification de leur expédition directe et exclusive à
destination de la Tunisie.
Toutefois, malgré la simplicité de cette phase
de la chaîne import, certains problèmes dus à la non
disponibilité de trésorerie peuvent surgir imposant à
l'importateur de mettre en place des solutions et des techniques de financement
de l'opération.
Dès lors, il est judicieux de identifier les risques dus
à une indisponibilité de la trésorerie et une gestion de
ses risques.
2.1 L'appréciation des risques de financement de
l'opération d'importation
Une fois que l'importateur a négocié avec son
fournisseur les techniques et les instruments de paiements, il serait en
mesurer de gérer sa trésorerie pour honorer ses engagements. A
défaut, et selon l'instrument et la technique de paiement choisi, il
peut encourir les risques suivants:
· blocage de la marchandise en douane à
défaut de paiement;
· litige avec son fournisseur et rupture de la relation
commerciale;
· litige avec la banque suite à la non
disponibilité du montant de la marchandise dans son compte bancaire;
· poursuite pénale dans le cas de l'émission
des chèques sans provision;
· courir des frais financiers importants;
· être déclarée en cessation de
paiement;
supporter tous les frais judiciaire en cas de poursuite
par son fournisseur, etc. 2.2 La gestion des risques de financement de
l'opération d'importation
La recherche du moyen de financement adapté au projet de
l'entreprise est le facteur déterminant pour pouvoir réaliser une
opération d'importation.
Les techniques de financement sont multiples et chacune
d'entre elles répond à une situation particulière que nous
avons bien identifiée dans le deuxième chapitre de la
première partie de ce présent mémoire intitulé
:"Paiement des fournisseurs et financement de l'opération".
Dans le cadre d'une opération de financement des
importations, la question qu'il faut se poser est : comment honorer ses
engagements financiers à moindre coût?
Toute entreprise doit disposer en permanence des ressources
suffisantes pour remplir ses engagements financiers (salaires, fournisseurs,
charges sociales et fiscales...). A défaut, elle serait
déclarée en cessation de paiement et serait éventuellement
liquidée. C'est ce qui arrive trop souvent aux jeunes
sociétés, faute de prévisions réalistes !
Gérer sa trésorerie, c'est être en
permanence en prise directe avec les flux réels et prévisionnels,
entrants et sortants, et avec ses banques, pour pouvoir effectuer rapidement
les ajustements nécessaires. C'est avant tout anticiper !
Une bonne gestion de trésorerie nécessite,
à notre avis, une :
· anticipation des causes de dégradation de la
trésorerie;
· mise en place des techniques de gestion de
trésorerie.
2.2.1 L'anticipation des causes de dégradation de
la trésorerie
Les principales causes de dégradation de la
trésorerie qu'il faut bien anticiper et en faire face sont les
suivantes:
2.2.1.1 La crise de croissance
Une forte augmentation des ventes provoque une augmentation
proportionnelle du besoin de fond de roulement (BFR). Les lignes de
crédit à court terme n'étant pas toujours facilement
ajustables (dans les délais et dans les proportions nécessaires)
les ressources deviennent insuffisantes pour financer l'exploitation.
D'où il y'a lieu d'augmenter les capitaux permanents ou anticiper le
financement à court terme avec les banquiers.
2.2.1.2 La mauvaise gestion du BFR
L'entreprise laisse se dégrader le délai de
paiement des clients ou accroît inutilement le niveau de ses stocks. Dans
ce cas, le BFR augmente plus vite que les ventes. Il convient donc de prendre
conscience que des procédures doivent être mises en place et de
sensibiliser tous les acteurs concernés et de financer le poste client
ou les stocks.
2.2.1.3 Le mauvais choix de financement
Le fond de roulement (FR) devient insuffisant car
l'entreprise autofinance trop d'investissements par rapport à sa
rentabilité. Il convient de recourir à une augmentation de
capital ou à un emprunt à long et moyen terme
2.2.1.4 La perte de rentabilité
L'accumulation de pertes diminue les capitaux propres et par
conséquent, le FR se dégrade. Il faut reconstituer les fonds
propres par une augmentation de capital.
2.2.1.5 La baisse d'activité
Face à une baisse conjoncturelle du chiffre
d'affaires, si la production n'est pas ralentie simultanément et les
charges fixes amputées drastiquement, le BFR augmente. Il faut
surveiller régulièrement le tableau de bord de gestion et
privilégier les charges variables chaque fois que c'est possible.
2.2.2 La mise en place des techniques de gestion de
trésorerie
La mise en place des techniques de gestion de trésorerie
nécessite, à notre avis, la réalisation des actions
suivantes:
2.2.2.1 Assurer la liquidité de
l'entreprise
Le terme de liquidité désigne ici l'aptitude de
l'entreprise à faire face à ses échéances. Les
techniques de financement permettent de financer en aval, c'est à dire
à partir du moment où l'importateur a émis sa facture.
Mais également en amont, c'est à dire au moment des achats
à partir d'un bon de commande.
Les solutions de financement pour l'importateur sont en
fonction du moment du besoin de financement. Généralement, le
besoin de financement pour une entreprise se trouve à
deux moments : au moment des achats de marchandises et/ou au
moment des ventes de marchandises.
L'importateur doit impérativement disposer d'outils
prévisionnels afin de mesurer le besoin de financement de l'entreprise
sur l'année à venir et négocier dans de bonnes conditions,
les lignes de crédit à court terme correspondantes. De
même, il doit prévoir un financement adapté pour les
investissements sans puiser exagérément dans la
trésorerie. (Une règle d'or : le long terme doit être
financé par du long terme...) Enfin, il doit suivre l'évolution
de son activité et l'amélioration de son BFR, mois par mois, afin
de détecter à l'avance une dégradation éventuelle
et d'y remédier en déclanchant un plan d'actions correctives:
· négocier la possibilité d'obtention au
prés de ses fournisseurs des crédits fournisseurs;
· accélérer le recouvrement des
créances;
· minimiser le stock de sécurité
détenu dans ses locaux;
· étudier la possibilité de recourir à
des sources de financement proposées par les établissements de
crédit.
2.2.2.2 Réduire le coût des services
bancaires
Plusieurs coûts peuvent être réduits tant par
une bonne négociation que par des prévisions fines. Nous
présentons à titre indicative les coûts suivants:
· les intérêts débiteurs : agios que la
banque facture sur les soldes débiteurs...;
· les jours de valeur : date à laquelle un mouvement
prend effet sur le compte... ;
· la commission sur plus fort découvert :
calculée en appliquant un taux au plus important solde débiteur
de chaque mois...;
· les commissions sur opération : c'est le
coût de chaque type d'opération;
· la commission de mouvement : c'est le
prélèvement sur tous les mouvements débiteurs :
chèques, virements, prélèvements...
La réduction des coûts financiers
nécessite une parfaite connaissance des techniques de financements
proposés par les banques et une bonne maîtrise des avantages et
inconvénients de chaque type de crédit.
2.2.2.3 Construire un partenariat bancaire
équilibré
Construire une relation équilibrée consiste
d'une part à ne pas trop dépendre de son banquier et d'autre part
à ne pas lui faire courir des risques qu'il ignore mais présents.
Pour instaurer un climat de confiance durable, l'importateur doit donc avoir au
moins deux interlocuteurs bancaires qu'il peut mettre en concurrence, dans
certains cas, ou qui peuvent intervenir ensemble dans d'autres. Par ailleurs,
pour rassurer, le meilleur outil de l'importateur reste de montrer, qu'il
maîtrise la situation, qu'il anticipe les besoins et prévoit des
solutions crédibles. Il ne faut jamais être surpris ou surprendre
!
2.2.2.4 Elaborer des prévisions de
trésorerie
Deux types de tableau de bord de trésorerie doivent
être envisagés :
· Le budget de trésorerie : Il
prévoit l'évolution de la trésorerie de l'année
suivante, mois par mois. Il est construit en fin d'exercice comptable à
partir des autres budgets déjà réalisés.
L'importateur doit d'abord valider les budgets amonts (achats, ventes,
ressources humaines...) et les pondérer s'ils sont trop ambitieux.
Ensuite, il procède à deux retraitements : passer les flux de
date comptable en date de flux et calculer le décaissement mensuel de
TVA. Pour cela, il applique aux ventes les délais de paiement moyens
constatés dans le passé et définit des règles pour
les différentes charges...
· Le plan de trésorerie glissant
: À l'inverse du budget qui constitue une prévision
figée à un moment donné, le plan glissant, issu du budget,
est actualisé en permanence. Le financier en fait progresser l'horizon
au fur et à mesure du déroulement de l'année. Il peut
être mensuel ou hebdomadaire et les prévisions des 12 semaines
à venir côtoient le réalisé des 9 mois
écoulés. Il permet, de positionner les décaissements en
face des encaissements et de justifier des demandes de crédits à
CT (Escompte, découvert,...). A chaque intervalle de temps, le financier
compare les flux réalisés avec les prévisions, calcule les
écarts ce qui le conduit à actualiser les prévisions.
2.2.2.5 Informatiser la gestion de
trésorerie
Gérer sa trésorerie par le biais d'un logiciel
permet grâce à un tableau de bord et à des outils de
simulation, de prendre des décisions d'équilibrage, de placement,
d'utilisation
d'une autorisation de découvert ou de
négociation d'un crédit à court terme. Dans beaucoup de
cas, surtout en PME (Petite et Moyenne Entreprise), un développement sur
tableur « Excel » pourra suffire.
Toutefois, si l'on souhaite aller plus loin et notamment
contrôler ses conditions de banque, piloter en dates de valeur, suivre la
répartition entre les établissements, un logiciel du
marché s'imposera.
3. La maîtrise des techniques de couverture du
risque de change
La maîtrise des techniques de couverture du risque de
change nécessite une appréciation desdits risques pour
gérer efficacement les fluctuations des devises.
3.1 L'appréciation des risques de change
Deux types de risque de change découlent de la
volatilité des devises à savoir:
· le risque de transaction;
· le risque de perte de compétitivité.
3.1.1 Le risque de transaction
Le risque de change découle des délais de
paiement. Les taux d'échange entre les monnaies peuvent fluctuer entre
la négociation du contrat et la date de paiement.
Le risque de change peut être qualifié d'incertain
ou de certain.
3.1.1.1 Le risque incertain
Le risque couru est synonyme d'incertitude. Cette incertitude
peut être positive ; on parle alors de « gain », lorsque par
exemple (pour un importateur) la valeur de la devise de facturation diminue par
rapport à celle de la monnaie nationale. Si au contraire l'incertitude
est négative, ce sera une « perte ».
3.1.1.2Le risque certain
Le risque de change est qualifié de certain lorsqu'il
porte sur une opération effectivement en cours (comme un contrat
déjà conclu) et il est donc aléatoire s'il porte sur des
positions de changes éventuelles comme des devis ou des offres faites
par le fournisseur. Ce risque dépend de la position de change de
l'importateur. Il doit connaître en permanence sa position de change par
devise et vérifier sans cesse son
évolution, ce qui est facilité par
l'établissement d'un tableau de la position de change. Elle est
formée par toutes les opérations effectuées en devises par
l'importateur (dettes et créances à court et à long
terme). Connaissant sa position de change, l'importateur peut alors mieux
évaluer et par la suite gérer son risque de change.
3.1.2 Le risque de perte de
compétitivité
Une variation des taux de change d'une monnaie par rapport
à une devise peut affecter la compétitivité des produits
des importateurs, les rendant plus ou moins chers.
3.2 La gestion du risque de change
Dans le contexte actuel d'une économie internationale
caractérisée par le flottement des devises et des fluctuations de
grande ampleur des taux de change, la gestion du risque de change devient une
nécessité. Elle a pour objet de minimiser, au moindre coût,
les pertes susceptibles d'affecter, du fait des variations des parités
ou des cours de change, le patrimoine ou les revenus de l'entreprise
libellés en monnaie étrangère42.
Dès le moment où une entreprise entend exercer
des activités internationales, elle doit s'inquiéter de la
politique de couverture à mettre en oeuvre pour se protéger
contre le risque de transaction lié aux achats futurs en devises
étrangères. De plus, il est important que l'entreprise se fixe
des « seuils de tolérance » face à ce risque. A partir
de quel moment se couvrira-t-elle ? Quel niveau de risque est-elle prête
à assumer ?
Toutefois, tenir compte du risque de change le plus tôt
possible ne signifie pas se couvrir systématiquement, mais gérer
activement son risque. Cette gestion conduira l'entreprise à
s'interroger sur la méthodologie de couverture à mettre en
oeuvre. En effet, les techniques de couverture ne doivent pas s'appliquer de
manière indifférente et uniforme aux différentes
opérations internationales. Certaines seront plus adaptées que
d'autres aux circonstances particulières, notamment par rapport au type
de fournisseur. Ces techniques, de plus, ont des coûts variés,
qu'il est également important de prendre en compte dans l'analyse de
rentabilité de l'opération concernée.
42 Ben Ezzedine W. « le risque de change:
exposition, couverture et traitement comptable. Analyse du cas tunisien »
mémoire de diplôme d'études approfondies de
comptabilité, Tunis, 2000
La gestion du risque de change comporte deux volets
distincts. Le premier concerne la détermination et la surveillance
permanente de la position de change et de l'évolution du cours des
devises. Le deuxième volet concerne la détermination d'une
politique de couverture et le choix d'une technique.
3.2.1 Le suivi des fluctuations des devises
Estimer l'évolution des taux de change n'est pas une
pratique que peut se permettre toute entreprise. En effet, estimer
l'évolution des devises suppose qu'une structure (humaine et
informationnelle) soit mise en place. Une telle solution ne peut s'envisager
que si le volume des achats en devises, pondéré par le risque de
change, atteint un niveau assez élevé pour que l'espérance
de gain comble au moins les coûts de mise en oeuvre de la structure.
L'estimation de l'évolution des taux de change peut se
réaliser à partir de trois méthodes, à savoir
l'analyse économique, l'analyse statistique et l'analyse technique
moderne.
L'analyse économique de l'évolution du taux de
change d'une monnaie se fonde sur l'observation des agrégats et des
indices économiques (le différentiel de taux d'inflation entre
les deux pays, l'écart entre les taux d'intérêt,
l'excédent ou le déficit de la balance des paiements,
l'appréciation des situations économiques, sociales,
financières, et politiques du pays ...).
L'analyse statistique permet une prévision à
très court terme et s'appuie sur le comportement passé des cours
de change.
L'analyse technique moderne fait appel à d'importantes
banques de données pour les prévisions.
3.2.2 La détermination d'une politique de
couverture
L'entreprise doit déterminer ses propres seuils de
tolérance face au risque de change de transaction pour choisir une
politique de couverture contre le risque de change. Ce choix aboutira à
une non couverture contre ce risque, à une couverture
systématique ou à une couverture sélective.
3.2.2.1 La non couverture du risque
Cette alternative peut être adoptée dans
l'hypothèse où l'entreprise traite avec des devises stables, ou
si elle reporte la totalité du risque sur son partenaire par une clause
dans le contrat. A l'inverse, certaines entreprises y recourent même si
la devise est instable, dans le but de réaliser un gain de change. Elle
correspond dans ce cas à une attitude spéculative. Dans certains
cas aussi, se protéger contre le risque de change peut coûter
tellement cher que la protection n'en vaut pas la peine. Cette attitude peut
également naître d'une méconnaissance du risque encouru.
3.2.2.2 La couverture systématique
Elle consiste à se couvrir automatiquement dès
qu'apparaît un engagement ou un avoir en devises. Cette attitude est
conseillée dans le cas où l'entreprise traite avec des
fournisseurs provenant de pays divers, offrant des devises volatiles. De
même, si les opérations envisagées sont de montants
très élevés, l'entreprise peut être amenée
à couvrir systématiquement le risque de change, toute variation
pouvant entraîner une perte importante. Cette attitude pourra se
retrouver également lorsque, pour un courant d'approvisionnement
continu, la moindre perte de change entraîne une augmentation importante
du prix de revient du produit importé.
3.2.2.3 La couverture sélective
Dans ce cas, l'entreprise décide d'une
méthodologie qui déterminera quand elle couvrira ou pas le risque
de change. Cette politique suppose l'application de critères de
sélection qui correspondent à un niveau d'acceptation du risque
ainsi qu'à une anticipation sur l'évolution des cours de change.
La couverture sélective ne doit pas être appliquée dans le
cadre d'une faible activité à l'international. Celle-ci ne peut
en effet justifier la mise en place d'une structure de gestion du risque de
change qui coûterait plus cher que les pertes probables dues aux
variations des cours des devises.
Chapitre.3. Rôle de l'expert comptable lors
d'une opération
d'importation
Dans un contexte économique turbulent où la
simple erreur commise peut être brutale sur la vivacité de
l'entreprise, le recours à des conseillers en la matière peut
être une exigence voire une nécessité.
L'entreprise poursuit sa vie à la recherche de ses
objectifs compte tenu de son environnement. L'expert comptable, un des acteurs
de cet environnement, influence les choix et actions des entreprises. Cette
influence est variable d'une entreprise à une autre et d'un cas à
un autre, c'est le principe même de l'interaction entre les
différents acteurs économiques dans leur orientation
stratégique.
La maîtrise de ces aspects par l'expert comptable peut
lui offrir des métiers autres que ceux se rapportant au rôle de
spécialiste de comptabilité qui est devenu, dans nos jours, un
élément non déterminant dans l'activité de l'expert
comptable.
Nous présentons dans ce chapitre l'évolution de la
profession de l'expert comptable et les missions de l'expert comptable lors
d'une opération d'importation.
1. L'évolution de la profession d'expert
comptable
La mondialisation de l'économie conduit les
importateurs à la recherche des services de plus en plus complets,
assortis de conseils pour les aider à affronter leur avenir. Afin de
garder sa position privilégiée auprès des promoteurs
(personnes physiques ou morales), l'expert comptable doit suivre
l'évolution de l'environnement de sa profession et ce par la mise en
place d'une stratégie pour maintenir le niveau d'activité et par
une bonne animation commerciale.
1.1 L'évolution de l'environnement de la
profession
L'entreprise qui se trouve au centre des convergences du
développement durable, ne peut plus ignorer l'évolution de son
environnement et les opportunités à saisir en vue de survivre et
de se développer. Nous constatons en ce sens une évolution des
besoins en conseil des entreprises vers plus de valeur ajoutée.
Les progrès de l'informatique et de la
télétransmission ont conduit à des simplifications
administratives, et ce phénomène n'est pas sans
conséquence pour la profession d'expert comptable43.
Dans ce contexte de concurrence et de mondialisation des
affaires, l'expert comptable est devenu dans notre temps comme un acteur majeur
dans la stratégie des entreprises, il est devenu le partenaire le plus
proche du chef d'entreprise qui lui confie des missions de plus en plus
diversifiées.
A l'avenir, nous allons observer une déperdition des
missions de tenue de comptabilité simple, suite à la
montée de l'informatisation et des logiciels de tenue de
comptabilité et, par voie de conséquence, à une
recrudescence des missions de conseil44 :
· conseil en droit fiscal ;
· conseil en droit social ;
· conseil en gestion commerciale ;
· conseil en gestion administrative ;
· conseil en gestion des organisations ;
· conseil en gestion de production.
