WOW !! MUCH LOVE ! SO WORLD PEACE !
Fond bitcoin pour l'amélioration du site: 1memzGeKS7CB3ECNkzSn2qHwxU6NZoJ8o
  Dogecoin (tips/pourboires): DCLoo9Dd4qECqpMLurdgGnaoqbftj16Nvp


Home | Publier un mémoire | Une page au hasard

 > 

l'éradication de l'excision

( Télécharger le fichier original )
par Amadou Boubou N'dongo
université de Nouackchott - Maîtise en Droit des affaires 2007
  

Disponible en mode multipage

Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy

Dédicaces

A

vant tout , je dédie cordialement ce modeste travail à ma très chére maman Rougui mamadou Dia , et mon adorable papa Boubou N'dongo , ainsi que mon honorable oncle Amadou mamadou Dia et ma chére tante Djèinaba Tall .

Ensuite , mes précieux dédicaces vont envers ma très honorable sieur Marièm Boubou N'dongo , à Aissata Amadou Dia , et à Dia khadijétou .Tout en offrant un dédicace spécial à mes meilleurs amis plus particulièrement à Alpha Dia , Saicou Dia, et Mamadou Dia , ainsi que tous mes frères et soeurs , je profite de cette occasion pour exhorter à ceux d'entre eux qui étudient d'être courageux et persévérants afin d'être à la hauteur de leurs études .

Cependant , mes dédicaces envers ces personnes ne sont pas le fruit du hasard ,car celles-ci m'ont toujours soutenues et continuent à me soutenir matériellement et/ou moralement tout au long de mon cursus scolaire . C'est pourquoi , ma conscience me dicte un devoir de reconnaissance envers elles .

Enfin , je dédie ce travail à tous ceux qui luttent contre la violation des droits humains qui se manifeste à travers des pratiques traditionnelles nuisibles à la santé humaine dont l'excision en est l'exemple type . Ainsi , j'exhorte à toutes les filles et femmes qui souffrent silencieusement les effets de cette pratique d'être les principales actrices de l'éradication de celle-ci .

Remerciements

Après avoir remercié le très et le tout miséricordieux ALLAH , j'adresse mes vives remerciements à mon directeur de mémoire Haimoud Ramdan qui m'a beaucoup soutenu dans la réalisation de ce modeste travail .

Cependant , je profite de cette occasion pour remercier Mohamed Lamine Ahmed Seyfer qui malgré ses occupations professionnelles , m'a fourni toute la documentation nécessaire à la réalisation de ce mémoire . C'est pourquoi , je le remercie cordialement , tout en demandant au bon Dieu de l'accorder une très longue vie et une bonne santé .

Enfin , je remercie mon collègue Lam Abdoulaye Moctar qui m'a beaucoup aidé dans la rédaction de ce travail .

Ainsi j'exprime vivement ma gratitude pour ces personnes , qui ont contribué à la réalisation de ce mémoire .

Introduction

On estime à 130 millions 1(*), le nombre de filles et de femmes actuellement envie, dont les droits humains ont été violés par l'excision. Car la majorité des filles et

femmes susceptibles de subir l'excision vivent dans quelques 28 pays d'Afrique, du moyen orient et au sein des communautés d'immigrés dans les pays industrialisés à travers le monde. D'origine païenne, l'excision s'est développée bien avant l'apparition de l'islam. Il semble que l'excision a commencé en Egypte et s'est répandue aux alentours. Ainsi, l'islam a trouvé cette pratique bien avant lui et elle a continué à être pratiqué au sein de certaines populations musulmanes. C'est le cas de la république islamique de Mauritanie, situé en Afrique de l'ouest et limitée au nord par le Sahara occidental et l'Algérie, à l'est par le mali et le sénégal et à l'ouest par l'océan atlantique. Composée des arabes, des pulaars des soninkés et des wolofs, la population mauritanienne est estimée à 2.6/2.7 millions d'habitants (en 2000) , et croit à un rythme annuel d'environ 2.6 %, ce qui donnerait une population de 3.4/3.5 millions d'habitants (en 2010). Cependant, la pratique de l'excision est observée dans toutes les composantes de la population, d'où un taux de prévalence national de 71%, selon l'enquête démographique et de santé en Mauritanie (EDSM) en 2000-2001. Les principales raisons développées par celles-ci pour légitimer cette pratique, sont dominées par la nécessité religieuses (41%) chez les hommes et la reconnaissance sociale (35%) chez les femmes. Le refus de se conformer à cette pratique, stigmatise et isole les filles et leurs familles, entraînant ainsi la perte de leur statut social. Toutefois, il n'existe aucune référence de l'excision dans la religion musulmane ni dans le coran ni dans les hadith. Le seul hadith évoqué est controversé et la conférence de Caire (Egypte) présidée par des grands ulémas musulmans en avril 2004 en dit (pat une Fatwa) 2(*) que c'est un hadith faible avec rupture de la chaîne de transmission et ne constitue pas une preuve. Car l'excision est une pratique traditionnelle, la plus douloureuse (voir mortelle) et la plus dangereuse à la santé des filles et des femmes. C'est pourquoi, selon l'EDSM, 2000-2001, 53% des personnes interrogées ont déclaré au moins avoir une complication ou plus dont les fréquentes sont les saignements (hémorragie) 25% et des difficultés à uriner (25%). Cependant, la plus part des personnes ignorent les complications à long terme. C'est pourquoi, l'engagement international pour lutter contre l'excision s'est affirme dés 1952 par la commission des droits de l'homme des nations unis qui adopte une résolution sur la question. En RIM, la lutte s'est mise en place timidement et tardivement par rapport aux pays de la sous région. On peut dire que le vrai démarrage s'est fait lors des journées de réflexions sur les pratiques néfastes à la santé de la femme et de l'enfant, organisées en mars 1997 par le SECF 3(*) en collaboration avec le MSAS 4(*), l'UNICEF 5(*), l'OMS 6(*)et l'UNFPA7(*). Elle s'est imposée entre autres par la publication des données alarmantes de quelques enquêtes nationales telles que l'EDSM 2000-2001. Depuis lors beaucoup d'actions ont été réalisé par la SECF et le MSAS en collaboration des partenaires au développement 8(*) dans le domaine de la formation, de la sensibilisation et de la communication. Mais la question qui se pose est de savoir si l'éradication de l'excision en RIM est possible? Pour répondre à cette problématique, on étudiera d'abord les manifestations de l'excision (Première Partie),

avant d'envisager les différentes stratégies pour son éradication (deuxième partie).

Pp

rémiére Partie: les manifestations de l'excision

E

n Mauritanie près de 3/4 des femmes sont excisées (71%). cette prévalence est plus élevée au sud qu'au nord du pays. Car l'excision est pratiquée dés le jeune â age le plus souvent quelques semaines après la naissance, rarement après un an. C'est pourquoi les complications immédiates (les hémorragies) peuvent provoquer la mort d'une jeune enfant si elles ne sont pas soignées d'urgence. Ainsi, on abordera d'abord l'excision et ses raisons socioculturelles (chapitre I), avant de voir les conséquences néfastes (chap. II) qu'elle peut engendrer.

Chapitre I: L'excision et ses raisons socioculturelles

En Afrique de l'ouest et du centre les données issues des enquêtes démographiques et de santé réalisés entre 1994-2001 indiquent une prévalence de l'excision allant de 5% (Niger 1998) a 99% (guinée 1999). A l'intérieur d'un même pays, la prévalence de la pratique varie selon les zones géographiques correspondant aux regroupements ethniques. Ainsi, en Mauritanie le taux de prévalence est plus élevé au sud qu'au nord. Selon l'ethnie la prévalence la plus élevée se trouve chez les soninkés (92%) et la plus faible chez les wolofs(28 %). Cependant, il importe de savoir ce que c'est l' excision (section 1) avant d'aborder le pourquoi de cette pratique (section 2).

Section 1: L'excision en question

Appelée a l'origine circoncision féminine, l'expression MGF 9(*)s'est rependue vers les année 70. Comme l'expression souligne la violation des droits humains, il a été retenu que lors de la 3 ème conférence du comité interafricain sur les pratiques traditions affectant la santé des femmes et des enfants (CIAF) a Addis Abéba. Mais en 1999 le rapporteur spécial des nations unies sur les pratiques néfastes a demandé que l'on fasse preuve de tacts et de patience et a attirer l'attention sur les risques démoniser certaines culturelles, religions et communautés. Ainsi le terme excision s'est rependue pour éviter d'aliéner les communautés. Ainsi on va essayer de dégager une définition de l'excision et ses différents types (paragraphe 1) avant de faire un diagnostique de la situation en RIM (paragraphe 2).

l Paragraphe 1: Définition et différents types d'excisions

L'excision est une pratique traditionnelle très ancienne qui a précède l'islam. Elle est très proche de la pratique du bandage des pieds en chine qui a persisté pendant 1000 ans et a été abandonne a une génération. Cependant, il est important de définir d'abord l'excision (A) avant d'en faire une typologie (B).

l A- Définition de l'excision

L'excision est appellation générique désignant un ensemble de pratique consistant a enlevé une partie ou tous les organes génitaux externes de la fille ou de la femme ou quelconque autre mutilation pour des raisons autres que thérapeutique. C'est pourquoi l'excision est définie comme suit 10(*) est une série de pratiques incluant l'ablation ou la lésion partiel ou totale des organes génitaux externes pour des raisons non médicales. Par cette définition, on constate que les organes génitaux mutilés ont été privé de leurs fonctions vitales pour des raisons socioculturelles au détriment de la fille d'aujourd'hui, mère de demain. En effet, les formes de l'excision varient d'une communauté à une autre.

l B- Les différents types de l'excision

l'OMS a classifié les mutilations génitales féminines en 4 formes différentes:

Type 1: clitoridectomie ou circoncision féminine: elle consiste en l'ablation de propice du clitoris, avec ou sans l'ablation d'une partie de clitoris ou de tout le clitoris;

Type 2: l'excision consiste dans l'ablation du prépuce et du clitoris, avec l'ablation partielle ou totale des organes génitaux (ablation du clitoris, des petites et des grandes lèvres).

Type 3: infibulation (circoncision pharaonique), qui consiste en l'ablation partielle ou totale des organes génitaux externes (ablation du clitoris des petites et des grandes lèvres). Les grandes lèvres sont ensuite soit cousues ensemble soit maintenues en contact jusqu'à la prise de la suture ou la guérison des aspérités qui forment alors une peau recouvrant l'urètre et la majeure partie du vagin ne laissant qu'un tout petit orifice pour l'écoulement des urines et du sang des menstruations.

Type 4: différentes pratiques de manipulations des organes génitales féminines: piercing, pricking, incision du clitoris et/ou des lèvres, allongement du clitoris et/ou des lèvres, cautérisation par brûlure du clitoris et des tissus voisins, curetage de l'orifice vaginal ou amputation du vagin, introduction de substances corrosives dans le vagin pour produire de saignements, ou introduction d'herbe dans le but de restreindre le vagin etc. En Mauritanie, on rencontre trois types des MGF (mutilation génitales féminine):

1. Ablation partielle ou totale du clitoris;

2. Ablation partielle ou totale du clitoris, plus l'excision partielle ou totale des petites lèvres;

3. Autres types de MGF, tel que le terrassement du clitoris.

Cependant, la clitoridectomie est la MGF la plus courante et touche environ 5% des femmes. Ainsi, on essayera de faire un diagnostique de la situation dans le pays.

l Paragraphe 2: Diagnostique de la situation de l'excision

Selon l'EDSM en 200-2001, il emporte de faire une prévalence selon les ethnies et les régions (A) avant d'établir celle basée sur le degré d'éducation des mères (B) pour mieux cerner le problème.

l A-La prévalence selon les ethnies et les régions

L' EDSM en 2000-2001, montre que la prévalence la plus élevée selon les ethnies est celles des Soninkés (92%) et la plus faible chez les Wolofs (28%). Les pulaars ont une prévalence de (72%) et les arabes (71%). Territorialement une enquête a été réalisée par l'ONG, AMPSFE sur le territoire du pays. Cette étude donne aussi la prévalence de façon plus spécifique, par exemple, il en ressort que dans une moughataa la MGF est systématique: 100% des filles seraient excisées (Néma, Amourj, Djigueni, Oud yenge, Kaédi, Monguel, Bababé, Boghé, M'bagne, Rosso et Ksar), dans six (6) moughataas plus de 50% des filles seraient excises: (Dar-naim, Sebkha, Nouadhibou, M'bout, Selibabie et Kankoussa) et dans quatre (4) moughataas moins de 50% des filles seraient excisées (Atar, R'kiz et Tavragh-zeina). Ces enquêtes montrent que l'excision varie en fonction des ethnies et des régions; mais aussi en fonction des degrés d'éducation des mères.

l B-La prévalence en fonction de l'éducation des mères

La décision d'exciser la fille est toujours prise par la mère. L'excision est plus pratiquée par les mères sans éducation (77,4%), que celles qui ont acquis une éducation secondaire (41%) 11(*). cependant, celles qui ont une éducation primaire sont en position d'intermédiaire (60,6%) entre les deux catégories de mères. Ainsi, on constate que l'ignorance est un facteur prédominant dans cette pratique. Même si, d'autres facteurs y concourent pour la légitimation de celle-ci par les communautés.

