Prise de position vis-à-vis du Projet
Nô-Life
Nous pouvons également parler de sa dynamique qui est
stratégique dans le sens où il a commencé à
chercher à acquérir de nouveaux rôles dans le domaine
agricole comme on l'a vu dans le Plan de 96 face au grand changement
extérieur de la situation agricole (comme les Accords du GATT). Ainsi,
le Plan de 96 mettait fortement l'accent sur la multifonctionalité et
l'intérêt public inhérents à l'agriculture et la
ruralité, d'où l'importance de la participation citoyenne dans ce
domaine. Le BPA a ainsi trouvé une nouvelle place où il pourra
jouer un rôle important en tant qu'un agent public dans le domaine
agricole.
Sur ce point, Monsieur K nous a expliqué en
répondant à la question de l'enquêteur concernant une
série de projets en rapport avec le public comme l' « Ecole de
l'agriculture vivante » et la « Feme-école des Personnes
âgées » dans lesquels Monsieur K était impliqué
depuis vers 2000406. Après le Plan de 96, c'est notamment
à partir de l'année 2000-2001 que le BPA s'est progressivement
adressé au public en le considérant comme un des objets
principaux de sa politique agricole. Ainsi, en 2000, les jardins citoyens
gérés par la Coopérative agricole ont été
ouverts hors la zone à urbaniser c'est-à-dire la zone
d'urbanisation contrôlée. Et également l'inauguration de l'
« Ecole de l'agriculture vivante » en 2000 et celle de la «
Ferme-école des Personnes âgées » en 2002. Puis, c'est
à partir de l'apparition du problème de l'utilisation de terrains
agricoles à petite échelle en raison de la Loi agraire que le
BPA, qui est chargé de l'administration foncière, a
commencé à envisager de créer un système qui
permettra aux citoyens de continuer leur activité agricole en utilisant
des terrains agricoles de manière légale : d'où la
conception du Projet Nô-Life.
Par contre, on peut remarquer, malgré ses démarches
stratégiques, le côté toujours mitigé et ambïgu
dans les
405 Nous examinerons plus bas la conception du « bricolage
» de Cl. Lévi-Strauss.
406 Voici la réponse de Monsieur K : «
[Enquêteur : (...) Depuis quand êtes-vous impliqué dans
des projets de type `Ikigai ' comme l'Ecole de l'agriculture vivante ou les
jardins citoyens etc ?] C'est à partir de l'année 2001 que je
suis directement concerné. [Enquêteur : Ce type de mesures
d'Ikigai existaient déjà avant le Projet Nô -Life. Le
début était-il alors l'Ecole de l'agriculture vivante ?] C'est
ça. J'y suis entré un an après que ceci avait
commencé. [Enquêteur : Avant cela, pour vous, le domaine agricole
appartenait quasiment aux agriculteurs ?] Donc, on ne regardait que les
agriculteurs. Le public, c'était les gens qui faisaient seulement les
jardins familiaux, en fait. [Enquêteur : Et maintenant, on va vers les
citoyens ?] Oui. »
actes de représentations du BPA.
Nous pouvons déjà évoquer la suspension
du Projet du « Parc rural » qui était envisagé en
priorité dans le Plan de 96, et également le retrait de l'audace
slogan « Grande ville rurale : Toyota » au profit de
l'intérêt du slogan permanent de la Ville « Ville de la
Voiture ». Certes, entre 1996 à 2000, on n'a pas constaté,
dans le cadre de notre enquête, un évènement remarquable
par rapport à l'établissement du Projet Nô-Life.
D'ailleurs, on peut également rappeller que les représentations
manifestées dans le Plan de 96 avaient un caractère quelque peu
idéaliste avec un éventail extrèmement large de ses
visions. Le caractère quelque peu flou et opportuniste de la vision du
Projet Nô-Life semble également être lié à
cette ambïguité de la position du BPA.
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