L'expert comptable cherchera donc à suivre le
changement de son environnement en pleine mutation et à évoluer
ses missions à travers la mise en place d'une stratégie
évolutive. Il peut être, en quelque sorte, un spécialiste
dans de nouveaux domaines et avoir des connaissances pointues pour la mise en
place des solutions adéquates aux attentes des chefs d'entreprises.
« Notre profession ne peut ignorer cette modification de
l'environnement et doit se positionner pour répondre aux nouveaux
besoins des entreprises et leur offrir une palette de services adaptés.
Chacun d'entre nous doit désormais se donner les moyens de fournir ces
nouvelles prestations et démontrer la valeur ajoutée de son
conseil »45.
43 Caude Bailly-Masson,"L 'évolution de
l'expertise comptable", L'expert-comptable suisse 1-2/00
44 V.Delangue et Buet, "le management du
cabinet ", l'expert comptable de demain, janvier, février 1997
45 Xavier Aubry, rapporteur adjoint du 53e
Congrès de l'O.E.C français - S.I.C. n° 163 de mai 1998.
1.2 La mise en place d'une stratégie pour maintenir
le niveau d'activité
L'évolution des missions face au changement de
l'environnement conduit à distinguer, suite à un diagnostic
stratégique, quatre types de cabinet46 :
· les productivistes : sont de petits cabinets
positionnés sur des missions de comptabilité pure ;
· les spécialistes : sont des indépendants
qui ont intégré une ou plusieurs spécialités fortes
au sein de leur cabinet ;
· les généralistes : sont des cabinets qui
ont une clientèle fidèle et ont des services variés
positionnés en comptabilité avec notamment quelques
spécialités ;
· les élitistes : sont de grands cabinets, ils
exercent en majorité au sein d'un réseau qui leur apporte
encadrement, soutien et ouverture. Ils offrent une grande variété
de services. Ils revendiquent une compétence dans tous les domaines.
La définition d'une stratégie par le cabinet
nécessite le passage par les trois étapes suivantes :
· le diagnostic interne du cabinet ;
· le diagnostic externe du cabinet et choix d'une
stratégie de développement ; et
· l'animation de l'action commerciale.
1.2.1 Le diagnostic interne du cabinet
L'expert comptable doit mener un diagnostic interne qui
consiste à déterminer et à évaluer la
capacité du cabinet à accueillir de nouveaux clients et à
mener de nouvelles missions tout en dressant un inventaire de ses ressources
internes.
Pour réussir son rôle, l'expert comptable qui se
trouve en concurrence avec les conseillers indépendants, devra
réaliser son travail qui nécessite un professionnalisme aigu,
dans de bonnes conditions et mettre en oeuvre les moyens nécessaires
basés sur une méthodologie et un support technique.
Les principaux moyens dont l'expert comptable est tenu de mettre
en oeuvre sont:
· disposer d'un potentiel technique et humain afin de
réussir dans sa mission ;
46 Caude Bailly-Masson, "L'évolution de
l'expertise comptable", L'expert-comptable suisse 1-2/00.
· dresser un état des lieux des savoir-faire et des
compétences dont dispose son cabinet, afin de reconnaître les
points forts et de faire évoluer les points faibles47 ;
· envisager de s'engager dans un programme de formation
du personnel de son cabinet dans différents domaines et dans le cas
d'espèce dans le commerce international. Ce programme de formation sur
les techniques d'importation, laisse espérer à la fois un gain de
motivation chez les collaborateurs et un gain de temps pour l'expert comptable
;
· faire appel à la sous-traitance de certaines
tâches lorsqu'il il estime qu'elles nécessitent des
compétences spécifiques ;
· se doter d'une bonne documentation ;
· utiliser au mieux les nouvelles technologies ;
· et s'inscrire dans des forums sur Internet pour
résoudre un éventuel problème.
1.2.2 Le diagnostic externe du cabinet et choix d'une
stratégie de développement
À l'occasion de ses missions traditionnelles, l'expert
comptable peut identifier les besoins des entreprises qui ont
déjà entrepris une activité d'importation et les solutions
qu'elles ont trouvé pour pallier à ses difficultés. Ces
connaissances particulières ajoutées au savoir faire
développé pour le besoin de sa mission permettront à
l'expert comptable de fournir une prestation de qualité et de
présenter ses recommandations d'amélioration du système
actuel sous forme de scénarios que l'entreprise, compte tenu de ses
objectifs, choisira les solutions de couvertures des risques liés
à l'importation qui lui vont le mieux.
L'expert comptable est toujours à côté de
l'importateur pour l'accompagner dans ses opérations avec
l'étranger et lui prêter assistance au moment opportun. Il a donc
une mission d'accompagnement de l'entreprise qui s'ouvre à
l'international.
L'expert comptable doit mener un diagnostic externe, quant au
marché (caractéristiques, évolutions), quant aux produits
(produits proposés par la concurrence, leurs forces, leurs faiblesses)
et quant aux concurrents.
47 Mola F. « accompagner les PME dans leurs
stratégies de développement à l'export : le rôle de
l'expert comptable, élaboration d'un business plan » mémoire
présenté en vue de l'obtention du diplôme français
d'expert comptable, paris, novembre 1999.
Suite à ce diagnostic, il réfléchira aux
différentes combinaisons marché/service afin de faire un choix
sur l'une des stratégies suivantes :
· la stratégie de fidélisation : elle
consiste à demeurer sur le marché existant avec un service
identique, ou
· la stratégie de croissance : elle consiste
à élargir l'offre pour satisfaire d'autres besoins des clients
existant ; ou
· la stratégie de pénétration : elle
consiste à rechercher de nouveaux clients susceptibles d'être
satisfaits par l'offre de l'expert comptable.
1.2.3 L'animation de l'action commerciale
Même si l'importance de l'importation est assez
relative pour le développement de la profession, l'expert comptable doit
saisir les opportunités qui lui sont offertes et savoir convaincre ses
clients de son apport pour réussir l'opération d'importation. Une
démarche dans le cadre d'une stratégie globale de saisie de ces
opportunités s'impose.
Si l'amour des chiffres est nécessaire pour exercer la
profession d'expert comptable, il faut y ajouter des qualités de
gestionnaire l'esprit de synthèse, l'écoute, la diplomatie et la
rigueur. L'expert-comptable moderne est non seulement un technicien et un homme
d'organisation, mais également quelqu'un qui a un sens commercial et de
bonnes qualités de communication. Il veille à assurer un suivi
régulier de l'avancement des plans d'actions, à tenir un tableau
de bord des propositions de missions et à mettre en place les nouveaux
produits du cabinet.
L'expert comptable, fournisseur de services (conseil, audit
financier, diagnostique), doit convaincre ses clients actuels et potentiels de
la nécessité du recours à ses diverses prestations dans
les différents domaines pour garantir une meilleure résolution de
leurs problèmes stratégiques, tactiques et quotidiens. Son
omniprésence dans les entreprises tunisiennes lui accorde beaucoup
d'audiences avec les décideurs.
Il doit expliquer aux entreprises que le recours à ses
services n'élimine pas le risque encouru par l'entreprise. En fait, tout
projet comporte une part inévitable de risque et l'entreprise
opèrera toujours dans une zone de risque.
1.3 L'interprofessionnalité de l'expert comptable
dans une opération
d'importation
En tant que spécialiste des PME, l'expert comptable
vit avec les entreprises, transmet son expérience et propose des
solutions. Il libère le chef d'entreprise, le soutient et le rassure.
Son rôle doit donc dépasser la simple tenue et le contrôle
de la régularité des comptes. De ce fait, même s'il existe
des frontières naturelles avec d'autres professions, n'étant pas
un spécialiste de l'import, l'expert comptable peut être un «
accompagnateur », voir un « initiateur » du projet de
développement à l'international de la PME.
Sauf expérience particulière, l'expert
comptable n'est pas le spécialiste de l'import, même s'il s'engage
dans des missions d'assistance à l'importation, dans la mesure où
certaines parties de la démarche lui échappent. Selon les
règles déontologiques de la profession, l'expert comptable avant
d'accepter une mission, doit s'assurer qu'il possède les
compétences nécessaires pour la mener à bien. Il refuse
les missions où il estime que sa compétence est insuffisante,
à moins qu'il n'ait la possibilité de se faire assister par un
expert qualifié.
Il est donc évident qu'il se contentera dans certains
cas d'être un prescripteur de travaux et confiera la partie de l'analyse
à des spécialistes. Ceci ne constitue pas un signe d'impuissance
mais plutôt une preuve de professionnalisme. Pour faire un bon
prescripteur, il doit connaître les informations à prescrire. Il
doit donc avoir une vision de l'ensemble des étapes qui conduira
l'entreprise à définir sa stratégie à l'import.
2. Les missions de l'expert comptable lors d'une
opération d'importation
Comme nous l'avons déjà signalé, le
rôle de l'expert comptable dans une opération d'importation ne se
substitut pas aux rôles des autres auxiliaires de l'importation tels que
le transitaire, le commissionnaire en douane, les spécialistes en droit
international, les assureurs, et autres professionnels.
Certes, les achats internationaux ont un caractère
spécifique quant aux traitements comptables et fiscaux par rapport aux
achats locaux. Dans ce sens, nous allons essayer de présenter dans cette
section le rôle de l'expert comptable dans le traitement des
spécificités comptables et fiscales de l'opération
d'importation.
En sus de son apport en matière comptable et fiscale,
l'expert comptable peut accompagner l'importateur tout au long de
l'opération d'importation et lui apporter son savoir faire. Un
rôle que nous allons le présenter dans cette section de ce
présent chapitre.
2.1 Mission d'assistance comptable
Le nombre des intervenants dans la chaîne import et la
complexité du déroulement de l'opération d'importation
imposent aux importateurs une attention particulière quant aux
traitements comptables de l'opération.
La comptabilisation des achats à l'étranger
nécessite une connaissance suffisante de toutes les étapes et les
spécificités des opérations d'importation.
L'expert comptable, après avoir pris connaissance de
tous les risques et les spécificités de l'opération
d'importation, veillera à présenter une image fidèle de la
réalité de l'opération.
2.1.1 Respect des dispositions légales relatives
à la comptabilisation des opérations d'importation
Outre les dispositions prévues par la loi n°
96-112 du 30 décembre 1996, relative au système comptable des
entreprises, l'article 7 du code de commerce et l'article 62 du code de
l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de l'impôt sur les
sociétés,portant l'obligation de la tenu de comptabilité,
l'article 70 de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 relative au
soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la
répression du blanchiment d'argent, a renforcé cette obligation
et a imposé aux personnes morales de :
· tenir des comptes sur un livre-journal faisant
état de toutes recettes et dépenses ;
· tenir un inventaire des recettes et virements en
rapport avec l'étranger faisant état des montants y
afférents, leur justification, la date de leur réalisation et
l'identification de la personne physique ou morale qui en est concernée.
Copie en est transmise aux services de la banque centrale de Tunisie ;
· dresser un bilan annuel ;
· conserver les livres et documents comptables qu'ils
soient tenus sur un support matériel ou électronique pendant dix
ans à compter de la date de leur clôture.
Sont dispensées des obligations prévues au
présent article, les personnes morales dont les recettes annuelles ou
les réserves disponibles n'ont pas atteint un plafond de trente mille
dinars48.
En vertu de l'article 71 de ladite loi, ces obligations sont
considérées comme des règles comptables minimales,
communes à toutes les personnes morales, sans préjudice de
l'application des régimes comptables spécifiques à
certaines d'entre elles et aux règles régissant leur financement,
et ce, conformément à la législation en vigueur qui lui
est applicable.
2.1.2 Organisation comptable des opérations
d'importation
La norme comptable générale n°01, dans sa
deuxième partie, a présenté les dispositions à
mettre en oeuvre pour l'organisation de la comptabilité. Cette
organisation nécessite la mise en place des systèmes de
contrôle interne efficaces, d'une tenue de comptabilité assurant
le chemin de révision et un manuel comptable.
2.1.2.1 Mise en place des systèmes de
contrôle interne
Le contrôle interne est défini, globalement,
comme étant un processus mis en oeuvre par la direction, la
hiérarchie, le personnel d'une entreprise, et destiné à
fournir une assurance raisonnable quant à la réalisation des
objectifs ci-dessus énoncés.
Le contrôle interne comporte cinq composantes qui sont
:
· l'environnement de contrôle qui détermine le
niveau de sensibilisation du personnel au besoin de contrôle;
· l'évaluation et la maîtrise des risques
consistent en l'identification et l'analyse des facteurs susceptibles
d'affecter la réalisation de ces objectifs;
· les activités de contrôle qui sont
l'application des normes et procédures qui contribuent à garantir
la mise en oeuvre des orientations émanant du management;
48Arrêté du ministre des finances du 10
septembre 2004, portant fixation des montants prévus aux articles 70, 74
et 76 de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 relative au soutien
des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la
répression du blanchiment d'argent.
· l'information et la communication : il s'agit
d'identifier les informations recueillies et de les diffuser sous une forme et
dans des délais qui permettent à chacun d'assumer ses
responsabilités;
· le pilotage : il s'agit de mettre en place un
système de suivi permanent du système de contrôle interne
ou de procéder à son évaluation ou de combiner entre les
deux.
Au cours de cette phase, la connaissance des
spécificités des opérations d'importation ainsi que
l'identification et la maîtrise des risques jouent un rôle
déterminant pour la mise en place d'un système de contrôle
interne qui répond aux objectifs ci-dessus indiqués.
2.1.2.2 La tenue de la comptabilité
La tenue de la comptabilité comporte la tenue des livres
comptables et l'élaboration et la présentation des états
financiers.
Pour l'entreprise, la tenue de la comptabilité doit
assurer l'existence du chemin de révision.
La tenue de la comptabilité des opérations
d'importation relève certaines particularités et qu'il y'a lieu
de traduire d'une manière fidèle chaque opération afin de
servir à l'élaboration des tableaux de bord et de satisfaire les
dispositions légales ci-dessus présentées.
2.1.2.3 Manuel comptable de l'entreprise
Le manuel comptable de l'entreprise décrit
particulièrement l'organisation comptable de l'entreprise, les
méthodes de saisie et de traitement des informations, les politiques
comptables et les supports utilisés. Il comprend notamment les
informations ayant trait :
· à l'organisation générale de
l'entreprise ;
· à l'organisation comptable de l'entreprise ;
· au plan des comptes et à la description du contenu
des comptes et un guide des imputations comptables ;
· à la description des procédures de
collecte, de saisie, de traitement et de contrôle des informations ;
· au système de classement et d'archivage ;
· aux livres comptables obligatoires et aux liens entre ces
livres et autres documents et pièces comptables ;
· au modèle retenu de présentation des
états financiers ;
· au guide de justification des comptes et des travaux
d'inventaire avec des modèles de rapprochement et d'états de
justification pour les travaux récurrents ;
· au modèle d'instructions d'inventaire ;
· à l'organisation des travaux d'élaboration
et de présentation des états financiers.
La mise en place d'un manuel comptable doit répondre
à chaque spécificité de l'opération d'importation,
allant du choix du fournisseur jusqu'au paiement de la dette.
2.1.3 La comptabilisation des différentes
étapes de l'opération d'importation
En Tunisie, le traitement comptables des opérations en
monnaies étrangères est régi par la norme comptable
n°15 relative aux opérations en monnaies
étrangères.
Nous présentons dans ce qui suit la comptabilisation
des stocks à la date d'opération, la comptabilisation du contrat
de change à terme, des options de change, des éléments
monétaires à la date de clôture, des obligations
cautionnées et des différents contrats de financement.
2.1.3.1 Comptabilisation des Stocks
Deux difficultés naissent de la comptabilisation des
importations à savoir : la date d'enregistrement des achats
étrangers et le coût d'acquisition du stock.
Date d'enregistrement des achats
étrangers
Lors de l'accomplissement des opérations
d'importation, il y'a lieu de déterminer la date d'enregistrement des
achats étrangers. En effet, quelque soit la méthode de
comptabilisation des stocks (permanent ou intermittent) utilisée par
l'entreprise, cette dernière doit déterminer à chaque date
la valeur réelle de ses stocks.
En théorie, les achats doivent comptabilisés
lors du transfert de propriété49. Le transfert
juridique de propriété n'est pas le critère essentiel de
prise en compte de l'achat. En effet, selon la convention de
prééminence du fond sur la forme (paragraphe 49 du cadre
conceptuel), la substance des opérations et autres
événements n'est pas toujours cohérente avec ce qui
ressort du montage juridique apparent.
Pour que l'information représente d'une manière
fiable les transactions et autres événements qu'elle vise
à représenter, il est nécessaire qu'ils soient
enregistrés et présentés en accord avec leur substance et
la réalité économique et non pas seulement selon leur
forme juridique.
Selon le paragraphe 52 du cadre conceptuel tunisien, un actif
est pris en compte dans le bilan lorsqu'il est probable que des avantages
économiques futurs bénéficieront à l'entreprise et
que l'actif a un coût ou une valeur qui peut être mesuré(e)
d'une façon fiable.
Puisque le prix de la marchandise est déterminé
à l'acceptation de l'offre proposée par le fournisseur, donc la
condition relative à la mesure du coût de la marchandise est bien
respectée.
En revanche, faut il déterminer le moment à
partir du quel il est probable que les avantages économiques futures
bénéficieront à l'importateur pour comptabiliser le
stock.
A notre avis, la date de prise en compte des marchandises
importées en stock dépend largement du choix de l'Incoterm,
puisqu'il détermine le moment du transfert des risques et des frais du
vendeur à l'acheteur.
En effet, du moment où ces risques sont
transférés à l'acheteur, ce dernier assure la gestion des
marchandises (probabilité de bénéficier des avantages
économiques futurs) et assume sous sa responsabilité son
acheminement dans ses locaux ou autre et ce malgré l'existence de la
clause de transfert de propriété relative au paiement de la
valeur de la marchandise.
49 Raouf Yaich - Révision comptable - cours de
difficultés comptables - Les stocks - Version 1999
Nous présentons à l'annexe 7 la date de prise en
compte des achats étrangers selon l'Incoterm choisi.
La détermination du coût d'acquisition
des stocks
Pour la détermination du coût d'acquisition des
stocks, la norme comptable n°4 relative aux stocks a précisé
que le coût d'acquisition des stocks comprend le prix d'achat, les droits
de douane à l'importation et taxes non récupérables par
l'entreprise, ainsi que les frais de transport, d'assurances liés au
transport de réception et autres coûts directement liés
à l'acquisition des éléments achetés.
Lorsque le contrat de vente internationale est
négocié en une devise autre que la monnaie locale, l'importateur
est tenu de convertir le montant de la marchandise en monnaie de
comptabilisation à la date de l'opération (c'est la date de prise
en compte) selon le taux de change en vigueur. Cependant, le paragraphe 07 de
la norme n°15 relative aux opérations en monnaies
étrangère a prévu que :« Pour des
considérations pratiques, on utilise souvent un taux proche du taux
réel en vigueur à la date de l'opération ; par exemple, un
taux moyen pour une semaine ou un mois pourrait être utilisé pour
l'ensemble des opérations conclues dans chaque monnaie
étrangère au cours de cette période.
Toutefois, si les taux de change varient sensiblement,
l'utilisation du taux moyen pour la période n'est pas fiable.