Section 2: la pratique de l'excision

Dans toutes les communautés du monde ou elle est pratiquée, les familles avancent des arguments pertinents à leurs écarts pour légitimer la pratique de l'excision. Ces arguments culturels différents d'une ethnie à une autre, mais parfois, une ressemblance de ceux-ci est visible dans certaines ethnies. C'est pourquoi, dans plusieurs communautés, l'excision est perçue comme le garant de la virginité , de chasteté et de la propreté des filles et des femmes jusqu'au mariage. Ainsi devenu une norme sociale, l'excision est corroborée par les familles pour préserver leur statut social et bénéficier de la solidarité au sein de la société; car une famille qui refuse de s'y soumettre payera ce refus par une exclusion sociale. Ainsi, l'excision est devenue un devoir primordial, des femmes Maninka de Guinée centrale, ont expliqué que les parents ont un triple devoirs envers leurs filles: les éduquer convenablement, les faire exciser et leur trouver un mari. En Mauritanie, l'argument religieux domine dans la justification de la pratique de l'excision. C'est pourquoi, selon l'EDSM (200-2001), 41% des hommes mauritaniens pensent qu'une femmes non excisée n'est pas propre à la prière; ce qui veut dire qu'ils ne savent pas qu'en Arabie Saoudite, berceau de l'islam, on ne pratique pas l'excision. Ainsi, on va d'abord tenter de voir si l'excision est prescrite ou recommandée par l'islam (paragraphe 1), avant d'analyser pourquoi elle est devenue une norme sociale (paragraphe 2) fortement ancrée dans les valeurs sociales.

l Paragraphe 1: L'excision et l'islam

Comme on l'a noté dans l'introduction, l'excision est une pratique traditionnelle ancienne, qui a précédée l'avènement de l'islam. Cette dernière est une religion qui recommande le respect des droits humains et interdit la violation de ceux-ci. C'est pourquoi plusieurs conférenciers se sont dans le monde musulman pour discuter la question de l'excision qui rentre dans le cadre de violation des droits. C'est notamment le cas de la conférence d'Abuja en Mars 2004, celle du Caire (Egypte) en Avril 2004; le séminaire de l'association des Ulémas de Mauritanie à Kiffa en novembre 2004 et plus récemment l'atelier des Imams de Nouakchott s'est réuni en décembre 2007. Toutes ces rencontres ont été présidées par des grands Ulémas, Imams et jurisconsultes musulmans pour voir si l'excision est une prescription de l'islam. Cependant, tous ont été d'accord sur le point suivant: l'islam ne contient aucune référence de l'excision, ni dans le coran ni dans la sunna. En se sens, on tentera de voir comment le coran perçoit toutes pratique nuisible (l'excision) à l'être humain (A) et puis, si la sunna du prophète mohamed (P.S.L.) recommandait explicitement la pratique de l'excision (B).

l A. l'excision et le coran

La conférence de Caire réunie en Avril 2004 a pu conclure que: le saint coran ne contient aucun texte comportant une indication expresse ou tacite sur la circoncision des filles. Partant de ce principe, on se pose la question de savoir, si mutiler les organes génitaux féminins pour des raisons non médicales, ne correspond-t-il pas à un refus voire un sacrilège envers la création divine? La réponse a été apporté par le grand Cheick Mouhamed Sayed Tantawi, Cheick d'Al Azhar: ?la charia islamique protège les enfants et sauvegarde leurs droits. Ceux qui privent leurs enfants de leurs droits, commettent un grand péché (...) l'excision est une question médicale, nous tenons compte l'avis des docteurs et leur obéissons. Il n'y a aucun texte dans la charia, dans le coran ou dans la Sunna prophétique, qui concerne l'excision. 12(*)tant la parole d'Allah, le coran réagit les relations juridiques et humaines y compris celles des parents et leurs enfants. Plus précisément, les parents ont le droit de nourrir, de vêtir et d'éduquer dans le bon sens leurs enfants, mais ils n'ont pas le droit de vie ni de mort sur eux; droit relevant de la puissance divine. C'est pourquoi, ils devaient veiller à leur santé pressente et future avec l'aide de Dieu et non de provoquer leur maladies ce qui constitue un péché. Dieu dit dans le saint coran:Nous avons honoré les fils d'Adam. Si le Tout Miséricordieux, le Très Miséricordieux a honoré toute la descendance d'Adam qui est au dessus de toute la création de Dieu, pourquoi, certains parents déshonorent leurs filles, en les privant leurs droits à la santé par une pratique traditionnelle barbare qu'est l'excision? Notons qu'une tradition qui viole les droits humains doit être fouler au pied. C'est ce que pensent également le malin Amadou Hampaté Bâ qui disait qu':il y a des pratiques que nos ancêtres eux-mêmes, s'ils revenaient à la vie, trouveraient caduques et dépassées. c'est pourquoi, les hadiths évoqués dans la sunna du prophète sur l'excision sont controversés et incertains.

l B- l'excision et la sunna

La question selon laquelle,est ce que l'excision fait partie de la sunna du prophète mohamed (p.s.l) a été soigneusement discuté dans le rapport de kiffa.la conclusion de ce rapport est la suivante: tout ce qu'on a rapporté sur l'excision se limite aux trois hadiths suivant dont deux sont da-if (faibles) et le troisième ne contient pas de preuve:

1-la circoncision est une sunna pour les hommes et un signe de respect pour les femmes. le rapport de Caire en dit que c'est un hadith faible avec rupture de la chaîne de transmission et ne constitue une preuve. le problème qui se pose est de savoir si le prophète(p.s.l) l'avait affirmé. Ainsi Al quourtoubi fait aussi la même remarque en disant qu'on ne peut pas suivre la tracabilité de ce hadith jusqu'au prophète(p.s.l).

2-le hadith de oumou atiya:enlève peu et n'exagère pas; c'est mieux pour le visage préférable pour l'époux. Le rapport de Kiffa indique qu'il a été rapporté par Al hakem, Al baihaqi et abu daoud avec rapporteurs peu crédibles, c'est pourquoi c'est un hadith faible(da-if).

3-Le hadith si les deux sexes (circoncision)se rencontrent, on doit faire la purification (douce) rituelle. ce hadith est controversé et ne contient pas de preuve. En partant d'un principe simple en matière de communication: plus la chaîne de transmission d'un message est longue, plus le message se détériore et se déforme, pour devenir en un moment donné une rumeur. C'est pourquoi les rapports d'Abuja, du Caire, et du Kiffa sont unanimes sur le fait qu'il ne contient aucune preuve que la circoncision des femmes est une sunna. Ainsi dans le rapport de Kiffa l'imam ibn el moundhir écrit: il n'y a sur la circoncision ni hadith de référence ,ni de sunna a suivre.

En revanche, notons que partout dans le monde, il a été démontré par des preuves claires que l'excision est nuisible à la santé. C'est pourquoi, plusieurs ulémas musulmans sont unanimes que tout ce qui nuit à la santé d'un être humain et interdit par l'islam. Ainsi une déclaration signe par 30 cheikhs appartenant aux 8 groupes souffistes les plus importants du soudan (2004), nous rapportent la preuve:il nous a été démontré au moyen de preuves religieuses authentifiées que la charia ne contient aucun texte fondé la légitimité de quelque forme d'excision que ce soit, en plus des médecin de confiance ont établi que tout type d'excision est nuisible. S'il n'y a aucune référence d'excision, ni dans le coran ni dans la sunna, pourquoi cette pratique traditionnelle est devenue difficile a combatte?

l Paragraphe 2: l'excision et la norme sociale

Tout fait pratiqué par plusieurs acteurs de la société de manière durable pour consolider un problème déterminé, devient une norme sociale. Ainsi, constituée cette dernière doit être suivi et respecter par tous les membres de la société. C'est pourquoi, l'excision est devenue une norme endurcie par les membres de la société qui la pratique. Car une famille qui refusera de se soumettre perdra ses statuts et sa considération dans la société. De ce fait aucune famille ne veut perdre ses droits sociaux à cause de l'abandon d'une pratique sociale. Il importe de se demander pourquoi cette dernière a de telle importance dans la société? en ce sens on tentera d'abord de voir l'excision perçue comme une reconnaissance sociale (A), avant d'aborder la théorie selon laquelle elle apaise des plaisirs charnelles (B).

l A-L'excision et la reconnaissance sociale

Selon l'EDSM seules les femmes mauritaniennes (35%) pensent que l'excision accroît la reconnaissance sociale. C'est pourquoi elles endurent la pratique parce qu'elles y trouvent de la fierté, de la joie et parfois même elles sont récompenser en cas de mariage ou leur virginité est rendue publique. C'est pourquoi, chez les pulaars: ?haddadé éné hadaa koyeré?, c'est-à-dire l'?excision empêche le déshonneur?. dans cette communauté la femme est perçue comme le garant de l'honneur du groupe familiale, car elle est contrainte à se soumettre à certaines pratiques traditionnelles, dont les plus néfastes sont l'excision, le lévirat le sororat et les mariages précoces aux détriment de sa santé. Dans les communautés ou elle est pratiquée, l'excision est considéré comme une purification rituelle et justifie pour des raisons d'hygiène. C'est par exemple le cas des bambaras du Mali qui appellent l'excision: ?seliji?, ce qui signifie ablution ou toilette rituelle. En revanche, dans la société mauritanienne cette reconnaissance sociale est exprimée par différents termes: ainsi par les pulaars elle est désignée comme ?yonteedé?, être raffiner; chez les arabes: ?tehval?, ?ezziana?: devenir belle; chez les Soninkés ?salindé?, ?tahar? purification. Toutes ces expressions se résument à l'affirmation suivante: ?une fille non excisée n'est pas jolie?. en plus de la beauté, de la propreté il existe d'autres raisons plus usitées.

B-L'excision et le mariage

L'une des raisons les plus utilisée est celle selon laquelle l'excision constitue un bouclier aux plaisirs charnels. C'est-à-dire qu'elle empêche la femme de forniquer et d'être fidelle à son mari. Retournons chez les pulaars ou la femme est considérée comme le garant de l'honneur du groupe familial; cette femme qui était gardienne de l'honneur doit toujours se maîtriser sexuellement pour éviter une grossesse hors mariage qui va déshonorer son groupe familiale. C'est pourquoi les pulaars disent que ?haddadé ina togga fittaadu? 13(*)

C'est-à-dire l' ?excision éduque et atténue le plaisir charnel?. cependant, cette atténuation vise à préserver la virginité de la femme jusqu'au mariage, car dans le marché matrimonial les ?vierges? passent avant les ?non vierges?. dans ce cas les hommes qui commandent ces vierges n'endurent-ils pas la pratique? c'est le cas aussi d'une partie du Nigéria ou l'excision a pour but de permette à la belle mère de vérifier la virginité de la future épouse. En effet, est-ce que ces belles valeurs sociales que garantisse la femme n'ont pas de conséquences négatives en son encontre?

Chapitre II: les conséquences néfastes de l'excision

La médecine moderne a démontré par des preuves claires et concises que l'excision nuit gravement à la santé présente ou future d'une fille ou d'une femme qui a été soumise à la pratique. Car elle a développé le contraire des arguments culturels justifiant la pratique, pour ensuite dire que les complications immédiates comme l'hémorragie, peuvent entraîner la mort 14(*) si elles ne sont pas soignées d'urgence. Notons que l'excision est pratiquée en Mauritanie dés le jeune âge, c'est-à-dire quelques semaines après la naissance. Ce caractère choquant de la pratique dissimule la violation des droits de l'enfant qui ne peut l'exprimer. Ainsi, on va tenter de voir comment l'excision nuit à la santé des filles et des femmes (section 1), avant d'entamer l'ampleur de la violation des droits humaines (section 2) qu'elle entraîne.

Section 1: l'excision et la santé des filles et des femmes

L'excision est une pratique traditionnelle néfaste à la santé des filles et des femmes. Parfois, ces dernières (filles et femmes) sont conscientes du danger qu'elle (l'excision) entraîne, mais elles sont obligées de s'y soumettre puisqu'elles sont contraintes par le poids de la tradition. Affirmons tout de suite qu'aucune tradition ne peut et ne doit pas être accepter si elle empiétine les droits d'une personne humaine. En se sens, pourquoi l'excision est toujours acceptée dans la société mauritanienne ou les femmes meurent en donnant une vie ? ne pensent-elles pas que l'excision peut être à l'origine de ces décès?

A travers ces questions nous tenterons d'abord de présenter les conditions dans lesquelles se déroulent l'excision (paragraphe 1), avant d'entamer les complications (paragraphe 2) qu'elle peut entraîner.

Paragraphe 1: les conditions de déroulement de la pratique

Les enquêtes effectuées notamment par les EDS et les MICS 15(*) fournissent des informations précieuses sur les circonstances dans lesquelles se déroule l'excision, notamment l'âge auquel une fille ou une femme subit la pratique, le type d'intervention et la personne qui effectue. L'âge varie d'un pays à un autre. Ainsi, en Egypte environ 90% des filles sont excisées entre 5 et 14 ans. Mais en Mauritanie celles-ci subissent la pratique quelques semaines après la naissance, rarement après un an. C'est pourquoi, elles ne peuvent pas se rendre compte du type d'excision effectué ni de la personne qui l'a effectue. Mais l'ONG AMPSFE a réalisé cette rare étude relative aux types d'excision pratiquée en Mauritanie. Ainsi, on rencontre trois types d'excision dans le pays: notamment le type I (excision partiel ou total du clitoris), le type II (excision du clitoris avec excision partielle ou totale des petites lèvres) et le type III (autre pratique non classée, tel que le tassement/atrophie du clitoris). Cependant, la plupart des filles ou femmes sont excisées par des praticiens traditionnels (A) mais parfois une ?médicalisation? de la pratique (B) peut se faire en cachette par certains médecins.

A-L'excision traditionnelle

Dans les pays ou elle est pratiquée, l'excision est effectuée par des spécialistes locaux (exciseures/exciseuses), des accoucheuses traditionnelles et généralement par des personnes âgées de la communauté, en principe par les femmes. L'excision est pratiquée en Mauritanie sans anesthésie, d'une manière barbare avec des instruments rudimentaire. Ces derniers peuvent être utiliser à plusieurs reprises sur des filles différentes; ce qui nous montre qu'il y a un risque de contamination du virus du SIDA (VIH), si l'une des fillettes est séropositive. Cette cruauté de la pratique est rapportée par les propos de Oumou Hani Sarr membre de Nissa Banque 16(*) , recueillis par Yacouba Tandia, les voici: ?A M'bagne si on parlait d'excision, tous les esprits se tournaient vers moi Néné. Je n'excisais pas, mais c'est moi qui écartais les jambes des petites filles et les immobilisais pour permettre à l'exciseuse de faire l'ablation du clitoris. Aujourd'hui, je peux dire que l'excision est une opération dangereuse pour les filles. Concrètement, nous pratiquons l'excision avec une lame. ?pres l'ablation de l'organe (le clitoris), on pose du coton trempé dans l'alcool sur la plaie. Dans le passé, les exciseuses imposaient un soin particulier en demandant à la fille excisée de s'asseoir sur de l'eau tiède matin et soir pendant une semaine pour faciliter la cicatrisation de la plaie. D'autres faisaient bouillir des crottes de chèvres et récupéraient le liquide pour servir de passement une fois les filles excisées qui éprouvaient des difficultés à uriner pour longtemps?.

En revanche, certaines mères dont le degré d'instruction est un peu élevé, évitent ces conditions défavorables de la pratique, en faisant appel à un des professionnels de santé.

B-Le danger de la médicalisation de la pratique

La médicalisation 17(*) de l'excision est effectuée non plus par des praticiens traditionnels, mais un personnel médical qualifié. Cette tendance est en hausse;

c'est pourquoi, l'analyse des données de l'Enquête par groupe d'âge indique une impressionnante diffusion de la médicalisation de l'excision en Egypte, en Guinée, au Mali, au cours des dernières années. En Guinée par exemple, on a constaté que 21,8% des filles et des femmes âgées de 15 à 19 ans avaient été opérées par des agents de la santé, contre moins de 1% pour les femmes âgées de 45 à 49 ans. En Mauritanie, on ne dispose pas de données exactes sur la médicalisation de la pratique faute d'enquête. Mais certaines familles font appel à des médecins ou chirurgiens 18(*) dans leurs domiciles pour les douleurs et des hémorragies liées à la pratique. Cependant, l'OMS, dénonce la médicalisation des pratiques mutilatoires. C'est pourquoi le comité interafricain exige des poursuites contre ces professionnels de santé. De même que le conseil français de l'ordre des médecins nous rappellent à se sujet l'article 4119(*): ?Aucune intervention mutilante ne peut être pratiquer sans motif médical très sérieux?, ce qui n'est pas le cas de l'excision. En plus elle entraîne des complications très graves à la santé des filles ou femmes.

Paragraphe 2: Les complications entraînées par l'excision

L'excision est une pratique néfaste qui est très dangereuse sur la santé de la fille ou de la femme. Car elle entraîne un traumatisme psychologique immédiat et ultérieur sur le comportement de celle-ci. Mais celui-ci n'est pas connu par les mamans à cause de l'ignorance. Cependant, ces dernières savent les complications à court termes (A) même si elles ignorent les complications à long termes (B) entraînées par la pratique de l'excision.