La norme comptable n°4 relative aux stocks ajoute que
les coûts d'acquisition peuvent inclure les différences de change
provenant directement de l'acquisition récente des stocks
facturés dans une monnaie étrangère et ce, dans les
limites prévues par la Norme Comptable "Opérations en monnaies
étrangères" et à l'occasion d'une grave dévaluation
ou d'une dépréciation.
La norme comptable n°15 relative aux Opérations en
monnaies étrangères a précisé que : « La
différence de change qui résulte d'une grave dévaluation
ou dépréciation de la monnaie, contre laquelle il est
pratiquement impossible de se couvrir et qui affecte les dettes ayant trait
à des biens récemment acquis, facturés en monnaies
étrangères, peut être incorporée à la valeur
comptable de ces biens, pourvu que la valeur comptable ainsi redressée
ne soit pas supérieure au moins élevé des deux montants
suivants : le coût de
remplacement du bien en cause et le montant
récupérable par le biais de l'utilisation ou de la vente de ce
bien.
2.1.3.2 Comptabilisation du contrat de change à
terme
Lorsqu'un contrat de change à terme est conclu afin de
fixer en monnaie de comptabilisation les montants qui seront payés ou
encaissés à la date du règlement des opérations
conclues en monnaies étrangères, la différence entre le
taux de change à terme et le taux du jour à la date du contrat
doit être rapportée aux résultats sur la durée du
contrat.
Pour les opérations à court terme, les taux de
change à terme, figurant dans les contrats de change correspondants,
peuvent être utilisés pour comptabiliser et présenter les
opérations.
2.1.3.3 Comptabilisation des options de
change
En l'absence de recommandations relatives au traitement
comptable des options de change par la Norme Comptable "Opérations en
monnaies étrangères", il est à notre avis possible de
s'inspirer voir même adopter les solutions suivantes avancées par
la doctrine française50:
Lors de son acquisition, le prix payé (ou prime),
représentatif d'un droit financier ne constitue pas une
charge51 mais plutôt un actif financier52. Il est
donc, à notre avis, inscrit au compte 56" Instruments de
trésorerie"53.
Le montant nominal du contrat est enregistré "pour
mémoire" en engagements54.
Lorsque l'option est exercée, à notre avis
(c'est l'avis même de la doctrine française avancée dans
le mémento pratique Francis Lefebvre), le compte 56 est extourné,
pour le
50 Mémento pratique Francis Lefebvre- Editions
Francis Lefebvre - 2003 - page 716
51 Aux termes du §61 du cadre conceptuel de
la comptabilité, les charges sont prises en compte lorsqu'une diminution
d'avantages économiques futurs, liée à la diminution d'un
actif où à l'augmentation d'un passif, s'est produite et qu'elle
peut être mesurée de façon fiable.
52 Aux termes du §52 du cadre conceptuel de la
comptabilité, un actif est pris en compte dans le bilan lorsqu'il est
probable qu'un transfert de ressources économiques résultera du
règlement de l'obligation à la charge de l'entreprise, et que le
montant de ce règlement peut être mesuré d'une façon
fiable.
53 Compte créé par notre soin pour de
la comptabilisation des options de change
54 Mémento pratique Francis Lefebvre- Editions
Francis Lefebvre - 2003 - page 716
cas d'un achat call par l'importateur, par le débit du
compte 655610 "Primes versées sur option de change"55.
Lorsque l'option est sans suite, à notre avis, la perte
est comptabilisée dans le compte 644620 "Résultat sur option sans
suite"56.
A la clôture de l'exercice, si l'option court encore,
à notre avis, il y'a lieu de constater une perte de change si le cours
de la devise augmente par rapport au cours négocié dans le
contrat d'option de change et un gain de change si le cours de la devise
diminue par rapport au cours de la devise à la date de prise en compte
du stock et de la dette fournisseur.
2.1.3.4 Comptabilisation des éléments
monétaires à la clôture de l'exercice
Les éléments monétaires courants doivent
faire l'objet d'une conversion au cours de clôture. Les gains et les
pertes de change sont constatés en résultat.
Il convient de distinguer au niveau des notes aux
états financiers, entre les gains et pertes effectivement
réalisés ou subies et les gains et pertes latents. (Une
distinction dans la nomenclature des comptes comptables pourrait être
adoptée).
Les dispositions du paragraphe 20 de la norme comptable
n°15 relative aux opérations en monnaies étrangères
ne sont pas applicables aux éléments monétaires
courants.
Toutefois, la comptabilisation des pertes et profits de
changes constatés à la clôture de l'exercice mais non
encore réalisés ne sont pas généralement
déductibles (imposables) qu'à la date de leurs
réalisations. Ils donnent lieu ainsi à des différences
temporelles et donc à la comptabilisation d'un impôt
différé.
2.1.3.5 Comptabilisation de l'impôt
différé au titre des différences de change
latentes
En l'absence de norme comptable tunisienne traitant de
l'impôt différé, la lecture du cadre conceptuel tunisien
nous amène à conclure que le référentiel comptable
tunisien retient la même logique que la norme IAS 12 en matière
d'actifs et passifs d'impôt
55 Compte créé par notre soin pour de
la comptabilisation des options de change
56 Compte créé par notre soin pour de
la comptabilisation des options de change
différé. D'ailleurs, la nomenclature comptable
fournie par la norme 01 du système comptable des entreprises a
prévu le compte "Impôts différés". Ainsi en
l'attente de la publication de la norme traitant de l'impôt sur le
résultat, on s'attend à ce qu'il n'y ait pas de divergence par
rapport à la norme IAS 1257.
Comptabilisation de passifs d'impôt
différé
Un passif d'impôt différé doit être
comptabilisé pour toutes les différences temporelles
imposables.
Les différences temporelles sont les
différences entre la valeur comptable d'un actif ou d'un passif et sa
base fiscale. Les différences temporelles imposables sont celles qui
généreront des montants imposables dans la détermination
du bénéfice imposable (perte fiscale) de périodes futures
lorsque la valeur comptable de l'actifs ou du passif sera recouvrée ou
réglée (IAS 12.5).
Comptabilisation d'un actif d'impôt
différé
Un actif d'impôt différé doit être
comptabilisé pour toutes les différences temporelles
déductibles dans la mesure où il est probable q'un
bénéfice imposable, sur lequel ces différences temporelles
déductibles pourront être imputées, sera disponibles.
Toutefois, la récupération d'un actif
d'impôt différé est considérée comme probable
si (IAS 12.28 et 19):
· Cet actif d'impôt différé pourra
être imputé sur des passifs d'impôt différé
déjà constatés, relevant de la même autorité
fiscale et arrivant à échéance dans la période
durant laquelle cet actif devient récupérable ; ou
· En absence de différences temporelles
imposables:
y' il est probable que l'entité dégagera un
bénéfice imposable suffisant, relevant de la même
autorité fiscale, dans la période au cours de laquelle les
différences temporelles déductibles s'inverseront (ou lors des
périodes sur lesquelles la perte fiscale résultant de l'actif
d'impôt différé pourra être reportée en
arrière ou en avant). Pour l'estimation des bénéfices
57 PriceWaterHouseCoopers, Mémento des normes
internationales d'information financière (IFRS) : Positionnement des
normes comptables tunisiennes (NCT)- De la théorie à la pratique,
Tunis, 2007
futurs, les sommes imposables qui seront
générées par les différences déductibles
futures, ne sont pas prise en compte;
y' la gestion fiscale de l'entité lui donne
l'opportunité de générer un bénéfice
imposable au cours des périodes appropriées.
Il est à préciser que les différences
temporelles déductibles sont celles qui généreront des
montants déductibles dans la détermination du
bénéfice imposable (perte fiscale) de périodes futures
lorsque la valeur comptable de l'actif ou du passif sera recouvrée ou
réglée (IAS 12.5).
Pour une bonne compréhension de la comptabilisation de
l'impôt différé, nous présentons dans l'annexe 8 une
illustration d'un actif d'impôt différé au titre des
différences de change latentes présentée par
PriceWaterHouseCoopers.
2.1.3.6 Traitement comptable des obligations
cautionnées
Le compte 435. « Obligations cautionnées. »
qui est une subdivision du compte « Etat et collectivités publiques
est crédité du montant des obligations cautionnées
souscrites en règlement de la Taxe sur la Valeur Ajoutée, des
droits de douanes ... par le débit :
· des comptes 436 « Etat- taxes sur le chiffres
d'affaires » et 437 « Autres impôts, taxes et versements
assimilés » ;
· d'une subdivision du compte 6517 «
Intérêts des obligations cautionnées » (pour la
quote-part des intérêts rattachables à l'exercice).
En ce qui concerne la comptabilisation de la caution
bancaire, il s'agit là d'un engagement hors bilan et qu'il y'a lieu,
à notre avis, de présenter dans les notes aux états
financiers le type d'engagement donné, le montant des garanties
données avec une distinction, le cas échéant, entre
autorisé et utilisé.
2.1.3.7 Traitement comptable des crédits
documentaires (crédoc) à l'importation
Le traitement comptable des crédits documentaires
à l'importation diffère selon qu'il s'agit d'un crédoc
avec blocage des fonds ou sans blocage des fonds.
Avec Blocage des fonds
Lorsqu'il y' a blocage des fonds, ceux -ci sont
enregistrés au débit d'un compte 5062 « Crédits
documentaires »58, du compte 6277 « Commissions bancaires
sur lettre de crédit »59 pour le montant des commissions
et par le crédit du compte 532 « Banques ». A l'utilisation du
crédit documentaire, il y'a lieu de débiter le compte 401 «
Fournisseurs » par le compte 5062 « Crédits documentaires
». Si l'utilisation du crédit est partielle, il y'a lieu de
comptabiliser le reliquat en débitant le compte 532 « Banques
» par le crédit du compte 5062 « Crédits documentaires
».
Sans blocage des fonds
Lorsqu'il n'y a pas de blocage des fonds, l'engagement de
l'entreprise est porté en hors bilan (comptabilité
d'engagement).
L'utilisation partielle du crédit conduit à
débiter le compte 6277 « Commissions bancaires sur lettre de
crédit »60 pour le montant des commissions par le
crédit du compte 532 « Banques ».
2.1.3.8 Traitement comptable du crédit de
financement en devises importation
Dans ce type de crédit, la banque règle
directement le fournisseur. En pratique, les seuls mouvements
enregistrés sur le relevé bancaire sont les commissions et les
charges d'intérêts ce qui piègent certains comptables en
oubliant de constater la dette bancaire et de régler le fournisseur.
Pour traduire la réalité économique de
la transaction, il y'a lieu de comptabiliser l'opération au vu de l'avis
de débit bancaire portant le montant des intérêts et
commissions. Pour cela, il y'a lieu de débiter le compte 401 «
fournisseurs d'exploitation » pour le montant de la dette financée
par les établissements de crédit par le crédit du compte
58 « Virements internes » qui sera à son tour
débité pour le même montant par le crédit du compte
5064 « Crédit - Financement en devises importation
»61.
58 Compte créé par notre soin
59 Compte créé par notre soin
60 Compte créé par notre soin
61 Ce compte est crée par notre soin
2.1.3.9 Comptabilisation des règlements
fournisseurs
Selon la technique et l'instrument de paiement
utilisé, il y'a lieu de débiter le compte 401 « Fournisseurs
d'exploitation » par le crédit du compte 532 « Banques »
ou le compte 506 « Concours bancaires courants » ou le compte 5062
« Crédits documentaires » ou le compte 403 « Fournisseurs
d'exploitation - effets à payer » et de comptabiliser les pertes ou
les gains de change réalisés respectivement dans le compte 655
« Perte de change » ou 756 « gains de change
»62.
2.2 Mission d'assistance fiscale
Les importateurs tunisiens (personne physique ou personne
morale) sont assujettis au régime fiscal de droit commun.
L'expert comptable, jouissant d'une bonne formation
académique et professionnelle dans le domaine fiscal, veillera au
respect de la réglementation fiscale en vigueur.
2.2.1 L'impact fiscal de l'avance au titre des
importations sur le paiement de l'impôt sur le revenu et l'impôt
sur les sociétés
Aux termes de l'article 51 ter (Ajouté Art.47 LF
95-109 du 25/12/95), l'impôt sur le revenu et l'impôt sur les
sociétés font l'objet d'une avance au titre des importations des
produits de consommation au taux de 10% de la valeur en douane des produits,
majorée des impôts et droits exigibles. La liste des produits
soumis à cette avance est fixée par décret63.
L'avance est déductible des acomptes provisionnels et de l'impôt
sur le revenu ou de l'impôt sur les sociétés
conformément aux dispositions des articles 51 et 54 du présent
code.
L'avance payée au cours d'une année
est déductible, dans les mêmes conditions que la retenue à
la source, des acomptes provisionnels dus au titre de l'année de son
paiement. En cas d'excédent non imputé sur le premier
acompte, il est reportable successivement sur les deuxième et
troisième acomptes et éventuellement sur l'impôt sur le
revenu ou sur l'impôt sur les sociétés dû au titre de
l'année de son paiement.
62 Une distinction au niveau de la nomenclature
comptable entre les différences de change réalisées et
celles non encore réalisées est judicieuse pour des besoins
fiscaux. En fait les pertes de change (gains de change) non encore
réalisé(e)s ne sont pas déductibles (imposables)
63 La liste de ces produits est fixée à
l'annexe du décret n° 96-500 du 25 mars 1996
Lorsque l'impôt annuel n'est pas suffisant pour que
l'imputation puisse être intégralement opérée, le
reliquat non imputé peut, au choix de l'entreprise, soit continuer
à s'imputer sur les acomptes provisionnels dus ultérieurement et
éventuellement sur l'impôt sur le revenu ou l'impôt sur les
sociétés, ou bien faire l'objet d'une restitution sur demande.
En conséquence, pour les produits périssables
dont la date de l'acquittement de l'avance peut être différente de
la date de dédouanement de la marchandise, l'imputation de la dite
avance sur l'IS ou l'IRPP ou les acomptes provisionnels doit, à notre
avis, se faire au cours de l'exercice de son paiement et non au cours de
l'exercice de dédouanement.
2.2.2 Le régime fiscal des importations en
matière de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
1.2.2.1 Champ d'application de la TVA au titre des
importations
Sont soumises à la TVA, toutes les importations quels
que soient le produit, la qualité de l'importateur (industriel,
prestataire, commerçant, particulier, etc...) ou la destination du
produit (revente après transformation ou en l'état, consommation
personnelle, etc...).
La TVA est due à l'importation même lorsqu'elle
ne s'applique pas aux produits similaires locaux tels les produits agricoles
qui sont hors champ d'application de la TVA en régime intérieur
et l'imposition à l'importation s'applique indifféremment aux
biens neufs ou d'occasion, avec ou sans payement et même s'il n'y a pas
transfert de propriété (ventes en consignation).
La TVA s'applique aussi à l'importation pour certains
produits exonérés en marché intérieur lorsque la
disposition instituant l'exonération ne vise que la production et/ou la
vente du produit, telle l'exonération instituée par le point 32
du tableau A qui se limite à «la fabrication et la vente des
produits de l'orfèvrerie et de la bijouterie locale soumise au droit de
garantie».
Seuls sont, par conséquent, exonérés
à l'importation, les produits exonérés par la loi
soit de façon absolue et générale soit, ce qui
constitue le cas le plus fréquent, par une
disposition spécifiant expressément
l'exonération à l'importation lorsque l'exonération de la
TVA est définie par opération et non par produit64.
2.2.2.2 Les règles d'assiette de la
TVA
2.2.2.2.1 Fait générateur de la TVA au
titre des importations
En vertu de l'article 5 du code de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée, le fait générateur de la taxe sur la valeur
ajoutée est constitué pour les importations, par le
dédouanement de la marchandise.
2.2.2.2.2 Détermination de la base
imposable
En vertu de l'article 6.II du code de la TVA, lorsqu'il s'agit
d'importation, la valeur imposable est constituée :
· s'il s'agit d'une importation réalisée
par un assujetti ou par l'Etat, les collectivités publiques locales et
les établissements publics à caractère administratif, par
la valeur en douane, tous droits et taxes inclus à l'exclusion de la
taxe sur la valeur ajoutée ;
· s'il s'agit d'une importation réalisée
par un non assujetti ou par les forfaitaires visés au paragraphe IV de
l'article 44du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et
de l'impôt sur les sociétés par la valeur
déterminée au paragraphe " 1 " ci-dessus majorée de 25%
;
· la valeur visée au paragraphe " 1 " ci-dessus
majorée de 25 % au titre d'une liste de produits. La liste des produits
concernés par les dispositions du présent paragraphe est
fixée par décret65.
Cas des produits soumis à la
majoration66
La mesure concerne les produits importés repris par la
liste annexée au décret n°2003- 477 du 3 mars 2003. Cette
liste est reprise en annexe à la présente note.
Etant signalé à ce niveau que sont soumis
à la majoration de l'assiette de la TVA à l'importation, les
produits repris par la liste susvisée importés par toutes
personnes
64
www.profiscal.com
65 Décret n° 2003-477 du 3 mars 2003,
fixant la liste des produits soumis à la majoration de 25% de l'assiette
de la taxe sur la valeur ajoutée à l'importation
66 Bulletin officiel des douanes et des
impôts - Texte n° DGI 2003/31 - Note commune n°22/2003 :
Commentaire des dispositions de l'article 52 de la loi n°2002- 101 du 17
décembre 2002, portant loi de finances pour l'année 2003 relative
à la majoration de 25% de l'assiette de la TVA à l'importation au
titre d'une liste de produits
physiques ou morales y compris les assujettis à la TVA
au titre de l'ensemble de leur activité ainsi que par l'Etat, les
collectivités locales et les établissements publics à
caractère administratif.
Dans ce cadre, il convient de préciser que la TVA
perçue à l'importation sur la base d'une assiette majorée
de 25% ouvre droit à déduction au niveau des assujettis audit
impôt selon les conditions prévues par l'article 9 du code de la
TVA.
2.2.3 L'impact fiscal des différences de change
lors de la détermination du résultat fiscal
Sur le plan fiscal, seules les différences de change
entre le cours de la date d'acquisition et le cours effectif de paiement
peuvent être prises en compte.
Ainsi, toute différence de change (perte ou gain)
comptabilisée n'est pas fiscalisée tant qu'il n'y a pas
encaissement ou paiement de la créance ou de la dette.
En conséquence, la perte virtuelle n'est pas
déductible et le gain virtuel n'est pas imposable.
2.2.4 Le régime fiscal des importations en
matière de droit de timbre
L'article 71 de la loi de finances pour l'année 2000 a
exonéré du droit de timbre les documents
dématérialisés constituant la liasse unique à
l'importation et à l'exportation.
L'exonération prévue ne concerne que les documents
dématérialisés par conséquent les documents
matériels demeurent soumis aux droits de timbre exigibles selon leur
nature.
Le document dématérialisé est le
document électronique. L'article 453 bis du code des obligations et des
contrats tel que modifié et complété par la loi
n°2000-57 du 13 juin 2000 définit le document électronique
comme étant "l'écrit composé d'un ensemble de lettres et
chiffres ou autres signes numériques y compris celui qui est
échangé par les moyens de communication à condition qu'il
soit d'un contenu intelligible, et archivé sur un support
électronique qui garantit sa lecture et sa consultation en cas de
besoins
Les documents dématérialisés
concernés par l'exonération sont finalement, les documents
électroniques pouvant être transmis et échangés par
le système intégré de traitement automatisé des
formalités de commerce extérieur prévu par l'article 4
du
décret n°97-2470 du 22 décembre 1997 et
reliant l'ensemble des intervenants à la liasse unique67.
2.3 Mission de conseil et d'accompagnement aux fonctions
logistiques
En « phase logistique », l'expert comptable va
essayer de mettre en oeuvre toutes les mesures qui sécurisent les
transactions de son client afin de garantir de recevoir des marchandises
commandées conformes aux caractéristiques techniques et normes
qualité exigées, dans un délai précis, pour des
quantités et un prix fixés et acceptés.
Il peut même intervenir dans l'entreprise pour
réaliser un diagnostic préalable à la mise en place d'une
stratégie à l'importation. Ce diagnostic va tenter de
détecter les capacités de cette entreprise à faire face
aux contraintes d'un développement à l'import. L'expert comptable
aura aussi la tâche d'étudier la structure de l'entreprise et son
système de contrôle interne et de création de valeur. Il
gérera les achats internationaux selon une méthodologie en
appréhendant les spécificités et les contraintes
juridiques à l'international.
Sa mission d'accompagnement a trait aux fonctions logistiques et
concerne: 2.3.1 La consultation et de sélection des
fournisseurs
Au cours de cette étape, l'expert comptable va
déployer tout son savoir faire pour la mise en place d'une
procédure de consultation et de sélection des fournisseurs qui
reprend les actions suivantes:
· la détermination du profil des fournisseurs;
· l'identification des fournisseurs potentiels;
· la rencontre des fournisseurs potentiels si le volume de
l'opération est important;
· la revue des accords bilatéraux;
· l'examen des délais de livraison;
· le choix du fournisseur étranger;
· la négociation et le passage de la commande.
67 Bulletin officiel des douanes et des impôts
-Note commune n°30/2000 : Commentaire des dispositions de l'article 71 de
la loi n°99-101 du 31 décembre 1999 portant loi de finances pour
l'année 2000 relatives à l'exonération du droit de timbre
des documents dématérialisés constituant la liasse unique
à l'importation et à l'exportation des marchandises
Il va donc analyser et déterminer les objectifs en
collaboration étroite avec les services de son client (commerciaux,
acheteurs, techniques, logistiques).
2.3.2 Le choix du moyen de transport
L'évaluation du coût du transport international
et la comparaison des moyens de transport permettront à l'expert
comptable d'estimer l'impact d'un tel choix sur le prix de revient de la
marchandise importée.
Quant à l'adaptation des moyens de transport aux
caractéristiques techniques de la marchandise importée, l'expert
comptable devra être assisté par des spécialistes dans le
domaine de transit.
2.3.3 Le stockage
En examinant les délais de livraison, et le taux de
rotation du stock, l'expert comptable déterminera le niveau du stock de
sécurité compte tenu de la capacité financière de
l'importateur.
2.3.4 Le choix des Incoterms
Au cours de cette étape, l'expert comptable accompagne
et conseille l'importateur pour la fixation des critères de
sélection de l'Incoterm. Il aura pour rôle de vérifier la
compatibilité de l'Incoterm choisi avec:
· l'emballage;
· le mode de transport;
· le contrat d'assurance;
· le contrat de financement; et
· la réglementation douanière;
Il aura aussi à calculer le prix de revient de la
marchandise importée selon l'Incoterm envisagé.
Le recours à des spécialistes en matière de
droit international est envisageable.
2.3.5 La conclusion du contrat d'assurance
Au cours de cette étape, l'expert comptable conseille
son client sur la forme du contrat d'assurance transport qu'il compte conclure.
Il lui prête son assistance pour revoir les garanties de l'assurance
proposées par l'assureur.
Il collecte toutes les informations nécessaires pour la
négociation du contrat d'assurance.
2.3.6 La conclusion du contrat commercial
Assisté par un spécialiste en droit international,
l'expert comptable accompagne son client tout au long de la phase de
négociation du contrat commercial.
Il veille, dans la mesure du possible, à ce que le
contrat commercial contienne les clauses suivantes:
· les clauses relatives à l'interprétation du
contrat;
· les clauses relatives à l'exécution du
contrat;
· les clauses de révision;
· les clauses d'expertise;
· la clause de responsabilité;
· les clauses de règlement d'un litige.
2.3.7 La gestion douanière:
Au cours de cette étape, l'expert comptable,
assisté par le commissionnaire en douane, calcule les droits et taxes,
optimise la réglementation douanière et met en place des
procédures d'audit douanier préventif afin de sécuriser
les pratiques douanières et d'éviter les risques d'un
éventuel contentieux douanier.
2.4 Mission de conseil et d'accompagnement aux fonctions
administratives et
financières
L'expert comptable prendra acte de l'environnement
extérieur de l'entreprise, des opportunités et des menaces de son
secteur d'activité à l'international et il gérera les
risques lors de chaque étape de l'importation.
2.4.1 Mission de conseil et d'accompagnement aux
fonctions administratives
L'expert comptable, impliqué dans l'organisation
interne de la société, peut apporter son assistance lors de la
mise en place du service import, il veillera au respect des principes de
contrôle interne à savoir la séparation des
tâches.
Il établit, également, une procédure de
coordination entre les parties et les tiers.
Il conseille son client dans la rédaction des engagements
contractuels et financiers avec le fabricant et procède aux
vérifications des documents et du respect des obligations.
2.4.2 Mission de conseil et d'accompagnement aux
fonctions financières
La mission d'accompagnement comporte également le conseil
au niveau des fonctions financières. Elle porte sur:
· le choix des instruments et des techniques de
paiement;
· la recherche des sources de financement de
l'opération;
· l'anticipation des causes de dégradation de la
trésorerie;
· la mise en place des techniques de gestion de
trésorerie;
· le suivi du fond de roulement;
· le suivi et la détermination du niveau
d'endettement;
· le suivi des fluctuations des devises;
· la détermination de la politique de couverture
contre le risque de change;
· la détermination des techniques de gestion du
risque de change;
3. La lettre de mission de conseil et d'accompagnement
à l'importation
L'expert comptable peut intervenir dans des domaines
très divers de la gestion d'entreprise. Au-delà des missions
traditionnelles, il peut conseiller le chef d'entreprise dans sa gestion
quotidienne ou à l'occasion d'opérations exceptionnelles.
Nous présentons dans cette section l'utilité et le
contenu de la lettre de mission de conseil à l'importation.
3.1 L'utilité de la lettre de mission
Avant toute acceptation de mission, l'expert comptable
présente au chef d'entreprise les missions qu'il peut assurer et
préconise la mission la mieux adaptée à la situation et
aux objectifs du client. La décision appartient au client.
L'expert-comptable conserve la possibilité de refuser la mission si
celle-ci lui semble inadéquate.
A cet égard, il ne faut jamais oublier que l'expert
comptable doit veiller à fournir le meilleur conseil possible dans la
mesure de ses connaissances. Il a une obligation de moyen et non de
résultat.
Il doit, avant de commencer sa mission, rédiger une lettre
de mission présentant les prestations convenues avec son client et les
conditions financières.
La lettre de mission est un contrat, mais aussi une
contrainte. En effet, celle-ci détermine de manière claire et
précise en quoi les parties s'engagent. Sa rédaction
impérative est absolument essentielle à la détermination
des responsabilités. A cet égard, il apparaît que l'absence
ou les lacunes de la lettre de mission peuvent engendrer des
conséquences très préjudiciables au professionnel.
3.2 Le contenu de la lettre de mission de conseil à
l'importation
La lettre de mission doit préciser les points suivants
: les objectifs, la méthodologie employée, les modalités
techniques de l'intervention, le planning et les rapports d'étape, le
budget et le mode de règlement, les éventuelles sous-traitances,
les modalités d'interruption ou de rupture de la mission. Cette lettre
de mission rappelle également les normes générales de la
profession ainsi que les normes spécifiques relatives à la
mission proposée par l'expert comptable. Elle prévoit
également les obligations et les responsabilités des deux
parties.
Nous présentons dans l'annexe 10 un modèle d'une
lettre de mission de conseil et d'accompagnement à l'importation.
3.2.1 Les objectifs de la mission
L'expert comptable peut définir les objectifs de sa
mission de conseil à l'importation. Il peut préciser sa
qualité en tant qu'expert comptable conseiller à l'importation.
Ses objectifs consistent généralement à accompagner
l'importateur et apporter son aide.
3.2.2 Etendue de la mission et diligences à mettre
en oeuvre
L'expert comptable doit déterminer avec son client
l'étendue de sa mission. Cette mission consiste à accompagner
l'importateur dans les opérations relatives aux fonctions logistiques,
administratives et financières.
Il doit spécifier clairement ses prestations et
présenter l'ensemble des diligences à mettre en oeuvre.
3.2.3 Livrables et délais
L'expert comptable doit spécifier la nature des rapports
à émettre à son client tout au long du déroulement
de l'opération d'importation.
Il est tenu, à notre avis, d'assurer un reporting
régulier sur l'avancée de la mission de conseil où il
présente l'atteinte des objectifs en termes de fonctionnalités
des solutions implémentées.
A la fin de sa mission, l'expert comptable formalisera, dans
un document de synthèse, l'ensemble de ses propositions, l'ensemble des
actions entreprises et des évolutions apportées, et
présentera l'ensemble des résultats.
3.2.4 Modalités pratiques de
l'intervention
L'expert comptable peut, à notre avis, définir
ses modalités pratiques de son intervention en mentionnant la
composition de son équipe, le temps de l'intervention, ses honoraires et
le calendrier de facturation.
3.2.5 Obligations de l'expert comptable
L'expert comptable peut, à notre avis, inclure dans la
lettre de mission ses obligations dans ce type de mission et indiquer qu'il a
une obligation de moyen et non de résultat.
3.2.6 Obligations de la société
L'expert comptable peut, à notre avis, inclure les
obligations de la société afin de faciliter l'accomplissement de
sa mission.
3.2.7 Responsabilité de l'expert
comptable
Pour se prémunir contre un éventuel recours de la
part de son client, l'expert comptable aura intérêt à
définir sa responsabilité dans ce genre de mission.
3.2.8 Confidentialité
Pour tranquilliser son client quant à la nature des
informations mises à sa disposition, l'expert comptable peut, à
notre avis, confirmer que les intervenants qui participeront à cette
mission sont tenus au respect des règles relatives au secret
professionnel, conformément à la déontologie de notre
profession.
3.2.9 Différends
L'expert comptable peut inclure, dans sa lettre de mission,
l'instance devant laquelle l'action judiciaire pourra être portée
en cas de litiges qui pourraient éventuellement survenir avec son
client.
Troisième Partie : Etude pratique sur le recours
des entreprises importatrices aux services de l'expert comptable
La troisième partie de ce travail sera consacrée
à l'étude pratique à travers un questionnaire
destiné aux sociétés tunisiennes qui réalisent des
opérations d'importation.
Cette enquête a pour objectif de tester la fréquence
de recours des sociétés importatrices aux services de l'expert
comptable dans chacune des étapes de la chaîne import.
Pour la réalisation de ces objectifs, nous allons traiter
cette enquête dans trois chapitres.
Le premier chapitre sera consacré à la
présentation de l'étude et au positionnement de la
problématique.
Le deuxième chapitre sera consacré à la
collecte et à l'analyse des données.
Enfin, le troisième chapitre portera une conclusion
résumant le résultat de l'étude pratique.
Chapitre.1. Présentation de l'étude et
positionnement de la problématique
Suite à la revue de la littérature qui s'est
focalisée sur l'examen des spécificités et des risques
liés à l'opération d'importation ainsi que sur la
détermination du rôle de l'expert comptable dans ce genre
d'opération, l'étude empirique va permettre de les relier en
analysant les perceptions des entreprises importatrices quant au recours
à l'expert comptable pour la réalisation de leurs
opérations d'importation.
Pour répondre à nos besoins d'informations
spécifiques, nous avons choisi l'enquête par questionnaire
à travers un sondage d'opinion. En effet, le questionnaire a l'avantage
de pouvoir quantifier des éléments qui étaient auparavant
de l'ordre de l'impression.
Pour que le traitement et l'analyse des données soient
efficaces, le processus de conception du sondage comportera une phase
préparatoire comprenant cinq étapes :
1. Détermination des objectifs et
opérationnalisation de la problématique ;
2. Identification de la population cible et choix de
l'échantillon ;
3. Choix de l'instrument de mesure et de collecte des
données ;
4. La conception et la rédaction du questionnaire ;
5. La validation du questionnaire.
1 Détermination des objectifs et
opérationnalisation de la problématique:
L'objectif de notre enquête est de sonder le recours des
entreprises importatrices à l'assistance de l'expert comptable dans la
réalisation des activités d'importation. A cet effet, nous allons
analyser les résultats et les faire comparer à ceux
déjà avancés au niveau du troisième chapitre de la
deuxième partie de notre travail.
A cet effet, nous avons questionné les entreprises
tunisiennes de la sorte :
Votre société fait-elle généralement
appel à l'expert comptable pour l'assister à la
réalisation des activités d'importation dans chacune des
étapes :
· de la logistique des marchandises?
· du paiement des fournisseurs et financement de
l'opération d'importation?
· de l'organisation administrative du service import?
· de la comptabilisation des opérations
d'importation?
· du traitement fiscal des opérations
d'importation?
2 Identification de la population cible et choix de
l'échantillon
Après avoir déterminé les objectifs de la
recherche et transformé la problématique en indicateurs,
l'enquêteur doit identifier la population cible de son enquête.
Notre population cible s'avère être l'ensemble des
entreprises importatrices tunisiennes qui ne réalisent pas les
opérations d'importation suivantes:
· les importations énumérées à
l'annexe A du décret n°94-1743 du 29 Août 1994;
· les importations en contre remboursement des parties,
pièces détachées et accessoires libres à
l'importation et destinés exclusivement à l'usage professionnel
de l'importateur;
· les importations des produits nécessaires
à la production réalisées par les entreprises totalement
exportatrices au sens de la loi n°93-120 du 27 décembre 1993
portant code d'incitations aux investissements;
· les importations réalisées par les
opérateurs dans la zone franche économique 68 au sens de la loi
n°92-81 du 3 Août 1992 portant création des zones franches
économiques;
· L'importation d'équipements.
L'unité d'échantillonnage est toute entreprise qui
réalisent les opérations d'importation ci-dessus définies
dans notre population cible.
Nous avons donc utilisé une méthode
d'échantillonnage non probabiliste à savoir
l'échantillonnage de convenance pour l'envoi du questionnaire. Cette
méthode consiste à choisir les individus les plus accessibles et
les plus disponibles.
L'échantillon est la partie de la population cible dont
il faut obtenir les réponses afin de les extrapoler à toute la
population.
68 L'expression "zones franches économiques" est
remplacée par "parcs d'activités économiques" en vertu de
l'article premier de la loi n°2001-76 du 17 juillet 2001 (Jort
n°?58 du 20 juillet 2001)
Toutefois, si l'échantillon idéal est de 100%,
il n'est ni pratique ni possible d'obtenir toujours un taux de réponse
parfait surtout lorsque la taille de la population est importante.
Pour avoir un échantillon de référence, il
faut donc disposer d'une liste exhaustive de la population de
référence.
Etant donnée la non appartenance de la population
cible retenue à une corporation professionnelle, nous n'avons pas pu
arrêter la liste exhaustive de la population de
référence.
En utilisant la base de notre connaissance professionnelle et
en retenant les sociétés situées dans de différents
sites web69 ayant une activité import, nous avons pu obtenir
les coordonnées (électroniques, ou autres) des responsables de
238 entreprises.
Les personnes interrogées ont été soit
le dirigeant de l'entreprise, soit son directeur administratif et financier,
soit son directeur comptable du fait de leurs contacts permanents avec l'expert
comptable. Toutefois, nous avons accepté les réponses des autres
responsables de la société tels que le responsable
approvisionnement ou le responsable commercial en collaboration avec le service
financier.
Notre souci était, en fait, d'avoir des avis suffisamment
représentatifs de la problématique posée.
3 Choix de l'instrument de mesure et de collecte des
données
Le mode de conduite du sondage dépend, en grande partie,
des caractéristiques de la population cible.
Selon la nature de la population de référence,
les questionnaires peuvent, généralement, être
distribués par courrier, dans les journaux ou les bulletins
d'information, par courrier électronique, par contact direct à
l'adresse des personnes appartenantes à l'échantillon ou encore
en l'hébergeant sur une adresse Url.
Cependant, puisque le taux de réponse des sondages
distribués par courrier est, le plus souvent, très faible,
l'enquêteur peut envoyer avec le questionnaire une enveloppe pré-
affranchie afin d'augmenter le nombre des questionnaires retournés.
69
http://www.tunipages.com
http://www.pagejaunes.tn
Nous avons choisi d'administrer le questionnaire selon trois
méthodes : l'envoi du questionnaire par voie postale, l'envoi du
questionnaire par courrier électronique et le contact direct des
entreprises importatrices à leurs adresses professionnelles.
4 La conception et la rédaction du
questionnaire
Le questionnaire peut renfermer des questions fermées
et/ou des questions ouvertes. Lors de la rédaction d'un questionnaire,
le mieux est d'adopter un compromis entre les deux formes de questions.
Toutefois, les questions que nous avons proposées
comportent des questions à réponse fermes (Oui, Non, Non
applicable).
Le questionnaire, est découpé pour
l'interviewé en cinq grandes parties : la logistique de la marchandise,
le paiement des fournisseurs et financement de l'opération,
l'organisation du service import, la comptabilisation des opérations
d'importation et le traitement fiscal des opérations d'importation.
Il contenait 35 questions fermées afin de bien identifier
dans quelle étape de la chaîne import, les entreprises ont recours
à l'assistance de l'expert comptable.
5 La validation du questionnaire
Avant qu'un questionnaire ne soit administré sur le
terrain, il a besoin d'un test préalable dans des conditions
réelles afin de lui apporter les améliorations et les
modifications possibles. Une première version du questionnaire a
été administrée à deux universitaires, un expert
comptable et trois responsables dans des sociétés importatrices.
Quelques remarques ont été faites au niveau de la
compréhension des questions. Quelques modifications ont
été apportées pour souligner les nuances existantes entre
les différentes étapes. Vu que le questionnaire est assez court,
les répondants n'ont manifesté aucun désagrément
pour y répondre. La version finale du questionnaire est
présentée dans l'annexe n°9.
Chapitre.2. Collecte et analyse des données
1 Collecte des données
Comme nous l'avons précisé au niveau du premier
chapitre de cette troisième partie, si l'échantillon idéal
est de 100%, il n'est ni pratique ni possible d'obtenir toujours un taux de
réponse parfait.
Sur les 238 questionnaires que nous avons
adressés à un échantillon d'entreprises importatrices,
nous avons collecté 48 réponses dont
43 exploitables, soit un taux de réponse de 18
% qui nous paraît acceptable.
L'échantillon, ainsi constitué, comporte 43
sociétés de différents secteurs (agriculture, industrie et
commerce) caractérisées par un capital social qui varie entre 10
000 Dinars et 18 000 000 dinars, un nombre d'employés se situe entre 4
et 2000, un taux d'encadrement allant de 3% à 67% et un pourcentage des
achats étrangers par rapport au chiffre d'affaires compris entre 10% et
100%.