A-Les complications à court terme

L'excision se pratique sans anesthésie avec des instruments rudimentaires sur les organes innervés de la fille ou de la femme. C'est pourquoi, une douleur très intense et insupportable est ressentie par la victime qui l'exprime par des cries, la maman en est bien consciente. Ces organes mutilés étant très vascularisés, provoquent des saignements voire l'hémorragie qui, s'ils ne sont pas soignés d'urgence peuvent provoquer la mort subite de la fille ou de la femme. Ces complications même si elles sont soignées par transfusion de sang, elles vont causé chez la victime un choc post-mutilation qui se traduit par des infections chroniques et aiguës de l'appareil génito-urinaire, des tumeurs, des kystes et des relations sexuelles parfois très douloureuses. Cependant, la majorité de ces complications est connue par les mamans (40% et 50% des cas au Mali et en Mauritanie, selon l'EDS) mais des obstacles au changement d'attitude et comportement persistent. Car celles-ci pensent qu'il faut toujours continuer à pratiquer l'excision pour faire vivre la tradition. La question qui se pose est de savoir, est-ce qu'elles savent les complications ultérieures entraînées par la pratique?

B-Les complications à long terme

Les femmes excisées ressentent au cours de leur existence des complications liées à la pratique notamment la formation de ?cicatrices chéloides? sur la blessure génitale qui peuvent prendre l'ampleur au point d'empêcher ou de rendre difficile la marche. En plus une forte anémie, la rétention des urines, l'infertilité ou la stérilité, les règles douloureuses, les douleurs pendant les rapports sexuels sont des complications fréquemment citées par celles-ci. Par ailleurs, les infections chroniques peuvent évoluer vers le septicémie mortelle. La phase de l'accouchement est aussi un travail parfois prolongé si la femme est excisée et qu'elle a des déchirures périnéales ou des hémorragies. Une autre complication plus grave est la fistule vesico-vaginale ou recto-vaginal par laquelle la femme n'arrive pas parfois à retenir ses urines et devient ainsi impropre à la prière 20(*). Car celle-ci est provoquée par un accouchement qui a duré longtemps chez une femme et qui a entraîné la nécrose (mort) des tissus séparant la vessie ou le rectum du vagin. Notons cependant, que toutes ces complications cirées rendent la femme plus exposée à la contamination du vih sida, les virus de l'hépatite... C'est pourquoi la pratique de l'excision constitue une violation des droits humains les plus absolus.

Section 2: L'excision et la violation des droits humains

Les instruments internationaux, notamment la convention internationale sur les droits des femmes (CEDEF) de 1979 et la convention relative aux droits de l'enfant (CDE) de 1989, affirment la nécessité de protéger le droit à la vie et le droit à la santé de toute personne humaine. Le respect de ces conventions par ces ?tats signataires dont la Mauritanie, assure d'une part la promotion des droits de l'enfant et d'autre part, il va entraîner le développement rapide de la population. Ainsi, on va tenter de voire l'excision par rapport aux droits de l'enfant (paragraphe 1), avant d'évoquer l'obligation de l'Etat mauritanien (paragraphe 2) par rapport à ceux-ci.

Paragraphe 1: L'excision et les droits de l'enfant

Chaque année l'excision viole les droits humains d'environ trois (3) millions de filles et femmes rien qu'en Afrique et au Moyen-orient. Cette violation affecte les droits de celles-ci à la vie, à l'intégrité physique et corporelle et à la meilleure santé possible. En se sens les années 1980 et 1990 représentent une époque importante pour la reconnaissance de l'excision en tant que violation des droits des filles et des femmes. C'est notamment le cas de la CEDEF en 1979; cette perspective fut reprise par la suite dans le cadre de plusieurs conférences internationales notamment lors de la conférence mondiale de l'ONU sur les droits de l'homme à Vienne, en Australie (1993), celle sur la population et le développement au Caire, en Egypte (1994) et lors de la quatrième (4e) conférence mondiale sur les femmes à Beijing, en Chine (1995). Toutes ces conférences réunies mettent en avant la primauté de l'intérêt de l'enfant (A) et son droit à la vie et à la meilleure santé (B) possible.

A-La primauté de l'intérêt de l'enfant

L'intérêt de l'enfant est au c?ur de toutes les conférences relatives aux droits de celui-ci. C'est pourquoi l'article 3 de la CDE de 1989 demande que l'intérêt supérieur de l'enfant constitue une considération primordiale ?dans toutes les dimensions qui concernent les enfants?. ce principe est à la base de la convention et doit être consolider par les ?tats signataires de celle-ci par des mesures internes. Ces derniers doivent viser d'une part à l'application de ce principe et d'autre part de sanctionner ceux qui le violent en mettant leur intérêt en avant. Ainsi, l'article 12 de la CDE souligne cette nécessité en affirmant que: ?les ?tats parties garantissent à l'enfant qui est capable de discernement le droit d'exprimer librement son opinion sur toute question l'intéressant. Les opinions de l'enfant étant dûment prises en considération eu égard à son âge et son degrés de maturation?.

Cependant, si l'enfant ne peut pas exprimer ses intérêts faute de capacité ou autres, l'article 18 de la même convention en décide ainsi:?la responsabilité d'élever l'enfant et d'assumer son développement incombe au premier chef aux parents ou le cas échéant, à ses représentants légaux. Ceux-ci doivent être guider avant tout par l'intérêt supérieur de l'enfant?. De ce fait, l'intérêt de l'enfant est principalement son droit à la vie et à la meilleure santé possible.

B-Le droit de l'enfant à la vie et à la santé

Toute personne a besoin de vivre le plus longtemps possible avec une meilleure santé possible. D'ordre islamique ce principe a été réaffirmé par les conventions internationales comme le droit le plus absolu d'une personne humaine. Car l'excision et toutes les conséquences qu'elle entraîne, viole ce principe. Ainsi, elle empêche à l'enfant du sexe féminin de vivre une meilleure santé possible voire parfois même le privé de la vie même. Cependant, il a été démontré que l'excision met en danger la santé et la survie des enfants nés de mères ayant subi la pratique. Ainsi, une étude récente de l'OMS a examiné les effets de l'excision sur une série de facteurs affectant la mère et l'enfant pendant et immédiatement après l'accouchement en ce qui concerne la délivrance par césarienne, la durée du travail, l'hémorragie post-partum, les lésions du périnée, l'insuffisance pondérale à la naissance, un score AGPAR (Activité, Grimace, Pouls, Aspect, Respiration) peu élevé et mort périnatale les résultats de cette étude montrent la gravite de cette violation et exigent les états signataires de la CDE de respecter leurs obligation

Paragraphe 2: l'obligation de l'Etat mauritanien

Du point vue juridique, le gouvernement mauritanien a élaboré un code pénal pour l'enfant 21(*) , et a ratifie plusieurs convention et traites internationaux en matière de droit de l'homme d'une manière générale et de droits de l'enfant en particulier 22(*) . Dans ces textes, la pratique de l'excision est considère comme une violation grave aux droit de l'enfant du sexe féminin, dont la Mauritanie est tenue de prévenir sur son territoire et de mettre en application l'article 12 23(*) du code pénal de l'enfant. C'est pourquoi, il est de son devoir de protéger l'enfant contre toute forme de violation (A) et de consolider cette protection (B) par la mise en application du code pénal pour l'enfant.

A-La protection de l'enfant contre toute forme de violence

La Mauritanie doit être, à l'aide de ses instruments juridiques prescrites , protéger ses enfants contre toute forme de violation, de brutalité physique ou mentale dont la pratique de l'excision fait partie intégrante. Ainsi, le comité pour l'élimination de toutes les formes de discrimination à l'égard des femmes en formule une recommandation générale comme suit 24(*) : ?les ?tats parties introduisent dans leur programmes de santé nationales, des actions visant à éradiquer la circoncision féminine dans la sphère de la santé publique. Ces actions devraient tenir compte de la responsabilité particulière du personnel sanitaire y compris les accoucheuses traditionnelles d'expliquer les conséquences nuisible de la circoncision féminine?. C'est également, le cas de la résolution en 2001 de l'assemblée générale de l'ONU sur les pratiques traditionnelles ou coutumières affectant la santé des fillettes et des femmes, qui réaffirment l'obligation de tous les ?tats de promouvoir et de protéger les droits humains; c'est pourquoi, on se demande comment la Mauritanie pourra faire pour renforcer cette protection?

B-La consolidation de la protection de l'enfant

Selon le sociologue allemand Marx weber, l'Etat a ?le monopole de la violence légitime?. C'est pourquoi il doit assurer la protection de tous ses citoyens et les ressortissants des autres ?tats vivant dans son territoire. Il importe surtout d'assurer une protection spécifique aux personnes les plus vulnérable dans la société que sont les enfants et les femmes. Ces derniers sont instrumentalisés par les parents pour faire vivre la tradition au détriment même de leurs droits les plus absolus. Toute tradition néfaste à la santé doit être éradiquer par l'Etat en question. Comme le recommande l'article 24 de la CDE qui appelle les ?tats parties à?prendre toutes les mesures traditionnelles préjudiciables à la santé des enfants?. De ce fait l'Etat mauritanien à travers le titre unique 25(*) du code pénal pour l'enfant doit chercher des mesures d'application des sanctions issues de celui-ci. En se sens ses commissions (nationale et régionale) de droit de l'homme ferait mieux de promouvoir par tout les moyens appropriés le droit à la santé des filles et des femmes. Cependant, une collaboration de tous les acteurs est nécessaire pour trouver ensemble des stratégies efficaces et non contraignantes (en principe) pour éradiquer l'excision en RIM.

D

euxième Partie :Les stratégies de lutte pour l'éradication de l'excision en Mauritanie

L

a Mauritanie s'est engagée timidement et tardivement dans lutte contre l'excision en 1997.c'est à cette date qu'a été créée la Commission Nationale sur les Pratiques Néfastes(CNPN).Plusieurs contraintes avaient immobilisé celle-ci dont l'absence d'une volonté politique réelle. Cependant,cette lutte s'est accélérée avec la publication des données alarmantes de l'Enquête Démographique et de Santé(EDS) en août 2001 en Mauritanie. Celle-ci a constaté que prés de ? des femmes mauritaniennes sont excisées.

Depuis lors le système des Nations Unies(UNICEF,UNEPA,OMS,UNIFEM), La Coopération allemande(GTZ), La Fédération luthérienne et les ONG Nationales ont organisé, malgré un manque de volonté politique , des études de recherches, des journées de réflexion, et des plaidoyers auprès du gouvernement, pour trouver des stratégies de lutte contre cette pratique néfaste à la santé de la femme, qu'est l'excision. Ces actions ont fait naître plusieurs opportunités dont la prise de position officielle de lutter contre l'excision, une sensibilisation du réseau des Nissa Banques dans 5 régions(Brakna, Gorgol, Guidimakha, Nouakchott, Nouadhibou),et une mise en place des comités locaux de lutte dans 30 Régions. Ces opportunités vont créer un environnement propice de lutte pour la promotion de l'abandon de l'excision(chapitre1) ,tout en suivant de prés l'évolution de celui-ci en Mauritanie(chapitre2).

Chapitre :la promotion de l'abandon de l'excision

L'excision est devenue une convention sociale assimilée à la pratique du ?Bandage des pieds? 26(*)en Chine, a persisté pendant un sicle, et a été abandonnée en espace d'une

génération. Les similitudes de ces deux pratiques se situent au niveau de leur persistance de génération en générations sont pratiquées pour encourager la chasteté, la fidélité,et elles sont pratiquées par ceux qui s'y opposent.

Cette pratique Chinoise a été abandonnée grâce à aux campagnes d'éducation moderne , la sensibilisation sur les dangers de la pratique,et des déclarations publiques pour l'abandon collectif. A l'opposé de cette pratique,la pratique de l'excision a fait l'objet de plusieurs rencontres (nationale,sous-régionale, et internationale), dont les principales objectifs étaient de trouver des stratégies de luttes contre la violation des Droits Humains à travers l'excision. C'est ainsi, que Digest Innocenti UNICEF,

a pu ressortir six éléments clés 27(*)? pour l'abandon de cette pratique. Cependant, les principaux obstacles

à l'abandon de l'excision en Mauritanie sont l'argument religieux, l'analphabétisme de prés de le moitié de population dont 60% des femmes, et un manque d'une volonté politique réelle.

Par rapport à cette situation, il est nécessaire de faire un plaidoyer auprès du gouvernement afin de susciter une collaboration(section) de tous les acteurs en vue d'organiser une communication(section) méthodique pour éradiquer de manière définitive cette pratique.

Section:Plaidoyer et collaboration

Avant l'avènement de la médecine moderne, l'excision était perçue comme une valeur sociale affective et protectrice de certains dangers , à laquelle plusieurs sociétés adhéraient. Mais, les sociologues ont remarqué que l'adhésion à une valeur ne résulte pas en général d'un mouvement exclusivement rationnel et logique, mais d'un mélange de raisonnement et d'intuition spontanée et directe dans lequel l'affectivité joue aussi un rôle important. Cependant, comme l'a constaté Gerry Mackie dans sa métaphore 28(*),la dévalorisation et la l'éradication d'une valeur nécessite une masse adhérante de celle-ci, mais consciente de ses dangers. La conscientisation de cette masse nécessite un cadre juridique et institutionnel(paragraphe) approprié et une collaboration effective de tous les acteurs(paragraphe) pour que l'excision puisse enfin disparaître de notre société.

Paragraphe:Plaidoyer pour l'amélioration du cadre juridique et institutionnel

Dans les pays de la sous-région les femmes ont très tôt compris la violence exercée à leurs égard à travers la pratique de l'excision. Car elles ont beaucoup contribué à l'amélioration du cadre juridique et

institutionnel pour l'éradication de celle-ci. C'est pourquoi, depuis les années 70 le mouvement associatif des femmes sénégalaises l'a porté sur la place publique et les femmes parlementaires l'ont exposé devant le parlement . c'est ce qui a conduit à l'adoption d'une loi au sénégal en 1999 interdisant

la pratique et un plan d'action en 2000. Aujourd'hui, plus de 1500 villages ont abandonné l'excision au sénégal. Cependant, les femmes mauritaniennes devaient faire de même pour l'amélioration du cadre législatif(A) et institutionnel(B) afin d'éradiquer l'excision en Mauritanie.

A-L'amélioration du cadre législatif

Le cadre législatif mauritanien est peu propice pour la lutte contre la pratique de l'excision. Car, il n'existe dans le code pénal de l'enfant 29(*)qu'un article (art 12) qui sanctionne cette pratique. par contre la majorité des pays de la sous-région ont des lois interdisant l'excision. C'est le cas du sénégal (1999), du Burkina Fasso (1996) , de la Cote d'ivoire (1998), de l'Egypte (1996) etc. C'est pourquoi, il d'abord nécessaire de combler les limites de l'art 12(1), pour ensuite le mettre en application(2).

1-Les limites de l'article 12

L'article 12 du code pénal de l'enfant dispose que:?le fait de porte atteinte ou de tenter de porter atteinte à l'organe génital d'un enfant de sexe féminin par infibulation insensibilisation ou par tout autre moyen, est puni d'un à 3 ans d'emprisonnement

et d'une amende de 120.000 à 300.000um lorsqu'il en a résulte un préjudice pour celui-ci?. Cependant , la portée de cet article est peu dissuasive puisque d'une part il contient une sanction consécutive d'un préjudice immédiat tandis que l'excision entraîne le plus souvent des préjudices à long termes. D'autre part , il ne puni pas explicitement les complices qui jouent un rôle primordial dans la décision de pratiquer l'excision. ces principales limites doivent être combler par des dispositions législatives afin que la cadre législatif de lutte contre l'excision soit dissuasif et éducatif .

Sans cette amélioration du cadre législatif la lutte contre cette pratique sera toujours timide et passive. C'est pourquoi , il nécessaire que tous les acteurs se mobilisent pour la création d'un cadre propice à l'éradication de cette pratique. cet environnement ne peut se créer sans l'amélioration de ce cadre législatif et sa mise en application.