Pour ces 43 entreprises, seules 25 réalisent des
opérations d'exportation.
Ainsi, suite à l'achèvement de la phase de
collecte des données, nous avons pu rassembler un ensemble de
données.
Pour le traitement des données nous avons
utilisé un tableur Excel vu que nous le maîtrisons assez bien et
qu'il contient tous les outils nécessaires à l'analyse des
données de cette étude.
Par la suite toutes les réponses de l'ensemble des
synthèses de chaque questionnaire ont été reportées
sur un tableau récapitulatif afin de pouvoir en regrouper les
idées principales.
2 Analyse des données
L'intérêt de notre étude empirique est
d'avoir fait appel dans notre questionnaire à des secteurs
d'activités très divers qui nous ont permis d'appréhender
au mieux la perception des entreprises importatrices quant au recours à
l'assistance de l'expert comptable dans la réalisation des
opérations d'importation.
2.1 Logistique de la marchandise
Le pourcentage des entreprises importatrices qui font recours
à l'assistance de l'expert comptable au moment de la logistique de la
marchandise est de :
· 0%, lors de la consultation des fournisseurs (RF);
· 0%, lors de la sélection des fournisseurs (SF);
· 0%, lors du choix du mode de transport (CMT);
· 2%, lors de la négociation du contrat commercial
(NCC);
· 5%, pour la gestion douanière (GD);
· 12%, lors de la fixation des critères de
sélection de l'Incoterm (FCSI);
· 12%, lors du choix de l'Incoterm (CI);
· 19%, lors du choix du contrat d'assurance (CCA);
· 28%, lors du calcul du prix de revient du produit
à importer (CPR). La figure 1 ci-dessous présentée
illustre les réponses des entreprises interrogées quant au
recours à l'expert comptable au cours de cette phase.
Figure 1 :Perception des entreprises quant au
recours à l'expert comptable à la logistique
0 0 0 0 1 1 0 0 0
40
30
31
41
37
37
20
35
10
42
8
43
43
43
12
5
5
0 0 0
0
1 2
50
RF SF CMT CCA FCSI CI CPR NCC GD Domaines
d'intervention
Non applicable
Ne pas recourir à l'expert comptable
Recourir à l'expert comptable
Il semble évident l'absence du recours des entreprises
importatrices aux services de l'expert comptable durant les différentes
étapes de la logistique de la marchandise.
2.2 Paiement des fournisseurs et financement de
l'opération
Le pourcentage des entreprises importatrices qui font recours
à l'assistance de l'expert comptable au moment de cette étape est
de :
· 15%, pour le suivi des fluctuations des devises (SFD);
· 19%, pour le choix des techniques de paiement (CTP);
· 21%, pour le choix des instruments de paiement (CIP);
· 22%, pour le choix de la politique de couverture du
risque de change (CPCRC);
· 30%, pour le choix des techniques de couverture de change
(CTCC);
· 35%, pour le choix des crédits de financement
(CCF);
· 63%, pour la détermination des causes de
dégradation de la trésorerie (DCDF);
· 63%, pour la mise en place des techniques de gestion de
trésorerie (MTGT).
La figure 2 ci-dessous présentée illustre les
réponses des entreprises interrogées quant au recours à
l'expert comptable au cours de cette phase.
40
50
30
20
10
0
34
0 0 0 0 0 3 2 0
9
Figure 2: Perception des entreprises quant au
recours à l'expert comptable lors du paiement des fournisseurs et
financement de l'opération
35
8
Domaines d'intervention
28
15
27
16
27
16
34
6
32
9
30
13
Ne pas recourir à l'expert comptable
Recourir à l'expert comptable
Non applicable
Au cours de la phase de paiement des fournisseurs, le
recours aux services de l'expert comptable est peu fréquent hormis les
opérations relatives à la détermination des causes de
dégradation de la trésorerie et à la mise en place des
techniques de gestion de trésorerie.
2.3 Organisation du service import
Le pourcentage des entreprises importatrices qui recourent
à l'assistance de l'expert comptable au moment de l'organisation de
leurs services imports est de :
· 5%, lors de la constitution d'une équipe d'achats
dans un cadre international (CEA);
· 12%, lors du choix des auxiliaires de l'importation
(CAI);
· 19%, lors de la mise en place d'une organisation du
service import (MOSI). La figure 3 ci-dessous présentée illustre
les réponses des entreprises interrogées quant au recours
à l'expert comptable au cours de cette phase.
40
50
30
20
10
0
Figure 3: Perception des entreprises quant au
recours à l'expert comptable pour l'organisation du service import
MOSI CEA CAI
35
0 0 0
8
Les domaines d'intervention
41
2
38
5
Ne pas recourir à l'expert comptable
Recourir à l'expert comptable
Non applicable
L'étude empirique a montré une faible
fréquence de recours de la part des sociétés importatrices
aux services de l'expert comptable pour l'organisation du service
import
2.4 Comptabilisation des opérations
d'importation
Le pourcentage des entreprises importatrices qui recourent
à l'assistance de l'expert comptable au moment de la comptabilisation
des opérations d'importation est de :
· 46%, pour la comptabilisation des contrats de couverture
de change (CCCC);
· 48%, pour la comptabilisation des techniques de paiement
(CTP);
· 60%, pour la comptabilisation des achats à
l'étranger selon l'Incoterm conclu avec le fournisseur (CAE);
· 64%, pour la comptabilisation des crédits de
financement de l'importation (CCFI);
· 66%, pour la présentation des engagements hors
bilan aux titres des avals bancaires relatifs à l'opération
d'importation dans les notes aux états financiers (PEHB);
· 67%, pour la comptabilisation de l'impôt
différé à la clôture de l'exercice dû aux
différences de change (CID);
· 70%, pour l'évaluation des éléments
monétaires à la clôture de l'exercice (EEM);
· 74% Comptabilisation des règlements fournisseurs
(CRF);
· 77%, pour la comptabilisation des obligations
cautionnées (COC);
· 84%, pour l'organisation comptable des opérations
d'importation (OCOI);
· 88%, pour le respect des obligations légales
relatives aux opérations d'importation quant à la tenue de
comptabilité (ROL).
La figure 4 ci-dessous présentée illustre les
réponses des entreprises interrogées quant au recours à
l'expert comptable au cours de cette phase.
40
50
30
20
10
0
Figure 4: Perception des entreprises quant au
recours à l'expert comptable pour la comptabilisation des
opérations d'importation
38 36
5 7
0 0 12 0 0 1 1 2 0 0
13 14 15 22 14 10 11
17
25
Domaines d'intervention
22
19
30 29 27 20 27 33 32
Ne pas recourir à l'expert comptable
Recourir à l'expert comptable
Non applicable
Considéré comme le domaine de sa
spécialité, les résultats de l'étude empirique ont
fortement consolidé cette idée avec un recours très
fréquent de la part des sociétés importatrices aux
services de l'expert comptable relatifs aux traitements comptables des
opérations d'importation.
2.5 Traitement fiscal des opérations
d'importation
Le pourcentage des entreprises importatrices qui recourent
à l'assistance de l'expert comptable dans le traitement fiscal des
opérations d'importation est de :
· 74%, pour le traitement de l'impact fiscal de l'avance au
titre des importations sur le paiement de l'impôt sur le revenu et
l'impôt sur les sociétés (AI);
· 74%, pour le traitement des spécificités
fiscales des importations en matière de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA); et
· 77%, pour le traitement fiscal des différences de
change lors de la détermination du résultat fiscal (DC).
La figure 5 ci-dessous présentée illustre les
réponses des entreprises interrogées quant au recours à
l'expert comptable au cours de cette phase.
40
50
30
20
10
0
Figure 5: Perception des entreprises quant au
recours à l'expert comptable dans le domaine fiscal
31
11
AI TVA DC
1
Domaines d'intervention
32
11
0 0
33
10
Ne pas recourir à l'expert comptable
Recourir à l'expert comptable
Non applicable
Ces résultats montrent bien un recours très
fréquent des sociétés importatrices à l'expert
comptable pour les assister dans le traitement fiscal des opérations
d'importation.
Chapitre.3. Conclusion
Cette étude qualitative a pour objectif de
définir le rôle de l'expert comptable dans la réalisation
des opérations d'importation, à travers un questionnaire
destiné aux importateurs tunisiens. Après la recherche
documentaire sur les raisons du développement du rôle de l'expert
comptable dans la chaîne import et des facteurs clés de
succès, nous avons pu établir un questionnaire pertinent nous
permettant de découvrir le rôle de l'expert comptable dans la
réalisation des opérations d'importation.
Malgré les résultats satisfaisants, quelques
limites restent à préciser, dont la finalité est d'ouvrir
d'autres voies futures de recherche. La méthode d'échantillonnage
par convenance, la nature de l'échantillon formé exclusivement de
sociétés importatrices résidentes, ainsi que la taille de
l'échantillon constituent une première catégorie de
limites.
Les opérations d'importation d'équipements n'ont
pas été traitées dans notre étude forment une
deuxième catégorie de limites.
Il conviendrait à l'avenir de valider les
résultats sur un échantillon plus important et composé des
toutes les sociétés importatrices.
La variabilité des fonctions des répondants forme
une troisième catégorie de limites.
Les résultats dégagés n'ont pas
été explorés en fonction de la taille de l'entreprise
forment une quatrième catégories de limites.
Il convient toutefois de préciser que nous sommes
conscients d'avoir consulté un nombre limité d'entreprises mais
que la qualité des entretiens nous a permis de définir des
tendances concernant le rôle réel de l'expert comptable dans la
réalisation des opérations d'importation.
Les résultats de cette étude empirique ont
dévoilé que l'expert comptable n'a pas un rôle important
dans les étapes de la logistique de la marchandise, du paiement des
fournisseurs et financement de l'opération, et de l'organisation
administrative du service import.
Le rôle de l'expert comptable dans la
réalisation des opérations d'importation se limite,
généralement, aux aspects comptables et fiscaux de
l'opération et un peu moins dans le domaine financier.
Cette perception quant au rôle de l'expert comptable dans
la réalisation d'une opération d'importation peut être est
la conséquente, à notre avis, de plusieurs causes à
savoir:
· les services des experts comptables se focalisent
essentiellement sur les missions classiques;
· les experts comptables ne sont pas, à notre
avis, en train de diagnostiquer suffisamment l'environnement externe de leur
profession afin de saisir les nouvelles opportunités;
· absence d'une action "commerciale" sur le
développement de nouveaux produits sur le marché de conseil. Une
telle action peut même, à notre avis, être menée par
l'ordre des experts comptable de Tunisie sur les nouvelles perspectives de la
profession.
Conclusion Générale
Malgré l'encouragement des instances tunisiennes
à l'utilisation et à la production locale, l'importation
constitue, dans nos jours, une opportunité voir même une exigence
que les importateurs doivent nécessairement maîtriser.
Il vaut mieux sécuriser l'économie tunisienne
par la mise en place de nouvelles stratégies agissant dans le but de
profiter de certaines mesures encourageantes à l'importation et mesurer
les risques qui auraient pu exister lors du déroulement de
l'opération.
Echouer ses importations peut être à n'importe
quelle étape de la chaîne import. Ce qui peut faire subir aux
importateurs différentes charges supplémentaires en terme de
coûts à savoir une augmentation des frais financiers, des droits
de douanes accompagnés de pénalités, d'importantes
fluctuations des cours de change, blocages même de la marchandise en
douanes, etc. Dans ce contexte s'inscrit la problématique de notre
étude qui s'incarne dans les questions suivantes:
· quelles sont les spécificités de
l'opération d'importation?
· comment gérer les opportunités d'affaires
liées à l'importation?
· comment sécuriser les transactions et gérer
les contraintes liées à l'importation?
· quel est le rôle de l'expert comptable dans le
processus importation?
· dans quelle étape de l'opération
d'importation, les entreprises importatrices font- elles recours à
l'expert comptable?
Pour essayer d'apporter des éléments de
réponses à ces questions, nous avons procédé comme
suit:
Nous avons essayé de présenter les
mécanismes et outils à l'importation dans la première
partie.
Toutefois, connaître ces mécanises sans une
maîtrise des risques relatifs aux différentes phases de la
chaîne import ne constitue pas un facteur clé de succès.
Dans ce but, nous
avons proposé dans la deuxième partie de ce
mémoire une démarche de maîtrise des risques que nous avons
jugés importants.
L'expert comptable, acteur important dans l'économie et
dans la vie des sociétés, a un rôle important dans
l'accompagnement des importateurs lors de la réalisation des
opérations d'importation. Sous cet angle, nous avons
présenté, le rôle que peut jouer l'expert comptable pour
assister les sociétés à réussir au moindre
coût leurs importations.
Toutefois, les perceptions des entreprises importatrices,
dévoilées par l'étude empirique, quant au recours à
l'assistance de l'expert comptable dans la chaîne import, ont
été très divergentes par rapports à celles que nous
avons présentées dans le troisième chapitre de la
deuxième partie du présent mémoire.
Les résultats de cette étude empirique ont
dévoilé que le recours des entreprises importatrices à
l'expert comptable lors de la réalisation des opérations
d'importation se limite, généralement, aux aspects comptables et
fiscaux de l'opération et un peu dans le domaine financier.
Une telle perception ne peut guère handicaper l'expert
comptable pour accéder à ce marché.
Il convient donc à l'expert comptable de convaincre les
dirigeants de ses apports. Il peut également oeuvrer pour la promotion
de son activité en développant son savoir faire en matière
de commerce international afin d'assurer convenablement ses missions de
conseil, d'assistance et d'accompagnement à l'import. Une
démarche pour acquérir un nouveau marché par l'expert
comptable semble être nécessaire. Celle-ci a été
présentée dans le troisième chapitre de la deuxième
partie de notre mémoire.
Néanmoins, comme tout travail de recherche, notre
mémoire n'échappe pas à certaines limites.
Il convient de préciser que nous sommes conscients d'avoir
consulté un nombre limité d'entreprises et que nous avons eu
recours à l'échantillon de convenance
Aussi, toutes les spécificités et les risques
liés à l'opération d'importation tels qu'ils ont
été présentés dans notre étude ne
prétendent pas à l'exhaustivité. Il est de même pour
les solutions avancées, car chaque entreprise avance à son rythme
et décide de ses priorités.
Même si certains doutent du plus que peut ajouter
l'expert comptable dans les activités d'importation, notre
réponse est qu'il faut vivre l'expérience pour pouvoir juger un
tel apport.
D'un côté, si le rôle de l'expert comptable
dans une démarche import n'est pas apparent, n'est -il pas utile de
localiser les causes?
D'un autre côté, avec les changements
évolutifs de l'environnement international, faut - il revoir une
réforme des études comptables supérieures intégrant
ces diverses mutations? Ces deux pistes de recherche peuvent faire l'objet
d'autres études ultérieures.
BIBLIOGRAPHIE
1- Textes législatifs et réglementaires
:
> Le code d'impôt sur les revenus des personnes
physiques et de l'impôt sur les sociétés ;
> Le code des douanes et textes d'application ;
> Le code des assurances et textes d'application ;
> Le code de commerce ;
> Code de TVA
> Code des incitations aux investissements
> Code de change et du commerce extérieur.
> Code de commerce maritime.
> La loi n° 94-41 du 7 mars 1994 relative au commerce
extérieur et ses textes d'applications
> Loi 98-21 du 11 mars 1998 relative au transport multimodal
international de marchandises
> Loi 89-114 du 30 décembre 1989 portant promulgation
du code de l'impôt sur le revenu des personnes physiques et de
l'impôt sur les sociétés
> Loi n° 92 - 24 du 6 mars 1992, portant promulgation du
code des assurances.
> Loi n°99-101 du 31 décembre 1999 portant loi de
finances pour l'année 2000.
> Loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003, relative
au soutien des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à
la répression du blanchiment d'argent
> Loi n°96-112 du 30 décembre 1996 relative au
système comptable des entreprises
> Loi n° 99 - 09 du 13 février 1999, relative
à la défense contre les pratiques déloyales à
l'importation
> Loi n° 98 - 106 du 18 décembre 1998, relative
aux mesures de sauvegarde à l'importation
> Décret n° 94-1743 du 29 août 1994,
portant fixation des modalités de réalisation des
opérations de commerce extérieur.
> Décret n° 99-2364 du 27 octobre 1999,
modifiant le décret n°81-1596 du 24 novembre 1981, fixant les
conditions d'application des obligations édictées par les
articles 30, 31, et 32 de la loi de finances pour la gestion 1981.
> Décret n°97-2470 du 22 décembre 1997 a
institué la liasse unique à l'importation et à
l'importation des marchandises et le système intégré de
traitement automatisé des formalités du commerce
extérieur
> Décret n°94-1744 du 29 août 1994 relatif
aux modalités de contrôle technique à l'importation et
à l'importation
> Décret n° 2000 - 477 du 21 février 2000,
portant fixation des conditions et modalités de détermination des
pratiques déloyales à l'importation
> Arrêté du ministre des finances du 10
septembre 2004, portant fixation des montants prévus aux articles 70, 74
et 76 de la loi n° 2003-75 du 10 décembre 2003 relative au soutien
des efforts internationaux de lutte contre le terrorisme et à la
répression du blanchiment d'argent.
> Arrêtés du Ministre des transports du 15
septembre 1995
> Arrêtés du Ministre des transports du 17
novembre 1998
> Réglementation de change : Recueil des textes de
réglementation de changes : Banque Centrale de Tunisie, Janvier 2002
> Circulaire de la BCT aux Intermédiaires
Agréés n°2007-27 du 18 décembre 2007 relative au
marché des changes et instruments de couverture des risques de change et
de taux.
> Circulaire Aux Intermédiaires Agréés
N° 94-14 daté du 14 septembre 1994 ayant pour objet, le
règlement financier des importations et des exportations de
marchandises
> Circulaire aux Banques N°87-47 relative aux conditions
de banque > Circulaire n°2001-11 du 4 mai 2001
> Circulaire n° 97-07 du 9 mai 1997.
> Bulletin officiel des douanes et des impôts - Note
Commune n°31/2000 : Commentaire des dispositions de l'article 71 de la loi
n°99-101 du 31 décembre 1999 portant loi de finances pour
l'année 2000 relatives à l'exonération du droit de timbre
des documents dématérialisés constituant la liasse unique
à l'importation et à l'importation des marchandises.
> Bulletin officiel des douanes et des impôts - Note
Commune N° : 18/1996 : Commentaire des dispositions de l'article 47 de la
loi 95-109 du 25 décembre 1995 portant loi de finances pour la gestion
1996
> Bulletin officiel des douanes et des impôts - Texte
n° DGI 2003/31 - Note commune n°22/2003 : Commentaire des
dispositions de l'article 52 de la loi n°2002- 101 du 17 décembre
2002, portant loi de finances pour l'année 2003 relative à la
majoration de 25% de l'assiette de la TVA à l'importation au titre d'une
liste de produits
2 Ouvrages:
Q BUSSEAU (A.), Stratégies et techniques du commerce
international, - Delmas, Paris, 1996.
Q Dominique (B.), Négocier et rédiger un contrat
international , - DUNOD, Paris, 2003.
Q Barelier (A.), Duboin (J.), Importer, - Foucher, Paris, 1996
.
Q Barakati (C.), Techniques douanières ,- C.L.E, Tunis
1999.
Q Barakati (C.), Les textes juridiques du commerce
extérieur tunisien - CLE, Tunis, 2000.
Q Barakati (C.), Le dictionnaire de la douane et de la
réglementation douanière tunisienne, - CLE,
2ème édition, Tunis, 1998.
Q Barakati (C.), La valeur en douane ,- C.L.E, Tunis, 1998.
Q Capul (J.Y.), Meurs (D.), Les grandes questions de
l'économie internationale,- Edition Nathan, Paris, 1990.
Q Chenelière /Mc Graw-Hill, Comptabilité
Intermédiaire : Analyse théorique et pratique - Juillet 1998.
Q Chevalier (D.), La pratique de l'import , - Foucher;
Q Chevalier (D.), Le transport , - Foucher;
Q Corporate Reporting Group, PRICEWATERHOUSCOOPERS, Tunis
Office, Mémento des Normes Internationales d'Information
Financière (IFRS): Positionnement des Normes Comptables Tunisiennes
(NCT) - De la théorie à la pratique - 2007;
Q Debeauvais et Sinnah ,La gestion globale du risque de change, -
Economica, 2002.
Q Derains, Yves/Ghestin, Jacques ,La Convention de Vienne sur
la vente internationale et les incoterms - Actes du Colloque des 1er et 2
décembre 1989, - Paris 1990.
Q El Khelifa (M.), Répertoire des transports
internationaux; Tunis, 1994. Q Felli (M.), Assurer l'entreprise - Aspects
pratiques, -C.L.E, Tunis, 1998. Q Feduci, Les grandes clauses des contrats
internationaux ; -FEC, Paris, 2005.
Q Faultrier (B.), Rousseau (F.), Poutier (E.), Fonction:
Acheteur, - DUNOD, Paris, 2004.
Q Gabillet (V.), Les incoterms 2000 Manuel pratique - IHE, Tunis
2004. Q Gardineau, Portier, Comment comprendre et mieux utiliser le
marché des changes , Paris, 1987.
Q Kraiem (H.), Les aspects pratiques du commerce international et
du transport, - L'UNIVERS DU LIVRE, 1er édition,Tunis,
2005.
Q Legrand (G.), Martini (H.), Techniques de commerce
international : comment bien gérer vos opérations import/import,
- Gualino, 2 ème édition, Paris, 2002.
Q Legrand (G.), Martini (H.), Les documents Import-Import , -
Gualino, Paris, 2000;
Q Legrand (G.), Martini (H.), Management des opérations de
commerce international, 6e édition - DUNOD, Paris , 2003.
Q Lombard (O.) et Plon (D.), Les options de change,- ESKA,
2002;
Q Nguyen-the (M.), Importer - le guide, - Organisation,
2ème Edition, Paris, 2005.
Q Mémento comptable 2004 : Edition Francis Lefèvre
2003;
Q Meyer (V.), Rolin (C.), Techniques du commerce international,-
édition Nathan, Paris, 1994.
Q Monod (D.), Moyens et techniques de paiement internationaux,-
Editions ESKA, 2002.
Q Neumayer, Karl (H.),Ming, (C.), Convention de Vienne sur les
contrats de vente internationale de marchandises - Commentaire, -
édité par F. Dessemontet - Lausanne 1993.
Q Ordre des Experts Comptables de Tunisie, Le manuel de
l'importateur tunisien, 1998.
La Pasco (C.), Commerce international, 4ème
édition - DUNOD, Paris 2002. La Peyrard (J.), Le risque de change, -
édition Vuibert, Paris, 1986.
La Peyrard (J.), Gestion financière internationale,
5ème édition - VUIBERT, Paris 1999.
La Ramberg (J.), Guide ICC des Incoterms 2000, - ICC Publication,
2000. La Robert (O.), La pratique des normes IAS/IFRS ,- DUNOD, Paris, 2000. La
Simon (Y.), Techniques financières internationales, - Economica, Paris,
2003.
3- Articles de presse :
, Boris Antl. " management of currency risk " Euromoney
Press, London, 1989 ;
, Castagnos J.C., Retour D., "Le management des achats",
Editionss Pug, 2002
, Le prix de vente, "La revue Fiduciaire", n°794,
Juillet 1993
, Miller K. D. & Reuer J. J. " firm strategy and
economic exposure to foreign exchange rate" Journal of International Business
Studies, septembre 1998 ;
, Rais A. " L'introduction du factoring en Tunisie "
L'économiste Maghrébin, n°135, juillet 1995 ;
4- Mémoires
i Ben Ezzedine W. « le risque de change: exposition,
couverture et traitement comptable. Analyse du cas tunisien »
mémoire de diplôme d'études approfondies de
comptabilité, Tunis, 2000 ;
i Boudaya M.A : « Le prix de vente à l'exportation
: effets des conditions générales de vente et
méthodologies de fixation » mémoire présenté
en vue de l'obtention du diplôme d'expert comptable, Tunis 2004;
i Ketari Louzir S. « La monnaie du contrat et la gestion
du risque de change » mémoire présenté en vue de
l'obtention du diplôme d'expert comptable, Tunis, 1996 ;
/ Merchaoui M.F. « La gestion du risque de change de
transaction : application aux entreprises industrielles et commerciales
Tunisienne» mémoire présenté en vue de l'obtention du
diplôme d'expert comptable, Tunis, 1994 ;
/ Mola F. « accompagner les PME dans leurs
stratégies de développement à l'export : le rôle de
l'expert comptable, élaboration d'un business plan » mémoire
présenté en vue de l'obtention du diplôme français
d'expert comptable, paris, novembre 1999.
5 - Sites internet
www.tradenet.com.tn (Tunisia
Trade Net)
www.bct.gov.tn (Banque Centrale de
Tunisie)
www.worldbank.org (Banque
Mondiale)
www.unctad.org (Conférence
des Nations Unies sur le commerce te le développement)
www.imf.org (Fonds Monétaire
International)
www.oecd.org (Organisation de
Coopération et de Développement Economique)
www.wto.org (Organisation Mondiale de
Commerce)
www.wcoomd.org (Organisation
Mondiale des Douanes)
www.douane.gov.tn (douane
tunisienne)
www.juristetunisie.com
www.international-pratique.com
www.resec.org
www.profiscal.com
www.procomptable.com
http://www.formation-export.com
http://www.eur-export.com
http://www.tunisianindustry.nat.tn
http://ec.europa.eu
http://www.orne-export.com
http://www.interex.fr
http://www.tunisianindustry.nat.tn
http://memoireonline.free.fr/03/07/403/gestion-credits-encaissementsdocumentaires-importation-amen-bank.html
http://fr.wikipedia.org/wiki/IFRS
http://www.tunipages.com
http://www.pagejaunes.tn
6 - Normes internationales
ü Règles et Usances Uniformes relatives aux
crédits documentaires : C.C.I
ü Les normes de comptabilité internationale IAS /
IFRS (International Accounting Standards / International Financial Reporting
Standard ou Normes
ANNEXES
Annexe 1 - Définitions des Incoterms70
EXW (...lieu convenu) / À l'USINE
« À l'usine » signifie que le vendeur a
dûment livré la marchandise dès lors que celle-ci a
été mise à la disposition de l'acheteur dans ses locaux
propres ou dans un autre lieu convenu (atelier, usine, entrepôt, etc.) et
ce sans accomplissement des formalités douanières à
l'exportation et sans chargement sur un quelconque véhicule
d'enlèvement.
Ce terme définit donc l'obligation minimale du vendeur,
l'acheteur ayant à supporter tous les frais et risques inhérents
à la prise en charge de la marchandise depuis les locaux du vendeur.
Toutefois si les parties souhaitent faire assumer au vendeur
la responsabilité du chargement de la marchandise au départ ainsi
que les risques et tous les frais y afférents elles doivent le
préciser clairement en insérant à cet effet une clause
explicite dans le contrat de vente. Le terme « À l'usine » ne
devrait pas être utilisé lorsque l'acheteur ne peut effectuer
directement ou indirectement les formalités douanières à
l'exportation. En pareils cas, le terme FCA doit être utilisé,
sous réserve que le vendeur accepte de charger la marchandise à
ses frais et risques.
FCA (... lieu convenu) / FRANCO TRANSPORTEUR
« Franco Transporteur » signifie que le vendeur a
dûment livré la marchandise dès lors que celle-ci,
dédouanée à l'exportation, a été mise
à la disposition du transporteur nommé par l'acheteur, au lieu
convenu. Il convient de noter que le lieu de livraison choisi a une incidence
sur les obligations de chargement et de déchargement de la marchandise
en ce lieu. Si la livraison est effectuée dans les locaux du vendeur, ce
dernier est responsable du chargement de la marchandise; si la livraison a lieu
ailleurs, le vendeur n'est pas responsable du déchargement.
70 Les informations de ce document proviennent du site
Internet :
http://www.affiliated.ca/fr/outils/Incoterms/definitions_incoterms.asp
Ce terme peut être utilisé pour tous moyens de
transport, y compris en transport multimodal. Le terme « Transporteur
» désigne toute personne qui, aux termes d'un contrat de transport,
s'engage à effectuer ou faire effectuer un transport par rail, route,
mer, air, voies navigables intérieures ou une combinaison de ces divers
moyens de transport.
Si l'acheteur nomme une personne autre qu'un transporteur pour
recevoir la marchandise, le vendeur est réputé avoir rempli son
obligation de livraison dès lors que la marchandise a été
livrée à cette personne.
FAS (...port d'embarquement convenu) / FRANCO LE LONG DU
NAVIRE
« Franco le long du navire » signifie que le vendeur
a dûment livré dès lors que la marchandise a
été placée le long du navire, au port d'embarquement
convenu. C'est à partir de ce moment là, que l'acheteur doit
supporter tous les frais et risques de perte ou de dommage que la marchandise
peut courir.
Le terme FAS impose au vendeur l'obligation de
dédouaner la marchandise à l'exportation. C'EST LÀ UN
RENVERSEMENT DE LA SITUATION PAR RAPPORT AUX VERSIONS ANTÉRIEURES DES
INCOTERMS QUI METTAIENT À LA CHARGE DE L'ACHETEUR LE DÉDOUANEMENT
À L'EXPORTATION.
Toutefois, si les parties souhaitent que l'acheteur
dédouane la marchandise à l'exportation, elles doivent le
préciser en insérant à cet effet une clause explicite dans
le contrat de vente. Le terme FAS est à utiliser exclusivement pour le
transport par mer ou par voies navigables intérieures.
FOB (...port d'embarquement convenu) / FRANCO
BORD
« Franco Bord » signifie que le vendeur a
dûment livré dès lors que la marchandise a passé le
bastingage du navire au port d'embarquement convenu. Il s'ensuit qu'à
partir de cet endroit l'acheteur doit supporter tous les frais et risques de
perte ou de dommage que la marchandise peut courir. Le terme FOB exige que le
vendeur dédouane la marchandise à l'exportation. Il est à
utiliser exclusivement pour le transport par mer et
par voies navigables intérieures. Si les parties
n'entendent pas que la marchandise soit livrée au moment où elle
passe le bastingage du navire, le terme FCA doit être utilisé.
CFR (... port de destination convenu) / COÛT ET
FRET
« Coût et fret » signifie que le vendeur a
dûment livré dès lors que la marchandise a passé le
bastingage du navire au port d'embarquement.
Le vendeur doit payer les coûts et le fret
nécessaires pour acheminer la marchandise jusqu'au port de destination
convenu MAIS le risque de perte ou de dommage que la marchandise peut courir,
ainsi que tous frais supplémentaires nés
d'événements survenant après la livraison, sont
transférés du vendeur à l'acheteur.
Le terme CFR fait obligation au vendeur de dédouaner la
marchandise à l'exportation. Ce terme est à utiliser
exclusivement pour le transport par mer et par voies navigables
intérieures. Si les parties n'entendent pas que la marchandise soit
livrée au moment où elle passe le bastingage du navire, le terme
CPT doit être utilisé.
CIF (... port de destination convenu) / COÛT,
ASSURANCE ET FRET
« Coût, Assurance et Fret » signifie que le
vendeur a dûment livré dès lors que la marchandise a
passé le bastingage du navire au port d'embarquement. Le vendeur doit
payer les coûts et le fret nécessaires pour acheminer la
marchandise jusqu'au port de destination convenu MAIS le risque de perte ou de
dommage que la marchandise peut courir ainsi que tous les frais
supplémentaires nés d'événements intervenant
après la livraison sont transférés du vendeur à
l'acheteur. Cependant, en vertu de CIF le vendeur doit aussi fournir une
assurance maritime afin de couvrir l'acheteur contre le risque de perte ou de
dommage que la marchandise peut courir au cours du transport. En
conséquence, le vendeur conclut un contrat d'assurance et paie la prime
d'assurance. L'acheteur doit noter que, selon le terme CIF, le vendeur n'est
tenu de souscrire l'assurance que pour une couverture minimale. Si l'acheteur
souhaite obtenir une couverture d'assurance plus large, il lui faudra soit
obtenir à cet effet l'accord spécifique du vendeur, soit
souscrire lui-même une assurance complémentaire.
Ce terme CIF fait obligation au vendeur de dédouaner la
marchandise à l'exportation. Ce terme est à utiliser
exclusivement pour le transport par mer et par voies navigables
intérieures. Si les parties n'entendent pas que la marchandise soit
livrée au moment où elle passe le bastingage du navire, le terme
CIP doit être utilisé.
CPT (...lieu de destination convenu) / PORT PAYÉ
JUSQU'À
« Port payé jusqu'à » signifie que le
vendeur a dûment livré dès lors qu'il a mis la marchandise
à la disposition du transporteur nommé par ses soins; cependant
le vendeur doit en outre payer les frais de transport pour l'acheminement de la
marchandise jusqu'au lieu de destination convenu. Il s'ensuit que l'acheteur
doit assumer tous les risques et tous les autres frais encourus par la
marchandise postérieurement à sa livraison comme indiqué
ci-dessus.
Le mot « Transporteur » désigne toute
personne qui s'engage, en vertu d'un contrat de transport, à effectuer
ou à faire effectuer un transport par rail, route, air, mer, voies
navigables intérieures ou par une combinaison de ces divers modes.
En cas de recours à des transporteurs successifs pour
assurer le transport jusqu'au lieu de destination convenu, le risque est
transféré dès la remise de la marchandise au premier
transporteur. Le terme CPT exige que le vendeur dédouane la marchandise
à l'exportation. Ce terme peut être utilisé quel que soit
le mode de transport y compris en transport multimodal.
CIP (... port de destination convenu) / PORT PAYÉ,
ASSURANCE COMPRISE, JUSQU'À
Le terme « Port payé, assurance comprise,
jusqu'à » signifie que le vendeur a dûment livré
dès lors qu'il a mis la marchandise à la disposition du
transporteur nommé par ses soins; cependant, le vendeur doit en outre
payer les frais de transport pour l'acheminement de la marchandise jusqu'au
lieu de destination convenu. Il s'ensuit que l'acheteur doit assumer tous les
risques et tous les frais additionnels encourus par la marchandise
postérieurement à sa livraison comme indiqué ci-dessus.
Toutefois, lorsque le terme CIP est choisi, le vendeur doit également
fournir une assurance couvrant pour
l'acheteur le risque de perte ou de dommage que la marchandise
peut courir pendant le transport.
En conséquence, le vendeur conclut un contrat
d'assurance et paie la prime d'assurance. L'acheteur doit noter que selon le
terme CIP le vendeur n'est tenu de souscrire l'assurance que pour une
couverture minimale. Si l'acheteur souhaite être protégé
par une couverture d'assurance plus large, il lui faudra soit obtenir à
cet effet l'accord express du vendeur, soit souscrire lui-même une
assurance complémentaire.
Le terme « transporteur » désigne toute
personne qui s'engage, en vertu d'un contrat de transport, à effectuer
ou à faire effectuer un transport par rail, route, air, mer, voies
navigables intérieures ou par une combinaison de ces différents
modes de transport.
En cas de recours à des transporteurs successifs pour
assurer le transport jusqu'au lieu de destination convenu, le risque est
transféré dès la remise de la marchandise au premier
transporteur. Le terme CIP exige que le vendeur dédouane la marchandise
à l'exportation. Ce terme peut être utilisé quel que soit
le mode de transport, y compris le transport multimodal.
DAF (...lieu convenu) / RENDU
FRONTIÈRE
« Rendu frontière » signifie que le vendeur a
dûment livré dès lors que la marchandise a
été mise à la disposition de l'acheteur à l'endroit
convenu et au lieu frontalier convenu, mais avant la frontière
douanière du pays adjacent, sur le véhicule de transport
d'approche non déchargé, la marchandise étant
dédouanée à l'exportation mais non dédouanée
à l'importation. Le mot « frontière » peut être
utilisé pour toute frontière y compris celle du pays
d'exportation. Il est donc d'une importance capitale de définir avec
précision la frontière en cause, en indiquant toujours à
la suite du terme DAF l'endroit et le lieu convenus.
Cependant si les parties souhaitent que le vendeur assume la
responsabilité de décharger la marchandise à
l'arrivée du véhicule de transport et de supporter les risques et
frais de déchargement, elles doivent l'indiquer clairement en ajoutant
une mention expresse à cet effet dans le contrat de vente.
Le terme DAF peut être utilisé quel que soit le
mode de transport lorsque la marchandise est à livrer à une
frontière terrestre. Si la livraison doit se faire au port de
destination, à bord d'un navire ou sur le quai, ce sont les termes DES
ou DEQ qu'il convient d'utiliser.
DES (...port de destination convenu) / RENDU EX
SHIP
« Rendu Ex ship » signifie que le vendeur a
dûment livré dès lors que la marchandise non
dédouanée à l'importation, a été mise
à la disposition de l'acheteur à bord du navire au port de
destination convenu. Le vendeur doit supporter tous les frais et risques
inhérents à l'acheminement de la marchandise avant son
déchargement au port de destination convenu. Si les parties souhaitent
que le vendeur assume les frais et risques du déchargement de la
marchandise, c'est le terme DEQ qu'il convient d'utiliser.
Ce terme peut seulement être utilisé lorsque la
marchandise doit être livrée sur un navire au port de destination,
après un transport par mer, par voies navigables intérieures ou
par transport multimodal.
DEQ (... port de destination convenu) / RENDU A QUAI
(DROITS ACQUITTÉS)
« Rendu à quai » signifie que le vendeur a
dûment livré dès lors que la marchandise, non
dédouanée à l'importation, a été mise
à la disposition de l'acheteur à quai au port de destination
convenu. Le vendeur doit supporter tous les frais et risques inhérents
à l'acheminement de la marchandise jusqu'au port de destination convenu
et pour son déchargement sur le quai.
Le terme DEQ exige que l'acheteur dédouane la
marchandise à l'importation et paie les frais liés aux
formalités douanières ainsi que tous droits, taxes et autres
redevances exigibles à l'importation. C'EST LÀ UN RENVERSEMENT DE
SITUATION PAR RAPPORT AUX VERSIONS ANTÉRIEURES DES INCOTERMS QUI
METTAIENT À LA CHARGE DU VENDEUR LE DÉDOUANEMENT À
L'IMPORTATION.
Si les parties souhaitent inclure parmi les obligations du
vendeur celle de payer tout ou partie des frais à régler lors de
l'importation de la marchandise, elles doivent le spécifier clairement
en ajoutant une clause explicite à cet effet dans le contrat de
vente.