2-La mise en application de l' art 12

Depuis 200530(*) à nos jours personne n'a été arrêté pour répondre à un procès dont les les faits mettent en jeu la pratique de l'excision . Ce qui implique que l'art 12 n'est pas mise en application .Pourtant , l'excision continue de violer silencieusement les droits humains des filles et des femmes les plus absolus . C'est pourquoi nous recommandons à l'Etat Mauritanien de prendre des mesures efficaces pour d'une part

suivre de prés la pratique de l'excision et , d'autre part réprimer les auteurs coauteurs et complices qui se mêlent dans la pratique de l'excision . Il est du devoir de l'Etat de jouer pleinement ce rôle afin d'éradiquer la violation des droits humains de cette couche vulnérable par la pratique de l'excision .

En revanche , pour faciliter le changement de comportement des populations , l'Etat doit adresser un message de soutien aux familles désirant abandonner cette pratique , mais qui craignent une exclusion sociale . Ce message va les soutenir moralement dans leur processus d'abandon de l'excision sans être victime d'une marginalisation ou d'une quelconque exclusion sociale . Ce rôle primordial de l'Etat se résume d'une part , au soutien des populations nécessiteux et , d'autre part à l'application de la loi .

Cette mission étatique nécessite l'amélioration des institutions pour accélérer la disparition de l'excision dans l'imaginaire mauritanien .

B-Amélioration du cadre institutionnel

La lutte contre l'excision , qui devenue une pratique très ancrée dans l'imaginaire mauritanien , nécessite un environnement propice avec des institutions dynamiques .

Si cette lutte est passive en Mauritanie c'est quelle ne s'inscrit pas cette dans cette logique .la Commission Nationale pour les Pratiques Néfastes (CNPN) crée en 1997 ,

en est l'exemple type , faute d'organisation et structures celle-ci n'arrive pas à jouer pleinement son rôle . c'est pourquoi , il importe de la redynamiser (1) tout en mettant en place des commissions régionales (2) , qui vont coordonner avec celle-ci pour que la communication atteigne tout le territoire mauritanien .

1-Redynamisation de la CNPN

Compte tenu de la léthargie de la cette commission qui est une structure gouvernementale créée en 1997 , il serait nécessaire de la réorganiser au niveau de ses

structures et de son fonctionnement . Du point de vue structures les acteurs concernes

feraient mieux de créer au sein de commission , un Comité de Protection Sociale (CPS) spécifique à l'excision dont le rôle sera d'inciter l'abandon par des moyens sociaux et culturels 31(*) et un Comité Technique d'Enregistrement (CTE) qui va suivre les décisions prises par le (CPS) et enregistrer les acquis de celui-ci qui seront relatifs

aux décisions d'abandon ou à l'abandon lui même de l'excision .La création de ces deux comités va d'une part accélérer le changement des comportements et , d'autre part participer à l'évaluation et suivi de la pratique .

En revanche , comités doivent être représentatifs de toutes les ethnies pour que leur message soit entendu. cette représentation est condition essentielle pour leur dynamité . cependant , la CNPN doit rester en constance coordination avec les commissions régionales .

2-Mise en place des commissions régionales

Comme que la CNPN n'est pas capable de contrôler régulièrement la situation des pratiques néfastes dans tout le territoire , il est nécessaire de créer des commissions régionales . c'est-à-dire chaque région , une commission , et chaque commission régionale des comités d'analyse et de protection au niveau des communes . La mise en place de ces commissions régionales va rapidement sensibiliser la population sur les méfaits de cette pratique traditionnelle pour que l'initiative d'abandon vient d'eux-même .

Ainsi la CNPN doit coordonner régulièrement avec ces commissions aussi bien au niveau de leurs structures qu'au niveau de leur fonctionnement .Sans cette coordination ces différentes commissions ne joueront pas leurs rôles .

C'est pourquoi , il y' a une nécessité de collaboration de tous les acteurs afin que toutes ces propositions se réalisent et que cette pratique disparaisse .

Paragraphe 2 :Nécessité de collaboration de tous les Acteurs

Dans toute société , l'éradication d'une valeur jugée incompatible avec les droits humains , nécessite une force collective et durable . C'est notamment le cas de la pratique de l'excision qui viole les droits humains du sexe féminin . C'est pourquoi ,

les acteurs de l'éradication de cette pratique doivent adopter une démarche Holistique 32(*) qui privilégie la concertation , la formation , la sensibilisation , et l'appui institutionnel .La mise en ?uvre de cette approche nécessite une collaboration interministérielle (A) , et une concertation de tous les acteurs (B) afin de bien produire des résultats concrets et mesurables .

A-Collaration interministérielle

En Mauritanie depuis la publication des données de l'EDSM en 2000-01 , beaucoup d'actions ont été menées pour l'éradication de l'excision mais celle-ci persiste toujours . Cependant , les principaux obstacles de cette éradication sont d'une part un manque

d'implication du corps médical dans cette pratique néfaste , et d'autre part , l'ignorance des populations de l'inexistence des références islamiques de celle-ci . En ce sens , le Ministère Chargé de la Promotion Féminine de l' Enfance et de la Famille (MCPFEF) doit collaborer d'abord avec le Ministère de la Santé (1) , pour ensuite avoir des relations avec le Ministère des Affaires Islamiques et l' Enseignement Originel (MAIEO) (2) , pour pouvoir surmonter ces contraintes .

1-Collaboration du MCPFEF et du MS

Ayant conscience des violations faites aux femmes et aux enfants de sexe féminin par des pratiques néfastes en particulier la pratique de l'excision , le MCPFEF a l'obligation de collaborer étroitement avec le MS afin que ce dernier fasse un inventaire des complications entraînées par cette pratique . Ces dernières vont servir de socle pour l'implication et la prise de position du corps médical vis-à-vis de celle -ci . Cette prise de position du personnel médical doit se faire par la signature des plusieurs pétitions élaborées par le MS . C'est pourquoi , cette collaboration est d'une importante nécessité afin que les ulémas et imams mauritaniens se mettent d'accord

sur la rédaction d'une Fatwa influente .

2-Collaboration du MCPFEF et du MAIEO

Le MCPFEF muni de ses acquis issus de sa collaboration avec le MS doit collaborer à nouveau avec le MAIEO afin que celui-ci puisse apprécier les décisions qui seront prises par ces deux précédents ministères . Son appréciation lui donnera obligation de sensibilisation et de formation des chefs religieux , des imams , des cheikhs afin que ces derniers puissent s'unir contre cette pratique néfaste à la santé des filles et des femmes .

En partant du principe selon lequel ? toute pratique qui compromet ou met en danger la santé voire même la vie d'une personne est anti-islamique? , tous ces savants musulmans ont l'obligation de rédiger une Fatwa afin que que la population mauritanienne sache que pratiquer l'excision sur quiconque est un grave péché .Ainsi , on peut dire que cette collaboration interministérielle dans notre porte en elle le socle de l'éradication de cette pratique . En ce sens , le grand cheikh Hamden ould

Tah 33(*) avait pensé que : ? les politiciens de mon pays doivent maintenant prendrent les choses en mains .Ils doivent soutenir légalement cette interdiction . la loi correspondante est en préparation . Dés qu'elle sera votée par le parlement , je la promulguerai dans toutes les mosquées du pays?. C'est pourquoi , tous les acteurs concernés devaient se concerter pou assainir l'environnement nécessaire à la lutte de l'excision dans notre pays.

B-Concertation de tous les acteurs

Les femmes mauritaniennes de haute autorité issues des ministères précités doivent travailler en commun pour mobiliser le maximum d'acteurs possible afin de changer rapidement les comportements des communautés . Il importe qu'elles mettent en place des mécanismes de concertation pour susciter une collaboration étroite entre le gouvernement et le parlement (1) , afin que le plan d'actions national (2) soit améliorer positivement.

1-Collaboration Gouvernement / Parlement

L'union interparlementaire et l'UNICEF réunie à Dakar le 4-5 décembre 2005 a adopté les recommandations suivantes :

Les parlementaires doivent contrôler l'action du gouvernement et s'assurer que les engagement internationaux et régionaux pris par leur pays en tant qu' ?tats parties ou signataires de différents textes internationaux qui protègent les libertés et les droits fondamentaux des femmes et des enfants , sont mises en ouvre au niveau national .

Ils doivent s'assurer que ces textes internationaux et régionaux sont traduits dans les langues nationales et largement diffusés auprès des populations et du pouvoir judiciaire .

Cependant, la collaboration gouvernement/parlement en Mauritanie est primordiale afin de mettre en ouvre les recommandations citées ci-dessus . Le gouvernement doit

veiller à la création d'une structure parlementaire spécifique à l'excision pour que les

parlementaires puissent être impliquer dans l'abandon de la pratique . Ainsi , ces derniers vont chaque fois débattent de la question avant l'amélioration législative de celle-ci . Ce sont ces débats parlementaires qui vont parfaire l'amélioration législative

sur l'interdiction de la pratique de l'excision . Cependant , les parlementaires et tous

les acteurs concernés doivent se concerter pour l'amélioration du plan d'actions national de lutte contre l'excision .

2-Amélioration du plan d'actions national

Le plan d'action national 34(*) est conçu autour de cinq axes stratégiques : le premier

est relatif au renforcement des capacités institutionnelles , le second au renforcement des capacités des intervenants , le troisième à la communication pour le changement de comportement et la mobilisation sociale , le quatrième aux recherche/action et suivi/évaluation et le cinquième aux mesures d'accompagnements . Cependant , le plan est plus ou moins conçu dans l'ensemble , à part les remarques suivantes :

Premièrement , la durée du plan est très courte (2008-2012), car le changement d'une convention sociale comme l'excision nécessite des années voire des siècles .C'est pourquoi , le plan devait être conçu pour une durée de 10 ans renouvelable en fonction des résultats obtenus .

Deuxièmement , l'absence de délais précis dans le plan est un obstacle à la réalisation immédiate et à long terme de celui-ci .

Cependant , pourquoi évaluer le budget du plan à 3.465.000 $ plus de 866 millions d'ouguiyas , sans préciser les dates des activités à réaliser ?

En effet, quelque soit les contraintes de cette précision , il est nécessaire d'évaluer le budget annuel des activités avec des délais précis , pour obtenir des résultats tangibles .

Troisièmement , l'absence des parlementaires dans l'axe n?2 du plan est un obstacle pour l'amélioration législatif . Car , ces derniers sont les principaux acteurs pour l'éradication de l'excision en Mauritanie .

Quatrièmement , il est important d'élargir les les axes du plan , plus précisément en y ajoutant des axes relatifs à éducation des filles dont le principal acteur sera le ministère de l'éducation . Car l'éducation est le seul moyen dissuasif qui peut amener les petites filles excisées à devenir les principales actrices de l'éradication de cette pratique .

En revanche , l'amélioration et le perfectionnement de ce plan doit nécessairement passer par l'analyse et la mise en ?oeuvre de ces remarques .

Cependant , cette amélioration est primordiale pour la communication et le changement des comportements .

Section 2 : Communication pour l'abandon de l'excision

Les précédentes collaborations vont préparer une communication méthodique et efficace pour une approche Holistique . Cette dernière est une démarche intégrée et progressive qui vise à changer les comportements en tenant compte des valeurs sociales et prônant les droits humains en particulier ceux des enfants et des femmes . Cette méthode regroupe les six éléments clés pour le changement 35(*) et nécessite plusieurs éléments complémentaires 36(*) pour sa mise en oeuvre en Mauritanie .

La mise en oeuvre de cette approche nécessite des ressources humaines , financières ,

et matérielles , un savoir faire , un partenariat à tous les niveaux et un questionnement

de certaines valeurs 37(*) de la part des communautés . Lorsque ces dernières prennent conscience du problème lui-même , c'est-à-dire la violation des droits humains de leurs filles ou femmes par eux-mêmes , ils chercheront la meilleure solution qui n'est

autre que l'abandon définitif . Si les parents continuent à soumettre leurs filles ou femmes avec ou sans consentement de celles-ci à la pratique de l'excision , c'est qu'elles ne savent pas les complications entraînées 38(*) par cette pratique . De ce fait , il importe de les conscientiser sur l'ampleur de ces complications sanitaires tout en adoptant une politique d'éducation de base sur la jeune génération afin que l'excision puisse disparaître en espace d'une seule génération à l'image de la pratique du ?Bandage des pieds? 39(*). C'est pourquoi , il est important de renforcer les capacités des intervenants (paragraphe1), avant d'engager la communication pour le changement des comportements(paragraphe2).

Paragraphe1 :Renforcement des capacités des intervenants

L'approche Holistique ne peut être mis en que par des intervenants 40(*) armés de pertinence et de conviction . C'est pourquoi , ces dernières doivent suivre des formations initiales et continues , qui ,au sein desquelles deux objectifs généraux seront poursuivis :

promouvoir l'abandon de l'excision par le respect de l'intégrité physique des filles et des femmes tout en les conscientisant de leurs droits humains les plus absolus à savoir le droit à la santé et le droit à l'intégrité physique et psychique.

Inciter un abandon volontaire et définitif de la part des communautés , par des déclarations solennelles et publiques .

Pour atteindre ces principaux objectifs , il est important de cibler les principaux acteurs en fonction des contraintes au changement des comportements dans notre pays .Les deux principales contraintes dominantes à ce changement sont l'ignorance des méfaits de la pratique et l'argument religieux 41(*). En ce sens le corps médical doit prendre une position officielle (A), pour que les ulémas influents puissent rédiger une Fatwa (B) interdisant catégoriquement la pratique de l'excision .

A-Prise de position officielle du corps médical

La précédente collaboration interministérielle 42(*) devra susciter cette prise de position au sein du corps médical . Ce dernier doit prendre connaissance des sanctions pénales

prises en son encontre dans le code pénal de l'enfant , particulièrement dans l'art 12 alinéa 1 43(*). Cette prise de conscience prévenir leur implication dans cette pratique , et d'autre part les pousser à étudier les conséquences désastreuses entraînées par l'excision . Pour ce faire , il importe de le former (1) d'avance pour que son apport (2)

participe à l'éradication de la pratique.

1-La formation du corps médical

Les données issues des EDS signalent cette tendance à la ?médicalisation? de l'excision dans plusieurs pays , notamment en Guinée et au Mali en Afrique de l'ouest

et en Egypte de même qu'en Afrique du Nord-Est, ou la plupart des initiatives contre l'excision au cours des années 20 dernières années ont mis l'accent sur les risques liés

à l'intervention.

En revanche ,pour mieux prévenir cette ?médicalisation? dans notre pays ,il serait nécessaire de former notre personnel médical dans ce cadre . Ainsi , l'OMS a déclaré sans équivoque que ? la MGF sous n'importe quelle forme , ne peut pas être pratiquée par des professionnelles de la santé ,dans aucun cadre , notamment dans les hôpitaux ou autres établissements médicaux? 44(*).

L'intégralité de cette déclaration doit être intégrée dans le code de déontologie médicale et appliquer dans l'ensemble du personnel médical sur notre territoire .

L'Etat mauritanien en collaboration avec d'autre partenaires nationaux et internationaux, doit former tout le corps médical sur la santé de la reproduction et la fonction des organes génitaux féminins . C'est au Ms de mettre en ?uvre cette formation dans laquelle il serait nécessaire de faire un inventaire de toutes les complications entraînées par l'excision. Le MS se facilitera la tache en ouvrant des centres de formation médicale dans ce domaine sur tout le territoire .Même si c'est coûteux ,cela va permettre au corps médical d'être professionnel en ce sens dans un délai court .Ayant eu connaissance des méfaits de l'excision et la violation de l'intégrité physique et psychique des filles et des femmes ,le personnel médical pourra apporter une aide précieuse et éducatrice dans l'éradication de l'excision .