Ce terme peut seulement être utilisé lorsque la
marchandise est livrée après un transport par mer, voies
navigables intérieures ou un transport multimodal et
déchargée du navire sur le quai au port de destination convenu.
Cependant si les parties souhaitent inclure parmi les obligations du vendeur
celle d'assumer les risques et frais pour la manutention de la marchandise
depuis le quai jusqu'à un autre endroit (entrepôt, terminal, gare
de marchandises, etc.) à l'intérieur ou à
l'extérieur du port, ce sont les termes DDU ou DDP qu'il convient
d'utiliser.
DDU (...lieu de destination convenu) / RENDU DROITS NON
ACQUITTÉS
« Rendu droits non acquittés » signifie que
le vendeur livre la marchandise à l'acheteur non dédouanée
à l'importation et non déchargée à l'arrivée
de tout véhicule de transport, au lieu de destination convenu. Le
vendeur doit supporter les frais et risques pour y acheminer la marchandise,
à l'exception de cas échéant de tout « droit »
(terme qui inclut la responsabilité et les risques pour
l'accomplissement des formalités douanières, ainsi que le
paiement des droits de douane, taxes et autres redevances exigibles à
l'importation dans le pays de destination). Ce « droit » doit
être supporté par l'acheteur ainsi que tous les frais et risques
encourus par lui faute d'avoir dédouané, en temps utile, la
marchandise à l'importation.
Toutefois, si les parties souhaitent que le vendeur
accomplisse les formalités douanières et assume les frais et
risques résultant de cet accomplissement; ainsi que certains frais
exigibles à l'importation de la marchandise, elles doivent le
préciser en ajoutant une clause explicite à cet effet dans le
contrat de vente.
Ce terme peut être utilisé quel que soit le mode
de transport. Cependant si la livraison doit être effectuée au
port de destination à bord du navire ou sur le quai, ce sont les termes
DES ou DEQ qu'il convient d'utiliser.
DDP (...lieu de destination convenu) / RENDU DROITS
ACQUITTÉS
« Rendu droits acquittés » signifie que le
vendeur livre la marchandise à l'acheteur, dédouanée
à l'importation et non déchargée à l'arrivée
de tout véhicule de transport au lieu de destination convenu. Le vendeur
doit supporter tous les frais et risques pour y acheminer la marchandise y
compris, le cas échéant tout « droit » à
l'importation dans le pays de destination (terme qui inclut la
responsabilité et les risques pour l'accomplissement des
formalités douanières ainsi que le paiement de ces
formalités, droits de douanes, taxes et autres redevances).
Alors que le terme EXW définit l'obligation minimale du
vendeur, le terme DDP en définit l'obligation maximale. Ce terme ne doit
pas être utilisé lorsque le vendeur n'est pas en mesure,
directement ou indirectement, d'obtenir la licence d'importation.
Toutefois si les parties souhaitent exclure des obligations du
vendeur le règlement de certains frais exigibles à l'importation
de la marchandise (par exemple la taxe à la valeur ajoutée TVA),
elles doivent le préciser en ajoutant une clause explicite à cet
effet dans la contrat de vente.
Si les parties souhaitent que l'acheteur supporte tous les
risques et coûts liés à l'importation, c'est le terme DDU
qui doit être utilisé. Le terme DDP peut être utilisé
quel que soit le mode de transport. Cependant si la livraison doit être
effectuée au port de destination à bord du navire ou sur le quai,
ce sont les termes DES ou DEQ qu'il convient d'utiliser.
Annexe 2 - Tableau synoptique de la répartition
des frais Incoterm 2000
Code Incoterm
|
Embal lage
|
Charge ment
|
Pré- achemi
Nement
|
Formalités Export
|
Manutention au départ
|
Tpt principal
|
Assur
ance Tpt
|
Manutention à l'arrivée
|
Formalités Import
|
Post- achemi
nement
|
Décharge
ment au lieu convenu
|
Vente
|
|
EXW
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
P
|
FAS
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
M
|
FCA
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
P
|
FOB
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
M
|
CFR
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
M
|
CPT
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
P
|
CIF
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
M
|
CIP
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(1)
|
P
|
DAF
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V/ A*
|
V/ A*
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(2)
|
T
|
|
DES
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
A
|
(2)
|
M
|
DEQ
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
A
|
A
|
(2)
|
M
|
DDU
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
V
|
A
|
(2)
|
P
|
DDP
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
V
|
A
|
(2)
|
P
|
V: à la charge du vendeur
A: à la charge de l'acheteur
(1): Vente au départ
(2): Vente à l'arrivée
* V/A : Partage des frais et risques entre acheteur et vendeur,
à préciser dans le contrat, compte tenu de la localisation
géographique.
M : Mer
T : Terre
P: Polyvalent ou multimodal
Annexe 3 - Avantages et inconvénients des modes
de transport
|
MER
|
AIR
|
ROUTE
|
FER
|
Avantages
|
-fret avantageux -quantité élevée
-possibilité de stockage gratuite pendant un nombre de jours
-livraison dans le monde entier
|
-rapide
-sécurisé -manutention
moins chère -emballage - cher -délais de paiement
plus court
|
-livraison « porte à porte »
- délais relativement rapides
|
-pas cher
-sécurisé
-emballage -
coûteux
-adapté aux
tonnages et volumes importants
|
Inconvénients
|
-long
-insécurité des marchandises dans le port
-encombrement de la zone portuaire -assurance + chère
|
-coût du fret élevé -capacité
limitée -certaines marchandises sont interdites (marchandises
dangereuses, à faible valeur ajoutée)
|
-insécurité
-risque d'accident -distance moyenne
|
-limite du réseau ferroviaire
-transport lent -inadapté à la courte distance
-obligation de remplir les wagons
|
Annexe 4 - Tableau synoptique des principaux avantages
et inconvénients des Incoterms par mode de transport
MODE DE TRANSPORT
|
INCOTERM
|
POINT DE RUPTURE ENTRE FRAIS ET RISQUES
|
INCONVENIENTS POUR L'ACHETEUR
|
AVANTAGES POUR L'ACHETEUR
|
MARITIME
|
FAS
|
Port d'embarquement
|
Risque d'une longue
immobilisation de la marchandise au port, entre son
arrivée au port et son embarquement sur le navire, aux frais de
l'acheteur
|
- L'acheteur prend en charge la marchandise déjà
dédouanée à l'export, le long du navire ou port
d'embarquement
- Le vendeur s'occupe de sa
partie nationale du transport
|
|
|
|
|
- L'acheteur possède le
connaissement
|
|
|
|
|
Cet Incoterm est très pratique à l'importation
de vrac, matière première, liquide...
|
|
FOB
|
Au passage du bastingage
|
Il s'agit d'un transport
maritime, et d'une vente au départ: les risques durant
le transport sont réels: force majeure, tempête, avarie du navire,
piratage dans certaines zones...
|
- Le vendeur doit obtenir la
licence d'exportation
- L'acheteur possède le
connaissement
|
CIF
|
CFR
|
Port d'arrivée (frais)
|
- Bastingage (risques)
|
En cas de sinistre durant le transport, c'est l'acheteur qui
devra se charger de la réclamation auprès de la compagnie
d'assurance afin d'obtenir le remboursement du sinistre
Bien que le fournisseur prenne en charge le transport
principal, il n'est pas
responsable des risques encourus par la marchandise durant le
transport international
|
- Le vendeur assure les frais jusqu'au port
d'arrivée
- L'acheteur qui n'a pas de structure import appréciera
cette livraison à un port tunisien
|
- Le vendeur assure les frais jusqu'au port
d'arrivée
- L'acheteur qui n'a pas de structure import appréciera
cette livraison à un port tunisien
|
DES
|
Quand les marchandises quittent le navire
|
Le vendeur prend des risques supplémentaires. Il peut
être tenté de le répercuter sur le prix de vente
|
Idem ci-dessus, mais s'agissant d'une vente à
l'arrivée, le vendeur est responsable des risques encourus par la
marchandise durant le transport jusqu'au lieu convenu. En cas de sinistre,
c'est le vendeur qui fera le nécessaire pour obtenir le
remboursement.
Par ailleurs, le vendeur s'engage sur une date
d'arrivée du navire au port de destination convenu.
TERRESTRE
DEQ
|
Quand les marchandises sont sur le quai
|
|
Idem ci-dessus avec en plus à la charge du vendeur
le
déchargement à quai de la
marchandise au port d'arrivée convenu.
|
|
|
|
En cas de retard de déchargement
|
|
|
|
(port encombré,...) les frais et
risques seront à la charge du fournisseur.
|
DAF
|
Frontière
|
Problème quant à la précision concernant
la frontière ou plus exactement le point frontière qui devra
être choisi
|
Le vendeur répond des frais et risques jusqu'à la
frontière
|
EXW
|
Sortie usine
|
Il est moins aisé de prendre en charge le transport
de bout en
bout, lorsque l'entreprise ne
dispose pas de personnel
formé aux techniques du commerce international.
|
La maîtrise du transport de bout en bout, si
l'entreprise dispose d'un service import compétent et de prestataires de
transport fiables et compétitifs
|
|
|
Le chargement sur le véhicule départ est
à la charge de l'acheteur, bien que la pratique démontre le
contraire.
|
|
|
|
Les formalités douanières à
l'export du pays fournisseur lui incombent, sachant qu'il
est
très difficile de traiter avec certaines douanes
étrangères
|
|
MULTIMODAL
FCA
|
Prise en charge de la
marchandise dédouanée par le transporteur
|
Il convient de travailler avec des organisateurs de transport
qui disposent de correspondants fiables dans les pays exportateurs pour
éviter de multiplier les intervenants de la chaîne transport,
générant des surcoûts, risques d'aléas
supplémentaires et difficile de suivre l'acheminement de la
marchandise.
|
L'acheteur prend en charge la
marchandise déjà dédouanée
à l'export, auprès d'un professionnel du transport dans le
pays
d'exportation. Il n'a pas à se rendre dans une usine
excentrée, parfois difficile d'accès
|
CPT
|
Transporteur
|
Bien que le fournisseur prenne en charge le transport
principal, il n'est pas
responsable des risques encourus par la marchandise durant le
transport international.
|
L'acheteur qui n'a pas de structure import appréciera
cette livraison à un point situé dans son pays.
|
CIP
|
Port de destination
|
En cas de sinistre durant le transport, c'est l'acheteur
qui
devra se charger de la
réclamation auprès de la
compagnie d'assurance afin d'obtenir le remboursement de
sinistre.
|
Idem ci-dessus. De plus le
vendeur souscrit une assurance transport pour le compte de
l'acheteur et couvre généralement 110% e la valeur CIP/
|
DAF
|
Frontière
|
|
Une grande partie du transport principal peut être prise
par le vendeur, laissant à la charge de l'acheteur un trajet mieux
maîtrisé par ce dernier.
|
|
DDU
|
|
L'acheteur ne maîtrise pas la
|
L'acheteur qui n'a pas de structure
|
|
|
|
chaîne transport, il s'agit de
|
import appréciera cette livraison à
|
|
|
|
prendre en charge la quasi-
|
un point situé à proximité de son
|
|
|
|
totalité des frais et risques de
|
entreprise voir même à domicile.
|
|
|
|
la chaîne transport.
|
Seules les formalités douanières import à sa
charge.
|
|
|
|
|
Le vendeur est responsable des risques durant le transport. En
cas de sinistre, c'est le vendeur qui fera le nécessaire pour obtenir le
remboursement.
|
|
DDP
|
|
Idem ci-dessus
|
Idem ci-dessus
|
Annexe 5 - Tarifs de transport international
|
Transport ferroviaire par la SNCFT
|
Tarifs du transport de conteneurs de 20 pieds du port de
Radès jusqu'à l'usine du client chargés dans un sens,
vides dans l'autre (en DT*):
Distance en Km
|
150
|
300
|
450
|
Conteneur = à 12 T
|
121
|
161
|
202
|
Conteneur > à 12 T
|
225
|
299
|
377
|
Tarifs du transport de conteneurs chargés dans les
deux sens (en DT):
Distance en Km
|
150
|
300
|
450
|
Conteneur = à 12 T
|
141
|
187
|
236
|
Conteneur > à 12 T
|
262
|
349
|
440
|
Tarifs en DT du transport de marchandises diverses de
gare en gare:
Les tarifs de transport de marchandises diverses de gare en gare
sont calculés en fonction de la distance:
Jusqu'à 50 km
P= 2,645 + 0,0295 *d
De 51 à 110 Km
P= 2,710 + 0,0282 *d
De 111 à 200 Km
P= 2,820 + 0,0272 *d
Plus de 200 Km
P= 2,080 + 0,0309 *d
(p= prix en DT et d = distance en Km)
* Les prix ci-dessus mentionnés sont ceux de la SNCFT
(Tarifs 2002)
Les tarifs de transport routier de marchandises sont libres en
Tunisie.
|
Transport maritime de marchandises par la
CTN
|
Lignes
Conteneur 20 Pieds
Conteneur 40 Pieds
France (Marseille)*
255 € **
520 €
Italie (Livourne)*
400 $
800 $
Espagne*
350 $
700 $
Europe du nord
400 $
650 $
Maroc
980 $
1900 $
* Tarifs de transport (Bord/Bord) de Tunis vers les ports
méditerranéens. ** Les prix ci-dessus mentionnés sont ceux
de la CTN (Tarifs 2002)
Frêt aérien " TUNISAIR"
Tunis - Paris
Tunis - Bruxelles
Tunis - Rome
Tunis - Frankfurt
Tunis - Munich
Tunis - Milan
Tunis - Marseille
Lignes
Produits de la mer
0.610 DT/kg *
0.560 DT/kg
0.3 70 DT/kg
0.540 DT/kg
0.540 DT/kg
0.470 DT/kg
0.420 DT/kg
Confection
0.5 10 DT/kg
0.540 DT/kg
0.470 DT/kg
0.550 DT/kg
0.550 DT/kg
0.480 DT/kg
0.3 30 DT/kg
Fruits et légumes
0.400 DT/kg
0.470 DT/kg
0.3 60 DT/kg
0.480 DT/kg
0.480 DT/kg
0.420 DT/kg
0.280 DT/kg
* Ces tarifs sont appliqués pour des quantités
supérieures à 500Kg. Les prix ci-dessus mentionnés sont
ceux de TUNISAIR (Tarifs 2002)
(source :
http://www.tunisianindustry.nat.tn)
Annexe 6 - Modèle Type d'un contrat de vente
internationale (selon Convention de Vienne)
LES CONTRACTANTS
|
- Identifier les contractants (acheteur/vendeur) : Nom
des sociétés, raisons sociales, adresses détaillées
et le nom des représentants respectifs.
|
NATURE DU CONTRAT
|
- Définir l'objet du contrat (produit ou
service).
- Décrire les aspects techniques, la
quantité, le volume, le poids et éventuellement le mode
d'emballage car l'acheteur peut émettre des exigences.
|
PRIX ET MODES DE PAIEMENT
|
- Déterminer le prix en Dinars Tunisien ou en
devises étrangères (penser aux risques de change).
- Le prix est accompagné de l'incoterm qui
détermine la répartition des frais de transport, des droits de
douane, de l'assurance et le moment du transfert de
propriété.
- Le prix de la marchandise sera détaillé
(prix unitaire et total).
- Prévoir un mode de règlement qui assure
une sécurité maximale au vendeur.
- Les versements d'acompte garantissent la
commande.
- En cas de crédit documentaire, le vendeur note
la demande d'ouverture.
- Enfin si la législation le permet, une clause de
réserve de propriété peut être insérée
dans le contrat.
|
LES MODALITES DE TRANSPORT
|
- Déterminer le mode transport en cohérence
avec la nature de la marchandise, la destination, et la
sécurité.
- En fonction de l'incoterm, les obligations respectives
des parties contractantes sont précisées.
|
LES MODALITES DE LIVRAISON
|
- Déterminer la date, le lieu de chargement et de
livraison.
- Définir les délais en fonction de
l'entrée en vigueur du contrat : Le respect des délais de
livraison est l'une des obligations majeures du vendeur, il faut prévoir
et imposer les pénalités de retard à l'avance.
|
LA FORCE MAJEURE
|
- Indiquer le cas de force majeure pour les
événements imprévisibles. En principe, il faut
éviter d'accepter le cas
|
|
de force majeure invoqué par le vendeur dans la
mesure où il ne l'impose pas.
|
LES GARANTIES
|
- Définir les engagements des deux parties en
matière de garantie.
|
LA JURIDICTION EN CAS DE LITIGE
|
- Déterminer le droit applicable pour le
règlement des différends.
|
LA LANGUE
|
- Déterminer la langue du contrat. Celle-ci
devra être maîtrisée par les deux parties. Attention
toutefois aux problèmes de traduction.
|
Annexe 7 -Date de prise en compte des achats
étrangers
Incoterm
|
Date de prise en compte
|
EXW
|
Chargement de la marchandise dans l'établissement du
vendeur
|
FCA
|
Remise de la marchandise au transporteur désigné
par l'acheteur
|
FAS
|
Lorsque la marchandise soit placée le long du navire au
port d'embarquement convenu
|
FOB
|
Lorsque la marchandise passe le bastingage du navire au port
d'embarquement
|
CFR
|
Lorsque marchandise passe le bastingage du navire au port
d'embarquement
|
CIF
|
Lorsque marchandise passe le bastingage du navire
|
CPT
|
Lors de la remise de la marchandise au premier transporteur
|
CIP
|
Lors de la remise de la marchandise au premier transporteur
|
DAF
|
Au passage de la frontière
|
DES
|
A bord du navire, au point de déchargement usuel du port
convenu
|
DEQ
|
A la mise à disposition de la marchandise,
dédouanée, sur le quai du port convenu
|
DDU
|
Lorsque la marchandise arrive à l'établissement de
l'acheteur
|
DDP
|
A la livraison de la marchandise chez l'acheteur
|
Annexe 8 - Illustration : Actif d'impôt
différé au titre des différences de changes latentes
Le 15 mars 2003, une société tunisienne A
importe des marchandises à une société française
pour 3 500 000 €. Le règlement de la dette intervient le
15 mars 2004. le cours de change d'établit comme suit:
Date Cours de change
15/03/2003 1€ = 1,45 TND
31/12/2003 1€ = 1,60 TND
15/03/2004 1€ = 1,65 TND
Au niveau des états financiers de la
société A, la dette envers le fournisseur français est
évaluée selon le cours de clôture en application de l'IAS
12. Ainsi, une perte de change de 525 000 DT doit être imputée au
résultat de 2003:
Libellé
|
|
Montant
|
Dette au cours de la transaction Dette au cours de
clôture
Perte de change
|
5 5
|
075 600 525
|
000 000 000
|
En application de la législation fiscale
tunisienne, les gains (pertes) de changes latents ne sont pas imposables (admis
en déduction). Seules les différences de changes effectivement
réalisées sont imposables fiscalement. Il en résulte une
différence temporelle déductible entre la base comptable et la
base fiscale des dettes fournisseurs qui donne lieu à la prise en compte
d'un actif d'impôt différé (en supposant que les conditions
de prise en compte des actifs d'impôts différés sont
réunies):
Base comptable 5 600 000
Base fiscale 5 075 000
Différence temporelle déductible 525 000
Taux d'impôt 35%
Actif d'impôt différé 183 750
Au 31 décembre 2003, il y'a lieu de passer les
écritures suivantes:
Actif d'impôt différé
|
Fournisseur Perte de change Produit d'impôt
différé
|
1. Actualisation des dettes
525 525
Fournisseurs
2.