2-L'apport du corps médical

Tout le personnel médical formé doit en contre partie participer activement à l'éradication de cette pratique traditionnelle néfaste à la santé des filles et des femmes.

Leur apport doit être communicatif ,éducatif ,et dénonciatif .

Premièrement, tout les professionnels de santé doivent participer à la communication pour le changement des comportements . Cette communication peut se faire à travers des consultations , des visites pré- natales et même lors des accouchements . C'est -à- dire , ils doivent responsabiliser les parents sur leurs santés et celle de leurs filles ,et les conscientiser sur l'ampleur des complications entraînées par les pratiques traditionnelles néfastes en général , et de l'excision en particulier .

Deuxièmement , ils doivent organiser des caravanes dans lesquelles ils éduquent les filles et les femmes sur la préservation de la santé reproductive et la fonction de chaque organe génital féminin .C'est en ce sens ,que les filles et les femmes pourront être conscientes des violations exercées à leurs égards pour qu'elles puissent dire NON à l'excision .

Dernièrement, il est judicieux que les professionnels de santé les plus engagés dénoncent en cas de fraude ou de violation du code de déontologie médical , les professionnels qui pratiquent clandestinement l'excision dans les établissements médicaux .En brisant ainsi ce ? secret professionnel ? illégal , les auteurs et complices 45(*) de cette clandestinité pourront être punis par le code pénal de l'enfant .

En revanche , notons que ces professionnels de santé engagés sont les principaux acteurs de l'éradication de toutes les pratiques nuisibles à la santé y compris l'excision. Cette engagement va même faire naître un autre engagement de la part des religieux du pays . Ces derniers pourront ainsi se réunir pour briser la fausse argumentation religieuse sur la pratique de l'excision par la vulgarisation des Fatwas influentes.

B-La Fatwa des ulémas influents

Selon la Fatwa des ulémas mauritaniens46(*), ?il n'y sur la circoncision ni hadith de référence ni de sunna à suivre?47(*) . Pourquoi donc la majorité de la population mauritanienne dont 41% des hommes , pensent que la pratique est fondée sur l'islam ?

La Prémiére réponse à cette question est qu'elle ignore les enseignements du coran et de la sunna du prophète mohamed(p.s.l). C'est pourquoi, il est du devoir des ulémas d'éradiquer cette ignorance en vulgarisant les préceptes de l'islam .Car c'est eux qui ont supplanté les prophètes. Cependant, pour éradiquer cette ignorance qui a gagné du terrain dans la société mauritanienne dans toute sa diversité , il est nécessaire de cibler dans chaque communauté , les ulémas influents en vue de les informer pour ensuite les former à jouer convenablement leur rôle . Enfin , ils pourront rédiger une

Fatwa influente dans laquelle chaque communauté est représentée par un uléma très

influent .Car celle-ci pourra marquer les esprits de toute la population et cette dernière pourra savoir que : ?la charia islamique protège les enfants et sauvegarde leurs droits . Ceux qui privent leurs enfants de leurs droits commettent un grave péché(...)? 48(*). Cependant, la pratique de l'excision viole l'affirmation du coran selon laquelle : ?Allah a crée les hommes le mieux possible?.Quelle mauvaise destination à celui ou celle qui enfreint la loi de Dieu !

C'est pourquoi, il est du devoir des ulémas de traduire toute Fatwa dans toutes langues

nationales (1) avant de la sensibiliser dans tout le territoire .

1-La traduction de la Fatwa dans toutes les langues nationales

Les langues nationales sont : l'Arabe ,le Pulaar , le Soninké et le Wolof .La langue officielle du pays est l'Arabe 49(*). C'est pourquoi il est important voir nécessaire que chaque communauté soit représentée par ses ulémas les plus influents dans la rédaction de la Fatwa , et que ses représentants maîtrisent l'arabe pour faciliter la traduction de la Fatwa dans toute les précédentes langues . Cette traduction est importante du moment que l'excision est pratiquée dans toutes les composantes 50(*) du pays . Cette exigence a été affirmée en matière des conventions internationales, par la Déclaration des Parlementaires Africains 51(*) . C'est pourquoi ,il est nécessaire de traduire toute déclaration adressée a ses composantes et qui visent le changement des comportements .Ainsi la traduction de la Fatwa sur l'excision va faciliter l'adhésion des populations par rapport à celle-ci par le biais d'une sensibilisation .

2-La sensibilisation de la Fatwa

La rédaction et la traduction de la Fatwa des ulémas influents du pays doit être suivies par une sensibilisation de celle -ci dans tout le territoire . Cette sensibilisation doit se faire par le biais des caravanes animées par des banderoles et des t-shirts anti-excision .Comme l'affirmation selon laquelle : ? L'islam dit NON à la Mutilation Génitale Féminine .C'est un péché !?52(*) Pour que cette Fatwa atteigne les 13 régions du pays , il faut que les Ulémas utilisent les moyens traditionnels modernes .C'est ainsi que le Cheikh Hamden ould Tah disait de l'excision : ? cette tradition n'est pas compatible avec l'éthique de l'islam .Mais pour que ce message atteigne également les populations reculées , nous devons utiliser des moyens traditionnels et modernes?53(*) Cette communication doit être faite dans toutes les langues nationales pour que toutes les composantes du pays soient au même degrés de communication .

Ainsi faite la communication va préparer le changement des comportements des populations .

Paragraphe 2 : Le changement des comportements

La communication visant le changement social 54(*) la plus méthodique est celle qui fait que les membres de la communauté soient les acteurs de leur propre développement .

Ainsi elle doit utiliser des techniques variées : Communication inter-personnelle ,Masse médias , Communication organisationnelle , Marketing social , Mobilisation sociale ....La communication doit s'entendre ici comme un processus dans le quel les parties en présence créent et partagent l'information entre elles , afin d'arriver à une situation de compréhension mutuelle .Ici l'information à partager est le problème de la pratique de l'excision qui viole les droits humains des femmes les absolus .La communication de cette information à partager doit s'inscrire dans le cadre de la conscientisation de toutes les composantes qui la pratiquent , sur l étendu des complications entraînées par cette pratique . De ce fait , pour être efficace elle doit cibler en premier les "gardiens de la tradition" ou de l'ordre établi et essayer de les convaincre sur l'incompatibilité de l'excision avec les normes des droits de l'homme . La conviction de ceux-ci sur cette problématique va accélérer le changement des comportements et l'abandon de cette convention sociale .pour ce faire

il est nécessaire d'établir un plan intégré de communication (A) avant de parvenir l'information au niveau familial et communautaire (B) , tout en consolidant l'éducation de base des enfants (C) pour que la population se débarrasse.

A-Plan intégré de communication

En mauritanie il y' a trois contraintes aux quelles, la lutte contre l'excision fait face :

L'opposition farouche de certains leaders religieux

L'analphabétisme et l'ignorance de la moitié de la population

dont 60% des femmes

L'insuffisance et la non coordination des ressources

? travers ces contraintes essayons de trouver ? un processus de communication méthodique pour promouvoir la diffusion rapide et durable de la décision d'abandonner l'excision/MGF d'une communauté à l'autre? 55(*). Pour y arriver il est important d'améliorer les éléments du plan (1) avant de planifier la communication (2) proprement dite d'une manière méthodique .

1-Amélioration des éléments du plan

L'axe numéro 3 du plan d'action national intitulé Communication pour le changement des comportements ( voire Annexe) expose d'une manière détaillée des ateliers de formations et de mobilisation au profit des religieux , des médecins , des gynécologues , des sages femmes et des journalistes . Cependant , l'insuffisance cet axe se situe au niveau de la communication proprement dite au profit des familles qui violent les droits humains de leurs filles par la pratique de l'excision . C'est pourquoi ,

il nécessaire d'effectuer au sein de ces familles les opérations suivantes :

Cibler les familles qui sont les plus ancrées dans cette pratique

Recueillir des informations auprès de celles-ci en ce qui concerne le pourquoi de la pratique

Analyser et confronter ces arguments à la réalité

Communiquer méthodiquement les dangers de cette pratique et la fausseté des arguments évoqués

? chacune de ces opérations , il est nécessaire de concevoir un plan de communication bien détaillé afin d'obtenir des résultats tangibles . L'obtention de ces

derniers nécessite l'implication de tous les acteurs concernés et une communication méthodique et planifiée .

2- La planification de la communication

Avant d'entamer la communication proprement dite , il est important d'effectuer de nouveaux enquêtes dans tout le territoire pour un aperçu sur l'évolution de la pratique

de l'excision . C'est-à-dire procéder à l'identification des problèmes comportementaux tout en essayant de savoir les possibilités de changement . L'étape suivante sera l'élaboration des modules de stratégies de communication , de plaidoyer

, et de mobilisation sociale . Après la formation des acteurs clés et la connaissance exacte de l'évolution de la pratique , la communication proprement dite doit se faire à travers les activités d'information , d'éducation , et de communication (IEC) qui sont les suivantes :

Les émissions radiodiffusées et télédiffusées

Les débats publics

La commémoration de la journée internationale de lutte contre l'excision (6 février Tolérance Zéro sur l'excision)

Les sketchs/théâtres sur les dégâts causés par l'excision et traduits dans toutes les langues nationales

Des caravanes pour la divulgation des Fatwas , effectuées par des ulémas influents du pays

Ces activités d' IEC s'inscrivent dans le cadre de la communication sur l'excision d'une manière générale . C'est pourquoi , il est important de faire une communication spécifique aux communautés ciblées .

B- Communication au niveau familial et communautaire

L'élaboration au sein de la communauté d'espaces de dialogue ou chacun se sent libre

de s'exprimer , permettra aux membres de la communauté d'être les acteurs de leurs propre développement plutôt que des destinataires passifs de communication. Dans notre communauté ce sont les filles et les femmes qui n'ont pas la possibilité de discuter la question de l'excision avec leurs parents .Puisque culturellement il n'ont pas cette possibilité . C'est la CNPN doit identifier/cibler/sensibiliser dans chaque composante le groupe / les personnes qui influencent les prises de décision dans la famille. Cette étape est très importante pour que ces personnes puissent savoir l'étendu des droits humains et la violation de ceux qu'ils exercent à l'égard de leurs filles . Pour cela il est nécessaire que les communicateurs pour le changement des comportements organisent ?l'écoute et le dialogue?(1) , la palabre et la persuassion(2)

pour l'éradication définitive de l'excision dans la société mauritanienne .

1-L'écoute et le dialogue

C'est une approche qui a été mis en oeuvre par l'agence allemande de coopération technique (GTZ) en guinée. Car les organisations de cette approche laissent entendre que celle-ci s'est révélée être intervention la plus efficace. Cette approche est une méthode de communication discursive et non critique qui permet aux filles et femmes d'exprimer leurs sentiments ambivalents par rapport a la pratique de l'excision. Ici en Mauritanie, on peut utiliser cette approche par la communication au niveau familial. Mais une prudence s'impose dans cette approche pour qu'elle aboutisse dans notre réalité sociale. C'est-à-dire que les intervenants doivent respecter les conditions de l'écoute et sa réciprocité. Car ?écouter et entendre sont les préalables à la compréhension intellectuelle et affective?56(*) . en plus les intervenants doivent s'armer d'argumentation pour la démonstration convainquente des méfaits de la pratique dans cette communication de ?bouche à l'oreille?. cependant, ?l'émission l'emporte sur l'écoute. Nous ne savons pas recevoir? 57(*) . C'est pourquoi, les acteurs doivent être former en communication pour répondre aux exigences. L'objectif principal de cette formation est qu'ils sont appelés à démentir les fausses argumentations développées par les composantes pour légitimer cette pratique traditionnelle. L'expérience de la GTZ dans la région de Kolda au sénégal, illustre l'importance d'employer une approche non critique et respectueuse qui stimule la discussion et la réflexion 58(*) . De ce fait, il est important d'élargir cette approche par des palabres entre et dans les communautés.

2- La palabre et la persuasion

La palabre est un moyen de communication traditionnelle qui se faisait sous un ?arbre? pour discuter longuement des ?plaies? de la société. Elle s'avère ainsi être une juridiction de la parole présidée par des conciliateurs élus par la société. Cependant il est utile de rétablir ce moyen au niveau communautaire dans la communication pour le changement des comportements surtout dans les composantes de la population ou elle a un effet dissuasif et éducatif comme la société Pulaar. La formation après l'identification des personnes influentes dans les composante est nécessaire pour que celles-ci jouent le rôle de conciliateurs dans les palabres ayant comme thème principal: l'excision est une pratique qui viole les droits humains des filles et des femmes. Dans ces discussions les conciliateurs doivent avoir la capacité de persuader les participants, animateurs et observateurs seront diversement impliqués pour assumer leur part d'écoute respective. Pour y parvenir chacun d'entre eux est convié à faire preuve non seulement d'empathie mais d'auto-empathie et d'allo-empathie? 59(*) . En résumer, l'objectif de ces palabres est de soigner les plaies causées dans la société par la société elle-même à travers des pratiques nuisibles à la santé des femmes, en particulier l'excision. Pour que ces dernières soient les actrices de l'éradication de cette pratique, il faut lutter contre la précarité de leur éducation de base.

C-L'éducation de base des enfants

On estime au niveau mondial que très peu de progrès ont été accomplis pour assurer une éducation de base aux million de personnes appartements à des minorités ethniques et linguistiques, aux personnes handicapées, aux enfants des rues et aux orphelins (guerre et virus du VIH). Ainsi, les femmes représentent plus de 60% des 880 millions d'adultes analphabète et des filles représentent plus de 60% des 113 millions d'enfants non scolarises 60(*). En Mauritanie, prés de la moitie de la population est analphabète dont 60% sont des femmes. En partant du principe selon lequel ?le droit a l'éducation est le premier investissement dans l'être humain comme ressource et comme acteur de son propre développement?, le renforcement de l'éducation de base des enfants mauritaniens va participer efficacement a l'éradication des toutes les pratiques traditionnelles néfastes y compris l'excision. Si le respect et la promotion de tous les droits humains apparaissent de plus en plus comme les conditions d'un développement durable y compris dans sa dimension économique, c'est particulièrement évident pour deux de ces droits interdépendants: la formation (éducation au sens large) et l'information. Car selon le pacte international relatif aux droits économiques, sociaux et culturels 61(*), ?toute personne a le droit à l'éducation? 62(*).

Car l'analphabétisme est un facteur de blocage pour la promotion des droits humains. C'est pourquoi, l'Etat mauritanien a l'obligation de suivre l'application de la loi sur l'obligation de l'enseignement fondamental (1) tout en introduisant les méfaits de l'excision et la santé de la reproduction dans l'enseignement d'une manière générale (2) pour que la pratique de l'excision puisse être abandonner en espace d'une seule génération.

1-Application et suivi de la loi sur l'obligation de l'enseignement fondamental

La décennie 1990-2000 a été mise au profit des questions relatives au droit de l'éducation et a sa mise en oeuvre. Le Forum63(*) de Dakar en est l'exemple type. Les pays signataires dont la Mauritanie se sont engagés à respecter les six (6) objectifs suivants:

- Protection et éducation de la petite enfance et notamment des enfants les plus vulnérables et défavorisés;

- Enseignement primaire obligatoire, gratuit et qualité pour tous d'ici 2015, qui doit pouvoir être suivi jusqu'à son terme, notamment par les filles et les enfants en difficultés;

- Acquisition de connaissance et de compétences nécessaires dans la vie courante pour les jeunes, en assurant un accès équitable à des programmes adéquats;

-Amélioration de 50% des niveaux d'alphabétisation des adultes et spécialement des femmes d'ici 2015, en assurant à tous les adultes un accès équitable aux programmes d'éducation de base et d'éducation pertinente;

- ?limitation des disparate entre les sexes dans l'enseignement primaire et secondaire d'ici 2005 et instaurer l'égalité dans ce domaine en 2015;

-Amélioration sous tous ses aspects de la qualité de l'éducation afin d'obtenir pour tous des résultats d'apprentissage reconnus et qualifiables, notamment en ce qui concerne la lecture, l'écriture, le calcul et les compétences indispensables dans la vie courante.

C'est en voulant mettre en oeuvre ces objectifs que la Mauritanie a rendu l'enseignement fondamental obligatoire 64(*) pour tous (2001). La question principale est comment suivre régulièrement l'application de cette loi, pour que les objectifs poursuivies soient atteints, comme que le système d'inspection est insuffisant pour contrôler régulièrement cette application, il importe de suivre l'exemple suédois pour l'égalité et l'équivalence dans le droit à l'éducation. Les suédois ont instauré la ?National Agency for ?éducation? (l'agence nationale pour l'éducation) pour veiller l'équivalence et l'égalité de prestation du système d'enseignement pour les hommes et les femmes. Celle-ci a fabriqué des indicateurs comme l'inspection des écoles et des communes, ou des tests pour la régulation de cette surveillance. Cependant, comme dans toutes les stratégies proposées pour lutter contre l'excision, c'est l'éducation qui est la meilleure, il est nécessaire que l'Etat mauritanien durcie ses surveillances dans ce secteur. En se sens l'introduction des méfaits de l'excision et de la santé de la reproduction, va être une étape juridiquement importante pour la promotion des droits humains et l'éradication de l'excision.

2-Introduction des méfaits de l'excision et la santé de la reproduction dans le système éducatif

Intégrer les méfaits de l'excision et la santé de la reproduction dans le système éducatif formel et non formel, va facilité le changement des comportements face a cette pratique de l'excision. Le fait de donner l'information scientifique aux filles et aux garçons au niveau élémentaire, secondaire, voir supérieur, conscientise cette génération de la violation des droits humains par des pratiques néfastes comme l'excision. C'est la meilleure stratégie pour l'éradication de la pratique de l'excision et la promotion des droits humains dans tout le territoire mauritanien. Cependant, la mise sur pied l'application et le suivi de la loi sur l'enseignement obligatoire et l'introduction de la violation des droits humains dans l'éducation, va évaluer et suivre positivement la déviance de la société face à cette pratique.

Chapitre II: Suivi et ?valuation de l'abandon

Trois indicateurs 65(*) de l'évaluation d'efficacité des programme d'élimination de l'excision ont été adopte par l'UNICEF en 2004. Malheureusement peu d'études ont été réalisées par l'évolution de la pratique de l'excision en Mauritanie. C'est pourquoi les études de type ?recherche opérationnelle et action? sont nécessaire afin de mieux comprendre les facteurs de réussite de l'exécution des programme sur le terrain, mais aussi ceux de leurs échecs éventuels. Afin de pouvoir suivre l'état d'avancement des réalisations (résultats) et estimer l'efficacité et l'efficience des interventions mises en oeuvre, un système de suivi/évaluation est indispensable. L'adoption de ce système nécessite des informations au sein des communautés, des systèmes de santé, au niveau scolaire, au niveau des groupes de jeunes... ce système doit privilégier la protection et la prise en charge des filles et des femmes (section 1), enfin de faciliter le suivi et l'évaluation des activités. Mais cela nécessite l'adoption d'un budget adéquat (session 2) et concerté par tous les acteurs de l'éradication de la pratique de l'excision.

Section 1: Protection et prise en charge des filles et des femmes

L'actualisation de la commission nationale sur les pratiques néfastes (CNPN), par la création d'un comité de protection sociale (CPS) et d'un comité technique d'enregistrement (CTE), va protéger les filles a risques d'exciser par un soutien matériel et social. Cependant, une prise en charge des filles ou femmes excisées s'impose pour l'amélioration de leur état de santé. Ces deux catégories de femmes nécessite respectivement, d'une part un suivi régulier (paragraphe 1) et d'une prise en charge médicale (paragraphe 2) d'autre part.

Paragraphe 1: Suivi régulier des filles ou femmes à risque d'excision

Une collaboration effective de tous les acteurs est nécessaire pour suivre régulièrement les filles ou les femmes qui risquent d'être exciser. Pour se faire, la construction des indicateurs pertinents comme la migration des filles vers les pays ou l'on pratique l'excision, va contribuer à l'éradication définitive de la pratique. La régularité du suivi peut se faire aussi bien au niveau national (A) qu'au niveau communautaire (B).

A-Suivi au niveau national

En novembre 2003, un accord international en ce sens sur les indicateurs appropries a été atteint lors d'une consultation mondial de l'unicef sur les indicateurs 66(*) a cette occasion, cinq (5) indicateurs standards ont été déterminés pour l'analyse des situations:

- Prévalence de l'excision par cohortes d'âge, de 15 à 49 ans. C'est un indicateur important pour l'évaluation de la pratique;

- La situation de toutes les filles en ce qui concerne l'excision. Cet indicateur se rapporte à la prévalence d'excision pour toutes les filles des mères de 15 à 49 ans. Il est recommandé de ressembler des données sur l'âge actuel des filles ainsi que sur l'âge auquel elles ont été excisées;

- Le pourcentage d'excision ?fermée? (infibulation, souture) et d'excision ?ouverte?. cette catégorie simplifiée est introduite pour faciliter l'identification du type spécifique d'excision subie par une femme ou sa fille;

- Praticien de l'excision;

- Attitude (positive ou négative) à l'égard de l'excision de la part des femmes et des hommes de 15 à 49 ans.

La mise en oeuvre de ces indications par l'Etat mauritanien va d'une part étudier la situation actuelle de l'excision et suivre l'évaluation annuelle de la pratique d'autre part. par ailleurs, l'Etat doit veiller à l'émigration des filles vers des pays ou l'on pratique l'excision et redéfinir une politique d'immigration durcie pour des familles qui pratiquent l'excision. Cependant, l'Etat doit avec la collaboration des autres acteurs, mettre des stratégies d'abandon spontanées au profit des communautés .

B-Suivi au niveau communautaire

Dans la réunion inter-pays sur les MGF et les pratiques traditionnelles néfastes 67(*), il y a eu un consensus sur le fait que le changement de comportement est le seul extrant qui prouve les progrès dans l'abandon de l'excision et l'efficacité d'un programme. Trois indicateurs ont été présenté pour suivre l'abandon de l'excision au niveau communautaire:

- Déclaration publique d'intention qui comprend les rites alternatifs, la déviance positive, la déclaration des villages... Les questions devraient stimule l'intention des individus, communautés, villages, d'abandonner l'excision.

- Mécanisme à base communautaire pour le suivi des filles à risque d'excision: nombre de filles qui on ou qui n'ont pas été excisé. A quel âge l'excision a été pratiqué (monitorage du changement éventuel de l'âge de l'excision); Nombre d'hommes qui veulent marier des femmes qui ne sont pas excisées.

- Baisse de la prévalence de l'excision: mesures par des mécanismes communautaires et aussi à travers les enquêtes nationales des ménages de type EDS et MICS. Tous les acteurs qui luttent contre l'excision en Mauritanie devront suivre ces indicateurs pour que l'abandon de la pratique soit suivi de prés, tout en prenant en charge les filles et les femmes excisées.

Paragraphe 2: Prise en charge médicochirurgicale et psychosociale des filles et des femmes excisées

Les médecins gynécologues, accoucheurs et sages femmes rencontrent dans leur pratique quotidienne des complications liées a la pratique de l'excision particulièrement lors des consultations prénatales et lors de l'accouchement. C'est pourquoi, il est nécessaire qu'un traitement des complications immédiates (A) soit assurer. Mais aussi la création d'une commission nationale de recherches médicales(B) pour savoir l'étendue des complications à long terme entraînées par la pratique de l'excision.

A-Traitement de l'excision

Il est important d'accorder une attention particulière à la prise en charge médicochirurgicale des filles et des femmes victimes de l'excision. Il peut s'agir de traitement des complications telles que les hémorragies, les chocs, les infections ... Mais aussi il peut être des effets psychosociaux causés par la pratique. Ceux-ci peuvent se traduire par des situations de faiblesse de certaines filles ou femmes face à leurs collègues non excisées. Dans ce cas elles auront besoin des psychiatres pour faire disparaître un tel complexe d'infériorité. Tous ces traitement vont participer activement à l'évolution, au suivi et à l'enregistrement de l'excision. Parfois, dans certains cas rares mais grave, il veut être nécessaire de recourir aux techniques de réparation chirurgicale complexe, ce qui nécessitera des formations spécifiques aux gynécologues, accoucheurs. Pour prévenir ces situations, il importe de faire des recherches sur ce genre de complication.

B-Création d'une commission nationale de recherches médicales

L'objectif premier de la création de cette commission est de faire des investigations sur des maladies dont les causes sont dues aux pratiques néfastes. Car l'ignorance de la population de ce maladies durcie la perpétuation de ces pratiques néfastes à la santé des individus, dont la pratique de l'excision. Ces dernières entraînent des complications à long terme parfois dangereuses à la santé de la reproduction des femmes. C'est pourquoi le rôle de cette commission sera de collaborer en permanence avec l'OMS (organisation mondiale de la santé), afin d'obtenir des résultats tangibles. Ces dernières doivent être publier dans des rapports semestriels ou annuels et vulgariser auprès de la populations mauritanienne et particulièrement aux familles qui pratiquent l'excision. Cependant, toutes les stratégies précitées nécessitent la convergence des financements afin de mettre en place un budget national pour la lutte contre l'excision en Mauritanie.

Section 2: Adoption et évaluation d'un budget adéquat

Le manque de coordination et de complémentarité des financements destinés à lutter contre l'excision en Mauritanie, constitue une entrave à surmonter , pour l'amélioration des résultats. De ce fait, le ministre chargé de la promotion féminine, de l'enfance et de la famille, qui est l'acteur principal doit coordonner avec tous les partenaires au développement, pour mettre en place un budget national (paragraphe 1) de lutte contre la violation des droits humains des filles et des femmes. Car l'adoption d'un tel budget va faciliter les évaluations internes et externes (paragraphe 2) du processus d'abandon de la pratique.

Paragraphe 1: Mise en place d'un budget national

L'adoption d'un budget national et adéquat pour lutter contre l'excision est nécessaire pour la promotion des droits humains, mais plusieurs difficultés existent pour une telle élaboration. Pour alléger la tache il est important d'évaluer les coûts (A) de toutes les stratégies proposées susceptibles d'éradiquer la pratique et que les partenaires les évaluent annuellement (B) pour qu'un tel budget se réalise.

A-L'évaluation des coûts

Cette évaluation ne peut se faire qu'à travers un plan d'action national de lutte contre l'excision dans lequel toutes les activités sont détaillées. Le plan d'action pour l'éradication des mutilations génitales féminines (MGF) en Mauritanie 68(*), en est l'exemple type. La concertation de tous les acteurs de la lutte est nécessaire pour évaluer le coût des études de recherches, le coût des plans de communication, le coût des pré-test et des enquêtes de terrains, le coût des supports, le coût des missions de suivi/évaluation, le coût des différentes réunions de concentration au niveau central, intermédiaire et périphérique ... Après toutes ces évaluations, les représentants du gouvernement doivent déposer un projet de loi au parlement pour l'adoption définitive du budget.

B-L'adoption du budget par le parlement

Le projet de loi pour l'adoption du budget doit être déposer d'abord devant l'Assemblée Nationale. Cette dernière va l'examiner par le biais des commissions compétentes qui vont réévaluer l'ensemble des coûts proposés dans ce texte, pour le transmettre ensuite au Sénat. Cette dernière ?chambre? va examiner les décisions prises par l'assemblée nationale et en cas de désaccord avec elle, le texte va faire l'objet d'une ?nouvelle? entre elles jusqu'à elles parviennent à un accord commun. Le cas échéant le dernier mot revient à l'assemblée nationale à laquelle le gouvernement peut demander de statuer définitivement. Ainsi adopté, le budget sera annuel et doit surtout favoriser l'éducation, l'alphabétisation et le renforcement des capacités des filles et femmes et leur accès à la bonne santé. Ceci fait participer l' ?égalité? entre hommes et femmes, afin de résoudre les inégalités et les discriminations. L'adoption d'un tel budget va accélérer la dynamité de la commission nationale pour les pratiques néfastes dans le domaine des évaluations internes et externes.

Paragraphe 2: Nécessité des évaluations internes et externes

Selon les EDSM, l'indicateur objectivement vérifiable est le pourcentage des filles de 0 à 15 ans nouvellement excisées diminue de 15% par ans en valeur relative dans les régions 69(*) à haute prévalence. De ce fait la commission nationale des pratiques néfastes après la création à son sein d'un comité technique d'enregistrement (CTE), doit effectuer des évaluations internes (A) et externes (B) pour suivre l'évolution annuelle de l'abandon.

A-Les évaluations internes

La commission nationale des pratiques néfastes en collaboration des commissions régionales, doivent adopter des mécanismes d'évaluation de l'ensemble de leurs activités. La mise en ?uvre de ces évaluations pourra se faire par des comités techniques d'enregistrement. Ces derniers peuvent organiser des enquêtes sur l'ensemble du territoire pour savoir le taux de pourcentage annuel de l'abandon comme l'indicateur cité ci-dessus. Ces évaluations internes effectuées par ces précédentes commissions, nécessitent des évaluations externes des autres acteurs pour savoir le taux annuel d'abandon de la pratique de l'excision.

B-Les évaluations externes

Tous les acteurs nationaux et internationaux doivent évaluer annuellement leurs activités. Cette évaluation va les faire connaître les résultats positifs et négatifs, les opportunités et les contraintes de la pratique de l'excision. A travers ces évaluations, tous les partenaires au développement en collaboration avec le gouvernement et le parlement, vont évaluer ensemble le taux national d'abandon de l'excision, pour estimer l'année de l'éradication définitive de la pratique de l'excision en Mauritanie.