184
Actif d'impôt différé/perte de change
184
Lors du règlement du fournisseur en 2004, la perte de
change effective réalisée est de 700 000.
Libellé
|
|
Montant
|
Dette au cours de la transaction Dette au cours de
règlement Perte de change
|
5 5
|
075 775 700
|
000 000 000
|
Cette perte de change est déductible fiscalement et
donne lieu à une économie d'impôt est 245 000 DT. Or, sur
le plan comptable l'économie d'impôt réalisé en 2004
est de 61 250 uniquement (245 000 - 183 750) puisque la société a
déjà bénéficié d'une économie
d'impôt de 183 750 DT en 2003.
Au 15 mars 2004, il y'a lieu de passer les écritures
suivantes:
15/03/04
Fournisseur Perte de change
Trésorerie
Règlement Fournisseur
15/03/04
Produit d'impôt différé
Actif d'impôt différé Reprise de l'actif
d'impôt différé
5 600
175
5 775
184
184
(Source:
http://pwccomperio.com)
Annexe 9 - Enquête sur le rôle
d'assistance de l'expert comptable dans les opérations d'importation
Makram ZOUARI
Résidence du parc - Riadh El Andalous - appart B32 - 2080
Ariana. Tunis
Tél : (216) 20 824 510- (216) 98 521 211-(216) 70 728 560
- Fax : (216) 70 728 401 E-mail :
makram.zouari@gnet.tn
Enquête sur le rôle d'assistance de
l'expert comptable dans les opérations d'importation
Madame, Monsieur,
Nous avons l'honneur de venir par la présente,
solliciter votre collaboration en répondant à cette enquête
ci-jointe portant sur le rôle de l'expert comptable lors d'une
opération d'importation. Cette enquête est élaborée
dans le cadre de la préparation d'un mémoire en vue de
l'obtention du diplôme d'expertise comptable sous la direction de
Monsieur Habib BOUAZIZ.
Nous tenons à vous informer que les informations
recueillies dans le cadre de cette enquête seront
considérées comme des informations strictement confidentielles.
Les réponses collectées seront exploitées exclusivement
dans le cadre de cette étude.
Nous vous remercions d'avance de votre aide et de votre
précieuse collaboration
Makram ZOUARI
Votre société fait-elle
généralement appel à l'expert comptable pour l'assister
dans la réalisation des activités d'importation suivantes
?
Mettez une croix dans la case qui correspond le mieux
à votre situation.
I - Logistique de la marchandise
|
Recherche de fournisseurs
|
|
|
|
Sélection de fournisseurs
|
|
|
|
Choix du mode de transport
|
|
|
|
Choix du contrat d'assurance
|
|
|
|
Fixation des critères de sélection de l'Incoterm
|
|
|
|
Choix de l'Incoterm71
|
|
|
|
Calcul du prix de revient du produit à importer
|
|
|
|
Négociation du contrat commercial
|
|
|
|
La gestion douanière
|
|
|
|
71 Incoterms: International commercial terms
196
II - Paiement des fournisseurs et financement
de l'opération
|
Choix des instruments de paiement
|
|
|
|
Choix des techniques de paiement
|
|
|
|
Choix des crédits de financement
|
|
|
|
Détermination des causes de dégradation de la
trésorerie
|
|
|
|
La mise en place des techniques de gestion de
trésorerie
|
|
|
|
Le suivi des fluctuations des devises
|
|
|
|
Choix de la politique de couverture du risque de change
|
|
|
|
Choix des techniques de couverture de change
|
|
|
|
III - Organisation du
service import
|
Mise en place d'une organisation du service import
|
|
|
|
La constitution d'une équipe d'achats dans un cadre
international
|
|
|
|
Choix des auxiliaires de l'importation (transitaire, assureur,
établissement financier, transporteur)
|
|
|
|
IV - Comptabilisation des
opérations d'importation
|
Respect des obligations légales relatives aux
opérations d'importation quant à la tenue de
comptabilité
|
|
|
|
Organisation comptable des opérations d'importation
|
|
|
|
Comptabilisation des achats à l'étranger selon
l'Incoterm conclu avec le fournisseur
|
|
|
|
Comptabilisation des contrats de couverture de change
|
|
|
|
Evaluation des éléments monétaires à
la clôture de l'exercice
|
|
|
|
Comptabilisation de l'impôt différé à
la clôture de l'exercice dû aux différences de change
|
|
|
|
Comptabilisation des crédits de financement de
l'importation
|
|
|
|
Comptabilisation des techniques de paiement
|
|
|
|
Présentation des engagements hors bilan aux titres des
avals bancaires relatifs à l'opération d'importation dans les
notes aux états financiers
|
|
|
|
Comptabilisation des obligations cautionnées
|
|
|
|
Comptabilisation des règlements fournisseurs
|
|
|
|
V - Traitement fiscal
des opérations d'importation
|
Traitement de l'impact fiscal de l'avance au titre des
importations sur le paiement de l'impôt sur le revenu et l'impôt
sur les sociétés
|
|
|
|
Traitement des spécificités fiscales des
importations en matière de la Taxe sur la Valeur Ajoutée (TVA)
|
|
|
|
Traitement fiscal des différences de change lors de la
détermination du résultat fiscal
|
|
|
|
Nom de votre société :
|
Forme juridique : D Société
Anonyme D SARL
D SURL D Autres
|
Domaine d'activité : D Industrie D
Commerce
D Agriculture D Autre
|
Votre capital Social :
|
Nombre de vos employés
|
Votre taux d'encadrement (Nombre des cadres / Total
effectif):
|
Votre entreprise exporte-t-elle ? :
|
Pourcentage des achats étrangers par rapport au
chiffre d'affaire (2007):
|
Fonction du répondant : Date :
|
Annexe 10 - Lettre de mission de conseil et
d'accompagnement à l'importation
LETTRE DE MISSION DE CONSEIL ET D'ACCOMPAGNEMENT A
L'IMPORTATION
Nom du client
Nom du client
Adresse
Lettre de mission
A l'attention de
, (Monsieur/Cher Monsieur/Messieurs/Monsieur le
Président/etc.)
Vous avez bien voulu nous consulter en qualité d'expert
comptable pour vous conseiller et accompagner tout au long du
déroulement de vos opérations d'importation. Nous vous remercions
de cette marque de confiance. Cette lettre de mission a pour objet de confirmer
notre entretien et de définir les conditions de notre collaboration.
Cette lettre a notamment pour vocation de définir :
· L'objectif de la mission;
· Etendue de la mission et diligences à mettre en
oeuvre;
· Livrables et délais;
· Modalités pratiques de l'intervention;
· Obligations de l'expert comptable;
· Obligations de la société;
· La durée de la mission;
· Responsabilité de l'expert comptable;
· Confidentialité;
· Différends.
1- OBJECTIF DE LA MISSION
L'objectif de cette mission consiste à apporter notre
savoir faire pour vous conseiller et vous accompagner tout au long du
déroulement de vos opérations d'importation dans le but de:
· gérer vos opportunités d'affaires;
· coordonner vos opérations et sécuriser vos
transactions; et
· gérer vos contraintes liées à
l'importation.
2- ETENDUE DE LA MISSION ET DILIGENCES A METTRE EN
OEUVRE
Les travaux incombant à l'expert comptable se
rattachent exclusivement aux opérations relatives aux fonctions
logistiques, comptables, fiscales, administratives et financières et
sont détaillés en annexe sur un tableau. Toute prestation
complémentaire devra faire l'objet d'une information préalable du
client afin que celui-ci soit en mesure de manifester son accord.
La présente mission sera séquencée de la
façon suivante:
· Identification et formulation des risques et
problèmes liés à vos opérations d'importation ;
· recensement des outils et méthodes permettant
d'anéantir les risques et de répondre à vos
problèmes ;
· recueil des informations nécessaires au
déroulement de la mission (conduite des interviews clients, estimation
des moyens requis, ...) ;
· conception de solutions avec le client (problèmes
/ enjeux / pistes de solutions)
· formulation des recommandations (solutions, moyens
à associer, intérêts, limites, scénarios
alternatifs) ;
· présentation de synthèse des
recommandations concrètes.
3- LIVRABLES ET DELAIS
Notre mission sera scindée en cinq grandes phases:
· logistique de la marchandise;
· paiements des fournisseurs et financement de vos
opérations d'importation;
· organisation du service achats à
l'international;
· traitement comptable de toutes les transactions relatives
aux opérations d'importation;
· traitement fiscal de toutes les transactions relatives
aux opérations d'importation.
A la fin de chaque phase, nous vous assurerons un reporting
régulier sur l'avancée de la mission de conseil où nous
présenterons l'atteinte des objectifs en termes de
fonctionnalités des solutions implémentées.
A la fin de notre mission, nous vous formaliserons, dans un
document de synthèse, l'ensemble de nos propositions, l'ensemble des
actions entreprises et des évolutions apportées, et nous vous
présenterons l'ensemble des résultats.
4- MODALITES PRATIQUES DE L'INTERVENTION 4-1 Notre
équipe
L'équipe qui interviendra sera dirigée par ... (Nom
de l'associé en charge de la mission). Il sera principalement
assisté de ... (Nom - Titre).
Ou,
La composition de l'équipe intervenante se présente
comme suit :
Associé
Directeur de Mission
Chef de Mission
(Si nécessaire : leurs Curriculum Vitae sont
annexés à la présente lettre de mission) 4-2
Temps d'intervention et proposition d'honoraires
Nos honoraires, correspondant aux travaux de conseil et
d'accompagnement à l'importation définis ci-dessus sont
estimés en fonction du temps passé, du niveau de
responsabilité et de qualification professionnelle des différents
intervenants.
Ils s'élèveront à DT (hors taxes et
débours) et se détaillent comme suit :
Nature des travaux Nombre d'heures Budget en
DT
Logistique de la marchandise
Paiements des fournisseurs et financement de vos
opérations d'importation
Organisation du service achats à
l'international a
Traitement comptable de toutes les
transactions relatives aux opérations
d'importation
Traitement fiscal de toutes les transactions relatives aux
opérations d'importation
Les travaux éventuels non prévus effectués
en accord avec vous, mais entrant néanmoins dans le champ de la mission,
donneront lieu à une facturation séparée.
Ce budget repose sur des conditions de déroulement
normal de nos travaux et sur une coopération active de vos services. La
découverte de problèmes spécifiques inconnus à ce
jour et nécessitant des travaux supplémentaires pourrait nous
conduire à réviser cette estimation. Si le cas se
présentait, nous vous en avertirions immédiatement afin d'en
examiner les conséquences sur nos honoraires.
Toute contestation d'une facture devra être faite
dès réception et motivée ; ladite contestation ne pourra
justifier le non-paiement des autres prestations non contestées y
compris celles incluses dans la même facture.
En cas de non paiement des honoraires aux
échéances prévues, l'expert comptable
bénéficie du droit de rétention dans les conditions de
droit commun. Les prestations prévues pourront être suspendues
après dépassement de 30 jours de l'échéance
prévue et après information du client par tout moyen
écrit.
En cas de changement de modalités de facturation,
information préalable sera donnée au client.
En cas de rupture du contrat par l'une ou l'autre des parties,
une assistance pour réaliser le transfert du dossier dans l'entreprise
ou à un nouveau prestataire pourra être effectuée à
la demande du client et sur la base d'un devis préalablement
accepté.
4-3 Calendrier de facturation
Selon la pratique habituelle, des demandes d'acompte sur
honoraires vous seront envoyées au fur et à mesure de la
réalisation de la mission. Nous vous en demanderons le règlement
comptant. Le calendrier de facturation retenu est le suivant :
Description du calendrier de
facturation
5- OBLIGATIONS DE L'EXPERT COMPTABLE
L'expert comptable doit s'abstenir, même s'il est
invité, de se substituer au chef d'entreprise auquel incombe seul la
prise de décision.
L'expert comptable membre de l'Ordre effectue la mission qui
lui est confiée conformément aux dispositions du Code de
déontologie des professionnels de l'expertise comptable. Il contracte,
en raison de cette mission, une obligation de moyens.
L'expert comptable peut se faire assister par les collaborateurs
et/ou des sous traitants de son choix.
L'engagement du cabinet se concrétise par la fourniture
des meilleures informations, documents et données ci-dessus
définis.
A l'achèvement de sa mission, l'expert comptable restitue
les documents que lui a confiés le client pour l'exécution de la
mission.
6- OBLIGATIONS DU CLIENT
Le client s'interdit tout acte portant atteinte à
l'indépendance du cabinet ou de ses collaborateurs.
Ceci s'applique particulièrement aux offres faites
à des collaborateurs d'exécuter des missions pour leur propre
compte ou de devenir salarié du client.
Le client s'engage :
· à mettre à la disposition du cabinet,
dans les délais convenus, l'ensemble des documents et informations
nécessaires à l'exécution de la mission ;
· à réaliser les travaux lui incombant
conformément aux dispositions prévues dans la présente
lettre de mission (c'est bien lui qui gère) ;
· à respecter les procédures mises en place
pour la réalisation de la mission ;
· à porter à la connaissance du cabinet les
faits nouveaux ou exceptionnels ;
· à confirmer par écrit, si l'expert
comptable le lui demande, que les documents, renseignements et explications
fournis sont complets ;
· à vérifier que les états et
documents produits par l'expert comptable sont conformes aux demandes
exprimées et informations fournies par lui-même et d'informer sans
retard l'expert comptable de tout manquement ou erreur.
Le client reste responsable de la bonne application de la
législation et des règlements en vigueur et notamment celles
relatives au commerce extérieur. En effet; l'expert comptable ne peut
être considéré comme se substituant aux obligations de
l'employeur du fait de cette mission.
Conformément aux prescriptions légales, le
client doit prendre toutes les mesures nécessaires pour conserver les
pièces justificatives et, d'une façon générale,
l'ensemble des documents produits par l'expert comptable pendant les
délais de conservation requis.
7- DUREE DE LA MISSION
La mission précédemment définie est
conclue pour une durée d'une année correspondant à
l'année civile. Pour la première année, la durée de
la mission couvre la période comprise entre la date d'effet de la
convention et le 31 décembre de la même année, date
d'échéance du contrat.
La mission est renouvelable chaque année par tacite
reconduction, sauf dénonciation par lettre recommandée avec
accusé de réception un mois avant la date de clôture de
l'année civile.
En cas de résiliation en cours d'année civile,
et sauf faute grave imputable au cabinet, le client devra verser au cabinet les
honoraires dus pour le travail déjà effectué,
majorés d'une indemnité conventionnelle égale à 30%
des honoraires annuels convenus pour l'exercice en cours ou de la
dernière année d'honoraires en cas de montant incertain.
Cette indemnité est destinée à compenser les
travaux mis en oeuvre par le cabinet dans
le cadre de sa mission annuelle.
(nb. Cette clause est facultative et le pourcentage librement
fixé par le cabinet)
En cas de manquement important de l'entreprise à ses
obligations, le cabinet aura la faculté de suspendre sa mission en
informant l'entreprise par tout moyen écrit ou de mettre fin à sa
mission après envoi d'une lettre recommandée demeurée sans
effet.
Lorsque la mission est suspendue, les délais de remise
des travaux seront prolongés pour une durée égale à
celle de la suspension pour autant que le cabinet dispose de toutes les
informations nécessaires à l'exécution des travaux
à réaliser. Pendant la période de suspension, les
obligations de l'entreprise demeurent applicables.
8- SECRET PROFESSIONNEL
Nous vous confirmons que les intervenants qui participeront
à cette mission sont tenus au respect des règles relatives au
secret professionnel, conformément à la déontologie de
notre profession.
Les documents établis par l'expert comptable sont
adressés au client. Tout envoi direct à un tiers ne pourra
être fait qu'avec l'accord du client.
9- RESPONSABILITE DE L'EXPERT COMPTABLE
L'expert comptable assume dans tous les cas la responsabilité
de ses travaux.
La responsabilité de l'expert comptable ne peut en aucun
cas être engagée dans l'hypothèse où le
préjudice subi par le client est une conséquence :
· d'une information erronée ou d'une faute ou
négligence commise par le client ou ses salariés,
· du retard ou de la carence du client à fournir une
information nécessaire à l'expert comptable,
· des mauvaises estimations des données
prévisionnelles;
· des fautes commises par des tiers intervenant chez le
client.
10- DIFFERENDS
Les litiges qui pourraient éventuellement survenir
entre le cabinet et son client pourront être portés, avant toute
action judiciaire, devant le Président de l'Ordre des Experts Comptables
de Tunisie ou son représentant aux fins de conciliation.
11- ACCEPTATION DES CONDITIONS GENERALES D'INTERVENTION
Le client reconnaît avoir reçu, pris connaissance et
accepté les présentes conditions générales
d'intervention.
Veuillez signer et retourner l'exemplaire ci-joint de cette
lettre pour marquer votre accord sur les termes et conditions de notre mission
de conseil et d'accompagnement à l'importation.
L'expert Comptable XYZ
Acceptée pour le compte de la
Société ABC, par :
(signature)
Annexe à la présente lettre de mission:
Les travaux incombant à l'expert comptable
Logistique de la marchandise
Sélection de fournisseurs
Choix du mode de transport
Choix du contrat d'assurance
Fixation des critères de sélection de l'Incoterm
Choix de l'Incoterm
Calcul du prix de revient du produit à importer
Négociation du contrat commercial
La gestion douanière
Recherche de fournisseurs
Paiement des fournisseurs et financement de
l'opération
Choix des instruments de paiement
Choix des techniques de paiement
Choix des crédits de financement
Détermination des causes de dégradation de la
trésorerie La mise en place des techniques de gestion de
trésorerie Le suivi des fluctuations des devises
Choix de la politique de couverture du risque de change Choix des
techniques de couverture de change
Mise en place d'une organisation du service import
La constitution d'une équipe d'achats dans un cadre
international Choix des auxiliaires de l'importation (transitaire, assureur,
établissement financier, transporteur)
Organisation du service import
Comptabilisation des opérations
d'importation
Respect des obligations légales relatives aux
opérations d'importation quant à la tenue de
comptabilité
Organisation comptable des opérations d'importation
Comptabilisation des achats à l'étranger selon l'Incoterm conclu
avec le fournisseur
Comptabilisation des contrats de couverture de change
Evaluation des éléments monétaires à
la clôture de l'exercice Comptabilisation de l'impôt
différé à la clôture de l'exercice dû aux
différences de change
Comptabilisation des crédits de financement de
l'importation
Comptabilisation des techniques de paiement
Présentation des engagements hors bilan aux titres des
avals bancaires relatifs à l'opération d'importation dans les
notes aux états financiers
Comptabilisation des obligations
cautionnées Comptabilisation des règlements fournisseurs
Traitement de l'impact fiscal de l'avance au titre des
importations sur le paiement de l'impôt sur le revenu et l'impôt
sur les sociétés Traitement des spécificités
fiscales des importations en matière de la Taxe sur la Valeur
Ajoutée (TVA)
Traitement fiscal des différences de change lors de la
détermination du résultat fiscal
Traitement fiscal des opérations
d'importation
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