Conclusion

D

evenue une convention sociale incompatible avec les droits humains , la pratique de

l'excision dévient de plus en plus difficile à combattre dans toutes les communautés

du monde ou elle est pratiquée .Cette difficulté est due par le fait que l'excision est fortement ancrée dans la tradition de ces dernières . C'est pourquoi , l'abandon individuel est devenu difficile voire impossible pour une famille qui souhaite y renoncer . La raison est qu'elle craigne l'exclusion sociale et la perte de son statut au sein de la société , malgré sa connaissance des complications entraînées par l'excision . Ainsi , elle ne peut que continuer à y soumettre ses filles . Cependant , le meilleur moyen de transformer positivement ce phénomène sociétal , est de conscientiser les familles sur l'étendue des complications entraînées par l'excision , tout en éduquant les filles à faire face aux violations exercées à leurs égard . Ce moyen les amènera à interroger leurs cultures et leurs traditions afin qu'elles trouvent

elles-mêmes sans être contraintes , la meilleure solution à ces violations des droits humains de leurs filles , qui n'est autre que l'abandon définitif de l'excision . En revanche , les principales contraintes pour l'abandon de cette pratique en Mauritanie sont l'analphabétisme de la moitié de la population dont 60 % des femmes , l'insuffisance institutionnel et législatif , et enfin l'argumentation(par ignorance) de 41 % des hommes pour légitimer cette pratique est fondée sur l'islam . C'est pourquoi , le taux de prévalence national est selon EDSM 2000-01, de 71 % . C'est pourquoi , l'éradication de cette pratique dans notre pays dépend de l'amélioration du cadre institutionnel et législatif , de la prise de position du corps du corps médical , de la sensibilisation des Fatwas faites par des ulémas influents , et enfin d'une communication méthodique au profit des populations . Cette dernière doit surtout se baser sur la conscientisation des complications entraînées à long terme par l'excision et l'inexistence d'une obligation ou d'une recommandation de l'islam pour cette pratique . Car l'islam est une religion qui contre toute violation des droits humains .

Dorénavant , toute fille scolarisée sera une potentielle mère anti-excision . Ainsi , cette dernière sera abandonnée en espace d'une seule génération .

Bibliographie

1- Jean Jacques Friboulet , Valerie Liechti , Patrice Meyer-Bisch , Les indicateurs du droit à l'éducation , Berne ,Fribourg 2000, 215 pages

2-Philiphe Kaeppelin , L'écoute ,?éditions ESF , Entreprise Moderne d'édition

et librairies Technique ,Paris 1987

3-Code de protection pénal de l'enfant , ordonnance n?2005-015 du 05 décembre 2005 , JO 30 décembre 2005 47eme année n?1109

4-Rapport de la réunion inter-pays sur les Mutilations Génitales Féminines et pratiques néfastes , Dakar , UNICEF ,WCARO ,22-24 septembre 2004 , 23pages

5-Changer une convention sociale néfaste : la pratique de l'excision/MGF, UNICEF 2005 Centre de recherche Digest Innocenti

6-Stratégies Nationale de promotion de l'abandon des MGF , Secrétariat d'état à la Condition Féminine (SECF) , Consultant Dr Dahada ould el joud , Nouakchott , mars 2007, 72 pages

7-Les Stratégies Culturelles de lutte contre les pratiques néfastes , Equipe de Recherche sur les MGF (ERMGF) , Kaédi juillet , août , septembre 2002

8- Plan d'Action National pour l'éradication des MGF en Mauritanie MCPFEF et l'UNICEF en septembre 2007 amélioré en 2008

9-Recommandations de la conférence mondiale des ulémas sur l'interdiction de la violation du corps de la femme , Al ACHARNE 22-23 novembre 2006

Annexes

Recommandations de la Conférence mondiale des ulémas sur l'interdiction de la violation du corps de la femme Al Azhar 22-23 novembre 2006

Au nom de Dieu Tout Puissant et Miséricordieux

La ?Conférence mondiale des ulémas sur l'interdiction de la violation du corps de la femme? s'est tenue les 1er et 2 du mois de Dhû al-Qi'da 1427 H, correspondant aux 22 et 23/11/2006 J.Cdans l'enceinte de l'université d'Al Azhar. Plusieurs recherches y ont été présentées. A l'issue des discussions qui se sont déroulées entre Messieurs les ulémas, les médecins, les spécialistes et les responsables des institutions de la société civile en Egypte, en Europe et en Afrique, la Conférence a conclu ses travaux par les recommandations suivantes:

Dieu a fait honneur à l'homme et dit : ?Nous avons certes honoré les Fils d'Adam?; ainsi, en a-t-il interdit l'agression, quelque soit sa situation sociale, qu'il soit homme ou femme.

L'excision des filles est une ancienne coutume, apparue dans certaines sociétés humaines, et certains musulmans l'ont pratiquée dans plusieurs régions par tradition, sans se fonder, pour la justifier, sur aucun texte du Coran ou d'un Hadith authentique.

L'excision qui se pratique aujourd'hui provoque des dégâts chez la femme, corporellement et psychologiquement; c'est pourquoi il faut s'en abstenir en conformité avec l'une des valeurs élevées de l'islam qui est de ne pas faire subir de dommage à l'être humain; comme l'a dit le Prophète de Dieu, que Son nom soit béni, ?ni mal ni préjudice en Islam?; l'excision est donc une agression qu'il faut sanctionner.

La Conférence appelle les musulmans à cesser cette pratique, conformément aux préceptes de l'islam qui interdisent de porter préjudice à l'être humain sous quelque forme et de quelque espèce que ce soit.

La Conférence appelle également les organisations régionales et internationales à déployer tous leurs efforts pour instruire les gens et leur apprendre les vrais principes auxquels ils doivent se conformer vis-à-vis de la femme, afin qu'ils renoncent à cette mauvaise coutume.

La Conférence rappelle aux institutions éducatives et médiatiques qu'il est de leur devoir inéluctable de montrer le préjudice qui résulte de cette coutume, en soulignant ses effets néfastes dans la société, et cela, afin de contribuer à l'éradication de cette coutume.

La Conférence demande aux institutions législatives d'élaborer une loi qui interdise et incrimine toute personne qui pratique la coutume nuisible de l'excision, que ce soit en l'exerçant ou en la favorisant.

La Conférence demande également aux organisations et institutions internationales d'apporter leur assistance, sous toutes ses formes, aux régions où cette coutume est exercée afin de les aider à s'en débarrasser.

FATWA des Ulémas mauritaniens

Au nom d'Allah, le Clément et le Miséricordieux

??! Vous qui croyez, obéissez à Allah, obéissez à son prophète et à ceux qui détiennent le pouvoir parmi vous. Si un différend surgit entre vous, que votre référence soit la loi d'Allah et l'enseignement du prophète, pour autant que vous croyiez en Allah et au Jour dernier. C'est pour vous la meilleure conduite qui aboutira à la meilleure issue.?,Coran, IV, 59.

Louange à Allah et paix et salut sur le prophète Mohamed.

Voici une Fatwa (consultation jurisprudentielle) sur le statut jurisprudentiel de l'excision (circoncision des filles), élaborée par:

Le professeur Hamden ould Tah

Le jurisconsulte Baba Ould Mohamed Ould Maata

L'imam Hademine Ould Saleck

Cette consultation comporte les éléments suivants:

Une introduction sur la nécessité pour les ulémas musulmans d'accompagner les évolutions de l'époque.

La définition de l'excision

Pourquoi ce grand bruit autour de l'excision?

Le statut jurisprudentiel de l'excision dans l'islam (textes et paroles des jurisconsultes).

Des recommandations.

Introduction

La deuxième moitié du siècle précédant et le début de ce siècle se caractérisent par une accélération vertigineuse des moyens de communication, des méthodes de recherche scientifique et la découverte de l'inconnu chez l'homme et dans l'univers. Ainsi les distances se rétrécissent- elles et les cultures sont-elles envahies. ?Celui qui n'est pas sauvé par ses oeuvre pieuses ne trouvera pas de salut dans sa filiation? (hadith du prophète).

Ceci intervient alors que les musulmans vivent une situation de faiblesse générale bien que l'islam soit la religion la plus capable d'accompagner l'évolution humaine, d'orienter la marche, de protéger les droits et de trouver les meilleures solutions aux problèmes qui se posent à l'homme, grâce aux fondements éternels, aux règles scientifiques et à la nature spontanée de cette religion ?selon la prédisposition qu'Allah a créée chez toute âme?, Coran, XXX, 30.

Les musulmans se sont trouvés dans cette situation face à trois choix sans quatrième: rejeter tout nouveau sous prétexte de la peur de la culture et de l'industrie venant de l'autre. Cela signifie mourir de faim et de maladie et personne ne saurait le prôner. Le deuxième choix consiste à accepter tout nouveau sans réflexion ni exception, ce qui équivaut à la mort morale ou l'aliénation. Enfin, ils peuvent adopter avec pondération ce qui leur convient et laisser le reste. Telle est la responsabilité des ulémas et des experts qui doivent agir vite et entreprendre des recherches pour répondre à beaucoup des questions posées non seulement aux musulmans mais aussi à toute l'humanité (problèmes démographiques, SIDA, droits de la femme et de l'enfant). L'excision objet de la présente consultation fait partie de ces problèmes.

Les réponses et conclusions que nous présentons ici constituent le résultat d'une série de conférences et de séminaires qui ont discuté la question de l'excision au cours de l'année 2004 avec la participation de la plupart des ulémas du monde islamique, de ses éminents médecins et auxquelles nous avons eu l'occasion de prendre part: la conférence d'Abuja en mars 2004, la conférence du Caire en avril 2004 et le séminaire de l'association des ulémas de Mauritanie, tenu à Kiffa en novembre 2004.

Qu'est ce que l'excision

?L'excision ou circoncision des filles consiste en l'ablation forcée d'une ou de plusieurs parties des organes génitaux de la fille à un âge très précoce. Elle reste la pratique la plus néfaste pour la santé de la fille et la majorité des pays musulmans ignorent cette pratique? (Conférence du Caire). ?Le phénomène de l'excision est une ancienne pratique répandue dans nos sociétés africaines et consiste en l'ablation totale ou partielle des organes génitaux? (L'association des Ulémas de Mauritanie lors du séminaire de Kiffa). La conférence d'Abuja définit l'excision comme ?la pratique de l'ablation du clitoris?. L'élément permanent dans toutes les définitions reste le mot ?ablation?. Ainsi l'excision comporte- t- elle une ablation et implique un chirurgien.

Cette tradition remonte à des temps immémoriaux. Qu'a-t-elle de neuf aujourd'hui? Qu'est ce- qui en fait une grande question internationale pour laquelle des conférences sont organisées et des fonds mobilisés?

Le nouveau dans la pratique de l'excision

D'abord les recherches médicales ont prouvé que l'excision comporte des dangers mortels ou entraînent des handicaps physiques, mentaux ou psychologiques et dont notamment Les conclusions de la conférence d'Abuja pour laquelle l'excision a des dangers sur la propreté car elle provoque l'incontinence d'urine, gêne la copulation et entraîne des dangers à l'accouchement.

Les conclusions de la conférence du Caire disent que l'excision entraîne des complications pour la santé dont les douleurs vives durant et après l'opération, l'hémorragie causant parfois la mort, l'impossibilité d'uriner, l'assèchement du vagin, les douleurs au moment du coït, les difficultés d'accouchement avec les risques concomitants, le tétanos.

Les conclusions du séminaire de Kiffa pour lequel l'excision comporte de nombreux risques sanitaires prouvés par les médecins et les sociologues qui en ont cité:

Des risques directs: l'hémorragie pouvant entraîner la mort, des troubles de l'appareil urinaire, des infections et des inflammations du vagin.

Des risques à long terme: douleurs aiguës lors du coït, plaies et hémorragies durant l'accouchement. L'excision peut provoquer la stérilité.

La médecine a prouvé que l'organe visé par la chirurgie ou l'ablation (le clitoris) n'est pas un organe de trop (un appendice) comme le disaient les jurisconsultes:

ibn El Hadj dit dans l'introduction dit: ?Les Maghrébins ne pratiquaient pas l'excision contrairement aux ?égyptiens car ?l'appendice? qu'on excise dans cette opération se trouve chez certaines populations à la différence d'autres. Zerrouq écrit dans l'interprétation de la Rissala Épitre sur la jurisprudence malékite): ?L'excision c'est l'ablation de l'appendice qui se trouve dans le sexe de la femme et constitue un acte d'honneur pour les femmes de l'Orient...?

La médecine a prouvé que le clitoris est un organe vital et sensible ayant un rôle efficace dans les relations sexuelles et dans la préservation de la santé générale comme il ressort des dangers de l'excision.

La science a prouvé le caractère erroné et parfois le contraire de certaines croyances liées à cette opération. Parmi ces croyances on peut citer le fait que l'opération comporte la beauté, la propreté et la pureté de la fille, ce dont la science a démontré le contraire car l'excision provoque des déformations et des mutilations entraînant l'incontinence d'urine et d'autres maladies rendant impossible la pureté rituelle comme les fistules vaginales et anales. D'aucuns croient aussi que la médecine et la charia rejettent tout lien entre cette pratique et la chasteté. D'ailleurs les médecins disent que l'ablation du clitoris empêche la femme de jouir du plaisir du coït, plaisir licite et même acte pieux pour lequel il y a une récompense divine: ?L'acte sexuel constitue une aumône. ?, prophète, on fait l'amuser et on reçoit la récompense divine? Il répondit: ?S'il forniquait ne serait-il pas puni? De même s'il fait l'amour licite, il est récompensé? (hadith). Par ailleurs des médecins disent que la femme privée de ce plaisir continue à le chercher, ce qui peut la pousser la déviation, contrairement à la croyance erronée considérant l'excision comme cause de chasteté. Au contraire ce sont plutôt la bonne éducation, l'enseignement de qualité, le développement de l'esprit sain, les idées éclairées et le bon exemple qui aident à la chasteté.

Les risques de contracter des maladies mortelles transmissibles par la chirurgie comme le SIDA accompagnant l'excision car elle se fait en l'absence totale du minimum de précautions requises pour la chirurgie.

Il s'agit là d'une petite partie du contenu des rapports des conférences précitées et dont nous avons laissé la plupart pour ne pas être longs.

Quant aux dires des jurisconsultes sur l'excision, la conférence du Caire a dit: ?Le saint Coran ne contient aucun texte comportant une indication expresse ou tacite sur la circoncision des filles et la vérité claire qui se dégage des hadiths attribués au prophète paix et salut sur lui aboutit, selon les dires de l'ensemble des ulémas anciens et modernes et des spécialistes à ce qui suit: ces récits ne contiennent aucune preuve. Les hadiths n'ont aucune preuve sur la véracité de la chaîne de transmission. Le rapport de Kiffa dit: ?L'imam Ibn El Moundhir écrit: ?Il n'y a sur la circoncision ni hadith de référence ni de sunna à suivre?.

Pour plus de détails nous disons: ?Tout ce qu'on a rapporté sur l'excision se limite aux trois hadiths suivants dont deux sont faibles (douteux) et le troisième ne contient pas de preuve: 1. ?La circoncision est une sunna pour les hommes et un signe de respect pour les femmes?. Le rapport du Caire en dit que c'est un hadith faible avec rupture de la chaîne de transmission et ne constitue pas une preuve.

Dans le rapport d'Abuja, nous lisons: ?Le hadith sur la circoncision a été rapporté entre autre par Hajaj Ibn Artaata dont Al Baïhaqi dit que ses propos ne peuvent être pris en considération. Al Qourtoubi fait aussi la même remarque. Ils disent qu'on ne peut pas suivre la traçabilité de ce hadith jusqu'au prophète paix et salut sur lui.

2. Le hadith de Oum Atiya: ?Oum Atiya, enlève peu et n'exagère pas. C'est mieux pour le visage et préférable pour l'époux.?.Le rapport de Kiffa indique qu'il a été rapporté par Al Hakem, Al Baïhaqi et Abu Daoud avec des rapporteurs peu crédibles, comme l'explique l'éminent jurisconsulte Al Iraqi dans son commentaire sur le livre d'Al Ghazali ?L'animation des sciences de la religion?.

3. Le hadith: ?Si les deux sexes [circoncisions] se rencontrent, on doit faire la purification [douche] rituelle?.

Les rapports d'Abuja, du Caire et de Kiffa sont unanimes sur le fait qu'il ne contient aucune preuve que la circoncision des femmes est une sunna car le mot ?circoncisions? est un terme générique comme on emploie les deux ?icha? (prières de la nuit) pour la prière du crépuscule et celle de l'après- crépuscule et les deux parents pour le père et la mère. A la lumière des rapports précités des médecins et des dires susmentionnés des jurisconsultes, nous posons la question essentielle suivante:

Quel est le statut jurisprudentiel de l'excision ? Avant de tirer le statut jurisprudentiel sur lequel les dites conférences sont unanimes, il convient de mentionner certaines conclusions mises en évidence par ces rapports et dont notamment :

La référence de tous les jurisconsultes qui ont parlé de l'excision (Ibn El Hadj dans l'introduction, Al Ghazali dans l'animation des sciences de la religion, Zerrouq dans l'interprétation de l'épître (Rissala), Al Baji, Ibn Qoudama dans le Suffisant (Al Moughni) et d'autres) repose sur les hadiths faibles (peu crédibles) précités. Al Ghazali écrit: ?on doit faire attention et ne couper que le strict minimum conformément au hadith de Oum Atiya?.Nous avons déjà mentionné la faiblesse de ce hadith.

Les jurisconsultes ne connaissant pas les risques récemment découverts qui requièrent d'arrêter cette pratique, fût-elle obligatoire et s'ils savaient ces dangers ils auraient un autre avis. D'ailleurs, Ibn Qoudama signale la possibilité que l'opération cause des dangers pour la santé auquel cas on doit la laisser. Il écrit en ce sens: ?Si un homme adulte se convertit à l'islam et craint l'excision pour sa vie on l'en dispense car le bain rituel et les ablutions tombent s'ils menacent la vie et à plus forte raison la circoncision.

Le rapport de Kiffa dit que l'excision revêt quatre formes: (a) ablation des grandes et petites lèvres avec le clitoris; (b) ablation du clitoris et des petites lèvres; (c) ablation du clitoris; (d) enlèvement du capuchon du clitoris. Les risques démontrés par les médecins sont dus à la chirurgie et tant qu'il y a chirurgie, le danger persiste.

Pour le rapport du Caire, ?Toutes les formes d'excision sans exception ont de graves complications sanitaires?.

La plupart des femmes du monde islamique ne subissent pas cette opération, y compris les femmes du Royaume d'Arabie Saoudite et des autres pays du Golfe.

Le Statut jurisprudentiel de l'excision dans l'islam Arabe

Des preuves historiques de la même région démontrent que l'excision est un acte répréhensible comme en témoigne les propos de Ali à un mécréant qu'il combattait: ?A toi, fils de coupeuse de clitoris [circonciseuse]?. Après ces conclusions, nous vous donnons les règles jurisprudentielles auxquelles ont abouti les rapports précités et les déductions que nous en tirons.

Sur la base des décisions de la conférence du Caire qui dit: ?La circoncision des femmes est interdite eu égard à son lien avec la vie, le sang et l'intégrité de la personne, la base étant l'interdiction. La base de la prohibition de la circoncision des filles repose sur le fait qu'elle constitue une atteinte à l'intégralité physique et tout acte de ce type reste soumis à la base de l'interdiction?.

Dans le rapport d'Abuja, nous lisons: ?Il est établi que ces pratiques ont des effets néfastes sur la santé physique, mentale et psychologique des femmes... L'on sait qu'il est interdit de porter préjudice et que prévenir le mal prime la recherche du bien, d'autant plus que l'avantage attendu de ces opérations reste une simple probabilité. Le préjudice sanitaire subi par la fille pousse à abandonner l'excision car la préservation de la vie et de la progéniture comptent parmi les finalités de la charia et chacun sait que causer des plaies aux organes génitaux de la fille comporte des dangers qui menacent la vie et la progéniture et violent l'honneur et la dignité de l'homme.

Sur la base des décisions du séminaire de Kiffa à la lumière des risques sanitaires sur lesquels les médecins sont unanimes, et comme les hadiths auxquels il est fait référence par l'excision sont peu crédibles ?il n'y a sur la circoncision ni hadith de référence ni de sunna à suivre? et qu'il n'y a aucun mal (péché) à abandonner cette pratique qui n'est ni une obligation, ni une sunna, mais constitue une simple recommandation si elle ne cause pas des préjudices qui la rendent interdite, nous aboutissons à la conclusion suivante: ?La nécessité d'abandonner cette pratique? pour éviter les préjudices qu'elle entraîne dont la douloureuse torture que subit la fille dans sa première semaine, incapable de la fuir ni de l'exprimer. On doit aussi y mettre fin pour assurer les avantages que sont la sécurité et la prévention des maladies que peut entraîner une telle chirurgie.

Telle est la conclusion qui se dégage à l'heure actuelle des preuves jurisprudentielles et des réalités médicales et les recherches continuent.

Les Recommandations :

Nous recommandons aux ulémas et experts d'intensifier la recherche pour contribuer à résoudre les problématiques posées par la rapidité de l'évolution et la nécessité de s'en tenir aux valeurs et aux vertus morales.

Nous recommandons au public de coopérer pour se débarrasser des pratiques néfastes qui entravent le progrès et humilient l'homme et lui rappelons qu'en cette ère de mondialisation et de village planétaire il est nécessaire de passer les us et coutumes au crible de la charia pour maintenir ce qui est conforme à la loi islamique et jeter ce qui s'y oppose car il est la cause du malheur et du sous-développement.

Nous recommandons aux responsables de la réforme sociale de s'armer de pertinence, de détermination et d'action progressive dans le traitement des problèmes et le changement des mentalités car les habitudes acquises pendant des siècles nécessitent des siècles pour changer.

Nous recommandons la nécessaire coopération de tous les acteurs pour poursuivre les efforts de mobilisation et de sensibilisation afin de contribuer au développement de notre pays et au progrès de l'humanité.

Nous recommandons à nous-mêmes et à tous, la sincérité dans les paroles et dans les actes.

Qu'Allah guide nos pas

Profession Hamdène Ould Tah Imam Hademine Ould Saleck Jurisconsulte Baba Ould Maata

* 1 voir par exemple OMS(2000),MGF AIDE- mémoire n 241, organisation mondiale de la santé Genève

* 2 une consultation jurisprudentielle faite par des ulémas

* 3 Secrétariat d '?tat à la condition féminine remplacé par le Ministère Chargé de la Promotion Féminine et de l'Enfance

* 4 Ministère de la Santé et Affaires Sociales remplacé par le Ministère de la Santé

* 5 Organisation des Nations Unies pour l'Enfance

* 6 Organisation Mondiale de la Santé

* 7 Fond des Nations Unies pour la Population

* 8 le système des nations unies , les ONG , les associations et la société civile

* 9 Mutilations génitales féminines

* 10 Shell_Duncan, Bettina et ylve Hernlund éd. 2000.

* 11 digest Innocenti (unicef), charger une conversation sociale néfaste: la pratique de l'excision/MGF p.14.

* 12 Déclaration faite lors de la consultation afro-arabe d'experts sur ?normes législatives pour la prévention des mutilations génitales féminines le Caire 21-23 juin 2003?

* 13 ?équipe de recherche sur les MGF, les stratégies culturelles de lutte contre les pratiques traditionnelles néfastes.

* 14 Si l'enfant est décédé suite à une mutilation quelconque, les auteurs, coauteurs et complices seront punis par la loi. Et si l'article 6 du code pénal pour l'enfant dispose que: ?le meurtre volontairement commis sur la personne d'un enfant avec ou sans préméditation est puni selon les dispositions des articles 271 et suivant du code pénal?.

* 15 c'est une enquête démographique comme EDS, effectuée dans plusieurs pays africains.

* 16 Propos intitulés de l'apprentissage de l'excision au militantisme contre les MGF. Bureau UNICEF Nouakchott.

* 17 C'est lorsque l'excision est pratiquée par un professionnel médical. En Guinée par exemple on a constaté 21,8% des filles et des femmes âgées de 15 à 19 ans avaient été opéré par des agents de la santé contre moins de 1% pour les femmes âgées de 45à 49 ans

* 18 Selon l'article 12 et 1 du code pénal pour l'enfant: ?la peine est portée à 4ans d'emprisonnements à une amende de 160 mille à 300 mille ouguiyas lorsque l'auteur de l'infraction relève du corps médical ou paramédicale?.

* 19 Décret n?? 95-1000 du 6 septembre 1995 portant sur le code de déontologie médical

* 20 La fistule vesico-vaginale ou recto-vaginale par laquelle la femme n'arrive pas à retenir ses urines ,car cela dément l'argument selon lequel une ?femme non excisée est impropre à la prière?

* 21 Voire ordonnance n?2005-05 du 05 décembre 2005 portant protection pénale de l'enfant JO 30 décembre 2005 47 année n?1109

* 22 Les principaux Droits de l'enfant sont le droit à la vie , le droit à la meilleur santé possible , et le droit à l'éducation

* 23 L'art 12 dispose :?le fait de porter atteinte ou de tenter de porter atteinte à l'organe génital féminin d'un enfant de sexe féminin par infibulation , insensibilisation , ou par tout autre moyen , est puni d'un à trois ans d'emprisonnement et d'une amende de 120.000 à 300.000um lorsqu'il en résulte un préjudice pour celui-ci?

* 24 Voire Digest Innocenti op cité p.25

* 25 les atteintes à la personne de l'enfant

* 26 C'est une pratique qui consistait à bander les pieds des jeunes filles de 8 ans , maintenant les orteils repliés sous les pieds jusqu'au talon , rendant ainsi la marche et la course difficile , dans le but d'encourager la chasteté et la fidélité .

* 27 Les six éléments clés pour le changement sont:

-une approche non coercitive et critique dont l'objectif premier est le respect des droits humains et l'émancipation des femmes et des filles .

-une prise de conscience de la des communautés des dégâts provoqués par la pratique .

-la décision d'abandonner la pratique en tant que choix collectif d'un groupe au sein duquel se nouent des mariages ou qui est étroitement lié d'autres façon

-la déclaration explicite et publique de la part des communautés , de leur engagement collectif d'abandonner l'excision.

-un processus de communication méthodique pour promouvoir la diffusion durable de la décision d'abandonner l'excision d'une communauté à une autre .

-un contexte propice au changement .

* 28 Voire Mackie Gerry (2000) , "Female Genital cutting : the biginning of the End " in shell-duncan , Belti et yva Hernlund éd 2000

* 29 Voire JO 30 décembre 2005 47? année n 1109

* 30 Date à la quelle l'ordonnance sur l'excision (art 12 ) a été voté et publié dans le JO

* 31 Ces moyens sont des contre arguments culturelles consistant à démentir les dictons légitimant la pratique

* 32 Extrait de réunion de concertation des points focaux sur les MGF et les pratiques traditionnelles néfastes ; l'approche Holistique pour l'abandon de la pratique des MGF 11 à 14 avril 2006 Hôtel Ngor Diarama, Dakar.

* 33 Voire caravane GTZ et Hamden ould Tah ?l'islam dit NON à la Mutilation Génitale Féminine , c'est un péché !?

* 34 Le plan d'action national pour l'éradication des mutilations génitales féminines ,2008

* 35 op cité page 2 de la seconde partie .

* 36 la scolarisation des filles et la coordination des ressources humaines financières .

* 37 Des valeurs traditionnelles néfastes à la santé et à la promotion des droits humains .

* 38 Telles que les hémorragies , les difficultés à uriner , les chocs post mutilation ...

* 39 la pratique a vécu un siècle et a été abandonnée en une seule génération .

* 40 des acteurs formés pour répondre à cette exigence .

* 41 c'est la prétention selon laquelle l'islam recommande la pratique de l'excision de l'excision .car on ne pratique cette dernière en Arabie Saoudite

* 42 c'est la collaboration du Ministère Chargé de la Promotion Féminine de l'Enfance et de la Famille et le Ministère de la Santé .

* 43 ?la peine est portée à 4 ans d'emprisonnement et une amende de 160.000 à 300.000 um, lorsque l'infraction relève du corps médical ou paramédical.?

* 44 Décret n?95-1000 du 6 septembre1995 portant sur le code de déontologie médical

* 45 art 6 du code de protection pénal de l'enfant ?le meurtre volontaire commis sur la personne d'un enfant avec ou sans préméditation , est puni selon les dispositions des articles 271 et suivant du code pénal?.

* 46 l'imam ibn Moundhir dans le rapport de Kiffa en décembre.

* 47 la conférence d'Abuja en mars 2004 , la conférence de Caire en avril 2004 , et le rapport de Kiffa en 2004

* 48 Déclaration faite lors de la consultation afro-arabe d'experts sur ?normes législatives sur la prévention des MGF, le Caire 21-23 juin 2003?

* 49 art 6 de la constitution mauritanienne de 1991

* 50 les Soninkés 92 % les pulaars 72 % , les arabes 71 %, et les wolofs 28 % selon les EDSM 2000-01

* 51 L'union interparlementaire et l'unicef le 04-05 décembre 2005 à Dakar , sénégal

* 52 Caravane GTZ Hamden ould tah op cité

* 53 le grand cheikh Hamden ould tah

* 54 Voire le rapport présenté lors de la réunion technique sur l'excision organisée par l'unicef florence , italie 18-20 octobre 2004

* 55 le sixième élément proposé par digest Innocenti op cité

* 56 Alain Cornely Ecouter, ed. Eres, 1983, p.22.

* 57 Michel Senes, les 5 sens, éd. Grasset, 1986, p. 147.

* 58 Voire Digest Innocenti op cit (encadre II) p.34.

* 59 Philippe Kaeppelin, l'écoute, éd. ESF, entreprises modernes d'édition et libraire Technique, Paris, 1987, p.102.

* 60 UNITED NATIONS initiative on girl's Education launched at the opening of largest. Education conference in a Decade.

* l 61 Le pacte est entré en vigueur le 03 janvier 1976 et compte aujourd'hui 143 ?tats parties. Voire: www.unhchr.ch.

* l 62 Article 13 et 14 de ce pacte.

* l 63 . Forum sur l'éducation pour tous (2000), cadre d'action, projet finalité sur l'éducation pour tous: tenir nos ?engagements collectifs?, 26-28 avril 2000, Dakar, Senegal.

* l 64 Le 09 juillet 2001, les députés mauritaniens adoptent trois (3) projets de loi dont la loi sur l'obligation de l'enseignement fondamental. Voir: www.ami.mr/fr/bulletin 20010709.htm.

* l 65 Déclaration publique d'intention;

A Mécanisme à base communautaire pour le suivi des filles à risque d'excision;

B Baisse de la prévalence.

* l 66 UNICEF 2004, ?unicef global consultation on indicators, November 11-13 2004, NYHQ. Child protection indicators Framework, Female Genital Mutilation and cutting?, New York, USA, version en date du 12 juillet 2004.

* l 67 Réunion sur les MGF et pratiques traditionnelles néfastes, Dakar unicef WCARO, du 22 au 24 septembre 2004.

* l 68 Ministère chargé de la promotion féminine, de la famille et de l'enfance et l'unicef en septembre 2007, consultant Mokhtar ould Aoufa revu en 2008

* l 69 Guidimakha, Gorgol, Brakna et Assaba.






Bitcoin is a swarm of cyber hornets serving the goddess of wisdom, feeding on the fire of truth, exponentially growing ever smarter, faster, and stronger behind a wall of encrypted energy








"Et il n'est rien de plus beau que l'instant qui précède le voyage, l'instant ou l'horizon de demain vient nous rendre visite et nous dire ses promesses"   Milan Kundera